Pierre-Ernest de Mansfeld et les ingénieurs militaires: la défense du territoire [2007]

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Un prince de la Renaissance Pierre-Ernest de Mansfeld (1517 ˜ 1604) II Essais et catalogue

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Un prince de la RenaissancePierre-Ernest de Mansfeld (1517˜1604) II Essais et catalogue

Luxembourg 2007

Un prince de la RenaissancePierre-Ernest de Mansfeld (1517˜1604) II Essais et catalogue

Sous la direction / Jean-Luc Mousset et Krista De Jonge

Publication éditée dans le cadre de l’exposition « Un prince de la Renaissance, Pierre-Ernest de Mansfeld (1517˜1604) » organisée au Musée national d’histoire et d’art Luxembourg, du 18 avril au 10 juin 2007, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi d’Espagne et Son Altesse Royale le Grand-Duc de Luxembourg

�Catalogue

Direction

Jean-Luc Mousset

Krista De Jonge

Coordination et relecture

Ulrike Degen

Krista De Jonge

Romina Calò

Bernd Röder

Fernand Toussaint

Pieter Martens

Les essais ont été rédigés par

Giuseppe Bertini, docteur, Parme

Diane H. Bodart, maître de conférences, Université de Poitiers

Heiner Borggrefe, directeur adjoint, Weserrenaissance-Museum Schloss Brake, Lemgo

Iain Buchanan, Associate Professor, University of Auckland

Jens Ludwig Burk, Wissenschaftlicher Mitarbeiter, Bayerisches Nationalmuseum München

Ulrike Degen, historienne d’art, Musée national d’histoire et d’art Luxembourg

Krista De Jonge, professeur, Katholieke Universiteit Leuven

Stéphane Demeter, historien, attaché à la Direction des Monuments et des Sites de la Région de Bruxelles-Capitale / collaborateur scientifique à l’Université libre de Bruxelles

Bernardo J. García García, professeur, Universidad Complutense de Madrid / coordinateur scientifique, Fundación Carlos de Amberes, Madrid

Angelika Glesius, historienne d’art, Trèves

Gustaaf Janssens, professeur, Katholieke Universiteit Leuven / archiviste du Palais Royal, Bruxelles

Fabienne Le Bars, conservateur, Bibliothèque nationale de France, Réserve des livres rares, Paris

Pieter Martens, chercheur, Katholieke Universiteit Leuven

Jean-Luc Mousset, conservateur, Musée national d’histoire et d’art Luxembourg

Matthias Paulke, archéologue, Trèves

Almudena Pérez de Tudela, conservateur, Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial, Patrimonio Nacional de España

Bernd Röder, historien d’art, Trèves

Marc Schoellen, historien, Luxembourg

Philippe Sosnowska, archéologue, attaché aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles

Monique Weis, chercheur, Fonds national de la Recherche scientifique, Université Libre de Bruxelles

Les auteurs des notices de catalogue sont

Diane H. Bodart (DHB)

Heiner Borggrefe (HB)

Romina Calò (RC)

Albert Châtelet (AC)

Ulrike Degen (UD)

Krista De Jonge (KDJ)

Rainer Fischer (RF)

Peter Fuhring (PF)

Thomas Fusenig (TF)

Bernardo J. García García (BGG)

Gabriele Kremer (GK)

Fabienne Le Bars (FLB)

Pieter Martens (PM)

Peter-Hugo Martin (PHM)

Jean-Luc Mousset (JLM)

Matthias Paulke (MP)

Françoise Pirenne (FP)

Bernd Röder (BR)

Marc Schoellen (MS)

Othon Scholer (OS)

Stephan F. Schröder (SFS)

Eva Toepfer (ET)

Fernand Toussaint (FT)

Traductions

Romina Calò

Fernand Toussaint

Les organisateurs remercient tous les auteurs des essais et des notices de catalogue de leur collaboration.

�SOMMAIRE

Avant-propos / Michel Polfer

Un bond en avant / Jean-Luc Mousset

… assés des raretés à veoir. Un chef-d’œuvre Renaissance sorti de l’oubli / Krista De Jonge

1 Essais

1 REPEREs biogRaPhiquEs

1.1 Pierre-Ernest de Mansfeld (1517-1604) : Chronologie / Pieter Martens

2 La couR DE bRuxELLEs

2.1 Pierre-Ernest de Mansfeld à la cour de Bruxelles (1549-1566) / Krista De Jonge

2.2 Sur les traces des comtes de Mansfeld à Bruxelles, les vestiges archéologiques découverts dans l’hôtel de Merode / stéphane Demeter, Philippe sosnowska

2.3 Les relations artistiques de Pierre-Ernest de Mansfeld avec la famille Farnèse et la cour de Philippe II d’Espagne / almudena Pérez de Tudela, giuseppe bertini

3 PoLiTiquE ET TERRiToiRE

3.1 Pierre-Ernest de Mansfeld et la révolte des Pays-Bas / gustaaf Janssens

3.2 Pierre-Ernest de Mansfeld : l’homme de guerre / Pieter Martens

3.3 Pierre-Ernest de Mansfeld et les ingénieurs militaires : la défense du territoire / Pieter Martens

3.4 Des voisins querelleurs : les relations entre le duché de Luxembourg et la principauté de Trèves à l’époque de Pierre-Ernest de Mansfeld / Monique Weis

3.5 Un enjeu de politique intérieure : Pierre-Ernest de Mansfeld face au problème des armées indisciplinées / Monique Weis

3.6 Le banquet des monarques, ou la convivialité comme forme d’expression politique / Diane h. bodart

3.7 Mansfeld contre Farnèse. Dessins satiriques de Charles de Mansfeld contre le gouvernement du duc de Parme Alexandre Farnèse / bernardo J. garcía garcía

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4 L’aRT au sERvicE DE L’hoMME

4.1 Die Bildnisse von Peter Ernst von Mansfeld und das habsburgische Staatsporträt in der zweiten Hälfte des 16. Jahrhunderts / heiner borggrefe

4.2 The Tapestries of the Count of Mansfeld / iain buchanan

4.3 Un luxe éphémère : les reliures aux armes de Pierre-Ernest de Mansfeld / Fabienne Le bars

� aRcaDiE a LuxEMbouRg : LE chaTEau « La FonTainE »

5.1 Die archäologischen Ausgrabungen in Schloss und Garten 2003-2005 / angelika glesius, Matthias Paulke

5.2 Essais de reconstitution de la façade du bâtiment d’entrée principale et de la façade des jardins (plans) / Jean-Luc Mousset, Krista De Jonge, bernd Röder, Matthias Paulke

5.3 Un aperçu du château « La Fontaine » : de l’entrée au cryptoportique / Jean-Luc Mousset, bernd Röder

5.4 Die Baugeschichte der Schloss- und Parkanlage „La Fontaine“ von Peter Ernst von Mansfeld / bernd Röder, Jean-Luc Mousset

5.5 Les jardins et le parc à gibier du domaine « La Fontaine » à Clausen / Marc schoellen

5.6 Le château et le jardin de « La Fontaine » à Clausen dans son contexte européen / Krista De Jonge

5.7 Die Gemäldeausstattung des Schlosses „La Fontaine“ von Peter Ernst von Mansfeld / ulrike Degen, bernd Röder, heiner borggrefe

5.8 Peter Ernst von Mansfeld und Conrat Meits Skulpturen des Grabmals für Philibert von Chalon, Fürst von Orange, in Lons-le-Saunier / Jens Ludwig burk

� La DonaTion au Roi D’EsPagnE

6.1 De Luxembourg à Madrid. Les voyages de la collection et son sort en Espagne / Pieter Martens, bernd Röder, bernardo J. garcía garcía

2 caTaLoguE

1 La FaMiLLE MansFELD

2 La couR DE bRuxELLEs

3 PoLiTiquE ET TERRiToiRE

4 L’aRT au sERvicE DE L’hoMME

� aRcaDiE a LuxEMbouRg : LE chaTEau « La FonTainE »

� La DonaTion au Roi D’EsPagnE

� EPiLoguE

bibLiogRaPhiE

cREDiTs PhoTogRaPhiquEs ET souRcEs DEs iLLusTRaTions

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Chapitre 1

Essais

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1517

Pierre-Ernest de Mansfeld est né le 15(?) juillet au château de Heldrungen en Saxe. Il est le treizième des vingt-deux enfants de Ernst, comte de Mansfeld-Hel-drungen (1479-1532). Sa mère est Dorothée, comtesse de Solms (1493-1578).

1528

A l’âge de onze ans, Pierre-Ernest est accepté comme page à la cour de Ferdinand d’Autriche, roi des Ro-mains et frère de l’empereur Charles Quint, où il reçoit une éducation de gentilhomme et de futur capitaine.

1535

Entré au service de Charles Quint, Mansfeld prend part à l’expédition de Tunis, entreprise importante dans la lutte pour la domination de la Méditerranée. Après la conquête de la ville par l’armée chrétienne, le 21 juillet, Charles Quint se rend à ses royaumes de Sicile et de Naples.

1536

Dans la suite de l’empereur, Mansfeld assiste probable-ment au mariage de Marguerite de Parme avec Alexan-dre de Médicis à Naples, le 29 février. En avril, il est le témoin de l’entrée solennelle de Charles Quint à Rome.

1537-1540

En tant qu’écuyer tranchant, Mansfeld accompagne vraisemblablement l’empereur en Espagne, jusqu’à ce que celui-ci ne revienne aux Pays-Bas trois ans plus tard pour réprimer la révolte de la ville de Gand. Ainsi, Mansfeld vient pour la première fois dans les Pays-Bas en 1540.

1542

Le 1er avril, Mansfeld épouse Marguerite de Brede-rode. Apparentée à l’une des plus illustres familles des Pays-Bas, elle lui apporte une grande fortune en dot. Le 12 juillet, le roi de France François Ier déclare la guerre à l’empereur. Ses armées attaquent à la fois l’Ar-tois, le Brabant et le Luxembourg. Pendant quelques jours en septembre 1542, la ville de Luxembourg est occupée par les Français.

1.1 Pierre-Ernest de Mansfeld (1517-1604) : Chronologie Pieter Martens

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1.1

1543

Les Français s’emparent de la ville de Luxembourg en septembre. A l’exception de Thionville, toutes les villes du duché de Luxembourg ouvrent leurs portes aux en-vahisseurs. En octobre, Mansfeld, commandant d’une compagnie de cavalerie, participe à l’entreprise de l’ar-mée impériale à Landrecies en Hainaut.

1544

Le 30 mai, la ville de Luxembourg est reprise par les impériaux sous la conduite de Ferrante Gonzaga. En août, Mansfeld prend part au siège de Saint-Dizier en tant que lieutenant dans le régiment du comte de Brederode. Après la capitulation de la place, l’armée impériale pénètre en France et s’empare de Soissons, ce qui entraîne la conclusion du traité de Crépy, le 18 septembre. Celui-ci met fin, pour quelques années, à la guerre de frontière entre la France et les Pays-Bas.

1545

Par lettres patentes datées du 2 juin, Mansfeld est nommé gouverneur et capitaine général des provin-ces de Luxembourg et de Namur. Il s’installe à Luxem-bourg et doit dès lors veiller à la défense des frontières du duché contre les invasions françaises. Naissance de son fils Charles.

1546

Le 30 janvier, Pierre-Ernest de Mansfeld est nommé chevalier de la Toison d’Or au vingt-et-unième chapi-tre de l’Ordre qui se tient à Utrecht. Au mois de mars, Charles Quint passe quelques jours à Luxembourg.

1547

L’armée de Charles Quint remporte la victoire sur les protestants allemands à la bataille de Mühlberg, le 24 avril. L’empereur se trouve alors à l’apogée de sa puissance.

1549

Le prince Philippe d’Espagne, fils de l’empereur, fait son premier voyage officiel à travers les Pays-Bas. Au mois de mars, après avoir traversé la Lombardie, le Ty-rol et l’Allemagne, le futur roi Philippe II entre dans les Pays-Bas par le Luxembourg et y est reçu par Mans-feld. D’avril à août, Mansfeld assiste aux somptueuses fêtes données en l’honneur du prince par la cour à Bruxelles et Tervuren et aux résidences de Marie de Hongrie à Binche et à Mariemont. Il se révèle un par-ticipant acharné aux joutes et autres jeux belliqueux organisés à l’occasion ; lors d’un tournoi à Binche, il se casse le nez. Début septembre, Mansfeld est té-moin de la Joyeuse Entrée de Philippe à Anvers. Dans cette ville est également célébré, le 11 septembre, le mariage de sa belle-sœur, Marie-Reine de Brederode, avec Thomas Perrenot, frère cadet du futur cardinal de Granvelle, auquel assiste la famille impériale. En octo-bre, Mansfeld est de retour à Luxembourg où il reçoit au nom du prince Philippe le serment de fidélité des Luxembourgeois. Le 4 novembre, Charles Quint pro-clame la Pragmatique Sanction, l’acte unificateur qui décrète que les dix-sept provinces des Pays-Bas sont désormais placées sous l’autorité d’un seul souverain.

1550

Au printemps, Mansfeld participe aux joutes organi-sées à Bruxelles en l’honneur du prince Philippe. En septembre, il reçoit à Luxembourg les ossements de Charles le Téméraire qui sont temporairement dépo-sés à l’église des Cordeliers ; la dépouille mortelle du dernier duc de Bourgogne, arrivée de Nancy où il est mort en 1477, sera transportée à Bruges trois ans plus tard.

1551

Le prince Philippe passe par Luxembourg le 17 avril, avant de retourner en Espagne. A la fin de l’année, les hostilités avec la France reprennent et annoncent une nouvelle guerre de frontière qui va se poursuivre jus-qu’en 1559. La province de Luxembourg constitue l’un des principaux théâtres des opérations militaires ; elle est convoitée par le roi de France Henri II, tout comme le limitrophe duché de Lorraine, partie intégrante du Saint Empire. Fin décembre, Mansfeld conduit ses trou-pes en Lorraine et s’empare du château d’Aspremont.

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1.1

1552

En avril, Henri II envahit la Lorraine et s’empare des villes libres des Trois-Évêchés : Metz, Toul et Verdun. Puis il entre dans le Luxembourg où son armée, après avoir menacé Thionville et Luxembourg, prend les vil-les de Rodemacher, Damvillers, Yvoix et Montmédy ainsi que le château de Bouillon. Mansfeld mène la défense d’Yvoix (aujourd’hui Carignan), mais quand, après dix jours de siège, les assiégeants sont prêts à se lancer à l’assaut, sa garnison refuse de continuer sa ré-sistance et se rend aux Français. Lors de la capitulation de la place, le 23 juin, Mansfeld est fait prisonnier. Il est emprisonné au château de Vincennes, près de Paris.

1552-1557

Malgré les insistances des chevaliers de la Toison d’Or auprès de Charles Quint, l’empereur refuse de payer la rançon de libération de Mansfeld, qui reste détenu à Vincennes. C’est là que le comte apprend la mort prématurée de son épouse Marguerite de Brederode, décédée à Namur, le 31 mai 1554. Lors de sa captivité, Mansfeld s’initie à l’art de reliure parisien et commande de nombreuses reliures avec ses armoiries. Entre-temps a lieu au palais de Bruxelles l’abdication de Charles Quint qui, le 25 octobre 1555, cède les Pays-Bas à son fils Philippe II. Un an plus tard, Philippe II, s’étant in-formé des circonstances de la reddition d’Yvoix, com-prend que Mansfeld a accompli son devoir et fait réha-biliter le comte. Au début de l’année 1557, après cinq ans de captivité au donjon de Vincennes et moyennant une énorme rançon, Mansfeld est libéré.

1557

Au mois de mars, Mansfeld est l’un des représentants du roi d’Espagne à la diète de Ratisbonne. En juillet, l’armée de Philippe II, comptant près de 50.000 hom-mes, entre dans la Picardie sous le commandement du duc Emmanuel-Philibert de Savoie. Pierre-Ernest de Mansfeld compte parmi les principaux capitaines. L’armée investit la ville de Saint-Quentin, qui est se-courue par les troupes françaises. Le 10 août, le jour de la Saint-Laurent, les deux armées se rencontrent à la célèbre bataille de Saint-Quentin ; les troupes fran-çaises sont écrasées. Mansfeld, à la tête des reîtres al-lemands, est l’un des premiers à engager le combat et contribue de façon décisive la victoire. Il est blessé à la

jambe de deux coups de pistolet. Le lendemain, Phi-lippe II visite le camp et fait l’éloge de Mansfeld, qui est nommé maître de camp général des Allemands. Deux semaines plus tard, le 27 août, l’armée de Philippe II prend la ville de Saint-Quentin ; pour renforcer sa po-sition, elle s’empare également, au mois de septembre, de la forteresse du Catelet et du château de Ham. Le mauvais temps et la menace d’une banqueroute amè-nent le roi à renoncer à marcher droit sur Paris. Le 1er octobre, Mansfeld reprend le gouvernement de la province de Luxembourg.

1558

Début juin, le Luxembourg est envahi par des troupes françaises d’Henri II. Mansfeld ne peut pas empêcher la prise de Thionville qui capitule le 22 juin. Puis les Français s’emparent de Virton et d’Arlon, mais doivent renoncer à assiéger la ville de Luxembourg. Entre-temps, à l’autre bout de la ligne frontière, les Français sont vaincus à la bataille de Gravelines, le 31 juillet. En décembre, Philippe II fait célébrer à Bruxelles de magnifiques obsèques en l’honneur de Charles Quint, décédé à Yuste le 21 septembre.

1559

Le 3 avril est signé au Cateau-Cambrésis l’important traité de paix entre Philippe II et Henri II, qui met fin aux longues guerres entre les Habsbourg et les Valois. Après soixante-cinq ans de conflit, notamment pour le contrôle de l’Italie, le traité confirme l’hégémonie espagnole en Europe. De même, il met un point final aux incessantes guerres de frontière entre les Pays-Bas et la France. Les deux pays seront bientôt déchirés par des conflits intérieurs. Au Luxembourg, Mans-feld voit rentrer sous son gouvernement les places de Thionville, Damvillers et Yvoix qui sont rendues par les Français. Philippe II décide de rentrer en Espagne et confie le gouvernement des Pays-Bas à sa demi-sœur Marguerite de Parme, qui sera assistée par le cardinal de Granvelle. A l’arrivée de la nouvelle gou-vernante fin juillet, se tient à Gand le vingt-troisième chapitre de l’ordre de la Toison d’Or. Mansfeld y est réprimandé pour avoir injurié un officier de justice du grand conseil de Malines. Puis le roi Philippe II quitte définitivement les Pays-Bas. Le 25 août, il embarque à Flessingue vers l’Espagne.

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1.1

1561

En juin 1561, Mansfeld rentre à Luxembourg après un long séjour en Allemagne. Il repart le mois suivant pour aller assister à Leipzig aux noces de Guillaume d’Orange et Anne de Saxe, célébrées le 24 août. A cette époque, Mansfeld se ne se rend que rarement à Luxembourg ; il réside surtout à Bruxelles, dans son hôtel de la rue aux Laines. Marguerite de Parme lui reproche ses longues absences de sa province.

1562

Le 22 février, Mansfeld épouse en secondes noces Ma-rie de Montmorency, de la branche néerlandaise de la célèbre famille française. Elle est la veuve de Char-les II de Lalaing et la sœur du comte de Hornes et du baron de Montigny. En novembre, Mansfeld assiste à Francfort au couronnement de Maximilien II, élu roi des Romains.

1563

Mansfeld commence la construction de son château dit « La Fontaine » à Clausen, en dehors de la ville de Luxembourg.

1564

Au mois de mars, à la suite d’une vive opposition po-litique des nobles, le « premier ministre » Granvelle, quitte les Pays-Bas. Le 7 mai, à Bar-le-Duc, en Lor-raine, Mansfeld assiste en tant que représentant du roi d’Espagne au baptême de Henri, fils du duc Charles de Lorraine et de Claude de France. Au mois de juin, Mansfeld célèbre à Luxembourg le baptême de son propre fils, Philippe-Octavien. Lors de la fête donnée le 19 juin, à laquelle assistent des nobles comme Guillau-me d’Orange, les comtes de Hornes et d’Hoogstraeten et le baron de Montigny, Mansfeld et son fils Char-les font représenter une mascarade qui fait allusion à Granvelle et qui ne manque pas de faire scandale.

1565

Mansfeld reçoit de Marguerite de Parme l’honorable mission d’aller chercher au Portugal la future bru de

cette dernière, la princesse Marie, fiancée à son fils Alexandre Farnèse. La flotte part de Flessingue le 12 août. A Lisbonne, le comte, accompagné de son épou-se et de son fils Charles, est magnifiquement reçu. De retour aux Pays-Bas début novembre, les fêtes du ma-riage d’Alexandre Farnèse et Marie de Portugal sont ensuite célébrées en grande pompe à Bruxelles ; les époux Mansfeld y tiennent une place d’honneur.

1566

Le succès des prédications protestantes, en dépit des placards contre l’hérésie, et la forte opposition poli-tique, menacent de provoquer une révolte générale. Pierre-Ernest de Mansfeld désapprouve le Compromis des nobles qui est signé par les opposants au roi et in-terdit à son fils Charles d’adhérer à cette confédération. En mai, Mansfeld représente les Pays-Bas à la diète d’Augsbourg. Au mois d’août éclate en Flandre la pre-mière vague d’iconoclasme. Le 22 août, Mansfeld est nommé capitaine de Bruxelles. Il devient le premier conseiller de la gouvernante Marguerite de Parme.

1567

Au début de l’année, Mansfeld est le premier seigneur à prêter serment de fidélité au roi. En avril, Guillaume d’Orange quitte Anvers et s’exile en Allemagne. Quand ensuite la ville d’Anvers offre sa soumission et consent de recevoir une garnison, Mansfeld y entre en tant que gouverneur. Début août, après une marche de deux mois via la « route espagnole », le duc d’Albe et ses troupes espagnoles arrivent aux Pays-Bas par le Luxembourg. Il n’y est pas reçu par Mansfeld, qui se trouve occupé au Brabant. Mansfeld va cependant à la rencontre du duc et le salue à Louvain, le 21 août. Le lendemain, le duc d’Albe fait son entrée à Bruxelles. Le 9 septembre, Mansfeld y assiste à l’arrestation des comtes d’Egmont et de Hornes qui marque le début du régime de répres-sion politique par le duc d’Albe. Fin décembre, Margue-rite de Parme abandonne le gouvernement et quitte les Pays-Bas. Mansfeld l’escorte en Italie.

1568

Après avoir traversé l’Alsace et franchi les Alpes, le convoi arrive à Plaisance en février. Au terme d’un sé-jour de quelques semaines chez les Farnèse, Mansfeld

25

1.1

revient à Luxembourg à la mi-avril. Mansfeld tente en vain d’obtenir la grâce pour Egmont et Hornes, son beau-frère. Ils sont décapités sur la Grand-Place à Bruxelles le 5 juin.

1569

Sur ordre de Philippe II, Mansfeld entre en France avec un régiment de reîtres allemands pour aller soutenir l’armée du roi Charles IX dans la lutte contre les hu-guenots. Le 3 octobre, il contribue de manière capitale à la victoire de l’armée catholique sur les protestants à la bataille de Moncontour en Poitou. Grièvement blessé, Mansfeld est sauvé par le chirurgien Ambroise Paré, mais reste handicapé du bras droit.

1570

Mansfeld retourne à Luxembourg en juin. Le 5 août, sa seconde épouse Marie de Montmorency meurt ino-pinément.

1573

En novembre, le duc d’Albe, qui a toujours tenu Mans-feld à l’écart de la scène politique à Bruxelles, cède le gouvernement des Pays-Bas à Luis de Requeséns et rentre en Espagne. Mansfeld accueille le nouveau gou-verneur général à Luxembourg lors de son arrivée aux Pays-Bas et gagne sa confiance.

1574

Mansfeld commence à prendre part aux séances du Conseil d’Etat à Bruxelles. Son fils Philippe est tué à Bruxelles au cours d’une querelle par Robert de Me-lun, seigneur de Richebourg. A la fin de l’année, Mans-feld part pour l’Allemagne.

1575

Vers le mois d’août Mansfeld rentre d’Allemagne. Phi-lippe II propose de le nommer maître de camp général. Le cartographe archéologue Abraham Ortelius et l’hu-maniste Jean Vivianus visitent la résidence de Mans-feld à Clausen, dont ils publieront une description dans

leur Itinerarium per nonnullas Galliae Belgicae partes (Anvers, 1584). En décembre, Mansfeld assiste au nom du roi aux noces du duc Eric de Brunswick-Calenberg et la princesse Dorothée de Lorraine à Nancy.

1576

Avant de mourir, le 5 mars, le gouverneur général Re-queséns ordonne de confier ses pouvoirs militaires à Mansfeld, mais le Conseil d’Etat n’accepte pas cette no-mination non ratifiée. Cependant, deux semaines plus tard, le Conseil d’Etat lui offre la charge de maître de camp général et le gouvernement de Bruxelles. Prenant part aux séances depuis deux ans, Mansfeld est nommé conseiller d’Etat par lettre patente du Roi en date du 15 juillet. Lors du coup d’état du 4 septembre, il est arrêté avec les autres membres du Conseil d’Etat et empri-sonné dans la Broodhuis sur la Grand-Place. Pendant la captivité de Mansfeld, le massacre de la Furie espa-gnole à Anvers provoque la Pacification de Gand du 8 novembre, qui proclame que toutes les troupes étran-gères doivent quitter le pays. Entre-temps, le nouveau gouverneur général Don Juan d’Autriche, demi-frère du roi Philippe II, arrive aux Pays-Bas.

1577

Mansfeld est remis en liberté le 25 janvier. Chargé d’or-ganiser le départ des troupes étrangères, il conduit de mai à juillet les garnisons italo-espagnoles, quelques vingt mille hommes, en Italie, en traversant la Lor-raine, la Bourgogne et la Savoie. En rentrant d’Italie, Mansfeld se range aux côtés de Don Juan qui s’est em-paré entre-temps de la citadelle de Namur. Dès lors, Pierre-Ernest de Mansfeld et son fils Charles partici-pent activement aux opérations militaires contre les Etats et contribuent ainsi à la reconquête des provinces « belges ». La province de Luxembourg, restée fidèle au roi, constitue une base d’opérations primordiale. Le 31 octobre, Mansfeld est définitivement nommé maes-tro de campo general.

1578

Le 31 janvier, les troupes italo-espagnoles conduites par Alexandre Farnèse écrasent l’armée des Etats à Gembloux, près de Namur. A cause de sa mauvaise santé, Mansfeld ne participe pas à la bataille. En mars,

26

1.1

Charles de Mansfeld s’empare de Nivelles. Entre-temps, Pierre-Ernest conduit les préparatifs de l’atta-que du château de Chimay, puis du siège de la forte-resse de Philippeville, qui doit capituler le 19 mai. Il se fait décharger cependant de l’entreprise du duché de Limbourg. Le 8 juin, la mère de Mansfeld décède à l’âge de 85 ans. Le 28 juillet, Mansfeld assiste au maria-ge de sa fille Dorothée avec le colonel espagnol Fran-çois Verdugo, gouverneur de la Frise. Le 1er octobre, Don Juan meurt au camp à Bouge après avoir nommé Alexandre Farnèse comme son successeur.

1579

La réconciliation des provinces wallonnes aboutit à l’Union d’Arras, tandis que l’Union d’Utrecht unit les forces contre Philippe II ; les deux Unions témoignent de la tendance séparatiste qui aboutira à la scission des Pays-Bas. Fin mars, Mansfeld arrive au siège de Maas-tricht par les troupes de Farnèse. Il participe, le 8 avril, à la première attaque qui est repoussée par les défen-seurs. La ville est enfin emportée d’assaut le 29 juin et livrée au pillage. Mansfeld, en opposition avec le capitaine Ottavio Gonzaga, ne peut empêcher le mas-sacre des habitants. En septembre, Mansfeld est mis à la tête de la délégation royale qui doit négocier avec les provinces wallonnes à la conférence de Mons. Farnèse le charge également de former une armée nationale. Pierre-Ernest en est lui-même le maître de camp gé-néral ; son fils Charles est nommé maître de l’artillerie. Pendant les derniers mois de l’année, Pierre-Ernest de Mansfeld conduit des opérations militaires en Hainaut et en Flandre, notamment aux environs de Lille, où il emporte le bourg de Commines, la ville de Mortagne et l’abbaye de Saint-Amand.

1580

En juin, Marguerite de Parme rentre aux Pays-Bas pour assumer à nouveau le gouvernement. A son arrivée à Luxembourg elle est accueillie par son favori Mans-feld. Cependant Alexandre Farnèse refuse de partager le pouvoir avec sa mère. Pierre-Ernest de Mansfeld conduit les sièges de Bouchain en Hainaut, qu’il em-porte le 4 septembre, et de Nivelles en Brabant, qu’il prend le 5 octobre.

1581

Le 26 juillet, les Etats généraux proclament l’Acte d’Ab-juration (Plakkaat van Verlatinghe) qui déclare que Philippe II est déchu de la souveraineté. En septem-bre, les troupes de Farnèse, assistées par les Mansfeld, s’emparent de la ville de Saint-Ghislain en Hainaut. Début octobre, Farnèse met le siège devant Tournai. Le comte de Mansfeld commande les mineurs dont les efforts entraînent la capitulation de la place, le 30 novembre.

1582

Mansfeld se trouve presque toute l’année à Luxem-bourg. Début avril, Farnèse entreprend le siège d’Aude-narde, qui se rend le 5 juillet.

1583

Le 23 avril, Charles de Mansfeld s’empare de la ville d’Eindhoven après trois mois de siège. Ensuite, le 9 mai, il prend le château de Wouw près de Berg-op-Zoom et, un mois plus tard, le château de Westerlo. Entre-temps, Pierre-Ernest de Mansfeld arrive devant Diest et Sichem qui se rendent le 27 mai. Alexandre Farnèse, lui, s’occupe de la conquête de la Flandre. En septembre, Marguerite de Parme repart des Pays-Bas ; son « fidèle Mansfeld » l’escorte jusqu’à Nancy.

1584

Le 10 juillet, Guillaume d’Orange est assassiné à Delft par Balthasar Gérard, qui avait réussi à s’approcher du prince au moyen de cachets volés à Mansfeld. Farnèse couronne ses succès en Flandre avec les prises d’Ypres, Bruges et Gand. Charles de Mansfeld contribue à la prise de Termonde, le 17 août. La garnison de Vilvorde se rend à Pierre-Ernest de Mansfeld, le 6 septembre. Les opérations préliminaires du siège d’Anvers sont en-tamées. Farnèse s’établit sur la rive gauche de l’Escaut ; Pierre-Ernest de Mansfeld conduit ses troupes sur la rive droite et établit son camp à Stabroek. Charles de Mansfeld commande l’artillerie. En septembre com-mence la construction du célèbre pont sur l’Escaut.

27

1.1

1585

Le 5 avril, deux navires incendiaires font exploser une partie du pont de Farnèse. Aussitôt restauré, la garde en est dès lors confiée à Charles de Mansfeld. Le 26 mai, Pierre-Ernest de Mansfeld lance une contre-at-taque sur la digue de Kouwenstein, où se déroule un combat décisif. Les anversois décident de se rendre le 10 août. Le lendemain, Mansfeld remet le collier de la Toison d’Or à Alexandre Farnèse. La capitulation d’Anvers est signée le 17 août. Les mois précédents, Bruxelles et Malines s’étaient également rendues. Af-faibli par les fatigues du siège, Mansfeld se retire au Luxembourg.

1586

Au début de l’année, en plein hiver, Charles de Mans-feld entreprend le siège de la ville de Grave, sur la Meuse, contre les ordres de Farnèse. En mai, celui-ci décide d’aller diriger en personne l’entreprise et réussit à prendre la place le 9 juin. L’armée s’empare ensuite de Venlo, puis de Neuss, sur le Rhin, qui est prise d’as-saut le 27 juillet et saccagée.

1587

Charles de Mansfeld commande l’artillerie au siège de l’Ecluse qui est prise début août.

1588

Subordonnant les affaires des Pays-Bas à l’invasion de l’Angleterre, Philippe II ordonne à Farnèse d’aller y conduire les opérations. Pendant son absence, Pierre-Ernest de Mansfeld assume temporairement le rôle du gouverneur général jusqu’à la fin de l’entreprise catastrophique de l’Invincible Armada. En septembre, Mansfeld est envoyé au secours de l’Electeur de Co-logne qui assiège la ville de Bonn, provoquant ainsi la capitulation de la place, le 28 septembre. Puis, remon-tant la Meuse, il investit la place de Wachtendonck en Gueldre et l’emporte, après un siège pénible, le 20 décembre. C’est le dernier fait d’armes du vieux Mans-feld, âgé de 71 ans.

1590

Philippe II oblige Farnèse de mener une expédition en France pour soutenir la Ligue catholique. La charge du gouverneur général est une seconde fois confiée ad interim à Pierre-Ernest de Mansfeld.

1591

Son fils Octavien est tué en juillet lors du siège du fort de Knodsenbourg près de Nimègue.

1592

Après la mort d’Alexandre Farnèse dans la nuit du 2 au 3 décembre, Pierre-Ernest de Mansfeld est chargé du gouvernement général des Pays-Bas - charge qu’il doit cependant partager avec le comte de Fuentes - en l’attente de l’arrivée du nouveau gouverneur l’archiduc Ernest d’Autriche.

1594

Le 17 janvier, Mansfeld reçoit l’archiduc Ernest à Luxembourg et lui cède le gouvernement des Pays-Bas. Dès lors il séjournera à peu près constamment à Luxembourg jusqu’à sa mort. En mars, mais dans un document post-daté, Pierre-Ernest et son fils Charles sont élevés au rang de Princes de l’Empire par l’empe-reur Rodolphe II.

1595

Charles de Mansfeld entre en campagne contre les Turcs au service de l’empereur et meurt au cours du siège de Gran (Esztergom) en Hongrie, le 14 août.

1599

Au mois d’août, les archiducs Albert et Isabelle sont re-çus à Luxembourg et visitent la résidence de Mansfeld.

28

1.1

1602

Le 20 décembre, Mansfeld dresse son testament dé-finitif : il lègue son château avec sa collection d’objets d’art et d’antiquités à Philippe III, roi d’Espagne.

1604

Le 25 mai, Pierre-Ernest de Mansfeld décède à Luxem-bourg à l’âge de 86 ans.

1

63

3.1

3 Politique et territoire

77

3.2

3.2 Pierre-Ernest de Mansfeld : l’homme de guerre

Pieter Martens

conflits et prises de villes ».1 L’épitaphe que l’un de ses fils fit placer à la chapelle funéraire des Mansfeld confirma cette image martiale : « Né pour les armes et pour le commandement (...), heureux dans les com-bats et le gouvernement, il attira sur soi les yeux de l’Europe »(cat. 153).2

Du fait de ses succès militaires et de son incondition-nelle fidélité aux souverains pendant la révolte des Pays-Bas, la vie de Mansfeld pouvait servir d’exemple aux autres. A l’âge de quatre-vingt-trois ans et arrivé au terme de sa carrière, Mansfeld envoya à l’infante Isabelle et à plusieurs princes de la maison d’Autriche une autobiographie succincte, avant tout de caractère militaire, parce que ceux-ci voulaient connaître tous les services que le vieux comte avait rendus au cours

1 « Petrvs ernestvs coMes in MansfelD (...) regii exercitvs Marischalcvs (...) Post annos lvi (...) cvM iaM inDe a bello africae aD tvnetvM, qvo PriMvM Militarat, oMnibvs Pene in PostervM exPeDitionibvs, conflictibvs, vrbivM exPvgnationibvs interfvisset (...) ». Inventario y description començada a los 9 de Agosto de mill seyscientos y quatro años del estado, qualidad, pinturas, tablas, retratos, estatuas, y muebles, hallados en la fabrica y casa dela fontana çerca la Villa de Luxemburg, despues el trespasso del diffuncto el Ill[ustrissi]mo S[eñor] Messire Pedro Ernest Principe y Conde de Mansfelt…., 1604, Archives Nationales, Luxembourg, A-IV-65/1, fol. 2r-v (voir vol. I, 1.4., p. 40-43). Massarette Joseph : La vie martiale et fastueuse de Pierre-Ernest de Mansfeld 1517-1604, 2 tomes, Paris 1930, en particulier tome II, p. 173-174.

2 « aD arMa et iMPeria natus (...) nunc ProelianDo, nunc regenDo felix, euroPae in se oculos convertit ». Massarette 1930, tome II, p. 206-207.

Quoique homme politique de premier rang et amateur d’art averti, Pierre-Ernest de Mansfeld était avant tout un homme de guerre. Certes, faire la guerre au service du souverain était en quelque sorte à l’époque la raison d’être de la haute noblesse. Quoi qu’il en soit, l’impres-sionnante carrière militaire de Mansfeld surpasse de loin celle des autres nobles qui ont servi Charles Quint, puis Philippe II. Exceptionnellement longue et mou-vementée, la vie martiale de Mansfeld fut marquée par de nombreux faits d’armes de première importance et auxquels sa participation fut décisive ; la victoire de Saint-Quentin en 1557 et la prise d’Anvers en 1585 ne sont que les exemples les plus retentissants.

Mansfeld lui-même a souligné la durée et l’intensité de sa propre carrière militaire dans l’inscription lati-ne qu’il fit mettre au-dessus de la porte d’accès à son château. En lettres d’or sculptées sur du marbre noir, celle-ci attestait que « Pierre-Ernest de Mansfeld, ma-réchal de l’armée royale, a participé pendant cinquan-te-six ans, depuis la guerre africaine à Tunis où il fit ses premières armes, à presque toutes les expéditions,

78

3.2

de sa longue vie.3 De même, ses nombreuses entrepri-ses en tant que chef d’armée lui valurent une place dans les Vies des grands capitaines étrangers de Brantôme, le célèbre chroniqueur français.4 Mansfeld lui-même ne manqua pas d’assumer pleinement son image guerrière. La culture chevaleresque de l’époque lui donna main-tes occasions d’exhiber son esprit belliqueux, en par-ticulier lors des nombreuses joutes et autres combats organisés par la cour et la haute noblesse, et dont il se révéla l’un des participants les plus ardents, parfois au prix de graves blessures.5 Par ailleurs, tous les portraits connus de Mansfeld le représentent en armure.6 Enfin, comme il se devait, une partie substantielle de la dé-coration de son château était de nature militaire. Dans les différentes pièces de sa résidence étaient répartis notamment une trentaine de tableaux de batailles et de sièges, à la moitié desquels il avait lui-même assisté (voir vol. II, 1.1, ill. 1).7

Aussi les faits d’armes ont-ils profondément marqué sa vie. Si Mansfeld s’est, certes, couvert de gloire, il a cependant dû le payer cher. Il fut d’abord détenu pen-dant cinq ans comme prisonnier de guerre. Ensuite, à quarante ans, il fut blessé de deux balles à une jam-be, lors de la bataille de Saint-Quentin. A cinquante-deux ans, il faillit perdre la vie à Moncontour, où un coup d’arquebuse lui mutila le bras droit. Enfin, après s’être retiré du champ de bataille à l’âge respectable de soixante-et-onze ans, il perdit encore deux fils à la guerre, et se retrouva ainsi sans héritiers directs. En 1591, Octavien fut tué pendant le siège de Nimègue ; quatre ans plus tard, son demi-frère Charles mourut en Hongrie dans la lutte contre les Turcs lors du siège de Gran (Esztergom) (ill. 1).8

3 « Aqui va la berdad en breve de lo que el príncipe y conde de Mansfelt ha echo, después de su mocedad, en cargos y echos de guerra [Récit véritable, en bref, de ce que le prince et comte de Mansfeld a fait depuis sa jeunesse, des charges qu’il a remplies, et de ses actions de guerre] ». Archives Générales du Royaume, Bruxelles, Papiers d’Etat et de l’Audience (cités désormais comme AGR, Aud.) 626, fols. 327-330. Publié par gacharD Louis-Prosper : Lettre du comte Pierre-Ernest de Mansfelt à l’infante Isabelle par laquelle il lui envoie une relation de ses services, 31 juillet 1600, in : Bulletin de la commission royale d’histoire, 2e série, tome IX, Bruxelles 1857, p. 210-222. Massarette 1930, tome II, p. 259-262.

4 lalanne Ludovic (éd.) : Œuvres complètes de Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme, 11 tomes, Paris 1864-1882, en particulier tome I, p. 304-309.

5 Voir la contribution de Krista De Jonge sur la cour de Bruxelles (vol. II, 2.1).

6 Voir la contribution de Heiner Borggrefe (vol. II, 4.1).

7 Voir la contribution de Ulrike Degen, Bernd Röder et Heiner Borggrefe (vol. II, 5.7).

8 La mort de Charles de Mansfeld lors du siège de Strigonie (Esztergom / Gran) en Hongrie en 1595 est le sujet d’un dessin dans l’album anonyme de sièges et batailles, composé au début du 17e siècle, conservé à Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier (citée désormais comme KBR), ms 22.089, fol. 205r. Le dessin est couronné d’un vers flamand: « Veur Strigoni sterft graef Carel van Mansvelt / en ’s Keijsers volck haer creegh als augustus vier telt » (Devant Strigoni meurt Charles de Mansfeld / et les gens de l’Empereur reçurent la place le quatrième d’août). Cette inscription contient des lettres en rouge qui forment un chronogramme dont la lecture donne 1595.

En dépit de l’ample traitement de la vie martiale de Mansfeld par son biographe Joseph Massarette, la pre-mière étude approfondie de sa carrière militaire reste à écrire.9 Cette contribution se bornera à évoquer la participation du comte aux principaux faits d’armes, en s’appuyant notamment sur les témoignages icono-graphiques de l’époque. Cependant, les prouesses de Mansfeld sur le champ de bataille eurent également une contrepartie plus « passive » ; celle-ci sera traitée dans un deuxième volet qui vise à cerner la contribu-tion de Mansfeld à la défense du territoire.

LaguerredefrontièreaveclaFrancejusqu’en1559

Selon ses propres dires, Mansfeld fit ses premières armes à dix-huit ans lors de l’entreprise de Tunis, probablement l’événement le plus illustre du règne de Charles Quint. En 1534, le corsaire barbaresque Barberousse s’était emparé du port méditerranéen qui menaçait alors de devenir une base turque. L’ex-pédition que l’empereur lança l’année suivante pour l’en déloger n’avait rien d’une véritable croisade. Si la contribution précise du jeune Mansfeld à la conquête de Tunis n’est pas documentée, les opérations de l’ar-mée impériale sont bien sûr illustrées par la célèbre série de tapisseries de Willem de Pannemaker, d’après les cartons de Jan Cornelisz. Vermeyen, témoin ocu-laire de l’expédition. Celle-ci permet de s’imaginer merveilleusement les phases cruciales de l’entreprise, telles que l’embarquement des troupes à Barcelone, la prise de la forteresse de La Goulette, la marche sur Tunis et la libération après sa conquête des vingt mille esclaves chrétiens.

Dès son arrivée dans les Pays-Bas vers 1540, Mansfeld assista au conflit qui opposait, depuis plusieurs décen-nies, les Habsbourg aux Valois – une rivalité endémi-que durant toute la première moitié du 16e siècle, qui ne sera réglée qu’à la conclusion du traité de Cateau-Cambrésis en 1559. De cette longue querelle politique et militaire qui opposa Charles Quint, puis Philippe II, aux rois de France, les guerres d’Italie constituent sans

9 Aperçu qui requerrait, entre autres, l’étude des très nombreuses lettres missives de Mansfeld conservées aux AGR, Aud. 1663/3 (1543-1553), Aud. 1733 (1555-1578), Aud. 1818/2-1820/1 (1578-1592), Aud. 1861/2-1862/1 (1593-1598), Aud. 1965/1 (1598-1604). Ces documents n’ont pas été utilisés par Massarette 1930, qui s’est basé avant tout sur la correspondance publiée, notamment : gacharD Louis-Prosper : Correspondance de Philippe II sur les affaires des Pays-Bas publiée d’après les originaux conservés dans les Archives royales de Simancas, Bruxelles 1848-1936 ; Poullet Edmond et Piot Charles (éd.) : Correspondance du cardinal de Granvelle, 1565-1586, 12 tomes, Bruxelles 1877-1896.

79

3.2

doute l’aspect le plus connu. Cependant, la guerre fai-sait également rage, presqu’incessament, dans la zone-frontière entre les anciens Pays-Bas et le royaume de France.10

A la guerre de 1542-1544, Mansfeld participa de fa-çon relativement modeste. Dans son autobiographie sommaire, il remarqua qu’il avait alors la charge d’une compagnie de chevaux à l’entreprise de Landrecies

10 L’ouvrage de référence demeure henne Alexandre : Histoire du règne de Charles-Quint en Belgique, 10 tomes, Bruxelles-Leipzig 1858-1860. Parmi les chroniqueurs de l’époque signalons rabutin François de, édition critique par gailly De taurines Charles : Commentaires des guerres en la Gaule Belgique (1551-1559), 2 tomes, Paris 1932-1942 ; brésin Louis, édition critique par Mannier Eugène : Chroniques de Flandre et d’Artois; analyse et extraits pour servir à l’histoire de ces provinces de 1482 à 1560, Paris 1880 ; savoia Emanuele Filiberto, édition critique par brunelli Elvira et egiDi Pietro : I Diari delle Campagne di Fiandra (Biblioteca della Società Storica Subalpina CXII - Nuova Serie XXI), Turin 1928 ; guyon Fery de, édition critique par De robaulx De souMoy Aimé Louis Philémon : Mémoires de Fery de Guyon, écuyer, bailly général d’Anchin et de Pesquencourt, avec un commentaire historique et une notice sur la vie de l’auteur, Bruxelles 1858.

en 1543, et que, l’année suivante, il était à la tête de deux cents gens de cheval au siège de Saint-Dizier. En juillet 1542, François Ier déclara la guerre à Charles Quint par trois invasions simultanées des Pays-Bas : pendant que le Brabant était envahi par les troupes de Martin de Rossem depuis la Gueldre, les armées fran-çaises attaquèrent à la fois le Luxembourg et l’Artois. L’empereur réagit d’abord par la soumission du duché de Gueldre ; son incorporation aux Pays-Bas en 1543 couronna en effet le processus d’unification territoria-le des dix-sept provinces. Ensuite, l’armée impériale se dirigea vers la ville de Landrecies en Hainaut, dont les Français venaient de s’emparer. Elle y mit le siège, mais celui-ci allait être levé peu après avec l’arrivée d’une armée de secours française. Les deux armées évitèrent cependant la bataille. L’année suivante, Charles Quint passa lui-même à l’offensive et décida de marcher sur Paris. En cours de route, son armée investit la ville de

1 Anonyme, la mort de Charles de Mansfeld lors du siège de Strigonie (Esztergom/Gran) en Hongrie en 1595. A droite du dessin est identifié son tombeau (« Graf Karel Mansfelt »). Le dessin est couronné d’un vers flamand: « Veur Strigoni sterft graef Carel van Mansvelt / en ’s Keijsers volck haer creegh als augustus vier telt » (Devant Strigoni meurt Charles de Mansfeld / et les gens de l’Empereur reçurent la place le quatrième d’août). Les lettres en rouge constituent un chronogramme dont la lecture donne 1595. (Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier, ms 22.089, fol. 205r.)

80

3.2

Saint-Dizier en Champagne, mais celle-ci ne capitula qu’après un siège de six semaines. L’empereur renonça par la suite à lancer ses troupes sur Paris, et poursuivit au contraire des négociations de paix qui aboutirent enfin au traité de Crépy, le 18 septembre 1544. Pendant cette campagne, Mansfeld était l’un des lieutenants du régiment du comte de Brederode, dont il avait épousé la fille, Marguerite, deux ans auparavant. Quelques dé-cennies plus tard, la prise de Saint-Dizier figura parmi les tableaux de guerre qui ornèrent la grande galerie de son château.11 Nous n’avons cependant pas d’informa-tions précises sur le rôle que Mansfeld y joua.

A la suite de sa nomination comme gouverneur des provinces de Namur et de Luxembourg en 1545, Mans-feld pris part de manière beaucoup plus importante à la guerre suivante, qui fut déclenchée justement par l’envahissement du Luxembourg par Henri II. En fait, les premières hostilités à la frontière n’avaient pas plus tôt commencé, à la fin de l’année 1551, que Mansfeld démontra son ardeur combative. Il s’empara du châ-teau d’Aspremont12 en Lorraine, qui était occupé par les Français au mépris de la neutralité du duché de Lorraine. Il faillit ainsi attirer sur le Luxembourg tou-tes les troupes françaises réunies dans la Champagne. En effet, Mansfeld se vanta lui-même d’avoir défié, en route vers Aspremont, tout un régiment français qui avait pourtant une très grande supériorité numé-rique.13 Auprès de la régente Marie de Hongrie, qui avait autorisé ce coup de main, le comte plaida afin de maintenir sa conquête, insistant sur l’importance stratégique de la place. Il s’ensuivit une correspon-dance étendue entre Mansfeld et la régente pour dis-cuter du sort d’Aspremont.14 Mansfeld envoya même un plan schématique du château, aujourd’hui conser-vé à Bruxelles, pour démontrer qu’il s’agissait en effet

11 L’une des rares représentations du siège de Saint-Dizier en 1544 se trouve dans l’album de Bruxelles (déja cité), KBR, ms 22.089, fol. 17.

12 Aujourd’hui Apremont-la-Forêt, dans le département de la Meuse.

13 « Pendant qu’il était en route pour le château d’Aspremont, ayant seulement cinquante chevaux d’avant garde avec lui, il rencontra les Français qui avaient douze cents hommes d’infanterie et de cavalerie. Il les attaqua, les défit complètement et attendit alors le reste de la troupe qui le suivit. Ensuite il assiégea ledit château qui se trouvait bien pourvu de troupes et de munitions, et l’emporta ». Extrait du « Récit véritable... » (déjà cité). gacharD 1857, p. 211-212 et p. 218 ; Massarette 1930, tome II, p. 260. D’après Rabutin, le château d’Aspremont ne pouvait offrir « grande résistance, pour n’estre ce chasteau fort ne remparé (...) à raison que ce prince ne l’avoit fait autrement fortifier ne munir ». rabutin 1932-1942, tome I, p. 30 ; henne 1858-1860, tome IX, p. 165-166.

14 Voir les nombreuses lettres échangées entre Mansfeld et Marie de Hongrie entre le 1er et le 23 janvier 1552, au sujet de la démolition du château d’Aspremont. AGR, Aud. 100, fol. 36, 57, 61, 95, 142, 143, 145, 177, 188, 194, 197, 224.

d’« ung lieu bien fortiffiable, et a petite depense ».15 Cependant, Marie de Hongrie ordonna au comte de détruire complètement le château et d’abandonner la place.16 Obéissant à contrecoeur à la décision de la ré-gente, Mansfeld se borna cependant, faute de temps et de ressources pour entièrement raser le château, à fai-re « démolir quelques portes, gâter le puits, et bouter le feu partout ».17

Quatre mois plus tard, en mai 1552, et après avoir conquis les trois villes-libres de la Lorraine, Metz, Toul et Verdun, les armées de Henri II envahirent le Luxembourg. Les efforts des troupes de Mansfeld ne purent empêcher la reddition des places l’une après l’autre.18 Après la prise et le pillage de la petite ville de Rodemacher, les Français investirent la place forte de Damvillers début juin, et la prirent après dix jours de siège. Ensuite, ils se dirigèrent tout à coup vers Yvoix.19 Cette ville était censée être la plus forte des places luxembourgeoises, puisque la construction des nouvelles fortifications y était la plus avancée. Quoi-qu’accablé par une fièvre violente, Mansfeld s’y fit transporter pour conduire la défense de la place. Les troupes françaises l’investirent le 15 juin, et ouvrirent la tranchée justement en face de l’ouvrage défensif nommé le « bastion Mansfeld ».20 Cinq jours plus tard, elles commencèrent à pilonner la place avec près de trente-six canons. Au terme de trois jours de bombar-dement, une brèche fut ouverte dans la muraille. A ce

15 Anonyme, plan du château d’Aspremont. AGR, Cartes et plans manuscrits, nr. 420. Publié dans Martens Pieter : Pierre-Ernest de Mansfeld et les ingénieurs et architectes militaires, in : Hémecht. Revue d’Histoire Luxembourgeoise / Zeitschrift für Luxemburger Geschichte, 56e année, 2004, cahier 4, Actes du Colloque ‘Le château “La Fontaine” de Pierre-Ernest de Mansfeld à Luxembourg’ du 17 au 18 mai 2004 au Musée national d’histoire et d’art Luxembourg, p. 475-495, en particulier p. 482. Le plan est accompagné d’une lettre de Mansfeld à Marie de Hongrie, datée du Luxembourg, le 1er janvier s.a.[1552], et qui résume l’opinion du comte, à savoir qu’il fallait garder et fortifier le château : « affin que V(ost)re Ma(jest)té puisse le tout mieux entendre, je envoye a ycelle le portraict de lad(icte) maison, car ad ce que ie puis entendre, c’est ung lieu bien fortiffiable, et a petite depense, et sy le François le fortiffie, com(m)e il est a craindre, ce sera chose fort prejudiciable ».

16 Lettre de Marie de Hongrie à Granvelle, le 22 janvier 1552. Massarette Joseph et colloreDo-MannsfelD Josef (éd.) : Journal de captivité du comte Pierre-Ernest de Mansfeld, écrit au donjon de Vincennes 1552-1554, Paris 1933, p. 16.

17 Mansfeld à Marie de Hongrie, de Thionville, le 23 janvier 1552 : « Je attendois de jour a aultre nouvelles de ceulx que j’avoye envoyer a demolir Appremont comme V(ost)re Ma(jes)té l’avoir com(m)andé, lesquels sont retourné ce jourd’huy, m’ayant faict rapport qu’ils avoyent le tout faict selon que leurs avoir esté com(m)andé, et le myeulx qu’il leur avoit esté possible, ayant demolir quelque portes et boutter le feu par tout, gaster le puyz, et que la maison est demeuree en tel estat que si les ennemys s’en veullent servir, il leur fauldra faire une grande depence, et avoir beaulcopt de temps pour ce faire (...). Sy l’on eusse voullu demolir ladicte place comme il appertient, que l’on ne l’eusse sceu achever en ung mois ». AGR, Aud. 100, fol. 224.

18 Détails des opérations dans rabutin 1932-1942, tome I, p. 90-102 ; lalanne 1864-1882, tome I, p. 304-309 ; henne 1858-1860, tome IX, p. 221-241 ; Massarette 1930, tome I, p. 35-41.

19 Depuis 1662, la ville d’Yvoix s’appelle Carignan (dans le département des Ardennes).

20 Voir notre contribution sur la défense du territoire (vol. II, 3.3).

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3.2

point, les soldats allemands qui devaient défendre la place refusèrent de combattre, et cela en dépit des in-sistances de Mansfeld, qui alla jusqu’à « se jeter à leurs genoux, les suppliant de vouloir résister ».21 La ville fut aussitôt rendue à discrétion aux Français ; les soldats allemands purent s’en aller, mais les officiers furent re-tenus prisonnier. Mansfeld fut emmené à Vincennes, où il resta enfermé pendant près de cinq ans, et cela parce que « les lansquenets eurent la peur en l’esto-mac ».22

L’importance d’Yvoix en tant que place forte fut du reste de très courte durée. En 1559, le traité de Cateau-Cambrésis la restitua aux Pays-Bas, mais stipula égale-ment que les fortifications d’Yvoix devaient être rasées entièrement.23 Néanmoins, la disposition de la place au moment de l’arrestation de Mansfeld est évoquée grâce à trois dessins, très peu connus voire inédits, conservés dans trois différentes collections turinoises. Le premier plan représente les fortifications d’Yvoix vers 1550 ; il révèle qu’à cette époque l’enceinte médiévale de la ville était renforcée d’une grosse tour d’artillerie et de non moins de quatre bastions tout neufs.24 Le deuxième dessin évoque le siège de 1552 justement ; il indique les travaux d’approche des Français ainsi que les positions de leurs batteries. Ce plan démontre également que les impériaux avaient commencé dernièrement à rempla-cer la grosse tour d’artillerie par un cinquième bastion (il s’agit là vraisemblablement du bastion Mansfeld) (voir vol. II, 3.3, ill. 1).25 Le troisième plan d’Yvoix est dû à Giovan Tommaso Scala, un ingénieur vénitien qui était entré au service du roi de France, et qui avait lui-même assisté aux travaux de siège à Damvillers et à Yvoix en 1552. Son plan d’Yvoix, dressé peu après la prise, correspond très bien avec le plan précédent, mais

21 henne 1858-1860, tome IX, p. 238 ; repris par Massarette 1930, tome I, p. 40.

22 Lettres de Marie de Hongrie, des 4 et 18 juillet 1552. Citées dans henne 1858-1860, tome IX, p. 239 et reprises par Massarette 1930, t. I, p. 41.

23 En compensation de la destruction de Thérouanne par l’armée impériale en 1553.

24 Anonyme, plan des fortifications d’Yvoix vers 1550. Turin, Biblioteca Nazionale Universitaria, Ms q.II.57, fol. 17. Ce plan, non-identifié, est inédit à notre connaissance.

25 Anonyme, plan des fortifications d’Yvoix lors du siège de 1552. Turin, Archivio di Stato, Architettura Militare, vol. III, fol. 77v. Voir aussi le plan comparable dans le même volume de Damvillers (fol. 65). A notre connaissance, ces plans sont inédits.

offre plus de détails, tel le tracé des rues.26 Ces trois dessins démontrent en somme qu’Yvoix était à l’épo-que, grâce aux nouvelles fortifications que l’on venait d’y construire à grands frais, l’une des plus fortes places frontières de tous les Pays-Bas. Cette observation aide bien sûr à comprendre la grande irritation que Charles Quint éprouva à cause de la perte de la place, ainsi que l’extrême rigueur avec lequel il traita par la suite Mans-feld. L’empereur le soupçonna effectivement d’avoir manqué à son devoir dans la défense d’Yvoix, et refusa catégoriquement d’obtenir sa libération.27

Réhabilité par Philippe II en 1557, Mansfeld participa quelques mois plus tard à la mémorable campagne de Saint-Quentin.28 A la fin du mois de juillet, l’armée de Philippe II, assistée par des troupes anglaises, envahit la Picardie. Le commandement des forces « espagno-les », quelques 50.000 hommes, fut confié à Emma-nuel-Philibert, duc de Savoie. Pierre-Ernest de Mans-feld comptait parmi les principaux chefs de l’armée. Il conduisit lui-même un régiment de 800 arquebusiers à cheval, une partie de la cavalerie allemande que l’on appelait les « cavaliers noirs » (Schwarze Reiter).

A l’instar de son père Charles Quint, qui avait emme-né le peintre Jan Cornelisz. Vermeyen à l’expédition de Tunis en 1535 pour dessiner les faits d’armes en témoin oculaire, Philippe II fit accompagner son armée à cette occasion par Antoon van den Wijngaerde, topographe renommé, pour documenter les exploits d’une manière véridique.29 La campagne de Saint-Quentin fut par la suite immortalisée par de nombreux dessins, gravures, tableaux et fresques, basés sur les croquis préparatoi-res que Van den Wijngaerde avait pris sur le vif. Toutes

26 Giovan Tommaso Scala, plan d’Yvoix après le siège de 1552, dans son Manoscritto di Fortificazione, Turin, Biblioteca Reale, Ms Militare 377, fol. 38v-39r. Publié dans Martens 2004, p. 485. Voir aussi son plan de Damvillers (fol. 37v-38r). Le manuscrit de l’ingénieur vénitien Scala n’est pas daté ; l’année 1550 a dernièrement été proposée comme terminus ante quem par Coppa. Cependant, les plans d’Yvoix et de Damvillers datent sans aucun doute de peu après les sièges de juin 1552, pendant lesquels Scala a lui-même contribué à installer les batteries d’artillerie, comme il l’explique lui-même dans le texte de son traité (fol. 48r) ainsi que sur ses plans (« qui era piantata la bateria... »). coPPa Alessandra : ‘Quanto ala fortificacion jo ui dicho che el si bisogna intender lauera’. Guerre e fortezze di un ingegnere veneziano del XVI secolo tra Francia e Inghilterra: Giovan Tommaso Scala, in : viganò Marino (éd.) : Architetti e ingegneri militari italiani all’estero dal XV al XVIII secolo (Volume secondo: dall’Atlantico al Baltico), Livourne 1999, p. 175-187.

27 henne 1858-1860, tome IX, p. 239 ; Massarette / colloreDo-MannsfelD 1933.

28 leMaire Emmanuel, courteault Henri, fleury Elie et al. : La guerre de 1557 en Picardie. Bataille de Saint-Laurent, siège de Saint-Quentin, prises du Catelet, de Ham, de Chauny et de Noyon, Saint-Quentin 1896 ; koss Henning von : Die Schlachten bei St. Quentin (10. August 1557) und bei Gravelingen (13. Juli 1558) nebst einem Beitrag zur Kenntnis der spanischen Infanterie im 16. Jahrhundert, Berlin 1914.

29 galera i Monegal Montserrat : Antoon van den Wijngaerde, pintor de ciudades y de hechos de armas en la Europa del Quinientos. Cartobibliografía razonada de los dibujos y grabados y ensayo de reconstrucción documental de la obra pictórica, Barcelone / Madrid 1998.

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3.2

ces images s’avèrent en effet des représentations assez fidèles des événements. Nous disposons ainsi d’une très riche iconographie évoquant la participation de Mansfeld aux opérations militaires. De fait, le comte de Mansfeld lui-même a bien souvent été identifié sur les images : son nom est mentionné sur quatre dessins de Van den Wijngaerde (cat. 46), sur trois estampes contemporaines (cat. 47), et sur le tableau de la ba-taille de Saint-Quentin qui est aujourd’hui à l’Escorial (cat. 48). Ces témoignages permettent également de distinguer ensuite, de manière indirecte, l’enseigne de Mansfeld sur les célèbres fresques de la Sala de Ba-tallas de l’Escorial.30 Mansfeld est par ailleurs l’un des seuls nobles dont les armoiries sont reconnaissables sur ces fresques qui devaient avant tout glorifier le roi Philippe II lui-même.31

Le déroulement des opérations est bien connu. Début août, l’armée espagnole investit la ville de Saint-Quen-tin, située sur la Somme. La place, défendue par une poignée de soldats sous la conduite de Gaspard de Co-ligny, fut secourue par l’armée française du connétable Anne de Montmorency. Le 10 août, les deux armées se rencontrèrent dans une plaine au sud de Saint-Quen-tin ; les Français furent taillés en pièces.Sur toutes les images qui représentent les manœuvres préliminaires des troupes, le comte de Mansfeld occupe une place de premier plan (cat. 46-48). En effet, il est certain que Mansfeld, l’un des premiers capitaines à engager le combat, a contribué de manière décisive à la victoire (ill. 2). Lui-même fit noter que « Le jour de Saint-Lau-rent il [Mansfeld] commença la bataille, à la droite de l’armée. Il fut le premier qui, avec la cavalerie légère espagnole, attaqua l’ennemi et remporta la victoire. Il fut blessé de deux balles à une jambe. Ce fut lui qui fut cause qu’on combattit ce jour-là, et que, avec l’aide de

30 Sur la Sala de Batallas voir dernièrement : broWn Jonathan : La Sala de Batallas de El Escorial : La obra de arte como artefacto cultural, Salamanca 1998 ; garcía-frías checa Carmen : Una nueva visión de la Sala de Batallas del Monasterio de El Escorial tras su restauración, in : Reales Sitios (Revista del Patrimonio Nacional), 40e année, 2003, cahier 155, p. 2-15 ; sáenz De Miera Jesús : Reflejos y ecos de Erasmo y de Vives : Fray José de Sigüenza, la guerra y la pintura bélica de El Escorial, in : Martinez-burgos garcia Palma : Erasmo en España: la recepción del humanismo en el primer Renacimiento español, Madrid 2002, p. 113-127 ; garcía-frías checa Carmen : Las series de batallas del Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial. Frescos y pinturas, in : garcía garcía Bernardo J. (éd.) : La imagen de la guerra en el arte de los antiguos Países Bajos, Madrid 2006, p. 135-169.

31 Les armes de Mansfeld, comme celles du duc de Savoie et du comte de Hornes, peuvent être reconnues sur la première fresque de la série, représentant l’investissement de Saint-Quentin (voir les notices de catalogue). Il ne faut pour autant pas interpréter cela comme un choix délibéré de la part des concepteurs du programme décoratif de la Sala de Batallas. La présence de ces armoiries est due plutôt à la minutie des fresquistes, qui devaient copier très fidèlement les tableaux de Rodrigo de Holanda. Ils n’ont sans doute pas eu conscience de la signification des armoiries. Sinon, comment expliquer la présence des armes du comte de Hornes, qui avait été décapité entre-temps pour crime de lèse-majesté contre Philippe II ?

Dieu, on gagna la bataille, comme il est notoire à tous ceux qui s’y trouvèrent ».32

Après avoir écrasé l’armée française, les troupes de Philippe II poursuivirent le siège de Saint-Quentin. Prise d’assaut le 27 août, la ville fut pillée et incendiée. Comme sur la feuille qui représente les prémices de la bataille de Saint-Quentin (cat. 46), Van den Wijn-gaerde a également indiqué la position de Mansfeld sur son dessin du siège de la place (ill. 3).33 Ce dessin offre une vue sur Saint-Quentin depuis le nord-est, et saisit le moment de l’assaut et l’incendie de la ville. C’est vraisemblablement cette feuille (ou un dessin semblable de Van den Wijngaerde aujourd’hui perdu), qui est à la base de toute une série d’estampes consa-crées au siège de Saint-Quentin. La version la plus proche du dessin original est probablement la très rare eau-forte de Jérôme Cock représentant le siège et la prise d’assaut de la place (ill. 4).34 Dédiée à Philippe II, l’estampe de Cock identifie tous les principaux capitai-nes de l’armée espagnole. Le quartier de Mansfeld se trouve à l’extrême droite au bord de l’image, identifié par l’inscription « Le Conte de mansvelt ». A son tour, l’eau-forte de Jérôme Cock servit de base à d’autres es-tampes, comme la gravure de Frans Hogenberg, qui fut quant à elle largement répandue à l’époque. Cepen-dant, à cause de sa position « infortunée » sur le bord de l’image, le quartier de Mansfeld a été « coupé » de la gravure de Hogenberg. Cette particularité explique aussi pourquoi le comte de Mansfeld est curieusement absent de l’estampe de Saint-Quentin éditée par le

32 Extrait du « Récit véritable... » (déjà cité). gacharD 1857, p. 212 et p. 219 ; Massarette 1930, tome II, p. 261.

33 Antoon van den Wijngaerde, l’assaut et l’incendie de la ville de Saint-Quentin, le 27 août 1557, vus depuis le nord-est. Dessin à l’encre brune et rehauts d’aquarelle sur papier (H 43,5 cm, L 114,5 cm). Anvers, Museum Plantin-Moretus / Prentenkabinet, Collection Prentenkabinet, cat. F.I.11 (Inv. OT 1167). Le nom de Mansfeld, accompagné de l’inscription « 1000 c » (mille chevaux), apparaît au milieu de la feuille, de l’autre côté de la ville, à droite de la tour de la cathédrale. galera i Monegal 1998, p. 190, no SP.5.

34 Jérôme Cock, le siège et la prise d’assaut de la ville de Saint-Quentin, le 27 août 1557, eau-forte intitulée « vrbs s. qvintini » (H 34,5 cm, L 53,5 cm). Le seul exemplaire connu se conserve à l’Albertina de Vienne (Graphische Sammlung). A notre connaissance, personne n’a encore remarqué jusqu’à présent que cette eau-forte signée par Cock a été copiée, selon toute apparence, de l’œuvre de Van den Wijngaerde. Outre la ressemblance avec le dessin de Van den Wijngaerde déjà mentionné, soulignons encore deux traits communs entre l’eau-forte de Cock et les rares estampes aujourd’hui connues de Van den Wijngaerde : les cartouches gravés sont restés vides pour recevoir ensuite une légende typographiée ; l’un des cartouches est surmonté d’une représentation de la Victoire qui tient un écusson ovale aux armes de Philippe II, garni d’une banderole avec la même inscription (Divo PhiliPPo hisP[aniaruM] regi sacrvM). Sur la gravure de Cock, voir : leMaire / courteault / fleury 1896, p. cxxvii et pl. 5 ; Moreno garbayo Justa : Tres grabados de la batalla de San Quintín, in : Revista de Archivos, Bibliotecas y Museos, tome 71, 1963, p. 359-370, en particulier p. 364 et pl. 2 ; riggs Timothy A. : Hieronymus Cock (1510-1570) : Printmaker and Publisher in Antwerp at the Sign of the Four Winds (Garland Outstanding Dissertations in the Fine Arts), New York / Londres 1977, p. 286, nr. 61. Sur l’œuvre gravée de Van den Wijngaerde, voir scheeMaker Jeroen de et hooP scheffer Dieuwke de (éd.) : Hollstein’s Dutch and Flemish etchings, engravings and woodcuts ca. 1450-1700, tome LV (Joachim Wtewael to Frans van den Wyngaerde), Rotterdam 2000, p. 114-137.

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3.2

2 Fabrizio Castello, la bataille de Saint-Quentin, le 10 août 1557. A l’extrême droite se trouve la cavalerie de Mansfeld ; il est l’un des premiers à engager la bataille. Fresque. Sala de Batallas, Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial. (Patrimonio Nacional, 10014004)

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fameux Antoine Lafréri (ou par l’un de ses associés), bien que celle-ci identifie également les principaux chefs de l’armée de Philippe II.35

Mansfeld lui-même avait dans la grande galerie de son château à Clausen un tableau de la bataille ainsi qu’un tableau du siège de Saint-Quentin. Or les nombreuses représentations contemporaines de la bataille et du siège de Saint-Quentin connues aujourd’hui remon-tent toutes aux originaux que nous avons évoqués.36 On peut donc présumer que les tableaux perdus de Mansfeld étaient également semblables à ces images (ill. 5).

35 Il en existe deux variantes. La première est la gravure sur cuivre, intitulée « S. Qvintino », éditée par Antoine Lafréri ou l’un de ses associés. Un des rares exemplaires est à Paris, Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes, Qb1, M87012. Moreno garbayo 1963, pl. 1 ; tooley Ronald Vere : Maps in Italian Atlases of the Sixteenth Century, being a comparative list of the Italian maps issued by Lafreri, Forlani, Duchetti, Bertelli and others, found in atlases, in : Imago Mundi, tome 3, 1939, p. 12-47, n° 506 ; DestoMbes Marcel : Les cartes de Lafréri et assimilées (1532-1586) du Département des Estampes de la Bibliothèque nationale, in : Nouvelles de l’estampe, 1970, cahier 1, p. 234-274, no 165 ; borroni salvaDori Fabia : Carte, piante e stampe storiche delle raccolte lafreriane della Biblioteca Nazionale di Firenze, Rome 1980, no 146. La deuxième version est la gravure à l’eau-forte, intitulée « S. Qvinten », signée « Petro de Wase ». Le seul exemplaire connu se trouve à Paris, Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes, collection Hennin, no 363. L’estampe de Pierre de Wase est publiée dans: Marías Fernando et PereDa Felipe (éd.) : Carlos V. Las armas y las letras (Sociedad Estatal para la Conmemoración de los Centenarios de Felipe II y Carlos V). Catalogue d’exposition, Grenade, Hospital Real, 2000, Madrid 2000, p. 81, mais attribuée à tort à Van den Wijngaerde et identifiée erronément avec le no 358 de la collection Hennin.

36 Cela est confirmé par l’album de Bruxelles (déjà cité), KBR, ms 22.089. Dans ce recueil, le dessin de la bataille de Saint-Quentin (fol. 34) est copié d’après l’estampe de Van den Wijngaerde, tandis que le dessin du siège de Saint-Quentin (fol. 33) est copié d’après l’eau-forte de Jérôme Cock. Dans l’inventaire de van Den gheyn Jacques et al. : Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Royale, tome VII, Bruxelles 1907, p. 563, ces deux dessins sont identifiés erronément.

Après le double triomphe de Saint-Quentin, l’armée de Philippe II dirigea ses efforts contre les places voi-sines pour renforcer sa position. Une partie des trou-pes assiégea d’abord Le Catelet, une forteresse carrée à quatre bastions, de construction très récente, située à vingt kilomètres au nord de Saint-Quentin (ill. 6).37 Les défenseurs se rendirent après six jours de canon-nade. L’armée marcha ensuite sur Ham, une petite ville située sur la Somme à quinze kilomètres au sud-ouest de Saint-Quentin. Le déploiement des troupes en route vers Ham est documenté par deux dessins de Van den Wijngaerde. Ceux-ci démontrent que les reîtres, dits « noirs harnais », conduits par Mansfeld formèrent alors le flanc gauche de l’armée.38 Grâce à ses dessins, nous pouvons également retrouver l’enseigne de Mans-feld sur les deux versions peintes de la « marche des troupes à Ham », à savoir le tableau attribué à Rodrigo Diriksen, aujourd’hui à l’Escorial,39 et la fresque corres-pondante dans la Sala de Batallas (ill. 7).

37 Rodrigo Diriksen, dit Rodrigo de Holanda (attribué à), le siège du fort du Catelet, le 6 septembre 1557. Huile sur toile (H 163 cm, L 326 cm), entre 1557 et 1590. Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial (Patrimonio Nacional, inv. 10014228).

38 L’enseigne de Mansfeld a été identifiée par son nom sur le dessin de Van den Wijngaerde conservé à Londres, Victoria & Albert Museum, no 8455-21(r). Sur le deuxième dessin, conservé à Anvers, sa compagnie de reîtres est simplement appelée « nor harnas » (noirs harnais). Anvers, Museum Plantin-Moretus / Prentenkabinet, Collection Prentenkabinet, cat. E.I.23 (Inv. OT 1169). galera i Monegal 1998, p. 143, no VA.41 et p. 188, no SP.2.

39 Rodrigo Diriksen, dit Rodrigo de Holanda (attribué à), la marche des troupes espagnoles en direction de Ham, le 8 septembre 1557. Huile sur toile (H 163 cm, L 207 cm), entre 1557 et 1590. Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial (Patrimonio Nacional, inv. 10014229).

3 Antoon van den Wijngaerde, l’assaut et l’incendie de la ville de Saint-Quentin, le 27 août 1557, vus depuis le nord-est. Le nom de Mansfeld apparaît à l’arrière-plan, de l’autre côté de la ville, à droite de la tour de la cathédrale. Dessin à l’encre brune et rehauts d’aquarelle. (Anvers, Museum Plantin-Moretus/Prentenkabinet, Collection Prentenkabinet, cat. F.I.11 (Inv. OT 1167))

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A l’arrivée des troupes de Philippe II, les Français in-cendièrent la ville de Ham et se retirèrent dans son château. Ce dernier était une imposante construc-tion du 15e siècle, de forme carrée, flanquée de gros-ses tours rondes aux angles, ayant des murs de onze mètres d’épaisseur de maçonnerie. Néanmoins, après trois jours de pilonnage de la tour-porte du château, les défenseurs capitulèrent. La participation de Mans-feld à cet événement est attestée par la très rare eau-forte que Van den Wijngaerde lui-même a consacrée au siège de Ham.40 Celle-ci montre, à l’arrière plan, le camp du comte de Mansfeld. Cette source primaire permet à nouveau de situer le quartier de Mansfeld sur le tableau du siège de Ham attribué à Diriksen (ill. 8),41 ainsi que sur la fresque du même sujet dans la Sala de Batallas. Après tous les succès de son armée, Philippe II dut finalement abréger la campagne à cause d’em-barras financiers.

40 Antoon van den Wijngaerde, le siège du château de Ham en septembre 1557, eau-forte (H 40 cm, L 80,5 cm). Le seul exemplaire connu est conservé au Schloss Wolfegg (Württemberg). Le camp du comte de Mansfeld se distingue en haut à gauche de l’estampe. galera i Monegal 1998, p. 195 ; scheeMaker / hooP scheffer 2000, p. 120-123.

41 Rodrigo Diriksen, dit Rodrigo de Holanda (attribué à), le siège du château de Ham, le 12 septembre 1557. Huile sur toile (H 160,5 cm, L 320 cm), entre 1557 et 1590. Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial (Patrimonio Nacional, inv. 10014232).

La copieuse iconographie relative à la campagne de Saint-Quentin témoigne bien sûr de l’importance qu’y attachait Philippe II. En effet, la victoire à Saint-Quen-tin, accentuée l’année suivante par une deuxième dé-faite des Français à la bataille de Gravelines, donna l’avantage au roi d’Espagne lors des négociations de paix à Cateau-Cambrésis en 1559, et contribua gran-dement à forger l’hégémonie espagnole en Europe pendant la deuxième moitié du 16e siècle.

4 Jérôme Cock, la prise d’assaut de la ville de Saint-Quentin, le 27 août 1557. Le quartier du comte de Mansfeld est identifié à l’extrême droite au bord de l’estampe. En haut à gauche est évoqué le champ de bataille de la rencontre du 10 août. Eau-forte. (Vienne, Albertina / Graphische Sammlung)

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3.2

5 Fabrizio Castello, la prise d’assaut de la ville de Saint-Quentin, le 27 août 1557. Fresque. Sala de Batallas, Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial. (Patrimonio Nacional, 10009877)

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3.2

LabatailledeMoncontouren1569

L’année 1568 vit éclater en France la troisième des guerres civiles qui ravageaient le pays depuis six ans. Les deux parties belligérantes – catholiques et protes-tants – sollicitèrent l’aide internationale, et c’est ainsi que Pierre-Ernest de Mansfeld vint secourir l’armée du roi de France pour écraser les troupes huguenotes à la sanglante bataille de Moncontour, près de Poitiers, en octobre 1569.42 Dans sa lutte contre les protestants, Charles IX reçut en effet des renforts considérables, envoyés par le Pape et par l’Espagne. Sur les instances de Philippe II, le duc d’Albe fit rassembler quelques 1.600 reîtres allemands et 3.000 fantassins wallons, et les plaça sous le commandement du comte de Mans-feld. Celui-ci entra en France depuis le Luxembourg début 1569 pour aller rejoindre l’armée royale fran-çaise. Il allait donc lutter coude à coude avec des capi-taines français qu’il avait combattus douze ans aupara-vant à Saint-Quentin.

Quant aux protestants français, ils avaient formé une alliance avec Guillaume d’Orange. Son frère Louis de Nassau était déjà entré en France avec des troupes auxiliaires depuis les Pays-Bas en décembre 1568. De plus, en juin 1569, le duc Wolfgang von Zweibrücken (dit aussi duc de Deux-Ponts) quitta l’Allemagne avec plus de 10.000 reîtres et lansquenets, et traversa la France en direction du Poitou avec le même objectif

42 Massarette 1930, tome I, p. 195-200.

de venir en aide aux huguenots.43 Après la mort, en cours de route, de Zweibrücken, le commandement de ses mercenaires allemands passa au comte Volrad de Mansfeld, qui eut comme lieutenant son frère Char-les.44 Ces deux frères étaient des petits cousins de Pierre-Ernest de Mansfeld. Ainsi, à la bataille de Mon-contour se combattirent deux branches de la maison de Mansfeld : l’une luthérienne, l’autre catholique.

Pendant l’été 1569, l’armée huguenote mit le siège devant Poitiers. Cependant, elle dut lever ce siège dé-but septembre devant l’avancée des troupes royales. Après quelques diversions tactiques, les deux armées se rencontrèrent enfin le 3 octobre au nord-ouest de

43 Le contexte de la bataille dans : lacoMbe Paul : La Desroute du camp de MM. les Princes, et la desfaite des Lansquenets à Moncontour, le 3 d’Octobre 1569 [notice correspondante], in : franklin Alfred : Les grandes scènes historiques du XVIe siècle. Reproduction en fac-similé du recueil de J. Tortorel et J. Perrissin, Paris 1886, n. XXXIX ; WooD James B. : The King’s Army: Warfare, Soldiers and Society During the Wars of Religion in France, 1562-76, Cambridge 1996 ; Jouanna Arlette, boucher Jacqueline et al. : Histoire et dictionnaire des guerres de religion, Paris 1998 ; knecht Robert Jean : The Rise and Fall of Renaissance France, 1483-1610, 2e édition, Oxford 2001, p. 352-353 ; holt Mack P. : The French Wars of Religion, 1562-1629, 2e édition, Cambridge 2005, p. 66-72.

44 A ne pas confondre avec son homonyme Charles de Mansfeld, le fils de Pierre-Ernest.

6 Rodrigo Diriksen, dit Rodrigo de Holanda (attribué à), le siège du fort du Catelet, le 6 septembre 1557. Huile sur toile (H 163 cm, L 326 cm). Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial. (Patrimonio Nacional, 10014228)

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7 Lazzaro Tavarone, la marche de l’armée de Philippe II sur Ham, le 8 septembre 1557. A l’horizon se trouve le château et la ville de Ham, cette dernière incendiée par les défenseurs. En haut à gauche, formant le flanc gauche de l’armée, se trouve le régiment des cavaliers noirs conduit par Mansfeld. Fresque. Sala de Batallas, Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial. (Patrimonio Nacional, 10009879)

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3.2

Poitiers, près du village de Moncontour.45 Grâce, en-tre autre, aux renforts apportés par Mansfeld, l’armée royale avait l’avantage numérique : elle comptait près de 27 000 soldats (à savoir 17 000 hommes de pied et 10 000 cavaliers), alors que la force de l’armée hugue-note était estimée à 18 000 soldats seulement (12 000 hommes de pied et 6 000 cavaliers). Des deux côtés, non moins de la moitié des soldats étaient des mer-cenaires étrangers. Outre les Wallons et Allemands commandés par Pierre-Ernest de Mansfeld, les trou-pes royales comptaient aussi 6 000 Suisses et 3 000 Italiens. Cette armée catholique était commandée par le frère du roi, le jeune duc d’Anjou (et futur Henri III), bien que les véritables chefs des troupes fussent le maréchal de Tavannes et le maréchal de Cossé.46 Ce dernier était d’ailleurs apparenté au comte de Mans-feld à travers sa nièce Diane de Cossé, qui fut l’épouse de Charles de Mansfeld, fils de Pierre-Ernest. L’armée huguenote, quant à elle, était menée par l’amiral Gas-pard de Coligny, secondé par les commandants Louis de Nassau et François de La Noue.

Il existe plusieurs représentations de la bataille de Moncontour, et celles-ci ne manquent pas de signaler la présence du comte de Mansfeld. Aux deux estam-pes de Perrissin et Tortorel, bien connues, s’ajoutent trois représentations très rares et peu étudiées, à sa-voir deux gravures italiennes anonymes et un tableau de Jan Snellinck (cat. 49-52). Ces images illustrent notamment l’ordonnance des deux armées au com-mencement de la bataille. Chacune d’elles adopte un point de vue différent et plusieurs détails ne corres-pondent pas entre elles. Néanmoins, la disposition des

45 Le déroulement de la bataille de Moncontour est étudié par : Janin Louis-Henri Fulgence : Mémoire militaire sur la bataille de Moncontour, livrée le 3 octobre 1569, avec un plan, Brest 1841. allonneau M. : Mémoire sur la bataille de Moncontour, in : Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome 10, 1843, p. 337-375 ; saint-hyPolite Achille : Extrait de quatre notices sur les batailles de Voulon, Poitiers, Maupertus et Moncontour, in : Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome 11, 1844, p. 58-102 ; babinet Léon : Épisodes de la troisième guerre civile en Poitou (1569). Assaut de Châtellerault, rencontre de Saint-Clair, bataille de Moncontour, in : Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, tome 16, 1893, p. 113-200 ; gigon Stéphane-Claude : La troisième guerre de Religion, Jarnac-Moncontour (1568-69), Paris s.d. [1909]. Plusieurs Discours de la bataille de Moncontour parurent déjà en 1569-1570, dont celle annotée par beauchet-filleau Henri : Le siège de Poitiers par Liberge, suivi de la bataille de Moncontour et du siège de Saint-Jean-d’Angély (nouvelle édition annotée), Poitiers 1846. D’autres relations contemporaines dans : groen van Prinsterer Guillaume (éd.) : Correspondance inédite de la maison d’Orange-Nassau, 1ère série, 9 tomes, Leyde 1835-1847, en particulier tome III (1836), p. 323-326 ; teulet Alexandre : Supplément à la correspondance diplomatique de Bertrand de Salignac de la Mothe Fénelon, ambassadeur de France en Angleterre de 1568 à 1575, tome VII, Paris 1840, p. 63-68. Plusieurs participants à la bataille en ont laissé des relations, publiées par MichauD Joseph François et PouJoulat Jean Joseph François : Nouvelle collection des mémoires pour servir à l’histoire de France (1ère série), Paris 1838. Voir notamment les Mémoires de Gaspard de Saulx-Tavannes (tome VIII, p. 337-339), de Michel de Castelnau (tome IX, p. 546-548) et de François de La Noue (tome IX, p. 635-637).

46 Arthur (ou Artus) de Cossé-Brissac (1512-1582), dit « maréchal de Cossé » pour le distinguer de son frère Charles Ier de Cossé-Brissac (1505-1563), surnommé « maréchal de Brissac », beau-père de Charles de Mansfeld.

troupes est claire. Chaque armée était divisée en deux corps de force comparable, nommés l’« avant-garde » et la « bataille ». Chez les huguenots, l’avant-garde formait l’aile gauche ; elle était conduite par Coligny. A sa droite, se trouvait la bataille sous le commande-ment de Louis de Nassau qui faisait face à la bataille de l’armée catholique, menée par Anjou. L’aile droite de l’armée royale était l’avant-garde dirigée par le duc de Montpensier, opposé donc à Coligny. Le régiment de reîtres de Pierre-Ernest de Mansfeld se trouvait dans la bataille des catholiques. Il était accompagné à son côté gauche par les gens d’armes du maréchal de Cossé, et à son côté droit d’un bataillon de lanciers suisses en-touré d’arquebusiers français.

Le combat fut essentiellement une mêlée de cavalerie, particulièrement sanglante et indécise jusqu’à ce que la cavalerie huguenote ne fût mise en déroute, aban-donnant ainsi ses lansquenets allemands qui furent impitoyablement massacrés par les Suisses de l’armée catholique (cat. 51 b). Pierre-Ernest de Mansfeld joua un rôle clé dans le combat : il repoussa, avec Cossé, les troupes de Nassau lorsque celles-ci chargèrent brus-quement le bataillon des Suisses à côté de Mansfeld. Puis Cossé et Mansfeld prirent à leur tour l’offensive. Leur intervention permit ensuite aux Suisses de tailler en pièces les lansquenets huguenots, fixant ainsi la victoire. Grièvement blessé au bras droit par un coup de pistolet, Mansfeld faillit perdre la vie. Il fut sauvé par le célèbre chirurgien Ambroise Paré, qui a laissé une relation détaillée de son traitement au comte.47 Le bras de Mansfeld demeura néanmoins perclus, ce qui devint dès lors visible dans son écriture déformée.

La contribution de Mansfeld à la victoire des catholi-ques fut reconnue par tous. Le duc d’Albe fit un rap-port élogieux à Philippe II : « Le Comte de Mansfeld a servi très honorablement, au grand contentement du Roi Très Chrétien et de tout le monde. En effet, ce que l’on a gagné en France, on a gagné grâce à lui ».48 De même, Catherine de Médicis, la mère du roi de France, écrivit une lettre de remerciement à Philippe II pour le concours et la vaillante conduite de Mansfeld.49 Pierre-Ernest lui-même reçut une lettre louangeuse du roi

47 Voir le « Voyage de la bataille de Montcontour, 1569 » dans Paré Ambroise : Les Œuvres d’Ambroise Paré (4e éd.), Paris 1585, p. Mccxxxix et suiv.

48 « El Conde de Mansfeld ha servido (...) muy honoradamente, con gran contentamiento del Rey chistianísimo y de todo el mundo, y, en efecto, lo que se ganó en Francia se ganó por él ». Le duc d’Albe à Philippe II, le 24 février 1570. alba Duque de (éd.) : Epistolario del III° duque de Alba, tome II, Madrid 1952, p. 335.

49 Catherine de Médicis à Philippe II, le 7 octobre 1569. babinet 1893, p. 163.

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3.2

Charles IX, qui le qualifia de « Protecteur de sa cou-ronne ».50

Il n’est donc pas surprenant que Mansfeld ait comman-dé un tableau de la bataille pour orner sa résidence à Clausen. Celui-ci était complété d’une inscription en latin qui disait : « Dans la bataille de Moncontour, Mansfeld a montré ce que vaut souvent l’illustre va-leur d’un chef ».51 Par ailleurs, des représentations de la bataille furent diffusées à travers toute l’Europe ca-tholique, qui célébra Moncontour comme un grand triomphe sur les protestants. Au Vatican par exemple

50 Massarette 1930, t. I, p. 197.

51 « Montconterrensi ostendit certamine Mansfeld quid valeat virtus inclita saepe ducis ». Inventario 1604, fol. 17r (voir vol. I, 1.4, p. 100-101).

Michel de Montaigne vit un tableau de la bataille de Moncontour lors de son voyage en Italie en 1581.52

A la fin de la campagne française eut lieu un évènement intéressant, qui nous donne une idée de l’importance que le comte de Mansfeld attachait à son honneur. De passage à Paris, quelques mois après la bataille de Moncontour, Mansfeld remarqua un livre qui venait d’y être publié et qui, à tort, lui portait préjudice. C’était un ouvrage du publiciste espagnol Alfonso de Ulloa, consacrée à la révolte aux Pays-Bas sous le duc d’Albe. Il s’agissait là en effet du tout premier récit, édité assez hâtivement, des « faits et gestes » des Espagnols dans les Flandres. Publiés d’abord en italien et en espagnol à Venise en 1569, les Commentaires d’Ulloa parurent

52 Montaigne Michel de : Journal de voyage en Italie par la Suisse et l’Allemagne en 1580-1581, Paris (éd. de la Pleiade) 1962 ; visite au Vatican, le 13 mars 1581 : « il y a entr’autres un petit tableau carré, assés chetif et mal peint, de la bataille de Moncontour ».

8 Rodrigo Diriksen, dit Rodrigo de Holanda (attribué à), le siège du château de Ham, le 12 septembre 1557. Le quartier de Mansfeld se situe sur l’arrière plan, en haut à gauche du tableau. Huile sur toile (H 160,5 cm, L 320 cm). Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial. (Patrimonio Nacional, 10014232)

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3.2

début 1570 dans une traduction française à Paris.53 Pierre-Ernest de Mansfeld fut alors désagréablement surpris de découvrir dans ce livre deux passages qui le discréditaient. D’abord, Ulloa écrivit que le comte de Mansfeld s’était enfui en Angleterre à l’arrivée du duc d’Albe (alors que celui-ci l’avait envoyé en France au secours des catholiques). Le deuxième passage disait que Mansfeld était soupçonné d’avoir des intelligences avec Guillaume d’Orange et qu’il voulait livrer le du-ché de Luxembourg aux rebelles (tandis qu’en réalité, Mansfeld resta toujours très fidèle au roi, tout comme le Luxembourg).

On peut s’imaginer le dépit qu’éprouva Mansfeld. Aussi, il n’hésita pas à se plaindre auprès du duc d’Albe

53 Le livre intitulé Commentari del Sig. Alfonso Ulloa della guerra che il Sig. Don Fernando Alvarez di Toledo duca d’Alva, et capitano generale del Serenissimo Re Catolico ha fatto contra Guglielmo di Nansau Principe di Oranges fut publié à Venise en juillet 1569. Cette même année parut également à Venise une version espagnole. La première traduction française, par François de Belleforest, fut publiée à Paris en janvier 1570. Les détails de cette histoire sont données par : Morel-fatio Alfred : Alfonso de Ulloa et le comte Pierre-Ernest de Mansfelt, in : Bulletin Hispanique, 15e année, 1913, cahier 4, p. 445-450. Sur l’ouvrage d’Ulloa, voir roDríguez Pérez Yolanda : De Tachtigjarige Oorlog in Spaanse ogen. De Nederlanden in Spaanse historische en literaire teksten (circa 1548-1673), Nijmegen 2003, p. 55.

à qui l’ouvrage était dédié, auprès du duc de Parme Octave Farnèse qui pourrait agir à Venise pour faire interdire le livre, et auprès du roi Charles IX qui avait accordé son privilège à l’édition parisienne. Si le duc d’Albe et le duc de Parme ne réagirent que mollement, Mansfeld eut plus de succès auprès du roi et obtint en-fin gain de cause. Toutes les éditions postérieures du livre, tant en français qu’en italien et espagnol, modi-fièrent les deux passages dont Mansfeld avait réclamé la suppression. Or dans les corrections qu’il apporta, l’auteur expliqua qu’il avait confondu Pierre-Ernest de Mansfeld avec son cousin Charles, c’est-à-dire le frère de Volrad que nous venons de rencontrer à Moncon-tour. Celui-ci, huguenot, était effectivement en contact avec l’Angleterre et avec Guillaume d’Orange.54

Lareconquêtedesvillesrebellesàpartirde1578

Après le départ du duc d’Albe en 1573, Mansfeld était sans doute le chef d’armée le plus expérimenté aux Pays-Bas. Aussi fut-il nommé, peu de temps après, maître de camp général. Il se trouva dès lors à la tête de l’armée, sous le commandement suprême, bien en-tendu, du gouverneur général. Si l’entente entre Mans-feld et le gouverneur Luis de Requeséns (1573-1576) semble avoir été assez bonne, il eut une relation plus difficile avec les jeunes gouverneurs de la « nouvelle génération » : Don Juan, né en 1547, et Alexandre Farnèse, né en 1545. En effet, il répugna au comman-dant aguerri qu’était Mansfeld d’accepter, en 1578, la supériorité hiérarchique du jeune Farnèse, dont il ne pouvait reconnaître l’expérience.55 Toujours est-il que Mansfeld apporta tout son support au projet de recon-quête du duc de Parme, visant à ramener les territoires contrôlés par les Etats généraux sous le commande-ment du roi d’Espagne. En dépit de son âge avancé, le comte prit activement part aux opérations militaires.56 Cependant, la lutte contre les rebelles ne vit que peu de grandes batailles. Mansfeld n’a pas participé à l’im-portante victoire à Gembloux du 31 janvier 1578. La guerre aux Pays-Bas était avant tout une « guerre d’in-génieurs », caractérisée par de longs sièges de villes.

54 Selon les récits de la bataille de Moncontour, ce Charles de Mansfeld, frère de Volrad, fut tué lors des escarmouches préliminaires à la bataille. Il s’agit là sans doute d’une erreur car sa présence en Angleterre est attestée deux mois plus tard, en décembre 1569 et en janvier 1570. Morel-fatio 1913, p. 450.

55 van Der essen Léon : Alexandre Farnèse, prince de Parme, gouverneur général des Pays-Bas (1545-1592), 5 tomes, Bruxelles 1933-1937, en particulier tome II, p. 61.

56 Voir la contribution de Gustaaf Janssens (vol. II, 3.1).

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3.2

Un premier tournant décisif fut le siège de la ville de Maastricht entamé par Farnèse début mars 1579 (ill. 9).57 D’abord occupé à faire venir des pionniers du Luxem-bourg pour les employer aux travaux de siège, Mansfeld lui-même n’arriva devant Maastricht que trois semai-nes après l’investissement de la place, et après qu’une première attaque des assiégeants n’ait déjà échoué.58 Il joua par contre un rôle remarquable dans le deuxième

assaut du 8 avril, qui fut dirigé contre deux portes à la fois (cat. 35). Toutefois, les assaillants furent à nouveau repoussés avec de lourdes pertes. Quand la ville fut enfin prise d’assaut le 29 juin au terme d’un long siège sanglant, les soldats espagnols la saccagèrent sans pitié et massacrèrent les habitants. Selon le récit de Strada,

57 Merkes J.G.W. : Het beleg van Maastricht in 1579 met geschied- en krygskundige anteekeningen, Arnhem 1827 ; van Der essen 1933-1937, t. II, p. 150-195.

58 DeraeDt Nicky : De politieke en militaire activiteit van graaf Pieter-Ernest van Mansfelt in de Nederlanden, 1577-1579, Mémoire de licence inédit, Katholieke Universiteit Leuven 2006, p. 131.

Mansfeld était trop occupé à se disputer avec le ca-pitaine Ottavio Gonzaga sur une question d’honneur pour empêcher ces horreurs.59 Soulignons cependant que les coutumes de guerre de l’époque permettaient en effet de punir, voire même à mort, une garnison qui s’était obstinée à résister à outrance aux efforts de l’assiégeant.

Les plans d’époque du siège de Maastricht, comme ceux dessinés par Pierre Lepoivre (cat. 42), démon-trent la grande envergure des travaux de siège réali-sés par les troupes de Farnèse : la ville était entière-ment encerclée par des ouvrages de terre ; deux ponts de bateaux étaient jetés sur la Meuse pour assurer la

59 Massarette 1930, tome II, p. 38.

9 Anonyme flamand, le siège de Maastricht en 1579. Huile sur toile (H 204 cm, L 245 cm). Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial. (Patrimonio Nacional, 10014928)

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3.2

communication logistique entre les deux rives.60 Cet isolement systématique était destiné à précipiter la ca-pitulation de la ville, mais en fin de compte celle-ci ne fut prise qu’après diverses tentatives d’assauts, et au prix de graves pertes dans l’armée de Farnèse.

Par conséquent, au cours des nombreux sièges qui suivirent, les troupes royales évitèrent de lancer des attaques trop hâtives, et tentèrent davantage d’isoler d’abord complètement la ville convoitée. Ainsi, il revint au comte de Mansfeld d’aller mener plusieurs sièges « mineurs » en Hainaut, en Brabant et en Flandre, qui devaient assurer l’isolement des grandes villes, dont les sièges furent par la suite conduits par Farnèse lui-même. Quelques mois après la chute de Maastricht, Mansfeld guerroya en Flandre aux environs de Lille, où il s’empara entre autres de Commines, de Mortagne et de Saint-Amand (cat. 42). L’année suivante il prit Bou-chain en Hainaut et Nivelles en Brabant (cat. 39). Les

60 Six plans anonymes du siège de Maastricht en 1579 conservés à Turin, Archivio di Stato, Architettura Militare, Vol. IV, fol. 34, fol. 34v, fol. 35, et Vol. V, fol. 27, fol. 28 et fol. 29. heuvel Charles van den : ‘Papiere Bolwercken’. De introductie van de Italiaanse stede- en vestingbouw in de Nederlanden (1540-1609) en het gebruik van tekeningen, Alphen aan den Rijn 1991, p. 66. Pierre Lepoivre, deux plans du siège de Maastricht en 1579 dans son recueil de plans de sièges, batailles et fortifications conservé à Bruxelles, KBR, ms. 19.611, fol. 30 et fol. 32, et un plan semblable dans son traité conservé à Madrid, Biblioteca del Palacio Real, ms. II 523 fol. 39v-40r. van Der essen 1933-1937, tome II, pl. VII, pl. VIII et pl. IX.

conquêtes du comte de Mansfeld permirent ensuite à Farnèse d’entreprendre avec succès le siège de Tournai en 1581 (cat. 42). Cependant la présence de Mansfeld était également requise au Luxembourg, où il devait, entre autres, veiller à la défense des frontières.61 Ces préoccupations dans sa province l’empêchèrent par exemple d’assister au siège d’Audenarde en 1582.62

Les longs efforts des troupes royales furent enfin cou-ronnés de succès avec la prise d’Anvers, à laquelle Pierre-Ernest de Mansfeld contribua considérable-ment. Sa soumission de la garnison de Vilvorde en septembre 1584 constitua d’abord une étape impor-tante lors des préparatifs du siège (cat. 39). Mansfeld installa ensuite son camp à Stabroek, sur la rive droite de l’Escaut, tandis que Farnèse établit son quartier sur la rive gauche. Le déroulement du long siège est bien

61 Voir notre contribution sur la défense du territoire (vol. II, 3.3).

62 Comme l’attestent les nombreuses lettres envoyées par Mansfeld, de Luxembourg, à Alexandre Farnèse en campement devant Audenarde, mars-juin 1582. AGR, Aud. 258.

10 Anonyme, carte du siège d’Anvers en 1585 (détail). Parmi les forts qui défendent la digue de Kouwenstein se trouve le fort de Mansfeld (« propugnaculum Mansfeldense »). Détail du plan gravé intitulé « Obsessio Antverpiae Alexandro Imperante 1585 ». (Anvers, Stadsarchief )

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3.2

11 Anonyme, le siège d’Anvers avec la bataille sur la digue de Kouwenstein du 26 mai 1585. Sur le premier plan figure le camp de Mansfeld à Stabroek. (Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier, ms 22.089, fol. 161r)

connu.63 La ville elle-même n’essuya pas un seul tir ; le sort d’Anvers fut décidé par une série d’opérations am-phibies au nord de la ville, où les Anversois avaient créé une vaste étendue d’eau navigable (cat. 36). L’enjeu des combats était en effet le contrôle de la navigation sur l’Escaut, qui assurait le ravitaillement de la ville depuis la Zélande. Entouré de nombreux forts et redoutes, ce pays inondé était traversé par la digue de Kouwenstein, qui allait du bord du fleuve jusqu’à Stabroek, près du camp de Mansfeld (cat. 42 k).64 A cela s’ajouta ensuite le célèbre pont que Farnèse fit jeter sur l’Escaut, lui-même pro-tégé par deux têtes de pont, le fort Saint-Philippe et le fort Sainte-Marie.

63 van Der essen 1933-1937, tome IV (1935) ; van Den nieuWenhuizen J. : De iconografie van het beleg van Antwerpen in 1585, in : Antwerpen. Tijdschrift der stad Antwerpen, 31e année, 1985, cahier 2, p. 74-85 ; cools Herman : 1584-1585. Tussen reus en geus: het land van Beveren en het beleg van Antwerpen, Beveren 1985 ; loMbaerDe Piet : De brug van Alexander Farnese tijdens het beleg van Antwerpen, juli 1584-maart 1585, in : Jaarboek Stichting Menno van Coehoorn 1985/86, 1986, p. 15-27 ; van outryve Sophie : De iconografie van het beleg van Antwerpen (juli 1584 - 17 augustus 1585) in Antwerpse archieven en prentencollecties, mémoire de licence inédit, Katholieke Universiteit Leuven 1995 ; lucker Tim : De politieke en militaire carrière van Pieter-Ernest van Mansfelt in de Zuidelijke Nederlanden. Van de val van Antwerpen (1585) tot het einde van 1588, Mémoire de licence inédit, Katholieke Universiteit Leuven 2006.

64 Pierre Lepoivre, carte du siège d’Anvers en 1584-1585, Bruxelles, KBR, ms 19.611, fol. 61. Dessin daté du 16 avril 1616.

Ce théâtre d’opérations très complexe a été représenté en détail sur une carte gravée de l’époque, due sans doute à l’un des ingénieurs de l’entourage de Farnèse (ill. 10).65 Parmi les nombreux forts qui y sont réper-toriés se trouve le « propugnaculum Mansfeldense », soit le fort de Mansfeld, situé au bout de la digue de Kouwenstein, près de son quartier à Stabroek. Sur cette digue se déroula la bataille cruciale du 26 mai, qui brisa la résistance des Anversois et décida du sort de la ville assiégée (cat. 37). Au cours des mois pré-cédents, deux fameux projets des Anversois avaient échoués : d’abord la tentative contre le pont de Far-nèse avec deux navires incendiaires, puis l’attaque de la digue de Kouwenstein par une espèce de forteresse flottante. Leur deuxième assaut de la digue, le 26 mai, faillit réussir ; les Anversois s’emparèrent en effet d’une partie de la digue qu’ils voulaient rompre, et ne furent

65 Plan gravé intitulé « Obsessio Antverpiae Alexandro Imperante 1585 » (H 75,4 cm, L 54,3 cm). Anvers, Stadsarchief, ICO C26/51C (ancien numéro ICO 64B8a). Dans la légende latine, numéro 33 : « propugnaculum Mansfeldense » (situé à l’endroit où la digue de Kouwenstein atteint le camp de Mansfeld à Stabroek). voet Leon (éd.) : Leven langs de Schelde. Antwerpen in de 16e en 17e eeuw. Catalogue d’exposition ; Anvers, Stedelijke Feestzaal, 1976, Anvers 1976, cat. no 196 ;van outryve 1995, cat. no 1.

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3.2

12 Anonyme, le siège de Wachtendonck par Pierre-Ernest de Mansfeld en 1588. (Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier, ms 22.089, fol. 171r)

repoussés in extremis que par la fermeté de Mansfeld, qui n’hésita pas à lancer une contre-attaque qui s’avéra décisive (ill. 11).66 Par la suite, ce fut à Mansfeld que re-vint l’honneur de remettre le collier de la Toison d’Or à Alexandre Farnèse lors de la cérémonie au fort Saint-Philippe, qui consacra la capitulation d’Anvers (cat. 38, 39 et 41).

S’étant retiré à Luxembourg après le siège d’Anvers, le vieux Mansfeld prit une dernière fois les armes trois années plus tard. En 1588, il conduisit des troupes en Allemagne pour aller renforcer l’armée en train d’as-siéger Bonn. A son arrivée, la ville se rendit. Sur ce, il dirigea ses troupes vers le nord et, début novembre, mit le siège devant Wachtendonck, situé sur la Niers, entre la Meuse et le Rhin (cat. 42 o). Cette petite ville occupait une position stratégique très importante ; elle devait être assiégée encore plusieurs fois au cours des années suivantes (cat. 41 j). Cependant, l’entreprise

66 Album de Bruxelles (déjà cité), KBR, ms 22.089, fol. 161r et fol. 162r.

de Mansfeld s’avéra difficile : la ville était environnée de marécages, les assiégés résistèrent obstinément pendant près de deux mois, l’hiver était très rigoureux (ill. 12).67 Siège le plus important qu’ait mené Mans-feld lui-même, Wachtendonk occupe également une place remarquable dans l’histoire de la poliorcétique : ce fut apparemment durant ce siège que l’on fit pour la première fois usage de bombes incendiaires. Selon les chroniqueurs de l’époque, les mortiers tiraient de gros boulets de fonte creux remplis de poudre, qui éclataient en embrasant tout ce qui se trouvait autour.68 Sur l’une des gravures du siège, d’ailleurs dé-diée à Mansfeld, on peut en effet reconnaître le tir courbe d’un mortier qui incendie sans pitié les bâti-ments de la ville assiégée (cat. 40). Les destructions que cette invention causa ont sans doute précipité

67 Album de Bruxelles (déjà cité), KBR, ms 22.089, fol. 171r. Le siège de Wachtendonck par Pierre-Ernest de Mansfeld en 1588, intitulé : « Wachtendonck door Mansvelt belegert en gewonnen / 1588 den 20 december » (Wachtendonk assiégé et gagné par Mansfeld / le 20 décembre 1588).

68 van Der essen 1933-1937, tome V, p. 248 ; Massarette 1930, tome II, p. 84.

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3.2

la capitulation de la place, survenue le 20 décembre 1588, qui paracheva la carrière militaire du comte de Mansfeld (cat. 41 i).

Désormais à la retraite, Mansfeld orna sa résidence à Clausen de nombreux tableaux de guerre, destinés à offrir aux visiteurs un aperçu de la vie martiale de leur hôte. La trentaine de sièges et de batailles qui or-nèrent les différentes pièces de La Fontaine peuvent être divisés en trois groupes. Il y avait d’abord, bien sûr, les nombreux hauts faits auxquels Mansfeld avait lui-même participé, tels que la prise de La Goulette à Tunis (1535), le siège de Saint-Dizier (1544), la bataille et le siège de Saint-Quentin (1557), la bataille de Mon-contour (1569), le siège de Maastricht (1579), les prises de Comines (1579), de Bouchain (1580), de Nivelles (1580) et de Vilvorde (1584), les sièges d’Anvers (1585) et de Wachtendonck (1588). Ces tableaux étaient com-plétés ensuite par quelques représentations des faits d’armes de son fils Charles, tels que les sièges de Grave (1586), de Venlo (1586), de Neuss (1586), et de l’Ecluse (1587). Il y avait enfin un nombre considérable de ta-bleaux consacrés aux événements majeurs des règnes de Charles Quint et de Philippe II, tels que la bataille de Pavie (1525), le sac de Rome (1527), la bataille de Mühlberg (1547), le siège de Malte (1565), les batailles navales de Lépante (1571) et de Terceira (1582). Bref, la signification de l’ensemble est claire : les mémora-bles faits d’armes des Mansfeld contribuèrent grande-ment à la grandeur de l’empereur et du roi d’Espagne, et trouvent ainsi leur place parmi les événements pha-res de l’histoire européenne du 16e siècle.

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3.3

MansfeldgouverneurduLuxembourg

En tant que gouverneur de la province de Luxembourg, Pierre-Ernest de Mansfeld était chargé de la défense de « son » territoire.1 Choisis par l’empereur pour leur expérience militaire, les gouverneurs de province jouaient en effet un rôle fondamental dans la sûreté du pays.2 En temps de guerre, ils devaient combattre l’envahisseur désirant s’emparer des places frontières. On a vu comment Mansfeld, s’acquittant de ce devoir, fut fait prisonnier lors du siège d’Yvoix en 1552. En temps de paix, le gouverneur de province devait veiller à ce que les places fortes demeurassent en état de dé-fense et, le cas échéant, surveiller la construction de nouvelles fortifications. Or les premières années du gouvernement de Mansfeld coïncidèrent avec une impressionnante campagne de construction visant à doter toutes les villes frontières de nouveaux ouvrages

1 Cette contribution se base en partie sur Martens Pieter : Pierre-Ernest de Mansfeld et les ingénieurs et architectes militaires, in : Hémecht. Revue d’Histoire Luxembourgeoise/Zeitschrift für Luxemburger Geschichte, 56e année, 2004, cahier 4, Actes du Colloque ‘Le château “La Fontaine” de Pierre-Ernest de Mansfeld à Luxembourg’ du 17 au 18 mai 2004 au Musée national d’histoire et d’art Luxembourg, p. 475-495.

2 Patente de gouverneur du duché de Luxembourg et comté de Chiny pour le comte Pierre-Ernest de Mansfeld, en date du 3 juin 1545. Archives générales du royaume (désormais citées comme AGR), Audience (désormais abrégé comme Aud.) 1337/1.

défensifs.3 Dès sa nomination en date du 2 juin 1545, le comte dut s’occuper intensivement de l’architecture militaire. Il entra ainsi en contact direct avec des maî-tres d’œuvres et des ingénieurs, aussi bien originaires des Pays-Bas que d’Italie. Dès lors, la fortification de-meura l’un de ses principaux champs d’activité, et cela pendant non moins d’un demi-siècle ; Mansfeld exerça en effet la fonction de gouverneur provincial pendant une période exceptionnellement longue.4 Aussi mar-qua-t-il de son empreinte les villes luxembourgeoises, où il donna d’ailleurs son nom à plusieurs ouvrages.

Afin de pouvoir assurer la défense de sa province, le gouverneur devait bien sûr y être présent, et non seu-lement en temps de guerre. Or, pendant les premières années de paix consécutives au traité de Cateau-Cam-brésis de 1559, Mansfeld était presque tout le temps

3 Aperçus récents : heuvel Charles van den et roosens Bernhard : Los Paises Bajos. Las fortificaciones y la coronación de la defensa del imperio de Carlos V, in : hernanDo sánchez Carlos José (éd.) : Las fortificaciones de Carlos V, Madrid 2000, p. 579-605 ; roosens Bernhard : Habsburgse defensiepolitiek en vestingbouw in de Nederlanden (1520-1560), thèse de doctorat, Universiteit Leiden 2005.

4 En 1545, Mansfeld fut nommé gouverneur de la province de Namur et de la province de Luxembourg (y compris le comté de Chiny). Pendant sa captivité de 1552 à 1557, d’autres gouverneurs furent engagés « par provision ». Après sa mise en liberté, Mansfeld reprit le gouvernement du Luxembourg, qu’il garda jusqu’à sa mort en 1604, tandis que la charge de la province de Namur était entre-temps passée « en titre » à Charles de Berlaymont. Poullet Edmond : Les gouverneurs de province dans les anciens Pays-Bas catholiques, in : Bulletins de l’Académie Royale de Belgique, 35e année, 1873, cahier 4, p. 362-436 et p. 810-921 ; rosenfelD Paul : The provincial governors from the minority of Charles V to the revolt (Standen en Landen/Anciens Pays et Assemblées d’Etats, XVII), Leuven 1959.

3.3 Pierre-Ernest de Mansfeld et les ingénieurs militaires : la défense du territoire

Pieter Martens

98

3.3

absent du Luxembourg. Quand il ne résidait pas à Bruxelles, il était en voyage en Allemagne. En effet, Marguerite de Parme lui reprocha souvent ses longues absences de son gouvernement à cette époque. La pré-sence de Mansfeld y était pourtant requise pour sur-veiller les mouvements militaires à la frontière, et pour suivre les travaux de fortification des places fortes, no-tamment, comme nous le verrons, ceux de Thionville à partir de 1561. A plusieurs reprises, la régente lui ordonna d’aller séjourner dans sa province, « ayant le pays de Luxembourg besoing de gouverneur qui y ré-side ».5 Mansfeld ne s’inquiéta pas outre mesure à vrai dire des réprimandes réitérées de la régente. Ce fut tout de même justement à cette époque qu’il entama la construction d’une résidence à Clausen, en dehors de la ville de Luxembourg.

Depuis le début de sa carrière jusqu’à sa retraite à un âge fort avancé, Mansfeld eut pour devoir d’aller vi-siter régulièrement les villes frontières et d’informer le gouvernement central de leur état.6 Ceci impliquait de donner un compte rendu de l’état des fortifications, ainsi que des vivres, munitions et artilleries présents dans les places. Plus intéressant que la seule inspec-tion des places fortes, il devait également participer à la planification de nouveaux ouvrages. Voici l’essen-tiel de la procédure, telle qu’elle fut décrite à l’époque même : « depuis 1540, c’est-à-dire depuis l’adoption générale de la fortification bastionnée, la régente Ma-rie de Hongrie allait quelques fois elle-même visiter les places frontières, accompagnée du gouverneur provincial, d’ingénieurs et de maîtres ouvriers, et se faisait montrer par ceux-ci les ouvrages qu’il fallait entreprendre, pour ensuite ordonner les travaux à

5 Massarette Joseph : La vie martiale et fastueuse de Pierre-Ernest de Mansfeld 1517-1604, 2 tomes, Paris 1930, tome I, p. 80-86. En octobre 1562, Granvelle écrivait que, depuis le début de la régence de Marguerite de Parme (août 1559), Mansfeld n’avait pas résidé deux mois dans son gouvernement. Voir en particulier les lettres de Marguerite de Parme à Mansfeld du 5 juin 1561 et du 12 octobre 1562. gacharD Louis-Prosper : Correspondance de Philippe II sur les affaires des Pays-Bas publiée d’après les originaux conservés dans les Archives royales de Simancas, Bruxelles 1848-1936, en particulier tome II, p. 481 et p. 496.

6 En 1552, Mansfeld confirma : « j’eusse a faire ung estat des chosses neccessaires pour les villes frontires de mon gouvernement » (lettre de Mansfeld à Marie de Hongrie, le premier janvier s. a. [1552]). AGR, Cartes et plans manuscrits, 420 (lettre accompagnante). En 1560, Marguerite de Parme écrit: « J’ay faict visiter lesdictes fortiffications, et mesmes celles du pays d’Artois, par le conte d’Egmond, celles de Luxembourg par le conte de Mansfeld » (lettre de Marguerite de Parme à Philippe II, le 17 mars 1560). gacharD Louis-Prosper : Correspondance de Marguerite d’Autriche, duchesse de Parme, avec Philippe II, 3 tomes, Bruxelles 1867-1881, en particulier tome I, p. 134. En 1597 aussi, les fréquents avis de Mansfeld informèrent l’archiduc Albert sur l’état des fortifications des villes frontières (lettre de Mansfeld à l’archiduc, de Luxembourg, le 27 février 1597). van Der essen Léon : Correspondances d’Alexandre Farnèse avec le comte de Hénin (1578-1585) et de l’archiduc Albert avec Pierre-Ernest de Mansfelt (1596-1599) conservées à la bibliothèque médicéo-laurentienne de Florence, in : Bulletins de la Commission royale d’histoire de Belgique, tome 82, 1913, p. 389-434, en particulier p. 418.

exécuter ».7 On verra que c’est aussi ce qui se passa au Luxembourg.

Le gouverneur de province ne devait pas seulement superviser le progrès des travaux ; soulignons-le : il participait également à la conception des fortifica-tions. Après la visite des places à fortifier, il était sou-vent le premier à juger des dessins des ingénieurs et architectes avant de soumettre les plans à l’approba-tion du gouvernement central. L’intervention des gou-verneurs provinciaux dans les projets d’architecture militaire n’est pas si surprenante si on se rend compte de l’ample expérience poliorcétique que ces hommes de guerre avaient acquise en dirigeant l’attaque ou la défense de places fortes. Mansfeld et ses collègues, notamment Philippe II de Croÿ, gouverneur du Hai-naut (1521-1549), et Adrien de Croÿ, gouverneur de l’Artois puis de Flandre (1524-1553), contribuèrent en effet de manière active au développement de la forti-fication bastionnée le long de la frontière méridionale des Pays-Bas.8 On peut même se demander si ces chefs militaires, comme Mansfeld, n’ont pas eux-mêmes dessiné des plans de fortifications, comme le suggè-rent certaines images de l’époque qui représentent tel ou tel capitaine en train de tracer au compas le plan d’une forteresse.9 Quoi qu’il en soit, ces gouverneurs possédaient d’importantes collections de dessins de fortifications, qui pouvaient aussi servir, après tout, lors d’entreprises militaires.10 Lors de son séjour en Italie en 1568, Mansfeld, qui « prit plaisir à rassembler de nombreux portraits de différentes villes », profita de l’occasion pour faire copier les plans de plusieurs

7 La procédure fut décrite dans un document rédigé par le Conseil des Finances (AGR, Chambre des comptes 120, fol. 97), publié dans Martens 2004, p. 476. Voir aussi roosens 2005, p. 253.

8 salaMagne Alain : Philippe II de Croy, seigneur d’Arschot, l’organisation défensive des Pays-Bas Méridionaux au début du XVIe siècle et la genèse de la fortification bastionnée (1521-1528), in : Mémoires de la Société archéologique et historique de l’Arrondissement d’Avesnes (Nord), tome 32, 1992, p. 9-59 ; Martens 2004, p. 478, n. 9.

9 Un dessin de Giovanni Guerra représente Alexandre Farnèse en train de dessiner le plan de la citadelle de Parme. checa creMaDes Fernando (éd.) : Felipe II. Un monarca y su época. Un príncipe del Renacimiento. Catalogue d’exposition ; Madrid, Museo del Prado, 1998-1999, Madrid 1998, cat. 223 (f), p. 591. De Charles Quint lui-même on disait qu’il aimait dessiner, comme passe-temps, des plans de forteresses. De Jonge Krista : Una arquitectura ‘imperial’ para Flandes: Carlos V y el Renacimiento flamenco, in : Martínez Millán Jose (éd.) : Carlos V y la quiebra del humanismo politico en Europa (1530-1558), Madrid 2001, tome III, p. 35-49, en particulier p. 47.

10 Sur les différents recueils de plans militaires des anciens Pays-Bas, voir dernièrement heuvel Charles van den : « Atlasticity ». Problems in defining and digitising military manuscript atlases, in : WarMoes Isabelle, D’orgeix Emilie et heuvel Charles van den (éd.) : Atlas militaires manuscrits européens (XVIe-XVIIIe siècles). Forme, contenu, contexte de réalisation et vocations (Actes des 4es journées d’étude du Musée des Plans-Reliefs, Paris, 18-19 avril 2002), Paris 2003, p. 11-26. heuvel Charles van den : ‘Papiere Bolwercken’. De introductie van de Italiaanse stede- en vestingbouw in de Nederlanden (1540-1609) en het gebruik van tekeningen, Alphen aan den Rijn 1991.

99

3.3

villes italiennes.11 Malheureusement, il ne reste aucu-ne trace de la collection de plans de fortifications que Mansfeld posséda sans doute.

De même, dans sa bibliothèque Mansfeld disposait certainement de traités sur l’architecture militaire. En 1564, le capitaine Francesco de’ Marchi décrivit comment le comte d’Egmont, le comte de Hornes et le prince d’Orange comparèrent avec intérêt son ma-nuscrit sur l’architecture militaire avec les traités les plus récents sur le sujet, tous publiés par d’autres in-génieurs italiens.12 De’ Marchi remarqua également que le jeune Alexandre Farnèse prit plaisir à examiner des dessins de fortifications, et qu’il supplia l’ingénieur de lui donner un exemplaire de son traité.13 Bien évi-demment, Mansfeld avait des intérêts identiques. Le contenu précis de sa bibliothèque n’est pas connu, mais parmi ses précieuses reliures encore conservées se trouvent effectivement plusieurs livres sur l’art militaire, à savoir les ouvrages de Végèce, de Polybe, de Valturin et de Machiavel, ainsi que le traité de Guillaume du Choul sur la castramétation romaine.14 Mansfeld possédait également le traité de Vitruve sur l’architecture, notamment dans l’édition vénitienne de Daniele Barbaro de 1556, qui comprend justement un addendum sur la fortification moderne. Il faut enfin remarquer que Pierre-Ernest de Mansfeld était le ne-veu de l’ingénieur allemand Reinhard von Solms, lui-même auteur de deux traités sur l’architecture mili-

11 Lettre de Cornelius Bentivoglio à Octave Farnèse, 21 mars 1568 : « Conte di Masfelt (...) prende diletto di metter insieme moltitudine di ritratti di diversi città ». Voir la contribution d’Almudena Pérez de Tudela et Giuseppe Bertini à ce volume (vol. II, 2.3).

12 Les livres que de’ Marchi cite peuvent être identifiés: cataneo Pietro : I quattro primi libri di architettura, Venise 1554 ; lanteri Da brescia Iacomo : Due dialoghi del modo di disegnare le piante delle fortezze secondo Euclide, Venise 1557, ou bien, du même auteur, Duo libri del modo di fare le fortificationi di terra intorno alle città, et alle castella per fortificarle, Venise 1559 ; les quatre traités réunis par Girolamo Maggi et Jacopo castriotto : Della fortificazione della città, Venise 1564 ; « e molti altri ». Lettre de Francesco de’ Marchi du 10 décembre 1564. ronchini Amadio : Cento lettere del capitano Francesco Marchi, Parme 1864, p. 15-16.

13 van Der essen Léon : Alexandre Farnèse, prince de Parme, gouverneur général des Pays-Bas (1545-1592), 5 tomes, Bruxelles 1933-1937, en particulier tome I, p. 121. Lettre de Francesco de’ Marchi du 17 juin 1565. ronchini 1864, p. 22.

14 Notamment les éditions suivantes : vitruvius Pollio Marcus : I Dieci Libri dell’Architettura, tradutti et commentati da M. Barbaro, Venise 1556 ; vegetius renatus Flavius : Du fait de guerre, Paris 1536 ; valturin Robert : Les douze livres ... touchant la discipline militaire, Paris 1555 ; Instructions sur le faict de la guerre, extraictes des livres de Polybe, Frontin, Vegece, Cornazan, Macchiavelle, & plusiers autres bons autheurs, Paris 1549 ; Du choul Guillaume : Discours sur la Castrametation et discipline des Romains, Lyon 1555. van Der vekene Emile : Les Reliures aux armoiries de Pierre Ernest de Mansfeld, Luxembourg 1978. Voir également la contribution de Fabienne Le Bars à ce volume (vol. II, 4.3).

taire, publiés respectivement à Mayence en 1535 et à Cologne en 1556.15

Le duché de Luxembourg était d’importance capitale pour la sûreté du pays. Avec l’Artois et le Hainaut, il constituait la frontière avec la France. Au cours des incessantes guerres entre les Habsbourg et les Valois, le Luxembourg a bien souvent été victime des inva-sions des armées de François Ier, puis d’Henri II, plus précisément en 1542-1544, en 1551-1552, et une fois de plus en 1558. Même en temps de paix, la vigilance permanente du gouverneur était requise ; ainsi, en 1545, Mansfeld arrêta et interrogea lui-même un es-pion français qui était venu « visiter » les fortifications le long de la Meuse.16 L’importance stratégique de la province de Luxembourg est clairement démontrée par le fait qu’elle engloutissait une partie très consi-dérable du budget de la défense des Pays Bas. Ainsi, au début des années 1550, entre vingt et vingt-cinq pour cent de la somme totale dépensée aux « ouvra-ges et fortifications » des dix-sept provinces furent consacrés aux places frontalières luxembourgeoises.17 Les principales villes fortes étaient Damvillers, Yvoix, Montmédy, Thionville, Luxembourg et, moins impor-tant, Arlon (voir vol. II, 1.1, ill. 1). De même, la posi-tion stratégique du Luxembourg se traduisait par une présence permanente de troupes.18 Lieu de passage des lansquenets levés dans le Saint Empire, le Luxem-bourg était également situé au bout de la « route espa-gnole », la voie par laquelle, depuis le duc d’Albe, les troupes italo-espagnoles arrivaient aux Pays-Bas. En effet, le duché de Luxembourg, toujours fidèle au roi, constitua une importante base d’opérations pendant toute la guerre contre les insurgés des Pays-Bas.

Veillant à la défense du Luxembourg, mais aussi en tant que maître de camp lors de nombreux sièges de

15 La mère de Mansfeld, Dorothée, comtesse de Solms Lich (1493-1578), était la sœur de l’ingénieur Reinhard, comte de Solms Lich (1491-1562), qui, en plus d’avoir travaillé à partir des années 1530 aux fortifications de Lich, Hanau et Ingolstadt, est l’auteur de deux traités intitulés : Eyn gesprech eynes alten, erfarnenn kriegssmans unn bawmeyster mit eynem jungen hauptmann: welchermassen eyn vester bawe fürzunemenn unnd mit nutz des Herren mög vollenfürt werdenn (Mayence 1536), et : Ein Kürtzer Auszug unnd überschlag, Einem Baw anzustellen, und in ein Regiment und Ordenung zu pringen, mit denen so darauff mit aller arbeit seyn wurden (Cologne 1556). karnau Oliver : Reinhard Graf zu Solms, in : günther Hubertus (éd.) : Deutsche Architekturtheorie zwischen Gotik und Renaissance, Darmstadt 1988, p. 194-205.

16 Plusieurs lettres de Mansfeld à Marie de Hongrie en octobre 1545. AGR, Aud. 1663/3, fol. 18-33.

17 En 1551, du budget total dépensé pour les fortifications, 35% sont investis en Flandre et Artois, 25% au Luxembourg, 20% en Hainaut (calcul basé sur les dépenses de guerre de l’année 1551. AGR, Aud. 1406/11). En 1553, on dépensa 40% en Flandre et Artois, 20% au Luxembourg, et 22% en Hainaut (calcul basé sur les paiements pour la défense des frontières de l’année 1553. AGR, Manuscrits divers 5062).

18 Sur ce sujet, voir la contribution de Monique Weis à ce volume (vol. II, 3.5).

100

3.3

villes durant la révolte, Mansfeld eut l’occasion de ren-contrer presque tous les principaux ingénieurs actifs dans les Pays-Bas au 16e siècle. Or les compétences de ces ingénieurs, avant tout des italiens, dépassaient le champ militaire. En dehors du fait que l’architecture militaire incorporait bien sûr des éléments d’architec-ture civile, notamment des portes d’entrée, ces ingé-nieurs étaient parfois aussi actifs dans l’architecture civile. De plus, ils exercèrent une influence directe sur les maîtres d’œuvres locaux avec lesquels ils collabo-raient étroitement. Ces ingénieurs italiens, engagés par la cour depuis 1540, jouèrent enfin un rôle de pre-mier plan pour ce qui est de l’introduction du nou-veau langage « renaissance » dans l’architecture des Pays-Bas.19 Aussi faut-il s’interroger sur l’influence des contacts « professionnels » entre Mansfeld et les ingé-nieurs en ce qui concerne la création du château privé du comte à Clausen.

LepremiergouvernementdeMansfeld(1545-1552):laconstructiondespremiersbastions

Dès sa nomination en tant que gouverneur du Namu-rois et du Luxembourg en l’année 1545, Mansfeld s’oc-cupa intensivement de la fortification des villes fortes de ces provinces. Les années précédentes, la faiblesse des places luxembourgeoises n’avait que trop claire-ment été démontrée. De fait, à peine François Ier avait-il déclaré la guerre en 1542 qu’il prit Damvillers, Yvoix, Arlon, Montmédy et, finalement, Luxembourg ; seule Thionville échappa à l’invasion française. Pourvues d’enceintes obsolètes, ces villes n’avaient pas été ca-pables de se défendre contre l’artillerie des Français. Cependant, le traité de Crépy, signé le 18 septembre 1544, restitua les places aux Pays-Bas, tout en pro-mettant une période de paix dans la région fronta-lière. C’était le moment d’y entreprendre d’importants travaux de défense. L’année-même de son entrée en fonction, Mansfeld supervisa les ouvrages en cours au château de Namur, ainsi que l’avancement des nou-veaux « boulwercks » (bastions) naguère commencés à

19 De Jonge Krista : Architekturpraxis in den Niederlanden in der frühen Neuzeit : Die Rolle des italienischen Militärarchitekten, der status quaestionis, in : günter Bers et Doose Conrad (éd.) : Der italienische Architekt Alessandro Pasqualini (1493-1559) und die Renaissance am Niederrhein. Kenntnisstand und Forschungsperspektiven, Juliers 1994, p. 363-383.

Montmédy et à Yvoix.20 C’est dans cette dernière place qu’un certain maître Martin lui présenta le « pour-ject » des ouvrages en construction.21 Dès lors, Mans-feld contribua activement à la réalisation des premiè-res fortifications bastionnées de la région, et cela en étroite collaboration avec les ingénieurs militaires. L’épisode suivant éclaircit son rôle dans cette entre-prise.

Au mois de janvier 1546 se tint à Utrecht le chapitre de la Toison d’Or où Mansfeld fut nommé chevalier de l’Ordre par Charles Quint. Après les cérémonies, l’empereur quitta Utrecht pour aller en Allemagne et traversa le Luxembourg. Il se fit alors accompagner du comte de Mansfeld et de l’ingénieur italien Donato de’ Boni, afin d’inspecter les places fortes luxembourgeoi-ses.22 Du 8 au 17 mars, la compagnie visita successive-ment Arlon, Yvoix, Damvillers, Montmédy et Luxem-bourg.23 Le lendemain, l’empereur informa sa sœur, Marie de Hongrie, résidant à Binche, de la nécessité de fortifier davantage toutes ces places.24 Immédiate-ment après, Mansfeld et Donato de’ Boni se rendirent conjointement à Binche pour aller se concerter avec la régente.25 Ils déterminèrent les ouvrages les plus urgents à réaliser et, assistés des fonctionnaires des finances, estimèrent le coût des travaux. Mansfeld re-çut un mémoire précisant les fortifications à exécuter, avec le budget prévu.26 Aussitôt Marie de Hongrie en-voya un rapport à l’empereur, qui approuva tout. Sans tarder, l’argent fut mis à disposition du receveur des ouvrages du Luxembourg. Un mois après la visite im-périale, les travaux pouvaient déjà commencer.

Mise à part cette unique intervention personnelle de l’empereur, cette même procédure fut suivie dans les grandes lignes pendant les six décennies à venir : les ingénieurs se concertaient avec Mansfeld sur les ouvrages à construire, sous la supervision directe de

20 Mansfeld à Marie de Hongrie, le 29 août 1545. AGR, Aud. 1663/3, fol. 18.

21 Mansfeld à Marie de Hongrie, le 21 septembre 1545. AGR, Aud. 1663/3, fol. 20.

22 roosens 2005, p. 252.

23 gacharD Louis-Prosper et Piot Charles (éd.) : Collection des voyages des souverains des Pays-Bas, 4 tomes, Bruxelles 1874-1882, en particulier tome II, p. 331.

24 A propos de Damvillers, l’empereur nota : « les Français l’ont si bien desmoly que je n’ay jamais veu chose plus ruynee ». Charles Quint à Marie de Hongrie, de Luxembourg, le 18 mars 1546 (AGR. Aud. 57, fol. 5). Cité par roosens 2005, p. 352.

25 Mansfeld à Marie de Hongrie, le 20 mars 1546 : « Et que sans delay me voulsisse transporter vers V(ost)red(icte) Ma(jes)té avec m(aist)re Donas pour vous de tout informer ». AGR, Aud. 1663/3, fol. 42.

26 Mémoire des ouvrages à réaliser à Arlon, Yvoix, Damvillers, Luxembourg et Thionville (début avril 1546), dans roosens 2005, p. 444-445.

101

3.3

la régente ou du gouverneur général, et des officiers des finances.27

L’ingénieur Donato de’ Boni, originaire de Bergame, avait été engagé par Charles Quint en 1540 ; il était probablement un collaborateur de Michele Sanmi-cheli, l’illustre ingénieur au service de la république

27 En fait, l’empereur retourna au Luxembourg entre octobre 1552 et janvier 1553 à l’occasion du siège de Metz, séjournant principalement à Thionville, mais à ce moment Mansfeld était déjà emprisonné à Vincennes.

vénitienne.28 Pendant le premier gouvernement de Mansfeld (1545-1552), toutes les places du Luxem-bourg et de Namur furent régulièrement visitées par De’ Boni, qui les dota de leurs premiers bastions.29 Ses réalisations à ces endroits ont presque toutes dis-paru, mais d’autres œuvres de sa main nous donnent une idée de son langage architectural. Les portes de la citadelle de Cambrai (1544), de la nouvelle enceinte

28 Des biographies des ingénieurs mentionnés ci-après se trouvent dans heuvel 1991 ; bragarD Philippe : Les ingénieurs des fortifications dans les Pays-Bas espagnols et dans la principauté de Liège (1504-1713). Contribution à une histoire de l’architecture militaire dans l’Europe des temps modernes, thèse de doctorat, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve 1997-1998, 6 tomes ; Parisel Reynald : Les villes fortifiées espagnoles en France au XVIe siècle. Etude de la constitution d’un ‘Pré-carré’ tourné contre la France, sous les règnes de Charles Quint et Philippe II (1530-1600), thèse de doctorat, Université Paris I Panthéon-Sorbonne 2002. roosens 2005.

29 roosens 2005, p. 328-357.

1 Anonyme, plan d’Yvoix lors du siège de la place en juin 1552. La tranchée d’approche fut ouverte en face du « bastion Mansfeld ». A la capitulation d’Yvoix, le 23 juin, Mansfeld fut fait prisonnier. (Turin, Archivio di Stato, Architettura Militare, Vol. III, fol. 77v)

102

3.3

d’Anvers (1542-1556), et de la forteresse de Ramme-kens en Zélande (1547) se caractérisent toutes par l’usage de l’ordre rustique et de l’appareil à bossages.30 Ce langage est d’ailleurs très comparable à celui des portes d’entrée que Mansfeld fit construire à La Fon-taine, jusque dans certains détails particuliers, comme les masques léonins sculptés sur les clés d’arc. Par ailleurs, De’ Boni était aussi exceptionnellement actif en dehors du champ militaire.31

Entre 1544 et 1546, De’ Boni étant occupé avec la construction de la citadelle de Cambrai, deux autres ingénieurs furent chargés des fortifications du duché de Luxembourg : Marco da Verona et son aide, Sweer d’Utrecht.32 Mais ces deux personnages, qui devaient sans doute exécuter les plans de De’ Boni, sont assez méconnus.

Ensuite, de 1548 à 1552, Mansfeld collabora également avec le neveu de Donato de’ Boni, appelé Antonio. Ce-lui-ci s’occupa principalement de la fortification de Damvillers, place qui avait été entièrement détruite par les Français. En février 1552, Mansfeld relata à la régente de manière détaillée le progrès des travaux dans les places fortes luxembourgeoises qu’il avait visitées avec « le neveu de maître Donat ». Mansfeld décrivit notamment la mauvaise disposition du pre-mier bastion en construction à Luxembourg, nommé le « bollewart impérial », ainsi que la destruction des anciennes tours et murailles à Yvoix, que l’on était en train de remplacer par de nouvelles fortifications. Dans cette dernière place se trouvait d’ailleurs, à côté d’un autre « bastion impérial » en construction, une tour d’artillerie appelée le « tourion de Mansfelt ». Visiblement, la réalisation de toutes ces architectures

30 bragarD Philippe : Le bossage et la fortification du XVIe siècle. Analyse de cas des anciens Pays-Bas et en principauté de Liège, in : günter Bers et Doose Conrad (éd.) : Italienische Renaissancebaukunst an Schelde, Maas und Niederrhein: Stadtanlagen – Zivilbauten – Wehranlagen (Tagungshandbuch II. Jülicher Pasqualini-Symposium, vom 18. bis 21. Juni 1998 in Jülich), Juliers 1999, p. 167-190.

31 En 1550, il corrigeait le dessin tardo-gothique du garde-corps de la chapelle de la cour à Bruxelles, pour en donner une version plus moderne à balustrade. AGR, Cartes et plans manuscrits, 1727 et 1728. boogert Bob van den et kerkhoff Jacqueline (éd.) : Maria van Hongarije. Koningin tussen keizers en kunstenaars 1505-1558. Catalogue d’exposition ; Utrecht, Rijksmuseum Het Catharijneconvent/’s-Hertogenbosch, Noordbrabants Museum, 1993, Zwolle 1993, p. 303, cat. 207. Il est probable que De’ Boni ait participé au projet de l’hôtel de ville d’Utrecht, où il collaborait étroitement avec l’architecte de la ville Willem van Noort.

32 « Au jourdhuy vije d’avril xvc quarante trois avant pasques [7 avril 1544 n.st.] la Royne (...) a retenu et retient par cestes maistre Marcus de Verrone ingeniaire et son ayde Zweer van Utrecht pour aller au pays de Luxembourg et illecq servir et donner ordre aux ouvraiges et fortiffications des villes et fort diceluy pays et ailleurs ou besoing sera ». AGR, Aud. 956, fol. 64. Marco da Verona était un canonnier sous les ordres du marquis de Marignano, Gian Giacomo de’ Medici ; il fut assassiné à Groningen en 1550. Voir aussi henne Alexandre : Histoire du règne de Charles-Quint en Belgique, 10 tomes, Bruxelles-Leipzig 1858-1860, en particulier tome III, p. 169-172 et tome VIII, p. 218.

innovatrices causait des problèmes techniques. Aussi Mansfeld conclut-il son rapport en priant la régente d’envoyer au Luxembourg Donato lui-même pour fai-re une tournée d’inspection des places.33

Marie de Hongrie ne manqua pas de donner suite à la demande de Mansfeld car deux mois plus tard Donato de’ Boni revint au Luxembourg. L’ingénieur devait en particulier aller entreprendre d’extrême urgence la fortification provisoire de Stenay, une place en Lor-raine dont les impériaux s’étaient emparés. Mansfeld reçut alors de la régente des instructions très détaillées concernant les ouvrages qu’il devait commander à De’ Boni.34 Cependant, l’entreprise fut abandonnée aussi-tôt devant l’approche de l’armée française, qui vint à nouveau envahir le Luxembourg.

Leurs nouvelles fortifications n’étant pas encore ache-vées, les places frontières luxembourgeoises devaient à nouveau capituler après quelques jours de pilonnage par l’artillerie française. Antonio de’ Boni fut tué par un coup de canon sur les remparts de Damvillers, le 10 juin. Deux semaines plus tard, Mansfeld fut fait pri-sonnier à la capitulation d’Yvoix (ill. 1). Quelques jours avant son arrestation, il décrit encore à Marie de Hon-grie les grands dégâts aux fortifications de Damvillers qui avaient entrainé la reddition de la place.35 Comme s’il pressentait son sort, il pria également la régente, dans la même lettre, « de donner ordre que l’on ne cesse à Luxembourg faire les ouvraiges neccessaires ».

33 Lettres de Mansfeld à Marie de Hongrie, de Luxembourg, le 12 février 1552, et d’Yvoix, le 25 février 1552, rapportant l’avancement des ouvrages de Luxembourg, Damvillers, Yvoix et Arlon. AGR, Aud. 100, fol. 415-416 et fol. 487. Toutes deux mentionnent « le nepveu de maistre Donas ». Mansfeld conclut : « Il seroit bien requis q(ue) m(aistr)e Donas feisse ung tour jusque icy, pour regarrer ce qu’est necessaire d’estre fait en ce pays, et d’en f(air)e ample raport a V(ost)re Ma(jes)té ». Egalement d’Yvoix ce même jour du 25 février 1552, une lettre de Jean d’Immerseel, décrivant l’état des défenses de Montmédy, Yvoix, Luxembourg et Arlon. AGR, Aud. 100, fol. 490. Voir aussi henne 1858-1860, tome IX, p. 167-168.

34 Instructions de Marie de Hongrie à Mansfeld pour la fortification de Stenay, début mai 1552. Donato devait notamment « dresser incontinent et a toute diligence les plates formes et autres ouvraiges de terre qu’il treuvera estre necessaire pour la deffence, sans se mectre a ce commencement a ouvraiges de grand coustange comme boulevartz et grans ouvraiges de massonnerie ». Archives Nationales de Luxembourg (abrégé désormais comme ANL), A II 3/44 (cité d’après roosens 2005, p. 456). Réponse de Mansfeld à Marie de Hongrie, le 17 mai 1552 : « En premier lieu j’ay eu nouvelles que maistre Donas est arrivé aud(ict) Sathenay [Stenay], auquel j’ay escript que, suyvant le bon plaisir de V(ost)re Ma(jes)té, il se haste aultant qu’il luy sera possible aux ouvraiges illecq, en mectant en euvre aultant d’ouvriers qu’il pourra recouvrer, duquoy ne faiz doubte il fera son extreme debvoir. (...) Parquoy il plaira a V(ost)re Ma(jes)té pourvuoir de deniers pour lesd(icts) ouvraiges, ayant mandé aud(ict) maist(re) Donas d’envoyer a icelle l’extimation ». AGR, Aud. 102, fol. 11-13. Voir aussi henne 1858-1860, tome IX, p. 213-215.

35 Mansfeld à Marie de Hongrie, d’Yvoix, le 13 juin 1552 : « Et que la cause [de la reddition de Damvillers] aussi estoit que le torrion de la Reyne estoit tellement battu, en sorte que l’on leur avoir oster les flancs d’en hault et bas et que la vossure dud(ict) torrion estoit enfondree, et qu’il luy avoit deux bresches, l’une pres dud(ict) torrion et l’aultre pres du mesme pan, où il n’y avoit point de flancq, et que les deffences de toures et platesformes estoyent ostees (...) ». AGR, Aud. 102, fol. 292.

103

3.3

2 Anonyme, tracé des fortifications de Luxembourg vers 1550. Le nord se trouve en haut. A gauche apparaît le « bastion impérial » (le futur bastion Marie). (Turin, Biblioteca Nazionale Universitaria, Ms q.II.57, fol. 21)

3 Giovanni Maria Olgiati (attribué à), plan et projet des fortifications de Luxembourg, daté le 2 mai [1553] (détail). Le nord se trouve en haut. Ce détail du plan montre l’ouvrage nommé Le comte de Mansfeld (le futur bastion Beck). (Turin, Archivio di Stato, Architettura Militare, Vol. IV, fol. 31)

104

3.3

4 Anonyme, tracé des fortifications de Thionville vers 1550. Le nord-ouest est en haut. En bas à droite apparaît le premier bastion. (Turin, Archivio di Stato, Architettura Militare, Vol. V, fol. 238v-239)

5 Anonyme (attribué à Bartolomeo ou Scipio Campi), projet pour les nouvelles fortifications de Thionville, non daté (vers 1570). En bas du plan, au milieu, est identifié le bastion Mansfeld. (Naples, Biblioteca Nazionale, XII.D.1, fol. 7v)

105

3.3

Le développement des bastions sous le premier gou-vernement de Mansfeld (1545-1552) peut être illustré par l’exemple de la ville de Luxembourg.36 Les travaux débutèrent après la visite de l’empereur en mars 1546.37 En octobre 1547, Marie de Hongrie vint à son tour à Luxembourg pour inspecter les ouvrages ; à ce mo-ment, la démolition des anciennes tours et la construc-tion de nouvelles fortifications était en cours.38 Trois ans plus tard, la régente y retourna, accompagnée cette fois d’Antonio de’ Boni.39 Le résultat de cette première phase de travaux est établi par le plus ancien plan des fortifications de la ville de Luxembourg, retrouvé ré-cemment (ill. 2).40 Ce dessin anonyme n’est pas daté mais représente l’état des défenses vers 1550. Il montre clairement le tracé de l’enceinte médiévale, à laquelle est attaché un seul bastion, à savoir le « bollewart im-périal » déjà évoqué, commencé en 1546 et achevé vers 1553.41 Le plan suivant de Luxembourg est celui, très connu, dressé par l’ingénieur milanais Olgiati en 1553.42 Le tracé à l’encre rouge, représentant les forti-fications existantes, correspond parfaitement au plan précédent. Le projet d’Olgiati, dessiné en noir, propo-sait de développer ces fortifications par la construc-tion de deux bastions, puis par l’érection d’un cavalier (soit une plate-forme à canons en terre-plein) derrière chacun des trois bastions, et enfin, au côté sud, par l’ajout de trois « bastions plats », dont l’un qui reçut le nom du comte de Mansfeld.43 Ce dernier ouvrage est identifié sur le dessin par l’inscription « il co(n)te ma(n)sffel » (ill. 3), et sera connu sous le nom de « bas-tion Mansfeld » jusqu’au milieu du 17e siècle.

36 Margue Paul : Wallmauern, Plattformen und Bollwerke. Wie die Stadt Luxemburg zur Festung wurde, in : Hémecht. Revue d’Histoire Luxembourgeoise/Zeitschrift für Luxemburger Geschichte, 45e année, 1993, cahier 1, p. 31-53 ; theWes Guy : De l’enceinte médiévale à la fortification bastionnée. La forteresse de Luxembourg à la veille des temps modernes, in : Jungblut Marie-Paule et al. : Au seuil des temps modernes? Luxembourg dans l’Europe de la fin du XVIe siècle. Catalogue d’exposition ; Luxembourg, Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg, 1997, Luxembourg 1997, p. 79-93.

37 De même, en octobre 1546, Mansfeld enjoignit de faire fortifier Arlon. Massarette 1930, tome I, p. 29.

38 Massarette 1930, tome I, p. 30 ; Margue 1993, p. 37 ; theWes 1997, p. 86.

39 roosens 2005, p. 248.

40 Anonyme, plan des fortifications de Luxembourg vers 1550. Turin, Biblioteca Nazionale Universitaria, Ms q.II.57, fol. 21. Ce plan a été identifié et publié dans Martens 2004, p. 484, fig. 2. Il est à présent le premier plan connu des fortifications de Luxembourg, antérieur aux plus anciens plans répertoriés dans Watelet Marcel : Luxembourg ville obsidionale. Cartographie et ingénierie européennes d’une place forte du XVIe au XIXe siècle, Luxembourg 1998.

41 Le bastion impérial est le prédécesseur du futur bastion Marie.

42 Giovanni Maria Olgiati, plan et projet des fortifications de Luxembourg, en date du 2 mai 1553 (ali ij magio [1553]). Turin, Archivio di Stato, Architettura Militare (cité désormais comme AST), vol. IV, fol. 31. Reproduit dernièrement dans heuvel 1991, p. 76. Margue 1993, p. 49 ; theWes 1997, p. 11 ; Watelet 1998, p. 35 ; Martens 2004, p. 487. Soulignons que les tracés des fortifications tels qu’ils apparaissent dans l’atlas de Turin (Biblioteca Nazionale Universitaria, Ms q.II.57) ont servi de base à tous les plans d’Olgiati.

43 Le bastion plat (bastion à une seule face plate) nommé Mansfeld est le prédécesseur du futur bastion Beck.

Les autres places du Luxembourg subirent exactement la même évolution. Par exemple, le premier plan des fortifications de Thionville, dessiné vers 1550, montre également le tracé de l’enceinte urbaine médiévale, renforcé d’un seul bastion (ill. 4).44 Les années suivan-tes, d’autres bastions furent ajoutés, parmi lesquels un « bastion Mansfeld » (voir ill. 5).45

LedeuxièmegouvernementdeMansfeld(1557-1604):JacquesvanNoyen

Emprisonné de 1552 à 1557, Mansfeld n’eut pas l’oc-casion de superviser les activités de l’ingénieur archi-tecte Sébastien van Noyen (1523-1557), qui travailla aux places fortes luxembourgeoises pendant ces cinq années justement.46 Originaire d’Utrecht, Van Noyen fut d’abord au service du cardinal de Granvelle, qui lui avait commandé les relevés méticuleux des thermes de Dioclétien à Rome, publiés à Anvers par Jérôme Cock, et, probablement, le projet de son palais à Bruxelles.47 Suite au siège de Metz de 1552, il fut engagé comme ingénieur par l’empereur et dessina notamment les plans des nouvelles places fortes Hesdinfert (1554), Charlemont (1555) et Philippeville (1555). Cependant Sébastien mourut prématurément en juin 1557, au moment même du retour à Luxembourg de Mansfeld. Ce fut par la suite son neveu et successeur, Jacques van Noyen, qui au cours du demi-siècle suivant tra-vailla très intensivement sous la supervision directe de Mansfeld. En effet, on verra que leurs contacts étaient tellement étroits que l’on peut bien conjecturer une intervention de la part du jeune Van Noyen au châ-teau du comte à Clausen. « Continuateur » de l’œuvre de son oncle Sébastien, Jacques van Noyen était en outre le petit-fils de Willem van Noort et le neveu de Hendrik van Noort qui furent l’un après l’autre maî-tres architectes de la ville d’Utrecht. Les Van Noort étaient eux aussi apparentés par alliance à la célèbre

44 Anonyme, plan des fortifications de Thionville, vers 1550. AST, vol. V, fol. 238v-239 (jadis fol. 175). Ce plan a été identifié et publié dans Martens 2004, p. 484, fig. 3.

45 Le bastion Mansfeld est identifié sur le plan, non exécuté, pour l’agrandissement des fortifications de Thionville, attribué à Bartolomeo ou Scipio Campi, non daté (vers 1570), conservé à Naples, Biblioteca Nazionale XII.D.I, fol. 7v. heuvel 1991, p. 86, fig. 68.

46 Martens 2004, p. 486. Il fit entre autres des modèles en bois, peints, de la ville de Luxembourg et de Thionville. roosens 2005, p. 457.

47 De Jonge Krista : Le palais Granvelle à Bruxelles: premier exemple de la Renaissance romaine dans les anciens Pays-Bas, in : De Jonge Krista et Janssens Gustaaf (éd.) : Les Granvelle et les anciens Pays-Bas (Symbolae Facultatis Litterarum Lovaniensis, series B, 17), Leuven 2000, p. 341-387.

106

3.3

famille d’architectes Keldermans, en particulier Mar-celis Keldermans, qui était à l’époque en charge des fortifications dans les Pays-Bas du Nord.48 Bref, Jac-ques van Noyen appartenait à une lignée d’au moins quatre générations d’ingénieurs-architectes au service de l’empereur, puis du roi. Il n’en demeure pas moins un personnage très peu connu ; sa carrière n’a pas en-core fait l’objet d’une étude approfondie.49

Après les décès de Donato de’ Boni vers 1556, de Mar-celis Keldermans en avril 1557 et de Sébastien van Noyen en juin 1557, suivis par le départ des Pays-Bas de Francesco Paciotto en 1559, le jeune Jacques devint tout à coup, faute de mieux, le principal ingénieur des Pays-Bas. En 1560, la régente Marguerite de Parme se plaignit en effet à Philippe II d’avoir « nul ingéniaire suffisant » pour travailler aux fortifications, notant qu’elle devait se débrouiller avec Jacques van Noyen, novice en matière d’architecture militaire. Elle de-manda donc l’envoi de l’un ou l’autre ingénieur italien « tout fait », qui pourrait également aider à la forma-tion de Jacques.50 Cependant, la demande de la régente n’eut pas de suite, si bien que le 23 mai 1561 Jacques van Noyen fut nommé « maistre ingeniaire des ouvra-ges et fortifications des villes frontieres des pays de par deça ».51 Dès lors, il travailla partout dans les Pays-Bas, mais son principal chantier fut celui de Thionville, sous la supervision de Mansfeld.

En juillet 1561, suite à ses longues absences du Luxem-bourg, Mansfeld fut renvoyé à son gouvernement par la régente pour aller assister à la fortification de Luxem-bourg et Thionville. Pendant les mois qui suivirent, le comte inspecta ces villes avec Jacques Du Brœucq, qui fit des dessins pour leur fortification, et avec Jacques

48 hoekstra Tarquinius J. : Marcelis Keldermans, in : hoekstra Tarquinius J., Janssen Hans Louis, MoerMan Ingrid W.L. (éd.) : Liber Castellorum. 40 variaties op het thema kasteel, Zutphen 1981, p. 170-186.

49 L’état de la question a été résumé par bragarD 1997-1998, tome IV (dictionnaire biographique), p. 85-87.

50 Marguerite de Parme à Philippe II, le 17 mars 1560 : « en cecy des fortifications il y a ce mal davaintage, que nous n’avons nul ingéniaire que nous tenons souffisant: bien nous servons dudict nepveur du feu maistre Sébastien, lequel l’on espère se façonnera; mais nous aurions besoing d’ung homme tout fait et avecq lequel ledict nepveur se puisse façonner ». Elle cite ensuite les ingénieurs Francesco Paciotto et Fabrizio Serbelloni. gacharD 1867-1881, tome I, p. 136 ; heuvel 1991, p. 30.

51 gacharD 1867-1881, tome I, p. 47-48;. Pinchart Alexandre : Archives des arts, sciences et lettres, documents inédits, publiés et annotés, 3 tomes, Gand 1860-1881, réédition Bruxelles 1994 (Algemeen Rijksarchief en Rijksarchief in de provinciën, Studia, 51), en particulier tome I, p. 228.

van Noyen.52 Ainsi, le 18 octobre, Marguerite de Parme put annoncer à Philippe II que Mansfeld disposait des premiers projets pour Thionville, et cela pour « donner aultre trasse à la fortiffication de ladicte ville [Thion-ville], se servant de ce que l’on pourra du vieulx ».53 De fait, le nouveau tracé des fortifications ne reprenait qu’une section très réduite de l’enceinte médiévale. Philippe II, pour qui Thionville était « la clef du pays de Luxembourg », insista pour juger personnellement les plans. A partir du mois de décembre 1561, plusieurs projets lui furent envoyés, constituant le début d’un long et compliqué processus de planification et d’exé-cution des ouvrages.54

Deux des premiers projets pour l’agrandissement et la fortification de Thionville, dressés vraisemblable-ment en 1561-1562 et attribués à Jacques van Noyen, sont conservés. Si le premier plan, au Vatican, est bien connu (ill. 6),55 le deuxième n’a été retrouvé que très récemment (ill. 7).56 Les plans représentent deux al-ternatives pour une extension urbaine de la même envergure et ont visiblement les mêmes traits carac-téristiques. Sur l’un et l’autre dessin, l’agrandissement de la ville se base sur un plan régulier de rues radiales. Puis, dans les deux cas, la nouvelle enceinte reçoit le même nombre de bastions, et ceux-ci sont clairement du même type. Les deux projets attribués à van Noyen sont clairement tributaires de l’œuvre de son oncle Sébastien, qui à son tour avait emprunté le « style » de son maître à lui, l’ingénieur milanais Olgiati, déjà évoqué.

Aucun des deux projets ne fut réalisé. En 1567, le duc d’Albe imposa, comme on verra, le plan plus modeste, et

52 En 1561, Du Brœucq est payé pour « avoir alléz avec Monseigneur de Mansfelt vers les villes de Luxembourg et Thionville, desquelles il a faict des desseings et pourtects pour leur fortification » (du 17 juillet au 24 septembre). Wellens Robert : Le domaine de Mariemont au XVIe siècle (1546-1598), in : Annales du cercle archéologique de Mons, tome 64, 1958-1961, p. 79-184, en particulier p. 157. Les documents confirment que dans cette même période Jacques van Noyen a visité les fortifications de Dôle et de Gray en Franche-Comté ; il est sans doute passé par Thionville et Luxembourg. heuvel 1991, p. 83-86 ; roosens 2005, p. 249.

53 Marguerite de Parme à Philippe II, lettres du 16 juillet, 27 août, 18 octobre et 19 décembre 1561. gacharD 1867-1881, tome I, p. 500, p. 516, p. 535; tome II, p. 21-22, p. 129, p. 146-149 ; heuvel 1991, p. 82-89 ; heuvel / roosens 2000, p. 591-593 ; Martens 2004, p. 488-490.

54 Voir la discussion sur les différents projets par heuvel 1991, p. 82-88.

55 Biblioteca Apostolica Vaticana, Cod. Barberiniano Latino 4391A, fol. 38 (XXXVII). Projet pour l’agrandissement et la fortification de Thionville, attribué à Jacques van Noyen vers 1561-1562 par heuvel 1991, p. 84. heuvel / roosens 2000, p. 592 ; Martens 2004, p. 489.

56 AGR, Cartes et plans manuscrits, 446. Projet pour l’agrandissement et la fortification de Thionville. Ce plan a été identifié et publié dans Martens 2004, p. 488-490. La ville n’a pas été identifiée sur le plan. Celui-ci porte au contraire une inscription postérieure fautive (« Liloo ») et fut par la suite erronément identifié par Gachard au 19e siècle comme « Fort Lillo » dans son inventaire des cartes et plans manuscrits. Nous l’attribuons à Jacques van Noyen, vers 1561-1562, pour son analogie apparente au plan conservé au Vatican.

107

3.3

plus réaliste, de « son » ingénieur Francesco Paciotto.57 L’année suivante, Mansfeld envoya au duc d’Albe un plan de Thionville pour lui faire part de l’avancement des travaux. Ce plan, dressé par Jacques van Noyen, suit en effet très fidèlement le projet de Paciotto (cat. 26).58 Il en alla d’ailleurs de même pour la citadelle d’Anvers, où le projet de van Noyen fut rejeté en fa-veur de celui de Paciotto. Dès lors, Van Noyen dut opérer dans l’ombre des ingénieurs italiens au service du duc d’Albe, puis d’Alexandre Farnèse.

57 Francesco Paciotto (copié d’après), projet pour la fortification de Thionville. Biblioteca Apostolica Vaticana, Cod. Barberiniano Latino 4391A, inséré entre fol. 39 (XXVIII) et fol. 40 (XXXIX). heuvel 1991, p. 85. Ce plan, intitulé « Teonvilla de C. Paciotto come si fà », devait remplacer le projet de Jacques van Noyen qui se trouve dans le même recueil, fol. 38 (XXXVII), et qui porte l’inscription « le fiamminghi come volevano fare ».

58 AGR, Cartes et plans manuscrits, 2709. A l’origine, ce plan était accompagné d’une lettre de Mansfeld au duc d’Albe datée du 13 mai 1568. Au milieu 19e siècle, l’archiviste Gachard sortit le plan du fonds de l’Audience pour former la collection des cartes et plans. Dans son inventaire de cette collection, il attribue le plan à Jacques van Noyen, sans doute sur base de la lettre jointe. Il a malheureusement séparé le plan des pièces jointes, que nous n’avons pas pu retrouver. Voir aussi heuvel 1991, p. 198, n. 123.

Les données sur les activités de Van Noyen pendant les années 1570 se font rares ; en 1575 il fut encore mandé par Mansfeld à Thionville et Damvillers pour y surveiller les travaux. En février 1582, pour des rai-sons inconnues, Van Noyen fut porté absent et rem-placé au poste d’ingénieur du roi.59 Or il semble bien qu’il se trouvait alors chez Mansfeld au Luxembourg. A peine quatre semaines après le remplacement de Van Noyen, Mansfeld fit part à Alexandre Farnèse du déplorable état des défenses de Thionville,60 puis lui envoya un rapport détaillé, accompagné de plans, sur l’état des travaux des fortifications de toutes les places

59 Van Noyen est remplacé par Jean Faiet, ingénieur originaire de Lille. AGR. Aud. 973, fol. 25-26. Patente d’ingénieur du roi octroyée à Jean Faiet, le 21 février 1582 « pour doresenavant nous servir en estat d’ingeniaire [apostillé: au lieu de m(aîtr)e Jacques van Oye p(rese)nte(ment) absent] et entendre au faict des fortiffica(ti)ons, pourtraictures, patrons, designations de trenchiz, et ce qui en depend ». Voir aussi bragarD 1997-1998, tome IV, p. 163-165.

60 Mansfeld, de Luxembourg, à Alexandre Farnèse, au camp devant Audenaerde, février-mars 1582. AGR, Aud. 258, fol. 5v.

6 Jacques van Noyen (attribué à), projet pour l’agrandissement et la fortification de Thionville, non daté (vers 1561-1562). (Biblioteca Apostolica Vaticana, Cod. Barberiniano Latino 4391A, fol. 38 (XXXVII))

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3.3

luxembourgeoises.61 A ce rapport, Mansfeld ajouta une requête au gouverneur « touchant maître Jacques van Noyen, ingénieur du roi, pour savoir s’il doit de-meurer en service ou point ».62 Deux mois plus tard,

n’ayant toujours pas reçu de réponse quant au statut de Van Noyen, Mansfeld répéta sa demande à Farnèse en soulignant cette fois qu’il entretenait lui-même l’in-génieur entre-temps.63 Van Noyen était-il donc entré

61 Mansfeld à Farnèse, le 25 mars 1582. Rapport détaillé sur les travaux aux fortifications de Thionville, Luxembourg, Montmédy et Damvillers. AGR, Aud. 258, fol. 11-13. Ce rapport était accompagné d’un plan des fortifications de Montmédy (aujourd’hui perdu).

62 AGR, Aud. 258, fol. 62v : « Par lesd(ictes) lettres, [Mansfeld] a aussi demandé response sur aultres precedentes du xxve de mars qu’il a escrit, touchant m(aist)re Jacques van Oye ingeniaire du Roy, pour sçavoir s’il doit demeurer en service ou point ».

63 Mansfeld à Farnèse, de Luxembourg, le 12 mai 1582 : « Je suis tousiours attendant response sur celles que j’ay escrit a V(ost)re Alteze endroit m(aist)re Jacques van Oye ingeniaire du Roy lequel ce pendant j’entretient par deça ». AGR, Aud. 258, fol. 64.

au service personnel du comte ? Ou est-ce que Mans-feld ne fit qu’avancer de sa bourse les gages qui étaient dus à l’ingénieur par le gouvernement pour ses travaux aux fortifications ? Cette dernière possibilité n’est pas à

exclure : au même moment Mansfeld fit réparer, égale-ment à ses propres frais, une brèche dans l’enceinte de la ville de Luxembourg.64 Deux ans plus tard, en mars 1584, la commission d’ingénieur de Van Noyen n’était toujours pas réglée. Après une nouvelle réclamation de Mansfeld, Alexandre Farnèse répondit finalement qu’il était disposé, au besoin, de défrayer Van Noyen pour ses travaux éventuels à Thionville ; il ne pouvait

64 Mansfeld à Farnèse, de Luxembourg, le 20 et 26 mai 1582, demandant à être remboursé pour la réparation d’une brèche à Luxembourg (pour la somme de 800 florins). AGR, Aud. 258, fol. 83, fol. 88 et fol. 161. Soulignons cependant que nous n’avons retrouvé aucune demande de Mansfeld pour être remboursé de l’entretien de Van Noyen.

7 Jacques van Noyen (attribué à), projet pour l’agrandissement et la fortification de Thionville, non daté (vers 1561-1562). Le plan a été erronément identifié comme « Fort Lillo ». (Bruxelles, Archives Générales du Royaume, Cartes et plans manuscrits, 446)

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3.3

pourtant pas lui donner, pour le moment, la commis-sion d’ingénieur tant désirée, puisqu’il n’avait « aulcu-ne notice de sa personne et de sa suffisance », et n’avait non plus « cognoissance des aultres qualitez en luy re-quises pour l’exercice dudict estat (d’ingénieur) ».65 Le gouverneur ne connaissait donc pas personnellement Van Noyen, ce qui signifie qu’au cours des sept années précédentes, l’ingénieur n’avait jamais rejoint l’armée, comme d’autres l’avaient fait, pour assister aux nom-breux sièges des villes rebelles sous la conduite de Far-nèse. Cependant, en dépit du refus initial de Farnèse, Van Noyen fut de nouveau engagé comme ingénieur deux mois plus tard.66 En 1587, il fut nommé « ingé-nieur des ouvrages et fortifications des villes fron-tières ».67 En 1593, lorsque Mansfeld était lui-même gouverneur général, il portait le titre d’« ingeniaire et architecqteur des fortiffications de Sa Majeste ».68 Ce fut par ailleurs à cette époque que Van Noyen put achever, enfin, les ouvrages de Thionville.69 Lorsqu’en 1599, les archiducs Albert et Isabelle arrivèrent pour assumer leur gouvernement, ils foulèrent le sol des Pays-Bas à Thionville justement, et ne manquèrent pas de noter l’achèvement des nouvelles fortifications.70

Aussitôt que le gouvernement effectif des archiducs commença, en février 1600, Mansfeld leur envoya

65 Farnèse à Mansfeld, le 19 mars 1584: « quant aux ouvrages de la fortification de Thionville, puisqu’il y en ha ung modelle ou project, lequel se doibt suyvre, selon les lignes qui en seront peult-estre déjà tirées, je ne sçay s’il sera besoing d’y avoir ung ingénieur. Et sy néantmoins il vous semble que l’assistence et intervention de M(aîtr)e Jacques Van Oye y servira tant à l’asseurance de l’euvre comme au proufict de S(a) M(ajesté), vous l’y pourrez commectre, avec asseurance qu’il sera satisfaict de ses vacations; ne pouvant pour le présent me résouldre à luy donner commission d’ingénieur, telle comme il la désire, tant pour n’avoir aulcune notice de sa personne et de sa suffisance, que pour n’avoir cognoissance des aultres qualitez en luy requises pour l’exercice dudict estat ». Poullet Edmond et Piot Charles (éd.) : Correspondance du cardinal de Granvelle, 1565-1586, 12 tomes, Bruxelles 1877-1896, en particulier tome XI, p. 501.

66 Il reçoit des lettres patentes d’ingénieur en date du 18 juillet 1584. bragarD 1997-1998, tome IV, p. 86.

67 Lettres patentes de Jacques van Noyen en date du 9 mai 1587, comme « ingeniaire de nos ouvraiges et fortiffications des villes frontieres de noz pays de par deça ». saintenoy Paul : Les arts et les artistes à la Cour de Bruxelles. II. Le Palais des Ducs de Bourgogne sur le Coudenberg à Bruxelles du règne d’Antoine de Bourgogne à celui de Charles-Quint (Mémoires de l’Académie royale de Belgique, Classe des Beaux-Arts, collection in-4°, V, 1), Bruxelles 1934, p. 234-235. Il est également mentionné dans les comptes du receveur général des finances en 1587 : « Jacques van Noye, ingénieur des ouvrages de fortifications des villes frontières ». (Lille, Archives départementales du Nord, B2711, sans fol.) finot Jules et al. : Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Nord. Archives civiles. Série B : Chambre des comptes de Lille, 8 tomes, Lille 1865-1895, en particulier tome V (1885), p. 315.

68 bragarD 1997-1998, tome IV, p. 86.

69 Les fortifications de Thionville n’étaient pas encore achevées en 1583. Mansfeld à Farnèse, le 24 septembre 1583 : « En mon retour [de Nancy], j’ay passé par Thionville, et veu les ouvraiges qu’on y a faict, que je trouve bons et bien faictz, mais non achevez ». Poullet / Piot 1876-1896, tome X, p. 635 ; Massarette 1930, tome II, p. 54. En 1593, Jacques van Noyen procéda au marquage des rues des nouveaux quartiers à Thionville. bragarD 1997-1998, tome IV, p. 86.

70 Arrivée à Thionville, le 20 août 1599, l’archiduchesse Isabelle nota dans son récit de voyage : « Thionville est une très belle ville, on vient d’y achever les fortifications commencées par mon père [Philippe II] » Massarette 1930, tome II, 127.

Jacques van Noyen « pour leur representer au vif et par le menu tout ce qui est besoing et qui ne se peult excuser de reparer et pourveoir aux places frontie-res » du pays. Dans la lettre qui annonçait son arrivée, Mansfeld fit l’éloge de l’ingénieur. Il pria les archiducs « de le vouloir oyr, et croire qu’elles n’ont homme plus digne de sa charge et de son art que ledict maistre Jac-ques ». Mansfeld précisa : « Il y a long temps que je l’ay recognu » et souligna que Van Noyen avait « tou-siours servy fort fidellement avec beaucoup de bonne volonté ». Il ajouta cependant que l’ingénieur avait des ennuis d’argent, n’ayant pas touché son traitement depuis plusieurs années. Mansfeld implora donc les archiducs qu’ils « feront chose fort raisonnaible de le faire payer (...) car certes il le mérite, et se trouve main-tenant au plus necessitaux ».71

Apparemment, les recommandations de Mansfeld fi-rent de l’effet, car les archiducs maintinrent la com-mission de l’ingénieur. L’année suivante, devant l’in-sistance de l’archiduc, Mansfeld lui fit visiter Arlon pour examiner la possibilité d’y fortifier le château. Van Noyen dressa des plans de la ville et du château que Mansfeld envoya par la suite à Albert, mais l’ingé-nieur s’opposait à l’idée de transformer le château en une forteresse, notamment pour épargner les pauvres habitants de la ville.72 En février 1603, l’archiduc, étant « peu incliné à faire en ladicte place [Arlon] grande fortification », considéra cependant la possibilité d’y construire une citadelle. Avant de prendre une déci-sion définitive, il demanda l’avis du vieux Mansfeld et lui fit envoyer Van Noyen à Arlon, cette fois-ci pour

71 Lettre de Mansfeld aux archiducs, de Luxembourg, en février 1600 (avec ratures et corrections) : « S(e)r(enissi)mes princes, j’ay trouvé convenir pour le service de Voz Altezes a envoyer m(aist)re Jacques Van Oye ingeniaire avec le com(m)issaire Monet vers icelles, pour leur representer au vif et par le menu tout ce qui est besoing et qui ne se peult excuser de reparer et pourveoir aux places frontieres de cestuy pays, selon la declaration qu’il en baillera a V(oz) A(ltezes). Je supplie tres humblem(ent) a icelles, de le vouloir oyr et croire qu’elles n’ont hom(m)e plus digne de sa charge et de son art [corrigé: en sa profession] que led(ict) m(aist)re Jacques. Il y a long temps que je l’ay recognu et je m’asseure que V(oz) A(ltezes) en sont informees d’aillieurs. Ayant tousiours servy fort fidellement avec beaucoup de bonne volonté, iacois que les moyens luy mancquent, ne recepvant que peu ou rien de ses gaiges et tractem(ents), dont on luy doibt plussieurs annees. V(oz) A(ltezes) feront chose fort raisonnaible de le faire payer com(m)e je leur en supplie tres humblem(ent), car certes il le mérite et se trouve maintenant au plus necessitaux ». AGR, Manuscrits divers 203, fol. 3.

72 Mansfeld aux archiducs, de Luxembourg, le 9 janvier 1601: « Monseigneur, V(ost)re Alteze m’ayant com(m)andé par ses l(ett)res du 12 de novembre dernier de luy escripre mon advis sur le faict de la reparation et fortiffication du chasteau d’Arlon, j’ay envoyé l’ingeniaire m(aist)re Jacques van Oye visiter et recognoistre la place, afin d’en pouvoir tant mieulx informer V(ostre) A(lteze). Il m’a rapporté le plant et de la ville et du ch(aste)au que j’envoye cy joint a V(ostre) A(lteze), ne trouvant praticquable, ny mesme convenable au service d’icelle, de fortiffier et pourachever(?) led(ict) chasteau, car oultre qu’il cousteroit beaucoup, il fauldroit abattre grand nombre des maisons, et la ville demeurant sans refection, et sans garde, ce seroit pour degouster enthierement les habitans, et incommoder les pauvres paysans de la enthour, qui n’ont aultre lieu que celluy la pour refuger leurs biens en temps de guerre, laissant apart plussieurs aultres inconveniens qui en peuvent desriver ». AGR, Manuscrits divers 204, fol. 1. Les plans de la ville et du château d’Arlon dont il est question n’ont pas été retrouvés.

110

3.3

aller dessiner le plan de la nouvelle forteresse.73 Ce-pendant, la mort de Mansfeld interrompit ces projets, et on ne dispose plus de données sur les activités ulté-rieures de Van Noyen ; il mourut à une date inconnue, vraisemblablement après 1609.

Il n’est que trop clair que Mansfeld entretint, depuis environ 1560 jusqu’à sa mort en 1604, des relations très étroites avec Jacques van Noyen. Le Luxembourg était en effet le principal champ d’activité de l’ingé-nieur. Le fait suivant est très révélateur à cet égard : Van Noyen disposait d’une chambre à lui au château de Mansfeld à Clausen.74 Est-il donc l’architecte, ou l’un des architectes, de La Fontaine ? A vrai dire, dans l’état actuel des recherches, aucun document ne dé-montre à coup sûr une intervention de sa part dans la création du château de Mansfeld. Néanmoins, Jacques van Noyen est à présent le seul « candidat » que l’on peut raisonnablement avancer comme maître d’œu-vre de La Fontaine.75 Jusqu’à maintenant, les données sur ses activités concernent presque exclusivement le

73 L’archiduc Albert à Mansfeld, le 4 février 1603 : « ce que touche la fortification de la place d’Arlon (...) (je) suis peu incliné a faire en ladicte place grande fortification (...). Et quant au poinct d’une nouvelle Citadelle: j’auray a plaisir que, avant en estre par moy prinse la resolution, soit par vous envoyé l’ingeniaire m(aist)re Jacques van Oye, pour recognoistre le tout, et dresser le plant d’une citadelle, et combien elle cousteroit, aussi quel nombre de gens y fauldroit mectre pour la garder, m’envoyant le tout avecq v(ost)re advis, pour le considerer et prendre apres ma resolution ». AGR, Manuscrits divers 206, fol. 44.

74 « una pequeña camara al opposito [de la camara de madama] donde dormia Jacques el Ingeniero ». Inventario y description començada a los 9 de Agosto de mill seyscientos y quatro años del estado, qualidad, pinturas, tablas, retratos, estatuas, y muebles, hallados en la fabrica y casa dela fontana çerca la Villa de Luxemburg, despues el trespasso del diffuncto el Ill[ustrissi]mo S[eñor] Messire Pedro Ernest Principe y Conde de Mansfelt…., 1604, ANL, A-IV-65/1, fol. 11r (vol. I, p. 76-77). Il ne nous semble pas y avoir de doute que ce « Jacques l’ingénieur » soit bien Van Noyen.

75 Voir la contribution sur le château par Krista De Jonge à ce volume (vol. II, 5.6).

champ militaire. Entre 1572 et 1575, il travailla égale-ment au château de Granvelle à Cantecroy, près d’An-vers. Cependant, les historiens supposent, peut-être à tort, que son intervention se borna à y fortifier les remparts de terre entourant le château (ill. 8).76

Sous les gouvernements du duc d’Albe et d’Alexandre Farnèse, de 1567 jusqu’à environ 1585, Van Noyen fut démis de son statut d’ingénieur principal des Pays-Bas en faveur des ingénieurs italiens que ces gouverneurs avaient engagés personnellement. Par conséquent, il ne s’occupa ni des grands projets de nouvelles fortifi-cations, ni des travaux de siège au service de l’armée. Il aurait bien pu assister à la construction de La Fontaine durant cette période.

76 PiquarD Maurice : Le Cardinal de Granvelle, les artistes et les écrivains, in : Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, tome 17, 1947-1948, p. 133-147, en particulier p. 137 et p. 147 ; De Jonge 2000, p. 385, n. 71 ; roosens 2005, p. 387. Vers 1558, Antoon van den Wijngaerde a dessiné deux vues du château de Cantecroy, conservées à Oxford (Ashmolean Museum) et Anvers (Stedelijk Prentenkabinet) ; ceux-ci montrent le château déjà entouré de remparts de terre. galera i Monegal Montserrat : Antoon van den Wijngaerde, pintor de ciudades y de hechos de armas en la Europa del Quinientos. Cartobibliografía razonada de los dibujos y grabados y ensayo de reconstrucción documental de la obra pictórica, Barcelone/Madrid 1998, p. 164 et p. 188.

8 Antoon van den Wijngaerde, vue sur le château de Cantecroy, près d’Anvers, non daté (vers 1558). (Anvers, Museum Plantin-Moretus / Prentenkabinet, Collection Prentenkabinet, cat. C.I.1 (Inv. OT 346))

111

3.3

MansfeldetlesingénieursauxPays-Basrévoltés

Dès le début de la révolte vers 1566, les activités politi-ques et militaires de Mansfeld commencèrent à débor-der le champ provincial du Luxembourg. Désormais, il allait rencontrer tous les ingénieurs les plus impor-tants actifs aux Pays-Bas. Plusieurs d’entre eux firent également des projets d’architecture civile : Francesco de’ Marchi envoya des projets pour deux maisons au cardinal de Granvelle ; l’illustre Francesco Paciotto présenta à Philippe II un projet pour un nouveau palais royal à Bruxelles.77

En 1567, en tant que capitaine d’Anvers, Mansfeld par-ticipa à la planification de la célèbre citadelle d’Anvers, dont les premiers projets furent dessinés par Jacques van Noyen et par Francesco de’ Marchi.78 Le capitaine et prétendu ingénieur Francesco de’ Marchi, membre de la suite de Marguerite de Parme, fit plusieurs fois référence au comte de Mansfeld dans sa correspon-dance.79 Il écrivit, entre autres, comment son projet pour la nouvelle citadelle fut approuvé par Mansfeld et par d’autres nobles.80 Mais, comme on sait, trois mois plus tard le duc d’Albe arriva et écarta tous les plans préliminaires pour imposer le projet de Paciotto.81 En arrivant aux Pays-Bas par le Luxembourg avec les troupes du duc d’Albe, Paciotto avait déjà fait, avec son collègue Gabrio Serbelloni, une inspection des fortifications de Thionville et de Luxembourg.82 Cette fois-ci, la visite se fit sans Mansfeld. Comme à Anvers, le plan de Paciotto pour Thionville fut imposé, au dé-triment des projets de Jacques van Noyen que nous avons évoqués.

Quelques jours après l’arrivée du duc d’Albe et Pa-ciotto dans les Pays-Bas, la discussion de leurs projets de fortifications fut le prétexte de la fameuse réunion

77 heuvel 1991, p. 41 et p. 44.

78 Sur la planification de la citadelle d’Anvers, voir heuvel 1991, p. 107-119, et coPPa Alessandra : Francesco Paciotto, Architetto Militare, Milan 2002, p. 116-126 et documents p. 163-167.

79 ronchini 1864 ; De groof Bart et bertini Giuseppe : Francesco de Marchi y la Monarquía española, in : hernanDo sánchez Carlos José (éd.) : Las fortificaciones de Carlos V, Madrid 2000, p. 388-411.

80 Lettre de Francesco de Marchi du 15 novembre 1567 : « Mando a V.S. il disegno del castello [d’Anvers], come io l’aveva mandato a Sua Maestà. (...) Lo mandarono a Sua Maestà con un discorso sopra, il quale fu approvato in Consiglio dal conte di Agamonte, dal conte di Mansfelt, dal duca di Arescotto, dal conte di Arembergh, dal conte di Mega e da monsignor di Berlemonte ». ronchini 1864, p. 152.

81 Sur Paciotto, voir dernièrement : coPPa 2002 (avec bibliographie raisonnée).

82 Martens 2004, p. 491, n. 44 ; heuvel 1991, p. 33.

à Bruxelles, le 9 septembre 1567, pendant laquelle les comtes d’Egmont et de Hornes furent arrêtés. Les récits de l’événement affirment en effet que les gen-tilshommes s’étaient réunis pour se concerter sur les plans pour la fortification de Luxembourg et Thion-ville, et pour la citadelle d’Anvers. Parmi les gentils-hommes présents il y avait, bien sûr, Pierre-Ernest de Mansfeld, qui eut alors occasion de rencontrer l’illus-tre Paciotto, ainsi qu’un deuxième ingénieur, un cer-tain Pietro d’Urbino, autrement inconnu.83 La gravure de Hogenberg représentant cet incident montre en effet un certain nombre de seigneurs autour d’une table, pen-chés au-dessus du plan d’une forteresse (cat. 41 a). Ce-pendant, quelques mois plus tard à peine, Francesco de’ Marchi ainsi que Paciotto quittèrent définitive-ment les Pays-Bas.

Au cours des décennies suivantes, Mansfeld rencontra encore beaucoup d’autres ingénieurs italiens, notam-ment lors des grands sièges, comme ceux de Maas-tricht en 1579, de Tournai en 1581 et d’Anvers en 1584-1585. Il put par exemple y admirer les travaux de Properzio Barrozzi, qui était à cette époque l’« in-génieur majeur de l’armée catholique » ; Barozzi était par ailleurs le neveu du célèbre Vignole.84 Cependant, nous n’avons guère d’informations sur les activités de ces ingénieurs en dehors du champ militaire, aucun d’entre eux ne semble avoir travaillé au Luxembourg, et des données sur leurs relations éventuelles avec Mansfeld font défaut. S’il est donc difficile d’estimer l’importance des contacts de Mansfeld avec les prin-cipaux ingénieurs italiens, nous sommes en revanche mieux informés sur les activités de l’un de leurs assis-tants, Pierre Lepoivre.

Pierre Lepoivre (1546-1626) tenait une école d’archi-tecture à Mons, mais la guerre l’obligea très souvent à rejoindre l’armée qui l’employait aux fortifications.85

83 Dans son récit de l’événement, le duc d’Albe dit que le but supposé de la réunion était d’examiner les plans de Thionville et Luxembourg, et il confirme la présence des deux ingénieurs. Mansfeld lui-même mentionne « certain plan de Thionville ». Le chroniqueur Payen, par contre, écrit que le but était « d’adviser par ensemble sur la forme du chasteau qu’il prétendoit ériger en la ville d’Anvers » et raconte ensuite comment « Pierre Urbine, Ingéniaire fort expert, desplia sur la table une peau de parchemin où il avoit traché la figure du chasteau que volloit faire ériger le Ducq en la ville d’Anvers, avecq le plant et assiette de la dite ville » et comment Mansfeld et les autres étaient pendant trois heures « en plaine dispute avec l’ingéniaire Pacheco [Paciotto] ». Le plan de la forteresse sur la gravure de Hogenberg est quelque peu fantaisiste. Lettres du duc d’Albe à Philippe II, le 9 septembre 1567, et de Mansfeld à Philippe II, le 11 septembre 1567. gacharD 1848-1936 (Correspondance de Philippe II), tome I, p. 538 et p. 573-575 ; Payen Pontus, édition critique par henne Alexandre : Mémoires, 2 tomes, Bruxelles 1860-1861, en particulier tome II, p. 27-29.

84 heuvel 1991, p. 149.

85 Devillers Léopold : Le Poivre (Pierre), in: Biographie nationale de Belgique, tome XI, Bruxelles 1890-1891, col. 888-891.

112

3.3

Vers le milieu des années 1560, pendant les guerres de religion en France, Lepoivre était adjudant des ingénieurs royaux français, et semble avoir suivi les troupes du comte de Mansfeld lors de la campagne de Moncontour en 1569.86 Aux Pays-Bas, il assista pen-dant trois décennies à presque tous les sièges de villes rebelles ; il aurait donc fréquemment servi sous Mans-feld. Lepoivre lui-même se vanta d’avoir collaboré avec les principaux ingénieurs italiens du duc d’Albe, puis d’Alexandre Farnèse ; il cite, plus précisément, les noms de Francesco Paciotto, Bartolomeo Campi, Ga-brio Serbelloni, Properzio Barozzi et Giovanni Battista Piatto. Les comptes confirment effectivement que Le-poivre collabora, par exemple, à la reconstruction de la citadelle d’Anvers après la conquête de la ville en 1585, et cela sous la conduite de Properzio Barozzi.87 Plus tard, Lepoivre travailla également aux différents forts sur l’Escaut autour d’Anvers. En 1593, Mans-feld inspecta personnellement ces forts,88 sans doute dans l’intention d’ordonner d’importants travaux de reconstruction.89 En effet, parmi les papiers de Mans-feld se trouve un rapport sur l’état des forts anversois et celui-ci fait référence à des « patrons » dessinés par Pierre Lepoivre et par un certain maître Hans Snoeck, en particulier pour les reconstructions du fort de Sain-te-Marie et de la Tête de Flandre.90

Cette même année 1593, Lepoivre s’adressa à Mans-feld, alors gouverneur général, et se présenta comme le successeur de Jacques Du Brœucq, mort en 1584, dans le but d’obtenir la même pension qu’avait reçue

86 Pierre Lepoivre, traité d’architecture, perspective et fortification en six livres (entre 1604 et 1614), Madrid, Biblioteca del Palacio Real, ms. II 523, fol. 9r : « (...) mes longue(s) continuelles trav(a)ille(s) et d’une loingtainnes experience aquise par tant d’annees parmy les armes et les feux horibles, et grande nombre de mortes en plusieurs et diverses batailles, ausquelles en pais de la France ont estés deputés de Sa Ma(jes)té Catholique le Conte de Mansfelte pour chief de l’infanterie acompaigné de Monsieur de Bauvais, ainsy que je l’ai representés sy derier par figures, eniantmoins par la volontés divinne yl gaignerent la victoir a la journee de Montcontour et Dreu et a S(ain)t Jean d’Angely et de Jernacque et puis pour la dernier journee se fut a S(ain)t Denys que conduisoit le prince de Condé pour les hugenot(s) de la France l’an 1564 [sic] - ausquelles j’ae eut l’honeur de my trouver come adioudante des ingenieurs du Roy de France, et depuis a la venu du Duc d’Albe je fut honnoré d’estre adioudant du cavaillier Pachote d’Urbinne ingenier de Sa Ma(jest)té aux entreprins du Chastiau d’Anvers et de Gruninghe (...) »

87 Comptes des réparations à la citadelle d’Anvers (1585-1590), sous la conduite de l’ingénieur Properzio Barrozzi. AGR, Chambre des comptes, 26269, fol. 56 : paiement à Pierre Lepoivre pour une période de cinq mois (du 10 novembre 1585 au 10 avril 1586).

88 Lettre de Cosimo Masi à Ranuccio Farnese, de Bruxelles, le 14 novembre 1593. van Der essen Léon : Correspondance de Cosimo Masi, secrétaire d’Alexandre Farnèse, concernant le gouvernement de Mansfeld, de Fuentès et de l’archiduc Ernest aux Pays-Bas 1593-1594, in : Bulletin de l’Institut historique belge de Rome, tome 27, 1952, p. 357-391, en particulier p. 369.

89 AGR, Chambre des comptes, 26270-26276. Ouvrages et réparations aux forts anversois, à partir de 1593.

90 Rapport non daté, signé « Mansfelt », concernant les forts Saint Philippe, Sainte Marie, Saint Jacques, la Croix, la Perle et la Tête de Flandre. AGR, Aud. 1663/3, fol. 350-351.

feu l’architecte de cour.91 Lepoivre, qui se nommait alors « architecte et géographe de Sa Majesté », obtint en effet de Mansfeld la même pension annuelle de 200 livres, et prit par la suite le titre de maître artiste du roi. Des données précises sur ses véritables activités d’architecte se font assez rares. Vers 1596, Lepoivre fit des dessins du château d’Arenberg à Heverlee ; en 1598-1600, il dressa les plans du parc royal de Marie-mont, et vers 1600 il travailla à la réédification de l’hô-tel de Charles de Croÿ, duc d’Aerschot, à Bruxelles.92 Si Mansfeld eut pendant quatre décennies de fréquents contacts « professionnels » avec Lepoivre, les docu-ments disponibles ne permettent cependant pas d’ad-mettre qu’il engagea également l’ingénieur architecte pour ses commissions privées.

La pension que lui accorda Mansfeld permit enfin à Lepoivre, dessinateur très habile, de se retirer de la vie active et de se consacrer désormais à la composition de deux ouvrages manuscrits. Il rédigea d’abord, entre 1604 et 1614, un traité théorique couvrant des champs divers tels l’architecture, la perspective, la fortification, l’ordonnance des armées et les proportions du corps humain (cat. 43). Ensuite il composa, entre 1615 et 1622, son célèbre recueil de plans de batailles et de siè-ges, « très noblement descripts à la plume », y compris plusieurs représentations des entreprises militaires de Mansfeld (cat. 42). Comme le démontre l’œuvre de Pierre Lepoivre, l’architecture de guerre était, pendant la deuxième moitié du 16e siècle, étroitement liée aux autres arts. Il en résulte que la longue carrière militaire de Mansfeld a sans doute influencé profondément son patronage artistique.

91 Requête de Lepoivre à Mansfeld en date du 4 août 1593. Lettres patentes de Mansfeld datées d’Anvers, le 20 octobre 1593. Pinchart 1860-1881, en particulier tome II (1863), p. 180-182 ; heDicke Robert : Jacques Dubrœucq de Mons (in : Annales du cercle archéologique de Mons, 40e année, 1911), Bruxelles 1912, p. 433-434 ; De Jonge 1994, p. 363 ; Martens 2004, p. 494, n. 53.

92 Devillers 1890-1891 ; Minnen Bart : Het hertogdom Aarschot onder Karel van Croÿ (1595-1612). Kadasters en gezichten (Albums de Croÿ), Bruxelles 1993, p. 34-35 et p. 191-204 ; Duvosquel Jean-Marie : Het hof van Croy-Arenberg aan het Balieplein te Brussel, in : Derez Mark, nelissen Marc et al. : Arenberg in de Lage Landen, Leuven 2002, p. 262-266.

307

6.1

6 La donation au roi d’Espagne

309

6.1

« Ici s’arrête la description du palais de Mansfeld, comme il était encore il y a peu d’années, lorsque tout était encore intact, mais aujourd’hui pratiquement toutes les statues modernes et la plupart des tableaux font défaut, car ils ont été emmenés en Espagne. »2 Ce sont les derniers mots de la minutieuse description du château « La Fontaine » par Jean-Guillaume Wil-theim (1594-1636), qui avait pu en admirer toute la splendeur en personne dans sa jeunesse. Depuis Wil-theim jusqu’à nos jours, les historiens se sont toujours contentés de répéter que le château de Pierre-Ernest de Mansfeld, légué au roi Philippe III, fut dépouillé de ses objets d’art qui furent transportés en Espagne à la mort du gouverneur (1604). Cependant, l’ampleur et le contenu précis de la collection de Mansfeld n’étaient

2 « Hactenus descriptio Palatii Mansfeldici, prout fuit ante paucos annos, cum integra omnia ; nunc enim statuae neotericiae fere omnes, et picturae pleraque desiderantur, in Hispanium avectae. » Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert Ier, ms. 7146, fol. 245v ; voir vol. I du présent ouvrage, p. 264. Massarette Joseph : La vie martiale et fastueuse de Pierre-Ernest de Mansfeld 1517-1604, 2 tomes, Paris 1930, tome II, p. 185.

pas connus,3 on ne disposait en effet que de quelques données fragmentaires concernant la date et les mo-dalités du transport des objets,4 et, surtout, on ignorait complètement le sort de la collection en Espagne. On ne pouvait démontrer la provenance ‘Mansfeldienne’ d’aucune œuvre d’art. Or des recherches récentes dans les archives de Luxembourg, de Bruxelles et d’Espa-gne ont permis de mesurer toute l’ampleur du don de Mansfeld, de préciser le transport des objets, de suivre leurs traces au début de leur séjour en Espagne et de retrouver enfin dans des collections espagnoles plu-sieurs œuvres provenant de « La Fontaine ».5

3 A l’exception de l’inventaire de la vente après décès de ses argenteries et tapisseries, publié par l.s. [liMburg-stiruM Thierry de ?] : Correspondance des comtes de Mansfelt (Inventaire des bijoux et tapisseries du comte de Mansfelt, décédé le 22 mai 1604), in : Messager des sciences historiques ou archives des arts et de la bibliographie de Belgique, Gand 1877, p. 386-448, en particulier doc. XXXII, et par van Den haute C. : Les tapisseries du comte Pierre-Ernest de Mansfeld (1517-1604), in : Annales de la Société d’émulation de Bruges. Revue trimestrielle pour l’étude de l’histoire et des antiquités de la Flandre, tome 59, 1909, p. 221-225 (voir vol. I, 1.11 et 1.12).

4 Deux documents relatifs au transport furent publiés par helin Etienne : L’enlèvement des collections de Pierre-Ernest de Mansfelt (1608-1609), in : Bulletin trimestriel de l’Institut archéologique du Luxembourg, 1953, cahier 4, p. 101-104.

5 Un premier bilan des recherches : Martens Pieter, Mousset Jean-Luc et röDer Bernd : La donación Mansfeld a Felipe III : un primer resumen de las investigaciones, in : Reales Sitios (Revista del Patrimonio Nacional), 43e année, 2006, cahier 168, p. 16-35.

6.1 De Luxembourg à Madrid. Les voyages de la collection et son sort en Espagne1

Pieter Martens bernd Röder bernardo J. garcía garcía

1

1 Les auteurs tiennent à remercier Almudena Pérez de Tudela, Alicia Esteban Estríngana, Ulrike Degen et Jean-Luc Mousset pour leur aide précieuse au cours des recherches. Les auteurs remercient également Romina Calò et Fernand Toussaint de leur aide rédactionnelle.

310

6.1

Letestament

A la mort de Mansfeld en 1604, son château abritait une impressionnante collection d’art :6 on y dénombra près de soixante sculptures, une cinquantaine d’anti-quités et plus de trois cent peintures, dont de nom-breux portraits et une trentaine de représentations de batailles. Rien que dans la grande galerie, à côté des cent trente portraits trois-quarts et des trois représen-tations en pied et grandeur nature du duc Charles le Téméraire de Bourgogne, de l’empereur Charles Quint et du roi Philippe II, étaient également accrochées quinze représentations de batailles de grand format.7 La soixantaine de sculptures incluait également les nombreuses figures de fontaines ainsi que des statues de grand format qui ornaient les façades du porche d’entrée extérieur, de l’aile de l’entrée principale (aile orientale) et du nouveau logis. Parmi les nombreuses antiquités qui étaient exposées notamment dans l’hy-pèthre et dans la grotte, mais aussi sous les porches de l’entrée principale et du lavoir, il semble qu’il y ait eu, à côté des pièces romaines trouvées dans la région, également quelques statues provenant probablement d’Italie.8

Criblé de dettes, mais peut-être aussi faute d’héritiers directs susceptibles d’habiter le château, Mansfeld l’avait légué à Philippe III par testament du 20 dé-cembre 1602 : « (…) nous donnons, cedons et trans-portons à tiltre de legat, en vertu des presentes, à la Majesté du Roy nostre Sire nostre nouveau bastiment et maison à la Fontaine proche de ceste ville [Luxem-bourg], avec tous ses edifices ensemble, peintures, pourtraicts, chartres, tables et descriptions de guerre et aultres qui se trouveront attachés illecques, avec les jardins, parterres, parcq et entier circuist ensemble toutes maisons et edifices y comprins, suppliant tres humblement que sa Majesté soit servie d’accepter et de recepvoir le tout de bonne part, à la souvenance et memoire d’un vieulx et ancien serviteur de la maison d’Austriche et que luy plaise reciproquement avoir en tout favorable recommendation mortuaire, affin que

6 Inventario y description començada a los 9 de Agosto de mill seyscientos y quatro años del estado, qualidad, pinturas, tablas, retratos, estatuas, y muebles, hallados en la fabrica y casa dela fontana çerca la Villa de Luxemburg, despues el trespasso del diffuncto el Ill[ustrissi]mo S[eñor] Messire Pedro Ernest Principe y Conde de Mansfelt…. Archives nationales, Luxembourg (désormais citées comme ANL), A-IV-65/1 (désormais cité comme Inventaire 1604), voir vol. I, 1.4.

7 Inventaire 1604 (vol. I, 1.4, p. 87-99). Voir la contribution d‘Ulrike Degen, Bernd Röder et Heiner Borggrefe (vol. II, 5.7).

8 Jean-Guillaume Wiltheim, in : vol. I, 2.2 et 2.3; Inventaire 1604, in : vol. I, 1.4, 1.7-1.10; voir aussi la contribution d’Almudena Pérez de Tudela et Giuseppe Bertini à ce volume (vol. II, 2.3).

par le payement de noz pretensions vers elle et des soldes avec aultres deuz non satisfaicts, noz debtes qu’avons creez et sont accreuz à nostre charge en son service et du regne de feu le roi son Sr et Père soyent payées et contentées, et que les legats que nous ordon-nons puissent estre tant plus acquictez et que parainsy ne soyons frustrez de la disposition et ordonnance de cesluy nostre testament ».9

Alors que le château avec ses tableaux, ses sculptures ainsi que les jardins et le parc à gibier devaient entrer en possession du roi d’Espagne, Mansfeld donna une grande partie du reste de l’ameublement, notamment les tapisseries précieuses et les orfèvreries, à ses des-cendants directs : « Ce que au par dessus les disposi-tions, ordonnances et legatz susdeclarez nous delais-serons et se trouvera de plus de noz biens et moyens apres nostre trespas, soit en héritaiges, immeubles ou meubles, argent cler, joyaulx, vasselles, tapisseries et meubles, sans rien reserver, comme aussy toutes pré-tentions et actions de choses, à nous deues et aultre-ment, comment cela pourroit avoir nom, nous voullons que les filz legitimes de nostre feue fille dame Polixena de Mansfelt, scavoir Henri et René de Chalon cydessus nommez, comme noz petits-filz ou leurs enfants legi-times procreez de leur corps (lesquels nous instituons, denommons et ordonnons scientement par et en vertu de cestes noz vrays indubitables heritiers testamentai-res en toutte la meilleure forme, sorte et manière que des droicts et coustumes peult ou doibt subsister) ti-rent, ayent, possèdent, joyssent et retiennent proprie-tairement apres nostre mort le tout (…) ».10

Sentant sa mort proche, Pierre-Ernest de Mansfeld fit parvenir son testament au Conseil provincial de Luxembourg en 1604 et dicta sa lettre d’adieu à Albert et Isabelle.11

Il mourut dans son château « La Fontaine » le 25 mai 1604. A peine trois jours plus tard, probable-ment tout de suite après l’arrivée de la nouvelle de sa mort à Bruxelles, l’archiduc Albert adressa une lettre au Conseil provincial de Luxembourg afin que celui-ci prenne soin de la propriété de Mansfeld.12 Le jour même de l’ouverture du testament qui eut lieu le 12

9 Extrait du « Testament du prince et comte Pierre-Ernest de Mansfeld, Luxembourg, 20 décembre 1602 ». Massarette 1930, tome II, p. 254-255.

10 Massarette 1930, tome II, p. 258

11 Massarette 1930, tome II, p. 199-202.

12 ANL, A-III-1/14; voir aussi la réponse du Conseil provincial, 7 juillet 1604.

311

6.1

juin 1604, les descendants directs de Pierre-Ernest de Mansfeld revendiquèrent la possession de l’ensemble du château et des collections d’art.13 Ce fut le début de longues querelles d’héritage.14

L’exécution

Les biens meubles laissés aux héritiers furent appa-remment dispersés assez rapidement : une partie im-portante de la remarquable argenterie de Mansfeld ainsi que sa vaisselle de table, les tentures de lit, les nappes de table, les pavillons de bain, les meubles, les « instrumens de geometries », les bijoux, etc., furent dispersés en effet aux enchères au cours des années 1607 et 1608, à Luxemburg, Bruges, Bruxelles et An-vers entre autres.15 Les parents de Mansfeld se que-rellèrent d’ailleurs entre eux à propos de la distribu-tion des biens, et, comme nous le verrons, remirent en cause l’interprétation du testament : les tableaux étaient-ils après tout des biens immeubles qui se trou-vaient « attachés » aux murs comme le précisait le testament, ou étaient-ce des biens meubles comme les coupes d’argent ?

La partie laissée au roi d’Espagne, en revanche, fut im-médiatement traitée comme un ensemble en accord avec les dispositions testamentaires, ce qui était dû, en premier lieu, aux archiducs. Les documents témoi-gnent en effet du vif intérêt qu’ils manifestèrent vis à vis du sort de la collection, qui leur était connue de première main. En effet, le 21 septembre 1598, Albert était passé par Luxembourg pour rejoindre la future reine Marguerite d’Autriche. Leur cortège devait en-suite se rendre en Italie du Nord afin de célébrer le double mariage entre, d’une part, le roi Philippe III et Marguerite, et d’autre part l’infante Isabelle et Albert. Or à cette occasion déjà, il avait voulu « voir la ville et la maison de plaissance que l’on apelle la Fontaine, qu’a faict bastir le prince et comte de Mansfelt, où il y a plusieurs raretés ».16 Un an plus tard, les 21 et 22 août 1599, il y revint accompagné de sa nouvelle épouse, comme l’atteste la chronique de ses voyages

13 ANL, A-III-1/14; voir aussi la lettre de l’archiduc Albert, 28 juin 1604.

14 Massarette 1930, tome II, p. 215-217.

15 liMburg-stiruM 1877 (voir vol. I, 1.11) et van Den haute 1909 (vol. I, 1.12).

16 Du faing Gilles : Voyage de l’archiduc Albert en Espagne en 1598, in : gacharD Louis-Prosper et Piot Charles (éd.) : Collection des voyages des souverains des Pays-Bas, 4 tomes, Bruxelles 1874-1882, en particulier tome IV, p. 466.

compilée par Gilles du Faing.17 Cette visite ne manqua pas non plus d’impressionner Isabelle, comme il ap-paraît d’ailleurs dans le rapport qu’elle adressa au roi son frère sur son voyage de Milan à Bruxelles. Grande amatrice d’art, les « raretés » de « La Fontaine » ne pouvaient que la fasciner : « Le lendemain étant di-manche [le 21 août 1599], nous allâmes à la messe dans la principale église principale, puis nous sommes venus dîner et voir le manoir et les jardins du comte de Mansfeld, qui sont magnifiques ».18

La correspondance autographe de l’infante Isabelle avec Philippe III, avec son favori le duc de Lerme, et avec le mayordomo mayor du roi le marquis de Velada, présente en effet de nombreux témoignages de l’intérêt tout particulier qu’elle vouait aux Reales Sitios (rési-dences royales) créées par son père, dont elle se tenait soigneusement au courant grâce à ses correspondants à la cour espagnole.19 Elle semble avoir apprécié en particulier l’effort fait par son frère le roi pour éten-dre et embellir ces résidences, leurs jardins et parcs de chasse. C’est donc, en toute probabilité, la raison pour laquelle elle assuma en personne la supervision de l’envoi des tableaux et des sculptures de Mansfeld à Madrid, où ils allaient être employés à l’embellisse-ment du Pardo, de l’Alcázar de Madrid et des jardins d’Aranjuez. Par ailleurs, l’infante entretenait notam-ment les étroites relations affectives, dynastiques et politiques avec ses proches en Espagne par un échange très régulier de cadeaux variés, d’objets de luxe et de dévotion. Ceci lui permettait d’exercer une influence très personnelle sur son frère et sur l’entourage de ce

17 « Le 22e [août], Leurs Altèzes séjournèrent audit Luxembourg, ouïrent la messe en l’èglise des Cordeliers; après disner furent veoir la Fontaine, quy est une maison de plaisance et le jardin qu’a fait faire le prince et comte de Mansfeldt, là où il y a assés des raretés à veoir. Le jour les trois Estats de la province firent présentation de quelque some de deniers à la Sérénissime Infante, pour sa bienvenue ». gacharD / Piot 1874-1882, tome IV, p. 518-519.

18 « Otro día, por ser domingo [21 de agosto de 1599], fuimos a la misa en la iglesia principal del lugar, y después de comer baxamos a ver la casa y huerta del Conde de Mansfelt, que es lindísima. El lugar es muy áspero, cuestas arriba y cuestas abaxo. » Relación de lo sucedido en el viaje de la Serenísima Infanta Doña Isabel Clara Eugenia de Austria, in : roDríguez villa Antonio (éd.) : Correspondencia de la Infanta archiduquesa Doña Isabel Clara Eugenia de Austria con el duque de Lerma y otros personajes (Real Academia de la Historia), Madrid 1906, en particulier p. 332 ; repris dans Massarette 1930, tome II, p. 128.

19 roDríguez villa 1906 ; Martínez hernánDez Santiago : Significación y trascendencia del género epistolar en la política cortesana: la correspondencia inédita entre la Infanta Isabel Clara Eugenia y el marqués de Velada, in : Hispania, 64e année, 2004, cahier 217, p. 467-514.

312

6.1

dernier.20 Son mécénat artistique et culturel consti-tuait sans aucun doute un instrument nécessaire à sa politique dynastique, habilement manié afin de main-tenir sa position entre la cour de Bruxelles – où elle était de fait la souveraine des Pays-Bas restés fidèles à la couronne espagnole – et la cour de Madrid. Dans ce sens, le legs de Mansfeld doit être interprété comme une seule pièce sur un échiquier beaucoup plus vaste et complexe.

En date du 20 juillet 1604, l’archiduc Albert commu-niqua au Conseil provincial de Luxembourg que Phi-lippe III avait chargé le marquis de Laguna en tant qu’ambassadeur extraordinaire de s’occuper de la prise de possession de « La Fontaine », et donna l’ordre au Conseil de le soutenir à tous égards.21

Dans le cadre de cette transmission de propriété au roi d’Espagne, le « Comissario ordinario » Lucas de la Cruz et deux membres du Conseil provincial de Luxembourg, Remacle Huart et Jean Wiltheim, se rendirent au château « La Fontaine » à Luxembourg-Clausen. Probablement en vue du transfert des biens de Mansfeld au roi d’Espagne, ils décrivirent en détail ce qu’ils virent, notamment les meubles, les peintures, les statues et les antiquités. Cet inventaire, daté du 14 août 1604, fut probablement envoyé à Bruxelles le 4 septembre 1604. Alors que la lettre d’accompagne-ment se trouve aujourd’hui encore à la Bibliothèque nationale à Madrid,22 l’original de l’inventaire après décès rédigé en français a disparu. Cependant une tra-duction du document en langue espagnole datée du 16 novembre 1604 a été conservée.23

Cette traduction servit de base à trois listes énumérant les œuvres d’art de l’ancienne collection Mansfeld. Les tableaux et statues de l’inventaire furent soulignés d’abord à l’encre et puis probablement encore une fois au crayon avant qu’une « Lista de las Estatuas Fuentes y Antiquidades contenidas en el Inventario dela casa

20 garcía garcía B. J. : Los regalos de Isabel Clara Eugenia y la corte española. Intimidad, gusto y devoción, in : Reales Sitios (Revista de Patrimonio Nacional), 37e année, 2000, nº 143, p. 16-27 ; Pérez De tuDela Almudena y JorDan gschWenD Annemarie : Luxury Goods for Royal Collectors: Exotica, Princely Gifts and Rare Animals exchanged between the Iberian Courts and Central Europe in the Renaissance (1560-1612), in : trnek Helmut et haag Sabine (éd.) : Exotica. Portugals Entdeckungen im Spiegel fürstlicher Kunst- und Wunderkammern der Renaissance. Die Beiträge des am 19. und 20. Mai 2000 vom Kunsthistorischen Museum Wien veranstalteten Symposiums (Jahrbuch des Kunsthistorischen Museums Wien, tome 3), Mainz 2001, p. 1-127.

21 ANL, A-III-1/14.

22 Biblioteca Nacional Madrid, Section des manuscrits: ms. 19705 12.

23 Inventaire 1604 (voir vol. I, 1.4).

que fue Principe y Conde de Mansfelt junto a la Villa de Luçemburgo » et une « Lista des pinturas cotejadas y specificadas en el Inventario de la casa del Principe de Mansfelt junto a la villa de Lucemburques » ne fu-rent dressées.24 Une traduction française de la « Lista de las Estatuas » datée de 1604 a été conservée éga-lement.25 Voilà pourquoi les deux listes des statues et tableaux en espagnol ont dû être rédigées immé-diatement après la version espagnole de l’inventaire après-décès. Le soin avec lequel furent compilés ces inventaires semble confirmer que dès le décès du gou-verneur, on envisagea de transporter les œuvres d’art de « La Fontaine » vers l’Espagne.

L’enlèvement et l’envoi des objets d’art furent placés sous la responsabilité de Florent, comte de Berlay-mont, qui, en tant que successeur de Mansfeld com-me gouverneur du Luxembourg, était évidemment la personne la mieux placée pour mener à bien une entreprise de cette complexité. Par acte daté du der-nier jour de février 1606, les archiducs lui ordonnè-rent « de nous envoyer les parties de meubles legatez a feue sa Ma[jes]té par le fut Comte de Mansfelt, avecq certaines pieces de tapisserie que desirons achapter (...), reposant le tout en sa maison dicte la Fontaine as-sise tout pres de n[ost]re ville dud[it] Luxembourg ».26 La correspondance entre Berlaymont et la cour de Bruxelles révèle que le départ des objets d’art de Luxembourg s’est déroulé en trois phases entre 1606 et 1608, concernant successivement les tapisseries, les peintures et les sculptures. Nous les traiterons dans cet ordre par la suite.

Lestapisseries

Nous savons que Mansfeld possédait au moins trois séries importantes de tapisseries : une histoire de la destruction de Troie en treize pièces, une histoire de Vertumne et Pomone en huit pièces, ainsi que huit pièces de végétation.27 Exclues du legs à Philippe III,

24 ANL, A-IV-65/2, fol. 17v-23r, abrégé désormais comme : Lista des pinturas ; ANL, A-IV-65/2, fol. 2r-6r, abrégé désormais comme : Lista de las Estatuas (voir vol. I, 1.6 et 1.7).

25 ANL, A-VI-65/2, fol. 1r, 1v, 7r-12r : Liste des Statues, fontaines et antiquitez mentionnees en l’Inventaire de la maison que fut du feu prince et Conte de Mansfelt pres de la ville de Luxembourg (voir vol. I, 1.8).

26 Archives Générales du Royaume, Bruxelles, Papiers d’Etat et de l’Audience (cités désormais comme AGR, Aud.) 1953/2 (sans foliotage), lettres missives de Florent de Berlaymont (1605-1609), parmi lesquelles une trentaine au sujet de l’envoi des objets d’art de Mansfeld, datées entre février 1606 et septembre 1608.

27 liMburg-stiruM 1877, p. 444-446 ; van Den haute 1909, p. 222-224. Voir vol. I, p. 198-199, 203-204.

313

6.1

elles revinrent aux héritiers de Mansfeld. Par la suite, les archiducs qui avaient admiré ces tapisseries lors de leur visite déjà mentionnée de 1599, ne manquèrent pas de profiter de l’occasion, et les acquirent pour or-ner leur palais à Bruxelles. Grâce au rapport de voyage de l’infante Isabelle, nous savons en effet qu’elle les te-nait en plus haute estime que les tapisseries présentes alors dans les collections de Bruxelles.28

Les tapisseries quittèrent Luxembourg en octobre 1606,29 pour être vendues aux archiducs en juillet 1607 par René de Chalon, le petit-fils de Mansfeld, au prix total de 8.988 livres pour l’ensemble des vingt-neuf pièces.30 Parmi les tapisseries de Mansfeld, la série de treize pièces représentant l’Histoire de Paris et d’Hé-lène, et la destruction de Troie, devait avoir une impor-tance toute particulière pour les archiducs. Le thème n’était pas nouveau dans les anciens Pays-Bas, mais il acquit une signification nouvelle à l’époque : la reddi-tion d’Ostende, après un long siège (1601-1604), fut interprétée dans la propagande archiducale comme une victoire sur une Nouvelle Troie. Ceci pourrait ex-pliquer pourquoi les archiducs achetèrent, dès 1605, une Histoire de Troie en sept pièces provenant de l’ate-lier de Jan Raes, puis commandèrent en 1614 une série de huit pièces à Martin Reynbouts.31 Ils procédèrent de la même façon dans le cas de Vertumne et Pomone : à la version de Mansfeld, les archiducs joignirent, entre 1609 et 1615, plusieurs autres séries du même sujet,

28 « La casa es nuestra, pero muy vieja y de poco aposento, aunque muy hermosas piezas. Teníala aderezada de curiosidades de todas maneras con muy buenas tapicerías, que las tiene mejores que las de acá ». roDríguez villa 1906, p. 332 ; Massarette 1930, tome II, p. 128.

29 AGR, Aud. 1953/2. Lettre du 23 octobre 1606, avec annotation dans la marge du secrétaire Prats datée du 28 octobre qui affirme que les tapisseries sont en route.

30 Confirmation de cet achat : « 8988 livres, 15 sols, à quoy montoit l’achapt faict dudict René de Chalon, pour le service de Leurs Altèzes, le 12 juillet 1607, de 29 pièces de tapisserie des histoires de Polmona [sic], Paris et Héléna, destruction de Troye et Jardinaige, contenant ensemble 998 aulnes et trois quartz au pris de 9 semblables livres l’aulne » (Chambre des comptes de Lille, B2824, fol. 422r et B2830, fol. 603v). Cité dans finot Jules et al. : Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Nord. Archives civiles. Série B : Chambre des comptes de Lille, 8 tomes, Lille 1865-1895, en particulier tome VI (1888), p. 35 et p. 41.

31 finot et al. 1865-1895, tome VI (1888), p. 26 (Chambre des comptes de Lille, B2812, fol. 656r), et p. 74 (B2872, fol. 445v). Sur l’intérêt des archiducs pour le thème de la guerre de Troie et sa nouvelle signification liée au siège d’Ostende, voir thoMas Werner (éd.) : De val van het Nieuwe Troje. Het beleg van Oostende 1601-1604, Leuven 2004, p. 7-19 et 149 ; thoMas Werner : El sitio de Ostende y su representación en el arte, en garcía garcía Bernardo J. (éd.) : La imagen de la guerra en el arte de los antiguos Países Bajos, Madrid 2006, p. 213-246, en particulier p. 216-217. Sur la tradition iconographique, voir scherer Margaret R. : The Legends of Troy in Art and Literature, Londres / New York 1963, p. 240-248.

dont certaines étaient probablement directement ins-pirées des tentures Mansfeldiennes (cat. 69).32

Le sort ultérieur des tapisseries de Mansfeld dépasse le sujet de cet article. Il semble d’ailleurs qu’une partie des tapisseries restées à Bruxelles finit quand même par être envoyée en Espagne, mais seulement quatre décennies plus tard, comme partie du legs de l’Infante Isabelle et du Cardinal-Infant Ferdinand à Philippe IV.33

Les tableaux quant à eux furent charriés de Clausen à Bruxelles neuf mois après le départ des tapisseries, en juillet 1607, avec « autres choses légères et de facile transport », pour partir ensuite à Madrid où l’arrivée des tableaux est attestée dès 1608. Enfin, le trans-port des statues et « autres choses pesantes » ne se fit qu’une année plus tard à cause de difficultés pratiques. En novembre 1608, elles partirent de Luxembourg en bateau pour l’Espagne, où elles arrivèrent en mars 1609. Il s’agit donc de deux voyages séparés. Dans l’état actuel des recherches, nous sommes mieux ren-seignés sur le transport des sculptures, mais en ce qui concerne la fortune postérieure en Espagne, on peut mieux retracer celle des tableaux.

Lestableaux

Trois années s’écoulèrent entre la mort de Mansfeld et l’enlèvement des peintures. Dans cet intervalle, le château de La Fontaine commença déjà à se délabrer, à tel point qu’il eut besoin de réparations d’urgence, et notamment aux toitures pour protéger les peintures de la pluie.34 L’envoi des objets fut encore plus retardé

32 finot et al. 1865-1895, tome VI (1888), p. 56 et p. 77 (Chambre des comptes de Lille, B2848, fol. 536v et 537v [1609], et B2878, fol. 554v [1615]) ; crick-kuntziger Marthe : Tapisserie de l’« histoire de Vertumne et Pomone », in : Bulletin des Musées royaux d’art et d’histoire, 3e série, juillet 1929, cahier 4, p. 74-79 ; Duerloo Luc et thoMas Werner (éd.) : Albrecht & Isabella 1598-1621. Catalogue d’exposition ; Bruxelles, Musées royaux d’art et d’histoire, 1998-1999, Turnhout 1998, cat. 319, p. 229-231. Voir la contribution de Iain Buchanan à ce volume (vol. II, 4.2).

33 Ce legs comprit notamment une tenture de l’histoire de Troie en 13 panneaux mesurant en total 530 aunes, ce qui correspond à celle de Mansfeld, ainsi qu’une série de 8 pièces de « boscage ». garcía garcía Bernardo J. : El legado de arte y objetos suntuarios de las testamentarías de Isabel Clara Eugenia y el Cardenal Infante (1634-1645), in : coloMer José Luis (éd.) : Arte y diplomacia de la Monarquía Hispánica en el siglo XVII, Madrid 2003, p. 135-159, voir p. 147-150

34 AGR, Aud. 1953/2. Lettres de Berlaymont du 12 avril 1606 et du 19 septembre 1606 : « les repara[ti]ons requierent haste pour eviter plus grand dommaige que le temps pluvieux causera infailliblement parmy l’hyver qui vient, s’il n’y est remedié (...) l’on pourroit incontinent faire provision d’ardoises pour recouvrir les toicts, et reparer le surplus signament aux endroicts ou il est necessaire pour la conserva[ti]on des peinctures ». Lettres du 2 mars et du 12 avril 1607 : « depuis quelcques jours sont encor tumbez certains sommiers, et en plusieurs endroictz les bastimens commencent à aller en ruyne, comme mesmement les jardins et parterres ». Voir le devis de réparation : Estimation des reparations et ouvraiges necessaires a la fontaine du feu Comte de Mansfelt, le 29 mars 1607, ANL, A-IV-65/2, fol. 24r-28r (voir vol. I, 1.13).

314

6.1

à cause de l’absence à Luxembourg du comte de Ber-laymont. C’est lui qui devait en effet résoudre les pro-blèmes pratiques que posait le transport.35 De plus, il fallait aussi décider quelles œuvres exactement devai-ent être envoyées. Il y eut d’abord une dispute avec les héritiers de Mansfeld, qui réclamaient l’exclusion de certains tableaux du legs au roi espagnol.36 Puis Berlay-mont estima que beaucoup d’œuvres n’avaient que peu de valeur, et que celles-ci ne méritaient pas la peine (et les dépenses) d’être transportées.37 Néanmoins, les archiducs insistèrent pour que toutes les peintures qui pouvaient être détachées des murs sans dégâts fussent envoyées, selon la volonté de Philippe III.38 Il en résulte que pratiquement la totalité des peintures, plus de 300 œuvres, fut enlevée.

Les tableaux furent emballés et mis en caisse début mai 1607. Après un délai de deux mois, imputable au salaire exorbitant que demandèrent les charretiers pour cause de la grande taille de nombreuses cais-ses,39 la précieuse charge quitta Clausen début juillet 1607. Les caisses furent acheminées vers Bruxelles, accompagnées d’un concierge qui devait vérifier que

35 AGR, Aud. 1953/2. Lettre de Berlaymont du 3 novembre 1606 : « [il fallut] patienter jusques a mon retour aud[i]t Luxemb[our]g affin que j’eusse peu donner l’ordre que convient à tout, sçachant bien qu’en mon absence se trouveroient mille difficultez tant pour les chariots, qu’aultres despens pour tant de casses qu’il conviendra avoir, et aussy pour dresser pertinement l’inventaire qui puisse renseigner chasque chose en son ordre ».

36 AGR, Aud. 1953/2. Lettre de Berlaymont du 3 novembre 1606 : « Madame de Mansfelt veult inferer que les peinctures n’estantes attachees à clous ne seront comprinses au legat qu’en a faict led[i]t feu Comte de Mansfelt ».

37 AGR, Aud. 1953/2. Lettres de Berlaymont du 3 novembre 1606 : « pour y avoir beaucoup de peinctures de peu de valleur sur bois » et « il y a une infinité de choses communes et qui ne sont de valleur pour meriter le port » ; et du 2 mars 1607 : « Au regard des peinctures que V[ostre] Al[te]ze desire je luy envoye, s’il luy plaisoit de bailler charge à quelcqun qui vienne icy veoir ce que merite le transporter, je l’en vouldrois supplier, car beaucoup de pieces sont de peu de valeur, et seroit paine et despence perdue de les detacher et envoyer la bas ».

38 AGR, Aud. 1953/2. Lettre de l’archiduchesse du 20 mars 1607 (brouillon) : « je desire q[ue] faciez icy transporter toutes les painctures qui ne sont pas clouees a la paroiz et q[ue] se p[ou]vront detacher sans rompre, les faisant mett[re] et bien e[m]pacqueter en des chasses de bois ». Le 26 avril 1607, elle envoie à Berlaymont une relation (aujourd’hui perdue) qui explicite les choses que Philippe III désire lui être envoyées en Espagne.

39 AGR, Aud. 1953/2. Lettre de Berlaymont du 23 juin 1607 : « V[ost]re Al[te]ze Ser[enissi]me m’avoit commandé de faire embaler et mectre deans des casses tous les tableaux et pourtraicts qui sont à la Fontaine de feu Monsieur de Mansfelt, ce qu’a esté faict passé six sepmaines. Mais je ne les ay peu envoyer à V[ostre] A[ltesse] tant pour l’absence du recepveur g[e]n[er]al Henry de Marcke, que pour l’exorbitante demande des chartons, lesquels veuillent avoir bien cincq cents florins pour les menner jusques à Bruxelles et parce que les casses sont fort grandes et larges à l’advenant des pieces, dont aulcunes sont sur bois, l’on ne les peulx faire transporter par aultres chartons, que ceulx qui sont accoustumez le menner les grosses balles, et semblables casses. » Réponse du 30 juin 1607.

la livraison des peintures était conforme à l’inventaire dressé par Berlaymont.40 On ne peut exclure que quel-ques tableaux de Clausen soient demeurés à Bruxelles pour enrichir la collection archiducale. Certes, dans les inventaires postérieurs du palais de Bruxelles, on ne peut identifier à coup sûr ces œuvres qui provien-draient de Mansfeld, mais ces inventaires sont à vrai dire trop tardifs et trop fragmentaires pour que l’on puisse apporter une réponse définitive sur ce point.41

On ignore les détails ultérieurs du transport des ta-bleaux, mais une lettre envoyée le 20 juillet 1608 par Alonso Pérez de Guzmán, duc de Medina Sidonia, à l’archiduc Albert y fait référence semble-t-il, vu l’im-portance de l’envoi – le seul de cette envergure à cette époque – et son caractère officiel.42 La lettre accuse en effet réception, à Sanlúcar de Barrameda, de vingt-sept caisses destinées par les archiducs à Philippe III, accom-pagnées d’un inventaire et d’un document du pagador general de l’armée de Flandre, Don Jerónimo Walter Za-pata, ainsi que de six autres, énumérées dans une autre liste. L’ensemble fut rapidement transféré à Madrid par les soins du duc. Ces documents n’ont pas été retrouvés, et puisque contrairement aux sculptures, nous ne dis-posons pas d’un inventaire des peintures transférées en Espagne, il est impossible d’en dire davantage.43

40 AGR, Aud. 1953/2. Lettre de Berlaymont du 7 juillet 1607 : « En suicte du commandement qu’il a pleu a V[ost]re Al[tes]se me faire, je luy envoye les peinctures et tableaux qui sont esté trouvés à la Fontaine du feu Comte de Mansfelt, accompaignez du concierge Jacquemin Vessin, lequel a charge de les livrer a Bruxelles selon l’inventaire que j’en ay faict faire, le transport desd[ictes] peintures montant a 300 f[lorin]s ». L’inventaire dont il est question ici n’a pas été retrouvé.

41 Voir les trois inventaires du 17e siècle publiés par De Maeyer Marcel : Albrecht en Isabella en de schilderkunst : bijdrage tot de geschiedenis van de XVIIde-eeuwse schilderkunst in de Zuidelijke Nederlanden (Verhandelingen van de Koninklijke Vlaamse academie voor wetenschappen, letteren en schone kunsten van België. Klasse der schone kunsten, 9), Bruxelles 1955, documents nos 263, 271 et 275, p. 415-460.

42 Albert avait averti Medina Sidonia par lettre le 13 mai 1608. Les caisses arrivèrent par le bateau « La Perla », commandé par Jacques van der Walle ; le retour du navire fut pris en charge par Medina Sidonia. AGR, Secrétairerie d’Etat et de Guerre (désormais citée comme SEG), 500. Medina Sidonia à Albert, de Sanlúcar de Barrameda, le 20 juillet 1608 : « La carta de V[uestra] A[lteza] de 13 de Mayo rr[eçi]vi con el m[aest]re Jaques Van der Valle que lo es del navio nombrado La Perla en que V[uestra] A[lteza] me manda avissar que embia y la Ser[erissi]ma Infante mi S[eñor]a algunas cossas para Su M[a]g[esta]d y que assí se acomoden y encaminen a rrecaudo. Y al m[aest]re se le haga toda buena acojida en estos puertos y quando huviere cargado lo que ha de llevar para V[uestra] A[lteza] conforme a la horden que se le ha dado se le acomode y asista sin ponerle ympedim[en]to. Y al mismo punto que llego este vajel y haviendo r[ecibi]do así mismo en el un pliego de don Ger[oni]mo Valte Zapata con copia del conoçim[ien]to que se entrego al m[aest]re en que pareze trae 27 caxones para Su M[a]g[esta]d y 6 mas de otra quenta que todo se a entregado a persona confidente para que lo lleve a Madrid en carros y han ya partido y al dicho m[aest]re en su habio y despacho se hara todo lo que pidiere y se cumplirá en todo lo que V[uestra] A[lteza] me mande que en cossas mayores deseare yo que V[uestra] A[lteza] se acordasse deste su criado y que assí me hordenasse lo que fuese de su servicio y gusto para cumplirlo con toda pun[tualida]d. N[uestro]. S[eñ]or Gu[ard]e la Ser[enissi]ma per[son]a de V[uestra] A[lteza] muy largos años, de Sanlucar 20 de julio 1608. » Albert répondit à la lettre de Medina Sidonia le 7 septembre 1608 (marqué au dos).

43 Notons toutefois que la date d’arrivée de la cargaison inconnue à Sanlúcar (juillet 1608) correspond parfaitement avec les premières mentions des tableaux de Mansfeld au Pardo (octobre-novembre 1608), compte tenu du temps nécessaire pour le transport du port à Madrid. Voir plus loin, note 46.

315

6.1

Cependant, le sort des œuvres de Mansfeld peut être retracé, jusqu’à un certain point, sur base des inven-taires royaux espagnols. En général, ceux-ci ne per-mettent de distinguer que les tableaux les plus remar-quables. La plupart des peintures, et notamment les portraits, représentent des sujets trop courants pour être identifiés dans ces inventaires, qui n’offrent que des descriptions très sommaires des œuvres recensées. Les documents disponibles nous apprennent qu’à leur arrivée à Madrid en 1608 les tableaux furent essentiel-lement répartis entre deux palais royaux : l’Alcázar de Madrid et le château du Pardo. Certes, il est possible qu’un certain nombre d’entre eux ait été envoyé dans d’autres résidences royales encore ; parfois les œuvres déménagèrent d’une résidence à l’autre.

Le château du Pardo, situé à dix kilomètres au nord-ouest de Madrid, était alors en train d’être restauré et décoré à nouveau par Philippe III, suite à l’incendie de 1604 (voir ill. 1).44 Déjà au 19e siècle, l’historien de l’art Pedro de Madrazo décrivit comment le roi y réunit à cette époque une collection de trois cent cinquante-cinq peintures, parmi lesquelles des tableaux qui or-naient déjà les salles avant l’incendie, d’autres peints pour l’occasion par Juan Pantoja de la Cruz (ceux-ci vinrent décorer la nouvelle Galería de Retratos), et enfin un grand nombre de tableaux provenant de la collection de Mansfeld.45

En octobre-novembre 1608, de nombreuses « peintu-res venues des Flandres » furent encadrées et instal-lées au Pardo. Les tableaux, sur toile et sur panneau, reçurent non seulement de nouveaux cadres, mais ils furent également restaurés parce qu’ils avaient été endommagés lors du transport : les peintres Fran-cisco de Carvajal, Fabrizio Castello et Julio César

44 calanDre Luis : El Palacio del Pardo (Enrique III - Carlos III), Madrid 1953 ; Marías Fernando : El Palacio Real de El Pardo, de Carlos V a Felipe III, in : Reales Sitios (Revista del Patrimonio Nacional), Número extraordinario, XXV aniversario, 1989, p. 137-176. tovar Martín Virginia : El Real Sitio de El Pardo, Madrid 1995 ; Martínez Martínez Araceli : El palacio de El Pardo. Historia y análisis de su construcción (1464-1630), Thèse de doctorat inédite, Universidad Autónoma de Madrid 1991 ; kusche Maria : La antigua galería de retratos del El Pardo : su construcción arquitectónica y el orden de colocación de sus cuadros, in : Archivo Español de Arte, 64e année, 1991, cahier 253, p. 1-28 ; kusche Maria : La antigua galería de retratos de El Pardo : su reconstrucción pictórica, in : Archivo Español de Arte, 64e année, 1991, cahier 255, p. 261-292 ; kusche María : La antigua galería de retratos de El Pardo: su importancia para la obra de Tiziano, Moro, Sánchez Coello y Sofonisba Anguissola y su significado para Felipe II, su fundador, in : Archivo Español de Arte, 65e année, 1992, cahier 257, p. 1-36.

45 MaDrazo Pedro de : Viaje artístico de tres siglos por las colecciones de cuadros de los Reyes de España. Desde Isabel la Católica hasta la formación del Real Museo del Prado de Madrid, Barcelone 1884, p. 84-91. Repris par calanDre 1953, p. 76. Voir ensuite laPuerta Montoya Magdalena de : La Galería de los Retratos de Felipe III en la Casa Real de El Pardo, in : Reales Sitios (Revista del Patrimonio Nacional), 37e année, 2000, cahier 143, p. 28-40. laPuerta Montoya Magdalena de : Los pintores de la Corte de Felipe III. La Casa Real de El Pardo, Madrid 2002.

Semín s’occupèrent de la « décoration et réfection de quantité de peintures de celles venues des Flandres, puisqu’elles avaient été maltraitées ».46 L’année sui-vante, en octobre 1609, d’autres tableaux furent encore transférés au Pardo, notamment neuf tableaux « venus des Flandres du comte de Mansfeld ». A en croire la liste dressée lors de ce transport, il y avait parmi ces neuf peintures de Mansfeld un panneau peint par Jé-rôme Bosch.47

Le premier inventaire du Pardo qui fut établi après l’arrivée des tableaux de Mansfeld est celui de 1614. Cet inventaire, inédit, constitue une source primor-diale, d’autant plus qu’il contient dans la marge des annotations sur la provenance des tableaux.48 Il indi-que clairement en particulier les « peintures venues des Flandres », pour les différencier des tableaux de provenance différente, comme ceux venus de l’office du garde-joyaux royal. Des trois cent quarante-quatre peintures recensées au palais du Pardo en 1614, non moins de cent quinze sont signalées comme « de Flan-dres » et la plupart de celles-ci provient en effet de la collection de Mansfeld. De plus, parmi les peintures dont la provenance n’est pas mentionnée, se trouvent également des tableaux qui viennent clairement de

46 Divers paiements aux artisans et peintres dans Archivo General de Palacio, Madrid (désormais cité comme AGP), Administrativa, legajo 902, fol. 224-227 : « pagados por mandado de Su Mag[esta]d a las personas y en la forma q[ue] abajo se dira por lo q[ue] se gasto en el adreço y otras obras q[ue] se hiçieron en las pinturas que vinieron de Flandes y otras q[ue] estavan aca que la mayor parte dellas se pusieron en la cassa real del Pardo y las q[ue] no servieron para este efecto estan de respeto en la guardajoyas », « para hacer los bastidores en que se pusieron los lienços de pintura de los de Flandes », « para poner en sus quadros y marcos las pinturas de las que vinieron de Flandes se pusieron en la cassa real del Pardo », « por el adreço que hiço y marcos que hecho en cantidad de pinturas sobre tabla que de las que vinieron de Flandes se compraron por venir maltratados para ponerlas en la cassa real del Pardo », « a Francisco de Carvajal pintor (...) por haver reparado tres lienços grandes que de los que vinieron de Flandes estavan mal tratados », « a Fabricio Castelo pintor (...) por el adreço y reparo de cantidad de pinturas que de las que vinieron de Flandes remedio en que se ocupo con su persona y la de siete officiales muchos dias », « a Julio Cessar senior pintor por los que reparo en cant[ida]d de pinturas que de las estavan aca y otras que de las que vinieron de Flandes se pusieron en la cassa real del Pardo ». Voir aussi MaDrazo 1884, p. 82-89 et laPuerta Montoya 2002, p. 42 et p. 56-57, n. 171-174.

47 Madrid, AGP, Sección Administrativa, leg. 902 (sans foliotage): « Conocimiento de las pinturas que se llevaron al Pardo en 2 de o[c]tu[br]e 1609 ». La transcription du document original espagnol est publiée dans son entièreté dans Martens / Mousset / röDer 2006, doc. 3, p. 33-34. Voici la traduction du passage concernant les neuf tableaux de Mansfeld : « (1) Une peinture sur panneau, avec cadre en bois, d’un bistrot avec un homme qui a la main mise dans la braguette ; (2) Autre de Jérôme Bosch des tentations de Saint-Antoine, sur panneau, avec son cadre ; (3) Autre de Sainte-Susanne avec les deux vieux, sur panneau, avec son cadre en bois ; (4) Autre de quelqu’un blessé à la tête dont on enlève une pierre de la tête, sur panneau, avec son cadre en bois ; (5) Autre d’un roi et une reine avec beaucoup d’enfants, sur panneau, avec son cadre en bois ; (6) Une poissonnerie avec deux morceaux de saumon au-dessous du bras d’un homme, sur toile à l’huile, sans cadre avec châssis ; (7) Autre toile au pinceau à l’huile, de Sainte-Inès nue avec un crucifix dans la main gauche et un ange qui lui veut mettre une couronne, avec châssis ; (8) Autre sur panneau, de la Charité nue avec deux enfants, l’un à la poitrine, dans un cadre de bois doré ; (9) Autre grande peinture sur toile d’une chasse aux cerfs dans l’eau avec beaucoup d’hommes alentour et dans son châssis. Tous ceux jusqu’ici sont de ceux venus des Flandres du comte de Mansfelt. »

48 Inventaire du Pardo de 1614. AGP, Sección Administrativa, leg. 768, expediente no 3, Inventario de pinturas de la Real Casa del Pardo, daté le 21 janvier 1614 (avec une addition datée le 4 septembre 1617), 16 folios recto-verso.

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6.1

Clausen. L’inventaire permet d’estimer qu’un tiers des peintures présentes au Pardo en 1614 provenait de Mansfeld. Cinq tableaux en particulier sortent du lot : des portraits à mi-corps de Mansfeld lui-même et de ses trois fils,49 ainsi qu’une représentation de la descen-dance du comte de Mansfeld.50 Aucun de ces tableaux ne semble avoir été conservé. On y retrouve encore, provenant sans doute aussi de Clausen, la plupart des portraits de la galerie d’hommes illustres, de très nom-breux tableaux de batailles et de chasses, la série des quatre vertus, des tableaux de genre, et cetera.

Les tableaux n’ont pas manqué d’attirer l’attention des visiteurs du Pardo. Un ambassadeur italien visitant le palais en 1610 fit l’éloge des œuvres d’Albrecht Dürer et de Titien qu’il put y voir, mais méprisa les nombreuses peintures flamandes qu’il trouva ordinaires.51 Celles-ci furent par contre louées par un autre visiteur italien

49 « Otro [retrato de medio cuerpo] del conde Masfelt, Otros tres de sus tres hijos ».

50 « Otro lienzo, pintado al olio, que significa la decendencia del conde Masfelte, que esta sobre la puerta con su marco de oro y negro ». Ce tableau est resté au Pardo jusqu’au 18e siècle ; il est mentionné dans les inventaires de 1623, 1674, 1701 et 1746. Celui de 1701 le décrit comme suit : « un lienzo largo y angostto pequeño que pareze Ser la descendencia del Conde ftort con marco dorado y negro » (fernánDez bayton Gloria : Inventarios Reales. Testamentaría del Rey Carlos II, 1700-1703, 3 tomes, Madrid 1975-1985, en particulier tome II, p. 152, cat. 214). Dans l’inventaire de 1746, il est repris comme « Una sobrepuerta [supraporte] de dos varas de largo y una escasa de alto que parece la Descendencia del conde Fort su marco negro y dorado » (ateriDo fernánDez Angel, Martínez cuesta Juan et Pérez PreciaDo José Juan : Colecciones de pinturas de Felipe V e Isabel Farnesio. Inventarios Reales, 2 tomes, Madrid 2004, en particulier tome II, p. 214). Le tableau de la « descendencia » de Mansfeld n’est donc pas à confondre avec le double portrait de Charles et Octavien de Mansfeld, qui se trouvait à l’Alcázar (voir infra).

51 Visite en 1610 par Emanuele Roero, ambassadeur de la cour des Savoie. roMano Giovanni (éd.) : Le collezioni di Carlo Emanuele I di Savoia, Turin 1995, p. 236, n. 107. Voir aussi la contribution d’Almudena Pérez de Tudela et de Giuseppe Bertini à ce volume (vol. II, 2.3).

en 1626, Cassiano dal Pozzo, qui a notamment signa-lé dans son journal de voyage les tableaux de chasse et les batailles, dont plusieurs provenant sans doute de Mansfeld (« la bataille navale, la prise d’Anvers, de Maastricht et d’autres endroits des Flandres »).52

Pratiquement toutes les œuvres de la collection de Mansfeld qui furent installées au Pardo y sont de-meurées pendant tout le 17e siècle, comme en témoi-gnent les inventaires successifs de 1623,53 de 1653,54 de 167455 et de 1701.56 Il semble pourtant que leur séjour au Pardo ne s’est pas étendu au-delà du 18e siècle : si on retrouve encore un certain nombre des peintures dans l’inventaire dressé en 1746,57 il semble qu’elles ont toutes été enlevées lors de la transformation du Pardo par Charles III en 1772.

La deuxième partie des tableaux de Mansfeld fut des-tinée à l’Alcázar de Madrid, comme l’atteste l’inventaire

52 Dal Pozzo Cassiano : El diario del viaje a España del Cardenal Francesco Barberini (éd. par Alessandra anselMi et Ana Minguito), Madrid 2004, f. 112r (visite au Pardo du 1er juillet 1626) : « nelle stanze di sopra erano diversi quadri dell’imprese fatte in levante da Carlo V dipinte a guazzo, la battaglia navale in tre, ò quattro pezzi la battaglia, ò espugnatione d’Anversa, di Mastrichi, e altri luoghi di Fiandra ».

53 Inventaire du Pardo de 1623, conservé à Simancas, publié par azcárate José María de : Inventario del Palacio del Pardo de 1623, in : Homenaje al professor Hernández Perera, Madrid 1992, p. 783-794. Il est quasiment identique à l’inventaire de 1614.

54 Inventaire du Pardo de 1653. AGP, Administraciones Patrimoniales, El Pardo, caja 9404, expediente 3.

55 Inventaire du Pardo de 1674, inédit ; nous avons utilisé la version typographiée de la bibliothèque du Museo del Prado.

56 fernánDez bayton 1975-1985, tome II, p. 147-155.

57 ateriDo fernánDez / Martínez cuesta / Pérez PreciaDo 2004, tome II, p. 199-255.

1 Guiseppe Leonardo (attribué à), Vue du Pardo, début du 17e siècle. (Real Monasteiro de San Lorenzo de El Escorial, Patrimonio Nacional, 10014337)

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6.1

du palais de 1636 (voir ill. 2).58 Ce dernier permet en effet de reconnaître au moins une vingtaine de tableaux qui proviennent manifestement de Mansfeld. Deux peintures en particulier attirent l’attention : un portrait à l’huile sur toile du comte de Mansfeld à mi-corps, armé d’une cuirasse et avec une rosette coloriée sur le bras droit et un bâton dans la main.59 De même, un portrait à l’huile sur toile de la comtesse Marguerite de Mansfeld, bordé de neuf écussons aux armes de la maison de Lorraine.60 Malheureusement ces deux por-traits sont aujourd’hui perdus. On y retrouve aussi plu-sieurs portraits qui sont tous issus vraisemblablement de la galerie des hommes illustres de « La Fontaine »,61 ainsi que la dizaine de portraits multiples dont il est question ci-après. Les inventaires postérieurs de l’Al-cázar permettent, jusqu’à un certain point, de retracer la fortune des tableaux de Mansfeld, dont une grand partie a sans doute péri lors de l’incendie du palais en 1734.62

Enfin, certains tableaux de Mansfeld ont sans doute quitté le Pardo ou l’Alcázar au cours des 17e et 18e siè-cles pour être transférés à d’autres résidences royales, telles que le palais du Buen Retiro à Madrid.63

A l’aide des inventaires que nous avons évoqués, il a été possible de retrouver dans les collections espa-gnoles actuelles plusieurs tableaux de la collection de Mansfeld.64

58 Inventaire de l’Alcázar de 1636. AGP, Sección Administrativa, leg. 768. Cet inventaire crucial est toujours inédit à l’heure actuelle. Nous avons utilisé la version typographiée de la bibliothèque du Museo del Prado, dans laquelle les œuvres sont numérotées du no 1995 au no 3119.

59 Inventaire de l’Alcázar de 1636, no 2143 : « un lienzo al olio, con un retrato del conde Masfelt, de la cintura arriba, armado con un peto y una roseta colorada en el brazo derecho y un baston en la mano ».

60 Inventaire de l’Alcázar de 1636, no 2187 : « un lienzo al olio, retrato de la condesa Masfelt, Margarita, y tiene por orlas nueve escudos de armas de la cassa de Lorena ».

61 Si la plupart des portraits de la galerie de Mansfeld sont trop courants pour être identifiés à coup sûr parmi les nombreux portraits à l’Alcázar, les personnages exotiques, tels que le sultan Mahomet, Ferhat Pacha, Barberousse, Soliman empereur des Turcs et Alchitraf roi d’Ethiopie sortent du lot, voir vol. II, 5.7.

62 bottineau Yves : L’Alcázar de Madrid et l’inventaire de 1686. Aspects de la cour de Espagne au XVIIe siècle, in : Bulletin Hispanique, tome 58, 1956, p. 421-452 ; tome 59, 1958, p. 31-61; tome 60, 1958, p. 145-179, 289-326, 450-483. Voir aussi checa creMaDes Fernando (éd.) : El Real Alcázar de Madrid, dos siglos de arquitectura y coleccionismo en la corte de los Reyes de España, Madrid 1994, p. 382-388. fernánDez-MiranDa y lozana Fernando : Inventarios Reales. Carlos III, 1789-1790, 3 tomes, Madrid 1988.

63 L’inventaire du Buen Retiro de 1701 mentionne, par exemple, une « Ottra Pinttura del mismo tamaño y Calidades con Battalla de primer termino de la derrota de Mansfelt por el Gran Capitan ». fernánDez bayton 1975-1985, tome II, p. 336, cat. 739.

64 Notamment dans les collections du Musée du Prado, qui sont nées de la collection royale au 19e siècle. Museo Del PraDo : Inventario general de pinturas. Vol. I. La Colección Real, Madrid 1990.

La première peinture dont la provenance de Mansfeld peut être supposée est, bien sûr, le double portrait de ses deux fils Charles et Octavien qui se trouve dans la collection du Musée du Prado (actuellement prêté au Musée de Salamanque) (cat. 142). Selon la liste des peintures du château de Mansfeld, un double portrait de ses deux fils se trouvait dans la « sallette » à l’étage supérieur du nouveau logis, au-dessus d’une porte : « Les portraits des défunts Seigneurs Comte Charles et Octavien de Mansfeld, en un tableau ».65 Selon toutes probabilités, cette toile se retrouve ensuite à l’Alcázar de Madrid en 1636, mais elle y est identifiée erroné-ment comme représentant Mansfeld et son fils: « Une toile, de deux portraits, du comte de Mansfeld et son fils, depuis la mi-poitrine, d’une hauteur d’une aune, et d’une largeur d’une aune et demie plus au moins ».66 Cette description erronée a d’ailleurs été reprise dans le catalogue actuel du Musée du Prado, qui évoque également le tableau comme Le comte de Mansfeld et son fils.67 Or dans l’inventaire de l’Alcázar de 1686, ce double portrait est décrit dans des termes qui confir-ment son identification avec le tableau actuellement conservé à Salamanque : « Une toile d’une aune et demie de largeur et trois quarts d’hauteur, avec deux portraits d’hommes à mi-corps avec des cols, l’un avec un bâton à la main et l’autre avec une fourche ».68

A l’origine, le portrait des deux fils de Mansfeld était accompagné d’un double portrait de ses deux épouses, Marguerite de Brederode et Marie de Mont-morency. Celui-ci se trouvait dans la même « sallette » que le premier, au-dessus d’une autre porte.69 Les deux doubles portraits constituaient donc des pendants, ce qui porte à croire que leur apparence ainsi que leurs dimensions étaient comparables. Il est alors probable que le double portrait des épouses de Mansfeld est à identifier avec la toile de deux dames non identifiées

65 « Los retratos de los defunctos S.es Conde Carolus y Octavio de Mansfelt, en una tabla ». Inventaire 1604, fol. 13v (voir vol. I, 1.4, p. 86-87).

66 Inventaire de l’Alcázar de 1636, no 2120 : « Un lienzo, de dos retratos, del conde de Masfelt y su hijo, de medio pecho arriba, tiene de alto una bara y una y media de ancho poco mas o menos ». La toile se trouvait dans la « Pieça tercera del pasadizo ».

67 Anonyme flamand du 16e siècle. Huile sur toile, 76 x 131 cm. Musée du Prado, cat. no 1953 (Colección Real, no 2250). Actuellement déposé au Museo de Salamanca, Junta de Castilla y Léon, il a été exposé à Luxembourg à l’occasion de la visite d’État du roi et de la Reine d’Espagne en 1980. Les deux fils ont été identifiés par Mousset Jean-Luc : « la descendencia del Conde mas Felt », in : Musée info, Bulletin d’information du Musée national d’histoire et d’art de Luxembourg, no 17, décembre 2004, p. 6-7.

68 Inventaire de l’Alcázar de 1686. bottineau 1956-1958, p. 461, cat. 1082 : « Un Lienço de vara y media de largo y tres quartas de alto con dos Retratos de hombres medios cuerpos con cuellos el uno con un Baston en la mano y el otro una orguilla ».

69 « Sobre una de las puertas esta el retrato de las mugeres del Conde, la de Brederode y la de Montmorency ». Inventaire 1604, fol. 13r (voir vol. I, 1.4, p. 84-85).

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6.1

qui accompagnait le double portrait des fils à l’Alcá-zar en 1636 : « Une toile à l’huile, de deux dames fla-mandes, vêtues en noir avec joyaux et ... blancs, l’une avec la main sur un cabinet et l’autre avec des gants dans la main ».70 Cette toile est aujourd’hui également conservée au Musée du Prado, et a en effet des dimen-sions ainsi qu’un mode de représentation tout à fait comparables au double portrait masculin (cat. 143).71 Faute de portraits fiables des deux femmes en ques-tion, notre identification reste cependant quelque peu spéculative.

Les doubles portraits constituent un genre assez rare, ce qui permet de suivre leurs traces dans les inven-taires, tout en facilitant leur identification. Cela vaut d’autant plus pour les triples portraits, dont on ren-contre trois exemplaires dans l’un des pavillons de jar-din de « La Fontaine ». Dans l’inventaire de 1604 ils sont décrits en ces termes72 : « Au-dessus de chacune des trois portes de la sallette, un tableau de portraits.

(i) Dans le premier : les Reines du Danemark, d’Angle-terre et du Portugal.

(ii) Au-dessus de la deuxième porte, sur un autre ta-bleau : la Reine du Danemark, mère du Duc de Lor-raine, Claude de France sa femme et de Christine de Lorraine, duchesse de Florence.

(iii) Pour la troisième porte, également sur un autre tableau : les trois filles du duc de Lorraine actuel, ma-dame Antoinette, Catherine et Elisabeth. »

Installées au-dessus des trois portes du pavillon, les trois peintures se faisaient face et formaient donc clai-rement un ensemble, ce qui présuppose à nouveau

70 Inventaire de l’Alcázar de 1636, no 2122 : « Un lienzo al olio, de dos damas flamencas, bestidas de negro con joyas y ... [?] blancos, la una con la mano sobre un bufete y la otra con unos guantes en la mano ». La toile se trouvait également dans la « Pieça tercera del pasadizo ».

71 Anonyme flamand ou français du 16e siècle. Huile sur toile, 84 x 130 cm. Musée du Prado, cat. 1963 (Colección Real, no 2247). Identifié au 19e siècle comme « Dos retratos de Señoras ricamente vestidas », ce portrait des deux dames a ensuite été identifié, pour des raisons que nous ignorons, comme « Retratos de doña Beatriz de Portugal y doña Margarita de Valois (?) ».

72 « Sobre cada una de las tres puertas de la saletta una tabla de retratos / En la primera las Reinas de Dennemarck, de Inglaterra y de Portugal / Sobre la segunda puerta en otra tabla la Reina de Dennemarque madre del Duque de Lorena, Glaudia de Francia su muger y de Christina de Lorena, Ducessa de Florencia / En la terçera puerta tambien sobre otra tabla las tres hijas del Duque de Lorena moderno, la Señora Antonetta, Catharina y Elisabetha ». Inventaire 1604, fol. 5r (voir vol. I, 1.4, p. 52-53).

une forte ressemblance de style et de dimensions. On retrouve le trio à l’Alcazar en 1636 :73

« (i) Une toile large et étroite, à l’huile, avec les por-traits des reines de Danemark, Angleterre et Portugal, avec armoiries et inscriptions en haut.

(ii) Autres trois portraits de la même manière, de trois dames, qui sont la duchesse de Lorraine et sa fille et la duchesse de Florence, avec leurs en-têtes et armoiries en haut.

(iii) Une toile à l’huile, de trois dames de la maison de Mansfeld, l’une Antonia duchesse de Lorraine, les autres Isabel et Catalina, à partir des genoux, en petite forme, avec leurs en-têtes en haut et leurs armoiries ».

Outre de confirmer l’origine « de la maison de Mans-feld », cette description ajoute que les dames sont re-présentées depuis la hauteur du genou, et atteste la présence d’inscriptions et d’armoiries sur les tableaux.

Dans l’inventaire de l’Alcázar de 1686, l’ensemble de ces trois tableaux est décrit comme suit : « Trois toiles égales, d’environ deux aunes de largeur et plus d’un aune de hauteur, sans cadres, chacune avec trois por-traits de différentes dames, personnes royales, avec des compartiments de colonnes ».74 Si cette descrip-tion est plus sommaire, elle apprend néanmoins que les dames sont représentées sous une colonnade.

Tout cela permet d’identifier à coup sûr deux des trois tableaux dans les collections actuelles du Musée du Prado. Si la première toile, (i) le Retrato triple de las reinas de Dinamarca, Inglaterra y Portugal, est aujourd’hui apparemment perdue, les deux autres sont à présent déposées à l’ambassade d’Espagne de Caracas (Venezuela) (cat. 144). Il s’agit du (ii) Retrato triple de la reina Cristina de Dinamarca, Claudia de Francia, duquesa de Lorena, y Cristina de Lorena, duquesa de Florencia75 et du (iii) Retrato triple de

73 Inventaire de l’Alcázar de 1636, nos 2103, 2104 et 2106 : « Un lienzo largo y angosto, al olio, con los retratos de las reynas de Dinamarca, Ingalaterra y Portugal, con armas y letreros en lo alto. Otros tres retratos de la misma manera, de tres damas, que son duquesa de Lorena y su hija y la duquesa de Florencia con sus rótulos y armas en lo alto. Un lienzo al olio, de tres damas de la cassa de Masfelt, la una Antonia duquesa de Lorena, las otras Isabel y Catalina, de las rodillas arriba, en forma pequeña, con sus rótulos en lo alto y sus armas ». Les trois toiles se trouvaient également dans la « Pieça tercera del pasadizo ».

74 Inventaire de l’Alcázar de 1686 ; bottineau 1956-1958, p. 462, cat. 1107 à 1109.

75 Anonyme flamand du 16e siècle. Toile, 103 x 141 cm. Musée du Prado, cat. 1951 (Colección Real, no 2259). Déposé depuis 1979 à l’ambassade d’Espagne à Caracas.

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6.1

Antonieta de Lorena, duquesa de Cleves, Catalina, princesa de Lorena, e Isabel de Lorena, duquesa de Ba-viera.76 Clairement conçues comme des pendants, les deux peintures encore conservées ont des dimensions similaires et montrent une grande unité, tant par leur composition générale que par la manière de représen-ter les six dames portraiturées. Elles ont dû être réali-sées par le même atelier. Ces portraits offrent en outre des similitudes apparentes avec le double portrait des dames que nous croyons identifier avec les épouses de Mansfeld, ce qui confirmerait de manière indirecte la provenance et l’identification de ce dernier.

Il y avait aussi à Clausen un autre ensemble du même genre. Dans le deuxième pavillon de jardin de

« La Fontaine » se trouvait, également installée au-des-sus des trois portes, une autre série de trois tableaux, dont chacun réunissait quatre portraits de dames.77 L’inventaire de 1604 les décrit comme suit :

76 Anonyme flamand du 16e siècle. Toile, 98 x 157 cm. Musée du Prado, cat. 1952 (Colección Real, no 2260). Déposé depuis 1979 à l’ambassade d‘Espagne à Caracas.

77 Inventaire et description 1604, fol. 5v (voir vol. I, 1.4, p. 54-55).

« (i) Eléonore reine de France, Marie reine de Hongrie, la Sérénissime Infante d’Espagne et la duchesse de Sa-voie sa sœur.

(ii) Les quatre Reines et femmes du roi défunt.

(iii) Doña Maria, mère du Roy Philippe, fille du duc Charles de Bourgogne, la Reine mère de l’Empereur Charles, l’Impératrice mère du roi défunt et l’Impéra-trice sa sœur. »

On retrouve également ces trois toiles à l’Alcázar en 1636, et une fois de plus, l’inventaire nous apprend que les trois tableaux portent des inscriptions et ar-moiries identifiant les dames, et que celles-ci sont

représentées depuis la hauteur du genou.78 De plus, l’inventaire de 1686 ajoute que les dames se trouvent

78 Inventaire de l’Alcázar de 1636, nos 2142, 2144 et 2146 : « Un lienzo al olio, retratos de las rodillas arriba de quatro señoras, las dos hermanas del señor Emperador Carlos quinto, y las dos infantas de Castilla, con sus armas y letreros. Otro lienzo al olio, largo y angosto, en que estan pintadas las figuras pequeñas de la rodillas arriba, las quatro mugeres que tuvo el señor Rey Phelipe segundo, con sus armas y letreros. Un lienzo al olio y en el quatro señoras de la cassa de Austria y la una de ellas con halcon en la mano y sus letreros y armas en lo alto. »

2 Jean Lhermite, Le Passetemps, esquisse de l’Alcázar de Madrid, fin 16e siècle. (Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, ms. II 1028)

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6.1

sous une arcade sur colonnes.79 Il s’agit en somme de trois tableaux qui étaient tout à fait comparables aux trois triples portraits du premier pavillon de jardin, à la seule différence qu’ils représentaient non pas trois mais quatre dames. Il semble malheureusement que, contrairement aux triples portraits, aucun de ces qua-druples portraits n’ait été conservé.

Si les multiples portraits que nous venons d’évoquer sont très rares, la plupart des peintures de la collec-tion de Mansfeld – et les nombreux portraits de la grande galerie en particulier – sont beaucoup plus génériques, de sorte que leur identification n’est sou-vent pas possible. Ainsi, les deux portraits de Charles Quint et Philippe II qui se trouvaient aux deux extré-mités de la galerie de Clausen ne peuvent être distin-gués parmi les très nombreux portraits de ces deux souverains que l’on retrouve dans les différents palais royaux espagnols. Cependant, le Musée du Prado possède aujourd’hui une paire de portraits en pied de Charles Quint et Philippe II, dont la provenance n’est pas connue, et qui sont du même type que la paire qui ornait la galerie de Mansfeld (cat. 146 et 147).80 Les deux tableaux en question sont peu étudiés ; on sup-pose qu’ils datent du début du 17e siècle. Si l’état actuel des recherches ne permet pas d’affirmer la provenance ‘Mansfeldienne’ de ces tableaux, ils n’en donnent pas moins une idée du Charles Quint et du Philippe II qui présidaient la galerie de portraits de Clausen.

Quelques-uns des tableaux plus courants s’avèrent néanmoins parfaitement identifiables grâce à certains détails apportés par les documents. Ainsi, au Musée du Prado se trouve un tableau représentant La Cha-rité qui est aujourd’hui attribué à Vincent Sellaer (cat. 141).81 La provenance Mansfeld de ce tableau fut déjà indiquée par Madrazo, qui l’attribua alors à Georg Pencz.82 En effet, si le tableau a ensuite connu plusieurs attributions (Lambert Lombard et Jan Massys), la provenance Mansfeld ne semble quant à elle jamais remise en question. Or l’inventaire de

79 Inventaire de l’Alcázar de 1686. bottineau 1956-1958, p. 463, cat. 1124 à 1126 : « Tres Lienços de a dos varas de largo y vara de alto sin marcos cada uno con quatro Retratos de mugeres personas Rs con sus compartimientos de colunas y arcos de medio punto y escuditos de Armas el uno muy maltratado ». Ces trois tableaux ont donc les mêmes dimensions que les trois triples portraits.

80 Charles Quint, 205 x 122 cm, Musée du Prado cat. 6082 (Colección Real no 2814). Philippe II, 207 x 123 cm, Musée du Prado cat. 6083 (Colección Real no 2815).

81 Panneau, 163 x 105 cm. Musée du Prado, cat. 2207 (Colección Real, no 1687).

82 MaDrazo 1884, p. 87.

« La Fontaine » fait mention de trois Charités.83 En dehors d’une « peinture des trois vertus, Fides, Spes, Charitas », on retrouve deux tableaux représentant la Charité seule. Il y a d’abord une Charité associée à trois tableaux représentant les autres vertus théologales, la Foi et l’Espérance, ainsi que la Renommée. Il y a éga-lement, au-dessus de la cheminée dans une chambre de l’aile orientale, « une peinture de la Charité », cette fois indépendante. C’est vraisemblablement cette der-nière Charité que l’on retrouve ensuite parmi les neuf tableaux de Mansfeld transférés au Pardo en 1609, et dont la description correspond au tableau de Sellaer : « un panneau de la Charité nue avec deux enfants, l’un à la poitrine, dans un cadre de bois doré ».84 L’in-ventaire du Pardo de 1614 confirme que ce tableau de La Caridad est de Flandes, et nous apprend en outre qu’il reçut une place proéminente dans la Sala de las Audiencias, juxtaposé, entre autres, au triptyque du Char de foin de Jérôme Bosch et à deux toiles de Ti-tien.85 Enfin, lors du recensement du Pardo en 1653, cette même Charité reçut sur sa peinture un numéro d’inventaire, qui est toujours visible sur le tableau de Sellaer aujourd’hui au Musée du Prado.86

Parmi les neuf peintures de Mansfeld transférées au Pardo en 1609, se trouve un autre tableau identifiable, décrit de la manière suivante : « de quelqu’un blessé à la tête dont on enlève une pierre de la tête, sur pan-neau, avec son cadre en bois ».87 En 1614 on le retrou-ve dans la Sala del Antecámera : « Autre peinture, que l’on appelle le tableau des fous, fait en Flandre, qui se trouve au-dessus d’une porte, d’un chirurgien qui est

83 Inventaire 1604, fol. 3v (« Sobre la d[ic]ha chiminea [d’une chambre au premier etage de la « cavalleriza »] una pintura delas tres Virtudes Fides, Spes, Charitas ») ; fol. 18v (« Encima de la chiminea [d’une chambre au deuxième étage de l’aile orientale] una pintura de la charidad la qual chiminea esta de piedra de jaspe con pilares ») ; fol. 18v (« Treze tablas de pinturas de las quales los siette son las artes liberales, las tres otras la fee, esperanza, y charidad, la otra la fama, las dos otras Venus » [dans le Salon des Arts au-dessous de la galerie dans l’aile méridionale]) ; voir vol. I, 1.4, p. 46-47, 104-105, 106-107.

84 Voir supra (note 47).

85 Décrit dans l’inventaire du Pardo de 1614 (voir note 48) comme « Otra tabla, pintada en ella la Caridad, es mano flamenca, tiene dos niños y el uno al pecho, con su marco de oro y negro ». Repris dans l’inventaire du Pardo de 1623, voir azcárate 1992, p. 787, cat. 73 ; toujours mentionné dans l’inventaire du Pardo de 1674. L’ensemble des quatre tableaux de Mansfeld représentant « la Caridad, la Fe, la Fama et la Esperanza » fut également transféré au Pardo, cependant cette peinture montre la Charité « con tres niños y uno en los brazos » (inventaires de 1614 et 1623) et n’est donc pas le tableau qui nous intéresse ici.

86 Le numéro cité apparaît dans l’inventaire inédit du Pardo de 1653 (voir note 54), et est repris de façon identique dans l’inventaire du Pardo de 1701, fernánDez bayton 1975-1985, tome II, p. 146, cat. 150 : « Un lienzo en tabla pinttado en ella la Caridad de mano flamenca con dos niños el Uno al pecho y marco dorado y negro tassado en nouecienttos Reales. Existe en dicha pieza [Rettrette del Rey] a los numeros 163 y 72 ». Le numéro 163 se retrouve également en bas à droite sur la Charité de Sellaer du Musée du Prado.

87 Voir supra (note 47).

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en train d’enlever une pierre d’un fou ».88 Peu après 1623, ce tableau fut apparemment transféré à l’Alcá-zar de Madrid pour décorer le Salón Nuevo parmi des tableaux de Titien, Rubens et Velazquez. En 1626 , il y fut admiré par Cassiano dal Pozzo qui l’évoquait dans ces termes : « un tableau de manière allemande fait très diligemment de quelqu’un qui est curé d’un gros caillou de la tête et dont le visage exprime la douleur merveilleusement ».89 L’inventaire de l’Alcázar de 1636 décrit le tableau comme « Un panneau à l’huile (...), qui est quelqu’un blessé à la tête au premier plan et un barbier qui lui enlève les pierres et autres figures dont une s’évanouissant avec les mains saisies vers le haut ».90 Il ne nous semble pas y avoir de doute qu’il s’agit bien là du célèbre Chirurgien (ou l’Extraction de la pierre) de Jan Sanders van Hemessen (environ de 1500 – environ de 1565), qui se trouve aujourd’hui au Musée du Prado (cat. 145).91 Il est donc très probable que le tableau mentionné en 1609 parmi les peintures dites de Mansfeld est celui de Hemessen. Toutefois, comme le Chirurgien n’est pas nommé explicitement dans l’inventaire de « La Fontaine », et vu que d’autres tableaux flamands sont sans doute arrivés au Pardo en même temps que ceux de Mansfeld, la provenance de Clausen n’est pas tout à fait certaine.

Un troisième tableau mentionné parmi les neuf pein-tures « de Mansfeld » transférées au Pardo en 1609, est une Tentation de Saint-Antoine par Jérôme Bosch. Il s’agit peut-être du tableau inventorié à Clausen en 1604 dans la Maison des Bains comme « une peinture à l’huile sur panneau de la vision et tentation de Saint-Antoine ».92 S’il paraît donc certain que Mansfeld a possédé un panneau de Bosch (ou du moins une copie ou une œuvre à la manière de Bosch), il est impos-sible de retracer à coup sûr la fortune postérieure de cette œuvre d’art, à cause du grand nombre de pein-tures similaires. Les inventaires du Pardo de 1614 et

88 Inventaire du Pardo de 1614 (voir note 48) : « Otra pintura, que llaman la tabla de los locos, hecha en Flandes, que esta encima de una puerta y un cirujano que esta sacando una piedra a un loco, con su marco de oro y negro ». Repris dans l’inventaire du Pardo de 1623, voir azcárate 1992, p. 786, cat. 62 ; l’inventaire du Pardo de 1674 ne le mentionne plus.

89 Dal Pozzo 2004, fol. 48r (notice du 29 mai 1626) : « v’era anco un quadro di maniera todesca fatto diligentissimamente d’un che vien curato d’una sassata in testa che esprime nel viso la forza del dolore meravigliosamente ».

90 Inventaire de l’Alcázar de 1636, no 2996 : « Una tabla al olio, con moldura dorada y negra, que es un descalabrado en la frente y un barbero que le saca las piedras y otras figuras y una desmayada, con las manos asidas acia lo alto ».

91 Panneau, 100 x 141 cm. Musée du Prado, cat. 1541 (Colección Real, no 1042).

92 Inventaire et description 1604, fol. 6r : « Una chiminea simple sobre la qua lesta una pintura al olio en tabla de la vision y tentaçion de sant Antonio » (voir vol. I, 1.4, p. 56-57).

de l’Alcázar de 1636 contiennent une dizaine de Saint-Antoines dits de Bosch qui ne se distinguent guère par leurs descriptions. Aussi est-il impossible de confirmer la provenance Mansfeld d’une des cinq versions de la Tentation de Saint-Antoine attribuées à Bosch, qui se trouvent aujourd’hui au Musée du Prado.

Lessculptures

L’ensemble des « choses pesantes » envoyées en bateau de Clausen en Espagne, consistait en une cinquantaine de statues en bronze, en pierre et en marbre, dont une dizaine dites antiques, ainsi que de l’horloge du châ-teau, avec toutes ses cloches et accessoires. Tant l’en-lèvement que l’expédition de ces objets s’avérèrent des opérations compliquées et furent retardés à cause de problèmes techniques. Ceux-ci étaient largement dus au poids des objets, mais aussi au fait qu’un certain nombre de statues se trouvait hors d’atteinte dans les parties hautes (façades et tours) du château. Ainsi, en juin 1607, alors que les peintures étaient déjà toutes emballées et mises en caisses pour l’expédition, les sta-tues n’avaient toujours pas été démontées. Berlaymont émit alors l’opinion que les dépenses pour transporter toutes les statues en Espagne excèderaient plusieurs fois leur valeur.93 En mars 1608, les archiducs dépê-chèrent toutefois un de leurs ingénieurs principaux, Silvain Boulin, à Luxembourg pour assister à l’enlève-ment des statues.94 Celui-ci y fut occupé pendant qua-tre semaines.95 Pendant les six mois qui suivirent, le maître charpentier de Luxembourg, Corneille Ranson,

93 AGR, Aud. 1953/2. Lettre de Berlaymont du 23 juin 1607 : « Au regard des statues, et figures, je ne sçay par quel moyen l’on les pourroit faire transporter, à cause de la pesanteur, et si n’est il aulcunement possible de faire oster bonne partie d’icelles et les mectre bas des lieux ou elles sont esté plantees à mesure que l’on a rehaulsee la massonnerie, sans les rompre ou endom[m]aiger. Bien est vray que certaines petites qui sont par terre, se pourront envoyer. Asseurant V[ostre] A[ltesse] que les despens à faire menner toutes les pieces jusques en Espaigne excederont de plusieurs doubles la valleur d’icelles ».

94 AGR, Aud. 1953/2. Lettre à Berlaymont du 1er mars 1608 : « nous envoyons p[rese]ntement à Luxembourg l’ingeniaire Silvain Boulin pour oster et enlever toutes les statues se trouvans à la maison de Fontaine du fut Comte de Mansfelt, du moings toutes celles qui se peuve[n]t oster entieres, pour les mectre en des caisses qu’à cest effect il fera faire. Nous vous en avons bien voulu advertir, afin que luy faciez donner entree en toutes les pieces de lad[icte] maison, et acces ausd[ictes] statues, quelque part qu’elles soient posees, ensemble toute aultre addresse a assistence dont il pourra avoir besoing pour l’execution de sa charge, mesmes luy faire subminstrer le bois et asselles que l’on entend y avoir a souffisance au lieu de lad[icte] Fontaine ».

95 Paiement en 1611 de 181 livres à Silvain Boulin, « ingéniaire de Leurs Altèzes, pour 28 jours par luy vacqués ou voyaige par luy faict doiz la ville de Bruxelles vers le pays de Luxembourg pour affaires de sa charge d’ingéniaire concernans le service de Leurs Altèzes » (Chambre des comptes de Lille, B2848, fol. 442r). finot 1865-1895, tome VI (1888), p. 54. A partir de 1615, Sylvain Boulin ou Bollin a également travaillé aux fortifications de Thionville, Damvillers et Luxembourg. bragarD Philippe : Les ingénieurs des fortifications dans les Pays-Bas espagnols et dans la principauté de Liège (1504-1713). Contribution à une histoire de l’architecture militaire dans l’Europe des temps modernes, thèse de doctorat Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve 1997-1998, 6 tomes, en particulier tome IV, p. 19-20.

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fut occupé à démonter et à mettre en caisse toutes les statues et antiquités ; il construisit également un engin spécial pour les soulever.

Les objets remplirent quarante-neuf caisses en tout dont l’inventaire a été conservé.96 Celui-ci confirme que « La Fontaine » fut dépouillé de presque toutes ses statues. Outre les cinq caisses qui contiennent l’hor-loge avec ses seize cloches, la liste compte quarante-neuf pièces de sculpture. Il s’agit de dix-neuf statues en marbre, douze en bronze, six en pierre blanche, une en grès, six bustes en « jaspe » ou marbre colorié avec tête en bronze, et cinq pièces dont la matière n’est pas spécifiée. Si les bronzes sont tous d’une taille assez ré-duite, la plupart des statues en marbre ou en pierre ont une hauteur entre quatre et sept pieds, plus grand que nature ; les marbres les plus grands atteignent même une hauteur de huit pieds et demi. A l’exception d’un buste de Mansfeld lui-même, les statues se rapportent toutes à l’Antiquité – soit figures mythologiques, soit bustes d’empereurs romains – et la moitié des marbres sont même qualifiés de véritables antiquités.

Tout fut prêt à être convoyé à la mi-août 1608,97 mais la discussion de l’itinéraire et la préparation du voyage prit encore du temps. Enfin, début novembre, le char-roi – environ vingt-cinq grands chariots – arriva à Re-mich (le lieu sur la Moselle le plus proche de Luxem-bourg), où les caisses furent embarquées. Avec un écuyer des archiducs, le charpentier Ranson accom-pagna avec son engin de levage les barques jusqu’en Hollande « pour les charger et descharger sans nul brisement ». Munis de passeports reçus des Princes-Électeurs de Trèves et Cologne et du duc de Juliers, ils descendirent la Moselle et le Rhin, changèrent de ba-teau à Cologne et arrivèrent à Rotterdam fin décembre 1608.98 Compte tenu de la révolte des Pays-Bas contre l’Espagne qui grondait alors, il est surprenant que des objets destinés au roi espagnol purent tranquillement traverser la Hollande. Cependant, depuis l’armistice de 1607, des négociations de paix étaient en cours, si bien que le transport ne dut même pas attendre la signature

96 Voir notes 24 et 25, ainsi que ANL, A-IV-65/2, fol. 13r, 13v, 16r : Inventaire des Statues quÿ s’envoyent en Espagne (vol. I, 1.10).

97 A l’exception de huit statues de sirènes en cuivre. AGR, Aud. 1953/2. Lettre de Berlaymont du 15 août 1608.

98 Voir les paiements pour le transport (Chambre des comptes de Lille, B2836, fol. 540-541) publiés par finot 1865-1895, tome VI (1888), p. 46 et helin 1953, p. 102-104.

de la Trêve de Douze Ans.99 D’autre part, l’envoi se fit à une période difficile et très délicate dans les relations entre la cour de Bruxelles et Philippe III : les négocia-tions de paix provoquaient des tensions ouvertes entre Albert et Philippe que seule l’infante savait résoudre, en soignant particulièrement ses relations avec son frère.100 Il n’est donc pas surprenant que dans ses let-tres l’archiduc insistât sur le fait qu’il s’agissait d’un en-voi personnel de l’infante au roi, qu’il fallait traiter avec le plus grand soin dans tous ses aspects.

À Rotterdam, les caisses furent embarquées sur un navire, le Santiago, sous la conduite du capitaine an-glais Goviart Jansen.101 La destination du navire était Sanlúcar de Barrameda, situé à l’embouchure du Gua-dalquivir en Andalousie. Ce port très actif, voué en particulier au commerce des Indes, constituait alors une escale pour beaucoup de bateaux qui reliaient les routes méditerranéennes avec la métropole sévillane et avec le nord de l’Europe. La communication entre les Pays-Bas et l’Espagne s’y faisait plus facilement, comme l’exprimait l’infante Isabelle elle-même – « les navires apportent toujours des nouvelles de là, parfois même de très fraîches »102 – et on pouvait y compter sur des moyens de transport suffisants (barques, chariots, ani-maux de trait) pour des cargaisons volumineuses ou de grand tonnelage. De plus, il était possible de remonter le fleuve jusqu’à Séville, épargnant ainsi des frais consi-dérables. La différence de niveau entre cette ville et la capitale madrilène étant beaucoup moins importante – avec des routes en meilleur état – cette route paraissait

99 La Trêve de Douze Ans fut signée le 9 avril 1609; à ce moment-là les objets étaient déjà en Espagne. Pendant leur transport, le 16 février 1609, Jan van den Becquer écrit de Rotterdam au duc de Medina Sidonia que la conclusion de la trêve s’annonce : Archivo General de Simancas, Simancas (désormais cité comme AGS), Estado-España, leg. 215. Depuis le traité de paix entre l’Espagne et l’Angleterre de 1604, la communication entre les Pays-Bas et l’Espagne pouvait à nouveau se faire par la Mer du Nord.

100 Les termes de négociation déplurent au roi – d’abord, un accord de paix avec les rebelles hollandais, réduit ensuite à une longue trêve – même si cela avait été l’intention de Philippe II quand en 1598, il céda la souveraineté des Pays-Bas à sa première-née Isabelle.

101 AGS, Estado-España, leg. 215. Jan van den Becquer au duc de Medina Sidonia, de Rotterdam, le 27 décembre 1608 : « Aquí llegaron dos criados de Su A. Sr. Archiduque Alberto de pais de Luçenburgo con 48 cajas de estatuas que vienen para el servicio de S.C.R.M. las quales de parte y por orden de Sus Altezas he cargado en el portador desta llamado Hoviare Janssen ynglés capitán del navío Santiago y aunque en el memorial que se me enbió de Bruselas dizen 49 cajas no se hallan más que 48 pieças [por] aver los comissarios puesta una pequeña del número 5 en otra grande y como avemos tenido grandisimo trabajo para cargar suplico a V.Exª se sirva mandar a algunos hombres qua hagan quenta y tomen cuydado de todas las cajas porque no se quiebren en descargando, al capitán avemos dado algunos instrumentos y pallos para que se sirvan dellos. Suplico a V.Exª mande que al capitán con sus marineros no se haga ninguna molestia antes todo buen acojimiento porque soy fiador que no rreçibirán daño ninguno, yo pagaré aquí el flete quando trajere de parte de V.Exª rrecaudo como avrá descargado las 48 cajas en Sant Lucar. »

102 « que siempre los navios traen nuevas de allá, y algunas veces muy frescas », roDríguez villa 1906, p. 216.

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6.1

la meilleure pour assurer l’arrivée de ce lourd ensemble de sculptures à sa destination.

La réception des caisses à Sanlúcar fut assurée par le duc de Medina Sidonia déjà mentionné, qui, comme capitaine général de la côte d’Andalousie, veillait à la sécurité du trafic intense qui entrait et sortait par le Guadalquivir. Une lettre de l’archiduc Albert adres-sée à Medina Sidonia accompagnait le transport des quarenta y nueve cajas en que van estatuas mármo-les jaspes y otras cossas para Su Majestad, priant le duc d’accueillir et de prendre soin de ce chargement précieux.103 Bien en cour,104 Medina Sidonia était la personne la plus à même à prendre en charge une car-gaison si particulière, puisqu’il avait déjà servi d’inter-médiaire privilégié pour un autre envoi des archiducs, comme nous l’avons vu. Il disposait de plus d’impor-tants moyens financiers pour affronter ces dépenses extraordinaires. Le 16 mars 1609, Medina Sidonia confirma à Albert la bonne réception des statues à Sanlúcar, et signala déjà leur transport en barque à Séville.105 Les caisses furent ensuite acheminées en chariot en direction de Madrid, où elles arrivèrent au début du mois d’avril 1609.106 Le transport des statues

103 AGS, Estado-España, leg. 215. L’archiduc Albert au duc de Medina Sidonia, de Bruxelles, le 30 novembre 1608 : « Muy Ille. Sr. por via de Olanda en un navío que va a Sant Lúcar embía la Infanta quarenta y nueve cajas en que van estatuas mármoles jaspes y otras cossas para Su Md. V.S. me hará mucho plazer que luego que ay lleguen las mande rreçibir de la persona que las lleva a su cargo que es la que esta dará y hazerle el tratamiento y buena acojida que él dessea en todo lo que ay se le pudiere ofreçer como V.S. me hará mucho plazer que luego que ay lleguen las mande rreçibir de la persona que las lleva a su cargo que es la que ésta dará y hazerle el tratamiento y buena acojida que él dessea en todo lo que ay se le pudiere ofreçer como V.S. lo haze con todos los que de mi parte van encomendados, y avisará V.S a Su Md. como ha allegado y lo que mande se haga dellos y guardar el orden que fuere servido que por ser de su servicio estimaré y agradeceré lo que V.S. hiziere en este particular y de mi parte en todas las ocasiones del gusto de V.S. se le procuraré dar con mayor voluntad cuya muy Ille. Persona N. Sr. guarde y prospere como dessea. ».

104 Son fils, le comte de Niebla, était marié à la fille aînée du duc de Lerme, le très influent favori du roi.

105 AGR, SEG, 500. Medina Sidonia à Albert, de Sanlúcar de Barrameda, le 16 mars 1609 : « He r[ecibi]do la carta de V. Al.a de 30 de nove[mbre] del ano pasado por mano de Goviarte Jansen capp[ita]n del navio S[an]tiago en que vienen las estatuas marmoles y jaspes y otras cosas que V. Al.a me dize envia la Infante mi S.a a Su Md y ya yo tenia horden suya de 20 de henero para rreciver las 49 cajas y encaminarlas con r[elaci]on de lo que se envia en hellas y todo allegado bien acondiçionado y se llevo al mismo punto en barcas a Sevilla y se van acomodando en carros que todavia ocupan 40 y avise luego a Su Md de la llegada por lo que se que se deseava ». Medina Sidonia à Albert, de Sanlúcar de Barrameda, le 21 mars 1609 : « Ya avise a V. Al.a de la llegada a este rrío de las cajas de las estatuas que la ynfante mi S.a envia a Su Md y aora dire a V. Al.a como en 18 deste comenzaron los carros a caminar con hellas y llevan persona de recaudo y confidente porque por descuido no se maltrate alguna. »

106 AGS, Estado-España, leg. 215. Billet du secrétaire d’Etat Andrés de Prada au duc de Lerma, de Madrid, le 6 avril 1609 : « Las cartas que aquí van del señor duque de Medina Sidonia y de Don Bernardino de Avellaneda acabo de recibir. Dizeme Su Exª que havía acabado de encaminar las statuas que vinieron de Flandes y que aunque los flamencos que las truxeron, dixeron que pesavan 4.000 arrobas, no pesaron sino 1.800 que costarían a traer 2.100 ducados que destos se les havía dado allá la mitad y la otra mitad se [mutilado: remitía] a pagar acá de que me a mandado avise a V.Exª (...) ». Réponse du duc de Lerma dans la marge dans l’écriture de Rodrigo Calderón: « Su Mgd. las ha visto y manda que se vea en el Consejo de Estado y que se le avise lo que pareziere. Su Mgd. queda advertido desto y las estatuas an comenzado ya a llegar. »

de Clausen à Madrid dura en tout six mois et fut une opération logistique impressionnante. Estimé, de fa-çon contradictoire, à mil quintales (46 tonnes) par les transporteurs, et à seulement 1800 arrobas (21 ton-nes) par le receveur, le poids total des quarante-neuf caisses était en tout cas considérable.107

Les données sur le sort des statues en Espagne sont rares. En 1609, Hernando de Espejo, le garde-joyaux du roi Philippe III, dressa un inventaire de cent trente-cinq sculptures de marbre et de bronze, dans lequel étaient probablement également comprises les statues de Mansfeld à peine arrivées à Madrid. Malheureuse-ment, cet inventaire crucial, mentionné par Madrazo au 19e siècle, est aujourd’hui perdu.108 Quoi qu’il en soit, il semble que les statues de Mansfeld furent, à l’instar des peintures, essentiellement réparties entre le Pardo et l’Alcázar de Madrid. Nombre d’entre elles allèrent orner les patios des deux résidences, d’autres entrèrent dans les dépôts du garde-joyaux. Le château du Pardo reçut la plus grande partie d’entre elles : en avril 1609, au moins dix-sept chariots chargés de sta-tues en marbre et en bronze provenant de Mansfeld y furent envoyés ; certaines de ces statues furent mises dans les caves, d’autres furent installées dans les pa-tios.109 Il semble en effet qu’un certain nombre d’entre elles ne reçût pas de place fixe. Ainsi, à l’Alcázar en 1614, Philippe III fit sortir du dépôt et d’un patio du palais quelques statues de pierre et de bronze, ainsi que l’horloge avec ses cloches, toutes provenant de

107 AGS, Estado-España, leg. 215. « Lo que pesarán las 48 cajas que se traen en el navío nombrado Sant Iage para Su Md. Lo que pareçe pesarán las 48 cajas que vienen en el navío nombrado Santiago para el rey Ntro. Señor: Goviart Ansen maestre del dicho navío dize que tendrán de peso de Castilla las 48 cajas mil quintales poco más o menos y lo mismo dizen las personas que las han ydo a ver de parte del duque de Medina Sidonia que hazen quatro mil arrobas. Para conduçirlas serán menester quarenta carros repartiendo en cada uno peso de çien arrobas. »

108 MaDrazo 1884, p. 82, cite « un documento que contiene el inventario de 135 obras de escultura, de mármol y bronce, que creemos estuvieron en el Palacio de Madrid desde el referido año 1608 [1609] á cargo de Hernando de Espejo (...), Guardajoyas del rey Felipe III (...). Del cotejo (...) se deduce que estas 135 piezas de escultura eran las mismas que en el referido año 1608 [1609] vinieron á Madrid ». D’après la référence de Madrazo ce document se trouvait alors (selon l’ancienne cote d’archive) dans l’Archivo de Palacio, Felipe III, Casa, leg. 16, núm. 42. Ce document est aujourd’hui introuvable et vraisemblablement perdu. Le nombre de 135 sculptures ne correspond pas avec le contenu des 49 caisses de Mansfeld, qui n’en comptaient que la moitié (y compris les cloches). Madrazo prit « el referido año » ou « el dicho año » pour 1608 au lieu de 1609.

109 AGP, Administrativa, leg. 902, fol. 225 : « 408 reales que pagó a Mateo Martín por sí y otras quinse personas trabajadores que descargaron en palacio [El Pardo] los xvij carros en que vinieron las caxas con las estatuas de marmol y bronce que trajeron de Flandes y por meter algunas dellas en las bovedas de dicho palacio y otras ponerlos en los patios del como pareçe por la carta de pago (...) en el viij de abril del dicho año [1609] ». Voir aussi MaDrazo 1884, p. 82; laPuerta Montoya 2002, p. 42 et p. 56, n. 171.

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Mansfeld, pour être temporairement exposées dans le « vestibule de la tapisserie » du palais.110

En 1622, environ la moitié des sculptures de Mansfeld, à savoir vingt-sept pièces, furent extraites des caves de l’Alcázar et transférées à Aranjuez pour y décorer les jardins du palais royal.111 Trois grandes statues en mar-bre furent utilisées pour une fontaine dite « fontaine de trois figures » : un Adonis avec son chien et son sanglier, un Mars avec sa cuirasse, et un Hercule. Les sources précisent que trois figures de bronze, à savoir un Cupidon et deux « enfants », furent vendues à la même époque au marquis de Malpica.

A part ces informations fragmentaires, il est difficile de retracer la fortune postérieure des statues de Mans-feld. Les inventaires des palais royaux espagnols au 17e

siècle font rarement mention de sculptures. De nos jours, seules deux sculptures provenant de Mansfeld ont pu être retrouvées dans la collection du Musée du Prado (cat. 148). Il est à espérer que des recherches ul-térieures permettront d’élucider davantage le sort des précieuses œuvres de la collection de Mansfeld, voire d’en retrouver dans les collections actuelles.

110 AGP, Administrativa, leg. 902, fol. 168-168v : paiement le 20 mars 1614, « al Gabriel Venito carpintero por la ocupacion y trabajo que tuvo con su persona y las de veinte peones que se ocuparon en diferentes instrumentos en traer y poner las figuras estatuas de piedra y bronze, campanas y otros aparejos de relox que vinieron de Flandes de lo del conde Masfelt, desde la bobeda vaja del parque donde estavan y del patio alto del Alcázar de Madrid, en el portal de la tapizeria de su Magestad donde se pusieron por mandado de su Magestad para que los viesse »; puis un autre paiement « a Joan Roman carpintero por la misma ocupacion y trabajo de vajar y poner desde la dicha tapizeria en las dichas bobedas vajas del parque las dichas estatuas, campanas y aparejos de relox dicho donde m[anda]do su Magd se pusieron ». Paiement le 6 juin 1614 « a Joan Román, maestro de carpintería (...) por baxar las estatuas de bronce y piedra que vinieron de Flandes de la hacienda del conde de Mansfelt, desde el corredor de la tapizería de Palacio donde estavan a la bobeda baxa de la guardajoyas... » ; laPuerta Montoya 2002, p. 42 et 56, n. 170.

111 álvarez De quinDós Juan Antonio : Descripción histórica del Real Bosque y Casa de Aranjuez, Madrid 1804 (réédition 1993), p. 287 : « Hizo traer [Felipe III] de las bóvedas del Alcázar de Madrid veinte y siete piezas, estatuas de bronce y mármol para este jardin, que se expresan en una Real Cédula de 9 de Abril de 1620, y dice son de las que envió de Flandes el Serenisímo Archiduque Alberto, esposo de la Infanta Doña Isabel Clara Eugenia, hermana del mismo Rey, y de los bienes que heredó aquel Monarca del Conde Masphelt. De ellas se mandáron dar el año de 1622 al Marques de Malpica, su Mayordomo mayor, tres figuras de bronce, las dos de niños en pie como de tres quartas de alto, y la otra de Cupido, tamaño de una vara. Con estas estatuas se hizo aqui una fuente, que llamáron de las tres figuras, y eran de piedra mármol de mas de siete pies de alto, la una de un Adonis con su perro y javali, otra de Marte con su coraza, y la otra de Hércules, a quien decían el Perucho ». Nous remercions Almudena Pérez de Tudela qui nous a communiqué cette précieuse référence.

325

6.1

3 Itinéraire des sculptures et d’ « autres choses pesantes ».

Mose

lle

Rhin

Rhin

Rhin

Rotterdamfin décembre 1608

Luxembourg

Remichdébut novembre1608

Madrid avril 1609

Séville

Cordoue

Sanlúcar de Barramedamars 1609

32�

1

Chapitre 2

Catalogue

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3

ET HILARI SECURITATE UNDE MANSFELDI NOMEN APUD GENTEM LUXEMBURGAM PER SAECULA CLARUM MANEBIT (Pendant que la guerre civile dévaste complètement les Pays-Bas, Mansfeld, toujours fidèle, tant dans la paix que dans la guerre, toujours protecteur de la justice, gouverneur pour le roi le plus équitable, conserve cette Province dans la fidélité et empêche qu’elle ne soit lésée, au

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PlandesfortificationsdeThionville

Encre et aquarelle sur papier 1568 (Attribué à) Jacques Van NoyenH 34,5 cm, L 45 cm Bruxelles, Archives générales du Royaume, Cartes et plans manuscrits, 2709

Intitulé (au dos) : « el desiño de Thionvilla »

Inscription : « Lo q(ue) esta picquado, es la villa vieja come esta ora. El medio baluarte picquado y pintado de color roja es lo q(ue) se avia labrado el año passado, lo qual podra quedar por el p(rese)nte ansi. El color roja es obra nueva, q(ue) se ha hecho los años passa-dos. La del azul, es lo q(ue) se ha de labrar este año. El amarillo, es obra q(ue) se ha de hazer de tierra legiera-mente, por tener la villa en diffesa, hasta q(ue) se hagan los otros baluartes, segun el desiño de Pachotto. »

grand avantage du peuple et pour sa sereine sécurité. Ce qui fera vivre éternellement le nom de Mansfeld parmi le peuple luxembourgeois. »)1

JLM

1 Massarette 1930, tome I, p. XI et tome II, p. 145.

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368

3

Ce plan fut envoyé par Pierre-Ernest de Mansfeld au duc d’Albe, accompagné d’une lettre datée du 13 mai 1568. Cela permet l’attribution du dessin, qui n’est ni daté, ni signé. En sa qualité de gouverneur de la pro-vince de Luxembourg, Mansfeld devait surveiller la fortification des places luxembourgeoises, dont Thion-ville était sans doute la plus importante. Ville fron-tière la plus avancée, Thionville constituait en outre le terminus du camino español, soit la route par où les troupes espagnoles entraient aux Pays-Bas. Aussi Philippe II considéra-t-il Thionville « la clef du pays de Luxembourg » ; il jugea en personne les projets de fortification de la place qui lui furent envoyés. La prise de la place par les Français en 1558 avait démon-tré que ses défenses n’étaient plus à la hauteur de son importance stratégique. Par la suite, Thionville reçut une nouvelle enceinte bastionnée lors d’un processus irrégulier de planification et d’exécution des ouvrages, qui s’étend des années 1540 jusqu’au début du 17e siè-cle. L’intervention d’au moins dix ingénieurs militaires est attestée ; on conserve une douzaine de plans de fortification pour Thionville de cette époque. Pendant près de six décennies les travaux se poursuivirent sous la supervision de Mansfeld, qui donna son nom à l’un des bastions.

Le dessin montre les progrès des travaux des fortifica-tions que l’on était en train de construire suivant le plan qu’avait dressé l’ingénieur italien Francesco Paciotto à son arrivée aux Pays-Bas en août 1567. La légende, en espagnol, explique la signification des différents tra-cés et couleurs.1 Le pointillé donne le tracé de la ville existante. Son enceinte médiévale était déjà renforcée de deux bastions (ceux du côté droit) construits après 1540. La ligne ininterrompue représente le projet de Paciotto. Celui-ci vise à agrandir la ville en la fortifiant d’une nouvelle enceinte à six bastions, ce qui impliqua la reconstruction à moitié de l’un des bastions exis-tants. Il est à noter que les nouveaux bastions, contrai-rement aux deux bastions existants, devaient avoir des oreillons carrés et non pas ronds. Les ouvrages coloriés

1 En voici la traduction : « La ligne pointillée est l’ancienne ville comme elle est à présent. Le demi-bastion pointillé et colorié en rouge est ce que l’on a labouré l’année passée, lequel pourra rester ainsi pour le moment. La couleur rouge est ouvrage neuf, que l’on a fait les années passées. Le bleu est ce qu’il faut labourer cette année. Le jaune est ouvrage qu’il faut faire rapidement en terre, pour garder la ville en défense, jusqu’à ce que l’on fasse les autres bastions selon le dessin de Paciotto. »

en rouge étaient déjà achevés, ceux en bleu devaient encore être construits. Enfin, le souci de protéger la place même durant les travaux donna lieu à des constructions provisoires en terre, coloriées en jaune, qui devaient assurer que la ville était toujours close.

Conformément à la pratique des ingénieurs de l’épo-que, le dessin a été copié sur un autre plan, comme le prouvent les perforations du papier qui servirent à retracer les lignes. En effet, il nous reste aujourd’hui au moins deux autres plans de la fortification de Thion-ville (conservés au Vatican2) dont le tracé de l’enceinte urbaine est parfaitement identique à ce plan-ci.

PM

Bibliographie

Martens 2004, p. 488-492 – Van den Heuvel 1991, p. 87-88.

2 Biblioteca Apostolica Vaticana, Cod. Barb. Lat. 4391A, fol. 38 (XXXVII) et plan adjoint au fol. 39 (XXXVIII).

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3

35

LesiègedeMaastrichten1579

Huile sur toileFin 16e ou début 17e siècleAnonymeH 119 cm, L 168 cmPatrimonio Nacional, Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial, Galería de Paseo, 10014220

Légende (dans un cartouche ovale) : « La Ville de 1. Maestricht, 2. La Riveere de Meuse, 3. El Prin[cipe] de Parma, 4. El quarto de M. Drag , 5. M. Hierges »

En 1579, Mansfeld assista à l’éclatante prise de Maas-tricht, aussi n’a-t-il pas manqué d’inclure un tableau du célèbre siège dans l’ensemble des peintures de guerre qui décoraient la grande galerie de son château à Clausen.1 Comme toutes les peintures de Mansfeld, le Siège de Maastricht fut transporté en Espagne après la mort du comte. Pratiquement tous les tableaux de guerre furent destinés au palais du Pardo. Le Siège de

1 Le tableau est décrit comme « El sitio y prinsa de Mastriht año 1579 » dans l’inventaire après décès de 1604, fol. 16 v (vol. I, 1.4, p. 98-99).

Maastricht y reçut une place dans la « salle à manger des dames », où il était accompagné de cinq autres peintu-res provenant de la grande galerie de Clausen, comme le Siège de Saint-Quentin, le Siège de Haarlem et le Siège de Tournai.2 Trois autres pièces du palais furent de la même manière décorées de séries de tableaux de guerre de la collection de Mansfeld. La plupart de ces peintures sont restées au Pardo jusqu’à la deuxième moitié du 18e siècle. Ainsi, on retrouve la trace du Siège de Maastricht dans les inventaires du Pardo de 1614, de 16243, de 16744, de 17015 et de 17466. Les des-criptions du tableau dans ces inventaires apportent des données intéressantes : il s’agit d’une toile peinte à fresque, d’environ 270 cm sur 250 cm, pourvue dans sa

2 Inventaire du Pardo de 1614. AGP, Sección Administrativa, leg. 768, exp. n° 3. Dans la « Pieza donde comen las damas » il y a « Otro lienzo, pintado al fresco, que sinifica la toma de Mastrique con un rótulo abajo que lo declara, sin marco ».

3 Inventaire du Pardo de 1623, répète celui de 1614. azcárate 1992, p. 789.

4 Inventaire du Pardo de 1674, n° 175 : « La toma de Mastrique ». Cet inventaire est inédit ; nous en citons la version typographiée de la bibliothèque du Musée du Prado.

5 Inventaire après décès de Charles II (El Pardo, 1701). bayton 1975-1985, t. II, p. 147, n° 162 : « Ottro Lienzo pinttado al fresco que significa la toma de Masttrique con su rottulo auajo que lo declara Sin marco ».

6 Inventaire après décès de Philippe V (El Pardo, 1746). ateriDo fernánDez / Martínez cuesta / Pérez PreciaDo 2004, t. II, p. 232, n° 175 : « Ôtra de ygual tamaño [tres varas y quarta de âncho por tres varas de alto] sin marco del sitio de Mastrih ».

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378

3

partie inférieure d’un cartouche avec légende. En géné-ral, toutes les peintures provenant de la grande galerie de Clausen ont ces mêmes caractéristiques. Malheu-reusement, on perd la trace des tableaux de guerre de Mansfeld - le Siège de Maastricht inclus - à partir de la deuxième moitié du 18e siècle. Il semble qu’aucun d’entre eux n’ait été conservé. Selon toute apparence, ils n’ont pas survécu au remodelage du palais du Pardo par Charles III en 1772.

Jusqu’à présent, on ignorait le fait que les tableaux de guerre du Pardo provenaient de Mansfeld. En effet, on a souvent présumé, à tort, que les tableaux de guerre qui se trouvaient au Pardo au 17e siècle étaient ceux qui se trouvent aujourd’hui à l’Escorial. Il s’agit là pourtant d’un ensemble bien différent et d’une toute autre provenance.

Les tableaux de guerre de l’Escorial dont il est ques-tion sont tous consacrés à la guerre dans les Pays-Bas espagnols, illustrant des faits d’armes qui eurent lieu entre 1574 et 1606. Ils furent exécutés par des pein-tres flamands entre la fin du 16e siècle et le premier quart du 17e siècle. La provenance des tableaux n’est pas connue, mais ils sont probablement liés à la col-lection des archiducs à Bruxelles. On sait qu’au palais de Bruxelles se trouvait au premier quart du 17e siècle toute une série de tableaux comparables,7 et il est éga-lement connu qu’en 1598 déjà l’archiduc Albert envoya une suite de huit tableaux de ce genre en Espagne.8 Quoi qu’il en soit, ces œuvres se trouvent apparem-ment depuis 1635 environ au Buen Retiro à Madrid, où elles sont restées jusqu’à l’abandon du palais au début du 19e siècle. La présence au Buen Retiro de ce tableau du siège de Maastricht par exemple est incontestable-ment attestée par les inventaires de 1701 et 1794, et par le numéro 331 ajouté sur la peinture, en bas à gau-che, lors de ce dernier recensement.9 Au milieu du 19e siècle, les tableaux furent enfin transférés à l’Escorial.

Ils se divisent en deux séries. De la première, dite de grand format (environ 200 x 250 cm), subsistent aujourd’hui six tableaux. A part un premier Siège de

7 thoMas 2006, p. 220-221.

8 Ces huit tableaux représentaient différentes scènes des sièges de Calais, de Hulst et d’Ardres. garcía garcía 2000, p. 23.

9 Inventaire après décès de Charles II (Buen Retiro, 1701), bayton 1975-1985, t. II, p. 278, no 14 : « Ottra del mismo tamaño [dos Uaras de largo y Uara y tterçia de ancho] marco y autor del Asedio de Mastrique » (les dimensions données correspondent à ce tableau). Inventaire après décès de Charles III (Buen Retiro, 1794), fernanDez-MiranDa y lozana 1988, t. I, p. 282, n° 2694 : « 331. Otra el asedio de Mastrich, de dos varas de alto y vara y tercia de ancho, con marco dorado ».

Maastricht10 (voir vol. II, 3.2, ill. 9), cette série inclut entre autres une peinture du siège de Grave en 1586, dont il existait d’ailleurs également un tableau dans la collection de Mansfeld.11 De la deuxième série, dite de petit format (environ 120 x 170 cm), sont aujourd’hui conservés quatorze tableaux, dont onze à l’Escorial,12 et parmi ceux-ci se trouve ce deuxième Siège de Maas-tricht. Les quatorze tableaux possèdent tous un car-touche oval dans la partie inférieure avec une légende qui identifie les lieux et les personnes représentés au moyen de chiffres rouges reportés sur la peinture. Les représentations des événements sont souvent basées sur des gravures d’époque, telles que les Geschichts-blätter de Hogenberg (cat. 41).

Les deux tableaux du siège de Maastricht de l’Esco-rial sont très comparables : ils reprennent précisé-ment le même point de vue sur la ville et montrent exactement le même instant du siège. C’est qu’ils sont probablement inspirés tous deux de la même estampe de Hogenberg (voir illustration ci-jointe). On peut présumer que ces représentations se rapprochent du tableau perdu de la galerie de Mansfeld.

Maastricht (no 1) est vue depuis l’ouest, du côté de l’attaque principale. De l’autre côté de la Meuse (no 2) se trouve le faubourg fortifié de Wyck, relié au centre ville par le pont Saint-Servais. La ville est entièrement encerclée par l’armée espagnole. A gauche et à droite se distinguent les deux ponts de bateaux que Farnèse avait fait jeter sur la Meuse pour assurer la communi-cation logistique entre les deux rives. Les défenseurs se bousculent sur les remparts et sur les bastions qu’ils ont érigés devant les portes urbaines. La ville est pilonnée de toutes parts par cinq batteries d’artilleries. Tandis que les cavaliers se tiennent prêts à charger, les fantassins assaillent la ville de deux côtés à la fois : à gauche, la porte de Bois-le-Duc, derrière laquelle se produit une violente explosion ; à droite, la porte de Tongres, dont les tours ont été battues en brèche. Le prince de Parme, Alexandre Farnèse, commandant de l’entreprise, est représenté à cheval au deuxième plan à gauche (no 3). En haut, de l’autre côté de Wyck, est indiqué le quartier du capitaine espagnol Cristó-bal de Mondragon (no 4). A droite figure Gilles de

10 Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial, Patrimonio Nacional, Inv. n° 10014928. Voir aussi thoMas 2004, cat. num. 6.

11 Notamment une peinture sur toile, mentionnée comme « El sitio de Grave » dans l’inventaire après décès de 1604, fol. 17 r (vol. I, 1.4, p. 100-101).

12 Puis deux tableaux conservés au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles et un tableau au Musée du Prado à Madrid.

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3

Berlaymont, baron de Hierges (no 5), qui était le général de l’artillerie.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le tableau ne représente pas l’attaque décisive du 29 juin qui aboutit à la prise de la ville (celle-ci fut dirigée contre la porte de Bruxelles), mais l’assaut raté du 8 avril, qui fut repoussé par les défenseurs et qui causa de graves pertes aux Espagnols. Ceci est sans doute dû au fait que le tableau s’inspire de l’estampe de Hogenberg, éditée au mois de mai 1579 lorsque l’issue du siège était toujours indécise. Cela explique aussi la présence sur le tableau de Gilles de Berlaymont, qui fut tué dans les tranchées le 18 juin.

C’est précisément durant l’assaut représenté ici que Pierre-Ernest de Mansfeld joua un rôle remarquable. Alors que les assiégeants attaquaient deux portes à la fois, il vit l’occasion de tenter une ruse. Au moment le plus critique des combats, il envoya un cavalier à la

porte de Bois-le-Duc qui devait crier que l’on s’était rendu maître de la porte de Tongres. En même temps, un autre héraut devait aller annoncer aux combattants à la porte de Tongres que leurs camarades à la porte de Bois-le-Duc étaient entrés dans la place. Le stratagème de Mansfeld, destiné à encourager les attaquants, n’eut pourtant pas l’effet désiré. Les attaquants furent igno-minieusement rejetés et durent sonner la retraite. Dès lors, ils allaient concentrer leurs efforts contre la porte de Bruxelles.

PM

Bibliographie

García-Frías Checa 2006 – Martínez Cuesta, Ecos de guerra, 1997 – Martínez Cuesta, Scènes de guerre, 1997 – Díez Borque 2002, cat. nº 119, p. 351 et p. 453.

Le siège de Maastricht en 1579, gravure à l’eau forte de Frans Hogenberg et atelier, éditée au mois de mai 1579, Katholieke Universiteit Leuven, Centrale Bibliotheek, C1173 (cf. cat. 41).

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3

62 Forte Canton D’amore63 Quartiero đ ualloni, et Allemani amici,64 Forte de S.Filippo65 Forte de S.Antonio66 Forte de Baÿlu

67 Quartiero de Artigleria,68 Allogiamento del principe,69 Castello di Biebro.70 Vn molino a uento,71 Vn altro Molino a uento,72 Schelda fiume73 Vna terra deshabitata74 Vn altra terra abandonata,75 Forte lássato da Inimici.76 Forte de Burghe,

[suivent les armes du cardinal Alexandre Farnese :]

ILL•MO ET R•MO •D•D•ALEXAN•O

FARNESIO• Cardinali Ampliss.mo.

•G•R•form• D•D•

62 Fort Canton D’amore (le Liefkenshoek)63 Quartier des Wallons et des Allemands alliés64 Fort de Saint-Philippe65 Fort de Saint-Antoine66 Fort de Baylu (la fortification représentée est le

Fort de Burght)67 Quartier de l’artillerie68 Logement du prince69 Château de Bièvre (Beveren)70 Un moulin à vent71 Un autre moulin à vent72 Lit du fleuve73 Une terre non habitée74 Une autre terre abandonnée75 Fort abandonné par les ennemis76 Fort de Burghe (la fortification représentée est le

Fort de Téligny)

Illustrissime et Révérendissime D D Alexandre Far-nèse. Cardinal très grand D. D.

.G.R. formJLM

37(non exposé)

LabataillesurladiguedeKouwensteinen1585

Gravure à l’eau-forte1647 (Rome: Franciscus Corbelletti)Giacinto GimignaniH 34,4 cm (max.), L 44 cm (max.) ; H 37,5 cm, L 45,1 cm (dimensions du carton)MNHA Luxembourg, 2005-28/2

Intitulée: Pugna in aggere Couenstenio anno 1585.

Légende: A. Agger Couenstenius, sive contradiccus. B. Palota, castellum Regiorum. C. Munitio subita-ria fœderatorum. D. Capisuccus et Aquila Tribuni, cum 300 Italis, ac totidem Hispanis, a Mansfeldio in Palatae aggressores immissi. E. Pugna Hispanorum, Italorumq(ue) adversus fœderatos. F. Eorumdem

pugna, et aggressio munitionis hostilis. G. Princ. Par-mensis cum hastatorum Hispanorum cohorte primus in hostes pugnat. H. idem munitionem invadit. I. Tora-lua Centurio primus munitionem conscendit. K. Capi-succus primus in munitionem se deijcit. L. Pugna ad radices aggeris contra fossores. M. Princ. Parmensis pugnam instaurat. N. Fuga fœderatorum. O. Hispani in aquis insequuntur fugientem hostem.

Signé et daté (à l’extrême gauche): Hyaci. Gimignanus Pistori.is iouen sculp. 1647.

Cette estampe représente la bataille sur la digue de Kouwenstein du 26 mai 1585, une phase cruciale du siège d’Anvers, au cours de laquelle Pierre-Ernest de Mansfeld joua un rôle important. L’eau-forte est due au peintre-graveur Giacinto Gimignani (1606-1681), originaire de Pistoia (« Pistoriensis »). Elle provient

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3

de l’édition in-folio de Famianus Strada, De bello Bel-gico decas secunda, publiée à Rome en 1647 (d’où le numéro de page 268 imprimé en haut à droite) - édi-tion qui sert de deuxième volume à la decas prima, publiée en 1632. Ces deux volumes de Strada contien-nent en tout 30 planches à double page, dont plusieurs illustrent des exploits de Pierre-Ernest ou Charles de Mansfeld. Il existe une version postérieure sans ban-derole de cette estampe, avec le même titre tandis que la légende est insérée au bas de l’image.

La planche offre une vue depuis le sud sur l’extré-mité nord-est de la digue de Kouwenstein (A), près du camp de Mansfeld à Stabroek. L’image réunit plu-sieurs phases successives du combat. Les Anversois sont arrivés en bateau pour s’emparer de la digue qu’ils veulent rompre. Ils se sont retranchés en toute hâte au centre de la digue (C), près du fort des Pilotis (B). A droite, le capitaine Camillo Capizzucchi et le colonel Juan del Aguila, avec 300 soldats italiens et autant d’es-pagnols, sont envoyés par Mansfeld (D) au secours du

fort des Pilotis. Ils réussissent à délivrer le fort (E) et se jettent ensuite dans le retranchement des Anversois (F), suivant l’exemple de leurs deux commandants (I, K). A gauche, on voit accourir les troupes de Farnèse du côté opposé de la digue (G). Ils attaquent eux aussi le retranchement (H), puis se précipitent au pied de la digue sous la conduite de Farnèse (M), pour aller chasser les pionniers anversois (L). Ceux-ci s’enfuient dans des barques (N) vers leurs vaisseaux, mais sont poursuivis par les espagnols (O).

PM

Bibliographie

Massarette 1930, tome II, p. 73-76 – Strada 1647, fol. 268 – Van den Nieuwenhuizen 1985, p. 78-81 – Van der Essen 1933-1937, t. IV, p. 78-83 – Vander Haeghen 1881 – Van Outryve 1995, cat. nr. 46.

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3

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Lecommencementdusièged’AnversetlaremisedelaToisond’OràFarnèseparMansfelden1585

Gravure à l’eau-forte1681-1682Romeyn de Hooghe, d’après des dessins de Juan de LedesmaH 28,6 cm (34 cm avec fond), L 34,5 cm (46,6 cm avec fond)MNHA Luxembourg, 2005-37/2

Intitulée : Commencement du siège d’Anvers

Légende : A. Alexandre travaille le premier à la sappe et son exemple anime les autres. B. Strabrouch. C. Santvliet. D. Buren. E. Melsen. F. Fort S(aint) Philippe ou Alexandre recoit la toison des mains du Comte de Mansfeld. G. Alexandre. H. Mansfeld. I. l’Eveque d’Ipres. K. Soumission des chefs. L. La Chapelle de

S(aint) Philippe. M. Ioye des soldats. N. L’Escaut. O. Anvers.

Cette eau-forte résume en deux scènes quelque peu fantaisistes le déroulement du siège d’Anvers : elle représente à la fois le début des opérations en juillet 1584 et la reddition de la place à la mi-août 1585. L’es-tampe n’est ni signée ni datée ; l’attribution se fait à partir de la version espagnole de la même planche qui identifie bien les auteurs et la date.1 Elle appartient à une série de 32 planches gravées par l’illustrateur hollandais Romeyn de Hooghe (1645-1708), d’après des dessins de l’ingénieur espagnol Juan de Ledesma.

Conçues pour illustrer une édition espagnole de l’ouvrage de Famianus Strada, Segunda Decada de las Guerras de Flandes, les mêmes planches furent égale-ment distribuées avec les légendes en français. Gravées

1 La variante espagnole, intitulée « Principio Del Sitio De Anberes », ajoute à la légende : « Se empezo esta Obra de 32 laminas en el dia dos del mes de Marzo de 1681 por Romin de Hooge todas y se acabo en 20 de enero 1682 dispuestas por el Capitan don Iuan de Ledesma Ingeniero del exercito de flandes. »

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QuatredessinsdelasérieAlexandri Farnesii heroica acta

Dessins à la plume, encre brune et lavisCa.1608Giovanni GuerraH 14 cm, L 21 cm (dimensions moyennes des dessins)Madrid, Biblioteca Nacional, Dibujos, Barcia no 7447, no 7451, no 7469 et no 7535

Les quatre dessins sont tirés du recueil intitulé Alexan-dri Farnesii ducis Parmae et Placentiae equitisque Aurei Velleris heroica acta, soit « Les actes héroïques d’Alexandre Farnèse, duc de Parme et de Plaisance, chevalier de la Toison d’Or », qui contient quelques 140 dessins, répartis en trois albums. Il s’agit d’un récit en images de la vie et du caractère du prince de Parme. Tous les dessins sont exécutés à l’encre brune

presqu’un siècle après les faits, ces illustrations n’ont que peu de valeur historique, malgré leur qualité artistique. Le dédoublement de cette planche en deux scènes est très inhabituel. Cela s’explique par le fait que la scène supérieure fut ajoutée ultérieurement pour effacer une partie ratée de l’image originale, ce qui est attesté par un état préliminaire de l’estampe qui représente en haut une vue à vol d’oiseau d’Anvers et de l’Escaut, gravée malheureusement en sens inverse.

La partie inférieure de l’estampe illustre le commence-ment du siège. Au premier plan, parmi les soldats qui arborent le drapeau espagnol, figure deux fois Farnèse : d’abord arrivant à cheval, puis la pioche à la main (A) pour donner l’exemple aux soldats. Cette scène est à identifier avec le début du creusement du Canal de Parme qui dut relier Gand à l’Escaut pour garantir l’approvisionnement des assiégeants.2 La pénurie de main-d’œuvre obligea Farnèse à motiver ses soldats, que des travaux de ce genre rebutaient. L’arrière-plan montre les villages de Stabroek (B), Melsele (E) et Beveren (D), mais la topographie est fictive. D’autre part, le graveur a inexplicablement situé l’événement

2 La légende de la version espagnole l’explicite : « Alexandro Farnese, el primer que tomo la zapa para abrir el cauze desde Gante a Amberes ».

à Zandvliet (la lettre C est marquée sur la façade de l’église à droite), alors que le canal fut creusé de l’autre côté de l’Escaut.

La scène supérieure représente la cérémonie de la remise de la Toison d’Or à Farnèse qui se déroula le lendemain de la reddition d’Anvers au fort de Saint-Philippe (cat. 41 h). Ce fort (identifié par la lettre F au-dessus du canon) était situé au bord de l’Escaut (N) au nord d’Anvers (O). Les fumées proviennent des tirs de joie déchargés par les soldats (M), que l’on voit mettre le feu à la mèche du canon. Farnèse (G) vient de rece-voir le collier des mains de Pierre-Ernest de Mansfeld (H), sous les yeux de l’évêque d’Ypres (I), qui vient de célébrer une grand-messe dans la chapelle (L) du fort. Bien sûr, cette dernière était en réalité une construc-tion plus modeste que l’édifice représenté ici. Inutile de dire enfin que la physionomie de Mansfeld est fan-taisiste - rappelons que son bras droit était perclus.

PM

Bibliographie

Van den Nieuwenhuizen 1985, p. 84 – Van der Essen 1933-1937, t. IV – Vander Haeghen 1881 – Van Outryve 1995, cat. nr. 15ter.

à la plume et lavés sur des feuilles du même format oblong, et accompagnés d’inscriptions latines. Ils sont l’œuvre de Giovanni Guerra (1544-1618), un peintre et dessinateur originaire de Modène actif à Rome, qui a produit plusieurs recueils de ce genre. Ces livres d’ima-ges sont souvent dédiés à une histoire biblique ou à la vie d’un saint. En effet, les Heroica Acta d’Alexandre Farnèse, composées une quinzaine d’années après la mort du protagoniste, ne doivent rien à une véritable hagiographie. Si les événements illustrés correspon-dent bien sûr à des faits historiques, leur représen-tation par contre s’avère le plus souvent entièrement fantaisiste. Une majeure partie du recueil est consa-crée à la guerre dans les Pays-Bas pendant les années du gouvernement de Farnèse (1578-1592). Quatre dessins en particulier se rapportent de manière expli-cite aux Mansfeld.

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3

Inscription : « INDE BASCTNIVM NIVELLVMQ[UE] PER MASFELTIVM RECEPTA // ALEX. FARN. INCLITVM EX MASFELT AD RECVPERANDAM NEVILAM CVM COHORTIBVS IMPERAT »

Ce dessin représente la remise à Farnèse des villes de Bouchain et de Nivelles, accomplie par Pierre-Ernest de Mansfeld en 1580. Farnèse trône sous un dais, un lion à ses pieds. Sa main droite repose sur une pelle, l’outil des pionniers, sans doute pour indiquer que le prince n’hésitait pas en cas de besoin à remuer la terre lui-même pour donner l’exemple à ses soldats, que cette besogne répugnait. Au milieu du dessin nous voyons Pierre-Ernest de Mansfeld en armure présen-ter les deux places qu’il vient de conquérir à Farnèse. Les villes sont personnifiées par deux femmes qui portent des couronnes en forme de château ; elles se

a

Pierre-ErnestdeMansfeldoffreBouchainetNivellesàFarnèse,1580

Barcia no 7469

39a

soumettent à Farnèse en lui offrant sur un plat les clés de leurs villes. Bouchain, en Hainaut, s’était rendu à Mansfeld le 4 septembre 1580, après quelques jours de siège seulement. Le comte avait accordé une capitu-lation honorable aux défenseurs, qui furent laissés en liberté. Ces bonnes dispositions avaient d’ailleurs fait enrager Farnèse. Ensuite, le gros de l’armée espagnole alla assiéger Cambrai, pendant que Mansfeld marchait sur Nivelles. Fin septembre il investit la place et réussit à s’en emparer après trois jours de siège.1

Inscription : « ALEX. FARN. AD OPPVGNATIO-NEM DVCTIS MILITIBVS CVM SEMEL REIECTI DVOS E PROMPTIORIBVS DVCVM AMISSIS-SENT VLTIONIS DESIDERIO / INCENSOS PER

1 van Der essen 1933-1937, t. II, p. 295-297.

b

L’assautdeTerremonde(?)etlaprisedeVilvorde,1584

Barcia no 7451

388

3

MVROR[..] STRAGEM IN PRECIPVVM PROPV-GNACVLVM VICTORES INDVCIT / NEC DEDI-TIO VRBIS VLTERIVS DILATA AD EAMQ[VE] HAVD MVLTO POST MASFELTII OPERA VILLA-VORDVM EST ADIECTVM »

Le dessin montre l’attaque d’une place non identifiée. L’inscription explique : « Alexandre Farnèse conduit les soldats à l’assaut, et bien qu’ils fussent repoussés une fois et qu’ils perdirent deux de leurs principaux capitaines, ils purent s’emparer du principal ouvrage, excités par leur désir de vengeance, et la reddition de la ville ne fut plus différée. Un peu plus tard, les opé-rations de Mansfeld entraînèrent la conquête de Vil-vorde. » Sur le dessin on voit Farnèse commander ses troupes. A sa gauche et à sa droite, les corps de deux capitaines décédés sont emportés. La scène doit pro-bablement être identifiée avec l’assaut du ravelin de la porte de Bruxelles à Terremonde en août 1584, qui coûta la vie à deux capitaines espagnols, Pedro de Paz et Pedro de Tassis.2 Charles de Mansfeld y comman-dait l’artillerie. Après la prise de Terremonde, Farnèse envoya les Mansfeld assiéger Vilvorde, une place qu’il désirait prendre pour empêcher le ravitaillement de Malines et Bruxelles. Au terme d’un bref siège, Vilvorde se rendit à Pierre-Ernest de Mansfeld le 6 septembre 1584. La prise des deux places permit

2 van Der essen 1933-1937, t. IV, p. 5-8.

39b

à Farnèse d’intensifier ses préparations du siège d’Anvers.

Inscription : « ALEX. FARN. COGNITA VIRTVS MVNERE RECOGNITA PER MANSFELTI COMI-TIS SVBMINISTRATIONEM AVREI VELERIS DIGNITATEM CONSEQVITVR / SVPER EVNDEM PONTEM »

Sur le dessin dans les cartouches : « EXERCITATISS. / MILIT. PAREN. / OBTEMPERATISS. / FIDISSIM. / RELIGIOSISS. / LIBERALISS. / PROVIDISS. / INVICTISS. »

Comme l’indique la légende, ce dessin représente la remise du collier de la Toison d’Or à Alexandre Far-nèse par Pierre-Ernest de Mansfeld. L’évocation de la cérémonie, qui eut lieu le 11 août 1585 suite à la red-dition d’Anvers, est assez fantaisiste si on la compare à l’estampe portant sur le même sujet de Hogenberg

c

Pierre-ErnestdeMansfeldremetlaToisond’OràFarnèse,1585Barcia no 7447

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3

(cat. 41 h) ou même celle de Romeyn de Hooghe (cat. 38). Les deux protagonistes apparaissent au pre-mier plan. Ils sont vêtus du même costume de soldat romain. Tous deux portent bien sûr le collier du célèbre ordre de chevalerie. Farnèse, à gauche, vient de rece-voir le sien des mains de Mansfeld. Les deux nobles sont assistés par deux pages qui portent le chapeau de Farnèse et le heaume de Mansfeld. A gauche, sur le drapeau des clairons, on reconnaît les six lys qui sont les armes de la famille Farnèse. La scène est entourée d’une arcade de verdure. Cet encadrement est orné de huit cartouches qui détaillent des vertus chevaleres-ques ; ils proclament que Farnèse est aguerri, proche des soldats, obéissant, loyal, pieux, noble, prévoyant et invincible.

39c

Inscription : « IVBENTI OBTEMPERAT ET QUAM-QUAM PROVINCIE PROSPICIENDVM ERAT, ET MASFELTII ALIORVMQ[UE] CONTVMATIA ABEVNTEM RETAR- / DABANT OMNES TAMEN MORAS ABRVMPIT // ALEX. FARN. IN GALLIAM ABIT OBVIO NAVARREO PRAELII CVRAM INII-CIT ELVSVM AD LAGNII DEFENSIONEM PER-TRAHIT FRVSTRA DEFENSVM / OCCVPAT »

Le dessin évoque le départ de Farnèse en France en août 1590, au cours de la première expédition pour venir en aide à la Ligue catholique qui s’opposait à Henri de Navarre (le futur Henri IV). Sur les ordres de Philippe II, le duc de Parme dut immédiatement – il le fit à contrecœur - subordonner les affaires des Pays-Bas à celles de France pour soutenir la cause catholi-que. Comme l’explique l’inscription : « Farnèse obéit ses ordres, mais il fallait veiller au gouvernement des provinces, et puis l’obstination de Mansfeld et d’autres retardèrent davantage le départ (...) ». En effet, en

d

FarnèsequittelesPays-BaspoursapremièreexpéditionenFrance,1590

Barcia n° 7535

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3

l’absence de Farnèse, le gouvernement des Pays-Bas fut temporairement confié à Pierre-Ernest de Mansfeld. Il est fait ensuite allusion à un incident avec Charles de Mansfeld. Ce dernier, indigné de ce que Farnèse ne l’avait pas nommé maître de camp général, avait refusé d’exécuter ses tâches en tant que maître d’artillerie en préparation de la campagne.3 Il alla jusqu’à remettre sa démission de maître d’artillerie. Inutile de dire que la conduite de Charles ne fit qu’aggraver la relation déjà houleuse entre Farnèse et les Mansfeld. Le dessin montre Farnèse qui se lève énergiquement pour partir en France avec ses troupes. Le personnage assis à gau-che lui fait ses adieux. Cet homme, qui semble porter un collier de la Toison d’Or, pourrait être identifié avec Pierre-Ernest de Mansfeld, qui, en tant que gouver-neur intérimaire, allait assumer la fonction de Farnèse ; il a pris sa place et pris en main son bâton.

PM

3 van Der essen 1933-1937, t. V, p. 293-294.

39d

Bibliographie

Barcia 1906, p. 519, nos 7421-7559 – Bouza 2003, ill. 4-8 – Cecchi Gattolin / Parma Armani 1978 – Parma Armani 1982 – Checa Cremades 1998, cat. no 223, p. 589-591.

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3

40

DeuxplansdusiègedeWachtendoncken1588,dédiésàMansfeld

Gravures sur cuivre (avec inscriptions en encre brune)1588Gerhard StempelTrier, Stadtbibliothek, 1/23 2° (reliées dans Braun et Hogenberg, Civitates Orbis Terrarum, livres I-IV, Cologne, 1588-1593)

Ces deux plans complémentaires illustrent le siège de la ville de Wachtendonck en 1588. Ils sont tous les deux dédiés à Pierre-Ernest de Mansfeld, le comman-dant en chef de l’opération. Chaque estampe est pour-vue, en haut à gauche, d’un cartouche orné contenant la dédicace à Mansfeld, surmonté de ses armoiries.

L’auteur des deux gravures, Gerhard Stempel (c.1546-1619), était originaire de Gouda en Hollande, mais il s’était réfugié à Cologne où il collabora en tant que cartographe avec Frans Hogenberg. Stempel est notamment l’auteur du plan du siège de Neuss en 1586 qui se trouve parmi les « Geschichtsblätter » publiés par Hogenberg.1 De plus, son plan de Wachtendonck sera copié par les successeurs de Hogenberg (cat. 41j). Il n’est donc pas fortuit que ces deux feuilles aient été insérées dans une édition du Civitates Orbis Terra-rum. En fait, leur provenance peut être retracée, grâce aux inscriptions manuscrites ajoutées en bas des car-touches dédicatoires. Celles-ci expliquent qu’en 1592 l’auteur a lui-même offert les deux estampes à l’abbé luxembourgeois Johannes Bertels (1544-1607), que nous connaissons comme étant le premier historien de Luxembourg. Par la suite, Bertels les laissa à l’ab-baye d’Echternach, où son successeur, l’abbé Pierre Richardot, les inséra dans le précieux exemplaire du Civitates Orbis Terrarum qu’il avait lui-même hérité

1 Muller 281. hellWig 291.

de son père Jean Richardot (1540-1609), le célèbre homme d’état.

Intitulé : « Description Topographicque de l’assiege-ment de la ville de Wachtendoncq par le Camp Royal de sa M(ajes)té Cath(olique) soubs la charge de Mons(ieu)r le Conte de Mansfelt General &c, avec tous les Forts, Quartiers, Trencees, Batteries, Platteformes &c. Per Gerardum Stempelium Cosmographum. La ville fut surprise par l’ennemi L’an 1578. Rendue a l’obeis-sance de sa M(ajes)té Cath(olique) L’an 1588, 20 Dece(m)b(ris). »

Dédicace : « A l’Illustre et Excellent Seigneur Mons(ieu)r Pierre Ernest Conte de Mansfeldt, Chevalier de l’ordre de la thoison d’or, du Conseil d’estat de la Ma(jes)té Catho(li)que du Roy d’Espaig(ne), Grand Mareschal de son camp, Gouverneur et Capitaine general de la Duché de Luxenb(our)g et de la Conté de Chiny, et General du camp devant Wachtendonck. Gerard Stemp. D(ono) D(edit). Anno 1588, 20 Decemb(ris). »

Ajout manuscrit : « R(everend)do in Christo P(atri) Abbati Lutzenburg(ensi) auctor donabat. »

Echelle : « Scala passuum communium » (1000 = 11,8 cm) ; environ 1:9000

Ce plan, orienté à l’ouest, montre les environs de Wachtendonck. Il présente les positions des différents quartiers de l’armée qui entourent la ville. Le quartier de Mansfeld peut être distingué tout en haut à l’ex-trême gauche (« Logis de s(on) Excell(ence) »). Tout le côté sud de la ville est protégé par un vaste marécage (« Moras »), aussi les tranchées d’approches sont-elles creusées côté est, au-delà du fleuve. A droite, la gravure est complétée d’un troisième cartouche, qui contient une carte de la région (celle-ci orientée au nord), à savoir le duché de Gueldres traversé par la Niers.

a

Vued’ensembledusiège

H 40,5 cm, L 52 cm (planche) ; H 42,1 cm, L 56 cm (feuille)Inséré au fond du deuxième volume (après livre IV)

392

3

40a

Intitulé : « Pourtraict de la ville de Wachtendoncq en plus grande forme pour mieux veoir les forts, boule-varts, casemats, remparts de la dicte ville. Per Gerardum Stempelium cosmographu(m) Regium. La ville fut sur-prise par l’ennemi A(nno) 1578. Rendue a l’obeissance de la Ma(jes)té catho(lique) L’an 1588 le 20 Decembris. »

Dédicace : « A l’illustre et Excellent Seigneur Mons(ieu)r Pierre Ernest Conte de Mansfeldt, Chevalier de l’ordre de la thoison d’or, du Conseil d’estat de la Ma(jes)té Catho(li)que du Roy d’Espaig(ne), Grand Mares-chal de son camp, Gouverneur et Capitaine general de la Duché de Luxenb(our)g et de Conté de Chiny, et General du camp devant Wachtendoncq. Gerard Stemp. D(ono) D(edit). Anno 1588, 20 Decemb(ris). »

Ajout manuscrit : « D(omino) in Chr(ist)o P(atri) Abbati Lutzenb(urgensi) auctor d(ono) d(edit) 1592 »

Echelle : « Scala passuum com(m)unium » (300 = 13,8 cm) ; environ 1:2300

Stempel a ajouté ce deuxième plan « en plus grande forme » afin de montrer en détail les fortifications de la ville. Ce « pourtraict » vu de l’est de Wachten-donck est complémentaire à la gravure sur le même sujet de Hogenberg, qui offre une vue depuis le nord sur la ville (cat. 41 i). Le plan de Stempel est pour-tant plus exact, il retrace en outre les tranchées des assiégeants et indique les positions de leurs artille-ries. Il est à noter qu’à côté des canons de la batte-rie générale sont dressés quelques mortiers. En fait, selon Strada, ce fut lors de ce siège que les mortiers firent pour la première fois usage du tir en bombe. Le graveur n’a pas manqué de l’illustrer : la ligne de tir émanant des mortiers se termine par une explosion au centre de la cité. Cette estampe de Stempel fut copiée douze ans plus tard, y compris les armoiries

b

Grosplandelaville

H 39 cm, L 46,5 cm (planche) ; H 41,8 cm, L 54,5 cm (feuille)Inséré au fond du premier volume (après livre II)

393

3

de Mansfeld, pour illustrer la prise de Wachtendonck en 1600 (cat. 41 j).

PM

40b

Bibliographie

Meurer 1984 – Meurer / Franz 1994.

41(reproductions photographiques)

EvénementshistoriquesdelaRévolte

Gravures à l’eau-forte2e moitié du 16e siècle et début du 17e siècleFrans Hogenberg et atelierH 21 cm, L 28 cm (dimensions moyennes des planches)Katholieke Universiteit Leuven, Centrale Bibliotheek, C1173

Les plus importantes descriptions des Pays-Bas du 16e siècle furent publiées par deux étrangers : la Descrit-tione di tutti i Paesi Bassi (Anvers 1567) du florentin Lodovico Guicciardini (cat. 28), et De Leone Belgico (Cologne 1583) de l’autrichien Michael von Aitzing (ou Aitsinger, Eyzinger). Cette dernière publication est célèbre pour deux raisons : elle fut copieusement illustrée d’estampes représentant les événements de l’époque, et elle occasionna l’invention du fameux Leo Belgicus, la carte des Pays-Bas sous forme d’un lion (cat. 29). Tant le Leo Belgicus que les planches histori-ques sont l’œuvre de Frans Hogenberg (c.1538-1590), graveur originaire de Malines. Exilé en Allemagne à cause de ses sympathies calvinistes, Hogenberg s’était

394

3

Le mardi 9 septembre1 1567, Pierre-Ernest de Mans-feld assista à l’arrestation des comtes d’Egmont et de Hornes par le duc d’Albe. Accusés du crime de lèse-majesté, les deux comtes sont condamnés à mort et décapités à l’épée sur la Grand-Place de Bruxelles neuf mois plus tard. L’événement dramatique marqua le début du régime de répression politique du duc d’Albe, qui venait d’arriver aux Pays-Bas. Egmont et Hornes étaient les protagonistes de l’opposition des nobles au Roi sous la conduite de Guillaume d’Orange, qui, lui, s’était échappé en Allemagne.

A l’évidence, Mansfeld se sentit vivement concerné par la condamnation des deux comtes. Ce fut lui qui, avec le comte de Berlaymont, alla porter la nouvelle de l’ar-restation à Marguerite de Parme. Le comte de Hornes était son beau-frère ; il était même logé dans la maison de Mansfeld à Bruxelles. Aussi Mansfeld tenta-t-il, en vain, d’obtenir des mesures de grâce de Philippe II.

L’arrestation se déroula vers sept heures du soir, au terme d’une réunion chez le duc d’Albe, qui avait invité les gentilshommes pour venir discuter de plans de for-teresses. Ce prétexte était d’ailleurs tout à fait crédi-ble. Le duc d’Albe devait à ce moment non seulement présenter ses projets pour la nouvelle citadelle d’An-vers, mais il voulait aussi discuter des fortifications de Thionville et de Luxembourg que ses ingénieurs venaient d’inspecter en arrivant aux Pays-Bas. Aussi ses ingénieurs, et notamment le célèbre Francesco Paciotto, étaient-ils présents à la réunion.

Bien que le graveur n’ait inscrit sur l’image que les noms des trois protagonistes, il n’y a pas de doute que Mansfeld figure parmi les gentilshommes représentés. La gravure correspond assez bien aux récits de l’évé-nement laissés par divers chroniqueurs. Elle juxtapose simultanément divers instants qui se sont succédés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’hôtel. A l’arrière-plan, neuf hommes se trouvent autour d’une table, penchés

1 La date du 10 septembre donnée dans la légende de la gravure, et souvent reprise dans la littérature, est erronée.

a

L’arrestationdescomtesd’EgmontetdeHornesàBruxelles,le9septembre1567

Fol. 49. Muller 109 ; Voet 10 ; Hellwig 118 ; Kinds I 45

installé à Cologne vers 1570, où il collabora avec Georg Braun à l’édition de leur illustre atlas de plans des vil-les, le Civitates Orbis Terrarum (cat. 12 et 87).

La première édition du De Leone Belgico (1583) était illustrée par Hogenberg de 114 planches. Les éditions postérieures du livre furent à chaque instant augmen-tées de nouvelles estampes illustrant les événements les plus récents. En outre, les gravures de Hogenberg se vendirent séparément en des séries plus ou moins cohérentes. A partir de 1593, elles furent également incluses dans les éditions de la Historia (...) der Nie-derlendischer Geschichten d’Emanuel van Meteren. La numérotation des planches ainsi que les textes de leurs légendes, en allemand ou en français, furent adaptés chaque fois. Les mêmes images apparurent encore dans l’ouvrage historique de Willem Baudart, publié à partir de 1615, mais cette fois dans un format réduit, avec une perte de détails. Autant dire qu’il ne s’agit nullement d’une série de gravures homogène. Conti-nué par l’atelier des fils de Hogenberg jusqu’à 1631, l’ensemble des « Geschichtsblätter » atteignent le nombre de 468 estampes, et constitue ainsi de loin le principal témoignage iconographique sur la Révolte.

Près de la moitié de celles-ci se rapporte notamment aux Pays-Bas ; les autres illustrent surtout les guerres de religion en France et en Allemagne. Plusieurs dizai-nes des gravures de Hogenberg représentent des faits auxquels Pierre-Ernest de Mansfeld lui-même a assisté. En effet, il y a en tout une douzaine de planches qui mentionnent explicitement le « comte de Mansfeld », soit sur l’image même, soit dans la légende. En vérité, il s’agit quatre fois de Pierre-Ernest de Mansfeld, les autres font allusion à son fils Charles.

La véracité historique de ces célèbres illustrations est sujette à caution. Les auteurs des gravures ne furent presque jamais témoins des événements représentés. Toutefois, comme nous le verrons, les planches mon-trent un grand souci d’exactitude topographique et historique de la part du graveur ; d’autre part, la fidé-lité aux faits est souvent compromise par quelques licences narratives afin de rendre l’image plus compré-hensible et captivante.

Bibliographie

Muller 1863-1882, t. I, p. 39-60 – De Brouwere 1952 – Villa 1969 - Voet 1977 – Hellwig 1983 – Kinds 1999.

395

3

au-dessus du plan d’une forteresse. Ce plan paraît du reste une invention du graveur, car il ne correspond à aucun des plans de fortification conservés. Pendant la discussion très animée entre les capitaines et les ingé-nieurs, le duc d’Albe se lève pour se retirer. Puis, au premier plan, le comte d’Egmont est appréhendé après la réunion par le duc d’Albe, pendant que, à droite, sur l’escalier, le comte de Hornes est arrêté en sortant de l’hôtel. Les deux comtes furent emprisonnés dans l’hô-tel même, et gardés par les soldats espagnols que l’on voit en haut à droite. Le 22 septembre, les prisonniers furent transférés au château de Gand, ce qui est repré-senté en haut à gauche, à travers la fenêtre.

Le graveur a situé l’événement, à tort, dans l’hôtel de Culembourg (« In Culnburchs hoff »), que plusieurs historiens considèrent en effet comme la demeure du duc d’Albe à son arrivée à Bruxelles (avant qu’il ne s’installe au palais, en janvier 1568, après le départ de Marguerite d’Autriche). L’hôtel de Culembourg se trouvait dans la rue des Petits Carmes - à deux pas de l’hôtel de Mansfeld - et fut le lieu de la signature du Compromis des Nobles ainsi que du Banquet des Gueux en 1566. Aussi l’édifice devint-il un symbole de la rébellion. Pourtant, en réalité, le duc d’Albe logea

à l’hôtel de Jauche, situé dans la même rue, et ce fut sûrement là que les comtes furent arrêtés.

L’erreur du graveur confère néanmoins une significa-tion particulière à la colonne sur piédestal qui occupe une place centrale dans l’image ; elle annonce le sort que l’édifice subira l’année suivante. En 1568, en même temps que l’exécution d’Egmont et Hornes, le duc d’Albe fit abattre l’hôtel de Culembourg et élever une colonne expiatoire destinée à rappeler que l’édifice avait été démoli pour avoir servi de lieu de conjura-tion des nobles. Hogenberg l’a d’ailleurs signalée sur son plan de Bruxelles de 1572 (cat. 12). Symbole de la répression espagnole, la colonne fut à son tour ren-versée en 1576 par ordre des Etats. Cependant, son dessin, dû au sculpteur Jean Guilgot (ou Wilho), est conservé. Il s’agit d’une sévère colonne toscane à bos-sages très différente il est vrai de l’élégante colonne corinthienne représentée dans cette gravure.2

Bibliographie

D’Hoore 1991, p. 25 – Henne / Wauters 1845, t. I, p. 335 t. IV,

2 AGR, Cartes et plans manuscrits, nr. 2810. Publié par schuerMans 1870 et dans D’hoore 1991, p. 25.

41a

396

3

Mansfeld, à la tête de 500 cavaliers, l’escorta en Ita-lie ; 50 mulets portaient les bagages. Après avoir tra-versé l’Alsace et la Suisse, on franchit le col du Saint-Gothard - balayé par des rafales de neige - pour ainsi gagner le Milanais. En février, Marguerite arriva enfin à Plaisance, où elle fut reçue par son mari, le duc Otta-vio Farnèse, et son fils Alexandre. Après un séjour de quelques semaines chez les Farnèse, Mansfeld revint à Luxembourg à la mi-avril 1568.

La gravure offre une vue sur Bruxelles depuis le sud-est. A l’arrière plan, on voit la caravane sortir du palais du Coudenberg (l’édifice est reconnaissable au-dessous

du nom de la ville), pour quitter la ville par la porte de Namur (dite aussi porte de Coudenberg). Au premier plan, parmi les cavaliers, figurent le duc d’Albe et Mar-guerite de Parme, les seuls personnages à être identi-fiés. La date donnée dans la légende (« Anno D[omi]ni MDLXVIII In Augusto ») est erronée.

Bibliographie

De Iongh 1965, p. 356-360 – Massarette 1930, t. I, p. 175-187.

41b

p. 8 – Janssens 2003 – Kamen 2004, p. 115-120 – Martens 2004, p. 490-493 – Massarette 1930, tome I, p. 170 – Payen 1860-1861, t. II, p. 27-29 – Schuermans 1870 – van Wijnendaele / de San 2004, p. 7-10.

L’arrivée aux Pays-Bas du duc d’Albe entraîna le départ de la gouvernante Marguerite de Parme. La mission de conduire la duchesse de Parme en Italie revint à Pierre-Ernest de Mansfeld. Marguerite elle-même avait exprimé le désir d’être escortée par Mansfeld, qui était devenu l’un de ses rares confidents. A cause de la situation politique compliquée en France et dans les territoires voisins, une forte escorte était nécessaire. Marguerite de Parme partit de Bruxelles le 30 décem-bre 1567. Le duc d’Albe l’accompagna jusqu’aux limites du Brabant. Après une semaine passée à Luxembourg,

b

MargueritedeParmequittelesPays-Bas,le30décembre1567

Fol. 54. Muller 110 ; Voet 14 ; Hellwig 119 ; Kinds I 59

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3

En 1569, Pierre-Ernest de Mansfeld aida le roi de France à écraser l’armée huguenote à la bataille de Moncontour. Cette gravure montre la phase finale de la bataille : les troupes huguenotes sont taillées en piè-ces. Le centre de l’image est occupé par le bataillon des lansquenets allemands qui sont massacrés par les Suisses de l’armée catholique, pendant que, en bas à gauche, la cavalerie de l’armée huguenote est mise en déroute. Le village de Moncontour figure en bas à l’ex-trême droite, au bord du fleuve. Il s’agit d’une copie, gravée en sens inverse, de l’estampe faite par Jean Per-rissin en 1570 (cat. 51 b). Hogenberg a omis la légende de l’original, qui aurait permis de mieux identifier les différents faits d’armes de la mêlée. Il a en revanche porté trois renseignements sur la gravure elle-même : en plus du nom du village (« Moncontour »), il signale les noms de deux capitaines huguenots qui sont faits prisonniers : François de La Noue (« Der herr

von noue ») et le Sieur d’Acier (« Der herr von acier gefencklich »). La conformité à la gravure de Perris-sin permet encore d’identifier le régiment de cavalerie en déroute, au premier plan de l’image, avec les reî-tres allemands commandés par Louis de Nassau et le comte Volrad de Mansfeld.

Le lundi matin 4 septembre 1576, pendant leur séance au palais du Coudenberg, les membres du Conseil d’Etat – parmi lesquels Pierre-Ernest de Mansfeld – furent arrêtés par un régiment de soldats conduit par Jacques de Glymes. Ses arquebusiers brisèrent à coups de hache les portes de la salle où les conseillers délibéraient, pour les conduire ensuite sur la Grand-Place où ils furent enfermés dans la « Maison du Roi » (la Broodhuis). Organisé de loin par Guillaume d’Orange, cet acte

41c

c

LabatailledeMoncontour,le3octobre1569

Fol. 67. Muller 46 ; Hellwig 47

d

L’arrestationdesmembresduConseild’EtatàBruxelles,le4septembre1576

Fol. 107. Muller 152 ; Voet 40 ; Hellwig 162 ; Kinds I 131

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3

fut un véritable coup d’état, puisque le Conseil d’Etat incarnait à ce moment le gouvernement des Pays-Bas. A la mort du gouverneur-général Luis de Requeséns, le 5 mars 1576, et en l’attente de l’arrivée de son succes-seur don Juan d’Autriche, le Conseil d’Etat était chargé par intérim du gouvernement. Requeséns, sentant sa fin proche, avait pourtant ordonné que ses pouvoirs militaires et politiques soient confiés à Mansfeld et à

Charles de Berlaymont, mais il n’avait pas réussi à rati-fier ces nominations. Par la suite, le Conseil d’Etat ne les accepta pas et assuma lui-même toutes les fonc-tions politiques et militaires du gouverneur-général. Durant l’été 1576, le Conseil d’Etat ne réussit pas à refréner les troupes espagnoles mutinées et fut accusé par les patriotes d’espagnolisme. Au moment de l’ar-restation, Mansfeld venait d’être nommé membre effectif du Conseil d’Etat (la lettre patente du Roi date du 15 juillet 1576), bien qu’il prît déjà part aux séances depuis deux ans. Certains membres du Conseil furent remis en liberté assez vite, mais Mansfeld, lui, demeura emprisonné jusqu’au 25 janvier 1577.

Ceci est l’une des très rares gravures de Frans Hogenberg dont l’étude préparatoire est aujourd’hui

conservée. Le dessin à la plume et au lavis, qui se trouve à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris,3 ne diffère que légè-rement de l’eau-forte. La feuille a environ les mêmes dimensions que l’estampe, qui est gravée en sens inverse. Cependant, le dessin préparatoire ne porte pas d’inscriptions, aussi Mansfeld n’y est-il pas identi-fié, pas plus que les autres personnages. L’illustrateur s’est servi d’un écorché architectural pour montrer à

la fois l’intérieur de la salle où le Conseil tient séance, et l’entrée du palais où les soldats se rassemblent en foule. Quatre membres du Conseil d’Etat sont identi-fiés. En haut à droite, le comte de Mansfeld (« G. von Mansfelt ») est assis à table; plus bas, Charles de Ber-laymont (« Berlemont ») est emmené par les soldats. Pour les deux autres conseillers nommés (« Del Rio » et « Viglius »), le graveur s’est permis quelque licence pour l’intelligibilité de la scène. En réalité, ces deux hommes n’étaient pas présents : l’espagnol Luis del Rio, membre du Conseil des Troubles et du Conseil Privé, fut détenu dans une autre salle du palais, tan-dis que le jurisconsulte Viglius d’Aytta fut retenu

3 Renaissance et Maniérisme 1985, p. 180-181.

41d

399

3

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prisonnier dans sa maison (étant malade il n’était pas venu au conseil). La date du 5 septembre donnée dans la légende est également erronée.

Le milieu de la scène est occupé par l’escalier d’hon-neur qui donne accès au corps de logis du palais du Coudenberg. Il s’agit de l’entrée « impériale » érigée par Marie de Hongrie en 1538-39.4 Son architecture est assez fidèlement rendue : un édicule, porté par deux colonnes et couronné de trois statues, surmonte le palier de l’escalier, qui conduit au premier étage du palais. Les trois sculptures (coupées par le graveur à mi-corps) sont l’œuvre de Jean Guilgot (ou Wilho) et représentent l’empereur Charles Quint assis sur un aigle, flanqué de deux statues d’Hercule (on reconnaît l’une de ses colonnes). Cet escalier d’honneur dispa-raîtra lors de l’extension du palais en 1599 ; les statues impériales seront alors installées dans le jardin du palais. Cette gravure constitue l’une des rares repré-sentations de cette construction. En fait, cette même entrée du palais figure également sur une autre gra-vure de Hogenberg (La présentation du Compromis des nobles à Marguerite de Parme, le 5 avril 1566) ; celle-ci offre une vue frontale de l’entrée, qui prend alors véritablement l’aspect d’un arc de triomphe. Il y a pourtant quelques incohérences entre les deux représentations par Hogenberg de ce même élément architectural : l’ordre des colonnes est différent, la balustrade ou l’arc est omis. Ceci nous donne une idée des limites de l’exactitude de ses gravures.

Bibliographie

Baelde 1965, p. 280 – Janssens 1989, p. 292-298 – Janssens 2004, p. 385-386 – Massarette 1930, tome I, pl. X et p. 248-258.

4 De Jonge 1994, p. 113-114 ; 1997, p. 201 et n. 15-17 ; 1999, p. 206 et 214 ; 2000, p. 98.

e

Laprised’EindhovenparCharlesdeMansfeld,le23avril1583

Fol. 187. Muller 232 ; Voet 85 ; Hellwig 242 ; Kinds II 47

f

LapriseduchâteaudeWesterloparCharlesdeMansfeld,le7juin1583

Fol. 189. Muller 234 ; Hellwig 244 ; Kinds II 49

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3

g

L’assassinatdeGuillaumed’OrangeàDelft,le10juillet1584

Fol. 204. Muller 250 ; Hellwig 260

41g

De manière indirecte et inconsciente, Pierre-Ernest de Mansfeld a joué un rôle important dans l’assassinat de Guillaume d’Orange par Balthazar Gérard au Prin-senhof à Delft en 1584. Ce fut notamment au moyen de cachets du comte de Mansfeld que Gérard avait su s’introduire dans l’entourage du prince d’Orange. Bal-thazar Gérard était un jeune Franc-comtois qui son-geait depuis longtemps à tuer le Taciturne. En 1582, il s’était mis au service de son cousin Jean Dupré, qui était secrétaire de Pierre-Ernest de Mansfeld, en qua-lité de clerc. Depuis lors, Gérard attendait l’occasion d’accomplir son dessein. Son intention était de suivre Mansfeld en tant que maréchal de l’armée, dans l’es-poir que les troupes s’approcheraient un jour du camp du prince d’Orange.

Deux ans plus tard, las d’attendre, Gérard quitta le Luxembourg à l’insu de Mansfeld, en emportant avec

lui l’empreinte en cire des sceaux officiels du comte. Arrivé à Delft, Gérard sut convaincre l’entourage du Taciturne qu’il venait lui proposer ses services, en insistant sur le grand parti que l’on pourrait tirer des blancs-seings aux cachets de Mansfeld. Lorsque fina-lement, le 10 juillet 1584, il obtint l’autorisation d’aller porter en personne une nouvelle au prince d’Orange, Gérard lui déchargea son pistolet en pleine poitrine.

Bibliographie

Gachard 1857, t. VI – Massarette 1930, tome II, p. 56-60 – Van Roosbroeck 1974, p. 420-424.

401

3

h

MansfeldremetlecollierdelaToisond’OràAlexandreFarnèse,le11août1585

Fol. 224. Muller 268 ; Hellwig 277 ; Kinds II 77

Alexandre Farnèse avait déjà été nommé chevalier de la Toison d’Or par Philippe II en 1583, mais il voulut lui-même différer la cérémonie de l’investiture jusqu’au jour de la prise d’Anvers. Ainsi, le lendemain de la reddition d’Anvers, il reçut les insignes de l’Ordre, au nom du Roi, des mains du comte Pierre-Ernest de Mansfeld. Cet honneur incomba en effet à Mansfeld en sa qualité de plus ancien chevalier de l’Ordre aux Pays-Bas et de maître de camp général.

La cérémonie se déroula autour du fameux pont sur l’Escaut que Farnèse avait fait construire au nord d’An-vers, aux environs de Calloo. Farnèse fut d’abord armé chevalier à son quartier à Beveren par Pierre-Ernest de Mansfeld, assisté des officiers de l’Ordre. Ensuite,

le cortège cérémoniel procéda à cheval vers Calloo, le long des digues ornées d’arcs triomphaux de verdu-res. Le grand collier fut transporté « sur un quarreau de velour cramoisy » par Charles de Mansfeld,5 qui précéda son père. Après une assourdissante canon-nade de l’entière artillerie espagnole – qui fit croire aux Anversois que l’on s’était remis à se battre sur le fleuve –, on traversa le pont à pied jusqu’au fort de Saint-Philippe, où l’on avait préparé la cérémonie de la remise du collier. Le graveur a fidèlement saisi le moment où, après une grand-messe célébrée dans la chapelle du fort, Pierre-Ernest de Mansfeld s’appro-che de Farnèse pour lui remettre le collier de la Toison d’Or, pendant que des coups de canon sont de nou-veau tirés par les soldats espagnols (voir aussi cat. 38). A part Farnèse (« Der Hertzog von Parme ») et Pierre-Ernest (« Mansfelt »), le graveur a également identifié, derrière Mansfeld, le trésorier de l’Ordre, Christophe

d’Assonleville (« Aßonville ») ; il tient en main le car-reau de velours sur lequel était posé le collier.

5 Et non pas par Pierre-Ernest lui-même, comme dit Massarette. france 1886-1891, t. III, p. 123.

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3

Le fort de Saint-Philippe, ici vu depuis le nord, était construit comme tête-de-pont sur la rive droite de l’Escaut, face au fort de Sainte-Marie sur la rive gau-che. Le fleuve et le bout du pont figurent à l’extrême droite de l’image. Le fort, qui subsistera jusqu’au 20e siècle, est fidèlement rendu : il a un plan carré de dimensions réduites à quatre bastions. Du reste, la représentation par Hogenberg de la cérémonie au fort ressemble beaucoup à une autre de ses gravures, celle illustrant l’hommage que Farnèse reçut un an plus tard par un nonce papal au fort de Gnadendal lors du siège de Neuss.6

Bibliographie

France 1886-1891, t. III, p. 122-124 – Massarette 1930, t. II, p. 77-79 – Poullet / Piot 1896, t. XII, p. 349-350 – Van den Nieuwenhuizen 1985, p. 76-77 – Van der Essen 1933-1937, t. IV, p. 130-131.

6 En date du 1er août 1586. hellWig 293 ; Muller 283.

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LaprisedeWachtendonckparPierre-ErnestdeMansfeld,le20décembre1588

Fol. 254. Muller 296 ; Hellwig 308.

L’estampe offre une vue depuis le nord sur la ville de Wachtendonck lors de sa prise en 1588 par l’armée espagnole commandée par Pierre-Ernest de Mans-feld. A en croire la légende, elle serait dessinée d’après nature (« pourtraicté au vif »). Les troupes espagnoles, identifiées par les drapeaux aux croix de Bourgogne, pénètrent la ville d’un côté, pendant qu’au premier plan les défenseurs la quittent par une autre porte. Bien que le graveur n’ait pas identifié les personnages, on peut supposer que les deux cavaliers au centre de l’image représentent les deux chefs de guerre nommés dans la légende, à savoir Mansfeld et Farnèse.

403

3

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LaprisedeWachtendoncken1600,ornéedesarmoiriesdePierre-ErnestdeMansfeld

Fol. 333. Muller 339 ; Hellwig 352 ; Kinds II 175

En haut à gauche de cette gravure, on remarque les armoiries de Pierre-Ernest de Mansfeld. Elles sur-montent un cartouche qui explique : « Wachten-donck ein vestes Stettlin zwische(n) Moers und Venlo hat sich dem Graffe(n) von Mansfeldt ergeben Anno 1588 am 20 Dece(mber). Nun aber inn dissem 1600 Jahr am 23 Jane(uar) durch den Graffen Ludwigh von Nassau unversehener Weyse bestige(n) u(n)d ei(n)genoheme(n) ». Il s’agit en effet de la prise de Wachtendonck par Louis de Nassau en janvier 1600, entreprise qui n’a rien à faire en soi avec Mansfeld. Or la présence de son écusson sur cette gravure est due au

41j

fait que l’auteur a copié la gravure de Gerhard Stem-pel du siège de la ville en 1588 (cat. 40 b). Il a alors conservé les armoiries de Mansfeld, et s’est contenté de remplacer la dédicace par le texte susdit et de sup-primer le deuxième cartouche par un portrait de Louis de Nassau.

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3

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k

LesiègedeNeussparAlexandreFarnèseetCharlesdeMansfeld,commandantdel’artillerie,enjuillet1586

Fol. 238. Muller 281 ; Hellwig 291

l

Lesièged’Ecluse(Sluis)parAlexandreFarnèseetCharlesdeMansfeld,commandantdel’artillerie,enaoût1587

Fol. 246. Muller 289 ; Voet 95 ; Hellwig 299 ; Kinds II 103

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CharlesdeMansfelddélivreNimèguedesassautsdeMauricedeNassau,enjuin1590

Fol. 264. Muller 300; Voet 97 ; Hellwig 312 ; Kinds II 109

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3

42(reproductions photographiques)

Recueildeplansdesièges,batailles,fortifications,etc.

Recueil de 121 feuillets en papier, dessinés à la plume à l’encre brune et noire, lavés de bistre et rehaussés d’aquarelleDessins datés de 1615 à 1622 ; dédicace en date du 14 juillet 1624Pierre LepoivreH 51 cm, L 37 cm (dimensions des feuilles)Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier de Belgique, ms. 19.611

En 1620, Pierre Lepoivre (1546-1626), ingénieur mili-taire, architecte et cartographe, reçut des archiducs la somme considérable de 500 livres pour avoir « tracé ung livre de tout ce qu’est succédé aux guerres passées doiz l’an 1567, accompagné de belles figures, auquel labeur il a employé six ans avecq beaucoup de travail de l’âme et du corps ».1 Il s’agit du précieux manuscrit qui est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque royale à Bruxelles. Il contient plus de cent plans de batailles et de sièges qui se rapportent principalement à la guerre dans les Pays-Bas et qui se situent pour la plupart entre 1572 et 1592. Beaucoup de feuilles sont dessinées des deux côtés, de sorte que les plus grands plans mesurent près de 50 sur 70 cm. Le recueil contient quelques 130 dessins, à savoir 75 plans à vol d’oiseau de sièges ou de batailles, 31 plans de villes ou de forteresses, 12 cartes géographiques, 4 dessins techniques de bateaux ou de ponts, et 4 dessins avec des portraits équestres des chefs d’armée tels que le duc d’Albe ou Alexandre Farnèse.

Les dessins sont accompagnés, d’une part, de textes éclairant la topographie ou l’historique du lieu repré-senté, et, d’autre part, de légendes souvent extensives qui donnent le détail des faits d’armes représentés. Ces inscriptions, encadrées parfois dans des cartouches ornés, font preuve de l’orthographe idiosyncrasique et souvent inconséquente adoptée par l’auteur. Les plans sont en général pourvus d’une échelle - établie en pied ou lieue de Brabant, parfois en pied ou lieue d’Anvers - et d’un cadran qui en indique l’orientation. Si Lepoi-vre n’a bien sûr pas manqué d’inclure les hauts faits de l’époque, tels que les sièges de Maastricht (1579), d’An-vers (1584-85) et d’Ostende (1601-1604), ou encore la bataille de Nieuport (1600), il a également pris soin d’il-

1 Pinchart 1860-1881, t. II, p. 182. finot 1865-1895, t. VI, p. 98.

lustrer des faits d’armes mineurs comme la surprise du bourg de Menin ou le siège de l’abbaye de Saint-Amand, dont ses dessins constituent souvent le seul témoignage graphique connu.

Au début de l’œuvre apparaît l’autoportrait de l’auteur à sa table de travail, en train de tracer le plan d’une for-teresse à la règle et au compas. Il est suivi par la dédi-cace « Au Grand Roy Catholicque » en date du 14 juillet 1624. Celle-ci renferme le titre que l’auteur a lui-même donné à son ouvrage et qui en explique aussi l’utilité: « Les plans des villes des Païs de Hennault, d’Artois, de Breband, très noblement descripts à la plume par l’ar-chitecte Pierre Lepoivre et talleur d’image, lesdits plans pour s’en servir à Messigneurrs desdicts finances et avec les gouverneurs desdicts païs, lorsqu’il se présentera quelque occasion de quel ouvrage pour les réparations des villes desdits païs ».

La plupart des plans sont datés entre 1616 et 1618. En effet, Lepoivre a commencé à travailler à ce recueil « his-torique » après l’achèvement de son traité « théorique » qui est aujourd’hui conservé à Madrid (cat. 43). Ainsi, le recueil de Bruxelles constitue en quelque sorte l’applica-tion pratique de la théorie qu’il a exposée d’abord dans le traité de Madrid, en particulier de sa méthode de des-siner des fortifications en perspective et de son analyse des différentes ordonnances des corps d’armée.

Si les plans ont été dessinés environ trois décennies après les événements, ils n’en constituent pas moins une source historique de premier ordre. En tant qu’ingénieur militaire, Lepoivre a très souvent assisté lui-même aux faits d’armes représentés ou travaillé aux fortifications dont il donne les plans. En effet, il se vante d’avoir assisté à la conquête de non moins de vingt-trois villes rebel-les. Il a pu se baser en outre sur les plans des ingénieurs italiens en charge des principaux ouvrages avec qui il collaborait, et dont il cite souvent les noms. Ceci impli-que cependant que certains plans sont sujets à caution puisqu’ils mélangent un levé de la situation existante avec des projets non-réalisés. Ainsi, comme l’a démon-tré Charles van den Heuvel, Lepoivre a doté le plan de la ville de Groningue - du reste très exacte - d’une citadelle hexagonale qui n’a jamais été construite.

Nombre de plans du recueil de Lepoivre représen-tent des faits d’armes auxquels ont participé Pierre-Ernest, Charles et Octavien de Mansfeld. En voici une sélection :

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3

Bibliographie

Danckaert 1968, cat. no 88, p. 78-79, pl. 19 – Delsaerdt / Duvosquel 2005, cat. no 57, p. 142-143 – Devillers 1890-1891 – Elkhadem 2005 – Martens 2004, p. 494-495 – Pinchart 1860-1881, t. II, p. 179-184 – Van den Gheyn 1927, t. XI, no 7373, p. 234-242 – Van den Heuvel 1991, p. 118-125 – Van den Heuvel 1998, p. 198-202 – Van der Essen 1933-1937.

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LesiègedePhilippevilleparlestroupesdeDonJuand’Autriche,enmai1578

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b

LesiègedePhilippevilleparlestroupesdeDonJuand’Autriche,enmai1578

Fol. 29

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Laprisedel’abbayeetlebourgdeSaint-AmandparPierre-ErnestdeMansfeld,endécembre1579

Fol. 36

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LesiègedeMaastrichtsouslecommandementd’AlexandreFarnèse,enmars-juin1579

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LaprisedeMortagneparPierre-ErnestdeMansfeld,finoctobre1579

Fol. 37

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Intitulé : « Mortaingne assiégée par le Cont de Mansfelte, generalle de l’armee de sa Ma(jes)té, 1579, sur la fin de l’octobre »

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3

Voici la « traduction » de l’explication de Lepoivre : « Mortagne se trouve à une distance de trois lieues de Tournai, et d’une lieue de Saint-Amant, et fait ainsi par-tie du Tournaisis. Son château est situé au confluent de deux rivières, à savoir l’Escaut et l’Escarpe, la situation en est très belle. En 1518, l’empereur Charles Quint, après avoir conquis par la force des armes Tournai des Français, l’a fait démanteler car la forteresse était trop puissante et trop voisine à la ville. Mais en 1579, le sei-gneur de Mortagne, qui voulait se venger, s’est rangé du côté des rebelles de sa Majesté. Par la suite, le comte de Mansfeld y a amené une bonne cavalerie, infanterie et artillerie, sur des gros pontons, signalés sur le dessin par les chiffres 1 et 2, et a attaqué avec furie le château, de sorte que les huguenots et luthériens assiégés furent contraints d’en venir à une honnête capitulation (...) ». Selon un autre témoignage, la garnison de la ville fut passée au fil de l’épée.2

PM

2 france 1886-1891, t. II, p. 563.

42g/42h

g

SiègeetprisedeBouchainparPierre-ErnestdeMansfeld,le4septembre1580(Lepoivre donne la date du 16 juillet 1580)

Fol. 41

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SiègeetprisedeNivelleparPierre-ErnestdeMansfeld,le5octobre1580

Fol. 42

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LestroupesdePierre-ErnestdeMansfeldinvestissentlebourgdeCommines,le10septembre1579

Fol. 39

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LesiègedeTournaisouslaconduited’AlexandreFarnèse,tandisqueMansfeldcommandelesmineurs,enoctobre-novembre1582

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LesiègedeSaint-GhislainparlestroupesdeFarnèseassistéesparlesMansfeld,enseptembre1581.AgaucheapparaîtlechâteaudeBoussu

Fol. 43

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Lesprincipauxépisodesdusièged’Anvers,1585

Fol. 61

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LesiègedeGravesurlaMeusesouslecommandementdeCharlesdeMansfeldpuisAlexandreFarnèse,dejanvieràjuin1586

Fol. 69

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Lesiègedel’Ecluseparl’arméed’AlexandreFarnèseavecCharlesdeMansfeld,généraldel’artillerie,enjuillet1587

Fol. 75

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LaprisedeWachtendonckparPierre-ErnestdeMansfeld,assistéparsonfilsCharlesquicommandel’artillerie,le20décembre1588

Fol. 78

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LesecoursdelavilledeZutphenparlestroupesd’AlexandreFarnèse,parmilesquellesOctaviendeMansfeld,le17octobre1586

Fol. 82

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LesiègedeNeusssurleRhin,parl’arméed’AlexandreFarnèse,avecCharlesdeMansfeld,généraldel’artillerie,assistéparOctaviendeMansfeld,enjuillet1586

Fol. 70

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3

43

Traitéd’architecture,perspectiveetfortificationensixlivres

Recueil de 70 folios ; dessins à la plume, lavis et rehauts d’aquarelle sur papier. Intitulé, sur le frontispice (fol. 1r) : « Des cixe livr(es) composés de l’architecete Pierre Lepoivre » ; sur la page de titre (fol. 5r) : « Des livre(s) d’architecture, est prospective et fortification »Réalisé entre 1604 et 1614Pierre LepoivreH 44 cm, L 28,5 cm (deux feuilles dépliantes : H 42,5 cm, L 55 cm)Madrid, Biblioteca del Palacio Real, II 523

Le traité manuscrit de l’ingénieur Pierre Lepoivre s’in-téresse non seulement à la fortification, mais aussi à l’architecture, la géométrie, l’arpentage, l’ordonnance des corps d’armée, les machines de guerre, les carac-tères romains et les proportions du corps humain. Il démontre à merveille la diversité des compétences des ingénieurs militaires avec lesquels Mansfeld était en contact direct. En fait, Lepoivre remarque dans ce traité qu’il a commencé son service militaire sous le comte de Mansfeld. Sur ses plans on retrouve égale-ment les deux fils du comte, Charles et Octavien.

Lepoivre souligne son ample expérience dans l’art militaire : il était d’abord adjudant des ingénieurs du roi de France lors de la guerre contre les huguenots dans les années 1560, et semble avoir suivi Mansfeld pendant la campagne de Moncontour. Il est ensuite rentré aux Pays-Bas pour assister les principaux ingé-nieurs italiens du duc d’Albe et d’Alexandre Farnèse, à savoir Francesco Paciotto, Bartolomeo Campi, Gabrio Serbelloni, Properzio Barozzi et Giovanni Battista Piatto. Il a participé aux sièges de non moins vingt-trois villes rebelles.

Les dessins sont datés entre 1604 et 1614, mais repré-sentent des faits d’armes et des fortifications qui datent principalement de la deuxième moitié du 16e siècle. La page de titre (fol. 5r) est signée à Bruxelles en date du 16 mai 1614. L’ouvrage est dédié à l’archiduc Albert (fol. 8r-v).

Dans l’orthographe capricieuse qui lui est caractéristi-que, l’auteur a inscrit sur le frontispice : « Cest oeuvre ne viendra mal’apropos pour toute(s) souldate(s) quy font profetion de l’arte melittare » (fol. 1r). Les six livres

du traité sont précédés d’un prologue, qui s’avère être un discours sur la bataille de Nieuport en 1600.

Le premier livre traite des ordres architecturaux et part ensuite dans des considérations sur la fortification, la géométrie et l’usage de la boussole par l’architecte. Les trois livres suivants concernent la fortification. Lepoi-vre propose d’abord une méthode pour représenter des forteresses en perspective. Il explique ensuite sa propre théorie, illustrée par de nombreux plans de for-tification de villes des Pays Bas (Namur, Charlemont, Renty, Hesdinfert, Philippeville, la citadelle d’Anvers, Maastricht) comme de places étrangères (Vienne, Dôle, La Goleta, Malte). La section se conclut par des versions améliorées de quelques plans de forteresses que Lepoivre a empruntés au traité de l’ingénieur ita-lien Giovan Battista Belluzzi (dit Sanmarino), Nova invenzione di fabricar fortezze di varie forme, publié à Venise en 1598 et 1602.

Le cinquième livre détaille l’ordonnance des corps d’armée et la disposition des campements. On y retrouve notamment la composition des troupes du comte de Mansfeld lors de sa campagne en France (voir infra). Puis Lepoivre donne plusieurs vues à vol d’oiseau de l’armée d’Alexandre Farnèse lors de l’expé-dition en France de 1590. Sur ces plans sont identifiés les régiments de Charles de Mansfeld et d’Octavien de Mansfeld.

Le sixième livre présente différentes machines de guerre pour faciliter l’assaut d’une place assiégée. Enfin, dans l’épilogue, il s’attarde sur des modèles de caractères romains et propose aussi trois beaux des-sins qui illustrent les proportions du corps humain. La présence de ces dernières pages dans un traité militaire est expliquée par Lepoivre de la manière sui-vante : « depuis le temps de ma jeunesse je fus ins-truit à l’art de l’architecture et de statuaire » (fol. 70r). Ces derniers dessins sont basés sur le traité d’Albrecht Dürer sur les proportions du corps humain. Bien que Lepoivre ne fait aucune référence à l’artiste allemand, il est clair qu’il s’est inspiré de cet ouvrage. En effet, l’exemplaire du traité de Dürer que Lepoivre possédait a été conservé et contient l’esquisse préparatoire de la figure féminine que l’on retrouve dans ce manus-crit (fol. 69r).1 Somme toute, le traité témoigne du fait

1 Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier de Belgique. L’exemplaire VB 5434 84 C (Albrecht Dürer, Les quatre livres de la proportion, éd. 1567), contient l’inscription « apartenant a pierre lepoivre architecte 1577 » ; sur la page 39 se trouve le dessin préparatoire, tracé en crayon sur la figure imprimée.

412

3

que les compétences de l’ingénieur se fondent tant sur l’expérience pratique de la guerre que sur l’émulation d’ouvrages théoriques.

Le traité contient deux plans (fol. 49r-50r) qui repré-sentent l’ordonnance de l’armée du comte de Mans-feld. Selon toute apparence, ces plans se rapportent à la campagne de Moncontour en 1569, et cela en dépit du fait que Lepoivre donne les dates de 1562 et 1564. A vrai dire, ceci n’est pas le seul cas où l’ingénieur se trompe, sa datation est parfois aussi aléatoire que son orthographe. Voici la transcription des légendes.

[en haut :]

Ce Batillon, Contiente 5200 hom(m)e(s) de pied, et 1200 chavaux, et chasque compaignie d’infanterie a 140 hom(m)e(s) et chasques compaignie a 40 picques, de manier que led(ict) batillon conteniente 600 pic-qes, et de mosquetier 4600 quy font ensambles 5200 hom(m)e(s) ynfanterie et de cavallerie 1200. Ensam-bles la cavaillerie et infanterie porte au no(m)bre de 6400 souldats.

[en bas :]

L’An 1564, le Cont de Man(s)felt fict dresser ung sam-blable esquadron de trois regiment(s) de Vallon(s) a l’avangar(de) de la bataille qui fut la cause de la vic-toire a l’encontre de l’armee des Hugenote(s) que condusoit le Prince de Condé quy a l’encontre des Catholicq(u)e(s), et av(e)c facilité l’on peut avoir l’in-teligens dudict esquadron av(e)c les lettre(s) de cifre 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7.

1. Le Conte de Mansfelte quy conduicte les reître(s) en nombre de 1500

2. Monsieur de Bauvois quy conduisoit l’avangarde de 5200 Vallon(s)

3. Les Capitaine(s) Wallon(s) remarqé de C4. Le Conestable de la France et Monsieur de

Monpencier quy conduisoint 1600 chevaux françois, les picq(s) sont signifiés par p, les arqebusier(s) par a.

aFol. 49r

5. Les chariots mesieux du membre 6, furent osté pour fair places a l’esqadron lors qu’il falut combatre

7. L’ennemy fut fort offensés par l’artellerie qui estion tres bien disposee aux avenu(s).

La signification des lettres � arenvers sont les Coron-nelles et Capi(tai)ne(s), et les croix audedens de l’esquadron sont les tambour(s) et fif(r)e(s).

[en haut à droite:]

Le secours de Chartre faict Par le Cont de Mansfelt l’an 1562, et puis yl donna bataille contre l’armee des hugenote(s) que conduisoit le Prince de Condé ou yl fu defaicte.

[sur le plan :]

- la guardes chariote des vivre- esqadron du Conestable- le Cont de Ma(n)sfelt g(e)n(er)al de l’armee pour sa

Ma(jes)té Cath(o)lic- esquadron de monsieur Damville- Monsieur de Beauvois g(e)n(er)al pour sa Ma(jes)té

catholicq de l’infanterie Wallon- la guarde des chariote(s)

[en bas :]

1. Le Cont de Mansfelt teste du corps de bataille, lequels comandoit a la cavaillerie de restre(s) signalés par 2, Monsieur de Bauvois comandoite a l’enfanterie wallon signallé par la lettre 3, le Conestable de France comandoit a l’artellerie et suict signalé par 4, Monsieur Danville avec Mons(ieu)r de Monpasier, conduisoint la cavaillerie françois et cinc compaignie d’ordonance de la France signalee par 5, la cavallerie de France designee par F, l’artellerie est munitionne et chariots 6, les vivre(s) 7, le bagaige 8, les Suiste(s) estion en nombre de 6000, et signalé par 9, les alleman(s) mar-choint avecq les Suiste(s) en nombre de 14 compaigny en nombre de 4200, et sont signalé par d, la bataille

bFol. 49v-50r

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estoist en nombre de 6000 hom(m)e(s), toute l’enfan-terie estoite en nombre de 18200, et la cavaillerie tant restre(s) que des orodonnance du Pais Basse et fran-çois estoint en nombre de 6600, toute le corps d’armee tant cavaillerie et infanterie, 24200 hom(m)e(s). Les lettre a veut entendre arquebousier, les p picques.

Faict a Bruxelle le 3e de Mars 1604, Pierre Le Poivre.PM

Bibliographie

Devillers 1890-1891 – Duerloo / Thomas 1998, cat. n° 110, p. 89-90 – Lemoine-Isabeau 1985, cat. n° 10, p. 52 – Lopez Vidriero / Rodriguez 1994, p. 175-176 – Martens 2004, p. 494-495 – Pinchart 1860-1881, t. II, p. 179-184 – Van den Heuvel 1998, p. 198-202.

43b

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LabatailledeSaint-Quentin,le10août1557

Dessin à la plume à l’encre brune et aquarelle sur papier, avec traces de graphite et ajouts à l’encre noire1557Antoon van den WijngaerdeH 43,5 cm, L 87 cm Anvers, Museum Plantin-Moretus, Prentenkabinet, Collection Prentenkabinet, cat. F.I.14 (Inv. OT 1168)

portant sur l’épaule gauche la serviette de « premier majordome ». Derrière lui sont alignés de droite à gau-che Luis de Requeséns, le comte de Fuentes, Emma-nuel Philibert de Savoie et Pierre-Ernest de Mansfeld. Les plats qu’apportent Farnèse et Mansfeld, couronnés d’étendards, symbolisent l’étendue géographique de la souveraineté des archiducs. La confiserie en forme de parterre de sucre, présentée par le duc de Parme, comporte sur sa circonférence dix fleurs qui évoquent les dix provinces des Pays-Bas ayant reconnu l’auto-rité de l’infante Isabelle Claire Eugénie. Leur pacifica-tion est garantie par la protection de l’Empire, dont la bannière, surmontée de la couronne impériale, d’un glaive et d’une branche d’olivier, est hissée au faîte d’un arbrisseau, d’une espèce proche du pommier, emblème de l’amour et de la fécondité nuptiale. Le drapeau rouge distinguant la pâte de coings tenue par Mansfeld pourrait alors correspondre aux couleurs de la Franche-Comté qui, également incluse dans la dot de l’infante, lui avait prêté serment d’allégeance. Ces mets héraldiques et emblématiques paraissent ainsi invoquer l’avènement d’un temps de paix par l’union fertile et heureuse de l’archiduc Albert d’Autriche et de l’infante Isabelle Claire Eugénie.

Si l’iconographie du tableau signale un artiste très au fait des portraits et de l’étiquette de la cour des Habs-bourg d’Espagne, son programme politique évoque le contexte des festivités flamandes célébrant à Bruxelles le jurement de souveraineté de l’infante en août 1598, puis les Joyeuses Entrées des archiducs dans les prin-cipales villes des Pays-Bas, entre septembre 1599 et février 1600. Destinée peut-être à l’hôtel de ville d’un de ces chefs-lieux si ce n’est au palais de Coudenberg à Bruxelles, l’œuvre porte la date de 1596 sans doute en référence au début du gouvernement d’Albert sur les Pays-Bas.

Concernant ce tableau voir la contribution de Diane H. Bodart à ce volume (vol. II, 3.6).

DHB

Bibliographie

Os descobrimentos portugueses 1983, p. 169-173, no 136 – Rodríguez-Salgado 1988, p. 97, no 4.19 – Iglesias 1998, p. 562, no 493 – Kusche 2003, p. 445-446.

Ce dessin de la bataille de Saint-Quentin, que l’on doit à un témoin oculaire, illustre à merveille le fait que Pierre-Ernest de Mansfeld y a joué un rôle capital. Ce précieux document constitue en effet un témoignage de premier ordre du déroulement des opérations militaires autour de la ville de Saint-Quentin, ce 10 août 1557, d’autant que son auteur est un topographe réputé pour son exactitude. Le dessin, exposé ici pour

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3

la première fois, est longtemps resté très peu connu et mal identifié.

Il est pourtant à la base de toute une série de représen-tations de la bataille de Saint-Quentin : on conserve aujourd’hui au moins une estampe, un tableau et deux fresques qui sont tous copiés, de manière directe ou indirecte, de cette feuille.

Le dessin est l’œuvre d’Antoon van den Wijngaerde (c.1525-1571), dessinateur, graveur et peintre flamand, vraisemblablement originaire d’Anvers. Entré au ser-vice de Philippe II, Van den Wijngaerde était notam-ment chargé d’accompagner les troupes espagnoles lors de la campagne contre la France en 1557, pour documenter de manière graphique les opérations militaires. Il séjourne ensuite brièvement en Angle-terre, avant de partir définitivement pour l’Espagne, où il dessine, durant les années 1560, ses célèbres vues des villes espagnoles.

On connaît aujourd’hui plusieurs des dessins de Van den Wijngaerde illustrant les opérations de l’armée espagnole en 1557 et 1558 : six feuilles se trouvent au Prentenkabinet d’Anvers et une feuille au Victoria and Albert Museum de Londres. Outre cette bataille de Saint-Quentin du 10 août 1557, elles représentent la prise de Saint-Quentin (le 27 août 1557), la prise du fort du Catelet (le 6 septembre 1557), la marche des troupes espagnoles à Ham (le 8 septembre 1557; deux dessins), la bataille de Gravelines (le 13 juillet 1558) et enfin le campement des troupes espagnoles entre Amiens et Doullens (en août 1558). Le comte de Mansfeld, qui prit une part active à ces opérations, est identifié sur quatre de ces feuilles (cf. illustrations dans : vol. II, 3.2). Van den Wijngaerde a par la suite taillé des gravures sur la base de ses esquisses. Il en subsiste trois aujourd’hui : une paire de gravures des prises du Catelet et de Ham, ainsi qu’une impression-nante estampe de la bataille de Saint-Quentin qui est précisément une élaboration de ce dessin (cat. 47).

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Par la suite, les œuvres de Van den Wijngaerde servi-ront de base aux tableaux que son gendre, le peintre Rodrigo Diriksen, consacra à la guerre de 1557-58, et qui se trouvent aujourd’hui à l’Escorial. Ce dessin en particulier sera fidèlement copié par Diriksen dans son tableau sur le même sujet (cat. 48). Enfin, en 1590, les peintures de Diriksen furent à leur tour copiées par les fresquistes de la Sala de Batallas à l’Escorial. Dans les deux fresques de la bataille de Saint-Quentin, pein-tes par Fabrizio Castello, on reconnaît toujours cet original de Van den Wijngaerde. Ajoutons encore que les dessins et gravures de Van den Wijngaerde relatifs aux campagnes militaires de 1557-58 ont également été copiés au début du 17e siècle dans un album de sièges et batailles conservé à Bruxelles.1

Jusqu’à présent, on ignorait le sujet précis de ce dessin. A cause d’une inscription quelque peu trompeuse au verso de la feuille (« Le camp devan Sainct Quintin et devan dorlan [Doullens] »), on l’a toujours identifié avec la retraite des troupes espagnoles après la prise de Saint-Quentin, le 27 août 1557, alors qu’il s’agit en fait d’une représentation des opérations qui précèdent directement la célèbre bataille du 10 août 1557.

Van den Wijngaerde a réuni trois phases successives des faits d’armes dans une seule vue panoramique. A gauche, on voit l’armée espagnole lever le siège de Saint-Quentin pour se précipiter à la rencontre des troupes françaises accourues pour secourir la ville. Au milieu, l’armée française mise en retraite est pour-suivie par les Espagnols. A l’extrême droite, à l’arrière plan, est enfin représentée la bataille proprement dite, qui s’est déroulée à une dizaine de kilomètres au sud de Saint-Quentin. En bas à droite, le dessin est com-plété par un cartouche qui est pourtant resté vide.

Il est clair qu’il s’agit d’un dessin préparatoire qui sert surtout à fixer la composition générale. Van den Wijn-gaerde a saisi les principaux traits du paysage et des troupes, sans s’attarder sur les détails. Il s’est contenté par exemple de crayonner uniquement les contours de l’enceinte et l’église de Saint-Quentin. Il a sans doute représenté la ville de plus près dans des dessins sup-plémentaires. De même, les corps d’armée sont cro-qués de manière très schématique mais suffisamment précise pour déterminer leur ordonnance. Concernant l’armée espagnole, Van den Wijngaerde a identifié les

1 Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier de Belgique, ms 22.089.

différents capitaines et indiqué la force numérique de leurs enseignes. Des corps d’armée français par contre, il a seulement indiqué s’il s’agissait d’infanterie (« pietons françois ») ou bien de cavalerie (« chevaulx françois », abrégé « c f »).

Van den Wijngaerde a fidèlement rendu la topogra-phie. Il s’est installé sur une colline au nord-ouest de Saint-Quentin et s’est orienté vers le sud pour ainsi des-siner une vue panoramique sur le paysage qui s’étend depuis Saint-Quentin jusqu’à la ville de La Fère. Située à vingt kilomètres au sud de Saint-Quentin, celle-ci est indiquée sur l’horizon à l’extrême droite de la feuille (« La fere »). Le paysage est traversé de gauche à droite par la Somme (« Soma f[leuve] ») qui passe derrière Saint-Quentin.

Le comte de Mansfeld est identifiable trois fois. On peut d’abord distinguer son quartier dans le canton-nement de l’armée espagnole logée à l’ouest de Saint-Quentin sur la rive droite de la Somme. Au milieu de la feuille, au premier plan, un carré inscrit « Mans-velt » représente l’ensemble des tentes du comte, ran-gées parmi les quartiers d’autres capitaines, tels que le duc de Savoie et les comtes de Hornes, de Berlay-mont et d’Egmont. Sur les collines de l’autre côté de la rivière se dresse l’armée française qui veut secourir la ville assiégée (« Secours Des françois »). Par la suite, les troupes espagnoles quittent leur cantonnement et font le tour de la ville en trois colonnes à la rencontre des Français. On observe alors, à gauche au premier plan, l’enseigne de cavaliers de Mansfeld (identifié « Le Conte Mansvelt ») en train de traverser la Somme, flanquant à gauche la colonne principale conduite par Egmont, Savoie et Hornes. La tête des troupes engage déjà les premières escarmouches avec les Français (« La premiere scarmuze »).

Au milieu de la feuille, au deuxième plan, Van den Wijngaerde a reproduit « La fuyte des françois ». On aperçoit la retraite des corps d’armée français qui sont poursuivis par l’armée espagnole. Celle-ci est divisée en une dizaine de corps, dont celui de Mansfeld qui forme l’aile droite, à côté du comte d’Egmont. L’es-cadron de Mansfeld est identifié « N H Mansvelt » ; l’abréviation signifie Noirs Harnais, le nom donné aux soldats allemands à cause de leurs armures noires. Selon l’inscription sur le dessin, l’escadron de Mansfeld aurait compté 400 chevaux, mais les documents nous apprennent que Mansfeld commandait en réalité 800

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arquebusiers à cheval.2 A l’arrière plan est enfin repré-sentée la rencontre des deux armées (« La Batailye »),

2 leMaire / courteault / fleury 1896, p. 237. Dans la version gravée, Van den Wijngaerde a donné deux escadrons à Mansfeld, probablement s’agit-il donc de deux corps de 400 chevaux.

47(reproduction photographique)

LabatailledeSaint-Quentin,le10août1557

Gravure à l’eau-forte en quatre planches ; deux légendes typographiées et collées dessus ; ajouts manuscrits à l’encre brune et sur une petite retombe1557 (éditée à Anvers)Antoon van den WijngaerdeH 43,5 cm, L 150,9 cm (longueur totale des quatre feuilles, qui mesurent respectivement 38,8 ; 37,3 ; 37,3 et 37,5 cm)Paris, Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes, Collection Hennin, nr. 358

Cette estampe extraordinaire mais peu étudiée offre un panorama de la bataille de Saint-Quentin de 1557. Elle juxtapose trois scènes qui, de gauche à droite, cor-respondent à trois phases successives des faits d’ar-mes. Pierre-Ernest de Mansfeld, qui a pris une part active aux combats, est représenté dans chacune des trois scènes.

La gravure à l’eau-forte est composée de quatre plan-ches qui forment une œuvre d’1,50 mètre de long. Cette large image est divisée en trois tableaux par qua-tre termes, des statues sans bras ni jambes qui suppor-tent un encadrement architectural. Les quatre figu-res, qui représentent alternativement un Pan et une Pomone, portent sur leurs têtes des corbeilles de fruits et de pampres. Ce couronnement évoque les termes qui décorèrent la chambre du Roi à Fontainebleau - l’œuvre du Primatice - et qui étaient bien connus à la cour de Marie de Hongrie. Les deux termes aux extré-mités sont vus de profil et reposent nu-pieds sur des piédestaux. Les deux termes centraux par contre sont vus de face et prennent la forme de statues à mi-corps qui finissent en gaine. Ils reposent tous deux sur un écusson qui surmonte à son tour un cartouche avec une inscription latine.

L’écusson de gauche contient les armoiries de Philippe II ; il est tenu par deux putti et garni d’une bande-role qui porte la dédicace au roi : DIVO PHILIP[PO] HISP[ANIARUM] REGI SAC[RUM] (« Dédié au divin Philippe Roi d’Espagne »). La légende en dessous (voir infra) glorifie l’écrasante victoire du roi espagnol sur les Français. L’écusson de droite, entouré d’armes, montre les armoiries du capitaine général de l’armée espagnole, Emmanuel-Philibert de Savoie. L’acronyme FERT, inscrit sur le bord du cartouche, renvoie à la devise de la maison de Savoie : Fortitudo Eius Rhodum Tenuit.1 Le texte dans le cartouche en dessous (voir infra) certifie le privilège d’éditeur que le roi à accordé à l’auteur de la gravure, explicitant qu’il est interdit à autrui de copier le dessin pour une période de six ans.

Cet auteur, qui signe « Antonius a Vinea » (Antoine de la Vigne), est à identifier avec Antoon van den Wijngaerde, qui se nomme ici « peintre de Sa Majes-té ». Van den Wijngaerde venait en effet d’entrer au service de Philippe II ; il suivit notamment les troupes espagnoles lors de la campagne de 1557-58 pour dessi-ner leurs opérations en témoin oculaire. Il en subsiste aujourd’hui sept feuilles dont un dessin préparatoire à cette estampe (cat. 46). Visiblement la version gra-vée, plus élaborée bien sûr, a fidèlement repris le des-sin préparatoire jusque dans les moindres détails, avec cette différence que les trois sections de la composi-tion originale ont été séparées, ce qui permit de confé-rer aussi à la bataille même une place de premier plan. Due à un topographe accompli qui avait lui-même assisté aux événements, cette estampe constitue une source iconographique de première importance sur les opérations militaires à Saint-Quentin.

1 « Sa vaillance (nous) a gardé Rhodes », en référence à la valeureuse conduite d’un aïeul des Savoie au siège de Rhodes lors des croisades.

mais cette partie du dessin est trop sommaire pour discerner le régiment de Mansfeld.

PM

Bibliographie

Denuce 1927, p. 238, cat. no 403 (II) – Galera i Monegal 1998, p. 62-63, 190.

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Le déroulement des faits d’armes est raconté en trois scènes, d’une manière quasi cinématographi-que. La première scène, intitulée « LE SECOVRS DE FRANCOYS », montre d’abord la ville de Saint-Quen-tin investie par l’armée espagnole et secourue par les troupes françaises, puis la levée du siège par les Espagnols qui se lancent à la poursuite des Français. La deuxième scène, intitulée « LA FUYTE DE FRAN-COYS », illustre ensuite la retraite de l’armée française qui est bientôt rattrapée par les troupes espagnoles. Dans la dernière scène, intitulée « LA MEMORIA-BILE DEFAICTE DES FRANCOIS », la bataille est enfin engagée et les Français sont taillés en pièces. De gauche à droite, ces trois scènes suivent le mouvement des troupes et progressent successivement d’une vue panoramique sur la ville et ses alentours à un gros plan du champ de bataille. Il s’agit en effet de trois échap-pées de vue sur le même paysage dont les plans s’avan-cent vers le spectateur à mesure que l’armée espagnole s’approche des Français. Cet effet de « zoom » est clai-rement illustré par le moulin à vent qui dans la pre-mière scène est situé à l’arrière plan, au-delà de la ville, et qui ensuite s’avance en deux étapes au premier plan de l’image.

Les trois scènes sont pourvues de nombreuses ins-criptions dont les noms des capitaines de l’armée espagnole, ce qui permet de suivre l’action des troupes.

Pierre-Ernest de Mansfeld, identifié comme « Le conte de Mansvelt », est représenté quatre fois.

Première scène. La ville de Saint-Quentin est assiégée par les Espagnols qui campent sur la rive droite de la Somme. A l’extrême droite, les tentes du comte de Mansfeld, entre le comte d’Egmont et le duc de Savoie. En haut, l’armée française s’empresse d’apporter son secours à la ville investie : du grand escadron d’infan-terie se détache une file de soldats qui sont sur le point d’entrer dans la place, traversant la rivière qui l’entoure dans des barques. Les Espagnols quittent alors leurs quartiers et vont à la rencontre de l’ennemi. Les corps de l’armée font le tour de la ville en trois colonnes, jusqu’à ce que s’engage une première escarmouche, près du village de Harly. A gauche en bas, traversant la Somme, l’enseigne de cavalerie de Mansfeld qui flan-que à gauche la longue colonne du duc de Savoie.

Deuxième scène. L’armée française, en haut, bat en retraite et reprend le chemin de la Fère. Les fantas-sins, formant une seule colonne, sont flanqués de la cavalerie qui est divisée en sept corps. La cavalerie de l’armée espagnole s’avance rapidement ; elle est constituée de neuf escadrons dont deux à l’aile droite sont sous la conduite de Mansfeld. Dessinant un arc de cercle, elle déborde les troupes françaises. En bas, quatre régiments d’infanterie se précipitent vers le lieu du combat.

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Troisième scène. La bataille est engagée dans la grande plaine située entre le village de Seraucourt-le-Grand, à droite, et les bois de Gibercourt. Le comte de Mansfeld et le comte d’Egmont se sont jetés avec leur cavalerie sur l’aile droite de l’armée française. La même manœu-vre est exécutée à gauche par le duc de Brunswick et le comte de Schaumbourg. Les français sont foulés aux pieds et mis en déroute. Le champ de bataille est jon-ché de cadavres, d’armes, d’étendards. L’escadron du duc de Savoie, au milieu, n’est pas encore engagé. En bas, les fantassins continuent leur marche en direction de la rencontre.

La gravure est rarissime. L’exemplaire de la Bibliothè-que nationale de France est le seul connu. Il s’agit de surcroît d’une épreuve qui a été modifiée par quelques ajouts postérieurs. Quoique destinées à être réunies, les quatre feuilles sont demeurées détachées et ont été collées sur des cartons séparément. Les deux légendes ne sont pas gravées mais typographiées sur du papier différent ; elles furent par la suite collées sur l’estampe dans les cartouches prévus. Ce qui est plus remar-quable, c’est que l’écusson droit n’est pas l’original. En effet, la croix qui est le blason des Savoie a été dessinée à la main sur une petite retombe ovale qui a été collée sur l’estampe pour ainsi recouvrir l’écu imprimé. Au même moment, les lettres FERT ont été ajoutées avec la même encre brune. Cette modification révèle l’in-tention de l’auteur d’offrir la gravure au duc de Savoie,

qui à l’époque était non seulement le capitaine général de l’armée, mais aussi le gouverneur général des Pays-Bas. Au-dessous de la « papillote », l’estampe arbore toujours l’écusson original. Celui-ci montre un châ-teau accompagné de deux mains, surmonté d’un aigle à deux têtes, c’est-à-dire les armoiries du marquisat d’Anvers. Cela indique sans doute que l’estampe fut éditée à Anvers, la ville natale de Van den Wijngaerde. Etant donné que celui-ci séjourna, à partir de 1558, en Angleterre, puis en Espagne, cela permet de dater l’estampe en 1557 ou 1558.

Van den Wijngaerde a consacré au moins deux autres gravures à la campagne militaire de 1557. Egalement très rares, celles-ci représentent le siège du fort du Catelet et le siège du château de Ham2 et offrent plu-sieurs analogies à cette estampe de Saint-Quentin. Sur l’une des deux (le siège de Ham) le comte de Mansfeld a également été identifié. Enfin, Van den Wijngaerde a encore dessiné et gravé une carte du Vermandois, c’est-à-dire la région où la campagne de Saint-Quentin

2 De ces deux gravures les seuls exemplaires connus sont conservés au Schloss Wolfegg (Württemberg). galera i Monegal 1998, p. 63-64 et 194-195. scheeMaker / hooP scheffer 2000, p. 116-123. Marias / PereDa 2000, p. 78.

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s’est déroulée ; elle fut imprimée à Anvers par Plantin en 1558.3

Les trois scènes de cette gravure sont facilement recon-naissables dans le tableau de la bataille de Saint-Quen-tin peint par Rodrigo Diriksen (cat. 48), et, par cet intermédiaire, également dans les fresques de la Sala de Batallas à l’Escorial (voir illustrations ad cat. 48). On retrouve une copie de la troisième scène de cette estampe dans un album de sièges et batailles du début du 17e siècle conservé à Bruxelles.4 Il existe en somme au moins cinq versions de la même représentation de la bataille de Saint-Quentin, mais cette estampe est néanmoins la plus éloquente pour illustrer les actions de Mansfeld.

Légende gauche :

« Haec est memorabilis illa Celtogallorum strages, haud ita procul Sanquintino Veromanduorum urbe, audacissimo conflictu, gloriosissimaq(ue) victoria, per invictissimum Principem nostrum Philippum, Hisp. Angl. Franc. & Neapol.&c. Regem, die.x.Augusti. An.M.D.lvij. facta, qua omnis fere Celtogallicae nobili-tatis flos aut misere cecidit, aut in captivitatem deduc-tus est : nominatim bi Duces, Conestablius cum filio suo, Rijngravius, & Dominus de S.Andrea. &c. »

Traduction : « Voici le mémorable massacre des Fran-çais, près de la ville de Saint-Quentin au Vermandois, où dans le combat le plus audacieux, la très glorieuse victoire fut remportée par notre invincible Prince Phi-lippe, Roi d’Espagne, Angleterre, France, Naples, etc., le 10 août 1557, où presque toute la fleur de la noblesse de France périt misérablement ou fut emmenée en captivité : notamment deux ducs, le Connétable avec son fils, le Rhingrave, et le maréchal de Saint-André, etc. »

Légende droite :

« Cautū est privilegio Clementiss. Principis nostri, Philippi Regis Hisp. &c. ne quis has Antonij à Vinea

3 « Carte des places nouvellement conquises au pays de Vermandois et Picardie : Sainct Quentin, Han et Chastellet », levée par le cartographe Jean de Surhon, dessinée et gravée par Van den Wijngaerde et imprimée par Plantin en 1558. rooses 1896, p. 40. La carte est reproduite dans Meurer 1994, p. 82.

4 Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier de Belgique, ms 22.089, fol. 34.

Suae Maiest. pictoris Designationes, per universas S.Ma. Ditiones aut imprimere, aut depingere, aut quavis ratione infra sexennium imitari, aut alibi fac-tas vendere attentato, sub poenis in ipsius privilegij Diplomate contentis. ANTONIVS A VINEA. »

Traduction : « Avec privilège certifié par notre très gracieux Prince Philippe, Roi d’Espagne etc., que ces descriptions, faites par Antoine de la Vigne, peintre de Sa Majesté, de par tous les pays sous l’autorité de Sa Majesté, ne puissent par personne être imprimées, ou reproduites, ou contrefaites d’une manière quelcon-que durant une période de six ans, et si faites ailleurs ne puissent être vendues, sous la peine contenue dans la bulle de ce même privilège. ANTOINE DE LA VIGNE. »

PM

Bibliographie

Scheemaker / Hoop Scheffer 2000, p. 131-136 – Duplessis 1877, t. I, p. 42, n. 358 – Galera i Monegal 1998, p. 66, 208 – Lemaire / Courteault / Fleury 1896, p. cxxv-cxxvi et pl. 17.

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LabatailledeSaint-Quentin,le10août1557

Huile sur toile Entre 1557 et 1590 (probablement avant 1568)Rodrigo Diriksen (dit Rodrigo de Holanda), d’après Antoon van den WijngaerdeH 163 cm, L 201 cmPatrimonio Nacional, Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial, Galería de Paseo, 10014230

Parmi les seize scènes de guerre qui ornèrent la grande galerie du château de Mansfeld à Clausen se trouvait, bien évidemment, une peinture de la célèbre bataille de Saint-Quentin,1 au cours de laquelle le comte avait lui-même contribué à l’écrasante victoire sur l’armée française. Comme les autres tableaux de la galerie de Mansfeld, la Bataille de Saint-Quentin fut probable-ment transportée en Espagne en 1608. Depuis, il n’en reste plus aucune trace.2 Le tableau perdu de Mansfeld était sans doute comparable à ce tableau au même sujet, sur lequel Mansfeld a d’ailleurs été identifié. Il date à peu près de la même époque, il est peint dans la même technique, il a des dimensions très semblables, il pro-vient également d’une galerie consacrée à des scènes de batailles et, tout comme le tableau de Mansfeld, il y était accompagné d’un pendant représentant la prise de la ville de Saint-Quentin (aujourd’hui perdu).

La peinture fait partie d’une série de cinq tableaux consacrés à la guerre contre la France de 1557-58 et aujourd’hui conservés à l’Escorial. Ils représentent la bataille de Saint-Quentin, la prise du fort du Catelet, la marche des troupes espagnoles à Ham, la prise du châ-teau de Ham, et enfin le camp espagnol entre Amiens et Doullens. A l’origine, cet ensemble était vraisembla-blement complété par deux tableaux, aujourd’hui per-dus, montrant le siège de Saint-Quentin et la bataille de Gravelines. La série serait alors à identifier avec la suite de sept tableaux qui est mentionnée dans l’inven-taire de 1568 du palais de Philippe II à Valsaín (près de Ségovie), où elle aurait décoré une galerie dite Galería

1 Mentionnée comme « La batalla de San Quintín año 1557 » dans l’inventaire après décès de 1604, fol. 16 v (vol. I, 1.4, p. 98-99). Tout à fait conforme à la pratique contemporaine, le tableau de la bataille de Saint-Quentin y était accompagné d’un tableau représentant la prise de Saint-Quentin (« El sitio y prinsa de Sant Quintin año 1557 »).

2 Si le tableau représentant la prise de Saint-Quentin se retrouve au Pardo en 1614, le tableau de la bataille de Saint-Quentin par contre ne paraît pas avoir laissé de trace dans les inventaires espagnols.

de San Quintín.3 Il s’agit là d’ailleurs de l’un des pre-miers exemples de galerie décorée de scènes de guerre, et donc de l’un des rares antécédents de la galerie de Mansfeld à Clausen. Au 17e siècle, les tableaux démé-nagèrent au palais du Buen Retiro à Madrid, où ils demeurèrent jusqu’au démantèlement de ce palais au début du 19e siècle. Ils ne furent transférés à l’Escorial qu’au milieu du 19e siècle.

Les cinq tableaux conservés sont attribués à un cer-tain Rodrigo de Holanda. Or ce peintre est à identifier au flamand Rodrigo Diriksen, le gendre d’Antoon van den Wijngaerde. En effet, les cinq tableaux de Diriksen sont tous clairement basés sur les dessins ou gravu-res de Van den Wijngaerde, qui, en tant que reporter dessinateur au service de Philippe II, avait assisté aux campagnes militaires de 1557 et 1558. A l’origine de ce tableau de Saint-Quentin en particulier, il y a un dessin de Van den Wijngaerde conservé à Anvers (cat. 46) ainsi que sa grande estampe en quatre feuilles aujourd’hui à Paris (cat. 47).

Diriksen a réuni les trois phases successives des faits d’armes en un seul tableau. Cette composition est donc conforme au dessin original de Van den Wijn-gaerde plutôt qu’à sa version gravée qui représente ces trois scènes séparément. L’élaboration subséquente par Diriksen de chaque scène découle par contre de l’estampe, comme le montrent les détails picturaux et les inscriptions.

La partie gauche du tableau est occupée par la ville de Saint-Quentin qui est investie par l’armée espa-gnole, pendant qu’en haut, de l’autre côté du fleuve, accourent les troupes françaises (« SECOVRS DES FRANSOYS »). Ensuite, à droite à l’arrière-plan, l’ar-mée française se voit obligée de battre en retraite et est poursuivie par les Espagnols (« LA RETRAITE DE FRAN[SOYS] »). Finalement, à l’extrême droite du tableau, les deux armées se confrontent (« LA BATAILLE »). Pour une interprétation plus détaillée des événements représentés, nous renvoyons à la des-cription de l’estampe (cat. 47).

Diriksen a fidèlement copié les noms des capitaines donnés par Van den Wijngaerde. Cela nous permet en effet d’identifier certaines inscriptions sur le tableau de Diriksen qui sont aujourd’hui illisibles. L’analogie

3 garcía-frías checa 2003, p. 14, n. 32.

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3

apparente avec le dessin et l’estampe de Van den Wijn-gaerde implique que le comte de Mansfeld est repré-senté quatre fois sur le tableau de Diriksen. A peu près au centre du tableau, dans le camp de l’armée espagnole, les tentes de Mansfeld sont clairement identifiées par l’inscription « Mansfelt ». Ensuite, en bas à gauche, on reconnaît le régiment de reîtres noirs conduit par Mansfeld qui traverse la rivière. L’inscription « Mans-felt 400 ch » indique que son régiment comptait 400 chevaux. Les quatre cavaliers trompettistes qui entou-rent le régiment portent tous une trompette ornée d’une bannière aux armoiries de Mansfeld. Le corps de cavalerie de Mansfeld flanque à gauche les régiments

du duc de Savoie et du comte de Hornes, qui sont éga-lement identifiés par leurs armoiries.

Puis, en haut à droite, là où les troupes espagnoles s’approchent des Français, on distingue à nouveau le corps de cavalerie de Mansfeld, formant l’aile droite de l’armée, à côté du comte d’Egmont. Cette fois, l’ins-cription associée est à moitié effacée : on lit à peine « Con de Ma... », là où à l’origine était sans doute ins-crit « Con(te) de Mansfelt ». L’état de la peinture ne permet pas de distinguer, en haut à l’extrême droite, les détails de la scène finale où on verrait Mansfeld engager la bataille.

48

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3

En bas à droite du tableau est peint un cartouche avec une légende en latin qui célèbre le triomphe du roi d’Espagne. Diriksen a d’abord repris la composition du dessin préparatoire de Van de Wijngaerde, pour ajouter ensuite des détails ornementaux inspirés de la version gravée. Ainsi, la légende est surmontée des armoiries de Philippe II, qui sont flanquées de deux nus. Ceux-ci représentent ici la Victoire et la Renom-mée. De même, en haut dans le ciel apparaît un ange qui, d’une main, sonne la trompette de la Renommée pendant que l’autre main tient la palme de la Victoire.

Copiés d’après Van den Wijngaerde, les tableaux de Rodrigo Diriksen servirent à leur tour de base à la série de fresques qui furent exécutées dans la célèbre Sala de Batallas de l’Escorial en 1590. Comme c’est bien connu, la fondation même de l’Escorial par Philippe II était étroitement liée à la campagne de Saint-Quentin. Les fresquistes - à savoir Fabrizio Castello, Lazzaro Tavarone et Niccola Granello - qui devaient illustrer en neuf épisodes la guerre contre la France de 1557-58, étaient explicitement chargés de se fonder sur les œuvres peintes par « Rodrigo de Olanda ». Les trois fresques qui furent consacrées à Saint-Quentin même, peintes par Castello, sont visiblement inspirées des

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3

modèles de Diriksen et Van den Wijngaerde. La pre-mière fresque en particulier, représentant les prémices de la bataille de Saint-Quentin, reproduit clairement ce tableau de Diriksen (voir illustration ci-jointe). Ainsi, au premier plan de la fresque figure le régiment de cavaliers conduit par Mansfeld. Il est vrai que les fresquistes de la Sala de Batallas n’ont pas complété leurs œuvres d’inscriptions pour identifier les person-

nages représentés, mais on peut néanmoins reconnaî-tre les armoiries de Mansfeld qui sont attachées aux trompettes de cavalerie. Il en va d’ailleurs de même pour les armoiries du duc de Savoie et du comte de Hornes. Ce sont apparemment les seuls nobles à avoir l’honneur de voir leurs armoiries apparaître dans cette série de fresques dédiée avant tout à la gloire person-nelle de Philippe II. On peut présumer au demeurant

Fabrizio Castello, Les prémices de la bataille de Saint-Quentin, le 10 août 1557. Fresque. Sala de Batallas, Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial (Patrimonio Nacional, 10014003). Au premier plan de la fresque : le régiment de cavaliers noirs de Pierre-Ernest de Mansfeld. A gauche en bas : la bannière de la trompette de cavalerie qui porte les armoiries de Mansfeld.

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3

que Pierre-Ernest de Mansfeld lui-même a été repré-senté sur la fresque parmi les capitaines de son corps de cavalerie (voir détail), mais malheureusement le peintre n’a apporté aucun détail qui permettrait d’identifier à coup sûr le commandant du régiment. L’analogie entre le tableau de Diriksen et la fresque révèle encore que sur cette dernière sont représentées, à l’extrême droite, les tentes de Mansfeld. De même, en haut à droite de la fresque, on retrouve le corps de cavalerie de Mansfeld qui forme l’aile droite de l’armée espagnole en train de talonner les troupes françaises.

Somme toute, l’exemple de la bataille de Saint-Quentin démontre que les œuvres originales de Van den Wijn-gaerde et de Diriksen constituent un témoignage de premier ordre, d’autant plus que celui-ci rend possible

Détail du précédent. Les capitaines du régiment de cavalerie de Mansfeld, parmi lesquels devrait se trouver Pierre-Ernest de Mansfeld lui-même.

une lecture approfondie de la célèbre série de fresques de l’Escorial.

PM

Bibliographie

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3

49(non exposé)

CartedelaFranceoccidentaleaveclabatailledeMoncontour,1569

Gravure sur cuivre1569Anonyme italien (éditée par Antoine Lafréri)H 40,5 cm, L 49 cmParis, Bibliothèque nationale de France, Département des Cartes et Plans, Res. Ge DD 1140 (79)

Intitulé : « victoria di chatolici contra hugonoti »

Légende : « Piacque alla Divina bontà il settimo giorno (del) 6° (mese) di quest’anno 1569 si levassi il Campo Ugonotto dall’Assedio di Poitiers, et che se n’andassi verso Ciatelerois, et per altri luoghi, come girando sempre seguitato da Mons(ieu)r il fratello del Chris-tianissimo, et all’ultimo si riducessi in nel luogho detto Montcontour, come tutto nella Corta per numeri si mostra. Dove poi assallito arditamente da Cattollici è stato con pochiss(im)a perdita de Nostri, Vinto,

e rotto con mortalita de 12m fanti et piu; e parte de cavalli assai prigioni, et fugato il Capo si bene essi di gran lunga avanzavano li Cattollici in fantaria, cavalli, et ogni cosa atta al combattere, et si siano valorosa-mente sempre diffesi, et questo è stato il giorno di San Francesco, mediante però la divina gratia, dalla quale ogni cosa procede. »

En voici la traduction en français : « Victoire des catholiques sur les huguenots. Il a plu à la bonté Divine, le septième jour du sixième mois de cette

année 1569, que le camp huguenot se levât du siège de Poitiers, et qu’il s’en allât vers Châtelleraut, et d’autres lieux, comme en route toujours suivi par Monsieur le frère du (Roi) très Chrétien1, et finalement il se réduit à l’endroit dit Moncontour, comme tout est montré sur la carte par des numéros. Où, ensuite, assailli ardem-ment par les Catholiques, il fut, avec très peu de pertes des nôtres, vaincu, et réduit avec une mortalité de plus de 12.000 fantassins ; et grande partie des chevaliers prisonniers, et le Chef en fuite, bien qu’ils avançassent

1 Le duc d’Anjou (le futur Henri III), frère du roi Charles IX.

49

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3

de loin les Catholiques en infanterie, chevaux et toute chose apte au combat, et qu’ils se soient toujours valeu-reusement défendus, et ceci était le jour de Saint-Fran-çois, intervenant pourtant la grâce divine, dont toutes choses procèdent ».

Cette gravure de la bataille de Moncontour, due à un auteur italien anonyme, fut publiée à Rome par Antoine Lafréri (1512-1577). Il s’agit vraisemblablement d’une sorte de bulletin d’informations illustré, émanant des troupes italiennes associées à l’armée royale française, et destiné à leurs compatriotes en Italie. Cela explique pourquoi des différents régiments des deux armées, l’auteur s’est limité à identifier sur la planche celui des Italiens (« Italiani »), et pourquoi il a voulu montrer où exactement en France la campagne s’était déroulée. En effet, au lieu de rendre la topographie du champ de bataille, le graveur a projeté la rencontre des trou-pes sur une carte de la France occidentale. Cela nous donne une représentation à double échelle, plus diffi-cile à lire au premier abord.

Le nord se trouve en haut ; les quatre directions du vent sont indiquées par des lettres aux bords de la planche (« T(ramontana), L(evante), M(eridione),

P(onente) »). La carte est délimitée à l’ouest par le lit-toral atlantique entre Nantes et La Rochelle ; elle trace ensuite la Loire et ses affluents, pour se terminer, à l’est, à la hauteur d’Amboise et Limoges. Ainsi, cinq régions sont couvertes (« Bretaigne, Aniou, Tou-raine, Poictou, Limosin »). Plusieurs toponymes sont inscrits sur la planche même (« Montcontour, Yndre f(iume), Chastelrault, Poictiers, Lusignan, La Rochelle, Angolesme »). Les autres lieux sont identi-fiés dans la légende.

L’ordonnance des troupes ne semble pas être très précise. L’armée huguenote se trouve à gauche, l’ar-mée catholique à droite. Au centre de cette dernière, on distingue le régiment de reîtres de Pierre-Ernest de Mansfeld (9), identifié dans la légende « Mansfelt Reitre », avec à son côté des lanciers suisses (6) et la gendarmerie de Cossé (7). Dans l’armée huguenote, le régiment de Volrad de Mansfeld (16) est représenté tout en haut.

PM

Bibliographie

Borroni Salvadori 1980, num. 294 – Destombes 1970, p. 258 – Tooley 1939, num. 614.

50(non exposé)

LabatailledeMoncontour,le3octobre1569

Gravure au burin et à l’eau-forte1569Anonyme italienH 34,5 cm, L 45,5 cmParis, Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes, Collection Hennin, nr. 631

Intitulé (au cartouche) : « L’ORDENE DEL FATTO DARME fatto tra Catolici et Ugonotti alli 3 di Ottobre 1569 nella gran campagna di Marcomet vicina a Mon-contur, nel qual conflitto resto vittorioso l’Invittissimo Monr d’ANGIÓ fratello et luogotenente del Christia-nissimo RE di Francia. »

En voici la traduction en français : « L’ORDRE DU FAIT D’ARMES fait entre Catholiques et Huguenots

le 3 octobre 1569 dans la grande campagne de Mar-comet, près de Moncontour, dans lequel conflit resta victorieux l’Invincible Monsieur d’Anjou, frère et lieu-tenant du ROI très Chrétien de France. »

Cette estampe propose une vue panoramique de l’or-donnance des deux armées au commencement de la bataille de Moncontour. Au premier plan, on distingue les deux comtes de Mansfeld qui se font face : Volrad, huguenot, et Pierre-Ernest, catholique. Le village de Moncontour se trouve en haut à gauche au bord de la Dive (« F(iume) Dive »), un affluent de la rivière le Thouet (« Fiume Thoue ») qui à son tour arrose le village voisin d’Airvault (« Hervaul »). A part quelques autres indications topographiques, l’image donne surtout des détails sur les dispositions des troupes : de nombreu-ses inscriptions en italien indiquent les forces numé-riques et les commandants des différents régiments. L’armée huguenote se trouve à gauche, l’armée catholi-que à droite. Elles sont l’une et l’autre divisées en deux

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3

grands corps, l’avant-garde et la bataille. Ainsi, l’image se compose de quatre ensembles. En haut à gauche, on distingue l’avant-garde des huguenots (« vanguarda de hugonotti »), qui forme l’aile gauche de leur armée sous la conduite de l’amiral Gaspard de Coli-gny (« L’armiraglio »). Elle s’oppose à l’avant-garde de l’armée catholique (« vanguarda de catolici »), en haut à droite, dont une dizaine de commandants sont identifiés. En bas à gauche est représentée la bataille des huguenots (« battaglia d’ugonotti »), où l’on distingue, tout au bout, Volrad de Mansfeld (« Conte de Mansfelt ugonoto »). En bas à droite se trouve la bataille de l’armée catholique (« battaglia d’catto-lici ») sous le commandement du duc d’Anjou (« M. d’Angio ») et du maréchal de Saulx-Tavannes (« M. de Tavannes »). C’est ici que l’on retrouve Pierre-Ernest de Mansfeld (« Conte Mansfelt »), à la tête de mille reîtres allemands (« Raitri 1000 »). Il a à son côté droit un bataillon de Suisses flanqué d’arquebusiers fran-çais, et à son côté gauche la gendarmerie du maréchal de Cossé (« Marescial de Cosse »). Au premier plan, entre les deux comtes de Mansfeld, s’étend une vallée peu profonde (« Piccolo Vallone ») où s’affrontent des fantassins perdus (« Fanti perduti »), c’est-à-dire des arquebusiers détachés en tirailleurs. En dehors de la position de Volrad de Mansfeld, cet aperçu des deux

armées correspond assez bien avec leur ordonnance gravée - d’un point de vue différent - par Tortorel (cat. 51 a). Il est à noter que la grange qui occupe une place centrale dans les autres représentations de la bataille est ici absente.

Il s’agit ici d’une gravure rarissime et peu étudiée. Bien que cet exemplaire paraisse être le seul connu, on peut présumer que l’estampe fit à l’origine partie d’un des recueils dits de Lafréri,1 tout comme la carte de la bataille de Moncontour (cat. 49) qui est probablement due au même graveur italien.

PM

Bibliographie

Borroni Salvadori 1980, num. 148 – Duplessis 1877-1884, t. I, p. 70, n. 631.

1 Quoique Marcel Destombes ne l’ait pas inclue dans sa liste des cartes de Lafréri conservées à la BnF (DestoMbes 1970), elle a néanmoins été classée ainsi par borroni salvaDori 1980.

50

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3

51

LabatailledeMoncontour,le3octobre1569

Gravures à l’eau-forte1570Jean Perrissin et Jacques TortorelH 39,5 cm, L 52,5 cmBruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier de Belgique, Cabinet des Estampes, SI 28149, fols. 50 et 56.

Ces deux planches montrent deux phases successives de la bataille de Moncontour. L’une et l’autre témoi-gnent du fait que deux comtes de Mansfeld y jouèrent un rôle clé : Pierre-Ernest, qui contribua à la victoire de l’armée catholique, et Volrad, qui conduisit la déroute des huguenots. Les planches font partie du recueil d’estampes intitulé Premier volume, contenant quarante tableaux ou histoires diverses qui sont memo-rables touchant les guerres, massacres et troubles adve-nus en France en ces dernieres annees. Le tout recueilli selon le tesmoignage de ceux qui y ont esté en personne, et qui les ont veus, lequels sont pourtrais à la vérité, publié à Genève en 1570 par Jean Perrissin et Jacques Tortorel, deux artistes protestants originaires de Lyon réfugiés à Genève. Leur Premier volume (aucun autre volume ne suivit) contient 39 planches illustrant des événements historiques qui eurent lieu en France entre 1559 et 1570. Les plus connues sont sans doute les scènes concernant la mort accidentelle d’Henri II et les massacres religieux. Les scènes de guerre - sièges et batailles - sont par contre les plus nombreuses.

Les planches furent gravées tant sur bois que sur cui-vre ; elles existent dans plusieurs éditions. Chaque image est complétée d’un titre et accompagnée en bas de page d’une légende, qui renvoie à l’image au moyen de lettres. Ces textes explicatifs, gravés séparément des images, sont en français, en latin, en italien ou en alle-mand.1 Aussi les estampes furent-elles largement dif-fusées dans l’Europe entière. Les gravures de Perrissin et Tortorel furent en outre copiées par Frans Hogen-berg (cat. 41 c). De même, leurs « tableaux » servirent de modèle à des séries de tapisseries et de peintures. Souvent reproduites mais peu étudiées, les gravures de Perrissin et Tortorel sont habituellement considé-rées comme des outils de propagande en faveur de la

1 Outre les versions latines reproduites ici, le recueil de la Bibliothèque royale contient les mêmes planches en version allemande (fols. 63 et 55).

cause réformée et on les soupçonne de déformer quel-que peu la réalité. Toutefois, les auteurs eux-mêmes soulignent dans un avis au lecteur la véracité et l’im-partialité de leurs images en disant qu’ils se sont fiés à « ceux qui ont esté tesmoins occulaires, et qui ont sans aucune passion, fidellement recité toutes les circons-tances et occurences ». Effectivement leurs scènes de batailles en particulier paraissent assez fiables; elles correspondent bien aux récits contemporains.2

La suite des gravures se présente comme un véritable reportage filmé. Les planches consacrées à Moncon-tour offrent deux instantanés du champ de bataille, comme si les graveurs avaient pris deux « photos » du même point du vue, mais à des moments succes-sifs, et non sans avoir légèrement « zoomé » pour la deuxième prise. Pour suivre l’action d’une scène à l’autre, il convient de distinguer d’abord l’arrière-plan fixe. En bas à l’extrême gauche figure sur l’une et l’autre planche, sous forme quasi identique, le village de Mon-contour au bord du fleuve. De même, la grange bordée d’arbres, située à peu près au centre de la première planche, se retrouve au bord supérieur de la deuxième planche. Ce point de repère permet ensuite de loca-liser les positions de l’artillerie, également fixes. La batterie de cinq canons installée en face de la grange au centre de la première gravure, est reconnaissable en haut de la deuxième gravure. Les deux batteries qui se font face à droite sur la première planche, se retrouvent sur la deuxième planche mais sont coupées par les bords. L’action des bataillons est plus difficile à suivre, il faut avoir recours à la légende, tandis que les lettres et les chiffres des deux estampes ne correspon-dent pas entre elles.

Intitulé : « Ordo duorum exercitum prope Monconto-rium, 3 Octobris 1569 ».3

2 Voir l’analyse des six planches consacrées à la bataille de Dreux de 1562 par WooD 1996, p. 184-197.

3 Version française : « L’ordonnance des deux armees pres de Moncontour le 3 Octob(re) 1569 ».

a

L’ordonnancedesdeuxarmées

Fol. 50

434

3

Signé en bas : « Tortorel fecit ».

La première planche représente l’ordonnance des trou-pes au commencement de la bataille, lorsque le signal du combat est donné par les tirs de l’artillerie et par les premières escarmouches entre des groupes détachés de reîtres et fantassins. En haut de l’image se trouve l’armée royale, dont les compagnies sont identifiées par des lettres. Du côté gauche sont placés les régiments de l’avant-garde, à droite ceux de la bataille. En haut à droite, marqué O, se trouve le régiment de reîtres alle-mands commandé par Pierre-Ernest de Mansfeld (« 5 Vexilla Comites à Mansfeld »4). A sa droite, marqué N, un bataillon de lanciers suisses. Derrière lui, marqué P, la gendarmerie sous les ordres du maréchal de Cossé. Devant lui, marqués S, des fantassins exposés, appe-lés « enfans perdus », c’est-à-dire des tirailleurs. Toute la partie inférieure de l’image est occupée par l’armée huguenote, dont les régiments sont marqués par des chiffres ; à gauche l’avant-garde, à droite la bataille. En bas à gauche, marqués 7, les reîtres allemands conduits par Volrad de Mansfeld (« Comes Ma(n)sfeltius prefec-

4 Version française : « 5 Cornettes de Reytres conduicts par M. de Mansfelt ». Version allemande : « 5 fannen Teutscher Reuter / die furete ain graf vonn Mansfeld »

tus exercitus germanici »5). Derrière lui, marqué 8, le régiment de cavaliers sous le commandement de l’ami-ral de Coligny. Il est à noter que Volrad de Mansfeld figure ici dans l’avant-garde, et non pas dans la bataille face à Pierre-Ernest de Mansfeld comme le montre la gravure italienne sur le même sujet (cat. 50).

Intitulé : « Dispersio exercitus Principum Strages-que Peditum germanorum apud Montcontorium, 3 Octob(ris) 1569 »6.

Signé et daté en bas : « Perrissim fecit 1570 »

5 Version française : « M. le Comte de Mansfelt Lieutenant general de l’Armee des Allemans ayant aupres de luy un esquadron d’arquebousiers francoys ».

6 Version française : « La desroute du camp de M. les Princes, & la desfaite des Lansquenets a Moncontour, le 3 d’Octobre 1569 ».

b

Ladéfaitedel’arméehuguenote

Fol. 56

51a

435

3

La deuxième planche illustre la phase décisive de la mêlée, aboutissant à la victoire de l’armée royale. En haut, le champ de bataille est couvert de soldats morts ou blessés, de débris d’armes et d’armures, de carcasses de chevaux. En bas à droite, on distingue la déroute de la cavalerie huguenote (A), suivie par les reîtres qui se retirent sous la conduite des com-tes Volrad de Mansfeld et Louis de Nassau (B) (« 14 Vexilla equitum germanorum quilento gradu pugna escedu(n)t Comite Ma(n)sfeltio & Comite Ludovico Nassauaeo ducibus »7). Le centre de l’image montre la défaite des lansquenets de l’armée huguenote (G), qui sont massacrés par les Suisses de l’armée royale (F), pendant que l’on amène encore des pièces d’artillerie (H) pour tirer sur les lansquenets. On remarque enfin la capture de deux capitaines huguenots : le Sieur d’Acier (C) et François de La Noue (D). Cette estampe fut copiée en sens inverse par Hogenberg (cat. 41 c) ; il omit la légende mais ajouta des inscriptions sur la planche même.

PM

7 Version française : « 14 Cornettes de Reytres se retirans tousiours le petit pas, estans conduits par les comte de Mansfelt & comte Ludouic de Naussau ».

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51b

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Crédits photographiques et sources des illustrations

1Essais

Les crédits photographiques ont été fournis par les auteurs.

1.1 Ill. 1 MNHA Luxembourg (réalisation Pieter Martens)

2.1 Ill. 1 Katholieke Universiteit Leuven / Collection Raymond M. Lemaire Ill. 2 Leiden, Prentenkabinet van de Universiteit Ill. 3 Katholieke Universiteit Leuven / Maurits Sabbe Bibliotheek Ill. 4 Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire Ill. 5 D’après härting 2000, cat. 41 b, p. 241.

2.2 Ill. 1 Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier de Belgique / Cabinet des Estampes Ill. 2 Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale Ill. 3 Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale ; Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire Ill. 4 Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique Ill. 5 Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique

3.2 Ill. 1 Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier de Belgique / Cabinet des Manuscrits Ill. 2 Madrid, Patrimonio Nacional / Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial Ill. 3 Anvers, Museum Plantin-Moretus / Prentenkabinet (photo Peter Maes) Ill. 4 Vienne, Albertina / Graphische Sammlung Ill. 5 Madrid, Patrimonio Nacional / Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial Ill. 6 Madrid, Patrimonio Nacional / Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial Ill. 7 Madrid, Patrimonio Nacional / Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial Ill. 8 Madrid, Patrimonio Nacional / Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial Ill. 9 Madrid, Patrimonio Nacional / Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial Ill. 10 Anvers, Stadsarchief (photo Pieter Martens) Ill. 11 Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier de Belgique / Cabinet des Manuscrits Ill. 12 Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier de Belgique / Cabinet des Manuscrits

3.3 Ill. 1 Turin, Archivio di Stato Ill. 2 Turin, Biblioteca Nazionale Universitaria (photo studioelletorino) Ill. 3 Turin, Archivio di Stato Ill. 4 Turin, Archivio di Stato Ill. 5 Naples, Biblioteca Nazionale

�0� Ill. 6 Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana Ill. 7 Bruxelles, Archives générales du Royaume (photo Pieter Martens) Ill. 8 Anvers, Museum Plantin-Moretus / Prentenkabinet (photo Peter Maes)

3.6 Ill. 1 D’après Dacosta kaufMann 1985, p. 17-19.

3.7 Ill. 1 Collection privée Ill. 2 Collection privée Ill. 3 Strasbourg, Musée des Beaux-Arts

4.1 Ill. 1 D’après Eisenkleider 1992, p. 69. Ill. 2 D’après checa creMaDes 1998, p. 148. Ill. 3 D’après checa creMaDes 1998, p. 375. Ill. 4 Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (photo Speltdoorn)

4.2 Ill. 1 Madrid, Patrimonio Nacional / Palacio Real de Madrid Ill. 2 Madrid, Patrimonio Nacional / Palacio Real de Madrid Ill. 3 Madrid, Patrimonio Nacional / Palacio Real de Madrid Ill. 4 Vienne, Kunsthistorisches Museum mit MVK und ÖTM

4.3 Ill. 1 Aix-en-Provence, Bibliothèque Méjanes Ill. 2 Paris, Réunion des Musées Nationaux / Chantilly, Musée Condé (photo René-Gabriel Ojéda)

5.1 Ill. 1 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke) Ill. 2 MNHA Luxembourg (réalisation Arctron Ingenieurbüro für 3D-Vermessung & Softwareentwicklung, Altenthann) Ill. 3 MNHA Luxembourg (réalisation Arctron Ingenieurbüro für 3D-Vermessung & Softwareentwicklung, Altenthann) Ill. 4 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) Ill. 5 MNHA Luxembourg (réalisation Arctron Ingenieurbüro für 3D-Vermessung & Softwareentwicklung, Altenthann) Ill. 6 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke) Ill. 7 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke) Ill. 8 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) Ill. 9 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke) Ill. 10 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke) Ill. 11 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) Ill. 12 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) Ill. 13 MNHA Luxembourg (photo Matthias Paulke) Ill. 14 MNHA Luxembourg (photo Matthias Paulke) Ill. 15 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) Ill. 16 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) Ill. 17 MNHA Luxembourg (photo Tom Lucas)

5.2 Ill. 1 MNHA Luxembourg (réalisation Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) Ill. 2 MNHA Luxembourg (réalisation Jean-Luc Mousset, Krista De Jonge, Bernd Röder et Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) Ill. 3 MNHA Luxembourg (réalisation Jean-Luc Mousset, Krista De Jonge, Bernd Röder et Matthias Paulke, layout Gisèle Biache)

5.3 Ill. 1 MNHA Luxembourg (photo Albert Biwer, réalisation Jean-Luc Mousset, layout Gisèle Biache)

5.6 Ill. 1 D’après fac-similé Kunst der Mechanik 2003, pl. 2. Ill. 2 Artothek Ill. 3 D’après fac-similé Kunst der Mechanik 2003, pl. 12. Ill. 4 Photo Krista De Jonge, 1995 Ill. 5 Photo Pieter Martens, 2005 Ill. 6 Madrid, Patrimonio Nacional / Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial Ill. 7 Vienne, Österreichische Nationalbibliothek Ill. 8 D’après sMolar-Meynart / vanrie 1991, ill. p. 92-93. Ill. 9 D’après fuhring 1997, tome I, 1555-1571, p. 107, ill. 98. Ill. 10 D’après fuhring 1997, tome I, 1555-1571, p. 79, ill. 59.

5.7 Ill. 1 MNHA Luxembourg (réalisation Bernd Röder, Matthias Paulke et Ulrike Degen, layout Gisèle Biache)

6.1 Ill. 1 Madrid, Patrimonio Nacional / Real Monasteiro de San Lorenzo de El Escorial Ill. 2 D’après fac-similé sáenz De Miera 2005, pl. X. Ill. 3 MNHA Luxembourg (réalisation Pit Mousset et Pieter Martens, layout Gisèle Biache)

�0�2Catalogue

Anvers, Museum Plantin-Moretus / Stedelijk Prentenkabinet Cat. 46 (photo Peter Maes)

Arras, Bibliothèque municipale Cat. 64

Bad Homburg, Staatliche Schlösser und Gärten Hessen Cat. 30

Bâle, Kunstmuseum Basel Cat. 2 (photo Martin Bühler)

Belmont, Collection Zanchi Cat. 59

Beloeil, Fondation Ligne asbl Cat. 13

Besançon, Musée du Temps / Palais Granvelle Cat. 31

Bonita Springs, collection privée Cat. 52 (photo AP Alexander Photography)

Bruxelles, Archives générales du Royaume Cat. 26

Bruxelles, Bibliothèque royale Albert 1er de Belgique Cat. 5 ; cat. 11 ; cat. 14 ; cat. 15 ; cat. 42 ; cat. 51 ; cat. 81 ; cat. 98 (d’après fuhring 1997, tome I, p. 106) ; cat. 151 (d’après copies)

Bruxelles, Koninklijk Instituut voor het Kunstpatrimonium (KIK-IRPA) Cat. 79

Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire Cat. 69

Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique Cat. 32 (photo Speltdoorn)

Cellettes, Château Beauregard Cat. 62 (photo Vincent Nicko) ; cat. 62, galerie des illustres (photo R. Delon) ; cat. 62, nordöstliche Ecke (photo Vincent Nicko)

Dijon, Musée des Beaux-Arts / Palais des Etats de Bourgogne Cat. 95 (photo François Jay)

Dresde, Sächsische Landesbibliothek – Staats- u. Universitätsbibliothek / Deutsche Fotothek Cat. 2, ill. suppl. ; cat. 3

Dülmen, Archiv Herzog von Croÿ Cat. 118 (d’après Duvosquel 1988, pl. 7)

Enghien, Archives et Centre Culturel d’Arenberg Cat. 10

Gand, Bibliothèque universitaire Cat. 121

Gand, Reproductiefonds Vlaamse Musea N.V. Cat. 9 (photo Hugo Maertens)

Karlsruhe, Badisches Landesmuseum / Münzkabinett Cat. 65

�10 Lemgo, Weserrenaissance-Museum Schloss Brake Cat. 120

Louvain, Katholieke Universiteit Leuven / Arenberg Archives Cat. 119

Louvain, Katholieke Universiteit Leuven / Collection Arenberg Cat. 55-56 (photo B. Vandermeulen)

Louvain, Katholieke Universiteit Leuven / Centrale Bibliotheek Cat. 35, ill. suppl. ; cat. 41

Luxembourg, Administration du Cadastre et de la Topographie Cat. 83 b (photo)

Luxembourg, Bibliothèque nationale Cat. 70-75 (photo Marcel Strainchamps) ; cat. 87 (photo Marcel Strainchamps)

Luxembourg, Daniel Gaymard Cat. 24, ill. suppl. (d’après balDauff / fixMer 1997, p. 48)

Luxembourg, Musée d’histoire de la Ville de Luxembourg Cat. 57 ; cat. 88 ; cat. 117

Luxembourg, Musée national d’histoire et d’art Cat. 1 (photo Tom Lucas) ; cat. 4 (photo Tom Lucas) ; cat. 6 (réalisation Fernand Toussaint, layout Gisèle Biache) ; cat. 7 (photo Tom Lucas) ; cat. 12 (photo Tom Lucas) ; cat. 18-25 (photo Tom Lucas) ; cat. 33-34 (photo Tom Lucas) ; cat. 36-38 (photo Tom Lucas) ; cat. 58 (photo Tom Lucas) ; cat. 63 (photo Tom Lucas) ; cat. 66 c (photo Tom Lucas) ; cat. 67-68 (photo Tom Lucas) ; cat. 78 (photo Tom Lucas) ; cat. 80 (photo Tom Lucas) ; cat. 83, ill. suppl. (archives iconographiques) ; cat. 83 a (photo Albert Biwer, réalisation Jean-Luc Mousset, layout Gisèle Biache) ; cat. 83 b (photo Administration du Cadastre et de la Topographie, réalisation Jean-Luc Mousset, Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) ; cat. 83, 1, 3, 5, 9, 10, 12, 15, 16 (photo Tom Lucas) ; cat. 83, 18, 21 (photo Matthias Paulke) ; cat. 84 a (réalisation Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) ; cat. 84 b-85 (réalisation Jean-Luc Mousset, Krista De Jonge, Bernd Röder et Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) ; cat. 86 (photo Albert Biwer) ; cat. 89-90 (photo Tom Lucas) ; cat. 91 (photo Albert Biwer) ; cat. 92-94 (photo Tom Lucas) ; cat. 97 (réalisation Matthias Paulke, layout Gisèle Biache) ; cat. 100 (photo Tom Lucas) ; cat. 101 (photo Tom Lucas, dessin Rainer Fischer) ; cat. 102 (photo Tom Lucas) ; cat. 103 (photo Tom Lucas, dessin L. Stoffel) ; cat. 104-105 (photo Tom Lucas) ; cat. 106-007 (photo Tom Lucas, dessin Matthias Paulke) ; cat. 108 (photo Tom Lucas) ; cat. 109 (photo Tom Lucas, reconstitution Matthias Paulke, Dinko Baez, dessin Nic Herber) ; cat. 110-113 (photo Tom Lucas) ; cat. 114-115 (photo Matthias Paulke) ; cat. 116 (photo Rainer Fischer) ; cat. 122 (photo Tom Lucas, dessin Gabriele Kremer) ; cat. 123-130 (photo Tom Lucas) ; cat. 131 (photo Albert Biwer) ; cat. 132-135 (photo Tom Lucas) ; cat. 136 (photo Albert Biwer) ; cat. 137-138 (photo Tom Lucas) ; cat. 139 (photo Christof Weber) ; cat. 140 (photo Tom Lucas) ; cat. 149-150 (photo Tom Lucas) ; cat. 152-153 (photo Tom Lucas)

Madrid, Biblioteca Nacional Cat. 29 ; cat. 39

Madrid, Museo nacional del Prado / Photographic Archive Cat. 141 ; cat. 142 (Museo de Salamanca. Junta de Castilla y Léon) ; cat. 143 ; cat. 144 ; cat. 145 ; cat. 146 ; cat. 147 ; cat. 148

Madrid, Patrimonio Nacional / Biblioteca del Palacio Real Cat. 43

Madrid, Patrimonio Nacional / Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial Cat. 35 ; cat. 48 ; cat. 48, ill. suppl. (photo Pieter Martens) ; cat. 53

Paris, Assemblée nationale / Bibliothèque Cat. 76 (photo Irène Andréani)

Paris, Bibliothèque de l’Institut national de l’histoire de l’art / Collections Jacques DoucetCat. 27

Paris, Bibliothèque nationale de France Cat. 47 ; cat. 49 ; cat. 50 ; cat. 77

Simancas, Archivo General Cat. 44 (Rojas & Rubio Soluciones Gráficas SL)

Trèves, Stadtbibliothek/Stadtarchiv Cat. 28 (photo Anja Runkel); cat. 40 (photo Anja Runkel)

Varsovie, Biblioteka Uniwersytecka w Warsawie / Cabinet des Estampes Cat. 17

�11Varsovie, Muzeum Narodowe w Warzawie Cat. 45

Vienne, Kunsthistorisches Museum mit MVK und öTM / Gemäldegalerie Cat. 54 ; cat. 60 ; cat. 61 ; cat. 66 b

Vienne, Kunsthistorisches Museum mit MVK und öTM / Hofjagd- und Rüstkammer Cat. 66 a

Vienne, Kunsthistorisches Museum mit MVK und öTM / Schatzkammer Cat. 8

Vienne, österreichische Nationalbibliothek / Bildarchiv Cat. 96

Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek Cat. 82 ; cat. 99

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Un prince de la RenaissancePierre-Ernest de Mansfeld (1517˜1604) II Essais et catalogue