L'amenagement du territoire et le decoupage administrativ. Le cas de la Roumanie

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1 L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET LE DECOUPAGE ADMINISTRATIF ET TERRITORIAL. LE CAS DE LA ROUMANIE RADU SĂGEATĂ * Territorial Planning and Administrative Outline. A Case Study: Romania. Lately, the country’s territorial-administrative organization has been steadily challenged years over the past few based either on the 1925 administrative map, or on the disparities in the structure of the present counties and the economic and social fluxes going on at the local level of the settlements system. In view of the above, we have attempted to work out an optimal model for the administrative organization of Romania’s territory by proceeding from the distance between communal seats and the town towards which they gravitate. The latter’s capacity for discharging an administrative function, and the relations of subordination or competition amongst these towns in also discussed. Keywords: dysfonctions, organization administrative et territoriale, optimisation, Romania. 1. INTRODUCTION Les transformations économiques et sociales profondes qui se sont succédées après 1989 ont incitée, de plus en plus, l’idée d’une nouvelle réorganisation administrative et territoriale de la Roumanie, importante prémisse pour revitaliser les établissements humains moins développées du point de vue économique et social. Provenant, soit d’un patriotisme local, soit des nécessités concrètes, les contestations de l’organisation administrative actuelle sont orientées vers certaines structures administratives d’entre les deux guerres mondiales, y compris le réinvestissement des anciens centres administratives départementaux (entre 1925 et 1950). La question qui se pose: est-ce cette démarche viable, ou non ? 2. LE SYSTÈME ADMINISTRATIF ET TERRITORIAL DE LA ROUMANIE ENTRE LES DEUX GUERRES MONDIALES Pendant la période d’entre la Grande Union (1 décembre 1918) et jusqu’à la promulgation de la Loi pour unification administrative (14 juin 1925), sur le territoire de la Roumanie ont fonctionné quatre régimes administratifs compris dans un système global unique, qui se sont approchés de plus en plus, à la suite des mesures législatives prises: le Régime administratif de l’Ancien Royaume de la Roumanie (Moldavie, Valachie, Olténie et Dobroudja) (réglé par la Loi pour les Conseils départementaux, de 2 avril 1894), le Régime administratif de la Transylvanie (réglé par le Décret concernant l’institution du dirigeant des services publiques en Transylvanie, de 11 décembre 1918), le Régime administratif de la Bessarabie (réglé par le Décret pour l’institution du dirigeant des services publiques en Bessarabie, de 9 avril 1918) et le Régime administratif de la Bucovine (réglé par le Décret pour l’administration de la Bucovine, de 18 décembre 1918) (Nistor, 2000). Realisés sous un impératif de conjonctures politiques et économiques différentes, ces quatre découpages administratifs présentaient des caractéristiques propres, induisant au niveau de l’entier des déséquilibres prononcés, tant au niveau de la grandeur territoriale et démographique, qu’en ce qui concerne la forme, la position de la résidence dans le cadre du département ou le degré d’accessibilité. C’est pourquoi, presque tous les partis politiques plus importants et les élites scientifiques ont élaboré des projets d’unification administrative, quelques uns orientés dans la direction de la centralisation, les autres basés sur un régionalisme administratif fondé sur la décentralisation et l’autonomie locale. Cette démarche a été officialisée par la Loi pour l’unification administrative de 1925 et est entré en vigueur le premier janvier 1926. Le territoire de la Roumanie était organisé en 71 départements (judeţe), qui comprenaient 429 districts (plase), 8 751 communes, 179 villes et 15 981 villages (Fig. 1). * Chercheur scientifique, Institute de Géographie, Academie Roumaine, 12, Rue Dimitrie Racoviţă, RO-023993, Bucarest 20, [email protected]

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L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET LE DECOUPAGE ADMINISTRATIF ET

TERRITORIAL. LE CAS DE LA ROUMANIE

RADU SĂGEATĂ*

Territorial Planning and Administrative Outline. A Case Study: Romania. Lately, the country’s

territorial-administrative organization has been steadily challenged years over the past few based either on

the 1925 administrative map, or on the disparities in the structure of the present counties and the economic

and social fluxes going on at the local level of the settlements system. In view of the above, we have

attempted to work out an optimal model for the administrative organization of Romania’s territory by

proceeding from the distance between communal seats and the town towards which they gravitate. The

latter’s capacity for discharging an administrative function, and the relations of subordination or

competition amongst these towns in also discussed.

Keywords: dysfonctions, organization administrative et territoriale, optimisation, Romania.

1. INTRODUCTION

Les transformations économiques et sociales profondes qui se sont succédées après 1989 ont

incitée, de plus en plus, l’idée d’une nouvelle réorganisation administrative et territoriale de la Roumanie,

importante prémisse pour revitaliser les établissements humains moins développées du point de vue

économique et social.

Provenant, soit d’un patriotisme local, soit des nécessités concrètes, les contestations de

l’organisation administrative actuelle sont orientées vers certaines structures administratives d’entre les

deux guerres mondiales, y compris le réinvestissement des anciens centres administratives

départementaux (entre 1925 et 1950). La question qui se pose: est-ce cette démarche viable, ou non ?

2. LE SYSTÈME ADMINISTRATIF ET TERRITORIAL DE LA ROUMANIE ENTRE

LES DEUX GUERRES MONDIALES

Pendant la période d’entre la Grande Union (1 décembre 1918) et jusqu’à la promulgation de la

Loi pour unification administrative (14 juin 1925), sur le territoire de la Roumanie ont fonctionné quatre

régimes administratifs compris dans un système global unique, qui se sont approchés de plus en plus, à la

suite des mesures législatives prises: le Régime administratif de l’Ancien Royaume de la Roumanie

(Moldavie, Valachie, Olténie et Dobroudja) (réglé par la Loi pour les Conseils départementaux, de 2 avril

1894), le Régime administratif de la Transylvanie (réglé par le Décret concernant l’institution du dirigeant

des services publiques en Transylvanie, de 11 décembre 1918), le Régime administratif de la Bessarabie

(réglé par le Décret pour l’institution du dirigeant des services publiques en Bessarabie, de 9 avril 1918)

et le Régime administratif de la Bucovine (réglé par le Décret pour l’administration de la Bucovine, de 18

décembre 1918) (Nistor, 2000). Realisés sous un impératif de conjonctures politiques et économiques

différentes, ces quatre découpages administratifs présentaient des caractéristiques propres, induisant au

niveau de l’entier des déséquilibres prononcés, tant au niveau de la grandeur territoriale et

démographique, qu’en ce qui concerne la forme, la position de la résidence dans le cadre du département

ou le degré d’accessibilité.

C’est pourquoi, presque tous les partis politiques plus importants et les élites scientifiques ont

élaboré des projets d’unification administrative, quelques uns orientés dans la direction de la

centralisation, les autres basés sur un régionalisme administratif fondé sur la décentralisation et

l’autonomie locale. Cette démarche a été officialisée par la Loi pour l’unification administrative de 1925

et est entré en vigueur le premier janvier 1926. Le territoire de la Roumanie était organisé en 71

départements (judeţe), qui comprenaient 429 districts (plase), 8 751 communes, 179 villes et 15 981

villages (Fig. 1).

* Chercheur scientifique, Institute de Géographie, Academie Roumaine, 12, Rue Dimitrie Racoviţă, RO-023993, Bucarest 20,

[email protected]

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Fig. 1. - Les départements (judeţe) de la Roumanie entre 1925 et 1950.

Le département (judeţ) constituait l’unité administrative de base, qui coordonnait l’activité du

territoire, les conseils départementaux étant asservis directement aux autorités centrales. Elles disposaient

de personnalité juridique, étant conçues comme de relais de transmission du pouvoir central vers les

autorités locales. On légiferait ainsi, dans le plan de l’organisation administrative et territoriale le

programme politique basé sur une centralisation excessive, considérée la garantie de l’unité et de la

sécurité nationale.

Quoique attenués, les contrastes se maintenaient encore profonds, tant sous rapport

démographique (tandis que le département d’Ilfov, grâce à la Capitale, s’approchait d’un million

d’habitants, des départements comme Făgăraş et Câmpulung se situaient au-dessous de 100 000

habitants), tant que territorial (entre 1 309 km2 – le département de Suceava et 8 626 km

2 – le département

de Timiş). En même temps, les disfonctionnalités induites par la position excentrique de la résidence

départementale (Râmnicu Vâlcea, Slatina, Piteşti, Miercurea Ciuc, Turnu Măgurele ou Lugoj) ont été

maintenus par la configuration des départements. Départements comme Prahova, Constanţa, Putna,

Vâlcea ou Tulcea disposaient de systèmes urbains bien contourés (5–7 villes) tandis que d’autres 25

départements ne disposaient pas pratiquement d’un système urbain propre, la résidence etait leur seule

ville. La plupart enregistraient un poids de la population urbaine extrêmement bas, surtout en Bessarabie

(Hotin – 3,9%, Soroca – 4,7%, Orhei – 5,5% et Bălţi – 7,9%).

3. LE RÔLE DU FACTEUR POLITIQUE DANS L’ORGANISATION

ADMNIISTRATIVE ET TERRITORIALE DE LA ROUMANIE.

LE MODÈLE SOVIÉTIQUE (1950-1968)

L’arrivée au pouvoir du premier gouvernement politique dirigé par les communistes d’orientation

pro-soviétique a attiré aussi d’amples mutations aussi dans le domaine de l’organisation administrative et

territoriale de la Roumanie. Mais elles n’ont pas constituée une priorité absoluée; la constitution de 1948

mentionnant les anciennes délimitations en communes, districts (plase) et départements.

Les principes généraux d’une nouvelle réorganisation administrative et territoriale de la

Roumanie devaient trouver leur concrétisation au niveau territorial, par l’adoption de la Loi 5, de 8

3

septembre 1950, par laquelle le territoire du pays était organisé en 28 régions, partagées, selon le modèle

de l’organisation administrative et territoriale soviétique, en rayons (177) et communes (4 052) (Fig. 2).

Fig. 2. - Les régions de la Roumanie entre 1950 et 1952.

Celles-ci n’etaient plus délimitées selon le critère de spécificité géographique et historique,

comme en 1925, mais sur le critère de la “complexité sociale et économique”, considérées des “unités

administratives sur lesquelles s’appuyaient directement les organismes centrales d’Etat pour la réalisation

de la politique du parti et de l’Etat”. Leur configuration ne rappelait rien de celle des anciens

départements s’appuyant en grande partie sur les anciennes barrières naturelles, représentées par l’arc

carpatique et le Danube. En plus, la création de quelques unités administratives à doubles superficies par

rapport aux anciens départements s’appuyait sur la raison de la subordination des régions agricoles aux

grands centres urbains, par la réalisation d’un complexe agro-industriel intégré, enforçant ainsi l’influence

du prolétariat sur la paysannerie, plus réticente aux “réformes” imposées par la classe politique

communiste (Helin, 1967).

La création des divisions administratives de grandes dimensions à la place des 58 départements1 a

diminué considérablement le nombre des centres administratifs, fait qui a déteminé l’orientation des

investissements surtout vers ceux-ci. En conséquence, à l’exception des villes-résidences de région qui se

caractérisent par des augmentations moyennement supérieures à la valeur de 50 % (à l’exception de la

ville de Bucarest), les autres catégories de villes se caractérisent en majorité, sous ces augmentations.

Délimitées sur des critères économiques, selon les régions (oblasts) soviétiques, les 28 régions se

sont prouvées bientôt comme une structure trop fragmentée, incapable à répondre aux exigences

politiques du moment. Elles n’ont pas pu survivre à la constitution de 1952 qui copiait le modèle

soviétique à un plus grand degré que sa précédente de 1948. Ont disparu par fusion 12 régions: Botoşani,

Buzău, Dolj, Gorj, Ialomiţa, Mureş, Putna, Rodna, Severin, Sibiu, Teleorman et Vâlcea se formant, en

échange, d’autres deux: la région Craiova (par l’assimilation des régions Dolj et Gorj) et la Région

Autonome Magyare, selon le modèle des régions (oblasts) autonomes de l’URSS, par l’unification des

territoires habités par les Szekclers de Covasna, Harghita et Mureş. Mais, ni ces régions ne se sont

1 Par les pertes territoriales de 1940 ont été détachés, 13 départements, couvrant un territoire de 58 488 km2: 11 en Bessarabie et

Bucovine de Nord, conséquence à la note ultimative soviétique du 27 juin 1940 et dux au Cadrilater, à la suite de l’Accord de

frontière de Craiova de 7 septembre 1940.

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montrées suffisamment grandes; quatre ans plus tard, en 1956 ont été supprimées deux autres régions:

Arad et Bârlad (Fig. 3). En 1960, par la Loi no. 3 avait lieu une nouvelle réforme administrative par

laquelle on a modifié la structure et la configuration des 16 (Fig. 4).

Fig. 3. - Les régions de la Roumanie entre 1952 et 1956.

Fig. 4. - Les régions de la Roumanie entre 1960 et 1968.

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4. LE RETOUR À L’ORGANISATION TRADITIONNELLE, ENTRE NÉCESSITÉ ET

CONJONCTURE POLITIQUE

L’institution arbitraire d’un modèle d’organisation administrative prêté de l’extérieur, sans tenir

compte des particularités concrètes de l’espace roumain, des liens traditionnaux d’entre ses parties

componentes, mais seulement de la subordination, efficace qu’elle soit, de celle-ci aux autorités politiques

centrales, a conduit à la répétition de ces “réajustations administratives”, en fait des “rapicements” sur une

structure hybride, non viable. Mais elle a été maintenue artificiellement, comme suite à la soviétisation de

toute la vie culturelle, économique et sociale du pays, dans les conditions de la présence en Roumanie de

l’Armée Rouge. Les événements politiques qui ont marqué le bloc communiste pendant les décennies

cinq et six du XX-ème siècle, concrétisés surtout par les mouvements sociaux de Hongrie et

Tchécoslovaquie, correlés avec le retrait de l’armée soviétique de Roumanie ont contribué à

l’éloignement de la politique de Bucarest par rapport à Moscou et son orientation vers les valeurs

nationales. Dans ce contexte historique, ont été créées les premisses d’une nouvelle organisation

administrative et territoriale du pays, qui est devenue effective par l’adoption de la loi concernant

l’organisation administrative du territoire de la R. S. de Roumanie (17 février 1968).

La première modification de la constitution adoptée le 21 août 1965 a visé l’article 15 qui

prevoyait, dans sa nouvelle forme, que “le territoire de la Roumanie est organisé en départements,

communes et villes; les villes plus importantes peuvent etre déclarées des municipalités, et la capitale est

divisée en secteurs”. En conséquence, a été adoptée la Loi 2/1968, qui réglait l’organisation du territoire

de la Roumanie sur la base à deux anneaux : le département au niveau supérieur, respectivement la ville et

la commune à celui inférieur. Les départements (judeţe) (39, par rapport aux 58 supprimés en 1950), ont

été constitués sur le fondement des départements français.

On a ainsi introduit le système départemental d’administration publique, caractérisé par deux

niveaux administratifs et par une intense fragmentation, tant au niveau supérieur (39 départements par

rapport aux 16 régions), tant à celui inférieur (125 communes/le plus grand département par rapport aux

15 rayons/la plus grande région). Le but de cette démarche visait une subordination plus efficace des

autorités locales à celle centrale, par l’élimination des anneaux intermédiaires qui généraient des

parallélismes d’attributions et compétences. Si les régions créées en 1950 se basaient sur le critère de

l’homogénéité du potentiel économique, les nouveaux départements se souhaitaient être des structures

fonctionnelles, englobant dans leur territoire des unités de relief différentes aux ressources et potentiels

variés qui généraient une complémentarité économique (Argeş, Dâmboviţa, Buzău, Prahova, Vrancea,

Gorj, Bihor, Timiş, Maramureş, Satu Mare etc) (Oroveanu, 1986). Même les départements à un relief

apparemment uniforme comme ceux de plaine, par la variété des microformes de relief, par l’association

des herbages et les deux îles de la plaine inondable du Danube, rendaient, au moins théoriquement, une

structure et un potentiel différent d’utilisation. Comme superficie, ils ne variaient plus tellement beaucoup

(le rapport d’entre les extrêmes : Timiş et Covasna étant seulement de 2,37 par rapport à 6,6 à

l’organisation administrative de 1925), mais en ce qui concerne le nombre des communes trouvées dans

leur componence, la différence était significative: 33 communes dans le département de Covasna par

rapport à 125 dans celui d’Ilfov.

La superdimension du département d’Ilfov, appréciée en fonction de l’aire de la Capitale, s’est

prouvée finalement nonviable. C’est pourquoi, en 1981 on a réorganisé deux d’entre les plus grands

départements de la Roumanie: Ilfov et Ialomiţa, au profil économique prédominant agricole et à une

production orientée, dans la plus grande partie, vers les marchés bucarestois. Le résultat a été la

diminution de la superficie de ceux-ci, par la création de deux nouveaux départements: Călăraşi et

Giurgiu et la transformation du département d’Ilfov dans le Secteur Agricole Ilfov, à une superficie

considérablement réduite, subordonné à la municipalité de Bucarest. La zone périurbaine de la capitale a

été ainsi divisée administrativement dans une zone appropiée, homogène, mais à une disposition

assimétrique, correspondante au Secteur Agricole Ilfov et dans une plus éloignée, mais fortement

polarisée, grâce à son grand degré de ruralisation et l’absence des centres urbains puissants. Celle-ci etait

partagée entre quatre départements: Ialomiţa, Călăraşi, Giurgiu et Dâmboviţa. La structure et la

configuration du Secteur Agricole Ilfov ont été ultérieurement modifiée par l’adjonction de communes

des départements voisins, en arrivant, finalement, à une structure administrative de taille départementale,

fait confirmé par sa transformation en département (1997), ainsi que maintenant la carte administrative de

la Roumanie compte 41 départements et la municipalité de Bucarest (Fig. 5).

Les systèmes urbains départamentaux enregistraient aussi des différences considérables, tant que

numériquement – entre 2 villes/département (Brăila, Buzău) et 14 villes/département (Prahova), tant que

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qualitativement, en ce que concerne la répartition de ceux-ci dans le territoire, la taille démographique, la

puissance économique et le degré de dotation technique et édilitaire.

Fig. 5. – Organisation administrative et territoriale actuelle de la Roumanie.

5. LES DYSFONCTIONNALITÉS DE L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET

TERRITORIALE ACTUELLE DE LA ROUMANIE

L’évolution du système urbain roumain dans les dernières cinquante années a déterminé d’amples

mutations au niveau des relations entre les établissements humains (au commencement, entre 1950 et

1968, vers les résidences régionales, ensuite, après 1968, vers les nouvelles résidences départementales).

En conséquence, on assiste à la réorganisation des anciennes zones d’influence urbaine. C’est pourquoi,

selon nous, le retour arbitraire aux vieilles unités administratives (d’entre 1925 et 1950), sans une analyse

complexe des relations actuelles entre les établissements humains, établies aux divers niveaux

hiérarchiques, serait une grande erreur, un grand nombre d’anciens centres administratifs ne serait pas

capable de devenir, maintenant, des véritables centres de convergence régionale afin de soutenir les unités

administratives correspondantes. Il est nécéssaire, d’instituer un nouveau type intermédiaire d’unités

administratives entre le niveau départemental2 et le niveau communal, similaire au niveau de la plasa qui

existait entre les deux guerres et était subordonné au pouvoir local départemental.

Pour simplifier le processus d’implantation des politiques de développement régional, il est

nécéssaire d’identifier les unités administratives limitrophes aux spécialisations économiques similaires et

de les regrouper dans les provinces historiquement individualisées. Les expériences européennes

confirment le modèle fondé sur les macrorégions historiquement formées, le plus viable modèle

d’organisation administrative et territoriale-statistique en usage (le cas de la France, de l’Espagne, de

l’Italie, de l’Allemagne, de l’Autriche, etc.).

6. LES CRITÈRES POUR UN NOUVEAU DÉCOUPAGE ADMINISTRATIF ET

TERRITORIAL DE LA ROUMANIE

Ainsi, dans cette étude, on a individualisé au niveau supérieur de la hiérarchie administrative,

neuf régions, historiquement constituées: Banat, Bucovine, Crişana, Dobroudja, Maramureş, Moldavie,

2 Le niveau départemental correspond pour la Roumanie au terme de judeţ.

7

Munténie, Olténie et Transylvanie, avec des relations fonctionnelles (infrastructure et systèmes

d’interaction humaine) bien individualisées, dont le rôle doit s’amplifier. Le niveau moyen comporte un

niveau départemental et un niveau sous-départemental (plasa) et un niveau inférieur, constitué par les

unités communales et urbaines.

Dans ce découpage administratif on a suivi quelques critères:

1. Les relations entre les établissements humains (subordination, coopération, compétition et

indifférence) (Fig. 6);

Fig. 6. - Les relations entre les potentiels centres administratifs. 1. Subordination diffuse, 2. Coopération, 3. Conurbation, 4. Centres de convergence régionale, 5. Centres de

convergence locale, 6. Chefs-lieux départementaux, 7. Chefs-lieux sous-départamentaux, 8. Frontière, 9. Limite

régionale, 10. Limite départamentale, 11. Limite sous-départamentale.

2. les distances entre les centres d’unités administratives de rang inférieur et les centres de convergence

régionale ou locale qui pourraient être investis avec une fonction administrative. Les villes – centres de

convergence régionale / locale et les établissements subordonnées forment les unités administratives;

3. le potentiel (économique, démographique et de position) des principaux centres urbains. Ainsi, on a

individualisé des zones d’influence urbaine (Ianoş, 1987) et les potentiels centres administratifs;

4. les antécédences historiques; ainsi on a individualisé quatre catégories de potentiels centres

administratifs: anciens chef-lieux de région, entre 1950 et 1968, qui se sont maintenus jusqu’à présent

comme centres administratifs; les centres administratifs actuels reinvestis à cette fonction en 1968; les

anciennes résidences départementales (1926-1950) et les centres administratifs potentiels, villes dont le

potentiel permet d’aspirer à cette fonction (Fig. 6).

En vertu de ces critères, on a individualisé 11 régions, 42 départements (judeţe) et 84 sous-

départements, qui incluent les villes (320, dont 103 municipalités) et les communes (2 926) (Fig. 7).

8

Fig. 7. – Centres et relations entre les potentiels centres administratifs. A. Types des centres administratifs : 1. Anciennes chefs-lieux de régions (1950-1968), 2. Centres

administratifs actuels reinvestis à cette fonction en 1968, 3. Anciennes résidences départamentales (1925-

1950), 4. Centres administratives potentiels dont le potentiel permet d’aspirer à cette fonction;

B. Types des relations entre les centres administratifs : 5. Competition, 6. Subordination, 7. Subordination

diffuse, 8. Coopération.

Fig. 8. – Le découpage administratif et territorial proposé. 1. Frontière, 2. Limite regionale, 3. Limite départamentale, 4. Limite sous-départamentale.

9

Tableau no. 1

L’organisation administrative et territoriale de la Roumanie. Proposition. (corespond au fig. no. 8)

Le niveau régional

et les chef-lieux

Le niveau

départemental

Le niveau sous-départemental Les chef-lieux

départamentaux

BUCOVINE

(MOLDAVIE DE

NORD)

Suceava

Botoşani Botoşani, Dorohoi Botoşani

Câmpulung Câmpulung Moldovenesc, Dorna Câmpulung

Moldovenesc

Suceava Suceava, Rădăuţi, Fălticeni Suceava

MOLDAVIE

CENTRALE

Jassy (Iaşi)

Bacău Bacău, Oneşti Bacău

Iaşi Iaşi Iaşi

Neamţ Piatra Neamţ Piatra Neamţ

Roman Roman, Paşcani Roman

Tutova Tutova Bârlad

Vaslui Vaslui, Fălciu Vaslui

BAS DANUBE

Galaţi

Brăila Brăila Brăila

Covurlui Galaţi, Tecuci Galaţi

Putna (Vrancea) Focşani Focşani

DOBROUDJA

Constanţa

Constanţa Littoral, Medgidia Constanţa

Tulcea Tulcea, Delta du Danube Tulcea

MUNTÉNIE

Bucarest

(Bucureşti)

Argeş Piteşti, Muscel, Curtea de Argeş Piteşti

Buzău Buzău, Râmnicu Sărat Buzău

Dâmboviţa Dâmboviţa Târgovişte

Ialomiţa Slobozia, Călăraşi, Feteşti Slobozia

Prahova Ploieşti, Câmpina Ploieşti

Teleorman Alexandria, Turnu Măgurele,

Roşiori de Vede

Alexandria

OLTÉNIE

Craiova

Dolj Craiova, Calafat Craiova

Gorj Târgu Jiu Târgu Jiu

Mehedinţi Drobeta - Turnu Severin Drobeta –

Turnu Severin

Olt Slatina, Drăgăşani, Romanaţi Slatina

Vâlcea Râmnicu Vâlcea Râmnicu Vâlcea

TRANSYLVANIE

DE SUD-EST

Braşov

Braşov Braşov, Făgăraş Braşov

Harghita Ciuc, Odorhei Miercurea Ciuc

Sibiu Sibiu, Mediaş Sibiu

Trei Scaune Trei Scaune (Covasna) Sfântu Gheorghe

TRANSYLVANIE

Cluj-Napoca

Alba Alba Iulia, Târnava Mică, Sebeş,

Cugir

Alba Iulia

Bistriţa-Năsăud Bistriţa-Năsăud Bistriţa

Cluj Napoca, Someş, Turda Cluj-Napoca

Mureş Târgu Mureş, Reghin, Târnăveni,

Târnava Mare

Târgu Mureş

Sălaj Zalău Zalău

Bihor Oradea Oradea

MARAMUREŞ

Baia Mare

Maramureş Maramureş, Chioar Sighetu

Maramaţiei

Satu Mare Satu Mare, Carei Satu Mare

BANAT

Timişoara

Arad Arad Arad

Caraş-Severin Reşiţa, Caransebeş, Caraş Reşiţa

Hunedoara Deva, Brad, Hunedoara Deva

Timiş Timişoara, Severin Timişoara

BUCAREST

METROPOLITAINE

Ilfov Ilfov, Vlaşca, Olteniţa, Urziceni Bucarest

Bucarest Bucarest Bucarest

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7. ANALYSE RÉGIONALE DU DÉCOUPAGE ADMINISTRATIF ET TERRITORIAL

PROPOSÉ

Moldavie (9 départements) et Bucovine (2 départements). Les centres de convergence régionale

sont les villes de Jassy (Iaşi) (315 200 hab.)3 et de Galaţi (293 500 hab.) ; les deux autres villes anciens

chef-lieux de région (Bacău et Suceava) ont des zones d’attraction limitées à l’espace de leurs unités

administratives. Le nord de la région se caractérise par une intense fragmentation, issue de l’existence des

nombreuses villes anciennes chef-lieu administratives, entre 1925 et 1950, qui revendiquent le retour á

cette fonction : Rădăuţi, Câmpulung Moldovenesc et Fălticeni dans le département de Suceava et

Dorohoi, dans le département de Botoşani. La subordination qui se manifeste aujourd’hui entre ces villes

et les chefs-lieux administratifs actuels exige la création d’unités administratives sous-départementales,

qui incluent l’espace rural polarisé par ces villes. La ville de Vatra Dornei et les communes de la

Dépression de Dorna et de la zone montagneuse limitrophe gravitent vers la ville de Câmpulung

Moldovenesc (20 000 hab.) et la tendance est à l’englobement de cette région dans une structure

administrative montagneuse, subordonnée à la municipalité de Câmpulung Moldovenesc. Similairement,

les relations qui existent entre Roman et Paşcani exigent d’englober l’espace rural polarisé par Paşcani

(42 800 hab.) dans une structure administrative coordonnée par la municipalité de Roman (69 000 hab.) et

l’espace rural polarisé par la municipalité d’Oneşti (50 800 hab.), dans une structure sous-départementale

coordonnée par la municipalité de Bacău (178 200 hab.).

Dans l’actuel département de Vaslui, près du chef-lieu actuel, deux villes, anciennes résidences

départementales (1926-1950), Bârlad (70 600 hab.) et Huşi (29 500 hab.), revendiquent cette fonction. La

rélation de compétition entre Bârlad et Vaslui et la position périphérique de Bârlad dans le département,

détermine l’attraction dans sa zone d’influence, des villages du nord du département de Galaţi et justifie

la création d’une nouvelle unité administrative de niveau départemental (Tutova) coordonnée par la

municipalité de Bârlad. Par contraste, la municipalité de Huşi est nettement subordonnée à la ville de

Vaslui, mais sa position marginale, près de la frontière et sur une voie secondaire d’accès diminue

considérablement sa zone d’influence. Par conséquence, la structure administrative de cette zone

d’influence doit être englobée dans le département de Vaslui.

De même façon, le département de Covurlui4 serait composé, dans ce modèle d’organisation,

dans deux niveaux sous-départementaux: Galaţi et Tecuci, parce que la discordance entre les deux villes

est évidente: la municipalité de Tecuci (42 094 hab. et trois entreprises industrielles) ne pourrait pas

assumer la coordination d’une unité administrative telle qu’un département.

La Wallachie englobe dans ce modèle d’organisation administrative, 7 départements: Argeş,

Brăila, Buzău, Dâmboviţa, Ialomiţa, Prahova et Teleorman.

Il est nécessaire d’aborder différemment la capitale et sa zone d’influence dans une unité

administrative regionale qui correspondait à la zone métropolitaine de Bucarest (Bucarest metropolitaine -

qui devrait englober aussi les découpages administratifs créées par les zones d’influence des villes de

Giurgiu, Olteniţa et Urziceni).

Le département de Ialomiţa est l’une des zones critiques; il a une structure bipolaire, due à

l’existence de deux villes polarisatrices: Călăraşi (73 800 hab.) et Slobozia (52 300 hab.), qui tendraient à

générer des forces centrifuges. Les départements de Teleorman et d’Argeş ont une structure relativement

similaire avec trois centres municipaux qui pourraient créer des structures administratives subordonnées.

De la même façon, la ville de Râmnicu Sărat peut être réinvestie de fonctions administratives dans une

structure administrative subordonnée au niveau de département de Buzău. Dans le département de

Teleorman, la subordination est relative et les difficultés économiques du centre d’Alexandria (50 800

hab.) peuvent transformer la fragile subordination dans une relation de compétition.

La Dobroudja est la province historique qui a enregistré le moins de changements administratifs

pendant le dernier siècle; les départements de Constanţa et de Tulcea ont prouvé leur viabilité. Cependant,

grâce à l’importance et aux problèmes spécifiques qui imposent un cadre cohérent de résolution, il est

nécessaire d’accorder un statut administratif différent (sous-départemental) pour le Delta du Danube et

pour le littoral de la Mer Noire, soumis aux autorités départamentales.

L’Olténie se caractérise par une grande homogéneité. La seule métropole régionale est la

municipalité de Craiova (299 500 hab.). Une situation différente se présente dans le département d’Olt: le

3 La population des villes est au 2010. 4 On considerait ce nom le plus adapté pour cette unité administrative grâce aux antécédents historiques et grâce au fait qu’elle se

superpose au Plaine et à la Plateau de Covurlui (deux unités naturelles qui s’appellent „Covurlui”).

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développement explosif de la municipalité de Slatina (78 800 hab.), surtout après 1968, a accentué le

décalage par rapport à la municipalité de Caracal (phénomène concrétisé par la croissance de l’indice de

hypertrophie de 0,98 – en 1968 à 2,23 – à présent). Caracal (34 600 hab.) est le seul centre urbain dans ce

périmètre qui peut revenir au statut de centre administratif. Dans ce contexte, il est nécessaire de

constituer ce nouveau département par l’unification d’une unité administrative polarisée par Slatina, avec

une autre, polarisée par Caracal. Dans le département de Dolj, la grande distance de Craiova à Calafat,

impose la délimitation d’une petite sous-unité administrative, au sud-ouest, polarisée par la municipalité

de Calafat (18 300 hab.).

Le Banat correspond administrativement à deux départements: Caraş-Severin et Timiş. Dans le

département de Caraş-Severin, trois villes pourraient révendiquer le statut de centre administratif: Reşiţa5

(l’actuel chef-lieu, municipalité developpée intensivement dans la période 1950-1990), Caransebeş (qui

n’avait jamais obtenu ce statut, mais qui est avantagé par la position comme noyau ferroviaire et routier)

et Oraviţa (jusqu’alors la plus petite ancienne résidence départementale). Ces villes sont des centres

administratifs pour trois unités sous-départementales relativement équilibrées. Le deuxième département

du Banat est celui de Timiş: la partie centrale et l’ouest gravitent vers Timişoara, le centre polarisateur du

Banat (307 300 hab.), mais l’est gravite vers la municipalité de Lugoj, ancien chef-lieu du département de

Severin (45 200 hab.).

Le Crişana (Pays des Trois Criş) et le Maramureş, qui correspondent au nord-ouest de la

Roumanie, englobent 4 départements: Arad, Bihor, Satu Mare et le département de Maramureş (qui

correpondent aux Pays de Maramureş et de Chioar).

Le département de Maramureş est divisé par l’existence d’obstacles orographiques qui séparent le

Pays de Maramureş du Pays de Chioar. Ils y existent deux noyaux de polarisation: la municipalité de

Sighetu Marmaţiei (ancien chef-lieu du Pays de Maramureş – 41 600 hab.) et Baia Mare (l’actuel chef-

lieu, développé surtout après 1950 – 140 000 hab.).

Dans le département de Satu Mare, on a individualisé une sous-unité polarisé par la municipalité

de Carei (22 600 hab.), subordonnée à la municipalité de Satu Mare (113 700 hab.).

La Transylvanie est la plus grande et la plus divisée région du pays: 10 départements avec 24

unités sous-départementales.

Au niveau des départements Alba et Mureş, au centre, on y trouve un grand nombre de centres

urbains moyens: Aiud, Blaj, Sebeş et Cugir dans le département de Alba; Sighişoara, Reghin et Târnăveni

dans le département de Mureş, centres de polarisation avec une importance locale, qui peuvent constituer

des noyaux pour des unités administratives sous-départementales. A la suite des rapports de subordination

accentués qui existent entre ces villes et les chefs-lieux actuels, le processus de fragmentation est rélatif; il

se manifèste seulement par un grand nombre de sous-unités départementales. Les forces céntrifuges au

niveau de ces départements ne sont pas accentuées. C’est la situation du département de Braşov (la

subordination entre les municipalités de Braşov et de Făgăraş) et du département de Sibiu (la

subordination entre les municipalités de Sibiu et de Mediaş).

Dans ce modèle d’optimisation, une situation relativement diffèrente caractérise le département

de Harghita, où les deux sous-unités (Miercurea Ciuc et Odorheiu Secuiesc) se sont constituées sur les

zones d’influence des deux municipalités en compétition: Miercurea Ciuc (dévelopée intensivement dans

les derniers cinquante ans – 42 000 hab.) et Odorheiu Secuiesc (ancien chef-lieu du département

d’Odorhei – 36 300 hab.).

De la même façon, on individualise un grand nombre d’unités sous-départementales, où les

anciennes résidences Dej et Turda gravitent vers la municipalité de Cluj-Napoca (310 200 hab.), chef-lieu

de la région entière.

Les départements restées compactes (sans des sous-unités administratives subordonnées) sont:

Putna (Vrancea) et Tutova, en Moldavie; Brăila, Dâmboviţa, en Munténie; Gorj, Mehedinţi et Vâlcea, en

Olténie; Arad et Bihor en Crişana; Sălaj et Trei Scaune (Covasna), en Transylvanie.

En même temps, la tradition historique oblige la modification du nom de quelques unités

administratives et le retour sur la carte administrative de la Roumanie de noms roumains aux traces

historiques: Vlaşca, Romanaţi, Tutova, Fălciu, Covurlui, Târnava etc.

5 La ville de Reşiţa n’avait pas connu avant 1968 la fonction de chef-lieu départemental.

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B I B L I O G R A P H I E

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