Le MONITEUR

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Le Moniteur de la CPI est une publication de la Coalition des ONG pour la CPI La campagne anti-CPI se retourne contre les Etats-Unis par Hannah Gaertner L a campagne mal conçue et maladroite de l’administration américaine contre la CPI et ses Etats par- ties se heurte à écueil inattendu. L’effort visant à intimider les Etats partout dans le monde, en les mena- çant de coupes dans l’assistance militaire et économique, afin qu’ils signent des accords bilatéraux d’immunité (ABI) illégaux, a des con- séquences fort néga- tives sur la politique étrangère américaine et les relations mili- taires. Il est intéressant de noter que ce sont les officiers militaires américains haut placés qui s’expriment. En cohérence avec la Quadrennial Defense Review, récemment publiée, le Général Bantz Craddock, chef du Southern Command américain, a témoigné, mi-mars, Juan Méndez, le Conseiller spé- cial du Secrétaire général de l’ONU sur la prévention du génocide, s’exprime sur l’effet dissuasif de la CPI dans un entretien, page 3. Développement sur la ratification et la mise en oeuvre en Afrique et mise à jour sur le Soudan, en page centrale. SUITE À LA PAGE 14 Il est essentiel que les Etats trans- posent les dispositions du Statut de Rome sur la complémentarité et la coopération en droit national. Etude et mise à jour des lois de mise en oeuvre, page 5. La Cour Pénale Internationale devient une réalité pour la RDC par Christian Hemedi L e 10 février 2006, la Chambre préliminaire I de la CPI a délivré un mandat d’arrêt scellé contre M. Thomas Lubanga Dyilo. Les autorités congolaises ont été notifiées de cette décision par le Greffier de la Cour le 14 mars 2006. Après une audience préliminaire, elles ont décidé, le 16 mars 2006, de remettre et transférer à La Haye M. Lubanga, qui était détenu à Kinshasa en attente d’un procès depuis son arrestation en mars 2005. Le 17 mars 2006, Thomas Lubanga a été remis à la CPI à l’aéroport international de Ndjili ; fait historique pour la Cour, marquant ainsi sa première arrestation. Les autorités congolaises ont bénéficié de la coopération du gouvernement français et de la Mission de l’ONU au Congo (MONUC) lors de ce transfert. M. Lubanga est à présent détenu au centre de détention Haaglanden à Scheveningen (La Haye). Qui est donc Thomas Lubanga? En RDC, les ONG le connaissent en tant que chef militaire d’une milice active en Ituri depuis 2002. Selon le mandat d’arrêt de la CPI, M. Thomas Lubanga est reconnu comme « le fondateur supposé de l’UPC (Union des patriotes congolais) et des FPLC (Forces patriotiques pour la libération du Congo), l’ancien commandant en chef supposé des FPLC et le supposé président actuel de l’UPC ». Pendant une conférence de presse, le 18 mars 2006, le Procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo a déclaré : « Thomas Lubanga Dyilo est le fondateur et le dirigeant de l’une des plus dangereuses milices d’Ituri. » Le communiqué de presse du Bureau du SUITE À LA PAGE 14 Le Général James L. Jones, Commandant suprême des forces alliées en Europe de l’OTAN, a avancé l’idée que les efforts américains contre le terrorisme en Afrique ont été entravés par les sanctions militaires qu’impliquent l’ASPA. Crédit: Robert D. Ward, DoD. M. Thomas Lubanga Dyilo (à gauche) et son avocat commis d’office, M. Jean Flamme, de Belgique, au cours de la première comparution de M. Lubanga devant la Chambre préliminaire 1, le 20 mars 2006. Crédit: ICC-CPI/Hans Hordijk. Procureur en date du 17 mars portant sur l’arrestation note que M. Lubanga « aurait participé à la commission de crimes de guerre, à savoir : avoir enrôlé et conscrit des enfants de moins de 15 ans et les avoir fait participer activement à des hostilités ». Le Procureur a également affirmé que la CPI continuerait à enquêter sur les autres crimes susceptibles d’avoir été commis par Lubanga ainsi que par d’autres Nouvelles ressources: Manuel de l’IWPR, documentaire sur la CPI « Plus jamais ça ? A la recherche de la justice internationale », et lance- ment du nouveau site internet de la CCPI, page 12. devant des commissions de la Chambre et du Sénat, que les coupes dans l’assistance militaire rendues obligatoires par la loi sur la protection des membres des services américains (ASPA) ont « des conséquences négatives sur les intérêts sécuritaires à long terme des Etats-Unis dans l’hémisphère occidentale. » La presse rapporte de plus en plus que l’ASPA sape la coopération avec les opérations américaines de contre- terrorisme, maintien de la paix et sécurité des frontières, car elle diminue la formation et la fourniture d’équipements militaires et de soutien logistique. La loi a été utilisée comme un bâton pour faire pression sur les Etats afin qu’ils signent un ABI. Douze gouvernements d’Amérique latine ont vu leur assistance militaire prendre fin lorsqu’ils s’y sont refusés. Dans son témoignage, Craddock a encore déclaré qu’en fournissant l’assistance que les Etats-Unis avaient supprimée, la République populaire de Chine avait profité du vide laissé par les Américains, de moins en moins présents. Ce développement sonnera certainement l’alarme au Congrès américain. Décrivant ces conséquences d’une manière encore plus concrète, la Secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a admis, lors d’un récent voyage en Amérique latine, que les Etats-Unis s’étaient « tirés dans le pied » en pénalisant leurs proches alliés. Elle a déclaré que cette politique devrait être Dans ce numéro R a t i c a t i o n s 100 de la Cour Pénale Internationale Le MONITEUR Une publication de la Coalition des ONG pour la Cour pénale internationale 32 ÉME NUMERO • Mai 2005

Transcript of Le MONITEUR

Le Moniteur de la CPI est une publication de la Coalition des ONG

pour la CPI

La campagne anti-CPI se retourne contre les Etats-Unispar Hannah Gaertner

La campagne mal conçue et maladroite

de l’administration américaine contre la CPI et ses Etats par-ties se heurte à écueil inattendu. L’effort visant à intimider les Etats partout dans le monde, en les mena-çant de coupes dans l’assistance militaire et économique, afin qu’ils signent des accords bilatéraux d’immunité (ABI) illégaux, a des con-séquences fort néga-tives sur la politique étrangère américaine et les relations mili-taires. Il est intéressant de noter que ce sont les officiers militaires américains haut placés qui s’expriment.

En cohérence avec la Quadrennial Defense Review, récemment publiée, le Général Bantz Craddock, chef du Southern Command américain, a témoigné, mi-mars,

Juan Méndez, le Conseiller spé-cial du Secrétaire général de l’ONU sur la prévention du génocide, s’exprime sur l’eff et dissuasif de la CPI dans un entretien, page 3.

Développement sur la ratifi cation et la mise en oeuvre en Afrique et mise à jour sur le Soudan, en page

centrale.

SUITE À LA PAGE 14

Il est essentiel que les Etats trans-posent les dispositions du Statut de Rome sur la complémentarité

et la coopération en droit national. Etude et mise à jour des lois de

mise en oeuvre, page 5.

La Cour Pénale Internationale devient une réalité pour la RDC par Christian Hemedi

Le 10 février 2006, la Chambre préliminaire I de la CPI a délivré un mandat d’arrêt scellé contre M. Thomas Lubanga Dyilo. Les autorités congolaises

ont été notifiées de cette décision par le Greffier de la Cour le 14 mars 2006. Après une audience préliminaire, elles ont décidé, le 16 mars 2006, de remettre et transférer à La Haye M. Lubanga, qui était détenu à Kinshasa en attente d’un procès depuis son arrestation en mars 2005. Le 17 mars 2006, Thomas Lubanga a été remis à la CPI à l’aéroport international de Ndjili ; fait historique pour la Cour, marquant ainsi sa première arrestation. Les autorités congolaises ont bénéficié de la coopération du gouvernement français et de la Mission de l’ONU au Congo (MONUC) lors de ce transfert. M. Lubanga est à présent détenu au centre de détention Haaglanden à Scheveningen (La Haye).

Qui est donc Thomas Lubanga? En RDC, les ONG le connaissent en tant que chef militaire d’une milice active en Ituri depuis 2002. Selon le mandat d’arrêt de la CPI, M. Thomas Lubanga est reconnu comme « le fondateur supposé de l’UPC (Union des patriotes congolais) et des FPLC (Forces patriotiques pour la libération du Congo), l’ancien commandant en chef supposé des FPLC et le supposé président actuel de l’UPC ». Pendant une conférence de presse, le 18 mars 2006, le Procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo a déclaré : « Thomas Lubanga Dyilo est le fondateur et le dirigeant de l’une des plus dangereuses milices d’Ituri. » Le communiqué de presse du Bureau du

SUITE À LA PAGE 14

Le Général James L. Jones, Commandant suprême des forces alliées en Europe de l’OTAN, a avancé l’idée que les efforts américains contre le terrorisme en Afrique ont été entravés par les sanctions militaires qu’impliquent l’ASPA. Crédit: Robert D. Ward, DoD.

M. Thomas Lubanga Dyilo (à gauche) et son avocat commis d’offi ce, M. Jean Flamme, de Belgique, au cours de la première comparution de M. Lubanga devant la Chambre préliminaire 1, le 20 mars 2006. Crédit: ICC-CPI/Hans Hordijk.

Procureur en date du 17 mars portant sur l’arrestation note que M. Lubanga « aurait participé à la commission de crimes de guerre, à savoir : avoir enrôlé et conscrit des enfants de moins de 15 ans et les avoir fait participer activement à des hostilités ». Le Procureur a également affirmé que la CPI continuerait à enquêter sur les autres crimes susceptibles d’avoir été commis par Lubanga ainsi que par d’autres

Nouvelles ressources: Manuel de l’IWPR, documentaire sur la CPI «

Plus jamais ça ? A la recherche de la justice internationale », et lance-

ment du nouveau site internet de la CCPI, page 12.

devant des commissions de la Chambre et du Sénat, que les coupes dans l’assistance militaire rendues obligatoires par la loi sur la protection des membres des services américains (ASPA) ont « des conséquences négatives sur les intérêts sécuritaires à long terme des Etats-Unis dans l’hémisphère occidentale. » La presse rapporte de plus en plus que l’ASPA sape la coopération avec les opérations américaines de contre-terrorisme, maintien de la paix et sécurité des frontières, car elle diminue la formation et la fourniture d’équipements militaires et de soutien logistique. La loi a été utilisée comme un bâton pour faire pression sur les Etats afin qu’ils signent un ABI. Douze gouvernements d’Amérique latine ont vu leur assistance militaire prendre fin lorsqu’ils s’y sont refusés. Dans son témoignage, Craddock a encore déclaré qu’en fournissant l’assistance que les Etats-Unis avaient supprimée, la République populaire de Chine avait profité du vide laissé par les Américains, de moins en moins présents. Ce développement sonnera certainement l’alarme au Congrès américain.

Décrivant ces conséquences d’une manière encore plus concrète, la Secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a admis, lors d’un récent voyage en Amérique latine, que les Etats-Unis s’étaient « tirés dans le pied » en pénalisant leurs proches alliés. Elle a déclaré que cette politique devrait être

Dans ce numéro

Ratifi cations

100

de la Cour Pénale Internationale Le MONITEUR

Une publication de la Coalition des ONG pour la Cour pénale internationale

32ÉME NUMERO • Mai 2005

Page 2 Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

Table des MatièresEntretien avec M. Juan Méndez, Conseiller spécial de l’ONU sur la prévention du génocide ......................................................................................................................... 3

Le Groupe de travail spécial sur le crime d’agression sur le point de tenir sa troisième réunion intersession à Princeton .............................................................. 3

L’IWPR organise un atelier de formation pour les médias en Ouganda ......... 4

« Les Intérêts de la Justice » : Réunion de l’ICTJ au Cap avec le Procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo ............................................................................................... 4

L’évolution de la mise en oeuvre du Statut de Rome en droit national.. ....... 5

Des parlementaires se réunissent à Mexico pour promouvoir l’universalité et la mise en oeuvre effi cace du Statut de Rome ......................................................... 6

L’Amérique latine poursuit sa lancée positive en soutien à la CPI .................... 6

Réunion de planifi cation de la société civile asiatique et séminaire sur le droit pénal international en Chine ............................................................................... 7

Le Vietnam accueille le premier atelier sur la CPI .................................................... 7

Afrique: la Campagne Bat son Plein ............................................................................. 8

Le Tchad s’engage à joindre la Cour Pénale Internationale ................................. 9

Evaluation des eff orts nationaux du Soudan pour rendre la justice ................ 9

Europe: des progrès importants dans le soutien à la CPI ...................................10

La campagne de la CCPI au Moyen-Orient et en Afrique du Nord prend de l’ampleur ..............................................................................................................................10

L’architecture de la justice mondiale: imaginons les locaux permanents de la CPI ................................................................................................................................11

Le Bureau du Procureur publie une mise à jour sur les communications reçues........ ............................................................................................................................11

Nouvelles documentations sur la CPI: Manuel, Documentaire, et Site Internet .......................................................................................................................12

L’élection des Juges conduit à une recomposition des Chambres ....................13

En souvenir du Docteur Medard Rwelamira, Directeur du Secrétariat de l’AEP de la CPI ................................................................................................................................14

Calendrier des Evénements ..........................................................................................15

Après avoir, pendant presque cinq ans, fi dèlement occupé plusieurs fonctions à la Coalition, dont dernièrement celles de Responsable des campagnes et des aff aires poli-tiques, Caroline Baudot quitte la CCPI pour retourner dans sa France natale. Elle continuera à y travailler dans le domaine de la CPI en tant que Consultante pour Hu-man Rights Watch. Caroline a joué un rôle essentiel dans le travail de la CCPI sur les questions relatives aux Nations unies et au Bureau de l’Assemblée des Etats parties, en particulier l’élection des juges en 2003.

Le Secrétariat de la CCPI fait aussi ses adieux à Kristèle Younès, Juriste à La Haye. Elle a beaucoup apporté à la Section juridique de la CCPI et met à présent ses compétences au service de Refugees Inter-national à Washington, D.C. De plus, Joanna Bar-rett, l’Assistante de programme et de communication à La Haye, nous quitte pour entreprendre un troisième cycle de journalisme international. Joanna était l’une des forces motrices de la production et de la publica-tion de la CCPI, Regard sur la CPI.

Le Secrétariat de la CCPI a heureusement le plaisir d’accueillir de nouveaux mem-bres. Nerea Suero Fontecha, une avocate espagnole ayant travaillé avec le Comité in-ternational de la Croix rouge (CICR) pendant plus de trois ans en Ethiopie, à Jérusalem et au Sri Lanka, rejoint notre Section juridique. Oswaldo Zavala Giler, stagiaire à La Haye depuis octobre 2005, prendra les nouvelles fonctions de Juriste associé pour les six prochains mois. Avant son stage à la CCPI, Oswaldo a travaillé pendant trois ans dans un cabinet d’avocat en Equateur, assistant des avocats sur des aff aires pénales et de droits de l’homme devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme. Oriane Maillet, a repris le poste d’Assistante de programme et de communication à La Haye. Originaire de France, le parcours d’Oriane se situe dans le domaine du droit et des rela-tions internationales. Elle a auparavant travaillé dans le service de communication d’une organisation norvégienne spécialisée dans le secteur de l’énergie.

Enfi n, Wasana Punyasena rejoint la Section juridique de la CCPI au Bureau de New York. Avocate, Wasana a, ces dernières années, travaillé en étroite collaboration avec le Secrétariat de la CCPI en tant que coordinatrice adjointe de la Coalition améric-aine d’ONG pour la CPI (AMICC). Elle intègre la CCPI forte d’une expérience variée dans le domaine des ONG, ainsi qu’à la CPI et au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Nous souhaitons à Caroline, Kristèle et Joanna beaucoup de succès dans leurs futures entreprises, et souhaitons la bienvenue à Nerea, Oswaldo, Oriane, et Wasa-na au sein de notre équipe!

Transitions

Wasana Punyasena

(g-d) Nerea Suero Fontecha, Ozwaldo Zavala, et Oriane Maillet, du Secrétariat de la CCPI à La Haye.

LE MONITEURde la Cour Pénale InternationaleUne publication de la Coalition des ONG pour la Cour Pénale Internationale

Adresse CCPI: Tel: 1-212-687-2176c/o WFM - IGP Fax: 1-212-599-1332708 Third Avenue, 24th Fl. Email: [email protected] York NY 10017 Site internet: www.iccnow.org

Secrétariat à New York et à La Haye

William R. Pace Président de la Coalition

Tanya Karanasios Directrice des Programmes

Staci Alziebler Comptable

Désiré Assogbavi Offi cier de Liaison pour l’Afrique

Zoya Craig Coordinatrice administrative, NY

Peter Deitz Consultant informatique

Katrina Dorn Associée comptable et de ressources humaines

Sally Eberhardt Directrice de l’Information par intérim

Linda Gueye Coordinatrice du Service d’information francophone

Anjali Kamat Offi cier de liaison pour le Moyen-Orient / l’Afrique du Nord et l’Europe

Spencer Lanning Consultant informatique

Oriane Maillet Assistante de Programme et de Communication, La Haye

Cecilia Nilsson Kleff ner Conseillère juridique, La Haye

Laura Pavan Directrice de Comptabilité

Wasana Punyasena Juriste

Leila Rachidi Chargée de Développement

Carlos Rivera-Jones Consultant informatique

Brigitte Suhr Directrice des Programmes régionaux

Nerea Suero Fontecha Juriste, La Haye

Esti Tambay Chargée d’Information et d’Analyse

Eleanor Thompson Assistante de Programme

Francesca Varda Offi cier de liaison pour les Amériques et l’Asie/ Pacifi que

Erik van der Veen Chargé du Développement et des Programmes, La Haye

Astrid de Vries Coordinatrice administrative et fi nancière, La Haye

Oswaldo Zavala Juriste associé, La Haye

Coordinations Régionales

Amal Basha Coordinatrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

Francis Dako Coordinateur régional pour l’Afrique Francophone

Benson Chinedu Olugbuo Coordinateur régional pour l’Afrique Anglophone

Fátima da Camara Conseillère de campagne pour les pays lusophones

Evelyn Serrano Coordinatrice pour l’Asie

Gloria Ester Catibayan Assistante de Bureau, Asie

Rebecca Lozada Associée de Programme, Asie

Maria Cavarretta Offi cier de Campagne pour l’Europe

Luisa Mascia Coordinatrice régionale pour l’Europe

Paulina Vega-Gonzalez Coordinatrice régionale pour l’Amérique latine et les Caraïbes

Mariana Rodríguez Pareja Coordinatrice du Service d’information hispanophone / Analyste pour l’Amérique latine

Comité de Pilotage de la CCPI

Amnesty International

Asociación pro Derechos Humanos

Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme

Human Rights First

Human Rights Watch

International Commission of Jurists

No Peace Without Justice

Parliamentarians for Global Action

Rights and Democracy

Women’s Initiatives for Gender Justice

World Federalist Movement

Les opinions refl étées dans ces articles sont celles des auteurs et ne refl ètent pas nécessairement celles du Secrétariat de la CCPI, ses membres ou ses contributeurs fi nanciers.

Les fonds actuels pour la CCPI sont octroyés par: la Commission européenne, la Fondation Ford, la Fondation John D. et Catherine T. MacArthur, et les gouvernements de la Belgique, de la Finlande et des Pays-Bas. La CCPI reçoit d’importants fonds additionnels de la Fondation Open Society Institute (Zug) et des gouvernements du Canada, Liechtenstein, Luxembourg, de la Suède et de la Suisse.

Page 3Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

Le Groupe de travail spécial sur le crime d’agression (GTSCA) de l’Assemblée des Etats parties (AEP) au Statut de Rome de la Cour pénale

internationale tiendra sa troisième réunion intersession du 8 au 11 juin 2006, à l’Institut Liechtenstein sur l’autodétermination, à l’Université de Princeton. Le crime d’agression est d’ores et déjà du ressort de la CPI, mais la mise en oeuvre de cette compétence dépend encore d’un accord sur la défi nition du crime et sur ses conditions d’application. Le GTSCA, présidé par l’Ambassadeur du Liechtenstein, Christian Wenaweser, a pour mandat d’eff ectuer une proposition dans ce sens. La Conférence de révision du Statut de Rome, qui aura lieu en 2009, se prononcera sur l’adoption de la proposition. L’allongement d’une journée de la réunion de Princeton par rapport à 2004 et 2005 refl ète la reconnaissance par l’AEP que le GTSCA doit achever son travail un an avant la Conférence de révision.

La réunion de juin promet d’être fructueuse ; elle durera plus longtemps et le terrain a été préparé par le Groupe de travail virtuel (GTV), qui permet au

GTSCA de se livrer à des échanges par email tout au long de l’année. Au moment où cet article est rédigé, l’ordre du jour de la prochaine rencontre n’a pas encore été diff usé. Il est néanmoins probable qu’il portera essentiellement sur les documents pertinents aux discussions des trois coordinateurs du GTV: Phani Dascalopoulou-Livada (Grèce) pour la défi nition de l’acte d’agression; Claus Kress (Allemagne) pour le crime d’agression et les principes généraux de la Partie III du Statut de Rome ; et Pål Wrange (Suède) pour les conditions d’exercice de la compétence.

Cette approche structurée, qui répartit le travail sur le crime d’agression suivant trois types de points, rappelle que les Etats ont depuis longtemps dépassé les premiers stades de la négociation, au cours desquels l’interdépendance des questions provoquait une paralysie. Les nombreuses interrogations des coordinateurs (voir notamment les documents offi ciels,

Le Groupe de travail spécial sur le crime d’agression sur le point de tenir sa troisième réunion intersession à Princetonpar Jutta Bertram-Nothnagel

Entretien avec M. Juan Méndez, Conseiller spécial de l’ONU sur la prévention du génocide

En avril 2006, la CCPI s’est entretenue avec M. Juan Méndez, Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU chargé de la prévention du

génocide, abordant la question de la relation entre son mandat et celle de la Cour ainsi que les problèmes liés aux enquêtes menées par la Cour au Soudan, en attendant la présentation du rapport du Procureur de la CPI devant le Conseil de sécurité en juin 2006.

Q: Selon vous, quelles sont les contributions, ou les possibilités de contributions, de la CPI à la prévention du génocide ? Pensez-vous que la Cour jouit déjà d’un eff et dissuasif ?

R: J’ai, à de maintes reprises, insisté sur le fait que la mise en cause de la responsabilité comme forme de sanction pour génocide, crimes contre l’humanité ou crime de guerre est es-sentielle pour prévenir la commission de tels actes à l’avenir. Le sentiment d’impunité pour les crimes déjà commis nourrit l’insécurité au sein des populations à risque, et créé un envi-ronnement permissif permettant la récidive par leurs auteurs. La CPI est un moyen important d’établir la responsabilité pour les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les gé-nocides dans les pays dont les gouvernements et les tribunaux ne respectent pas leurs obli-gations de protéger la population civile. Né-anmoins, en l’absence d’étude particulière sur l’eff et dissuasif de l’ouverture d’une enquête au Darfour et la délivrance de mandats d’arrêt en Ouganda, nous ne pouvons qu’avancer des hypothèses à ce sujet. Les eff ets de la mise en place du TPIY et du TPIR n’ont pas non plus fait l’objet de recherche approfondie.

Q: Quelle est votre perception de la relation entre votre mandat et le travail de la Cour ? Que pen-sez-vous du rôle des ONG nationales dans ces eff orts pour prévenir le génocide?

R: Mon Bureau et le Bureau du Procureur échan-gent de manière informelle des informations sur les pays faisant l’objet d’une aff aire et pour lesquels nous avons des intérêts mutuels. Mon mandat ne prévoit cependant pas de relation formelle avec la CPI. Les ONG nationales sont très importantes dans mon travail et nous les rencontrons dans diff érents pays chaque fois que nous nous y rendons. Leurs informations et leur analyse sont un ingrédient considérable pour comprendre la situation du pays en cause.

Q: Selon vous, quelle sorte de conséquences les récents eff orts visant à réformer l’ONU, notam-ment la mise en place de la Commission de con-solidation de la paix et le Conseil des droits de l’homme, auront-ils sur votre travail, et éventu-ellement sur celui de la Cour?

R: A ce stade des négociations, il est diffi cile d’évaluer les conséquences éventuelles de ces développements sur mon travail. J’aimerais insister sur le fait que selon mon mandat, je n’entretiens pas de relation formelle avec le Conseil des droits de l’homme ou la Commis-sion de consolidation de la paix. J’estime que pour exercer mes fonctions, il est important que je sois directement responsable devant le Secrétaire général et le Conseil de sécurité. Les situations que gère mon bureau rendent cette approche directe nécessaire. Cependant, dans le cadre de la partie de mon mandat consistant à renforcer la capacité du système des Nations unies concernant les signes avant-coureurs et la prévention du génocide, j’aurai plaisir à con-seiller et coopérer de quelque manière que ce soit avec ces nouveaux organes.

Q: Comment la CPI peut-elle interagir au mieux avec les autres mécanismes nationaux de réc-onciliation, comme les commissions vérité?

R: La CPI ne poursuivra que ceux « dont le de-gré de responsabilité est le plus élevé » pour les crimes relevant de sa compétence. Pour cette raison, mais également pour des mo-tifs d’ordre pratique, dans le meilleur des cas la CPI ne poursuivra et ne jugera qu’un petit nombre d’aff aires dans chaque pays ou situ-ation. Il va par conséquent de soi que son travail doit être complété par des poursuites nationales menées dans le respect des ga-ranties d’un procès équitable, et par d’autres moyens non judiciaires, afi n d’obtenir répara-tion pour les très nombreuses victimes. A ce sujet, les mécanismes de reconnaissance de la vérité, de réparation et une politique de ré-forme institutionnelle rigoureuse et transpar-ente (notamment des enquêtes approfondies sur les auteurs) seront toujours nécessaires. Cette interaction dépendra du contexte et des circonstances, et nécessitera, dans une large mesure, une sensibilisation et une dissémi-nation d’informations effi caces du Bureau du Procureur, du Greff e et de la Cour elle-même.

Q: Le Procureur présentera bientôt son prochain rapport au Conseil de sécurité sur son enquête au Soudan. Selon vous, que va-t-il inclure dans son rapport, et quels éléments devrait-il y in-clure qui ne fi guraient pas dans le précédent?

R: Dans son dernier rapport, le Procureur a déclaré qu’il avait fi nalement obtenu des au-torités soudanaises un accord de coopération pour ses enquêtes. Néanmoins, les victimes et les témoins n’étant pas en sécurité, le Procu-reur n’a pu se livrer à des enquêtes au Darfour même. Par conséquent, j’espère un progrès sur la coopération dans la pratique. Je pense qu’il n’en sera rien, cependant, étant donné ce que je sais être la position de fait du gou-vernement soudanais sur la question jusqu’à présent. De plus, j’espère que le Procureur sera en mesure d’annoncer des progrès dans son enquête même en l’absence de coopéra-tion de Khartoum. J’espère aussi que l’on peut

S.E. Christian Wenaweser (droite), Représentant permanent du Liechtenstein auprès des Nations unies et Coordinateur du Groupe de travail spécial sur le crime d’agression, Dr. Ben Ferencz (gauche), ancien Procureur aux procès de crimes de guerre à Nuremberg, et M. Roger S. Clar (centre), Conseiller à la Mission permanente de Samoa auprès des Nations unies, ont contribué aux discussions sur la défi nition du crime d’agression.

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Juan Mendez est Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU sur la prévention du génocide, et Président du Centre international pour la justice transitionnelle. Crédit: ICTJ.

SUITE À LA PAGE 13

Page 4 Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

« Les Intérêts de la Justice » : Réunion de l’ICTJ au Cap avec le Procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampopar Marieke Wierda

Le Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ) a animé un cours de huit jours en partenariat avec le Procureur de

la CPI, Luis Moreno-Ocampo, au Cap, en Afrique du Sud, en février 2006. L’objectif était de débattre des considérations qui devraient guider le Procureur et d’autres acteurs de la justice dans la gestion des tensions entre la paix et la justice, et l’interprétation qui devrait être faite du concept des « intérêts de la justice » mentionné à l’article 53 du Statut de Rome. Le Procureur lui-même, Juan Mendez et Alex Boraine d’ICTJ, présidaient les échanges. Le Bureau du Procureur était également représenté par Silvia Fernandez et Paul Seils. Parmi les intervenants se trouvaient des personnes ayant joué un rôle essentiel dans la transition sud africaine, comme Richard Goldstone, Kadar Asmal de l’ANC, Roelf Meyers du National Party, et Yasmin Sooka, qui a travaillé sur la Commission vérité et réconciliation. La Fondation pour les droits de l’homme en Afrique du Sud, ainsi que les gouvernements de Finlande et des Pays-Bas, ont apporté leur soutien à ce cours.

Le cours a porté un certain nombre de situations hypothétiques au débat, telle que la question de savoir si, au moment où il a été décidé de créer une Commission vérité et justice au lieu de poursuivre les crimes commis pendant l’apartheid, la CPI aurait eu compétence sur l’Afrique du Sud si le Statut de Rome avait été adopté et que le pays y avait été Etat partie. Les participants ont également fait des études de cas détaillées sur le Libéria et la Sierra Leone, ainsi que sur l’aff aire Charles Taylor; la loi paix et justice en Colombie; et les situations actuelles en Ouganda et en République démocratique du Congo

(RDC). Des exposés ont été présentés sur la construction de la paix; les accords de paix et les droits de l’homme; les obligations juridiques nationales; et l’ « ubuntu » en tant que réponse traditionnelle africaine au passé pour la réconciliation.

Le cours a réuni environ 40 participants, sélectionnés parmi une liste de candidats hautement qualifi és. Ils ont mis à contribution leur vaste expérience dans un grand nombre de disciplines, notamment celles des droits de l’homme, construction de la paix, maintien de la paix,

Les 13 et 14 février 2006, l’Institute of War and Peace Reporting (IWPR) a organisé un atelier sur la justice internationale du réseau

radiophonique d’Ouganda à Naguru, dans le but d’aider les journalistes à avoir une meilleure compréhension de la justice internationale et de la Cour pénale internationale (CPI). L’atelier a également insisté sur le besoin croissant de reportages précis sur la CPI, et a été l’occasion d’explorer des méthodes de reportage. La formation visait également à renforcer la capacité de ceux qui avaient bénéfi cié d’un précédent séminaire de l’IWPR, organisé au nord de l’Ouganda en août 2005. Parmi les participants se trouvaient 17 journalistes d’Ouganda, du Rwanda et du Soudan.

Au cours des deux jours de séminaire, la Coalition ougandaise pour la Cour pénale internationale (COCPI) a présenté un document intitulé « Comprendre la Cour pénale internationale », fournissant des informations sur l’histoire de la CPI, le Statut de Rome et le rôle de la Cour dans le monde moderne. La nature participative de l’atelier a permis aux journalistes de poser des questions et d’exprimer leurs préoccupations au sujet du travail de la CPI en Ouganda et au Soudan.

Les participants à l’atelier ont appris sur l’histoire, la structure et le fonctionnement interne de la CPI, mais aussi sur les diff érences fondamentales entre la CPI et la Cour internationale de justice (CIJ), le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), et le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Ils ont également exploré la question de savoir comment produire un reportage sur la justice internationale portant particulièrement sur la CPI. Sur ce thème, des sessions ont eu lieu concernant les points fondamentaux et les problèmes ayant tendance à se poser lorsqu’on rapporte des récits concernant la justice internationale, et les stratégies pratiques sur la manière de trouver des informations relatives à la CPI par le biais d’internet, et comment évaluer et se servir au mieux de ces informations. Les journalistes participants ont appris des détails pratiques sur la

L’IWPR organise un atelier de formation pour les médias en Ougandapar Stephen Arthur Lamony

manière de communiquer avec la Cour, et quels fonctionnaires de la Cour contacter suivant le type d’informations recherchées.

De nombreux participants ont noté que bien qu’ils aient déjà, à des degrés variés, réalisé des sujets sur la CPI, ils n’avaient pas de vision d’ensemble sur de nombreux points. Par exemple certains ne connaissaient pas la diff érence entre certains crimes et les expressions correctes s’y référant, en particulier génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Certains journalistes ont également eu l’occasion d’écrire des textes pour le site internet de l’IWPR, où ils peuvent rivaliser avec d’autres journalistes de par le monde pour faire publier leurs articles. Les participants ont de plus reçu un certain nombre de documents utiles

gouvernement, monde universitaire, et bien d’autres. La diversité de leurs parcours a permis un débat très riche et informel refl étant la nature complexe de la relation entre la paix et la justice. Il est à espérer que les discussions contribueront à compléter un document de politique que le Bureau du Procureur est en train de rédiger concernant les « intérêts de la justice ».

Marieke Wierda est Associée principale au Centre international pour la justice transitionnelle.

pour les journalistes, notamment des exemplaires du livre de l’IWPR Le reportage pour changer les choses : un guide pour les journalistes locaux dans les zones de crise et pour comprendre la Cour pénale internationale.

A l’issue de l’atelier, les participants ont exprimé leur intérêt à continuer à travailler sur des reportages précis sur la CPI en utilisant les sources d’informations disponibles, en particulier internet et les contacts au sein de la CPI nouvellement identifi és, afi n de vérifi er avec eux de futurs récits.

Stephen Lamony occupe les fonctions de Coordinateur de la Coalition ougandaise pour la Cour pénale internationale (COCPI) et travaille avec le Réseau droits de l’ homme-Ouganda.

Stephen Lamony (au bout à droite), Coordinateur de la Coalition ougandaise pour la CPI (COCPI), présente un document intitulé Comprendre la Cour pénale internationale, au cours d’une formation des médias organisée par l’Institute for War and Peace Reporting en Ouganda, les 13 et14 février 2006. Crédit: IWPR/Thapelo Mokushane.

ICTJ a organisé un cours de huit jours en partenariat avec le Procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo à Cape Town, en Afrique du Sud, en février 2006. Quarante personnes y ont participé, pour débattre des considérations qui devraient guider l’interprétation du concept des « intérêts de la justice ». Crédit: ICTJ.

Page 5Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

Dispositions relatives à la coopération

Outre les lois de mise en oeuvre couvrant les crimes (voir article ci-

dessus), les Etats parties doivent également s’assurer qu’ils adopt-ent des lois satisfaisant à leurs obligations relatives à la coopéra-tion, défi nies par le Statut de Rome. La coopération des Etats est essentielle pour garantir que la CPI est en mesure d’enquêter sur les crimes et de les poursuivre de manière effi cace. Les obligations des Etats parties relatives à la coo-pération incluent l’adoption de lois de mise en oeuvre de l’Accord sur les privilèges et immunités de

la CPI (lorsque de telles lois s’avèrent nécessaires), l’obligation fondamentale de coopérer pleinement avec la CPI tel que prévu par l’article 86 du Statut de Rome, et des obligations spécifi ques de coopérer, notamment, entre autres, aux enquêtes, ainsi que permettre à la CPI de siéger dans un Etat.

Alors que la CPI pour-suit ses enquêtes, il devient de plus en plus important que les Etats adoptent des lois effi caces de mise en oeuvre sur la coopération. Il est extrêmement préoc-cupant que ni l’Ouganda, ni la République démocra-tique du Congo, ni le Sou-dan n’aient adopté de tels instruments prévoyant la coopération avec la CPI. Cette absence a de graves conséquences sur la capac-ité de la CPI à travailler de manière eff ective pendant ses enquêtes.

En date de début jan-vier 2006*, il semble que 40 Etats parties aient adopté une loi de mise en oeuvre du Statut de Rome, sous une forme ou une autre (sur ces 40 Etats, 32 disposent de lois mettant en oeuvre leurs obligations de coo-pération). Vingt-sept autres Etats disposent d’une forme de projet de

loi de coopération. Cela signifi e néanmoins que 41 Etats parties ne disposent d’aucune forme de projet de loi ou de loi concernant la coopération.

Amnesty International est préoccupée par le fait que même lorsque les Etats dis-posent de lois prévoyant la coopération avec la CPI, ils omettent souvent d’introduire toutes les obligations spécifi ques à la coopération stipulées dans les articles 86 à 102 du Statut de Rome. Parmi ces dernières se trouvent l’obligation de : fournir une assis-tance internationale, en vertu des articles 88 et 93; permettre à la Cour de siéger dans un Etat, en vertu de l’article 62 ; permettre des enquêtes sur place en application des articles 54, 57 et 99; de divulguer à la CPI une information relative à la sécurité natio-nale, en vertu de l’article 73; assister la Chambre de première instance à ordonner la comparution des témoins, en vertu des articles 64 et 93; et faire droit à la localisation, le gel, la saisie et la confi scation des avoirs des accusés, en vertu de l’article 93.

En outre, certains Etats n’exigent pas de leurs autorités nationales qu’elles coo-pèrent de la manière la plus complète possible avec le Procureur, le Greff e, et les Chambres préliminaires. Certains ont octroyé à leurs fonctionnaires exécutifs le pou-voir discrétionnaire de rejeter la coopération. Les Etats doivent tenter d’éliminer tout obstacle de procédure ou de fond au travail de la CPI: ne pas le faire sapera l’effi cacité de la CPI.

Sara van der Pas travaille avec le Projet justice internationale d’Amnesty International.

L’évolution de la mise en oeuvre du Statut de Rome en droit nationalpar Sara van der Pas

Dispositions relatives à la complémentarité

Amnesty International (AI) suit la rédaction et l’adoption des lois de mise

en oeuvre en droit national du Statut de Rome depuis 2002. Le cas échéant, et lorsque les ressourc-es le permettent, AI fait des com-mentaires et des recommandations sur les projets de loi. Concernant la complémentarité, il est essentiel que le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, ainsi que d’autres crimes de droit international, soient incorporés en droit national, afi n de garantir que les Etats soient en mesure de remplir leurs obligations fonda-mentales d’enquêter et de poursuivre.

En date de début jan-vier 2006*, il semble que 40 Etats parties aient adopté une loi de mise en oeuvre du Statut de Rome, sous une forme ou une autre (sur ces 40 Etats, 30 disposent de lois mettant en œuvre leurs obligations relatives à la complémentarité). Trente-sept autres Etats parties dis-posent d’une forme de pro-jet de loi de mise en oeuvre relatif à la complémentarité. Cela signifi e néanmoins que 33 Etats parties n’ont, à l’heure actuelle, aucune forme de loi, qu’elle soit en projet ou adoptée, concer-nant la complémentarité.

Outre les inquiétudes liées à cette absence de loi, AI est également grave-ment préoccupée par le fait que même lorsqu’une loi de mise en œuvre a été adoptée par un Etat, elle comporte souvent des lacunes impor-tantes. Les faibles défi nitions des crimes constituent un des pro-blèmes majeurs. Par exemple, un certain nombre d’Etats ont omis d’inclure dans la défi nition de gé-nocide l’interdiction d’infl iger une atteinte grave à l’intégrité mentale des membres d’un groupe. Plu-sieurs défi nitions des crimes contre l’humanité comportent des faiblesses substantielles par rapport au droit international, en particulier en ce qui concerne les crimes d’extermination et de violence sexuelle. De nombreux Etats, dans leur défi nition des crimes de guerre, adopte en réalité les disposi-tions du Statut de Rome qui sont plus restrictives que d’autres défi nitions en droit inter-national. Par exemple, considérer comme enfants soldats ceux de moins de 15 ans, plutôt que prendre en compte la règle retenue par la Convention sur les droits de l’enfant, qui défi nit l’enfant comme une personne de moins de 18 ans. De plus, les Etats omettent d’autres crimes de guerre codifi és en droit international mais qui ne sont pas inclus dans le Statut de Rome, comme le crime de guerre consistant à aff amer intentionnellement des civils comme arme de guerre dans des confl its armés non internationaux.

La mise en oeuvre de principes conduisant à une responsabilité pénale limitée con-stitue également un sujet de grave inquiétude. La distinction de l’article 28 entre les supérieurs civils et militaires (qui établit un degré moindre de responsabilité pour les supérieurs civils) devrait être évitée. De la même manière, l’article 33, qui précise que l’ordre d’un supérieur peut exonérer l’auteur d’un crime de guerre, s’écarte du droit international coutumier et conventionnel : les Etats devraient s’assurer qu’ils ne fournis-sent pas d’exonération inacceptable ni d’obstacles aux poursuites en adoptant des lois de mise en oeuvre. AI est également préoccupée par le fait que certains Etats n’appliquent pas de manière satisfaisante les garanties procédurales contenues dans le Statut de Rome, notamment la garantie d’un procès équitable de l’article 55.

* Le statut de la mise en oeuvre est établi au mieux suivant les informations d’AI à la date de janvier 2006, mais des développements dont nous n’avons pas connaissance ont pu, entre temps, survenir. AI accepte avec plaisir toute correction.

33

37

30

Loi relative à la complémentarité adoptée Loi relative à la complémentarité en projet Absence de loi relative à la complémentarité

4132

27Loi de coopération adoptée Loi de coopération en projet Absence de loi de coopération

Loi relative à la complémentarité adoptée (30)

Australie, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Burundi, Canada, Colombie, Congo (République du), Costa Rica, Croatie, Danemark, Estonie, Finlande, Georgie, Allemagne, Islande, Lichtenstein, Lituanie, Mali, Malte, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Niger, Portugal, Serbie et Monténégro, Slovaquie, Afrique du Sud, Espagne, Trinité-et-Tobago, Royaume-Uni.

Loi relative à la complémentarité en projet (37)

Argentine, Bénin, Bolivie, Botswana, Brésil, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Dominique, République dominicaine, Equateur, France, Gabon, Ghana, Grèce, Honduras, Hongrie, Irlande, Italie, Jordanie, Kenya, Corée (République de), Lesotho, Luxembourg, Nigeria, Norvège, Panama, Pérou, Pologne, Samoa, Sénégal, Slovénie, Suède, Suisse, Ouganda, Uruguay, Venezuela, Zambie.

Absence de loi relative à la complémentarité (33)

Afghanistan, Albanie, Andorre, Antigua-et-Barbuda, Autriche, Barbade, Belize, Burkina Faso, Cambodge, Chypre, Djibouti, Timor oriental, Fidji, Gambie, Guinée, Guyane, Lettonie, Liberia, Macédoine (ERY), Malawi, Iles Marshall, Maurice, Mexique, Mongolie, Namibie, Nauru, Paraguay, Roumanie, Saint Vincent et Grenadines, San Marino, Sierra Leone, Tadjikistan, Tanzanie.

Loi de coopération adoptée (32)

Australie, Autriche, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Canada, Croatie, Danemark, Estonie, Finlande, France, Georgie, Allemagne, Islande, Lettonie, Lichtenstein, Lituanie, Malte, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pérou, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Afrique du Sud, Espagne, Suède, Suisse, Trinité-et-Tobago, Royaume-Uni.

Loi de coopération en projet (27)

Argentine, Bénin, Bolivie, Botswana, Brésil, République centrafricaine, Colombie, Congo (République du), République démocratique du Congo, Dominique, Gabon, Ghana, Grèce, Irlande, Italie, Kenya, Corée (République de), Lesotho, Luxembourg, Mexique, Nigeria, Samoa, Serbie et Monténégro, Sénégal, Ouganda, Uruguay, Zambie.

Absence de loi de coopération (41)

Afghanistan, Albanie, Andorre, Antigua-et-Barbuda, Barbade, Belize, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Costa Rica, Chypre, Djibouti, République dominicaine, Timor oriental, Equateur, Fidji, Gambie, Guinée, Guyane, Honduras, Hongrie, Jordanie, Liberia, Macédoine (ERY), Malawi, Mali, Iles Marshall, Maurice, Mongolie, Namibie, Nauru, Niger, Panama, Paraguay, Portugal, Saint Vincent et Grenadines, San Marino, Sierra Leone, Tadjikistan, Tanzanie, Venezuela.

Pour plus d’informations sur les lois de mise en oeuvre, rendez-vous sur http://web.amnesty.org/pages/icc-implementation-eng ou contactez Sara van der Pas à l’adresse suivante : [email protected].

Page 6 Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

L’Amérique latine poursuit sa lancée positive en soutien à la CPIpar Paulina Vega

Au cours des derniers mois, l’Amérique latine a envoyé les signaux d’une tendance continue et favorable de soutien à la Cour pénale

internationale (CPI). Les pays de la région qui n’ont pas encore ratifié le Statut de Rome essaient d’exercer des pressions sur leurs systèmes internes pour joindre la CPI. Ceux qui sont parties à la CPI achèvent leur travail de mise en oeuvre au niveau national. En ce qui représente un exemple particulièrement encourageant, le Guatemala pourrait être en mesure de ratifier avant la fin 2006, si le Congrès concentre ses efforts cette année. Au Chili, le nouveau cabinet du Président montre de réels signes qu’il s’engage à parvenir à la ratification de la CPI.

Début avril, le Secrétariat de la CCPI a organisé une mission de plaidoyer au Chili afi n de rencontrer les autorités et d’en savoir plus sur leur opinion concernant la ratifi cation. La mission a été réalisée par la CCPI, Amnesty International, la Commission andine des juristes et Humanas, l’une des organisations membre de la CCPI basée au Chili. La mission a tenu des réunions avec des sénateurs, des députés, et des fonctionnaires du gouvernement, afi n de débattre de l’évolution du Chili vers la ratifi cation.

Selon un avis de la Cour constitutionnelle chilienne de 2002, la Constitution doit être modifi ée avant que le gouvernement soit en mesure de ratifi er le Statut de Rome. Afi n de remplir cette exigence, l’Exécutif a rédigé un amendement constitutionnel qui a par la suite été modifi é et approuvé par la Commission constitutionnelle du Sénat. Il est actuellement en attente d’approbation par le Sénat réuni en plénière avant de pouvoir être soumis à la

Chambre basse. Selon les estimations du gouvernement, ce processus pourrait être achevé dans les six prochains mois. D’autres, principalement des députés, ne sont pas si optimistes, et pensent que la ratifi cation pourrait ne pas intervenir avant le premier semestre 2007, étant donnée la vitesse à laquelle les questions d’ordre législatif sont traitées.

De la même façon, le Surinam semble évoluer positivement vers son adhésion au Traité de la CPI. En décembre 2005, dans un discours au Parlement du Surinam, le Président Venetiaan a déclaré que son gouvernement avait l’intention d’adhérer au Statut de Rome dans un avenir proche. Profi tant de ce contexte favorable, la Coalition a choisi le Surinam comme pays cible pour la campagne mensuelle de ratifi cation universelle en mars 2006, afi n d’aider à mettre en avant les eff orts de ratifi cation et à encourager le gouvernement à continuer sur sa lancée. La presse locale au Surinam a repris la campagne de la CCPI et un certain nombre d’articles traitant de l’adhésion au Traité de la CPI ont été publiés en mars.

En termes de mise en oeuvre, les pays d’Amérique latine continuent à suivre leurs procédures internes pour remplir leurs obligations découlant du Statut de Rome. Certains pays, comme le Pérou, sont arrivés à l’étape fi nale de débat des incorporations des crimes relevant de la compétence de la Cour en droit national, mais d’autres, comme le Mexique, fi nalisent la rédaction de projet de loi de coopération avec la CPI afi n de les soumettre pour approbation du Congrès.

La ratifi cation de l’Accord sur les privilèges et immunités de la CPI (APIC) évolue également de

manière favorable en Amérique latine. La Bolivie a déposé son instrument de ratifi cation à l’ONU en début d’année, et l’Equateur a fait de même en avril. De plus, au niveau de l’Organisation des Etats américains (OEA), les Etats membres se sont réunis en février pour analyser quelles mesures sont nécessaires afi n d’assurer la pleine coopération avec la CPI. Ces avancées concrètes intervenues en 2006 refl ètent un engagement continu par la région dans le soutien à la Cour pénale internationale.

Paulina Vega-Gonzalez exerce les fonctions de Coordinatrice régionale de la CCPI pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

Des parlementaires se réunissent à Mexico pour promouvoir l’universalité et la mise en oeuvre effi cace du Statut de Rome par le Sénateur Cesar Jauregui (Mexique) et la Sénatrice Maria Cristina Perceval (Argentine)

Dans le but de promouvoir l’adoption de lois de mise en oeuvre du Statut de Rome et de con-solider l’appartenance à la CPI en Amérique

latine, le Sénat mexicain et Parliamentarians for Global Action (PGA) ont récemment organisé un séminaire sur « L’impact du Statut de Rome de la CPI sur les ordres juridiques nationaux ». Cet évènement s’est déroulé les 16 et 17 mars 2006 à Mexico. Trente législateurs d’Etats parties (Argentine, Canada, Costa Rica, République dominicaine, Mexique et Portugal) et d’Etats non parties (Guatemala, El Salvador, Nicaragua et Surinam) y ont pris part.

Le séminaire a été offi ciellement inauguré par le Ministre mexicain des Aff aires étrangères, Luis Er-nesto Derbez, accompagné des deux vice-Présidents du Sénat mexicain, de la Coordinatrice du programme sur le droit international et les droits de l’homme de PGA, la Sénatrice Raynell Andreychuk du Canada, et de l’Ambassadeur d’Autriche Werner Druml, au nom de la Présidence de l’Union européenne.

Le séminaire a tenu lieu de forum aux délégations pluripartites d’homologues parlementaires du Guate-mala, du Nicaragua, et du Surinam pour exprimer leur engagement à voir leurs pays ratifi er le Statut de Rome en 2006, et pour partager avec les participants leurs visions sur les principaux obstacles empêchant que de tels engagements ne deviennent réalité.

Concernant les lois de mise en oeuvre, outre les présentations eff ectuées par des experts d’Amnesty In-ternational, le Comité international de la Croix rouge (CICR), la Coalition pour la Cour pénale internatio-nale (CCPI) et Parliamentarians for Global Action, la Député Minou Tavarez Mirabal, une parlementaire de République dominicaine, et le Ministre Joel Her-nandez, Conseiller juridique principal du Ministère mexicain des Aff aires étrangères, ont chacun livré des informations spécifi ques sur le processus et le contenu du processus de mise en oeuvre dans leurs pays respec-tifs.

Les près de 150 étudiants, universitaires, diplo-mates et législateurs participants au séminaire ont eu

l’honneur de la participation du vice-Président de la CPI, le juge René Blattman. Son discours central, ainsi que le message enregistré du Procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, et la présentation de l’Ambassadeur du Mexique, Juan Manuel Gomez Robledo, ont con-tribué à dissiper des malentendus courants sur la CPI. Des clarifi cations sur les principes du Statut de Rome comme l’indépendance, la non rétroactivité, et la com-plémentarité, ainsi que sur la politique de poursuites et les relations avec le Conseil de sécurité de l’ONU,

demeurent des points essentiels qui, une fois partagés, garantissent l’engagement des politiques et des législa-teurs vis-à-vis de la Cour.

De plus, comme l’a fait remarquer le Député du Surinam Dr. Ruth Wijdenbosch, les récents développe-ments dans la politique américaine relative à la CPI pourraient supprimer certains obstacles aux ratifi ca-

Le Sénat mexicain et Parliamentarians for Global Action (PGA) ont organisé un séminaire régional sur « L’impact du Statut de Rome de la CPI sur les ordres juridiques nationaux », les 16 et 17 mars 2006. Le Ministre des Affaires étrangères mexicain, M. Luis Ernesto Derbez (centre) ici avec les deux Vice-Présidents du Sénat mexicain, Sén. César Jauregui (gauche) et Sén. Carlos Chaurand (droite). Crédit: Sénat mexicain.

S.E. Diego Cordovez, Représentant permanent à la Mission d’Equateur auprès des Nations unies, dépose l’instrument de ratifi cation pour l’Accord sur les privilèges et immunités de la Cour pénale internationale(APIC), devenant ainsi le 38ème Etat partie à l’APIC, le 19 avril 2006.

SUITE À LA PAGE SUIVANTE

Page 7Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

Les membres de la CCPI en Asie se sont réunis les 20 et 21 mars 2006, à Guiyang, en Chine, pour débattre du statut de la CPI dans la région

et développer des stratégies de campagne pour l’année à venir. Un éventail incroyablement large d’experts d’ONG ont participé à la réunion de deux jours, notamment des représentants de: la Commission asiatique des droits de l’homme; ODHIKAR; Forum Asia; l’Association cambodgienne pour les droits de l’homme et le développement; le Conseil birman des avocats; CPI Inde; Amnesty International-Pakistan; MINBYUN-Avocats pour une société démocratique (République de Corée); la Coalition philippine pour la CPI ; la Coalition malaisienne pour la CPI; l’Association vietnamienne des avocats; le Bureau sur la CPI de l’Université normale de Pékin ; le Réseau japonais pour la CPI ; la Coalition nationale mongole pour la CPI; et le Centre de services du secteur informel du Népal.

L’évènement était organisé par le Bureau pour la CPI de l’Université normale de Pékin, l’Université Gui Zhou et la CCPI. Cette rencontre a été l’occasion d’établir des stratégies sur les cibles clefs pour la ratifi cation et la mise en oeuvre du Statut de Rome en 2006 en Asie. Il a également permis de coordonner les activités d’information-dissémination et de production de ressources dans la région, et de partager les développements et les eff orts entrepris dans le cadre de la campagne régionale sur la CPI. Des experts ont présenté des mises à jour sur les situations de leurs pays respectifs, et ont détaillé les activités menées en 2005, ainsi que leurs projets pour cette année.

Plus tôt le mois dernier, les 18 et 19 mars, le premier d’une série de trois séminaires qui se déroulera en Chine a eu lieu à Guiyang. Intitulé « Développements en droit pénal international contemporain », ce séminaire a réuni le Juge de la CPI, Sang-Hyun Song, des spécialistes de droit international et de nombreux avocats en droit pénal et universitaires chinois.

Les principales questions concernant la ratifi cation du Statut de Rome auxquels la Chine est confrontée ont

produites au niveau national en Chine pour soutenir les eff orts liés à la CPI dans le pays. Parmi ces ressources se trouve notamment une compilation récente de lois de mise en oeuvre de la CPI du monde entier, traduite en chinois, ainsi que les procédures de séminaires précédents sur la CPI. Le prochain séminaire de cette série se tiendra à Pékin, avec pour cible les offi ciers gouvernementaux clefs.

Francesca Varda est Offi cier de liaison de la Coalition pour la Cour pénale internationale pour les Amériques et l’Asie/Pacifi que.

Réunion de planifi cation de la société civile asiatique et séminaire sur le droit pénal international en Chine par Francesca Varda

Le Vietnam accueille le premier atelier sur la CPIpar Francesca Varda et Evelyn Balais Serrano

d’immunité octroyant l’immunité de juridiction de la CPI au personnel américain; l’étendue de la compétence de la Cour et son mandat ; les premières affaires faisant l’objet d’une enquête de la CPI ; le crime d’agression ; le principe de complémentarité ; et des questions concernant le pouvoir proprio motu du Procureur.

L’atelier, faisant office d’un forum utile de partage d’informations, a également permis de débattre de diverses recommandations, notamment la possibilité d’obtenir une traduction officielle du Statut de Rome en vietnamien, en coordination avec les Ministères des Affaires étrangères et de la Justice. Comme il en a été discuté, cette traduction pourrait ensuite être distribuée à un nombre important de groupes – non gouvernementaux et gouvernementaux, notamment des agences pertinentes comme le Ministère de la Défense – concernés par la question de la CPI. L’idée consistant à garantir que le Vietnam envoie un délégué pour participer en tant qu’observateur à la prochaine Assemblée des Etats parties à La Haye fait partie des autres recommandations en débat, ainsi que la nécessité d’organiser davantage d’évènements et d’ateliers concernant la CPI au Vietnam, afin de promouvoir la continuité du travail en faveur de la ratification du Statut de Rome.

Francesca Varda exerce les fonctions d’Officier de liaison de la Coalition pour la Cour pénale internationale pour les Amériques et l’Asie/Pacifique ; Evelyn Balais Serrano est Coordinatrice régionale de la Coalition pour la Cour pénale internationale pour l’Asie et le Pacifique.

La capitale du Vietnam, Hanoi, a accueilli, les 1er et 2 mars 2006, le premier « Atelier national sur la Cour pénale internationale » du pays. L’atelier

de deux jours, organisé par l’Association des avocats du Vietnam, a pu se tenir grâce aux contributions des gouvernements néerlandais et suisse. Il a réuni environ 80 participants des Ministères des Affaires étrangères, de la Justice, et de la Sécurité nationale, ainsi que de l’Académie de police du Vietnam, de l’Université nationale d’Hanoi, et de la Cour suprême du Peuple. Des juges, des procureurs et des avocats venant de tout le pays y ont également pris part. Parmi les invités internationaux se trouvaient le Juge de la Cour pénale internationale, Hans Peter Kaul; le Consultant du Bureau du Procureur, M. Morten Bergsmo; et M. Michael Cottier du Ministère suisse des Affaires étrangères. Des représentants d’autres pays asiatiques, de la Commission européenne, des organisations de la société civile locale et du Comité international de la Croix rouge (CICR) étaient également présents. La Coordinatrice de la CCPI pour l’Asie et le Pacifique, Evelyn Balais Serrano, qui a suivi de près le processus vietnamien ces derniers mois, a participé à cet événement et a conduit des réunions parallèles avec les officiers gouvernementaux clefs et les organes présents à cette conférence afin de maximiser les efforts de la Coalition permettant d’obtenir la ratification.

L’atelier a soulevé un éventail de questions qui ont été largement reprises dans les médias nationaux au Vietnam, notamment : la compatibilité entre le droit national vietnamien et le Statut de Rome ; la campagne des Etats-Unis destinée à obtenir des accords bilatéraux

été l’un des points au centre du débat. Les participants ont fourni un aperçu des problèmes juridiques examinés par le gouvernement chinois, notamment les discussions sur la complémentarité, le crime d’agression, la position des Etats-Unis sur la CPI, et la mise en oeuvre du Statut de Rome en droit national. Les progrès eff ectués dans le domaine du droit international relatif au terrorisme, ainsi que d’autres évolutions concernant les tribunaux pénaux internationaux et la justice internationale, ont également été abordés. Le séminaire a fait l’objet d’une large couverture médiatique et a été l’occasion de connaître les nouvelles ressources actuellement

La réunion régionale asiatique sur la CPI a eu lieu les 20 et 21 mars 2006 à Guiyang, en Chine, avec la participation d’environ 20 représentants d’ONG d’Asie, qui se rencontraient pour évaluer leur travail et établir des stratégies sur les actions et les efforts à entreprendre pour l’année.

tions en instance et aux adhésions au Statut de Rome. Le fait que les Etats-Unis réalisent les conséquences négatives de certaines de leurs politiques dans la région pourrait bien servir la cause de la CPI dans d’autres régions au-delà de l’Amérique latine.

Dans son discours de conclusion du séminaire, PGA a exprimé son engagement continu à soutenir les motions parlementaires pour l’inscription, à l’ordre du jour du prochain sommet UE-Amérique latine, de la question du renforcement du système de la CPI, et également à rendre toutes les sources d’informations pertinentes disponibles pour les députés dans leurs ef-forts visant à défendre l’intégrité du Statut de Rome et de parvenir le plus vite possible à l’adoption de lois de mise en oeuvre complètes.

La tenue de ce séminaire a été possible grâce au soutien du Ministère britannique des Aff aires étrangères – Bureau des crimes de guerre, et à la cam-pagne PGA-CPI fi nancée par l’Union européenne et les gouvernements belge, néerlandais et suisse.

Pour plus d’informations sur les conclusions du séminaire et les documents disponibles, contactez Deborah Ruiz Verduzco, Conseillère de PGA pour l’Amérique latine, à l’adresse suivante [email protected].

La Sénatrice Maria Perceval (Argentine) est Présidente de la Commission pour la défense nationale et membre du Conseil international de Parliamentarians for Global Action. Le Sénateur Cesar Jauregui (Mexique) est vice-Président du Sénat et membre de PGA.

DES PARLEMENTAIRES SE RÉUNISSENT À MEXICO, SUITE DE LA PAGE PRÉCÉDANTE

DÉVELOPPEMENTS EN AFRIQUE

Règlement de la CCPI sur les renvois et poursuites de situations devant la CPI:

La Coalition pour la CPI n’est pas un organe de la Cour. La Coalition pour la Cour pénale internationale milite et continuera de militer pour une Cour pénale internationale (CPI) juste, efficace, et indépendante. La Coalition continuera de fournir au jour le jour des informations sur le processus de la CPI et aidera à la coordination au plan mondial, d’actions en vue de la mise en œuvre efficace du Statut de Rome. La Coalition s’efforcera aussi de répondre aux questions et d’informer sur les mécanismes et procédures de déclenchement de la CPI, au fur et à mesures que ceux-ci se dérouleront. La Coalition en tant que telle et son secrétariat n’entendent cependant pas s’impliquer/promouvoir des enquêtes ou des poursuites spécifiques, ou prendre position dans les cas ou dossiers devant la Cour. La Coalition s’efforcera au mieux de sensibiliser les populations sur la CPI, sa procédure, ses investigations etc., au fur et à mesures que celles-ci se dérouleront. Par ailleurs, plusieurs organisations membres de la Coalition ainsi que des individus pourraient s’impliquer à des renvois, fournir des assistances juridiques et autres soutiens aux enquêtes, ou travailler à cet effet avec des ONG locales.

Pour toute Communication à la CPI s’adresser à: Cour Pénale Internationale (CPI), P.O Box 19519, 2500 CM The Hague, Pays -Bas

Au cours des trois derniers mois, les activités relatives à la CPI se sont multipliées dans plusieurs pays sur le continent africain. Tous

les acteurs s’y sont fait remarquer ; gouvernements, ONG, médias et la Cour elle-même.

RDC: Adoption de l’Accord sur les privilèges et immunités de la CPI, remise d’un suspect à la CPI et visite du Bureau du Procureur

Le Parlement de Transition de la République démocratique du Congo a adoptée le 6 mars dernier l’Accord sur les privilèges et immunités de la Cour (APIC). L’adoption de cet accord constitue un développement important et un avantage pour la réussite du travail de la Cour dans ce pays. L’APIC avait été introduit au Parlement par le Gouvernement en même temps que le projet de loi de mise en œuvre l’année dernière. Nous espérons que le projet de loi de mise en œuvre, déjà inscrit sur l’agenda du Parlement, sera aussi adopté bientôt.

Trois semaines après la remise historique du premier prisonnier de son histoire à la CPI (voir article s’y rapportant à la page…), le Procureur de la CPI, M. Luis Moreno Ocampo et son adjointe chargée des poursuites, Mme Fatou Bensouda, se sont rendus en RDC début avril 2006. Au cours de leur visite, le Procureur et sa suite ont eu une série de rencontres avec divers acteurs congolais à savoir des officiers du gouvernement, les ONG réunies au sein de la Coalition congolaise pour la CPI et la presse.

Afrique: la Campagne Bat son Plein par l’équipe - Afrique de la Coalition

Ouganda: La Coalition et la CPI sensibilisent les populations des districts du Nord et de l’Est

La Coalition ougandaise pour la Cour pénale internationale (COCPI), en collaboration avec le Forum des ONG ougandaises, a organisé une série de séminaires sur le renforcement de capacité pour environ 150 participants de divers ONG, organisations de la société civile et groupes de communautés basés au Nord et à l’Est de l’Ouganda. Les séminaires se sont déroulés du 24 au 31 mars à Gulu, Kitgum, Lira and Soroti et ont été modérés par le personnel de la CPI, de la CCPI et de la COCPI.

Parmi les questions abordées lors de ce séminaire fi gurent la création de la Cour pénale internationale, les fonctions du Bureau du Procureur, et le rôle des victimes dans les procès de la CPI. Il a également été question du travail actuel des ONG et de la COCPI ainsi que des opportunités d’emplois et de stages disponibles à la Cour pour les Ougandais qualifi és. Les participants se sont félicités de ces séminaires et ont demandé la tenue de programmes de suivi afi n de leur permettre de diff user des messages clairs sur la Cour pénale internationale. La plupart des participants ont également demandé que la CPI entreprenne plus d’activités de sensibilisation à l’attention des communautés aff ectées par le confl it afi n qu’elles puissent mieux comprendre les activités de la Cour et les possibles incidences sur la population. De plus, ces participants ont proposé que la Cour envisage de relocaliser son bureau de terrain à Gulu avec un bureau de liaison à Kampala. Un tel changement permettrait à la Cour de mener à bien ses activités de sensibilisation

au Nord de l’Ouganda. Ils ont également demandé que la CPI envisage la possibilité de mener des campagnes de sensibilisation dans les camps des personnes déplacées (IDPs). La CPI a remis des certifi cates de participation à tous ceux qui ont assisté aux séminaires sur le renforcement de capacité et a distribué des documents d’informations à l’attention du reste des communautés avoisinantes.

Zambie: Le processus de mise en œuvre nationale lancé

La Coalition zambienne pour la Cour pénale internationale (CZCPI) et la CCPI ont organisé un séminaire sur la CPI le 7 avril 2006 à Lusaka. Les séminaires ont été inaugurés par le Ministre de la Justice et le Procureur général de la Zambie, George Kunda. Parmi les participants ont fi guré le personnel du Ministère de la Justice, le Directeur du Ministère public, des membres du judiciaire, des membres de l’Association du droit de Zambie, des membres du corps académique, des journalistes, ONG, et organisations de la société civile (OSC). Dans sa déclaration d’ouverture, le Procureur général s’est félicité du séminaire et a réitéré l’engagement de son gouvernement à promouvoir et protéger les droits de l’homme en Zambie et dans toute l’Afrique. Il a également fait noter qu’il attendait de voir le rapport des procédures du séminaire et a demandé que son bureau travaille en partenariat avec les ONG, les médias, le corps académique, les organisations de droits de l’homme et les institutions de réformes judiciaires afi n de promouvoir et protéger le droit des citoyens zambiens par le biais de la mise en œuvre nationale du Statut de Rome de la CPI.

Au cours du séminaire, les participants ont également été informés que, le 22 août 2005, le gouvernement de Zambie avait approuvé en principe la mise en oeuvre nationale du Statut de Rome et qu’il ne restait plus qu’aux ONG et OSC de travailler en partenariat avec le gouvernement afi n d’obtenir les résultats escomptés. Il a été convenu lors du séminaire qu’un Comité d’expert, composé de représentants d’ONG et du gouvernement, devait être mis en place pour pouvoir étudier un projet de loi de mise en œuvre. Ce comité a disposé de deux mois pour préparer un projet de texte qui sera distribué aux ONG et OSC. La Commission de la réforme législative de Zambie a accepté de travailler en partenariat avec la Coalition zambienne afi n de tenir une réunion de deux jours pour discuter du projet de texte et a promis de remettre offi ciellement le projet de texte fi nal au Ministère de la Justice, en tant que document produit par la Commission. La Coalition zambienne pour la Cour pénale internationale a également été chargée de contacter les médias afi n que cette question bénéfi cie d’une couverture médiatique suffi sante permettant une plus grande participation des Zambiens dans ce processus.

La Section de l’Equipe régionale de la CCPI est composée de Désiré Assogbavi, Offi cier de liaison pour l’Afrique, Francis Dako, Coordinateur régional pour l’Afrique francophone et Benson Olugbuo, Coordinateur régional pour l’Afrique anglophone.

Le Bureau du Procureur (BdP) a effectué une visite à Kinshasa, en RDC, en avril, et a organisé une rencontre avec des membres de la Coalition nationale de RDC pour la CPI (CN-CPI) le 4 avril 2006. (g-d) Pascal Turlan (expert du BdP), Fatou Bensouda (Procureur adjoint de la CPI), Luis Moreno-Ocampo (Procureur de la CPI), Jean-Jacques Badibanga (expert du BdP), et Christian Hemedi (Coordinateur de la CN-CPI). Crédit: CN-CPI.

ET DANS LES PAYS EN SITUATIONLe Tchad s’engage à joindre la Cour Pénale Internationale

A l’occasion d’un séminaire de formation sur la CPI le 29 mars dernier à N’Djamena au Tchad, le Ministre tchadien des Aff aires étrangères et de

l’intégration africaine, Son Excellence Ahmad Allam Mi a annoncé l’intention de son pays de ratifi er le Statut de Rome le plus tôt possible. Au cours de son discours d’ouverture du séminaire, M. Allam Mi a déclaré : « Le Gouvernement tchadien va sans tarder examiner et adopter le projet de loi de ratifi cation du Statut de la CPI (…) par la suite, nous tâcherons d’obtenir dans les meilleurs délais, son adoption par l’Assemblée nationale ». Selon le Ministre, le Tchad partage les idéaux et les objectifs de la CPI visant à lutter contre les auteurs de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. C’est pour cette raison que, conformément à la résolution 1593 du Conseil de sécurité de l’ONU, le Tchad a engagé une coopération active avec la CPI en lui accordant toutes les facilités nécessaires à la réalisation de sa mission sur la situation au Darfour.

Ce séminaire, qui s’est déroulé du 29 au 31 mars, a été organisé par la Coalition de la société civile tchadienne pour la CPI (CST/CPI) en collaboration avec la Coalition pour la CPI. Déjà en novembre 2005, le Tchad a été le pays cible choisi par la Coalition pour la CPI dans le cadre de sa campagne mensuelle de ratifi cation du Statut de Rome. A cette occasion, une coalition nationale a été créée à N’Djamena par 12 organisations des droits de l’homme avec pour objectif de militer pour une prompte ratifi cation du traité de la CPI ainsi que sa mise en œuvre nationale. Avec le soutien de la Coalition internationale, la Coalition tchadienne avait organisé en décembre 2005 une table ronde sur la CPI, à l’issue de laquelle, les ONG avaient lancé un appel en faveur de la ratifi cation du Statut de Rome au gouvernement tchadien.

Le séminaire de trois jours – sponsorisé par le

Royaume des Pays-Bas – a rassemblé environ une cinquantaine de participants de divers institutions publiques, ONG, groupes religieux, universités et médias et avait pour objectif de permettre aux participants d’obtenir les connaissances de base sur la CPI et de les engager dans la campagne de ratifi cation du traité de la CPI qui exhorte le Tchad à rejoindre la CPI au plus vite. Le Greffi er de la CPI, M. Bruno Cathala et le Conseil principal du Bureau du Conseil pour les victimes, Mme Paolina Massida, ont également pris part à ces activités. Lors de son passage à N’Djamena, Désiré Assogbavi, Offi cier de liaison de la CCPI pour l’Afrique a tenu une

conférence publique sur la CPI – avec une audience de plus de 300 participants – qui a été retransmise à la télévision et à la radio nationale. M. Assogbavi a également rencontré les offi ciers gouvernementaux tchadiens, des ONG et diplomates étrangers basés au Tchad ainsi que des offi ciers d’organisations internationales pour des rencontres bilatérales. Fort de l’annonce d’une prompte ratifi cation du Statut de Rome par le Ministre des Aff aires étrangères, la Coalition a engagé des discussions avec le Ministre de la justice et ses conseillers techniques en vue de jeter les bases d’une mise en œuvre effi cace du traité.

Evaluation des eff orts nationaux du Soudan pour rendre la justicepar Adwoa Kufuor

Depuis le renvoi à la CPI, par le Conseil de sé-curité, de la situation du Darfour, en février 2005, de nombreux développements encour-

ageants se sont produits dans la recherche de justice et de responsabilité pour les violations f lagrantes des droits de l’homme commises dans cette région. Néanmoins, nombre de ces progrès se sont perdus dans une inquiétante série d’échecs notables.

Au Soudan, la stratégie du gouvernement au pouvoir pour aborder les crimes qui auraient été commis n’est pas motivée par la justice mais par l’intérêt personnel et la politique. Les mesures qui ont été prises sont incohéren-tes et arbitraires. Elles vont de la compensation octroyée au hasard aux cérémonies publiques de réconciliation entre groupes ethniques opposés à la création du Tribu-nal criminel spécial pour les événements du Darfour , en passant par la mise en place de divers comités nationaux d’enquête. L’approche est incomplète, manque de trans-parence et ne suit pas les exigences internationales, met-tant en lumière l’absence d’engagement du gouvernement dans le combat contre l’impunité et les sanctions des vio-lations des droits de l’homme. Les mesures adoptées se révèlent par ailleurs ineffi caces.

Immédiatement après l’ouverture de l’enquête de la CPI, le gouvernement a publiquement exprimé son rejet du processus de la CPI. Il a accusé l’enquête de la Cour d’être politisée et de ne pas servir les intérêts de la jus-tice internationale. Les fonctionnaires du gouvernement ont fait des déclarations aux médias et des accusations contradictoires concernant la nature de la CPI. Ils l’ont notamment accusée d’être un cheval de Troie américain, et ont prétendu que le pouvoir judiciaire soudanais était capable et en mesure de juger les auteurs de crimes de guerre. Cette campagne incessante de diff amation contre

la CPI de la part du gouvernement a largement échoué au Darfour.

Bien que les tribunaux nationaux aient certainement un rôle à jouer dans la poursuite de la justice pour les victimes au Darfour, le fait que les poursuites pour les crimes qui auraient été commis par les forces du gouver-nement au pouvoir dépendent entièrement des cours sou-danaises serait contraire aux normes internationales de justice, notamment l’impartialité. Le système judiciaire au Soudan est caractérisé par une culture d’intimidation et d’impunité, et l’ingérence ainsi que les obstructions du gouvernement dans l’administration de la justice sont courantes. Dans le confl it du Darfour, où les civils sont identifi és comme cibles de violations en fonction de leur lignée tribale, le concept d’égalité de protection de la loi est inaccessible, à cause d’un sous fi nancement systéma-tique et d’un manque de formation sur la jurisprudence internationale des droits de l’homme qui a complètement décimé le pouvoir judiciaire soudanais. Le système judi-ciaire actuel au Soudan n’a ni la capacité ni la volonté de juger des crimes de l’ampleur de ceux commis au Dar-four.

Cette réalité n’a néanmoins pas empêché le gouver-nement d’établir le Tribunal criminel spécial pour les événements du Darfour, une semaine après l’ouverture par la CPI de ses enquêtes offi cielles. Le mandat initial de ces Cours était de connaître des cas de 160 personnes accusées d’avoir commis des crimes dans les états du Dar-four du Nord, de l’Ouest et du Sud. Malgré cette tâche écrasante, les juges qui ont été nommés ont une expéri-ence insuffi sante des crimes de guerre. A ce jour, la Cour

Le Ministre tchadien des Affaires étrangères, S.E. Ahmad Allam Mi (au micro) fait le discours d’ouverture du séminaire de formation sur la CPI, le 29 mars à N’Djamena, au Tchad. Autour de lui (g –d) M. Gosngar Doumnguinan, Coordinateur de la Coalition tchadienne, S.E. Jean Pierre Bercot, Ambassadeur français au Tchad et Désiré Assogbavi de la Coalition pour la Cour pénale internationale .

Une mère avec son enfant au camp Zam Zam pour les personnes déplacées au Darfour (Soudan). Crédit: UN Photo/Eskinder Debebe.SUITE À LA PAGE 12

Page 10 Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

La campagne de la CCPI au Moyen-Orient et en Afrique du Nord prend de l’ampleurpar Amal Basha et Anjali Kamat

La campagne pour la CPI au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MOAN) a pris une ampleur signifi cative ces six derniers mois. Grâce à l’enquête

de la CPI au Soudan et à deux autres développements politiques qui ne concernent pas directement la CPI – l’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafi q al-Hariri et le procès contesté du Président irakien destitué, Saddam Hussein – la justice pénale internationale et la responsabilité sont sur le devant de la scène dans la région pour la première fois depuis des années. Simultanément, des ONG du Maroc et du Bahreïn ont redoublé d’eff orts et uni leurs forces avec des parlementaires, universitaires, journalistes et avocats afi n de renforcer les coalitions nationales et appeler leurs gouvernements et la Ligue des Etats arabes à soutenir la CPI.

Depuis la création de la Coalition libanaise pour la CPI, en octobre 2005, les membres libanais se sont entretenus avec de hauts fonctionnaires et ont lancé une large campagne en soutien à l’adhésion au traité de la CPI. Plusieurs activités de sensibilisation et une conférence de presse, à laquelle ont assisté de nombreuses personnes, ont marqué la campagne de la CCPI pour la ratifi cation universelle au Liban, en février. Une conférence plus importante visant à encourager l’accession du Liban est prévue pour mai 2006.

Au Yémen, à la suite de l’annonce, en décembre 2005, selon laquelle le Parlement débattrait de la ratifi cation, les membres de la CCPI et de la Coalition yéménite ont lancé une campagne grand public appelant les parlementaires à voter en faveur de la ratifi cation.

Europe: des progrès importants dans le soutien à la CPIpar Luisa Mascia

D’importants développements concernant la CPI se sont produits dans des Etats européens et au niveau de l’Union européenne (UE) depuis le

début de l’année. Concernant la campagne de ratifi cation de la

CPI, des évolutions positives se produisent en Europe de l’Est, en particulier en Moldavie, en Ukraine et en Azerbaïdjan. En Moldavie, le Ministre de la Justice a récemment déclaré que les amendements nécessaires à apporter à la Constitution ainsi qu’au Code pénal et au Code de procédure pénale sont en cours de préparation, afi n de permettre une ratifi cation rapide du pays. Du côté des Aff aires étrangères, le Ministère, en collaboration avec la société civile locale, est en train d’adopter une stratégie sur la mise en oeuvre du plan d’action UE-Moldavie, selon lequel la Moldavie s’engagerait à « ratifi er le Statut de Rome de la CPI, à prendre des dispositions en vue des amendements constitutionnels nécessaires, prévus par la Commission mixte constitutionnelle dans son nouveau projet de Constitution, et à s’assurer qu’il n’existe pas d’obstacle à sa mise en oeuvre. » Au fur et à mesure que la ratifi cation approche, l’engagement de la société civile et la couverture médiatique s’accentuent. Plusieurs articles sur la CPI ont été publiés dans des journaux locaux populaires et dans des revues juridiques universitaires reconnues.

En Ukraine, des rapports offi ciels indiquent que le pays est actuellement en train de régler le problème de l’incompatibilité constitutionnelle avec le Statut de Rome, tel qu’identifi é dans la décision de la Cour constitutionnelle. A ce sujet, un amendement constitutionnel est en cours de préparation, et un projet devrait être présenté au Parlement après les élections législatives de mars.

Faisant suite à une demande offi cielle du Ministère de la Justice d’Azerbaïdjan, la Coalition sud caucasienne pour la CPI et la CCPI ont organisé une conférence intitulée « La Cour pénale internationale: perspectives du Sud Caucase ». Cette conférence s’est déroulée les 5 et 6 avril à Bakou (Azerbaïdjan). Elle a contribué à la sensibilisation sur l’importance de l’adhésion azérie à la

Cour et les conséquences que cela pourrait avoir dans les pays de la région.

Au niveau de l’Union européenne, l’UE et la CPI ont, dans une réussite historique, signé, le 10 avril 2006, un accord de coopération posant le cadre de coopération et d’assistance entre les deux institutions.

De plus, toujours concernant l’UE, l’Autriche, actuellement à la Présidence, commence à mettre en oeuvre son ambitieux agenda sur la CPI. Elle entreprend un certain nombre de démarches dans plusieurs pays du globe, évoquant la CPI dans le dialogue politique avec les pays tiers, ainsi que les préoccupations concernant les accords bilatéraux d’immunité des Etats-Unis. COJUR a organisé le 9 mars une réunion sur la CPI, au cours de laquelle un échange informel d’opinions avec des ONG a également eu lieu. Cet échange a

porté sur les questions de la ratifi cation et de la mise en oeuvre, le suivi de la dernière session de l’Assemblée des Etats parties, et d’autres points concernant la CPI, tels que la protection des victimes et des témoins et les locaux de la CPI. La Présidence autrichienne de l’UE accueillera prochainement un évènement sur la CPI. Ce dernier aura lieu en mai à Salzbourg et visera à promouvoir un plus grand nombre de ratifi cations dans la région de la Communauté des Etats indépendants (CEI) – l’une des plus sous-représentées dans le système de la Cour. L’objectif est de rassembler des délégations de haut niveau venant de tous les pays de la CEI, ainsi que des représentants d’ONG et d’organisations internationales.

Luisa Mascia est Coordinatrice de la CCPI pour l’Europe.

Le débat a été reporté à la prochaine session, mais des députés en vue de tout bord politique ont eff ectué des déclarations fermes en faveur de la CPI.

Dans le même temps, la Coalition bahreïni, récemment créée, a réalisé d’importants progrès dans le débat sur la ratifi cation avec des parlementaires et le Ministère des Aff aires étrangères, et espère former une Coalition du Golfe pour la CPI plus tard cette année.

Les membres de la région MOAN n’ont pas

seulement travaillé à des campagnes nationales. Le 27 mars 2006, dans un important geste de solidarité, les ONG importantes du monde arabe ont signé une déclaration initiée par l’Institut du Caire pour l’étude des droits de l’homme et Human Rights Watch. Cette déclaration appelle la Ligue arabe à pousser le Soudan

Mme. Ursula Plassnik (gauche), présidente du Conseil de l’Union européenne et Ministre autrichienne des Affaires étrangères, et M. Philippe Kirsch, Président de la CPI, signent l’Accord de coopération et d’assistance UE-CPI, le 10 avril 2006. Crédit: Conseil de l’Union européenne.

Les membres de la CCPI annoncent, lors d’une conférence de presse au Barreau de Beyrouth/ Institut des droits de l’homme, le 7 février 2006, le lancement de la campagne de ratifi cation universelle de la CCPI au Liban. (g-d) Driss El Yazimi (FIDH), Raymond Chedid (Institut des droits de l’homme), Ghassan Moukheiber (membres du Parlement), Brigitte Chelebian (Justice sans frontières), et Ahmad Karoud (Amnesty International Beyrouth).

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Page 11Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

L’architecture de la justice mondiale: imaginons les locaux permanents de la CPI par Damir Pozderac

Le processus visant à doter la Cour pénale internationale de locaux permanents – peut-être l’un des projets architecturaux les plus hors du

commun de notre époque – traverse actuellement une phase qui pourrait sembler assez absconde aux non initiés. Les questions entourant le projet touchent à un grand nombre de préoccupations: les besoins immédiats et les objectifs à long terme; les options d’aujourd’hui et les opportunités de demain; l’immobilier disponible et les fonds limités; ainsi que la politique et la diplomatie.

Pour les victimes – les bénéfi ciaires premiers de la CPI – ce processus n’a pas beaucoup de sens dans leur recherche d’une institution permanente qui rendra justice pour les crimes les plus graves, car il reste distant, inexpliqué et largement invisible. Bien que la Cour soit en place et fonctionne, l’institution ne jouit encore d’aucun concept architectural permettant de faire, dans l’esprit des gens, le lien avec une forme physique ou une image réelle. D’où l’importance de ce projet, et celle de rendre le processus qui l’entoure aussi visuel et compréhensible que possible.

Afi n de contribuer au processus, des étudiants de troisième cycle à l’Université d’architecture de Columbia à New York ont élaboré et présenté, le 9 décembre 2005, puis à nouveau pendant la reprise de la quatrième session de l’Assemblée des Etats parties de janvier 2006, leurs visions de ce à quoi les futurs locaux de la CPI pourraient ressembler. La présentation à l’Assemblée a été organisée par Juerg Lauber, Conseiller juridique de la mission permanente suisse auprès de l’ONU et Coordinateur des amis de la CPI à New York. Les étudiants étaient inspirés dans leurs visions des futurs locaux de la CPI, et ils ont également introduit des concepts que les esprits préoccupés par des questions juridiques, immobilières et politiques pourraient oublier ou omettre. Au cours des deux présentations, il est clairement apparu qu’une approche multidisciplinaire – liant l’architecture conceptuelle au problème des bâtiments permanents – serait la mieux adaptée.

Les questions relatives à l’identité générale de la CPI et la manière de traduire le concept de la CPI en une forme physique ont été soulevées dans un projet traitant

Le Bureau du Procureur publie une mise à jour sur les communications reçues par Oswaldo Zavala Giler

Le 9 février 2006, le Procureur de la Cour pénale internationale a répondu aux communications qu’il a reçues concernant les situations en

Irak et au Venezuela. Dans les deux affaires, il a conclu qu’à ce stade, les conditions nécessaires pour demander l’autorisation d’ouvrir des enquêtes n’étaient pas remplies. Néanmoins, à la fin des deux réponses, le Procureur a également noté que ces conclusions pouvaient être revues « à la lumière de nouveaux faits ou preuves », et que, en vertu de la règle 49(2) du Règlement de procédure et de preuve, des informations supplémentaires pouvaient être fournies à son Bureau.

Selon le Procureur, le Bureau a reçu 1 732 communications entre juillet 2002 et le 1er février 2006. Après examen préalable par le Bureau du Procureur (BdP), il a été estimé que 80% de ces communications ne relevaient manifestement pas de la compétence de la Cour, et 20% ont été regroupées par situation pour une analyse plus poussée.

Lorsqu’une situation n’est pas renvoyée par un Etat partie ou par le Conseil de sécurité de l’ONU, le Procureur de la Cour pénale internationale a également la possibilité d’ouvrir une enquête de sa propre initiative, sur la base de communications soumises par des individus ou des organisations, et qui comportent des informations sur des crimes relevant de la compétence de la Cour. Toutes les communications font l’objet d’un examen préalable afin de déterminer

s’il existe un fondement pour une éventuelle action plus vaste. Dans le cadre de cet examen, le Procureur évalue le sujet des communications : évènements postérieurs à la date d’entrée en vigueur du Statut de Rome ; allégations de génocide, crimes contre l’humanité ou crimes de guerre, ou des crimes qui auraient été commis sur le territoire d’un Etat partie ou par l’un de ses citoyens.

Concernant la communication sur l’Irak, puisque ce pays n’est pas un Etat partie, le Procureur n’a pu étudier que les accusations pour crimes commis en Irak par des citoyens d’Etats partie à la CPI afi n d’évaluer s’ils pouvaient être constitutifs d’un des crimes relevant de la compétence de la Cour. Dans sa réponse, le Procureur n’a pas spécifi quement fait référence aux actions des Etats-Unis ou des ressortissants américains. A l’issue de cet examen, on a estimé à 20 le nombre de cas d’homicide volontaire et/ou traitement inhumain de civils (crimes de guerre). Le Procureur a néanmoins considéré que le seuil de gravité établi par le Statut n’était pas atteint.

Pour ce qui est des allégations portant sur le Venezuela, qui ne concernaient que des crimes contre l’humanité, le Procureur n’a pas trouvé de raison de penser que les attaques à l’encontre des groupes de civils étaient généralisées ou systématiques.

Oswaldo Zavala Giler est Juriste Associé au Secrétariat de la CCPI à La Haye.

les types de bâtiments de tribunaux et décomposant les idées préconçues de ce à quoi une cour devrait ressembler. Le projet, qui recourait à une approche minimaliste et étudiait le bâtiment sous la forme d’une simple boîte, a donné lieu à un débat sur la manière dont même des formes simples peuvent bénéfi cier d’un grand potentiel de sens et peuvent être interprétées de très nombreuses manières, étant donnés le milieu international de la Cour et le caractère mondial de ses mandants.

Un autre projet présentait la possibilité de salles d’audience mobiles situées dans les pays faisant l’objet d’une aff aire, insistant sur la nécessité de procès in situ. Ce projet imaginait un rôle et un mandat plus larges pour la Cour dans la réconciliation post-confl it et la justice transitionnelle, établissant un lien entre les phases architecturales de ces salles d’audience mobiles avec les phases d’enquête et de procès.

M. Lauber, qui a participé à l’examen fi nal à

l’université de Columbia, a noté le rôle important du symbolisme dans le développement des locaux de la Cour, en particulier car une grande partie du public de la Cour ne verra le bâtiment qu’en photo.

L’intérêt et le débat soutenus concernant les locaux permanents de la Cour parmi les professionnels de l’architecture devraient amener davantage de compréhension au sujet de la nature de la CPI, son caractère et son rôle unique dans l’histoire, ainsi que des idées de design plus inspirées. Il demeurera également crucial que ce processus soit ouvert et transparent, et permette un débat public fl uide.

Damir Pozderac exerce les fonctions de Coordinateur du Groupe d’architecture et de développement urbain de l’Académie de Bosnie Herzégovine à New York. Il est également membre de l’Equipe d’ONG de la CCPI sur les locaux permanents.

Dorian Bybee est l’un des étudiants du cours de troisième cycle en architecture du professeur Laura Kurgan, à l’Université de Columbia. Il a réalisé les modèles pour les locaux permanents de la CPI. Crédit: Dorian Bybee.

à coopérer pleinement avec la CPI. La Ligue arabe n’a malheureusement pas répondu sur ce point, mais en décembre 2005, le Conseil des ministres arabes de la Justice a adopté un modèle de loi de mise en oeuvre de la CPI. Bien que cette loi n’ait pas d’eff et obligatoire, les Etats membres de la Ligue arabe y ont accès.

Parmi les développements offi ciels, le rapport fi nal de la Commission marocaine d’équité et de réconciliation, approuvé par le Roi, fait au Maroc la recommandation cruciale de ratifi er le Statut de Rome. Les membres marocains collaborent étroitement avec le Conseil national consultatif des droits de l’homme, l’organe responsable de la mise en oeuvre des recommandations du rapport.

Ces activités menées par les membres de la CCPI visent à recueillir davantage de ratifi cations dans la région et à accroître la participation des Etats de la région MOAN au sein de la Cour, ce qui constituera un ferme soutien à l’universalité de la Cour.

Le modèle de loi de mise en oeuvre de la CPI du Conseil des ministres arabes de la Justice est disponible sur le site internet de la CCPI sur http://www.iccnow.org/?mod=romeimplementation et http://www.iccnow.org/?mod=leagueofarabstates.

Amal Basha est Coordinatrice régionale de la CCPI pour la région MOAN; Anjali Kamat est Offi cier de liaison pour la région MOAN et l’Europe.

LA CAMPAGNE DE LA CCPI AU MOYEN-ORIENT ET EN AFRIQUE DU NORD, SUITE DE LA PAGE PRÉCÉDANTE

Page 12 Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

La CCPI lance un nouveau site internet

La Coalition a le grand plaisir d’annoncer le lancement de son nouveau site internet, plus complet: www.iccnow.org. Nous espérons

que sa conception améliorée, sa mise en page et son organisation contribueront de manière significative à votre travail et nous permettront de demeurer une source essentielle d’informations sur la CPI.Parmi les sections que nous avons introduites se trouvent:

• Une nouvelle partie consacrée aux questions et cam-pagnes spécifi ques que les ONG continuent à suivre, du budget et des fi nances aux victimes et aux témoins.

• Une nouvelle partie sur les aff aires et situations devant la Cour, notamment le calendrier et les développements concernant chaque situation.

• Une section d’informations par région et par pays amé-liorée, insistant sur les évolutions relatives à la ratifi -cation et à la mise en oeuvre du Statut de Rome, les conférences et les évènements, et intégrant des cartes des pays et des régions.

• Une base de données de classifi cation des documents permettant aux visiteurs de rechercher et de localiser des documents présentant un intérêt particulier.

• Un système d’informations qui nous permettra de part-ager et d’archiver des résumés de sources provenant des médias et de mises à jour par pays diff usées sur notre liste réseau-cpi.

Nouveau manuel pour les journalistes sur les reportages sur la CPIpar Stacy Sullivan

L’Institute for War and Peace Reporting (IWPR) – une organisation de développement basée à Londres et dont les projets s’étalent sur une vingtaine

de pays – a récemment publié un manuel, destiné aux journalistes, sur la manière de couvrir les tribunaux de crimes de guerre, avec une attention spéciale portée à la Cour pénale internationale (CPI).

Le manuel, Couvrir la justice: manuel pour couvrir les tribunaux de crimes de guerre (Reporting Justice: A Handbook on Covering War Crimes Courts), off re aux journalistes une vue d’ensemble des tribunaux dans lesquels les crimes de guerre sont poursuivis; donne un aperçu de l’histoire de ces tribunaux; explique le corpus de droit international en vertu duquel fonctionnent les tribunaux ; détaille le déroulement des procès pour crimes de guerre; et explore le processus de couverture médiatique dans l’enceinte des tribunaux mais aussi sur le terrain.

« L’objectif de cet ouvrage est de soutenir les pays sortant de la guerre en améliorant la compréhension par le public des processus de justice, internationale ou non », déclare Tony Borden, directeur exécutif d’IWPR. « Le renforcement des compétences des reporters fera augmenter le nombre de reportages responsables et fi ables sur les questions de justice et apportera une contribution essentielle aux processus. »

Le manuel est conçu en appui de session de formation formelle avec des experts de droit international humanitaire et des journalistes formateurs expérimentés. Il peut aussi être utilisé seul, pour une étude et un examen indépendants.

Il sera d’abord introduit en Ouganda, où IWPR dispose déjà d’un programme de formation en presse écrite et audio pour des journalistes locaux. Il sera également utilisé dans d’autres pays où IWPR travaille.

IWPR a des programmes en Irak, Afghanistan, Asie centrale, dans les Balkans et en Afrique. Il a aussi un bureau à La Haye, qui couvre le Tribunal de l’ONU pour l’ex-Yougoslavie depuis sa mise en place il y a plus de dix ans, et dispose aujourd’hui des archives les plus complètes sur le TPIY.

Dans un sens, Couvrir la justice: manuel pour couvrir les tribunaux de crimes de guerre est le type d’outil qu’IWPR

aurait aimé avoir lorsque nous avons commencé notre projet de reportages sur le Tribunal. Nous pensons qu’il sera utile à tout journaliste souhaitant couvrir la CPI.

Couvrir la justice: manuel pour couvrir les tribunaux de crimes de guerre est disponible sur le site internet d’IWPR à l’adresse suivante : http://www.iwpr.net/

Stacy Sullivan est Rédactrice en chef pour IWPR. Elle est basée à New York.

« Plus jamais ça? A la recherche de la justice internationale » – Un nouveau documentaire sur la CPI et la justice mondiale

La réalisatrice canadienne primée Judy Jackson produit un nouveau documentaire d’une heure puissant et stimulant, « Plus jamais ça ? A la re-

cherche de la justice internationale ». Le fi lm – qui est présenté par le musicien/activiste

Peter Gabriel – retrace l’évolution du droit internation-al et de la justice internationale, depuis les procès de Nuremberg qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, en passant par les Tribunaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda (TPIY et TPIR), jusqu’au nouveau mouvement pour la justice internationale qui a créé la Cour pénale in-ternationale (CPI). Il présente des entretiens de victimes, d’enquêteurs, de groupes de droits de l’homme, ainsi que d’éminentes personnalités du monde de la justice interna-tionale, notamment l’ancienne Procureure du TPIY et du TPIR Louise Arbour (aujourd’hui Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme), la Procureure du TPIY Carla del Ponte et le Procureur de la CPI Luis Moreno Ocampo.

« Plus jamais ça? » présente un instantané précis et émouvant du remarquable mouvement pour la jus-tice mondiale qui continue de s’étendre dans le monde. L’opposition des Etats-Unis à la CPI est aussi abordée, des experts en droit international répondant aux arguments américains contre la Cour. Ce nouveau fi lm représente une excellente ressource pour les ONG travaillant sur la CPI. Il contribue à expliquer ce qu’est la CPI, et le rôle qu’elle joue en rendant justice aux victimes des crimes les plus atroces au monde.

Pour plus d’informations, ou pour commander des exemplaires du fi lm: www.judyfi lms.com.

Un nouveau documentaire sur la CPI ‘Plus jamais ça ? A la recherche de la justice internationale’, présenté par le musicien/activiste Peter Gabriel, retrace l’évolution du droit international. Crédit: Judy Films/Judy Jackson.

“Couvrir la justice: manuel pour couvrir les tribunaux de crimes de guerre” est destiné aux journalistes traitant des procès de crimes de guerre ou enquêtant sur ces crimes sur le terrain. Crédit: Marcus Bleasdale et contributeurs d’IWPR.

n’a entendu que six aff aires. Les sessions de la Cour sont irrégulières ; les aff aires ont été transférées des Cours pénales spécialisées du Darfour en exercice (qui ont été créées en avril 2003 à la suite de l’éclatement du con-fl it) au Tribunal criminel spécial pour les événements du Darfour, sans notifi cation ni justifi cation. En dépit de la complexité de nombreuses des six aff aires, la plupart des auditions n’ont duré qu’un seul jour et se sont déroulées en l’absence de témoins. Dans de nombreux cas, aucune raison n’a été donnée pour l’abandon des charges retenues contre les accusés, ce qui a contribué au mécontentement des victimes quant au système de justice pénale au Sou-dan. La suspicion et le manque de confi ance des victimes se sont généralisés. Malgré la gravité des crimes commis, seuls les soldats de moindre rang ont été poursuivis, et aucune attention n’a été prêtée aux crimes de violence sexuelle. En septembre 2005, il est devenu clair que le Tribunal criminel spécial pour les événements du Dar-four n’étaient qu’une mystifi cation et une tentative ratée de rassurer la communauté internationale. L’incapacité de ce Tribunal a envoyé un message clair à toutes les parties au confl it : bien peu de choses ont changé, elles peuvent donc continuer à perpétrer des violations fl agrantes des droits de l’homme en toute impunité.

Une réforme judiciaire complète est nécessaire au Soudan afi n de garantir que le système judiciaire souda-nais soit capable et ait la volonté de mener des enquêtes impartiales et d’engager la responsabilité des auteurs de crimes selon les normes internationales relatives au procès équitable. Cette mise en oeuvre du droit fondamental à la justice à côté des mécanismes africains traditionnels de réconciliation peut, dans le contexte du Darfour, com-pléter la CPI et aider à garantir justice et réparation pour les victimes, ainsi que la réconciliation au niveau local. Ces mécanismes locaux contribuent à apaiser les tensions résiduelles et les animosités, en particulier car les auteurs de nombre de ces crimes sont originaires du Darfour et vivent aux côtés de leurs victimes. Pour cette même rai-son, cependant, ils ne peuvent que compléter l’enquête de la CPI et les poursuites pénales qu’elle exerce à l’encontre de ceux qui portent le plus haut degré de responsabilité pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis dans la région. Dans l’intervalle, la CPI demeure le seul et meilleur espoir des victimes du Darfour en quête de justice et de réparation.

Adwoa Kufuor est Chargée de campagne à l’Organisation soudanaise contre la torture (SOAT), membre de la CCPI.

EVALUATION DES EFFORTS NATIONAUX DU SOUDAN, SUITE DE LA PAGE 9

Page 13Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

L’élection des Juges conduit à une recomposition des Chambres

Lors de la reprise de sa quatrième session, les 26 et 27 janvier 2006, l’Assemblée des Etats parties a élu six Juges, dont cinq avaient déjà occupé les fonctions de Juges de la CPI pendant trois ans. Voici la composition des Juges siégeant actuellement à la Cour:

Composition des Chambres

Lors d’une session plénière qui s’est tenue le samedi 11 mars 2006, les Juges ont fi nalisé la composition des diff érentes sections de la Cour comme suit:

Section préliminaire: Juge Akua Kuenyehia, Juge Claude Jorda, Juge Hans-Peter Kaul, Juge Mauro Politi, Juge Fatoumata Dembele Diarra, Juge Sylvia Steiner, et Juge Ekaterina Trendafi lova.

Section de première instance: Juge René Blattmann, Juge Karl Hudson-Phillips, Juge Elizabeth Odio Benito, Juge Maureen Harding Clark, Juge Anita Ušacka, et Juge Sir Adrian Fulford.

Section des appels: Juge Philippe Kirsch, Juge Georghios M. Pikis, Juge Navanethem Pillay, Juge Sang-hyun Song, et Juge Erkki Kourula.

La liste A est composée des Juges qui ont une compétence reconnue en droit pénal et en procédure pénale. Les Juges ayant une compétence reconnue dans des domaines pertinents du droit international fi gurent sur la liste B.

s’attendre à voir intervenir des mises en accu-sation assez rapidement.

Q: Le Soudan a déclaré qu’il ne coopérerait pas avec la Cour et qu’il souhaite mener ses propres procès, soulevant ainsi le problème de l’admissibilité et de la complémentarité. Comment peut-on évaluer la « volonté » ? Pensez-vous que les eff orts du Soudan vers la justice et la réconciliation nationales soient légitimes? Selon vous, quelle serait la réponse adéquate de la communauté internationale si le refus de coopérer du Soudan était une entrave à l’effi cacité des enquêtes et des poursuites de la CPI ?

R: J’ai étudié les eff orts de réconciliation entre les communautés du Darfour que le gouvernement soudanais a soutenus en 2005, et je suis persuadé que son but n’était pas la recherche d’une véritable réconciliation mais la création d’une illusion destinée à la consommation internationale, et accessoirement l’intimidation de la population civile. Ceci est important car je crois qu’il est urgent que de sérieux pourparlers intercommunautaires aient lieu pour promouvoir la réconciliation entre les communautés partageant le territoire du Darfour. Ils devraient cependant être conduits sous les auspices de la communauté internationale, et non du gouvernement soudanais.

Pendant mes deux séjours au Darfour, en septembre 2004 et septembre 2005, j’ai observé l’absence de volonté ou l’incapacité du système judiciaire soudanais de prendre des mesures concernant les crimes commis par les Janjaweed ou les forces armées soudanaises pendant le confl it. Des victimes supposées de crimes ont été accusées d’adultère, mais aucune enquête effi cace concernant les auteurs supposés de crimes n’a eu lieu. Depuis sa création, la Cour pénale spéciale pour le Darfour n’a connu que six aff aires, dont aucune ne concernait les graves crimes commis pendant le confl it. La Cour spéciale a engagé une procédure sur l’attaque d’un village par des troupes proches du gouvernement, mais n’a pas donné suite. Le renvoi par le Conseil de sécurité est le fruit d’une mesure relevant du Chapitre VII. La coopération du gouvernement du Soudan n’est donc pas une option, mais une obligation internationale.

Q: A la lumière des nombreux problèmes que les tribunaux ad hoc (TPIY et TPIR) ont rencontrés par le passé, pensez-vous que la CPI a jusqu’à présent réussi à se frayer un chemin entre les obstacles auxquels la justice internationale doit faire face? Selon vous, quels domaines doivent encore faire l’objet d’une attention particulière?

R: Je pense que le TPIY et le TPIR rencontrent des problèmes mais que ces derniers sont exacerbés par une tendance à oublier les nombreuses contributions de ces deux tribunaux à cause d’une interprétation erronée de leur coût relatif et de leur impact sur la culture et les sociétés dans lesquelles ils opèrent. En ce sens, la CPI a l’avantage de pouvoir tirer les leçons de ces malentendus. J’espère néanmoins qu’elle ne cèdera pas à la tentation de précipiter les jugements pour ne pas être accusée de lenteur. De plus, la CPI est davantage en mesure de contrer les critiques exprimées à l’encontre des tribunaux ad hoc,

car elle repose sur 100 ratifications et plus de 140 signatures, ce qui lui assure un prestige et une légitimité moins controversée que si elle reposait sur la décision d’un organe politique. Je pense que la CPI explique très bien sa mission au monde. Mais avant de pouvoir juger si elle remplit son mandat spécifique, il faut attendre qu’elle ait davantage de poursuites et de jugements à son actif.

Q: Nombreux sont ceux qui critiquent le temps nécessaire aux affaires de justice internationale pour aboutir. La Cour existe depuis presque quatre ans maintenant. Que pensez-vous de la charge de travail de la Cour jusqu’à présent, en particulier en comparaison avec celle des autres tribunaux de justice internationale?

R: En réalité je pense que la CPI a beaucoup fait en très peu de temps, étant donné l’indispensable processus de ratifi cation, les étapes logistiques et administratives néces-saires, et ainsi de suite. Cette Cour n’est pas seulement active dans trois confl its impor-tants, elle pèse également de tout son poids (par le fait qu’elle pourrait éventuellement exercer sa compétence) dans au moins trois autres. Tous font partie des confl its qui at-tirent le plus l’attention de la communauté in-ternationale aujourd’hui. En ce sens, la CPI est en passe de devenir un instrument essentiel de paix et de justice. Le fait qu’elle ait obtenu la compétence personnelle sur un accusé est évidemment un développement positif, qui sera suivi, j’en suis sûr, de percées similaires dans l’avenir proche.

Juges Nationalité Région Sexe Liste A/B Fin de mandat

BLATTMANN, René Bolivie Amérique latine et Caraïbes Masculin B 2009

CLARK, Maureen Harding Irlande Europe de l’Ouest et autres Féminin A 2012

DIARRA, Fatoumata Dembele Mali Afrique Féminin A 2012

FULFORD, Adrian Royaume-Uni Europe de l’Ouest et autres Masculin A 2012

HUDSON-PHILLIPS, Karl T. Trinité-et-Tobago Amérique latine et Caraïbes Masculin A 2012

JORDA, Claude France Europe de l’Ouest et autres Masculin A 2009

KAUL, Hans-Peter Allemagne Europe de l’Ouest et autres Masculin B 2015

KIRSCH, Philippe Canada Europe de l’Ouest et autres Masculin A 2009

KOURULA, Erkki Finlande Europe de l’Ouest et autres Masculin B 2015

KUENYEHIA, Akua Ghana Afrique Féminin B 2015

ODIO BENITO, Elizabeth Costa Rica Amérique latine et Caraïbes Féminin A 2012

PIKIS, Georghios M. Chypre Europe de l’Ouest et autres Masculin A 2009

PILLAY, Navanethem Afrique du Sud Afrique Féminin B 2009

POLITI, Mauro Italie Europe de l’Ouest et autres Masculin B 2009

SONG, Sang-hyun Rép. de Corée Asie Masculin A 2015

STEINER, Sylvia H. Brésil Amérique latine et Caraïbes Féminin A 2012

TRENDAFILOVA, Ekaterina Bulgarie Europe de l’Est Féminin A 2015

UŠACKA, Anita Lettonie Europe de l’Est Féminin B 2015

Composition des Chambres préliminaires

Le 14 mars 2006, la Présidence a annoncé sa décision concernant la composition des Cham-bres préliminaires. Elle sont constituées comme suit:

Chambre préliminaire I République démocratique du Congo: Juge Claude Jorda, Juge Akua Kuenyehia et Juge Sylvia Steiner.

Chambre préliminaire II Ouganda: Juge Mauro Politi, Juge Fatoumata Dembele Diarra et Juge Ekaterina Trendafi lova.

Chambre préliminaire III République centrafricaine: Juge Hans-Peter Kaul, Juge Sylvia Steiner et Juge Ekaterina Trendafi lova.

M. JUAN MÉNDEZ, SUITE DE LA PAGE 3

Page 14 Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

groupes. Il a en outre expliqué que le BdP avait l’intention de procéder « par ordre » et que ce mandat n’était que le premier d’une série dans l’affaire RDC.

Lundi 20 mars 2006, M. Lubanga a comparu devant la Chambre préliminaire I pendant une audience publique qui a également été diffusée à la télévision nationale en RDC. La Chambre a confirmé l’identité de M. Lubanga et l’a informé des crimes dont il est accusé et de ses droits découlant du Statut de Rome. M. Jean Flamme, avocat belge, a été désigné avocat commis d’office à la défense. La date de l’audience de confirmation des charges retenues contre M. Lubanga a été provisoirement fixée au 27 juin.

L’annonce de la remise de Thomas Lubanga a provoqué plusieurs réactions positives, en RDC et au niveau international, en soutien à l’arrestation de la CPI et à ses procédures. La Coalition de RDC pour la CPI, dans son communiqué de presse du 17 mars, s’est félicitée de l’arrestation et note qu’elle représente « une étape supplémentaire importante de la CPI dans la lutte contre l’impunité ». La Coalition de RDC encourage de plus la CPI à « poursuivre sa mission en émettant davantage de mandats d’arrêt contre les personnes portant la plus grande responsabilité des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis sur l’ensemble du territoire congolais depuis le 1er juillet 2002, quelle que soit leur fonction officielle dans les institutions publiques ou leur nationalité. »

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Kinshasa le 21 mars 2006, le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a déclaré que « [L’arrestation] envoie un message important : nous ne pouvons pas tolérer l’impunité. Les personnes se comportant comme il l’a fait seront tenues pour responsables et punies. Nous avons commencé avec lui, et il y en aura d’autres. Je suis sûr qu’ils paieront pour les crimes qu’ils ont commis. » Le Ministre congolais de la Justice, a déclaré, lors d’une apparence à un programme national télévisé peu après l’arrestation: « Notre justice a remis Thomas Lubanga. […] Il est bon que notre justice

révisée afin d’éviter d’autres dommages. A Capitol Hill, les sénateurs soupèsent les options consistant à amender ou même supprimer la loi.

L’attention est principalement portée sur l’Amérique latine, mais les inquiétudes ne se limitent pas à cette région. Début mars, le Général James L. Jones, Commandant suprême des forces alliées en Europe de l’OTAN, a avancé l’idée que les efforts américains contre le terrorisme en Afrique ont été entravés par les sanctions militaires qu’impliquent l’ASPA. Les opérations militaires américaines en Afrique de l’Est, que le Pentagone considère comme faisant partie de sa stratégie à long terme contre les militants islamistes, pourraient payer le prix des coupes dans l’assistance prévues au Kenya. Jones a insinué que l’ASPA n’était peut-être « plus adéquate ».

Il est essentiel de noter que ces débats récents à Washington ne sont pas le ref let d’un retournement de l’administration concernant la CPI. Néanmoins, ce retour de bâton généré par l’ASPA représente la base d’un éventuel changement de politique, passant d’une approche destructive à une position plus pragmatique du gouvernement américain.

Cependant, l’ASPA n’est pas le seul élément qui donne du fil à retordre aux Etats parties à la CPI. L’amendement Nethercutt a élargi le champ des coupes dans l’assistance pour obtenir des ABI. Cette disposition, renouvelée par le Congrès en novembre 2005, permet au gouvernement américain de suspendre l’assistance économique en plus des coupes effectuées dans l’assistance militaire par le biais de l’ASPA. Ces coupes concernent l’aide à des programmes destinés à renforcer la stabilité et à promouvoir la démocratie et l’état de droit. L’administration américaine doit absolument étudier les effets combinés de ces deux lois et réévaluer sa politique de sanctions liées à la CPI.

Hannah Gaertner est membre du programme pour la justice internationale de Human Rights Watch.

LA CPI DEVIENT UNE RÉALITÉ POUR LA RDC, SUITE DE LA PAGE 1

En souvenir du Docteur Medard Rwelamira, Directeur du Secrétariat de l’AEP de la CPI

Le Docteur Medard Rwelamira, 1948 – 2006

En 2004, le Docteur Medard Rwelamira a été nommé Directeur du Secrétariat permanent de l’Assemblée des Etats parties (AEP). De 1997 à 2001, il a mené la délégation sud-africaine de la Commis-sion préparatoire, et était Conseiller juridique prin-cipal de cette même délégation à la Conférence de Rome. Il a également exercé les fonctions de vice-Pré-sident de la Commission sur la création de la CPI et a coordonné la rédaction de la Partie IV du Statut sur la « Composition et administration de la Cour ».

Avant sa nomination au poste de directeur

Message du Président de la CCPI, William Pace

Au nom de la Coalition internationale des ONG pour la Cour pénale internationale (CCPI), je souhaiterais transmettre nos sincères condolé-

ances à la famille et aux amis du Docteur Medard Rwelamira, décédé le 3 avril 2006 à la suite d’une courte maladie. Le Docteur Rwelamira était le premier Directeur du Secrétariat de l’Assemblée des Etats par-ties (AEP) au Statut de Rome de la Cour pénale inter-nationale. Nombre d’entre nous ont travaillé avec lui pendant des années, lorsqu’il représentait l’Afrique du Sud pendant les négociations ayant abouti au Statut de Rome en 1998, puis aux Commissions préparatoires de l’Assemblée générale de l’ONU de 1999 à 2002. Sa grande expérience juridique et politique a été un atout pendant les négociations. Il était ferme et juste, et s’assurait que les intérêts de l’Afrique soient pris en compte.

J’ai rencontré Medard après qu’il se soit installé à La Haye en 2003 pour mettre en place le Secrétariat de l’AEP, un héritage qui honorera sa mémoire et la justice internationale pendant bien des années à venir. La Coalition a grandement bénéfi cié de la relation positive et constructive que Medard a instaurée avec les observateurs issus des organisations non gouvernementales à la Cour pénale internationale et l’Assemblée des Etats parties.

Medard, né en Tanzanie, a passé une grande partie de sa vie professionnelle en Afrique du Sud. Il n’avait qu’une cinquantaine d’années, et avait encore tant à donner à la CPI et au droit et à la justice internationale. Outre son sens de l’humour, quiconque travaillait avec lui remarquait son intelligence, son honnêteté et son intégrité. Il nous manquera.

soit assistée de la justice internationale ». Et dans un communiqué de presse publié par l’Union européenne le 21 mars, le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, M. Javier Solana, a déclaré : « L’arrestation de Thomas Lubanga, la première en son genre, est un moment historique pour la justice internationale. […] C’est aussi une étape essentielle dans la lutte contre l’impunité qui a prévalu pendant trop longtemps dans la région des Grands Lacs ».

De nombreuses ONG internationales ont pareillement applaudi l’arrestation effectuée par la CPI et, dans de nombreux cas, ont aussi appelé la CPI à élargir son enquête. Richard Dicker, Directeur du programme de justice internationale à Human Rights Watch, a noté: « L’arrestation de Thomas Lubanga donne aux victimes des crimes atroces commis en Ituri l’espoir que justice soit enfin rendue. […] Le Procureur Ocampo devrait aussi enquêter sur les personnes qui ont armé et soutenu les milices opérant en Ituri, notamment les acteurs clefs au pouvoir à Kinshasa, Kampala et Kigali. »

L’arrestation et la remise de Thomas Lubanga ont beaucoup surpris l’opinion publique nationale en RDC. La question essentielle qui se pose à présent est: Qui est le suivant? La leçon principale à tirer de la remise de Thomas Lubanga à la Cour pénale internationale est qu’à présent, quiconque commet un crime international ne peut échapper à la justice. L’un des plus grands mérites de l’affaire Thomas Lubanga a été de démontrer aux autorités et à la population congolaises que la CPI, loin d’être une fiction, est une cour pénale internationale permanente créée non seulement pour poursuivre les responsables de crimes internationaux mais aussi pour prévenir la commission future de ces crimes et garantir la paix et la sécurité dans le monde.

Christian Hemedi est le Coordinateur pour la Coalition nationale de RDC pour la Cour pénale internationale

LA CAMPAGNE ANTI-CPI SE RETOURNE CONTRE LES ETATS-UNIS, SUITE DE LA PAGE 1

Le Docteur Medard Rwelamira, 1948 – 2006. Crédit: ICC-CPI/Wim Van Cappellen.

de l’AEP, le Docteur Rwelamira – titulaire d’un diplôme de troisième cycle et d’un doctorat de la Fac-ulté de droit de Yale et professeur de droit pendant de nombreuses années à diverses universités comme l’Université nationale du Lesotho et l’Université de Pretoria en Afrique du Sud– a été responsable, de 1994 à 2001, de la division politique du Ministère sud-africain de la Justice et du Développement con-stitutionnel.

Le Docteur Rwelamira est décédé à Pretoria, en Afrique du Sud, le 3 avril 2006. Il laisse derrière lui une femme, Juliana, et trois fi lles, Adeline, Adele et Anita.

Page 15Le MONITEUR de la Cour Pénale Internationale • Mai 2006

Calendrier des Evénements

MAI

200

62-

4 m

ai

Réunion du Groupe de travail sur le droit des victimes pour échanger sur la question des victimes en relation avec le travail de la Cour pénale internationale. La réunion sera également l’occasion de débattre des priorités et des plans d’action du GTDV pour les années à venir.Londres, Royaume-Uni Pour plus d’informations, veuillez contacter Jonathan O’Donohue ([email protected]) et Mariana Goetz ([email protected]).

18-1

9 m

ai

«International Interdisciplinary Conference on Children’s Rights. An appraisal of the Children’s Rights Convention. Theory meets practice - Conférence internationale et interdisciplinaire relative aux droits de l’enfant. Une évaluation de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. De la théorie à la pratique,» organisée par le Réseau belge interdisciplinaire de recherche sur les droits de l’enfant, « Droits fondamentaux de l’enfant. Evaluation du caractère d’émancipation des instruments de protection des droits de l’homme ».Gand, BelgiquePour plus d’informations, rendez-vous sur www.law.ugent.be/pub/iuap/c_welcome.html ou www.law.ugent.be/pub/iuap/c_bienvenue.html

19-2

0 m

ai

Conférence sur le Liban et la CPI: La CPI et les conséquences de l’adhésion du Liban, organisée par la Coalition libanaise pour la CPI, avec le soutien de la FIDH, de la CCPI, et l’Institut des droits de l’homme du Barreau de Beyrouth, et les Ambassades des Pays-Bas et de France au Liban.Beyrouth, Liban Pour plus d’informations, contactez Anjali Kamat à l’adresse suivante: [email protected] ou Brigitte Chelebian à l’adresse jwfi [email protected]

23-2

4 m

ai

Réunion pour le suivi des procès de la Cour pénale internationale, organisée par la Coalition pour la Cour pénale internationale (CCPI) pour faciliter les efforts des différentes ONG, institutions et agences souhaitant participer, au sens large, au suivi des procès de la CPI.La Haye, Pays-BasPour plus d’informations ou pour vous inscrire, veuillez contacter Oswaldo Zavala avant le 15 mai 2006 au +31 70 363 4487 ou à l’adresse suivante : [email protected].

24-2

6 m

ai IIIème réunion internationale 2006 sur la justice et le droit,

organisée par le Tribunal Supremo Popular de la Republica de Cuba. La Havane, CubaPour plus d’informations, veuillez contacter Mercedes Labrada à l’adresse suivante : [email protected] ou rendez-vous sur le site www.cpalcoloseventos.cu/justiciayderecho2006

29-3

0 m

ai

Briefi ngs pour les parlementaires de la Communauté des Etats indépendants: Ukraine, Moldavie, et autres pays de la CEI Conférence de la Présidence autrichienne de l’UE sur la CPI pour la CEI, Université de Salzbourg, Autriche Pour plus d’informations, rendez-vous sur: www.pgaction.org

JUIN

200

68-

11 ju

in Réunion intersession du Groupe de travail spécial sur le crime d’agression. Participation sur invitation seulement.Princeton, New Jersey, Etats-UnisPour plus d’informations, rendez-vous sur www.icc-cpi.int.

26 ju

in -

7 ju

illet

Quatrième Université d’été sur le droit pénal international, organisée par le Centre Grotius pour les études juridiques internationales et l’Institut T.M.C. Asser Institute, pour des étudiants de troisième cycle et de jeunes professionnels intéressés par le droit pénal international. Des professeurs de droit international et des praticiens du TPIY et de la CPI feront partie des intervenants.La Haye, Pays-BasPour plus d’informations, veuillez contacter Mette Leons à l’adresse suivante : [email protected], ou rendez-vous sur www.grotiuscentre.org

JUIL

LET 2

006

9-13

juill

et

Université d’été sur la Cour pénale internationale, programme du Centre irlandais pour les droits de l’homme. Galway, IrlandePour plus d’informations, rendez-vous sur notre site www.conference.ie/Conferences/index.asp?Conference=16 ou contactez Michelle Farrell à l’adresse suivante : [email protected]

AOÛT

200

6

15-1

6 ao

ût Consultation des parlementaires asiatiques sur la

CPI – Groupe de travail de l’Assemblée consultative des parlementaires pour la CPI sur l’universalité du Statut de Rome en Asie. Lieu: Chambre des Représentants des Philippines, Manille Pour plus d’informations: [email protected]

6-18

ao

ût

Huitième Université d’été en droit pénal international, droit humanitaire et droits de l’homme de la faculté de Salzbourg. Les cours d’été, d’une durée de deux semaines, portent sur le droit pénal international et la justice internationale, le droit substantiel pénal international et l’organisation des organes judiciaires internationaux, notamment les Tribunaux ad hoc pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, ainsi que la Cour pénale internationale.Salzbourg, AutrichePour plus d’informations, rendez-vous sur: www.sbg.ac.at/salzburglawschool ou contactez Astrid Reisinger Coracini ([email protected]).

NOVE

MBR

E 200

6

21-2

4 n

ov VIII réunion internationale 2006 sur les sciences pénales

– Organisée par le Procureur général et l’Institut sur les développements et la recherche en droit.La Havane, Cuba Pour plus d’informations, contactez Mme Mercedes [email protected] ou rendez-vous sur : www.cpalco.com ouwww.loseventos.cu/cpenales2006

23 n

ov -

1 d

ec

Cinquième session de l’Assemblée des Etats parties La Haye, Pays-Bas Plus d’informations disponibles sur www.icc-cpi.int.

JANV

IER 2

007

29-3

1 ja

n Reprise de la cinquième session de l’Assemblée des Etats parties (Groupe de travail spécial sur le crime d’agression)New York, Etats-UnisPour plus d’informations, rendez-vous sur www.icc-cpi.int

ICC-ASP/4/32, Annexe II.B.C.D.) démontrent en outre que des réponses persuasives ne doivent pas seulement se limiter à une bonne connaissance du droit international mais également intégrer des choix de politique juridique consciencieuse.

Par exemple, le seuil, l’objet, et le résultat du recours criminel à la force est toujours en débat. Il se peut que de nouvelles formulations, peut-être même des constructions contraires, doivent être testées. Les décisions du GTSCA à ce sujet ne nécessitent pas forcément un accord concernant la légalité du recours à la force. Le seul accord nécessaire doit concerner l’approche judicieuse consistant à limiter l’intervention de la CPI aux cas les plus clairs.

De la même manière, les Etats, lorsqu’ils étudient les approches moniste et diff érenciée de la défi nition du crime et l’applicabilité de l’article 25(3) du Statut (responsabilité individuelle), ne prennent pas seulement en compte les lacunes et les chevauchements, mais font des choix qui peuvent transformer les auteurs principaux en complices ou vice versa.

Afi n de défi nir des conditions de l’exercice par la Cour de sa compétence qui soient en harmonie avec les interprétations divergentes de la Charte de l’ONU, le GTSCA tentera d’aboutir à une conclusion sur le poids approprié à attribuer aux résolutions et aux avis du Conseil de sécurité, de la Cour internationale de Justice et de l’Assemblée générale dans le contexte de la CPI. L’importance à accorder à la Cour au sein du panthéon des institutions qui se sont déjà exprimées sur l’acte d’agression joue un rôle non négligeable dans le choix de la défi nition et le droit de l’accusé à être entendu.

Le besoin de parvenir à des choix de politique juridique judicieux et l’adéquation des dispositions sur le crime d’agression avec la Charte de l’ONU ne sont évidemment pas les seuls éléments qui animent le GTSCA. L’espoir de franchir les obstacles se dressant contre l’agression et de se défaire de la tristement célèbre idée que la guerre est inévitable et fait partie des enjeux.

Jutta Bertram-Nothnagel est Secrétaire générale adjointe chargée des relations avec les organisations internationales à l’Union Internationale des Avocats. Elle est Coordinatrice de l’Equipe des ONG sur le crime d’agression.

LE GROUPE DE TRAVAIL SPÉCIAL SUR LE CRIME D’AGRESSION , SUITE DE LA PAGE 3

Pour plus d’informations sur les conférences et rencontresde la CPI, visitez le site Internet de la Coalition sur:

http://www.iccnow.org/?mod=currentevents

Coalition pour la Cour pénaleinternationalec/o WFM, 708 Th ird Avenue24th FloorNew York, NY 10017 USATéléphone: 1 212-687-2176 Fax: 1 212-599-1332Email: [email protected] internet: http://www.iccnow.org

Etats Date dePartie Ratifi cation/Adhésion

Afghanistan 10 février 2003Afrique du Sud 27 novembre 2000Albanie 31 janvier 2003Allemagne 11 décembre 2000Andorre 30 avril 2001Antigue & Barbades 18 juin 2001Argentine 8 février 2001Australie 1er juillet 2002Autriche 28 décembre 2000Barbade 10 décembre 2002Belgique 28 juin 2000Belize 5 avril 2000Bénin 22 janvier 2002Burundi 21 septembre 2004Bolivie 27 juin 2002Bosnie & Herzégovine 11 avril 2002Botswana 8 septembre 2000Brésil 20 juin 2002Bulgarie 11 avril 2002 Burkina-Faso 16 avril 2004Cambodge 11 avril 2002Canada 7 juillet 2000Chypre 7 mars 2002Colombie 5 août 2002Congo(Brazzaville) 3 mai 2004Costa Rica 7 juin 2001Croatie 21 mai 2001Danemark 21 juin 2001Djibouti 5 novembre 2002Dominique 12 février 2001 (A)Espagne 24 octobre 2000Estonie 30 janvier 2002Equateur 5 février 2002Fiji 29 novembre 1999Finlande 29 décembre 2000France 9 juin 2000Gabon 20 septembre 2000Gambie 28 juin 2002Ghana 20 décembre 1999Grèce 15 mai 2002Guinée 14 juillet 2003Guyane 24 septembre 2004Hollande 17 juillet 2001Hongrie 30 novembre 2001Honduras 1er juillet 2002Irlande 11 avril 2002Islande 25 mai 2000Îles Marshall 7 décembre 2000Île Maurice 5 mars 2002

Italie 26 juillet 1999Jordanie 11 avril 2002Kenya 15 Mars 2005Lesotho 6 septembre 2000Lettonie 28 juin 2002Libéria 22 septembre 2004Liechtenstein 2 octobre 2001Lituanie 12 mai 2003Luxembourg 8 septembre 2000Macédoine 6 mars 2002Malawi 19 septembre 2002Mali 16 août 2000Malte 29 novembre 2002Mexique 28 octobre 2005Mongolie 11 avril 2002Namibie 25 juin 2002Nauru 12 novembre 2001Niger 11 avril 2002Nigeria 27 septembre 2001Nelle-Zélande 7 septembre 2000Norvège 16 février 2000Ouganda 14 juin 2002 Panama 21 mars 2002Paraguay 14 mai 2001Pérou 10 novembre 2001Pologne 12 novembre 2001Portugal 5 février 2002 R. centrafricaine 3 octobre 2001R. de Corée 13 november 2002R. dém Congo 11 avril 2002R. Dominicaine 12 mai 2005Roumanie 11 avril 2002Royaume-Uni 30 novembre 1998Samoa 16 septembre 2002Saint-Marin 13 mai 1999Sénégal 2 février 1999Sierra Léone 15 septembre 2000Slovaquie 11 avril 2002Slovénie 31 décembre 2001

St.Vincent &Grenad 3 déc 2002*Suède 28 juin 2001Suisse 12 octobre 2001Tajikistan 5 mai 2000Tanzanie 20 août 2002Timor oriental 6 septembre 2002*

Trinité & Tobago 6 avril 1999Uruguay 28 juin 2002Vénézuela 7 juin 2000Serbie & Mont. 6 septembre 2001 Zambie 13 novembre 2002

Signataires Date de signatureAlgérie 28 décembre 2000Angola 7 octobre 1998Arménie 1er octobre 1999Bahamas 29 décembre 2000Bahreïn 11 décembre 2000Bangladesh 16 septembre 1999Cameroun 17 juillet 1998Cap Vert 28 décembre 2000Chili 11 septembre 1998Chypre 15 octobre 1998Comorres 22 septembre 2000

Côte D’Ivoire 30 novembre 1998Egypte 26 décembre 2000Émirats arabes unis 27 novembre 2000Erythrée 7 octobre 1998États-Unis 31 décembre 2000Féd. Russe 3 septembre 2000Géorgie 18 juillet 1998Guinée Bissau 12 septembre 2000Haïti 26 février 1999Îles Salomon 3 décembre 1998Iran 31 décembre 2000Israël 31 décembre 2000Jamaïque 8 septembre 2000Kirghizistan 8 décembre 1998Koweït 8 septembre 2000Madagascar 18 juillet 1998Maroc 8 septembre 2000Monaco 18 juillet 1998Mozambique 28 décembre 2000Oman 20 décembre 2000Philippines 28 décembre 2000R. Dominicaine 8 septembre 2000R. Moldove 8 septembre 2000R. Tchèque 13 avril 1999Sao Tomé-et-Principe

28 décembre 2000Seychelles 28 décembre 2000Ste Lucie 27 août 1999 Soudan 8 septembre 2000Syrie 29 novembre 2000Th aïlande 2 octobre 2000Tchad 20 octobre 1999Ukraine 20 janvier 2000Ouzbékistan 29 décembr 2000Yémen 28 décembre 2000Zimbabwe 17 juillet 1998

La Coalition pour la Cour pénale internationale est ouverte à toutes les ONG qui désirent se joindre à elle. Notre réseau est composé de plus

de 2000 organisations représentant toutes les régions du monde et travaillant dans divers secteurs d’activités sur des questions diverses. L’adhésion est libre, et vous permettra de militer dans la campagne, d’avoir accès aux ressources, prendre part aux rencontres aux niveaux régional et international, participer à l’élaboration des lois nationales etc.

Les organisations souhaitant devenir membres de la Coalition pour la CPI doivent s’engager à: 1) Soutenir

et protéger l’intégrité du Statut de Rome pour la CPI; 2) Etre impliqué dans la campagne pour une CPI juste, effi cace et indépendant; 3) Militer pour la ratifi cation universelle du Statut de la CPI; et 4) S’engager de façon active à promouvoir l’adaptation des législations nationales pour permettre la mise en oeuvre des dispositions du Traité de Rome. Pour adhérer à la Coalition ou pour recevoir plus d’informations, remplissez le formulaire ci-dessous et envoyez–le au Secrétariat de la Coalition pour la CPI. Vous pouvez également visiter notre site Internet à www.iccnow.org

Pour s’inscrire sur la liste d’information

Si vous souhaitez rester informé sur les développements quotidiens concernant la CPI, vous pouvez vous

inscrire sur la liste des e-mails de la CCPI. Pour cela, il vous suffi t de nous envoyer un e-mail sans texte à l’adresse suivante: [email protected]

Pour contribuer à la Coalition

Si vous désirez apporter une contribution déductible d’împôt au Secrétariat International de la Coalition,

il vous suffi t d’envoyer un chèque à l’ordre de la CICC à l’addresse suivante: CICC c/o WFM, 708 Th ird Avenue, 24th Floor New York, NY 10017, USA

A propos de la Coalition

Les organisations non-gouvernementales ont été présentes à chaque étape du processus international de la mise en place rapide d’une

Cour pénale internationale indépendante, juste et efficace. Plus de 95% de toutes les ONG impliquées dans la campagne pour la CPI mènent leurs travaux sous la bannière de la Coalition. La Coalition se compose actuellement de plus de 2000 ONG membres dans plus de 150 pays. Elle soutient leurs efforts par le biais des coordinateurs régionaux et des liaisons basés partout dans le monde. Le rôle de la Coalition est de représenter, faciliter et coordonner le travail de son réseau mondial, tout en servant de source fondamentale d’informations sur la CPI et de liaison entre les gouvernements, les fonctionnaires des cours et tribunaux pénaux internationaux, des organisations internationales, les universitaires et des membres de la société civile. L’approche multipolaire de la Coalition permet de: favoriser une prise de conscience au niveau national, régional et mondial; faciliter le renforcement de la capacité des ONG dans le processus de la CPI; favoriser l’acceptation et la ratifi cation universelle du Statut de Rome, y compris l’adoption des lois nationales de mise en œuvre et; renforcer le réseau global de la Coalition. Pour réaliser ces objectifs la Coalition conduit beaucoup d’activités telles que:

• Faciliter l’échange par l’intermédiaire de la documentation et l’information sur la CPI (sites Internet et forums d’information électroniques) pour stimuler des discussions sur des questions substantielles;

• Faire des recherches et fournir des avis juridiques à la Cour pénale internationale;

• Faciliter des rencontres entre la Coalition et les représentants des gouvernements, les offi ciers de la CPI, les fonctionnaires de l’ONU, les universitaires et d’autres personnalités impliquées dans le processus de la CPI;

• Rassembler les caucus sectoriels (femmes, enfants, foi, paix, compétence universelle et victimes), les réseaux nationaux et régionaux, et d’autres groupes de travail;

• Favoriser la sensibilisation du public par des conférences internationales, y compris les réunions de l’Assemblée des Etats parties et les élections des offi ciers de la Cour;

• Produire un journal trimestriel «le Moniteur», un bulletin mensuel de mise à jour, des fi ches d’information, des dépêches et communiqués etc.;

• Faciliter la présence des membres de la Coalition à la Haye.

Etats parties et Etats signataires du Statut de Rome100 Ratifi cations/Adhésions et 139 Signatures en date du 28 octobre 2005

Pour devenir membre de la Coalition

L’adhésion à la CCPI est strictement réservée aux ONG. Attention! Les particuliers ne peuvent pas devenir des membres offi ciels de la CCPI! Remplissez ce formulaire et vous serez ajoutés sur la liste d’adhérents de notre journal Le Moniteur

Nom & Titre (Veuillez écrire en majuscules) Organisation

Adresse Ville État Code Postal Pays

Telephone / Fax e-mail

Mon organisation voudrait faire partie de la Coalition des ONG pour la CPI suivant les modalités décrites dans «Pour devenir membre de la Coalition».Mon organisation désirerait être informée sur la CPI

Pour plus d’informations, veuillez retourner ce formulaire à: CICC c/o WFM, 708 Third Avenue, 24th Floor New York, NY 10017, USA fax: +1 212 599 1332