Le Châtelperronien

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Civilisations et Cultures Sous la direction de Marcel OTTE Néandertal / Cro Magnon La Rencontre

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Civilisations et Cultures

Sous la direction de

Marcel Otte

Néandertal / Cro Magnon

La Rencontre

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Chapitre 2

Le Châtelperronien— Morgan Roussel & Marie Soressi —

Le Châtelperronien est l’un des technocomplexes marquant le passage du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur, du nord de l’Espagne au Centre-Est de la France. Ce n’est certes pas le seul faciès de cette dite “transition” du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur en Europe (autres contributions dans ce volume), mais il est depuis quelques décennies mis au-devant de la scène. Les hypothèses et les scéna-rios envisagés sur l’origine, la nature et le développement du Châtelperronien font âprement débat parmi la communauté scientifique. La présence de fossiles néan-dertaliens, d’industrie osseuse, de parures et de colorants dans de rares gisements châtelperroniens, tout comme les données sur la technologie lithique ou les data-tions radiométriques sont utilisées pour défendre ou évacuer les possibilités d’accul-turation, d’évolution indépendante ou d’une évolution progressive du Paléolithique moyen vers le Paléolithique supérieur. L’objectif de cette contribution est de présenter des données actualisées sur le Châtelperronien et de discuter d’une possible rencontre entre deux groupes humains anatomiquement différents.

La construction du Châtelperronien : une maturation longue et complexe

Le Châtelperronien, ou Castelperronien, tire son nom de la commune de Châtelperron (Allier) sur laquelle est située la grotte des Fées et dans laquelle a été identifiée pour la première fois cette industrie particulière (Figure 1). Reconnu et individualisé dans différents gisements du Sud-Ouest, du Centre et de l’Est de la France dès le début du vingtième siècle (Breuil, 1906 ; 1909 ; 1909-1911), ce technocomplexe se caractérise notamment par la présence d’un outil lithique spé-cifique : la pointe ou couteau de Châtelperron. Il s’agit le plus souvent d’une lame sur laquelle est confectionné un dos courbe opposé à un tranchant laissé brut, lui conférant un aspect plus ou moins pointu (Figure 2). En fonction de sa posi-tion stratigraphique et de son corpus lithique, l’abbé Breuil place l’“industrie de Châtelperron” et l’“industrie de l’Abri Audi” (l’actuel Moustérien de tradition acheu-léenne, MTA) au sein de ce qui était appelé à l’époque l’“Aurignacien inférieur” : ces deux industries partageant un intérêt pour la confection de pièces à dos. Succède à

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cet “Aurignacien inférieur” (MTA et Châtelperronien) l’“Aurignacien moyen” (l’ac-tuel Aurignacien ancien) et l’“Aurignacien supérieur” (l’actuel Gravettien).

Vingt-cinq plus tard, D. Peyrony revient sur le modèle de Breuil, et propose de distinguer deux faciès évoluant de façon synchrone  : le “Périgordien” et l’“Aurignacien”. L’industrie de Châtelperron (ex-Aurignacien inférieur de Breuil) et l’industrie de La Gravette (ex-Aurignacien supérieur de Breuil) sont alors regroupées au sein du phylum “Périgordien”. Elles en représentent les deux phases extrêmes : le Périgordien inférieur (ou I) et le Périgordien supérieur (ou IV et V). Leur évolution de l’une vers l’autre serait attestée par des formes inter-médiaires comme le Périgordien II tel que reconnu selon Peyrony à Bos-del-Ser et à la grotte Dufour en Corrèze (Peyrony, 1933 ; 1936 ; 1946). L’Aurignacien (ex-Aurignacien moyen de Breuil) serait alors intrusif en Europe de l’Ouest, son développement dans le Sud-Ouest de la France amènerait les groupes périgor-diens à migrer vers des zones refuges. Le Périgordien I trouverait son origine dans le Moustérien de tradition acheuléenne (Peyrony, 1948).

À partir de la seconde moitié du xxe siècle, la théorie de D. Peyrony sur le phylum périgordien est débattue. La critique de la validité du Périgordien II a été un des premiers éléments de la remise en cause du modèle de Peyrony puisqu’un hiatus apparaissait alors entre les Périgordiens inférieur et supérieur (Sonneville-Bordes, 1955). De même, H. Delporte estime que les arguments typologiques avancés par D. Peyrony pour assurer le lien entre les périgordiens inférieur et supérieur sont trop faibles pour valider leur filiation. Il fut le premier en France à proposer l’indi-vidualisation de ces deux phases, par la création des termes “Castelperronien” et “Gravettien”, et par là même à critiquer leur évolution linéaire (Delporte, 1954). Bien que de nouveaux éléments en faveur de l’indépendance du Gravettien aient été développés à la suite des travaux entrepris à La Gravette (Cheynier, 1960 ; Lacorre, 1960), les défenseurs de la filiation Périgordien inférieur et supérieur (dont D. de Sonneville-Bordes, F. Bordes, L. Pradel) ont trouvé un argument supplémentaire pour affirmer l’évolution synchrone du Périgordien et de l’Auri-gnacien dans la découverte d’interstratifications entre niveaux châtelperroniens et aurignaciens au Piage et à Roc-de-Combe (Bordes & Labrot, 1967 ; Champagne & Espitalié, 1967), ce qui confirmait l’intrusion de groupes aurignaciens dans les territoires occupés par les Périgordiens.

Durant les décennies 70-90, le débat sur la théorie de Peyrony s’essouffla peu à peu et perdit de sa pertinence à mesure des nouvelles études menées sur cha-cun de ces technocomplexes du Paléolithique supérieur. Les caractéristiques typologiques du Châtelperronien ont été précisées (Harrold, 1978), les diffé-rents stades de l’Aurignacien et du Gravettien ont été mieux calés chronologi-quement (Mellars et al., 1987 ; Bosselin et Djindjian, 1994). S’ajoute à cela la remise en question des interstratifications observées au Piage et à Roc-de-Combe (d’Errico et al., 1998 ; Rigaud, 2001), résultat de perturbations géologiques entre les niveaux (Bordes, 2002 ; 2003). Ces interstratifications n’étant plus valables, l’indépendance typo-technologique du Châtelperronien et du Gravettien établie, tout comme la succession chronologique entre l’Aurignacien et le Gravettien, la

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théorie de Peyrony est définitivement abandonnée dans les années 1980, notam-ment suite au décès de Fr. Bordes, l’un de ses ardents défenseurs (voir Klaric, 2003 pour une revue de la question périgordienne). Le Châtelperronien précède l’Aurignacien, le Gravettien succède à l’Aurignacien comme on peut l’observer dans de nombreuses séquences ouest-européennes.

Distribution géographique

La répartition des gisements châtelperroniens est relativement restreinte, et forme un arc de cercle d’environ 300 km de largeur de l’extrême Sud-Ouest au Centre-Est de la France. À l’heure actuelle, il n’existe pas de gisements châtelperroniens dans la partie nord de la France, en Bretagne, dans le Bassin parisien et dans le Sud-Est de la France (Figure 1). Trois groupes de sites peuvent être distingués en fonction de leur implantation géographique. Ces gisements sont le plus sou-vent situés dans des grottes, entrées de grottes ou abris, bien qu’il existe quelques implantations de plein air. Un premier groupe se localise de la Cantabrie jusqu’en Ariège, le long du versant nord de la chaîne pyrénéenne. On y compte d’Ouest

Figure 1. Carte de répartition des sites châtelperroniens (modifié d’après Pelegrin & Soressi, 2007)

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en Est environ cinq sites espagnols, dont cueva del Pendo, cueva Morin, Labeko-Koba ainsi qu’environ dix sites français dont Brassempouy (Landes), Gatzarria (Pyrénées-Atlantiques), Les Tambourets (Haute-Garonne). Un second groupe se situe au cœur du Sud-Ouest de la France, avec une concentration de gisements en Dordogne (tels La Ferrassie, La Côte, Les Vieux-Coutets) et dans le Lot avec Roc-de-Combe et Le Piage. Au-delà du 45e parallèle nord, les gisements châtel-perroniens ne forment pas à proprement parler un groupe concentré, ils sont plus dispersés de la Charente-Maritime jusqu’en Bourgogne. Pour la plupart d’entre eux, il s’agit de gisements situés entre le Bassin aquitain et le Bassin parisien avec La Quina et Saint-Césaire en Charente-Maritime, Les Cottés et Quinçay dans la Vienne, l’abri Bordes-Fitte dans l’Indre. De rares gisements se situent dans la partie orientale de la France avec Châtelperron dans l’Allier, Germolles en Saône et Loire et les gisements de la grotte du Renne et de la grotte du Bison dans l’Yonne se situant au-delà du 47e parallèle nord.

Position chronologique

Le Châtelperronien est toujours interstratifié entre le Moustérien (souvent le Moustérien de tradition acheuléenne ou MTA) et l’Aurignacien. Si sa position stratigraphique est claire, sa datation radiométrique est complexe. En effet, les mesures au carbone 14 sont sensibles aux contaminations pour des échantil-lons aussi anciens et les âges obtenus sont fréquemment artificiellement rajeu-nis. Les datations récentes indiquent toutes que le Châtelperronien se déve-loppe entre 45 000 et 40 500 avant le présent, ceci en prenant les résultats des datations AMS C14 calibrées avec un intervalle de confiance de deux sigmas (Higham et al., 2010 ; Hublin et al., 2012 ; Talamo et al., 2012).

L’origine du Châtelperronien

Il est rare de disposer des éléments aptes à préciser les origines d’une indus-trie lithique. Toutefois, dans le cas du Châtelperronien, plusieurs des carac-téristiques de son “fossile directeur” se retrouvent dans le MTA, antérieur au Châtelperronien dans la stratigraphie d’une quinzaine de sites en Périgord. Ces deux “fossiles directeurs” sont tous deux des pièces à dos sur support allongé : couteau/pointe de Châtelperron sur lame (Figure 2) et couteau à dos retouché sur éclat allongé1. Ces caractéristiques ne se retrouvent dans aucune autre indus-trie européenne contemporaine. Un lien phylogénétique entre le Châtelperronien et le MTA de type B a donc été proposé dès la description de ces industries et confirmé par la suite (Breuil, 1909-1911 ; Peyrony, 1948 ; Delporte, 1963 ; Bordes, 1968). La présence de ces “fossiles directeurs” dans deux industries

1. La différence entre une production de lames et une production d’éclats allongés réside notamment dans un allongement moyen moindre dans les séries à éclats allongés (1,7 en moyenne dans plusieurs ensemble MTA de type B, voir Soressi, 2002) que dans les séries laminaires. Ces séries MTA de type B à éclat allongés sont nette-ment plus allongées en moyenne (et en valeurs absolues) que les séries moustériennes produites avec une méthode Levallois, Discoïde ou Quina (voir Soressi, 2005 ou Pelegrin et Soressi, 2007).

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Figure 2. Industrie lithique châtelperronienne. Pointes/couteaux de Châtelperron provenant de Quinçay (a), de Fontenioux (b), de Saint-Césaire (c), des Cottés  (d). Grattoirs à front semi-circulaire provenant de Quinçay (e), dont les deux de gauche sur éclat envahissant laminaire(Photos : M. Roussel, St. Schätz, M. Soressi. Schémas diacritiques : M. Roussel)

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successives dans les mêmes gisements a donc été le premier argument soutenant une évolution locale du MTA vers le Châtelperronien.

La remarquable continuité dans la dimension et la position du territoire occupé par les Moustériens de tradition acheuléenne et par les Châtelperroniens a été mise en évidence dès la fin des années 1960 (Mellars, 1965 ; voir les cartes actua-lisées dans Soressi & Roussel, sous presse). Plus récemment, l’analyse technolo-gique des deux industries a permis de montrer :

– Une tendance partagée non seulement pour les outils retouchés à dos, mais aussi pour les produits à dos bruts de débitage, produits en grand nombre tout au long de la chaîne opératoire ; cet intérêt ne se retrouve dans aucune autre industrie contemporaine.

– Un intérêt similaire pour des outils et des supports à dos allongés ; ces pièces ne se retrouvent en aussi grand nombre dans aucune autre industrie contemporaine.

– La production d'objets à dos, dès la phase d'aménagement des supports et lors de la phase de retouche, est recherchée au MTA (Pelegrin & Soressi, 2007 ; Soressi, 2005) tout comme au Châtelperronien (Roussel, 2011 ; 2013 et voir plus bas). Des éclats allongés à dos et des lames brutes de débitage à section transversale asymétrique sont obtenus dès la phase de production. La méthode utilisée repose sur l’obtention de grande quantité de supports à dos, dont certains seront retouchés. D’autres outils à dos sont obtenus dans les deux industries par la retouche a posteriori de supports originellement symétriques en section transversale (Soressi, 2002, 2005 ; Roussel, 2011, 2013).

La question de l’origine du Châtelperronien permet indirectement de propo-ser quels doivent être les artisans du Châtelperronien. En effet, le MTA a été fabriqué par des Néandertaliens (Soressi et al., 2007). Puisque tout indique que le Châtelperronien constitue une évolution locale de celui-ci, il est logique que le Châtelperronien ait été également fabriqué par des Néandertaliens, ce que confirment les nombreux restes humains découverts.

Des Néandertaliens toujours encombrants

Jusqu’à la fin des années 1970, les Hommes modernes étaient considérés comme les auteurs du Châtelperronien suite à la découverte en 1909 d’un squelette humain de type moderne dans le Périgordien  I de Combe-Capelle (Hauser, 1917). La position stratigraphique de celui-ci a été discutée. Pour certains, il se situait bien à la base du niveau de Périgordien I (Peyrony, 1943 ; de Sonneville-Bordes, 1959), pour d’autres sa position stratigraphique demeurait incertaine, et on ne pouvait exclure qu’il s’agisse de restes humains intrusifs compte tenu de l’imprécision des données diffusées par le fouilleur Otto Hauser (Delporte,

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1954 ; Pradel, 1966). La récente datation directe du crâne de Combe-Capelle est venue par ailleurs confirmer que cet individu appartient au Mésolithique (Hoffman et al. 2011).

À la suite de la découverte de restes osseux néandertaliens (une moitié de crâne et de nombreux restes postcrâniens dont certains en connexion anatomique) dans le Châtelperronien du gisement de la Roche à Pierrot à Saint-Césaire (Lévêque & Vandermeersch, 1980) l’association Châtelperronien/Néandertal a été clairement établie (Vandermeersch, 1984). Cette association ne se fit pas sans heurt. Fr. Bordes publia un commentaire sec sur la découverte du sque-lette de Saint-Césaire et sur ses implications culturelles, dans le magazine La  Recherche (Bordes, 1981 contra Lévêque & Vandermeersch, 1981a, 1981b). Fr. Bordes se refusa à croire en cette association, et intitula son commentaire “un Néandertalien encombrant”, ce qui montre bien à quel point cette découverte allait bouleverser les esprits, et aujourd’hui encore (Bar-Yosef & Bordes, 2010).

Le réexamen des 29 restes dentaires dits “archaïques” présents dans les niveaux châtelperroniens d’Arcy-sur-Cure, celui d’un temporal humain dans ces mêmes niveaux ont permis de diagnostiquer avec certitude leur appartenance au groupe néandertalien (Hublin et al., 1996 ; Bailey & Hublin, 2006). Toutes les dents, sauf une, ont été attribuées au groupe néandertalien de référence avec des pro-babilités a posteriori de 59 à 99 % (Bailey & Hublin, 2006). À l’heure actuelle, nous avons deux gisements châtelperroniens qui recèlent des restes humains néandertaliens en quantité : Arcy-sur-Cure donc, et un squelette presque com-plet à Saint-Césaire probablement inhumé intentionnellement (Vandermeersch, 1993). En comparaison, le nombre et la qualité des restes humains découverts en contexte Proto-Aurignacien sont nettement plus faibles : il n’existe actuellement que des restes fragmentaires de fœtus non diagnostiques (le Piage en France) et une dent déciduale qui présenterait des affinités modernes (Riparo Bombrini en Italie) (Hublin, 2013). Signalons qu’une dent déciduale non diagnostique retrou-vée à l’interface d’un niveau châtelperronien et aurignacien aux Roches d’Abilly n’apporte pas d’information supplémentaire (Aubry et al., 2011).

Récemment, il a été suggéré que les restes néandertaliens châtelperroniens de la grotte du Renne pourraient résulter d’une contamination avec les niveaux mous-tériens sous-jacents. Cette conclusion a été avancée par la réalisation de 31 data-tions C14 AMS par ultrafiltration dont les résultats non homogènes ont été inter-prétés comme témoignant de perturbations et de mélanges entre le Moustérien, le Châtelperronien et le Proto-Aurignacien (Higham et al., 2010). Toutefois, une nouvelle quarantaine de dates C14 AMS par ultrafiltration montre une constance chronologique tout au long de la stratigraphie châtelperronienne et suggère que la méthode d’échantillonnage utilisée dans la première étude, et notam-ment le choix d’ossements à surface corticale peu épaisse, n’était pas appropriée (Hublin et al., 2012). De plus, les restes humains moustériens sous-jacents sont très peu nombreux (3 dents) contrairement à ceux des niveaux châtelperroniens (29 dents), ces derniers étant répartis tout au long de la séquence châtelperro-nienne y compris dans le niveau supérieur (Hublin et al., 2012).

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Il a aussi été avancé l’hypothèse d’incertitudes quant à l’intégrité du niveau châ-telperronien dans lequel la sépulture du squelette de Saint-Césaire se trouvait : cette sépulture pourrait avoir été le fait de groupes néandertaliens moustériens qui ont occupé le site avant les Châtelperroniens (Bar-Yosef & Bordes, 2010). Cependant, la datation directe d’un fragment de tibia issu de ce squelette néan-dertalien indique un âge châtelperronien (Hublin et al., 2012).

Les comportements symboliques châtelperroniens : à l’origine de scénarios interprétatifs opposés

Outre les débats sur la question de son auteur et qui semblent maintenant réglés (Hoffman et al., 2011 ; Hublin et al., 2012), ceux sur la nature du Châtelperronien ont également trouvé matière dans l’analyse de comportements symboliques au sein de deux séquences clés. À la grotte du Renne ont été décou-verts tout au long de la séquence châtelperronienne des éléments de parures, d’industrie osseuse et des colorants (Baffier & Julien, 1990 ; Taborin, 1990 ; d’Errico et al., 1998 ; d’Errico et al., 2001 ; White, 2001 ; Caron et al., 2011). À Quinçay, des parures se trouvent dans les niveaux supérieurs de la séquence châ-telperronienne (Granger & Lévêque, 1997) et des éléments d’industrie osseuse y sont également mentionnés (Lévêque & Miskovsky, 1983).

La grotte du Renne recèle à l’heure actuelle la plus abondante collection châtel-perronienne de parures : presque 40 éléments dont principalement des dents de Carnivores ou d’Herbivores perforées ou rainurées associées à quelques perles et à des fragments d’anneaux en ivoire (Caron et al., 2011). À Quinçay, il s’agit de six dents percées, dont trois de Renard, une de Loup et deux de Cervidé (Granger & Lévêque, 1997) (Figure 3). La grotte du Renne recèle également un peu moins de 200 éléments d’industrie osseuse, dont des poinçons, des pointes en ivoire, os ou bois de cervidé, dont certains éléments décorés et plusieurs kilos de colorants rouges et noirs (d’Errico et al., 2001 ; Caron et al., 2011).

À la fin des années 1990, ces parures et l'industrie osseuse ont été utili-sées pour avancer deux scénarios possibles sur les interactions entre derniers Néandertaliens et premiers Hommes modernes arrivant en Europe. Le premier est celui de l’acculturation (Demars & Hublin, 1989 ; Hublin et al., 1996). La présence de parures dans les niveaux châtelperroniens de la grotte du Renne a été interprétée comme le résultat d’échanges entre groupes aurignaciens et châ-telperroniens sur un même territoire ; les Aurignaciens confectionnaient des parures similaires. Cet argument était par ailleurs renforcé par l’existence d’in-terstratifications entre niveaux châtelperroniens et aurignaciens dans les gise-ments du Piage et de Roc-de-Combe, interstratifications qui n’avaient pas alors été remises en cause (Bordes, 2003).

Le second scénario propose au contraire la notion d’évolution indépendante (d’Errico et al., 1998). Ces auteurs mettent en doute la possible contemporanéité entre groupes châtelperroniens et aurignaciens, acceptée par J.-J. Hublin (et al.

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1996). Fr. d’Errico (et al. 1998) montre que ces objets auraient tous été fabri-qués par les Néandertaliens châtelperroniens, puisque dans les niveaux châtel-perroniens se retrouvent les déchets de fabrication de cette industrie osseuse. De plus, les techniques de fabrication de l’industrie osseuse et de la parure montrent davantage de différences que de similitudes avec celles utilisées par les groupes aurignaciens. Ces techniques de fabrication de parures sont par ailleurs simi-laires à celles décrites pour les parures châtelperroniennes de Quinçay (d’Errico et al., 1998 ; Granger et Lévêque, 1997). De plus, l’abondance des pièces osseuses travaillées dans le niveau châtelperronien le plus profond, leur répartition spa-tiale différente de celles découvertes dans le niveau aurignacien sus-jacent, sug-gèrent qu’il n’y a pas eu de contamination entre les niveaux aurignaciens et châ-telperroniens (d’Errico et al., 2001 ; Caron et al., 2011).

L’apport des travaux sur l’industrie lithique châtelperronienne

Jusqu’au début des années 1980, les études sur le matériel lithique châtelper-ronien ont été uniquement d’ordre typologique et utilisées par les partisans et les détracteurs de la théorie du “Périgordien” pour discuter de la place du Châtelperronien dans l’évolution des industries du Paléolithique supérieur. Elles ont permis de diagnostiquer l’association des pièces à dos, plus ou moins abon-dantes, avec des outils sur lames de type “Paléolithique supérieur” ou encore avec des outils sur éclats de type “Paléolithique moyen” (par exemple Leroi-Gourhan et Leroi-Gourhan 1964 pour Arcy-sur-Cure ou Pradel 1961 pour Les Cottés). Au cours des années 1960, de grands travaux de synthèse ont fait le point sur la connaissance des industries châtelperroniennes. Les travaux de D. de Sonneville-Bordes ont mis en évidence la “mixité” de cette industrie dans les gisements du Sud-Ouest de la France. Les éléments moustériens étant indé-niablement associés à des formes novatrices comme les pointes de Châtelperron, elle considéra le Châtelperronien comme une véritable “civilisation de transition” entre le Moustérien et l’Aurignacien (Sonneville-Bordes, 1960 : 489), sans tou-tefois exclure que certaines formes moustériennes puissent provenir de niveaux moustériens sous-jacents à la suite de perturbations géologiques observées dans quelques gisements châtelperroniens du Sud-Ouest (Sonneville-Bordes, 1972). G. Laplace définit différents stades évolutifs au sein du Châtelperronien. La morphologie des pointes à dos évoluant au fil du temps et les caractères mous-tériens s'estompant petit à petit, c’est alors le processus de leptolithisation qui explique le passage du Châtelperronien vers l’Aurignacien (Laplace, 1966).

Les années 1980 sont marquées par plusieurs mémoires universitaires qui renouvellent profondément la connaissance du Châtelperronien. Les thèses de F.B. Harrold (1978), de M. Guilbaud (1985) et de J. Pelegrin (1986) ont permis d’apporter de nouvelles données sur la compréhension globale du système tech-nique lithique. Dans chacun de ces travaux, les méthodes d’analyse (typologie lithique pour F.B. Harrold, analyse structurale pour M. Guilbaud et techno-logie lithique pour J. Pelegrin) ont été mises en œuvre pour l’étude compara-tive directe de plusieurs gisements châtelperroniens. Les synthèses issues de ces

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travaux comparatifs ont permis aux différents auteurs de discuter ensuite du sta-tut du Châtelperronien et de ses possibles liens avec les faciès l’encadrant.

Les résultats analytiques de ces travaux s’accordent le plus souvent : l’industrie lithique et notamment la production laminaire appartiennent aux industries du Paléolithique supérieur bien qu’elle soit distincte de celle de l’Aurignacien. Cependant, leurs modèles interprétatifs ne semblent pas s’accorder. Par exemple, F.B. Harrold estime que le Châtelperronien se développe à partir de centres d’innovation tout en étant influencé par les Hommes modernes aurignaciens

Figure 3. Parures châtelperroniennes. En haut et à gauche : dents,

os, fossiles perforés et rainurés d’Arcy-sur-Cure

(d’après Caron et al., 2011). En bas et à droite :

dents perforées de Quinçay(Photos : M. Soressi)

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(Harrold, 1978  : 435). Idée qui n’est pas suivie par J. Pelegrin qui a apporté la première description détaillée et complète de la chaîne opératoire laminaire du Châtelperronien (Pelegrin, 1986 ; 1995). Il a montré que l’exploitation des nucléus à lames, organisés sur une face large et sur une face étroite “face d’entre-tien”, était orientée vers la production de lames assez rectilignes. Les lames obte-nues sur les faces larges des nucléus possèdent des bords réguliers ; elles seront donc sélectionnées pour la confection des pointes de Châtelperron (Figure 2). Les lames plus larges et plus épaisses sont retouchées en grattoirs, burins ou en lames retouchées. Suite à l’analyse des talons des lames, cet auteur précise la technique de percussion utilisée, qui pourrait avoir été effectuée avec un per-cuteur organique ou un percuteur de pierre tendre (Pelegrin, 1995: 252). Une rare production de lamelles est observée au Roc-de-Combe et à La Côte sans que l’on puisse affirmer si certaines de ces lamelles ont été retouchées. Il précise donc que l’industrie châtelperronienne est spécifique par ses méthodes et savoir-faire mis en œuvre. Orientée vers l'obtention de supports de pointes, elle est clairement différente de l'industrie aurignacienne. Il s’oppose donc au modèle de l’“acculturation” des Châtelperroniens et des Aurignaciens (Pelegrin, 1995 : 269-271 ; d’Errico et al., 1998). Il a également apporté de nouvelles données sur le lien MTA de type B et Châtelperronien, argumentant que ces deux indus-tries partagent un procédé spécifique d'emmanchement reflétant une réponse similaire à des besoins comparables (Pelegrin, 1990 ; Pelegrin & Soressi, 2007). Le lien technologique MTA de type B et Châtelperronien sera par la suite ren-forcé (Soressi, 2002 ; 2005). Le début des années 2000 est marqué par un travail exhaustif sur le matériel lithique provenant de la séquence châtelperronienne aux cinq niveaux de la grotte du Renne (Connet, 2002). Tout au long de cette séquence, existent des facteurs de stabilité : les compositions typologiques de cha-cun des niveaux ne varient pas ou très peu, accompagnées de facteurs de chan-gements : le silex est de plus en plus favorisé vis-à-vis de la chaille, les supports deviennent de plus en plus laminaires. À un moment où la nature transitionnelle du Châtelperronien est discutée à nouveau et où les interstratifications observées sont définitivement remises en cause (Bordes, 2002), N. Connet réaffirme que par sa nature technique le Châtelperronien “appartient pleinement au monde du Paléolithique supérieur” (Connet, 2002 : 414).

En parallèle à ces études techniques apportant de nouvelles données sur la tech-nologie lithique du Châtelperronien, la question de la fonction des pointes ou couteaux de Châtelperron est posée. Malgré leur abondance dans la plupart des ensembles concernés, et notamment à la grotte du Renne, les études morpho-fonctionnelles et tracéologiques sur ces objets sont rares. Pour certains, ces objets ont été utilisés emmanchés comme couteaux (Leroi-Gourhan & Leroi-Gourhan, 1964 ; Plisson & Schmider, 1990), pour d’autres certaines traces localisées sur l’apex de la pointe pourraient indiquer une utilisation en armature de projectile (Grigoletto et al., 2008 ; Rios-Garaizar, 2008). Cela ne résout pas le problème de savoir si c’est une pièce qui est utilisée pour deux actions ou s’il existe plusieurs catégories aux caractéristiques typo-métriques bien définies au sein des pièces à dos, réservées à ces différentes actions : les deux types de traces pouvant être observées sur des pointes différentes dans les mêmes ensembles.

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Les caractéristiques techniques du Châtelperronien sont de mieux en mieux cer-nées et la plupart des chercheurs s’accordent pour placer le Châtelperronien comme le premier technocomplexe du Paléolithique supérieur occidental, car les caractéris-tiques techniques (débitage laminaire) et symboliques (parures, colorants et indus-trie osseuse) sont déjà mises en place chez ces groupes de derniers Néandertaliens. Une partie des éléments “Paléolithique moyen” diagnostiqués dans les différents ensembles châtelperroniens au cours du xxe siècle s’avèrent résulter de contamina-tions avec des niveaux moustériens sous-jacents (Rigaud, 1996). Pour une autre partie de ces outillages d’aspect -uniquement- “Paléolithique moyen”, ils font bien partie intégrante du corpus typologique du Châtelperronien puisqu’ils sont amé-nagés sur des supports issus de la chaîne opératoire laminaire châtelperronienne (Pelegrin, 1995 ; Bachellerie, 2011 ; Roussel 2011).

Le Châtelperronien apparaît donc comme une industrie aux traditions tech-niques spécifiques et originales dont les liens avec les faciès culturels qui l’en-cadrent sont complexes. La question des liens entre le Châtelperronien et le Proto-Aurignacien est actuellement discutée. Pour certains, le Châtelperronien possèderait des liens techniques avec le Proto-Aurignacien et il y aurait une évo-lution de l’un vers l’autre (Bordes & Teyssandier, 2011). Pour d’autres, ces deux groupes culturels et humains interagiraient, la diffusion d’idées et des contacts à plus ou moins longue distance étant possible (Hublin et al., 2012 ; Roussel, 2011 ; 2013) sans que l’un ne découle de l’autre. De nouvelles études sur le maté-riel lithique du gisement de Quinçay permettent de discuter des notions d’évo-lution, de contacts et d’échanges d’idées entre les groupes châtelperroniens et proto-aurignaciens.

Quinçay : un gisement châtelperronien majeur pour discuter des contacts entre derniers Néandertaliens et premiers Hommes modernes.

La grotte de la Grande-Roche-de-la-Plématrie sur la commune de Quinçay (Vienne) a été fouillée pendant près de 20 années par Fr. Lévêque qui a égale-ment fouillé la Roche-à-Pierrot à Saint-Césaire (Lévêque, 1979). Ce gisement contient quatre niveaux en séquence (Eg, En, Em et Ej) sur une épaisseur stra-tigraphique de 1, 40 mètre. Le niveau à la base (Eg) est attribuable au MTA de type B (Roussel et Soressi, 2010) et les trois niveaux sus-jacents (En, Em et Ej) au Châtelperronien (Roussel, 2011). Ces quatre niveaux sont scellés par des blocs métriques provenant de l’effondrement du toit de la grotte et aucun autre niveau du Paléolithique supérieur n’existe en stratigraphie. Cette donnée confère un caractère exceptionnel à ce gisement puisque la présence de parures et d’industrie osseuse dans cette séquence châtelperronienne ne peut être le fait de phénomènes de contamination avec d’hypothétiques niveaux sus-jacents du début du Paléolithique supérieur. Cet argument peut être avancé pour discu-ter des caractéristiques techniques lithiques des trois niveaux indiscutablement châtelperroniens.

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Le Châtelperronien e Morgan Roussel & Marie Soressi

Tout comme la plupart des ensembles châtelperroniens, ce sont les pointes ou couteaux de Châtelperron qui dominent dans les trois niveaux de Quinçay (Figure 2, a). Les pièces à dos représentent de 17 % à 32 % du corpus typolo-gique de chacun des niveaux (pour un total de 310 pièces sur 1 181 outils). Elles sont accompagnées d’un cortège d’outils le plus souvent sur lames : grattoirs, burins, lames retouchées et troncatures dont certaines, obliques, sont à rappro-cher des pièces à dos compte tenu du support utilisé. Un outillage sur éclat existe également, tels des grattoirs, dont certains à front semi-circulaire (Figure 2, e) et quelques racloirs, encoches et denticulés. Une production organisée d’éclats selon une méthode autonome du débitage laminaire n’existe pas à Quinçay. Les éclats utilisés comme supports proviennent de la chaîne opératoire laminaire ; éclats de correction des convexités ou tablettes d’avivage. Associées à cet éventail typologique clairement châtelperronien, se trouvent dans chacun des niveaux des lamelles retouchées. Elles sont le plus souvent des lamelles à retouche unilatérale inverse (n=30), mais également des lamelles à retouche unilatérale directe (n=8) et des lamelles tronquées (n=2) (Roussel, 2011 : 293-308) (Figure 5, a).

Une production exclusive de lames

À Quinçay, les nucléus à lames (n=363) sont exploités avec pour objectif une production maximale. Ils présentent en leur état d’abandon une, deux ou encore trois faces exploitées. Ces faces étroites et larges sont adjacentes et juxtaposées et elles s’articulent selon un angle de 90°. Compte tenu de la méthode de produc-tion utilisée, les volumes à l’abandon présentent une section triangulaire ou rec-tangulaire (Roussel, 2011 : 253). Ces configurations volumétriques de nucléus à lames à l’abandon sont particulières au Châtelperronien et se retrouvent dans d’autres ensembles comme aux Cottés (Roussel et Soressi, 2013), à la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure (Connet, 2002) ou à Saint-Césaire (Soressi, 2011) (Figure 4).

La méthode de production de lames consiste en un recul du débitage oblique à l’axe de symétrie du volume, la dynamique du débitage suit un rythme en deux ou trois temps sur une table de débitage anguleuse. Cette méthode met en jeu un volume de départ dissymétrique. Une crête à un versant est installée sur une face étroite du volume, l’une des faces larges adjacentes cintrée, l’autre non ; l’initialisation du débitage peut avoir lieu aussi bien sur une face étroite ou sur une face large. Au cours de celui-ci, chaque face est exploitée indépendamment l’une de l’autre et successivement. Sur chacune d’elles, des séries unipolaires de lames de section symétrique sont débitées. Le passage d’une face à l’autre est effectué par l’enlèvement d’une lame de section asymétrique à l’intersection de ces deux faces, celles-ci s’articulent dans un angle aux alentours des 90°. Le débitage est unipolaire et lorsqu’un second plan de frappe opposé est mis en place, celui-ci est décalé par rapport à l’axe du premier. Ce décalage du second plan de frappe permet d’enlever une autre série unipolaire de lames initiali-sées par le détachement d’une lame de section asymétrique. Cette méthode de production donne parfois des nucléus à l’abandon plats, les faces étroites ne

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sont plus visibles et ont été intégrées dans le recul de la face large au cours du débitage. Les procédés d’entretien sont simples : mise en place de lames néo-crêtes à l’intersection de deux faces et enlèvement de tablettes le plus souvent totales. L’angulation entre le plan de frappe et la table de débitage reste assez ouvert entre 80° et 90°. Une procédure d’entretien semble particulière au Châtelperronien. Observée à Quinçay, mais également dans l’ensemble de la grotte du Renne (Bodu, 1990), elle consiste en l’enlèvement d’un éclat aussi long que large sur la face la plus large du nucléus en retrait du bord du plan de frappe. Ce détachement permet de recréer les convexités nécessaires à la pour-suite du débitage sur des nucléus devenus trop plats. Des produits laminaires sont détachés à l’intersection de la face large et de la face étroite. Certains de ces “éclats envahissants laminaires”, les plus grands, seront par la suite sélec-tionnés comme support de grattoirs à front semi-circulaire, autre possible fos-sile directeur du Châtelperronien (Roussel, 2011 : 274) (Figure 2, e).

Les Châtelperroniens recherchent essentiellement des supports de pièces à dos. Techniquement différenciés : soit des lames de section symétrique (80 %), soit des lames de section asymétrique (20 %), dont le profil est toujours légèrement courbe. Une méthode de production laminaire originale procédant par la mise en place d’un volume dissymétrique et consistant en une exploitation successive de faces permet l’obtention de ces deux types de supports de façon récurrente et normée. À Quinçay, les pièces à dos retouchées entières (n=107) mesurent en moyenne 51,7±14 mm de longueur, 15,7±3,8 mm de largeur avec un allongement moyen de 3,35 ± 0,73, pour une épaisseur moyenne de 5,5±1,9 et une robustesse moyenne de 3,1±0,96. Les sup-ports des pièces à dos possèdent donc des normes techniques et métriques strictes : courbure faiblement marquée, respect d’une largeur et d’une épaisseur minimums. Les lames ne possédant pas ces critères (trop courbes, trop larges ou trop épaisses) furent utilisées comme supports des autres outils. La production de lames de sec-tion asymétrique et donc fonctionnellement analogue aux pièces à dos retouchées, amène la question de leur utilisation directe et cela sans modification du dos. L’idée de dos est recherchée dès le débitage d’une partie des produits laminaires châtelper-roniens. Dans la mesure où les lames de section asymétrique sont peu retouchées pour leur confection en pointes de Châtelperron, c’est l’idée même d’outil à dos qui est pensée en amont de la chaîne opératoire laminaire.

Les méthodes, les modalités, les procédures et les objectifs du débitage laminaire du Proto-Aurignacien ne trouvent pas de similitudes technologiques avec celles du Châtelperronien. La production laminaire du Proto-Aurignacien met en œuvre un recul du débitage parallèle, et non pas oblique, à l’axe de symétrie du volume. Le débitage laminaire proto-aurignacien intègre progressivement plusieurs surfaces, la table et les flancs, sans rupture : un débitage semi-tournant progressif et continu sur un même plan est effectué (Bon, 2002) et non un débitage séquentiel, comme au Châtelperronien (Roussel, 2011).

Les objectifs de la production laminaire au Proto-Aurignacien consistent à obte-nir des supports appointés, mais également des supports laminaires plus larges et plus arqués, supports d’outils du fond commun comme les lames retouchées

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Le Châtelperronien e Morgan Roussel & Marie Soressi

ou les grattoirs. La notion de dos n’est pas intégrée conceptuellement, ni même matériellement dans la production laminaire proto-aurignacienne. Au Châtelperronien, c’est bien la recherche d’objets à dos, retouchés ou non, qui sous-tend cette production laminaire si originale et si différente de celle du Proto-Aurignacien. Dans ces deux cas, des objectifs différents conduisent à la mise en œuvre de concepts opératoires différents (Roussel, 2013).

Une production d’éléments microlithiques

De très rares gisements châtelperroniens ont livré des éléments attestant un débi-tage de lamelles. Jusqu’à récemment, la production de lamelles avait été iden-tifiée au sein de deux gisements châtelperroniens : Roc-de-Combe, couche 8 et La  Côte, niveau 3 (Pelegrin, 1995). Mais cette production était anecdotique, identifiée sur la base de quelques nucléus de petites dimensions qui pouvaient être le résultat d’un processus de réduction des nucléus à lames (Pelegrin, 1995 : 133). Uniquement dans le niveau 3 de La Côte, un seul nucléus, sur quatorze, a été clairement identifié comme à lamelles. L’intention première de l’exploitation de ce volume était d’obtenir des produits leptolithiques de petites dimensions, et cela a été confirmé par une série de remontages sur ce bloc (Pelegrin, 1995 : 230 et 241). Malgré tout, aucune lamelle retouchée n’est associée à cette mince production lamellaire dans ces deux gisements.

Seul le gisement de Quinçay dans la Vienne présente clairement une production de lamelles de grandes dimensions associées à la présence de lamelles retouchées (Roussel, 2011) (Figure 5, a, c et d). Le gisement châtelperronien des Cottés, en cours de fouilles dans le même département, présente plusieurs indices d’une production lamellaire qu’il reste à préciser (Roussel et Soressi, 2013). Observée sur un corpus de 51 nucléus, la méthode de production de lamelles dans les trois niveaux châtelperroniens de Quinçay est identique à celle utilisée pour la production de lames. La conception volumétrique est similaire, les nucléus sont exploités selon un recul oblique du débitage, chaque face étant traitée indépen-damment l’une de l’autre (Figure 5, c). Cette production lamellaire est matériel-lement autonome de la production laminaire. Les nucléus à lamelles ne sont pas des nucléus à lames réduits, puisque leurs supports sont directement des petits blocs, des éclats ou plus rarement des nucléus à lames réutilisés (Figure 5, d). Les lamelles obtenues sont de grandes dimensions, elles présentent une moyenne de 34 mm de longueur et une moyenne de 9 mm de largeur, en fonction des derniers négatifs complets sur les nucléus. Elles sont légèrement courbes et sont le plus souvent retouchées en lamelles à retouche marginale inverse (n=30) (Figure 5, a).

Bien que le débitage de grandes lamelles ne soit pas identifié dans la majo-rité des gisements châtelperroniens, il est utile de s’interroger sur les fac-teurs entraînant l’adoption de ce concept par ces groupes. Les données sur la production de lamelles au Proto-Aurignacien, dont le système technique lithique est orienté principalement vers la production de grandes lamelles (voir

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Néandertal/Cro magnon, la Rencontre

Lebrun-Ricalens, dir., 2005) montrent que les nucléus à lames sont souvent réduits en nucléus à lamelles suivant une continuité qualifiée de continuum opératoire. Des lamelles intercalées sont aussi produites tout au long de la pro-duction laminaire. Il existe également dans le Proto-Aurignacien un débitage de lamelles indépendant moins utilisé que les précédents (Bon, 2002 : 160-162). La méthode de production de lamelles au Proto-Aurignacien suit les mêmes principes généraux que ceux utilisés pour le débitage laminaire de la même période : le recul du débitage est parallèle à l’axe de symétrie du volume (Figure 5, e). Les méthodes de production mise en œuvre pour l’obtention de lamelles dans ces deux technocomplexes sont différentes : au Châtelperronien

Figure 4. Industrie lithique

châtelperronienne. Nucléus à lames de section

triangulaire ou rectangulaire provenant de

Quinçay (a, d et e), de Saint-Césaire (b), des

Cottés (c et f) (Photos : M. Roussel,

St. Schätz, M. Soressi. Schémas diacritiques :

M. Roussel)

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Le Châtelperronien e Morgan Roussel & Marie Soressi

il s’agit d’un recul oblique du débitage, au Proto-Aurignacien il s’agit d’un recul parallèle du débitage tout comme pour la production de lames. L’objectif de la production lamellaire est identique : obtenir des supports adéquats pour leur transformation en lamelles, le plus souvent, à retouches inverses conti-nues pouvant être qualifiées de grandes lamelles Dufour (Demars & Laurent, 1989 : 102-103) (Figure 5, a et b).

Des contacts avec des groupes contemporains

L’existence de contacts entre le Châtelperronien et les industries successives fut intensément débattue pendant les années 1990. L’industrie lithique châtelper-ronienne a été clairement identifiée comme différente de celle de l’Aurignacien

Figure 5. Industrie lithique châtelperronienne et proto-aurignacienne. Lamelles châtelperroniennes retouchées en grande Dufour et lamelle tronquée de Quinçay (a) et nucléus à lamelles châtelperroniens de Quinçay (c et d). Lamelles proto-aurignaciennes retouchées en grande Dufour des Cottés (b) et nucléus à lamelles proto-aurignaciens des Cottés (e)(Photos : M. Roussel, St. Schätz, M. Soressi. Schémas diacritiques : M Roussel)

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ancien (Pelegrin 1995 ; d’Errico et al., 1998). Le développement des compor-tements symboliques châtelperroniens au moment où les premiers Hommes modernes aux pratiques symboliques bien exprimées entrent en Europe ne peut pas être une simple coïncidence (Mellars, 2005). Actuellement, si l’on veut dis-cuter de contacts entre derniers Néandertaliens et premiers Hommes modernes en Europe, c’est avec le Proto-Aurignacien, faciès antérieur à l’Aurignacien ancien, que la comparaison doit être menée.

Dans l’ensemble châtelperronien de Quinçay, le concept lamellaire, se traduit par une production sur place à partir de petits blocs ou d’éclats et par une transformation d’une gamme des produits en lamelles à retouches inverses, et peut donc s’expliquer par une diffusion par stimulus. En s’appuyant sur le modèle théorique élaboré par G. Tostevin (2007), le partage d’un même objec-tif technique tout en utilisant une méthode de production différente peut être interprété comme le témoignage d’une diffusion d’idées stimulées par la ren-contre avec un autre groupe. Dans un même territoire, les idées sont réinter-prétées par le groupe emprunteur en fonction du type de contacts qu’il entre-tient avec le groupe “donneur”, et notamment en fonction du degré d’intimité sociale (Figure 6). Des contacts épisodiques en des lieux de faible intimité sociale, comme des lieux de passage, s’opposent à des contacts plus soutenus sur des lieux du type “campements de base”. Dans ce cas, ce n’est plus seule-ment le produit fini qui est observé, mais également les procédés de fabrication appris et reproduits. En fonction du degré d’intimité sociale et de l’organisa-tion sociale de chaque groupe, les résultats de ces contacts peuvent varier du conservatisme fort à l’intégration totale (Tostevin, 2007). Compte tenu de la géographie et de la chronologie du Châtelperronien et du Proto-Aurignacien, les similarités observées entre les lamelles retouchées dans l’ensemble châtel-perronien de Quinçay et les lamelles retouchées du Proto-Aurignacien aux méthodes différentes, on doit donc envisager l’idée lamelle Dufour diffusée d’un groupe à l’autre. Cette diffusion d’idée a pu se produire sur des lieux de faible communication, comme des lieux de passage partagés, où le degré d’intimité sociale entre les groupes de Néandertaliens châtelperroniens et les groupes d’Hommes modernes proto-aurignaciens est faible (Roussel, 2011). La présence de parures dans les ensembles châtelperroniens pourrait expliquer un procédé similaire.

Les lamelles retouchées utilisées durant le Proto-Aurignacien sont identi-fiées, pour certaines, comme des armatures de projectiles (Porraz et al., 2010 ; Normand et al., 2009). De ce fait et compte tenu de la fonction incertaine des pointes de Châtelperron, l’adoption de traits de projectiles chez les groupes châtelperroniens pourrait avoir influencé leur stratégie de subsistance malgré la similitude des espèces chassées entre les groupes châtelperroniens et aurigna-ciens (Morin, 2004 ; Grayson et Delpech, 2008).

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Conclusion

Ce bref panorama sur le Châtelperronien montre donc que :

– Son auteur est bien Néandertal compte tenu des restes humains néander-taliens découverts en contexte châtelperronien.

– Il trouve son origine dans le MTA de type B puisqu’il partage avec cette industrie une série de points communs techniques, plus que dans toute autre industrie contemporaine. Cette origine locale est aussi un argu-ment en faveur de l’idée que le Châtelperronien ait bien été réalisé par des Néandertaliens.

– L’analyse comparée détaillée des chaînes opératoires laminaires et lamel-laires châtelperroniennes et proto-aurignaciennes montre qu’on ne peut pas soutenir une filiation entre ces deux industries, tout comme cela avait déjà été démontré pour le Châtelperronien et l’Aurignacien ancien.

– Les séquences stratigraphiques indiquent que sur un même site le Châtelperronien est toujours remplacé par les phases anciennes de l’Auri-gnacien : un groupe remplace l’autre sans qu’il n’y ait jamais de retour en arrière. Toutefois, la relative longue durée du Châtelperronien (si l’on en croit les datations radiométriques) ainsi que la contemporanéité entre ces industries à une large échelle géographique impliquent que des contacts ont pu avoir lieu, notamment aux marges des territoires, avant qu’un groupe ne remplace l’autre.

– Le partage d’un même objectif technique pour ce qui concerne les lamelles retouchées entre le Châtelperronien et le Proto-Aurignacien bien que les méthodes employées pour les produire sont différentes, et alors que la

Figure 6. Variétés de lieux pouvant être utilisés comme zone de rencontres par les chasseurs-collecteurs. À gauche : contacts sur des lieux de passage dans le paysage (distant socialement). À droite : contacts sur des lieux de sites résidentiels (forte intimité sociale)(d’après Totsevin, 2007 : 344)

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production de lames diffère aussi dans les méthodes et dans les objec-tifs, doit être interprété comme un témoin d’une diffusion d’idées d’un groupe à l’autre. Cette diffusion implique une intimité sociale faible et des contacts limités probablement à certaines voies de communication.

– Ces contacts peuvent aussi expliquer le développement de la parure au Châtelperronien.

Morgan Roussel,Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology, Department of Human Evolution, D-04103 Leipzig, Germany

Marie Soressi,Leiden University, Faculty of Archaeology, Human Origins Group, P.O. Box 9515, 2300 RA, Leiden, The Netherlands

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Achevé d'imprimer en janvier 2014 par l'imprimerie Sepec à Peronnas

Dépôt légal : février 2014N° impr :

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