Week-ends et voyages - de chasse - Numilog

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EDITIONDirecteurs de collection et auteurs : Dominique AUZIAS et Jean-Paul LABOURDETTEAuteurs : Stéphane MONTOUCHET, Pierre VINCENT, Jean-Paul LABOURDETTE, Dominique AUZIAS et alterDirecteur Editorial : Stéphan SZEREMETARédaction France : François TOURNIE, Jeff BUCHE, Perrine GALAZKA et Talatah FAVREAURédaction Monde : Patrick MARINGE, Caroline MICHELOT, Morgane VESLIN et Pierre-Yves SOUCHET

FABRICATIONResponsable Studio : Sophie LECHERTIER assistée de Romain AUDRENMaquette et Montage : Julie BORDES, Élodie CLAVIER, Sandrine MECKING, Delphine PAGANO et Laurie PILLOISIconographie et Cartographie : Audrey LALOY

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REGIE INTERNATIONALEDirectrice : Karine VIROT assistée de Elise CADIOUChefs de Publicité : Romain COLLYER, Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR

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  PETIT FUTE CHASSE (WEEK-ENDS ET VOYAGES DE) 2015  Petit Futé a été fondé par Dominique AUZIAS. Il est édité par Les Nouvelles Editions de l’Université 18, rue des Volontaires - 75015 Paris. & 01 53 69 70 00 - Fax 01 42 73 15 24 Internet : www.petitfute.com SAS au capital de 1 000 000 E - RC PARIS B 309 769 966 Couverture : © sw_stock Impression : LEONCE DEPREZ - 62620 Ruitz Dépôt légal : novembre 2014 ISBN : 9782746978133 Pour nous contacter par email, indiquez le nom de famille en minuscule suivi de @petitfute.com Pour le courrier des lecteurs : [email protected]

Édito

Premier pays cynégétique d’Europe avec plus de 1 200 000 pratiquants, la France offre un paysage de chasse en plein air très populaire et très diversifié.

Sérieusement encadrée et structurée par plusieurs centaines d’associations, elle est soumise à des règles et à des devoirs, et est représentée devant les différentes instances par une puissante fédération nationale. Sa richesse vient du fait que l’on ne chasse pas le même gibier dans la Somme qu’en Corse ou dans la Haute-Savoie, encore moins en Asie ou en Afrique. Si le gibier, grand et petit, varie selon les régions et les biotopes, les modes de chasse qui l’accompagnent, prennent des formes tout aussi variées et relèvent souvent de pratiques ancestrales. Ainsi, comme vous le verrez dans ce guide, certains chasseurs perpétuent ces traditions comme la vénerie ou encore la chasse à la hutte pour ne citer qu’elles. Cette nouvelle édition du guide sur les week-ends de chasse en France et les voyages de chasse à l’étranger s’est voulue à l’image de la chasse telle qu’on la rencontre aujourd’hui : diverse, riche et passionnante. Tout d’abord en France, que nous avons volontairement scindée en 12 grandes régions de chasse, vous retrouverez un grand nombre d’informations pratiques : les biotopes rencontrés, les chiffres clés de la chasse département par département, mais surtout des adresses pour chasser à la journée, des bons plans futés pour se loger à proximité, des adresses de taxidermistes et d’armuriers, ou encore des manifestations annuelles et des artistes qui excellent dans l’art cynégétique. D’une région à une autre, vous pourrez ainsi vous rendre compte des subtilités et des traditions qui existent un peu partout dans l’Hexagone en matière de chasse. La chasse, pour beaucoup, se décline aussi à l’étranger. Pour certains férus de chasse, il s’agit du voyage d’une vie où l’on y prélève l’animal de ses rêves. L’Afrique possède bien évidemment une place à part dans les voyages de chasse. La richesse et la diversité de sa faune font que l’on y vient du monde entier, pour arpenter ces grands espaces vierges. L’Asie, l’Amérique, l’Océanie et le reste de l’Europe proposent aussi des lieux dédiés à la chasse, que vous pourrez appréhender en parcourant ce guide. Adresses de voyagistes spécialisés, campements et réceptifs sont au menu de cette sélection de 50 pays à travers le monde. Bonne lecture et bonnes chasses à venir !

SommaireCarnet du chasseurHistoire de la chasse ............................6Environnement ....................................8Les différents types de chasse  en France ..............................................9Les différents types de gibier en France ............................................18Gastronomie : recettes de gibier ......27Réglementation, formalités, organismes .........................................30Équipement ........................................37Médias ................................................44

Week-ends chasse en FranceAuvergne – Limousin – Bourgogne ..52

Présentation générale de la région ....52Se renseigner ..............................................53S’équiper.......................................................54Arts de la chasse ........................................55Loisirs .............................................................56Chasse à la journée ...................................56Se restaurer .................................................58

Bretagne – Normandie ......................59Présentation générale de la région ....59Se renseigner ..............................................60S’équiper.......................................................61Arts de la chasse ........................................62Loisirs .............................................................62Chasse à la journée ...................................63Se restaurer .................................................64

Champagne‐Ardenne ........................65Présentation générale de la région ....65Se renseigner ..............................................66S’équiper.......................................................66Arts de la chasse ........................................67Loisirs .............................................................68Chasse à la journée ...................................68Se restaurer .................................................70

Centre .................................................71Présentation générale de la région ....71Se renseigner ..............................................72

S’équiper.......................................................73Arts de la chasse ........................................74Loisirs .............................................................75Chasse à la journée ...................................76Se restaurer .................................................77

Corse ...................................................78Présentation générale de la région ....78Se renseigner ..............................................79S’équiper.......................................................80Arts de la chasse ........................................80Loisirs .............................................................81Chasse à la journée ...................................81Se restaurer .................................................82

Est (Alsace-Lorraine – Franche‐Comté) .................................82

Présentation générale de la région ....82Se renseigner ..............................................83S’équiper.......................................................85Arts de la chasse ........................................86Loisirs .............................................................86Chasse à la journée ...................................87Se restaurer .................................................87

Île-de-France ......................................88Présentation générale de la région ....88Se renseigner ..............................................89S’équiper.......................................................90Arts de la chasse ........................................90Loisirs .............................................................91Chasse à la journée ...................................91Se restaurer .................................................92

Languedoc‐Roussillon.......................93Présentation générale de la région ....93Se renseigner ..............................................94S’équiper.......................................................94Arts de la chasse ........................................95Loisirs .............................................................95Chasse à la journée ...................................96Se restaurer .................................................98

Ouest (Poitou-Charentes – Pays de la Loire) .................................99

Présentation générale de la région ....99Se renseigner ........................................... 100S’équiper.................................................... 101Arts de la chasse ..................................... 102

Loisirs .......................................................... 102Chasse à la journée ................................ 103Se restaurer .............................................. 104

Nord (Nord‐Pas-de-Calais – Picardie) ...........................................105

Présentation générale de la région . 105Se renseigner ........................................... 106S’équiper.................................................... 107Arts de la chasse ..................................... 107Loisirs .......................................................... 108Chasse à la journée ................................ 108Se restaurer .............................................. 109

Sud‐Est (Provence‐Alpes‐Côtes d’Azur – Rhône‐Alpes) .....................110

Présentation générale de la région . 110Se renseigner ........................................... 111S’équiper.................................................... 113Arts de la chasse ..................................... 114Loisirs .......................................................... 115Chasse à la journée ................................ 115Se restaurer .............................................. 116

Sud‐Ouest (Midi‐Pyrénées – Aquitaine).........................................117

Présentation générale de la région . 117Se renseigner ........................................... 118S’équiper.................................................... 120Arts de la chasse ..................................... 121Loisirs .......................................................... 121Chasse à la journée ................................ 122Se restaurer .............................................. 123

Voyages de chasse dans le monde Afrique ..............................................126

Afrique du Sud ........................................ 126Bénin ........................................................... 129Botswana .................................................. 133Burkina Faso ............................................. 134Cameroun ................................................. 139Éthiopie ..................................................... 140Gambie ...................................................... 144Île-Maurice ................................................ 145Maroc.......................................................... 146Mauritanie ................................................ 148

Mozambique ........................................... 150Namibie ..................................................... 152Sénégal ...................................................... 154Tanzanie .................................................... 157Tchad .......................................................... 161Tunisie ........................................................ 162Zambie ....................................................... 163Zimbabwe ................................................. 165

Europe ..............................................167Angleterre – Pays-de-Galles ............... 167Allemagne – Autriche – Suisse .......... 168Biélorussie................................................. 170Bosnie ......................................................... 171Bulgarie...................................................... 172Croatie ........................................................ 174Écosse ......................................................... 175Espagne – Portugal ............................... 179Hongrie ...................................................... 181Irlande ........................................................ 182Pologne ..................................................... 184République Tchèque – Slovaquie ..... 186Roumanie .................................................. 187Russie (Kamtchatka) .............................. 188Serbie ......................................................... 190Suède – Norvège .................................... 191Slovénie ..................................................... 192

Amérique ..........................................195Alaska ......................................................... 195Argentine .................................................. 196Canada ....................................................... 198Uruguay ..................................................... 200

Asie ...................................................202Azerbaïdjan .............................................. 202Kazakhstan ............................................... 203Kirghizstan ................................................ 204Iran .............................................................. 205Mongolie ................................................... 206Tadjikistan ................................................. 207Turquie ....................................................... 208

Océanie .............................................210Australie .................................................... 210Nouvelle-Calédonie .............................. 212Nouvelle-Zélande .................................. 213

Index .................................................215

Chasse au cerf. © NJMCC

Carnet du chasseur

Histoire de la chasse 06Environnement 08

Les différents types de chasse en France 09Les différents types de gibier en France 18

Gastronomie : recettes de gibier 27Réglementation, formalités, organismes 30

Équipement 37Médias 44

HISTOIRE DE LA CHASSE 6 HISTOIRE DE LA CHASSE - Une histoire de plusieurs siècles

La chasse a toujours occupé une place importante en France, et a toujours déchaîné les passions (en bien comme en mal). Aujourd’hui encore, elle est décriée par les uns et plébiscitée par les autres, et ce pour des raisons radicalement opposées : les uns louant son côté traditionnel et en accord avec la nature et l’environnement, les autres pointant du doigt son côté barbare et immoral.Aujourd’hui, si elle s’étiole année après année avec le vieillissement de ses pratiquants, cette tradition cynégétique perdure et se transmet d’une génération à l’autre. Il est toujours passionnant de s’intéresser aux différentes coutumes de chasse et ses pratiques, qui diffèrent selon les régions.

Une histoire de plusieurs sièclesDès le Moyen Age, la chasse nourrissait les passions et les rancœurs. Alors que la noblesse s’octroyait les plus beaux terrains de chasse, riches en gibier, le peuple devait se contenter des petits gibiers qu’il parvenait à subtiliser souvent crapuleusement.Cette chasse de « coquins », qui faisait la part belle aux pièges, collets et filets en tout genre, ne plaisait pas aux nobles qui optèrent pour la vénerie et la chasse au vol. La vénerie se pratiquait à cheval, et des meutes de plus de cent chiens dressés et lancés à la poursuite du gibier à forte dose de courage et d’endurance. Du côté des hommes, une hiérarchie s’installait  : les plus jeunes étaient valets, et les plus expérimentés veneurs.La chasse au vol aurait été importée de coutumes asia-tiques, où l’on utilisait et entraînait des rapaces de haut vol et de bas vol comme le gerfaut, l’épervier ou le faucon pèlerin, à chasser les perdrix et autres faisans. Dès cette époque, il existe un droit de chasse tout comme un délit de chasse pour les braconniers souvent châtiés.

C’est grâce à Gaston III, comte de Foix, dit Gaston Phébus que l’on en sait un peu plus sur la chasse de cette époque. Grand chasseur de la seconde partie du XIVe siècle, on lui doit un formidable ouvrage référent sur la chasse (Livre de Chasse), dans lequel il décrit toute l’organisation de ce loisir et le récit de scènes mémorables parfaitement illustrées.Une chasse à l’ours lui coûta la vie. A partir du XVe siècle, la chasse du cerf est considérée comme une chasse royale. La chasse fait à ce moment-là partie des prérogatives de la noblesse, mais également de ses obligations avec un rang à tenir.Un peu plus tard, François Ier fait de la pratique de la chasse, un apprentissage de la guerre. Le château et le parc de Chambord ont gardé ces empreintes cynégétiques du passé. Quand vint le règne d’Henri IV, la forêt de Rambouillet devient un terrain de chasse incontournable et riche en gibier. C’est ce dernier qui décida même d’un réseau de coupes de bois, afin de faciliter l’exercice de la chasse à courre.C’est avec la Révolution française de la fin du XVIIIe siècle que la liberté de chasser voit réellement le jour. A compter de 1789, la chasse s’est malheureusement démocratisée à-tout-va et sans règles, jusqu’à voir de nombreuses espèces décimées sans ménagement. Cette situation durera jusqu’à ce que Napoléon Ier décide de réglementer la chasse.

Des règles de chasseIl convient de penser que Napoléon n’était pas un grand chasseur : s’il participait aux chasses dans les forêts de Compiègne, de Rambouillet, de Saint-Germain-en-Laye ou de Fontainebleau, c’est plus par obligation due à son grade qu’à une quelconque affection pour ce loisir.

Histoire de la chasse

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L’organisation de la chasse en 2014Pour se rendre compte de la place de la chasse et de son ampleur en France, il faut tout d’abord se tourner vers ses chiffres. Populaire, cette activité rassemble chaque année plus de 1 200 000 pratiquants, ce qui en fait le premier pays cynégétique d’Europe. Elle s’organise en France autour d’un réseau fédéral d’une part et d’un réseau associatif d’autre part qui assurent la promotion, la défense et fixent les règles de cette activité traditionnelle. Ainsi, on compte près de 70 000 associations de chasse : les chasseurs de bécasse, les chasseurs à l‘arc, les chasseurs de grand gibier, les chasseurs aux chiens courants… Côté fédéral, l’organisation est la suivante : une fédération nationale, 22 fédérations régionales et 95 fédérations départementales, qui assurent la défense de la chasse au niveau des instances nationales, organisent la chasse avec un personnel scientifique et technique, informent et forment les pratiquants, et mettent en place des outils de gestion de la faune sauvage et ses habitats. La chasse est plus que jamais importante en France et génère une réelle économie : 23 000 emplois et 2,3 milliards d’euros de flux financiers (source : Fédération Nationale des Chasseurs). De plus, le tourisme cynégétique se porte bien et se développe dans presque tous les pays stables du monde, où chacun à ses spécificités, que ce soit en matière de faune sauvage, qu’en matière de mode de chasse et d’éthique.

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8 HISTOIRE DE LA CHASSE - Des règles de chasse

En effet, il était même beaucoup plus proche des chiens que de la chasse. Par un décret impérial de 1810, il prend des mesures en direction de la pratique de la chasse qui nécessite un passeport et un permis de port d’armes de chasse. Si cette mesure a pour vocation d’encadrer les pratiques en taxant et recensant ceux qui l’exercent, elle crée immanquablement aussi des hors-la-loi que sont les braconniers, et qui continuent à chasser dans la plus grand confidentialité. Le mythe du braconnier est bien réel et nourrit l’imaginaire comme avec le personnage de Raboliot, chasseur voyou de Sologne, mis en lumière dans le roman de Maurice Genevoix au début du siècle dernier, prix Goncourt 1925.En 1884, une loi vient apporter des précisions quant au cadre donné à la liberté de chasse sur son territoire, et qui estime que le droit de chasser sur un terrain appartenant à autrui ne peut s’appliquer sans le consentement du principal intéressé.

C’est aussi à cette époque qu’entre en application une loi locale spécifique, et toujours en vigueur en Alsace-Moselle. Cette loi du 7 février 1881, retire le droit de chasse aux propriétaires fonciers de moins vingt-cinq hectares, pour le bien de la communauté.Le droit de chasse a incontestablement été connu son cadre définitif en 1964 avec la loi dite Verdeille, qui remet en cause le droit de chasse avec la création des ACCA (associations communales de chasse agréées). Cette loi oblige (lorsque les départements ont opté pour des ACCA obligatoires) les propriétaires fonciers de moins de vingt hectares d’un seul tenant à mettre leur terrain à disposition de la chasse communale.Dès 1975, la pratique de la chasse en France n’est possible qu’après la délivrance d’un permis de chasser obtenu après examen.

Le maintien des équilibres naturelsAujourd’hui chasseurs et écologistes semblent s’opposer sur le devant de la scène, pour savoir à qui reviendrait la paternité de la protection de l’environnement. Depuis des siècles, la chasse, en plus d’avoir toujours eu un rôle social majeur dans les campagnes, assure la gestion et le maintien des équilibres naturels par son action.Si la chasse représentait jadis un moyen de se nourrir et même parfois de se vêtir, le souci de gestion de l’abondance et ses dégâts était déjà entré dans les têtes, car il fallait protéger ses récoltes et son bétail des prédateurs. Sans le savoir et de manière certes un peu anarchique, le chasseur participait à une régulation nécessaire. Aujourd’hui le rôle de la chasse et des chasseurs est clairement défini, et s’appuie sur des études scientifiques pour montrer que la chasse contribue à la conservation de la biodiversité.

L’éthique de la chasseEtre chasseur, ce n’est pas une activité, un divertissement comme un autre, c’est prendre conscience du rôle que l’on joue et de la place que l’on occupe vis-à-vis du milieu naturel, du gibier que l’on chasse. Le respect est une notion que l’on ne peut dissocier de la chasse : respect des utilisateurs de la nature, respect de la nature, respect du gibier que l’on convoite, respect des chiens que l’on utilise… Le chasseur du XXIe siècle, est donc avant tout une personne responsable qui sait pourquoi il est là et dans quel but. C’est ce que l’on apprend dès le départ lorsqu’on se prépare à l’examen du permis de chasser, on cite : « Le chasseur dans la nature est un acteur respon-

sable. Le Patrimoine culturel de la chasse demande une initiation, une éducation et une formation ». Tout est dit. Si la convivialité est l’état d’esprit qui ressort en premier lieu, on s’aperçoit qu’un chasseur ne fait pas n’importe quoi n’importe où, qu’il adopte des attitudes dans le respect des règles : de tir, de déplacement, de fréquence de chasse, d’identification des animaux (sexe, âge…).

Un rôle légitimeL’action des chasseurs ne se limite donc plus à la seule pratique de la chasse. Tout au long de l’année, ils aménagent des habitats destinés à améliorer leur chasse de demain, à savoir en replantant des haies, en constituant des zones de refuge, d’alimentation et de reproduction. En colla-boration étroite avec les agriculteurs, ils agrémentent les couverts et les zones de mise en jachère pour le petit gibier. Certaines fédérations départementales de chasseurs reconduisent d’une année à l’autre ces opérations d’accom-pagnement pour la mise en jachère de certains territoires. A ce sujet, le réseau Agrifaune est un partenariat passé en 2006 entre l’ONCFS (Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage, la Fédération Nationale des Chasseurs, la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats des Exploitants Agricoles), et la APCA (Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture), qui suscite des initiatives permet-tant de mieux concilier l’agriculture et la préservation et le développement des populations de gibier.Faut-il encore rappeler que le chasseur est le seul qui contribue à l’indemnisation des dégâts causés par le grand gibier aux cultures, par l’intermédiaire du timbre grand gibier dont il s’acquitte chaque année avec sa validation du permis de chasser.

Environnement

CARNET DU CHASSEUR

9Chasses à tir du petit gibier - LES DIFFÉRENTS TYPES DE CHASSE EN FRANCE

Tous passionnants, tous différents, et forcément associés à un biotope bien particulier, les modes de chasse sont nombreux dans l’hexagone et certains demandent des techniques et des savoir-faire bien spécifiques comme nous le verrons dans ces quelques pages que nous leur consacrons. Avec ou sans fusil, avec ou sans chien, aux petits ou aux grands gibiers, il existe de multiples façons de combiner plaisir, éthique et convivialité. En France, chevreuil, sanglier et cerf sont les seigneurs de nos forêts quand perdrix, lièvre et faisan comblent les plaines. L’activité cynégétique n’a jamais été aussi dense pour le plus grand bonheur des amoureux de la nature.

Chasses à tir du petit gibierLa chasse devant soi ou billebaudeLe principe de ce mode de chasse est élémentaire : chasser avec son fusil et à plomb le petit gibier sur un territoire précis, et devant soi ! Chasse authentique par excellence, c’est celle de Pagnol et de nos grands-pères,

qui procure tant d’émotion et de souvenirs. Celle dont on se remémore les prolifiques sorties d’antan où le gibier foisonnait, et où chacun se targuait d’avoir le meilleur chien de la région ou le plus beau coup de fusil, tout ceci pour entretenir le mythe et rendre jaloux les voisins.Dans le maquis, dans les plaines agricoles, au bord d’un cours d’eau, en lisière d’un bois ou en bordure d’une haie, les terrains de jeu du chasseur qui opte pour la billebaude sont multiples. Si élémentaire qu’elle soit, la chasse devant soi nécessite cependant des qualités indispensables comme la connaissance du terrain, des gibiers que l’on est susceptible de rencontrer, ou encore une bonne condition physique et un équipement adéquat. En effet, lors d’une sortie matinale de trois ou quatre heures, fusil en main et dans l’euphorie de la chasse, les kilomètres sont vite avalés. La population de chasseurs étant ces dernières décennies, quelque peu vieillissante et décroissante, on peut évidemment craindre quant au devenir de ce mode de chasse, d’autant plus quand on constate la raréfaction des petits gibiers de plaine.

Les différents types de chasse en France

La chasse en Afrique, une alternative au braconnage et bien plusIl n’est pas usurpé de dire que la chasse en Afrique, telle qu’elle est pratiquée et encadrée aujourd’hui joue un rôle majeur tant dans le maintien des équilibres des populations de faune sauvage que dans sa protection vis-à-vis des braconniers. Sur une zone de chasse précise, les cheptels des différentes espèces sont connues à l’avance et les animaux de grande chasse à prélever sont généralement des bêtes à l’âge avancé et qui portent les plus beaux trophées. La chasse maintient aussi un équilibre dans les différentes populations qui cohabitent. Par ailleurs, l’activité cynégétique génère une certaine économie en Afrique où les ressources naturelles manquent parfois cruellement. Par son investissement dans un voyage de chasse, un chasseur participe à la fois à la diminution du braconnage en financement des gardes qui protègent et gèrent ces zones chassées, mais aussi en donnant du travail ponctuellement aux chauffeurs de 4x4, aux cuisiniers, aux personnels des camps de chasse qui vivent la plupart du temps dans les villages alentour. A titre d’exemple, la grande chasse a créé en Afrique du Sud plus de 5 500 emplois directs selon dans une étude menée par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) en 2009.

La bécasse au chien d’arrêtElle fascine les solitaires et les chasseurs qui aiment la chasse pour le chien. Sans un chien d’arrêt performant, point de salut à la chasse à la bécasse. Leurs premiers espoirs naissent dans les premières vagues de froid de l’automne, qui déclenchent la migration vers le sud des bécasses des bois. Pour la chasser, il existe deux écoles : les adeptes de chiens d’arrêt à quête courte comme les braques ou les drahthaars, et ceux qui préfèrent les setters et pointers, performants dans des quêtes plus longues. Le travail du chien est primordial puisqu’il évolue en sous-bois, le plus souvent muni d’une clochette à son cou car hors de vue de son maître. Ce n’est qu’à l’arrêt qu’il attendra immobile le chasseur, à distance respectable de la mordorée qu’il bloque pour lui. Cette chasse nécessite d’être un chasseur aguerri, qui préfère la qualité à la quantité, en un mot un véritable passionné de la chasse, du chien et de la nature.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE CHASSE EN FRANCE - Chasses à tir du petit gibier10

La plupart du temps, le chasseur est seul (parfois à deux), accompagné de son chien, et tire le petit gibier qui part devant lui, levé par lui-même ou débusqué par son fidèle compagnon. On retrouve parmi eux, le chien d’arrêt qui possède de grandes qualités de quête lui permettant après un rigoureux dressage d’être le partenaire idéal du chasseur. Le chasseur et son chien, c’est avant tout une équipe complice et entraînée, un véritable couple où chacun a son rôle, le chien canalisant sa fougue pour bloquer et arrêter le gibier qui décollera ou détalera devant son nez, et le chasseur le récompensant de ses efforts en appliquant un beau coup de fusil.Les chiens d’arrêt les plus fréquemment rencontrés dans l’hexagone sont les pointers, les braques, les setters, les griffons ou encore les épagneuls. Ces chiens chassent par instinct et pour surtout combler leur maître, et à force de patience et d’affection, on arrive souvent à tirer la quintessence de ces différentes races dans l’action de chasse : ces chiens bloquent leur course quand leur odorat détecte les émanations d’un gibier, lentement et prudemment, ils s’immobilisent pour mettre en alerte leur maître en lui indiquant la proximité d’un animal sauvage, à plumes (perdrix, faisan…) ou à poils (lapin, lièvre…). S’il n’y a pas de véritables règles, le choix de son compagnon se fait en fonction de ses aptitudes face au gibier convoité ou abondant dans la région et bien sûr selon le biotope dans lequel le chasseur évolue. Selon les régions et le gibier recherché, certaines races seront plus courantes que d’autres.Les chiens d’arrêt ne sont pas les seuls à être utilisés lors de la chasse devant soi. On retrouve souvent des chiens dits « leveurs de gibier », qui ne le bloquent pas mais le font partir sous les yeux de leur maître. Ces chiens appartiennent souvent aux races suivantes : springer ou cocker. Une autre catégorie : les chiens rapporteurs de

gibier. Utilisés dans les milieux accidentés, impénétrables ou marécageux, les labradors et autres golden retrievers sont des alliés à prendre en considération et qui ont fait leurs preuves dans le temps pour la recherche de petit gibier blessé ou mortellement atteint.Certaines chasses se pratiquent volontairement sans chien, on dit que l’on chasse au « cul levé ». Les chasses à la grive, au merle, à l’alouette ou encore au pigeon sont concernées et se pratiquent en bord de haie ou à proximité d’une surface cultivée. w Le lièvre aux chiens courants. Ce mode de chasse

s’apparente quelque peu à de la petite vénerie, mais la chasse devant soi aux chiens courants a ses adeptes, notamment pour la chasse du lièvre. Chasse bruyante à un ou souvent plusieurs chiens, elle consiste à faire courir le gibier convoité et à se placer de manière stratégique pour déjouer ses ruses. Les chiens n’arrêtent pas le lièvre mais le chassent à pleine gorge, le lançant et le poursuivant pendant de nombreuses minutes pour le ramener à portée de fusil du chasseur. Outre le plaisir de chasser ce gibier, le chasseur prend plaisir à entendre la belle musique de la menée des chiens. Ces chiens sont généralement vifs et déterminés, et peuvent être des beagles, des bassets griffons Vendéens ou encore des fauves de Bretagne. Difficile, cette chasse est destinée aux bons tireurs. w La grive à la billebaude. Véritable institution

dans certaines régions viticoles, la chasse à la grive à la billebaude a de fervents défenseurs. Seul, fusil en main et sans chien, le chasseur doit faire preuve de rapidité et d’adresse au passage de la grive musicienne qui quitte à l’aube ou rejoint au crépuscule les rangs de vigne pour festoyer. Véritable gibier migrateur, la grive se rencontre les premiers jours de l’automne dans la nature, près des

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CARNET DU CHASSEUR

Chasses à tir du petit gibier - LES DIFFÉRENTS TYPES DE CHASSE EN FRANCE 11

arbres à baies ou dans les vignes dont elle se délecte des raisins. Pour cette chasse devant soi, un fusil de petit calibre (16 ou 20) est à privilégier, ainsi que des plombs de petites tailles (9 ou 10) qui n’abimeront pas l’oiseau. w La chasse à la botte. Mode de chasse semblable

à la billebaude, elle concerne exclusivement le gibier d’eau dans les marais et sur le domaine public maritime. Bottes au pied, le chasseur arpente les zones les plus humides avec son chien à la recherche de limicoles (courlis, bécassine, huîtrier-pie…) ou d’anatidés. Chasse difficile et physique et nécessitant un matériel adapté aux conditions, il faut également savoir faire la différence entre les nombreuses espèces. Comme pour la passée au canard, un bon retriever serait un allié bien utile pour récupérer le gibier. Concernant les nombreux gibiers que l’on rencontre au bord de l’eau, la bécassine des marais est sans conteste l’un des plus difficiles à chasser. Son vol est imprévisible et sa quête nécessite obligatoirement l’utilisation d’un chien d’arrêt à quête courte, très fin de nez. Difficile à repérer, il lui faudra de la méthode et de l’endurance pour la lever dans un milieu particulièrement difficile.

La chasse en battue du gibier à plumeMoins poétique que la chasse devant soi au chien d’arrêt, la chasse en battue du petit gibier est monnaie courante dans les domaines de chasse privés dans lesquels le chasseur se rend ou est invité afin de réaliser des tableaux de chasse conséquents.Le principe est simple, des rabatteurs à pied (non armés) accompagnés ou non de chien, poussent en direction des tireurs le gibier. Pour ce qui est du gibier à plume, notamment faisans cailles et perdrix, la rabat se fait donc à plusieurs et en ligne, afin de ratisser la zone le plus rigoureusement possible. Situés à plusieurs dizaines de mètres, les tireurs sont placés à des zones stratégiques de passage, le plus souvent aménagées derrière un abri naturel (butte, haie…) ou aménagées pour l’occasion (claie…). La réussite d’une battue au petit gibier dépend de son organisation. Rusées les perdrix grises montrent lors de ces chasses toute l’étendue de leurs talents pour déjouer les chasseurs. Le travail des rabatteurs consiste à diriger leur fuite vers les lignes de tir, ce qui est souvent bien difficile, les trous étant nombreux et les perdrix prenant principalement leur envol face au vent. Extrêmement rapides, ces oiseaux atteignent leur vitesse maximale au moment de franchir la ligne des postés.

Une battue au petit gibier à plume ne s’improvise pas. Comme toute chasse en battue, elle comporte des règles élémentaires de sécurité, liées à l’annonce du début et de fin de chasse (la plupart du temps sonnée), les distances et les zones de tir ainsi que parfois la sélection (poids, taille, sexe) du gibier à tirer. Compte tenu de la rapidité du vol et de la zone aléatoire d’envol, le tir n’est pas toujours aisé et demande un swing sûr et précis.Il faut encore préciser que la discipline est au centre des débats, le tireur n’a pas le droit pour des raisons encore une fois de sécurité, de quitter son poste de tir pour récupérer le gibier, avant la fin de la chasse.

La chasse à l’affût du gibier d’eauLes nombreuses variétés de canard sont considérées comme des gibiers migrateurs, et se chassent couramment à l’affût à l’aube ou au crépuscule et lors de nuits claires, depuis des installations mobiles ou fixes sur des plans d’eau naturels ou artificiels. Le chasseur adepte de ces pratiques est appelé sauvaginier, un passionné qui vit au rythme des vents, des lunes et du froid qui régissent les flux migratoires, et qui passe de longues nuits à guetter les poses. Les chasses à l’affût du gibier d’eau se pratiquent dans les départements côtiers et dans les marais.En effet, pour être au plus proche des lieux de gagnage des canards, le sauvaginier dispose de plusieurs instal-lations pour attendre à l’affût le gibier qu’il convoite. Il existe plusieurs installations  : la hutte, simple réduit semi-enterré ou monté sur pilotis à la base, est souvent aujourd’hui une véritable cache en dur. Dotée des nombreux conforts comme cuisine et chambre à coucher, elle dispose forcément d’une salle de tir qui donne sur l’eau via des meurtrières que l’on nomme selon les régions : guignettes ou guichets. C’est par ces meurtrières, juste au-dessus de l’eau que va se faire l’observation toute la nuit aux jumelles et le tir des canards lors des poses.Si le confort est toujours plus grand dans ces huttes, il ne faut pas déroger à certaines règles. Ainsi, dans la salle de tir, le sol et les supports à arme sont habillés de moquette pour étouffer le bruit, de plus il convient d’adopter pour les salles adjacentes un éclairage tamisé. Rien n’empêche cependant de chauffer les différentes pièces du réduit pour un meilleur confort. La discrétion à l’intérieur comme à l’extérieur de la hutte est forcément de mise. Généralement recouverte de terre et de diffé-rents végétaux semblables au biotope environnant, le toit de la hutte ne doit pas éveiller les soupçons chez les canards sauvages. Se fondre dans le milieu en respectant le paysage doit être le leitmotiv de toute construction.

La passée aux canardsSans installation, la passée aux canards se fait debout, immobile, près des rivières ou des grands étangs où les canards ont leurs habitudes, le soir à la tombée de la nuit. Cette chasse très courte dans le temps puisqu’elle se pratique à la nuit tombante, peut se faire seul ou accompagné. Généralement, le chasseur qui connaît très bien le lieu entend les canards avant de les voir, et doit soigner son coup de fusil avant que le canard ne se pose. Chasse de fin de journée, elle permet d’apprécier la migration et les possibles affûts de nuit qui peuvent en découler. Il est à noter que l’emploi d’un chien dit retriever est généralement utilisé pour le rapport du gibier tombé dans l’eau.

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Souvent artificielle, la mare ou plan d’eau est d’une aire peu vaste car elle doit permettre le tir à une distance raisonnable sans risquer de blesser les canards. De même, elle est peu profonde pour permettre au sauvaginier, muni toutefois de cuissardes. de disposer appelants et formes sans mal, et de récupérer son gibier tué avec facilité. Toutes sortes de mécanismes permettent de contrôler le niveau de l’eau.Sur l’eau, et pour attirer les canards sauvages, le chasseur va atteler des canards domestiques nommées « appelants ». Retenus par une ficelle lestée par un poids, ces appelants, souvent des canes, vont donner de la voix au beau milieu de leurres en plastiques (blettes ou formes) pour attirer l’attention des vols. Les appelants sont tous attachés et disposés en fonction du vent dominant, de leur sexe et de la longueur de leur cri. On parle alors de canes à « longs cris » ou de canes à « courts cris ». Selon l’orchestre et l’homogénéité des appelants, les canards sauvages en vol décideront ou non de se poser sur le plan d’eau. La réussite de la chasse dépend pleinement de la tactique adoptée par le chasseur. A l’intérieur de sa hutte, il n’a alors plus qu’à attendre le fruit de ses efforts. Avec une bonne dose de patience et de discrétion, il observe aux jumelles les éventuels passages, le fusil chargé toujours à portée de main et qui repose en toute sécurité dans la salle de tir.Le sauvaginier en véritable passionné, ne compte plus ses heures passées à aménager sa hutte, sélectionner et élever ses appelants, et ses nuits passées hors de chez lui à calmement patienter jusqu’à la posée de l’année. w Les autres formes de hutte. Le gabion est la

version miniature de la hutte, bien que déjà peu spacieuse. Souvent un poste d’affût individuel, il peut être flottant ou non mais beaucoup moins confortable que la hutte. La tonne est également une déclinaison de la hutte, c’est un poste d’affût original puisqu’il tire son nom du tonneau à vin, de la barrique dont on a ôté le tiers supérieur pour accéder à l’intérieur. Enfin, il existe aussi le hutteau ou « cercueil », utilisé particulièrement en bord de mer. Il peut être fixe, le chasseur creusant une cache à même le sable dans laquelle il se terre, allongé sur une simple toile et parfois sur un matelas de paille. De là, il attend que canards ou oiseaux limicoles viennent se poser à proximité. Cette technique nécessite l’utilisation d’appelants. Le hutteau peut être mobile et prend l’apparence d’un cercueil flottant.

Chasses à tir du grand gibierLa chasse en battue du grand gibierQue ce soit pour le petit ou le grand gibier, le principe de la battue reste immuable : rabattre un gibier vers une ligne de plusieurs tireurs. Seuls l’équipement, les chiens utilisés et le gibier bien sûr vont changer. D’ailleurs, la battue reste le mode de chasse aux grands gibiers le plus pratiqué et qui procure de bien fortes émotions.Dans les chasses en battue qui couvrent des territoires de plusieurs hectares, le rôle des rabatteurs et des chiens est prépondérant. La connaissance des déplacements

des grands animaux chassés, de leurs ruses, mais aussi la connaissance des comportement et réactions des chiens utilisés vont concourir à la réussite ou non de la levée. Une fois levé, le gibier, que l’on dit alors « sur pied », devra sortir en direction des chasseurs postés qui attendent patiemment, l’oreille en alerte, que saint Hubert soit avec eux. En apparence infaillible, la chasse en battue est beaucoup plus délicate à aborder qu’il n’y paraît. Tout d’abord à cause de l’incertitude liée à la présence ou non d’animaux dans l’enceinte chassée, mais surtout à l’incertitude du tir. Sur des grands animaux, celui-ci doit obligatoirement se faire à balle (de préférence à la carabine), pour deux raisons majeures : la balle d’un certain calibre permet de stopper net un gibier, ce que quelques plombs de petit diamètre ne pourraient faire. Stopper net un gibier veut dire abréger des souffrances qui pourraient être plus longues s’il était seulement blessé. Seule une balle atteignant une zone vitale de l’animal pourra l’arrêter. Deuxième argument : la sécurité. Ne disposant qu’un seul et puissant projectile, le tir devra obligatoirement se faire fichant, c’est-à-dire en direction du sol. Cependant, dans certaines régions, le tir à gros plombs est autorisé pour la chasse du chevreuil en battue.Que ce soit dans une chasse communale ou une chasse privée, la responsabilité de l’organisation de la battue est du ressort du directeur de battue. Le matin même de la battue, les coulées et les zones habituelles de passage des animaux chassés vont être inspectées avec précaution par un œil connaisseur à la recherche d’indices. On appelle cela « faire le pied », c’est-à-dire trouver des traces. Cette technique est presqu’indispensable pour la chasse au sanglier, on parle alors de « rembucher » les animaux, les cantonner dans l’enceinte. Après le compte-rendu, le directeur décidera du déroulement de la journée et des secteurs de traque, puis alors désignera traqueurs et le placement des tireurs. Munis de leur permis de chasser, les participants à la battue (chasseurs, traqueurs, accompagnateurs) devront tous signaler leur présence sur un carnet de battue. Selon les régions, les rituels et obligations peuvent varier.Le directeur de chasse prend alors la parole pour rappeler les consignes de sécurité et les codes de sonnerie. Une fois sur leurs gardes, les chasseurs rejoindront la zone de chasse en silence, et occuperont leur place jusqu’à la fin de la traque. Dernier rappel, on ne lance pas une battue sans définir au préalable le grand gibier chassé.Pour des raisons de sécurité, le placement des chasseurs sur la ligne de tir, se fait en fonction de la zone chassée sur des postes souvent matérialisés et qui peuvent être numérotés. Le plus souvent, ils sont postés ventre au bois, sont visibles des autres tireurs postés en ligne à droite et à gauche. Dans certains départements et équipes de chasse, le port d’un gilet ou casquette fluorescents est devenu obligatoire. Cela permet de faciliter au travers de la végétation, la présence du chasseur par ses partenaires. Aucune incidence pour le gibier, qui a une vision des couleurs très moyenne. Quant au tir en battue, il doit généralement respecter l’angle des 30°. En effet, le tir à l’intérieur de l’enceinte étant proscrit, il s’effectuera dans une zone hors traque à 30° de part et d’autre d’une ligne imaginaire entre le chasseur et le placement de ses partenaires.

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A l’intérieur de la zone de chasse, dite « traque », les hommes dirigent les chiens et donnent de la voix. Pour une meilleure efficacité, les chiens doivent chasser ensemble et pour cela être si possible de la même race, on opte soit pour des chiens de petit pied tels que fox-terriers, jagd-terriers et teckels, soit pour des chiens courants.Traditionnellement la chasse au grand gibier en battue se termine, lorsque celle-ci a été productive, par le tableau de chasse. Cette coutume permet de rendre les derniers honneurs au gibier tué avant de le dépecer. Il permet de faire un bilan de la chasse écoulée et marque la fin de la journée.La battue est un mode de chasse efficace, gestionnaire et conviviale. De plus en plus populaire, elle est sans conteste la chasse de demain dans l’hexagone quand on prend en considération la raréfaction du petit gibier et le vieillissement de la population de chasseurs. w Le sanglier aux chiens courants. Véritable et unique

mode de chasse dans certaines régions du Sud de la France, la chasse au sanglier en battue ne s’effectue qu’à l’aide de chiens courants ameutés, créancés spécialement pour cette chasse, qui se récrient à la poursuite des animaux qu’ils ont débusqués. Pour faciliter une chasse aux chiens courants, on proscrira les petits territoires ou les territoires entrecoupés de routes nationales ou trop urbanisés.Dès le début de la traque, les chiens sont mis sur la voie de l’animal, et s’ils la reconnaissent, démarrent à toute vitesse et à pleine gorge ce que l’on nomme « le rapproché ». De nombreuses races sont sélectionnées par leur mordant et leur gorge lors de la chasse au sanglier, on peut noter : l’ariégeois, le porcelaine, le griffon bleu de Gascogne, le griffon nivernais, le gascon saintongeois, le Saint Hubert, le bruno du Jura… On considère une meute de chiens courants à partir de cinq ou six chiens.Pendant la phase de « rapproché », le sanglier se lève et se déplace dans un premier temps pour fuir et contourner les chiens. Normalement, il faut plusieurs minutes pour que les chiens parviennent à proximité de l’animal ou des animaux chassés. Lorsque les aboiements sont tout à coup plus forts et sur place, on dit que c’est « le ferme ». Le sanglier est isolé et fait front aux chiens et refusent d’aller plus loin. C’est cette situation qui est la plus dangereuse pour les chiens qui ne se laissent nullement impressionner, il faut une bonne dose de courage et de savoir-faire pour le traqueur pour rejoindre ses chiens et faire fuir l’animal sauvage. Lorsque celui-ci est blessé, c’est à lui d’abréger ses souffrances sans risque pour lui même et ses chiens. Quand il reprend la fuite, la musique repart de plus belle, jusqu’à ce qu’il veuille bien sortir de l’enceinte et croiser la route des chasseurs postés.Belle, charmante, riche en émotion, la battue aux sangliers avec des chiens courants fait naître de nombreuses vocations chez les plus jeunes, se passionnant à la fois pour la chasse, les chiens et ce mystérieux animal. w La poussée silencieuse. Chasse qui se veut plus

sélective que la battue au grand gibier, la poussée silen-cieuse veut comme son nom l’indique que l’on décantonne en douceur les animaux d’une enceinte en direction de chasseurs postés. A une poignée de rabatteurs, l’enceinte de chasse est passée au peigne fin, souvent avec un

chien tenu à la longe. Méthodiquement les remises connues sont inspectées et le gibier est alors levé sans agitation et quitte les lieux à faible allure, empruntant normalement les coulées habituelles. Les tireurs, postés au bout de l’enceinte, n’ont plus qu’à patienter dans le silence et choisir l’animal à prélever quand il se présente. La poussée silencieuse présente l’avantage de réaliser une battue avec peu d’effectif que ce soit sur le plan humain et canin, et de chasser sur des surfaces réduites où l’on sait que le gibier à l’habitude de se réfugier.

La chasse à l’approche du grand gibierComme son nom l’indique, ce mode de chasse consiste à s’approcher seul ou à deux et en silence d’un gibier. Notamment pour les chasses aux ongulés de montagne mais aussi pour les cervidés et le chevreuil, cette chasse est silencieuse et impose une parfaite connaissance du milieu et des habitudes du gibier convoité. Elle fait alors appel à toute l’intelligence du chasseur et le renvoie à son instinct primaire de chasseur, lorsqu’il fallait déjouer les ruses de l’animal sauvage pour arriver à ses fins et se nourrir. Parallèlement, une sortie à l’approche qui a lieu idéalement à l’aube ou au crépuscule, est de longue haleine, et le chasseur doit faire preuve de beaucoup de patience et d’une très bonne connaissance de son arme. Cerf et chevreuil sont des animaux très méfiants et leur chasse à l’approche nécessite une vraie rigueur tant dans les déplacements et l’équipement que dans le tir.L’équipement est primordial et doit être en accord avec la nature, tout en restant le plus discret possible (vêtements silencieux). Des vêtements sombres en camouflage mais également des chaussures non bruyantes et confortables pour les longues marches, sont requis pour la chasse à l’approche. Autres éléments importants et non des moindres : l’optique. Primordiaux pour cette chasse très technique, un organe de visée et de bonnes jumelles sont tout autant garants de la réussite d’une sortie. Il va sans dire que le tir à balle est obligatoire pour la chasse à l’approche du grand gibier, le calibre dépendant de l’animal. Toutefois, cette chasse attire les passionnés de chasse à l’arc.La progression du chasseur se fera toujours à bon vent : le long des haies ou courbé en deux vers le sol, toujours en ayant la volonté de se faire le plus discret possible et ne pas éveiller les soupçons. Quand l’animal est repéré, c’est un réel face-à-face qui s’engage entre traqueur et traqué. Le plus dur reste à faire : se rapprocher à une distance qui autorise le tir, et soigner ensuite celui-ci. Pour le tir, la canne de pirsch (ou trépied) est fortement recommandée. Elle stabilise l’arme et, quand l’animal dévoile son profil, permet de soigner son tir.

Le téléphone à la chasseL’arrêté du 19  janvier 2010, modifie l’arrêté du 1er août 1986  en ce sens  : l’emploi des téléphones portables et autres talkie-walkie est autorisé dès lors qu’il s’agit de chasse collective (battue) au grand gibier exclusivement.

14 LES DIFFÉRENTS TYPES DE CHASSE EN FRANCE - Chasses à tir du grand gibier

Pour toute sortie à l’approche, le chasseur définit au préalable l’espèce qu’il convoite, et notamment le trophée qu’il espère. Souvent sur un secteur que le chasseur ne connaît pas ou peu, il sera accompagné par un guide qui lui prodiguera de bons conseils et lui autorisera le tir en direction de l’animal qu’il aura choisi pour lui. Le chevreuil comme le cerf, ne sont pas libres de tir. Ce grand gibier est soumis à un plan de chasse, son tir est défini chaque année pour un territoire donné par les autorités compétentes. Afin de mieux préserver les espèces, on prend en compte les prélèvements de la saison écoulée, et des comptages sont effectués. A partir de là, on décide du nombre d’animaux à prélever pour la prochaine saison et pour gérer la densité des populations tant à la hausse qu’à la baisse. L’approche du brocard entame la saison de chasse dès le 1er juin, et ses adeptes sont chaque année plus nombreux à se passionner pour son trophée qui varie d’un animal à l’autre.Très usitée dans l’Est de la France, l’approche au grand gibier prend le nom de « pirsch ». Parfois, on fait appel à un certain nombre d’appeaux ou d’appelants plus ou moins efficaces pour piéger les animaux. Des produits à base d’essences naturelles permettent également de dissimuler l’odeur corporelle de l’homme pour s’appro-cher au plus près de l’animal sauvage que l’on chasse. w L’approche en montagne des ongulés. Chasse de

connaisseurs et de privilégiés, la chasse en montagne demande en plus une excellente condition physique et un entraînement régulier au tir. En clair, les qualités requises pour une chasse à l’approche classique ne sont pas forcément suffisantes pour la montagne beaucoup plus exigeante. Un éboulis de pierres après plusieurs heures de marche et le gibier gagnera des hauteurs inaccessibles, un tir mal ajusté et l’animal blessé sera perdu à tout jamais… Dans l’Hexagone, chamois, isards et autres mouflons sont les ongulés de montagne les plus courants, ils sont soumis à un plan de chasse.Pratiquée seul ou accompagné d’un guide, la chasse débute pour une longue marche alors que le soleil n’est pas encore levé. Le plaisir de cette chasse provient de la faculté du chasseur à dépasser ses limites physiques dans un environnement hostile et face à un gibier doté d’une grande agilité. Ici pas d’orgueil déplacé, la quantité et la qualité importent peu mais la fierté d’avoir ramené un trophée au prix de plusieurs heures de sueur est grande.Côté équipement, de bonnes chaussures sont indispen-sables, de même que de l’eau et de quoi manger en cas de fringale. En montagne, la beauté due à la hauteur des lieux ne fait pas tout, elle implique de devoir ramener à son point de départ une lourde charge lorsque l’action de chasse est réussie. Pour bien faire, il est conseillé de dépecer sur place l’animal et de le redescendre dans un sac à dos prévu à cet effet.

La chasse à l’affût du grand gibierComme pour la chasse à l’approche, l’affût nécessite un tir parfait et une discrétion la plus totale. L’affût est l’occasion rêvée d’observer le gibier dans son biotope et ses pérégrinations, il permet de prélever avec précision le gibier que l’on désire et de réaliser des comptages. L’affût au grand gibier nécessite l’utilisation d’un mirador, une

construction fixe ou mobile qui permet de surplomber une clairière, un champ à la sortie d’un bois ou un carrefour entre deux allées. Le but de celui-ci étant de déjouer la vue et l’odorat du gibier. Ainsi en hauteur, le chasseur pourra patienter plusieurs heures, observer et choisir l’animal désiré. Selon leur grandeur, les miradors peuvent accueillir un ou deux chasseurs, rarement plus. En bois pour la majorité des miradors traditionnels, ils se fondent dans le paysage et sont dotés d’une échelle, d’un siège et d’une tablette qui permet de s’accouder lors du tir. On voit aussi des miradors portatifs que l’on monte, adossés à un tronc d’arbre. Lors de ce mode de chasse, c’est le gibier qui vient sans sentir le danger à la rencontre du chasseur attentiste et contemplatif. Il va de soi que le chasseur doit parfaitement connaître les lieux et les habitudes du gibier qu’il convoite. Formidable moyen de gestion, l’affût qui se fait majoritairement pour la chasse à tir, avec lunette de tir obligatoire, mais peut aussi se faire à l’arc pour les adeptes puisque le gibier tiré, est arrêté.En situation, le chasseur surplombant l’animal de plusieurs mètres, devra prendre tout son temps avant le tir, estimer l’animal grâce à ses jumelles, gérer son stress et ne pas faire le moindre bruit pouvant le mettre en alerte puis en fuite. Il devra alors soigner son tir, toujours en direction du cœur (au défaut de l’épaule pour le cerf, chevreuil et sanglier) et attendre plusieurs minutes avant de descendre au cas où l’animal seulement blessé ne se relève. En effet, ce mode de chasse se déroulant au coucher ou au lever du jour, on aura du mal à distinguer de prime abord, une atteinte mortelle ou non.

Chasses sans fusilLa chasse à courre, à cor et à criLa plus traditionnelle par excellence et aujourd’hui la plus controversée par les anti-chasse, la vènerie, encore appelée « chasse à courre, à cor et à cri », fait la part belle aux chiens, déterminants pour réaliser le prélèvement d’un animal sans l’utilisation d’armes à feu, puisque c’est eux seuls qui déterminent la prise d’un animal. Très ritualisé, ce mode de chasse implique donc l’utilisation de plusieurs dizaines de chiens de même race regroupés en meute et dirigés par un piqueux, qui les met en ordre et sur la voie de l’animal. En vènerie, la manière prime sur le résultat qui veut qu’un seul animal soit chassé en même temps. La défense des animaux chassés réside dans leur fuite et leurs multiples ruses instinctives pour échapper aux chiens lancés derrière eux, à gorge déployée. L’homme, ici nommé « veneur » n’est qu’un spectateur de cette chasse longue, sonore et palpitante.Très encadré, ce mode de chasse doit répondre à des rituels immuables et à une éthique propre depuis des décennies. On distingue la grande vènerie à cheval pour la chasse des grands animaux et la petite vènerie (à pied) pour la chasse du lièvre et du lapin. Tous les moyens techniques pour le déplacement au cours de la chasse des chiens ou des hommes sont proscrits. De plus, rien ne doit venir entraver la confrontation entre les chiens et l’animal et le veneur se doit d’être un fervent garant de cette loi naturelle. Comme le veut la tradition, le veneur à pied ou à cheval ne peut

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exercer son rôle auprès des chiens qu’à cor et à cri, c’est-à-dire grâce à sa trompe et à sa voix. Les chiens mis sur la voie sont des chiens courants de races spécialisées, on peut citer les six races pour la grande vènerie que sont le Français tricolore, le Français blanc et noir, l’Anglo-Français tricolore, l’Anglo-Français blanc et noir, le Poitevin et le Fox Hound. La société centrale canine dénombre 38 races standard de chiens courants. Leur nombre minimum requis dépend de l’animal chassé ; on note : 30 chiens pour la chasse du cerf et du sanglier, 20 pour le chevreuil, 10 pour le renard et 6 pour le lièvre et le lapin.Aristocratique, ce mode de chasse est très structuré et nécessite une mise en scène bien ordonnée et un regroupement entre passionnés en équipage. Chaque équipage possède une identité particulière définie par son appellation et son histoire. Chacune d’elle a une tenue, des couleurs et une fanfare. Ces membres ont des rôles bien définis et peuvent être amenés à intervenir durant le laisser-courre dans le plus strict respect des consignes données par le maître d’équipage qui les encadre. Le maître d’équipage assure la conduite de l’équipage composé de valets, boutons ou autres gilets. Chaque équipage est spécialisé dans la quête d’un seul animal, et le cerf (la biche n’est pas chassée) est le plus traditionnellement chassé. Concernant la chasse à courre du sanglier, l’équipage prend alors le nom de « vautrait ». En France, on dénombre 420 équipages, 20 000 chiens, 10 000 pratiquants et près de 7 000 chevaux.La chasse à courre est un évènement local auquel peuvent participer les non chasseurs et les curieux de tout bord. On les appelle les suiveurs, ils sont à pied ou à vélo et assistent au déroulement de la chasse dans une grande convivialité où ils peuvent aider et guider l’équipage lors du déroulé de la chasse.L’hallali intervient lorsque l’animal est sur le point de rendre les armes face aux chiens, et selon la tradition il est servi par le veneur à l’aide d’une arme blanche, une dague ou un épieu. Toujours selon la tradition, un hommage sera rendu à l’animal méritant grâce au concours de trompes qui entonneront une mélodie spécifique selon l’espèce chassée. L’heure de la récompense aura aussi sonnée pour les chiens qui par un rite bien établi auront droit à la curée. Respect et dignité sont les maîtres mots de ce mode de chasse.

La chasse à l’arcSéduisante pour de nombreux chasseurs qui se lassent de la chasse à tir, la chasse à l’arc attire de plus en plus de nouveaux adeptes ces dernières années. Quand on parle de l’arc, on pense tout suite à la préhistoire et aux indiens, c’est donc un retour aux sources qui s’opère pour qui se tourne vers ce mode de chasse. Un retour aux sources qui ne fut pas au goût de tous, puisque l’arc a

longtemps été considéré dans la vieille Europe comme un instrument réservé aux braconniers. Ce n’est qu’en 1986 qu’une fédération nationale digne de ce nom en France a permis de populariser cette pratique et de la rendre légale depuis 1995. Pratique régulière, persévé-rance et âme de prédateur sont des qualités requises pour faire mouche car l’arc ne tolère pas l’approximatif. Pour être au contact de l’animal, puisqu’on peut rarement décocher des flèches à plus de 30 mètres, l’archer doit se fondre dans la nature et épouser l’environnement du gibier qu’il convoite. Les bruits, les odeurs et la présence de l’archer sont à dissimuler au mieux.Théoriquement on peut chasser toutes les espèces à l’arc, que ce soit à l’approche ou à l’affût mais l’on doit s’interdire de blesser car contrairement à l’arme à feu, on ne peut pas doubler ou répéter son coup, d’où la nécessité absolue de bien maîtriser son arc, de s’entraîner et de connaître les zones vitales du gibier que l’on chasse. Pour le petit gibier, le ragondin est traditionnellement le gibier sur lequel l’archer novice va faire ses premières armes. Facile à approcher et considéré comme nuisible, ses quelques cinquante centimètres de longueur seront un bon entraînement. Une fois passé l’examen sur le ragondin, le chasseur peut alors se tourner vers des espèces comme le lièvre ou la lapin, à condition de gagner en vitesse et en précision. Pour le grand gibier, toutes les espèces peuvent être concernées même si les plus courantes sont le sanglier et le chevreuil. A l’approche cette chasse est délicate, aussi voit-on souvent le grand gibier chassé depuis un affût notamment sur des miradors portatifs, encore appelés tree-stand. Pour les meilleurs archers, la chasse en battue est envisageable notamment lors de poussées silencieuses.L’arc est un outil plus sophistiqué qu’il en a l’air. Pour cela, il existe deux écoles : les arcs traditionnels et les arc à poulies. Le longbow est l’arc de base, sa courbure classique lui permet d’être le plus stable de tous. Cependant, cet arc traditionnel est le moins puissant des arcs et ne tolère aucune approximation lors du tir. On trouve aussi le recurve qui gagne en puissance par rapport au longbow. Grâce à sa forme, le recurve accumule plus d’énergie. De son côté, l’arc à poulies permet de propulser les flèches à l’aide de deux poulies placées aux extrémités des branches qui se rattachent à la poignée. Deux câbles et une corde meublent le tout et autorisent un transfert de puissance plus important au moment de décocher une flèche. Le choix des flèches et des pointes est aussi en prendre en considération.Attention, la chasse à l’arc implique obligatoirement un titre de permis de chasser standard, plus la justification de la participation à une formation obligatoire pour la pratique de la chasse à l’arc. Cette formation peut être effectuée indépendamment du permis de chasser, mais elle doit être complémentaire.

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LES DIFFÉRENTS TYPES DE CHASSE EN FRANCE - Chasses sans fusil16

La recherche au sangIndissociable de la chasse à tir ou de la chasse à l’arc, la recherche au sang est un mode de chasse en plein développement, qui répond à une certaine sensibilité et une éthique propre : ne pas laisser dans la nature un gibier blessé qui va mourir lentement dans la souffrance ou vivre le restant de ses jours handicapé. Blessé par l’action de chasse ou par un accident de la route, peu importe, il faut tout mettre en œuvre pour le retrouver le plus rapidement possible. Ceci concerne exclusivement le grand gibier. Comme souvent quand il est question de chasse, il est aussi question de chien puisque c’est à l’aide de ce dernier que la recherche peut se faire. Cette technique venue de l’Allemagne et courante dans l’Est de la France, fait intervenir des conducteurs de chiens de sang, c’est ainsi qu’on les appelle, avec leur compagnon. Ce sont des bénévoles, à qui l’on a dispensé une formation préliminaire sur des connaissances de base en matière de grand gibier, de balistique et d’éducation canine, et qui disposent d’un agrément délivré soit par l’UNUCR (union nationale des utilisateurs de chiens de rouge) ou par l’ARGGB (association pour la recherche du grand gibier blessé). Par ailleurs, leur chien est aussi entrainé sur des pistes artificielles ou naturelles. Ce sont des races de chien bien spécifiques qui sont concernées par la recherche : Rouge de Bavière, Rouge de Hanovre, basset fauve de Bretagne, teckel… L’attente est grande par rapport à ces chiens, on attend d’eux une grande finesse de nez et une grande concentration à cause des risques réels de change (croisement d’une autre voie). Ces chiens travaillent sur des voies chaudes (quelques minutes après le tir) ou sur voies froides (le lendemain), très souvent tenus en longe et individuellement car le conducteur n’est accompagné que d’un seul chien à la fois.Primordiale, la réussite d’une recherche dépend avant tout du comportement du tireur ou de l’archer qui après avoir défini le type de blessure infligée à l’animal, prendra contact avec le conducteur de chien de sang et balisera la fuite du gibier. De même, il faut impérativement se mettre à la recherche d’indices qui pourront aider à la recherche comme taches de sang, morceaux de chair, poils, débris d’ossements… Dès l’arrivée de l’équipe, l’anschuss (zone de fuite) est immédiatement repérée et le chien est mis sur la voie. Ce travail peut être de longue haleine et n’est pas payant à chaque fois (environ une fois sur deux). Tout le savoir du conducteur consiste alors à interpréter les changements d’attitude de son chien entre accélérations, aboiements, hésitations…Les conducteurs de sang sont des passionnés de l’ombre à qui tout chasseur peut faire appel gratuitement, leur liste est disponible auprès de chaque fédération départementale.

La chasse au volCette chasse bien particulière voit le chasseur devenir spectateur. Dans la chasse au vol, on distingue deux classes bien précises : la chasse de haut vol ou faucon-nerie, et la chasse de bas vol dite encore autourserie. Dans les deux cas, le salut de la chasse vient de l’utilisation d’un rapace comme arme, qui à une folle vitesse fond sur sa proie et lui brise généralement les cervicales ou la cage thoracique d’un coup de serres.Les oiseaux de haut vol appartiennent à la famille des faucons : gerfaut, pèlerin, lanier, sacres… et chassent

couramment perdrix, faisans et même canards. En action de chasse, le chasseur ganté évolue avec le rapace sur son poignet, un gant de cuir à crispin, tandis que son chien d’arrêt traque devant lui le gibier à plume. Sur son poignet, un chaperon couvre les yeux de l’oiseau alors que ses pattes sont attachées par des liens en cuir, dits jets, ainsi que des grelots. Dès que le chien se met à l’arrêt, le fauconnier libère l’oiseau qui s’envole à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du chien. Quand le faisan ou les perdrix décollent à leur tour au nez du chien, le rapace isole une proie et pique sur elle à près de 200 kilomètres à l’heure, l’entraînant et la fracassant au sol. Rapidement le fauconnier part se saisir de la prise du rapace, qui contrairement au chien ne la ramène pas, et lui offre un leurre (petit bout de viande) en échange. Les femelles, appelées « formes », plus grosses que les mâles, appelles « tiercelets », sont utilisées pour les gibiers les plus gros.La chasse de bas vol utilise comme rapaces, les éperviers, autours, ou buses américaines. Réputés pour être impulsifs, les oiseaux de bas vol n’ont besoin que de quelques mètres pour prendre leur vitesse, ils chassent donc sur de courtes distances. C’est une chasse d’approche qui peut se pratiquer, avec ou sans chien, ou à l’aide de furets. Le rapace contrairement à la chasse de haut vol est maintenu sur le gant sans être chaperonné et lancé en direction du gibier quand celui-ci démarre. Son agilité et sa rapidité le font chasser en plaine, le lièvre et le lapin sans mal. La chasse à l’aigle bien particulière est également une chasse de bas vol.Dans les deux cas, tout l’art du fauconnier est d’arriver à communiquer avec son oiseau, le diriger vers sa proie et l’habituer à revenir sur son gant. Ceci ne peut être le fruit que d’un entrainement régulier, nommé « affaitage », où chaque geste devient une routine et où le rapace, naturellement craintif de la présence de l’homme, se laissera apprivoiser. Afin de garantir un certain résultat, le rapace doit par ailleurs suivre un certain régime, on parle alors de famine calculée car l’oiseau n’attaque que lorsqu’il est sûr de faire mouche et qu’il a un réel besoin de se nourrir.Assez démocratisée en Asie centrale et dans la péninsule arabique, cette chasse connaît certaines passions également en Europe et aux Etats-Unis. En France, l’utilisation de rapaces est soumise à des autorisations particulières et à déclaration où les oiseaux reçoivent un numéro d’identification.

La chasse sous terreArmés de pelles, de pioches et de pinces, ces chasseurs des sous-sols peuvent surprendre, d’autant que leur prise n’a rien de comestible puisque seuls renards et blaireaux sont concernés par le déterrage, appelé aussi vènerie sous terre. Encore une fois le meilleur allié de l’homme trouve sa place dans ce mode chasse très éprouvant physiquement, et risqué pour lui. D’ordinaire sont requis les petits chiens, pleins de mordant de façon à évoluer sans mal dans les galeries et à limiter les mouvements de l’animal pris en étau au fond du trou. Pour cela fox-terriers et teckels se partagent le gâteau de la recherche car ils possèdent ces qualités de mordant en évitant toutefois le contact synonyme de blessure. Le déterrage comme le piégeage participe

CARNET DU CHASSEUR

Chasses traditionnelles - LES DIFFÉRENTS TYPES DE CHASSE EN FRANCE 17

à la destruction d’animaux nuisibles avec l’action des chiens. Réelle chasse de groupe, les déterreurs sont organisés comme la vènerie traditionnelle en équipage.Tout débute par la reconnaissance des terriers de renard ou de blaireau que l’on inspecte soigneusement afin de se préparer à introduire les chiens vers l’entrée la plus opportune. Il faut alors laisser faire le chien, qui à son rythme va évoluer dans les galeries et soudain se mettre à donner des coups de gueule. Chaque déterrage est une surprise car on ne connaît pas à l’avance la superficie du terrier et le nombre de ses locataires. La traque peut être longue et ardente. L’oreille collée au sol, les hommes suivent à l’air libre la partie qui se joue sous leurs pieds. Quand les cris se stabilisent à un endroit précis, on parle d’accul. Les déterreurs s’agitent alors en surface pour intervenir au plus près du chien et de l’animal sauvage, et sondent les sols pour localiser approximativement les aboiements. Les pelles sont de sortie, il faut faire preuve à la fois de rapidité car l’accul peut se déplacer et le chien se faire blesser, et à la fois d’une grande prudence en creusant pour ne pas effondrer la galerie sur le chien et prendre le temps d’ôter roches et racines. Très souvent, le trou est fait à l’endroit même où se trouve le chien que l’on sort alors manuellement. Muni d’une pince, le déterreur s’engage dans le trou pour capter l’animal ou les animaux qui s’y trouvent, puis servis.Devant l’ampleur des dégâts que provoquent ces nuisibles, le déterrage tient son rôle dans la chasse d’aujourd’hui.

Chasses traditionnellesLa chasse à la palombièreVéritable institution dans le Sud-Ouest, la palombière est bien plus qu’un mode de chasse, c’est un art de vivre. Ne parlez surtout pas de pigeon ramier à un paloumayre, ce chasseur qui n’a d’yeux que pour la palombe. Même si l’oiseau est le même, il n’est appelé que palombe dans cette partie de la France qui chasse cette espèce migratrice dans une grande tradition au filet ou à tir, en planque au beau milieu des forêts de pins. Que ce soit dans les arbres ou au sol, le principe de cette chasse historique reste immuable : il s’agit à l’aide d’appelants vivants d’attirer les vols migratoires de pigeon ramier pour les faire se poser au sol et ainsi les capturer à l’aide de filets lors d’une palombière au sol, ou alors de les tirer à leur descente lors d’une palombière dans les arbres.Pour la palombière au sol, le défi est grand et les infras-tructures pour le relever sont à la hauteur. Il faut savoir qu’il n’y a que dans quatre départements qu’est autorisé l’emploi de filets pour la capture de palombes : le Gers, les Landes, le Lot-et-Garonne et la Gironde. Cachés dans une cabane aménagée et camouflée au beau milieu des pins, les chasseurs manœuvrent les appelants disposés sur la cime des arbres d’un bout à l’autre de la palombière qui peut s’étendre sur plus d’un hectare. De la cabane centrale, ils empruntent les longs couloirs recouverts de végétaux dans la plus grande discrétion pour se rendre aux postes de guet et agiter les appelants attachés sur leur palette. Au beau milieu, entre les arbres, il y a les sols destinés à la pose des palombes, avec de part et d’autre deux filets se rabattant l’un vers l’autre, destinés à prendre en défaut les

oiseaux qui s’y posent. Ces filets dotés de puissants ressorts sont actionnés directement par le paloumayre. Il faut savoir que la palombe ou pigeon ramier est le gibier qui chaque année connaît le plus fort prélèvement : plus de 500 000 !

La chasse du lapin au furetLe furetage est une technique de gestion des plus simples, elle consiste à introduire un furet dans une garenne et d’en faire sortir les lapins qui s’y trouvent. Ce moyen exceptionnel s’impose lorsque le lapin provoque de trop grands dégâts sur un territoire donné ou lorsqu’on décide de repeupler une autre garenne. Posséder un furet, qu’il soit blanc ou grisâtre (putoisés) peu importe, implique tout de même de l’apprivoiser et de se familiariser avec lui. A l’abri du mauvais temps, il devra être nourri chaque jour, mais pas besoin de le familiariser pour autant en amont avec le lapin, son instinct jouera pour lui le jour de son emploi dans une garenne.La prise peut se faire de deux façons. Lorsqu’il s’agit d’une reprise, sans fusil, on positionne à divers lieu de la garenne des bourses en filet afin le lapin poussé en dehors par le furet, s’y emmaille. Sans douleur pour le lapin, le furetage au filet permet de récupérer sans mal l’animal. Il est aussi possible de chasser à plusieurs fusils autour de la garenne. On place le furet dans l’un des trous du terrier et chaque chasseur, placé à bon vent, doit contrôler une ou plusieurs sorties et tirer dans la même destination que ses collègue afin de prévenir tout accident. Cette chasse induit des tirs rapides à courte distance.

Les tenderies de grivesExclusivement relative à la région Ardennes, la tradition de la tenderie aux grives se transmet de génération en génération. Ce mode de chasse, qui consiste à capturer la grive au moyen de lacets en crin de cheval, se pratique de deux manières : à la branche ou à terre.La tenderie à la branche se pratique à l’aide d’un perchoir sur lequel une baie est disposée et où la grive attirée par sa gourmandise se laisse prendre par le nœud coulant qui s’y trouve. La pliette est la jeune pousse du corps d’un arbre, que l’on utilise comme perchoir pour mettre en place tout le stratagème. D’une grande diversité (ovales, rectangulaires…), la pliette est fendue pour pouvoir y enfiler le « lacs ». Constituant l’assemblage de deux crins de cheval, le « lacs » est attaché à la pliette et disposé en nœud coulant pour intercepter la grive au moment de son envol, après qu’elle s’est nourrie de la baie disposée sur le perchoir. Toutes les espèces de grives sont concernées par ce mode de chasse traditionnel ainsi que le merle noir.La grive est un oiseau que l’on chasse également dans de nombreuses autres régions de France avec des techniques un peu différentes. On peut citer les gluaux à grives en Provence où des baquettes enduites de glu sont installées entre les arbres pendant les passages migratoires. Attirées par des appelants vivants ou par un appeau, les grives viennent alors se poser sur la tige collante et sont prises au piège. Les oiseaux pris vivants peuvent alors servir comme appelants à leur tour.Dans le massif Central, on utilise des tendelles à grives. Rudimentaire, le principe consiste à disposer un appât naturel comme des baies, à même le sol et d’utiliser un mécanisme de pierre plate tenue sur sa tranche et qui tombe dès que l’oiseau touche les branchettes qui la retiennent. Chaque tendeur doit déclarer ses pièges.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE GIBIER EN FRANCE - Grand gibier de plaine18

La richesse et la grande diversité de la faune sauvage en France expliquent l’engouement de plus d’un million de chasseurs sur tout l’hexagone. Si toutes les chasses sont différentes, c’est qu’il existe une grande variété d’espèces qui se sont adaptées au biotope dans lequel elles évoluent : plaine, forêt, montagne, zone côtière… Au total, on estime à près de 90 le nombre d’espèces chassables sur tout l’hexagone. Si les impératifs de la gestion ne doivent pas empiéter sur le plaisir de l’action de chasse, il convient à tout bon chasseur d’avoir un minimum de connaissance des espèces qu’il sera amené à rencontrer au cours de ses pérégrinations. Pour cela, nous avons décidé de classer les espèces dans les cinq grandes catégories qui suivent. Une sixième catégorie plus spéciale traitera des prédateurs ou des espèces accusées de déprédation souvent considérées en France comme nuisibles.

Grand gibier de plaineLe sanglierAnimal qui nourrit encore l’imaginaire de l’homme, le sanglier est un gibier à part, qui intrigue, fascine et qui rend mordus les chasseurs qui le chassent. Les dénominations sont nombreuses et dépendent souvent des régions : sanglier, cochon, goret, bête noire, singlar, techou… Le sanglier voit son nom évoluer au fil des âges. Les premiers mois de sa vie, il prend le nom de marcassin ; quand il perd son pelage rayé, il s’appelle bête rousse, enfin la femelle devient laie à l’âge adulte et le mâle, un ragot.Cet animal massif au pelage brun foncé impressionne quiconque le rencontre. Essentiellement nocturne, il s’est adapté à l’activité humaine pour avoir à la rencontrer le moins souvent possible. Pour ce qui est de son alimen-tation, on dit de lui que c’est un omnivore opportuniste, il mange pratiquement tout ce qui lui tombe sous la dent : fourrage, fruits forestiers, céréales, et même nourriture d’origine animale. Cependant sa préférence va aux glands et aux faines.Le dimorphisme sexuel n’est pas flagrant, on peut juste constater que la laie a une tête plus fine et plus allongée et que ses épaules sont moins hautes et le dos moins arrondi que le mâle. C’est surtout au niveau du bas ventre que l’on pourra différencier sans se tromper le mâle de la femelle ; l’un portant un pinceau pénien pourvu d’une touffe de poils et l’autre portant des tétines (allaites) plus ou moins visibles si la laie a déjà mis bas. Généralement c’est à l’âge adulte et au niveau du poids que la différence morphologique peut se faire. Alors qu’une vieille laie peut atteindre la barre des 100 kilos, on peut exceptionnellement rencontrer des mâles dont le poids oscille autour des 150 kilos.

Le vieillissement des populations étant sérieusement remis en cause par la pression exercée par la chasse, le sanglier est un animal qui atteint rarement sa pleine maturité morphologique et physiologique. Un individu vieux n’est pas pour autant gros, et il en est de même pour le contraire, on peut rencontrer des sangliers gras qui n’ont que quelques années.Pour estimer l’âge d’un individu, on se tournera vers sa dentition. La présence d’un certain nombre de molaires et l’usure de ses défenses et ses grès indiqueront si la bête noire a plus de trois ans ou non. Pour une évaluation réelle de l’âge, seule la pesée du cristallin, seul organe ayant une croissance continue, livrera la réponse.Doté d’une grande facilité d’adaptation, on retrouve le sanglier dans tous les biotopes, que ce soit en montagne, dans la vallée, dans les marais, dans les cultures. Tant qu’il y a de l’espace pour vivre tranquillement et de la nourriture et de l’eau à proximité, tout est bon pour cet animal hirsute. Toutefois, on estime son espace vital à près d’une dizaine de milliers d’hectares.Pour ce qui est de sa reproduction, une laie peut aujourd’hui avoir jusqu’à deux portées dans l’année et trois tous les deux ans de quatre à six marcassins. Sa période de gestation est semblable au porc domestique, lointain cousin, elle dure trois mois, trois semaines et trois jours. Cette intense activité explique que l’activité cyné-gétique a une grande responsabilité dans la gestion de l’espèce qui ne connaît à part l’homme, aucun prédateur.La pression de la chasse sur le sanglier est de plus en raisonnée. Les populations sont gérées d’un point de vue quantitatif et qualitatif, on cherche à faire diminuer les populations en épargnant les animaux dans la force de l’âge et qui peuvent perpétuer l’espèce. Pendant la saison 2012-2013, il a été prélevé en France près de 600 000 sangliers.La chasse ne fait pas tout, le point noir du sanglier en France comme ailleurs vient de sa faculté à commettre d’importants dégâts aux cultures. On estime chaque année à plusieurs millions d’euros, l’addition des dégâts qui est uniquement payée par les chasseurs eux-mêmes. Le plan national de maîtrise du sanglier a été initié par le ministre de l’Ecologie et du Développement durable, M. Jean-Louis Borloo, en 2009 pour répondre aux problèmes de la surabondance de l’espèce et des dégâts qu’elle occasionne aux cultures. Il instaure un cadre d’actions techniques pour agir au plan départe-mental sur le sanglier.

Le cerf élapheSeigneur de la forêt, le cerf élaphe (lat. Cervus elaphus) fascine par son élégance, sa grandeur, la puissance de son brame et par son couronnement de bois sur la tête. Par conséquent, sa chasse est empreinte de respect et d’éthique. On ne prélève pas un cerf comme l’on peut

Les différents types de gibier en France

CARNET DU CHASSEUR

Grand gibier de plaine - LES DIFFÉRENTS TYPES DE GIBIER EN FRANCE 19

aligner les coups de carabine sur une compagnie de sangliers. Un cerf coiffé inspire le respect du chasseur qui apprécie le trophée selon des critères bien établis. Le nombre de pointes ou andouillers, appelés « cors », peut atteindre parfois 20 cors chez les vieux animaux. La teinte des pointes, la masse et la régularité des bois font également partie de ces critères sélectifs.Le domaine vital d’un cerf élaphe est très grand, parfois de l’ordre de quelques milliers d’hectares. C’est pour cette raison qu’il ne peut s’établir partout et on le retrouve en France dans les régions pourvues de massifs forestiers de moyenne altitude et dotées de grandes plaines. Friand de petits feuillus, d’herbage, ou encore de céréales ou de colza, sa présence peut être la cause de nombreux dégâts. Côté mensuration, on se demande comment il peut encore passer inaperçu dans les bois : entre 1,20 m et 1,40 m au garrot pour un poids excédant la plupart du temps les 100 kilos !Le brame est certainement ce que l’on connaît le plus du cerf, qui peut se reproduire jusqu’à la mort (environ 20 ans). Quand il entre en période de reproduction, il quitte ses lieux de replis au fond des bois pour se rapprocher des places de brame connues et pour attirer l’attention sur lui des biches. Dès le début du mois de septembre, ce sont les plus vieux mâles qui entrent d’abord en action. Ce processus bruyant intervient dès la tombée de la nuit et c’est l’occasion pour de nombreux amoureux de la nature de l’observer sans le gêner pendant son brame. A cette occasion, les biches en chaleur sont saillies et entrent en gestation pour une période de huit mois. Les premières naissances ont alors lieu dès la fin du mois de mai. Chaque biche met

bas un seul faon, un mâle qui deviendra daguet dès la première pousse des bois puis cerf, ou une femelle que l’on appellera bichette les deux premières années de sa vie, puis biche.Côté prélèvement, les chiffres sont en constante augmen-tation chaque année depuis trente ans. Soumis à plan de chasse, on estime que pour la bonne gestion et le maintien des populations de cerf, il convient de prélever un tiers de faons, un tiers de biches et bichettes et un tiers de daguets et de cerfs. Le réseau « Ongulés Sauvages » qui communique annuellement sur la réalisation des tableaux de chasse du grand gibier, indique un prélè-vement de l’ordre de 56 000 cerfs pour la saison 2012-2013, c’est plus du double des prélèvements effectués en 1996. Ceux-ci sont importants là où les effectifs sont importants, c’est-à-dire dans la région de la Sologne, dans les Vosges et l’Alsace, et dans le massif pyrénéen.

Le cerf sikaOriginaire d’Extrême-Orient, ce cerf asiatique (lat. Cervus nippon) est plus petit que le cerf élaphe que l’on rencontre dans nos forêts. Si sa présence en France n’est qu’anecdotique, on cherche cependant à empêcher son développement à l’état sauvage puisqu’il a été rapporté des faits de pollution génétique avec son cousin le cerf élaphe. Introduits en France au début du siècle dernier par le mikado japonais, certains individus se sont échappés des enclos dans lesquels ils se trouvaient et se sont reproduits à l’état sauvage. Plus d’une centaine d’individus sont prélevés chaque saison hors par cet enclos et ce principalement dans quelques départements au nord de l’hexagone.

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Nouvelle-Zélande

PrésentationBienvenue dans un pays aux multiples facettes, qui connaît tous les types de climat et tous les typesde paysages. Sur cette île partagée en deux par la mer de Tasman et qui s’étire sur plus de 1 500 km on retrouve l’île du Nord et l’ïle du Sud. Sa superficie totale est de 268 000 km2 pour une population de plus de 4 millions d’habitants.L’ïle du Sud est la plus grande (152 000 km2) et la plus sauvage (donc la moins peuplée), et s’articule autour d’une épine dorsale montagneuse appellée « Alpes du Sud » et dont l’altitude atteint les 3 754 m sur le mont Cook et les 3 027m sur le mont Aspiring. La ville principale étant Christchurch sur la côte Est, récemment touchée par un violent séisme. Dans la plaine de Canterbury en descendant vers le Sud, on découvre de magnifiques fjords. Sur l’île du Nord, c’est l’activité volcanique qui domine. Plus urbanisé avec Auckland et Wellington à chaque extrémité, on retrouve dans cette île de vastes plaines, collines, lacs (lac Taupo de plus de 600 km2) et volcans (mont Ruapehu à 2 797 m toujours en activité) entourés par un grand nombre de baies.La Nouvelle-Zélande abrite une biodiversité folle avec une faune et une flore riches et endémiques. Cependant, de nombreux animaux ont été importés en Nouvelle-Zélande (cerfs, moutons, chèvre…). N’ayant aucun prédateur naturel, ils se sont énormément multipliés et causent d’importants dommages à l’environnement. Un grand département de la conservation a la charge de gérer cette richesse et de la protéger, et ce malgré la présence humaine et l’intérêt touristique grandissant. Malgré tout, le milieu se fragilise au contact de l’homme avec de nombreux déboisement et d’assèchement de zones humides. La Nouvelle-Zélande possède 13 parcs nationauxs dont deux groupes de parcs nationaux classés au Patrimoine Mondial. Parmi eux : le Fiordland tout au Sud avec des paysages enchanteurs de fjords, de lacs et de monts enneigés, le Tongariro au Nord qui abrite les volcans en acticité de l’île, et enfin les parcs des monts Cook et Aspiring qui sont des zones de montagne, de glaciers et de lacs.Le climat de Nouvelle-Zélande est semi-tropical vers le Nord (Auckland) et océanique dans le Sud, et les saisons sont inversées aux notres dans l’hémisphère Sud. Mais d’une manière générale, l’humidité domine dans tout le pays et sur les massifs (jusqu’à 2 000 millimètres !)

Les différents types de gibierOn vient en Nouvelle-Zélande pour y chasser le cerf, le wapiti, le daim, le chamois, mais surtout le tahr, cette chèvre importée depuis l’Asie et qui a colonisé la partie Sud de l’île. Si le grand gibier recueille tous les suffrages

en Nouvelle-Zélande, les canards sont aussi présents et peuvent cosntituer une alternativement entre deux jours de chasse, tout comme le lièvre ou le lapin.

Les différents types de chasseLa chasse se fait dans un milieu parfois difficile, il est recommandé d’avor une bonne condition physique, surtout en altitude. L’approche qui peut se faire dans un premier temps en 4x4 ou en hélicoptère sur la zone, se termine à pied. C’est le mode de chasse le plus couru, vous serez accompagné par un guide autochtone qui connaît parfaitement les territoires et ses gibiers.

Comment s’y rendre  SINGAPORE AIRLINES

West Plaza Building3 Albert Street10e étageAUCKLAND& +64 9379 3209 / 0800 808 909www.singaporeair.com

  AÉROPORT DE CHRISTCHURCHChristchurch International AirportCHRISTCHURCH& +64 3358 [email protected] nord-ouest de la ville.L’aéroport est très bien desservi par Air New Zealand et Jet star. Il faut compter 20 minutes en voiture ou en taxi, ainsi qu’en navette (20 US$ environ) et 30 minutes avec le Red Bus nommé « City Flyer » (8 US$).

  AIR NEW ZEALANDDUNEDIN & 0800 737 [email protected] compagnie dessert l’Australie et les principales villes du pays.

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Carnet d’adresses des voyagistes  BBR SPORTING AGENCY

Ashford Road – Leesway CottageBadlesmere leesME13 0NX Faversham& 00 44 1233 74 27 20 / 00 44 1233 74 27 [email protected] en Nouvelle-Zélande au pays du vent et du rugby, est de toute manière inédit et peu commun. Pourtant cette destination mérite d’être connue car son biotope offre gîte et couvert à de nombreuses espèces de grand gibier que l’on chasse à l’approche. Le territoire dont dispose l’agence BBR se trouve sur un massif monta-gneux à plus de 3 000 mètres d’altitude et il est souvent nécessaire de s’y rendre à l’aide d’un hélicoptère. Sur place et toute l’année, vous aurez l’occasion d’y chasser cerf Rakaia, daim, chamois, wapiti et tahr. La chasse aux canards est également envisageable.

  KIWI WILDERNESS SAFARISPO Box 6074Peter ChamberlainChristchurch& 0064 3314 49 [email protected] agence néo-zélandaise est spécialisée dans les séjours chasse sur son île et connaît mieux que personne les densités de population des gibiers dont elle commer-cialise la chasse. Parmi ces gibiers, le tahr se trouve exclusivement dans l’île Sud du pays et procure de belles émotions de chasse. Cette chèvre venue de l’Himalaya s’est bien acclimatée à la Nouvelle-Zélande et présente des effectifs conséquents et parfois des surdensités. C’est Peter Chamberlain depuis la ville de Christchurch qui vous guidera pas à pas dans votre découverte du biotope de Nouvelle-Zélande. Un refuge dans les montagnes fait

souvent office d’hébergement afin de coller au plus près des territoires et réduire les temps d’approche en véhicule. Il est aussi possible de chasser le cerf, le daim, le chamois ou le wapiti.

  CLUB FAUNE14, Rue de Siam (16e)PARIS& 01 42 88 31 [email protected] la partie Sud du pays, sur le lac Wanaka près du Parc national du Mont Aspiring, l’agence vous invite à découvrir un pays et une chasse méconnue, pleine d’authenticité dans des paysages époustouflants. À l’autre bout du monde, vous découvrirez un décor de type alpin où montagnes et lacs façonnent l’île et où la faune sauvage se développe. Ainsi après des déplacements en 4x4 ou en hélicoptère, vous pourrez approcher à pied avec votre guide, et avoir la chance de prélever de beaux trophées de cerfs élaphes, de chamois, de tahrs ou de wapitis. Club Faune propose une formule cerf, wapiti, tahr et chamois à partir de 3 200 E pour 6 jours de chasse (hors vol Paris-Queenstown et taxes de tir) qui comprend l’hébergement en pension complète pendant 9 nuits dans un lodge luxueux et confortable.

Campements et réceptifs de chasse  WAIPOUA LODGE

A Katui juste après avoir longé la forêtWAIPOUA FOREST& +64 9439 [email protected] partir de 490 $ la suite, petit déjeuner inclus.Luxueux et exclusif. Ce sont en fait trois lodges indé-pendants avec chambre et salle de bains.

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