TRANSFORMATIONS URBAINES-RURALES, RESSOURCES ET AGRICULTURE PÉRIURBAINE : DEFITS POUR LA...

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TRANSFORMATIONS URBAINES-RURALES, RESSOURCES ET AGRICULTURE PÉRIURBAINE : DEFITS POUR LA DURABILITÉ ÉTUDE DE CAS DANS LA ZONE MÉTROPOLITAINE DE LA VILLE DE MÉXICO Communication présentée lors du Colloque La dynamique des territoires en milieu périurbain et le patrimoine naturel et culturel 26-27 et 28 avril 2006 au campus Longueuil (Université de Montréal) Dr. Hermilio Navarro G. et MC Ma Antonia Pérez O. Professeur chercheur et Chercheuse. Institut de Socio-economie, Statistique e Informatique. Colegio de Postgraduados en Ciencias Agrícolas. MÉXICO. Courriels: [email protected] , [email protected] APPROCHE SUR LES TRANSFORMATIONS ET PROBLEMATIQUE La ville de México a connu une augmentation très importante de sa population durant les dernières décennies. Ainsi, elle s’est étalée sur les états voisins de México et Hidalgo, où habitent maintenant environ 50% de ces citoyens. On note aujourd’hui plusieurs transformations : 1. une concurrence administrative entre la capitale et les états voisins (états de México et Hidalgo) tant pour la gestion territoriale dans la Zone Métropolitaine de la Vallée de México (ZMVM); par exemple pour les conceptions, les politiques, les acteurs privilégiés, les programmes, les ressources et autres, 2. une concurrence administrative pour la gestion des ressources, dont: la terre, l’eau, l’aménagement territorial, la volonté de maintenir l’agriculture, les orientations du développement «dit rural » dans le milieu périurbain, 3. une absence d’initiatives législatives et normatives intégrales du fait du manque des fonctionnaires publics qui n’exercent pas leurs responsabilités ; 4. un manque croissant de sécurité territoriale, des personnes et de leur famille, ainsi que l’absence de fiabilité des services minimaux nécessaires: l’approvisionnement et la qualité de l’eau, le traitement et l’évacuation des eaux usées, la surveillance de la qualité sanitaire des produits alimentaires ; 5. un manque de sensibilisation et de programmes pour la résolution de la problématique croissante de type écologique et social., 6. une centralisation « du processus de métropolisation » qui méprise les acteurs et les patrimoines périurbains, qui déstructure les systèmes organisationnels locaux et qui dégrade les ressources ; 7. une absence de nouvelles orientations des recherches et de l’enseignement universitaire en matière de développement communal périurbain et 8. une absence de projet pour un véritable programme intégral de développement durable, pourtant nécessaire compte tenu de l’importance et la gravité de ces problèmes. De telles circonstances mettent en évidence l’insuffisance d’une gouvernance responsable pour un bien-être collectif durable. Aguilar (2002) affirme que la recherche urbaine a reconnu l’émergence de nouvelles formes territoriales, lesquelles sont associées de façon spécifique aux grandes villes des pays en 1

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TRANSFORMATIONS URBAINES-RURALES, RESSOURCES ET AGRICULTURE PÉRIURBAINE : DEFITS POUR LA DURABILITÉ

ÉTUDE DE CAS DANS LA ZONE MÉTROPOLITAINE DE LA VILLE DE MÉXICO

Communication présentée lors du Colloque La dynamique des territoires en milieu périurbain et le patrimoine naturel et culturel

26-27 et 28 avril 2006 au campus Longueuil (Université de Montréal)

Dr. Hermilio Navarro G. et MC Ma Antonia Pérez O. Professeur chercheur et Chercheuse. Institut de Socio-economie, Statistique e

Informatique. Colegio de Postgraduados en Ciencias Agrícolas. MÉXICO. Courriels: [email protected], [email protected]

APPROCHE SUR LES TRANSFORMATIONS ET PROBLEMATIQUE La ville de México a connu une augmentation très importante de sa population durant les dernières décennies. Ainsi, elle s’est étalée sur les états voisins de México et Hidalgo, où habitent maintenant environ 50% de ces citoyens. On note aujourd’hui plusieurs transformations : 1. une concurrence administrative entre la capitale et les états voisins (états de México et Hidalgo) tant pour la gestion territoriale dans la Zone Métropolitaine de la Vallée de México (ZMVM); par exemple pour les conceptions, les politiques, les acteurs privilégiés, les programmes, les ressources et autres, 2. une concurrence administrative pour la gestion des ressources, dont: la terre, l’eau, l’aménagement territorial, la volonté de maintenir l’agriculture, les orientations du développement «dit rural » dans le milieu périurbain, 3. une absence d’initiatives législatives et normatives intégrales du fait du manque des fonctionnaires publics qui n’exercent pas leurs responsabilités ; 4. un manque croissant de sécurité territoriale, des personnes et de leur famille, ainsi que l’absence de fiabilité des services minimaux nécessaires: l’approvisionnement et la qualité de l’eau, le traitement et l’évacuation des eaux usées, la surveillance de la qualité sanitaire des produits alimentaires ; 5. un manque de sensibilisation et de programmes pour la résolution de la problématique croissante de type écologique et social., 6. une centralisation « du processus de métropolisation » qui méprise les acteurs et les patrimoines périurbains, qui déstructure les systèmes organisationnels locaux et qui dégrade les ressources ; 7. une absence de nouvelles orientations des recherches et de l’enseignement universitaire en matière de développement communal périurbain et 8. une absence de projet pour un véritable programme intégral de développement durable, pourtant nécessaire compte tenu de l’importance et la gravité de ces problèmes. De telles circonstances mettent en évidence l’insuffisance d’une gouvernance responsable pour un bien-être collectif durable. Aguilar (2002) affirme que la recherche urbaine a reconnu l’émergence de nouvelles formes territoriales, lesquelles sont associées de façon spécifique aux grandes villes des pays en

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développement: A) ces nouvelles formes territoriales ont été le résultat d’une urbanisation à l’échelle régionale laquelle montre une plus grande influence spatial versus la reconnaissance d’un système urbain décomposé en couronnes; B) parmi les caractéristiques les plus importantes: un taux de croissance métropolitaine plus bas; une croissance de la circulation des marchandises, de la population et des capitaux entre le centre et la périphérie régionale, des frontières chaque fois moins précises entre ce qui est urbain – périurbain – rural, et la décentralisation des manufactures vers la périphérie de la grande ville. En conséquence, il importe de reconnaître la complexité du fonctionnement du système urbain-périurbain, entre autres, les modalités d’appropriation et d’utilisation des ressources. De même, les risques des impacts écologiques et sociaux, aujourd'hui et à court terme, qui ont comme origine les insuffisances publiques et sociales pour dessiner une politique durable. LES ANNEES RECENTES: LES FACTEURS D’INTERÊT DANS LES TRANSFORMATIONS a. Les changements de la population dans la ville de México et dans la ZMVM La population a considérablement augmenté dans les dernières décennies et cela est en bonne partie attribuable à la multiplication des activités industrielles et des services. Si la ville de México, considérée du point de vue de l’organisation politique et administrative, fonctionne aujourd’hui comme « Zone Métropolitaine de la Vallée de México » (ZMCM), elle n’occupe pas seulement l’espace du District Fédéral, mais elle s’étend surtout vers les deux états contigus de México et d’Hidalgo ; ainsi cohabitent dans le même système urbain trois gouvernements de type différent. Le processus de formation de la métropole dans la vallée de México a été marqué par les changements socio-économiques qui ont débuté après la Deuxième Guerre, soit à partir des années 50. On enregistrait pour l´année 1950 dans la ville de México et la zone urbaine contiguë de l’état de México, un ensemble de 3,351 millions d’habitants, qui a augmenté progressivement jusqu’à 9,010 millions en 1970. Ainsi, la population de la zone urbaine s’est multipliée par 2,69. Le Programme d’Aménagement de la Zone Métropolitaine du Vallée de México (1999) montre ces changements démographiques de 1970 jusqu’en 1995, dans les cinq couronnes de la ZMVM, y compris les municipes des états voisins (Tableau 1). En 2005, la population de la ZMVM est estimée à plus de 20 millions d’habitants. Une approximation générale nous montre que la croissance de la population de la ZMVM dans les trente dernières années a été de plus de 10 millions d’habitants, et conséquemment, on assiste à une augmentation proportionnelle des besoins en ressources pour l’agriculture et la fonctionnalité durable de la ZMVM, telles que la terre, l’eau, les traditions et ses ressources ectodermiques et culturaux, ainsi qu’une importante diversité de ses fonctions : l’approvisionnement des aliments, la génération d’emploi, la complémentarité des revenus, les services écologiques (recharge des aquifères, la capture du carbone, la capture des particules, etc.), la génération des loisirs et même le paysage et ses effets psychologiques.

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Tableau 1. Population dans la ville et la « région périurbaine » de la vallée de México (1970-1995)

Population (en milliers) Arrondissements et/ou municipes des

états voisins 1970 1980 1990 1995

Ville centrale dans la capitale du pays 1/ 2 854,7 2 350,7 1 930,3 1 760,4

Première couronne 2/ 4 563,3 6 629,9 7 126,7 7 368,5 Deuxième couronne 3/ 1 144,0 2 730,5 4 059,2 4 863,2 Troisième couronne 4/ 315,2 686,2 1 547,3 2 181,5 Quatrième et cinquième couronne 5/ 395,9 556,4 870,1 1 084,6

Total dans la ville capitale (Distrito Federal) 6 874,2 8 029,5 8 235,7 8 489,0

Total dans les municipes de l’état de México 2 399,0 4 924,2 7'297,8 8'769,2

Zone Métropolitaine de la Vallée de México (ZMVM) 9 273,2 12 953,7 15 533,5 17 258,2

Source: Programa de Ordenación de la zona metropolitana del Valle de México (1999). SEDESOL, Gobierno de la ciudad de México y Gobierno del estado de México.

Les estimations des populations urbaine et rurale pour l’année 2000, dans l’ensemble ville de México et les « états périurbains », nous montrent un total de 18,69 millions du côté urbain et 0,89 million du côté rural (CNA, 2001). La population urbaine étant donc 21 fois supérieure à la population rurale. D’après la même source, la ZMCM avait une superficie de 6 267,2 km2, incluant la ville de México et 46 « municipes périurbains ». Par conséquent, on peut souligner que la ville a connu une importante extension territoriale aux dépens des territoires ruraux et, notamment, agricoles. En contre partie, on a aussi observé dans ces espaces urbains / ruraux le maintien de systèmes agropastoraux modernes et traditionnels. Ils sont associés à des dynamiques complexes de concurrence entre divers acteurs pour les ressources et les patrimoines, et pourtant n’ont que des perspectives limitées de durabilité. On observe un problème de concurrence vis-à-vis des ressources de base urbaine / rurale, en particulier pour l’eau, les sols à vocation agricole, la diversité des paysages et, plus généralement, la permanence des services écologiques nécessaires au maintien d’une infrastructure indispensable à l’agriculture et pour assurer la viabilité de la ZMCM. Aussi, de nombreux problèmes de gestion sont apparus, concernant: i) l’approvisionnement en eau, le peu d’efficacité de la conduction et la distribution équitable, ainsi que la quasi-absence de traitement (inférieur à 15%), ii) le drainage (la ville occupe un vaste

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espace de marécage), iii) le chômage, iv) la pauvreté urbaine et périurbaine, v) la sécurité, vi) la qualité de l’air, etc.

Tendance à disparaître les communs ruraux dans la ville de México.

Conflits pour la terre face au manque de politiques de planification.

Cinq communes de Tlahuac soumises à la croissance urbaine

La qualité de l’air, une problématique régionale

Néanmoins, les conflits nous démontrent l’importance de la gestion sociale des territoires comme la clé pour soutenir les solutions aux besoins du développement local et régional.

LA CROISSANCE DE LA VILLE AU DÉTRIMENT DES RESSOURCES EN EAU DES ESPACES PÉRIURBAINS ET RURAUX DE LA ZMVM ET DES TERRITOIRES CONTIGUS a. Le territoire des sources de la rivière du Lerma D’après Abasolo et al. (2000), au cours des années 50, face aux besoins croissants en eau de la ville de México et la ZMVM encore au début de leur configuration, le choix a été fait d’amener l’eau depuis la vallée contiguë de Toluca située à 60 km à l’ouest de la ville de México. Le projet a été nommé « Lerma » afin de cibler les municipes de San Pedro Tlaltizapan et Tianguistenco qui couvrent un ample territoire où se trouvent les sources pour la formation dans les hauts plateaux et les lacs de la grande rivière dénommée « Lerma ». À partir de là, le bassin de la rivière s’allonge et parcoure plus de mille kilomètres avant d’arriver à l’océan Pacifique dans le nord-ouest du pays. Le système de conduction Lerma depuis la vallée de Toluca fonctionne depuis 1951, avec 234 puits et un volume initial de 2,5 m3/s. Vers le milieu des années 70 le projet s’est intensifié dans le territoire et le volume d’extraction par seconde enregistré par l’organisme opérateur se situait autour 14 m3/s, c’est-à-dire 5,6 fois supérieur au débit initial. Les conséquences ont été

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nombreuses et diverses ; les lacs intérieurs, la pêche et la chasse, les divers socio-agroécosystèmes locaux et les agricultures encore paysannes ont été d’une façon ou une autre « fragilisés » et s’est donc enclenchée une tendance vers leur disparition. De plus, le territoire du projet « Lerma » a été soumis aux pressions de nouveaux lotissements, par exemple, les terrains périurbains de la ville de Toluca – avec plus de 2 millions d’habitants. Aujourd’hui, les sources d’eau n’échappent pas aux enjeux complexes de type socioéconomique et écologique ainsi qu’aux très lourdes conséquences socio-écosystèmiques. Les deux vallées et les différents systèmes d’approvisionnement en eau sont illustrés sur la Figure 2. b. Les plaines et les vallées au nord et nord-est de la ZMVM et le Plan d’Action Immédiate En 1974, le Plan d’Action Immédiate (Plan de Acción Inmediata - PAC) a été établi pour satisfaire aux besoins grandissant d’approvisionnement d’eau. D’une façon schématique, la Figure 1 montre l’importance de l’augmentation des approvisionnements en eau dans le PAC. On remarque que les lignes foncées sont les aquifères d’approvisionnement pour la ville ayant comme base la perforation et l’opération de plus de 130 puits pour l’extraction des eaux souterraines. Aussi, on peut souligner les initiatives et les risques sur les territoires d’agriculture urbaine et périurbaine de grande valeur patrimoniale et même d’intérêt public : i) d’abord, le système des aquifères du sud de la ville de México (points 1, 5 et 9 de la Figure 1), avec plus de 70 puits dans le territoire d’agriculture traditionnel des « chinampas », installées surtout sur les arrondissements de Xochimilco et Tlahuac, ainsi qu’à Chalco dans l’état voisin de México ; ii) ensuite, le système des aquifères du nord de la ville de México (points 3, 4 et 6 de la Figure 1) et surtout l’extension de l’aquifère no 7, qui va très loin dans le milieu rural vers le nord-est, sur plus de 70 km.

: Ville de México

Figure 1. Le Plan d’Action Immédiate pour la Zone Métropolitaine de la ville de México

En somme, on trouve plus de 69 puits sur cet ensemble nord et nord-est, territoire semi-aride avec une agriculture saisonnière. À notre avis, d’importants risques écologiques et sociaux ont

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été pris au cours du milieu des années 70 et jusqu’à aujourd’hui avec le PAC. Ainsi, les conséquences écologiques et sociales sont importantes : on assiste à la désertification des territoires périurbains due à ce bilan hydrique négatif et à l’incapacité des populations locales de subvenir à leurs propres besoins en eau. c. Les territoires des états de Michoacan et Guerrero et le projet « Cutzamala » Bientôt, malgré le PAC, les besoins en eau ont continué d’augmenter et un second projet a dû être créé. Dans la tradition du ciblage des systèmes fluviaux, un nom est apparu : « Cutzamala ». Ce projet, est par contre orienté vers l’ouest et le sud-ouest au delà de la Vallée de Toluca, dans les états voisins de Michoacan et Guerrero. Ce projet dans ses endroits plus lointains est localisé géographiquement à plus de 200 km de la ville de México (Figure 2). Le « mégapole-système » d’approvisionnement de la ZMVM, avec des initiatives visibles comme les projets Lerma-PAC et Cutzamala, est reconnu pour l’importante de ses ouvrages d’ingénierie hydraulique. Il est également reconnu pour d’importants problèmes dus aux incertitudes quant à la planification durable de la ZMVM : d’une part, en raison des coûts considérables de construction, de gestion de l’eau potable et de sa distribution qui ont nécessité de grands investissements publics jusqu’à ce jour ; d’autre part, en raison d’une crise écologique bien enracinée, en sachant que la principale source d’eau est l’aquifère de la ZMVM, sur lequel profite tous les jours des grandes extractions des eaux souterraines dans la Vallée de México.

Figure 2. Le schéma d’approvisionnement en eau potable du Cutzamala et Lerma

Ciudad de

México

Texcoco

Toluca Lerma

Cutzamala Approvisionnement d’eau du coté ouest de la ZMVMLimite ville de México (D.F)

6

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

m 3 /s

Eaux souterraines

Eaux superficielles

Region Lerma

Region Cutzamala

Figure 3. Principales sources d’approvisionnement en eau pour la ZMVM: 1940- 2000

Source: À partir d’informations diverses : SECRETARÍA DEL MEDIO AMBIENTE-GDF (marzo de 2001) y COMISIÓN NACIONAL AGUA (2001).

Le bilan sur l’aquifère dans la ZMVM, nous montre pour l’année 1999 : 1°) la recharge de l’aquifère: un total de 689 Mm3, 2°) les extractions des eaux souterraines par des puits: 1 584 Mm3, 3°) le déficit 895 Mm3 et 4°) l’extraction de 2,3 m3/s face à une capacité de recharge de 1 m3/s. En résumé : le système des extractions des eaux souterraines a comme résultat un bilan négatif (CNA, 2001).

Il existe également un problème de concurrence vis-à-vis pour les ressources de base urbaines / rurales dans la ZMVM, en particulier pour l’eau dans les rivières des micro bassins de la vallée de México, pour les sols à vocation agricole, la diversité des paysages et, plus généralement, la permanence des services écologiques nécessaires au maintien d’une infrastructure nécessaire à la viabilité de la ZMCM. À remarquer un schéma de trans-agression territorial métropolitaine. d. La perte des rivières dans la ZMVM Une recherche menée sur 3 ans, analysant des eaux sur 10 sites, 4 fois par an, sur la rivière de Texcoco située à l’est de ZMVM, démontre bien l’un des problèmes de la croissance urbaine et ses graves conséquences (Navarro et Pérez, 2005). Par exemple, le site 1 est situé dans la partie la plus haute du bassin soit à 2500 m et le site 10 se trouve dans la plaine de la vallée soit à 2240 m : en général, les concentrations des paramètres d’évaluation augmentent au fur et à mesure du déplacement des sites vers la plaine. La conductivité électrique comme indicateur synthétique nous montre également la contamination des eaux. À notre avis, ces résultats

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démontrent de manière évidente les limites de la politique territoriale sur les 9 bassins du nord-est et est de la ZMVM (Figure 4).

Figure 4. Paramètres inorganiques dans le bassin de la rivière Texcoco (1999-2002)

0

20

40

60

80

100

120

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

S ites

Con

cent

ratió

n (p

pm)

pH

PO4

K

Mg

Na

Cl

NO3

Ca

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

S ites

Conductivité électrique

LES EAUX USÉES Le manque général de traitement des eaux usées et son utilisation agricole dans la ZMVM nous montre l’amplification des frontières diffuses. Le cas du système de conduction des eaux usées vers le nord et son utilisation pour la production agricole, d’après les estimations montent jusqu’aux alentours de 170 000 ha (Renteria, 2003). Le volume des eaux usées est supérieur à 40 m3/s ; les excédents étant déversés sur le bassin du Panuco, pour aller jusqu’au Golfe du Mexique. Ainsi, parmi les autres grands bassins qui ont subi les impacts du style de développement de la ZMVM, on peut parler du « Lerma-Chapala-Santiago » avec une surface de 13 835 km2, du Panuco et ses 96 302 km2 et du Cutzamala. Corollairement, la ville manque d’une politique efficace de développement territorial suffisamment intégrée pour associer fonctionnellement les espaces urbains et ruraux. LA PERTE DE TERRES AGRICOLES ET L’INSUFFISANCE DE LA QUALITÉ DES PRODUITS AGRICOLES Une étude de cas a été réalisée à Tlahuac, un arrondissement rural de la ville de México, dans le territoire de San Andrés Mixquic. Son intérêt réside dans plusieurs aspects, notamment dans son origine préhispanique-paysanne et dans l’actualité, elle reste maintenant une agriculture traditionnelle qui a déjà subi des changements en raison d’une modernisation en cours. À ce jour, Mixquic, en périphérie de México, apparaît comme un village à la fois urbain et paysan ; encerclé par la croissance urbaine, il éprouve l’absence d’une politique de développement urbain-rural planifiée, car son territoire est uniquement considéré comme une réserve foncière. La Figure 5 souligne la perte du patrimoine agricole : étant donné la diminution

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de le surface agricole des « chinampas » et pourtant du patrimoine d’une agriculture fortement paysanne. Donc Mixquic est réduit à l’état de fournisseur de ressources (puits d’eau depuis les années 50), ce qui a contribué historiquement à son appauvrissement et a restreint ses perspectives de développement.

Figure 5. Dynamique de croissance de la ville de México sur l’espace agricole de Mixquic

Dynamique de la périurbanisation de la

ville de México à Mixquic

Zone Chinampera Zone Mixte Zone Urbaine

1970 2001

Source. Le Jeloux J. 2004. Rapport de stage. L’aménagement territorial à Mixquic. Univ. Tours-CP. 78 p.

De même, malgré les initiatives des institutions publiques pour la réglementation dans l’utilisation des produits sanitaires, afin d’améliorer la qualité de la production agricole, un échantillonnage des «inflorescences de brocoli » et ses analyses au laboratoire ont montré une contamination importante (Pérez, 2006). Les résultats présentés dans le Tableau 2 montrent: i) l’existence de résidus de 10 produits du type organophosphaté, ii) l’existence de résidus de produits hautement risqués pour la santé, parmi lesquels plusieurs sont interdits: Parathion, Methil-Parathion, Diazinon et Clorfenvinfos.

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Tableau 2. Résidus de pesticides organophosphorés dans le brocoli à Mixquic (2005)

Parcelle / échantillon Tr

iplo

- rfo

n

Diox

a-

Thio

n

Diaz

inon

Metil

. P

arat

ion

Mala-

th

ion

Fent

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Para

tión

Clor

fen-

vin

fos

Ethi

on

Carb

o-

feno

tion

Nom

bre d

e ré

sidus

par

éc

hant

illon

1 √ √ √ √ √ 6 2 √ √ √ √ √ √ √ 7 3 √ √ √ √ √ 5 4 √ √ √ 3 5 √ √ √ √ 4 6 √ √ √ √ √ √ 6 7 √ √ √ √ √ √ √ 7 8 √ √ √ √ √ 5 9 √ √ √ √ √ √ 6 10 √ √ √ √ √ 5 11 √ √ 2 12 √ √ √ √ 4 13 √ √ √ 3 14 √ √ √ √ √ √ 6 15 √ √ √ √ √ 5 16 √ 1 17 √ √ 2 18 √ 1 19 T e m o i n 0

Fréquence/ échantillons

9 6 9 5 15 5 6 11 9 2

√: Présence des pesticides organophosphoré. Source: Pérez (2006). CONCLUSIONS Les transformations sont perçues comme une menace pour l’indispensable projet collectif urbain / rural durable, en harmonie avec la biocœnose trans-territoriale. Un avis général sur les transformations actuelles dans la ZMVM nous suggère insister sur la complexité des relations sociales, économiques et écologiques qui s’insèrent dans les territoires périurbains. Souligner également la diversité des dynamiques locales dans la ZMVM en tenant en compte des relations du noyau urbain avec un univers de territoires périurbains en fonction des distances, imbrications, divergences et échanges des différents flux, tels que des personnes, des marchandises et des services de grand intérêt : éducation, santé, loisirs, autres.

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BIBLIOGRAPHIE ABASOLO, V. (2000) Modificación ambiental y agricultura en San Pedro Tlaltizapan, edo. México. Tesis Maestría en Ciencias. Colegio de Postgraduados, 145 p. AGUILAR, A.G. (2002) “Las mega-ciudades y las periferias expandidas”. EURE. Vol. 28, no. 85 : 121-149. ISSN 0250-7161. COMISIÓN NACIONAL DEL AGUA (2001) a) “Estudio de Geohidrologia del Valle México”. Estudio COISA. 2001: 122 p. y b) “Agua potable en Zona Metropolitana Valle México”. 54 p. SECRETARIA DE DESARROLLO Y SOLIDARIDAD-GOBIERNO DEL ESTADO DE MÉXICO-GOBIERNO DE LA CIUDAD DE MÉXICO (1999). Programa de Ordenación de la Zona Metropolitana del Valle de México. Diario Oficial de la Federación: Marzo de 1999, 127 p. LE JELOUX, J. (2004) L’aménagement territorial à Mixquic, Rapport de stage, Université de Tours-CP. 78 p. NAVARRO, H. et MA A. PÉREZ (2005) « Caracterización inorgánica del agua del río Texcoco, entre épocas del año y años », TERRA Latinoamericana, Vol. 23, no. 2, 2005: p.183-190. PÉREZ, O.A. (2006) La Calidad de la producción de hortalizas. Thèse à paraître. Universidad Autónoma Chapingo. Instituto de Horticultura. 127 p. SECRETARÍA DEL MEDIO AMBIENTE-GOBIERNO DES DISTRITO FEDERAL (2001) Uso eficiente de agua en el Distrito Federal, su tratamiento y reutilización, Panel: Día mundial del agua. El agua y la ciudad de México, 22 de marzo de 2001. RENTERIA, D.G. (2003) Ficha: La superficie agrícola con aguas residuales en Valles de México-Mezquital. Subgerente. Comisión Regional de Aguas del Valle de México-Comisión Nacional del Agua (información personal en panel de discusión). Seminario: La agricultura periurbana. SAGARPA-Colegio de Postgraduados/ Grupo Transformaciones territoriales de las agriculturas urbanas y periurbanas. Hotel Ejecutivo. Ciudad de México, 27 de febrero de 2003. HNG/17-aout-2006

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