MATÉRIAUX ET TYPES CÉRAMIQUES À SAINT-BLAISE, STATION NÉOLITHIQUE SUISSE (2770-2626 av. J.-C.)....

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Actes du XIVème Congrès UISPP, Université de Liège, Belgique, 2-8 septembre 2001 Acts of the XIVth UISPP Congress, University of Liège, Belgium, 2-8 September 2001 SECTION 2 : Archeometry Colloque / Symposium 2.1 Pottery Manufacturing Processes : Reconstitution and Interpretation Édité par / Edited by Alexandre Livingstone Smith Dominique Bosquet & Rémi Martineau BAR International Series ____ 2005

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Actes du XIVème Congrès UISPP, Université de Liège,Belgique, 2-8 septembre 2001

Acts of the XIVth UISPP Congress, University of Liège,Belgium, 2-8 September 2001

SECTION 2 : Archeometry

Colloque / Symposium 2.1

Pottery Manufacturing Processes :Reconstitution and Interpretation

Édité par / Edited by

Alexandre Livingstone Smith

Dominique Bosquet

& Rémi Martineau

BAR International Series ____2005

MATÉRIAUX ET TYPES CÉRAMIQUES À SAINT-BLAISE,STATION NÉOLITHIQUE SUISSE (2770-2626 av. J.-C.).

POTERIE EXOGÈNE ET PRODUCTION LOCALE

Simonpietro DI PIERRO, Robert MICHEL et Rémi MARTINEAU

Résumé : Une série de 92 céramiques néolithiques (2770 - 2626 av. J.-C.) provenant de Saint-Blaise, Lac de Neuchâtel (Suisseoccidentale), a été caractérisée par analyse pétrographique en lame mince et par analyse chimique. L’étude a permis de différen-cier  trois  groupes  de  poteries. Des  corrélations  ont  été  recherchées  avec  les  groupes  typologiques  existant,  en  fonction de  larépartition spatiale de la poterie à l’intérieur du site. Un groupe de 10 poteries, caractérisées par leur teneur en strontium (Sr) etbarium (Ba), correspond à une maison du village. L’hypothèse d’une contamination de ces céramiques après leur enfouissementest discutée et éliminée. L’exploitation d’un gisement d’argile particulier par les habitants de cette maison pourrait être à l’originede  la  composition  chimique  particulière  de  ces  poteries. De  plus  nous  avons mis  en  évidence  l’existence  d’un  groupe  de  15poteries, distinctes des autres groupes par  leur composition en MgO. L’étude morphologique des 15 poteries de ce groupe dematériau  a montré qu’elles possèdent des  formes et des décors  caractéristiques de  la Civilisation de  la «Céramique Cordée»,originaire de Suisse orientale, appelée «Cordé vrai». Les caractéristiques pétrographiques et chimiques sont très proches de cellesde la poterie contemporaine de Portalban, un autre site lacustre situé à 15 km. Pour cette raison, la poterie «Cordé vrai» de Saint-Blaise pourrait provenir de Portalban ou d’un autre site proche et contemporain, ce qui montrerait alors l’existence d’échangesentre des sites de la Civilisation Cordée.

Abstract: A series of 92 Neolithic (2.770 – 2.626 BC) ceramics from Saint-Blaise, Neuchâtel Lake – Western Switzerland, werecharacterised by thin section petrography and chemical analysis. The investigation permitted to clearly distinguish between threepottery groups. Correlations towards typological groups and with the spatial distribution of pottery were examined. A group of 10pots, characteristic for its Sr and Ba chemical content, corresponds to a specific house of the site. The possible contamination ofthose ceramics can be ruled out. Indeed, this chemical feature would be consistent with the exploitation of a specific clay sourceby the inhabitants of this house. Moreover, the presence of a group of 15 pots has been highlighted because of their MgO content.The morphological study of pottery of this group showed that they belong to the “Corded Ceramic” Civilisation, mainly centredin Eastern Switzerland. However, the petrographic and chemical composition of this group is largely similar to the contemporarypottery of Portalban, another dwelling settlement situated some 15 km off Saint-Blaise. Thus, it  is suggested that the “CordedCeramic” pottery group  from Saint-Blaise was  imported  from Portalban  (or  another  site)  and  that  it  should be  considered  asevidence of exchanges between the Neolithic villages of the “Corded Ceramic” Civilisation.

INTRODUCTION

En archéologie, notamment au Néolithique, la cérami-que est considérée depuis  longtemps comme un ex-cellent marqueur chronologique, et l’étude de la po-terie est essentielle pour l’identification des différentsgroupes culturels (i.e. Giligny 1993). La caractérisa-tion des matériaux céramiques est généralement utili-sée pour répondre aux questions relatives à la prove-nance de la poterie (i.e. Nungässer et Maggetti 1978,Benghezal 1994, Martineau et al. 2000), mais l’étudedes  matériaux  permet  également  de  répondre  àd’autres  problématiques  concernant  la  mise  en  évi-dence  de  successions  temporelles  (Wolf  1993,Martineau 2000, Michel 2002), ou bien la répartitionspatiale  de  groupes  de  matériaux  à  l’intérieur  d’unsite (i.e. Pétrequin et al. 1994).

Sur la base de données typologiques et morpho-mé-triques des poteries, les néolithiciens ont parfois en-visagé l’hypothèse que des formes ou des épaisseursdifférentes entre des poteries pourraient exprimer ourefléter des provenances différentes. Par exemple, lesdifférences morphologiques entre la céramique «gros-sière» et «fine» du Néolithique final de Suisse occi-dentale  avaient  permis  d’envisager  une  provenance

exogène de la poterie «fine», sur la base des ressem-blances avec la poterie «fine» de France nord orien-tale (Ramseyer 1987). Pourtant, l’étude pétro-graphi-que et chimique des matériaux a montré que les maté-riaux des poteries «fines» étaient les mêmes que ceuxdes  poteries  «grossières»  et  avaient  une  même  ori-gine, locale (Benghezal 1994).

Dans le cadre d’un projet de recherche concernant lacéramique néolithique suisse du site de St-Blaise (DiPierro 2002a; fig. 1), nous avons testé les hypothèsessuivantes :

1) dans un corpus céramique constitué par différentstypes morphologiques, est-ce qu’il y a eu utilisa-tion de différents types de matériaux (plusieurs ar-giles et/ou dégraissants) ? Si c’est le cas, quellessont les corrélations qui peuvent être établies en-tre ces types de poteries et les différents matériauxutilisés?

2) Existe-t-il  une  répartition  spatiale  particulière  despoteries, sur  la base des données pétrographiqueset/ou chimiques ? Autrement dit, peut-on mettre enévidence des exploitations et utilisations de maté-riaux différentes entre les unités d’habitation ?

La recherche de corrélations entre types morphologi-ques  de  la  céramique  et  groupes  pétrographiques  ouchimiques a été replacée dans le cadre de l’étude desrépartitions spatiales à l’intérieur du site. L’objectif étaitde savoir si le contexte de production des poteries étaitde type domestique, autrement dit si chaque unité d’ha-bitation fabriquait des poteries ou si des potiers pro-duisaient  pour  les  autres maisons du village. L’exis-tence d’une production domestique de  la poterie de-vrait (ou pourrait) alors se manifester sous la forme degroupes de poteries dont les matériaux devraient pos-séder des caractéristiques différentes les unes des autres.

L’idée d’une production domestique de  la poterie auNéolithique final a été avancée à partir de l’étude de lastation 2 de Chalain (Pétrequin et al. 1994). Cette idéerepose sur l’hypothèse que chaque structure d’habita-tion  exploite  des  matières  premières  différentes  desautres maisonnées et produit ses propres poteries.

Dans le cadre de l’étude du site de St-Blaise, le but estde  caractériser  les productions par  l’étude de  la ma-trice et du dégraissant. L’objectif est de voir si l’ana-lyse des matériaux utilisés pour fabriquer les poteriespermettrait de mettre en évidence des productions par-ticulières et différentes d’une maison à une autre.

Dans le cas où les corrélations seraient positives, on pour-rait envisager différentes interprétations archéologiques.Ces corrélations pourraient être attribuées soit à :

a) des productions différentes entre  les potières pourmarquer leur identité culturelle;

b) des productions différentes entre les maisons et lesgroupes familiaux;

c) une provenance exogène depuis un autre site.

L’approche multiple concernant la typologie de la pote-rie, sa répartition spatiale relative aux maisons et la ca-ractérisation chimique et pétrographique des matériauxest fondamentale pour pouvoir tester ces hypothèses.

CONTEXTE ARCHEOLOGIQUE

Le Néolithique  final  sur  le  plateau  suisse  occidentalest compris entre 3300 et 2400 av. J.-C. Cette périodecomprend trois groupes culturels différents : Horgen,Lüscherz et Auvernier-cordé (i.e. Stöckli 1995), prin-cipalement distingués sur la base des différences typo-logiques de la poterie.

Le  site de Saint-Blaise/Bains des Dames  (Canton deNeuchâtel, fig. 1), fouillé de 1986 à 1988 sur le tracéde l’autoroute A5, a livré les vestiges de plusieurs vil-lages qui se sont succédés sur le même emplacementau cours du Néolithique final. Des milliers de recollagesentre tessons ont permis de reconstituer des centainesde  poteries  caractéristiques  des  complexes  culturelsHorgen (3250 à 2950 av. J.-C.), Lüscherz (2950 à 2700

Figure 1. Sites du Néolithique final de la Région des Trois Lacs (Suisse). Le site lacustre de Saint-Blaise/Bain des Dames setrouve sur la rive nord-ouest du Lac de Neuchâtel en Suisse, (d’après Ramseyer, 1987) :  1. Yverdon (avenue de Sports).

2. Chéseaux (Châble-Perron). 3. Yvonand. 4. Font. 5. Gletterens. 6. Thielle-Wavre (Thielle-Mottaz). 7. Thielle-Wavre (Pont-de-Thielle). 9. Hauterive (Champréveyres). 10. Auvernier. 11. Cortaillod. 12. Guévaux. 13.  Montillier/ Muntelier.

4. Vinelz. 15. Lüscherz. 16. Port. 17. Twann. 18. La Neuveville (Schafis).

av. J.-C.) et Auvernier-cordé (2700 à 2400 av. J.-C.)(Michel 2002). La fin de la période Lüscherz est mar-quée dans la Région des Trois Lacs par l’influence dela Civilisation de la «Céramique Cordée», dont l’airede diffusion va de la Scandinavie au Nord des Alpes,et du lac de Neuchâtel aux plaines de l’Ukraine (Gilignyet Michel 1995).

L’influence typologique de la Civilisation “Cérami-que Cordée” (“Schnurkeramik” dans la littérature al-lemande)  se  manifeste  dans  le  groupe  culturelAuvernier/La Saunerie (Ramseyer 1988). Ces influen-ces de la “Céramique Cordée” ont amené les auteursà définir le nouveau groupe culturel Auvernier-cordé(Ramseyer  1987,  Giligny  1993).  La  céramique  dugroupe culturel Auvernier-cordé comprend quatre prin-cipaux types morphologiques (tabl. 1).

plus ancien; si sa position est supérieure, alors son dé-pôt est plus récent, si les deux ensembles sont au mêmeniveau, alors leurs dépôts sont contemporains. Tous lesensembles  qui  se  situent  dans  le  même  horizonstratigraphique proviennent  très probablement de dé-pôts contemporains (ou très proches dans le temps) etforment alors un assemblage. Un assemblage (dépôt)est cohérent du point de vue spatial et temporel. Cha-que assemblage (dépôt) correspond très probablementau  dépotoir  d’une  maisonnée,  pour  laquelle  on  peutsupposer une identité domestique commune. Pour cetteétude, 63 échantillons appartenant à autant de poteries,provenant  de  six  assemblages,  ont  été  sélectionnés.Quatre assemblages forment chacun un dépotoir en re-lation avec une maison dont la construction a été datéepar la dendrochronologie (Michel 2002) : assemblageA et maison construite en 2630 av. J.-C.1, assemblage

Tableau 1. Principaux types morphologiques du groupe culturel Auvernier-cordé identifiés à St. Blaise (Michel, 2002).

Types morphologiques Description1a) Cordé Z Céramique à impression de cordelette dont le sens de torsion des empreintes est en Z, ce qui

correspond à la définition des céramiques dites “Cordé vrai” (Giligny 1993)Cordé vrai1b) Cordonmodèle cordé

Céramique dont le décor est constitué par un cordon modelé de type classique pour la Civilisationde la “Céramique Cordée”, c’est-à-dire festonné (“Wellenleiste”)

2a) Cordé S Céramique à impression de cordelette dont le sens de torsion des empreintes est en S, ce quicorrespond à la définition des céramiques “Cordé imité” (Giligny 1993)

2b) Cordonmodelé imité

Céramique dont le décor est constitué par un cordon modelé de type atypique pour la Civilisation dela “Céramique Cordée” et que l’on suppose être d’imitation locale.Cordé imité

2c) Cordonappliqué

Céramique imitant très grossièrement un cordon modelé, interprété comme une imitation locale,réalisée lors de la phase de transition appelée Auvernier cordé ancien.

Auvernier

Céramique typique de la phase Auvernier cordé moyen (entre 2640 et 2560 av. J.-C.). Lamorphologie de type cordé (fond plat et profil sinueux) a été adoptée, mais le décor est différent decelui du type Cordé et constitué de rangées d'impressions digitales ou d'impressions à la baguette(“Einstichverzierte”) sur le col ou sur la lèvre

Transition

Céramique typique de la phase Auvernier cordé ancien (entre 2700 et 2640 av. J.-C.). On perçoit àcôté des céramiques de tradition Lüscherz à fond arrondi, profil droit et décor de languettes, unetransformation, sous l'influence de la Civilisation de la Céramique Cordée, qui se marque parl'apparition de céramiques à fond plat et profil sinueux mais qui conservent encore des languettes.

Ces quatre types céramiques (fig. 2) sont contemporainset  ils  caractérisent plusieurs  sites  lacustres du Lac deNeuchâtel,  parmi  lesquels  Portalban  (Giligny  1993),Yverdon (Wolf 1993) et St.-Blaise (Michel 2002) (fig. 1).

ECHANTILLONAGE

Pour  évaluer  les  hypothèses  archéologiques,  nousavons échantillonné le corpus céramique et réalisé larépartition spatiale des poteries, à partir d’une appro-che céramo-stratigraphique (Michel 1995). Cette ap-proche est basée sur le regroupement des poteries enassemblages. Les remontages des tessons d’une pote-rie constituent ce qu’on appelle un ensemble. Le prin-cipe est simple; lorsque la position stratigraphique d’unensemble est inférieure à un autre, alors son dépôt est

B et maison datée de 2626 av. J.-C., assemblage C etmaison datée de 2626 av. J.-C., assemblage D et mai-son datée de 2630 av. J.-C., soit des assemblages et desmaisons  témoignant  de  la  phase  Auvernier-cordémoyen. D’autre part, deux assemblages (E et F) consti-tuent deux étapes d’un même dépotoir mis en relationtopographique avec une maison construite en 2702 av.J.-C. et habitée au moins jusqu’en 2672 av. J.-C. (der-nière phase de réfection), que l’on peut attribuer à laphase Auvernier-cordé ancien. D’un point de vue spa-tial,  le  dépotoir  de  l’assemblage D  est  surimposé  audépotoir lié aux assemblages E et F.

1 Les dates dendrochonologiques se réfèrent à la date de la construc-tion des maisons.  On sous-entend que chaque maison a été habi-tée pendant une génération, c’est à dire 20 à 30 ans.

Les résultats obtenus sur cette série d’échantillons ontété  complétés  par  29  échantillons  d’une  précédenteétude déjà réalisée sur le site de St-Blaise (Benghezal1994)2. Sur 29 poteries, 15 appartiennent aux six dé-potoirs considérés. Au total, le corpus de notre étudeest constitué de 92 échantillons (tabl. 2).

CONTEXTE GEOLOGIQUE

Plusieurs travaux concernant la géologie de la régionde St-Blaise ont été publiés (i.e. Portmann 1955, 1966,Bourquin  et al.  1968,  Suter  et  Lüthi  1969).  Géogra-phiquement, St-Blaise se trouve au pied de la chaîne

Assemblages Cordé vrai Cordé imité Auvernier Transition TotalA (6A42*)   1   9 10B (7A43*)   3   3 11 17C (8A44*)   1   1   7   9D (4A40*)   1   1   3   5E (2T26*)   3   4   7 14F (2T32*)   3   5 15 23

Autres   4   3   6   1 14Total 16 17 36 23 92

Tableau 2. Nombre et répartition des échantillons par étude et par assemblage.Le signe * correspond à la numérotation des fouilles archéologiques des dépotoirs (Michel, 2002).

Figure 2. Types morphologiques de la céramique des phases Auvernier-cordé ancien et moyen:1. Cordé vrai, 2. Cordé imité, 3. Auvernier, 4. Transition.

2 Les résultats présentés dans la caractérisation pétrographique et chi-mique de cet article ne se réfèrent qu’aux 63 échantillons expressé-ment choisis à partir des assemblages/dépotoirs A à F. Les résultatsconcernant le précédent travail sont publiés dans la thèse de docto-rat  de  Benghezal  (1994).  29  poteries  concernant  les  périodesAuvernier-cordé ancien et moyen de St. Blaise, faisant partie de cetravail, ont été prises en considération. Les objectifs de la thèse deBenghezal (1994). Étaient différents des nôtres, et donc son échan-tillonnage avait été établi différemment.  Cependant, de ces 29 cé-ramiques, 15 appartiennent aux mêmes dépotoirs A à F, et ont, pourcette  raison, été  intégrées pour permettre une meilleure approchestatistique.   Les 14 autres poteries appartiennent à 10 autres dépo-toirs ou bien à aucun en particulier. Nous n’en tiendrons pas comptepour les corrélations entre chimie et répartition spatial de la poterie.Cependant, les 29 poteries sont prises en compte pour les corréla-tions entre chimie et types de céramiques.

du Jura, sur la rive nord-ouest du Lac de Neuchâtel.Le soubassement affleurant est composé par des for-mations calcaires d’âge Crétacé inf. (Urgonien inf. etHauterivien  sup.  –  Pierre  jaune  de  Neuchâtel);  deslambeaux sporadiques de marne et grès d’âge Tertiaire(Molasse d’eau douce inf.) affleurent aussi (Bourquinet al.  1968).  Le  site  est  entouré  par  des  formationsquaternaires qui varient entre des dépôts morainiquesd’âge würmien et  des dépôts  alluviaux plus  récents(Suter et Lüthi 1969). Dans les dépôts morainiques,plusieurs éléments de roches cristallines tels que lesgranites, quartzites, gneiss et serpentinites ont été si-gnalés. Leur origine est clairement alpine et leur pro-venance dérive des unités Helvétiques et Pénnidiquesinternes des Alpes; ces éléments ont été  transportéspar  le  Glacier  du  Rhône  sur  le  Plateau  Suisse(Portmann 1955, 1966).

METHODE D’ETUDE

Pour la caractérisation pétrographique, des lames min-ces standard (30 µm d’épaisseur) ont été préparées pourtous les tessons et observées au microscope optique enlumière polarisée (Leitz Laborlux 11 Pol). Le volumede dégraissant a été estimé à partir des tables de com-paraison proposées par Matthew et al. (1991).

Les échantillons broyés dans une meule de carbure detungstène ont été analysés au Diffractomètre rayons X(XRD) Philips PW 1800 (radiation Cu Kα) dans l’in-tervalle 2-65° 2θ, pour déterminer la composition dela matrice  et  du dégraissant  (logiciel X-Pert Organi-ser).  Les  analyses  chimiques  en  fluorescence  (XRF)concernent neuf éléments majeurs y compris le Fe3+

tot

exprimés en poids pourcentage (%pd) et onze élémentstraces exprimés en ppm, mesurées avec le Spectromè-tre rayons X Philips PW 2400. L’erreur est de 1 % pourles éléments majeurs et de 10 % pour les éléments tra-ces. Les pastilles pour  la fluorescence ont été prépa-rées selon la procédure décrite par Zanco (1998). LeFeO %pd a été mesuré en utilisant le protocole dipyridilet le Spectrophotomètre Philips Pye Unicam PU 8650;CO

2 et H

2O % pd ont été obtenus avec un analyseur de

Carbone Multiphases (Leco RC 412).

Une  série  de  18  échantillons  a  été  choisie  parmi  lesplus significatifs, à partir des 63 poteries de cette étude,pour séparer leurs composants principaux, matrice etdégraissant, selon la technique de séparation par l’at-taque avec H

2O

2 décrite dans Di Pierro (2003). Les com-

posants séparés ont été analysés chimiquement (XRF)selon la procédure susmentionnée.

Le  traitement statistique des données chimiques glo-bales  a  été  effectué  avec  le  logiciel  SPSS  10.0.  par«cluster  analysis»  (Average-linkage  –  SquaredEuclidean  distances)  et  par  l’analyse  discriminante(DA). Les deux analyses  considèrent  les données  enlog

10, et tous les éléments majeurs et traces.

TERMINOLOGIE

La description et caractérisation pétrographique des la-mes  minces  reprend  la  terminologie  courante  (i.e.Maggetti  1982,  Nungässer  et al.  1985,  Whitbread1986). Pour l’identification du matériel non plastiqueet la distinction entre les inclusions naturelles et ajou-tées,  nous  avons  utilisé  les  paramètres  suivants(Maggetti 1994) :

1. Inclusions naturelles :

a) distribution granulométrique unimodale,

b) diamètre  ou  longueur  principale  inférieur  à  1 mm(Di Pierro 2002a),

c) forme arrondie à sub-anguleuse de grains.

2. Inclusions ajoutées :

a) distribution granulométrique bimodale,

b) diamètre ou longueur principale supérieur à 1 mm(Di Pierro 2002a),

c) forme anguleuse à sub-anguleuse de grains de rocheà composition silicatée, forme sub-anguleuse à ar-rondie  pour  les  grain  de  roche  à  compositioncarbonatée.

Selon le pourcentage en volume d’inclusions naturel-les, les différents types de matrices ont été réparties enplusieurs catégories : grasses (0 à 5 %), sableuses (5 à10 %) et maigres (10 à 15 %).

CARACTERISATION

Analyses pétrographique

Microscopie optique

Sur la base de la composition, on distingue trois typesde matrices : une matrice calcaire, une matrice calco-silicatée et une matrice silicatée (tabl. 3). L’échantillonDP 151 est le seul qui possède une matrice calcaire.

Dans les matrices calco-silicatées, les inclusions natu-relles non plastiques (de taille inférieure à 1 mm) sontconstituées principalement par des grains de quartz etde calcaire. Ces derniers sont présents sous forme deroche carbonatée ou de phénocristaux de calcite, et peu-vent  constituer  jusqu’à  15 %  en  volume.  Desphénocristaux de feldspath, de muscovite et d’épidotesont également présents dans une moindre proportion.

Le matériel calcaire est totalement absent ou très raredans les matrices silicatées. Dans ce cas, quartz, felds-path, muscovite, épidote, hornblende et  titanite com-posent les inclusions naturelles non plastiques.

Des  fragments  de  roche  argileuse  (pellets  ou  ARF,Whitbread 1986), rouge ou noir, se trouvent inclus dans

les matrices silicatées et calco-silicatées. Une partie deséchantillons présente une matrice partiellement ou to-talement  isotrope  (DP 106, 107, 124, 130, 131, 140,142, 145, 148, 153, 154, 162 et 164).

Sur  la  base  de  la  quantité  en  volume  des  inclusionsnaturelles non plastiques, on distingue  trois  types dematrices : grasse (10 échantillons, soit 16 %), sableuse(13 échantillons, soit 21 %) et maigre (40 échantillons,soit 63 %). Les matrices calco-silicatées et maigres pré-dominent.

Deux tessons (DP 106 et 156, fig. 3) ne présentent pasd’inclusions non plastiques de taille supérieure à 1 mm.Ils sont constitués uniquement par une matrice maigreoù la distribution unimodale des inclusions naturellesnon plastiques est très évidente. Pour cinq autres tes-sons (DP 116, 119, 124, 142, 145), malgré la présencede quelques grains de  roche de diamètre  supérieur  à1 mm, on observe l’absence de distribution bimodaledes inclusions.

En  revanche,  pour  toutes  les  autres  céramiques,  onobserve clairement la distribution bimodale des inclu-sions. Les grains de roche de taille supérieure à 1 mmconstituent  en moyenne entre 10  et  20 % en volumedes tessons (fig. 3). La majorité de ces grains a un dia-mètre ou une longueur principale de 2-3 mm, mais ilsdépassent aussi parfois les 7 mm.

Selon la composition pétrographique, on observe deuxtypes de dégraissants (grains de roche de taille supé-rieure à 1 mm; tabl. 3).

Le dégraissant le plus abondant, présent dans toutesles lames minces sauf les deux sus-mentionnées, estun métagranite à épidote et stilpnomélane. Les grainsde  roche ont une  forme principalement  anguleuse àsub-anguleuse. Le granite comprend l’association mi-néralogique suivante : quartz, feldspath alcalin et pla-gioclase  parmi  les  minéraux  principaux;  biotite,hornblende, muscovite, clinozoïsite et épidote parmiles phases secondaires. Titanite, apatite, zircon, cal-

Figure 3. Photos de lames minces de tessons caractéristiques. Dans celles de gauche, la distribution bimodale en termes detaille des inclusions non plastiques et la forme sub-anguleuse des morceaux de roche indiquent la présence de dégraissantajouté à la céramique. L’échantillon DP 100 présente une matrice sableuse, DP 146 au contraire une matrice plutôt grasse.Par contre dans les photos de droite, tessons DP 106 et DP 156, on observe l’absence systématique de dégraissant ajouté.

Les céramiques sont composées dans ce cas par une matrice maigre uniquement.

Tableau 3. Synthèse des groupes pétrographiques (microscopie optique).

Matrices Dégraissant TotauxNon ajouté Ajouté

Granite Granite + carbonaten Gr. Pétro. Analyses Gr. Pétro. n Gr. Pétro. n

Silicatée 2 3 % I 11 17,5 % II - III 13 20,5 %Calco-silicatée - IV 30 47,5 % V 19 30,5 % VI 49 78 %Calcaire - VII - - VIII   1 1,5 % IX   1 1,5 %Totaux 2 3 % 41 65 % 20 32 % 63

Figure 4. Photos de lames minces, lumière polarisée. Le stilpnomélane (Stilp) est un minéral accessoire fréquent dans les grainsde granite de la céramique de St.Blaise. Sa présence est un indicateur pétrographique précis permettant d’identifier ces

fragments comme du granite du Mont Blanc (Von Raumer, 1969).

Le deuxième type de dégraissant (> 1 mm) se présentesous forme de grains de roches carbonatées comme lescalcaires, calcaires oolithiques et monocristaux de cal-cite. Dans la plupart des cas, ils ont une forme plutôtarrondie, rarement sub-anguleuse. Ce type de matérieln’a été observé que dans 19 lames minces seulement.Quantitativement, il est toujours fortement subordonnéau  premier  type  de  dégraissant,  le  granite  du  MontBlanc. Le matériel carbonaté ne constitue finalementque 5 à 10 % de l’ensemble des inclusions supérieuresà 1 mm.

L’analyse du tesson DP 151 a permis de mettre en évi-dence une forte proportion de matériel calcaire. Mor-ceaux de roches carbonatées, calcaires oolithiques etfossiles de turritella distinguent clairement cette céra-mique du  reste du corpus. Cette poterie  a  égalementété dégraissée par l’ajout de granite du Mont Blanc.

Dans quatre tessons (analyses DP 102, 106, 113, 164),on observe de rares morceaux de charbon de bois.

cite, zoïsite, chlorite et stilpnomélane constituent lesminéraux accessoires, présents en quantité et en fré-quence  très  variables.  Quartz,  feldspaths,  biotite  ethornblende témoignent de la paragenèse magmatiqueencore visible au niveau de  la  texture. La composi-tion  plutôt  sodique  du  plagioclase  (An

15-30) ,   la

clinozoïsite,  l’épidote,  la  transformation en chloritede la biotite et la présence de stilpnomélane indiquentque  ce  lithotype  a  clairement  subi  un  événementmétamorphique correspondant aux conditions du fa-ciès «schistes verts».

Le stilpnomélane a été identifié dans 19 lames minces(fig. 4). Dans plusieurs cas, il a été observé sur diffé-rents grains de la même lame, soit au total sur 29 mor-ceaux de granite différents.

Les paragenèses susmentionnées ont été décrites dansla littérature pétrographique et correspondent au gra-nite à stilpnomélane du Mont Blanc (Von Raumer 1967,1969, 1984, Marro 1986, Bussy 1990).

Lorsqu’on  peut  observer  clairement  la  distributionbimodale en terme de taille des inclusions non plasti-ques, les morceaux de granite du Mont Blanc de taillesupérieure à 1 mm et de forme anguleuse à sub-angu-leuse sont interprétés comme un dégraissant intention-nellement ajouté. Lorsque la distribution des inclusionsest bimodale, le matériel calcaire (> 1 mm) est égale-ment considéré comme du dégraissant ajouté.

Le  tableau  3  résume  les  principaux  groupespétrographiques  identifiés  en  microscopie  optique.97 % de la poterie étudiée a été intentionnellement dé-graissée. 65 % des tessons montrent l’ajout du granitedu Mont Blanc comme seul dégraissant. 32 % des cé-ramiques  présentent  les  deux  types  de  dégraissantsajoutés : granite et matériel carbonaté tels que calcai-res, calcaires oolithiques et cristaux de calcite. Deuxtessons seulement, soit 3 % du total, ne présentent quedes inclusions naturelles. Les groupes pétrographiquesV et VI (matrice calco-silicatée avec ajout de graniteet/ou carbonate) représentent 78 % du corpus cérami-que étudié.

Diffractométrie aux rayons X

Dans  la  plupart  des  poteries  (56  tessons)  à  matricecalco-silicatée ou à matrice silicatée,  le  seul minéralargileux identifié est l’illite. La chlorite a été identifiéedans 7 tessons uniquement. La plupart de la céramiquecontient de la calcite. Un groupe de poteries ne con-tient pas de matériel carbonaté du tout.

Le  tableau  4  résume  les  associations  des  phasesprésentes  dans  les  différents  types  de  matrices.  Lesgroupes a et b du tableau 4 correspondent aux matricessilicatées du tableau 3. Les groupes c et d aux matricescalcaires et calco-silicatées. La présence de chlorite peut

être attribuée à la présence de matrices argileuses ayantdes compositions minéralogiques différentes, ou bienà une même argile cuite à des températures de cuissondifférentes. En effet, la chlorite devient instable dansl’intervalle de température compris entre 670 et 720°C(Maggetti  1982).  Il  est  possible  que  la  chlorite  aitdisparu des poteries cuites à des températures un peuplus élevées que les autres.

Groupes minéralo-pétrographiques

Pour résumer, sur  le plan pétrographique nous avonsidentifié au moins deux grands groupes : (1) la poteriefabriquée à partir d’une argile (matrice) silicatée à illite(et/ou à  illite  et  chlorite)  et  (2)  la poterie produite  àpartir d’une argile  (matrice) calco-silicatée à  illite etcalcite (et/ou illite, calcite et chlorite). À l’intérieur deces  deux  groupes,  on  peut  distinguer  la  céramiquedégraissée par ajout de granite du Mont Blanc seul etcelle  qui  contient  du  granite  associé  à  du  matérielcarbonaté. Les deux poteries DP 106 et 156, à matricesilicatée et non dégraissée intentionnellement, constitu-ent des exceptions. La céramique DP 151 représenteégalement une exception par la composition marneuseet riche en fossiles de sa matrice. Le tableau 5 résumeles résultats principaux.

Analyses chimiques

Contaminations ?

Le  tableau  6a montre  les  analyses  chimiques  des  63poteries de St-Blaise. La teneur moyenne de P

2O

5 est

de 0.35 %pd, sa déviation standard s1 est de 0.18. Cesvaleurs sont dans l’intervalle de 0.2 à 0.5 %pd indiquépar Collomb et Maggetti (1996) comme teneur maxi-male de phosphore présent dans les argiles et les sols.Malgré quelques poteries présentant des teneurs en P

2O

5

entre 0.5 et 0.8 %pd, dans l’ensemble les valeurs nouspermettent d’exclure qu’il y ait eu contamination de lacéramique  pendant  l’enfouissement  dans  le  sol(Lemoine et Picon 1982), et qu’il y ait eu fixation im-portante d’éléments externes à l’environnement due àla percolation des eaux (Picon 1991). D’autre part, cer-taines poteries présentent des valeurs élevées en Sr etBa, éléments normalement considérés comme très mo-biles  en  littérature  (i.e.  Picon  1987).  Des  considéra-tions plus approfondies sur cette question seront repri-ses lors de la discussion sur les matériaux.

Description n % Groupes pétrographiques1 Matrice calco-silicatée avec MB, sans carbonates 49 78 % Vc, Vd, VIc, VId2 Matrice silicatée avec MB 11 17,5 % IIa, IIb3 Matrice silicatée seule   2 3 % Ia, Ib4 Matrice calcaire avec MB, calcaire et fossiles   1 1,5 % IXc

Total 63 100 %

Tableau 5. Groupes minéralo-pétrographiques. MB = granite du Mont Blanc.

Association de phases na illite 10 16 %b illite & chlorite   3   5 %c illite & calcite 46 73 %d illite calcite & chlorite   4   6 %

Total 63

Tableau 4. Synthèse des associations des phasesde la matrice (XRD).

La poterie

L’étude précédente de Benghezal (1994) avait permisd’établir deux grands groupes de référence de la céra-mique néolithique de la région des Trois Lacs. Sur labase de la  teneur en CaO, fixée à 5 %pd, elle distin-guait  la  céramique  appartenant  au  groupe  CH  36(< 5 %pd) et au groupe CH 37 (> 5 %pd) à  l’échelledu plateau suisse occidental. Cette répartition ne per-mettait pas la mise en évidence de groupes particuliersau sein du corpus de St-Blaise (Benghezal 1994).

La  figure  5a  montre  l’histogramme  des  teneurs  deCaO %pd  réparties  selon  les nombres de poteries decette  étude.  On  observe  une  distribution  de  typegaussienne,  avec  des  valeurs  comprises  entre  0  et10 %pd et un maximum de 5 %pd de CaO. La réparti-tion entre les deux groupes de références CH 36 et CH37 ne permet donc pas d’obtenir de résultat significa-tif. Par contre, la figure 5a montre la présence de troispoteries  qui  se  distinguent  de  l’ensemble  du  corpus.La céramique DP 151, déjà mise en évidence lors de lacaractérisation  pétrographique,  a  une  teneur  en CaOde  25.91 %pd,  c’est-à-dire  cinq  fois  plus  importanteque la moyenne des autres poteries (5.63 %pd). La te-neur correspondante de CO

2 est de 27.24 %pd, équiva-

lent à deux fois et demie la moyenne du corpus céra-mique (10.71 %pd). Ces valeurs expriment la grandequantité de matériel carbonaté, déjà observée en mi-croscopie  optique,  confirmant  ainsi  l’anomalie  de  lacomposition de cette céramique par rapport aux autreset  permettant  sa  classification  dans  un  groupepétrographique distinct (IXc, tabl. 5).

Les poteries DP 125 et DP 150 présentent elles aussiune différence significative de la teneur en CaO %pd,cependant moins importante que celle de la céramiqueprécédente.  Pour  ces  deux  poteries,  on  peut  corréler

cette teneur plus élevée en CaO avec une quantité plussignificative de matériel carbonaté composant la ma-trice calco-silicatée (groupe pétrographique Vc et Vdrespectivement, tabl. 5).

La figure 5b montre un diagramme de corrélation en-tre Cr et MgO. Deux groupes chimiques sont mis enévidence sur le graphique. Si l’on considère la teneuren MgO, on observe que la plupart des échantillons sesituent entre 0.67 et 1.29 % poids et que sept poteriesmontrent des teneurs deux fois plus élevées, compri-ses entre 1.92 et 2.48 pd%. Cette différence est à notreavis très importante car ce groupe contient les cérami-ques  DP  106  et  DP  156,  déjà  distinguéespétrographiquement  comme  des  poteries  à  matricesilicatée  et  sans  dégraissant  ajouté  (groupespétrographiques Ia et Ib, tabl. 5).

La figure 5b montre aussi que les sept poteries richesen MgO présentent une corrélation positive entre cetoxyde et le Cr. Cela est probablement dû à la présencede minéraux à composition magnésienne, provenant deroches  à  composition  basique  ou  ultrabasique,  et  setrouvant dispersés dans les matrices silicatées de cessept céramiques.

0

50

100

150

200

0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00

MgO %pd

Cr p

pm

Autres céramiques MgO riches

Figure 5a. Répartition des classes de CaO %pd par nombre depoterie. La limite au 5 %pd de CaO fixée par Benghezal (1994)pour les groupes de références CH 36 (en noir) et CH 37 (engris)  établis  pour  la  céramique  néolithique  à  l’échelle

de la région de Trois Lacs, n’est pas significative pour lesite de St. Blaise et la poterie de cette étude.

0

2

4

6

8

10

12

14

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31

Classes de CaO %pd

nom

bre 

de p

oter

ies

DP 151DP 125

DP 150

Figure 5b. Diagramme de corrélation Cr - MgO. Il existeune corrélation positive à l’intérieur du groupe de poteries

riches en MgO, entre Cr et Mg.

Si  l’on  revient  au  tableau  6a,  ce  dernier montre  desvariations significatives en ce qui concerne la teneuren Sr. Dans certaines poteries le Sr a des valeurs com-prises entre 1072 et 1441 ppm, teneurs deux à trois foisplus importantes que la moyenne du corpus céramique(568 ppm). En plus, les teneurs plus élevées en Sr sontcorrélées à des teneurs en Ba comprises entre 927 et1530 ppm, c’est-à-dire 40 à 100 % plus élevées que lamoyenne de 716 ppm seulement. La figure 5c montreun diagramme de corrélation entre MgO et Sr + Ba. Legraphe montre clairement qu’il existe un groupe de huitpoteries qui  se distinguent du groupe de  céramiquesriches en MgO, mais aussi du groupe plus nombreuxdes céramiques pauvres en MgO.

Matrices et inclusions

La méthode permettant de séparer la matrice des in-clusions a été testée avec succès sur une série de cé-ramiques provenant de Portalban, un autre site néoli-thique suisse (Di Pierro 2003). Cette méthode a en-suite été appliquée à une série de 18 poteries de St-Blaise,  choisies  en  tenant  compte  des  trois  groupeschimiques déjà identifiés, à partir des 63 céramiquesde cette étude, tableau 6b.

La figure 5d montre le diagramme de corrélation en-tre Sr + Ba et MgO, après séparation de la matrice etdes  inclusions. Le graphe montre clairement  l’exis-

tence  de  quatre  groupes  chimiques  distincts :  ungroupe  concernant  les  inclusions  ajoutées  et  troisgroupes chimiques concernant les matrices, en parti-culier les matrices pauvres en MgO, les matrices ri-ches en MgO et les matrices riches en Sr + Ba.

Ces résultats deviennent encore plus intéressants lors-qu’on intègre les analyses chimiques (non séparées)des  deux  poteries  DP  106  et  DP  156,  caractériséescomme céramiques non dégraissées et riches en MgO.Leur composition chimique correspond aux matricesseules,  après  séparation,  des  poteries  identifiéescomme riches en MgO (fig. 5). Cela confirme doncque la teneur plus élevée en MgO est due à la matrice(argile) utilisée pour fabriquer la poterie de ce groupe.Ces résultats et corrélations confirment également queles poteries DP 106 et 156 n’ont pas été dégraissées.

Les mêmes considérations sont valables pour le groupede céramiques riches en Sr + Ba. Les analyses concer-nant le dégraissant séparé montrent des valeurs en Sr+  Ba  comprises  entre  164  et  1135  ppm  (tabl. 6b,fig. 5d). Les analyses des matrices riches en Sr + Bamontrent  des  teneurs  comprises  entre  3037  et  5041ppm, contre des valeurs comprises entre 700 et 2051ppm et une moyenne inférieure à 1500 ppm pour lesautres matrices.

Ainsi,  les  données  provenant  de  la  séparation  entrematrice et inclusions confirment la présence de troisgrands  groupes  chimiques  (tabl. 7) :  les  poteries  ri-ches  en MgO,  les  poteries  riches  en  Sr  + Ba  et  lesautres céramiques plus pauvres en ces trois éléments,auxquelles on peut ajouter la céramique DP 151.

DISCUSSION

Les matériaux

Le tableau 8 montre les numéros d’analyse corres-pondant aux céramiques qui ont des caractéristiquespétrographiques et/ou chimiques qui se distinguentde l’ensemble du corpus.

On peut facilement remarquer la correspondance en-tre les six premières poteries à matrice silicatée de lacolonne (a) et ces mêmes poteries, riches en MgO, dela colonne (d). Dans ce même groupe, on trouve lesdeux  poteries  DP  106  et  DP  156  non  dégraissées(fig. 3). Nous savons déjà que la teneur élevée en MgOcorrespond  à  la  composition  de  la  matrice,  c’est-à-dire à l’argile, et sûrement pas au dégraissant graniti-que qui est absent dans ces deux poteries. Les résul-tats de  la séparation de  la matrice et du dégraissantdémontrent en effet que la teneur double en MgO estdue à  la matrice et non pas au dégraissant (fig. 5d).Nous  avons  déjà  discuté  que  cette  teneur  peut  êtreattribuée à la présence de minéraux magnésiens. Cetteinterprétation pourrait être confirmée par la présence

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00

MgO %pd

Sr +

Ba

ppm

Autres céramiques MgO riches Sr+Ba riches

Figure 5c. Diagramme de corrélation Sr - MgO. Si l’onconsidère les éléments trace Sr+Ba, le groupe principal descéramiques se décompose en deux sous-groupes différents.La majorité des pots, y compris le groupe riche en MgO,ont un teneur en Sr+Ba qui varie entre 578 et 1829 ppm.

Un troisième groupe se differencie sur la base d’uneteneur en Sr+Ba qui varie entre 2164 et 2806 ppm.

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50

MgO %pd

Sr +

Ba

ppm

Matrices MgO pauvres Matrices MgO riches Matrices Sr+Ba Dégraissant

DP 106

DP 156

Figure 5d. Diagramme de corrélation MgO - Sr +Ba,relative à la séparation matrice - dégraissant. Les analysesDP 106 et DP 156 marquées dans le graphe se réfèrent auxanalyses des poteries. Les données de la séparation ont con-firmé que les teneurs plus élevées en MgO, mais aussi en Sr

+ Ba, sont dues aux matrices et non pas au dégraissant.

S iO 2 T iO 2 A l2O 3 F e2O 3t M nO M gO C aO N a2O K 2O P 2O 5 B a C r C u N b N i P b R b S r V Y Z n Z r S om m e C O 2 H 2O+ F eO

D P 1 0 0 6 4 ,98 0 ,6 4 1 7 ,82 4 ,7 8 0 ,0 3 0 ,9 4 4 ,7 6 1 ,9 1 3 ,7 0 0 ,1 5 6 1 7 7 7 6 3 2 4 3 2 6 2 0 5 5 7 9 1 0 2 5 0 1 5 5 1 7 4 9 9 ,92 8 ,7 2 5 ,1 1 1 ,1 1

D P 1 0 1 6 1 ,06 0 ,7 3 1 8 ,26 6 ,1 5 0 ,0 3 1 ,2 2 7 ,9 1 1 ,0 1 3 ,2 7 0 ,1 8 7 4 1 1 0 6 1 2 2 2 5 5 2 6 1 8 1 4 2 3 1 4 0 3 5 1 7 0 1 8 4 1 0 0 ,0 3 1 2 ,10 6 ,9 3 1 ,2 1

D P 1 0 2 6 7 ,92 0 ,4 6 1 4 ,09 2 ,7 3 0 ,0 4 0 ,7 6 8 ,4 0 1 ,7 5 2 ,9 9 0 ,3 7 4 5 5 8 0 2 4 2 1 5 5 1 7 2 0 5 6 3 2 8 2 4 1 1 3 8 1 5 5 9 9 ,70 1 3 ,16 6 ,1 3 1 ,3 6

D P 1 0 3 6 4 ,49 0 ,6 6 1 8 ,42 4 ,8 0 0 ,0 3 1 ,0 0 3 ,3 0 1 ,7 5 4 ,5 7 0 ,2 9 9 2 1 8 8 1 4 2 7 4 9 2 8 2 3 7 7 3 2 1 2 3 4 3 1 6 3 1 7 8 9 9 ,57 9 ,3 8 5 ,5 8 1 ,6 5

D P 1 0 4 6 3 ,91 0 ,6 9 1 8 ,20 5 ,2 1 0 ,0 3 1 ,0 9 4 ,5 8 1 ,7 5 3 ,7 6 0 ,1 8 6 9 7 8 2 1 1 2 2 4 1 2 7 2 2 1 4 7 0 1 1 7 3 8 1 5 7 1 7 4 9 9 ,59 9 ,2 4 5 ,9 4 1 ,7 5

D P 1 0 5 6 0 ,49 0 ,7 6 1 8 ,49 5 ,9 0 0 ,0 2 1 ,1 6 8 ,3 6 0 ,9 2 3 ,1 8 0 ,1 8 5 7 5 1 0 6 7 2 3 5 6 2 9 1 8 3 5 8 1 1 4 7 3 6 1 8 0 1 9 5 9 9 ,68 1 6 ,35 8 ,0 6 1 ,8 6

D P 1 0 6 6 9 ,86 0 ,6 7 1 5 ,34 6 ,5 9 0 ,0 3 2 ,5 0 0 ,9 6 0 ,9 2 2 ,9 6 0 ,1 0 4 7 4 1 5 9 1 2 1 5 6 7 2 6 1 4 4 2 6 9 1 2 2 2 0 2 0 4 1 6 6 1 0 0 ,0 9 1 6 ,83 7 ,1 3 2 ,8 5

D P 1 0 7 6 6 ,43 0 ,6 1 1 6 ,20 6 ,1 5 0 ,0 5 2 ,4 9 2 ,4 3 1 ,5 2 3 ,8 5 0 ,1 6 3 9 1 1 2 3 1 2 1 7 5 7 2 9 2 4 5 2 5 9 1 1 4 4 0 1 8 1 1 4 1 1 0 0 ,0 6 1 5 ,07 7 ,1 1 2 ,4 7

D P 1 0 8 6 5 ,18 0 ,6 9 1 8 ,50 5 ,4 4 0 ,0 3 0 ,9 5 4 ,2 5 1 ,5 5 3 ,4 5 0 ,2 0 5 5 6 9 1 1 5 2 0 4 6 3 0 1 7 9 3 4 3 1 2 3 3 6 1 6 7 2 0 0 1 0 0 ,4 3 7 ,2 2 6 ,2 2 1 ,2 0

D P 1 0 9 6 5 ,77 0 ,6 1 1 4 ,86 6 ,0 2 0 ,0 2 0 ,9 6 7 ,0 4 0 ,7 2 2 ,8 0 0 ,5 6 6 4 2 9 4 1 5 1 3 1 0 3 3 2 1 2 0 4 0 8 1 5 9 3 2 2 4 6 1 6 5 9 9 ,55 1 7 ,60 8 ,0 1 2 ,0 7

D P 1 1 0 6 4 ,93 0 ,6 4 1 7 ,17 4 ,2 0 0 ,0 3 0 ,7 8 6 ,3 2 1 ,5 8 3 ,5 3 0 ,2 1 5 7 6 7 9 6 2 3 4 0 2 4 2 1 6 3 8 6 1 1 1 4 0 1 4 5 1 7 9 9 9 ,58 9 ,0 5 5 ,3 0 1 ,1 6

D P 1 1 1 6 3 ,14 0 ,6 4 1 6 ,94 4 ,9 6 0 ,0 4 0 ,9 7 7 ,8 6 1 ,5 0 3 ,2 3 0 ,2 2 4 9 9 9 3 8 2 0 5 5 2 7 2 0 5 4 5 7 1 1 7 3 6 1 6 8 1 5 8 9 9 ,68 8 ,3 2 5 ,5 0 0 ,9 5

D P 1 1 2 6 2 ,69 0 ,7 1 1 7 ,84 5 ,2 6 0 ,0 3 1 ,2 3 7 ,0 1 1 ,2 3 3 ,2 5 0 ,1 9 6 1 8 9 8 3 6 1 8 5 6 2 6 1 7 4 6 3 7 1 3 0 3 1 1 7 0 1 8 0 9 9 ,65 1 4 ,00 7 ,0 6 1 ,8 5

D P 1 1 3 6 6 ,27 0 ,5 8 1 7 ,00 4 ,6 0 0 ,0 3 0 ,8 7 4 ,3 4 1 ,8 6 3 ,6 5 0 ,1 6 6 1 6 7 5 1 6 1 6 4 2 2 5 1 6 1 4 1 3 1 0 5 2 8 1 5 6 1 5 3 9 9 ,53 8 ,8 0 5 ,4 4 1 ,4 2

D P 1 1 4 6 1 ,28 0 ,7 1 1 7 ,77 5 ,5 2 0 ,0 2 1 ,1 7 8 ,2 6 0 ,9 2 3 ,4 4 0 ,2 7 6 1 3 9 6 5 1 7 5 2 2 7 1 6 9 5 1 4 1 4 2 3 0 1 7 0 1 7 3 9 9 ,55 1 1 ,88 6 ,5 3 1 ,0 2

D P 1 1 5 6 5 ,02 0 ,6 7 1 8 ,03 5 ,0 6 0 ,0 3 0 ,9 9 5 ,0 4 1 ,4 3 3 ,4 6 0 ,2 1 7 2 8 8 1 1 0 1 4 4 3 2 5 1 4 9 6 4 0 1 3 4 2 7 1 6 1 1 7 1 1 0 0 ,2 6 1 2 ,76 6 ,9 5 1 ,9 5

D P 1 1 6 6 2 ,68 0 ,7 0 1 6 ,32 5 ,6 3 0 ,0 3 1 ,0 1 8 ,7 8 1 ,0 2 2 ,8 1 0 ,4 2 8 1 1 9 1 2 4 1 8 6 9 2 6 1 3 0 7 7 2 1 5 3 2 9 1 8 9 1 9 3 9 9 ,64 1 3 ,09 6 ,3 5 1 ,7 2

D P 1 1 7 6 1 ,89 0 ,6 5 1 6 ,99 5 ,4 8 0 ,0 3 1 ,1 0 8 ,5 2 1 ,4 5 2 ,8 7 0 ,1 7 5 5 6 9 0 6 1 6 4 8 2 5 1 5 3 4 5 0 1 2 2 3 0 1 6 1 1 8 3 9 9 ,33 1 0 ,70 5 ,8 9 1 ,4 6

D P 1 1 8 6 3 ,02 0 ,6 9 1 8 ,66 5 ,2 3 0 ,0 5 1 ,0 9 6 ,0 0 1 ,6 7 3 ,3 7 0 ,3 2 7 6 3 8 7 1 0 1 9 5 0 3 0 1 5 7 6 0 0 1 3 9 3 0 1 7 8 1 8 8 1 0 0 ,3 2 9 ,7 5 5 ,9 9 1 ,3 2

D P 1 1 9 6 7 ,64 0 ,6 0 1 6 ,42 4 ,3 7 0 ,0 2 0 ,8 1 4 ,3 8 1 ,5 9 3 ,8 5 0 ,2 9 6 6 0 7 3 1 0 1 7 4 5 2 1 2 0 0 6 7 6 1 0 8 3 5 1 5 8 1 5 6 1 0 0 ,1 9 8 ,3 9 4 ,6 8 0 ,7 8

D P 1 2 0 6 7 ,27 0 ,6 0 1 7 ,73 4 ,7 4 0 ,0 3 0 ,8 7 3 ,1 9 1 ,8 0 3 ,7 0 0 ,2 6 6 6 3 8 3 3 3 3 3 4 2 2 7 2 4 2 5 9 6 1 1 1 5 3 1 6 7 1 6 9 1 0 0 ,4 2 7 ,5 5 5 ,6 4 1 ,0 5

D P 1 2 1 6 1 ,47 0 ,7 7 1 8 ,88 5 ,8 9 0 ,0 3 1 ,2 1 7 ,0 9 1 ,1 6 3 ,0 6 0 ,1 6 6 1 4 9 6 3 2 1 5 3 2 7 1 6 1 5 7 4 1 3 4 3 4 1 7 5 1 8 9 9 9 ,93 8 ,6 9 6 ,5 9 1 ,1 7

D P 1 2 2 6 6 ,14 0 ,6 5 1 7 ,39 5 ,0 0 0 ,0 3 1 ,1 4 3 ,5 9 1 ,7 7 3 ,9 7 0 ,2 8 7 3 9 7 5 1 6 2 1 4 4 2 0 1 8 5 6 1 5 1 1 9 3 3 1 6 0 1 8 7 1 0 0 ,1 8 8 ,1 7 5 ,6 6 1 ,2 0

D P 1 2 4 6 8 ,98 0 ,5 6 1 5 ,90 3 ,8 5 0 ,0 4 0 ,7 7 3 ,3 9 1 ,8 6 3 ,7 5 0 ,7 2 7 4 9 7 2 1 5 2 1 5 5 2 3 2 0 0 3 9 6 1 1 2 4 7 1 9 1 1 6 6 1 0 0 ,0 1 7 ,2 2 3 ,9 3 1 ,5 2

D P 1 2 5 6 1 ,94 0 ,5 2 1 4 ,12 3 ,1 0 0 ,0 5 0 ,8 7 1 3 ,32 1 ,6 1 3 ,3 6 0 ,5 7 9 2 7 6 1 5 1 8 2 6 2 0 1 8 2 1 4 4 1 7 4 4 0 1 2 1 2 0 2 9 9 ,77 1 5 ,36 4 ,9 9 0 ,9 8

D P 1 2 6 6 2 ,82 0 ,7 4 1 8 ,89 5 ,0 3 0 ,0 3 0 ,8 3 5 ,8 0 1 ,0 9 3 ,5 2 0 ,7 2 1 0 6 4 9 5 6 2 5 5 3 2 5 1 6 5 1 3 9 2 1 3 3 2 6 1 5 8 2 2 5 9 9 ,80 9 ,2 7 7 ,1 1 1 ,3 9

D P 1 2 7 6 5 ,91 0 ,5 9 1 6 ,04 4 ,9 0 0 ,0 3 0 ,9 3 5 ,8 0 1 ,5 2 3 ,5 6 0 ,3 5 4 4 6 7 6 4 1 6 4 8 2 9 2 2 5 4 2 3 1 1 8 3 1 1 7 1 1 6 9 9 9 ,81 1 6 ,21 6 ,4 9 1 ,8 4

D P 1 2 8 6 3 ,64 0 ,6 8 1 8 ,13 4 ,5 4 0 ,0 3 0 ,8 1 5 ,4 2 1 ,7 5 3 ,5 2 0 ,6 3 1 1 8 8 8 4 1 0 2 4 4 7 2 1 1 9 1 1 3 6 1 1 1 8 3 3 1 5 4 2 1 3 9 9 ,49 6 ,9 3 4 ,0 2 1 ,1 7

D P 1 2 9 6 3 ,00 0 ,6 7 1 8 ,28 5 ,2 9 0 ,0 3 0 ,9 3 5 ,3 2 1 ,8 7 3 ,7 3 0 ,1 8 7 5 8 8 0 6 1 8 4 3 2 7 2 0 3 5 2 4 1 1 9 3 3 1 5 4 2 0 4 9 9 ,53 7 ,4 4 4 ,9 1 1 ,3 9

D P 1 3 1 6 6 ,77 0 ,5 7 1 5 ,74 3 ,7 3 0 ,0 3 0 ,9 9 5 ,9 8 1 ,7 5 3 ,4 5 0 ,5 8 9 1 0 6 4 1 5 2 0 4 0 2 4 2 2 1 5 8 9 1 0 0 3 7 1 5 2 1 8 0 9 9 ,83 1 0 ,01 3 ,5 1 1 ,5 6

D P 1 3 2 6 4 ,02 0 ,5 7 1 6 ,64 4 ,0 5 0 ,0 4 0 ,9 3 6 ,7 9 1 ,7 8 3 ,9 8 0 ,5 9 1 0 1 5 7 5 1 5 2 1 4 0 2 8 2 4 4 8 1 4 1 0 7 4 8 1 4 7 1 7 6 9 9 ,66 1 2 ,65 4 ,8 4 1 ,2 3

D P 1 3 3 6 2 ,47 0 ,7 1 1 7 ,56 4 ,5 4 0 ,0 4 0 ,9 0 7 ,8 0 1 ,3 4 3 ,1 8 0 ,7 8 9 9 7 8 8 4 2 8 4 5 2 5 1 7 2 5 0 4 1 2 7 3 5 1 4 4 2 3 2 9 9 ,58 1 1 ,14 6 ,0 4 1 ,6 7

D P 1 3 4 6 2 ,65 0 ,8 4 2 0 ,46 5 ,4 4 0 ,0 3 1 ,2 0 2 ,8 0 1 ,1 7 3 ,9 0 0 ,7 9 1 4 4 4 1 0 4 1 1 2 3 5 7 2 6 2 2 8 1 3 6 2 1 5 3 2 7 1 9 7 2 0 2 9 9 ,66 7 ,8 8 6 ,8 1 1 ,4 7

D P 1 3 5 6 5 ,00 0 ,7 3 1 7 ,74 4 ,6 8 0 ,0 4 0 ,8 9 4 ,9 7 1 ,6 3 3 ,4 0 0 ,5 0 1 0 3 6 8 2 7 2 3 4 3 2 5 2 1 1 5 4 5 1 1 6 4 7 1 4 8 2 3 4 9 9 ,82 1 0 ,85 5 ,3 4 0 ,0 8

D P 1 3 6 6 5 ,57 0 ,8 0 1 8 ,77 5 ,9 0 0 ,0 3 1 ,2 9 1 ,8 1 1 ,7 4 3 ,0 0 0 ,4 4 1 0 0 9 9 2 8 1 8 6 0 2 5 1 7 6 7 9 1 1 3 2 2 7 2 0 0 2 1 3 9 9 ,63 4 ,5 4 5 ,2 8 1 ,2 4

D P 1 3 7 6 8 ,42 0 ,4 5 1 4 ,56 4 ,1 0 0 ,0 4 1 ,9 8 3 ,8 0 1 ,9 6 4 ,1 6 0 ,2 6 3 4 1 8 8 2 1 1 5 4 1 2 6 2 7 1 2 4 4 7 5 4 0 1 6 6 1 3 1 9 9 ,89 1 0 ,48 4 ,3 1 1 ,5 6

D P 1 3 8 6 3 ,98 0 ,6 5 1 7 ,98 4 ,3 1 0 ,0 2 0 ,7 4 5 ,3 9 1 ,2 9 4 ,1 5 0 ,7 0 1 2 0 8 8 2 8 2 0 4 6 2 7 1 6 4 1 0 7 2 1 2 5 2 6 1 4 7 2 0 7 9 9 ,52 7 ,0 0 4 ,7 0 1 ,1 7

D P 1 3 9 6 7 ,26 0 ,4 1 1 3 ,38 2 ,8 1 0 ,0 4 0 ,8 0 9 ,5 1 2 ,4 3 2 ,9 4 0 ,2 2 4 7 5 5 4 1 1 1 7 2 8 1 9 1 5 6 3 2 0 6 2 3 2 1 2 6 1 6 0 9 9 ,94 9 ,0 2 3 ,0 3 0 ,6 1

D P 1 4 0 6 5 ,21 0 ,5 4 1 5 ,84 3 ,9 8 0 ,0 3 0 ,9 0 7 ,2 2 1 ,6 6 3 ,3 5 0 ,5 5 1 0 0 1 6 8 9 1 5 4 4 2 2 1 7 7 1 3 6 7 9 5 3 4 1 5 4 1 8 6 9 9 ,59 1 2 ,17 4 ,3 7 1 ,4 6

D P 1 4 1 6 4 ,73 0 ,5 4 1 8 ,70 4 ,2 4 0 ,0 5 1 ,9 2 1 ,4 5 2 ,3 8 5 ,1 3 0 ,4 5 8 7 4 8 6 2 8 1 5 4 5 2 1 2 4 9 4 2 7 9 2 3 3 1 5 3 1 4 6 9 9 ,83 4 ,5 8 2 ,9 8 1 ,2 3

D P 1 4 2 6 7 ,80 0 ,5 8 1 4 ,63 5 ,4 3 0 ,0 3 0 ,9 2 5 ,9 2 1 ,1 8 2 ,9 0 0 ,3 2 3 9 1 8 5 6 1 6 5 7 2 7 1 7 3 1 8 7 1 3 9 3 8 1 8 5 1 7 8 9 9 ,85 1 1 ,33 5 ,4 3 1 ,3 1

D P 1 4 3 6 9 ,03 0 ,5 4 1 4 ,91 3 ,9 0 0 ,0 4 0 ,8 1 5 ,9 5 1 ,7 9 2 ,9 1 0 ,3 8 7 2 6 7 0 4 2 7 3 6 2 3 1 7 2 5 7 0 8 8 3 9 1 3 8 2 0 1 1 0 0 ,4 8 9 ,5 7 4 ,9 5 1 ,4 0

D P 1 4 4 6 5 ,62 0 ,6 3 1 7 ,28 4 ,2 4 0 ,0 4 0 ,9 2 4 ,4 5 1 ,6 8 3 ,7 1 0 ,6 2 1 5 3 0 8 2 8 2 1 5 1 2 4 2 1 5 1 2 3 4 9 7 3 8 1 7 0 1 8 6 9 9 ,55 6 ,3 4 4 ,3 1 0 ,8 9

D P 1 4 5 7 0 ,79 0 ,4 9 1 5 ,60 3 ,2 5 0 ,0 4 0 ,6 7 1 ,9 5 2 ,2 7 4 ,2 1 0 ,2 6 5 1 8 7 6 2 9 2 9 4 8 2 5 2 6 8 3 6 4 8 3 6 1 1 4 1 1 5 0 9 9 ,70 3 ,4 1 1 ,9 1 1 ,5 9

D P 1 4 6 6 2 ,78 0 ,8 3 2 0 ,72 5 ,9 8 0 ,0 3 1 ,1 5 1 ,8 4 1 ,2 1 4 ,1 1 0 ,5 8 1 0 5 3 1 1 4 1 1 2 1 5 8 2 8 2 3 1 1 1 1 1 1 5 2 3 1 1 6 6 2 0 5 9 9 ,53 1 7 ,78 8 ,1 1 1 ,5 4

D P 1 4 7 6 9 ,35 0 ,6 0 1 5 ,86 4 ,4 3 0 ,0 4 0 ,8 6 2 ,5 1 1 ,6 1 3 ,6 2 0 ,4 8 8 5 6 8 4 1 0 2 1 4 4 2 3 2 0 4 6 2 7 9 9 3 9 1 4 5 2 1 3 9 9 ,60 6 ,1 2 4 ,6 8 0 ,9 0

D P 1 4 8 6 5 ,78 0 ,5 6 1 7 ,44 3 ,6 0 0 ,0 3 0 ,7 9 4 ,5 8 2 ,1 9 4 ,0 4 0 ,3 0 7 0 7 7 1 9 1 9 3 6 2 0 2 3 4 3 9 9 8 9 3 1 1 3 9 1 7 5 9 9 ,50 1 3 ,20 5 ,3 6 1 ,4 7

D P 1 4 9 6 5 ,34 0 ,6 4 1 7 ,62 4 ,4 6 0 ,0 3 0 ,9 8 4 ,0 3 1 ,5 7 4 ,1 3 0 ,5 1 8 2 8 8 6 1 3 2 3 5 0 2 7 2 1 4 6 3 2 1 2 8 3 5 1 9 7 1 8 8 9 9 ,55 1 3 ,34 6 ,5 7 1 ,4 5

D P 1 5 0 6 2 ,35 0 ,4 4 1 3 ,11 2 ,4 9 0 ,0 6 0 ,8 3 1 4 ,64 2 ,0 3 3 ,3 0 0 ,3 4 5 4 0 4 8 1 4 2 2 2 2 1 5 1 9 8 5 5 8 5 7 4 1 1 6 4 1 9 1 9 9 ,77 1 3 ,23 3 ,2 9 1 ,1 0

D P 1 5 1 5 4 ,24 0 ,3 2 1 1 ,40 1 ,6 7 0 ,0 2 1 ,1 6 2 5 ,91 1 ,8 5 2 ,9 5 0 ,1 9 2 9 1 5 2 4 1 2 1 9 1 1 1 7 1 4 5 3 5 2 2 6 1 1 8 1 3 5 9 9 ,86 2 7 ,24 4 ,5 3 1 ,2 7

D P 1 5 2 7 1 ,35 0 ,6 3 1 5 ,89 4 ,1 7 0 ,0 2 0 ,9 7 1 ,7 0 1 ,3 0 2 ,9 3 0 ,5 7 5 2 2 1 0 2 1 4 1 7 8 4 2 8 1 8 5 3 0 5 1 5 4 3 6 2 4 4 1 7 8 9 9 ,73 6 ,1 9 5 ,6 5 1 ,1 4

D P 1 5 3 6 5 ,68 0 ,5 6 1 6 ,02 4 ,0 8 0 ,0 3 0 ,9 3 6 ,6 1 1 ,6 2 3 ,6 4 0 ,3 8 6 8 6 7 6 4 1 8 4 3 2 5 2 0 0 3 7 3 1 0 3 3 0 1 4 9 1 7 7 9 9 ,74 9 ,3 1 4 ,1 4 1 ,2 8

D P 1 5 4 6 6 ,54 0 ,7 0 1 7 ,87 5 ,9 5 0 ,0 5 2 ,4 6 1 ,0 3 1 ,0 9 3 ,7 4 0 ,1 6 7 6 7 1 3 8 1 6 1 6 7 6 2 6 2 1 0 4 2 0 1 3 7 3 4 1 9 4 1 4 5 9 9 ,81 1 0 ,81 6 ,3 7 2 ,8 0

D P 1 5 5 6 4 ,05 0 ,6 7 1 7 ,41 4 ,0 3 0 ,0 3 0 ,8 2 7 ,4 0 1 ,5 6 3 ,1 0 0 ,3 3 6 9 6 8 4 1 6 2 7 4 1 2 6 1 9 8 5 5 9 1 1 0 3 8 1 4 7 2 1 1 9 9 ,62 9 ,1 3 5 ,7 1 1 ,4 9

D P 1 5 6 7 0 ,97 0 ,5 7 1 3 ,09 7 ,4 4 0 ,0 3 2 ,3 3 1 ,4 8 0 ,9 4 2 ,8 1 0 ,1 9 3 5 9 1 5 5 1 1 1 1 6 4 2 6 1 3 6 1 8 3 1 0 8 2 6 2 0 2 1 4 8 9 9 ,99 1 1 ,33 6 ,4 9 2 ,0 0

D P 1 5 7 6 6 ,73 0 ,5 5 1 6 ,60 4 ,5 4 0 ,0 3 0 ,7 8 4 ,7 0 1 ,8 0 3 ,7 1 0 ,2 3 4 7 7 6 8 1 1 2 0 4 1 2 3 2 3 6 2 4 6 1 0 1 4 0 1 3 9 1 6 2 9 9 ,82 7 ,8 4 4 ,5 3 1 ,0 7

D P 1 5 8 6 4 ,07 0 ,6 5 1 7 ,60 4 ,7 0 0 ,0 3 0 ,8 4 5 ,7 1 1 ,6 2 3 ,8 2 0 ,4 2 7 8 5 8 2 1 0 2 1 4 5 2 2 1 8 8 3 3 1 1 1 8 3 3 1 4 9 1 8 4 9 9 ,65 9 ,6 4 5 ,2 0 1 ,4 1

D P 1 5 9 6 4 ,87 0 ,5 8 1 7 ,46 4 ,8 1 0 ,0 3 0 ,8 7 4 ,7 2 1 ,9 2 4 ,0 6 0 ,2 9 5 9 4 7 9 7 1 9 4 6 2 4 2 5 1 2 7 8 1 0 7 3 7 1 5 4 1 7 0 9 9 ,77 1 5 ,51 6 ,3 0 1 ,7 7

D P 1 6 0 6 1 ,10 0 ,7 5 1 8 ,78 5 ,6 7 0 ,0 3 1 ,2 0 7 ,1 6 1 ,0 9 3 ,4 1 0 ,2 2 5 7 9 1 0 4 1 0 1 8 5 5 3 0 1 9 8 2 8 7 1 4 3 3 4 1 7 0 1 8 9 9 9 ,59 1 0 ,04 6 ,9 4 1 ,3 4

D P 1 6 1 6 2 ,80 0 ,6 9 1 8 ,51 5 ,5 8 0 ,0 3 1 ,0 6 5 ,5 2 1 ,4 9 3 ,6 0 0 ,2 5 5 1 8 8 8 3 2 0 4 6 2 5 2 2 1 2 5 4 1 2 7 3 1 1 7 2 1 7 9 9 9 ,70 1 2 ,57 7 ,0 4 2 ,0 2

D P 1 6 2 6 5 ,11 0 ,6 4 1 7 ,46 5 ,1 3 0 ,0 3 1 ,0 6 4 ,5 2 1 ,7 1 3 ,6 5 0 ,2 1 5 7 0 7 8 2 3 2 1 4 8 2 1 2 1 9 4 3 2 1 2 0 6 2 1 7 7 1 6 8 9 9 ,71 1 5 ,22 6 ,7 8 2 ,2 1

D P 1 6 3 6 6 ,35 0 ,6 2 1 8 ,46 4 ,4 7 0 ,0 4 1 ,1 0 2 ,0 8 2 ,2 3 4 ,0 6 0 ,2 4 5 5 6 7 1 8 2 0 3 7 2 2 2 3 4 2 2 9 1 0 2 3 9 1 6 2 1 7 4 9 9 ,80 4 ,5 4 4 ,5 9 1 ,1 5

D P 1 6 4 6 7 ,71 0 ,6 2 1 6 ,44 5 ,7 2 0 ,0 3 2 ,1 8 1 ,3 0 1 ,4 3 4 ,2 3 0 ,1 5 5 6 3 1 1 3 7 1 4 5 3 2 2 1 7 7 1 4 7 1 1 3 2 3 1 7 3 1 4 2 9 9 ,96 1 1 ,29 5 ,9 6 2 ,3 9

Tableau 6a. Analyses chimiques des poteries. Fe2O3t = Fetot en Fe2O3.Oxydes et somme en %poids. Éléments traces en ppm.

de chlorite, silicate de composition magnésienne, dé-terminée dans  les analyses aux rayons X sur quatrede ces sept poteries (tabl. 8 colonne (b)). Le chloritese déstabilise, comme nous l’avons précisé, à une tem-pérature > à 720° C (Maggetti 1982). On peut émet-tre l’hypothèse de l’utilisation d’une argile silicatéeà chlorite pour toutes les poteries de ce groupe. Il estvraisemblable qu’une partie d’entre elles aient été cui-tes à des  températures supérieures à 720° C, ce quiaurait  entraîné  la  disparition  du  minéral  argileuxchlorite dans ces échantillons.

Les corrélations susmentionnées mettent en évidencela présence de deux matériaux différents : l’argile (ma-trice) calco-silicatée (sous-groupes pétrographiques Vet VI) riche en CaO et pauvre en MgO, et l’argile (ma-trice) silicatée  (sous-groupes pétrographiques  I et  II)avec  de  la  chlorite,  plus  riche  en  MgO,  et  en  mêmetemps pauvre en CaO.

Pour ce qui concerne le groupe de céramiques richesen Sr + Ba, il n’y a aucune corrélation avec les groupespétrographiques (tabl. 8). On peut envisager plusieurs

explications à cela. Cette variation pourrait être dû à(1) une composition chimique différente des feldspathsalcalins qui composent le granite ajouté, (2) une con-tamination de la poterie liée à la mobilité des ces deuxéléments (Picon 1987) ou (3) une variation de la com-position chimique des carbonates qui composent la ma-trice. Nous pouvons exclure la première hypothèse con-cernant le granite ajouté, parce que les données de laséparation nous indiquent clairement un enrichissementen Sr + Ba dû à la matrice et non pas au dégraissant(tabl. 6b, fig. 5d).

En ce qui concerne la deuxième hypothèse, la fixationdu Ba et du Sr a été décrite dans la littérature pour unetrentaine d’amphores massaliètes provenant des fouillesd’Olbia, à Hyères (Var, France) (Picon 1985, 1987) etdans cinq des treize céramiques de type campanienneB, découvertes à Feurs (Loire, France) (Picon 1991).

L’auteur indique des valeurs de Ba de 2000 à 3000 ppmpour les amphores d’Olbia qui sont considérées anor-males en comparaison avec les amphores du même typeretrouvées  à Marseille, Espeyran  et Lyon,  et  qui  ontdes valeurs de Ba entre 500 et 1000 ppm (Picon 1985).

Tableau 8. Céramiques qui se distinguent par rapport àl’ensemble du corpus de St.Blaise.

Les numéros se réfèrent aux numéros d’analyses DP xxx.

S iO 2 T iO 2 A l2O 3 F e2O 3t M nO M gO C aO N a2O K 2O P 2O 5 B a C r C u N b N i P b R b S r V Y Z n Z r S om m e

D P 1 0 3 de 7 4 ,2 7 0 ,2 0 1 4 ,1 9 1 ,4 9 0 ,0 2 0 ,3 1 0 ,6 5 4 ,2 3 4 ,4 3 0 ,1 0 3 3 8 2 5 4 3 1 1 2 1 3 3 2 8 9 6 1 2 5 5 2 0 1 2 5 9 9 ,9 0

D P 1 1 1 de 7 4 ,0 6 0 ,1 6 1 4 ,0 0 1 ,5 0 0 ,0 3 0 ,3 6 1 ,0 7 4 ,1 2 4 ,4 9 0 ,0 4 3 4 6 1 6 2 1 8 1 1 1 8 3 2 8 1 2 2 1 5 3 5 1 8 1 0 1 9 9 ,8 4

D P 1 1 3 de 7 4 ,6 1 0 ,1 8 1 3 ,9 3 1 ,5 5 0 ,0 3 0 ,3 4 1 ,3 9 3 ,9 8 4 ,1 7 0 ,0 5 4 3 8 2 2 2 8 1 1 1 3 1 8 6 1 3 8 1 6 2 4 1 1 9 9 1 0 0,2 4

D P 1 1 5 de 7 1 ,8 8 0 ,2 5 1 5 ,2 4 2 ,1 4 0 ,0 3 0 ,5 5 1 ,8 2 3 ,9 9 4 ,0 3 0 ,0 7 4 9 7 2 8 2 7 1 4 1 4 1 6 4 1 5 0 2 2 1 8 4 6 1 1 9 1 0 0,0 0

D P 1 1 8 de 6 8 ,6 1 0 ,3 0 1 7 ,0 3 2 ,6 7 0 ,0 7 0 ,6 0 1 ,8 2 4 ,5 0 4 ,4 4 0 ,1 2 7 8 0 1 6 2 1 4 1 2 2 3 2 0 3 3 5 5 2 3 3 2 5 6 1 8 6 1 0 0,1 6

D P 1 1 9 de 7 3 ,8 0 0 ,2 0 1 4 ,4 4 1 ,3 6 0 ,0 2 0 ,3 3 0 ,7 8 3 ,9 7 5 ,1 4 0 ,0 7 3 7 6 2 1 2 1 3 1 2 1 1 3 0 5 8 8 1 3 2 9 7 1 2 1 1 0 0,1 1

D P 1 2 5 de 7 2 ,4 8 0 ,1 7 1 5 ,0 9 1 ,4 4 0 ,0 3 0 ,2 9 1 ,3 7 4 ,5 1 4 ,6 0 0 ,0 7 4 5 6 1 9 2 1 8 1 3 1 5 2 9 8 1 9 6 1 4 3 8 1 3 1 2 1 1 0 0,0 5

D P 1 2 6 de 7 6 ,0 8 0 ,1 6 1 2 ,7 5 1 ,2 3 0 ,0 2 0 ,2 8 1 ,4 1 3 ,2 7 4 ,8 8 0 ,0 9 4 0 2 2 6 2 6 1 3 1 6 1 8 7 2 5 2 1 9 1 5 7 8 9 1 0 0,1 7

D P 1 2 8 de 7 1 ,9 3 0 ,2 1 1 5 ,3 0 1 ,7 6 0 ,0 4 0 ,3 5 1 ,7 6 4 ,5 9 4 ,0 7 0 ,0 8 4 9 7 1 8 2 9 1 1 1 8 2 3 8 1 8 8 1 4 2 9 2 0 1 3 5 1 0 0,0 9

D P 1 3 1 de 6 8 ,3 7 0 ,3 5 1 6 ,6 7 3 ,0 9 0 ,0 5 0 ,9 5 2 ,7 6 3 ,9 4 4 ,0 0 0 ,1 2 5 0 2 2 1 4 3 0 1 6 7 3 1 9 2 1 8 4 6 3 3 3 4 1 4 7 1 0 0,3 0

D P 1 3 7 de 7 6 ,8 3 0 ,0 9 1 2 ,8 8 0 ,7 9 0 ,0 2 0 ,1 4 0 ,4 6 3 ,9 1 5 ,0 1 0 ,0 2 1 3 1 1 1 2 1 3 7 1 8 3 9 1 3 3 7 5 0 2 8 0 1 0 0,1 6

D P 1 4 0 de 7 1 ,2 9 0 ,2 4 1 5 ,3 5 2 ,0 6 0 ,0 4 0 ,6 9 2 ,0 5 4 ,1 6 4 ,4 3 0 ,1 5 5 3 1 2 5 2 8 1 4 1 2 2 5 5 2 8 6 3 0 2 5 2 2 1 2 4 1 0 0,4 6

D P 1 4 1 de 7 2 ,3 9 0 ,2 0 1 5 ,1 8 1 ,4 1 0 ,0 3 0 ,2 6 1 ,1 9 4 ,7 1 4 ,7 8 0 ,0 9 4 8 1 2 0 2 1 2 1 1 2 3 2 5 9 1 5 0 1 1 3 0 8 1 2 7 1 0 0,2 4

D P 1 4 3 de 7 3 ,7 0 0 ,1 9 1 4 ,0 9 1 ,5 6 0 ,0 4 0 ,4 1 1 ,2 8 4 ,3 8 4 ,0 9 0 ,0 6 4 2 4 1 6 2 1 6 1 1 1 6 2 4 3 1 4 9 1 4 3 9 1 2 1 4 2 9 9 ,7 9

D P 1 4 4 de 7 5 ,8 6 0 ,1 8 1 2 ,9 9 1 ,4 0 0 ,0 3 0 ,3 8 1 ,3 1 3 ,3 7 4 ,7 8 0 ,0 7 4 0 7 1 8 2 1 3 1 4 1 4 3 0 7 1 5 2 1 3 3 0 1 2 9 8 1 0 0,3 6

D P 1 4 8 de 7 1 ,3 2 0 ,2 0 1 6 ,2 7 1 ,6 5 0 ,0 3 0 ,4 2 0 ,7 4 4 ,7 5 4 ,9 6 0 ,0 7 4 9 5 2 3 2 1 3 1 2 9 3 0 4 1 4 3 1 6 2 7 1 3 1 0 0 1 0 0,4 1

D P 1 6 0 de 7 3 ,9 0 0 ,1 6 1 3 ,6 1 1 ,2 7 0 ,0 2 0 ,2 7 1 ,9 2 3 ,9 5 4 ,7 7 0 ,0 5 3 2 1 1 2 2 1 1 3 1 5 2 6 5 9 9 9 3 3 6 1 0 9 9 9 ,9 2

D P 1 6 4 de 7 5 ,9 2 0 ,1 5 1 3 ,2 3 1 ,3 5 0 ,0 2 0 ,4 3 0 ,6 3 3 ,2 0 5 ,3 3 0 ,0 3 6 7 9 2 0 2 5 1 1 1 6 1 6 9 1 1 5 1 0 1 0 1 4 8 9 1 0 0,2 9

D P 1 0 3 m a 6 5 ,7 2 0 ,7 5 1 7 ,6 6 5 ,4 4 0 ,0 3 1 ,0 3 3 ,4 5 1 ,4 1 3 ,8 3 0 ,6 7 9 8 8 9 7 2 4 2 1 5 6 3 0 2 1 4 6 8 4 1 1 5 4 4 1 0 8 1 8 4 1 0 0,0 0

D P 1 1 1 m a 6 4 ,1 5 0 ,7 5 1 7 ,3 6 5 ,0 5 0 ,0 4 1 ,1 7 8 ,1 8 1 ,0 1 2 ,4 7 0 ,2 7 5 4 2 1 1 4 8 1 9 6 5 3 0 1 5 9 4 6 7 1 3 6 3 7 1 0 5 1 8 0 1 0 0,4 5

D P 1 1 3 m a 6 2 ,9 2 0 ,9 2 1 9 ,3 5 7 ,2 8 0 ,0 3 1 ,2 2 4 ,3 4 0 ,9 6 3 ,0 7 0 ,2 7 7 9 4 1 1 4 1 6 2 4 6 9 4 1 1 6 2 4 6 8 1 4 7 3 5 1 2 2 2 1 6 1 0 0,3 5

D P 1 1 5 m a 6 3 ,7 4 0 ,8 4 1 8 ,2 9 5 ,9 7 0 ,0 2 1 ,0 7 6 ,1 4 0 ,7 8 2 ,6 9 0 ,3 9 7 3 9 1 2 7 1 2 1 8 6 6 3 2 1 3 5 6 5 5 1 4 7 3 1 1 2 1 1 9 5 9 9 ,9 2

D P 1 1 8 m a 6 2 ,7 4 0 ,8 7 1 9 ,5 4 5 ,7 0 0 ,0 3 1 ,2 5 5 ,7 8 0 ,8 8 3 ,1 8 0 ,3 3 7 1 7 1 0 7 1 8 2 2 7 3 3 4 1 6 1 4 8 0 1 5 5 3 1 1 2 3 1 8 6 1 0 0,3 0

D P 1 1 9 m a 6 5 ,0 1 0 ,7 7 1 6 ,9 8 5 ,5 5 0 ,0 2 1 ,0 0 5 ,6 1 1 ,0 0 3 ,3 6 0 ,5 2 7 3 1 1 0 1 1 0 2 0 6 0 2 6 1 7 1 6 8 8 1 2 9 3 2 1 0 7 1 7 0 9 9 ,8 2

D P 1 2 5 m a 6 3 ,0 7 0 ,5 8 1 3 ,4 0 3 ,2 7 0 ,0 5 0 ,8 7 1 3 ,3 4 1 ,5 0 3 ,0 1 0 ,7 8 1 1 18 5 8 7 2 2 2 5 2 0 1 7 2 1 9 19 6 0 3 7 5 3 2 1 0 9 9 ,8 7

D P 1 2 6 m a 6 1 ,9 8 0 ,8 3 1 9 ,0 6 5 ,5 8 0 ,0 3 0 ,9 1 6 ,0 6 0 ,9 1 3 ,0 6 1 ,2 2 1 8 81 1 0 4 1 9 2 6 5 8 3 1 1 5 7 3 1 60 1 4 5 3 0 9 9 2 3 8 9 9 ,6 2

D P 1 2 8 m a 6 1 ,9 9 0 ,9 1 1 8 ,9 0 5 ,7 6 0 ,0 4 1 ,0 4 6 ,2 3 1 ,1 2 3 ,1 5 0 ,8 0 1 4 49 9 9 1 0 3 1 5 3 3 6 2 0 8 1 6 01 1 3 0 4 1 9 5 2 7 1 9 9 ,9 4

D P 1 3 1 m a 6 8 ,5 3 0 ,6 0 1 4 ,8 3 3 ,6 4 0 ,0 3 0 ,9 3 6 ,2 4 1 ,6 3 3 ,2 9 0 ,6 3 8 5 8 6 4 2 2 2 1 4 3 2 3 2 1 6 5 6 4 9 8 3 7 8 5 1 7 8 1 0 0,3 3

D P 1 3 7 m a 6 5 ,7 9 0 ,6 3 1 5 ,0 4 5 ,5 0 0 ,0 5 2 ,8 0 5 ,5 8 1 ,3 4 3 ,3 2 0 ,3 5 4 3 1 1 0 6 2 4 2 3 5 3 3 0 2 0 3 2 6 9 1 0 1 4 5 1 3 8 1 4 9 1 0 0,3 9

D P 1 4 0 m a 6 5 ,9 0 0 ,6 3 1 5 ,3 4 4 ,2 6 0 ,0 3 0 ,9 5 7 ,9 5 1 ,2 7 2 ,9 5 0 ,8 4 1 3 08 7 8 1 4 1 9 5 2 2 7 1 5 9 1 8 77 9 8 3 5 1 0 5 1 8 7 1 0 0,1 2

D P 1 4 1 m a 6 3 ,2 5 0 ,7 3 1 8 ,9 6 5 ,2 6 0 ,0 5 2 ,4 3 2 ,1 4 1 ,7 2 4 ,6 2 0 ,8 7 9 1 4 1 0 6 6 4 1 8 5 5 2 5 2 3 9 4 9 9 1 0 8 3 5 1 6 2 1 6 3 1 0 0,0 4

D P 1 4 3 m a 6 5 ,2 4 0 ,8 0 1 5 ,4 2 5 ,6 1 0 ,0 5 1 ,1 6 7 ,9 2 1 ,0 6 2 ,4 6 0 ,5 9 8 3 4 9 7 2 3 3 1 5 2 2 9 1 8 1 5 3 7 1 1 0 5 0 1 1 7 2 8 2 1 0 0,3 2

D P 1 4 4 m a 6 5 ,3 5 0 ,6 5 1 6 ,4 1 4 ,7 1 0 ,0 4 0 ,9 3 6 ,2 3 1 ,6 9 3 ,3 4 0 ,6 9 1 8 84 8 3 1 1 1 9 5 2 2 7 2 0 0 1 3 42 9 5 3 6 1 8 4 1 8 3 1 0 0,0 3

D P 1 4 8 m a 6 4 ,8 2 0 ,7 7 1 7 ,4 7 4 ,8 0 0 ,0 4 1 ,0 1 5 ,7 7 1 ,4 7 3 ,5 6 0 ,6 0 1 0 26 8 4 2 1 2 5 4 6 3 0 2 2 6 5 6 9 1 0 7 3 7 1 0 7 2 2 0 1 0 0,3 1

D P 1 6 0 m a 5 9 ,5 6 0 ,9 1 1 9 ,1 2 6 ,9 7 0 ,0 4 1 ,4 6 8 ,3 0 0 ,5 5 2 ,7 4 0 ,2 9 6 1 1 1 1 3 1 5 2 7 6 2 3 6 1 8 3 2 8 0 1 5 2 3 7 1 5 8 2 1 4 9 9 ,9 4

D P 1 6 4 m a 6 6 ,2 0 0 ,7 4 1 7 ,0 3 6 ,7 5 0 ,0 3 2 ,5 2 1 ,7 8 1 ,1 9 3 ,8 0 0 ,2 4 5 7 1 1 3 4 2 1 1 8 6 4 3 0 1 7 9 1 6 1 1 1 7 2 9 1 5 3 1 4 9 1 0 0,2 8

Tableau 6b. Analyses chimiques concernant le dégraissant (de) et les matrices (ma). Fe2O3t = Fetot en Fe2O3 .Oxydes et somme en %poids. Éléments traces en ppm.

Groupes chimiques Nombre d’analyses (n=63)1 Autres céramiques 47 74,5 %2 Céramique riche en MgO   7 11 %3 Céramique riche en Sr=Ba   8 13 %4 Céramique DP 151   1 1,5 %

Tableau 7. Synthèse des groupes chimiques identifiés.

Listes d'échantillons avec :a

matrice silicatée(optique. &

XRD)

bchlorite(XRD)

cpas de dégr.ajouté

(optique)

dMgO riches

(XRF)

eSr+Ba riches

(XRF)

106 - 106 106 -107 107 - 107 -

- 137 - 137 -141 - - 141 -154 - - 154 -156 156 156 156 -164 164 - 164 -

- - - - -103 121 - - 125124 139 - - 126136 150 - - 128145 - - - 134146 - - - 138152 - - - 140163 - - - 144

- - - - 146- - - - -

L’auteur indique des valeurs de Ba de 500 à 800 ppmdans les cinq céramiques du type de la campanienne Bprovenant de Feurs (200 ppm pour les huit autres) aux-quelles le Sr serait corrélé (Picon 1991). Les deux élé-ments sont corrélés à des teneurs anormales de phos-phore (P

2O

5) de 1 à 3 %pd, ce qui indique clairement la

percolation de fluides et une conséquente contamina-tion des deux éléments précédents. Dans les deux cas,Picon (1985, 1987, 1991) indique précisément la sourcede  la  contamination  par  la  présence  à  proximité  dessites de filons de barytine (BaSO

4). Or dans le cas de

Saint-Blaise  on  ne  connaît  pas  de  filons  de  barytinedans la région des Trois Lacs de Neuchâtel, Bienne etMorat, ce qui limite l’hypothèse d’une telle contami-nation. De plus, nous avons vu que la contaminationen Ba et Sr est associée à la présence de teneurs éle-vées en phosphore dans les céramiques. Or, nous avonsdéjà discuté que dans la série de poteries de St-Blaise,la teneur en phosphore est très basse, ce qui nous per-met d’exclure toutes formes de contamination, pollu-tion, lessivage ou fixation d’éléments. Cependant, cettehypothèse sera  reprise dans  la discussion concernantles corrélations entre la composition des poteries et leurrépartition spatiale.

En ce qui concerne la troisième hypothèse, on peut eneffet envisager que cette variation dans la compositionchimique est due à une variation chimique des carbo-nates qui composent la matrice. Parmi les carbonates,la calcite (CaCO

3) a été identifiée par les analyses XRD.

La dolomite CaMg(CO3)

2 n’a pas été identifiée. Parmi

les autres carbonates existant,  la strontianite (SrCO3)

et la whiterite (BaCO3) sont deux minéraux importants

(i.e. Deer et al. 1962). Il existe une solution solide com-plète,  ou  presque,  entre  strontianite  et  witherite(Baldasari et Speer 1979), et aussi une solution solidejusqu’à 55 mol. % de BaCO

3 dans la calcite (Deer et al.

1962  et  références  citées).  Speer  et  Hensley-Dunn(1976) reportent les analyses chimiques d’échantillonsde strontianite provenant de 12 localités mondiales dif-férentes. Ces auteurs indiquent des teneurs en Ba entre2500 et 3600 ppm dans les échantillons de strontianite.Il  nous  semble  donc  tout  à  fait  plausible  sur  le  planminéralogique que  l’enrichissement en Sr + Ba dansles poteries concernées soit dû à la présence de quel-ques milliers de ppm de strontianite et whiterite en so-lution solide dans la calcite qui compose les matricescalco-silicatées. Cela a été d’ailleurs récemment con-firmé par Tateo et al. (2001) pour des calcaires dolo-mitiques liguriens.

Les  différences  chimiques  entre  matrices  calco-silicatées pauvres en Sr + Ba et calco-silicatées richesen Sr + Ba peuvent être attribuées (1) à une variationchimique  à  l’intérieur  d’un  même  gisement  d’argilecalco-silicatée  ou  (2)  peuvent  impliquer  l’existenced’un  troisième  type  d’argile  utilisée  pour  la  fabrica-tion  des  poteries  de  St-Blaise.  Les  donnéespétrographiques et chimiques dont nous disposons nenous permettent pas d’exclure totalement l’hypothèse

d’un enrichissement des poteries dans le sol après en-fouissement. Cependant,  le Sr et  le Ba étant des  tra-ceurs  importants  des  environnements  géologiquescarbonatés (Speer et Hensley-Dunn 1976, Baldasari etSpeer 1979, Tateo et al. 2001), l’utilisation d’un troi-sième type d’argile pour fabriquer la poterie riche enSr + Ba nous semble l’hypothèse la plus probable. Ilapparaît alors que  la  forte  teneur en Sr + Ba est  trèsprobablement due à l’exploitation d’un gisement d’ar-gile riche en ces éléments, permettant ainsi de caracté-riser une source particulière de terre à poterie.

Pour résumer, la caractérisation pétrographique et chi-mique des 63 poteries étudiées montre que la fabrica-tion des poteries de St-Blaise a entraîné l’utilisation detrois types de matériaux : (1) une argile calco-silicatée,pauvre en MgO et en Sr + Ba, (2) une argile silicatée etriche en MgO, et (3) une argile calco-silicatée et richeen Sr + Ba. La céramique DP 151 a, par contre, unecomposition très différente des autres poteries du cor-pus céramique  (fig. 5a).  Il  est  remarquable que  l’en-semble de la poterie étudiée, y compris DP 151, ait étédégraissé  avec  l’ajout  du  même  lithotype  granitique(fig. 5d)  en  particulier  le  granite  à  stilpnomélane  duMont Blanc (fig. 4). Seules certaines poteries ont étédégraissées aussi avec du matériel carbonaté.

En ce qui concerne la provenance de ces matériaux, onpeut faire les considérations suivantes :

- Le granite du Mont Blanc provient de façon presquecertaine des dépôts morainiques locaux (i.e. Bourquinet al. 1968). Son utilisation massive est discutée dansd’autres travaux (i.e. Di Pierro 2002a, Di Pierro etMartineau 2002).

- En revanche la (ou les) provenances des trois matri-ces argileuses utilisées pour la fabrication de la po-terie de St-Blaise restent encore inconnue(s). La pros-pection des matières premières sur  le site néolithi-que n’a pas pu être effectué car le site lui-même n’estplus accessible, l’environnement est aujourd’hui for-tement urbanisé et les argiles locales ne sont en gé-néral  plus  accessibles.  A.  Benghezal  (1994)  avaitessayé malgré tout de prélever certains sédiments flu-viatiles se trouvant au pied du Jura, dans un rayon dequelques kilomètres autour du site de St-Blaise; maismalheureusement aucune des cinq analyses effectuéespar Benghezal sur ces prélèvements naturels ne cor-respond aux matrices archéologiques qui ont été ex-ploitées au Néolithique final.

Corrélation entre les matériaux et les types mor-phologiques de la céramique

Le  tableau 9  et  la  figure 6  résument  les  corrélationsentre les types morphologiques et les données chimi-ques. Ils tiennent compte de la céramique étudiée danscette étude et de celle qui a été étudiée par Benghezal(1994). Dans le groupe de la céramique «Cordé vrai»domine une argile riche en MgO (10 pots sur 16). Au

contraire, la céramique «Cordé imité» ne correspond àl’argile riche en MgO que dans 2 cas sur 17. Une seulepoterie de type «Transition», et seulement 2 poteriesde type «Auvernier» ont été fabriquées à partir d’uneargile riche en MgO. Aucune céramique de type «Cordévrai» n’a été  fabriquée avec  l’argile  riche en Sr+Ba.Par contre, les corrélations avec les trois autres types

ne sont pas évidentes pour ce groupe chimique.

Les tableaux 10a et 10b montrent les corrélations quiexistent entre la teneur en MgO et les 33 céramiquesCordé : Cordé vrai (Cordé Z et Cordon modelé cordé)et Cordé imité (Cordé S, Cordon modelé imité et Cor-don appliqué).

Cordé vrai (n=16)

0%

20%

40%

60%

80%

100%

autres (i) MgO (ii) Sr + Ba (iii)

Cordé imité (n=17)

0%

20%

40%

60%

80%

100%

autres (i) MgO (ii) Sr + Ba (iii)

Transition (n=23)

0%

20%

40%

60%

80%

100%

autres (i) MgO (ii) Sr + Ba (iii)

Auvernier (n=36)

0%

20%

40%

60%

80%

100%

autres (i) MgO (ii) Sr + Ba (iii)

Figure 6. Corrélation entre les types céramiques des phases Auvernier-cordé ancien et moyen et les groupes chimiques.

Groupes chimiquesDécorAutres céramiques Riche en MgO Riche en Sr+Ba

Total

Cordé Z 4 6 - 10Cordé S 2 1 -   3Total 6 7 - 13

Tableau 10a. Répartition des décors à impression Cordé selon les groupes chimiques, voir tableau 1.

Types morphologiques Groupes chimiquesAutres céramiques Riche en MgO Riche en Sr+Ba

Total

Transition 15   1   7 23Auvernier 33   2   1 36Cordé vrai 6 10 - 16Cordé imité 13   2   2 17Total 67 15 15 92

Tableau 9. Répartition des types morphologiques en fonction de la teneur chimique des argiles utilisées.

Lorsqu’on considère les différents types de décors, im-primés ou modelés, on peut constater que les relationsentre les poteries riches en MgO et le type «Cordé vrai»sont importantes. 6 poteries sur 10 des «Cordé Z» et 4sur 6 des «Cordon modelé cordé» sont des poteries ri-ches en MgO. Par contre, 2 poteries sur 3 des «CordéS», 4 sur 5 des «Cordon modelé imité» et la totalité des«Cordon appliqué» sont des poteries pauvres en MgO.

La production céramique du plateau suisse est caracté-risée  sur  le plan morphologique par  le  type «Transi-tion» pour la phase ancienne et par le type «Auvernier»pour la phase moyenne. Les types «Cordé» sont issusdu savoir-faire local, avec des influences de la Civili-sation de la «Céramique Cordé». En particulier, le type«Cordé vrai»  (Cordé Z  et Cordon modelé  cordé)  estcelui qui représente le mieux le lien avec les influen-ces culturelles de  la Suisse orientale. Le décor à  im-pression  de  cordelette  torsadée  «en Z»  et  le Cordonmodelé  cordé,  sont  des  décors  d’origine  exogène  auplateau occidental. Par contre, ces décors sont caracté-ristiques de la poterie de la Civilisation de la «Cérami-que Cordé»  de Suisse  orientale  (Giligny  1993, Wolf1993, Giligny et Michel 1995, Michel 2002).

Pour conclure, la céramique Auvernier-cordé de St-Blaisemontre clairement l’usage très important de l’argile richeen MgO au début de l’influence Cordé. En revanche, pourles  types «Transition» et «Auvernier»,  les céramiquesriches en MgO représentent une très faible proportion.

Répartition spatiale des groupes de matériaux

Les figures 7a et 7b et le tableau 11 montrent la localisa-tion des assemblages/dépotoirs comprenant les 63 pote-ries prises en considération dans cette étude, ainsi queles 15 poteries concernant l’étude de Benghezal (1994).

Groupes chimiquesDécorAutres céramiques Riche en MgO Riche en Sr+Ba

Total

Cordon modelé cordé   2 4 -   6Cordon modelé imité   4 1 -   5Cordon appliqué   7 - 2   9Total 13 5 2 20

Tableau 10b. Répartition des décors à cordon modelé selon les groupes chimiques, voir tableau 1.

Assemblage E, 2702 - 2672 av. J.C. (n=14)

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Sr + Ba

MgO

autres

(2) 

Assemblage F, 2702 - 2672 av. J.C. (n=23)

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Sr + Ba

MgO

autres

(3) 

Assemblage A, 2630 av. J.C. (n=10)

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Sr + Ba

MgO

autres

(2)

�������������������������������������Assemblage B, 2626 av. J.C. (n=17)

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Sr + Ba

MgO

autres

(3)

Assemblage C, 2626 av. J.C. (n=9)

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Sr + Ba

MgO

autres

(4)

Assemblage D, 2702 - 2672 av.J.C. (n=5)

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Sr + Ba

MgO

autres

(5)

Figure 7a. Schéma du plan des pieux et interprétation desmaisonnées (1), pour la phase Auvernier-cordé ancien.(2- 3), répartition de la poterie par assemblage (E et F)et par groupe chimique. 90% de la céramique riche en

Sr + Ba se trouve dans ces deux assemblages.

Figure 7b. Schéma du plan des pieux d’une partie du villagede St. Blaise à l’Auvernier-Cordé moyen et interprétation

des maisonnées (1). (2 à 5), répartition de la poterieAuvernier-cordé moyen par assemblage (A, B, C et D)

et par groupe chimique. Les céramiques riches en Sr + Bane sont pas présentes à cette période, sauf une poterie(sur 41) appartenant a l’assemblage D. Ce dernier est

localisé dans la même partie du site que les deux assem-blages E et F, qui datent de l’Auvernier cordé ancien, et

qui comprennent les autres poteries riches en Sr+Ba.

E + F

10 mètres

(1)

D

A

B

C

10 mètres(1)

On a cherché à voir s’il existait des relations entre lesgroupes  chimiques  des  poteries  et  les  dépotoirs  desmaisonnées. Neuf des dix poteries riches en Sr + Baappartiennent aux assemblages du même dépotoir dela même maisonnée Auvernier-cordé ancien. En parti-culier, une poterie appartient à  l’assemblage E et  leshuit autres appartiennent à l’assemblage F (fig. 7a). Uneseule poterie appartient au dépotoir D, daté de la pé-riode Auvernier-cordé moyen (fig. 7b). Notons que ledépotoir D se  trouve au même endroit que  les dépo-toirs  E  et  F.  Les  deux  maisonnées,  appartenant  cha-cune aux deux périodes successives, Auvernier-cordéancien et moyen, sont localisées dans la même zone,mais  stratigraphiquement  superposées  (fig. 7a-b).Ainsi, la répartition spatiale des données chimiques dela poterie indique que la totalité de la céramique richeen Sr + Ba est située dans le même secteur du village.Ce résultat permettrait de penser effectivement à unecontamination de la poterie riche en Sr + Ba, dans lesens d’une fixation de ces deux éléments par les eauxde  percolation  sur  le  site  (Picon  1985,  1987,  1991).Cependant,  si  l’on considère  les  figures 7a et 7b, onpeut facilement constater que les trois dépotoirs D, Eet F, où la céramique riche en Sr + Ba est concentrée,sont constitués de 42 poteries au total, dont dix seule-ment sont enrichies en ces deux éléments. Sept autresappartiennent  au  groupe  chimique  riche  en MgO  (etpauvre en Sr + Ba), 25 autres appartiennent au groupede céramiques pauvres en MgO et en Sr + Ba. Les 42poteries dont on parle proviennent de la même partiedu site et appartiennent aux mêmes assemblages, telsqu’ils ont été définis par R. Michel. Il n’est pas possi-ble d’envisager qu’une contamination ait  pu affecterseulement une faible proportion de la céramique de cesassemblages.  S’il  y  a  eu  enrichissement  en  Sr  +  Bad’une argile calco-silicatée, pauvre en MgO, elle doitnécessairement avoir eu lieu avant la fabrication de lapoterie. Nous restons donc persuadés qu’il s’agit d’unenrichissement primaire en Sr + Ba qui n’est pas lié àdes  phénomènes  post-dépositionnels  au  sein  du  sitearchéologique.

Les assemblages qui contiennent 9 des 10 poteries dugroupe chimique Sr + Ba sont datés de la phase ancienne

de l’Auvernier-Cordé, sauf pour un pot de l’assemblageD, daté de l’Auvernier-cordé moyen (tabl. 11).

Ce résultat est majeur car il montre que ce groupe chi-mique possède une signification chronologique en mêmetemps que spatiale, ce qui  lui donne une réelle valeurculturelle. Il est donc envisageable qu’un gisement d’ar-gile calco-silicatée contenant une teneur particulière enSr et Ba affleure (ou affleurait) à proximité du site deSt-Blaise. Les habitants de certaines maisons de la phaseancienne de l’Auvernier-cordé exploitaient ce gisementpour la production de leurs poteries. Ce résultat pourraitrenforcer l’hypothèse selon laquelle la poterie du Néoli-thique final était une activité domestique, liée à chaquemaison, considérée comme une cellule socio-économi-que élémentaire (Pétrequin et al. 1994).

Sans entrer dans le détail de toutes les corrélations en-tre  les  types céramiques et  les groupes chimiques dechaque assemblage, les résultats montrent que les po-teries «Cordé vrai», riches en MgO, sont réparties danstous les assemblages étudiés. À la différence du groupeSr + Ba, elles ne correspondent pas à un dépotoir lié àune maison, ni à une phase chronologique particulière.La corrélation entre le Cordé et les poteries riches enMgO est un phénomène qui a concerné l’ensemble desunités d’habitation du village de St-Blaise. Sur le plandes interprétations archéologiques, il serait intéressantd’approfondir ces résultats. En effet, il est tentant d’en-visager que la majorité des poteries «Cordé» riches enMgO, correspondent à un événement ou un phénomènemajeur  qui  aurait  concerné  l’ensemble  des  membresde la communauté humaine qui a vécu sur le site de St-Blaise à cette période. Peut-être même que ce phéno-mène a concerné d’autres sites contemporains. Ces ré-sultats traduiraient alors un phénomène d’ampleur ré-gionale, ce qui reste à tester par des études semblablesà celle-ci, appliquées à d’autres sites Auvernier-cordéde Suisse occidentale. Toutefois, l’hypothèse selon la-quelle le groupe riche en MgO pourrait représenter lespoteries apportées par une population immigrante (phé-nomène Cordé issu de la Suisse orientale) doit être, avanttoute investigation ultérieure, nuancée par la présencede ce groupe chimique pendant les deux phases chrono-

Tableau 11. Répartition des groupes chimiques de la poterie par assemblages.

Groupes chimiquesAssemblage Période Auvernier-cordéAutres céramiques Riches en MgO Riches en Srt+Ba

Total

A moyen 10  -  - 10B moyen 15   2  - 17C moyen   7   2  -   9D moyen   2   2   1   5E ancien 10   3   1 14F ancien 13   2   8 23

Total 57 11 10 78Autres ancien et moyen 10   4 - 14Total 67 15 10 92

logiques de l’Auvernier-cordé. Des recherches ultérieu-res menées sur d’autres sites contemporains devraientpermettre de préciser ces hypothèses archéologiques.

Comparaisons des résultats de St-Blaise avecd’autres sites néolithiques

L’essentiel de la céramique des phases Auvernier-cordémoyen  et  ancien  de St-Blaise  a  été  fabriqué  à  partird’une argile calco-silicatée très maigre, argile (1). Unautre groupe de poteries, numériquement plus faible,appartenant aux mêmes phases culturelles, ont été pro-duites  à  partir  d’une  argile  silicatée qui  se  distinguesurtout par une teneur en MgO deux fois plus impor-tante  (2,27 pd%) que  la moyenne  (0,96 pd%), argile(2). Nous avons mis en évidence que 63 % des pote-ries «Cordé vrai» ont été fabriquées avec cette argile.Cependant, la provenance exacte des trois groupes d’ar-gile identifiés n’étant pas connues, ces résultats néces-sitent d’envisager au moins trois hypothèses, menant àdes interprétations archéolo-giques tout à fait différen-tes les unes des autres :

- Exploitation de  deux gisements  différents  d’argileslocales (1) et (2), au sens défini par le modèle de D.Arnold3, c’est-à-dire dans un rayon inférieur à 7 km,

- Utilisation d’un gisement d’argile  (1)  locale et d’ungisement d’argile (2) non locale par les potiers du vil-lage,

- Une production locale de céramique avec l’argile (1)et une importation de la céramique produite avec l’ar-gile (2).

Lorsqu’on  considère  l’ensemble  de  la  céramique  étu-diée de St-Blaise et qu’on la compare à la poterie étu-diée de Portalban (Di Pierro 2002b), on observe que lesdeux corpus sont très proches l’un de l’autre. La céra-mique de la période Auvernier-cordé ancien à Portalbana été fabriquée à partir d’une argile silicatée, avec uneteneur moyenne en MgO de 2,65 pd% (Di Pierro 2002et  2003),  ce  qui  correspond  à  des  caractéristiquespétrographiques et chimiques très similaires à celles del’argile (2) de St-Blaise.

La figure 8 montre un diagramme de corrélation entreMgO et Sr + Ba pour les deux ensembles céramiques dePortalban (Di Pierro 2002b) et de St-Blaise, où apparaîtclairement que la teneur en MgO permet de bien discri-miner les deux sites. À Portalban les céramiques ont uneteneur moyenne en MgO deux fois plus importante qu’àSt-Blaise. Mais, on constate que  les  sept poteries deSt-Blaise, identifiées comme riches en MgO, appartien-nent  chimiquement  au groupe de Portalban.  Inverse-ment, deux pots de Portalban appartiennent chimique-ment au groupe «autres céramiques» de St-Blaise, carces deux pots ont une teneur en MgO correspondant à

0

1000

2000

3000

4000

0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00

MgO pd%

(Sr +

Ba)

ppm

St.Blaise: autres céramiques (n=47)

St.Blaise: Sr-Ba (n=8)

Portalban (n=47)

Portalban: pauvre en MgO (n=2)

St.Blaise: riche en MgO (n=7)

Figure 8. Diagramme de corrélation (Sr + Ba) - MgO, concernant le site de St. Blaise comparé au site de Portalban (Di Pierro,2002b). La teneur en MgO pd% discrimine clairement les deux sites néolithiques.

3 Le modèle de D. Arnold (1985, 2001) montre que les argiles exploi-tées par les sociétés traditionnelles contemporaines proviennent demoins de 7 km dans 86 % des cas.

celle de St-Blaise. De plus,  ils ont  été  fabriqués avecune argile calco-silicatée (Di Pierro 2002b), ce qui cons-titue un point commun supplémentaire avec la poteriede St-Blaise. Le groupe de céramiques identifiées commeriches en Sr + Ba reste un sous-groupe de la poterie deSt-Blaise.

Les différences entre les deux sites reflètent deux envi-ronnements géologiques différents. St-Blaise se trouveau pied de la chaîne du Jura, composée essentiellementpar des roches calcaires (Bourquin et al. 1968). Par con-tre, Portalban se trouve sur le plateau suisse, composéessentiellement par un soubassement de grès Molassiqueavec  une  couverture morainique  à  élément  cristallins(Frei et al. 1974). Les gisements d’argiles locales, déri-vant de la décomposition météorique des roches affleu-rant localement, sont le reflet des compositions de cesdernières. Pour St-Blaise et ses alentours, on peut doncs’attendre à une composition des argiles locales princi-palement calcaire. Autour du site de Portalban, on trouveau contraire des argiles silicatées (Di Pierro 2003).

Les résultats pétrographiques et chimiques et leurs cor-rélations avec  les groupes  typologiques permettent dediscuter des liens possibles entre les sites de St-Blaise etde Portalban,  contemporains  et  distants  de  seulement15 km, de part et d’autre du lac de Neuchâtel (fig. 1).

À l’aide de l’analyse statistique, nous avons testé l’hy-pothèse selon laquelle les poteries riches en MgO de St-Blaise pourraient provenir de Portalban, tandis que cer-taines céramiques de Portalban avaient peut-être fait leparcours dans le sens inverse.

L’analyse multivariée de la figure 9 montre clairementl’existence de deux grands groupes distincts correspon-dant respectivement à Portalban et à St-Blaise. La pote-rie DP 151 peut être considérée comme un “outlier”. Enplus,  elle montre que cinq des  sept poteries  riches enMgO  de  St-Blaise  appartiennent  aux  “clusters”  dePortalban. Vice versa, les deux poteries pauvres en MgOde  Portalban  font  partie  du  groupe  de  St-Blaise.  Legroupe de céramiques riches en Sr + Ba forme un sous-groupe de la poterie de St-Blaise.

Ces  résultats  renforcent  notre  hypothèse  concernantl’existence d’échanges entre les deux sites. Des tests ontégalement été réalisés en utilisant l’analyse discriminante(fig. 10). Ce graphe montre clairement l’existence desdeux groupes principaux de poteries de Portalban et deSt-Blaise. Il confirme également que la poterie riche enSr + Ba de St-Blaise est un sous-groupe de ce site. Parcontre, il s’avère que les poteries riches en MgO de St-Blaise n’appartiennent pas chimiquement au site d’ori-gine, et que les poteries pauvres en MgO de Portalbann’appartiennent pas à ce dernier site.

Si d’une part l’analyse statistique nous a confirmé la pro-venance exogène de la poterie riche en MgO de St-Blaise,mais aussi de certaines poteries de Portalban, il est cer-tain qu’une meilleure compréhension de ces résultats en

Figure 9. Analyse multivariée (Di Pierro, 2002), classifica-tion ascendante hiérarchique de la poterie des corpus dePortalban (en gris) et St. Blaise (en noir). Le groupe Sr +

Ba est en gris, le groupe MgO en noir.

terme archéologique ne pourra être obtenu que par  lamultiplication d’analyses réalisées sur d’autres sites con-temporains, situés dans la région étudiée. Ces nouvellesrecherches permettraient de mieux évaluer la variabilitéchimique de la poterie du Néolithique final, à l’échelledu plateau suisse occidental. De nouvelles études per-mettraient d’envisager des échanges avec d’autres sites,mais aussi de préciser les modes et les contextes d’ex-ploitation et de production des poteries à cette période.

CONCLUSION

Relativement aux questions posées dans cette étude, nousavons obtenu les résultats suivants :

1- dans un corpus céramique composé de différents ty-pes  morphologiques  et/ou  décoratifs,  nous  avonstrouvé des correspondances entre typologies et ma-tériaux (fig. 6);

2- la répartition spatiale de la poterie à l’intérieur du vil-lage montre que certains groupes de matériaux sont lo-calisés dans des zones particulières du village (fig. 7).

Pour  obtenir  ces  résultats,  nous  avons  caractérisépétrographiquement  et  chimiquement  63  poteriesAuvernier-cordé ancien et moyen du site de St-Blaise/Bains  des  Dames  (Suisse).  Afin  de  réaliser  unemeilleure approche statistique, 29 résultats chimiquesd’une précédente étude (Benghezal, 1994) concernantle même site et  les mêmes phases culturelles ont étépris en considération.

Du point de vue stylistique, on distingue quatre types

de poteries datant de l’Auvernier-cordé : deux sous-grou-pes pour la céramique cordée (“Cordé vrai” (1) et “Cordéimité” (2)); la céramique sans décor et morphologie cor-dés; la poterie “Auvernier” propre (3) et de “Transition”(4),  tabl. 1. L’échantillonnage a  été  effectué en  tenantcompte de la répartition spatiale de ces types de poteriesà  l’intérieur  du  site,  en  fonction des  six  assemblages/dépotoirs principaux identifiés (Michel 2002).

Du point de vue des matériaux, trois argiles différentesont été identifiées : (1) une argile calco-silicatée et pau-vre en MgO et en Sr+Ba qui a été utilisée pour pro-duire  67 poteries;  (2)  une  argile  silicatée  et  riche  enMgO qui a été utilisée pour fabriquer 15 céramiques;(3) une argile calco-silicatée et riche en Sr + Ba qui aété utilisée pour produire 10 poteries. Une seule pote-rie, DP 151, a une composition  totalement différentedes autres céramiques.

Mis à part deux tessons, toute la céramique a été dé-graissée avec du granite du Mont Blanc, provenant dela moraine locale ou régionale.

Nous confirmons la production locale (au sens définipar D. Arnold  1985, cf. supra) de la poterie correspon-dant  aux  types  “Transition”,  “Auvernier”  et  “Cordéimité” produite à partir de l’argile calco-silicatée (1).

Nous avons trouvé une bonne corrélation entre le groupedes poteries fabriquées avec l’argile riche en MgO (2),et la céramique de typologie “Cordé vrai”. Ce type céra-mique reflète une forte influence de la Civilisation “Cé-ramique Cordée”, originaire de Suisse orientale (Giligny1993, Wolf 1993, Giligny et Michel 1995, Michel 2002).63 % des poteries de  type “Cordé vrai” font partie dugroupe chimique riche en MgO. Par contre, seulement12 % de  la céramique «Cordé  imité»  fait partie de cegroupe. Très peu des autres  types de décors et formesappartiennent au groupe riche en MgO (3 %, fig. 6).

Nous avons testé l’hypothèse d’une provenance exogènede la poterie «Cordé vrai», riche en MgO. De fortes si-militudes entre certaines poteries de chacun des sites con-temporains de St-Blaise et de Portalban (Di Pierro 2002)ont permis de constater une forte similitude chimique etpétrographique entre la poterie MgO riche de St-Blaiseet celle de Portalban. Au contraire, certaines poteries dePortalban  qui  se  distinguaient  déjà  chimiquement  etpétrographiquement du reste du corpus semblent appar-tenir au groupe chimique principal de St-Blaise (fig. 8).La distinction de ces deux sous-groupes de poteries, con-firmée par  l’analyse  statistique  (fig. 9,  fig. 10),  per-met  d’envisager  l’hypothèse  d’une  provenance  nonlocale des argiles utilisées pour la production de cespoteries. Cependant, ces mêmes résultats permettentégalement d’envisager des échanges de poteries entreSt-Blaise et Portalban, candidat potentiel, ou d’autressites Auvernier-cordé de la région.

Nous avons également mis en évidence qu’un ensem-ble de poteries produites avec une argile riche en Sr +

Figure 10. Analyse multivariée des données chimiquesconcernant la céramique de la période Auvernier-cordé

ancien du site de Portalban (Di Pierro, 2002) comparée àla céramique des périodes Auvernier-cordé moyen et an-cien du site de St. Blaise (analyse discriminante). PO =

Portalban, SB = St. Blaise.

Ba (3), est localisé dans une zone particulière du vil-lage. Cette concentration appartient à trois dépotoirsqui sont rattachés à la même structure d’habitation. Ils’agit des dépotoirs E et F (9 poteries, 90 %) liés à lamaisonnée de la phase Auvernier-cordé ancien et dudépotoir D (une poterie, 10 %) lié à la maisonnée dela  phase  Auvernier-cordé  moyen,  situéstratigraphiquement  au-dessus  de  la  précédente(fig. 7a-b).  Les  poteries  de  ce  groupe  chimique  onttrès probablement été fabriquées à partir d’une argilelocale. Ces données renforcent l’hypothèse selon la-quelle la production céramique du Néolithique final,dans l’est de la France comme en Suisse occidentale,était une production domestique liée à chaque habita-tion (Pétrequin et al. 1994).

ADRESSE DES AUTEURS

Simonpietro DI PIERRODpt de Géosciences, Minéralogie et PétrographieUniversité de FribourgChemin du Musée 61700 FribourgSuisse

Adresse actuelleUMR 5570Laboratoire de Sciences de la Terre, ENS69364 [email protected]

Robert MICHELService Archéologique Cantonal de NeuchâtelAvenue du Mail 592000 Neuchâ[email protected]

Rémi MARTINEAUUMR 5594Archéologie, cultures et sociétésCNRS / Université de Bourgogne21000 [email protected]

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