“Le témoignage d’Ovide sur les peuples de la région du Pont-Euxin”

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Pontus Euxinus. Commentarii Pilsnenses. Edidit Petr Březina, Srní 2014. ISBN 978-80-260-6071-0. Le témoignage d’Ovide sur les peuples de la région du Pont-Euxin Δημήτριος Μαντζίλας [Dimitrios Mantzilas] La curiosité des Romains pour l’ethnographie, c’est-à-dire pour la connais- sance de nouveaux pays et des gens qui y habitaient avec leur modus vivendi, est à la fois évidente dans les textes historiographiques et dans les textes géo- graphiques, y compris les périples. Le cas d’Ovide est complètement différent : le poète s’est trouvé à Tomes non par envie de voyager ou de conquérir (la ville), mais en tant qu’exilé. La raison pour laquelle Ovide fut expulsé de Rome reste obscure. Dans ses œuvres d’exil (Tristia, Epistulae ex Ponto et In Ibin) 1 , où il passa les neuf dernières années de sa vie (8-17 apr. J.-C.), il décrit la mer Noire 2 et il mentionne certaines peuplades thraces mais en omet d’autres 3 . Nous examinerons les peuples qui figurent dans ses poèmes. Les Gètes 4 (Getes, Getae, Γέται) 5 étaient une tribu habitant aux environs de Tomes, dans le bassin Bas-Danube, souvent confondus ou identifiés avec les Daces 6 (Daci, Δάκοι, Δάοι, Δάκες), appelés ainsi les Gétodaces, avec lesquels ils parlaient la même langue et habitaient le même pays, Dacie (Dacia, Δακία) 7 . 1. Nous avons suivi les trois textes établis et traduits par Jacques André (éditions « Les Belles Lettres »). 2. Voir la bibliographie excellente de Robineau sur plusieurs thèmes liés au Pont-Euxin : sources, généralités sur le Pont-Euxin, symposiums de Vani, études sur la région nord-pontique, populations de l’hinterland, colonies grecques, revues et collections. 3. Sur les tribus du Pont-Euxin, v. Danoff 1962a, pp. 1011-1026, qui en compte 89 ; toutefois, sa liste n’est pas exhaustive ; Zgusta, passim. 4. Hdt. 4, 49 ; 93 ; Strab. 7, 295, 304 ; Cass. Dio 51, 22, 7 ; 67, 6, 2 ; Serv., Aen. 3, 35 ; Prop. 5, 3, 9 ; Hor., Carm. 3, 24, 11 ; cf. von Bredow 2004, pp. 842-844 ; Danoff 1967a, pp. 787-789 ; Irimia, pp. 83-128 ; Podossinov 1976, pp. 21-40 ; Rădulescu, chap. 4 « The Getae and Tomis » ; Weiss, col. 1330-1334. 5. Sur leurs noms, v. Sidon., Carm. 2, 362 ; 7, 350, 411 ; 23, 243 ; Stat., Ach. 2, 133 ; 419 ; Auson., Prec. Var. 2, 32 Green ; Avien., Orb. Terr. 442 ; Sen., Phaedr. 167 ; Ov., Ars Am. 3, 332. 6. Fitz 1964, p. 1355 ; Giurescu, p. 23. 7. Strab. 7, 3, 13-14 ; Plin., N. H. 4, 25 ; 41 ; 80 ; Appien., Praef. 1, 4 ; Iustin. 32, 3.

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Pontus Euxinus. Commentarii Pilsnenses.Edidit Petr Březina, Srní 2014. ISBN 978-80-260-6071-0.

Le témoignage d’Ovide sur les peuplesde la région du Pont-Euxin

Δημήτριος Μαντζίλας[Dimitrios Mantzilas]

La curiosité des Romains pour l’ethnographie, c’est-à-dire pour la connais-sance de nouveaux pays et des gens qui y habitaient avec leur modus vivendi,est à la fois évidente dans les textes historiographiques et dans les textes géo-graphiques, y compris les périples. Le cas d’Ovide est complètement différent :le poète s’est trouvé à Tomes non par envie de voyager ou de conquérir (laville), mais en tant qu’exilé. La raison pour laquelle Ovide fut expulsé de Romereste obscure. Dans ses œuvres d’exil (Tristia, Epistulae ex Ponto et In Ibin)1,où il passa les neuf dernières années de sa vie (8-17 apr. J.-C.), il décrit lamer Noire2 et il mentionne certaines peuplades thraces mais en omet d’autres3.Nous examinerons les peuples qui figurent dans ses poèmes.

Les Gètes4 (Getes, Getae, Γέται)5 étaient une tribu habitant aux environsde Tomes, dans le bassin Bas-Danube, souvent confondus ou identifiés avec lesDaces6 (Daci, Δάκοι, Δάοι, Δάκες), appelés ainsi les Gétodaces, avec lesquelsils parlaient la même langue et habitaient le même pays, Dacie (Dacia, Δακία)7.

1. Nous avons suivi les trois textes établis et traduits par Jacques André (éditions « LesBelles Lettres »).

2. Voir la bibliographie excellente de Robineau sur plusieurs thèmes liés au Pont-Euxin :sources, généralités sur le Pont-Euxin, symposiums de Vani, études sur la région nord-pontique,populations de l’hinterland, colonies grecques, revues et collections.

3. Sur les tribus du Pont-Euxin, v. Danoff 1962a, pp. 1011-1026, qui en compte 89 ;toutefois, sa liste n’est pas exhaustive ; Zgusta, passim.

4. Hdt. 4, 49 ; 93 ; Strab. 7, 295, 304 ; Cass. Dio 51, 22, 7 ; 67, 6, 2 ; Serv., Aen. 3, 35 ;Prop. 5, 3, 9 ; Hor., Carm. 3, 24, 11 ; cf. von Bredow 2004, pp. 842-844 ; Danoff 1967a,pp. 787-789 ; Irimia, pp. 83-128 ; Podossinov 1976, pp. 21-40 ; Rădulescu, chap. 4 « TheGetae and Tomis » ; Weiss, col. 1330-1334.

5. Sur leurs noms, v. Sidon., Carm. 2, 362 ; 7, 350, 411 ; 23, 243 ; Stat., Ach. 2, 133 ;419 ; Auson., Prec. Var. 2, 32 Green ; Avien., Orb. Terr. 442 ; Sen., Phaedr. 167 ; Ov., ArsAm. 3, 332.

6. Fitz 1964, p. 1355 ; Giurescu, p. 23.7. Strab. 7, 3, 13-14 ; Plin., N. H. 4, 25 ; 41 ; 80 ; Appien., Praef. 1, 4 ; Iustin. 32, 3.

16 Δ. Μαντζίλας

Ils sont désignés, d’une série d’épithètes, comme des hommes les plus faroucheset brutaux8 au monde9, agressifs et hostiles10, aux longs cheveux et barbe11,hirsutes12, sales13 et vêtus de peaux14. Il est certain qu’Ovide exagère, si l’ontient compte d’autres sources littéraires15 et suit l’image stéréotypée selon la-quelle ils sont qualifiés de valeureux16, habiles au tir à l’arc et à l’équitation17

et rigides18. Ils sont les voisins menaçants le plus souvent cités par Ovide19,fréquemment avec leurs armes20, comme les flèches imprégnées de venin devipère et de sang humain21, desquels il veut s’enfuir22. L’adjectif de la mêmeracine est Gaeticus (Γαιτικός)23. Bien qu’ils soient des barbares, ils appré-cient la notion de l’amitié24. Ovide les méprise en les trouvant inférieurs25. Ilsrient des mots latins26, leur langue ignore les sons latins et en même temps

8. Pont. 1, 5, 12 : duros . . . Getas ; 4, 15, 40 : feros . . . Getas ; 1, 5 [66] et 4, 13, 22 : interinhumanos . . . Getas ; 1, 7, 2 : saevis . . . Getis ; 4, 8, 84 : saevos . . . Getas ; 1, 7, 12 : truxqueGetes ; Tr. 5, 1, 46 : rigidos . . . Getas ; 5, 3, 8 : crudis . . . Getis ; 5, 10, 38 : stolidi . . . Getae.

9. Pont. 2, 7, 31 : nulla Getis toto gens est truculentior orbe.10. Pont. 2, 2, 3-4 : ab indomitis . . . / Getis ; Tr. 3, 14, 42 : infestos . . . Getas ; Tr. 5, 7, 12

et Pont. 2, 7, 2 : a male pacatis . . . Getis ; 3, 4, 92 : non bene pacatis . . . Getis.11. Pont. 4, 2, 2 : ab intonsis . . . Getis ; Tr. 5, 7, 18 :Non coma, non ulla barba resecta manu.12. Pont. 1, 5, 74 : hirsutos . . . Getas ; 3, 5, 6 : hirsutis . . . Getis.13. Pont. 1, 2, 106 : squalidus . . . Getes.14. Pont. 1, 10, 2 : pellitos . . . Getas.15. Gaertner, p. 184.16. Hdt. 4, 93.17. Thuc. 2, 96, 1-2 ; 2, 98, 4.18. Hor., Carm. 3, 24, 11 : rigidi ; Mela 2, 18 : feri . . . et paratissimi ad mortem.19. Pont. 1, 2, 76 et 92 ; 2, 1, 19-20 ; 10, 30 et 50 ; 3, 4, 92 ; 4, 7, 28 et 48 ; 10, 2 ;

Tr. 1, 5, 62 ; 3, 9, 4 ; 14, 42 ; 5, 7, 21-22 ; 12, 10, etc.20. Pont. 1, 2, 106 : non adimat stricto squalidus ense Getes ; 7, 11-12 : Nos premat . . . /

truxque Getes armis ; 8, 5-6 : Vivimus adsiduis expertes pacis in armis / dura pharetratobella movente Geta ; 2, 1, 66 : abstuleritque ferox hoc caput ense Getes ; 2, 65 : exiguam ne mepraedam sinat esse Getarum ; 8, 69 : Geticis . . . ab armis ; 4, 3, 52 : et metues arcu ne feriareGetae ; 13, 35 : . . . et plenas omnes movere pharetras ; Ib. 637 : . . . inter Geticasque sagittas ;Tr. 4, 6, 47 : . . . bracataque turba Getarum ; 10, 110 : pharetratis . . . Getis ; 5, 3, 11 : Nuncprocul a patria geticis circumsonor armis ; 7, 19-20 : Dextera non segnis fixo dare vulneracultro / Quem iunctum lateri barbarus omnis habet.

21. Tr. 5, 7, 15-16 : In quibus est nemo qui non coryton et arcum / Telaque vipereo luridafelle gerat ; cf. Ps.-Arist., Mir. Ausc. 845a ; Plin. N. H. 11, 279 ; Aelian. N. A. 9, 15.

22. Tr. 5, 1, 46 et ailleurs.23. Ib. 637 ; Pont. 1, 1, 2 ; 8, 55 ; 9, 45 ; 10, 32 ; 2, 8, 69 ; 3, 2, 47 ; 5, 45 ; 7, 19 ; 4, 4, 8 ;

7, 20 ; 13, 19 et 36 ; Tr. 1, 5, 62 ; 10, 14 ; 3, 12, 14 et 16 ; 14, 48 ; 4, 8, 26 ; 5, 2b, 24 ; 3, 11 ;7, 13 et 52 ; 12, 56 et 58 ; 13, 1, qualifiant des noms comme saggitae, litus, iuvenci, arva, loca,arma, terra, fines, sanguis, sermo, os, sinus, fons, sonus.

24. Pont. 3, 2, 37-38 ; 99-100 : Scilicet hac etiam, qua nulla ferocior ora est, / nomenamicitiae Barbara corda movet ; 102 : . . . tangant duros talia facta Getas.

25. Pont. 1, 5, 60 sq. ; 4, 2.26. Tr. 5, 10, 38 : Et rident stolidi verba latina Getae ; cf. Irimia, pp. 114-121, sur leur

relations avec Rome.

Le témoignage d’Ovide sur les peuples de la région du Pont-Euxin 17

son accent corrompt les mots grecs27 ; pourtant il n’a pas daigné leur lireses poèmes écrits en langue gétique28. D’ ailleurs, Homère lui-même, placésur cette terre, serait lui aussi devenu Gète29 ! Ils sont mêlés aux Grecs30 etparlent le gréco-gète31. Ils vont et viennent à cheval sur les routes32, portraitsvivants de Mars33, dont ils sont des adorateurs34, à la voix sauvage et le visagefarouche !

Les Sarmates35 (Sarmatae36, Sauromatae37, Graecis Sauromatae38, Σαυ-ρομάται39, Σαρμάται40, Συρμάται41, Σαυρομάτιδες42) étaient un peuple d’ori-gine iranienne qui parlait la langue scythe43, venu d’Asie entre le Donet le Danube, jusqu’à la mer d’Azov, l’ancien lac Méotide (Palus Maeotis,Μαιῶτις λίμνη)44, quand ils y ont été transplantés par des Scythes45. Leurpays s’appelait Sarmatie (Sarmatia, Σαρματία). Les adjectifs qui les dé-signent sont Sarmaticus46 et Sarmatis47 (Σαυροματικός48, Σαρματικός49). Ils

27. Tr. 5, 2b, 23-24.28. Tr. 5, 12, 58 ; Pont. 4, 13, 17 sq.29. Pont. 4, 2, 21-22 : Si quis in hac iprum terra posuisset Homerum, / esset, crede mihi,

factus et ille Getes.30. Tr. 5, 7, 11-12.31. Gandeva 1968a, pp. 87-95 ; 1969a, pp. 77-80 ; Videau-Delibes, pp. 173-176.32. Tr. 5, 7, 13-14.33. Tr. 5, 7, 17 : Vox fera, trux vultus, verissima Martis imago.34. Tr. 5, 3, 22 : Marticolamque Geten ; Pont. 4, 14, 14 : Marticolis . . . Getis ; cf. Videau-

Delibes, pp. 143-145.35. Von Bredow 2008a, pp. 998-1000 ; Brzezinsky 2002 ; Fitz 1972, p. 1557 ; Harmatta

1970 ; Kiowsky 2010 ; Kretschmer, col. 1-12 ; Kuklina, pp. 253-270 ; Lebedynsky 2002 ;2009 ; 2010 ; 2012 ; Magomedov, pp. 105-109 ; Rostovtzeff 1936, pp. 104-112 ; Smirnov ;Sulimirski 1970, passim.

36. Mela 1, 19 ; Sen., Her. F. 539 ; Stat., Silv. 4, 7, 51 ; Curt. 7, 7, 3 ; Tac., Germ. 1, 1.Pour le singulier Sarmata, v. Luc. 1, 430 ; Iuv. 3, 79.

37. Pont. 1, 2, 77 ; 2, 2, 93 ; 3, 2, 37 ; Tr. 2, 198 ; 3, 3, 6 ; 10, 5 ; 4, 1, 94 ; 5, 1, 74 ; Plin.,N. H. 4, 80 ; Stat., Theb. 3, 352 ; Iuv. 15, 125.

38. Plin. N. H. 4, 80.39. Hdt. 4, 21.40. Hellanic., FGrHist 4 F 185 ; Ephor., FGrHist 70 F 160a.41. St. Byz., Eth., s. v.42. Pl., Leg. 804e-805a.43. Harmatta 1970, passim.44. Strab. 2, 5, 30 ; Arr., An., 1, 3, 2.45. D. S. 2, 43, 6-7 ; Hp. Aër. 17, 2 ; cf. Parth., SH 612 et schol. SH 614 ; A. R. 3, 353

et 394.46. Pont. 1, 2, 45 et 58 ; 3, 60 ; 5, 50 ; 3, 8, 8 ; 4, 10, 38 ; Tr. 1, 8, 40 ; 3, 3, 63 ; 10, 34 ;

4, 8, 16 ; 5, 1, 13 ; 7, 13 et 56 ; 12, 58 ; Ib. 637, accompagnant noms tels que arcus, mare,sagittae, solum, spicula, iuga, umbrae, ora, etc.

47. Pont. 1, 2, 112 ; 2, 7, 72 ; Tr. 1, 2, 82 ; 4, 10, 110 ; 5, 3, 8.48. Arist., G. A. 783a14.49. Strab. 7, 4, 8.

18 Δ. Μαντζίλας

étaient liés aux Amazones avec lesquelles ils s’étaient accouplés50. Leur so-ciété était fortement militaire et sauvage51, provoquant des hostilités dansla région52. On distinguait plusieurs tribus sarmates, les Siraques (Siraci,Σιρακοί), les Urges (Ourgoi, Οὖργοι), les Roxolanes (Roxolani, ῾Ρωξολανοί) etles Scythes royaux (Basileioi, Βασίλειοι)53. Ovide craint d’oublier les mœursde sa patrie en apprenant leur art militaire54. Entouré d’ennemis et de dan-gers55, il essaie d’éviter les flèches, les traits et les chariots barbares56. Ila peur d’y mourir57. Son ombre étrangère errera parmi les ombres terri-fiantes des barbares58. Entre-temps, il est condamné à voir leur pays geléet privé de paix59, voisin de celui des Gètes, auxquels ils sont souvent as-sociés60. Il fait un commentaire cru car les langues locales (le thrace, lescythe, le sarmate et le gétique), que lui-même est forcé de parler, ontcontaminé le grec et le latin parlé dans la région61. Il traite les indigènescomme des analphabètes inférieurs et il ne cesse de les mépriser dans sespoèmes62.

50. Le poète mentionne leur hache, sans les associer aux Sarmates ; v. Pont. 3, 1, 95 :. . . Amazonia . . . securis.

51. Tr. 3, 10, 5 : fera gens ; Stat., Theb. 3, 352 : rabidos ; Iuv. 15, 125 : truces.52. Cass. Dio 55, 30, 4 ; Tac., Hist. 1, 79.53. Ils sont mentionnés chez Strab. 7, 3, 17 ; cf. Mela 2, 11 ; Plin. N. H. 4, 88 ; Hdt.

4, 20-22 ; 56-75 ; cf. Danoff 1962a, passim.54. Pont. 1, 5, 49-50 : Moris an oblitus patria contendere discam / Sarmaticos arcus et

trahar arte loci ?55. Tr. 2, 187-206 ; Pont. 1, 2, 13-14.56. Pont. 1, 2, 45 : . . . Sarmaticas videor vitare sagittas ; 1, 3, 60 : altera Sarmatica

specula missa manu ; Tr. 3, 10, 34 : Ducunt Sarmatici barbara plaustra boves ; Ib. 637-638 :Denique Sarmaticas inter Geticasque sagittas / His precor ut vivas et moriare locis !

57. Pont. 1, 2, 57-58 : . . . mortem quoque deprecor idem, / ne mea Sarmaticum contegatossa solum.

58. Pont. 1, 2, 111-112 : et ne . . . / terreat et manes Sarmatis umbra meos ; Tr. 3, 3, 63-64 :Inter Sarmaticas Romana vagabitur umbras / Perque feros manes hospita semper erit ; cf. Claa-sen 1996, pp. 571-590.

59. Pont. 2, 2, 93-94 : At mihi Sauromatae . . . videndi / terraque pacis inops undaquevincta gelu ; cf. Tr. 4, 8, 16 : Sarmaticis exposuere locis ; 5, 1, 13 : Sic ego Sarmaticas longeproiectus in oras.

60. Tr. 3, 3, 6 : Inter Sauromatas . . . Getasque ; 5, 3, 8 : Iuncta tenet crudis Sarmatis oraGetis ; 5, 7, 13.

61. Tr. 3, 14, 43-52 ; 5, 7, 51-64 ; 5, 12, 55-68.62. Tr. 5, 1, 74 : Inter Sauromatas ingeniosus eram ; cf. 4, 1, 94 : An mea Sauromatae

scripta Getaeque legent ? ; Pont. 1, 5, 62 : An verear ne non adprobet illa Getes ? ; 66 : interinhumanos esse poeta Getas.

Le témoignage d’Ovide sur les peuples de la région du Pont-Euxin 19

Les Iazyges63 (Iazyges64, Iazuges65, Ixomatae66, ᾿Ιάζυγες67, ᾿Ιαζαματαί68,᾿Ιαζαϐάται69, ᾿Ιξιϐάται70) formaient une tribu nomade, qui était une branchedes Sarmates71 habitant entre le Dniepr, le Tibiscus et le Danube72. D’abordils étaient situés dans la région des Roxolani73 autour de la mer d’Azov74, àl’est du Tanaïs, mais ils ont migré vers l’ouest au Ier siècle av. J.-C.75. Ilssont mentionnés seulement neuf fois dans la littérature latine toujours commede farouches ennemis de Rome. Ovide, lui-même, les caractérise comme dessauvages76, habitant près des Gètes et des Sarmates, qui combattent commeces derniers à la lance77. Leur farouche bouvier fait passer son chariot sur laglace78.

Les Ciziges79 (Cizici) sont cités une seule fois parmi les peuples sarmatesdu Don80. Les Colchidiens81 (Colchi, Cholchi, Κόλχοι), probablement d’ori-gine égyptienne82, habitaient aux côtes caucasiennes, en Colchide qui étaitliée à l’expédition argonautique, tandis que les hordes de Métères83 (Metereaturba) sont identifiés aux Ματῆροι84, une peuplade sarmate établie au IIe siècle

63. Von Bredow 2005, p. 694 ; Danoff 1967b, p. 1329 ; Harmatta 1950, p. 3 sq. ; Mi-lošević, p. 196 ; Treidler, col. 126-127.

64. Ib. 135 ; Pont. 4, 7, 9 ; Val. Flacc. 6, 122 et 281 ; Plin., N. H. 4, 80.65. Tac., Hist. 3, 5 ; Ann. 12, 29 et 30.66. Mela, 1, 114.67. Strab. 7, 2, 4 ; Arr., An. 1, 3, 2.68. Ephor., FGrHist 70 F 160 ; Ps.-Scymn. 879.69. St. Byz., s. v.70. Hekataios, fr. 216.71. Cf. leur appellation Sarmatae Iazuges (Tac., Hist. 3, 5 ; Ann. 12, 30).72. Strab. 7, 3, 17 ; Ptolem. 7, 1-2 ; Plin., N. H. 4, 12, 83.73. Ptolem. 3, 7 ; Amm. Marc. 22, 8, 31.74. Ephor., FGrHist 70 F 160.75. Plin., N. H. 4, 80 ; Arr., An. 1, 3, 2.76. Pont. 1, 2, 77 : Iazyges acres.77. Ib. 135 : Pugnabunt . . . Iazyges hasta ; Pont. 1, 2, 45.78. Pont. 4, 7, 9-10 : . . . onerata ferox ut ducat Iazyx / per medias Histri plaustra bubulcus

aquas ; cf. Tr. 3, 12, 30, où les Sarmates font la même chose.79. Hind, p. 242.80. Plin., N. H. 6, 19. Peut-être c’est un nom variant des Iazyges ; v. Hind, p. 242.81. Strab. 11, 2, 15-17 ; Xen., An. 5, 6, 37 ; Plin., N. H. 33, 52 ; cf. von Bredow 2003c,

pp. 527-528 ; Gagua, p. 19 ; Lordkipanidzé 1985, passim. Pour l’adjectif Colchus, v. Pont.1, 3, 76 : Colcha . . . aqua. Une émendation corrige le nom en Coitae, un peuple sarmate d’Asiementionné une fois chez Pline, N. H. 6, 7 ; cf. Gostar, p. 314. Hind, pp. 242-243, corrige enIurgi, une paraphrase des Ourgoi (Strab. 7, 3, 17) ou Iurkai (Hdt. 4, 21-22) ou Tyrcae (Mela1, 116 ; Plin., N. H. 6, 7).

82. Hdt. 2, 104, 1.83. Gostar 1961, pp. 313-315. Hind, p. 243, préfère de lire metanastea turba (les hordes

nomades). Peut-être c’est une corruption du mot Tereteaque (de Toretai, une tribu du Caucasedu Nord ; cf. Plin., N. H. 6, 17 ; Strab. 11, 2, 11 ; St. Byz., s. v. Τορέται).

84. Ptolem. 5, 8, 12 ; 5, 9, 17.

20 Δ. Μαντζίλας

avant notre ère entre le Caucase et la Volga, dont certaines tribus habitaientvers l’ouest. Les Bastarnes85 (Bastarni, Bastarnae, Βαστάρνοι, Βαστέρναι),d’origine celto-germanique, sont descendus de Galicie jusqu’à la mer Noire audébut du IIe siècle av. J.-C. et établis sur le bas Danube, entre les Carpatesorientales et le Dniepr. Il s’agit de quatre peuples d’importance mineure86,qui apparaissent ensemble dans un passage87 assez corrompu88 des Tristes,où Ovide dit qu’à peine les eaux du Danube le séparent et le protègent de cespeuples y compris les Gètes89. C’est là que la domination romaine s’arrête surla rive occidentale du Pont-Euxin : les Bastarnes et les Sarmates occupent leterritoire voisin90.

Les Parthes91 (Parthi, Πάρθοι) habitaient la Parthie (Παρθία), c’est-à-direla région située au nord-est du plateau iranien, dont les frontières arrivaientparfois au Pont-Euxin. Ovide mentionne les fameux cavaliers Parthes92, habilesaux arcs93, qui menaçaient Rome jusqu’au traité de 20 av. J.-C., signé parAuguste et leur roi, Phraates IV94, grâce auquel furent remis les armes et lesétendards que les Parthes leur avaient volés.

Les Scythes95 (Scythi, Σκύθαι) étaient un ensemble de peuples nomades etde cavaliers exceptionnels, apparus dès le VIIIe siècle, et disparus au IIe siècleavant notre ère96. Ils habitaient la Scythie, une vaste région de l’Eurasie,

85. Ps.-Scymn. 797 ; Liv. 45, 5, 57-58 ; Diod. 30, 24 ; Plut., Aem. Paul. 2, 12-13 ; Strab.7, 5, 2 ; Polyb. 25, 6, 2 ; cf. von Bredow— Sergei — Tokhtas’ev, p. 545 ; Cüppers, pp. 838-839 ;Ihm, col. 110-113.

86. Strab. 7, 3, 17 parle des Sarmates, des Iazyges, des Basileioi et des Ourgoi vivant tousau-delà du Danube, un passage qui fut peut-être la source d’Ovide.

87. Tr. 2, 191-192 : Ciziges et Colchi Metereaque turba Getaeque / Danuvii mediis vixprohibentur aquis ; 2, 203 : ne timeam gentes quas non bene submovet Hister ; 3, 10, 7-8 : dumtamen aura tepet, medio defendimur Histro : / ille suis liquidus bella repellit aquis, pour lemême motif ; Borie, p. 158, n. 4.

88. Sur les émendations proposées, v. Gostar, pp. 314-315 ; Hind, pp. 241-245 ; Podossi-nov 1985, p. 168, n. 236.

89. Hind corrige Getaeque en Tyregetaeque, fondé sur Strab. 7, 3, 17, qui parle d’euxcomme une tribu habitant au sud du Danube ; cf. 2, 5, 12 ; 7, 41 : Tyregetae ; Plin., N. H.4, 26 ; Ptolem. 3, 5, 25 : Tyragetae ; Hdt. 4, 22 ; 123 ; Mela 1, 116 ; Plin., N. H. 6, 7 : Thys-sagetai, comme habitant près le Tanaïs ; IOSPE I2 31 : Thyssamatai ; Val. Flacc. 6, 14 ; 135 :Thyrsagetae.

90. Tr. 2, 197-198 : Hactenus Euxini pars est Romana sinistri, / Proxima BastarnaeSauromataeque tenent.

91. Leriche, passim ; Rostovtzeff 1936, pp. 104-112 ; Schur, col. 1968-2029 ; Verstandig,passim ; Wiesenhöfer, pp. 576-579.

92. Koselenko, pp. 177-199.93. Tr. 2, 227-228 : . . . nunc porrigit arcus / Parthus eques timida captaque signa manu.94. Aug., R. G. 29, 2.95. Alexeev et al. ; Braund, passim ; von Bredow 2008b, p. 149-160 ; Lebedynsky 2001 ;

Rolle ; Schiltz 1994a-b, passim ; Sulimirski — Taylor, pp. 547-590.96. D. S. 2, 43, 7.

Le témoignage d’Ovide sur les peuples de la région du Pont-Euxin 21

dont la localisation et l’étendue ont varié au cours des siècles. Le terme Scy-thia (Σκυθία) a continué d’être utilisé pour désigner les tribus barbares duPont-Euxin du Nord97. Elle comprendrait la steppe pontique, la Ciscaucasieet la Sarmatie. Scythia minor (Μικρὰ Σκυθία), une province de l’Empire ro-main était une partie de la Tauride, mais aussi une partie de la Thrace entrele Pont-Euxin et le Danube, correspondant approximativement à la Dobrogée(Dobroudja) moderne, un territoire couvrant l’est de la Roumanie et le nord-estde la Bulgarie98, comprise dans la préfecture d’Orient et le diocèse de Thrace,et dont le chef-lieu était Tomis99. Par synecdoque100, c’est en Scythie maré-cageuse aux montagnes sauvages qu’Ovide fut exilé101. L’adjectif dérivant dupeuple est Scythicus102. Le poète a peur des armes qui menacent sa vie103,il considère la Scythie comme un pays ennemi104 et haït le dur climat de larégion105. Pour lui, Iphigénie, la prêtresse de Diana en Tauride, surpasse ennoblesse les jeunes femmes de Scythie106, un commentaire assez méprisant.

Les Moesi107 (Mysae gentes, Moesi, Μυσοί108) habitaient la Mésie (Moe-sia, Μοισία), une région bornée par la Dalmatie, le Danube, le Pont-Euxinet la Thrace109. Ovide parle de Flaccus qui assurait la tranquillité dans larive farouche de l’Hister. Il maintint les peuples de Mysie comme égale-ment les Gètes en paix110. Ailleurs Ovide fait une allusion mythologique :

97. Tac., Ann. 2, 65.98. Aricescu, pp. 67-82 ; Gandeva 1968b, pp. 1-109 ; Pippidi 1975, passim ; Vulpe,

pp. 35-416.99. Strab. 7, 4, 5.100. Videau-Delibes, pp. 168-171. Lamême forme stylistique est appliquée au termePontus.101. Tr. 1, 3, 61 : Scythia est quo mittimur ; 1, 8, 40 : Inque feris Scythiae Sarmaticisque

iugis ; 3, 2, 1 : Ergo erat in fatis Scythiam quoque visere nostris ; 3, 4b, 3 : Scythiaeque paludes ;3, 11, 55 : Quid mihi . . . inter Scythiamque Getasque ? ; 3, 12, 51 : iamne domus ScythicoNasonis in orbe est ? ; 4, 9, 17 : Quod Scythicis habitem longe submotus in oris ; cf. Pont. 4, 6, 5.

102. Tr. 3, 4, 46 ; 12, 51 ; 14, 47 ; 4, 1, 45 ; 6, 47 ; 9, 17 ; 5, 1, 21 ; 2b, 18 ; 6, 19 ; 10, 14 ;10, 48. Il définit plusieurs mots comme pontus, orbis, vulgus, ora, finis, fretum, aura, gentes,arcus, caelum, fines, frigus, humus, locus, pharetra, nurus, regio, sagitta.

103. Pont. 1, 1, 79 : inque locum Scythico vacuum mutabor ab arcu ; 1, 7, 9-10 : Nos satisest inter glaciem Scythicasque sagittas / viuere ; 2, 1, 65 : inbuero Scythicas si non prius ipsesagittas ; 3, 8, 19 : Clausa tamen misi Scythica tibi tela pharetra.

104. Pont. 1, 2, 108 ; 2, 2, 110 : eximar ut Scythici de feritate loci.105. Pont. 1, 3, 37 ; 2, 1, 3-4 ; 4, 9, 81.106. Pont. 3, 2, 55-56 : Femina sacra facit . . . / quae superat Scythicas nobilitate nurus.

Pour le culte locale de Diane en Tauride, v. Mantzilas 2000, pp. 131-132 ; 2002, pp. 124-125.107. Burian — Schön — Wittke, pp. 115-116 ; Danoff 1967c, p. 1586 ; Fitz 1969,

pp. 1529-1533 ; Fluß 1932, col. 2347-2351 ; Mócsy 1974 ; 1979, passim ; Papazoglou 1978,335 ; Velkov 1988, passim.

108. Strab. 7, 3, 10, qui croit qu’ils avaient la même origine des Μυσοί asiatiques, ce quiexplique l’absence de la forme Moesi chez Ovide.

109. Plin., N. H. 3, 149.110. Pont. 4, 9, 77 :Hic tenuit Mysas gentis in pace fideli / hic arcu fisos terruit ense Getas.

22 Δ. Μαντζίλας

Télèphe, leur roi, fut blessé par la lance d’Achille en bois de frêne duPélion111.

Les Cimmeriens112 (Cimmerii, Κιμμέριοι)113, appelés également Cymbrioiou Cimbrioi (Κύμϐριοι, Κίμϐριοι), étaient un peuple de cavaliers nomades appa-rentés aux Thraces et aux peuples iraniens, sur la côté méridionale de l’actuelleRussie, en Tauride et sur le pourtour de la mer d’Azov, aux IXe-VIIIe sièclesav. J.-C. Pressée par les Scythes, une partie d’entre eux franchit le Caucaseet une autre le Bosphore114 et ils envahirent l’Asie Mineure115. Toutefois leurnom est resté au pays qu’ils avaient primitivement occupé, c’est-à-dire quel’adjectif Cimmerius contient le sens de « nordique », comme dans la seulemention ovidienne116.

Les Besses117 (Bessi, Βησσοί, Βέσσοι, Βῆσσοι), qui sont restés indépen-dants de Rome et qui attaquaient les provinces thraces alliées de l’Empireromain118. Le territoire de cette tribu s’étendait de la Mésie aux Rhodopes.C’est pour cette raison que le poète les classe parmi les barbares, au milieudesquels il vit. Selon lui, ce sont des peuplades portant des noms indignes deson inspiration poétique119.

Les Coralles120 (Coralli, Κόραλλοι) appartenaient aux peuples pillards deThrace, sur le côté du Pont-Euxin au sud des Balkans121, documentés seule-ment du dernier siècle de la République au premier siècle de l’Empire. Ovideles dit blonds122 et vêtus de peaux123, pour souligner leur caractère barbare etindigne de sa poésie fine124.

Ceci termine l’énumération des peuples ennemis. Ensuite nous examineronsle catalogue des peuples alliés à Rome par amitié, ou par obligation.

111. Pont. 2, 2, 26 : profuit et Myso Pelias hasta duci ; cf. 1, 7, 52 ; Met. 13, 109, ArsAm. 1, 695.

112. Ivantchik 1993 ; 2001 ; Lebedynsky 2004 ; Terenozhkin 1983, passim.113. Hom., Od. 5, 181-184 ; 11, 14-15 ; Strab. 14, 1, 40.114. Rostovtzeff 19932, passim.115. Hdt. 1, 6 ; 4, 11-12.116. Pont. 4, 10, 1-2 : Cimmerio . . . / litore.117. Hdt. 7, 111, 1 ; Polyaen. 4, 2, 16 ; Arr., An. 1, 1, 6-7 ; Syll. 3, 710A ; ILS 47 ; Plin.,

N. H. 2, 18 ; Strab. 7, 5 ; Liv., Per. 77 ; Cass. Dio 51, 25, 5 ; 54, 34 ; cf. von Bredow 2003a,p. 614 ; Danoff 1976, p. 111 sq. ; Ihm, col. 329-331 ; Spiridonov, pp. 24-25, 116.

118. Tac., Ann. 2, 18 ; 6, 10.119. Tr. 3, 10, 5 : Sauromatae cingunt, fera gens, Bessique Getaeque ; 4, 1, 67-68 : Vivere

quam miserum est inter Bessosque Getasque / Illum qui populi semper in ore fuit !120. Von Bredow 2003d, p. 781 ; Fluß 1922, col. 1377.121. Strab. 7, 5, 1 ; App., Mith. 293.122. Pont. 4, 2, 37 : flavis . . . Corallis.123. Pont. 4, 8, 83 : Litora pellitis nimium subiecta Corallis ; cf. Val. Flacc. 6, 89 sq., sur

leurs emblèmes et leurs chants de guerre.124. Pont. 4, 2, 37-38.

Le témoignage d’Ovide sur les peuples de la région du Pont-Euxin 23

Les Tomitae125 (Τομῖται126) ne forment pas une tribu : ils sont les habi-tants de Tomis127, le lieu d’exil d’Ovide (aujourd’hui Constanța en Rouma-nie), une colonie de Milet (Μίλητος) du VIe siècle128, appelée jadis Eumenia129

(Εὐμενία). Ovide est le seul écrivain latin qui se réfère à eux. L’adjectif corres-pondant est Tomitanus130. Ovide est éloigné de sa patrie, obligé de voir la villeet les habitants de Tomes131. Il ne veut pas vivre et être enseveli dans la terrebarbare de Tomes132. Les femmes locales ne connaissent pas l’art de Pallas(l’art de la fileuse) comme les matrones Romaines ; elles pilent les dons de Cé-rès et portent sur leur tête une lourde charge d’eau133. Les hommes, paisibles,ils sont entourés des nations qui doivent leur courage à leur capacité guerrièreet à leur endurance à la soif et à la faim134. Toutefois, ses concitoyens, ainsique les habitants des villes voisines, qui n’appartiennent pas aux nomades135

barbares, sont gentils avec lui136. Il fait la distinction entre ceux-ci et leur paysqui lui est odieux137.

Les Bistones138 (Bistones, Βίστονες) furent une tribu belliqueuse fa-meuse139 qui vivait sur la côte méridionale de la Thrace, du lac Bistonis à

125. Tr. 1, 2, 85 ; 4, 10, 97 ; Pont. 4, 9, 97 ; 4, 14, 15 ; 23 ; 47. Peut-être le type Tomitaniserait plus correct, d’après Gaertner, p. 182.

126. St. Byz., s. v. Τομεύς.127. Pour la première fois chez Memnon, frg. 21 FGrHist 3, 557 : emporium (port com-

mercial). Pour les noms différents avec lesquels cette ville grecque était appelée (Tomis, Tomi,Tomoe, Τόμις, Τομεύς, Τόμεως, Τόμει, Τωμέα), v. Gaertner, p. 183. L’étymologie donnée parOvide dérive du verbe τέμνω « couper », qui lie la ville à l’assassinat d’Apsyrtus par sa sœur, Mé-dée ; cf. Tr. 3, 9 33-34 : quia fertur in illo / membra soror fratris consecuisse sui ; von Bredow2009, pp. 776-777 ; Buzoianu — Bărbulescu, pp. 287-336 ; Danoff 1962b, col. 1397-1428 ;Meyer, col. 1397-1428 ; Velkov 1977, p. 187.

128. Ier., Chron. 95b4.129. Plin. N. H. 4, 44.130. Tr. 5, 7, 9 ; Pont. 1, 1, 1 ; 6, 49 ; 3, 1, 6 ; 4, 2 ; 8, 2 et 10, déterminant plusieurs noms

tels que ager, harena, humus, nurus, terra, urbs.131. Tr. 1, 2, 85-86 : Nescio quo videam positos ut in orbe Tomitas, / Exilem facio ;

4, 10, 97-98 : Cum maris Euxini positos ad laeva Tomitas / Querere me . . . ; Pont. 1, 6, 49 :Inque Tomitana iaceam tumulatus harena. Sur la comparaison entre les deux villes mais aussientre les romains et les peuples autochtones ou nomades et les points d’union et de ruptureentre eux, v. Videau-Delibes, pp. 150-176.

132. Pont. 3, 1, 5-6 : An mihi barbaria vivendum semper in ista / inque Tomitana condaroportet humo ?

133. Pont. 3, 8, 9-12.134. Pont. 1, 2, 81-86.135. Sur les nomades, v. Batty, passim.136. Pont. 4, 9, 95-104.137. Pont. 4, 14, 23-30.138. Von Bredow 2003b, p. 674 ; Spiridonov, pp. 24, 78.139. Apd. 2, 5, 8 ; Luc. 7, 568-569 ; Sil. 1, 433-434 ; 2, 76 ; Stat., Theb. 2, 586-587.

24 Δ. Μαντζίλας

la Mesta (le fleuve Nestos)140, une lagune marécageuse (auj. Bourou-Gyöl).Ils ne formaient plus une entité ethnique au temps d’Ovide141. Dans leur pays,la Bistonie (Bistonia, Βιστονία), naquit le redoutable tyran Diomède dont lesjuments mangeaient des êtres humains142, mais aussi le chanteur Orphée143

et Térée, le mari de Procné, qui viola la sœur de son épouse, Philomèle144.L’adjectif Bistonius désigne la Thrace en totalité145. Alliés aux Romains, ilsprotégeaient Tomes et leur région. Ovide se réfère une fois à Minerve Bisto-nienne146, dont la face était voilée à cause des atrocités des Métapontins quiégorgèrent cinquante jeunes gens ainsi que son prêtre dans son temple147. Ladéesse les châtia en envoyant la peste148. Ailleurs, Ovide mentionne le chevalbistonien149, leur glaive150 et leur longue pique, la saris(s)a151 des Macédoniensqu’ils avaient adoptée, lorsqu’ils furent conquis de ca. 350 à 168 av. J.-C.152.

Les autres tribus de la région, malgré quelques révoltes des Thraces153,étaient considérées comme des alliées de l’Empire romain : les Péoniens154

(Paeones, Παίονες) étaient les habitants de la Péonie (Paeonia, Παιονία),c’est-à-dire de la région montagneuse située directement au nord de laMacédoine, entre la Thrace et l’Illyrie. Ovide les mentionne lors d’une

140. Pind., frg. 169, 11 Maehler ; Hdt. 7, 109-110 ; Eur., Alc. 485 et 1022 ; Plin., N. H.4, 42.

141. Strab. 7, frg. 18 Radt.142. Ib. 381-382 ; Her. 9, 76-78 ; Pont. 1, 2, 122 ; Eur., Alc. 483 ; Call., Aet. frg. 114, 21

Pfeiffer ; Lucr. 5, 29 ; Luc. 2, 163 ; Plin. N. H. 4, 42.143. Pont. 2, 9, 3-4 : . . . vates . . . Orpheus / Bistonis ingenio terra superba tuo est ; Orph.,

A. 77-78 ; Damag., AP 7, 10, 2 ; A. R. 1, 32-35 ; [Mosch.] 3, 18 ; Val. Flac. 3, 160 ; Sil. 11, 473.144. Soph., frg. 290-299 (Tereus) ; Apd. 3, 14, 8 ; Ov., Met. 6, 438-485 ; Culex 252.145. Tr. 1, 10, 23 : nam mihi Bistonios placuit pede carpere campos ; 48 : Scindere Bis-

tonias altera puppes aquas (parat ire) ; Her. 16, 345-346 ; cf. Calv. Poet., frg. 12 Blänsdorf ;Hor., Carm. 2, 19, 20 ; Luc. 4, 767 ; 7, 826 ; Val. Flac. 1, 726 ; 3, 83 ; Ciris 165 ; Stat., Theb.7, 7, 11 et 194 ; Phanocles, Coll. Alex., p. 107, frg. 1, 7.

146. Ib. 379-380 : Ut qui Bistoniae templo cecidere Minervae, / Propter quod facies nuncquoque tecta deae est.

147. C’est l’Athéna Ilias de Siris (en Lucanie), aux yeux fermés, qui a été apportée par lesTroyens fondateurs de la ville ; v. Strab. 264, 14.

148. Iust. 20, 2, 3-5 ; Lycophr. 988-989 et schol. 984.149. Pont. 1, 2, 110 : Bistonii cineres ungula pulset equi. Sur la question s’il s’agit des

chevaux de Diomède ou de ceux de Mars qui y résidait, v. Gaertner, p. 203.150. Pont. 4, 5, 35 : Sanguine Bistonium quod non tepefecerit ensem.151. Ovide pouvait utiliser ici le mot latin hasta mais il préfère le plus exotique sarisa,

pour souligner l’étrangeté de ce peuple.152. Pont. 1, 3, 59 : Altera Bistonias pars est sensura sarisas ; cf. Met. 12, 466 et 479.153. Tr. 2, 226 : . . . nunc praebent Thraciaque arma metum. Ovide fait une allusion au

protectorat romain sur la Thrace en 31 av. J.-C. et a sa conquête (13-11 av. J.-C.) ; en général,v. Archibald 2009, pp. 602-615 ; Danoff 1975, pp. 777-781 ; Fitz 1975, pp. 781-783.

154. Hdt. 5, 16 ; Thuc. 2, 98, 2 ; Strab. 7, 51 ; Diod. Sic. 16, 1, 5, etc. ; cf. Errington,p. 334 ; Papazoglou 1988, pp. 308-309.

Le témoignage d’Ovide sur les peuples de la région du Pont-Euxin 25

allusion à l’insurrection dalmato-pannonienne qui fut supprimée par Tibère(6-9 apr. J.-C.)155. Les Odryses156 (Odrysii, ᾿Οδρῦσαι)157, le peuple thrace leplus proéminant jusqu’au début du IIIe siècle av. J.-C., installé d’abord surle bas Hèbre (auj. la Maritza)158 et le bas Tonzus (Tundža) et ensuite auxmontagnes côtières du même fleuve, à Odessos (Varna)159, ont été massacréspar les Gètes160, parce que le roi des Odryses, Cotys161, avait reconquis laville d’Aegis(s)os162 (Αἴγισσος, auj. Tulcea), prise par les barbares, avec l’aidedes Romains163. Ici, leur nom désigne l’ensemble des Thraces orientaux164.Ailleurs, Aegisos est qualifié comme roi sithonien. Les Sithones165 (Σίθωνες,Σιθῶνες) étaient un peuple thrace au nord de la Macédoine, en Sithonie166,homonyme de celui du mer Noire167. L’adjectif Sithonius est employé dansla poésie comme équivalent de l’adjectif Threicius168. Les Caspiens (Caspii,Κάσπιοι)169 habitaient au sud-ouest de la Caspienne, à laquelle ils avaientdonné son nom. Darius, le roi des Perses, les a soumis en 515. Le poète men-tionne les Thraces en général, ayant pour arme favorite l’arc170, ce qui n’estpas juste, puisqu’ils préféraient le sabre et le javelot171.

155. Pont. 2, 2, 75 : Adde triumphatos modo Paeonas, adde quietis subdita montanaebrachia Dalmatiae ; cf. Tr. 2, 225 : Nunc tibi Pannonia est, nunc Illyris ora domanda ; Vell.Pat. 2, 115.

156. Hdt. 4, 92 ; Thuc. 2, 29, 2-3 ; 96, 1 ; 97, 1 ; 101, 5 ; cf. Archibald, passim ; vonBredow 2007, p 34 ; Danoff 1976, pp. 222-367.

157. L’adjectif Odrysius se limite à la poésie (pour la première fois dans Ov., Am.3, 12, 32), tandis qu’en prose seul le nom Odrysae, -arum est appliqué.

158. Plin. N. H. 4, 40.159. Strab. 7, 3, 17 ; 47.160. Pont. 1, 8, 15 : Hanc ferus Odrysiis inopino Marte peremptis . . .161. Liv. 42, 29, 12 ; 42, 51, 20.162. La ville d’Aegisos, fondée par le roi homonyme des Caspiens, était située au début du

bras méridional du Danube, à une soixantaine de kilomètres de l’embouchure et à 123 km deTomis et marquait un nœud de commerce entre l’Europe et l’Orient par la mer Noire. Le mythede la fondation de la ville est peut-être une invention ovidienne, puisque son nom se rapprochede celui d’autres villes grecques comme Aegina, Aigai, etc ; cf. Georgiev, pp. 1185-1189.

163. Pont. 4, 7, 21-22.164. C’est l’opinion de André 1993, p. 31 et de Gaertner, p. 438 ; cf. Am. 3, 12, 32 ; Ars

Am. 2, 130 ; Rem. 459 ; Met. 6, 490 ; 13, 554 ; Val. Flac. 5, 439 ; Sil. 7, 570 ; Stat., Silv.5, 1, 203 ; Mart. 10, 7, 2.

165. Zahnrt, p. 512.166. Strab. 7, frg. 11 Radt.167. Plin., N. H. 4, 41.168. Pont. 4, 7, 25-26 : Sithonio regi ferus interceperat illam / hostis ; cf. Fast. 3, 719 ;

Virg., Ecl. 10, 66 ; Hor., Carm. 1, 18, 9.169. Curt. 4, 12, 9 ; Mela 1, 12 ; 3, 39.170. Ib. 135 : Pugnabunt arcu . . . Thraces.171. Thuc. 2, 98 ; Liv. 31, 39, 11.

26 Δ. Μαντζίλας

Malgré quelques hyperboles et exagérations poétiques172 et métonymi-ques173, pour souligner son état d’âme174, Ovide s’avère être un témoin dela région. La description du lieu aux hivers rigoureux, aux vents glacés, auxtempêtes et au brouillard est compatible avec celle d’autres auteurs175. Pour-tant, il ne s’intéresse pratiquement pas aux peuples qui y habitent, à leurscoutumes et à leur façon de vivre176, parce qu’il les a classés entièrementparmi les peuples sauvages et barbares pour qui la guerre était le seul in-térêt. Pour lui ils ne sont qu’une troupe indifférente de barbares qui me-nacent sa vie, une image stéréotypée et — en même temps — contradictoire,car il n’y a aucune description dans son œuvre d’épisodes réellement mena-çants. C’est un produit de son imagination, dû au fait qu’il déteste le lieude son exil.

D’une part c’est lui — un Romain trouvé aux extrémités du monde — etd’autre part ce sont les barbares. Sur ce point, il se différencie d’autres écri-vains qui faisaient des descriptions détaillées des peuples soumis à Rome pourmontrer la supériorité de cette dernière, à l’exception de la Grèce, la civilisa-tion qu’ils ont respectée, imitée et émulée. Le but reste le même : Ovide veutsouligner l’infériorité de ces peuples à tous les niveaux : leur apparence, leurcaractère guerrier et sanguinaire, leurs langues au son rauque. C’est pour cetteraison que le succès de Rome se présente encore plus important, car les géné-raux romains ont pu conquérir les sauvages et dompter les indomptables. Il estbien regrettable qu’Ovide n’exploita pas son séjour pendant de longues annéespour fournir plus d’informations importantes sur leur origine, leur histoire etleur culture et pas seulement des hyperboles poétiques. Pour lui ils ne sont quedes troupes lointaines aux noms exotiques, noms qui peuvent exprimer l’étran-geté de leurs coutumes considérées comme barbares aux yeux des Romains177.Il ignore la civilisation dans laquelle vivent les peuples de Tomes ; ainsi sadescription du pays d’exil est ambiguë178 et parfois contraire à la réalité179.Ces caractéristiques ont conduit certains savants à croire que l’exil d’Ovide nefut qu’une invention poétique, un mensonge180.

172. Claasen 1990a, pp. 65-94 ; Helzle, pp. 73-83.173. Videau-Delibes, pp. 162-167. Chez Ovide s’y trouve l’extension de la dénomination

d’un lieu déterminé à un espace qui lui est contigu (p. 163).174. Claasen 1990b, pp. 102-116.175. Gaertner, p. 17, pour des sources.176. Sur les caractéristiques morales et sociales des peuples qu’il décrit, v. Gandeva 1969b,

pp. 127-139 ; Kobiv, pp. 42-50.177. Cf. Gaidig Evenou, p. 266.178. Videau-Delibes, pp. 138-143.179. Beck, pp. 391-396.180. Brown, pp. 18-22 ; Hofmann, p. 23 ; Janssen, pp. 77-105.

Le témoignage d’Ovide sur les peuples de la région du Pont-Euxin 27

Il est faux que la majorité des habitants soient des barbares181, car àl’époque ovidienne la population des villes était principalement grecque182 etne pouvait pas avoir adopté de coutumes barbares. En plus, personne n’étaitobligé de parler les langues locales, puisque le grec fonctionnait comme linguafranca. De plus, la ville de Tomes, port principal du Pont-Euxin et centrecommercial très vivant, ne tolérait pas que circulassent des barbares à chevalet en pleine armure dans la ville, se battant au Forum et terrorisant les ma-rins, les commerçants, les visiteurs et les habitants183. Plusieurs inscriptionsmontrent qu’il y avait une partie de la population (au moins dans la ville deTomes) bien cultivée184 : des instructeurs, des professeurs, des bibliothécaires,des avocats, des secrétaires, des sophistes, des acteurs, etc.185. Tout simple-ment, il refusait de s’intégrer à leur société, un geste d’anticonformisme186. LePont-Euxin de l’antiquité187 n’était donc pas isolé188 ; au contraire, les popula-tions indigènes189 et nomadiques190 coexistaient avec les Grecs et les Romainsqui y avaient apporté leurs civilisations191, les uns lors de la fondation de leurscolonies192 et les autres lors de l’expansion de l’Empire romain193. Le dipôle« barbarie et grécité » forme l’oxymore tomitain194.

Hors de la ville où le poète habitait, peut-être sur la fameuse île ovidienneau milieu du lac Canara (aujourd’hui lac Siutghiol), au nord-ouest de Tomes,la situation devait être plus primitive. Il est vrai que là où Ovide se prouve êtreun vrai témoin c’est aux descriptions des attaques des tribus et à la reprisedes lieux capturés par les Romains, aux récits des exploits militaires et desmorceaux historiques195, à la diffusion de la culture grecque, à l’importancevitale du commerce à travers le Danube196. D’ailleurs beaucoup de Romains

181. Shchukin, passim.182. Doruțiu-Boila, p. 159.183. Pour les désaccords entre Ovide et les autres sources, v. Podossinov 1987, pp. 52-55 ;

Williams, pp. 4-8.184. Sur l’exagération d’Ovide qui ne mentionne pas le fait qu’il existait une élite qui parlait

le grec couramment, v. André, 19932, p. 148, n. 5 ; 176 ; 2008, pp. XXV-XXVI.185. Gaertner, p. 22, pour les sources épigraphiques.186. Herescu, pp. 1-26.187. Olshausen 1978, col. 422-435 ; Papuci-Władyka et al., passim.188. Bresson et al. ; Fraysse — Gény ; Petersen ; Tuplin, passim.189. Stoian, pp. 175-202190. Sur les nomades, v. Harmatta et. al., passim.191. Bilde — Petersen ; Faudot — Gény, passim.192. En dernier lieu, v. Vottéro, passim.193. Bekker-Nielsen, passim ; Olshausen 1980, col. 903-912.194. Videau-Delibes, pp. 171-176.195. Sur la façon avec laquelle Ovide traite l’histoire, v. Podossinov 1984, p. 125 ; Syme

1978, passim. Sur la question si Ovide peut être utilisé comme source historique fiable, v. Po-dossinov 1987, passim ; Vulikh, pp. 64-79. Sur l’histoire politique de la région, v. Fol, passim.

196. Faudot — Fraysse — Geny ; Gabrielsen — Lund ; Jonnekin ; Müller, passim.

28 Δ. Μαντζίλας

avaient des relations avec la région (des légats ou des hauts fonctionnaires)et pouvaient confirmer ou nier ses écrits dramatisés et sentimentaux afin deprovoquer la pitié de ses anciens concitoyens en ce qui concerne sa relegatio.C’est pour cette raison que — au bout du compte — la poésie épistolaire d’exilau caractère prosaïque, reste très personnelle et autobiographique197. Le sujetc’est Ovide lui-même, un héros tragique, une victime du fatum et de la colèreimpériale, condamné à la solitude, à l’isolement, à l’aliénation, à la dépression,conditions qui sont restées perpétuelles198. Tomes, la région entière, le climatet les tribus inconnues et farouches, pleines de bestialité et de férocité, ne sontque le décor pontique triste dans lequel il fut obligé de vivre, une prison pourson corps, son âme et son esprit poétique, une galère de laquelle il n’est jamaisarrivé à s’enfuir.

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SUMMARIUM

Ovidius in iis carminibus, quae in exsilio fecit, describit Pontum Euxinumeiusque regionis gentes feras et inimicas, quas a paucis amicis populis Thra-ciae et a Tomitis distinguit. Poeta barbariem rudium gentium cum cultiorevita Romanorum comparat, ut horum praestantiam probet, id, ad quod cete-rum omnes fere scriptores Romani tendunt. Per descriptiones eius, quamvisveritatem excedant, animo concipimus imaginem regionis Ponticae illius tem-poris, quam Ovidius ipse oculis suis vidit. Quamquam animum parum dili-genter attendit ad gentes illa loca incolentes, ad earum mores, ad earum vitaerationem. Existimat eas turbam barbarorum, qui vitam suam in periculumadducant ; quae imago, quasi una forma percussa, cogitatione eius ficta estpropterea, quod exsilium odit.

Dimitrios MantzilasUniversité Démocrite de Thrace, Grè[email protected]