Validation de la version française d’une échelle abrégée de coping religieux : Brief-RCOPE

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Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc ¸ aise d’une échelle abrégée de coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001 ARTICLE IN PRESS G Model PSFR-237; No. of Pages 15 Psychologie française xxx (2012) xxx–xxx Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com et également disponible sur www.em-consulte.com Article original Validation de la version franc ¸ aise d’une échelle abrégée de coping religieux : Brief-RCOPE Validation of a French version of a brief measurement of religious coping: Brief-RCOPE J. Caporossi 1 , R. Trouillet 2,, D. Brouillet 3 Laboratoire Epsylon, EA 4556 dynamique des capacités humaines et des conduites de santé, universités de Montpellier et Saint-Étienne, 4, boulevard Henri-IV, 34000 Montpellier, France i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Rec ¸ u le 25 janvier 2011 Accepté le 6 ecembre 2011 Disponible sur Internet le xxx Mots clés : Religion Coping Santé Psychométrie Pattern religieux r é s u m é Objectif. Le coping religieux (i.e., utilisation des croyances et pratiques religieuses pour faire face au stress) comprend des pat- terns de coping positif et négatif (respectivement une relation sécurisante ou insécurisante avec Dieu). Notre étude propose une validation de la version franc ¸ aise du Brief-RCOPE évaluant ces deux patterns. Résultats. Validité. L’analyse factorielle (N = 250) confirme une structure à deux dimensions correspondant aux deux patterns de coping religieux. Les corrélations avec les indicateurs de trans- cendance, psychopathologiques et des manifestations religieuses indiquent une bonne validité de critères. Fidélité. La cohésion interne et la stabilité temporelle sont satisfaisantes. Discussion. La version franc ¸ aise du Brief-RCOPE fournit une mesure valide et fidèle des patterns de coping religieux. Nos résultats confirment que le pattern positif favorise une meilleure adaptation. © 2011 Société franc ¸ aise de psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Trouillet). 1 Doctorant. 2 Maître de conférences. 3 Professeur. 0033-2984/$ see front matter © 2011 Société franc ¸ aise de psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

ARTICLE IN PRESSG ModelPSFR-237; No. of Pages 15

Psychologie française xxx (2012) xxx–xxx

Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com

et également disponible sur www.em-consulte.com

Article original

Validation de la version franc aise d’une échelle abrégée decoping religieux : Brief-RCOPE

Validation of a French version of a brief measurement of religiouscoping: Brief-RCOPE

J. Caporossi1, R. Trouillet2,∗, D. Brouillet3

Laboratoire Epsylon, EA 4556 dynamique des capacités humaines et des conduites de santé, universités de Montpellier et Saint-Étienne,4, boulevard Henri-IV, 34000 Montpellier, France

i n f o a r t i c l e

Historique de l’article :Rec u le 25 janvier 2011Accepté le 6 decembre 2011Disponible sur Internet le xxx

Mots clés :ReligionCopingSantéPsychométriePattern religieux

r é s u m é

Objectif. – Le coping religieux (i.e., utilisation des croyances etpratiques religieuses pour faire face au stress) comprend des pat-terns de coping positif et négatif (respectivement une relationsécurisante ou insécurisante avec Dieu). Notre étude propose unevalidation de la version franc aise du Brief-RCOPE évaluant ces deuxpatterns.Résultats. – Validité. L’analyse factorielle (N = 250) confirme unestructure à deux dimensions correspondant aux deux patterns decoping religieux. Les corrélations avec les indicateurs de trans-cendance, psychopathologiques et des manifestations religieusesindiquent une bonne validité de critères. Fidélité. La cohésioninterne et la stabilité temporelle sont satisfaisantes.Discussion. – La version franc aise du Brief-RCOPE fournit une mesurevalide et fidèle des patterns de coping religieux. Nos résultatsconfirment que le pattern positif favorise une meilleure adaptation.

© 2011 Société franc aise de psychologie. Publié par ElsevierMasson SAS. Tous droits réservés.

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (R. Trouillet).

1 Doctorant.2 Maître de conférences.3 Professeur.

0033-2984/$ – see front matter © 2011 Société franc aise de psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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Keywords:ReligionCopingHealthPsychometryReligious pattern

a b s t r a c t

The involvement of religious beliefs and practices in the way ofcoping with stressful events is coined by the term of religiouscoping. It is commonly distinguished the positive from the nega-tive patterns of religious coping (i.e., a secure and a less securerelationship with God respectively) as assessed by the Brief RCOPE.The interest for the religious coping patterns lies in their predictivevalue for the quality of the adjustment to stress. After control-ling for the effects of sociodemographic variables, and nonreligiouscoping measures, the positive pattern is a significant predictor ofwell-being while the negative pattern promotes a poorer physicaland mental health. This study was designed to validate the Frenchversion of the Brief RCOPE.Method. – Participants. Our sample (N = 250) included students inpsychology and community dwelling people. Assessments. Religiouscoping (Brief-RCOPE), coping strategies (Brief COPE), personality(TCI-56), social support (SSQ), perceived stress (PSS), depression(HADS), life-events (SRRS), religious outcomes and global religiousscales. Statistical analyses. We performed an Exploratory Facto-rial Analysis (EFA) with Oblimin rotation (structural validity) andcorrelations (Pearson’r) between the two Brief RCOPE scales andthe other measures included in this study (criterion validity). TheCronbach alpha (internal consistency) and the ICC correlations(test–retest) were calculated to estimate the reliability of the twodimensions of the Brief RCOPE.Results. – Validity. The EFA provides a two-factor solution diffe-rentiating the negative items (negative pattern) and the positiveitems (positive pattern). Convergent and criterion validity: Posi-tive religious coping was positively associated with the socialsupport satisfaction dimension, global religious measure, reli-gious outcomes, the Brief COPE’s religious dimension and the selftranscendence scale. It was not associated with the disponibilitydimension of social support and with the life events score. Negativereligious coping was positively associated with perceived stress,depression, life events, global religious measure and religious out-comes. It was not associated with the social support dimensions.This results support the criterion validity of the scale. Reliability.Internal consistency and temporal stability are satisfactory.Discussion. – The French translation of the Brief RCOPE consists ofa valid and easy-to-use method to assess the positive and negativepatterns of religious coping. Our results confirm the positive patternpredicts a better adjustment to strains and the limits of this studyare discussed.

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1. Introduction

En accord avec la théorie du coping, les systèmes de croyances des individus jouent un rôle déter-minant dans leur processus d’adaptation face à l’adversité (Lazarus et Folkman, 1984).

Parmi ces systèmes variés de croyances, la religion et la spiritualité ont été isolées par de trèsnombreuses études anglo-saxonnes comme des déterminants majeurs de l’ajustement psychologique(pour une revue voir Koenig, 2008).

Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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Cependant, des différences culturelles marquées apparaissent entre États-Unis et Europe quant àl’étude de domaines spécifiques liés à la spiritualité, dont le coping religieux (Jenkins, 2006). Ainsinous dénombrons très peu d’études franc aises ayant investigué le rôle de la religion dans le processusde coping et son influence sur l’ajustement des individus. Il est important de préciser que notre étuden’a pas pour objectif de démontrer scientifiquement l’existence d’un Dieu ou de tout autre objet deculte, mais elle considère les croyances religieuses comme des représentations cognitives d’un individuinfluenc ant la signification qu’il donne à sa vie.

1.1. Définitions

1.1.1. La religionDans notre travail, la religion est définie comme un système de croyances et de pratiques observées

dans une communauté, se caractérisant par des rites et un culte, et dont l’objectif est de se rapprocherde Dieu, du sacré et du divin. La religion influence la perception de l’individu concernant le mondeenvironnant, ses évènements de vie et ses relations sociales (Koenig, 2008). La pratique religieusepeut être organisationnelle (e.g. participation aux services religieux) ou non-organisationnelle (e.g.pratiques religieuses privées telles que la prière). En revanche, la spiritualité est définie comme unerecherche plus globale de signification profonde de la vie. Elle désigne alors la fonction essentielle dela religion, c’est-à-dire, l’effort mis en œuvre par un individu pour trouver, maintenir, et transformerun lien avec le sacré (Pargament, 1997 ; Pargament et al., 2000). La spiritualité s’apparente ainsi à lanotion de Transcendance proposée dans le modèle biosocial de personnalité (Cloninger et al., 1993).La transcendance se définit comme la tendance à dépasser sa condition individuelle et à se sentircomme un élément de l’univers dans son ensemble. (e.g. « parfois j’ai eu l’impression que ma vie étaitdirigée par une force spirituelle supérieure à tout être humain ») (Cloninger et al., 1993). En ce sens,la transcendance se rapproche de la spiritualité qui désigne selon Pargament (1997) une rechercheplus globale de signification profonde de la vie. Enfin, si la spiritualité englobe la religion, elle ne s’yréduit pas. La spiritualité peut s’exprimer par un intérêt pour l’éthique, l’art, la philosophie, la culture(Cloninger, 2004).

1.1.2. Le coping religieuxLe coping religieux désigne l’usage de croyances et de comportements religieux afin de prévenir ou

alléger les conséquences émotionnelles négatives relatives à des situations de vie stressantes (Koeniget al., 1998). En ce sens, le coping religieux désigne une utilisation active de ses croyances afin de faireface aux évènements de vie (e.g. je me suis efforcé(e), avec l’aide de Dieu, de concrétiser mes projets enaction) (Pargament et al., 1998), alors que le contrôle religieux désigne la croyance de l’individu quantau niveau d’influence exercée par Dieu sur l’évolution des évènements de vie telle que la maladie (e.g.Dieu peut certainement influencer le cours de ma maladie) (Cousson-Gélie et al., 2005). Le principalmodèle psychologique du coping religieux (Pargament et al., 2000) repose sur cinq fonctions théo-riques de la religion déterminées d’après les données de la littérature. Ainsi la religion fournit un cadrede maîtrise et de contrôle sur une situation difficile (contrôle) (Erich Fromm, 1950), un confort face auxdifficultés (confort) (Freud, 1961) et une cohésion sociale (solidarité sociale/spiritualité) (Durkheim,1915). La religion donne également du sens à un événement (signification) (Geertz (1966) ; et elle aideà réaliser des transformations de vie majeures (Pargament, 1997).

2. Les deux faces du coping religieux

Les conséquences du coping religieux sur l’ajustement aux situations stressantes fluctueraient selonle type de coping employé, et notamment, selon sa forme positive ou négative (Ano et Vasconcelles,2005 ; Pargament et al., 2000). Pargament et al. parlent alors de patterns positif et négatif de copingreligieux. Pour désigner ces deux dimensions, d’autres auteurs préfèrent utiliser les termes de copingreligieux d’entente et coping religieux de conflit (Sistiva-Castro et Sabatier, 2005), ces termes ayantl’avantage de ne pas préjuger de la valence de ces dimensions.

Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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2.1. Patterns de coping religieux

Le pattern positif de coping religieux est l’expression d’une relation sécurisante avec la religionpermettant à un individu de donner un sens à sa vie à travers ses croyances, et un sentiment deconnexion spirituelle avec les autres et le monde qui l’entoure. (Pargament et al., 2000). Ce patternregroupe plusieurs stratégies de coping :

• réévaluation religieuse bienveillante ;• coping religieux collaboratif ;• recherche de soutien spirituel ;• connexion spirituelle ;• purification religieuse ;• recherche d’aide auprès du clergé et de ses membres ;• l’aide religieuse ;• le pardon religieux.

En revanche, le pattern négatif de coping religieux est l’expression d’une relation conflictuelle avecla religion incluant un sentiment de punition divine et une perception inquiétante de la vie et dumonde. Ce pattern inclurait lui aussi différentes stratégies :

• réévaluation religieuse punitive ;• réévaluation religieuse diabolique ;• réévaluation du pouvoir de Dieu ;• mécontentement spirituel ;• coping religieux auto-dirigé ;• mécontentement spirituel interpersonnel.

3. Influence du coping religieux sur l’ajustement

Au regard des évaluations traditionnelles de religiosité (e.g. fréquence des prières ou de fréquen-tation d’un lieu de culte), le coping religieux constitue une source d’explication à part entière, voirsupérieure (Pargament, 1997), d’une meilleure santé physique (Koenig et al., 2001) et mentale (Koeniget al., 1992 ; Pargament et al., 1998 ; Pargament et al., 2000). Il est également associé à une meilleuresatisfaction du soutien social rec u car une communauté religieuse offre à ses membres un soutienmoral et spirituel (Ell et al., 1989 ; Koenig, 2008). L’usage de ce coping religieux augmente lorsqu’unindividu doit faire face à des situations pénibles telles que le diagnostic d’une maladie à pronostic létal(Koenig et al., 1995), la perte d’un être cher (Park et Cohen, 1993) ou un conflit armé (Pargament et al.,1994). Les croyances et pratiques religieuses seraient alors employées afin de faire face au stress etdeviendraient ainsi des stratégies de coping religieux (Pargament, 1997).

La nature et l’expression du coping religieux sont influencés par les caractéristiques du problèmeà gérer (Koenig et al., 1998 ; Pargament et al., 1988).

Ainsi, selon des données anglo-saxonnes 34 % à 86 % des patients hospitalisés déclarent utiliserleurs croyances religieuses afin de faire face à leur maladie (Koenig et al., 1998). Les patients souffrantd’un cancer s’adapteraient mieux à leur maladie en s’appuyant sur leurs croyances religieuses (Nairnet Merluzzi, 2003 ; Zwingmann et al., 2006) et en ayant un sentiment de contrôle religieux (Cousson-Gélie et al., 2005). Le contrôle religieux désigne alors la croyance que la présence de la maladie etson évolution sont influencées par Dieu et la religion. Cette dernière étude souligne le fait que si lareligion est a priori moins ancrée dans les valeurs culturelles franc aises, elle n’en demeure pas moinsune ressource importante pour les patients devant faire face à des maladies à pronostic létal telles quele cancer. Plus globalement, le coping religieux (e.g. « J’ai recherché une relation plus forte avec Dieu »)pourrait constituer un mode de gestion habituel de tous les problèmes quotidiens lorsqu’une personnedoit faire face à un nombre élevé d’évènements stressants (Bjorck et Thurman, 2007).

Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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3.1. Influence des patterns

Le pattern positif de coping religieux est globalement associé à un meilleur ajustement aux situa-tions stressantes en favorisant une augmentation du bien-être et du développement personnel (stressrelated growth) (Pargament et al., 1998), mais une diminution de la détresse émotionnelle et del’anxiété. (Ano et Vasconcelles, 2005). En revanche, le pattern négatif de coping religieux est asso-cié à une augmentation de la détresse émotionnelle (Pargament et al., 2004) et, pour des patientssouffrant d’un cancer, à une augmentation de l’anxiété et de la dépression (Sherman et al., 2005). Deplus, ce pattern négatif prédit une réduction de l’espérance de vie chez des patients âgés médicalisés(Pargament et al., 2001).

4. Historique et évolution des méthodes de mesure du coping religieux

Plusieurs méthodes d’évaluation sont disponibles, principalement en langue anglaise, et se réfèrentà différentes approches du coping religieux (Pargament, 1999).

4.1. L’approche avec indicateurs

L’approche avec indicateurs s’intéresse aux comportements religieux et utilise des items religieuxglobaux comme indicateurs du coping religieux (e.g. fréquence de prière, fréquence de fréquentationde lieu de culte). Si cette approche est fréquemment utilisée, elle reste comportementale et ne prendpas en compte les processus psychologiques de coping car elle n’explique pas comment l’individuutilise ses croyances pour comprendre et gérer les stresseurs auxquels il fait face (Pargament et al.,2000).

4.2. L’approche globale

L’approche globale s’intéresse au degré global d’implication religieuse dans le coping. Le ReligiousCoping Index (Koenig et al., 1992) est l’un des outils de l’approche, il comprend trois items évaluantl’implication religieuse dans les stratégies de coping, la satisfaction apportée par cette implication etl’efficacité de ces stratégies. À nouveau, cette méthode ne porte pas spécifiquement sur le processusde coping puisqu’elle ne rend pas compte de la manière dont un individu utilise ses croyances pourfaire face à des stresseurs mais évalue les conséquences comportementales de l’emploi de stratégiesde coping religieux (e.g. autoévaluation de l’efficacité de la stratégie).

4.3. Des inventaires généralistes à l’approche spécifique

Une évaluation plus spécifique du processus de coping est réalisée dans l’approche du coping géné-ral, c’est-à-dire une évaluation de plusieurs formes de coping (e.g. coping centré sur le problème)où quelques items se réfèrent au coping religieux Par exemple, la Way of Coping Checklist (WCC) à67 items (Folkman et Lazarus, 1985) comprend deux items religieux (i.e. « J’ai retrouvé la foi » et « j’aiprié ») inclus dans le facteur « réévaluation positive ». Plus récemment, la version franc aise de la WCCà 27 items inclut dans le facteur du coping centré sur l’émotion un item renvoyant aux croyances reli-gieuses (i.e. « J’ai espéré qu’un miracle se produise ») et un second item renvoyant plutôt à des croyancestranscendantales (i.e. « J’ai pensé à des choses irréelles ou fantastiques pour me sentir mieux ») (Coussonet al., 1996). Plus récemment des mesures spécifiques du coping religieux (approche spécifique) ontété développées. L’inventaire de coping généraliste COPE (Carver et al., 1989) comprend ainsi quatreitems constituant un facteur de coping religieux.

Le Religious Problem Solving Scales (RPS) (Pargament et al., 1988) évalue trois styles distincts decoping religieux (12 items par dimension) :

• le style de report (stratégies passives imputant la résolution du problème à Dieu) ;• le style auto-dirigé (stratégies où l’individu résout activement le problème avec le soutien de Dieu) ;

Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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• le style collaboratif (les solutions au problème dépendent aussi bien des choix de l’individu que deDieu).

La notion de style ne renvoie pas à une forme de coping en particulier mais désigne les différentsaspects de la croyance religieuse d’un individu. Un style inclut plusieurs formes de coping religieux.Ainsi, le style « collaboratif » désigne la croyance d’un échange actif entre Dieu et l’individu. Ce styleinclut plusieurs formes de coping dont « choisir une solution » (e.g. « Quand vient le moment de déci-der comment résoudre un problème, Dieu et moi agissons comme des partenaires »). Plus récemment,Pargament et al. (2000) ont développé le RCOPE en référence aux cinq fonctions de la religion décritesci-dessus. Il comprend 105 items et évalue 17 stratégies de coping religieux se référant chacune à unpattern positif ou négatif de coping religieux. Cette approche spécifique à l’avantage d’évaluer plusparticulièrement les processus de coping religieux.

4.4. L’approche des patterns

L’approche des patterns sous-tend le développement d’outils évaluant les patterns positif et négatifde coping religieux. L’hypothèse des patterns repose sur l’observation qu’un individu utilise conjoin-tement plusieurs stratégies de coping religieux appartenant au même pattern. Il serait ainsi pertinentet plus économique d’évaluer un nombre restreint de patterns de coping religieux qui regroupentplusieurs stratégies employées simultanément. La Way of Religious Coping Scale (WRCS) à 40 itemsévalue deux patterns religieux (i.e. le pattern des activités religieuses cognitives privées et le patterndes activités religieuses sociales) (Boudreaux et al., 1995), cependant nous ne disposons d’aucunesdonnées précisant les liens entre les mesures fournies par cet instrument et des indicateurs de santémentale. Actuellement, la WRCS est très peu utilisée (Pargament, 1999). Le Brief-RCOPE (Pargamentet al., 1998) évalue les patterns positif et négatif de coping religieux. Il comprend les 14 items duRCOPE qui saturent le plus fortement sur les deux dimensions théoriques relevant du pattern positifou négatif. Au regard de la WRCS, le Brief-RCOPE a l’avantage de fournir une mesure valide et fidèledes patterns de coping religieux avec un nombre plus limité d’items (Pargament, 1999). Cet outil pré-sente également un intérêt clinique, car il est rapporté que le pattern de coping religieux positif préditune meilleure santé mentale (i.e. diminution des symptômes de dépression et d’anxiété) alors que lepattern négatif prédit une altération de la santé mentale (e.g. Ano et Vasconcelles, 2005).

4.5. Intérêts et limites des différentes approches

En résumé, nous disposons actuellement de trois mesures du coping religieux se situant àtrois niveaux explicatifs différents. La mesure globale permet une évaluation des manifestationscomportementales consécutives à l’emploi d’une stratégie de coping religieux (e.g. autoévaluation del’efficacité de la stratégie) mais n’évalue pas les processus de coping religieux. Les mesures spécifiques(i.e. Rcope) évaluent qualitativement les différentes stratégies de coping religieux recensées dansla littérature, mais l’emploi de ces outils est limité par le nombre d’items religieux inclus. Enfin,la mesure des patterns (i.e. Brief-RCOPE) permet une estimation des deux dimensions théoriquesregroupant les stratégies de coping décrites dans l’approche spécifique. Elle a l’avantage de fournirune évaluation à la fois économique et valide de l’usage des croyances et pratiques religieuses pourfaire face au stress (Pargament, 1999).

5. Objectifs et hypothèses

En dépit de l’intérêt du coping religieux dans le champ de l’approche transactionnelle du stress,peu d’études franc aises ont été réalisées dans ce domaine. Cette situation peut s’expliquer par desdifférences culturelles favorisant l’intérêt et l’inclusion des croyances religieuses dans des études

Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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scientifiques plutôt anglo-saxonnes1. De plus, nous ne disposons en langue franc aise que de méthodesrudimentaires pour évaluer le coping religieux (pour un exemple, voir Cousson-Gélie et al., 2005). Auregard de l’intérêt du concept de coping religieux dans l’approche transactionnelle du stress et de lacarence d’outils en langue franc aise, cette recherche a pour objectif de valider la version franc aise duBrief-RCOPE.

5.1. Hypothèses

Afin d’étudier la validité de critères de cet outil, nous avons formulé plusieurs hypothèses :

• nous nous attendons à observer un score de pattern positif de coping religieux significativementplus élevé que celui du pattern négatif (Bearon et Koenig, 1990 ; Croog et Levine, 1972) ;

• nous postulons des liens positifs entre les deux patterns de coping religieux et le score à l’inventaired’évènements de vie. Ce lien est justifié par les précédentes études montrant que l’augmentationdu niveau de stress et de la fréquence des évènements stressants est associée à l’augmentation del’usage du coping religieux (Bjorck et Thurman, 2007 ; Koenig, 2008) ;

• nous postulons également des liens positifs entre les deux patterns de coping religieux et le scoreà l’échelle des manifestations religieuses, avec un lien significativement plus élevé pour le patternpositif (Pargament et al., 1998) ;

• de plus, au regard des liens entre spiritualité et religion (Koenig, 2008), nous nous attendons à unlien positif entre les deux patterns de coping religieux et le score à la dimension de personnalité« Transcendance ». Plus spécifiquement, nous prédisons un lien positif entre le pattern négatif decoping religieux, le niveau de stress perc u (Pargament et al., 1998) et le score de dépression (Ano etVasconcelles, 2005) ;

• enfin, le score de pattern positif de coping religieux devrait être associé à une augmentation duniveau de soutien social (Ell et al., 1989) et aux deux items religieux positifs du Brief Cope.

5.2. Méthode

5.2.1. ParticipantsNotre population est composée de 250 participants recrutés dans la région du Languedoc-

Roussillon et dont l’âge moyen est de 26,64 ans (écart-type [ET] = 10,12). Elle comprend 167 femmes(66,8 %) et 83 hommes (33,2 %). Nous avons recruté 155 étudiants de premier cycle universitaire (62 %)et 95 personnes non étudiantes issues de la population générale (38 %). La confession religieuse des par-ticipants se répartit ainsi : catholique = 33,2 % ; protestante = 1,6 % ; juive = 1,6 % ; musulmane = 3,6 % ;orthodoxe = 0,4 % et sans religion/autres confessions = 59,6 %.

5.3. Outils

5.3.1. Pattern de coping religieuxLa version anglaise du Brief-RCOPE est constituée de 14 items sélectionnés parmi les 105 items

originaux du RCOPE. Les items sélectionnés sont ceux qui saturent le plus fortement et spécifiquementsur les deux facteurs de patterns religieux (Pargament et al., 1998). Le Brief-RCOPE est un questionnairede type Likert en quatre degrés dont chaque item est côté de 0 (jamais) à 3 (souvent). Il s’agit d’un outilà deux dimensions (pattern positif vs. négatif) composées chacune de sept items. Les items positifscouvrent les domaines de la réévaluation religieuse bienveillante, du coping religieux collaboratif,de la recherche de connexion spirituelle avec Dieu et les autres membres de la communauté, dela purification religieuse et du pardon. Les items négatifs couvrent les domaines de la réévaluationreligieuse punitive et diabolique, de la réévaluation du pouvoir de Dieu, du mécontentement de larelation spirituelle avec Dieu et les autres membres de la communauté.

1 Trente à à 60 % des Européens déclarent ne pas avoir d’activités religieuses alors que 83 % des nord-américains déclarentque Dieu a une place importante dans leur vie.

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La version anglaise originelle du Brief-RCOPE présente une validité de structure satisfaisante etdistinguant un facteur de pattern positif à 7 items (saturations > 50) et un facteur de pattern négatifregroupant les sept autres items (saturations > 0,50). Ces deux facteurs expliquent 38 % de la variance.La cohérence interne des dimensions positives et négatives est satisfaisante (� de Cronbach = 0,90 et0,81 respectivement). Concernant la validité de critères, le Brief-RCOPE présente les liens attendusentre le pattern positif, les manifestations religieuses (r = 0,73 ; p < 0,001) et l’accroissement person-nel (r = 0,38 ; p < 0,001). Le pattern négatif corrèle avec la détresse émotionnelle (r = 0,18 ; p < 0,001),l’accroissement personnel (r = 0,13 ; p ≤ 0,01) et la santé physique (r = −0,14 ; p < 0,01).

5.3.2. Coping religieuxLe Brief Cope (Carver, 1997 ; Muller et Spitz, 2003) est une échelle de type Likert à quatre degrés

composé de 28 items évaluant 14 formes de coping (2 items pour chaque forme). Dans le cadre de cetteétude, nous ne traiterons que les deux items de la dimension « religion ».

5.3.3. PersonnalitéLe Temperament and Character Inventory 56 items (TCI 56) (Rigozzi et Rossier, 2004) constitue une

version abrégée du TCI 226 items (Pélissolo et Lépine, 1997). Il s’agit d’une échelle de type Likert àcinq degrés évaluant les sept dimensions de la personnalité décrit dans le modèle de la personnalitéde Cloninger et al. (1993). Nous avons choisi cet outil car il fournit une mesure valide (saturations > 50),fidèle ( de Cronbach = 0,83) et rapide du trait de personnalité « Transcendance ». Aussi, nous netraiterons que les scores aux items de cette dimension.

5.3.4. Soutien social perc uLa version franc aise du Social Support Questionnaire (SSQ-6) (Bruchon-Schweitzer et al., 2003) est

composée de 12 items évaluant la disponibilité du réseau social (6 items) et la satisfaction ressentieà l’égard du soutien social rec u (6 items). Pour la dimension « disponibilité », le participant doit indi-quer pour chaque item le nombre de personnes lui apportant un soutien social (score maximum paritem = 9). Pour la dimension « satisfaction », chaque item est côté de 1 (très insatisfait) à 5 (satisfait).Les scores pour les deux dimensions sont obtenus par la somme des scores à leurs items respectifs.

5.3.5. Stress perc uLa version franc aise de la Perceived Stress Scale (PSS) (Koleck et al., 2002) est une échelle unidimen-

sionnelle d’autoévaluation de type Likert à cinq degrés. Elle comprend 14 items côtés de 1 (jamais)à 5 (souvent). Cette échelle présente une bonne cohésion interne ( de Cronbach > 0,80) et une sta-bilité temporelle satisfaisante (corrélation test-retest = r < 80). La validité de structure (ConfirmatoryFactorial Analysis) a été récemment répliquée (Trouillet et al., 2009).

5.3.6. DépressionLa Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) (Zigmond et Snaith, 1983) est une échelle de type

likert à quatre degrés. Elle comprend 14 items devant fournir un score de dépression (7 items) etd’anxiété (7 items). La structure à deux facteurs de l’échelle à été rapportée par plusieurs études detraduction et de validation (Herrero et al., 2003 ; Spinhoven et al., 1997). Toutefois, concernant la ver-sion franc aise de l’outil, la distinction entre les deux sous-échelles reste floue (Razavi et al., 1989).Une étude factorielle confirmatoire a dégagé une structure factorielle à trois facteurs, dans laquellela dépression est mieux représentée par les items 2, 4, 6, 8, et 12. (Caci et al. (2003). Au regard de larobustesse des traitements statistiques utilisés, nous avons retenu cette dernière procédure de calculdu score de dépression.

5.3.7. Événements de vieLa version franc aise de l’échelle Social Readjustement Rating Scale (SRRS) (Holmes et Rahe, 1967)

est incluse afin d’évaluer les évènements de vie dont nos participants ont fait l’expérience durant lessix, 12 ou 24 derniers mois. Nous avons suivi la procédure d’administration indiquée par Bruchon-Schweitzer (2002). Il s’agit d’une autoévaluation où chaque item décrit un évènement stressant

Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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(43 items). En fonction des évènements cochés par chaque participant, il est possible de détermi-ner le nombre d’évènements vécus et, à l’aide d’une échelle différentielle attribuant une pondérationà chaque item (e.g. vivre le décès de son conjoint a un coefficient plus élevé que célébrer Noël), unscore global d’évènements de vie peut être calculé allant de 0 (aucun évènement n’a été vécu) à 1466(le participant a vécu l’ensemble des évènements composant la SRRS).

5.3.8. Mesure religieuse globaleNous avons utilisé la mesure religieuse globale la plus fréquemment utilisée pour évaluer les

pratiques religieuses (Pargament et al., 2000). Il s’agit d’une échelle de type Likert à cinq degréscomprenant deux items :

• à Quelle fréquence fréquentez-vous un lieu de culte ? (cotée de jamais à plusieurs fois par semaine) ;• dans quelle mesure pratiquez-vous une activité spirituelle et/ou religieuse privée ? (Prier, méditer,

lire les textes sacrés. . .) (cotée de jamais à plusieurs fois par jour).

5.3.9. Manifestations religieusesL’échelle de manifestations religieuses est un outil de type Likert à quatre degrés comprenant trois

items évaluant dans quelle mesure un évènement stressant renforce la croyance religieuse et la spi-ritualité d’un individu. (Pargament et al., 1990). Elle comprend trois items évaluant le renforcement :(1) du niveau de spiritualité, (2) du rapprochement avec son église, (3) du rapprochement avec Dieu.

5.4. Procédure

5.4.1. TraductionAprès avoir obtenu l’accord des auteurs pour traduire le Brief-RCOPE, nous avons mis en place une

procédure de traduction en trois temps :

• un groupe d’experts a réalisé séparément une première traduction franc aise du Brief-RCOPE ;• les différentes traductions ont été confrontées afin d’obtenir une première traduction consensuelle ;• cette version franc aise a été traduite en anglais par un expert dont l’anglais est la langue maternelle

(Back-translation). Après quoi nous avons demandé à deux experts anglophones de comparer lesdeux versions en aveugle. La concordance entre les deux versions anglaises nous a permis de retenirnotre traduction de l’échelle.

5.4.2. PassationAprès avoir été informé des objectifs de l’étude et avoir consenti à y participer, chaque participant a

renseigné chaque questionnaire dans l’ordre suivant : Brief-RCOPE, Brief COPE, TCI 56, SSQ, PSS, HADS,SRRS, puis les échelles de mesures religieuses globales et des manifestations religieuses. Le retest aété effectué trois semaines après la passation initiale auprès de 55 personnes ayant accepté de remplirune seconde fois le Brief-RCOPE.

5.5. Traitements statistiques

Les traitements statistiques ont été réalisés avec le logiciel SPSS 17,0. Nous avons appliqué le testde la sphéricité de Bartlett et l’index Kayser-Meyer Olkin (KMO) afin de vérifier l’adéquation de lamatrice de corrélation avec l’analyse factorielle exploratoire. La validité de structure a été exploréeavec la technique de l’analyse factorielle en axes principaux avec rotation oblique (Oblimin direct)en raison de la corrélation supposée entre les deux facteurs. La sélection des facteurs a été effectuéeà partir du critère de Kaiser (valeur propre > 1) et la méthode du coude de Cattell (tracé des valeurspropres). La validité de critère convergente a été explorée par l’étude des liens (R de Bravais-Pearson)entre les facteurs du coping religieux et les variables critères. L’étude de la fidélité de la mesure a étéexplorée à l’aide de la formule de l’alpha de Cronbach (cohésion interne) et de la corrélation entre letest et le retest (stabilité temporelle). Dans ce dernier cas, nous avons utilisé la formule du coefficientde corrélation intra-classe (CCI) avec un facteur aléatoire et un intervalle de confiance à 95 %. La fidélité

Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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Tableau 1Résultats de l’analyse factorielle en axes principaux (rotation oblique normalisée). En ligne figurent les items du Brief-RCOPErépartis a priori dans les deux types de patterns de coping religieux selon les résultats de l’étude originelle (Pargament et al.,1998). En colonne figurent les saturations de ces items sur les facteurs issus de nos analyses.

Facteur 1 Facteur 2

Coping religieux positifItem 1 : j’ai recherché une relation plus forte avec Dieu 0,83 0,01Item 2 : j’ai recherché l’amour et la protection de Dieu 0,84 0,05Item 3 : j’ai recherché l’aide de Dieu pour évacuer ma colère 0,76 0,25Item 4 : je me suis efforcé(e), avec l’aide de Dieu, de concrétiser mes projets en action 0,88 -0,13Item 5 : je me suis efforcé(e) de voir comment Dieu pourrait essayer de me rendre plus

fort dans cette situation0,87 -0,07

Item 6 : j’ai demandé(e) le pardon pour mes péchés 0,56 0,24Item 7 : je me suis concentré(e) sur la religion pour ne plus m’inquiéter au sujet de mes

problèmes0,61 0,14

Coping religieux négatifItem 8 :Je me suis demandé si Dieu m’avait abandonné(e). 0,03 0,76Item 9 : je me suis senti(e) puni(e) par Dieu pour mon manque de dévotion 0,02 0,78Item 10 : je me suis demandé ce que j’avais fait pour que Dieu me punisse ainsi -0,1 0,70Item 11 : je me suis interrogé sur l’amour que Dieu me porte 0,27 0,57Item 12 : je me suis demandé(e) si mon église m’avait abandonné 0,01 0,01Item 13 : j’ai considéré que le Diable avait provoqué ce qui est arrivé 0,34 0,27Item 14 : je me suis interrogé(e) sur le pouvoir de Dieu 0,06 0,52

% Variance expliquée 52,01 13,62Valeurs propres 6,24 1,63Alpha de Cronbach 0,92 0,81

est d’autant plus élevée que le CCI est proche de 1,00 (Fermanian, 2005) Le seuil de significativité estfixé à p ≤ 0,05.

6. Résultats

6.1. Validité de structure

Le test de la sphéricité de Bartlett est significatif (�2(91) = 1679,124 ; p < 0,001) et le test de Kaiser-Meyer-Olkin (KMO) est égal à 0,90. Notre matrice de corrélations est donc adaptée à une analysefactorielle exploratoire.

À partir de l’analyse factorielle en axes principaux, nous retenons une solution factorielle à deuxfacteurs. Le facteur 1 explique 52 % de la variance et regroupe les sept items composant le patternde coping religieux positif de la version originelle du Brief-RCOPE. Ces sept items présentent dessaturations supérieures ou égales à 0,50. Le facteur 2 explique 13,6 % de la variance et regroupe cinqitems (saturations ≥ 0,50) composant le pattern de coping religieux négatif de la version originelle duBrief-RCOPE. Les items 12 et 13, relevant initialement du pattern négatif, présentent des saturationsinférieure ou égale à 0,40 avec les facteurs issus de l’analyse. Ces deux items ne seront donc pas inclusdans le calcul des scores des deux facteurs du Brief-RCOPE (Tableau 1).

6.2. Validité de critères

Les analyses corrélationnelles (Tableau 2) indiquent une intercorrélation positive entre les échellespositive et négative du Brief-RCOPE (r = 0,57 ; p < 0,001). Cette corrélation est plus élevée que celle del’étude originale (Pargament et al., 1998).

La moyenne du score du pattern positif de coping religieux (M = 4,03 ; ET = 5,20) est significative-ment plus élevée (T = 3,72 ; p < 0,01) que la moyenne du score au pattern négatif (M = 2,64 ; ET = 3,26).Le score du pattern positif corrèle positivement avec le score à la dimension satisfaction du sou-tien social perc u (r = 0,13 ; p = <0,05), les scores à l’échelle des manifestations religieuses (r = 0,75 ;p ≤ 001), la dimension religieuse du Brief Cope (r = 0,76 ; p = <0,001) et l’échelle de transcendancedu TCI-56 (r = 0,52 ; p < 0,001). De plus, nous rapportons une corrélation positive avec la fréquence

Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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Tableau 2Intercorrélation entre les patterns positif et négatif de coping religieux (Brief-RCOPE) et analyses corrélationnelles avec lesvariables utilisées comme critères externes (N = 250).

Pattern religieux positif Pattern religieux négatif

Pattern religieux positif – 0,57***

Religion 0,76*** 0,43**

Transcendance 0,52*** 0,21**

Soutien soc. dispo. −0,03 (n.s.) −0,12 (n.s)Soutien soc. satisf. 0,13* −0,03 (n.s.)Stress perc u 0,06 (n.s.) 0,18**

Dépression 0,13 (n.s.) 0,24***

Evènements de vie −0,05 (n.s.) 0,12*

Freq. lieu de culte 0,54*** 0,28***

Freq. pratique privée 0,72*** 0,29***

Manifestations religieuses 0,75*** 0,43***

Soutien soc. dispo. : disponibilité du soutien social perc u ; Soutien soc. satisf. : satisfaction du soutien social perc u ; Freq. lieu deculte : fréquence de fréquentation de lieu de culte ; Freq. pratique privée : fréquence de pratique religieuse/spirituelle privée.

* p < 0,05.** p < 0,01.

*** p < 0,001.

de fréquentation d’un lieu de culte (r = 0,54 ; p < 0,001) et la fréquence d’une pratique religieuse privée(r = 0,72 ; p < 0,001). Enfin, ce score ne corrèle pas significativement avec les scores à la dimensiondisponibilité du soutien social perc u et d’évènements de vie.

Le score de pattern négatif de coping religieux corrèle positivement avec les scores aux échellesde dépression (r = 0,24 ; p < 0,001), de stress perc u (r = 0,18 ; p = 0,003), de transcendance (r = 0,21 ;p = 0,001), d’évènements de vie (r = 0,12 ; p = 0,04) et de manifestations religieuses (r = 0,43 ; p < 0,001).De même, nous rapportons une corrélation positive avec la fréquence de fréquentation d’un lieu deculte (r = 0,28 ; p < 0,001) et la fréquence d’une pratique religieuse privée (r = 0,29 ; p < 0,001). Le scorede coping religieux négatif ne corrèle pas significativement avec les scores aux deux dimensions dusoutien social perc u.

Enfin, la comparaison de la force des coefficients de corrélation indique que la corrélation, avecl’échelle de manifestations religieuses, est significativement plus élevée (p < 0,001) avec le score aupattern positif (r = 0,75) au regard du lien avec le score au pattern négatif (r = 0,43).

6.2.1. FidélitéNous rapportons une cohésion interne satisfaisante pour la dimension du pattern positif de coping

religieux ( de Cronbach = 0,92) et celle du pattern négatif ( de Cronbach = 0,81). Ces résultats sontcongruents avec ceux de l’étude originelle (Pargament et al., 1998). Concernant la stabilité temporelle,nous rapportons une très bonne fidélité concernant la dimension du pattern positif de coping religieux(CCI = 0,95, 95 % IC = [0,91, 0,97]) ainsi que pour le pattern négatif (CCI = 0,91, 95 % IC = [0,84, 0,94]) (pourl’interprétation des valeurs CCI, nous nous référons à Fermanian, 2005).

7. Discussion

L’objectif de cette étude était de valider la version franc aise du questionnaire de pattern de copingreligieux abrégé – Brief-RCOPE – (Pargament et al., 1998). La négativité ou positivité du pattern nedésigne pas un jugement de valeur mais les modifications associées à chaque pattern concernantla perception qu’un individu a de lui-même et de la religion.

7.1. Structure factorielle

Nos résultats indiquent une structure factorielle à deux dimensions : le facteur 1 correspond aupattern positif de coping religieux et le facteur 2 correspond au pattern négatif. Cette solution facto-rielle est conforme aux résultats obtenus pour la version originale du Brief-RCOPE (Pargament et al.,

Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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1998). Si les saturations des items avec leur facteur respectif sont satisfaisantes, l’item 12 (« Je me suisdemandé(e) si mon église m’avait abandonné(e) ») et l’item 13 (« J’ai considéré que le Diable avait provoquéce qui est arrivé ») ne présentent pas de saturations significatives avec les deux facteurs du Brief-RCOPE.En conséquence, nous recommandons de ne pas inclure ces deux items dans l’estimation des scoresdes deux formes de coping religieux. Ce résultat peut s’expliquer par le fait qu’une forme de copingreligieux n’est pas utilisée isolément mais conjointement avec d’autres formes de coping religieux(Pargament et al., 1998 ; Pargament, 1999). Les résultats pour les items 12 et 13 indiqueraient que laformulation de ces items ne discriminerait pas suffisamment les deux formes de pattern. Contraire-ment aux autres items du pattern négatif, les items 12 et 13 n’incluent pas le mot Dieu mais les motsÉglise ou Diable. Nous pouvons postuler que ces différences dans la rédaction des items pourraientexpliquer l’absence de saturations significatives des items 12 et 13 sur le facteur du pattern négatif.Une révision de ces deux items doit être envisagée par de futures études.

7.2. Fidélité

Les résultats de nos analyses de fidélité sont similaires à ceux obtenus avec la version originelledu Brief-RCOPE. Les échelles positive et négative possèdent une bonne cohésion interne ainsi qu’unebonne stabilité temporelle. Nous rapportons une intercorrélation positive entre les deux formes decoping religieux, ce qui soutient l’hypothèse qu’un individu n’utilise pas isolément une forme de copingreligieux. En accord avec l’étude originale (Pargament et al., 1998), nos résultats indiquent que lesscores au pattern positif sont plus élevés que ceux au pattern négatif, ce qui montre que les personnesont une plus grande tendance à percevoir Dieu et leur communauté religieuse comme une sourced’amour et non comme une source de souffrance ou de punition (Bearon et Koenig, 1990 ; Croog etLevine, 1972).

7.3. Validité

Concernant la validité de critère, nous rapportons des corrélations positives et significatives entreles deux formes de coping religieux de la Brief-RCOPE et les items religieux du Brief Cope. Aussi, ceséchelles mesureraient bien un construit psychologique similaire (i.e. le coping religieux), ce qui étayela validité convergente de notre version franc aise du Brief-RCOPE. De plus, les scores aux deux pat-terns de coping religieux sont associés à une augmentation des manifestations religieuses, et ce lienest significativement plus élevé dans le cas du coping religieux positif. Ainsi, ces deux patterns favo-riseraient un rapprochement avec Dieu, la congrégation religieuse de référence ou le développementde la spiritualité. Toutefois, conjointement aux précédents travaux, nos résultats indiquent que cedéveloppement du lien social et de la foi serait favorisé par l’usage d’un pattern positif de copingreligieux (Pargament et al., 1998). Enfin, les deux patterns de coping religieux corrèlent positivementavec la dimension de personnalité « Transcendance ». Ce résultat est cohérent avec l’hypothèse que laspiritualité et la religion ont plusieurs points communs tels que l’acceptation des autres, la recherched’un sens profond à la vie, ou encore la connexion avec une puissance transcendant la condition indi-viduelle de l’individu (Koenig, 2008). Ces liens entre les patterns religieux et la transcendance vontdonc dans le sens d’une bonne validité des mesures du Brief-RCOPE.

Contrairement à nos prédictions, le pattern de coping religieux négatif n’est pas associé au niveaude satisfaction à l’égard du soutien social perc u, en revanche le pattern positif est bien associé à uneaugmentation du niveau de la satisfaction à l’égard de ce soutien social. Ce dernier résultat souligneles effets protecteurs du pattern positif qui serait ici associé à une augmentation du bénéfice obtenuà partir de l’environnement social pour faire face aux évènements de vie. L’absence de liens avecle pattern négatif n’est que modérément surprenant, car si les formes de coping religieux ont étéprécédemment associées à une augmentation du soutien social perc u (Ell et al., 1989), ce lien restediscuté (Nairn et Merluzzi, 2003 ; Thune-Boyle et al., 2006). Nous pouvons postuler que ces résultatscontradictoires reposent sur une conception inadaptée du soutien social. Ce dernier est souvent conc uen référence à un environnement social général (e.g. amis, famille). Or, le coping religieux serait plusspécifiquement associé à un soutien social émanant de la communauté religieuse, et une évaluation

Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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plus ciblée sur cette forme de soutien social devrait être incluse dans de futurs travaux portant sur lecoping religieux.

Le coping religieux devant être utilisé lorsqu’une situation stressante dépasse les autres ressourcesadaptatives d’un individu, nous postulions alors que les deux patterns de coping religieux seraientassociés à une augmentation du nombre d’évènements de vie (Bjorck et Thurman, 2007 ; Park et al.,1990). Si nos résultats confirment cette hypothèse pour le pattern négatif, ce n’est pas le cas pour lepattern positif pour lequel nous n’observons aucune relation. Mais cette divergence entre nos résultatset ceux de la littérature pourrait avoir une explication méthodologique. En effet, la majorité des étudesprécédentes n’inclut pas d’inventaires d’évènements de vie mais se réfère à un évènement de vieparticulier (e.g. attentat) (Koenig et al., 1998 ; Pargament et al., 1998). De plus, l’échelle que nousavons utilisée (SRRS) a fait l’objet de nombreuses critiques méthodologiques concernant sa validité(Rivolier, 1989 ; Bruchon-Schweitzer, 2002). Par ailleurs, si nous avons opté pour une mesure despatterns, ce n’est pas le cas d’autres études (Park et al., 1990). Enfin, conformément à nos hypothèses,le coping religieux négatif est associé à une augmentation des niveaux de dépression et de stress perc u.Nous confirmons ainsi qu’une gestion du stress par l’établissement d’une relation conflictuelle avec lareligion a un impact délétère sur l’évaluation de l’évènement stressant et sur l’humeur de l’individu(Ano et Vasconcelles, 2005 ; Koenig, 2008).

En conclusion, notre étude indique que la version franc aise du Brief-RCOPE est une mesure valide etfidèle des patterns de coping religieux positif et négatif. Il constitue ainsi une solution méthodologiquepréférable aux items religieux du Brief Cope (Muller et Spitz, 2003) afin d’évaluer le coping religieuxet ses relations avec la santé.

Nos résultats soulignent l’intérêt clinique de distinguer les formes négatives et positives du copingreligieux. Nous confirmons qu’une relation bienveillante envers la religion accentuerait la foi et le bien-être. En revanche, une relation religieuse conflictuelle avec ses croyances deviendrait un fardeau pourcelui qui les emploie et altèrerait l’adaptation à un évènement stressant. Ce pattern favoriserait unevision pessimiste de la vie, des relations de moins bonne qualité avec les autres et une auto-accusationmajorée par la croyance d’être punie par une puissance supérieure (Pargament et al., 2000). La ver-sion franc aise du Brief-RCOPE constitue ainsi une solution méthodologique valide afin d’identifier,dans quelle mesure, le pattern de coping religieux d’un patient concoure à la manière dont il réagit àl’annonce du diagnostic d’une maladie grave (e.g. cancer) et à son bien-être. Enfin, nous avons souli-gné que la place de la religion dans notre vie quotidienne fluctue selon les pays. La version franc aisedu Brief-RCOPE devrait nous permettre de mieux comprendre l’effet de ces différences culturelles surl’usage du coping religieux par le biais d’études interculturelles.

7.4. Limites de l’étude

Cette étude présente plusieurs limites, dont la taille de notre population qui ne nous a pas permisde réaliser une analyse factorielle confirmatoire complémentaire. De plus, notre population est jeuneet majoritairement féminine. Il serait également pertinent d’inclure des échantillons de personnessouffrant d’affections chroniques graves (e.g. cancer) ainsi que des personnes âgées (i.e. apparitionde la mort dans la problématique du vieillissement psychologique). En effet, le coping religieux estbeaucoup plus employé par des personnes faisant face à des situations engageant un pronostic vital, etplus globalement, confrontant l’individu à l’idée de sa propre mort. Nous nous employons actuellementà vérifier les qualités métrologiques de la version franc aise du Brief-RCOPE pour ces populations.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références

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Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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Pour citer cet article : Caporossi, J., et al., Validation de la version franc aise d’une échelle abrégéede coping religieux : Brief-RCOPE. Psychol. fr. (2012), doi:10.1016/j.psfr.2011.12.001

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