"Représentation du territoire". Explorer le territoire, la fabrique d'un atlas métropolitain....

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du territoire

MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET MÉTROPOLITAIN AIX-MARSEILLE-PROVENCE

carnets d’études

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LES OUTILS DE REPRÉSENTATION DU TERRITOIRELaurent HodebertAVT / ENSAM

Le territoire de la métropole Aix–Marseille- Provence est complexe, multiple, riche et si son histoire est faite de soubresauts, d’antagonismes et de rapprochements, il est indéniable qu’il émerge dans une dimension unitaire ou au moins uni au moment de la candidature pour la Capitale européenne de la culture en 2007. Cette vision d’ensemble, consacrée lors de l’année 2013 est un moment fondateur pour l’inscrire dans une vision collective et le GR2013 contribuera à installer la dimension de cet espace pluriel par l’expérience de la marche, cette double boucle est une petite « révolution » territoriale.

Alors se pose, pour nous professionnels de l’amé-nagement et du projet de l’espace, la question de la représentation de ce territoire, pour le connaitre, pour le penser et le faire exister et, bien sûr, pour en penser le devenir. Les éléments de représentation présentés dans ce livret sont issus des travaux des étudiants des écoles partenaires de la Mission interministérielle depuis 2 ans. Ce sont l’École Nationale Supérieure d’Architec-ture de Marseille, l’École Nationale Supérieure du paysage de Versailles-Marseille et l’Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional qui connaissent bien le territoire de notre métropole sur lequel elles travaillent toutes depuis long-

La Mission interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence anime depuis deux ans un travail collectif de partage des enjeux et de propositions de projets pour orienter le futur de ce territoire. Les écoles et universités représentent un formidable potentiel de créativité et de production. Comment construire le savoir vivre ensemble dans cette métropole sans la vision des jeunes ?C’est ainsi que dans le cadre d’un partenariat 2013-2014, nous avons associé à l’aventure de la préfiguration du projet métropolitain, plus de 200 étudiants de l’École nationale Supérieure du Paysage, de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille, de l’Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional/Aix-Marseille Université et de l’École d’Architecture de la Ville et des Territoires de Marne-la-Vallée. Professeurs et étudiants ont investi quatre thèmes, la cartographie pour représenter ce territoire à la grande échelle, le rapport ville-nature qui marque si singulièrement l’identification des citoyens à cette métropole, les secteurs d’enjeux, étudiés dans une diversité territoriale des villages aux quartiers d’habitat social ou encore les grands axes qui feront demain les liens entre les différents pôles de cette métropole.Les travaux des étudiants synthétisés dans ces livrets d’études sont tous d’une grande qualité, très adaptés aux différents contextes locaux, dont ils ont pris soin d’arpenter les lieux, soucieux de nos ressources naturelles et humaines.Cette collaboration préfigure l’institut méditerranéen de la ville et des territoires qui devrait rassembler les trois écoles et Aix-Marseille Université et constituer ainsi une ingénierie de haut niveau sur les questions urbaines et territoriales, si nécessaire à notre développement euro-méditerranéen.Je remercie sincèrement les jeunes pour leur investissement et leur enthousiasme au service de cet enjeu d’avenir.

Laurent Théry, préfet délégué en charge du projet métropolitain Aix-Marseille-Provence

remerciements

introduction

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temps et qu’elles contribuent à documenter. Les outils de représentations sont convoqués et mo-bilisés par les écoles pour analyser, comprendre et penser l’évolution de cet espace métropolitain.

La cartographie, le dessin in situ, la photographie et les SIG sont autant d’outils convoqués pour ce jeu de la représentation spatiale et physique du territoire. Elle est nécessairement multiple et incomplète, mais elle permet de le faire exister et de le questionner, d’en illustrer les contraintes et les atouts, d’en dégager les grandes composantes fondatrices et de spatialiser les situations exis-tantes autant que les processus de transforma-tion en cours.

Le médium n’est pas le réel, mais il nous permet d’emporter avec nous une partie de cette réalité forcément subjective, pour la donner à voir et la partager, en somme la multitude des regards per-met de faire exister ce territoire.

Je me permets de citer le texte d’André Corboz explorant les rapports entre l’étude cartogra-phique de la stratification historique du territoire et la question du projet publié dans l’Atlas du pays genevois par Alain Léveillé. Pour lui, il ne suffit pas “[...] de prendre acte des éléments constitutifs d’un fragment territorial donné pour en déduire le projet. L’analyse est de nature descriptive, alors que le projet est de nature déclarative : que le pro-jet se superpose à la structure du fond territorial, en accentue ou en brouille certains caractères, se fonde en lui ou encore se substitue entièrement à la structure précédente, c’est toujours pour mettre en évidence ce qui doit l’être, c’est-à-dire pour ajouter du sens. De son côté, le territoire n’est pas un simple support, une étendue passive qui admet-trait à peu près n’importe quel aménagement  : il manifeste ce qu’on pourrait appeler des aptitudes. Le résultat devrait naître d’une sorte de négocia-

tion, sans perdre de vue que le projet précède, parce que c’est lui qui permet de sélectionner ce qui, dans l’analyse, est pertinent. Cela signifie que l’usage de ces cartes ne doit pas être confondu avec une clé universelle : elles rendent le jeu plus complexe, plus subtil, donc plus difficile, mais elles donnent aussi des chances supplémentaires à la projétation ”.

Nous partageons ce point de vue et pour nous, au Département Architecture Ville Territoires de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille, la volonté de documenter et d’explorer le territoire de la métropole est un préalable à la question du projet spatial, qu’il soit architectu-ral, urbain ou territorial. Pour nous, l’objet archi-tectural ne se conçoit pas en dehors du contexte urbain et territorial dans lequel il s’inscrit. C’est d’abord dans ce lien au lieu et à l’espace qu’il trouve son sens et se construit.

Les travaux que nous présentons ici sont issus du séminaire « atlas métropolitain » qui propose depuis 2011, une réflexion sur les composantes de l’espace métropolitain au travers de la manipula-tion d’outils cartographique et photographique, dont l’objectif est posé clairement comme une expérience de reconnaissance de l’espace du territoire de la métropole Aix-Marseille-Pro-vence devant se développer sur plusieurs années.

À l’École Nationale Supérieure du paysage de Versailles-Marseille, la représentation interroge l’approche sensible du paysage et relate l’expé-rience vécue « en tous sens » par les étudiants. Les expériences spatiales et sensorielles du paysage sont traduites par des retranscriptions dessinées et cartographiées. Jean-Luc Brisson nous livre ses réflexions sur l‘espace cartographique, celui du point de vue, des codes graphiques, mais aussi celui d’un imaginaire qui s’ouvre à partir de la carte, un voyage dans le dessin.

Les étudiants de l’Institut d’Urbanisme et d’Amé-nagement Régional nous montrent leur utilisa-tion du SIG dans l’exercice de diagnostic territo-rial. Cet outil leur permettant de cartographier les données socio-économiques et de les spatialiser afin de montrer les tendances à l’œuvre dans les processus de transformation dans la métropole et les usages de l’espace métropolitain. Ensuite d’autres échelles plus fines viennent renseigner et décrire les modes de vie et d’occupation de l’es-pace périurbain. Les cartes servent autant à ana-lyser les sites d’étude à plusieurs échelles, qu’à montrer les enjeux et hypothèses d’aménagement et à les communiquer.

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La fabrique d’un atlas de la métropole

La réflexion que nous avons menée au sein du département Architecture Ville Territoire de l’ENSA Marseille avec Jean-Michel Savignat et Alexandre Field, part d’une ambition pédagogique de se confronter à l’échelle du territoire de la métro-pole Aix-Marseille-Provence et de l’explorer par plusieurs moyens au travers d’un outil pédagogique que nous avons baptisé «  atlas [métropolitain]  » (www.atlas-metropolitain.fr).

Il s’agit de questionner le territoire et fabriquer un outil de connaissance du territoire qui puisse être un support à l’enseignement du projet urbain et ter-ritorial. Pour cela, nous avons choisi de conjuguer quatre modes, quatre manières d’appréhender et d’explorer cet ensemble métropolitain : PARCOU-RIR pour l’expérience concrète et physique du ter-ritoire, CARTOGRAPHIER pour la transcription savante et raisonnée de ce qui le constitue, PHO-TOGRAPHIER pour l’exercice du regard et l’iden-tification photographique, et PROJETER pour l’approche et l’expérimentation par le projet archi-tectural, urbain et territorial.

Cartographier et photographier le territoire

L’expérience cartographique est, pour nous, l’acte premier de la fabrique d’une connaissance partagée du territoire observé, avant de pouvoir s’y confron-ter pour le traverser, le parcourir, ou bien projeter sa transformation.

Après avoir fixé le cadre qui limite notre territoire d’observation, nous le décomposons en cartes thé-matiques successives afin d’en comprendre les par-ticularités. Cette représentation cartographique précise du territoire se fait dans le respect de la taille réelle des éléments qui le composent. Le mode de dessin et de représentation essaye tant que faire se peut, d’éviter la schématisation des éléments re-présentés et toute symbolique qui, de fait, ne serait pas inscrite dans les particularismes de la réalité physique du territoire. L’objectif premier étant de donner un certain ordre, une certaine forme à cet espace métropolitain jusqu’alors non représenté dans un ensemble de cartographie raisonnée. Si, comme le disent Harley et Woodward, «  les cartes sont des représentations graphiques qui facilitent la compréhension spatiale d’éléments, de concepts, de circonstances, de processus, ou d’évènements propres

au monde humain », c’est bien la compréhension des structures qui sous-tendent ce territoire qui nous intéresse.

Après cette reconnaissance première, vient la mise en place d’une représentation subjective du terri-toire se traduisant par une “carte de synthèse” qui doit répondre à une question que l’on pose au ter-ritoire. Cette carte spécifique traduit une certaine vision du territoire, c’est un outil transversal qui permet aux étudiants de jouer avec les thématiques, de les croiser, de les superposer, de construire un regard qui interroge le territoire. Car si, comme le dit Jerry Brotton dans son ouvrage, Une histoire du monde en 12 cartes « les cartes résultent toujours d’un choix, quant à ce qu’elles incluent et ce qu’elles omettent », celles-ci « avancent des arguments, font des propositions ; elles définissent, recréent, façonnent et servent d’intermédiaires  ». Elles traduiront ainsi une certaine vision de l’espace habité et transformé par l’homme.

Cette démarche mobilise la banque de données interne à l’atlas métropolitain et permet d’en croi-ser les thèmes et couches construites qui peuvent ainsi être questionnées à nouveau suivant les angles d’approche au fil du travail en séminaire. Quand une

EXPLORER LE TERRITOIRE, LA FABRIQUE D’UN ATLAS MÉTROPOLITAIN

École Nationale Supérieure d’Architecture de M

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thématique de travail, une grande question que l’on pose au territoire, se trouve dans une impasse ou bien qu’un groupe n’a pas pu aller assez loin dans ses investigations, nous remettons cette question en jeu l’année suivante jusqu’à obtenir un résultat satis-faisant. Ce fut le cas pour les sites industriels de la métropole, la question de l’emprise du périurbain ou bien de l’agriculture périurbaine.

Les documents à partir desquels nous travaillons, sont les fonds cartographiques des SIG de l’IGN et du CRIGE PACA. Nous les organisons pour les croiser et les superposer afin de construire notre propre « espace » cartographique, notre propre base de données ouverte qui s’enrichit au fur et à mesure des années.

Dans un second temps, le travail photographique se couple à la représentation cartographique du territoire métropolitain pour produire une banque d’images sur la métropole. Les thématiques parti-culières choisies en séminaire orientent le regard et permettent d’inscrire le travail de documenta-tion photographique dans une double dimension. D’abord, à la grande échelle, la conscience du ter-ritoire métropolitain et de ses composantes, et ensuite par le déplacement in situ dans les lieux repérés dans la carte, qui produit un relevé pho-tographique des situations explorées. En s’inscri-vant dans la continuité du travail cartographique les groupes d’étudiants vont inscrire leur pratique photographique dans une connaissance mentale préalable du territoire qui va instruire leur regard. En parcourant physiquement les espaces qu’ils ont dessinés, ils vont aller chercher les éléments qu’ils avaient représentés, ou se faire surprendre par d’autres non répertoriés. Un protocole de prise de vue est alors discuté dans le cadre du séminaire pour construire une série photographique qui va traduire cette rencontre physique avec le territoire.

Cette expérience de retour sur et dans le territoire s’apparente à une forme d’arpentage photogra-phique, qui dans le meilleur des cas pourra même corriger la carte, en tout cas nous faire rentrer dans l’espace dessiné de la carte.

Le dispositif itératif nous est apparu comme par-ticulièrement intéressant concernant les thé-matiques sur les grands ensembles, l’emprise du périurbain et la question ville-nature. Ces thèmes ont été cartographiés et leurs inscriptions territo-riales étudiées avant de devenir des sujets localisés de projets. Le travail cartographique préliminaire a ainsi permis de nourrir ces questionnements tant spatialement que dans leurs interactions avec d’autres problématiques métropolitaines. Le travail de projet a pu compléter cette première approche sur des aspects morphologiques à l’échelle urbaine, vérifiant alors notre présupposé liminaire. LE BÂTI ET LE RELIEF

ANTHONY ORTEGA, CLÉMENT PECQUEUX | 2011

LA MÉTROPOLE LINÉAIRE DES GRANDES VOIRIES MÉLANIE FRETTI, CORALIE MARAVAL | 2013

LA MONUMENTS DE LA MÉTROPOLE CAMILLE DESOROUX, CAROLINE MAURAN | 2013

RELIEF, L’ARCHIPEL DES MASSIFS THIBAUT BERTET, CHLOË CASTELLI, JEAN PINARD | 2011

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ENERGIE, PRODUCTION ET DISTRIBUTION CAMILLE DELFOUR, LÉA LAMY | 2013

AGRICULTURE PÉRIURBAINE ANTOINE LANDREAU, EMMANUEL VERZURA | 2014

LA MÉTROPOLE DES GARES JUSTINE FAURE-VINCENT, ROMAIN JACQUINET | 2013

LES ZONES D’ACTIVITÉ ANDRA ALAYO ABREU, ANANSA GAUBERTI | 2013

RELIEF, SAINTE-BAUME LAURA STUM, CAROLINE ZARUBA | 2013

ENERGIE, PRODUCTION ET DISTRIBUTION, GARDANNE CAMILLE DELFOUR, LÉA LAMY | 2013

AGRICULTURE PÉRIURBAINE, ARLES NAZIM BENTABET, ÉLODIE CALVARD, KARIM SLITI | 2011

LA MÉTROPOLE DES GARES, MIRAMAS MARIE GABREAU, CAMILLE MORCETTE | 2011

LES ZONES D’ACTIVITÉ, PLAN DE CAMPAGNE MARIE GABREAU, CAMILLE MORCETTE | 2011

LE BÂTI ET LE RELIEF, ALLAUCH CHARLOTTE SALLES, EUGÉNIE TOUCAS | 2013

LA MÉTROPOLE LINÉAIRE DES GRANDES VOIRIES, AIX-EN-PROVENCE MARIE GABREAU, CAMILLE MORCETTE | 2011

LES MONUMENTS DE LA MÉTROPOLE, MARTIGUES ÉLOISE DURAND, CAROLINE GENDRE, YANNICK LLENAS, CHRISTOPHER NAVARRO | 2012

ENSAM

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L’épaisseur du littoral de la métropole

Le littoral est défini par une bande de terre ou une zone comprise entre une étendue maritime et le continent. Selon les échelles retenues, le littoral peut s’étendre de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres, de part et d’autre de la limite terre-eau au sens strict.

Nous avons cherché ici à représenter la superposi-tion des épaisseurs multiples qui caractérisent les usages et leurs rapports au littoral.

Une première approche a consisté à questionner l’état actuel du trait de côte. Le littoral métropolitain a subi d’importantes transformations au cours de l’histoire ; à la fois d’origine naturelle sur les territoires du delta du Rhône, et artificielle, par l’implantation de grandes infrastructures portuaires et industrielles comme à Marseille ou Fos-sur-mer, et par l’activité balnéaire.Un travail de recherche a permis de reconstituer les lignes de composition successives du trait de côte, jusqu’à obtenir un tracé hypothétique précédant l’intervention humaine sur le littoral. Aujourd’hui, ces strates historiques persistent dans les limites parcellaires.

Une deuxième approche naît de l’observation sur le terrain, d’un littoral saturé et difficilement acces-sible. Comment ce territoire métropolitain, en conti-nuité avec les lignes paysagères de la côte d’azur, a-t-il échappé à cette forte attractivité balnéaire ?

Au sein des communes bordant le littoral, les voies de circulation (viaires et ferrées) longeant au plus près le trait de côte marquent un premier seuil d’ac-cessibilité et une épaisseur. La problématique de la pression foncière nous a conduit vers une étude parcellaire, alors croisée avec le travail précédent, des différents usages qui composent le littoral.

LE LITTORAL, BERRE-L’ÉTANG MANON BUBLOT, MICHAL LUCZAK | 2013

LE LITTORAL, FOS-SUR-MER MANON BUBLOT, MICHAL LUCZAK | 2013

LE LITTORAL, LA COURONNE MANON BUBLOT, MICHAL LUCZAK | 2013

LITTORAL - L’ÉPAISSEUR DU LITTORAL MANON BUBLOT, MICHAL LUCZAK | 2013

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LITTORAL - L’ÉPAISSEUR DU LITTORAL | MANON BUBLOT, MICHAL LUCZAK | 2013

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La forme et les composantes du périurbain

Qu’est-ce que le périurbain ? Le périurbain est, en France, l’ensemble des communes d’une aire urbaine, à l’exception de son pôle urbain, et qui exclue aussi les zones non construites, les zones purement agricoles et les reliefs importants. Un pôle urbain est, en France et selon l’INSEE, une unité urbaine offrant au moins 10 000 emplois et qui n’est pas situé dans la couronne périurbaine d’un autre pôle urbain.

Notre premier travail a donc été d’exclure de la représentation les zones qui ne sont pas com-prises dans le périurbain. Ce sont les pôles urbains (Marseille, Aix-en-Provence, Arles, Salon-de- Provence…), les reliefs importants (Massif de l’Étoile, Ste-Victoire, la chaine des Alpilles…), les zones non construites et les zones agricoles. Ensuite, nous avons identifié et nommé les diffé-rentes composantes à l’intérieur du périurbain : les noyaux villageois, les zones denses les entourant, la prolifération non maîtrisée de constructions en milieu rural, les zones d’activité, les zones agricoles habitées, et les « nouveaux villages » (construc-tions récentes d’habitat pavillonnaire excentrées des pôles urbains).

Une première carte a été dessinée afin de situer les limites du périurbain et ce qui les caractérise. En supprimant les zones agricoles non construites, les reliefs importants et les pôles urbains du ter-ritoire nous avons pu ensuite représenter l’em-preinte et la distribution des composantes du périurbain.

PÉRIURBAIN, EGUILLES CHARLOTTE SALLES, EUGÉNIE TOUCAS | 2013

PÉRIURBAIN, GUARDANNE CHARLOTTE SALLES, EUGÉNIE TOUCAS | 2013

PÉRIURBAIN, ALLAUCH CHARLOTTE SALLES, EUGÉNIE TOUCAS | 2013

PÉRIURBAIN - COMPOSANTES - ZOOM SUR AIX-EN-PROVENCE CHARLOTTE SALLES, EUGÉNIE TOUCAS | 2013

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PÉRIURBAIN - COMPOSANTES | CHARLOTTE SALLES, EUGÉNIE TOUCAS | 2013

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Les grandes enclaves du territoireNotre avons étudié la métropole habitée sous l’angle des grandes enclaves du territoire en nous intéressant au degré de fermeture de ces espaces et de leur très faible perméabilité.

Le territoire est marqué par une géographie forte : on trouve de nombreux hauts massifs, qui pro-duisent un paysage vallonné dont les hauteurs sont difficilement constructibles et praticables. On se situe sur le littoral, et le rapport à l’eau est déter-minant dans la construction de l’habitat : la mer Méditerranée, l’étang de Berre, les nombreux cours d’eaux sont autant d’éléments qui induisent l’amé-nagement de ce territoire.

Notre travail cartographique s’applique donc à re-censer ces grandes enclaves, qu’elles soient isolées dans le territoire ou liées à des espaces urbanisés. On analyse dans un premier temps la position de ces enclaves dans le territoire, en les confrontant aux emprises naturelles et urbanisées. Ainsi la géographie reste déterminante dans leur proces-sus de formation, puis vient le tissu urbain qui s’installe sur des emprises favorables.

La position de ces enclaves semble déterminée par leur contexte, mais jusqu’à quel point ? De quelle manière peuvent-elles créer du lien avec leur envi-ronnement, participer à la formation et à la pra-tique de la ville et du territoire ? Secchi et Vigano font parler le diable pour parler de ces espaces bloqués dans un espace-temps, en faisant dire au démon qu’il récupère tous ces espaces dont les humains ne veulent pas, tous ces lieux où l’on peut créer des nuisances sans gêner personne, où l’es-pace est renfermé sur lui-même. Ils interprètent cela en pointant l’existence d’un foncier invisible, qui pose la question de la possible mutation de ces espaces.

LES GRANDES ENCLAVES, VITROLLES MATHIEU LABEY, JULES MÉTAYER | 2014

LES GRANDES ENCLAVES, PLAN-DE-CAMPAGNE MARIE GABREAU, CAMILLE MORCETTE | 2011

LES GRANDES ENCLAVES, FOS-SUR-MER CAMILLE DESOROUX, CAROLINE MAURAN | 2013

LES GRANDES ENCLAVES - ZOOM SUR MARIGNANE MATHIEU LABEY, JULES MÉTAYER | 2014

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LES GRANDES ENCLAVES | MATHIEU LABEY, JULES MÉTAYER | 2014

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UNE BIOGRAPHIE NE REMPLACE PAS UNE VIE,UNE CARTE NE REMPLACE PAS UN PAYSAGE.

Vu de dessus, un paysage perd ce qui fait de lui un paysage : l’horizon. À la différence des panoramas, de ces hauts lieux qui permettent d’embrasser lar-gement et affectueusement un paysage et bien sou-vent d’en saisir l’essence, la position de surplomb strict a pour conséquence la perte de l’horizon qui efface le paysage. Le cartographe qui projette son regard sous lui comme un marcheur regardant at-tentivement, scrupuleusement où il met les pieds, ne jouit pas du paysage, il le fait disparaître pour le comprendre, s’y repérer, le traduire pied à pied. Parfois il ne regarde pas où il va, il quadrille systé-matiquement. Ainsi les photographies aériennes, les images de Google Earth, les cartes ne sont pas des paysages. En revanche, les cartes comme les photographies aériennes sont de précieux moyens de connaissance et d’expression des qualités d’un paysage, de son devenir, de son histoire. Elles témoignent des chances et des malchances des politiques d’aménagement.

On peut facilement se représenter les premiers hommes à la recherche de promontoires, de bel-védères naturels lors de leurs déplacements. Rechercher ces lieux élevés ou grimper à un arbre pour obtenir une bonne visibilité grâce à un hori-zon plus ouvert est sans doute le premier élan qui, naturellement relayé par le pouvoir de l’imagina-tion, permet de se représenter le monde comme un oiseau qui le survole et de le comprendre.

Une rangée d’arbres là bas au loin, là bas vers le coteau.Mais qu’est-ce qu’une rangée d’arbres ? Des arbres et voilà tout.Rangée et le pluriel arbres ne sont pas des choses, ce sont des noms.

Tristes âmes humaines qui mettent partout de l’ordre,qui tracent des lignes d’une chose à l’autre,qui mettent des pancartes avec des noms sur des arbres absolument réels,et qui tracent des parallèles de latitude et de longitudesur la terre même, la terre innocente et plus verte que tout ça !

Le gardeur de troupeaux et autres poèmes d’Alberto Caeiro, XLV, Fernando Pessoa

... Dans cet empire, l’art de la cartographie atteignit une telle perfection que la carte d’une province occupait toute une ville, et la carte de l’Empire toute une province. Avec le temps, ces cartes démesurées ne suffirent plus. Les collèges des cartographes firent une carte de l’Empire qui avait l’immensité de l’empire et coïncidait parfaitement avec lui. Mais les générations suivantes, moins portées à l’étude de la cartographie, pensèrent que cette carte énorme était inutile et, non sans impiété, l’abandonnèrent aux inclémentes du soleil et des hivers. Dans les déserts de l’Ouest survivent des vestiges déchirés de la carte, habités par les animaux et des mendiants ; dans tout le pays, il n’existe pas d’autre relique des disciplines géographiques. De Viajes de Varones Prudentes de Suárez Miranda (livre IV, chap. XIV, Lérida, 1658). Cité par Jorge Luis Borgès, Histoire de l’infamie, histoire de l’éternité, Le Rocher, 1951, Union générale d’éditions, Paris, p. 129-130

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ENSPÉcole Nationale Supérieure de Paysage de Versailles-M

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COLLINES DE SEPTÈMES-LES-VALLONS RELEVÉ CARTOGRAPHIQUE DU SYSTÈMED’EMBLAVURES (PARCELLES CULTIVÉES)

ET DE CHEMINEMENTS CONSTITUÉS SUR UN TERRAIN DE CHASSE,

AVEC VUES ET AMBIANCES.

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CARTOGRAPHIE DES QUARTIERS NORD DE MARSEILLE ENTRE CIEL ET SOUS-SOL

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Aristophane dans Les Nuées vers 275—290 par av. J.-C., dit bien ce mouvement vers la clarté, la compréhension par auto-dissipation de la brume : «  Nuées éternelles, devenons visibles, nous les va-peurs au mouvement facile. Quittant notre père Océan au bruit retentissant, gagnons les cimes chevelues des hautes montagnes, pour regarder de là les guettes [ou les cimes] visibles au loin, et les moissons et la terre bien arrosée et les fleuves divins aux eaux retentissantes et la mer aux sourds gron-dements ; car l’œil de l’éther brille infatigablement dans la splendeur de ses rayons. Mais dissipons la brume humide qui voile nos formes immortelles et, d’un regard qui voit de loin, contemplons la terre ». Ce besoin d’élévation pour connaître, c’est-à-dire maîtriser, dominer le territoire, est indissociable de la contemplation, de la rêverie et même de l’exercice spirituel, qu’il soit religieux ou non. La carte est aussi un accès au rêve, voire à une forme de méditation. La carte est presque toujours une révélation.

La cartographie n’est donc pas seulement la pro-duction de cartes, l’édition d’images sur du papier fort qui permettent de se repérer. C’est un proces-sus complexe de traduction en signes qui pousse à alterner de nombreux arpentages sur le sol avec au moins autant de survols effectifs, ou par l’imagina-tion, de portions d’un pays. Ce pays possède souvent déjà mille portraits cartographiques de lui même. Cartographier revient à ajuster, superposer, compa-rer tous ces portraits à des âges différents, plus ou moins anciens, justes, partiaux, enjolivés ou orien-tés. Il s’agit d’envisager, ou plus exactement de dévi-sager, le paysage auquel les signes se rapportent. C’est en dévisageant ces portraits au regard de leur modèle que l’on apprend peut-être ce qui était tu, ce qui ne pouvait être avoué : pauvreté, richesse, can-deur, simplicité, ruse, malice, noirceur ou tout autre qualité profonde d’un paysage.

Sur la carte, quand le paysage est mis à plat, ne subsistent que les contours de parties qui d’ordi-naire se présentent à nous en se mêlant et nous apparaissent comme des tableaux. Se promener dans le paysage revient à faire se succéder les per-cées aux fermetures, les fenêtres aux rideaux sans toujours comprendre d’où provient cette plaisante alternance. Par le surplomb cartographique, tout s’explique en disparaissant. En effet, ce qui nous entourait dans sa complétude, presque comme des bras qui nous enlaçaient, n’apparaît plus sur la carte que comme une succession de zones conti-guës s’excluant ou s’incluant, montrant surtout leurs limites. La carte est l’empire des contours, le cartographe s’y soumet ou du moins s’y oblige par la mise à plat. Aucune superposition n’est pos-sible. Il y a, pour s’y retrouver, à séparer, distinguer, isoler chaque partie de sa voisine. Toute carte est vraisemblablement une forme particulière de ca-dastre où le contour rassure, stabilise, donne une cohérence presque à la manière d’une juridiction. Alors que le paysage n’est que profondeur, mélange instable où ce que l’on peut nommer se détache rarement du tout, ne se perçoit que par fragments. Dans le paysage, ça se superpose, ça se dissimule, ça transparaît, ça se tient quand sur la carte ça se côtoie, ça se distingue, ça se discerne, ça se délie.

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Si cartographier revient à contempler le pays de-puis un aérostat ou un surplomb imaginaire avec une atmosphère à la transparence surnaturelle, la vision y est virtuelle, vertueuse, courageuse. Elle dépasse, perce, met à jour ce qui était invisible à pied, sur terre et permet de comprendre. Être compris c’est s’offrir, se laisser prendre au sens de se laisser conquérir. Vu d’ici, de haut, de très haut le pays se dévoile, se montre bigarré, uni ou varié, miroitant, velouté, sec, malmené, abreuvé, choyé, troué, cassé, réparé ça ou là, parfois compliqué, et souvent beaucoup plus simple qu’en bas. Mais avec cette distance prise en hauteur, comprendre peut signifier également s’éloigner, perdre pied.

La distance par la position dominante prise avec le monde vécu est amplifiée par le travail carto-graphique lui-même en tant que manipulation de signes plus ou moins arbitraires. Ces signes repré-sentent, symbolisent notre terre mais ne l’offrent pas directement. Il faut avoir recours à une bonne traduction pour «redescendre» sur terre. Les signes sont si légers, si beaux, si fascinants en eux-mêmes que la tentation de l’oubli de la vie vécue est bien réelle. La puissance simplificatrice des tracés cartographiques est grandement éclairante, mais sa projection sur un pays peut se révéler redouta-blement destructrice, de manière plus ou moins intentionnelle d’ailleurs. L’entendement carto-graphique est source potentielle de mésentente dans la rupture du lien que l’on entretient avec le paysage en marchant, en le rencontrant pas à pas, en prenant le temps de l’entendre et de lui parler autant qu’à ses habitants. Il faudrait pouvoir, par la pensée, comprendre le monde en le surplombant et pouvoir y redescendre aussitôt afin de reprendre la conversation interrompue par l’ascension. Une fois posé, ne pas perdre la capacité de s’élever à nouveau pour s’entourer de ce qui est plus loin, invisible d’ici-bas, mais saisissable sur une carte.

Ce type de processus d’ascension-atterrissage n’existe pas a priori sous la forme d’une carte. Ici de l’invention est requise pour tracer et traduire, au fur et à mesure de l’exploration, la construc-tion mentale de ce va-et-vient. Les paysagistes cherchent souvent à fabriquer ces sortes de cartes idéales qui permettent de voir clair et de haut les limites, les enjeux sans perdre le chemin, le sen-tier dans le paysage. Sur ces cartes, se trouve et se retrouve leur travail qui est une pensée atmos-phérique s’élevant, se posant légèrement ou puis-samment pour travailler le sol et s’élever de nou-veau. Ce va-et-vient produit des représentations, parfois hybrides, mêlant les perspectives au plan, retrouvant des modes de dessins plus anciens voire archaïques ou enfantins, transgressant les codes cartographiques. Ces cartes cherchent toutes à exprimer le paysage en le rendant com-préhensible. Sans vergogne, elles cherchent éga-lement à être belles comme des peintures, éton-nantes, parfois désorientantes, en se gardant le plus possible d’être paralysantes. Une belle carte est une carte qui montre un lieu à ses habitants comme ils ne le voyaient pas, ou pas encore. De retour du zénith, elle permet de reprendre la dis-cussion avec un tel ou une telle que l’on sait être assis à l’ombre de ce cognassier, au croisement de ces deux traits sur la carte.

Une belle carte est avant tout le support d’une rêverie. Toute notation cartographique est source d’imagination, la légende raconte et permet de se préfigurer ce que l’on va voir à cet endroit, donne des indices à interpréter. Pour initier cette rêve-rie cartographique, nous invitons par exemple les élèves paysagistes à dessiner ou à peindre ce qu’ils imaginent être visible depuis un point donné, et inconnu d’eux, sur une carte IGN au 1/25  000. Dans un deuxième temps, nous nous rendons à ce point et confrontons à la vue les images prévues.

La saison, l’heure du jour, l’évolution naturelle ou artificielle, le concret à cet instant précis du lieu s’interposent à la rêverie antérieure. C’est le départ dynamique d’une enquête qui reste mêlée à l’ima-ginaire, lequel ne devrait jamais se dissiper. Cela rend le lieu disponible à des transformations grâce à une plasticité perçue lors de sa découverte. La rêverie rencontre le concret naturel, humain, tech-nique, historique et politique d’un lieu afin de lui donner une ductilité, une flexibilité, une extensi-bilité utiles pour projeter, en souplesse, un avenir.

À l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles-Marseille, le thème de la cartographie est enseigné et débattu lors d’un atelier de première année. Plusieurs autres séquences l’abordent, notamment l’atelier de troisième année consacré au grand territoire périurbain. Les docu-ments présentés ici sont issus des travaux personnels de fin d’études et de l’Atelier Quartiers Nord, de Laure Létoublon et Gilles Zamo.

représentation du territoire 17

ÉCOSYSTÈME CITÉ-JARDIN-OPPIDUM. CITÉ DU CASTELLAS, MARSEILLE 15E. PORTER SUR LA MÊME CARTE DU VISIBLE ET DE L’INVISIBLE POUR REPRÉSENTER LES LIEUX DANS LEUR PROFONDEUR, LEUR MESURE, LEUR RESPIRATION.

ENSP

carnets d’études18

ENTRE INTEGRATION METROPOLITAINE ET DIMENSION VILLAGEOISE,DE L’UTILITÉ DU SIG DANS L’EXERCICE DE DIAGNOSTIC TERRITORIAL

La production d’un diagnostic territorial s’appuie sur des méthodes et des outils spécifiquement construits par l’urbaniste en fonction des ques-tions posées. Analyser un territoire a pour corol-laire de savoir manier les outils existants et de savoir en construire le cas échéant. Est présentée ici la démarche cartographique qui accompagne les réflexions menées dans l’atelier de diagnostic territorial. Le texte met volontairement l’accent sur les aspects méthodologiques, les résultats des analyses sont eux présentés de façon plus détaillée dans la publication Territoires à enjeux. L’ensemble des documents présentés dans ce livret est issu des travaux réalisés dans le cadre de la « Métropole des villages » par 9 groupes d’étudiants de Master 1 Urbanisme et Aménagement.La problématique d’évolution des communes pé-riurbaines de l’aire métropolitaine a conduit à ana-lyser 9 communes de moins de 8 500 habitants si-tuées en 2e couronne des villes–centres (figure 1). Au-delà des villes principales que sont Marseille, Aix-en-Provence et Salon-de-Provence, ces com-munes périurbaines se placent au cœur des théma-tiques actuelles de mobilité, d’habitat ou de déve-loppement économique et social.

FIGURE 1. PRÉSENTATION DU TERRITOIRE : LA MÉTROPOLE DES VILLAGES

représentation du territoire 19

Dans cette démarche, replacer chaque commune diagnostiquée dans son contexte géographique, implique une réflexion sur son intégration aux dynamiques territoriales à l’œuvre à l’échelle du grand territoire. Afin d’appréhender ces communes dans leurs dimensions métropolitaines, paysagères et villageoises, chaque diagnostic est accompagné de la construction d’un SIG (Système d’information géographique). Le SIG, outil d’aide à la décision et au suivi de projet, permet d’analyser le territoire dans une logique d’emboitement d’échelles, en mani-pulant des données issues de sources différentes. Il s’agit, à travers la mise en place d’une méthodo-logie adaptée, d’analyser le territoire pour définir les enjeux de développement à différents niveaux d’échelle : de la métropole au territoire communal et territoire de projet.

Institut d’Urbanisme

et d’Aménagem

ent Régional

FIGURE 2. LE PRIX DU FONCIER DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE

FIGURE 3. LA CAPACITÉ D’EMPLOI DES COMMUNES MÉTROPOLITAINES

FIGURE 4. LE POIDS POLITIQUE DES COMMUNES MÉTROPOLITAINES

À l’échelle du grand territoire, la collecte et le traite-ment de données statistiques permettent de dresser un tableau du contexte socio-économique métropo-litain à travers la réalisation de collections de cartes thématiques. La diversité des thèmes abordés révèle le positionnement relatif de chaque com-mune par rapport aux dynamiques globales, comme en témoigne la figure 2.

La représentation cartographique du territoire d’analyse se poursuit aux échelles métropolitaines et des communautés de communes (EPCI) pour mieux saisir l’articulation des grands traits d’orga-

nisation spatiale et caractériser des territoires à en-jeux. C’est à partir de données socio-économiques, statistiques principalement produites par l’INSEE, que des collections de cartes (relatives par exemple aux taux de chômage, niveau de diplôme, activités économiques, tranches d’âges, etc.) soulignent les grandes caractéristiques des espaces périurbains.

IUAR

carnets d’études20

D’un point de vue économique et fonctionnel, ces territoires sont marqués par une forte dépendance aux villes-centre en termes d’emploi (figure 3) ou de poids politique (figure 4). La construction de cet indicateur, combinant va-riables de population, surface et richesse permet de créer une nouvelle information spatiale et de nuan-cer les précédentes spatialisations. D’un point de vue méthodologique, l’analyse de ces résultats per-met de définir des échelles de compréhension inter-médiaires entre le grand territoire et le territoire de projet, comme la Communauté du Pays d’Aix ou le

FIGURE 5. LES RÉSIDENCES SECONDAIRES DES COMMUNES DE LA CPA

FIGURE 6. PARC DE LOGEMENT ET MAISONS INDIVIDUELLES DES COMMUNES DU VAL DE DURANCE

Val de Durance (figure 5 & figure 6). Cette logique d’emboitement d’échelles enrichit le SIG de bases de données de plus en plus précises, tant du point de vue spatial que thématique.

L’analyse statistique du grand territoire est com-plétée par une cartographie qualitative aux niveaux spatiaux inférieurs utilisant des bases de données au 1/50 000 (IGN BD Carto, IFEN…). À l’échelle des grandes unités paysagères, l’objectif de la repré-sentation est donc de dégager les grands processus participant à l’évolution des paysages, et une typo-

logie de l’occupation du sol. En partant de l’ana-lyse du site d’implantation initial et de la situation géographique de chaque village, les caractéris-tiques paysagères sont représentées par des blocs- diagramme, des croquis ou des coupes (figure 7) avant d’être cartographiées.

Pour figurer le temps dans le processus d’urba-nisation des communes et les impacts paysagers induits, une analyse diachronique de l’occupation spatiale est produite. Ce travail, fondé sur le traite-ment de photographies aériennes anciennes, inté-

FIGURE 7. COUPE DU PUY-STE-RÉPARADE

FIGURE 8. EVOLUTION DES SURFACES AGRICOLES DU PUY-STE-RÉPARADE ENTRE 1949 ET 2013

représentation du territoire 21

FIGURE 9. EVOLUTION DE L’OCCUPATION DU SOL À COUDOUX ET SANS SES ENVIRONS ENTRE 1960 ET 1999

IUARgrées au SIG et superposées à des données récentes (IGN-Orthophoto 2008, BD-Topo 2010), permet de retracer les différentes phases de développement de ces territoires et les impacts liés à la progression urbaine. Selon les problématiques locales, les cartes traitent de déprise agricole comme dans le secteur du Val de Durance (figure 8), et d’autres confir-ment le rôle des infrastructures routières dans la dynamique périurbaine, à l’image du triangle Cou-doux-La-Fare-Les Oliviers-Velaux (figure 9). Cette échelle met en évidence les principales étapes du désenclavement de ces communes ainsi que leur connexion à la métropole. Au niveau communal, le SIG, interroge la dimen-sion villageoise de ces territoires et s’enrichit des apports d’autres outils de l’urbanisme (analyse sen-sible, traitement d’enquêtes). Il reprend les thèmes précédemment mobilisés et donne lieu à des cartes d’inventaire (accessibité, activités, CSP…) en y inté-grant une dimension statistique infra-communale à travers la manipulation des données IRIS (INSEE). L’analyse est complétée d’une cartographie dia-chronique pour rendre compte de l’articulation spatiale et fonctionnelle au niveau infra-commu-nal (figure 10). C’est à cette échelle, que l’urbaniste analyse la forme urbaine (figure 11) et valorise le travail fin d’enquêtes en spatialisant ces relevés de terrain ainsi que les 100 questionnaires réalisés par commune.

carnets d’études22

Dans le cadre de diagnostic territorial, le SIG permet d’analyser le territoire dans toutes ses dimensions : métropolitaine, paysagère, villageoise et temporelle. Les cartes réalisées servent tour à tour à tester des hypothèses, spatialiser les enjeux, les partis pris d’aménagement et intentions du projet, et enfin de communiquer avec les acteurs du territoire.

Au niveau communal, le SIG, interroge la dimen-sion villageoise de ces territoires et s’enrichit des apports d’autres outils de l’urbanisme (analyse sen-sible, traitement d’enquêtes). Il reprend les thèmes précédemment mobilisés et donne lieu à des cartes d’inventaire (accessibité, activités, CSP…) en y inté-grant une dimension statistique infra-communale à travers la manipulation des données IRIS (INSEE). L’analyse est complétée d’une cartographie dia-chronique pour rendre compte de l’articulation spatiale et fonctionnelle au niveau infra-commu-nal (figure 10). C’est à cette échelle, que l’urbaniste analyse la forme urbaine (figure 11) et valorise le travail fin d’enquêtes en spatialisant ces relevés de terrain ainsi que les 100 questionnaires réalisés par commune.

Dans le cadre de diagnostic territorial, le SIG permet d’analyser le territoire dans toutes ses dimensions : métropolitaine, paysagère, villageoise et temporelle. Les cartes réalisées servent tour à tour à tester des hypothèses, spatialiser les enjeux, les partis pris d’aménagement et intentions du projet, et enfin de communiquer avec les acteurs du territoire.

FIGURE 10. EVOLUTION URBAINE DE MEYRARGUES ENTRE 1850 ET 2009

représentation du territoire 23

FIGURE 11. LA TYPOLOGIE DU BÂTI DU PUY SAINTE RÉPARADE

IUAR

carnets d’études24

crédits

ENSAMÉcole Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille

Synthèse réalisée par Laurent Hodebert à partir des travaux des étudiants cités et avec l’assistance de Isaline Maire Travaux réalisés en 2013-2014 dans le cadre de l’atlas [métropolitain], une action du Départe-ment Architecture, Ville, Territoire. Séminaire de 4e année dirigé par Laurent Hodebert assisté de Jordi Ballesta, Camille Fallet, Alexandre Field et Jean-Marc Giraldi.Étudiants : Andra Alayo Abreu, Anthony Aure-lio, Manon Bublot, Lucas Buti, Eloïse Chevrolat, Michel de Rocca Serra, Jéhanne Delbe, Camille Delfour, Camille Desoroux, Lulia Doroftei, Yoanna Dubail, Justine Faure-Vincent, Sophie Fougerat, Tatiana Francischini Brandao Dos Reis, Mélanie Fretti, Julie Freychet, Anansa Gauberti, Lucas Gomez, Adrian Iuliu Hanzu, Romain Jacquinet, Sarah Khayat, Matthieu Labey, Léa Lamy, Antoine Landreau, Frédéric Lapeyrin, Justine Laurent, Michal Luczak, Isaline Maire, Youness Malou-lou, Coralie Maraval, Florence Martin, Caroline Mauran, Jules Métayer, Elena Mihaela Moga, Lucie Moneteau, Laurie Pennisi, Louise Rouzaud, Charlotte Salles, Arnaud Sibilat, Laura Stum, Rémi Sutera, Ariane Teysseyre, Kewin Tognetti, Eugénie Toucas, Emmanuel Verzura, Caroline Zaruba.

ENSP Versailles-MarseilleÉcole Nationale Supérieure de Paysage de Versailles-Marseille

Synthèse réalisée par Jean-Luc BrissonTravaux réalisés dans le cadre de la séquence cartographie coordonnée par Jean-Luc Brisson et Cécile Dauchez, ainsi que dans les ateliers « quar-tiers nords » dirigé par Guerric Péré, Mathieu Gontier et Jean-Noel Consales et «grand terri-toire rural » dirigé par Miguel Georgieff, Jérôme Mazas et Sarah ten Dam. Les illustrations sont empruntées aux travaux de diplômes de Laure Letoublon et Gilles Zamo.Étudiants DPLG3 : Anne-Laure Constant, François Couyperrais, Brice Dacheux, Pierre David, Marylise Fillon, Sebastien Floc’h, Antoine Magnon, Chloé Matergia, Chloé Martin, Alain Millias, Hind Nait-Barka, Marie Petit-Jouval, Gaëlle Pranal, Matthieu Quinquis, Lina Saladin, Florianne Van Eenaeme, Fanny Vasco.

 

IUARInstitut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional

Travaux réalisés dans le cadre de l’Atelier de Diagnostic territorial, sous la direction de Frédérique Hernandez et Jean-Noël ConsalesEquipe pédagogique de l’Atelier de diagnostic territorial : Brigitte Bertoncello, Séverine Bon-nin-Oliveira, Jean-Noël Consales, Jérôme Dubois, Emeline Hatt, Frédérique Hernandez, Bernard Planque, Benoît Romeyer.Enseignement en cartographie : Aurélie Arnaud et Marie GoiffonÉtudiants du Master 1 Urbanisme- Aménagement : Jonathan Banigo, Loïc Barus, Jean-Baptiste Brunet, Ondine Boetto, Lily Celle, Thomas Chamberlin, Margot Cheron, Lucas Chazel, France Cordier, Raphaël Da Costa-Castro, Lolita Dalary, Amandine Deudon, Charles Dubé, Eddie Fabiani, Marie Fallou, Emilie Formont, Camille Galan, Camille Guergen, Isoline Hebert, Yasmina Kattouf, Gabriel Lefebvre-Ropars, Romain Lamur, Xavier Lours, Manon Louet, Laurence Madore-Belhumeur, Jessalyn Man-gin, Cyrielle Marcoux, Claire Massat, Mathilde Mendez, Olivier Michel, Mountassir Naji, Sylvain Navarro, Yasmine Ouadi, Céline Picchioni, Angé-lique Rolland, Ouiem Triaa, Morgan Vallet.

Carnets d’études / Représentation du territoireCoordination : Laurent Hodebert, ENSA MarseilleConception et réalisation graphique : Flgraf