Miklós Szabó, Lőrinc Timár, Dániel Szabó: La basilique de Bibracte – Un témoignage précoce...

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Herausgegeben vom Römisch-Germanischen Zentralmuseum Mainz in Verbindung mit dem Präsidium der deutschen Verbände für Archäologie Jahrgang 37 3/2007 G 08090 Archäologisches Korrespondenzblatt Urgeschichte Römerzeit Frühmittelalter

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Römisch-Germanischen Zentralmuseum Mainz

in Verbindung mit dem

Präsidium der deutschen Verbände für Archäologie

Jahrgang 37 3 / 2007

G 08090

ArchäologischesKorrespondenzblatt

Urgeschichte

Römerzeit

Frühmittelalter

Paläolithikum, Mesolithikum: Michael Baales · Nicholas J. Conard

Neolithikum: Johannes Müller · Sabine Schade-Lindig

Bronzezeit: Christoph Huth · Stefan Wirth

Hallstattzeit: Markus Egg · Dirk Krauße

Latènezeit: Rupert Gebhard · Hans Nortmann · Martin Schönfelder

Römische Kaiserzeit im Barbaricum: Claus v. Carnap-Bornheim · Haio Zimmermann

Provinzialrömische Archäologie: Gabriele Seitz · Werner Zanier

Frühmittelalter: Brigitte Haas-Gebhard · Dieter Quast

Wikingerzeit, Hochmittelalter: Hauke Jöns · Bernd Päffgen

Archäologie und Naturwissenschaften: Felix Bittmann · Joachim Burger · Thomas Stöllner

Die Redaktoren begutachten als Fachredaktion die Beiträge (peer review).

Das Archäologische Korrespondenzblatt wird im Arts & Humanities Citation Index®

sowie im Current Contents®/Arts & Humanities von Thomson Scientific aufgeführt.

Übersetzungen der Zusammenfassungen (soweit gekennzeichnet): Loup Bernard (L. B.)

und Manuela Struck (M. S.).

Beiträge werden erbeten an die Mitglieder der Redaktion oder an das

Römisch-Germanische Zentralmuseum, Ernst-Ludwig-Platz 2, 55116 Mainz, [email protected]

Die mit Abbildungen (Strichzeichnungen und Schwarzweißfotos), einer kurzen Zusammenfassung und der

genauen Anschrift der Autoren versehenen Manuskripte dürfen im Druck 20 Seiten nicht überschreiten. Die

Redaktion bittet um eine allgemeinverständliche Zitierweise (naturwissenschaftlich oder in Endnoten) und

empfiehlt dazu die Richtlinien für Veröffentlichungen der Römisch-Germanischen Kommission in Frankfurt

am Main und die dort vorgeschlagenen Zeitschriftenabkürzungen (veröffentlicht in: Berichte der Römisch-

Germanischen Kommission 71, 1990 sowie 73, 1992). Zur Orientierung kann Heft 1, 2006 dienen.

ISSN 0342 – 734X

Nachdruck, auch auszugsweise, nur mit Genehmigung des Verlages

© 2007 Verlag des Römisch-Germanischen ZentralmuseumsRedaktion und Satz: Manfred Albert, Evelyn Bott, Hans Jung, Anne Schmittlutz, Martin SchönfelderHerstellung: gzm Grafisches Zentrum Mainz Bödige GmbH und Horst Giesenregen GmbH, Mainz

REDAKTOREN

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Sonderdruck aus

ArchäologischesKorrespondenzblatt

Jahrgang 37 · 2007 · Heft 3

MIKLÓS SZABÓ · LŐRINC TIMÁR · DÁNIEL SZABÓ

LA BASILIQUE DE BIBRACTE – UN TÉMOIGNAGE PRÉCOCE

DE L’ARCHITECTURE ROMAINE EN GAULE CENTRALE

Les fouilles archéologiques ont repris en 1984 sur l’oppidum de Bibracte, première capitale du peuple

éduen, en Bourgogne, avant que celle-ci ne soit déplacée à Autun-Augustodunum. Depuis lors, un impor-

tant programme de recherche internationale se déroule sur le site, à l’initiative de l’Etat français, Ministère

de la Culture. Cet article est consacré à une des plus importantes découvertes effectuées à Bibracte, celle

d’un ensemble monumental particulièrement précoce.

LA FOUILLE

Les fouilles de l’Université Eötvös Loránd de Budapest dans la zone de la Pâture du Couvent, depuis 1988,

ont apporté des renseignements sur la rue principale de Bibracte qui traverse l’oppidum à partir de la Porte

du Rebout jusqu’aux Grandes Portes, avec une bifurcation vers la Chaume (fig. 1) 1. Les sondages effectués

389ARCHÄOLOGISCHES KORRESPONDENZBLATT 37 · 2007

Fig. 1 Oppidum de Bibracte,dép. Nièvre/Saône-et-Loire.

depuis 1996 au cœur de »l’îlot des Grandes Forges«, à l’est de la rue précédente, ont abouti à la décou-

verte d’un vaste ensemble augustéen dont le plan correspond à celui d’une domus (état 2: fig. 2). Sa

façade sur la voie principale reste pratiquement inconnue en raison de très nombreuses perturbations post-

antiques. En plus, ce bâtiment souffre de l’absence de toute trace d’aménagement 2.

Depuis 2000, les recherches se sont étendues aux occupations antérieures à la domus et l’exploration a porté

rapidement ses fruits par la découverte d’une construction maçonnée plus ancienne (état 1: fig. 3-4) 3. Les

deux meilleurs endroits pour des fouilles stratigraphiques se trouvaient, d’une part, dans l’atrium (fig. 2,

pièce XI) de la domus dont les deux tiers environ n’ont pas été touchés par des interventions post-antiques,

et d’autre part, dans la grande pièce XXI située près de l’église du couvent, parfaitement scellée par un

terrazzo. Une base de colonne (C1) en calcaire blanc a été trouvée sous ce sol, couverte par un remblai et

prise dans un autre. Le socle est carré, la modénature est constituée par deux tores séparés par une gorge

390 Szabó et al. · La basilique de Bibracte

Fig. 2 Bibracte, Pâture du Couvent. – Les pièces de la domus.

Fig. 3 Bibracte, Pâture du Couvent. – Les pièces et les murs de la basilique et du forum.

(fig. 4-5) 4. De nombreuses sections de colonne en microgranite ainsi

que de fragments moulurés de chapiteaux en calcaire blanc provien-

nent de différents remblais.

La base de colonne repose sur un mur de soutènement (MS3) qui

s’appuie sur un niveau argileux jaune et compact. Une section de mur

perpendiculaire au précédent (MS4) de la même période de construc-

tion a été identifiée sous l’atrium de la domus augustéenne. Par

contre, au début, le rapport de ce dernier avec les deux murs paral-

lèles (M1 et M12) dégagés plus à l’ouest posait problème d’inter-

prétation.

Les murs parallèles (M15 et M6) au mur de soutènement MS3 ont été

découverts en 2001 et 2002. Sur le mur ouest MS4 nous avons

identifié deux emplacements de colonnes voisins (C2 et C3), tandis

que sur le mur est (MS2) un seul (C4). Ils apparaissent sous la forme

d’une lacune dans la préparation de sol et correspondent parfaite-

ment à la dimension de la base C1. De plus, les repères ainsi établis

ont permis de calculer avec un entraxe de 2,5m pour les colonnades

qui semblent appartenir à une pièce couverte de plan basilical.

Les fouilles ont confirmé le synchronisme de la dernière structure avec les murs parallèles plus à l’ouest (M1

et M12). C’est-à-dire qu’à la salle à colonnades, large d’environ 14m, une pièce (D) plus étroite (large de

4m) est accolée à l’ouest, avec une ouverture de porte PT3 probable dans le mur occidental M12. Le sol de

la salle à colonnades, constitué d’un mortier brun clair de qualité médiocre, a été construit sur une prépa-

ration de chaux et d’agrégat de calcaire. Cette couche s’explique par la taille sur place des éléments archi-

tecturaux en calcaire blanc5. Dans les zones différentes du bâtiment, on a régulièrement retrouvé des restes

391ARCHÄOLOGISCHES KORRESPONDENZBLATT 37 · 2007

Fig. 4 Bibracte, Pâturedu Couvent. – Élémentsde construction de labasilique et du forum.

Fig. 5 Bibracte, Pâture du Couvent. –Structure de colonne.

de la toiture effondrée reposant sur le sol des pièces. Ce remblai qui se compose de tegulae, d’imbrices et

de mortier a été particulièrement bien conservé dans la pièce D, à l’ouest de la salle à colonnades. En

dessous de la couche de tuiles, ont été identifiés des éléments en bois carbonisés du toit très probablement

incendié. Les clous en fer destinés à fixer les tegulae mesurent 14cm de long, le diamètre de leur tête est

de 2 à 2,5cm. Les clous plantés dans les planches ont une longueur de 8cm, le diamètre de leur tête est

de 1,5cm6.

Les sondages effectués en 2003 nous ont permis de compléter le plan du bâtiment par la découverte du

stylobate septentrional (MS1) de la salle à colonnades, avec un emplacement de base de colonne (C5). La

limite nord de la salle est constituée par un mur aveugle (M10 et M11) situé à une distance de 1,7m du

stylobate, tandis que la limite orientale est constituée par le mur M5 à une distance de 2m du stylobate

oriental (MS2). La salle à colonnades (A et B1-B4) mesure environ 24m sur 14m, tandis que l’espace central

(spatium medium), entouré de 4×8 colonnes, mesure environ 18×9m (pièce A). Il s’agit donc d’un schéma

basilical qui correspond logiquement à la fonction prévue du bâtiment. Cette interprétation hypothétique

a été confirmée par la mise au jour d’une section d’emmarchement (E1) accolée à la limite orientale (M5)

de la salle à colonnades.

Cette salle est entourée de pièces. Nous avons déjà parlé de la pièce étroite (D) à l’ouest. Les sondages dans

la zone nord-ouest de la domus nous permettent de dire que le mur occidental (M12) de cette pièce ne

constitue pas la limite ouest du bâtiment à colonnades (fig. 3: mur M21). Au nord de la salle, nous pouvons

définir trois pièces: une grande pièce centrale (G), près de deux plus petites à l’est (H) et à l’ouest (F). Si l’on

suppose une disposition symétrique, nous devons également compter avec d’autres pièces au sud de la

salle à colonnades, dont l’état actuel de la fouille ne permet d’en définir qu’une (J) à l’est du mur M7.

Notons que plusieurs fragments d’enduit à fond rouge ont été trouvés dans la pièce centrale au nord (G)

appartenant au bâtiment à colonnades.

L’acquis important de la fouille de 2004 concerne la chronologie relative des structures maçonnées. La

liaison entre la cloison M2 dans la partie septentrionale du bâtiment et le mur occidental (M1) de la salle à

colonnades atteste l’antériorité de la première à l’égard du mur de la salle. En conséquence, l’ouverture de

porte PT1 dans le mur méridional M16 de la pièce H appartient également à une phase de construction

plus ancienne que le mur oriental M5 de la salle à colonnades et l’emmarchement E1.

La position stratigraphique de certaines couches de tegulae et d’imbrices au nord de la limite septentrio-

nale des pièces D et F peut en principe se rapporter au remaniement de leur toiture après la construction

de la salle à colonnades. Le sondage à l’intérieur de la pièce H a découvert une couche de tegulae et d’im-

brices qui repose sur des éléments en bois carbonisés du toit, comprenant aussi des fragments d’enduits

brûlés du plafond. Ce contexte de trouvaille semble confirmer l’hypothèse selon laquelle l’arasement du

bâtiment à colonnades fut précédé d’un incendie7.

L’exploration progressive de la zone à l’est du complexe basilical a révélé une disposition symétrique avec une

aile nord et une aile sud dans le prolongement des lots de pièces au nord et au sud de la salle à colonnades.

Pour l’aile méridionale, on a provisoirement défini deux pièces (K et L) et une ouverture (PT2) dans sa partie

orientale, avec un seuil monumental (SE1: 2,5×0,6m) et une dalle (0,6×0,28m) au côté est qui a dû servir

en tant que base pour le montant de la porte. La dernière donne sur une petite place de forme carrée d’en-

viron 21,4×21,5m. Elle a été très probablement délimitée à l’est par un mur perpendiculaire (M19 et M20)

qui clôt en même temps l’aile sud. L’espace central avait un sol d’argile soigneusement construit, identifié

par plusieurs sondages (S1 + S2 + S3 + S4). Ce terrain présente une inclinaison de 2% du sud vers le nord.

L’interprétation de cet ensemble en tant que forum est une hypothèse qui s’impose (fig. 3) 8.

La redécouverte de l’aqueduc de Bulliot 9 sous l’aile sud du complexe précédent a d’une part résolu un vieux

problème topographique de Bibracte. D’autre part, ce sondage profond a donné la chronologie relative des

392 Szabó et al. · La basilique de Bibracte

constructions maçonnées dans la zone centrale de la Pâture du Couvent. La construction de l’aqueduc

représente pour le moment la plus ancienne phase maçonnée. Le bâtiment à colonnades ou le complexe

basilical (état 1) lui est postérieur, tandis que la grande domus avec le »bâtiment est«, construite dans la

zone du »forum«, représente la phase plus récente (état 2).

Cette séquence, qui se complète par les structures préromaines découvertes sous les remblais de con-

struction du complexe basilical dans la zone de l’atrium (pièce XI) 10, fournit des repères précieux pour la

chronologie relative des structures successives, tandis que les dates absolues résultent de l’analyse des

mobiliers appartenant aux phases différentes. Ainsi, l’hypothèse bien confirmée selon laquelle le début de

la construction de la domus ne peut pas être antérieur à 20 av. J.-C., constitue un terminus ante quem pour

l’abandon et l’arasement de la basilique11.

L’ANALYSE ARCHITECTURALE DE LA BASILIQUE

La destruction de la basilique

Lorsque la domus a été construite, les murs de la basilique ont été arasés jusqu’à une élévation de 1 à 2

pieds au-dessus du niveau de sol et leur partie supérieure scellée au moyen d’une fine couche de mortier.

Pendant la phase de démolition, les moulures en calcaire des colonnes de la basilique ont été broyées et

leur matériau a peut-être été réutilisé en tant qu’agrégat ou comme matière première (chaux) pour fabri-

quer du mortier. De nombreux fûts de colonne décomposés, sous la forme de quartiers en microgranite

(fig. 5) ont été retrouvés sous les niveaux de sol de la domus pendant la fouille. Les espaces situés entre les

murs scellés par les couches de mortier avaient été bouchés par des débris.

Les dimensions du complexe basilical

Les dimensions du complexe basilical (fig. 6) ont été calculées en pieds romains (296mm). L’espace interne

de la basilique, défini par les pièces A et le portique B1 à B4, mesure environ 71 pieds sur 41. L’espace

central ou spatium medium (pièce A seule), délimité par la bordure externe du stylobate, équivaut à environ

61 pieds sur 30. La largeur du portique (B1 à B4), mesurée depuis le mur jusqu’à la bordure externe du

stylobate est d’approximativement 5 (1,7m) ou 6 pieds (1,8m) si l’on mesure jusqu’à l’extrémité des

plinthes. Les constructions appuyées contre la basilique et bordant le forum (pièces F, G, H, I, J) ont une

largeur uniforme d’environ 14,3 pieds (4,3m) lorsque cela a pu être mesuré. Il est donc possible de sup-

poser une valeur identique pour les pièces K et L.

La distance entre le mur occidental de la pièce D et le bord de la voie principale de Bibracte mesure appro-

ximativement 110 pieds. La largeur totale de la basilique et de la pièce D équivaut à environ 60 pieds et le

forum est un carré de 71 pieds de côté. On peut en déduire que la diagonale du forum mesure environ 100

pieds de long, ce qui correspond à peu près à la longueur du complexe associant la basilique et les pièces

F, G et J. Ceci implique que le milieu des murs extérieurs des pièces I et K et les quatre angles du forum

sont inscrits dans un même cercle de 100 pieds de diamètre dont le centre se situe au milieu dudit forum

(avec une légère imprécision de 1 à 2 pieds). Ces données métrologiques indiquent clairement que la plani-

fication et l’agencement du complexe furent réalisés au moyen d’une grille de tracé précise (ichnographia).

Selon notre hypothèse de travail, le podium possédait un emmarchement (E1) couvrant la totalité de la

longueur de la façade orientale et menant au forum. L’usage de colonnes ou de piliers permet de proposer

l’utilisation d’un ordre en façade.

393ARCHÄOLOGISCHES KORRESPONDENZBLATT 37 · 2007

Présentation des éléments architecturaux conservés

Nous avons utilisé pour l’analyse non seulement les éléments architecturaux mis au jour lors de la fouille de

la domus et de la basilique, mais également ceux découverts dans les zones environnantes de l’aqueduc et

du couvent, en partie construit sur la même insula. Ce choix repose d’abord sur l’absence de fragments de

calcaire blanc dans d’autres constructions antiques dans ce secteur et ensuite sur l’hypothèse que les

éléments en calcaire des murs de la domus, du couvent et de ses annexes sont un réemploi de pierres de

la basilique.

Les fragments d’éléments architecturaux utilisés pour la restitution proposée en fin de chapitre sont pré-

sentés sur la figure 7. Ceux issus des fouilles hongroises de la domus et de la basilique ont le numéro de

leur unité stratigraphique inscrit entre parenthèses. Les fragments CC1 (7898), F1 (6870), F2 (6835), F3

(6888, 7230), F4 (7237), C1 (6871), Ch1, Ch2, Ph1 et Ph4 (9832) sont en calcaire blanc, F5 (9881) est une

pièce de stuc et les autres éléments sont en microgranite rose.

Les types d’éléments découverts peuvent être datés à partir de critères stylistiques mais les datations restent

très approximatives, à l’exception du fragment de chapiteau corinthien12. Les fouilles ayant livré des infor-

mations précises de datation, il s’agit ici de vérifier si la datation archéologique des pièces architecturales

correspond à leur datation stylistique. Le tableau 1 donne un aperçu global de la taille et du profil de tous

les fragments selon le système descriptif de P. Broise13.

Le fragment du chapiteau corinthien (CC1) est issu de la partie moins saillante du chapiteau. Il peut unique-

ment être associé à la base de colonne C1. Le style des acanthes (type »à gouttes«) peut être daté à une

phase antérieure au règne d’Auguste, même si son utilisation perdure à la période augustéenne14. Les deux

chapiteaux toscans (Ch1 et Ch2) sont d’un type moins complexe. Selon le système de P. Broise, le premier

présente un profil en doucine (D) et le second un profil en arc et cavet (AC). Ils ne peuvent pas être datés

stylistiquement 15. Leur morphologie indique qu’ils faisaient partie de colonnes engagées fixées au mur au

moyen d’agrafes. Les fragments d’astragale (F1 à F4) sont peut-être des éléments du fût ou du chapiteau

394 Szabó et al. · La basilique de Bibracte

Fig. 6 Bibracte, Pâture du Couvent. – La basilique et le forum avec les dimensions des pièces.

des colonnes toscanes16. Le profil du fragment F3 est totalement différent des autres17 et le diamètre

restitué de la colonne à laquelle il appartient est plus important que celui des colonnes auxquelles appar-

tiennent les autres astragales. Ceci explique pourquoi nous avons conçu deux types pour le plus grand

ordre.

Les bases de piliers (Bh1 à Bh5) ont un profil relativement simple constitué d’un ou deux listels. Elles n’ont

pas de valeur chronologique au même titre que des chapiteaux de piliers (Ph1 à Ph4) à profil en doucine-

doucine (DD)18. Le fragment Ph4, supposé similaire à Ph1, est apparemment un abaque ou une imposte de

chapiteau ou de base de pilier. L’embase de colonne C1 trouvée in situ a deux tores. Le tore supérieur est

un peu plus plat que le tore inférieur mais son diamètre est un petit peu plus faible. Ils enserrent une scotie

étroite à morphologie en U. Le profil de la base peut être décrit comme boudin-gorgeron-boudin (BGB).

Une plinthe et le début d’un fût de colonne sont conservés. La transition entre ce dernier et le tore supé-

rieur est de forme elliptique. La plage de datation de ce type s’étale sur la deuxième moitié du Ier siècle av.

J.-C.19.

La datation des éléments architecturaux ne s’oppose donc pas diamétralement à la datation du bâtiment à

partir de l’analyse céramologique.

La restitution des piliers et des colonnes

Le tableau 1 résume les traits principaux des éléments architecturaux. Quatre tailles peuvent être définies

pour les piliers et les colonnes. Les bases et chapiteaux des piliers ont 24 ou 30cm de côté tandis que les

colonnes ont un diamètre de 40 ou 60cm. Leur hauteur restituée, (calculée à partir de la formule hauteur

de la colonne / diamètre inférieur = 1/8) donne les valeurs finales suivantes: 190, 240, 320 et 480cm. Il est

probable que les colonnes corinthiennes étaient plus hautes que leurs homologues toscanes et nous

pouvons donc les restituer à une hauteur d’environ 540cm.

395ARCHÄOLOGISCHES KORRESPONDENZBLATT 37 · 2007

pilier/colonne chapiteau/base diamètre carré profile profile du fragment

CC1 colonne chapiteau 50-60 corinthien

Ch1 colonne engagée chapiteau 45 D ?

Ch2 colonne engagée chapiteau 40 A C

F1 colonne chapiteau 50 B C

F2 colonne chapiteau 43 B + listel

F3 colonne chapiteau 54 dorique

F4 colonne chapiteau 46 B C

F5 colonne chapiteau ? ?

Ph1 pilier chapiteau 31×31(?) D D

Ph2 pilier chapiteau 31×30 D D

Ph3 pilier chapiteau 30×29 D D

Ph4 pilier chapiteau ? D D ?

Bh1 pilastre base 30×29 ?

Bh2 pilastre base 24×24 A C ?

Bh3 pilier base 30×32,5 B G ?

Bh4 pilier base 31×31 B ?

Bh5 pilier base 31×29 C B ?

C1 colonne base 60 B G B

Tab. 1 Les traits principaux des éléments architecturaux.

Les fûts de colonnes étaient fabriqués à partir de quartiers taillés dans le microgranite comme cela a pu être

observé sur un tronçon de colonne effondré retrouvé à proximité de la base C1. Ces segments permettent

de restituer un fût de colonne dont le diamètre est de 50 à 60cm. Le fût maçonné était recouvert d’une

couche de plâtre ce qui augmente légèrement l’épaisseur de la colonne finie. Les fouilles ont livré un grand

nombre de quartiers de colonnes dans d’autres unités stratigraphiques. Certains d’entre eux peuvent égale-

ment avoir fait partie d’un voussoir ou d’une voûte. Leur analyse a permis de restituer deux types de

colonnes: les premières ont un diamètre de 30 à 35cm et les secondes un diamètre compris entre 45 et

60cm.

La restitution des piliers et des colonnes est proposée sur la figure 8. L’option figure 8, 1a correspond aux

pilastres en partant du principe que les chapiteaux de pilastres ont la même morphologie que les chapi-

teaux de piliers Ph2 et Ph3. L’option figure 8, 1b présente l’association possible entre les chapiteaux de

pilier et les bases trouvées dans le secteur du couvent. Les fûts de piliers de 190cm peuvent être associés

à la base Bh2. Cette élévation (même si l’on suppose la présence d’une architrave) n’est pas adaptée à une

hauteur de plafond. C’est pourquoi nous pouvons restituer ce pilier comme faisant partie d’une ouverture

396 Szabó et al. · La basilique de Bibracte

Fig. 7 Bibracte, Pâture du Couvent. – Les fragments d’éléments architecturaux utilisés pour la restitution proposée.

ou d’un niveau supérieur reposant sur des piliers plus grands. C’est la seconde hypothèse qui paraît la plus

probable. La surface au sol de la base de pilier est pratiquement la même que la section des fûts des autres

piliers (Bh1, Bh3, Bh4) et cela signifie qu’ils peuvent théoriquement être associés.

Les fragments d’astragale F2 et F4 ont un diamètre de liaison compris entre 40 et 46cm. Ils peuvent avoir

appartenu à des colonnes d’un diamètre inférieur ou d’un galbe plus conséquent. De telles colonnes

peuvent avoir la même taille que celles que nous avons restituées pour les chapiteaux de colonnes enga-

gées (Ch1 et Ch2) présentés sur la figure 8, 2.

L’association des chapiteaux de colonnes et de la base de colonne trouvée in situ (C1) donne deux possi-

bilités de restitution (fig. 8, 3-4). Le diamètre de liaison de 60cm de la base du fût implique que seuls les

fragments de chapiteaux appartenant à un fût supérieur à 50cm peuvent lui être associés. Cette condition

est respectée pour les éléments F1, F3 et le chapiteau corinthien CC1. Dans ce cas, le galbe est de 1/6, ce

qui est inférieur au 1/4 prescrit par Vitruve (Vitruve IV, 7). L’absence de cannelures sur le fût de colonne

n’est pas un obstacle à la présence d’un chapiteau corinthien. Bien que rare, cette situation n’est pas

inconnue comme en atteste le scaenae frons du théâtre d’Arles20.

397ARCHÄOLOGISCHES KORRESPONDENZBLATT 37 · 2007

Fig. 7 Continuation.

La comparaison des différentes restitutions de colonnes et de piliers démontre que l’élévation finale de

l’ordre à deux niveaux de piliers n’est pas très éloignée de celle des colonnes les plus hautes. Les deux

systèmes peuvent donc avoir cohabité dans le même bâtiment.

La restitution de la façade

Il convient maintenant de s’intéresser à la façade orientale de la basilique et de discuter de l’existence éven-

tuelle d’une arcade au niveau du portique. L’élévation comprenant une arcade est la plus probable en raison

de la présence des pilastres et des segments de pierres interprétés comme des voussoirs retrouvés pendant

les fouilles. Nous pensons que les pilastres étaient liés aux piliers les plus grands selon le schéma de la

figure 9, 1. La basilique de Glanum avait une façade identique avec des colonnes remplaçant les piliers 21.

398 Szabó et al. · La basilique de Bibracte

Fig. 8 Bibracte, Pâture du Couvent. – La restitution des piliers et des colonnes.

Fig. 9 Bibracte, Pâture du Couvent. – Les dispositions possibles des colonnes et des piliers.

La figure 9, 1 montre que les bases de pilastres peuvent être placées sur la fondation M5 et qu’il reste alors

suffisamment de place pour y installer un mur dont l’épaisseur (1,5 pieds ou 45cm) serait similaire à celle

du mur externe septentrional M11.

Une autre option consiste à placer des colonnes sur la fondation M5 (fig. 9, 2). Les colonnes du portique

auraient alors la même taille que les autres colonnes de la basilique. Elles appartiendraient donc à la même

catégorie de hauteur que celles correspondant à l’embase C1. Rien ne permet pourtant de déterminer la

position spécifique de chaque ordre (toscan et corinthien) à l’intérieur ou sur l’extérieur de la basilique. Ce

type d’élévation a également été observé sur d’autres bâtiments. On le retrouve par exemple sur la façade

sud de la basilique d’Ardea, construite au début du Ier siècle av. J.-C.22 ou sur la façade orientale de celle

de Ruscino, datée des premières décades du règne d’Auguste23. Dans les deux cas, une volée de marches

installée sur toute la longueur de la façade, menait à l’intérieur du bâtiment.

La méthode la plus satisfaisante pour restituer le volume du bâtiment consiste à retracer la géométrie du

toit et à déterminer la hauteur relative des murs les uns par rapport aux autres à partir des murs extérieurs.

Les instructions laissées par Vitruve (Vitruve V. 4-5) pour son modèle de basilique ne peuvent pas être utili-

sées dans le cas présent. En effet, la basilique vitruvienne a un plan au sol similaire mais ses proportions

sont deux fois plus grandes. La hauteur du portique (B1-B4) de la basilique de Bibracte ne peut être iden-

tique à sa largeur car la base C1 appartient à une colonne plus haute. Ainsi, la hauteur calculée de 6 pieds

pour le plafond (réglée selon la largeur du portique) n’est tout simplement pas suffisante. Il est donc très

probable que le bâtiment possédait un toit à double pente en accord avec le climat pluvieux local.

L’élévation de la basilique a donc été restituée depuis le mur externe M12 de la pièce D, en partant du prin-

cipe que son entrée devait atteindre au moins 180-200cm. Ainsi, la hauteur minimale du mur M1 a pu être

calculée à partir du point le plus bas des égouts, dont l’estimation basse est de l’ordre de 240-300cm, et

de la pente du toit (estimée à 25-30°).

Deux restitutions en coupe sont donc finalement envisageables à partir des données fournies. La figure 10représente la coupe transversale ouest-est de la basilique, restituée sur la base des estimations les plus

basses. L’élévation de la façade donnant sur le forum est d’environ 6m. Les seuls types de colonnes qui

fonctionnent avec cette hypothèse sont celles des variantes 3 et 4 de la figure 8. Une seconde solution

plausible consiste à restituer une basilique avec un ordre de colonnes à deux niveaux et un toit surélevé

comme sur la figure 11. Un toit unique joint alors la pièce D et la colonnade du portique interne afin de

soutenir latéralement le mur et les colonnes engagées du second niveau du spatium medium. Les entraits

des toitures latérales soutiennent l’architrave inférieure en l’empêchant de se déformer. Les colonnes enga-

gées du niveau supérieur (restituées à partir des fragments Ch1 et Ch2) combinées à un mur peu épais ont

finalement un poids raisonnable pour les colonnes inférieures24. Dans ce cas, la hauteur de plafond de la

pièce D peut être relevée par rapport aux calculs proposés précédemment. Cette coupe transversale remplit

la plupart des critères demandés.

399ARCHÄOLOGISCHES KORRESPONDENZBLATT 37 · 2007

Fig. 10 Bibracte, Pâture du Cou-vent. – La coupe transversale ouest-est de la basilique sur la base desestimations les plus basses.

Les deux hypothèses de restitution possibles de la façade de la basilique ouverte sur le forum selon l’ana-

lyse architecturale sont finalement présentées. La première version correspond à une élévation de colonnes

(fig. 12) et dans ce cas, les fragments de piliers en microgranite retrouvés sur le terrain doivent appartenir

à un autre bâtiment. La seconde version (fig. 13) est basée sur l’utilisation de piliers entourés de pilastres

soutenant des arcades. Dans ce cas, la totalité des éléments architecturaux mis au jour trouvent leur place

dans la restitution. C’est donc pour cela qu’il conviendrait plutôt de choisir cette seconde hypothèse.

400 Szabó et al. · La basilique de Bibracte

Fig. 11 Bibracte, Pâture duCouvent. – Restitution de labasilique avec un ordre decolonnes à deux niveaux.

Fig. 12 Bibracte, Pâture duCouvent. – Première version dela restitution de la basilique.

Fig. 13 Bibracte, Pâture duCouvent. – Deuxième versionde la restitution de la basilique.

ÉTUDE PRÉLIMINAIRE DU MOBILIER CÉRAMIQUE PROVENANT DES COUCHES DE CONSTRUCTION DE LA BASILIQUE

Situé sur la Pâture du Couvent, dans l’îlot dit des Grandes Forges, sous l’atrium (XI) de la domus augus-

téenne, un sol construit recèle un mobilier riche en céramique appartenant aux couches de construction du

bâtiment à schéma basilical. Fouillées par l’université de Budapest en 2002-2003, elles ont fourni très peu

d’objets métalliques qui sont d’ailleurs sans valeur du point de vue chronologique. Le mobilier céramique

étudié est constitué de 1107 fragments, dont le NMI (numéro minimum des individus) est 146. L’ensemble

peut être divisé en quatre grandes catégories qui correspondent respectivement à 41,8% (céramique gros-

sière régionale), 14,4% (céramique mi-fine régionale), 31,5% (céramique fine régionale) et 12,3% (céra-

mique importée ou de tradition méditerranéenne) du pourcentage de NMI (fig. 14).

Céramique fine tournée d’importation (ou de tradition méditerranéenne) (fig. 15, 1-8):

– Céramique à vernis noir 25 (7 ind.): pied d’une assiette campanienne A (no 1), trois bords de campanien-

ne B, qui correspondent aux assiettes de forme Lamboglia 526 (Morel 228327 no 2, 2252 et 2255), et trois

tessons à vernis noir à pâte grisâtre, appartenant au cercle de la campanienne C28, dont un bord Lam-

boglia 5 (no 3) et deux formes indéterminables.

– Cruches29 (4 ind.): deux types de lèvres (Cr 2; Cr 1d30; nos 5-6), le fragment d’un pied annulaire (no 7) et

celui d’une anse.

– Céramique à paroi fine (3 ind.): on a recueilli sept fragments de ce type de céramique. Dans ce lot, on

peut distinguer deux types de vases: l’un porte un décor à la barbotine et un engobe brun-orangé, l’autre

(no 4), un fragment de lèvre d’un gobelet fusiforme (peut-être forme Mayet V 31), porte un engobe très

similaire aux parois fines de »type Beuvray«32.

– Mortiers (1 ind.): un fragment de panse.

– Céramique claire (1 ind.): fragment de lèvre d’une forme fermée (amphore orientale?) (no 8).

– »Pré-sigillée«33 (1 ind.): un seul fragment.

– Plats à engobe interne rouge non-campaniens (1 ind.): un fragment.

Céramique fine tournée régionale à pâte claire (fig. 15, 9-10):

– Céramique peinte (5 ind.): 17 fragments portent des traces de peinture, tous appartiennent aux deux

types très bien connus du site de Bibracte (sableuse/savonneuse)34, dont deux formes sont identifiables:

une bouteille (no 9) et un pot.

401ARCHÄOLOGISCHES KORRESPONDENZBLATT 37 · 2007

Fig. 14 Histogramme de répartition des catégoriescéramiques.

– Céramique claire engobée (3 ind.): sept tessons indéterminables et un bord d’un tonnelet (n° 10).

– Céramique lustrée (1 ind.): deux fragments de panse.

– Céramique fine à revêtement micacé (1 ind.): un fragment de panse.

– Céramique claire (4 ind.): un pot et une bouteille.

– Céramique à paroi fine »type-Beuvray« (1 ind.): un fragment de panse.

402 Szabó et al. · La basilique de Bibracte

Fig. 15 Bibracte, Pâture du Couvent. – Exemples de céramiques provenant des couches de construction de la basilique.

Céramique fine tournée régionale à pâte sombre (fig. 15, 11-20):

– Céramique sombre lissée (4 ind.): un bol (no 11) et un pot.

– Céramique grise (6 ind.): cette catégorie est représentée par cinq formes, une bouteille (no 13), trois pots

et une assiette imitant la forme du répertoire campanien Lamb. 5/735 (no 12).

– Céramique grise lissée et enfumée (16 ind.): le répertoire est constitué de cinq lèvres de pot, dont un avec

le col souligné par une baguette, puis d’une écuelle (no 14), des bols (nos 16-18) et deux assiettes (n° 15).

– Céramique fine grise lissée et enfumée à pâte kaolinique »terra nigra« (5 ind.): deux assiettes imitant des

formes Lamb. 5 et Lamb. 5/7 (no 19), un bol profond évasé proche de la forme Lamb. 31, un couvercle

(no 20) et le pied d’une cruche.

– Céramique lustrée (1 ind.): un fragment de panse.

Céramique commune tournée régionale (mi-fine) (fig. 15, 21-25):

– Céramique mi-fine claire (1 ind.): quelques fragments indéterminables.

– Céramique mi-fine à revêtement micacé (10 ind.): le répertoire se compose de pots (no 21), de bols et

d’une cruche.

– Céramique mi-fine grise (10 ind.): représentée par un gobelet (n° 23), trois écuelles/jattes (no 24-25), deux

pots (no 22), une assiette imitant la forme Lamb. 5, un couvercle et deux types de pieds de bouteilles.

Céramique non tournée régionale (fig. 15, 26-38):

– Céramique grossière claire à revêtement micacé (3 ind.): deux bols (n° 26) et un pot appartiennent à cette

catégorie.

– Céramique grossière claire de »type Besançon«36 (19 ind.): dix variantes de lèvres de pots (nos 27-29),

deux fragments de fond de vase et le fragment de bord d’une écuelle ou bol.

– Céramique grossière claire à enduit noir (6 ind.): dans cette catégorie on trouve de la vaisselle à pâte gros-

sière couverte d’un enduit noir, d’origine végétale, généralement sur la partie supérieure des récipients.

Elle est représentée par quatre types de bords de pots (no 30) et une jatte (no 31).

– Céramique grossière claire (10 ind.): quatre pots (no 32-34), deux fragments de fond de vase, un bol

hémisphérique et une jatte.

– Céramique grossière sombre (22 ind.): un gobelet, six lèvres de pot (no 35), deux fonds de pot, trois jattes

(no 37) et trois bols (no 38).

– Céramique grossière sombre modelée (1 ind.): un tesson dont la forme est indéterminable.

Il faut souligner le fait que cet ensemble provient des couches de construction du bâtiment; le mobilier céra-

mique est donc très fragmenté. Aucune forme complète n’a pu être reconstituée à partir des fragments.

D’un point de vue chronologique il est certain que ces vases ne représentent pas tous la même période,

mais malheureusement il est impossible de préciser le pourcentage du mobilier résiduel.

Les formes hautes et fermées forment la majorité de cet ensemble (51,1%, fig. 16). La proportion de ces

vases illustre bien la perte du terrain des formes basses au profit des formes hautes, changement qu’on

peut observer sur plusieurs sites dans le pays éduen à partir du passage de La Tène C2 à La Tène D137.

Les deux lèvres de cruche de ce lot sont impossibles à dater avec précision, étant donné que la forme Cr1

(fig. 15, 6) est présente dans les cinq phases (130/120 av. J.-C.-30 apr. J.-C.), tandis que la forme Cr2

(fig. 15, 5) est présente dans les quatre premières phases (130/120 av. J.-C.-15 apr. J.-C.) de la Maison 1

du Parc aux Chevaux, fouillée par l’université de Lausanne38.

Il faut noter l’absence totale de certaines catégories: les sigillées, les marmites tripodes, les gobelets ACO,

et les cruches à lèvre pendante striée. D’après l’absence de ces marqueurs chronologiques et conformé-

403ARCHÄOLOGISCHES KORRESPONDENZBLATT 37 · 2007

ment à l’état actuel des recherches céramologiques de Bibracte, ce faciès peut être qualifié de pré-augus-

téen. Les observations stratigraphiques effectuées lors des fouilles de la domus corroborent cette hypo-

thèse. Les niveaux de construction de la domus, datés vers 20 av. J.-C.39, nous fournissent un terminus ante

quem pour la construction de la basilique. La présence du fragment de mortarium, de plusieurs vases »terra

nigra« et surtout du fragment de »pré-sigillée«40 nous oriente plutôt vers le milieu du premier siècle av.

J.-C. À la base de ces différents éléments présentés nous avons de fortes raisons de supposer que la basi-

lique ait été construite dans la période de La Tène D2b (–50/–30)41. Comme les fouilles vont continuer dans

les années qui viennent, on aura la possibilité de vérifier voire de préciser cette datation.

CONCLUSION

Afin de désigner la place du complexe basilical de Bibracte dans les formules urbanistiques de l’architecture

romaine, voire dans l’évolution du centre civique des villes en général, il est nécessaire de donner une

réponse cohérente à la question cruciale de la datation de ce monument. L’analyse céramologique propose

une fourchette convaincante entre 50 et 30 av. J.-C., ce qui correspond à la période de La Tène D2b. La

modénature des restes architecturaux de la basilique n’est pas incompatible avec cette datation haute. La

stratigraphie fournit des repères complémentaires à la séquence chronologique des constructions. L’in-

cendie qui a ravagé le complexe peut être placé à la veille de l’époque augustéenne, tandis que les remblais

de construction de la domus indiquent, d’une part un terminus ante quem – 20 av. J.-C. – pour la basilique,

et d’autre part une date qui correspond grosso modo au commencement des travaux de la domus 42.

Il s’agit donc d’une basilique tardo-républicaine à péristyle interne et déambulatoire périphérique qui

constitue un ensemble avec le petit forum carré dont les portiques au nord et au sud prolongent sans inter-

ruption les murs des annexes de la basilique. Ce complexe est particulièrement proche de celui de Laudun,

»l’oppidum du Camp de César«43, même si l’on constate l’absence d’annexes dans le cas de la basilique

de Laudun (fig. 17). La question de l’éventuelle existence d’une exèdre sur le côté ouest du bâtiment de

Bibracte reste néanmoins ouverte en l’état actuel des fouilles. La place fermée de Laudun est julio-clau-

404 Szabó et al. · La basilique de Bibracte

Fig. 16 Histogramme de répartition des formes céramiquesprovenant des couches de construction de la basilique.

dienne44, les autres parallèles de la basilique de Bibracte, comme celle de Saepinum ou de Lucus Feroniae45,

sont également datés du Haut Empire, plus précisément de l’époque augustéenne. Les deux monuments

d’Italie que nous venons de citer font partie d’un groupe dont les représentants illustrent les possibilités de

développement des plus anciens types basilicaux, et particulièrement de celui de Fano46.

D’après P. Gros, aucune basilique ne semble avoir été construite dans les provinces occidentales avant

l’époque augustéenne. Précisons d’emblée que cette opinion concerne également les portiques à deux

nefs, définis souvent comme édifices basilicaux (»basilique à deux nefs«)47. L’exemple bien connu de

Glanum correspond à un type transitoire qui témoigne d’ailleurs du lien initial entre basilique et portique.

Construit entre 30 et 20 av. J.-C., le monument a été remplacé à la fin de l’époque augustéenne par une

basilique »normale«48. Un grand portique à deux nefs ouvert sur une place a été identifié récemment à

Ambrussum comme »petit forum avec une modeste basilique«. Sa construction peut être liée à l’octroi

supposé du droit latin à l’oppidum d’Ambrussum vers la fin des années 40 av. J.-C.49. Hélas, la restitution

et la datation archéologique de ce bâtiment très mal conservé reste un problème non résolu. De plus, la

présence d’un portique, par exemple sur l’oppidum d’Entremont dès le IIIe siècle av. J.-C., atteste l’utilisa-

tion de ce type de construction par les populations locales50. Ainsi, la basilique de Bibracte constitue pour

l’instant le premier représentant certifié de ce type de bâtiment dans le monde romain occidental. La décou-

verte de la basilique et les observations en cours à la Pâture du Couvent fournissent également des repères

intéressants sur l’apparition des techniques et des modèles architecturaux méditerranéens à Bibracte. Nous

sommes convaincus que la date proposée, c’est-à-dire le milieu du Ier siècle av. J.-C., reste prudente et sûre-

ment provisoire51.

Une autre conséquence importante de cette découverte est le déplacement du »cœur de l’oppidum« du

Parc aux Chevaux52 vers la Pâture du Couvent. Ce changement était d’ailleurs prévisible depuis la mise au

jour du bassin public naviforme et les sondages effectués dans les différentes zones de l’axe urbain de

405ARCHÄOLOGISCHES KORRESPONDENZBLATT 37 · 2007

Fig. 17 La basi-lique et le forumde Laudun (d’aprèsProvost et al.).

Bibracte, qui ont démontré l’élargissement antérieur à la guerre des Gaules de cette grande avenue dont

l’installation du bassin était un corollaire53.

La basilique occupe la zone la plus haute de la Pâture du Couvent où des travaux de terrassement ont été

préalablement effectués. Le repère de base pour la réalisation de ce projet était nécessairement la voie prin-

cipale, car la distance entre la limite occidentale de la basilique et ladite voie correspond à l’étendue du

forum vers l’est. L’implantation d’un forum avec une basilique dans un oppidum celtique, a théoriquement

dû marquer la fin du centre de la puissante tribu des Éduens, et annoncer le passage d’un régime politique

et administratif à un autre. L’octroi du droit latin en Gaule du Sud, à partir de la fin des années 40 av. J.-C.

amène les oppida, tels Gaujac, Laudun, Ambrussum (etc.) et les villes indigènes, telles Glanum ou Ruscino,

à se doter de monuments publics, et notamment d’un espace public ou d’un forum comprenant une basi-

lique54. Mais il existe également d’autres exemples comme celui du Magdalensberg en Norique où l’inter-

vention de Rome dans la vie administrative de ce centre artisanal a eu pour résultat l’édification de monu-

ments publics et religieux, dont une basilique. Vers 41-48 apr. J.-C., la ville celtique est remplacée par un

nouveau chef-lieu, Virunum55. La comparaison entre Bibracte et le Magdalensberg n’est pas sans intérêt.

À Bibracte, un édifice privé – une maison luxueuse probablement jamais habitée – a été construit sur l’em-

placement de la basilique, très rapidement détruite par un incendie. L’explication de ce fait paraît très

simple: le transfert de la capitale des Éduens à Autun (Augustodunum) était en cours, la basilique devenait

donc inutile56.

406 Szabó et al. · La basilique de Bibracte

Notes

1) La construction de cette voie fut sans doute un momentfondamental dans l’élaboration de la structure urbaine deBibracte. La datation des structures découvertes sous l’élargis-sement vers l’est (voie 1 B) du deuxième état de la rue (voie1 A), c’est-à-dire la fin du IIe ou le début du Ier siècle av. J.-C.,fournit un terminus post quem pour l’installation de la voie1 B. Voir: K. Gruel / D. Vitali (éd.), L’oppidum de Bibracte, unbilan de onze années de recherches (1984-1995). Gallia 55,1998, 27-30 fig. 16-17.

2) L. Timár / M. Szabó / Z. Czajlik, La domus du dernier état del’îlot des Grandes Forges. Études sur Bibracte 1. Collection Bi-bracte 10 (Glux-en-Glenne 2006) 13-46.

3) Bref aperçu: V. Guichard (éd.), Un aperçu des acquis récentsdes recherches sur l’oppidum de Bibracte (1997-2002.) RevueArchéologique de l’Est et Centre-Est 52, 2003, 65-67 fig. 14.– Sur les fouilles voir les rapports annuels publiés depuis 2000,dans Rapport annuel d’activité scientifique du Centre archéo-logique européen du Mont Beuvray, Glux-en-Glenne.

4) Largeur max.: 0,98m; diam: 0,60m; hauteur: 0,80m. VoirGuichard (note 3) 68 fig. 16.

5) Guichard (note 3) loc.cit.

6) Cf. Rapport Annuel 2003 (note 3) 81.

7) Guichard (note 3) 67.

8) Cf. Ch. Goudineau, in: A Desbat (éd.), Lugdunum. Naissanced’une capitale (Lyon 2005) 180.

9) J.-G. Bulliot, Les fouilles du Mont-Beuvray (ancienne Bibracte)de 1867 à 1895 (Autun 1899) vol. 1.

10) Il s’agit de la pièce étroite (D) et de la zone voisine à l’ouest decette dernière.

11) L. Timár / M. Szabó / Z. Czajlik (note 2) 44.

12) A. Roth-Congès, L’acanthe dans le décor architectonique pro-toaugustéen en Provence. Revue Archéologique Narbonnaise16, 1983, 103-134. – D. Tardy, Le décor architectonique deSaintes antique, Les chapiteaux et bases. Aquitania, Supplé-ment 5 (Bordeaux 1989) 158-159.

13) P. Broise, Éléments d’un ordre toscan provincial en Haute-Savoie. Gallia 27, 1969, 15-22.

14) Roth-Congès (note 12).

15) C. Goudineau, Les fouilles de la maison au Dauphin. Gallia,Supplément 37 (Paris 1979) 214-221; Tardy (note 12) 144-145. – P. Broise (note 13) ne fournit pas de repères pour lachronologie.

16) Élément du fût: Broise (note 13) 19, fig. 3; Élément du chapi-teau: Tardy (note 12) 146-150 fig. 66-70.

17) R. Delbrueck, Hellenistische Bauten in Latium II (Strassburg1912) 148 fig. 84b.

18) En l’absence d’autres données, les observations sur les colon-nes s’appliquent aux observations sur les piliers. (cf. note 15).

19) Goudineau (note 15) 103-114. – Tardy (note 12), 154-155fig. 71. – L. Shoe Meritt, The geographical distribution ofGreek and Roman Ionic bases. Hesperia 38, 1969, 198-199.

20) P. Gros, L’architecture romaine 1. Les monuments publics(Paris 2002) 291 fig. 344.

21) P. Gros / M. Varène, Le forum et la basilique de Glanum: pro-blèmes de chronologie et de restitution Gallia 42, 1984, 21-52, voir: 44-50; 47 fig. 13.

22) A. Nünnerich-Asmus, Basilica und Porticus (Köln 1994) 162-163 fig. 87-89.

23) Gros (note 20) 221 fig. 263.

24) Il n’est pas lieu ici d’expliquer le mode de calcul mais cettestructure satisfait les critères de l’ingénierie moderne.

25) Pour distinguer les catégories des céramiques à vernis noir etpour décrir leurs formes, on utilise les définitions de Lam-boglia: N. Lamboglia, Per una classificazione preliminare dellaceramica campana. In: Atti del I Congresso Internazionale diStudi Liguri 1950 (Bordighera 1952) 139-206 cf. 140.

26) Lamboglia (note 25), 146.

27) J.-P. Morel, Céramique campanienne. Les formes. 2 vol. BEFAR244 (Rome 1981).

28) Pour le problème des céramiques à vernis noir à pâte grisevoir: M. Py, Céramique dérivée de la campanienne C. Lattara6, 1993, 400-401. – J.-P. Morel, La céramique campanienne:acquis et problèmes. Annales Littéraires de l’Université de Be-sançon 242, 1980, 85-122.

29) Pour la typologie des cruches de Bibracte: T. Luginbühl, Typo-chronologie des céramiques de Bibracte: cruches, mortiers etplats à engobe interne des fouilles de la domus PC 1. In: SFE-CAG, Actes du congrès de Dijon, 1996, 199-202 fig. 3-4.

30) Ph. Barral / T. Luginbühl, Typologie des formes de céramiquerégionale de Bibracte (Glux-en-Glenne 1995) pl. 36-38.

31) F. Mayet, Les céramiques à parois fines dans la péninsule ibé-rique (Paris 1975).

32) Pour les vases à paroi fine »type Beuvray«: Ph. Barral / T. Lu-ginbühl, La vaisselle céramique: méthode d’étude, acquis etperspectives. Revue Archéologique de l’Est et du Centre-Est46/2, 1996, 264 fig. 25.

33) Productions à vernis brun-rouge. Ces vases sur le plan techno-logique, culturel et chronologique se situent entre les cérami-ques à vernis noir et les sigillées. Voir: A. Desbat / M. Genin /J. Lasfargues (éds.), Les productions des ateliers de potiersantiques de Lyon, 1ère partie: Les ateliers précoces. Gallia 53,1996, 220-221.

34) D. Paunier / Ph. Barral / T. Luginbühl / C.-A. Paratte, Systèmede description et de gestion du mobilier céramique (Glux-en-Glenne, Lausanne 1994) 11.

35) Lamboglia (note 25) 146, 148.

36) Paunier et al. (note 34) 13, et Barral / Luginbühl (note 32),fig. 22, nos 1-2.

37) C’est le cas par exemple à Verdun-sur-le-Doubs: Ph. Barral,Quelques traits remarquables de la composition et de l’évolu-tion du vaisselier à La Tène finale en pays éduen. In: P. Méniel/ B. Lambot (eds.), Repas des vivants et nourriture pour lesmorts en Gaule. Actes du 25e colloque de l’AFEAF, Charleville-Mézières 2001. Mémoires de la Société Archéologique Cham-penoise 16 (Reims 2002) 157-165.

38) D. Paunier / T. Luginbühl, Bibracte, Le site de la maison 1 duParc aux Chevaux (PC1), Des origines de l’oppidum au règnede Tibère. Collection Bibracte 8 (Glux-en-Glenne 2004) 236fig. 7. 62.

39) Voir note 2.

40) Les observations faites lors des fouilles de la maison 1 du Parcaux Chevaux indiquent que »[ce] groupe de productions [pré-sigillées] semble apparaître au milieu du Ier siècle avant notreère et peut être considéré comme l’une des catégories emblé-matiques des horizons de La Tène D2b.«, voir: D. Paunier / T.Luginbühl (note 38), 212.

41) Pour les ensembles clos de la période concernée à Bibractevoir: PCO 553, CDR 49, PC 4696 et PC 5783 dans K. Gruel /D. Vitali (note 1), 105-118 fig. 64-71; pour la troisième phasede la maison 1 du Parc aux Chevaux: D. Paunier / T. Luginbühl(note 38), 194-197 fig. 7.7.

42) Cf. note 11. Pour la datation de l’incendie voir pour lemoment: Rapport 2004, 116.

43) M. Provost et al., Le Gard. Carte Archéologique de la Gaule30/3 (Paris 1999) 409-412 fig. 442-443.

44) A. Roth-Congès, Le statut des agglomérations secondaires enLanguedoc oriental et l’oppidum Latinum des Umbranici. In:Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne. Hommage àGuy Barruol. Revue Archéologique Narbonnaise, Supplément35 (Montpelllier 2003) 549-564 cf. 555.

45) Gros (note 20) 244 fig. 290; Nünnerich-Asmus (note 22) 175-176, Kat. 16 (Lucus Feroniae); 206-209, Kat. 30 (Saepi-num).

46) Gros (note 20) 244. – J. Ch. Balty, Le centre civique des villesromaines et ses espaces politiques et administratifs. In: XIVCongreso Internacional de Arqueología Clàsica (Tarragona1993) 93-94.

47) Gros (note 20) 248-250.

48) P. Gros / P. Varène, Le forum et la basilique de Glanum: problè-mes de chronologie et de restitution. Gallia 42, 1984, 21-52.

49) Roth-Congès (note 44) 555-556.

50) J.-L. Fiches, Ambrussum, une étape de la voie Domitienne enLunellois (Lunel 1996) 36-37.

51) Gruel / Vitali (note 1) 38, 86.

52) Ainsi Guichard (note 3) 86.

53) Gruel / Vitali (note1) 26-30.

54) M. Feugère et al., Signes de la romanisation. Revue Archéo-logique de la Narbonnaise 31, 1998, 326-327. – Roth-Congès(note 44).

55) J. Ch. Balty, Le centre monumental du Magdalensberg et leforum de Virunum; de l’habitat indigène au municipe romain.In: Lebendige Altertumswissenschaft. Festgabe zur Vollen-dung des 70. Lebensjahres von Hermann Vetters (Wien 1985)192-195.

56) Cf. M. Szabó in: Bibracte (Mont Beuvray). Bilan de 10 ans derecherche (1996-2005). Acta Archaeologica Academiae Scien-tiarum Hungaricae 59, 2008 (sous presse).

407ARCHÄOLOGISCHES KORRESPONDENZBLATT 37 · 2007

408 Szabó et al. · La basilique de Bibracte

Zusammenfassung / Abstract / Résumé

Die Basilika von Bibracte – Ein frühes Zeugnis römischer Architektur in Zentralgallien1988 begonnene Ausgrabungen der Universität Eötvös Loránd aus Budapest im Bereich der »Pâture du Couvent«machen die Untersuchung der Hauptverkehrsachse von Bibracte möglich. Untersuchungen seit 1996 im Innern des andiesem Weg gelegenen »îlot des Grandes Forges« haben ein großes augusteisches Gebäude zu Tage gebracht, dessenGrundriss einem domus entspricht. Seit 2000 wurden die Forschungen auf die Vorgängerphasen des domus hin aus-gerichtet und brachten eine spätrepublikanische Basilika mit innerem Peristyl und äußeren Umgang zum Vorschein.Zusammen mit einem kleinen, rechteckigen Forum bildet sie ein Ensemble, dessen seitliche anschließende Wände derBasilika in einer nördlichen und südlichen Portikus übergehen. Die Keramikfunde lassen eine Datierungsspanne zwi-schen 50 und 30 v.Chr. zu. Mit der Basilika von Bibracte findet sich also im Innern Galliens einen italischer Grundriss– nachweislich aus der Zeit vor Vitruv – der mit einer Inneneinteilung von 4×8 Säulen vermutlich die Grundlage für dieEntwicklung der vitruvischen Basilika war. Sie ist zur Zeit der früheste gesicherte Nachweis dieses Gebäudetyps in derwestlichen römischen Welt.

The basilica of Bibracte – Early evidence of Roman architecture in Central GaulThe first result of the excavations undertaken in 1988 by the Eötvös Loránd University of Budapest was the explorationof the main road of Bibracte in the zone called »Pâture du Couvent«. In 1996 research continued in the centre of the»l’îlot des Grandes Forges« just next to the eastern side of the road with the excavation of a large building complexdating to the reign of Augustus. Since 2000 research has focused on the buildings earlier than the domus and a lateRepublican basilica with internal porticus and lateral ambulatories has been unearthed. It forms a unit with a joiningsmall rectangular forum. The study of the ceramic finds suggests a dating for the basilical complex to the period be-tween 50 and 30 B.C. The basilica of Bibracte presents a Roman plan from pre-Vitruvian times in the centre of Gaulwhich (with its internal disposition of 4×8 columns) formed the basis for the development of the Vitruvian basilica. Atpresent the basilica of Bibracte is the earliest known certain evidence of its building type in the western Roman world.

La basilique de Bibracte – Un témoignage précoce de l’architecture romaine en Gaule centraleLes fouilles commencées en 1988 par l’Université Eötvös Loránd de Budapest dans la zone de la Pâture du Couventont permis d’explorer la voie principale de Bibracte. Les sondages effectués depuis 1996 au coeur de »l’îlot des GrandesForges«, à l’est de cette voie, ont abouti à la découverte d’un vaste ensemble augustéen dont le plan correspond àcelui d’une domus. Depuis 2000, les recherches ont été étendues aux occupations antérieures à la domus et ont aboutià la découverte d’une basilique tardo-républicaine à péristyle interne et déambulatoire périphérique. Elle constitue unensemble avec le petit forum carré dont les portiques au nord et au sud prolongent sans interruption les murs desannexes de la basilique. En ce qui concerne la datation du complexe basilical, l’analyse céramologique propose unefourchette convaincante entre 50 et 30 av. J.-C. Nécessairement pré-vitruvienne, la basilique de Bibracte avec sa dispo-sition intérieure (4×8 colonnes), atteste l’apparition en Gaule centrale d’un modèle italique dont la création constituaitprobablement la condition préalable pour l’élaboration de la basilique vitruvienne. La basilique de Bibracte constituepour l’instant le premier représentant certifié de ce type de bâtiment dans le monde romain occidental.

Schlüsselwörter / Keywords / Mots clés

Frankreich / Burgund / Mont Beuvray / Spätlatènezeit / Republik / ArchitekturFrance / Burgundy / Mont Beuvray / late La Tène / republic / architectureFrance / Bourgogne / Mont Beuvray / La Tène finale / république / architecture

Miklós SzabóLorinc TimárDániel SzabóEötvös Loránd TudományegyetemRégészettudományi Intézet Múzeum krt. 4/BH - 1088 [email protected]@[email protected]

ISSN 0342-734X

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