"Le Chateau d'Uzzano: son histoire et ses mécènes"

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Castello di Uzzano

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LE CHATEAU D’UZZANOSON HISTOIRE ET SES MÉCÈNESPar Mélanie Zefferino Docteur en histoire de l’art et du théatre University of Warwick

Au sommet d’une colline, dans l’un des plus beaux paysages de Toscane, le château d’Uzzano évoque le souvenir de personnages hors du commun, membres des familles nobles renommées de Florence. À la fois forteresse et demeure aristocratique au Moyen-âge, résidence fortifiée pendant la Renaissance puis villa avec jardins en terrasses depuis le Settecento, ce château fascinant témoigne de la fibre entrepreneuriale de ses propriétaires qui leur permit d’acquérir leur fortune, de la consolider, de conforter leur prestige social et politique et de s’assurer les alliances, la solidarité et le mécénat nécessaires dans les hautes sphères de Florence à différentes époques.

En se basant principalement sur des preuves écrites, des chroniques historiques, une documentation spécifique ainsi que sur des études plus récentes relatives à l’Histoire de Florence depuis le Moyen-âge, une recherche académique a été réalisée dans l’objectif de restituer l’histoire du château d’Uzzano illustrant unions, parentés et inimitiés de ses seigneurs à travers les siècles. La tâche n’a pas été aisée car les archives privées de certaines familles qui y ont résidé sont inaccessibles, difficilement localisables ou ont disparu. Aucun témoignage historique n’a pu être trouvé dans les Archives Historiques de Florence ou dans les Archives de Dessins de la Soprintendenza BAPSAE, en dépit de la collaboration inestimable de son directeur Arch. Andrea Cipriani, que nous tenons à remercier. Les archives Masetti, léguées à la Municipalité de Vinci et gérées par Monica Taddei, comportent des documents datant de 1788 à 1850, la plupart à propos du château de Vinci et diverses propriétés de la famille, mais rien ne fait mention du château d’Uzzano. Cependant, des informations importantes ont été extraites de sources primaires dans les Archives d’État de Lucca et les Archives d’État de Florence, également avec l’aide précieuse d’Orsola Gori que nous remercions chaleureusement.

Nous tenons également à remercier le comte Niccolò Capponi pour avoir généreusement partagé son savoir minutieux de l’histoire de Florence et de nous avoir permis d’accéder à ses propres archives, les Archives Capponi dans lesquelles sont préservés d’importants documents concernant le statut et les propriétaires du château d’Uzzano au XVe siècle.

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Avant de présenter les principaux protagonistes de la vie du château d’Uzzano et l’évolution architecturale de la propriété, il convient de fournir quelques informations sur les terres et le contexte au moment de sa construction.

Selon Pieri, le toponyme Greve dérive de l’étrusque grebes ou gribes qui signifie « rivière ». L’ancien lieu appelé de ce nom fut fondé près des sources de la rivière Greve (un affluent de l’Arno) appelées Poggio alle Coste et Fonte del Topo sur le Mont Querciabella. Le site se trouvait sur une voie étrusque qui reliait Volterra à Fiesole en passant par les Monts Fili et Fioralle (appelé alors Ficalle). Cette voie devint une route du sel au Moyen-âge quand le castrum de Greve fut construit sur le Montefioralle où le bourg et le mur d’enceinte se dressent toujours (fig. 1).

Le château d’Uzzano, qui date pratiquement de la même époque, fut construit sur un hameau de Greve nommé Uzzano (ce toponyme ne doit pas être confondu avec la ville d’Uzzano dans le Valdienievole, près de Pescia). Greve et son bourg se développèrent dans une vallée aux vieilles routes qui – outre la via Volterrana mentionnée précédemment – menaient à Cintoja et le Valdarno à l’ouest, à Florence (au nord) et Sienne (au sud) par la via Chiantigiana et sa parallèle, la via Francigena.

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Greve représentait donc un passage stratégique pour les marchands, les voyageurs et les armées dans une « région tampon » que se disputèrent longtemps Florence et Sienne. Tout cela explique la présence de différents spedali, notamment le Spedale di San Lazzaro et Sant’Anna, situé à l’intérieur du bâtiment qui servira de cave au château d’Uzzano (vendu séparément avant 2001) près du pont de San Lazzaro. En plus des châteaux de Greve et d’Uzzano, ceux alentours de Panzano, de Verazzano et de Sezzate, d’autres forteresses de la ligue de Valdigreve, dirigée alors par un podestat, furent construites dans la vallée de Greve au Moyen-âge1.

Leonard de Vinci connaissait cette vallée et bien d’autres endroits situés le long de la rivière Arno et de ses affluents, qu’il a représentés dans plusieurs dessins témoignant de ses études sur l’hydrologie. Plus précisément, le lit de la rivière Greve est tracé dans un dessin du Codex Madrid II (Madrid, Biblioteca Nacional, MS 8936, folio 16r) et sur une carte aérienne datant d’entre 1501 et 1503 (Royal Library, château de Windsor, RLW 12278). Sur cette carte, la vallée de Greve et certains des châteaux sont indiqués au sommet des collines où ils sont situés.

1 Carlo et Italo Baldini, « Le tre leghe del Chianti: Lega di Chianti e Plebato di Panzano, Lega di Val di Greve e Plebato di San Cresci a Monte Fioralle, Lega di Val di Cintoja e Plebato di Val di Robbiana » dans Memorie religiose e civili del co-mune di Greve in Chianti, Polistampa, Florence, 1988. Voir aussi, Carlo Baldini, Statuti della lega di Val di Greve, Giunti Barbera, Florence, 1978. Il convient de remarquer que le terme « in Chianti » est un ajout moderne au toponyme Greve pour indiquer son appartenance à la région viticole du Chianti.

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Le Migliorelli da Uzzano

Bien que le château d’Uzzano soit mentionné dès le XIe siècle par des sources médiévales, le plus ancien document apportant des informations sur ses propriétaires date de la troisième décennie du XIIe siècle, quand « Qualiter Zabollina filia Iohannis Boctaccii, et uxor quondam Rodolfini Bernardi de Catignano, propter velamen sui capitis obtalit et donavit Domino Gottifredo episcopo Florentino omnia castella, casas, terras et vineas sibi pertinentes in tota Marchia Tuscie, quae res posite sunt in curte et castro de Linari, Timignani, Uzani, Pogna, Corsignano, Santa Maria Novella, et curte de Aquilone… Carta manu Petri Notarii sub 1126, III Idus Ianuar, Indictione V » (Zabollina, fille de Giovanni Bottacci et veuve de Rodolfino da Catignano donne à Gottifredo, évêque de Florence, tous les châteaux, les terres, les vignobles et les propriétés concernés du marquisat de Toscane, y compris les châteaux de Linari, Timignano, Uzzano, Pogna, Corsignano, Santa Maria Novella et le bourg d’Aquilone… Charte rédigée par Petrus, notaire, le 10 janvier 1126)2.

Dans son Sanctae Ecclesiae Florentinae Monumenta, Johannes Labius affirmait que « Castrum Uczani, seu melius Uziani in Valle Grevis imminet; spectatque ad Plebem Sancti Crisci Montis Ficallis. Hic Gens Patricia Florentina ab Utiano originem traxit » (le château d’Uzzano dans la vallée de Greve dépend de la Pieve du San Cresci sur le Montefioralle. La famille patricienne florentine da Uzzano en est originaire)3. La Pieve de San Cresci, de laquelle le château d’Uzzano peut être observé, est aujourd’hui une résidence d’artistes (fig. 2).

Une note dans le Libro dei danni dati qui détaille les dégâts causés par les gibelins aux propriétés des guelfes pendant la bataille de Montaperti en 1260 révèle qu’un certain Guido da Uzzano en 1206 réclama 200 lires pour des dégâts sur « medietatem castri de Uzano pro indiviso et medietatem torris positae in dicto castro quod est in Vallis Grevis, qui de Uzano » dont il était propriétaire alors que Totto di Rinuccio Biliotti, lui, possédait « dimidiam partem castri Uzani cum tribum domibus ».4

Le premier seigneur du château d’Uzzano semble cependant avoir été Ranuccio de’ Migliorelli, peut-être affilié au Fridolfi da Panzano5. Pour ses descendants, Ranuccio aurait changé son nom de famille en y ajoutant l’affixe « da Uzzano » comme signe de noblesse illustrant leur origine (voir planche 1, pages 10-11).

fig. 2 : Vue de la Pieve de San Cresci

2 Carlo et Italo Baldini, Pievi, Parrocchie e Castelli di Greve in Chianti, Comune di Firenze e Cooperativa Tipografica degli Operai, Vicenza, 1979, pp. 113-116 (la source primaire n’est pas mentionnée).3 Joannes Lamius, Sanctae ecclesiae florentinae monumenta composita et digesta, Ex Typographio Deiparae ab Angelo Salutatae, Florence, 1758.4 C. et I. Baldini, Pievi, Parrocchie e Castelli di Greve in Chianti (1979) pp. 113-116 (la source primaire n’est pas mentionnée)5 Anthony Molho et Franek Sznura (eds.), Brighe, Affanni, Volgimenti di Stato. Le ricordanze quattrocentesche di Luca di Matteo di Messer Luca dei Fridolfi da Panzano, Sismel, Firenze, 2010, p. 577 (« Agnolo di Giovanni da Uzzano; Alessandra di Agnolo di Giovanni da Uzzano moglie di Battista Guicciardini; Bamba moglie di Agnolo da Uzzano; Giovanni di Alessandro da Uzzano; Bernardo di Antonio da Uzzano; Giovanni di Alessandro da Uzzano; Guccio di Giovanni de’ Gottolini da Cintoia oggi si chiamano da Uzzano; Niccolò di Giovanni da Uzzano; Salvatore di Niccolò; Totto di Giovanni de’ Gottolini da Cintoia oggi si chiamano da Uzzano; Zuccherino da Uzzano; v. anche Gottolini da Pistoia, gentili uomini, oggi si chiamano da Uzzano »)..

96 Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Fondo di Altopascio, Mazzo n. 425, Charte du 24 janvier 1340 et Charte du 13 Avril 1344.

Ses neveux furent parmi les 64 000 guelfes qui combattirent l’armée de l’Empereur Romain Germanique Henri VII durant le siège de Florence en 1312 – qui est décrit dans Nova Cronica de Villani. Leur engagement dans la défense de la ville permit à la famille d’accéder à la magistrature florentine : dans les Archives d’État de Lucca, deux chartes des années 1340 révèlent que Sismondo et Giovanni di Alessandro da Uzzano étaient alors respectivement juge et avocat6.

La famille da Uzzano acquiert un prestige politique important en 1363 et 1366 car Giovanni di Alessandro est élu membre du priorato, le gouvernement médiéval de la Signoria de Florence composé de neuf membres, ou priori (le neuvième étant gonfaloniere di giustizia). Depuis la fin du XIIIe siècle, ils étaient choisis dans les guildes. Les da Uzzano appartenaient à l’Arte di Calimala, l’une des plus grandes guildes (arti maggiori) de Florence.

Le mot Calimala n’a pas d’étymologie claire : Dino Compagni (1255-1324) affirme dans sa Cronica que le terme pourrait dériver du grec kalos mallos qui signifie « bonne laine » ; certains spécialistes ont émis l’hypothèse que le terme serait originaire de la via di Calimala, une callis malis (mauvaise voie-route) étroite et non pavée depuis l’époque romaine où se trouvaient la plupart des magasins et des ateliers des membres de l’Arte di Calimala au Moyen-âge et pendant la Renaissance. Ces mercatanti importaient des vêtements en laine de France (les fameux panni franceschi), d’Espagne et d’Angleterre mais également des matières premières comme la laine et la soie. Certains établirent des compagnies commerciales avec des branches en Europe et en Afrique du nord. Ainsi, non seulement ils échangeaient d’autres marchandises précieuses comme les perles, le corail, l’argent et l’or, mais ils géraient également leur propre banque de lettres de change – tout aussi essentielle et profitable dans ce genre de commerce. Les pratiques et les coutumes relatives aux activités des guildes de marchands de Florence ont été décrites par Giovani di Antonio da Uzzano dans sa Pratica della Mercatura, réalisée en 1442

De récentes études ont été menées sur le portulan de Giovanni di Bernardo da Uzzano (1420-1445), qu’il appelait compasso per navigare. Produit à partir du XIIIe siècle, ce genre d’atlas comprenait une représentation précise du littoral, basée sur des voyages antérieurs, et fournissait des indications pour naviguer le long des côtes. Les portulans complétaient les cartes utilisées pour traverser la Méditerranée d’un port à l’autre en navigant à l’estime et grâce au cap compas déterminé par ces premières cartes de navigation – caractérisées par un réseau de losanges de différentes couleurs et un point de vue préfigurant une conception moderne des territoires. Le portulan de Giovanni représente à merveille le développement du commerce qui apporta une splendeur matérielle de l’est jusqu’à Florence, stimula l’expansion des idées et fit la fortune de la famille da Uzzano.

10Planche 1: Arbre généalogique de la famille Migliorelli da Uzzano

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Cette fortune permit à Giovanni di Alessandro da Uzzano (mort en 1374) de reconstruire son château de Greve, peut-être en suivant la conception d’Andrea di Cione appelée « l’Orcagna » (c. 1310-1368). Cette hypothèse n’est généralement pas partagée par les historiens de l’art car elle n’est justifiée par aucune preuve documentaire et semble difficile à établir par comparaison stylistique.

Cependant, des preuves visuelles confirment la version de Baldini qui soutient que le château d’Uzzano fut érigé sur les fondations et les ruines de la forteresse médiévale à la fin du XIVe siècle, sous la forme d’une demeure fortifiée de base rectangulaire.

Les courtines, l’enceinte médiévale et l’extrémité des extensions de la muraille datant du XVe siècle subsistent toujours, parfois en tant qu’éléments autonomes ou toujours rattachés à la villa et ses jardins en terrasses.

On peut également retrouver ces éléments en se basant sur un inventaire rattaché au testament d’Agnolo da Uzzano réalisé en 1423, qui décrit le château en ces termes :

Un casamento o vero palagio in fortezza murato intorno con cortile grande con volte sotterra et sopra terra et con torre mezza caduta, con colombaia, e con cella da tina [per vino e olio], et con casa da lavorare dentro al detto muramento con piazza in mezzo et pozzo, et con continuo et orto grande posto in Valdigreve nel popolo di San Martino a Uzano... Più pezzi de terre lavorate sode et più pezzi di boschi con quercioli et senza et più pezzi di vigne colla detta fortezza, le quali tegnamo a nostre mani ch’elle fa lavorare bene da Torsoli nostro fattore per noi, poste nel popolo di Santo Martino a Uzano che tutte le dette terre tutti confini il detto Niccholò è erede d’Agnolo. (Un palais ou une demeure fortifiée entourée de murs ; avec une vaste cour parcourue [d’un ensemble] de voûtes au-dessus et sous le niveau du sol ; avec une tour dont la moitié a été détruite ; un pigeonnier ; des celliers [pour le vin et l’huile] ; et également avec une maison pour le fermier exploitant dans un beau domaine clos de murs doté d’une cour au centre et d’un puis, avec aussi des terres et une très belle ferme

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Pl. 2: Catasto

Leopoldino 1765

7 Archives privées de la famille Capponi, Florence, Inventaire réalisé vers 1423 comme document à rattacher au testament d’Agnolo da Uzzano datant de 1425.

à Valdigreve dans la paroisse de San Martino à Uzzano. En plus, plusieurs domaines agricoles, des bois, certains avec des chênes et d’autres non, et des vignobles qui dépendent de la forteresse. Ces domaines que nous possédons et où nous laissons notre fermier Torsoli travailler ainsi que toutes les terres et extensions appartiendront à Niccolò en tant qu’héritier d’Agnolo)7.

Si une carte du Catasto Leopoldino en 1765 nous permet de comprendre l’étendue et les délimitations des fermes et des vignobles de la paroisse de San Martino (planche 2), plusieurs éléments architecturaux du château d’Uzzano témoignent, ou au moins évoquent également l’aspect du complexe médiéval au début de l’Époque Moderne.

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La cour dotée d’un puits au centre et entourée de petits bâtiments, dont la maison du casiere, peut toujours être observée en entrant dans la propriété par la porte nord (fig. 3).

La « vaste cour » subsiste également, accessible depuis la loggia du XVIe siècle qui comporte des colonnes ioniques et des voûtes d’arêtes au rez-de-chaussée et, au premier étage, ces mêmes colonnes qui supportent un plafond de bois (fig. 4).

De l’autre côté de la cour se trouve un porche orné de colonnes ioniques et d’une voûte en tonnelle qui s’avère constituer un ajout tardif à la structure originale – d’ailleurs l’ancienne succession d’arches sur le côté ouest est interrompue (fig. 4).

fig. 3 : Puits, cour d’honneur

15fig. 4 : Cour d’honneur

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Du côté est, le porche conduit à la chapelle alors que la porte centrale mène aux pièces du rez-de-chaussée.

Plutôt que le porche et la loggia, construits pendant la Renaissance, l’ensemble de voûtes « au-dessus du niveau du sol » – mentionné dans l’inventaire d’Agnolo da Uzzano de 1423 – désignerait les pièces au sud et à l’ouest qui comprennent toujours des éléments architecturaux de type gothique flamboyant. Au rez-de-chaussée, le mur extérieur de la principale pièce, le Grand Salon, qui domine les jardins en terrasses contient deux colonnes polygonales de pietra serena qui supportent des voûtes d’arêtes (fig. 5).

La salle à manger à l’angle Ouest de l’aile Sud possède deux colonnes polygonales identiques dans son mur extérieur orienté au sud, un pilier dans le mur extérieur orienté à l’ouest et des chapiteaux de soutènement surmontés de voûtes d’arêtes sur les murs intérieurs. Dans cette pièce, les colonnes, les piliers et les chapiteaux qui évoquent l’esthétique d’une forteresse gothique flamboyant, étaient ornés d’armoiries – probablement depuis le XIXe siècle, quand la fascination pour le Moyen-âge prit de la vigueur (fig. 6).

La même pièce au premier étage comporte également des colonnes carrées et un pilier qui sont joliment décorés d’un dessin géométrique rappelant les motifs à carreaux des Arts et Métiers.

La chambre à l’angle opposé, chambre 2 (qui fait face au sud et à l’est), possède des voûtes d’arêtes portées par des piliers de soutènement en pietra serena avec un motif stylisé de fleur d’acanthe élégant et raffiné, datant du deuxième quart du XVe siècle (fig. 7).

fig. 5 : Grand salon fig. 7: Chambre 2

17fig. 6 : Salle à manger

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Les colonnes et les chapiteaux de soutènement de l’escalier sont quasiment de la même époque (fig. 8) et leur structure rappelle celle plus ancienne du palais de Niccolò et Agnolo da Uzzano de la Via de’ Bardi à Florence (appelé aujourd’hui Palazzo Capponi alle Rovinate) comme nous l’évoqueront plus en détails par la suite.

L’ensemble de voûtes « sous le niveau du sol » mentionné dans l’inventaire de 1423 désigne les celliers, auxquels on accède aujourd’hui par les grandes portes cintrées du mur d’enceinte médiéval, incorporés dans les façades du bâtiment au nord, à l’ouest et à l’est et supportant le chemin de ronde au premier étage. L’épaisseur, la qualité et la solidité des pierres utilisées pour la construction permettent de différencier clairement le mur d’enceinte médiéval des éléments ajoutés au XVe siècle et des extensions en pierre de grès sur les murs extérieurs sur les côtés ouest et nord du domaine (fig. 9).

fig. 8 : Vue des escaliers

fig. 9 : Vue du mur d’enceinte

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D’autres portions des murs médiévaux extérieurs semblent avoir été incorporées sur les jardins en terrasses. L’aspect original de ces murs pourrait être similaire à celui des murs d’enceinte du castrum médiéval sur Montefioralle dont une section subsiste avec des merlons guelfes (fig. 10).

Enfin, on peut toujours voir aujourd’hui les restes de la tour décrite comme partiellement en ruine dans l’inventaire de 1423 mentionné plus tôt (fig. 11).

Elle fut probablement démolie en partie pendant le règne de six ans des gibelins à Florence suite à la bataille de Montaperti, puisque de nombreuses tours guelfes furent détruites à cette époque. Sûrement avant 1478, elle fut restaurée dans sa taille et son apparence originale et fut conservée intacte quasiment jusqu’au terme de la lutte pour le territoire de Chianti entre Florence et Sienne. Sur une carte dessinée par Filippo d’Andrea da Strada pour le Podistreia di Greve vers 1585, le château d’Uzzano est décrit comme une forteresse de forme carrée dotée d’une tour de guet, carrée elle aussi, et dont les murs possédaient des merlons guelfes (planche 2, fig. 12) 8.

fig. 10 : merlons guelfes visibles sur le mur d’enceinte

fig. 11 : restes de la tour

fig. 12 : détail de la pl. 2pl. 2 : F. d’Andrea da Strada, carte, vers 1585

8 Archivio di Stato di Firenze, Capitani di Parte, 7 (numeri bianchi), c. 229, Mappa del Popolo di San Martino dessiné par Filippo d’Andrea da Strada pour le Podisteria di Greve. Publié dans G. Pansini, Piante, Popoli e Strade… (1989).

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À Greve, le château d’Uzzano n’est pas le seul à présenter ces caractéristiques : présence de merlons, forme carrée avec une tour également carrée, une enceinte et des murs extérieurs. C’est aussi le cas, entre autres, des châteaux de Verazzano et de Sezzate. Ce dernier est décrit avec sa tour carrée et son enceinte au XVIe siècle par un auteur anonyme dans Vierge à l’enfant avec St. Antoine Abbé, Sainte Lucie, Saint Jean-Baptiste et deux Patrons au Museo di San Francesco à Greve. Mais l’une des particularités du château d’Uzzano réside dans son bastion (fig. 1, page 6).

Le terminus ante quem pour sa construction date de 1478 : cette année-là, le Dieci di Balia décida que vingt hommes d’infanterie devraient garder le château d’Uzzano depuis cette plateforme et se tenir prêt à affronter la seconde invasion aragonaise du territoire de Chianti. Construit en pierres de grès, ce type de fortification illustre parfaitement les innovations de l’architecture militaire initiées par les théoriciens de premier plan du XVe siècle comme Leon Battista Alberti (1404-1472). À cette époque, le château d’Uzzano comportait déjà, non seulement les éléments architecturaux d’une forteresse, mais également ceux d’une belle demeure.

Dans la vallée de Greve, au sein de la paroisse de Saint Martin, sont enregistrées comme propriétés de Niccolò da Uzzano, par le Livre des impôts de 1427, « une demeure patricienne dotée d’une grande cour et entourée de murs ainsi qu’une petite ferme à l’intérieur de la forteresse », « un manoir dans la forteresse d’Uzzano » et « une grande ferme et trois plus petites » 9. Avec les descriptions contenues dans l’inventaire de 1423 des archives privées Capponi, ces documents révèlent que la structure du château d’Uzzano ressemblait quelque peu à celle des résidences de campagne florentines du XVe siècle qui comprenaient la casa da signore (maison du patricien) et les case da lavoratore (bâtiments séparés pour les fermiers exploitants), chacun formant une petite unité indépendante dans le domaine du seigneur.

La propriété de Marco Gorri à Fornello (aujourd’hui Villa Sarri) est un exemple très documenté de ce genre de structures du XVe siècle ; elle comportait quatre fermes regroupées auteur de la casa da signore, la dernière avec un portique, une grande et une petite cour. Elle incluait également un puits, un pigeonnier, des étables, un cellier à cuves et des poderi (petites fermes). Selon Amanda Lillie, de tels dispositifs peuvent être retrouvés dans tous les grands domaines Strozzi et l’une des causes se trouve dans le partage de la propriété en plusieurs poderi indépendantes, exploitées par différents fermiers 10. Cette répartition permettait de léguer ou d’assigner les exploitations et les fermes aux différents héritiers.

9 C. et I. Baldini, Pievi, Parrocchie e Castelli di Greve in Chianti ( 1979,) pp. 113-116 (la source originale n’est pas mentionnée).10 Amanda Lillie, Florentine Villas in the Fifteenth Century: An Architectural and Social History, Cambridge University Press, New York, 2005.

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À la mort de Giovanni da Uzzano en 1374, le château d’Uzzano devint la propriété de son fils Agnolo (c. 1350-1425), quatre fois priore, qui le légua lui-même accompagné d’un certain nombre de poderi à son frère Niccolò (1359-1431).

Niccolò da Uzzano fut l’un des plus grands hommes d’État et diplomates de son temps : il fut élu à deux reprises gonfalioniere di giustizia et trois fois membre des Dieci di Balia (Dix de Guerre), la puissante commission chargée des affaires militaires au sein de la République florentine. Il s’opposa à l’ascension de Cosme de Médicis, au départ opposé aux Albizzi, aux Strozzi, aux Capponi ainsi que d’autres familles du vieux patriciat florentin. Son célèbre buste attribué à Donatello est exposé au Museo del Bargello à Florence (fig. 13) ; sa femme, Giovanna du Bartolomeo Nicolai degli Alessandri, descendait d’une famille noble parente de la Maison Albizzi. Cette dernière appartenait à l’Arte della lana, une autre grande guilde de Florence qui importait de la laine brute d’Angleterre principalement pour la filer, la teinter et la tisser pour leur ville. Le cercle de connaissances de Niccolò da Uzzano comprenait de nombreux dirigeants religieux et politiques de l’Europe chrétienne mais selon Brucker, il était également proche, dans une certaine mesure, des paysans qui cultivaient ses

terres au contado 11. En tant que banquier, il entretenait également d’étroits contacts avec les artisans et les marchands florentins.

Inspiré par les idéaux humanistes, Niccolò semble avoir cherché à concilier un courant égalitariste, rendu possible par la flexibilité des structures politiques de la société florentine et un sens fort de la hiérarchie intimement lié à son rang aristocratique. Ce n’est donc pas par hasard qu’il s’engagea dans la construction de la Casa e Collegio della Sapienza, une structure créée pour accueillir les étudiants défavorisés du Studio (université) de Florence suite aux résolutions approuvées par le Conseil du Capitano e del Popolo et le Conseil du Podestà e del Comune les 17 et 18 mars 1429. Pour cela, il commanda à Lorenzo di Bicci (c. 1350-1427) la conception du bâtiment de forme carrée destiné à accueillir cette domus sapientiae 12 et finança les premières étapes de sa construction. Dans ses dernières volontés, il lui légua 12 500 florins sous certaines conditions, notamment que la Sapienza soit dirigée par des membres de l’Arte du Calimala et que le clergé n’interfère pas dans l’organisation et l’enseignement 13. Le projet de la Sapienza échoua finalement puisque les travaux furent stoppés en 1436 et que la donation de Niccolò fut utilisée par la Signoria pour financer la guerre contre le Duché de Milan. Brucker note que « le manque d’intérêt de Cosme de Médicis pour cette structure a peut-être été dû… à son association avec Niccolò da Uzzano, son rival d’autrefois » 14.

11 Gene A. Brucker, Renaissance Florence, University of California Press, Berkerley, 1969, pp. 95-98.12 Emanuela Ferretti, “La Sapienza di Niccolò da Uzzano: l’istituzione e le sue tracce architettoniche nella Firenze rinascimentale », Annali di Storia di Firenze, IV (2009), pp. 89-149.13 Alessandro Gherardi, Statuti dell’Università e Studio Fiorentino dell’anno MCCCLXXXVII: seguiti da un’appendice di documenti daln1320 al 1472, “ Appendice di documenti », CXVII, 1428, Marzo 15-17-18, Firenze, Cellini, 1883, pp. 210-214.14 Gene A. Brucker, “ A Civic Debate on Florentine Higher Education (1460) », Renaissance Quarterly, XXXIV (1981), pp. 517-533.

fig. 13

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Même si très peu d’éléments du projet de la Sapienza soutenu par Niccolò sont toujours visibles dans le bâtiment qui accueille aujourd’hui le rectorat de l’Université de Florence, son palais de la via de’ Bardi lui subsiste. Peut-être commandé à Lorenzo di Bicci vers 1406 et finalisé en 1426 selon Vasari, ce bâtiment est également conforme au style gothique florentin.

Cependant, il comporte également des éléments qui confèrent équilibre, ordre et sobriété à la structure et donc un esprit déjà moderne. On retrouve une forme carrée avec une cour rectangulaire au centre entourée d’un péristyle de colonnes polygonales et de chapiteaux de pietra serena agrémentés d’un motif végétal.

Au XIXe siècle, ces colonnes furent emmurées sur deux des côtés du péristyle qui fut lui achevé vers 1417. La façade du XVe siècle donnant sur la via de’ Bardi se prolonge horizontalement sur trois niveaux : le plus bas présente des saillies rustiques et un portail cintré alors que le deuxième comporte des fenêtres à arches uniques désormais carrées.

La façade originale du palais da Uzzano surmontant la Costa dei Magnoli, le long de la rivière Arno, s’écroula en 1547 suite à un glissement de terrain. Cet événement est à l’origine de l’appellation « Poggio alle Rovinate » (banque des ruines) qui fut donnée à la rive et par extension aux nombreuses constructions en ruine de cette zone. Ce qu’on nommait le palais da Uzzano fut alors connu sous le nom de « Palazzo Capponi alle Rovinate » – une appellation qui reflétait son changement de propriétaire et d’état.

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Le terme « delle rovinate » fut également donné à Santa Lucia dei Magnoli qui porte toujours les armoiries de la famille da Uzzano sur sa façade donnant sur la via de’ Bardi (fig. 14).

Après avoir acquis le précieux mécénat de cette église, Niccolò da Uzzano commanda à Lorenzo di Bicci une série de fresques (perdues) relatant des épisodes de la vie de Sainte Lucie pour la chapelle principale. À ce moment, dans son testament du 3 octobre 1425, Agnolo destinait 1 000 florins, donnant une rente de 4% à cette église mais avait également légué une podere à la paroisse de l’église de San Martino à Greve dont le château d’Uzzano dépendait.

On ne sait pas si Niccolò et son frère Agnolo commandèrent des décorations ou des travaux d’aménagement à Lorenzo di Bicci pour le château d’Uzzano dont la cour carrée, l’escalier, les ensembles de voûtes et leurs chapiteaux de soutènement en pietra serena rappellent quelque peu le style caractéristique du début du XVe siècle des éléments de la résidence florentine via de’ Bardi. En 1423, ce palais avait quatre cheminées : dans la cuisine, la pièce principale et dans deux des chambres. Au moins deux cheminées en pietra serena portant les armes des da Uzzano existent toujours dans le château – au rez-de-chaussée dans le Grand Salon et au premier étage dans la chambre orientée nord et ouest et peut-être aussi une inachevée dans la bibliothèque (figs. 15-16).

figs. 15-16 : cheminée du grand salon et détail

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Un indice dans l’écusson marqué de l’inscription « S. Domenico di Fiesole A.D. MIDCCC », incorporé dans le mur de l’espace menant à la chapelle au rez-de-chaussée, suggère que l’artiste préféré de Niccolò aurait pu contribuer à la rénovation du château d’Uzzano au début du XVe siècle (fig. 17).

Le lien entre ce couvent et la famille de Niccolò da Uzzano pourrait être Lorenzo di Bicci qui peignit les saints dans les piliers de la Pala du Fiesole de Beato Angelico vers 1424. Niccolò da Uzzano eut deux filles de son mariage avec Giovanna di Bartolomeo Nicolai degli Alessandri : Gismonda, surnommée Bonda, et Ginevra. En terme légal, la part des filles dans le domaine parental était représentée par leur dot dans la Florence de la Renaissance ; elles ne devaient pas hériter après leur mariage (généralement célébré quand les filles étaient âgées d’environ seize ans). Ainsi, ni Gismonda, ni Ginevra ne devaient hériter des propriétés de Niccolò’ da Uzzano. En enquêtant sur les dynamiques de leurs mariages cependant, on comprend les alliances tissées par leur père, ses dispositions testamentaires et au final pourquoi son palais de la via de’ Bardi et le château d’Uzzano eurent différents propriétaires après sa mort.

Le mariage de Gismonda avec Giovanni di Niccolò Soderini (mort en 1421) a été trop ignoré par les chercheurs qui ont reconstruit l’histoire de l’assassinat manqué de Niccolò da Uzzano par Niccolò di Lorenzo Soderini en 1429. En vendetta, ce dernier blâmait le gonfaloniere di guistizia car son père, coupable de contrefaçon, fut exécuté pour fraude en 1405. La peine de mort fut prononcée pour Lorenzo après qu’il eût produit des documents dans l’espoir de prouver qu’il était l’héritier de Messer Tommaso Soderini, car soi-disant premier fils d’un mariage avec une femme française – célébré avant ses noces florentines – prétendument bigame ; ce qui faisait perdre dans ce cas de figure sa légitimité à son descendant. Cette triste tentative, si elle avait abouti, aurait pu avoir des conséquences néfastes pour la belle-famille de Bonda, la fille de Niccolò da Uzzano, bien qu’elle fut veuve à cette époque. Cet élément explique peut-être la punition très sévère du faussaire. Cependant, cet épisode fut finalement à l’origine de l’alliance Médicis-Soderini17 (planche 3, pages 26-27).

17 Paula C. Clarke, The Soderini and the Medici: power and patronage in Fifteenth-century Florence, “The Origins of the Soderini–Medici Bond », Clarendon Press, 2011.

fig. 17

26Planche 3 : Arbre généalogique des Capponi

27

28

Les noces de Ginevra avec Piero di Bartolomeo Capponi renforcèrent le lien étroit entre les da Uzzano et l’une des familles les plus en vue de la vieille aristocratie de Florence, qui s’opposait avec férocité à l’ascension de Cosme de Médicis. Les Capponi, qui appartenaient à l’Arte della lana, étaient comparables aux Strozzi en fortune et en prestige. Niccolò da Uzzano et Gino di Recco Capponi étaient de proches amis ; ce n’est donc pas une surprise de voir le fils ainé de son frère Bartolomeo di Recco (à la tête de la branche familiale de la paroisse de San Frediano) épouser Ginevra, la fille de Niccolò.

Dans son testament du 13 juin 1417, Piero di Bartolomeo Capponi désigne comme héritiers ses fils, Niccolò, Bartolomeo et Giovanni, et laisse des dots à ses filles Caterina et Costanza, toutes deux très jeunes 18. De plus, il désigne responsables de ses enfants Monna Lisa di Piero Bini, veuve de Bartolomeo Capponi (grand-mère paternelle), Niccolò da Uzzano (grand-père maternel), Gino di Neri Capponi, Ursino Capponi, Giovanni di Jacopo Bini (proches), ainsi que quelques nobles florentins, entre autres Giovanni di Niccolò Soderini, Giannozzo di Stoldo Gianfigliazzi et Bernardo di Silvestro Nardi. Ce document témoigne du réseau de relations tissé entre les familles Capponi et da Uzzano. Les dispositions testamentaires de Piero Capponi furent adoptées en un an comme on peut le lire dans un rouleau daté du 20 septembre 1418 19.

Le 27 avril 1420, Niccolò da Uzzano rendit légitime par la cour de Florence son fils Salvatore né le 3 octobre 1393 afin qu’il puisse utiliser le nom da Uzzano. Cependant, en tant que fils légitimé et non légitime, Salvatore n’hériterait pas de la primogenitura dans les circonstances normales 20.

18 Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Altopascio, Mazzo 563, Testament de Piero di Bartolomeo Capponi daté du 13 juin 1417.19 Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Fondo di Altopascio, Mazzo n. 564, Charte datée du 20 Octobre 1418. Les dispositions testamentaires de Piero di Bartolomeo sur la rente et la dot exigée par sa mère furent adoptées plus tard, le 5 septembre 1426, préservées dans les Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Fondo di Altopascio, Mazzo 57.20 Pour les naissance hors mariages, les mariages, les dots et les héritages dans la Florence de la Renaissance voir Ann Crabb, The Strozzi of Florence: Widowhood and Family Solidarity in the Renaissance, The University of Michigan Press, 2000, pp. 79-102, 180-205, et 265-278.

29

À cet égard, quand Niccolò da Uzzano écrivit ses dernières volontés le 27 décembre 1430, il fut équitable vis-à-vis de ses parents éloignés qui représentaient ses héritiers mâles légitimes dans la famille da Uzzano 21. Ce testament fut cependant contesté par ses neveux comme on l’évoquera plus longuement par la suite.

En plus des dispositions regardant la Sapienza qui ont déjà été examinées, les dernières volontés de Niccolò da Uzzano mentionnaient sa famille, ses proches mais aussi ses serviteurs. Il retournait à sa femme Nanna Niccolò sa dot, dont la valeur originale de 200 florins correspondait à 950 florins à l’époque et qu’elle pourrait réclamer selon la loi, ainsi que les sommes qu’il lui devait, enregistrées comme telles dans le livre de comptes. Il lui donnait le droit de garder ses robes et ses bijoux et de vivre dans le palais florentin de la Via de Bardi ainsi que dans le château d’Uzzano à Greve toute sa vie (à la condition qu’elle ne se remarie pas) avec l’usufruit sur le mobilier. Bonda bénéficiait des mêmes droits ; elle récupérait sa dot puisqu’elle était veuve, ainsi qu’une rente de 50 florins par an et la somme de 1 500 florins. La même somme était donnée aux fils de Ginevra. Salvatore héritait de la maison où il résidait à Florence dans la paroisse de Santa Lucia dei Magnoli, d’exploitations autrefois possédées par Niccolò et Agnolo à Greve dans la paroisse de San Cresci et de petites fermes à Leccio et Tobbiano. Il reçut en plus la somme de 1 800 florins auxquels s’ajoutaient 4 000 florins en titres dont 2 000 qu’il ne pouvait utiliser qu’en cas d’urgence avec l’accord de Bernardo di Uguccione et de Bernardo di Antonio da Uzzano. Ce dernier et ses descendants mâles étaient désignés comme héritiers de toutes les autres propriétés de Niccolò da Uzzano, notamment le palais florentin de via de’ Bardi et le château d’Uzzano à Greve qui ne pourraient être vendus ou échangés in perpetuum selon les volontés de Niccolò da Uzzano. Si la lignée de Bernardo da Uzzano devait disparaître, les propriétés inaliénables mentionnées auparavant seraient attribuées à Salvatore et ses descendants mâles.

21 Archivio di Stato di Firenze, Arte di Calimala, 120, charte 66, Testamento de Niccolò da Uzzano daté du 27 décembre 1430.

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D’après un Actum du Podestà de Florence daté du 28 septembre 1440, il semble qu’à partir de la mort de Niccolò da Uzzano, Giovanna di Bartolomeo Nicolai degli Alessandri laissa ses crédits et sa dot avec le reste des biens gérés par Bernardo di Antonio da Uzzano, comme le faisaient généralement les mères devenues veuves si leur mari possédait une solide situation financière à leur mort. Bien évidemment, les problèmes commencèrent lorsque la santé de Bernardo se dégrada juste avant sa mort, le 8 octobre 1440 ; les dispositions testamentaires de Niccolò envers Monna Nanna furent prises, lui assignant pro tempere différentes poderi avec « vinetatis et olivarum » et « habitationem ad redditum » dans le « Fortillitio de Uzano in Vallis Grevis » dont les bénéfices furent partagés entre « Domna Johanna » et le monastère augustinien de « Curie de Magnolis » à Florence 22.

Giovanni, le fils de Bernardo di Antonio da Uzzano, mourut en 1445, suivit par son fils Bernardetto, en 1446 : à ce moment précis, le palais florentin de via de’ Bardi aurait dû revenir au Collegio della Sapienza et le château d’Uzzano à Salvatore et ses descendants

mâles. Mais les choses prirent une tournure différente puisque le Collegio della Sapienza n’était pas fondé et que la famille Capponi contesta la volonté de Niccolò da Uzzano, en arguant que l’illégitimité de son fils Salvatore ne lui permettait pas de prendre la suite de Bernardo di Antonio da Uzzano, un parent de Niccolò au cinquième degré par ascendance, et qu’en particulier, la désignation de Salvatore comme propriétaire du château d’Uzzano et du palais de via de’ Bardi se heurtait à l’usufruit laissé à Giovanna degli Alessandri, la veuve de Niccolò, et à sa fille légitime Bonda (qui était morte au moment de cette contestation). De plus, comme Ginevra, l’autre fille légitime, ne reçut pas cet usufruit – car elle mourut avant son père – mais qu’elle avait donné naissance de son

mariage avec Piero Capponi à des descendants légitimes, ses fils devaient hériter de la moitié du château d’Uzzano et de la moitié du palais de Florence 23.

Au final, le palais da Uzzano de la via de’ Bardi alla aux descendants de Ginevra, qui le possèdent toujours aujourd’hui sous le nom de Pallazo Capponi alle Rovinate, alors que le château d’Uzzano alla à Salvatore et ses descendants qui le gardèrent jusqu’au milieu du XVIIe siècle. Curieusement, les Capponi devinrent mécènes de l’église San Martino à Greve, qu’ils conservèrent jusqu’au milieu du XIXe siècle 24.

22 Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Fondo di Altopascio, Mazzo n. 584, Actum publié par la Podestà de Florence et daté du 28 septembre 1440.23 Consilium eximi cesarei pontificii quam iuris doctoris Marci Asini pro Caponibus in litem contra causa quibusdam pseudo de Auzanis mota, post 1446, Archives privées de la famille Capponi, Florence.24 Dans le Museo di San Francesco à Greve, deux objets présents auparavant à San Martino, à Uzzano, révèlent les noms des familles qui furent mécènes de cette vieille église. Le premier est le Reliquaire de Saint Martin, donné par la Comtesse Capponi en 1848 (inv. 34). L’autre est la Vierge de l’Assomption peinte par un disciple d’Antonio Ciseri dans le seconde moitié du dix-neuvième siècle et qui est encadrée d’une corniche dorée, ornée des armes de la comtesse Masseti de’ Danielli da Bagnano, la donatrice (inv. 27).

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25 C. et I. Baldini, Pievi, Parrocchie e Castelli di Greve in Chianti (1979) pp. 113-116. La source originale de cette informa-tion n’est pas citée et à cet instant n’a pas été récupérée. 26 Giuseppe Maria Mecatti, Storia genealogica della nobiltà, e cittadinanza di Firenze divisa in quattro parti…, I, “ Masetti », Giovanni di Simone, Napoli, 1753-1754, p.70.

LES MASETTI ET MASETTI DA BAGNANO

La lignée mâle de Salvatore da Uzzano s’éteignit avec Silvestro (1618-1667), même si son neveu Bartolomeo da Barberino prit le nom de da Uzzano et reçut son héritage à sa mort. À cette époque cependant, le château d’Uzzano appartenait déjà à la famille Masetti qui l’acquit vers 1641. La façon dont le domaine leur fut transmis reste peu claire 25.

Originaire de Pelago, Giulio di Francesco Masetti vient vivre à Florence en 1612 où il travaille comme membre de l’Arte della lana 26. L’écusson de marbre orné des armes des Masetti delle Ruote (gueules, chargées de trois chainons d’or) incorporé dans le mur de l’espace menant à la chapelle témoigne de l’appartenance du château d’Uzzano à la famille (fig. 18).

Dans cet espace subsiste un écusson qui date environ de la même époque avec les armes de la famille florentine Romanelli (fig. 19) dont le lien avec les da Uzzano ou les Masetti n’a pas encore été établi. La relation avec les familles dont les blasons héraldiques sont sculptés sur trois des cheminées est également inconnue (fig. 20).

fig. 18

fig. 19

fig. 20

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Ils ne sont pas identifiables car les couleurs des armes sont difficiles à déterminer ou les symboles héraldiques ne correspondent à aucune famille florentine ou maison connue pour avoir un lien avec les propriétaires du château. L’écusson contenant un aigle couronné par exemple, s’il était chargé d’or et d’un aigle noir et d’une couronne noire, pourrait représenter les Marescotti de Sienne ou les Pusterla de Lombardie (ces derniers étant liés aux Castelbarco), mais d’autres possibilités sont envisageables. La cheminée de la bibliothèque au premier étage possède trois écussons inachevés et sans armes. Leur forme et le fait que celui du milieu soit soutenu par deux anges (comme dans le blason da Uzzano de la fresque du palais de la via de’ Bardi) suggèrent que ces écussons héraldiques datent du XVe siècle et qu’ils devaient être complétés avec les armes des da Uzzano. Giulio Maria Baldassarre (1711-1765) est très certainement le membre de la famille Masetti qui travailla le plus à la rénovation du château d’Uzzano, comme on peut le lire sur l’inscription de la plaque commémorative d’un des murs de la cour intérieure (fig. 21),

fig. 21

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traduite ainsi : Au Chevalier Giulio Maria Baldassarre

Di Francesco Masetti, Noble et patricien florentin

qui, en 1754, restaura et agrandit l’ancien château de Niccolò da Uzzano.

Digne d’éloges pour l’excellent état de l’exploitation,

savant en philosophie, généreux, charitable, altruiste,

sincère et ami fidèle, honnête, pieux et croyant.

[De la part de] Pietro Masetti, frère germain en éternels souvenirs

de gratitude, d’amour et de passion. Il vécu 54 ans et un mois,

et mourut le 13 avril 1765.

La reconfiguration du jardin représente le plus grand changement entrepris par Giulio Maria Baldassarre Masetti dans la propriété. Le terrain en pente à l’extrémité sud fut transformé en jardin à terrasses avec un escalier baroque, des mares et des statues en terre et en grès, certaines datant d’une période antérieure.

Un changement similaire fut opéré au XVIIIe siècle dans le jardin de la villa de Giulio Mozzi via de’ Bardi (aujourd’hui Villa Bardini), en prenant pour modèle les jardins de Boboli. Les deux enfants de Giulio Maria Baldassarre se marièrent avec un membre de la famille de’ Danielli da Bagnano : Pietro épousa Elisabetta de’ Danielli da Bagnano dans la première moitié du XVIIIe siècle, et Margherita épousa Francesco de’ Danielli da Bagnano en 1722 (planche 4).

34

Planche 4 : Arbre généalogique des Masetti et Masetti de’ Danieli da Bagnano

35

Le second couple n’eut pas de fils et donc, après leur mort, les propriétés revinrent – non pas à leurs beaux-fils – mais à Pietro et Elisabetta. Leur fils Giulio reçut l’héritage des da Bagnano et le nom de sa mère, qu’il ajouta au sien. C’est avec lui que les armoiries des deux familles fusionnèrent (figs. 22, 23, et 24).

Un très grand écusson de marbre orné des armes des Masetti de’ Danielli da Bagnano est visible au château d’Uzzano, dans un mur de la cour intérieure (fig. 25).

Le même écusson, cette fois en terre cuite, orne la façade d’une maison près du château identifiable par sa position près de la ferme et de la petite tour indiquées sur les cartes mentionnées précédemment (planche 2, page 19 et planche 3, pages 26-27).

Giulio Masetti de’ Danielli da Bagnano, à qui Emilio Frullani dédicaça un poème funèbre, épousa Anna Maria Cataldi Bertolini. Leur fille Angelica fut mariée à Pier Leopoldo Aldobrandini. Leur deuxième fils, Marco, qui fut le mécène de la restauration de l’oratoire de San Giusto à Greve épousa une Dragomanni 27. Leur premier fils Piero qui maria Virginia Bentivoglio Middleton était un passionné de poésie.

Sans doute inspiré par Foscolo et Carducci, Piero Masetti de’ Danielli da Bagnano réalisa en 1849 la viale dei cipressi (de cupressum sempervirens) au château d’Uzzano.

Il fit également planter trois espèces de grands arbres, certains exotiques sur les jardins en terrasses comme des tilleuls (Tillia platyphyllos), des marronniers (Aesculus hippocastanum), des noyers noirs (Juglans nigra), des cèdres du Liban (Cedrus libanii), des cèdres de l’Himalaya (Cedrus deodora), des cèdres de l’Atlas (Cedrus atlantica Manetii), des cèdres bleus de l’Atlas (Cedrus atlantica Glauca), des pins parasols (Pinus pinea) et des séquoias géants (Sequoiadendron giganteum). On ne trouve par contre aucune espèce d’arbres à myrrhe (Commiphora) bien que l’un des poètes préférés de Piero était Vittorio Alfieri, comme le laisse à penser ses efforts pour obtenir la permission de placer une plaque commémorative en hommage au dramaturge italien sur la façade de son palais de Lung’Arno à Florence 28. Il fit aussi installer une plaque commémorative sur la façade de la maison natale de Léonard de Vinci à Anchiano. Son inscription révèle sa passion de mécène pour l’artiste et une nouvelle fois son amour pour la poésie, quand il le compare à Dante :

Cette maison des da Vinci à Anchiano, rendue illustre par la naissance de Leonard

fut donnée à la Municipalité de Vinci par son glorieux membre honoraire Giovanni Rasini

Comte de Caste Campo, le 10 octobre 1950.

27 Alessandro Carraresi (ed.), Lettere di Gino Capponi e altri a lui raccolte e pubblicate, lettre datée du 30 décembre 1819, écrite par Gino Capponi à son fils Pier Roberto pour l’informer de la célébration de trois noces entre différentes familles le 30 avril 1820, notamment le mariage entre « une future mariée Dragomanni et un Masetti » », Le Monnier, Florence, 1882, pp. 46-47.28 Archivio di Stato in Firenze, Censura, Carteggio con la Segreteria di Stato, 1844, n°73.

fig. 22 fig. 23

fig. 24

fig. 25

36

Cette plaque commémorative fut installée par le comte Piero Masetti da Bagnano

en l’an MCMVI afin de garder le souvenir

que sur les collines d’Anchiano Leonard de Vinci

vint au monde et qu’ici

sur les cimes sublimes de la Nature, grandit avec une prodigieuse maturité une inventivité au talent omnipotent

comme si au XVème siècle Alighieri renaissait en génie des arts

pour rendre gloire à l’Italie 29.

Piero transmis son amour pour Leonard de Vinci à son premier fils Giulio Masetti (1895-1926) qui restaura son château à Vinci et en fit généreusement don à la mairie de la ville en 1919, à l’occasion du 400ème anniversaire de la mort de Leonard de Vinci, afin qu’il puisse accueillir aujourd’hui le Museo Leonardiano et la Biblioteca Leonardiana.

Giulio Masetti (fig. 26) était pilote de course, tout comme son plus jeune frère Carlo. Il fut surnommé le « Lion de Madonie » après s’être distingué sur la Targa Florio. Cette course de montagne en Sicile était courue sur l’un des tracés les plus difficiles du monde. Avec sa première voiture, une Fiat 4,5 litres S57 B14, il termina quatrième de la Xe Targa Florio (1919) puis gagna la XIIe édition deux ans plus tard. Il remporta également la XIIIe édition avec cette fois une Mercedes 4,5 litres 115 HP 18/100. Pour la XIVe (1923) il finit deuxième avec son Alfa Romeo RL TF. En 1925, il termina troisième du Grand Prix de France avec une Sunbeam 135 bhp 2-litres. La XVIIe édition de la Targa Florio fut sa dernière course : le 25 avril 1926, au volant de sa Delage 2L CV.A, il meurt dans un accident à Sclafani Bagni, près de Palerme.

Une plaque de bronze commémorative témoigne de ses victoires comme suit :Sur le col de Futa

témoin de nombreux triomphes sur le circuit de Mugello,

sous les auspices des faisceaux de Fiorenzuola, ses amis voulurent que le nom

du patricien florentin soit honoré GIULIO MASETTI DA BAGNANO

gravé dans le bronze pour rappeler aux cœurs valeureux de demain relevant ce défi à nouveau

l’esprit d’un homme qui courut en Madonie sur la course de Sicile

29 L’inscription en italien : « QUESTA CASA DEI ‘DA VINCI’ IN ‘ANCHIANO’ / RESA ILLUSTRE PEL RICORDO DELLA NASCITA / DI LEONARDO FU DONATA AL COMUNE DI VINCI / DAL SUO CITTADINO ONORARIO GIOVANNI RASINI / CONTE DI CASTEL CAMPO IL 10 OTTOBRE 1950. / QUESTA MEMORIA POSE / IL CONTE PIERO MASETTI DA BAGNA-NO / NELL’ANNO MCMVI / PERCHÉ RESTI ONORATA LA RICORDANZA / CHE SUI COLLI D’ANCHIANO / RESPIRÒ LE PRIME AURE DI VITA / LEONARDO DA VINCI / E NELLE SUBLIMI ELEVAZIONI DELLA NATURA / ATTINSE QUI / E SVILUPPÒ CON PRODIGIOSA MATURITÀ / QUELLA VERSATILE ONNIPOTENZA D’INGEGNO / ONDE NEL SECOLO XV / PARVE IN LUI REDIVIVO ALIGHIERI / IMPERSONARSI GENIO DELL’ARTE / E LA GLORIA D’ITALIA ».

fig. 26

37

et qui montra qu’il est toujours possible de se battre pour l’Italie et de mourir

pour gagner un titre de champion dans ce monde. Les faisceaux de Fiorenzuola et Pietramala,

III Juin MCMXXVII. G. MORELLI

Sa jeune sœur, Maria Graziella, épousa Francesco Giovanni Maria Casterlbarco-Albani Visconti Simonetta en 1923 (fig. 27). Les Castelbarco, dont les armes sont visibles au-dessus du porche dans la cour intérieure (voir p. 1), étaient originaires de Vallegarina près de Trente, où ils furent milites maiores pendant le Moyen-âge. En 1696, Scipione Castelbarco épousa Costanza Visconti et consolida ainsi sa fortune et son pouvoir en Lombardie. Au début du XVIIIe siècle, leur fille Teresa épousa Antonio Simonetta, Chambellan des Habsbourg de Milan ; le mariage entre leur fille Francesca et Cesare Ercole Castelbarco renforça les liens entre les deux maisons. En 1831, leur petit-neveu Cesare Pompeo Castelbarco épousa Antonia Litta Albani. Leurs descendants prirent ensuite le nom des quatre familles, Castelbarco-Albani Visconti Simonetta – nom représenté dans les armoiries du XIXe siècle (fig. 28).

fig. 27

fig. 28

38

39

Dans les années 1930, sous le mécénat de Castelbarco, le jardin des quatre Saisons fut créé sur la terrasse sud-est du château d’Uzzano, peut-être en remplacement d’un espace préexistant. Trois espèces furent plantées pour créer le dessin géométrique des haies de ce fabuleux labyrinthe : buis commun (bruxus sempervirens), laurier (laurum nobilis) et cyprès (cupressus sempervirens). Mais avec les guerres qui arrivèrent par la suite, les jardins furent négligés, tout comme l’entretien de la propriété.

Dans la seconde partie du XXe siècle, le château d’Uzzano fut transmis aux descendants de Briano Carlo Maria Castelbarco-Albani Visconti Simonetta. Ce dernier fit vendre le mobilier du château aux enchères par Christie en 1999. Il se sépara du vignoble et de la cave « Castello di Uzzano », cédés comme filiale indépendante, et en 2001, il vendit le château d’Uzzano au propriétaire actuel.

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Conservation récente et travaux de rénovation

Depuis 2002, le nouveau propriétaire du château d’Uzzano a lancé une large campagne de conservation composée de différents projets de restauration et de rénovation, tous approuvés par la Soprintendenza BAPSAE.

En 2002, la maison du casiere fut restructurée. La même année, en se basant sur un projet conçu par François Goffinet à Londres, des interventions spécifiques furent opérées dans le jardin pour améliorer son apparence générale, en réparant les murs, en construisant une orangerie, une mare et une piscine naturelle.

Toujours en 2002, les façades, le toit et les escaliers extérieurs de la propriété furent restaurés sous la supervision des architectes florentins Stefano et Bernardo Torri. En 2006, toujours sur un projet de François Goffinet, une campagne de conservation plus importante fut lancée afin de protéger les plantes et les éléments historiques du jardin, notamment les statues qui furent restaurées.

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L’approvisionnement en eau, non assuré par la commune (ce qui est le cas pour toutes les propriétés situées sur la colline dominant le village) est pourvu par trois puits d’une profondeur moyenne de 160 mètres qui puisent directement dans la nappe phréatique. Une centrale hydrique souterraine a été creusée permettant la gestion des réserves et le contrôle réalisé de manière automatique de la qualité potable de l’eau.

Deux citernes de secours permettent de garantir l’apport en eau pendant plusieurs semaines en cas de panne des pompes.

Un débit d’un minimum de 20.000 litres par jour est ainsi assuré.

Le plus grand soin a été apporté à la refonte complète de la plomberie. Le château est ceint d’un tunnel renfermant toutes les canalisations (aussi bien pour l’eau que pour l’électricité) permettant ainsi de limiter le percement des murs aux arrivées des colonnes montantes à chaque étage.

La plomberie de chaque étage est ensuite encastrée sous les planchers ou dans les faux plafonds ce qui la rend totalement invisible.

Un groupe électrogène insonorisé de 45KW à démarrage automatique permet de couvrir tous les besoins essentiels de la propriété en cas de panne de réseau.

L’ensemble du réseau électrique intérieur est entièrement neuf.

Trois centrales de chauffage couvrent les besoins du Château. Equipées des derniers équipements de Wiessmann, elles peuvent fonctionner soit au gaz soit au fuel.

Des centrales indépendantes ont été installées pour les maisons annexes ainsi que pour la piscine.

L’ensemble des constructions est équipé en air conditionné.

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BIBLIOGRAPHIE

Sources primaires

Archivi dell’aristocrazia fiorentina. Mostra di documenti privati restaurati a cura della Soprintendenza Archivistica per la Toscana tra il 1975 e il 1989, cat., Firenze, Acta, 1989, pp. 162-174.

Archivio di Stato di Firenze, Raccolta Ceramelli Papiani, Fascicolo 4766, « da Uzzano » (MS 251, Priorista fiorentino par Bernardo Benvenuti et Lorenzo M. Mariani, début du XVIIIe siècle, vol. IV, 856V).

Archivio di Stato di Firenze, Raccolta Ceramelli Papiani, Fascicolo 1209, « Capponi », (MS 471, Armi di Firenze, Città, terre e Castelli, e Famiglie fiorentine», C65, XVIIIe siècle).

Archivio di Stato di Firenze, Raccolta Ceramelli Papiani, Fascicolo 3068, « Masetti » (Libro d’oro 188, Libro d’oro della nobiltà di Firenze, I, 69).

Archivio di Stato di Firenze, Raccolta Ceramelli Papiani, Fascicolo 3069, « Masetti delle Ruote ».

Archivio di Stato di Firenze, Raccolta Ceramelli Papiani, Fascicolo 271, « da Bagnano » (Armi di Firenze, Città, terre e Castelli, e Famiglie fiorentine», 89, XVIIIe siècle).

Archivio di Stato di Firenze, Diplomatico Fiorentino, Serie Lunga, Archivio Generale de’ Disposizioni Testamentarie, Testamento di Agnolo da Uzzano, 3 ottobre del 1425.

Archivio di Stato di Firenze, Arte di Calimala, 120, charte 66, Testamento of Niccolò da Uzzano datée du 27 Decembre 1430.

Archivio di Stato di Firenze, Fondo Capponi, Busta 54, Documents relatifs à la lignée de la famille Capponi du XVe au XVIIIe siècle.

Archivio di di Stato in Firenze, Censura, Carteggio con la Segreteria di Stato, 1844, n°73, dossier contenant des documents relatifs à la plaque commémorative dédiée à Vittorio Alfieri que Piero Masetti da Bagnano fit installer sur la façade de son palais de Lung’Arno.

Archivio di Stato di Firenze, Capitani di Parte, 7 (numeri bianchi), c. 229, Mappa del Popolo di San Martino dessinée par Filippo d’Andrea da Strada pour la Podisteria di Greve. Publié dans G. Pansini, Piante, Popoli e Strade… (1989).

Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Altopascio, Mazzo 563, Testament de Piero di Bartolomeo Capponi daté du 13 juin 1417.

Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Fondo di Altopascio, Mazzo n. 564, Charte (rouleau de parchemin) datée du 20 octobre 1418.

Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Fondo di Altopascio, Mazzo 57, Verdict du 6 septembre 1426 validant les dispositions prises par Piero di Bartolomeo Capponi relatives à sa mère, Lisa di Piero Bini, selon lesquelles elle aurait l’usufruit de la maison de Borgo San Frediano à Florence.

Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Fondo di Altopascio, Mazzo n. 425, Charte du 13 avril 1344 relative à un conflit et mentionnant Sismondo et Giovanni di Alessandro da Uzzano comme respectivement magistrat and avocat.

Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Fondo di Altopascio, Mazzo n. 425, Charte du 24 janvier 1340 relative à un conflit et mentionnant Sismondo et Giovanni di Alessandro da Uzzano comme respectivement magistrat and avocat.

Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Fondo di Altopascio, Mazzo n. 499, Charte du 30 décembre 1377 déclarant que la dot de Giovanna di Bartolomeo Nicolai degli Alessandri s’élève à 200 florins d’or.

Archivio di Stato di Lucca, Diplomatico, Fondo di Altopascio, Mazzo n. 584, Charte (long rouleau de parchemin) datant du 28 septembre 1440. Copie de l’Actum produit par le Potestà de Florence qui statue que diverses propriétés étaient assignées à Giovanna di Bartolomeo Nicolai degli Alessandri, veuve de Niccolò di Giovanni di Alessandro da Uzzano, en accord avec le précédent testament et également en contrepartie de sa dot.

Archives privées de la famille Capponi, Florence, Inventaire réalisé vers 1423 comme document à rattacher au testament d’Agnolo da Uzzano. Inventaire réalisé vers 1423 c.

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