Concertino pour Violon de Guerra-Peixe- Analyse des influences de la musique folklorique- Icaro...
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HAUTE ÉCOLE DE MUSIQUE DE GENÈVE (SITE DE NEUCHATEL)
Concertino pour Violon et Orchestre de Chambre
de César Guerra-Peixe Analyse des influences de la musique
populaire et folklorique brésilienne sur la musique de Guerra-Peixe
Icaro Smetak
Avril 2012
Mémoire d’analyse
2
Table des matières
1. Introduction .................................................................................................. 3
2. Analyse général et contexte historique ........................................................ 4
3. 1er mouvement ............................................................................................. 6
4. 2ème mouvement ........................................................................................ 15
5. 3ème mouvement ........................................................................................ 17
6. Conclusion ................................................................................................. 21
7. Bibliographie : ............................................................................................ 22
7.1 Images : .............................................................................................. 24
8. Annexes : ................................................................................................... 25
3
1. Introduction
Le Concertino para violino e orquestra de câmera de César Guerra-Peixe est
un petit concerto pour violon solo et orchestre de chambre, écrit en 1972, dans
un langage nationaliste. C’est l’un des rares concertos écrits pour violon et
orchestre dans l’histoire de la musique savante au Brésil. D’autres
compositeurs, comme Camargo Guarnieri, Hekel Tavares, et Clovis Pereira en
ont aussi écrit, mais aucun d’entre eux n’a touché à la musique folklorique et
populaire du Nord-est du Brésil dans leurs concertos de manière si profonde et
claire, comme Guerra-Peixe l’a fait dans cette oeuvre.
Une des raisons d’avoir choisi cette pièce est mon identification personnelle
par rapport à cette oeuvre, car elle utilise des éléments de la musique populaire
de mon lieu d’origine au Brésil : le Nord-est.
Ce mémoire a l’objectif d’analyser, identifier et présenter les influences
populaires/folkloriques présentes dans le concertino, en approfondissant les
caractéristiques de cette musique et la façon personnelle de Guerra-Peixe de
l’aborder et la styliser dans son langage.
L’identification des éléments populaires est toujours un peu approximative,
car les différents rythmes et mélodies populaires se ressemblent, s’influencent
et se transforment mutuellement.
L’analyse et la présentation des éléments qui composent le concertino seront
exposées par rapport à l’ordre d’apparition des événements musicaux. Nous
voyagerons à travers le folklore et la musique populaire d’un pays
culturellement très riche et vaste dont la simplicité, la créativité et l’imagination
populaire se transforment et se développent sans cesse.
4
Analyse
2. Analyse général et contexte historique
Le Concertino1 para violino e orquestra de câmera de Guerra-Peixe a été
composé pour un violon solo, un orchestre à cordes, deux flûtes et des
percussions (triangle, cymbales, caisse-basse et mineiros2). Il a été composé
en trois mouvements, dans la forme classique des concertos traditionnels, fixée
depuis l’époque baroque : vif-lent-vif (Allegro Comodo - Andantino – Allegro un
poco vivo).
Il a été dédié au violoniste Cussy de
Almeida et à l’orchestre de chambre
armorial du Pernambouc (Brésil). Ce
violoniste et cet orchestre étaient des
figures importantes pour le mouvement
culturel fondé, en 1970, par l’écrivain et
intellectuel brésilien Ariano Suassuna,
appelé mouvement armorial. Ce
mouvement culturel et artistique avait le but
de créer un art savant national qui valorisât
les racines culturelles brésiliennes (Lima,
2000, p.1). C’était surtout une réaction de
quelques intellectuels du Brésil face à la marginalisation et la négligence de la
culture du Nord-est du Brésil, très riche et authentique. Ce mouvement s’est
1. Définition de concertino selon le dictionnaire de la musique de Larousse (1987) : « ... Au
XXème siècle, le terme concertino est parfois employé comme simple diminutif, désignant soit un concerto, soit un concert c’est-à-dire un morceau d’orchestre, de dimension plus réduite et d’effectif moins important que le concerto ou le concert normal. » 2. Selon le compositeur, ce sont des instruments de percussion de forme conique, faits en métal
et très utilisés dans la danse de Caboclinhos de la ville de Recife (instrument ressemblant à un maraca).
1. Carte du Brésil qui montre la région du Nord-est brésilien (en rouge), dont la culture populaire et folklorque a inspiré le mouvement armorial et influencé la production musicale de Guerra-Peixe.
5
manifesté dans toutes formes d’expressions artistiques. En musique, les
principaux représentants de ce mouvement sont l’Orchestre Armorial et le
Quintette Armorial, que jouaient des compositions de Guerra-Peixe, Capiba,
Antônio Nóbrega et Antônio José Madureira (Lima, 2000, p. 2-3).
Guerra-Peixe lui-même a été un grand chercheur du folklore brésilien et
surtout de la musique du Nord-est du pays. Il a utilisé beaucoup de matériel
collecté sur place (il a vécu trois ans dans cette région et fait d’innombrables
voyages de recherche) dans sa musique. Il est devenu une référence nationale
en folklore brésilien et ses oeuvres plus célèbres sont issues de ce mélange de
langages de musique et instruments classiques, folkloriques et populaires.
Depuis les années quarante, Guerra-Peixe avait déjà l’idée de créer une
musique savante typiquement brésilienne, et cela a toujours été sa principale
motivation pour ses recherches folkloriques (Lima, 2000, p. 1).
Quelques oeuvres importantes de Guerra-Peixe comme la Suíte Sinfônica
n.2 "Pernambucana", la Suíte para piano n.2 "Nordestina" et le Mourão, une de
ses compositions les plus célèbres, sont complètement inspirés de la musique
folklorique du Nord-est brésilien.
Cette influence folklorique et populaire du Nord-est est très présente aussi
dans son Concertino para violino. Dans cette œuvre, il utilise et transforme des
thèmes et danses brésiliennes d’une façon unique, en les mélangeant avec
l’instrumentation, la structure et l’harmonie savantes. Les thèmes folkloriques
ne sont pas directement cités, comme beaucoup de compositeurs nationalistes
l’ont fait dans leurs œuvres, mais stylisés et traités esthétiquement (Guerra-
Peixe et al, 2007, p. 41), d’où résulte une musique pleine de vigueur et
d’originalité, qui nous rappelle la vivacité présente dans les nombreuses fêtes et
célébrations populaires brésiliennes. La musique de Guerra-Peixe transite
constamment entre ces deux univers musicaux, savant et populaire.
6
Influences poupulaires et folkloriques
sur le Concertino para Violino
3. 1er mouvement
Le premier mouvement n’a pas de forme fixe, il est composé de quatre
éléments thématiques qui montrent et exploitent des différents aspects de la
musique populaire, comme ses rythmes, ses syncopes et sa simplicité. Les
thèmes apparaissent d’une manière continue, comme s’ils provenaient l’un de
l’autre, et parfois de manière étonnante et inattendue, en donnant l’impression
qu’ils se coupent la parole.
Ces quatre thèmes sont d’abord exposés, brièvement développés ou parfois
même pas. Ils sont reliés par le violon soliste ou par des petites interventions de
l’orchestre. Après, ses thèmes sont réexposés dans un ordre différent de celui
de l’exposition :
Exposition Thème A Thème B Thème C Thème D
Réexposition Thème A Thème C Thème B Thème D
La présence dans ce mouvement d’une exposition et réexposition, sans
forcément un développement de chaque thème, peut être considérée comme
une allusion à une forme-sonate, mais travaillée dans une forme plus libre et en
fonction de la musique (et non de la forme fixe). La forme des oeuvres et aussi
la modalité chez Guerra-Peixe seront traitées plus pour un besoin esthétique
que pour une envie de montrer la maîtrise d’une forme fixe ou d’un virtuosisme
compositionnel. (Guerra-Peixe et al.,2007, p. 39)
Le premier thème est celui exposé par le violon à partir de la deuxième
mesure (ou bien troisième mesure avec levée) :
7
Thème A :
Le thème A est plutôt mélodique et est entièrement construit autour de
quatre notes (ré, do, si, la). Cela est une manière d’imiter la simplicité
mélodique des joueurs de rabeca, normalement des paysans du Nord-est
brésilien qui jouent dans les fêtes et célébrations de leur village les rythmes et
mélodies traditionnels du folklore brésilien, en les préservant. Ils sont de plus en
plus rares et cette tradition commence à se perdre, mais on en retrouve
toujours quelques uns dans les petits villages du Sertão3 du Brésil.
Le rabeca est un
instrument folklorique qui
ressemble à un violon, ou
plutôt une version rustique
de cet instrument. On le
retrouve partout au Brésil,
construit par des artisans
populaires dans quelques
communautés rurales. Cet instrument a un timbre plus grave que le violon et
peut être construit en bois, gourde ou bambou. La façon de le jouer et de le
construire change dans chaque région du Brésil. C’est un instrument très
important pour la musique folklorique brésilienne car on l’utilise dans les
manifestations religieuses et populaires depuis le début de la colonisation
portugaise du Brésil. Les principaux noms du rabeca du Nord-est du Brésil sont
Cego Oliveira et Nelson da Rabeca (site Fortaleza em Revista).
Le thème A est aussi un reflet de la simplicité technique des joueurs de
rabeca, qui normalement construisent des thèmes et mélodies dans une
position fixe à la main gauche avec peu de changements de cordes à la main
3 Le Sertão est une des quatre régions qui divisent le Nord-est du Brésil. Elle couvre la plupart
du territoire de cette région. Son climat est tropical semi-aride et c’est la partie la plus sèche et pauvre du Brésil.
2. Rabeca construit par Manoel Severino Martins
8
droite (l’utilisation des cordes à vide comme type d’accompagnement de la
mélodie principale est aussi très courante ; on en parlera plus tard) (Lima, 2000,
p. 57). Cela limite les mélodies à quatre notes, c’est-à-dire, les notes qui
peuvent être jouées par les quatre doigts utilisés à la main gauche par le joueur
de rabeca, dans ce cas-là, la (corde vide), si(premier doigt), do (deuxième
doigt), ré (troisième doigt) et mi (quatrième doigt).
Une autre influence de la musique populaire sur le thème A est l’apparition
d’un do# joué par le violon à la mesure 9, qui suggère une alternance soudaine
à la tonalité de la majeur, sans aucune préparation. Cette alternance entre
tonalités et modes majeurs ou mineurs est aussi un outil courant des musiciens
populaires du Nord-est du Brésil.
A la mesure 6 avant chiffre 1, on voit aussi l’alternance de la tonalité avec un
autre outil important des joueurs de rabeca qui est l’utilisation de la corde vide
comme une sorte d’accompagnement ou pédale harmonique (Lima, 2000, p.
68) :
6 mesures avant chiffre 1 :
Pendant le développement du thème A, le compositeur rajoute la corde à
vide de mi à la mélodie du violon, pour tenter de créer au violon moderne un
son qui ressemble à celui du rabeca.
Cette utilisation des double-cordes et des cordes à vide est mentionnée par
le compositeur armorial Clovis Pereira (1932) comme un héritage du Moyen-
Âge sur la musique du Nord-est du Brésil. La plupart des instruments de cette
époque avaient des cordes de résonance qui étaient accordées par rapport à la
tonique du mode de la musique jouée (Lima, 2000, p.57).
Pour le thème B, qui apparaît au chiffre 1, on a également l’utilisation de
cordes à vide, mais combinée avec un nouvel élement thématique assez
rythmique et très vif.
9
Thème B, chiffre 1 :
Ce thème est issu du rythme et de la danse populaire brésilienne appelée
galope. Ce rythme est originaire du galop du cheval, animal important et
toujours présent dans les petits villages ruraux du Brésil. Le galope est très vif,
dans un tempo accéléré et peut apparaître aujourd’hui, par exemple, à la fin
d’une Dança de Quadrilha4 (BrasilChannel).
La répétition du rythme d’une croche suivie de deux doubles croches est
l’essence de ce rythme, mais la variation croche pointée suvie d’une double
croche est aussi courante. Le thème B est aussi construit autour de quatre
notes plus le mi à vide. Guerra-Peixe utilise presque les mêmes quatre notes
du thème A (ré, do#, si, la).
Le Thème C, qui apparaît au chiffre 2 (Moderato), est un thème contrastant
par rapport aux autres, il est plutôt lyrique, la mélodie prend plus d’importance
et l’aspect rythmique présent dans les autres thèmes est mis de coté. Il est
préparé par un changement de tempo (le début était à la noire = 112 et à partir
de là, la noire = 80) et est d’abord exposé par les premiers violons, puis par le
violon solo un demi-ton au-dessus. Son apparition est très courte et ce thème
n’est même pas dévéloppé.
Thème C, chiffre 2, premiers violons :
4 Danse d’origine portugaise, exécutée pour fêter les jours de Saint-Jean, Saint-Pierre et Saint-
Antoine en juin. C’est une danse de salon, où les couples se disposent en deux rangs opposés.
10
Le thème C évoque le caractère plus introspectif et mélancolique de la
musique populaire, présente dans la musique de prière et lamentation du
peuple du Nord-est du Brésil, dont les croyances sont très intenses. Ces sortes
de mélodies et chansons sont utilisées pour accompagner les activités
routinières, comme le travail à la campagne, les célébrations religieuses, les
messes, les processions etc. Elles sont chantées par tous, comme une sorte de
choeur polyphonique qui chante dans une superposition de tonalités (Pedreira,
2009, p. 11).
Le thème D arrive au chiffre 3 et est exposé par le violon solo. Il arrive de
manière inattendue en reprenant le tempo primo (noire = 112). Il met fin à la
partie lente et lyrique, et reprend le côté rythmique/vif prépondérant dans ce
mouvement.
Il est aussi joué en double cordes, mais maintenant les cordes à vide
donnent leur place à de vraies doubles cordes jouées par le violon solo en
alternance d’intervalles de tierces et de sixtes.
Thème D, chiffre 3, violon solo :
Dans le thème D on utilise le mode de si myxolydien. Selon Guerra-Peixe,
toute la musique folklorique du Nord-est du Brésil, et en conséquent presque
toute la musique du mouvement armorial, est basée essentiellement sur le
système modal, dont Les quatre modes principaux sont : le myxolydien, le
lydien, le dorien (qui fonctionne comme un mode myxolydien mineur) et le
11
mode nordestino5 qui est un mélange entre le mode lydien et le mode
myxolydien, c’est-à-dire avec le quatrième degré augmenté et le septième
dégré baissé. Ce mode caractéristique peut s’appeller aussi Lydien b7
(Marinho, 2010, p.56) :
3.
Ce système modal du Nord-est brésilien est un héritage du système modal
du chant grégorien. Quelques compositeurs nationalistes l’avaient déjà utilisé
auparavant, en anticipant cette caractéristique importante de la musique
nationaliste qui allait apparaître.
Le modalisme chez Guerra-Peixe n’utilise pas des formules clichées et
stéréotypées. Le compositeur ne met pas dans sa musique des accords de
modaux ou des cadences typiques pour caractériser les modes, parce que,
justement, il ne veut pas que sa musique devienne un exercice d’harmonie,
mais une oeuvre d’art (Guerra-Peixe et al. 2007, p. 36). Dans les compositions
de Guerra-Peixe, on voit l’utilisation de notes étranges dans les modes choisis,
ce qui crée un mode « flottant » ou « oscillatoire ». Ces modes « flottants » sont
largement utilisés dans plusieurs cultures et transcendent la typologie des
gammes fixes et inaltérées, créés par les théoriciens. L’utilisation des ces
modes chez Guerra-Peixe montre sa volonté d’être le plus fidèle possible à ses
recherches de manifestations folkloriques et populaires, sans les déformer
arbitrairement (Guerra-Peixe et al. 2007, p.36-37).
Le peuple brésilien traite de manière assez libre et créative le système
modal, comme dans l’exemple ci-dessous, un Ponteado collecté par Guerra-
Peixe à Caruaru en 1952, où le IVème degré est normalement altéré, mais pas
toujours :
5 En portugais, le nordestino est celui qui vient du Nord-est du Brésil, et toute la musique de
cette région est appelée música nordestina.
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Donc la présence des modes « flottants » dans la musique folklorique, et
aussi les chromatismes créés par les instrumentistes populaires, influencent
largement le langage et le style de composition de Guerra-Peixe et sont
présents dans la pluplart de ses oeuvres (Guerra-Peixe et al. 2007, p. 37).
Selon un texte écrit par Guerra-Peixe, comme réponse à une recherche du
professeur Ênio de Freitas, qui disait que les mélodies du folklore brésilien
n’utilisaient que le systhème tonal, Guerra-Peixe affirme que les registres
mélodiques colectés par lui-même dans le livre Melodias Registradas por Meios
Não-Mecânicos (1946), prouvent que le système modal est plus traditionnel,
dans le sens folklorique, que le système classique tonal. Il dit encore que des
trois cent trente-neuf registres mélodiques utilisés au Nord-est du Brésil, deux
cent trente-huit révèlent le système tonal, défendu par le professeur Ênio de
Freitas, tandis que quatre-vingt-neuf mélodies montrent des systèmes modaux
d’origine ibérique et africaine et sept autres mélodies sont de caractère hybride.
Cela montre qu’un tiers des mélodies utilisait des gammes non-classiques
(Guerra-Peixe, 1963).
Le thème D est basé sur le baião-de-viola, et le rythme de
l’accompagnement des basses au thème D (chiffre 3) est la principale
caractéristique de ce rythme populaire.
Basses, chifre 3 :
Le baião-de-viola est un rythme dérivé du baião (Guerra-Peixe et al, 2007, p.
48). Ce rythme, comme la plupart des autres rythmes du Nord-est brésilien,
vient des réunions et fêtes populaires qui étaient animées par la musique des
repentistas6. Ces improvisateurs populaires font des interludes instrumentaux
6 Les repentistas, aussi appelés cantandor ou violeiro, sont des chanteurs et poètes populaires
qui improvisent, s’accompagnent d’une musique très simple jouée sur des instruments...
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entre leurs improvisations, et ces interludes s’appellent baião. Guerra-Peixe
relève l’importante influence africaine sur le rythme du baião, surtout sur le
baião-de-viola (Guerra-Peixe, 1982, p.4). Il affirme aussi qu’il est difficile de
déterminer avec précision les caractéristiques de ce rythme, parce que le baião
est composé d’aspects divers et variés, surtout rythmiquement (Guerra-Peixe,
s.a. p.1).
L’orchestre dans ce premier mouvement (et très clairement dans le thème D)
a la même fonction que le viola pour un repentista, c’est-à-dire qu’il fait
l’accompagnement rythmique répétitif, la basse harmonique et quand le violon
solo s’arrête de jouer, telle la voix du repentiste qui se tait pour préparer la
prochaine improvisation, l’orchestre assume le rôle principal et fait des petites
interventions qui relient et préparent le prochain thème, comme les interludes
instrumentaux présents dans les improvisations des repentistas.
Après un très bref développement du thème D, tous les thèmes sont
réexposés (a partir de 9 avant chiffre 5). Cela initie la deuxième partie du
premier mouvement, qui ne consiste pas seulement à réexposer les thèmes
mais aussi à les approfundir.
Les thèmes A et C, plus mélodiques que les deux autres, sont réexposé
d’abord, mais avec quelques changements et variations, par exemple, les
thèmes sont réexposés dans des tonalités différentes des tonalités originales.
Le thème A était originallement en la mineur, à 7 mesures avant chiffre 5, il est
réexposé en re mineur et au chiffre 5 en do# mineur. Après un bref
développement (qui commence 5 mesures après chiffre 5 jusq’au chiffre 6), en
utilisant le motif descendant en doubles croches du thème A et une harmonie
chromatique ascendante très tendue jouée en tremolo par l’orchestre, au chiffre
6, un des élements du premier développement du thème est repris, en lui
rajoutant des doubles cordes, et en augmentant le niveau de difficulté. Après
...harmoniques, comme le viola (instrument ressemblant à la guitare, mais plus petit et qui utilise dix ou douze cordes) ou percussifs, comme le pandeiro (tambourin). Ils peuvent être nomades et sont surtout présents dans la région nordeste du Brésil. Les improvisations faites par le repentistas ne sont pas arbitraires ; elles sont en fait soumises à plusieurs règles de rimes et de forme. Cette tradiction folklorique s’appelle repente et est considéré comme un héritage des troubadours et ménestrels du Moyen-âge. Le repente est une des principales formes d’expression populaire de la région nordeste du Brésil et sa thématique se concentre la plupart du temps sur les légendes populaires, le folklore, la nature, l’histoire des travailleurs ruraux, des vachers et des bouviers. (Ferreira, 2010, p.1-4)
14
une petite intervention de l’orchestre à 6 mesures aprés chiffre 6, le violon solo
joue, à 9 mesures après chiffre 6, une série et demi dodecaphonique :
Cette série utilisé par Guerra-Peixe est très violiniste parce qu’elle lui permet
d’utiliser toutes les cordes et, en effet, les registres graves et aigus de cet
instrument, en créeant un trait qu’impose une considérable difficulté téchnique
pour le violoniste, à cause des changements de cordes constants.
L’utilisation de cette série dans une pièce ayant une grande influence
folklorique prouve l’intention de Guerra-Peixe de faire un mélange de langage
savant/populaire dans ses oeuvres, en combinant des modes et rythmes de la
musique populaire avec les chromatismes, accords dissonants et séries
dodécaphonistes de la musique savante.
Après cette courte série dodecaphoniste, Guerra-Peixe reprend le thème C
(à 6 mesures avant chiffre 7, avec lévée) et le réexpose avec la même forme
que la premier fois, mais avec quelques petits changements : dès la premier
fois que le thème apparaît, il est déjà exposé par le violon solo ;
l’accompagnement fait en tièrces est deplacé du 2ème violon et altos, vers les
flûtes, et les tonalités de départs sont différentes.
Guerra-Peixe groupe les deux thèmes rythmiques, les thèmes B et D, à la
fin,l’un après l’autre. Cela crée une espèce de subdivision dans cette deuxième
partie du premier mouvement, d’abord, les deux thèmes plus mélodiques et
expressifes, et aprés les deux autres thèmes plus rythmiques et enérgiques.
Les thèmes B (6 mesures après chiffre 7) et D (12 mesures après chiffre 7)
sont réexposés de la même manière qui à l’exposition, ses tonalités de départ
sont les mêmes et tout se passe pareil au niveau orchestral.
À la fin, après un très bref tutti de l’orchestre (à 5 mesures avant la fin)
l’orchestre et le violon se rejoignent pour terminer en majeur dans une mesure
ternaire très enérgique et vivante.
15
4. 2ème mouvement
Le deuxième mouvement est lent (Andantino) et très court (environ trois
minutes). Il peut être divisé dans trois parties principales :
Violon solo (recitativo) Violon Solo + Orchestre Violon solo (recitativo)
Il a un caractère triste, plaintif, et chaque note doit être chargée de grande
émotion par le violoniste. Ce mouvement peut être considéré comme un Aboio,
dû à son caractère mélancolique, le tempo lent et les modes utilisés (Da
Nóbrega, 2007, p. 6). Le Aboio est un chant sans parole et solitaire fait par le
boiadeiro/vaqueiro7, surtout au nord-
est du Brésil (mais aussi présent
dans d’autres régions de ce pays) au
moment de conduire le bétail au
pâturage ou à la bergerie. Le Aboio
fait partie du quotidien du bouvier et
est chanté afin de calmer les
animaux au moment de les guider
dans la campagne sèche et large du
nord-est du Brésil. Le tempo lent de
l’Aboio calme le troupeau, mais aussi s’adapte bien à la lenteur de déplacement
de ces animaux vers le pârutage. Il annonce aussi le début et la fin des longues
journées de travail des bouviers sous le soleil ardent et les champs
poussiérieux du nord-est brésilien (Fundaj).
Le compositeur et violoniste Cussy de Almeida (1936–2010), à qui ce
concerto a été dédié, disait que les mouvements lents composés dans le style
armorial étaitent souvent appélés aboio (Da Nóbrega, 2007, p. 6), et se sont,
donc, inspirés de ce chant populaire.
Le deuxième mouvement de ce concertino commence avec le soliste seul,
comme un boiadeiro solitaire qui chante et guide son troupeau dans la vaste
7 Bouvier, vacher (voir image 4)
4. Peinture que montre un Boiadeiro7 du nord-est
du Brésil au moment de guider le bétail
16
campagne. L’unique thème de ce mouvement est exposé dès le début par le
violon solo en double cordes, avec la corde à vide de re, cela a, encore une
fois, l’intention d'imiter les joueurs de rabeca et la sonorité de cet instrument,
déjà commenté auparavant. Le thème est en Re mixolidien et dans les mesures
12 et 13, Guerra-Peixe rajoute un quatrième dégré altéré (sol#) et dans la
mesure d’après, il enlève l’altération :
Mesures 12 et 13 :
De ce fait, le compositeur reste fidèle à la manière populaire brésilienne dans
l’utilisation des modes, commenté auparavant, dans l’example du Ponteado de
1952 collecté par Guerra-Peixe.
La grande introduction du violon amène jusqu’au point culminant de ce
mouvement avec l’entrée des cordes et percussion au chiffre 10. Le mode est
alors plus difficille à identifier, car le violon joue un mode qui peut être considéré
comme La ionien (grace au sol# et au fa#) et l’orchestre fait un accord de la,
sans tièrce, avec une quarte rajouté (ré). Cet artifice de rajouter de quartes,
parfois altérées (et aussi de secondes), aux accords à trois sons est largement
utilisé par Guerra-Peixe dans ses compositions (Guerra-Peixe et al. 2007, p.
38). Le tout début du premier mouvement utilise aussi ce même artifice : la
tierce de l’accord de la mineur oscile vers une quarte, et vice-versa. C’est ainsi
que le compositeur de stylise l’harmonie, les modes et melodies populaires
utilisés comme inspiration pour ses compositions.
A la fin du deuxième mouvement, le thème inicial du violon solo est repris
avec quelques changements à la fin pour améner à la conclusion du
mouvement. La présence de ce thème au violon au début et à la fin peut être
considéré comme une analogie au boiadeiro qui chante son aboio surtout au
début et à la fin de sa longue journée de travail.
Le grand écrivain brésilien José de Alencar, dans son livre O Sertanejo, a dit
à propos du rituel du Aboio : « Não se distinguem palavras na canção do
17
boiadeiro; nem ele as articula, pois fala do seu gado, com essa linguagem do
coração que enternece os animais e os cativa8. »
5. 3ème mouvement
Le troisième mouvement a une structure différente des autres mouvements ;
à la place de créer les thèmes, les exposer et après les réexposer, en
annonçant la fin et la conclusion du mouvement, Guerra-Peixe décide de faire
une sorte de résumé des différents petits thémes, en les enchatnant les uns
aux autres, avec un bref développement.
Le compositeur commence ce mouvement avec une polyrythmie très
intéressante : il superpose trois rythmes de nature et d’origines folkloriques
différent, mais qui se mélangent et se complètent parfaitement. Le rythme joué
par les cymbales est issue du caboclinho, danse d’origine indienne dont les
danceurs, des hommes ou des femmes, s’habillent traditionnellement et
exécutent une danse très vifve, en faisant semblant de s’affronter dans une
bataille, ce qui est très populaire au carnaval des villes du nord-est du Brésil.
L’accentuation du rythme est aussi faite par les danseurs, en utilisant un arc
bruyant. (BrasilChannel) L’autre rythme est celui joué par les 2ème violons et
altos, qui fait référence au rythme du galope, déjà expliqué auparavant. Le
dernier rythme, celui des viollonces, qui jouent une variation du rythme de
samba de roda, danse crée au XIXème siècle à Bahia9 , de forte influence
africaine et aujourd’hui, plutôt associée à capoeira10(BrasilChannel). Guerra-
Peixe superpose ces thèmes d’orgines différentes pour accompagner le
premier thème (on l’appellera le Thème A), joué par les flûtes soutenues
ensuite par les violons. L’idée génerale du Thème A est :
8 Traduction: On ne distingue aucun mot dans la chanson du boiadeiro ; il ne les articule pas,
car il parle de son bétail, en utilisant ce langage du cœur qui émeut les animaux et les captivent. 9 Un des neuf états (cantons) qui composent la région du Nordeste brésilien
10 La capoeira est une expression culturele qui mélange art martial, sport, culture populaire et
danse.
18
Thème A, flûtes, mesure 3
Dans ce thème, le compositeur fait référence à un essemble instrumental de
percussion et vents très populaire au nord-est du Brésil du nom de Banda de
Pífanos, composé, à la base, de deux
pífanos11 et des tambours graves,
appélés zabumba et surdo, mais de
formation peut beaucoup changer pour
rapport très changenates suviant la
région (Campos, 1997, p. 226).
Les deux flûtes ou pífanos se
redoublent toujours à la tièrce, comme
dans le Thème A, ce qui crée la
couleur caractéristique de cette formation instrumental. Guerra-Peixe a utilisé la
polyrythmie cité précédemment pour simuler aussi l’accompagnement percutant
de cet ensemble. Après l’exposition du thème par les flûtes en Sol mixolydien
et, un petit passage de trois mesures à sol# dorien entre les deux 2/4, le violon
assume le rôle de la première flûte, et donc, du pífano principal.
Juste après la fin de l’exposition du thème A, au chiffre 15, un autre élément
thématique commence, presque en lui coupant la parole. Cet élement
thématique est inspiré des parties d’introduction d’une danse de carnaval très
populaire à Recife appélée Frevo. Cette musique et danse est apparue dans les
derniers années du XIXème siècle et début du XXème, à Recife, Pernambuco,
et est issue de la marche militaire et du maxixe12 (Thomaz, 2008, p.1). Le Frevo
a un tempo trés rapide à 2/4, est composé de mélodies et harmonies tonales et
est encore accompagné d’une danse frénétique, agité et dynamique. Cette
11
C’est un sort de petite flûte transversale rustique de timbre encore plus aigu que celui du piccolo, qui peut être construit en bambou, en os d’animal ou en tuyaux PVC. 12
C’est une danse de salon brésilienne qui était à la mode à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, crée par les Noirs. Elle est dansée dans un tempo rapide à 2/4 et a reçu des influences du tango argentin, des polkas (très à la mode à cette époque), des habaneras et aussi d’autres danses brésiliennes comme le lundu et du choro.
Image 5. Banda de Pífanos de Santo Antônio
19
musique est subdivisé en plusieurs styles principaux ; les trois styles plus
importants sont frevo-canção (avec paroles) et frevo-de-bloco (sans paroles) et
frevo-de-rua (premier style à apparaître, aussi sans paroles, destiné à la danse
et très populaire au carnaval). Le Frevo est souvent introduit par une courte
partie instrumental très vigoureuse et animée, appélée Chamada de Frevo,
pareille à celle du chiffre 15, qui précède l’entrée du violon. Cette Chamada
fonctionne comme une courte ouverture, et précède ainsi que prépare la
vivacité des mélodies de cette musique.
Quand le violon fait son solo à 5 mesures après chiffre 15, il joue le Frevo
typique des frevo-de-bloco ou frevo-de-rua, c’est-à-dire, musique instrumental,
sans paroles, très rythmé et riche en syncopes, idéal pour la danse. Le rythme
de base du Frevo peut être transcrit comme cela :
6.
Guerra-Peixe a gardé les syncopes et accentuations typiques de cette
musique pour créer la mélodie joué par le violon et l’accompagnement joué par
les basses, à 5 mesures après chiffre 15.
Au chiffre 16, la chamada est réprise et le violon dévéloppe cet élement
thématique, avec une montée chromatique assez tendu finissant par des triles.
L’accompangnement de l’orchestre à 2 mesures avant chiffre 17 antecipe déjà
la figure rythmique de l’élement thématique suivant : la galope.
Au chiffre 17, le violon suit le rythme de galope, expliqué précédement, en
utilisant de doubles cordes et harmoniques accompagné par la mélodie du
thème A, joué par les violoncelles à partir de la deuxième mesure du chiffre 17
et la fin du thème, par les flûtes, deux avant chiffre 18.
Au chiffre 18, le compositeur reprend le rythme de baião, déjà utilisé dans le
premier mouvement (chiffre 3, accompagnement du thème D). Le rythme est
basiquement le même, mais Guerra-Peixe le change en rajoutant une syncope
entre le deuxième et troisième temps. Cela montre encore une fois, la fidélité du
20
compositeur par rapport aux différentes manifestations folkloriques et
populaires qui changent et transforment constament les rythmes et les modes.
Ce rythme de baião est utilisé comme accompagnement d’une mélodie
assez incisive en octaves et en croches faite par le violon soliste et très
ressemblante à la mélodie présente dans une autre composition de Guerra-
Peixe : le premier mouvement « Violeiro » de la Suíte Nordestina nº2 pour
piano solo. Ce rythme en croches incisives à la mélodie répétitive, au violon,
dans le mode de fa lydien et puis en sol lydien au chiffre 19, est une allusion à
la simplicité mélodique et rythmique de quelques mélodies populaires et
folkloriques du Nord-est du Brésil. Cette mélodie continue jusqu’au chiffre 20,
moment où le violon accentue pendant deux mesures le rythme du baião en
cordes à vide et prépare l’entrée d’un nouvel élément thématique, qu’apparaît à
2 mesures après le chiffre 20.
Ce nouvel élément thématique est aussi issu de la musique du caboclinho,
décrit plus haut. C’est une musique de grande influence indigène. Le rythme de
base est frappé par les mineiro, instrument de percussion d’influence indigène
ressemblant à une maraca. C’est un instrument typique de la danse du
caboclinho, qui a pour fonction de marquer les temps ou leurs subdivisions,
comme les anciens instruments de percussion indigènes. Cet élément
thématique est introduit par la flûte, qui remplace le pífano indien, un des
instruments responsables pour la partie mélodique des chansons. La mélodie
jouée est simple et on a la même figure rythmique qui se répète, telle quel la
plupart des mélodies indiennes qui sont conservées jusqu’à nos jours avec
quelques manifestations folkloriques, comme le caboclinho :
Ensuite, le violon solo continue par un petit développement de ce thème et le
compositeur en profite pour le explorer des registres plus aigus, ainsi que celui
des tièrces.
21
Au chiffre 21, un changement soudain s’effectue avec un nouveau tempo et
une nouvelle ambiance, plus onirique, suggéré par les tremolos de l’orchestre
et par les harmoniques du le violon. L’élément thématique du chiffre 20 est
traité ici plus librement, comme un souvenir lointain.
Au chiffre 22 le tempo primo est repris et après une petite intervention de
l’orchestre en utlisant le motif du thème du chiffre 20, le violon se met à
accompagner l’orchestre tandis que le thème A réapparaît encore une fois chez
la flûte, avec quelques changements rythmiques. Ce thème est entièrement
réexposé, et à 7 mesures avant la fin, le rythme de galope (chez les basses et
percussion) se combine avec les croches en stacatto (chez les 1ers et 2èmes
violons) pour donner beaucoup de vivacité et d’élan à la fin énergique, en
unisson et sans aucune cadence de préparation, comme si c’était des
musiciens populaires improvisateurs devant tout à coup arrêter de jouer.
6. Conclusion
Le Concertino para violino e orquestra de câmera de Guerra-Peixe utilise
essetiellement des rythmes et des mélodies issues du folklore brésilien, surtout
de la région nord-est de ce pays. Avec cette pièce le compositeur emene
l’auditeur dans un profond voyage vers la musique des fêtes et des célébrations
populaires, en gardant toujours la vivacité et le dynamisme de ces
manifestations.
La musique folklorique et populaire est toujours abordée par le compositeur
avec une grande fidélité, et malgré l’utilisation des nombreux aspects du
langage de la musique savante, les caractéristiques basiques de chaque
mélodie et rythme, issues de la musique populaire, sont gardées et respectées.
Le Concertino para violino e orquestra peut être considéré comme une
oeuvre inscrite dans le style de la musique armorial par la présence des
principales caractéristiques de ce langage musical : des mélodies courtes, la
répétition de petites cellules qui s’alternent, le développement des thèmes et
des motifs sont presque inexistants, l’utilisation des modes dans les mélodies,
22
surtout du mode nordestino, la tentative d’imitation des sons et timbres des
insturments populaires etc. (Marinho, 2010, p. 57)
Ce Concertino para violino e orquestra peut enfin être assimilé à un des
chefs-d’oeuvres de la musique savante du Brésil, mais il est malheureusement
assez méconnu et rarement joué, même dans son pays d’origine. J’espère que
ce mémoire contribue à augmenter l’intérêt et la diffusion de cette belle
musique, avec l’espoir qu’un jour elle soit dûment appréciée et jouée.
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24
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Thomaz, Rafael. (2008). O violão e os ritmos brasileiros – Marcha e Frevo.
Document didactique non publié. Trouvé au site :
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5. Image issue du site (http://www.artbr.com.br/itaucultural/ ) Consulté le 10
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6. Thomaz, Rafael. (2008). O violão e os ritmos brasileiros – Marcha e Frevo.
Document didactique non publié (p. 2)