Sidon et ses sanctuaires

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SIDON ET SES SANCTUAIRES Maria Giulia Amadasi Guzzo P.U.F. | Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale 2012/1 - Vol. 106 pages 5 à 18 ISSN 0373-6032 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-d-assyriologie-2012-1-page-5.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Amadasi Guzzo Maria Giulia, « Sidon et ses sanctuaires », Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale, 2012/1 Vol. 106, p. 5-18. DOI : 10.3917/assy.106.0005 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour P.U.F.. © P.U.F.. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. 1 / 1 Document téléchargé depuis www.cairn.info - Biblio SHS - - 193.54.110.35 - 21/01/2014 12h19. © P.U.F. Document téléchargé depuis www.cairn.info - Biblio SHS - - 193.54.110.35 - 21/01/2014 12h19. © P.U.F.

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SIDON ET SES SANCTUAIRES Maria Giulia Amadasi Guzzo P.U.F. | Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale 2012/1 - Vol. 106pages 5 à 18

ISSN 0373-6032

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Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale, 2012/1 Vol. 106, p. 5-18. DOI : 10.3917/assy.106.0005

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Revue d’Assyriologie, volume CVI (2012), p. 5-18

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SIDON ET SES SANCTUAIRES

PAR Maria Giulia AMADASI GUZZO

« … mes marches d’émeraude et mes parvis d’albâtre, mes colonnes de marbre ont les dieux pour sculpteurs… »

(A. de Vigny, La maison du berger) Si les dieux sont les « architectes » de la nature, ce sont les souverains qui bâtissent les sanctuaires des divinités dont ils sont les intermédiaires. Et, dans tout le Proche Orient ancien, les inscriptions royales nous attestent le soin mis par les rois dans la construction de monuments pour la gloire divine. Dans le courant de ces dernières années, un nombre considérable d’études a été dédié à la dynastie des rois de Sidon d’époque perse1. Plusieurs analyses concernent en particulier les inscriptions du roi Bodashtart – faisant partie de la dynastie d’Eshmun‘azor I – qui étaient englobées à l’origine dans le podium le plus récent (podium II) soutenant les édifices sacrés du sanctuaire d’Eshmun à Bostan esh-Sheikh2. Ces textes sont des dédicaces commémorant la construction du sanctuaire (BT) du dieu de la source YDL(L)3 ; elles se divisent en deux séries (KAI, 15-16) : dans la première, le roi rappelle aussi d’autres bâtiments exécutés dans différentes parties de Sidon – il s’agit, du moins dans quelques cas, de réfections ou de bâtiments ajoutés aux précédents sanctuaires/temples, dont certains sont vraisemblablement déjà nommés dans l’inscription funéraire d’Eshmunazor II (KAI 14) ; dans la deuxième série, dont le formulaire est plus simple, il s’agit de la restauration du podium II. En plus des textes de Bostan esh-Sheikh, une dédicace à Astarté due à Bodashtart nous est préservée, dédiant à la déesse un ouvrage de construction de nature incertaine4. En outre, d’importants travaux en rapport avec le sanctuaire d’Eshmun de Bostan esh-Sheikh étaient commémorés par une longue inscription gravée jadis sur un rocher au bord du fleuve Awali (l’ancien Bostrenus), inscription qui semble à présent perdue et dont il ne reste que des photos5. Après tant d’études qui ont mis au clair bien des problèmes de différente nature (archéologique, chronologique, textuelle), il me semble utile de reprendre quelques détails de ces textes. Cette note, qui concerne surtout des édifices sacrés bâtis par des souverains, ne déplaira peut-être pas à Paolo Matthiae, dont le travail archéologique à Ebla a mis en lumière d’imposants sanctuaires souvent liés, eux aussi, à la maison royale. Je la lui offre comme signe d’une longue amitié et d’une admiration réelle.

1. Cf. surtout, Dunand 1975-76 ; Elayi 1989, 2004, 2006, 2008 ; Kelly 1987 ; Jacobs 2006 ; Zamora López

2008. 2. Cf. KAI 15 et 16 et, dernièrement, Bonnet-Xella 2002 ; Bordreuil 1990, 2002 ; Bordreuil-André-Salvini

1990 ; Xella-Zamora López 2004, 2005. 3. L’orthographe YDLL est attestée dans l’inscription d’Eshmoun‘azor et dans l’inscription de Bod‘ashtart

du fleuve Awali (si cette lecture est certaine) ; ailleurs l’orthographe attestée est toujours YDL (le fragment Ph6, étudié en dernier lieu par H.-P. Mathys, dans Stucky 2005, 283-284, pl. 26, est fragmentaire après le mot YDL, qui pourrait être incomplet).

4. CIS I, 5 ; cf. Bonnet 1995, 2006-2007 ; Zamora López 2007. 5. Xella-Zamora López 2004.

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Chronologie. La chronologie absolue des rois de Sidon de la dynastie d’Eshmouna‘zor I a été très discutée. Souvent placées dans le courant du Ve siècle6, les dates des inscriptions de cette dynastie ont été rehaussées sur la base de plusieurs arguments, tant de caractère historique qu’archéologique7. Les travaux les plus complets sont à présent ceux de J. Elayi, qui situe les descendants d’Eshmounazor I entre la moitié du VIe siècle environ (Tabnit) et la fin de ce siècle ou les toutes premières années du Ve (fin du règne de Bod‘ashtart et « prince » Yatonmilk). Des dates un peu plus basses ont été proposées, avec de bons arguments, par Th. Kelly8. Par souci de clarté on rappelle ici la généalogie de la dynastie, telle qu’on la reconstruit sur la base des inscriptions qui nous sont parvenues (KAI 13-16) : Eshmun‘azor I, vraisemblablement son fondateur9, a été succédé par son fils Tabnit (KAI 13) ; celui-ci épousa sa sœur/demi-sœur ’Emi‘ashtart, et mourut en laissant un enfant orphelin, Eshmun‘azor II, qui régna, avec sa mère, pendant 14 ans. La présence de la reine mère et la phraséologie de l’inscription funéraire du jeune souverain (KAI 14), ont fait conclure que son père Tabnit dût mourir peu avant ou peu après sa naissance. Lui succéda un cousin, Bod‘ashtart, qui d’après l’inscription du fleuve Awali, régna au moins sept ans10. À un moment non précisé de son règne, Bod‘ashtart associa au trône son fils Yatonmilk, avec qui il dédia à Eshmun la restauration du podium/sanctuaire de Bostan esh-Sheikh, dont il s’était déjà attribué la construction. Le podium soutenant le temple mentionné par les inscriptions de Bod‘ashtart est – comme les fouilles l’ont démontré – un deuxième podium (podium II), le premier (podium I), dont il ne reste que très peu d’éléments, ayant été attribué à Eshmun‘azor II et à la reine mère ’Emi‘ashtart11. Après cette série de textes, nous n’avons plus aucune mention de Yatonmilk, tandis que pour les années autour de 480, Hérodote (VII, 98) nomme Tétramnestos, fils de Anysos (ce dernier nom est corrompu dans la tradition manuscrite), en tant qu’« amiral » de la flotte sidonienne lors de la bataille de Salamine. On suppose que Tétramnestos était roi de Sidon, avec un nom phénicien inconnu, dont le nom grec, inconnu et d’une formation inusitée, pourrait être une traduction approximative ; sa place à l’intérieur de la succession des rois sidoniens attestés par les inscriptions reste discutée 12 . Les sources directes phéniciennes connaissent sur le trône de Sidon, après Bod‘ashtart-Yatonmilk, Ba‘lshillem I, qui, en suivant J. Elayi, devrait se placer entre 450 et 426, et ses successeurs jusqu’à l’expédition d’Alexandre, dont la liste et la carrière ont été bien analysées par Elayi13.

Œuvres. Bien que des incertitudes concernant la datation de la dynastie d’Eshmun‘azor subsistent14, le but du présent travail n’est pas chronologique. Il se propose d’examiner les ouvrages d’architecture sacrée accomplis par les rois de cette dynastie, en essayant de manière plus spécifique de mieux comprendre la syntaxe de quelques formules votives employées dans leurs inscriptions et, en même temps, de mieux

6. Cf., surtout Galling 1963 ; Peckham 1968, 78-87, qui date la dynastie dans le courant du Ve siècle av. J.-C., en plaçant Eshmun‘azor I entre 479 (après Salamine!) et 470 av. J.-C. ; Garbini 1984 et Coacci Polselli 1984, qui identifient Tabnit et Tétramnestos, en plaçant Eshmun‘azor I entre 490 et 481 ; Kelly 1987 qui place Bod‘ashtart dans le premier tiers du Ve siècle av. J.-C.

7. Cf. avec la bibliographie précédente, Elayi 2004, 2006, 2008 ; Jacobs 2006, Stucky 2005, 23-24 et note 31. 8. Kelly 1987. 9. La généalogie de Tabnit « roi de Sidon » (KAI 13) remonte jusqu’à son père Eshmun‘azor (I) « roi de

Sidon », dont les ascendants ne sont pas nommés. 10. Xella-Zamora López 2004. Chéhab 1983, avait lu, en se trompant, le chiffre 14 (qui avait été accepté

avant la découverte des photos de l’inscription qui ont servi de base à l’édition de Xella-Zamora López 2004). 11. Ganzmann-van der Meijden-Stucky 1987 ; Stucky 1991, 1993, 1998, 2002, 2005, 19-35 ; Stucky-Mathys

2000 (R. Stucky a supposé que le podium attribué à Eshmoun‘azor II aurait pu être inachevé). 12. Cf. Garbini 1984, Coacci Polselli 1984, Kelly 1987, Elayi 2004, 2006, 2008, Jacobs 2006, Zamora López

2008. 13. Cf. surtout Elayi 2006, 2008. 14. En particulier, la chronologie « haute » ne me paraît pas s’accorder complètement avec le développement

des lettres attesté par les inscriptions sidoniennes.

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évaluer la personne de Bod‘ashtart. Tandis que dans le cas de Tabnit (KAI 13) nous n’avons qu’une inscription funéraire pour ainsi dire canonique, dans laquelle le roi ne fait mention d’aucun événement de son règne, Eshmun‘azor II, son fils, nous a laissé un texte funéraire (KAI 14), long et en partie répétitif, dans lequel il raconte les hauts faits qu’il a accomplis avec sa mère, en insérant, dans un schéma funéraire, un modèle narratif que nous ne connaissons que grâce aux inscriptions commémoratives de la fin du IXe-VIIIe siècle av. J.-C.15 À la manière de ces textes plus anciens, le roi et sa mère se vantent tant de leur « politique extérieure » (acquisition de territoires) que de leur « politique intérieure » (construction de sanctuaires pour les divinités de Sidon). Naturellement les temps ont bien changé depuis la période plus ancienne, où les rois agissaient en autonomie plus ou moins complète. Les rois de Sidon sont maintenant sujets du roi de Perse : leur œuvre est d’abord celle de bâtisseurs de sanctuaires ; ce n’est qu’en deuxième lieu que le souverain se vante de ses mérites envers son territoire. Dans le cas présent il s’agit de l’acquisition de deux villes, Dor et Joppé dans la plaine de Sharon, qui lui sont données par le « vrai » souverain, le roi de Perse (’DN MLKM « le seigneur des rois », ligne 18), grâce aux exploits que le roi de Sidon a accomplis en son nom (le texte récite littéralement : « en correspondance/récompense des hauts-faits que j’ai accomplis », ligne 19)16. Nous ne savons pas comment la dynastie d’Eshmun‘azor a obtenu le trône, peut-être son fondateur était à l’origine, avant d’être roi, un prêtre d’Astarté, puisque tant Eshmun‘azor I (fondateur de la dynastie) que Tabnit et la reine régente ont en premier lieu le titre de « prêtre/prêtresse » d’Astarté, tandis que celui de « roi/reine » n’ est mentionné qu’en deuxième lieu. Mais, la première place de la fonction sacerdotale montre aussi probablement, que l’importance politique de la charge monarchique locale avait diminué. En tout cas, le roi Bod‘ashtart, neveu de Tabnit, n’a pas dans sa titulature la charge de prêtre d’Astarté (tout en ayant un nom composé avec celui de la déesse17), ce qui pourrait montrer que cette fonction était liée à la lignée directe de Tabnit18.

1. LES CONSTRUCTIONS D’ESHMUN‘AZOR II ET DE SA MÈRE.

En tant que souverains pieux, Eshmun‘azor II et Emi‘ashtart ont bâti ou rebâti plusieurs édifices sacrés dans divers quartiers de Sidon : voici le texte de l’inscription du sarcophage du jeune roi (KAI 14), lignes 13-18, qui énumère les travaux accomplis : 13. ….. K ’NK ’ŠMN‘ZR MLK ṢDNM BN 14. MLK TBNT MLK ṢDNM W’MY ’M‘ŠTRT 15. KHNT ‘ŠTRT RBTN HMLKT BT MLK ’ŠMN‘ZR MLK ṢDNM ’Š( !) BNN ’YT BT 16. ’LNM ’YT [BT ( ?) ‘ŠTR]T BṢDN ’RṢ YM WYŠR/B( !)N ’YT ‘ŠTRT ŠMM ’DRM W’NḤN 17. ’Š BNN BT L’ŠMN [Š]R QDŠ ‘N YDLL BHR WYŠBNY ŠMM ’DRM W’NḤN ’Š BNN BTM 18. L’LN ṢDNM BṢDN ’RṢ YM BT LB‘L ṢDN WBT L‘ŠTRT ŠM B‘L … 13. « …. Et voici que c’est moi Eshmun‘azor roi de Sidon, fils du 14. roi Tabnit roi de Sidon et que c’est ma mère Emi‘ashtart, 15. prêtresse d’Astarté notre dame, la reine, fille du roi Eshmun‘azor roi de Sidon, qui avons bâti les temples des 16. dieux (BT ’LNM) : le […. d’Astar]té19 dans Sidon Pays de la Mer et qui avons fait résider Astarté à Cieux Puissants et

15. À Byblos, l’inscription funéraire appelée Byblos 13 (KAI 280), elle aussi d’époque perse, devait

mentionner des entreprises, en partie guerrières, du roi défunt (dont le nom n’est pas préservé). 16. L’identification de l’occasion de ce « don » est en partie à la base des différentes datations proposées

pour le règne d’Eshmun‘azor II. 17. Était-ce un nom « dynastique »? 18. On pourrait imaginer que les descendants indirects de Tabnit s’étaient partagés les fonctions, l’un aurait

assumé la fonction de « prêtre d’Astarté », l’autre celle de roi. La mention du fils de Bod‘ashtart comme successeur légitime à la royauté serait-elle en quelque sorte liée à des disputes entre descendants indirects?

19. Restitué en [BT ‘ŠTR]T BṢDN ’RṢ YM.

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17. c’est nous qui avons bâti un temple pour (BT L-) Eshmun prince saint de (?) la source YDLL dans la montagne et qui l’avons fait résider à Cieux Puissants et/en outre c’est nous qui avons bâti les temples (BTM L-) 18. pour les dieux de Sidon dans Sidon Pays de la Mer, un temple pour (BT L-) Ba‘al de Sidon et un temple pour (BT L-) Astarté nom de Ba‘al … ». Ce passage est suivi par l’énonciation des exploits qui ont procuré à Eshmun‘azor les villes de Dor et Joppé de la part du roi de Perse. Quelques questions subsistent dans le texte : du point de vue grammatical, reste ouvert le problème concernant le terme ṢDNM, toujours traduit par l’ethnique pluriel « Sidoniens ». Cependant, les ethniques gardent toujours en phénicien la terminaison -Y, de sorte qu’il faudrait s’attendre à l’orthographe ṢDNYM, qui du reste est attestée, rapportée aux « Sidoniens », dans l’inscription dite « de la couronne » du Pirée (l’expression employée est TM BD ṢDNYM « il a semblé bon aux Sidoniens », KAI 60, 1), datable dans le dernier quart du IVe siècle av. J.C.20. Déjà F. Rosenthal, dans son compte rendu de la grammaire phénicienne de J. Friedrich21, avait supposé d’analyser ṢDNM comme un duel se rapportant aux deux villes appelées en akkadien « Sidon la grande » et « Sidon la petite »22. Autrement, il faudrait supposer que ṢDNM est un pluriel qui se réfère aux différentes « Sidon » nommées dans les textes d’Eshmun‘azor II et de Bod‘ashtart. Mais ces dernières explications sont affaiblies par l’inscription bilingue, grecque et phénicienne, malheureusement très endommagée, d’un fils d’Abdalonymos roi de Sidon23, venant de Cos ; en effet, celui-ci, dans le texte phénicien, se dit MLK ṢDNYM24, s’il ne faut pas couper ṢDN YM25. Cette question mise à part, les œuvres énumérées sont les suivantes :

- Un « édifice sacré/temple d’Astarté dans Sidon26 Pays de la Mer ». - Un « temple pour Eshmun … de la source YDLL », dont un culte a été peut-être aussi inauguré

à ŠMM ’DRM (« Cieux Puissants »). - Un « temple pour Ba‘l de Sidon ». - Un « temple pour Astarté nom de Ba‘l »27 ; les deux derniers temples se situent dans Sidon-Pays

de la Mer. L’expression ŠMM ’DRM se référant à Astarté et à Eshmun est discutée : est-ce le nom d’un quartier de Sidon Pays de la Mer, comme je le crois? Est-ce que le jeune roi et sa mère ont inauguré de nouveaux lieux de culte d’Astarté de Sidon de la Mer et d’Eshmun de la source YDLL dans un autre quartier appelé « Cieux Puissants » (ainsi Lipiński) ? Enfin, suivant une autre interprétation, faut-il partager l’expression traduite « Cieux Puissants » différemment, c'est-à-dire ŠM M’DRM, signifiant « (nous l’avons installé – le culte de la divinité) là, de manière splendide » ? 28. Cette dernière interprétation me semble peu probable, surtout sur la base des inscriptions de Bod‘ashtart qu’on va citer ci-dessous. En laissant ces problèmes de côté, car il me semble impossible, à présent, de les résoudre de manière certaine, on ne peut manquer de remarquer que l’édifice le plus important que le jeune roi et sa

20. Cf. Baslez-Briquel-Chatonnet 1991. 21. F. Rosenthal, JAOS 72 (1952) 173 ; cf. aussi PPG3, § 63c, note 27. 22. Qui seraient « Sidon Pays de la Mer » et « Sidon des Champs »? 23. Abdalonymos devint roi de Sidon grâce à Alexandre ; son règne est daté entre 332 et 315, 312 ou 294 ;

cf. DCPhP, s. v. Abdalonymos (E. Lipiński). 24. Tandis que dans le grec il est ΣΙΔΩΝΟΣ ΒΑΣΙΛΕΩΣ . Sur l’orthographe ṢDNYM cf. les remarques

dans Sznycer 1986 ( = 1988), 24-25. 25. Ce qui, dans le contexte, semble difficile. La lecture, d’après les photos, est exacte. Cf. Sznycer 1986 ( =

1988), 1999. 26. ṢDN, singulier, ici et dans les cas énumérés dans la suite. 27. D’après E. Lipiński 1995, 135, les sanctuaires d’Astarté seraient trois : un dans Sidon Pays de la Mer, un

dans ŠMM ’DRM, un troisième à Astarté ŠM B‘L dans Sidon Pays de la Mer. 28. Ainsi KAI 14 et Xella-Zamora López 2005, 122.

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mère ont bâti, c’est le premier, celui dédié à Astarté dans « Sidon Pays de la Mer » (ṢDN ’RṢ YM)29, non seulement parce qu’il est cité en premier lieu, mais aussi à cause de la syntaxe employée : le nom de l’édifice sacré est précédé par ’YT (introduisant, dans certains cas seulement, le complément d’objet direct) et régit à l’état construit le nom de la déesse. Au contraire, dans la suite du texte, Eshmun‘azor et sa mère changent de construction et énumèrent les temples dédiés à différents dieux en employant – au lieu de K’NK… W’MY… ’Š BNN ’YT + objet à l’état construit + nom divin – la proposition W’NḤN ’Š BNN BT L-…, qui semble avoir la signification : « en outre, c’est nous qui avons construit aussi un temple pour… ». Ces dernières énumérations semblent ainsi se situer à un niveau d’importance inférieur par rapport à la première affirmation. Ce ne serait donc pas une simple « variation stylistique », mais une différenciation syntaxique ayant une conséquence sur le plan du sens du texte (l’indication d’une hiérarchie dans l’importance des constructions).

2. LES CONSTRUCTIONS DE BOD‘ASHTART.

Que le culte d’Astarté ait été au premier plan au temps de la dynastie sidonienne d’Eshmun‘azor, avec celui d’Eshmun venant en deuxième lieu, ce sont aussi les textes rédigés par Bod‘ashtart qui le montrent (du moins d’après les textes qui nous sont parvenus). En effet, la première inscription de ce roi, lors de son intronisation, est une dédicace à cette déesse. Il s’agit du texte CIS I, 4, republié en 1995 par C. Bonnet, puis par J.-Á. Zamora López30, qui est gravé sur un bloc en calcaire (cm. 70 x 23,7 x 36,7), en partie endommagé supérieurement, à gauche ainsi que dans son côté inférieur droit, et qui commémore la construction d’un monument en l’honneur d’Astarté, que le roi qualifie de « sa propre divinité ». Le texte est à reconstruire selon moi de la manière suivante (fig. 1a-b) : 1. BYRḤ MP‘ BŠT MLK 2. Y MLK BD‘ŠTRT MLK 3. ṢDNM K BN BD‘ŠTRT 4. MLK ṢDNM ’YT ŠRN ’RṢ 5. [YM] Z L’LY L‘ŠTRT 1. « Au mois de MP‘ dans l’année de son accession 2. à la royauté (litt. de son devenir roi), du roi Bod‘ashtart 3. roi de Sidon, voici que le roi Bod‘ashtart 4. roi de Sidon construisit ce ŠRN du pays 5. de la mer pour sa divinité Astarté ». La reconstitution de la dernière ligne de l’inscription a suscité quelque discussion : C. Bonnet pense qu’il n’est pas possible de restituer le mot YM au début de la ligne, en accord avec son interprétation de l’expression ŠRN ’RṢ, qui correspondrait à l’accadien šurinnu māti « emblème du pays »31. D’après son explication, le bloc inscrit aurait soutenu un étendard, emblème du pays de Sidon, utilisé lors de la cérémonie d’intronisation du roi, comme symbole de l’acquisition d’une qualité spécifique attachée à la royauté - que le roi reçoit en Mésopotamie à l’occasion du « couronnement » - et que les rois phéniciens auraient empruntée. Suivant cette interprétation, le terme « pays » n’aurait pas pu être suivi par un complément rétrécissant le sens de l’expression. L’objet voué devrait être simplement « cet emblème du pays ( = tout le territoire de Sidon) » (ŠRN ’RṢ / Z). La thèse de C. Bonnet n’a pas été acceptée de manière unanime. Il me semble en particulier difficile d’imaginer que le roi ait « bâti » (BN) lui-même, en l’honneur d’Astarté, l’étendard signe de la

29. ’RṢ presque toujours traduit par « terre » signifie plutôt « territoire, pays ». Sur la localisation des

différentes parties de Sidon citées dans les textes, cf. Lipiński 2004, 294 (mais, d’après KAI 15 et probablement l’inscription de l’Awali « Sidon des Champs » comprenait aussi l’aire du sanctuaire d’Eshmun ‘N YDL(L)).

30. Bonnet 1995, 2006-2007 ; Zamora López 2007. 31. Bonnet 2006-2007, 14-15.

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qualité le rendant apte à devenir roi. À moins que l’on ne suppose, qu’après la cérémonie, le roi ait fabriqué/dédié un objet symbole de l’étendard rituel, commémorant devant le peuple son intronisation (à l’intérieur d’un sanctuaire d’Astarté ?). En tout cas, tant l’étymologie de ŠRN que sa signification demeurent discutées : un calque de šurinnu est incertain, à cause de la correspondance douteuse entre le š de l’accadien (si le phénicien doit ce mot à l’assyrien) et le š du phénicien (que C. Bonnet a du reste remarquée) ; de manière alternative32, ce mot a été rapproché, ou bien du mot araméen ŠR « mur », ou bien du terme attesté également en araméen ’ŠRN’ qui semble désigner des constructions, mais en bois33. Le sens à donner à ŠRN, ainsi que le comput du nombre de lettres emportées par la cassure du bloc au début de la ligne 5, ont ainsi conditionné en partie la reconstitution du texte. Contrairement à C. Bonnet, J.Á. Zamora López, sur la base de l’ampleur de la cassure, pense qu’il n’y a la place que pour y insérer deux lettres et propose d’intégrer le mot YM « mer » (en éliminant le démonstratif, de même E. Lipiński) ; Bod‘ashtart aurait dédié le/un ŠRN ’RṢ YM (du « Pays de la Mer »)34 ; cette dernière expression correspondrait à « Sidon Pays de la Mer » de l’inscription d’Eshmun‘azor II, où celui-ci avait bâti deux édifices sacrés pour Astarté. D’après les formulaires votifs attestés jusqu’ici à Sidon35 et ailleurs, où l’objet voué dans les dédicaces, est toujours suivi par le démonstratif, surtout s’il est introduit par ’YT 36 , et en examinant à nouveau les restes des lettres gravées sur le bloc et l’espace emporté par la cassure, il me semble possible de proposer à nouveau que Z était présent dans le texte originaire (il semble en partie visible dans la cassure, comme il l’avait été déjà remarqué) ; d’autre part, il me semble qu’avant les traces éventuelles du Z, il y a assez d’espace pour restituer les deux lettres YM. Dans l’année de son accession au trône (cette formule de datation est unique dans l’épigraphie phénicienne), Bod‘ashtart, qui n’est pas fils de roi, dédie un monument spécifique, qui pouvait surmonter la pierre ou mieux dont la pierre était une partie (par ses dimensions et proportions le monument inscrit semble le bloc d’un mur, plutôt qu’une base)37, peut-être imposant, dont la nature reste inconnue ; il le dédie à la divinité de la dynastie, Astarté, dans la (partie de la) ville appelée ’RṢ YM « Pays/territoire de la Mer », comme Eshmun‘azor II et sa mère. Ainsi, comme l’a montré C. Bonnet, la dédicace de Bod‘ashtart revêt une importance spécifique pour affirmer sa qualité de roi légitime, lié à une dynastie de « prêtres » de la déesse, dynastie qui, dans le texte d’Eshmun‘azor II, se fait un mérite d’avoir bâti avant tout autre un édifice sacré (dont le nom est dans une lacune) d’Astarté dans le « Pays de la Mer ». Il s’agit probablement du même édifice reconstruit par Bod‘ashtart lors de son accession au trône, de même que, plus tard, comme on le verra, il a reconstruit le temple d’Eshmun à Bostan esh-Sheikh, déjà cité parmi les œuvres de son prédécesseur. En effet, dans les années suivantes de son règne, Bod‘ashtart dédie son œuvre de bâtisseur au culte d’Eshmun, le dieu « parèdre » d’Astarté à Sidon. Il commémore en particulier, en deux moments distincts, la construction d’un temple à Eshmun de la source YDL(L), dans Sidon des Champs (ṢDN ŠD), sanctuaire déjà nommé, après celui Astarté dans l’inscription d’Eshmun‘azor II et dont quelques restes

32. ŠRN a été interprété aussi par J. Elayi « … comme une désignation de la plaine de Sharon, dont il s’agit

dans l’inscription d’Eshmun‘azor ». 33. E. Lipiński 1995, 135 traduit ŠRN par « esplanade », traduction critiquée pas Xella et Zamora López

2004, 297, note 41, car, d’après eux, une esplanade n’est pas « construite » (verbe BN). Quoiqu’en pense C. Bonnet, un étendard n’est lui non plus « construit » (verbe BN). En théorie, une esplanade pourrait avoir été aménagée en la soutenant par des murs (par une sorte de podium). Cf. sur ce terme aussi Zamora López 2007, 102, notes 11 et 12 (qui cite aussi Amadasi Guzzo 2004, 49, note 32, où j’avais proposé la signification « enceinte »). Pour ’ŠRN’, qui serait un emprunt en sémitique venant de l’Iran, cf. DNWSI, 128-129 s.v.’šrn.

34. Zamora López 2007. 35. Le texte du sarcophage d’Eshmun‘azor II est différent, car il s’agit de l’énumération d’une série de

travaux et non de la dédicace, sur place, de monuments spécifiques. 36. Deux exemples en dehors de Sidon : trophée de Kition (Sznycer 1991, 805), ls. 4-5, WYṬN’T ’NK WKL

‘M KTY ’YT HTRPY ’Z … « Et j’ai érigé, moi et tout le peuple de Kition, ce trophée… » ; dédicace de Umm el-‘Amed (KAI 18), ls. 1-4, … ’Š NDR ‘BD’LM BN MTN … ’YT HŠ‘R Z WHDLHT ’Š L … « … ce qu’a dédié ‘Abdelim fils de Matan … : cette porte et ses battents … ».

37. Il a été trouvé par de Vogüé en 1858 englobé dans un mur, employé comme bloc de construction.

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ont été mis en lumière à Bostan esh-Sheikh (podium I)38. Les deux phases des travaux de Bod‘ashtart (podium II avec deux phases) sont rappelées dans deux séries d’inscriptions, toutes englobées à l’origine dans ce podium, le texte n’étant pas en vue. Une reconstruction utile concernant la position originaire des blocs inscrits, sur la base des études de M. Dunand et de R. Stucky, a été effectuée par P. Xella et J. Á. Zamora López39. Quelques moindres détails mis à part, les textes de chaque série sont identiques et leur formulaire a été rapporté dans KAI 15 et 16. Le groupe KAI 15 consiste dans la dédicace de la première phase du podium II : le texte de la dédicace est le suivant40 : MLK BD‘ŠTRT MLK ṢDNM BN BN MLK ’ŠMN‘ZR MLK ṢDNM BṢDN YM ŠMM RMM ’RṢ RŠPM ṢDN MŠL’Š BN WṢDN ŠD ’YT HBT Z BN L’LY L’ŠMN ŠR QDŠ « Le roi Bod‘ashtart roi de Sidon petit-fils du roi Eshmun‘azor roi de Sidon, qui avait construit dans Sidon de la Mer, Cieux élevés, Pays des Reshep, Sidon MŠL, en outre, à Sidon des Champs il construisit ce temple-ci pour son dieu Eshmun prince saint. » KAI 16 rapporte la dédicace de la restauration du podium II de la manière suivante : MLK BD‘ŠTRT WBN ṢDQ YTNMLK MLK ṢDNM BN BN MLK ’ŠMN‘ZR MLK ṢDNM ’YT HBT Z BN L’LY L’ŠMN ŠR QDŠ « Le roi Bod‘ashtart et son41 fils légitime Yatonmilk roi de Sidon petit-fils du roi Eshmun‘azor roi de Sidon construisit ce temple-ci pour son dieu Eshmun prince saint. » Ces deux séries de textes montrent d’abord le souci du roi de proclamer sa légitimité : dans la première série Bod‘ashtart cite son grand-père, le roi Eshmun‘azor I (qui n’est pas mentionné dans CIS I, 4) ; dans la deuxième il s’associe son fils légitime (ṢDQ), dont la succession était éventuellement menacée par quelque autre membre de la dynastie d’Eshmun‘azor I42. La formule de la deuxième série de dédicaces est plus simple par rapport à la première, dans laquelle l’expression ’Š BN doit se comprendre dans le sens d’une action antérieure par rapport à la construction commémorée (à traduire par notre plus que parfait)43 ; la formulation simplifiée des inscriptions de la deuxième série (le roi avait déjà mentionné ces précédents travaux) indique, comme le montre aussi leur disposition dans le podium (de même que la mention de Yatonmilk), que ces textes ont été exécutés dans une période avancée du règne de Bod‘ashtart. Les travaux précédents de ce roi sont en partie rappelés aussi dans le long texte gravé sur la paroi rocheuse aménagée le long du cours de l’Awali, à quelques 3 km du sanctuaire de la source YDL(L). Quoique cette inscription difficile, qui n’est préservée que sur des photos, soit encore en bonne partie à interpréter, sa formule initiale est assez claire. Voici les premières lignes de l’inscription suivant l’édition de Xella et Zamora :

38. Cf. en dernier lieu, avec toute la bibliographie antérieure, Stucky 2005. 39. Xella-Zamora López 2005 (avec les références aux travaux archéologiques). Cf. aussi Stucky-Mathys

2000, 128. 40. Le partage des lignes, ici et dans le cas de KAI 16, n’est pas indiqué, car il n’est pas le même dans tous

les exemplaires. 41. On suppose que le pronom suffixe /-ō/ était présent après le mot BN. 42. On peut noter que dans sa première inscription le roi ne cite pas sa généalogie : n’avait-il pas besoin, à ce

moment, de rendre évidente sa descendance royale? 43. Ce qui, de manière étonnante, n’avait pas été compris par les précédents interprètes.

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1. … [BŠ]NT ŠB‘ /// /// / LMLKY MLK BD‘ŠTRT 2. [M]LK [ṢD]N[M BN] B[N] MLK ’ŠMN‘ZR MLK ṢDNM BṢDN [Y]M 3a ’( ?)Š( ?) BN 3. ŠMM RMM ’RṢ RŠPM WṢDN ŠD KBN WP‘L MLK BD‘ŠTRT MLK ṢDNM ’YT … « 1. … dans l’année sept 7 de son règne (litt. de son être roi) le roi Bod‘ashtart 2. roi de Sidon petit-fils du roi Eshmun‘azor roi de Sidon /(3a)qui avait construit/ dans Sidon de la Mer, 3. Cieux élevés, Pays des Resheps, en outre, à Sidon des Champs voici qu’il construisit et fit le roi Bod‘ashtart roi de Sidon ce/le ( ?)… » Dans sa septième année de règne, Bod‘ashtart affirme avoir déjà bâti dans Sidon de la Mer, Cieux élevés, Pays des Resheps ; il ne mentionne pas ṢDN MŠL, cité dans le groupe d’inscriptions du podium II KAI 15 ; on peut ainsi supposer, en suivant Xella et Zamora, que l’érection du nouveau podium (avec son temple) est postérieure à la grande inscription de l’Awali et successive à la septième année de règne de ce souverain44. La deuxième série d’inscriptions (KAI 16) englobées dans la partie restaurée du podium doit être encore successive, même si on ne peut pas savoir de combien de temps. Ainsi, une fois obtenu le trône, Bod‘ashtart, comme ses prédécesseurs, a élevé des lieux de culte : tout d’abord lorsqu’il « devint roi », à la déesse de la dynastie, Astarté, dans Sidon de la Mer, dans son lieu de culte principal. Plus tard, il s’est tourné vers les autres quartiers de Sidon, dont seulement ŠMM RMM était vraisemblablement nommé par le texte d’Eshmun‘azor II sous le nom de ŠMM ’DRM ; ensuite, à partir de sa septième année de règne, il entreprend de grands travaux, en partie peut-être hydrauliques45, dans le secteur du sanctuaire d’Eshmun à Bostan esh-Sheikh (« Sidon des Champs »), déjà, en partie, édifié auparavant, au moins depuis Eshmun‘azor II (podium I ?). Ensuite, il construit/restaure vraisemblablement un lieu de culte dans Sidon MŠL, enfin – d’après nos connaissances actuelles – il rebâtit le temple d’Eshmun de la source YDL(L ) avec son podium (podium II), qu’il restaure plus tard, avec son héritier Yatonmilk (nous faisons allusion toujours aux travaux du podium, mais les inscriptions dédient « ce temple », les restaurations avaient donc porté également sur les constructions surgissant sur la terrasse au sommet du podium). En retournant à la structure des textes, ce qui intéresse, en particulier, c’est le type des formules attestées : dans KAI 15, la première proposition, qui suit le sujet de la principale, une relative, emploie l’expression ’Š BN (relatif + verbe), qui se réfère aux travaux déjà exécutés. La proposition relative est suivie par la phrase principale commémorant les bâtiments voués, dont le verbe est précédé par W-, qui indique en même temps une succession et une conséquence. De manière différente dans CIS I, 4, la proposition énonçant le don votif (précédée par la formule de datation) est introduite par K, dont la fonction est celle de mettre en relief l’action du roi. C’est de la même manière que K est employé dans le texte d’Eshmun‘azor II pour introduire l’énumération des travaux effectués par celui-ci et sa mère. Ce procédé syntaxique est à identifier aussi à la l. 3 de l’inscription de l’Awali. Mais la difficulté de ce dernier texte semble résider dans ce qui a l’aspect d’un emploi contemporain de deux formules différentes46. En effet – si la lecture est exacte –, l’expression ’Š BN (qui se retrouve dans la série KAI 15), énonçant les travaux effectués antérieurement, oubliée d’abord, a été ajoutée au-dessus, entre les lignes 2 et 3, et doit s’insérer à la ligne 3 avant l’expression WṢDN ŠD « et à

44. Xella-Zamora López 2004, 287. 45. Déjà M. Chéhab avait indiqué que l’inscription devait rappeler des travaux de ce type. Xella et Zamora

ont identifié dans le texte le mot MM «eau» (Xella-Zamora López 2004, 283 ligne 4 et 288). 46. La difficulté de la phrase est commentée dans Xella-Zamora López 2004, 287-288, qui supposent une

correction dans le texte et qui traduisent comme suit : «1. Au mois de zbḥ šmš, dans l’année sept 7 de son règne, du roi Bodashtart 2. roi des Sidoniens, petit fils du roi Eshmounazor, roi des Sidoniens, dans ‘Sidon de la Mer', 3. Cieux élevés, Terre des Resheps et dans ‘Sidon de la plaine', voici que le roi Bodashtart roi des Sidoniens a bâti et fait ce…» (pour une raison de clarté on a omis les parenthèses indiquant les parties du texte reconstituées).

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Sidon des Champs », qui, d’après le texte de KAI 15, aurait dû introduire la proposition principale, commençant par le complément d’objet direct. Mais, voilà que la structure semble changer : les verbes de la phrase principale (BN WP‘L « il construisit et fit »), à la différence de KAI 15, suivent immédiatement, introduits par K, la conjonction W- et le complément de lieu, et sont suivis à nouveau par le nom, le titre et généalogie du roi, comme dans CIS I, 4. Il est à supposer que le rédacteur, qui a précédé celui de la série KAI 15, a employé le formulaire qui est attesté dans Eshmun‘azor et CIS I, 4 , où l’action principale est introduite par K + le verbe47 ; la coordonnée WṢDN ŠD « et à Sidon des Champs » (qui introduit la proposition principale dans série KAI 15) est requise par la série de toponymes qui précèdent, série qui n’est pas présente dans CIS I, 4 ; suit K, mettant en relief l’action du roi, + les verbes, le sujet et le(s) complément(s) d’objet précédé(s) par ’YT. Dans KAI 15, successive, la structure est simplifiée (parce que les textes ne devaient pas être en vue ?) : l’action du roi envers son dieu est mise en relief, non pas par K, mais par la mention en première position de l’ouvrage effectué précédée par ’YT, tandis que le verbe indiquant la construction suit (’YT HBT Z BN « ce temple-ci il construisit »). Le titre royal et sa généalogie, qui dans le texte de l’Awali (comme dans CIS I, 4) suivent les verbes, sont exprimés ici simplement au début du texte, n’étant pas présente (malheureusement) l’indication de la date, qui rend la formule de l’Awali si redondante. Voici en succession les formules employées par Eshmu‘azor II et Bod‘ashtart (à l’exception de KAI 16) : Eshmun‘azor KAI 14 13 ….. K ’NK ’ŠMN‘ZR …. 14. ….W’MY ’M‘ŠTRT 15….. ’Š( !) BNN ’YT BT 16. ’LNM … CIS I 4 (Boda‘ashtart, intronisation) 3. …. K BN BD‘ŠTRT 4. MLK ṢDNM ’YT ŠRN ’RṢ 5. [YM] … Awali (Bod‘ashtart, an 7) 1. …………………….. MLK BD‘ŠTRT 2. [M]LK [ṢD]N[M BN] B[N] MLK ’ŠMN‘ZR MLK ṢDNM BṢDN [Y]M 3. ŠMM RMM ’RṢ RŠPM (3a)’( ?)Š( ?) BN WṢDN ŠD KBN WP‘L MLK BD‘ŠTRT MLK ṢDNM ’YT … KAI 15 (année non spécifiée, mais successive à l’an 7) MLK BD‘ŠTRT MLK ṢDNM BN BN MLK ’ŠMN‘ZR MLK ṢDNM BṢDN YM ŠMM RMM ’RṢ RŠPM ṢDN MŠL’Š BN WṢDN ŠD ’YT HBT Z BN …

3. LE ŠRN D’ASTARTÉ

En concluant, Bod‘ashtart, dont nous ne connaissons pas le père, devenu roi grâce à la mort prématurée de son cousin Eshmun‘azor II, nous apparaît comme un souverain très actif, en particulier comme un bâtisseur de plusieurs édifices (tous de culte ?) dans une ville qui à son époque dut avoir un essor considérable ; l’imposante structure du podium II du sanctuaire d’Eshmun à Bostan esh-Sheikh le démontre da manière évidente, tandis que le long texte si mal conservé de l’Awali le fait facilement supposer. Dans le sanctuaire d’Eshmun de la source YDL(L), des inscriptions, ainsi que des structures

47. Dans l’inscription d’Eshmun‘azor II le roi et sa mère ont voulu mettre en relief avant tout leurs personnes en tant qu’auteurs des temple (K ’NK ’ŠMN ‘ZR MLK … W’MY … ’Š BNN « en effet c’est moi E., roi …. et ma mère,,, qui avons bâti… ») ; dans CIS I, 4, comme dans l’inscription de l’Awali, après la formule da datation avec le nome et le titre du roi, la phrase commence par K + le verbe + le nom et le titre du roi (K BN BD‘ŠTRT … « en effet Bod‘ashtart construisit… »).

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plus tardives attestent l’existence (successive à Bod‘ashtart ?) d’un culte important d’Astarté à côté de celui d’Eshmun. Dans la partie de Sidon appelée « Sidon Pays de la Mer » Eshmun‘azor II se glorifie, on l’a vu, d’avoir bâti au moins deux lieux sacrés dédiés à Astarté, le plus important étant – à ce qu’il semble – celui dont la mention exacte a été emportée par la seule lacune du texte. D’autre part, Bod‘ashtart, lorsqu’il a obtenu le trône (et assumé un nom dynastique qui signifie « dans/de la main d’Astarté ?), a tout d’abord dédié un monument spécial à la déesse, situé sans doute dans « Sidon Pays de la Mer ». Il me paraît admissible de supposer qu’il s’agit du même édifice mentionné en premier lieu dans le texte d’Eshmun‘azor II. Dans ce cas, il serait possible48, de restituer dans la lacune de la l. 17 de l’inscription d’Eshmun‘azor l’expression ’YT [ŠRN ‘ŠTR]T BṢDN ’RṢ YM, qui semble pouvoir bien trouver place dans la partie abîmée de la surface du sarcophage (fig. 2). Il est plus difficile de déterminer en quoi consistait ce ŠRN, qui semble peut-être nommé aussi dans l’inscription dite du « trône d’Astarté » venant des environs de Tyr (KAI 17), déjà citée par C. Bonnet49. Le texte gravé sur la base du monument peut se lire (d’après les nouvelles photos dans Davila-Zuckermann 1993) : 1. LRBT L’ŠTRT ’Š BGW [H]ŠRN 2. ’Š LY ’NK ‘BD’BST BN BDB‘L 1. « À la dame Astarté qui est à l’intérieur ( ?) du ŠRN 2. qui est à moi/pour moi ( ?)50, moi ‘Abdbastet fils de Bodba‘al ». La lecture ŠRN, qui avait été déjà envisagée51, n’est pas sans problème : pourtant, elle a l’avantage soit de s’accorder aux tracés visibles sur la pierre soit de confirmer l’existence d’un monument spécifique appelé ŠRN lié au culte d’Astarté tant à Sidon qu’ à Tyr. Cependant, elle semblerait supposer la possibilité que ce monument ait pu appartenir à un individu dont on ne connaît pas la fonction : une sorte de sanctuaire privé ? Les caractéristiques monumentales du trône dit « d’Astarté » ne s’accordent pas avec cette possibilité. Il me semble cependant utile de soulever un problème lié aux éventuelles attestations d’un substantif ŠRN. En concluant, l’existence d’un endroit sacré lié à Astarté, une terrasse bâtie, une enceinte (si on se rapporte au mot ŠR « mur »), ou un sanctuaire d’un type particulier s’appelant ŠRN et ayant une signification spécifique dans le culte de la déesse, n’est pas à exclure. L’importance et les nuances de la figure d’Astarté ne cessent de nous apparaître, depuis au moins le IIe millénaire, comme nous les montrent ses différents aspects déjà à Ebla. C’est par l’accent sur la primauté du rôle d’Astarté à Sidon que j’aime conclure ces divagations que certaines notations et réflexions de Paolo Matthiae sur le culte de cette déesse m’ont inspiré. Mais c’est aussi sur la personne du roi Bod‘ashtart dans cette même ville qu’il me semble opportun d’attirer l’attention. Un roi, dont le règne a dû être prospère – appuyé qu’il était vraisemblablement par le roi de Perse – et assez long, comme ses nombreux travaux semblent le montrer. Un règne dont la chronologie, peut-être entre la fin du VIe et le premier quart du Ve siècle, n’est peut-être pas encore assez certaine. Dans ce sens, une étude de la forme de l’écriture phénicienne témoignée entre le VIe et le Ve siècle me paraît pouvoir être utile, avec toutes les précautions requises par le critère paléographique, qui n’est pas aussi précis qu’on ne le croit parfois.

48. Cf. déjà Amadasi Guzzo 2004, 48-49. 49. Bonnet 1996, 40-41, appendice B E16 ; 2006-2007, 17-18 ; sur ce texte cf. en particulier Davila-

Zuckermann 1993 ; Gubel (éd.) 2002, 121-122. 50. Le -y ne peut pas être le suffixe pronominal de la 3e personne, qui, après L- est toujours une voyelle et

qui n’est pas indiquée par l’écriture. KAI 17 préserve la lecture traditionnelle de la l. 1 : ’Š BGW HQDŠ. 51. Amadasi Guzzo 2004, 48, notes 29 et 30 p. 53, avec d’autres propositions de lecture.

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Fig 2.

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RÉSUMÉ

Ce travail passe en revue encore une fois quelques passages d’inscriptions phéniciennes de rois de Sidon à l’époque perse – Eshmun‘azor II et Bod‘ashtart en particulier – concernant la construction ou réfection d’édifices sacrés. Sont analysés tant les temples/sanctuaires dédiés à Astarté et à Eshmun, que les formulaires employés au cours du temps dans les différents textes. On met surtout l’accent sur le culte décerné à Astarté et sur l’activité du roi Bod‘ashtart, un souverain dont le règne semble avoir été assez long et qui doit avoir contribué considérablement à la prospérité de Sidon vers le début du Ve siècle av. J.-C.

Via T. Monticelli 2 - 00197 Rome, Italie [email protected]

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