Master 2 (2 Mai 2020)

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Haïti sera sauvée sur les bancs de l’école ou elle ne le sera jamais SOUVERAINETÉ NATIONALE Des troupes dominicaines pour la sécurité de l’ONU ‘I CAN’T BREATHE !’ Que nous dit le message des manifestants américains ? Haïti sera sauvée sur les bancs de l’école ou elle ne le sera jamais MIAMI, 29 Mai – Les rues de Miami sont aussi inondées à la moindre averse qu’on dirait à Port-au-Prince, Haïti. Les plus belles avenues de la ville comme le Biscayne Boulevard en un clin d’œil transformées en des eaux tumultueuses où les voitures sont ballotées comme des chaloupes et les piétons interdits sous peine de noyade. On pense automatiquement à Haïti. Oui, serait-ce que nous ne sommes pas uniques en notre genre comme on l’a toujours cru jusqu’à Haïti en Marche, édition du 03 au 09 Juin 2020 Vol XXXIV Nº 21 RETE LAKAY OU RETE LAKAY OU PREKOSYON PA KAPON (HAITI / p. 8) (RD-HAITI/ p. 4) (MANIF ..../ p. 7) (RACISME / p. 5) (FOOT... / p. 6) MIAMI, 28 Mai – Aux Etats-Unis la question noire revient dans l’actualité. D’abord sous la forme choquante mais presque traditionnelle du policier blanc qui provoque la mort d’un citoyen de race noire comme si de rien n’était. Mais sous une forme encore plus MIAMI, 26 Mai – Comment un petit journaliste totalement inconnu nous met dos à dos ! C’est l’affaire Dadou Jean-Bart, le président de la FHF (Fédération haïtienne de football) accusé d’abus sexuel sur mineures, des jeunes footballeuses logées par la fédération et qu’un LES ETATS-UNIS BRULENT-ILS ? Racisme et Nouvelles Technologies de la Communication FOOTBALL & JUSTICE Les leçons de l’affaire Dadou Jean-Bart MIAMI, 27 Mai Si la Montagne ne vient pas à Lagardère, Lagardère ira à la Montagne ou en créole : ‘sa ou mande pou bèl mè w, se manman w li rive.’ Le pouvoir en place en Haïti a récemment fait appel aux ‘grandes ambassades’ contre les policiers en révolte sous le pseudonyme de ‘Fantom 509 ’, ces derniers menacés par le ministre de la justice et de la sécurité publique de les dénoncer par devant certaines ambassades étrangères, il s’agit bien entendu d’interdiction de visa de voyage à l’étranger. En tête, bien entendu, le consulat des Etats-Unis en Haïti. De toute l’histoire des gouvernements autoritaires en Haïti (et c’est une constante de notre histoire nationale comme on sait) c’est probablement la première fois qu’un gouvernement s’abaisse à ce niveau de démission de ses pouvoirs régaliens : assurer la sécurité intérieure, quitte à MIAMI, 30 Mai – Les Etats-Unis traversent ce qu’on pourrait comparer à une crise de leadership. La mort par étouffement d’un citoyen Afro-américain aux mains d’un policier, dans la ville de Minneapolis, a mis le feu aux poudres. Mais ce qui est d’habitude vécu comme une nouvelle émeute pour protester contre la légèreté avec laquelle la police américaine traite le citoyen noir comme on a en a eu maints exemples que ce soit à New York, Chicago, Los Angeles, Miami ou autre, se change soudain en un ras le bol général avec l’entrée dans le mouvement de protestation d’une jeunesse blanche (garçons et filles) et cela répercuté par les grands médias Dadou Jean-Bart Photo de l’homme d’affaires Clifford Brandt malade à la prison où il purge une peine pour participation au kidnapping des enfants d’une autre famille du monde des affaires, Moscoso L’affaire qui a déclenché des protestations sans précédent aux Etats-Unis : un policier blanc provoquant le décès d’un citoyen de race noire en coinçant sa tête contre le sol Contrairement à auparavant, cette semaine les manifestantations dénonçant le meurtre d'un Afro-américain comptent autant de citoyens blancs que noirs

Transcript of Master 2 (2 Mai 2020)

Haïti sera sauvée sur les bancs del’école ou elle ne le sera jamais

SOUVERAINETÉ NATIONALEDes troupes dominicainespour la sécurité de l’ONU

‘I CAN’TBREATHE !’Que nous ditle message

desmanifestantsaméricains ?

Haïti sera sauvée sur les bancs de l’école ou elle ne le sera jamaisMIAMI, 29 Mai – Les rues de Miami sont aussi inondées à la

moindre averse qu’on dirait à Port-au-Prince, Haïti.Les plus belles avenues de la ville comme le Biscayne Boulevard

en un clin d’œil transformées en des eaux tumultueuses où les voitures

sont ballotées comme des chaloupes et les piétons interdits sous peine denoyade.

On pense automatiquement à Haïti. Oui, serait-ce que nous nesommes pas uniques en notre genre comme on l’a toujours cru jusqu’à

Haïti en Marche, édition du 03 au 09 Juin 2020 • Vol XXXIV • Nº 21

RETELAKAYOURETELAKAYOU

PREKOSYON PA KAPON

(HAITI / p. 8)

(RD-HAITI/ p. 4)

(MANIF..../ p. 7)

(RACISME / p. 5)

(FOOT... / p. 6)

MIAMI, 28 Mai – Aux Etats-Unis la question noire revientdans l’actualité. D’abord sous la forme choquante mais presquetraditionnelle du policier blanc qui provoque la mort d’un citoyen derace noire comme si de rien n’était. Mais sous une forme encore plus

MIAMI, 26 Mai – Comment un petit journaliste totalementinconnu nous met dos à dos !

C’est l’affaire Dadou Jean-Bart, le président de la FHF(Fédération haïtienne de football) accusé d’abus sexuel surmineures, des jeunes footballeuses logées par la fédération et qu’un

LES ETATS-UNISBRULENT-ILS ?Racisme etNouvelles

Technologies de laCommunication

FOOTBALL& JUSTICELes leçons del’affaire DadouJean-Bart MIAMI, 27 Mai – Si la

Montagne ne vient pas à Lagardère,Lagardère ira à la Montagne ou encréole : ‘sa ou mande pou bèl mè w, semanman w li rive.’

Le pouvoir en place en Haïti arécemment fait appel aux ‘grandesambassades’ contre les policiers enrévolte sous le pseudonyme de ‘Fantom509 ’, ces derniers menacés par leministre de la justice et de la sécuritépublique de les dénoncer par devantcertaines ambassades étrangères, il s’agitbien entendu d’interdiction de visa devoyage à l’étranger.

En tête, bien entendu, leconsulat des Etats-Unis en Haïti.

De toute l’histoire desgouvernements autoritaires en Haïti (etc’est une constante de notre histoirenationale comme on sait) c’estprobablement la première fois qu’ungouvernement s’abaisse à ce niveau dedémission de ses pouvoirs régaliens :assurer la sécurité intérieure, quitte à

MIAMI, 30 Mai – Les Etats-Unis traversent cequ’on pourrait comparer à une crise de leadership. Lamort par étouffement d’un citoyen Afro-américain auxmains d’un policier, dans la ville de Minneapolis, a mis lefeu aux poudres. Mais ce qui est d’habitude vécu commeune nouvelle émeute pour protester contre la légèretéavec laquelle la police américaine traite le citoyen noircomme on a en a eu maints exemples que ce soit à NewYork, Chicago, Los Angeles, Miami ou autre, se changesoudain en un ras le bol général avec l’entrée dans lemouvement de protestation d’une jeunesse blanche(garçons et filles) et cela répercuté par les grands médias

Dadou Jean-Bart Photo de l’homme d’affaires Clifford Brandt malade à la prisonoù il purge une peine pour participation au kidnapping des enfants

d’une autre famille du monde des affaires, Moscoso

L’affaire qui a déclenché des protestations sans précédentaux Etats-Unis : un policier blanc provoquant le décès

d’un citoyen de race noire en coinçant sa tête contre le solContrairement à auparavant, cette semaine les manifestantations dénonçantle meurtre d'un Afro-américain comptent autant de citoyens blancs que noirs

Page 2 Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

Les théories du complot fleurissent aux quatre coins du globe. Rien de nouveau, nous ditle professeur d’études américaines, Michael Butter (1). Dans une intéressante interview (2), ilaffirme que depuis l'Antiquité, les gens croient aux grands complots tout en montrant la tendanceau cours de l’histoire et un changement radical dans la recherche des « tireurs de ficelles ».

Michael Butter s’y connaît en mythes conspirationnistes : il a même écrit un ouvrage surle sujet, en 2018 sous le titre assez suggestif de « Nichts ist, wie es scheint » (Rien n’est comme ilparaît). C’est d’ailleurs le slogan même des adeptes du complotisme. Pour réaliser son livre, il a dûécouter d’étranges affirmations. La chancelière Angela Merkel est une « reptilienne avide dedomination mondiale ». L'atterrissage sur la lune ? « Une invention » (puisqu’il n’a jamais eu lieu,tout comme les attentats du 11 septembre 2001 d’ailleurs). « Le pape tire les ficelles del'immigration aux États-Unis ». Maintenant, le nouveau coronavirus ? Délibérément conçu par lecofondateur de Microsoft, Bill Gates, il fait partie d’un grand plan de vaccination) et d’implantationde micro-puces.

Des fictions du même type, il en existe pléthore sur le net. Mais ce qui est intéressant c’estde savoir comment une théorie du complot naît et s’implante. L’auteur explique comment ilprocéderait. « Je chercherais quelqu'un à blâmer. Un profiteur. (C'est ce que les théoriciens ducomplot soutiennent toujours, cui bono ? Qui en bénéficie ?). Ensuite, je choisirais une séried'événements et j'essaierais de prouver qu'ils sont tous liés en secret. Et que derrière eux, ce groupede coupables poursuit un plan très sinistre. » Une formule du succès simple qui lui permettrait deréunir au moins les trois mécanismes habituels : « Tout est prévu. Rien n'est ce qu'il paraît. Et toutest lié. » « Par exemple, je pourrais dire que la Fifa n'a mis en scène la crise de Corona que pourfaire passer une ligue européenne de clubs et une coupe du monde des clubs. »

D’où vient cette espèce de suspicion ? Selon le spécialiste, la recherche d'un coupable peutfacilement être rattachée à la logique mécaniste du siècle des Lumières au 18e siècle, qui combinaitla cause à l'effet. On supposait que « la qualité morale d'une action correspond également à sonintention morale : c’est-à-dire si je fais constamment quelque chose qui nuit à quelqu'un, ceci doitêtre intentionnel ».

Les mythes complotistes ont radicalement changé d'orientation au milieu du 20e siècle.Avant, ils émanaient surtout des élites et étaient presque toujours dirigés contre des outsider, lesfaibles et les gens d'en bas qui sont supposés être des rebelles, indique le chercheur. Ou bien desennemis étrangers, accusés d'avoir des plans d'invasion.

« Bill Gates, l’ennemi idéal ! »Comme américaniste et américain d’origine allemande, Butter connaît suffisamment bien

l’histoire américaine pour savoir que tous les présidents américains, de Washington à Eisenhower,étaient complotistes. Ils ne sont pas les seuls : on en trouvait en Allemagne, en Angleterre et enFrance. S’agissant de l’ancien Premier ministre britannique Winston Churchill, il est considérécomme un grand conspirationniste : c’est lui qui, dans les années 1920, avait tendance à exagérerl’influence politique des Juifs à Washington et à Moscou. Par la suite, il est devenu lui-même lacible des conspirationnistes nazis qui l’accusaient – comble d’ironie – d’être le chef d’uneconspiration juive mondiale. Adolf Hitler, en Allemagne, est allé, lui, jusqu’au bout de sonobsession conspirationniste, ce qui montre combien les théories du complot peuvent parfois êtreextrêmement dangereux.

Le règne de la méfiance Une compagnie de fabrication d’armes à feuen Haïti, des organisations dénoncentDes responsables du Bureau des Avocats Internationaux, de Moleghaf et de KONBITdénoncent la présence en Haïti d’une compagnie qui fait de l’assemblage, produit etvend des armes. Haïti Ordonnance Factory S.A. est le nom de cette compagnie qui, se-lon le coordonnateur du BAI, est illégale puisqu’elle n’est nulle part prévue dans laconstitution amendée.En son article 268.3, la loi mère du pays, indique l’homme de loi, précise que cette pré-rogative revient seulement aux forces armées d’Haïti. Les organisations dénonciatricesmenacent de porter la question par devant les instances juridiques du pays.Par ailleurs, Olriche Jean Pierre, membre de la Coordination de Konbit dénonce cequ’il appelle la gangstérisation du pays. Un phénomène qui devient de jour en jour in-contrôlable, fait-il remarquer. Il pointe du doigt des membres du secteur privé qui, deconcert avec le pouvoir en place, alimenteraient les groupes armés en munitions et enarmes à des fins politiques.

Décès du responsable de la Direction de lacirculation1 juin 2020 Vant Bèf InfoLe responsable de la direction de la circulation et de la police routière (DCPR), lecommissaire divisionnaire Carmel Florent, est décédé dans la nuit du dimanche 31 mai2020, des suites d’un malaise.Port-au-Prince, le 1er juin 2020. – Le commissaire divisionnaire Carmel Florent, Res-ponsable de la direction de la circulation et de la police routière (DCPR) est décédé,dans la nuit du dimanche 31 mai 2020. Il avait 59 ans.Ancien lieutenant des ex-FADH (forces armées d’Haïti), Carmel Florent a été conduiten urgence à l’hôpital samedi des suites d’un malaise. Il était diabétique.Les causes du décès n’ont pas encore été révélées. Le porte-parole de la Police Natio-nale d’Haïti, Michel-Ange Louis-Jeune, se voulant prudent, dit attendre les précisionsdes médecins.Des prélèvements devraient être effectués sur le cadavre pour savoir si ce décès est liéau nouveau Coronavirus, a dit le commissaire Louis-Jeune.Toujours est-il que plusieurs policiers ont présenté des symptômes du nouveau Corona-virus. Certains hauts gradés ont été atteints de la maladie.Vant Bèf Info (VBI)

Un autre haut gradé de la PNH a été testépositifLe commissaire divisionnaire, Berson Soljour, atteint de la Covid-19, a-t-on apprisd’une source fiable. En effet, le Directeur central adjoint de la Police administrative(DPCA) a été testé positif.Ce dernier, lors d’une conversation téléphonique avec un reporter de Haïti 24, a lancéun appel à ses proches ayant été en contact avec lui durant les jours précédents, leur de-mandant de surveiller leur état de santé et d’alerter le Ministère de la Santé Publique etde la Population (MSPP) si des symptômes comme la toux, la fièvre, les courbatures semanifestaient chez eux.Par ailleurs, Berson Soljour a fait savoir que sa situation était stable comme lui ont faitsavoir les autorités sanitaires.Rappelons que le Directeur général de la PNH, Normil Rameau, a également été testépositif.

Covid-19 : le Président ne vient plus au Pa-lais NationalLes cas de contamination au Coronavirus (Covid-19) s’étendent davantage dans lepays. Le matériel de dépistage se fait rare et l’État fait du sur place. La prise en chargecommence à montrer à quel point le pays n’était pas préparé.Nous avons appris de sources dignes de foi que le président de la République ne serend plus au palais national après que plusieurs agents de l’Unité de sécurité généraledu palais national (USGPN) aient été testés positifs. Jovenel Moïse assure certaines deses fonctions depuis son domicile (télétravail), a confié une source à Juno7.Nous avons aussi appris qu’un dépistage massif du personnel a eu lieu. Et une équipeavait la mission de désinfecter tous les recoins du palais à la suite de la détection de casde contamination parmi les agents de l’USGPN.

Une gargotte nommée « Ti Manman Cheri »La Cour des comptes découvre que quelque20.850 bénéficiaires « fictifs » ont été payés31 mai 2019En 2012-2013 et 2013-2014, il est révélé, mentionne la Cour des comptes, que 12. 510.000 HTG ont été payés à des bénéficiaires fictifs.Comment effectuer un transfert d’argent sur un compte de bénéficiaires de Ti ManmanCheri » sans un numéro de téléphone ? Où est allé effectivement ce montant à raison de400 HTG (1 enfant), 600 HTG (2 enfants) et 800 HTG (3 enfants) pour 15 861 bénéfi-ciaires fictifs en 2012-2013 et 4 989 bénéficiaires fictifs en 2013-2014 .Selon la Cour des comptes, les ‘tèt kalé’ ont « fait un préjudice à la communauté »Vendredi 31 mai 2019 ((rezonodwes.com))–Selon la Cour Supérieure des Comptes,dans son dernier rapport officiel rendu public vendredi sur l’état de finances des fondsde Petro Caribe, le projet Ti Manman Cheri, piloté par la première dame lors, Mme So-phia Martelly, montre que “17 360 particuliers inscrits n’ont pas de numéro de tele-phone”.On lit “ les rapports d’activité produits par le FAES indiquent pourtant que 97 106 bé-néficiaires Ti Manman Cheri ont été payés au cours de l’exercice 2012-2013 et 86 234bénéficiaires ont été payés en 2013-2014 “.La Cour après avoir « considéré que seulement 81 245 inscrits sont identifiés avec unnuméro de téléphone » est amenée à déduire “qu’il y a eu 15 861 bénéficiaires fictifs en2012-2013 et 4 989 bénéficiaires fictifs en 2013-2014 qui ont été payés” .Sachant que le transfert d’argent mensuel est fait sur les numéros de téléphone dechaque participant et que la somme allouée à chaque maman dépendait du nombred’enfants à raison de 400 HTG (1 enfant), 600 HTG (2 enfants) et 800 HTG (3 en-fants), alors la Cour a pu raisonnablement évaluer le préjudice fait à la communauté.

Décès de l’ancien sénateur du Nord’Est, De-rex Lucien Pierre-Louis, la piste du Corona-virus évoquéeHaïti standard, le 30 mai 2020.-L’ancien sénateur du Nord’Est, Derex Lucien Pierre-Louis est décédé durant la nuit du29 au 30 mai 2020, dans un hôpital situé à Pétion-Ville.

POESIEDécès de Alain Philoctète

(1963-2020)C’est tôt ce matin que notre ami Alain est parti pour le grand voyage. Pendant

des mois, il a combattu la maladie. Alain ne lâchait pas.Il laisse derrière ses quatre fils et sa formidable compagne, Chantal Ismé.Alain était le genre d’intellectuel formé dans les batailles de rue à l’époque de

la dictature de « Baby Doc » en Haïti. Il lisait beaucoup, il avait une vaste culturethéorique, mais au bout de la ligne, les pages obscures de Marx et de Gramsci devaientservir à la lutte et non pour faire le fanfaron universitaire. Appelons cela le « marxisme »de la barricade, qui est probablement le seul « marxisme » qui compte.

Dans le tourbillon des années 1980, une gauche révolutionnaire est montée aufront dans ce pays et est presque parvenue à faire le bond. Comme toujours, il n’y avaitpas de raccourci. Certains cherchaient des « formules », sur les registres habituels dupopulisme et du nationalisme. PasAlain qui s’est tenu droit en pensant que la démagogiequi dominait avec Aristide était le chemin le plus court vers la défaite.

Quand il est arrivé à Montréal en 2008, il fallait entreprendre un lourd bilan. Ils’est mis alors à travailler sur le monde paysan, territoire négligé d’une gauche tropcoincée par des théorisations simplistes. Il tentait d’établir les liens complexes quiavaient permis à des grandes révolutions, comme en Chine et en Russie, de surgir par desmobilisations paysannes inédites, que des mouvements de libération contemporains ontcontinué à explorer par la suite. Il déchiffrait les notes ethnographiques de Marx où levieux barbu à la fin de sa vie se rendait compte qu’on ne pouvait réduire la réalité socialeau faux modèle occidental et au dogme érigé par certains de ses partisans. Ce débat pleind’aspérités et de contradictions devait mener, espérait Alain, à un nouveau regard sur lalutte haïtienne, avec surtout des enquêtes sur le terrain, des dialogues croisés, desconfrontations sur la stratégie.

À chaque jour même pendant sa longue maladie, il discutait avec les camarades,de Port-au-Prince à Montréal-Nord. Sa maison était une sorte de carrefour entre le payset les diasporas de Montréal et New York, autour de l’éternelle question : que faire ?!

Alain s’est reconnu dans les travaux des NCS. Il aimait nos efforts souventinachevés et trébuchants pour sortir du cercle fermé du marxisme universitaire et allervers les mouvements et l’éducation populaire. On avait plusieurs projets ensemble pourpublier des textes. Il laisse une montagne d’archives que j’aimerais explorer pour mettreà profit ses analyses clairvoyantes tout en célébrant sa mémoire.

Haïti en MarchePort-au-Prince

100 Avenue Lamartinière (Bois Verna) • Tel.: 2245-1910, Fax 2221-1323

Miami173 NW 94th Street, Miami, Florida 33150

Tel. 305 754-0705 / 754-7543 • Fax 305 756-0979

New York (914 358-7559) • Boston (508 941-6897) • Montréal (514 337-1286)

email : [email protected][email protected] : www.haitienmarche.com

Library of Congress # ISSN 1064 - 3896

Printed by Southeast Offset : (305) 623-7788

(MEFIANCE / p. 12)

(POESIE / p. 13)

(EN BREF / p. 14)

EN PLUS... / EN BREF

Page 3Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

CoronavirusLes Etats-Unis fran-chissent le seuil tragiquedes 100.000 morts

Washington (AFP) - Les Etats-Unis ont franchi mer-credi le seuil des 100.000 décès liés au coronavirus, un chiffrequi atteste de l'ampleur de la tragédie dans la pays, tandis quel'Europe dévoilait un plan exceptionnel de relance de sonéconomie qui, comme celles du monde entier, s'est effondréesous l'impact de la pandémie.

A l'heure où l'Asie semble en bonne voie vers unesortie de crise mais que l'Amérique du Sud s'enlise, le coûtsocial et économique de l'épidémie, qui s'ajoute au terrible bi-lan humain, apparaît chaque jour davantage.

Le premier mort du Covid-19 aux Etats-Unis avaitété annoncé fin février. Le pays enregistre désormais plus de100.000 morts et près de 1,7 million de cas de nouveau coro-navirus, selon le comptage de l'université Johns Hopkins, quifait référence.

Le nombre réel des décès et des contaminations esttoutefois nettement plus élevé, selon les experts. Rapporté àses près de 330 millions d'habitants, le bilan américain est in-férieur à celui de plusieurs pays européens.

A travers le monde, la barre des 350.000 morts a étéfranchie mercredi, dont plus des trois quarts en Europe et auxEtats-Unis.

Dans ce sombre contexte, la Commission eu-ropéenne a dévoilé mercredi un plan de relance exceptionnelde 750 milliards d'euros.

Des négociations ardues attendent désormais les 27,que la présidente de la Commission européenne Ursula vonder Leyen a appelé à "mettre de côté les vieux préjugés".

Alimenté par des emprunts à grande échelle au nomde l'UE, il sera redistribué pour deux-tiers en subventions etpour un tiers sous forme de prêts.

Parmi les plus touchées par la crise sanitaire, Italieet Espagne pourraient recevoir plus de 172 et 140 milliardsd'euros respectivement via cet instrument.

La France serait le quatrième principal bénéficiaire,après la Pologne, avec 38,7 milliards de subventions. Parisespère un accord des 27 sur ce plan d'ici à juillet, mais prévoit

des négociations "difficiles" avec lespays dits "frugaux" (Pays-Bas,Danemark, Autriche et Suède), qui ysont hostiles.

Tout en se félicitant depoints positifs, le chancelierautrichien Sebastian Kurz a ainsiqualifié le plan de "base de négocia-tions", estimant que doit être dis-cutée la part entre subventions etprêts.

- Nouvel épicentre latino-américain -

En Amérique latine, lenombre quotidien de nouvelles con-taminations a dépassé celui de l'Eu-rope et des Etats-Unis, faisant "sansaucun doute" du continent latino-américain le nouvel épicentre de lapandémie, selon l'Organisationpanaméricaine de la santé (OPS),basée à Washington.

La propagation du coron-avirus "s'accélère" au Brésil, auPérou et au Chili, souligne cette an-tenne régionale de l'Organisationmondiale de la Santé qui se dit "par-ticulièrement inquiète" et appelleces pays à ne pas relâcher lesmesures destinées à ralentir les con-taminations.

"Le nombre de nouveauxcas enregistré la semaine dernière auBrésil est le plus haut sur une péri-ode de sept jours, depuis le début dela pandémie", souligne Carissa Eti-enne, directrice de l'OPS.

Soutien de l’OEA àJovenel Moïse: Réactions

…Le débat sur la fin du mandat de Jovenel Moise est

entrain de prendre une proportion très importante dansl’actualité politique haïtienne. Si pour de nombreusesorganisations politiques de l’opposition et d’autres secteursde la vie nationale, le chef de l’état doit quitter le pouvoirl’année prochaine, l’OEA, dans une déclaration publiée surle site de l’organisation, soutient que « le mandat duprésident Jovenel Moïse arrivera à terme le 7 février 2022 »

Appelé à réagir, le Ministre des Affaires Étrangèreset des Cultes, Dr. Claude Joseph, dit prendre acte de la notede l’Organisation des États Américains, OEA, concernant ledébat sur le mandat du président Jovenel Moise. M. Josephqui s’est gardé de commenter les prescriptions de l’article134-2 de la Constitution évoque ce qu’il appelle « Unelogique arithmétique constitutionnelle ».

« Il ne s’agit pas de célébrer cette note de l’OEA quine fait que confirmer que le mandat du président JovenelMoise prendra fin le 7 février 2022. D’ailleurs, nous avonstoujours su que la durée du mandat était de 5 ans », c’est entout cas ce qu’a déclaré le ministre Joseph joint au téléphonepar le journal peu après la publication de la note. Questionnésur le fait que l’OEA souffre d’une très mauvaise presse enHaïti depuis un certain temps en raison notamment de sonimplication présumée dans l’organisation d’électionstruquées dans le pays, le chancelier haïtien a déclaré quel’OEA est une organisation qui jouit d’une très grandereprésentativité dans la région et est très connue pour saspécialité dans l’organisation d’élection. L’OEA, faut-il lerappeler, est également perçue comme une organisation quisupporte le régime PHTK suite particulièrement à la visitecontroversée d’une délégation de l’organisation en juin 2019dans le pays.

Concernant les prescrits de l’article 134-2 de laConstitution, le diplomate a dit ne pas vouloir s’engager dansun débat constitutionnel mais a évoqué ce qu’il appelle « Unelogique arithmétique constitutionnelle » pour justifier lavolonté de Jovenel Moise de rester au pouvoir jusqu’au 7février 2022 rappelant que le chef de l’État a seulement 3 anset quelques mois au pouvoir.

Les réactions des leaders politiques ne se font pasattendre. L’ancienne sénatrice et membre de MACHEKONTRE, Edmonde Supplice dénonce la position de l’OEAqui « se pose donc en tribunal constitutionel haitien sans

écouter les nombreuses voix autorisées qui ont uneinterprétation clairement différente des articles 134.2 de laConstitution et 239 de la loi électorale, écrit-elle sur Twitter.Les mêmes erreurs de l’OEA provoqueront les mêmesmalheurs pour la démocratie haitienne!!Les démocrateshaïtiens ne vont pas baisser la garde! C’en est assez!Democrates haïtiens réveillez vous! Soyez au rendez vouspour continuer à écrire l’histoire. Que vive la Democratie! »

De son côté, Me. André Miche dit faire peu de casde la note du secrétaire général de l’organisation des étatsaméricains, Luis Almagro. « La Déclaration du Sec Genl del’OEA n’a aucune importance. L’article 134-2 de laConstitution est clair: le mandat de Jovenel Moïse prend finle 7 Fév 2021. C’est à nous de faire respecter la Constitution.Définitivement, l’OEA est une organisation corrompue sanscrédibilité », a posté sur son compte Twitter le porte parole duSecteur démocratique et populaire

Ces élections sont-elles possibles cette année?Plusieurs voix se sont élevées pour expliquer

l’impossibilité d’organiser les élections cette année en raisonnotamment de l’insécurité, du manque de temps nécessaire etde la situation due à la COVID-19. Justement, le gouver-nement semble ne pas être insensible à cette dernière raison,selon le ministre Joseph.

« Ne serait-ce la crise liée au Coronavirus, leprocessus électoral aurait déjà été mis en branle car legouvernement a la volonté et est déterminé à organiser lesprochaines élections en vue du renouvellement du personnelpolitique », a déclaré le chancelierhaïtien. Il pense qu’à cause de laCOVID-19, les élections pourraientse dérouler en deux temps. Leslégislatives en février 2021 et lesprésidentielles en Octobre 2021, afait savoir Claude Joseph affirmantque c’est ce qui a été discuté auniveau de l’Exécutif qui n’écarte pasla possibilité d’organiser uneélection générale à la fin de 2021.Cependant, il souligne qu’aucunedécision n’a encore été prise en cesens.

Par Diego O. Charles

L’ACTUALITE EN MARCHE

LES ETATS-UNIS BRULENT-ILS ?‘I can’t breathe!’ ou que nous dit le message desmanifestants américains ? p.1US-HAITI : Racisme et Nouvelles Technologiesde la Communication p.1

SOUVERAINETEDes troupes Dominicaines pour la sécurité del’ONU en Haïti p.1

FOOTBALL-JUSTICELes leçons de l’affaire Dadou Jean-Bart p.1

DEVELOPPEMENTHaïti sera sauvée sur les bancs de l’école ou ellene le sera pas p,1

SOCIETE-COMPLOTISMELe règne de la méfiance p.2D’un virus l’autre p.6

LETTRESDécès de Alain Philoctète p.2Coronomanie p.9La Peur – El miedo – Fear p.10

POLITIQUEDébat - fin de mandat de Jovenel Moïse : 2021ou 2022 ? p.3Grand front de l’opposition p.4

OUR ENGLISH SPECIALDeath of George Floyd condemned across theAfrican continent p.10

QUEL DEVELOPPEMENT !Goudougoudou (20) : Facteur travail p.13

PATRIMWÀNPimansite Nan Powèm Georges Castera p.15

utiliser les moyens les plus brutaux.Mais aujourd’hui brusque retour des choses.

Puisque le pouvoir Jovenel Moïse reconnait lui-même etpubliquement qu’il n’est pas en mesure d’assurer la moindresécurité, donc les Nations Unies ne peuvent faire confianceaux autorités haïtiennes pour celle de leur personnel en Haïti.

D’où cette information en provenance du siège de

l’Organisation des Nations Unies à New York : ‘L’ONUdemande l’aide de la République dominicaine pour laprotection de son personnel en Haïti.’

La nouvelle provient du quotidien dominicain ElNacional, reprise par l’agence locale d’information Vant BèfInfo. ‘L’ONU a fait (cette) demande après avoir souligné queles autorités haïtiennes se sont déclarées incompétentes …’en effet !, y compris dans la lutte contre l’épidémie dunouveau coronavirus en ce qui concerne (soulignent ElNacional et Vant Bèf Info) les villes frontalières entre lesdeux républiques (Ouanaminthe, Belladère, Anse à Pitre).

Cela à l’heure aussi (soulignons-le) où des photosde drone montrent comment les gangs lourdement armés (enl’occurrence au Pont Rouge, entrée nord de la capitalehaïtienne) se déploient en bon ordre comme des forcesarmées en campagne.

Jusqu’à présent, aucune réaction (officielle) dupouvoir de Port-au-Prince à l’annonce faite par le Conseil desécurité de l’ONU.

Comme dit le créole : ‘jan chèche jan trouve.’Aprèsavoir déclaré soi-même son incompétence, on ne peut plaiderà présent le contraire.

Jovenel Moïse et sa bande se sont comportés,comme on dit, en apprenti-sorcier. Or dans ce domaine on nepeut tout avoir. Tout à la fois le beurre et l’argent du beurre !Ces messieurs-dames pensaient qu’avec l’aval du présidentaméricain Donald Trump dans la lutte contre le Venezuela ditsocialiste de Nicolas Maduro, ils peuvent vider la caissepublique avec l’assurance qu’elle sera à nouveau pleine lelendemain comme par magie, mais aussi saccager tout lesystème de sécurité publique en pactisant avec certains chefsde gang (les exemples ne manquent pas dont certains relevésdans des rapports des Nations Unies elles-mêmes sur lesmassacres de La Saline -13 au 17 novembre 2018 : plus de 70

assassinats et du Bel Air -11 novembre 2019 : 59personnes trucidées : hommes, femmes et enfants),conclusions des rapports par la délégation de l’ONU en Haïtiqui elles aussi n’ont jamais été suivies d’effet, puisque PapaTrump assure une totale bénédiction !

Mais voici aujourd’hui que tombe la conclusion :les autorités haïtiennes ont avoué leur totale incompétence.Dépassées par des circonstances qu’elles ont elles-mêmescréées, elles attendraient d’en être encore les bénéficiaires ?

Peut-être que oui, mais à condition de se mettre àplat ventre pendant que ce sont les forces arméesdominicaines, du pays voisin avec lequel nous n’avons pas àce niveau une histoire tout à fait exemplaire, qui viendraient– c’est une première étape ! – assurer la sécurité du personneldes Nations Unies dans nos murs.

Or pour commencer ce sont les autoritésdominicaines elles-mêmes qui ont tout intérêt à ne pas selaisser entrainer dans cette sorte de situation sans issuecertaine, sinon de miner leur crédit dans un pays (le nôtre)qui constitue quand même leur deuxième marchéd’exportations après les Etats-Unis.

On n’a pas besoin d’aller chercher plus loin.Disons pour finir que cela n’aura été qu’une

suggestion comme une autre et surtout vu qu’une tellesuggestion survient justement alors que la Républiquedominicaine occupe la présidence provisoire du Conseil desécurité de l’ONU pour deux années.

De plus on sait qu’il existe une extrême droitedominicaine qui n’a jamais manqué d’agiter le spectre d’unerevanche contre l’occupation haïtienne du territoire voisin ily a près de deux siècles (1822 à 1824).

Même le dictateur dominicain Rafael Trujillo lui-même (assassiné le 30 mai 1961 après trente ans au pouvoir),Trujillo au faite de sa puissance, disons, se contentera dulâche massacre des coupeurs de canne haïtiens retournant dela zafra dans son pays en 1937.

Mais reste la situation politique en Haïti même ànouveau au bord de la fournaise, avec l’opposition exigeantla fin (constitutionnellement ?) du mandat du présidentJovenel Moïse le 7 février 2021, cela en même temps que deson côté celui-ci après trois années au palais national, à jouirde ses pompes et de ses œuvres, depuis le début de cetteannée seul maitre à bord, n’a cependant fait aucun effort pourrenouveler les élus nationaux, ni départementaux nicommunaux, se contentant de régner en seigneur et maître(en créole ‘gran don’ ou ‘mèt bitasyon’) - et voici que tombecette suggestion du Conseil de sécurité de l’ONU qui ne vapas manquer d’alimenter le feu … alors qu’à tout prendrel’Organisation des Nations Unies dispose de ses proprescapacités de protection pour ses représentants.

A moins que cette information ne nourrisse desdessins cachés !

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Page 4 Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

Par FBGPort-au-Prince, 23 mai 2020, (RHInews)- Des con-

sultations sont en cours au niveau de l’opposition en vue dela constitution d’un grand front politique pour préparerl’après Jovenel Moïse dont le mandat arrive à expiration con-stitutionnellement le 7 Février 2021.

Ces consultations impliquent plusieurs organisa-tions politiques de l’opposition et devraient s’étendre àd’autres secteurs de la société civile pour construire une tran-sition de la rupture, refondatrice et inclusive, selon Me AndréMichel, porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire.

Selon M. Michel, il n’y a pas de débat sur le départde Jovenel Moïse le 7 Février 2021. ‘’Ce n’est pas nous quile disons, c’est l’article 134-2 de la Constitution qui le dit. Iln’y aura pas de prolongation de mandat, c’est inévitable ; ildoit partir, a-t-il précise.’’

Il indique que le pays se dirige tout droit vers unetransition. C’est une transition qui doit permettre de doter lepays d’une nouvelle constitution, d’organiser la conférencenationale souveraine, de réaliser le procès Petrocaribe et detous les massacres commis ces derniers temps dans le pays,d’adresser les problèmes de la femme, de la jeunesse et del’intégration de la diaspora, a-t-il fait remarquer.’’

Le dirigeant de ‘’Rasin Kan Pèp la,’’ CamilleCharlmers estime, quant à lui, que la mobilisation doit s’in-tensifier pour obtenir le départ de Jovenel Moïse le plutôt quepossible. ‘’Chaque jour en plus que M. Moïse passe à la têtedu pays, apportera de nouveaux malheurs, a-t-il déclaré.

Selon lui, M. Moïse qui a déjà violé la constitutionde multiples fois ne pourrait pas chercher à profiter de la crisesanitaire de la covid-19 pour se faire passer comme un prési-dent constitutionnel et légitime, ajoutant que la société a déjàrévoqué son mandat.

Camille Charlmers a fait savoir qu’on ne fera pas decadeau au régime en place au cours des prochains mois.

Pour sa part, le dirigeant du parti INIFOS, Paul De-nis estime qu’à partir du 7 Février 2021, Jovenel Moïse seraun hors la loi s’il persiste à s’accrocher au pouvoir illégale-ment. ‘’A ce moment là, les autorités judiciaires et policièresdevront procéder tout simplement à son arrestation pourusurpation de titre, souligne M. Denis.’’

Paul Denis dit croire que le moment est venu pourle grand rassemblement de toutes les branches de l’opposi-tion démocratique sans exclusive afin de faire entendre rai-son à Jovenel Moïse et freiner l’action de la ‘’mafia’’ quidirige le pays.

Le coordonnateur du parti ‘’Ayiti An Aksyon,’’Youri Latortue estime que la Constitution est claire sur laquestion du mandat du président. ‘’Jovenel Moise doit seplier à ce que dit la Constitution. Il ne peut pas prétendre pou-voir aller au-delà du 7 Février 2021, la Constitution étantd’application stricte, a déclaré le sénateur de l’Artibonite.’’

Youri Latortue croit que l’opposition doit conjuguertous ses efforts en vue de créer les conditions nécessairespour mettre en place une transition qui marque la ruptureavec le fonctionnement actuel de l’Etat qui, dit-il, doit être auservice de l’ensemble des citoyens et non d’un petit groupede privilégiés.

C’est aussi la position de Fanmi Lavalas qui rap-pelle à Jovenel Moïse qu’il n’y aura pas de prolongation demandat au-delà du 7 Février 2021. Fanmi Lavalas qui n’a ja-mais reconnu l’élection de Jovenel Moise estime que cedernier qui, le 13 janvier dernier avait, par un simple tweetdéclaré constater la caducité du Sénat, est pris dans son pro-pre piège.

(RD-HAITI... Suite de la 1ère Page)

Haïti : des troupes dominicainespour la sécurité de l’ONU

Un grand front de l’oppositionse met en place pour préparerla transition

(OPPOSITION / p. 5)

UNE ANALYSE

La numéro 1 de l’ONU en Haïti, Helen La LimeMilitaires dominicains à la frontière avec Haïti

Page 5Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

Selon Fanmi Lavalas, ce régime qui ne s’est jamaissoucié de s’attaquer aux problèmes du peuple haïtien, doit serendre à l’évidence qu’il ne jouit d’aucun soutien populaire etqu’il doit s’en aller le plutôt que possible.

Même son de cloche du côté de la Fusion des Soci-aux-Démocrates qui préconise une large concertation entre lesforces vives du pays afin de préparer la transition devant suc-céder au régime ‘’tet kale (crâne rasé).’’

Selon la dirigeante de la Fusion, Edmonde SuppliceBeauzile, tous les secteurs vitaux du pays devraient s’entendre

sur le remplacement de Jovenel Moïse. ‘’Le contexte actuels’y prête et on doit en profiter puisque M. Moïse doit partirinévitablement le 7 Février si la mobilisation ne permet pasde le forcer à la démission.

L’ancien sénateur du Nord, Kelly C. Bastien estimequ’il ne doit y avoir d’exception dans l’application de la loi.‘’Ce que Jovenel Moïse a fait aux sénateurs à travers sontweet du 13 janvier dernier est un abus de pouvoir. Ce qui valui arriver, ce sera l’application de la Constitution, a-t-il faitremarquer.’’

Réseau Haïtien de l’Information (RHInews)/FBG

brutale que d’ordinaire (avec la différence qu’aujourd’hui il ya toujours un smartphone pas loin pour tout filmer et laseconde d’après exposer la scène si choquante aux yeux de laterre entière) : vous avez sans doute reçu vous aussi la videomontrant un gros policier blanc qui semble avoir besoin poursoulager son tas de graisse le cou d’un noir allongé la facecontre le macadam pour y poser son genou pendant que sonprisonnier déjà menotté le supplie : ‘je nepeux pas respirer, vous allez me tuer !’

La scène ne dura pas seulement uneminute ni deux ni trois ni cinq puisque despassants ont eu le temps de s’assemblersuppliant le rustre en costume de policier desoulever son genou - mais commed’habitude aujourd’hui un petit malin avaitdéjà tout filmé.

L’affaire Patrick Benoit …Plus moyen de camoufler le

scandale. Comme en Haïti on aurait pu tenterde le faire dans l’affaire Patrick Benoit, cesexagénaire bien sous tous rapports, conduitrécemment à la police pieds et poings liéspour avoir défendu son droit sur sa proprepropriété.

Nous lisons quelque part : ‘Lesmédecins ont confirmé que Patrick Benoitserait mort (lui aussi !) s’il était resté enprison. Avec comme conséquence de sarencontre avec les agents accompagnant lesofficiers d’injustice : clavicule cassée, brascassé, pied cassé, doigt cassé, arcadesourcilière cassée.’ Etc.

Revenons à Minneapolis (capitale de l’Etat duMinnesota) où se déroule la scène inimaginable du policierqui, comme le chasseur venant de capturer une bête sauvage,pose presque triomphalement avec son genou gauche plaquésur le cou d’un citoyen Afro-américain allongé au-dessous delui … et jusqu’à ce que mort s’en suive. Effectivement.

La video devient rapidement virale, c’est-à-direqu’elle est vue par plusieurs millions. Aux Etats-Unis et dansle monde.

Le policier et trois autres qui l’accompagnaient maisne sont pas intervenus, sont révoqués.

Mais le maire de Minneapolis comprend lesmanifestants qui s’assemblent aussitôt par milliers pourdemander justice, lui aussi demande que le policier fautif soitaccusé de meurtre et jugé conformément à la loi.

GeorgeWallace doit se retourner de ragedans sa tombe …

Mais on n’est plus dans les années 1960 quand leRévérend Martin Luther King devait se battre contre leracisme institutionnel mais contre aussi la pusillanimité descitoyens de race blanche dont tous n’étaient pas forcémentaussi racistes qu’un certain Gouverneur de l’Alabama nomméGeorge Wallace qui aujourd’hui doit se retourner de rage danssa tombe.

Cette semaine impossible de faire la différence entrele nombre de blancs et de noirs qui manifestent ensemble àMinneapolis pour exiger que le policier en question soit misaux arrêts et jugé pour meurtre. Et non simplement renvoyéde la police.

C’est une première importante différence au payslongtemps symbole du KKK (Ku Klux Klan). Voiciqu’aujourd’hui, à Minneapolis : un acte est réprouvé pour samonstruosité et non en rapport avec qui l’a commis et qui l’asubi.

Mais une autre importante différence est la réactiondes médias institutionnels.

Dans les années 1960 et même plus tard, cetteaffaire aurait été classée dans la rubrique des chiens écrasés.Aujourd’hui les grandes chaines de télévision se battent pourinterviewer les parents de George Floyd, c’est le nom de lavictime.

Mais comme si l’affaire faisait boule de neige voiciqu’à mille lieues de là, une dame qui ne trouve rien de plus

intelligent qu’à composer le ‘911’ (numéro d’alerte) pour direà la police qu’un Afro-américain est en train de la menaceralors qu’elle promène son chien dans Central Park, grandjardin public à Manhattan, New York.

Les policiers s’amènent. Il se trouve que le présumécriminel n’est autre qu’un responsable de la protection del’environnement au parc et qui fait son travail en demandantà madame de maintenir son toutou en laisse.

L’affaire est rapidement jugée. Mais le verdict est

inattendu tellement il est lourd. La promeneuse estcondamnée à se voir enlever son chien, mais son patrondécide aussi de la renvoyer pour son manque de sens civique(surtout à l’heure du coronavirus, une épidémie qui neconnait pas de différence de race ni de richesse).

Noyer dans un lac son enfant autiste …Mais ce n’est pas fini. On découvre que c’est une

citoyenne canadienne. Donc la révocation de son permis deséjour aux Etats-Unis n’est pas impossible.

Son cas ressemble à celui de cette autre dame qui, lasemaine dernière, à Miami, a mis froidement fin aux jours deson fils autiste.

Cela en le noyant dans un lac. L’enfant avait 9 ansmais sa compréhension ne dépassait pas celle d’un bébé.

Or confrontée par la police, la marâtre avait prétextéque ce sont deux inconnus de race noire qui étaient partisavec son fils.

Elle a été rapidement démasquée. Encore unévénement qui fait l’histoire.

Mais ce n’est pas fini. Non la semaine a étéréellement riche en incidents raciaux. Voici que le candidatDémocrate à la présidentielle du 3 Novembre prochain, JoeBiden, est pris à partie pour avoir fait une blague concernantun électorat qui lui est en principe acquis en majorité : lesAfro-américains.

En déclarant au micro d’un animateur noir qu’unNoir qui songerait à voter en novembre prochain pour leprésident Donald Trump ne mériterait pas d’être considérécomme Noir, entendant par-là que Trump est un anti-Noir, ehbien il semble que Joe Biden aurait parlé comme s’il avait lemonopole du vote Noir, bref comme un ancien maitre deplantation dans le Sud esclavagiste !

L’affaire fait grand bruit. Exploitée bien entendu parles secteurs pro-Trump.

Le mot ‘nègre’ aux Etats-Unis n’a pas lamême signification que chez nous …

Mais en politicien plus madré qu’il ne parait, Bidenréagit en expliquant qu’il a voulu faire une plaisanterie et quecela n’a pas atterri, comme cela peut arriver à tout le monde.Et qu’il s’en excuse. En effet trois jours plus tard on n’enparlait plus. Pour revenir plutôt au sujet majeur : les décès parCovid-19 viennent de dépasser aux Etats-Unis le seuiltragique de 100 mille morts.

Cependant il est important de signaler que chez nousen Haïti une telle plaisanterie serait passée inaperçue et celaà cause d’une approche totalement différente de la questionde race.

Le mot ‘nègre’ aux Etats-Unis (‘nigger’) sonnebrutalement parce que se rapportant à une Histoire totalementdifférente de la nôtre. Et c’est ici qu’il faut toujours rendrehommage à nos glorieux aïeux qui nous ont libéré plus tôt del’esclavage, et avec honneur, par la victoire contre la plus

grande armée de l’époque, la forced’expédition Napoléonienne - contrairementà tous les autres peuples noirs de la Terre,parce qu’aux Etats-Unis comme ailleurs,l’esclavage devait durer encore trèslongtemps et les peuples frères noirs n’ontpas le même souvenir que nous de laquestion.

Ainsi en Haïti, le mot Nègre est aucontraire un terme flatteur. ‘Gran nèg. Gwonèg. Yon nèg intèlijan. Yon nèg byen kanpe’.

Ainsi chez nous le mot de Bidenserait au contraire considéré comme tout àfait exact : ‘Si tu es un nègre conséquent, tune pourrais pas voter pour quelqu’un qui estcontre les intérêts des Noirs !’.

Tout comme il n’y a pas longtempsau Canada c’est la communauté Haïtiennequi a fait la différence alors que le Premierministre Justin Trudeau avait été menacé dene pas être réélu à cause d’une anciennephoto montrant qu’il s’était affublé d’un‘black face’ lors d’une soirée mondaineprobablement au temps de sa jeunesseétudiante.

Les porte-parole haïtiens-canadiens ont expliquécalmement que le ‘black face’ est un déguisement tout à faitnormal au carnaval chez nous, bref qu’il n’y a pas de quoifouetter un chat.

Mais quid du racisme social etéconomique ? …

Or cela ne veut pas dire non plus que nous sommesde bons petits saints et que le racisme n’existe pas chez nous,voire que le racisme n’existe pas aujourd’hui encore dansnotre pays. Hélas.

Mais il ne s’agit pas de racisme de race (blanc, noir,jaune, amérindien ou autre) que de racisme social.

Moins de différence par la couleur de peau (bien quecela n’ait point encore totalement disparu et peut continuer àexercer encore certains méfaits même de manière sournoise)que d’un racisme par la richesse, par la mauvaise distributiondes richesses matérielles.

Et ce racisme vu qu’il fait cruellement souffrir plusde la moitié de notre population de 11 millions, n’en est pasmoins brutal que celui du minable policier blanc deMinneapolis.

Aujourd’hui encore, deux jours après l’acte, lesmanifestants occupent les rues de la ville.

Et les chaines de télé de couvrir le sujet sansdiscontinuer.

Ici Marcus pour Mélodie FM !

Marcus - Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

(RACISME... Suite de la 1ère Page)

Racisme et NouvellesTechnologies de la Communication

Un grand front de l’opposition...

DE L’ACTUALITE

(OPPOSITION... Suite de la Page 4)

‘Black Lives Matter’ ou la vie des Noirs compte aussi

article paru dans le journal britannique The Guardian accuseson président d’avoir défloré et d’en avoir même rendu aumoins deux forcées à se faire avorter.

Le Dr. Yves Jean-Bart, septuagénaire, dément etporte plainte contre le journaliste, Romain Molina, pardevant la justice en Haïti et en France.

Mais le journaliste ‘freelance’ (c’est-à-diren’appartenant pas en titre au staff duGuardian) persiste et signe.

Sur les réseaux sociaux il avanced’autres accusations plus directes, citant destémoins : des filles et leurs parents (réfugiésà l’étranger) et qui seraient décidés à diretoute la vérité - du fait que l’argumentprincipal avancé par les avocats du présidentde la FHF est qu’il n’y a jamais eu aucuneplainte de la part de qui que ce soit en Haïtidans ce domaine contre le Dr. Jean-Bart.

Par conséquent il est en effetdifficile de prendre position dans un tel débatsans le moindre corps du délit.

On le voit dans les jugementsrendus aux Etats-Unis contre le comédiennoir Bill Cosby ou le ‘mogul’ (magnathollywoodien) Harvey Weinstein.

Tous deux ont été condamnés maisles communiqués et manifestations par lesassociations ‘ME-Too’ de défense des droitsdes femmes n’ont pas suffi, c’est preuves àla main que la justice a envoyé ces deuxmessieurs derrière les barreaux.

A ce sujet peut-être qu’en Haïtiaucune poursuite ne sera jamais exercée contre Dadou Jean-Bart. Comme toujours dans notre petit pays une fois la cabaleretombée !

Le Dr. Yves Jean-Bart a-t-il profité de la jeunesse(ou de la faiblesse) de ses jeunes protégées ?

On ne saurait répondre avec exactitude.Toutefois Dadou, comme tout le monde en Haïti le

sait, fait et défait à la tête de la Fédération Haïtienne deFootball depuis 20 ans, si ce n’est bien davantage.

On ne possède pas une telle influence (le footballn’est pas appelé pour rien en Haïti : le sport roi !) sans laisserderrière soi aucune trace ?

Tout pouvoir rend fou et le pouvoir absolu rendabsolument fou !

De toute évidence le Dr Jean-Bart en est venu à nepouvoir vivre sans cette position. Avant cette crise il étaitdéjà reparti pour être réélu à nouveau. Et cela ne se peut sanstrainer derrière soi quelques casseroles.

Voilà tout ce qu’on peut dire.Par contre pourquoi a-t-il fallu qu’un petit

chroniqueur indépendant s’en mêle pour que cela fasse unénorme scandale en Haïti jusqu’à rivaliser dans les grandstitres avec les terribles méfaits de la Covid-19 ?

C’est là que se situe la vraie question. Pourquoi est-on tellement divisés entre nous, méfiants les uns envers les

autres que nous ne pouvons voir les périls auxquels cela nousexpose ?

Nous reprenons : jusqu’à un petit journalisteinconnu qui nous cloue au pilori (car au-delà de l’affaireJean-Bart il y va aussi d’Haïti qui n’a pas su toute seuledénouer une telle situation) …

Désormais donc même pour nos questions ‘desociété’, comme pour nos problèmes politiques (et ce serabientôt pour nos questions familiales ou même affectives)

que nous nous précipitons dans les bras de l’étranger.Cette semaine c’est d’un côté la déposition de la

Représentante du Secrétaire général de l’ONU en Haïti,Helen La Lime devant le Conseil de sécurité que, malgré tousles efforts de l’international, les acteurs politiques haïtienssont incapables de trouver une solution, un moyen-terme quivienne empêcher leur pays de continuer à disparaitre dans lenéant …

Tandis que de l’autre côté, la diplomatie duprésident Jovenel Moïse, sentant le danger s’approcher, seprécipite dans les bras du Secrétaire général de l’OEA(Organisation des Etats Américains) qui est son allié dans lalutte pour déloger le président dit socialiste du VenezuelaNicolas Maduro.

Mais plus grave est l’affaire Dadou Jean Bart, qu’ilfaut désormais appeler l’’affaire Romain Molina’ car c’est làsa principale importance ou comment même pour leurshistoires les plus simples les Haïtiens ont besoin qu’on leurfasse la leçon.

Et désormais par le premier venu. Même pas cetAssistant-secrétaire d’Etat américain du temps du coupd’Etat militaire de 1991 qui disait qu’il doit manquer unchromosome aux Haïtiens. Bref que nous ne sommes pas desêtres normaux. En un mot que nous n’appartenons pasvraiment au genre humain !

Et à bon entendeur, on s‘est depuis en effet enfoncébien davantage. Désormais toutes les questions haïtiennes sesolutionnent à l’extérieur, notre pays n’est plus bon à rien.

Le chemin est tout tracé. Nos organisations dedéfense des droits humains font jouer leurs relations àl’étranger - ne pouvant obtenir satisfaction (disons justice) aupays même. Dans le cas présent, c’est Human Rights Watchqui a eu le dernier mot, demandant dans un communiqué àdistribution internationale à la FIFA (Fédération

Internationale de football association) demettre le Dr Yves Jean-Bart en disponibilitépour 90 jours, le temps que le jour soit faitsur les accusations portées contre lui.

C’est Haïti qui continue à perdretoutes les attributions qu’on reconnait à unEtat indépendant et … souverain.

Et si aujourd’hui nous continuons àutiliser les instruments judiciaires ouinstitutionnels, c’est plutôt pour exercer desabus comme s’emparer par la force publiquedes propriétés d’honnêtes citoyens.

Chaque jour nous enfonçant encoreplus dans la condition de ‘républiquebananière’.

Faute par les Haïtiens eux-mêmesd’assumer leurs responsabilités.

Or cela ne se passe ainsi danspratiquement aucun autre pays.

On voit plutôt les exemplescontraires. Prenons l’affaire Carlos Ghosn,le PDG de Renault-Nissan-Mitsubishipoursuivi par le Japon pour détournement depas moins de 38 millions d’euros.

Pas une voix en France, pays dontil a la nationalité (entre autres), ni dans le gouvernement, nidans la presse pour s’en prendre directement à lui.

Pas davantage aux Etats-Unis ni ailleurs. Que leJapon se débrouille, point.

Dadou Jean-Bart est-il innocent ou coupable d’abussexuel sur mineures, on ne saura probablement jamais lavraie vérité parce que chez nous cela na va pas plus loin quedétruire la réputation d’un autre, quel que soit cet autre (c’estun panier de crabes ou le ôte toi que je m’y mette !), parcontre son premier et peut-être seul crime est de s’être tropaccroché à une position qui fait beaucoup de jaloux et qu’onne peut garder sans accepter soi-même quelquescompromissions …

Mais par-dessus tout c’est Haïti qui continue dedisparaitre. Par la faute de ses enfants, y compris aussiaujourd’hui par la maladresse de ceux-là mêmes qui croientle plus la défendre.

Alors que partout dans le monde c’est un seulprincipe : le linge sale se lave en famille !

En tout cas Molina est le seul à avoir gagné : sesarticles pour un temps feront la première page du Guardianet autres journaux affiliés.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Page 6 Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

Samedi 30 mai 2020, 1 584 cas d’infections aucoronavirus répertoriés en Haïti et jusqu’à la parution decet article, le nombre a dû augmenter puisqu’on enregistredepuis quelque temps une moyenne de 100 contaminationspar jour. Ce qui signifie que l’exemple haïtien n’en est plusun. Nos autorités avaient pourtant largement de temps pourse préparer. Indifférence ou incompétence ? Ou même lesdeux ? On ne peut incriminer le Dr. Bill Pape qui est unbrillant médecin qui a fait ses preuves quand il a falluqu’Haïti arrête la progression du VIH, le virus du sida. Là,il est face à un virus inconnu, atypique, qui donne du fil àretordre aux plus grands chercheurs du monde. De toutefaçon, une seule personne ne suffit pas, surtout si lesinstructions ne sont pas suivies. On ne connaît que tropbien l’indiscipline et le côté fataliste voire suicidaire denotre peuple.

Peut-être faut-il prendre également enconsidération l'approche du Dr. Dieudonné Jean Baptiste.Elle a le mérite d’être réaliste. Cette approche insiste sur lanécessité de renforcer le système immunitaire enconsommant des vitamines à profusion. Chaque patientdevrait pouvoir se prémunir ainsi. Il est évident que cetteméthode ne va guérir personne du coronavirus mais ellepeut freiner l’apparition de la maladie qui, en lacirconstance, se heurtera à une résistance de l’organisme.

Jean Baptiste est, par exemple, contre laméthodologie actuelle du Ministère de la santé publiquequi attend que le malade manifeste des symptômes clairspour être testé. En effet, c’est une approche toutefoisquelque peu hasardeuse quand on sait qu’il existe dessujets porteurs du virus qui ne présentent pas desymptômes mais qui peuvent en contaminer d’autres.Depuis quelques semaines, la transmission est

communautaire. « Il aurait fallu tester tout le personnelmédical avant et s'assurer d'un protocole de prises en chargeuniformes. Des gens passent de vie à trépas pour la simple etbonne raison que plusieurs centres hospitaliers privés nesont pas autorisés à faire le dépistage. Ils doivent attendre lepersonnel du MSPP. », reproche un observateur attentif de lacrise sanitaire en Haïti. « En Haïti on a eu plus de 600 appelscette semaine et le MSPP n'a pas voulu tester lesvolontaires. », déplore-t-il. Du coup, on comprend lapsychose qui s’est emparée de beaucoup de gens.

Dans certains pays, on offre des tests gratuits à tous.Voici une mesure qui mériterait d’être adoptée chez nous.Pour le confinement, on sait que c’est impossible dans lesbidonvilles et même dans les quartiers populaires, commeJalousie au cœur de Pétionville, où les démunis vivent six àsept dans une pièce minuscule, dépourvue d’eau etd’électricité, où ils sont parfois obligés de se relayer pourdormir. De plus ils n’ont pas forcément de réserves denourriture.

Il faut élaborer un protocole adapté à la situation desbidonvilles. 80% des cas enregistrés viennent dudépartement de l'Ouest, avec les communes de Delmas, dePétionville et de Port-au-Prince en tête. À bien y regarder,tout le département de l’Ouest peut être qualifié de zone àrisque. Si on veut arriver à repousser le spectre du virus, ondoit analyser le terrain avec parcimonie et penser à distribuerquotidiennement de l'eau, du savon, du klorox, des masqueslavables, des kits alimentaires etc. dans les zones à risque.Donc, l’État doit financer des projets sociaux afin d’éviterque la Covid-19 ne s’étende d’avantage, surtout que la saisoncyclonique est en train de prendre du terrain.

Le virus de la politique

Alors que la population est aux prises avec lamisère, l'insécurité, les restrictions et la Covid-19, voicique s'y invite la politique. Pour être plus précis, la questionquasi imminente du renouvellement du personnelpolitique. Donc la question des élections - l’éternellepomme de discorde des Haïtiens - revient sur le tapis. Oncommence à en débattre mais comme toujours non pas enannonçant les mesures qui vont être prises mais ens'accusant les uns les autres, en s'engueulant et enpréparant des coups bas dont seuls les politiciens véreuxont le secret. Ils se chamaillent sur la fin du mandatprésidentiel alors que la constitution précise commentfaire. Normalement on doit se référer à la constitution pourne pas avoir à réinventer la roue à chaque fois. Maiscomme la clause constitutionnelle y relative – l’article 134-1 - laisse un vide sur ce sujet, du coup les deux campsadverses - le pouvoir et l’opposition – s’y engouffrentgoulûment pour concocter une bonne petite crise politiqueà l’haitienne. La suite, on peut déjà la prévoir, et les dégâtsaussi.

Et puis qui dit élections dit aussi campagne, CEP,loi électorale, calendrier électoral. On s'attendrait à ce queles différents secteurs concernés se mettent à la tâche,chacun en ce qui le concerne puisque c'est la énième foisqu'on le fait : on n’est pas à notre premier coup d’essai.Mais non ! Discussions oiseuses, suspicions, insultes, brefle bazar habituel. Et ça ne va pas finir de si tôt !

C'était à prévoir car le venin de la méfiance estprésent. Or tant que fait défaut la confiance, il n'y aura nidialogue normal ni consensus ni respect des normes. Lemanque de confiance dans l'État et ses institutions est

D’un virus à l’autreEDITORIAL

(FOOT... Suite de la 1ère Page)

FOOTBALL& JUSTICE : Les leçonsde l’affaire Dadou Jean-Bart

(VIRUS / p. 13)

LA RANCON DE LA GLOIRE

Le président de la Fédération Haïtienne de Footballen compagnie (prétendument) d’une jeune joueuse

Page 7Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

de tendance libérale : CNN, MSNBC, New York Times …Les manifestations commencées dans la ville de

Minneapolis (dans l’Etat du Minnesota), le mercredi 27 mai2020, continuent de s’étendre jusqu’à ce samedi dans d’autresgrandes villes du pays, à certains endroits commeMinneapolis, Saint Paul dans le même Etat, New York,Atlanta (Georgia), Dallas (Texas), Las Vegas, Memphis

(Tennessee), Los Angeles et San Francisco (Californie),Philadelphie et depuis ce samedi également Miami (Floride),accompagnées parfois d’incendies et de bris de fenêtres etvitrines de magasins, à Los Angeles samedi une douzaine devéhicules de police démolis ou incendiés, mais en plusieurscas aussi ce sont des défilés d’allure pacifique, à pied et envoiture, de jeunes garçons et filles, autant de Blancs qued’Afro-américains, brandissant des pancartes demandantjustice pour George Floyd, la victime, avec les slogans detoujours ‘No justice, no Peace’, ‘Black Lives Matter’ (ou lavie d’un Noir a aussi de la valeur !) mais aussi un toutnouveau et qui est sur le point de devenir la nouvelle devisesinon le cri de guerre pour toute une génération et qui estchargé de sens : ‘I can’t breathe !’ (je ne peux pas respirer !)- c’est ce qu’a supplié George Floyd sous le poids du policierqui l’écrasait sous son genou, videos et sons à l’appuicirculant aujourd’hui sur l’internet.

Ce samedi (30 mai) les autorités municipales deMinneapolis, premier théâtre des opérations, organisent uneconférence de presse où défilent de nombreuses personnalitésciviles et religieuses pour tenter de calmer la situation, uncouvre-feu déclaré dans la ville et malgré la présence de laGarde Nationale appelée en renfort, n’a pas été respecté.

Mais le centre des opérations s’éloigne déjà deMinneapolis, la ville où tout a commencé : un citoyen Afro-américain, George Floyd, arrêté pour un délit mineur, a étéplaqué au sol par un policier blanc et immobilisé jusqu’à ceque mort s’en suive - et cela sans raison des vidéos montrantque le détenu ne faisait aucune résistance. Transporté àl’hôpital, il est mort apparemment de cette seule cause.

Le cri d’une nouvelle génération …Mais surprise, ce qui serait il n’y a encore pas si

longtemps le déclenchement d’une nouvelle émeute dequartier noir (ou ‘Ghetto’) que les autorités américaines(civiles et policières) ont appris depuis longtemps à maitriserassez facilement - devient soudain le déclenchement d’unesorte de ras le bol général, le cri d’une nouvelle génération etqui semble prendre de court toutes les autorités à tous lesniveaux : Maison blanche, Congrès, Gouverneurs d’Etat,Maires, Police etc.

Ainsi que le Département de la Justice. Alors que lepolicier en question, Dereck Chauvin (ne pensez pasaussitôt chauvinisme !) a été placé en détention et inculpépour homicide involontaire, les manifestants réclament que leprévenu soit accusé de meurtre au premier degré et avecpréméditation. That’s it.

Cependant jusqu’ici le commun dénominateur danstoutes les réactions des autorités, c’est la prudence. Malgréles outrances de la part de certains manifestants, y comprisl’incendie du quartier général de la Police à Minneapolis lui-même, le mot d’ordre c’est la patience. Eviter lesconfrontations directes. Car un seul manifestant qui seraitmort ou même grièvement blessé, et on ne sait pas ce quipourrait survenir tant les manifestants paraissent déterminés.Maximum de prudence, c’est l’attitude générale des autoritésdans toutes les villes et tous les Etats directement concernés.Pas de grabuge. Du moins jusqu’à ce samedi 30 mai 2020, et4e jour de manifestations.

On est loin des émeutes historiques des Ghettos

noirs (Watts à Los Angeles, Harlem, Chicago etc.) mais qui àla longue finissaient par être maitrisées plus ou moinshabilement par les autorités policières et comme dit notrecréole : ‘seuls les plus justes seront sauvés !’

Parce que justement les méthodes ne différant pas decelles qui viennent de coûter la vie à ce résident deMinneapolis.

Réaction totalement à contre sens de

Trump …Or malgré toute cette prudence généralement

observée jusqu’ici, cela n’enlève pas moins aux événementscet aspect de grave crise de leadership … et que vientjustement confirmer la réaction totalement à contre sens del’actuel président des Etats-Unis, le fameux businessmanmilliardaire.

Tout de suite au lendemain du déclenchement desmanifestations, le président écrit sur son compte Twitter :‘Ces voyous déshonorent la mémoire de George Floyd et jene laisserai pas faire cela. J’ai dit au Gouverneur que l’arméeest à ses côtés tout du long. Au moindre problème, quand lespillages commencent, les tirs démarrent.’

Pour Twitter, qui a lui aussi des problèmes avec leno.1 américain qui vient de prendre un décret destiné soi-disant à empêcher les réseaux sociaux de censurer lescomptes de leurs clients – ce dernier Tweet présidentiel peutêtre interprété comme un ‘appel à la violence.’

En tout cas voici donc le président des Etats-Unis lepremier démontrant qu’il n’a rien compris à ce qui se passeou en français, qu’il est tout à fait à côté de ses pompes …

Puis pour se retrouver l’instant d’après dans sespetits souliers. En effet alors que les correspondants de presseespéraient l’interroger sur son Tweet au moment où ilprésentait une annonce sur les événements de Hong Kong,Trump refusa de prendre des questions.

Le président des Etats-Unis vit donc encore autemps des émeutes des Ghettos Noirs, suivez mon regard !

‘Out of touch’…Et c’est là que l’actualité américaine rencontre celle

d’Haïti : une présidence de la République ‘out of touch’, ou

sans véritable contact avec les vrais sentiments du pays.Mais la comparaison s’arrête là parce que

comparaison n’est pas raison, différence claire et nette : lesEtats-Unis sont un pays d’institutions qui fonctionnent demanière effective et de pouvoirs largement redistribués :Gouverneurs, Maires de comtés, de villes, de villages le toutfonctionnant à leur pleine capacité et chacun devant prendreses responsabilités.

Et chacun devant rendre des comptes de sa gestion

pour être réélu parce que ce n’est pas comme en Haïti unrégime de parti (unique !) au pouvoir qui règle jusqu’à la vie(jusqu’à l’espérance de vie en ces temps d’épidémie mortelle)du citoyen !

Et voilà pourquoi le président Trump est si l’on peutdire en porte à faux, en totale contradiction avec lemouvement qui vient de se déclarer aux Etats-Unis et dont onne sait combien de temps cela peut encore durer.

Plus que le mouvement des Droits civiques avec leDr Martin Luther King, dans les années 1960, nous voyons ence moment le déclenchement d’une vague de fond plutôtcomme celle contre l’intervention américaine dans la Guerredu Vietnam (fin des années 60 début 70) et qui changeraprofondément l’atmosphère non seulement politique maisaussi sociale et culturelle aux Etats-Unis.

Et le slogan : ‘I can’t breathe’ (‘on ne peut pasrespirer !’) semble tout à fait s’y prêter.

Alors que Trump faisait sa déclaration sur lesévénements de Hong Kong, protestant contre une nouvellelégislation de Pékin qui restreint la liberté de manifestationpolitique dans le territoire semi autonome, alors que leprésident des Etats-Unis prend la défense des manifestants deHong Kong, il demande de tirer sur ceux des Etats-Unis !

Comme dit un humoriste français : ‘y a comme undéfaut !’

Et les manifestants qui avaient transporté aussi leurrage vendredi soir devant la Maison blanche, à Washington,étaient bien décidés à rendre au président la monnaie de sapièce, se battant pour la première fois de manière aussidéterminée avec le Secret Service, qui a eu toutes les peinesdu monde pour les empêcher de franchir l’enceinte du palaisprésidentiel.

Le mouvement n’a encore personneofficiellement à sa tête …

Mais il n’y a pas que Trump à paraitre dépassé parles événements.

L’opposition Démocrate garde aussi en gros lesilence. Alors que les prochaines présidentielles sont le 3novembre prochain.

Pour le moment le mouvement n’a encore personneofficiellement à sa tête. Ni de personnalité, ni uneorganisation vraiment représentative pour une participationaussi large qui en un clin d’oeil s’étend à toutes les grandesmétropoles du pays.

On sait à travers leurs propos au micro des reporterssur le terrain, que les manifestants demandent l’arrestationdes trois autres policiers qui ont opéré l’arrestation avecDereck Chauvin et le jugement de ce dernier pour meurtre aupremier degré.

C’est une nouvelle vague de fond que la mort de cecitoyen finalement quelconque a déclenché mais dontpersonne ne sait où cela peut conduire.

‘I can’t breathe !’On ne peut plus respirer.On ne respire plus !Que dirions-nous alors, nous en Haïti ?

Marcus - Haïti en Marche, 30 Mai 2020

(MANIF... Suite de la 1ère Page)

‘I CAN’T BREATHE !’ : Que nous ditle message des manifestants américains?

SUSPENSE TOTAL !

Manifestations depuis une semaine dans toutes les grandes villes américaines Le président Donald Trump apparemment pris par surprise par l’ampleur des événements

La victime George Floyd

Su ivez t ou s l e s ma t in s à 8 :00 sur MELODIE FM 103 . 3 l ’Ed i t o r i a l de Marcus

présent ? Qu’il n’y ait pas que les rues de Port-au-Prince, lacapitale d’Haïti, où les véhicules sont, à la moindre averse,transportés comme fétu de paille directement à la mer et leshabitants par dizaines retrouvés cadavres et ensevelis sous laboue des ravins ?

Oui à Miami aussi cela risquerait d’arriver si on nesavait pas qu’il suffit d’attendre la fin du déchainement deséléments dits naturels parce qu’on ne saurait arrêter leur ma-

nifestation, avant de reprendre nos activités ordinaires.D’ailleurs numéro 1, tous les téléphones se mettent

à grelotter bruyamment peu avant la première bourrasque :‘Allo allo :Appel d’urgence.Avertissement. Votre quartier vaêtre inondé. Evitez (telle) zone !’

C’est incroyable mais vrai.Et cela ne vaut pas seulement pour votre personne

mais également pour votre voiture si en bon Haïtien, casse-cou par nature (‘brave danje’), vous vous engagez malgrétout sur la voie. Vous voici ballottés dangereusement dans

tous les sens sous la puissance du courant.Mais non, secouez-vous, ici ce n’est pas Haïti, loin

de là. Ici c’est comme si le beau temps commençait à reveniravant même que la pluie ait cessé. En effet automatiquementla rue est séchée. Et propre. Comme un sou neuf.

Pendant que chez nous on en a pour plusieurs joursà se battre d’abord avec des montagnes de boue, plus hautesque jamais – ceci en première mi-temps, puis après c’est desnuages de poussière aussi immenses qu’en plein Sahara et

qui vous envoient au lit pour plusieurs jours avec la gorge enfeu, et pis encore en ces temps de Coronavirus.

Ici rien ne se perd, rien ne se crée ! …Alors qu’à Miami les plus importants déluges ont

tôt fait de disparaitre au fond des égouts, toute une rangéed’égouts des deux côtés de la voie, et placés en pente biencalculée, disparaissant dans les gorges profondes conduisanton ne sait où.

A la mer ou dans des lacs artificiels de conservationdu précieux liquide car icirien ne se perd, rien ne secrée !

Aussi la minuted’après c’est comme sirien ne s’était passé.

On devine des ca-nalisations et autres sys-tèmes régulièrement visi-tés, évalués, réévalués, ré-novés quand et comme ille faut.

Voilà ce qu’onappelle le travail, tenez-vous, d’un vrai ministèredes travaux publics, trans-ports et communications !

Vous arrivez chezvous et devant votre mai-son aussi, c’est aussi secque si la grosse averse d’ily a dix minutes avecorage, éclairs, vents vio-lents et tout le tralala,comme si cela avait seule-ment été un rêve.

Super, vous pour-rez arroser calmementvotre gazon les prochainsjours car il ne manque pasd’eau dans les réservoirs…

Ni les autoritéscommunales ne vous aver-tiront que vous devez éco-nomiser l’eau de serviceparce que le niveau du LacOkeechobee, qui alimentela ville, baisse naturelle-ment quand il ne pleut passuffisamment comme il ar-rive certaines années.

Par conséquent tout va bien. Enfin, oui s’il n’y avaitla terrible pandémie du Coronavirus qui a fait à date 633 dé-cès à Miami (Comté de Dade) et 2259 pour tout l’Etat de Flo-ride.

La Floride, le vrai plat pays pour paraphraserJacques Brel, au point qu’on doive construire des mornes ar-tificiels et pourtant un vert paradis toute l’année.

Parce que c’est sur les bancs de l’école que celas’apprend, que cela commence, les enfants connaissent par

cœur et surveillent leurs parents que ceux-ci ne transgressenttoutes ces règles …

La protection de la nature sous toutes ses formes –terre, mer, eau, montagnes, y compris les canalisations sous-terraines qui, comme nous venons de voir, servent à la re-constitution des éléments protégeant cette nature si fragile –il y a quelque vingt ans on ne devait pas pêcher certaines es-pèces dans la baie de Miami (tortues, dauphins etc), interdic-tion pour mieux assurer leur renouvellement mais quelquesannées ont suffi pour qu’elles reviennent sur toutes les tables,comme en Haïti la bonne terre de nos montagnes que l’éro-sion, provoquée par la coupe anarchique des arbres mais aus-si aujourd’hui par la construction encore plus anarchique debidonvilles à flanc de montagne, entraine inexorablementdans la baie de la capitale détruisant aussi les richesses sous-marines, tout est parti quoi, plus rien ne nous reste que laboue desséchée en guise de terre à labourer mais en vain !

Peut-on habiter l’enfer absolu ? Oui …puisque c’est le nôtre mais comment ? …

En un mot qu’avons-nous fait de notre Haïti. Un en-fer ? En tout cas l’envers d’un paradis. Ou un paradis à l’en-vers. Et que nous redécouvrons avec horreur quand l’avionqui vous ramène en Haïti, pays de vos rêves, pays dont vousrêvez chaque nuit une fois à l’extérieur, mais qui, en survo-lant pour commencer les montagnes, devient le synonymemême de l’enfer absolu.

Peut-on habiter l’enfer absolu ?Oui … puisque c’est le nôtre. Et que vous n’avez

pas d’autre, qui soit le vôtre.Mais en faisant exactement ce qu’on fait ailleurs car

comme disait quelqu’un (dont je vous ferai grâce de vousrappeler le nom) : nous avons comme quiconque et commepartout ailleurs : le soleil, la montagne et la mer. Et le mêmeciel au-dessus de nos têtes.

Reste à nous décider à rebâtir ce pays nôtre car lereste c’est la technique. Comme les Israéliens quiconstruisent sur le sable du Sinaï, comme les Taiwanais quiont plongé dans leur histoire et leur culture pour trouver lessecrets de leur développement.

Mais cela commence sur les bancs de l’école carl’expérience nécessite plusieurs décennies, or nous sommesle seul pays où les victimes de la Covid-19 majoritairementne sont pas encore sexagénaires donc où l’on part plus tôt !

Assez enseigner à nos enfants ‘nos ancêtres lesGaulois ou les Visigoths ou les Mongols ou les Pilgrims’ ouautres, pour les conduire à redécouvrir au contraire les se-crets de notre ‘Haïti chérie’.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Page 8 Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

Haïti sera sauvée sur les bancsde l’école ou elle ne le sera jamais

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(HAITI... Suite de la 1ère Page)

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Inondations à Port-au-Prince Inondations à Miami

Page 9Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

CORONAMANIE : ‘I Cannot breathe!’ENTRE LES LIGNES

Depuis des semaines, il n’y a qu’une seule nouvelle :la pandémie. Du matin jusqu’au soir, et même la nuit, on neparle que de ça. De la une à la dernière page, on ne lit quesur ça. Peu importe le sujet : politique, économie, arts, sports,météo, c’est toujours la pandémie. Normal. C’est une catas-trophe en évolution. Dont nous pouvons être les prochainesvictimes, à tout moment. Pas le gars au loin, pas la fille d’àcôté, nous.

Rien d’autre ne nous atteint. On est en mode survie.Les dizaines et dizaines d’évènements qui faisaient lesmanchettes, au quotidien, doivent toujours survenir, mais ilsdemeurent confidentiels. Exclus de nos pensées.Tout s’évanouit devant la coronamanie.

Mardi matin, je me promène sur mon fil Twitter.COVID, COVID, COVID, COVID, COVID… Soudain, untweet d’une personne outrée. Je clique sur la vidéo. Gauchecadre, on voit l’arrière d’une voiture avec une plaque d’im-matriculation POLICE. Droite cadre, la tête d’un homme, levisage collé sur la ligne blanche de la rue, le cou écrasé par legenou d’un policier.

Entre les commentaires des badauds, on entendl’homme répéter : « I cannot breathe, I cannot breathe. » Jene peux pas respirer. Le policier continue d’étouffer le type.Ouf. Heavy. Je me dis que je suis en train d’assister à une ar-restation brutale des forces de l’ordre. Le suspect est immo-bilisé, les policiers semblent nombreux, dans quelques in-stants ils vont le ramasser et le mettre dans la voiture. Bennon. La vidéo se poursuit avec toujours la même scène. Tou-jours le genou sur le cou. Les passants haussent le ton. Rienn’y fait. Le flic ne lâche pas sa prise. Je ne me sens pas bien.Je réalise que je suis en train de regarder un homme tuer unautre homme. Mais que font les gens ? Pourquoi ils ne fontque regarder, comme moi ? Eux, ils sont là. En vrai. Pourquoiils ne… ils ne… ils n’appellent pas la police !? Parce qu’elle

est là, la police. Pourquoi ils ne vont pas sauver le gars ?Parce que ce sont eux qui se retrouveront avec un genou surle cou. Ils ne peuvent rien faire. Ils ne peuvent que filmer. Ilsne peuvent que nous alerter. Regardez, la haine vient de frap-per.

Ce n’est même pas la haine. C’est pire. C’est la bê-tise. Le policier a la main dans sa poche. Il n’est pas en situa-tion de légitime défense. Il n’est pas paniqué. Il n’est pas en-ragé. Il écrase un homme comme on écrase un insecte. Parréflexe. Parce que c’est ça qu’on fait. L’homme a beau gémirqu’il ne respire pas, l’agent ne l’écoute pas. Ne s’en souciepas. Pourquoi l’écouter ? Un insecte ne parle pas. Le policierregarde ailleurs. Indifférent. La main dans sa poche.

Il est 10 h du matin et je viens de voir un hommemourir. Sur mon téléphone. Dans une petite image. L’inci-dent est arrivé la veille, mais dans mon cœur, ça vient de seproduire. Je ne m’attendais pas à ça. Jusque-là, ça allait bien.J’étais peinard. Il n’y avait personne à moins de deux mètresde moi. Et là, en un clic, toutes les couleurs de l’arc-en-cielviennent de s’effacer. Il ne reste que le noir et le blanc. Et leblanc me fait peur.

Je suis révolté, frustré, indigné, écœuré. Commequand je regarde un documentaire sur l’Amérique des an-nées 60. L’Amérique de la ségrégation. Du racisme. À la findu documentaire, je peux me dire que ça fait 60 ans. Que lesmentalités ont évolué. Que Barack Obama a été élu. Que del’horreur comme ça, jamais plus.

Mais non. Ça ne change pas. Ou à peine. À peine demort.

Ce qui me bouleverse le plus, dans la scène que jeviens de voir, autant que le genou sur le cou, c’est la maindans la poche. La main dans la poche du gars au-dessus de sesaffaires. Du gars en contrôle. Du fort. Du trop fort. Invincible.Inatteignable. L’uniforme de la bonne couleur. La peau,

aussi. Relaxe. Regardez, j’ai même pas besoin de mes mainspour maîtriser un voyou. Juste un genou. Facile. Un peu plus,il pourrait faire la circulation, en gardant la pose : « Circulez,circulez, il n’y a rien à voir. Opération de routine. Si voussaviez comme on a l’habitude. C’est pas notre premier barbe-cue. En parlant de barbecue, les gars, on va manger où ? »

Le genou sur le cou, la main dans la poche, jamais lasuprématie ne fut aussi bien illustrée. Aussi provocante.Aussi injuste. Aussi déséquilibrée.

Il serait temps que les Blancs sortent leurs mains deleurs poches. Chaque fois que je suis confronté à ces scènesrépugnantes, le Blanc que je suis ne s’identifie pas, bien sûr,aux agresseurs. Je suis du côté des victimes. Je suis du côtédes Noirs. C’est bien ainsi. Mais que je le veuille ou non, jesuis un Blanc, un chanceux qui risque très peu de se fairetraiter de cette façon. Il faut se dissocier de ces actes avec au-tant de volonté que la communauté noire les dénonce. La luttecontre le racisme ne peut pas être menée seulement par ceuxqui en sont victimes. Elle doit être menée aussi par ceuxqui en sont témoins. Parce qu’ils possèdent les armes pour lapourfendre.

Le coronavirus s’attaque à tout le monde. Noirs,Blancs, Jaunes, Rouges, pauvres, riches, hommes, femmes etles autres. La planète en entier s’est mobilisée. On est tousconcernés. Et on opère. Du mieux qu’on peut.

Si on se sentait tous concernés par la mort de GeorgeFloyd, à Minneapolis, lundi dernier, les choses auraient deschances de changer. Le problème, c’est que ça nous dérangele temps d’un tweet. Et qu’après, la vie continue, parce quenous ne sommes pas, nous-mêmes, en danger.

Faudrait s’en occuper parce qu’on peut finir parl’être.

Les racistes sèment la violence, mais les autres lalaissent pousser.

L’ONU demande aux États-Unis de mettre fin auxviolences policières contre les noirs

29 mai 2020La cheffe des droits de l’homme de l’ONU a appelé

les Etats-Unis à mettre fin aux décès d’Afro-américains nonarmés aux mains de la police après la mort de George Floyd,un Afro-américain qui avait été immobilisé au sol par unpolicier à Minneapolis.

Vendredi 29 mai 2020 (rezonodwes.com)– LaHaute-Commissaire des Nations Unies aux droits del’homme, Michelle Bachelet, a condamné jeudi (28 mai) lemeurtre de George Floyd, un Afro-américain dont la mortsous la garde de la police en début de semaine a été filmée eta provoqué de graves protestations à Minneapolis, dans l’Etatdu Minnesota, aux Etats-Unis.

« Il s’agit du dernier d’une longue série de meurtresd’Afro-américains non armés par des policiers américains »,a déclaré Mme Bachelet dans un communiqué de presse.

« Je suis consterné d’avoir à ajouter le nom deGeorge Floyd à celui de Breonna Taylor, Eric Garner,

Michael Brown et de nombreux autres Afro-Américains nonarmés qui sont morts au fil des ans aux mains de la police –ainsi que des personnes comme Ahmaud Arbery et TrayvonMartin qui ont été tués par des membres armés du public », a-t-elle ajouté.

La Haute-Commissaire a affirmé que « les autoritésaméricaines doivent prendre des mesures sérieuses pour met-tre un terme à ces meurtres et garantir que justice soit renduelorsqu’ils se produisent ». « Les procédures doivent changer,des systèmes de prévention doivent être mis en place et,surtout, les policiers qui recourent à un usage excessif de laforce doivent être inculpés et condamnés pour les crimescommis », a-t-elle insisté.

Mme Bachelet a salué le fait que les autoritésfédérales américaines aient annoncé qu’elles donneront lapriorité à une enquête sur cette mort. « Mais dans de tropnombreux cas par le passé, de telles enquêtes ont conduit àdes meurtres jugés justifiés pour des motifs douteux, ou

seulement traités par des mesures administratives », a-t-elledéploré.

Pour la cheffe des droits de l’homme de l’ONU, « lerôle que la discrimination raciale enracinée et omniprésentejoue dans ces décès, doit également être pleinement examiné,correctement reconnu et traité ».

Tout en reconnaissant qu’elle comprenait la colèredéchaînée par le meurtre de George Floyd, Mme Bachelet aexhorté les citoyens de Minneapolis et d’ailleurs à manifesterpacifiquement.

« La violence et la destruction de biens ne ré-soudront pas le problème de la brutalité policière et de la dis-crimination consacrée », a-t-elle déclaré.

La Haut Commissaire exhorte les manifestants à ex-primer pacifiquement leurs demandes de justice. « Et j’ex-horte la police à faire très attention à ne pas enflammer encoreplus la situation actuelle en recourant davantage à une forceexcessive ».

PANDÉMIE : Le retrait américain plombeles maigres finances de l'OMS

La menace a été mise à exécution. En rompant avecl’Organisation mondiale de la santé (OMS) en pleinepandémie, Donald Trump la prive d’une part essentielle deson maigre budget et menace des programmes de santé dansles pays les plus pauvres. Le président américain avait déjàsuspendu la contribution financière accordée par son pays àl’OMS qu’il accuse de complaisance envers Pékin. Les Etats-Unis vont «rediriger ces fonds vers d’autres besoins de santépublique urgents et mondiaux qui le méritent», a-t-il déclaréà la presse.

Agence sanitaire des Nations unies, l’OMS est uneinstitution multilatérale créée en 1948. Enorme machine de7000 employés présents dans le monde entier, son fonction-nement et ses missions sont tributaires des crédits accordéspar ses Etats membres et les dons de bienfaiteurs privés.Dotée de 2,8 milliards de dollars par an (5,6 milliards surl’exercice biennal 2018/2019), l’OMS a «le budget d’unhôpital de taille moyenne dans un pays développé», a récem-ment déploré son directeur général, Tedros Adhanom Ghe-breyesus.

Avec 893 millions de dollars apportés sur la période2018/2019, soit environ 15% du budget de l’OMS, les Etats-Unis en sont le premier bailleur de fonds, devant la fondationBill et Melinda Gates, premier contributeur privé, l’Alliancedu vaccin Gavi, le Royaume-Uni et l’Allemagne, et loin de-vant la Chine et ses 86 millions.

La contribution américaine va essentiellement enAfrique et au Moyen-Orient. Environ un tiers de ces contribu-tions co-finance les opérations de lutte contre les urgencessanitaires, le reste étant d’abord consacré aux programmesd’éradication de la poliomyélite, à l’amélioration de l’accèsaux services de santé et à la prévention et la lutte contre lesépidémies.

Une décision «folle»Alors que la pandémie de Covid-19 a déjà fait plus

de 360 000 morts dans le monde, l’annonce américaine astupéfié la communauté scientifique. Richard Horton, rédac-teur en chef de la prestigieuse revue médicale britannique TheLancet, l’a qualifiée de «folle et terrifiante». «Le gouverne-ment américain joue au voyou en pleine urgence humani-taire», a-t-il dénoncé sur Twitter. L’OMS a appelé ses parte-naires à compenser le retrait américain.

A grand renfort d’annonces, la Chine, accusantWashington de «se soustraire à ses obligations», a fait savoirqu’elle prendrait ses responsabilité, directement ou indirecte-ment, pour soutenir l’OMS. A l’occasion d’une levée defonds organisée début mai par la Commission européenne auprofit de la recherche et le développement d’un vaccin contrele nouveau coronavirus, Pékin s’est engagé à hauteur de 1,1milliard de dollars. Et le 18 mai dans un message à l’Assem-blée mondiale de la santé, réunion annuelle des Etats mem-bres de l’OMS, le président Xi Jinping a promis deux mil-

liards.Deux jours avant l’annonce de Donald Trump,

l’OMS a lancé une fondation destinée à accueillir des fondsprivés et de citoyens du monde entier. Tedros Adhanom Ghe-breyesus s’est toutefois défendu de vouloir remplacer lesEtats-Unis par cette fondation, expliquant que l’organisationplanchait sur ce projet depuis 2018. «Il n’a rien à voir avec lesrécents problèmes de financement», a-t-il assuré. La nouvellefondation, juridiquement distincte de l’agence de l’ONU, ac-ceptera les «contributions du grand public, d’importantsbailleurs de fonds privés, d’entreprises partenaires et departenaires de confiance».

Estimant samedi que la décision du locataire de laMaison Blanche constituait «un sérieux revers pour la santémondiale», le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, aappelé l’Union européenne à «s’engager plus»financièrementpour soutenir l’OMS. Un peu plus tard ce samedi, la prési-dente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,et le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, ont «ex-horté» samedi les USA «à reconsidérer leur décision annon-cée» de rompre avec l’OMS. «L’OMS doit continuer à être enmesure de diriger la réponse internationale aux pandémies,actuelles et futures. Pour cela, la participation et le soutien detous sont nécessaires et indispensables», ont ils déclaré, citésdans un communiqué commun.

Page 10 Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

Africa reacts to George Floyd deathUS diplomats in Africa have saidthey are “profoundly troubled”

by the death of George Floyd, in responseto outrage from across the continent

According to reporting by the Associated Press, ambassadors and embassies in fivedifferent African coun-tries have issued state-ments following thedeath of 46-year-oldFloyd this week at thehands of Minneapolis po-lice.

D i p l o m a t sspoke up as the head ofthe African Union Com-mission, Moussa FakiMahamat, condemnedthe “murder” of Floydand said his organisationrejects the “continuingdiscriminatory practicesagainst black citizens ofthe USA”.

The US ambassador to Congo, Mike Hammer, highlighted a tweet from a local me-dia entrepreneur who addressed him saying, “Dear ambassador, your country is shameful.Proud America, which went through everything from segregation to the election of BarackObama, still hasn’t conquered the demons of racism. How many black people must be killedby white police officers before authorities react seriously?”

The ambassador’s response, in French, said: “I am profoundly troubled by the tragicdeath of George Floyd in Minneapolis. The Justice Department is conducting a full criminalinvestigation as a top priority. Security forces around the world should be held accountable.No one is above the law.”

Similar statements were tweeted by the US embassies in Kenya and Uganda, whilethe embassies in Tanzania and Kenya tweeted a joint statement from the Department of Jus-tice office in Minnesota on the investigation.

EDT

FANM : Save The DateFor Our June TPS Summit!

Family Action Network Movement (FANM) and Florida Immigrant Coalition(FLIC) would like to cordially invite you to attend our annual TPS Summit on June 19th,2020, at 11:00 a.m. It will take place virtually via Zoom.

As you know, 300,000 TPS recipients from Haiti, Honduras, El Salvador, and othernations may face removal early 2021. We are inviting you to lend your voice to our efforts tofind a permanent solution that will allow them to stay in the United States and contribute toits social, economic and political fabric, which most have doing for an average of 15 to 30years. You are also invited to a press conference immediately following the plenary session at12 p.m.

If you need further information, do not hesitate to contact FAMN.We hope you can join us!

FANM Urged ICE To Halt the DeportationOf Mass Murderer Emmanuel “Toto”

Constant And COVID-19 Positive DetaineesTo Haiti On Tuesday, May 26th 2020

The flight manifest for ICE’s Tuesday, May 26th deportation flight fromBrownsville, Texas to Haiti includes 78 names, among them notorious former death squadleader and U.S. criminal Emmanuel “Toto” Constant. Emmanuel “Toto” Constant has beenlinked to the murders of at least 3,000 people in Haiti. He has not served his full 37 yearsentence in the United States and his presence in Haiti now would be highly destabilizing. Inaddition, at least nine of the 78 scheduled deportees recently tested positive for coronavirus.Their presence risks turning the flight into a vector for coronavirus transmission among theother passengers, crew, and in Haiti itself. Family Action Network Movement (FANM) andother community leaders urged The Trump Administration to put a moratorium on deporta-tions to Haiti and all other nations.

Marleine Bastien, Executive Director of Family Action Network Movement(FANM), stated, “The deportation of Emmanuel “Toto” Constant to Haiti endangers the entirecountry. Constant is a renowned human rights violator and his return during this time of crisiswould cause even more political upheaval and chaos in Haiti. Deporting him and the nine sickdetainees sets a dangerous precedent and the repercussions are irreparable.”

Daniella Levine Cava, County Commissioner District 8, stated, “ I am outraged onceagain. I am outraged and ashamed of the practices of detaining people in inhumane conditions

during a pandemic. I am outraged that it was delayed so long at the federal level to offer test-ing. Release is really what's needed. These are not people who have committed crimes. All ofthat is shameful. It is shameful to create the risk of disease spread not only to those who aretogether in detention but also to the employees who then carry it home to their families andloved ones promoting community spread. This is a totally irresponsible lack of action anddenial on the part of ICE when it comes to the COVID pandemic for those that are in theircustody and that I decry.”

Marie Paule Woodson, FANM Board Chair, stated, “We have seen how much thispandemic is ravaging the United States, who is one of the greatest nations on Earth. Just thinkof Haiti, where you don't have a healthcare system that works for the people, where you don'thave the infrastructure that is needed, where people are walking on the streets. You cannotfind sanitizers in the United States of America. Think about Haiti. What can you find? NowICE has made the decision to send Emmanuel “Toto” Constant to Haiti. I want people to getthis clearly. It’s not that we are saying not to deport a mass murderer. That's not what we aresaying. We are saying that this is not the time to send someone who has committed such atroc-ities. We are saying that the United States has a better prison system where he can stay andnot harm anybody else. Second, because of COVID, deporting so many COVID detainees toHaiti would make the matter worse.”

Brian Concannon, former Executive Director of The Institute for Justice & Democ-racy in Haiti (IJDH), stated, “The US is planning to tomorrow promote injustice in Haiti, onceagain. Emmanuel Constant has been found responsible for mass murder, rape and grand lar-ceny by three courts in two countries. When Haiti's government was willing and able to pros-ecute Constant 20 years ago, the US refused to deport him once he threatened to reveal thedetails of CIA support for his FRAPH death squad. Haiti now has a government that is engag-ing in the same type of attacks against pro-democracy activists that Constant and FRAPHcommitted in the 1990s. Sending Constant back to Haiti in the current context is endangeringthe lives of democracy supporters throughout the country."

Steve Forester, Immigration Policy Coordinator for IJDH, stated, “The United Statesis disrespecting and endangering Haiti and its people by intending to deport known coron-avirus-positive persons. Haitian President Moise should follow the advice of his scientificadvisors by halting deportations from the United States during the pandemic, which threatensto devastate an ill-prepared Haiti.”

Tessa Petit, Executive Director of Hatian American Community Development Cor-poration (HACDC), stated, “Haiti is now at the state where it has on average 98-100 newcases per day. Haiti is now facing what the people in the biggest slums of Port-Au-Prince arecalling a fever epidemic. People are collapsing while walking up and down the streets. I’veseen videos of ambulances driving by and picking up dead bodies on the side of the road. Thisis how bad it is. Any more people who are COVID-19 positive would just make the situationworse.”

Call President Trump today at 202-456-1111 and demand the President put a mora-torium on all deportations to Haiti and other nations during this pandemic. Please Call yourRepresentatives today as well.

Family Action Network Movement (FANM) formerly known as Fanm Ayisyen NanMiyami, Inc)/ Haitian Women of Miami is a private not-for-profit organization dedicated tothe social, economic, financial and political empowerment of low to moderate-income fami-lies to give them the tools to transform their communities.

In Unity,Marleine Bastien, MSW, LCSWExecutive DirectorFamily Action Network Movement (FANM)

How are migrants tested before deportation?Jacqueline Charles Monique MadanMiami Herald Mai 29th 2020The Department of Homeland Security is only testing a sample of the detainees it is

removing from the United States and using a 15-minute rapid test to determine if they havethe coronavirus.

The response by DHS to a Miami Herald inquiry comes as immigration advocatescontinue to call for an end to deportations amid surging COVID-19 infections in Latin Amer-ica and the Caribbean and as the U.S. Food and Drug Administration warns about the accu-racy of the test being used, called the Abbott ID NOW.

Earlier this month, the FDA cautioned that early data “suggests potential inaccurateresults from using the Abbott ID NOW point-of-care test to diagnose COVID-19. Specifi-cally, the test may return false negative results.”

Made by Abbott Laboratories, the test, promoted by the Trump administration, issaid to provide inaccurate results that could have patients falsely believing they are not in-fected with the coronavirus.

In response to the FDA’s warning, a spokesperson with U.S. Immigration and Cus-toms Enforcement said their health officials were “provided the rapid tests through the U.S.Department of Health and Human Services.”

Guatemala’s government has confirmed that some returning migrants are still testingpositive for COVID-19, the disease caused by the virus, since being deported by ICE. Allarrive with clean bill of health documents showing they had tested negative for COVID-19.

The infections were detected after the Guatemalan health ministry did a random test-ing of the arriving detainees, all of whom are supposed to be tested by ICE before deportationunder a protocol negotiated by the Guatemalan government with the Trump administration.

In April, Guatemala created a political firestorm when it suspended deportationsfrom the U.S. until the Trump administration agreed to test all of its migrants before returningthem. The announcement was made after health officials reported that at least 70 deportedGuatemalan migrants tested positive for COVID-19 upon arrival.

Darcy Ross, of Abbott, defended the test, saying “studies suggest ID NOW performsbest in patients tested earlier post symptom onset” and “delivers results in minutes rather thandays, [allowing] people with symptoms to take action before they infect others.”

Abbot ID NOW is among nearly 70 rapid tests that have been granted emergencyauthorization from the FDA to test for COVID-19. But as the U.S. begins to reopen and test-ing for the virus expands, questions have emerged about the accuracy of such tests.

Dr. Tim Stenzel, director of the FDA’s Office of In Vitro Diagnostics and Radiolog-ical Health, warned: “Negative results may need to be confirmed with a high-sensitivity au-thorized molecular test.”

Immigration activists say the fact that DHS is trying to find a cheaper and faster al-ternative to testing for migrants in their custody prior to deporting them does not address theircriticism that the Trump administration is exporting COVID-19 to vulnerable countries andendangering their populations.

“It shows how little ICE is concerned about spreading COVID-19 to other coun-tries,” saidAaron Reichlin-Melnick, policy counsel with the Washington-basedAmerican Im-migration Council.

Ur M. Jaddou, director of DHS Watch, a project of America’s Voice, another immi-gration advocacy group, added: “It’s all really concerning; first of all the sampling and sec-ondly, the type of testing they are using.”

Since the coronavirus started spreading across the U.S. in March, the U.S. has oper-ated 135 deportation flights into the region, Jake Johnston of the Center for Economic andPolicy Research told members of congress Friday.

What’s up Little Haiti ? with Pascale E. Taddeo

Demonstrations everyday in Washington DC

Page 11Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

USA sous haute tension

AnandanAmirthanayagam

Pour La Voix du Port

La PeurJ'ai peur que l'île ne m'appartient plus,et mon ventre ne peut pas dégonfler,et mes cheveux ne retourneront jamais,et que le dictateur donnera son pouvoirà son fils, que ma fille ne va pas con-naîtrela terre de son père, que tu vas resterdans ton quartier en attendantun nouveau prétendant. J'ai peurde la vie après la pandémie.

El MiedoTengo miedo de que la islano me pertenezca más, y mi barrigano pueda desinflar, y mis cabellosnunca regresen, y el dictadorde a su hijo su poder, y mi hijano vaya a conocer la tierra de su padre,que te quedes en tu barriopara esperar un nuevo pretendiente.Tengo miedo de la vidadespués de la pandemia.

FearI am afraid that the islandno longer belongs to me,and my waist will never deflate,the hair on my head not return,and the dictator will give his powerto his son, and my daughter not knowthe land of her father, and that youwill remain in your neighborhoodto wait for a new suitor. I am afraidof life after the pandemic.

Indran Amirthanayagam, c) May 23, 2020

DERNIERE HEURE

Washington (AFP) - Redoutant d'être em-portées dans une spirale de violences incontrôlables,New York, Washington, Los Angeles et des dizainesd'autres villes américaines ont renforcé lundi leursmesures sécuritaires, décrétant ou rallongeant uncouvre-feu nocturne.

Une semaine après l'homicide à Minneapolisde George Floyd, un homme noir de 46 ans asphyxiépar un policier blanc selon une double autopsie, lacolère s'était propagée aux quatre coins du pays et la

tension y régnait de façon uniforme.Confronté à une situation inédite de troubles

à l'ordre public se surajoutant à la pandémie de coro-navirus, le président Donald Trump a exhorté les gou-verneurs des Etats fédérés à la fermeté face auxémeutiers auteurs de pillages, englobant tous les con-testataires sous le terme d'"anarchistes".

Depuis la Maison Blanche aux airs de campretranché, le milliardaire républicain a appelé les au-torités à "prendre le dessus" sur les manifestants qui,par dizaines voire centaines de milliers, ont manifestésamedi et dimanche contre les brutalités policières, leracisme et les inégalités sociales, exacerbées par la

crise du Covid-19.- Deux autopsies -George Floyd est mort "par homicide".

Son "arrêt cardiaque" a été causé par la "pres-sion" exercée sur son cou par les policers. Telle estdésormais la conclusion du médecin légiste officielen charge de l'autopsie de cet Afro-Américain de 46ans, dont la mort au cours de son interpellation par lapolice il y a une semaine à Minneapolis a déclenchéune vague de manifestations et d'émeutes dans tousles Etats-Unis.

Un peu plus tôt, l'autopsie indépendante, réal-isée par deux autres médecins à la demande de lafamille confirme ces conclusions. La mort de GeorgeFloyd a "résulté d'une asphyxie par pression pro-longée", a déclaré l'avocat de la famille. Cette pres-sion prolongée "sur son cou a coupé le flot sanguinallant vers son cerveau et la pression sur son dos aentravé sa capacité à gonfler ses poumons", a-t-ilprécisé.

"Les preuves soutiennent l'asphyxie commecause du décès et l'homicide comme circonstance dela mort", a souligné lors d'une conférence de pressela médecin légiste de l'université du Michigan, qui apu examiner le corps de la victime. Le médecinlégiste officiel du comté de Hennepin ajoute dans uncommuniqué que la victime était par ailleurs droguéau fentanyl, un puissant opiacé.

La première ville du pays, New York, a an-noncé doubler la présence de ses forces de police etinstaurer un couvre-feu de 23H00 lundi à 05H00mardi.

A Washington, après une nuit de chaos etl'imposition également d'un couvre-feu, les alentoursde la Maison Blanche offraient par endroits un spec-tacle de désolation: vitrines brisées, poubelles in-cendiées, façades taguées.

L'image du célèbre édifice, siège de l'exécutifaméricain, plongé dans le noir mais cerné parplusieurs feux volontaires, marquera les esprits. Leprésident Trump a même été conduit à la hâte dans unbunker souterrain sécurisé dans la nuit de vendredi à

samedi.De Boston à Los

Angeles, de Philadelphieà Seattle, le mouvementde protestation s'est ex-primé de façon majori-tairement pacifique lejour, mais a aussi donnélieu à des embrasementsnocturnes et des destruc-tions à grande échelle.

A l'origine de lacolère figure le calvairesubi par George Floyd,qui lors de son interpella-tion a suffoqué, menotté etgisant par terre, sous legenou d'un policier, dontles collègues sont de-meurés passifs.

M. Floyd est mortasphyxié en raison d'une "pression forte et pro-longée" exercée sur son cou et sa cage thoracique, aaffirmé lundi Ben Crump, l'avocat de la famille de lavictime, en révélant les résultats d'une autopsie in-dépendante.

L'autopsie officielle, rendue publique dans lafoulée, a également conclu à une pression létale auniveau du cou de l'Afro-Américain, ayant causé l'ar-rêt de son coeur.

- "I can't breathe" -Ni le renvoi de l'agent coupable de la bavure,

Derek Chauvin, ni son arrestation postérieure n'ontcalmé les esprits, bien au contraire: les protestations

se sont propagées dans aumoins 140 villes améri-caines.

Face aux affron-tements mêlant manifes-tants, casseurs et forcesantiémeute, les soldats dela Garde nationale ont étédéployés dans plus dedeux douzaines demétropoles, dans un cli-mat de tension inéditdepuis les années 1960.

Une réponsesécuritaire d'ampleur quis'est accompagnée d'unrecours à des véhiculesblindés de transport detroupes, à l'utilisation degaz lacrymogènes et de

balles en caoutchouc.Chicago, Denver, Los Angeles, Salt Lake

City, Cleveland, Dallas, Indianapolis: une à une lesmétropoles américaines ont décidé d'imposer un cou-vre-feu à leurs habitants. A Washington, l'heure decelui-ci a été avancée lundi à 19H00. A Los Angeles,à 18h00.

Le président Trump, confronté aux désordrescivils les plus graves de son mandat, a accusé son ri-val démocrate à la présidentielle de novembre, JoeBiden, d'oeuvrer à la sortie de prison des fauteurs detroubles. Les forces de l'ordre ont procédé à des mil-liers d'interpellations.

M. Biden, le visage couvert d'un masque,s'est lui rendu lundi dans l'église d'une paroisse noirede son Etat du Delaware pour y rencontrer des re-sponsables locaux.

L'ancien vice-président de Barack Obamacompte sur cet électorat pour remporter la MaisonBlanche. Une réserve d'électeurs qui a appris à scan-der "Black Lives Matter" ("La vie des Noirs compte")et "I can't breathe" ("Je ne peux pas respirer"), lesderniers mots de M. Floyd.

- Balles en caoutchouc -L'agent Derek Chauvin, qui a été inculpé

d'homicide involontaire, doit comparaître le 8 juindevant un tribunal.

Pas de quoi espérer donc une baisse immédi-ate de la tension ambiante, d'autant que cette mêmesemaine prochaine seront célébrées les obsèques deGeorge Floyd, au Texas.

"Nous avons des enfants noirs, des frères

noirs, des amis noirs, nous ne voulons pas qu'ilsmeurent. Nous sommes fatigués que ça se répète,cette génération ne se laissera pas faire. Nous enavons assez de l'oppression", a expliqué à l'AFPMuna Abdi, une manifestante noire de 31 ans à Saint-Paul, capitale du Minnesota.

L'émotion a dépassé les frontières des Etats-Unis.

Des manifestations contre les brutalités poli-cières et le racisme aux Etats-Unis ont aussi eu lieudurant le week-end en Grande-Bretagne, en Alle-magne ou au Canada et lundi en Nouvelle-Zélande.Lundi toujours, des milliers de personnes se sontrassemblées à Dublin et Amsterdam.

Les rivaux des Etats-Unis dans le monde,Chine et Iran en tête, n'ont eux pas laissé passer l'oc-casion de critiquer Washington. Pékin a notammentdénoncé la "maladie chronique" du racisme auxEtats-Unis.

e-mail: [email protected]

Un président Donald Trump sous haute tension

La capitale américaine sous les gaz lacrymogènes et les balles en caoutchouc

Page 12 Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

Le règne de la méfianceButter explique qu’à partir du milieu des années 1950, un processus complexe de

stigmatisation s'est mis en place dans tout le monde occidental. Jusqu’à présent, il n’auraitfait l’objet d’étude que pour les États-Unis. Des chercheurs comme lui se sont renducompte d’un changement dans les « planificateurs » : désormais ce ne sont plus les élitesqui diffusent les théories du complot mais les marginaux qui accusent les « gens d’en haut »de machinations. Du coup, la colère mondiale contre Bill Gates ne le surprend donc pas.« C'est l'ennemi idéal. On essaie toujours de mettre un visage sur les prétenduesconspirations. Dans le sillage de la crise des réfugiés, c’était le milliardaire GeorgeSoros. » (3)

À titre d’exemple, les radicaux de droite prétendent qu'il existe un plan pourremplacer la population chrétienne d'Europe par des millions de réfugiés musulmans.Beaucoup d’intellectuels en France y croient dur et s’organisent contre cette invasionsupposée. « Les vieux hommes blancs se prêtent aux images de l'ennemi parce qu'ilssymbolisent toujours la concentration du pouvoir, souligne Michael Butter. Dans le cas deGates, il y a aussi le fait que les opposants à la vaccination ont toujours été sceptiquesquant au travail de sa fondation. Ils prévoient que les vaccinations auront de terriblesconséquences sur les populations africaines. De plus, ils supposent que M. Gates savaitdéjà puisque sa fondation a simulé une pandémie à la fin de 2019. Et beaucoup se méfientde l'OMS, qu'il soutient fortement. »

Butter pense que la mondialisation et les organisations internationales commel'OMS permettent aux gens de croire plus facilement aux conspirations mondiales. Ellesauraient accéléré, selon lui, la tendance. Toutefois, ajoute-t-il, cette idée existait déjà dansles conflits religieux à partir du XVIe siècle. À l’époque, il s'agissait de « la lutte mondialeentre Dieu et l'Antéchrist ». Aujourd’hui, le modèle a changé. Depuis les années 60, lesthéories du grand complot « sont de plus en plus populaires ».

Dans la recherche, fait remarquer Butter, on distingue trois types de théories ducomplot : le premier tourne autour d'événements individuels, tels que le 11 septembre2001, soi-disant mis en scène ou l’alunissage ; le second se concentre sur certains groupesde conspirateurs présumés, tels que les Juifs ; et les théories du grand complot supposentque différents groupes travaillent ensemble pour fomenter un grand complot. Depuis unesoixantaine d’années, la théorie du grand complot serait devenue la norme.

Dans la crise du corona, « les théories de la conspiration circulent si rapidementparce qu'elles s'appuient sur des théories de super conspiration déjà existantes », selon lui.Par exemple, celle qui prétend que « les élites libérales veulent renverser Donald Trump ».Le fait qu'il existe, à cette fin, un nouveau virus ne serait qu’un nouveau chapitre dans lerécit existant.

À la question s’il existe dans l’histoire des célébrités traitées avec autant de haineque les ennemis d'aujourd'hui, Gates et Soros, le spécialiste affirme qu’il en existe mais« certainement pas dans cette mesure ». À cet égard, il cite par exemple GeorgeWashington et d'autres qui avaient accusé le roi britannique George III d'être leplanificateur d'une grande conspiration visant à abolir la liberté dans le monde. « Cela aconduit, signale-t-il, à l'élaboration d'une théorie de la conspiration qui a déclenché laguerre d'indépendance américaine ».

« Ça a commencé avec les religions »La plus ancienne théorie du complot ? Difficile d’en parler. « L'histoire des

théories du complot est racontée par la plupart des scientifiques de la façon suivante : il yavait des antécédents dans l'Antiquité mais les théories modernes de la conspiration nesont réapparues qu'à l'époque des guerres de religion, lorsque l'autre partie était accuséede faire des affaires avec le diable. Avec la Révolution française, les soupçons se sontinternationalisés, par exemple avec les Illuminati et les francs-maçons ».

Faisant un saut dans l'Antiquité, Butter parle des accusations d’un Cicéron (106av. J.C.) contre son adversaire Catilina. « Dans ses discours, Cicéron n'a pas seulementporté des accusations justifiées contre son adversaire Catilina. Il a également insinué queCatilina s'était allié à des groupes étrangers et avait été à l'origine d'émeutes qui n'ontjamais eu lieu. C'est ainsi que Cicéron est devenu un théoricien de la conspiration. »

Les historiens aiment prendre l’exemple de la peste au XIVe siècle qui a anéantiprès d'un tiers de la population européenne. Elle était souvent attribuée aux Juifs quiauraient empoisonné des puits et commis des meurtres rituels d'enfants. Ces légendes ontdonné lieu à des pogroms. Est-ce qu’une pandémie rend les gens vulnérables àl'antisémitisme ?, lui demandera son intervieweur. À ce sujet, Butter est sceptique. « Audébut on ne parlait pas de ces accusations d'empoisonnement de puits et de meurtresrituels lorsque les théories de conspiration antisémites sont réapparues au XIXe siècle ».Au contraire, on mettait les francs-maçons autant que les Juifs dans le même sac.

Évoquant l'écrivaine britannique Nesta Helen Webster (1876-1960), Butterrappelle qu’elle a été la première à créer une « super théorie du complot » au début du XXesiècle en insinuant par exemple des liens entre les Illuminati (4) et les Juifs, et plus tard

aussi avec les communistes. Fasciste et antisémite, Webster s’est révélée « incroyablementinfluente dans ce domaine ». « Par exemple, elle a influencé Winston Churchill et les idéesd'une conspiration juive mondiale dans le "Troisième Reich" ».

La faute aux réseaux sociauxIl arrive des fois que le mythe et la réalité se rejoignent. Se référant à l'historien

tchèque František Graus (1921-1989) qui affirma que les guildes (Ndlr : Au Moyen âge,association de secours mutuel entre marchands) et les nobles endettés avaient profité despogroms juifs à la suite de la peste, l’intervieweur lui a demandé si les théories du complotn’étaient pas parfois diffusées à dessein pour mettre sur pied de vrais complots. « Bien sûr,les gens peuvent en profiter, politiquement et économiquement », répond-il. Le professeurconfie avoir lui-même examiné cet aspect de plus près, par exemple, lors de la chasse auxsorcières qui a eu lieu du 15e au 18e siècle. Il est impossible, d’après son analyse, deprouver que ces personnes ne croyaient pas réellement aux conspirations et que le profitn’était qu’accessoire.

Comment les chercheurs arrivent-ils à faire la distinction entre les faussesnouvelles, la désinformation et les théories de conspiration alors que les frontières sont deplus en plus floues ? « Il y a des chevauchements, mais ils ne sont pas identiques, préciseButter. Les fausses nouvelles sont diffusées dans l'intention, par exemple, de créer lechaos. Ceux qui le font, savent que leur nouvelle n'est pas vraie. Mais les théoriciens de laconspiration sont dans la plupart des cas fermement convaincus qu'ils mettent la vérité enlumière et rendent ainsi service à l'humanité. »

Mais il arrive que la désinformation et une théorie du complot coïncident. C’estle cas de la légende propagée par la Stasi et le KGB selon laquelle le virus du sida serait nédans un laboratoire de la CIA. Une désinformation au départ devenue ensuite une théoriede la conspiration puisque les gens y croient encore aujourd'hui. Il en a été de même avecl'assassinat de Kennedy, lorsque le KGB a également répandu des allusions complotistes.« Quand Trump parle de corona comme d'une arme biologique chinoise, par exemple,c’est beaucoup plus stratégique que beaucoup de gens le pensent. »

Pour Butter, les moyens de communication modernes facilitent la tâche desthéoriciens du complot. Il estime même que l'histoire des théories du complot peut êtreracontée comme une histoire de médias, en commençant par l'impression deGutenrationnistes ont, en effet, énormément bénéficié des nouveaux médias. « CharlesCoughlin, par exemple, a touché des millions de personnes vivant aux États-Unis dans lesannées 1930 et 1940 avec ses discours radiophoniques antisémites. »

Puis l’Internet a déclenché l’étape suivante. « Grâce à lui, des cultures marginaleshermétiques qui existaient depuis longtemps ont pu créer une sphère alternative.Auparavant, ils étaient quelque peu en marge du public, mais aujourd'hui ils contournentles médias traditionnels et développent leurs propres systèmes médiatiques avec leurspropres experts. » Les théories du complot ne sont pas en plein essor actuellement, ellessont juste devenues beaucoup plus visibles et disponibles.

Selon les estimations, environ un quart desAllemands et la moitié desAméricainssont réceptifs aux théories du complot. Ces chiffres ne lui vont font pas peur mais il avoueêtre inquiet de l’au-delà du phénomène. « Les théories du complot sont un symptôme de lafragmentation publique. » Même si une grande partie de la population allemande estactuellement sceptique à leur égard ou pense qu'ils sont des bêtises, il y a en même tempsun public alternatif croissant. « Il est donc difficile de négocier les problèmes sociaux demanière rationnelle. »

Michael Butter conclut que les théories du complot sont un indicateur del'ampleur des divisions existant déjà dans une société. D’un côté, on parle de théories ducomplot, d'autres, de complots. Un affrontement. « On peut être divisé sur la façon deréagir au coronavirus et au changement climatique. Mais si certains pensent que l'hystérieest délibérément alimentée et que le changement climatique n'existe pas, alors on ne peutpas mener une discussion où la position est reconnue comme aussi légitime ».

Huguette Hérard

N.d.l.r.1) Américain d’origine allemande Michael Butter (43 ans) a écrit un livre sur les

théories du complot. Dans son livre „Rien n'est ce qu'il paraît“ (Suhrkamp-Verlag 2018)met en garde contre le fait de qualifier les conspirateurs de paranoïaques. Depuis 2014, ilest professeur de littérature américaine et d'histoire culturelle à l'Université de Tübingen(Allemagne). Ses recherches portent sur les théories du complot, le cinéma et la télévisionainsi que sur l'époque coloniale et la première république (USA). Il dirige un projet derecherche de l'UE pour analyser les théories du complot.

2) Interview accordée à Christoph Gunkel, paru le 25 mai 2020 dansl’hebdomadaire « Der Spiegel ».

3) George Soros, Juif d’origine hongroise, a créé une fondation dénommée OpenSociety (OSF) qui vient en aide aux migrants.

(MEFIANCE... Suite de la Page 2)

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REFLEXIONS SUR L’ACTUALITE

Page 13Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

Goudougoudou(21) : Facteur travailNous en avons fini avec le facteur de production

« terre » et, si je reviens à notre intention de tenter de voird’un peu plus près les conditions nécessaires à la relance dusecteur agricole, après avoir parlé du facteur de productionterre, nous devons aborder le facteur « travail ».

Mais il faut retenir que quand nous parlons du fac-teur travail, il doit être vu sous deux aspects :

Un aspect « individuel » qui s’intéresse à l’individuqui accomplit le travail : l’agriculteur ;Un aspect « institutionnel » qui considère le cadre àl’intérieur duquel cet agriculteur fonctionne, l’entre-prise, ou tout simplement l’exploitation agricole.Sur ce sujet, je reviendrai à deux auteurs que j’ai

déjà cités : Jean André Victor, que je n’ai pas besoin de vousprésenter, et Kénel Delusca, un haïtien, membre du GIEC, undes auteurs du dernier rapport « Changement climatique etTerre », et vice-président du groupe d’experts des PMA, citépar Frédéric Thomas dans son « AVIS DE TEMPÊTE – Haïti face àl’injustice (notamment) climatique ».

Kenel Delusca s’intéresse à l’aspect « individuel » :« Il faudra … une valorisation du métier d’agriculteur » ; tan-

dis que Jean André Victor retient les deux aspects :Pour celui-ci, je reprends un passage d’une chro-

nique antérieure : « pour faire l’agriculture, on a besoin detrois éléments essentiels qui sont la terre, l’exploitation agri-cole et l’agriculteur ». Or, poursuit-il, « ces trois compo-santes fondamentales de l’agriculture sont en net déclin cheznous :

1. Concernant la terre, « la superficie agricole utile(SAU) se réduit progressivement par suite de l’éro-sion en montagne, des inondations et de l’urbanisa-tion en plaine » ;

2. la situation des exploitations agricoles n’est pasmeilleure ; « le morcellement devient de plus en pluspréoccupant : les exploitations de moins de 1 car-reau sont passées de 34 % du total en 1950 à 73 %en 2012 » ;

3. quant à l’agriculteur, sa situation n’est pas enviablecar « il n’est ni identifié (sans définition légale) niprotégé (sans police d’assurance) ni reconnucomme un professionnel (sans statut) ».Au sujet de l’exploitant agricole, je dois signaler

que, alors qu’il était Ministre de l’Agriculture, Joanas Guéavait dit qu’il fallait faire quelque chose. De fait, j’ai reçu unAVANT PROJET DE LOI SUR LE STATUT DEL’EXPLOITANTAGRICOLE (PLSEA) Février 2014.

Je ne sais plus qui me l’avait envoyé ; à l’époque jen’étais plus à l’INARA, mais j’ai trouvé beaucoup de plaisirà en faire une lecture critique, que j’ai même renvoyée à l’ex-péditeur avec mes remarques ; mais je n’ai pas eu de réaction.

Il y a eu une seconde version : AVANT-PROJETDE LOI PORTANT SUR LE STATUT DE L’EXPLOI-TANT AGRICOLE, Octobre 2014, Revu et augmenté ennovembre 2015.

Autant que je me souvienne, elle était moins bonneque la première. Depuis, je n’en ai plus entendu parler. Toutcela pour dire qu’il y a au MARNDR des personnes qui sontconscientes du problème et tentent d’y apporter une solution ;mais le MARNDR est une très lourde machine…

Bernard EthéartLundi 1er juin 2020

compréhensible car ceux-ci n'ont jamais été vraiment auservice de l’ensemble des citoyens. Penser que la confianceva s'installer du jour au lendemain est une illusion. En généralquand les dirigeants ou futurs dirigeants veulent qu'un débutde confiance s'installe, ce n'est jamais au peuple asservi etfrustré de faire le premier pas. C’est aux élus, éventuels etfuturs élus de convaincre.

Mais comme il n'y a pas de génération spontanée, onne va pas s'attendre du jour au lendemain à un changement deparadigme. Une majorité de la population va continuer ànourrir la méfiance vis-à-vis de ses représentants. Et le risque,c'est de voir, encore une fois, le pays bouder les prochainesélections comme il fait depuis des années. Étant donné qu’ilfaut quand même organiser des élections, on donnera millegourdes à quelques centaines de milliers de gens pour allervoter et comme on ne peut soudoyer tout le monde, on aura

une participation aussi médiocre que les fois précédentes. Etavec pour conséquence un gouvernement légal maisillégitime, impopulaire, sans pouvoir de convocation, pieds etmains liés. Et rebelote pour cinq autres années de crisesininterrompues.

D'ailleurs quand bien même les gens se décideraientà aller voter, ils éliraient qui ? Voici un problème très sérieuxà ne pas occulter. On a plein de partis politiques mais on neles perçoit pas vraiment. Ce qui saute aux yeux, ce sont plutôtdes groupuscules bruyants sans envergure nationale, despersonnages isolés voulant à tout prix faire le buzz, deslanceurs d'alerte autoproclamés, des agitateurs professionnelsqui occupent l'espace et qui sèment plus la pagaille qu'autrechose. Ils ne présentent aucune alternative sérieuse, fiable etorientée vers l'avenir.

Les électeurs le savent c'est pour ça qu'ils vont resterchez eux. Malgré la multitude des partis, ils n'ont pasl'embarras du choix mais l'absence de choix. Peut-être que le

père Jean-Miguel Auguste a raison quand il pense que face àl’échec des politiciens traditionnels grillés sur toute la ligne,« l’avenir d’Haïti est déjà entre les mains de cette jeunesserebelle et révoltée, des patriotes et du peuple qui pendant cesdeux dernières années ont manifesté et exprimé bruyammentleur ras-le-bol tout en réclamant le procès PetroCaribe et lamodernisation du système politique haïtien » Mais cettejeunesse que certaines têtes de pont demandent qu’onapplaudisse (« Bat bwavo pou lajenès ») pour sa « pureté »,pourra-t-elle assumer seule, sans expérience ni encadrement,ce lourd héritage ? Une question à laquelle on ne saura pasrépondre maintenant. Qu'elle s'organise déjà maintenant demanière à ce qu'elle soit apte à gérer dans le futur lesdestinées de la nation ! En attendant, qu'elle relève déjà le défidu Coronavirus en s’engageant, ce serait un premierapprentissage de gestion de crise.

Élodie Gerdy

(VIRUS... Suite de la Page 6)

D’un virus à l’autre

HAITI QUEL DEVELOPPEMENT !

Alain laisse également derrière lui un immensemessage que son ami le cinéaste Will Prosper a organisé dansun documentaire inclassable et inoubliable, Kembe la (enavant jusqu’à la victoire). Dans le film, Alain navigue entreses deux mondes, redécouvre une Haïti toujours plus rebelleet avide de solidarités concrètes. Avant l’arrivée du méchantvirus, Alain a participé à des tas de projections suivies dediscussions intenses, à la fois sur la dynamique haïtienne etsur l’expérience de la diaspora. Les salles étaient bondées. Ilétait épuisé à chaque fois, mais ravi. Le documentaire étaitbien parti avant le grand confinement pour remporterplusieurs prix. Mais je crois sincèrement qu’il va finir par

ressortir. Le documentaire est trop important, sans compterqu’il a été produit avec une finesse politique et esthétiqued’une qualité exceptionnelle.

Parallèlement à l’aventure du documentaire, j’avaisconvaincuAlain de livrer son témoignage, qui est donc publiédans le dernier numéro des NCS (numéro 23, hiver 2020). Ilnous laisse là un grand nombre de réflexions en profondeursur les débats et des contradictions d’une révolution encoreen marche, face à laquelle il exprime ses espoirs et aussi sescraintes.

On offre nos condoléances à ses proches et on sesouvient de toi, mon frère et mon camarade.

Pierre Beaudet

(POESIE... Suite de la Page 2)

POESIE : Décès de AlainPhiloctète (1963-2020)

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Page 14 Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

L’ex-parlementaire présentait des symptômes similaires au nouveau coronavirus (CO-VID-19), selon un de ses proches qui a confirmé l’information à la rédaction de Haïtistandard.Selon des informations relayées par l’agence de presse en ligne « Kreyòl Enfo », l’an-cien sénateur du Nord’Est souffrait notamment de fièvre et de courbatures avant d’êtreemmené à l’hôpital. Sa situation allait s’aggraver au moment où il a eu des difficultés àrespirer, a indiqué l’agence d’informations susmentionnée.L’ex-parlementaire a rempli trois (3) mandats de sénateur dans le département du Nor-d’Est. Il a été élu sous la bannière du parti « Fanmi lavalas » et de la plateforme« Lespwa ». Au cours de son dernier mandat, il était proche de l’actuel régime au pou-voir, le Parti haïtien tèt kale (PHTK).HS/Haïti standard

Coronavirus : décès du directeur de "Uco bu-reau de change" à la prison civile de Port-au-PrinceHaïti standard, le 29 mai 2020La peine de mort ou la peine capitale serait-elle de retour en Haïti? Le directeur du bu-reau de change dénommé « UCO », Jacques Beaudelaire est décédé dans la nuit du 28au 29 mai 2020, à la prison civile de Port-au-Prince où il était incarcéré depuis 2017,pour corruption.Une source à l’intérieur de la prison avait attiré l’attention de Haïti standard, le 27 mai2020, du fait que Jacques Beaudelaire avait des difficultés respiratoires à la prison etqu’il avait été placé sous respiration artificielle dans un endroit peu ou pas approprié ausein de ladite prison.La source en question avait pris le soin de préciser que le détenu était « en difficulté »à la prison. Ce qui n’avait pas porté les responsables du plus grand centre carcéral dupays à faire le nécessaire pour soigner le détenu qui avait contracté le Coronavirus, àl’intérieur de la prison.Le défunt partageait la même cellule avec le frère du sénateur Pierre-Paul Patrice Du-mont, l’ex-député de Léogâne Anthony Dumont et Clifford Brandt. Selon notre source,ce dernier présenterait aussi des symptômes semblables à la COVID-19, à savoirfièvre, toux, etc…Une situation qui devrait interpeller les organisations dites de défense des droits hu-mains, car la situation risque de s’aggraver à la prison civile de Port-au-Prince si rienn’est fait pour mieux gérer la situation des détenus.Les autorités du pays s’apprêteront-ils à donner une promotion au directeur de l’admi-nistration pénitenciaire, Charles Nazaire Noël pour sa « bonne gestion » de la crise sa-nitaire dans les prisons du pays?HS/Haïti standard

Élections : Le Centre d’analyse et de re-cherche en droits humains appelle à anticiperla crise politique post/7 février 2021 en HaïtiP-au-P, 27 mai 2020 [AlterPresse] --- Le mandat du président Jovenel Moïse devraitprendre fin le dimanche 7 février 2021, conformément aux prescrits de l’article 134-2de la Constitution, estime le Centre d’analyse et de recherche en droits humains(Cardh), dans un rapport, en date du 25 mai 2020, consulté par l’agence en ligne Alter-Presse.Le Cardh souligne la nécessité d’anticiper la crise politico-institutionnelle post/7 fé-vrier 2021, dans un contexte d’absence de parlement et de fin de mandat du Conseilélectoral provisoire (Cep).Il exhorte Jovenel Moïse, l’opposition politique et les organisations de la société civileà proposer des solutions légitimes, novatrices et constructives, ainsi que des plansd’action clairs, sur la formule de transition à adopter.« Les protagonistes, notamment le président Jovenel Moïse, doivent se montrer lucideset responsables. Car, le pays s’enlise dans une crise institutionnelle et politique pro-fonde inédite, au-delà de la situation socio-économique désastreuse actuelle ».L’organisme de droits humains évoque l’accentuation de la pauvreté et du chômage, en-traînant la réduction, à un rythme exponentiel, du pouvoir d’achat, l’insécurité galopante,

la débandade institutionnelle...4,5 millions d’Haïtiennes et Haïtiens sont en insécurité alimentaire, sur le territoire national, où il faut au-jourd’hui au moins 111.00 gourdes pour un dollar américain.Jovenel Moïse indique que son successeur devrait être installé à la magistrature suprême de l’État, le 7 fé-vrier 2022, tout en annonçant une relance, le plus tôt possible, du processus électoral devant aboutir au re-nouvellement du personnel politique haïtien, informe une correspondance du Ministère des affaires étran-gères et des cultes.Une position, que rejette l’opposition politique, en se basant sur l’article 134.2 de la Constitution.

Covid-19 : 133 détenus malades, dont cer-tains souffrent de fièvre, à la prison civile deJacmelJacmel et Les Cayes (Haïti), 26 mai 2020 [AlterPresse] --- 133 personnes détenues, sur 509, sont malades,dont certaines souffrent de fièvre, à la prison civile de Jacmel (Sud-Est), signale Jean Jeudy, coordonna-teur de la section des droits humains au sein de l’organisation Société Macaya (Soma), qui intervenait, cemardi 26 mai 2020, à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 Fm.Des détenus, ayant cette fièvre, souffraient déjà d’autres maladies, comme l’asthme, la tuberculose, la mal-nutrition et le Virus de l’immuno-déficience humaine / Syndrome immuno-déficitaire acquis (Vih/Sida),fait-il savoir, soulignant combien cette situation est extrêmement difficile.L’un de ces détenus, à Jacmel, souffre d’une fièvre persistante, indique Jeudy, rappelant que la fièvre s’estdéclarée, dans la prison, il y a à peu près 3 jours.La fièvre, la grippe et les maux de tête sont des symptômes, qui s’apparentent à la manifestation du virusde Covid-19 (le nouveau coronavirus).Les maux de tête ont été toujours fréquents à la prison, à cause du stress et des mauvaises conditions dedétention des prisonniers, explique-t-il.Toutefois, des dispositions seraient prises, pour éviter que les détenus soient atteints de Covid-19.Depuis le début de la propagation du virus dans le pays, les visites ont été interdites à la prison civile deJacmel.Il a été formellement interdit également de placer les nouveaux détenus, avec ceux qui étaient déjà dans laprison, selon une entente trouvée entre le chef de la prison et des organisations de défense des droits hu-mains.La Soma invite le parquet près le tribunal civil de Jacmel à se positionner sur les cas des prisonniers, envue d’émettre des réquisitoires définitifs, déclarant, soit leur condamnation, soit leur évacuation de la pri-son.

La situation dans la prison civile des Cayes« Pour le moment présent, suivant les dernières enquêtes, que nous avons menées, avec les autorités del’Administration pénitentiaire nationale (Apena) aux Cayes (Sud d’Haïti), nous n’avons recensé aucun casde Covid-19, ni aucune personne présentant des signes de la maladie », se réjouit Jean Bénissel Bélas, co-ordonnateur de l’Union des formateurs-animateurs du Sud en éducation civique et respect des droits hu-mains (Ufadesh).« La prison est sûre pour le moment. A part des maladies, comme la diarrhée, la grattelle, il n’y a pas en-core de cas de Covid-19 ».Deux personnes présentaient des symptômes, proches du nouveau coronavirus, à la garde à vue des Cayes.Les agents de l’Apena tentent, à tout prix, de prévenir la pénétration du virus de Covid-19, pour épargnerla vie des détenus, au nombre de 698, à la prison civile des Cayes.La prison civile des Cayes loge les détenus des juridictions des Cayes, d’Aquin, Anse-à-Veau et d’autresvilles dans le Sud d’Haïti.

Élections : Le Centre d’analyse et derecherche en droits humains appelle à an-ticiper la crise politique post/7 février 2021 enHaïtiP-au-P, 27 mai 2020 [AlterPresse] --- Le mandat du président Jovenel Moïse devrait prendre fin le di-manche 7 février 2021, conformément aux prescrits de l’article 134-2 de la Constitution, estime le Centred’analyse et de recherche en droits humains (Cardh), dans un rapport, en date du 25 mai 2020, consultépar l’agence en ligne AlterPresse.Le Cardh souligne la nécessité d’anticiper la crise politico-institutionnelle post/7 février 2021, dans uncontexte d’absence de parlement et de fin de mandat du Conseil électoral provisoire (Cep).Il exhorte Jovenel Moïse, l’opposition politique et les organisations de la société civile à proposer des so-lutions légitimes, novatrices et constructives, ainsi que des plans d’action clairs, sur la formule de transi-tion à adopter.« Les protagonistes, notamment le président Jovenel Moïse, doivent se montrer lucides et responsables.Car, le pays s’enlise dans une crise institutionnelle et politique profonde inédite, au-delà de la situation so-cio-économique désastreuse actuelle ».L’organisme de droits humains évoque l’accentuation de la pauvreté et du chômage, entraînant la réduc-tion, à un rythme exponentiel, du pouvoir d’achat, l’insécurité galopante, la débandade institutionnelle...4,5 millions d’Haïtiennes et Haïtiens sont en insécurité alimentaire, sur le territoire national, où il faut au-jourd’hui au moins 111.00 gourdes pour un dollar américain.Jovenel Moïse indique que son successeur devrait être installé à la magistrature suprême de l’État, le 7février 2022, tout en annonçant une relance, le plus tôt possible, du processus électoral devant aboutir aurenouvellement du personnel politique haïtien, informe une correspondance du Ministère des affairesétrangères et des cultes.Une position, que rejette l’opposition politique, en se basant sur l’article 134.2 de la Constitution.

EN BREF... (... Suite de la Page 2)

LES JEUX DE BERNARD

Visitez Haiti en Marche sur Internet au www.haitienmarche.com

A Z U R E RA Z U R E SA Z O R E SA C O R E SS C O R E SS C O N E SS C E N E S

Solutions de la semaine passéeHOUTETS

C Y P R E S

M A R I E E

R ET B IK A

Solutions de lasemaine passée:LES JEUX DE BERNARD

Allez de CYPRES, à MARIEE, en utilisant des mots du duvocabulaire français, et ne changeant qu’une lettre par ligne.

Mots Mélés

Touvez 24 villes des Etats Unis en proie a de violentes manifestationsa la suite de l'assassinat de George Floyd dans le carré ci-dessus

P A # K A B U G AA R E # # E # # LK A C Z Y N S K II # A # # Y U # ES # R A M A D A NT O T # # M # B EA # A F R I Q U EN A S A # N # S S

Solutions de la semaine passée:

SCRABBLEArrangez les sept lettres ci-dessous

pour former un mot français

Page 15Mercredi 03 Juin 2020Haïti en Marche • Vol XXXIV • N° 21

Diskou Rektè Inivèsite Leta anan Okazyon Fèt Drapo ak Inivèsite 18 me 2020

Ak Rektè : Fritz Deshommes[Pou kòmansman atik sa a ale wè Haïti En Marche 27 me 2020 an]

Twazyèm leson an : nou blije konstwi peyi aKowona a rive fè yon bagay pèsonn pa t ap janm panse: tout fwontyè fèmen. Tout

vwayaj aletranje entèdi. Menm si sa ka chanje, li p ap janm tounen menm jan l te ye anvan an.Sa vle di, yon lòt fwa ankò : nou blije konte sou pwòp tèt nou. Donk pou yon seri pwodui aksèvis nou abitye al pran lòtbò dlo oubyen lòtbò fwontyè, pa gen garanti n ap kontinye jwennyo menm jan an toujou.

Sa vle di, manje nou, rad nou, dlo nou, kay nou, lekòl nou, inivèsite nou, lopital nou,nou blije “reziye n” pran yo oswa pwodui yo anndan peyi a. Sa vle di tou nou blije voye je nanndan peyi a, pou nou gade, dekouvri, bay sa peyi a genyen valè, sa l pwodui, sa l ka fè, sal ka devlope.

Nou blije konstwi peyi a ak sa l genyen. Nou blije chache sa l genyen. Sa l ka fè.Inivèsite nou yo pare pou yo akonpaye sosyete a sou chimen sa a.

Nou blije konstwi yon peyi pou nou tout. Nou blije pran responsablite tèt nou. Paske,kowona montre n si n pa ka viv ansanm, si n pa vle viv ansanm, n ap peri ansanm. Si n pa pranresponsablite tèt nou, n ap disparèt nou tout ansanm. Sa fè 15 lane yon ekriven lakay te avètinou deja nan yon ti liv ki rele : « Se prendre en charge ou disparaitre ». Jounen jodi a, pawòlsa a vin pi daplon, pi prezan.

Konstwi peyi a ? Konstwi nasyon an ? Sa vle di, pèmèt tout moun viv tankou moun.Garanti tout dwa tout moun genyen pou yo jwenn manje, kay, ledikasyon, lasante, travay,libète, jistis, jan manman lwa peyi a prevwa l, jan 99% sitwayen ki t al vote Konstitisyon 1987la te deside pou peyi a mache. Konstwi nasyon an, se vire je n pi plis anndan peyi a, chachekonnen l, chache dekouvri l, chache idantifye tou sa l genyen k bon, pou nou ba yo valè, pounou bati sou yo.

Konstwi nasyon an vle di : pa gaspiye resous nou yo. Toujou sonje yo egziste anvann al chache lòt kote. Resous moun, resous latè, resous dlo, resous lanmè, resous anba tè,resous anba dlo, resous anba lanmè, resous solèy, resous, lajan, resous kilti peyi a, resouskonesans peyi a, resous jenès peyi a, resous grandèt peyi a.

Anpil fwa, nou konn di nou ta fè si, nou ta fè sa, men nou pa gen ase lajan, nou pajwenn ase èd entènasyonal. Ou kwè se lajan k pwoblèm nan toutbon ? Si se te vre, nou t apgen tan lwen lwen deja. Etid syantifik montre nan ane 1990 yo, Ayiti te pami peyi ki teresevwa plis èd entènasyonal per capita. Nou kontinye resevwa anpil lajan nan lane 2000 yo,nan lane 2010 yo. San konte lòt lajan yo resevwa pou nou, nan non nou, san nou pa menmkonnen.

Se pa pwoblèm lajan. San lajan èd entènasyonal, nou ka fè anpil anpil bagay. Anvanmenm te gen èd entènasyonal, nou te rive leve anpil defi, kòm peyi, kòm pèp. Nou te menmkonn bay lòt pèp, frè nou, bonjan bourad. Nou sitou bezwen volonte pou n konstwi peyi nou.Nou bezwen pran desizyon fèm. Nou bezwen gen lafwa nan peyi a. Nou bezwen kwè nan peyia. Nou bezwen gen asirans se sèl peyi nou genyen, se nou k pou fè l, se nou ki ka fè l. Sedevwa n pou n kontinye travay zansèt yo te kòmanse a.

Epi, nou ka chache lajan tou. Se pa lajan k ap kenbe n nan yon depandans san limit.Pa lajan k gen kondisyon si tèlman malouk ou pa rive konnen kilès k ap ede kilès. Gen lòtlajan nou ka jwenn ki pa mande tout kondisyon sa yo. Gen lajan yo dwe nou. Gen lajan zansètnou nan divès peryòd nan istwa nou peye pou nou deja. Paregzanp, lajan reparasyon lesklavaj,lajan restitisyon lòt kòb yo te kase ponyèt nou pou yo pran nan men nou nan move kondisyon.

Nan konjonkti entènasyonal la gen 2 gwo rezon ki ka pèmèt nou al chache lajan sayo. Premye a se kowona a limenm. Kowona a blije tout peyi sou latè fè solidarite yonn ak lòtpou yo rive kwape viris la. Depi vwazen an pran, fòk ou mete bab ou alatranp. Lide solidariteentènasyonal sa a te deja pran chè nan gwo konferans entènasyonal COP-21 sou rechofmanklima ki te fèt nan vil Pari nan lane 2015. Li vin ranfòse jounen jodi a.

Dezyèm rezon an se gwo batay peyi Karayib yo, peyi Afrik yo, pèp nwa nan peyiEtazini ak lòt peyi ap mennen pou yo jwenn reparasyon pou lesklavaj lalwa entènasyonalrekonèt kòm yon krim kont limanite. E nou byen konnen depi gen krim, fòk gen reparasyon.Nan kad komemorasyon Deseni Pèp Nwa yo, Òganizasyon Nasyonzini pwoklame pouperyòd 2015-2024, peyi Ayiti ta dwe rantre nètalkole nan demach sa a. Pa bliye Sendomengnou eritye a se te koloni ki te pi rich, kote esklavaj la te pi rèd sou latè.

Gen yon twazyèm rezon. Peyi Ayiti itil limanite anpil. N a sezi wè valè peyi, valèenstitisyon, valè pèsonalite nan lemond, ki pare pou yo pote kole ak peyi k te reyalize pi gwoRevolisyon lemond te janm konnen nan peryòd 1791-1804. Lè n deside remete peyi a sou pyetoutbon, epi lè n deside ateri pwojè sosyete zansèt nou yo te batay pou li a, pwojè peyi pounou tout la, n a va wè kalite solidarite n ap resevwa.

Donk nou ka jwenn lajan, bonkou lajan, sitou si n gen vizyon, si n gen plan, si ndeside konstwi peyi a toutbon.

Konstwi peyi a se pran responsablite tèt nou. Se sèl sa k rete pou n fè si nou vlerespekte Drapo n ap fete jodi a, si nou vle onore zansèt yo, si nou vle montre nou se bon erityekokenn chenn peyi sa a papa nasyon yo kite pou nou.

Prezidan, premye minis, otorite tout branch nan Leta a, kominote inivèsite a,Yè 17 me a, sa fè de (2) lane dat pou dat, Leta ayisyen siyen ak Inivèsite Leta a yon

Akò istorik, ki te pote anpil lespwa, anpil kè kontan. Leta te pran angajman pou l envesti nanInivèsite a, pèmèt li aplike Plan Estratejik li epi itilize ekspètiz li nan tout domèn. Inivèsite ate pran angajman pou l founi Leta plis kad, plis konpetans, plis konesans, plis kapasite dekwapou politik Leta yo ka ateri pi byen anndan popilasyon an. Nou regrèt anonse : jouk jounenjodi a, Akò sa a pa rive aplike – nou prefere di li poko rive aplike. Nan moman n ap pale dekonstwi peyi, konstwi nasyon, evite gaspiyaj, konte sou pwòp tèt nou, nan moman kowona ablije n ranmase karaktè n, Inivèsite Leta a vle ensiste pou l di Akò sa a, kolaborasyon sa a,rete yon nesesite pou Leta a, pou Inivèsite a, pou peyi a. Inivèsite Leta a toujou pare pou l baytout kontribisyon l nan konbit pou nou konstwi peyi a, pou nou konstwi nasyon an nan toutdomèn li gen konpetans.

Jodi a, nan okazyon Fèt Inivèsite a, li enpòtan pou Leta ak tout sosyete a pwotejeInivèsite yo, pwoteje Lekòl yo, ba yo jarèt, akonpaye yo nan chache pi bon fason, pi bon fòmpou yo fonksyone. Fòk elèv, etidyan yo kontinye jwenn opòtinite pou yo aprann, pou yomeble lespri yo. Fòk pwofesè nou yo pa pèdi metye yo. Se lavni nou, se lavni pitit nou, selavni peyi a n ap prepare. Peyi a bezwen fòme – epi byen fòme - tout pitit li, peyi a bezwenplis deba, plis refleksyon, plis lide, plis brase lide. Pou nou jere peryòd espesyal sa a, pi byen,pou nou prepare peryòd apre kowona a pi byen epi pou nou angaje n seryezman nankonstriksyon yon peyi pou nou tout, kote tout moun ka viv, kote tout moun gen dwa, toutmoun gen devwa, tout moun jwenn opòtinite ; kote yonn ap veye sou lòt, yonn bay lòt lebra,jan zansèt yo te ban nou egzanp lan yon 18 me kou jounen jodi a, nan lane 1803.

Konstwi peyi a, konstwi nasyon an, pi bèl angajman nou ka pran devan zansèt yonan jounen 18 me 2020 sa a. Se konsa n ap ka leve eskanp figi Drapo a. Se sa k ap ban noulejitimite pou n fete Drapo a.

Annatandan, m ap swete tout moun alawonnbadè : Bòn Fèt Drapo, Bòn Fèt Inivèsite.Ann pran dispozisyon pou n konstwi yon nasyon pou tout pitit li.

18 me 2020Fritz DESHOMMES

Rektè UEH, Manm Fondatè Akademi Kreyòl Ayisyen

♦♦♦♦♦

ETAZINI PRAN DIFE: GOUT DLO KI CHAVIRE VÈ ALendi 25 me 2020, yon polisye nan vil Mineyapolis mete jenou li sou kou George

Floyid, li peze kou li jouk li toufe li amò. Nan moman an, George Floyd te genyen de (2) bra

SOSYETE KOUKOUYANAKSYON SOSYETEAK LITERATIli minote dèyè do li, epi li pa te nan fè rezistans ni nan goumen ak polisye a. Sitiyasyon sa ate rive apre polisye yo te resevwa yon apèl, kote moun, ki te nan boutik kote Floyd te ale a,te rele 911 pou li siyale Floyd te achte epi li te bay yon fo papye 20.00 dola.

Lanmò Georges Floyd, se yon asasina anplis nan lis byen long, nwa ameriken ki pèdilavi yo anba men polisye Blan meriken. Depi jou ki suiv lanmò a, manifestasyon te pete nanMineyapolis. Jounen jodi a, moun nan plis pase 20 eta te leve kanpe pou yo di non. Pami etasa yo, te genyen: Nouyòk, Florida, Kalifònya, Filadèlfya, Ita, Chikago, Dannvè, elatriye.Daprè CNN te gen 25 vil nan 25 eta diferan ki leve kanpe. Nan tout «State» sa yo, moun nwate melanje avèk Blan epi moun ki pale panyòl pou yo di ase se ase.

Moun nwa avèk lòt minorite rasyal yo dwe sispann mouri mal anba men polisyeBlan yo. Moun nwa avèk moun lòt minorite rasyal yo dwe sipann viktim anba men polisyeBlan yo. Se sa tout manifestasyon sa yo, tout dife sa yo, tout destriksyon sa yo ap raple Letanan tout gwo vil Etazini yo, ansanm ak tout pèp nan lemonn antye.

Se pa premye manifestasyon nasyonal nan kalib sila yo ki ap fèt toupatou nanEtazini an, ni tou sila yo ka poko ap dènye yo. Kalite sitiyasyon kawotik sa yo fenk kare apreparèt tout tan Leta, nan peyi Etazini, pa chanje fason li aji lè polisye Blan yo ap touye mounnwa epi lòt moun san pa janm genyen yon jistis ki pini polisye sa yo kòm sa dwa. Malgre toutmanifestasyon sa yo, kote manifestan yo ap mande pou arete 3 lòt polisye, ki te akonpayepolisye ki te akonpaye polisye asasen an, jouk kounye a, 3 lòt polisye yo an libète. SA PAKAB KONTINYE KONSA NAN PLEN VENTEYINYÈM SYÈK LA.

Pi plis toujou, vandredi 22 me ki sot pase a, vè 5è nan maten, polisye yo arete yonjounalis CNN, Omar Jimenez, pandan li ap fè travay jounalis li. Devan je tout moun, kameraa ap filme tout aksyon yo, polisye yo di Omar Jimenez : «Ou an eta arestasyon!» Lè Omarmande pouki rezon li pa te jwenn okenn repons. Yo te pase minòt la nan bra li epi yo te patiavèk li. Pandanstan, pa twò lwen Omar Jimenez, te genyen yon lòt jounalis CNN nan zòn lan,yon Blan, ki rele Josh Campbell. Polisye yo kite misye fè travay li san yo pa te di li anyen. Setankou polisye yo pa aprann anyen. Yo pa tire okenn leson. Nan mitan yon kriz gwo kalibkou sila a, vil Mineayapolis ap viv la, yo kontinye ap poze aksyon rasis.

Te genyen anpil kout fil ki te pase. Lapolis te libere Omar Jimenez epi Gouvènè EtaMinesota a te prezante CNN eskiz li. Lè estaf ki te anndan estasyon CNN lan te mande Omar,èske polisye yo te di li, poukisa yo te arete li, Omar te reponn, polisye yo te byen trete li, menyo te arete li paske yo re resevwa lòd pou yo fè arestasyon an. Yon moun ki ap suiv, kakonsidere zak ilegal sa a tankou yon avètisman epi yon leson pou lòt jounalis kou: DonLemon, Chris Cuomo, elatriye ki nan CNN tou.

Amerik, ki ap boule akoz diskriminasyon san jistis la, se ladan nou ap viv. Nou dwefè atansyon. Nou dwe pran tout prekosyon nou kapab, men nou dwe kontinye di non. NONDEVAN ENJISTIS NOU AP VIV ANBA MEN POLISYE YO. NON KONT ZAKRASIS NAN KÈLKESWA NIVO A. NON KONT MOVE TRETMAN EPIENTIMIDASYON LAPOLIS. Nou dwe toujou mache ak telefòn nou an pozisyon pou noufilme move zak ki ap fèt sou nou, tankou sou lòt moun kèlkeswa koulè yo. Medya sosyal yogenyen enkonvenyan yo, konsa tou, si nou konnen jan pou nou sèvi ak yo, yo kab ede nou nanpeyi kote rasis ak lòt move aksyon ap ravaje lavi moun. Se regretab pou nou wè fason vòlèanvayi magazen moun yo epi piye yo, nan yon moman kote ekonomi an an difikilte. Nouswete Leta nan kèlkeswa peyi a va pran leson pou yo konnen pou yo pwoteje lavi sitwayenyo kèlkeswa koulè yo ak nasyonalite yo epi pou yo chanje sistèm jistis de (2) vitès la. Sa vledi: Yonn pou Blan yo epi yonn pou moun nwa oubyen lòt minorite rasyal yo.

Pawòl la di:Lè bab kanmarad pran dife nou dwemete pa nou alatranp. Nan sanssa a, nou ap ankouraje tout Ayisyen, nan kèlkeswa vil kote yo ap viv la pou yo mete sou pyerezo solidarite, ki pou ede yo defann kèlkeswa Ayisyen an devan sosyete rasis nan rasin ki apminen lavi nou sou tè peyi etranje.

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Iwoni, Nouvote, Pimansite Nan Powèm Georges CasteraAk Patrick Sylvain

[Pou kòmansman atik sa a ale wè Haïti En Marche 27 me 2020 an]Donk, powèt la fè eksprè nan konpozisyon li pou li ba ou yon anbiguite semantik epi

ki pral suiv yon lòt liy ki se yon kasiraj lineyen (coupure) avèk yon sèl mo, “se”. Se sa a, seyon pwonon demonstratif, ki sanble yon vèb tranzitif, ki pral pèmèt powèt la demontre pwensantral powèm lan ki prezante tèt li nan katriyèm liy lan nan yon gimè epitou nan non yonanglè ayisyanize: “Yes Mistè!” Sa ki enteresan an, sè ke tou-de-mo yo kapitalize kipral grafolojikman make loudè pawòl k ap di, oubyen repete pandan tout yon etètinite, epitounan tout sikonstans pou sijè ki parèt enbigi yo. “Yo” a li jenerel, non-espefisite sijè a ba ouesans totalite a pou tout yon gwoup moun tit powèm lan anonse ki se “Sousou”.

Kidonk, akoz sousou sa yo, powèt la bay lektè a yon kanpo avan finisman powèmlan pou li kapab respire, pou li kapab re-oryante li, an menm tan an tou, pou powèm lan makedirabilite sijè l ap trete a. Senkyèm liy final la frape ou avèk rezolisyon powèm lan ki di ou:“Anyen pa janm yès.” Dènye mo a, “yès” ki se yon natiralizyon lengistik, men tou li make etapèmanans sijè jeneral powèm lan, “yo” k ap vire tounen epi ki rete nan yon pèmananssoumisyon, nan yon “yès” ki dire plis pase okipasyon Ameriken an.

Alò, men grandè yon powèt ki ka prezante ou yon powèm sou yon fòm kout, yonekonomi mesken, yon sijè sengilye, men tou ki gen yon konpleksite entèn, yon dinamisanndan powèm lan ki di ou kategorikman powèm sa a se yon mèt, yon maton, ki ekri l. “Lim avèk prekosyon, epi li m byen.”

Se menm jann an tou pou powèm ki rele “A la foli” a, ki demontre talan GeorgesCastera nan yon langaj semi-ewotik, ki byen kache piman lengistik li nan sentaks ak semantikpowèm lan ki mande pou lektè a deja gen yon eksperyans ak lavi, epi pou lektè a gen yonezans nan doub-antann langaj powetik genyen espesyalman lè li mare ak metafò lokal tankou“pèdi fèy”.

Aswè 31 desanm lanNou voye tout rad jete atèLajwa chare kriyeKò nou depaleSi moun te ka wè nouYo ta di nou pèdi fèyPowèm “A la foli” a plase sijè powèm lan nan yon dat fiks, “31 desanm”, epi nan

yon tan fiks tou, “aswè”. Etandone n ap viv anba kalandriye konkeran Kretyen yo, nou konnen31 desanm se dènye jou nan yon ane, e moman sa a tou make avèk selebrasyon pou karesevwa nouvo ane a avèk kontantman, lajwa epi mete ane ki prale a atè tankou yon madoulè.

Alòs, nan powèm lan, pasasyon sa a make avèk yon selebrasyon de (2) moun ki padi relasyon yo ni sèks yo, men ki debouche nan yon juisans prive k ap imajine sa moun ta disi “yo te ka wè”, deja nou nan yon fantasm enposib, yon dezi kazi-ekzibisyonis men ki retenan yon sipozisyon, “si”. Se “si” sa a, ki make kondisyonalite langaj la ansanm ak kondisyonafole sijè yo ki ret ap pèdi fèy nan juisans yo, mentou ki presipoze jan moun ta va estomakesi yo te gen chans wè deblozay ki te fèt nan dat 31 desannm lan paske kòporèl sijè yo te“depale”. Donk powèm lan angaje l avèk plizyè fòm langaj afektif, langaj efektif, epitou yonlangaj presipoze ki vini avèk yon moral paske imajine epi presipoze moun sa yo ta pral “pèdifèy”.

M ava retounen sou de-twa lòt powèm Georges Castera pou mwen demontrekapasite powetik misye epitou enpòtans akademik li dwe genyen pou moun k ap ekri souliterati, avèk moun ki vle konprann pwezi pi byen. Angwo, Georges Castera pote anpilinovasyon nan powetik Ayisyen an epitou nan langaj ayisyen pou ekri pwezi. Se poutèt sa, saki parèt esans powèm misye yo arive bay anpil moun anvi ekri, sa ki kopye estil misye, mentou, ki kase dan yo nan monte kouri galope sou chwal pwezi san yo pa menm aprann metrizelangaj chwal malen sa a anpil powèt pase plizyè ane pou yo metrize.

Patrick Sylvain ( Yabopost.com)

TI GOUT PA TI GOUT ak Jan Mapou

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