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Eugenia Mariano da Rocha Barichello – Luciana Menezes Carvalho 1 Journalisme et réseaux sociaux numériques Transformations dans le processus de légitimation institutionnelle par le service de micro messagerie Twitter Eugenia MARIANO DA ROCHA BARICHELLO Professeur titulaire Université Fédérale de Santa Maria Programme de post-graduation en communication [email protected] Luciana MENEZES CARVALHO Doctorante Université Fédérale de Santa Maria Programme de post-graduation en communication [email protected] Edited in France by L'Hamartan, 2013

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Eugenia Mariano da Rocha Barichello – Luciana Menezes Carvalho

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Journalisme et réseaux sociaux numériques Transformations dans le processus de légitimation institutionnelle

par le service de micro messagerie Twitter

Eugenia MARIANO DA ROCHA BARICHELLO Professeur titulaire Université Fédérale de Santa Maria Programme de post-graduation en communication [email protected] Luciana MENEZES CARVALHO Doctorante Université Fédérale de Santa Maria Programme de post-graduation en communication [email protected]

Edited in France by L'Hamartan, 2013

Journalisme et réseaux sociaux numériques

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Journalisme et réseaux sociaux numériques Transformations dans le processus de légitimation institutionnelle

par le service de micro messagerie Twitter

Résumé :

La crise de légitimité qui touche actuellement les institutions sociales affecte directement le journalisme, qui rencontre dans l’intermédiation son principal rôle institutionnel. Le contexte des médias sociaux numériques amplifie ce processus. À travers une analyse de contenu, ce chapitre propose d’identifier les transformations résultant du processus de légitimation institutionnelle du journalisme dans les médias sociaux numériques. Il présente une étude des posts du journal Zero Hora sur le site de micro messagerie Twitter lors de la couverture d’un événement, pour comprendre comment l’institution médiatique s’approprie les médias sociaux pour se légitimer vis-à-vis du public et de la société.

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Le processus de légitimation institutionnelle du journalisme est historiquement attaché à son rôle d’intermédiation, qui lui permet d’être reconnu socialement comme un lien reliant les faits au public, et un intermédiaire dans le processus de sélection des informations. Internet et les technologies numériques ont permis à un grand nombre de personnes de produire, de distribuer et de commenter du contenu propre ou d’autrui. Cette transformation a provoqué une crise qui a affecté le rôle des institutions de médiation dont le journalisme fait partie.

La récente popularisation des médias sociaux, accompagnée de l’augmentation de la participation des utilisateurs de technologies numériques, a accentué ce scénario. Citons comme exemples de médias sociaux Orkut (réseau social), Facebook (réseau social), YouTube (site de partage de vidéos), Flickr (site de partage de photos), Twitter (microblog ou service de micro messagerie), ou Delicious (site de stockage de liens), chacun ayant une fonction distincte et étant approprié de manière spécifique.

Le service de micro messagerie Twitter est un outil de conversation que se sont approprié les interagents1, principalement pour la recherche et la diffusion d’informations, et qui facilite l’émergence de réseaux sociaux. Comptant en 2011 plus de 100 millions d’utilisateurs actifs par mois2, il se démarque par ses possibilités d’utilisation à des fins informatives de données à caractère journalistique et d’intérêt social.

Le quotidien Zero Hora, de Porto Alegre, fut l’un des pionniers dans le pays à adopter les médias sociaux comme plateforme journalistique, en créant le poste d’éditeur de médias sociaux en 20093. Il a alors accordé plus d’attention à l’interaction avec l’audience et intensifié sa

1 Nous utilisons la dénomination « interagent » conseillée par Primo (2003), pour qui ce terme est le plus approprié pour définir l’action réciproque entre les acteurs sur les réseaux numériques. 2 Chiffres divulgués par le CEO de Twitter dans un communiqué à la presse nord-américaine le 8 septembre 2011. Source : Twitter Blog. 3 Entre 2009 et 2010, The New York Times nord-américain, le réseau britannique BBC, le journal Estado de São Paulo et le G1 (de Rio de Janeiro), portail d’informations de Rede Globo, ont aussi créé ce poste.

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stratégie concernant Twitter. Dans le but d’observer les transformations résultant du processus de légitimation de l’institution journalistique dans les médias sociaux numériques, nous avons réalisé une analyse de contenu du profil du journal Zero Hora sur Twitter à partir de la couverture d’un événement journalistique — une tempête qui a touché l’État de Rio Grande do Sul en novembre 2009.

Désintermédiation et crise de légitimation du journalisme

Le contexte social entourant le processus de désintermédiation a engendré une crise dans les dispositifs de légitimation des institutions, et provoqué ce que Lyotard (2000) a appelé la « délégitimation ». L’auteur fait observer que le passage du XXe au XIXe siècle a vu naître une rupture dans les « métadiscours d’émancipation », affectant tous les domaines sociaux et toutes les institutions. Avec l’informatisation de la société, le savoir s’extériorise, diminuant le pouvoir des experts et diluant les frontières entre les domaines.

Aujourd’hui, les intermédiaires traditionnels ayant vu leur pouvoir fragilisé par les pratiques décentralisantes des technologies numériques, on assisterait à une exacerbation du processus de délégitimation des institutions. C’est ce que Pierre Levy (1998), bien avant le boom de ce qu’on appelle aujourd’hui les médias sociaux, classifiait déjà comme un processus de désintermédiation, un phénomène typique d’Internet, qui affecte tout particulièrement le journalisme.

Les médias sociaux occupent le principal espace d’ouverture et de décentralisation du pouvoir de médiation dont les institutions détenaient autrefois le monopole. Ils promeuvent l’autonomie de l’utilisateur et la réduction de la nécessité de médiation du média traditionnel.

Afin de s’assurer qu’elles continueront à justifier leur existence dans un environnement de désintermédiation et de délégitimation, les organisations journalistiques ont choisi de marquer leur présence dans les médias sociaux numériques, où elles usent de stratégies de légitimation de leur rôle classique d’intermédiaires auprès du public.

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La fonction de la légitimation est de promouvoir le lien social, en justifiant l’existence de l’institution (Barichello, 2009).

Par le biais de stratégies de légitimation, une institution « […] se reconnaît par le pouvoir d’occuper une place de sujet d’énonciation, en tant que sujet d’un dire ou d’un faire, renvoyant à la capacité d’imposer quelque chose avec légitimité à la société » (Barichello, 2004 : 72). Les stratégies de légitimation du journalisme sont celles qui visent à renforcer son rôle social d’intermédiation. La notion de médiation, dans le journalisme, sous-entend un double rôle tout à la fois d’intermédiation entre les faits et événements et la société, et d’adéquation que le pôle émetteur, par son aspect économique, doit opérer vis-à-vis des attentes du public (Guerra, 2008).

À travers l’observation des pratiques d’une organisation (le journal Zero Hora), l’objectif de cette recherche est d’étudier les transformations des modalités par lesquelles le journalisme cherche à se légitimer socialement, et de quelle manière le rôle de médiation est utilisé dans ce processus, dans un environnement caractérisé par la désintermédiation.

Procédures méthodologiques : l’analyse de contenu

Notre recherche, de caractère hybride, a principalement été orientée par la méthodologie de l’analyse de contenu (AC) dans sa variante qualitative. La voie quantitative que nous avons utilisée représente une infime partie de l’analyse, n’ayant servi qu’à organiser les résultats. Selon Bardin (1977), en AC, le problème, les hypothèses, les objectifs et le référentiel théorique font partie d’une étape précédant l’analyse proprement dite, qui implique cinq phases : préparation des informations à analyser ; transformation du contenu en unités ; classification des unités en catégories ; description des catégories ; et inférence ou interprétation.

Dans le cas présent, au-delà d’une méthodologie, l’AC est également une technique pour la compréhension de l’objet. Nous l’avons choisie pour sa pertinence vis-à-vis du thème, des objectifs et du problème de la recherche, compte tenu du fait qu’elle contribue à la résolution de

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problèmes scientifiques qui doivent être compris par le chercheur dans un contexte plus vaste. Trouvant son origine dans l’analyse quantitative d’objets du domaine de la communication dont elle a surmonté les biais positivistes, c’est actuellement une méthodologie hybride qui utilise des techniques quantitatives et qualitatives et qui s’avère pertinente pour l’étude de phénomènes médiatiques contemporains (Moraes, 1999 ; Herscovitz, 2008).

Selon Herscovitz (2008 : 123-124), « largement employée dans les différentes branches des sciences sociales empiriques, l’analyse de contenu s’avère une méthode de grande utilité dans la recherche journalistique », elle aide le chercheur à comprendre la logique de l’organisation médiatique dans les messages analysés.

Nous prétendons, avec l’AC, outrepasser le signifié manifeste des messages à analyser pour nous intéresser à des niveaux d’analyse plus profonds. Ainsi, l’interprétation des messages de Zero Hora sur Twitter se fait-elle par le biais d’une articulation entre ce qui se dit de manière manifeste et ce que les contextes organisationnels, institutionnels et techno-sociaux suggèrent, à partir de la lecture que nous en faisons.

Bien que la recherche se base sur un référentiel théorique préalable au moment de l’analyse, nous pensons que l’AC est de type « inductif, génératif, constructif et subjectif » (Moraes, 1999 : 27). Ceci parce que l’objectif n’est pas de généraliser ou tester des hypothèses, comme le fait l’approche déductive, mais, selon Moraes, de « construire une compréhension des phénomènes étudiés ».

Dans cette approche, les catégories sont construites au fil de l’analyse. Elles sont le résultat d’un processus de systématisation progressif et analogique. L’émergence des catégories résulte d’efforts, de créativité et de perspicacité de la part du chercheur pour définir ce qui est essentiel en fonction des objectifs proposés. Les titres des catégories ne surviennent qu’à la fin de l’analyse (Moraes, 1999 : 28).

Dans le cas qui nous intéresse ici, nous analyserons les stratégies de légitimation apparaissant dans les posts de Zero Hora sur Twitter sur la base des présupposés de l’AC et du référentiel théorique construit antérieurement. Et ce n’est qu’à partir de l’analyse du corpus qu’il

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nous sera ensuite possible de catégoriser, décrire et interpréter les messages, en ayant recours à des théories pouvant rendre le phénomène intelligible. En d’autres termes, nous laisserons l’objet « parler », afin de permettre une circulation entre la connaissance préalable et la réalité observée.

Comme l’affirme Duarte (2003 : 51), « ce qui émerge, ce troisième plan qui n’existait pas avant la rencontre de toutes les parties qui dialoguent, devient objet de communication ». Nous entendons qu’en présence d’un objet ne pouvant être observé autrement que dans sa complexité, les théories doivent être travaillées en fonction de lui, doivent dialoguer avec lui, pour promouvoir, dans cette dialectique, une épistémologie. Dans la même perspective que Ferrara (2003 : 65), nous pensons que les théories et méthodologies sont beaucoup plus déterminées par l’objet que le contraire. Car « […] ce sont les interactions communicatives et leurs connexions culturelles qui génèrent la dynamique théorique, et non l’inverse ». Selon la recommandation de Herscovitz (2008), notre processus de catégorisation du contenu des messages de Zero Hora sur Twitter est postérieur à l’étape théorique. Toutefois, ce n’est pas un processus étanche à l’application de concepts à l’objet, mais un processus allant à l’objet et, de celui-ci, revenant aux concepts pour en clarifier l’interprétation.

La mise en relation de notions conceptuelles et du corpus d’analyse répond à l’objectif d’assurer la validité de la recherche et sa fiabilité. Nous avons cependant conscience de la limitation interprétative qui nous cerne, car « […] les résultats de l’analyse de contenu ne sont qu’un relevé cartographique des tendances et des intentions et non la réalité en soi, celle-ci étant difficilement appréhendée à travers l’analyse de textes, de symboles, de sons et d’images » (Herscovitz, 2008 : 138).

Zero Hora et Twitter

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Twitter est un service de micro messagerie4 qui permet de poster des messages courts (jusqu’à 140 caractères). Lancé en 2006 aux États-Unis, il proposait initialement aux utilisateurs de répondre à la question : « Qu’êtes-vous en train de faire ? » Peu à peu utilisé à des fins plus informatives, y compris journalistiques, la question initiale devient, en 2009 : « Que se passe-t-il ? »5 Sur Twitter, l’utilisateur crée un profil et peut suivre d’autres profils avec lesquels il désire échanger des messages, ou simplement accéder aux informations postées, qui apparaîtront sur son timeline (fil d’actualité). Il peut choisir de maintenir un profil public, conférant au service un statut de réseau social6, ou privé, auquel cas ses messages ne seront visibles que par les suiveurs (followers) avec lesquels l’utilisateur désire interagir. Il est possible d’adresser des messages à un autre profil par le biais du symbole @ (ou reply), de relayer des informations en ajoutant le sigle RT (ou retweet) devant le nom de l’utilisateur, ou encore de référencer ou faire état d’autres utilisateurs sur son réseau (à travers les mentions).

Une appropriation importante des fonctionnalités du service est l’utilisation des hashtags, mots précédés du symbole dièse (#), qui servent à étiqueter les sujets sur Twitter. Les hashtags facilitent la récupération des posts, qui permettent, à partir de l’outil search incorporé au site, de suivre en temps réel les sujets traités par les interagents, ainsi que les conversations. Malgré la limitation à 140 caractères, les utilisateurs peuvent envoyer des liens, des photos, des

4 Également appelé « microblog », du fait qu’il permet d’émettre des posts chronologiquement, comme sur les blogs, mais avec des messages limités à 140 caractères. Twitter a plus récemment été considéré comme un service de micro messagerie, du fait des appropriations plus communes qui ont été faites par les utilisateurs (Recuero et Zago, 2009). 5 Le cofondateur de Twitter, Biz Stone, a déclaré que l’objectif n’était pas de changer la façon dont les personnes utilisent le service, mais de rendre sa principale utilisation plus claire (Twitter Blog, 2009). 6 Bien que l’on utilise le concept de média social, il est entendu que certaines appropriations de ces sites leur confèrent un statut de réseau social (Recuero, 2009), notamment quand ils sont utilisés comme support aux réseaux sociaux, c'est-à-dire qu’ils sont des outils par lesquels on crée un profil public et on rend public son réseau d’amis ou de contacts, l’interaction étant permise. Tous les médias sociaux ne sont pas des réseaux sociaux. Et tous les réseaux sociaux ne sont pas un média.

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vidéos et des fichiers audio vers d’autres espaces du Web. Les appropriations à des fins informatives évoquées dans la littérature des premières études sur Twitter (Java et alii, 2007 ; Mischaud, 2007 ; Honeycutt et Herring, 2009 ; Recuero et Zago, 2009) soulignaient déjà le rôle de l’outil dans la distribution d’informations journalistiques pertinentes.

Au vu de sa croissance en tant qu’espace de discussion et de circulation d’informations et d’opinions, les organisations journalistiques ont commencé à signifier leur présence sur Twitter tant à des fins de visibilité que d’opportunités d’affaires, d’adéquation à la mode, ou de légitimation institutionnelle. Ce fut le cas du journal Zero Hora qui possède un profil sur Twitter depuis 2008 servant en priorité à la divulgation de manchettes de Zero Hora Online et au partage d’informations issues des différents sites du groupe auquel appartient le quotidien. Le journal Zero Hora, qui appartient depuis les années 1970 au groupe RBS — Rede Brasil Sul de Comunicações, propriété de la famille Sirotsky —, fut fondé par un groupe d’investisseurs en 1964 (Rechia, 2009). Le groupe possède quatre journaux dans l’État de Rio Grande do Sul (Zero Hora, Diário Gaúcho, Pioneiro et Diário de Santa Maria) et quatre journaux à Santa Catarina (Diário Catarinense, A Notícia, Jornal de SC, et Santa Maria) ; six stations de radio émettant dans tout le Rio Grande do Sul et une partie de Santa Catarina (Gaúcha, Atlântida, Itapema, Farroupilha, Cidade e Rural, en plus d’un relais local de CBN, propriété de Rede Globo) ; et trois chaînes de télévision (RBS TV, TVCom et Canal Rural) diffusées dans les États de Rio Grande do Sul et Santa Catarina.

Sur le site de Zero Hora, une version du journal en ligne et l’édition papier numérisée sont proposées. Depuis septembre 2010, la majorité des contenus de l’édition papier n’est accessible sur le site qu’aux abonnés au journal. Zero Hora est arrivé sur le Web en 1997 avec un site reproduisant l’édition papier du journal, à la même période que la majorité des journaux brésiliens qui, au début, n’allait pas au-delà de la simple transposition de leurs éditions papier (Mielniczuk, 2003).

En 1999 le site de Zero Hora est intégré au portail Clic RBS, rejoignant ainsi les autres produits du groupe dans les domaines de la presse écrite, de la télévision et de la radio. Selon Belochio (2009),

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c’est à partir de 2007 que chaque média a commencé à structurer son site indépendamment — ce qu’a fait Zero Hora en proposant sur Internet, en plus de l’édition papier, une version totalement numérique. Actuellement, le site possède des ressources qui exploitent les potentialités du numérique, avec des informations en temps réel, des ressources multimédias et du journalisme participatif, au-delà de l’intégration dans les médias sociaux tels que les blogs, Twitter et Facebook.

En décembre 2010 le profil de Zero Hora sur Twitter avait déjà posté plus de sept mille tweets, comptait 65 586 suiveurs (followers) et suivait 4 885 profils (following)7. Créé en 2008, il n’avait commencé à être utilisé fréquemment qu’au cours de l’année 2009. Quotidiennement, le choix de ce qui sera posté sur les profils de Zero Hora sur Twitter et Facebook8 est effectué conjointement par les éditeurs online — ou même de l’édition papier — et les assistants de contenu (des stagiaires étudiants en journalisme)9. La journaliste Bárbara Nickel, l’une des éditrices de Zero Hora Online, exerce aussi, depuis 2009, la fonction d’éditrice des médias sociaux du groupe RBS.

L’un des aspects spécifiques de l’utilisation de Twitter et des autres outils de médias sociaux concerne l’augmentation du nombre d’accès à partir du portail du groupe RBS. Des analyses de trafic réalisées par le groupe montrent que la présence du journal sur les services de médias sociaux confère une plus grande visibilité à son portail sur le Web. Selon les données du groupe RBS, en août 2009, 2,5 % du total des accès au portail arrivaient par le biais d’un média social numérique. En août 2010, ce pourcentage atteint 4 %. L’importance de la participation du journal dans les médias sociaux numériques est néanmoins plus complexe que ce que peuvent indiquer ces chiffres.

7 Données recueillies sur le Twitter de Zero Hora visité le 10 décembre 2010. 8 Principaux outils de média social sur lesquels le journal possède un profil public. 9 Informations obtenues auprès de la propre organisation journalistique, au cours de l’observation participante à la rédaction de Zero Hora, réalisée dans le cadre d’une des étapes de la recherche.

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#temporalrs

La section Lettres de l’Éditeur du 22/11/2009, page 2 du journal Zero Hora, présente un article intitulé « Les lecteurs éclairent aussi la scène10 », signé par le chef d’édition du journal, Ricardo Stefanelli. Le même texte avait été publié la veille sur le Blog de l’Éditeur11, espace éditorial de Zero Hora Online. Selon Stefanelli (2009), « habitués à traiter avec le public, qui aide de plus en plus à la production de contenus, les moyens de communication de RBS ont vécu une après-midi différente jeudi [19/11/2009] ». Ce jour-là, ce qui ne devait être qu’une couverture de plus de la tempête frappant l’État de Rio Grande do Sul s’est transformé en une grande démonstration de la force des médias sociaux et du pouvoir de la participation des lecteurs au journalisme. Selon Stefanelli (2009) :

[…] il y avait des photos, des vidéos et des textes à profusion, repoussant la limite de la participation des auditeurs, des lecteurs, des internautes et des téléspectateurs. L’accès illimité à de nouveaux outils via Internet stimulait l’interactivité d’une manière que même nous ne connaissions pas. Même Bárbara Nickel, éditrice de Médias Sociaux de RBS, a été surprise par l’avalanche de collaborations […].

[…] Jusqu’au soir du jeudi, plus de 22 000 personnes avaient accédé au blog pour suivre en direct, minute à minute, et pour relater des drames ou chercher des informations. Jusqu’alors, la plus importante participation à ce genre de couverture en direct de zerohora.com avait impliqué près de 8 000 internautes.

L’amplitude de la participation a également eu un impact sur la couverture de RBS TV qui, pour la première fois, a utilisé des vidéos postées sur YouTube par des internautes rendant compte de ce que la pluie provoquait dans l’État. Une des vidéos postées par une lectrice montrait le moment où la tempête commençait à balayer la région ; sur une autre on pouvait voir un avion de fret tentant d’atterrir sur la piste de l’aéroport international Salgado Filho alors que les vents atteignaient 96 km/h. La voix institutionnelle représentée par l’éditeur

10 Titre original en portugais : Leitores também iluminam a cena. N.D.T. 11 http://wp.clicrbs.com.br/editor/2009/11/21/leitores-tambem-iluminam-a-cena

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montre l’importance que l’organisation attribue alors à sa présence sur le média social et à l’inclusion du lecteur dans la couverture d’un événement, par le biais de la participation et de l’interactivité.

Découpage du corpus et catégorisation

À partir du choix du thème « tempête », nous abordons la première étape de l’analyse de contenu telle que décrite par Bardin (1977), celle de l’organisation de l’analyse, ou préparation des informations, qui consiste en la lecture fluctuante (parcourant de manière circulaire tout le processus) et la construction du corpus. Nous avons sélectionné l’ensemble des posts publiés par le journal Zero Hora sur son profil officiel dans l’outil de micro messagerie, sur une période allant du 18/11/2009 au 18/12/2009, soit un mois après le premier post concernant l’événement « tempête ». Une fois le corpus constitué, Bardin (1977) recommande de le soumettre à un processus d’unitarisation, c’est-à-dire de codification ou de transformation du contenu en unités. Nous comprenons que, s’agissant d’un corpus formé d’unités individualisées a priori, chaque tweet constitue une unité d’analyse.

Selon Bardin (1977), un certain nombre de critères doivent être pris en compte dans la constitution du corpus :

- l’exhaustivité (documents qui doivent faire partie de l’analyse) ;

- la représentativité : le critère établi pour que le corpus soit représentatif est thématique, par la voie d’un événement journalistique présentant une présence active du journal sur le média social ;

- l’homogénéité (nature des documents) : il s’agit de tous les textes postés sur Twitter, obéissant à un certain standard ;

- la pertinence (adéquation des documents avec les objectifs de la recherche) : nous pensons que la délimitation de l’objet à un événement journalistique est adéquate pour étudier des pratiques stratégiques de légitimation institutionnelle de la part du journal sur le média social numérique.

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Nous avons pris en compte les caractéristiques de Twitter et les principales appropriations soulignées par la littérature existante pour procéder à la catégorisation. Java et alii (2007) ont relevé, dans une analyse de la timeline de l’outil, les utilisations suivantes : paroles quotidiennes, conversation, partage d’informations, et nouvelles12. Dans la catégorie « paroles quotidiennes », Java et alii (2007) ont classifié les tweets contenant des messages à propos du quotidien de l’auteur, dans lesquels il répondait de manière basique à la question initiale de Twitter « Qu’êtes-vous en train de faire ? » Cette utilisation caractérisait la majorité des posts analysés. La catégorie « conversation » regroupait les posts affichant le signe @ devant un nom d’utilisateur qui indique la présence d’une réponse ou d’un commentaire sur un autre profil Twitter. Dans la catégorie « partage d’informations » figuraient les tweets contenant des liens vers d’autres adresses Web. Enfin, la catégorie « nouvelles » rassemblait les posts qui renvoyaient à des événements actuels.

Nous avons reformulé les catégories de Java et alii (2007) selon les besoins de notre analyse, laquelle se focalise sur les posts d’une organisation journalistique, et non sur des extraits aléatoires. Nous avons également pris en compte le fait que la simple présence du signe @ n’indique pas forcément qu’il s’agit d’une conversation. Nous sommes ainsi parvenus à déterminer quatre catégories d’analyse qui synthétisent l’appropriation de l’outil par le journal. Le Tableau 1 les présente, ainsi que les usages correspondants.

CATÉGORIE UTILISATION

Diffusion d’informations

Unités d’analyse où prédomine la traditionnelle fonction informative du journalisme, indiquant l’intention de l’auteur du post de diffuser des contenus du journal Zero Hora.

Participation

Tweets où le profil du journal cherche à interpeller ses suiveurs pour qu’ils envoient des récits, des photos ou des vidéos sur l’événement, principalement par l’utilisation de verbes comme « envoyez, collaborez,

12 Adaptation libre de l’auteur pour les catégories « daily chatter ; conversations ; sharing information and reporting news », en anglais.

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participez ». Le principal critère pour la classification d’un tweet dans cette catégorie est la prédominance de l’intention d’invitation à la participation.

Partage Tweets qui indiquent l’intention de relayer sur le réseau de suiveurs un message reçu d’un autre (par le biais d’un retweet, ou RT).

Conversation

Posts qui font mention d’un autre profil Twitter — que ce soit un lecteur, une source ou un journaliste — manifestant l’intention d’interagir. Pour détecter la conversation, nous avons réalisé une analyse contextuelle du tweet au-delà de la simple présence du @ avant le nom d’un utilisateur, en prenant en compte l’intention.

Tableau 1 : Catégories et leurs critères

Sur la base de ces catégories, qui ont émergé de l’observation du corpus en corrélation avec le référentiel théorique, nous sommes passés à la classification des tweets qui constituent le corpus, puis à l’analyse des résultats.

Catégorisation des tweets dans #temporalrs

Le nombre total de tweets13 rédigés pendant la période du 18/11/2009 au 18/12/2009, un mois après le premier post concernant l’événement « tempête », s’élève à 194. Nous avons sélectionné les tweets liés à l’événement. La sélection s’est faite d’après un critère sémantique, sur la base de la présence de mots et termes liés au thème « tempête au Rio Grande do Sul » (pluies, forts vents, tempête, « temporalpoa », « temporalrs »14), au contexte des messages (dégâts causés par la pluie, coupures d’électricité, incidents dans l’infrastructure urbaine, etc.), et à la participation des lecteurs à la couverture de la tempête (avec la présence de termes tels que « envoyez des alertes », « envoyez vos photos », « collaborez », « participez ») — choix dû à l’importance donnée, dans l’éditorial sur l’événement, à la question de

13 Un tweet est un post (voir note 1) sur Twitter. 14 Les termes « temporalpoa » et « temporalrs » apparaissent dans les posts précédés du signe dièse (#) : #temporalpoa, #temporalrs, ainsi que #clima, #chuva, formant les hashtags, servent à étiqueter les sujets sur Twitter.

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la participation des lecteurs. Ainsi, le corpus d’analyse est-il finalement constitué de 81 tweets, soit 41 % de tous les posts de la période étudiée. Nous avons réparti les messages qui composent ce premier corpus selon les catégories d’analyse exposées dans le Tableau 1.

Les résultats de la catégorisation révèlent une prédominance de l’utilisation de Twitter par Zero Hora à partir de la catégorie « diffusion d’informations », avec 65 % des tweets qui composent le corpus. En second lieu vient la « participation », avec 15 % des unités, suivie du « partage » et de la « conversation », totalisant respectivement 10 % du total des tweets.

Dans le tableau 2 sont présentés les résultats de la catégorisation, avec les catégories, leurs critères correspondants, un exemple de tweet pour chacune d’elles et pour toutes les unités (chacun des tweets étant numérotés selon la chronologie de publication) qui composent chaque catégorie.

CATÉGORIE

CRITÈRE EXEMPLE DE TWEET

UNITÉS

(tweets numérotés)

TOTAL

%

Diffusion d’informations

Le journal informe, distribue de l’information.

« #climat Dima annonce 162 millions de reais d’aide aux victimes de la tempête à RS. »15

21, 33, 36, 37, 40, 44, 46, 56, 69, 72, 74, 77, 85, 86, 87, 88, 94, 95, 96, 101, 108, 109, 111, 113, 123, 124, 125, 127, 128, 132, 135, 136, 140, 144, 149, 152, 154, 155, 156, 158, 159, 165, 166, 168, 169, 170, 172, 175, 178, 189, 193 et 194.

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Participation

Le journal demande au lecteur de collaborer avec des informations et de

« En direct : suivez les nouvelles sur les dégâts causés par la pluie en province et envoyez vos récits. »16

38, 83, 119, 134, 162, 173, 174, 177, 179, 180, 182 et 190.

12 15

15

Message original en portugais : « #clima Dilma anuncia R$ 162 milhões para auxiliar vítimas de temporal no RS ». N.D.T. 16

Message original en portugais : « Ao vivo : acompanhe notícias sobre os estragos provocados pela chuva no Interior e mande relatos. » N.D.T.

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participer à la couverture.

Partage ZH relaye des informations par RT.

« RT @CEEE_IMPRENSA: L’électricité a déjà été rétablie aux consommateurs dans la Zone Nord de Porto Alegre. Les techniciens évaluent le problème17. »

71, 110, 114, 118, 157, 161, 163 et 167.

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Conversation

Le journal s’adresse à un certain profil Twitter par le biais de mention.

« Merci pour vos photos et alertes@dudupoa @demiandiniz@guirocha @carlosrpetersen @yasminegsantos @paolafrancine »18

112, 115, 116, 117, 120, 160, 171 et 176.

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Tableau 2 : Résultat de la catégorisation du corpus

Analyse et discussion des résultats

D’après les résultats de notre analyse de contenu, la prédominance de la catégorie « diffusion d’informations » dans l’utilisation de Twitter par le journal Zero Hora témoigne du fait que le rôle social qui légitime le journalisme est renforcé par cet outil de média social, suivant la logique de transmission qui caractérise le média de masse.

L’organisation, en tant que représentante d’une institution de journalisme informatif, actualise son rôle de médiation à partir de l’utilisation de Twitter pris comme support médiatique supplémentaire, sans qu’il y ait de rupture par rapport à la logique de transmission par laquelle le journalisme s’est légitimé.

En promouvant son rôle de diffuseur d’informations, Zero Hora réaffirme son importance en tant qu’intermédiaire assumant la

17 Message original en portugais : « A energia já foi restabelecida aos consumidores da CEEE na Zona Norte de Porto Alegre. Técnicos avaliam o problema. » N.D.T. 18 Message original en portugais : « Obrigada pelas fotos e alertas @dudupoa @demiandiniz@guirocha @carlosrpetersen @yasminegsantos @paolafrancine ». N.D.T.

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responsabilité de la sélection et attestant la crédibilité des informations. Cette utilisation caractérise bien plus une continuité qu’une rupture vis-à-vis des autres moyens de diffusion. Néanmoins, un changement de support implique également un changement d’environnement.

La catégorie « participation », située en seconde place en nombre de tweets, traduit une utilisation des possibilités interactives du média numérique, ou encore une rupture, si l’on considère la possibilité d’inclusion du lecteur dans le processus de production d’une nouvelle. Cette rupture s’opère dans les médias sociaux numériques en contraste avec le modèle du média de masse où le lecteur était limité à la consommation d’informations.

Avec l’utilisation des possibilités participatives de Twitter, le journal Zero Hora confère un pouvoir au lecteur, bien que limité, dans le processus de production de l’information, avec l’exploitation de récits et de liens envoyés par les suiveurs. Lorsqu’il interpelle ses suiveurs en sollicitant leur collaboration, le journal démontre que la participation est une dimension stratégique dans son processus de légitimation dans cet environnement.

En ce qui concerne la catégorie « conversation », qui présente une faible quantité de tweets, nous pensons qu’elle a émergé pour des raisons plus circonstancielles que stratégiques. De cette manière, la conversation reflète une transformation des modes par lesquels le journalisme se légitime, avec une inversion de la logique transmissive du média de masse, où les possibilités de contact direct entre les sphères de production et de réception sont limitées.

Quant à la catégorie « partage » de contenu, en partant de l’appropriation par le profil @zerohora de la fonctionnalité retweet de Twitter, nous considérons qu’il peut s’agir d’une rupture vis-à-vis de la logique de masse. Bien qu’une telle appropriation puisse paraître triviale dans le cadre d’une fonctionnalité de service de micro messagerie, le partage d’informations indique une certaine inversion des rôles dans le journalisme informatif. Le lecteur est en effet utilisé comme source de légitimité, comme garant de la crédibilité de la couverture du journal. Lorsqu’il relaye le post d’un interagent de la

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province de Rio Grande do Sul ou d’un quartier de Porto Alegre qui informe par exemple d’une coupure de lumière dans sa rue, le journal inclut le public dans le processus, en lui donnant de la voix. On pourrait répondre à cela que la radio et même la presse écrite le font déjà, avec les appels téléphoniques et les enquêtes de type « micro-trottoir », mais avec Twitter, le compte de @zerohora, par le biais du retweet, atteste par sa marque, par son nom, par son poids institutionnel, des informations postées par un lecteur, qui de simple source d’information est élevé à la condition d’émetteur.

Conclusion

Lorsque l’éditeur Ricardo Stefanelli, en couverture du #temporalrs, fait dans son éditorial (Stefanelli, 2009) l’éloge de la posture du groupe pour lequel il travaille, il souligne l’importance accordée à l’agilité, l’interactivité, et la participation du lecteur dans la couverture des événements.

Dans notre perspective, il fournit à ce moment-là des pistes nous permettant de comprendre ce que la voix institutionnelle de Zero Hora considère comme un facteur de légitimation dans l’environnement des médias sociaux numériques. Ce sont ces aspects qui doivent donc émerger des utilisations faites de Twitter, pour qu’au-delà de l’affirmation d’un positionnement interactif, participatif, ouvert au lecteur, agile dans l’information, nous puissions vérifier que le journal utilise de tels fondements dans ses pratiques de micro messagerie.

Les affirmations de l’éditeur illustrent le caractère dynamique du processus de légitimation par lequel l’institution journalistique s’actualise en même qu’elle maintient les principales caractéristiques qui étaient présentes au moment de son institutionnalisation. En situant les valeurs qu’il considère comme importantes pour l’organisation dans son action avec les médias sociaux numériques, l’éditeur mobilise le processus de légitimation institutionnelle du journal, en renforçant le rôle d’intermédiation du journalisme et, en même temps, en indiquant les actualisations de ce rôle.

Avec l’analyse de la couverture de l’événement « #temporalrs » sur le

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profil du journal Zero Hora sur Twitter, nous percevons que le processus de recherche de légitimation du journalisme informatif dans les médias sociaux numériques ne présente pas une rupture radicale vis-à-vis du modèle de communication médiatique de masse. Il se crée des tensions entre les deux logiques — du journalisme informatif et du média social numérique — qui mènent la sphère institutionnelle de production de nouvelles à s’approprier certaines caractéristiques de cet environnement de média social, sans pour autant perdre de vue son rôle central d’intermédiation.

Renforcer son rôle central d’intermédiaire en postant des informations actualisées sur un événement qui mobilise la communauté, comme ce fut le cas lors de la tempête de 2009, semble être, selon notre analyse, la stratégie émergente d’une organisation en recherche de légitimation institutionnelle dans les médias sociaux numériques. Il convient de souligner que l’intermédiation sur le média social numérique est différente de celle pratiquée dans les médias de masse, où il n’existe pas de possibilités effectives d’interaction entre les organisations journalistiques et leur public.

De façon provisoire, nous pouvons avancer que le rôle social du journalisme, d’intermédiaire entre les événements et le public, s’élargit, en s’hybridant avec les caractéristiques du média social numérique. La présence de la participation, du partage et de la conversation, bien que jusqu’à présent moins conséquente que celle de la divulgation de nouvelles, indique que des transformations sont en cours, à un stade encore initial.

La présence des organisations informatives dans ces espaces peut être comprise comme une stratégie de légitimation. L’intermédiation qui a marqué la communication de masse a été importée dans l’environnement décentralisé du média numérique, provoquant des continuités, des ruptures et des adaptations au cours du processus de légitimation des organisations journalistiques. Il n’est possible de comprendre l’évolution du journalisme qu’en élargissant l’étude à la relation entre le journalisme et les espaces ouverts comme les médias sociaux numériques. La tâche ne fait que commencer.

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