Defendenti 2016 - Le site néo-assyrien de Tell Masaikh en Syrie. Identification, étude et...

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Defendenti F. 2016 : « Le site néo-assyrien de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh en Syrie. Identification, étude et interprétation des différents types d’espaces », in Bourrouilh A., Haidar Vela N., Paris P.-E., Le Bihan A. (eds.), Appréhension et qualification des espaces au sein du site archéologique: actes de la 8e Journée doctorale d’archéologie, Paris, 22 mai 2013, Paris, Publications de la Sorbonne, 2016, p. 29‑50.

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Le site néo-assyriende Kar-Assurnasirpal/Tell Masa'|'kh en Syrie.Identification, étudeet interprétation desdifférents types d'espaces

Federico Defemlenti

RésuméLe site de Tell l\/lasaïkh, sur la rive gauche dans la vallée du moyen Euphrate, enSyrie, a été identifié comme la ville néo-assyrienne de Kar-Assurnasirpal par l\/lariaGrazia l\/lasetti-Rouault dans le cadre du projet «Terqa et sa région ››. Les fouillesont mis en évidence une colonie néo-assyrienne de l'âge du Fer ll, fondée par leroi assyrien Aššumasirpal ll (883-859 av. J.-C.) pendant une campagne militaire,avec la structure typique des nouvelles fondations néo-assyrienne. La citadelle,avec son palais, a subi pendant un siècle des modifications profondes liées auxévénements politiques qui ont investi l'Empire néo-assyrien, par le gouverneur localNergal-ereš et ses successeurs, jusqu'à l'intervention militaire de Tiglath-Phalazar lll(745-727 av. J.-C.). llinterprétation des espaces bâtis et la comparaison du site deTell l\/lasa'|'l<h/Kar-Assurnasirpal avec les autres villes néo-assyriennes ont permisd'analyser les dynamiques d'exploitation des régions conquises par les rois assy-riens du point de vue archéologique et historique. ÀTell l\/lasaïkh/l<ar-Assurnasirpal,les pouvoirs politiques -locaux et impériaux - ont modifié l'urbanisme et le territoireselon la propagande royale et les revendications locales.

Mots clésTELL l\/lAsA`|'|<H, KAR-AssunNAs1nPAL, Erv|P|nE NEO-AssYn|EN, AššunNAs|nPAL ll, NEReAL~ÊnEš,u|=isAN|s|v|E Ancien, coLoN|E Néo-AssvniENNE, PROPAGANDE ROYALE, cANAt NAHR DAvvn|N, AGEou FER ll, |viooÈLE |MPÉn|AL, ||v|PEn|AL|s|v|E AssYn|EN

AbstractThe site of Tell ll/lasaikh/Kar-Assurnasirpal, on the left bank of the middle Euphratesin Syria, was identified as a neo-Assyrian city by Maria Grazia Masetti-Rouault, inthe project ”Terqa and her region T' The excavation has shown a colonial city, with itstypical neo-Assyrian structure, founded by the king Aššurnasirpal ll (883-85.9 BC),during a military campaign in the lron Age ll. The citadel, with its palace, has beenmodified hardly, due to the political events in the neo-Assyrian Empire, by the localgovemor Nergal-ereš and his successors, until king Tiglath-Phalazar lll's (745-727 BC)military intervention. The interpretation of the architectural spaces and the compari-son between Tell ll/lasaikh/Kar-Assurnasirpal and the other neo-Assyrian cities havepermitted an analysis of the dynamics of exploitation in the regions conquered byAssyrian kings from an archaeological and historical point of view.At Tell ll/lasaikh/Kar-Assurnasirpal, local and imperial political powers modified urba-nism and the regional environment according to royal propagande and local claims.

KeywordsTELL MAsAïi<H, KAR-AssunivAsinPAL, NEO-AssvniAiv Eivneins, Assun/vA;;inPAL ll, NERGAL-Eneš, /ïlncifivr Un.eANisivi, NEO-AssvniAiv CoLoivv, ROYAL PHOPAGANDA, NAHR DAwnnvCANAL, IRON AGE ll, lMPEniAL MODEL, AssYniAN liviPEniALisM

introduction générale et historiquede la prob ématiqueDes le début des fouilles, au xlxe siècle, l'archéologie «mésopota-mienne ›› a dû se confronter à des problèmes spécifiques d”interpréta-tion et de compréhension des espaces bâtis, de leur forme et de leurimpact sur le paysage. Les recherches se sont d”abord concentrées surles tells, les collines artificíelles formées par les ruines des grands centresurbains caractéristiques du Proche-Orient ancien. En Mésopotamie duNord et en Syrie du Nord, les fouilles archéologiques ont permis dedécouvrir, entre autres, les grandes villes néo-assyriennes du Ier millé-naire av.].-C. (FIG. 1).

Dans le cadre d'une organisation urbaine complexe, l”attention desfouilleurs a concerné particulierement les << citadelles ››, les quartiers for-més par les bâtiments officiels, où se trouvaient l”architecture la plusimposante, la majorité des archives cunéiformes et les œuvres d”art liéesà 1'expression de l”idéologie du pouvoir absolu des souverains proche-orientaux et néo-assyriens en particulier.

Les fouilles des villes dans les régions occidentales au-delà du Tigre,conquises par le pouvoir néo-assyrien, ont mis en évidence un projetroyal de modification et d'exploitation précis des territoires occidentaux.

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1. Carte du Proche-Orient ancien au le' millénaire av. J.-C.(© Mission archéologique française àTel| MasaïkhlKar-Assurnasirpal).

Un exemple tres intéressant de ce programme politique néo-assyrienest la nouvelle fondation de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh en Syrie,site oùj 'ai pu fouiller sous la direction de Maria Grazia Masetti-Rouaultl.L°analyse et Pinterprétation des espaces architecturaux de Kar-Assurna-sirpal/Tell Masaïkh et de leur évolution donnent la possibilité d'étudier,dans une perspective différente, une ville néo-assyrienne - une colonie -et de vérifier les rapports existant entre la propagande royale antique etla réalité archéologique.

Cette étude, qui sera élargie dans le cadre de ma thèse a l'ensemb1edes données archéologiques et épigraphiques disponibles pour l'époquenéo-assyrienne dans la partie septentrionale de 1”Empire néo-assyrien,a comme objectif principal de mettre en évidence l'extension effectivedu pouvoir politique néo-assyrien, en étudiant ses manifestations par les

1 Ici je voudrais remercier profondément Mme Maria Grazia l\/lasetti-Rouault et l\/l. OlivierRouault pour leur aide et pour leur soutien, tant sur les fouilles que dans mon travail derecherche. Cet article est dédié à la mémoire de Mme Isa Veluti et de Nl. Dino Ambaglio,amis et maîtres de vie.

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et

modifications imposées à la structure des territoires et des villes soussa domination.

Désormais, grâce â cette perspective d'étude des espaces ruraux eturbains et intégrant les données provenant de l”utilisation de nouveauxmoyens et techniques de recherche sur les fouilles, il est souvent pos-sible de remettre en cause Pinterprétation historiographique tradition-nelle de la formation et du fonctionnement de l°Empire néo-assyrien,fondée surtout sur Pexploitation immédiate des textes de la propaganderoyale, les inscriptions royales et d°a.utres textes d”archives officiellesz.

les grandes villes néo-assyriennes 1caractéristiques communesLes grandes capitales et villes néo-assyriennes du Ier millénaire av. J.-C.semblent avoir eu une structure urbaine similaire, avec un quartier prin-cipal, interprété comme une citadelle ou une acropole, isolé et plushaut que le reste de la ville. Sur l”acropo1e le palais royal, de dimen-sions monumentales, les résidences les plus importantes de l'élite, ainsique des temples, étaient bâtis complètement isolés par rapport à la villebasse, destinée aux maisons de la population et, sans doute, aux activitésde production quotidiennes (Van de Mieroop, 1999b, p. 85-96; Kertai,2013).

Les exemples les plus célèbres de cette organisation urbaine sont lesfondations établies par les rois assyriens, à partir du Ixe siècle av.].-C.,afin d'organiser d”une nouvelle façon l”Assyrie métropolitaine et les ter-ritoires occidentaux conquis.

Si l'on compare entre eux les plans des nouvelles capitales assyriennes- Kallglu/Nimrud (Mallowan, 1966; Curtis, Collon et Green, 1993 ; Curtiset al., 2008; Oates et Oates, 2004), Dür-Éharrukîn/Khorsabad (Bottaet Flandin, 1849; Loud, 1936b; Loud et Altman, 1940; Albenda, 1986et 2003; Fontan et Chevalier, 1994; Caubet, 1995) et Ninive (Bottaet Flandin, 1849; Barnett, Bleibtreu et Turner, 1976; Russell, 1991;Dalley, 1998; Matthiae, 1998; Barnett, 1998; Reade, 1998; Collon etGeorge, 2005) -il est clair que la citadelle est toujours isolée sur un côté

2 Une approche nouvelle des inscriptions royales néo-assyriennes a été proposée à partirdes années 1970, grâce aussi à |'édition complète des inscriptions royales et des lettresnéo-assyriennes encore en cours de réalisation; à titre d'e×emple on peut citer : Liverani,1973 et 1979; Tadmor, 1977 et 1997; Fales, 1981 ;Tadmor et Weinfeld, 1983; Van del\/lieroop, 1999a, p. 39-85; Masetti-Rouault, 2002.

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de l”enceinte urbaine et entourée par un mur, qui la protège tant desmenaces provenant de l'extérieur que de celles provenant de l'intérieurde la cité (Oates, 1972; Matthiae, 1994; Novak, 2004). Mais cette structuresemble aussi avoir été employée pour les colonies implantées dans lesterritoires à l'Ouest du Tigre (Liverani, 1994), que les rois assyriens, àpartir du regne d”Aššurnasirpal II (888-859.av.].-C.) , ont organisées selonun schéma provincial déjà mis au point à l”époque médio-assyrienne.

Compte tenu de la conformation géomorphologique du lieu choisipour l emplacement urbain, les fondations des villes nouvelles avaientdonc, dans la plupart des cas, un plan régulier et bien structuré. Eneffet, a partir des cas connus, il semble que, dans la mesure du pos-sible, on essayait de construire des villes ayant une structure fermée,ainsi qu un contour extérieur bien délimité, marqué par une enceinte,car cela permettait d”identifier de manière nette - même d'un pointde vue purement visuel et de loin - l”agglomération urbaine dans sonenvironnement.

A l'époque néo-assyrienne la plupart des villes semblent avoireu cette forme, tant les capitales - Kalhu/Nimrud, Dûr-Sharrukîn/Khorsabad et Ninive - que les autres villes bâties au coeur de l”Assyrie- Kilizu/Qasr Shemamok (Rouault et Masetti-Rouault, 2014 et souspresse; Anastasio, 2011; Anastasio, Conti et Ulivieri, 2012) et ImgurEnlil/Balawat (Oates, 1974; Postgate, 1976; Curtis, 1982; Curtis, Collonet Green, 1998, p. 30-85 ; Tucker, 1994) -, et même à l”extérieur de laMesopotamie propre - Tushhan/Ziyaret Tepei, ljladatu/Arslan Tash(Thureau-Dangin, 1927; Thureau-Dangin et al., 1931; Turner, 1968;Albenda, 1988; Galter, 2004) et Til Barsip/Kar-Sa1manasar/Tell Ahmar(Thureau-Dangin et Dunand, 1986; Ikeda, 1999; Bunnens, 2009). Lepouvoir politique et sans doute aussi les activités religieuses étaient bienséparés des espaces fréquentés par la population urbaine qui restaitconfinée dans la ville basse, loin du roi et des dieux.

Un cas different 1 Dûr-Katlimmuflell Sheikh HamadLa ville de Dûr-Katlimmu/Tell Sheikh Hamadf, en Syrie, dans la Djé-zireh occidentale, sur la rive gauche du Habour, pourrait représenter

3 Les rapports préliminaires de fouille ont été publiés parTimothy l\/latney et ses collabora-teurs chaque annee dans la revue Anatolica à partir de 1998.

4 Pour une liste bibliographique complète, voir Ausgrabungen in Tell Schech Hamad: Zen-trale Bibliographie : http://Wvvvvschechhamad.delveroeffentlichungen/bibliographie.php.

une exception à ce modele urbain (Kühne, 1995, 2000 et 2010a)_ Lesite est divisé, selon les fouilleurs, en trois parties bien identifiées : unecitadelle au sud-ouest, pres de la rive du lglabour, installée sur un telldaté du Bronze moyen et de l'époque médio-assyrienne, à laquelle a étéassociée au Fer Il une «ville basse >›, appelée Unterstadt I. Cette premièreville basse a ensuite été élargie vers le nord-est pour former un nouveauquartier, Unterstadt II, de forme rectangulaire, où des bâtiments officielsde grandes dimensions ont été dégagés?

Les résultats des fouilles semblent alors donner une image différentede la ville de Dûr-Katlimmu, par rapport aux autres villes de Mésopo-tamie et de Syrie du Nord à l”époque néo-assyrienne. L”absence pro-bable d'un palais et de résidences de prestige sur la citadelle - où desniveaux d°occupation néo-assyriens ne sont pas clairement attestés -,qui sont par contre installés dans les quartiers les plus récents, expliquesans doute en partie certains aspects de la structure générale de la ville(Kühne, 2000 et 20l0b).

Tell l\/lasai'kh/l<ar-Assumasirpal,le site et son environnement naturelToujours en Syrie orientale, mais plus au sud, un autre site d”époquenéo-assyrienne a été récemment découvert et identifié par Maria GraziaMasetti-Rouault, dans le cadre du projet << Terqa et sa région ›› (Rouault,1998 et 2001) : Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal, un tell d°environ vingthectares situé en rive gauche de la vallée du bas moyen Euphrate (FIG. 2).

Il s”agit d'une colonie néo-assyrienne, fondée ex nihílo (Margueron,1988, p. 50-51 ; Dolce, 1994, p. 134-185) par le roi assyrien Aššurnasirpal Ilpendant une campagne militaire contre les habitants du pays du Laqé,au ixe siecle av.j.-C., dans un milieu sans doute aramaïsé, à quelqueskilomètres au nord de l”ancienne cité amorrite, puis araméenne, deTerqa/Sirqu - actuelle Tell Ashara -, capitale historique de la région.

D'après les prospections géomagnétiques (Benech, 2003) etles fouilles qui y ont été dirigées par Maria Grazia Masetti-Rouaultdepuis 2004, le site correspondrait à une ville de l”âge du Fer II, de

Lidentification et la dévolution des monuments Le site néo-assyrien de Kar-Assurnasirpal/Tell l\/lasaïl<h en Syrie

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2. Carte, projet «Terqa et sa région ››, Syrie(© Mission archéologique française àTell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal).

culture néo-assyrienne, installée sur un tell occupé - avec des longuesinterruptions - depuis l”époque chalcolithiquefi.

De l”autre côté du fleuve, juste en face de Tell Masaïkh, se trouve unautre site, Tell Greya, où, bien que des fouilles extensives soient impos-sibles à cause de la présence d'un habitat moderne, des sondages ontidentifié, entre autres, des niveaux de l”âge du Fer II (Simpson, 1984).

6 Les rapports préliminaires de fouille ont été publiés par l\/lasetti-Rouault chaque annéedans la revue Athenaeum Studi di Lerteratura e Storia dellíilntichità à partir de 2001

5 Pour une analyse de la ville basse et de son évolution, voir Kreppner, 2012. jusqu'en 2009. Pour une synthèse à jour, voir Masetti-Rouault, 2013.

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À partir d”une étude des inscriptions royales néo-assyriennes, MariaGrazia Masetti-Rouault a proposé l'identification des deux sites deTell Masaîkh et Tell Greya avec deux nouvelles fondations, implantéespar Aššurnasirpal II, dont les toponymes sont cités dans ses inscriptionsroyales* : respectivement Kar-Assurnasirpal et Nebarti-Aššur, «le quaid'Aššurnasirpal ›› et « le lieu où Aššur traverse ››. Il s”agirait de deux occu-pations destinées en premier lieu au contrôle du fleuve et de sa traver-sée (Masetti-Rouault et Salmon, 2010, p. 152) (FIG. 2).

Le choix de cet endroit pour leur fondation est justifié par sa posi-tion géographique, sur la rive de la terrasse holocène ancienne etlégèrement en amont de l”endroit où un méandre du fleuve touche lalimite de la terrasse pléistocène orientale de la Djézireh. Cette positionde carrefour offre de multiples possibilités de communication. Suivantson cours vers le sud, l”Euphrate coule vers Babylone, alors que, en pas-sant sur la rive occidentale, on pouvait utiliser les pistes, qui, suivantau départ le wadi al-Khor, traversent le désert syrien jusqu°â Palmyre.Vers le nord, en remontant le cours du lglabour au-delà de sa confluenceavec l”Euphrate, on pouvait rejoindre les villes assyriennes de sa valléemoyenne - comme Dûr-Katlimmu/Tell Sheikh Hamad - puis, en tour-nant vers l'est, une piste qui traversait les steppes de la Djézireh jusqu'àAššur (Masetti-Rouault, 2010).

La structure du siteLa structure du site de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh est caractériséepar deux éléments constitutifs : <<l'acropole >›, le tell actuel, presque surla rive gauche de l'Euphrate, été mis au jour un vaste bâtimentofficiel, correspondant de maniere explicite au modèle fourni par lepalais nord-ouest d'Aššurnasirpal â Kallgu/Nimrud (Masetti-Rouaultet Salmon, 2010), et, à l'est, la «ville basse ›› rectangulaire. On a aussiidentifié l'enceinte de la ville, en briques crues, typique des villes néo-assyriennes, enserrant la ville basse et l'acropole, et délimitant l°espaceurbain par rapport au milieu rural lFIG. 3).

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La citadelle et son palais: la stratigraphieEn ce qui concerne la stratigraphie de la citadelle, elle présentequatre phases différentes, qui ont marqué les périodes d'occupa-tion néo-assyrienne, â partir d”Aššurnasirpal II, jusqu”â la deuxieme

7 RIIVIA ll, A.O.101.1.iii 49-50 (Grayson, 1991, p. 216).

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3. Plan du palais néo-assy_rien et de la prospection géomagnétique,Tell MasaïkhlKar-Assurnasirpal (© Mission archéologique française àTell Masa'|'kh/Kar-Assu rnasirpal)

moitié du viiiesiècle av. J.-C, pendant le règne de Tiglath-Phalasar III(745-727 av. J.-C.).

La phase NAOPour la première phase - appelée NAO - les seules traces archéologiquesqui ont été mises au jour sur le côté occidental du tell sont les restesd”un bâtiment de nature non domestique. Les dimensions réduites del'espace de la fouille n”ont pas permis de reconnaître une fondation detype palatial. Ce niveau correspondrait à la fondation du site annoncéepar l”inscription d'Aššurnasirpal II,_implantée sur un tell ancien.

La phase NA1aC”est pendant la phase NA1 a, au début du viir'=` siècle av. J.-C., sans douteà l'initiative de Nergal-éreš, gouverneur de la province de Rasappa(Page, 1968 ; Streck, 1998; Niederreiter, 2009; Radner, 2012), que l”ha-bitat de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh a pris la forme que les fouillesont révélé, c”est-à-dire une citadelle avec un palais et une ville basse

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4. Le palais néo-assyrien avec bâbanu et bitânu, Tell Masaïkh/Kar-Assu rnasirpal(© Mission archéologique française àTeI| Masa'|'kh/Kar-AssurnasirpaI).

entourés par une enceinte. La structure architecturale du palais de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh a été conçue par ses constructeurs selonla typologie caractéristique des bâtiments de réception officielle néo-assyriens, c°est-à-dire une série d'espaces organisée comme un systemetripartite : bâbanfu./salle du trône/bitánu (Loud, l9?›6a; Turner, 1970;Margueron, 2005 ; Manuelli, 2009 ; Kertai, 2014 et 2015).

L°exemple du palais de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh illustre clai-rement cette structure architecturale typiquement néo-assyrienne, mar-quant une organisation en secteurs bien identifiables : d'un côté unepartie publique, en akkadien bábanu, «le quartier de la porte >›, et del'autre la partie privée, bítânu, << la maison >›, réservée à la vie du sou-verain, ou de l°autorité locale, et de sa cour (FIG. 4). Entre ces deux par-ties se trouvait un espace fermé de forme rectangulaire, constitué pardeux pièces allongées et communicantes, défini par Turner commeune «reception suite» (Turner, 1970, p. 179; Kertai, 2015, p. 10-14).Les deux locaux sont habituellement identifiés par les archéologues

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Une autre caractéristique importante pour Pidentification de cetespace comme salle du trône - et aussi attestée â Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh - est la présence, vers l'ouest, de deux rails parallèles enpierre blanche, entourant à leur tour une double file de briques cuitesdans le sol en djuss blanc presque cimenté de cette longue salle. Il s”agitprobablement d”un système de chauffage mobile sur rails.

Par contre, ä. Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh on n°a pas retrouvé,à Pextrémité opposée par rapport au trône royal, l”escalier qui, dansplusieurs palais néo-assyriens, menait à l”étage supérieur. La disposi-tion de la «reception suite›› entre bábanu et bitânu, attestée aussi dansdes palais << coloniaux» - comme à Ijladatu/Arslan Tash et à Til Barsip/Kar-Salmanasar/Tell Ahmar - semble avoir été une caractéristiquetypique de l”architecture néo-assyrienne.

La construction du palais à Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh,aurait alors été une marque précise et bien visible de la présence néo-assyrienne, utilisée par le pouvoir politique néo-assyrien pour marquerle paysage urbain après sa conquête.

La phase NA1 bAprès la fondation du palais et de la ville basse, le plan du palais a étéprofondément modifié, pendant la phase suivante NA1b (FIG. 5). Vers lenord-ouest a été bâtie une grande terrasse ou une plateforme en briquescrues, dont la masse, qui recouvrait une grande partie du quartier dubåtânu, devait probablement soutenir d°autres bâtiments, qui sont tropérodés pour pouvoir en définir la fonction. La construction de la grandeterrasse a dû également apporter une modification lourde dans l°utili-sation de la salle du trône. L”accès à la plateforme était en effet assurépar une grande rampe qui occupait la pièce parallèle, diminuant ainsil'usage cérémoniel et le rôle de prestige de cette partie du bâtiment.En même temps, le mur d”enceinte de la ville a été transformé dans sapartie nord, là où il marquait aussi la limite occidentale du palais, ayantété doublé par un système de casemates, destiné â soutenir la grandeterrasse/plateforme et les bâtiments probablement construits dessus.

Lidentiflcation et la dévolution des monuments

5. La salle du trône aux phases NA1a et NA1b,Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal(© Mission archéologique française àTell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal).

Selon l°interprétation de Maria Grazia Masetti-Rouault, la réorgani-sation des espaces aurait modifié non seulement le système de circu-lation interne au palais, mais aussi son apparence externe, ainsi quel"`urbanisme même de la ville, manifestant ainsi une évolution politiquede la colonie dans le cadre de l'Empire néo-assyrien.

La première construction du palais, àla phase NA1 a, peut être inter-prétée comme le résultat d'une politique plutôt << autonomiste ›› par rap-port â l”autorité centrale conduite par le gouverneur Nergal-êreš, qui sefait construire un palais imitant le modèle de la capitale Kallgu/Nimrud.Ensuite, son évolution à la phase NAlb, avec la construction de la pla-teforme et de la rampe, peut être lue comme la manifestation d”uneréappropriation du bâtiment et du bâti de la part de la culture et de lasociété locale de la colonie“, sans doute encore largement de culturenéo-assyrienne, donnant lieu à un changement de forme et de fonctiondes espaces les plus significatifs et prestigieux.

8 Une autre manifestation de la culture locale, mais associée à la phase NA1a, serait sansdoute les peintures murales en blanc et noir, qui décoraient les murs de la salle du trônedu palais de l'époque de Nergal-éreš (Poli, 2008).

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6. Les phases NA1 et NA2 dans la salle du trône et dans le båbanu,Tel| Masa'|'kh/Kar-Assurnasirpal (© Mission archéologique française àTell Masa'|'kh/Kar-Assurnasirpal)_

La phase NA2Les modifications apportées au palais et â Purbanisme, surtout à l'en-ceinte, réalisées par un des représentants ou des successeurs de Nergal-êreš, semblent avoir été arrêtées par une intervention militaire externe,sans doute par 1'armée assyrienne. On constate, en effet, des marques dedestruction de toute l'acropole et surtout du palais après la phase NA1b.Après cette attaque, ni l'acropo1e, ni le palais, ni la ville basse n”ont étéabandonnés : au contraire, le quartier de l”acropole a été rapidementreconstruit, sur les ruines de la phase précédente NA1b. Un nouveaupalais est alors bâti, mais évitant Pemplacement du bâtiment qui venaitd'être démoli. Pendant cette phase de construction, appelée NA2, desateliers pour des travaux de type artisanal et de modestes structuresdomestiques ont été installés dans les espaces du palais de Nergal-êreš,tandis que la nouvelle résidence des autorités locales occupait la partieest de l'acropole (FIG. 6). 9

Le matériel caractérisant le centre urbain de la période NA2 - enparticulier la céramique et les sceaux-cylindres (Poli, 2010) - montre,selon Maria Grazia Masetti-Rouault << un retour net â la culture et aux

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goûts de la plus pure tradition assyrienne métropolitaine» (Masetti-Rouault et Salmon, 2010, p. 158), reflétant sans doute un aspect de lanouvelle politique de recentralisation administrative mise en place parTéglath-Phalasar III dès la deuxième moitié du ville siècle av. J.-C.

Paysage et pouvoir à l'époque néo-assyrienneUidentification du site de l”âge du Fer Il de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh, comme une colonie néo-assyrienne, et la reconstitutionde son évolution particulière, a été possible grâce à une étude pluri-disciplinaire au cours de laquelle l'analyse de la forme et des fonctionsd'espaces spécifiques, de leurs modifications structurelles et architectu-rales, a été sans doute centrale.

Au niveau macro-régional, des travaux de prospection de surface etd”étude géologique de la vallée de l'Euphrate ont été nécessaires pourproposer un modèle d'occupation adapté, et ensuite reconnaître lesconséquences de Pintervention assyrienne sur le milieu naturel (Geyer etMonchambert, 2003b). Par ailleurs, les modifications du paysage naturelaux alentours de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaikh sont encore bien visiblesaujourd'hui. À moins d°un kilomètre du site, là où l'Euphrate s°approchevers l°est de la terrasse pléistocène, est encore visible le tracé d'un canalnavigable, le Nahr Dawrin, d”époque médiévale (Berthier, 2001), mais quisuivait probablement un tracé plus ancien, creusé à l°âge du Fer II, sansdoute à l'époque de Nergal-êreš. Ce canal aurait sa prise d”eau dans lebas Khabour et aurait un parcours de plus de 120 km, jusqu”à sajonctionavec l”Euphrate, dans la région de Mari/Tell Hariri plus au sud (Geyeret Monchambert, 200?›a). La gestion du canal et du trafic fluvial, avec lescommerces qu°il rendait possible, auraient été une des raisons de la fon-dation de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh au Fer II (FIG. 7).

La ville de Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal aurait alors occupé une posi-tion stratégique pour le contrôle des deux cours d”eau, l'Euphrate à l”ouestet le long canal du Nahr Dawrin â l”est, résultat d”une intervention et d'in-vestissements très importants de la part d'un pouvoir politique capablede modifier la forme et l”organisation économique de la région (FlG.8).

La transformation du paysage de cette partie de la vallée de l”Eu-phrate est sans doute à associer, et aussi à comparer, à l”évolution del'espace urbain du principal centre de la région, d'abord avec laconstruction de la colonie à la phase NA1 a, puis avec le remaniement desa structure, pendant la phase NA1b, lorsque la société locale, sans doutegrâce au succès même de son économie, a été à même de défendre sonidentité et son autonomie. C”est la réaction militaire violente de la part

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Lidentification et la dévolution des monuments

du centre de l”Empire qui détermine enfin la destruction de son palais,et la reconstruction de la citadelle, à la phase NA2.

ConclusionsLe site de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaîkh est un cas intéressant pourune réflexion sur le lien entre pouvoirs politiques, urbanisme et paysage,l'évolution de sa fonction politique et historique étant marquée par deschangements dans sa structure urbaine et territoriale. Il peut ainsi êtreconsidéré comme un exemple de la façon dont le pouvoir néo-assyriena essayé d'imposer sa présence économique et politique, non seulementgrâce aux campagnes militaires, mais aussi en se fondant sur un projet<< global ›› de modification des territoires et des espaces conquis (Masetti-Rouault, 2009 et 2014).

Dans le cadre de mes recherches doctorales, la participation aux tra-vaux de la mission archéologique à Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh m°adonné la possibilité de comprendre dans quelle mesure et de quellemanière l”architecture et l”urbanisme étaient conçus comme un instru-mentum regni dans les mains du souverain assyrien. Le roi, ou les élitesassyriennes, étaient manifestement conscients de l'impact, aussi visuel,de leurs programmes de construction, tant dans les capitales que dans lespaysages et dans les régions conquises, apparemment vides. Aujourd”huion sait bien que les territoires occupés par l”Assyrie n°êtaient ni inha-bités ni sauvages, bien que les inscriptions royales essaient de le fairecroire. En effet, à la description de la puissance militaire royale dans lesrécits bien organisés des chancelleries néo-assyriennes s'oppose désor-mais la présence, archéologiquement attestée, de populations et de pou-voirs locaux, qui se confrontaient à Poccupation néo-assyrienne, selondes dynamiques complexes qui parfois nous échappent. Ces forces poli-tiques étaient aussi des interlocuteurs du discours idéologique assyrien,et de sa façon de gérer l”espace.

Dans l”idéologie royale, cette image de l”Assyrie, véhiculée par unearchitecture monumentale et par un urbanisme ordonné, devient lesymbole de l'ordre cosmique que seul le roi assyrien était capable d'or-ganiser et de gérer.

Federico DelendentiÉcole pratique des hautes études, Paris/Università di Roma Tre, RomeUMI-`*l 8167 : Orient et Méditerranée. Titre de la thèse : Bâtir un Empire? Urba-nisme, territoire, pouvoirs et idéologies royales au Proche-Orient à l'âge du Fer.Directrices : Maria Grazia Masetti-Rouault et Rita Dolce. Soutenance prévue en 2016.

ÎLe site néo-assyrien de Ker-Assurnasirpal/Tell Masaïkh en Syrie

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