Thymorégulateurs en médecine générale
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Thymorégulateurs en médecine générale
Dr STEPHAN Florian
Service Hospitalo-
Universitaire de psychiatrie
CHRU Brest
Généralités
▪Prévalence: 0,6 % BP1 et 0,4% BP2 vie entière
▪En moyenne, 8 ans s’écoulent entre début des troubles et la confirmation du diagnostic
▪15 % de décès par suicide. 1/3 des patients font des TS
▪90% patients ayant présentés 1 épisode maniaque présenteront d’autres épisodes thymiques
▪H=F. Mais début + tardif, + d’épisodes dépressifs, + de formes atténuées cliniquement, + de cycles rapides chez les femmes
▪Âge début: début précoce avant 20 ans, autour de 30 ans, début tardif après 45 ans
Classification
▪Trouble bipolaire de type 1: ▪Succession de dépressions caractérisées et de manies
▪Trouble bipolaire de type 2: ▪Hypomanies + dépressions caractérisées
▪Trouble cyclothymique: ▪Existence sur 2 ans de nombreux épisodes sous-syndromiques pour une hypomanie et sous-syndromiques pour une dépression caractérisée
Grands principes: la question de la polarité
❖ Distinguer les thymorégulateurs efficaces en
fonction de la polarité de l’épisode
(maniaque/dépressif)
❖ Distinguer la phase aigüe et la phase de
maintien
❖ Se souvenir qu’une polarité est susceptible
d’induire l’autre
Lithium
❖ Indications:
❖ Traitement curatif des états maniaques ou
hypomaniaques (AMM)
❖ Prévention des rechutes des T bipolaires et des
états schizo-affectifs intermittents (AMM)
❖ Pour le traitement des épisodes dépressifs c’est
plus controversé
Modalités de prescription: Bilan Préalable
❖ Interrogatoire:
❖ Pas de régime sans sel
❖ Traitements déjà en place
❖ Habitude d’utilisation des AINS
❖ ATCD personnels et familiaux de pathologies
thyroïdiennes, rénales ou dermatologiques
❖ EEG, ATCD de TC, pathologies neurologiques
centrales, épilepsie
❖Bilan biologique:
❖Fonction rénale: urée, clairance
de la créatinine, hémogramme,
calcémie, TSH
❖Bilan urinaire: protéïnurie
❖ECG: Avis cardiologique si
anomalie de la conduction, trouble
du rythme, patient âgé, ATCD
cardiaques
Contre-indications absolues
❖Régime sans sel
❖ Insuffisance Rénale modérée à
sévère
❖ Insuffisance Cardiaque grave
❖Dysfonctionnement sinusal
❖Allergie ou intolérance au produit
Contre-indications relatives
❖ 1ier trim de grossesse (risque de malformation cardiaque)
❖ Allaitement
❖ Dysthyroïdie (surtout hyperthyroïdie)
❖ Trouble de la conduction
❖ Pathologie comitiale
❖ Psoriasis (généralisé, forte représentation familiale)
❖ Maladie de Darier, verneuil
❖ Acné rebelle
Téralithe LP 400/ Téralithe LI
❖ Téralithe LI:
❖ Adaptation doses plus précises
❖ Commencer par une dose entre 500 et 750 mg/J
❖ 1ière lithiémie J5, 12 h après la dernière prise
❖ Dose adaptée et lithiémie reprogrammée à 5 jours
❖ Lithiémie entre 0,5 et 0,8 mmol/l
❖Téralithe LP:
❖Taux attendus entre 0,8 et 1,2
mmol/l pour lithiémie à 12 h
❖Si lithiémie à 24 h lithiémie entre
0,5 et 0,8 mmol/l
Exemple
❖ Instauration téralithe LI à 1 cp matin et soir
❖ intervalle de 12 h entre chaque prise. Pendant les repas en
cas d’effets secondaires digestifs
❖ 1ier contrôle à J5: 0,32 mmol/l en plasmatique
❖ En ambulatoire augmenter de façon progressive: + 1 cp le soir,
et contrôler la lithiémie à J5
❖ Lithiémie dans la fourchette:
❖ Contrôler une 2ième fois à 5 jours
❖ Espacer à 15 jours, à 1 mois, tous les 3 à 6 mois
Surveillance
❖ Surveillance du poids
❖ Lithiémie tous les 3 à 6 mois
❖ Lithiémies intermédiaires si:
❖ Doutes sur l’observance
❖ Episodes fébriles
❖ Associations thérapeutiques (psychotropes)
❖ Tous les 6 mois à 1 an:
❖ Hémogramme, fonction rénale, calcémie, TSH
❖ Bilan métabolique en cas de prise de poids
Causes de surdosage
❖Régime désodé
❖Hypovolémie: Restriction hydrique,
chaleur excessive, fièvre, efforts
physiques inhabituels, plongée sous-
marine, alcoolisations répétées, épisodes
de vomissements/diarrhées, insuffisance
cardiaque
Plusieurs traitements a manier avec prudence
Antagonistes angiotensine 2
Tétracyclines
Méthyldopa
Carbamazépine
AINS
Diurétiques thiazidiques
Furosémide
Spironolactone
IEC
Traitements diminuants le taux de Li
❖Neuroleptiques
❖Inhibiteurs calciques
❖Grande consommation de café
❖Donc si arrêt ou diminution =
majoration des taux de Lithium
Signes cliniques de surdosage
❖ Stade 1: tremblements, troubles digestifs,
asthénie, fatigabilité musculaire, ataxie
cérébelleuse
❖ Stade 2: état de conscience altéré,
hypertonie, myologies
❖ Stade 3: coma, manifestations épileptiques,
troubles cardiaques
surdosage: contexte et gravité
Absorption massive et volontaire à but létal:
Service de réanimation
Surdosage modéré, accidentel, dans un contexte bien
précisé:
Surveillance ambulatoire rapprochée
Interruption du traitement par lithium
Lithiémie quotidienne
Hyperhydratation salée
Exemple
❖ Patiente ayant des tremblements majorés depuis 48h, avec
nausées. Elle a pris pdt 48h des AINS. Bilan en urgence:
lithiémie 1,5 mmol/l
❖ Conduite à tenir:
❖ Arrêt lithium et AINS
❖ Hydratation > 3 L/j, Augmenter ration de sel dans aliments
❖ Contrôler lithiémie tous les jours
❖ Conseils au patient et à son entourage
❖ Reprise ttt par lithium quand lithiémie < 0, 8 mmol/l
❖ Lihtiémie à 5J et surveillance clinique
Association lithium avec:
❖ Carbamazépine:
❖ Risque neurotoxique augmenté
❖ Risque d’agranulocytose
❖ Divalproate:
❖ Prise de poids
❖ Tremblements
❖ T digestifs
❖ Chute des cheveux
Lamotrigine: Bien tolérée
Association Lithium avec
❖ Antipsychotique
Atypique
Majoration SD
extrapyramidal
Majoration prise
de poids
❖ Inhibiteur
Sélectif de la
Sérotonine:
Risque SD
sérotoninergique
Arrêt lithium
❖ Eviter arrêt brutal: risque élevé de récidive
❖ Arrêt brutal si:
❖ Surdosage
❖ Grossesse débutante de découverte fortuite
❖ Sismothérapie (arrêt Li 48 h avant)
❖ Diminution progressive: moins 250 mg/j tous les mois
sur 3 à 6 mois
Prendre un avis néphrologie
❖Diminution de la clairance de la
créatinine
❖Apparition d’un syndrome
polyuropolydipsique important
Trouble endocrinien
❖Prendre un avis devant toute
hypothyroïdie si:
❖Présence de signes cliniques
❖Cinétique évolutive rapide
❖Opothérapie substitutive si TSH > 10
mU/L ou si anticorps anti-TPO positifs
avec TSH > 6 mUI/L
Lithium à retenir
❖ Plus efficace dans la prévention des rechutes maniaques et
probablement dans les rechutes dépressives
❖ Potentialisation par un autre thymorégulateur souvent nécessaire
❖ PAS D’AINS ET REGIME DESODE
❖ Supérieurs aux autres sur la dimension suicidaire
❖ Y penser plutôt 2 fois qu’une pour patient ayant des conduites auto et
hétéroagressives
❖ Effet préventif de rechute parfois différé (plusieurs mois de traitement,
voire 1 à 2 ans)
❖ Arrêt progressif
Indications précises des AP chez
les BP Antipsychotiques de 2nde génération
Intérêt très net dans la prise en charge de la manie
Action supérieure à celle des anticonvulsivants
Rapidité d’action, composante sédative
4 molécules: olanzapine, quétiapine, rispéridone,
aripiprazole
Rapport bénéfices/risques à court terme favorable
MAIS…
Le SD métabolique serait 2 fois plus
fréquents chez les patients bipolaires
Terrain de complications cardio-
vasculaires
Surreprésentation du surpoids et de
l’obésité chez les patients BP
Mais…
Participation iatrogène des AP nette
Effet anti-histaminique H1
Olanzapine>>>aripiprazole
Question du devenir à long terme du
patient?
AP avec AMM en France
pour TB Olanzapine:
Traitement épisodes maniaques modérés
à sévères
Prévention des récidives chez les patients
présentant un TB ayant déjà répondu au
traitement par olanzapine lors d’un
épisode maniaque
Zyprexa, poso entre 5 et 20 mg/J
Risperidone:
Traitement des épisodes
maniaques modérés à sévères
associés aux TB
Risperdal
Poso: jusqu’à 6 mg/j
Aripiprazole:
Traitement des épisodes maniaques modérés
à sévères des TB de type 1 et prévention de
récidives d’épisodes maniaques chez l’adulte
ayant présenté des épisodes à prédominance
maniaque et pour qui les épisodes maniaques
ont répondu à un ttt par aripiprazole
Traitement des épisodes maniaques modérés
à sévères des TB de type 1 chez l’ado de 13
ans ou plus pour une durée allant jusqu’à 12
semaines
Abilify: 5 à 30 mg/J. Action antimaniaque
poso> 20 mg/j
Quétiapine:
Traitement des épisodes maniaques modérés à
sévères dans les TB. Traitement des Episodes
Dépressifs Majeurs dans les TB. Prévention des
récidives chez les patients présentant un TB,
ayant répondu à la quétiapine lors d’un épisode
maniaque ou dépressif
Xeroquel, Poso variables:
Episode maniaque: 400 à 800 mg/
Dépression: 300 mg/J. Augmentation très
progressive
Traitement de maintenance
Olanzapine
Prévention des épisodes maniaques
Tableaux mixtes
Pertinente en association au lithium ou au valproate
Quétiapine:
En association avec lithium ou valproate
Prévention des épisodes thymiques
Traitement de maintenance
Rispéridone
Prévention récidive maniaque
monothérapie ou en association
Aripiprazole
Prévention récidive épisodes maniaques
Populations spécifiques
Sujets jeunes + sensibles aux
effets secondaires des AP
Sujets âgés: effets extra
pyramidaux (risque chutes,
risque CV)
Divalproate de sodium
Valpromide (dépamide)
Divalproate de sodium (dépakote)
AMM: phase maniaque d’un TB si
intolérance ou contre-indication au lithium.
Traitement poursuivi en cas de bonne
réponse lors de la phase aiguë
Effets secondaires
❖ Nombreux…
❖ Risque tératogène ++
❖ Nouvelles directives ANSM (sept 2018) (guide
prescripteur, formulaire d’information, carte patiente)
❖ CI femmes en âge de procréer
❖ Orienter vers spécialiste si 1ière prescription ou
réévaluer le traitement
Interactions
médicamenteuses
Valproate: inhibiteur enzymatique
Augmente les concentrations
d’autres anticonvulsivants
(carbamazépine, lamotrigine):
précaution en cas d’association
ou switch croisé
Pas d’interactions avec
contracéptifs oraux, les AVK et le
lithium
Pas inducteurs enzymatiques:
pas d’auto-induction donc le taux
plasmatique ne se modifie pas
dans le temps
Mise en place
Avant instauration:
Eliminer une hépatite aiguë ou
chronique active
Une porphyrie hépatique
Anomalies des lignées sanguines
Mise en place
Traitement facile
Débuter à 750 mg/J (prudence sujets âgés)
2 prises
Augmentation possible quasi-quotidienne
:250-500 mg/j
Dose totale maxi: 2500 mg/J
Adaptation posologique
Guidée par la clinique:
efficacité/tolérance
Si taux plasmatique > 150 mg/l =
surdosage: diminution du produit
Dosage médicamenteux
Peu d’intérêt
Dose plasmatique thérapeutique
Doses entre 50 et 100 mg/l. Variations interindividuelles +++
Indication dosage
Intoxication aiguë
Suspicion de surdosage
A la normothymie
S’assurer de la bonne observance
Surveillance biologique
Importante les premiers mois
Répétée mensuellement le premier
trimestre
Puis tous les 3 mois pendant 1 an
Puis 1 fois/an
Risque prise de poids
Bilan métabolique
+/- densité osseuse: si signes
clinique ostéopénie ou facteurs
de risque
Carbamazépine
Tégrétol
3 formes
cp à libération immédiate à 200mg
cp à libération prolongés en 200 et 400
mg
solution buvable à 20 mg/ml
AMM
Traitement des épisodes maniaques ou
hypomaniaques
Prévention des rechutes
Résistance relative
Intolérance ou CI au lithium
Bilan préthérapeutique
Hémogramme
BH
Test de grossesse
ECG: éliminer un BAV (CI si type 2)
Eliminer réaction immunoallergique grave à
l’interrogatoire
Instauration
Prudence
Progressive
Libération immédiat dans un 1ier temps
Doses curatives état maniaque 600 à 1200 mg/j
Ttt d’entretien: 400 à 800 mg/j
Tais plasmatique thérapeutique: entre 4 et 8
microg/l
Surveillance biologique
Hémogramme, fonctions
hépatiques et rénales, natrémie
Hebdomadaire le 1ier mois, tous
les mois le 1ier trimestre et
annuellement
Interactions
médicamenteuses Interactions nombreuses (vigilance chez le sujet âgé polymédiqué)
Risque d’hyponatrémie majorée si: Associé aux ISRS, aux
diurétiques
Inducteur enzymatique puissant:
Contraceptifs oraux inefficaces
Surveillance rapprochées des AVK
Peut inactiver certains psychotropes: sertraline, miansérine,
olanzapine, rispéridone, méthadone
Autoinducteur: taux plasmatique peut diminuer dans le temps,
ajuster les doses
Possible surdosage si associé à:
Valproate et ses dérivés
Lamotrigine
ISRS (fluoxétine, fluvoxamine,
paroxétine)
Macrolides
Gros consommateurs de jus de
pamplemousse
Résumé
Molécule de 2ième intention
Maniabilité complexe
Intéressante
Homme tempérament impulsif avec TB à
cycles rapides. Préférer oxcarbamazépine
+ maniable mais pas d’AMM
Lamotrigine
Prévention des épisodes
dépressifs chez les patients
adultes présentant un trouble
bipolaire de type 1, à polarité
dépressive prédominante
Instauration
Progressive sur minimum 6 semaines
Doses cibles entre 200 et 400 mg/j
Bilan préthérapeutique: hémogramme,
bilan hépatique.
Pas de surveillance sanguine par la suite
sauf signe d’appel (fièvre inexpliquée)
Interactions
médicamenteuses Contraceptifs oraux
Diminuent le taux de lamotrigine
dans le sang
Arrêt de fin de cycle peut générer
augmentation la dose de lamotrigine
jusqu’à 50 %: effets secondaires
possibles
Résumé Molécule de 1ière ligne
TTT aigu de la dépression bipolaire
Prévention des récidives dépressives dans
le TB
Bon profil de tolérance (hormis le risque
cutané)
Asso aisée avec lithium et
antipsychotiques
Dépression Fréquente
Grave:
Récidives ou chronicité
Complications suicidaires
Complications sociales et psychologiques (perte d’emploi,
séparations)
Risques somatiques associés (cv, cancers)
Difficultés de diagnostic et de prise en charge
Dépression résistante
Dépression bipolaire: comment les dépister?
❖ Indices liés à l’Episode Dépressif Majeur (EDM) en lui-
même
❖ Indices liés à l’Histoire de la Maladie (HDM)
Indices cliniques à évaluer devant tout EDM
1.Risque suicidaire
2.Sévérité (léger, modéré, sévère)
3.Caractéristiques mélancoliques ou atypiques
4.Symptômes psychotiques
5.Caractéristiques mixtes
6.Complications somatiques (amaigrissement,
comorbidités)
7.Soins déjà reçus et leur efficacité
Indices d’une dépression bipolaire
1.Symptômes psychotiques
2.Caractéristiques atypiques
3.Caractéristiques mixtes
4.Résistance aux traitements déjà prescrits
EDM avec symptômes psychotiques
Idées délirantes (plus rarement
hallucinations)
Congruentes à l’humeur
Délires de ruine, de culpabilité et
d’hypochondrie
Non congruentes à l’humeur
Idées délirantes de persécution
Caractéristiques atypiques Ne relève pas de la notion de bizarrerie
Dépression « inversée »
Hypersomnie
Hyperphagie
Humeur plutôt réactive et labile
Difficultés relationnelles (sensibilité forte au rejet)
Signes physiques (lourdeur de membres, sensation
de plomb)
Caractéristiques mixtes Nouvelle proposition nosologique apparue dans le
DSM V en 2013 même si observation est ancienne
Dépression + Symptômes maniaques (>3)
Distractibilité (sensibilités aux variations de
l’environnement)
Fuite des idées (« pédalo dans la tête »,
« bouillonnement dans tête »)
Tous les autres symptômes maniaques sont
possibles
Réponse aux antidépresseurs
Réponse aux Antidépresseurs
Résistance thérapeutique
Réponse trop rapide (en moins d’1 semaine)
Réponse qui s’épuise après une amélioration sensible
Induction d’un virage de l’humeur (y compris si sd
dysphorique, labilité, sensation de malaise et/ou
d’agitation)
Peut s’observer lors d’un arrêt des antidépresseurs
Indices liés à l’HDM ATCD personnels d’hypomanie, de manie,
d’épisodes mixtes
Age de début précoce (<25 ans)
Récurrence des épisodes dépressifs (> ou
= à 3 )
Episodes dépressifs de courte durée
ATCD de troubles psychiatriques post-
partum
Indices (moins sensibles) liés à l’HDM
Comorbidités addictives, abus de
substances
T bipolaires dans la famille
ATCD de suicide abouti, ou autres ATCD
psychiatriques familiaux
Au niveau personnel, ATCD de tentatives
de suicide graves
Comment rechercher une hypomanie passée?
Interrogatoire du patient
ATCD d’humeur euphorique
ATCD d’humeur labile ou irritable
Agitation intérieure ou psychomotrice
Moins besoin de dormir
Rechercher le ou les changements perçus par
l’entourage
Consultation avec un proche
Outils psychométriques
MDQ: Mood Disorder Questionnaire
HCL 32: Hypomania Check List à 32 items
Indice de bipolarité de Sachs
Prise en charge de la dépression bipolaire
✴ Patient est-il déjà sous thymorégulateur?
✴ Les taux plasmatiques sont ils adéquates?
✴ Intensité de la dépression?
✴ Comorbidités ? (toxiques, neurologiques,
dysthyroïdie)
Si absence de thymorégulateur
Prescrire un thymorégulateur efficace sur la
polarité dépressive du trouble
Quétiapine (Xeroquel) +++
Lamotrigine (Lamictal) + (surtout en traitement
préventif)
Lithium + (surtout en traitement préventif)
Olanzapine (Zyprexa) + (souvent associé à la
fluoxétine)
Si déjà sous thymorégulateur
Réévaluer observance
Si mauvaise observance: évaluer les raisons
Défaut d’insight ou déni de la maladie
Existence de symptômes gênant l’observance (la dépression
rend moins observant)
Tolérance (même en présence d’une bonne observance). Ex
prise de poids peut faire le lit d’un EDM
Réévaluer la posologie
Taux plasmatiques
Changement de traitement de fond si Si manque clair d’efficacité du 1ier traitement
Problèmes de tolérance très importants
Ex:
Si patient sous lithium qui a fait de
nombreuses rechutes dépressives ou
maniaques
Switch avec un thymorégulateur efficace
dans la dépression (quétiapine >lamotrigine
> olanzapine)
Ajout d’un traitement si Posologie maximale efficace du 1ier
traitement
Présence d’arguments permettant de
poursuivre le traitement en cours
Le traitement préexistant a fait la
preuve de son efficacité curative et/ou
préventive
La tolérance est suffisamment
satisfaisante
Associations de traitements efficaces
Olanzapine (5 à 10 mg/j) et fluoxétine (25 à
50 mg/j) Ou autre ISRS
Lamotrigine + Lithium
Valproate + ISRS
Antidépresseurs et TB
Débat +++
Certains pensent qu’ils sont contre-
indiqués dans TB type 1
AD + thymorégulateur
Possiblement efficaces en phase aiguë
mais pas en phase de maintien
Quand éviter un antidépresseur
Virage sous AD dans l’HDM
Résistance aux AD (inutilité probable)
Périodes de cycles rapides
4 cycles thymiques ou plus au cours des 12 derniers mois
Episode maniaque, mixte ou hypomane dans l’histoire de la
maladie récente
Caractéristiques mixtes de l’EDM
Hyperréactivtié émotionnelle ou labilité émotionnelle. Sensible à
l’environnement
Quand envisager un AD? Efficacité dans le passé au cours d’un EDM
précédent
Dépression avec caractéristiques mélancoliques
Dépression ralentie
Dépression apathique ou une hyporéactivité
émotionnelle
Faible nombre d’épisodes thymiques dans le
passé
T anxieux associé (Olanzapine + fluoxétine)
Quel AD?
ISRS
Potentiel d’induction virage plus faible
Fluoxétine + olanzapine (ou valproate ou
Lithium ou quétiapine)
Sertraline + Lithium (ou Valproate)
Quelle durée de prescription des AD?
Jusqu’à l’obtention d’une rémission
symptomatique
Autour de 12 semaines de traitement
Durée < à la prescription « classique »
des AD
Vigilant au virage à l’arrêt brutal des AD:
diminution progressive
Patient déjà sous AD et vous faites le diagnostic de TB
1/ Le ttt AD est bien toléré et a apporté un
bénéfice
Discuter le maintien de cet AD: asso
antidépresseur et thymorégulateur
Patient sous fluoxétine: ajout olanzapine
Ajout lamotrigine possible mais ce ttt ne
serait pas très efficace pour prévenir un
virage maniaque ou hypomane
Patient déjà sous AD et vous faites le diagnostic de TB
2/ AD mal toléré et/ou pas de bénéfice
Introduire un thymorégulateur efficace en première
intention
Diminution ou arrêt de l’AD
Attention être vigilant à la baisse de l’AD:
Aggravation clinique par perte d’efficacité même
partielle
Risque de virage de l’humeur possible à l’arrêt
(notamment en cas d’arrêt brutal)
Messages clés
❖ Lithium +++
❖ Thymorégulateurs de la phase haute: lithium, valproate,
antipsychotiques atypiques (olanzapine, aripiprazole,
quétiapine, rispéridone)
❖ Thymorégulateurs de la phase basse: quétiapine, lithium,
lamotrigine, olanzapine
❖ Associations souvent nécessaires dans la phase de
maintien: (Li + Lamotrigine; Li+Divalproate, Li+
Quétiapine, Olanzapine + Fluoxétine…)
Messages clés
❖ Ne pas associer deux anticonvulsivants (risque effets secondaires
trop important)
❖ Episode maniaque ou hypomaniaque = arrêt antidépresseur en
cours
❖ Antidépresseurs possiblement efficaces en aigu (et associé avec
un thymorégulateur) mais ne le sont pas en préventif
❖ Ne pas oublier les autres traitements
❖ Psychothérapies (éducation thérapeutique, TCC, TIPARS…)
❖ TMS, ECT ++