Introduction générale
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Introduction généraleCe cours présente tout d’abord des éléments de culture
générale sur les marchés de capitaux. Ces éléments
serviront ensuite de base pour le développement des
chapitres suivants. Nous étudierons ainsi les institutions
financières constituant les marchés financiers et les
instruments financiers que l’on peut échanger sur ces
derniers, allant des produits de base aux produits
dérivés.
Ces bases fondamentales nous permettront ensuite d’aborder
la problématique de la gestion des risques sur le marché
financier et sur la performance des instruments
financiers. Quels sont les risques présents sur le marché
financier ? Comment mesurer ces risques et comment se
couvrir ? Comment mesurer la performance d’un instrument
financier ? Comment créer de la performance ? Telles sont
les questions que nous développons dans ce cours.
Chapitre 1 :
Le marché des capitaux
I- Définition
Un marché est le lieu où se rencontrent une offre et une
demande d'un certain bien. En l'occurrence le bien dont il
s'agit est l'argent.
Les marchés de capitaux permettent la rencontre entre les
agents économiques ayant un excédent de capitaux et les
agents ayant des besoins de financement. Concrètement, les
entreprises s'adressent aux épargnants sur les marchés de
capitaux par l'émission d'actions, d'obligations ou de
billets de trésorerie.
Sur le marché des capitaux, les détenteurs de l'offre sont
les agents dits "à capacité d'épargne positive", en
l'occurrence les ménages essentiellement (aussi surprenant
que cela puisse paraître !) et aussi les entreprises,
quoique celles-ci préfèrent généralement réincorporer
leurs bénéfices dans leur propre activité ou distribuer
des dividendes à leurs actionnaires. Les demandeurs sont
d'une part les Etats, l'Etat providence moderne
nécessitant des investissements considérables et d'autre
part bien sûr les entreprises : ce sont les agents que
l'on appelle "à besoin de financement".
Loin d'une entité abstraite et souvent présentée comme
irrationnelle et toute-puissante à la fois, le marché des
capitaux représente en fait le moteur de l'économie,
puisque c'est le lieu où le carburant, l'argent, va être
utilisé pour propulser de l'avant la machine, c'est-à-dire
produire des richesses.
La première pierre d'achoppement réside dans la
possibilité qu'un échange ait effectivement lieu entre les
agents à capacité de d'épargne et les agents à besoin de
financement. En effet pour que le marché fonctionne il
faut non seulement que le bien, l'offre et la demande
existent, mais aussi que les agents aient envie de
procéder à l'échange ! Or les agents à capacité d'épargne,
les ménages rappelons-le, présentent une profonde aversion
pour le risque. Dès lors l'essentiel de l'épargne dégagée
par les ménages se trouve en dépôt sur des comptes à vue
ou des comptes d'épargne où l'argent est immédiatement
disponible.
En face, les agents à besoin de financement, à savoir les
entreprises, souhaitent trouver des financements à long
terme pour planifier leur développement. L'horizon des
agents à capacité d'épargne est généralement de quelques
semaines (la prochaine paie) à quelques mois (le prochain
tiers provisionnel…). L'horizon des agents à besoin de
financement est de plusieurs années ! Cette différence
rend l'échange effectif quelque peu problématique.
Marché des capitaux
Marché monétaire
Marché financier
Marché primaire
=Emission de nouvelles valeurs
mobilières
Marché secondaire
=Bourse
=Echange et
cotation des valeurs
mobilières déjà émises
Marché des interventions de la Banque CentraleMarché interbancaire
Pour optimiser l’allocation des ressources financières sur
le marché des capitaux, deux possibilités s’offrent : il
s’agit de la finance directe et de la finance indirecte
selon la terminologie de Gurley et Shaw (1960).
L’épargnant a en effet le choix entre deux solutions pour
placer sa liquidité :
- Il peut la placer chez un intermédiaire financier
(banque) qui l’alloue ensuite à un emprunteur de son
choix : c’est le circuit de la finance indirecte.
- Il peut la placer directement sur les marchés
financiers via un instrument financier de son choix
(action, obligation, option). Le prêt est directement
confié à l’emprunteur : c’est le circuit de la fiance
directe.
Sur la même problématique, Hicks (1974) a proposé une
distinction entre l’économie d’endettement (overdraft
economy) caractérisée par une finance indirecte.
C’est le cas par exemple de l’économie camerounaise ;
et d’autre part, l’économie de marchés de capitaux
(autoeconomy), où les marchés financiers assurent le
financement de l’économie. C’est le cas par exemple
de l’économie américaine.
II-Quelques institutions du marché des capitaux
- Les banques
Les banques sont les seuls agents qui possèdent le pouvoir
de transformer des ressources à très court terme : les
dépôts à vue (les comptes courants) en emplois à moyen ou
long terme : le crédit bancaire. Les banques établissent
donc le pont nécessaire entre les ménages et les
entreprises ; historiquement elles ont joué et jouent
toujours un rôle essentiel dans le financement de
l'économie.
Chaque banque a le droit de distribuer sous forme de
crédit la quasi-totalité de l'argent (mais pas tout ! cf.
plus bas) mis en dépôt par ses clients sur les comptes à
vue. Mais ce crédit distribué par la banque n'annule pas
pour autant le dépôt, qui reste disponible pour le client.
Il y a donc création de monnaie par la banque. Ces
crédits, octroyés sous forme de dépôts à vue, viennent
grossir l'encaisse des banques et donc leur possibilité de
distribuer de nouveaux crédits, etc. Les dépôts font les
crédits, qui eux-mêmes font les dépôts, …etc. C'est ce
qu'on appelle le "multiplicateur du crédit".
Le pouvoir de création monétaire des banques n'est
évidemment, et heureusement, pas infini. Il est limité
d'abord par le fait qu'une partie seulement du crédit
octroyé restera sous forme de dépôt. Le reste sera
converti en monnaie fiduciaire (billets) par des retraits.
C'est d'ailleurs pour garantir la capacité des banques à
faire face aux retraits que la banque centrale leur impose
de bloquer un pourcentage de leurs dépôts sous forme de
réserves obligatoires, non utilisables pour distribuer du
crédit. Ce taux de réserves obligatoires est un des
instruments de contrôle par les banques centrales de la
quantité de monnaie en circulation.
De plus, une entreprise ne peut pas se financer uniquement
par le crédit : au-delà d'un certain niveau d'endettement,
les frais financiers finissent par pénaliser de manière
insupportable les résultats et à ce moment les banques
n'acceptent plus de prêter. Les entreprises doivent aussi
trouver des moyens de financement à encore plus long
terme, des financements qui en fait ne deviennent
exigibles qu'en cas de dissolution de la société : des
capitaux, ou à très longue échéance, des emprunts
obligataires par exemple. L'ensemble des capitaux et des
dettes à long terme constituent ce qu'on appelle les
"fonds propres" d'une entreprise.
Les banques, en particulier les banques d'affaires,
interviennent aussi dans le financement à long terme des
entreprises, mais ce n'est pas leur vocation première qui
est plutôt de faire circuler l'argent. Pour doter les
entreprises en fonds propres, il faut des agents
économiques prêts à immobiliser de fortes sommes sur de
longues périodes, en vue bien évidemment d'en retirer un
bénéfice : des investisseurs.
- Les investisseurs institutionnels
Les principaux investisseurs sur les marchés de capitaux
aujourd'hui sont ceux qu'on appelle les "investisseurs
institutionnels" (familièrement les "zinzins"), à savoir
les compagnies d'assurance, les gérants de fonds (asset
managers), les caisses de retraite et leur équivalent
américain les fonds de pension. Eux aussi drainent de
l'épargne publique, mais cette épargne est immobilisée et
n'est pas exigible immédiatement comme les sommes en dépôt
sur les comptes à vue. D'autre part les organismes en
question ont généralement une obligation réglementaire ou
contractuelle ou statutaire de faire fructifier cette
épargne afin de pouvoir verser dans le cas des compagnies
d'assurance les indemnités, dans le cas des fonds de
pension les retraites à leurs souscripteurs.
Au lieu de distribuer du crédit comme les banques, les
investisseurs institutionnels achètent les titres émis par
les entreprises en quête de financement. Ces titres sont
représentatifs soit de capitaux propres : les actions,
soit de dettes à long terme : les obligations. Cet achat
s'effectue soit sur le marché primaire, c'est-à-dire dès
l'émission du titre, soit sur le marché secondaire, qu'on
appelle plus communément "la Bourse".
Entre la décision des entreprises de trouver des
financements sur le marché d'une part, et la décision des
investisseurs institutionnels de placer l'épargne dont ils
ont la garde d'autre part, il y a clairement cette fois
une offre et une demande qui ne peuvent que se rencontrer.
Encore faut-il que le marché s'organise pour faciliter au
mieux cette rencontre ; plusieurs sortes d'acteurs vont y
contribuer. A ce niveau les banques manifestent de nouveau
leur présence en force, car en tant qu'organismes teneurs
de comptes espèces et pourvoyeurs de liquidité, elles vont
jouer un rôle d'intermédiation primordial.
III- L'émission des titres
L'émetteur qui souhaite se financer sur le marché se
tourne vers une banque, ou un groupe de banques (le
"syndicat") qui joue le rôle d'agent pour cette émission.
L'agent prend en charge toutes les modalités économiques
de l'émission. Il s'engage à acheter les titres émis, à
charge à lui de trouver ensuite des investisseurs prêts à
les racheter.
Après l'émission, et une fois les titres sur le marché,
l'agent payeur de l'émetteur (qui peut être le même que
l'agent financier ou un autre établissement) aura en
charge le bon déroulement de toutes les opérations
intervenant dans la vie du titre : paiement de coupons
pour les obligations ou de dividendes pour les actions,
remboursements, augmentations de capital…
Les agences de notation enfin sont des établissements
indépendants qui évaluent la qualité des émetteurs et leur
attribuent une note établissant leur fiabilité en tant que
débiteurs.
- Les dépositaires
L'agent financier de l'émetteur gère la relation avec le
dépositaire central, un acteur fondamental sur le marché
des titres. Le dépositaire central tient à jour dans ses
comptes, pour chaque émission dont il a connaissance, la
quantité totale de titres émis et la quantité détenue par
chaque établissement inscrit en compte chez lui (la somme
des quantité détenues par chaque établissement devant bien
évidemment égaler la quantité totale !). En France le
dépositaire central de la quasi-totalité des émissions est
Euroclear France, anciennement la SICOVAM.
Chaque adhérent à Euroclear France est un dépositaire
local. Tout investisseur qui n'est pas directement inscrit
en compte chez Euroclear France doit ouvrir un compte chez
un dépositaire local pour pouvoir détenir des titres. Or
le dépositaire central ne gère à peu près que les titres
émis dans son propre pays, tandis que les investisseurs
tendent à internationaliser leurs placements. D'où le
développement de la fonction de "dépositaire global" ou
"global custodian". Le global custodian est désigné par
l'investisseur pour être son teneur de compte pour toutes
ses opérations d'achat-vente de titres sur tous les
marchés. Pour ce faire le global custodian se met en
relation avec des dépositaires locaux sur tous les marchés
de la terre, les dépositaires locaux ayant chacun en
charge la relation avec le dépositaire central de leur
pays.
IV- Les opérations de marché
Les investisseurs achètent des titres généralement par
l'intermédiaire d'un broker ou courtier. Celui-ci assure
plusieurs services en direction des investisseurs. Les
traders enfin vont sur le marché acheter ou vendre les
titres.
La négociation entre les brokers se fait soit directement
"de gré à gré", soit par l'intermédiaire d'un marché
organisé, une Bourse des valeurs, soit sur une des places
de marché électroniques qui connaissent un fort
développement actuellement.
Une fois l'opération négociée, l'investisseur se tourne
vers son dépositaire afin que celui-ci prenne en charge la
partie "post-marché". En effet pour que l'opération soit
dûment enregistrée il faut procéder à l'échange des titres
fournis par le vendeur contre les espèces fournies par
l'acheteur. C'est le règlement-livraison.
Le dépositaire aura également la charge de répercuter sur
les comptes de son client investisseur l'impact des
multiples opérations sur titres intervenant sur son
portefeuille : paiements de coupons ou dividendes,
remboursements, mais aussi détachement de droits de
souscription, OPA,… OPE…
V- Les salles de marché
Les opérations de marché effectuées par les investisseurs
institutionnels ne se bornent pas à l'achat-vente de
titres. Etant données les sommes engagées, et la
multiplicité des marchés où les investisseurs
interviennent, cette activité génère des besoins annexes.
L'investisseur doit se procurer des devises, d'où la
nécessité d'intervenir sur le marché des changes. Il peut
avoir également besoin de crédit, ou au contraire vouloir
placer temporairement des liquidités, pour optimiser sa
trésorerie. Enfin il veut protéger son portefeuille
d'actifs contre les fluctuations du marché, d'où un besoin
en produits dérivés.
Les entreprises non financières (les "corporates") font
face au même type de besoins : les importateurs veulent se
procurer des devises, les industries de transformation
doivent se protéger contre les fluctuations des prix des
matières premières. Tous ont des besoins de gestion de
trésorerie, et de couverture contre les mouvements des
cours ou des taux.
VI- La spéculation et l'arbitrage
Tous les établissements financiers ainsi que des fonds
dédiés à cette activité consacrent une partie de leurs
ressources à la spéculation. Spéculer c'est prendre une
position contraire à la tendance en cours : c'est se
porter vendeur quand on pense que les cours vont baisser
(et qu'ils sont donc au plus haut !), acheteur quand on
pense qu'ils vont monter. En prenant position, les
spéculateurs apportent de la liquidité au marché : ils
sont les vendeurs des investisseurs qui veulent acheter,
les acheteurs de ceux qui veulent vendre. C'est une
activité risquée, puisque contrairement aux investisseurs
ou aux corporates, les spéculateurs parient sur l'avenir.
Les arbitragistes jouent également un rôle d'harmonisation
: ils profitent des différences de prix existant entre
différents marchés pour faire des plus-values. Par exemple
sur le marché des devises, ils achètent du dollar sur une
place où celui-ci est moins cher et le revendent là où il
est plus demandé, donc plus cher. C'est une activité sans
risque, puisque les actifs achetés sont immédiatement
revendus, mais qui nécessite des fonds importants dans la
mesure où les plus-values par opération sont faibles.
L'activité des arbitragistes a pour effet de gommer les
incohérences du marché.
Conclusion
La littérature économique, après avoir opposé le
financement des entreprises par le crédit bancaire
(économie d'endettement) et le financement par l'émission
de titres (économie de marché), tend désormais à attribuer
un rôle complémentaire aux deux. Les études tendent à
prouver que pour se développer une économie a besoin d'un
marché financier actif et organisé et d'un système
bancaire fiable.
L'objectif de ce cours est de discuter de la définition
des marchés financiers, de leur rôle, de leurs produits et
de leurs mécanismes de fonctionnement : qui sont les
acteurs du marché ? Comment interagissent-ils ? Quels sont
les produits financiers qu'ils négocient ? Les fonctions
autour desquelles ils s'organisent ?
Chapitre 2 :
Les marchés financiers : Organisation et
fonctionnement
Le marché financier se présente comme une composante du
marché de capitaux qui permet le financement de
l’économie. C’est le lieu d’émission et d’échange des
valeurs mobilières, principalement les actions et les
obligations ; mais aussi les produits dérivés (contrats à
termes, options, etc.). L’émission et les transactions sur
les instruments financiers peuvent s’effectuer dans le
cadre d’une bourse de valeurs, sur des marchés d’actifs
financiers organisés ou de gré à gré, ou sur des marchés
dérivés.
Ce chapitre présente le rôle du marché financier, son
évolution, sa structure, les produits qui y sont échangés
(instruments financiers), les acteurs du marché
financiers, ainsi que les opérations qui y sont
effectuées.
I- Le rôle des marchés financiers
- Transferts de liquidités
Le premier rôle des marchés financiers, celui qui a
motivé leur apparition et qui demeure l’un des plus
importants, est de faciliter les transferts de
liquidité des agents à capacité de placement vers
les agents à besoins de financement. Cette
allocation des ressources est le propre des marchés
au comptant.
- Allocation des risques
Le deuxième rôle est celui de l’allocation des
risques, qui a pris une ampleur considérable de nos
jours avec le développement des produits dérivés.
En effet, certaines opérations n’ont pas pour
objectif de couvrir des besoins de financement, mais
plutôt de se protéger contre des risques de pertes
dus à la variation du cours d’un actif financier.
- Vecteur d’information
Enfin les marchés financiers contribuent à
l’information des agents économiques, notamment par
le canal du cours (prix) des titres qui reflètent la
situation des entreprises et des marchés (dans la
mesure où les marchés sont considérés comme
efficients).
Sur les marchés financiers, les agents acquièrent de
l’information incorporée dans les prix. Cette
incorporation est opérée par les transactions
effectuées par les agents bien informés et relayées
par la réaction des agents plus ou moins bien
informés face aux transactions des informés. Selon
que les prix incorporent plus ou moins bien les
informations disponibles, le marché sera plus ou
moins efficient, au sens informationnel.
II-L’évolution des marchés financiers
Depuis le milieu des années 70, nombreux
s’accordent à dire que les marchés financiers ont
fortement évolué avec une liquidité de plus en plus
abondante et des marchés de plus en plus
englobants, ainsi que l’apparition de fonds
d’investissement dont le pouvoir financier n’a
cessé de croître. La financiarisation actuelle de
l’économie a de grandes conséquences sur toute la
société.
Les années 70 sont caractérisées par l’apparition
de fortes incertitudes financières : l’inflation
s’est accru et on a assisté en même temps au
développement de la volatilité des taux d’intérêt
ainsi qu’à une importante instabilité des taux de
change et des produits énergétiques avec les deux
chocs pétroliers, et enfin on a assisté à
l’endettement croissant des pays en développement.
Ces évènements se sont accompagnés d’une forte
croissance des marchés financiers pour faciliter
les transferts de risques entre entreprises ou
Etats. Ces derniers ont eu pour conséquences une
augmentation de la liquidité, via la multiplication
des marchés dérivés.
Le développement des marchés financiers a été rendu
facile grâce au développement dans la même période
des TIC. Tout ceci a profondément modifié le
fonctionnement de l’économie mondiale et accélérer
la croissance de l’économie mondiale.
Mais cette croissance des marchés financiers a
malheureusement rendu facile les transferts de
risques financiers via des produits dérivés et des
innovations financières complexes (qui augmentaient
les appétits des spéculateurs). Ces produits
dérivés ont ainsi certes permis une croissance de
la liquidité nécessaire au financement des
activités économiques pour une croissance
économique soutenue, mais l’opacité les
accompagnant a augmenté les risques sous-jacents,
en facilitant la spéculation et l’instabilité
financière. C’est ainsi qu’on assiste à la
récurrence des crises financières. La crise de
l’année 2008 est entre autres causée par un manque
de confiance dans les produits de crédit complexes,
innovants mais difficiles à évaluer
III- La présentation des titres
Les objets échangés sur le marché financiers sont
les titres financiers au sens strict, et les
produits dérivés du type options, futures, ou swaps.
Un titre est un droit à une séquence de flux de
trésorerie futurs. L’acheteur du titre donne au
vendeur la somme d’argent correspondant à la valeur
du titre, en échange de quoi il acquiert le droit de
recevoir un ou plusieurs flux échelonnés dans le
temps. Par exemple, l’acheteur d’une obligation
recevra une séquence d’intérêts (dits coupons) puis
le remboursement du capital investi initialement.
L’acheteur d’une action recevra une séquence de
dividendes puis la nouvelle valeur de l’action au
moment de la revente de celle-ci.
1- Les actions :
C’est un titre de propriété représentant une
fraction du capital de l’entreprise et donnant droit
de vote aux Assemblées généraux, droit à
l’information sur la situation de l’entreprise et
droit aux dividendes. Sur un plan financier, elle
représente principalement deux sources espérées de
revenus pour son détenteur : (les dividendes à venir
et une éventuelle plus value lors de la revente du
titre)
Les actions, ou titres de capital, sont des titres
représentatifs d'une prise de participation dans une
société. De ce fait, l'actionnaire est un associé de
l'entreprise.
Les différentes catégories d’actions
On distingue plusieurs types d’actions.
- L’action classique :
Il s’acquiert contre une somme d’argent à la
création de l’entreprise ou sur le marché
financier. Il confère à son détenteur les droits
évoqués ci-dessus. Ces actions ordinaires (ou
actions de capital) sont généralement émises
lors de la création de la société, lors de
l’augmentation du capital ou lors d’une
distribution d’actions gratuites.
- Les actions d’apport (pour mémoire) attribuées
lors d’un apport matériel. Les droits sont
identiques à ceux des actions de capital.
- L’action privilégiée :
Il offre un privilège en termes de priorité lors
des votes en A.G. ou lors de la distribution des
dividendes.
- L’action à dividendes prioritaires (ADP) :
Il confère un accès privilégié aux dividendes
mais sans droit de vote.
- Les certificats d’investissement :
Ce sont des titres sans droit de vote,
permettant la participation du public au fonds
propres des entreprises nationales (publiques),
sans modifier l’actionnariat et sans faire
perdre des voix à l’actionnaire prioritaire.
- Les actions à bons de souscription d’actions
(ABSA) :
Ce sont des actions qui donnent le droit à leurs
détenteurs de souscrire à de nouvelles actions à une
date future et à un prix convenu à l’avance.
2- Les obligations
Ce sont des titres de créances pour les
souscripteurs (représentatifs d’une dette pour les
émetteurs) et donnant droit au paiement d’un
intérêt et au remboursement du capital à
l’échéance. Les obligations émises sur le marché
primaire, à un taux fixe généralement. Ils sont
négociables sur un marché secondaire à un prix
susceptible d’évoluer en fonction de la situation
du marché. La société émettrice de l’obligation
s’engage à rembourser le capital emprunté à une
échéance déterminée et à verser des intérêts
appelés coupons. Les coupons sont payables à des
intervalles de temps réguliers (année, semestres,
trimestres). Les obligations sont généralement
émises par une entreprises privée ou publique ;
par l’Etat ou par des collectivités publiques.
Caractéristiques de l’obligation
L’obligation est caractérisée par les éléments
suivants :
- La valeur nominale ou valeur faciale d’une
obligation est la valeur qui sert de base de
calcul des coupons (intérêts versés). Le coupon
est égal au taux facial (fixé à l’émission)
multiplié par le nominal. La valeur faciale est
déterminée à l’émission de l’obligation.
- Le prix d’émission ou valeur d’émission est le
montant de versement demandé aux souscripteurs
lors de l’émission de l’obligation. Cette valeur
peut être égale à la valeur nominale : on dit
dans ce cas que l’émission est au pair. Elle
peut également être en-dessous du pair,
caractérisant ainsi l’existence d’une prime à
l’émission.
- La maturité : c’est la date de remboursement de
l’emprunt obligataire.
- La valeur de remboursement : elle peut être
égale ou supérieure à la valeur nominale,
caractérisant dans le second cas l’existence
d’une prime de remboursement.
- Le coupon définit le montant des intérêts versés
- Le taux de rendement actuariel définit le
rendement réel suite aux variations de taux sur
le marché secondaire.
- La date de jouissance : date à partir de
laquelle les intérêts sont calculés.
Les catégories d’obligations
On distingue les obligations ordinaires et les
obligations à taux flottants.
- Les obligations ordinaires :
Ce sont des obligations à taux fixe dont le
coupon est versé en général une fois par an et
est identique sur la durée de vie du titre.
- Les obligations à taux flottants :
Ce sont les obligations à taux variables et les
obligations à taux révisables. Leur
particularité est d’offrir une rémunération qui
varie dans le temps à une moyenne de taux
constatée sur le marché.
3- Les produits dérivés
Outre lever des fonds à l’aide des actions et des
obligations, les entreprises ont besoin de
s’assurer contre les incertitudes sur les prix
qu’elles peuvent subir. Pour cela, elles vont
utiliser un autre type de produit que l’on appelle
« produits dérivés », car dérivés des produits de
base.
Ces produits existent depuis longtemps mais leur
échange s’est amplifié avec l’ouverture du premier
marché organisa des options de gré à gré à Chicago
en 1973 et la publication la même année de
l’article de black et Scholes The pricing of
options and corporate liabilities publié dans le
Journal of Political Economy. Ils s’apparentent à
des produits d’échange de risque ou encore
d’assurance pour les entreprises contre les
incertitudes grandissantes sur les prix des
instruments financiers fondamentaux.
Les produits dérivés peuvent être de deux natures
différentes : les contrats à terme et les options
négociables.
- Les contrats à termes
Une opération à terme est une opération au
comptant différée dans le temps. L’acheteur et
le vendeur se mettent d’accord sur les
conditions d’un échange, qui s’effectuera à une
date future (maturité). Précisée dans le contrat
à terme. Le prix de l’échange est précisé à la
date d’élaboration du contrat.
- Les options négociables
Les options sont des contrats permettant à leur
détenteur d’acheter ou de vendre une certaine
quantité d’un bien à un cours fixé à la
signature du contrat et appelé prix d’exercice
ou strike, et à une maturité bien précise. Les
options d’achat sont des calls
Les options de vente sont des put
On distingue les options à l’européenne et des
options à l’américaine.
IV-Les composantes du marché financier
On peut décomposer le marché financier selon la
nature des produits qui y sont échangés. Dans ce
cas on peut le structurer comme suit :
Produits dérivés
A- Le marché des actions
La structure du marché des actions est la
suivante :
Marché financierLes actions
Les obligation
Contrats à terme
Le marché officiel
Il est composé du marché des Règlements
Mensuels et du marché des Règlements
Immédiats.
- Le marché des Règlements Mensuels (RM) :
C’est sur ce marché que sont cotées les
entreprises les plus importantes (CAC 40, FTSE,
NASDAQ, NIKKEI, etc). C’est un marché à terme
car un délai est fixé entre la conclusion du
contrat et son exécution (livraison des titres).
- Le marché des Règlements Immédiats (RI) : Toutes
les opérations sont réalisées au comptant sur ce
marché.
Marché des actions
Marché officiel
Marché des Règlements mensuels
(RM)
Marché des Règlements Immédiats
(RI)
Second marché
Nouveau marché
Marché hors cote
Le second marché
Il est destiné à recevoir des entreprises de
petites tailles dont les perspectives sont
attrayantes.
Le nouveau marché
Ce marché est régi par une société qui lui
est propre, à savoir la société du nouveau
marché. Il s’adresse aux jeunes entreprises,
innovatrices et à fortes potentialités de
croissance et qui ont besoin de capitaux
importants pour se développer. Le
fonctionnement de ce marché est assuré par
des intermédiaires financiers agréés par la
société du nouveau marché. Les principaux
intermédiaires sont :
- Les interlocuteurs et teneurs de marché : ils
assurent l’introduction des sociétés et la tenue
des titres.
- Les négociateurs ou courtiers : ils exécutent
les ordres des clients ou leurs propres ordres.
Le marché hors côte
C’est un marché étroit où le volume des
transactions est faible. Les conditions
d’admission sur ce marché sont simples. En
effet, toute société présentant les trois
derniers bilans sont admises.
B-Le marché des obligations
On distingue deux types de marchés des obligations à
savoir le marché primaire et le marché secondaire.
- Le marché primaire (ou marché du neuf) : C’est
le marché de l’émission des emprunts par l’Etat,
les collectivités locales et les entreprises.
- Le marché secondaire (ou marché de l’occasion) :
C’est le lieu où sont échangées les valeurs déjà
émises.
Définition des subprimesLes subprimes, aussi appelés "crédits subprimes", sont des prêts hypothécaires à risque. Ce terme désigne plus particulièrement une forme de crédit immobilier qui est apparue aux Etats-Unis : les subprime loan ou subprime mortgage en anglais.
Ces crédits, gagés sur le logement de l'emprunteur, ont été accordés à des ménages américains aux revenus modestes et ont permis à de nombreux Américains d'accéder à la propriété.
Les subprimes sont des crédits à risque, caractérisés par
des taux d'intérêt variables et de niveau élevé, qui ont
été accordés à des foyers à faibles revenus.
En contrepartie de critères d'attribution moins stricts
que pour des crédits classiques, les intérêts étaient
plus élevés.
Pour que le crédit soit intéressant pour l'emprunteur,
les banques et organismes de crédit spécialisés
proposaient destaux bas en début de prêt (pendant les
deux premières années) grâce à des montages sophistiqués
avec des taux variables et des produits financiers
complexes.
Pourtant, ces prêts représentaient au final un taux plus
élevé pour l'emprunteur et un rendement plus important
pour le prêteur afin de compenser le risque de non
remboursement.
Par ailleurs, le risque de non remboursement était limité
par la garantie hypothécaire prise sur le logement de
l'emprunteur : si l’emprunteur ne pouvait plus faire face
aux échéances de remboursement de son crédit immobilier,
le prêteur se remboursait sur la revente du logement.
Les raisons de la crise
En 2006, les crédits subprimes représentaient 24% des
nouveaux crédits immobiliers octroyés aux Etats-Unis. Or,
les conditions d'octroi de ces crédits faisaient peser un
risque de solvabilité sur des ménages à faible revenu. De
fait, en 2007, près de trois millions de foyers
américains étaient en situation de défaut de paiement
Les raisons de la "crises des subprimes" sont également
liées à d’autres facteurs :
• les taux d'intérêt de ces crédits étaient variables
et indexés sur le taux directeur de la banque centrale
américaine ; or, entre 2004 et 2007, la Réserve fédérale
américaine ou FED a rehaussé son principal taux d'intérêt
directeur, qui est passé de 1% en 2004 à plus de 5% en
2007
• les créanciers (banques et organismes de crédit
spécialisés) ont titrisé une partie de ces créances ;
cela signifie qu’ils les ont transformées en titres émis
sur les marchés financiers, notamment en obligations
appelées ABS et CDO qu’ils proposaient aux épargnants.
Le mécanisme de la crise
La hausse du taux directeur de la FED a entraîné celle
des taux des crédits immobiliers aux Etats-Unis : les
ménages ayant souscrits des subprimes à taux d'intérêt
variable n’ont plus réussi à payer des échéances
mensuelles en forte hausse.
Parallèlement, la demande de biens immobiliers a décru et
la valeur des appartements et des maisons a baissé,
entraînant du même coup une diminution de la richesse
potentielle des emprunteurs.
La conjonction de ces deux facteurs défavorables a
multiplié les défauts de paiement et les situations
d'insolvabilité des emprunteurs (quand la revente des
maisons ne suffisait plus à assurer au prêteur le
recouvrement de sa créance).
La crise s'est ensuite propagée aux établissements de
crédit et au secteur financier par l'intermédiaire des
obligations de type ABS et CDO : quand les ménages n’ont
plus pu rembourser leurs prêts, ces titres, très prisés
des spéculateurs, se sont écroulés.