Merzoug, Review of Au Maroc émergent

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Quotidien national - Mercredi 9 octobre 2013 - N°1638 - Prix : 10 DZD - 1 EURO - ISSN 1112-7406 www.algerienews.info - www.facebook.com/algerienews.dz Musulmans et juifs Splendeurs et misères d’une Histoire Diplomates, anciens ministres, intellectuels et journalistes de différents horizons se sont retrouvés à La Maison de l’Amérique latine à Paris qui a abrité une soirée consacrée à l’Histoire pluriséculaire et nécessairement contrastée, des musulmans et des juifs. La sortie d’un nouveau livre traitant de cette corrélation, enflera sûrement la polémique. > Lire pages 2 et 3 Sale temps à l’Est Des morts et des dégâts Les dernières intempéries ayant touché les wilayas de l’Est et du Sud du pays ont fait quatre morts et une cin- quantaine de blessés. D’importants dégâts maté- riels ont été également recensés. > Page 4 Ferroukhi-CNP La fin d’un bras de fer Le bras de fer entre le ministère des Ressources halieutiques et de la Pêche et la coor- dination nationale des marins-pêcheurs semble connaître son épilogue. > Page 4 Nord-Mali Le plan de Droukdel pour l’Azawad Un document a révélé que le numéro 1 d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) projetait l’instauration d’un Etat islamique dans le Nord malien. > Page 5 L'anéantissement de l'Alliance présidentielle Le jaillissement d'un nouveau clan (4 e partie) Par Hamida Ayachi Les Frères musulmans avaient donc pris part, aux côtés du clan victo- rieux sans même chercher à se dérober ou de s'y soustraire, aux combats menés par ce dernier contre les groupes de l'islam radi- cal armé. > Pages 11 à 13

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Q u o t i d i e n n a t i o n a l - M e r c r e d i 9 o c t o b r e 2 0 1 3 - N ° 1 6 3 8 - P r i x : 1 0 D Z D - 1 E U R O - I S S N 1 1 1 2 - 7 4 0 6

w w w . a l g e r i e n e w s . i n f o - w w w . f a c e b o o k . c o m / a l g e r i e n e w s . d z

Musulmans et juifs

Splendeurs et misères d’une Histoire

Diplomates,anciens ministres,intellectuels etjournalistes dedifférents horizonsse sont retrouvésà La Maison del’Amérique latineà Paris qui a abritéune soiréeconsacréeà l’Histoirepluriséculaire etnécessairementcontrastée, desmusulmans etdes juifs. La sortied’un nouveau livretraitant de cettecorrélation,enflera sûrementla polémique. > Lire pages 2 et 3

Sale temps à l’Est Des morts et des dégâtsLes dernières intempériesayant touché les wilayas del’Est et du Sud du pays ontfait quatre morts et une cin-quantaine de blessés.D’importants dégâts maté-riels ont été égalementrecensés. > Page 4

Ferroukhi-CNP La fin d’un brasde ferLe bras de fer entre leministère desRessources halieutiqueset de la Pêche et la coor-dination nationale desmarins-pêcheurs sembleconnaître son épilogue.

> Page 4

Nord-Mali Le plan deDroukdel pourl’Azawad Un document a révélé que lenuméro 1 d’Al-Qaïda auMaghreb islamique (Aqmi)projetait l’instauration d’unEtat islamique dans le Nordmalien. > Page 5

L'anéantissement de l'Alliance présidentielleLe jaillissement d'un nouveau clan

(4e partie)Par Hamida Ayachi

Les Frères musulmans avaient doncpris part, aux côtés du clan victo-rieux sans même chercher à sedérober ou de s'y soustraire, auxcombats menés par ce derniercontre les groupes de l'islam radi-cal armé. > Pages 11 à 13

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

2 > A L A U N E

LE LIEN

Un livre peut-il unir les religions ? Sous la direction de BenjaminStora et de AbdelwahabMeddeb, Michel Albin a édité unouvrage qui décortique lesrelations entre les juifs et lesmusulmans à travers l’Histoire.Dans son introduction, Storaécrit que l’ouvrage a tenté desouligner les malheurs et lesheures fastes, en ayant unehumble ambition, celle derendre accessible le résultat desrecherches contemporaines afinde proposer une synthèsecommune sur les mémoires desuns et des autres. Il pourraservir de préambule destiné àêtre prolongé en suscitant lesrencontres et les concertations.C’est ce qui d’ailleurs s’estproduit, lundi dernier à lamaison de l’Amérique latine quia abrité une soirée consacrée àl’histoire pluriséculaire etnécessairement contrastée, desmusulmans et des juifs.Diplomates, anciens ministres,intellectuels, journalistes et descitoyens adeptes de la thèse dedialogue des religions se sontretrouvés pour débattre d’unsujet à la fois passionnant etsulfureux. Le livre intitulée« Histoire des relations entrejuifs et musulmans » est unoutil, disent ses auteurs, pourdonner la chance au laboratoiredu chercheur de féconder lesens commun du citoyen. Alorschacun sera en mesure d’établirle bilan du contentieux enfabriquant le compromis quil’aidera à tracer les voies de laréconciliation sans forcémentocculter la part del’inconciliable. Donc, il s’agitautrement de la théorie dudialogue des civilisations dansun monde où la genèse desguerres et des conflits est deplus en plus confessionnelle. Àcette théorie s’oppose un autreconcept, celui du choc descivilisations. En 1993, lepolitologue, Samuel Huntingtona édité un essai analytique surce qui est devenu une référencedans le monde de la politiquede la géopolitique. La théorie deHuntington prédit des conflitsqui se situeront dans des zonesinter civilisations, comme ceuxqui ont secoué l’Ex-Yougoslavie,l’Inde et le Pakistan, et biend’autres encore. Il a soutenuque le XXIe siècle sera celui duchoc des civilisations. Bien queHuntington estime que lemonde a découvert huit grandescivilisations après la SecondeGuerre mondiale, le duelactuellement sera posé entretrois. Il expliquait que les deuxcivilisations qui sontantagonistes et concurrentes àla civilisation occidentale sont lacivilisation chinoise et l’islam.En fait, pense-t-il, une jonctionsino islamique assurera lacoopération de la Chine avecl’Iran et le Pakistan. Entre lesdeux théories, il importe devérifier concrètement ce qui sepasse réellement et des’interroger si un livre pourraitunir les religions.

Massinissa Boudaoud

Reportage réalisé par Omar Merzoug

L’antisémitisme, si féconden calamités, a remplil’histoire des hommesde ses atrocités et de ses

crimes, étendant ses ravages sur laterre habitée. Le fanatisme, labêtise, mais aussi des intérêts poli-tiques et économiques bien com-pris, se sont ligués pour jeter lesjuifs, cause fantasmée de tous lesmaux affligeant les hommes, enpâture à la persécution. Il estmême arrivé qu’on inventât desforfaits à seule fin d’en charger lesJuifs et d’y trouver matière à pour-suivre et condamner. Les motifs decette persécution aveugle étaientpartout publiés : les juifs empoi-sonnent les puits, immolent lesenfants, attentent à l’hostie sacréeet ruinent les nations. C’est doncfaire œuvre pie que de prélever sureux le tribut de la « juste vengeance » de l’attentat commiscontre le Christ rédempteur.Courbés sous le faix de l’infortune,objet du mépris et de la haine uni-verselles, les juifs se sont parfoisrévoltés mais plus souvent encorerésignés à un sort plus qu’injuste.

Cependant, tout n’est pas égaldans cette histoire pleine de dra-mes et de tragédies, d’expulsions etde bannissements, de souffranceset de larmes. Il semble que, plusque quiconque, ce soit l’Occidentchrétien qui s’est hissé au faîte dece palmarès de l’abjection. Eneffet, il avait visiblement uncompte à régler avec les Juifs, touten reconnaissant leur devoir l’ins-tauration de la première Loi.Toutefois, la nation juive s’était,

aux yeux des chrétiens, renduecoupable du crime de lèse-théolo-gie : attenter à la personne duChrist-Sauveur est impardonna-ble. Ce n’est que très récemmentque l’Eglise a révoqué cette thèseproposée à l’adhésion des fidèlesdepuis des siècles. En revanche, ilsemble que, du côté de l’islam, leschoses soient quelque peu diffé-rentes. Si tout ne fut pas idéal dans

la cœxistence entre juifs et musul-mans, on ne saurait prétendre queles relations aient revêtu le mêmecaractère de gravité. La maison del’Amérique latine a accueilli, lundi2 octobre, une soirée consacrée àl’histoire pluri-séculaire et néces-sairement contrastée, des musul-mans et des juifs.

Diplomates, anciens ministres,intellectuels et journalistes s’ypressaient. On pouvait notammentreconnaître, assis au premier rang,Jean Daniel, le nonagénaire direc-teur du Nouvel Observateur, qui asuivi les débats avec un intérêt quine s’est, à aucun moment,démenti. Il est vrai qu’il était plusque concerné : né à Blida, il estdonc partie prenante de cette his-toire. Elias Sanbar, ex-rédacteur enchef de la Revue des Etudes pales-tiniennes, membre du Conseilnational palestinien et actuelle-ment ambassadeur de Palestineauprès de l’Unesco était présent àtitre de contributeur à l’ouvrage.Xavier Darcos, ex-ministre del’éducation nationale de Sarkozy,était l’invité des organisateurs.L’intérêt du sujet, une campagned’information et de communica-tion efficace ont fait que pas uneplace n’était disponible, lorsque lesdébats ont commencé. A vrai dire,les orateurs n’ont pas déçu unauditoire conquis par la qualité desdiscours et leur pertinence. Se pen-cher sur l’histoire des musulmanset des juifs durant les treize sièclesqu’a duré leur cœxistence est plusqu’une gageure. Y consacrer unouvrage aux ambitions scientifi-ques et n’éludant aucun sujet qui« fâche » ni aucun thème digned’intérêt relève d’une performance

Musulmans et juifs

Splendeurs et misèresd’une Histoire

Le fanatisme, la bêtise,mais aussi des intérêtspolitiques etéconomiques biencompris, se sont liguéspour jeter les juifs, causefantasmée de tous les maux affligeant les hommes, en pâture à la persécution.

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

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assez rare pour être soulignée.C’est ce à quoi se sont attelésBenjamin Stora et AbdelwahabMeddeb. Le premier, historien deson état, auteur d’une trentained’ouvrages consacrés à la décolo-nisation, à la guerre d’Algérie, àl’immigration et d’un imposant« Dictionnaire des militants algé-riens », vient de publier un« Brûlant Camus » (Stock). Lesecond, tunisien de naissance etfrançais d’adoption, romancier,essayiste et homme de radio, s’estfait connaître en signant un«Tombeau d’Ibn-Arabî », (le grandsoufi andalou, mort à Damas, en1240). Dans ses derniers essais, il apris position contre l’intégrisme,qualifié de « maladie de l’islam »,dans une série de trois pamphletsoù la gouaille irrévérencieuse ne sedément pas d’un bout à l’autred’une la trilogie parue au éditionsdu Seuil.

Demandons-nous comment apris corps l’idée d’un aussi ambi-tieux projet, pourquoi Stora etMeddeb ont-ils été pressentis etcomment ont-ils conduit leurentreprise ? Renseignements pris,il semble que ce soit le succès del’« Histoire des musulmans deFrance », dirigé par feuMohammed Arkoun, qui est àl’origine de ce livre-ci. La faveur dupublic et ses suffrages ont suscité ledésir de poursuivre l’entreprise ens’attaquant à un sujet autrementplus complexe. C’est Anne-SophieJouanneau, passionnée d’Ibn Sînâ(Avicenne) et éditrice chez AlbinMichel, qui a porté, me dit-on, ceprojet avec constance et détermi-nation. Ayant bénéficié de la com-pétence de Stora et mis à contribu-tion le savoir de Meddeb, jugeantefficace et exemplaire leur coopé-ration, Anne-Sophie Jouanneau atout naturellement pensé à euxlorsque Jean Moutappa, lança, en2008, l'idée d'une grande encyclo-pédie retraçant l'histoire des rela-tions entre juifs et musulmans desorigines à nos jours. Au reste, JMoutappa s’est totalement investidans ce projet et a su convaincreAlbin Michel, ainsi que trois insti-tutions, l’Institut Alain deRotschild, les Fondations Evens etMatanel, de le rendre possible pardes contributions financières.L’édition du livre a égalementbénéficié du soutien du Centrenational des lettres. C’est assez direqu’au chevet du futur ouvrage dubeau monde s’est agité.

Deux difficultés sont cependantassez vite apparues : la portéeinternationale du projet et larecherche d’un équilibre entre lesnombreux contributeurs. C’est lasagacité et l’entregent de Mark R.Cohen, auteur de « Sous leCroissant et sous La Croix, les Juifsau Moyen Âge » (Seuil, 2008) quiont été sur ce point décisifs. Il adoublement plaidé la cause dulivre : d’abord auprès de nombrede chercheurs américains les per-suadant d’y collaborer, et, ensuiteauprès de la maison PrincetonUniversity Press la ralliant à l’idéede l’édition anglaise, véritable gagede confiance des éditeurs améri-cains à l’égard de la fiabilité duprojet.

En réponse à la question desavoir comment il a réagilorsqu’on lui a proposé d’être l’undes deux timoniers du livre,Benjamin Stora a répondu qu’il a,séance tenante, accepté, mais qu’ilil fallait faire la part, dans cetteacceptation, « d’une forte dose

d’inconscience ». A l’en croire, nilui ni son acolyte n’ont d’embléepris réellement la mesure de l’en-treprise, défi doublé de la nécessitéabsolue d’aborder ce grand sujet «sans tabous ni préjugés ». Stora ainsisté sur l’urgence de faire paraî-tre ce livre, car, a-t-il dit « lamémoire des relations des juifs etdes musulmans est en train de sedéfaire dans les haines et les dra-mes du temps présent», faisantrappeler incidemment que juifs etmusulmans sont les « deux princi-pales minorités » de France. Enoutre, cette histoire de ces deuxcommunautés se veut rigoureuse-ment scientifique, c’est-à-direétayée par des analyses reposantelles-mêmes sur des faits. A cettefin, un comité d’érudits a étéconstitué et mis à contribution :Mohammed Ali Amir-Moezzi,spécialiste de l’exégèse coraniqueet de théologie islamique, qui a

é d i t é l e m o n u m e n t a l« Dictionnaire du Coran » (Ed.Laffont), qui bénéficie des suffra-ges et de la faveur du public(26.000 exemplaires vendus), JeanBaumagarten, spécialiste dujudaïsme, Jocelyne Dakhlia,anthropologue du Maghreb,Mohamed Kenbib, historien desrapports entre Juifs et Musulmanset Sylvie Anne Goldberg, histo-rienne du judaïsme. Stora etMeddeb ont « rassemblé des spé-cialistes parmi les plus éminentsdu monde entier pour restituerune ‘relation’ entre juifs et musul-mans telle qu’elle s’est tissée au filde leur parcours historique ». Cettescientificité commande elle-mêmela dimension pédagogique du pro-jet et fait obstacle aux possiblesinstrumentalisations politiquesqui pourraient advenir. A ceux quipourraient objecter que ce livren’était pas si urgent ou importantqu’on le veut bien dire, sesconcepteurs répondent qu’il vientcombler une lacune, son apportparticulier consistant à fournirune « grande synthèse restituant lerécit des relations entre juifs etmusulmans dans une histoire glo-bale »

Bien que cette histoire des deuxcommunautés se veuille rigou-reuse et objective, B. Stora et A.

Meddeb font à la subjectivité et auvécu leur part. Dans l’introduc-tion générale, les deux auteursracontent leur enfance et leur rap-port à l’Autre, l’un, à Constantine,dans une Algérie occupée et l’au-tre, à Tunis, au déclin du protecto-rat français. Dans le récit de Stora,deux éléments surnagent et fontréfléchir le lecteur du temps pré-sent. Que le jeune Benjamin nesoit jamais entré dans une maisoneuropéenne indique à quel pointjuifs et musulmans étaient tenus àl’écart dans la société coloniale. Etsecondement, Stora note que levoile des femmes ne lui posait pasde problème particulier : « Jamaisje n’ai été surpris par des femmeshabillées ‘à l’indigène’. Car précise-t-il, sa « grand-mère elle-mêmeétait habillée ainsi ». Le fonds com-mun entre Juifs et Arabes, indiqueStora, ce fut le partage des langues,l’arabe et le français, et une « tem-poralité scandée par la liturgie, lamusique, la cuisine »

On sortait alors d’une époqueterrible où l’antisémitisme infec-tant de larges parts des popula-tions endoctrinées les avait préci-pitées dans les abîmes de l’abjec-tion. Certains contributeurs rap-pellent qu’un souverain marocain(Mohammed V) et un leadernationaliste de première impor-

tance, (Messali Hadj) ne se sontpas laissé prendre aux mirages del’antisémitisme. MohammedKenbib, professeur d’histoire àl’université de Rabat, note queMohammed V reste dans lamémoire des juifs marocainscomme « le souverain qui s’estcourageusement opposé, entre1940 et 1942, à l’application desdispositions inspirées par les loisraciales de Vichy, et ce, malgré lecarcan que lui imposait le régimedu protectorat ». Et lorsque cer-tains militants du PPA, notoire-ment germanophiles, prennentl’initiative de solliciter une aidefinancière et militaire du gouver-nement du Reich, Messali « dés-avoue immédiatement ces mili-tants » et « désigne une nouvelledirection ». Un peu plus tard,« Messali refuse les propositions decollaboration du régime de Vichy »attendu qu’il « a toujours ferme-ment condamné les discours anti-sémites » comme le préciseBenjamin Stora. La situation estplus contrastée en Tunisie.Cependant, dès son intronisation,en 1942, le Bey Moncef tient àassurer la communauté juive de sa« sollicitude ». L’historien MichelAbitbol écrit à ce sujet : « fidèle àune tradition beylicale, le nouveausouverain [le Bey Moncef] entre-

tint des relations très suivies avecplusieurs notables juifs, et à unmoment où l’abaissement des juifsest la règle générale, il croit oppor-tun de décorer de la plus haute dis-tinction tunisienne une vingtainede personnalités juives ». Le Bey,les ministres M’hamed Chenik,Mahmoud El Materi et AzizJallouli se sont opposés à l’organi-sation de pogroms anti-juifs. Enoutre, le grand écrivain égyptien,Taha Hussein a vigoureusementdénoncé la barbarie nazie : « Jerends grâce à Dieu, écrit-il den’avoir pas attendu la déclarationde guerre pour détester Hitler etson régime, à vrai dire, je les aihaïs, l’un et l’autre dès leur appari-tion » et il ajoute qu’il a toujoursconsidéré Hitler « comme unhomme dont la consciencedégoutte de sang, qui ne tient rienpour respectable ni sacré, unennemi de l’esprit et de l’huma-nité, de tous les idéaux de civilisa-tion ». Enfin, il convient de signa-ler que 70 Albanais musulmansont été reconnus comme des «Justes parmi les nations », parcequ’ils ont contribué à sauver desvies juives pendant la SecondeGuerre mondiale. A quoi il fau-drait peut-être ajouter l’action dela Grande Mosquée de Paris et deson recteur Ben Ghabrit dans le

sauvetage de nombreux Juifs per-sécutés et recherchés par la policede Vichy.

L’objectivité impose de direqu’il y eut des époques nettementmoins fastes. Certaines périodesont vu se multiplier discrimina-tions, brimades et vexations à l’en-contre des Juifs. Durant le règnedu calife Al-Hâkim bi Amri Allahdont le magistère commença sousdes aspects doux, mais dégénéravite. Chrétiens, Juifs et Musulmanssunnites furent l’objet de diversespersécutions au début du XIe siè-cle. Celles-ci atteignirent leur acméen 1009 « lorsque al-Hâkim donnal’ordre de détruire l’église du SaintSépulcre et de confisquer tous lesbiens. Il ordonna également la des-truction de toutes les églises et de

toutes les synagogues dans sonroyaume. Il imposa aux juifs et auxchrétiens le port de signes distinc-tifs humiliants, destinés à les diffé-rencier des musulmans ». Cela estexact, mais en contrepartie,comme le savent les spécialistes, siles juifs sont parfois obligés de sedistinguer des musulmans par leurcostume, leur coiffure, leurs mon-tures et même par le choix de leursnoms », en échange de ces restric-tions, ils « obtiennent la garantiede leur vie et de leurs biens etjouissent d’une grande liberté danstout ce qui touche leurs affairesintérieures » remarque EstherBenbassa.

De plus, comme le fait remar-quer Mark R. Cohen, les règlesdiscriminatoires, édictées parfoisici ou là en terres musulmanes,n’ont que peu de choses à voir avecl’islam et elles étaient « largementenfreintes avec l’accord tacite desautorités ». S’Il y eut aussi, sous lesAlmohades, des éruptions d’into-lérance à l’égard des juifs, surtoutau temps du déclin (début duXIIIe siècle), la situation n’a jamaisconnu la gravité des persécutionssubies par les Juifs dans d’autrescontrées d’Europe, mais bienentendu cela n’en reste pas moinsinadmissible. Comme l’écrit EsterBenbassa, si l’on devait comparerla dégradation qu’on observe dansle monde chrétien des rapportsentre juifs et chrétiens, « le statut etla condition des juifs en terre d’is-lam sont restés dans l’ensembleplus stables et plus cléments », iln’y eut pas de décret de « pureté dusang » (limpieza de sangre), puretérendue nécessaire pour avoir ledroit d’exercer des offices publics, ;elle visera aussi les chrétiens d’as-cendance musulmane, les fameuxMoriscos, chassés dans les condi-tions inhumaines que l’on sait parPhilippe III d’Espagne.

Il n’y a pas eu d’antisémitismed’Etat en monde musulman.Aucun souverain musulman n’aprocédé à des déportations demasse, à des massacres d’envergureou à des expulsions totales.Philippe Auguste a banni les juifsdu royaume de France en 1182 àdes fins intéressées, (il s’agissait des’emparer de leurs biens pour ren-flouer les caisses vides de l’Etat).Saint Louis s’est signalé par toutessortes de tourments et d’attentats,notamment par le brûlement duTalmud au milieu du XIIIe siècle.En 1306, derechef, le souverainfrançais, Philippe le Bel proscrit lesjuifs du royaume. Plus tôt, les Juifssont chassés d’Angleterre en 1290.A partir de 1320, persécutions etmassacres ont lieu dans le Midi dela France et en Touraine. Danstoute l’Europe, lors de la grandeépidémie de la Peste noire, les Juifs,jugés comme responsables de l’ex-tension du mal, sont massacrésdans de nombreuses villes. Il revintà Charles VI, en 1394, de les chas-ser définitivement de France.L’Espagne n’est pas en reste, lesgrandes persécutions de 1391 ter-rassent le judaïsme espagnol ; ilreviendra aux Rois catholiques delui porter le coup de grâce, en1492. Force est de reconnaîtrequ’on ne trouve pas, dans lemonde musulman, cette systéma-ticité, cette régularité dans la per-sécution et cette haine enracinéedans la théologie à une époque oùla religion jouait un rôle dont l’im-portance me semble minorée parnos contemporains.

O. M.

Et lorsque certainsmilitants du PPA,notoirementgermanophiles, prennentl’initiative de solliciterune aide financière etmilitaire dugouvernement du Reich,Messali « désavoueimmédiatement cesmilitants » et « désigneune nouvelle direction ».

On pouvait notammentreconnaître, assis aupremier rang, JeanDaniel, le nonagénairedirecteur du NouvelObservateur, qui a suiviles débats avec un intérêtqui ne s’est, à aucunmoment, démenti.

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Ferroukhi-CNP

La fin d’un bras de ferL e bras de fer entre le ministère des

Ressources halieutiques et de laPêche et la coordination nationale

des marins-pêcheurs semble connaîtreson épilogue. La Coordination nationaledes marins-pêcheurs affiliée à l’Uniongénérale des travailleurs algériens(UGTA), Hocine Bellout, a affirméqu’après plusieurs années de « vaines »négociations avec les précédents minis-tres de la Pêche, l’actuel ministre Sid-Ahmed Ferroukhi s’est engagé entière-ment à prendre en considération toutesles préoccupations des marins-pêcheurs.Selon lui, un plan d’urgence et une straté-gie nationale pour la gestion des ports depêche seront mises en place par la tutelleet qui aura pour objectif de résoudre «définitivement » tous les problèmes dusecteur d’ici un à deux ans. Après plu-sieurs menaces portant le recours au mou-vement de contestation décidées par lacoordination nationale des pêcheurs, lestravailleurs de ce secteur semblent avoireu gain de cause. « Nousavons été reçus par le chef de cabinet duministère de la tutelle samedi dernier. Ceresponsable nous a assuré que les préoc-cupations seront étudiées au cas par cas »,a souligné Bellout, lors d’une conférencede presse qui s’est tenue, hier, au siège del’UGCAA à Alger. Parmi les engagementspris par le ministre, il cite, notamment larévision du décret exécutif du 18 mars2004 qui stipule l’organisation de la ges-tion des ports de pêche. Ajouter à celal’adoption du statut particulier dupêcheur qui aura lieu à compter de 2014. «Ce statut permettra aux 54 000 pêcheurslégaux de bénéficier d’un régime de pro-tection sociale. C’est-à-dire qu’un pêcheur

ouvre droit aux allocations familiales et àl’indemnité du salaire unique. En ce sens,une association de solidarité des pêcheursa été créée en mai dernier afin que cettecatégorie bénéficie des aides sociales », a-t-il dit. En outre, Bellout a indiqué que leministère de tutelle s’est engagé à mettreen place un plan d’urgence nommé «Starte-Sayde » qui sera basé sur le déve-loppement du secteur à savoir : la pêche,l’aquaculture, la pêche artisanale, la ges-tion des ports de pêche et la formation dela recherche scientifique dans ce secteur »,a-t-il dit. Sachant, poursuit-il, que ce pland’urgence a été mis en place en étroiteconcertation avec l’entreprise de la gestiondes ports de pêche (GPP) et les différentspartenaires sociaux du secteur. « Je vouspromet que ces mesures d’applicationsdécidées par le ministère de la tutelleauront un impact positif sur l’organisa-tion du secteur de la pêche en Algérie », a-t-il insisté. Dans le même ordre d’idée,Bellout a affirmé que le département deFerroukhi s’est engagé aussi à ouvrir lapêche du corail d’ici 2014 et ce, après soninterdiction pour juguler le phénomènede la corruption dans ce secteur. «L’Algérie est l’un des meilleurs pays dubassin méditerranéen dans la productiondu corail », a-t-il souligné.

L ’Algérien consommeannuellement 6,9 kg depoisson

De son côté, le vice-président de laCoordination des marins-pêcheurs,Bellalia Lakhdar, a tenu à dresser untableau peu reluisant sur certaines lacunesexistant actuellement dans la gestion dumarché des ressources halieutiques. Il fait

savoir que 40% de la production natio-nale des ressources halieutiques est écou-lée sur le marché informel, précisant quela production nationale en la matière estestimée à 187 000 tonnes annuellementcontre 1 500 000 tonnes au Marocet 650 000 tonnes en Tunisie. A cet effet,le ministère a répondu favorablement ànotre doléance portant la mise en placed’une stratégie de la vente en gros de cesressources et qui devra répondre aux nor-mes de contrôle et d’hygiène. « Cette stra-tégie qui sera mise en place d’ici 2014 aurapour objectif de juguler le fléau de l’infor-mel dans le secteur de la pêche », a-t-il dit.S’agissant des prix de ces produits qui sonten continuelle augmentation, le mêmeinterlocuteur dira : «Actuellement, le pois-son est cédé à 100 DA. Mais je vous dis queles prix sont définis selon l’offre et lademande du produit. Ajouter à cela, lemonopole des mandataires de la pêche quidictent leur loi sur les prix. Bellalia a tiré lasonnette d’alarme quant au recul de laproduction nationale de certaines res-sources halieutiques qui sont en voie d’ex-tinction, à citer : Le merlan, la sépia, la cre-vette et la sardine. « Cette extinction de cesespèces sur nos côtes est due essentielle-ment aux méthodes draconniènes utiliséespar les mandataires de la pêche, notam-ment, la pêche à la dynamite. Nouscondamnons toutes ces méthodes quiportent atteinte à la production nationalede la pêche », a-t-il noté. Se référant sur leschiffres, le même orateur dira : «L’Algérien ne consomme que 6,9 kilo-grammes de poisson annuellement alorsque les Tunisiens en consomment 10 kg etles Marocains douze kg, a-t-il conclu.

Zohra Chender

Q uatre personnes onttrouvé la mort et repê-chées et plus de 53autres sauvées par les

éléments de la Protection civile,selon un bilan parvenu hier ànotre rédaction. Le sous-lieute-nant, Nassim Bernaoui, a indiquéque les unités opérationnelles dela Protection civile, mobiliséesdans le cadre d’un dispositif spé-cial, ont enregistré 2 139 interven-tions durant les dernières 24 heu-res. Selon lui, les interventions ontété effectuées suite aux infiltra-tions des eaux pluviales dans denombreuses habitations, ainsi quepour le sauvetage des personnesen danger de morts, dont certai-nes étaient prisonnières à l’inté-rieur de leurs véhicules à causedes débordements des oueds. Ilcite également des cas de repê-chage des personnes décédéesemportées par les crues. Dans lacommune d’Ouled Rechache,wilaya de Khenchela, les élémentsde la Protection civile sont inter-venus pour extraire deux enfantsdécouverts décédés dans uneexcavation d'un chantier remplied'eaux pluviales au lieudit HaïDekakcha. Les victimes âgéesd’une douzaine d’années, cou-raient pour s’abriter des pluiestorrentielles qui se sont abattues

sur la région, lorsqu’elles sonttombées dans une énorme flaqued’eau formée dans une excavationcreusée dans un chantier, précisela même source.

Les fortes chutes de pluies quise sont abattues sur cette wilayaont paralysé, par endroits, la cir-culation routière, rendant impra-ticables plusieurs axes, notam-ment la RN88 reliant Khenchela àBatna qui était encore fermée endébut de soirée d’avant-hier,

ajoute la même source. Les aversesorageuses qui affectent par inter-mittence la wilaya de Khencheladepuis dimanche, ont égalementravagé de vastes superficies devergers et de champs maraîchers,causant également d’importantsdégâts dans plusieurs zones rura-les de la wilaya. Les pompiers sontintervenus pour le sauvetage de 45personnes à bord d’un bus detransport de voyageurs cernéespar l’eau suite au débordement

d’Oued sur la RN88, dans la com-mune de Taouzinet, ainsi quedans la commune d'El Mahmal,où les pompiers ont réussi à sau-ver cinq personnes à bord d'unvéhicule, noyé par les eaux suiteau débordement de l’OuedBoughefal.

Dans la commune d’OuedMezi, wilaya de Laghouat, lesagents de la Protection civile decette localité ont repêché deuxcorps emportés par les eaux encrue d'oued Djeder ainsi que lesauvetage de sept bêtes bloquéespar les eaux de l'oued. Trois per-sonnes à bord d’un véhicule prispar les eaux, ont été sauvées parles pompiers, au lieudit AïnRoumia, wilaya de Djelfa. Oncitera également des opérationsd’épuisements des eaux pluvialesà travers quelques habitationsdans les wilayas de Tébessa etBatna.

41 personnes décédéeset 1418 autresblessées en unesemaine

Les pompiers n’ont pas connude répit durant ce week-end, selonla DGPC. Ces derniers ont enre-gistré 17 666 interventions dansles différents secteurs d’interven-tions, durant la période du 29

septembre ou 5 octobre, pourrépondre aux appels de détresselancés par les citoyens, suite à desaccidents de la circulation, acci-dents domestiques, évacuationssanitaires extinctions d’incendies,Dispositif de sécurité … etc. 2218interventions suite à des accidentsde la circulation ayant causé ledécès de 41 personnes et 1418autres blessées, traitées et éva-cuées vers les structures hospita-lières, selon le bilan de la DGPC.

Le bilan le plus lourd a étéenregistré dans la wilaya de Biskraavec 4 personnes décédées et 33autres blessées prises en chargepar nos secours puis évacuées versles structures hospitalières suite à29 accidents de la route. Par ail-leurs, 9756 interventions ont étéeffectuées avec la prise en chargede 1155 blessés traités par nossecours médicalisés et 8419 éva-cuations sanitaires.

En outre, nos secours onteffectué 2233 interventions pourprocéder à l'extinction de 1773incendies urbains, industriels etincendies divers. Par ailleurs, 3458interventions ont été effectuéesdurant la même période pour lacouverture de 3042 opérationsdiverses et l’assistance à person-nes en danger.

Mohammed Zerrouki

Sale temps à l’Est

Des morts et des dégâts Les intempéries, qui ont touché les wilayas de l’Est et du Sud du pays, à savoir Khenchela, Tébessa, Batna, Djelfa,Adrar et Laghouat, ont causé des dégâts importants.

Les travailleurs réclamentleurs salaires du mois de septembre Grève illimitéeà l’Etusa

Les travailleurs de l’Etablissement detransport urbain et suburbain d’Alger(Etusa) ont entamé, depuis hier, une grèveillimitée pour réclamer le versement dusalaire du mois de septembre et lasatisfaction de leurs revendicationssocioprofessionnelles, nous a déclaré hier,l’ex-chargé de l’organique du syndicat del’entreprise, Ait Medjane Djamel. Joint hier,par téléphone, ce dernier, estime que lemouvement de grève déclenché par l’actuelsyndicat de l’entreprise désigné sansassemblée générale est illégal. «Depuis trois jours déjà, que les travailleursont fermé les portes de la directiongénérale au directeur général Krim Yacinequi a été reconduit récemment dans sonposte par le nouveau ministre destransports, Amar Ghoul», a affirmé AïtMedjane. Et d’ajouter qu’à chaque fois qu’iltentait de rejoindre son bureau, lesmembres du syndicat de l’entreprise lui enbloquaient l’accès. Je ne sais pas commentil peut signer les documents pour leversement des salaires des travailleurs.Selon lui, «la direction de l’entreprise n’areçu aucun préavis de grève et aucuneplateforme de revendications. Moi,personnellement, j’ai été surpris par cemouvement de protestation». Ce dernierattend un règlement de cette situationdans l’immédiat et que les syndicalisteslaissent le directeur rejoindre son bureau.Ce dernier impute la responsabilité de cettecrise au syndicat de l’entreprise. La sociétés’est rabattue sur les bus privés et detransports d’étudiants pour remplacer ceuxde l’ETUSA et assurer le transport desvoyageurs.

MMoohhaammmmeedd ZZeerrrroouukkii

B. A

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5> A C T U

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

Après l’AlgérieMittal cèdeses actifs nonstartégiquesen Turquie

ArcelorMittal continueson opération de«délestage» qui vise àvendre tous ses actifs«pourris», tentant àchaque fois de récupérersa mise de départmoyennant, bien sûr, uneplus-value. Le géant del'acier ArcelorMittal (MT)a annoncé hier àLondres, avoir cédé unenouvelle participation aupremier producteur turcd'aciers plats,poursuivant ses ventes«d'actifs nonstratégiques» pourréduire sa dette.ArcelorMittal a venduune participation de6,66%, soit 233 millionsd'actions, dans EregliDemir ve Celik Fabrikalar(Eregli.IS), ou Erdemir, àdes investisseursinstitutionnels pourenviron 267 millions dedollars en numéraire. Legroupe avait déjà cédéune participation de6,25%, soit 134 millionsd'actions, dans Erdemiren mars 2012 pour 264millions de dollars, selonun document annuelremis aux autoritésaméricaines.ArcelorMittal, premiergroupe sidérurgiquemondial, a définitivementfermé certains de sessites de productiondéficitaires en Europe,notamment en France, enraison d'une faiblessepersistante de lademande d'acier, et cédédes actifs de manière àréduire sa dette nette. Legroupe, basé auLuxembourg, chercheactuellement à ramenersa dette nette à 15milliards de dollars sur lemoyen terme, aprèsl'avoir réduite à 16,2milliards de dollars à lafin juin, contre 21,8milliards de dollars à lafin décembre. Lesspécialistes de la financeconsidèrent la démarchede MT comme étant unestartégie pour se«débarrasser de sesactifs non stratégiques».Un qualificatif utilisé parle groupe lui-même qui arendu public hier uncommuniqué annonçantl’opération financièrequ’il venait de réaliser enTurquie. Une questionreste en suspens : «est-ce que les 21% d’actionsqu’ArcelorMittal a cédéesà Sider font partie de cesactifs non stratégiques ?ArcelorMittal a acceptéde ne céder aucunenouvelle action Erdemirpendant 180 jours. Unecondition qui dénote del’intention du numéro 1mondial de vouloir sedébarrasser de toutinvestissement nonrentable et récupérer lemaximum d’argent quitteà mettre en faillite desusines.

YY.. CC..

L es villageois de Mesloub, dans la com-mune de Mekla, 22 km à l’est de TiziOuzou, ont fermé l’unique carrière d’ex-

ploitation de marbre brut, sise sur les hauteursde leur bourgade, pour protester contre les nui-sances écologiques et « les dangers » qu’ellereprésente sur leur santé. L’action d’hier, qui adébordé sur l’axe routier menant du chef-lieude Mekla vers les villages des Aït Frawsen pour yêtre fermé à la circulation automobile, a étémenée par des centaines de villageois venusaussi des villages limitrophes.

C’est vers 8 h de la matinée d’hier que lesprotestataires ont marché vers le site d’exploita-tion de cette carrière, dont le brut est trans-formé dans une usine sise à Chaïb, à moins de10 km de là. Ils procéderont d’abord à un sit-indevant l’entrée principale de l’exploitationavant de fermer carrément le site en empêchantles engins d’y accéder. « Nous avons ras-le-bold’inhaler de la poussière à la place de l’oxygène!

Nous ne pouvons plus tolérer ces tonnes depoussières qui se dégagent quotidiennement decette carrière qui a causé beaucoup de tort ànotre santé mais aussi à nos récoltes agricoles »,nous a indiqué, au téléphone, l’un des protesta-taires. Ce protestataire explique que le recours àune telle action est « dictée par le silence assour-dissant des autorités locales qui étaient destina-taires de nos doléances. Nous leur avonsdemandé de trouver une solution aux atteintessanitaires et écologiques de cette carrière, maisen vain ». Les villageois attestent, selon notreinterlocuteur, que des maladies liées à l’inhala-tion quotidienne de la poussière générée parl’activité de cette carrière, ont été détectées chezplusieurs personnes vivant dans un large péri-mètre proche de cette carrière. Des maladies tel-les que l’asthme et celles affectant les voies res-piratoires ont été, selon les protestataires, détec-tées chez plusieurs villageois, qui croient durcomme fer que la responsabilité incombe aux

tonnes de poussière qui couvrent les villageslimitrophe à cette carrière, affirment encore lesprotestataires qui s’appuient sur des comptesrendus des médecins.

L’extension de la carrière aura accentué leseffets néfastes sur la santé de plusieurs person-nes vivant au-delà du village Mesloub, souligneencore notre interlocuteur qui précise que l’en-semble des arbres et récoltes agricoles situés surle périmètre immédiat d’environ une dizaine dekilomètres, ont été détruits, rendant la culturedes champs impossible. La détermination de cesvillageois à réclamer la fermeture de la carrièrequi emploie plusieurs dizaines d’ouvriers sur lesite d’exploitation et sur l’usine de transforma-tion, s’avère être une doléance difficile à satis-faire. D’autant plus que les autorités locales pei-nent à lancer cette activité dans la wilaya en rai-son de l’opposition farouche des populationslocales.

M-A.T.

Tizi Ouzou

Des citoyens de Mekla ferment lacarrière de marbre

L e sanguinaire d’originealgérienne, dont les trou-pes avaient pu chasser decette région, les rebelles du

MNLA, en 2012, avait préparé toutun projet que viennent de révéleravec détails, la Radio françaiseinternationale (RFI) et le quotidienLibération. Dans un document datédu 20 juillet 2012 et signé de lamain de Droukdel, retrouvé le 16février dernier par les deux envoyésspéciaux des médias précités dansles locaux abandonnés de la Radio-Télévision malienne par les « djiha-distes » après l'opération «Serval»,le chef terroriste avait pour straté-gie de donner aux mouvementsarmés du Nord l’illusion de gou-verner, et détenir dans «l’ombre» levrai pouvoir. Intitulé «Directivesgénérales relatives au projet islami-que djihadiste dans l'Azawad », ledocument composé de six chapi-tres, long d’une quinzaine de pagesprévoit de céder la direction de cet« Emirat » au chef du mouvementtouareg Ançar Eddine, Lyad AgGhaly. « Il conviendrait de confierla présidence au Cheick Abou Al-Fadl (nom de guerre de Ag Ghaly,NDLR) car il est un symbole »,écrit Droukdel dans son rapport.

Dans le document découvert àTombouctou, le chef terroriste s’in-terroge sur « la meilleure concep-tion pour la formation du gouver-nement, qui nous assure d'une partun Etat islamique sans qu'il soitétiqueté comme un gouvernementjihadiste ». C’est ainsi qu’il préco-nise ne pas faire apparaître Aqmidans les instances locales, afin deduper les populations et de ne pasprovoquer une réaction de la com-munauté internationale. Selon laconception de Droukdel, « l'en-nemi aura plus de difficulté àrecourir à cette intervention si le

gouvernement comprend la majo-rité de la population de l'Azawad,que dans le cas d'un gouvernementd'Al-Qaïda ou de tendance salafistedjihadiste».

Le numéro 1 de la branche de lanébuleuse Al-Qaïda, au Nord del’Afrique, prévoit aussi la réparti-tion des postes du futur gouverne-ment. Ainsi, l'armée, les médias, lajustice, la prédication et les affairesislamiques devraient être entre lesmains d’Ançar Eddine, proched’Aqmi, tandis que les affairesétrangères, les finances et les tra-vaux publics peuvent êtres laissésau MNLA qui, selon Droukdel peutgarantir une meilleure image auplan international.

Les dessous d’unprojet lointain

Mettant des réserves sur la véra-cité du document, Mohamed AgAharib, porte-parole du Hautconseil de l’unité de l’Azawad(HCUA), issu d'Ansar Eddine,reconnaît cependant les liensdirects entre Aqmi et le chefd'Ançar Eddine, Lyad Ag Ghali. « Ily a des rapports particuliers entreles responsables d’Aqmi et d’AnçarEddine. Je ne suis pas dans le secret

de leurs rapports. C’est lui (AgGhali, NDLR), le chef, qui doitassumer cette responsabilité. Jepense qu’il assume », a-t-il déclaréà RFI. A signaler que le HCUA apris, désormais, ses distances avecle chef d’Ançar Eddine. Si les deuxmouvements qui se disputaient leNord du Mali en 2012 étaient puis-sants militairement, le chef d’Aqmilui et ses émirs dans la région,Abou Zeïd, Mokthar Belmokhtar etOumar Ould Hamaha travaillaientdans l’ombre pour manipuler leMNLA et Ançar Eddine.

C’est ainsi que Droukdel par-vient à orienter les discussionsouvertes le 27 avril entre les deuxgroupes sur la gestion de l’Etat del’Azawad, et sanctionnées, rap-pelle-t-on, par la signature d’unprotocole d’accord, le 26 mai 2012.Bien que mot chari’a ne figure pastextuellement, les articles du proto-cole sont orientés dans ce sens.Selon RFI, l’article 2 stipule qu’« ilfaut appliquer la législation islami-que basée sur le Coran et laSunna», alors que l'article 9 préciseque «tout désaccord avec l'un desprincipes fondamentaux de la reli-gion abroge le présent accord ».L’accord avait explosé 24 heures

après, rappelons-le, à cause de dis-sensions au sein du MNLA. « Nousavons pris conscience que nousétions embarqués dans quelquechose qui n’est pas vraiment la voiede la lutte du peuple de l’Azawad ettrès loin de ses aspirations », avaitindiqué, alors, l’un des responsa-bles ayant pris part aux discus-sions.

Avec ces nouvelles révélations, ils’avère qu’Aqmi garde toujours unecapacité de nuisance au Nord duMali, puisque les objectifs de seschefs s’étalent sur une longuepériode. Droukdel en fin vision-naire et connaisseur du terrain ter-mine son document en expliquantqu’il a planté « une bonne grainedans un bon terreau », affichant lavolonté de rééditer « l’expériencemême si cela doit prendre dutemps ». Une déclaration qui sonnetel un avertissement pour IbrahimBoubacar Keïta, nouveau présidentmalien élu en août dernier. Aprèsl’attentat suicide ayant fait deuxmorts parmi les civils, le 28 sep-tembre dernier a Tombouktou, desislamistes ont tiré lundi à l’armelourde sur Gao, principale ville dunord du Mali.

Aïssa Moussi/ Agences

C’est l’instauration d’un Etat islamique que le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi),Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelwadoud, a visé au nord du Mali.

Un document révèle le projet d’un Etat islamique au Nord-Mali

Le plan de Droukdelpour l’Azawad

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

6 > A C T U

La Banque nationale d'Algérie, quiavait lancé entre mars et mai, unavis d'appel d'offres national etinternational (n°09/2013) pour l'ac-

quisition, l'installation et la mise en exploi-tation d'une solution informatique de lutteantiblanchiment, vient d'annoncer l'in-fructuosité des consultations. Selon certai-nes sources, ce résultat est dû au fait qu'au-cune offre n'ait été déposée, quatre moisaprès l'annonce. Une situation qui n'est paspropre à la seule BNA, puisque plusieursautres établissements publics voulant sedoter du même système «n'y arrivent pasencore pour des motifs différents.

Aucune offre n'a été déposée ou alors lesoffres ne répondaient pas aux critères descahiers de charges». Sous couvert d'anony-mat, un cadre d'une banque publique nousrévèle que l'établissement pour lequel iltravaille, avait lancé, au mois de février, lemême projet. «Trois sociétés de renomméemondiale ont retiré les cahiers des charges.

Au final, la commission des marchés n'areçu aucune offre». Les solutions AML(Anti Money Laundering) permettent auxbanques et autres établissements financiersde tracer les flux financiers dits «suspects».Les spécialistes estiment que la mise enplace seule des logiciels ou de solutions ITn'est pas suffisante. Elle doit être accompa-gnée d'une unité d'analyse des données,composée d'informaticiens spécialisés dans

les finances pour sélectionner les transac-tions qui peuvent être suspectes. «Pour cefaire, l'échange d'informations entre ban-ques et pays est nécessaire.

Autrement, ces systèmes ne servent àrien». Actuellement, une seule dispositionest appliquée par les banques algériennesen matière de lutte contre le blanchimentd'argent. Les dépôts en liquide dépassantun certain seuil (différents d'une banque àl’autre) doivent être justifiés par un acte devente ou une facture. «En cas de dépôts enliquide important, les particuliers doiventautomatiquement justifier l'origine desfonds.

Cela n'est pas toujours facile dans uneéconomie où l'informel domine. Un parti-culier qui vend sa voiture ne peut apporteraucun justificatif. Même les montantsretranscrits sur les actes de vente sontminimisés au maximum pour éviter lestaxes. certaines banques, notamment pri-vées, ferment les yeux», nous confie unbanquier. Le blanchiment d’argent aconnu dans les dernières années unehausse considérable, et ce, du fait de lamondialisation du circuit économique etde l’élargissement du système bancaireélectronique. On estime la part du blanchi-ment d’argent à 2,5% de l’ensemble du PBImondial, alors que le taux de détectionreste marginal.

Yacine Chabi

L’infrastructure et le système d’informationpour l’entreprise et l’administration

Les plaidoiries des experts «Quelle infrastructure et sys-

tème d’information pourl’entreprise et l’administra-

tion algérienne ?» : c’est le thème d’undébat animé, avant-hier, à l’hôtel Hilton,par le Pr Youcef Mentalecheta, ancien pro-fesseur et recteur de l’université d’Alger. Ilconvient de savoir que cette rencontreentre dans le cadre des rencontres surl’économie et l’entreprise, organisées parle Cercle d'action et de réflexion autour del'entreprise (Care), avec le soutien de laFondation Friedrich Naumann. La confé-rence a été modérée par Redouane Hamza,ingénieur de réseaux, installé au Canada.Le Pr Youcef Mentalecheta, s’est étalé surles capacités des entreprises algériennes depouvoir naviguer dans un environnementrèglementaire en mouvance, des marchésvolatiles, des cycles technologiques de plusen plus courts, et dans une compétitioncombative. « L’entreprise algérienne a-t-elle les instruments nécessaires pour rele-ver ce challenge ? Un de ses grands chal-lenges est celui de se transformer pourdevenir : agiles, efficientes, innovantes etprofitables. Il faut savoir que durant lesdernières 15 années, 60 à 70% des entre-prises du bloc occidental et un pourcen-tage non négligeable ailleurs dans lemonde ont déployé des ERP (EnterpriseResource Planning) à cet effet » révèle-t-il.Dans le même sens, le conférencier rap-pelle qu’en Algérie, et après quatre décen-nies de planification et après la mise enplace de centaines (voire de milliers) deplans directeurs informatiques dans lesorganisations des secteurs publique et

privé, force est de constater qu’aujourd’huien dehors «de quelques visionnaires» nosinstitutions et nos entreprises continuentde fonctionner avec un déficit chroniqued’informations pour supporter la prise dedécision et pour gérer leurs processus opé-rationnels. Par ailleurs, abondant dans lemême sillage, Redouane Hamza, rappellequ’il n’y a pas si longtemps encore, « cha-que entreprise avait son portefeuille deprojets informatiques avec une batterie dedéveloppeurs et d’analystes et chacuned’elles s’attelait à construire sa propreinfrastructure informationnelle mais peuavaient saisi la complexité de la tâche tantsur les plans de l’organisation et des res-sources humaines que sur les plans archi-tectural et technologique que sur lesmoyens à mobiliser à cette fin » insiste-t-il.L’orateur insiste également sur le fait quesi certains entreprises et organismes conti-nuent à fonctionner et certains à prospéreravec un minimum d’investissement dansles TIC, cette «fenêtre d’opportunité» va,elle aussi, doucement, se refermer, mettantainsi les gestionnaires devant le choix des’adapter ou de disparaître.

La nature a horreur du vide. Toutefois,pour l’intervenant, Allag Nourredine, lesous directeur des statistiques et des analy-ses à la direction générale des Douanes,« in fine en dehors des multinationalesprésentes sur le marché et de quelquesvisionnaires du secteur privé et du secteurpublic nous avons des organisations sclé-rosées incapables de répondre aux besoinsde leurs propres clients ni aux défis de lamondialisation et des ouvertures sur l’UE

et sur l’OMC. Lorsque ces barrières serontlevées, et elles le seront bientôt, la pénétra-tion des entreprises étrangères, plus agiles,mieux informées et mieux capitalisées surun marché non préparé fera mal, très mal»décortique-t-il. En somme, devant cettesituation peu reluisante de nos infrastruc-tures, et du système d’information de nosentreprises et administrations, les confé-renciers ont plaidé pour que nos entrepri-ses commencent à penser globalementquand elles agissent localement. «Ellesdoivent adopter les normes et standardsinternationaux et s’aligner sur les meilleu-res pratiques car leurs clients sont déjàmondialisés. Conscientes de cette urgence,elles devront faire des choix en matière degestion qui, désormais, deviendront plusclairs et leurs objectifs plus quantifiables.Enfin, les choix stratégiques en ce quiconcerne les technologies de l’informationet de la communication redeviendrontplus simples et normalisées» insiste-t-il.Enfin, lors de cette rencontre, il était ques-tion également de présenter un élémentclé dans la mise en place d’une infrastruc-ture informationnelle au sein d’une entre-prise : l’ERP (Enterprise ResourcePlanning). Ainsi que la présentation ducontexte et du type de gouvernance néces-saire au succès de son implémentationainsi que les alternatives possibles. Desindications sur les coûts et les impacts desa mise en œuvre ont été également expo-sées pour situer la nature de l’engagementque doit faire l’entreprise sur son horizonde planification.

Yahia Maouchi

Système informatique anti-blanchiment d'argent

Nos banques n'en disposent pas !Le gouvernement a fait de la lutte contre le blanchiment d'argent l'une de ses priorités. Entre-temps, les banquespubliques ont du mal à se doter de système informatique de lutte contre ce phénomène.

Résolutions dudernier Conseilnational

NoureddineBenissads'explique Le Président de la Ligue Algérienne

pour la Défense des Droits del'Homme tient aujourd'hui une confé-

rence de presse où il sera question des der-nières résolutions du Conseil national, tenuà Bejaïa les 4 et 5 octobre. Une session qui avu, entre autre, le gel des activités de quatremembres du conseil national, suscitantbeaucoup de réactions dans les médias.Quelques jours plus tôt, ce fut HocineZehouane qui a tiré à boulets rouges contrel'organisation l'accusant d'être devenu «uninstrument aux mains de partis politiquesdont le seul objectif est la mise en applica-tion d'agendas étrangers visant à déstabili-ser l'Algérie». Actuellement, la LADDH vitune véritable crise «interne». Certaines sec-tions à l'instar de celles d'Oran et deGhardaia n'ont pas attendu pour retirerleur confiance à Me Benissad. Contactéhier, un militant nous a déclaré qu'il «esttemps de crever l’abcès et de lancer uneopération transparente à travers laquellechacun devra assumer ses responsabilités.Actuellement, la Ligue se morfond dans sesluttes internes oubliant sa vraie missionenvers la société à un moment où les droitsdes Algériens doivent être défendus plusque jamais».

Y. C.

U ne Commission nationale pour lamise en place et le pilotage de ceprojet de grande envergure a étéinstallée, en février 2012, dont l’ob-

jectif est notamment de réaliser 6 millionsd’accès Internet ainsi que leur sécurisation.

L’opérateur historique, Algérie Télécom,ne pourra pas assurer à lui seul le déploiementde la fibre optique dans le pays. La loi relativeà la poste et aux télécommunications permet-tra le dégroupage de la boucle locale d’AlgérieTélécom afin de donner la possibilité à d’au-tres acteurs de venir investir sur la bouclelocale et ainsi offrir des services à hautevaleur-ajoutée.

Par ailleurs, Algérie Télécom a créé, enfévrier 2013, deux nouvelles filiales : l'une« très haut débit» et l'autre «infrastructurespassives ». Le groupe possède déjà 2 autres

filiales : l’une de téléphonie mobile et l’autresatellite. La 3G sera, quant à elle, opération-nelle bientôt chez les trois opérateurs mobiles.C’est dans cette optique que se prépare unerencontre dans le secteur des technologies etservices «haut débit», la fibre optique et lasécurité des télécoms en Algérie prévue les 17et 18 novembre 2013 à Alger. La rencontre estorganisée par la mission économique fran-çaise en Algérie, Ubifrance. L’objectif étantd’initier, développer ou renforcer le courantd’affaires des opérateurs français sur l’Algérie.Il s’agit, pour les participants, de présenterleurs solutions, produits et/ou solutions inno-vantes aux opérateurs algériens et de dévelop-per des contacts commerciaux et saisir denouvelles opportunités d’affaires sur un mar-ché porteur, en un minimum de temps. Desopportunités nombreuses s’offrent aux entre-

prises françaises. Notons que malgré lesopportunités offertes, le secteur des technolo-gies de l’information et de la communication(TIC) est celui qui a attiré le moins d’investis-sement, en volume et en valeur entre 2002 et2012, en Algérie, malgré un fort potentiel derentabilité.

L’Algérie s’est engagée ces dernières annéesdans une stratégie de développement des TIC.Il ne s’agit pas seulement de développerl’usage des TIC pour l’amélioration des servi-ces aux citoyens, institutions ou performancesdes entreprises, mais de booster un secteur àfort potentiel qui ne contribue qu’à hauteurde 4% du PIB, contre 12% au Maroc et 8% enTunisie. L’objectif étant de le hisser à au moins8% dans les trois prochaines années, alors quela moyenne mondiale est de 7%.

F.A-A.

7> C A P I T A L

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

BOOM

Salon professionnel international «Alger Industries»

L’ACE au rendez-vousL’Association nationale

Algérie/Conseil Exportparticipe à la septième

édition du Salon professionnelinternational « Alger Industries »du 7 au 10 octobre 2013 au Palaisdes expositions-Pins maritimes,Alger.

Le salon Alger Industries estdevenu, au fil des années, uneplateforme idéale pour les opéra-teurs désirant faire connaîtreleurs procédés, produits et servi-ces dans les secteurs industriels.C’est aussi un espace privilégiéde rencontres permettant auxindustriels algériens et étrangersd’échanger leurs expériences etde développer des relations d’af-faires mutuellement bénéfiques.

En marge du salon, des confé-rences ayant pour thèmes dessujets d’actualité sur l’activitéindustrielle dans notre pays ainsi

que sur les programmes d’inves-tissement inscrits durant les pro-chaines années seront animéspar d’éminents spécialistes.

Notons que ACE est une

jeune organisation qui activedans le domaine du Conseil pourle développement de la compéti-tivité des entreprises à l'interna-tional. Composée de conseillers

et de formateurs dans ledomaine de l'export implantésdans un grand nombre derégions du pays et déterminés àne ménager aucun effort dans lebut d'aider au développement del'activité export en Algérie. ACEsera le partenaire de tous les opé-rateurs économiques qui vou-dront booster les exportationshors hydrocarbures, selon SmaïlLalmas, son président : « S'il y ade l'innovation, elle se trouveracertainement dans les idées etl'engagement des uns et desautres ; s'il y a de la continuité,on la remarquera dans la sommed'expériences individuelles ras-semblées autour de cet objectifpartagé par tous les membres decette association et tous ceux quiont pris conscience que l'expor-tation est une question de surviepour un pays tel que le nôtre ».

Audi a annoncé une hausse de 10%de ses ventes en septembre parrapport au même mois de l'andernier, à 150 300 véhicules, grâce àla progression de la demande auxEtats-Unis, en Chine et en Europe.Sur les neuf premiers mois del'année, les livraisons de la marquehaut de gamme de Volkswagen ontprogressé de 7,6% à 1,18 million devéhicules. Mercedes-Benz, passéderrière Audi en 2011 au classementmondial des marques, a fait état lasemaine dernière d'un bond de15,9% de ses ventes le mois dernierà 142 994 unités, la meilleureperformance mensuelle de sonhistoire. BMW, le troisièmeconstructeur haut de gammeallemand, doit publier cettesemaine ses résultats commerciauxmensuels.

La Banque mondiale a baissé sesprojections de croissanceéconomique pour 2013 et 2014 enChine et dans la plupart des paysen développement d'Asie de l'Est,du fait du ralentissement del'activité chinoise et du recul descours des matières premières. «Lespays en développement d'Asie del'Est croîssent au ralenti à mesureque la Chine s'écarte d'uneéconomie tournée vers l'exportationet se recentre sur la demandeintérieure», écrit la Banquemondiale dans la dernière éditionde son rapport sur les perspectiveséconomiques de la zone Asie del'Est/Pacifique. La Banque mondialetable à présent sur une croissancedes économies en développementde l'Asie de l'Est de 7,1% cetteannée et 7,2% en 2014. Dans sesprojections d'avril dernier, elleanticipait à 7,8% et 7,6%.

228,46 milliardsDALe montant des investissementsdéclarés en partenariat (avec desétrangers) durant les six premiersmois de 2013 a atteint 228,46milliards DA (plus de 3 milliards dedollars), contre 35,8 milliards DA àla même période de l’annéedernière.

CRASH

CHIFFRE

Investissement dans les télécoms

Des opportunités s’offrentaux entreprises françaisesL'Etat algérien accorde une importance particulière au renforcement de l’infrastructure destélécommunications à haut et très haut débit (budget de 104 Mds DZD soit 1,04 Md euros).

8 > P U B L I C I T E

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

Algérie News 09-10-2013 Anep 545 109 Algérie News 09-10-2013 Anep 545 115

Algérie News 09-10-2013 Anep 545 114

Algérie News 09-10-2013 Anep 545 041

9> C O U P S D E P R O J E C T E U R

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

Abdelatif BabaAhmed

Les syndicats accusent le ministre del’Education de vouloir casser leur grèveen les invitant, la veille, au dialogue et enannonçant de nouvelles mesures. Plusgrave encore, il est accusé de falsifier letaux de suivi !

Khalida Toumi

On soupçonne la ministre de la Culturede vouloir faire passer un projet de loi surl’activité et le commerce du livre quiconsacrera le monopole de l’Etat sur lesecteur et qui limitera la liberté d’éditerdans le pays.

Marine Le Pen

Elle a réussi à se libérer de l’imagepesante de son père, raciste etxénophobe. Actuellement, elle estdevenue fréquentable et même populaireauprès des Français. L’establishment a dequoi s’inquiéter...

En hausse

En baisse

ILS ONT OSÉ LE DIRE

Le monde de l’insolite

Une mode qui déchire...Le président chinois Xi Jinping en rouge très communiste, le Russe VladimirPoutine dans un admirable vert et le secrétaire d'Etat américain John Kerry enmauve : les dirigeants ont renoué avec la tradition de porter des «chemisesridicules», lundi au sommet de l'Asie-Pacifique. La crise économique avait quelquepeu douché les enthousiasmes et la tradition de faire porter aux puissants de cemonde des chemises traditionnelles des pays hôtes de leurs sommets s'étaitéteinte depuis la réunion du Forum de coopération économique de l'Asie-Pacifique(Apec) en 2009.

Pub crânienneBienvenue dans le monde de la pub parconduction crânienne, testé en Allemagnesur des trains de banlieue par le groupeSky Deutschland. Un petit transmetteurcollé à la fenêtre émet des vibrations quisont transmises à votre oreille interne parles os de votre crâne. Vous entendez la pub– inaudible pour votre voisin – à l’intérieurde votre tête, indique la BBC. Si votre boîtecrânienne est utilisée à votre corpsdéfendant, votre estomac pourrait bientôtprotéger vos données confidentielles.Motorola planche sur une piluleintelligente qui vous transformera en motde passe humain. Ce comprimé contientune puce électronique qui est activée parles sucs gastriques.

Ramtane Lamamra« L’Algérie est exportatrice de la stabilitéaux pays de la région»

Abdelfatah Al Sissi« Dès février, j’avais su que Morsi nesouhaitait pas être le Président de tous lesEgyptiens. Je lui ai dit que leur projet avaitéchoué. Si nous n’étions pas intervenus, lepays aurait sombré dans la guerre civile aubout de deux mois»

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La Géo selon CNNAlors qu'en Chine, des frelonsgéants ont tué des dizaines depersonnes, CNN souhaitait faire unreportage sur cet incidenttragique. Mais un tout autreincident est survenu sur leplateau: la carte situant HongKong dans le monde a étécomplètement erronée. Ainsi, pourCNN, Hong Kong se situe... auBrésil, à l'endroit même où setrouve Rio de Janeiro.

Hocine Nacib« Plus de 3 200 factures restent impayéeset en plus, l’Etat maintiendra le prix dumètre cube d’eau. Si cela n’est pas un effortconsenti, je ne suis pas capable de lequalifier autrement. » >

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10 > P U B L I C I T E

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

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dclgé ea a

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

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A n a l y s e s & D é c r y p t a g e s

La rédaction d'Algérie News propose unenouvelle rubrique dédiée à l'analyse et audécryptage de l'actualité qui nous concerneet qui nous entoure. Nous lançons un appel à tous ceux et toutescelles qui veulent y contribuer à travers desarticles ou des propositions. Vos contributionsseront les bienvenues.Contact : [email protected]

L'anéantissement de l'Alliance présidentielle

Le jaillissementd'un nouveau clan

(3e partie) Par Hamida Ayachi

Les Frères musulmans avaient donc pris part,aux côtés du clan victorieux sans mêmechercher à se dérober ou à s'y soustraire, auxcombats menés par ce dernier contre lesgroupes de l'islam radical armé, tout commed'ailleurs, ils devaient contribuer à donner leurcaution à une certaine crédibilité à cettelégitimité encore naissante, dès lors qu'ilss'étaient embusqués et empressés à intégrer ouregagner les institutions transitoires ettemporaires, lesquelles devaient alors suppléerles institutions légalement représentativesmomentanément absentes, avec l'avènement del'interruption du processus électoral auxéchelons local et national.

> Suite pages 12 et 13

Par Sarah Haidar

Le 7e Festival d’Oran du filmarabe était porteur d’un certainnombre d’enseignements et de(re) définitions pour nousautres qui, naïfs et stupidementrêveurs, espérons un avenirmoins bête au cinéma algérien.

Première définition : une cérémonie d’ouverture oude clôture d’un festival de cinéma, est un événementpolitique destiné à proclamer, en prose, en rimes et encoassements, l’asservissement de la culture aux maîtresdu sérail.

Définition n°02 : Un film projeté lors d’une cérémo-nie d’ouverture est un non-événement, une sorte d’alibichétif par lequel on veut rappeler qu’il s’agit bel et biend’un festival de cinéma et non d’un congrès du FLN de1976.

Définition n°03 : Une compétition officielle est unmelting-pot où peuvent se rencontrer les meilleursesprits du cinéma et lesbricoleurs les plus insi-pides. Elle est générale-ment conditionnée parl’acceptabilité des posi-tions idéologiques, cul-turelles ou sociales d’unfilm, mais surtout par ledegré d’amitié son-nante et trébuchantequi lie les pays partici-pants au pays organisa-teur.

Définition n°04 : Unfilm est un servicepublic dont les critèresde qualité sont d’aborddéfinis par la décencede son propos et de sesimages qui doivent res-pecter la morale, lestraditions, les testosté-rones et les hormones de ses spectateurs. Sans quoi, ilrisque d’être exclu, pour cause d’atteinte à l’hypocrisieambiante, et ce, même s’il réunit tous ces ingrédientssans importance qu’on appelle « le cinéma ».

Définition n°05 : Un Festival international de cinémaest garant de cette morale, mais aussi de la sécurité desconvives et des respectables citoyens. C’est pourquoi,tout en réitérant que ses portes sont ouvertes au public,il met des agents à l’entrée des salles pour interdire l’ac-cès à des jeunes susceptibles de commettre des vols. Lesuspect en question est repéré grâce à deux indices : sagueule et son âge (1).

Définition n°06 : Un jury est une assemblée de cardi-naux venants de tous les horizons, notamment télévi-suels, qui doivent juger de la qualité d’un film selon latiédeur de ses partis pris artistiques et l’impersonnalitéde son propos.

Définition n°07 : Une salle de cinéma est un espacesaisonnier dont la durée de vie est égale à la durée d’unfestival. Lorsque celui-ci daigne s’installer dans l’uned’entre elles, elle se pare comme une geisha accueillantson client. Lorsqu’il finit ce qu’il a à faire, elle se déma-quille, ferme ses fenêtres et digère ses creux et ses solitu-des.

(1) : Des agents ont interdit l’entrée à un jeune Oranais, àcause de plusieurs vols dont ont été victimes des invités dufestival. Il n’a bien sûr pas été établi que le jeune en questionait participé à ces larcins.

Paranoïde

Un Festivalinternational decinéma est garantde cette morale,mais aussi de lasécurité desconvives et desrespectablescitoyens.

Le cinéma en 7 définitions

12 Décryptagedclgé ea aA n a l y s e s & D é c r y p t a g e s

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

L'anéantissement de l'Alliance présidentielle

Le jaillissement d'un nouveau clan (3e partie)

I ls auront également participé active-ment à l'édification et la constructiond'une légitimité naissante et nouvelledès lors qu'ils avaient notamment prispart aux premières élections présiden-

tielles pluralistes, suivies, plus tard, de leurcontinue et régulière présence à toutes lesautres consultations électorales parlementaireset locales, organisées sous le slogan de «l'adhé-sion à l'opération de la reconstruction de laplateforme institutionnelle et démocratiquedu pays…»

De plus, les Frères musulmans étaient restésbien fidèles au clan victorieux lorsque ce der-nier eut recours à un autre intervenant politi-que afin de lui confier les très hautes fonctionsde la présidence de la République, chose qu'ilsavaient donc avalisée et entérinée, suivant aupas de charge l'auteur de l'initiative, concou-rant de la sorte à donner une véritable cautionà une légitimité pourtant étriquée, tant le jeupolitique était franchement biaisé dans le fondcomme dans la forme…

Et c'est ainsi que les Frères musulmansinterrompirent subitement toute relation oucontact possible avec le clan sorti vaincu etmauvais perdant dans ce combat qui l'avaitopposé à leur nouveau allié politique, au pointoù il leur a été confié la charge de s'occuper desautres pans de la société civile qui n'avaientaucun autre choix à faire ou un quelconquerefuge que de s'abriter sous le toit flottant duclan prônant dans son discours cet islam radi-cal.

Poussés dans leur élan et logique de posi-tionnement, les Frères musulmans réussirentalors à rallier à leur cause d'éminentschouyoukh du prêche religieux du courant«salafiste wahhabite» lesquels finiront parcondamner ces actes terroristes, œuvres depoches armées relevant du clan ayant été élimépour avoir trempé dans de tels actes sordides etsuicidaires.

Ce comportement était donc à mettre àleurs profit et avantage dans la défense d'unvolet de la concorde nationale laquelle devaitexclure de son champ d'application et grâce

totale tous les individus qui auront porté lesarmes, les considérant comme d'anciens délin-quants ou de véritables truands.

En effet, oui ! différentes fatwas avaient étédistillées par ces chouyoukh et symboles du«salafisme wahhabite», étayant leurs déclara-tions et discours religieux que les courtisansdu pouvoir en place avaient donc porté à l'in-tention aux groupes armés qui activaient dansle maquis.

La conséquence logique était qu'effective-ment des milliers d'hommes armés avaientcessé le combat armé et quitté à jamais lemaquis, permettant ainsi au clan au pouvoirgrâce au concours de son nouvel allié, lesFrères musulmans en l'occurrence, d'anéantirces poches de groupes armés lesquels avaientlongtemps mené la vie dure au clan considéré,remettant fondamentalement en cause cesnombreux succès dont il se targuait d'avoirréalisés tout comme d'ailleurs la stabilité de lasituation générale du pays.

Et c'est ainsi qu'à la veille de l'explosion duconflit à l'intérieur du clan, sorti victorieuxdans son combat contre celui jugé islamisteradical, au sujet de la reconduction deBouteflika comme son représentant-candidatdans l'habit de l'homme du consensus, à l'oc-casion de l’élection présidentielle de 2004, lesFrères musulmans avaient, aux côtés du Frontde libération nationale (FLN) et leRassemblement national démocratique(RND), constitué cet axe de programme-pivotcentral dont certains crurent longtemps qu'ilallait se métamorphoser en un bloc compacthistorique susceptible de constituer une véri-table constellation d'acteurs politiques et defédérer autour de lui une multitude de forcessociales et politiques, dont l'objectif principalserait de contribuer activement à la réalisationd'une opération de concorde nationale degrande envergure aussi complète que possible,vraiment profonde, radicale et historiquementqualitative en définitive…

De toute évidence, celle-ci restait, en fait,subordonnée à un changement réel, profond,radical et assez conséquent dans sa compo-

sante humaine, faisant passer le clan de sacondition sociale es-qualité très restreinte etbien fermée à une autre formule de la «société-Etat-nation», avec comme fondements essen-tiels les classes sociales, la modernité politique;chose qui nous éloigne quelque peu de lavision du clanisme de la société afin de la fairefondre dans l'esprit de la notion de l'Etat, dupouvoir et de la politique.

Ces objectifs-là n'avaient malheureusementjamais été réalisés, dans la mesure où le rap-prochement entre les forces en présence étaitplutôt très tactique, figé également dans letemps et dans l'espace, ne prenant nullementen considération les intérêts convergents oucommuns des groupes alliés au sein-même duclan considéré, à l'effet de créer davantage demoyens de maîtrise des mouvements et fluxsociaux et politiques de la société civile au plannational, en l'absence totale de l'autocontrôlepour ne pas dire encore le contrôle public de lacollectivité …

Une telle orientation devait encouragerl'émergence d'un climat religieux légendairepropre à certaines personnalités politiques etsécuritaires influentes. Et du coup, c'estBouteflika qui devint une personnalité entou-rée et considérée, telle une grande légende, unvéritable modèle dans son genre, très sobre,extraordinaire, exemplaire, au point où tousles aspects visibles de l'échec, de la médiocritéet de la corruption ne peuvent lui être parconséquent collés ou imputés à sa responsabi-lité mais plutôt à son staff et à leurs nombreuxsubordonnés.

On pouvait dès lors faire croire au citoyenque ces responsables-là qu'il avait pourtantlui-même (Bouteflika, en l'occurrence) choisisavaient donc trahi sa grande confiance en eux.

A telle enseigne que le bobard, savammentorchestré, devait faire son chemin parmi lepeuple non ou peu éduqué, mais aussi au sein-même du milieu intellectuel et très qualifié,grâce à l'effort entrepris dans ce sens par lebiais d'activistes dans le domaine politique etsocial.

On se vantait alors de déclarer à un hautniveau de la responsabilité de l'Etat quel'Algérie restait donc toujours dans le besoindes précieux services de l'homme, de façoncontinue et presque éternelle, attendant impa-tiemment la fin de ces chantiers qu'il auraitouverts dans la perspective de moderniser lepays et de le placer parmi le peloton de tête despays développés et démocratiques.

Une telle légende ne pouvait donc rester duseul apanage ou de l'unique ressort du clanincrusté au pouvoir afin de lui assurer la toutenécessaire propagande et vulgarisation appro-priées, dans la mesure où elle exprimait ce

besoin imminent et impérieux de coopter cethomme, supposé fort, susceptible de lui assu-rer la continuité de son influence ainsi que labonne maîtrise de tous les leviers qui lui per-mettent d'avoir un œil bien vigilant sur tousles grands cercles et leurs prolongements oudémembrements géographiques qui condi-tionnent la sauvegarde de leurs intérêts, ainsique toutes les relations qui s'y greffent au plandes dividendes à en tirer et prébendes à en dis-tribuer, sinon grande influence à y exercer etnombreux services à rendre à leurs obligés etcourtisans de métier.

Un tel phénomène, charriant dans son sil-lage de tels comportements vils et serviles,avait eu lieu au Moyen-Age. Il s'en est doncsuivi de longues périodes de guerre à l'effet desauvegarder l'existence et la puissance desroyaumes de beaucoup d'Etats mais surtout,dans la majorité des cas, la préservation ou lapérennité de leurs clans à caractère politique,religieux, tantôt de courant confessionnel ettribal, tantôt carrément ethnique.

Cependant, durant l'ère de l'Histoirecontemporaine, à commencer par l'époque del'Empire ottoman et ses nombreux alliés parmises militaires et les clans locaux qui lui fai-saient allégeance, en passant par l'Etat ambu-lant de l'Emir Abdelkader, pour arriver enfin àl'éclosion du mouvement nationaliste dès lorsqu'il avait pris le caractère armé, se radicalisantdans sa position et objectif, à une étape biencruciale et très déterminante dans la vie dusystème colonialiste, basée sur l'occupationeffective du territoire conquis, et l'émergenceen bout de chaîne de la conjugaison des effortsdu peuple indigène pour la défense de l'unitéde ses rangs et du territoire du pays, le mouve-ment insurrectionnel devait donc dès lorsprendre en ligne de compte cette consciencedu but national et révolutionnaire soutenu parla montée en cadence d'un mouvement popu-laire historique progressiste…

Aussi, faut-il le souligner, ce pivot s'était-ilconstitué pour justement repousser toutes lestentatives tendant à disloquer le clan sorti vic-torieux de son combat contre l'islamisme radi-cal de l'intérieur même de sa structure et orga-nisation, mais c'était également fait dans l'op-tique de garantir pour soi-même, à l'intérieurcomme à l'extérieur de celui-ci, un symbolequi lui permettrait de parfaitement contrôlerles différents rouages de l'Etat afin de mettre lenoyau dur sous sa propre domination ou à sonseul service, au cas où il y aurait l'apparition degrandes divergences au sein du groupe consi-déré…

Effectivement, des généraux de l'arméealgérienne, considérés comme non affiliés auclan considéré, sortirent enfin de leur silence et

autre obligation de réserve, pour s'exprimer demanière franche et publique au sujet de leurrejet de l'idée de la poursuite ou la continuitédu règne de Bouteflika, à travers les médiaspublics et la presse nationale, affirmant sansambages avoir jeté leur dévolu sur le candidatAli Benflis.

Des rumeurs commencèrent alors par cir-culer au sujet d'une possible division au seindes rangs de l'armée algérienne. Néanmoins,les clans alliés à Bouteflika réussirent parimposer leurs projet et point de vue, écartantdu coup tous les rebelles ou dissidents de leurstrès hautes fonctions étatiques qu'ils utilisaientà dessein, les poussant finalement à la retraite,notamment au sein des institutions de l'armée,où nombreux parmi les fidèles à cedit candidatont été sanctionnés.

Cependant, sitôt ce conflit enterré et lecombat, jugé très passager, enfin terminé, quece sont d'autres promesses qui apparaissent ensurface, faisant reculer d'un cran la réussite dela concorde nationale ; chose qui fera croireaux adeptes du groupe de l'islam radical etarmé qu'ils auront été tout simplement floués,trahis et bernés, eux qui fondaient beaucoupd'espoir sur le discours politique alors trèsprometteur de Bouteflika…

Un sentiment de désespoir s'empara doncde tout son monde au sujet du projet de chan-gement devant découler de la fin d'une étapede la logique de la culture du clanisme, laquellelogique n'épargnera même pas certains élé-ments du clan sorti victorieux de son combatcontre l'islam radical armé, tant les consé-quences néfastes dues à la non-réalisation despromesses historiques de la concorde natio-nale étaient trop importantes.

Cette initiative ne signifiait nullement surle plan stricto sensu le dépouillement pur etsimple du clan islamiste de sa force impres-sionnante et destructive, ainsi que ses groupesnéfastes pour la pérennité du système et celledu clan téméraire et très tenace, accroché aupouvoir et à son environnement immédiat.

En vérité, elle dépassait ce même projet quienvisageait, à plus ou moins long terme, defaire progressivement cesser, jusqu'à carré-ment disparaître, le pouvoir reposant sur l'in-fluence du clanisme afin de s'intégrer dans uneopération de construction de l'Etat de droit,préparant ainsi de l'intérieur même des struc-tures de la nation algérienne, un Etat réelle-ment démocratique, dans toute sa profondeurhistorique et sociétale !

Mais que se passait-il réellement sur le ter-rain ?

La scène politique était donc tombée dansla parfaite inertie et l'immobilisme total. Il yeut cette hégémonie de rétrécissement de l'es-

pace de mouvance politique au point où l'ater-moiement et le retardement dans l'exécutiondes affaires et des décisions étaient devenusune règle générale, ce qui a eu pour effet deconduire à une autodestruction du clan sortivainqueur de son combat contre les groupesislamistes radicaux, lequel devait connaître parla suite une dislocation et une désintégrationprogressives…

Comme logique conséquence, il y eut unevéritable saignée du clan considéré qui devaitse passer de tous ses hommes forts, dans lamesure où le général Larbi Belkheir, alorsconsidéré comme la tête pensante des groupesqui constituent le noyau dur du clan en ques-tion, devait être complètement dépouillé detoutes ses forces impressionnantes et autresprérogatives, en le faisant virer de son poste dechef de cabinet de la présidence de laRépublique -hasard des circonstances- leconseiller et non frère du président de laRépublique.

Ainsi, le décès de Larbi Belkheir allaitconstituer la fin logique du noyau dur incrustéà l'intérieur du clan considéré avant que luisuccédait en cascade, plus tard, toute uneéquipe de ces symboles qui devaient, les unsaprès les autres, quitter la scène politique, euxqui avaient plus tôt conduit le groupe à fairemain-basse sur toutes les instances et cerclesnévralgiques du pouvoir algérien.

Incidemment donc, ce fut le poids moral etconsidérable et aussi l'impact de sa réelleinfluence sur la scène politique du généralKhaled Nezzar qui chutèrent irrémédiable-ment, auxquelles il faut adjoindre l'avènementdu décès durant cette même période du géné-ral Mohammed Larbi, du général Fodil-Chérifet celui du général Smail Lamari.

A l'opposé, Bouteflika devait donc se sépa-rer de certaines personnalités qui lui étaienttrès proches et influentes, à l'image deNorredine Yazid Zerhouni, son ex-ministre del'Intérieur, l'économiste AbdellatifBenachenhou ainsi que Chakib Khelil, l'ex-ministre de l'Energie, pour avoir trempé dansun grand scandale de corruption.

Néanmoins, toutes ces contraintes-là nedevaient paradoxalement nullement influernégativement ni même affaiblir les forces et lepositionnement de Bouteflika dans la manœu-vre et la grande combine, pour avoir étédevenu le père spirituel et moral d'un autreclan qui allait se constituer à partir d'ungroupe très restreint par l'entremise d'alliancestrès complexes, confuses et très obscures, sur labase d'une convergence entre l'argent sale oumal acquis, le régionalisme, le clientélisme,l'influence et le désir hégémonique et public decontrôler le pouvoir politique en tant que

réelle institution qui coiffe également de sonautorité tout le champ économique national…

Cette avancée spectaculaire relative à cettedynamique nouvelle instaurée à l'ombre et à lapériphérie ou marge de ces luttes apparentesdans le contexte de ce rétrécissement d'espacede mouvance vital, avait donc eu commeconséquences l'écroulement de l'Alliance pré-sidentielle que devaient emporter les ventsviolents soufflant l'irruption du printempsarabe dans la région, pour en extraire ce cou-rant des Frères musulmans, complètementabattu et très divisé, comme prélude à unenouvelle reconfiguration de l'Alliance prési-dentielle sur la base d'un projet élaboré àmoyen et long termes, de manière à imposerune nouvelle hégémonie beaucoup plus géné-rale qui mettrait fin à toute l'Histoire de l'èredu clan aujourd'hui reconstitué sur les pans dunoyau de système en place actuellement.

Ce clan naissant, dissident et provenantessentiellement des partis politiques du Frontde libération nationale (FLN) et duRassemblement national démocratique(RND), devait donc réussir à virer de lamanière la plus spectaculaire qui soit leurssecrétaires généraux respectifs en la personnede Abdellaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia,poussant dans leur foulée à la scission desFrères musulmans (Le Mouvement de lasociété pour la paix - MSP) et son éclatementen plusieurs partis microscopiques, à l'imagedu Front pour le changement que chapeauteAbdelmadjid Menasra ainsi que le parti de TAJque conduit Amar Ghoul, ce nouvel allié etaffidé au clan nouveau désormais aux com-mandes du pays.

Dans un instant tout aussi spectaculairequ'inattendu, le clan victorieux a pu se reposi-tionner au plan symbolique comme celui bienréel, en procédant à un remaniement ministé-riel de manière à réorienter à son seul profit etbénéfice tous les leviers de l'Etat algérien dansleur optique de convergence vers un appuiconséquent à sa stratégie de domination sanséquivoque ou quelconque concurrence oumême autre anonyme force intervenant dansla gestion des affaires de l'Etat.

Aussi, les forces ayant été derrière ces chan-gements profonds, opérés au sein des rangs del'armée algérienne, ayant touché tout particu-lièrement des fonctions très sensibles au seinde l'institution militaire et son bras sécuritaire,mettent donc par leur action ainsi fin à cetteinstance sécuritaire qui représentait depuistrès longtemps déjà cette main de fer du clandirigeant et cercle influent à l'intérieur durégime algérien.

Ecrit par Hamida AyachiTraduction de Slemnia Bendaoud

13Décryptage

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

nouveau clan (3e partie)

besoin imminent et impérieux de coopter cethomme, supposé fort, susceptible de lui assu-rer la continuité de son influence ainsi que labonne maîtrise de tous les leviers qui lui per-mettent d'avoir un œil bien vigilant sur tousles grands cercles et leurs prolongements oudémembrements géographiques qui condi-tionnent la sauvegarde de leurs intérêts, ainsique toutes les relations qui s'y greffent au plandes dividendes à en tirer et prébendes à en dis-tribuer, sinon grande influence à y exercer etnombreux services à rendre à leurs obligés etcourtisans de métier.

Un tel phénomène, charriant dans son sil-lage de tels comportements vils et serviles,avait eu lieu au Moyen-Age. Il s'en est doncsuivi de longues périodes de guerre à l'effet desauvegarder l'existence et la puissance desroyaumes de beaucoup d'Etats mais surtout,dans la majorité des cas, la préservation ou lapérennité de leurs clans à caractère politique,religieux, tantôt de courant confessionnel ettribal, tantôt carrément ethnique.

Cependant, durant l'ère de l'Histoirecontemporaine, à commencer par l'époque del'Empire ottoman et ses nombreux alliés parmises militaires et les clans locaux qui lui fai-saient allégeance, en passant par l'Etat ambu-lant de l'Emir Abdelkader, pour arriver enfin àl'éclosion du mouvement nationaliste dès lorsqu'il avait pris le caractère armé, se radicalisantdans sa position et objectif, à une étape biencruciale et très déterminante dans la vie dusystème colonialiste, basée sur l'occupationeffective du territoire conquis, et l'émergenceen bout de chaîne de la conjugaison des effortsdu peuple indigène pour la défense de l'unitéde ses rangs et du territoire du pays, le mouve-ment insurrectionnel devait donc dès lorsprendre en ligne de compte cette consciencedu but national et révolutionnaire soutenu parla montée en cadence d'un mouvement popu-laire historique progressiste…

Aussi, faut-il le souligner, ce pivot s'était-ilconstitué pour justement repousser toutes lestentatives tendant à disloquer le clan sorti vic-torieux de son combat contre l'islamisme radi-cal de l'intérieur même de sa structure et orga-nisation, mais c'était également fait dans l'op-tique de garantir pour soi-même, à l'intérieurcomme à l'extérieur de celui-ci, un symbolequi lui permettrait de parfaitement contrôlerles différents rouages de l'Etat afin de mettre lenoyau dur sous sa propre domination ou à sonseul service, au cas où il y aurait l'apparition degrandes divergences au sein du groupe consi-déré…

Effectivement, des généraux de l'arméealgérienne, considérés comme non affiliés auclan considéré, sortirent enfin de leur silence et

autre obligation de réserve, pour s'exprimer demanière franche et publique au sujet de leurrejet de l'idée de la poursuite ou la continuitédu règne de Bouteflika, à travers les médiaspublics et la presse nationale, affirmant sansambages avoir jeté leur dévolu sur le candidatAli Benflis.

Des rumeurs commencèrent alors par cir-culer au sujet d'une possible division au seindes rangs de l'armée algérienne. Néanmoins,les clans alliés à Bouteflika réussirent parimposer leurs projet et point de vue, écartantdu coup tous les rebelles ou dissidents de leurstrès hautes fonctions étatiques qu'ils utilisaientà dessein, les poussant finalement à la retraite,notamment au sein des institutions de l'armée,où nombreux parmi les fidèles à cedit candidatont été sanctionnés.

Cependant, sitôt ce conflit enterré et lecombat, jugé très passager, enfin terminé, quece sont d'autres promesses qui apparaissent ensurface, faisant reculer d'un cran la réussite dela concorde nationale ; chose qui fera croireaux adeptes du groupe de l'islam radical etarmé qu'ils auront été tout simplement floués,trahis et bernés, eux qui fondaient beaucoupd'espoir sur le discours politique alors trèsprometteur de Bouteflika…

Un sentiment de désespoir s'empara doncde tout son monde au sujet du projet de chan-gement devant découler de la fin d'une étapede la logique de la culture du clanisme, laquellelogique n'épargnera même pas certains élé-ments du clan sorti victorieux de son combatcontre l'islam radical armé, tant les consé-quences néfastes dues à la non-réalisation despromesses historiques de la concorde natio-nale étaient trop importantes.

Cette initiative ne signifiait nullement surle plan stricto sensu le dépouillement pur etsimple du clan islamiste de sa force impres-sionnante et destructive, ainsi que ses groupesnéfastes pour la pérennité du système et celledu clan téméraire et très tenace, accroché aupouvoir et à son environnement immédiat.

En vérité, elle dépassait ce même projet quienvisageait, à plus ou moins long terme, defaire progressivement cesser, jusqu'à carré-ment disparaître, le pouvoir reposant sur l'in-fluence du clanisme afin de s'intégrer dans uneopération de construction de l'Etat de droit,préparant ainsi de l'intérieur même des struc-tures de la nation algérienne, un Etat réelle-ment démocratique, dans toute sa profondeurhistorique et sociétale !

Mais que se passait-il réellement sur le ter-rain ?

La scène politique était donc tombée dansla parfaite inertie et l'immobilisme total. Il yeut cette hégémonie de rétrécissement de l'es-

pace de mouvance politique au point où l'ater-moiement et le retardement dans l'exécutiondes affaires et des décisions étaient devenusune règle générale, ce qui a eu pour effet deconduire à une autodestruction du clan sortivainqueur de son combat contre les groupesislamistes radicaux, lequel devait connaître parla suite une dislocation et une désintégrationprogressives…

Comme logique conséquence, il y eut unevéritable saignée du clan considéré qui devaitse passer de tous ses hommes forts, dans lamesure où le général Larbi Belkheir, alorsconsidéré comme la tête pensante des groupesqui constituent le noyau dur du clan en ques-tion, devait être complètement dépouillé detoutes ses forces impressionnantes et autresprérogatives, en le faisant virer de son poste dechef de cabinet de la présidence de laRépublique -hasard des circonstances- leconseiller et non frère du président de laRépublique.

Ainsi, le décès de Larbi Belkheir allaitconstituer la fin logique du noyau dur incrustéà l'intérieur du clan considéré avant que luisuccédait en cascade, plus tard, toute uneéquipe de ces symboles qui devaient, les unsaprès les autres, quitter la scène politique, euxqui avaient plus tôt conduit le groupe à fairemain-basse sur toutes les instances et cerclesnévralgiques du pouvoir algérien.

Incidemment donc, ce fut le poids moral etconsidérable et aussi l'impact de sa réelleinfluence sur la scène politique du généralKhaled Nezzar qui chutèrent irrémédiable-ment, auxquelles il faut adjoindre l'avènementdu décès durant cette même période du géné-ral Mohammed Larbi, du général Fodil-Chérifet celui du général Smail Lamari.

A l'opposé, Bouteflika devait donc se sépa-rer de certaines personnalités qui lui étaienttrès proches et influentes, à l'image deNorredine Yazid Zerhouni, son ex-ministre del'Intérieur, l'économiste AbdellatifBenachenhou ainsi que Chakib Khelil, l'ex-ministre de l'Energie, pour avoir trempé dansun grand scandale de corruption.

Néanmoins, toutes ces contraintes-là nedevaient paradoxalement nullement influernégativement ni même affaiblir les forces et lepositionnement de Bouteflika dans la manœu-vre et la grande combine, pour avoir étédevenu le père spirituel et moral d'un autreclan qui allait se constituer à partir d'ungroupe très restreint par l'entremise d'alliancestrès complexes, confuses et très obscures, sur labase d'une convergence entre l'argent sale oumal acquis, le régionalisme, le clientélisme,l'influence et le désir hégémonique et public decontrôler le pouvoir politique en tant que

réelle institution qui coiffe également de sonautorité tout le champ économique national…

Cette avancée spectaculaire relative à cettedynamique nouvelle instaurée à l'ombre et à lapériphérie ou marge de ces luttes apparentesdans le contexte de ce rétrécissement d'espacede mouvance vital, avait donc eu commeconséquences l'écroulement de l'Alliance pré-sidentielle que devaient emporter les ventsviolents soufflant l'irruption du printempsarabe dans la région, pour en extraire ce cou-rant des Frères musulmans, complètementabattu et très divisé, comme prélude à unenouvelle reconfiguration de l'Alliance prési-dentielle sur la base d'un projet élaboré àmoyen et long termes, de manière à imposerune nouvelle hégémonie beaucoup plus géné-rale qui mettrait fin à toute l'Histoire de l'èredu clan aujourd'hui reconstitué sur les pans dunoyau de système en place actuellement.

Ce clan naissant, dissident et provenantessentiellement des partis politiques du Frontde libération nationale (FLN) et duRassemblement national démocratique(RND), devait donc réussir à virer de lamanière la plus spectaculaire qui soit leurssecrétaires généraux respectifs en la personnede Abdellaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia,poussant dans leur foulée à la scission desFrères musulmans (Le Mouvement de lasociété pour la paix - MSP) et son éclatementen plusieurs partis microscopiques, à l'imagedu Front pour le changement que chapeauteAbdelmadjid Menasra ainsi que le parti de TAJque conduit Amar Ghoul, ce nouvel allié etaffidé au clan nouveau désormais aux com-mandes du pays.

Dans un instant tout aussi spectaculairequ'inattendu, le clan victorieux a pu se reposi-tionner au plan symbolique comme celui bienréel, en procédant à un remaniement ministé-riel de manière à réorienter à son seul profit etbénéfice tous les leviers de l'Etat algérien dansleur optique de convergence vers un appuiconséquent à sa stratégie de domination sanséquivoque ou quelconque concurrence oumême autre anonyme force intervenant dansla gestion des affaires de l'Etat.

Aussi, les forces ayant été derrière ces chan-gements profonds, opérés au sein des rangs del'armée algérienne, ayant touché tout particu-lièrement des fonctions très sensibles au seinde l'institution militaire et son bras sécuritaire,mettent donc par leur action ainsi fin à cetteinstance sécuritaire qui représentait depuistrès longtemps déjà cette main de fer du clandirigeant et cercle influent à l'intérieur durégime algérien.

Ecrit par Hamida AyachiTraduction de Slemnia Bendaoud

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

14 Kiosque internationaldclgé ea aA n a l y s e s & D é c r y p t a g e s

Behrooz Samadbeigi, Rooz

"Si les Iraniens étaientlibres, ils porteraientdes jeans." Cette petitephrase du Premierministre d'Israël n'apas tardé àdéclencher unecampagne sur lesréseaux sociaux. Carles Iraniens portentdes jeans...

B enyamin Nétanyahou,Premier ministre d'Israël, aessayé, lors d'un entretienaccordé à la BBC Persian

(chaîne diffusée en persan depuisLondres- ci-dessous) de plaire auxopposants et aux critiques [du régimeiranien] en faisant quelques référencesau mouvement vert [né à la suite de laréélection contestée de MahmoudAhmadinejad en juin 2009] et au peu-ple iranien.L'utilisation [par lePremier ministre] de deux mots enpersan, saadehloh (naïf ) et harf-époutch (propos insensés) s'inscritdans le même but. [Nétanyahou a pré-cisé que les Israéliens étaient loind'être naïfs et que les déclarations desresponsables iraniens n'étaient quedes propos insensés.] Mais la partie oùil a évoqué la jeunesse iranienne estdevenue le passage le plus controverséde son entretien. Le Premier ministreavait fait valoir : "Je pense que si lesIraniens étaient libres, ils porteraientdes jeans, écouteraient de la musiqueoccidentale et auraient des électionslibres." Ces déclarations ont éclipsé le

reste de l'interview, car le jean est unetenue courante pour les hommes et lesfemmes en Iran. Or, il n'y pas long-temps, porter des pantalons en jeandans la rue et à l'école était sévèrementsanctionné. Aujourd’hui encore, dansles organisations gouvernementales,les fonctionnaires ne portent pas dejeans. Sur Facebook, beaucoup d'utili-sateurs iraniens se sont moqués de cesdéclarations ou ont fait part de leurindignation en utilisant les hashtags"jeans" ou "iranjeans". Mohammad AliAbtahi, conseiller de l'ancien prési-dent réformateur MohammadKhatami [1997-2005], l'un des pre-miers religieux actifs sur la Toile, apublié un commentaire sur sa pageFacebook qui a eu beaucoup de suc-cès. "Il ne manquerait plus que les reli-gieux portent des pantalons en jean ouque, dans les cérémonies religieuses,on diffuse de la musique occidentale,a-t-il écrit d'un ton moqueur. OrNétanyahou analyse la situation enIran et se désole du fait que lesIraniens ne puissent pas porter devêtements en jean et qu'ils ne puissentpas écouter de la musique occidentale.Ces centaines de personnes qu'onaccuse régulièrement d'espionnagepour le compte d'Israël devraientmieux faire leur travail !"

Facebook "Half Cyber", une despages les plus suivies par les sympathi-sants des conservateurs, nous pouvonségalement lire : "MonsieurNétanyabou [jeu de mots entreNétanyahou et "yabou", mot persanvoulant dire "âne", manière de signi-fier à quelqu'un qu'il est un peu con] adit que les jeunes en Iran ne pouvaientpas porter de pantalons en jean... Nossalutations au peuple [iranien] !" Dansun autre post, on peut lire : "Mais,espèce de con ! Dans ce pays, les filles

mettent même des leggings motifzèbre. Le jean est tellement dépasséaujourd'hui !"

Certains ont eu pour idée de créerdes pages sur le même sujet, dont uneintitulée : "Montrer les jeans iraniens àNétanyahou". Rares sont les notes quine critiquent pas les déclarations deNétanyahou. L'une d'elles a été rédi-gée par un étudiant qui expliquaitainsi la situation sur sa page Facebook: "Dans ma ville natale, Zandjan [aucentre du pays], jusqu'à il y a quelquesannées, les filles ne pouvaient pas por-ter un jean. Si une femme ou une fillevoulait se promener en jean dansl'avenue principale de la ville, milleyeux la suivaient. En plus, il fallaitqu'elle soit chanceuse pour ne pas sefaire embêter par la police des mœurs.Je me rappelle aussi qu'une fois leslycéens de l'école [réservé aux gar-çons] de Shahdi Beheshti s'étaientréunis en masse et s'en étaient pris audirecteur du lycée. L'une de leursrevendications était de pouvoir porterdes jeans à l'école."

Sur Twitter a également eu lieu une"attaque en jean". Certains utilisateursont commencé à tweeter et à publierleurs propres photos en jean. Le topdes hashtags publié par le journalisteNima Akbarpour donne une idée decette vague sur Twitter [les hashtags#jeans, #natanyahu et #irannatanyahusont les plus utilisés]. Parmi les tweetsles plus populaires, on peut égalementciter : la photo de DarioushRezaienejad en jean (scientifique etcollaborateur au ministère de laDéfense, assassiné en 2011) ; uneimage du guide suprême AliKhamenei aux côtés du fils – en jean –de Mostafa Ahmadiroshan (scientifi-que nucléaire, lui aussi assassiné enjanvier 2012).

IRAN

Révolte en jeanscontre Nétanyahou

VIETNAM

La mort duGénéral Giapsuscite unevive émotion

Christine Chaumeau, Courrier International

L e site du quotidien Tuôi Tre ("La Jeunesse")consacre pas moins de quatre articles et unevidéo à la mort, le 4 octobre, du général Von

Nguyen Giap. Vainqueur des armées française et amé-ricaine, il était le plus vénéré des héros de l'indépen-dance du Vietnam, après le fondateur du pays Hô ChiMinh. Des milliers de personnes sont venues faire laqueue devant le domicile familial du disparu, àHanoi, pour lui rendre un dernier hommage sousforme d'un bouquet de fleurs ou d'une chanson. Surla vidéo, on constate la présence dans la foule de nom-breux jeunes. S'ils n'ont pas connu les années de luttepour l'indépendance, ils ont été bercés par les récits deleurs aînés vantant les qualités de stratège du vieuxgénéral. A Muong Pan, "le 5 octobre au matin, les vil-lageois se sont réunis autour de la maison du chef duvillage en signe de respect à leur 'gardien'", note leTuôi Tre, qui y a retrouvé Lu Thi Doi, une centenaire.Elle "tient fermement la photo de Giap et racontecomment le général lui a demandé de convaincre lesmembres du groupe ethnique de Diên Biên Phu departiciper à la campagne contre l'armée française".Car ce village et ses habitants entretiennent une rela-tion étroite avec l'illustre disparu. C'est dans unecuvette située à proximité que s'est déroulée la célèbrebataille, du 13 mars au 4 mai 1954, qui marquera ladéfaite des forces françaises et l'accession du pays àl'indépendance. Les villageois de Muong Pan ontnotamment facilité le transport du matériel et desvivres dans cette région montagneuse du nord-ouestdu Vietnam.Surprise par les capacités de ravitaille-ment de l'armée vietnamienne, l'armée française nepourra tenir la cuvette plus longtemps. Cette débâcleconduira à la signature des accords de Genève, en juil-let 1954, consacrant le départ des Français et la parti-tion du Vietnam. Dans Diên Biên Phu vu d'en face(paroles de Bô Dôi), un ouvrage collectif écrit par sixjournalistes vietnamiens et publié en 2009, Lo VanDong raconte l'installation du poste de commande-ment de Giap à Muong Pan. "Une fois, grâce aux habi-tants du village, nous avons capturé deux espions", sesouvient-il. A l'époque, il était chargé de la sécurité duposte de commandement établi dans la forêt près duvillage. Mua A. Sau, âgé de 80 ans, explique quant à luiau journaliste de Tuôi Tre qu'il avait espéré que legénéral Giap eût pu assister en 2014 au 60e anniver-saire de la victoire de Diên Biên Phu. "Notre vœu nese réalisera jamais", regrette-t-il. Malgré sa victoire àDiên Biên Phu, l'influence de Giap avait faibli au seindu Parti communiste vietnamien (PCV) dès la mortdu président Hô Chi Minh. Dans les années 2000, ilétait même devenu une icône embarrassante pour lescaciques du régime, car le vieux général exprimait sacolère face aux dérives clientélistes et affairistes de ladirection du PCV. Plus sobre, le site en anglais duThanh Niên se contente d'une longue biographie du"légendaire militaire". Les funérailles nationales sontprévues les 12 et le 13 octobre.

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

15Kiosque international dclgé ea aA n a l y s e s & D é c r y p t a g e s

Sara Corbett, The New YorkTimes

Créer des jeuxvidéo, gérer unréseau social oumonter despodcasts, tels sontles cours donnésaux élèves deQuest to Learn, uncollège new-yorkais considérécomme précurseurpar certainsspécialistes del’éducation.

U n matin de l’hiver der-nier à New York, à l’in-térieur d’une écolepublique tout ce qu’il y

a de plus classique, dans une salleordinaire, Al Doyle, professeur decollège, donne un cours un peudifférent des cours habituels. A 54ans, cet enseignant est un vétérande l’éducation, avec trente-deuxannées passées à faire cours unpeu partout dans Manhattan, oùil enseignait à l’origine le gra-phisme et l’infographie. Danscette école, baptisée Quest toLearn [Soif d’apprendre], ildonne un cours, Sports for theMind [Sports pour l’esprit], quetous les élèves suivent trois foispar semaine. Sur le site Internetde l’établissement, il est décritdans un jargon fleuri comme “unespace privilégié de pratique,ouvert aux nouvelles connaissan-ces médiatiques, qui sont multi-modales et multiculturelles, fonc-tionnant dans des contextes parti-culiers selon des objectifs particu-liers”. En réalité, il s’agit d’uncours de technologie et deconception de jeux vidéo.

La leçon du jour porte sur lemouvement de l’ennemi, en l’oc-currence une ignoble troupe derobots hérissés de piquants errantdans un jeu vidéo. Les étudiants –une vingtaine de collégiens tur-bulents – doivent observer lesdéplacements des robots, puistracer tous les schémas qu’ilsrepèrent sur du papier millimé-tré. Plus tard, ils créeront leurspropres jeux en travaillant sur desordinateurs portables. Doyle estassis à un bureau au centre de lasalle et tape frénétiquement sur leclavier d’un MacBook connecté àun tableau blanc interactif fixé aumur, donnant aux élèves assis surle sol face à lui une excellente vuede son écran. Doyle dispose desoixante secondes pour faire sor-tir une petite bulle – un avatarchancelant habillé d’une capebleue et d’un casque assorti –d’un labyrinthe en deux dimen-sions sans rencontrer les robotsqui se multiplient. Pour gagner, ildevra engloutir un certain nom-bre de points de récompense jau-nes, façon Pacman. “A droite ! Adroite ! A droite !” crient les élè-ves. Quelques-uns sont à genoux

et tapent sur des claviers invisi-bles devant eux.

-“Combien de temps il mereste ?”

-“Treize secondes !”-Doyle sourit. “J’ai tout mon

temps.”-“Droit au but ! Droit au but !

Al, cours droit au but !”

Et tandis que le compte àrebours ar?rive à sa fin et que lesélèves hurlent, le petit personnagebleu de Doyle dépasse un dernierangle, laisse passer un robot serue vers la sortie du labyrinthealors qu’il lui reste moins de deuxsecondes. Un chalut enthousiastesoulève alors la salle. Des accla-mations se font entendre. Despoings se lèvent. Plusieurs pren-nent des notes sur leurs feuilles.Doyle se laisse aller contre sachaise. A-t-il enseigné quelquechose ? Ont-ils appris quelquechose ? Cela dépend vraiment dela manière dont on envisage l’en-seignement et l’apprentissage.Que se passerait-il si les ensei-gnants abandonnaient les vestigesde leur passé pédagogique ? Si lehaut débit et cette connexion per-manente qui alimentent notremonde devenaient la base, le fon-dement même de l’apprentissagede nos enfants ? Et si, au lieud’envisager l’école comme nousl’avons toujours fait, nous lavoyions comme nos enfants larêvent, comme un grand jeuvidéo captivant ? C’est une pro-position radicale. Mais à une épo-que où tout ou presque se télé-charge et se remixe, où les enfantssont souvent plus doués que lesadultes autour d’eux dans ledomaine du numérique, il n’estpeut-être pas si fou de penser queles écoles puissent essayer dechanger nos certitudes sur lamanière d’intéresser et d’instruireces enfants. Si Quest to Learn estunique, ce n’est pas tant parce quel’école est remplie d’ordinateursni même parce qu’elle se présenteexpressément comme un foyerpour “les enfants de l’ère numéri-que”, mais plutôt parce que l’idéeest venue de Katie Sälen, unecréatrice professionnelle de jeuxvidéo. Comme de nombreusespersonnes qui s’intéressent àl’éducation, elle a passé beaucoupde temps à se demander s’il exis-tait un moyen de rendre l’ensei-gnement à la fois plus pertinentpour les élèves et mieux adapté au

monde au-delà de l’école. Et selonelle, la réponse se trouve dans lesjeux.Quest to Learn s’articuleplus particulièrement autour del’idée selon laquelle les jeux vidéofont partie intégrante de la vie desenfants d’aujourd’hui et que, àmesure que leur vitesse et leurpotentiel se développent, ilsconstituent des outils de plus enplus puissants pour l’explorationintellectuelle. Katie Sälen, profes-seur de design et de technologie àParsons the New School forDesign, dirige également un orga-nisme de recherche, Institute ofPlay, qui étudie les liens entre lejeu et l’apprentissage. En collabo-rant avec Robert Torres, spécia-liste de l’apprentissage, ainsiqu’avec une petite équipe deconcepteurs de jeux et de pro-grammes éducatifs, Sälen a passédeux années à préparer Quest toLearn, avec le concours de l’asso-ciation de réforme de l’éducationNew Visions for Public Schools.Son travail est financé par unebourse de recherche accordée parla fondation MacArthur, qui ainvesti 50 millions de dollars[35,6 millions d’euros] dans desinitiatives menées dans tous lesEtats-Unis et destinées à explorerles possibilités offertes par lesoutils numériques dans l’ensei-gnement.

Des coursinterdisciplinaires

Quest to Learn entame désor-mais sa deuxième année, avecenviron 145 élèves répartis endeux niveaux [équivalents de la 6eet de la 5e], tous admis par tirageau sort dans le district.L’établissement fonctionne avecun budget d’école publique, maisreçoit également des aides supplé-mentaires, notamment de la partde la fondation MacArthur et dela fondation Bill and MelindaGates. C’est donc une expérienceéducative bien financée et attenti-vement surveillée. Sälen et Torressont à l’avant-garde d’un petitgroupe de plus en plus influent despécialistes de l’éducation quiestiment que l’école pourrait etdevrait être plus participative,plus captivante, mais aussi plusamusante, bref ressembler davan-tage à un jeu. De fait, une fois queles concepteurs de jeux y ont tra-vaillé, un cours ne ressemble plusdu tout à un cours. Il devient unequête. Même si les élèves de

l’école sont soumis aux exigenceshabituelles de l’étude des bases del’algèbre, de la physique élémen-taire, des anciennes civilisationset de l’écriture, ils y travaillentdans le cadre de cours interdisci-plinaires avec des intituléscomme Codeworlds [Mondescodés] – un mélange de maths etd’anglais –, où les quêtes requiè-rent des aptitudes liées à diffé-rents domaines. Les élèves ont,par exemple, été invités à établirun budget et à proposer desconcepts commerciaux pourCreepytown, une communautévirtuelle, ou encore à concevoirdes projets architecturaux pourun village peuplé de petites créa-tures maladroites appelées lesTroggles. Certains aspects du pro-gramme de l’école sont familiers– lecture obligatoire tous lessoirs, séries hebdomadaires delecture-compréhension, quantitéde travaux avec papier et crayons– tandis que d’autres sont loin del’être. Les élèves de Quest toLearn enregistrent des podcasts,filment et montent des vidéos,jouent aux jeux vidéo, écriventdes blogs prolifiques et reçoivent,à l’occasion, des messages vidéod’extraterrestres.Ils passent égale-ment un temps considérable àcréer leurs propres jeux. Ilsconçoivent parfois des jeux desociété avec des cartons, des feu-tres et un volume inimaginable deruban adhésif mais, le plus sou-vent, ils inventent des jeux surordinateur. La théorie de Sälen estla suivante : concevoir un jeu –même le type de jeux simples quepeut concevoir un enfant de 11ans – équivaut à construire unminimonde, un système dynami-que gouverné par une série derègles, plein de défis, d’obstacleset d’objectifs. La conception dejeux, dans ce qu’elle a de meilleur,peut être un exercice interdisci-plinaire faisant appel à de multi-ples aptitudes, comme les mathé-matiques, la rédaction, l’art, laprogrammation informatique, leraisonnement déductif et la pen-sée critique. Si les enfants sontcapables de concevoir et de com-prendre des jeux qui fonction-nent, il est possible qu’un jour ilscomprennent et conçoivent dessystèmes qui fonctionnent. Et lemonde regorge de systèmes com-pliqués.Sälen a 43 ans, des che-veux roux, un sens de l’organisa-tion à toute épreuve et des vête-ments excentriques. Peu de gensverraient en elle un prophète enmatière d’éducation. Mais les élè-ves de Quest to Learn l’adorent.Contrairement à la plupart desreprésentants de l’autorité qu’ilsconnaissent, elle fait des merveil-les avec Guitar Hero [un jeumusical] on l’a même vue jouersur sa console Nintendo DSi dansle métro.

Dans l’esprit de Sälen, un jeun’est rien d’autre qu’une “expé-rience conçue”, dans laquelle unparticipant est incité à parvenir àun but en évoluant dans un sys-tème imposé, avec ses limites etses règles. En ce sens, l’école elle-même n’est qu’une gigantesque

expérience conçue. Elle peut doncêtre regardée comme le plusgrand jeu, le jeu le plus impor-tant, auxquels les enfants auront àjouer. A cette fin, Quest to Learnemploie trois concepteurs dejeux, à plein-temps, qui aident lesonze enseignants de l’école. Sälena donc tendance à parler del’école moins comme “école” quecomme un “espace d’apprentis-sage”, un “espace de découverte”ou parfois un “espace de virtuali-tés”. Elle et ses collègues sontpénétrés de l’idée selon laquelle latechnologie influence l’apprentis-sage de la même manière qu’elle ainfluencé presque tous les aspectsde notre vie : elle fait tomber lesmurs entre les différents espaces.Quiconque a déjà lu ses mails auxtoilettes peut en prendreconscience, ce qui ne se passaitauparavant que dans un espacedédié se produit désormais pres-que partout. C’est ce qui a révolu-tionné le design, la communica-tion, la plupart des lieux de travailet particulièrement la vie desenfants, qui se plongent quoti-diennement dans de vastesréseaux sociaux et dans des réser-voirs d’informations en dehors del’école. Pourtant, de manièregénérale, les nouvelles technolo-gies ont à peine atteint l’éduca-tion publique. Sälen trouve que lastructure traditionnelle de l’écoleest “bizarre”. “Vous allez en coursde maths, c’est le seul lieu où il ya des maths, et vous êtes censéapprendre les maths uniquementdans ce seul lieu, s’étonne-t-elle.Mais le fait est que les enfantsapprennent beaucoup de chosesintéressantes en dehors de l’école.Nous sommes conscients de cepoint, nous essayons donc d’ap-porter ici ce savoir dans leurapprentissage.”

Bien que les dépenses de tech-nologie pour l’éducation publi-que obligatoire aient augmentérégulièrement au cours des vingtdernières années, les performan-ces des élèves – telles qu’ellessont mesurées par les tests – sesont améliorées beaucoup plusrapidement. Dans le mêmetemps, les enfants font montre decapacités d’adaptation exception-nelles lorsqu’ils utilisent ces outilsen dehors de l’école. Ils créent desvidéos sur Youtube, dirigent desavatars à travers des scénarios dejeux complexes, mixent de lamusique, développent desréseaux sociaux… tout cela pourarriver à l’école et trouver les télé-phones portables interdits, l’accèsà Internet limité et les ordinateursà l’écart de la salle de classe.Michael H. Levine, qui dirige leJoan Ganz Cooney Center [ONGaméricaine qui promeut l’éduca-tion des enfants à l’aide desmédias numériques], soulignecette incohérence. Même s’ilexiste des raisons valables de limi-ter la navigation sur Internet àl’école, il considère que ce n’estpas ainsi que les élèves vontapprendre à vivre au XXIe siècle.Cela pourrait même créer un pro-blème plus important, celui de lapertinence de l’enseignement.

LA VIE EST UN JEUX

L’école dont vous êtes le héros

Vladimir Poutine Le président russe Vladimir Poutine a exigé mardi des excuses des Pays-Bas aprèsun incident lors duquel, selon Moscou, un diplomate russe à La Haye a étéinterpellé de manière musclée à son domicile et détenu plusieurs heures. C'est uneviolation grossière de la convention de Vienne. Nous attendons des explications etdes excuses, et que les coupables soient punis, a déclaré M. Poutine, cité parl'agence Ria Novosti en marge du sommet Asie-Pacifique à Bali. Notre réactiondépendra de la manière dont se conduira la partie néerlandaise, a ajouté leprésident russe.

Les

gens

L e président BarackObama, lors d'un dépla-cement imprévu avant-hier après-midi au siège

de l'agence des situations d'ur-gence (Fema), a affirmé qu'ilétait «heureux de discuter detous les sujets liés au budget avecles républicains». Mais «je nepeux pas faire cela sous lamenace d'une paralysie de l'Etatou d'un défaut sur la dette desEtats-Unis, si les républicainsn'obtiennent pas 100% de cequ'ils veulent», a ajouté le diri-geant. Un de ses proches conseil-lers avait auparavant mis engarde contre le scénario danslequel la première économiemondiale ne pourrait plushonorer ses créances à l'échéance du 17 octo-bre, la date après laquelle le Trésor a prévenuqu'il aurait épuisé ses mesures palliatives. Undéfaut, a souligné ce conseiller, Jason Furman,aurait des résultats «tellement terribles que jene veux même pas en parler».

L'administration démocrate exhorte leprésident républicain de la Chambre desreprésentants, John Boehner, à faire voter sansdélai un relèvement du plafond légal de ladette, actuellement à 16 700 milliards de dol-lars. Dimanche, ce dernier a une nouvelle foisexclu un tel vote, prérogative du Congrès,sans concessions politiques de BarackObama, en particulier sur les programmessociaux et la réforme de l'assurance-maladiepromulguée en 2010. Obama a mis au défilundi M. Boehner d'organiser un vote pour

mettre fin à la paralysie, sans conditions, etassuré qu'une majorité de la Chambre y étaitfavorable, en compilant les voix des républi-cains modérés et celles des démocrates, ce quele chef républicain a nié dimanche. «Que cha-que membre du Congrès vote selon saconscience», a lancé M. Obama. Mais pour unporte-parole de M. Boehner, la MaisonBlanche porte la responsabilité d'un éventueldéfaut en refusant de négocier avant un votedu Congrès. «Il est effarant que le présidentObama préfère un défaut à des négociationsavec l'autre partie (...) Si les Etats-Unis fontdéfaut, le président devra expliquer pourquoiil n'a même pas essayé de trouver une solu-tion», a affirmé ce porte-parole, BrendanBuck. Un défaut sur la dette, sans précédentdans l'histoire des Etats-Unis, pourrait faire

replonger la première écono-mie de la planète dans larécession, conséquences mon-diales à la clé, selon le Trésor.Dimanche, le secrétaire auTrésor Jacob Lew a prévenuque «le Congrès jouait avec lefeu».

Cette dispute provoqueune nervosité croissante desmarchés: Tokyo a fini lundidans le rouge pour la qua-trième séance consécutive,tandis que Wall Street a ouverten nette baisse. Le pessimismeest nourri par la paralysie par-tielle de l'Etat fédéral améri-cain qui entrera mardi dans sadeuxième semaine. Non seule-ment les républicains, majori-

taires à la Chambre, et les démocrates, quicontrôlent le Sénat et la Maison Blanche, neparviennent pas à se mettre d'accord sur uneloi budgétaire, et ils ne mènent pas non plusde consultations formelles, se contentantd'une guerre de communiqués acerbes. Denombreuses administrations tournent auralenti et des centaines de milliers de fonc-tionnaires ont été forcés de prendre descongés sans solde, une première depuis 1996.Le Pentagone a toutefois annoncé dimanchela réintégration cette semaine de «la plupart»des 400 000 employés civils du ministère de laDéfense. En outre, le Congrès est en traind'adopter le principe d'un versement rétroac-tif de salaires pour les fonctionnaires, une foisla crise résolue.

R. I.

L' ancien secrétaire général des Nationsunies Kofi Annan a estimé hier que ceserait «une marque de honte» pour

l'Afrique si ses dirigeants votaient pour queleurs pays quittent la Cour pénale internatio-nale (CPI). «Quelques dirigeants résistent (à laCPI) et la combattent», a relevé M. Annandans un discours au Cap, mettant en gardecontre l'éventualité d'un tel vote. «S'ils com-battent la CPI, s'ils votent contre la CPI, cesera une marque de honte pour chacun d'en-tre eux et pour leurs pays», a affirmé M.Annan dans ce discours prononcé pour le 82eanniversaire de l'archevêque sud-africainDesmond Tutu. L'ancien secrétaire général del'ONU a rejeté les accusations de certains diri-geants africains selon lesquelles la CPI, quisiège à La Haye, est de parti pris et se focalisesur l'Afrique. «Je voudrais souligner que cesont la culture de l'impunité et les individusqui sont jugés par la CPI, pas l'Afrique», a-t-ildéclaré. La CPI est de plus en plus contestée

par l'Union africaine (UA), qui groupe 54 payset doit examiner ses relations avec l'instancejudiciaire internationale lors d'un sommetspécial vendredi et samedi. L'UA accuse la CPIde ne s'en prendre qu'à des dirigeants afri-cains. «Je sais que ce n'est pas le cas», a lancéM. Annan, qui s'est «inquiet» de ces attaques.Les accusations de l'UA surviennent aprèsdiverses procédures contre des leaders de l'UA,notamment la condamnation à 50 ans de pri-son en septembre de l'ex-président libérienCharles Taylor pour crimes contre l'humanitéen septembre, le procès en cours depuis sep-tembre - pour les mêmes motifs - du vice-pré-sident kényan William Ruto, et celui à venir ennovembre du président kényan UhuruKenyatta, toujours pour crimes contre l'hu-manité. Quatre des dossiers africains jugés parla CPI ont été ouverts à la demande de diri-geants africains, tandis que deux autres, sur leDarfour et la Libye, ont été ouverts par leConseil de sécurité des Nations unies, a souli-

gné M. Annan. L'Union africaine a demandé àla CPI de cesser les procédures pour crimescontre l'humanité visant les dirigeants duKenya, dont les députés ont voté le mois der-nier une motion réclamant le retrait du paysde la juridiction de la cour. Durant son dis-cours, M. Annan a prévenu que «des défissérieux demeurent et de nouvelles menacesémergent». «Aussi réels et excitants que soientles progrès, nous ne pouvons nous permettrede devenir suffisants. Après tout, l'Afrique adéjà connu des aubes trompeuses dans lepassé», a-t-il rappelé. «La croissance impres-sionnante n'a pas éradiqué l'extrême pauvreté,en particulier dans les zones rurales (...) ni lesénormes inégalités qui existent sur ce conti-nent». «En dépit de l'extraordinaire richesseen ressources naturelles de l'Afrique, la mau-vaise gouvernance et le manque de transpa-rence ont trop souvent mené à la corruption, àl'exploitation et aux ravages environnemen-taux», a-t-il déploré.

16 > N O T R E V I S I O N D U M O N D E

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

Brèsil De violents incidents ontéclaté lundi soir à Rio deJaneiro à l'issue d'unemanifestation ayant réuniplus de 10.000 personnespour soutenir lesenseignants en grève et quia dégénéré lorsqu'un noyaud'anarchistes masqués s'enest pris à des banques et àdes édifices publics ducentre-ville. La situationsociale reste tendue auBrésil depuis la fronde qui asecoué en juin le payscontre la hausse des coûtsdes transports, lesdépenses excessivesengagées pourl'organisation de la Coupedu monde de football de2014 et la corruption enpolitique. Aux cris de « cegouvernement va tomber!Dehors Cabral et Paes!(NDLR: respectivementSergio Cabral, gouverneurde Rio et Eduardo Paes, lemaire de la ville), desmilliers de manifestants,professeurs etsympathisants, ont marchécalmement lundi dansl'avenue Rio Branco jusqu'àla place Cinelandia où setrouve le Conseil municipal.C'est là qu'à la tombée de lanuit les premiers incidentsont commencé à l'initiatived'environ 200 Black blocs(anarchistes masqués). Unautobus a été incendié, lesvitres de plusieurs kiosqueset agences bancaires ontété brisées et des sièges etdu mobilier ont été empiléspour ériger des barricades.

Italie Le déficit public de l'Italieau 2e trimestre 2013 s'estétabli à 1% du PIB, enbaisse de 1,2 point parrapport à la même périodede 2012 (2,2%), a indiquémardi l'Institut national desstatistiques (Istat). Surl'ensemble du premiersemestre, le déficit estégalement en baisse à 4,1%du PIB, contre 4,4% en2012. Le solde primaire(avant paiement du servicede la dette) du 2e trimestre2013 est positif à hauteurde 4,7% du PIB, soit 0,9point de plus qu'en 2012,précise Istat. L'Italie doitmettre au point son budgetd'ici au 15 octobre et s'estengagée à rester dans lalimite des 3% de déficit en2013.

AutricheLa balance commerciale del'Autriche a affiché undéficit de 758,6 mio EUR enjuillet, multiplié par huit parrapport au mois précédenten raison d'une pousséedes importations enprovenance des pays horsde l'Union européenne,selon des chiffresprovisoires publiés mardi.En juin, la petite républiquealpine avait enregistré undéficit de 89,5 mio EUR. Surun mois, les exportations,moteur de la croissanceautrichienne, ont progresséde 5,6% à 11,0 mrd EUR,tandis que les importationsont bondi de 11,6% à 11,7mrd EUR, a détaillé l'institutStatistik Austria dans uncommuniqué.

7e jour du blocage aux Etats-Unis

L’incertitudeet l'inquiétude L'inquiétude montait hier à Washington et sur les marchés face à la perspective d'undéfaut sans précédent des Etats-Unis sur leur dette, démocrates et républicains ne separlant toujours pas au septième jour d'une paralysie de l'Etat fédéral.

Sur

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Il a rejeté les accusations contre la CPI

Annan fustige l’Afrique

L a vidéo d'une quarantaine de minu-tes, intitulée «Maroc: le royaume de lacorruption et du despotisme», fustigela monarchie marocaine et appelle au

jihad, ce qui constitue une première. Pouravoir publié un lien vers le site internet duquotidien El Pais où la vidéo était disponible,un journaliste de renom, Ali Anouzla, a étéarrêté le 17 septembre. Quelques jours plustard, il a été inculpé pour «aide matérielle»,«apologie» et «incitation au terrorisme». M.Anouzla dirige la version arabophone du sited'informations indépendant Lakome, qui a

rappelé que le journaliste avait signalé qu'ils'agissait d'une "vidéo de propagande". MaisRabat a aussi menacé de poursuivre El Pais enjustice. La fermeté des autorités marocainestraduit leur volonté de réaffirmer une tolé-rance zéro vis-à-vis des jihadistes, au momentoù des Marocains combattent le régime syriende Bachar al-Assad aux côtés des islamistes,estiment des experts. «La réaction duroyaume reflète vraisemblablement ses crain-tes (...) quant au nombre de Marocains rejoi-gnant le conflit en Syrie, sachant qu'il étaitconsidéré comme relativement épargné»,

explique Vish Sakthivel, du WashingtonInstitute, un think-tank américain. Le nombrede ces combattants est difficile à évaluer, maisil pourrait y avoir jusqu'à un millier deMarocains en Syrie, et près de 90 sont mortsau combat, selon des chiffres officiels. «Lesjihadistes reviennent au Maroc avec unentraînement et une nouvelle idéologie plusradicale qui constituent une menace pourl'Etat» marocain, avance un spécialiste del'Afrique du Nord, William Laurence. «LeMaroc va faire tout ce qu'il peut pour inter-rompre le recrutement en cours, afin d'éviterque des personnes acquièrent une expérienceet reviennent avec», ajoute-t-il, assurant quela Tunisie et l’Algérie font face à des préoccu-pations similaires. De leur côté, les autoritésmarocaines se félicitent de leur capacité àlimiter la structuration de groupes extrémis-tes locaux, grâce à une politique sécuritairepréventive sans concession. En septembre, untribunal de Salé, près de Rabat, a condamné àdes peines de prison neuf Marocains mem-bres d'un groupe jihadiste peu connu, arrêtésfin 2012 et accusés d'avoir planifié des atta-ques dans plusieurs villes du royaume.Annonçant en janvier le démantèlementd'une cellule de recrutement d'Al-Qaïda, leministère de l'Intérieur avait toutefoisreconnu que la «prolifération» de ces réseauxconstituait une «source d'inquiétude». Lessalafistes sont en ligne de mire.

Y. R.

P rofitant de l’anarchie sécuritaire, desgroupes se revendiquant de l’idéologied’Al-Qaïda prolifèrent en Libye mais

le réseau dont l’un des chefs vient d'être cap-turé par des agents américains à Tripoli segarde d'agir ouvertement sur le sol libyen.Profitant de l’anarchie sécuritaire, des grou-pes se revendiquant de l’idéologie d’Al-Qaïda prolifèrent en Libye mais le réseaudont l’un des chefs vient d'être capturé pardes agents américains à Tripoli se garded'agir ouvertement sur le sol libyen, selondes experts.

Abou Anas Al-Libi, qui figurait parmi lespersonnalités les plus recherchées par lapolice fédérale américaine, a été capturésamedi par les forces spéciales américaineslors d'un raid audacieux à Tripoli. Répriméset persécutés sous le régime de MouammarKadhafi, les islamistes ont fui le pays dans lesannées 1990 pour s'installer en Afghanistanou en Irak, où certains se sont affiliés auréseau Al-Qaïda. Plusieurs d'entre eux,comme c'était le cas d'Abou Anas, sont ren-trés en Libye pendant l'insurrection contre lerégime kadhafiste en 2011. Leur engagementau côté des rebelles libyens leur a permis dese faire connaître, d'amasser un arsenal mili-taire redoutable et de former des milices qui

ont gagné en influence en particulier dansl'est du pays. Certains y ont établi des campsd'entraînement et recrutent des jeunes,libyens et étrangers, en particulier pour lesenvoyer combattre en Syrie, selon un diplo-mate en poste à Benghazi (est) s'exprimantsous couvert d'anonymat. Selon plusieursexperts libyens, ces groupes islamistes sontdevenus tellement importants qu'ils refusentde s'affilier à Al-Qaïda et préfèrent agir seulssous le commandement de leur propre émir.Ainsi, le puissant groupe salafiste jihadisted'Ansar al-Chariaa, très actif dans l'est dupays, est pointé du doigt dans l'attaque du 11septembre 2012 contre le consulat américainà Benghazi, qui a coûté la vie à l'ambassadeurChris Stevens et trois autres Américains.Mais jusqu'à présent, aucun lien n'a pu êtreétabli entre ce groupe qui prône l'applicationde la charia (loi islamique) et Al-Qaïda.Selon Claudia Gazzini, analyste del'International Crisis Group pour la Libye, «ily a plusieurs groupes qui partagent une largeaffinité idéologique avec Al-Qaïda dans lamesure où ils prônent un Etat fondé sur la loiislamique et nourrissent une hostilité à l'en-contre de l'Occident». «Il y a aussi des preu-ves que des personnes qui dans le passé onteu des contacts avec des chefs d'Al-Qaïdasont aujourd'hui présents en Libye. Mais riende tout cela n'indique que ces individus etgroupes sont actuellement affiliés directe-ment à ce réseau», ajoute-t-elle. Depuis lachute du régime Kadhafi en 2011, des atten-tats ont visé les intérêts occidentaux et lesservices de sécurité en Libye, comme celuiperpétré en avril contre l'ambassade deFrance à Tripoli. «Certes, il existe des sympa-

thisants du réseau Al-Qaïda en Libye commepartout ailleurs, aux Etats-Unis même, maisil n'y a pas de jihadistes d'Al-Qaïda enLibye», estime Fraj Najem, directeur duCentre africain des études à Tripoli. «Iln'existe aucune preuve matérielle de la pré-sence d'Al-Qaïda en Libye», insiste-t-il. En cequi concerne la présence d'Abou Anas al-Libidans le pays, M. Najm affirme que ce dernieravait cessé toute activité liée à Al-Qaïdadepuis son arrivée en 2011.

Pour Amor Bouchaala, expert basé àBenghazi, fief des islamistes dans l'Est, «lespreuves de la présence d'Al-Qaïda en Libyen'ont pas encore été établies jusqu'à présentet les séries d'assassinats et d'attaques perpé-trées dans l'est du pays, et attribués à des isla-mistes, n'ont pas été revendiquées par Al-Qaïda». Certains observateurs n'écartenttoutefois pas de possibles contacts entre cesgroupes et Al-Qaïda au Maghreb islamique(Aqmi) ou les «Signataires par le sang» deMokhtar Belmokhtar. Ainsi, le commandoislamiste qui a mené la prise d’otages meur-trière sur le complexe gazier d’In Amenas,dans le sud-est de l’Algérie, aurait bénéficiéd’une «aide logistique» d’islamistes en Libye.Des experts occidentaux estiment en outreque plusieurs jihadistes chassés du Maliaprès l'offensive militaire française ont pro-fité du vide sécuritaire en Libye pour établirune base arrière dans ce pays. «Ceci n'est pasvrai», affirme M. Najm, précisant que «lesTouaregs et les militants d'Azawad ont com-battu aux côtés de Kadhafi et ne pourrontpas revenir en Libye» sous peine d'être tra-qués par les anciens combattants rebelles.

R. M.

17> N O T R E V I S I O N D U M A G H R E B

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

Maroc

La vidéo qui faittrembler le Royaume

Extrémisme en Libye

Tripoli se défend

Si le Maroc reste largement épargné par les violences islamistes, sa réactionparticulièrement vive à la diffusion d'une vidéo d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)traduit une préoccupation grandissante face à la menace terroriste.

TunisieDeux rappeurset une journalisteen procès

Deux rappeurs tunisiens ontcomparu, avant-hier, en justice pourleur rôle présumé dans des heurtsavec la police l'été dernier, alorsqu'une journaliste franco-tunisiennepoursuivie pour les mêmes faits étaitabsente à l'ouverture du procès autribunal de Ben Arous. Deuxrappeurs tunisiens ont comparulundi en justice pour leur rôleprésumé dans des heurts avec lapolice l'été dernier, alors qu'unejournaliste franco-tunisiennepoursuivie pour les mêmes faits étaitabsente à l'ouverture du procès autribunal de Ben Arous, près de Tunis.Aymen Feki dit «Men-Ay»,Moustapha Fakhfakh dit «MisterMoustapha», ainsi que la journalisteHind Meddeb sont poursuivis pour«outrage à un fonctionnaire publicdans l'exercice de ses fonctions» et«atteinte aux bonnes mœurs», desdélits passibles respectivement d'unan et de six mois de prison ferme,selon le code pénal. Ils sont accusésd'avoir provoqué des heurts avec despoliciers lors de la condamnation enjuin dernier du rappeur Weld El 15 àdeux ans de prison ferme pour unechanson jugée insultante envers lapolice. Ce rappeur a vu sa peineréduite en appel à six mois de prisonavec sursis pour sa chanson«Boulicia Kleb» (Les policiers sontdes chiens). Les deux jeunesmusiciens ont été brièvemententendus par un juge du tribunal depremière instance, qui a fixé au 25novembre la prochaine audience dece procès, à la demande des avocats.«Mes clients sont poursuivis pouravoir hurlé un sentiment d'injusticeaprès la condamnation de leurcamarade», a indiqué Me GhaziMrabet, affirmant que lamultiplication des procès contre lesrappeurs «montre que la justice veutfaire taire les artistes et à travers euxla jeunesse». Selon l'avocat, ladéfense a demandé une nouvelleaudience pour permettre à HindMeddeb d'y assister. Selon lui, lajournaliste était absente àl'ouverture du procès car elle n'avait«pas reçu de convocation».Journaliste à France Info et membredu comité de soutien au rappeurWeld El 15, Hind Meddeb a quittéTunis pour Paris en juin dernier,refusant de répondre à saconvocation du juge d'instruction.«Nous avons choisi de nousprésenter devant le juge par respectde la loi» a déclaré lundi MisterMoustapha, avant de lancer: «noussommes la voix du peuple, nousn'avons peur de rien et nous n'avonsrien à perdre». Son co-acccuséAymen Feki a dénoncé un«acharnement" contre les rappeurs.Les procès contre des artistes sesont multipliés relançant les critiquescontre le pouvoir dirigé par lesislamistes accusés de vouloir limiterla liberté d'expression acquise aprèsla révolution de janvier 2011.Lors du dernier en date, le rappeurAhmed Ben Ahmed dit Kaly BBJ a étécondamné fin septembre à six moisde prison ferme pour des chansonscritiquant les autorités.

L’ attaquant de Dinamo Zagreb(1er division croate), HilalSoudani, est le seul qui manqueencore à l’appel. Lors de cette

deuxième séance, suivie durant une demi-heure environ par la presse nationale,Sofiane Feghouli (FC Valence, Espagne),Medhi Lacen (Getafe, Espagne), DjamelMesbah (Parme, Italie), Carl Medjani(Olympiakos, Grèce), et AbdelmoumenDjabou (Club Africain, Tunisie), ont effec-tué des tours de piste en compagnie du pré-parateur physique, avant d’intégrer le restedu groupe. Les cinq joueurs, en plus deSoudani, étaient retenus par les rencontresde leurs clubs respectifs disputées diman-che pour le compte des différents cham-pionnats européens, au cours desquellescertains avaient joué et d’autres pas. Aucours de ce galop, les coéquipiers du capi-taine Madjid Bougherra, ont eu droit à untravail technico-tactique, et ateliers avecballon. De leur côté, les quatre gardiens debut retenus pour ce match aller, Rais

M’bolhi, Mohamed LamineZemmamouche, Si Mohamed Cédric, etAzzedine Doukha, ont réalisé un travailspécifique sous la houlette de l’entraîneurdes gardiens de but, Hassan Belhadji. Lesjoueurs de la sélection nationale s’envole-ront jeudi prochain pour Ouagadougou àbord d’un avion spécial. Le match retour sejouera le mardi 19 novembre prochain austade Mustapha-Tchaker de Blida (19h15).Il faut dire que les Verts font montrentd’une détermination sans faille pour arra-cher un bon résultat. C’est le cas du capi-taine de l’équipe Madjid Bougherra quiprend au sérieux son adversaire. «C'est lefinaliste de la dernière CAN, elle possèdedes joueurs costauds avec de bons gabarits,qui évoluent en Europe. C'est typiquementle profil de l'équipe africaine, que l'on peutassimiler au Cameroun. On est confiant,mais c'est une équipe qui sera difficile àmanier chez elle puisqu'elle aura le soutiende son public. Il y a bon nombre d'indivi-dualités comme Kaboré, Bancé et surtout

Pitroipa. Ce dernier sera un joueur à sur-veiller. Toutefois, Alain Traoré, un très bonjoueur qui est blessé, sera absent.» Ledéfenseur international algérien, DjamelMesbah, a déclaré de son côté qu’il étaitprimordial pour la sélection nationale depréserver sa cage vide samedi prochain surle terrain du Burkina Faso en barrage allerqualificatif à la coupe du monde de football2014 au Brésil.

« Il ne faut surtout pas encaisser de butsà Ouagadougou, afin de conforter noschances de qualification avant le matchretour à Blida », a déclaré le latéral gauchede Parme (Série A, Italie). Il a notammentmis en garde contre les Etalons, estimantque ceux qui prédisent une qualification àla portée de l’équipe nationale « se trom-pent énormément ». « J’ai l’impression quecertains ne donnent pas chère à la peau del’adversaire, oubliant que ce dernier n’estautre que le finaliste de la précédente couped’Afrique des nations", a-t-il rappelé.

Y. R.

L es deux matches à venir contrel'Australie et la Finlande n'ont qu'unenjeu limité pour l'équipe de France

de football, quasiment assurée de jouer lesbarrages pour la Coupe du monde 2014,mais Didier Deschamps y voit plus qu'uneaffaire courante. A l'issue de la phase degroupes des qualifications pour le Mondialau Brésil, les Bleus devraient finir parmi leshuit meilleurs deuxièmes de la zone Europeet donc se qualifier pour les barrages denovembre. Il est peu probable quel'Espagne, qui a le même nombre de pointsmais deux matches à jouer à domicilecontre la Géorgie et la Biélorussie, nefinisse pas première du groupe. Il est aussipeu vraisemblable que la France ne soit pasau rendez-vous le mois prochain, puisqu'ilfaudrait qu'elle perde contre la Finlande etqu'un étonnant concours de circonstances

rebatte les cartes dans le groupe B. En casde succès la semaine prochaine contre laFinlande, l'affaire serait entendue pour lesBleus, qui seront peut-être même fixés sansjouer dès vendredi, alors qu'ils affronterontl'Australie en match amical. Ce ne sera tou-

tefois pas encore l'heure du bilan puisque letirage au sort des barrages qui opposerontles huit meilleurs deuxièmes se fondera surun système de têtes de série désignées selonle classement Fifa. Or, des huit équipes vir-tuellement qualifiées avant les deux derniè-res rencontres de la phase de groupes, laFrance est pour l'heure précédée par laCroatie, le Portugal, la Grèce ou la Suède,adversaires potentiels qu'il vaudrait mieuxéviter. Si les trois premiers sont hors deportée au classement Fifa, passer devant laSuède est dans les cordes des hommes deDidier Deschamps.

Encore faut-il pour cela battrel'Australie vendredi au Parc des Princes etla Finlande, quatre jours après, au Stade deFrance, a rappelé le sélectionneur, qui atrouvé là une raison d'aborder ces matchescomme si l'avenir en dépendait.

> S P O R T S

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

18Burkina Faso-Algérie

Les derniers préparatifsavant le match décisif L’équipe nationale de football a effectué lundi soir sa seconde séance d’entraînementau Centre technique national de Sidi Moussa, en présence de 25 joueurs sur les 26convoqués, en vue du match aller face au Burkina Faso, prévu samedi prochain àOuagadougou (17h00, heure algérienne), comptant pour le 3e et dernier tourqualificatif à la coupe du monde 2014 au Brésil.

SochauxRenard entraîneur

Le Français Hervé Renard, championd'Afrique avec la Zambie il y a un an etdemi, a été nommé entraîneur de Sochaux,annonce le club, actuel 19e de Ligue 1. «Hervé Renard, qui vient de fêter ses 45ans, va devenir le nouvel entraîneur du FCSochaux-Montbéliard », dit uncommuniqué sur le site internet du club. «Hervé Renard a quitté ce lundi sesfonctions de sélectionneur de Zambie. » Lecontrat, dont la durée n'est pas précisée,devrait porter jusqu'à la fin de la saisonavec une saison supplémentaire en cas demaintien parmi l'élite où Sochaux détientle record de saisons disputées (66). HervéRenard succède à Eric Hély, qui adémissionné il y a une dizaine de joursaprès une défaite 5-1 à Guingamp. L'anciendéfenseur Omar Daf avait assuré l'intérimet a remporté un premier succès enchampionnat face à Valenciennes (2-0)avant de perdre à Bordeaux dimanche (4-1). Ancien joueur n'ayant pas percé au plushaut niveau, Hervé Renard devient pour lapremière fois entraîneur d'un club françaisprofessionnel après ses passages àDraguignan (1999-2001) et Cherbourg(2005-2007) et dans les championnatschinois et algérien. Il s'est ensuite tournévers les sélections africaines, d'abordcomme adjoint de Claude Le Roy au Ghanapuis à la tête de la Zambie. Il a égalementété brièvement sélectionneur de l'Angola.

Les gens Angel Gamondi

L’entraîneur argentin, Angel Gamondi,pourrait quitter les commandes techniquesdu CR Belouizdad, pensionnaire de laLigue 1 algérienne de football, après avoirreçu un contact officiel de la part d’un clubchinois de première division. Gamondidevrait d’ailleurs s’envoler prochainementà Pékin pour approfondir les discussionsavec les dirigeants du club en question, aajouté la même source, précisant qu’ilcomptait en informer ses dirigeants auCRB dans les jours à venir. Le technicienargentin de retour lors de l’intersaison auclub de la capitale, après un premierpassage durant la saison 2010-2011, a euun début difficile en championnat, avantque les Rouge et Blanc ne se reprennenten collectant 7 points de leurs troisprécédents matches. Un bilan qui asatisfait l’entraîneur, comme il l’a exprimédans ses déclarations d’après match face àla JS Saoura (victoire 2-1) samedi passépour le compte de la 7e journée duchampionnat, ajoutant que la bonne santéde ses protégés leur permet de passer lamini-trêve actuelle tranquille. Mais lesambitions de l’ex-entraîneur de l’USMAlger (Ligue 1, Algérie), pourraient êtrefreinées par des problèmes d’ordrefinancier, puisqu’il n’est pas encorerégularisé par la direction du club, d’oùson désir de changer d’air, selonl’entourage du club.

Mondial 2014

Pour Didier, l'affairen'est pas encore classée

19> M E D I A N E T

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

Un rapport de l’UIT afirme

40 % de la planèteen ligne fin 2013Quelque 40 % de la population mondiale, soit 2,7 milliards de personnes,seront connectées à internet d'ici la fin de l'année, selon les estimations del'UIT (Union internationale des télécommunications), dans l'édition 2013 deson rapport «mesurer la société de l'information».

L e lancement prochain du Nexus5 pourrait s'accompagner decelui, plus inattendu, d'une

montre connectée signée Google, unpeu à la manière de ce qu'a proposé

en septembre Samsung avec sa GalaxyGear, selon une indiscrétion d'unjournaliste du site Android Police.Cette montre, nom de code Gem,serait dévoilée le 31 octobre

2013.Selon Artem Russakovskii, cettemontre serait donc annoncée enmême temps que le Nexus 5(construit par LG) et la mise à jourd'Android 4.4, baptisée KitKat.SiSamsung a créé l'événement en pré-sentant en grande pompe sa toutepremière montre connectée à l'IFA deBerlin en septembre dernier, celle-cin'est toutefois pas seule sur le marchédes montres dites connectées ouintelligentes.

La Sony SmartWatch 2 ou encorela Pebble représentent de bonnesalternatives à la Samsung GalaxyGear, en attendant les répliques de LGou même d'Apple. L'arrivée de mar-ques aussi prestigieuses devrait biensûr bouleverser ce marché naissant,qui pourrait engendrer plus de 5 mil-lions de ventes d'ici fin 2014 selon lecabinet Canalys.

Nedjma participe à laseptième édition du Salonprofessionnel international« Alger-industries», qui setient jusqu’au 10 octobre2013, au Palais desexpositions de la Safex -Pins maritimes.A travers saparticipation à ce salon,Nedjma confirme savolonté d'accompagner ledéveloppement de l'activitéindustrielle de l'Algérie enoffrant dans son cœur de

métier, des produits àmême de contribuer auxperformances del'entreprise algérienne.Pour ce salonprofessionnel, Nedjmaprésente dans le cadred'ateliers spécialisés, sesinnovations destinées auxentreprises et sesdifférentes offres Voix etData adaptées aux besoinsdes professionnels.

Les gensTim Cook

EvénementsNedjma au salon«Alger Industries»

Deux ans après sa mort,Tim Cook rend unhommage simple, maispublique, à celui qui alancé l’ère post-PC avec lessmartphone et lestablettes. Dans lesnouvelles technologies, lajournée du 5 octobre 2011,restera marquée par ledécès de Steve Jobs. En2012, Apple commémoraitcet événement par unevidéo dans laquelle unhommage était rendu aucofondateur de la marque.À l’époque, Tim Cook, sonsuccesseur à la têted’Apple, espérait que « tout

le monde aura une penséepour sa vie extraordinaire,et les nombreuses façonsdont il rendu le mondemeilleur. »Cette année, pas de vidéo.Pour le second anniversairedu décès de Jobs, Cook apublié un tweet pour lepublic et une lettre auxsalariés d’Apple. Dans sonmicro message, le CEOpropose aux fans deréfléchir au message que le« patron » a laissé aumonde. Pour sa part, il irafaire « une longuerandonnée » pour méditer.

Le créateur a dévoilé unegamme de cinq accessoirespour smartphones ettablettes conçue enpartenariat avec lefabricant français Bigben, àqui l'on doit déjà ce genred'accessoires pour Kenzoet Swarovski Elements.Tous ces étuis développentles trois grands motifs de lamarque JPG : la marinière,les tatouages de marin etla boîte de conserve. Cesaccessoires, qui coûtententre 28$ et 70$ vont êtredisponibles courantoctobre dans les boutiquesJean Paul Gaultier. Lesaccessoires pourtéléphones mobilesestampillés modereprésentent un marchéjuteux. De nombreusesmarques ont développé de

luxueux étuis poursmartphones depuis lelancement du premieriPhone par Apple, en 2007.

Montres connectées

Google se lance le 31 octobre

E n 2012, ajoute le rapport,250 millions d'internautessupplémentaires ont étéenregistrés, mais il reste

cependant encore 1,1 milliard deménages dans le monde, issus à 90 %de pays en développement, qui nesont pas encore connectés.Par ail-leurs, «la quasi-totalité de la planète»est desservie actuellement par le télé-

phone mobile, avec 6,8 milliardsd'abonnements au cellulaire mobile.Pour la troisième année consécutive,la Corée du Sud arrive en tête du clas-sement des pays les plus connectés,devant la Suède, l'Islande, leDanemark, la Finlande et la Norvège.Les autres pays figurant parmi les 10premiers sont les Pays-Bas, leRoyaume-Uni, le Luxembourg et

Hong-Kong (Chine). Le rapportrelève encore que les prix ont beau-coup baissé dans le domaine de lalarge bande. Entre 2008 et 2012, lesprix de la large bande ont baissé de 82% au niveau mondial. La baisse laplus forte a été observée dans les paysen développement, où les prix ontchuté année après année de 30 %entre 2008 et 2011.

NouveautésEtuis d’ iPhone JPG

Monica et David sontde jeunestrentenaires atteintsdu syndrome deDown. Filmé pendantplus d'un an par lacousine de Monica,depuis les préparatifsde son mariage aupremier anniversairede son union, lecouple raconte sonhistoire singulière.Accompagnés etentourés par leursproches, Monica etDavid ont le désir dedevenir plus

autonomes. Après le mariage, les parents de Monica lesaccueillent dans un appartement plus grand. C'est alorsqu'ils apprennent que David est diabétique. Le film donneaussi la parole aux mères de Monica et David, qui rêventque leurs enfants puissent mener une vie normale, touten restant très protectrices à leur égard.

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

21> T É L É V I S I O N

28, rue Ahmed Boualem Khalfi ex-Burdeau, Alger centreQuotidien d'informations généralesEdité par EURL Express News aucapital de 100.000 DARC : 0962805B03 Siège social : Maison de la PresseTahar Djaout, 1 rue Bachir Attar, Placedu Premier Mai, Alger…

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S E L E C T I O N

Vivre avec CamusCe soir sur Arte

Burn out : quand le travailnous fait craquerCe soir sur France 2

Monica & DavidCe soir sur France 5

Albert Camus,prix Nobel delittéraure, estl'écrivainfrançais du XXesiècle le plustraduit et le pluslu dans lemonde. Al'occasion de lacélébration ducentenaire de sanaissance - le 7novembre 1913 -Joël Calmettes,déjà auteur dedeux films surCamus, parcourt

la planète pour rencontrer des lecteurs de tous âges et detoutes conditions dont le point commun est d'avoir étéprofondément marqués par son oeuvre. Ainsi, la chanteusePatti Smith confie qu'elle revient souvent à Albert Camus,quand elle arrête les tournées et s'isole pour trouverl'inspiration et écrire de nouvelles chansons.

Marie Drucker

Hier soir sur France2, Marie Drucker aprésenté « Nous », un magazine de sociétéproduit par Arnaud Poivre d'Arvor. Ensillonnant l'Hexagone, la journalistes'invite chez les habitants pour découvrirleur lieu et mode de vie. Une découverteplus étonnante qu'il n'y paraît.

Tropic ThunderCe soir sur MBC2

Un casting d'enfer pour un voyage... au bout de l'enfer ! En têted'affiche : Tugg Speedman, la star du film d'action, en chutelibre depuis ses trois derniers navets. A ses côtés : Jeff Portnoy,spécialiste des comédies (très) bas de gamme, avide de prouverses qualités de comédien ; Kirk Lazarus, acteur « Méthode »multi-recompensé et 100 % givré ; Chino, superstar pop et fand'Al Pacino ; et Kevin Sandusky, le fringant petit jeune toutheureux de faire partie de la bande. Cinq egos surdimensionnésau service du « plus grand film de guerre de tous les temps ».Sur le papier, ça se tient (ou presque), mais sur le tournage toutdérape : les caprices des stars et l'incapacité du réalisateur,Damien Cockburn, font grimper les frais à une allurevertigineuse, au point que le studio décide de tout arrêter...C'est alors que Damien a l'idée « géniale» d'entraîner sa petitetroupe au coeur du Triangle d'Or pour une expérience de«cinéma-vérité» d'un genre inédit. Mortel...

Spécial investigationCe soir sur Canal+

Depuis quaranteans, les commandosd'élite du Mossadmènent une guerresans pitié à tous les«ennemis» d'Israël.A Tunis, en 1988, lebras droit de YasserArafat avait étéexécuté par balles.En 1997, c'estKhaled Mechaal,personnageemblématique duHamas réfugié enJordanie, qui avaitété empoisonné.

Mahmoud al-Mabhouh, fournisseur d'armes pour la bande deGaza, a été éliminé en 2010 dans sa chambre d'hôtel de Dubaï.Plusieurs agents du service de renseignement décryptentaujourd'hui les dessous de ces opérations spectaculaires. Lesproches des cibles palestiniennes livrent également leurtémoignage sur cette guerre silencieuse et féroce.

Les gens

Esprits criminelsCe soir sur TF1

L'équipe se rendà la frontièremexicaine, oùdeux hommesont étéretrouvés,chacun amputéd'une jambe.L'un des deuxhommes n'a passurvécu àl'opération et lesecond, TonyAnders, unétudiant, neparvient pas à sesouvenirclairement de cequi s'est passé.

Les amputations permettent de comprendre que le criminel, nonidentifié, a des connaissances en anatomie. Quand une troisièmevictime arrive à l'hôpital, les agents en apprennent un peu plus surles motivations du sadique...

Face àl'augmentationde patientstouchés par le«burn out», denombreuxmédecins semobilisent pourfaire reconnaîtrece «syndromed'épuisementprofessionnel»comme unemaladieprofessionnelle.

Près de 10% des salariés en France sont victimes de ceproblème de santé. Des salariés poussés au bout de leurslimites en viennent même au suicide sur leur lieu detravail. En plateau, Benoît Duquesne s'interroge sur le«burn out». Le comédien Didier Bourdon, qui a joué dansla fiction «15 Jours ailleurs», dans laquelle il incarne unhomme victime de ce mal, témoigne au cours de cetteémission.

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

22 C U L T U R E

AGENDA CULTURELCentre d’étudesdiocésain

Jeudi 10 octobre à 18h00 : «Rire là oùça fait mal ; humour et histoire dansles spectacles de Fellag», conférenceanimée par Sandra Rousseau, del’université Penn State - Etats-Unis

Salle El MouggarDu 1er au 19 octobre : projection dufilm « La Voisine » de GhoutiBendeddouche.Du 21 au 26 octobre : projection dufilm « Indigènes » de RachidBouchareb.Jeudi 10 octobre 2013 à 18h : piècethéâtrale intitulée « Zwedj ouLawedj » de Souad Sebki Vendredi 11 octobre 2013 à 16h : piècethéâtrale intitulée «Zwedj ou Lawedj»de Souad Sebki. Jeudi 17 octobre 2013 à 18h :monologue « Oranwood » de HouariBouabdallah Vendredi 18 octobre 2013 à 16h :monologue « Oranwood » de HouariBouabdallah.Jeudi 24 octobre 2013 à 18h : piècethéâtrale intitulée « Le Testament dudéfunt » avec Badis Foudhala.

Institut françaisd ’AlgerDu dimanche 6 au 24 octobre :exposition du peintre Salah Khaldi.

Esplanade RiadhEl FethDu 8 au 12 octobre : Festivalinternational de la bande dessinéed’Alger.

Galerie Aïcha-HaddadJusqu’au 12 octobre : exposition del’artiste égyptien, Wael Djazouli,retraçant l’histoire des Nubiens.

Cinéma L’AlgeriaDu 7 au 13 octobre : projection du film«Max Payne» à raison de troisséances par jour.Du 14 au 20 octobre : «Omar m’atuer» à raison de trois séances parjour.Du 21 octobre au 3 novembre :projection du film «Hors-la-loi» deRachid Bouchareb.

Librairie Généraled’El BiarSamedi 12 octobre à 14h30,Mohammed Ghefir, alias Moh Clichysignera son ouvrage « Droitd’évocation et de souvenance sur le 17Octobre 1961 à Paris»

ALGERIE NEWS Mercredi 9 octobre 2013

23C U L T U R E

Le palmarès Le Jury professionnel composé de :Nathalie Baye, actrice, présidente du juryAlain Bainée, directeur artistique Jérôme Bonnell, réalisateur et scénaristeRomain Delange, réalisateur Elisabeth Tanner, agent artistique, a décerné les prix suivants :

Violette d’or du meilleur filmDotation de 7 500 euros par la mairie de Toulouse, dont 2 500euros pour le réalisateur et 5 000 euros pour l’aide à la distributiondu film en France «Los Ilusos» de Jonás Trueba.(La Violette d’or est une création du joaillier José Mohédano)

Meilleure interprétation féminineMarian Álvarez pour son interprétation dans «La Herida» deFernando Franco.

Meilleure interprétation masculineFrancesco Carril pour son interprétation dans «Los Ilusos» de JonásTrueba

Meilleur scénarioNeus Ballús et Pau Subirós pour «La Plaga» de Neus Ballús.

Meilleure musique originaleAbel Hernández, pour «Los Ilusos» de Jonás Trueba.

Meilleure photographieOriol Bosch Vázquez, pour «Frontera» de Manuel Pérez.

Meilleur premier filmDécerné par le Jury étudiant «Otel.Lo» de Hammudi Al RahmounFont Dotation de 1 000 euros par Cinespaña.

Meilleur court-métrageDécerné par le jury professionnel des courts-métrages

«Eskiper» de Pedro CollantesDotation de 2 500 euros par la Région Midi-Pyrénées.

Mention spéciale à«Bendito Machine IV» de Jossie Malis.

Meilleur documentairedécerné par le jury professionnel des documentaires «Dime quienera Sanchicorrota» de Jorge Tur Moltó, dotation de 2 500 euros parla Région Midi-Pyrénées

Prix du public«El Cuerpo» de Oriol Paulo Le quotidien La Dépêche du Midisoutiendra le film lors de sa sortie en France. Lors de la remise desprix, le trophée Cinespaña a été remis à l’acteur JoseCoronado pour l’ensemble de sa carrière.

Cinespaña 2013

Par Abdelmadjid Kaouah

125 f i l m sont étéproje-t é s

pendant ces 10 jours et 16courts-métrages proposés par laFilmothèque de Catalogne. Cesfilms ont représenté 178 séancessur Toulouse intra muros.

Cinespaña était présent dans34 salles sur Toulouse et enrégion Midi-Pyrénées contre 30l'an dernier. On a enregistré uneaugmentation de la fréquenta-tion de 5% sur Toulouse - lesrésultats en Midi-Pyrénéesseront découverts la semaineprochaine. Cinespana, comme ila été dit à l'ouverture, a pourvocation de défendre un cinémad’auteur mais au-delà de la cul-ture dans sa globalité, sa diver-sité et sa richesse... Cinéma d'au-teur : cela s'est vérifié dans lepalmarès des récompenses puis-que la Violette d'or du meilleurfilm (la plus haute distinction) aété attribuée à «Los Ilusos» deJonás Trueba et «Otel.Lo» deHammudi Al Rahmoun Font,récompensé pour le meilleurpremier film. Sans oublierl'époustouflante MarianAlvarez, distinguée commemeilleure interprétation fémi-nine pour son rôle dans «LaHerida» (La Blessure) deFernando Franco.

Le prix grand public, résul-tant d'un vote, a été attribué àun polar haletant mais sanshémoglobine , «El Cuerpo» deOriol Paulo ou le Cary Grantibérique, Jose Coronado, qui a

par ailleurs, reçu le trophéeCinespaña pour l'ensemble de sacarrière.

Mais le cinéma espagnolpouvait-il triompher unique-ment sur les tribulations d'uncinéaste à la recherche d'unimprobable producteur ou d'unthriller - où l'inspecteur est loind'être un Dirty Harry de service- alors que la crise multidimen-sionnelle ronge une société qui acru trop vite aux bienfaits d'unecroissance sans accroc ?

La présence de «La Plaga» auPalmarès suffit pour attester quele cinéma espagnol n'oublie pasde pointer les affres et naufragessociaux. Peut-être avec sonconfrère italien, le plus significa-tif et incisif en la matière dans

l'Europe d'aujourd'hui... Un seulétonnement personnel : «Fill deCain» de Jesus Monllao Plana,qui avait autorisé les premiersjours de bons espoirs a été relé-gué dans l'oubli dans le palma-rès. Pourtant tiré du best-seller«Querido Cain» de l'écrivainIgnacio Garcia-Valino, ce thril-ler psychologique était brillam-ment porté par le David Solansen «jeune diabolique» face à JoseCoronado tout en ambiguïté.Mais les jurys, comme les cœurs,ont leurs raisons…

Il reste tant à dire sur lesautres facettes et coulisses deCinespaña. Mais il faut conclureet attendre la prochaine édition.

Mais juste un mot poursaluer la sélection de la dernière

séance, concoctée par notre amiet critique Thierry Loiseau (queles lecteurs d'Algérie News ontpu déjà lire dans le texte). C'estune véritable encyclopédie ducinéma fantastique. Cette annéeau-delà de REC et autres pro-ductions qui ont raflé ces der-nières années les grosses récom-penses, il a consacré son focus àun cinéaste indépendant, inclas-sable maître de l'horreur, JessFranco qui vient de tirer sa révé-rence.

Enfin, plus d'un spectateur,grâce au sympathique bulletindu festival, ont appris quelquesmots de français. Retenons donc«Abanico» (L'Eventail), le nomde ce canard.

A. K.

18e Festival du cinéma espagnol de Toulouse

Mise en abyme etblessures sur écran Après une dizaine de jours de projections quasiment non stop, dimanche soir,Cinespana 2, 18e Festival du cinéma espagnol de Toulouse, vient de baisser le rideau.

Légendes et personnages

Par Nadir Bacha

L a colline entière se mit àvibrer, dans une atmosphèrediluvienne où le vent harce-lait en tourbillonnant tousles éléments de la nature.

Raïssa tenta, contre le terrible vent, decourir vers ses chers, toujours derrièreles fourrés, mais la terre semblait luidonnait l’impression qu’elle s’englou-tît. Les hennissements reprirent, et lesol s’affaissa de plus en plus ; elleessaya de discerner vers les chevauxmalgré sa chevelure qui lui retournaitsur le visage, quand d’un coup, la terrese scinda juste à côté d’elle, et elles’aperçut que le cheval du fantassinmoustachu était déjà sur l’autre rive,séparée par la sienne et celle de safamille embusquée dans le buisson,dont la pauvre fille malade de soncœur, morte et pleurée depuis un bonmoment, par une immense faillebéante. Mais au moment où elle futrejointe par Ammar et sa sœur, del’eau se mit à monter dans le lit creusésubitement par la déchirure de la terre.En temps normal, depuis cet endroitde la mort et du déluge, il leur restait,aux deux sœurs et à leur benjamin,une demi-heure seulement pour arri-ver à la maison, mais Raïssa avait entête la grotte dans laquelle elle avaitl’habitude de s’y rendre avec son aînéeimmédiate, alors mariée dans la citédu port, pour rester seules et se racon-ter leurs rêves. Pour y aller, il fautdévier à gauche vers le chemin de lasource. Elle mourait dans son for inté-rieur que le cadavre de sa sœur adoréegît dans l’horrible tempête. Beaucoupaidée, cette fois, par la force de la bour-rasque, Raïssa traîna le corps sans viede sa sœur jusqu’aux pieds du chevaldu Sébastien, et avec les bras de sa

sœur elle le chargea sur la selle, dans laposition ventrale. Elle prit Ammar parles épaules en lui couvrant sa tête de sacape qui devint lourde et qui gênait legarçon. Tandis que de la main libre elletraîna les deux bêtes par leurs brides.Au bout de cinq minutes de marche, latourmente s’apaisa un peu et le trioput accélérer l’allure ; le sentier quimène à la grotte est dégagé, sansrocaille glissante, se rétrécit sur unebonne distance avant d’ouvrir sur unesorte de couloir naturelle comprisentre deux remparts de granit, derrièrelesquels se dresse la cime de grandspeupliers. Après un coup de tonnerrefulgurant, le cheval portant le cadavres’échappa de la poigne de Raïssa etfonça droit devant lui.

Raïssa hurla comme une folle lenom de la défunte et s’élança à lapoursuite du cheval, abandonnantdans sa foulée la bride de l’autreéquidé. Ne sachant quoi faire, Ammaret sa sœur se mirent aussi à courir.

Difficile de dire combien le chevalportant la dépouille avait-il galopé ettrotté, mais dans un tronçon en viragela fille derrière Ammar tomba dansune trappe occultée par le feuillaged’une grosse plante rampante. Et soncri se fut étouffé dans la cavitérocheuse souterraine, inondée, alors,par le déluge qui tombait du ciel. Ellese débattit un instant dans les remousqui la transportaient au loin dans leversant descendant, avant de rendrel’âme, en même temps noyée et fracas-sée contre les arêtes rocheuses.

Ne voyant plus Raïssa au loin,Ammar, rompu au point de ne plusressentir ses jambes et de ne pluscontrôler la ventilation dans ses pou-mons, s’arrêta en se courbant et pre-nant appui sur ses genoux. « Où a-t-elle pu passer, donc ? », arriva-t-il àprononcer, le cœur au bord de l’explo-sion. Aucune réponse ne vint derrièrelui, il se retourna et se rendit comptequ’il était seul. Une terrible angoisses’empara de lui, malgré le retour sou-

dain au calme. La pluie cessa detomber et le vent s’estompa. Il vitun rocher plat jouxtant de fortesracines sur le bord du défilé et il s’yinstalla. « La mort, le sang, lescoups de feu, les gwer fous et messœurs disparues, qu’est-ce quinous arrive, mon Dieu ? », ditAmmar in petto. Les nuages com-mencèrent à disparaître un à un ens’éclipsant derrière les remparts et

le soleil apparut, alors, assez haut dansle ciel. A cette heure de la journée, il adéjà pris son bain, bien mangé et alléfaire la conversation avec ses deuxsœurs qui lui racontent les dernièrestrouvailles dans la pratique du tissage.Sous le regard appréhensif de samaman qui n’aimait pas trop que leseul garçon sous le toit s’occupât deschoses dans le métier de fille.

« J’ai assez de filles qui pratiquentun métier fait pour les hommes pourque mon fils unique se complaise àchercher dans les manières du tis-sage!», répétait-elle souvent à ses voisi-nes qui trouvaient que Ammar étaitbeau, obéissant et très respectueux, quifera plus tard un excellent mari.

Puis Ammar resta longtemps às’imaginer si son papa était encore envie, de ce que serait la vie pour toute lafamille, si l’oncle n’avait pas péri enmer, les cinq sœurs n’étaient partiesavec leurs maris dans la grande cité,pleine de bruits, de commerces et

d’étrangers. Et soudain, il se renditcompte qu’il n’avait pas d’amis, mêmepas un seul. Un camarade, un boncamarade avec qui partager les secretset faire des jeux ensemble, et il se rap-pela aussi qu’il n’avait jamais joué.Sauf dans la felouque, quand il fautlaisser les filets attirer paisiblement lespoissons, à nouer et dénouer les cor-des, laissées en réserve. Il se dit que cen’est pas normal. Tous les garçons deson âge ont des amis ; il essaya des’imaginer comme ses beaux-frères, lescinq fils du grand capitaine, considéréset craints par tout l’environnement,d’après ce que dit sa maman et selonce qu’il a vu de lui-même lorsqueRaïssa l’avait emmené une fois, char-gée par la mère de faire parvenir à cha-cune un petit tapis mural confec-tionné à la maison par les filles, énor-mément avancée dans l’apprentissage.Il a vu de ses propres yeux l’un d’euxsur le seuil d’un café terrasser d’unextraordinaire mouvement de bras unhomme qui disait des mots pas gentilsà une jeune dame, tenant un gaminpar la main. Il voulait devenir commecelui-là, fort et sachant se bagarrerpour protéger les plus faibles, les fem-mes et les enfants, les vieilles person-nes aussi. Ammar se demanda, si dansleur enfance ces hommes, capables defaire culbuter quelqu’un d’une piche-nette, avaient-ils l’habitude de jouer.Ou c’est parce qu’ils ne jouaient pasque le capitaine leur a appris commentbien pêcher et bien se battre. Maispourquoi donc il était arrivé toutes ceschoses en même temps ?

Le ciel devint d’un bleu jamaisconnu jusque-là par Ammar ; unecouleur qui semblait peinte sur de laporcelaine, comme le service demaman, qu’elle cachait soigneusementpour rosir ses joues devant les invités –« qui venaient rarement », pensaAmmar. Les gazouillis qui lui parve-naient ensuite n’étaient plus lesmêmes, qu’il connaissait par cœur, ilsétaient beaucoup plus doux et il étaitcapable de les discerner dans le détailde chaque oiseau, et puis aussi les sen-teurs avaient changé, merveilleuse-ment changé. Elles étaient envoûtanteset elles lui procuraient une irrésistibleenvie de dormir ; ses yeux se fermaienttous seuls, mais étrangement, il ne res-sentait plus aucune fatigue, ni quelquepeine ; il regarda une dernière fois à sadroite et il aperçut sous une petitearche en calcaire presque une motte de

foin entière étalée jusque sur uncontrefort. Il se leva sans réfléchir, et ilse mit à marcher comme guidé parune énergie qu’il n’avait jamais ressen-tie auparavant ; il se coucha et il s’en-dormit.

« Ils ne doivent pas être loin, lieute-nant, il y a des traces vivaces par ici ! »,dit le fantassin sur son barbe, tenant labride d’une main et une longue vue del’autre. Sur la piste de l’escouade, aprèsles coups de feu entendus, les élémentsd’un détachement commandé par unjeune lieutenant, découvrirent les deuxfantassins morts, assassinés de leurspropres armes, mais ils ne trouvèrentpas les chevaux, ni le troisième soldatmanquant – le fameux tueur de la per-drix rouge devenu fou. L’officier arriveà sa hauteur, suivi de quatre hussards,dont l’un tenait dans la main une sortede carnet, de l’intérieur duquel dépas-sait le bout fermé d’un crayon. « Jecrois que les bêtes ont dû être vache-ment affolées par les indigènes, lespauvres, et ne sachant où se diriger,elles sont tombées dans l’abîme creusépar le tremblement de terre ! », repritle soldat, qui venait de céder la lunetteà son lieutenant. Mais un autre fantas-sin tenta d’expliquer qu’il ne faille pascompter retrouver les chevaux, certai-nement déjà abattus, dépecés et répar-tis dans les tribus. Hypothèse qui fitrelever les sourcils du jeune officier,qui répondit : « Je ne t’ai jamaisentendu dire quelque chose de positifdepuis que tu es dans ma compagnie,Horace ! Et je ne comprends pas pour-quoi on t’a désigné comme monordonnance ! »

Le lieutenant descendit de son che-val, la seule bête européenne dans ledétachement, tous les autres hussardsétaient montés sur des chevauxautochtones, tous des barbes, réquisi-tionnés chez les éleveurs indigènesriches. Son ordonnance s’approchaaussitôt de lui, prêt à écouter et à obéiraux ordres. Mais le lieutenant luitourna la tête et ajusta la lunette surson œil. Il brassa toute l’étendue enface de lui en pratiquant un trois quartde tour sur ses talons. Il visa dans lesfourrés, dans les moindres excava-tions, les replis de terre, les espacesvides dans les parois, et cetera, mais àchaque arrêt sur une suspicion, il fitclaquer ses lèvres, donner une petitequinte de toux et dire : « vous ne pou-vez pas vous engloutir comme ça ! » Età chaque fois qu’il répétait cette ren-gaine, surtout au moment où il pro-nonçait le mot « engloutir », le hussardqui avait émis la possibilité de ladéperdition dans la faille, levait devantses camarades un regard au ciel, his-toire d’insinuer que l’officier ne veuillepas se rendre à l’évidence. Puis sou-dain le lieutenant sursauta. « Ah ! Ah !Voilà ce que nous cherchons lesenfants, mettez-vous en garde et sui-vez-moi ! » Il demande ensuite à ceque l’on sonnât l’alerte et il avançadans le défilé vers l’arche sous laquelles’était engouffré Ammar.

Ammar ouvrit les yeux en voyantface à lui une dizaine de soldats« gawri », cinq à cheval et le reste à sonchevet, les baïonnettes pointées dansl’ensemble de sa proximité.

N. B.

La véritable histoire de Ammar Bouzwar

La mort dans le déluge (3e partie)

Ammar ouvrit les yeux en voyantface à lui une dizaine de soldats« gawri », cinq à cheval et le reste àson chevet, les baïonnettes pointéesdans l’ensemble de sa proximité.