L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault) : présentation des...

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413 L’habitat néolithique inal de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault) : présentation des principaux résultats 2004-2007 Xavier GUTHERZ, Luc JALLOT, Julia WATTEZ, Christophe BORGNON, Jean-Claude ROUX, Yoann THOUVENOT et Maxime ORGEVAL avec la collaboration d’Émilie BLAISE, Jean-Paul CROS, Amélie DIAZ, Stéphanie DUBOSQ, Gilles ESCALLON, Jacqueline FELLOT-GIRARD, Ylis GUERRERO, Sylvie KAENEL, André RAUX, Johanna RECCHIA, Oriane ROUSSELET Résumé : Cet aricle rend compte des premiers résultats obtenus sur le site néolithique inal 3 (groupe de Fontbouisse) de la Capoulière à Mauguio (Hérault, région Languedoc-Roussillon). Après la première parie desinée à présenter les condiions générales et les méthodologies atachées à cete opéraion, la seconde est consacrée aux résultats des fouilles et aux hypothèses relaives à l’organisaion spaiale des vesiges, leur foncion et le statut du site. L’esseniel des résultats porte sur les aménagements en terre crue qui consituent les découvertes majeures. Mots-clés : Habitat, Néolithique inal, Fontbouisse, aménagement en terre crue Abstract: This aricle reports irst results, obtained on the inal Neolithic site of “la Capoulière” (Mauguio, Hérault, Languedoc- Roussillon). The site consists of several networks of ditches. The archaeological soil disappeared and the informaion arises from numerous structures dug in the ground then illed by domesic scraps. These illings are straiied and very contrasted and kept archéological remains of construcions in raw earth. Ater the irst part, which presents the general condiions and the methodologies of this operaion, the second is dedicated to the results of the excavaions and to the hypotheses relaive to the spaial organizaion and the status of the site. The mainly discoveries concerns the construcion in raw earth, a very weakly transformed material, rarely ideniied in french neolithic. The raw earth served to build the walls of small buildings and the punctual structures as homes or ovens. In some case, earth structures are directly building in depth, in illings. We prupose methods of excavaion, of ideniicaion and a typology of this material. Keywords: Late Neoliic, Fontbouisse, raw earth buiding T rès différents des petits hameaux des régions karstiques, à longues maisons de pierres représentant l’aspect traditionnel des habi- tats de la culture de Fontbouisse, les grands habitats de plaine offrent des concentrations plus ou moins importantes de fosses délimitées par des réseaux de fossés sinueux, souvent enchevêtrés s’étendant sur plusieurs hectares. Cette coniguration est à l’origine de nombreuses interrogations sur leur statut et leur identité (Jallot, 1994). Leur mauvaise conservation est souvent invoquée au regard de leur stratigraphie parfois peu développée et homogène, généralement

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L’habitat néolithique inal de la

Capoulière IV (Mauguio, Hérault) :

présentation des principaux

résultats 2004-2007

Xavier GUTHERZ, Luc JALLOT, Julia WATTEZ, Christophe BORGNON,

Jean-Claude ROUX, Yoann THOUVENOT et Maxime ORGEVAL

avec la collaboration d’Émilie BLAISE, Jean-Paul CROS, Amélie DIAZ, Stéphanie DUBOSQ, Gilles ESCALLON, Jacqueline FELLOT-GIRARD, Ylis GUERRERO, Sylvie KAENEL, André RAUX, Johanna RECCHIA, Oriane ROUSSELET

Résumé :Cet aricle rend compte des premiers résultats obtenus sur le site néolithique inal 3 (groupe de Fontbouisse) de la Capoulière à Mauguio (Hérault, région Languedoc-Roussillon). Après la première parie desinée à présenter les condiions générales et les méthodologies atachées à cete opéraion, la seconde est consacrée aux résultats des fouilles et aux hypothèses relaives à l’organisaion spaiale des vesiges, leur foncion et le statut du site. L’esseniel des résultats porte sur les aménagements en terre crue qui consituent les découvertes majeures.

Mots-clés :Habitat, Néolithique inal, Fontbouisse, aménagement en terre crue

Abstract:This aricle reports irst results, obtained on the inal Neolithic site of “la Capoulière” (Mauguio, Hérault, Languedoc-Roussillon). The site consists of several networks of ditches. The archaeological soil disappeared and the informaion arises from numerous structures dug in the ground then illed by domesic scraps. These illings are straiied and very contrasted and kept archéological remains of construcions in raw earth. Ater the irst part, which presents the general condiions and the methodologies of this operaion, the second is dedicated to the results of the excavaions and to the hypotheses relaive to the spaial organizaion and the status of the site. The mainly discoveries concerns the construcion in raw earth, a very weakly transformed material, rarely ideniied in french neolithic. The raw earth served to build the walls of small buildings and the punctual structures as homes or ovens. In some case, earth structures are directly building in depth, in illings. We prupose methods of excavaion, of ideniicaion and a typology of this material.

Keywords:Late Neoliic, Fontbouisse, raw earth buiding

Très différents des petits hameaux des régions karstiques, à longues maisons de pierres représentant l’aspect traditionnel des habi-

tats de la culture de Fontbouisse, les grands habitats de plaine offrent des concentrations plus ou moins importantes de fosses délimitées par des réseaux de

fossés sinueux, souvent enchevêtrés s’étendant sur plusieurs hectares. Cette coniguration est à l’origine de nombreuses interrogations sur leur statut et leur identité (Jallot, 1994). Leur mauvaise conservation est souvent invoquée au regard de leur stratigraphie parfois peu développée et homogène, généralement

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X. Gutherz et al. — L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault)

attribuée à des processus d’érosion, à une forte emprise de la pédogenèse ou encore à des remanie-ments par les labours récents. De manière générale, les sols d’occupation sont peu exprimés, les négatifs de poteaux sont rares. Depuis 1985, date du premier sauvetage en aire ouverte réalisé en Languedoc sur l’établissement de Richemont (Thomas et Galant, 1989), une douzaine de sites de ce type ont bénéicié de fouilles extensives sur un territoire qui s’étend du Rhône à la vallée de l’Hérault. Leur nombre s’élève à plus d’une vingtaine si l’on ajoute des découvertes plus anciennes, comme celle du Plateau de Celle-neuve (Montpellier, Hérault) ou du Puech Ferrier (Saint-Gilles, Gard ; Lorblanchet, Mestre, 1966 ; Gutherz, Coste, 1973) ainsi que les résultats des dia-gnostics et des fouilles des sites un peu plus anciens (Néolithique inal 2b).

Mais, par rapport à la densité des établis-sements fontbuxiens connus en prospection, le nombre de fouilles reste faible. Le secteur de la Capoulière, à Mauguio, rend particulièrement

compte du potentiel archéologique des régions litto-rales, où l’habitat tisse un réseau de sites de grande et moyenne importance. Ainsi, dans un rayon de 2 km autour des fouilles actuelles ont été repérés cinq établissements du Néolithique inal et cinq autres sites néolithiques mal datés (Garrido, 1990 ; ig. 1). Deux d’entre eux, la Font de Mauguio et Clau-nepère, sont connus par des fouilles archéologiques (Jallot, 1994) ou un diagnostic (Font de Mauguio sud), les autres sont repérés par des prospections systématiques (équipe de C. Raynaud, CNRS). Le site du « Chemin de la Capoulière », menacé par l’extension de l’habitat pavillonnaire, it l’objet d’un diagnostic réalisé par F. Raynaud (AFAN) en 1999. Une fouille préventive (Capoulière 2) fut conduite par L. Jallot (AFAN) l’année suivante. En 2002, C. Georjon (AFAN) acheva la fouille (Capoulière réserve) d’un ensemble structuré comprenant deux murs construits en briques de terre. Un diagnostic (Capoulière 3) réalisé par G. Escallon (INRAP) en 2003 porta sur une surface de 9,5 ha située à l’est des terrains actuellement lotis et qui avaient fait l’objet

Figure 1 — La Capoulière 2 (Mauguio, Hérault) : localisaion et contexte archéologique du site au sud-est de Mauguio. DAO : L. Jallot.

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8e RMPR (Marseille 2008) — Actualité de la recherche

des deux opérations de fouille précédentes. C’est sur une partie de ces terrains que notre équipe a mis en œuvre, depuis 2004, un programme de fouilles dénommé Capoulière 4. Tenant compte du fait que la construction du lotissement ne devait pas inter-venir avant 2008, l’opération s’est déroulée dans le cadre d’une autorisation de fouille programmée avec un inancement multiple : État (Ministère de la Culture), aménageurs (Mauguio Terrains), Conseil Général de l’Hérault, Région Languedoc-Roussillon, Ville de Mauguio. La gestion administrative et inan-cière fut coniée à la Société languedocienne de Pré-histoire (coordination K. Roger). La fouille, dirigée par l’un de nous (L. Jallot), fut le support d’un stage universitaire coordonné par X. Gutherz, destiné aux étudiants de licence et de Master d’archéologie de l’université de Montpellier III. L’encadrement des stagiaires a été réalisé en grande partie par des agents de l’INRAP, dans le cadre d’une convention inancière passée entre l’INRAP Méditerranée et la Société Languedocienne de Préhistoire. L’opération se plaçait dans un contexte opérationnel voisin de celui d’une fouille préventive, tout en intégrant une programmation pluriannuelle. Il s’agissait avant tout de tester diverses méthodes appliquées à la fouille des structures en creux, d’évaluer leur efica-cité et d’envisager leur application dans un contexte

préventif. La présence de nombreux témoins d’archi-tecture en terre crue et leur étonnant état de conserva-tion plaçaient cette problématique sous un éclairage particulier L’objectif essentiel concernait l’étude de la chronologie des creusements et de la dynamique de leur remplissage, couplée à l’analyse des matériaux en terre. Les autres points portaient sur la vériica-tion des données acquises sur les faciès céramiques régionaux, le statut économique de l’occupation et la représentation des industries lithiques et des objets en cuivre. Nous présentons le premier bilan de ce programme dont la phase terrain s’est achevée en 2008. Cette publication relève de l’ACR « L’occupa-tion de la plaine du Languedoc oriental de 3500 ans à 2400 ans av. J.-C. Habitats, pratiques funéraires, environnement, relations avec l’arrière-pays » coor-donnée par deux d’entre nous (X. G. et L. J.).

Le site de la Capoulière 4

Le site de la Capoulière s’organise à partir d’une zone centrale où se concentrent les bâtiments en terre crue, eux-mêmes cernés par un complexe de fossés et de plusieurs secteurs périphériques com-prenant des enclos et des semis de fosses. La fouille occupe un quadrilatère de 450 m sur 300 m soit une

0 50 m

N

périmètre : 13 ha (450 m sur 300 m)zone centrale (150 m sur 120 m) : 1,8 ha

site médiéval de la Capoulière 1

Zone 2

Zone 1

Zone 3Zone 11

Zone 7

Zone 8

Zone 4

Zone 5

Zone 6

-1,50m

Zone 9

secteur fouillé en 2000/2002 secteur fouillé en 2003/2008

Figure  2 — Secteurs des fouilles. DAO : L. Jallot.

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X. Gutherz et al. — L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault)

surface de 13 ha, mais des zones périphériques non fouillées et une partie détruite avant les premières opérations archéologiques pourraient amener la surface effectivement occupée par les vestiges archéologiques à 7 ha ; la zone de maximum de den-sité de vestiges, que nous considérons comme le sec-teur central, occupe 1,8 ha (ig. 1). Les fouilles 2000 et 2002, dont il a été question dans l’introduction, ont porté sur la partie ouest du secteur central, séparé des fouilles actuelles par une voie commu-nale nord/sud dénommée « Chemin de la première carrière de Bousquet ». L’espace exploré est divisé en sept zones (ig. 2). À l’ouest, les zones 3, 9 et 11 correspondent aux fouilles 2000-2002. À l’est, les zones 4 et 5, fouillées de 2004 à 2006 occupent une supericie d’environ 1,2 ha et sont séparées de la zone centrale par un espace vide de témoins néoli-thiques. Les fouilles ont mis au jour un enclos qua-drangulaire médiéval et une quarantaine de fosses néolithiques (ig. 3). Dans la partie nord-est du site (zone 4), des fosses plus ou moins arasées conte-naient des céramiques complètes et, dans un cas, un dépôt d’ossements de bovins attribués au Chasséen. Elles pourraient se rattacher à une occupation plus importante à rechercher au nord-est du site. Signa-lons qu’une tombe et un puits chasséens furent découverts en 2000 à 250 m au sud-ouest dans la zone 3. Au nord-est, dans la zone 5, succédant à l’oc-

période antique et Haut Moyen-Âge

Néolithique final 3 (groupe de Fontbouisse)

Non daté

Néolithique moyen 1 (Chasséen ancien)

Néolithique final 2b (Epiferrières)

secteur Néolithique moyen

(Chasséen)

secteur Néolithique final

( Fontbouisse)secteur

Néolithique final( pré-Fontbouisse)

FS 4010 FS 4007

FS 4081

FS 4008

FS 4079

FS 4003 FS 4073 FS 4001

FS 4006

FS 4005FS 4029

SP 4057

FS 4068 FS 4067

FS 4016 FS 4033

FS 4034FS 4030A FS 4030B

FS 4036

FS 4035 FS 4037

FS 4032 FS 4031

FS 4046

FS 4059FS 4064

FS 4048FS 4099

FS 4044FS 4054FS 4043

FS 4015 FS 4028 FS 4027 FS 4026

FS 4038 FS 4039

FS 4041

FS 4017

FS 4018

FS 4066

FS 4065

FS 4075

FS 4077

FS 4071

FS 4072

FS 4069FS 4076

FS 4063FS 4061

FS 4049FS 4053FS 4051FS 4052PT 4050

FS 4056 FS 4042

FS 4060FS 4055FS 4055

FS 4012

FS 4013 FS 4013 FS 4074

FS 4073

FS 4096

FS 4095

FS 4098

N0 20 m

Figure 3 — Zones 4 et 5 : chronologie des occupaions. DAO : L. Jallot.

N

vase

A

0 1 m

B

AB

sujet 1

sujet 1

sujet 2

Figure 4 — Zone 4 : fosse 4005, renfermant deux individus in-humés, dont un jeune enfant contenu dans un vase (étude J.-P. Cros, C. Depond). DAO : L. Jallot.

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cupation chasséenne, sont situés deux ensembles de structures en creux attribués, pour l’un, au Néo-lithique inal 2 b (Épiferrières), pour l’autre, à une occupation contemporaine de celle de la zone cen-trale (Néolithique inal 3, culture de Fontbouisse).

Une fosse polylobée du type cave-silo (FS 4005) contenait un grand vase ovoïde renfermant le sque-lette d’un jeune enfant et, en avant, le squelette, en position forcée, d’une femme (ig. 4). Un probable four a été identiié (FS 4008). Il contenait des rési-

fouilles 2000

fouilles 2004-2008

0 50 m

N

ZONE 6

concentrations d'aménagements en terre crue

murs en terre crue (bâtiments démantelés)

unités de fouilles

couches d'incendie

U.2

U.3

U.6

U.6

U.4

fours et foyers en surface

bucrâne (dépôts intentionnels)

objet en cuivre (nombre : 1 ou 2)

dépôt de faune

ch

em

in d

e l

a p

rem

ière

ca

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e B

ou

sq

ue

t

Zone dite "Capoulière réserve"

U.7

U. 20

Figure 5 — Répariion des aménagements en terre crue (fouilles 2000 et 2004-2008) et des éléments remarquables (fours et foyers, couches incendiées, principaux dépôts de faune, dépôts de crânes de bovin, objets en cuivre). Localisaion des unités de fouille. DAO : L. Jallot.

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dus de soles alternant avec des niveaux de cendres. Deux pans de vases surcuits de style Fontbouisse ont été retrouvés dans le fond où étaient déposés une pendeloque en griffe en cuivre et un bouton à perforation en « V » (bouton de Durfort).

Au centre, les zones 1, 2, 6 et 7 abritent le réseau de fossés dont il va être question dans cet article. Leur remplissage est constitué de couches hétérogènes et épaisses, riches en rejets mobi-liers et en débris qui alternent avec des couches de limons clairs bruns à crème. Elles proviennent de l’effondrement de bâtiments en terre massive à différents degrés de destruction, allant de l’empi-lement de matériaux préformés, briques ou mottes de terre crue, jusqu’à des couches homogènes par-fois compactées. Des fouilles manuelles ponctuelles ont concerné des secteurs choisis qui ont reçu un numéro d’unité : U1, U2, U3, U20 en zone 7 ; U5, U7 en zone 6 ; U4, U6 en zone 1 (ig. 5). Avant d’aborder la description des structures d’habitat, nous don-nerons les principales informations concernant la culture matérielle et les activités de production.

Culture matérielle et producion

L’établissement fossoyé de la Capoulière appartient sans ambiguïté à la culture de Fontbouisse, comme le montre l’importante collection de céramiques provenant du remplissage des fossés. La céramique reste de loin le produit manufacturé le plus abon-damment représenté. Cet établissement se trouve par sa situation géographique au cœur du faciès héraultais de la céramique de Fontbouisse qui peut être rattaché ici au style dit « de Lunel-Mauguio ». Ce style a été identiié sur une dizaine de sites qui occu-pent la plaine littorale en arrière de la ligne d’étangs entre Montpellier au sud-ouest et la basse vallée du Vidourle au nord-est. Les sites de référence qui per-mettent de décrire ce style sont ceux de Richemont et du plateau de Celleneuve à Montpellier, partielle-ment publiés (Thomas et Galant, 1989 ; Le Bastard-Bossard, 1991 ; Lorblanchet et Mestre, 1966), celui du stade Richter, toujours à Montpellier, en cours de publication et celui, moins important quantita-tivement, de la Font de Mauguio à Mauguio (Jallot, 1995).

Ce style se caractérise, pour ce qui concerne les contours céramiques, par l’absence ou la rareté de carènes vives pour les grands récipients. Ces carènes anguleuses ne concernent dans ce faciès que les petits récipients. Dans ces petits formats, les vases à col convergent et carène basse adoucie sont fréquents. Ces formes présentent souvent un décor

de lignes horizontales de pastilles au repoussé. Les décors de cordons lisses sont dominants, suivis des pastilles puis des cannelures. La série de tessons des US 7601 à 7610, qui permettent dans plusieurs cas la reconstitution graphique des vases, s’intègre bien dans ce style microrégional (ig. 6). On y observe en effet l’absence de carènes vives et la fréquence des carènes basses adoucies sur des formes de récipients à bords divergents. Parmi les récipients à bords divergents, le type tulipiforme est bien représenté. Certains de ces vases tulipiformes présentent un évasement très marqué et cette forme très ouverte semble signer une continuité avec le faciès littoral du groupe de Ferrières et son évolution telle qu’on peut la discerner sur le site de Plaine de Chrétien dans l’horizon médian qui illustre une période de transition entre Ferrières et Fontbouisse (Jallot, 2003, 2005a). L’ensemble céramique qui nous est livré ici pourrait appartenir à un stade ancien dans l’élaboration du faciès local du style de Fontbouisse. Il conviendra de le comparer à d’autres ensembles provenant d’autres secteurs du site. En effet, on ne sait pas encore aujourd’hui si la production céra-mique fontbuxienne de la Capoulière se caracté-rise par une forte stabilité ou, a  contrario, évolue sensiblement dans le temps, toutes les structures composant l’établissement n’étant évidemment pas contemporaines. L’étude en cours (par M. Orgeval) a notamment permis de localiser dans un secteur de fossé de la zone 6 un lot de céramiques qui évoque également une phase ancienne du groupe de Font-bouisse.

L’industrie lithique reste peu signiicative en raison de sa faible quantité (étude A. Diaz). Une pro-portion élevée de pièces corticales atteste d’un pre-mier dégrossissement sur place de galets issus des terrasses plio-pléistocène localisées en amont du site ou charriés par les cours d’eau. La grande majo-rité restante est constituée d’éclats de plein débi-tage, de débris et de petits micro-éclats (retouche, cupules). L’analyse des extrémités proximales montre l’utilisation de la percussion directe tendre (organique) en tant que technique de débitage. La faible présence de pièces techniques et informatives ne permet pas de dégager une composition caracté-ristique. Le matériau lithique est utilisé de manière opportuniste et les rares outils sont des grattoirs sur éclats, des lamelles et des éclats laminaires retou-chés. Quelques pièces proviennent des gîtes gar-dois de Salinelles et de Collorgues. Il est possible que les éclats relativement nombreux associés au foyer 7229 de l’unité 20 indiquent une activité de taille sur place. Cette faible représentation de l’in-dustrie lithique est récurrente sur la plupart des

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10 cm

Z6

Z6

Z6

Z6

Z6

Z7 U20

Z7 U20

Z7 U20

Z7 U20

Z7 U20

Z7 U20

Z7 U20

Z7 U20

Z7 U20

Z7 U20

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

Z7 U3

dessins et D.A.O. : M. Orgeval

Figure 6 — Sélecion de mobiliers en céramique fontbouisse provenant des diverses zones de la Capoulière IV (dessin M. 0rgeval).

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grands établissements de plaine à système de fossés, à l’inverse de ce que l’on constate dans les villages à maisons de pierres sèches de l’arrière-pays calcaire où les résidus de débitage et les outils en silex sont souvent nombreux (Gutherz et Jallot, 1999 ; Jallot, ce volume). L’industrie osseuse est surtout présente dans l’unité 20 (une vingtaine d’outils) et plus rare dans les autres ensembles. Il y a très peu d’éléments de parure (trois perles en stéatite, quatre dents de carnivores perforées), deux alênes à pointe unique (unité 20) et une pendeloque en griffe en cuivre. Un fragment dans le même métal est une soie de poi-gnard (unité 4).

Les données sur l’économie de production sont pour le moment issues de l’analyse des restes fauniques de l’unité 20 (étude É. Blaise) et des pre-mières constatations concernant les macrorestes végétaux (étude O. Rousselet). L’assemblage est nettement dominé par les animaux domestiques. Les suidés sont peu nombreux : 2,1 % NRD. Le chien est représenté par 5 restes (dents ou extrémités de

membres). La faune sauvage est presque inexistante : une prémolaire de cerf et des restes de lapin (2,6 % NRD). L’analyse des courbes d’abattage permet de préciser, pour les caprinés, une forte recherche de viande sans pour autant négliger la récolte du lait et, pour les bovinés, des destinations multiples : exploi-tation du lait, de la viande et utilisation de la force animale que suggère la présence d’adultes conser-vés à un âge avancé et l’observation de pathologies osseuses au niveau des phalanges et des métacarpes. Quelques gros os de bœufs âgés (sans connexion anatomique) se rencontrent notamment dans un niveau de sol avec des fémurs cassés et des côtes. On notera la présence de deux écailles de carapaces de tortues, de coquilles de moules (Mytilus gallo-pro-vincialis) et de valves de bucardes (Acanthocardia) pratiquement toutes brisées par percussion sur la partie centrale de la coquille. Ce type de récupéra-tion de fragments de valve pour une utilisation en parure a été reconnu sur le site des Vautes (Carrère et Forest, 2003). Des concentrations de graines ont été identiiées et prélevées dans les unités 3 et 20.

002-A-21 007-B-01

007-B-06

007-B-11

03007-B-05

007-B-04

007-B-0910

007-B-12

fossé 007B

007-B-02

13

007-B-08

sédiment brun hétérogène, texture argilo-limoneuse, nodules calcaires épars.sédiment brun,-jaune hétérogène ,texture argileuse, gros nodules calcaires épars.

sédiment gris-jaune homogène , texture argileuse.

sédiment gris,-jaune hétérogène, texture argileuse, nodules calcaires épars.

007-B-07 sédiment gris homogène, texture argileuse. sédiment jaune, texture argileuse, gros nodules calcaires épars.sédiment gris jaunâtre à texture sablo-argileuse.sédiment gris jaunâtre à texture sablo-argileuse, nodules calcaires éparssédiment gris jaunâtre

à texture sablo-argileuse. sédiment gris à texture sablo-argileuse

sédiment gris-jaune homogène , texture sablo-argileuse.

0,5 m

002-A-05

007-B-03

007-B-04

007-B-05

007-B-13

007-B-06

007-B-07

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007-B-11

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002-A-21

002-A-05

PHASE 3

PHASE 2

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fossé 002

0,5 m

fossé 007Cfossé 008

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sédiment gris homogène cendreux , texture argileuse

sédiment gris-jaunâtre homogène , texture argileuse, gros nodules de calcaire.

sédiment gris homogène , texture argileusesédiment gris foncé homogène , texture argileuse polyédriquesédiment gris-jaunâtre homogène , texture argileuse, gros nodules de calcaire.

sédiment gris homogène , texture argileuse, petits nodules de calcaire.

sédiment gris homogène cendreux , texture argileuse .sédiment gris, texture argileuse .

sédiment gris-jaunâtre homogène , texture argileuse, petits nodules de calcaire.

sédiment gris, texture argileuse, petits nodules calcaires sédiment gris, texture argileuse.

sédiment gris jaune, texture argilo-sableuse à gros nodules calcaires épars .

007-C-09

008-B-18

008-B-01

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19

PHASE 2

PHASE 1

1A

008-B-05

008-B-05

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fossé 2

fossé 7

7b7c

fossé 8

Figure 7 — Étude de la dynamique sédimentaire des remplissages : méthode inspirée des diagrammes de Harris. DAO : L. Jallot.

421

8e RMPR (Marseille 2008) — Actualité de la recherche

L’étude préliminaire a révélé un corpus composé quasi exclusivement de céréales : orge nue (Hor-deum vulgare var. nudum), blé engrain (Triticum monococcum), blé nu (Triticum aestivum/durum/turgidum) et blé amidonnier (Triticum dicoccum). Ce type d’assemblage correspond au cortège habi-tuel de la in du Néolithique dans le sud de la France (Bouby, 2005 ; Ruas et Marinval, 1991). Les concen-trations de graines carbonisées dans les couches d’incendie sont en cours d’étude pour déterminer s’il s’agit de céréales accompagnées d’adventices, récoltées ou non sur place. La présence d’épillets peut suggérer un stockage d’épis entier ou un trai-tement des épis sur place comme cela est attesté par ailleurs (Rousselet et Bouby, à paraître).

Chronologie et organisaion de l’espace

L’histoire fonctionnelle des structures en creux et de leurs contextes environnants se fonde sur plu-sieurs niveaux d’analyse. La morphologie des fossés et leurs recoupements permettent de proposer une première hypothèse sur la chronologie des creuse-ments, qui fait appel à une méthode inspirée des diagrammes stratigraphiques de Harris (ig. 7).

L’étude des mobiliers archéologiques vient préciser cette mise en séquence. Une analyse des attributs morpho-sédimentaires, un relevé stratigraphique détaillé des remplissages et un échantillonnage micromorphologique ciblé permettent de distinguer et d’interpréter des séquences inement stratiiées et limitées spatialement. À partir de ces informations, l’organisation spatiale du système de fossés a fait l’objet d’une première interprétation (ig. 8).

À la Capoulière, le début de l’occupation fontbuxienne se traduit par la création d’un grand enclos ovale de 80 m de long sur 60 m de large. Son accès, en chicane, est situé au sud. Dans une seconde étape, des enclos de dimensions plus réduites recou-pent ce premier tracé qui semble alors abandonné. Le nouveau plan qui en découle présente un réseau en cellules dont les accès sont toujours situés au sud. Le tracé du fossé délimitant l’enclos central de la première phase possède une extension qui évoque les « bastions » de l’enceinte fossoyée de Puech Haut ou de Richemont (Carozza et al., 2006). Ces fossés ont des proils, des largeurs et des profon-deurs variables. Les largeurs s’échelonnent entre 1, 5 et 4 m de large, les profondeurs entre 0,5 et 2,5 m. Quant à la morphologie, on observe divers proils :

PREMIÈRE PHASE

CONSTRUCTIONS EN TERRE CRUE

1er PHASE D'AGRANDISSEMENT

2ème PHASE D'AGRANDISSEMENT

GROUPES DE FOSSES

GRANDE FOSSE

ACCÈS

0 50 100 m

Figure 8 — Proposiion d’atente concernant le phasage des réseaux de fossés. Un système d’enclos ovales accolés précède le creu-sement d’enclos emboîtés de plan alvéolaire. Cete hypothèse peut évoluer, les données relaives aux recoupements de fossés et de comblements sont en cours d’analyse. Les zones livrant des construcions en terre crue ont été localisées (zone 1). Les fossés de l’ex-trémité sud ne sont pas igurés. DAO : L. Jallot.

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X. Gutherz et al. — L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault)

tranchée large très profonde (jusqu’à 2 m) en forme de V, rétrécie à la base ; fossé large, en forme de U, à fond aplani ; fossé quadrangulaire à fond aplani ; fossé à proil hémicirculaire. Dans la zone 6, plu-sieurs aménagements circulaires identiiés comme des foyers étaient creusés aux dépens du rem-plissage de fossés étroits à proil en « entonnoir » servant initialement de système de maintien de palissade. Concernant la technique de creusement de ces fossés, une approche fondée sur une fouille manuelle nous a permis de mettre en évidence un processus très particulier de creusement. Leur tracé résulte de la coalescence de fosses longilignes, de profondeurs variables, qui ne sont pas nécessaire-ment creusées au même moment. Une hypothèse identique avait été formulée à l’occasion de la fouille des fossés du Mas de Vignoles IV (Nîmes). Il semble que cette technique de creusement soit à l’origine de l’aspect réticulaire et contourné des réseaux fossoyés. Elle explique aussi la variété des proils rencontrés le long d’un même fossé qui renvoie à des structures coalescentes et indépendantes qui ne sont pas néces-sairement contemporaines.

Malgré le caractère imbriqué des réseaux de fossés mis au jour, il n’en demeure pas moins que les habitants devaient tenir compte des aménage-ments antérieurs au moment d’une nouvelle installation. Ainsi, au sommet des remplissages sont construits des « ponts » disposés perpendiculaire-ment aux parois. Ce sont des massifs rectangulaires en terre compacte, de 0,50 m à 1 m d’épaisseur sur 1 à 3 m de large, dont la texture et la couleur tranche nettement avec l’encaissant. Ces dispositifs, notamment les plus larges, ont pu constituer des passages pour permettre aux animaux de circu-ler sur des surfaces dures, en tout état de cause moins souples que le terrain qui comble les fossés (ig. 9). Dans ces fossés comblés au moins partiellement, des bâtiments et des espaces vides furent aménagés. La fouille de la zone 1 a permis de régler le problème de l’am-biguïté des modalités de construction en montrant qu’il existait bien trois types de situations, parfois réunies sur le même lieu. D’une part, des murs en terre et des espaces domestiques enfoncés par soutirage dans les fossés

et ayant de la sorte échappés à l’action destructive des labours (zone 3, unités 3 et 4) et, d’autre part, des bâtiments semi-enterrés construits volontai-rement dans des fosses creusées dans les comble-ments et destinées à les accueillir (unité 20) ; enin des aménagements opportunistes, murs, chapes, ponts, enduits épais destinés à consolider les parois des fossés, à renforcer les passages, à isoler de petits locus jouant probablement le rôle d’annexes. Nous allons détailler ces différentes situations.

Construire en terre crue

Les vestiges en terre crue sont particulièrement bien conservés, même au contact de l’horizon de labour actuel (ig. 10). Ce fait est sans commune mesure

"PONT" COMBLEMENTCOMBLEMENT

SUBSTRAT

SUBSTRAT

FO 7099

FO 7099 FO 7099

0 50 cm

A

A

A'

A'

sédiment limoneo-sableux compact homogène ("pont" 7080)

sédiment largilo-limoneux, compact homogène gris foncé

sédiment largilo-limoneux aéré, gris clair

sédiment largilo-limoneux, gris clair cendreux , organique (déreitique)

sédiment largilo-limoneux, beige (terre crue)

pierre, galet

"PONT"

US 7080

US 7080

Figure  9 — L’un des « ponts » de terre tassée traversant un fossé comblé (US7080, zone 7). DAO : L. Jallot.

423

8e RMPR (Marseille 2008) — Actualité de la recherche

avec ce qui a pu être remarqué sur d’autres sites. Il est la conséquence de conditions taphonomiques particulières, encore mal déinies. L’hypothèse d’un enfouissement rapide sous les dépôts liés à l’ef-fondrement des structures de terre et d’un milieu stable, peu investi par les occupations postérieures, est encore à vériier.

Dans la plupart des cas, les éléments en terre crue se repèrent assez bien au moment du décapage mécanique, d’après leur couleur, plus claire et leur texture légèrement plus sableuse. Mais, la diver-sité de leurs formes (bloc subanguleux, plaquettes, mottes…) les rend parfois dificiles à circonscrire au sein des couches massives et des niveaux de dépotoirs. Ces conditions particulières expliquent tout l’intérêt d’une fouille ine, seule méthode per-mettant de délimiter précisément le contour des éléments en terre crue et d’identiier la nature des aménagements qu’ils limitent. Il arrive que cette délimitation soit impossible, notamment dans le cas où les structures se présentent sous forme d’amas. Des coupes transversales restent alors la technique adéquate pour déterminer s’il s’agit d’un aménage-ment en place, d’un remblai ou d’un effondrement (ig. 11). En complément de la fouille, l’étude micro-morphologique comporte deux étapes qui visent à

préciser la nature des structures de terre crue, leur mode de mise en œuvre et leur évolution. La pre-mière consiste en un relevé des critères pédo-sédi-mentaires des structures et des couches qui leur sont associées. Cette approche descriptive, conduite sur le terrain, permet d’afiner les hypothèses envisagées lors de la fouille et de guider les stratégies d’échan-tillonnage. La seconde étape consiste en une analyse en lames minces, en microscopie optique, destinée à déterminer l’origine des matériaux employés ainsi que les processus de préparation, de façonnage

Figure 10 — Aspect des matériaux en terre crue. À gauche : zone 3 : murs 1a et 1b et sols en terre compactée tels qu’ils sont apparus au moment du décapage mécanique réalisé en 2000. À droite : zone 10, unité 5, éléments d’un bâiment en briques de terre crue : on peut constater que les aménagements sont déjà visibles au-dessus du niveau de la base des labours. Photographies : L. Jallot.

Figure 11 — La vue en coupe permet l’ideniicaion des maté-riaux et les modes de mise en œuvre (zone 7, unité 2, mur 7481, étude et photo : J.-C. Roux).

424

X. Gutherz et al. — L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault)

et de mise en œuvre. Elle s’appuie sur les modèles élaborés pour l’âge du Fer en contexte urbain et sur les données acquises sur des habitats néolithiques du sud de la France et du Proche-Orient (Wattez et Courty, 1996 ; Wattez, 2003 et 2009). Les diffé-rentes étapes de la mise en œuvre sont exprimées par les traits pédologiques et sédimentaires, indica-teurs de l’origine des matériaux et de leur évolution post-dépositionnelle, et par la microstructure, révé-latrice des modes de façonnage et de dépôt (degré de malaxage, état hydrique, contrainte mécanique ; Cammas, 1994 ; Cammas et Wattez, 2009). Pour les couches d’occupation, l’étude micromorphologique a pour but de restituer les modes de fonctionne-ment de l’espace en relation avec ces structures. Les interprétations macroscopiques sont précisées par les résultats, plus ponctuels, mais souvent décisifs, des analyses micromorphologiques. Ces dernières permettent en outre de démontrer la présence de constructions  in  situ dans le comblement profond des fossés en relation avec des surfaces d’activité.

Dans la partie centrale du complexe de fossés et à sa périphérie immédiate, on peut actuellement dénombrer au moins une dizaine de bâtiments dans des états divers de conservation, correspon-dant à des unités d’habitation ou à de petits amé-nagements à murs en terre crue dont la fonction exacte reste à déinir. (ig. 5). La présence de ces constructions domestiques avait été révélée à l’oc-casion des fouilles précédentes. Les données issues des fouilles 2004-2007 dans le secteur Capoulière 4 ont largement complété la documentation acquise. Nous traiterons de l’ensemble de ces résultats.

Les modes de construction s’apparentent à la technique du façonnage direct, appelée bauge (de Chazelles, 1996, 1997 ; Jallot, 2003B ; Stor-

deur et Wattez, 1998 ; Wattez, 2003, et surtout 2009). Des modules de terre malaxée, empilés ou compactés, maintenus parfois avec une terre pré-parée, comblent les interstices qui peuvent être très larges et formatent l’épaisseur de la structure. Quatre modes d’utilisation de la terre ont été indi-vidualisés : la chape de terre, la boule malaxée ou motte, le pain préformé modelé ou brique mode-lée (le terme brique crue est également utilisé), ainsi que des levées de terre déposées d’un seul tenant qui constituent des couches continues. Dans de rares cas, on a constaté la présence de grands pains de terre découpée (plaques de terre).

1) Les chapes de terre : elles se présentent soit sous forme de couche continue, mise en place épan-dage à l’état boueux, soit sous forme d’un assem-blage de mottes aplaties, résultant d’un dépôt par apports massifs compactés ; elles sont généralement de texture limono-sableuse avec des inclusions de concrétions calcaires et de couleur jaune, matériaux issus de l’horizon géologique qui constitue l’encais-sant des structures excavées.

2) La motte ou boule malaxée : les boules malaxées sont moins régulières et peuvent atteindre 0,50 m de diamètre. Des pains irréguliers, générale-ment de dimensions égales à une ou deux mains de long et une main de large, mais quelquefois consti-tués de pains plus larges et massifs (jusqu’à 0,60 m sur 0,40 m, pour une vingtaine de centimètres d’épaisseur). Ils sont de forme parallélépipédique, les angles sont arrondis et les surfaces lissées à la main sont planes (ig. 12). Des briques modelées de plus petites dimensions (moins d’une dizaine de centimètres de long) et peu compactes sont plus généralement de texture limoneuse et de couleur jaune.

Figure 12 — Exemples de briques de terre crue de module moyen (zone 7, unité 20).

425

8e RMPR (Marseille 2008) — Actualité de la recherche

3) Les boules et les pains préformés comme les petites briques modelées sont de composition très variable et souvent hétérogène, avec des inclu-sions de matériaux façonnés brûlés, de plages gris noir issues de sols d’occupation, souvent riches en phytolithes et de plages résiduelles malaxées limono-sableuses, jaunes ou orangées, provenant du substrat géologique.

4) Les levées de terre : ce sont des couches épaisses pouvant atteindre une cinquantaine de centimètres, composées de limons ins homogènes à inclusions carbonatées. Ces couches de terre com-pactée, qui semblent correspondre à des assises de murs en briques modelées, ont été rencontrées dans les unités 20 et 2 de la zone 7. Ce mode d’implanta-tion est peu fréquent sur le site. Les élévations sont plus généralement installées directement sur le subs-trat géologique ou fondées dans des tranchées peu profondes. Dans cer-tains cas, elles sont édiiées sur un soubassement en pierres sèches ou sur un radier de galets.

Notons qu’à la Capoulière, l’utilisation de la pierre, comme matériau de base, n’est pas totale-ment exclue. Il existe, par exemple, quelques murs à soubassement constitué d’un double parement en pierres sèches avec bourrage interne de terre mêlée de pierres, mais la quantité de pierres apportées sur le site par ses occupants reste déri-soire par rapport à la masse de terre extraite sur place et utilisée pour la construction des bâtiments ou de structures de cuisson. Les afleu-rements de roche calcaire les plus proches se situent à vol d’oiseau à 5 km au nord du site. Il s’agit de calcaire jurassique ou de molasse miocène, matériaux que l’on trouve en effet utilisés sur le site, mais dont la provenance n’est pas très éloignée de l’habitat.

Types de murs

Sept grands types de murs ont été réalisés à partir de ces modes de construction, mais une grande diversité caractérise cette architecture et l’on pour-

rait multiplier les types qui diffèrent par des détails d’une zone à l’autre.

Type 1 : Cloisons ou parois peu épaisses (0,30-0,50 m). Leur construction associe des éléments très agglomérés ou plaqués contre une armature de piquets plantés à 30 ou 40 cm d’intervalle. Cette technique a aussi servi à monter des palis-sades. Une variante est constituée d’une rangée de moellons très agglomérés dont il est souvent impossible de distinguer les contours. Cette construction appuyée sur une armature en bois est parfois renforcée par des pierres posées de champ (ig. 13).

Type 2 : Murs construits avec des éléments plus réguliers, de module souvent plus petit (0, 20 m), montés selon la technique du double parement sur plusieurs assises. Leur épaisseur est assez constante : autour de 0,80 m. L’utili-sation de diverses sortes de terres, produisant un effet bicolore, est peut-être intentionnelle (fig. 14). Il est possible que les parois aient

N

éléments façonnésterre crue fondue

substratcuvettes

limons bruns (comblement du fossé)pierre

0 1 m

Figure 13 — Ensemble 171 (zone 3, fouilles 2000) : mur de type 1 (éléments très agglomé-rés ou plaqués contre une armature de piquets ; étude C. Borgnon). DAO : L. Jallot.

426

X. Gutherz et al. — L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault)

été enduites d’un mortier de terre. C’est aussi le cas du mur du bâtiment de la zone de 2000 (secteur 3, MR 2000).

Type 3 : Mur construit en mottes de terre crue, d’un module de 20 à 40 cm, rangées en ligne et dispo-sées en parement unique ou en parement accolé. Ces éléments sont préformés de taille irrégulière, de forme parallélépipédique aux angles arrondis avec des faces planes ou très légèrement convexes. Il est vraisemblable que certaines mottes de taille importante placées entre des éléments plus petits jouent le rôle de boutisse. Cette construction reste assez soignée et son aspect massif est en partie la conséquence d’un tassement volontaire des mottes les unes contre les autres, de manière à assurer une meilleure cohésion en réduisant les poches d’air. Toutefois, entre ces éléments, des joints de terre brune subsistent, témoignant de l’emploi de liant très abondant. Il est dificile d’imaginer l’aspect de ce type de mur en éléva-tion. Si l’on retient l’hypothèse de poteaux insérés dans cette construction, ce mur s’apparenterait au soubassement d’une élévation formée de poteaux espacés destinés à soutenir une paroi végétale ou de torchis, mais la possibilité d’un bourrage fait de terre n’est pas exclue (ig. 15).

briques de limon brun-rouge

briques de limon jaune

éléments beige-clair

effondrement substratfour ou foyer

liant de limon brun ou gris

limon gris (remplissage fossé)

pierre fosse

trou de poteau

0 2 m

N

170

147148-49

144

151

150

145

tranchée de fondation

Figure 14 — Murs à doubles parements de types 2 et 4 (zone 3, fouilles 2000). DAO : L. Jallot.

Figure 15 — Mur en mote de terre de type 3, tel qu’il apparaît au décapage (zone 1, unité 4, mur 1340). Photo : L. Jallot.

427

8e RMPR (Marseille 2008) — Actualité de la recherche

Type 3b : Une variante, également bâtie en mottes de terre crue, intègre des éléments lithiques. Ce type a été reconnu dans le secteur 3 (MR 2000) et l’unité 6 (ig. 16).

Type 4 : Mur constitué de moellons rectangulaires agglomérés, fondé dans une tranchée et sup-portant une palissade végétale. Des calages de piquets sont disposés à espaces réguliers (ig. 14). Les calages font l’objet d’un aménagement combinant des éléments en terre et en pierre. Ce type n’a été observé que dans le secteur 3 (fouilles 2000).

Type 5 : Mur épais composé de briques de terre crue empilées contre la paroi d’un fossé. Dans l’unité 20, le mur 7215 borde les limites de la fosse et intègre des galets aux modules choisis.

Type 6 : Il s’agit de murs formés d’une levée de terre en limon in préparé et très compact déposé d’un seul tenant. Ces murs en levée de terre constituent généra-

lement la base d’une construction modulaire et la mise en œuvre des matériaux peut être inter-prétée dans certains cas comme une technique de réglage ou d’assise. On rencontre ce type dans l’unité 2 (ig. 11) et l’unité 20 (ig. 17).

Bâiments et annexes

Trois ensembles ont été fouillés en 2000 et 2002 (zone 3). Les autres ensembles fouillés par la suite (zones 7, 10), comptent 2 bâtiments, dont une struc-ture semi-enterrée (unité 20 ; ig. 5)

Zone 3

Le premier groupe de la zone 3 comprend deux tron-çons de murs parallèles construits sur une chape de terre tassée (1a et 1 b). Les bâtiments 2a, 2b, 2c, et 3 appartiennent au second groupe et leurs architec-tures sont étroitement mêlées. Les autres ensembles restent mal identiiés.

Bâiments 1a et 1b

Le mur 1a de type 3 est formé par le compactage d’éléments modulaires de grande dimension, plus ou moins réguliers et de tendance quadrangulaire (ig. 18). Il s’incurve en dessinant le départ d’une façade en abside. On peut alors envisager en la pro-longeant une construction de l’ordre de 4 à 5 m de long pour plus de 2 m de large. Un four à dôme de terre dont la base est bien conservée doit être envi-

Figure 16 — Mur de type 3b, détail : des pierres sont associées aux briques de terre (zone 3, fouilles 2002 et photo : C. Georjon).

Figure 17 — Mur de type 6, en levée de terre : MR 7231 (zone 7, unité 20). Photo : J.-C. Roux

428

X. Gutherz et al. — L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault)

sagé comme un élément de l’espace domestique de cette habitation. L’autre mur de type 3b moins bien conservé pourrait se rapporter à un second bâti-ment (1b). Ce mur moins large et de proil triangu-laire est construit en mottes mêlées à des pierres de petit module et à des galets (ig. 16). Les parties conservées autorisent des restitutions très hypothé-tiques. Les fouilles de 2000 ont permis de proposer

l’antériorité de 1a sur 1b (ig. 19). Mais, il semble que les fouilles de 2002 aient montré la contem-poranéité des deux murs. Il s’agirait alors de murs parallèles (de type murs gouttereaux) d’un bâti-ment à fond ou façade absidiale. Mais d’après sa largeur de 1 m dans œuvre, on aurait plutôt affaire à une sorte d’an-nexe non habitable, com-portant quand même un foyer. On peut proposer que le mur 1b est une construction secondaire, appuyée sur un bâtiment existant et qu’elle fonc-tionne avec lui, comme l’attestent les observa-tions stratigraphiques.

Bâiments 2a et 2b

Le Bâtiment 2b possède deux murs latéraux de type 2 qui se rapportent à une construction qua-drangulaire de plus de 4 m de long sur 2 m de large (fig. 14, 20). Une partie de ce mur (ST 150) est fondée dans une tranchée. Également de type 2, un tronçon de mur, conservé sur deux

Figure 18 — Vue générale des murs des bâiments 1b (à gauche) et 1a (à droite) (zone 3, fouilles 2002 et photo : C. Georjon).

N

bâtiment 1b

bâtiment 1a

0 1 m0 1 m

chape

destruction

élements façonnés négatifs

creux (fosses?)

Foyer

Foyer?

Four

Four

bâtiment 1a

0 1 m

Four

Hypothèse fouilles 2000 Hypothèse fouilles 2001

bâtiment 1b

Foyer?

Figure 19 — Hypothèse de resituion des bâiments 1a et 1b, les tronçons de murs correspondent à deux bâiments peut-être contem-porains (zone 3, fouilles 2000). DAO : L. Jallot.

429

8e RMPR (Marseille 2008) — Actualité de la recherche

assises, construit en briques épaisses (ST 145), constitue le seul élément d’un bâtiment antérieur à 2b dont il forme le mur du fond. Le bâtiment 2a est plus récent et mieux conservé, il est étroit et présente une façade absidiale. Les murs sont de type 2. Il mesure 5,25 m de long sur 2 m de large dans œuvre (11 m2). Ce bâtiment semble ouvert au sud-est.

Ces bâtiments sont localisés à la jonction de plusieurs fossés, au sommet de leurs comble-ments. On constate que les parties préservées s’interrompent aux limites des excavations. Cette troncature s’explique par le fait que ces bâtiments étaient construits à cheval sur le sol naturel et sur le comblement d’anciens fossés. L’hypothèse privilégiée est celle d’un piégeage de ces construc-tions dans le tassement des remplissages, proté-geant les structures de leur destruction par les labours. La présence de chapes de terre tassée contre les murs 1a et 1b s’explique sans doute par le besoin de consolider les parties construites sur les comblements.

Zone 10

Dans la berme longeant le chemin de la Carrière de Bousquet, le décapage de l’horizon cultivé avait conduit à la mise au jour de plusieurs structures de terre crue (segments de murs ou éléments de construction épars) et de fossés localisés dans les unités 10, 6 et 4. Les premières observations dans l’unité 10 ont permis de délimiter sur une surface de 50 m2 un petit bâtiment de 5,50 m de large pour au moins 6 m de long (ig. 21). Les plans, en partie tronqués, ont montré la succession d’au moins deux phases de construction établies à la fois dans un décaissement du terrain naturel et dans des fossés recreusés. La première phase de construction est attestée dans le premier stade de comblement du fossé sud (ig. 21 : FO 53017). Une seconde phase de construction est identiiée alors que les fossés sont colmatés. Une troisième phase correspond à l’amé-nagement de couches de limons calcaires blancs sur lesquelles sont installés les murs MR 53097, MR 53055, MR 53081, MR 53043 et MR 53083 (ig. 22). À ce moment, les fossés sont totalement

bâtiment 2a

st 144st 147

foyer

st 150 st 151

st 152

st 145

bâtiment 2c

bâtiment 2b

st 146

bâtiment 3N

st 148-149

0 1 m

Figure 20 — Plan et phasage des diférents bâiments et tronçons de murs en terre crue (zone 3, fouilles 2000). Le bâiment 2a de plan absidial serait le plus récent, les tronçons de murs 2b et 2c correspondent à des états antérieurs. DAO : L. Jallot.

430

X. Gutherz et al. — L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault)

FO 53017

+

+5A 4A

K

L

+

M

+3A 2A

+

+

+

+

1A 1

+

+

+ +

+

+

+

2 3 4 5+

+

+

+

+

++

+

+

+

+

++

+

+

+

N

O

P

Q

+++

+

US 53096

ST 53098

substrat

ST 53042

+

x123

x126

x122

116

x

x

133

121x

x116

129x

ST 53081

x132

x126

130x

x133

x130

+ + +

+

+

+

+

+

+

cp 5

31

00

x137

US 53078

US 53077

x

x

131

127

127140140

143

xx

x

x138

FO53061 FO53061

ST 53073

ST 53073

131x

x

x

138

142

145xST 53075

ST 53074

ST 53072

substrat

132x

x 137cp

53

10

7

128x

147x

148x

cp 5

31

02

ST 53084

x137

134x

x138 US 53069

US 53069

US 53069

x

x

136

135

ST 53083

ST 53043

x134

132

131125

x

xx

+

Be

rme

53

10

5

6 7

US 53069US 53093

ST 53043

US 53066

FO 53017

x127

118122

134

148

118

x x

x

x

x

US 53095

US 53068

134x

x124

112x

133x

x135

x133

cp 5

31

08

+

substrat

53000 C53000 B53000 A

juin 2006

ST 53089

x125

x

121

ST 53065

128131

US 53094

US 53052x x

141x

Tra

nch

ée

53

10

1

FO 53017 ?

US 53049

MR53097

MR53055

MR53043

MR53043MR53083

MR53081

ST 53092

0 1 m

effondrementsubstrat

couche d'occupation gris noircouche riche en débris de matériaux façonnés en terre crueenduit blanccouche limono-argileuse gris foncé, enduit ?

sédiment brûlé

coupes stratigraphiques

contour du bâtiment

Trou de piquet ?

couche cendro-charbonneuse

couche d'occupation gris clair, limoneuse

N

structure de terre crue jaunestructure de terre crue, brun à brun gris

N

0 5 m

briques et murs terre crue

structure de cuisson

fossé

Relevé J. Wattez, L. Jallot / C. Borgnontranchée moderne

MUR DE TYPE 2

MUR DE TYPE 3

MUR DE TYPE 3

MUR DE TYPE 7

MUR DE TYPE 7

Figure 21 — Zone 10, unité 5 : En haut : fouille du bâiment 6 et ideniicaion des matériaux de construcion et des faciès sédi-mentaires (étude J. Watez). En bas ; au sein de la zone 10, même unité et superposiion des diférents relevés du bâiment 6b. DAO : L. Jallot et J. Watez.

431

8e RMPR (Marseille 2008) — Actualité de la recherche

comblés. Enin, la dernière phase correspondrait à la structure de combustion FY 53073 et à la struc-ture circulaire ST 53092, implantées sur la partie terminale du fossé FO 53017.

Zone 7, unité 20

Dans le secteur 7, l’unité 20 est une longue fosse de 10,5 m de long sur environ 3 m de large ; sa profondeur actuelle varie de 0,80 m à 1,20 m. Cette fosse parementée a été creusée dans le com-blement d’un fossé longiligne (FS 7066) dont elle occupe le centre (fig. 22). Son extrémité ouest forme une abside. Ses parois latérales se rétré-cissent vers l’extrémité opposée qui se ferme par un côté rectiligne (fig. 23). Les limites sont maté-rialisées par un mur de ceinture en terre plus ou moins bien conservé qui combine la plupart des techniques de construction que nous avons décrites plus haut. Ce mur se décompose en plu-sieurs tronçons qui correspondent à des numéros d’US construites, abside ouest, mur latéral nord ou sud, côté est. L’abside ouest forme un demi-cercle perturbé au sud par un recreusement ou une structure de cuisson. Les tronçons de murs latéraux les moins dégradés conservent encore plusieurs assises de briques de terre crue soigneu-sement agencées de taille assez constante (22 x 15 x 12 cm en moyenne). Quelques briques cuites

accidentellement présentent une forme parallé-lépipédique relativement régulière et leurs faces portent encore les traces d’un lissage à la main. Au nord, un mur mixte combine des assises en briques modelées ou en levée de terre. À l’extré-mité est, le mur bien conservé est bâti en briques crues de couleurs différentes (jaunes, grises et orangées). Une logette est aménagée dans son épaisseur (fig. 23). On peut suggérer un usage votif pour cet aménagement sans équivalent, dans la mesure où il contient deux crânes de bœufs positionnés recto verso, reposant sur des dalles en calcaire. Aucun accès ou système d’emmarche-ment n’a été identifié. Des trous de piquets sont disséminés de manière apparemment erratique et ne semblent pas destinés à soutenir une toiture. Cet espace aménagé peut être considéré comme une unité d’habitation. Cette hypothèse se fonde sur plusieurs observations. La première concerne le soin accordé à la construction, au moins si on en juge par la qualité technique des parties les mieux conservées. La fouille fine des sols a permis d’isoler plusieurs niveaux d’occupation. Le niveau supérieur a livré un foyer à pierres chauffées ; un autre est construit dans le niveau inférieur. On trouve de nombreux restes de faune et des débris de céramique dont l’agencement évoque des niveaux de circulation. Un amas de graines de céréales carbonisées dans l’abside ouest indique peut-être une fonction de stockage.

Figure 22 — Unité 20. Son aspect en début et en cours de fouilles (étude et photo : C. Borgnon).

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X. Gutherz et al. — L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault)

MR 7237

7246

Sondage 11

ST 7234

MR 7215

FS 7066

MR 7216

MR 7218

MR 7216

brique crue de limon gris

limon brun-jaune, mur en levée de terre

brique crue de limon rose

brique crue de limon jaune

niveau, beige foncé destruction

limon gris, sol de circulation

limon gris, remplissage du fossé

limon brun, banquette

structure de combustion

concentration de graines carbonisées

paroi du fossé

pierre trou de poteau

ST 7261

ST 7230mur7219

eff.du mur 7219

mur7215

eff.du mur 7215

us 7255

180

257250

223 218218

206

193184

* * ** **

mur 7219

sondage

1m

2m

0

US 7245

US 7245

US

72

46

0 1m

CRÂNES

CRÂNES

US 7246

plans C. BORGNON

US 7020

FY 7229

Figure 23 — Unité 21 : plan général avec localisaion des US construites. En bas à droite détail de la logete contenant deux crânes de bovins? Étude et DAO : C. Borgnon.

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8e RMPR (Marseille 2008) — Actualité de la recherche

Autres éléments 

À la limite est de la zone 3, dans une zone préser-vée par les travaux agricoles longeant le chemin de la Première Carrière de Bousquet, furent iden-tiiées des couches d’effondrement de toiture dans

lesquelles se mêlaient des traces linéaires rubé-iées ou cendreuses et des fragments de torchis. Ce secteur fut détruit par l’élargissement de la route avant que les relevés soient achevés. Ces niveaux très peu enfouis semblent conservés à la faveur du talus de la route correspondant à la levée de terre

prl 1 / p

rl 2 U4 SM

3p

lr 1 / prl 2 SM

3 U4

US 1328

Limons bruns à gris(comblement des fossés)

effondrement et limon intersticiel

levées de terre

négatif de brique

brique de terre crue

couches cendreuses et matériaux brûlés

emplacement des sondages

piere et bloc

UNITÉ 4

UNITÉ 6

N

N

0 5m

MR1340

bâtiment

bâtiment

0 50 m

Zone 1UNITÉ 6

UNITÉ 4

Figure 24 — Relevé des unités 4 et 6 de la zone 1 (étude Y. Thouvenot). DAO : L. Jallot.

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X. Gutherz et al. — L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault)

d’un ancien chemin creux. Au sein de cet ensemble, des briques de terre crue alignées correspondaient au sommet de plusieurs murs incurvés et à deux ou trois bâtiments. Sur 4 m de longueur, un mur courbe conservait deux assises de briques de terre de 0,20 m à 0,35 m de haut et de 0,80 m d’épais-seur. La construction intermédiaire entre les types 1b et 2 incluaient des blocs calcaires. Toujours dans la zone 3, les premières campagnes de fouilles ont illustré la diversité des dispositifs probablement destinés à caler des palissades. L’ensemble 171, de type 4, localisé au centre et à l’intersection de deux fossés, comprend des traces d’éléments périssables évoquant des montants en bois travaillés, supports de palissade édiiée en terre crue et comportant des assemblages en bois et autres matériaux végé-taux ou mur très compacté construit autour d’une armature végétale. Dans le comblement supérieur de la tranchée 40, l’horizon de surface est formé par une couche de destruction contenant des éléments en terre crue solidiiés et rubéiés. Cet ensemble est interprété comme le support d’un mur ou d’une palissade détruite par un incendie et construite pour tout ou partie en éléments de terre crue modulaire.

Dans la zone 1, les unités 6 et 4 ont livré d’importants vestiges d’architecture en terre crue fouillés en 2008 (ig. 24). Le mur 1027 de l’unité 6 est formé de briques modelées incluant des blocs de pierre et des mottes de terre crue. Cette construction massive de type 3b mesure 3 m de long, et environ 0,50 m de large. Elle forme l’abside d’un bâtiment qui se déployait vers le nord et qui n’a subsisté que dans le comblement du fossé. À une quaran-

taine de mètres au sud, l’unité 4 a livré un long mur à double parement (MR 1340) construit en mottes et liant de terre du même type que le mur du bâtiment 1a. Ce mur de 0,80 m de large pour 6,50 m de long est conservé une seule assise. Il s’inter-rompt vers le nord par un massif de terre com-pactée de plan arqué indiquant sans doute le départ d’une abside. Il s’agit du seul élément d’un bâtiment allongé, également d’axe nord-sud dont le plan n’est pas connu. Il repose

sur le comblement d’un fossé renfermant en pro-fondeur une possible structure excavée paremen-tée de grande taille en cours d’étude au moment de la rédaction de cet article et au sud sur un épais amas de briques de terre crue provenant vraisem-blablement de l’effondrement sur place des parties aériennes d’un bâtiment.

Dans la zone 7, l’unité 2 est située au contact de l’unité 20 (travaux de J.-C. Roux, SRA). Un son-dage a fait apparaître à la surface d’arasement deux alignements de murs en terre parallèles sur une courte longueur (2 m), distants d’environ 1 m. Au sud, le mur le plus ancien s’appuie contre la paroi d’un fossé. Son parement est constitué de mottes de terre de forme et de taille diverses (16-20 x 24-30 x ? cm ; ig. 25). Le remplissage interne se com-pose de pains (et de boules ?) de terre de modules variés. L’ensemble se rapporte au type 3a. Le mur plus récent est bâti sur des couches d’occupation et des remblais, directement sur un terrain en pente (45°) sans procéder à une quelconque rectiication en plan du sol. Pour rétablir un plan horizontal, il a été aménagé un lit de pose de terre limoneuse brune et homogène et une assise de réglage d’horizonta-lité de 10-23 cm de haut bâtie avec un empilement de mottes de terre de formes irrégulières. Son élé-vation, dont il ne reste qu’une assise, est conservée sur une hauteur de 7 à 15 cm. Associant des murs de type 3 et 5, elle présente une mise en œuvre en doubles parements constitués principalement de pains de terre posés en panneresse et de quelques mottes. Aucun mobilier archéologique n’a été trouvé dans les matériaux.

Figure 25 — Unité 2, zone 7, fouille du mur 7481 (étude et photo : J.-C. Roux).

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8e RMPR (Marseille 2008) — Actualité de la recherche

L’habitat de tradiion fontbuxienne en zone de plaine

Concernant les modes de construction, on constate l’association fréquente de différents types de murs. Quand un bâtiment est construit dans un fossé et que les murs sont appuyés contre le creusement, les bâtisseurs utilisent la paroi comme « coffrage » et ils édiient en retrait un parement formé de pains (MR 7487 de l’unité 2,) ou de boules de terre super-posées (MR 7215 de l’unité 20) ; l’espace interne est rempli de préférence avec un liant peu abondant surtout utilisé pour combler les interstices. Cette mise en œuvre ne prévaut pour l’instant que dans les parties basses des murs se situant dans les creux. En revanche, quand un bâtiment est construit sur un terrain nu ou dans un fossé mais non appuyé contre une paroi, les murs sont élevés en double parement de briques préformées maintenues par un liant très abondant (MR 7288 de l’unité 2, MR 1002 du bâti-ment 3 et MR 4006 du bâtiment 4 de la Capoulière réserve). Cette variabilité illustre la grande liberté accordée aux constructeurs pour tirer partie au mieux des matériaux dont ils disposent. Ce « pat-chwork constructif » nous conduit à envisager que les matériaux pouvaient être soit fabriqués directe-ment à partir des terres disponibles, soit récupérés dans des constructions effondrées ou dans le rem-plissage supérieur de fossés en partie comblés. Ces hypothèses se basent pour l’instant sur des obser-vations empiriques et restent à valider pour cha-cune des unités étudiées. De plus, des mélanges de terre ont pu intervenir dans la constitution des matériaux ; des inclusions pouvaient être ajoutées et, à l’inverse, les terres plus ou moins bien débar-rassés de leurs éléments solides. Dans certains cas, ces murs comportent des enduits comme celui du bâtiment 1 de la zone 2 (Wattez, 2009). À l’image des villages des zones karstiques, les réfections pou-vaient être fréquentes. Dans cette perspective, les constituants devaient être mêlées de manière inten-tionnelle ou involontaire et les techniques construc-tives fréquemment combinées.

S’il est certain que les fossés délimitent des espaces de dimensions constantes, correspondant à des enclos entourant des zones vides, ou des zones occupées par des maisons, il est possible que leur fonction fût d’abord de fournir les matériaux néces-saires à la construction des bâtiments, des palissades et des structures annexes. Comme nous l’avons vu, ces excavations accueillaient divers aménagements en creux. Il se peut — mais l’hypothèse est dificile à vériier — que ce type d’occupation résulte de l’amé-

nagement secondaire de fosses de prélèvement de terre pour la construction des bâtiments hors sol. L’habitat semi-enterré n’est pas une nouveauté au troisième millénaire. En milieu karstique, des annexes souterraines communiquent avec des bâti-ments aériens (Jallot, 2009). Si l’on prend l’exemple de l’unité 20, les témoins archéologiques conser-vés au sein de la couche de destruction (céréales, pains de terre, charbons et torchis) sont interprétés comme les ruines de structures en élévation et de toitures détruites par un incendie. Les rejets locali-sés dans les unités 1, 2, 4, 6, 5 et 7 semblent corres-pondre à des comblements volontaires provenant de l’intérieur des enclos. Ces indices vont dans le sens de bâtiments aériens construits à proximité ou le long des fossés, on ignore cependant s’il s’agissait des habitations, de greniers ou d’annexes. Il apparaît cependant que la quantité de matériaux brûlés et de plaques de torchis se rapportent à des constructions de dimensions importantes ou groupées. L’étude des traces de torchis est à peine entamée, mais elle montre déjà que des éléments porteurs (treillis ou piquets) pouvaient soutenir aussi bien des toitures que des cloisons hautes. Toutefois, seule une ana-lyse morphologique détaillée de ces fragments — en dehors des quelques cas où la position des amas peut être signiicative — permettra de comprendre leur rôle dans la construction. Une première étude (de S. Dubosq) a permis d’esquisser une typologie de ces fragments. On trouve deux grandes catégo-ries : les fragments avec empreinte de clayonnage sur deux faces et les fragments avec empreinte de clayonnage sur une seule face. Dans l’unité 2, on a pu observer deux couches de destruction principale-ment composées de torchis brûlés. Leur disposition contre le mur MR 7288 suggère que ces éléments pourraient provenir de parties liées à cette struc-ture, en l’occurrence la couverture. Plusieurs études de bâtiments fontbuxiens des petits Causses du nord de Montpellier font apparaître une couverture végétale avec du torchis vraisemblablement disposé en bordure du toit (de Chazelles, 2003, p. 47-53). À la Capoulière, des plaques d’un enduit de faible épaisseur (1 à 2 mm), parfois adhérant à leur sup-port, témoignent d’une inition soignée des parois. L’étude micromorphologique montre qu’elles sont composées d’un feuillet de badigeon de terre ine. Une possible corne modelée en terre crue issue de la fouille des couches d’incendie et de gros cordons en relief sur les plaques d’enduits renvoient sans doute à des décors exécutés sur les parois des mai-sons, peut-être à l’extérieur. Ces trouvailles restent tellement exceptionnelles dans ce contexte culturel qu’il demeure pour le moment dificile de proposer la restitution exacte des maisons détruites.

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X. Gutherz et al. — L’habitat néolithique final de la Capoulière IV (Mauguio, Hérault)

Conclusion

Les fouilles se sont achevées et l’étude des données est en cours. Les résultats présentés sont donc par-tiels, mais, d’ores et déjà, conirment pleinement les observations faites en 2000 et 2002, sur le statut des aménagements et l’attribution culturelle des occupations. L’étude des constructions en terre crue montre toutefois que la structure des murs laisse souvent à l’observateur plusieurs possibilités d’in-terprétation. L’analyse stratigraphique et l’enre-gistrement in des faciès sédimentaires se révèlent alors indispensables pour relier les unités stratigra-phiques positives ou négatives entre elles et retrou-ver l’organisation de la construction. Les analyses micromorphologiques se sont avérées précieuses pour discuter de la mise en œuvre de ces matériaux, mais ne sauraient écarter les observations directes qui servent en premier lieu à leur identiication. Si nous envisageons maintenant la question du statut du site, il semble ne faire aucun doute qu’il s’agit d’un établissement de longue durée et d’un habitat. La question de la sédentarité ou de la semi-mobi-lité des habitants n’est pas pour autant déinitive-ment tranchée. Des réponses manquent encore sur la fonction exacte des fossés ou la distribution des aires d’activité. Nous avons cependant montré que tout en répondant à un plan directeur et à un tra-vail collectif, leur creusement relève d’une activité complexe qui explique en partie l’aspect cloisonné du réseau fossoyé. Le statut économique du site laisse également des questions en suspens. Nous avons souligné depuis plusieurs années l’indigence de l’équipement technique livré par les sites litto-raux du IIIe millénaire. La rareté de l’outillage en silex et des objets en cuivre se conirme fouille après fouille. Les études sur la faune et les analyses car-pologiques indiquent que ces établissements sont pourtant bien des sites consommateurs. Cette rareté pose de manière récurrente le problème du statut économique des sites de plaine et les contacts de leurs habitants avec ceux des plateaux calcaires. Le plan absidial des maisons et la construction de pare-ments doubles avec insertion d’éléments en boutisse évoquent l’architecture des murs en pierres sèches

des villages des zones calcaires. D’autres points communs existent. Le style céramique, au-delà des variantes de faciès, en est un ; l’économie agropas-torale basée sur la culture céréalière (qui semble attestée) et l’élevage des ovins et des bovins en est un autre. On peut aussi trouver une analogie entre l’aspect agglutiné des enclos de la Capoulière et la tendance à l’agglutination des maisons des petits hameaux de l’arrière-pays. Enin, des analogies ont été suggérées entre cette architecture en creux et les enceintes des régions du Pic Saint-Loup du type de celle de Boussargues et les enceintes de la vallée de l’Hérault (Carozza, Georjon, Vignaud, 2005). Ces dernières comparaisons souffrent cependant d’un désaccord entre les fouilleurs sur les datations attri-buées à ces différentes manifestations, les enceintes de l’arrière-pays semblant tardives et peut-être contemporaines des dernières phases d’occupation de la Capoulière. Il n’en reste pas moins, qu’au regard d’une représentation forte des activités d’élevage et de boucherie, on s’explique mal la lacune dans l’équi-pement technique des populations de cette région. Cette situation s’oppose radicalement aux constats faits plus au nord, où la fouille des dépotoirs livre un équipement lithique riche et varié associé à des objets en cuivre déposés sur les sols domestiques. En plaine, l’exploitation des ressources minérales locales est limitée et les provenances éloignées se ramènent à quelques pièces de silex lacustre et à la présence anecdotique du cuivre. Cependant, l’ab-sence d’outillage lourd — seul les outils de broyage et de meulage sont abondants — ne s’oppose pas une forte emprise des agropasteurs des régions littorales sur leur environnement. En effet, les recherches régionales sur les paléomilieux montrent que les populations des plaines participent pleinement à la construction des paysages néolithiques, mais dans le cadre de relations géographiques et culturelles dont nous avons déjà souligné l’originalité (Gutherz et Jallot, 1999, ce volume). Le dossier du statut éco-nomique et culturel des sociétés agropastorales de la in du Néolithique en Languedoc oriental est donc loin d’être clos.

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8e RMPR (Marseille 2008) — Actualité de la recherche

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