Les Tigres de Bissalanca

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L ES TIGRES BISSALANCA DE S ÉNÉGAL G UINÉE CACHEU BOLAMA OIO QUINARA BAFATA GABU TOMBALI Piteche Nova Lamego Bafatá Bolama Tite Uinh Bissalanca Bissau Catió Quebo Buba Cacheu Bissora AM AM Bubaque Cufar BA 1 2 Bases aériennes de la Força Aérea Portuguesa en Guinée-Bissau 1966 – 1974 N S E O 74 1966 1974 GUERRES OUBLIÉES Le Fiat G.91, affectueusement surnommé « Gina », a été utilisé pendant plusieurs années par la Força Aérea Portuguesa (FAP) pour combattre les troupes rebelles en Afrique. Cet article retrace la présence du G.91 en Guinée-Bissau, où il a dû faire face à une guérilla bien équipée, en particulier de missiles sol-air SA-7. par José Matos Alignement des premiers Gina du GO 1201 à Bissalanca en 1967. (Toutes les photos proviennent de la collection du Gen. José Nico)

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LES TIGRESBISSALANCADE

S ÉNÉGAL

G UINÉE

CACHEU

BOLAMA

OIO

QUINARA

BAFATA

GABU

TOMBALI

PitecheNova LamegoBafatá

Bolama

Tite

Uinh

Bissalanca

Bissau

Catió

QueboBuba

Cacheu Bissora

AM AMBubaqueCufar

BA12

Bases aériennes de laForça Aérea Portuguesa

en Guinée-Bissau1966 – 1974

N

S

EO

74

19661974

GUERRES OUBLIÉES

Le Fiat G.91, affectueusement surnommé « Gina », a été utilisé pendant plusieurs années par la Força Aérea Portuguesa (FAP) pour combattre les troupes rebelles en Afrique. Cet article retrace la présence du G.91 en Guinée-Bissau, où il a dû faire face à une guérilla bien équipée, en particulier de missiles sol-air SA-7.

par José Matos

Alignement des premiers Gina du GO 1201 à Bissalanca en 1967.(Toutes les photos proviennent de la collection du Gen. José Nico)

BISSALANCA

En mars 1966, un cargo transpor-tant de gros conteneurs mouille dans le port de Bissau, capitale de la Guinée portugaise. Ceux-ci contiennent quatre Fiat G.91R-4,

en provenance de Monte Real, en métropole, qui, après remontage, stationnent sur l’aéro-port de Bissau-Bissalanca (Base Aérea 12 ou BA.12) pour être engagés contre les guérilleros du PAIGC (Partido Africano da Independência da Guiné e Cabo Verde). Ils sont rapidement rejoints par quatre autres appareils. Les forces portugaises livrent une lutte acharnée contre le PAIGC depuis 1963, quand des éléments de cette faction séditieuse ont attaqué la garnison de Tite, au sud du Rio Geba, dans l’ouest du pays. Depuis trois ans, la guérilla s’est étendue à une grande partie de la colonie, et la FAP s’est mobilisée pour appuyer les troupes au sol. Cependant, après le retrait des F-86F en 1964, la relève en avions de combat à réaction était impatiemment attendue. Entre-temps, l’appui tactique a été essentiellement assuré par les T-6G, à la fois vulnérables et très limités pour ce type d’opération. En dehors de ces avions, la FAP dispose aussi de 9 hélicoptères Alouette III, dont deux sont armés d’un canon MG 151/20 de 20 mm tirant par la porte latérale gauche, et de 20 Dornier Do-27 utilisés pour le transport léger et 3 C-47 pour le transport lourd. Lors de son passage en

révision à l’OGMA (Oficinas Gerais de Material Aeronáutico) d’Alverca en 1965, le C-47 6155 a reçu des râteliers sous les ailes pour transporter des bombes antipersonnel de 50 et 200 kg, ainsi qu’un tube dans le plancher pour lancer des bombes de petit calibre et des grenades. Tous ces appareils sont confiés au Grupo Operacional 1201 (GO 1201) sur la BA.12.

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LES TIGRESDE BISSALANCA

Remontage des Fiat G.91R-4 dans les ateliers de l’aéroport de Bissau-Bissalanca en avril 1966. Les dents de tigre ont été peintes, mais l’insigne n’a pas encore été appliqué.

La BA.12 vue du ciel avec sa double piste. Outre les T-6G, un DC-3 et un avion de ligne, on remarque quatre Fiat G.91R-4 alignés sur le tarmac face aux hangars, ainsi que deux au taxi pour aller prendre la « 03 ».

LES TIGRESLes huit Gina [1] forment l’Esquadra Fiat 121, sur la BA.12, confiée au Tenente Egídio Lopes, qui arrive avec le troisième groupe de pilotes le 13 avril 1966 ; il est notamment accompagné du Tenente-Coronel Hugo Damasio, qui prend le commandement du GO 1201. Les 5402, 5404 et 5406 effectuent leur premier vol en Guinée début mai, mais il s’écoule sept mois avant que le huitième et dernier Fiat (5418) ne soit prêt. Dès avant leur emploi, les Gina sont handicapés par le manque de râteliers pour les armes offensives, le faible stock de bombes et le fait que leurs sièges éjectables ont franchi la limite fixée par Martin Baker pour passer en révision. De ce fait, dans les premiers temps, leur activité est sérieusement restreinte.Début juillet 1966, une démonstration est réalisée par Egídio Lopes devant le général Arnaldo Schulz, gouverneur général de la Guinée-Bissau. À cette époque, l’Esquadra Fiat 121 a adopté le surnom de « Tigres », à l’instigation de son chef, tandis qu’un soldat du nom de Saul a dessiné une tête de tigre qui figure bientôt sur le nez de chaque avion. Six mois plus tard, Lopes est remplacé par le Major Santos Moreira, mais il reviendra à la tête de l’unité quand ce dernier sera abattu et rapatrié au Portugal.

Opérant depuis la BA.12, les G.91R-4 peuvent atteindre n’importe quel point de la Guinée, mais leur zone principale d’intervention se situe dans le Sud, où les insurgés sont le plus actifs. Déployés par paires, ils sont essentiellement utilisés pour la reconnaissance au cours des premiers mois. Petit à petit, ils sont directement impliqués dans les combats terrestres, mettant en œuvre une large panoplie offensive, allant des roquettes de 70 mm aux bombes de tout calibre (45, 50, 200, 277 et 340 kg) et aux conteneurs de napalm ; la configuration la plus répandue

consiste en deux bombes de 200 kg sur les pylônes internes et quatre bombes de 50 kg ou des roquettes sous les pylônes externes.À l’été 1966, pour contrer l’intervention croissante de la FAP dans la lutte antiguérilla, les insurgés, secondés par un nombre non négligeable « d’instructeurs » cubains, commencent à déployer des affûts de 14,5 mm simples (ZPU-1) et quadruples (ZPU-4) d’origine soviétique — des armes antiaériennes mobiles redoutables. Les premiers sont rencontrés lors de l’opération « Estoque », lancée le 9 août 1966 ; deux Fiat sont endommagés au cours des deux jours suivants. En réaction, la FAP frappe tous les sites connus, détruisant la majorité d’entre eux. Les Gina participent activement aux opérations suivantes, « Samurai » et « Valquíria », tant pour la reconnaissance tactique que pour l’appui-feu.Au début de l’année 1967, les G.91R prêtent leur concours aux missions des T-6G de l’Esquadra Roncos. Il s’avère particulièrement fructueux dans le cadre de l’opération « Barracuda » (visant les sites de ZPU dans la jungle de Gã Formoso), puis au cours de l’opération « Ciclone I », qui les voit appuyer un assaut héliporté de parachutistes dans les secteurs de Cafal et Cafine. En dépit de ces succès tactiques, les insurgés – désormais officiellement soutenus par l’OUA (Organisation de l’Unité africaine) – progressent sur le terrain en nombre croissant et s’en prennent quotidiennement à tous les postes tenus par les Portugais. Faisant face à un adversaire chaque jour plus puissant, les Tigres déplorent leur première perte en février 1967, quand le G.91R-4 « 5407 » est sévèrement abîmé par l’explosion de ses propres bombes. Le pilote tente de rentrer à sa base, mais son avion est trop endommagé, et il n’a d’autre choix que de s’éjecter immédiatement ;

Un affût quadruple ZPU-4, une arme antiaérienne

redoutable et redoutée, mais heureusement

pour les Portugais moins répandue que les ZPU-1.

Ces cibles constituent l’une des priorités des Tigres.

Esquadra Fiat 121, GO 1201Bissau-Bissalanca, 1967.

Fiat G.91R-4 (5402)

Ce Fiat G. 91R-4 est armé de bidons de napalm et de roquettes air-sol. On note les T-6G alignés en arrière-plan.

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[1] N° 5401-04,5406-07 et 5417-18.

il sera recueilli un peu plus tard. En juillet 1968, le « 5411 » est touché par des ZPU-1. Le pilote, le Tenente-Coronel Costa Gomes, s’éjecte près de la garnison de Gandembel. Les soldats suivent sa descente, mais ne peuvent repérer son lieu de chute à cause des herbes hautes. Gomes rejoint la garnison sans être aperçu, sauf par un soldat qui le met en joue, refusant de croire qu’il est bien le pilote recherché parce qu’il lui semble beaucoup trop vieux !

MAUVAISE SURPRISE

Le 24 avril 1967, deux T-6G sont surpris par deux chasseurs MiG à quelques kilomètres de la frontière avec la Guinée-Conakry. Ils escortaient une colonne de l’Armée près de la frontière, quand ils ont été survolés à haute vitesse par deux chasseurs à réaction. Décontenancés, les pilotes portugais les ont vus dégager pour revenir les frôler à nouveau. Ils n’ont pas réagi, et, après avoir effectué une ou deux autres passes similaires, les deux jets ont disparu à l’horizon. Au début, ils pensaient qu’il s’agissait de deux Fiat de la BA.12, mais à leur retour à Bissalanca, ils apprennent qu’aucun G.91 n’a décollé ce jour-là. Ces deux chasseurs ne pouvaient donc être que des MiG.Peu de temps plus tard, le chef d’état-major de la FAP demande à la BA.12 de prendre d’urgence des mesures pour protéger les avions au sol d’éventuels raids aériens. Cette démarche fait suite aux nombreuses rumeurs qui circulent avec insistance signalant la présence d’avions et de pilotes au sein des forces insurgées et de leur possible emploi contre les appareils de la FAP et l’aérodrome de Bissalanca. Ne souhaitant pas prendre de risques, l’état-major lance un projet visant à équiper les G.91 de missiles AIM-9B Sidewinder et d’un collimateur K-14 (le collimateur français d’origine, SFOM, n’étant pas adapté au tir de missiles air-air), mais le résultat est décevant, et aucun Gina ne sera armé de cette façon.Le 10 septembre 1967, un Westland WS.55 civil, qui a pénétré sans autorisation dans l’espace aérien guinéen, est intercepté par

des Fiat. Cet incident semble étayer les rumeurs selon lesquelles les insurgés sont ravitaillés de manière clandestine par un certain nombre d’avions et d’hélicoptères. Il est de notoriété publique que tous les pays frontaliers, ou presque, offrent sinon assistance tout au moins asile aux insurgés, et comme ceux-ci ont à leur disposition un grand nombre de pistes qu’ils peuvent emprunter librement, ils n’ont pas besoin de soutien aérien pour transporter hommes et armes. Ces pistes tracées en terrain difficile, souvent en pleine jungle, sont impossibles à contrôler pour les Portugais, et ils doivent concentrer leurs forces à la protection de point clefs, en particulier les quelques villes du pays et les plus gros villages.En 1968, la prise de fonction comme gouverneur militaire du général António de Spínola, un officier de cavalerie très efficace, donne une nouvelle dynamique à la lutte antiguérilla. Avant son arrivée, les troupes portugaises étaient massées dans des camps fortifiés éparpillés dans toute la colonie, qui formaient un vaste réseau de positions fortement armées et de pistes d’atterrissage. Outre dans l’accroissement de la pression sur la guérilla, Spínola se lance dans un vaste programme socio-économique, constituant notamment en la construction d’écoles et d’hôpitaux sur tout le territoire afin d’engager la population locale. Inquiet de la présence de batteries antiaériennes (généralement des ZPU-1) dans le sud de la Guinée, Spínola ordonne leur destruction par l’aviation.En mars 1969, au cours d’une tentative (« Vulcano »), les choses tournent mal. La première frappe rate trois ZPU-1, qui ripostent en endommageant deux Fiat et un Dornier Do 27. Tous les avions peuvent rentrer à Bissalanca, mais l’opération est abandonnée. À la suite de cette expérience, un mois plus tard, il est décidé de porter les effectifs du GO 1201 à 12 appareils.Au début des années 1970, les services secrets signalent que des pilotes guinéens terminent leur instruction en URSS et rapportent une activité régulière des MiG-17 guinéens dans l’espace aérien de la colonie portugaise ; ce dernier point n’a jamais été confirmé, sauf en un ou deux cas exceptionnels. Néanmoins, en janvier 1974, la FAP

« emprunte » une batterie de missiles sol-air Crotale à la France pour la défense de la BA.12, mais elle arrivera trop tard et sera restituée à son propriétaire avant d’avoir été déployée. En avril 1974, le gouvernement portugais obtient en secret 500 missiles sol-air Redeye, détournés d’un lot destiné à Israël avec le consentement des États-Unis, en remerciement de l’aide fournie pour le transit des avions américains aux Açores pendant la guerre du Kippour ; mais le changement de régime, qui intervient peu après, annule cette livraison.

Deux des appareils envoyés en renfort dans leur livrée aluminium, photographiés en 1973.

Deux G.91R-4 en cours de préparation pour une mission offensive sur le tarmac de la BA.12 en 1968. La protection des avions au sol n’est pas encore à l’ordre du jour. Par la suite, la FAP fera construire des alvéoles en bordure de la piste.

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LES TIGRESDE BISSALANCA

FIN DE LA SUPRÉMATIE AÉRIENNEBien que les MiG guinéens n’aient jamais appuyé directement la guérilla, c’est une autre arme qui fait basculer le rapport de force en Guinée-Bissau. Jusque-là, les Portugais ont bénéficié de la suprématie aérienne, qui leur a permis de contenir l’avance des insurgés en plein jour, mais la situation est sur le point de changer. Début 1973, la guérilla reçoit ses premiers missiles sol-air à très courte portée (MANPAD) SA-7 Strela 2. Le 20 mars, l’un d’entre eux manque de peu l’appareil du Tenente-Coronel José Fernando de Almeida Brito dans la région de Campada, près de la frontière avec le Sénégal. Toutefois, Brito et son ailier, le Tenente Cardoso Pessoa, n’ont rien vu et ne savent pas ce qui a explosé à côté d’eux. Le choc est donc rude lorsque deux Gina sont abattus quelques jours plus tard.Par un étrange hasard, ces deux hommes seront les premières victimes. Le « 5413 » de Pessoa est descendu dans le secteur de Guilege, proche de la frontière avec

la Guinée-Conakry, le 25 mars ; s’étant éjecté à basse altitude, le pilote se casse une jambe en tombant dans un arbre, mais il est récupéré par une Alouette III le lendemain. Le « 5419 » de Brito est touché à son tour près de Madina da Boé, alors qu’il recherche un véhicule suspect ; l’avion s’écrase au sol, entraînant son pilote dans la mort. Ce n’est que lorsque l’ailier de Brito, le Capitão Pinto Ferreira, aperçoit la traînée de fumée d’un second missile — qui l’a pris pour cible — qu’il comprend ce qui s’est passé (il l’évitera par une manœuvre acrobatique serrée).La semaine suivante est encore plus tragique. En une seule journée, la FAP perd trois avions (deux Do 27 et un T-6G) et leurs pilotes. Ces attaques ont toutes lieu à moins de 3 km de la frontière, et leur taux de réussite est pour le moins exceptionnel : 8 tirs, 5 avions abattus.La FAP comprend brutalement que la supériorité aérienne est en train de lui échapper. Malgré une réaction rapide contre des positions de la guérilla à l’intérieur du territoire de la Guinée-Conakry, ces pertes l’obligent à cesser toute intervention dans les zones concernées. La disparition de l’aviation du champ de bataille au cours des premières

© J-M. Guillou – Aérojournal - 2013

Les derniers arrivants n’ont pas

reçu les décorations appliquées sur les

six appareils du contingent d’origine.

Par la suite, ils seront entièrement repeints

avec une couche spéciale antiradiation

pour réduire leur signature infrarouge.

Esquadra Fiat 121, GO 1201Bissau-Bissalanca, 1973.

Fiat G.91R-4 (5425)

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semaines d’avril 1973 est assez mal ressentie par les troupes terrestres, qui ne peuvent plus compter sur les avions pour les appuyer ni sur les hélicoptères pour évacuer les blessés. Par ailleurs, la FAP se heurte à de graves difficultés pour remplacer les avions perdus, et les négociations pour l’achat de Mirage III à la France [2] et de Fiat G.91R-3 à l’Allemagne n’aboutiront pas.Bien évidemment, la FAP se lance dans l’étude approfondie du SA-7 et de ses caractéristiques de manière à mettre au point des contre-mesures. Celles-ci consistent en des manœuvres brutales (ou une descente rapide, simulant une autorotation, pour les hélicoptères) et l’utilisation de leurres infrarouges. Au printemps 1974, la FAP est sur le point d’acquérir des lance-leurres TRACOR TBC-72 américains, mais la révolution des Œillets d’avril 1974 met un terme au projet. Les pilotes du GO 1201 doivent s’en remettre aux manœuvres évasives ; ils constatent que si le départ du missile est détecté à temps, ils peuvent l’éviter avec un virage brutal à 2 ou 3 g. Ce n’est évidemment pas possible avec les avions à moteur à piston, et les missions opérationnelles des Do 27 et des T-6G sont fortement réduites. En outre, en mars 1974, la FAP a décidé d’appliquer une peinture antiradiation achetée en France pour réduire la signature infrarouge de ses avions.

Ces contre-mesures ont certainement eu quelque efficacité, bien qu’il soit difficile d’en évaluer la portée. Les Tigres ont poursuivi leurs missions offensives jusqu’à la fin du conflit, mais ils ont perdu trois autres appareils. Cependant, la raison de la disparition du « 5416 » (Capitão Augusto Wanzeller), le 1er septembre 1973, et du « 5409 » (Capitão Alberto Cruz), le 4 octobre, n’est pas connue. En revanche, on sait que le Tenente Castro Gil a été abattu par un SA-7 en janvier 1974 (pilote éjecté, sain et sauf).Englué dans ses conflits coloniaux (Guinée-Bissau, Mozambique, Angola) à une époque où les anciens « empires » européens ont achevé leur décolonisation, avec un régime vieillissant et incapable de s’adapter aux mutations du monde moderne, le Portugal fait face à un clivage de plus en plus important entre la société civile et les militaires. Le général António de Spínola jouera un rôle positif non négligeable dans ce qui va devenir la révolution des Œillets. Le gouvernement en place tombe le 25 avril 1974 à la suite d’un coup d’État fomenté par les militaires lassés des guerres coloniales. Le général Spínola est porté à la tête du gouvernement. Dès lors, la décolonisation devient à l’ordre du jour, et, fin septembre 1974, le Portugal garantit l’indépendance de la Guinée-Bissau. À cette date, les derniers Gina rentrent au pays.

Esquadra Fiat 211, GO 1201Bissau-Bissalanca, 1974.

Fiat G.91R-4 (5401)

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LES TIGRESDE BISSALANCA

[2] Voir Aéro-Journal n° 32 (décembre 2012).

Le retour triomphal du Tenente Castro Gil le 1er février 1974, dernière victime d’un SA-7 au-dessus de la Guinée-Bissau.