Les fibules en contexte funéraire dans le Nord-Est de la Gaule durant le Haut-Empire : quelques...

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Revue éditée par le Comité pour la diffusion de la recherche en archéologie gallo-romaine Tijdschrift uitgegeven door het Comité voor de verspreiding van het onderzoek in de Gallo-Romeinse archeologie SIGNA 2014 3

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Revue éditée par le Comitépour la diffusion de la recherche

en archéologie gallo-romaine

Tijdschrift uitgegeven door het Comitévoor de verspreiding van het onderzoek

in de Gallo-Romeinse archeologie

S I G N A2014 3

Comité de lecture / Leescomité

Catherine Coquelet, Guido Creemers, Wim De Clercq, Ann Degraeve, Marc Lodewijckx, Claire Massart, Nicolas Paridaens, Alain Vanderhoeven, Fabienne Vilvorder

Secrétariat de rédaction (FR)

Véronique Jonet (Centre de recherches d’archéologie nationale - INCAL UCL)

Mise en page / vormgeving

Nathalie Bloch (CReA-Patrimoine, ULB)

Couverture / voorblad

Nathalie Bloch, Nicolas ParidaensÉtendard de Flobecq / Standaard van Flobecq © Musées royaux d’Art et d’Histoire / Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis (Bruxelles - Brussel)Abraham Ortelius, Belgii Veteris Typus, 1594 © Museum Plantin-Moretus (Antwerpen)

Comité pour la diffusion de la recherche en archéologie gallo-romaine /Comité voor de verspreiding van het onderzoek in de gallo-romeinse archeologie

Catherine Coquelet, Faculté de philosophie, arts et lettres, Université Catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve) / DGO4, Direction de l’Archéologie, Service public de Wallonie (Liège) / Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix (Namur)

Guido Creemers, Gallo-Romeins Museum TongerenWim De Clercq, Historical Archaeology Research group, Ghent University (Gent)Ann Degraeve, Service public régional de Bruxelles, Direction des Monuments et des Sites – Gewestelijke

Overheidsdienst Brussel, Directie Monumenten en LandschappenMarc Lodewijckx, Onderzoekseenheid Archeologie, KU LeuvenClaire Massart, Musée royaux d’Art et d’Histoire - Koninklijke Musea voor Kunst en Geschiedenis

(Bruxelles - Brussel)Nicolas Paridaens, Centre de Recherches en Archéologie et Patrimoine, Université libre de Bruxelles (Bruxelles)Alain Vanderhoeven, Agentschap Onroerend Erfgoed, Vlaamse Overheid (Brussel)Fabienne Vilvorder, Centre de Recherches en Archéologie nationale, Université Catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve)

Contact

Nicolas Paridaens ([email protected]), Centre de Recherches en Archéologie et Patrimoine (CReA-Patrimoine) CP175 - Université libre de Bruxelles, 50 av. F. Roosevelt, B-1050 Bruxelles

Impression

Presses Universitaires de Bruxelles a.s.b.l. - Université libre de Bruxelles, 42 av. Paul Héger, B - 1050 Bruxelles

http://signaromana.wordpress.com

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ISSN 2034-8746

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SOMMAIRE / INHOUD

Villa gallo-romaine de Mageroy : aperçu des campagnes 2012 et 2013 5Jean-François Baltus, François Casterman & Benoît Halbardier

Gallo-Romeinse bewoning te Poperinge, Sappenleen (Gem. Poperinge, W-Vl) 11Floris Beke, Peter Hazen, Dimitri Teetaert & Louise Ryckebusch

Un site du Haut-Empire à Ittre « Ferme du Mortier » 17Dominique Bosquet, Nicolas Authom, Frédéric Hanut, Olivier Collette, Marie-Laure Van Hove,Charlotte Van Eetvelde, Pierre-Benoît Gérard & Martin Zeebroeck

Fragmenten van een zgn. “EBΛRΛS” –beker uit Brecht 27Maarten Bracke, Sofie Scheltjens, Kris Van Quaethem & Wim De Clercq

Gallo-Romeinse en Karolingische bewoningssporen in Kuurne – Pouckeweg (O.-Vl.) 31Jordi Bruggeman, Bénédicte Cléda, Lies Dierckx & Natasja Reyns

Les fibules en contexte funéraire dans le nord-est de la Gaule durant le Haut-Empire : quelques chiffres 37Maxime Callewaert

Un établissement rural antique à Saint-Laurent « La Lue », près de Charleville-Mézières (département des Ardennes, France) 47

Gael Cartron

Nieuwe vondsten en inzichten met betrekking tot de “MHF”-stempels te Tongeren 51Tim Clerbaut & Roderick C.A. Geerts

Le décor du grand temple Nord de Tongres 55Catherine Coquelet, Guido Creemers & Roland Dreesen

Een scherpere datering voor de bouw van de Romeinse tempel aan de Keverstraat, Tongeren. Het waterbekken WP4SP1 65

Peter Cosyns, Veronique Guillaume, Emmy Nijssen & Nelly Venant

Études bioarchéologiques de la nécropole à incinération romaine de Messancy (Prov. de Luxembourg) 75Koen Deforce, Fabienne Pigière, Caroline Polet, Jessica Cerezo-Roman, Frédéric Hanut, Mircea Udrescu & Wim Van Neer

Het Gallo-Romeins grafveld van Oostrozebeke Spookkasteel/Leegstraat 77Nele Eggermont & Wim De Clercq

Paléométallurgie du fer et habitats dans la vallée du ruisseau de Baelen (commune de Baelen, province de Liège). Recherches 2010-2013 81

Heike Fock, Sophie de Bernardy de Sigoyer, Denis Henrard & Olivier Collette

Het pottenbakkersatelier aan de Beukenbergweg te Tongeren 89Roderick Geerts, Else Hartoch & Fabienne Vilvorder

Wonen, werken en begraven aan de Beukenbergweg te Tongeren 97Peter L.M. Hazen & Anouk H.A.P. Veldman

Laat-Romeinse bewoning aan de Rode Rokstraat te Kuringen (Hasselt) 103Peter L.M. Hazen

Découverte d’habitations gallo-romaines en bordure de la rue de la Semois à Arlon 107Denis Henrotay

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La villa gallo-romaine du Clavia (Ohey/Évelette) 111Sophie Lefert

Les tambourins à sonnailles en milieu funéraire dans le nord de la Gaule 115Samuel Lelarge & Erika Weinkauf

Céramique et alimentation en Gaule du Nord. Trois siècles d’acculturation des populations dans les régions de Bavay, Tournai et Tongres : résultats et perspectives. 123

Annick Lepot

Les thermes de la villa gallo-romaine de Malagne - une reconstitution virtuelle 131Raphaël Nys

Le sanctuaire gallo-romain de « La Taille Marie » à Aiseau-Presles (Ht). Troisième campagne de fouilles (2013) 133Nicolas Paridaens & Antoine Darchambeau avec la collaboration de Stéphane Genvier, Claude Jacques & Fanny Martin

Op het Romeinse platteland: een gehucht te Leeuwergem (Zottegem, O.-Vl.) 141Ruben Pede, Sigrid Klinkenborg, Jonathan Jacops & Bart Cherretté

Een opmerkelijk dolium te Ruien (Kluisbergen, O.-Vl.) 145Ruben Pede & Johan Deschieter

Van soldaat tot molenaar: de herinterpretatie van enkele ‘speerpunten’ uit Vlaamse context 151Sibrecht Reniere, Tim Clerbaut, Johan Deschieter & Guido Cuyt

Méthodologie et essai de détermination de constitution de terroirs géochimiques : application aux céramiques communes d’ateliers du Nord de la Gaule 157

Samantha Rekk, Dominique Laduron & Johan Yans

Een vroeg-Romeins babyskelet te Tongeren 167Patrick Reygel

Archeologisch onderzoek 2012-2013 in de vicus van Grobbendonk (Antw.) 171Natasja Reyns & Jordi Bruggeman

Romeinse dakpanoven(s) in de regio van Pellenberg (gem. Lubbeek, prov. Vlaams-Brabant) 175Nick Van Liefferinge

Un plat ovale en alliage cuivreux du IIIe siècle provenant du Trou de Han (Nr.) 177Eugène Warmenbol & Marie-Thérèse Raepsaet-Charlier

Auteurs 183

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Les fibules en contexte funéraire dans le nord-est de la Gaule durant le Haut-Empire : quelques chiffres

Maxime Callewaert

Introduction

Les fibules sont des accessoires vestimentaires caractéristiques de la société gallo-romaine. Le nombre important d’études typologiques1 témoigne d’ailleurs de la grande attention que les archéologues leur apportent en tant que marqueurs chronologiques, biens de consommation et objets symboliques2. Dans le nord-est de la Gaule, les fibules ont principalement fait l’objet d’études locales ou régionales3. Elles y sont très nombreuses et particulièrement dans les tombes. En tant qu’éléments du costume funéraire du défunt lors des funérailles ou accessoires déposés aux côtés de celui-ci dans la sépulture, les fibules ont été utilisées comme offrandes primaires (brûlées) ou secondaires (non-brûlées)4. Le contexte clos que constitue une tombe permet d’appréhender l’évolution des usages de ces objets dans la sphère funéraire et soulève plusieurs questions. Les habitants des différentes cités romaines utilisaient-ils de la même manière les fibules dans les tombes ? L’usage de celles-ci a-t-il évolué avec le temps ? Les hommes et les femmes portaient-ils tous deux des fibules  ? Utilisait-on uniformément les fibules dans les villes et dans les campagnes ? A. Dananai a récemment proposé une réflexion sur les fibules en contexte funéraire dans le Douaisis5 et démontre notamment qu’il y a une évolution chronologique des assemblages de fibules dans les tombes. Nous présentons ici une étude similaire mais néanmoins exploratoire, réalisée sur un large échantillon de tombes issues des cités des Ménapiens, Nerviens, Tongres et Trévires.

1 Les principales typologies sont ettlinger 1973 ; feugère 1985 ; maCkreth 2011 ; riha 1979 et 1994.

2 Voir notamment allason-Jones 2011, p. 212-213 ; Callewaert 2012 ; JunDi & hill 1998 ; oliVer 2000 ; swift 2009, p. 145 ; white & BeauDry 2009.

3 Citons notamment  : gasPar 2007  ; Dananai 2012  ; lamBot 1983 ; PhiliPPe 2000.

4 Sur la disposition des fibules dans les tombes, voir notamment  : BoDart 2009, p. 45  ; Dananai 2012, p. 220  ; Polfer 1996, p. 33.

5 Dananai 2012, p. 214-220.

Matériel et méthodologie

La littérature archéologique foisonne de relevés de tombes romaines isolées ou issues de nécropoles. Un échantillon de 1 236 tombes peu ou pas perturbées6 provenant de 74 sites différents et datant du Ier au IIIe s.

a été retenu pour l’étude (cf. annexe). Chaque tombe constitue une observation qui a été intégrée à une base de données. Plusieurs variables ont été enregistrées pour chaque observation. Les informations sur les sites sont reprises par différentes variables, comme la cité7 et la localité (rurale ou agglomération). D’autres variables reprennent les données anthropologiques (sexe et âge de l’individu) et les modes funéraires (crémation/inhumation, crémation en pleine terre/en cassette en tuiles ou pierres/sous tumulus, etc.). La chronologie proposée par les auteurs est également intégrée. Enfin, les différentes catégories (vaisselle en céramique, en verre ou en métal, éléments de parure, etc.) et les quantités des dépôts funéraires sont identifiées, et plus particulièrement, les assemblages des fibules.

Les variables ont été analysées par différentes approches statistiques (tests d’indépendance, analyse de corrélations et de contingences, etc.). Les données chronologiques ont été analysées par une approche probabiliste similaire à celle utilisée pour l’évolution chronologique des épaves de Méditerranée8. En effet, les datations proposées pour les tombes ne correspondent que très rarement à des fourchettes

6 Les tombes pillées ou violées ont été systématiquement exclues du corpus. Seulement 45 tombes présentant de faibles perturbations résultant d’actions anthropiques ou naturelles ont été intégrées au corpus.

7 La détermination de la cité au sein de laquelle la tombe a été trouvée est basée sur la carte de Gaule Belgique et de Germanie Inférieure établie par G. Raepsaet et M.-T. Raepsaet-Charlier (http://crea.ulb.ac.be). Le territoire de la cité des Tongres a cependant été divisé en deux zones distinctes dans la base de données afin de confirmer une différence de distribution déjà identifiée pour les fibules émaillées dans cette cité. La zone nord reprend les sites se retrouvant sur et au nord de la voie romaine Elewijt-Tirlemont-Tongres-Maastricht alors que la zone sud couvre la région au sud de cet axe.

8 wilson 2009, p. 222.

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chronologiques identiques (ex.  : 50-75, 25-125, etc.). De plus, certaines datations sont très précises (à 25 ans près) alors que d’autres couvrent près d’un siècle et demi. Ainsi, la fourchette chronologique fournie pour dater une tombe a été convertie en une probabilité avec un écart minimal de 25 ans. Les tombes à la chronologie très large (plus de 150 ans) ou incertaine ne sont pas reprises dans les analyses chronologiques9. Pour une tombe datée de 100-150, il y a donc une probabilité de 0,5 pour qu’elle date de 100-125 et de 0,5 pour 125-150. Ces probabilités sont alors reprises dans des histogrammes comme une des variables.

Résultats et interprétations

Fibules, cités et chronologie

Une première observation peut être faite concernant la présence-absence dans les tombes en fonction des cités. Étant donné que l’échantillon des tombes de cette étude dépend principalement de l’état de la recherche, des hétérogénéités de distribution peuvent influencer les résultats. Par exemple, l’échantillon des tombes du nord de la cité des Tongres est alimenté en grande partie par la nécropole sud de la ville de Tongres témoignant essentiellement du IIIe  s. Il y a donc une surreprésentation d’observations du IIIe  s. parmi l’échantillon de la cité des Tongres. Or, plusieurs travaux ont montré que le nombre de fibules chute fortement entre le Ier s. et le IIIe s10. Il est donc nécessaire de prendre en compte les variations chronologiques pour appréhender la présence-absence de fibules dans les tombes en fonction des cités.

La probabilité des tombes avec présence ou absence de fibule(s) par période montre des différences en fonction des cités (fig. 1). La cité des Ménapiens et celle des Trévires présentent, toutes deux, une chute rapide du nombre de tombes avec fibule entre le début du Ier s. et la fin du IIe s., mais les proportions de ce type de tombes sont plus élevées chez les Trévires. La moyenne du pourcentage de tombes avec fibule, toutes périodes confondues, pour la cité des Ménapiens et des Trévires est de respectivement 13,5  % et 19,3  %. Les résultats pour la cité des

9 Le nombre de tombes considérées pour les analyses chronologiques s’élève à 1159.

10 Dananai 2012, p. 222-223 ; PhiliPPe 1999, p. 211-212 ; JunDi & hill 1998, p. 126-127.

Nerviens11 et de la partie méridionale de la cité des Tongres12 sont très proches. Le nombre de tombes avec fibules décroit beaucoup plus progressivement entre le Ier s. et le milieu du IIe s. dans ces cités. La moyenne du pourcentage des tombes avec fibule, toutes périodes confondues, chez les Nerviens est de 26,3 % et de 28,1 % pour les Tongres du Sud. La partie septentrionale de la cité des Tongres présente une évolution différente de celle des autres cités. Une rapide augmentation du nombre de tombes avec fibule est visible au Ier  s. avant de chuter fortement au IIe s. Une nouvelle mais légère augmentation de ce nombre est probable au IIIe s., bien que peu marquée. Pour le nord de la cité des Tongres, la moyenne des pourcentages de tombes avec fibule s’élève à 12,4 % et est donc très proche de celle de la cité des Ménapiens.

Des tendances similaires peuvent être observées à propos des tombes avec fibule(s) émaillée(s) (fig. 1). La cité des Ménapiens est complètement dépourvue de ces tombes. Seulement deux tombes, datant de la fin du IIe et du IIIe s., avaient une fibule émaillée pour la partie septentrionale de la cité des Tongres (moyenne de 0,9  % de tombes). À l’inverse, les observations pour le territoire des Nerviens (moyenne de 7,0 % des tombes) et du sud de la cité des Tongres (moyenne de 5,1  % des tombes) montrent une utilisation des fibules émaillées dans les tombes entre la fin du Ier s. et la première moitié du IIIe s., avec un pic à la fin du IIe s. Chez les Trévires, les tombes avec fibule(s) émaillée(s) apparaissent également à la fin du Ier s. et connaissent un pic aux alentours de 125 (moyenne de 1,9 % des tombes), mais leur nombre décroit rapidement pour disparaître à la fin du IIe s. Cette diminution est à mettre en relation avec la disparition des fibules à usage civil durant le IIIe s., au profit des fibules militaires en arbalète et cruciformes caractéristiques du Bas-Empire13.

Les données montrent également que la présence-absence de fibule(s) dans les tombes change en fonction du milieu de celles-ci (fig.  2). En milieu urbain, le nombre de tombes avec fibule(s) est d’environ 20  % pour les cités des Nerviens et des Trévires ainsi que pour la partie septentrionale de la

11 Une seule observation est valide pour le 3e et 4e quarts du IIe s. et ne permet donc pas une bonne représentativité pour ces périodes.

12 Une seule observation est valide pour le 4e quart du IIe s. et ne permet donc pas une bonne représentativité pour ces périodes.

13 PhiliPPe 1999, p. 214-215.

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Fig. 1. Tombes avec ou sans fibule(s) et avec ou sans fibule(s) émaillée(s) vs. périodes pour les différentes cités  : A. Ménapiens (n = 109), B. Nerviens (n = 341), C. nord des Tongres (n = 206), D. sud des Tongres (n = 181) et E. Trévires (n = 322).

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cité des Tongres. Seulement 14,3  % des tombes ménapiennes ont livré des fibules en contexte urbain alors que le sud de la cité des Tongres n’en a fourni que 2,7  %. Ce dernier résultat est à prendre avec prudence étant donné le faible nombre d’observations de tombes issues d’agglomération pour cette zone14 et devrait être similaire aux autres si l’on considère un plus grand échantillonnage. Les tombes rurales présentent un contraste beaucoup plus marqué. Le nombre de tombes rurales avec fibule(s) issues des cités des Ménapiens et des Trévires est similaire à celui des tombes urbaines. Il ne semble donc pas y avoir de traitement différent dans le dépôt des fibules dans les tombes rurales ou urbaines au sein de ces deux cités. Par contre, les fibules sont davantage présentes dans les campagnes (environ 30  %) que dans les agglomérations pour la cité des Nerviens et la partie méridionale des Tongres. Enfin, le nord de la cité des Tongres montre une tendance inverse avec un nombre de tombes à fibule beaucoup moins élevé dans les campagnes.

Les fibules ont été déposées dans les tombes en quantités variées formant différents assemblages (unique, paire, plusieurs et plusieurs dont paire). Les assemblages évoluent plus ou moins fortement selon les cités (fig. 3). La cité des Nerviens et le sud de la cité des Tongres présentent, à nouveau, un profil similaire avec environ 35 % de tombes à fibule unique, environ 30 % de tombes avec une paire de fibules, le reste des tombes ayant des assemblages à plusieurs fibules. La cité des Trévires s’approche également beaucoup de cette distribution. La cité des Ménapiens et la

14 Le nombre de tombes urbaines observées pour le sud de la cité des Tongres s’élève à 21 et présente une couverture chronologique inégale par rapport aux autres cités.

partie septentrionale de la cité des Tongres ont, par contre, livré essentiellement des tombes avec une fibule unique. Cette différence dans les assemblages peut être expliquée par un facteur fonctionnel ou/et symbolique15. Il est possible que les populations de ces cités aient utilisé des vêtements funéraires différents qui ne nécessitent pas le même nombre de fibules pour les attacher ou les parer. D’autre part, les fibules ont également été déposées dans les tombes en tant qu’offrandes secondaires et ne font donc pas forcément partie d’une parure vestimentaire codifiée16. Le dépôt est alors symbolique et peut illustrer des différences dans les traditions funéraires d’une cité à l’autre. L’interprétation ne peut pas être poussée davantage car il est malheureusement difficile d’identifier clairement les intentions qu’il y a derrière les assemblages de fibules présents dans les tombes17.

Ces différentes approches montrent néanmoins qu’il y a des pratiques différentes en matière de dépôt de fibules dans les tombes selon les cités et les contextes. Il est peu probable que des facteurs économiques soient à la source de ces variations. En effet, les fibules doivent être vues comme des biens de consommation relativement accessibles et connaissant une très large diffusion en Gaule18. Quelques études ont montré

15 Dananai 2012, p. 220.

16 Certaines publications permettent d’identifier des tombes ayant livré à la fois des fibules qui ont été brûlées sur le bûcher avec le défunt et d’autres déposées dans des coffrets comme offrandes secondaires. Cependant, dans la plupart des cas, il est moins évident de savoir si toutes les fibules de la tombe faisaient partie d’une ou plusieurs parures.

17 Sur les difficultés d’interprétation de la présence de certains mobiliers dans les tombes, voir anCel 2010, p. 333-336 et Polfer 2004, p. 42-44.

18 Callewaert 2012, p. 117.

Fig.  2. Tombes avec ou sans fibule(s) vs. cités pour les milieux ruraux et urbains. Moyenne des pourcentages des différentes périodes.

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qu’il y avait une rupture socio-culturelle au sein du territoire étudié qui s’illustre notamment dans la culture matérielle19. Un  « villa landscape » est notamment identifié pour la cité des Nerviens, une partie de la cité des Tongres et la cité des Trévires. La cité des Ménapiens a déjà fait l’objet d’études approfondies de cette marginalisation socio-culturelle se manifestant notamment dans l’architecture, l’alimentation et les traditions funéraires20. Les délimitations géographiques identifiées pour les différents usages des fibules dans les tombes sont très proches de celles du « villa landscape ». Dans ce sens, les variations des pratiques de dépôt de fibules dans les tombes doivent témoigner de ces zones d’influence socio-culturelle au sein des cités romaines.

Fibules et modes funéraires

Les fibules ont été déposées dans des tombes à inhumation et à incinération. Il n’est pas utile de comparer les proportions de tombes à fibules selon les modes funéraires car ces pratiques sont fortement dépendantes d’une évolution diachronique21. Les différences qui pourraient être identifiées ne seraient donc pas forcément dépendantes des modes funéraires mais pourraient être aussi tributaires de la période d’enfouissement.

19 roymans 1996 et roymans & Derks 2011.

20 Pour une synthèse voir De ClerCq 2010 et 2011.

21 Les tombes à incinération sont très majoritaires aux Ier et IIe s. alors que les tombes à inhumation ne commencent à se répandre qu’à partir du IIIe s. pour devenir majoritaires au Bas-Empire (hélin 2001, p. 19).

Deux modes de tombes à incinération sont proposés ici  : l’aménagement funéraire et la présence d’une urne. Il aurait été plus pertinent d’identifier les modes funéraires des tombes en suivant la typologie communément admise (brandschüttungsgräber, brandgrubengräber, etc.)22 mais les publications de tombes n’identifient pas ou ne permettent pas toujours d’identifier ces modes. Un quart des tombes à incinération23 contient au moins une fibule quel que soit l’aménagement funéraire (fosse en pleine terre et fosse construite), sauf pour les sépultures sous tumulus où l’absence de fibule est frappante (tab. 1). L’aménagement de la tombe ne semble donc avoir une influence sur la présence de fibule que lorsque la tombe est sous tumulus24. Le mode de dépôt des restes crématoires dans la tombe ne semble pas avoir une influence sur la présence de fibule dans celle-ci25. Un quart des tombes avec urne et un quart de celles

22 Voir Van Doorselaer 2001, p. 10-11.

23 Seules les tombes pour lesquelles l’identification de l’aménagement funéraire était possible sont utilisées dans l’approche statistique. Les aménagements de fosse avec un coffrage en bois, difficilement identifiables, ont été intégrés aux fosses en pleine terre.

24 La différence entre la présence/absence de fibule dans la tombe en fonction de l’aménagement funéraire (sous tumulus ou pas) n’est pas très significative (Khi-deux = 3,046, ddl = 1, p = 0,081). Bien que l’hypothèse nulle ne peut pas être rejetée en se basant sur la traditionnelle valeur 0,05, le khi-deux du test s’en approche fortement. Il est plus que probable que l’hypothèse nulle soit rejetée avec un échantillon de tombes sous tumulus plus important.

25 La différence entre la présence-absence de fibule en fonction de la présence-absence d’urne dans les tombes n’est pas significative (Khi deux = 2,474, ddl = 1, p = 0,116).

Fig. 3. Tombes avec assemblage de fibule(s) vs. cités. Moyenne des pourcentages des différentes périodes.

Fig. 4. Tombes avec des fibule(s) et/ou des élément(s) de parures vs. périodes (n = 358).

75,30%  

41,30%  

83,40%  

32,60%  46,60%  

14,30%  

33,3%  

8,80%  

27,20%  

20,50%  

3,80%  

8,30%  

2,50%  

4,50%  

23,10%  

6,60%  17,10%  

5,30%  

35,60%  

9,80%  

0%  

10%  

20%  

30%  

40%  

50%  

60%  

70%  

80%  

90%  

100%  

Ménapiens   Nerviens   Nord  des  Tongres  Sud  des  Tongres   Trévires  

Plusieurs  dont  paire   Plusieurs   Paire   Unique  3

2,8   5,4   5,8   12,9  13,9   12,5  

3,3   3,4  4,6  

0,5  1  

0  

22,9   35,6   26,9  46,0  

22,2  21,9  

15,4   20,0   14,8  

2,4  1,5  

1,2  

0,4   0,8   1,8  9,8   8,1   9,3  

7,6   8,8   7,7  

2,8   2,5  1,5  

0%  

10%  

20%  

30%  

40%  

50%  

60%  

70%  

80%  

90%  

100%  

0-­‐25  

25-­‐50  

50-­‐75  

75-­‐100  

100-­‐125  

125-­‐150  

150-­‐175  

175-­‐200  

200-­‐225  

225-­‐250  

250-­‐275  

275-­‐300  

Parure  uniquement   Fibule  uniquement   Parure  et  fibule  4

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Tombe avec fibule Tombes sans fibule Total

En pleine terre 272 (25,3 %) 804 (74,7 %) 1076En fosse construite 22 (25,3 %) 65 (74,7 %) 87Sous tumulus 1 (5,9 %) 15 (94,1 %) 16Total 295 (25,0 %) 884 (75,0 %) 1179

Tableau 1. Effectifs et pourcentages de présence-absence fibule vs. aménagements funéraires.

Tombe avec fibule Tombes sans fibule Total

Tombe avec urne 159 (26,7 %) 437 (73,3 %) 596Tombe sans urne 137 (22,8 %) 465 (77,2 %) 602Total 296 (24,7 %) 902 (75,3 %) 1198

Tableau 2. Effectifs et pourcentages de présence-absence fibule vs. présence-absence urne.

Tombe avec fibule Tombes sans fibule Total

Homme 24 (36,9 %) 41 (63,1 %) 65Femme 45 (42,1 %) 62 (57,9 %) 107Indéterminé 232 (3,6 %) 832 (96,4 %) 1064Total 301 (4,3%) 935 (95,7%) 1236

Tableau 3. Effectifs et pourcentages de présence-absence fibule vs. sexes.

Tombe avec fibule Tombes sans fibule Total

Enfant 17 (29,3 %) 41 (70,7 %) 58Adulte 98 (33,4 %) 195 (66,6 %) 293Indéterminé 186 (21,0 %) 699 (79,9%) 885Total 301 (24,4 %) 935 (75,6 %) 1236

Tableau 4. Effectifs et pourcentages de présence-absence fibule vs. âges.

Unique Paire Plusieurs Plusieurs dont paire Total

Homme 11 (45,8 %) 5 (20,8 %) 4 (16,7 %) 4 (16,7 %) 24Femme 9 (20,0 %) 13 (28,9 %) 7 (15,6 %) 16 (35,6 %) 45Indéterminé 110 (47,4 %) 61 (26,3 %) 31 (13,4 %) 30 (12,9 %) 232Total 130 (43,2 %) 79 (26,2 %) 42 (14,0 %) 50 (16,6 %) 301

Tableau 5. Effectifs et pourcentages de assemblages de fibules vs. sexes.

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Les fibules en contexte funéraire dans le Nord-Est de la Gaule durant le Haut-Empire : quelques chiffres 43

qui en sont démunies26 ont livré au moins une fibule (tab. 2).

Alors que l’on peut aisément assimiler les tombes sous tumulus à des sépultures « privilégiées » de personnes d’un certain statut social, il est peu probable de voir dans les autres types de tombes (en pleine terre et en fosse construite) l’expression du statut social des défunts27. Néanmoins, aucune différence n’a été observée quant à la présence-absence de fibule dans la majorité des tombes quel que soit leur mode funéraire. Cependant, la quasi-absence de fibule(s) dans les tombes sous tumulus interpelle, surtout que cette tendance semble se confirmer dans d’autres régions28. On peut se demander si ces « privilégiés » portaient réellement des vêtements nécessitant l’usage de fibules dans la vie comme dans la mort.

Fibules et individus

Il est établi que les fibules pouvaient être déposées dans des sépultures féminines et masculines29, mais les précédentes études ne permettent pas de déterminer si ces objets et leur mode d’assemblages constituaient un attribut privilégié d’un des sexes. Seules 172 tombes ont fourni des données sur le sexe de l’individu30. Le sexe de l’individu ne semble pas avoir une influence sur la présence de fibule(s)31, autrement dit celles-ci sont autant utilisées dans les sépultures féminines que masculines (tab. 3).

Parmi les 351 tombes ayant fourni des données sur l’âge des individus, 29,3 % des tombes d’enfants32 et 33,4 % des tombes d’adultes contiennent au moins

26 La catégorie urne rassemble les urnes en céramique, en pierre, en verre, en métal ainsi que les boites en bois lorsqu’elles ont pu être identifiées.

27 Les principales raisons pour l’aménagement d’une fosse avec des éléments de tuiles, de briques ou de pierres semblent être d’ordre géologique (consolidation à cause de sols environnants inadaptés) ou cultuel (immobilisation définitive du défunt). Voir hélin 2001, p. 19 et loriDant 2009, p. 102.

28 Dananai 2012, p. 217-218.

29 anCel 2010, p. 337-338. De laet et al. 1972, p. 69.

30 Les différentes périodes sont représentées de manière assez homogène pour les deux sexes. Cependant, la cité des Ménapiens n’a fourni qu’une seule tombe avec le genre de l’individu identifié. Les résultats ne sont donc pas significatifs pour cette cité.

31 La différence entre la présence/absence de fibule dans la tombe en fonction du sexe (hors non-déterminé) de l’individu n’est pas très significative (Khi-deux = 0,443, ddl = 1, p = 0,505).

32 Le terme « Enfant » regroupe les nourrissons, les enfants et les adolescents.

une fibule (tab. 4). Les résultats ne montrent donc pas une différence très significative quant à l’usage de fibules en fonction de l’âge33. En d’autres termes, les individus semblent avoir été enterrés avec des fibules sans qu’elles ne soient particulièrement réservées à une classe d’âge en particulier.

Les fibules émaillées sont présentes dans les tombes masculines et féminines ainsi que dans les tombes d’enfants et d’adultes. Néanmoins, le faible nombre de tombes avec fibule(s) émaillée(s) (53 observations) ne permet pas de déterminer s’il y a des tendances concernant le sexe ou l’âge34.

Les proportions des différents assemblages de fibules en fonction du sexe des individus montrent que ces objets étaient utilisés seuls, en paire, à plusieurs et à plusieurs dont paire par les deux sexes (tab.  5). Cependant, une majorité des tombes masculines ne fournissent qu’un seul exemplaire alors que les tombes féminines sont essentiellement constituées d’assemblages à plusieurs fibules35. Tout comme les variations d’assemblages de fibules observées selon les cités, les facteurs à l’origine de cette dichotomie sexuelle sont difficiles à identifier. Il est à nouveau possible de voir un but purement fonctionnel dans l’utilisation préférentielle des assemblages de fibules, les vêtements de femmes nécessitant davantage de fibules que celui des hommes36. Mais la présence de ces objets en grand nombre dans les tombes pourrait aussi se traduire par une volonté symbolique37. À défaut d’identifier précisément les intentions réelles, l’analyse doit se limiter seulement à constater que les tombes féminines sont davantage pourvues en fibules.

33 La différence entre la présence/absence de fibule dans la tombe en fonction de l’âge (hors non-déterminé) de l’individu n’est pas significative (Khi-deux = 0,376, ddl = 1, p = 0,540).

34 Moins de 80 % des effectifs théoriques sont supérieurs à 5. Le test de Khi-deux ne peut donc pas être réalisé.

35 La différence entre les assemblages (fibule unique et plusieurs fibules) en fonction des sexes (hors non-déterminé) est significative (Khi-Deux = 5,075, ddl = 1, p = 0,024).

36 Pour des exemples d’assemblages selon les sexes sur les stèles et dans les tombes à inhumation, voir Dananai 2012, p. 221-222.

37 Les inscriptions sur certaines fibules montrent que ces objets pouvaient être utilisés pour témoigner son affection, voire même se protéger de forces néfastes. Ces objets auraient pu être déposés dans les tombes par des participants aux funérailles en mémoire d’un lien d’affection ou comme un élément apotropaïque. Dans ce sens, il est possible que les femmes aient bénéficié d’une plus grande attention symbolique lors de leurs funérailles.

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Fibules et autres mobiliers funéraires

Durant l’analyse préliminaire des données, des variations ont été observées pour la présence-absence non seulement des fibules mais aussi d’autres artéfacts (sigillée, vaisselle en verre ou en métal, monnaie, accessoires de soins du corps, éléments de parure, etc.) en fonction des cités et des périodes. À défaut de présenter de façon complète les données primaires des relations des fibules avec les catégories dans les différentes cités, seuls quelques résultats communs à l’ensemble des territoires sont proposés. D’une manière générale, la présence de sigillée ainsi que de vaisselle en verre ou métallique ne semble pas avoir une influence (ou une grande influence) sur la présence de fibule dans les tombes. Cependant, l’analyse des observations montre que les accessoires de soins du corps38 (strigile, palette à cosmétique, etc.) et les éléments de parure39 (anneau, bague, bracelet, perles, collier, etc.) sont davantage rencontrés dans les tombes à fibule.

L’association entre les fibules et les éléments de parure n’est pas surprenante. En effet, certaines fibules ne doivent pas être considérées comme de réels accessoires fonctionnels dans le vêtement mais plutôt comme de véritables bijoux40. Il est plus que probable qu’elles doivent être vues comme des éléments constitutifs d’une parure plus ou moins complexe. Pour mieux comprendre les interactions qui existent entre les fibules et les éléments de parure, une nouvelle variable a été créée pour classer chaque tombe avec un élément de parure et/ou une fibule en trois catégories : avec fibule et parure, avec fibule uniquement et avec parure uniquement. Cette variable selon les cités révèle quelques différences qui tiennent en majeure partie à la présence-absence de fibule(s) dans celles-ci (voir ci-dessus). Une différence est également visible en fonction des sexes où les femmes sont naturellement plus pourvues en éléments de parure. Mais l’observation de cette variable en fonction des données chronologiques s’avère particulièrement

38 La différence entre la présence/absence de fibule dans la tombe en fonction de la présence-absence d’élément de soin du corps est significative (Khi-Deux = 20,077, ddl = 1, p = 0,000).

39 La différence entre la présence/absence de fibule dans la tombe en fonction de la présence-absence d’élément de parure est significative (Khi-deux = 55,139, ddl = 1, p = 0,000).

40 L’arc caractéristiquement bombé des fibules du Ier s. tend à s’aplatir sur les exemplaires du IIe s., indiquant une modification dans la mode vestimentaire (feugère 1985, p. 447-449 ; PhiliPPe 1999, p. 213-216).

intéressante. Les résultats montrent que les tombes avec uniquement des éléments de parure tendent à augmenter avec le temps au détriment des tombes avec uniquement des fibules, le nombre de tombes avec fibules et parure à la fois restant assez stables (fig. 4). Rappelons que la disparition des fibules dans le courant du IIIe s. doit probablement être mise en relation avec l’abandon de la fibule à usage civil (voir ci-dessus). Non seulement les fibules disparaissent mais elles semblent être remplacées par des éléments de parure (anneaux, bracelets, colliers, etc.).

Conclusion

Les observations montrent qu’il y a des différences concernant la présence des fibules dans les tombes et leurs associations selon les cités et à travers le temps. La cité des Nerviens et le territoire sud des Tongres semblent partager les mêmes pratiques en matière de dépôt de fibules. Leur présence est attestée jusqu’au IIIe s. et majoritairement dans les milieux ruraux. Les assemblages rencontrés dans les tombes de ces deux territoires sont principalement composés de plusieurs individus. Bien que la cité des Trévires partage les mêmes assemblages que ses voisines, la présence de fibule(s) dans les tombes chute durant le IIe  s. Également limitées principalement aux Ier et IIe s., les tombes à fibule(s) de la cité des Ménapiens et du nord de la cité des Tongres ne fournissent principalement qu’un seul exemplaire. Les fibules émaillées sont, par ailleurs, peu ou pas utilisées dans les tombes de ces deux territoires41. Sur l’ensemble des territoires, la fibule tend à disparaître des contextes funéraires au profit d’autres éléments de parure. Toutes ces variations doivent probablement être dues aux évolutions différentes de la mode vestimentaire et/ou des traditions funéraires selon ces territoires42. Le sexe et l’âge ne semblent pas avoir une grande influence sur la présence de fibules. Cependant, des assemblages préférentiels ont été identifiés selon les sexes, les hommes étant pourvu principalement d’une seule fibule alors que les femmes ont tendance à en avoir davantage. Ces résultats permettent d’appréhender la question de l’expression d’identité

41 L’absence ou quasi-absence de fibules émaillées a également été identifiée dans les autres contextes (domestique et cultuel) de la cité des Ménapiens et de la partie septentrionale de la cité des Tongres.

42 L’étude de quelques nécropoles issues d’autres territoires (sud de la Gaule, Bretagne romaine, etc.) semble également montrer des différences dans les assemblages de fibules en fonction des territoires (cf. Dananai 2012, p. 218-220).

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et de statut(s) des individus par le port ou la présence de fibules dans les tombes. Malgré la difficulté d’identifier de tels statuts, les résultats semblent néanmoins montrer qu’il peut y avoir une différence sociale dans l’emploi de ces objets comme matériel funéraire. En effet, les sépultures « privilégiées » sous tumulus ne contiennent que très peu de fibules. Ces objets étaient-ils inutiles dans les vêtements portés lors des funérailles par ces catégories d’individus ? Les fibules n’étaient-elles pas adaptées comme supports de symboles au sein de cette population ? Rappelons que cette étude ne se veut pas définitive mais exploratoire. En effet, le faible nombre d’observations pour la cité des Ménapiens et la partie septentrionale de la cité des Tongres a grandement limité les possibilités de pousser plus loin les investigations, notamment les associations avec d’autres catégories d’artéfacts. D’autre part, l’étude des formes de fibules (arquées, plates, tutulus, en oméga, à arbalètes, etc.) issues de tombes mériterait d’être réalisée avec une approche systématique comme cela a déjà été fait pour d’autres cimetières et régions43. L’évolution chronologique des formes pourrait non seulement être précisée, mais la diffusion des types permettrait d’explorer davantage les questions identitaires44. Par ailleurs, nous n’avons pas exploité les variations inter-nécropoles mais celles-ci mériteraient une plus grande attention. Signalons, à titre d’exemple, les cas des nécropoles de Flavion et Berzée qui n’ont pas été utilisées dans cette étude, faute de description détaillée des tombes. Ces deux sites ont livré une quantité très impressionnante de fibules par rapport aux autres nécropoles. Á Flavion, 330 fibules ont été découvertes dans environ 300 tombes alors que les 706 tombes de Berzée ont livré 737 fibules45. Pourquoi les individus de ces nécropoles ont-ils plus de fibules  ? Étaient-ils privilégiés  ? Avaient-ils un meilleur accès à ces objets (proximité de lieu de production) ? On peut finalement se demander si les différentes tendances identifiées dans les tombes sont transposables au monde des vivants. Les fibules étaient-elles portées sur les vêtements de tous les jours ou sont-elles exclusivement utilisées sur des costumes spécifiques lors d’événements particuliers ?

43 Voir BoDart 2009 et Dananai 2012, p. 214-216.

44 Plusieurs thèses de doctorat sur l’approche identitaire des fibules sont en cours à l’Université de Leicester, citons notamment eDgar M. Creating and Negotiating Identity in a Changing World  : Late Iron Age Brooches in Northern France et Booth A. Penannular Brooches  : Depositions, Distributions and Identities.

45 Bequet 1900, p. 244.

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Les fibules en contexte funéraire dans le Nord-Est de la Gaule durant le Haut-Empire : quelques chiffres 49

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