La Nouvelle Politique Étrangère Turque : Transformation de la politique étrangère turque dans le...

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1 La Nouvelle Politique Étrangère Turque : Transformation de la politique étrangère turque dans le contexte du « Moyen- Orient» 1 Introduction Avec le printemps arabe, on a recommencé à rediscuter de la position de la Turquie en politique internationale. Tout naturellement, la Turquie, l’Etat musulman, laïque and démocratique, a été perçue comme un modèle pour les pays du printemps arabe qui n’avaient pas eu d’expériences démocratiques et d’états constitutionnels. C’est-à-dire, avant le printemps arabe, cette perception de la Turquie est apparue avec la chute de l’Union Soviétique dans le cadre des pays d’Asie Centrale et du Caucase à cause du manque d’autorité sur ces républiques ayant les affinités historique et culturelles avec la Turquie. En effet, au début des années 1990, cette perception a été soumise au projet des Etats-Unis contre l’islam radical et l’Iran (le chef de l’axe chiite) qui avait tendance à exporter son modèle de régime. Cependant, bien que le gouvernement turc ne veuille pas se trouver dans le régime modèle pour les Etats du Moyen Orient, la Tunisie, l’Égypte, la Libye, le Yémen, la Syrie (le Conseil National Syrien) avec lesquelles les nouveaux gouvernements au pouvoir après les 1 La présentation rédigée par A. Esra Serim en 2013

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La Nouvelle Politique Étrangère Turque :

Transformation de la politique étrangère turque dans

le contexte du « Moyen- Orient»1

Introduction

Avec le printemps arabe, on a recommencé à rediscuter de la

position de la Turquie en politique internationale. Tout

naturellement, la Turquie, l’Etat musulman, laïque and

démocratique, a été perçue comme un modèle pour les pays du

printemps arabe qui n’avaient pas eu d’expériences

démocratiques et d’états constitutionnels. C’est-à-dire, avant

le printemps arabe, cette perception de la Turquie est apparue

avec la chute de l’Union Soviétique dans le cadre des pays

d’Asie Centrale et du Caucase à cause du manque d’autorité sur

ces républiques ayant les affinités historique et culturelles

avec la Turquie. En effet, au début des années 1990, cette

perception a été soumise au projet des Etats-Unis contre

l’islam radical et l’Iran (le chef de l’axe chiite) qui avait

tendance à exporter son modèle de régime. Cependant, bien que

le gouvernement turc ne veuille pas se trouver dans le régime

modèle pour les Etats du Moyen Orient, la Tunisie, l’Égypte, la

Libye, le Yémen, la Syrie (le Conseil National Syrien) avec

lesquelles les nouveaux gouvernements au pouvoir après les

1 La présentation rédigée par A. Esra Serim en 2013

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régimes dictatures ont déclaré qu’ils voudraient le modèle turc

pour ses nouveaux systèmes des états.

Pourtant, une des raisons principales de ces arguments est sans

doute liée à la nouvelle politique étrangère turque du Parti de

la Justice et du Développement (l’AKP-Adalet ve Kalkınma

Partisi)2 qui provoque nettement la rupture des politiques

traditionnelles turques avec le Moyen-Orient. Depuis 2002, la

Turquie sous la gouvernance de l’AKP a formellement commencé à

abandonner les politiques extérieures traditionnelles au Moyen

Orient. C’est-à-dire, malgré le fait que le parti de l’AKP se

soit concentré sur l’harmonisation de l’Union Européenne

pendant sa premier période (2002-07), il abandonne

considérablement cette approche vers l’UE à partir de sa

deuxième période (2007-2011) et fait des efforts pour retrouver

les relations plus proches avec les pays du Moyen-Orient.

Avant de la rupture politique du gouvernement de l’AKP, les

politiques traditionnelles étrangères de la Turquie au Moyen

Orient peuvent principalement être résumées :

La politique étrangère turque centrée sur le monde

Occidental dans le cadre de « conception de

l’occidentalisation3 » de la Turquie

Le maintien du “status quo”4

2 Le parti, (Adalet ve Kalkınma Partisi) est connu à avoir tendanceislamiste, est défini comme conservateur- libéral (conservateur-démocrate)et a été refusé « l’islam modéré » sur son parti par Recep Tayyip Erdogan,le chef du parti.

3 Selon Baskın Oran, la politique étrangère turque traditionnelle a de deuxvaleurs principales: “Occidentalisation” et “Status quo”. Oran, Baskın, TürkDış Politikası (La Politique étrangère turque) tome 1, Istanbul, 2001, p. 46

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L’évitement des instabilités et des conflits politiques

aux pays du Moyen Orient afin de protéger la stabilité et

la sécurité du pays

Les relations politiques, économiques et militaires entre

la Turquie et Israël. (Particulièrement, ces

relations se développent rapidement dans les années 1990 à

cause des demandes de l’armée turque)

L’aliénation historique entre les Turcs et Arabes depuis

la chute de l’empire Ottomane

Toutefois, de même que les relations économiques avec les pays

de région se sont été développées remarquablement dans les

périodes de Turgut Özal comme Premier Ministre et le Président,

la Turquie, qui avait abandonné le “status quo” dans cette

période, se rallie activement aux Etats-Unis comme l’alliance

historique pendant la première guerre d’Irak.

Avec le gouvernement de l’AKP, la politique étrangère turque

(PET) avait été réinstallée complétement dans le cadre du

slogan de Ahmet Davutoglu5 « Zéro problème avec nos voisins »6.

En effet, ce slogan, qui apparait nettement dans la deuxième

4 Il est lié en protection de l’équilibre des puissances qui son influentssur la région en évitant de grands conflits. 5 Ancien professeur en relations internationales de l’Université de Bosphoreà Istanbul, ancien conseiller diplomatique du Prime Ministre et le Ministredes Affaires Etrangères de la Turquie depuis 2009.6 D’après Davutoglu, la Turquie devrait redéfinir ses relations avec sesvoisins. Ce slogan formulé par Ahmet Davutoglu est indispensable afin quela Turquie repositionne dans un monde global après la Guerre Froide etsupprime les mauvaises relations avec les voisins. Ce slogan a été créédans son œuvre intitulé “Profondeur Stratégique” rédigé par Davutoglu en2001.

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période de l’AKP en 2007, est lié à la réapparition de la

Turquie comme « Soft Power »7 à travers le Moyen Orient.8

Puis, le terme « néo-ottomanisme »9, discuté fréquemment par la

communauté internationale à cause des politiques étrangères

récentes initiées par le gouvernement de l’AKP, montre qu’un

des buts principaux de la nouvelle PET à travers Moyen Orient,

les anciens territoires ottomans est d’élargir la sphère

d’influence de la Turquie

Dans ce contexte, cette transformation politique sur cette

région peut évidemment être vue dans les rôles actifs des

dirigeants turcs, tels que RT. Erdogan et A. Davutoglu. En

effet, ce rapprochement commence avec la décision du “1 er

mars” rejetée par le parlement turc avant l’intervention

américaine en Irak en 2003. Cette décision qui avait amené à

étendre la crédibilité de la Turquie dans le monde arabe

prévoyait que les territoires turcs pourraient être déployés

par les Etats-Unis pour un deuxième front pendant la guerre

d’Irak. Particulièrement, dans le deuxième période de l’AKP,

7 Le terme “Soft Power” (pouvoir attractif) a été conceptualisé par JosephS. Nye. Brièvement, un pays utilisant la culture, les values et lesinstitutions au lieu des solutions militaires est nommé “Soft Power”. Voir.Nye Joseph, Soft Power: The Means to Success in World Politics, Public Affairs, New york, 20048 Selon Davutoglu, “In one word I call it (le nouveau outil de la politiqueétrangére turque) “soft power”. Today, Turkey is using more soft power thanhard power”, Voir. Principles on Turkish Foreign Policy, an adress by H. E. Foreign Minister ofRepublic of Turkey Ahmet Davutoglu, SETA Foundation’s Washington D.C. Branch,Décembre, 2009, p. 79 D’après Davutoglu, la PET d’aujourd’hui est liée en dimension historiquedans l’Empire Ottoman. Pourtant, “ I reject the concept of neo-ottomanisme. But I say that Ottoman history and also our republicanhistory, the former bipolar world, these are permanents parameters thatcannot be changed. They are an essential part of Turkish identity”, Principleson Turkish Foreign Policy, an adress by H. E. Foreign Minister of Republic of Turkey Ahmet Davutoglu,p. 4

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la Turquie participe activement en discussions des grandes

questions au monde Arabe. C’est-à-dire, elle, qui avait réagi

en Israël son attaque au Liban, s’implique directement dans

questions de Palestine et les dialogues entre Israël et Liban.

De plus, la réaction haute et nette de R.T. Erdogan contre

Shimon Peres à Davos a amélioré rapidement l’image de la

Turquie au monde Arabe. En 2010, l’attaque d’Israël sur le

bateau nommé « Mavi Marmara »10 amène les relations dans les

différents niveaux. Tandis que cet évènement international a

consolidé inévitablement les relations, il a amené les

relations turco-israéliennes au point de rupture. « Après

trois ans, le gouvernement Netanyahou présente ses excuses par

la médiation des Etats-Unis à la Turquie attendant recevoir les

excuses d’Israël. » 11Donc, après avoir abandonnée les

politiques traditionnelles pro-israéliennes au Proche-Orient,

la Turquie répare ses relations avec le monde Arabe dans un

court période. L’autre initiative politique de la Turquie vers

la région est son effort de médiation avec le Brésil dans le

cadre de problème nucléaire d’Iran et la Turquie, qui s’oppose

aux sanctions contre l’Iran, pense que ce problème pourrait

être résolu avec les initiatives diplomatiques et donc elle

vote comme un membre temporaire du Conseil de Sécurité contre

la résolution des sanctions du Conseil de Sécurité de Nations

Unis sur la question nucléaire.

10 Il est un bateau d’aide internationale humanitaire en route de Gaza.Cette attaque de l’Israël résulte des morts de neuf Turcs. 11 Sur ce sujet, voir. “Benyamin Nétanyahou présent ses excusé a Ankara, trois ans aprésl’assaut sanglant du Mavi-Marmara”.(www.lemonde.fr/international/article/2013/03/23/benyamin-netanyahou-presente-ses-excuses-a-ankara-trois-ans-apres-l-assaut-sanglant-du-mavi-marmara_1853195_3210.html, consulté le 23.03.2013)

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Comme autre initiative active du gouvernement d’AKP dans cette

région, les relations proches avec les mouvements islamistes

avaient été établies. C’est-à-dire, en 2006, le gouvernement

Turc a reçu la visite non officielle du groupe de la

Palestine dirigé par le chef du Hamas, Khaled Mechaal, à Ankara

malgré les inquiétudes graves du monde occidental.12 Cependant,

bien qu’il ait fait une tentative de recommencer les

négociations entre Israël et la Syrie de 2007 au 2008 comme son

autre médiation, avec la détérioration de relations Turco-

Israéliennes et cette visite du Hamas, Prime Ministre

Netanyahou a déclaré que Prime Ministre Erdogan, avait perdu

son rôle objectif comme médiateur. Selon le ministre des

affaires stratégiques d’Israël, Moshe Ya’alon, « Comment

pouvez-vous avoir confiance un gouvernement qui fréquente

l’Iran et le Hamas ? ».13

Dans le contexte des politiques plus actives gérées par le

gouvernement turc à partir des premiers jours du Printemps

arabe, la Turquie qui s’oppose d’abord aux interventions

militaires au régime de Gaddafi, commence ensuite à agir

ensemble avec le monde occidental. En effet, elle coupe ses

liens diplomatiques avec le gouvernement libyenne de Gaddafi

malgré les grands investissements turcs en Libye. Aussi, le

12 Sur cette visite, voir. Cagaptay Soner, Hamas Visits Ankara: The AKP Shifts Turkey’sRole in the Middle East, The Washington Institute, Policy Analysis, Policy Watch 1081, Février 2006. (www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/hamas-visits-ankara-the-akp-shifts-turkeys-role-in-the-middle-east, consulté le 25 Mars 2013)13 Voir. Iseri Emre, Dilek Oguz, Beyond a Turkish Model in Transforming the PenetratedMiddle East: The Nexus of Domestic Authority and International Prestige, Ortadogu Etutleri,Vol. 3, No 2, Janvier 2012, p. 134-137

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gouvernement de l’AKP fournit l’aide financier aux rebelles

Libyennes.

C’est-à-dire, la Turquie rappelle son ambassadeur après que

Davutoglu a visité à Benghazi et a promis 200 millions de

dollars d’aide à l’OTAN au Conseil National de Transition de la

Libye. Ensuite, cette aide a été augmentée en plus d’un fonds

de 100 millions de dollars par le gouvernement turc en juin

2011. De plus, Davutoglu déclare que le Conseil National de

Transition est le représentant légitime du peuple libyen.14

Alors, la Turquie forme des rebelles dans ce processus de

rétablissement de la sécurité en Libye.15 Au contraire de la

situation en Libye, la Turquie joue plus activement les rôles

depuis que les premières rébellions sont apparues contre Bachar

Al- Assad et le régime de Baath en Syrie.

Ayant accédé au pouvoir en 2002, le gouvernement d’AKP établit

fermement ses relations politiques, économiques et

diplomatiques avec le régime d’Assad sous sa politique « Zéro

problème avec les voisins ». Pourtant, avec le printemps arabe

en Syrie, R.T. Erdogan annonce à Assad que les réformes

politiques et juridiques devraient urgemment être mises en

vigueur et qu’il faudrait immédiatement mettre fin aux

persécutions sur la société civile en Syrie. C’est à dire qu’A.

Davutoglu visite officiellement plusieurs fois en Damas en 2011

afin de persuader Assad et d’exécuter les réformes.

14 Voir. Murinson Alexander, Turkish Foreign Policy in the Twenty-First Century, MideastSecurity and Policy Studies No.97, Septémbre 2012, p.20-21.(www.biu.ac.il/SOC/besa/MSPS97.pdf, consulté le 21 Février 2013)15 Pour le role de la Turquie au printemps de la Libye, voir. Blanchard Christopher, Libya: Transition and U.S. Policy, CRS Report for Congress, Octobre 2012, p. 13-14

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Par ailleurs, la Turquie qui est devenue un des pays exécutant

les sanctions contre le régime de la Syrie en Novembre 2011,

fournit les appuis financiers et des bases au corps

d’opposition politique de la Syrie, le Conseil National centré

à Istanbul. C’est à dire que la Turquie héberge les réunions du

Conseil National de la Syrie à Istanbul et à Antalya en 2012

avec l’appui du le Qatar, de l’Arabie Saoudite et des Etats-

Unis. Pourtant, la Turquie s’abstient officiellement de

soutenir le groupe opposition syrien jusqu’à l’ aggravation

de la crise syrienne en Mai 2011 malgré le fait qu’elle

ait directement des discussions avec le groupe.16

Comme nous voyons les grandes différences des politiques

étrangères turques envers le Moyen-Orient entre avant et après

le gouvernement de l’AKP, il est l’évident que la Turquie joue

désormais un rôle actif au Moyen-Orient. Donc, la question que

nous allons étudier est : « Quels facteurs provoquent l’émergence de cette

transformation en politique étrangère turque (PET : les facteurs structurels ou les

facteurs conjecturels ? »

Dans ce travail, pour répondre à cette question, nous tenterons

d’analyser ces facteurs qui influencent la nouvelle PET dans

cette région.17

16Voir. Ayhan Veysel, Arap Baharı: İsyanlar, Devrimler ve Değişim (Printemps Arabe: Révoltes,Révolutions, Changements), Bursa, 2012, p. 388-44417Ces catégories sont formées dans les études de la politique étrangèreturque par Mustafa Aydın. Dans son étude, les facteurs déterminants de lapolitique étrangère turque sont les éléments structurels et conjoncturels.Voir. Aydın, Mustafa, Turkish Foreign Policy: Framework and Analysis, Ankara, Décembre2004, p. 5-45

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« Les variables structurelles » qui déterminent la

nouvelle PET

« Les variables conjoncturelles »18 qui déterminent la

nouvelle PET

Tout d’abord, il faut bien préciser les variables structurelles

et conjecturelles : les variables structurelles qui sont

relatives aux caractéristiques intérieurs d’un pays (ou d’un

groupe de pays) déterminant les choix de la politique étrangère

de ce pays. Ces éléments sont les suivants : la position

géographique, les expériences politiques et historiques, la

culture politique et sociale, les structures idéologiques et

économiques. En revanche, les variables conjecturelles sont

différemment liés aux facteurs externes. Ils peuvent être

résumés : les perceptions de menaces, les conceptions de la

sécurité, les relations d’alliance et la structure de

conjecture internationale.

I) « Les variables structurelles » qui déterminentla nouvelle PET

Il faut d’abord évaluer les racines du gouvernement de l’AKP

dans le cadre de la transformation de l’identité  idéologique

et l’effet Davutoglu comme exemple de l’influence de18La distinction entre les variables structurelles et les variablesconjoncturelles se base sur la théorie des liens  (linkage approach) deJames Rosenau. Sa catégorisation inclut aussi les sources systématiques,sociétales, gouvernementales et idiosyncratiques. Voir. Rosenau James, TheStudy of Foreign Policy ; et James N. Rosenau, The Scientific Study of Foreign Policy, NewYork, The Free Press, 1971

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personnages politique sur la politique étrangère, ensuite les

facteurs économiques comme les nouveaux déterminants en PET.

1) Les racines historiques du gouvernement de l’AKP dans le

cadre de la transformation de l’identité idéologique

« Est-ce que les racines de l’AKP influencent le processus

décisionnel de la nouvelle PET ? » Cette question reste

toujours problématique dans l’opinion publique turque. C’est à

dire que le premier ministre Erdogan et le président Gul, ex-

ministre des affaires étrangères, étaient précédemment les

personnages importants dans le parti de la prospérité (Refah)

(RF) et au parti de la vertu (Fazilet) (FP) dans le contexte de

la Nationale Vision.19

Le parti de la vertu se sépare entre les réformistes et les

traditionalistes en 2000 dans le processus de la création de

l’AKP.20 Donc, Tayyip Erdogan et Abdullah Gul, connus comme

les réformistes, permettent la naissance de démocrates

musulmans de l’islam modéré.21 Dans la sphère de la politique

étrangère de RF et de FP, il y avait d’anti-Européenne forte

dimension ainsi qu’ils s’étaient opposés fortement à l’Etat

d’Israël. Le développement de fortes relations avec les autres

19Ces partis sont liés au mouvement de la Nationale Vision (Milli Gorus) etces partis islamists sous les différentes nomes sont devenus la partie dela vie politique turque depuis 1970 bien qu’ils soient de temps en tempsinterdis à cause des activités anti-régimes.20Pour le processus de politique islam en Turquie, voir. Toprak Binnaz,Secularism and Islam: The Building of Modern Turkey, Macalester International, Vol. 15,2003, p. 37-4221Voir. Globalization and Party Transformation: Turkey’s Justice and Development Part inPerspective, cité par Onis Ziya dans Globalizing Democracy: Party Politics in EmergingDemocracies, ed. Peter Burnell: London, 2006, p. 122-140

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pays musulmans et le monde arabe était la priorité principale

de leur politique étrangère.

C’est à dire que lorsque Necmettin Erbakan qui projetait une

convergence nouvelle autour d’un axe « panislamique » était

devenu le Premier ministre comme chef de RF en juin 1996, il

est allé effectuer sa première visite à l’étranger en Iran pour

signer un accord historique sur l’approvisionnement du gaz et

d’électricité iraniens.22 Puis, le Premier ministre islamiste

Erbakan a établi les relations proches avec le Front Islamique

du Salut-FIS en Algérie, le Hamas en Palestine, le Hezbollah en

Liban et les Frères Musulmans en Egypte. Une de ses idées

politiques est l’établissement d’un marché commun islamique qui

est nommé D-8 (Groupe des Huit) et qui est composé du

Bangladesh, de l’Egypte, de l’Iran, de la Malaisie, du Nigeria,

du Pakistan et de la Turquie.23 Parmi ses autres idées

politiques se trouvaient la création de sécurité islamique, la

monnaie unique avec les pays musulmans, la sortie de la Turquie

de l’OTAN et la fin des relations avec Israël.24De même que les

décisions et actions antioccidentales d’Erbakan sur la PET

avait provoqué l’inquiétude dans le monde Occidental, dans

cette période, les relations proches avec Israël et l’Occident

continuaient rapidement à se développer avec la demande de

22Voir. Makinsky Michel, “Teheran-Ankara: Empires ou Partenaires?”, Outre-terre, no 10, 2005/1, p. 226-227 (http://www.cairn.info/revue-outre-terre-2005-1-page-225.htm, consulté le 15 Mars 2013)23Voir. Rubin Barry, Kirisci Kemal, Gunumuzde Turkiye’nin Dış Politikası (LaPolitique Etrangère Turque Aujourd’hui), Istanbul, 2002, p. 160-17624Voir. Erbakan Necmettin, Turkiye’nin Dis Politikasi Nasıl Olmalı? (Commentest-ce que la politique étrangère de la Turquie devrait être?), Yeni Dunya,Vol. 1, No.3, Mars-Avril 1995, p. 60

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généraux de l’armée turque malgré toutes les tendances

islamistes de N. Erbakan. 25

En effet, il est l’évident que le gouvernement de l’AKP accorde

plus d’importance aux politiques du Moyen-Orient dans la PET en

raison de leurs valeurs musulmanes formées par ses racines.

2) L’effet Davutoglu en nouvelle PET

Le Professeur Davutoglu est devenu la personne la plus

influente en politique étrangère du gouvernement de l’AKP et

est considéré comme l’architecte de la réorientation de la PET.

« Comment est-ce que le ministre des affaires étrangères

pourrait influencer la PET ? » De même que les plusieurs

exemples de la réponse de cette question se trouvent

pratiquement dans l’histoire de la PET, nous pourrions

nettement voir que les thèses de Davutoglu dans son livre

intitulé « La profondeur stratégique »26 ont été effectivement

réalisées dans la PET d’aujourd’hui. A savoir, il déclare les

nouvelles responsabilités de la PET dans ce travail.27 D’après25Dans cette période, l’armée turque mets la pression à Erbakan contre lefondamentalisme islamique en Turquie. Pourtant, Necmettin Erbakan aupouvoir signifie souvent qu’on veut établir les bonnes relations avec lesEtats-Unis et l’Occident. Voir. Gerges Fawaz, Traducteur: Dag Ahmed Emin,Amerika ve Siyasal İslam ( Amerique et Islam Politique), Istanbul, 2001, p.304-326 26 La premiére édition du livre a été publiée en avril 2001 avant del’arrivée au pouvoir de l’AKP. Davutoglu Ahmet, Stratejik Derinlik: Turkiye’ninUluslararası Konumu (La profondeur strategique: La position internationale de la Turquie),Istanbul, 201327 Dans son livre, son concept de la profondeur stratégique se compose dequatre éléments : la profondeur géographique, la profondeur historique,l’effet géoculturelle, l’importance géoéconomique. Davutoglu pense que laTurquie devrait jouer un rôle plus stratégique pour n’avoir passuffisamment l’exploitée. Elle devrait jouer plus activement dans lessystèmes régionaux du Moyen-Orient, de l’Asie, des Balkans et de la

13

Davutoglu, « Comment est-ce que la politique de la Turquie

devrait être sur le Moyen-Orient ? » Il explique ces politiques

dans son travail comme nous allons les voir plus bas :

La Turquie devrait établir les bonnes relations avec ses

voisins en éliminant les perceptions négatives et les préjuges

du passé. C’est à dire qu’elle s’était éloignée du Moyen-Orient

en développant ayant des liens culturels avec l’Ottoman et

avait exécuté ses politiques régionales dans le cadre des

stratégies d’Israël qui avait eu seulement des cinquante ans

d’histoire depuis son indépendance en 1948.28Aussi, cette

relation avec l’Israël avait provoqué que la Turquie n’aurait

pas pu jouer un rôle actif dans le processus de paix israélo-

palestinien.29Façonner et influencer les éventements de la

région sont inévitablement la mission et la responsabilité

historique de la Turquie. Pourtant, le problème de confiance

était posé à cause de ses conflits entre la Turquie et les pays

de la région. Après la guerre froide, la Turquie aurait dû

réorganiser ses politiques sur la région. En même temps, elle

ne peut pas continuer à avoir des relations tendues avec l’UE

et le Moyen-Orient. Car il est impossible que le pays qui a des

confits continuels avec ses voisins mette en place

effectivement les politiques régionales et mondiales. Pour

mettre fin à ces relations tendues, il est important que

Transcaucasie contrairement en politique étrangère traditionnel dans l’axeunique caractérisée dans le cadre de l’Occidentale. Ainsi que ce nouveaurôle ne consiste pas uniquement à préserver l’ancien statu quo, placée aucentre du triangle formé par l’Asie, l’Europe et l’Afrique, la Turquiedevrait agir de maniéré dynamique afin de remplir ces espacesgéoéconomiques et géopolitiques dans ces régions.28 Traduction libre du Turc. Davutoglu, Stratejik Derinlik (La profondeur stratégique), p. 65-7429 Traduction libre du Turc. Davutoglu, ibid., p. 422

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l’interdépendance économique et les éléments culturels soient

créées avec les voisins.30

Enfin, comme résultat des thèses d’A. Davutoglu, l’aspect le

plus important de cette politique de profondeur stratégique et

de zéro problème avec les voisins est sans doute le

rapprochement de la Turquie avec les pays musulmans de la

région en éliminant les politiques traditionnelles. En effet,

ce travail de Davutoglu nous montre que le Moyen-Orient est un

héritage de l’empire Ottoman et que la Turquie devrait

exploiter ses liens historiques, géoculturels et géoéconomiques

pour rétablir la sphère d’influence.

3) Les facteurs économiques de l’ouverture vers le Moyen-

Orient

Dans les dernières années, la Turquie ayant une économie

croissante (la 15e ou 16e au niveau mondial)31 se transforme en

puissance régionale et le monde de ses affaires a évidemment

tendance à atteindre les nouveaux marchés tels que le Moyen-

Orient et l’Afrique du Nord à cause de cette économie

croissante. Autrement dit, « la Turquie d’aujourd’hui se

transforme en Etat Commercial (Trading State)32 dans le cadre30 Traduction libre du Turc. Davutoglu, ibid., p. 142-14531 Voir. Groc Gerard, Une Nouvelle Diplomatie Turque, Présentation Critique de la doctrineDavutoglu, IRIS, Policy Paper, Decembre 2011, p.14 (http://www.iris-france.org/docs/kfm_docs/docs/observatoire-turquie/2011-12-08-grard-groc---nouvelle-diplo-turque.pdf, consulté le 25 Février 2013)32 Le terme “Trading State” appartient à Richard Rocecrance. Selon lui, unnouveau monde du commerce lié en interdépendance économique est apparu etce monde remplace de plus en plus un monde déterminé par les systèmesmilitaires-politiques et territoriaux. Voir. Rocecrance Richard, The Rise ofthe Trading State: Commerce and Conquest in the Modern World, Newyork, Basic Books,1986. Pour « Trading State », il est vital de résoudre les conflits et depromouvoir le commerce et l’investissement avec les voisins. Voir.Rocecrance Richard, The Rise of the Virtuel State: Wealth and Power in the Coming State,

15

du processus qui avait été commencé par Turgut Ozal dans les

années 1980 et qui a été pourtant interrompre dans les années

1990.»33 Donc, la PET a été de plus en plus déterminée par les

considérations économiques de cette nouvelle économie telles

que les marchés d’exportations, les occasions d’investissement

dirigé par les investisseurs nationaux et l’approvisionnement

en énergie.

D’une part, l’économie croissante de la Turquie a de plus en

plus besoin de pétrole, donc ses sources d’approvisionnement se

diversifient parmi les pays de la région. Par exemple, de même

que ses fournisseurs principaux sont l’Iran, la Russie et

l’Azerbaïdjan, en février 2012, le gouvernement de l’AKP

commence à importer du pétrole libyen et ensuite la Turquie et

la Libye ont discuté de la coopération en matière pétrolière et

gazière.34

D’autre part, selon Ahmet Davutoglu,  le monde des affaires en

Turquie devient le premier moteur de la politique étrangère. 35

Un des groupes les plus influents dans le monde des affaires

est « Les tigres d’Anatolie »36 ayant de grandes relations

économiques (le commerce et l’investissement) avec le Moyen-

Newyork, Basic Books, 1999.33 Ce terme est formé par Kemal Kirisci dans la nouvelle PET. Voir. KirisciKemal, The Transformation of Turkish Foreign Policy: The Rise of Trading State, NewPersceptives on Turkey, no. 40, 2009, p. 29-5734 Pour les coopérations bilatères entre la Turquie et la Libye, voir.Djalili Mohammad Reza, Kellner Thierry, l’Iran et la Turquie Face au “Printemps Arabe”,Vers Une Nouvelle Rivalité Stratégique au Moyen-Orient?, GRIP, Bruxelles, 2012, p. 69-7135 Pour l’entretien de Davutoglu, voir. Kirisci, ibid., p.4236 “Les Tigres d’Anatolie” qui sont connu comme “Islamic Calvinism” ont étédonne l’occasion par Turgut Ozal dans les années 1980. Avec le processusde libéralisation et la tolérance d’Ozal, les parts de ces entreprises enéconomie grandissent rapidement. Voir. Haynes Jeffrey, Religion and Politics inEurope, the Middle East and North Africa, New York, 2010, p. 147-150

16

Orient. Alors que ces entreprises islamiques défendent la

croissance de l’économie turque tant sur les marchés du Moyen

Orient que sure ceux de l’Europe, ils jouent un rôle important

dans le processus décisionnel de la PET depuis l’arrivée au

pouvoir de l’AKP. C’est à dire que « l’exportation turque au

monde arabe a été multiplié par cinq et atteint 25 milliard de

dollars entre 2002 et 2008. Les marchés de la Turquie dans le

monde arabe sont généralement dans les secteurs tels que la

construction, l’acier, la nourriture et les produits

chimiques. »37De plus, dans la mesure où il y a une influence

significative des entreprises islamique sur les politiques au

Moyen Orient, les organisations de société civile telles que

TOBB (Union des Chambres et des Bourses de Turquie), MUSIAD38

(Industriels Indépendants et l’Association des Hommes

D’Affaires) et TUSKON (Confédération des Hommes d’Affaires et

des Industriels de Turquie) représentent les centres

croissantes d’industrialisation et d’accumulation du capital en

Turquie et apparaissent donc comme les facteurs déterminants de

la PET sur cette région.39

4) Le déclin de l’effet militaire en PET

37 Voir. Habibi Nader, Walker Joshua, What is driving Turkey’s Reengagement with Arab World?, Crown Center for Middle East Studies, No. 49, Avril 2011, p. 1-9 (http://www.brandeis.edu/crown/publications/meb/meb49.html, consulté le 15 Avril 2013)38 Fondé par les hommes d’affaires islamiques, MUSIAD vise particulièrementles liens religieux entre l’islam et les valeurs du marché libre etcommence plus activement à jouer un rôle sur la PET depuis l’arrivée del’AKP.39 Pour ces organisations, voir. Ziya Onis, Multiple Faces of the New Turkish ForiegnPolicy: Underlying Dynamics and a Critique, Center for Globalization and DemocraticGovernance, GLODEM Working Paper Series, Avril 2010, p. 2-20,(glodem.ku.edu.tr/10_004.pdf, consulté le 25 Mars 2013), Kirisci Kemal,Turkey’s Demonstrative Effect and the Transformation of the Middle East, Insight Turkey,Vol.13, No.2, 2011, p.33-55

17

L’autre des raisons de l’ouverture vers le Moyen Orient est la

modification du rôle de l’armée turque dans la vie politique

turque.

Particulièrement, se déclarant la gardienne des valeurs

occidentales et laïques de la République, l’armée avait

réalisée trois coups d’Etat (1960, 1971 et 1980) et « un coup

d’Etat post-moderne »40 dans la vie politique turque. L’armée

turque avait été un pouvoir véritable en PET jusqu’au

gouvernement d’AKP. Surtout, pendant les années 1990,

l’émergence du nationalisme Kurde et du politique islam à

l’intérieur et l’apparition des affrontements au Moyen-Orient,

aux Balkans et au Caucasie à l’extérieur augmentent le pouvoir

de l’armée sur le processus de la décision, donc les

gouvernements turcs signent les accords militaires importants

avec l’Israël à cause de l’effet de l’armée sur la sécurité

nationale.

Bien que l’armée turque ait des pouvoirs extrêmes en PET, sous

la procédure d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, le

MGK41 (Milli Guvenlik Kurulu-Le Conseil de la Sécurité

40 Ce terme est utilisé dans la vie politique turque par le 28 février 1997.Avec cette intervention dans la vie politique turque, au nom de la laïcitéen péril, le MGK provoque le départ de gouvernement islamiste d’Erbakan. 41 Le MGK, établi par la Constitutionnel de 1961 et renforcé par laConstitutionnel de 1982 et l’amendement constitutionnel en 1973, est uneinstitution de la sécurité nationale composé des civils et des militaires.Par la Constitutionnel de 1982, le nombre des militaires ont été augmentéau détriment des civils au conseil. Selon la Constitutionnel de 1982, leconseil est composé de la première ministre, du ministre des affairesétrangères, du ministre de la justice, du ministre de l’intérieure, duministre de la défense, du chef d’état-major des armées, des généraux dedifférentes armées (air, terre et mer) et du commandant général de lagendarmerie nationale sous la président de la république. Voir. Turk SilahliKuvvetlerinin Dis Politikadaki Etkisi (L’influence des Forces Armées Turques dans Politique Etrangère)cité par Aknur Muge dans Turkiye’nin Degisen Dis Politikasi (Le Changement de la Politique

18

Nationale) est réformé en 2003 et ses pouvoirs ont été

commencés à limiter dans la vie politique turque. Avec cette

« révolution silencieuse », le MGK est composé à parité de

civils et de militaires sous la présidence du président de la

République. Donc, un civil devient secrétaire général du MGK

pour la première fois en 2004.42 Ce changement structurel dans

la vie politique permet le gouvernement d’être l’acteur

principal en PET. Alors, après les limitations des pouvoirs de

l’armée, le gouvernement d’AKP parait très actif dans les

relations avec le monde arabe.

2) « Les variables conjoncturelles » quidéterminent la nouvelle PET

Il faut évaluer les raisons liées aux variables

conjoncturelles  comme autres déterminants de la nouvelle PET,

d’abord du point de vue des relations entre la Turquie et l’UE

et ensuite du point de vue des changements de la conjoncture

internationale.

« Quelles sont les raisons conjecturelles qui poussent la

Turquie vers le Moyen-Orient? » La réponse à cette question

tient compte de plusieurs facteurs extérieurs. Tout d’abord,

surtout depuis la deuxième période de l’AKP, les problèmes dans

les relations turco-européennes et la stagnation du processus

de réformes influencent évidemment la direction de la PET.

Etrangère de la Turquie) Ed. Yenigun Cuneyt et Efegil Ertan, Istanbul, 2010, p.127-14042 Voir. Sitzenstuhl Charles, La Diplomatie Turque au Moyen-Orient, Paris, 2011, p. 86-88

19

C’est-à-dire que malgré le fait que les négociations d’adhésion

soient ouvertes depuis octobre 2005, le processus continue

profondément à ralentir en raison des augmentations de

désaccords. D’une part, l’UE critique la Turquie pour le

ralentissement de son processus de réforme. D’autre part, « du

côté de la Turquie, l’UE obtient les doublés standards dans le

processus d’adhésion de la Turquie. »43Donc, le fort déclin

grave de l’enthousiasme pour l’adhésion à l’UE est apparu au

gouvernement turc.

Deuxièmement, placée dans le monde occidental en conséquence

des anxiétés de la sécurité au début de la guerre froide, la

Turquie commence à augmenter forcément les options de la

diplomatie après la chute de l’Union Soviétique. En effet, les

changements structurels qui étaient apparus dans le système

international à la fin de la guerre froide avaient influencé

inévitablement la direction de la PET. Donc, « dès ce moment,

la fiction de la séparation complète avec le Moyen-Orient,

imposée par M. K. Ataturk et consolidée par la guerre froide,

ne tient plus. » 44

Troisièmement, les attaques du 11 Septembre ont apporté des

changements importants sur la conjoncture internationale. Ces

attaques ont amené une rupture profonde entre le monde musulman

et le monde occidental et ont provoqué l’apparition évidente

des mouvements de l’islam radical. D’une part, formulé par le

gouvernement de Bush afin de supprimer les mouvements de43 Pour l’opinion du gouvernment de l’AKP sur l’UE, voir. “Turkey against double standarts of EU”, (http://www.akparti.org.tr/english/haberler/turkey-against-double-standards-of-eu/35373, consulté le 15 Avril 2013)44 Voir. Schmid Dorothée, La Turquie: Alliée de Toujours des Etats-Unis et NouveauChallenger, Politique Etrangère, Vol. 76, no 3, Automne 2011, p. 587-589

20

l’islam radical, l’Initiative du Partenariat du Moyen-Orient

(MEPI)45 met la Turquie de l’AKP au centre des responsabilités

de la région. D’autre part, « l’idéologie du kémalisme avait

évité l’activisme en région. Pourtant, la durabilité de cette

approche était plus difficile depuis la fin de la guerre froide

et surtout à partir du 9/11. Le phénomène transnational comme

le développement de l’islam radical et du terrorisme a forcé

Ankara à prendre des responsabilités significatives dans cette

région. »46Dans les années suivantes, indiquée comme un modèle

compatible entre l’islam et la démocratie par les gouvernements

américains, la Turquie de R.T. Erdogan devient avec

enthousiasme « le chef de la MEPI ».47

En conséquence de la MEPI, la Turquie, puissance émergente de

la région, devient le dirigeant du Moyen-Orient et cette45 Désigné par les nouveaux conservateurs, cette initiative a été annoncépar G. Bush sous MEPI (Middle East Partnership Initiative) à l’Universitéde Caroline de Sud en mai 2002. Pour exécuter ce projet, le gouvernementaméricain qui vise à étendre l’influence des Etats-Unis dans cette régionfixe de 90 millions de dollars pour son budget. Les buts du gouvernementaméricain sont de restaurer les économies de la région, de soutenir lesdroits de femmes, de consolider les sociétés civiles et l’état de droit etl’amélioration des systèmes éducations. Voir. Arap Bahari ve Ortadogu’da DemokrasiSorunu (Le Printemps Arabe et la Question de la Démocratie au Moyen-Orient) cité par AktasMurat  dans Arap Bahari (le Printemps Arabe), Ed. Aktas Murat, Ankara, 2012, p. 7-77. Voir. Croisiere Catherine, La Doctrine Bush de Remodelage du Grand Moyen-Orient :entre Idéalisme et Pragmatisme (http://www.diploweb.com/forum/croisier1.htm,consulté le 25 Avril 2013) 46 Voir. Robins Philip, Between the EU and the Middle East: Turkish Foreign Policy under theJDP Gouvernment, 2002-2007, ISPI, Working Paper, Vol. 11, 2007( www.ispionline.it consulté le 15 Avril 2013)47 Bien que le Premier Ministre Erdogan ait assisté au sommet aux Etats-Unis, les acteurs principaux du Moyen-Orient tels que l’Égypte et l’ArabieSaoudite n’y étaient pas présent. Ensuite, R.T.Erdogan a fait les visitesofficielles en Syrie, au Liban, au Marco et en Tunisie dans le cadre de laMEPI en 2005. En outre, lors du sommet de l’OTAN à Istanbul en 2004, leprojet avait été rediscuté. Voir. Dis Politikada AKP : Stratejik Konumdan StratejikModele (l’AKP en Politique Etrangère : de la Position Stratégique au Modelé Stratégique) cité parUzgel Ilhan dans AKP Kitabı : Bir Donusumun Bilancosu (Le Chapitre de l’AKP : le Bilan de laTransformation), Ankara, 2010, p. 364-369

21

position leadership a été accélérée par le processus du

printemps Arabe. Par exemple, la Syrie, l’Irak, l’Egypte et

l’Arabie Saoudite qui avaient pris de temps en temps le

leadership de la région après la Seconde Guerre mondiale, se

sont concentrées sur leurs questions de sectarisme dans les

dernières années. Depuis l’intervention américaine, en mars

2003, I ’Irak s’est occupée en ses instabilités intérieures et

ainsi avait perdu sa position internationale et sa crédibilité

régionale. Alors que les autres puissances régionales, la Syrie

et l’Egypte, se concentrent sur leurs questions intérieures

amenées par le printemps arabe, ils ont perdu leurs pouvoirs

régionaux, l’Arabie Saoudite, alliée de toujours des Etats-Unis

et la puissance sunnite de la région, s’efforce d’éliminer les

groupes radicaux de son territoire à partir du 9/11. Cette

situation restreint sa crédibilité  internationale.

La dernière chose est le fait que I ’Iran, leader du chiisme,

ne soit pas le chef du Moyen-Orient où la majorité de la

population est sunnite malgré ses politiques anti-américaines

et anti-israéliennes.

En conclusion, vu que la Turquie obtient le leadership de la

région dans le cadre du processus provoqué par le 9/11 et

ensuite consolidé par le printemps arabe, elle devient leader

du sunnisme contre l’Iran. C’est-à-dire que nous pouvons

nettement voir cette situation dans le printemps du

Bahreïn. « Le gouvernement turc soutient l’utilisation de

l’intervention militaire du gouvernement bahreïnien afin de

22

supprimer les manifestations des chiites encouragés par

l’Iran »48

Conclusion

Pendant des années, la Turquie n’a pas montré son enthousiaste

à entretenir des relations proches avec les pays de cette

région, bien que son histoire commune et son emplacement

géographique le nécessitent. Toutefois, avec l’arrivée au

pouvoir d’AKP en 2002, comme nous l’avons vu plus haut, ainsi

que les raisons conjoncturelles poussent la Turquie vers le

Moyen-Orient, les dynamiques intérieures de la Turquie

précédent plus la transformation des politiques traditionnelles

et alors provoquent la politique étrangère multidimensionnelle,

plus active et constructive. Surtout, on pourrait nettement

voir que depuis l’émergence du printemps arabe, la Turquie de

l’AKP a adopté rapidement son propre rôle régional, garant de

l’ordre, dans le cadre de sa politique basée sur l’identité.

Encourager le développement des valeurs et normes démocraties

et libérales dans cette région est sans doute un de ses rôles

les plus importants.

Pour finir, on peut dire que le fait que l’importance des

politiques de l’Union Européenne dans le processus de

l’adhésion soit tombée au second rang aux yeux de la Turquie

nous montre que la nouvelle PET se concentrera plus sur le

Moyen-Orient dans les années prochaines. C’est à dire que ces

relations positives établies avec les pays de cette région

48 Voir. “Turkey Says It Supports GCC Intervention in Bahrain”, Politact, 16 Mars, 2011, (http://politact.com/issue-brief/turkey-says-it-supports-gcc-intervention-in-bahrain.html, consulté 10 Avril 2013)

23

seront un choix rationnel de politique étrangère. Pourtant, ces

relations proches ne devront pas être alternatives aux

relations de l’Occident, particulièrement à celles de l’UE. Si

les relations avec la région n’étaient pas la partie

complémentaire de celles de l’Occident et si la Turquie jouait

un rôle partisan au lieu de son rôle médiateur neutre aux

conflits de cette région, cette situation pourrait amener la

Turquie à des conflits régionaux en continuant à s’accroitre

constamment et ainsi menacer sa stabilité et sa sécurité.

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