GUTHERZ X. & JALLOT L. (dir.), 2011. Les abris ornés de Laas Geel et l’art rupestre du...

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LES ABRIS ORNES DE LAAS GEEL ET L’ART RUPESTRE DU SOMALILAND THE DECORATED SHELTERS OF LAAS GEEL AND THE ROCK ART OF SOMALILAND Sous la direction de Xavier Gutherz & Luc Jallot

Transcript of GUTHERZ X. & JALLOT L. (dir.), 2011. Les abris ornés de Laas Geel et l’art rupestre du...

LES ABRIS ORNES DE LAAS GEEL ET L’ART RUPESTRE DU SOMALILAND

THE DECORATED SHELTERS OF

LAAS GEEL AND THE ROCK ART OF

SOMALILANDSous la direction de Xavier Gutherz & Luc Jallot

LES ABRIS ORNES DE LAAS GEEL ET L’ART RUPESTRE DU SOMALILAND

THE DECORATED SHELTERS OF

LAAS GEEL AND THE ROCK ART OF

SOMALILAND

Sous la direction de Xavier Gutherz et Luc Jallot

Avec la participation de Régis Bernard, Jean-Paul Cros, Roger Joussaume, Joséphine Lesur, Mohamed Abdi Ali, Mohamed Omar Ismaël, Jean-Michel Pène, Guy Pouzolles, Muriel Richard, Pascale Richardin, Dominique Sordoillet

Edited by Xavier Gutherz and Luc Jallot

With the participation of Régis Bernard, Jean-Paul Cros, Roger Joussaume, Joséphine Lesur, Mohamed Abdi Ali, Mohamed Omar Ismaël, Jean-Michel Pène, Guy Pouzolles, Muriel Richard, Pascale Richardin, Dominique SordoilletEnglish translation: Alan and Mélanie de Quincey Presses universitaires de la Méditerranée

À la mémoire d’Osman Ali BileTo the Memory of Osman Ali Bile

Table of Contents

Foreword 5

The Archaeological Heritage of Somaliland 9

Prehistoric Research Before 2002 12

The Site of Laas Geel 14

Shelter 1 15

The Cows 16

Other Animals and Marks 17

The Human Figures 18

The Laas Geel Man in Neolithic Times 19

The Rock Art of Somaliland in the Regional Context of the Horn of Africa 22

Glossary 26

Notes 27

Table des matières

Avant-propos 5

Le patrimoine archéologique du Somaliland 9

Les recherches préhistoriques antérieures à 2002 12

Le site de Laas Geel 14

L’abri 1 15

Les vaches 16

Autres animaux et signes 17

Les personnages 18

Les hommes de Laas Geel aux temps néolithiques 19

L’art rupestre du Somaliland dans le contexte régional de la Corne de l’Afrique 22

Glossaire 26

Notes 27

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Avant-proposLa République du Somaliland est fière et heureuse d’avoir accueillie à bras ouverts sur son sol en novembre 2002 l’équipe d’archéologues français dirigée par M. le Professeur Xavier Gutherz. Depuis cette année-là , cette équipe a réalisé plusieurs missions de recherche dans notre pays, d’abord accueillie par le regretté Osman Ali Bile, puis par son successeur, Abdirizac Waaberi Rooble au Ministère du Tourisme et de la Culture, et aujourd’hui, par moi-même et mon équipe du Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme.En faisant connaître au monde entier l’extraordinaire site de Laas Geel, ces chercheurs français qui sont devenus des amis très chers du Somaliland, ont largement contribué à la reconstruction de notre identité culturelle nationale, après les années difficiles qui avaient entraîné la souffrance, la mort et de nombreuses destructions. Aujourd’hui, notre nation se reconstruit avec succès, malgré un environnement hostile ou indifférent à nos sollicitations et il est certain que l’important patrimoine archéologique mis en valeur par les travaux de l’équipe française contribue largement à ce processus.En effet, le site de Laas Geel est aujourd’hui non seulement connu de la communauté scientifique internationale, mais il est aussi devenu l’un des plus beaux joyaux touristiques de notre pays et sa réputation est à la hauteur de ce qu’il représente : un patrimoine exceptionnel et, sans aucun doute, le plus beau site d’art rupestre de toute la Corne de l’Afrique.Le patrimoine culturel du Somaliland ne se limite évidemment pas au site de Laas Geel. Les prospections réalisées par le professeur Gutherz et ses collaborateurs ont permis de recenser de nombreux autres sites. Nous pensons en particulier aux abris ornés de Dhagax Kure, à la roche gravée de Dhagax Marodi et à de nombreux autres sites contenant des peintures d’âge

ForewordThe Somaliland Republic is proud and delighted to have welcomed on its soil in November 2002 the team of French archaeologists led by Professor Xavier Gutherz. Since that year, that team has realized several missions of research in our country, initially received by my regretted predecessor, Osman Ali Bile, and then by his successor Abdirizac Waaberi Rooble at the Ministry of Tourism and Culture and now by myself and my team of the Ministry of Commerce, Industry and Tourism.In making known to the entire world the extraordinary site of Laas Geel, these French researchers, who have become very dear friends of Somaliland, have largely contributed to the reconstruction of our national cultural identity, after the difficult years which brought in their train of suffering, death and destruction. Today, our nation is reconstructing itself with success, in spite of an environment indifferent or hostile to our advances and it is certain that the important archaeological heritage highlighted by the work of the French team greatly contributes to this process.Indeed, the site of Laas Geel is today not only known to the international scientific community, but it has also become one of the most beautiful touristic gems of our country and its reputation is equal to that which it represents: an exceptional heritage, and, without any doubt, the most beautiful site of rock art in the whole of the Horn of Africa.The cultural heritage of Somaliland is of course not limited to the site of Laas Geel. The prospections realized by Professor Xavier Gutherz and his collaborators made it possible to make an inventory of many other sites. The decorated shelters of Dhagax Khure in particular come to mind, as well as the engraved rock of Dhagax Marodi and numerous other sites containing remarkably well-preserved prehistoric paintings. To this heritage can be added the numerous megalithic graves, funerary monuments anterior to

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préhistorique remarquablement conservées. À ce patrimoine, s’ajoutent les très nombreuses sépultures mégalithiques, monuments funéraires antérieurs à l’introduction de l’Islam en Afrique, qui étaient jusqu’à présent quasiment inconnues. On peut évoquer aussi les importantes ruines d’agglomérations d’époque médiévale qui ne demanderaient qu’à être fouillées par des équipes compétentes, tant elles pourraient fournir de précieuses informations sur le riche passé historique de notre pays et sur les échanges commerciaux qui s’opéraient il y a quelques siècles entre nos régions d’Afrique, la Méditerranée, la Péninsule arabique, le sous-continent indien et l’extrême Orient.Aujourd’hui, il nous reste à mettre en place des outils efficaces pour assurer la protection et la mise en valeur du patrimoine archéologique du Somaliland. Une première étape a été franchie à Laas Geel où a été construit un bâtiment d’accueil et où la surveillance est assurée par une excellente équipe de gardiens. Il faut poursuivre cet effort, l’étendre à tout le pays, partout où se trouvent des vestiges du passé et pour cela nous ne pourrons nous passer de l’aide financière internationale et du concours d’experts qualifiés. Mais il faut aussi compter sur nos propres forces et c’est pourquoi –notamment avec le concours technique de la France– nous nous emploierons à former des chercheurs et des agents du patrimoine somalilandais. Il nous reste aussi à informer et à éduquer le plus largement possible nos concitoyens pour les aider à prendre conscience de l’intérêt collectif national que représente ce patrimoine culturel exceptionnel. Il s’agit en effet que tout un chacun considère comme un devoir de respecter ces témoins matériels rares et précieux de nos plus anciennes racines mais qui sont aussi source de développement pour notre nation. Mr. Abdirisaq Khalif AhmedMinistre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme de la République du Somaliland

the introduction of Islam in Africa, which until now were almost unknown. One can also include the substantial ruins of medieval agglomerations which await to be excavated by competent teams for they could provide so much valuable information on the rich historical past of our country and on the trade which operated a few centuries ago between our regions in Africa, the Mediterranean, the Arabian Peninsula, the Indian sub-continent and the Far-East. Today, it remains to us to put in place efficient tools to guarantee the protection and the development of the archaeological heritage of Somaliland. A first stage has been attained at Laas Geel where a visitors centre has been built and surveillance is assured by an excellent team of wardens. This effort must be pursued and extended throughout the country, where there are vestiges of the past, hence we cannot do without international financial aid and the cooperation of qualified experts. But we must also rely on our own resources and that is why, notably with the cooperation of France, we are undertaking the formation of researchers and agents of the Somaliland heritage. It also remains for us to inform and educate our fellow citizens as widely as possible to make them aware of the national collective interest that this exceptional cultural heritage represents. Indeed it concerns one and all to consider it a duty to respect these rare and precious material testimonies of our most ancient roots, which are also a source of development for our nation.Mr. Abdirisaq Khalif AhmedMinister of Commerce, Industry and Tourism of the Republic of Somaliland

INTRODUCTION Placé sous la responsabilité de Xavier Gutherz, professeur à l’université Pau-Valéry Montpellier 3 et directeur de l’équipe Préhistoire méditerranéenne et africaine de l’UMR 5140 (Archéologie des Sociétés Méditerranéennes), la mission archéologique au Somaliland a débuté en novembre 2002. Elle inclut des chercheurs français et des représentants somalilandais rattachés au ministère du Tourisme et de la Culture1. Le financement de la mission dans le cadre du programme « Premières sociétés de production dans la Corne de l’Afrique » est assuré par une allocation du ministère français des Affaires étrangères et européennes. Un complément est alloué par l’université Paul-Valéry. En 2003, un reportage exclusif de l’agence Gamma a permis de faire connaître à un large public dans de nombreux pays cette découverte archéologique exceptionnelle.

INTRODUCTIONThe archaeological mission in Somaliland began in November 2002, under the leadership of Xavier Gutherz, professor at Paul-Valéry University, Montpellier III, and director of the Mediterranean and African Prehistory team of the UMR 5140 (Archaeology of Mediterranean Societies). Those who participated include French researchers and Somaliland representatives attached to the Ministry of Tourism and Culture 1. The financing of the mission is assured by a grant from the French Ministry of Foreign and European Affairs in the context of the program “Early Production Societies in the Horn of Africa”. A complement is allocated by Paul-Valéry University. In 2003 an exclusive Gamma agency reportage made this exceptional archaeological discovery known to a wide international audience.

The archaeological team under the ceiling of shelter

No.1 in November 2003.

L’équipe archéologique sous le plafond de l’abri N°1 en

novembre 2003..

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À l’occasion de la publication de cet ouvrage, un hommage particulier doit être rendu aux plus hautes autorités de l’État qui nous on accueillis de 2002 à 2007, son excellence Dahir Rayaale Kahin, Président de la République et son excellence Ahmed Yussuf Yacin, Vice-président qui ont très tôt compris l’intérêt de nos travaux et nous ont assuré de leur soutien constant, tout en nous offrant les meilleures conditions de sécurité au cours de nos séjours dans leur pays. L’équipe scientifique adresse aussi ses très sincères remerciements à son excellence M. Abdirizac Waaberi Rooble, ancien ministre du tourisme et de la culture de la République du Somaliland sous l’autorité duquel a été placée cette mission et qui a donné l’autorisation de recherche et a grandement facilité toutes procédures et travaux archéologiques dans ce pays. L’équipe tient également à remercier M. Hasan Ismaël Hasan, directeur général du ministère M. Abdi Salan Mohamed Shabel, directeur du tourisme et Mademoiselle Sada Mire, directrice du département des Antiquités pour leur appui à nos démarches. Nous n’oublierons pas le Danish Refugee Council qui a financé la construction du bâtiment d’accueil au pied du site de Las Geel. Enfin, nous voudrions exprimer notre gratitude à Madame Edna Aden Ismail qui fut la première à nous accueillir avec chaleur au nom du Gouvernement somalilandais auquel elle appartenait en 2002 et à Mohamed Abdi Ali, notre guide et accompagnateur attentif et compétent pendant toutes nos missions de terrain.L’équipe scientifique remercie également les autorités de Darburuq ( devenu depuis Laas Geel) et les représentants de la commune de Dhubato pour leur accueil, l’aide apportée tout au long des missions et l’intérêt qu’ils ont manifesté pour l’étude et la sauvegarde de leur patrimoine culturel, ainsi que la population somalilandaise qui nous a toujours réservé le meilleur accueil.Xavier Gutherz et Luc Jallot

On the occasion of the publication of this work, particular homage is due to the highest authorities of the State. His Excellence Dahir Rayaale Kahin, President of the Republic and His Excellence Ahmed Yussuf Yacin, Vice President, who both understood very early on the interest of our work and who assured us of their constant support, whilst according us the best conditions of security during our sojourn in their country. The scientific team also addresses its most sincere thanks to His Excellence Abdirizac Waaberi Rooble, former Minister of Tourism and Culture of the Somaliland Republic under whose authority this mission was placed and who gave the authorization for research and greatly facilitated all procedures and archaeological work in this country. The team would also like to thank Mr Hasan Ismaël Hasan, Director General of the Ministry, Mr Abdi Salan Mohamed Shabel, Director of Tourism and Ms Sada Mire, Director General Department of Antiquities for their support in our proceedings. We shall not forget the Danish Refugee Council which financed the construction of a visitors centre at the foot of the Laas Geel site. Finally we would like to express our gratitude to Mrs Edna Aden Ismail who was the first to give us a warm welcome in the name of the Somaliland Government to which she belonged in 2002 and also to Mohamed Abdi Ali, our attentive and competent guide who accompanied us on all our field missions.The scientific team likewise thanks the authorities at Darburuq (now Laas Geel) and the representatives of the district of Dhubato for their welcome, for the aid provided throughout the missions and for the interest they manifested for the study and safeguard of their cultural heritage, as well as the Somaliland population who always made us feel welcome.Xavier Gutherz and Luc Jallot

Le patrimoine archéologique du SomalilandLorsque nous avons pour la première fois foulé le sol du Somaliland en novembre 2002 nous n’avions qu’une connaissance limitée des vestiges archéologiques qu’il recélait, réduite aux rares publications disponible sur le sujet. Une mission de trois semaines consacrée à parcourir la partie centrale du pays nous permit alors de nous rendre compte que la littérature archéologique ne reflétait que très partiellement l’extraordinaire densité et la grande variété des vestiges archéologiques de toutes périodes, pour une très large part méconnus de la communauté scientifique internationale2.

The Archaeological Heritage of SomalilandWhen we first set foot in Somaliland in November 2002, we only had a limited knowledge of its archaeological remains gathered from the few publications on the subject. A mission of three weeks spent travelling around the central part of the country revealed to us that archaeological literature reflected only very partially the extraordinary density and great variety of archaeological remains of all periods, for a very large part unknown to the international scientific community 2.

Mts Goolits� Ala Ule

Raari

Ferdusa

Iskudar

Mts Goolits� Ala Ule

��Go'o � Cagarey

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Massif Daimoleh

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�Bulahr

Las Geel

DhagaxKhouré

Raari

mégalithics sites

Rock art

Olds villages

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Iskudar

Dhubato

Map of Somaliland.

Carte du Somaliland.,

Map of the area surrounding the Laas Geel site.

Carte de la région où se trouve le site de Laas Geel.

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D’une part, ce territoire d’une superficie de 137 600 km2, recèle le plus important foyer d’art rupestre de l’Est africain avec de très nombreux sites à peintures polychromes d’âge néolithique presque entièrement inédits ; d’autre part, il constitue un très riche conservatoire pour le mégalithisme funéraire pré-islamique, avec des milliers de tombes dont les formes architecturales sont souvent originales et n’ont pas été étudiées à ce jour par les archéologues. Enfin, nous avons pu mesurer l’importance que cette région de l’Afrique orientale devait jouer à l’époque médiévale dans le dispositif international du commerce maritime, en faisant étudier les quelques échantillons de céramique récoltés en 2002 parmi les ruines de l’ancienne cité de Ferdusa à l’entrée de la ville de Sheykh. Plusieurs d’entre elles provenaient de la péninsule arabique mais aussi de la Chine. Il existe au Somaliland de nombreuses agglomérations anciennes aux vestiges souvent assez bien conservés qui ne demanderaient qu’à être fouillées par des archéologues compétents et qui permettraient sans aucun doute d’écrire des pages passionnantes et inédites sur l’histoire méconnue de cette région. On aurait tort de penser qu’elle ne fut qu’un désert hostile et sans

On the one hand, this territory, of a surface of 137.600 km2, possesses the richest concentration of rock art of East Africa with many almost entirely unpublished sites of Neolithic polychrome paintings; on the other hand, it constitutes a very rich reserve of Pre-Islamic funerary megaliths, including thousands of tombs whose architectural forms are often original and have not yet been studied by archaeologists. Finally, thanks to the study of the few samples of ceramic collected in 2002 among the ruins of the ancient city of Ferdusa at the entry of the town of Sheykh we were able to measure the importance of the role this region of East Africa must have played during the Middle Ages in the international system of maritime trade. Several items came from the Arabian Peninsula but also from China. There are in Somaliland numerous ancient agglomerations whose remains are often quite well preserved and await to be excavated by competent archaeologists and which no doubt would make it possible to write the exciting and hitherto unwritten history of this region. It would be unjust to think that this was merely a hostile and uninteresting desert, left aside by the political and economic

The team of guards of Laas Geel with the

archaeologists in 2006.

L’équipe des gardiens du site de Laas Geel

avec les archéologues, en 2006.

intérêt, délaissé par les puissances politiques et économiques des temps antiques, médiévaux et modernes.Ce livre n’a pas été conçu pour analyser dans le détail ces richesses archéologiques qui concernent plusieurs millénaires de notre passé et sont le reflet d’une histoire qui reste entièrement à déchiffrer. Il a pour but de focaliser le regard sur l’art rupestre qui en constitue à vrai dire un élément majeur. Avec le site de Laas Geel, celui de Dhagax Kure et de nombreux autres visités récemment ou à découvrir, le Somaliland fait une entrée spectaculaire sur la scène africaine de l’Art des premiers éleveurs. Dans la même région, les nombreuses gravures sur basalte de Djibouti ou les peintures du Harar en Éthiopie, celles des abris-sous-roche de l’Érythrée et les quelques parois sculptées du Sidamo, ont pour la plupart été signalées et étudiées de longue date. La majorité des sites du Somaliland, malgré leur nombre, l’exceptionnelle qualité des œuvres peintes qu’ils conservent et la longue présence anglaise sur son sol, sont, a contrario, restés à l’écart des recherches.Le présent ouvrage qui précède et annonce une étude monographique détaillée du site de Laas Geel à paraître prochainement a pour but de proposer un descriptif résumé des principaux sites que nous avons pu étudier depuis 2002 et à tenter d’en approcher la signification culturelle tout en les replaçant dans un contexte plus large, celui de la Corne de l’Afrique, de l’Afrique saharienne et subsaharienne, de la péninsule Arabique. Cet ouvrage s’adresse avant tout à un large public et en premier lieu aux Somalilandais. Il a aussi pour but de fournir aux autorités compétentes du Somaliland une publication qui pourra être proposée aux touristes qui ont entendu parler du site de Laas Geel et viennent pour le visiter. Les spécialistes de l’art rupestre trouveront en complément, dans la prochaine monographie, tous les éléments détaillés d’analyse des sites non mentionnés ou brièvement évoqués ici et qui leur seront utiles pour alimenter leur propre recherche.

powers of antiquity, and of medieval and modern times.This book has not been conceived to be a detailed analysis of the archaeological wealth which covers several millennia of our past and is the reflection of a history which still remains to be entirely unravelled. Its aim is to focus on the rock art which in fact constitutes a major element. With the site of Laas Geel, Dhagax Kure and many others recently visited or yet to be discovered, Somaliland makes a spectacular entry on the African scene of early pastoralist art. In the same region, the numerous engravings on the basalt of Djibouti, on the paintings of Harar in Ethiopia, those of the rock-shelters of Eritrea and the few sculpted rock faces of Sidamo, have on the whole been pointed out and studied for a long time. The majority of the sites of Somaliland, despite their numbers, the exceptional quality of the paintings which they conserve and the long British presence, have on the contrary been left aside by research. The present work which precedes and announces a detailed monographic study of the site of Laas Geel to appear shortly, has its aim to propose a descriptive résumé of the principal sites that we were able to study since 2002 and to endeavour an approach of the cultural meaning whilst placing them in a wider context, that of the Horn of Africa, of Saharan and Sub-Saharan Africa and of the Arabian Peninsula. This work addresses itself first of all to a wide public and first of all to the Somaliland people. It also has the aim of providing the relevant Somaliland authorities with a publication which could be proposed to tourists who have heard about the Laas Geel site and who have come to visit it. In the forthcoming monograph specialists in rock art will find a complement in all the detailed elements of analysis of sites not mentioned or briefly referred to here and should find it useful material for their own research.

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Les recherches préhistoriques antérieures à 2002La Grande Bretagne a accordé l’indépendance en 1960 à son ancien protectorat, le British Somaliland, créé en 1884. Quelques jours seulement après, ce nouvel État africain pourtant déjà reconnu par une trentaine d’autres États, fusionna avec l’ancienne Somalie italienne. On sait malheureusement ce qu’il en advint par la suite. Pendant toute la période de présence britannique, des prospections archéologiques eurent lieu du fait d’explorateurs, de chercheurs scientifiques, d’administrateurs coloniaux ou de militaires érudits qui récoltèrent dans tout le pays de riches collections d’outillage préhistorique en pierre. Ces collections sont aujourd’hui conservées dans divers musées d’Europe occidentale (France, Royaume-Uni) ainsi qu’à Nairobi. Quelques sites à peintures rupestres furent également découverts, en particulier celui de Karin Heegan, abri rocheux situé en arrière de la côte, entre Laas Khorai et Boosaaso. En 1954, J. Desmond Clark publiait son célèbre ouvrage The Prehistoric Cultures of the Horn of Africa qui reste aujourd’hui le seul ouvrage de synthèse sur la Préhistoire de la Corne de l’Afrique et fait essentiellement référence tout au long de ses 400 pages aux sites du protectorat britannique. Il tenta alors d’établir un tableau chronologique des cultures préhistoriques successives de cette région de l’Afrique. Aujourd’hui chacun s’accorde à considérer qu’il est incomplet et largement révisable.Après les années 50, la recherche archéologique consacrée à la préhistoire de la Corne de l’Afrique s’est considérablement réduite en Somalie pour ne reprendre de façon significative qu’au début des années 1980. Elle n’intéresse alors qu’une partie de la Somalie, entre les fleuves Jubba et Shabeele, au nord-ouest de Muqdishu (Mogadiscio) ou l’américain S. Brandt fouilla un vaste abri-sous-roche dans les rochers de Buur

Prehistoric Research Before 2002In 1960 Great Britain granted independence to its old protectorate, British Somaliland, created in 1884. Only a few days later, this new African state, albeit already recognized by about thirty other states, fused with former Italian Somalia. Unfortunately we know what followed. Throughout the period of British presence, archaeological prospection took place, thanks to explorers, scientific researchers, colonial administrators or to erudite military who acquired throughout the country rich collections of prehistoric stone implements. These collections are today conserved in various Western European museums (France, the United Kingdom) as well as in Nairobi. Some sites with rock paintings were likewise discovered, in particular that of Karin Heegan, a rock-shelter situated in the coastal hinterland, between Laas Khorai and Boosaaso.In 1954, J. Desmond Clark published his well-known work: The Prehistoric Cultures of the Horn of Africa which remains to this day the only work of synthesis on the prehistory of the Horn of Africa and refers essentially all through its 400 pages to sites of the British protectorate. He made an attempt at establishing a chronological table of the successive prehistoric cultures of this region of Africa. Today everyone agrees in considering that it is incomplete and largely revisable.After the fifties, archaeological research devoted to the prehistory of the Horn of Africa was considerably reduced in Somalia and not resumed significantly until the beginning of the 1980s when interest was limited to only one part of Somalia, between the rivers Jubba and Shabeele, to the north-west of Muqdishu (Mogadiscio) where the American S. Brandt excavated a vast rock-shelter among the rocks of Buur Heybe and, to the north-east, in the valley of Nugaal with the prospections of the Italian Coltorti. Finally, in 1986, an American researcher, G. Kennedy, carried out several

Heybe et, au Nord-Est, dans la vallée de Nugaal avec les prospections de l’Italien Coltorti. Enfin, un chercheur américain, G. Kennedy, réalisa plusieurs sondages dans des grottes des régions de Sheykh et d’Hargeisa en 1986. Il n’a malheureusement rien publié de ces travaux.Ce fut le dernier chercheur occidental à réaliser une mission de terrain sur la Préhistoire de la péninsule somalienne, tous les travaux archéologiques ayant été interrompus pour plusieurs années en raison de la situation politique. Ce n’est qu’en 2001 que l’équipe française qui travaillait à Djibouti et en Éthiopie envisagea de se rendre au Somaliland pour étendre à ce pays le champ des recherches sur les premières sociétés d’éleveurs de bétail de la Corne de l’Afrique. La première mission qui permit la découverte du site de Laas Geel eut lieu fin 2002.

probings in the caves of the regions of Sheykh and Hargeisa. Unfortunately he did not publish his work.All archaeological work having been interrupted for several years due to the political situation, he was the last western researcher to carry out a field mission on the prehistory of the Somali Peninsula. It was not until 2001 that a French team

working in Djibouti and in Ethiopia considered going to Somaliland in order to extend to that country their field of research on the early cattle rearing societies of the Horn of Africa. The first mission, which made the discovery of the Laas Geel site possible, took place at the end of 2002.

View of the Laas Geel rock.

Vues du rocher de Laas Geel.

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Le Site de Laas GeelLe promontoire rocheux de Laas Geel émerge d’une pénéplaine granitique et fait partie des quelques pointements rocheux remarquables qui se détachent sur l’horizon de cette vaste étendue érodée, à mi-chemin entre Hargeisa et Berbera. Le rocher, dont le sommet se trouve à l’altitude de 950 m, domine le point de confluence de deux oueds dont les sous-écoulements* sont proches de la surface et sont exploités par les nomades qui creusent des cuvettes dans lesquelles viennent boire les troupeaux. Cette situation éclaire l’origine du nom du lieu : Laas Geel qui en Somali signifie « le puits des chameaux ». De grandes flaques y subsistent après les périodes de pluie. La fréquentation des lieux est sans doute pour cette raison très ancienne et les environs du rocher sont en effet jonchés d’éclats de silex et d’outils en tout genre. Ces vestiges montrent la longue occupation du site à une époque où les pasteurs n’utilisaient pas de récipients en terre cuite. Le lieu est aussi parsemé de sépultures à grandes stèles et de tombes constituées de tertres de pierre plus ou moins volumineux et dont la datation n’est pas encore établie, la seule certitude étant qu’ils sont antérieurs à l’introduction de l’Islam.Les panneaux peints sont répartis dans une vingtaine d’abris-sous-roche de dimensions très variables. Le plus grand mesure une dizaine de mètres de long pour environ 5 m de profondeur. Ces abris naturels s’ouvrent sur trois niveaux successifs sur le flanc oriental du rocher de Laas Geel. Toutefois des peintures isolées ont été repérées dans quelques petits abris sur les autres versants. L’érosion éolienne, la fracturation, la corrosion et la thermoclastie sont à l’origine du creusement de ces abris et de l’état de conservation des peintures plus ou moins bon selon les endroits. Il est certain qu’une partie seulement de ces extraordinaires compositions nous est parvenue.

The Site of Laas GeelThe rocky promontory of Laas Geel emerges from a granite peneplain and is a part of some remarkable outcrops of rocks which stand out on the horizon of this vast eroded expanse, halfway between Hargeisa and Berbera. The rock, attaining an altitude of 950 m, overlooks the point of confluence of two wadis whose underflows are close to the surface and are exploited by nomads who dig hollows to which the herds come to drink. This situation clarifies the origin of the place name: in Somali Laas Geel means “The Camels” Well”. Large puddles remain there after periods

of rain. The frequentation of these places is no doubt for that reason very ancient and the surroundings of the rock are in fact strewn with flint flakes and all kinds of implements. These remains show the long occupation of the site at a period when the pastoralists did not use pottery. The place is also scattered with burials accompanied by tall stelae and tombs made up of more or less voluminous mounds of stone, the dating of which has not yet been established, the only certitude being that they are anterior to the introduction of Islam.The painted panels are to be found in about twenty rock-shelters of very variable dimensions. The largest measures about ten metres long for a depth of about 5 m. These natural shelters open on three successive levels on the eastern flank of the rock of Laas Geel. However, isolated paintings had been noticed in some small shelters on the other slopes. Wind erosion, fracturing, corrosion and heat formed these shelters and account for the more or less good preservation of paintings depending on their location. It is certain that only a part of these extraordinary compositions have come down to us.Y =1000

Y =1010

Sud/Ouest Nord/Est

1000 m

1010 m

Abri 2b

G

G

H

H

Profil abri 2b

Plan abri 2b

Terrasseabri 2b

Abri 2b

Zone peinture sous plafond

O E

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0 250m

0 20m

Overall site plan and plan and map of shelter No.2b.

(Record and CAD: R. Bernard).

Plan général du site et plan et carte de l’abri N°2b.

(Relevé et DAO: R. Bernard).

L’abri 1Cet abri est l’un des plus importants par la richesse de ses compositions peintes. Il occupe 170 m2 au sol. Le plafond, d’une surface de 97 m2 et une partie des parois, partiellement éclairées par la lumière extérieure, sont couverts de peintures. On ne se tient debout que dans la partie avant de l’abri.Trois cent cinquante figurations animales et humaines ainsi que divers signes claniques sont peints sur le plafond et sur la paroi gauche. L’état actuel des peintures est remarquable et elles n’ont pas été altérées par les visiteurs. Seule l’érosion naturelle est responsable des dégradations. Elle est importante dans certaines parties de l’abri où ne subsistent que des tâches de couleur illisibles. Il est probable qu’à l’origine toutes les surfaces disponibles étaient peintes.

Shelter 1This shelter is one of the most important for the wealth of its painted compositions. Its ground surface is 170 m2. The 97 m2 ceiling and part of the rock faces, partially lit by daylight, are covered by paintings. One can only stand up in the shelter’s front.Three hundred and fifty animal and human figurations as well as various tribal marks are painted on the ceiling and on the left face. The

present state of the paintings is remarkable and has not been affected by the visitors. Natural erosion alone is responsible for the degradation. It is serious in certain parts of the shelter where all that remains are blotches of illegible colour. Originally all the available surfaces were probably painted.

Ceiling of shelter No.1.

Plafond de l’abri N°1.

View of shelter No.1.

Vue de l’abri N°1.

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Les vachesL’art de Laas Geel tient tout entier dans ses vaches dont la stylisation étrange et la richesse chromatique constituent un cas unique dans la Préhistoire du continent africain. La tête, vue de dessus, en forme de « vase » ou de « tulipe », est placée en avant, dans le creux de cornes majestueuses. Sur le cou filiforme est suspendue une pièce de cuir ou de tissu, le « plastron », elle est souvent unie ou réduite à un simple contour, mais parfois décorée de bandes polychromes ou de volutes. Le corps, vu de profil, est élancé. Les membres et le ventre dessinent un arceau où l’on voit des pis aux mamelles proéminentes, évoquant presque un motif solaire. Les cornes peuvent être décorées ou ornées de longs pendentifs. La couleur dominante est l’ocre dans les nuances de rouge et de violet, mais il existe aussi des vaches jaunes et de rares taureaux blancs aux cornes en lyre. Surimposés à ces grandes vaches sont peints d’autres bovins dans un style commun en Éthiopie. De petits corniformes* noirs, eux aussi d’époque plus récente, rappellent des gravures schématiques observées en grand nombre en République de Djibouti.

The CowsThe cows sum up the Laas Geel art, their strange stylization and rich colours constitute a unique case in the prehistory of the African continent. The head, seen from above, in the form of a “vase” or of a “tulip”, is placed forward, in the hollow of majestic horns. A piece of leather or cloth, the “plastron, is hung on the filiform neck, it is often joined or reduced to a simple outline, but is sometimes decorated with polychrome stripes or volutes” . Seen in profile the body is slender. The limbs and belly describe an arc where one sees the teats of a prominent udder, almost suggesting a solar motif. The horns can be decorated or adorned with long pendants. Ochre is the dominant colour, with red and violet shades, but there are also yellow cows and a few white bulls with lyre shaped horns.Other bovines of a style common in Ethiopia are painted over these large cows. Small black corniforms*, also of a more recent period, recall the schematic engravings observed in great numbers in the Djibouti Republic.

Left: Reproduction of all the paintings on the ceiling of

shelter No.1 (DAO: Jallot L.). Right: Two cows

representative of the Laas Geel style

(Shelters No.11 and No.2)

A gauche : Restitution de l’ensemble des peintures du

plafond de l’abri N°1 (DAO : L. Jallot).

A droite : Deux vaches caractéristiques du style

de Laas Geel (Abri N°11 et abri N°2)

Autres animaux et signesL’image qui occupe le second rang en termes de fréquence, parmi les figures animales, est certainement celle du chien, ou, tout au moins, un canidé avec une queue courte et recourbée et des oreilles pointues. Ces animaux accompagnent souvent les personnages. On hésite pourtant quelquefois entre la figuration de chiens ou de chèvres.On trouve également quelques singes, curieusement représentés sur le dos des vaches, probablement des babouins (genre Papio). On ne connaît que deux girafes. De rares antilopes, avec un dos qui s’incline vers l’arrière-train et un ventre cintré, évoquent d’autres figures identifiées dans le nord de la République de Djibouti. Une petite frise de l’abri 1 pourrait bien mettre en scène une bande de hyènes ou de chacals.Les signes comprennent des bâtons terminés par un plumet ou une boule, des ponctuations, des guirlandes pointillées qui ondulent autour d’un type particulier de vache et une multitude de taches, de points et de figures géométriques énigmatiques.

Other Animals and MarksAmong animal figures the image which holds the second rank in terms of frequency is certainly that of the dog, or at least an animal belonging to the canidae with a short curved tail and pointed ears. These animals often accompany human figures. Yet the distinction between the figuration of dogs and goats is sometimes unclear.There are also some monkeys, curiously represented on the back of cows, probably baboons (genus Papio). Only two giraffes are known. A few antelopes, with a girded belly and their back inclining towards the hindquarters, are similar to other figures identified in the north of the Djibouti Republic. A little frieze in shelter 1 could well be a scene depicting a band of hyenas or jackals.The marks comprise strokes terminating with a plume or ball, dots, stippled garlands, which undulate around a particular type of cow, and a multitude of blotches, points and enigmatic geometrical figures.

Left: Giraffes and Antelopes. Right: Dog (top) and Baboon

(bottom).

A gauche : Girafes et antilopes.

A droite : Chien (en haut) et babouin (en bas).

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Les personnagesDans presque toutes les compositions, on trouve des représentations humaines. Nettement moins nombreuses que les bovins, elles n’en possèdent pas moins une grande force expressive. Les personnages sont souvent localisés sous le pis ou l’arrière train d’une vache. Cette association indique l’existence d’un rapport privilégié entre la vache et les représentations humaines, qui, dans certains cas, sont également accompagnées d’un petit animal, chien ou chèvre.Les couleurs utilisées pour les personnages sont les mêmes que pour les vaches et la réalisation fait appel aux mêmes techniques. Le thorax est souvent la seule partie qui a résisté au temps. Il se couvre d’une large tunique blanche ou ocre rouge, ornée de bandes verticales. Les bras filiformes, tendus dans un geste évoquant l’adoration, se terminent parfois par des mains en forme d’éventail. Les jambes serrées l’une contre l’autre sont vêtues d’un pantalon bouffant et des anneaux peuvent orner l’emplacement des chevilles, alors

que les pieds ne sont pas représentés. Une étrange tête de forme effilée est entourée d’un cercle rouge qui semble avoir disparu dans la plupart des représentations. Une sorte de plumet apparaît souvent sur le côté gauche de la tête qui peut également s’entourer de traits rayonnants. Quelques personnages tiennent un bâton et peut-être un bouclier. Les interprétations de ces figures sont contradictoires : par certains côtés elles évoquent des personnages réels ; d’autres caractéristiques semblent renvoyer au domaine de l’Imaginaire; une ambiguité que l’on retrouve en fait dans tout l’art de Las Geel.

The Human FiguresIn nearly all the compositions, human representations are to be found. Clearly less numerous than the bovines, they none-the-less possess considerable expressive force. The human

figures are often placed under the udder or the hindquarters of a cow. Such an association

indicates the existence of a privileged relationship between the cow and the human representations, which, in certain cases, are likewise accompanied by a small animal, dog or goat.The colours used for the human figures are the same as those used for the cows and the execution makes use of the same techniques. The thorax is often the only part which has resisted time. It is covered by a white or red ochre wide tunic, adorned with vertical stripes. The filiform arms outstretched in a gesture suggesting adoration, sometimes end with hands in the form of a fan. The legs are held together and clothed with “baggy” trousers. Rings possibly adorn the ankles, but there are no feet. A strange tapering head is surrounded by a red circle which seems to have disappeared in most

representations. A sort of plume often appears on the left side of the head which can also

be surrounded by radiating strokes. Some

human figures hold a staff and perhaps a shield.

The interpretations of these figures are contradictory: in certain aspects they suggest real human figures; other features seem to belong to the domain of the imagination, this ambiguity can be encountered throughout Laas Geel art.

Les hommes de Laas Geel aux temps néolithiquesLe sondage dans l’abri 7L’abri 7 se situe vers le sommet du rocher de Laas Geel. Sa large ouverture orientée au Nord-ouest domine une étroite et longue terrasse encombrée de gros blocs provenant d’un éboulement ancien. L’abri offre un espace de circulation relativement aisé et possède deux accès latéraux. On peut l’atteindre facilement depuis le bas de la colline et se rendre au sommet en le traversant. Il fait partie des rares abris ayant conservé un remplissage sédimentaire épais, permettant la réalisation de fouilles stratigraphiques*.Les fouilles, réalisées en plusieurs étapes, ont permis d’identifier plusieurs couches ou unités stratigraphiques* superposées sur près d’un mètre d’épaisseur. Les sédiments proviennent en grande partie de la transformation de déjections animales mais aussi d’apports éoliens. L’étude de ces sédiments (micromorphologie* et palynologie*) est en cours. Ces dépôts ont livré de grandes quantités de déchets de taille et d’outils façonnés en silex et en quartz. Les couches archéologiques ont aussi livré quelques restes osseux animaux et des charbons de bois qui permettent des datations par la méthode du carbone 14. Parmi les fragments osseux, se trouvent quelques restes de bovidés*, mais leur mauvais état de conservation ne permet pas de déterminer s’il s’agit de bovins domestiques. Comme de nombreux petits fragments de roches colorantes ont été trouvés dans ces mêmes couches, on admet qu’elles sont représentatives du moment où les occupants du lieu ont peint les parois des abris. C’est ainsi que nous pouvons situer ces peintures et cette occupation entre 3500 et 2500 ans avant Jésus-Christ. Il pourrait dons s’agir de l’art néolithique le plus ancien de la Corne de l’Afrique. Comme il est l’œuvre d’éleveurs de bétail, on peut –de ce fait– émettre l’hypothèse d’une introduction des bovins domestiques dans

The Laas Geel Man in Neolithic TimesThe test pit in shelter 7Shelter 7 is situated towards the summit of the rock of Laas Geel. Its wide opening, orientated to the north-west, overlooks a long terrace encumbered with large blocks from an ancient scree. Circulation is relatively easy in the shelter, which has two lateral accesses. It can be attained without difficulty from the foot of the hill and the summit can be reached by crossing it. It is one of the few shelters having conserved a thick sedimentary filling, thus making it possible to realize stratigraphic* excavations.The excavations were carried out in several stages and made it possible to identify several layers or stratigraphic units superposed at about one metre deep. The sediments are mainly from animal excrement and wind borne material. The study of these sediments (micromorphology* and palynology*) is in progress. These deposits have yielded great quantities of flaking waste and implements worked in flint and quartz. The archaeological layers have also yielded some animal bone remains and charcoal which have made carbon 14 datings possible. Among the bone fragments, some bovide* remains are to be found, but their bad state of preservation does not permit determining whether they are of domestic bovines.As many small fragments of colouring rocks were found in the same layers, it is admitted that they are representative of the moment when the occupants of the place had painted the shelter faces. It is thus that we can situate these paintings and that occupation between 3500 and 2500 B.C. It could therefore be the oldest Neolithic Art of the Horn. As it is the work of cattle rearers, the hypothesis can be advanced of an introduction of domestic bovines in this region during the second half of the 4th millennium before our era. Thanks to remains from the test pit of shelter 7, it can be affirmed that the Laas Geel men were also hunters

Left: Charcter carrying a bow with a dog.

Bottom right: Central character of shelter No.2.

A gauche : Personnage portant un arc accompagné

d’un chien. A droite en bas : Personnage

central de l’abri N°2.

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cette région au cours de la deuxième moitié du quatrième millénaire avant notre ère. D’après les vestiges provenant du sondage dans l’abri 7, on peut préciser que les hommes de Laas Geel étaient aussi des chasseurs (restes osseux de léopard et d’antilopes) mais qu’ils ne semblent pas avoir adopté l’agriculture. En outre, les diverses couches archéologiques traversées par les fouilles jusqu’au sol rocheux de l’abri n’ont livré aucun fragment de céramique. Les quelques rares fragments de poterie modelée trouvés sur les pentes du rocher de Laas Geel ou à la surface du sol dans l’abri 10 sont sans doute en rapport avec des installations temporaires plus récentes, alors que la poterie modelée est apparue beaucoup plus tôt dans la vallée du Nil (région de Khartoum) et qu’elle est abondante sur le site de Wakrita, près du lac Abhe, en République de Djibouti vers 2500 av. J.-C.

(bone remains of leopards and antelopes) but they do not seem to have adopted agriculture. Moreover, the various archaeological layers, cut through by the excavation as far as the shelter”s bed rock, yielded not a single ceramic fragment. The few fragments of modelled ceramic found on the slopes of the Laas Geel rock or on the surface of shelter 10”s floor are no doubt associated with more recent temporary installations, whereas modelled pottery appeared much earlier in the Nile Valley (Khartoum region) and is abundant on the site of Wakrita, near Lake Abhe, in the Djibouti Republic, around 2500 B.C.

Sounding in shelter No.7 in 2004.

Sondage dans l’abri N°7 en 2004.

Graphic restitution of shelter No.10 ceiling (Records Joussaume, CAD Thourenot).

Restitution graphique de plafond du abri N°10 (Relevés Joussaume, DAO: Thourenot).

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The Rock Art of Somaliland in the Regional Context of the Horn of AfricaWe have just seen that the polychrome paintings of Laas Geel are probably the most ancient of the Horn of Africa. They are in any case representative of a particular style, made known henceforth throughout Somaliland by the recent discovery and study of four principal sites: Laas Geel, which remains the most important by the number and quality of paintings, Dhagax Khure and Karin Heegan. The last, discovered at Dhambale and studied by Sada Mire, was the first to yield painted representations of sheep. There are also about twenty little painted shelters which we were able to visit in the region of Laas Geel and which contain some paintings of cows or of human figures identical to those of the principal site. This rich ensemble makes it possible to define a particular regional rock art which we propose calling the “Laas Geel style”.

L’art rupestre du Somaliland dans le contexte régional de la Corne de l’AfriqueOn vient de le voir, les peintures polychromes de Laas Geel sont probablement les plus anciennes de la Corne de l’Afrique. Elles sont en tout cas représentatives d’un style particulier, connu désormais sur l’ensemble du territoire du Somaliland par la découverte récente et l’étude de quatre principaux sites : Laas Geel, qui reste le plus important par le nombre et la qualités des peintures, Dhagax Kure, Karin Heegan. Le dernier, découvert à Dhambalé, étudié par Sada Mire, a livré pour la première fois des représentations peintes de moutons. Il existe aussi une vingtaine de petits abris peints que nous avons pu visiter dans la région de Laas Geel et qui contiennent quelques peintures de vaches ou de personnages identiques à celles du site principal. Ce riche ensemble permet de définir un style particulier d’art

View of the granite chaos at Dagax Kure (Somaliland).

Vue du chaos granitique de Dagax Kure (Somaliland).

If one casts a sweeping look on these different centres of rock art in the Horn of Africa, heeding Roger Joussaume, one can take note of the existence of several evolutionary phases in the long history of this art. However, the dating of its earliest manifestations is still questionable. In fact, in Djibouti there are beautiful engravings of wild animals: antelopes, giraffes, elephants, that are sometimes considered, but without certainty, as being representative of a phase when the hunter-gatherer societies had not yet adopted stockbreeding. It can also be admitted that this ancient stage does not exist and that these wild animals are contemporary with the earliest domestic bovines whose bones have been found in a few sites of the Horn of Africa. In any case, as other archaeological and paleobotanical traces from excavated beds, they are witnesses that the climate had known far less arid episodes than the present day in the Afar depression. During a long period (3rd and 2nd millennia B.C.) humpless domesticated bovines were widely represented on the faces of rock-shelters in all the countries

rupestre régional que nous proposons d’appeler le « style de Laas Geel ». Si l’on jette un regard d’ensemble sur les différents foyers d’art rupestre de la Corne de l’Afrique, on peut, à la suite de Roger Joussaume, évoquer l’existence de plusieurs phases évolutives dans la longue histoire de cet art. On s’interroge encore sur la datation de ses toutes premières manifestations. Il existe en effet à Djibouti de belles gravures d’animaux sauvages : antilopes, girafes, éléphants, que l’on considère parfois, mais sans certitude comme représentatives d’une phase où les sociétés de chasseurs-cueilleurs n’avaient pas encore adopté l’élevage. On peut aussi admettre que ce stade ancien n’existe pas et que ces animaux sauvages sont contemporains des premiers bovins domestiques à dos plat dont on a retrouvé les ossements dans quelques rares sites de la Corne de l’Afrique. Ils témoignent en tout cas, comme le laissent entendre d’autres indices archéozoologiques* et paléobotaniques* issus des gisements fouillés que le climat a

The engraved rock of Dhagax Marode (Somaliland).

La roche gravée de Dhagax Marodi (Somaliland)

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of the Horn of Africa according to various regional styles and with a tendency towards schematization on approaching the change of era. Then the humped bovines and dromedaries appeared. For these two species, the absence of evidence of a regional wild stock obliges us to turn to the Arabian Peninsula and Asia. For the dromedary, domestication is quite precocious in the north-east of the peninsula (between 3000 and 2000 B.C. in the Sultanate of Oman) and its diffusion towards the Horn of Africa is estimated to have taken place in the course of the second half of the 1st millennium B.C. Whereas the humped ox of the Horn of Africa issues from the crossing of a humpless ox and of the zebu of Asiatic origin. Its appearance in the region is situated approximately around the turn of era (between 500 B.C. and A.D. 500). Well afterwards, cattle rearers continued to depict these humped cows and dromedaries on rock faces. In the course of the 1st millennium and after the change of era until an undetermined age, the pastoralists also depicted human figures armed with lances, bows and shields, in particular on

connu des épisodes beaucoup moins arides que l’actuel dans la dépression afar. Pendant une longue période (3e et 2e millénaires av. J.-C.), les bovins domestiques à dos plat sont largement représentés sur les parois des abris rocheux dans l’ensemble des pays de la Corne de l’Afrique selon des styles régionaux divers et avec une tendance à la schématisation quand on se rapproche du changement d’ère. Puis apparaissent les bovins à bosse et les dromadaires. Pour ces deux espèces, l’absence avérée de souche sauvage régionale oblige à tourner les regards vers la péninsule arabique et l’Asie. Pour le dromadaire, la domestication est assez précoce dans le nord-est de la péninsule (entre 3000 et 2000 ans av. J.-C. au sultanat d’Oman) et on estime que sa diffusion vers la Corne de l’Afrique a eu lieu au cours de la deuxième moitié du 1er millénaire avant J.-C. Quant au bœuf à bosse de la Corne de l’Afrique, il est issu d’un croisement du bœuf à dos plat et du zébu d’origine asiatique. Son apparition dans la région est située approximativement autour du changement d’ère (entre 500 ans avant et 500 ans

Engravings of Aburma (Republic of Djibouti).

Gravures d’Aburma (République de Djibouti)

basalt blocks in several regions of Djibouti. These human figures have a head of abundant hair and a headgear in the form of a helmet, surmounted by a pin. They recall the silhouette of nomads watching over their herds, as recounted by the first westerners who visited the region at the end of the nineteenth and the beginning of the twentieth centuries. Thanks to an initial analysis of the Somaliland rock paintings, one can find many points in common with this art in the other countries of the Horn of Africa: former Italian Somalia, Ethiopia, the Djibouti Republic and Eritrea. For the moment, the indications given by the study of the sites of Laas Geel and Daghax Kure suggest placing the Laas Geel style representations in a first phase. Bovine* figures follow, they are very close to those found in Ethiopia, in particular under the form of bas-relief sculptures in the Sidamo region or paintings in Harrar. The white paintings, representing giraffes dromedaries and abstract or solar signs in a more schematic fashion, are probably more recent. But there is no precise indication for dating them. Finally, the tribal marks likewise used for marking cattle have been painted on the rock faces of numerous little rock-shelters. They belong to periods closer to our own.

après J.-C.). Bien après, les éleveurs de bétail ont continué à figurer sur les parois rocheuses ces vaches à bosse et les dromadaires. Dans le courant du 1er millénaire et après le changement d’ère jusqu’à une époque indéterminée, les pasteurs ont aussi figuré des personnages armés de lances, d’arcs et de boucliers, en particulier sur les blocs de basalte de plusieurs régions de Djibouti.Ces personnages portent une chevelure abondante ou une coiffe en forme de casque, surmontée d’une épingle. Ils ne sont pas sans rappeler la silhouette des nomades surveillant leurs troupeaux, tels que les ont rencontrés les premiers occidentaux qui ont visité cette région à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.À travers une première analyse des peintures rupestres du Somaliland, on peut retrouver de nombreux points communs avec l’art présent dans les autres pays de la Corne de l’Afrique : ancienne Somalie italienne, Éthiopie, République de Djibouti, Érythrée. Pour le moment, les indications qui nous sont données par l’étude des sites de Laas Geel et de Daghax Kure suggèrent de placer les représentations de style Laas Geel dans une première phase. Viennent ensuite des figures de bovinés* très proches de celles que l’on trouve en Éthiopie en particulier sous forme de sculptures en bas-relief dans la région du Sidamo ou de peintures dans le Harrar. Les peintures blanches représentant de façon plus schématique des girafes, des dromadaires et des signes solaires ou abstraits sont probablement d’âge plus récent, mais on ne possède aucune indication précise pour les dater. Enfin, des signes tribaux utilisés également pour marquer le bétail ont été peints sur les parois de nombreux petits abris. Ils appartiennent à des époques plus proches de la nôtre.

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Glossary Archaeozoology: study of animals whose remains

come from archaeological sites.Rock art: graphic expression of a religious thought

(painting, engraving, sculpture) on a rock face.Bovids, bovines: bovids are herbivorous ruminants with

hollow horns constituting a family which includes the bovines (buffalo, auroch, taurine ox, zebu etc.) but also antelope, gazelle, goat and sheep.

Corniform: painted or engraved representation, often schematic, of the horns of bovines. Frequent theme in the rock art of early cattle rearers in Europe as in the Horn of Africa.

Neolithic: stage in the evolution of human societies in the course of which a production economy (stockbreeding, agriculture) appeared.

Micromorphology: technique used for the study of the microscopic organization of loose sediments. It makes it possible to understand the origin of the constitutive materials of stratigraphic units.

Paleobotany: study of ancient plants. On archaeological sites, the remains of these plants are collected through various methods and then determined by charcoal (anthracology) or by pollen (palynology).

Underflow: also called inferoflux, water circulating under the sand in the bottom of a wadi at variable depth and invisible on the surface. This water is exploited by the nomadic herdsmen who dig wells in the wadi”s dry bed.

Stratigraphy: stratigraphic unit: the discipline describing the successive archaeological layers of an archaeological site or, by derivation, that ensemble of layers itself. The stratigraphic unit is the smallest unit that can be distinguished in the different deposits of sediments.

Glossaire Archéozoologie : désigne les études concernant les

animaux dont les restes proviennent de sites archéologiques.

Art rupestre : expression graphique d’une pensée religieuse (peinture, gravure, sculpture) sur paroi rocheuse.

Bovidés, bovinés : Les bovidés sont des herbivores ruminants à cornes creuses constituant une famille qui comprend les bovinés (bison, aurochs, bœuf taurin, zébu, etc..) mais aussi les antilopes, gazelles, chèvres et moutons.

Corniforme : représentation peinte ou gravée, souvent schématique, des cornes de bovins, thème fréquent dans l’art rupestre des premiers éleveurs en Europe comme dans la Corne de l’Afrique.

Néolithique : étape de l’évolution des sociétés humaines au cours de laquelle apparaît une économie de production (élevage, agriculture).

Micromorphologie : La micromorphologie est la technique permettant l’étude de l’organisation microscopique des sédiments meubles. Elle permet de comprendre l’origine des matériaux constitutifs des unités stratigraphiques*.

Paléobotanique : Étude des végétaux anciens. Dans les sites archéologiques, les restes de ces végétaux sont recueillis grâce à diverses techniques, puis déterminés à partir de charbons de bois (anthracologie) ou de pollens (palynologie).

Sous-écoulement : appelé aussi inféroflux. Désigne la nappe d’eau circulant dans les sables de fond d’oued à des profondeurs variables et invisible en surface. Cette nappe est exploitée par les éleveurs nomades qui creusent de puits dans le lit asséché de l’oued.

Stratigraphie : unité stratigraphique : désigne la discipline décrivant les couches archéologiques successives constituant un site archéologique ou, par dérivation, cet ensemble de couches lui-même. L’unité stratigraphique est la plus petite unité que l’on puisse distinguer dans les différents dépôts de sédiments.

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Notes1 List of researchers who contributed to the study of

Somaliland’s rock art in this mission:Study of ornamented sites: Jean-Paul Cros (GRAA, Agde, UMR 5140) ; Xavier Gutherz (Paul-Valéry University, Montpellier, UMR 5140) ; Luc Jallot (Paul-Valéry University, Montpellier, UMR 5140) ; Roger Joussaume (UMR 7041, Nanterre) ; Mohamed Omar Ismael (CERD Djibouti) ; Mohamed Abdi Ali (Ministry of Tourism & Culture, Hargeisa) ; Jean-Michel Pène (DRAC Languedoc-Roussillon, UMR 5140) ; Guy Pouzolles (DRAC Languedoc-Roussillon, UMR 5140) ; Muriel Richard (Paul-Valéry University, Montpellier, UMR 5140) ; Emilie Trelohan. Secialized studies:Topography : Régis Bernard (INRAP Poitiers). Archeozoology: Joséphine Lesur (MNHN, UMR 8045, Paris). Geoarcheology: Dominique Sordoillet (INRAP, Besançon, UMR 6565). Lithic industries: Amélie Diaz (Paul Valéry University, Montpellier). Pigment analysis: Pascale Richardin (C2RMF, Paris)

2 Participants at this first mission: Jean-Paul Cros, Xavier Gutherz, Josephine Lesur, Mohamed Ismael Omar, accompanied at the field by Mohamed Abdi Ali and Abdi Salan Mohamed.

Notes1 Liste des chercheurs ayant contribué à l’étude de l’art

rupestre du Somaliland dans le cadre de la mission. Etude des sites ornés : Jean-Paul Cros (GRAA, Agde, UMR 5140) ; Xavier

Gutherz (Université Paul-Valéry, Montpellier, UMR 5140) ; Luc Jallot (Université Paul-Valéry, Montpellier, UMR 5140) ; Roger Joussaume (UMR 7041, Nanterre) ; Mohamed Omar Ismael (CERD Djibouti) ; Mohamed Abdi Ali (Ministry of Tourism & Culture, Hargeisa) ; Jean-Michel Pène (DRAC Languedoc-Roussillon, UMR 5140) ; Guy Pouzolles (DRAC Languedoc-Roussillon, UMR 5140) ; Muriel Richard (Université Paul-Valéry, Montpellier, UMR 5140) ; Emilie Trelohan.

Etudes spécialisées : Topographie : Régis Bernard (INRAP Poitiers).

Archéozoologie : Joséphine Lesur (MNHN, UMR 8045, Paris). Géoarchéologie : Dominique Sordoillet (INRAP, Besançon, UMR 6565). Industries lithiques : Amélie Diaz (Université Paul Valéry, Montpellier). Analyse des pigments : Pascale Richardin (C2RMF, Paris)

2 Participaient à cette première mission : Jean-Paul Cros, Xavier Gutherz, Joséphine Lesur, Mohamed Omar Ismael, accompagnés sur le terrain par Mohamed Abdi Ali et Abdi Salan Mohamed.

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Imprimé en France Presses universitaires de la MéditerranéeUniversité Paul-Valéry – Montpellier III17 rue Abbé-de-l’Épée34090 Montpellier Juin 2010Mise en pages & couverture Roberto Hamm – Crayon&cie 34560 Montbazin

Printed France Presses universitaires de la MéditerranéePaul-Valéry University – Montpellier III17 rue Abbé-de-l’Épée34090 Montpellier June 2010Layout & cover design Roberto Hamm – Crayon&cie 34560 MontbazinISBN 1235 5678 9

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Le site de Laas Geel a été découvert en décembre 2002 à l’occasion d’une mission de recherche archéologique française au Somalialnd. Ce site s’est très vite révélé comme le plus important ensemble de peintures rupestres de la Corne de l’Afrique. Il comporte plus de 20 abris rocheux ornés de peintures polychromes représentant principalement des vaches domestiques et des personnages aux bras tendus.Les archéologues qui l’ont étudié considèrent que Laas Geel appartient probablement à la plus ancienne phase d’art rupestre connue actuellement dans la Corne de l’Afrique, phase qu’ils situent à la fin du 4e ou au début du 3e millénaire avant notre ère. Cet art illustre magnifiquement l’univers mental des plus anciennes sociétés d’éleveurs de bétail de cette région.D’autres sites à peintures rupestres ont pu être étudiés au cours des missions archéologiques réalisées depuis 2002 au Somaliland. Le style des peintures de Laas Geel y est souvent présent mais il existe aussi plusieurs ensembles peints qui sont d’un style différent et se rapportent à des périodes plus récentes. Quoi qu’il en soit, le Somaliland apparaît aujourd’hui comme l’une des plus importants foyers d’art rupestre africain.

Les auteurs : Xavier Gutherz et Luc Jallot sont enseignants à l’université Paul Valéry-Montpellier 3 et leurs travaux sur la période néolithique prennent place dans le cadre des programmes de recherche de l’UMR 5140, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, à laquelle ils sont rattachés.

Presses Universitaires de la Méditerranéewww.pulm.fr17 rue Abbé de l’Epée04 99 63 69 [email protected] [email protected] 99 63 69 28