Féminités chinoises: pluralité et tensions

12
23 revue MONDE CHINOIS CHINE - MOYEN-ORIENT, LA COOPéRATION DU SIèCLE ?

Transcript of Féminités chinoises: pluralité et tensions

2323 revue

Ch

ine

- m

oy

en

-or

ien

t, l

a C

oo

ra

tio

n d

u s

ièC

le

?

Distribution aux libraires DILA29, quai Voltaire, 75340 Paris cedex 07tel +33 1 40 15 70 00 fax -33 1 40 15 68 00prof @ ladocumentationfrancaise.fr

Monde chinoisMo

nde c

hinois

Abonnements Choiseul Éditionsabonnement @ choiseul-editions.com 28, rue Étienne Marcel, 75002 Paristel +33 1 53 34 09 93fax +33 1 53 34 09 94

Monde chinois

20 €

Chine - moyen-orient, la coopération du siècle ?Jean-philippe renault | repères chronologiquesahmed Fathallah | la Chine vue du Cairephilippe Cadène | Chine et pays du Conseil de Coopération du GolfeJulien saada | Chine-israël, vers un partenariat à long terme ?Colin Geraghty | le pakistan, l’entrée du proche-orient pour pékin ?irving lewis | la Chine face à la crise nucléaire iranienneemmanuel meneut | la lutte contre le changement climatiqueGeoffroy saint-Grégoire | ambitions chinoises et russes au moyen-orientrobert sa | Quelle présence pour taiwan au moyen-orient ?emmanuel lincot | extraits de Carnets Ouïghours de Chine

Questions de Chine sun haichao | Quel avenir pour les relations franco-chinoises ? alain Vauthier, Vicente Gonzales loscertales | l’exposition universelleClaude meyer | l’asie orientale est en quête de leader ?alex payette | Féminités chinoises : pluralité et tensions Clément-noël douady | architecture et patrimoine en Chine

reportages & Chroniquesliu Jinxun | le plateau sufi hélène le Bail, abel tournier | Chinois de Birmanie hélène Kim et hun Kim | you Fengmatthieu Buge | Le Dernier voyage du juge Feng yan lianke | la censure est un challenge Katell Guégan | Lèvres pêche de Cui Zi’en Barthélémy Courmont | un rapprochement, pas de rattachement Guillaume rougier | la rançon sociale du succès

recensions Chine - moyen-orient, la Coopération

du sièCle ?

Contrairement au discours occidental, considérant la Chine comme une entité confucéenne, opaque et statique, la culture chinoise est en constante évolution et possède en son centre un dynamisme beaucoup plus important que le « confucianisme » ne laisse entendre. Cette perception peut expliquer le peu d’études consacrées à la culture contemporaine et à la féminité chinoises dans la littérature occidentale. Dans l’objectif de combler une partie de ce vide, le présent article met l’accent sur la culture des femmes en Chine, Nüxing wenhua (女性文化) et tente de répondre à la question suivante : que représente la féminité, Nüxing qizhi (女性气质) 1, chinoise en Chine aujourd’hui ? La première représentation, dite plus traditionnelle, celle de « l’épouse-mère », coexiste avec une seconde, en émergence, considérant la femme comme « individualiste » et « émancipée ». Or le fait qu’il existe plusieurs conceptions de la féminité en Chine et que ces dernières soient en compétition dans l’espace public, engendre une confusion sur la définition de ce qui est « acceptable » d’être et de faire en tant que femme. Cela pose également problème quant à l’acceptation du genre par les jeunes femmes chinoises. Pour mieux étayer cette idée, l’article présente un historique du développement de la féminité en Chine ainsi qu'une analyse de l’émission Kuaile Nüsheng (快乐女声).

Représentations de la féminité : évolutions et changements

Féminité révolutionnaire : 1949-1976

Il faut d'abord comprendre que le projet de société communiste, tel que mis en place sous Mao, favorisa l’émergence de l’androgynéité chez les femmes. Les normes de beauté ainsi que la mode urbaine étaient vues, par le parti,

comme des éléments corrupteurs capitalistes en provenance de l’Occident 3. De plus, dans une optique de mobilisation sociale, en éliminant les différences de genre, les femmes devinrent en mesure de contribuer à la société au même titre que les hommes. L’image neutre véhiculée durant la période Mao avait aussi pour but d’accroître l’implication des femmes dans le projet révolutionnaire, de faciliter leur appel au respect face aux hommes ainsi que dans les communautés rurales 4. Les années 1960 ont donc été témoin d’une vague de masculinisation, de neutralité de genre basé sur la masculinité, pour unir le peuple dans un but politique, soit la lutte des classes. Durant cette poursuite de l’égalité absolue, les femmes ont dû abandonner le concept de beauté féminine 5 pour se concentrer sur un idéal plus grand, celui de leur prise de position dans la société chinoise en tant que membre à part entière. Il faut cependant dire que ce fut un abandon hésitant des caractéristiques féminines chinoises. Durant les périodes révolutionnaires, les femmes trouvèrent le moyen d’exprimer un minimum de leur féminité individuelle en ayant recours à des pratiques dites « coquettes » (broderie sur les uniformes ou retouche pour être en accord avec la silhouette féminine) 6.

En revanche, les communistes encourageaient l’utilisation de certains attraits féminins (la beauté physique, la sensualité et le charme) dans le but de servir la cause révolutionnaire (en séduisant l'ennemi par exemple). Ce genre de pratiques était appelé « tactiques de la beauté », Meirenji (美人计) 7. Cette idée puissante de la féminité basée sur l’idéologie communiste, s’incarnait principalement dans le concept de la « femme de fer » : grande révolutionnaire communiste, rejetant la domination capitaliste (symbolisée par la mode) et prête à travailler de ses mains. Ce qu’il faut comprendre, c’est que jusqu’au début de la période

Alex Payette

Féminités chinoises : pluralité et tensions

76

77

Le principal de l'Université de Shansi à Taiyuan en Chine occidentale. La femme est son adjointe. 1965.

© Mark Gayn.

78

Monde chinois, Automne 2010, n° 23

des réformes, l’idéal de l’harmonie esthétique féminin d’autrefois fut brisé 8, et ce, au profit d’une « neutralisation » du genre. Une grande partie des femmes ayant vécu durant la période Mao ont dû refouler leurs expériences et leurs sentiments concernant leur identité féminine personnelle pour se fondre dans le projet social communiste et ce jusqu’au début des années 1980.

Cependant, concernant la beauté physique, les pratiques allaient parfois à l'encontre du discours idéologique – allant même jusqu'à le décrédibiliser. Durant la période Mao, les femmes du Parti qui étaient considérées comme « belles », jouissaient de traitements de faveur 9 (poste de direction, conditions avantageuses, etc.). Donc, malgré la rhétorique du Parti voulant que les qualités politiques orientent la création des couples, et donc le choix des futures épouses, les perspectives de mariage demeurèrent souvent basées (de façon informelle) sur la beauté physique de la femme 10. D'ailleurs certaines femmes, ardentes communistes, se retrouvèrent plus tard sans époux, ayant perdu leur beauté dans le dur labeur de la révolution, au profit de jeunes femmes plus modernes. Quelques hommes pendant la période Mao, ainsi que durant les premières campagnes révolutionnaires, utilisèrent le prétexte d’« arriération politique » (en concordance avec le discours idéologique) pour obtenir le divorce, leurs femmes étant devenues trop peu attirantes physiquement 11.

Changements et nouvelle tendance : 1978-1993

Depuis 1978, on constate un certain retour à l’émancipation des femmes, l'accent étant toutefois mis à outrance sur les caractéristiques physiques (poursuite aveugle de la féminité) 12. Cette féminité émancipée se positionne directement en réaction aux discours socialistes des années 1960-1970. Elle reflète l’importance des changements sociaux qui ont lieu en Chine depuis le début des réformes entreprises par Deng Xiaoping. On dépeint alors la femme comme désirable, symbole de mobilité sociale. Cependant, il existe dans le discours

étatique et médiatique, concernant les femmes et la féminité, plusieurs contradictions. D'un côté, on encourage les femmes à consommer (produits de beauté, vêtements à la mode), à faire des études (plus souvent menant à des professions libérales) et à intégrer, dans une certaine mesure, le marché du travail. De l'autre, on leur demande de sacrifier rapidement leurs ambitions pour fonder une famille, libérer le marché de l’emploi, sursaturé, au profit des hommes. On exige d'elle de devenir un produit de « luxe » pour leur futur époux : apprêtée, éduquée et aimante. Le discours public encourage désormais les femmes – une force de travail active depuis le début des années 1950 – à la maison pour y devenir des femmes au foyer.

Féminité post-réformes : 1993-2003

En plus du message de « retour à la maison », Rangnüren huijia (让女人回家), de la fin des années 1990, il est aussi important de souligner une tendance persistante concernant l’éducation. La famille chinoise favorise les futurs intérêts des garçons parce qu'elle nourrit beaucoup plus d’attentes (continuité familiale et soutien économique futur pour les parents) vis-à-vis d'eux et que le coût de l’éducation en Chine (collège privé, université, etc.) est prohibitif. Et même si la famille en a les moyens, le fait que les femmes ne profitent pas, à éducation égale, des mêmes opportunités d’emploi et de salaire 13, donne une vision négative de l’investissement dans l’éducation des femmes. Enfin, la famille, tout comme le système d’éducation chinois, en plus de pousser les femmes vers des occupations dites plus libérales (institutrice, etc.) néglige les problèmes que rencontrent les étudiantes (harcèlement sexuel, anxiété, etc.)14 durant leur parcours scolaire.

Dans le même ordre d'idée, le critère le plus déterminant, lors du choix du partenaire masculin pour une femme, reste le succès professionnel 15. Les hommes recherchent, quant à eux, en priorité, la beauté, l’élégance et l’obéissance, une conception purement externe de la femme 16. Ceci est le résultat d’une multitude d’opérations médiatiques et de la

79

Féminités chinoises : pluralité et tensions

construction progressive d’une nouvelle image de la femme chinoise basée sur la beauté, la douceur, la timidité, etc. La femme doit maintenant être dépendante, faible, vertueuse, docile, soumise, silencieuse, dévouée, humble, mais surtout, elle doit se marier et donner naissance 17. On a pu voir s'opérer cette transition lors de l’émergence de la « culture rose », Fenhong nülang (粉红女

郎), au milieu des années 1990, qui avait pour but de publiciser cette image « rose » de la femme chinoise. Cette culture de masse, définie par l’état et par les médias, n’encourage pas les changements fondamentaux en ce qui concerne les rôles associés au genre, ni ces nouvelles conceptions de la féminité chinoise (femme émancipée) 18. Les changements ne sont qu’au mieux passifs : on reconnaît que les femmes peuvent avoir certaines qualités « normalement » associées aux hommes, comme le leadership 19.

Féminité contemporaine ou idéalisation excessive de la femme ?

Depuis la fin du XXe siècle, les médias font de plus en plus souvent référence à ces femmes parfaites en montrant leur vie de famille et leur carrière accomplie. Cependant, ils les dépeignent aussi comme ayant parfois des regrets. Carriéristes, elles négligent « nécessairement » leur vie de famille. Les médias encouragent donc les femmes qui travaillent déjà à prendre la responsabilité de la majeure partie des tâches ménagères pour « s’occuper de leur famille ». Cette image idéalisée, assortie d'une attitude superperfectionniste, mène inévitablement à d'importantes pressions psychologiques qui se manifestent par le stress, l'anxiété voire le suicide dans certains cas, rendant l’acceptation de leurs « défauts », de cette incapacité à être parfaite, de plus en plus difficile 20.

Cette tension se répercute aussi dans la perception du genre. Plusieurs jeunes filles, si le choix du genre leur était offert, ne choisiraient pas, et ce, dans une proportion inquiétante, d’être femme. Elles préféreraient, au contraire, devenir des hommes 21.

Elles se sentent même parfois malchanceuses et voient le fait d’être un homme comme la possibilité de se libérer de nombreux problèmes (meilleures opportunités de carrière, de vie sociale, etc.). Ce choix est aussi motivé par la vision qu'elles ont de leurs mères entièrement vouées à la famille et n’occupant que de petits emplois.

Nouvelle féminité chinoise

Plusieurs tendances ont émergé, notamment celle de la femme émancipée, à la mode et moderne et celle de l’épouse loyale et mère aimante, la compagne de l’homme. Ces deux représentations sont le fruit de la période de réformes et d’ouvertures. Ces nouveaux courants expriment le rejet de la féminité révolutionnaire de la période Mao ainsi que du concept, maintenant utilisé comme insulte, de la « femme de fer » 22. Les nouvelles opportunités économiques et les contacts avec la culture occidentale ont provoqué une crise dans les relations sociales et dans la définition des rôles sociaux associés au genre. Avec l’accessibilité accrue des médias de masses pour les foyers chinois dans les années 1990, l’image des femmes fut refaçonnée pour satisfaire les attentes du voyeurisme masculin. La commercialisation grandissante de la culture populaire a encouragé une vision péjorative de la femme, considérée comme objet sexuel. Ce genre d’image a, par la suite, influencé l’identité des femmes qui en sont venues à admirer et à accepter cette image de la féminité 23. En plus de cette commercialisation, un nombre grandissant de femmes (notamment de stars de cinéma) est dépeint par les médias comme de « jolis animaux », créés pour le plaisir d’être vus, somme toute des éléments passifs de la société 24.

Ce qu’il faut comprendre c’est que, depuis la période de réformes, les jeunes femmes doivent entretenir des relations personnelles avec leur famille, avec l’état (bureaucratie étatique) et les membres du sexe opposé sans toutefois pouvoir s’appuyer sur les standards de la féminité dite plus traditionnelle ou encore sur ceux de la féminité

80

Monde chinois, Automne 2010, n° 23

révolutionnaire. Ce que l’on constate, c’est qu’il est parfois difficile pour ces jeunes femmes d’identifier clairement le comportement féminin approprié à chacune de ces relations 25. En fait, elles tentent de comprendre ce que signifie être moderne et chinoise 26. Cette nouvelle féminité, autant émancipée que confuse, est le résultat d’une collusion entre les legs du passé, l’influence de la culture étrangère 27 et le refoulement de la période Mao. Maintenant, la beauté et la féminité n’ont plus de standards prédéfinis et fixes. Le discours public, depuis la fin des années 1990, concernant le statut de la femme est donc devenu extrêmement compliqué et ambigu.

Kuaile Nüsheng : une nouvelle image de la féminité chinoise

Premièrement, sans toutefois entrer dans les détails, pour ceux qui ne sont pas familiers avec le concept, Kuaile Nüsheng est une émission produite par la Hunan weixing dianshitai (湖南卫星电视

台), la compagnie de production la plus en vogue en Chine. Ce type d’émission est connu sous le nom de Hai Xuan (海选). Des 150 000 femmes ayant postulé pour les auditions préliminaires lors de la saison 2009 (soit une augmentation d’environ 50 % depuis 2006 et 2007 28), c’est Jiang Yingrong (江映蓉) qui a remporté la victoire. Le mélange de télé-réalité, de votes par SMS et de participation accrue du public a permis à cette émission d'enregistrer d'importantes parts d'audience.

Le titre de l’émission, en chinois, a changé : « Super female voice », Chaoji nusheng (超级

女声) puis Kuaile nüsheng, soit « Happy female voice », pour la saison 2009. Cette nuance que les observateurs occidentaux ne rapportèrent pas (la traduction anglaise demeura « Super Girls » ou bien encore « Super Signing Girls ») est importante, à la fois pour la culture populaire, en tant que discours, et pour le message politique officiel de l’état chinois concernant l’état de la population. Chaoji est utilisé en tant que préfixe voulant dire super, comme dans « supériorité », laissant ainsi place à

une distinction inégalitaire entre les participantes. En revanche, la nouvelle dénomination, Kuaile, exprime la joie et l’enthousiasme. En plaçant Kuaile au lieu de Chaoji, les producteurs de l’émission collent au message politique de l’état, basé sur le concept de société harmonieuse. Ce changement, sûrement basé en partie sur les tendances du marché, est sans doute également un choix stratégique consistant à ne pas attirer l’attention du Parti communiste qui contrôle et met en place les réglementations en matière de contenu télévisé.

L’importance de Kuaile nüsheng dans le débat est qu’elle fait état d’une nouvelle représentation de la féminité chinoise dans la Chine contemporaine. Cette émission traduit l’évolution des valeurs retenues par les jeunes femmes : être à la mode, urbaine et moderne, une représentation qui (re)lance de nouveaux débats concernant l’identité féminine chinoise contemporaine. Elle propose de nouvelles réflexions et expose les nouvelles réalités vécues par ces dernières. Cette image des femmes est notamment le résultat d'une vague de progrès économique « au féminin » (acquisition d’un nouveau pouvoir d’achat, femmes-chefs d’entreprise). Ces nouveaux débats portent essentiellement sur ce que l’on pourrait qualifier de féminité « acceptable », à savoir, quelles sont les normes de la féminité chinoise ? Qu’est-ce qui est maintenant « acceptable » d’être en tant que femme (attitude) et surtout, quelle image est aujourd'hui acceptable 29 ? Ces débats offrent de nouvelles possibilités aux jeunes femmes chinoises, par exemple celle de redéfinir les distinctions de genre qui existent en Chine. On constate également, surtout avec des cas aussi contrastés que celui de Li Yuchun (李宇春) et Jiang Yingrong, qu’il existe maintenant plusieurs versions de la féminité chinoise : la première plus individualiste (expression de soi), voire même romantique de la période Mao, la seconde, plus traditionnelle, caractérisée par un certain fétichisme de l’exotisme asiatique. Dans le second cas, représenté par Jiang Yingrong, le retour de l’exotisme chinois se fait par l'intermédiaire de l'attirance physique. Cette branche de la féminité

81

Féminités chinoises : pluralité et tensions

chinoise, véhiculée par les médias et l’état, met l’accent sur un aspect plus différenciatif du genre, sur la désirabilité sexuelle de la femme chinoise et non sur ces capacités (intellectuelles) ou encore son autonomisation.

La gagnante de la saison 2005, Li Yuchun, a publicisé, dans les médias de masse, une nouvelle image de la femme chinoise, plus moderne et ouverte aux changements. Son androgynéité a redéfini le sens, au moins en Chine continentale, les caractéristiques et la construction du genre dans la vie d’une audience (principalement) féminine. Son image (masculine et fière) exprime une identité de genre beaucoup plus flexible que celle véhiculée par les médias ou encore par le gouvernement. Cette image, de la façon dont Li Yuchun la définit, emprunte les attributs positifs des deux genres. Elle décrit sa « beauté alternative » comme étant basée sur plusieurs points : avoir l’air élancé, relativement robuste, être bon (poli, modeste, cultivé et par nature obséquieux), et être généreux de soi (discrètement a t t en t ionné , dé l i ca t e t magnanime) 30. Cette image flexible et positive explique en partie sa popularité montante pendant et après l’émission. Cette émission représente en réalité trois éléments : c’est un canalisateur du surplus émotionnel féminin, ensuite, de par son système interactif (vote par SMS), elle représente un moyen d’exprimer les désirs inatteignables de ces jeunes femmes et finalement, de par le caractère « intime » de l’émission, elle est aussi un symbole d’identification par lequel ces jeunes femmes vivent leur individualité par

procuration. Kuaile Nüsheng et son contenu culturel en matière d’identité féminine ainsi que de féminité ont permis de recentrer le pôle culturel de l’Asie de l’Est en Chine continentale (symbolique) au lieu de Taiwan ou Hong-Kong. Le produit culturel qu’est Kuaile nüsheng, et son importance en matière de féminité, fait partie de la « nouvelle » culture chinoise.

Dans la même lignée que Li Yuchun, nous avons pu voir, en 2009, une autre compétitrice adopter

Jiang Yingrong. 16 août 2010. © Xinhua.

82

Monde chinois, Automne 2010, n° 23

une mode similaire, soit Zeng Yike. Mais, faute de talent, Zeng Yike fut nommé « frère Zeng » ou encore « petit mouton » par l’auditoire chinois. L’androgynéité n’était pas, dans ce cas-ci un élément positif, mais au contraire lié au concept péjoratif de Nanrenpo (男人婆), qui traduit un jugement négatif envers l’apparence (masculine) et l’attitude d’une femme. Si dans le cas de Li Yuchun, on parlait de « beauté neutre », Zhongxingmei (中性美) ou encore de « faux garçons », Jia xiaozi (假小子) – concept descriptif qui concerne plus l’habillement que

l’attitude – ce ne fut pas du tout le cas pour Zeng Yike. Il y eut plusieurs campagnes dites anti-Zeng (durant et après l’émission), dues à son étrangeté et à la piètre qualité de ses performances sur scène.

Cependant cette nouvelle féminité, plus individualisée, est ambiguë. La féminité androgyne de Li Yuchun pose certains problèmes en ce qui concerne le discours dominant. Cette nouvelle tendance exprime l’émergence d’une nouvelle forme de féminité, une forme plurielle, qui penche vers l’appropriation d’une nouvelle identité féminine en Chine. Cette féminité plurielle révèle néanmoins des tensions entre les valeurs dites traditionnelles (exotisme physique) et modernes (expression individuelle) en matière de féminité et les rôles sociaux qui leur sont associées (mère et épouse respectueuse contre femme de carrière ayant une famille ordonnée). Ces tensions s’incarnent le plus souvent chez les jeunes femmes célibataires 31. Ce sont elles qui sont prises entre deux conceptions qui semblent, du

moins dans le discours médiatique, exclusives : la femme à la maison ou la femme carriériste. Ces tensions sont aussi exacerbées par la famille qui, par de nombreux moyens, tente de pousser la jeune femme vers un homme, riche et de bonne famille de préférence, pour devenir une femme de maison sans aucun souci financier.

Contrairement à une image peu reluisante des femmes dans les drames télévisés (bonne à tout faire)32, Kuaile Nüsheng vise plus l’émancipation des femmes tout en exposant la nouvelle complexité

Li Yuchun. 20 septembre 2010. © Xinhua.

83

Féminités chinoises : pluralité et tensions

de l’environnement relationnel chinois d’aujourd’hui. On peut aussi y voir l’instabilité des rapports sociaux modernes ainsi que l’ambivalence morale des Chinois(es) d’aujourd’hui.

Conclusion

La construction du discours en matière de féminité procède par le biais de quatre grandes périodes : de 1949 à 1976, de 1978 à 1993, de 1993-2003 et de 2003 à nos jours. La nouvelle construction de la féminité, incarnée par Li Yuchun, propose une conception de la féminité ambivalente située quelque part entre la femme neutre et émancipée des années 1950 et le retour des femmes coquettes durant la période des réformes (1978-1993). Ce que l’on constate, de par l’importance de cette androgynéité, c’est ce côté romantique de la période Mao. Cette version émancipée et participative de la femme dans la construction de la société chinoise d’aujourd’hui et de demain qu’elle demande. Cependant, on peut aussi constater que cette conception de la féminité décèle une population féminine ayant un besoin grandissant d’identité. En ce sens, cette représentation de la femme chinoise dite plus émancipée est loin d’être complète : il existe une grande dépendance émotionnelle envers le modèle, empêchant ainsi de n’avoir autre chose qu’une identité par procuration, pour l’instant.

Cette brève évolution des représentations de la féminité se conclut sur plus ou moins trois versions de la féminité : la femme au foyer, la femme parfaite et la femme émancipée. Comme

l’indique implicitement notre étude de cas, c’est cette troisième représentation, incarnée par l’androgynéité de Li Yuchun, qui nous intéresse. Cette expression de la féminité résiste à la fois aux deux autres et aux normes de la beauté dite traditionnelle en redéfinissant, sur une base plus personnelle, les critères de féminité « acceptable ». Cette représentation répond aussi, de façon indirecte, aux attentes excessives et aux pressions sociales et familiales qui pèsent sur les femmes chinoises : elle offre une certaine

Zeng Yike. 7 octobre 2010. © Xinhua.

84

Monde chinois, Automne 2010, n° 23

échappatoire à ces jeunes femmes voulant se libérer de l’anxiété générée par la société chinoise. En revanche, la compétition qui existe entre ces trois représentations provoque de l’angoisse et de la confusion chez certaines jeunes femmes. Ce que la troisième semble posséder de plus que les deux autres est cet aspect de « milieu », incarné par ce mouvement androgyne. Cette représentation médiane tente de rassembler les meilleurs éléments (comportements permis, avantages sociaux, etc.) associés aux deux sexes. Ce juste-milieu leur permet ainsi de conserver leurs traits doux, tout en ayant un meilleur accès à la sphère publique.

1. Pour les besoins du présent travail, nous entendons ici le concept de féminité comme faisant référence au corps de la femme, aux actions et manières d’être étayés (permis et voulus) par la construction sociale.2. À noter : le choix de cette période semble juste pour fonder l’assise de l’argumentaire et ainsi favoriser la compréhension du discours sur la féminité. Cet historique permet aussi de faire une comparaison plus précise entre les représentations de la féminité contemporaine en Chine.3. Ip, Hung-Yok, “Fashioning Appearances: Feminine beauty in Chinese communist Revolutionary Culture”, Modern China, vol. 29, n° 3, 2003, p. 333.4. Ibid., p. 336.5. Guo, Haiwen, “20 世纪中国女性美演变的文化阐释 [The Cultural explanation of Chinese women’s beauty in the 20th century]”. 中华女子学院学报[Journal of China women’s University], vol. 20, n° 1, 2008, p. 108.6. Ip, Hung-Yok, “Fashioning Appearances: Feminine beauty in Chinese communist Revolutionary Culture”, op. cit., p. 349.7. Ibid., p. 342.8. Guo, Haiwen, “20 世纪中国女性美演变的文化阐释 [The Cultural explanation of Chinese women’s beauty in the 20th century]”, op. cit., p. 108.9. Ip, Hung-Yok, “Fashioning Appearances: Feminine beauty in Chinese communist Revolutionary Culture”, op. cit., p. 344.10. Ibid., p. 343.11. Ibid., p. 345.12. Guo, Haiwen, “20 世纪中国女性美演变的文化阐释 [The Cultural explanation of Chinese women’s beauty in the 20th century]”, op. cit., p. 109.13. Wang, Zhongjie, "当下中国女性教育差异问题分析 [Female education in the process of Chinese harmonious society construction]", 武汉科技大学学报( 社会科学版) [Journal of Wuhan University of Science and Technology (Social Science Edition)], vol. 11, n° 4, 2009, p. 16.14. Dans les universités, ces problèmes sont considérés, par l’administration, comme n’étant soit pas des problèmes ou encore pas des problèmes de l’université en tant que telle. Gao, Liang, “塑造“贤妻良母”还是培养“自立自强”? 当代中国高校

女生组织的社会性别分析[Creating the "good wife and mother" or training for "self-reliance". Contemporary gender analysis of organization]”, 中华女子学院学报 [Journal of China Women’s University], vol. 20, n° 5, 2008, p. 46.15. Il existe un cadre de pensée qui pousse les familles à encourager (à tout prix) leur fille à marier un homme riche, peu importe qu’il soit bon ou non en tant que personne. Luo, Xiaoping and Deng, Shunkang, “中国女性奥运冠军的形象建构分析[The analysis of chinese women olympic champions image’s contruction]”, 当代传

播 [Contemporary Communication], n° 4, 2009, p. 73.16. Mu, Qing, “当今女中学生的性别压力与性别理想 [The Gender Pressure and gender ideal of High School Girls]”, 北京青年

政治学院学报 [Journal of Beijing Youth Politics College], vol. 12, n° 2, 2003, p. 36.17. Le fait de ne pas être mariée, pour une femme chinoise, est, sans généraliser (compte tenu des disparités culturelles et du niveau d’industrialisation entre la côte Est et l’intérieur) encore perçu comme une faute. Les femmes célibataires sont même souvent objets de ragots. De Bary, Wm Theodore et Lufrano, Richard (dir.), Sources of Chinese tradition (second edition) : From 1600 through the twentieth century, Columbia University Press, New York, États-Unis, 2001, p. 447.18. Zhu, Ying, Keane, Michael, et Bai, Ruoyun (dir.), Tv Drama in China, TransAsia: Screen Cultures. University of Hong Kong Press, 2008, p. 113.19. Mu, Qing, “当今女中学生的性别压力与性别理想 [The Gender Pressure and gender ideal of High School Girls]”, op. cit., p. 36.20. Ibid., p. 38.21. L’enquête citée dans l’article mentionne qu’environ 41,5 % des répondantes choisiraient de devenir des hommes, Ibid., p. 35.22. Leung, Alicia S.M., “Feminism in Transition: Chinese culture, Ideology and development of the women’s movement in China”, Asia Pacific Journal of Management, n° 20, 2003, p. 369.23. Mu, Qing, “当今女中学生的性别压力与性别理想 [The Gender Pressure and gender ideal of High School Girls]”, op. cit., p. 37.24. Ibid., p. 34.25. Croll, Elisabeth, Changing identities of Chinese women Rhetoric, experience and self-perception in twentieth-century China, Zed Books, Londres, Royaume-Uni, 1995, p. 171.26. Zhu, Ying, Keane, Michael, et Bai, Ruoyun (dir.), Tv Drama in China, op. cit., p. 114.27. Dong, Jinping, “话语与女性气质的建构 - 二十世纪以来

中国女性气质变迁分析[Words and Cultivation of Feminity - Changes in the analysis of femininity in 20th century China]”, 江淮

论坛 [Jiangsu and Anhui forum], n° 2, 2007, p. 148.28. China daily 中国日报 “China has got no Susan Boyle”, http://www.chinadaily.com.cn/china/2009-06/09/content_8262849.htm˃29. On peut retrouver une discussion similaire chez Zhu, Ying, Keane, Michael, et Bai, Ruoyun (dir.), Tv Drama in China, TransAsia : Screen Cultures, University of Hong Kong Press. 2008. p. 104.30. Il n’est fait mention ici que d’un résumé de ces quatre points. Sina news women online (新浪女性). «由李宇春推断出的另类美女四

大标准[The four alternative beauty standards stated by Li Yuchun ]”, http://eladies.sina.com.cn/nx/2005/0824/1504184702.html31. Zhu, Ying, Keane, Michael, et Bai, Ruoyun (dir.), Tv Drama in China, op. cit., p .13.32. Ibid., pp. 90-94.

>> DernierS DoSSierSMONDE CHINOIS N°21« MINOrItéS, CEttE CHINE qu’ON NE SauraIt vOIr »

La Chine est un état multiethnique qui reconnaît constitutionnellement l’existence de 55 « minorités ethniques ». Parmi les 56 ethnies de Chine, les Han représentent 92 % de la population. Entre préservation de la diversité et assimilation forcée, les autorités chinoises mènent des programmes de politiques publiques forts : discrimination positive, accès à l’éducation, construction d’infrastructures...

MONDE CHINOIS N°20CHINE-EurOpE, fuIS-MOI jE tE SuIS

La Chine et l’Europe : deux géants économiques, piliers des relations internationales aux cultures politiques radicalement différentes. Les partenariats noués entre l’UE et la Chine sont à la mesure des deux colosses. Les deux se toisent et s’admirent, échangent et s’opposent. Examen d’une relation bien particulière sur le plan international.

Revue trimestrielle144 pages | 185x 255 mm

20 euros TTCAchat en ligne sur www.choiseul-editions.com

(paiement sécurisé)

Monde Chinoisn°22 | Tourisme et patrimoine,

un mariage difficileArchitecture, artisanat traditionnel, folklore et modes de

vie... La culture chinoise, plurimillénaire, recèle d’innom-brables trésors qui séduisent les touristes par millions. Le patrimoine chinois, au-delà de son immense valeur histo-rique, est une manne économique de premier plan pour le pays. Et le gouvernement chinois ne l’ignore pas. Tou-tefois l’état chinois délègue à ses collectivités locales la charge de l’aménagement du territoire et du patrimoine, ce qui provoque d’importantes disparités et une politique désordonnée vis-à-vis l’héritage chinois.

D’un côté, les politiques de modernisation des années 80-90 ont eu tendance à dégrader voire à détruire des quartiers ou lieux historiques pour des impératifs de dé-veloppement des infrastructures, extensions/rénovations urbaines. De l’autre, les politiques de mise en valeur ou de restauration sont mises en oeuvre de façon à « plaire au touriste » - étranger, mais aussi chinois depuis dix ans -, souvent artificiellement et au détriment de la population locale. Ce phénomène produit de grossières falsifications, aussi bien architecturales qu’artisanales et a des consé-quences sociales néfastes : mercantilisme, explosion du prix de l’immobilier, effritement de la cohésion sociale...

Ce numéro de Monde chinois livre une analyse écono-mique, sociale et politique complète des enjeux patrimo-niaux et touristiques en Chine.

21Choiseul21

Min

or

ité

s, c

ette

Ch

ine

qu

’on

ne

sau

rait

voi

r

Minorités cette chine qu’on ne saurait voir

Distribution aux libraires DILA29, quai Voltaire, 75340 Paris cedex 07tel +33 1 40 15 70 00 fax -33 1 40 15 68 00prof @ ladocumentationfrancaise.fr

Monde Chinois

Mond

e Chin

ois

Abonnements Choiseul Éditionsabonnement @ choiseul-editions.com 28, rue Étienne Marcel, 75002 Paristel +33 1 53 34 09 93fax +33 1 53 34 09 94

Monde Chinois

20 €

Minorités, cette Chine qu’on ne saurait voir Marie-Claire Kuo | Chine multinationale et pluri-culturelle su Zhe-zhong | Visite chez les Miao du Guizhou Christian Hirou, Marie-Claire Kuo | Au pays des Drung (Dulong) Marie-Dominique Even | Modes d’assimilation et de sinisation de la Mongolie-intérieure Wang Gang | Monologue intérieur d’un photographe au pays des Yi Jean Loh | «Yi in the Wild» du photographe Wang Gang Emmanuel Lincot | Carnets ouïghours de Chine thierry Kellner | L’évolution de la situation des ouïgours au Xinjiang/turkestan oriental depuis 1945 Leila Chérif-Chebbi | Les Hui Christophe Falin | tian Zhuangzhuang [...]Jean Loh | Les Dongbei ren de Wang Fuchun Matthew Akester, Katia Buffetrille | tibet : économie et société [...] Wang Gang | Les tibétains Zhaoyi Wang | Xibe : à la recherche d’une identité perdue skaya siku | Existe-t-il des aborigènes à taiwan ?

Questions de Chine Alex Payette, Guillaume Mascotto | Le secteur énergétique chinois [...] olivier Mbabia | La Chine en Afrique [...]

Chroniques & reportages Hélène Le Bail | Entrepreneurs africains en Chine : récits de vie Katell Guégan | L’Artiste tibétain de thöndrupgyäl Barthélémy Courmont | Exister par le sport Guillaume rougier | L’esprit des lois chinoises

Couverture.indd 1 23/03/2010 14:43:33

2222

TO

UR

ISM

E E

T P

aT

RIM

OIn

E

revue

Tourisme et patrimoine Un mariage difficile

Distribution aux libraires DILA29, quai Voltaire, 75340 Paris cedex 07tel +33 1 40 15 70 00 fax -33 1 40 15 68 00prof @ ladocumentationfrancaise.fr

Monde chinois

Mond

e chin

ois

Abonnements Choiseul Éditionsabonnement @ choiseul-editions.com 28, rue Étienne Marcel, 75002 Paristel +33 1 53 34 09 93fax +33 1 53 34 09 94

Monde chinois

20 €

Tourisme et patrimoine, un mariage difficileFrançoise Ged | Protection du patrimoine, développement du tourismealain Marinos | Le partenariat franco-chinois [...]anne Garrigue | De pierres et d’encre [...]Benjamin Hecht | L’engagement du professeur Ruan YisanJérémie Descamps | Villes chinoises et modernité [...]Jean-Pierre Martinetti | Vers un tourisme durable en ChineEmmanuel Lincot | Extraits de Regard sur la Chine Charles Chauderlot | Destruction et reconstruction [...]Jérôme Bouchaud | L’impact du développement du tourisme [...]antoine Monpert, Benjamin Mouton, alain Vernet | [...] Liang...Barthélémy Courmont | Le vieux Shanghai [...]Jing Si | nanxun, une petite ville chinoise Maylis Bellocq | Préservation du patrimoine : l’envers du décorHua Xinmin | Je refuse de voir disparaître mon pays natalMichel Prouzet | Le huron à la Cité interdite [...]Christophe Falin | [...] Pékin, un nouvel imaginaire pour le cinémaWafa Ghermani | Taiwan et son patrimoine... cinématographique

Questions de Chine Emmanuel Lincot | Entretien avec Lu Ching-LongBenoît Hardy-Chartrand | La question nucléaire nord-coréenne [...]Yannick Mireur | Le yuan, agent du changement en Chine ?

Chroniques & Reportages Isabelle Thireau | L’État, la ville et ses citoyens en ChineKatell Guégan | Mémoire de Chine de Xinran Barthélémy Courmont | La peine de mort en débat Guillaume Rougier | Deux poids, deux mesures

couverture.indd 1 17/05/2010 09:54:15

20Choiseul20

Chine-europefuis-moi je te suis

Ch

ine

-eu

ro

pe

, fu

is-m

oi j

e te

su

is

Distribution aux librairestel +33 1 40 15 68 88 fax -33 1 40 15 70 06prof @ ladocumentationfrancaise.fr

Monde Chinois

Mond

e Chin

ois

Abonnements Choiseul Éditionsabonnement @ choiseul-editions.com 28, rue Étienne Marcel, 75002 Paristel +33 1 53 34 09 93fax +33 1 53 34 09 94

Monde Chinois

20 €

Chine-europe, fuis-moi je te suis Karine Lisbonne-de Vergeron | L’union européenne, un bon partenaire Jean-pierre raffarin | « un bon partenaire est un partenaire ordonné »Kong Quan | échanges fructueux entre deux vieilles civilisationsAlice richard | Les relations ue-Chine : l’europe face à ses divisionsSong Zhe | Vers une coopération sino-européenne [...]emmanuel Lincot | plaidoyer pour une formation des élites [...]Chen Yan | La construction européenne peut-elle inspirer la Chine ? Michal Meidan | Sécurité énergétique chinoise [...]Ana Maria Gomez | Chine-Afrique, une approche sans conditionsYu Shuo | pour une rencontre transculturelleMatthieu Buge | Affinités cinématographiques

Questions de Chine Mélanie Kuhn, Thierry pouch | L’agriculture chinoise au milieu du gué Mélissa Desrochers | La prostitution en Chine : une réalité socialeFrancis Deron | Cimetières du maoïsmepatrick howlett-Martin | Chine-Brésil, une alliance fragile

Chroniques & reportages Benoît Aquin | photographier la désertification en ChineBarthélémy Courmont | un artiste, de l’asphalte et beaucoup d’humourentretiens | emmanuelle péchenart & Liu Yanpascal Lorot | un Ambassadeur dans le pacifiqueKatell Guégan | Seul demeure son parfum de Feng huaChristophe Falin | Films chinois : un déluge de versionsBarthélémy Courmont | Morakot surprend TaiwanGuillaume rougier | Les sentinelles du SAFe

Couverture.indd 1 13/01/2010 11:50:07

M, Mme, Mlle Nom Prénom

Société/Institution

N° Rue

Code postal

Ville Pays

Adresse électronique

France Autres pays1 an (4 numéros) 85 95 2 ans (8 numéros) 160 180

Je souscris un abonnement pour 1 an 2 ans

Je souhaite commander un numéro à l’unité : À partir du numéro

DateSignature/Cachet

Paiement par virement bancaire versCrédit du Nord 59, boulevard Haussmann75361 Paris, cedex 08Banque : 30076 - Agence : 02019 Compte : 57336700202 - clé RIB : 03IBAN : FR76 3007 6020 1957 3367 0020 203swift (BIC) : NORDFRPPprécisez « frais bancaires à la charge du donneur d’ordre »

ouPaiement par chèque à l’ordre de CHOISEUL éDITIONS

Attention, les chèques étrangers doivent être en euros, compensables en France.

B U L L E T I N D ’ A B O N N E M E N T O U D E R É A B O N N E M E N T

Monde Chinois

n° 22 n° 21 x 20 le numéro n° 20 n° 19 et frais de port : France : 2,10 Reste du monde : 4, 50

2222

TO

UR

ISM

E E

T P

aT

RIM

OIn

E

revue

Tourisme et patrimoine Un mariage difficile

Distribution aux libraires DILA29, quai Voltaire, 75340 Paris cedex 07tel +33 1 40 15 70 00 fax -33 1 40 15 68 00prof @ ladocumentationfrancaise.fr

Monde chinois

Mond

e chin

ois

Abonnements Choiseul Éditionsabonnement @ choiseul-editions.com 28, rue Étienne Marcel, 75002 Paristel +33 1 53 34 09 93fax +33 1 53 34 09 94

Monde chinois

20 €

Tourisme et patrimoine, un mariage difficileFrançoise Ged | Protection du patrimoine, développement du tourismealain Marinos | Le partenariat franco-chinois [...]anne Garrigue | De pierres et d’encre [...]Benjamin Hecht | L’engagement du professeur Ruan YisanJérémie Descamps | Villes chinoises et modernité [...]Jean-Pierre Martinetti | Vers un tourisme durable en ChineEmmanuel Lincot | Extraits de Regard sur la Chine Charles Chauderlot | Destruction et reconstruction [...]Jérôme Bouchaud | L’impact du développement du tourisme [...]antoine Monpert, Benjamin Mouton, alain Vernet | [...] Liang...Barthélémy Courmont | Le vieux Shanghai [...]Jing Si | nanxun, une petite ville chinoise Maylis Bellocq | Préservation du patrimoine : l’envers du décorHua Xinmin | Je refuse de voir disparaître mon pays natalMichel Prouzet | Le huron à la Cité interdite [...]Christophe Falin | [...] Pékin, un nouvel imaginaire pour le cinémaWafa Ghermani | Taiwan et son patrimoine... cinématographique

Questions de Chine Emmanuel Lincot | Entretien avec Lu Ching-LongBenoît Hardy-Chartrand | La question nucléaire nord-coréenne [...]Yannick Mireur | Le yuan, agent du changement en Chine ?

Chroniques & Reportages Isabelle Thireau | L’État, la ville et ses citoyens en ChineKatell Guégan | Mémoire de Chine de Xinran Barthélémy Courmont | La peine de mort en débat Guillaume Rougier | Deux poids, deux mesures

couverture.indd 1 17/05/2010 09:54:15

Choiseul éditions28, rue Etienne Marcel

75002 PARISTel : +33 (0)1 53 34 09 93

[email protected]