Cricova - Republica Moldova
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Table des matières
Partie I
FRANCE…………………………………………………………………3
1. Histoire…………………………………………………………………………..…3
1.1. Les origines de la vigne………………………………………………….....3
1.2. L’époque gallo-romaine………………………………………………...….4
1.3. Le Moyen Âge……………………………………………………….….…5
1.4. L’essor du commerce……………………………………………….…..….7
1.5. Le phylloxéra……………………………………………………………....8
1.6. Le vignoble actuel…………………………………………………………9
2. Terroirs et régions………………………………………………………………..10
3. Cépages…………………………………………………………………………...11
3.1. Cépages noirs………………………………………………………….….11
3.2. Cépages blancs…………………………………………………………....12
4. Classificassion du vin………………………………………………………….….12
5. De la grappe à boutéille……………………………………………………….…..14
5.1. La vinification du vin………………………………………………….….14
5.2. Vin rouge……………………………………………………………….…15
5.3. Vin blanc……………………………………………………………….…15
5.4. Vin rosé…………………………………………………………………...15
6. Les métiers du vin………………………………………………………….……..16
7. La réglementation…………………………………………………………..……..21
8. Comprendre l’étiquette…………………………………………………………....22
8.1. L’étiquette………………………………………………………………...22
8.2. L’étiquette d’un vin de Champagne……………………………………....23
9. Conserver………………………………………………………………………....24
2
Partie II
RÉPUBLIQUE DE MOLDAVIE……………………………………...25
1. Vignoble moldave………………………………………………………………..27
2. Régiones viticoles………………………………………………………………..28
3. Les vins…………………………………………………………………………..28
1.1. Vin blanc…………………………………………………………………29
1.2. Vin rouge…………………………………………………………………30
4. Spectre des vins moldaves……………………………………………………….30
5. L’univers souterrain de Cricova………………………………………………….33
6. L’incontournable visite de la cave de Cricova.......................................................35
Bibliographie……………………………………………………………………..38
Sitographie………………………………………………………………………..38
3
I. France
1. Histoire
L’histoire de la vigne est étroitement liée à celle des civilisations humaines.
Recherchée et domestiquée dès l’Antiquité, elle a accompagné le développement du
commerce à travers les âges et a peu à peu élargi ses sites de production pour être aujourd’hui
cultivée dans le monde entier. Tour à tour symbole de puissance, de richesse et de
convivialité, le vin tel que nous le connaissons est le fruit d’une histoire mouvementée.
1.1. Les origines de la vigne
À l’état sauvage, la vigne est une liane à croissance rapide et sauvage. Il semble, sans
certitude absolue, que le Caucase, aux confins de la Turquie, de la Russie et de l’Iran, soit la
première zone où elle ait été domptée par l’homme pour produire du vin. La vigne se répand
4
alors vers l’Est, via la Perse jusqu’en Inde et en Chine, mais surtout vers l’Ouest, où elle
conquiert le monde à partir de la mer Méditerranée grâce aux phéniciens et aux grecs.
Aujourd’hui, on trouve des vignobles exploités sur tous les continents.
2 500 ans avant J.-C.
En Mésopotamie (actuel Irak) et dans la vallée du Nil, des bas-reliefs témoignent de la
présence de la vigne et d’une viticulture organisée. Originaire du Caucase, la vigne atteint
l’Égypte ancienne.
525 ans avant J.-C.
C’est à cette époque que le commerce maritime se développe d’une rive à l’autre de la
Méditerranée, en faisant l’une des régions les plus prospères de l’époque.
200 ans avant J.-C.
Sous la dynastie Han, la vigne fait son apparition en Chine.
1.2. L’époque gallo-romaine
La province narbonnaise, puissante et stratégique, est alors une grande zone de
production de vins et amplifie la diffusion de la vigne sur la façade méditerranéenne. Au fil de
5
leurs conquêtes, les Allobroges, un peuple gaulois de la région de Grenoble, introduisent la
vigne dans le Nord du territoire. Parallèlement, les Bituriges Vivisci sélectionnent un cépage
adapté aux climats pluvieux et implantent un vignoble près de l’actuelle Bordeaux pour
accentuer leurs positions commerciales.
80 : Burdigala (actuelle Bordeaux) devient la capitale de la province romaine
d’Aquitaine. La vigne y fait son apparition.
92 : L’empereur Domitien ordonne l’arrachage de la vigne dans la Gaule narbonnaise,
dont la production menace de plus en plus les vins italiens. 50 % du vignoble méditerranéen
est ainsi supprimé.
270 : Le sage Probus accorde aux Gaulois le droit de planter la vigne, de produire et de
faire commerce du vin.
1.3. Le Moyen Âge
6
Une nouvelle géographie viticole se dessine. Les évêques, personnages de première
importance, tiennent en effet à entretenir autour de la Cité un vignoble de qualité.
Les monastères se multiplient et assurent l’hospitalité dans les nombreuses zones de
production. À une époque où les moyens de communication restent embryonnaires,
750 000 hl de vins de Bordeaux sont déjà exportés vers l’Angleterre chaque année.
1098
À Cîteaux, l’abbé Molesmes fonde la communauté des cisterciens. Ils seront les
premiers à sélectionner la vigne, à améliorer la production et à repérer les meilleurs sols,
les meilleurs microclimats.
18 mai 1152
Aliénor d’Aquitaine épouse Henri II Plantagenêt. Ce mariage favorise les exportations
de vins de Bordeaux à destination de l’Angleterre.
7
1310
Maître Vital Dufour, prieur d’Eauze (Gers, France), rédige une encyclopédie
scientifique intitulée Livre très utile pour conserver la santé et rester en bonne forme.
Cet ouvrage à vocation thérapeutique, conservé à la bibliothèque du Vatican à Rome,
constitue le premier témoignage de référence permettant de dater les origines de l’Armagnac.
L’auteur y décline quarante bienfaits de l’Aygue Ardente, eau-de-vie qui prendra plus tard le
nom de la terre où elle est élaborée, l’Armagnac. L’Armagnac serait ainsi la plus ancienne
eau-de-vie française.
1336
Création du vignoble du Clos Vougeot en Bourgogne par les moines de l’abbaye
de Cîteaux. Premier domaine viticole réellement structuré, il pose les bases de la valorisation
du vin en Bourgogne.
1395
De crainte que de nouveaux cépages très productifs ne viennent diminuer la qualité
des vins de Bourgogne, le duc Philippe le Hardi interdit la culture du Gamay en Bourgogne au
profit du Pinot noir.
1.4. L’essor du commerce
8
Au XVIe siècle, l’expansion du vignoble français est stimulée par les Hollandais qui
importent des vins blancs pour les distiller en « brandevijns ». Ce marché européen des eaux
de vies favorisera un siècle plus tard l’émergence du Cognac et de l’Armagnac, puis leur
succès mondial.
Dès la fin du XVIIe siècle, la généralisation du bouchon et de la bouteille permet aussi
au négoce de vins d’acquérir une nouvelle dimension en facilitant la conservation et les
exportations. L’avènement du chemin de fer achève de faire du vin une boisson nationale
en France.
1579
La Hollande acquiert son indépendance de l’Espagne, et elle supplante
progressivement l’Angleterre comme premier débouché. L’Aquitaine est entretemps
redevenue province française.
1668
À l’abbaye d’Hautvillers, Dom Pérignon découvre le principe des vins effervescents.
1791
9
La loi du 22 juillet 1791, première du genre, protège les consommateurs contre les
falsifications et les tromperies sur les boissons. Elle prévoit une peine d’amende ou de prison
pour quiconque vendrait des boissons falsifiées par des « mixitions nuisibles ».
1854
Une grande épidémie d’oïdium sur les vignes de France met à mal la production. Dans
le sud de la France, près des deux tiers du vignoble sont détruits. Les conséquences sont très
lourdes, notamment pour les familles vivant directement de la viticulture, et on assiste à un
exode important des populations. En trois ans, la production viticole passe de 39 millions
d’hectolitres à 11 millions.
1.5. Le phylloxéra
Au tournant du siècle, le phylloxéra ravage le vignoble français. Ce minuscule puceron
jaune venu des États-Unis s’attaque aux racines de la vigne et détruit peu à peu la quasi-
totalité du vignoble à partir de 1864. En greffant des cépages français sur des souches
américaines résistantes au phylloxéra, le vignoble peut renaître de ses cendres. La crise a
entraîné une pénurie de vins et a encouragé les pratiques frauduleuses : certains vins de terroir
sont coupés avec ceux d’autres régions, et on voit même apparaître des vins artificiels.
Cette situation incite l’administration à définir légalement le vin comme « produit de la
fermentation complète ou partielle du raisin ou de jus de raisin frais ».
1866
10
Pasteur accélère la compréhension de la microbiologie. On peut alors mieux conserver
et faire vieillir le vin.
1868
Le botaniste Planchon identifie l’agent destructeur du phylloxéra, le Phylloxera
vastatrix.
1905
Création de l’administration des fraudes, qui veille depuis aux irrégularités de
production et de commercialisation des vins en France.
1.6. Le vignoble actuel
Avec la protection de la typicité et de la qualité de ses vins, mise en place en 1936, la
France se dote d’un système favorisant l’émergence de vignobles reconnus et dynamiques.
La création des appellations d’origine contrôlée (AOC) permet ainsi de tirer vers le haut
l’ensemble de la viticulture, à mesure que les progrès agronomiques et œnologiques se
diffusent dans la culture de la vigne et l’élaboration du vin. À la fin des années 60, les Vins de
Pays sont créés et permettent de restructurer le vignoble vers plus de qualité. Les progrès
techniques se diffusent massivement, faisant de l’économie vitivinicole française une
véritable référence mondiale.
1935
Création du Comité National des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie, qui
deviendra en 1947 l’INAO, l’Institut national des appellations d’origine. Les premières AOC
naissent.
1955
Le diplôme universitaire d’œnologue est créé, afin de diffuser dans le vignoble les
considérables apports techniques et scientifiques découverts.
1983
Création de l’Office national interprofessionnel des vins (Onivins), établissement
public chargé de gérer le secteur vitivinicole, qui fusionnera en 2005 avec l’Oniflhor pour
former l’Office national interprofessionnel des fruits, des légumes, des vins et de
l’horticulture, ou Viniflhor
1991
11
Promulgation de la loi Évin encadrant la publicité pour les boissons alcoolisées
en France.
2009
Publication d’un règlement de l’Union européenne qui étend au secteur vitivinicole les
signes de qualité européens : appellation d’origine protégée (AOP) et indications
géographiques protégées (IGP). Ce règlement accompagne les Vins de Pays vers la
reconnaissance en IGP (indications géographiques protégées), sur la base d’un cahier des
charges spécifique. Parallèlement, les « Vins de table » se regroupent sous la dénomination
Vins de France. Quant aux VDQS (vins délimités de qualité supérieure), ils disparaissent et
opteront pour le statut d’AOP ou d’IGP.
2012
Publication d’un règlement européen qui définit les procédés de vinification utilisables
en agriculture biologique, permettant d’obtenir du vin biologique en appliquant ces procédés à
du raisin issu de l’agriculture biologique. Le vin ainsi obtenu peut être étiqueté « vin
biologique ». Le logo européen de l’agriculture biologique figure sur l’étiquette.
2. Terroirs et régions
Le nom du terroir dont le vin est issu est indiqué sur l'étiquette de la bouteille.
Le terroir viticole est une notion qui permet de reconnaître à chaque vin une
personnalité de par les cépages utilisés, de par les terrains sur lesquels les vignes poussent, de
par les microclimats dont ils profitent, de par le savoir-faire des vignerons qui le cultivent, le
vinifient et l'élèvent, et même de choses qui paraissent insignifiantes comme la qualité de la
cave ou celle des tonneaux de chêne.
En Bourgogne, le terroir, nommé « climat », est souvent délimité par les parcelles bien
identifiées au cadastre et par des murets. Il en existe des centaines portant le nom des
parcelles, on notera 34 « grands crus » et 562 « premiers crus ».
Dans le Bordelais, les terroirs portent le nom du propriétaire et l'étiquette ne cite que le
nom du château et son classement en « premiers crus classés » établi en 1855.
La vigne française est indissociable des terroirs qui l’accueillent, et les vins français
sont naturellement à l’image de ceux qui les façonnent. De Nice à Bordeaux, d’Arbois à
Cognac, de Toulouse à Strasbourg, les régions françaises racontent des histoires vivantes,
joyeuses et gourmandes, dans lesquelles le vin tient un rôle prépondérant.
Ces dénominations ont bâti leur réputation sur des terroirs d’une incroyable variété, et
12
chacune d’entre elles trouve dans sa région d’élection un terrain propice à l’expression de sa
singularité. Les grands terroirs :
Alsace Champagne Languedoc Sud-Ouest
Beaujolais Charentes Provence Val de Loire
Bordeaux Corse Roussillon Vallé du Rhȏen
Bourgogne Jura Savoie
3. Cépages
3.1. Cépages noirs
La plupart des cépages noirs tiennent leur nom, non pas de la couleur de leur pulpe,
qui est généralement claire, comme celle des cépages blancs, mais bien de leur peau. C’est
elle qui contient les pigments colorés et une partie des tannins du raisin (l’autre partie est
contenue dans les pépins), qui seront transmis au vin lors de la fermentation. Certains cépages
sont plus ou moins colorants, plus ou moins tanniques que d’autres, ce qui détermine
l’intensité de la couleur du vin qui en sera issu. On a assisté à d’importantes réductions de
volumes de production et parallèlement à une amélioration significative de la qualité des vins
produits.
Cabernet franc Meunier Syrah
Cabernet sauvignon Mondeuse Tannat (dit Tanat)
Carignan Mourvèdre Trousseau
Cinsaut (dit Cinsault) Négrette
Gamay Niellucio (Dit Nielluciu)
Grenache Pineau d’Aunis
Grolleau Pinot noir
Malbec (dit Côt) Poulsard
Merlot Sciacarello
3.2. Cépages blancs
Les cépages blancs sont les vignes produisant des raisins à peau verte, parfois dorée,
voire rose pâle. Doux ou secs, frais ou liquoreux, lorsqu’ils profitent de la pourriture noble,
ils offrent une variété considérable de crus dégustés dans le monde entier sous bien
des formes. Derrière les stars Chardonnay, Sauvignon et Riesling on trouve en effet une foule
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de cépages plus ou moins cultivés, mais au potentiel aromatique extrêmement varié.
Ils entrent dans la composition de nombreuses appellations.
Aligoté Muscat d’Alexandrie
Baco Muscat à Petits Grains
Chardonnay Petit Manseng
Chenin blanc (dit Chenin) Pinot gris
Colombard Riesling
Folle Blanche Roussanne
Gewurztraminer Sauvignon blanc
Grenache blanc Savagnin
Grenache gris Sémillon
Gros Manseng Sylvaner
JacquèreMacabeu Ugni-Blanc
Marsanne Vermentino (dit Rolle, Garbesso, Vermentinu…)
Mauzac Viognier
Melon (dit Muscadelle)
4. Classificassion du vin
Deux millénaires de culture viticole ont permis l’émergence et la maturité de vins différents
dans toutes les régions de France. Au fil des ans, des générations de vignerons ont développé et
enrichi leurs productions dans un souci permanent de qualité gustative. C’est pour protéger ce savoir-
faire unique et faciliter la découverte de ce patrimoine passionnant qu’une classification précise a été
établie, puis harmonisée à l’échelle européenne. Revue en 2009, cette classification permet de
distinguer différentes catégories de vins :
Les vins mentionnant une indication géographique
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AOP : Appellation d’origine protégée
Les vins sont produits sur un terroir délimité qui, associé aux facteurs naturels et
humains, en détermine la qualité et les caractéristiques. Ils répondent à un cahier des charges
qui fixe leurs conditions de production.
IGP : Indication géographique protégée
Anciennement désignés sous le nom de Vins de pays, les vins sous IGP sont produits
sur un territoire leur conférant une qualité, une réputation ou d’autres caractéristiques
particulières. Leurs conditions de production sont précisées dans un cahier des charges. Ces
vins peuvent porter la mention d’un ou plusieurs cépages.
Les vins à indication nationale
"Vin de France" - VDF
La dénomination "Vin de France" regroupe les vins français issus d’assemblages de
vin de différentes régions viticoles françaises (ils ne mentionnent pas d’indication
géographique régionale). Ils peuvent également porter les mentions de cépage et de millésime.
5. De la grappe à boutéille
15
5.1. La vinification du vin
La vinification décrit l’ensemble du processus qui permet la transformation d’un
produit brut – le raisin – en vin. Derrière ce mot se cache donc une multitude de pratiques,
d’étapes, de savoir-faire et d’expériences qui donnent naissance aux innombrables crus des
terroirs français. Vous découvrirez ici sous forme de pas à pas les principales méthodes de
vinification et réaliserez qu’un vin rouge diffère autant d’un vin blanc qu’un vin de paille d’un
vin effervescent.
5.2. Vin rouge
Le principe :
Transformation du raisin en vin par fermentation du sucre en alcool.
Diffusion des tannins et des colorants rouges de la peau du raisin – appelée
pellicule – vers le jus, par macération.
1. Égrappage
2. Foulage
3. Fermentation alcoolique et macération
4. Pressurage
5. Fermentation malolactique
6. Assemblage (lorsqu’il est pratiqué)
16
7. Élevage
8. Mise en bouteilles
5.3. Vin blanc
Le principe :
Séparation de la pulpe et de la pellicule afin de limiter l’apport de tanins
Transformation en alcool du jus de raisin en préservant ses arômes délicats
1. Pressurage
2. Débourbage
3. Fermentation alcoolique
4. Fermentation malolactique
5. Assemblage (lorsqu’il est pratiqué)
6. Élevage
7. Mise en bouteilles
5.4. Vin rosé
Le principe :
Transformation en alcool du jus de raisin en préservant ses arômes délicats
Deux méthodes de vinification sont pratiquées : le pressurage direct, qui donne
des vins à la robe plus claire, et la saignée, à la macération plus longue, qui donne des
vins à la robe plus foncée.
1. Égrappage
2. Foulage
3. Macération pelliculaire
3. bis Pressurage
4. Fermentation alcoolique
5. Assemblage
6. Élevage
7. Mise en bouteilles
17
6. Les métiers du vin
La personnalité d’un vin est le fruit de savoir-faire multiples.
À chaque étape de sa construction, de la sélection des grains dans la vigne jusqu’au
choix d’une bouteille en accompagnement d’un plat, des professionnels font bénéficier les
différentes cuvées de toute leur expertise.
Du vigneron, qui va produire la matière première du vin, jusqu’au sommelier, qui
dispensera ses conseils avisés aux consommateurs, voici une galerie de portraits des métiers
qui font de chaque bouteille l’accomplissement d’un processus collectif.
6.1. Caviste
La mission du caviste débute à l’entrée du raisin en cave et s’achève à sa mise en
bouteille. Son domaine d’expertise est donc la vinification, en collaboration avec le maître de
chai et l’œnologue. Le caviste intervient à chaque étape de la fabrication du vin : pressurage,
macération, contrôle de la température, élevage en fût… Véritable chef d’orchestre, il suit
avec attention l’évolution du vin et adapte au besoin son processus.
Ce terme désigne également le professionnel qui commercialise le vin en boutique.
6.2. Courtier
Intermédiaire avisé, le courtier en vins met en relation producteurs et négociants afin
de fluidifier la commercialisation. S’il n’est pas lui-même acheteur, il fait bénéficier ces
derniers d’une expertise précieuse. Une part essentielle de la production française est, en effet,
issue de petites exploitations, regroupant une multitude de produits qu’ils soient ou non
d’appellations. En conseillant les producteurs sur les meilleurs circuits de distribution et en
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assurant le suivi des transactions, il leur permet de maîtriser leur commercialisation et offre
aux négociants un point d’entrée unique sur une région viticole.
6.3. Maître de chai
Le maître de chai est le responsable de la cave. C’est lui qui supervise l’ensemble
des opérations qui conduisent à l’élaboration du vin : réception des vendanges, élevage,
vieillissement… Maître de la dégustation, il prend également en charge des missions telles
que le respect des normes sanitaires ou la déclaration des récoltes.
C’est également lui qui assure la gestion des stocks et définit, en collaboration avec
l’œnologue, la période de mise sur le marché des vins dont il a la charge.
6.4. Négociant
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Le négociant en vin est un acteur du commerce viticole. À mi-chemin entre le
vigneron et le distributeur, il assemble des vins issus de producteurs différents et les
commercialise sous des marques communes. Ce travail de sélection et d’assemblage lui
permet, d’une part, d’accéder à des volumes de production importants et, d’autre part,
de concevoir des vins de caractère emblématiques de leurs terroirs. Cette stratégie permet
également de donner vie à des marques très homogènes, année après année, et adaptées à des
marchés spécifiques, notamment à l’export.
6.5. Œnologue
Contrairement à une idée reçue, l’œnologue ne se contente pas de goûter et d’évaluer
les crus finis qui lui sont soumis. Il intervient tout au long de la chaîne d’élaboration d’un vin,
du raisin jusqu’à la bouteille. Son intervention débute avant les vendanges, par la conduite du
vignoble, sa protection, et se poursuit tout au long de la vinification. Il assure le contrôle
analytique et organoleptique des vins à différentes étapes de leur maturation. En fonction des
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régions sur lesquelles il intervient, il peut être amené à préconiser des assemblages à partir de
cépages ou de parcelles distinctes, en collaboration avec les cavistes.
6.6. Pépiniériste viticole
C’est à la crise du phylloxéra, qui a ravagé le vignoble français au XIXe siècle, que
l’on doit l’apparition des premiers pépiniéristes viticoles afin de généraliser la production
de plants sains. Ces viticulteurs, spécialistes de la greffe et de la multiplication des bois
de vigne, réalisent des plants d’une qualité irréprochable à destination d’autres professionnels
de la viticulture.
6.7. Sommelier
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Fin connaisseur des vins, il conseille le plus souvent les clients d’un restaurant, mais
peut également exercer auprès de négociants ou de coopératives. Il conçoit et fait évoluer
sa cave et élabore des accords mets-vins adaptés aux attentes des consommateurs.
6.8. Tonnelier
Héritier d’une tradition plurimillénaire, le tonnelier est un artisan passé maître dans la
conception et la réalisation de fûts en bois (généralement du chêne) cerclés de fer :
les tonneaux. Il sélectionne les bois, en assure le vieillissement et le façonnage pour donner
naissance à des contenants dont la durée de vie peut atteindre plusieurs décennies.
De son savoir-faire dépendra la qualité du tonneau et sa capacité à faire vieillir dans les
meilleures conditions le vin ou l’alcool qui y sera conservé.
6.9. Vigneron
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Le vigneron est un agriculteur passionné doublé d’un artisan avisé, impliqué dans
le vignoble comme au chai. C’est lui qui conçoit ses vins, depuis la sélection des cépages
jusqu’à la mise en bouteille. Présent dans les vignes tout au long de l’année, de la taille
en hiver jusqu’aux vendanges à la fin de l’été, il participe ensuite à l’élaboration du vin
en supervisant les différentes étapes de la vinification. En collaboration avec l’œnologue,
il maîtrise chaque étape et décide des éventuels assemblages nécessaires à l’expression
aromatique recherchée.
7. La réglementation
Le droit du vin comporte plusieurs centaines de textes qui encadrent la production,
l’élaboration, et la commercialisation des vins et des spiritueux français, dont quelques
dizaines de textes communautaires pour le socle de la réglementation viticole, complétés par
une multitude de textes nationaux qui peuvent être modifiés si nécessaire.
Le cadre de l’ensemble des textes nationaux et communautaires trouve sa source dans
la mise en place de l’Organisation Commune du Marché vitivinicole (OCM) transposée
en droit dans le règlement du Conseil n° 1234/2007. Les axes politiques de cette organisation
commune du marché doivent permettre d’équilibrer le marché vitivinicole, d’éliminer les
mesures d’intervention sur les marchés en évitant les gaspillages et de réorienter le budget
au profit de mesures plus positives et plus proactives de nature à renforcer la compétitivité
des vins européens.
Cette OCM garantit la protection de l’environnement dans les régions viticoles ;
elle permet également de sauvegarder les politiques de qualité traditionnelles bien établies
et de simplifier les règles d’étiquetage, dans l’intérêt tant des producteurs que
des consommateurs.
Des règlements de la Commission sur les modalités d’application de cette OCM
et des textes français viennent préciser le cadre défini.
Y sont abordées les règles inhérentes, par exemple, à la classification du vin
(dénominations et catégories), aux pratiques œnologiques spécifiques à chaque catégorie
de vin, à l’étiquetage du vin, à la consommation et à la commercialisation.
Ces mesures peuvent être dépeintes sur plusieurs niveaux : à la fois au niveau
européen et transcrit au niveau national ou uniquement au niveau européen ou uniquement
au niveau national (traduisant les spécificités françaises).
23
8. Comprendre l’étiquette
Caractéristique d’une région ou expression de la créativité de l’embouteilleur,
l’étiquette du vin voit sa forme et son apparence considérablement renouvelées par la
multiplication des pays producteurs et l’émergence de productions locales. Malgré cette
grande variété, le vin comme toutes autres denrées alimentaires est très réglementé. Les
dénominations de ventes qui sont les règles d’étiquetage de base doivent figurer. Pour le vin,
il existe deux dénominations de vente : la catégorie du vin et son signe de qualité (IGP ou
AOP), s’il en bénéficie.
L’étiquette doit porter un certain nombre de mentions, certaines obligatoires, comme
l’identification de son origine ou de son taux d’alcool; d’autres facultatives mais réglementées
(soumises au code de la réglementation), telle que la mention du millésime et du cépage, ou
facultatives non réglementées, tels que la marque commerciale ou le type d’élevage.
8.1. L’étiquette
Les mentions présentes :
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1 – Les signes officiels de qualité sont obligatoirement mentionnés. Ils se répartissent
en deux groupes, les vins avec « Appellation d’origine protégée » (AOP) ou avec « Indication
géographique protégée » (IGP), suivie du nom de l’appellation ou de la zone géographique de
production.
Le terme AOP peut être omis s’il est remplacé par la mention traditionnelle AOC
(appellation d’origine contrôlée). Exemple : « Appellation Bourgogne Contrôlée ».
Le terme IGP peut être omis s’il est remplacé par la mention traditionnelle « vin de
pays » accompagnée du logo communautaire IGP.
La mention de la catégorie du vin (vin de raisin, vin de liqueur, etc..) n’est pas
obligatoire pour les vins bénéficiant d’un signe officiel de qualité (AOP, IGP). Par exemple :
« Crémant de Bourgogne » ne fera pas mention du vin mousseux.
2 – Le titre alcoométrique volumique acquis, ou degré alcoolique, exprimé en
pourcentage % vol. Par exemple : 12°% vol.
3 – La provenance (vin de France, vin de la communauté européenne, etc.).
4 – Le nom ou la raison sociale et l’adresse de l’élaborateur ou du vendeur. Cette
indication doit être accompagnée de la mention « élaborée ou vendue par... » ou «
Elaborateur….ou vendeur ….».
5 – Le volume nominal de la bouteille en litre, centilitres ou millilitres.
6 – Le numéro du lot (cette mention peut être portée directement sur la bouteille).
7 – La présence éventuelle d’allergènes (sulfites produits à base de lait et d’œuf), si
ceux-ci sont décelables dans l’analyse des vins traités.
8 – Un message sanitaire déconseillant la consommation d’alcool aux femmes
enceintes (au choix, message littéral ou logo).
8.2. L’étiquette d’un vin de Champagne
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Les mentions présentes :
1 – Le signe de qualité « Champagne » ; C’est le seul vin sous appellation d’origine en
France qui n’a pas l’obligation de mettre la mention AOP ou AOC.
2 – Le titre alcoométrique volumique acquis, ou degré alcoolique, exprimé en
pourcentage % vol.
3 – La marque
4 – La mention de l’élaborateur suivie de la commune où l’élaborateur à son siège
social et du nom « France »
5 – Le volume nominal de la bouteille en litre, centilitres ou millilitres.
6 – L’immatriculation professionnelle délivrée par le C.I.V.C. (RM pour récoltant
manipulant, NM pour négociant manipulant, CM pour coopérative de manipulation, RC pour
récoltant coopérateur, SR pour société de récoltants, ND pour négociant distributeur, MA
pour marque d’acheteur).
7 – Le numéro du lot (cette mention peut être portée directement sur la bouteille).
8 – La présence éventuelle d’allergènes (sulfites, produits à base de lait et d’œuf), si
ceux-ci sont décelables dans l’analyse des vins traités.
9 – La teneur en sucre, exprimée selon les termes suivants : brut nature, extra brut,
brut, extra dry, sec, demi-sec, doux.
10 – Un message sanitaire déconseillant la consommation d’alcool aux femmes
enceintes (au choix, message littéral ou logo).
11 – La provenance (vin de France, vin de la communauté européenne, etc.)
9. Conserver
Quand déguster un vin dans les meilleures conditions ? Trop tôt, c’est regrettable, car
il n’aura pas eu le temps d’acquérir sa pleine puissance aromatique et peut s’avérer décevant.
Trop tard, et ces mêmes saveurs se seront affadies, donnant un vin sans relief ni expression
aromatique. Chaque vin a ainsi une période de dégustation optimale, fonction de son origine,
de sa conception, mais aussi et surtout des conditions dans lesquelles il a été conservé.
La question est complexe, à l’image des vins eux-mêmes : une bouteille renferme plus
de 900 substances identifiées à ce jour, et accueille de nombreuses réactions chimiques et
combinaisons de saveurs, qui contribuent à la richesse aromatique.
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Facteurs de conservation
La capacité d’un vin au vieillissement dépend de deux types de facteurs : d’une part du
type de vin lui-même, d’autre part des conditions de conservation de la bouteille. Plus le vin
est complexe et de composantes équilibrées (puissant, acide et tannique) plus son aptitude au
vieillissement est importante. De ce point de vue, un Gaillac primeur vieillira beaucoup moins
longtemps qu’un grand cru classé de Saint-Estèphe, et donnera toute sa vivacité dans les
premières années.
De même, les blancs secs vieillissent en général moins longtemps que les rouges, car
ils contiennent moins d’alcool et moins de tannins.
Les vins liquoreux, quant à eux, peuvent se conserver beaucoup plus longtemps que certains
vins rouges, en raison de leur sucrosité.
La question de la température
Le deuxième facteur du vieillissement est la conservation de la bouteille elle-même :
au-delà de 14°C, le vieillissement est accéléré. Idem avec une exposition directe de la
bouteille à la lumière, qui favorise certaines réactions chimiques. Mais plus que tout, ce sont
les écarts de températures qui sont les plus néfastes : garder deux ans un grand vin dans le
placard de la cuisine, avec des températures de 30° en été ne permet pas au vin de vieillir.
II. République de moldavie
La République de Moldavie est connue pour ses traditions séculaires en viticulture.
Les fameux vins Moldaves étaient consommés par le Tsar Russe Romanov et depuis le XIX
siècle la Cour Royale Britannique savoure du vin moldave. Ces vins nobles ont été médaillés
dans de nombreux concours internationaux.
Les caves Moldaves sont impressionnantes par leur ampleur : Cricova 70 Km de
tunnels, Milesti Mici 200 km. Elles font partie des plus grandes caves du monde, c’est
pourquoi la Moldavie à approvisionné toute l’Union Soviétique.
La Moldavie est ensoleillée et riche en terres fertiles, propices à la production de vins
de haute qualité. Ces vignobles se situent à la même latitude que ceux de Bordeaux.
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Les châteaux Moldaves investissent massivement dans la technologie et l’expertise
professionnelle pour leurs vignobles. Leurs vins sont élevés en barriques de chêne français et
poursuivent leur vieillissement en bouteille.
La tradition est ainsi conservée : vendange manuelle et vieillissement en fûts de
chêne garantissent un vin authentique.
Les vins peuvent être secs, doux ou forts et possèdent un bouquet varié de saveurs et
de couleurs.
Les cépages utilisés sont des variétés européennes : Sauvignon, Cabernet Sauvignon,
Merlot, Pinot Noir, Chardonnay, Sauvignon, Muscat … ainsi que locales : Feteasca, Rara
Neagra, Bastardo et Moldova.
La Moldavie, disent certains, a la forme d’une grappe de raisin. Elle semble destinée
à maîtriser le mystère du vin et, non par hasard, c’est l'un des rares pays au monde qui a une
licence de Champagne originale (inventée par le célèbre moine Dom Pérignon), accordée par
la France.
Parlons de l’histoire du vin dans ces régions : la vigne est spontanément cultivée ici
depuis plus de sept mille ans ! La viticulture devient une préoccupation de la population
depuis la période 3000-2700 avant Jésus Christ. Les fouilles archéologiques ont également
révélé qu’il y a 2500 ans, les colonisés grecs ont familiarisé la population autochtone avec
des procédés vinicoles. C’est depuis cette époque là qu’on produit du vin pour la
consommation individuelle, mais aussi pour les échanges commerciaux.
Au Moyen-âge, de larges surfaces sont réservées aux vignobles et on acquière de
nouvelles technologies vinicoles. Au XIVème siècle, commence l’exportation du vin vers la
Pologne et la région de Moscou. Pendant la période de domination ottomane, la destination
des exportations se diversifie, allant vers l’Ukraine et l’Orient. En 1812, lorsque la
Bessarabie est annexée à l’Empire Russe, commence une nouvelle étape dans l’évolution de
la viticulture. Les nobles russes se procurent des fiefs viticoles et y plantent des cépages
"selects" importés de France. Par conséquent, la viticulture connait un développement
spectaculaire. Au début du XXème siècle, les vignobles s’étendent sur environ 75 000
hectares, la production vinicole constitue 150 millions de litres dont deux tiers sont destinés
aux exportations.
C’est de cette époque-là que date le prestige des vins moldaves. Le vin rouge de
Purcari, par exemple, a remporté en 1878 la médaille d’or d’une exposition mondiale tenue à
Paris.
28
Le tsar russe Romanov appréciait beaucoup ce vin et a même fondé en Bessarabie sa
propre entreprise vinicole, appelée Romăneşti, qui existe encore de nos jours.
En tant que pays vinicole, la Moldavie est incluse dans la "Route européenne
du vin", proposant plusieurs itinéraires touristiques destinés à faire découvrir le trésor
vitivinicole national.
Aujourd’hui, le secteur vinicole est l’un des plus importants pour l’économie
nationale de la Moldavie, la production vinicole constituant le quart des exportations et
environ 9% du PIB.
Les vignobles s’étendent sur une surface de 147 mille hectares, occupant 7,4% des
terrains agricoles du pays et 2,3% des vignobles sur la Terre. La Moldavie est le
9ème
exportateur mondial de vin.
Nous vous invitons à découvrir ce magnifique pays à travers la richesse de ses vins.
La viticulture en Moldavie est une ancienne tradition de ce pays qui bénéficie à la
fois d'un climat continental, d'un sol fertile et d'unetopographie de collines, très favorables à
la viticulture. Le pays se situe à la même latitude que la Bourgogne en France (45 - 48 ° Nord)
avec les influences de la mer Noire). Cet article ne concerne pas la Moldavie roumaine dont
les terroirs sont traités dans l'article « Viticulture en Roumanie », mais uniquement
la République de Moldavie indépendante (les deux pays font partie des états membres de
l'organisation internationale de la vigne et du vin). La superficie totale des vignobles en
République de Moldavie représente 1,9 % de la superficie du vignoble mondial total. Le 7
octobre, jour férié, est la « journée du vin ».
1. Vignoble moldave
La superficie du vignoble moldave était de 147 000 hectares en 20071, soit une
diminution de 25,2 % par rapport à 1995. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse :
la faiblesse des investissements : 1 hectare de vigne supplémentaire demande
un investissement de 10 000 dollars environ, ce que la plupart des agriculteurs ne peuvent
se permettre. De plus, les vignerons n'ont pas les moyens de
traiter chimiquement oubiologiquement les plants pour les protéger, ce qui a conduit à la
disparition de plusieurs vignes. On estime que 70 % des vignes ne reçoivent pas tous les
traitements nécessaires ;
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les vignobles ont été fragmentés durant le programme de restitution à leurs
propriétaires et de privatisation, ce qui a nui à la productivité. Des plants ont été déracinés
et beaucoup d'agriculteurs ont préféré replanter des espèces plus faciles à exploiter et d'un
rapport plus rapide, comme le tournesol ou le maïs ;
la baisse des exportations (commencée pendant la politique anti-alcool menée
par Gorbatchev dans les années 1990), et la baisse de la consommation locale, due à
la crise économique et à l'expatriation d'une partie de la population active, ont contribué à
la baisse des ventes de vin.
2. Régiones viticoles
Les principaux terroirs viticoles moldaves sont :
Bălţi (au Nord) : cette zone comporte surtout de petits vignobles pour la
consommation locale. Ici sont produits essentiellement des matériaux pour divin (le
« cognac » local), les vins vieux, les vins cuits et les vins fortifiés. Il y a très peu de vins
de table ;
Codru (au Centre) : c'est le vignoble la plus productif de la Moldavie. Elle
comporte 60 % de tous les vignobles du pays et regroupe la plupart des grandes
entreprises vinicoles, y compris la célèbre « Românesti » S.A. Les collines boisées de la
zone centrale créent des micro-climats tempérés protègent les vignes des gels hivernaux et
de la sécheresse estivale, caractéristiques du climat continental ;
Nistreana ou Purcari (au Sud-Est) ;
Cahul (au Sud) : le climat se caractérise par des sécheresses fréquentes,
favorisant la culture des cépages destinés à la production de vins rouges et liquoreux.
3. Les vins
Chaque année, la Moldavie produit plusieurs centaines de vins différents.
Vins mousseux moldaves
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Vin mousseux extra-brut Lion Gri
Vin mousseux brut Symposium
Vin mousseux rouge douxLion Gri
2.1. Vin blanc
Le vin blanc est le plus produit : près de 70 % des surfaces lui dont dédiées. Parmi
les cépages blancs les plus cultivés, il y a la la variété locale « Feteasca alba » (le « blanc des
jeunes filles »), des cépages d'origine française introduits après la crise
du phylloxera duXIXe siècle (Chardonnay, Aligoté, Sauvignon blanc) et aussi l'Oliver Irsay et
le Rkatsiteli.
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Chardonnay de Moldavie
2.2. Vin rouge
Les variétés rouges principalement cultivées sont :
le Cabernet Sauvignon ;
le Purcari noir (Negru de Purcari) ;
le Purcari rouge (Roșu de Purcari) ;
le Merlot et le Pinot noir...
4. Spectre des vins moldaves
La viticulture et la vinification sont des occupations traditionnelles des Moldaves : le
vin est produit et consommé dans nos parages depuis les époques les plus reculées. Les
vestiges historiques, les documents écrits anciens, ainsi que le folklore et les us et les
coutumes moldaves le confirment pleinement. En tant que pays à riches traditions vinicoles, la
Moldavie produit une très large gamme de vins de qualité.
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Dans une poésie du poète moldave Petru Carare, le globe est comparé à un tonneau
dont la bonde est « chez nous, en Moldavie ». Un autre poète moldave comparait la carte de la
Moldavie à une grappe de raisin. Au-delà des métaphores, il y a la réalité évidente que la
quantité, la qualité et la diversité des vins moldaves constituent une fierté nationale.
Les vins blancs produits chez nous se distinguent par le raffinement et l’originalité,
leurs qualités ayant été appréciées à de nombreux concours internationaux.
Aligoté est un vin original produit dans nos parages depuis longtemps. La meilleure
matière première pour ce cépage est récoltée dans la zone centrale de la Moldavie. Il a une
couleur verdâtre - jaunâtre et l’arôme des fleurs champêtres, surtout des bleuets.
Le groupe de vins Pinot (Pinot Gris et Pinot Blanc)
restent fidèles aux qualités de ces cépages - couleur dorée, goût riche et raffiné. Au fur et à
mesure qu’il vieillit, son arôme florale devient de plus en plus intense. Riesling Rein est un
cépage qui, au terme d’une année et demie de vieillissement, obtient une fraîcheur particulière
et un arôme délicat de fleurs avec des nuances de résine.
Sauvignon a l’arôme et le goût évident de groseille noire qui, avec le temps, évolue
vers une couleur dorée.
Traminer est un des plus complets vins moldaves, au goût dominé par des arômes
frais, harmonieusement combinés, de roses et d’églantines. Feteasca Alba est un vin frais de
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couleur verdâtre dont le bouquet est constitué d’arômes de fleurs, avec une fine nuance de
fruits.
Vin Nobil, Sauvignon, Rkatiteli, Afrodita, Serenada, Muscat, Dnestrovscoe,
Milestscoe, Gratiesti, Auriu, Trandafirul Moldovei - des noms de vins blancs moldaves qui
valent la peine d’être savourés...
Parmi les vins rouges produits par en Moldavie,
notons avant tout le Cabernet-Sauvignon, roi des vins rouges, qui a une couleur très intense
qui évolue vers la couleur brique. Son goût est harmonieux, parfait, fin, imprégné de nuances
de prunes séchées et de noix.
Merlot est un vin du type extractif, avec des nuances de cerises, goût vaste, arrière-
goût durable.
Pinot Noir est un vin saturé, oléagineux, abondant en nuances de fruits qui sert à la
production de plusieurs coupages.
Dionis, Codru, Corsar, Lidia, Isabella, Negru de Purcari, Rosu de Purcari, Purpuriu
de Purcari- d’autres vins rouges moldaves dignes d’une très haute appréciation...
La Moldavie produit également une assez riche gamme de vins effervescents, rouges
et blancs, à partir de bruts au doux.
Les vins aromatisés sont produits en Moldave depuis la période médiévale. En
fonction de la conception des technologues, ils peuvent contenir des infusions dune vingtaine
de plantes (camomille, menthe, coriandre, fleurs de tilleul...), l’absinthe y étant indispensable.
C’est justement un vin aromatisé que Dimitrie Cantemir fit servir à Pierre le Grand lors de sa
visite dans nos parages. Le tsar russe en a beaucoup apprécié la qualité, tout en mentionnant
qu’« en Russie on ne produit pas du vin qui soit autant bon ».
Partout dans l’ex-URSS, le vin moldave aromatisé appelé Buchetul Moldovei (Le
Bouquet de la Moldavie) jouissait d’une popularité sans pareil. A présent, faute de publicité
suffisante, ce vin a perdu sa position d’autrefois sur les marchés traditionnels, mais ses
qualités restent, comme toujours, irréprochables.
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Voilà quelques appellations protégées et leur correspondants utilisés en Moldavie pour
des vins avec des propriétés identiques :
Xérès - Ialoveni
Porto- Prometeu
Madeira - Luceafar
Cahors - Pastoral
Vermuth - Mireasma Codrului, Buchetul Moldovei
Sauternes- Nectar
5. L’univers souterrain de Cricova
La fabrique de vins « Cricova » est connue dans tout le monde grâce à ses mystérieux
labyrinthes souterrains et, surtout, grâce à ses vins excellents. Les actuelles galeries
souterraines sont apparues suite à l’extraction de la pierre de construction, une activité
pratiquée depuis longtemps aux alentours de la ville de Cricova. La cave est donc une
ancienne mine de pierre. Plusieurs édifices de la capitale moldave, ainsi que des autres villes
du pays furent construits en pierre de Cricova.
La fabrique de vins de Cricova, fondée en 1952, fut initialement conçue comme une
entreprise de production des vins d’élite, suivant les technologies classiques. Le micro-climat
à l’intérieur des caves est idéal pour le vieillissement et la conservation du vin. La
température y est constante le long de toute l’année : +12 - +14°C, l’humidité relative de l’air
y est de 97-98%. Grâce à ces conditions naturelles optimales, il est possible de faire vieillir et
de conserver des vins de qualité supérieure, y compris des vins mousseux classiques.
D’ailleurs, « Cricova » est l’unique entreprise de Moldavie qui produit des vins mousseux
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suivant la méthode champenoise. Disposant de conditions naturelles parfaites, la fabrique de
Cricova n’a pas besoin d’outillage de ventilation ou de climatisation, indispensable à toute
autre entreprise vinicole.
Les caves de Cricova abritent une remarquable collection de vins. L’oenothèque
comprend 1,3 million de bouteilles, y compris des pièces uniques, telles que le vin “Ierusalim
de Pasti” (« Jérusalem de Pâques »), la liqueur “Ian Beher” (récolte de l’an 1902), aux côtés
de 158 autres appellations de Bourgogne, Moselle, Tokaji, Rhein, etc., qui constituent le
trésor de la fabrique, tout comme de la République de Moldavie.
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La collection de médailles et d’autres distinctions remportées par la fabrique de vins
« Cricova » et par son oenothèque s’élargit continuellement. Pendant un demi-siècle
d’activité, les vins produits à Cricova ont remporté plus de 80 médailles d’or et d’argent, y
compris l’Ordre de la République, la distinction suprême de la République de Moldavie.
Le complexe souterrain de Cricova possède un immense potentiel de production. Cette
perle de la vinification moldave se trouve sous la protection de l’état et de l’UNESCO. Le
temps, la nature et l’homme se retrouvent à Cricova et donnent naissance aux vins qui
semblent avoir une personnalité.
Les caves de Cricova forment une véritable ville souterraine. Les rues de cette ville
portent des noms tout à faits inhabituels : Cabernet, Riesling, Aligoté, Sauvignon, Merlot,
Feteasca, Codru... Le nom des rues correspond au nom du vin conservé dans les niches
adjancentes. La longueur totale des rues est d’environ 100 kilomètres. Leur largeur varie de 6
à 7,5 mètres. La hauteur des galeries est de 3- 3,5 mètres. En fonction du relief, la profondeur
où se trouvent les caves varie de 35 mètres (à l’entrée dans la ville souterraine) à 60-80
mètres. La cave, y compris les sections de production, s’étendent sur à peu près 53 kilomètres
carrés. Dans certaines ramifications de la mine, les excavations continuent à présent aussi,
donc la ville souterraine est toujours en processus d’élargissement.
L’unicité de la fabrique de vins de Cricova est aussi dûe à ses exceptionnelles salles
souterraines de dégustation : “La salle de conférences”, “Casa Mare”, “Le fond de la mer” et
d’autres. Spacieuses, inédites, imposantes, luxueuses, ces salles ont abrité des dégustations
nationales et internationales, des réunions au plus haut niveau, etc.
... Sans égard à l’expérience antérieure, on peut affirmer avec toute la certitude qu’il
n’y a eu aucun visiteur de la cave de Cricova qui n’en soit sorti charmé !
6. L’incontournable visite de la cave de Cricova...
Une visite dans l’énorme et mystérieuse cave de Cricova ne laisserait pas indifférente
la plus insensible imagination. Dès qu’on franchit le seuil de ce royaume du vin on en est tout
simplement charmé...
La cave de Cricova est ouverte à tout désireux de la visiter, à condition de se faire
réserver d’avance des billets, car elle est sur-sollicitée.
Le long de son histoire de plus de cinquante ans, la cave a reçu un grand nombre de
visiteurs, y compris des personnalités à renommée mondiale. Des délégations de plus de 100
pays du monde ont savouré les délices d’une balade dans les rues de la ville souterraine de
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Cricova. A l’époque soviétique, peu nombreux furent les dignitaires d’Etat qui réussirent à
résister à la tentation de visiter Cricova et sa fameuse cave. Politiciens, hommes d’arts,
savants y vinrent.
Iouri Gagarine
Presque autant de médailles que les grands crus de Cricova !
Parmi eux, le premier cosmonaute Iouri Gagarine dont la visite à Cricova est associée
à une histoire amusante. Les guides de Cricova racontent à chaque visiteur que Gagarine,
infiniment impressionné par la visite de la cave, s’est perdu dans ses galeries hospitalières.
D’ailleurs, pendant la période 1966-1985, il n’y a presque pas eu de cosmonaute soviétique
qui n’ait visité la cave de Cricova.
Javier Solana
En charge de la politique étrangère européenne, la question de la Moldavie
revient régulièrement sur la table... Pas autant qu’une bonne bouteille de Cricova sans
doute ! (avec modération)
Les personnalités politiques modernes ne résistent pas, elles non plus, à l’attractivité
de cette cave : S. Demirel, Président de la Turquie, A. Kwasniewskii, Président de la Pologne,
Zan Ze Min, Président de la Chine, Milan Kukan, Président de la Slovaquie, Javier Solana,
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Secrétaire Général de l’OTAN, Juan Antonio Samaranch, Président du Comité International
Olympique, ont pu apprécier le caractère unique des galeries vinicoles de Cricova.
Emil Constantinescu
Ce francophone distingué, né à Tighina (Moldavie), a été président de la
Roumanie de 1996 à 2000.
Pour ce qui est de nos voisins, notons les ex-Présidents roumains I. Iliescu et E.
Constantinescu, les premiers ministres roumains P. Roman, N. Vacaroiu et A. Nastase. Le
sommet de la CEI déroulé dans la capitale moldave aurait été inconcevable sans une
excursion dans la légendaire cave de Cricova (et une « inévitable » dégustation). V. Poutine
(Russie), L. Koutchma (Ukraine), A. Loukachenko (Biélorussie), Gh. Aliev (Azerbaïdjan), A.
Akaev (Kirghizistan), I. Karimov (Ouzbékistan), voilà les noms de quelques chefs d’Etats de
l’espace post-soviétique qui ont visité Cricova et ont énormément apprécié le
professionnalisme des générations de vinificateurs qui se succédèrent à Cricova.
Les somptueuses portes en bois de la cave de Cricova sont ouvertes pour tout le
monde. Au-delà de ces portes, on a la chance de découvrir l’essence du mystérieux processus
de vinification.
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Bibliographie :
Dictionnaire des vins de France, Ed. Hachette pratique, 2001.
Le Petit Larousse Illustré, Ed. Larousse, 2012
Sitogrqphie :
http://www.moldavie.fr/article.php3?id_article=232
http://www.moldavie.fr/article.php3?id_article=233
http://www.moldavie.fr/spip.php?article471
http://vins-france.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Viticulture_en_France