Anesthésie pour traitement des tumeurs endocrines
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Revue generale
Anesthesie pour traitement des tumeurs endocrines
Anaesthesia for endocrine tumor removal
V. Billard a,*, M. Cheikh b, S. Delaporte-Cerceau c, M.-L. Raffin-Sanson d
a Departement d’anesthesie, institut Gustave-Roussy, 39, rue Camille-Desmoulins, 94805 Villejuif, Franceb Service d’anesthesie-reanimation, CHG de Lagny, 31, avenue du General-Leclerc, 77405 Lagny-sur-Marne, France
c Departement d’anesthesie-reanimation, CHU Necker–Enfants malades, AP–HP, 149, rue de Sevres, 75743 Paris cedex 15, Franced Service d’endocrinologie, CHU Ambroise-Pare, AP–HP, 9, avenue Charles-de-Gaulle, 92100 Boulogne, France
Recu le 8 aout 2008 ; accepte le 15 avril 2009
Disponible sur Internet le 20 mai 2009
Resume
Les tumeurs endocrines sont des tumeurs rares caracterisees par la production de proteines de structures ou de produits de secretion communs
aux neurones et aux cellules endocrines. Elles peuvent etre responsables de modifications du fonctionnement de l’organisme ou de complications
perioperatoires specifiques qui doivent etre connues pour optimiser la prise en charge anesthesique et minimiser les complications. Le but de cette
revue est de decrire ces modifications et de discuter les protocoles de surveillance et de traitement qui ont ete proposes dans la litterature depuis
30 ans afin de donner un support de reflexion aux praticiens qui prendront en charge ces patients. Parmi les modalites discutees, on retiendra que :
(1) le controle tensionnel preoperatoire par alpha-bloquant ou inhibiteur calcique est essentiel dans la preparation du pheochromocytome. Il doit
etre suivi d’une prise en charge peroperatoire associant remplissage massif, agents anesthesiques et traitements symptomatiques reversibles (par
exemple remifentanil, sevoflurane, inhibiteur calcique et esmolol) et d’une surveillance postoperatoire etroite et prolongee ; (2) les principales
complications du cancer (medullaire) de la thyroıde sont l’hematome cervical et la lesion des nerfs recurrents, et sont lies a la localisation et non a
l’histologie ; (3) la chirurgie hypophysaire doit faire guetter en peroperatoire l’embolie gazeuse et en postoperatoire le diabete insipide,
l’insuffisance corticotrope et la breche meningee ; (4) l’acromegalie peut presenter des difficultes d’intubation ; (5) un syndrome de Cushing severe
doit faire craindre une cardiopathie hypertensive des difficultes de cicatrisation, des complications infectieuses ou thromboemboliques ; (6)
l’utilisation d’analogues de la somatostatine en pre- et peroperatoire a transforme la stabilite des tumeurs carcinoıdes.
# 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.
Mots cles : Tumeurs endocrines ; Anesthesie ; Evenements indesirables ; Monitorage ; Somatostatine ; Inhibiteurs calciques ; Betabloquants ; Hormones ;
Opotherapie substitutive
Abstract
Endocrine tumors could be defined by their ability to produce structural proteins or hormones commons to nervous and endocrine cells. They
might induce physiological transforms or outcome adverse events which should be well known in order to prevent or treat them early. The goal of
this review was to describe these changes, to describe preoperative assessment, and to discuss intraoperative monitoring and drugs choice based on
the literature from the last 30 years. As an example, it should be noticed that: (1) preoperative blood pressure control is essential to prepare
phaeochromocytoma for surgery. It should be followed during anaesthesia by intensive fluid load, reversible anaesthetic drugs and rational
cardiovascular medications use (as for example remifentanil, sevoflurane, calcium channel blockers and esmolol), and after surgery by narrow
clinical and biological monitoring; (2) after medullar thyroid cancer, main adverse events include cervical compressive haematoma and recurrent
laryngeal nerve injury as for any thyroid surgery; (3) during pituitary surgery, air embolism might be expected, whereas water dysregulation
(diabetes insipidus), corticotroph insuficiency, cerebrospinal fluid (CSF) leak might occur postoperatively. In acromegaly, difficult endotracheal
intubation is possible whereas severe Cushing’s syndrome may be complicated with hypertensive cardiac failure, infections, thrombosis, delayed
cicatrisation; (4) somatostatine analogs are a keystone in carcinoid tumors preoperative and anaesthetic management.
# 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Keywords: Endocrine tumors; Anaesthesia; Adverse events; Monitoring; Somatostatine; Calcium inhibitors; Betablockers; Hormone; Opotherapy
Annales Francaises d’Anesthesie et de Reanimation 28 (2009) 549–563
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (V. Billard).
0750-7658/$ – see front matter # 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.
doi:10.1016/j.annfar.2009.04.004
V. Billard et al. / Annales Francaises d’Anesthesie et de Reanimation 28 (2009) 549–563550
1. Introduction
1.1. Cadre nosologique
Le terme de tumeur endocrine regroupe un ensemble de
tumeurs benignes ou malignes qui ont comme point commun la
production de proteines de structures ou de produits de
secretion communs aux neurones et aux cellules endocrines.
Ces tumeurs representent une entite embryologique et
histologique et peuvent egalement etre definies comme des
tumeurs qui produisent au moins deux marqueurs histochimi-
ques specifiques tels que la chromogranine A, la synaptophy-
sine, Leu7 ou PGP9.5 [1].
En revanche, les tumeurs productrices d’hormones sans
parente avec les cellules nerveuses (cancer thyroıdien non
medullaire, corticosurrenalome, adenome parathyroıdien. . .)n’appartiennent pas, stricto sensu, a ce cadre.
Les principales localisations des tumeurs endocrines ont ete
resumees par l’OMS en 2000 (Tableau 1) [1].
Apres avoir recu historiquement de multiples denominations
et classifications plus ou moins divergentes (tumeur neuroen-
docrine, apudome. . .), les tumeurs endocrines sont aujourd’hui
classees en deux grands groupes :
� « les tumeurs neuroectodermiques », derivees des cretes
neurales embryonnaires, incluent les tumeurs de la medul-
losurrenale, les tumeurs medullaires de la thyroıde et les
tumeurs extrasurrenaliennes (paragangliome, et chez l’enfant
neuroblastome) ;
� « les tumeurs endodermiques » se situent essentiellement
dans de tractus digestif (tumeurs gastro-enteropancreatiques
[GEP]) avec une incidence de 1/100 000 personnes/annee ou
dans le systeme bronchopulmonaire (incidence 0,2/100 000).
Certaines tumeurs peuvent avoir plusieurs localisations
anatomiques dont le reperage exhaustif conditionne le succes
Tableau 1
Principales localisation des tumeurs endocrines resumees par l’OMS en 2000.
Localisation et type Hormones principales
Hypophyse ACTH, PRL, GH, TSH, FSH/LH
Parathyroıde Parathormone
Thyroıde (carcinome medullaire) Calcitonine
Thymus ACTH
Poumons Serotonine, calcitonine, bombesine
Estomac Histamine, serotonine
Duodenum Serotonine, gastrine, somatostatine
Jejunum, ileon, appendice Serotonine, substance P
Colon et rectum Serotonine, substance P
Enteroglucagon, PP/PYY
Pancreas Insuline, glucagon, somatostatine,
polypeptide pancreatique, VIP,
gastrine, calcitonine
Paragangliome
Tete et cou Dopamine, noradrenaline
Systeme sympathique Serotonine, dopamine, noradrenaline
Pheochromocytome
(medullosurrenale)
Adrenaline, noradrenaline, dopamine
Corticosurrenale Hormones steroıdes
du traitement. De plus, plusieurs tumeurs endocrines (secretant
des substances differentes) peuvent etre associees realisant un
tableau de neoplasie endocrinienne multiple (NEM) ou un
syndrome de von Hippel-Lindau (tumeur pancreatique + pheo-
chromocytome).
1.2. Methodologie de la revue
Le traitement curatif des tumeurs endocrines fait souvent
appel a la chirurgie ou de plus en plus souvent a des techniques
locoregionales innovantes (radiofrequence, chimioembolisa-
tion. . .) et necessite donc une prise en charge anesthesique ou
au minimum une surveillance intensive.
Mais les substances produites peuvent etre responsables de
modifications physiopathologiques preoperatoires ou de
complications perioperatoires qui peuvent modifier notable-
ment la prise en charge anesthesique et doivent etre connus.
Comme toutes ces tumeurs sont rares, les equipes
d’anesthesie qui les prennent en charge le font peu
frequemment et peuvent avoir des difficultes a acquerir une
expertise.
Pour les y aider, le but de cette revue est de rappeler, pour les
principales tumeurs endocrines necessitant une prise en charge
anesthesique, les risques et complications specifiques de ces
tumeurs qui sont a prevoir et les protocoles de traitements et de
surveillance qui ont ete proposes dans la litterature.
A cause de la rarete de ces tumeurs, tres peu d’etudes
randomisees sont disponibles, la plupart des articles sont des
etudes descriptives (portant souvent sur de longues periodes de
temps et de faibles effectifs) ou des cas cliniques. Cela ne
permet souvent pas de degager un consensus sur les modalites
de prise en charge, mais seulement de decrire des protocoles
therapeutiques qui ont fait la preuve de leur efficacite ou des
traitements a eviter.
2. Prise en charge des tumeurs neuroectodermiques
2.1. Pheochromocytome
Le pheochromocytome est une tumeur developpee a partir
des cellules chromaffines de la medullosurrenale ou d’autres
ganglions sympathiques et secretant en quantite variable des
catecholamines [2]. Les symptomes revelateurs varient avec la
substance produite et associent une hypertension (permanente
ou paroxystique) et des acces de tachycardie, cephalees et
sueurs. Lorsque le patient arrive en consultation d’anesthesie, le
diagnostic est en general deja fait et la prise en charge debutee,
mais plusieurs cas cliniques de pheochromocytome meconnu
decouvert en pre- ou en peroperatoire ont ete decrits chez des
patients operes d’une autre pathologie et il faut savoir l’evoquer
devant l’association d’une HTA et des acces paroxystiques de
sueurs et de cephalees, recuser la chirurgie prevue et adresser le
patient a l’endocrinologue [3,4]. En peroperatoire, l’apparition
de crises hypertensives rebelles aggravees par les manipula-
tions ou la cœlioscopie doit egalement alerter.
Le traitement chirurgical permet souvent la guerison, mais
des recidives ont ete decrites qui justifient une surveillance
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prolongee [5] (10 a 20 % de pheochromocytomes malins). Les
series publiees sont difficiles a comparer car leur effectif est
faible, la prise en charge anesthesique et les techniques
chirurgicales ont evolue au cours des annees (Tableau 2). On
peut neanmoins remarquer que la mortalite a considerablement
chute dans les etudes les plus recentes grace a une optimisation
de la prise en charge incluant la preparation preoperatoire, le
remplissage peroperatoire, la standardisation du traitement
symptomatique et la surveillance postoperatoire.
2.1.1. Bilan et preparation preoperatoire
La consultation d’anesthesie permet de rassembler les
informations et d’initier (ou de verifier la presence) d’une
preparation preoperatoire qui est indispensable.
2.1.1.1. Localisation de la tumeur et le volume tumoral. Plus
de 85 % des pheochromocytomes sont surrenaliens. En dehors
des surrenales, la localisation est abdominale dans 98 % des cas
[3]. Le volume tumoral, estime par l’imagerie est le principal
facteur d’influence de la duree de chirurgie, des pertes
sanguines et de l’incidence des episodes hypertensifs perio-
peratoires [19].
2.1.1.2. Substances secretees et leur retentissement. Alors
que la secretion normale de la medullosurrenale est faite de
80 % d’adrenaline, la majorite des pheochromocytomes
Tableau 2
Principales series de pheochromocytomes et elements marquants de chaque etude.
Reference Periode d’etude Patients (n)
et technique
Desmonts et al. [6] 1964–1977 102 Laparo
Hartley et Perry-Keene [7] 1970–1985 46 Laparo
James [8] < 1989 17 Laparo
Proye et al. [9] < 1989 10 Laparo
Gagner et al. [10] 1992–1993 25 Cœlio
Orchard et al. [11] 1980–1992 110 Laparo
Steib et al. [12] < 1996 7
Ein et al. [13] 1959–1995 14 enfants
Hamoir et al. [14] 1993–1995 6 Cœlio
Sand et al. [15] 1984–1994 22
Colson et al. [16] < 1998 19
Geoghegan et al. [17] 1978–1992 43 Laparo
Joris et al. [18] < 1999 8 Cœlio
Kinney et al. [19] 1983–1996 143 Laparo
Lertakyamanee et al. [20] 1976–1997 Laparo (39/40)
Darvas et al. [21] 1977–1999 28 Cœlio
Sprung et al. [22] < 2000 20 Laparo vs 14 Cœlio
Plouin et al. [23] 1975–1997 Laparo (162/165)
Mallat et al. [24] < 2003 13
Luo et al. [25] 1955–1975
1976–1994
> 1994
60
75
123
Sood et al. [26] < 2006 9
Chung et al. [27] < 2006 15 + 11
Laparo : chirurgie par laparotomie ; cœlio : chirurgie cœlioscopique ; PA : pressio
secretent de la noradrenaline [28]. Les manifestations
cardiovasculaires qui y sont associees sont aussi les plus
symptomatiques et les plus menacantes en perioperatoire. Elles
sont d’autant plus intenses que le taux preoperatoire de
catecholamines et de leurs metabolites est eleve [19] et
associent :
� « HTA » par stimulation des recepteurs a1-adrenergiques du
muscle lisse vasculaire ;
� « troubles du rythme » par stimulation des recepteurs b1 et a1
cardiaques ;
� « hypotension » ou « tachycardie isolee » se voient plus
frequemment dans les pheochromocytomes a dopamine ou
apres une desensibilisation sympathique ;
� lorsque le pheochromocytome est decouvert tardivement, il
peut induire une « cardiomyopathie » catecholaminergique
[29] qui rend plus difficile la prise en charge (mauvaise
tolerance au remplissage vasculaire, aux poussees hyper-
tensives ou aux produits inotropes negatifs, ischemie
coronaire. . .) ;
� une « hyperglycemie » due a une glycogenolyse induite par
les catecholamines est frequente et impose une surveillance
perioperatoire etroite de la glycemie [29].
Le diagnostic peut etre fait par le dosage plasmatique des
catecholamines et/ou par le dosage urinaire de leurs metabolites
Deces (n) Conclusion de l’etude
4 (< 1966) Controle de la volemie = 1er facteur pronostique
10 (22 %) mortalite augmentee si 1 crise d’HTA
HTA bien controlee par magnesium i.v.
0 Poussees d’HTA inhibees par nicardipine preoperatoire
0 Moindres douleurs postoperatoires
1 Importance de la preparation anti-HTA et d’un
operateur entraıne
0 Interet de l’urapidil en peroperatoire
0 Recidives tardives possibles
0 HTA bien controlee par nicardipine.
0 Interet de la methyl tyrosine
0 Monitoring invasif car mecanismes d’HTA multiples
1 L’imagerie preoperatoire guide la voie d’abord
0 La liberation de catecholamines sous cœlioscopie est
controlee par la nicardipine
0 HTA peroperatoire si gros volume ou catecholamines
preoperatoires tres elevees
1 (2,5 %)
(plaie foie)
Importance d’une cooperation multidisciplinaire
Interet des halogenes
Apres cœlio : – d’hypotension, suites + simples
4 (< 1 %) Morbidite augmentee si PA preoperatoire ou
metanephrine elevee ou chirurgie iterative
Interet du Delta-down pour estimer la volemie
5 (8 %)
1 (1,2 %)
0
Cardiopathie preoperatoire = 60 %
Benefice de l’analgesie peridurale
0 Pression d’insufflation < 10 mmHg
0 Interet du labetalol
n arterielle ; HTA : hypertension arterielle.
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(metanephrines ou normetanephrines) qui caracterise le type de
secretion et va guider la preparation preoperatoire et la prise en
charge peroperatoire [30].
2.1.1.3. Controle preoperatoire de l’hypertension et des
troubles du rythme. Il contribue a la stabilisation hemodyna-
mique peroperatoire et a la diminution de la mortalite [3]. Il
repose classiquement sur les antagonistes a-adrenergiques [19].
La phenoxybenzamine a ete longtemps recommandee en
raison de sa longue duree d’action et d’un blocage a-
adrenergique non competitif, mais elle induit une tachycardie
en bloquant les recepteurs a-2 presynaptiques [28].
Elle est aujourd’hui remplacee par la prazosine (Mini-
press1, Alpress1) [6] ou par la doxazosine (Zoxan1) [2] qui
evitent la tachycardie par un blocage specifique des recepteurs
a-1. Il est important de debuter a tres faible dose (par exemple
0,25 mg de Minipress1) et sous surveillance etroite de la
pression arterielle compte tenu du risque d’hypotension severe.
L’urapidil (Eupressyl1) peut egalement etre utilise en
particulier lorsque la preparation a la chirurgie doit etre courte
(deux a trois jours) [31].
Mais les inhibiteurs calciques comme la nicardipine
(Loxen1) (60–120 mg/j) sont de plus en plus utilises
[9,14,32]. Ils presentent l’avantage de ne pas induire
d’hypotension orthostatique et d’avoir moins d’effets secon-
daires que les a-bloquants.
Les b-bloquants ne sont pas indiques de premiere intention.
Leur utilisation quelques jours avant l’intervention est reservee
aux patients ayant une tachycardie ou une arythmie sans
dysfonction cardiaque mais ne doivent pas etre utilises seuls du
fait de leur effet vasoconstricteur qui peut aggraver l’HTA
[19,28]. Pour la meme raison, les b1-bloquants, cardioselectifs
comme l’atenolol (Tenormine1) ou le metoprolol (Seloken1
ou Lopressor1) doivent etre preferes [32]. L’association
galenique d’un a- et d’un b-bloquant (labetalol ou Trandate1) a egalement ete proposee mais est aujourd’hui controverse a
cause de la predominance des effets b sur les effets a [32].
La duree optimale de la preparation est tres variable. Elle est
au minimum de sept jours mais doit etre poursuivie jusqu’a
stabilisation permanente de la pression arterielle et de la
frequence cardiaque, disparition des extrasystoles et de tout
signe electrique d’ischemie coronaire [3] ce qui permet par
ailleurs une reexpansion du volume sanguin circulant contracte
par la vasoconstriction chronique [32].
2.1.1.4. Bilan preoperatoire. En plus du dosage des metabo-
lites urinaires qui a confirme le diagnostic et du bilan standard
recommande par la Societe francaise d’anesthesie et de
reanimation (Sfar) et l’Agence nationale d’accreditation et
evaluation en sante (Anaes) avant toute chirurgie abdominale
potentiellement hemorragique [33], un avis cardiologique avec
au minimum une echocardiographie de repos recente et, selon
la secretion, un holter ECG et/ou tensionnel doit etre
systematique.
2.1.1.5. Interactions medicamenteuses dangereuses. Chez un
patient porteur d’un pheochromocytome et en attente de
chirurgie, tout medicament qui provoque la liberation ou inhibe
la recapture des catecholamines peut avoir des consequences
dramatiques. La liste de ces medicaments est tres longue et on
peut citer entre autres le glucagon et les steroıdes (qui
provoquent la liberation d’adrenaline et noradrenaline) ou la
tyramine (presente en grande quantite dans le fromage, les
bananes, l’avocat, la sauce soja. . .).Certaines amphetamines ou amines utilisees dans le
traitement medical de l’obesite, les decongestionnants nasaux
ou l’ephedrine stimulent directement les recepteurs a, alors que
les antidepresseurs tricycliques ou les IMAO inhibent la
recapture des catecholamines, ainsi que les neuroleptiques
antidopaminergiques comme le metoclopramide [34].
2.1.2. Deroulement de l’anesthesie, monitorage et
traitement symptomatique
La morbidite perioperatoire du pheochromocytome est avant
tout liee a l’instabilite tensionnelle avec des acces hypertensifs
et des troubles du rythme declenches par le stress, la douleur ou
les manipulations tumorales. Ceux-ci doivent etre immediate-
ment controles car ils peuvent precipiter une defaillance
ventriculaire gauche, favoriser une ischemie coronaire ou
provoquer une hemorragie tant au niveau du foyer operatoire
que du systeme nerveux central. Les troubles du rythme
peuvent aller jusqu’a la fibrillation ventriculaire ou l’asystolie
[35].
Inversement, apres exclusion vasculaire de la tumeur, une
hypotension severe liee au sevrage brutale de ces catechola-
mines, jusque la presentes a forte concentration, est la
complication la plus frequente [36]. Elle est renforcee par
l’existence quasi constante d’une hypovolemie efficace
majeure liee a une vasoconstriction chronique. Sa prise en
charge associe un remplissage massif, eventuellement complete
si besoin par la supplementation transitoire par les catecho-
lamines qui etaient secretees par la tumeur et est facilitee par
l’utilisation d’agents anesthesiques et antihypertenseurs rapi-
dement reversibles.
2.1.2.1. Choix des agents anesthesiques. La premedication
associe une benzodiazepine (pour attenuer l’anxiete preope-
ratoire, qui favorise les acces hypertensifs) a la poursuite du
traitement antihypertenseur.
L’induction peut faire appel au thiopental, au propofol ou a
l’etomidate et a un morphinique a forte dose [28]. Une attention
tout particuliere doit etre portee a la prevention de la douleur a
l’injection pour ne pas declencher de crise hypertensive et un
cas d’infarctus a meme ete decrit dans ce contexte [37]. Les
curares les plus histaminoliberateurs (atracurium, mivacurium)
sont a eviter ainsi que la ketamine [38].
L’entretien de l’anesthesie fait appel a des agents
vasodilatateurs afin d’abaisser les resistances systemiques
lors des decharges de catecholamines, d’elimination rapide,
afin d’alleger rapidement l’effet vasodilatateur en cas de
collapsus. Le propofol n’a ete decrit que dans des cas
cliniques ou des etudes non randomisees [21]. Il peut etre
specialement interessant lorsqu’une comorbidite ne permet
pas l’utilisation des halogenes [39]. Mais il faut se souvenir
V. Billard et al. / Annales Francaises d’Anesthesie et de Reanimation 28 (2009) 549–563 553
que les variations du debit cardiaque au cours des differents
temps operatoire influencent le metabolisme hepatique du
propofol, font varier de facon intempestive le niveau
d’anesthesie et peuvent fausser les concentrations predites
en mode AIVOC [40].
L’isoflurane a ete et reste tres utilise en raison de ses faibles
effets inotropes negatifs et de son action vasodilatatrice [28]
mais le controle de la concentration expiree est difficile en
raison de sa solubilite [41]. L’utilisation du desflurane n’a ete
rapportee que dans quelques cas cliniques, mais son effet
accessoire sympathomimetique indirect n’en fait pas force-
ment l’agent de choix dans cette indication. Le sevoflurane est
moins vasodilatateur coronaire que l’isoflurane, et n’entraıne
pas de vol coronaire. Son delai d’action court et son
elimination rapide en font un agent tres maniable dans cette
indication [42].
Pour les memes raisons, un morphinique de delai d’action
court et d’elimination rapide comme le remifentanil semble un
choix logique car il permet de moduler rapidement le niveau
d’analgesie [43–46] et de lever rapidement le bloc sympathique
apres exclusion vasculaire de la tumeur ou en cas de saignement
important. D’autres morphiniques moins rapidement reversi-
bles peuvent etre utilises mais l’antagonisation au reveil par la
naloxone est deconseillee [47].
Certaines equipes combinent l’anesthesie generale avec une
anesthesie peridurale, qui provoque un bloc sympathique et
amortit les poussees hypertensives [2,48]. Mais ce bloc
sympathique peut aggraver les episodes d’hypotension lors
du sevrage en catecholamines ou en cas de saignement et
augmente le remplissage vasculaire necessaire [48].
2.1.2.2. Monitorage specifique. La surveillance continue de
la pression arterielle est indispensable pour pouvoir ajuster le
remplissage vasculaire et le traitement antihypertenseur.
L’estimation du debit cardiaque est tres recommandee pour
depister une dysfonction myocardique ou guider le remplissage
vasculaire et indispensable si l’echocardiographie preopera-
toire est anormale. Le Doppler œsophagien a l’avantage d’etre
non invasif, de fournir une surveillance continue et d’etre
rapidement mis en place [39,49,50], mais la sonde de Swan-
Ganz fournit en plus des informations sur les pressions de
remplissage et une estimation des resistances vasculaires
systemiques qui peuvent etre utiles pour guider le traitement
symptomatique.
La mesure de la variabilite respiratoire de la pression
arterielle (delta down) a ete proposee pour renforcer le
diagnostic d’hypovolemie efficace et semble predictive de
l’hypotension apres clampage [24]. La variabilite de la
frequence cardiaque a egalement ete analysee dans cette
chirurgie et sa composante de basses frequences (liee au
systeme sympathique semble bien correlee aux poussees
hypertensives mais cette propriete n’a pas encore eu de
retombee clinique [51].
L’estimation et l’ajustement de la profondeur de l’anesthesie
par un parametre derive de l’EEG comme l’index bispectral
(BISTM) permet de rationaliser le traitement symptomatique
des acces hyper- ou hypotensifs [52–54].
2.1.2.3. Traitement symptomatique
2.1.2.3.1. De l’hypertension. Lorsqu’un acces hypertensif
fait suite a une stimulation douloureuse (intubation tracheale,
incision chirurgicale, exploration abdominale), l’approfondis-
sement de l’analgesie suffit souvent a le controler. Le recours a
un antihypertenseur est recommande devant tout acces
hypertensif faisant suite a une manipulation tumorale. Il peut
meme etre necessaire de demander au chirurgien de cesser la
manipulation tumorale le temps que celui-ci agisse.
Depuis l’arret de commercialisation de la phentolamine,
certaines equipes restent fideles au nitroprussiate de sodium
(Niprid1) pour son delai d’action court (30 secondes) et sa
rapidite d’elimination (deux a quatre minutes) [38,55].
D’autres utilisent l’urapidil (Eupressyl1), a-1 antagoniste
selectif de court delai d’action, soit en traitement preventif a des
doses de l’ordre de 10 a 15 mg/h debute deux a trois jours avant
l’intervention [31], soit en traitement curatif en bolus iteratifs
de 25 a 50 mg. L’association d’une perfusion continue de 150 a
200 mg/h ameliore le controle hemodynamique mais ne permet
pas d’eviter completement les pics hypertensifs [12]. Dans tous
les cas, l’administration sera arretee des l’exclusion vasculaire
de la tumeur.
Le labetalol qui est plus b-bloquant qu’a-bloquant n’est plus
recommande en premiere intention [32].
Enfin, le controle des acces hypertensifs repose de plus en
plus souvent sur les inhibiteurs calciques comme la nicardipine
(1 a 10 mg/kg par minute en perfusion continue de l’incision
jusqu’au clampage veineux de la tumeur). En effet, la survenue
d’une hypotension entre les manipulations tumorales ou apres
exerese, decrite avec tous les a-bloqueurs, ne semble pas
observee avec les inhibiteurs calciques [9,38,56].
L’effet antihypertenseur de tous ces agents peut etre
potentialise par le sulfate de magnesium [57,58] ou par la
dexmedetomidine administree preventivement (2 mg/
kg + 0,7 mg/kg par heure [59]).
La survenue de poussees hypertensives repetees alternant
avec des periodes d’hypotension est favorisee par l’hypo-
volemie efficace et peut etre amortie par le remplissage [53,58].
La persistance de l’HTA apres resection de la tumeur doit
faire rechercher une autre localisation tumorale.
2.1.2.3.2. Des troubles du rythme. En cas de tachycardie
sinusale, l’esmolol (Brevibloc1), b-bloquant de courte duree
d’action, est l’agent de choix [49]. Il doit etre prefere au labetalol
qui est plus b- qu’a-bloquant et a une longue duree d’action qui
le rend moins maniable. La dose initiale associe un bolus
(0,5 mg/kg administre sur une minute) suivi d’une perfusion a la
vitesse de 150 mg/kg par minute. L’effet maximum est suppose
atteint au bout de cinq minutes. Si la frequence cardiaque reste
trop elevee, un nouveau bolus peut etre administre et la perfusion
augmentee de 50 mg/kg par minute, sans depasser 300 mg/kg par
minute. Il sera bien sur ralenti ou stoppe en cas de bradycardie
inferieure a 45 b/min, d’hypotension ou de l’apparition d’un bloc
auriculo-ventriculaire.
D’autres antiarythmiques comme la lidocaıne ou le
magnesium [8] ont ete proposes chez les malades porteurs
d’une cardiomyopathie ou refractaire aux autres agents.
V. Billard et al. / Annales Francaises d’Anesthesie et de Reanimation 28 (2009) 549–563554
2.1.2.3.3. De l’hypotension. L’hypotension est due a la
chute du taux des catecholamines apres ligature du dernier
pedicule vasculaire et aggravee par une hypovolemie efficace
preoperatoire chez ces patients en vasconstriction chronique.
Un remplissage vasculaire parfois massif, commence avant
l’induction, est souvent suffisant pour la corriger [6,16,53].
Celui-ci fera appel en premiere intention aux cristalloıdes, car
l’anciennete de l’hypovolemie rend moins efficace le pouvoir
oncotique des colloıdes sur un secteur extravasculaire deja
contracte [60]. Il sera guide comme dans toute hypovolemie sur
l’evolution de la pression arterielle, du debit cardiaque et des
pressions de remplissage.
Lorsque le remplissage ne permet pas de normaliser la
pression arterielle, le recours aux amines vasopressives [29] ou a
lavasopressine [61]peut etre necessaire pendantquelquesheures.
2.1.2.4. Prise en charge postoperatoire. L’evolution imme-
diate est generalement favorable et la mortalite perioperatoire
dans les series les plus recentes est faible (tableau 2).
L’analgesie postoperatoire peut etre systemique (morphine
en administration controlee par le patient + antalgiques non
morphiniques) ou locoregionale. L’analgesie peridurale aux
anesthesiques locaux devra etre initiee avec prudence pour
eviter d’aggraver l’hypotension par un bloc sympathique. La
rachianesthesie a la morphine est efficace mais impose une
surveillance de 24 heures en reanimation.
La prophylaxie antibiotique (a l’induction) et antithrombo-
tique (pre- et postoperatoire jusqu’a deambulation correcte) est
celle habituellement utilisee pour toute chirurgie abdominale.
Le remplissage et le traitement de l’hypotension doivent etre
poursuivis pendant quelques heures jusqu’a stabilisation
hemodynamique sans amines vasoactives.
L’hypoglycemie est frequente et justifie une surveillance
repetee de la glycemie, particulierement en presence d’un
retard de reveil. Elle resulterait d’une production d’insuline
dont la liberation n’est plus inhibee par les catecholamines [62].
Un ileus tardif, sensible a l’administration d’a-bloqueur
[63], ou l’installation d’une constipation chronique severe [64]
ont egalement ete decrits.
La surveillance postoperatoire en reanimation ou au
minimum en unite de soins continus chirurgicaux est souhaitable,
en particulier lorsque l’hemodynamique reste instable apres
l’exerese ou en cas de defaillance ventriculaire gauche.
En cas de surrenalectomie bilaterale en un ou plusieurs
temps, l’insuffisance surrenale postoperatoire est obligatoire et
doit etre prevenue par un traitement substitutif approprie. Non
traitee, elle se manifesterait par une hypotension, des nausees,
une recrudescence des douleurs abdominales, une diarrhee,
des troubles de conscience, et evoluerait vers le collapsus.
Biologiquement, une hyponatremie-hyperkaliemie est clas-
sique, parfois associee a une insuffisance renale fonctionnelle et
des hypoglycemies. Le traitement doit donc etre systematique
et debute le plus rapidement possible apres la surrenalectomie.
Il associe :
� l’hemisuccinate d’hydrocortisone intraveineuse (100 mg tous
les huit heures pendant 24 heures, a j1, posologie a reduire
ensuite progressivement pour atteindre en cinq jours environ
une dose per os de 30 mg/j. A la posologie initiale de 300 mg/
j, l’hemisuccinate d’hydrocortisone possede un effet mine-
ralocorticoıde suffisant et la fludrocortisone ne sera prescrite
que dans un second temps ;
� la fludrocortisone (Florinef1) pourra etre commence a la
dose de 50 mg � 2 par jour a j2 ou j3 de la decroissance de
l’hemisuccinate d’hydrocortisone ;
� la rehydratation massive (4 l par 24 heures dont 1 l la
premiere heure) n’est necessaire que si l’insuffisance
surrenale n’a pas ete traitee preventivement et est associee
a une hypotension arterielle ;
� une information du patient est indispensable sur l’importance
de ce traitement et son eventuelle adaptation.
Une surrenalectomie unilaterale ne s’accompagne pas habi-
tuellement d’insuffisance surrenale. Toutefois, en cas de
surrenalectomie partielle, la fonction corticosurrenalienne
residuelle pourra etre evaluee par un dosage du cortisol de
base et sous synacthene : le diagnostic d’insuffisance surrenale
repose sur la constatation d’un taux de cortisol plasmatique bas
(inferieure a 83 nmol/l = 3 mg/dl) a huit heures ou qui ne
depasse pas 550 nmol/l (20 mg/dl) 60 minutes apres injection
de Synacthene (0,25 mg intramusculaire ou intraveineuse).
2.1.3. Particularites liees a la chirurgie cœlioscopique
Depuis quelques annees, l’abord chirurgical par cœlioscopie
transperitoneale est de plus en plus souvent propose.
Il ne semble pas superieure a la chirurgie a ventre ouvert
dans la prevention des acces hypertensifs, car la creation d’un
pneumoperitoine stimule la liberation de catecholamines par la
tumeur [18,65] de facon parallele a la pression d’insufflation
qui doit donc etre maintenue aussi basse que possible (si
possible inferieure a 10 mmHg [26]). De plus, la dissection
tumorale impose des manipulations de la tumeur pendant une
duree plus longue [66].
En revanche, l’hypotension semble moins frequente et
moins profonde [11,22] et la cœliochirurgie apporte un benefice
net sur la douleur postoperatoire, le delai de reprise du transit, la
deambulation et la duree d’hospitalisation [10,17,22].
Il est donc licite de proposer cette technique, a condition de
la reserver a des operateurs experimentes [11]. Mais lorsque la
cœliochirurgie s’avere difficile ou les perturbations hemody-
namiques difficilement controlables, le passage en laparotomie
doit toujours etre prevu (et le patient prevenu) [2,28].
La cœlioscopie par voie retroperitoneale a l’avantage de
creer une tres faible stimulation peritoneale lors de l’insuffla-
tion [67] et limite l’instabilite hemodynamique [68]. L’emphy-
seme sous-cutane est la complication la plus frequente de cette
voie d’abord interessante [69].
2.2. Tumeurs thyroıdiennes et parathyroıdes
Seul le cancer medullaire de la thyroıde repond stricto sensu
a la definition actuelle des tumeurs endocrines. Un adenome
parathyroıde peut etre associe a une tumeur endocrine dans le
cadre des neoplasies endocrines multiples. Il doit donc etre
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systematiquement recherche par un dosage de la calcemie car,
lorsqu’il est present il doit etre traite d’abord pour limiter les
dangers de l’hypercalcemie. Lorsque cet adenome a ete repere
de facon concordante par les examens d’imagerie (echographie
et scintigraphie des parathyroıdes), son exerese peut se faire
sous anesthesie locale en ambulatoire [70].
La prise en charge anesthesique des carcinomes medul-
laires de la thyroıde differe assez peu de celle des autres
tumeurs thyroıdiennes (anesthesie generale avec intubation
endotracheale par une sonde armee, chirurgie thyroıdienne
peu hemorragique et moyennement douloureuse c’est-a-dire
necessitant des doses de morphinique intermediaires
entre une chirurgie de surface et une chirurgie abdominale
[71]).
Trois principaux risques sont associes a ces pathologies.
En postoperatoire, le risque principal est la lesion du nerf
recurrent responsable d’une paralysie d’une corde vocale et
d’une dyspnee inspiratoire a l’extubation. Une paralysie
bilaterale met en jeu le pronostic vital et peut conduire a la
reintubation ou a la tracheotomie en urgence. En post-
operatoire, une paralysie de corde vocale peut recuperer en
quelques jours a quelques semaines si le recurrent n’a pas ete
sectionne. Sinon, une cordectomie peut etre necessaire [72].
Recemment, differentes techniques de monitoring du nerf
larynge ont ete decrites : toutes stimulent directement le nerf
et estiment son integrite soit par la pression exercee sur la
sonde d’intubation par l’adduction des cordes vocales, soit
par la palpation du muscle cricothyroıdien, soit par l’EMG au
niveau des arytenoıdes, soit par la visualisation du
mouvement des cordes vocales sous fibroscopie (le controle
des voies aeriennes et la ventilation etant assures par un
masque larynge). Ces techniques peuvent comporter de faux
negatifs et ne diminuent que legerement l’incidence des
dysfonctions laryngees postoperatoires. Cette diminution
atteint rarement la signification statistique, meme avec de
gros collectifs [73]. L’experience du chirurgien et la
connaissance des variations anatomiques habituelles des
branches du nerf restent des facteurs pronostiques plus
efficaces [74].
La deuxieme urgence potentielle est l’hematome cervical
survenant dans les heures qui suivent le reveil, comprimant la
trachee. Il induit rapidement un cercle vicieux dyspnee
laryngee$ œdeme larynge, qui peut rendre la reintubation
extremement difficile. Le traitement immediat consiste en la
reouverture de la cicatrice cervicale qui permet l’evacuation
precoce de l’hematome suivie si besoin d’une hemostase locale
ou d’une reprise chirurgicale.
Enfin, en cas de thyroıdectomie totale, l’exerese peut
emporter ou leser les glandes parathyroıdes, et etre responsable
d’une hypocalcemie postoperatoire. La reimplantation per-
operatoire d’au moins une glande parathyroıde si le chirurgien
craint la lesion de plusieurs de ces glandes permet le plus
souvent de preserver une secretion minimale de PTH et d’eviter
l’hypoparathyroıdie definitive, mais seule la preservation in situ
du plus grand nombre de glandes parathyroıdes previent
l’hypocalcemie en postoperatoire [75,76]. Quand celle-ci
survient, une supplementation par l’association calcium (2–
4 g/j) et vitamine D (UN-ALFA, 1 a 4 mg/j en deux a trois
prises) permet de restaurer une calcemie normale et d’en eviter
les complications [77]. Ce traitement est en general temporaire
et la calcemie redevient normale sans supplementation au bout
de un a trois mois [78].
2.3. Tumeurs de l’ante hypophyse
Les tumeurs hypophysaires sont le plus souvent developpees
a partir de l’ante hypophyse. Toutes ne constituent pas une
indication chirurgicale. Lorsque c’est le cas, leur prise en
charge anesthesique est celle de toute intervention neuro-
chirurgicale (anesthesie generale avec intubation).
Lorsque la tumeur a une extension suprasellaire limitee, la
chirurgie peut etre realisee par voie trans-sphenoıdale, moins
delabrante que l’abord transcranien. Le saignement endonasal
est alors limite par l’application locale de vasoconstricteurs en
debut d’intervention. La pose d’un packing dans le pharynx
apres l’intubation permet d’absorber l’accumulation de sang et
d’eviter son inhalation au moment de l’extubation [79].
Le patient est installe en position assise et le chirurgien lui
fait face.
Le monitorage est standard avec des alarmes reglees sur une
fourchette etroite pour depister une embolie gazeuse. Le
monitorage de l’EEG ou des potentiels evoques pour depister
une souffrance cerebrale secondaire a une embolie ou a un
saignement n’a pas demontre sa sensibilite. Les potentiels
evoques visuels ont ete proposes pour eviter les blessures des
nerfs optiques et les amputations postoperatoires du champ
visuel. Mais ils semblent manquer de sensibilite et de specificite
dans l’environnement electriquement perturbe d’une interven-
tion neurochirurgicale et leur resultat varie avec le protocole
d’anesthesie [80].
Les agents anesthesiques sont idealement de court delai et
courte duree d’action comme le remifentanil [81], le propofol,
le desflurane ou le sevoflurane [79,82], a la fois pour reagir aux
stimulations variables des differents temps operatoires et pour
procurer un reveil rapide permettant un examen neurologique
precoce [83]. Mais les halogenes ont tendance a diminuer la
pression de perfusion cerebrale. Aussi, une anesthesie totale
intraveineuse au propofol sera preferee en cas d’hypertension
intracranienne [79,82,84].
La supplementation par hemisuccinate d’hydrocortisone,
debutee en peroperatoire et poursuivie pendant quelques jours
est pratiquement systematique.
Les besoins en antalgiques postoperatoire dependent de la
voie d’abord : ils sont moderes apres voie trans-sphenoidale,
plus importants apres craniotomie [79].
2.3.1. Principales complications
2.3.1.1. Embolie gazeuse. Le risque augmente en cas de
saignement insuffisamment compense ou d’effraction du sinus
caverneux, survenant dans une position proclive trop
prononcee. Elle peut etre a la fois veineuse (et pulmonaire)
et arterielle (et en particulier cerebrale) par l’intermediaire de
petits shunts droit-gauche physiologiques. En peroperatoire,
elle est revelee par une chute brutale de la pression expiree en
1 Circulaire ministerielle no 100 du 11 decembre 1995.
V. Billard et al. / Annales Francaises d’Anesthesie et de Reanimation 28 (2009) 549–563556
CO2, temoignant de la ventilation sans perfusion d’un
territoire pulmonaire. Mais elle peut passer inapercue et etre
revelee en postoperatoire par un retard de reveil ou un deficit
focalise. Son traitement immediat associe la mise en oxygene
pur avec si possible la reorientation de la table d’operation
pour diminuer le gradient de pression hydrostatique entre le
cœur et la tete, l’augmentation de la pression d’aval
(PEEP � compression jugulaire) et peut necessiter en cas
d’embolie grave un soutien hemodynamique, voire une
reanimation cardiopulmonaire en cas d’arret cardiaque. En
postoperatoire, l’oxygenotherapie hyperbare doit etre syste-
matique et la recuperation sans sequelle depend de la precocite
du traitement [85].
2.3.1.2. Atteinte des paires craniennes. L’atteinte des paires
craniennes (nerf optique en particulier) est depistee comme
l’embolie gazeuse par un examen neurologique precoce.
2.3.1.3. Complications respiratoires. Des complications res-
piratoires precoces (apnee obstructive ou centrale, hypoventi-
lation, inhalation) doivent etre prevenues par une surveillance
etroite surtout en cas d’acromegalie ou de Cushing. Elles sont
aggravees par les effets residuels de l’anesthesie avec des
agents ayant tendance a s’accumuler (isoflurane et morphini-
ques a l’exception du remifentanil).
2.3.1.4. Fuite de LCR. La fuite de LCR n’est pas rare et se
manifeste par une rhinorrhee. Elle peut etre traitee par des
ponctions lombaires ou la mise en place d’un drain lombaire,
mais necessite parfois une reprise chirurgicale.
2.3.1.5. Meningite et hemorragie au site operatoire. Menin-
gite et hemorragie au site operatoire sont heureusement peu
frequentes.
2.3.2. Sur le plan endocrinien
Un diabete insipide avec polyurie, osmolarite plasmatique et
natremies elevees et osmolarite urinaire basse survient en
general dans les 24 premieres heures postoperatoires quand
80 % des neurones secretant la vasopressine sont detruits ou
temporairement non fonctionnels [79]. Son traitement repose
sur la compensation de diurese puis l’acces libre aux boissons,
et sur la DDAVP (Minirin1 1 a 2 mg i.m. ou sous-cutane toutes
les 12 heures) en sachant que la prescription excessive de
DDAVP est la premiere cause d’hyponatremie postoperatoire.
Un diabete sucre doit etre systematiquement recherche et
traite.
L’insuffisance ante-hypophysaire est rare et necessite une
hormonotherapie substitutive. L’insuffisance corticotrope doit
etre systematiquement prevenue.
2.3.3. Sur le plan medicolegal
La chirurgie de l’hypophyse fait partie des actes a haut
risque contaminant d’une eventuelle encephalite de Creu-
tzfeldt-Jacob, comme toute intervention sur le systeme
nerveux central. Il est de la responsabilite commune de
l’anesthesiste et du chirurgien de verifier si le patient lui-
meme est a risque eleve (risque B) ou tres probablement
infecte (risque A) car la conjonction d’un acte a risque et d’un
patient a risque impose des precautions renforcees1 : le risque
A implique la destruction du materiel de chirurgie. Le risque
B necessite une decontamination chimique renforcee et la
signalisation des pieces operatoires et des dechets biologi-
ques.
2.3.4. Risques specifiques selon la secretion endocrine
A cote de ces generalites, les quelques specificites des
tumeurs hypophysaires proviennent des consequences d’une
secretion hormonale anormale, presente dans 75 % des cas
[79].
L’adenome a prolactine represente 50 % des tumeurs
hypophysaires dont 90 % de microadenomes. Son traitement
est medical dans 95 % des cas. Lorsqu’un traitement chirurgical
est decide, la prise en charge anesthesique est standard en
dehors d’un possible hypopituitarisme des autres lignees qui
doit etre compense en perioperatoire [79].
L’acromegalie resultant d’une tumeur secretant de
l’hormone de croissance peut etre plus problematique. Les
modifications faciales avec macroglossie, prognathisme,
allongement de la distance levres-cordes vocales laissent
prevoir une intubation et parfois une ventilation au masque
difficiles. Elles peuvent aussi etre responsables (plus
rarement) d’un syndrome d’apnee de sommeil, avec un
risque accru d’intubation difficile ainsi que d’apnees et
d’hypoxie postoperatoire. En pratique, l’intubation sous
fibroscope est recommandee mais peut elle-meme etre
difficile [56,86]. La disponibilite de laryngoscopes a grandes
lames et de masques larynges permettant l’intubation (Fast-
TrackTM) constitue une precaution utile. Le recours a une
tracheotomie de sauvetage doit etre prepare et le patient doit
en etre prevenu.
Par ailleurs, l’acromegalie peut induire une atteinte
cardiaque par fibrose interstitielle et evoluant vers une
insuffisance cardiaque [87], mais aussi une HTA, une
hyperglycemie ou une retention hydrosodee.
Le traitement preoperatoire par l’octreotide semble ame-
liorer la dysmorphie faciale, diminuer les apnees du sommeil
[88,89], et limiter l’extension tumorale [90].
L’adenome a ACTH ou syndrome de cushing est responsable
d’une obesite faciotronculaire avec ou sans syndrome d’apnees
du sommeil pouvant compliquer l’intubation et dont la prise en
charge respiratoire sera aussi prudente que celle de l’acrome-
gale.
Des troubles cardiovasculaires avec HTA (85 % des cas) et
hypertrophie ventriculaire gauche sont frequents ainsi qu’un
diabete, une retention hydrique, une hypokaliemie ou un reflux
gastro-œsophagien qui augmente le risque de regurgitations
peroperatoire [79].
L’hemostase est perturbee, avec fragilite capillaire et
tendance a l’hypercoagulabilite. Le traitement est essentielle-
ment chirurgical et curatif dans 80 % des cas.
V. Billard et al. / Annales Francaises d’Anesthesie et de Reanimation 28 (2009) 549–563 557
3. Prise en charge des tumeurs
gastro-enteropancreatiques
3.1. Tumeurs carcinoıdes
Il s’agit de tumeurs rares (huit cas sur 100 000 anesthesies),
d’evolution lente, situees dans le tractus gastro-intestinal (75 %
des cas dont 27 % dans le grele et 38 % appendice) [91] ou dans
les bronches et secretant des mediateurs vasoactifs au premier
rang desquels la serotonine.
Elles sont parfois revelees par un syndrome occlusif ou, le
plus souvent, par un syndrome carcinoıde, present dans 10 a
15 % des cas, et qui associe des episodes de flush, diarrhee,
bronchospasme et douleurs abdominales [92]. Le syndrome
carcinoıde ne s’exprime qu’en presence de metastases
hepatiques ou lorsque le drainage veineux de la tumeur
echappe au systeme porte [93].
En l’absence de ce syndrome, le diagnostic de tumeur
endocrine peut etre meconnu jusqu’en peroperatoire ou il sera
evoque devant l’association d’une tumeur digestive et d’une
instabilite hemodynamique contemporaine de chaque manipu-
lation tumorale.
Une atteinte valvulaire cardiaque, le plus souvent droite
(tricuspide et pulmonaire) parfois gauche (< 10 %) est souvent
retrouve chez les patients ayant un syndrome carcinoıde
clinique [94]. Elle est correlee avec des taux urinaires eleves de
5-HIAA [95] et peut etre responsable d’une insuffisance
cardiaque droite. Son traitement chirurgical reste greve d’une
lourde morbidite.
La chirurgie reste le traitement de reference pour une
exerese aussi complete que possible des tumeurs primitives ou
de certaines localisations secondaires [96,97]. Mais celles-ci
peuvent egalement beneficier de therapeutiques a ventre ferme
guidees par l’imagerie, par un abord transcutane (radio-
frequence) ou intravasculaire (embolisation, chimioembolisa-
tion) avec des techniques d’anesthesies differentes, une bonne
efficacite et le plus souvent une excellente tolerance [98].
3.1.1. Consultation d’anesthesie et preparation a
l’intervention
Le diagnostic etant en general deja fait au stade de la
consultation d’anesthesie, l’interrogatoire recherche l’exi-
stence d’un syndrome carcinoıde clinique et son retentissement
biologique (troubles hydroelectrolytiques, malabsorption. . .)alors que l’auscultation completee par une echocardiographie
cardiaque verifie l’etat valvulaire et la fonction ventriculaire
droite et gauche.
En presence d’un syndrome carcinoıde clinique, la
preparation preoperatoire des patients par les analogues de la
somatostatine permet la disparition des diarrhees et une nette
diminution en frequence et en duree des episodes de flush [99–
101]. De plus, elle diminue le risque de survenue des crises
carcinoıdes peroperatoires [102]. Deux agents sont utilises,
l’octreotide (Sandostatine1) et la lanreotide (Somatuline
LP1).
L’octreotide, premiere molecule disponible depuis une
quinzaine d’annees, freine la liberation des differents media-
teurs et inhibe leurs effets au niveau des cellules cibles [93].
Avec une demi-vie de 100 minutes, elle est bien adaptee a
l’administration perioperatoire.
La lanreotide administree en sous-cutane tous les 15 jours
(30 mg), le lanreotide autogel et l’octreodide LP (une injection
par mois) sont plus maniable chez le patient a domicile [95].
3.1.2. Deroulement de l’anesthesie, apport du monitoring
et traitement symptomatique
La premedication comporte un anxiolytique (car le stress
peut suffire a declencher une crise carcinoıde), un anti-H2 a
visee antisecretoire, et une injection d’octreotide une heure
avant l’intervention.
L’induction anesthesique evitera les curares histaminolibe-
rateurs (atracurium, mivacurium) car l’histaminoliberation peut
aussi declencher une crise carcinoıde. Quel que soit le
morphinique choisi, il sera administre a forte dose pour
bloquer la reactivite aux stimulations douloureuses. Il est
logique de penser que le remifentanil sera plus maniable a cause
de son delai d’action court mais surtout de la reversibilite rapide
de ses effets, mais ce postulat n’a pas ete verifie.
L’entretien est assure par l’association d’un hypnotique,
d’un morphinique et d’un curare selon les besoins chirurgicaux.
Le monitorage comporte au minimum une surveillance
continue de la pression arterielle invasive. Le monitorage du
debit cardiaque n’est recommande que chez les patients ayant
une atteinte valvulaire cardiaque tricuspide, pulmonaire ou plus
rarement du cœur gauche [103].
L’estimation de la profondeur de l’anesthesie par un
parametre derive de l’EEG comme le BIS apparaıt tres utile
en cas d’hypotension pour differencier un surdosage anes-
thesique d’une vasodilatation liee a la secretion des mediateurs
ou en cas de poussee hypertensive pour distinguer une
anesthesie insuffisante d’une vasoconstriction induite par ces
memes mediateurs [104].
3.1.2.1. Cas particulier : IRM peroperatoire. Le recours a
une IRM portable pour guider l’exerese a ete recemment decrit.
Il n’a pas de consequence anesthesique en dehors de la
necessite d’un materiel resistant aux champs magnetiques (tout
plastique) [105].
3.1.2.2. Problemes rencontres en peroperatoire. En l’absence
de metastase hepatique, il n’y a en general ni syndrome
carcinoıde preoperatoire ni crise carcinoıde peroperatoire et la
prise en charge anesthesique est celle d’une chirurgie standard.
En presence de metastases hepatiques, le geste chirurgical peut
resequer les localisations hepatiques dans le meme temps que la
tumeur primitive avec une instabilite hemodynamique plus
marquee (clampage/declampage du pedicule hepatique) et des
pertes sanguines plus importantes (10 a 50 % de patients
transfuses selon le geste et l’operateur).
Dans les deux cas, le risque specifique est la survenue d’une
crise carcinoıde due a la liberation des mediateurs vasoactifs.
Selon les mediateurs liberes (serotonine ou bradykinine-
histamine-kallikreine), cette crise se traduira par une poussee
hypertensive, une hypotension pouvant aller jusqu’a l’arret
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circulatoire ou par un bronchospasme. Elle peut etre declenchee
par l’intubation, la manipulation tumorale, la douleur et parfois
n’a pas de facteur declenchant evident.
Les manifestations d’une crise carcinoıde sont en general
resolutives a l’administration d’octreotide (Sandostatine1)
avec un delai d’action de quelques minutes [91,106]. Il est donc
imperatif de s’assurer de la disponibilite immediate de ce
medicament avant toute intervention chez un patient porteur
d’une tumeur carcinoıde, meme s’il est pris en charge pour un
autre geste. Les doses recommandees sont de 50 a 200 mg en
bolus intraveineux renouvelable ou relaye par une perfusion
continue entre 100 et 300 mg/h [101]. Les bolus doivent etre
injectes lentement pour eviter la survenue d’une bradycardie ou
de troubles de conduction [107].
Par ailleurs, l’incidence de ces crises est diminuee par
l’utilisation d’octreotide en premedication (100 a 200 mg en
sous-cutane) ou en perfusion peroperatoire [102].
La principale difficulte consiste a rattacher la perturbation
clinique a une crise carcinoıde :
� l’hypotension peut etre provoquee par une hypovolemie ou
un surdosage anesthesique. La surveillance etroite des pertes
sanguines, le remplissage vasculaire maintenant la normo-
volemie et l’ajustement de la profondeur de l’anesthesie sur
l’index bispectral de l’EEG permettent en general d’eviter ce
piege. En cas de doute, il n’est pas aberrant de recommander
un test diagnostic par l’octreotide. En revanche, il faut se
souvenir que les catecholamines ne sont pas recommandees
car elles stimulent la liberation de serotonine et peuvent
aggraver l’hypotension [108,109] ;
� l’hypertension peut etre induite par la stimulation doulou-
reuse de la chirurgie si elle n’est pas associee a une analgesie
suffisante. Elle peut etre rapportee a une crise carcinoıde
lorsqu’elle ne cede pas a l’approfondissement de l’analgesie
[103] ;
� le bronchospasme est plus volontiers rattache a une crise
carcinoıde car il s’agit d’une complication rare en anesthesie
en dehors d’un contexte d’asthme ou de BPCO ou d’un
niveau d’analgesie insuffisant [91]. Il est preferable de le
traiter en premiere intention par une dose test d’octreotide ce
qui confirme ce mecanisme.
Par ailleurs, l’hyperglycemie peut etre marquee surtout apres
un traitement pre- et peroperatoire par octreotide [91]. Son
traitement est symptomatique.
3.1.3. Prise en charge postoperatoire
Comme pour le pheochromocytome, l’analgesie est
conforme aux pratiques habituelles apres chirurgie abdominale
et peut etre systemique ou locoregionale [91].
Lorsque l’exerese n’a pas ete complete, la liberation
postoperatoire de mediateurs a partir des tumeurs residuelles
peut etre responsable d’episodes d’hypotension ou de bron-
chospasme et peut justifier, d’une part, une surveillance
postoperatoire en reanimation, d’autre part, la poursuite de la
perfusion d’octreotide puis son arret progressif apres dispari-
tion de tout signe clinique.
3.1.4. Cas particulier : prise en charge des lesions
secondaires en radiologie interventionnelle
3.1.4.1. Chimiotherapie et embolisation. A cote de l’exerese
chirurgicale, les localisations hepatiques secondaires des
tumeurs carcinoıdes peuvent etre traitees par chimiotherapie
intra-arterielle ou chimioembolisation [110,111]. Les petites
lesions hepatiques peuvent aussi beneficier des techniques de
radio frequence [96].
Precedee d’une hyperhydratation moderee (2 a 3 l par
24 heures), cette procedure est peu douloureuse et peut etre
realisee sous anesthesie locale completee par une sedation
legere (propofol ou midazolam) et par de petites doses de
morphinique au moment de l’embolisation.
La survenue d’une crise carcinoıde pendant ce geste est rare
mais peut etre observee et doit etre traitee par l’octreotide
comme les crises peroperatoires.
En postoperatoire, l’analgesie peut necessiter des AINS ou
des antalgiques morphiniques pour calmer des douleurs
ischemiques de la region embolisee. Un traitement sympto-
matique des nausees et vomissements est souvent necessaire et
une antibioprophylaxie est recommandee pendant un a cinq
jours pour eviter la survenue d’abces hepatiques [112,113].
3.1.4.2. Radiofrequence. La radiofrequence consiste en une
destruction thermique in situ de la tumeur a l’aide d’une
aiguille traversee par un courant de tres haute frequence. Elle
permet de traiter les localisations secondaires de petite taille des
tumeurs endocrines, qu’elles soient hepatiques, pulmonaires,
surrenales. . .La principale difficulte technique reside dans le positionne-
ment de l’extremite de l’aiguille au milieu de la tumeur,
positionnement qui est dans un premier temps confirme sous
scanner ou sous echographie puis qui ne doit pas bouger
pendant la phase de traitement.
L’anesthesie peut etre soit une sedation legere avec maintien
de la ventilation spontanee mais les imperatifs d’immobilite
font reserver cette technique aux petites lesions hepatiques
facilement accessibles pour lesquelles le positionnement de
l’aiguille et le traitement sont assez rapides pour que le patient
ne perde pas patience. Dans tous les autres cas, une anesthesie
generale balancee avec intubation et ventilation controlee
permet de positionner l’aiguille avec precision pendant une
apnee controlee.
L’analgesie postoperatoire repose, comme pour la chi-
mioembolisation, sur les antalgiques non morphiniques avec
recours a la morphine dans quelques cas. L’antibioprophylaxie
est habituellement prolongee pendant quelques jours.
Pour les radiofrequences pulmonaires, les anesthesiques
inhales qui sont inflammables sont a eviter au profit des agents
intraveineux et la FiO2 est limitee (< 35 %) pour eviter une
possible interaction avec le courant de haute frequence produit
par le traitement.
Le chauffage produit autour de la zone traitee un œdeme
pulmonaire localise reversible en quelques jours mais qui peut
s’accompagner d’une hypoxemie transitoire moderee ou
d’hemoptysies de faible abondance. La survenue d’un
pneumothorax est frequente. Il peut souvent etre exsuffle par
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le radiologue a la fin de la procedure ou necessiter un drainage
pendant quelques heures, voire quelques jours sur un poumon
emphysemateux.
En dehors de la radiofrequence percutanee realisee en
radiologie, les techniques de radiofrequence peuvent aussi etre
appliquees en peroperatoire, soit a ventre ouvert (par exemple
dans le meme temps que l’exerese de la tumeur intestinale
primitive), soit sous cœlioscopie. Le principal risque decrit a ete
un cas de lyse tumorale associee a une rhabdomyolyse au cours
d’une procedure de tres longue duree (superieure a sept heures)
et responsable d’une insuffisance renale transitoire [114]. Les
auteurs concluaient en recommandant, d’une part, de surveiller
le ionogramme et les CPK regulierement au cours de telles
procedures, d’autre part, d’inciter les operateurs a limiter la
duree du geste.
3.2. Tumeurs du pancreas endocrine : insulinome
En dehors des NEM, l’insulinome est evoque au cours de
l’exploration d’une hypoglycemie responsable de malaises plus
ou moins typiques. Sa petite taille oblige a des explorations
sophistiquees pour detecter sa localisation qui est pancreatique
dans 99 % des cas et debouche sur un traitement chirurgical qui
permet le plus souvent une guerison complete.
L’anesthesiste peut etre amene a prendre en charge le patient
dans plusieurs circonstances : le bilan topographique pre-
operatoire, la chirurgie d’exerese ou rarement pour le
traitement local de metastases hepatiques en cas de tumeur
maligne.
Le bilan topographique preoperatoire consiste a realiser des
prelevements etages pour dosage d’insuline au niveaux des
principales efferences veineuses, afin de localiser un insuli-
nome trop petit pour etre repere par l’imagerie, multifocal ou
ectopique [115–118]. Il s’agit d’un geste non douloureux mais
fastidieux et necessitant l’immobilite : il est donc souvent
realise sous anesthesie generale standard. La secretion
d’insuline est stimulee par un jeune preoperatoire d’au moins
six heures. En cas d’hypoglycemie profonde ou mal toleree,
une perfusion de G10 % peut etre autorisee jusqu’a deux heures
avant le geste.
La chirurgie d’exerese est variable, de la simple enucleation
a la pancreatectomie caudale [119]. Elle est realisee sous
anesthesie generale eventuellement associee a une analgesie
peridurale [120], faisant appel soit aux halogenes qui semblent
augmenter la glycemie soit au propofol qui n’a pas d’influence
[109].
Lorsque le reperage de l’insulinome est deja fait, la secretion
d’insuline n’a pas besoin de stimulation, d’autant que les
manipulations tumorales vont provoquer des hypoglycemies
avec un risque de sequelles neurologiques. Un apport continu
de glucose ajuste a des controles repetes de la glycemie (au
moins un par heure) afin de maintenir la glycemie entre 0,6 et
1,0 g/l previent cette complication [121,122]. L’utilisation
transitoire d’un pancreas artificiel a aussi ete proposee
[123,124].
Apres l’ablation tumorale, une hyperglycemie secondaire
peut etre observee soit par un effet rebond [125], soit par un
apport excessif de glucose et le dosage rapide de l’insuline
[126] permet de distinguer ces deux mecanismes.
En dehors de ce probleme, la prise en charge anesthesique ne
presente aucune specificite.
Certaines equipes realisent la recherche topographique dans
le meme temps que la chirurgie [126]. Cela a l’avantage
d’eviter une seconde anesthesie, mais peut etre moins sensible
et a l’inconvenient de prolonger la duree d’hypoglycemie
pendant la duree de l’exerese chirurgicale avec un risque de
sequelles neurologiques. Il serait logique de penser que le
monitoring de l’EEG pourrait permettre de depister ces
complications comme il a pu permettre de surveiller un coma
hypoglycemique [127]. Mais cette indication reste a valider.
3.2.1. Le traitement des metastases hepatiques
Lorsque l’insulinome s’accompagne de metastases hepati-
ques, celles-ci peuvent etre accessibles a un traitement local par
chimiotherapie intra-arterielle et/ou chimioembolisation [128].
La premiere peut etre realisee sans anesthesie apres avoir
mis en place un catheter intra-arteriel hepatique relie a une
chambre implantable, ou chirurgicalement pendant l’exerese,
ou encore sous controle arteriographique et sous anesthesie
locale.
La seconde necessite une sedation similaire a celle des
localisations hepatiques de tumeurs carcinoıdes.
3.3. Gastrinome et syndrome de Zollinger-Ellison
Le gastrinome designe toute hypersecretion gastrique acide
anormale par hypergastrinemie. Le syndrome de Zollinger-
Ellison y associe un syndrome tumoral clinique responsable
classiquement d’ulceres recidivants ou d’une œsophagite.
L’evaluation preoperatoire vise a depister et a corriger les
consequences cliniques de l’hypersecretion de gastrine (anemie
sur ulcere, œsophagite peptique, troubles hydroelectrolytiques
par diarrhee, hypovitaminose K par steatorrhee. . .). La
secretion acide est controlee en preoperatoire par l’association
d’anti-H2 (cimetidine) et d’inhibiteurs de la pompe a protons
(omeprazole). Ce traitement ne doit etre debute qu’une fois le
diagnostic fait car il augmente la secretion de gastrine et peut
creer des faux positifs.
L’indication chirurgicale n’est pas systematique, en parti-
culier en cas de metastases hepatiques ou d’association a un
NEM car les risques de guerison sont faibles et le traitement
medical controle bien la symptomatologie.
L’anesthesie pour exerese est peu specifique en dehors d’une
induction rapide, considerant tous les patients comme a
estomac plein [56].
Les localisations hepatiques peuvent etre traitees par
chimioembolisation avec les memes modalites d’anesthesie
qu’insulinomes et tumeurs carcinoıdes [110].
3.4. Glucagonome
La prise en charge preoperatoire vis a compenser les
consequences eventuelles de la secretion de glucagon, a savoir
perte de poids, anemie, diarrhee voire malnutrition. La prise en
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charge peroperatoire est peu specifique. Le principal risque
postoperatoire est la survenue de thromboses veineuses [109].
3.5. Vipome
La symptomatologie a type de diarrhee hydrique, d’ileus et
de distension abdominale rend indispensable une rehydratation
preoperatoire intensive associee aux analogues de la soma-
tostatine ou en cas d’echec a la corticotherapie et aux
antiprostaglandines comme l’indometacine [109].
La prise en charge anesthesique est ensuite peu specifique
avec cependant une induction rapide.
4. Conclusion
L’anesthesie des patients porteurs d’une tumeur endocrine
est rendue delicate par la secretion de mediateurs :
� en preoperatoire, celle-ci peut modifier l’etat du patient
(cardiopathie, dysmorphie) et la prise en charge a prevoir ;
� en peroperatoire, la liberation aigue de ces mediateurs peut
retentir sur les fonctions vitales et doit etre en permanence
guettee et contrebalancee a la fois par l’ajustement du niveau
d’anesthesie et par l’administration de traitements sympto-
matiques. Cela est rendu possible a la fois par les progres
recents du monitoring et par la mise sur le marche d’agents de
court delai et duree d’action ;
� en postoperatoire, le sevrage de cette secretion peut etre mal
tolere et necessiter une supplementation transitoire.
Alors qu’aucune n’est a elle seule determinante, l’ensemble
de ces precautions associe a une meilleure definition des
indications et des progres des techniques chirurgicales, a
permis au cours des 30 dernieres annees d’ameliorer
considerablement le risque perioperatoire de ces patients.
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