Veteris Capitolii humilia tecta. Le topos de la décadence romaine et sa localisation, dans C....

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VETERIS CAPITOLII HUMILIA TECTA. LE CAPITOLE ET LE TOPOS DE LA DÉCADENCE ROMAINE Sarah Rey INTRODUCTION À Rome, les textes qui déplorent la décadence sont omniprésents, rebattus, parfois contradictoires 1 . Pour autant, y trouve-t-on une vision stéréotypée de ce thème malléable ? Les topoi correspondent dans l’art oratoire à des passages obligés aux développements attendus. La topique 2 est consubstantielle de toute la littérature ancienne, puisque les auteurs de l’Antiquité n’ont pas vocation à la singularité 3 , à l’invention géniale d’un monde : en vérité, l’imitation et la reprise sont, chez eux, systématiques 4 . Ces « lieux » inévitables des lettres anciennes se cristallisent souvent autour d’une figure politique, sociale 5 (comme le tyran, le marchand, l’artisan, le sage stoïcien, le mercenaire), ethnique 6 (l’Oriental, le Gaulois) ou sur un mode de vie dévoyé, cause de ferment social (la truphè 7 , le metus hostilis 8 ). Dès lors, il n’est pas certain que les évocations de la décadence, si diverses à l’époque romaine, soient porteuses d’un caractère topique. À moins que leur variété même n’atteste la présence d’un stéréotype. En effet, les Anciens ne s’accordent pas sur les causes et les formes du déclin de Rome. Pour déplorer la perte des valeurs, la fin des victoires militaires, l’abomination des guerres civiles, les auteurs romains n’ont pas en outre à leur disposition de mot unique, qui sonne aussi fort que celui de « décadence ». Ils parlent d’inclinatio 9 ou de perditio 10 . Et lorsqu’il aborde le thème de la décadence, le rhéteur de la fin de la République n’a pas les mêmes intentions que le satiriste de l’époque impériale ou que, plus tard, le polémiste chrétien : l’un pleure sur une dégradation visible de la vie politique, l’autre peut s’amuser de la corruption de son temps, le troisième en vient à espérer la destruction totale de la Ville selon des perspectives eschatologiques. Ces discours sont souvent beaux, mais insatisfaisants d’un point de vue intellectuel, car incomplets puisque les symptômes et les conséquences de la décadence y sont entremêlés et souvent confondus 11 . Infiniment variés dans leurs objectifs et leur agencement, certains textes sur la décadence ont en commun d’associer un lieu à leur

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Veteris Capitolii humilia teCta. Le CapitoLe et Le topos de La dÉCadenCe romaine

sarah rey

introdUCtion

À rome, les textes qui déplorent la décadence sont omniprésents, rebattus, parfois contradictoires1. pour autant, y trouve-t-on une vision stéréotypée de ce thème malléable ? Les topoi correspondent dans l’art oratoire à des passages obligés aux développements attendus. La topique2 est consubstantielle de toute la littérature ancienne, puisque les auteurs de l’antiquité n’ont pas vocation à la singularité3, à l’invention géniale d’un monde : en vérité, l’imitation et la reprise sont, chez eux, systématiques4. Ces « lieux » inévitables des lettres anciennes se cristallisent souvent autour d’une figure politique, sociale5 (comme le tyran, le marchand, l’artisan, le sage stoïcien, le mercenaire), ethnique6 (l’oriental, le Gaulois) ou sur un mode de vie dévoyé, cause de ferment social (la truphè7, le metus hostilis8). dès lors, il n’est pas certain que les évocations de la décadence, si diverses à l’époque romaine, soient porteuses d’un caractère topique. À moins que leur variété même n’atteste la présence d’un stéréotype. en effet, les anciens ne s’accordent pas sur les causes et les formes du déclin de rome. pour déplorer la perte des valeurs, la fin des victoires militaires, l’abomination des guerres civiles, les auteurs romains n’ont pas en outre à leur disposition de mot unique, qui sonne aussi fort que celui de « décadence ». ils parlent d’inclinatio9 ou de perditio10. et lorsqu’il aborde le thème de la décadence, le rhéteur de la fin de la république n’a pas les mêmes intentions que le satiriste de l’époque impériale ou que, plus tard, le polémiste chrétien : l’un pleure sur une dégradation visible de la vie politique, l’autre peut s’amuser de la corruption de son temps, le troisième en vient à espérer la destruction totale de la Ville selon des perspectives eschatologiques. Ces discours sont souvent beaux, mais insatisfaisants d’un point de vue intellectuel, car incomplets puisque les symptômes et les conséquences de la décadence y sont entremêlés et souvent confondus11.

infiniment variés dans leurs objectifs et leur agencement, certains textes sur la décadence ont en commun d’associer un lieu à leur

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déploration : le Capitole. de tite-Live à Jérôme, la colline du Capitole, apparaît ainsi, à travers les siècles, comme un lieu de mémoire12 chargé de souvenirs glorieux, qu’il est facile d’opposer de manière récurrente à un présent beaucoup moins flatteur. La Ville a beau être née ailleurs (sur le palatin)13, rien n’y change. C’est ici le siège de Jupiter, dieu qui a la suprématie sur tous les autres et qui − par là − exige un sommet, un lieu en vue14. et ce cœur religieux de rome est aussi son cœur civil, en dépit d’une forme d’extraterritorialité15. La perpetuitas romaine s’y réfugie.

S’apitoyer sur un Capitole décadent va de pair avec des oublis volontaires16, car, sous l’empire, le Capitole continue sa « carrière17 » : chaque dynastie essaie de l’occuper symboliquement18, et les offrandes aux dieux n’y sont pas moins fastueuses que dans le passé ; les uota de l’empereur y sont toujours formulés en début d’année19, ainsi que ceux des magistrats, avant leur départ dans les provinces ; le coup d’envoi des ludi magni y est annuellement donné20. de même, le sacramentum militaire continue d’être juré en ce lieu21. La prise de toge reste un événement capitolin22, tandis que, de manière intangible, les cérémonies du triomphe s’achèvent in Capitolio23. et, encore au iVe siècle, Grégoire de naziance place le Capitole parmi les sept merveilles du monde24. Bref, ce n’est certainement pas aux siècles de l’empire un lieu en retrait, susceptible d’être muséifié comme un sanctuaire périphérique25.

La cohérence topographique de l’éminence est en soi contestable, d’autant qu’elle est plusieurs fois réaménagée26. Les antiquaires gardent le souvenir du mons saturnius ; le mont tarpéien (λόφος Ταρπήιος chez denys27 ou plutarque28) n’est pas exactement le mont capitolin ; l’arx est distincte de l’area Capitolina ; et la dépression inter duos lucos forme une autre composante de la colline. par ailleurs, l’homogénéité du Capitole en tant que lieu de culte paraît elle-même discutable29. malgré cette géographie et cette assignation cultuelle fluctuantes, la colline est un ensemble aisément repérable dans la Ville, qu’elle peut même résumer tout entière.

La désignation de rome par le Capitole, comme raccourci poétique, est un procédé assez répandu, non seulement employé par ovide qui, dans les métamorphoses, joue sur l’allitération Canope/Capitole30, mais aussi par Stace31 et Silius italicus à de très nombreuses reprises32. en dehors de la poésie, le « mont capitolin » se voit charger du même sens collectif. on prouve, en le préservant, que l’on se soucie des intérêts publics, en particulier dans des temps troublés. Le Capitole, c’est bien sûr là où se noue l’entente entre les dieux et les hommes. La symbolique capitoline a déjà été examinée dans plusieurs études33, sans qu’on l’ait, jusqu’à présent, rapprochée du topos de la décadence.

d’autres endroits ont, certes, été les témoins d’atteintes au bon ordre public, d’infractions à la loi : par exemple, les points de rencontre bachique à l’origine de l’« affaire » de 18634, la maison de

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César « souillée » par la mascarade de p. Clodius pulcher35, les rostres où Julie, la fille d’auguste, aurait été vue de nuit en mauvaise compagnie36. mais, de tite-Live aux chrétiens, c’est le Capitole qui attire le plus de discours pessimistes, comme s’il fallait, dans la transposition littéraire de l’histoire et des mœurs romaines, choisir une éminence pour exprimer l’idée d’une chute.

1. Le CapitoLe de tite-LiVe oU La dÉCadenCe en Germe

dès le premier livre de l’histoire romaine, tite-Live mentionne sans tarder le mons Capitolinus à propos de l’asylum romuléen et du temple consacré à Jupiter, voulu par les deux tarquins. Le jeu de mot étymologique sur caput constitue, on le sait, un présage de « la postérité et de la durée de la puissance romaine37 ». Chez tite-Live, on constate déjà que l’évocation du Capitole rehausse le discours, le situe dans le registre du solennel. C’est la colline la plus noble, la plus respectable, devant toutes les autres38. Son paysage religieux stimule, très tôt, une compétition entre grands personnages39. Le Capitole est la domus des dieux romains et, partant, de tous les citoyens : t. Quinctius Capitolinus peut ainsi brandir la menace d’une guerre qui ravagerait la colline majestueuse aussi bien que l’espace domestique40. des troubles au Capitole sont susceptibles d’affecter l’Vrbs elle-même. plus tard, en 437 av. J.-C., la colline, par le biais des augures, autorise le dictateur mamercus Æmilius à engager le combat contre Fidènes41. La vue du Capitole livre toujours matière à réflexion. Le récit de l’épisode gaulois donne évidemment la part belle à la colline, où se réfugie la population qui, une fois la menace passée, doit reconquérir en quelque sorte ce symbole de rome42. « haut lieu » dans tous les sens du terme, il suscite en effet un réflexe optique. ainsi, cet épicentre romain devient un argument pour ceux qui se laissent convaincre par Camille : le projet de quitter rome pour Véies est repoussé au terme d’une forme de « méditation sur le Capitole ». Cette même prégnance visuelle apparaît à deux reprises dans le récit des derniers instants de manlius43 ou au moment de la deuotio de m. Curtius44. en 217, l’entrée en charge du consul Flaminius, marquée au coin du soupçon, est pareillement placée sous le contrôle culpabilisant du Capitolium45. aux yeux des étrangers, c’est la résidence de tous « les dieux de rome », ainsi que le notent les rhodiens, venus en ambassade au printemps 16746. pour être davantage sacralisée, la colline est progressivement débarrassée de ces scories paysagères que sont les maisons individuelles47.

en fin de compte, dans le récit livien, le Capitole a valeur d’admonition et sert à incarner l’ensemble de l’histoire républicaine, en dépit d’un paradoxe de taille : le temple de la triade est une fondation royale48, d’ailleurs postérieure au sacellum du Quirinal49. Le Capitolium, qui trouve son nom en 50950, résume les siècles républicains. il rappelle

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l’unité réussie du peuple romain51. Une unité qu’il ferait bon retrouver à l’âge augustéen, lorsque tite-Live écrit son histoire avec d’évidentes arrière-pensées morales52. Les uolumina liviens sont imprégnés de l’idée qu’après le siècle de guerre civile et l’avènement d’auguste, une page se tourne. Le Capitole, décor édifiant, fonctionne comme un rappel à l’ordre : rome doit renouer avec une certaine sévérité morale.

2. LeS aUteUrS de L’ÂGe impÉriaL :Le CapitoLe et La pietas perdUe

Valère maxime, Sénèque, pétrone, tacite, Juvénal relaient ce thème de la décadence. dans ses Faits et dits mémorables, Valère maxime manie la synecdoque, en s’attardant à deux reprises sur le toit du temple capitolin, ueteris Capitolii humilia tecta53, lors d’une évocation révérencieuse de la pauvreté de m. Æmilius Scaurus. Le Capitole se présente comme doublement éminent, par un phénomène d’enchâssement : il surplombe la ville, et le toit de l’aedes iouis le domine à son tour. Faîte de rome et de l’univers, il continue de représenter la domus idéale du peuple romain et c’est ici que les banquets ont conservé toute leur dignité54. Selon Valère maxime, volontiers moralisateur, rien de ce qui se déroule sur la colline sacrée n’est anodin : que la maison de manlius sur la citadelle disparaisse au profit d’un temple de Junon, tout comme le temple de tellus s’était substitué au domicile de Spurius Cassius, chacun doit s’en satisfaire55 ; que le suicide de Cornelius merula, flamen dialis, se produise précisément in iouis sacrario sert à comprendre l’aspect catastrophique des luttes intestines56. Quelques confusions topographiques éparses57 ne diminuent pas la grandeur du Capitole pour un apôtre de la romanitas « à l’ancienne ».

Sous l’empire, les invocations littéraires de cette hauteur se multiplient. avec le De superstitione de Sénèque, dont augustin a transmis des fragments, le Capitole sert involontairement de cadre à la dégénérescence des pratiques religieuses. Venue se substituer impunément à la vraie religio, la superstitio s’observe à loisir sur le parvis du temple de Jupiter58. La juste pietas est détournée, avec des simagrées et une servilité que les dieux n’exigent pas. pour une fois, la rhétorique de la décadence entre dans la cella du temple59 :

monte au Capitole (in Capitolium perueni) : tu rougiras de la démence qui s’y affiche en public, de ce qu’une vaine folie s’impose comme un devoir. L’un annonce au dieu le nom des visiteurs ; un autre dit l’heure à Jupiter ; celui-ci le nettoie, celui-là le parfume, imitant par le mouvement de son bras le geste du masseur. Voici des femmes qui coiffent Junon et minerve ; elles se tiennent à distance, non seulement de la statue, mais aussi du temple, et font avec leurs doigts les gestes des coiffeuses, tandis que d’autres présentent à la

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déesse un miroir. Certains prient les dieux de leur servir d’avocats, d’autres leur remettent des placets et leur expliquent leur cas. Un savant archimime, désormais vieux et décrépit, donnait tous les jours une représentation au Capitole (cotidie in Capitolio), comme si les dieux prenaient encore plaisir à son spectacle, quand les hommes avaient cessé de le goûter. Une foule de gens de toutes les professions reste là inoccupée en l’honneur des dieux immortels60.

Sénèque force le trait : la vraisemblance de cette description très imagée peut être discutée. mais cet assemblage si cocasse de pratiques qui manquent de grauitas doit donner à penser. Ces exagérations religieuses, ces gestes ridicules sont critiquables car ils sont effectués en public (publicatae dementiae), dans un cadre qui inspire normalement le respect. Sénèque part en guerre contre les comportements religieux de ceux qui, confits en dévotion, ne savent pas dialoguer avec l’abstraction61.

pareil excès religieux se trouve dénoncé, avec force ironie, chez pétrone. Le vieux poète eumolpe, dont l’activité littéraire n’a jamais tenu ses promesses matérielles62, associe dans un même mouvement la philochrematia63, la perte des techniques, à une mauvaise religiosité. Cependant, l’homme de lettres, qui vient de s’attarder à décrire une aventure pédérastique, change trop brutalement de ton pour être pris au sérieux :

J’interrogeai mon mentor sur l’époque des tableaux, et sur certains sujets dont le sens m’échappait ; en même temps, je lui demandai les raisons de la décadence de notre siècle (desidiae praesentis), qui avait laissé mourir les beaux arts, entre autres la peinture, disparue sans laisser la moindre trace d’elle-même. « C’est l’amour de l’argent, me répondit-il, qui a causé cette révolution. dans les temps anciens (priscis enim temporibus), quand on savait apprécier le mérite tout nu, les arts libéraux étaient florissants, une noble émulation poussait les hommes à mettre en lumière les découvertes qui pourraient être utiles aux siècles à venir […]. nous, noyés dans le vin et la débauche, nous n’avons même pas le courage d’étudier les arts inventés avant nous : contempteurs de l’antiquité, il n’est plus que le vice dont nous sachions donner et recevoir des leçons. où en est la dialectique ? et l’astronomie ? et la philosophie dont la route était jadis si courue ? Qui voit-on, dites-moi, entrer dans un temple, et offrir des vœux pour atteindre à l’éloquence ? ou encore pour découvrir les sources de la philosophie ? on n’y demande même plus la santé du corps ou de l’esprit ; mais avant même de toucher le seuil du Capitole (limen Capitolii), l’un promet une offrande s’il enterre un parent riche ; l’autre s’il déterre un trésor ; un troisième, s’il arrive sans encombre jusqu’à son troisième million. Le Sénat lui-même, ce précepteur de droiture et de vertu, n’a-t-il pas coutume de promettre mille livres

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d’or au Capitole ? et pour enlever tout scrupule à la cupidité, il n’est pas jusqu’à Jupiter qu’il n’essaye de fléchir avec de l’argent64. »

ici, cette plainte d’un « ancien » sur un passé révolu, qui prend la forme d’un passage en revue des savoir-faire perdus, s’achève sur des considérations religieuses et sent l’exercice rhétorique convenu. eumolpe fait lui-même la démonstration de sa technique oratoire, un peu poussiéreuse au regard de la liberté que possède le romancier, pétrone. Le rhéteur se confond facilement en pédantisme, lui qui n’hésite pas un peu après à narrer, en aède arriéré, la prise de troie65. Ces scénettes outrées qui s’attachent au Capitole ont un potentiel comique censé échapper au littérateur, lequel pense simplement atteindre une intensité dramatique.

toujours suivant ce balancement entre le sérieux et le distancié, Juvénal reprend la même antienne. Quand il est amené, dans sa dixième satire (X, 65), à réfléchir aux inconstances de la fortune, il brandit l’exemple de Séjan, favori de l’empereur et du peuple jusqu’à sa déchéance. La morale : les romains ont la mémoire courte, et ils continuent de festoyer et d’honorer Jupiter au prix d’artifices ridicules. Le bœuf « blanchi à la craie66 » entraîne un sacrifice inconvenant, sous-entend le poète. et, dans la quatorzième satire, la folie de construction, dont sont pris, pour leur bon plaisir, Cretonius et l’eunuque posides, éclipse les temples vénérables de préneste, de tibur, ainsi que le Capitole, que l’auteur, natif d’aquinum, s’approprie tout à fait en le qualifiant de nôtre67. Juvénal a l’air de suggérer que la richesse de ces parvenus aurait été mieux employée si elle avait été évergétique, et plus exactement d’un évergétisme tourné vers les bâtiments religieux.

du côté des historiens, tacite prend lui aussi la pose du « vieux romain », lors du récit, empreint de gravité et de pathétique, de l’incendie du Capitole en 6968. Le contexte est connu. t. Flavius Sabinus, frère aîné de Vespasien, préfet de la Ville pendant douze ans, prend le pouvoir dans rome. La guerre est transportée intra muros, avec des combats sur le Forum même. t. Flavius et ses partisans se réfugient sur le Capitole, assiégés par les soutiens de Vitellius. alors que le Capitole brûle, domitien, aidé par l’aedituus du temple de Jupiter, prend la fuite, déguisé en prêtre d’isis. dans le déclenchement de l’incendie, il n’y a pas de responsabilité clairement établie, mais, entre les lignes, surgit l’idée que la culpabilité repose sur les épaules de ceux qui ont les premiers investi ce lieu. L’auteur est scandalisé par le non-respect du tabou du pomerium. dressant la nécrologie d’une colline emblématique, il croit à une fin de l’histoire et de la res publica libera69. Sa piété et son patriotisme sont blessés. encore une fois, les approximations topographiques et historiques comptent moins que la révérence à cette portion de rome70. L’arrivée au pouvoir des

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Flaviens s’accomplit dans la douleur et le sort malheureux subi par la colline du Capitole exprime les turbulences subies par tout l’empire.

de la même façon, l’histoire auguste définit un bon usage du Capitole. Comment pouvait-il en être autrement avec un auteur qui, pour neuf biographies, a adopté le cognomen de Capitolinus ? aux iiie et iVe siècles ap. J.-C., le Capitole mérite encore d’être l’objet des plus belles ornementations : en 270, une statue de dix pieds de haut, à l’effigie de Claude le Gothique, est offerte, « privilège que nul autre n’avait obtenu auparavant71 » et le bon empereur tacite destine « les biens qu’il possédait en maurétanie72 » à l’entretien du sanctuaire. dans l’histoire auguste, contourner la colline apparaît toujours comme un acte répréhensible. La délaisser, c’est se conduire en mauvais empereur, à la manière d’Élagabal. Les options religieuses de ce dernier, placées sous le signe de l’orient et de l’innovation, déplaisent fortement à son biographe. en 222, dans un contexte de grandes tensions au sommet de l’État romain, son refus de monter au Capitole (in Capitolium ad uota concipienda et perficienda solemnia ire noluit), qui aurait annoncé le geste de Constantin, montre toute l’horreur d’une religion en mutation. Le successeur antinomique d’Élagabal, l’empereur alexandre Sévère, au contraire, ne perd jamais de vue l’horizon capitolin : il revêt à bon escient l’habit « jovien73 », et se signale par son assiduité dans le culte traditionnel : « Lorsqu’il se trouvait à rome, il montait au Capitole le septième jour de chaque semaine et visitait fréquemment les temples » (Capitolium septimo quoque die, cum in urbe esset, ascendit, templa frequentauit)74. après sa victoire contre les perses, il gravit encore le cliuus Capitolinus pour accomplir sacrifice et offrandes75. plus tard, sous Gordien iii, les violences qui se déroulent au Capitole continuent, comme en 69, de faire vaciller tout l’édifice politique romain : « deux [vétérans des Gordiens] entrèrent au Capitole où se tenait la séance du Sénat et furent tués juste devant l’autel par le consulaire Gallicanus et l’ancien général maecenas, il s’ensuivit une guerre civile » (atque bellum intestinum ortum est)76. ici, une éventuelle confusion entre le temple de la Concorde et le temple de Jupiter (à moins qu’il ne s’agisse d’une superposition intentionnelle) sert à insister, peut-être en termes cicéroniens, sur la rupture du « pacte » social romain77.

3. Le CapitoLe et LeS ChrÉtienS : Une antithÈSe

avec le christianisme, la décadence subit de nouvelles variations. d’un auteur chrétien à l’autre, on ne retrouve pas une même conception de la décadence : il existe, bien entendu, des décadences. Les chrétiens connaissent l’assimilation, déjà effective chez les auteurs païens, entre le Capitole et l’ancienne religion78. ils la prolongent et la renforcent. Ce lieu, représentant métaphoriquement le paganisme, est

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opposé à l’Église tout entière. il forme un observatoire privilégié du processus de décadence.

Sur son ton virulent habituel, tertullien, dès la fin du iie siècle, invective les habitudes religieuses romaines et représente le Capitolium comme un lieu honni :

on se rend au Capitole, comme au marché aux légumes ; de part et d’autre, on entend la voix du crieur, une pique est plantée en terre, et le questeur prend note : la divinité est adjugée au plus offrant79!

La critique porte sur le déploiement de richesses que permettent les offrandes païennes. mais au fond, en lançant une apostrophe véhémente à ses contemporains qui ont perdu tout sens de la mesure, tertullien rappelle Sénèque80.

porteur, lui aussi, d’une tradition rhétorique classique, Lactance peut certes encore reconnaître la centralité du Capitole. Ses institutions mentionnent de la sorte romanae Vrbis et religionis caput summum (iii, 17, 12), comme n’importe quel admirateur de la langue cicéronienne aurait pu le faire trois siècles plus tôt. mais si l’auteur chrétien ne jette aucune opprobre sur cette colline très païenne, c’est parce qu’il se situe en porte-à-faux, entre le respect des formes littéraires anciennes et la défense de la religion à laquelle il a adhéré, dans les pas de son maître arnobe. et le glissement entre Jupiter et le dieu des chrétiens comporte une part d’ambiguïté, comme si, du polythéisme au monothéisme, les punitions divines s’équivalaient81.

Quoi qu’il en soit, les chrétiens ont, d’un point de vue apologétique, tout intérêt à figurer la colline en ruines. ainsi Jérôme anticipe-t-il sur le véritable déclin des édifices païens, en exagérant la décrépitude du Capitole pour célébrer l’avènement des christiana tempora :

Les ors du Capitole s’écaillent (auratum squalet Capitolium), la suie et les toiles d’araignée recouvrent tous les temples de rome, la ville est remuée jusqu’en ses assises, les houles populaires passent devant les sanctuaires à demi ruinés et déferlent vers les tombeaux des martyrs82.

L’auteur prêche une convertie, Laeta, dont le propre grand-père, ayant revêtu la charge de grand pontife, a officié sur le Capitole. mais la fierté patricienne de cette chrétienne convaincue ne doit pas contrevenir à la description polémique de Jérôme, instructeur de sa propre fille.

Confronter l’Église au Capitole, c’est apercevoir le fossé séparant deux communautés : celle du dieu chrétien d’une part, celle du peuple romain et de ses dieux d’autre part. Les Capitolini sont les mauvais romains, les apostats83. et la seule fréquentation de la colline finit par

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être interdite : encore une fois, la vue du Capitole et de ses sacrifices peut s’avérer dangereuse.

L’hostilité chrétienne face à ce sommet païen ressort encore de l’épisode constantinien de 326, objet de controverses historiographiques. tout tient à la lecture que l’on fait de Zozime (ii, 29)84. Que ce refus de monter au Capitole, de la part de Constantin, ait eu pour contexte l’epulum iouis des ludi romani ou un aduentus impérial, ne doit pas obscurcir l’essentiel : la colline devient infréquentable pour le premier empereur chrétien. Constantin est peut-être « apeuré » par le tumulte urbain ; il est tendu en tout cas par l’affirmation progressive et « officielle » de la nouvelle religio licita.

4. Le CapitoLe, LieU par eXCeLLenCe dU Gibbon’s problem

Si l’on pousse la réflexion jusqu’aux auteurs modernes, on remarque que le Capitole joue encore le rôle de memento. pour déterminer le sort historiographique de la décadence romaine dans la modernité, edward Gibbon (1737-1794) fournit un point de départ commode85, même s’il a employé, dans le titre de son ouvrage, le terme de decline et non de decay. après lui, la quête infinie des causes de la chute de rome est devenue le Gibbon’s problem. Comme l’a bien fait remarquer arnaldo momigliano, l’auteur britannique est très redevable à montesquieu (Considérations sur la grandeur des romains et leur décadence) et Voltaire86. il y ajoute une érudition antiquisante plus profonde. Quelques années avant de commencer son travail, une expérience sensible lui aurait servi de déclencheur : entendre l’angélus sur le Capitole :

it was on the 15th of october (1764), in the gloom of evening, as i sat musing on the Capitol, while the barefoot fryars were chanting their litanies in the temple of Jupiter, that i conceived the first thought of my history. my original plan was confined to the decay of the City87.

en vérité, Gibbon arrive à son sujet par paliers successifs : il se convertit au catholicisme, puis retourne à l’anglicanisme88. il médite donc sur la place de la religion dans les itinéraires des individus et des nations. on a souvent caricaturé l’opinion de Gibbon, la résumant à une accusation portée contre le christianisme, avec la fameuse petite phrase : « (j’ai étudié) le triomphe de la barbarie et de la religion » (cette association qui fait croire que l’un ne va pas sans l’autre). mais l’auteur du Decline & Fall est trop bon historien pour se limiter à un seul type d’explication. il fait converger tout un faisceau d’arguments, où — dans la lignée des anciens — le moderne note les érosions politiques et militaires. or, dans cette vaste mise en perspective des

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derniers siècles romains, le Capitole, lieu qui synthétise tous les types d’événements, peut à bon droit servir de butte-témoin, le paradoxe étant que Gibbon écrit peut-être la première histoire de rome qui soit dégagée d’un schéma providentialiste et chrétien89. au vrai, son retour au Capitole subit l’ascendant de tacite, l’une de ses plus profondes dettes intellectuelles90.

Le tacitisme, mâtiné de « gibbonisme », a connu d’autres échos « capitolins » en 1919, au lendemain de la première Guerre mondiale, l’historien italien Gaetano de Sanctis (1870-1957), comme un vieux sénateur optimate, s’est élevé contre l’installation de l’ara pacis sur le Capitole91. d’après de Sanctis, l’autel de la paix passe pour un symbole de la confiscation de la liberté par le régime impérial et marque le déclin politique de la république romaine :

Comme archéologue, je me déclare tout à fait hostile aux reconstructions qui mêlent le nouveau à l’antique […]. mais il y a pour moi un motif plus grave de désaccord. Quelle est, messieurs, la signification de l’ara pacis augustae ? Cet autel célébrait, comme l’avaient fait dans leurs vers horace et Virgile, la paix qu’auguste offrait au monde civil. Une paix dont l’historien doit certes reconnaître la glorieuse grandeur et les bienfaits. mais sans oublier que ce fut d’une part une paix impériale, qui consacra l’asservissement de tous les peuples à la domination de rome ; et une paix de renoncement d’autre part puisque s’achevait avec elle le drame de l’impérialisme romain. Les romains avaient en effet payé la suppression de la liberté des autres par la perte de leur propre liberté, car, précisément, la liberté latine était morte à philippes (en 42 av. J.-C.)92.

dans ce réquisitoire, le Capitole n’entre que partiellement en jeu, c’est d’abord le motif de la pax impériale qui dérange. Le savant est intimement attaché à la foi chrétienne ; par conséquent, il ne regrette pas, comme d’autres, le paganisme93, dont la colline offre, en quelque sorte, une image éternelle. Bien au contraire, le Capitole rappelle les innombrables triomphes romains, symboles d’un impérialisme que de Sanctis rejette avec violence94. Le refus de cet historien est doublement motivé : ni l’ara pacis, ni les souvenirs capitolins ne méritent, d’après lui, d’être ressuscités, et il y aurait quelque danger à les associer. il rejoint dans un certain sens le thème historiographique ancien des succès militaires, finalement pernicieux95.

ConCLUSion

Le topos de la décadence aime à se loger sur cette colline très signifiante. Le stéréotype d’une rome nostalgique d’elle-même n’a pas nécessairement besoin d’un décor. mais quand il y a

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un « ancrage » physique de ce stéréotype, alors le Capitole sert souvent de frons scaenae, de toile de fond. on retrouve une certaine définition territoriale, et non ethnique, de la romanité. Le Capitole rappelle aux yeux des contempteurs du temps présent que rome n’est plus ce qu’elle était : la religion n’est plus aussi « pure » que dans le passé et la morale se dégrade. C’est la preuve que, sous les empereurs et jusqu’au iVe siècle, la colline, certes partiellement détrônée par les fora96, est loin de perdre sa valeur politico-religieuse. elle conserve sa polysémie dans l’imaginaire topographique, politique, religieux, social des romains. elle passe pour un exemplum sans récit, une mise en garde silencieuse.

Chaque jugement sur le déclin de rome implique un passé considéré comme meilleur. or le Capitole garantit l’empilement des histoires, la condensation mémorielle : il est le lieu de toutes les mémoires, pacifiques ou belliqueuses, heureuses ou malheureuses, plébéiennes ou patriciennes. tout comme certains paysages, chez les auteurs antiques, véhiculent des réflexes de reconnaissance et vont de pair avec des préjugés moraux (la mer est souvent synonyme de corruption97, la haute-montagne de sauvagerie98), le Capitole est un moyen commode de parler d’une rome idéale, conquérante et dominatrice, aux institutions républicaines bien réglées. point de focalisation des tensions politico-religieuses, il rappelle le bon temps où les dieux étaient décemment honorés et où les romains avaient à guerroyer (donc à vaincre). L’évocation de son destin relève de la convention rhétorique. La réflexion trouve là un raccourci. il semblerait parfois que ce soit par manque d’imagination que l’on retourne au Capitole, pour donner à son propos de la grandeur, voire de la grandiloquence.

noteS

1. mazzarino, 1959.2. À propos de l’imprécision du propos aristotélicien dans ses topiques,

J. Brunschwig, « introduction » d’aristote, topiques, i, paris, 1969, p. XXXViii : « Ce n’est pas le moindre paradoxe des topiques que de ne contenir aucune définition de la notion à laquelle ils doivent leurs titres. »

3. Sur l’« identité auctoriale » et sur l’impossibilité de parler dans l’antiquité d’un texte original : Jacob, 2004, p. 127-158, et notamment p. 143.

4. au sujet de la citation antique, tenant du « phénomène dynamique d’imitation des textes canoniques qui, via le commentaire stylistique, fait glisser progressivement vers la réécriture », Darbo-Peschanski, 2004, p. 17.

5. Ces topoi sociaux ont inspiré certains des chapitres de Giardina, 2002.6. Sur les topoi ethniques, cf. isaac, 2004.7. en se fondant surtout sur théopompe et posidonius, Liébert, 2006.8. La Penna, 1976, p. 231-232 et Id., 2008, p. 85-89.

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9. Just., V, 4, 12 : inclinatio fortunae.10. perditio notamment dans Lact., inst., ii, 14, 11 et iV, 18, 32.11. Chercher à décrire les causes du déclin romain, c’est en même temps

remonter à ses sources et prédire la chute de rome, ou même la dater. Cf. l’effort de périodisation d’ammien marcellin (Amm., XiV, 1-4).

12. Yates, 1975, qui a directement inspiré l’entreprise des « Lieux de mémoire » de p. nora. Cf. Dosse, 2011, p. 247 et sq.

13. Griffe, 1981, p. 115.14. de Cazanove, 2005, p. 62-82, qui fait le compte des temples de Jupiter

situés sur des éminences.15. Le Capitole est en dehors des quatre régions serviennes : Caes., C., i,

6, 7 et Fest., 102 L. À partir d’auguste, le Capitole et les fora forment la Viiie région.

16. en réalité, la colline n’a jamais été un espace irénique. au début du Ve siècle av. J.-C., lorsque Coriolan marche sur rome à la tête d’une armée volsque, le Capitole est menacé (DH., Viii, 22). Quelques décennies plus tard, une émeute plébéienne hostile au consul appius Claudius Sabinus éclate et atteint le Capitole (DH., iX, 48). Le Sabin herdonius et ses hommes s’emparent en 460 de l’arx, reconquise trois jours plus tard par le consul L. Valerius publicola (Liv., iii, 15-18). en 450, le décemvir appius Claudius affirme, en guise de provocation, que le Capitole peut servir à se défendre des ennemis intérieurs, c’est-à-dire plébéiens (dh., Xi, 35). C’est aussi sur le Capitole que sont tués tiberius Gracchus et Saturninus.

17. Diz. ep. ii (1900), p. 86, s.v. « Capitolium »18. Sur le Capitole, auguste est très actif. il reconstruit le temple de Jupiter

Feretrius, répare le temple de Jupiter Capitolin frappé par la foudre et construit un temple à Jupiter tonans : auguste, rGDa, XiX-XXi. plus tard, l’empereur Claude élève un autel à Jupiter sôter. Vespasien reconstruit le temple de Jupiter Capitolin incendié en 69.

19. avant de partir pour la Germanie, trajan monte ainsi au Capitole « comme le veut la tradition » Cf. plin, pan., V, 2-3.

20. ludi magni, Fasti philocali, Cil, i2, p. 299-300.21. macr., s., i, 16, 15 ; Fest., 103 ; Serv., en., Viii, 1 (p. 199, l. 3).22. « Les jeunes gens, lorsqu’ils atteignaient leur seizième année, y prenaient

solennellement la toge » (Serv., ad eclog., iV, 50).23. entre autres, les triomphes d’auguste sur l’Égypte, de Claude sur la

Bretagne, de Vespasien et titus sur la Judée se terminent au Capitole.24. hölscher, 2006, p. 77.25. Jacquemin, 1991, p. 217-231.26. Tagliamonte et Reusser, 1993, p. 226-234. Sur le réaménagement du

Capitole, dC., LXViii, 16.27. dh., iii, 69, 4 ; iV, 60, 3-4 ; 61, 1.28. plut., rom., XViii, 1 ; num., Vii, 4.29. Scheid, 2005, p. 99.30. ov., m., XV, 828 et 841.

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31. Stat., s., i, 6, 102.32. Stat., s., iV, 151 ; Vii, 493 ; iX, 216 et 346 ; XV, 803.33. La monographie de Koch, 1937 peut encore rendre des services. Cf.

aussi Siebenhüner, 1954.34. Pailler, 1988.35. Cic., mil., XXiX, 86.36. dC., LV, 10 et Sen., ben., Vi, 32.37. Fab. Pict., fgt 12 ; Varr., l., V, 41 ; Liv., i, 55 ; dh., iV, 59-6 ; plut.,

Cam., XXVi ; dC., fgt 11, 8.38. Lorsque la demeure de p. Valerius sur la Vélia le fait soupçonner

d’aspirer à la royauté, le consul se défend en plaçant le Capitole au-dessus de « sa » colline : cf. Liv., ii, 7, 8.

39. Liv., ii, 8, 67, 8.40. Liv., iii, 68, 6 : « il vous en coûtait de partir contre les Èques et les

Volsques : la guerre est à nos portes. Si vous ne l’en chassez pas, demain elle sera dans nos murs, elle escaladera la citadelle et le Capitole » (trad. G. Baillet).

41. Liv., iV, 18, 6-7.42. Liv., V, 30.43. Liv., Vi, 20, 9 et 20, 10. Wiseman, 1979, p. 32-50.44. Liv., Vii, 6, 4 : « le silence établi, les yeux fixés sur les temples des dieux

immortels qui dominent le forum et sur le Capitole, et tendant les mains tantôt vers le ciel tantôt vers l’ouverture béante de la terre et vers les dieux mânes, il se dévoua solennellement » (trad. r. Bloch).

45. Liv., XXi, 63, 7 : « auparavant, créé consul sans auspices réguliers, il n’avait pas obéi aux dieux et aux hommes qui le rappelaient directement du champ de bataille ; maintenant, la conscience qu’il a de les avoir méprisés lui a fait fuir le Capitole et la prononciation solennelle de ses vœux » (trad. p. Jal).

46. Liv., XLV, 22, 1.47. Lorsque manlius Capitolinus est condamné à mort pour haute trahison,

sa maison est rasée ; une loi, votée la même année, interdit aux patriciens d’habiter sur le Capitole ou sur l’arx (Liv., Vi, 220 et Plut., Cam., XXXVi).

48. Les artisans en sont tarquin l’ancien et tarquin le Superbe.49. Varr., l., 5. 158.50. pour une déconstruction de la légende du Capitole, cf. Borgeaud,

1987, p. 86-100.51. Le traité passé entre romulus et titus tatius marque une phase

nouvelle dans l’histoire du Capitole (Liv., i, 12 ; dh., ii, 50 ; plut., rom., XiX ; App., i, fgt 4 ; Serv., en., Vii, 709).

52. Liv., praef., i, 9 : « Ce qu’il faut, selon moi, étudier avec toute l’ardeur et l’attention dont on est capable, c’est la vie et les mœurs d’autrefois, ce sont les grands hommes et la politique, intérieure et extérieure, qui ont créé et agrandi l’empire. puis, avec le relâchement insensible de la discipline, on suivra par la pensée d’abord une sorte de fléchissement des mœurs, puis un affaissement progressif et enfin un mouvement d’effondrement rapide,

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jusqu’à nos jours, où la corruption et ses remèdes nous sont également intolérables. » ad illa mihi pro se quisque acriter intendat animum, quae uita, qui mores fuerint, per quos uiros quibusque artibus domi militiaeque et partum et auctum imperium sit ; labente deinde paulatim disciplina uelut desidentis primo mores sequatur animo, deinde ut magis magisque lapsi sint, tum ire coeperint praecipites, donec ad haec tempora quibus nec uitia nostra nec remedia pati possumus peruentum est (trad. G. Baillet).

53. Le pluriel est une préciosité littéraire. Val.-Max., iV, 4, 11.54. Val.-Max., ii, 1, 2 : « Les femmes étaient assises et les hommes allongés

quand ils prenaient leurs repas ensemble. Cette pratique est passée des festins réunissant des êtres humains aux rites religieux. Car, au cours du banquet offert à Jupiter, on l’invitait à prendre place sur un lit, tandis que Junon et minerve se voyaient offrir des sièges. Cette forme de rigueur, les gens de notre époque continuent à la respecter au Capitole plus que chez eux, sans doute parce qu’il vaut mieux que ce soit chez les déesses plutôt que chez les femmes que se maintienne la discipline » (trad. r. Combès). Cf. David, 1998.

55. Val.-Max., iii, 18.56. Val.-Max., iX, 12, 5.57. Valère maxime situe le temple de Junon moneta sur l’aventin (i, 8, 3),

puis – à raison – sur le Capitole (Vi, 3, 1).58. Scheid, 1985, p. 19.59. Estienne, 2001, p. 190.60. Sen., apud Aug., Civ., Vi, 10, cf. Fragmenta, 36 (éd. F. haase, trad.

S. estienne) : in Capitolium perueni, pudebit publicatae dementiae, quod sibi uanus furor adtribuit officii. alius nomina deo subicit, alius horas ioui nuntiat : alius lutor est, alius unctor, qui uano motu bracchiorum imitatur unguentem. sunt quae iunoni ac mineruae capillos disponant (longe a templo, non tantum a simulacro stantes digitos mouent ornantium modo), sunt quae speculum teneant ; sunt qui ad uadimonia sua deos aduocent, sunt qui libellos offerant et illos causam suam doceant. Doctus archimimus, senex iam decrepitus, cotidie in Capitolio mimum agebat, quasi dii libenter spectarent, quem illi homines desierant. omne illic artificum genus operatum diis immortalibus desidet.

61. Estienne, 2001, passim.62. Ce senex canus a « la mise assez peu brillante » de « cette classe

d’hommes de lettres qui n’ont pas la faveur des riches » (Petr., LXXXiii) : ut facile appareret eum (ex) hac nota litterat (or)um esse, quos odisse diuites solent.

63. pour une réflexion sur la philochrematia à partir de platon (Plat., rsp., 550 d-e), cf. Gianotti, 2001, p. 21.

64. petr., LXXXViii : consulere prudentiorem coepi… aetates tabularum et quaedam argumenta mihi obscura simulque causam desidiae praesentis excutere, cum pulcherrimae artes perissent, inter quas pictura ne minimum sui uestigium reliquisset. tum ille : ‘pecuniae, inquit, cupiditas haec tropica instituit. priscis enim temporibus, cum adhuc nuda uirtus placeret, uigebant artes ingenuae summumque certamen inter homines erat, ne quid profuturum saeculis diu lateret […]. at nos uino scortisque demersi ne paratas quidem artes audemus cognoscere, sed accusatores antiquitatis

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uitia tantum docemus et discimus. Vbi est dialectica ? Vbi astronomia ? Vbi sapientiae cultissima uia ? Quis unquam uenit in templum et uotum fecit, si ad eloquentiam peruenisset ? Quis, si philosophiae fontem attigisset ? ac ne bonam quidem mentem aut bonam ualitudinem petunt, sed statim antequam limen Capitolii tangant, alius donum promittit, si propinquum diuitem extulerit, alius, si thesaurum effoderit, alius, si ad trecenties sestertium saluus peruenerit. ipse senatus, recti bonique praeceptor, mille pondo auri Capitolio promittere solet, et ne quis dubitet pecuniam concupiscere, iouem quoque peculio exorat (trad. a. ernout).

65. Petr., LXXXiX.66. Juv., X, 67 : « ornez vos maisons du laurier, conduisez au Capitole un

énorme bœuf blanchi à la craie. Voilà Séjan au croc, sous les yeux de tous et au milieu de l’allégresse générale » (trad. p. de Labriolle et F. Villeneuve).

67. Juv., XiV, 91 : « Cretonius aimait à bâtir : tantôt sur le rivage incurvé de Gaëte, tantôt au sommet des hauteurs de tibur, tantôt dans les montagnes de préneste, il dressait haut le faîte de ses villas, éclipsant, par des marbres venus de la Grèce et des pays lointains, le temple de la Fortune et celui d’hercule : ainsi l’eunuque posidès éclipsait notre Capitole. »

68. Tac., h., iii, 72, 1-4 : « Ce fut depuis la fondation de rome l’attentat le plus déplorable et le plus affreux qui eût éprouvé la république du peuple romain. rome était sans ennemi à l’extérieur, en paix avec les dieux autant que le permettaient ses mœurs ; et la demeure de Jupiter très Bon et très Grand établie avec l’approbation des dieux pour être le gage de l’empire, ce temple que ni porsenna, après la capitulation de la ville, ni les Gaulois après l’avoir prise, n’avaient pu profaner, il était anéanti par la frénésie de nos princes » (trad. h. Le Bonniec). Cf. Wiseman, 1978, p. 163-178 ; Wellesley, 1981, p. 166-190 ; Barzano, 1984, p. 107-120.

69. Koestermann, 1973, p. 781-810.70. Cf. la mention par tacite (Tac., h., iii, 72, 7) de Servius tullius,

deuxième des rois étrusques : il n’est fait nulle part ailleurs mention de cette participation de Servius tullius à la construction du temple de Jupiter Capitolin.

71. ha, Vie de Claude, iii, 4 (trad. a. Chastagnol). et aussi Vie d’aurélien, XXiX, 1-2.

72. ha, Vie de tacite, X, 5-7.73. ha, Vie d’alexandre, XL, 8. 74. ha, Vie d’alexandre, LVii, 1.75. ha, Vie d’alexandre, LVii, 1.76. ha, Vie des trois Gordiens, XXii, 9.77. Chastagnol, 1991, p. 21-29.78. Tert., apol., Vi, 8 : « Sérapis et isis et harpocrate avec leur Cynocéphale

furent tenus loin du Capitole, c’est-à-dire chassés de l’assemblée des dieux, par les consuls pison et Gabinius, qui n’étaient pas chrétiens assurément » (trad. J.-p. Waltzing). Voir aussi Cyprien (Cypr., ep., 59, 18, 1) qui oppose l’ecclesia au Capitolium.

79. Tert., apol., Xiii, 5.

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80. Tert., anim., XX, 1 : seneca saepe noster. tertullien cite le traité Des bienfaits, iV, 6, 6. Cf. Spanneut, 1957.

81. Lact., inst., iii, 17 : « Le Capitole, qui est le principal siège de la religion romaine, a été plusieurs fois brûlé par le feu du ciel. Cicéron a marqué le jugement que les hommes d’esprit portaient sur ces accidents, quand il a dit que le feu du ciel n’avait réduit en cendres ces temples que pour faire voir que les dieux en demandaient de plus magnifiques et de plus superbes. dans les livres de son consulat, il a parlé de ce sujet à peu près dans le même sens que Lucrèce, quand il a dit que Jupiter avait jeté du haut du ciel le feu sur le Capitole. Ceux qui ont entrepris de relever ce temple qui avait été tant de fois abattu par l’ordre du ciel, ont été non seulement assez aveugles pour ne pas reconnaître la grandeur de dieu, mais encore assez impies pour s’opposer opiniâtrement à ses volontés. » J. r. Fears (Fears, 1981, p. 107) note que « for the Christian the concept of Capitolium represented the totality of roman religion ».

82. Hier., ep. 107. À laeta, i, 18-23 : auratum squalet Capitolium, fuligine et aranearum telis omnia romae templa cooperta sunt ; mouetur Vrbs sedibus suis, et inundans populus ante delubra semiruta currit ad martyrum tumulos (trad. J. Labourt). Sur ces « ors » du Capitole, cf. Pailler, 1999, p. 449-455.

83. Voisin, 2000, n. 1, p. 197, notamment à propos du canon 59 du concile d’elvire, qui interdit aux chrétiens de monter au Capitole.

84. Paschoud, 1992, p. 737-748, contredisant Fraschetti, 1986, p. 59-98.85. même si S. mazzarino lui préférait Löwenclav. Voir en outre Mortier,

1974, p. 86 : la lettre de Guez de Balzac à son ami nicolas Bourbon : « Je ne monte jamais au mont palatin, ni au Capitole, que je n’y change d’esprit, et qu’il ne m’y vienne d’autres pensées que les miennes ordinaires : cet air m’inspire quelque chose de grand et de généreux que je n’avais point auparavant. Si je rêve deux heures au bord du tibre, je suis aussi savant que si j’avais étudié huit jours » (25 mars 1621).

86. Cf. notamment Momigliano, 1954, p. 450-463.87. e. Gibbon, memoires (1796) et le chapitre final (LXXi) de l’history

(1776) : « Vers la fin du règne d’eugène iV, le savant pogge et un de ses amis, serviteurs du pape l’un et l’autre, montèrent sur la colline du Capitole ; ils se reposèrent parmi les débris des colonnes et des temples, et de cette hauteur ils contemplèrent l’immense tableau de destruction qui s’offrait à leurs yeux. Le lieu de la scène et ce spectacle leur ouvraient un vaste champ de moralités sur les vicissitudes de la fortune, qui n’épargne ni l’homme ni ses ouvrages les plus orgueilleux, qui précipite dans le même tombeau les empires et les cités ; et ils se réunirent dans cette opinion que, comparativement à sa grandeur passée, rome était de toutes les villes du monde celle dont la chute offrait l’aspect le plus imposant et le plus déplorable » (éd. r. Laffont, Bouquins, 1983, p. 1157, trad. m.-F. Guizot).

88. mais c’est la lecture de rutilius namatianus qui aurait servi à franchir le pas décisif vers l’écriture de son œuvre : Gibbon a également accompli son retour de rome et se sent en empathie avec l’écrivain latin.

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89. Berti, 2002 ; a. momigliano a été parmi les premiers à souligner l’aspect sécularisé des modèles interprétatifs de Gibbon.

90. Syme, 1977, p. 55.91. Le projet n’aboutit pas. C’est sous mussolini que l’ara pacis sera

déplacée sur le lungotevere, à proximité du mausolée d’auguste.92. De Sanctis, 1918-1919, p. 326-327 (traduction Sr).93. historien de l’antiquité tardive, a. piganiol (1883-1968) a illustré

cette tendance philopaïenne dans son empire chrétien, paris, pUF, 1947. Voir notamment ibid., p. 237 : « Le paganisme aurait eu besoin d’une réforme profonde, et par malheur le réformateur a manqué. »

94. La dédicace du quatrième volume de la storia dei romani (1923) indique assez la méfiance de de Sanctis à l’égard de l’impérialisme antique : a quei pochissimi che hanno parimenti a sdegno d’essere oppressi e di farsi oppressori.

95. Cf. supra, n. 8.96. Bonnefond, 1987, p. 251-278.97. Horden et Purcell, 2000.98. Tarpin, 1991, p. 29-42.

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