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Scissioon d'entreprise par voie de Spin Off
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1
Ré sumé
Suite à la crise financière internationale, le marché mondial des phosphates connaît
des changements cruciaux au niveau de la demande. Dans un environnement aussi instable,
il serait judicieux de prendre des décisions d’ordre stratégique pour saisir les nouvelles
opportunités, et faire face aux différentes mutations. Dans ce cadre, le Groupe OCP,
développe de nouvelles stratégies visant à rendre le marché marocain des phosphates plus
compétitif et plus attractif. C’est le cas d’ailleurs de son prochain projet qui vise le
renforcement de la stratégie de partenariat via une opération de scission de l’OCP S.A,
spécialement la division chimie en deux nouvelles entités à savoir : l’entité production et
l’entité services.
En conséquence de quoi, le présent rapport porte essentiellement sur le déroulement
des différentes opérations lors de la réalisation d’un projet de scission, en se basant
particulièrement, sur les dimensions stratégiques, juridiques, fiscales, comptables et
financières du projet.
Mots clés: Scission, phosphate, stratégique, juridique, fiscale, comptable, financière,
réalisation, projet, déroulement, opération.
Abstract
Due to the global financial crisis, the global market of phosphate is experiencing
significant changes concerning the level of demand. In such an unstable environment, it
would be wise to take strategic decisions to take new chances and cope with different
mutations. In this context, the OCP Group is developing new strategies to make the
Moroccan market more competitive and attractive. This is also the case of his next project,
which aims to strengthen the partnership strategy using a spilt project, concerning especially
chemistry division which going to be spilt into two new entities namely: entity of production
and entity of services.
As a result, this report focuses on the progress of various operations during a spilt
project, based practically on strategic, legal, tax, accounting and financial aspects of the
project.
Keywords: Split, phosphate, strategic, legal, tax, accounting, financial, construction,
project, development, operation.
2
Dédicaces
A celle qui m’a consolidé, et qui lève ses mains à chaque
prière pour me souhaiter la réussite et le bonheur, à ma
douce et fidèle mère.
A celui qui a guidé mes pas, et qui fait de mon éducation
sa principale préoccupation à mon cher père.
A mon cher mari qui n’a jamais ménagé ses efforts, aux
plans tant matériels que spirituels, pour m’offrir ce qu’il y
a de meilleur, et me permettre de poursuivre ma formation.
Au petit monde qui m’a fait bon accueil.
A mes respectueux enseignants.
Mes sincères expressions d’amour, de respect, et
de confiance, à mes frères et sœur, tantes et
ami(e)s, ainsi qu’à tous ceux qui me sont chers.
3
Remerciements
Nous tenons à remercier dans un premier temps, toute l’équipe pédagogique de
L’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion d’EL JADIDA et les intervenants
professionnels responsables de la formation de la finance, pour avoir assuré la
partie théorique de celle-ci.
Notre gratitude va tout particulièrement à notre professeur et encadrant
pédagogique, Monsieur Ahmed Fath-Allah RAHMOUNI, qui nous a apporté de
l’aide essentielle lors des différents suivis, concernant les missions évoquées dans ce
rapport et qui n’a pas ménagé aucun effort pour nous apporter ses conseils et ses
directives.
Nous tenons à remercier et à témoigner toute notre reconnaissance aux
personnes suivantes, pour l’expérience enrichissante et pleine d’intérêt qu’elles nous
ont fait vivre durant ces quatre mois au sein de l’Office Chérifien des Phosphates :
Monsieur Mohamed CHOUBAILI, Directeur Entité Support au sein de
l’OCP, pour nous avoir intégré rapidement au sein de l’entreprise et nous
avoir accordé toutes ses confiances, pour le temps qu’il nous a consacré tout
au long de cette période, sachant répondre à toutes nos interrogations, sans
oublier sa participation au cheminement de ce rapport ;
Monsieur Mourad MOUDIANE, le Responsable Département gestion des
immobilisations, pour son accueil ainsi que sa coopération professionnelle
tout au long de ces quatre mois ;
Monsieur M. EL KORCHI, expert comptable, dont l’intervention au cours
de ce travail a favorisé son aboutissement.
4
LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS
AE: ACTIF ECONOMIQUE
APM: ACIDE PHOSPHORIQUE MARCHAND
APP: ACIDE PHOSPHORIQUE PURIFIE
BFR : BESOIN EN FOND DE ROULEMENT
BFRNG: BESOIN EN FOND DE ROULEMENT NET GLOBAL
C.G.I : CODE GENERAL D’IMPOT
CA : CHIFFRE D’AFFAIRE
CAF: CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT
CAPEX: CAPITAL EXPENDITURE
CMPC : COUT MOYEN PONDERE DU CAPITAL
CO: COPORATE
COV : COVARIANCE
D : VALEUR DE LA DETTE
DAP : DOTATIONS D’AMORTISSEMENT ET DE PROVISIONS
DAP: DI-AMMONIUM PHOSPHATE
DCF: DISCOUNT CASH FLOW
EBE: EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION
EBITDA: EARNINGS BEFORE INTEREST, TAXES, DEPRECIATION AND AMORTIZATION.
EMAPHOS: EURO MAROC PHOSPHORE
EVA: ECONOMIC VALUE ADDED
FAO: FOOD AND AGRICULTURE ORGANISATION
FCF: FREE CASH FLOW
FOB: FREE ON BOARD
FP : VALEUR DES FONDS PROPRES
FR: FOND DE ROULEMENT
FRNG: FOND DE ROULEMENT NET GLOBAL
FTD : FLUX DE TRESORERIE DISPONIBLES
G: TAUX DE CROISSANCE
H.T: HORS TAXES
I: INVESTISSEMENT
IDE: INVESTISSEMENT DIRECT A L’ETRANGER
IS: IMPOT SUR LES SOCIETES
JESA: JACOBS ENGINEERING SA
JPH: JORF LASFAR PHOSPHATE HUB
JV : JOINT-VENTURE
KD : COUT DE LA DETTE
KFP : COUT DES FONDS PROPRES
MAP: MONO- AMMONIUM PHOSPHATE
MDH: MILLIONS DE DIRHAM
5
MEDAF : MODELE D’EVALUATION DES ACTIFS FINANCIERS
MP: MAROC PHOSPHORE
OCP : OFFICE CHERIFIEN DES PHOSPHATES
OPA : OFFRE PUBLIC D’ACHAT
OPE : OFFRE PUBLIC D’ECHANGE
PCP: POLE CHIMIE PRODUCTION
PDCA: PLAN DO CHECK ACT
PIB: PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
PPL: PARADEEP PHOSPHATE LIMITED
RA : RENTABILITE DU TITRE
RE : RESULTAT D’EXPLOITATION
RF : LE TAUX SANS RISQUE
RM : LE RISQUE DE MARCHE
RM: RENTABILITE DU MARCHE
RN: RÉSULTAT NET
S.A: SOCIÉTÉ ANONYME
SOTREG : SOCIETE DE TRANSPORT ET EXPLOITATION DES GRAVIERES
SWOT: STRENGTHS, WEAKNESSES, OPPORTUNITIES, TREATS
T : TAUX DE L’IMPOT SUR LES SOCIETES
TAB : TAUX D’ACTUALISATION BRUT
TSP: TRIPLE SUPER PHOSPHATE
U17 : UNITE 17
UE: UNION EUROPEENNE
V : VALEUR DE CAPITALISATION DE L’ENTREPRISE
VA: VALEUR
VAR : VARIANCE
VT: VALEUR TERMINALE
WACC: WEIGHTED AVERAGE COST OF CAPITAL
6
Sommaire
Introduction générale .................................................................................................................................. 7
Partie I : Cadre théorique du projet de scission.......................................................................................... 9
Chapitre 1 : Concept de la scission ......................................................................................................... 11
Section 1 : Mouvements de restructuration ...................................................................................... 12
Section 2 : Définitions, typologies et risques des scissions ................................................................ 17
Section 3 : Motivations des dirigeants .............................................................................................. 24
Chapitre 2 : Déroulement des opérations lors d’un projet de scission ................................................. 30
Section 1 : Volet stratégique et organisationnel ................................................................................ 31
Section 2 : Volet juridico-fiscal ........................................................................................................... 35
Section 3 : Volet comptable et financier ............................................................................................ 42
Partie II : projet de scission au sein de l’OCP S.A ...................................................................................... 56
Chapitre 1 : Présentation de l’environnement du stage ........................................................................ 58
Section 1 : Présentation de l’OCP S.A ................................................................................................. 59
Section 2 : présentation du pôle chimie ............................................................................................. 65
Section 3 : choix du thème et méthodologie ..................................................................................... 68
Chapitre 2 : Création de l’entité JPH par voie de scission ...................................................................... 72
Section 1 : Planification ...................................................................................................................... 73
Section 2: Formulation de la problématique ..................................................................................... 76
Section 3: Vérification des disponibilités ........................................................................................... 78
Section 4: Elaboration d’un plan d’affaire du projet .......................................................................... 84
Conclusion générale ................................................................................................................................. 146
Bibliographie / Webographie .................................................................................................................. 148
7
Introduction Générale
L’entreprise efficace et compétitive de demain est celle qui sait le mieux anticiper les
contraintes et opportunités présentes dans son environnement, et qui les intègre efficacement
dans son plan stratégique, en se dotant de flexibilité, et en envisageant d’effectuer des opérations
de restructurations visant une meilleure adaptation à l’environnement.
La clarté de la vision reste un point essentiel pour toute organisation qui ambitionne la
réussite à long terme. Toutefois, des décisions importantes telles que la mise en place
d’opérations de restructurations, ne peuvent pas être considérées sans une étude préalable du
projet en question, et sans un business plan détaillé de l’opération ciblée pour permettre à
l’entreprise concernée, en premier lieu, de traiter prudemment les différents volets de
l’opération, et en deuxième lieu, de prendre une décision bien réfléchie sur la rentabilité d’une
telle opération.
Etant une véritable référence et un acteur déterminant du secteur minier mondial, le Groupe
OCP aspire à devenir de plus en plus compétitif dans un marché en pleine croissance. C’est dans
ce cadre concurrentiel que l’OCP s’engage dans une démarche d’amélioration et de
réorganisation globale, visant à atteindre l’excellence industrielle en termes de qualité, coût et
délai. C’est dans cette perspective que s’inscrit le projet qui a pour objectif d’étudier
l’opportunité d’une scission par la création d’une nouvelle entité recentrée sur l’OCP Service,
afin d’apporter des mécanismes d’optimisation de l’utilisation des services et infrastructures au
sein de l’OCP.
Une telle initiative de la part de l’OCP S.A retrouve ses origines dans un souci orienté
principalement vers une meilleure image de qualité et une transparence de facturation de
services exigée par les opérateurs étrangers en partenariat avec l’OCP S.A, dans le cadre de
joints ventures.
Donc pour décider de la manière dont le projet devra être traité, la problématique suivante
se pose automatiquement :
Comment pouvons-nous opérer un projet de scission au sein de l’entité OCP qui évolue
dans un secteur en pleine expansion ?
Pour répondre à cette problématique, nous avons jugé judicieux de suivre une méthodologie
bien précise, et reposant sur une approche pédagogique, qui n’est autre que la roue de Deming.
8
Cette méthode admet quatre étapes qui sont à la fois reliées et complémentaires, et qui vont
nous permettre de bien mener notre mémoire, qui est organisé en deux grandes parties avec deux
chapitres chacune.
Dans le premier chapitre de la première partie, nous allons amplement traiter les différents
points clés de la littérature et de la théorie à savoir : le concept de la scission en sa globalité, sa
typologie ainsi que les principales motivations qui poussent les dirigeants à avoir recours à la
scission.
Tandis que dans le deuxième chapitre, nous allons parler des notions de base qui concerne
les différents volets de notre étude tels que : le volet juridico-fiscal, le volet comptable et
financier et le volet stratégique et organisationnel.
Notre rapport fera également part d’une deuxième partie qui va concerner le volet pratique
de notre projet de scission.
Cela dit, nous allons débuter par une présentation ciblée de l’entreprise OCP S.A et
particulièrement l’entité OCP Jorf Lasfar du pôle chimie dans laquelle nous avons effectué notre
projet de fin d’étude, ainsi qu’une présentation du thème choisi et de la méthodologie suivi.
Dans le chapitre suivant de la même partie, intitulé « la création de l’entité JPH par voie de
scission », nous allons concevoir le business plan du projet. C’est-à-dire, que nous aurons
recours à tout type de traitement financier, comptable, juridique et fiscal pour permettre au staff
concerné de mieux défendre ce projet sur tous les niveaux face aux décideurs dans le siège de
l’OCP S.A.
L’élaboration de cette étude, qui s’est accomplie au cours de quarte mois de stage, s’est
basée sur une programmation bien organisée pour une bonne gestion du temps. Ainsi, nous
présentons en Annexe 1, le planning que nous avons suivi tout au long de la période notre stage
de fin d’étude, dans le but de respecter le timing et d’optimiser au maximum l’emploi du temps.
10
Introduction
Dans un contexte de concurrence accrue, toute entreprise vise à atteindre ses objectifs, en
fonction de ses moyens, et à mieux se positionner sur le marché mondial.
Les opérations de scission, comme les opérations de fusion ou de croissance interne
répondent à des besoins de marché. Le but de ces opérations est de procéder à une adéquation
entre les forces et les faiblesses de l’entreprise vis-à-vis des conditions du marché. En effet, ces
opérations dépassent la sphère des typologies de restructuration, et ce en intégrant une forte
dimension stratégique, faisant partie des stratégies génériques adoptées par les dirigeants afin de
générer un avantage compétitif leur permettant d’atteindre la rentabilité espérée.
En outre, la scission touche à d’autres dimensions, dont la fiscalité. Cette dernière étant
un élément très important qui impacte grandement le développement d’une entité, constitue une
préoccupation majeur pour ses dirigeants, du fait qu’elle influence la croissance à travers les
obligations déclaratives et de versement, mais aussi au moyen des régimes et des choix que ces
dirigeants doivent mobiliser afin d’assurer un développement soutenu et durable, notamment le
cas d’une scission. La scission implique une procédure assez délicate, précise, et donc coûteuse.
Cette démarche entraîne des mesures de protection des droits des créanciers, ainsi qu’une stricte
responsabilité solidaire des sociétés participantes. D’ailleurs, d’un côté comptable, la scission
peut avoir plusieurs effets par le biais d’un transfert de patrimoine, cette forme de transaction qui
demeure la moins réglementée et dès lors, très certainement, la plus attirante.
Cette partie donc, sera dédiée à la présentation des notions fondamentales concernant les
scissions. Nous allons expliciter dans un premier temps le concept des scissions, et ce, à travers
la revue de l’histoire des restructurations, le détail de la définition, les typologies et les risques
de scission, ainsi que les motivations derrière ces opérations. L’analyse portera par la suite
spécialement sur le déroulement des opérations de scission au Maroc.
11
Chapitré 1: Concépt dé la scission
La croissance et la pérennité d’une entreprise reposent en grande partie sur l’aptitude des
dirigeants à doter leurs firmes d’une politique générale efficace. Cette politique générale
implique en particulier la définition d’objectifs à long, moyen et court termes, puis l’élaboration
d’une stratégie dont la mise en œuvre doit permettre d’atteindre les objectifs ainsi définis.
Fusion, scission, intégration, regroupement, et concentration de sociétés sont précisément
susceptibles d’intervenir à ce stade. Celles-ci se présentent comme un outil au service de la
politique générale, comme un moyen de concourir à la réalisation des objectifs que l’entreprise
s’est fixée.
Dans un premier temps, ce chapitre va mettre en exergue le principe de la scission en sa
globalité, sa typologie ainsi que les risques qui peuvent émaner de cette opération. Ce chapitre
se prononce également sur les motivations qui poussent les dirigeants à s’orienter vers une telle
décision ou un tel montage financier.
12
Section 1 : Mouvements de restructuration
Longtemps considérées en tant que manifestations de crise de modèles de production
affectant certains secteurs traditionnels notamment la sidérurgie, la métallurgie ou la
construction navale, les restructurations apparaissent, désormais, comme des processus diffus,
récurrents et complexes de réorganisation concernant prioritairement les entreprises dans une
recherche de flexibilité et d’avantages compétitifs.
Du fait que, Cela fait bien des années que nous parlons de mouvements de restructuration,
cette thématique est devenue au cœur de réflexion de plusieurs gouvernements dans différents
pays. C’est vers les 80 que le terme a vu le jour et a connu une popularité bien particulière grâce
aux différentes entreprises qui ont l’initiative et ont en mis en place des restructurations
particulières qui ont connu tant de succès que d’échecs.1
Une restructuration peut donc être définie comme étant une transformation par laquelle une
entreprise pourra changer sa forme juridique. 2
Une restructuration peut également être défini par la décision de l’entreprise à apporter
d’importants changements à sa structure globale, cela concerne également un changement sur le
plan organisationnel de la société mise en question et non pas uniquement des mutations
secondaires apportés à l’activité.
De manière générale, les restructurations ne peuvent être définies comme étant uniquement
des changements, la majorité des firmes ayant développé des techniques permettant de mettre en
place un changement dans la façon de gérer au quotidien l’activité et les comportements au
travail. Mais elles forment une modalité assez particulière, qui a une capacité d’organiser des
ruptures soudaines avec la stabilité précédente et routines habituelles.
Si nous pouvons parler de restructurations sur plusieurs niveaux, l’importance des sociétés
reste centrale, vu qu’à long terme, c’est eux qui sont concernés directement par ce type
d’évolutions d’activité. Dans ce cadre sept moteurs de restructurations sont à distinguer :
- Le parcours étudié vers la croissance ;
- La recherche de création et de capture de valeur ;
1 Jean-Guy DEGOS ; Comptabilité approfondie des fusions, des scissions et apports partiels d’actifs ; E-theque ;
2009 ; Page : 6 2 Vincent DOUSSE ; Cours : La restructuration de l’entreprise ; HEC Lausanne ; 2007
13
- La focalisation sur le cœur de métier ;
- L’évolution des modèles et des systèmes de management ;
- La standardisation des systèmes de gestion et d’information ;
- L’effet des nouvelles technologies sur le transfert d’information.
Ce type d’opérations vise à modifier positivement le périmètre de la société en cause,
pour produire de la valeur pour ses actionnaires.3
En effet, il existe plusieurs types de restructuration : 4
1. Fusion / acquisition5
C’est une opération qui consiste en le rachat d’une société ou la fusion d’entreprises,
autrement dit, ce type d’opérations est une croissance externe dont le but est de développer les
activités de la société et maximiser ses profits.
Les fusions/ acquisitions se déroulent à travers trois phases qui sont :
L’étape de préparation : cette étape est d’une grande importance parce qu’elle sa réussite
représente la réussite des étapes qui suivent.
L’étape de négociation : cette étape est définie pour une activité assez spéciale dont la
cause reste le nombre de mutations au niveau des systèmes, structures et des salariés.
Cette étape à deux principaux objectifs :
Réintroduire la vision du fournisseur dans le processus (société cible et
ses actionnaires)
Définir la valeur correspondante de l’entreprise
L’étape d’intégration : cette dernière étape est plutôt marquée par une stabilité
particulière en comparaison avec les deux étapes précédentes, elle est également marqué
par une diminution des mutations en relation directes ou indirectes avec l’opération de la
fusion et la hausse du niveau des efforts fournis par la nouvelle entité.
3 www.expertisecomptable-foucher.com/download2.php?file_id=1976
4 http://www.eretra.asso.fr/index.php/fr/ressources/projets_de_reorganisation/typologie_des_restructurations
5 Amandine BOUQUET ; Anne DELAIGUE ; Cours d’économie d’entreprise : Les stratégies de fusion-acquisition ;
Université d’Auvergne ; 2003-2004
14
2. Scission6
Les mouvements internes de réorganisation peuvent faire l’objet des scissions et
délocalisations d’établissements. Cette opération apporte un changement radical à
l’entreprise qui se traduit par un redécoupage du portefeuille d’activités du groupe entre
les entreprises qui le constituent et par la suite la séparation des métiers qui ont été
regroupés.
Ces mouvements peuvent affecter le sommet du groupe lui-même, en conduisant soit à sa
disparition en tant qu’entité juridique autonome, ou bien à la perte de sa position de
sommet au profit d’une autre entreprise, ou encore à la création d’une ou plusieurs
nouvelles sociétés ayant des personnalités juridiques distinctes.
Le tableau suivant montre brièvement les formes que peut prendre une opération de
scission, qui est le sujet de notre étude et qui sera détaillées dans les prochaines sections :
Genre Aspect du genre
Scission par division - L’ensemble du patrimoine de la société
scindée est divisé
- Des parts de ce patrimoine sont
transférées à d’autres sociétés
nouvellement créées
- Les actionnaires de la société scindée
reçoivent des actions des sociétés
nouvellement créées
- Dissolution de la société scindée et
radiation du RC
Scission par séparation - Une ou plusieurs parts de patrimoine
d’une société scindée est transférée à
une ou plusieurs autres sociétés
nouvellement créées
- Les actionnaires de la société
transférante reçoivent des actions des
sociétés nouvellement créées
- Pas de dissolution de la société
6Olivier JEULIN ; Cours : Fusions, scissions et apports partiels d’actifs ; Université de Rennes ; Master CCA
15
transférante et pas de radiation du RC;
continuité de son activité
Tableau 1: Présentation des aspects de la scission par genre7
3. Externalisation
C’est une opération qui consiste principalement en la délégation de l’ensemble d’une
fonction ou d’un service à un opérateur externe et cela pour une durée précisée,
généralement par année. Comme tout type d’opérations, le recours à l’externalisation
représente des risques fréquents tels que, la dépendance du client vis-à-vis du prestataire de
service ou encore une diminution au niveau de la performance des services délégués.
Avant toute décision prise à propos d’une externalisation d’activité, certaines étapes sont
mises en place par l’entreprise concernée. Notamment l’étape de création d’une équipe de
projet qui consiste en la formation d’un groupe interdisciplinaire de spécialistes, à savoir un
expert opérationnel, un informaticien et un expert juriste. Ces trois personnes vont jouer par
la suite un rôle primordial dans la réussite du projet.
C’est grâce à cette diversification de disciplines, que les membres de ce groupe se
complètent.
Les interventions de ce groupe peuvent être expliquées par ce qui suit :8
La première intervention : la définition de la possibilité de la stratégie
d’externalisation à la société cible, c’est dans ce cadre que ce groupe
prend en considération différents critères, tels que la flexibilité de
l’entreprise, les risques courus, et finalement les coûts d’un tel projet.
La deuxième intervention : cela concerne principalement le choix du
prestataire de service, ce qui est également défini par différents critères, à
savoir, les tarifs de prestation, la réputation du prestataire de services et la
qualité du service présenté par le prestataire.
7 Vincent DOUSSE ; Cours : La restructuration de l’entreprise ; HEC Lausanne ; 2007
8 Faical ZOUBIR ; Mémoire : Impact de l’externalisation sur la stabilité des emplois ; Université Ibn Zohr ; 2007
16
La troisième intervention : cette intervention est d’une grande importance
puisqu’elle concerne la détermination des conditions du contrat qui va lier
l’entreprise visant l’externalisation et le prestataire de service.
La quatrième intervention : c’est la signature de contrat avec le prestataire
choisi.
La cinquième intervention : le suivi et le contrôle de l’opération.
4. Offshoring
C’est d’abord une opération qui consiste à réaliser différentes opérations d’une entreprise dans
un pays différent de son pays d’origine.
L’offshoring est jugé toutefois plus risqué que de prendre la décision de produire des biens
physiques ou d’acheminer des pièces avec coût plus bas.
Comme tout type de changement imposé par le comité de direction d’une entreprise, les
restructurations ont des conséquences tant positives que négatives sur l’ensemble des éléments
formant la structure organisationnelle dans sa totalité.
Parmi les effets des restructurations, on peut citer des conséquences sur la santé des salariés, et
les conséquences pour l’entreprise.
- Les conséquences sur la santé des salariés : dans un contexte d’après restructuration, les
salariés de l’entreprise reste l’élément qui subit le plus de dégâts possibles. Cela dit, lors
d’une restructuration, des salariés sont automatiquement au chômage ce qui pourra
bouleverser leur vie par la suite. Tandis que le reste des employés qui considérés comme
chanceux vivent dans un sentiment de peur, de crainte et de culpabilité. Ces salariés
craignent toujours une nouvelle restructuration et ressentent un sentiment de culpabilité
envers leur ex collègues, actuellement en chômage.
Ce type de décision a jugé affecté également la santé physique des salariés de l’entreprise
concernée, parce que l’insécurité dans l’emploi suite à l’environnement précaire ou ils
ont évolué pousse à l’apparition de maladies chroniques et de troubles cardio-vasculaires.
- Les conséquences pour l’entreprise : la majorité des opérations de restructuration,
s’intéressent à l’augmentation de la performance de l’entreprise et de faire progresser sa
compétitivité. Egalement avec les formes de maximisation des ressources, à savoir,
l’optimisation du temps.
17
Les restructurations impactent également le rendement au travail, les rapports sociaux, et
la satisfaction du personnel.
Les restructurations de manière générale peuvent se faire sur divers niveaux, le tableau suivant
représente les différentes illustrations des restructurations9 :
Niveau intersectoriel Niveau intra sectoriel Niveau des entreprises
Les restructurations sont la
cause de changements radicales
au niveau des emplois entre les
secteurs, dans certains secteurs
des emplois sont crées, dans
d’autres, ils sont carrément
détruits.
Les restructurations résultent
des changements au sein des
secteurs. Nous pouvons
également parler de
restructurations avantageuses.
Ils sont d’ailleurs la cause de
changement positif concernant
la technologie, la production
etc.
Les restructurations font partie
à la base de la stratégie basique
de l’entreprise.
Tableau 2 : Représentation des niveaux de mouvement de restructuration
Section 2 : Définition, typologie et risques des scissions
1. Définitions de la scission
La scission peut être définie comme étant une opération consistant à fractionner une
société, en plusieurs unités.
« la scission signifie l’opération par laquelle une société transfère à plusieurs sociétés , par
suite de sa dissolution sans liquidation l’intégralité de son patrimoine , activement et
passivement , moyennant l’attribution aux associés de la société dissoute d’actions ou de
parts des sociétés bénéficiaires de apports résultant de la scission et , le cas échéant , d’une
9 http://www.transformation-restructuration-financement.optionfinance.fr/blogs-articles/restructuration.html
18
soulte en espèces ne dépassant pas le dixième de la valeur nominale des actions ou parts
attribuées ou , à défaut de valeur nominale , de leur pair comptable »10
La scission, c’est aussi la réorganisation de l’entreprise, dans le but de la diviser. Les
unités résultantes de la scission ne vont pas obligatoirement former des sociétés nouvelles
indépendantes, mais peuvent aussi être associées à une société déjà existante, on pourra parler
donc dans ce cas d’une fusion scission.
D’une manière générale, la scission, c’est la séparation en entités distinctes les branches
d’activité d’une union. Les actions des entités nouvellement crées sont distribuées aux
actionnaires en échange des actions du groupe d’origine. Réellement parlant, les scissions
peuvent avoir lieu, soit par allocation des titres de la filiale sous forme de distribution en titres ,
soit par échange optionnel des titres de la filiale contre les titres de la société dans le cadre d’une
offre publique de rachat ( OPA/OPE ) réalisée par la société sur son propre capital , ou encore
soit par la scission juridique avec disparition de la société déjà existante .
Il existe des fois une confusion entre l’opération de la scission et celle de la fusion, cela
est dû à la limite souvent floue entre les deux opérations, c’est la raison pour laquelle, le régime
juridique et fiscal des scissions a été reproduit sur celui des fusions.
Les opérations de scission ont connu jour depuis la fin des années 90, depuis lors on a pu
observer un accroissement du nombre des scissions. L’exemple le plus signifiant à l’époque était
celui de PEPSI-COLA qui en 1997 avait décidé de diviser ses activités de restauration rapide de
ses activités de vente de boissons sans alcool .En France , au cours de l’année 2001 , Eridani
Beghin Say a disparu pour laisser place à quatre sociétés différentes : Beghin-Say (sucre) ,
Cerestar (amidon) , Cereol (huile) et Provimi (alimentation animale) .
En ce qui concerne le Maroc, on ne peut pas encore parler d’opérations ayant déjà fait
recours à un tel montage financier.
Le schéma ci-dessous synthétise l’opération de scission :
10
Article 673 du code des sociétés
19
Figure 1 : Schéma représentant la scission au sein d’une entreprise11
2. Typologie des scissions12
Il est judicieux de mentionner qu’il existe plusieurs types de scission, ces derniers
se différencient non seulement par leur nature, mais aussi par leur résultat final.
Dans cet aspect, on peut distinguer trois types de scissions :
a) Split off
Forme de scission d’entreprise visant à créer une société à partir d’une
organisation plus grande , cette méthode de désinvestissement par laquelle une filiale
d’une entreprise présente sur le marché boursier est séparée de la société mère dans le
but d’être une entité totalement indépendante qui fera par la suite objet d’une cotation sur
le marché boursier , bien qu’elle appartenait , au moins au début aux actionnaires de la
société mère .
C’est aussi l’opération sollicitée par une société mère dans le cadre d’une
introduction en bourse d’une de ses filiales.
11
Daniel ANTRAIGUE ; Cours : Comptabilité des sociétés et des groupes/ Scission des sociétés ; Université de Limoges ; Institut universitaire de technologie de Brive
12 Octave JOKUNG-NGUENA ; Mathématiques et gestion financière ; De Boeck ; 2004 ; Page : 534
20
Autrement dit, c’est une offre publique de rachat d’actions payée en actions d’une
filiale et non en cash. Cette opération permet aux actionnaires qui le désirent, d’échanger
leurs actions de la maison mère contre des actions d’une filiale. Si tous les actionnaires
sont partants pour l’offre, le split off mène à une situation similaire à celle du
détachement de la société filiale de la société mère, dans le cas contraire, la société mère
se trouve alors actionnaire important dans sa filiale qui deviendra cotée.
b) Split up
Une corporate action dans laquelle une seule entreprise se divise en deux ou
plusieurs entreprises dirigées séparément. Les actions de la société d'origine sont
échangées contre des actions des nouvelles entreprises, avec la répartition exacte des
actions en fonction de chaque situation. C'est un moyen efficace de fractionner une
entreprise en plusieurs sociétés indépendantes. Après une scission, la société d'origine
cesse d'exister.
Une entreprise peut se fractionner pour de nombreuses raisons, mais cela se
produit généralement pour des raisons stratégiques ou parce que le gouvernement lui
impose cela.
Certaines entreprises ont un large éventail de secteurs d'activité, souvent sans
aucun rapport. Cela peut être difficile pour une seule équipe de gestion. Il peut être
beaucoup plus avantageux pour les actionnaires de séparer l'entreprise en plusieurs
sociétés indépendantes, de sorte que chaque ligne peut être géré individuellement pour
maximiser les profits. Le gouvernement peut également forcer la scission d'une
entreprise, généralement en raison de préoccupations sur les pratiques monopolistiques.
Dans cette situation, il est obligatoire que chaque segment de la société qui est subdivisée
soit complètement indépendant des autres, mettant ainsi fin au monopole.
c) Spin off
Forme de scission d’entreprise à travers la création d’une branche d’activité d’un
groupe.
Après la fin de la transaction, les actionnaires de l’entreprise mère se trouvent en
situation de posséder deux actions, les actions de la société mère et les actions de la
société séparée. La distribution des actions de la société détachée se fait au prorata des
actions déjà existantes de la société mère. L’opération du Spin off est associé à une
distribution d’actions : cela dit, l’actionnariat reste identique après l’opération (et avant
l’introduction en bourse).
21
En comparaison avec les autres techniques de désinvestissement, cette technique
écart le paiement en cash et d’augmentation du capital, et se fait en absence totale de tout
élément de financement provenant de l’extérieur. On parle également de spin off dans la
situation de fusions-acquisitions : la société a une dette en dividendes envers ses
actionnaires. Au lieu de les payer en cash, elle choisit de les payer en leur versant des
titres.
Par exemple, un grand projet appelé « carte jeune » a été étendu de manière
indépendante par la société High-Co, une société de petit calibre qui a été introduite au
nouveau marché en 1994.
Selon l’hypothèse contraire, de nombreux Spin-Off de Thales ou de France
Télécom ne rassemble pas plus de 20 personnes.
Il existe actuellement plusieurs Spin-off de ce modèle et les sociétés doivent
substituer les activités existantes si elles sont réussies.
En général, le recours au Spin-Off se fait dans un cadre d’innovation et de
rupture. Les projets qu’elle développe sont souvent très risqués parce qu’ils nécessitent la
recherche et le développement de nouveaux produits pour de nouveaux marchés.
C’est dans le but de se couvrir contre les craintes technologiques et commerciales
que les sociétés et les grands groupes ont fait recours à l’externalisation du
développement de leurs idées qui sont donc géré en partenariat avec plusieurs
collaborateurs.
Historiquement parlant, le terme « Spin-off » a vu le jour aux USA vers les
années 1970, quand les universités voisines de la Silicon Valley ont débuté la
valorisation de leur réserve d’idées et leur capacité à changer.
Les laboratoires de ces universités étaient toujours financièrement sous-exploités,
avant de prouver leur possibilité de communiquer à propos de leurs évolutions
technologiques et la capacité de transférer les innovations provenant de la recherche
fondamentale et pratiqué à des fins commerciales.
C’est ainsi que le terme du « Spin-Off » est né par référence à la génération
d’entreprises à partir de biens et services résultant de la recherche universitaire, connues
sous le nom des « academic spin-off ».
Le terme francophone du « Spin-Off » est « L’essaimage ». Ce dernier va le
mieux avec les réalités du concept américain de « Spin-Off ».
Ce dernier reste moins limitatif dans la mesure où il couvre des concepts plus larges que
celles de la création de société par essaimage. Dans la langue anglaise, « Spin » indique
22
tourner et « off » hors de. Cette traduction mot à mot nous renvoie à la représentation
d’une petite entreprise gravitant autour d’une grande entreprise.13
3. Les risques de la scission
Les risques de restructuration sont divers. Ne faisant pas exception à la règle, les
scissions comme toute opération de restructuration, présentent des risques que l’entreprise
envisageant d’effectuer ce type d’opérations devra prendre en considération.14
D’une part, la scission consiste souvent en la création d’une nouvelle entreprise. Il en
découle logiquement, que les risques afférents à la création d’entreprise se transmettent
automatiquement aux opérations de scission. 15
Parmi ces risques, nous pouvons citer le risque
entrepreneurial principal, à savoir : le risque d’échec16
. Ce dernier ne concerne pas les opérations
de scission directement au niveau de l’exploitation _ puisque l’entreprise bénéficiaire de la
scission agit dans une logique de continuité d’exploitation _ mais plutôt au niveau de l’atteinte
de la motivation derrière l’opération de scission.
D’autres parts, la synergie reflète tout d’abord un phénomène à travers lequel un
ensemble de facteurs qui agissent simultanément engendrent un effet supérieur à la situation ou
ces facteurs agissent séparément, ou engendrent un effet que chacun d’entre eux n’aurait pas pu
avoir en agissant indépendamment. Dans une utilisation assez courante, le terme est souvent
désigné dans une démarche positive, et il est également utilisé dans le cas d’un résultat favorable
quand un ensemble d’éléments d’un système engendrent une certaine positivité. Dans ce cadre,
13
Jean Sébastien LANTZ ; Valorisation stratégique et financière ; Maxima ; 2010 ; Page : 133 14
Thomas GURET ; Les pertes relatives aux opérations de restructurations ; Université de Rennes ; 2005 15
https://lrd.kuleuven.be/en/spinoff/faq-spinoff#risks 16
Alain FAYOLLE ; Saulo D.BARBOSA ; Jill KICKUL ; Une nouvelle approche du risque en création d’entreprise ; Revue française de gestion ; Lavoisier ; 2008 ; Page 206
Entreprise Mère Spin-Off
Figure 2 : La relation Entreprise mère et Spin-off
23
l’opération de scission peut mener à une perte de synergie, dans la mesure où elle constitue une
fracture et un éclatement de la combinaison génératrice de la synergie.
Par ailleurs, comme tout type d’opérations transitoires, les scissions sont l’origine de
coûts tellement élevés qui peuvent des fois peser sur la rentabilité de l’entreprise qui a eu recours
à une telle opération. En effet, sans régime fiscal de faveur, les opérations de restructuration
peuvent s’avérer très coûteuses et pas intéressantes en termes de profit.
En outre, ces coûts peuvent être par exemple en relation avec les frais de démarrage d’une
nouvelle entité dans le cas des scissions, ou encore des coûts en relation avec le licenciement des
salariés en cas de fusion.
C’est pour ça que toute entreprise visant avoir recours à tout type de restructuration devra
nécessairement avoir une vision claire sur tout ce qui est de l’amont et de l’aval de ce type
d’opérations.
Le tableau ci-dessous présente une comparaison entre les opportunités et les risques
découlant des opérations de scission :
Opportunités17
Risques
_ Gain en matière de rentabilité
_ Plus grande facilité de gérer des entités plus
petites
_ Cessions des secteurs les moins rentables
facilitées
_ Sur le plan juridique, maintien des droits de
sociétariat
_ Protection des créanciers et travailleurs
selon l’article concernant les fusion-scission
dans la loi de finance
_ Dans la cadre d’une mondialisation accrue et
de globalisation des économies, comme le cas
de la situation actuelle, un groupe opérant un
projet de scission peut rencontrer le risque de
voir sa taille s’éloignant du niveau de la
concurrence dans le marché international.
_ Diminution des effets de synergies
_ Opération très coûteuse dans l’absence d’un
régime favorable, du fait qu’elle s’appuie sur
le paiement de l’impôt sur les plus value.
17
Vincent DOUSSE ; Cours : La restructuration de l’entreprise ; HEC Lausanne ; 2007
24
_ Mise en place par l’Etat du régime
transitoire temporaire favorable aux scissions
et permettant la réalisation d’un gain latent en
matière d’économie d’impôt.
Tableau 3 : Comparaison entre les opportunités et risques des scissions
Dans la majorité des cas, les avantages sont beaucoup plus nombreux que les
inconvénients. Néanmoins, avant d’effectuer une scission, une entreprise devra prendre des
décisions bien réfléchies et argumentée pour que l’opération soit bénéfique, et pour qu’elle
touche pertinemment son évolution stratégique, surtout si la tendance du marché penche vers
l’accueil favorable de l’annonce de la scission des groupes, notamment, lorsque le secteur
anticipe le fait que la totalité des valeurs des entités créées lors de la scission excèdera la valeur
du groupe avant scission.
Section 3 : Motivations des dirigeants
Au fil des années, la dynamique des entreprises dans le monde a toujours été expliquée
par une importante différence d’évolutions des petites et des grandes entreprises. Ces deux types
d’entreprises agissent actuellement dans un environnement particulièrement concurrentiel et
mouvant. Face à cela, la société en général à l’obligation de muter, d’évoluer et de subir des
transformations vers des formes organisationnelles bien particulières et bien adaptées à
l’environnement ou elle opère, dans le but de persister. 18
C’est dans cette démarche qu’on a jugé nécessaire de citer les raisons ou les motivations
assez particulières qui poussent les dirigeants des grandes entreprises à opter pour ce type de
mutations assez spéciales.
Sans essayer d’être exhaustif19
, nous avons essayé de classer les différentes motivations
qui pousseront un dirigeant au sein de l’entreprise à décider d’avoir recours à une fusion ou
encore à une scission.
18
Jean-Guy DEGOS ; Comptabilité approfondie des fusions, des scissions et apports partiels d’actifs ; E-theque ; 2009 ; Page : 7 19
Stephane MERCIER ; La legislation comptable ; Edi Pro ; 2007
25
1. Amélioration la rentabilité de l’entreprise
Ce critère reste le souci primordial de toute entreprise qui prend la décision de mettre en
place une opération de scission ou de fusion.
Qui dit amélioration de la rentabilité dit réduction des coûts. Lorsqu’une société aboutit à
une taille importante, ses coûts de fonctionnement et de structure, croissent
proportionnellement à cette taille. Il en résulte que même les effets de synergie sont
incapables d’amoindrir ce surcroît. La scission vient donc comme recours pour réduire
ces coûts.
2. Concentration sur le cœur de métier
Pour les dirigeants d’une entreprise, la scission est une manière efficace pour se
focaliser sur l’activité principale de l’entreprise. C’est à travers cette activité qu’ils
auront une bonne connaissance du marché. C’est-à-dire, quelques branches d’activités
risquent de ne pas être vraiment rentables, ce qui va ralentir l’évolution des autres
activités. Cela dit, la totalité du résultat de l’organisation qui sera donc mise en jeu.
D’ailleurs, c’est la raison principale qui fait que des entités sont moins bien valorisées
que la totalité des filiales ne pourront l’être si elles étaient indépendantes. C’est pour
cette raison que la scission reste largement bénéfique pour les actionnaires.
3. Filiale non profitable ou hors plan du développement
La société mère pourra toujours prendre la décision d’abandonner une activité qui
ne fait plus parti de sa stratégie de développement ou dans le cas où elle n’est plus
rentable financièrement. Cela ne veut pas dire qu’une autre société ou une autre direction
dotée d’une expertise approfondie n’est pas capable d’en profiter. Dans telle situation, les
désinvestissements répondent à un processus d’affectation des actifs à des tiers
compétents.
4. Synergie inverse20
L’une des raisons attribuées aux fusions et acquisitions est la synergie du
groupement de deux sociétés. On parle de synergie quand l’entreprise est le résultat
d’une fusion ou d’acquisition à une valeur supérieure à la somme des parties évaluées
séparément. La synergie inverse veut dire que les filiales ont une valeur supérieure
20
Octave JOKUNG-NGUENA ; Mathématiques et gestion financière ; De Boeck ; 2004 ; Page 535
26
lorsqu’elles sont indépendantes. Dans ce cas, un acheteur donnera à la division ciblée une
valeur plus grande que celle de l’ensemble de la société.
Autrement dit, l’équation de base des fusions qui indique que 2 + 2 = 5
deviennent donc 4 – 2 = 3 dans le cas des scissions.
5. Réduction de la dette21
Dans les cas extrêmes, on serait capable de diminuer la dette en livrant la société
ou une partie de celle-ci (« carve out »), ou en migrant les dettes, avec toutes les
prudences essentielles, vers une filiale avant l’externalisation. C’est d’ailleurs le cas pour
le leader du consulting Hanson et Company, responsable des entreprises à but non
lucratif, qui avait une dette de 1.4 Milliard de dollars et qui a été transporté vers sa filiale
en Etats Unies.
6. Relation investisseurs
La combinaison d’activités diverses pourra ne pas être facile à classer en
catégories pour les investisseurs. Ces derniers se basent en général dans leurs choix
d’investissement sur des tendances sectorielles. Dans le cas où l’entreprise est très
diversifiée, elle pourra être plus difficile à faire une évaluation et une sous-évaluation
même en période faste.
Les investisseurs font aussi une évaluation de la performance de chacune des
« business units » de la société, alors que cela devient par la suite presque impossible
devant la difficulté des relations entre les pôles d’activités des sociétés diversifiées. Ce
fait est aussi plus nécessaire dans les secteurs ou les investissements en infrastructures
sont non légers. Il faudra préparer un bilan de toutes les activités de la société dans le but
d’avoir une image fidèle de sa performance générale. Une analyse financière d’une
société prête par conséquent à des estimations progressives avec son degré de
diversification par les pondérations sectorielles affectées.
21
Jean Sebastien LANTZ ; Valorisation stratégique et financière ; Maxima ; 2010 ; Page : 152
27
7. La séparation des entités22
La séparation en entités indépendantes a pour premier objectif de permettre au
marché de mieux valoriser et apprécier chaque élément indépendamment. Prenons
l’exemple d’une entreprise diversifiée qui a élaboré des recherches sur un logiciel qui est
capable de générer une croissance rapide de son chiffre d’affaires sur les secteurs liés à
Internet. Ce type d’éléments sont généralement ignorés ou non évalués par le marché
parce qu’ils expriment une petite partie d’une grande entreprise.
Concernant les entreprises qui avaient choisi précédemment de diversifier leur
activité par le biais d’achats stratégiques d’entreprises, elles pourront à l’aide de la
scission, réduire ladite diversification. Autrement dit, la scission permettra de mettre en
valeur des actifs de la maison mère. Actifs qui étaient peu évalués lorsqu’ils étaient
constituants du groupe.
La valeur d’une entité performante se trouve réduite lorsqu’elle est considérée à
l’intérieur du groupe à cause de la présence dans le groupe d’effets non synergiques et
même parfois d’effets contre synergiques ! C’est le cas d’ailleurs de deux entreprises
formant un groupe, ce dernier peut être sous valorisé alors qu’une des deux entreprises
prise à part peut avoir plus de valeur qu'à l’intérieur du groupe.
8. Le financement
La scission influence également les fonds propres ou la dette. Dans le premier
cas, l’entité créée suite à la scission permettra à l’entreprise mère ou à elle-même une
évaluation meilleure par rapport à celle affichée par le cours actuel. L’écart entre la
nouvelle et l’ancienne évaluation est d’autant plus sensible que la séparation qui est
supposée créer deux entreprises qui se focaliseront sur des activités distinctes.
Concernant la dette, la capacité d’endettement sera mise en valeur en raison de la
séparation de la maison mère et de la filiale. Chaque entité aura dorénavant des capitaux
permanents correspondant à des secteurs spécifiques, lui permettant ainsi d’accéder plus
facilement aux ressources de financement. La scission permet aussi de modifier les ratios
financiers en général et plus particulièrement au rapport des dettes par les capitaux
propres.
22
Jean-Guy DEGOS ; Comptabilité approfondie des fusions, des scissions et apports partiels d’actifs ; E-theque ; 2009 ; Page : 7
28
9. Pression des autorités de régulation
Le recours au spin-off s’explique également par la pression exercée par les
autorités de régulation qui suppose qu’un groupe détruit l’esprit de concurrence par sa
position monopolistique. On parlera dans ce cas d’une obligation de créer un spin-off
involontaire. De ce fait, suite à une décision de justice, les autorités marocaines peuvent
avoir recours à un plan de scission des groupes se caractérisant par la détention d’un
monopole.
29
Conclusion
Contraintes par l’augmentation du développement des technologies et des services, les
grandes sociétés et les organismes de recherche ont tendance à avoir recours à se fractionner
en un nombre de sociétés-projets.
Dans une telle situation, les visions de rentabilité et les risques encourus par les
conseillers de projet et par leurs associés institutionnels, commerciaux, industriels, financiers
viennent poser la question de la valorisation financière concernant les prises de décisions
stratégiques. Cette opération ayant autant d’avantage que d’inconvénient, devrait faire l’objet
d’une étude approfondie, pour atteindre le maximum de profit pour l’entreprise.
30
Chapitré 2: Dé roulémént dés opé rations lors d’un projét dé scission
La scission d’entreprises est un mécanisme qui leurs permet de remanier leur
organisation imposé par le développement stratégique de l’entreprise. Au Maroc, la loi définit
certaines notions, donne un contenu précis aux documents et énumère les formalités requises à
l’opération de scission. Elle codifie le contenu du processus et clarifie les rôles des différents
intervenants, sécurisant par la même occasion l’opération et renforçant la protection des
différentes parties.
Malgré ce cadre juridique bien précis, l’opération de scission, étant une opération
exceptionnelle dans la vie d’une entreprise, peut rencontrer certaines difficultés en matière de
fractionnement, et des opérations comptables.
Dans le présent chapitre nous allons présenter le déroulement des opérations lors d’un
projet de scission par création d’une nouvelle société spécialement opération de spin off, allant
des aspects stratégiques, jusqu’aux traitements comptables à effectuer chez les entreprises
concernées, ainsi que l’évaluation financière de ces dernières, en passant par le volet juridico
fiscal de l’opération.
31
Section 1 : Volet stratégique et organisationnel
1. Stratégie de l’entreprise23
Les spin-off sont généralement initiés par des entreprises pour des raisons stratégiques de
restructuration ou de concurrence. En effet, l’objectif de l’entreprise mère peut être aussi bien
d’obtenir une meilleure organisation fonctionnelle que de projeter une image de marque
favorable, ou encore de concentrer ses ressources sur son métier tout en élargissant sa gamme
de produits et services. C’est ce qu’on appelle les push spin-off.
Cependant, il y a un autre mode de création appelé spin-off naturel ou pull spin-off car il
correspond au départ spontané d’un salarié qui crée son entreprise indépendamment de toute
politique ou de toute impulsion de son employeur. Il faut néanmoins nuancer ce propos car
l’attitude de l’organisation d’origine face à une telle situation peut être variable. Elle peut aller
de la réserve, voire de l’hostilité, à l’appui ponctuel.
Le graphique suivant présente les différents types de spin-off, en précisant l’origine des
créateurs de spin-off et la nature des relations de ces nouvelles entités avec l’entreprise mère :
Figure 3 : Typologie des spin-off24
23
Jean Sébastien LANTZ ; Valorisation stratégique et financière ; Maxima ; 2010 ; Page : 135
32
D’après ce graphique, on peut faire la distinction entre 4 types de spin-off, dont seulement 3
peuvent émaner d’une stratégie d’entreprise :
a) le spin-off technologique 25
Il naît des activités de veille et d’innovation des grandes entreprises, et trouve ses
origines dans l’initiative de l’entreprise mère ou d’un salarié. Il a pour objectif de développer
des projets innovants complémentaires ou non de l’activité de l’entreprise. Ses avantages sont
nombreux et de natures différentes.
En effet, il permet une valorisation rapide, dans une petite structure indépendante, des
projets d’innovation stratégique de long terme initiés par l’entreprise scindée, et ce, à travers
une gestion entrepreneuriale, ou le spin-off joue alors un rôle de pilote et l’entreprise mère
celui de capital-investisseur industriel par le soutien qu’elle apporte à un projet innovant.
Cette forme de capital investissement associe une gestion de risque basée sur la recherche
d’opportunités et l’entrepreneuriat.
Ces modalités organisationnelles privilégient l’autonomie des décisions, le
fonctionnement réactif par équipe et l’acceptation d’un risque bien plus élevé. De ce fait, la
décision de créer un spin-off technologique peut émanée d’un besoin d’un processus de
gestion rapide qui remplace les lenteurs de l’entreprise mère souvent confrontée à des circuits
de décisions conflictuels, hiérarchisés et administratifs.
En outre, la création d’un spin-off limite les responsabilités financières de l’entreprise
mère. En effet, en cas de défaillance du projet, le risque financier est limité aux capitaux
apportés.
Par ailleurs, le spin-off technologique permet une diversification du portefeuille
d’activités. En fait, la création d’un spin-off technologique se fait en général avec le concours
d’un capital-investisseur. La contribution de ce dernier est précieuse pour l’entreprise mère,
étant donné qu’il investit une partie des fonds nécessaires au développement du projet. Ainsi,
l’entreprise mère peut investir dans plusieurs projets et évite de s’exposer à une concentration
des risques.
24
Jean Sébastien LANTZ ; Valorisation stratégique et financière ; Maxima ; 2010 ; Page : 138 25
Jean Sébastien LANTZ ; Valorisation stratégique et financière ; Maxima ; 2010 ; Page : 142
33
b) le spin-off industriel26
Appelé aussi extrapreneurship, il est à l’initiative de l’entreprise mère et correspond en
général à externaliser une partie de son activité de production ou de son réseau commercial.
L’activité est par conséquent complémentaire de celle de l’entreprise mère.
En effet, le spin-off industriel se caractérise principalement par l’exploitation d’actifs qui
sont pris par une équipe à son propre compte. L’avantage repose sur une flexibilité de la
production en période de croissance ou de déclin de la demande et sur le fait de pouvoir se
séparer d’activités qui tendent à s’écarter des axes stratégiques.
Ces spin-off résultent en général de restructuration sectorielle servant l’entreprise mère
dans ses choix d’investissements et permettant de transformer certaines de ses charges f ixes
en des charges variables. De plus, ces externalisations s’orientent vers une logique
d’optimisation des spécialisations, de maîtrise de la qualité, des coûts et des délais.
L’entreprise mère optimise ainsi ses ressources et ses compétences au sein d’une même chaîne
de valeur tout en conservant une indépendance juridique et financière.
c) le spin-off social
Le spin-off social est une solution utilisée par les sociétés mères qui sont en sureffectif. Ce
type de projets a pour objectif d’offrir de nouvelles opportunités à des salariés entrepreneurs
potentiels qui présentent leur projet afin de pouvoir bénéficier de mesures de soutien se
traduisant par l’apport d’une expertise, de débouchés commerciaux, de réseaux industriels,
institutionnels et financiers.
Les activités de ces spin-off peuvent-être complémentaires ou neutres par rapport à l’activité
de l’entreprise mère, car les finalités recherchées ne sont pas d’ordre industriel, mais plutôt
social et médiatique.
26
Jean Sébastien LANTZ ; Valorisation stratégique et financière ; Maxima ; 2010 ; Page : 147
34
d) le spin-off illégitime
Le spin-off illégitime se concrétise par l’apparition d’une nouvelle entreprise concurrente de
l’entreprise mère, fondée par un ex-employé. C’est une pratique courante qui est considérée
par les dirigeants de l’entreprise mère comme une trahison.
Il faut noter, qu’en analysant le graphique, on remarque qu’il existe des zones de non-sens
telles que celle de spin-off concurrent créé par l’entreprise mère. Cet espace ne peut répondre
qu’à des stratégies bien particulières car il n’est logiquement pas dans la stratégie de
l’entreprise mère d’accroître sa propre concurrence.
2. Spin-off comme un modèle organisationnel
La création de valeur résulte d’une optimisation de la gestion du projet à travers
l’implication et la motivation des dirigeants, leur expérience et leurs connaissances. À cet
égard, les études montrent qu’un projet se développe mieux lorsqu’il est géré de façon
indépendante plutôt qu’au sein de l’entreprise mère27
. Les spin-off n’ont pas donc pour seul
objectif de restructurer les entreprises mais sont également un mode organisationnel de gestion
de projets qui est créateur de valeur et encore largement sous-utilisé.
En effet, sur plusieurs plans, les spin-off sont considérés comme étant plus favorables que
l’approche de la gestion d’entreprise par activités stratégiques business units qui s’accompagne
souvent d’une destruction de valeur.
D’une part, dans ce genre de structure, les dirigeants sont confrontés à une gestion croisée
des projets dont la structure des coûts et des revenus sont difficilement définissables, et qui
impliquent des compétences fortes sur des domaines extrêmement variés, et une mesure des
risques et des rentabilités approximative, sans oublier le fait que les prises de décisions sont
freinées par la complexité des rouages hiérarchiques et politiques de ces structures transverses.
D’autres parts, la création d’un spin-off permet de réduire les coûts d’agence par rapport au
développement d’activité en interne par business units, et ce grâce à la maîtrise culturelle,
l’expertise, la réactivité et le contrôle, qui sont des es facteurs clés d’économie de ces coûts.
27
Jean Sebastien LANTZ ; Valorisation stratégique et financière ; Maxima ; 2010 ; Page : 150
35
En terme de reporting, l’information communiquée à l’entreprise mère est bien plus
objective lorsqu’il s’agit d’évaluer les performances du spin-off. Ce dernier ne transmet pas
l’information sur son activité seulement en vers l’entreprise mère, mais aussi en direction des
investisseurs qui décident de poursuivre ou non le financement de l’activité comme dans le cas
des start-ups.
En outre, en cas de besoin, le spin-off peut être aisément audité et restructuré, et ce par
révocation des dirigeants. Il peut aussi être liquidé sans pour autant affecter la maison mère, ni
financièrement, ni politiquement, alors qu’en cas de succès, le spin-off trouve sa sortie
directement dans l’entreprise.
Section 2 : Volet Juridico-fiscal
1. Cadre Juridique
a) Contexte légal
Au Maroc, le rôle, les travaux de contrôle et les rapports de l’expert-comptable externe et du
reviseur, ainsi que les normes de travail à respecter sont fondamentalement identiques en matière
de scission par rapport à ce qui est prévu en matière de fusion.
En effet, les opérations de scission sont régies conjointement avec les fusions, par la loi 17-
95 relative aux sociétés anonymes, et précisément par les articles compris entre 222 et 241.
Une société peut faire un apport d'une partie de son patrimoine à des sociétés nouvelles ou à
des sociétés existantes par voie de scission. Elle peut aussi faire apport de son patrimoine à des
sociétés existantes ou participer avec celles-ci à la constitution de sociétés nouvelles par voie de
scission-fusion.28
La scission entraîne la transmission universelle de la partie scindée du patrimoine social, soit
à la société nouvelle constituée simultanément, soit au cas de scission-fusion, à la société
absorbante.
28
Loi 17-95 ; Article 222
36
L'opération entraîne simultanément l'acquisition par les associés de la société qui se scinde,
de la qualité d'associés des sociétés bénéficiaires, dans les conditions déterminées par le contrat
de fusion ou de scission.
Toutefois, il n'est pas procédé à l'échange de parts ou d'actions de la société bénéficiaire
contre des parts ou actions de la société qui se scinde, lorsque ces parts ou actions sont
détenues:29
i. Soit par la société bénéficiaire ou par une personne agissant en son propre nom mais
pour le compte de cette société;
ii. Soit par la société qui se scinde, ou par une personne agissant en son propre nom, mais
pour le compte de cette société.
La scission prend effet en cas de création d'une ou plusieurs sociétés nouvelles, à la date
d'immatriculation au registre du commerce de la nouvelle société ou de la dernière d' entre elles.
Dans tous les autres cas, elle prend effet à la date de la dernière assemblée générale ayant
approuvé l'opération sauf si le contrat prévoit que l'opération prend effet à une autre date,
laquelle ne doit être ni postérieure à la date de clôture de l'exercice en cours de la ou des sociétés
bénéficiaires ni antérieure à la date de clôture du dernier exercice clos de la ou des sociétés qui
transmettent leur patrimoine.
b) Déroulement des opérations
Comme dans le cas d’une fusion, les organes d’administration des sociétés participant à
l’opération établissent un projet de scission.
Ce projet est déposé au greffe du tribunal du lieu du siège desdites sociétés et fait l'objet d'un
avis inséré dans un journal d'annonces légales30
, par chacune des sociétés participant à
l'opération; au cas où l'une au moins de ces sociétés fait publiquement appel à l'épargne, un avis
doit en outre être inséré au Bulletin officiel.31
Le projet de scission est arrêté par le conseil d'administration ou le directoire, le ou les
gérants de chacune des sociétés participant à l'opération projetée.
Il doit contenir les indications suivantes :
29
Loi 17-95 ; Article 224 30
Avoir lieu au moins trente jours avant la date de la première assemblée générale appelée à statuer sur l'opération. 31
Loi 17-95 ; Article 226
37
i. La forme, la dénomination ou la raison sociale et le siège social de toutes les sociétés
participantes;
ii. Les motifs, buts et conditions de la scission;
iii. La désignation et l'évaluation de l'actif et du passif dont la transmission aux sociétés
nouvelles est prévue;
iv. Les modalités de remise des parts ou actions et la date à partir de laquelle ces parts ou
actions donnent droit aux bénéfices, ainsi que toute modalité particulière relative à ce
droit, et la date à partir de laquelle les opérations de la société scindée seront, du point de
vue comptable, considérées comme accomplies par la ou les sociétés bénéficiaires des
apports;
v. Les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes des sociétés intéressées utilisés pour
établir les conditions de l'opération;
vi. Le rapport d'échange des droits sociaux et, le cas échéant, le montant de la soulte;
vii. Le montant prévu de la prime de scission;
viii. Les droits accordés aux associés ayant des droits spéciaux et aux porteurs de titres autres
que des actions ainsi que, le cas échéant, tous avantages particuliers.
Le projet de scission doit être accompagné de deux rapports32
:
Le premier, celui du conseil d’administration de chaque société concernée justifiant le
projet de manière détaillée du point de vue juridique et économique, notamment en ce
qui concerne le rapport d'échange des actions et les méthodes d'évaluation utilisées, qui
doivent être concordantes pour les sociétés concernées ainsi que, le cas échéant, les
difficultés particulières d'évaluation.
Le second, qui sera déposé au greffe du tribunal du lieu du siège de ces sociétés, est
établit soit par le commissaire aux comptes, soit par le reviseur d’entreprises ou l’expert-
comptable Ce rapport indique la ou les méthodes suivies pour la détermination du
rapport d'échange proposé, si elles sont adéquates en l'espèce, et les difficultés
particulières à l'évaluation s'il en existe.
Il faut noter aussi que toute société anonyme participant à une opération de scission doit
mettre à la disposition des actionnaires au siège social, trente jours au moins avant la date de
l'assemblée générale appelée à se prononcer sur le projet, les documents suivants :
32
Loi 17-95 ; Articles 232 et 233
38
i. Le projet de scission accompagné des deux rapports précités.
ii. Les états de synthèse approuvés ainsi que les rapports de gestion des trois derniers
exercices des sociétés participant à l'opération;
iii. Un état comptable, établi selon les mêmes méthodes et la même présentation que le
dernier bilan annuel, arrêté à une date qui, si les derniers états de synthèse se rapportent à
un exercice dont la fin est antérieure de plus de six mois à la date du projet de scission, doit
être antérieure de moins de trois mois à la date de ce projet.
En outre, le projet de scission est soumis aux assemblées d'obligataires de la société
scindée, à moins que le remboursement des titres sur simple demande de leur part ne soit offert
auxdits obligataires. Les sociétés bénéficiaires des apports résultant de la scission sont débitrices
solidaires des obligataires et des créanciers non obligataires de la société scindée, au lieu et place
de celle-ci, sans que cette substitution emporte novation à leur égard.
Toutefois, et par dérogation à ce qui précède, il peut être stipulé que les sociétés
bénéficiaires de la scission ne seront tenues que de la partie du passif de la société scindée mise
à la charge respective et sans solidarité entre elles. Si l'assemblée des obligataires de la société
absorbée ou scindée n'a pas approuvé le projet de scission, ou n'a pu délibérer valablement faute
du quorum requis, le conseil d'administration ou le directoire peut passer outre. La décision est
publiée dans le journal d'annonces légales dans lequel a été inséré l'avis de convocation de
l'assemblée et si la société fait publiquement appel à l'épargne, au Bulletin officiel, les
obligataires conservent alors leur qualité dans les sociétés bénéficiaires des apports résultant de
la scission.
c) Autres aspects juridiques33
Même s’il n’est pas mentionné dans les textes juridiques marocains, il faut prendre en
compte un aspect très important lors de l’opération de scission, à savoir : Le principe de
transmission universelle. Ce principe traduit un transfert automatique, et une continuité des
contrats. Il conforte d’une certaine manière la nouvelle perception du contrat qui n’est plus,
aujourd’hui, considéré comme uniquement une relation entre deux personnes.
33
Adamou ALBORTCHIRE ; Thèse pour l’obtention de doctorat : Le sort des contrats dans les opérations de fusion et de scission des sociétés commerciales ; Université d’Auvergne ; 2005
39
La continuation des contrats apparaît essentielle puisqu’elle contribue à la pérennité de la
poursuite de cette activité ainsi que de la sauvegarde de l’emploi. De ce fait, conformément au
principe de la transmission universelle, les sociétés bénéficiaires, au terme d’une scission,
recueillent tous les droits, biens et obligations relatifs à la branche d’activité en cause de la
société apporteuse. L’application de ce principe, on en convient, suppose que chaque société
bénéficiaire est tenue des obligations relatives à la quote-part des biens et droits recueillis.
Autrement dit, chaque société qui résulte ou profite de l’apport de la société scindée ne sera
débitrice que des obligations qui seraient le pendant des droits reçus. L’application stricte de
cette règle risquerait de nuire gravement aux intérêts des créanciers de la société scindée.
2. Cadre fiscal
a) Régime fiscal
En matière d’impôt sur les sociétés, le C.G.I. ne prévoit pas un régime de faveur pour les
opérations de scission. Ces dernières sont assimilées à une cessation d’activité, qui se
traduit par une imposition immédiate des plus-values de cession, selon les conditions de droit
commun.
Toutefois, a la faveur de la loi de Finances 2010, un nouveau régime fiscal transitoire a vu
le jour. Il est transitoire du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2012, et il a été prorogé jusqu’en
2016 par la loi de finances 2013.34
Ce régime particulier de fusion, est prévu à l'article 247-XV du C.G.I.
Il est étendu aux opérations de scissions totales qui se traduisent par la dissolution de la
société scindée et l’apport intégral des activités autonomes à d’autres sociétés existantes ou
nouvellement créées.
Il reprend les dispositions de l’article 162 du C.G.I. en intégrant ce qui suit comme
modifications :
34
Fusion : Un troisième régime fiscal ; L’économiste ; Edition N° 3209 du 10/02/210
40
au lieu d’une imposition immédiate, la prime de fusion ou de scission (plus- value)
réalisée par la société absorbante, correspondant à ses titres de participation dans la
société absorbée (actions ou parts sociales) est exonérée ;
au lieu de l’étalement sur une période maximale de 10 ans, l’imposition des
plus-values nettes réalisées sur l’apport des éléments amortissables à la société
absorbante est étalée sur la durée d’amortissement chez ladite société ;
au lieu de l’étalement sur une période maximale de 10 ans, les plus-values latentes
réalisées sur l’apport à la société absorbante des titres de participation détenus par la
société absorbée dans d'autres sociétés, bénéficient chez la société absorbante d’un
sursis d’imposition jusqu'à la cession ou le retrait de ces titres ;
au lieu de l’imposition immédiate, les plus-values latentes résultant de l’échange de
titres détenus par les personnes physiques ou morales, dans la société absorbée par
des titres de la société absorbante, bénéficient du sursis d’imposition jusqu’à leur
retrait ou cession ultérieure ;
b) Conditions d'éligibilité au régime transitoire
Pour bénéficier du régime transitoire, les conditions suivantes doivent être respectées :
i. La société, née de la scission, doit déposer au service local des impôts dont
dépendent la ou les sociétés scindées, en double exemplaire et dans un délai de 30
jours suivant la date de l'acte ou de scission, une déclaration écrite accompagnée :
d'un état récapitulatif des éléments apportés comportant tous les détails relatifs aux
plus-values réalisées ou aux moins-values subies et dégageant la plus-value nette
qui ne sera pas imposée chez la ou les sociétés scindées ;
d'un état concernant, pour chacune de ces sociétés, les provisions figurant au
passif du bilan avec indication de celles qui n'ont pas fait l'objet de déduction
fiscale ;
de l'acte de scission dans lequel née de la scission s'engage à :
reprendre, pour leur montant intégral, les provisions dont l'imposition est
différée ;
41
réintégrer, dans ses bénéfices imposables, la plus-value nette réalisée par
chacune des sociétés scindées sur l'apport de l'ensemble des titres de
participation et des éléments de l'actif immobilisé, lorsque ces sociétés
possèdent des terrains construits ou non dont la valeur d'apport est égale ou
supérieure à 75 % de la valeur globale de l'actif net immobilisé.
Dans ce cas, la plus-value nette est réintégrée au résultat du premier exercice comptable clos
après la scission.
réintégrer, dans ses bénéfices imposables, la plus-value nette réalisée par
chacune des sociétés scindées uniquement sur l'apport des éléments
amortissables, lorsque la proportion de 75% de la valeur globale de l'actif net
immobilisé n'est pas atteinte.
Dans ce cas, la plus-value nette réalisée sur l'apport des éléments amortissables est
réintégrée dans le résultat fiscal, par fractions égales, sur la période d’amortissement desdits
éléments.
La valeur d'apport des éléments amortissables est retenue comme étant la base de calcul des
amortissements des éléments apportés à la société absorbante
ajouter aux plus-values constatées ou réalisées ultérieurement à l'occasion du
retrait ou de la cession des éléments non amortissables (terrains, fonds de
commerce, etc.), les plus-values qui ont été réalisées par la société
scindée et dont l'imposition a été différée.
ii. La non déductibilité des provisions pour dépréciation pendant toute la durée de leur
détention, des titres apportés par la société absorbée à la société absorbante.
iii. Le désistement de la société absorbante du droit au report de ses déficits cumulés
figurant dans la déclaration fiscale du dernier exercice précédant la scission.
42
Il faut noter qu’en cas de non-respect des conditions d’éligibilité, l'administration fiscale
procède à la régularisation de la situation de la ou des scindées selon la procédure accélérée de
rectification des impositions prévue à l’article 221 du C.G.I
c) Scission avec effet rétroactif
Si l’acte de scission comporte une clause particulière qui fait remonter l’effet de la scission
à une date antérieure à la date d'approbation définitive de cet acte, le résultat d'exploitation
réalisé par la société absorbée au titre de l'exercice de ladite scission est rattaché au résultat
fiscal de la société absorbante, mais à deux conditions :
i. La date d'effet de la scission ne soit pas antérieure au 1er
jour de l'exercice de la société
absorbée au cours duquel l'opération de scission est intervenue;
ii. La société absorbée ne déduise pas de son résultat fiscal les dotations aux
amortissements des éléments apportés, du fait que la société absorbante a commencé à
comptabiliser ces dotations parmi ses charges déductibles.
Section 3 : Volet comptable et financier
1. Traitement comptable
On distingue entre deux types de traitements comptables concernant les scissions : Les
traitements comptables à effectuer chez la société scindée, et les traitements comptables à
effectuer chez la ou les sociétés bénéficiaires de la scission35
.
a) Le sort de la société scindée
Les opérations liées à la scission se déroulent comme suit :
i. Transfert du patrimoine de la société scindée vers la ou les sociétés bénéficiaires.
ii. Rémunérations des apports. Ces derniers sont évalués soit à leurs valeurs comptables,
soit à leurs valeurs globales.
iii. Annulation partielle ou totale des capitaux propres de la société scindée.
35
Daniel ANTRAIGUE ; Cours : Comptabilité des sociétés et des groupes/ Scission des sociétés ; Université de Limoges ; Institut universitaire de technologie de Brive
43
iv. Attribution des titres de la ou des sociétés bénéficiaires aux anciens actionnaires de la
société scindée.
v. Liquidation de la société scindée en cas de dissolution totale.
Les écritures comptables devraient se présenter comme suit 36
:
Figure 4 : Comptabilisation chez la société scindée
36
Jean-Guy DEGOS ; Comptabilité approfondie des fusions, des scissions et apports partiels d’actifs ; E-theque ; 2009 ; Page : 73
44
b) Le sort de la société bénéficiaire de la scission
Les écritures comptables à passer chez la société bénéficiaire de la scission sont
semblables à celles enregistrées au moment de la fusion dans les comptes de la société
absorbante37
:
i. Augmentation de capital.
ii. Réalisation des apports, évalués soit sur la base de la valeur comptable, soit sur la base
de la valeur globale.
La comptabilisation se présente comme suit38
:
Figure 5 : Comptabilisation chez la société bénéficiaire de la scission
37
Daniel ANTRAIGUE ; Cours : Comptabilité des sociétés et des groupes/ Scission des sociétés ; Université de Limoges ; Institut universitaire de technologie de Brive 38
Jean-Guy DEGOS ; Comptabilité approfondie des fusions, des scissions et apports partiels d’actifs ; E-theque ; 2009 ; Page : 73
45
Pour résumer les traitements comptables des scissions, la figure suivante synthétise ce qui
précède :
Figure 6 : Résumé des traitements comptables des scissions39
39
Daniel ANTRAIGUE ; Cours : Comptabilité des sociétés et des groupes/ Scission des sociétés ; Université de Limoges ; Institut universitaire de technologie de Brive
46
2. Aspect financier
L’évaluation financière est une opération indispensable pour chaque entreprise afin de
prendre les décisions qui ont des implications financières. Dans cette optique, un projet de
scission nécessite l’estimation de la valeur de l’entreprise en question. En effet, la finalité de
l’évaluation d’entreprise n’est pas seulement de déterminer une valeur, elle approche
l’entreprise dans son ensemble en analysant les facteurs clés de création de valeur et simule
les différents scénarios en tenant compte de la qualité et de la réflexion du management.
La valeur de l’entreprise peut être obtenue selon différentes méthodes basées aussi
bien sur le passé faisant essentiellement références aux données comptables, ainsi que des
approches axées sur le devenir de l’entreprise considérant que la valeur d’une action est
avant tout liée à sa rentabilité futur.
Nous pouvons distinguer quatre méthodes d’évaluation, notamment la méthode
patrimoniale qui procède de l’analyse financière du bilan, la méthode d’évaluation par les
flux de trésorerie qui est devenue la plus utilisée dans le monde économique, la méthode des
comparables boursiers qui se base sur la similitude des entreprise dans un secteur donné, et
enfin la méthode hybride qui identifie la valeur d’un goodwill et qui est parfois utilisée en
tant qu’élément d’une combinaison de valeur. Moins fréquentes, elle a un intérêt plus limité.
Nous allons nous limiter à la présentation de la méthode des discounted cash-flows,
du moment qu’elle est la plus répandue et la plus significative dans le cadre des projets de
scissions.
a) Principe de l’évaluation de l’entreprise par la méthode des
discounted cash-flows (Approche par les flux)40
Depuis vingt ans, la méthode des flux de trésorerie disponibles (FTD) ou des free
cash-flows (FCF) est devenue la méthode standard d’évaluation d’une activité économique
dans un contexte de continuité d’exploitation. Les autres méthodes d’évaluation d’entreprise
à savoir la méthode patrimoniale ou des multiples comparables, sont tournées vers le passé
et négligent la rentabilité future que l’entreprise pourrait dégager. Cependant, la méthode
des flux consistant à évaluer une entreprise en fonction des performances prévisionnelles
futures à travers l’établissement d’un business plan, met l’accent sur les décisions de la
40
Hubert DE LA BRUSLERIE ; Analyse financière : Information financière, diagnostic et évaluation ; Dunod ; 4ème
édition ; Page 336
47
firme et constitue une novation dans l’évaluation de l’entreprise. La pertinence de cette
méthode se traduit par le fait qu’elle confère une image fidèle de la réelle valeur
économique de la société, traduisant sa visibilité sur son activité et sur ses projections
financières.
De ce fait, nous pouvons dire que la méthode des flux considère les flux que
l’entreprise en tant que projet économique complexe va générer dans l’avenir. Elle est dite
actuarielle car elle suppose que la valeur économique de l’entreprise est égale à la somme
des valeurs actuelles des flux de trésorerie à venir. La formule se présente comme suit :
VE= ∑ cash-flows actualisés
i. Les flux de trésorerie libre :
Dans cette méthode de valorisation, les flux de trésorerie utilisés sont ceux liés à
l’activité d’exploitation, en excluant les flux libres de trésorerie liés à la structure financière
de l’entreprise. D’ailleurs, les free cash-flows sont semblables aux cash-flows en matière de
calcul, sauf que les free cash-flows ne tiennent pas compte du mode de financement.
Le cash-flow disponible d’une firme est le cash-flow après impôts mis à la disposition
des différents bailleurs de fonds, ce flux doit être cohérent avec le taux d’actualisation qui
sert à évaluer l’entreprise. La notion de free cash-flow souligne le fait qu’il s’agit de
sommes générées par le projet économique et disponible pour les bailleurs de fonds après
des prélèvements contraints. Le flux de trésorerie disponible est ce qui reste après le
paiement d’un impôt normatif calculé sur la base du résultat opérationnel courant.
FTDt = REt + DAPt – ΔBFRt – It
Avec :
REt : résultat d’exploitation après impôt normatif et avant frais financiers ;
DAPt : dotation aux amortissements et provisions (hors actifs d’exploitation) de l’année t ;
ΔBFRt : variation du besoin en fonds de roulement de l’année ;
It : investissement de l’année.
48
L’horizon à retenir (L’importance du plan d’affaires) :
Les données prévisionnelles de l’entreprise émanent de son plan d’affaires. Ce plan
constitue la traduction financière des choix stratégiques de l’entreprise. Ces derniers étant
qualitatifs, se manifestent par des décisions d’engagement de ressources dans le temps, et
visent à construire l’avenir économique de l’entreprise sur une période de temps qui
s’échelonne entre trois et dix ans. C’est la notion de l’horizon. La longueur de ce dernier est
liée à la réversibilité ou l’irréversibilité des investissements. En effet, on note l’existence
d’une date d’horizon où l’effet des choix devient nul, puisqu’ils ne sont plus prévisibles ni
identifiables. Il en résulte alors, une séparation de l’avenir en deux périodes : une première
période où les données financières sont prévisibles et estimables et une seconde période qui
est au-delà, et qui commence généralement après sept ans, en utilisant comme paramètre
central un taux de croissance à long terme.
Le taux d’actualisation (coût moyen pondéré du capital)41
:
La valorisation par les DCF doit intégrer un taux d’actualisation permettant la
rémunération de l’ensemble des ressources de l’entreprise. Ce taux d’actualisation est égal
au coût du capital global de l’entreprise. C’est le coût moyen pondéré du capital (En
anglais : WACC weighted average cost of capital) :
CMPC= [KFP*FP/V] + [KD(1-t)*D/V]
Avec :
V=D+FP : Valeur de capitalisation de l’entreprise
FP : Valeur des fonds propres
D : Valeur de la dette
KFP : Coût des fonds propres
KD (1-t) : Coût de la dette net d’impôt
T : Taux de l’impôt sur les sociétés
41
Hubert DE LA BRUSLERIE ; Analyse financière : Information financière, diagnostic et évaluation ; Dunod ; 4ème
édition ; Page 340
49
Les pondérations sont les valeurs de marché des capitaux investis dans le projet
économique d’entreprise. Le calcul des coûts d’opportunité des capitaux propres et de la
dette fait référence au risque et au taux d’endettement de l’entreprise.
Donc, il est nécessaire de calculer le coût des fonds propres, généralement la formule du
MEDAF reste la plus utilisée dans ce contexte. La formule est la suivante :
KFP=RF+β(Rm-RF)
Avec :
KFP : Le coût des fonds propres
RF : Le taux sans risque
β : Le coefficient de sensibilité au risque de l’actif économique
Rm : Le risque de marché
Le calcul de bêta :
Il faut noter que le calcul du Beta, se fait de deux manières en fonction de la situation de
l’entreprise. En effet, si l’entreprise est cotée, le Beta est calculé à partir du la covariance de
la rentabilité implicite du portefeuille avec celle du marché et de la variance de la rentabilité
implicite du marché :
Bêta = Cov (ra, rm)/ Var (rm)
Mais si l’entreprise n’est pas cotée, il faut procéder au calcul de Bêtas d’entreprises
comparables, pour en tirer un Bêta désendetté, qui sera ensuite endetté à nouveau en
fonction du levier financier de l’entreprise concernée :
Bêta de la firme = Bêta unlevered (1 + (1-Impôts) (Dette/capitaux propres ))
La valeur terminale :
La valeur terminale peut être définie comme étant la valeur de l’entreprise en fin
d’horizon explicite, elle peut être calculée de la manière suivante :
50
VT= FCFt ( 1+g) / (CMPC-g)
Avec:
VT : Valeur terminale
FCFt : Free cash flow terminal
G : Le taux de croissance
Il faut signaler que la valeur terminale est souvent difficile à calculer, parce qu’elle est
définie au moment où les prévisions actuelles ne sont plus pertinentes.
Le taux de croissance :
Le taux de croissance à l’infini est une donnée fondamentale dans l’approche DCF du
moment que les résultats obtenus sont très sensibles au choix de g. Afin de formuler une
hypothèse, nous pouvons estimer que la firme en seconde période d’évaluation est devenue
mature. Elle va suivre la croissance globale s’exprimant en volume et en prix de l’économie.
Dans la pratique, selon Vernimmen, nous pouvons retenir une croissance au mieux de 3 %
pour les industries en très forte croissance et de 1 % pour les industries matures.
ii. Intérêts et limites de la méthode des DCF
Le tableau ci-dessous présente les intérêts et les limites de la méthode des DCF :
Intérêts Limites
Détermination avec rigueur des
objectifs stratégique de l'opération
envisagée et des orientations futures.
Cette méthode permet d'apprécier les
prix de vente ou d'achat, de désigner
les investissements les plus
intéressants en matière de rentabilité
et de faire des simulations de
Résultats induits par des hypothèses.
Horizon de prévision influant les
calculs du fait que plus l’Horizon est
court plus le taux d’actualisation est
faible et plus la valeur résiduelle
pèsera lourd dans le calcul de la
valeur globale de l’entreprise.42
42
(Chapalain, Pratique moderne de l’évaluation d’entreprise, (2004), p115).
51
l'opération envisagée et ce afin de
faire une projection sur le projet dans
le future.
Difficulté de la détermination du taux
d’actualisation.
Tableau 4 : Intérêts et limites de la méthode des DCF
b) Méthode de survaleur (Le goodwill)43
Le bilan comptable est basé sur des notions qui ne sont pas souvent conciliables avec
la réalité économique et financière des éléments de ce dernier, à cause de plusieurs raisons,
notamment la non comptabilisation de certains éléments incorporels, l’évolution du marché,
la dépréciation de la monnaie ou encore l’existence de réserves occultes, ou la surestimation
de certains postes. L’analyse des postes du bilan s’avère nécessaire dans ce cadre et permet
donc d’apporter beaucoup d’ajustements à la valeur comptable,
Généralement pratiqué par les experts privés, le travail de retraitement des différents
postes du bilan se justifie indispensable, et devenu désormais unanimement admis.
Nous allons nous pencher sur la présentation de la correction des éléments d’actif et
particulièrement le poste des immobilisations incorporelles entre autre la clientèle, le droit
au bail, l’enseigne, le nom commercial, les droits de la propriété industrielle artistique ou
littéraire, les autorisations administratives et les licences, constituant ainsi les éléments
essentiels du fonds de commerce, qui ont une importance considérable et qui demandent par
conséquent une étude approfondie.
En effet, la connaissance de la nature réelle des immobilisations incorporelles qui
change suivant l’activité de l’entreprise est une phase essentielle permettant leur valorisation
d’une manière exacte. C’est pourquoi il est nécessaire d’identifier les éléments incorporels
qui peuvent recouvrir une valeur importante.
La technique de valorisation se fait par la suite selon la catégorie :
43
L’évaluation des entreprises et des titres de sociétés ; Direction générale des finances publiques (Impots.gouv.fr) ; Version de Novembre 2006 ; Page 54
52
Figure 7 : Méthodes de valorisation selon les catégories44
D’abord, la valorisation des fonds de commerce de détail recouvre en général les
éléments incorporels et les éléments corporels, à titre d’exemple le matériel, les agencements
et installations obligatoires à l’exploitation et placés par le locataire.
Par ailleurs, les marchandises et le stock ne s’insèrent pas dans la valeur du fonds.
Quand l’emplacement s’avère un élément intéressant, la valeur du fonds obtenue ne
peut pas être inférieure à la valeur du droit au bail.
Quant au commerce de gros et les fonds d’industrie, lorsque l’emplacement détient
une place importante, principalement pour les fonds de commerce de gros dans certains
44
L’évaluation des entreprises et des titres de sociétés ; Direction générale des finances publiques (Impots.gouv.fr) ; Version de Novembre 2006 ; Page 54
Pour le commerce de détail
Soit par comparaison après étude de marché,
Soit en fonction des usages de la profession répertoriés
dans des barèmes indicatifs.
Pour le commerce de gros et les
fonds d’industrie
Soit en pourcentage du chiffre d’affaires moyen hors taxe, dans une proportion généralement pratiquée de 4 % à 18 %, selon les performances et l’activité de
l’entreprise, en cohérence éventuellement avec une année de marge
brute ,
Soit en multiple, de 1 à 3, du bénéfice net moyen,
Soit en multiple, de 1 à 2, du bénéfice net moyen s’il
est majoré du salaire du dirigeant.
53
secteurs géographiques, la valeur du fonds obtenue par la méthode forfaitaire ne peut pas être
inférieure à la valeur du droit au bail.
En fait, Certaines entreprises détiennent des éléments incorporels de valeur
très importante à savoir les marques, noms, et droits d’exploitation, qu’elle évalue soit
à travers une méthode spécifique, soit en recourant à la méthode de la survaleur ou
goodwill qui colle parfaitement aux éléments incorporels.
Pour ce qui est des frais de recherche et de développement, ils peuvent faire
l’objet d’une estimation fondée sur la méthode du coût d’acquisition avec notamment
amortissement sur la durée de vie probable des projets au cas où la valeur n’est pas
considérée comme déjà intégrée dans celle du fonds. Par contre, si la méthode de la
survaleur est utilisée, les éléments incorporels enfin valorisés englobent de fait cette
nature de frais.
54
Conclusion
La scission connaît un champ d’application relativement limité, notamment pour une
restructuration sous forme de spin off des sociétés, du moment où la continuité du sociétariat
doit être garantie.
Dans ce chapitre, nous nous sommes surtout intéressés aux spin-offs. En effet, nous
avons dans un premier temps, survolé le cadre juridique qui régit les spin-offs et les scissions
en général, tout en décrivant le déroulement des opérations au niveau juridique. Nous avons
par la suite vu que, sur le plan fiscal, les opérations de scission sont soutenues par différentes
dispositions assorties des mesures et notes circulaires d’application, qui permettraient de
donner effet à la loi n°17/95, étant donné que ces opérations sont souvent utiles, spécialement
dans le cadre de la restructuration et de la rationalisation de la gestion et des performances
des firmes. Cet aspect stratégique et organisationnel de la scission, a été développé dans la
dernière section du chapitre, avec comme précurseur, une présentation des traitements,
comptables et financiers, à effectuer dans le cadre d’une scission, que ça soit pour les
entreprises scindées, ou bénéficiaires des opérations de scission.
55
Conclusion
Dans une optique professionnelle il est important de concilier la théorie avec la
pratique, notamment afin de comprendre tous les rouages des enjeux stratégiques, déclarations
fiscales, traitements juridiques et comptables ou encore d’interprétations financières. De ce
fait, Cette première partie a été consacrée à la présentation de tous les éléments nécessaires
pour la préparation du cadre théorique des mouvements de restructuration et spécialement des
opérations de scission.
Au-delà d’enrichir nos connaissances, cette phase est indispensable à la bonne maîtrise
du fonctionnement de l’ensemble des procédures de l’opération de scission, et surtout la
familiarisation du lecteur du présent rapport avec les différents aspects du projet.
En effet, nous avons dans un premier temps, survolé le concept des restructurations, en
précisant ses origines, et en définissant ses formes. Nous avons par la suite approfondi le
concept de la scission, en mettant l’accent particulièrement sur sa typologie, ses motivations
et les risques qui peuvent en découler.
Dans le second chapitre, nous avons présenté la globalité de la démarche de
l’opération de scission, à savoir les volets stratégique, juridico-fiscal, comptable et financier,
permettant de mieux saisir dans quelle mesure les missions de l’expert comptable, du
financier et du chef de projet sont indispensables pour l’achèvement de l’opération.
Pour conclure cette partie, nous pouvons dire que la scission s’avère une opération
délicate, nécessitant un cadre optimale. Dans ce contexte, nourrissant l’ambition de devenir
un pôle financier à l’échelle africaine, le Maroc essaye d’instaurer un environnement
favorable à ces mouvements, et ce à travers à la promulgation de lois et de régimes
encourageant les entreprises à procéder à ces opérations.
57
Introduction
Doté d’un emplacement géographique assez particulier, le Maroc se trouve voisin de
deux continents à savoir l’Europe et l’Afrique. Cette proximité lui confère de beaucoup de
facilités pour saisir des opportunités de grand poids.
Conscient de cette situation stratégique très importante, l’office chérifien de
phosphates essaye toujours de bien profiter de ce voisinage pour augmenter ses exportations
vers ces pays. Le groupe vise également d’exporter ses produits vers d’autres pays de
continents non voisins, tels que l’Asie ou encore l’Amérique en ayant recours aux joint-
ventures. Ces dernières consistent en un accord entre plusieurs entreprises qui décident de
suivre un but commun pour une durée bien déterminée.
En fait, le groupe vise continuellement à renforcer sa production et améliorer sa
qualité, pour être capable de mieux satisfaire à sa clientèle et de mieux se positionner sur un
marché avec une concurrence de plus en plus stimulée, à travers de grands projets notamment
les opérations de restructurations.
C’est ainsi que nous allons mettre la lumière dans la partie suivante de présenter de
manière précise la mise en place du projet de scission du pôle chimie, en commençant par
annoncer le détail des entités qui seront touchées à travers cette opération, et également la
démarche que nous avons suivi pour mettre en place ce type de projet.
58
Chapitré 1: Pré séntation dé l’énvironnémént du stagé
Les scissions peuvent servir des intentions spéculatives ou stratégiques. D’une part
ces opérations trouvent généralement leur justification dans la recherche d’une meilleure
efficacité économique pour les sociétés participantes autour de la réalisation de synergies, de
coût, de croissance ou managériales.
D’une autre part, ce type d’opération peut également relever des préoccupations
personnelles de la part des dirigeants de l’entreprise initiatrice.
Afin de bien entamer les différentes phases de la réalisation du projet de scission, il
est primordial de situer et définir l’environnement de travail. Ainsi, nous aborderons au cours
de ce premier chapitre, une présentation succincte du groupe OCP et du pôle Chimie Jorf
LASFAR. Ensuite nous présenterons en détails la méthodologie requise pour élaborer ce
projet de fin d’étude, qui est une phase importante décrivant la particularité de notre étude
faisant appel à une méthodologie pédagogique qui est la roue de Deming.
59
Section1: Présentation de l’OCP S.A
1. Présentation générale de l’OCP45
Le Maroc possède les réserves les plus importantes de phosphate dans le monde, elles
sont de l’ordre de 51,8 milliards de tonnes de minerai, ce qui représente 75 % des réserves
mondiales.
Les activités de l'OCP commencent par l'extraction du phosphate brut du sous-sol
marocain, son traitement (épierrage, criblage, séchage ou calcination puis lavage ou flottation)
afin de concentrer sa teneur en phosphore, ensuite sa valorisation et sa transformation en
dérivés (acide phosphorique de base, acide phosphorique purifié, engrais solides…)46
.
Depuis sa date de création et jusqu’à nos jours, le groupe OCP n’a cessé de grandir et
de se maintenir sur le plan de la concurrence par rapport aux autres pays producteurs du
phosphate et de ses dérivés. En se modernisant continuellement, le Groupe OCP s’affirme
actuellement comme le leader du marché mondial des phosphates et ses dérivées.
L’OCP ou encore l’office chérifien des phosphates est une entreprise appartenant à
l’Etat marocain, qui a été créé suite au Dahir du 7 août 1920. Ce groupe est caractérisé par sa
personnalité civile, et a une autonomie financière totale. Le groupe OCP est sous tutelle
administrative du ministère de l’économie nationale.
L’OCP group opère également sur le plan international à travers l’exportation des
phosphates et de ses dérivés vers plusieurs pays dans le monde. Intéressé par la valorisation
du phosphate, l’office chérifien des phosphates détient le monopole de la recherche, de la
commercialisation et de l’exploitation sur le territoire marocain.
Annuellement, l’OCP s’engage à extraire des tonnes de minerais du sous sol du
territoire marocain, qui représentent les trois-quarts des réserves du monde entier.
Le groupe OCP opère dans cinq zones géographiques du Maroc, à savoir, Youssoufia
Boucraâ, Laâyoune et Khouribga Ben guérir. Il opère également sur deux sites de
transformation chimique qui sont Safi et Jorf Lasfar.
45
www.ocpgroup.ma 46
Détail des activités de l’OCP fournit en Annexe N° 2.
60
Le processus poursuivi par l’OCP se résume concrètement par l’extraction du
phosphate brut du territoire marocain puis transporté vers les industries chimiques basées sur
Jorf Lasfar ou à Safi pour être transformé par la suite en produits dérivés qui peuvent être
commercialisés, à savoir : acide phosphorique purifié, acide phosphorique de base, et les
engrais solides.
En effet, l’OCP dispose d’une clientèle très grande et diversifiée, dont les principaux
pays restent l’Inde, l’Espagne, le Mexique et les US.
A part sa contribution significative dans l’économie du pays, l’OCP s’engage dans une
seconde responsabilité qui diffère totalement de sa première et qui est celle à caractère social.
Cela dit, l’OCP procède à un ensemble d’actions citoyennes, visant à promouvoir
l’environnement social du pays, prenons l’exemple d’ailleurs des assistances accordées aux
créateurs de projets et la garantie de la scolarité dans les zones dépourvus du royaume.
Parlant d’exportation, l’office chérifien des Phosphates oriente 95% de sa production
globale vers le marché à l’international qui inclut tous les continents du monde et fait ainsi un
chiffre d’affaires de 1.3 milliard de dollars par an. L’OCP est considéré comme un élément
très actif dans l’économie marocaine puisqu’il contribue au PIB avec 2% à 3% et ses
exportations représentent entre 18% à 20% du totale d’exportations du Maroc.
En fait, l’OCP compte actuellement 20 000 opérateurs répartis particulièrement dans le
royaume marocain sur 4 sites miniers et 2 complexes chimiques, et aussi sur des sites
internationaux.
Parlant de stratégie, grâce à son poids financier et la nature de ses productions, l’office
chérifien des phosphates est maintenant un réel levier de croissance et un élément actif en
matière de productions et d’exploitation des engrais.
En général, la stratégie de l’OCP s’oriente vers quatre principaux axes :
▪ Jouer un rôle meilleur concernant la production des engrais.
▪ Améliorer sa gestion interne.
▪ Faire évoluer et développer le territoire du pays.
▪ Faire croitre les investissements étrangers sur le territoire marocain
61
La représentation47
suivante montre les données financières significatives des quatre dernières
années du groupe :
Chiffres d’affaires (en
milliards de MAD)
Chiffres
d’affaires (en
milliard de
dollars)
Résultat net
(milliard de
MAD)
Production de
phosphate (en
million de
tonnes)
2009 25.3 3.1 1.3 18.3
2010 43.5 5.2 8.8 26.6
2011 56.4 7 16.3 28.1
2012 59.4 7.2 14.1 27.1
Tableau 5 : Tableau représentant des données financières significatives
Raison sociale Groupe Office Chérifien des phosphates
Siège social
2, Rue Al Abtal, Hay Erraha, Casablanca
Date de constitution
Office Chérifien des Phosphates : 7 août 1920
OCP SA : La loi n° 46-07 promulguée le 26 février 2008 porte
transformation de l’Office Chérifien des Phosphates en société anonyme
Statut juridique
Société anonyme régie par les lois et règlements en vigueur, notamment
par le dahir n°1-96-124 du 14 rabii II 1417 portant promulgation de la loi
17-95 relative aux sociétés anonymes telle que modifiée et complétée par
la loi 20-05 000 actions de 100 Dh chacune, toutes de même catégorie et
entièrement libérée
Capital Social
8 287 500 000 Dh divisé en 82 875 000 actions de 100 Dh chacune,
toutes de même catégorie et entièrement libérée
Président Directeur
Général
M. TERRAB MOSTAFA
Secteur d’activité
Extraction, traitement, transformation et commercialisation des
phosphates et leurs dérivés
47
Rapport annuel de l’OCP S.A
62
Produits
commercialisés
Phosphate
Acide phosphorique marchand(APM)
Acide phosphorique purifié(APP)
Di-ammonium phosphate (DAP)
Triple super phosphate (TSP)
Mono- ammonium phosphate (MAP)
Effectif
Environ 20 000 collaborateurs
Tableau 6 : Fiche technique du Groupe OCP
2. Structure organisationnelle de l’OCP
Dans le but d’assurer la fluidité de l’activité du Groupe, et pour des raisons stratégiques,
économiques et financières, l’OCP se compose de 28 sociétés, à savoir :
2 Joint-ventures d’activité industrielle, non basées au Maroc, et consolidées à
50% : PPL, PRAYON.
3 sociétés d’activité industrielle, installées au Maroc et consolidées à 100%, à
savoir OCP S.A, MP, PB. Ce sont ces sociétés qui constituent le périmètre de
responsabilité du groupe OCP S.A.
1 Joint venture d’ingénierie, installée au Maroc consolidée à 50% : JESA
1 Joint venture Holding, non installée sur le territoire marocain, non consolidé
ZMLP
4 filiales prestataires de service, consolidées à 100% : SOTREG, STAR,
IMSA, LEJONC.
13 filiales non consolidées.
D’ailleurs, l’OCP procède à une division au niveau le plus fin en sections analytique, qui
représentent la base du découpage analytique du groupe OCP. Il est composé dans son
organisation hiérarchique de 3 sociétés d’activité type industrielle, des 4 joint-ventures et
également des filiales prestataires de service. Une organisation transversale qui concerne les
périmètres de responsabilités et les diverses entités fonctionnelles du groupe s’ajoute à
l’organisation verticale.
63
3. Aperçu sur le parc industriel de Jorf Lasfar 48
Le parc industriel de Jorf Lasfar est une première sur le territoire marocain avec une
surface d’environ 500ha destiné principalement aux industries classées dans la 1ère
catégorie,
à savoir, la chimie-parachimie, la logistique industrielle et aussi les industries lourdes comme
la métallurgie.
Cette enceinte de type industriel qui est d’un budget supérieur à 1.2 milliard de Dhs, vise
de créer 200 unités industrielles, attirer des projets d’investissement de 14 milliards de Dhs et
lancer 50.000 postes de travail.
La réalisation du projet du parc industriel de Jorf Lasfar, se répartit sur deux étapes, dont
la première s’est déjà achevée selon la délégation provinciale du ministère marocain de
l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies de la ville d’El Jadida.
Lancé en 2007 dans le but de consolider l’attractivité, le dynamisme et l’esprit compétitif
de la région Doukkala-Abda, ce projet est en partenariat entre les ministères de l’Economie et
des finances, de l’industrie, de l’intérieur et la société MEDZ.
De surcroît, ce parc qui répond aux critères et normes internationaux, est destiné à offrir
250 lots, dont 83 pour la grande industrie, 105 pour les équipements et 62 pour les PME/PMI.
Cette infrastructure de grande importance a attiré de grands groupes, reconnus à
l’internationale de s’implanter dans la région Doukkala Abda, tels que le groupe d’origine
coréenne Daewoo Engineering Construction CO qui avait fait un investissement d’une
enveloppe de 13 milliards de DH pour le compte de Jorf Lasfar Energy Company connu sous
le nom de JLEC.
48 afriquinfos.com, Mars 2011
64
4. Présentation de l’opération de fusion de l’OCP S.A et Maroc
Phosphore
Dans un but purement stratégique, Le groupe OCP a décidé, le 27 septembre 2012,
d’approuver l’opération de fusion visant l’absorption de Maroc Phosphore S.A (MP) par OCP
S.A avec un effet rétroactif au 1er
Janvier 2012.49
Cette opération vise à renforcer la chaîne de valeur globale de l’entreprise, ce qui
permettra ainsi d’améliorer ses atouts, renforcer son image et également faire progresser ses
relations avec ses clients et partenaires à travers le monde.
Cette opération est une traduction concrète d’importants efforts fournis par groupe et qui
vise l’optimisation des performances industrielles, commerciales et financières et également
la mise en œuvre de trois principaux majeurs et qui sont :
▪ Une gouvernance intégrée Mine & Chimie ;
▪ Une meilleure lisibilité des performances du groupe ;
▪ Un pilotage optimisé des activités.
Concrètement parlant, Maroc Phosphore, c’est-à-dire la société absorbée a transféré, dès
la date de réalisation de l’opération de la fusion, la totalité de son patrimoine qui est d’un
montant d’actif de 41.6 milliards de dirhams et d’un passif de 21.15 milliards de dirhams.
C’est-à-dire un total de 20.45 milliards de dirhams d’actif net apporté.
C’est pourquoi, la différence entre l’actif net apporté par la filiale MP et la valeur nette
comptable des titres de participation de MP, de OCP S.A jusqu’à la date du 31 décembre
2011, a donné comme résultat la comptabilisation d’une prime de fusion égale à 14.41
milliards de dirhams.
L’objectif majeur de cette opération reste cependant, l’alignement du cadre institutionnel
de l’OCP sur son organisation opérationnelle et cela, en accord avec la stratégie globale du
groupe reposant ainsi sur un pôle industriel regroupé de deux activités, l’une minière et l’autre
chimique et qui sont en cohérence avec l’aptitude mondiale d’intégration dans l’industrie du
phosphate.
49
Rapport annuel de l’OCP S.A 2012
65
Cette opération a également un objectif plus grand qui est celui de la simplification des
structures opérationnelles et d’encourager les synergies au sein du groupe.50
La figure suivante montre l’effet de l’opération d’absorption sur Maroc phosphore et
sur OCP S.A.
Section 2 : Présentation du pôle chimie :
Anciennement appelé Maroc Phosphore, le pôle chimie est l’une des deux unités
constituants OCP S.A après la fusion de 2012. Cette plateforme est considérée comme la
plus grande de son genre sur le plan mondial. Elle a pour objectif d’attirer encore plus
d’investisseurs , spécialement de pays de très grande notoriété et reconnue à l’échelle
50
http://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&ved=0CC8QFjAB&url=http%3A%2F%2Fwww.ocpgroup.ma%2Ffr%2Fprintpdf%2Fmedias%2Factualites-et-evenements%2Ffusion-docp-sa-et-de-sa-filiale100marocphosphoresa&ei=r3BzU8SkMvPL0AWlpIHQBw&usg=AFQjCNGEtYTnwGrXWFpQEhFoC3nq2T07kQ&bvm=bv.66699033,d.d2k
Fusion
OCP S.A
MP
OCP S.A.
Figure 8 : Opération de fusion de l’OCP S.A. et Maroc phosphore
66
mondiale par leur forte importations des phosphates à savoir : ( UE, Brésil, USA, le
Pakistan, etc.)51
Le pôle chimie du complexe industriel Jorf Lasfar est une unité industrielle intégrée,
caractérisée par de grandes infrastructures et d’un port d’une capacité d’accueil de navires de
100.000 tonnes, la chose qui crée une valeur ajoutée pour les investisseurs.
L’unité pôle chimie dispose d’une capacité de production annuelle de 1,7 million de
tonnes P2O5 d’acide phosphorique et 1,625 million de tonnes équivalent DAP.
L’atelier de production d’acide sulfurique comprend 6 lignes de production d’acide
sulfurique monohydrate d’une capacité de 2.650 tonnes par jour chacune. Le procédé utilisé
est celui à double absorption Monsanto Enviro Chem (USA). Comparé à la simple absorption,
ce procédé permet une meilleure récupération énergétique, un meilleur rendement de
conversion (supérieur à 99,50 %) et une bonne protection de l’environnement.
Parlant de la mission du pôle chimie, cette dernière consiste essentiellement en
l’assistance, l’animation, l’harmonisation et la consolidation auprès de diverse entités qui la
composent.
Elle se charge également du suivi et du contrôle des performances et des réalisations
concernant la sécurité, environnement et d’actions sociétales. Il repose également sur quatre
départements principaux : « consolidation économique », « consolidation technique », « Audit
et amélioration processus » et « consolidation et pilotage de l’activité externalisation et sous-
traitance ».
Etant donné que la séparation résultante du projet de scission de l’OCP S.A. affectera
particulièrement le pôle chimie, et fera donc l’objet d’un éclatement entre le métier service et
la production menés par cette division. Les figures dessous montrent clairement le résultat de
l’opération de spin off sur la structure de l’OCP S.A.
51
http://www.entreprendre.ma/L-OCP-ouvre-son-pole-chimie-de-Jorf-Lasfer-aux-investissements etrangers_a1155.html
67
Figure 9 : Schéma montant la structure de l'OCP actuellement (Avant opération de scission) 52
Figure 10 : Effet du projet de scission sur la structure de l’OCP S.A.
En effet, le projet Jorf Phosphate Hub ou JPH présente un véritable hub destiné aux
investisseurs étrangers (IDE) qui viendront produire leurs produits phosphatés à des coûts très
compétitifs à Jorf Lasfar. Le concept est fondé sur une offre « Plug & Play » donnant accès à
52
Détail de l’activité chimie et l’activité mine fourni en Annexe N° 2.
OCP S.A.
Pôle Chimie Pôle Mine
OCP S.A.
Pôle Chimie responsable
uniquement de la production (PCP)
Pôle Mine
Jorf Lasfar Phosphates Hub S.A. (entité juridique contrôlée à
100% par OCP S.A. ayant pour mission de fournir les services à
pôle chimie)
68
un pool de services mis en place par le Groupe OCP : infrastructure industrielle, infrastructure
portuaire adaptée, approvisionnement en matières premières et utilities, accès à une main
d’œuvre qualifiée, et surtout un accès à une roche durable à un prix compétitif. Ce hub
permettra de mettre en œuvre la stratégie du Groupe OCP qui vise à ne plus seulement
exporter des phosphates, mais à se diversifier dans la vente de conseil et de savoir-faire, et
jusque dans la prise en charge de la conception et de la construction de complexes
phosphatiers.
Section 3 : Choix du thème et Méthodologie
1. Choix du thème
Dans le cadre de notre expérience professionnelle, les sujets en rapport avec
l’élaboration d’un plan d’affaire pour la réalisation d’un projet au sein d’une entité sont
repris, et nous donnent une vision beaucoup plus précise et fondamentale sur le déroulement
des opérations lors de la mise en place d’un projet, surtout lorsque ce projet est d’une grande
importance, non seulement parce qu’il conduira à un changement radical au niveau de la
structure de la société, et aura par la suite des impacts d’ordre fiscaux, financiers et
organisationnels, mais aussi parce qu’il est réalisé au sein d’une entité qui constitue le
moteur de l’activité économique de notre pays.
Il faut noter qu’au niveau de notre formation, le thème de ce stage constitue une
réconciliation entre le management et la finance d’entreprise. Il s’agit en effet de coupler
technique financière, vision globale de l’entreprise et management de projet.
2. Méthodologie
La conception d’un plan d’affaire pour un projet de scission au sein de l’OCP
nécessite tout un processus qui peut être réalisé en suivant différentes démarches.
L’adoption d’une méthode pédagogique pour la résolution de tout problème ainsi que pour
la gestion de tout projet reste un moyen très efficace pour garantir sa réussite et l’achever
avec succès tout en gardant une communication efficace tout au long de son déroulement.
Résoudre un problème, cela revient en quelque sorte à jeter une passerelle entre le
point où l'on se trouve et celui où l'on veut aller. C’est dans ce cadre que nous avons choisi
la méthode de travail PDCA qui est facile à gérer et à déployer pour l’élaboration de notre
69
Business plan, il faut noter que nous allons lui apporter quelques modifications pour la
rendre plus appropriée et adaptable à notre sujet.
Figure 11 : Méthode de travail PDCA
PLAN: PLANIFIER
Tout projet nécessite une planification soigneuse, à travers l'identification et l'analyse
de la situation actuelle et de celle souhaitée, cette étape constitue une phase cruciale du
cycle du projet.
Dans cette phase on décrit la situation de départ de la façon la plus précise possible,
et dans les même termes que la situation désirée. Cette description devra porter sur les
éléments clés qui devront subir des améliorations pour aboutir aux ambitions de notre
société. Les indicateurs sont utilisés, leur état initial, comparé aux objectifs, montre le
chemin à parcourir.
DO: FORMULER, REDIGER
On dit souvent qu’un problème bien posé est déjà à moitié résolu. Il est vrai que cette
phase est particulièrement importante. C’est à ce moment en effet que l’on se met d’accord
sur la définition et l’étendue du problème.
Durant cette étape il faut indiquer le contexte du problème tout en démontrant la
priorité du traitement de ce dernier, ainsi qu’en mettant au claire les objectifs du projet.
PLAN DO
CHECK ACT
70
Lorsque le problème est bien posé et les objectifs sont formulés de façon
satisfaisante, on peut passer à l’étape suivante.
CHECK: VERIFIER
L'allocation des ressources, pour parvenir à une stratégie réussie, consistera à mettre
en adéquation les Facteurs Clés de Succès. Cette étape consiste à examiner la disponibilité
des ressources par rapport à la réalisation des objectifs fixés en se basant sur les facteurs clés
de succès, afin de confirmer la mise en place du projet et afin que ce dernier se déroule de
manière complète, économique et en respectant les délais.
Pendant cette phase la conception d’un cahier de charge où l’on peut indiquer dans de
grandes lignes l’estimation budgétaire du projet, s’avère indispensable. L’étude des
disponibilités pour la réalisation d’un projet, n’a pour seul objectif que l’optimisation des
ressources c'est-à-dire obtenir le meilleur résultat possible en termes de coût, délai et qualité,
par un minimum de ressource.
ACT: AGIR
L’objectif de cette étape est de présenter un business plan du projet de scission qui est
le fruit de notre étude en développant les outils stratégiques efficaces suivis par l’OCP dans ce
cadre, ainsi qu’en soulignant les phases caractérisant la création d’une nouvelle société par
voie de scission.
Même si aucune structure n’est imposée pour la rédaction d’un plan d’affaires, il est
préférable de suivre un schéma structuré afin de n’omettre aucune question essentielle. Pour
cette raison nous avons traité plusieurs volets d’une manière organisée, notamment le volet
stratégique, organisationnel, financier, comptable, juridique et fiscal.
71
Conclusion
Dans le chapitre précédent, nous avons pu présenter de manière intelligente notre
environnement de travail à savoir l’OCP Jorf Lasfar. Cette présentation s’est faite de
manière à susciter l’intérêt du projet de notre étude, qui est l’opération de scission du pôle
chimie.
Nous avons ensuite étalé dans ce chapitre les détails de la méthodologie suivie dans
cette étude ainsi que ses étapes.
Nous avons également jugé pertinent de présenter dans ce chapitre le pourquoi de la
chose, c’est-à-dire les raisons pertinentes pour lesquelles ce projet devrait être mis en place.
72
Chapitré 2: Cré ation dé l’éntité JPH par voié dé scission
Pour éviter un échec éventuel, une opération de scission devrait être préparée
conformément aux techniques managériales mais également en tenant compte des aspects
juridiques, fiscaux, comptables et financiers de l’action. Tous ces aspects revêtent un
caractère stratégique pour l’entreprise scindée ou bénéficiaire de la scission.
Dans le chapitre 2 de la deuxième partie nous allons nous pencher sur la rédaction de
notre plan d’affaire du projet, suivant la méthodologie choisi qui est la roue Deming.
D’abord, nous allons présenter la phase de planification visant à décrire le devenir
qu’ambitionnent les managers de l’OCP S.A, ensuite nous allons aborder la problématique
d’une manière plus détaillée, pour exposer par la suite le cahier de charge du projet ainsi que
la fiche technique des équipements à transférer à l’entité à créer suite à l’opération de
scission qui est Jorf Lasfar Phosphate Hub « JPH ». Finalement, nous allons lever le voile
sur le pilier de notre travail qui est la phase ACT et qui constitue l’étape la plus importante
au terme de notre étude.
73
Section 1 : PLANNIFICATION (PLAN)
1. Situation actuelle
L’exploitation des phosphates, qui remonte à 1921, est assurée en exclusivité par
l’Office chérifien des phosphates (O.C.P.), organisme national jouissant depuis sa création en
1920 d’un monopole d’État. La forme juridique originale dont il a été doté dès son origine
confère à l’Office chérifien des phosphates les avantages d’une entreprise privée et ceux d’un
organisme d’État, son fonctionnement étant en tout point analogue à celui d’une société
anonyme qui aurait l’État comme seul actionnaire.
Employant aujourd’hui quinze mille salariés, l’O.C.P. est la plus importante entreprise
industrielle du Maroc, réalisant un chiffre d’affaires de plus de 48 milliards de dirhams en
2012. Son élan dynamique constitue pour le Maroc et pour l’Afrique, sur les trois plans :
technique, commercial et social, une réussite et un exemple.
Disposant de gisements aux réserves pratiquement inépuisables, il possède de vastes
installations d’extraction, de manutention, de séchage, de transport et de stockage qui lui
permettent d’assurer des exportations vers tous les continents à un rythme actuel d’environ 8
millions de tonnes par an. De nouvelles réalisations de grande envergure en matière
d’équipement et d’organisation industrielle attestent le souci constant de l’entreprise de se
maintenir à l’avant-garde du progrès et de rechercher toujours l’amélioration de la
productivité.
Une telle politique n’aurait cependant qu’une portée limitée et une valeur relative si
elle ne s’accompagnait parallèlement d’une action sociale empreinte d’un même dynamisme.
La recherche constante d’une amélioration des techniques va de pair à l’Office chérifien des
phosphates avec celle d’une meilleure utilisation du personnel : et l’on constate que cette
entreprise consacre une grande partie de ses efforts à la formation professionnelle en vue
d’une promotion ouvrière, tandis que se poursuit inlassablement un vaste programme de
constructions à caractère social et culturel englobant tous les aspects de la vie quotidienne du
personnel, allant de la construction de logements jusqu’à la préparation de centre de loisirs et
de complexes sportifs, en passant par l’aménagement des écoles, hôpitaux, et mosquées.
74
Cette politique sociale de l’O.C.P découle elle-même des impératifs techniques
poursuivis par l’O.C.P. : l’attraction d’un personnel qualifié et de qualité animée par la culture
de l’entreprise.
Ainsi, dans un Maroc moderne, indépendant et en mouvement, l’Office chérifien des
phosphates est, et restera fidèle à sa vocation de grande entreprise nationale pilote, animée
d’un esprit jeune et dynamique, et concevant toujours de pair le développement de l’entreprise
et le progrès économique national, l’accroissement de la productivité et l’essor du progrès
humain.
Outre, son apport au niveau national, l’OCP a transféré son action à l’échelle
internationale. En effet, parmi les premiers exportateurs mondiaux de phosphate, l’O.C.P.
entend mettre en œuvre tous les moyens à sa disposition pour assurer à la terre une production
sans cesse accrue, seule façon de soulager la misère engendrée par la sous-alimentation.
C’est dans cet esprit que depuis bientôt deux ans, l’Office chérifien des phosphates
s’est fait le promoteur dans les milieux phosphatiers de la création d’un « institut mondial du
phosphate », organisme qui n’aurait aucun but lucratif et dont la mission consisterait à
promouvoir l’utilisation et la consommation dans le monde du P205 sous toutes ses formes,
sans que cette action entraîne une quelconque publicité pour tel ou tel minerai.
Se tenant en liaison permanente avec les organismes internationaux qui se sont fixé le
même objectif _ notamment avec la F.A.O _ comme avec les autres producteurs de phosphate,
l’O.C.P. a bon espoir de voir ses efforts aboutir dans un proche avenir.
Certes, l’OCP est l’une des sociétés les plus puissantes en matière d’exploitation des
produits à base de phosphates, et qui depuis sa création en 1920, a su développer sa
production selon une courbe régulièrement ascendante si l’on exclut les périodes de
dépression mondiale. Cependant, l’Office souffre malgré ceci, d’une certaine faiblesse liée à
la transparence, ce qui réduit son attractivité, et limite ses horizons en matière de partenariats
et coopérations, alors qu’il possède de remarquables possibilités d’expansion sur un marché
qui se développe et qui s’étend. En effet, la situation géographique du Maroc, cependant,
entre l’Atlantique et la Méditerranée, aux portes de l’Europe, la qualité, la régularité et la
diversité de sa production, la puissance des réserves accumulées dans son sous-sol,
garantissent à l’Office chérifien des phosphates d’intéressantes opportunités d’expansion,
qu’il ne peut saisir que grâce à une meilleure image.
75
2. Situation désirée
Ne se contentant pas de sa troisième place de producteur de produits phosphatiers dans
le monde, et nourrissant l’ambition de devenir le leader sur le marché, l’OCP souhaite avant
tout, développer de nouveaux partenariats, et créer plus de joint-ventures. Mais une telle
attractivité ne peut être atteinte qu’à travers l’amélioration de la transparence de l’entreprise.
D’où la nécessité de scinder OCP S.A, en séparant clairement les opérations de productions,
des services. En effet, cette séparation garantira l’augmentation de confiance des partenaires
actuels et potentiels dans les services fournit par l’OCP.
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la vision stratégique d’un Groupe Intégré,
avec une chaine de valeur globale permettant de valoriser ses atouts et de renforcer son image
ainsi que ses relations avec ses clients et partenaires dans le monde. Elle traduit les efforts
consentis par le Groupe visant l’optimisation des performances industrielles, commerciales et
financières ainsi que la réalisation de trois objectifs majeurs, à savoir : une gouvernance
intégrée, une meilleure lisibilité des performances du Groupe, et un pilotage optimisé des
activités.
Donc, Cette scission peut être analysée comme une opération d’investissement ou la
rentabilité serait représentée par l’obtention d’une image de luxe, et ou les efforts, les frais, et
les recrutements menées pour l’accomplissement de l’opération, joueraient le rôle de capital
investit.
Il faut que noter que l’opération de scission vient en continuité à l’opération de fusion
d’OCP S.A et Maroc Phosphore au 1er
Janvier 2012, et s’inscrit dans la même logique de
restructuration.
76
Section 2 : FORMULATION DE LA PROBLEMATIQUE (DO)
1. Contexte du projet
Opérant dans un contexte caractérisé par une concurrence accrue, toute entreprise
agissant sur le marché international se voit obligée de poursuivre une politique de
restructurations et de changements pour être capable de s’adapter avec son environnement,
surpasser ses concurrents, atteindre ses objectifs à court et à long terme, et répondre
favorablement aux attentes et aux besoins de ses clients.
C’est dans cette logique, que le groupe OCP S.A ambitionne de mettre en place sur le
court terme, un projet de scission. Ce projet implique la désunion de l’entité de production de
l’entité des services qui sont tous les deux regroupées actuellement sous le volet pôle chimie.
2. Présentation de la problématique
Le mouvement de restructuration des années 90 a conduit les entreprises à se
restructurer en modifiant la configuration de leur organisation ou de leur droit de propriété. La
scission est une forme technique prisée par les entreprises pour se restructurer. Les raisons
avancées par les dirigeants sont diverses et varient de recentrage sur le cœur de métier à des
besoins de financement et d’amélioration de la gestion. Dans ce cadre le groupe OCP souhaite
faire une opération de scission offrant la possibilité de séparer deux métiers auparavant
regroupés à savoir l’OCP « production » et l’OCP « services ». En effet, Le site Jorf Lasfar
est un site World Class externe de valorisation des phosphates. Egalement, il se situe comme
une plateforme internationale d’opérateurs positionnés soit comme joint-ventures, soit comme
entités à 100% OCP. A ce titre, l’OCP dispose de l’infrastructure commune dont les services
sont partagés par tous les opérateurs existants et futurs. La mise en place dudit projet nécessite
préalablement la préparation des éléments financiers permettant de modéliser une proposition
de valeur équitable pour tous les opérateurs. Alors, Comment pouvons-nous opérer un projet
de scission au sein de l’entité OCP qui évolue dans un secteur en pleine expansion ?
Les objectifs de notre projet sont définis d’après les règles indiquées dans la figure
suivante :
77
Figure 12: Les règles SMART
•Permettre une meilleure transparence à l’entreprise
•Compléter l’image de luxe qu’a l’OCP Spécifiques
•Dégager du projet des avantages économiques
•Optimiser l’utilisation des ressources lors de la réalisation du projet
Mesurables
•Attirer plus de partenaires étrangers
•Améliorer la qualité des services fournis Atteignables
•Acquérir un avantage concurrentiel à travers la réalisation du projet
•Permettre à l’entreprise de se positionner comme un leader sur le marché mondial
Raisonnables
•Réaliser le projet dans le délai du régime transitoire favorable aux scissions Temporels
78
Section 3 : VERIFICATION DES DISPONIBILITES : (CHECK)
Le cahier des charges est un document exprimant la demande du projet en termes de
besoins et de services attendus à travers des moyens de réalisation. Sa finalité étant
d’optimiser le couple besoin-solution notamment vis-à-vis des performances et des coûts.
Nous allons présenter un cahier de charge pour notre projet, résumant toutes les
rubriques essentielles pour la définition du projet ainsi que les moyens nécessaires pour le
mettre en œuvre, et entre autres, la liste des immobilisations essentielles pour le
fonctionnement de « JPH », qui sera détaillée par la suite.
1. Cahier de charge
L'intitulé
– Spin off par création d’une nouvelle entité « JPH »
L'Objet
– Ce projet consiste en la Scission de l’OCP SA, spécialement le pôle chimie dont la
carte figure en Annexes N° 3, afin de séparer l’OCP service de l’OCP production, et
créer une nouvelle entité indépendante pour OCP service intitulée JPH.
Le commanditaire
- La personne morale à l'initiative du projet, qui le finance et à qui sera livré le résultat
du projet est l’OCP, représenté par Mr. Mostafa TERRAB le Président Directeur
Général de la société.
Le contexte
- L’idée du projet a été initiée par le Directeur M. Mohamed CHOUBAILI en 2008,
qui a justifié l’état factuel des lieux c’est à dire l'existence du projet à savoir
l'environnement économique, commercial, concurrentiel et les opportunités.
La motivation
- L'idée de départ du projet est la démonstration de la transparence de l’OCP en
matière d’infrastructure fournie par l’OCP service bientôt dite JPH. La motivation
émane de l’opportunité de cette scission en préparation du lancement du HUB de
Jorf Lasfar comme plateforme World Class.
79
Les enjeux
- Ce que veut obtenir le commanditaire ou l’objectif principal derrière ce projet est de
conférer une image de luxe à l’entreprise. L’enjeu, est de séduire plus de partenaires
étrangers, et d’augmenter l’attractivité du site.
Les ressources
- L’OCP étant une grande entité dispose de toutes les ressources sur le plan financier,
économique, technique, humain, c’est à dire tous ce qui est nécessaire pour mettre en
place le projet qu’il soit matériel ou immatériel. Une liste des équipements transférables
à la société « JPH » sera explicitée après la présentation du cahier de charges.
Le délai
- L'objectif temporel est de réaliser le projet dans le délai du régime transitoire c'est-
à-dire avant 2016.
Les données d'entrée
- Les éléments mis à disposition de l'équipe projet en début de projet sont les
documents, modèles, maquettes, et plans.
Les invariants
- Puisque le projet porte sur un système existant, la partie devant rester inchangée est
l’OCP production c'est-à-dire le pôle chimie, le spin off n’aura d’impacts que sur
l’entité nouvellement créée « JPH ».
La démarche stratégique
- Focaliser le projet sur son domaine de spécialité et déterminer là où le projet a le
maximum d’atouts par rapport à la concurrence ainsi que là où l’entreprise est plus
performante.
Les risques
- Ne pas atteindre les objectifs stratégiques.
-Ne pas réaliser le projet d’une manière complète avant 2016, dans ce cas la société ne
pourra pas bénéficier du régime transitoire.
Les facteurs-clé du succès
80
-Pour la bonne marche du projet, il est nécessaire de mettre en évidence les facteurs
clés de succès, notamment dans ce cadre :
Stratégie d’investissement en vue d’amélioration et de restructuration.
Savoir-faire bien maîtrisé par les dirigeants de l'entreprise.
Bonne prospection et recherche de nouveaux partenariats.
Notoriété grandissante de l’Office Chérifien des Phosphates.
2. Fiche technique des équipements à transmettre
Après avoir présenté le cahier de charges, nous avons jugé judicieux de présenter
l’aspect technique de l’opération de scission, à savoir, le descriptif détaillé des
immobilisations à transmettre à JPH (Jorf Lasfar Phosphate Hub) en précisant les raisons de
transmission de chacune.
En effet, l’opération de transmission des immobilisations consiste à faire passer une
immobilisation d’un propriétaire vers un autre qui devrait faire une constatation de l’entrée
des immobilisations en question.
Cette constatation doit se faire sur de différents niveaux, à savoir, le niveau comptable,
juridique et fiscal.
En effet, pour accomplir cette tâche, nous avons commencé par contacter le
département de gestion des immobilisations, qui de manière informelle nous a avisé sur les
critères de classement des immobilisations dans les deux catégories.
Ensuite, nous avons procédé à un recensement des immobilisations, à l’aide de la
fonction « tri » dans le logiciel Excel , pour ensuite pouvoir avoir des listes bien distinctes des
deux types d’immobilisations ainsi que leurs coûts historiques et leurs cumuls
d’amortissements53
. La première liste est en relation avec la production alors que la deuxième
concerne les services.
Dans la logique de toute opération de scission, les immobilisions doivent être
réévaluées au cours de leur transmission, hors ce n’est le cas pour l’OCP, qui, pour des
53
Fichier Excel présent en Annexe N° 4
81
raisons purement stratégiques, a pris la décision de faire le transfert de ses immobilisations sur
la base du coût historique, chose qui, légalement parlant reste autorisée.
En absence de plus-value, nous n’aurons donc pas à calculer d’impôt sur ces dernières.
Alors les équipements transférables sont les suivants :
Circuits de phosphate : JPH n’entrera pas en jeu pour les installations de
phosphate. Ces dernières seront partagées entre mine et PCP. Les hangars de
phosphate PH1 à PH5 avec le système de déchargement des trains et de mise à FOB
(convoyeurs et quai) seront mis à la disposition de la mine.
Rack 27 : la portion du rack 27 à mettre sous contrôle de JPH et celle située au port
et jusqu’au niveau de la route à coté de la voie ferrée. A partir de l’unité 53 de
stockage d’ACP ce rack restera propriété de PCP. La conduite de soufre liquide (ainsi
que la conduite de vapeur BP de traçage) qui serve tous les JV, sera par contre cédée à
JPH.
Raison : étant donné que l’unité 53 restera propriété de PCP, l’ensemble des conduites
à part celle du souffre liquide serviront PCP.
Circuits d’ammoniac : Les équipements et circuits à céder sont ceux positionnés
au niveau du port. L’unité 155 constituée des deux bacs à coté de la nouvelle ligne de
DAP restera propriété de PCP et servira pour les besoins en ammoniac de PCP et OCP
S.A. De même, l’unité U17 constituée des deux sphères restera sous contrôle de PCP.
Les limites de batterie des conduites port (U55)/U155 et port (U55)/U17 seront au
même niveau que la LB du rack 27.
Circuits de soufre : les équipements à passer contrôle de JPH SA, sont ceux situés
au port en plus des stockages principaux (unité 51) et la conduite de soufre liquide
jusqu’aux JV. La limite de batterie de la conduite liant l’unité 51 et l’unité 11 sera
située au niveau d’EMAPHOS.
Circuits acide : les équipements à passer sous contrôle de JPH SA sont ceux situés
au niveau du port (la mise à FOB) à partir de l’unité de stockage principal (U53). Cette
82
unité par contre restera propriété de PCP. Les facturations des prestations de stockage
ACP resteront traitées entre PCP et les JV. Les limites de batterie seront situées à la
sortie de l’unité U53
Raison : cette entité présente une capacité stratégique de stockage et permet une
flexibilité de production et de vente. En 2008/2009 cette capacité de stockage a rendu
un grand service en évitant l’arrêt de la production malgré les difficultés des ventes et
la disponibilité du produit avec la reprise des ventes. De même elle est liée au procédé
de fabrication et d’engrais.
Unité de dépotage d’acide sulfurique : Les équipements situés au port sont à
céder à JPH SA. La limite de batterie de la conduite liant l’U52 au port à l’U12 à
l’atelier sulfurique sera située au niveau de l’entrée de la limite de batterie du rack 27.
Circuits d’engrais : tous les stockages ainsi que les convoyeurs et système de
changement pour ventes locales resteront sous contrôle de PCP. Les quais ainsi que le
système de mise à FOB (à partir du convoyeur GH y compris ce dernier) sont à céder à
JPH.
Eau de mer : les équipements à céder à JPH sont ceux situés au port (station de
pompage,…..) ainsi que les conduites jusqu’au déservoir. L’axe canal du déservoir
jusqu’au REM1 (y compris les trois pompes de CAP) ainsi que le REM1 resteront
propriété de PCP. Pour les autres REM avec leurs liaisons, JPH se substituera à PCP
avec les mêmes limites de batteries convenues avec les JV.
Raison : à l’instar des JV (qui ont tous des bassins d’eau de mer), le contrôle du REM1
par PCP lui permettra de mieux gérer l’alimentation en Eau de mer avec le bassin de
REM1 comme tampon.
Eau brute : les équipements à céder à JPH sont ceux situés à partir du réservoir Eau
Douce et jusqu’au regard à coté de la nouvelle administration y compris le regard vers
le bassin PCP restera propriété de PCP. La nouvelle conduite eau douce en cours de
83
construction sera cédée à JPH du piquage et jusqu’à l’unité 12 (le regard et le
compteur prévus à ce niveau resterons propriété de PCP).
Boucle 60 KV : la boucle 60 KV sera cédée à JPH en dehors des postes PJ3 et PJ5.
Evacuation de Gypse : les équipements à céder à JPH sont ceux à partir (y
compris) les fosses de rejet.
Canal de rejet d’eau de mer : tout le canal sera cédé.
Locaux administratifs : les locaux administratifs à céder à JPH sont ceux situés
en dehors de la clôture prévue. A savoir : la nouvelle administration et la nouvelle
salle modulaire d’en face, les salles de réception, les nouveaux locaux à coté
d’Alsthom.
L’eau potable : PCP fournit l’eau potable à partir de sa TED. Nous proposons de
garder cette alimentation tout en installant des compteurs à la sortie de l’unité ACP
U53 pour le port et l’unité de soufre liquide U51 et au niveau des locaux CIJ/PN pour
facturer l’eau consommée par les services de JPH.
L’eau d’incendie : le bac d’incendie situé au niveau de l’unité U53 sera gardé par
PCP. PCP facture à JPH selon une formule à convenir l’eau d’incendie consommé par
cette dernière.
Par contre les ateliers centraux, le garage et le laboratoire sont à garder à PCP.
En effet, il est important de préciser que ces immobilisations ont pour finalité d’aider
l’entreprise JPH S.A à accomplir les missions qui lui seront confiées et qui ne sont
en relation qu’avec la fourniture de services généraux, notamment :
Achats décentralisés
Service du personnel
Médecine de travail et les soins
Service social
Service juridique
84
Service sécurité
Service maritime et flux CIJ/CP
Section 4 : Elaboration d’un plan d’affaire du projet (ACT)
1. Volet stratégique et organisationnel
a) Analyse SWOT
Le mot SWOT est défini comme étant les Forces, les Faiblesses, les Opportunités et
les Menaces d’une entreprise. Ce moyen d’analyse est un moyen efficace permettant de
présenter et récapituler les principaux facteurs de succès et de risques d’un projet.
Le but final de ce type d’analyse reste de prendre en considération dans la stratégie, en
même temps les facteurs internes et externes, en profitant au maximum les potentiels des
forces et des opportunités et en réduisant les conséquences des faiblesses et des menaces.
Les forces et faiblesses sont des éléments en forte relation avec la stratégie de l’entité,
son mode d’organisation, et ses ressources disponibles. L’entreprise peut viser ainsi de
renforcer les premières et éliminer les dernières.
Quant aux opportunités et menaces, ils sont plutôt en relation avec les éléments de
l’environnement externe de l’entreprise, entre autre, le marché, les changements, les
concurrents, et sont généralement difficile à contrôler. Donc, il serait convenable de mettre en
place des actions permettant de les exploiter et observer leurs changements pour pouvoir s’y
adapter.
Dans une démarche purement stratégique , il serait judicieux d’effectuer une analyse
SWOT du groupe OCP , pour pouvoir ainsi avoir une vision assez claire du marché dans
lequel opère le groupe et de l’environnement externe , et également être capable de prendre
des décisions stratégiques tactiques et opérationnelles .
La matrice suivante nous permettra également d’effectuer une analyse croisée des
éléments de la matrice. Cela dit, on pourra ainsi combiner les axes de la matrice et raisonner
en quoi les opportunités offertes à l’OCP peuvent aider à éliminer ou au moins améliorer les
faiblesses. Il serait également intéressant de croiser les menaces avec les forces pour être sûre
85
que les forces de l’OCP sont résistantes aux menaces. Combiner ces facteurs permet de
s’assurer que nous avons une représentation objective, ni trop optimiste ni trop pessimiste.
Figure 13 : Représentation de la Matrice SWOT de l’OCP
Forces
-Premier exportateur de phosphates sur le plan mondial et troisième producteur
-Amélioration de la capacité de la production
-Diversification de la production.
-Protection de l’Etat
-Grande expérience
-Voisinage avec le continent européen
-Société respectueuse de l’environnement
-Une culture d’entreprise forte et des valeurs partagées au sein du Groupe
Opportunités
-Absence de concurrents sur le marché marocains
-Signature de partenariats avec des groupes de l’étranger
-Cadre réglementaire et fiscal favorable pour les opérateurs miniers
-Bénéfice du savoir-faire des sociétés internationales opérant dans le secteur au Maroc
Faiblesses
-Forte difficulté d’estimation de manière scientifique les réserves de phosphates du pays.
-Peu d’investissements orientés vers la Recherche et le Développement exception faite de Managem possédant une structure dédiée « Reminex »
-Absence d’infrastructures adaptée pour attirer plus d’opérateurs
-Peu de transparence dans les services fournis par l’OCP aux Joints ventures
Menaces
-Instabilité des cours de métaux de base
-Grande concurrence mondiale
-Volatilité des taux de change
-Changement d’habitudes de consommations des pays importateurs d’engrais.
86
Bien qu’avant tout, destinée à la planification, l’analyse croisée de la matrice SWOT
permet de vérifier que la stratégie mise en place par l’entité constitue une réponse
satisfaisante à la situation décrite par la matrice. Donc après avoir explicité les différents axes
de cette matrice, nous allons nous pencher sur l’analyse croisée des couples forces /
opportunités, forces / menaces, faiblesses / opportunités et faiblesses / menaces pour
déterminer si le risque est acceptable.
En premier lieu, l’OCP étant le premier exportateur de phosphates et troisième
producteur sur le plan mondial, cette force lui permettra de garder sa part de marché, d'être
pionnier, et donc en quelque sorte d'influencer les prix, les méthodes de travail, et le transfert
de compétence. Ce point peut servir même dans le cas de l’OCP à minimiser la volatilité des
prix. Dans ce contexte il faut pas négliger le poids de cette entreprise, lui permettant de faire
des coalitions avec d'autres producteurs exportateurs de façon à former des blocs et contrôler
les clients.
En effet, l’amélioration de la capacité de la production, est une technique qui permettra
à l’entité d'optimiser les coûts et d'accroitre la productivité, ainsi, de cette manière toujours
produire à moindre coût. C’est un atout très fort, qui aidera l’entreprise à avoir un avantage
concurrentiel en se basant sur sa grande expérience, pour saisir l'opportunité du leadership
mondial, et repoussera la menace de la concurrence ainsi que la menace du client qui se
désiste sous l'effet du prix. De même, la politique de diversification adoptée permettra à
l’entité de faire face au risque du changement d'habitude de consommation.
Etre le voisin le plus proche de l'Europe, permettra toujours à l’OCP d'être plus
concurrentiel dans la mesure où les coûts de transport sont plus bas, et parce qu’aussi ça ouvre
les portes à beaucoup de joint-ventures telles que BUNGE et autres, qui peuvent venir faire de
l'extraction ou d'autres industries sur place au Maroc avec des coûts plus bas. En outre, ça va
permettre de saisir l'opportunité du transfert de technologie, parce que plus on a de
partenariats, plus on échange les compétences et les méthodes de travail.
Par ailleurs, la protection de l'état permet à la firme d'évoluer dans un environnement
moins hostile, à vrai dire plus stable, donc elle sera plus compétitive voire plus attirante pour
les partenaires, qui viendront s'abriter sous le parapluie de la firme pour bénéficier de ses
facilités. Dans ce contexte, nous pouvons aussi parler de la protection que fournit le Maroc à
87
ses entreprises contre le risque de change, tant que l’état achète la devise et la revend aux
entreprises avec un taux plus au moins stable, et prend par conséquent en charge le déficit,
mais il est à noter que l’état ne réagit que dans une marge limitée concernant ce point.
Pour ce qui est de la culture d'entreprise, cette dernière permet à l'OCP de marquer son
identité vis a vis de ses collaborateurs, et donc garantir une meilleure qualité du coté travail,
ainsi mieux produire et être plus compétitive. Cet avantage permet à la firme d’être aussi
protégée contre la fuite de compétence, puisqu’elle satisfait grandement son personnel à
travers notamment la politique sociale qu’elle mène, et ce en contribuant à la mise en place de
prestations voirie, construction d’écoles, résorption des bidonvilles, et création de zones
vertes qui relèvent traditionnellement des compétences communales.
D’ailleurs, le fait que l'OCP ne sache pas estimer exactement son potentiel restant,
met toute l'activité en danger, et pourra même perdre à l’entreprise l'opportunité de gagner des
partenaires qui demandent plus de visibilité sur le futur, puisque les dirigeants produisent sans
avoir une idée claire sur le jour ou ils arrêteront ; ceci dit qu’ils n'ont pas de plans d'après
phosphate, et par la suite pas de plans pour rester les premiers. D’un coté, s’ils s’engagent
dans la production et la vente avec des contrats, et si jamais les réserves des phosphates sont
épuisées avant la rupture du contrat, l’OCP aura à payer des dommages énormes. D’un autre
côté, si jamais ces jours arrivent, et que l’entreprise n’a pas de plan « B » pour ses employés
qui vivront la fin du phosphate, elle s’exposera à la menace de perdre sa position de leader
mondial d’exportation de ce minerai.
Bien que, l’entité s’intéresse à l’environnement en l’intégrant dans sa stratégie globale
et en considérant sa protection comme étant un moyen de compétitivité économique et de
responsabilité sociétale. Cela se traduit essentiellement par l’éventail diversifié de politiques à
savoir la politique eau, la politique énergie, et la politique carbone, pointant ainsi la garantie
et le développement de l’efficacité énergétique. Son souci permanent étant la protection de
l’environnement qui se traduit par beaucoup de travaux menés sur les plateformes
d’exploitation. En particulier, le programme de plantation d’arbres et de végétaux adopté, non
seulement, en vue d’améliorer le milieu naturel tout autour des ateliers d’extraction et des
usines de traitement, mais aussi afin de justifier les espaces exploités proportionnellement
avec l’avancement des travaux.
Néanmoins, le fait qu’il ait peu d’investissements orientés coté recherche et
développement pourra ralentir la force d'une meilleure productivité, et agrandir la menace de
88
la concurrence et de l'obsolescence technologique. En admettant que les réglementations
écologiques suivent un rythme de développement technologique très rapide, même si le
Groupe OCP a toujours pris en considération la protection de l’environnement, ça pourra lui
faire rater l'opportunité de gagner de partenaires qui exigent l'usage de méthodes modernes, et
par la suite tout le transfert de technologie et d'expertise avec eux. En faisant de la recherche,
la firme pourra trouver des moyens de production moins polluants et elle saura mieux gérer
ses déchets.
De surcroît, avoir une plateforme pas très bien préparée, fais perdre a l'OCP des
partenariats avec des investisseurs étrangers, étant donné que les partenaires cherchent des
espaces bien équipés et ayant une image prestigieuse, pour s'y installer et donc produire ou
extraire à un prix compétitif. Sans doute avoir une infrastructure adaptée pour attirer plus
d’opérateurs peut s’avérer très coûteux, mais le gain latent est plus important, tant que
l’entreprise profitera des partenariats qui la feront gagner sur le long terme, qui partageront
leur savoir faire technologique avec elle, et puis à la fin elle gardera la plateforme en cas de
départ de l'un d’eux, qui lui fera un actif de plus sur son bilan. Or, si la firme n'a pas de bonne
plateforme, elle est moins compétitive et affaiblie en même temps sa force de proximité et la
protection de l'état. Enfin, la faible transparence dont dispose l’OCP, l’empêche de profiter de
l’opportunité des partenariats, du moment qu’il ne donne pas une image très attirante
concernant l’allocation d’infrastructure par l’OCP service aux joint-ventures, c’est pourquoi la
firme souhaite mettre en place le projet de scission donnant à l’OCP service une identité à
part, en vue de promouvoir plus de transparence dans ce cadre.
b) Analyse de l’environnement concurrentiel (Porter)
Ce modèle indique l’environnement concurrentiel de l’entreprise en question. Cela
concerne plus précisément la mise en place d’un système de veille dans le but d’éviter de
mettre l’avantage concurrentiel en situation de danger et de garantir la rentabilité des produits
à long terme.
Pour chaque société, cette conception est d’une grande importance parce qu’elle est
capable de conduire ses créations concernant les décisions stratégiques et d’investissements.
89
La profitabilité des activités dans la structure industrielle concerne principalement les
forces suivantes :
Intensité concurrentielle
Menace des produits de substitution
Pouvoir de négociation des clients
Menace des nouveaux entrants
Pouvoir de négociation des fournisseurs
Concernant le groupe OCP, l’analyse des cinq forces, permettra d’offrir au personnel
concerné une forte base de données qui sera utilisée par la suite dans la simulation de la
situation de concurrence du groupe.
Face à un secteur en perpétuelle évolution, l’OCP est capable de remonter la pente
malgré la crise internationale qui a touché le monde et a pu garder sa position autant qu’acteur
leader sur le marché mondial des phosphates.
i. Concurrence
La globalisation de l’économie a mis les sociétés dans une nouvelle situation. Tel est
le cas pour l’OCP qui malgré la signature de plusieurs joint-ventures la mettant ainsi plus au
moins à l’abri , elle a intérêt à rester consciente de la concurrence acharnée des pays
producteurs de phosphates à travers le monde qui peuvent offrir un produit moins cher et
d’une meilleure qualité .
L’OCP par ailleurs se différencie de ces concurrents par ses grands investissements
destinés à la recherche et le développement.
Pour ce qui est de l’intensité concurrentielle, l’OCP fait face à une concurrence
immense face à des entreprises de plusieurs pays. Les principaux concurrents restent
d’ailleurs, les Etats Unis, et la Chine qui avec leur part mondiale qui est simultanément de
40.91% et 14.19% et leur capacité de production qui dépassent les 81 000 et 28 100 millions
en 2011.
ii. Menace des produits de substitution
L’office chérifien du phosphate exporte principalement l’acide phosphorique et les
engrais phosphatés. Ces deux produits sont utilisés dans plusieurs domaines, comme les
90
boissons non alcoolisées ou encore dans les laboratoires puisqu’il résiste à l’oxydation ainsi
qu’à la réduction et l’évaporation. Il est également utilisé comme engrais nécessaires dans le
domaine de l’agriculture.
Le phosphate intervient aussi dans la métallurgie du fer à travers le phosphore, on le
voit éventuellement dans les eaux de drainage et les soles, se représentant autant que sels
minéraux, ou sous la forme de combinaisons avec la matière azotée du sol. Il fait également le
rôle de l’interlocuteur dans la croissance des végétaux qui sont de grandes proportions, c’est
de là que vient l’importance des phosphates dans les engrais.
Le phosphate est donc un élément indispensable et présent en force dans la vie en
générale et malheureusement ne pouvant pas être substitué ou remplacé par aucun autre
élément.
L’absence de produits de substitution représente définitivement un grand avantage à
l’OCP qui, entreprise productrice de phosphate n’aura pas à s’inquiéter de l’apparition d’un
produit qui pourra faire concurrence au phosphate.
iii. Pouvoir de négociation des clients
Le pouvoir de négociation des clients est représenté par l’aptitude des consommateurs
à négocier le prix et/ou les conditions de ventes.
L’OCP offre ses services à environ 150 acheteurs à travers les 5 continents. En plus
d’avoir développé des liens stratégiques assez puissantes avec ses consommateurs, l’OCP a
également signé des contrats de fournitures sur le long terme et a mis sur pied des joint-
ventures avec des entreprises de grand calibre en Amérique du Nord et du Sud , en Europe et
en Asie .
On peut dire que le pouvoir de négociation des clients reste très restreint pour les pays
qui ont déjà signé des accords de plusieurs années mais largement élevé pour les pays avec
lesquels l’OCP n’a pas encore de partenariats.
L’industrie de phosphate est très sensible aux prix offerts par les concurrents.
iv. Menace des nouveaux entrants
Les nouveaux entrants sont des entreprises qui se créent ou bien qui proposent des
produits similaires visant ainsi les mêmes clients.
91
Dans le cas de l’industrie du phosphate, c’est déjà un marché très fermé pour lequel il
serait très peu probable qu’un nouvel entrant y fasse son apparition.
Les barrières à l’entrée sont nombreuses ce qui rend ce marché difficilement
accessible. Cette industrie présente plusieurs obstacles à surmonter tels que, les grands pays
exportateurs de phosphates ainsi que les grands investissements en recherche et
développement.
v. Pouvoir de négociation des fournisseurs
La force d’un fournisseur se définie à travers la capacité de ce dernier à négocier les
prix de vente des produits qu’ils offrent sur le marché.
Les fournisseurs ont un grand pouvoir de négociation, c’est pour cela que l’OCP a
mise en place une plateforme d'échanges dématérialisés au service de la performance pour
mieux satisfaire ses fournisseurs et répondre à leurs attentes.
Pionnier en matière de modernisation, et dans le cadre d’une vision purement sociétale
du Groupe, cette initiative se veut une contribution active à la modernisation globale de
l’entreprise.
La firme s’est également engagée à améliorer et faire progresser la gestion interne
ainsi qu’externe avec ses collaborateurs, en s’appuyant sur la création et les nouvelles
technologies.
c) Stratégies génériques de porter
Ce modèle propose plusieurs manières dont l’entreprise peut bénéficier d’un avantage
concurrentiel sur son marché. D’après Porter, un avantage concurrentiel est durable, dans le
cas où il n’est ni copié, ni substitué.
Dans le cadre des stratégies génériques de porter, nous pouvons opter pour l’une des
stratégies suivantes.
Domination par les coûts
Différenciation
Concentration
92
Dans le cas de l’office chérifien du phosphate, ce dernier vise une stratégie de
domination par les coûts.
La stratégie de domination par les coûts de l’OCP cible la présentation d’une offre de
valeur similaire à celle des concurrents mais avec un prix inférieur. L’OCP sera capable
d’adopter cette stratégie en réduisant les coûts, ce qui s’obtient par l’optimisation de
différentes étapes de production, mais plus précisément en se basant l’effet d’expérience.
L’OCP pourra aussi adopter une stratégie de différenciation, en fractionnant l’une de
ses entités. Cette stratégie de séparation de l’entité de production de l’entité de services
permettra en premier lieu de présenter une image plus transparente de l’entreprise et attirer
ainsi plus d’opérateurs, en deuxième lieu, elle se différenciera par cette démarche des autres
concurrents opérant dans le même domaine.
En fait, il faut noter que l’OCP a toujours opté pour une stratégie sociétale et ce, en
participant très fortement au progrès du niveau de vie de la société au MAROC, cela dit,
l’OCP contribue au budget d’équipement du pays, recrute annuellement plusieurs nouveaux
diplômés et finalement, verse à l’Etat les impôts.
L’entreprise adopte également une stratégie de différenciation en mettant place un
« service après vente » géré par des ingénieurs et des techniciens qui à l’aide de moyens
spécifiques et pointus sont capables de suivre le chemin d’utilisation du phosphate livrés à sa
clientèle à travers le monde. Le but d’une une telle initiative reste l’amélioration constante de
la qualité du produit de l’OCP en fonction des besoins du marché.
d) Les 7 facteurs clé de succès
Le modèle des 7 S est une méthode de management utilisé par le cabinet McKinsey
qui combine les 7 facteurs clé de succès. Ces variables permettent d’organiser de manière
générale et efficace l’entreprise.
Ce moyen facilite la compréhension de la dynamique d’une entreprise et permet
également de fixer des buts d’amélioration. Autrement dit, cet instrument est un guide des
changements au sein de l’organisation.
Ces 7-S sont souvent utilisés dès qu’on se trouve en face d’une transformation
radicale.
93
Cet outil détaille la performance de l’entreprise selon l’interaction entre les 7 éléments.
i. La stratégie : L’OCP dispose d’une stratégie bien définie et assez claire, le groupe
gère bien ses ressources humaines et financières de manière à participer à l’atteinte des
objectifs.
ii. La structure : Reposant sur un système bien organisé avec une structure financière
saine et équilibrée, l’OCP se dote d’une combinaison de type d’entreprise et de
stratégie bien adaptée à l’environnement dans lequel elle opère.
iii. Les systèmes : Conscient de la nécessité et l’enjeu d’avoir des systèmes bien identifiés
et maitrisés, le groupe OCP met en place un système d’information bien évolué qui lui
permet d’optimiser la gestion des différents processus et procédures de l’entreprise.
iv. Le Staff : le personnel de l’OCP est classé en 5 catégories professionnelles avec
différentes échelles de rémunérations. Cette classification vient en réponse au soucis
du groupe à avoir un personnel compétent , actif avec des profils et atouts bien définis
, ayant la combinaison des 3 savoirs et capable de répondre aux besoins de
l’entreprise.
v. Le Style : L’OCP adopte une culture d’entreprise forte avec des valeurs partagées au
sein du groupe. Cette culture correspond à l’ensemble des règles utilisées au sein de
l’OCP au quotidien.
vi. Les Skills (Les compétences) : intitulé comme usine de compétences, l’OCP sait bien
gérer cela en organisant et finançant souvent des formations pour son Staff pour lui
permettre d’être à jour concernant les nouvelles connaissances. Dans ce cadre, l’OCP
fait également un suivi pour s’assurer de la mise en pratique des connaissances
acquises durant ces formations.
vii. Les Shared Values (Les valeurs partagées) : ce point est central dans la méthode
développée par McKinsey. Les valeurs partagées conviennent à la représentation de
l’organisation et de ses croyances. L’OCP ayant pour finalité le développement d’une
vision sur le long terme au service de l’amélioration à court terme, du fait qu’elle se
94
dote de caractéristiques stables et structurantes en ce qui concerne ses convictions et
ses attitudes qu’elle souhaite transmettre à ses collaborateurs.
Si la maîtrise de ces sept éléments définit un environnement favorable à la réussite de
l’entreprise, elle n’est pas une condition suffisante sur la durée. Cette méthodologie est un
outil de diagnostic pour comprendre la dynamique d’un marché, effectuer des changements
importants dans l’organisation ou lancer un projet. Il s’agit d’analyser les interactions entre
ces différents éléments afin d’en extraire une nouvelle orientation pour l’organisation. L’enjeu
pour l’entreprise est de parvenir par la suite à appliquer ces changements.
95
2. Volet juridique
Notre partie juridique sera dédiée à la présentation des démarches et formalités liées à
la création de la société « JPH ». En vue de la création de notre entreprise, l’équipe
responsable du projet devrait rendre l’idée du projet parfaitement claire et basée sur des
éléments bien étudiés et concrets à savoir la faisabilité du projet, les compétences et
motivations professionnelles ainsi que le potentiel de financement afin de réduire les
incertitudes et maitriser l’environnement économique du projet.
D’ailleurs, le choix de la structure juridique est un aspect fondamental qui engage
l’avenir de l’entreprise à travers notamment le statut qui permet de définir entre autres la
nature de l’activité, le degré d’engagement et de responsabilité, le régime fiscal, ainsi que la
crédibilité vis-à-vis des partenaires.
Sur ce plan, nous avons rédigé une proposition des statuts de la société nouvellement
créée « JPH ».
Les statuts présents en Annexe N° 5 regroupent l'ensemble des droits et obligations
juridiques de l’OCP S.A., personne morale détenant 100% de la société nouvellement créée,
au sein de société « JPH » et à l'égard des tiers. Les statuts devront faire l'objet d'un dépôt au
Greffe. Ce document juridique définit ainsi les objectifs et le fonctionnement de l’entreprise,
et permet d’exprimer d’une façon claire plusieurs éléments, dont les caractéristiques générales
de la société à savoir la dénomination, l’objet, la forme juridique et autres, ainsi le capital
social et sa répartition notamment le nombre et la valeur de chaque part.
Le tableau suivant présente en résumé les axes les plus importants dudit statut :
Forme Société Anonyme régie par les présents
statuts et notamment par les dispositions de
la loi N°17-95 telles que modifiées par la loi
20-05 relative aux sociétés anonymes
Objet fournir l’infrastructure et l’ensemble des
services reliés à l’activité phosphatière.
effectuer toutes opérations commerciales,
financières, mobilières, immobilières et
accessoirement industrielles qui pourraient se
96
rattacher directement ou indirectement, en
totalité ou en partie, à l’un quelconque des
objets de la Société, à tous objets similaires ou
connexes et même à tous objets qui seraient
susceptibles de favoriser son essor et son
développement.
Dénomination Jorf Lasfar Phosphate Hub « JPH »
Siege social Pôle Industriel Jorf Lasfar ; BP 118 El Jadida
Durée Quatre Vingt Dix Neuf (99) années à compter
de son immatriculation au registre du
commerce
Capital social 24 304 737 DHS
Nombre d’action 243 047 actions
Valeur d’une action 100 DHS
Gestion La société anonyme est gérée avec Directoire et
Conseil de surveillance.
Contrôle de la société Le contrôle de la Société est exercé par au
moins deux (2) Commissaires aux Comptes qui
sont nommés et exercent leur mission
conformément à la loi.
Répartition des bénéfices le bénéfice net dégagé, diminué des pertes
nettes antérieures, fait l’objet d’un prélèvement
de cinq pour cent (5%) affecté à un fonds de
réserve légale ; ce prélèvement cesse d’être
obligatoire lorsque le montant de la réserve
légale excède le dixième du capital social.
Le bénéfice distribuable est constitué par le
bénéfice net de l’exercice, après dotation à la
réserve légale et affectation des résultats nets
antérieurs reportés.
Prorogation Un an au moins avant l’expiration de la durée
de la Société, le Conseil de Surveillance
convoque l’assemblée générale extraordinaire
97
des actionnaires à l’effet de décider si la Société
doit être prorogée.
Dissolution Hors les cas de dissolution judiciaire prévus par
la loi, il y aura dissolution de la Société à
l’expiration du terme fixé par les statuts ou par
décision de l’assemblée générale extraordinaire
des actionnaires statuant sur proposition du
Directoire, sous réserve de l’approbation
préalable à la majorité des 3/4 des membres du
Conseil de Surveillance présents, ou représentés
de cette proposition.
Liquidation L’assemblée générale règle le mode de
liquidation et nomme un ou plusieurs
liquidateurs dont elle déterminé les pouvoirs.
Fusion - Scission L'assemblée générale extraordinaire décide de
toutes opérations de fusion, de scission
conformément aux dispositions de la loi.
Frais de constitution Tous frais concernant la constitution de la
présente société, seront portés au compte des
frais généraux.
Greffe du Tribunal Les statuts seront déposés au greffe du Tribunal
de commerce de Casablanca.
Publications Tous pouvoirs sont donnés au porteur d’un
original ou d’une copie des présentes pour
effectuer les dépôts et publications prescrites
par loi et accomplir toutes autres formalités
concernant directement ou indirectement la
constitution.
Figure 14 : Résumé du statut juridique de la société "JPH"
98
Une fois le choix du statut juridique déterminé, il reste à l’entreprise à accomplir les
formalités de création et les différentes démarches administratives.
La figure suivante présente les principaux aspects liés à la création de l’entreprise
« JPH ». Nous avons essayé dans la rédaction de cette figure de cerner et synthétiser les
étapes et les démarches préalables au démarrage de l’activité de notre société en fonctions des
frais à payer pour donner naissance à la nouvelle entité.
Figure 15: Frais de constitution de la société "JPH"54
54
Une justification concernant le taux appliqué pour le calcul des droits d’enregistrement sera présentée dans le volet fiscal.
• certificat négatif (100 Dhs)
•timbre de quittance (20 Dhs) Certificat négatif
• 20 Dhs de frais de timbres pour la légalisation par feuille (240 Dhs)
Établissement des statuts
•honoraires du cabinet juridique (20000 Dhs) Établissement des bulletins de souscription
•honoraires du notaire ou fiduciaire (20000 Dhs) Établissement des
déclarations Souscription / Versement
•1% du capital, avec un minimum de 1000 dhs (243047.37 Dhs)
•PV de nomination du président et de conseil de surveillance (200 Dhs)
Dépôt des actes de création et formalités
d'enregistrement
•Pour personnes morales : 350 Dhs (Dépôt des statuts : 200 Dhs, immatriculation au RC : 150 Dhs)
Immatriculation au registre de commerce
•Bulletin officiel : 4DH la ligne (240 Dhs)
Publications officielles
99
Par conséquent, le montant des frais de constitution à intégrer dans les immobilisations
en non valeurs au bilan d’ouverture de la société JPH créée suite à l’opération de scission est
de : 283957.37 Dhs.
3. Volet Fiscal
Jusqu’à fin 2009 les opérations de scissions étaient soumises au droit commun. Dans
ce contexte le C.G.I ne prévoyait aucun régime de faveur pour les scissions en matière
d’impôt sur les sociétés. Les opérations de scission étaient assimilées à une cessation
d’activité, qui se traduit par l’imposition immédiate des plus-values de cession, selon les
conditions du droit commun.
En revanche, la loi de finance a modifié et complété certaines dispositions du CGI par
de nouvelles mesures d’encouragement pour une meilleure compétitivité face à la
concurrence internationale, à travers un paragraphe qui prévoit un régime fiscal transitoire
en faveur des opérations de fusion et de scission réalisées avant 2016. Ce régime s’applique
aux sociétés passibles de l’impôt sur les sociétés obligatoirement ou sur option.
En effet, toutes les opérations de scission sont éligibles au régime transitoire, non
seulement les opérations de scission totale qui se traduisent par la dissolution de la société
scindée et l’apport aux sociétés absorbantes ou nées de la scission de l’intégralité des
activités susceptibles d’une exploitation autonome, mais aussi les opération de scission par
spin off qui donne lieu à la création d’une seule nouvelle entité en gardant une partie de la
société scindée dans l’ancienne entité.
De ce fait, nous allons présenter dans un premier temps les dispositions fiscales du
droit commun, ensuite du régime transitoire, et enfin un tableau comparatif synthétisant la
différence du régime transitoire et du droit commun pour le cas de notre société.
Notre étude fiscale portera principalement sur les taxes des collectivités locales,
l’impôt sur les sociétés ainsi que les droits d’enregistrement.
a) Droit Commun
i. Taxes des collectivités locales
La loi 47-06 qui traite des taxes locales définit la taxe professionnelle comme étant
une taxe établie sur la valeur locative annuelle brute, normale et actuelle des magasins,
100
boutiques, usines, ateliers, hangars, remises, chantiers, lieux de dépôts et de tous locaux,
emplacements et aménagements servant à l’exercice des activités professionnelles
imposables.
La valeur locative, base de la taxe professionnelle est déterminée soit au moyen de
baux et actes de location, soit par voie de comparaison, soit par voie d’appréciation directe
sans recours à la procédure de rectification prévue par la loi 47-06.
Etant un établissement fournissant des services dans le domaine de l’industrie, la taxe
professionnelle de « JPH » sera calculée sur la valeur locative de la société pris dans son
ensemble et muni de tous leurs moyens matériels de production y compris les biens loués ou
acquis par voie de crédit-bail. En aucun cas, cette valeur locative ne pourra être inférieure à
3% du prix de revient des terrains, constructions, agencements, matériel et outillages.
Selon la nomenclature des activités soumises à la taxe professionnelle présente dans la
loi 47-06, les sociétés qui exercent une activité liée aux superphosphates sont des activités
de classe 3, dont le coefficient est de 10%.
La société JPH est une société nouvellement créée, et selon la loi 47-06, les redevables
qui entreprennent après le mois de janvier une activité nouvellement créée, deviennent
passibles de la taxe professionnelle à partir du premier janvier de l’année qui suit celle de
l’expiration de l’exonération quinquennale prévue à l’article 6 de ladite loi. Cependant, dans
notre cas, la création de la société « JPH » via scission donne lieu à un transfert d’activité, et
la loi stipule que le transfert d’activité et le changement d’exploitant ne sont pas considérés
comme une activité nouvellement créée. De ce fait, Jorf Lasfar Phosphate Hub ne
bénéficiera pas de l’exonération quinquennale.
On en conclut que :
Taxe professionnelle = 1 500 000 DH55
X 10% = 150 000 DH
Il faut noter que dans l’avenir, dans le cas de l’exercice de plusieurs activités
professionnelles par JPH, l’imposition se fait d’après le taux de la classe de l’activité
principale.
En ce qui concerne les autres taxes des collectivités locales, il n y aura pas lieu
d’imposition pour ladite société, et ce pour les raisons suivantes :
55
Valeur locative fournie la direction financière
101
Taxe Raison de non imposition
Taxe sur les services communaux Les actifs de l’entreprise sont implantés dans
une zone extra-périphérique
Taxe sur les terrains urbains non bâtis JPH ne possède pas de terrains non bâtis dans
un territoire urbain
Taxe sur les opérations de constructions Même si l’entreprise JPH est nouvellement
créée, aucune opération de construction n’a
été effectuée, car l’entreprise a bénéficié de
locaux déjà bâtis par OCP S.A
Taxe sur les opérations de lotissement
Taxe sur les eaux minérales et de tables
Taxe sur le transport public de voyageurs
Taxe sur l’extraction des produits de
carrières
Ces taxes ne relèvent pas de l’activité de
l’entreprise.
Tableau 7 : Raisons de non-imposition des taxes
ii. Impôt sur les sociétés
En ce qui concerne l’impôt sur les sociétés, la société bénéficiaire de la scission, à
savoir l’entreprise JPH, n’est pas concernée dans le droit commun. En effet, c’est la société
scindée, à savoir OCP SA, qui doit payer un impôt de 30% sur la plus value réalisée au
cours de l’opération.
La plus value d’apport est reflétée par le goodwill présent dans le bilan d’OCP S.A
après la scission. Nous en déduisons donc :
IS = 22 665 20956
x 30% = 6799562,7 DH
iii. Droits d’enregistrement
Le paiement des droits d’enregistrement est l’une des étapes essentielles pour la
création d’entreprise. Le droit commun exige le paiement d’un pourcentage de 1% du
56
Goodwill OCP S.A après scission = Totale immobilisations incorporelles - 51 842 436 DH (Présentée dans le bilan d’ouverture d’OCP production)
102
capital social de l’entreprise créée, à savoir JPH, ainsi que 6% les passifs pris en charge,
notamment, les dettes et les engagements.
Le capital social de JPH étant de 24 304 737 DHS, et les passifs pris en charge
s’élevant à 3 243 193 01657 DHS, nous obtenons :
Droits d’enregistrement = 24 304 737 x 1% + 3 243 193 016 x 6%
= 194 834 628,3 DHS
b) Régime transitoire
i. Taxes des collectivités locales
Le régime transitoire favorise les scissions, et fait obstruction des taxes locales.
L’entreprise JPH n’a pas de taxes à payer.
ii. Impôt sur les sociétés
Le régime transitoire donne un abattement de 100% sur les plus values d’apport chez
la société scindée. Cependant, il faut noter que pour l’entreprise nouvellement créée JPH, il
y a une imposition différée jusqu'à vente.
iii. Droits d’enregistrement
Concernant les frais à payer lors de la création de la nouvelle entité aura à débourser
1% de son capital pour ce qui est des droits d’enregistrement. En effet, en ce qui concerne
les passifs pris en charge, le régime transitoire exonère à 100% les sociétés nouvellement
crées.
Les droits d’enregistrement s’élèveront à :
Droits d’enregistrement = 24 304 737 x 1% = 243 047,37 DHS
57
Passifs pris en charge = 106 061 255 Dh de dettes financières + 3 137 131 761 Dh de dettes du passif circulant (Présentées dans le bilan de JPH)
103
Droit Commun Régime Transitoire
OCP S.A JPH OCP S.A JPH
Taxes locales
Mt à payer :
0 DHS
_ Taxe
professionnelle :
10% de la valeur
locative (Pas
d’exonération
quinquennale.)
_ Taxe services
communaux :
Néant car zone
d’implantation des
actifs extra-
périphérique
Mt à payer :
150 000 DHS
Mt à payer :
0 DHS
Mt à payer :
0 DHS
IS _ IS de 30 % sur
PV d’apport ;
Mt à payer :
6 799 562,7 DHS
Mt à payer :
0 DHS
_ IS sur PV
d’apport : 0%
Mt à payer :
0 DHS
_ imposition
différée de la PV
globale jusqu’à
vente
Mt à payer :
0 DHS
Droits
d’enregistrement
Mt à payer :
0 DHS
_ 1% sur capital
social et 6% sur
passif pris en
charge
Mt à payer :
194 834 628,3 DHS
Mt à payer :
0 DHS
_ 1% sur capital
social et 0% sur
passif pris en
charge : 0%
Mt à payer :
243 047,37 DHS
Totaux à payer 201 784 191 DHS 243 047,37 DHS
Tableau 8 : Récapitulatif des impôts
104
Il apparait donc clairement que le régime transitoire est une opportunité à saisir par les
entreprises ayant la volonté d’opérer des projets de scission, et ce parce qu’il apporte
beaucoup de facilités en matières de paiement d’impôt, qui se traduisent dans notre situation
par la réduction des frais à payer d’un montant de 194 984 628.3 Dhs à 243 047.37 Dhs, et
par conséquent la réalisation d’une économie s’élevant à 194 741 580.9 Dhs.
4. Volet Comptable et financier
a) Evaluation de l’entreprise avant scission par méthode des DCF
i. Calcul des DCF
Les Cash flow ou encore les flux de trésorerie indiquent la totalité des flux de
liquidités engendrés par les activités d’une entreprise. Pour les analystes et les créanciers cela
représente un excellent outil pour gérer la solvabilité et la bonne réputation d’une société.
C’est aussi un moyen qui permet de s’informer sur l’aptitude de la société à financer
ses propres investissements à partir de sa distribution des dividendes aux actionnaires.
Comme nous l’avons déjà cité dans la partie théorique, l’évaluation du capital
économique d’une entité peut être effectuée moyennant plusieurs méthodes. Dans notre cas,
nous avons jugé que la méthode des Free Cash-flows reste la méthode la plus convenable pour
notre situation, et ce pour deux raisons principales :
L’impossibilité d’opter pour les méthodes comparatives, vu l’inexistence de sociétés
comparables à l’OCP ;
La non adéquation des méthodes patrimoniales qui sont considérées actuellement
comme des méthodes dépassées ;
L’OCP ambitionne réaliser un gain latent sur le long terme à travers le projet de
scission. Ce projet vise la fraction de l’entité OCP Pôle Chimie en deux entités indépendantes
celle de production et celle du service. Ce projet ayant pour finalité l’atteinte d’une meilleure
image de luxe ainsi que plus de transparence, vise à accomplir beaucoup d’objectifs
stratégiques, notamment, le transfert de compétence et de méthode de travail, une rentabilité
105
supérieure, et l’amélioration de sa position dans le marché moyennant l’établissement de
partenariats avec des investisseurs étrangers.
C’est ainsi qu’en calculant les DCF, le groupe OCP pourra prendre une décision bien
réfléchie et qui peut être défendable.
Durant ce processus, nous avons commencé par une collecte détaillée des éléments
nécessaires à ce type de calcul, à savoir : le compte de produits et de charges d’exploitation
prévisionnel de l’entité OCP Pôle Chimie _ présent en Annexe N°6_, les investissements
prévisionnels, et les délais fournisseurs et clients nécessaires pour le calcul du besoin en fond
de roulement.
Certains estiment que la définition des DCF est synonyme de la capacité
d’autofinancement, pendant que d’autre pensent qu’elle correspond à l’excédent brut
d’exploitation (EBITDA). En général, la formule des DCF consiste à déduire les cash flows
d’investissement, des cash flows d’exploitation.
D’ailleurs, en calculant les cash flows d’exploitation, nous avons procédé au calcul de
l’Impôt sur les Société à base des chiffres d’affaires local et export, étant donné, que le régime
des exportations fournit des avantages, en particulier chez les sociétés minières avec un taux
réduit de 17.5% à partir de la première année de l’exercice de l’activité58
. Il faut prendre en
considération, que nous avons retenu le maximum entre la cotisation minimale d’impôt sur les
sociétés qui représente 0.5% du chiffre d’affaire59
et l’impôt calculé sur la base du résultat.
La formule suivante montre la méthode du calcul :
IS= max ((α*30%+β*17.5%) REX, 0.05%*CA)
D’une part, α représente le pourcentage du chiffre d’affaire local du total chiffre
d’affaire. D’autre part, β indique le pourcentage du chiffre d’affaire export du total chiffre
d’affaire.
En ce qui concerne les flux d’investissement générés par l’activité, nous les avons
calculés en additionnant les investissements que nous avons déterminés préalablement, et le
besoin en fond de roulement que nous avons obtenu suite à l’application de la formule
suivante :
58
Article 19 du Code Général des Impôts 59
Article 144 du Code Général des Impôts
106
BFR= 2mois CA- 1mois charges hors frais de personnel et amortissements
ii. Calcul de la valeur terminale
Différentes sont les méthodes de détermination de la valeur terminale. L’OCP
préconise pour ce calcul l’utilisation d’un horizon infinie, supposé généralement comme étant
équivalent à un horizon de 10 ans.
Alors, en admettant que la valeur terminale indique la valeur de l’entreprise au terme
de l’horizon du plan d’affaires, nous n’aurons pas à calculer une valeur finale, puisqu’elle sera
intégrée lors du calcul des cash flows sur 10 ans.
iii. Calcul du coût moyen pondéré du capital (CMPC)
Tout d’abord, il convient de déterminer les composantes de la formule du coût du
capital permettant la rémunération de l’ensemble des ressources de l’entreprise à savoir :
CMPC= [KFP*FP/V] + [KD(1-t)*D/V]
Nous avons dans un premier temps, calculé le coût des fonds propres, à l’aide de la
formule de MEDAF. L’application de cette méthode nous a donné le résultat qui suit :
KFP=RF+β(Rm-RF)
KFP= 5.3% + 1.355 (12.2%-5.3%) = 14.64%
Avec60
:
RF : 5.3%
Rm : 12.2%
β : Selon la théorie de DAMODARAN, nous pouvons retenir le bêta de l’OCP à partir de la
moyenne entre 1.48 et 1.23, (Chemicals-Other et Chemicals-Specialty)61
, vu qu’il n’existe
pas d’entreprises comparables à l’OCP au Maroc et aussi vu qu’elle n’est pas cotée. Il en
résulte donc que β=1.355
Ensuite, il a fallu déterminer le taux du marché de la dette ainsi que sa valeur du
marché :
60
http://www.leconomiste.com/article/908908-bourse-la-prime-de-risque-s-am-liore 61
DAMODARAN - WACC Tutorial (Annexe N° 7)
107
Selon la note d’information concernant l’émission d’un emprunt obligataire de
l’OCP62
, le montant globale de l’émission obligataire est de 2 000 000 000 Dhs, avec un taux
actuariel brut (TAB) : entre 4,26% et 4,46%
Nous avons retenu à ce propos, la moyenne entre les deux TAB à savoir : 4,36%
De ce fait, nous avons pu appliquer la formule du coût moyen pondéré du capital, avec
une valeur de marché des capitaux propres de 8 287 500 000 Dhs. Nous avons obtenu alors :
CMPC= 14.64%*(8 287 500 000/10 287 500 000) + 4.36%*(1-0.3)*(2 000 000 000/10 287 500 000)
CMPC= 12%
62
http://www.ocpgroup.ma/finance/ocp-en-bref/messages-et-chiffres-cles
108
iv. Dressement du tableau des Cash-flows
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
CA local 2311 3838 3838 3838 3838 3838 3838 3838 3838 3838 3838
CA export 11985 13599 12538 14746 16511 16511 16511 16511 16511 16511 16511
Total CA 14296 17437 16375 18584 20349 20349 20349 20349 20349 20349 20349
REX 321 3486 3124 2814 3233 17832 17832 17832 17880 17880 17880
Taux IS export 17,50%
Taux IS local 30,00%
% CA local 16,17% 22,01% 23,44% 20,65% 18,86% 18,86% 18,86% 18,86% 18,86% 18,86% 18,86%
% CA export 83,83% 77,99% 76,56% 79,35% 81,14% 81,14% 81,14% 81,14% 81,14% 81,14% 81,14%
0,5%CA 71 87 82 93 102 102 102 102 102 102 102
IS 64 77 91 625 563 647 647 647 647 637 637 637
RN 244 3395 2499 2251 2586 17185 17185 17185 17243 17243 17243
DAP 1203 502 502 1310 1310 1310 1310 1310 1310 1310 1310
CF exploitation 1447 3897 3001 3561 3896 18495 18495 18495 18552 18552 18552
Autres charges externes 1513 2250 1241 634 642 832 832 832 832 860 860 860
Achat Matières et
fournitures
10225 10432 11133 11041 12743 13899 13899 13899 13899 13919 13919 13919
Produits d'exploitation 13086 16354 18152 17091 19300 21065 21065 21065 21065 21065 21065 21065
CAPEX 1100 4617 7361 5649 3875 2013 1537 1439 927 1175 1246 1076
BFR 1203 -9957 -9349 -8827 -10169 -11221 -11221 -11221 -11221 -11268 -11268 -11268
Var BFR -11159 608 522 -1342 -1052 0 0 0 -48 0 0
DCF 7990 -4072 -3171 1028 2935 16958 17056 17568 17426 17307 17476
Actualisation 12,00%
DCF actualisés 7134 -3246 -2257 653 1665 8591 7715 7095 6284 5572 5024
Tableau 9 : Calcul des DCF de l’OCP Pôle Chimie
Donc la somme des DCF actualisés nous donne une valeur de l’actif économique de 44231 millions de Dhs.
109
v. Interprétation
Etant donné que les DCF sont un moyen permettant de calculer la valeur de l’actif
économique d’une entreprise, il représente un outil qui permet de dégager un goodwill ou un
badwill suite à la comparaison des DCF actualisés avec l’actif du bilan63
. Dans notre situation,
nous avons un actif du bilan égal à 14591,4 millions de Dhs. Or, la valeur de l’actif
économique dégagée des DCF actualisés est égale à 44231 millions de Dhs, ce qui veut dire
que nous constatons un goodwill de 29640 millions de Dhs, du moment que, lorsque la valeur
d'une entreprise au regard de ses flux est supérieure à la valeur de son patrimoine, la
différence constitue une survaleur communément appelée goodwill.
ACTIF ECONOMIQUE 44231 millions de Dhs
ACTIF DU BILAN 14591,4 millions de Dhs
GOODWILL 29640 millions de Dhs
Tableau 10 : Goodwill constaté de l’écart entre actif économique et actif du bilan64
Figure 16 : Graphe de composition de l'Actif économique de l'entreprise
63
Voire Annexe N° 8 « Bilan » 64
Chiffres en millions de DH
Actif économique
Actif du Bilan
Goodwill
110
D’ailleurs, le terme Goodwill étant la version anglaise de survaleur, qui traduit l’écart
entre la valeur de l'actif figurant au bilan d'une entreprise et la valeur marchande de son
capital matériel et immatériel, et qui est lié, notamment, à la difficulté de traduire
comptablement certains éléments, comme le capital humain ou le pouvoir de négociation
d’une entreprise, est destiné aux investisseurs souhaitant acquérir une entreprise, notamment
via une scission ou fusion.
Stratégiquement parlant, les actifs immatériels de l’OCP récoltent actuellement de plus
en plus d’importance dans l’économie du groupe. L’évolution de la valorisation du capital
immatériel de l’OCP, montre qu’elle est un sujet majeur permettant d’analyser sa dynamique
et sa compétitivité. Le capital intangible contient la propriété industrielle détenue par
l’entreprise à savoir les brevets, licences, marques et autres, ainsi que l’ensemble du savoir-
faire technique et managérial de la société et finalement la qualité des relations de cette
dernière avec ses clients, fournisseurs et partenaires. Dans ce cadre, nous pouvons classer ces
actifs immatériels de l’OCP en deux grandes familles. La première comporte les actifs qui
sont juridiquement protégés et la deuxième contient ceux qui ne le sont pas. Les actifs
intangibles ayant le droits et quasi-droits en termes de protection sont des actifs incorporels, à
titre d’exemple, les brevets, marques, modèles, et dessins. Evidemment, ces actifs immatériels
possèdent les mêmes caractéristiques que les autres actifs du bilan, c’est-à-dire qu’ils sont
identifiables, matérialisables, échangeables, exploitables, ainsi que valorisables. La plupart de
ces actifs forment des moyens de coopération, qui sont de véritables barrières à l’entrée et
constituent donc une force importante pour l’Office.
La deuxième catégorie englobe d’autres actifs incorporels, tels que les savoir-faire, la
communication, la Recherche et Développement, la formation, l’organisation de la production
et les relations de travail, les structures de gestion, l’élaboration de relations commerciales et
technologiques avec d’autres firmes, les réseaux relationnels, et enfin l’investigation des
marchés.
Cependant, le capital humain, constitue le cœur du capital immatériel de l’OCP,
justifiant la ressource la plus significative. En effet cette ressource est appréciable via
plusieurs critères notamment le recrutement pour composer l’équipe, la productivité,
l’efficacité, la formation, l’intégration, l’évolution, et enfin la motivation, les compétences, et
le climat social. Il est à noter que l’OCP gère d’une manière optimale la fonction ressources
humaines, ce qui lui permet d’en tirer des avantages énormes en matière de rentabilité.
111
L’estimation de ces éléments immatériels s’avère très utile pour valoriser une
entreprise innovante et susceptible d’être leader dans son domaine comme c’est le cas de
l’OCP.
Lorsque nous évoquons la valeur d’une entreprise, nous estimons qu’elle est peu égale
à sa valeur comptable, d’autant que la comptabilité ne prend en considération que les facteurs
de création de valeur tangibles tels que les immobilisations corporelles, les immobilisations
incorporelles qui sont juridiquement protégées notamment les brevets et les marques, les
actifs circulants, ainsi que la trésorerie.
En résumé, le bilan ne permet pas de cerner la qualité des facteurs de production de la
richesse future, d’où la nécessité de calculer un goodwill permettant de mettre en évidence la
rentabilité dans l’avenir et de retraiter le bilan comptable.
En effet sur le plan économique, le goodwill calculé précédemment se justifie
généralement par une espérance de bénéfices ou d’économies futurs. De la sorte, dans le
secteur de l’industrie, des écarts d’acquisition très importants peuvent être constatés, parce
que les espérances de profits s’avèrent très fortes.
L’identification du goodwill comme actif à part entière, permet donc d’accentuer la
fragilité éventuelle de la richesse du groupe OCP reposant, en partie, sur des survaleurs.
Quand la survaleur est relevée, elle doit être consignée au bilan de l’entreprise en tant
qu’immobilisation incorporelle, tandis que sa contrepartie doit être incorporée dans les
réserves. Etant donné que nous disposant du bilan du pôle chimie _ présent en Annexe N°8_,
nous pouvons présenter le bilan après retraitement du goodwill comme suit :
113
Après avoir démontré l’intérêt du retraitement du goodwill, nous allons étudier le
partage du bilan. De cette manière, le bilan dessus, devrait être répartit entre les deux entités
apparue suite à l’opération de scission à savoir : l’entité responsable de la production, et la
nouvelle société créée ayant pour métier la fourniture des services liés à l’infrastructure.
Cependant, avant de réaliser l’éclatement du bilan, il faut procéder à l’évaluation des
deux entités issues de la réalisation de la scission afin de déterminer les éléments à mettre
dans les bilans d’ouverture de chacune. Pour ce, nous allons présenter en premier lieu la
manière dont nous avons calculé l’actif économique, ensuite nous allons exposer la manière
que nous avons adopté pour l’établissement des bilans.
b) Evaluation et traitement comptable des entreprises après scission
A ce propos, les tableaux suivants montrent clairement la méthode de calcul des
Discounted Cash Flows, respectivement de l’unité responsable de la production et de « JPH »,
et donnent la valeur de leurs actifs économiques, en utilisant les comptes de produits et de
charges d’exploitation prévisionnels de chacune_ présents en Annexe N° 9_ et en employant
le taux de rentabilité exigé calculé précédemment qui est de 12%.
114
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
CA local 1144 1526 1526 1526 1526 1526 1526 1526 1526 1526 1526 CA export 11985 13599 12538 14746 16511 16511 16511 16511 16511 16511 16511 Total CA 13129 15125 14064 16273 18037 18037 18037 18037 18037 18037 18037
REX -121 2165 1750 1489 1981 16056 16056 16056 16103 16103 16103 Taux IS export 17,50% Taux IS local 30% % CA local 9% 10% 11% 9% 8% 8% 8% 8% 8% 8% 8%
% CA export 91% 90% 89% 91% 92% 92% 92% 92% 92% 92% 92% 0,05%CA 66 76 70 81 90 90 90 90 90 90 90
IS 64 68 76 350 298 396 396 396 396 387 387 387 RN -188 2090 1400 1191 1585 15660 15660 15660 15716 15716 15716
DAP 1122 420 420 1229 1229 1229 1229 1229 1229 1229 1229 CF exploitation 933 2510 1820 2420 2814 16888 16888 16888 16945 16945 16945
Autres charges externes 1513 2069 1132 528 533 712 712 712 712 736 736 736 Achats Matières et
fournitures 10225 9602 9905 9864 11521 12613 12613 12613 12613 12636 12636 12636
Produits d'exploitation 13086 14472 15125 14064 16273 18037 18037 18037 18037 18037 18037 18037 Investissement 0 3348 4978 3495 1725 550 537 564 592
622 653
685
BFR 112 1439 1601 1478 1708 1896 1896 1896 1896 1892 1892 1892 Var BFR 1327 162 -123 230 188 0 0 0 -4 0 0
DCF -3741 -2629 -1552 465 2076 16351 16324 16296 16327 16292 16259 Actualisation 12%
DCF actualisés -3341 -2096 -1104 296 1178 8284 7384 6582 5888 5246 4674
Tableau 11 : Calcul des DCF de l’unité responsable de la production de pôle chimie
Alors, nous pouvons en conclure que la valeur de l’actif économique « PCP » est de 32990 millions de Dhs.
115
Tableau 12 : Calcul des DCF de Jorf Lasfar Phosphate Hub « JPH »
De ce fait, il en ressort que la valeur de l’actif économique de l’entreprise « JPH » est de 3123 millions de Dhs.
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
CA local 3419 3309 3020 3330 3619 3619 3619 3619 3619 3619 3619 CA export 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Total CA 3419 3309 3020 3330 3619 3619 3619 3619 3619 3619 3619
REX 1124 1171 1137 1171 1205 1205 1205 1205 1205 1205 1205 Taux IS export 17,50% Taux IS local 30% % CA local 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%
% CA export 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0,05%CA 17 17 15 17 18 18 18 18 18 18 18
IS 22 22 227 234 241 241 241 241 241 241 241 RN 1102 1149 910 937 964 964 964 964 964 964 964
DAP 81 81 81 81 81 81 81 81 81 81 81 CF d’exploitation 1183 1230 991 1018 1045 1045 1045 1045 1045 1045 1045 Autres charges
externes 557 79 79 79 80 80 80 80 80 80 80 80
Matières et fournitures
10225 2806 2710 2455 2730 2985 2985 2985 2985 2985 2985 2985
Produits d'exploitation 2802 4450 4341 4052 4362 4651 4651 4651 4651 4651 4651 4651 Investissement 486 557 149 123 106 104 109 114 120 126 132
BFR -431 501 491 464 493 520 520 520 520 520 520 520 Var BFR 1374 84 -173 230 203 203 203 203 203 203 203
DCF -677 590 1015 665 736 738 733 728 722 716 710 Actualisation 12%
DCF actualisés -605 470 723 423 418 374 332 294 260 231 204
116
En outre, pour procéder à la présentation des bilans d’ouverture, La direction
financière du pôle chimie nous a communiqué les informations essentielles au sujet des actifs
à mettre sous le contrôle de « JPH » ainsi que celles relatives à la partie des dettes financières
et du passif circulant qui va lui être transférée.
Ces indications sont les suivantes :
Actifs transférables à JPH Montants Passifs transférables à JPH Montants
_IMMOBILISATIONS
CORPORELLES
_STOCKS
Matières et
fournitures
consommables
Produits finis
_ CRÉANCES DE L'ACTIF
CIRCULANT
_ TRÉSORERIE – ACTIF
699 400 000
214 086 193
1 356 763 602
1 429 170 372
156 207 697
_ DETTES DE
FINANCEMENT
_ DETTES DU PASSIF
CIRCULANTS
_ AUTRES PROVISIONS
POUR RISQUES ET
CHARGES
_ TRÉSORERIE – PASSIF
106 061 225.18
3 137 131 767.10
3 854 304.90
7 383 887.46
Tableau 13 : Résumé de certains éléments du bilan transférables à JPH
Certes, ces informations vont servir dans l’établissement des bilans d’ouverture des
deux entités. Néanmoins, à elles seules, elles ne sont pas suffisantes pour cette opération. En
effet, nous allons utiliser aussi les actifs économiques auparavant calculés, pour faire ressortir
la valeur des capitaux propres, du fait que l’actif économique est également désigné sous les
noms de capitaux investis ou fonds opérationnels engagés et qu’il est financé par les capitaux
propres et l'endettement net.
Il est donc primordial de présenter les calculs nécessaires au passage des écritures au
journal ainsi qu’à l’élaboration des bilans. Par ailleurs, vu que nous allons utiliser la valeur
des capitaux propres de « JPH » pour le calcul des immobilisations financières de « PCP »,
nous allons commencer par effectuer les calculs nécessaires chez « JPH » en premier lieu.
117
i. Calculs comptables et financiers des éléments du bilan de « JPH »
En admettant que l’actif économique est égal à la somme des encours nets engagés par
l'entreprise dans les cycles d'exploitation et d'investissement, sa valeur pour la société en
question est de 3123 millions de Dhs. Incluant l’endettement net et les capitaux investis, nous
allons procéder au calcul de l’endettement net pour pouvoir déceler les capitaux propres.
En fait le calcul de l’endettement net repose sur la formule suivante :
Endettement net = Dettes financières + Engagement de crédit bail + Effets escomptés
non échus + Engagement indemnités de départ à la retraite + Compte courant associé +
Provision pour risques et charges + Participations des salaires – Plus value sur
placement – Disponibilités – Valeurs mobilières de placement.
Pour simplifier la relation nous allons procéder comme suit :
Endettement net = Dettes financières – Trésorerie nette65
De cette manière nous estimons que l’endettement net de notre entreprise est égal :
Endettement net = Dettes de financement + Dettes du Passif circulant + Autres provisions
pour risques et charges + Trésorerie passif – Trésorerie actif
En valeur :
Endettement net = 106 061 255 + 3 137 131 767 + 3 854 305 + 7 383 887 - 155 923 739
Endettement net = 3 098 507 475 Dhs.
Par conséquent, nous avons a priori tous les éléments permettant le calcul des capitaux
propres qui sont :
Capitaux propres = Actif économique – endettement net
En valeur :
Capitaux propres = 3 122 528 255 – 3 098 507 475
Capitaux propres = 24 020 780 Dhs.
65
La trésorerie nette = trésorerie actif – trésorerie passif
118
Alors, suite à la détermination du montant des capitaux propres, nous pouvons déduire
la valeur du passif de bilan de « JPH » qui est de 3 278 735 952 Dhs, et qui va nous
accompagner lors du calcul de son actif.
En effet, la société « JPH » étant en phase de constitution, il doit avoir lieu d’une
constatation des frais de constitution.
Déjà démontré au niveau fiscal et juridique, les immobilisations en non-valeur feront
l’objet d’une augmentation par le montant des frais de constitution qui est d’une valeur de
283 95766
Dhs.
Dans le but d’équilibrer le bilan de l’entité, nous allons incorporer la valeur du
goodwill dans les immobilisations incorporelles. Puisque dans notre situation le total actif est
supérieur au total passif, nous devons déduire un badwill des immobilisations incorporelles de
la société.
Badwill = - 576 891 912 Dhs.
En résumé, nous pouvons dire que le badwill présent dans le bilan de Jorf Lasfar
Phosphate Hub est la traduction d’une perte de synergie, qui remet en question la différence
entre l’actif économique du pôle chimie et les deux actifs économiques de « PCP » et de
« JPH ». Le premier reste très grand par rapport à la somme des deux autres.
ii. Calculs comptables et financiers des éléments du bilan de « PCP »
Les capitaux propres de « PCP » seront calculés suivant la même démarche du calcul
de la valeur des capitaux propres de « JPH ».
Sachant que :
Endettement net = Dettes de financement + Dettes du Passif circulant + Autres provisions
pour risques et charges + Ecart de conversion passif + Trésorerie passif – Trésorerie actif
On obtient :
En valeur :
Endettement net = 646 891 934 + 9 554 650 295 + 11 738 919 + 35 764 481 + 20 559 903 –
434 949 089
66
Démonstration détaillée du montant des frais de constitution présentée dans le volet juridico-fiscal.
119
Endettement net = 9 834 656 443 Dhs.
Etant donné que la société à créer lors de la scission sera une filiale détenue à 100%
par la société mère qui est OCP S.A, les immobilisations financière de cette dernière feront
l’objet d’une augmentation par la valeur des capitaux propres de « JPH ». Sachant que nous
sommes en train de travailler en particulier sur la division du pôle chimie, ce processus
affectera spécialement le bilan de PCP.
La valeur des immobilisations financières de « PCP » serait donc de :
Immobilisations financières = 408 247 25567
+ 24 304 73768
Immobilisations financières = 432 551 992 Dhs.
Il en découle alors que la valeur à affecter dans immobilisation incorporelles et
particulièrement dans le compte du goodwill est de : 22 665 209 81169
Dhs.
Nous pouvons de cette manière considérer que nous disposons des éléments clés pour
pouvoir accomplir les traitements comptables et financiers de notre plan d’affaire.
De ce fait, nous allons illustrer la manière dont devraient être présentés les bilans
d’ouverture de chacune d’entre « PCP » et « JPH » par l’introduction des écritures
comptables, qui auront lieu suite à la réalisation du projet de scission, et qui constituent une
phase obligatoire du point de vue comptable et juridique dans une telle situation.
Comme nous l’avons déjà démontré en partie théorique, lors de la réalisation de notre
projet, les traitements comptables affecteront les capitaux propres, le patrimoine ainsi que la
rémunération des actionnaires de « PCP » et de « JPH ».
En effet, les capitaux propres feront l’objet d’une annulation chez pôle chimie, et
d’une augmentation pour l’entreprise « JPH ». Quant au patrimoine, du coté de « PCP », il y
aurait lieu d’effectuer une sortie de l’actif qui serait attribuée à « JPH » et qui ferait donc
augmenter son actif net. Et enfin, concernant la rémunération des actionnaires, chez le pôle
chimie production, le traitement comptable consiste à affecter les titres de « JPH » aux
anciens actionnaires, tandis que chez « JPH » il va falloir constater les nouveaux actionnaires
67
Valeurs des immobilisations financières restantes dans PCP après avoir transféré une partie du bilan à JPH 68
Montant des capitaux propres de JPH 69
Montant de différence entre actif et passif non équilibrés après affectation des titres de participation à dans les immobilisations financières.
120
de la société, qui sont dans notre cas les anciens actionnaires de « PCP », puisque « JPH » fera
l’objet d’un contrôle à 100% par l’Office Chérifien des Phosphates ayant comme division le
« PCP ».
Les écritures comptables se présentent respectivement chez « PCP » et chez
« JPH » comme suit :
Figure 18 : Traitement comptable chez le pôle chimie production
121
Figure 19 : Traitement comptable chez la société « JPH »
Cette représentation comptable montre alors aisément l’image du bilan d’ouverture de
chacune d’entre Jorf Lasfar Phosphate Hub et l’OCP S.A, qui, par la suite peut être dressée de
la façon suivante :
Figure 20 : Actif des bilans de Pôle Chimie production et de Jorf Lasfar Phosphate Hub
122
Figure 21 : Passif des bilans de Pôle Chimie production et de Jorf Lasfar Phosphate Hub
c) Analyse financière de l’entité Jorf Lasfar Phosphate Hub
Dans le but de présenter une analyse financière pertinente de la société créée suite au
projet de scission, nous avons décidé de procéder à l’établissement du compte de produits et
de charges prévisionnel de « JPH », en nous basant sur le CPC prévisionnel d’exploitation70
et en y intégrant les frais financiers.
D’après le bilan d’ouverture de « JPH », la partie des dettes de financement qui va lui
être transférée est d’une valeur de : 106 061 255 Dhs. Et comme le précise le rapport
annuel71
de l’OCP S.A. cette dette s’étalant sur 7ans, est remboursable en mode in fine72
au
taux de 4.46%. Le tableau suivant justifie les modalités de remboursement tout au long de la
vie de l’emprunt73
:
70
CPC prévisionnel d’exploitation de « JPH » présent en Annexe N° 7. 71
Rapport annuel – Note d’information – Emission obligataire OCP S.A. 72
Type d’emprunt où l'essentiel du montant emprunté est remboursé à l'échéance de l'emprunt, tandis que, durant la durée de vie de l'emprunt, seuls les intérêts seront payés 73
Les tableaux de remboursement de la dette financière du pôle chimie et de PCP seront présentés en Annexe N° 10
123
Figure 22 : Mode de remboursement de la dette de financement de JPH74
Ainsi, nous pouvons présenter le Compte de produits et de charges prévisionnel de
l’entité « JPH », après la déduction des charges financières et de l’impôt sur les sociétés, qui
dans cette entreprise serai le maximum entre la cotisation minimal75
et l’IS de 30% car
l’entreprise n’exporte pas les services qu’elle produits, et par conséquent ne bénéficie pas
comme « PCP » du taux d’impôt réduit de 17.5%.
Figure 23 : Compte de produits et de charges prévisionnel de « JPH »
De cette façon, après avoir effectué les calculs nécessaires, nous pouvons faire une
analyse des ratios financiers du projet de scission. Ce diagnostic va nous permettre
d’identifier efficacement plusieurs aspects à savoir, la liquidité, l’efficience et la rentabilité de
l’entreprise « JPH », qui serait indépendante après la réalisation du projet.
i. Ratios de rendement et de marge de l’entreprise :
Le résultat net
Le résultat net est la différence entre le résultat courant et l’impôt à payer.
Résultat net = Le résultat courant – impôt à payer
74
Montant en Million de Dhs. 75
Cotisation minimale : 0.5% du chiffre d’affaire.
124
Suite à l’observation du graphe des prévisions, nous pouvons constater que le résultat net va
connaître une hausse significative dans les deux premières années. Après il subira une chute
dans la 3ème
année pour reprendre sa hausse jusqu’à la fin de la 6ème
année. Ainsi, l’évolution
de notre indicateur se traduira par une stagnation dans une valeur approximative de 840 MDH
pour les années restantes.
Cette variation peut être expliquée non seulement par la variation des charges d’exploitation
et des produits d’exploitation mais aussi par les charges financières qui seront de 5 millions de
Dirhams au bout des 6 premières années, et qui disparaîtront par la suite.
Synthèse de tous les aspects de l'entreprise, ce résultat bénéficie d'une meilleure diffusion
auprès des tiers que les autres soldes intermédiaires car il apparaît au passif du bilan. Sa
Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Résultat net
783,6 816,3 792,50 816,35 840,15 840,15 843,46 843,46 843,46 843,46 843,46
Tableau 14 : Tableau des prévisions du Résultat Net
750
760
770
780
790
800
810
820
830
840
850
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Ré
sult
at n
et
en
Mill
ion
s d
e D
hs
Périodes
Résultat net
Résultat net
Figure 24 : Graphe de l'évolution du Résultat Net
125
signification est toutefois altérée par le poids des éléments à caractère financier et
exceptionnel.
Etant donné que ce résultat net va refléter l’enrichissement ou l'appauvrissement de
l'entreprise tout au long de la période des prévisions, il traduira la part résiduelle du résultat
d’exploitation qui sera attribué aux actionnaires après que les créanciers et l'Etat vont
percevoir leur part.
La valeur ajoutée
La valeur ajoutée est calculée à partir de la différence entre le chiffre d’affaires et les
consommations intermédiaires.
La valeur ajoutée = chiffre d’affaire – les consommations
intermédiaires
Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Valeur Ajoutée 1643 1631 1597 1631 1665 1665 1665 1665 1665 1665 1665
Tableau 15 : Prévisions de la valeur ajoutée
1560
1580
1600
1620
1640
1660
1680
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Val
eu
r aj
ou
tée
en
Mill
ion
s d
e D
hs
Périodes
Valeur Ajoutée
Valeur Ajoutée
Figure 25 : Graphe de l'évolution de la valeur ajoutée
126
Selon le graphique, nous pouvons constater que la valeur ajoutée serait faible entre les
périodes 1 et 4, cette chute peut être expliquée par le fait que l’entreprise ne sera pas capable
de bien maitriser son activité au début, autrement dit, les coûts vont commencer à évoluer plus
rapidement que le chiffre d’affaire. Nous constatons également que la valeur ajoutée va
enregistrer une hausse significative vers le début de la période 4, ce qui s’expliquera par
l’amélioration de l’entreprise concernée qui deviendra plus solide au niveau de la VA en
dégageant un chiffre d’affaire plus important.
La valeur ajoutée donne une vision plus claire sur les richesses de notre entreprise, étant
positive, elle traduit le fait que le chiffre d’affaire est bien positivement supérieur aux
consommations intermédiaires.
L’excédent brut d’exploitation
L’excédent brut est la ressource d'exploitation après paiement des charges de personnel mais
avant amortissement
EBE = chiffre d'affaires hors taxes - montant des achats hors
taxes de biens - montant des achats hors taxes de services - impôts
et taxes - coût de la masse salariale
Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
EBE 1205,478 1252,082 1218,082 1252,152 1286,15 1286,15 1286,15 1286,15 1286,15 1286,15 1286,15
Tableau 16 : Prévisions de l'EBE
1160
1180
1200
1220
1240
1260
1280
1300
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
EBE
en
Mill
ion
s d
e D
hs
Périodes
EBE
EBE
Figure 26 : Graphe de l'évolution de l'EBE
127
L’excédent brut d’exploitation fait référence au résultat dégagé par l’entreprise en dehors de
sa politique d’investissement et de financement. C’est le résultat que nous obtenons après
avoir dégagé les charges normales de fonctionnement. Cet élément reste un très bon
indicateur pour avoir une vision sur la richesse de l’entreprise concernée.
Avoir un EBE négatif, signifie évidemment qu’il y a une insuffisance qui peut être expliqué
par le fait que l’entreprise ne dégage pas assez de richesse de son cycle d’exploitation et
devrait donc disparaitre à long terme. Tandis que si l’EBE est fortement élevé, nous pouvons
dire que l’entreprise réalise une rentabilité élevée et que ses dépenses sont
proportionnellement faibles.
Pour notre entreprise, notre EBE va connaitre une légère hausse pendant les premières années
de l’activité, puis l’EBE va chuter jusqu’à la fin de la 4ème
année pour ensuite reprendre sa
hausse et stagner.
Nous pouvons interpréter cette augmentation à travers l’évolution positive des produits
d’exploitations qui pourra pallier à l’impact des charges d’exploitation sur le résultat.
L’évolution des ventes vers la hausse qui va être stimulée par le renforcement des actions
stratégiques contribuera à l’absorption des charges de l’exercice.
Le taux de marge:
Ce ratio s’obtient par le rapport entre l’excédent brut d’exploitation et la valeur ajoutée.
Le taux de marge= Excèdent brut d’exploitation / valeur ajoutée
Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
EBE/VA 0,7333 0,7676 0,7627 0,7672 0,7720 0,7720 0,7720 0,7720 0,7720 0,7720 0,7720
Tableau 17 : Evolution du taux de marge
128
Ce ratio reste un indicateur très significatif, du moment que l’EBE et le CA sont tout à fait
indépendants de la fiscalité directe. Du coup, ce taux mesure la marge industrielle de
l’entreprise.
Au cas où cet indicateur connait une diminution en présence d’une baisse d’activité et d’un
maintien de frais généraux et de personnel, il peut y avoir un effet de ciseau.
Dans notre situation, nous pouvons aisément constater qu’il sera en évolution permanente.
Cela signifie qu’il y aurait une augmentation étendue de l’activité et de la productivité, qui
montre que l’entreprise saura bien manager ses dépenses même dans la présence des
contraintes de début d’activité.
Taux de valeur ajoutée
Ce ratio est obtenu par le rapport de la valeur ajoutée et le chiffre d’affaire.
Taux de valeur ajoutée = Valeur ajoutée / chiffre affaire H.T
Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Taux de valeur ajoutée 0,48 0,49 0,52 0,49 0,46 0,46 0,46 0,46 0,46 0,46 0,46
Tableau 18 : Evolution de la valeur ajoutée
0,71
0,72
0,73
0,74
0,75
0,76
0,77
0,78
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
EBE
/ V
A
Périodes
Taux de marge
EBE/VA
Figure 27 : Graphe de l'évolution du taux de marge
129
Figure 28 : Graphe de l'évolution de la valeur ajoutée
Selon notre graphique, le taux de valeur ajoutée de JPH va connaitre une hausse significative
pendant les 3 première années puis il va chuter jusqu’à la 6ème
année pour ensuite stagner
durant les années restantes.
Cette variation devrait être expliquée par la diminution du chiffre d’affaire jusqu’à la période
3 puis sa hausse par la suite. Cette dernière se traduit par l’évolution positive des produits
d’exploitations qui a été stimulée par le renforcement de la capacité de production de
l’entreprise.
Etant donné que ce ratio mesure la contribution de l’entreprise à la valeur de la production, et
qu’il donne également une indication sur la structure de production de l’entreprise, il s’avère
très pertinent de suivre sa variation d’un exercice à l’autre.
Ratio de Rendement des immobilisations
Le ratio de Rendement des immobilisations est obtenu en divisant la valeur ajoutée par le
montant d’immobilisations.
Le rendement des immobilisations = valeur ajoutée /
immobilisations
0,42
0,44
0,46
0,48
0,5
0,52
0,54
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Tau
x d
e v
ale
ur
ajo
uté
e
Périodes
Taux de valeur ajoutée
VA / CA ( contribution del'entreprise à la production)
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Valeur Ajoutée / Immobilisations 13,38 13,28 13,004 13,28 13,56 13,56 13,56 13,56 13,56 13,56 13,56
Tableau 19 : Prévisions de Rendement des immobilisations
130
Figure 29 : Graphe de l'évolution de rendement des immobilisations
Le ratio de rendement des immobilisations mesure la productivité des équipements. Dans
notre situation, la rentabilité des immobilisations va enregistrer une chute considérable durant
les premières années, ensuite elle va augmenter jusqu’à la fin de la période 5 pour stagner
après.
Dans notre étude, nous avons jugé intéressant de traiter ce type de ratio, qui permet
notamment de visualiser clairement le rendement de la société, surtout sachant qu’elle est en
phase de fondation, et que cette information reflète la façon dont elle va gérer son activité.
Rotation de l’actif
Le ratio de la rotation de l’actif est le rapport entre les ventes et les actifs totaux.
Rotation de l’actif total = Ventes / Actifs totaux
Ce ratio permet de déterminer le montant du chiffre d'affaires généré par chaque dirham
d'actif. Les sociétés qui enregistrent de faibles marges bénéficiaires ont tendance à présenter
un ratio de rotation de l'actif élevé, et vice-versa. En raison de la stratégie de prix, ce ratio est
particulièrement utile dans le cas des sociétés en phase de démarrage, car il permet de vérifier
si les produits d'exploitation augmentent en proportion du chiffre d'affaires. La rotation de
l'actif de JPH semble relativement faible, ce qui signifie que la société réalise d'importantes
marges bénéficiaires sur ses produits.
12,6
12,8
13
13,2
13,4
13,6
13,8
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Re
nd
em
en
t d
es
imm
ob
ilisa
tio
ns
en
Mill
ion
s d
e D
hs
Pérodes
Rendement des immobilisations
Valeur Ajoutée /Immobilisations
131
Ce ratio servant à comparer les ventes avec les actifs utilisés par une entité pour générer les
recettes, est de 0,85 dans la situation initiale de la société JPH.
La marge nette
La marge nette est le rapport entre le résultat net d’un exercice sur le chiffre d’affaire de cet
exercice.
Marge nette = Résultat net / chiffre d’affaire
Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Marge nette 0,229 0,246 0,262 0,245 0,232 0,232 0,233 0,233 0,233 0,233 0,233
Tableau 20 : Prévisions de la Marge Nette
C’est le ratio qui est le plus fréquemment utilisé pour présenter la profitabilité de l’entreprise.
Pour notre cas, cette mesure fait référence au bénéfice net de l’entité JPH par rapport au
chiffre d’affaire qu’elle dégage, autrement dit, elle indique les ventes qui contribuent au
bénéfice de l’entreprise.
Il est important de signaler que ce type de ratio reste sans utilité si l’entreprise est déficitaire.
0,21
0,22
0,23
0,24
0,25
0,26
0,27
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Mar
ge n
ett
e
Périodes
Marge nette
Marge nette
Figure 30 : Graphe de l'évolution de la Marge Nette
132
D’après la représentation graphique, il est clair que la marge nette de l’entreprise connaîtra
une fluctuation considérable durant les premières années. En effet, elle passera de 23% en
première année jusqu’à 26.24% en troisième année, pour chuter par la suite et stagner dans
une valeur approximative de 23.30% pour le reste des années.
Cette variation peut être expliquée non seulement par l’incidence que la concurrence a sur la
marge mais également par la faiblesse du chiffre d’affaire au début de l’activité de l’entreprise
qui a repris ses forces pour augmenter par la suite.
Economic value added
Ce ratio se calcul de la manière qui suit :
EVA = Actif économique*(Rentabilité économique (1-IS) –
CMPC)
Popularisée au milieu des années 1990, l'Economic Value Added, ayant pour finalité la
mesure de la création de valeur intrinsèque, est un critère opérationnel qui va nous permettre
de déterminer la création de valeur. Se calculant en multipliant le montant de l'actif
économique par la différence entre rentabilité économique après impôt et le coût moyen
pondéré du capital, l'EVA de de 96989 MDH enregistrée chez JPH constitue un outil de
gestion financière décentralisé puisqu’il permet à tous les niveaux de l'entreprise de mesurer
la performance d'une unité en lui appliquant le taux de rentabilité exigé. Ce calcul repose donc
sur une approche tactique voire stratégique, plutôt qu'une approche opérationnelle.
ii. Ratios concernant la solidité financière de l’entreprise
La capacité auto de financement
Mesurant l’indépendance financière, la CAF se calcule généralement par la somme entre le
résultat net et les charges non décaissables diminués des produits non encaissables.
133
CAF = Résultat Net Comptable + dotation nette aux amortissements et provisions − autres produits non encaissables − Produits de Cession d'Éléments d'Actif + autres charges non décaissables +
Valeur nette comptable d'Éléments Actif Cédés − quote-part des subventions d'investissement virées au résultat de l'exercice.
Figure 31 : Graphe de l'évolution de la CAF
D’autant que nous prévoyons un amortissement constant tout au long de l’horizon retenu dans
notre situation, la CAF va varier proportionnellement avec le résultat net, puisqu’elle va
également augmenter dans les premières années et chuter par la suite pour reprendre sa hausse
jusqu’à la 5ème
année et stagner pour les années restantes.
La capacité d’autofinancement qui convient à l’ensemble des ressources financières
engendrées par les opérations de gestion que va entreprendre JPH et dont elle pourrait
820
840
860
880
900
920
940
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
CA
F e
n M
illio
ns
de
Dh
s
Périodes
CAF
CAF
Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
CAF 864,8 897,50 873,70 897,55 921,35 921,35 924,66 924,66 924,66 924,66 924,66
Tableau 21 : Prévisions de la CAF
134
disposer pour couvrir ses besoins financiers, tels que le paiement des dividendes, le
remboursement des crédits ou encore le financement des investissements, serait assez bonne
puisqu’elle s’élèvera jusqu’à 924,67 MDH en 2024, ce qui lui permettra ainsi de faire face à
ses engagements financiers.
Il est à noter qu’une CAF correcte doit normalement être égale ou représentant le tiers des
dettes financières de l’entreprise.
Le ratio de remboursement des dettes
Le ratio de remboursement des dettes est obtenu en divisant les dettes financières par la
capacité d’autofinancement.
Le ratio de remboursement des dettes = dettes financières / CAF
Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Ratio de remboursement des dettes 8,15 8,46 8,24 8,46 8,69 8,69
Tableau 22 : Prévisions du ratio de remboursement des emprunts
7,8
7,9
8
8,1
8,2
8,3
8,4
8,5
8,6
8,7
8,8
1 2 3 4 5 6
Rat
io d
e r
em
bo
urs
em
en
t d
es
de
tte
s e
n
ann
ée
s
Périodes
Ratio de remboursement des dettes
Ratio de remboursementdes dettes
Figure 32 : Graphe de l'évolution du ratio de remboursement des dettes
135
Nous remarquons que ce taux, estimé en nombre d’année, va augmenter durant les 2
premières années, pour ensuite chuter jusqu’à la fin de la 3ème
année, puis il va reprendre sa
hausse jusqu’à se stabiliser à partir de la 5ème
année.
Cette variation dans le ratio de remboursement des dettes s’explique par le fait que la capacité
d’autofinancement tendra vers la hausse à partir de la 3ème
année, ce qui traduit en nombre
d’années, l’habilité de JPH à dégager assez de ressources pour pourvoir ainsi faire face à ses
échéances.
Ratio de liquidité
Ce ratio peut être calculé de deux manières :
Ratio de liquidité = (Actifs circulants – stocks / dettes à court terme) * 100
Ou
Ratio de liquidité = (Créances clients + disponibilités/ dettes à court terme) *100
Le ratio de liquidité mesure la solvabilité de l'entreprise et permet de juger la qualité de la
gestion du fonds de roulement.
Etant donné que le ratio de liquidité est capable de déterminer si l’entreprise est solvable à
court terme ou pas, C’est-à-dire, si elle est capable ou pas de répondre favorablement à ses
engagements financiers, nous pouvons estimer que JPH est dans la mesure d’honorer ses
engagements à court terme, puisque son ratio de liquidité tend vers le 1, enregistrant une
moyenne de 0,96.
Le taux des frais financiers
Le taux des frais financiers est obtenu par le rapport entre le résultat net et le chiffre d’affaire.
Le taux des frais financiers = le résultat net / le chiffre d’affaire
Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Taux des frais financiers 0,0013 0,0014 0,0015 0,0014 0,0013 0,0013
Tableau 23 : Prévisions du taux des frais financiers
136
Figure 33 : Graphe de l'évolution du taux des frais financiers
Il est opportun d’exprimer la part de chaque élément de charge à savoir : charges de
personnel et charges financières, soit par rapport au total des charges, soit par rapport à une
grandeur de référence comme le chiffre d’affaire.
Dans notre cas, nous avons opté pour l’analyse du taux des frais financiers car les
dernières analyses statistiques des entreprises ont montré l’intérêt d’interpréter ce type
d’indicateur.
La croissance de ce taux est le signe d'un endettement croissant, souvent provoqué par des
problèmes de trésorerie récurrents, ce qui n’est pas le cas pour la société JPH, qui enregistrera
une baisse aigue sur ce plan, et ce dû à la disparition des frais financiers au bout de la 7ème
année qui est l’échéance du remboursement des dettes financière de la société par le mode in
fine.
iii. Ratios de rentabilité
La rentabilité commerciale
La rentabilité commerciale est obtenue en divisant le résultat d’exploitation par le chiffre
d’affaire.
0
0,0002
0,0004
0,0006
0,0008
0,001
0,0012
0,0014
0,0016
0,0018
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Tau
x d
es
frai
s fi
nan
cie
rs
Périodes
Taux des frais financiers
Taux des frais financiers
137
Rentabilité commerciale = Résultat d’exploitation / chiffre
d’affaire
Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Rentabilité commerciale 0,328 0,353 0,376 0,3516 0,332 0,3329 0,332 0,332 0,332 0,332 0,332
Tableau 24 : Prévisions de la rentabilité commerciale
On remarque que la rentabilité commerciale va varier positivement pendant le début
de l’exercice pour chuter et ensuite stagner pour les périodes restantes, et ce du aux charges
qui seront très élevées.
La rentabilité commerciale calculée permet de mesurer la marge obtenue sur le coût de
revient de la production de JPH, qui se traduit par la capacité de l’entreprise à générer un
chiffre d’affaire significatif en fonction des ventes qu’elle envisage de réaliser.
Dans le meilleur des cas, la rentabilité commerciale de JPH va atteindre 0,376.
Rentabilité économique
La rentabilité économique est le rapport entre résultat d’exploitation net d’impôt et l’actif
économique.
Rentabilité économique = Résultat d’exploitation net / AE
0,3
0,31
0,32
0,33
0,34
0,35
0,36
0,37
0,38
0,39
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Re
nta
bili
té c
om
me
rcia
le
Périodes
Rentabilité commerciale
Rentabilité commerciale
Figure 34 : Graphe de l'évolution de la rentabilité commerciale
138
Ce taux n’est pas en relation avec la structure financière de l’entreprise. En d’autres termes, il
mesure la rentabilité d’exploitation de l’activité de l’entreprise, sans avoir une relation avec
son mode de financement.
Dans notre cas, l’entreprise a une rentabilité économique égale à 35,29% à la date 0.
Néanmoins, bien qu’importante, cette rentabilité ne s’avère pas vraiment significative du
moment que le calcul de ce ratio présente une limite importante, du fait qu’il prend en compte
la valeur comptable d’actifs qui se déprécient, alors que le résultat d’exploitation a tendance à
croître avec l’inflation. Dans le cadre d’une comparaison d’entreprises ayant la même activité,
les actifs les plus dépréciés pourront enregistrer une rentabilité économique plus élevée,
même si les actifs les plus récents sont peut-être plus efficaces.
iv. Analyse fonctionnelle du Bilan de la société JPH
Fond de roulement net global
Fond de roulement net global est la différence entre les ressources stables et les emplois
stables.
FRNG = Les ressources stables - les emplois stables
Le fonds de roulement est l’excédent des capitaux permanents (capitaux propres et
emprunts) sur les immobilisations. Il est préférable d’avoir un FR > 0 car il constitue alors un
matelas de sécurité pour l’entreprise. Tel est le cas pour l’entité JPH, qui connaît un fond de
roulement net global de 7573.94, et qui, étant important, signifie que l’entreprise concernée
dispose d’une certaine garantie d’activité.
Nous pouvons estimer alors que grâce au cash dont l'entreprise dispose ou dont elle va
pouvoir disposer rapidement, les besoins à court terme sont couverts.
Besoin en Fond de roulement net global
Le besoin en fonds de roulement correspond à la différence entre les besoins et les
ressources engendrées par le cycle d’exploitation.
BFRNG = Stocks en cours + Clients et comptes rattachés -
Fournisseurs et comptes rattachés - Dettes fiscales et sociales
139
Le BFR de l’entreprise enregistre un montant de -141 MDH, ce qui signifie que
l’entreprise dispose d’une importante ressource en fond de roulement.
L’entreprise est donc en mesure de dégager rapidement de quoi assurer le paiement
des fournisseurs ou des dettes bancaires à court terme.
Ce BFR négatif, qui revient à une ressource de financement, explique en effet la
présence de créances clients et de stocks moins importantes que les dettes fournisseurs, ce qui
veut dire que l'entreprise règle ses fournisseurs après avoir été payée par ses clients. En fait, la
valeur des prestations vendues est supérieure à la valeur des biens consommés, d’où un écart
logique entre le niveau des dettes auprès des fournisseurs _qui paient dans des délais
allongés_ et le niveau des créances.
Trésorerie nette
Ce ratio est calculé de différentes manières :
Trésorerie nette = actifs de trésorerie – passifs de trésorerie
Ou
Trésorerie nette = FRNG – BFR
La trésorerie nette est d’une grande importance dans la structure économique de
l’entreprise, parce qu’elle permet de réaliser l’équilibre financier entre le fond de roulement et
le besoin en fond de roulement.
En effet, notre entreprise a réussi à dégager une trésorerie excédentaire, avec un
montant de 7714,906 MDH, ce qui va lui permettre de faire face à un éventuel imprévu, et
aussi de réaliser un placement à court terme pour générer des profits. L’entreprise paraît donc
solide, et nous pouvons estimer qu’elle est en bonne situation.
Une trésorerie nette positive enregistrée par l'entreprise, comme le cas pour JPH,
signifie que les ressources financières de l’entreprise sont suffisantes pour couvrir les besoins,
et que l’entreprise pourra ainsi financer d’autres projets sans avoir à recourir à l’emprunt.
140
Equilibre financier :
En principe, une structure financière équilibrée se caractérise par un excédent de
ressources stables sur les emplois stables, autrement dit, elle se caractérise par un Fond de
Roulement positif, capable de financer la totalité des investissements, mais également une
partie de son actif circulant.
Dans notre cas, le FR est positif, et en l’additionnant à la ressource en fond de
roulement, nous obtenons un excédent de trésorerie très important en phase de démarrage de
l’activité de JPH.
La trésorerie étant positive, indique que l’entreprise finance à merveille son cycle
d’exploitation.
De ce fait, nous pouvons estimer que la société dispose donc d’un équilibre financier
assuré, qui nécessite la prise de mesures pertinentes, afin de conserver cette situation, voire de
l’améliorer.
v. Synthèse de l’analyse financière
Ayant portée sur quatre volets, notre analyse financière concernant la nouvelle société
JPH a démontré :
le rendement fort
Le rendement de l’entreprise est représenté par plusieurs indicateurs, dont nous citons : le
Résultat Net, la Valeur Ajoutée, l’EBE, le taux de marge, la rotation des actifs, l’EVA…
Etant élevés, l’ensemble de ces indicateurs, montrent que l’entreprise nouvellement créée
jouira d’un bon rendement, qui lui assurera pérennité et durabilité.
la solidité financière
Dans notre analyse, l’étude de l’endettement de l’entreprise, est représentée par les
indicateurs suivants : CAF, Remboursement des dettes, Ratio de liquidité, Taux des frais
financiers.
Lesdits indicateurs reflètent une indépendance financière de JPH, et traduisent donc une
solidité financière qui donnera une bonne image de l’entreprise vis-à-vis de ses créanciers,
141
et qui lui facilitera l’accès à de nouveaux capitaux en vue de financer ses investissements
futurs.
l’excellente rentabilité
L’analyse de la rentabilité future de JPH a été basée sur l’étude de deux indicateurs
financiers principaux, à savoir : la Rentabilité Commerciale, la Rentabilité Economique.
Nettement élevées, lesdites rentabilités, sont la preuve du bon profit qui sera réalisé par les
détenteurs de capitaux de l’entreprise JPH, notamment OCP S.A, qui est le principal et le
seul actionnaire au sein de l’entité.
le saint équilibre financier
Jouissant d’un fonds de roulement positif, d’une ressource en fonds de roulement, ainsi
que d’une trésorerie importante, l’entreprise nouvellement créée JPH, est dotée d’une
bonne santé financière, traduite par un excellent équilibre financier.
Nous en déduisons, que malgré le badwill, et la perte de synergie générée par l’opération
de scission, l’entreprise créée suite à ce projet s’avère être un investissement intéressant et très
rentable.
142
Conclusion
Nous avons vu dans ce chapitre comment le projet de scission devrait être instauré au sein
de l’Office Chérifien des Phosphates, via les quatre phases de la démarche PDCA.
Ceci à travers une analyse stratégique approfondie de l’entreprise en question, ainsi
qu’en dressant une proposition des statuts de la société qui aura lieu suite à la mise en œuvre
du projet, et en déterminant l’avantage de l’opération de scission durant le régime
transitoire, avant de procéder aux traitements comptables et interprétations financières de la
situation future de l’entité nouvellement créée.
143
Conclusion
Dans cette partie, après avoir examiné plusieurs volets de notre étude, nous jugeons
que cette opération de restructuration s’avère délicate sur tous les plans. Nous avons essayé de
traiter les points les plus pertinents pour avoir une base de décision assez riche pour les
responsables du projet.
Concernant le volet stratégique et organisationnel, nous avons eu recours à plusieurs
analyses stratégiques et cela nous permis de conclure que l’OCP est une entreprise de grand
calibre qui opère dans un marché avec une concurrence assez accrue, donc le groupe devra
saisir les opportunités offertes pour consolider ses forces et ce afin d’améliorer ou encore
garder son positionnement stratégique.
Ensuite, selon le volet juridico-fiscal, l’OCP devra agir vite et décider sur la mise en
place de ce projet le plus tôt possible pour pouvoir bénéficier du régime transitoire qui aura
fin d’ici 2016.
Et enfin, pour ce qui du volet financier et comptable, nous avons pu remarquer qu’il y
a une absence de synergies après scission, ce qui nous pousse à dire que l’OCP ne devra pas
négliger ce point être et le prendre en compte avant l’engagement dans ce projet. Or, il ne
faut tout de même pas négliger le fait que la société « JPH » qui sera créée à travers ce spin
off, sera d’une grande autonomie financière et aura une croissance considérable selon les
prévisions.
144
Limités dé l’é tudé
Partant du principe que l’autocritique est le meilleur moyen pour évoluer, et sachant que
n’importe quelle étude a ses propres limites, nous allons lister ci-dessous les limites de notre
étude concernant le projet de scission d’OCP S.A par création d’une nouvelle entité:
L’étude s’est basée sur des états de synthèse du pôle chimie d’OCP S.A, notamment,
le Bilan et le CPC de l’année 2013. Ces derniers n’ayant pas de valeur juridique, ne
seront pas réellement la base sur laquelle s’effectuera le projet de scission. Toutefois,
il faut noter que nous nous sommes basées sur ces états pour deux raisons principales :
La confidentialité des chiffres d’OCP S.A, et l’aboutissement à une meilleure vision à
propos du projet de scission. En effet, selon les consignes de notre tuteur de stage, il
vaut mieux cerner l’étude sur les états de synthèse du pôle chimie, de manière
opérationnelle, puisqu’il représente l’entité qui sera scindée.
Vu la courte durée du stage, nous n’avons pas pu étudier l’impact de l’opération de
scission sur l’information financière du Groupe. En effet, une opération d’une telle
ampleur stratégique, et effectuée avec un sacrifice de synergies, générera certainement
un impact important.
Du moment que la durée du stage était courte, nous n’avons pas terminé le dessin des
plans sur le logiciel autocad. En effet, nous avons _ après une familiarisation avec
ledit logiciel _ commencé à dresser les plans des entités après scission, et ce en vue de
faciliter l’opération pour les différents intervenants. La continuité de ce travail aurait
pu être une expérience très enrichissante, nous permettant de nous ouvrir plus sur le
travail d’un ingénieur, et d’acquérir plus de polyvalence.
145
Récommandations
Nous allons étaler un ensemble de recommandations qui veilleront au bon
déroulement des opérations, et qui permettront à l’OCP de réussir son projet de scission :
_ Informer le personnel de l’entreprise de l’opération de restructuration pour éviter un choc au
niveau organisationnel ;
_ Former le personnel en cas de changement des fonctions ;
_ Garder la proposition des statuts que nous avons conçus, puisqu’elle est adaptée à
l’entreprise JPH ;
_ Effectuer l’opération de scission le plus tôt possible, pour bénéficier des avantages du
régime transitoire que nous avons démontré précédemment ;
_ Sélectionner des experts comptables expérimentés, et habitués aux opérations de
restructuration menées au sein du Groupe, et ce pour accompagner la procédure et assurer son
bon déroulement.
146
Conclusion Générale
Pour faire face aux évolutions accélérées d’un marché de plus en plus concurrentiel et
aux nouveaux enjeux en termes de gestion, les entreprises ne cessent de chercher les moyens
d’augmenter leur rentabilité, surtout lorsqu’il s’agit d’un acteur international dans le domaine
de l’industrie des phosphates comme Le Groupe Office Chérifien des Phosphates (OCP) qui
opère dans un environnement fortement risqué et imprévisible, en raison de la concurrence
acharnée qui menace la position des entreprises dans le marché mondial. Pour dégager un
avantage concurrentiel, le groupe prend plusieurs mesures, dont les opérations de
restructuration. En effet, une opération de fusion-absorption intra-groupe a connu lieu
récemment en 2012, et une scission par création d’une nouvelle entité plane déjà dans les
horizons.
Les décisions de restructurations sont généralement un facteur de réussite et de progrès
pour les entreprises, c’est pourquoi l’articulation d’une stratégie efficace reste l’une des
préoccupations majeures des managers, à travers un contrôle financier qui veille à optimiser
l’utilisation effective des ressources et à se prononcer sur les décisions d’investissements à ce
propos. En fait, Une bonne politique d’investissement constitue une base essentielle qui
participe à la création de richesse pour l’entreprise et contribue de façon concrète à
l’amélioration de son positionnement, qui est un objectif extrême.
Le présent mémoire est axé sur l’évaluation du projet de spin off de l’entité OCP S.A,
par la conception d’un plan d’affaire traitant les différents aspects du projet.
Cette décision de restructuration est d’une grande ampleur, et jouit d’une réflexion
spécifique de la part des gestionnaires pour plusieurs raisons notamment :
Le fait que le projet soit en relation avec la transparence de l’entreprise
Le fait qu’il s’agit d’un investissement peu coûteux en la présence du régime transitoire
Le fait qu’il s’agit d’une décision stratégique qui affectera la structure de l’entreprise
Le travail que nous avons réalisé durant ce projet de fin d’études répond aux exigences
fonctionnelles et qualitatives tracées par les responsables de l’OCP pour l’évaluation du projet
de restructuration, qui, bien qu’il soit d’une grande importance stratégique, nécessite une
étude bien établie et une bonne analyse afin de trancher sur son acceptation ou son rejet.
147
Suite à notre étude, nous avons constaté que sur le plan stratégique nous pouvons dire
que OCP S.A possédant une stratégie bien définie et structurée, permettant au groupe de
s’engager intelligemment dans des projets qui lui permettront de répondre à ses finalités
tracées auparavant, va réaliser à travers l’opération de scission, d’une manière pertinente
l’attraction de nouveaux opérateurs internationaux et un meilleur positionnement sur le plan
international.
Du coté fiscal, notre analyse a bel et bien démontré que le régime transitoire qui
prévoit une annulation de tout type de taxes à payer exception faite de 1% sur le capital social
de l’entité en question, constitue une opportunité à ne pas rater de la part du groupe OCP, et
lui permettra donc de réaliser son objectif stratégique de restructuration sans dépenser
abondamment. Juridiquement parlant, nous avons bien éclairci et justifié les droits et
obligations de l’entité Jorf Lasfar Phosphate Hub via la présentation d’une proposition des
statuts reposant sur la structure juridique de la société anonyme.
Sur le plan comptable et financier, l’entité « JPH » qui sera le fruit du spin off se fondera sur
une solidité financière et une indépendance vis-à-vis de l’entité mère qui est OCP S.A, et se
dotera donc d’une large autonomie.
Au terme de ce travail, nous pouvons confirmer que ce projet nous a été d’un grand
apport, puisqu’il nous a permis d’approfondir nos connaissances théoriques et d’appliquer
divers concepts en pratique que ce soit en matière d’analyse stratégique, d’interprétations et
de calculs financiers, ou encore de traitements juridique et fiscal. De plus, nous avons eu
l’occasion de maîtriser de nouveaux concepts techniques à savoir l’utilisation du logiciel
autocad qui nous a permis de dresser le plan de l’entité créée suite à la scission. Notre projet
de fin d’études nous a également offert l’opportunité de découvrir l’environnement industriel
et les conditions de travail des cadres supérieurs. Il a constitué en ce sens une expérience très
riche aussi bien au niveau technique qu’au niveau relationnel.
Par ailleurs, ce travail peut être la base pour de nouvelles études, qui peuvent être
menées au sein d’OCP S.A, dans le futur, mesurant à quel point les objectifs stratégiques de la
scission ont été réalisées, ou portant sur des sujets tels que l’étude de l’impact de la scission
sur l’information financière du Groupe.
148
Bibliographié / Wébographié
Ouvrages
Adamou ALBORTCHIRE ; Thèse pour l’obtention de doctorat : Le sort des contrats dans les opérations de fusion et de scission des sociétés commerciales ; Université d’Auvergne ; 2005 Chapalain, Pratique moderne de l’évaluation d’entreprise, (2004). Hubert DE LA BRUSLERIE ; Analyse financière : Information financière, diagnostic et évaluation ; Dunod ; 4ème édition. Jean Sébastien LANTZ ; Valorisation stratégique et financière ; Maxima ; 2010. Jean-Guy DEGOS ; Comptabilité approfondie des fusions, des scissions et apports partiels d’actifs ; E-theque ; 2009.
Octave JOKUNG-NGUENA ; Mathématiques et gestion financière ; De Boeck ; 2004.
Stephane MERCIER ; La legislation comptable ; Edi Pro ; 2007
Cours Universitaires
Amandine BOUQUET ; Anne DELAIGUE ; Cours d’économie d’entreprise : Les stratégies de fusion-acquisition ; Université d’Auvergne ; 2003-2004 Daniel ANTRAIGUE ; Cours : Comptabilité des sociétés et des groupes/ Scission des sociétés ; Université de Limoges ; Institut universitaire de technologie de Brive Olivier JEULIN ; Cours : Fusions, scissions et apports partiels d’actifs ; Université de Rennes ; Master CCA Vincent DOUSSE ; Cours : La restructuration de l’entreprise ; HEC Lausanne ; 2007
Documentations légales
Article 673 du code des sociétés
Code Général des Impôts incluant les dernières modifications introduites par la Loi de
Finance 2014 avec les textes d’application ; 3ème Edition - 2014
Loi 17-95 des sociétés Anonymes ; Article 222, 224, 226, 232, 233
149
Rapport publiés
Note d’information : Emission d’un emprunt obligataire ; OCP S.A ; Edition 2011 Rapport annuel de l’OCP S.A 2012.
Sources Internet
http://www.entreprendre.ma/L-OCP-ouvre-son-pole-chimie-de-Jorf-Lasfer-aux-
investissements etrangers_a1155.html
http://www.eretra.asso.fr/index.php/fr/ressources/projets_de_reorganisation/typologie_des_restructurations http://www.ocpgroup.ma/fr/printpdf/medias/actualites-et-evenements/fusion-docp-sa-et-de-sa-
http://www.transformation-restructuration-financement.optionfinance.fr/blogs-articles/restructuration.html https://lrd.kuleuven.be/en/spinoff/faq-spinoff#risks http://www.afriquinfos.com/ www.expertisecomptable-foucher.com/download2.php?file_id=1976 www.ocpgroup.ma
Autres
Alain FAYOLLE ; Saulo D.BARBOSA ; Jill KICKUL ; Une nouvelle approche du risque en création d’entreprise ; Revue française de gestion ; Lavoisier ; 2008 ; Page 206 Faical ZOUBIR ; Mémoire : Impact de l’externalisation sur la stabilité des emplois ; Université Ibn Zohr ; 2007 Fusion : Un troisième régime fiscal ; L’économiste ; Edition N° 3209 du 10/02/210 L’évaluation des entreprises et des titres de sociétés ; Direction générale des finances publiques (Impots.gouv.fr) ; Version de Novembre 2006 ; Page 54 Thomas GURET ; Les pertes relatives aux opérations de restructurations ; Université de Rennes ; 2005
150
ANNEXES
1. Programme du Projet de Fin d’Etude selon le diagramme de Gantt ;
2. Présentation de l’entreprise OCP S.A ;
3. Carte de l’OCP pôle chimie (Site Jorf Lasfar) ;
4. Liste des immobilisations jointe en CD.
5. Statut de la société « JPH » ;
6. Présentation du CPC prévisionnel d’exploitation du pôle chimie
7. Présentation de la méthode de calcul du beta de la société ;
8. Bilan de la division chimie avant scission ;
9. Présentation des CPC prévisionnels d’exploitation respectivement des
entités : PCP et JPH ;
10. Tableau de remboursement des dettes financières respectivement des
entités : Pôle chimie, et PCP.
151
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1: PRESENTATION DES ASPECTS DE LA SCISSION PAR GENRE ....................................................................... 15
TABLEAU 2 : REPRESENTATION DES NIVEAUX DE MOUVEMENT DE RESTRUCTURATION .............................................. 17
TABLEAU 3 : COMPARAISON ENTRE LES OPPORTUNITES ET RISQUES DES SCISSIONS ................................................... 24 TABLEAU 4 : INTERETS ET LIMITES DE LA METHODE DES DCF .................................................................................... 51
TABLEAU 5 : TABLEAU REPRESENTANT DES DONNEES FINANCIERES SIGNIFICATIVES ................................................. 61
TABLEAU 6 : FICHE TECHNIQUE DU GROUPE OCP ...................................................................................................... 62
TABLEAU 7 : RAISONS DE NON-IMPOSITION DES TAXES ............................................................................................ 101
TABLEAU 8 : RECAPITULATIF DES IMPOTS ................................................................................................................ 103
TABLEAU 9 : CALCUL DES DCF DE L’OCP POLE CHIMIE.......................................................................................... 108
TABLEAU 10 : GOODWILL CONSTATE DE L’ECART ENTRE ACTIF ECONOMIQUE ET ACTIF DU BILAN........................... 109
TABLEAU 11 : CALCUL DES DCF DE L’UNITE RESPONSABLE DE LA PRODUCTION DE POLE CHIMIE ........................... 114
TABLEAU 12 : CALCUL DES DCF DE JORF LASFAR PHOSPHATE HUB « JPH »........................................................... 115
TABLEAU 13 : RESUME DE CERTAINS ELEMENTS DU BILAN TRANSFERABLES A JPH ................................................. 116
TABLEAU 14 : TABLEAU DES PREVISIONS DU RESULTAT NET ................................................................................... 124
TABLEAU 15 : PREVISIONS DE LA VALEUR AJOUTEE ................................................................................................. 125
TABLEAU 16 : PREVISIONS DE L'EBE ........................................................................................................................ 126
TABLEAU 17 : EVOLUTION DU TAUX DE MARGE ........................................................................................................ 127
TABLEAU 18 : EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE ................................................................................................. 128
TABLEAU 19 : PREVISIONS DE RENDEMENT DES IMMOBILISATIONS .......................................................................... 129
TABLEAU 20 : PREVISIONS DE LA MARGE NETTE ..................................................................................................... 131
TABLEAU 21 : PREVISIONS DE LA CAF ..................................................................................................................... 133
TABLEAU 22 : PREVISIONS DU RATIO DE REMBOURSEMENT DES EMPRUNTS ............................................................. 134
TABLEAU 23 : PREVISIONS DU TAUX DES FRAIS FINANCIERS ..................................................................................... 135
TABLEAU 24 : PREVISIONS DE LA RENTABILITE COMMERCIALE ................................................................................ 137
152
LISTE DES FIGURES
FIGURE 1 : SCHEMA REPRESENTANT LA SCISSION AU SEIN D’UNE ENTREPRISE ........................................................... 19
FIGURE 2 : LA RELATION ENTREPRISE MERE ET SPIN-OFF ........................................................................................... 22 FIGURE 3 : TYPOLOGIE DES SPIN-OFF .......................................................................................................................... 31
FIGURE 4 : COMPTABILISATION CHEZ LA SOCIETE SCINDEE ........................................................................................ 43
FIGURE 5 : COMPTABILISATION CHEZ LA SOCIETE BENEFICIAIRE DE LA SCISSION ....................................................... 44
FIGURE 6 : RESUME DES TRAITEMENTS COMPTABLES DES SCISSIONS .......................................................................... 45
FIGURE 7 : METHODES DE VALORISATION SELON LES CATEGORIES ............................................................................. 52
FIGURE 8 : OPERATION DE FUSION DE L’OCP S.A. ET MAROC PHOSPHORE ................................................................ 65
FIGURE 9 : SCHEMA MONTANT LA STRUCTURE DE L'OCP ACTUELLEMENT (AVANT OPERATION DE SCISSION) ..................................... 67
FIGURE 10 : EFFET DU PROJET DE SCISSION SUR LA STRUCTURE DE L’OCP S.A. ......................................................... 67
FIGURE 11 : METHODE DE TRAVAIL PDCA ................................................................................................................. 69
FIGURE 12: LES REGLES SMART................................................................................................................................ 77
FIGURE 13 : REPRESENTATION DE LA MATRICE SWOT DE L’OCP ............................................................................. 85
FIGURE 14 : RESUME DU STATUT JURIDIQUE DE LA SOCIETE "JPH" ............................................................................ 97
FIGURE 15: FRAIS DE CONSTITUTION DE LA SOCIETE "JPH" ........................................................................................ 98
FIGURE 16 : GRAPHE DE COMPOSITION DE L'ACTIF ECONOMIQUE DE L'ENTREPRISE .................................................. 109
FIGURE 17 : BILAN COMPTABLE DU POLE CHIMIE D'OCP S.A ................................................................................... 112
FIGURE 18 : TRAITEMENT COMPTABLE CHEZ LE POLE CHIMIE PRODUCTION ............................................................. 120
FIGURE 19 : TRAITEMENT COMPTABLE CHEZ LA SOCIETE « JPH » ........................................................................................... 121
FIGURE 20 : ACTIF DES BILANS DE POLE CHIMIE PRODUCTION ET DE JORF LASFAR PHOSPHATE HUB ...................... 121
FIGURE 21 : PASSIF DES BILANS DE POLE CHIMIE PRODUCTION ET DE JORF LASFAR PHOSPHATE HUB ..................... 122
FIGURE 22 : MODE DE REMBOURSEMENT DE LA DETTE DE FINANCEMENT ................................................................ 123
FIGURE 23 : COMPTE DE PRODUITS ET DE CHARGES PREVISIONNEL DE « JPH » ........................................................ 123
FIGURE 24 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DU RESULTAT NET........................................................................................ 124
FIGURE 25 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE................................................................................ 125
FIGURE 26 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DE L'EBE ...................................................................................................... 126
FIGURE 27 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DU TAUX DE MARGE ...................................................................................... 128
FIGURE 28 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE................................................................................ 129
FIGURE 29 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DE RENDEMENT DES IMMOBILISATIONS .......................................................................... 130
FIGURE 30 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DE LA MARGE NETTE .................................................................................... 131
FIGURE 31 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DE LA CAF ................................................................................................... 133
FIGURE 32 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DU RATIO DE REMBOURSEMENT DES DETTES ................................................ 134
FIGURE 33 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DU TAUX DES FRAIS FINANCIERS ................................................................... 136
FIGURE 34 : GRAPHE DE L'EVOLUTION DE LA RENTABILITE COMMERCIALE .............................................................. 137
153
Table des matières Résumé .....................................................................................................................................................1
Dédicaces .................................................................................................................................................2
Remerciements ........................................................................................................................................3
Liste des acronymes .................................................................................................................................4
Sommaire .................................................................................................................................................6
Introduction générale ..............................................................................................................................7
Partie I : Cadre théorique du projet de scission .....................................................................................9
Chapitre 1 : Concept de la scission .................................................................................................... 11
Section 1 : Mouvements de restructuration ................................................................................. 12
1. Fusions acquisitions ............................................................................................................. 13
2. Scissions ............................................................................................................................... 14
3. Externalisation ..................................................................................................................... 15
4. Offshoring ............................................................................................................................. 16
Section 2 : Définitions, typologies et risques des scissions ........................................................... 17
1.Définitions ............................................................................................................................. 17
2.Typologies .............................................................................................................................. 19
a)Spilt off ...................................................................................................................... 19
b)Spilt up ...................................................................................................................... 20
c)Spin off ...................................................................................................................... 20
3. Risques des scissions ............................................................................................................ 22
Section 3 : Motivations des dirigeants ......................................................................................... 24
1. Amélioration de la rentabilité .............................................................................................. 25
2. Concentration sur le cœur de métier .................................................................................. 25
3. Filiale non profitable ............................................................................................................ 25
4. Synergie inverse .................................................................................................................... 25
5. Réduction de la dette ........................................................................................................... 26
6. Relation investisseurs ........................................................................................................... 26
7. Séparation des entités ......................................................................................................... 27
8. Financement ......................................................................................................................... 27
9. Pression des autorités de régulation ................................................................................... 28
Chapitre 2 : Déroulement des opérations lors d’un projet de scission ............................................ 30
154
Section 1 : Volet stratégique et organisationnel ........................................................................... 31
1. Stratégie de l’entreprise ...................................................................................................... 31
a) Spin off technologique ............................................................................................. 32
b) Spin off industriel .................................................................................................... 33
c) Spin off social ........................................................................................................... 33
d) Spin off illégitime ..................................................................................................... 34
2. Spin off modèle organisationnel: ......................................................................................... 34
Section 2 : Volet juridico-fiscal ...................................................................................................... 35
1. Cadre juridique ..................................................................................................................... 35
a) Contexte légal .......................................................................................................... 35
b) Déroulement des opérations ................................................................................... 36
c) autres aspects juridiques ......................................................................................... 38
2. Cadre fiscal ........................................................................................................................... 39
a) Régime fiscal ............................................................................................................ 39
b) Conditions d’éligibilité au régime transitoire .......................................................... 40
c) Scission avec effet rétroactif .................................................................................... 42
Section 3 : Volet comptable et financier ....................................................................................... 42
1. Traitement comptable ...................................................................................................... 42
a) Le sort de la société scindée .......................................................................................... 42
b) Le sort de la société bénéficiaire .................................................................................. 44
2. Aspect financier ................................................................................................................. 46
a) Principe d’évaluation de l’entreprise par la méthode DCF (Approche par les flux) ..... 46
i. Les flux de trésorerie libres ....................................................................................... 47
ii.intêrets et limites de la méthode DCF ...................................................................... 50
b) Méthode de survaleur (Le goodwill) .............................................................................. 51
Partie II : projet de scission au sein de l’OCP S.A ................................................................................. 56
Chapitre 1 : Présentation de l’environnement du stage ................................................................... 58
Section 1 : Présentation de l’OCP S.A ............................................................................................ 59
1. Présentation générale de l’OCP ............................................................................................ 59
2. Structure organisationnelle de l’OCP ................................................................................... 62
3. Aperçu sur le parc industriel de Jorf LASFAR ........................................................................ 63
4. Présentation de l’opération de fusion de l’OCP S.A et Maroc Phosphore ........................... 64
Section 2 : présentation du pôle chimie........................................................................................ 65
Section 3 : choix du thème et méthodologie ................................................................................ 68
155
1. Choix du thème ..................................................................................................................... 68
2. Méthodologie ....................................................................................................................... 68
Chapitre 2 : Création de l’entité JPH par voie de scission ................................................................. 72
Section 1 : Planification ................................................................................................................. 73
1. Situation actuelle .................................................................................................................. 73
2. Situation désirée ................................................................................................................... 75
Section 2: Formulation de la problématique ................................................................................ 76
1. Contexte du projet ................................................................................................................ 76
2. Présentation de la problématique ........................................................................................ 76
Section 3: Vérification des disponibilités ...................................................................................... 78
1. Cahier de charges ................................................................................................................. 78
2. Fiche technique des équipements à transmettre ................................................................ 80
Section 4: Elaboration d’un plan d’affaire du projet ..................................................................... 84
1. Volet stratégique et organisationnel .................................................................................... 84
a) Analyse SWOT ................................................................................................................ 84
b) Analyse de l’environnement concurrentiel (Porter) ...................................................... 88
i. Concurrence .............................................................................................................. 89
ii. Menace des produits de substitution ...................................................................... 89
iii. Pouvoir de négociation des clients ......................................................................... 90
iv. Menace des nouveaux entrants .............................................................................. 90
v. pouvoir de négociation des fournisseurs ................................................................. 91
c) Stratégies génériques de Porter ..................................................................................... 91
d) Les sept facteurs clés de succès ..................................................................................... 92
i. La Stratégie ............................................................................................................... 93
ii. La structure .............................................................................................................. 93
iii. Les systèmes ........................................................................................................... 93
iv. Le staff ..................................................................................................................... 93
v. Le style ..................................................................................................................... 93
vi .Les skills (les compétences) .................................................................................... 93
vii .Les shared values (Les valeurs partagées) ............................................................. 93
2. Volet juridique ...................................................................................................................... 95
3. Volet fiscal ............................................................................................................................ 99
a) Droit commun ................................................................................................................ 99
156
i .Taxes des collectivités locales ................................................................................... 99
ii .Impôt sur les sociétés ............................................................................................ 101
iii .Droit d’enregistrement ........................................................................................ 101
b) Régime transitoire ....................................................................................................... 102
i .Taxes locales .......................................................................................................... 102
ii .Impôt sur les sociétés ............................................................................................ 102
iii .Droit d’enregistrement ........................................................................................ 102
4. Volet comptable et financier .............................................................................................. 104
a) Evaluation financière de l’entreprise avant scission par méthode des DCF ............... 104
i . Calcul des DCF ........................................................................................................ 104
ii .Calcul de la valeur terminale ................................................................................. 106
iii .Calcul du coût moyen pondéré du capital (CMPC) ............................................... 106
iv. Dressement du tableau des CF ............................................................................. 108
v. Interprétations ....................................................................................................... 109
b) Evaluation et traitement comptable des entreprises après scission .......................... 113
i .Calcul comptable et financier des éléments de JPH ............................................... 117
ii. Calcul comptable et financier des éléments de PCP .............................................. 118
c) Analyse financière de l’entité Jorf LASFAR Phosphate Hub ........................................ 122
i .Ratios de rendement et de marge de l’entreprise ................................................. 123
ii. Ratios concernant la solidité financière de l’entreprise. ....................................... 132
iii. Ratios de rentabilité ............................................................................................. 136
iv. Analyse fonctionnelle du bilan de la société JPH .................................................. 138
v. Synthèse de l’analyse financière ............................................................................ 140
Limites de l’étude ............................................................................................................................... 144
Recommandations .............................................................................................................................. 145
Conclusion générale............................................................................................................................ 146
Bibliographie / Webographie ............................................................................................................. 148
Annexes ............................................................................................................................................... 150
157
Liste des tableaux ............................................................................................................................... 151
Liste des figures .................................................................................................................................. 152
Table des matières .............................................................................................................................. 153