RIVET (L.), La céramique culinaire micacée de la région de Fréjus (Var) In: Revue archéologique...

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Lucien Rivet La céramique culinaire micacée de la région de Fréjus (Var) In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 15, 1982. pp. 243-262. Citer ce document / Cite this document : Rivet Lucien. La céramique culinaire micacée de la région de Fréjus (Var). In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 15, 1982. pp. 243-262. doi : 10.3406/ran.1982.1208 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1982_num_15_1_1208

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Lucien Rivet

La céramique culinaire micacée de la région de Fréjus (Var)In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 15, 1982. pp. 243-262.

Citer ce document / Cite this document :

Rivet Lucien. La céramique culinaire micacée de la région de Fréjus (Var). In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 15,1982. pp. 243-262.

doi : 10.3406/ran.1982.1208

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1982_num_15_1_1208

LA CÉRAMIQUE CULINAIRE MICACÉE

DE LA RÉGION DE FRÉJUS (VAR)

Cette céramique commune, gallo-romaine, dite culinaire micacée, présente deux traits caractéristiques :

- sa définition technique et typologique en fait un type de vaisselle bien individualisé et aisément reconnaissable ;

- son aire géographique et chronologique de diffusion a des limites assez précises (1). Il y a plus de trente ans déjà que cette céramique n'est plus totalement inconnue des archéologues.

A Vintimille, les couches IV et III (Zona A et Vano III et V) ont livré une quantité appréciable de fragments, essentiellement d'urnes (ou ollae), non tournées, de production locale. N. Lamboglia distinguait, en particulier, parmi elles, une série micacée (tipo cylindrico micaceo) datée entre 70 et 140 de notre ère et présentant quatre ou cinq profils de bords différents (2).

I. - Les caractères techniques

L'argile, après cuisson, a pris des teintes orange, brun ou noir. Les variations de la couleur peuvent être considérables d'un vase à l'autre, ainsi que sur un même vase, selon que l'on observe un fragment épais (le bord d'une urne, par exemple) ou mince (la panse de cette urne); si la tranche est mince, sa pâte est, généralement, noire ou gris-foncé; si elle est épaisse, l'extérieur est noir et l'âme brun-rouge ou brun clair.

On note, cependant, un phénomène qui paraît bien être une constante pour ces pièces à coloration variable : la lèvre et l'extrémité des préhensions montrent une surface noircie.

Il existe aussi des séries entières dont la coloration est uniformément brun rouge ou orange, ou, au contraire, noirâtre.

Le dégraissant, assez gros, est irrégulier et renferme une forte quantité de paillettes micacées à reflets argentés, rarement dorés. La présence de ce mica est un caractère distinctif fondamental de cette vaisselle. L'aspect visuel et tactile de la pâte est toujours friable et sableux.

La cuisson est effectuée selon un procédé simple et primitif du mode B de M. Picon (3) qui n'apporte qu'une faible imperméabilité aux parois. La pâte est dure. Après cuisson, des altérations de la couleur dues à l'utilisation sont à considérer, en particulier le noircissement de la surface extérieure par le feu.

(1) L'idée de cette étude vient des fouilles du Clos-de-la-Tour à Fréjus, et plus particulièrement de celle des rues; c'est le thème d'un chapitre d'une recherche plus vaste, L. Rivet, Les fouilles du Clos-de-la-Tour à Fréjus (Var), les rues, thèse de 3e cycle, Université de Provence, 1980, multicopiée, p. 778-793. Pour composer cet article, on a étendu l'enquête aux sites mentionnés infra, p. 245.

Nous avons plaisir à adresser nos plus chaleureux remerciements à Cl. Varoqueaux, à J. Latour et à C. Rogers ainsi qu'à D. Brentchaloff et à Chr. Goudineau pour l'aide et le soutien constants qu'ils nous ont prodigués tout au long de cette étude.

(2) N. Lamboglia, Gli scavi di Albintimilium e la cronologia délia ceramica romana, Bordighera, 1950, tableau final, p. 204. (3) M. Picon, Introduction à l'étude technique des céramiques sigillées de Lezoux, Centre de Recherches sur les Techniques Gréco-

Romaines, 2, Université de Dijon, 1973, p. 62 (cuisson réductrice, post-cuisson réductrice).

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II s'agit de vases modelés dont la minceur de paroi, en tout cas pour les urnes, étonne (usage d'un tour lent ?). Sans exception, ou peu s'en faut, la surface intérieure et le bord du vase sont polis ou lissés sommairement à la spatule ; à l'extérieur, la surface est rugueuse et montre des irrégularités granuleuses en rapport avec la qualité, non homogène, du dégraissant. Là encore, la bipartition entre surfaces lissées et surfaces rugueuses est un critère de reconnaissance de cette vaisselle.

II. - Les difficultés de la distinction

L'identification de cette variété de vaisselle n'est pas toujours claire et évidente. Si, la plupart du temps, on se trouve en présence de tessons offrant les caractères que nous venons d'énoncer, parfois on rencontre des objets qu'il est difficile d'inclure dans cette classe, pour tel ou tel détail. Comment, par rapport aux tessons de référence, faire le départ entre ce qui les apparente à eux (la forme, la composition ou la couleur de la pâte) et ce qui les en différencie (une forme originale associée à une pâte sensiblement différente, contenant moins de mica, par exemple) ? Ce « flou » pose le problème, non pas tant de l'hétérogénéité dans une même production que de l'existence d'une production parallèle et distincte.

III. - La chronologie

A propos des fouilles du Clos-de-la-Tour, j'écrivais que « l'absence de ce type de céramique dans les couches antérieures à l'époque flavienne étonne fortement du fait qu'il s'agit d'un produit de tradition gauloise dont les formes (plats et urnes) et la technique (vases modelés) se réfèrent au répertoire indigène (4) ».

Or la prise en compte d'autres sites forojuliens (les Aiguières, la Cathédrale) fait remonter l'apparition de cette vaisselle au règne de Tibère, soit 20/30 de notre ère environ (5).

On cerne plus difficilement la période d'extinction de cette production. Différents indices nous invitent seulement à la placer au cours de la première moitié du IIe s. : tessons nombreux dans les contextes de la fin du Ier s. ; tessons plus rares dans les couches du IIe s. Comme le montre le site de la Cathédrale, c'est fréquemment dans les couches de la seconde moitié du iers. que les tessons de céramique culinaire micacée sont en plus forte proportion (6). Mais on sait la difficulté qu'il y a à s'appuyer sur de tels chiffres, faute de pouvoir apprécier la proportion de matériel rejeté récemment par rapport au matériel résiduel.

Il semble bien qu'il y ait aussi des réapparitions, dans la fabrication de ce type de vaisselle. C'est le cas au Clos-de-la-Tour avec plusieurs exemples de culinaire micacée inclus dans les couches

de destruction (deuxième moitié du nie s. et première moitié du ive s. (7) .

(4) Thèse citée, n. 1, p. 792; cf. J.-J. Hatt, Aperçus sur l'évolution de la céramique gallo-romaine, principalement dans le Nord-Est de la Gaule, dans R.E.A., 51, 1949, p. 108-110, pi. IX, pour la survivance de cette poterie indigène à l'époque gallo-romaine précoce.

(5) Cela montre le peu de validité d'une seule fouille pour aboutir à des conclusions céramologiques (le Clos-de-la-Tour, rues, avait donné 391 tessons de céramique culinaire micacée).

(6) Sur le chantier de la Cathédrale, dans les couches 8 à 4 du sondage XXIX, le comptage des tessons donne les pourcentages suivants par rapport au total de la céramique de la couche :

- couche 8 (0/20 de n.e.) 11 fr. sur 175: 6,28 96 - couche 7 (20/40 de n.e.) 49 fr. sur 1 240: 3,95% - couche 6 (milieu/fin Ier s.) 80 fr. sur 276 : 28,98 % - couche 5 (milieu ne s.) 36 fr. sur 791 ; 4,55% - couche 4 (milieu rve s.) 92 fr. sur 955 •. 9,63 % (7) Les chiffres, pour le Clos-de-la-Tour, rues, sont les suivants : - couche 5 (flavien) 112 fr. sur 3259: 3,17% - couche 4 (milieu ne s.) 104 fr. sur 1907: 5,45% - couche 3 (fin ne/déb. me s.) 93 fr. sur 1623: 5,73% - couche 2 (milieu nie s.) 12 fr. sur 475: 2,52% - couche 1 (2e m. me-2e m. IVe s.) 70 fr. sur 1147 : 6,10%

CÉRAMIQUE CULINAIRE MICACÉE DE FRÉJUS 245

A Saint-Julien-les-Martigues (Bouches-du-Rhône), dans une villa dont l'occupation porte sur les cinq premiers siècles de notre ère, on constate aussi, dans une couche constituée vers le milieu du 111e s., la présence de nombreux tessons de céramique culinaire micacée assez bien conservés, alors que ceux-ci sont quasiment absents des couches antérieures, sur l'ensemble du site (8).

Il existe certainement d'autres exemples allant dans le même sens. En résumé, cette céramique est fabriquée et diffusée, sur le site de Fréjus, dès les années 20/30 de

notre ère; son déclin paraît sensible, un siècle plus tard, à partir du début du 11e s. Certains faits portent à croire que durant les iif et rve s., de façon sporadique, on reprend, avec la même technique, la fabrication de formes apparentées (les formes 12, 13, et 14 ainsi que les urnes à oreilles).

IV. - L'aire géographique

II est encore prématuré de circonscrire la zone de diffusion de cette production ; on peut seulement établir des limites grossières.

En effet, nous n'avons pas, pour l'heure, visité tous les chantiers de Narbonnaise orientale, ni inventorié tous les dépôts de fouilles pour recenser les sites où cette céramique est attestée. D'autre part, c'est dans la période à venir que cette céramique commune, reconnaissable, retiendra l'attention des archéologues et, ainsi, deviendra mieux accessible. A court ou moyen terme, l'enquête exhaustive s'imposera (9).

V. - Les sites de référence à Fréjus

La céramique culinaire micacée étudiée ici provient des sites suivants :

1) Porte de VAgachon

Dépotoir dans lequel a été récupéré, en 1980, un matériel céramique (sigillée du Sud de la Gaule, faible quantité de sigillée claire A) indiquant un contexte de la fin du iers. de notre ère (10).

2) Villeneuve- Argentière

Les séries numismatiques ainsi que le matériel céramique recueillis sur ce site lors des travaux de terrassement, entre 1976 et 1978, démontrent une occupation du début de l'époque augustéenne à la fin du règne de Claude. Etablissement extra- muros (1 1).

3) Villeneuve- Aiguières

Prolongement du même établissement, extra-muros, fouillé de 1979 à 1981, qui recèle, en abondance (1477 tessons), de la céramique culinaire micacée en stratigraphie. Site occupé entre le changement d'ère et le milieu du Ier s., avec réoccupation partielle aux me et ive s. La culinaire recueillie est antérieure à 50 de notre ère (12).

(8) Pièce G, couche 4. (J.-L. Jouanaud, L. Rivet, Rapports de fouille). (9) On la rencontre dans tous les sites côtiers, entre Martigues (Bouches-du-Rhône) et Vintimille (Italie). Elle inonde particulièrement la

région de Fréjus. (10) Chronique, dans Gallia, XXXIX, 2, 1981, à paraître. (11) Chronique, dans Gallia, XXXVII, 2, 1979, p. 555-557. (12) Inédit. Rapports de fouille et communication personnelle du directeur de la fouille, Chr. Goudineau.

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4) Clos-de-la-Tour, îlot I

Matériel céramique recueilli lors des fouilles de 1970-1972, déclassé, et à considérer hors stratigraphie. Quartier d'habitation occupé du début du r s. de notre ère à la fin du iv8 (13).

5) Clos-de-la-Tour, îlot III

Nous utilisons quelques échantillons de céramique culinaire micacée recueillis dans cette insula, sans faire référence à la stratigraphie. Même période d'occupation que pour l'îlot I (14).

6) Clos-de-la-Tour, rues

Le matériel recueilli dans les différents remblais qui constituent la stratigraphie d'un cardo et d'un decumanus secondaires (fouilles 1971-72-75-77 et 78) provient des contextes suivants (1 5) : début de l'époque flavienne (c. 5), milieu du ne s. (c. 4), fin du nedébut du me s. (c. 3), milieu du mes. (c. 2), deuxième moitié du me s. (c. 1 inf.) et première moitié du ive s. (c. 1 sup.).

7) Sainte-Croix

II s'agit d'une décharge de fours de potiers située à proximité de la porte de Rome, extra-muros. Le contexte (céramique sigillée du Sud de la Gaule et sigillée claire A) indique le début du ne s. de notre ère (16).

8) Pauvadou- atelier

Site fouillé en 1978, dans lequel la période de fonctionnement du bâtiment correspond au dernier quart du Ier s. de notre ère. Extra-muros (11).

Même commentaire pour Pauvadou II (fosse-dépotoir).

9) Résidence Saint-Antoine

Site extra-muros fouillé entre 1978 et 1980; exèdre funéraire, triclinium et thermes. Céramique culinaire micacée recueillie en stratigraphie (1 8) : époque d'Auguste et de Tibère (c. 4), époque pré- flavienne et flavienne (c. 3), époque sévérienne (c. 2 b).

10) Chantier de la Cathédrale

Fouille en cours depuis 1979; cardo maximus et habitat occupé du changement d'ère au Ve s. Important lot de céramique culinaire micacée en stratigraphie (19) : niveaux de 20/40, du milieu et de la fin du Ier s., du milieu du IIe s., destructions de la fin du me s. et de la fin du rve-début ves.

(13) Inédit (14) Inédit. Etude en cours. (15) L. Rivet, op. cit. (16) Chronique, dans Gallia, XXXIX, 2, 1981, à paraître. D. Brentchaloff, L'atelier du Pauvadou, une officine de potiers flaviens à Fréjus,

dans R.A.N., XIII, 1980, p. 78. (17) D. Brentchaloff, op. cit., p. 73-114. (18) Inédit. Communication personnelle du directeur de la fouille, D. Brentchaloff. (19) Inédit (P.-A. Février, M. Fixot et L. Rivet, Rapports de fouille).

CÉRAMIQUE CULINAIRE MICACÉE DE FRÉJUS 247

11) Epave des Roches d'Aurelle

Epave découverte en 1979 au large d'Agay-Le Trayas (Var), à peu de distance de Fréjus. La présence de sigillée du Sud de la Gaule d'époque flavienne situe l'époque de sa submersion ; le navire venait du port de Fréjus comme en témoigne son chargement constitué de céramique commune fabriquée dans l'atelier du Pauvadou. On y a découvert, en outre, huit grands modèles d'urnes et dix-sept petits, en céramique culinaire micacée (20).

VI. - Répertoire des formes

1) Les plats

Nous n'avons rencontré aucune difficulté particulière pour classer ces formes basses, à ouverture plus ou moins évasée. Tous les bords de plats ont été pris en compte, mais un faible nombre d'entre eux conservent leurs préhensions.

Forme 1

Argentiere

Argentiere

O cm 5

La spécificité de ces plats réside dans leur paroi rectiligne, très redressée, formant un angle marqué avec le fond plat. La lèvre, simple prolongement de la paroi, est arrondie ou en simple biseau. La tranche de ces plats a une épaisseur constante de 5 à 6 mm. Surfaces intérieure et extérieure sont, de façon égale, lissées grossièrement.

(20) Inédit. Communication personnelle de D. Brentchaloff.

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Certains des tessons présentent des préhensions au niveau de la lèvre : cinq sous forme d'une simple oreille allongée (forme 1 a) et neuf sous forme d'une oreille à double tenon (forme 1 b).

Diamètre à l'ouverture : 24 à 34 cm. Hauteur : 5 à 6,5 cm. La récupération de vingt-huit de ces bords sur les sites de Villeneuve-Aiguières et de Villeneuve-

Argentière et de cinq autres sur le site de la Cathédrale, dans les couches profondes, prouve une circulation de cette forme à partir des années 20/30 de notre ère.

Forme 2

Aiguières

Plat à paroi redressée presque à la verticale. La lèvre est simplement arrondie, dans le prolongement de la paroi. On ignore la hauteur et la forme du fond de ce vase.

L'unique exemplaire que nous possédions est pourvu d'une oreille arrondie, attachée sous la lèvre. Diamètre à l'ouverture : 22 cm. Le contexte de découverte de ce tesson (Villeneuve-Aiguières) place le début de la diffusion de cette

forme au cours de la première moitié du Ier s de notre ère.

Forme 3

M

\_ Aiguières

Plat à paroi très redressée et à lèvre aplatie, dans le prolongement du rebord. Les quatre tessons de référence proviennent du site de Villeneuve-Aiguières ; ils sont munis, chacun, d'une solide oreille trapézoïdale. Diamètre à l'ouverture : 2 1 à 22 cm. Hauteur : 4 cm. Le contexte archéologique atteste l'existence de cette forme avant le milieu du Ier s de notre ère.

CERAMIQUE CULINAIRE MICACEE DE FREJUS 249

Forme 4

X

yv ï rv Agachon Plat à paroi évasée et à fond plat. Le profil extérieur de la panse est presque rectiligne alors qu'à l'intérieur il est incurvé. La lèvre, simple épaississement de la tranche de la panse, est en biseau ou, parfois, arrondie, toujours en pente vers l'extérieur. Un seul tesson présente un élément de préhension, une oreille, sans doute, en forme de languette, appliquée à l'horizontale contre la lèvre. Diamètre à l'ouverture : 1 7 à 26 cm. Hauteur : 5 cm environ. Le plat figuré ci-dessus (porte de l'Agachon) provient d'un contexte chronologique de la fin du r s. de notre ère; deux autres fragments conservent une partie de leur préhension sans qu'on puisse préciser la forme de cette oreille ; ils proviennent de contextes semblables (Pauvadou II et résidence Saint-Antoine). D'autres fragments encore, simples bords sans oreille, recueillis dans les couches profondes de quelques autres sites, indiquent un terminus pour la mise en circulation de ce type de plat, à partir de 20/40 de notre ère. Forme 5

Plat de la forme 5 a (Cliché C.N.R.S., Foliot)

Agachon

250 L. RIVET

*v Aiguières

Plat à paroi courbe se redressant à la verticale au niveau de l'ouverture; la lèvre est aplatie, dans le prolongement de la panse. A l'extérieur, la paroi forme un angle assez marqué avec le fond plat. L'épaisseur de la tranche varie du simple au double entre la partie centrale de la panse (mince de 4 à 5 mm) et le bord ou la jonction avec le fond (épaisse de 8 à 1 0 mm).

Ces plats sont munis de préhensions en forme d'oreille à double tenon s'appliquant à l'horizontale contre la lèvre ; certaines sont resserrées, pincées (forme 5 a) ou ont un profil plus allongé, étiré (forme 5 b), d'autres sont en queue d'aronde arquée (forme 5 c) ou allongée (forme 5 d).

Diamètre à l'ouverture : 1 9 à 30 cm. Hauteur : 5 à 6,5 cm. 52 des 201 fragments de ces plats que nous avons étudiés présentent effectivement des oreilles et, quel

que soit le type de celles-ci, apparaissent dans des couches datées des années 20/30 de notre ère.

CÉRAMIQUE CULINAIRE MICACEE DE FREJUS 251

Forme 6

X

D 6a

Aiguières

Y

1 'Y " " ^ 'Y y Aiguières 6b Plat à paroi incurvée. La lèvre, dans le prolongement de la paroi, est simplement arrondie. L'attache de la panse avec le fond, plat, forme un angle marqué. Une oreille, languette courte (forme 6 a) ou allongée (forme 6 b), est appliquée contre le rebord. Diamètre à l'ouverture : 23 à 24 cm. Hauteur : 5 cm environ. Les quelques exemplaires que l'on connait proviennent du site de Villeneuve-Aiguières où ils apparaissent dans des couches antérieures au milieu du Ier s.

Forme 7

a \y--*---- --

Aiguières

Plat à paroi faiblement incurvée, proche de la forme 5 ; il s'en distingue uniquement par l'absence de renflement de la lèvre; celle-ci est arrondie, dans le prolongement de la panse.

Une oreille en forme de queue d'arronde est appliquée contre le rebord. Diamètre à l'ouverture : 26 cm. Hauteur : 6 cm. Cet unique exemplaire provient d'un ramassage hors stratigraphie réalisé sur le site de Villeneuve-

Aiguières; sa diffusion est, probablement, antérieure aux années 50 de notre ère.

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Forme 8

\ - ~~ > Aiguières 8

Plat (?) à paroi incurvée et évasée. La lèvre est simplement arrondie, dans le prolongement de la panse. On ignore la liaison de la panse avec le fond, probablement plat. Hauteur inconnue.

Une oreille, en forme de languette mince et allongée, est appliquée contre la paroi, nettement au-dessous de l'ouverture.

Diamètre à l'ouverture : 2 1 cm. Cet unique exemplaire a été ramassé dans les mêmes conditions que celui de la forme 7. Même

datation.

Forme 9

Argentiere

Vraisemblablement un bord de plat (ou de marmite basse ?). La panse, légèrement incurvée, présente une tranche mince se terminant par une lèvre simplement amincie et arrondie. L'ouverture est sensiblement resserrée.

Une oreille, courte languette, est appliquée, à l'horizontale, à quelque deux centimètres sous le bord. Diamètre à l'ouverture : 26 cm. Un seul fragment a été recueilli, hors stratigraphie, sur le site de Villeneuve-Argentière, ce qui atteste

que ce genre de récipient circule avant la fin du règne de Claude.

Forme 10

Aiguières 10

CÉRAMIQUE CULINAIRE MICACÉE DE FRÉJUS 253

Plat de forme basse. La panse, à tranche épaisse, se resserre légèrement à l'ouverture; elle décrit un solide arrondi au niveau de la jonction avec le fond plat. La lèvre est simplement arrondie, dans le prolongement de la panse.

Le seul tesson connu de cette forme ne présente pas de préhension ; on peut toutetois être tenté d'en restituer une, oreille appliquée à mi-panse.

Diamètre à l'ouverture : 27 cm. Hauteur : 5,5 cm. Ce plat provient d'une couche du site de Villeneuve-Aiguières qui indique une diffusion antérieure

au milieu du r s de notre ère.

Forme 11

Argentiere

Terrine (?) à panse recourbée et à rebord évasé. Une légère carène marque l'extérieur du vase, à mi-hauteur environ. La panse est régulièrement épaisse. Le fond est plat.

Une oreille simple, d'argile façonnée au doigt et à la spatule, s'applique sous la carène; un autre exemplaire présente, peut-être, une oreille à double tenon.

Diamètre à l'ouverture : 22 à 23 cm. Hauteur : 6 cm. Deux des quatre exemplaires que nous possédions (Villeneuve-Argentière et Aiguières) autorisent à

placer la création de cette forme avant le milieu du Ier s. de notre ère.

2) Les marmites

Les marmites étudiées ici se distinguent des plats par leur paroi plus haute et par l'absence de préhensions.

Forme 12

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Marmite basse (ou terrine ?) à panse évasée et légèrement carénée, surmontée d'un col court et d'un rebord incliné vers l'extérieur. A l'extérieur, un angle marque la jonction de la panse, rectiligne, avec le fond, plat. Le profil intérieur du rebord laisse supposer qu'un couvercle pouvait s'adapter.

Les quelques tessons livrés par notre collectage sur Fréjus ne conservent pas d'éléments de préhension.

Diamètre à l'ouverture : 20 à 25 cm. Hauteur : 6 cm. Seul l'exemplaire figuré (Résidence Saint-Antoine) provient d'une couche qui démontre que cette

forme circulait avant le milieu du me s. de notre ère.

Forme 13

13a

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Clos de la Tour Ilot I

13b Clos de la Tour Cardo

Marmite à paroi presque rectiligne, évasée, surmontée d'un bord en baïonnette dont le profil est accusé (forme 1 3 a) ou estompé (forme 1 3 b). La lèvre est épaissie et arrondie. La panse forme un angle marqué avec le fond plat ou légèrement bombé. La forme du rebord permet, sans doute, d'adapter un couvercle.

Diamètre à l'ouverture : 26 à 3 1 cm. Hauteur : 7 à 1 1 cm. Ce type de marmite a été recueilli uniquement sur le site du Clos-de-la-Tour (Ilot I et cardo), dans

des contextes postérieurs au milieu du me s. de notre ère.

CÉRAMIQUE CULINAIRE MICACEE DE FRÉJUS 255

Forme 14

Clos de la Tour Cardo

Marmite à paroi haute. La panse, arrondie, s'incurve au niveau du fond qui est, certainement, bombé. L'ouverture, légèrement étranglée, en baïonnette, doit permettre la réception d'un couvercle. La lèvre est simplement arrondie.

Diamètre à l'ouverture : 23 à 30 cm. Hauteur : 8 à 1 0 cm. Les trois fragments qui illustrent cette forme ont été récupérés dans le cardo du Clos-de-la-Tour, dans

des couches datées du milieu du IVe s. de notre ère.

Forme 15

Sainte-Croix

Marmite à paroi haute et presque verticale, surmontée d'un large rebord étiré à l'horizontale vers l'extérieur. Cet objet, de forme ovale, repose sur un fond plat.

Diamètre à l'ouverture : ellipse de 1 4 à 20 cm. Hauteur : 8,5 cm. Cet unique exemplaire provient du site de Sainte-Croix, soit d'un contexte du début du \f s. de notre

ère.

3) Les urnes

Parmi ces vases fermés, urnes ou ollae, on distingue trois séries en fonction de la forme et, surtout, des éléments de préhension :

- les urnes sans préhension, - les urnes à anses verticales, - les urnes à oreilles. Mais seule une infime partie des tessons conserve ces éléments distinctifs, alors que la majeure partie,

simples rebords à ouverture étranglée, pourraient se classer dans l'une ou l'autre de ces séries. On sait, par quelques rares exemples, qu'il existe aussi des urnes sans préhension.

256 L. RIVET

Dans ces trois séries, et malgré une étude très poussée sur les profils des rebords d'urnes pourvues ou non de préhensions, on n'a pas réussi à mettre en évidence un critère qui permette de rattacher tel ou tel bord à telle ou telle série.

La plus grande diversité prévaut : rebords inclinés entre 49° et 96°, longs de 2 à 5 cm, carène plus ou moins marquée, etc. Ainsi, quelque 652 fragments de bords échappent donc au type de formes que nous proposons.

Forme 17

Agachon

^VY-Vy CY

Y ./V: Y A / y~--;:^:J

"-vV-^ \*-J k y- .--*=. ---W v '>¦¦->-¦¦'/ V « >=^yy Roches d'Aurelle

Urne à anse unique. Les formes entières proviennent toutes de l'épave des Roches d'Aurelle : la hauteur de ces vases est sensiblement égale au diamètre maximum. Ces exemplaires indiquent, en outre, qu'ils n'étaient pourvus que d'une seule anse, plate. La particularité de cette forme, à panse légèrement renflée et à ouverture étranglée, réside dans la présence d'une carène haute marquant une limite entre le col, lissé, et la panse, rugueuse. L'anse s'attache au niveau de la carène et vient surmonter la lèvre.

Diamètre à l'ouverture : 1 0 à 1 8 cm. Hauteur : 1 2 à 1 8 cm. La présence de ces urnes à anse unique dans les couches du site de Villeneuve- Aiguières permet de

situer leur diffusion avant les années 50 de notre ère. Leur trouvaille dans le navire échoué aux Roches d'Aurelle, sans doute en tant que complément de cargaison, atteste aussi une commercialisation à la fin du iers. de notre ère.

Forme 18

Aiguières 18

CÉRAMIQUE CULINAIRE MICACÉE DE FRÉJUS 257

On ne connaît pas la forme générale de cette urne. La partie haute laisse présager une panse sphérique. L'ouverture, étranglée, est surmontée d'un rebord oblique. L'absence de carène est spécifique de cette forme. En revanche, on note un angle bien marqué entre la panse et le rebord.

Une petite oreille, appliquée contre la lèvre, pourvoit à la préhension. Diamètre à l'ouverture : 23 à 27 cm. La présence de ce type d'urnes sur le site de Villeneuve-Aiguières atteste une diffusion dès les années

40/50 de notre ère.

Forme 19

) -

19a

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Aiguières

«-» -J'

19b Aiguières

Urne à panse globulaire. L'attache du rebord, en forme de col, avec la panse, ne dessine pas un angle marqué; cette liaison souple caractérise cette forme.

Un exemplaire présente une oreille en forme de languette, appliquée contre le haut de la panse (forme 1 9 a), un autre une anse robuste, plutôt quadrangulaire que ronde, joignant le haut de la panse à la lèvre (forme 1 9 b).

Diamètre à l'ouverture : 1 6 à 22 cm. Ces deux bords proviennent du site de Villeneuve-Aiguières, preuve qu'ils étaient diffusés avant le

milieu du Ier s. de notre ère.

258 L. RIVET

Forme 20 Ces urnes, à panse sphérique ou globulaire, présentent une ouverture légèrement étranglée et un col

haut : le bord atteint 2,5, 3, et parfois 4 cm. On ignore, en fait, la forme exacte de ces vases; sous l'épaule, qui est bien marquée, on constate que l'orientation de la paroi peut aller en se refermant rapidement ou, au contraire, aller en s'élargissant. On ne discerne pas de constante, de relation de cause à effet, entre le profil de cette paroi et tel ou tel type d'épaulement ou tel ou tel type de bord (les angles d'inclinaison de ces derniers varient entre 67° et 91°), pas plus que l'on n'a pu dénoter une logique dans le profil des bords, inclinés, redressés, formant ou non un angle marqué, à l'intérieur de l'urne, à la base du rebord. Ce qu'il faut bien considérer comme une souplesse dans la réalisation - artisanale - de la forme rend illusoire et même totalement inutile tout affinement du classement.

Sont pris en compte, ici, uniquement les bords qui conservent des préhensions: ces oreilles, appliquées à l'horizontale sur l'épaulement, se classent en trois types : urnes à oreilles simples (forme 20 a), à oreilles à double tenon, pincées aux extrémités (forme 20 b) et à oreilles à double tenon, élargies aux extrémités (forme 20 c).

Diamètre à l'ouverture : 14 à 27 cm. Ces urnes à oreilles se rencontrent sur les sites de Villeneuve-Argentière et Aiguières; on peut placer

le commencement de leur diffusion avant le milieu du Ier s. de notre ère.

Agachon

20a

CÉRAMIQUE CULINAIRE MICACÉE DE FRÉJUS 259

7Y->'- Y, ^> Agachon

20c Resid. Saint - Antoine

260 L. RIVET

Forme 21

o^ ^ M Yl ^ -^Y

r&.

21 Pauvadou Atelier

Urne à large panse, à ouverture légèrement étranglée et à rebord évasé. La lèvre est simplement arrondie. A l'extérieur, cinq ou six centimètres sous le bord, est appliquée une large collerette qui forme une profonde gorge. On n'a aucune idée de la hauteur de ce grand vase.

Diamètre à l'ouverture : 27 à 32 cm. On trouve ce type d'urne dans les couches supérieures du site de Villeneuve-Aiguières ; une diffusion

dès les années 40/50 de notre ère est vraisemblable.

VII. - Les grands volets de la typologie

Après avoir abordé l'étude de chacune des formes que près d'une douzaine de sites nous ont livrés, faisons un essai de synthèse, en tentant, tout d'abord, de discerner les formes les plus en usage, d'après un comptage des tessons identifiables : Plats : fm. 1 = 40 fr. (la=5, lb = 9)

fm. 2 = 1 fr. fm. 3 = 4 fr. fm. 4 = 64 fr. (4 = 3) fm. 5 = 201 fr. (5a=33, 5 b= 17, 5c=l, 5 d= 1) fm. 6 = 5 fr. (6a=3, 6 b= 1) fm. 7 = 1 fr. fm. 8 = 1 fr. fm. 9 = 1 fr. fm. 10 = 1 fr. fm. 11 = 4 fr.

Marmites : fm. 12 = 10 fr. fm. 13 = 9 fr. (13a=5, 13 b = 4) fm. 14 = 3 fr. fm. 15 = 1 fr.

Urnes : fm. 17 = 36 fr. fm. 18 = 6 fr. (18 a= 1, 18 b = 5) fm. 19 = 2 fr. (19 a= 1, 19 b= 1) fm. 20 = 57 fr. (20a=7, 20b = 40, 20c = 10) fm. ind = 652 fr. fm. 21 = 6 fr.

CÉRAMIQUE CULINAIRE MICACÉE DE FRÉJUS 261

Il ressort de cette liste que les 1 1 formes de plats (323 fr.) représentent 29 % de l'ensemble des tessons, les marmites 2 % et les 5 formes d'urnes (759 fr.) 69 % .

Au Clos-de-la-Tour (rues), on trouvait des proportions identiques : 30 % de plats et de marmites, 70% d'urnes.

On est amené à la constatation suivante : du point de vue de la diversité des formes, il est indéniable que les formes basses et ouvertes (plats essentiellement) offrent une plus grande variété que les formes hautes et fermées (urnes) qui s'insèrent dans un éventail plus resserré de variantes. En revanche, pour les quantités en usage de ces ustensiles, on en arrive à une conclusion inverse : ce sont les urnes qui constituent plus des deux tiers de cette vaisselle. On peut considérer, cependant, que les chances de fragmentation des uns (les plats et les marmites présentent des tranches épaisses, robustes) et des autres (fragilité des parois des urnes, mais ne sont pris en compte, ici, que les bords) faussent quelque peu les résultats; cela ne peut modifier la tendance générale de la statistique.

VIII. - Les fonctions

Si la fonction de vaisselle de cuisine, de cuisson, ne fait aucun doute (vases apodes, dépôts fuligineux sur les parois extérieures), peut-on déterminer l'usage précis de ces récipients ?

Tout d'abord, ils vont au feu, pour cuire des aliments, viandes, légumes ou céréales. Des informations nous viennent de la technique du lissage : en effet, les zones lissées concernent

uniquement, et systématiquement, la paroi intérieure des plats, marmites et urnes, de même que la lèvre et, sur quelques centimètres, la paroi extérieure du rebord. Il est permis de penser que ce lissage accroît sensiblement l'imperméabilité de cette vaisselle, assez poreuse.

Pour les plats, la correspondance avec la céramique à engobe interne rouge-pompéien est patente ; on s'accorde à croire que cette vaisselle servait à cuire, non seulement des galettes de pain, mais aussi des bouillies ou des gâteaux (2 1 ). Dans une certaine mesure, le lissage interne de nos plats contribuerait à éviter que la préparation n'attache.

Pour les urnes, il faut envisager des usages bien différents, comme la cuisson de certains légumes. On a pu les utiliser, aussi, pour la conservation de grains, de fruits secs ou de viandes. On signalera encore, fait étonnant, que certaines de ces urnes, de grande taille, ont servi de réceptacles cinéraires (22).

Que ce soit pour les plats ou pour les urnes, les préhensions n'existent pas dans tous les cas. Certains plats paraissent en être toujours pourvus de même que certaines urnes, d'autres non. Pourtant, cette vaisselle, dans son ensemble, paraît bien conçue pour offrir ce moyen de prendre et de soulever.

Les oreilles, qui côtoient les anses verticales classiques, sont largement adoptées et concèdent à cette vaisselle un signe distinctif supplémentaire en même temps qu'une note d'originalité non dénuée d'une certaine expression artistique. On a pu remarquer, cependant, que ces préhensions sont peu fonctionnelles : les oreilles sont parfois très redressées, et la main risque de glisser; les anses verticales laissent un espace étroit et peu pratique, ne permettant le passage que de deux ou trois doigts seulement.

Il faut dire, enfin, que des couvercles existent. On n'en possède que cinq fragments. Ces disques épais (1 cm environ) ont un diamètre compris entre 15 et 19 cm et ne pouvaient donc s'adapter que sur les urnes.

(21) Chr. Goudineau, Note sur la céramique à engobe interne rouge-pompéien, dans Mélanges d'Archéologie et d'Histoire, t. 82, 1970, p. 165. On notera que ces deux productions sont contemporaines.

(22) En juillet 1981 trois urnes de grande taille, sans oreilles, avec des caractéristiques techniques identiques, ont été recueillies dans la nécropole de Saint-Pierre (La Gâtasse), commune de Martigues, fouilles J.-L. Jouanaud et J. Chausserie-Laprée.

262 L RIVET

Parmi toutes les catégories de céramique culinaire, nous nous sommes intéressé à cette série micacée, afin d'établir les fondements d'une typologie et d'explorer les données chronologiques que pouvait nous founir le matériel étudié.

Cette étude ne serait pas inutile si on admettait bien qu'il s'agit seulement d'un essai préliminaire et d'un appel à plus ample connaissance : plus ample connaissance en affinant les datations et les durées d'utilisation, en complétant le répertoire des formes et, peut-être, en cernant des évolutions, en précisant l'aire de diffusion.

Lucien RIVET