restitution du plan du théâtre gallo-romain du sanctuaire Éduens de la Genetoye à Autun

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Lambert 93 797770 6652160 N 0 10 m Lambert 93 797770 6652160 Lambert 93 797770 6652160 La restitution du théâtre du "Haut du Verger" du sanctuaire suburbain d'Augustodunum à la Genetoye, Autun. Antoine LOUIS, d'après les travaux de G. Bossuet et F. Ferreira. est Lambert 93 797800 6652265 Lambert 93 797800 6652160

Transcript of restitution du plan du théâtre gallo-romain du sanctuaire Éduens de la Genetoye à Autun

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La restitution du théâtre du "Haut du Verger"du sanctuaire suburbain d'Augustodunum à la Genetoye, Autun.

Antoine LOUIS,d'après les travaux de G. Bossuet et F. Ferreira.

est

Lambert 93797800

6652265Lambert 93797800

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Principes généraux de restitution, méthode et postulat :

P. Nouvel

Géocarta

SAVA, redressement A. Tisserand

Le but de la présente étude est de générer, à partir des données existantes, une restitution du plan du théâtre du sanctuaire suburbain d’Augustodunum au lieu dit La Genetoye. Il ne s’agit pas de restituer à proprement parler le plan de l’édifice dans son détail, comme cela peut ce faire en fin de campagne de fouilles, lorsque les données sont le plus exhaustives possibles1. Cette réflexion architecturale a plutôt pour but de générer un modèle cohérent, logique, qui puisse reprendre de manière logique et scientifiquement argumentée un maximum des données déjà acquises sur le bâtiment depuis 1976, date de sa découverte par R. Goguey2. Il devrait aussi permettre fournir des précisions quant à certaines caractéristiques du théâtre, comme ses dimensions générales et celles de ces différentes parties, ainsi que des réflexions sur son fonctionnement, sur la cohérence et la typologie de son plan et de sa structure. Cette restitution sera de plus utile à la stratégie d’implantation des futurs sondages, afin d’éclaircir certains points d’ombre. Il s’agit donc bien de construire d’un modèle théorique, conceptuel, qui devra être confronté, au fur et à mesure de l’avancement des recherches, à la réalité excavée lors des futurs sondages. La méthode de restitution repose sur la recherche des axes et des entraxes. Ce choix permet de ne pas a avoir à prendre en compte les variables que sont les épaisseurs des murs, et permet de s’approcher au plus près du travail de tracé et d’implantation de l’édifice, à l’origine de sa conception et de sa réalisation. Comme cela se fait habituellement3, toutes les cotations présentes sur les plans seront données en mètre (police noir), et en pieds romain (police mauve), exprimé en fraction4. La construction du modèle et l’obtention de cotes précises se font avec l’aide d’un logiciel de CAO de type Autocad, ce qui permet d’approcher une grande précision, tant pour la conception et le traçage, que pour les cotations. Les détails de la méthode, la progression du travail et ses résultats sont présenté dans la succession de plans annotés qui suit, en commençant par la présentation des données anciennes. Ce choix de présentation s’est opéré car, lorsqu’il s’agit de géométrie et de forme, les descriptions littéraire peuvent être assez laborieuses, voire abscondes. Au format originel de ce document, A3 paysage, tous les plans sont présentés au 500è, avec deux Repères de géoréférencement dans le système RGF 93 / Lambert 93.

1 Pour les principes de restitution : J.C. Golvin et P. Aupert 2010. 2 Rebourg 1993. 3 Méthode de présentation de M. Wilson-Jones, Wilson-Jones 2000. 4 Pour les aspects d’unité de mesure et de comptages de distance, voir Chouquer, Favory 2001.

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Les données "anciennes", une photographie aérienne (cliché P. Nouvel) :Sur ce cliché, retouché numériquement pour en augmenter les constrastes, apparaîssent plusieurs caractéristiques architecturales utiles à la restitution. Il en effet possible d'y distinguer :

La présence de deux importantsaditus maximus, qui semblentcorrespondre à l'axelongitudinal du théâtre.

Un important mur qui semble délimiter les anomaliesde croissance végétale. Il s'agit très probablement du mur périmétral de l'édifice,

a priori, il semble continu et non composé d'une succesion de piles.Il est cependant possible que cette trace ininterrompue corresponde

à la fondation, qui peut être continue même si elle porte un système d'arcades1,d'autant plus qu'aucune ouverture ne figure dans l'axe de l'aditus, ou devrait en toute logique se trouver une porte2.

Deux maçonneries importantes, composées de quatre mursdont trois forment un caisson ouvert vers le sud,le quatrième en arrière , adossé sur le coté nord du caisson,en position médiane. Ces structures correspondent aux volées d'escaliersles plus basses, desservant la première série de vomitoire de la media cavea,souvent visibles dans les plans d'édifice de spectacles antiques sur structure creuse4.

2 : Par exemple dans les cas des théâtres de Pompée à Rome, d'Arles, ou de Lyon pour les théâtres "vitruvien",pour le type gallo-romain dans le cas du Veil-Évreux, ou des édifices dit à arènes comme à Lutèce ou Grand. Voir Gros 2002,et Magnan, Vermeersch, Le Coz, 2012.

1 : Par exemple dans le cas de l'amphithéâtre Flavien, voir Coarelli 1994. L'évocation de ce lointain et prestigieuxmonument ne doit être considérée que sur ses aspects techniques.

3 : Pour la définition des différents types de structures d'édifices de spectacles antiques voir Golvin 1988.4 : ces dispositifs sont surtout visibles sur les plans de certains amphithéâtres, qui, s'ils ne correspondent pas à la vocation du théâtre deLa Genetoye, ont en commun avec ce monument leurs systèmes constructifs sur structure creuse, notamment à Nîmes ou à Arles, voir Golvin 1988.

Un important mur circulaire qui ceintune série de caissons maçonnés.

Si ce type de construction peutévoquer un système

de remblais compartimentés,l'ima cavea reposant alors

sur un structure pleine,la forme de ces caissons,

fine et allongée, pourrait aussicorrespondre à un dispositif

de voûtes rampantes et rayonnantes.Dans cette hypothèse, l'ima cavea,

comme le reste de la conque des gradins,reposerait sur une structure creuse3.

Il est possible de déduire du cliché le rythmede disposition de ces caissons,

il y en a 10 sur la moitié de l'hémicycle(9 + 2 demi), donc 20 en tout.

L'image ne semble en montrer que 19car deux demi-caissons sont tronqué

par les aditus.

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N0 10 m

Les données récentes, une campagne de prospection magnétique (2012, société Géocarta) :Les résultats de la campagne de prospections géophysiques réalisée en 2012 par la société Géocarta viennent confirmer les caractéristiques visibles sur les clichés de R. Goguey et P. Nouvel.Quelques données présentées dans cette planche reprennent en partie le travail d'interprétation de G. Bossuet1, notamment pour :

1 : Bossuet 20122 : Comme dans le cas du théâtre de Marcellus à Rome, ou les descente de charges sont en grand appareil de travertin,

tandis que les cloisons architectoniquement neutres sont en tuf ou en brique. Voir Coarelli 1994.

La localisation des volées d'escaliers.L'image géophysique en fait apparaître

deux de plus, ce qui permet d'enconnaitre le nombre exact sur

la moitié de l'hémicycle, soit quatreet peut-être un cinquième,

donc 8 sur la totalitéde la cavea.

La prolongation des caissons de support de l'ima cavea par delà les aditus, d'une manièrerectiligne et perpendiculaire à l'axe longitudinal. une interprétation possible de cette caractéristique serait

que les gradins ( et par conséquent leurs systèmes de soutien) se prolongent de l'autre coté des grands couloirs,classant d'une manière quasi certaine cet édifice hors de la catégorie des théâtres classiques2, bien que cela

puissent paraître évident au premier abord.

La succession de cinq traceslinéaires concentriquesséparant quatres espacesannulaires, couloirs de largeura priori égale. Il est difficile dediscerner s'il s'agit de maçonneriescontinues ou d'une successionserrée de support du type pileou pilier, d'autant plusque les deux peuvent cohabiter ausein d'une même paroi. Les descentesde charges peuvent être concentréessur des piles de grands appareil, reliéesentre elles par des cloisons demaçonnerie plus légère3.

Une série d'anomalies régulièresévoquant les piles d'une façadeornée d'une succession d'arcades.Il est possible, en comblant leslacunes par symétrie, de discernerle nombre totale de ces anomaliessur la totalité de l'édifice, soit 33piles (ou autres) sur les 180° del'hémicycle.

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Une anomalie qui semble être trèsproche du centre des cerclesconcentriques constructeurs

de l'édifice, et sur l'axe médian desaditus maximus. Cet axe est par conséquent très probablementl'axe longitudinal du bâti ment.

il est alors possible, par obtentionde la perpendiculaire de cet axe

correspondante à la bisectricedu caisson central de déduire

l'axe transversal du théâtre.

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Les données récentes, la fouille de 2013 (reponsable F. Feirrera) :

La porte dégagée lors de la fouillecorrespond assez précisement à l'axe

du grand aditus, l'axe longitudinalde l'édifice. Il est par conséquent

possible de restituer la largeurdu grand couloir, qui correspond

à la distance entreles piles ouest et est.

Il semble que la direction générale des murs et des piles ne corresponde ni au rayon de l'hémicycle,ni à sa tangente à l'axe longitudinale. Il s'agit peut-être d'une erreur d'implantation lors de la construction.En revanche, l'angle sud du théâtre constitué de bloc de grand appareil de grès, ainsi que l'embrasure de la premièreporte de la façade diamétrale, correspondent à cette tangente, ce sont les parements du mur périmétral et des piles qui sont décalés.

Les axes de succession de piless'alignent sur les anomaliesobservées lors de la prospectiongéophysique.Il sera alors possible des'appuyer sur les axes des piles pourrestituer le rayon de l'axe circulairedes structures visible sur l'image.

Le récollement du plan de la fouille sur l'image géophysique permet d'intégrer précisement les structures isolées excavées dans l'ensemble du bâtiment. Cette opération permet de voir si les axes et entraxesobservables à la fouille correspondent à certains axes observables sur l'image géophysique.

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L'extraction des axes et des cotes précises, qui serviront de bases à la restitution par extrapolation.

L'extraction des axes et des centres des structures permet d'obtenir des cotes précises en mètres, et d'observer leurs équivalences en pieds romains. La longueur de cette unitéest fixée par postulat à 0,296 m (0,2958 m). Cette longueur du pied antique se retrouve sur d'autres vestiges monumentaux d'Augustodunum, dont le grand monument du boulevard F. Latouche1,ou le portique du site du pavillon Saint-Louis2.

1 : Rebourg 1986.2 : Labaune et alii 2013

N

12,50 distance en mètres

12,50 distance en pieds antiques

Axe longitudinaledu théâtre

Axe du mur estde l'aditus

Axe du mur ouest de l'aditus restitué par symétrie

Axe d

u pr

emie

r"m

ur" i

nter

ne

Axe d

e la f

açad

epé

rimét

rale

Pare

men

tde

la fa

çade

Axe de la façadediamétrale

56,79192

5,28

2,9617 3/4

10

13 1/2

6

51,17173

58,27197

1,48

2,36

4

1,76

5

8

La position théorique précisedu centre du théâtre est

obtenue grâce à l'intersection del'axe du premier "mur" interne

et de l'axe longitudinal de l'édifice.Il suffit de chercher sur cet axe

une longueur "ronde" en pieds, dontl'extrémité s'approcherait au mieux

de l'anomalie visible surl'image géophysique.

Les rayon issus de ce centre sontarrondis au centimètre supérieur,et au 1/4 de pieds le plus proche.

Dans cette idée, les piles les mieuxconservées, hors soubassement,

font 8 pied de longueur sur 5 de largeur,soit 2,36 m par 1,48 m.

0 5 m

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La restitution du canevas de l'édifice : les axes constructeurs.

1 : Sur ces notions, voir Gros 2001 et Wilson-Jones 2000

L'axe du mur périmétral ainsi que celui du premier"mur" interne sont restitués en déployant les rayonsobservés en fouille sur le reste de l'hémicycle.

Les axes rayonnants sont obtenus par la division de l'hémicycleselon les rythmes observés sur les resultats de la prospectiongéophysique, soit 33 secteurs pour les media et summa caveaet 19 (20-2*1/2) pour l'ima cavea.

Cependant, le report de la largeur du couloir entre les deuxpiles internes vues en fouille créé un décalage trop importantavec les traces visibles sur l'image géophysique. Il ne ne semblepar conséquent pas s'agir du bon rythme, les maçonneriesconcentriques ne forment alors pas des couloirs de 4 m(13 pied 1/2), mais des couloir plus étroits.

Comme cela a été vu précédement, l'imagegéophysique du bâtiment montre unesuccession de 4 couloirs a priori de mêmelargeur. En restituant le rayon du murconcentrique du fond des volées d'escalierset en divisant par 4 la longueur séparant l'extrémité de ce rayon à celui du premier "mur"interne juste en arrière de la façade perimétrale, il est possible de restituer le bon rythmed'entraxe des couloirs .

Le rayon du mur du fond des voléesd'escalier est restitué par la rechercheà partir du centre d'une valeur rondeen pieds, en s'appuyant sur l'imagegéophysique. La distance trouvéeest de 33,43 m, soit 113 pieds.La largeur des entraxes des 4couloirs est donc de :51,17 - 33,43 (173 - 113 pieds)/ 4 =17,74 m (60 pied) / 4 =4,44 m soit 15 pieds.En considérant une largeur demaçonnerie identique à celledes piles observées en fouilles, lescouloirs auraient pour largeur10 pieds.

Les autres limites de la cavea sont obtenues parla même méthode, en cherchant des dimensions

rondes en pieds correspondantes à l'imagegéophysique. Ainsi, le rayon

de l'ochestra serait de 15,98 msoit 54 pieds.

Le rayon de l'axe du mur externede l'ima cavea aurait, selon la même

méthode, 28,10 m de rayon soit 95 pieds.Le couloir ainsi formé par l'espace

le séparant de l'axe du fond des voléesd'escaliers serait alors de 18 pieds.

L'axe du mur externe de l'ima caveacorrespond alors à un point

particulier, au départ de lapremière section angulaire.

Dans cette hypothèse, l'axe concentriquecorrespondant au fond des volées

d'escaliers est strictement au milieude la largeur de la cavea,

sans le couloir de façade.

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1 23

4

5,45°

L'incompabilité entre ces deux valeurs nondivisibles entre elles est visuellement flagrante.

S'il pourrait s'agir d'une caractéristique voulue dès laconception de l'édifice, les écarts générés,

inconstants angulairement et linéairement,semblent peu compatible aux notions d'eurythmie

et de symétrie de l'architecture antique1. Uneautre explication est alors envisageable :

ces décalages pourrait être le fruit de l'histoiredu bâtiment, avec deux états disctincts de

construction, comme dansle cas d'un agrandissement.

L'axe de la façade périmétrale correspond àl'outrepassement de deux

sections angulaires sur l'axe de la façade périmétrale

Les cotés externes des caissons de l'ima cavea, à l'est desgrands couloirs d'accès, correspondent aux intersections

avec des droites passant par le centre de l'édifice et par les jonctionsdes axes concentriques avec celui de la façade diamétrale. Ainsi, dans cette

hypothèse, et par la géométrie régulière de l'édifice,ces intersections forment des caissons de 9 pieds d'entraxe.

La jonction de l'axe du mur concentrique qui correspond au volées d'escalier avec l'axe de lafaçade diamétrale est équivalent à l'intersectionentre le diamètre de la troisième section de la façadepérimétrale et l'axe de la façade diamétrale.

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La simplification du canevas : la localisation hypothétique des murs / supports.

1 : Gros 1996.2 : Golvin 1994.

Pour cela, la lecture de divers plans d'édifice de spectacles antiquesmontre certaines constantes1.

En effet, la disposition des voléesd'escalier de la cavea dans la plupartdes édifices de spectacles ne sontjamais en vis à vis avec une paroi,un mur ou tout autre obstacle.Ceci implique qu'à la descented'un de ces escaliers, la vuesur l'exterieur, par les ouvertures dela façade périmétrale, est totalementdégagée.

Dans le cas de ce théâtre,ou d'hypothétique volée d'escalieront été identifiées, il est possibled'occulter les axes faisantface à ces accès.

Il est de plus fréquent que les voléesd'escaliers desservant la media cavea

débouchent sur la précinction, qui est toujours,lorsqu'elle existe, un couloir annulaire ininterompu.

Par conséquent, il est ici envisageablede supprimer tous les axes rayonnants

obstruant la préciction.

Le canevas fait apparaître une configuration hypothétique où tous les axes constructeurs sont représentés. Cependant, à chacun de ces axes ne correspond pas forcémentun mur ou une pile, ils ne sont qu'un support permettant de disposer les superstructures à certains endroits stratégiques de la construction, tous liés entre eux par une logiquegéométrique commune. Il est donc possible de supprimer, de manière argumentée, certains axes qui ont une faible probabilité de correspondre à une maçonnerie.

On obtient alors une série de 7 grands compartiments constitués chacun de trois caissons. Deux autres de ces superstructures sonttronquées par la présence des aditus, n'étant alors constituées que d'un caisson et demi. Ces caissons ont une forme proche de celles de dipositifs existants

dans les édifices à structure creuse, notament pour les amphithéâtres2 où ils correspondent au système d'accès de la summa cavea. Leurs emprises au sol sont importantes,car comme il desservent les parties sommitale de l'édifice, ils doivent contenir plusieurs volées d'escalier séparées par des murs d'échifres.

Étant donnée la largeur des travées constituant ces caissons, il paraît peu probable, dans ce modèle théorique, que la façade périmétrale ait étédoté d'une double couloir interne, comme au théâtre d'Arles ou à l'amphithéâtre Flavien2. En effet, dans cette hypothèse, les escaliers, concentrés sur une travée

de faible longueur, devraient gravir au minimum 5 mètres de hauteur d'une seule volée, sur une longueur au sol de moins de 4 m, ce qui génère une forte pente de plus de 45°, ce qui paraître important.

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1 : S. Blin et J.Y. Marc 2011.2 : Gros 1996.

Cette étape est la plus hypothétique de toutes, elle est fondée sur les épaisseursobservées à la fouille et lors du sondage de J.P. Guillaumet et G. Vuillemont, et leurs projections radiales vers le centre du théâtre. Le parti pris est de considérer

qu'aucune superstructure ne peut être plus large que celle située devant elle, afin de ne pas dépasser et être vuepar un observateur se trouvant devant la façade périmétrale.

Dans cet esprit, les entraxes d'une majorité de couloirs étant de 15 pieds, les largeurs réelles, dont celle de la préciction, sont de 10 pieds, soit 2,96 m.Les deux portes, attestées par la fouille et perçant la façade diamétrale, sont figurées. Une troisième est restituée, par volonté de symétrie de part et d'autre

d'une porte centrale1, la porte restituée donnant directement sur la précinction.

Les anomalies de construction observées lors de la fouille sont ici particulièrement flagrantes, notammentau niveau des 4 piles. Si cet espace architectural peut correspondre au "basilique" que l'on trouve dans certains théatres classiques2,

les travées ne sont pas bien alignées , n'étant pas perpendiculaires à la façade diamétrale. Il semble en revanchequ'elles s'alignent sur les piles du premier mur rayonnant, c'est cet alignement qui trouble

toutes les structures, jusqu'au parement interne du mur périmétral.

La dernière étape de la restitution consiste à redonner de l'épaisseur à l'ensemble,en tentant de restituer les volumes de maçonneries.

N0 10 m

Premier degré de restitution,Superstructure très probable,avec un rôle architectonique majeur

Second degré de restitution,Superstructure moins probable,avec un rôle architectonique mineur

Restitution par symétrie des superstructures observéesen fouille.

Le mur périmétral a été restitué avec uneépaisseur de 10 pieds. Cette valeur a étéobtenue par symétrie des maconneries

observées en fouille.Cette hypothèse donne à la largeur

du couloir de façade une largeuridentique aux autres, compensantla différence de largeur d'entraxe.

Les redants sur les piles sonttotalement hypothétiques et

restitués dans un simplebut esthétique.

Le théâtre est représenté sans son contexte.L'impression de vide autour du monument

est fausse, certaines maçonneries vues en fouilles se dévellopent vers l'est.

Les abords en arrière de l'orchestrasont probablement aménagés.

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Le résultat :

116,54

24,55

31,96

394

83

10375,42255

70,56238 1/2

113,58384

10,8136 1/2

Aire sans l'orchestra =6200 m2

avec l'orchestra =6740 m2

12,50 distance en mètres12 1/2 distance en pieds antiques

102,34346

93,48316

84,56286

75,72256

66,84226

56,20190

56,79192

51,17173

46,74158

42,28143

37,86128

33,42113

28,1095

9° 5,45°

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Conclusion :

Bibliographie :

Évocation du théâtre selon le modèle théorique hypothétique,sans son environnement.

Rebourg 1993 : REBOURG (A.), Carte Archéologique de la Gaule : Autun, Paris, 1993 (CAG 71/1).Rebourg 1986 : REBOURG (A.), Autun, fouille du Pavillon Saint-Louis, rapport final d’opération, 1986, SRA Bourgogne

Wilson Jones 2000 : WILSON JONES (M.), Principles of roman architecture, New-Haven, 2000.

Chouquer, Favory 2001 : CHOUQUER (G.) et FAVORY (F.), L'arpentage romain. Histoire des textes, Droit, Techniques, Errance, Paris, 2001

Aupert 2010 : AUPERT (P.), Barzan II le sanctuaire au temple circulaire ("Moulin-du-Fâ") : tradition celtique et influences gréco-romaines, Pessac, 2010 (Aquitania, suppl. 22).Blin et Marc 2011 : BLIN (S.) et MARC (J.Y.), Le Théâtre de mandeure, restitution, fonction, datation, dans Theatra et spectacula : Les grands monuments des jeux dans l'Antiquité, Université de Lausanne, 2011.

Coarelli 1994 : COARELLI (F.), Guide archéologique de Rome, Hachette, Paris, 1994.Golvin 1988 : GOLVIN(J.C.), L'amphithéâtre romain. Essai sur la théorisation de sa forme et de ses fonctions, De Boccard, Paris, 1988Golvin 2013 : GOLVIN (J.C.), Le théâtre romain et ses spectacles, Archéologie Nouvelle, 2013 Gros 2001 : GROS (P.), L’architecture romaine, T. 2 : maison, palais, villas et tombeaux, Paris, 2001 (Les manuels d’art et d’archéologie antique).Gros 1996 : GROS (P.), L’architecture romaine, T. 1 : les bâtiments publics, Paris, 1996 (Les manuels d’art et d’archéologie antique).

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Grâce à la synthèse des nombreuses données existantes, il est possible de construire un modèle théorique complet de ce théâtre. Si l’image générée par ce modèle peut être assez séduisante, il convient d’en rappeler le caractère éminemment hypothétique. Ce caractère hypothétique est du à la nature même de l’exercice, qui exige un travail interprétatif nécessairement subjectif. Un de ces partis pris considère, après analyse des différentes images disponibles de l’édifice, que sa structure portante est exclusivement creuse. Bien que cela ne soit pas formellement attesté, ce choix est appuyé sur un faisceau d’indices convergent, permettant de privilégier une solution structurelle certes de manière subjective, mais néanmoins argumenté. En effet, les deux images disponibles avant l’ouverture du sondage archéologique, les clichés de prospections aériennes et l’image géophysique, montrent des formes et des caractéristiques architectoniques très proches du système de structure creuse. Si les 19 caissons supportant l’ima cavea peuvent servir à compartimenter des remblais, leurs formes très allongées peuvent aussi évoquer une série de supports de voûte rampante1. Cependant, La prospection géophysique montre des zones du théâtre que la nature du substrat empêche d’analyser par photographie aérienne, comme la zone de support de la media et de la summa cavea, cet endroit ne semble pas particulièrement densément occupée par de fortes descentes de charges. Pourtant, au nord de l’édifice, 5 grands murs (ou autre, comme des successions de piles) annulaires sont remarquables. Cette configuration correspond peu avec l’image que devrait générer une structure pleine, qui serait plutôt divisée en grands compartiments séparant clairement des couloirs de précinctions et d’accès. L’interprétation des experts de la société Géocarta, confirmé par G. Bossuet, montre de nombreux murs rayonnants qui n’évoquent clairement pas un remblai massif2. Par ailleurs, les premiers clichés aériens de R. Goguey3, montrent aussi quelques maçonneries rayonnantes, sous la media cavea. Le fait que ces murs, rayonnants comme concentriques, disparaissent des images sur de grandes parties de l’emprise de l’édifice, pourrait aussi vouloir dire que la conque des gradins de ce théâtre repose sur une structure semi-creuse, cependant la grande disparité de la qualité de ces échos peut tout autant être le marqueur d’une grande variété d’encaissant, de substrat, ou la marque d’une démolition partielle de l’édifice. Il faut aussi rappeler que la zone d’ouverture du sondage 2013 est vierge de toutes formes clairement interprétables, alors que la fouille y a dégagé des élévations importantes. C’est pourquoi, après avoir sous peser le poids de ces différent arguments, et ayant conscience du fait que ce parti pris fait de ce théâtre un unicum, le choix s’est orienté vers une structure creuse, comme dans le cas des grands théâtres de l’Urbs, ou de celui d’Arles, ce qui est de plus compatible avec la grande platitude de la plaine de la Genetoye. La conception de ce type de superstructures, dont les premiers exemples italiens remonte au 2ème siècle av. J.C. était déjà largement connus des ingénieurs antiques, en Gaule Narbonnaise, le théâtre d’Arles semble construit durant l’époque julio-claudienne4. Toutes ces questions relatives à la structure de l’édifice ne pourront être clairement résolues que par la fouille, la réflexion architecturale atteint ici les limites des données disponibles. Le choix de la localisation des futurs sondages sera de ce point de vue essentielle, sachant que de petites emprises localisées peuvent à elle seules résoudre cette question. Dans le même ordre d’idées, il est difficile d’expliquer à la lumière des données existantes les deux rythmes incompatibles de fractionnement de la cavea. S’il se vérifie lors des prochains sondages, le choix d’une façade partagé en 33 sections est original et audacieux, au regard de la complexité géométrique qu’implique sa construction. Cette caractéristique est elle voulue dès le départ, est elle le fruit d’un agrandissement de l’édifice ? La reconstitution du tracé, qui n’est sûrement pas la seule possible, et qui mérite d’être approfondie voire démontrée, montre que dans cette hypothèse de méthode, les deux rythmes sont nécessaire l’un et l’autre pour construire l’ensemble, il semble donc bien contemporain. Structure creuse ou pas, nous avons ici affaire à un grand monument, de 116,50 m de diamètre, en considérant une épaisseur de 3 m pour la façade périmétrale. Malgré ces dimensions honorables, le système scénique semble réduit à sa plus simple expression, voir inexistant. A la vue des résultats de cette petite expérience de restitution – et en considérant ses limites – une grande impatiente quant aux nouvelles explorations et découvertes semblerait bien légitime.

1 Voir le théâtre intra-muros d’Autun, dans Rebourg 1993. Durant leurs observations J.P. Guillaumet et G. Vuillemot n’ont pas vu d’amorce de voûte. Cette absence pourrait être expliquée par la localisation de leur sondage, en bord externe des caissons, à l’endroit ou une voûte rampante serait la plus haute, et la plus sucesptible d’être arrasée, voir Rebourg 1993. 2 Comme dans le cas du théâtre d’Aubigné-Racan, voir Golvin 2013. 3 Rebourg 1993 4 Gros 2001, et Golvin 1994

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