Présence amérindienne à la pointe à Callière, 1642-1688 : guerre, fourrures et évangélisation

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Archéologiques, n o 25 177 Note de recherche Présence amérindienne à la pointe à Callière, 1642-1688 : guerre, fourrures et évangélisation Justine Bourguignon-Tétreault Depuis 2002, le site BjFj-101 à la pointe à Callière fait l’objet de fouilles intensives qui ont révélé des vestiges associés au premier fort érigé par les colons de Maisonneuve en 1642-1643. L’étude de trois contextes stratigraphiques successifs laisse entrevoir l’interaion euro-amérindienne pour la période de 1643 à 1688. La composition des sols, de pair avec la culture matérielle qu’ils contiennent, jette une lumière nouvelle sur l’occupation de la pointe après le démantèlement du fort et avant la reprise du terrain par le gouverneur de Callière. Plusieurs éléments soutiennent l’hypothèse de campements amérindiens sur la pointe lors des foires de fourrures, tout en montrant la persistance des traditions et technologies autochtones à la période historique. Intensive excavations on site BjFj-101 at Pointe à Callière since 2002 have uncovered the remains of the first fort built by Maisonneuve’s settlers in 1642-1643. A study of three consecutive stratigraphic contexts has opened a window on the interaion of Europeans and Amerindians during the 1643 to 1688 period. e soil composition of these contexts, coupled with the material culture they con- tain, sheds new light on the occupation of the point after the fort was dismantled and before the land was recovered by Governor de Callière. Several findings support the hypothesis that Amerin- dians camped on the point during fur fairs, and demonstrate the persistence of Native traditions and technologies during the historical period. e site BjFj-101 (fig. 1), dans l’îlot Callière, fait l’objet de recherches intensives depuis 2002 raient Amérindiens et Européens dans la foi chré- tienne (D’Amour et al. 2005 : 17 ; Trudel 1976 : 12 ; Savard 1996 : 11). Toutefois, l’emprise du commerce des fourrures et les visées économiques des nouveaux seigneurs de l’île en 1663 (les Sulpi- ciens) vinrent mettre fin à l’utopie évangélique des débuts et Ville-Marie devint alors un point névral- gique des interaions euro-amérindiennes à la frontière entre l’axe colonisé du Saint-Laurent et la région encore méconnue des Grands Lacs (Trudel 1976 : 155 ; GRHQ 1992 : 14). Situé sur la pointe de terre connue aujourd’hui comme la Pointe à Callière, le fort de Ville-Marie présentait un avantage défensif pour les nouveaux colons, régulièrement assaillis dès leur arrivée par les raids Iroquois (Dollier de Casson 1992 : 47 ; Morin 1979 : 54). L’eace vint toutefois rapide- ment à manquer et quelques années après la fon- dation du fort, les colons commencent à en quitter l’enceinte pour s’installer dans les terres au nord de la petite rivière, à l’emplacement de ce qui deviendra la ville fortifiée (fig. 2) (D’amour et dans le cadre de l’école de fouilles en archéologie historique menée en partenariat par l’Université de Montréal et Pointe-à-Callière, Musée d’ar- chéologie et d’histoire de Montréal (Bélanger & Loewen 2003 à 2011). Outre des struures et objets témoignant des occupations s’étalant du xviii e au xx e siècle, le site a livré des vestiges du premier établissement colonial permanent à Montréal, que les chercheurs ont nommé le fort de Ville-Marie, d’après le nom d’origine de la colo- nie. Il n’existe malheureusement aucun plan du premier fort ; on connaît son emplacement général par les écrits peu nombreux qui traitent de son existence (entre autres ceux de Dollier de Casson et de la sœur Marie Morin). Fondée en 1642, Ville- Marie avait pour objeif premier la conversion des Amérindiens, avec lesquels les Montréalistes (nom fréquemment donné aux membres de la Société de Notre-Dame-de-Montréal) étaient désireux de fonder un établissement où cohabite- L ARCHEOL #25.indd Sec1:183 ARCHEOL #25.indd Sec1:183 13/04/12 12:54:54 13/04/12 12:54:54

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Archéologiques, no 25 177

Note de recherchePrésence amérindienne à la pointe à Callière, 1642-1688 : guerre, fourrures et évangélisation

Just ine Bourguignon-Tétreault

Depuis 2002, le site BjFj-101 à la pointe à Callière fait l’objet de fouilles intensives qui ont révélé

des vest iges associés au premier fort érigé par les colons de Maisonneuve en 1642-1643. L’étude

de trois contextes st ratigraphiques successifs laisse entrevoir l’interact ion euro-amérindienne

pour la période de 1643 à 1688. La composition des sols, de pair avec la culture matérielle qu’ils

contiennent, jette une lumière nouvelle sur l’occupation de la pointe après le démantèlement du

fort et avant la reprise du terrain par le gouverneur de Callière. Plusieurs éléments soutiennent

l’hypothèse de campements amérindiens sur la pointe lors des foires de fourrures, tout en montrant

la persist ance des traditions et technologies autochtones à la période hist orique.

Intensive excavations on site BjFj-101 at Pointe à Callière since 2002 have uncovered the remains

of the fi rst fort built by Maisonneuve’s settlers in 1642-1643. A st udy of three consecutive st ratigraphic

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to 1688 period. Th e soil composition of these contexts, coupled with the material culture they con-

tain, sheds new light on the occupation of the point after the fort was dismantled and before the

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dians camped on the point during fur fairs, and demonst rate the persist ence of Native traditions

and technologies during the hist orical period.

e site BjFj-101 (fi g. 1), dans l’îlot Callière, fait l’objet de recherches intensives depuis 2002

raient Amérindiens et Européens dans la foi chré-tienne (D’Amour et al. 2005 : 17 ; Trudel 1976 : 12 ; Savard 1996 : 11). Toutefois, l’emprise du commerce des fourrures et les visées économiques des nouveaux seigneurs de l’île en 1663 (les Sulpi-ciens) vinrent mettre fi n à l’utopie évangélique des débuts et Ville-Marie devint alors un point névral-gique des interact ions euro-amérindiennes à la frontière entre l’axe colonisé du Saint-Laurent et la région encore méconnue des Grands Lacs (Trudel 1976 : 155 ; GRHQ 1992 : 14).

Situé sur la pointe de terre connue aujourd’hui comme la Pointe à Callière, le fort de Ville-Marie présentait un avantage défensif pour les nouveaux colons, régulièrement assaillis dès leur arrivée par les raids Iroquois (Dollier de Casson 1992 : 47 ; Morin 1979 : 54). L’esp ace vint toutefois rapide-ment à manquer et quelques années après la fon-dation du fort, les colons commencent à en quitter l’enceinte pour s’inst aller dans les terres au nord de la petite rivière, à l’emplacement de ce qui deviendra la ville fortifi ée (fi g. 2) (D’amour et

dans le cadre de l’école de fouilles en archéologie hist orique menée en partenariat par l’Université de Montréal et Pointe-à-Callière, Musée d’ar-chéologie et d’hist oire de Montréal (Bélanger & Loewen 2003 à 2011). Outre des st ruct ures et objets témoignant des occupations s’éta lant du xviiie au xxe siècle, le site a livré des vest iges du premier établissement colonial permanent à Montréal, que les chercheurs ont nommé le fort de Ville-Marie, d’après le nom d’origine de la colo-nie. Il n’exist e malheureusement aucun plan du premier fort ; on connaît son emplacement général par les écrits peu nombreux qui traitent de son exist ence (entre autres ceux de Dollier de Casson et de la sœur Marie Morin). Fondée en 1642, Ville-Marie avait pour object if premier la conversion des Amérindiens, avec lesquels les Montréalist es (nom fréquemment donné aux membres de la Société de Notre-Dame-de-Montréal) étaient désireux de fonder un établissement où cohabite-

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Figure 1. Localisation du site archéologique BjFj-101 et du secteur à l’étude.

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al. 2005 : 2, 18). Quand François Dollier de Casson écrit son Hist oire du Montréal en 1672, le fort est vraisemblablement dans un piètre état, puisque « l’injure des temps n’a pas permis à ces fortifi ca-tions de durer jusqu’à aujourd’huy » (Dollier de Casson 1992 : 65). Vers 1674, le lieu du fort est mentionné comme servant de prison : c’est la der-nière preuve écrite d’une utilisation par les Fran-çais des inst allations sur la pointe (Greff e Bas-set 1672/01/08, cité dans Johnson 1998 : 7). En 1675, il semble qu’on entame la dest ruct ion du fort dans le but d’en réutiliser les matériaux pour la const ruct ion de l’église Notre-Dame, et en 1683 on procède au démantèlement des dernières inst al-lations (Johnson 1998 : 8 ; Huguet-Latour 1872 : 348). Sur un plan de 1685 (fi g. 3) la pointe est présentée comme un terrain vacant, aucune trace du fort ou des inst allations qui y étaient liées n’y sont représentées. Le terrain ne changera de pro-priétaire qu’en 1688, lorsque le gouverneur de Callière en prend possession. Il procède alors à la mise en place d’un vast e remblai de nivellement qui scelle les dépôts associés aux occupations précédentes.

PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE

La période comprise entre l’abandon graduel du fort par les Français et la reprise du terrain par Callière est mal documentée ; or, les fouilles me-nées sur le site depuis 2002 ont permis la décou-verte de contextes archéologiques pouvant être liés à cette phase de l’occupation de la pointe, et qui montrent qu’elle fut le théâtre d’une présence amérindienne qu’il rest e à défi nir (Johnson 2001; Desjardins & Duguay 1992 : 47 : 13). C’est ce contexte précis, mis en relation avec les contextes antérieur et post érieur, qui nous donne un accès privilégié à l’évolution des interact ions franco-amérindiennes à Montréal durant la seconde moi-tié du xviie siècle. Une approche comparative entre les contextes archéologiques, selon leur com-position et la culture matérielle qu’ils ont livrée, permettra d’évaluer les variations, s’il en exist e, de la présence amérindienne entre la période d’oc-cupation du fort par les Européens et la période d’abandon de la pointe par ceux-ci.

LA PRÉSENCE AMÉRINDIENNE SUR LA POINTE

Pour la période hist orique, la présence amérin-dienne dans le sect eur de la pointe est connue surtout en lien avec la traite des fourrures et l’éta-blissement français de Ville-Marie. Ainsi, les objets liés à des occupations (plus ou moins courtes) amérindiennes autour de la pointe à Callière sont principalement de menus items comme des perles de verre servant de monnaie d’échange pour la traite, des grains de chapelet et bagues « jésuites » rappelant les visées évangéliques des débuts, ou encore des pointes de project ile et fragments de poterie témoignant d’une certaine continuité cultu-relle amérindienne.

Les contextes qui nous intéressent au site de l’îlot Callière (BjFj-101) ont livré de tels témoins (fi g. 4), tant pour la période d’occupation du fort (1642-1674) que pour la plus courte période où la pointe est laissée à l’abandon par les colons (1675-1688), la rendant disp onible aux campements amérindiens saisonniers. L’ensemble de la période suivant l’inst allation des Montréalist es et précé-dant la reprise du terrain par Callière corresp ond à la période II de la chronologie établie pour le site BjFj-101 et les deux phases d’occupation qui la composent et dont il est quest ion ici seront nom-mées dans le texte périodes IIa (occupation) et IIb (abandon).

DESCRIPTION DES CONTEXTES STRATIGRAPHIQUES

L’occupation du fort (1642-1674)

Les contextes liés à l’occupation européenne du fort corresp ondent, pour l’ensemble de l’aire fouil-lée à ce jour, à la surface du sol naturel légèrement remaniée, et à quelques déblais en bordure de creusements qui semblent avoir été piétinés. Les dépôts sont peu volumineux et par conséquent recèlent moins d’artefact s (n = 9 386) que les con-textes associés à la phase d’abandon (n = 16 143) ou à l’épisode de remblaiement de 1688 (n = 18 301). Les archéologues ont proposé que le sol d’occupa-tion du fort ait été décapé sur l’ensemble du site à un certain moment de son exist ence, l’horizon humique présentant une épaisseur inférieure à celle du même horizon ailleurs sur la pointe. Aussi l’analyse des macrorest es dans certaines zones du site pour la couche d’occupation associée au fort a révélé une pauvreté en végétaux, et particulière-

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Figure 4. Objets témoins d’interactions euro-amérindiennes et de présence amérindienne à la pointe à Callière site BjFj-101 : (a) cônes clinquants de cuivre laminé (période IIa et remblai de 1688) ; (b) tesson de bord décoré en céramique amérindienne (période IIb) ; (c) pointe aménagée dans du silex (remblai de 1688) ; (d) perles de verre opaque blanc (période IIb) (e) pointe en cuivre laminé (période IIb).

ment en plantes rudérales, qui suggère que la surface dégagée en fouille n’est pas la surface qui était exposée tout au long de l’occupation du fort (Bélanger & Loewen 2003 : 44). Il faut donc considérer l’abondance relative des artefact s avec prudence.

La période d’abandon (1675-1688)

Les dépôts associés à la phase d’abandon du fort par les Européens sont plus nombreux et beau-coup plus diversifi és que ceux de la période pré-cédente. Plus qu’un réel abandon, ces contextes archéologiques représentent davantage un chan-gement de vocation du site et un délaissement non pas du terrain ou de l’esp ace, mais du fort comme cadre de vie domest ique européen. Dans l’aire d’environ 240 m2 fouillés jusqu’à 2011, l’horizon de dépôts associés à la phase d’abandon comporte, dans la portion sud de cette aire, une zone étendue de sols très organiques parsemés de cendre et d’ossements, une lentille dense de charbon minéral et de scories, le comblement d’un puits, une petite fosse (son contenu organique, riche en rest es végé-taux et la proximité des jardins seigneuriaux pro-posent une utilisation pour le compost age) et, enfi n, un monticule de détritus alimentaires et de menus objets brisés. Dans la portion nord de l’aire fouillée, le même horizon n’est représenté que par les rest es d’un foyer et par des sols et débris s’étant aff aissés ou accumulés au fond de fosses cor-resp ondant probablement aux vides sanitaires de

bâtiments. Tous ces dépôts s’insèrent st ratigraphi-quement entre les contextes associés à l’occupa-tion puis la démolition du fort de Ville-Marie, entre 1642 et 1674, et l’imposant remblai mis en place sur l’ensemble du site lors de la const ruct ion du château de Callière à compter de 1688.

CULTURE MATÉRIELLE

Nous avons retenu certains types d’objets dans les assemblages des contextes à l’étude comme témoi-gnant plus ou moins explicitement d’interact ions entre Européens et Amérindiens. Ces objets se répartissent entre certaines catégories larges, soit : les objets de fabrication européenne dest inés à l’usage par les Amérindiens, les objets de forme traditionnellement amérindienne mais faits de matériaux européens, les objets de forme, maté-riau et fabrication traditionnellement amérindiens mais retrouvés en contexte colonial et les objets de forme traditionnellement amérindienne mais d’utilisation (ou de fabrication) euro-canadienne. Cette dernière catégorie n’inclut pour nos assem-blages que les pipes de terre cuite fi ne blanche dont la fabrication et l’usage chez les Européens se généralisent très tôt suite aux premiers con-tact s, bien qu’elles soient également largement utilisées par les Amérindiens dès le xviie siècle (Daviau 2009 : 42).

La plupart des objets européens dest inés à l’usage amérindien se trouvent également à témoi-gner d’act ivités de traite, principal conduit par

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lequel les objets de fact ure et de matériaux euro-péens se retrouvent entre des mains autochtones, témoignant de l’interact ion euro-amérindienne qu’implique l’économie coloniale. On retrouve dans cette catégorie les perles de verre, les pierres à fusil en silex, les munitions de plomb (balles, chevrotines, cendrée), les épingles de laiton et les grains de chapelet. Évidemment certains de ces objets posent problème dans l’étude des interac-tions euro-amérindiennes, puisqu’ils pouvaient être utilisés tant par les Européens que par les Amérindiens. Toutefois, dans un contexte comme celui-ci, explicitement lié à la traite, nous considé-rerons ces objets comme témoignant des échanges euro-amérindiens (Brassard 1999 : 61).

Les objets qui semblent le mieux illust rer le métissage matériel résultant de l’interact ion cultu-relle sont certainement les artefact s de forme tra-ditionnellement amérindienne fabriqués dans des matériaux européens : pointes de fl èche en cuivre laminé ou en silex et cônes clinquants de cuivre fréquemment taillés dans la paroi de chaudrons (fi g. 4a, c, e) témoignent d’une appropriation des matériaux et d’une assimilation à la tradition plu-tôt que de transformations profondes au mode de vie amérindien. Enfi n, témoignant d’une certaine continuité des traditions amérindiennes suite au contact , les fragments de vases amérindiens, de pipes d’argile et de pointes de project ile en chert confi rment une présence (physique) autochtone sur le site à la période hist orique. En isolant tous ces objets à l’intérieur des assemblages créés pour chacun des contextes qui nous intéressent, il de-vient possible de comparer la présence autochtone et le poids des interact ions euro-amérindiennes dans la culture matérielle liée aux occupations successives du site.

Périodes IIa et IIb

Si les objets témoins d’échanges ou d’une présence autochtone à proximité de l’établissement colonial représentent exact ement le même pourcentage de chacun des assemblages pour les périodes d’oc-cupation et d’abandon du fort (soit 2,09 %), la dist ribution des types d’objets semble en dire plus long sur la présence amérindienne pour la période d’abandon (tableaux 1 et 2). En eff et, la céramique amérindienne, matériau attest ant le plus assuré-ment d’une présence physique autochtone sur le site, représente 21,3 % (n = 72) des objets isolés pour la période d’abandon alors qu’elle ne compte

que pour 2,9 % (n = 6) de l’assemblage pour la période d’occupation du fort par les colons. Nous associons ces tessons à une présence amérindienne hist orique sur la base du non-remaniement appa-rent du contexte, mais également des décorations retrouvées sur certains d’entre eux, que l’on asso-cie à la tradition huronne post -contact . Les muni-tions de plomb, qui étaient communément utilisées pour la traite, se retrouvent en plus grande quantité pour la période IIb (n = 28 ; 8,3 %) que pour la période d’occupation du fort (n = 6 ; 2,9 %).

Plusieurs phénomènes peuvent expliquer ces dist ributions diff érentielles des types d’objets. Tout d’abord, la surface du sol naturel, que l’on associe à la surface d’occupation pour la période IIa (1642-1675) a vraisemblablement été décapée à un certain moment durant l’occupation, puisque l’horizon humique noirâtre du terreau d’origine est plus mince (parfois jusqu’à 10 cm de moins) sur notre site qu’en d’autres endroits de la pointe. Aussi, l’enlèvement des pieux de la palissade du fort suite à son abandon a pu permettre l’étalement des act ivités de traite sur la pointe lors de la foire des fourrures, act ivités auparavant circonscrites dans un espace communal hors de l’enceinte (Johnson 2001 : 13). De plus, proscrite dans la colonie française jusqu’au milieu du xviie siècle, la traite des armes à feu s’intensifi e durant la seconde moitié de ce siècle, ce qui devrait expli-quer l’abondance de munitions pour la courte période d’abandon comparativement à la période d’occupation du fort par les colons (Bouchard 1976 : 43-44).

Les perles de traite en verre se retrouvent pour les deux assemblages dans des proportions simi-laires, soit 38,2 % (n = 79) pour la période IIa et 45,9 % (n = 155) pour la période IIb, dont la majo-rité est const ituée dans les deux cas de perles de verre opaque blanc, de formes oblongue et tubu-laire (fi g. 4d). Ces perles sont associées à la pé-riode II de la chrono-typologie de la région des Grands Lacs, s’étalant de 1600 à 1630 (types IIa15, Ia5, Ia4 ; Kidd & Kidd 1972 : 58 ; Moreau 1994 : 36-38), ce qui représente un décalage par rapport à la datation des contextes selon la st ratigraphie. Toutefois, comme l’affi rme J.-F. Moreau, « rien n’interdit de penser, en particulier, que la durée de vie culturelle des perles puisse s’étendre bien au-delà de la période suivant immédiatement leur obtention » (Moreau 1994 : 32). Ceci étant dit, dans de telles proportions, la présence de ces per-les anciennes demeure incongrue. L’abondance en

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Tableau 1. Objets-témoins période IIa

Catégories Matériau Objet Total

Céramique Céramique de type amérindien Pipe 2 Vase 4 TCF argileuse blanche Pipe 11 Sous-total (céramique) 17 (8,2 %)

Verre Verre Perle 2 V. col. transp. bleu foncé Perle 1 V. col. opaque blanc Perle 57 Perle de broderie 11 V. col. opaque bleu Perle 4 Perle de broderie 2 V. col. opaque rouge Perle 2 Sous-total (verre) 79 (38,2 %)

Métal Fer forgé Couteau 1 Acier Couteau 13 Métaux et alliages cuivreux Retaille 3 Fragments indéterminés 47 Laiton Colifichet ou cône clinquant 1 Dé à coudre 1 Plomb (2,9 % de l’assemblage) Balle 2 Chevrotine 4 Jet de coulée 1 Retaille 1 Laiton étamé Épingle 16 Sous-total (métal) 90 (43,5 %)

Pierre Pierre Pipe 1 Silex Pierre à fusil 5 Sous-total (pierre) 6 (2,9 %)

Matériaux organiques Os Grain de chapelet 5 Ivoire ? Grain de chapelet ? 1 Andouiller Couteau ? 1 Coquille Perle 8 Sous-total (mat. organiques) 15 (7,2 %)

Total général 207 (100 %)

Nombre total d’artefacts pour la période : 9 912 fragments.Témoins de contact = 2,09 %.

soi des perles de verre (tous types confondus) sur le site s’accorde avec la tenue récurrente de la foire des fourrures à proximité et témoigne de la place de premier plan qu’occupe la traite à Ville-Marie, plus particulièrement durant la seconde moitié du xviie siècle, avec la diminution de la menace iro-quoise et l’arrivée régulière des convois de canots chargés de fourrures durant l’été (Lamothe 2006 : 30).

Malgré que le plus grand nombre de baptêmes amérindiens aient été pratiqués dans les premières années de l’exist ence du fort (Trudel 1976 : 139), on retrouve assez peu d’objets témoignant d’une présence physique amérindienne pour la qua-

rantaine d’années précédant l’abandon des inst al-lations. De surcroît, le nombre des grains de cha-pelet, témoignant de l’évangélisation à l’origine de la fondation de Ville-Marie, est plus élevé (n = 22 pour 6,5 % des objets de contact ) pour la courte phase IIb que pour la période IIa ayant connu la majorité des rites religieux concernant des sujets amérindiens sur le site (n = 6 pour 2,9 % de l’assem-blage). Toutefois, comme l’a démontré C. Mercier, les objets liés au culte pouvaient tout aussi bien servir de monnaie d’échange sans que leur signifi -cation religieuse n’occupe un rôle central dans la transact ion (Mercier 2011 : 3). Aussi la traite fait son apparition assez tardivement à Ville-Marie

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Tableau 2. Objets-témoins période IIb

Catégories Matériau Objet Total

Céramique Céramique de type amérindien Pipe 12 Vase 60 TCF argileuse blanche Pipe 10 Sous-total (céramique) 82 (24,3 %)

Verre Verre Perle 46 V. col. transp. bleu foncé Perle 1 V. col. opaque blanc Perle 59 Verre opaque noir Perle de broderie 1 Verre opaque blanc Perle de broderie 4 Verre opaque blanc Perle 2 V. col. opaque bleu Perle 34 V. col. opaque rouge Perle 4 V. polychrome superposé Perle 2 Verre pol. intercalé 3 Perle 1 Sous-total (verre) 155 (45,9 %)

Métal Acier Couteau ? 6 Métaux et alliages cuivreux Pointe de projectile 1 Fragments indéterminés 19 Retaille 3 Plomb Balle 12 Chevrotine 10 Coulure 2 Mitraille 4 Métal étamé Épingle 3 Laiton étamé 28 Sous-total (métal) 69 (20,4 %)

Pierre Pierre Pipe 1 Silex Pierre à fusil 6 Sous-total (pierre) 7 (2,1 %)

Matériaux organiques Os Couteau ? 1 Grain de chapelet 21 Coquille Perle 2 Bois Perle ou grain de chapelet ? 1 Sous-total (mat. organiques) 25 (7,4 %)

Total général 338 (100 %)

Nombre total d’artefacts pour la période : 16 143.Témoins de contact = 2,09 %.

(durant la seconde moitié du xviie siècle) ; il est donc compréhensible que la majorité des objets liés à la traite et aux campements amérindiens se retrouvent surtout dans les contextes datant de l’apogée des foires de fourrures (dans les années 1670) et conjointement de l’abandon graduel de la pointe par les Européens (Johnson 2001 : 10).

Si les act ivités de traite s’intensifi ent à Montréal suite à la passation de la seigneurie de la Société de Notre-Dame aux Sulpiciens, plusieurs habi-tants pratiquaient déjà la traite à plus petite échelle direct ement avec les Amérindiens de passage.

Toutefois, la présence de rest es de repas et de céramique amérindienne pour la période IIb, mais surtout la quasi-absence de ces éléments pour la période IIa, démontrent que la fréquentation de la pointe par les groupes amérindiens était moindre durant l’occupation du fort par les Français et que leur eff ort d’évangélisation a, du coup, probable-ment été relégué au second plan.

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186 Présence amérindienne à la pointe à Callière, 1642-1688 : guerre, fourrures et évangélisation~ J. Bourguignon-Tétreault

Tableau 3. Objets-témoins période II (remblai non-remanié)

Catégories Matériau Objet Total

Céramique Céramique de type amérindien Pipe 4 Vase 8 TCF argileuse blanche Pipe 112 TCF argileuse rouge Pipe 1 Sous-total (céramique) 125 (16 %)

Verre Verre Perle 54 Verre teinté rég. turquoise Perle 1 V. col. transparent Bijoux ? 2 V. col. transp. bleu Perle 1 V. col. transp. bleu foncé Perle 1 V. col. opaque beige Perle 1 V. col. opaque blanc Perle 107 V. col. opaque noir Perle 3 V. col. opaque autre Perle 1 V. col. transp. bleu Perle 1 V. col. opaque bleu Perle 11 V. col. opaque rouge Perle 19 V. col. opaque jaune Perle 1 Verre pol. superposé 1 Perle 2 Verre pol. superposé 3 Perle 2 V. polychrome intercalé Perle 2 Verre altéré Perle 2 Sous-total (verre) 211 (27 %)

Métal Acier Couteau 7 Métaux et alliages cuivreux Chaudron / contenant 144 Retaille 13 Indéterminé 109 Lanière 4 Fil 4 Cône clinquant 6 Grelot 1 Pointe de projectile 1 Laiton Bague 1 Épingle à chapeau 1 Plomb Balles / chevrotines / mitraille 72 Coulure 1 Jet de coulée 1 Laiton étamé Épingle 26 Sous-total (métal) 391 (50,1 %)

Pierre Calcaire Pipe 1 Pierre Pipe 1 Chert Pointe de projectile 2 Silex Éclat 5 Pierre à fusil 8 Pointe de projectile 1 Stéatite Pipe à tuyau amovible 1 Sous-total (pierre) 19 (2,4 %)

Matériaux organiques / Os Grain de chapelet 20 composites Perle 1 Coquille Perle 10 Nacre Bijou ? 1 Perle 1 Fer et os Couteau 2 Sous-total (organ. / compo.) 35 (4,5 %)

Total général 781 (100 %)

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Archéologiques, no 25 187

Le remblai de 1688

L’assemblage le plus abondant quant aux interac-tions euro-amérindiennes sur la pointe se retrouve dans un remblai de nivellement, donc en contexte second. Si cet assemblage (tableau 3) ne peut être associé à une phase précise de l’occupation du site, la déposition des objets qui le composent est toutefois antérieure à 1688, date supposée de la mise en place du remblai. Aussi, il est important de mentionner que la portion inférieure de ce remblai, vu l’épaisseur du dépôt, ne fût jamais remaniée, suite à sa mise en place, par les labours agricoles qui ont homogénéisé sa portion supé-rieure. En défendant que les sols aient été prélevés à proximité du site à l’étude, les objets qu’ils con-tiennent peuvent tout de même nous éclairer dans une persp ect ive plus large sur les dynamiques interculturelles sur la pointe avant la reprise du terrain par le gouverneur de Callière. La grande diversité des objets contenus dans le remblai et la présence de formes qu’on ne retrouve dans aucun autre contexte de la période 1642-1688 nous pous-sent à croire que l’occupation amérindienne était plus intense à proximité du site BjFj-101 que sur le site lui-même, qui semble plutôt en avoir subi les contrecoups (rejet de détritus et de rest es de repas). L’assemblage d’objets témoignant d’in-teract ions euro-amérindiennes pour la portion inférieure du remblai de nivellement comprend 781 artefact s, soit 4,26 % de l’ensemble des objets retrouvés dans ce contexte.

Cet assemblage d’objets ressemble énormé-ment à celui trouvé plus à l’est sur la pointe, à l’emplacement du premier cimetière, qui se trouve maintenant sous l’édifi ce de l’éperon du Musée Pointe-à-Callière. Dans une note de recherche, Pauline Desjardins (1994 : 113) se quest ionnait sur cet ensemble particulier qu’elle associait à un con-texte post datant l’abandon du cimetière en 1654 et à une succession d’occupations saisonnières par les Amérindiens lors des foires de fourrures. Si ces sols s’avèrent eff ect ivement être en contexte pre-mier, il nous serait alors possible d’affi rmer que le mobilier (typologiquement similaire) contenu dans notre remblai pourrait également post dater l’abandon du cimetière.

Aussi, la coexist ence au sein d’un même con-texte st ratigraphique, sur le site BjFj-22 (Pointe à Callière), d’éléments typologiquement associés à la préhist oire et d’objets témoignant d’échanges entre Européens et Amérindiens réfute une idée souvent émise dans le passé : que les objets de

formes traditionnellement amérindiennes dis-paraissent très subitement dès les premiers con-tact s pour être remplacés par les formes et maté-riaux européens (Brossard & Pagé 1985 : 74). Aussi, la présente démarche s’inscrit davantage dans le cadre de travaux plus récents sur les trans-ferts culturels et le métissage matériel qui laissent plus de place au caract ère dynamique et changeant de la culture que les théories sur l’acculturation (Mercier 2011 : 13 ; Moussette 2005 : 174). L’intervalle de datation du contexte entre 1654 et 1688 démontre la persist ance au moins jusque dans la seconde moitié du xviie siècle de formes traditionnellement associées à la préhist oire. De plus, certains objets comme les pointes taillées dans des parois de chaudrons en cuivre ou du silex témoignent d’une intégration des matériaux euro-péens à la tradition amérindienne et non d’un bouleversement majeur dans la nature de la cul-ture matérielle, en conservant même une variété des formes (pointe pédonculée ou isocèle) que l’on retrouve pour la préhist oire.

CONCLUSION

Si la persist ance de traits culturels amérindiens a déjà été démontrée pour des sites éloignés de la sp hère d’infl uence coloniale (voir Bradley 1987), elle est plus diffi cile à démontrer pour un éta-blissement fortement européanisé où la présence amérindienne demeure sp oradique et laisse peu de traces. La présence d’objets aussi explicitement liés à la typologie préhist orique dans des contextes d’occupation coloniale témoigne donc d’une conti-nuité culturelle amérindienne forte au moins jusque dans les dernières années du xviie siècle, longtemps après l’introduct ion des premiers objets européens dans les réseaux d’échange amérindiens. La présence d’objets européens liés aux échanges avec les Amérindiens dans trois contextes st rati-graphiques représentant des occupations succes-sives de 1642 à 1688 sur la Pointe à Callière révèle à première vue une intégration et une participa-tion intensive des groupes autochtones au cadre économique euro-canadien. Toutefois, en y re-gardant de plus près, on remarque aussi une continuité dans la tradition amérindienne, qu’il s’agisse de la persist ance de technologies (pierre taillée, pointes de project ile, poterie amérindienne) ou de traits culturels connus à la préhist oire (popu-larité des ornements et parures, économie basée sur le troc).

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188 Présence amérindienne à la pointe à Callière, 1642-1688 : guerre, fourrures et évangélisation~ J. Bourguignon-Tétreault

L’exist ence d’un contexte st ratigraphique asso-cié à une période assez courte et bien défi nie comme la phase d’abandon du fort de Ville-Marie nous permet d’entrevoir les changements ou la const ance dans les occupations du site durant une période plus étendue du découpage chronologique. Ainsi, nous percevons défi nitivement un change-ment dans l’intensité ou le type d’occupation amérindienne à proximité de notre site durant la phase IIb, qui se traduit par l’abondance des rest es osseux issus de la chasse et de la pêche, la désor-ganisation sp atiale du site et l’abondance relative de céramique et de pipes amérindiennes, de perles et de munitions. Nous voyons également une cons-tante claire entre les contextes dans la présence d’objets liés à la traite, positionnant la pointe à l’épicentre de l’économie montréalaise dès la seconde moitié du xviie siècle. Une étude plus approfondie des diff érentes chrono-typologies associées aux types d’objets sélect ionnés permettra une meilleure compréhension des dynamiques interculturelles en présence à la pointe à Callière durant la seconde moitié du xviie siècle.

Ouvrages cités

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—— —— (2009) « Fouilles archéologiques dans l’îlot Callière à Montréal, BjFj-101. Rapport d’act ivités de 2007 ». Rapport déposé au MCCCF, Montréal.

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—— —— (2006) « Fouilles archéologiques dans l’îlot Callière à Montréal, BjFj-101. Rapport d’act ivités de 2005 ». Rapport déposé au MCCCF, Montréal.

—— —— (2005) « Fouilles archéologiques dans l’îlot Callière à Montréal, BjFj-101. Rapport d’act ivités de 2004 ». Rapport déposé au MCCCF, Montréal.

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Justine Bourguignon-Té[email protected]

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