Mémoire Eliette final

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1 INTRODUCTION GÉNÉRALE 1. Présentation du sujet Le développement social et économique de l’Afrique, en général et du Cameroun en particulier, repose essentiellement sur le changement des mentalités. Aussi, participer au rayonnement de notre pays revient à s’impliquer dans le processus de changement de mentalités et de comportements des populations. Ce changement peut s’opérer par la facilitation de la disponibilité, l'accessibilité de l’information et de la qualité des services. D’où le choix du sujet Traduction et terminologie médicale français ‹›bəti-faŋ:cas de l’ulcère de Buruli. Ce sujet contribue à affiner deux niveaux de langues : le langage spécialisé du domaine médical et les échanges entre le personnel de santé et leurs patients. En effet, la science, la recherche et la technique, à l’instar de nombreux autres domaines de spécialité, ont subi au cours des dernières décennies une évolution caractérisée par le renouvellement des connaissances et des produits. Cette évolution s’accompagne souvent d’une diversification généralisée des savoirs et d’un fort accroissement de la communication spécialisée tant à l’intérieur d’un pays que dans un espace linguistique donné. Selon les recommandations publiées en 2003 par le groupe de travail Terminologie et Documentation de la Conférence des services de traduction des États européens, « La communication spécialisée représente aujourd’hui les quatre cinquième de tous les échanges qui se pratiquent avec une densité croissante via les nouveaux réseaux de communication. ». Pour communiquer entre eux, les spécialistes utilisent les informations de leur spécialité caractérisée par une terminologie spécifique. La complexité grandissante des contenus spécialisés et des savoirs en général, l’enchevêtrement et le chevauchement des domaines de spécialités exigent une communication de qualité. C’est à ce niveau que la terminologie en tant que discipline et champ de recherche joue un rôle déterminant en ce sens qu’elle contribue à faciliter et à accélérer la communication, tout en garantissant la qualité grâce aux vocabulaires spécialisés, unilingues ou plurilingues, et à leur très large diffusion auprès des utilisateurs à travers les réseaux de communication. En outre, l’activité terminologique s’applique directement à la traduction. Elle permet de conserver les résultats des recherches souvent longues et de les mettre à la disposition d’un nombre plus ou moins grand de traducteurs ou de personnes intéressées. La terminologie représente une étape nécessaire à comprendre un domaine, à l’appréhender, à l’exprimer sous forme de mots dicibles, qui permettent de transmettre, de présenter à d’autres des idées, des notions, des techniques se rattachant au domaine. Ainsi, la terminologie constitue pour la

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

1. Présentation du sujet

Le développement social et économique de l’Afrique, en général et du Cameroun en

particulier, repose essentiellement sur le changement des mentalités. Aussi, participer au

rayonnement de notre pays revient à s’impliquer dans le processus de changement de

mentalités et de comportements des populations. Ce changement peut s’opérer par la

facilitation de la disponibilité, l'accessibilité de l’information et de la qualité des services.

D’où le choix du sujet Traduction et terminologie médicale français ‹›bəti-faŋ:cas de

l’ulcère de Buruli. Ce sujet contribue à affiner deux niveaux de langues : le langage

spécialisé du domaine médical et les échanges entre le personnel de santé et leurs patients. En

effet, la science, la recherche et la technique, à l’instar de nombreux autres domaines de

spécialité, ont subi au cours des dernières décennies une évolution caractérisée par le

renouvellement des connaissances et des produits. Cette évolution s’accompagne souvent

d’une diversification généralisée des savoirs et d’un fort accroissement de la communication

spécialisée tant à l’intérieur d’un pays que dans un espace linguistique donné. Selon les

recommandations publiées en 2003 par le groupe de travail Terminologie et Documentation

de la Conférence des services de traduction des États européens,

« La communication spécialisée représente aujourd’hui les quatre cinquième de tous les échanges qui se pratiquent avec une densité croissante via les nouveaux réseaux de communication. ».

Pour communiquer entre eux, les spécialistes utilisent les informations de leur

spécialité caractérisée par une terminologie spécifique. La complexité grandissante des

contenus spécialisés et des savoirs en général, l’enchevêtrement et le chevauchement des

domaines de spécialités exigent une communication de qualité. C’est à ce niveau que la

terminologie en tant que discipline et champ de recherche joue un rôle déterminant en ce sens

qu’elle contribue à faciliter et à accélérer la communication, tout en garantissant la qualité

grâce aux vocabulaires spécialisés, unilingues ou plurilingues, et à leur très large diffusion

auprès des utilisateurs à travers les réseaux de communication.

En outre, l’activité terminologique s’applique directement à la traduction. Elle permet

de conserver les résultats des recherches souvent longues et de les mettre à la disposition d’un

nombre plus ou moins grand de traducteurs ou de personnes intéressées. La terminologie

représente une étape nécessaire à comprendre un domaine, à l’appréhender, à l’exprimer sous

forme de mots dicibles, qui permettent de transmettre, de présenter à d’autres des idées, des

notions, des techniques se rattachant au domaine. Ainsi, la terminologie constitue pour la

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traduction un excellent moyen pour se familiariser avec une spécialité qui, dans le cadre de

notre mémoire, est celui de la médecine, sous-domaine pathologie, spécialité infectiologie,

cas de l’ulcère de Buruli.

L'ulcère de Buruli, ou atɔm en langue bəti-faŋ, est une maladie dont la plupart des

cas sont décelés dans les régions tropicales, notamment en Afrique. Il s’agit d’une infection

nécrosante de la peau et des tissus mous accompagnée d'ulcères de grandes tailles, survenant

surtout aux membres inférieurs et aux bras.

Les destructions tissulaires sont causées par la toxine produite par une mycobactérie,

le Mycobacterium ulcerans, décrite pour la première fois en 1897 en Ouganda. Les punaises

aquatiques sont hôtes et vecteurs du bacille. L’ulcère de Buruli est une maladie ancienne

considérée comme « négligée », dont le mode exact de transmission reste toujours inconnu

des scientifiques. Son nom lui vient de Buruli, une région ougandaise où de nombreux cas

avaient été détectés à la fin des années 1960. Elle est due à une mycobactérie, le

Mycobacterium ulcerans, agent causal de la même famille que les bactéries responsables de la

lèpre et de la tuberculose. Cette maladie se caractérise par de vastes ulcérations cutanées qui

évoluent le plus souvent vers des séquelles invalidantes. On peut être infecté à tout âge par

l’agent causal, indépendamment du sexe, même si la plupart des patients sont des enfants de

moins de 15 ans.

Des chercheurs de l'Institut Pasteur et de l'Institut national de la santé et de la

recherche médicale (INSERM), ont montré en 2006 que la salive de ces punaises confère une

véritable protection contre le bacille Mycobacterium ulcerans.

Le traitement repose essentiellement sur l'excision chirurgicale de l'ulcère. Un

traitement alternatif consiste en la mise sous antibiotiques, streptomycine et rifampicine,

permettant la guérison dans un cas sur deux sans avoir recours à la chirurgie. Plus récemment,

un nouveau traitement prometteur associant rifampicine et clarithromycine vient d'être testé

avec succès par une équipe française au Bénin, soutenue par l'OMS.

L’ulcère de Buruli est présent au Cameroun depuis de nombreuses années. Mais,

« C’est en 1969 que le premier cas est formellement identifié comme tel dans notre pays, précisément à Akonolinga et Ayos, deux districts de santé du département du Nyong et Mfoumou (Centre) où cette maladie sévit de manière endémique», a indiqué le secrétaire permanent du Programme national de lutte contre l’ulcère de Buruli, Dr

Earnest NJIH TABAH, au symposium scientifique qui s’est tenu le 23 novembre 2005. Cette

réunion organisée par le Centre Pasteur, à Yaoundé, avait pour thème : « Pertinence d’une

approche multidisciplinaire pour comprendre le mode de transmission de l’ulcère de

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Buruli » . Il faudra plus de 30 ans au Cameroun pour reconnaître cette maladie infectieuse

comme un problème de santé publique en 2002.

D’après le Dr Jean François GUEGAN de l’Institut de Recherche pour le

Développement (IRD), l’augmentation du nombre de cas et l’émergence de nouveaux foyers

ces dernières années notamment au Cameroun avec l’apparition de nouveaux foyers à Bankim

(Adamaoua), Banguem (Sud-ouest) et Ngoantet (Centre) - seraient provoqués par des

bouleversements écologiques (déforestation, aquaculture, lacs artificiels, irrigation,

pisciculture, etc.) qui favorisent vraisemblablement le développement des punaises

aquatiques. Lesquelles « pourraient héberger le bacille au sein de leurs glandes salivaires et le

transmettre à l’Homme lors de piqûres accidentelles», selon la même source. Ainsi donc, l’on

observe fréquemment l'ulcère de Buruli à proximité des plans d'eaux, marais, lacs, rivières à

débit lent, mares, etc. dans les 30 pays où cette maladie est présente.

Par ailleurs, le fait qu’un foyer de l’ulcère de Buruli se soit fondé sur les abords du

fleuve Nyong, depuis une cinquantaine d’années, a suscité dans les régions riveraines,

notamment dans les départements du Nyong et Mfoumou (Ayos et Akonolinga) et tout

récemment dans le Nyong et So’o (Ngoantet), le besoin d’une communication propre au

domaine et la nécessité de dénommer en langue (s) locale (s) des réalités nouvelles qui seront

abordées dans ce mémoire. Ce besoin en communication spécialisée a causé la formation de

termes spécifiques à cette maladie, afin de favoriser les échanges linguistiques et d’assurer la

clarté et la précision d’une telle communication.

2. Articulation du problème

Dans les pays en développement, les croyances et les pratiques socioculturelles

influent fortement sur la recherche des soins par les sujets atteints. Dans la plupart des cas, les

populations assimilent l’ulcère de Buruli à un sortilège malfaisant et le traitement traditionnel

est souvent leur premier recours du fait du manque d’informations relatives à la

contamination, au dépistage, à la prise en charge et à la prévention de la maladie. Aussi, la

mauvaise catégorisation du domaine de spécialité de cette maladie pose-t-elle des problèmes

de conceptualisation et de contextualisation à la terminologie développée par les acteurs de ce

domaine faussant ainsi la communication entre les différents intervenants de la chaîne de

communication. La mauvaise appréciation du domaine de spécialité entraîne en effet, la

création des termes désignant des réalités relevant d’un autre ressort. En d’autres termes, les

erreurs de traduction dues à la mauvaise perception de la maladie par les victimes et les

tradipraticiens, faussent les données de traitement.

En outre, le traducteur est appelé à exercer son métier dans divers secteurs de l’activité

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humaine, et une très grande part de son travail concerne la traduction technico-scientifique.

Pourtant, les glossaires et lexiques auxquels il se réfère, présentent des difficultés dues au fait

que ces termes n’apparaissent pas comme tel dans les bases de données. Notre mémoire

permettra donc aux traducteurs de retrouver les équivalents des termes se rapportant à l’ulcère

de Buruli, et surtout de comprendre les contextes d’utilisation et les collocations.

3. Questions de la recherche

Notre mémoire porte sur la modernisation de l’unité langue bəti-faŋ en général, et de

la variante bənə en particulier. C’est dans ce cadre que nous avons opté pour le

développement de la terminologie médicale en basant notre recherche sur une maladie qui

touche les populations bətiphone riveraines du fleuve Nyong. Soucieux de moderniser la

langue bəti-faŋ, nous avons choisi d’analyser et de traduire des concepts de base auxquels

l’utilisateur moyen de la terminologie relative à l’ulcère de Buruli est régulièrement exposé.

Cette approche nous a permis de mener notre recherche sous deux angles:

La construction d’une terminologie technique bənə propre à l’ulcère de Buruli et

l’élaboration d’un jargon répondant aux exigences de l’utilisateur face à la néologie et à la

langue de spécialité, d’où les interrogations suivantes:

• Comment transmettre le message médical bənə à un niveau notionnel spécialisé?

• Comment amener les populations locales à accepter l’ulcère de Buruli comme un

phénomène médicalement établi?

Les réponses à ces questions sont advenues au terme de la traduction du corpus en

objet, de l’analyse de certains aspects pratiques relatifs à notre traduction, ainsi que d’une

étude terminographique de certains équivalents bənə issus de la terminologie du corpus

français.

4. Motivations

Des raisons de type personnel et professionnel justifient le choix de ce sujet.

4. a. Motivations personnelles

Une controverse créée par l’implantation en 2007 d’un centre de santé spécialisé en

soins d’ulcère de Buruli à Ngoantet- notre village natal situé dans la commune de Nkolmetet,

dans le département du Nyong et So’o, a été le point de départ de notre intérêt pour cette

maladie. En effet, les habitants de notre village refusaient de se rendre dans ce dispensaire et

préféraient marcher dix kilomètres plus loin pour se rendre dans un autre centre de santé. Et

pour cause, le dispensaire offert par l’OMS visait à prendre en charge les personnes atteintes

de l’ulcère de Buruli. Or, dans l’imagerie populaire locale, cette maladie est un maléfice que

les «Blancs» auraient jeté aux Mbida Mbané, une partie de la population du Nyong et

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Mfoumou et de la commune de Dzeng dans le Nyong et So’o, parce qu’ils auraient refusé de

s’ouvrir à la culture occidentale. Cette polémique nous a amenée à prendre connaissance des

dépliants distribués par l’OMS à certains relais communautaires de notre village. Notre

lecture nous a permis de découvrir les notions élémentaires de l’ulcère de Buruli. Une

recherche sur internet et d’autres informations acquises pendant le cours de traduction

médicale et pharmaceutique par Jean-Pierre BRUSSELARS, dans le cadre de nos études à

l’Institut supérieur de Traduction et d’Interprétation de Yaoundé en avril 2008, nous ont donné

l’occasion de fournir à nos proches davantage d’informations relatives à la maladie.

4. b. Motivations scientifiques

Dans l’exercice de notre métier de traducteur, nous avons été, à plusieurs reprises,

confronté à la difficulté de traduire des termes « savants » en langues africaines, très souvent à

cause de la quasi-inaccessibilité des documents, des érudits, ou encore de l’inexistence des

équivalents de même degré. Or, toute activité dans une communauté produit et consomme de

l’information. Étant donné que celle-ci se cristallise, en particulier lors des échanges, l’un des

enjeux majeurs de la maîtrise de l’information est de pouvoir repérer et manipuler les

concepts désignés par vocabulaires spécialisés. D’où l’importance de réaliser une base de

données terminologique portant sur le domaine médical et basé sur le mode de

contamination, le diagnostic et la prise en charge de l’ulcère de Buruli.

Cette terminologie découle d’une traduction français <>bənə, en vue de participer à

l’harmonisation des termes médicaux et courants décrivant la communication axée sur

l’ulcère de Buruli. Il est également question de revitaliser l’usage de certains termes tombés

en désuétude ou ignorés des locuteurs du XXIe, tout en proposant de termes nouveaux en cas

de besoin.

5. Objectifs

Les populations riveraines du fleuve Nyong et le personnel médical y afférent,

constituent notre cœur de cible. Ainsi, la traduction d’un corpus traitant de l’ulcère de Buruli

dans ces régions participera à faciliter la communication à notre cible à plusieurs niveaux :

5. a. De l’enrichissement : sur la base de la traduction du corpus objet de notre

recherche, une terminologie médicale innovante a été développée pour les locuteurs et

chercheurs du bəti-faŋ, afin de faciliter tant la compréhension de l’ulcère de Buruli en tant

que maladie issue d’une infection bactériologique, que de contribuer au développement d’une

terminologie propre à ce domaine.

5. b. De la revitalisation : certains termes existant dans la langue bəti-faŋ sont parfois

devenus obsolètes et tendent à être remplacés, dans la pratique quotidienne de la langue, par

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des termes empruntés aux langues étrangères, notamment aux langues indo-européennes. La

base de données terminologique constituée dans le cadre de ce mémoire participera ainsi à les

remettre en usage.

5. c. De la modernisation : le fondement d’un foyer d’ulcère de Buruli et

l’implantation de missions médicales à Ayos depuis une cinquantaine d’années et à

Akonolinga depuis environ vingt-cinq ans, ont certainement permis la formation en langue

bəti-faŋ, d’un vocabulaire propre à la maladie. Notre objectif est aussi d’élaborer une

terminologie médicale basée sur les termes utilisés dans ces localités ciblées. Nous

envisageons également de normaliser cette terminologie autant que possible en proposant des

néologismes, des élargissements de sens, des revitalisations et des emprunts conformes aux

processus morphologique et terminologique du bəti-faŋ en général, et du bənə en particulier.

La terminologie français <>bənə ainsi constituée pourra être utilisée non seulement

dans le cadre des causeries éducatives, mais aussi dans les dépliants et autres outils de

sensibilisation des populations. L’autre objectif de modernisation du bəti-faŋ est

d’encourager ses locuteurs et le large public en général à lire et à écrire cette langue.

5. d. De la sensibilisation et du changement de comportements : il s’agit également

de rendre accessible l’information objective traitant de l’ulcère de Buruli aux populations

vivant dans les zones endémiques ; le but étant d’informer les cibles sur la prévention et le

diagnostic de cette maladie afin de les amener à se soigner en cas de contamination. Il a été

question de produire une traduction non pas seulement technique, mais aussi qui intègre

l’aspect incitation au soin et assainissement de leur biotope afin d’amener les cibles à changer

d’attitude à l’endroit de l’ulcère de Buruli.

I.6. Nécessité de l’étude

Jusqu’à ce jour, la sensibilisation des populations, en langue bəti-faŋ, au dépistage et à

la prise en charge de l’ulcère de Buruli, s’effectue en expression orale. La réalisation de ce

mémoire s’avère nécessaire en ce sens qu’elle permettra l’élaboration d’une banque de

terminologie français <>bənə, facile à consulter, favorisant la réflexion interdisciplinaire ainsi

que la collaboration entre le personnel de santé et les relais communautaires.

Par ailleurs, l’élaboration d’une traduction français <> bəti-faŋ, relative à l’ulcère de

Buruli, contribuera à l’harmonisation du discours des acteurs de cette maladie afin de faciliter

l’intercompréhension et la démystification de ce fléau.

De plus, cette recherche permettra de mettre à la disposition d’un nombre plus ou

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moins grand de traducteurs, interprètes ou de personnes intéressées par la communication

bilingue dans le domaine et les langues ciblées, des données linguistiques et conceptuelles

évitant ainsi le travail en double, source de perte de temps et d’angoisse.

7. Délimitation du domaine

La recherche effectuée dans le cadre de ce mémoire fait appel à plusieurs domaines

notamment la médecine, linguistique (dans laquelle nous aborderons la syntaxe, la

sémantique, la traduction, la terminologie, la sociolinguistique), la communication, et

l’anthropologie. Nous corroborons d’ailleurs l’idée de HALKIN (1973:50) 1 à propos de la

nécessité de décloisonner les disciplines scientifiques, lorsqu’il écrit que la coopération

interdisciplinaire constitue l’antidote du sectarisme et reste le plus précieux atout du progrès

scientifique.

A la médecine, nous emprunterons le cadre notionnel en abordant des aspects

pathologique, diagnostique et thérapeutique. Il est question de s’appuyer sur une maladie,

l’ulcère de Buruli afin de fournir aux populations riveraines de certaines zones endémiques du

Cameroun, une explication scientifique dans leur langue nationale.

Compte tenu du fait que l’auteur utilise couramment la variante bənə de l’unité langue

bəti-faŋ, la traduction du corpus (Chapitre 2) a été réalisée en cette variante régionale. Certes,

l’ulcère de Buruli est surtout localisé dans les rives du fleuve Nyong et par conséquent touche

aussi bien les Yəbəkɔlɔ, les Mbida Ambani que les Bənə. Mais la variante bəti-faŋ que nous

assumons le mieux est le bənə. Toutefois, les aspects relatifs aux rappels phonologiques et à la

grammaticalisation sont fondés sur le dialecte ewondo en raison du fait qu’elle est la variante

la plus standardisée à l’heure actuelle.

8. Cadre théorique

Notre mémoire se fonde prioritairement sur la traduction et la terminologie. Compte

tenu de la polysémie de chacune de ces deux concepts, il importe de préciser les angles de

traitement que nous avons abordés dans ce mémoire.

8. a. De la Traduction

Deux sens ont guidé notre conception de ce terme : la traduction comme processus et

la traduction comme produit.

Georges MOUNIN, affirme que « la traduction consiste à produire dans la langue

d’arrivée l’équivalent le plus proche du message de la langue de départ, d’abord quant à la

signification puis quant au style. » (Mounin 1963 : 12). Chez MOUNIN, on observe la

1Halkin, (1973) Initiation à la critique historique, Paris, Armand Colin, P.50

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primauté de la signification ; la forme, le style et l’expression viennent ensuite. En tant que

praticien, il privilégie la transmission du sens du texte source dans le texte cible.

Jean-René LADMIRAL définit la traduction comme « une activité humaine

universelle rendue nécessaire à toutes les époques et dans toutes les parties du Globe »

(Ladmiral 1979 : 28), sa finalité étant de dispenser de la lecture du texte original. La

traduction apparaît ainsi comme une voie de communication, communication dont les gens

ont besoin pour la vie quotidienne et pour les échanges interculturels. Mais, on peut aussi

avoir recours à la traduction à l’intérieur d’une même langue, notamment dans les cas

d’explication, de résumé ou de paraphrase.

MOUNIN, dans sa définition, insiste en outre sur le côté non ambigu d’une traduction

lorsqu’il relève que la traduction est « le passage et ce n’est que le passage du sens d’un texte

d’une langue dans une autre. » (1963 : 23). Par son existence même, la traduction postule la

dissociation entre le message universalisable et la langue comme réalité socio-culturelle qu’il

exprime. C’est pourquoi les problèmes théoriques qui en découlent sont relatifs au champ

d’action de la traduction : la langue ou le langage ?

Si l’on prend en considération la distinction saussurienne entre langage, langue et

parole ou celle de CHOMSKY entre compétence et performance, les réalités factuelles de la

traduction nécessitent une approche à trois pôles, langage, langue et parole. La traduction se

place entre les messages et les langues pour essayer de rendre, d’une manière compréhensible,

la diversité originelle des langues dans lesquelles ils sont exprimés. La traduction, opérant sur

des messages, met en cause des langues et par conséquent, elle opère au niveau de la parole

saussurienne, au niveau individuel, puisqu’on ne traduit pas de langues.

Ces définitions ont orienté notre choix des théories de la traduction à appliquer dans ce

mémoire. Notre choix est fondamentalement axé sur la théorie linguistique de la traduction.

Toutefois, nous y avons associé d’autres théories afin de mieux analyser les facteurs

extralinguistiques liés à la traduction. Il s’agit notamment de la théorie interprétative,

inférentielle et décisionnelle.

8. a.1. Les théories linguistiques

Les théories linguistiques de la traduction stipulent que l’objet de la traduction est la

langue. Les défenseurs de ces théories remarquent que la seule matière objective sur laquelle

le traducteur puisse travailler, porte sur un ensemble de mots agencés en phrases2 . Le

2Ce point de vue vivement soutenu par Peter Newmark dans A Textbook of Translation, New York/

Londres: Prentice HALL (1988:73): “We do translate words because there is nothing else to

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traducteur a donc pour tâche de traduire des mots et/ou des groupes de mots. Dans ce cas, il

focalise son attention sur la langue, au sens saussurien du terme.

Dans cette optique, le texte est constitué de mots qui se succèdent pour former des

syntagmes, eux-mêmes articulés pour former des phrases qui à leur tour s’enchaînent.

D’ailleurs, on remarque que l’objet de la linguistique est très souvent le mot, le syntagme ou

la phrase3.

FUCHS : 1985 est partisan de cette approche et pense qu’en traduction, le texte doit

être considéré dans une seule dimension : sa dimension horizontale. Celle-ci correspond à la

présentation séquentielle des mots composant les phrases et des phrases composant le texte.

De ce fait, le texte peut être décomposé en éléments ou en unités élémentaires de

signification, chacune d’elles pouvant faire l’objet d’une analyse séparée et, donc, d’une

traduction dans une autre langue.

Dans le cadre de la théorie linguistique de la traduction prônée par VINAY&

DARBELNET(1968) et GUILLEMIN-FLESCHER(1981), l’approche est contrastive. Pour

ces théoriciens, la contrastivité constitue la recherche de correspondances entre deux langues.

C’est à dire que la traduction est effectuée par la mise en regard des formes d’expression dans

la langue source et dans la langue cible4. Il s’agit de correspondances préétablies, consignées

antérieurement à la traduction.

Selon la théorie linguistique, l’évaluation d’une traduction est réalisée par rapport au

texte de départ. Il s’agit de voir si, dans la traduction produite, on retrouve bien tous les

éléments présents dans le texte original. D’ailleurs, certains auteurs vont jusqu’à affirmer que

le gage d’une bonne traduction est la possibilité de faire une traduction inverse permettant de

retrouver les formulations mêmes du texte original. De plus, la référence par rapport à

translate; there are only the words on the page; there is nothing else there”.

3 Les linguistes eux-mêmes ont conscience de cette limite de leur champ d’investigation. C’est ce que

confirme Catherine FUCHS : « C’est la phrase que les théories linguistiques ont, pour la plupart,

adoptée comme «unité d’analyse », dans Aspects de l’ambiguïté et de la paraphrase dans les

langues naturelles, Berne : Peter LANG, 1985, 20.

4Cette approche, très répandue en milieu scolaire et universitaire, a donné lieu au comparatisme. L’illustration type de l’application de cette approche au couple de langues anglais-français se trouve dans des manuels tels que : J. P. VINAY & J. DARBELNET, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Paris : Didier, 1968, reéd. 1976 ; et Jacqueline GUILLEMIN-FLESCHER, Syntaxe comparée du français et de l’anglais, Paris : Ophrys, 1981 reéd. 1986. Ces deux ouvrages préconisent une approche contrastive et érigent le comparatisme en méthode de traduction.

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laquelle une traduction est évaluée est un corrigé-type unique (DURIEUX, 2005b).

Il existe également des stratégies textuelles théorisées par CHESTERMAN (1997).

Pour l’auteur, ces stratégies reflètent une manipulation du matériau linguistique du texte de

départ dans le but de produire un texte d’arrivée (voir Chesterman : 1997, p. 92).

CHESTERMAN corrobore les études de VINAY et DARBELNET (Op. Cit.) bien que ces

derniers n’y aient pas référé sous le terme stratégie. En effet, VINAY et DARBELNET (1958)

dans leur Stylistique comparée du français et de l’anglais réédité en 1977, présentent

les «procédés techniques » auxquels a recours le traducteur lors de la réexpression, dans la

langue d’arrivée, des idées exprimées dans le texte de départ.

VINAY et DARBELNET (1958/1977) distinguent sept procédés techniques, divisés en

deux groupes (p. 46-55) : la traduction directe ou littérale d’un côté, la traduction oblique de

l’autre. L’emprunt, le calque et la traduction littérale relèvent de la traduction directe, alors

que la transposition, la modulation, l’équivalence et l’adaptation sont considérées comme des

manifestations de la traduction oblique. Autrement dit, VINAY et DARBELNET utilisent le

terme traduction littérale pour référer à la fois à une des deux directions générales que le

traducteur peut emprunter (traduction directe ou littérale par opposition à traduction oblique)

ainsi qu’à un procédé technique spécifique.

À côté des procédés techniques, il existe ce que les auteurs appellent indifféremment

procédé ou technique tout court (exemple : l’explicitation ou l’implicitation).Ces procédés

semblent coïncider, du moins dans certains cas, avec l’un des sept procédés techniques. Par

ailleurs, les auteurs adoptent une approche prescriptive. Le recours à la traduction oblique ne

serait autorisé que dans certaines conditions (p. 268).

Signalons encore que la taxinomie des procédés techniques a été reprise, entre autres,

par MALBLANC (1968) et appliquée au couple de langues français-allemand. D’autres

catégorisations ont été proposées par NIDA (1964) et CATFORD (1965). NIDA distingue

quatre types de changements intervenant lors du transfert du texte de départ en langue

d’arrivée (p. 184-192) : les changements au niveau de l’ordre, les omissions, les changements

structurels et les ajouts. L’auteur élabore un système de valeurs numériques pour mesurer

l’importance qu’il faut accorder à chacun de ces types de changements.

En outre, il distingue différents degrés de changements au sein de chaque type : il y

aurait ainsi des omissions plus attendues d’une part, et des omissions moins attendues d’autre

part, ces dernières se voyant attribuer une valeur numérique plus élevée. La question se pose,

cependant, de savoir si les jugements attribués par différents chercheurs se rejoindraient

systématiquement.

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CATFORD, quant à lui, construit sa théorie de la traduction autour du concept de

translation shifts, par lequel il entend des écarts dans la correspondance formelle entre texte

de départ et texte d’arrivée. Comme le relève SNELL-HORNBY (1995 : p. 19-20), l’approche

de CATFORD se soustrait quelque peu à la complexité de la traduction dans sa réalité,

puisqu’il étaye sa théorie en étudiant des mots ou des phrases isolés.

Il existe d’autres travaux dont l’ouvrage de DELISLE (1993), consacré à la traduction

professionnelle de l’anglais vers le français. L’auteur y aborde certaines questions,

développées par VINAY et DARBELNET (1958/1977). Il se démarque cependant à plusieurs

égards. Les procédés de transfert comprennent des manipulations textuelles qui relèvent de

différentes catégories chez VINAY et DARBELNET. L’explicitation, par exemple, fait partie

des procédés de transfert à côté de la modulation ou de la transposition. Aussi, DELISLE

utilise-t-il le terme stratégie de traduction pour référer au résultat de l’opération de traduction.

L’auteur en distingue deux types : la traduction littérale et la traduction libre.

La taxinomie des stratégies de traduction textuelles, proposée par CHESTERMAN

(1997), s’inspire, par ailleurs, des travaux de VINAY et DARBELNET (1958/1977), de ceux

de Nida (1964) et de ceux de CATFORD (1965). CHESTERMAN (1997/p. 89) voit les

stratégies comme des formes explicites de manipulations textuelles, observables en comparant

le résultat de l’opération de traduction, à savoir le texte d’arrivée avec le texte de départ.

CHESTERMAN distingue trois groupes de stratégies :

• les stratégies syntaxico-grammaticales, qui reposent principalement sur des

manipulations au niveau de la forme ; exemple : la traduction littérale ou la transposition ;

• les stratégies sémantiques qui relèvent de manipulations au niveau du sens ;

exemple : la paraphrase, la concentration ou la dilution ;

• les stratégies pragmatiques, qui ont à voir avec la sélection de l’information à

inclure dans le texte d’arrivée et qui sont déterminées par ce que le traducteur pense être les

besoins et les attentes des receveurs ; exemple : l’explicitation ou l’implicitation, l’ajout ou

l’omission.

CHESTERMAN (1997) souligne que ces groupes de stratégies peuvent se chevaucher

et qu’une manipulation textuelle peut relever de plusieurs stratégies. Cela semble

particulièrement vrai pour les stratégies pragmatiques qui présentent divers avantages par

rapport aux tentatives précédentes de rendre compte des stratégies textuelles.

Considérons par ailleurs le modèle de la compétence traductive proposée par CAO

(1996) : ce modèle repose sur l’interaction entre différentes variables, dont les connaissances

linguistiques, les connaissances extralinguistiques et la compétence stratégique (l’application

12

des connaissances linguistiques et extralinguistiques dans un contexte donné). Au sein de la

compétence linguistique, l’auteur cite, d’une part, les connaissances approfondies de la

syntaxe, du lexique et des règles sémantiques relatives à la structure phrastique dans les deux

langues. D’autre part, cet auteur cite les connaissances des conventions sociolinguistiques,

nécessaires à l’exécution des fonctions linguistiques appropriées dans un contexte donné. On

peut penser que les stratégies, en tant que manipulations textuelles, s’expriment au niveau de

la compétence linguistique.

Notons, cependant, que l’approche de CHESTERMAN (1997) soulève aussi quelques

questions. Ainsi, l’auteur voit les stratégies textuelles comme une sorte de changement auquel

le traducteur procéderait en cas d’insatisfaction avec la première version lui venant à l’esprit,

c’est-à-dire suite au constat d’un problème (p. 92). Autrement dit, la stratégie de traduction

littérale, pour ne prendre qu’un exemple, ne relèverait d’une stratégie que dans la mesure où

elle ne se présente pas au traducteur comme solution première, automatique. Comment définir

le concept de problème ? WEIL-BARAIS (1999, p. 562) propose une définition qui nous

semble à la fois adéquate et suffisante pour notre travail : un problème désigne le fait que le

répondant exerce un contrôle de son activité lors du traitement de l’information, c’est-à dire,

lorsque son comportement ne relève pas seulement de processus automatiques.

Face à l’ultra positivisme des théories linguistiques de la traduction, les théories

interprétatives font la part belle au constructivisme en impliquant tous les acteurs de la

communication.

8. a.2. Les théories interprétatives

De fait, alors que les théories linguistiques ne s’intéressent qu’à la langue, les théories

interprétatives remettent l’être humain au cœur de la communication :

« Dans la définition de l’opération de traduction, on en était venu à faire abstraction de l’homme qui traduit et des mécanismes cérébraux mis en jeu, pour n’examiner que les langues et ne voir dans l’opération de traduction qu’une réaction de substitution d’une langue à l’autre» (SELESKOVITCH, 1984 : 294).

En totale opposition aux théories linguistiques, les théories interprétatives se positionnent

résolument dans une logique de communication. Avec la négation de la thèse de l’autonomie

du sens et de la stricte dépendance contextuelle. Dans sa version initiale, le paradigme

interprétatif est le résultat de l’observation théorisée d’une pratique professionnelle

d’interprétation de conférence. C’est ainsi qu’un processus de raisonnement inductif aboutit à

une forme de doxa.

La position interprétative prend en quelque sorte le contre-pied de l’argument linguistique.

13

Dans ce cadre, l’objet de la traduction n’est plus le dire, n’est plus la langue, n’est plus

l’expression linguistique, mais le vouloir-dire, désignant ce que veut dire le texte. On retrouve

là presque l’opposition saussurienne entre langue et parole. Ce sur quoi va porter la

traduction, ce ne sont plus les mots mais la production de l’acte langagier replacée dans la

situation de communication. Il y a donc lieu de ne pas s’en tenir aux mots, mais de rechercher

le sens qui se dégage des mots.

Ce processus a pour effet de conférer au texte à traduire une certaine part de la subjectivité

du traducteur, celui-ci participant activement à la construction du sens – ou vouloir-dire – en

y apportant un peu de lui-même5. Dans ce cadre, le texte apparaît comme une entité ouverte ;

il peut véhiculer plusieurs sens. De fait, le traducteur est un lecteur particulier qui projette sur

le texte son propre bagage cognitif afin d’influencer la construction du sens dans la tête du

lecteur, à travers une fusion des connaissances linguistiques et des connaissances thématiques

ainsi que des connaissances liées à la situation de communication, aux conditions

d’énonciation.

Le postulat sur lequel repose la version initiale de la théorie interprétative de la traduction

est l’existence d’une phase de déverbalisation entre la phase de compréhension et la phase de

réexpression. Cette démarche en trois temps a l’immense mérite, sur le plan pédagogique, de

faire admettre aux apprentis interprètes et traducteurs que l’opération traduisante n’est pas un

simple exercice de transcodage, de conversion d’un code linguistique en un autre code

linguistique, mais qu’elle consiste à appréhender le sens qu’il convient ensuite de réexprimer

(SELESKOVITCH, 1984). Cette phase intermédiaire implique une rupture entre la langue de

départ et la langue d’arrivée. Fondée sur une intuition, la déverbalisation est alors érigée en

théorie.

La croyance en cette forme de théorisation fondée sur l’observation de sa propre pratique

professionnelle conduit à cautionner la méthode des protocoles verbaux (Think aloud

protocols) pour expliquer – scientifiquement croit-on – le fonctionnement des mécanismes

mentaux chez le traducteur. L’idée de départ est que, de même que l’observation de la

prestation de l’interprète de conférence permet d’inférer ce qui se passe dans son cerveau, de

même le sujet est parfaitement conscient de ce qu’il fait et une simple introspection doit

pouvoir livrer la clé de ce qui se passe dans la boîte noire. Ces croyances ont bien sûr montré

leurs limites et la version initiale de la théorie interprétative a servi de substrat à une version

5Sur ce point, voir Umberto Eco, L’Œuvre ouverte, Paris : Seuil, 1965 ; et Lector in fabula, Paris : Grasset, 1985.

14

plus avancée.

Cette version avancée, fonctionnelle et adaptative, trouve son ancrage dans le modèle de

REISS et VERMEER (1984) fondateur de la Skopostheorie. Ce paradigme théorique est plus

particulièrement applicable à la traduction écrite. En effet, les différences majeures entre la

tâche de l’interprète de conférence et celle du traducteur relèvent des circonstances de la

communication. L’interprète bénéficie d’une identité de temps, de lieu et de destinataires dans

la communication alors que le traducteur travaille nécessairement en différé par rapport à la

production du texte original et s’adresse à une communauté de lecteurs différente des

destinataires du texte original6. Ces différentiels peuvent s’accompagner d’un décalage du

SKOPOS, c’est-à-dire de la fonction du texte.

De ce fait, le destinataire de la traduction avec l’effet que l’on veut produire sur lui et la

réaction que l’on souhaite susciter chez lui, devient un paramètre pris en compte dans

l’opération traduisante. En conséquence, l’adaptation n’est pas considérée comme un ajout à

la traduction intervenant après sa production, mais comme une phase intégrée à l’opération

traduisante. Cette dimension adaptative offre au traducteur une grande liberté et lui permet de

laisser libre cours à sa créativité7.

Cette théorie fonctionnaliste de la traduction ne renie pas le fondement de la théorie

interprétative qui souligne le rôle primordial joué par les compléments cognitifs dans la

construction du sens et qui fait du sens l’objet-même de la traduction. Elle va au-delà de la

doxa relative à l’interprétation de conférence en ouvrant la réflexion aux conditions de la

traduction écrite.

De fait, la traduction écrite porte sur des textes. À cet égard, il y a lieu de préciser ce que

l’on entend par texte. Loin d’être une entité isolée, le texte se trouve interconnecté avec

d’autres textes dans des relations dites intertextuelles qui conduisent, par un appel de

référence, à conférer un sens éventuellement particulier à l’expression linguistique pure. On

voit alors que la lecture consiste à construire un sens qui est fonction de l’acquis cognitif du

lecteur. Avec la prise en compte d’un large contexte thématique et situationnel, et de son

interconnexion dans un réseau d’autres textes, le texte est considéré dans ses trois dimensions.

A la dimension horizontale, correspondant au critère de connexion, c’est-à-dire à la

6Un parallèle entre les conditions d’exercice du métier de traducteur et d’interprète a été developpé dans « Interprétation et traduction :similitudes et divergences », in Hommage à Hasan-Ali Yücel, Publication de l’Université technique de YILDIZ et de la Commission nationale Turque de l’Unesco, 1996, 173-182.

7Cette position théorique a été illustré dans « La créativité en traduction technique », Heidelberg : TextContext, 9-19, 1991, qui reprend le texte d’une conférence donnée à l’Université d’Heidelberg en décembre 1990 à l’invitation de Pr. Hans Vermeer

15

succession de phrases s’enchaînant séquentiellement, il y a lieu d’ajouter une dimension

verticale, correspondant au critère de cohésion, qui est l’articulation des idées à l’intérieur du

texte : autrement dit, la dynamique du texte. Il faut encore ajouter une troisième dimension,

qui est une dimension transversale, correspondant au critère de cohérence et qui met en jeu

les liens qu’entretient le texte à traduire avec d’autres textes produits avant lui8.

A ce stade, on peut souligner que le texte présente une synergie dans laquelle le tout est

supérieur à la somme des parties. Ainsi, on peut affirmer que le sens d’un énoncé est supérieur

à la somme des significations des mots qui le composent. Cela influe sur l’approche

traductologique : il n’est plus question de rechercher des correspondances de langue, mais des

équivalences de discours. Autrement dit, on va se poser la question de savoir comment un

locuteur natif de la langue cible exprimerait spontanément le vouloir-dire identifié dans le

texte original.

Cette recherche d’équivalence ne se fait donc pas dans des dictionnaires, mais dans la

documentation (DURIEUX, 2007). Idéalement, l’approche documentaire se fait dans les deux

langues : la langue source et la langue cible. Bien entendu, il ne s’agit pas de trouver des

textes préalablement traduits, mais des textes rédigés de façon spontanée sur un même thème

par des locuteurs natifs de chacune des deux langues. Ainsi, pour la traduction, l’approche

documentaire permet non seulement de comprendre de quoi traite le texte puisque

l’exploitation de la documentation fournit un complément d’informations thématiques, mais

aussi et surtout de découvrir comment naturellement ces connaissances s’expriment dans

l’une et l’autre langue9. La démarche qui en découle est bien entendu une réécriture, une

recréation, une nouvelle production d’un texte ayant sa structure propre.

Le postulat consiste à ce que tout texte a une mission à remplir auprès des lecteurs. Le

traducteur est investi d’un rôle d’intermédiateur dans la chaîne de communication et la finalité

de la traduction est de faire comprendre le message au lecteur, de faire réagir ce dernier et de

l’amener à agir en conséquence.

Toutefois, cette approche herméneutique de la saisie du sens remet en cause la notion de

8Cette troisième dimension n’est pas sans rappeler la notion d’intertextualité, développée par Julia Kristeva dans Recherches pour une sémanalyse, Paris : Seuil, 1978, selon laquelle un texte est toujours second, c’est-à-dire qu’il résulte d’une part d’emprunts à un modèle. Plus récemment, Anne Reboul dans son Dictionnaire encyclopédique de pragmatique, Paris : Seuil, 1994, définit la dimension intertextuelle comme « la capacité d’un discours à s’associer aux (ou à se dissocier des) autres discours sur le même thème » (324).

9L’application de l’approche documentaire a été longuement développé dans le livre Fondement didactique de la traduction technique, Paris : Didier Erudition (1988, 2ème éd. 2009). En particulier, le chapitre 2, consacré à ce sujet, démontre, exemples à l’appui, l’efficacité de cette démarche pour l’exécution de traductions. « Seule une documentation sérieuse permet de comprendre de quoi on parle et comment on en parle » (69).

16

déverbalisation. De fait, qu’est-ce qu’une pensée nue sans support verbal ? L’affirmation de

l’existence d’une phase de déverbalisation s’intercalant entre compréhension et réexpression

n’est guère tenable, le sens déverbalisé flottant entre deux langues un peu comme on peut être

assis entre deux chaises. De plus, comment concevoir une opération délibérée de

déverbalisation, postérieure à la compréhension ? Il semblerait logique de considérer que

l’accès au sens impliquant des actions constantes de référenciation se fait bien au cours de la

phase de compréhension et non après. Cette critique de la déverbalisation entraîne une

deuxième rupture épistémique qui conduit à construire un nouveau paradigme théorique.

8. a.3. Les théories inférentielles

L’application du principe inférentiel vient se substituer au concept flou de déverbalisation

pour expliquer l’absence de contact entre les langues et l’articulation de l’opération

traduisante autour du sens. Il est alors possible de proposer une version progressiste

influencée par les sciences cognitives.

La démarche mise en œuvre pour exécuter une traduction – considérée comme un acte de

communication interlinguistique et interculturelle – revêt la forme d’une succession de prises

de décisions10. Tout au long de l’opération traduisante, les décisions s’enchaînent : décisions

subconscientes et décisions délibérées. Spontanément, le traducteur n’accorde pas la même

importance à toutes les unités lexicales composant le texte à traduire, en quelque sorte il

décide de ce qui lui paraît majeur, de ce qui va retenir son attention, de ce sur quoi il va

se focaliser pour appréhender le sens. Les décisions subconscientes tendent à se situer plutôt

au cours de la phase de compréhension, et les décisions délibérées plutôt au cours de la phase

de réexpression lorsque le traducteur doit effectuer un choix parmi les formulations possibles

pour produire la traduction la plus efficace.

L’approche inférentielle explique les effets de sens par des principes pragmatiques. La

construction du sens n’est pas le produit de la signification des mots composant l’énoncé,

mais le résultat d’un processus inférentiel, c’est-à-dire d’un raisonnement logique, exploitant

à la fois les informations linguistiques et des informations non-linguistiques telles que la

connaissance du sujet traité et des facteurs circonstanciels de la communication, et les

composantes paralinguistiques du texte.

Une fusion des inférences produites et des informations explicites s’opère, qui aboutit à la

construction structurée d’un sens. L’idée avancée intuitivement par les théories interprétatives

de la traduction est que la construction du sens se fait par mobilisation et fusion des

10DURIEUX:2003 parle de cette idée en faisant valoir que le processus canonique de prise de décision est effectivement applicable même s’il se déroule dans un cadre soumis à tout un jeu de contraintes.

17

connaissances linguistiques activées par la lecture du texte à traduire et des connaissances

thématiques préalablement acquises et stockées en mémoire par le traducteur, afin d’aboutir à

un tout cohérent.

Toutefois, dans la pratique professionnelle courante, cette fusion se réalise non pas à

l’issue d’un long calcul, mais de façon spontanée et assure la saisie du sens selon le principe

de pertinence (SPERBER et WILSON, 1986). Le sens global le plus probable et pertinent est

celui qui résulte du traitement de l’information présentant le coût cognitif le plus faible. Le

sens perçu s’impose à l’esprit ; il se détache comme une image ressort sur un fond. À cet

égard, on peut convoquer la théorie de la Gestalt. C’est d’ailleurs le seul fondement théorique

plausible pour expliquer la performance de l’interprète de conférence en interprétation

simultanée : en quelque sorte, il surfe sur la vague du sens.

L’efficacité de la recherche documentaire pour effectuer des traductions n’est plus à

démontrer, encore faut-il exploiter judicieusement les informations recueillies et les mobiliser

sous forme de connaissances pour pouvoir faire tourner le moteur d’inférence. Dans ce cadre,

le raisonnement logique s’impose comme premier outil du traducteur ; le développement

d’exemples réels témoigne de l’utilité de la démarche canalisée dans un strict enchaînement

de propositions régi par la logique (DURIEUX, 1990).

En réalité, cette attitude doit beaucoup à la théorie de l’enquête de John DEWEY (1991); laquelle repose sur cinq étapes successives: « (i) a felt difficulty ; (ii) its location and definition ; (iii) suggestion of possible solution ; (iv) development by reasoning of the bearings of the suggestion ; (v) further observation and experiment leading to its acceptance or rejection ; that is the conclusion of belief or disbelief » (DEWEY, 1991 : 72).

Son application à l’opération traduisante présente une pertinence visible. La mise en

évidence d’un raisonnement logique aboutissant à la prise de décision permet de s’affranchir

du concept flou de déverbalisation et de tenter d’éclairer le processus de compréhension.

Le postulat consiste à ce que tout traitement de l’information est le fait du raisonnement.

D’ailleurs, les systèmes d’intelligence artificielle appliquent ce principe. De plus, sur la base

du modèle de KINTSCH et VAN DIJK (1978), et ensuite KINTSCH (1993) intègre les

processus inférentiels dans un modèle théorique plus général de la compréhension.

Toutefois, à ce stade, la réflexion reste ancrée dans un paradigme formaliste, certes d’un

autre ordre que dans le cas des théories linguistiques de la traduction, mais néanmoins

contrainte par un processus purement rationnel obéissant à des règles d’inférence strictement

appliquées.

8.a.4 Les théories décisionnelles

Dès lors qu’on s’intéresse au fonctionnement de l’esprit humain, il y a lieu de faire

18

intervenir le principe de rationalité limitée, et ce sera la troisième rupture épistémique. Certes,

la traduction est une succession de prises de décisions, mais ces décisions ne sont pas le

résultat d’un processus purement rationnel faisant appel à un raisonnement fondé sur des

règles d’inférence rigoureuses.

À cet égard, il y a lieu de formuler deux réserves. Aux décisions sérielles, il apparaît

pertinent d’ajouter les traitements parallèles effectués par le cerveau humain. De plus, à côté

de la toute-puissance du raisonnement logique qui exerce une forte attirance comme concept

de rationalité idéale, il est opportun de faire une place à l’attention sélective pilotée par

l’affect qui influe sur les croyances et les préférences et joue un rôle clé dans la prise de

décision. « Nous émergeons d’un siècle soumis à la puissance de la raison. … cette puissance de la

raison nous a fait croire que la décision était le produit du raisonnement » (BERTHOZ, 2003 : 7-8).

C’est sans doute dans le domaine économique qu’est apparu pour la première fois le

concept de rationalité limitée (SIMON, 1959) qui venait remettre en cause le principe

d’inférence optimal bayesien11. Ainsi, par exemple, le consommateur n’achète pas un produit

au terme d’une analyse complètement rationnelle de la situation, mais en se laissant influencer

par ses préférences et ses croyances. Ce sont ses propres valeurs qui vont guider son

interprétation des attributs d’un produit ou d’un service faisant l’objet de son analyse. Cette

remarque est tout à fait transposable à l’opération traduisante. Non seulement les

connaissances acquises du traducteur le guident dans son accès au sens du contenu du texte à

traduire, mais aussi tout son système de valeurs intervient dans le processus d’interprétation-

compréhension et contribue à l’orienter.

De plus, la démarche du traducteur est guidée par l’attention. En fait, l’attention constitue

une fonction cognitive complexe qui implique un processus de sélection. Or, la sélection

implique la décision. Ainsi, les décisions qui s’enchaînent pour conférer sa substance à

l’opération traduisante et permettre son déroulement ne procèdent pas uniquement d’une

analyse purement rationnelle, mais elles sont influencées par tout un environnement personnel

soumis aux valeurs et aux humeurs. D’où cette affirmation de BERTHOZ : « Décider, c’est

établir un équilibre délicat entre la puissance de l’émotion et la force de la cognition »

(2003 : 307).

Présentant l’attention comme un ensemble d’activités cognitives lié à la manière dont le

système cognitif traite l’information, CAMUS (1996) propose d’établir une distinction entre

11Il s’agit d’une méthode d’inférence statistique fondée sur une évaluation de probabilités. La probabilité attachée à un évènement est fonction des conditions (elles-mêmes affectées de probabilités) dans lesquelles peut se produire l’évènement en question. C’est une méthode d’aide à la décision qui permet de réviser ses choix au fur et à mesure de l’information acquise sur leurs conséquences.

19

deux modes de traitement : d’une part, les processus automatiques, rapides, parallèles,

subconscients et, d’autre part, les processus contrôlés, lents, sériels, délibérés. Ces deux

modes se trouvent sollicités dans l’opération traduisante : le premier lorsque le traducteur

n’éprouve pas de difficulté et effectue la traduction de façon fluide, auquel cas il fait

effectivement appel à des automatismes ; le second lorsque la compréhension ou l’expression

n’est plus spontanée et que le traducteur doit mener une recherche ou une réflexion

méthodique pour résoudre le problème auquel il se heurte.

La résolution de problèmes ne se réduirait pas à des opérations logiques mais ferait appel

à un raisonnement sous forme de propositions fondées sur des modèles mentaux (JOHNSON-

LAIRD:1993). Avec sa théorie des modèles mentaux12, cet auteur aussi remet en cause

l’efficacité de l’inférence comme mode de raisonnement de nature à aboutir à une décision.

En effet, il détache l’inférence de la déduction pour l’assimiler à l’induction avec les

limites que présente tout raisonnement inductif. La logique ne peut pas déterminer la seule

solution donnée à un problème parmi l’infinie variété des solutions possibles. En outre, l’être

humain n’est pas un logicien né ; il fait des erreurs. Et le traducteur n’est pas différent, ce

n’est pas non plus un décideur idéalement rationnel. Pour pallier cette carence, l’expérience

prouve que l’utilisation de diagrammes est une formidable aide à la décision, ce qui confirme

l’idée d’un processus efficace autre que le seul moteur d’inférence13.

Le raisonnement logique est par nature sériel, linéaire et séquentiel alors que le

diagramme relève d’une spatialisation résultant d’un traitement parallèle. Or, il a été démontré

que la représentation spatiale a la capacité d’aider la mémoire, d’étayer la prise de décision et

de faciliter la réflexion.

Une piste complémentaire est ouverte avec les théories de l’appréciation d'ARNOLD

(1960) puis de LAZARUS (2001). Dans cette optique, pendant la délibération qui précède la

décision, l’être humain apprécie les éléments qui sont en jeu. Cette activité d’appréciation

(appraisal) cognitive précèderait le jugement, et donc la prise de décision, et serait essentielle

dans l’apparition d’une émotion. Avant de réagir de façon émotionnelle, le sujet prendrait en

12 Dans sa théorie des modèles mentaux, JOHNSON-LAIRD propose trois types de représentation : les propositions, qui représentent le monde sous forme de chaînes de symboles ; les modèles mentaux, qui présentent une structure analogue au monde ; et les images, qui reflètent les caractéristiques perceptibles des réalités faisant l’objet des modèles. Les expressions linguistiques sont d’abord transformées en représentations sous forme de propositions. Puis, la sémantique du langage mental crée des correspondances entre propositions et modèles mentaux, c’est-à-dire que les représentations sous forme de propositions sont interprétées en modèles mentaux. 13Durieux(1997) montre comment la représentation schématique des informations saisies dans le texte à traduire au fil de la lecture aide à la prise de décisions traductologiques et nous avons illustré notre propos en appliquant la méthode préconisée à des extraits de textes réels.

20

considération : d’une part, des composantes primaires – par exemple, la pertinence et la

cohérence par rapport au but recherché – et, d’autre part, des composantes secondaires – par

exemple, le blâme ou l’approbation.

L’idée selon laquelle des mécanismes d’évaluation et d’appréciation contrôlent les

émotions a suscité un large débat. Dans la chronologie, les émotions interviendraient dans le

prolongement de la perception et de l’appréciation et détermineraient la décision. Ainsi,

l’émotion n’est pas seulement une réaction, mais une préparation à agir (BERTHOZ, 2003).

Ce point de vue est aussi partagé par DAMASIO (1995, 1999) qui confirme que l’émotion ne

serait pas une réaction mais un outil pour préparer l’action. L’émotion est un outil pour la

décision, c’est un instrument puissant de prédiction d’un cerveau qui anticipe et projette ses

intentions. En fait, en conférant des poids différents aux diverses options possibles, les

émotions se révèlent indispensables à la prise de décision et à la mise en œuvre de

comportements rationnels.

L’émotion activerait les mécanismes de l’attention sélective et induirait non pas une

déformation du monde perçu mais une sélection des objets perçus ou négligés dans le monde,

elle modifierait profondément la mise en relation de la mémoire avec la perception du

présent. L’émotion, guide de l’action, serait donc un filtre perceptif.

« Ce mécanisme est fondamental pour la décision puisque nos décisions dépendent beaucoup de ce que nous percevons, de ce que notre cerveau échantillonne dans le monde et de la façon dont il met en relation les objets perçus avec le passé » (BERTHOZ, 2003 : 347).

Ce développement permet de montrer l’évolution et la dynamique de la réflexion

traductologique, qui tend à s’éloigner des strictes contraintes linguistiques pour s’inscrire dans

le paradigme de la complexité et prendre en compte le facteur émotionnel dans la

communication interlinguistique et interculturelle. Les repères indiqués dans notre cadre

théorique marquent de véritables ruptures épistémiques. D’abord, entre les théories

linguistiques et les théories interprétatives, la rupture porte sur la nature du sens et son

indépendance par rapport aux significations des unités linguistiques. Ensuite, entre la version

initiale de la théorie interprétative de la traduction et la version avancée, la rupture est basée

sur la notion-clé de déverbalisation.

La critique de la déverbalisation conduit à réfuter cette notion et à expliquer la

construction du sens par un mécanisme inférentiel mettant en œuvre un raisonnement logique

rigoureux. Enfin, en rupture avec ce paradigme formaliste, dans le sillage des sciences

cognitives apparaît un nouveau cadre théorique récusant la toute-puissance de la raison et

intégrant l’émotion dans toute activité cognitive. Cette ouverture mène à la formulation d’une

21

nouvelle théorie de la traduction qui s’articule autour de la décision régie par l’affect.

8. b. De la terminologie

La recherche linguistique essentielle à notre mémoire se focalise sur la terminologie

basée sur une traduction réalisée par l’auteur.

Au 19e siècle, Bescherelle définit la terminologie comme : « la science des termes

techniques ou des idées qu’ils représentent ». La création du terme à partir du latin terminus

(borne, limite) et logos (logie, théorie et discours) (ALAREY: 2047) donne au mot

terminologie son sens moderne : « ensemble des termes appartenant à un domaine d’activités,

de connaissances » (ALAREY: 3797). La terminologie représente une étape nécessaire à

saisir un domaine, à l’appréhender. Cela ne signifie cependant pas que la terminologie ne soit

indispensable à l’application pratique du domaine, car nombre de choses sont fabriquées et

comprises sans que l’on ne sache jamais pourquoi ni comment elles fonctionnent ou se

fabriquent. Cependant, elle permet d’énoncer ce domaine sous forme de mots dicibles, qui

permettent de transmettre, de présenter à d’autres des idées, des notions, des techniques qui

relèvent de ce domaine.

Au plan pratique, la terminologie sert de base à tout interprète ou traducteur pour

véhiculer des notions sources orales ou écrites. Avant d’interpréter en conférence ou en

cabine, il est par exemple préférable que l’interprète ait pu, au préalable, déterminer les

domaines qui seront abordés par le ou les conférenciers, qu’il ou elle ait pu organiser les

sujets à être abordés; vérifier le sens source et l’équivalence du vocabulaire employé par les

conférenciers; établir un lexique bilingue par thèmes, termes et unités terminologiques de

base qui seront utilisés. Cette recherche, grandement facilitée par l’accès et la maîtrise des

outils informatiques, en est une terminologique et thématique, qui doit être exécutée dans des

temps record, que le client ne voit pas et à laquelle il ne s’intéresse généralement pas, et qui

ne sert généralement que d’outil à l’interprète qui rendra, oralement, le langage parlé d’une

langue à l’autre.

En traduction, la terminologie sert à établir « l’équivalence ou la correspondance des

notions d’une langue à une autre » (DUBUC: 2002). La recherche terminologique se fait de

façon plus élaborée qu’en interprétation.

9. Méthodologie

Ce mémoire porte sur la traduction et la terminologie. L’aspect terminologique de ce

mémoire vise à présenter les résultats d’un travail à deux volets. Il s’agit tout d’abord de

réaliser une recherche terminologique succincte relative à l’ensemble des termes porteurs de

sens de notre corpus, et éventuellement sur des termes (donc sur des notions) ne figurant pas

22

dans le texte à traduire mais dont la compréhension est nécessaire pour réaliser une bonne

traduction dans le domaine de l’ulcère de Buruli. Dans un second temps, nous comptons

effectuer une recherche systématique autour d’un mini-domaine traité dans le texte à traduire

(qui dans le cadre de ce mémoire relève des maladies infectieuses, notamment la parasitose

appelée ulcère de Buruli.) que nous chercherons à décrire de la manière la plus complète

possible.

Le but de ce mémoire est de montrer à la fois l’intérêt immédiat de la démarche

terminologique pour la réalisation d’une traduction spécialisée et la portée plus large d’un

travail terminologique plus systématique. En effet, plus qu’un travail de « recherche » à

finalité universitaire, ce mémoire pourrait également s’inscrire dans un cadre professionnel en

ce sens qu’il porte sur un projet de traduction et sur deux types d’applications

terminologiques. Ainsi, nous avons opté pour l’exploitation d’une publication scientifique et

technique écrit par un collège d’experts et de spécialistes de l’ulcère de Buruli afin de garantir

la précision des termes scientifiques utilisés. Nous avons également choisi un document dont

les informations sont confirmées par diverses sources indépendantes les unes des autres. Afin

d’obtenir une image de la langue en usage au sein de l’Organisation mondiale de la santé et en

vue d’uniformiser la terminologie relative à l’ulcère de Buruli, nous avons opté pour une

traduction réalisée par les services de l’OMS.

Par ailleurs, ce mémoire n’aurait pas atteint ses objectifs sans la collaboration

d’informateurs disposant d’un niveau certain en français et/ou en bəti-faŋ, et dont l’appui

nous a permis de procéder à des adaptations, des élargissements de sens, des revitalisations de

termes, de repérer et de corriger les gallicismes sémantiques et syntaxiques, de reconnaître les

emplois « fautifs » passés dans l'usage, de déceler et corriger les impropriétés et enfin, de

choisir judicieusement les cooccurrences et les collocations. Pour ce faire, nous avons opté

pour des critères de sélection liés à l’âge, à l’expérience de la cible dans son domaine de

travail, au niveau de connaissance des deux dans l’une ou l’autre langue de travail comme

l’atteste le tableau ci-après:

23

Tableau N°1: Classification des informateurs

Nom(s) et prénom(s)

Année de naissance

Lieu de résidence

Profil d’alphabétisation Profession Langue Français Bəti-faŋ

Variante Niveau Albert MBARGA BILONG

1918 Ngoantet (Nkolmetet)

élémentaire Bənə Expert Catéchiste

Nicolas ATANGANA ASSEMBE

1932 Ngoantet (Nkolmetet)

Expert Bənə Expert Technicien de météorologie à la retraite/auteur compositeur de chanson, poète, décédé le 10 novembre 2013

Joseph Dieudonné AVA

1973 Ayos Expert Yəbəkɔlɔ Confirmé Animateur communautaire

BELINGA EYENGA

1942 Abəm (Akonolinga)

Confirmé Akonolinga Expert Infirmier à la retraite

ZE BELOBO 1940 Ayos Confirmé Yəbəkɔlɔ Expert Infirmier à la retraite

Pascale ABENA 1969 Douala Expert Etón Expert Médecin infectiologue

Afin de nous constituer la culture du domaine médical, nous avons procédé au recueil

d’informations supplémentaires au corpus en objet. Nous nous sommes, à cet effet, rendue

dans des bibliothèques, notamment celles de l’OMS et celle de l’Institut Supérieur de

Traduction et d’Interprétation. Nous avons, à cet effet, rescensé des textes relatifs à l’ulcère de

Burili dont certains constituent le fond du dossier documentaire.

Nous avons ausi consulté des personnes ressources. Il s’agit notamment du Dr Abena

Pascale, médécin spécialisé en infectiologie, de M. Zeh Belobo, infirmier retraité, spécialiste

de l’ulcère de buruli. Ces informateurs ont facilité notre comprehension de l’ulcère de Burili

et guidé la construction de notre corpus. Leur appui a également été déterminant dans

l’identification de la terminologie médicale à étudier.

Des recherches sur internet ont aussi enrichi nos connaissances dans ce domaine. Nous

avons pour ce faire utilisé les moteurs de recherches scientifiques ci-après :

http://scholar.google.com, http://www.scirus.com, http://www.worldwidescience.org, pour

nous documenter sur le domaine de l’ulcère de Buruli. Ces moteurs de recherches nous ont

orienté vers d’autres sites internets qui nous ont permis d’améliorer nos connaissances. Ainsi,

24

nous avons pu avec l’appui des experts sus-cités, expliquer ou définir les notions hermétiques

aux profanes de la médécine.

Une fois notre corpus délimité et le domaine circonscrit, nous avons procédé à des

descentes sur le terrain en vue d’établir des équivalents bəti-faŋ qui ont servi à la traduction

du corpus. Nous nous sommes rendus dans les principaux foyers de l’ulcère de Buruli,

notamment à Abəm près d’Akonolinga, à Ayos et à Ngoantet.

Nous avons interviewé nos informateurs sur la base des glossaires établi au préalable,

afin d’affiner nos recherches. Afin de trouver les équivalents bəti-faŋ de certains termes, en

l’occurence ceux portant sur le diangnostique différentiel de l’ulcère de Buruli, nous avons

présenté des photos en annexes pour permettre à nos informateurs de trouver le mot juste.

Après avoir établi la terminologie, l’auteur a procédé à un premier jet de traduction.

Cet ébauche a ensuite été soumis à la revision de nos experts, notamment de messieurs

Nicolas ATANGANA ASSEMBE et Albert MBARGA BILONG.

Une fois la première révision de notre traduction achevée, nous avons soumis le texte

traduit à la lecture de nos informateurs bənə afin d’obtenir la prononciation adéquate. Nous

avons ensuite sollicité la collaboration de nos camarades de linguistique Olivier MOUSSA et

Joseph MBARGA, à qui nous avons fait écouter l’enregistrement issue de la lecture du corpus

par nos informateurs, pour améliorer la transcription de notre traduction.

10. Revue de la littérature

Plusieurs travaux ont précédé les recherches menées dans ce mémoire. S’agisant de la

traduisibilité d’un énoncé, Chomsky (1966/1975/1976) affirme que chaque phrase est

élaborée dans notre esprit sous forme d’une structure profonde bien avant qu’elle ne puisse

être exprimée. Chomsky nous rappelle que sur le plan psychologique profond, toute phrase,

dans n’importe lequel des différents langages naturels, possède la même structure lors de son

élaboration. Les différences dans les diverses constructions linguistiques apparaissent

uniquement quand la phrase parvient au niveau de l’expression: lorsqu’elle devient un énoncé

linguistique alors qu’elle n’était qu’un phénomène psychique jusque là.

Braumgart et Derive (2008) parlant des problèmes de traduction en littérature orale

africaine relèvent qu’ on peut aborder la problématique de la traduction des textes oraux par

une présentation des principales difficultés rencontrées lors du passage de la langue source

vers la langue cible. On illustrerait ces difficultés sur le plan lexical concernant les termes liés

à la culture matérielle ou aux particularités de l’environnement et dues à des découpages

notionnels différents dans les deux langues.

25

Tourneux (2008) témoigne de l'importance de communiquer dans la langue de l'autre.

Pour l’auteur, écouter l'autre "parler dans sa langue" c'est prendre en considération les

connaissances qu'il a acquises au fil de son long séjour sur un terrain dont le développeur

ignore presque tout. L’auteur ajoute d’ailleurs à l’intention du traducteur, qu'il faut aussi

"faire l'effort de mettre au point un langage technique mutuellement compréhensible" (p. 6).

Kenmogne (2002) pose le problème de la prise en compte du contexte

ethnolinguistique particulier dans la formulation de la traduction. Il affirme que dans le cas

contraire, le message peut légitimement devenir une source de confusion chez l’Africain.

D’où l’urgence de la traduction comme formulation du message dans une langue qui parle à

l’Africain en utilisant les formes de communication qui sont socialement et culturellement

appropriées.

Diki-Kidiri (2007a) présente une méthodologie détaillée et pragmatique de la

terminologie culturelle dans le contexte du développement des langues africaines. Pour cet

auteur, les questions de fidélité et d’équivalence fonctionnelle sont à reposer dans la

perspective d’une approche culturelle de la terminologie. Par ailleurs, Diki-Kidiri (2008)

souligne la pertinence sociologique de l’utilisation des langues africaines pour le

developpement “véritable” des pays africains. Il invite ainsi les chercheurs à contribuer au

developpement des langues africaines en les rendant capables de supporter et de véhiculer les

connaissances modernes.

MANIFI ABOUH M.Y. J. (2010), MBALLA C ( 2010) et NGOUMAMBA L. (2010 )

ont jetté les bases d’un developpement terminologique en langue camerounaise. Ces auteurs

ont respectivement axés leurs travaux sur la pédagogie, le droit et l’informatique. Toutefois,

les traductions effectuées par ces trois auteurs ne contiennent pas des traduction juxtalinéaires

permettant non seulement de prendre connaissance de la structure de la langue, mais aussi de

comprendre le processus de traduction utilisé.

Par ailleurs, les outils terminologiques disponibles dans ces mémoires se limitent aux

lexiques spécialisés relatifs à chacun des thèmes abordés. A ces manquements, notre mémoire

introduit un glossaire et des fiches terminologiques. Le glossaire, en effet, complète le lexique

en ce sens qu’en marge de l’équivalent qu’il fourni dans la langue cible, un glossaire porte la

définition de chaque terme traité en vedette. La fiche terminologique, par ailleurs, fourni des

informations qui permettent au lecteur de mieux comprendre le terme vedette. Il s’agit

notament du contexte d’utilisation, de la phraséologie, de l’étymologie, etc.

SEINI H. (2006) traite des Difficultés théoriques et pratiques de la traduction

Français-Fufuldé dans le domaine médical et agricol. L’auteur ressort les difficultés de

26

traduction aux niveaux terminologique et culturel. Cependant, SEINI traite de la traduction au

niveau de la conceptualisation. Pour lui, la conceptualisation d’une traduction doit suivre le

schéma du différentes fonctions de communication selon JAKOBSON (1963), tout en

intégrant les effets de contexte ( physique, temporel, culturel et socio-psychologique). Or la

traduction comprend une phase de conceptualisation et une phase de production. Aussi,

pensons-nous que le texte produit (métatexte) est le résultat du texte analysé et pensé

(prototexte). Ces éléments sont davantage mis en exergue dans la construction du plan de

notre mémoire.

11. Annonce du plan

Ce mémoire comprend quatre chapitres, des annexes et un dossier documentaire.

Le chapitre premier intitulé Éléments fondamentaux de l’ewondo rappelle les

éléments phonologiques et grammaticaux de l’unité langue bəti-faŋ avec un point d’ancrage

sur la grammaire ewondo pour des raisons évoquées précédemment.

Dans le second chapitre, nous avons réalisé une Traduction français ›bene du

corpus délimité. En effet, le texte traduit traite de l’épidémiologie, la microbiologie,

l’immunologie, les techniques modernes de diagnostic, la pathologie, les manifestations

cliniques, le traitement de l’ulcère de Buruli ainsi que les quelques moyens de prévention de

l’ulcère de Buruli. Cette traduction nous a permis de trouver les résultats à expliquer dans les

chapitres trois et quatre.

Ainsi, dans le chapitre trois, nous analysons les Aspects pratiques de la traduction

médicale français-bəti-faŋ en termes de procédés de traduction employés et de difficultés

rencontrées au cours du processus de traduction. Il s’est agi de ressortir les niveaux de

traduction (sémantique, idiomatique, stylistique, culturel, des allusions, de l’intériorité, du

public destinataire) ; de présenter les procédés directs utilisés dans la traduction réalisée

(emprunt, calques, traduction littérale) ; d’indiquer les procédés de traduction oblique

(transposition, modulation, équivalence, adaptation, étoffement) auquel nous avons eu

recourt.

Le chapitre quatre est consacré à la Terminologie. Il s’ouvre sur l’arborescence de

notre champ d’étude dans le but de schématiser la représentation du contenu et la construction

de référentiels terminologiques visant à faciliter l’accès à l’information. Pour ce faire, nous

procédons à l’extraction des informations présentées dans notre corpus en vue d’établir des

relations sémantiques entre les différentes clés de recherches, d’effectuer un repérage de

27

collocations et de contextes ciblés et établir des liens conceptuels entre termes. Dans le but

d’optimiser la recherche des équivalents dans chacune des langues en objet, nous avons mis

au point un glossaire traitant les termes vedettes dans chacune de nos langues de travail, ainsi

qu’un lexique qui obéit à la même approche linguistique que celle choisie pour le glossaire.

Les fiches terminologiques constituées de plusieurs champs, réunissent les informations

principales sur les termes tant du point de vue de la dénomination que du point de vue du

concept.

28

CHAPITRE PREMIER : ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX DE L’ÉWONDO

Ce chapitre traite de la phonologie (consonnes, voyelles et tons) et de la structure du

verbe (temps, aspects et modes) de la langue cible de nos traductions. Le bəti-faŋ compte des

langues dites sœurs: l’ewondo, le bulu, le faŋ, l’éton, le mangissa. Pour des raisons évoquées

dans notre introduction (7. Délimitation du domaine, troisième paragraphe), ce chapitre porte

sur la langue ewondo.

L’ewondo est une langue bantu du groupe équatorial nord, de la branche “B”, du sous-

groupe Bassa’a-bəti (A40, A 70). La famille Bassa’a-bəti compte trois sous-familles à savoir:

le bankon (406), le basa’a (401), le bakoko (402) et le bəti-faŋ (403). Selon CERDOTOLA

(2012) l’ewondo comprend des variantes qui sont l’ewondo lui-même, le bənə, le mvəle, le

mbida-mbane14. La carte administrative et linguistique ci-après précise la représentation de

l’unité langue bəti- faŋ et ses composante, au Cameroun.

Source : Cerdotola (2012), Atlas Linguistique du Cameroun-Inventaire des langues, p.189

Ce chapitre traite de la phonologie (consonnes, voyelles et tons) et de la structure du

verbe (temps, aspects et modes).

14 Source: Atlas Linguistique du Cameroun-Inventaire des langues, édition 2012.

29

I.1. PHONOLOGIE

Il s’agit de la branche de la linguistique qui étudie les sons d'une langue donnée, du

point de vue de leur fonction dans ce système de communication. Selon cette définition, la

phonologie s’intéresse : au classement des sons d’une langue en catégories, et à la description

du comportement des sons (combinaisons possibles, impossibles, etc.) Dans ce mémoire, nous

nous limiterons à au classement des sons et des éléments de tonologie.

I.1.a. Les consonnes

Une consonne est un son du langage humain dont le mode de production est

caractérisé par l'obstruction du passage de l'air dans les cavités situées au-dessus de la glotte,

qui forment le canal vocal.

2

lèvres

Lèvres et

den

ts

Langu

e et

den

ts

Langu

e

alvéoles

Langu

e palais

Langu

e et

gorge

Gorge et

lèvres

Sourdes Orales p f t ts s k kp

Sonores b v d dz z g

mi-

nasales

mb mv nd ndz ng mgb

nasales m n ny

orales l y w

Source: ESSONO (2012)

I.1. b. Les voyelles

On appelle voyelle un son du langage humain dont le mode de production est

caractérisé par le libre passage de l'air dans les cavités situées au-dessus de la glotte, à savoir

la cavité buccale et/ou les fosses nasales.

Tableau N°2: Consonnes de l’ewondo

30

Aperture Antérieures Médianes Postérieures brèves longues brèves longues brèves longues

1er degré i ii u uu

2e degré e ee ə əə o oo

3e degré ɛ ɛɛ ɔ ɔɔ

4e degré a aa Source: ESSONO(2012)

I.1. c. Les tons

L’ewondo est une langue à tons. C’est à dire que les tons dans cette langue sont

assimilables aux autres éléments phonologiques que sont les voyelles et les consonnes. Nous

répertorions ainsi cinq tons simples et deux tons modulés.

Le ton bas //

Le ton moyen /- /

Le ton moyen / /

Le ton haut-bas / /

Le ton bas-haut/ /

Source: ESSONO (2012)

La classification nominale est typique des langues bantous. En ewondo, le principe de

classe nominale marque l’accord du genre et du nombre. Toutefois, au lieu d’une simple

opposition masculin/féminin, singulier/pluriel, l’ewondo compte quatorze classes nominales.

Les classes 16 et 17sont dites “locatives”, c’est à dire qu’elles permettent d’indiquer le lieu

ou le temps. Les classes non-locatives regroupent les classes 1à 1115.

15Cette classification s’inspire de BLEEK (1862). Cette classification a été adoptée par l’ensemble des bantouistes africanistes.

Tableau N°3: Voyelles de l’ewondo

31

Préfixe Verbal Exemples Présent

1e pers. sg

2e pers. sg

1e pers. pl

2e pers. pl

m∠∠∠∠- je

tu

nous

vous

mod (homme)

bod(les hommes)

ńtaŋán(le Blanc)

mińtaŋán(les blancs)

akúd (fou)

məkúd(les fous)

etúnda (chambre)

bitúnda(chambres)

mvóé (ami)

kos(perroquets)

olɔ (esclave)

o-

bǐ-

mǐ-

cl.1 a-

cl.2 b∠∠∠∠ -

cl.3 ó-

cl.4 mí

cl.5 á-

cl.6 m∠∠∠∠-

cl.7 e-

cl.8 bí-

cl.9 è-

cl.10 é-

cl.11 ó- á kɔbɔ

cl.16 -/é-á/ v-à

cl.17 -/é-ó/

cl.19 -ví

I.2. Le verbe

La construction du temps diffère d’une langue à une autre, notamment d’une famille

linguistique à une autre. Dans ce mémoire, nous proposons une esquisse descriptive de la

modalité temporelle de l’unité langue beti-Faŋ à partir d’une étude de l’ewondo, l’un de ses

dialectes. Les morphèmes temporels aux bases verbales ne seront pas systématiquement liés

afin que celles-ci soient mieux perceptibles.

Le temps, l’aspect et le mode étant des modalités verbales intrinsèquement liées en

langue bəti-faŋ, analyser la modalité temporelle sans faire état du mode et de l’aspect

présentera une certaine inadéquation descriptive. I.2.a. Les aspects et le mode

Le bəti-faŋ est une langue agglutinante, à l’instar de toutes les langues bantoues.

Dans le cadre du constituant verbal, elle aligne un arsenal d’éléments que MEEUSSEN (1967: 108-111) liste ainsi qu’il suit dans la description de la structure du groupe verbal bantou.

Tableau N°4: Classes nominales

32

Ce tableau témoigne de l’existence de marqueurs de temps, d’aspect et de mode en bəti-faŋ. Cela montre que le Tiroir 16 est bien présent

dans cette langue.

Exemple :

I.2.b. Les aspects et les aspectuels

L’aspect peut se définir comme la façon d’envisager l’action exprimée par le verbe dans son déroulement temporel. Selon Essono (2000 : 474) :

« L’aspect manifeste le point de vue sous lequel le locuteur envisage le développement du procès. L’action exprimée par le verbe peut être envisagée

soit dans son achèvement, son résultat –aspect accompli-, soit dans sa durée, sa phase de réalisation –aspect inaccompli ou imperfectif»

L’aspect en bəti-faŋ s’articule donc en deux catégories distinctes : le ponctuel et le continuatif.

16 L’expression Tiroir désigne les temps de conjugaison dans les langues Niger Congo (Essono, 2000 :473)

Meeussen Pré initial Initial Post-

initial

Formatif Limitateur Infixe Base

verbale

Pré final Final Post final

Fonction

Proto Bantou

Marqueur

de Mode

Préfixe

d’accord

Marqueur

de la

Négation

Marqueur

Temporel

Marqueur

d’aspect

Marqueur

de l’objet

Noyau Marqueur

d’aspect

Marqueur

de

Temps et

Négation

Marqueur

impératif

Fonction

Ewondo

Morphème

Modal

Préfixe

verbal

Négateur Morphème

Temporel

Morphème

d’aspect Ø Base

verbale

Morphème

d’aspect

Finale Morphème

Modal

Tableau N°5: Structure du groupe verbal bantou

33

Aspect

Ponctuel Continuatif

En revenant au tableau n°5 relatif à la structure du groupe verbal, l’on note que

l’aspect en ewondo est répertorié dans la case des limitateurs.

Les aspectuels quant à eux, sont aux côtés des aspects ponctuel et continuatif, des

unités lexicales exprimant la modalité d’action. Selon ESSONO (2000 : 475), il en existe

deux types :

1) Les auxiliaires

- badə : à nouveau (itératif)

- támə : d’abord (inceptif)

- fyáŋán : quand même (concessif)

2)Les auxiliants

Il s’agit des verbes processifs c’est-à-dire ceux en plein processus de

grammaticalisation. Ils sont régulièrement utilisés comme modalités. Ils en existent un bon

nombre en langue bəti-faŋ comme le montre le tableau ci-après :

34

ABEGA (1976 :36) propose quatre auxiliants de plus, ces deniers étant des formes post-posées au verbe et aussi grammaticalisées :

Emploi Autonome Emploi Non-autonome

Particule Signification Sens Aspect

bələ Avoir, tenir > Devoir Coercitif

bəm Enfoncer > Tarder Tardatif

bùl Multiplier > Plus Exagération

dàŋ Enjamber > Trop Excessif

dìŋ Aimer > Volontiers Habituel

dùgàn Revenir > à nouveau Itératif

dza }ə Critiquer > Défier Audactif

fíd Écraser > Refuser Prohibitif

fəm Haïr > Volontiers Permansif

fyáŋán Avoir beau > Bien que, quoique Concessif

kì S’abstenir > Être capable Potentiel

kə Aller > Être sur le point de Imminent

kàd Dire > Habituel Permansif

màn Finir > Parvenir Conclusif

nə Être > Être capable Potentiel

ndzí Savoir > Ne Négation

tádì Commencer > D’abord Inceptif

tóàn Ajuster > Parfaire Amélioratif

vólò Aiguiser > Se hâter Hâtif

vəg Mesurer > Oser, tenter Audactif

yèàn Convenir > Devoir Coercitif

yì Vouloir > Aller Impératif

yəgè Apprendre > 1ère fois Initiatif

zù Vouloir > Sur le point de Prospectif

kún Être matinal > Bientôt ( ?)

váŋ Projeter > Exprès Intentionnel

Tableau N°6: emploi des verbes processifs en ewondo

35

Emploi autonome Emploi Non-autonome

Fwá Premièrement > Vraiment Insistance

fəg Sagesse > Aussi Réitératif

tə Pas > Tout de même Restrictif

yǎ Démanger > Déjà Terminatif/Accompli

Le mode

Le mode est la manière dont le verbe exprime l’état ou l’action. Selon Essono (2000 :

476) : « la catégorie du mode (Mo) place le procès sur l’axe syntagmatique de

l’énonciation ». Le nombre de modes de la langue bəti-faŋ ne pas fait l’objet de consensus

parmi les auteurs. En effet, Essono (2000 : 476) en dénombre sept mutuellement exclusifs :

Indicatif

Subjonctif

Injonctif

Mo Optatif

Concordant

Concomitant

Consécutif

ABEGA (1976 : 25) en dénombre huit dans la langue :

1) L’infinitif

2) L’injonctif

3) Le subjonctif

4) Le conditionnel

5) L’exhortatif

6) L’optatif

7) L’appréhensif

8) Le potentiel

ABESSOLO et ETOGO (1982 : 99-110) en dénombre six :

1) L’impératif

Tableau N°7: verbes processifs autonome et non - autonome

36

2) Le subjonctif

3) Le conditionnel

4) L’optatif

5) L’exhortatif

6) L’infinitif.

Ainsi, les auteurs ne s’accordent pas parfaitement sur la conception de la notion

mode17 en langue ewondo. Nous opterons pour le découpage d’ESSONO (Op. Cit.) qui intègre

les critères de la théorie guillaumienne et qui en plus constitue la description la plus récente.

En outre, ce découpage fait état de ce que seul le mode indicatif connaît des formes

temporelles qui font partie du formatif18.

I.2.c. Définition de la modalité temporelle

Pour ESSONO (2000 : 477) le temps est : « Une catégorie grammaticale qui permet le

positionnement des événements décrits racontés à une période donné de leur déroulement

[…] l’expression du Temps lie le moment du procès à celui de l’énonciation ». COMRIE

(1976 : 9) quant à lui stipule que : « le Temps est la localisation grammaticalisée de

l’instant ». Selon TABI-MANGA (1986 :82-83) :

« Le présent ewondo, correspond à l’instant de la parole T°, au temps bien réel, comporte par composition une certaine étendue, puisque notionnellement, il constitue la limite continuellement franchie entre le temps qui n’existe pas encore et le temps qui a existé. Ainsi, ce présent, est-il, par composition ou par nécessité obligée, fait d’une parcelle (et non l’entier) du futur associé à une parcelle du passé. Ce sont ces parcelles constitutives du présent que GUILLAUME appelle des Chronotypes « α » et « w ». Ainsi « α » correspond à la partie du présent qui est accomplissement, et « w » à la partie du présent qui est déjà accompli».

GUILLAUME (1965 : 8) en donne la description suivante : « La grammaire traditionnelle, lorsqu’elle traite du temps […] le considère invariablement comme une ligne infinie, recomposée de deux segments dans le prolongement l’un de l’autre, le passé et le futur, que distingue la coupure, insérée entre eux, du présent ». Soit la figure suivante :

X X’

Passé Présent Futur

A la suite de GUILLAUME (Op. Cit.), ESSONO (2000 :478) démontre que l’axe du

temps en ewondo a une répartition binaire. La langue en effet ne distingue que deux périodes

17 Le désaccord ne s’arrêtant pas seulement au mode, mais concerne aussi les aspects. Car ce qu’ESSONO considère comme aspectuel, ABEGA le considère comme Mode et vice versa. 18 Le tableau du groupe verbale fait bien mention de ce que les marques temporelles sont logées dans le formatif.

37

définies comme suit :

- Le Passé et

- Le Non-Passé19

Sa structuration est la suivante :

Tableau N°8: répartition binaire de l’axe temporel en ewondo

Passé Non-Passé

Présent Futur

Pass3 Pass2 Pass1 Fut1 Fut2 Fut3

Puis, il recentre son appréciation du temps en la rapprochant de celle de Gustave Guillaume :

Tableau n°9: Représentation guillaumienne de l’axe temporel en ewondo

Passé (hier) Présent (aujourd’hui) Futur (demain) Pass3 Pass2 Pass1 Prés Fut1 Fut2 Fut3

I.3. Le temps

La subdivision de cette modalité est quasi symétrique, nous avons trois formes du

passé, trois formes du futur et enfin un présent. De manière conventionnelle l’on note P1, P2,

P3 et F1, F2, F3 pour exprimer les réalités suivantes :

Tableau N°10: temps grammaticaux en bəti-faŋ

Passé

Passé3 Époque reculée

Passé2 Hier, quelques jours, mois

Passé1 Passé d’aujourd’hui à hier

Présent Présent Aujourd’hui (réel)

Futur

Futur1 Futur aujourd’hui (Probable)

Futur2 Futur de demain, quelques jours/mois

Futur3 Époque reculée (Incertain)

Il faut ici remarquer que le temps grammatical ewondo peut exprimer des actions et

des états réels ou certains. D’autres catégorisations sont admises à l’intérieur de cette division.

ESSONO (2000 : 478) les appelle sous-temps. Ainsi, le passé, d’après cette classification, est

subdivisé en trois époques : passé indéterminé (Pass3), le passé moyen (Pass2) et le passé

proche (Pass1) ; De la même façon le futur est subdivisé en futur immédiat (Fut1), futur proche

19 Celui-ci s’articule à son tour en un présent et en un futur

38

(Fut2) et en futur indéterminé (Fut3).

I.3.a. Le Passé

Nous allons présenter quelques illustrations de la conjugaison de ce temps. Pour notre

exercice, nous n’utiliserons que l’aspect ponctuel, selon les ordres affirmatif et négatif du

mode indicatif uniquement20.

I.3.a.1. Le Passé 3:/ŋgá/

La forme morphologique du passé lointain est /ŋgá/ :et est utilisée pour exprimer des

actions très lointaines dans les souvenirs. Mais force est de constater qu’aujourd’hui l’usage

de ce passé n’est plus exclusivement réservé à l’expression des souvenirs lointains. On peut

noter que même des actions accomplies il y a peu de temps s’expriment grâce à ce

morphème21.

Exemple :1 dí « manger »

Affirmatif

mə ŋgá dí

1sg P3 manger

«J’eus mangé »

Négatif

mə ŋgá ndzí kìg dí

1sg P3 Nég Nég manger

« Je n’eus pas mangé »

Exemple :2 fùdì « mettre »

Affirmatif

mə ŋgá fùdì

1sg P3 mettre

20 C’est pour cette raison que même l’infinitif n’est pas représenté. 21 A ce niveau l’on spécule sur les raisons d’un tel usage. ESSONO (2000 :508) pense que cela est mû par des raisons stylistiques. Pour notre part, cet usage décadent repose davantage sur des causes sociolinguistiques que sur la simple nécessité d’effet stylistique.

39

« J’eus mis »

Négatif

mə ŋgá ndzí kìg fùdì

1sg P3 Nég Nég mettre

« je n’eus pas mis »

Exemple :3 sógòlò « bousculer »

Affirmatif

mə ŋgá sógòlò

1sg P3 bousculer

« j’eus bousculé »

Négatif

mə ŋgá ndzí kìg sógòlò

1sg P3 Nég Nég bousculer

« je n’eus pas bousculé »

I.3.a.2. Le Passé 2 : /á/

C’est certainement la forme du passé la plus difficile à déceler, car elle est de moins en moins

usitée par les locuteurs. Ils lui préfèrent l’usage d’un passé lointain qu’on rendrait de moins

lointain. Néanmoins, il y a encore une grande majorité de locuteurs qui l’utilisent

correctement22. Elle a une forme morphologique en /á/ avec un ton haut qui se propage sur

la/les syllabe(s) suivante(s).

Exemple :4 nyáŋ « téter »

Affirmatif

Mǎ nyáŋ ábɛ

22 Comme nous le mentionnons plus haut il s’agit à notre avis de populations instruites et plutôt jeunes qui préfèrent cet usage décadent du P3 en lieu et place du P2.

40

1sg+P2 téter cl5-sein

« Je tétai le sein »

Négatif

Mǎ ndzí kìg nyáŋ áŋ ábɛ

1sg+P2 Nég Nég téter cl5-sein

« je ne tétai pas le sein »

Exemple :5 swàlì « cacher »

Affirmatif

Mǎ swǎl ndàmbə

1sg+P2 cacher ballon

« je cachai le ballon »

Négatif

Mǎ ndzí kìg swǎl ndàmbə

1sg+P2 Nég Nég cacher ballon

« je ne cachai pas le ballon »

Exemple :6 sùgùzù « secouer »

Affirmatif

Mǎ súgúzú �fəg

1sg+P2 secouer cl3-sac

« je secouai le sac »

Négatif

Mə a ndzí kìg sùgùzù � fəg

1sg+P2 Nég Nég secouer cl3-sac

« je ne secouai pas le sac »

41

I.3.a.3 Passé 1 / /

Le passé récent ou d’aujourd’hui est marqué par un ton haut ponctuel propagateur.

Exemple :7 yén « voir »

Affirmatif

Mə yén nánə

1sg+P1 voir maman

« j’ai vu maman »

Négatif

Mə ndzí kìg yén nánə

1sg+P1 Nég Nég voir maman

« je n’ai pas vu maman »

Exemple :8 wùlù « marcher »

Affirmatif

Mə wúlú kwám

1sg+P1 marcher longtemps

« j’ai marché longtemps »

Négatif

Mə ndzí kìg wùlù kwám

1sg+P1 Nég Nég marcher longtemps

« Je n’ai pas marcher longtemps »

Exemple :9 tíbìlH « martyriser »

Affirmatif

Mə tíbílí Únànə

1sg+P1martyriser ONANA

42

« J’ai martyrisé ONANA »

Négatif

Mə ndzí kìg tíbìlì Únànə

1sg+P1 Nég Nég martyriser Onana

« Je n’ai pas martyrisé ONANA »

I.3.b. Présent à

Le présent qui est le temps réel de l’instant de parole se réalise en Ewondo par le

morphème [à] à ton ponctuel bas.

Exemple :10 dìŋ « aimer »

Affirmatif

Mə à dìŋ ŋgwàn �vələ

1sg+Prés aimer cl1-fille mvele

« J’aime la fille bassa’a »

Négatif

Mə a dìŋ kìg ŋgwàn �vələ

1sg+Prs aimer Nég cl1-fille mvele

« je n’aime pas la fille bassa’a »

Exemple :11 vələ « réveiller »

Affirmatif

Mə à vələ tàdə

1sg+Prs réveiller papa

« je réveille papa »

43

Négatif

Mə à vələ kìg tàdə

1sg+Prs réveiller Nég papa

« je ne réveille pas papa »

Exemple :11 sígìbì « s’adosser »

Affirmatif

Mə à sígìbì á �fìfìm

1sg+Prs adosser Prép cl3-Red-mur

« Je m’adosse au mur »

Négatif

Mə à sígìbì kìg á �fìfìm

1sg+Prs adosser Nég cl3-Red-mur

« je ne m’adosse pas au mur »

Dans le passé, le négateur est un morphème discontinu -ndzí kìg-, antéposé au verbe.

Ici au présent, l’ordre négatif influence le changement tonal sur le morphème #mə- qui va

prendre un ton haut #mə-, certainement dû à la disparition du premier morphème du négateur

[ndzi kìg]. Cette particule restante est quant à elle post-posée au verbe.

I.3.c. Le futur

Le futur, comme défini plus haut fait partie du non-passé mais en la partie la non

réalisée. Il a lui aussi trois subdivisions comme nous le voyons dans la suite.

I.3.c.1. Futur 1 #àyì#

Le futur 1 correspond à ce que nous avons appelé le futur d’aujourd’hui. C’est un futur

qui est sur le point de se réaliser le jour même de l’énonciation (ou peu avant le lendemain). Il

s’utilise pour une réalité de l’action immédiate ou probable. Il est morphologiquement marqué

par #àyì#.

Exemple :12 dàŋ « traverser »

44

Affirmatif

Mə ayì dàŋ úswé

1sg+Fut1 traverser cl11-rivière

« Je traverserai la rivière »

Négatif

Mə àyì kìg dàŋ úswé

1sg+Fut1 Nég traverser cl11-rivière

« Je ne traverserai pas la rivière »

Exemple :13 kwábə « parler »

Affirmatif

Mə àyì kwábə ábwì

1sg+Fut1 parler beaucoup

« Je parlerai pas abondamment »

Négatif

Mə ayì kìg kwábə ábwì

1sg+Fut1 Nég parlerai beaucoup

« Je ne parlerai pas abondamment »

Exemple :14 yəgələ « enseigner »

Affirmatif

Mə ayì yəgələ bwáŋgə

1sg+Fut1 enseigner cl2-enfant

« J’enseignerai aux enfants »

45

Négatif

Mə ayì kìg yəgələ bwáŋgə

1sg+Fut1 Nég enseigner cl2-enfant

« Je n’enseignerai pas aux enfants »

A ce niveau, le négateur se manifeste aussi différemment. Il est antéposé au verbe

comme dans le cas du passé, mais ne comporte qu’une seule particule identique à celle du

présent #kìg#. Toutefois, il ne porte pas de ton - - haut résiduel contrairement au présent,

comme postulé plus précédemment

I.3.c.2. Futur 2 #Ń-

Le futur 2, ou futur de demain, est utilisé lorsque l’action n’est pas envisagée dans un

avenir immédiat. Il subsiste néanmoins un certain degré de certitude quant à sa réalisation

dans les jours ou mois avenirs. Il se réalise morphologiquement par la particule #Ń-, une

homorganique nasale23que l’on préfixe au verbe et assimile le point d’articulation de la

première consonne de la base verbale.

Exemple 15 : səg « émincer »

Affirmatif

Mə ǹsəg məyàŋ

1sg+Fut2+émincer cl6-oignons

« j’émincerai les oignons »

Négatif

Mə ǹsəg kìg məyàŋ

1sg+Fut2+émincer Nég cl6-oignons

« je n’émincerai pas les oignons »

Exemple 16 : bándə « inviter »

23 Phonologiquement, sa forme de base est la nasale alvéolaire /ń/, la plus distribuée.

46

Affirmatif

Mə mbándə wə ámwǒ zìŋ

1sg+Fut2+inviter cl11-toi cl5-jour certain

« Je t’inviterai certainement un jour »

Négatif

Mə mbándə kìg wə ámwǒ zìŋ

1sg+Fut2+inviter Nég cl11-toi cl5-jour certain

« je ne t’inviterai jamais »

Exemple 17: bàmələ « frapper violemment »

Affirmatif

Mə mbámələ wə ámwǒ zìŋ

1sg+Fut2+frapper cl11-toi cl5-jour certain

« Je te frapperai violemment un jour »

Négatif

Mə mbámələ kìg wə ámwǒ zìŋ

1sg+Fut2+frapper Nég cl11-toi cl5-jour certain

« Je ne te frapper jamais violemment »

I.3.c.3. Futur 3 #ŋgâ#

Le futur 3 traduit le caractère d’une action qui est incertaine du point de vue de sa

réalisation. C’est le futur hypothétique ou incertain. Il est morphologiquement marqué par le

morphème #ŋgâ#.

Exemple 18: wóg « entendre »

47

Affirmatif

Mə ŋgâ wóg íŋgəlís

1sg Fut3 entendre anglais

« Je comprendrai peut-être la langue anglaise un jour »

Négatif

Mə ŋgâ wóg kìg íŋgəlís

1sg Fut3 entendre Nég anglais

« Je ne comprendrai jamais la langue anglaise »

Exemple 19 :vùndì « vidanger »

Affirmatif

Mə ŋgâ vùndì ítàm dzámà

1sg Fut3 vidanger cl7-puits acc.cl7-Poss

« Je vidangerai éventuellement mon puits un de ces quatre »

Négatif

Mə ŋgâ vùndì kìg ìtàm dzámà

1sg Fut3 vidanger Nég cl7-puits acc.cl7-Poss

« Je ne vidangerai jamais mon puits »

Exemple 20: sámələ « humilier »

Affirmatif

Mə ŋgá sámələ wá

1sg Fut3 humilier cl11-toi

« je t’humilierai un de ces jours »

48

Négatif

Mə ŋgâ sámələ kìg wà

1sg Fut3 humilier Nég cl11-toi

« je ne t’humilierai jamais »

Une modulation de position du négateur se remarque pour ce qui est du Fut2 et du

Fut3. Le morphème reste #kìg# comme pour le Fut1, mais ici il est postposé au verbe. Ces

changements de positions justifient clairement la structuration du groupe verbal que nous

avons dressé plus haut. Le négateur peut à la fois se placer en Post-initial et en final.

49

CHAPITRE 2: TRADUCTION FRANÇAIS ›BENE DU CORPUS

En général, des phénomènes nouveaux engendrent la terminologie qui porte les

marques de sa conception. En traduisant ce corpus relatif à l’ulcère de Buruli, certains

procédés de conceptualisation ont été mis à contribution. Il s’agit de la métaphore, la création

d’équivalence formelle, l’emprunt et la normalisation terminologique. Dans les lexiques et

glossaires présentés au chapitre quatre, les mêmes procédés ont par ailleurs été privilégiés.

Pour chaque concept à traduire, une analyse approfondie de son sémantisme et le cas échéant,

de ses origines, a été menée afin de cerner les contours de ces concepts. Cette démarche a

permis de mieux appréhender ces concepts dans la langue cible et de l’arrimer à la propre

culture de celle-ci, ainsi qu’à notre cible principale.

Le corpus ci-après est extrait d’une revue de l’OMS, intitulée Ulcère de Buruli,

Infection à Mycobacterium Ulcerans. Cette revue a été publiée en 2000 dans le cadre de la

lutte contre cette maladie en Afrique de l’Ouest. Les termes en gras et suivi d’un numero

compte parmi les vedettes traitées dans la partie consacrée à la terminologie.

CORPUS A TRADUIRE

Chapitre 7 : Pathologie

Dr Wayne Meyers et Dr John Hayman

Pathogénie

Compte tenu des résultats de l’histopathologie (1), de l’évolution naturelle d’une

lésion ulcéreuse limitée “ classique ” ou “ typique ” et de la preuve expérimentale établissant

la production d’une toxine nécrosante immunosuppressive par M. ulcerans. La pathogénie de

l’ulcère de Buruli peut suivre l’évolution suivante. Après avoir été introduites dans le derme

ou le tissu sous cutané, les mycobactéries passent par une phase de latence de durée variable

avant de proliférer et de produire une toxine ayant une affinité pour les adipocytes et des

effets cytotoxiques (2) sur ces cellules. La nécrose qui en résulte installe un milieu favorisant

la prolifération de l’agent étiologique (3) qui, de ce fait, s’en trouve accélérée. Au cours de

cette phase, la réponse cellulaire de l’hôte est très faible ou inexistante (en général

l’intradermoréaction à la buruline est négative). A un certain moment, sans qu’on sache

pourquoi ni comment, soit la toxine est neutralisée, soit les bactéries cessent de proliférer ou

de produire la toxine. La guérison semble commencer lorsque l’hôte développe une immunité

50

à médiation cellulaire (4) contre des constituants de M. ulcerans (la réaction à la buruline

devient positive). Les granulomes (5) détruisent alors l’agent étiologique et la maladie

disparaît en laissant des cicatrices. Les lésions osseuses métastasiques viennent probablement

de la présence de M. ulcerans dans le sang.

Histopathologie

Les biopsies (6) doivent être prélevées sur les bords de l’ulcère, mais elles doivent

comprendre la base nécrosée et du tissu profond.

Pour ce faire, on recommande l’excision qui, si possible, devra s’étendre un peu au-

delà de la zone creusée. Les échantillons prélevés à l’emporte-pièce peuvent ne pas se révéler

satisfaisants car souvent, ils ne permettent pas d’observer certaines caractéristiques

essentielles pour le diagnostic.

Les échantillons venant de plaques ou de lésions œdémateuses doivent provenir de

l’endroit qu’on estime être au centre de la lésion et comporter toutes les couches du derme et

du tissu sous-cutané. Pour les études systématiques, la fixation dans du formol neutre ou

tamponné suffit.

Modifications histopathologiques

Lésions non ulcérées

Au microscope, les lésions cutanées préulcératives se présentent sous la forme de

zones circonscrites symétriques de nécrose par coagulation contiguë dans le pannicule , le

derme et parfois l’aponévrose . La coloration Ziehl-Neelsen révèle de nombreux bacilles

acido-alcoolorésistants (7) extracellulaires (Planche 1), en général au centre de la zone

nécrosée.

La nécrose s’étend bien au-delà du foyer bacillaire. On observe un œdème dans la

zone adjacente à la nécrose, mais remarquablement peu de cellules inflammatoires. Les

adipocytes s’agrandissent, meurent, perdent leur noyau mais gardent leurs membranes

cellulaires (cellules fantômes) (Planche 2). On constate dans de nombreux échantillons une

minéralisation du tissu nécrosé. Les cloisons interlobulaires dans le pannicule sont épaissies et

nécrosées et l’on observe en général une vascularite marquée avec occlusion fréquente des

vaisseaux petits et moyens (Planche 3).

51

La nécrose continue du derme et de l’épiderme adjacent entraîne habituellement une

ulcération, mais il arrive cependant que la nécrose et la prolifération des bacilles s’étendent

latéralement dans le pannicule et l’aponévrose en épargnant relativement le derme et en

n’aboutissant pas à une ulcération. On a alors une plaque et une forme œdémateuse de la

maladie.

Lésions ulcérées

Dans la lésion ulcérée, les bords sont creusés par la destruction du pannicule (Planches

4 et 5). La base de l’ulcère est constituée de débris nécrosés et de fibrine . Sur le morceau de

peau qui recouvre la lésion, on observe une nouvelle épithélisation sur les bords et une

hyperplasie de l’épiderme, tandis que le derme reste partiellement épargné. Les bacilles acido-

alcoolorésistants se limitent en grande partie à la base nécrosée de l’ulcère avec expansion

latérale vers le pannicule, notamment les cloisons interlobulaires épaissies et l’aponévrose. Le

muscle sous-jacent est rarement envahi.

Lésions en voie de guérison

Au début de la phase de guérison, on observe qu’une réaction granulomateuse

d’hypersensibilité encore mal organisée se développe dans le derme et le pannicule. Ces

infiltrations sont les plus marquées, juste au-delà de la limite de la zone creusée. Cette

réaction finit par s’organiser en granulomes tuberculoïdes. La guérison et la cicatrisation

suivent la phase granulomateuse.

Lymphadénite

Bien que les adénopathies cliniques ne soient pas une caractéristique marquante, les

ganglions (8) lymphatiques à proximité des lésions sont envahis par les bacilles

acidoalcoolorésistants, apparemment par le biais du drainage lymphatique afférent, et se

nécrosent. Les ganglions lymphatiques régionaux peuvent également renfermer quelques

bacilles (Planche 6) et manifester des modifications avec histiocytose et éventuellement une

faible nécrose. Il ne semble pas que les réactions granulomateuses soient courantes dans les

ganglions.

Ostéomyélite

Bien que l’on ne comprenne pas tout à fait la pathogénie de l’ostéomyélite, il est

probable que l’os soit touché par propagation contiguë de l’affection ou par la présence de M.

52

ulcerans dans le sang. Au microscope, la moelle est nécrosée et les travées osseuses érodées.

On observe en nombres variés des bacilles acido-alcoolorésistants et fréquemment des

infections secondaires. Il arrive que l’os finisse par être complètement détruit (Planche 7).

Chapitre 8 : Manifestations cliniques et traitement

Dr Kingsley Asiedu, Dr Wayne Meyers et Dr Pius Agbenorku

Variations géographiques

En Australie, les patients consultent rapidement et la facilité d’accès aux soins

médicaux permet de les traiter relativement aisément. Les complications et les séquelles de la

maladie sont rares. On a émis l’hypothèse que les souches australiennes de M. ulcerans étaient

moins virulentes que celles d’Afrique de l’Ouest.

En revanche, en Afrique, les services médicaux ne voient la majorité des cas qu’à un

stade avancé (ulcères importants souvent surinfectés) principalement à cause de la difficulté

pour les patients d’y accéder. Les hospitalisations sont donc prolongées et les complications

(par exemple les déformations par rétraction, les amputations) sont fréquentes et ont des effets

dévastateurs. On a fréquemment recours à la médecine traditionnelle en Afrique. Si celle-ci se

révèle souvent efficace pour certaines lésions bien choisies, elle ne peut pas éviter de graves

rétractions si la lésion touche des articulations. De plus, elle ne pratique pas de greffes

cutanées, ce qui a souvent pour conséquence de laisser apparaître des cicatrices dépigmentées.

Celles-ci sont alors sensibles aux rayons actiniques qui peuvent produire à la longue des

cancers cutanés.

Définition de cas

Cette définition s’appuie sur les recommandations émises par le Groupe spécial de

l’OMS sur l’ulcère de Buruli lors de sa première réunion en février 1998 (voir Annexe 1) et

par la Conférence internationale sur la lutte et la recherche relatives à l’ulcère de Buruli à

Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), du 6 au 8 juillet 1998.

L’ulcère de Buruli est une maladie infectieuse impliquant la peau et provoquée par

Mycobacterium ulcerans ; il se caractérise par un nodule, une papule, une plaque ou un

œdème indolore qui évolue vers un ulcère indolore à bords creusés aboutissant souvent à des

séquelles invalidantes. Il arrive parfois que les os soient détruits.

53

Classification des patients

On les classe en deux groupes : les nouveaux cas et les rechutes.

Nouveau cas : patient sans antécédents d’ulcère de Buruli et qui n’a jamais eu de

traitement contre cette affection.

Rechute : patient qui a déjà subi une intervention chirurgicale contre l’ulcère de Buruli

et qui présente une ou plusieurs autre(s) lésion(s) localisée(s) au même endroit ou ailleurs

dans l’année qui suit la fin du dernier traitement.

Formes cliniques

On reconnaît deux formes cliniques : évolutive et inactive

Forme évolutive : l’infection est en cours et l’on peut distinguer deux formes : la

forme non ulcérative et la forme ulcérative (9).

Forme non ulcérative (Planches 8 à 12)

Papule : lésion cutanée indolore surélevée de moins d’un centimètre de diamètre.

Nodule : lésion ferme, indolore, palpable, souvent accompagnée d’un prurit, d’un à 2

cm de diamètre, localisée dans le tissu sous-cutané et en général adhérente à la peau. Celle-ci

est souvent dépigmentée au-dessus de la lésion.

Plaque : lésion indolore, bien démarquée, surélevée, ferme et indurée de plus de 2 cm

de diamètre et à bords irréguliers. La peau est souvent dépigmentée autour de la lésion chez

les personnes à peau sombre.

Œdème : tuméfaction diffuse, étendue, ferme, ne prenant pas le godet, à bords mal

définis, parfois douloureuse, avec ou sans modification de la pigmentation de la peau affectée.

Elle peut s’étendre à une partie d’un membre ou à un membre dans son entièreté et elle

s’associe à des troubles généraux (fièvre).

Forme ulcérative (Planches 13 à 25)

Lésion cutanée indolore, se caractérisant par un centre nécrosé, des bords creusés et

une peau œdémateuse. En l’absence de surinfection, les ulcères restent indolores ou très peu

douloureux et ils ne sont pas particulièrement malodorants.

54

Forme inactive : elle se caractérise par un antécédent d’infection avec une cicatrice

affaissée en étoile, avec ou sans séquelles.

Une séquelle de l’ulcère de Buruli (Planches 26 à 33), se définit dans la cadre du

présent document, par une complication résultant directement de la maladie (déformations par

contracture, perte de la vue par ex.) ou du traitement (amputation d’un membre par exemple).

Il arrive rarement qu’un carcinome se développe à la suite d’un ulcère de longue durée.

Diagnostic

Clinique

Comme l’infection à M. ulcerans entraîne des manifestations cliniques non spécifiques

et qu’elle évolue lentement, elle doit être soupçonnée pour chaque nodule ou ulcère dans une

zone d’endémie jusqu’à preuve du contraire. Environ 70% des cas se produisent chez des

enfants de moins de 15 ans, sans distinction de sexe. La plupart des lésions se situent sur les

membres, plus fréquemment sur les membres inférieurs que supérieurs.

Les nodules sont des tuméfactions indolores localisées dans la peau et les ulcères

présentent des bords creusés caractéristiques avec un dépôt nécrosé cotonneux ”à la base

(Planche 5).

Le fait qu’une personne ait résidé en zone d’endémie doit faire penser à la possibilité

qu’elle ait contracté cette affection.

L’anamnèse et l’examen physique suffisent souvent à poser un diagnostic

raisonnablement précis.

L’intradermoréaction à la buruline n’est pas utile pour le diagnostic parce qu’en

général, le résultat est négatif au début de l’évolution de la maladie.

La réaction se positive toutefois pendant le processus de guérison et après. En

l’absence d’autres infections, les ulcères sont en général indolores, les symptômes généraux

sont rares et l’on n’observe pas d’adénopathie clinique.

De laboratoire

Les frottis de la base nécrosée de l’ulcère révèlent en général à la coloration Ziehl-

Neelsen des amas de bacilles acido-alcoolorésistants (Planche 1). Les biopsies prélevées

55

correctement, c’est-à-dire en associant la base nécrosée, le bord creusé et le tissu sous-cutané

donnent pratiquement toujours le diagnostic (Planche 4). On peut obtenir des cultures de M.

ulcerans à partir de nombreuses lésions, qu’il s’agisse d’exsudats ou d’échantillons de biopsie,

mais la croissance demande fréquemment de 6 à 8 semaines d’incubation à 32 °C pour être

visible. Les techniques de biologie moléculaire, comme l’amplification génique (PCR) sont

souvent utiles pour poser le diagnostic, en particulier lorsque la culture et les analyses

histopathologiques ont donné un résultat négatif.

Radiologique

Elle montre fréquemment une calcification de la graisse sous-cutanée, qui peut

survenir avec une lésion primaire de longue durée. L’ostéomyélite est une complication de

plus en plus courante, notamment en Afrique de l’Ouest. Les examens radiologiques

appropriés aideront à confirmer le diagnostic (Planche 7).

Diagnostic différentiel (Planches 37 à 50)

Pour des personnes expérimentées dans les zones d’endémies, le diagnostic clinique de

l’ulcère de Buruli est simple en général. Il faut néanmoins envisager d’autres pathologies et le

diagnostic différentiel comprend les affections suivantes : l’ulcère phagédénique tropical,

diphtérie cutanée, actinomycose, noma, abcès mycobactérien, Pian Leishmaniose cutanée,

phycomycose sous-cutanée, nodule onchocerquien, Scrofuloderme, nodule lymphatique,

Abcès à staphylocoques, streptococcie cutanée, kyste mycosique sous-cutané, morsures

d’insectes ou d’araignées, ulcères vasculaires, diabétiques ou variqueux, tumeurs malignes,

brûlures, lèpre.

Prise en charge clinique

• Classification de la maladie

Ce sont Muelder et Nourou qui ont proposé la première classification de la maladie

avec comme premier stade le nodule, deuxième stade la cellulite, troisième stade l’ulcère et

quatrième stade la cicatrice. On a trouvé que cette classification, même si elle représentait un

bon début, était incomplète parce qu’elle ne tenait pas compte des autres formes de la

maladie. En Australie par exemple, ce sont plutôt les papules que les nodules qui sont la

norme. De plus, elle n’intégrait pas l’ostéomyélite et les formes disséminées.

56

Compte tenu de ces problèmes, la Conférence de Yamoussoukro a proposé une autre

classification (Tableau 4). Bien qu’il faille encore obtenir l’accord final pour celle-ci, elle

donne un cadre plus large à la classification de la maladie.

Chapitre 9 : Prévention, Surveillance et Lutte

Dr George Amofah, Dr Mark Evans, Dr Jordan Tappero Dr Kingsley Asiedu

Il est reconnu que la prise en charge de l’ulcère de Buruli, une fois entreprise, se révèle

frustrante et souvent ingrate.

La nature chronique et souvent récidivante de cette affection la rend coûteuse à

prendre en charge, à la fois pour le patient et pour les prestataires de service.

En l’absence de médicament efficace, le besoin d’élaborer des stratégies de prévention

et de lutte prime encore plus.

Malheureusement, nos connaissances restent insuffisantes sur divers aspects de la

maladie, à savoir le mode de transmission de l’agent causal.

Dans ce chapitre, nous nous efforcés de compiler toutes les informations dont nous

disposons, afin de préconiser des mesures possibles de prévention et de lutte.

Modèle de prévention et de lutte

Dans cette situation, il est utile de revenir au schéma classique de la maladie

transmissible, à savoir l’agent, la (les) voie(s) de transmission, les facteurs associés à l’hôte et

ceux liés à l’environnement, et de l’appliquer à l’ulcère de Buruli. On peut cibler les efforts de

prévention et de lutte sur chacun de ces points et souvent sur plusieurs d’entre eux

simultanément.

L’agent

L’agent causal est le micro-organisme ou le facteur responsable de la maladie et, dans

le cas de l’ulcère de Buruli, il s’agit de Mycobacterium ulcerans.

Pour provoquer la maladie, l’agent doit trouver un moyen de transmission de

l’environnement à l’hôte sensible. Il doit être également capable de survivre dans

l’environnement, chez l’hôte, ou les deux et de se reproduire.

57

M. ulcerans se reproduit par voie asexuée. Le réservoir de l’infection est soit le patient,

soit l’environnement, notamment les sols marécageux et la végétation le long de rivières et de

cours d’eau s’écoulant lentement. On ne connaît pas précisément sa persistance dans

l’environnement.

Transmission

Pour l’instant, nous avons surtout des hypothèses dans ce domaine, mais il y a tout de

même une certitude : M. ulcerans peut se transmettre par effraction dans la peau.

On ignore s’il peut y avoir transmission directe à travers la peau intacte ou si, par

exemple, piqûre d’insecte au moins est nécessaire.

On ne sait pas non plus très clairement si la transmission directe d’une personne à

l’autre est possible.

Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’une fois que la bactérie a pénétré dans le tissu

sous-cutané de l’hôte, elle produit une toxine responsable des effets pathologiques. On sait

que l’excision des lésions préulcératives avant qu’elles ne se transforment en ulcères permet

de guérir la plupart des cas et, même en cas de récidive, d’éviter habituellement les

déformations invalidantes.

L’environnement

Ce sont souvent les facteurs liés à l’environnement et à l’hôte, qui déterminent

l’apparition et la gravité d’une infection.

On trouve l’ulcère de Buruli dans des milieux chauds et humides, notamment lorsque

la végétation est abondante, le sol marécageux et que des masses d’eau stagnent ou s’écoulent

lentement.

On sait que la construction de barrages sur les rivières et les cours d’eau crée un

environnement favorable à la multiplication de l’organisme et donc des cas d’ulcère de

Buruli.

Cette maladie présente un certain caractère saisonnier, l’incidence augmentant pendant

la saison des pluies qui coïncide avec l’époque où les agriculteurs travaillent dans leurs

champs.

58

La pauvreté constitue également un autre facteur environnemental important car elle

détermine l’accès financier et géographique aux services, et influe ainsi sur la morbidité

imputable à la maladie.

Le niveau d’éducation est un autre facteur important : il détermine le niveau d’hygiène

personnelle, l’hygiène du milieu et la mesure dans laquelle les services et les messages

d’éducation sanitaire sont reçus.

Facteurs liés à l’hôte

Bien que l’ulcère de Buruli puisse frapper à tout âge, ce sont surtout les enfants de

moins de 15 ans qui sont touchés.

La répartition en fonction du sexe est à peu près équivalente bien que, chez les jeunes,

la maladie atteigne plus de garçons que de filles, alors que c’est l’inverse chez les adultes. On

pense toutefois que cette observation est sans doute imputable à une exposition au micro-

organisme dans l’environnement qui varie selon le sexe de l’individu, plutôt qu’à une

différence de sensibilité à l’infection.

Les parties du corps exposées et susceptibles d’être lésées, comme les membres

supérieurs ou inférieurs, sont plus sensibles à l’infection que d’autres moins exposées, comme

le tronc ou les aisselles. Les récidives localisées au même endroit ou ailleurs sont courantes,

ce qui indique que l’immunité à l’infection est minime si elle existe.

Options en matière de prévention et de lutte

Tout élément de la chaîne épidémiologique, c’est-à-dire l’agent, l’hôte, la voie de

transmission ou l’environnement, est intéressant pour s’attaquer au problème de l’ulcère de

Buruli et il est préférable de s’occuper simultanément de plusieurs d’entre eux.

Il est possible de stimuler l’immunité à l’infection si l’on dispose d’un vaccin.

Malheureusement, il n’en existe pas jusqu’à présent pour M. ulcerans. Il se pourrait que le

BCG confère une certaine protection (61), mais elle est de courte durée et elle demande des

rappels fréquents, ciblés sur la population à risque. On sait qu’une nutrition suffisante

améliore la résistance à de nombreuses infections, mais l’on n’a pas encore étudié ce point

dans le cas de l’ulcère de Buruli.

59

Une autre mesure de prévention primaire consiste à éviter les contacts avec

l’environnement ce qui, à l’évidence, n’est pas facile à mettre en pratique, notamment pour les

agriculteurs des communautés où cette maladie est endémique, car il est inévitable pour eux

de côtoyer le micro-organisme dans l’environnement lorsqu’ils effectuent leurs tâches

quotidiennes. Le port de vêtements de protection pour couvrir les parties exposées du corps

pourrait s’avérer bénéfique. Il convient également d’encourager l’éducation sanitaire sur

l’hygiène personnelle et celle de l’environnement, ainsi que sur les soins à donner à toute

écorchure ou coupure.

Le traitement rapide des lésions avec une crème antiseptique pourrait également

conférer une certaine protection, bien que cette stratégie n’ait pas encore fait l’objet d’une

évaluation. L’administration d’une anatoxine, si elle existait, permettrait d’agir sur l’infection

une fois qu’elle a commencé.

Actuellement, l’éducation sanitaire doit faire porter ses efforts sur l’identification et la

notification précoces, de façon à pouvoir exciser les lésions avant qu’elles ne s’ulcèrent. Une

collaboration étroite entre le système scolaire et les programmes de lutte contre la lèpre, le ver

de Guinée, la schistosomiase, l’onchocercose et le pian pourrait favoriser le dépistage (10)

précoce des cas.

Il n’est pas facile d’agir sur les facteurs environnementaux. On s’efforcera de ne pas

créer des zones marécageuses artificielles en construisant des barrages sur les cours d’eau,

notamment dans les communautés où l’ulcère de Buruli est endémique ou à proximité.

L’aménagement de puits à proximité des zones d’habitation réduit la fréquence des contacts

avec l’organisme dans l’environnement. Le problème que pose cette maladie n’est pas

seulement de nature médicale, il dépend également du développement. Par conséquent, le

développement socio-économique général de la zone devra faire l’objet de gros efforts :

construction de routes, installation de services d’éducation et de santé. Comme la plupart des

personnes vivant dans des communautés où l’ulcère de Buruli est endémique sont pauvres, on

ne soulignera jamais assez l’importance de fournir gratuitement ou à un prix très subventionné

les services pour la prise en charge de cette affection.

En effet, il ne sert à rien d’informer les gens et de les inciter à aller consulter le plus

rapidement possible afin de pratiquer une excision si, faute de moyens, ils se trouvent dans

l’impossibilité de bénéficier des services disponibles.

60

Au Ghana, l’expérience a montré que le principal moyen d’éviter les horribles

déformations associées à l’ulcère de Buruli, consiste à mettre en place un système permettant

d’identifier et d’exciser les lésions préulcératives, de préférence dans les services de santé des

districts d’endémie.

Résumé des mesures de prévention et de lutte dans toutes les communautés d’endémie

1. Messages d’information, d’éducation et de communication sur : la maladie ; le

traitement des lésions ; l’hygiène personnelle et l’hygiène de l’environnement ; le port de

vêtements protecteurs, là où c’est possible ; les zones marécageuses, à éviter si possible ; la

détection précoce de toutes les lésions dermiques et l’intérêt de se présenter rapidement au

service le plus proche pour un dépistage.

2. Création d’un système de surveillance à base communautaire.

3. Mise en place d’un système accessible pour l’excision de toutes les lésions

dermiques suspectes avant l’ulcération.

4. Vaccination des nourrissons par le BCG, intégré dans le cadre du PEV.

5. Installation de puits dans les communautés.

6. Développement socio-économique général de la zone.

7. Services gratuits ou à prix subventionné pour les patients atteints de l’ulcère de Buruli.

8. Réadaptation de ceux qui souffrent déjà de déformations.

61

TRADUCTION DU CORPUS

Ngap zambgálá : mfasɛn ákɔn Part septième analyse maladies

Dɔbəda Waynz Meyer bân dɔbəda Jean Hayman émbə bə ngáatili

Docteur Waynz Meyer lui avec docteur Jean Hayman rel cl2 3pl P3 +écrire

Ndɔŋ okɔn á nyúl(1)

Histoire maladie dans corps

Éyɔŋ bǐ anɔ biyalɛn yə á mimfas bíləmbə mí alədə bía é kán

Quand 1pl prendre résultats de dans analyses microscope cl 4 montrer 1pl comment

okɔn ó man ya ándáman nyúl ai ǹnáŋɛn fól é nə « zəzə » ngə kig

maladie cl 3 finir Concl. détruire corps et accroissement ulcère cl7 être+Prés simple ou bien

avəŋ á nə « ŋgumkan » ai é ndəm dzə álədə nâ ǹsul óngəngəmə atɔm

plaie cl5 être+Prés particulier et dem cl7 marque rel cl 7 montrer que poison microbe UB

éngwoá ó a tugulu nyúl. Ndɔŋ atɔm, ǹnáŋɛn ai məyé mé bí nə nâ:

Pron Renf cl3 endolorir corps histoire UB evolution et croissance Poss cl 4 3pl être +Prés que

eyɔŋ óngəngəmə a nyínə ya á ngab bɛ yá ékob ngə kig á ndaləgá

lorsque microbe cl11 entrer Accom dans derme ou bien dans enveloppe

Á ngaatólɛn hə, á miamlɛn ǹsul ó afəm avɔŋ ó tɔ fə dzam

3sg Inch+se déverser Intens 3sg répandre poison cl3 raffoler graisse cl3 Etat Réit Prob

áwé angəngáb nyúl(2), nyúl é ngaweme. Éwemənga tě dzə abɔ nǎ

tuer cellule corps cl7 Inch+desquamer.Ɗesquamation là rel cl10 faire que

óngəngəmə ǎ kalan(3), átɔm á fwé ai nǎ okɔn ó bul

agent étiolique UB cl1 se multiplier+Prés et que maladie cl11 Exag

yág. Éyɔŋ tě, angəngáb nyúl mod á nə dzǎm alúmɛn otətəg,

Aggraver+Prés. Temps là cellule homme cl16 pouvoir+Prés Prob combattre doucement

Ngəkig á sə kig fə dzǎm bi ngul yə álúmɛn ai angəgəmə atɔm.

ou bien cl1 Neg Réit Prob avoir+prés force suppl cl7 combattre avec microbe UB

62

bə adzódzó nǎ, ngə bə alúm mod óndəndɔ ǎ fəb ábím ngul nyúl é

3sg Prés +dire +Red que si 3sg Prés +piquer homme piqûre qui +Prés tester quantité force corps cl3

bələ nâ dzə ayídɛn ai atɔm éyɔŋ tě, ondəndɔ tě á akə fwá á zəzə.

posseder+Prés pour rel cl3 lutter +Accom avec UB alors piqûre là cl11 partir Intens pour rien.

Abǒg éziŋ kig, ǹsul ó nə tádi nâ ó man, ngə kig ángəngəmə,bə

Parfois, poison cl3 pouvoir+Prés Inch que cl3 finir ou bien microbes cl16

təgɛ fə afwe ngə kig ábyé ǹsul, bə təgɛ yəm ású dzé. Éyɔŋ tə ndə

Neg Reit se multiplier ou produire+Accom poison 3sg Neg savoir pourquoi temps là donc

hə nkɔkɔn ó né dzǎm tádi nâ ó abɔ mvâ, amú ngul azombǒ nyul(4)

Intens malade cl3 pouvoir+Prés Prob Inch que cl3 Fact guérison, grâce à force resistence corps

(eyɔŋ tě ndə fwá ondəndɔ bǐ dzó a nə dzǎm wóge ngə bə

(temps là donc Insist piqûre 1pl dire+Prés cl11 Pouvoir+Prés Prob se ressentir si 3sg

alúm nyə nkɔkɔn).

injecter rel cl11 malade)

Minló mí fól(5) mí awé hə ángəngəmə dá akalɛn atɔm, fól é

Têtes cl3 ulcère cl3 tuer Intens microbes cl11 transmettre+Prés UB, ulcère cl10

ngalɛd é lígi bifəl.

Inch+cicatriser cl 10 laisser+Prés cicatrices.

Ǹdíbɛn bivɛs ó nə fwá dzǎm kɛ amú uluséránəsə a nə Rongement os cl3 Pouvoir Insist Prob commencer car M. ulcerans cl16 être+Prés

á məki été.

dans sang dedans

Mimfas mí okɔn á biləmbə

Analyses cl6 maladie dans microscope

Osélé yə á nyúl dzə akə á mimfas bíləmbe(6) , ó ayaan

Action de peler de dans corps rel cl3 partir+Prés chez analyses microscope cl11 devoir

63

bɔbɛn á mboməná fól ai á ndaləgá yə a édɔg fól. Asú tě,

se faire sur pourtour ulcère et sur membrane de dans profondeur ulcère. Pour ce faire,

bə abénde nǎ : ǹwámɛn, ngə o nə dzǎm bɔ, ó ayaan adaŋ

3sg Prés +recommander que: action de racler, si cl3 Pouvoir+Prés Incert faire, cl3 devoir+Prés dépasser

é vóm fól ě man ye á fág. É bǎn bisədəga bə avaa

dem endroit ulcère cl7 Concl Term creuser+Accom. dem petit éraflures 3sg enlever+Accom

ai fím bí a sə kig ai ǹfíá asú mimfas mí dɔbədɔ. É bí kig bə ǎ

avec puissance cl8 Neg avec utilité pour analyses rel cl4 hôpital dem cl8 Intens 3sg Ms

tə nɔŋ ngə á məbád, ngə á mintugəlɛn, mí mvím bí ayiɛnə

Accom prendre soit dans cl4+plaque soit dans lésions rel cl4 œdème cl 8 devoir+Prés

sɔ é vóm bə atsog nâ é ngɔ ó nə á zǎŋ ǹtugəlɛn.

Provenir dem endroit 3Sg Prés+penser que Pron Renf cl11 être+Prés dans centre lésion.

Bisədəga bí tě bí ayaan fə abi mye ésə yə á ngab bɛ yə á ekob

Echantillon cl8 Intens cl8 devoir+Prés Réit contenir niveau tout de dans derme

ai é mí yə á ndaləgá yə á ekob sí. Asú yə nâ

avec dem cl 8 de dans membrane de dans peau en-dessous. Afin que

mimfas mi bɔ á sánsán, bə â yaan du ngə átáb bisədəga á

analyses rel cl3 faire+P1 limpide 3sg Prés+devoir immerger ou imbiber échantillons dans

zəze formol.

simple formol

Mintséndɛn mimfas mból okɔn ó a man andáman nyúl

Modifications analyses du fait de maladie cl11 Prés Concl + endommager corps

Ńtugəlɛn ó ngənə təg kúlɛn fól

Lésion cl 3 Itératif Neg devenir+Accom ulcère

Á biləmbə, ńtugəlɛn yə á ekob ó mbəmə kúlɛn fól ó

Dans microscope lésion de dans peau cl3 bientôt devenir+Accom ulcère cl3

64

a yənə anə abád á bələ biwoməga ai mboməná ású ǹwónɛn

Prés+se voir comme plaque cl5 avoir+Prés nécroses avec délimitation due à coagulation

avɔŋ yə á ngab bɛ yə á ékob ai é ndaləgá dzə áwamɛn minson.

graisse de dans épiderme avec cl3 membrane rel cl3 Prés+envelopper+Accom muscles.

Éyɔŋ bə afəb á məyaŋ mə Ziehl-Neelsen bə ayén á angəngáb nyúl,

Quand 3sg Prés+tester dans coloration cl6 Ziehl-Neelsén 3sg voir+Prés dans cellules

abwí ángəngəmə á nə ngul tɔ á aləkól étéde(7), á

beaucoup microbes cl16 être+Prés force même dans alcool dedans dans

zǎŋ ewoməga. Ewoməga tě dzə ayamɛn é lodo é vom

milieu nécrose Nécrose là rel cl 7 se répandre+Accom cl7 dépasser+Prés dem endroit

avís ángəngəmə á nə.

tas microbes cl16 etre+Prés

Mvím dzə bulu yéne é vóm ó ladá ai ewoməga,

Œdème cl9 Intens se voir+Prés dem endroit cl11 coller+Prés avec nécrose,

və ńtugəlɛn angəngáb nyúl kig abɔd. Bimvúm bí avɔŋ bí ngavús, bí

mais lésion cellule Intens peu. Particule cl8 graisse rel cl8 Duratif+grossir rel cl8

ngawú, bí ngadzɛ mimbǎŋ və bí baala bə ndaləgá

duratif+mourir rel cl8 duratif+Perdre noyau mais relcl8 Prés+conserver pl. membrane

bábá (kón angəngáb nyúl, ábám bɛ).

leurs (fantôme cellule planche deuxième)

Á mimfas, abwí bisədega da alədə nâ nyúl é mǎn yə

Dans analyses beaucoup échantillons rel cl8 montrer que corps rel cl7 finir + Term

áwu é vom biwoməga bí nə. Bəńtsígi yə á ngiləná mintalɛn yə á

mourir dem endroit nécrose cl 8 être+Prés. Cloisons de dans cercle tissus de dans

məvɔŋ sí, bə ngafib ai wome. Eyɔŋ tě bə ngabɔ mbán yə á

graisse en-dessous, 3sg duratif+épaissir et nécroser Alors 3pl Duratif+faire constance à

tiŋdɛn, é bá bə nə abɔd ai é bá bə nə yiɛn (abám lála)

s’en entrelacer+Accom, ceux qui être+Prés petit et ceux qui être moyen (planche troisième).

65

Éyɔŋ ngab bɛ yə á ekob ai é nyí osú yə a é ladá ai dzə bí á tadi nâ bí

Quand derme et celui premier rel cl3 contigü avec lui 3pl Inch que 3pl

awéme təgɛ eté, nála ó a súgəlɛn fól kɔm ésə.

Prés +desquamer sans cesse, cela rel cl7 se terminer+Accom ulcère tout le temps

Və é nə dzǎm kwí nâ ewoməga ai ǹtógəlɛn ángəngəmə

Mais cl 7 Pouvoir+Prés Prob arriver que nécrose et prolifération microbes

bí yamɛn á mbɔ ǹnóm ai á mbɔ ngál məvɔŋ yə á ekob

cl8 se répandre vers côté droit et vers côté gauche graisses de dans peau

sí ai á ndaləgá dzə wamɛm minson, é sáála tə é

en-dessous et dans membrane rel cl5 séparer+Prés muscle rel cl 7 esquiver+Prés Attén dem

ngab bɛ yə á ekob nə fól é bɔ təgɛ bɔbɛn. Bə mbələ hə

derme pour que ulcère rel cl7 Caus Neg se faire+Accom.3sg obtenir+Prés Intens

é kan atɔm á nə abád ngə e ndí á nə mvím.

dem genre UB rel cl5 être+Prés plaque ou dem cl5 cl 5 être+Prés œdème

Ńtugəlɛn ó nə fól

Lésion cl3 être+Prés ulcère

É vóm fól atɔm ě ńtɔ ya, ḿboməná ó afâbɛn

Là où ulcère UB rel cl7 demeurer+Prés Accom, pourtour rel cl3 creuser+Accom

amú ndámɛn avɔŋ (abám nyina ai é dí tána). à cause de destruction+Accom graisse (planche quatrième et celle cinquième)

Tín fól é bələ menyuŋ mə tɔ ǹwemɛn mə bələ fə fibína

Base ulcère cl7 Prés+avoir miettes cl6 Etat nécroser+Accom cl6 contenir+Prés Réit fibrine

Á mǎn ekob ǎ búdi fól, mkpámág ndaləgá ó ngənə angəngáb nyúl, ó

Dans petit peau qui couvrir+Prés ulcère, nouveau membrane cl3 encore cellule cl3

akwí á məkug mə fól. Ǎ fə nâ angəngáb nyúl á nə á

sortir+Prés dans côtés cl6 ulcère. De plus cellule cl5 être +Prés dans

ekob ósú, dá atádi nâ dá atólɛn tólɛn é kan dzə áyaán kig, é

épiderme rel cl 16 Inch que rel cl16 proliférer Red du genre rel cl9 falloir Neg, dem

66

ngab bɛ kig dzə é bɔɔ mvɔ abím eziŋ.

derme Intens rel cl3 Prés+devenir guérisson partie quelconque

Ángəngəmə dá ngan á aləkól dá nga daŋ fɔɔ súg və á

microbes cl5 Prés+resister dans alcool cl5 Duratif surtout Intens se limiter Attén dans

tín fól, á ayamɛn á mbɔ ǹnóm ai á mbɔ ngál ńfág avɔŋ á né,

base ulcère, cl se répandre+Contin vers côté droit et vers côté gauche là où graisse cl 5 être+Prés

á dǎŋ daŋ ńfág bə ntsígi yə á ngilənə mintalɛn yə á məvɔŋ sí bə

notamment là où pl cloison de dans cercle tissus de dans graisses en-dessous 3pl

ngaman yə áfib ai é ndaləgá dzə á wamɛn minson. Ńson ó

Duratif+finir Term. épaissir et dem membrane rel cl9 séparer+Accom muscles muscle cl3

ladá ai dzɔ ó nə ayé yə á bili.

être coller+Accom. à rel cl3 être+Prés difficile de être affecter

Ńtugəlɛn ó ngalɛd ya

Lésion cl3 Duratif+guérir Term

Á mətádí mé ǹlɛdɛn, bə abílí nâ fól dzə akúli

Au commencement cl6 guérison, 3sg Prés+remarquer que ulcère rel cl10 Prés +sortir

miǹló mí tɔ kási mí tɔ fə á zamzamzam, á ngab ekob bɛ ai á

têtes rel cl3 Etat hypersensible rel cl3 Etat Réit désorganiser+red, dans derme et dans

avɔŋ yə á ekob sí, amú mə lúməná. Miǹló mí tě é mi mí adaŋ

graisse de dans peau en-dessous, à cause de cl6 réaction immunitaire.Tête cl4 là rel cl4 cl4 Intens

yéne, mí lodo é vóm ndyɛn ó nə. Məlúməná mə tě mə

se voir+Prés cl4 dépasser +Prés dem endroit ronger+Accom cl3 être +Prés. Immunité cl6 là cl6

ngasúgəlán á kóɛn ai ábɔ miǹló mí tɔ anə məkwé. Mvɔ Duratif+finir par s’entasser +Prés et Prés+faire têtes cl3 Etat comme tubercules. Guérison

Ai ǹlɛdɛn bí ngatoŋ. et cicatrisation Pl Duratif+suivre+Prés

67

Mimbǎŋ ganglions

Afíá a bɔ naa ǹkúlɛn mimbǎŋ ó tǐ kig və ai atɔm, ángəngəmə

Malgré que apparition ganglions cl3 être lier+Prés Neg Attén à UB, microbes

dá nə ngul təgɛ á bísi dzə aləkól dá ayamɛn á mimbǎŋ mí nə

cl16 être fort+Prés Neg se soucier même alcool cl 16 envahir+Prés+Accom dans ganglions cl4 être+Prés

bebe ai ǹtugəlɛn, mimbǎŋ mí ngaweme. Bə avəvəg nâ

proche de lésion, ganglions cl4 Duratif+nécroser+Prés.3sg supposer+Red même que

é bidzúdzúg bí alod vóm tě é mbiə bí a dudu

dem. écoulements lymphatique cl8 Prés+passer endroit là rel cl 8 cl 8 Prés+attirer

ángəngəmə ńfáá mimbǎŋ mí nə. Mimbǎŋ yə á məfóla mə tě mí nə fə

microbes vers ganglions cl8 être+Prés. Ganglions de dans endroits cl6 là cl4 être+Prés Réit

dzǎm abi angəgəmə abím eziŋ (abám saman). Mí nə fə dzǎmá tsénde

Prob avoir microbe quantité quelconque (planche sixième ). Cl4 être +Prés Réit Prob Prés+changer

amú bəzimbi yə á nyúl bə alúmɛn ai akɔn bə adzug,

parceque soldats de dans corps cl2 se battre+Prés avec maladies 3pl être léser +Accom,

mimbǎŋ mí ntɔ tə dzǎm aweme. Bə avəg kig nâ miǹlɔ mí akad

ganglions cl4 Etat Attén Prob se nécroser 3sg supposer +Prés Intens que tête s cl 4 Perm.

dzug ákwí á mimbǎŋ. Fréq. Prés+ apparaître dans ganglions.

Okɔn bivɛs Maladie os

A fíá abɔ nâ bə ngənə təgɛ twánə áyəm ndɔŋ okɔn bivɛs, á nə dzǎm Malgré que 3sg Itérat Neg vraiment savoir histoire maladie os, 3sg être +Prés Prob

abɔ nâ evɛs é bilí amú ǹkalɛn yə á fól e ladá ai evɛs tě

factitif que os cl7 être atteint car contagion de dans ulcère cl7 être contigü à os là

ngə kig amú óngəngəmə atɔm á nə á məkǐ été.

ou bien parce que microbe UB cl1 Prés +être dans sang dedans.

68

Á biləmbə, fɔŋ ai moga bí aman yə á dúŋ. Bə abíli

Dans microscope, moelle et articulations cl8 Concl Term effriter. 3sg observer+Prés

ángəngəmə məkán məkán yə á bə abísi kig aləkól, ai abwí biyɔŋ akɔn

microbes sortes Red de 3pl craindre Neg alcool et très souvent maladies

áfə á ngabíáli vóm tě. A nə kwí nâ evɛs é man fɔɔ

autre cl16 Duratif+naître endroit là. 3sg pouvoir arriver+Accom que os cl7 Concl Insist

andáman (abám zamgbála).

détruire (planche septième)

Ngab mwomo : məndəm mə okɔn ai məbálá yə á été

Chapitre huitième : marques cl6 maladie et remèdes de dans dedans

Bədɔbəda Kingsley Asiedu, Wayne Meyers ai Pius Agbenorku embé bé

Docteurs Kingsley Asiedu, Wayne Meyers et Pius Agbenorku eux cl2

ngatili.

P3+écrire

Minsəlɛn mimbɔɛn á məsí məsí

différences pratiques chez terres terres

Á ǹnam Ausətəralía, miǹkɔkɔn mí akə á ndá byaŋ avól avól, nála ó

En pays Australie, malades cl4 partir+Prés dans hospital rapidement Red, cela cl11

ngabɔ nâ bə syébɛn təgɛ ayé. Á wé ǹyáɛn ai biyəm bí atǒm bí

Duratif+faire que 3pl se soigner Neg difficulté. Là bas aggravation et séquelle pl UB 3pl

nə ayé. Bə ngavəvəg nâ ángəgəmə yə á Ausətəralía dá səkig

être +Prés rare. 3sg Dur+supposer+Red que microbes de chez Austrilie rel cl16 Neg

mətóm anə edi yə á etun Afiríka yə á ǹyímbi dzób. Və dzam dá á

pernicieux comme dem cl16 de dans partie Afrique de couché ciel Restr mais en,

Afiríka, minkɔkɔn mí adaŋ kə á ndá byaŋ və éyɔŋ atɔm á ngabulu

Afrique malades cl 4 Intens partir+Prés à hôpital Rest quand UB cl16 Dur+Intens

yə á yág (abǒg eziŋ, éyɔŋ fól e ngabulu yə á tóg) á daŋ daŋ

Term s’aggraver (parfois quand ulcère cl7 Duratif+Intens Term s’aggraver) surtout Red

69

amú minkɔkɔn mí akád kwí é vóm bə nə bə dzǎm

à cause de malades cl4 inaptitude arriver+Prés dem endroit 3sg pouvoir+Prés cl2 Prob

asyé. Etɔ yə á dɔbəra é ntɔm bə kɔm ai biyəm (mintsígán

soigner. Séjour de à hôpital cl7 être+Fréq Intens longtemps et handicapes (ablation

bidzo bí nyúl, mí nə mbán á ayənə; ńtugələná yə été ó ntɔ

membres cl8 corps cl4 être+Prés Fréq prép se voir; lésion de dedans cl3 être+Prés

eyəgán yə a abwí.

Exag de beaucoup.

Á Afiríka minkɔkɔn mí adaŋ daŋ asyébán á məbálá bətí.

En Afrique malades cl 4 Infin Intens se faire soigner chez médécine traditionnelle

Mâ mə akada fwá asyé akiá məfól eziŋ. Və éyɔŋ okɔn ó

3pl cl4 Perm Insist traiter+Accom type ulcères quelconque. Mais lorsque maladie cl11

namba yə a mooga, məbálá bətí mé ntɔ təgɛ fə awóg.

toucher Term articulations médécine traditionnelle cl4 se revéler+ Prés Neg Réit efficacité

Á nə fə nâ á məbálá bətí bə sə kig dzǎm akə anɔŋ ekob

3sg être+Prés Réit que chez médécine béti 3sg Neg Neg Prob partir prendre peau

vóm ǹfə nə bə abaa dzə á byəm bí zóde bifəl.

endroit autre pour que 3sg coller+Prés rel cl7 sur atypique cl8 dépigmentation cicatrices.

Bifəl bí tě bí asyébɛn ai minkokwe miziŋ bə a alóé nâ

Cicatrice cl8 là cl8 soigner+Accom avec rayons quelconque 3sg Prés appeler que

akitiník bə a adzó nâ bí nə dzǎm asɔ ai kaŋsɛr yə á ekob amvús

actiniques 3sg Prés dire que 3pl pouvoir+Prés Prob causer avec cancer de dans peau après

ayǎb éyɔŋ. long temps

70

Mətimi mə okɔn explications cl4 maladie

Ǹtiməná okɔn tě ó yəmə ngúl á miyóməlɛn mí OMS a ngávə

précision maladie là cl11Prés+appuyer force dans recommandations cl4 OMS cl1 P3+donner

á ekóán nén ósú ású atɔm. É ngábɔbɛn á ngɔn bɛ yə á

pendant réunion grand premier pour UB. Dem P3+faire pendant mois deuxième de ds

mbú 1998 (ákiá é kálada á atǐ ai é nyí a á lədə) osúsua é moda

année 1998 (comme dem livre cl16 lier avec dem cl16 M.S montrer+Prés) avant de grand

ekóán yə á məsí məsə ású ndǔm ai bífas bí tǐ ai atɔm, á

réunion de dans terre tout pour combat avec recherche cl8 être lier+Prés à UB, rel cl8

é ngákə tóbɛn á kotədivwar á tíswan bə alóé nâ

dem P3+aller rencontrer+Accom en Côte d’Ivoire dans ville 3sg Prés+appeler que

Yamusukuru, ngɔn zamgbála é tɔ məlú mə samɛn a kələ kwí məlú Yamousoukourou, mois septième dem être+Prés jour cl8 six jusqu'à jours

mwom. huit

Atɔm á nə okɔn ó a abwali ékob.

UB cl16 être+Prés maladie cl16 Inf pourrir+Duratif peau

Óngəngəmə ǎ akalan wɔ a a nə dzwé nǎ ulusəranəsə ; məndəm

microbe cl11 transmettre rel cl16 3sg être+Prés nom que Ulserans; marques

yə á okɔn tě mə nə nǎ : étúd, atólóg, abád, ngə kig mvím e tɔ

de dans maladie là cl4 être+Prés que : nodule, papule, plaque, ou bien œdème cl5 Etat

təgɛ atɛ, é ngakə dzə ayɛbɛn é vəŋənə fól é

Neg être douloureux, cl 5 Durat+aller rel cl6 s’ouvrir+Accom cl5 devenir+Accom ulcère cl9

tɔ təgɛ atɛ, minkom myé mí tɔ ǹvundɛn; mí

Etat+Prés Neg être douloureux+Prés, bords poss cl6 cl6 Etat+Prés creuser+Accom; cl 6

nə fə dzǎm asúgulɛn biyəm. Á nə kwí nâ okɔn tě ó

être+Prés Réit Prob aboutir +Accom sequelle 3sg pouvoir+Prés arriver que maladie là cl11

71

ndáman bivɛs.

abimer +Accom os

Məkán minkókɔn genres malades

Bə atələ bə bityé bíbɛ : mimkpámág minkókǒn ai é bá yə á okɔn 3sg placer cl4 positions deux : nouveau malades avec dem.cl2 dont maladie

ó a akúlɛn. cl10 Prés rechuter+Accom

Mkpámág nkókǒn ó nə é wí ó ngənə yə á təgɛ tám ákɔn atɔm

Nouveau malade cl10 être+Prés dem. cl10 Itératif Term Neg Fréq être malade UB

ngə á nɔŋ məbálá yə á eté.

ou prendre traitements de dans dedans

Bə adzó nâ atɔm dá akulɛn éyɔŋ nkókɔn éziŋ á ó tə

3sg dire+Prés que UB cl16 rechuter+Accom quand malade quelconque qui cl10 Fréq

yə asaləbɛn atɔm, ǎ fə nâ ḿbú ó tsáá ai é wí ó ngákɛnə

Term se faire opérer UB, et Réit que année cl3 suivre+Prés avec rel cl10 cl10 P3+Fréq

anɔŋ məbálá, nkókɔn tě ó á adúgɛn bi avəŋ dɛ,

prendre+Prés remèdes, malade là rel cl10 Prés recommencer avoir+p2 plaie un,

ngəkig abwí məvəŋ áfola bə ngatǎm nyə asal atɔm ngə kig afóla afə.

ou plusieurs plaies là où 3sg P3+Fréq rel cl 10 opérer UB ou bien endroit autre.

É mod á ngatǎm yə á asaləbɛn atɔm ai á dúgɛn abi

Dem homme cl1 P3+Fréq Term Inf se faire opérer UB et qui Itératif avoir

ǹtugəlɛn é vóm bə ngatǎm nya asal ngə kig vóm ǹfə á mvús ngúmba

lésion là où 3sg P3+Fréq rel cl1 opérer+Prés ou endroit autre après entier

ḿbú nâ bə aman yə á nyə asyé.

année que 3sg Concl Term Inf rel cl1 traiter+Accom

Ǹtaɛn yə á ndá biaŋ Classification de dans hôpital

Atɔm dá nə kán é bɛ : é wí ó a náŋ ai é wí ó tələ. UB cl16 être +Prés type cl9 deux : dem cl10 Inf grandir+Prés et dem cl10 être statique

72

Éwí ó a náŋ : akia mbwalɛn tě a nə atâbɛn kán ébɛ; Dem cl 10 qui évoluer+Prés: sorte pourriture là 3sg pouvoir+Prés se classer type deux:

simple plaie et ulcère

zəzə avəŋ ai fól.

Zəzə avəŋ (a tádi á abam 8 a kələ kwí é dí 12) simple plaie (A commencer par planche 8 jusqu’à dem cl5 12)

Atólóg : ntugəlɛn yə á ékob ó tɔ tagə tɛ. Ó nə fə

Papule: lésion de dans peau cl3 Etat Neg être douleux+Prés.cl3 être+Prés Réit

mvúsɛn təgɛ kwí tsəndé dziá á ndam.

enfler+Accom Neg atteindre+Prés centimètre un de large

Etúd : alɛd ǹtugəlɛn yə á ekob sí ó bǎ ai dzə, ó tɔ təgɛ

Nodule: dur lésion de dans peau dessous cl3 coller avec rel cl7,cl3 Etat Neg

atɛ, bə tɔ dzə dzǎm abóbe, ó tɔ fə dzǎm ayaan.

être douloureux, 3sg pouvoir+Prés rel cl7 Prob tater, cl3 pouvoir Réit Prob démanger.

Étúd é nə tsəndé dziá ngə é bɛ á ndam. Ékob yə á asú étúd

Nodule cl7 être+Prés centimètre un ou deux de largeur. Peau de dans extrémité nodule

dzə a kadə bɔ zóde. rel cl7 Perm Etat dépigmentation

Abád : ǹtugəlɛn ó nə təgɛ tɛ, ó tɔ alɛd ai afib,

Plaque: lésion cl3 être+Prés Neg être douloureux, cl3 Etat dur avec épaissseur,

ó nə fə mvúsɛn ó alodo tsəndé é bɛ á ndam. Ḿboməná wě a

cl3 être+Prés Réit enflement cl3 dépasser centimètre deux de largeur.diamètre poss cl3

nə bilamvomba, a selɛn ai ékob evɔg amú a nə

être+Prés être+Prés maldéfini, cl3 être différent+Prés de peau autre parce que 3sg être+Prés

afib ai alɛd. Á bə é bod bə avín, ékob dzám abomɛn ǹtugəlɛn dzə

épaisseur et rudesse Chez cl 2 dem personnes cl2 noirceur, peau rel cl 7 entourer+Prés lésion rel cl 7

a kadə bɔ zóde .

Prés Fréq faire+Prés dépigmentation

73

Mvím: alɛd ḿvúsɛn ó ayamɛn, ó tɔ təgɛ líg edúág;

Œdème rudesse enflement cl3 répandre+Récip, cl3 Etat Neg laisser+Prés creux ;

ḿboməná təgɛ toanə á yéne, ó tɔ dzǎm atɛ ngə kig təgɛ

diamètre Neg véritablement Prés+être visible, cl3 Etat Prob être douloureux ou bien Neg

atɛ; a tɔ fə nâ ékob yə á ḿboməná mvím é nə dzǎm abɔ

être douloureux; 3sg Etat Réit que peau de dans pourtour œdème cl7 être+Prés Prob être

esúsóde ngə kig təgɛ tsənde nyúl. É nə dzǎm ayamɛn á etun dépigmentation ou bien Neg changer corps. 3sg Pouvoir Prob se répandre vers partie

edzo ngə kig á edzo ésə. Á nə fə dzǎm asɔ ai abim membre ou bien vers membre entier 3sg Pouvoir Réit Prob arriver avec quantité entier

endəgələ á nyúl ésə (ánə mbédán ayóŋ).

tourment dans corps entier ( Comme augmentation chaleur)

Fól : (a tádəgi á abám 13 a kwí é di 25): É fádɛn atɔm é nə fól

Ulcère: (A commencer par planche 13 jusqu’ à celle 25): dem cl9 type UB cl7 être ulcère

é nə ńtugəlɛn ékob təgɛ tɛ ó bələ biwéməga á zǎŋ.

cl7 être+Prés lésion peau Neg être douloureux cl10 avoir+Prés nécroses dans milieu.

Ḿboməná ó tɔ mfáɛn ai ekob é tɔ mvím. Ngə ǹtógɛn mɔmɔ,

Contour cl10 Etat creuser+Accom avec peau cl7 Etat enflement.Si agggravation nul

fól təgɛ atɛ ngə kig éyɔŋ mintɛ mí nə mí nə abɔd.

ulcère Neg être douloureux ou bien lorsque douleur cl4 être+Prés cl4 être+Prés infime.

Məfól mətě mə nə fə təgɛ akúndi mbé enyum.

Ulcères cl4+là cl4 être+Prés Réit Neg dégager mauvais odeur.

É kán dzə ayáág kig : dzə a kwí é vóm ó ngátam Dem type rel3 Prés+aggraver Neg: rel cl3 Prés+apparaître dem endroit cl3 P3+Fréq

yə a akɔn, á ó ngalíg efəl é tɔ edɔg é fulɛn ai Term être malade, dont cl3P3+laisser cicatrice cl7 Etat profondeur cl7 ressembler+Prés à

ótétě; á nə fə dzǎm alíg eyəm ngə kig mɔmɔ.

étoile 3sg Pouvoir+Prés Réit Prob laisser séquelle ou bien rien

Ású é kálada nyí, eyəm atɔm (á atádi 26 a kələ kwí é dí 33

Pour dem cl7 livre ci, séquelle UB (A partir de planche 26 jusqu’à dém cl 33

74

mə alədə), é nə : Nyáɛn okɔn ó tǐ fwá və ai

cl4 montrer+Prés) 3sg être+Prés aggravation maladie cl11 être lier+Prés Insist Rest avec

atɔm ábɛn (a nə ǹkwárəbɛn minson amú mí awúdɛn kɔm, ngə kig

UB lui-même (comme déformation muscles à cause de cl4 contracter longtemps, ou bien

nkuɛn ndím…..), ngə kig á məbálá mé (ǹtsígɛn edzo). A

Action de tomber aveugle...) ou bien chez traitements poss cl4 (coupure membre). 3sg

nə tə dzǎm akwí (və nála ó nə ayé) náá

pouvoir+Prés Restr Prob arriver+Accom (Restr cela cl11 être+Prés être difficile) que

minson mí abíli kaŋsɛr abǒg fól e tɔbɔ ya kóm.

muscles Cl4 être atteind de+P2 cancer losrque ulcère cl3 rester Term longtemps

Mvigí dɔbəda Diagnostic médecin

Ndəm mə a ábuala okɔn

Cl6 preuves cl4 Prés témoigner de maladie

É mvigí e tii ai ndɔŋ okɔn ai məndəm mə ayéne á

Dét diagnostic cl3 être lier+Prés avec histoire maladie avec preuves cl4 être visible dans

nyúl. Ńté bə ngənə təgɛ tonə ayəm akiá atɔm də atádi

corps. Tant que que 3sg Itérat. Neg véritablement savoir comment UB cl16 Prés commencer

á nyúl mod, bə yaan kála abǒg asə bə ayén mod a bələ etúd

dans corps homme, 3sg devoir se méfier chaque fois 3sg Prés +voir homme cl1 Prés +avoir nodule

ngə kig fól á ǹnam miŋkókɔn mí atɔm.

ou bien ulcère dans pays malades cl4 UB

Á ǹtɛd miŋkókɔn, məwóm zamgbál bə nə é bɔngɔ bə ngənə təgɛ

Sur cent malade, dizaine sept 3pl etre+Prés det enfants cl2 Itérat. Neg

akwí mimbú awóm ai mítán, bəfám anə biníngá. Mintugəlɛn mí adaŋ á

atteindre+Accom années dix et cinq hommes comme femmes lésion cl4 Intens dans

bidzoo bí nyúl a daŋ daŋ á məkǒl a lodo á mɔ.

membre du corps surtout Red dans pieds plus que dans mains

75

Bitúd bí nə é mvím yə á ekob é tɔ təgɛ atɛ.

nodules cl8 être+Prés dém cl3 tumeur de dans peau dém cl 3 Etat Neg être douloureux

Məfól kig mə bələ miŋkom mí tɔ ǹfáɛn. Tín bitúd e nə

Ulcères Intens cl4 avoir+Prés bords cl4 Etat creuser+Accom base nodules cl7 être+Prés

biweməga anə sud (abám 5)

nécroses comme coton (planche 5)

Éyɔŋ ésə mod a ngányiŋ a ǹnam atɔm, bé ayaan akála nâ mod

Chaque fois homme cl1 P3+entrer dans pays UB 3sg Prés+devoir se méfier que homme

tě anə dzǎm abili atɔm.

là cl1 pouvoir+Prés Prob attraper UB

Ndɔŋ okɔn ai mimfasɛn mí nyúl mí ayaan asú yə naa dɔbəda á

Histoire maladie et analyses cl4 corps cl4 suffire à que médécin cl3

tsig ai ndi ésə nâ mod a akɔn fwá atɔm.

trancher avec confiance tout que homme cl1 être malade foc UB

E sə kig ai ǹfí nâ bə alum mod óndondɔ a afəb atɔm ású yə nâ

Il n’est pas nécessaire que 3sg piquer homme injection cl11 tester UB pour que

bə tsig nâ mod tě a bələ atɔm, amú nála ó a dzugu sɔ ó

3sg trancher que homme là cl1 avoir+Prés UB car cela cl7 Hab amener+Prés cl7

avə biyalɛn bi tɔ təgɛ ai ndɔŋ éyɔŋ okɔn ó a atádi.

donner+Prés résultats cl8 Etat nul lorsque maladie cl11 Prés commencer

Və dzǎm dá nâ biyalɛn bí alədə nâ okɔn ó nə á nyúl

mais seulement que résultats cl8 montrer+Prés que maladie cl11 être+Prés dans corps

eyɔŋ atɔm a ngalɛd ya.

quand UB cl16 Duratif+guérir Term

Ngə okɔn ofə o sə kig, məfól təgɛ atɛ, məlída mə

Si maladie autre cl16 être+Neg Neg, ulcères Neg être douloureux, symptôme cl4

76

okɔn kig mə tɔ fwá ayé yə á ayéne ńdə fə mimbaŋ mí

maladie Réit cl4 Etat+Prés Insist difficile à se voir et aussi ganglions cl4

asím kig.

Prés+être hypersensible Neg

Mvigí yə á nsina

Diagnostic de dans appareil

Ábog bə abəde bisərəga yə á biweməga yə á tín fól á abám, ai

Lorsque 3sg Prés+apposer émincés de dans nécroses de dans base ulcère sur planche, et

kogolo məyaŋ mə nə nyúl yə á bə ngáyole ewólo

ajouter+Accom colorations cl4 être+Prés corps de dont 3sg P3+surnommer éminence

ǹyəmə mam bə alóe nâ Ziehl-Neelsen, bə ayénə məvís ángəgəmə a

savant 3sg Prés+appeler que Ziehl-Neelsen, 3sg Prés+voir amas microbes cl16

nə təgɛ wú dzə á aləkól (abám 1).

être+Prés Neg mourir+Accom même dans alcool (planche 1).

É bisərəga bə a atsíg ákiá dá asíli ású yə nâ bə akə fas á

Dém émincés 3sg S.M couper comme il faut pour que 3sg Prés+aller analyser dans

biləmbə, nála tə nâ ébí bí bələ biweməga yə á tín fól, minkom mí

microscope, c-à-d rel cl8 cl8 avoir+Prés nécroses de dans base ulcère, bords cl4

fól ai é nyúl e nə ékob sí, biyalɛn bí nə tútwé

ulcère avec dem corps dem être+ Prés peau en-dessous, résultats cl8 être+ Prés vérité absolue

kom esə (abam nina)

à jamais (planche 4)

Bə a nə dzǎm anê ayǒm bə olusəranəsə á bifwag yə á bə

3sg Prés+être Prob éléver modiques pl ulserans dans fermes de dans pl

laboratwár ngə bə a aséle abwí mintugəlɛn ngə kig bə anɔŋ é bídzúdzúg

laboratoire si 3sg Prés péler beaucoup lésions ou 3sg Prés+prendre dem exsudat

bí alɛn á məfól, ngə bisédəga yə á bə ayi kə afas á biləmbə.

cl8 suinter dans ulcères, ou émincés dont 3sg F1 aller analyser dans microscope.

77

Və dá asíli nâ bə búdi byəm bítě dzǎm abɔ anə swánda ésaman

Mais il falloir+Prés que 3sg recouvrir+Prés choses cl8 +là environ semaine six

ngə kig swánda mwom á ayóŋ á tɔ bə degəré məwóm lɛ ai bəbɛ fwá və

ou bien semaine huit dans chaleur cl16 Etat pl dégré dizaines trois et deux Insist Restr

ákiá kúb dzə á bógəbo, ású yə nâ bə úlusəransə

comme poule rel Prés couver, pour que pl M. ulserans

bə yanga yənə á biləmbə. Akəŋ yə á byologí molekulɛr anə

cl2 pouvoir être visible dans microscope. Techniques de dans biologie moléculaire comme

ǹfwɛn bə gɛn, á nə dzǎm avwála ású yə nâ bə abig okɔn,

reproduction pl gène, cl5 pouvoir +Prés Prob aider pour que 3sg dépister maladie,

á daŋ daŋ éyɔŋ bifuág yə á bə laboratwár ai bifas yə á bilə mbə yə á

notamment lors fermes de dans pl laboratoire et analyses de dans microscope dont

bí ndzí kig á ayén ngə akúlɛn dzóm eziŋ.

cl7 Neg Neg Prés voir ou détecter chose quelconque

Mimfas yə á radio

examen de dans radio

Mí akadə dzug á lədə nâ kaləsəyom ǎ man ya akwí á avuáŋ

3pl Fréq Habit Prés montre que calcium cl5 Concl Term arriver dans graisse

yə á ékobsí é nyə ǎ amanə dá dígi.

de dans peau en-dessous rel cl5 qui Term rel cl5 brûler+Accom .

Nála ó a abɔbɛn ai mye ósú ye á ńtugəlɛn ó a tɔbɔ kɔm.

Cela cl5 Prés arriver+Accom avec étape première de dans lésion cl3 Prés+ durer longtemps

Bə ngadzug ya sú bə ayén nâ bivɛs ai fɔŋ bí akɔn éyɔŋ

3sg P3+Hab Term venir+Prés 3sg voir+Prés que os avec moelle pl être malade lorsque

atɔm dá yág, á daŋ daŋ á etun Afiríka yə á nyímbi dzób. Mimfas yə á

UB cl aggraver+Prés, surtout Red dans partie Afrique de dans couché du soleil. Analyses de dans

radio yə á mí tǐ ai ǹyáɛn tě mí ayi hə avúála nâ bə abuala mvigí tě

radio de à cl4 être lier à aggravation là cl4 F1 Insist aider que 3sg appuyer diagnostic là

78

(Abám 7).

( planche 7)

Akɔn dá fulɛn ai atɔm (a tádəgi abám 37 a kwí é dí 50)

maladie cl16 être+Prés semblable à UB (à partir de planche 37 jusqu’à celle 50)

Asú é bod bə ayəm mam yə á minnam mí atɔm, é mvigí dɔbəda

Pour dem hommes cl2 savoir choses de dans pays cl4 UB, det diagnostic hôpital

é tǐ ai ndɔŋ okɔn ai məndəm mə ayéne á nyúl ású atɔm, e nə

cl10 être lier à histoire maladie avec preuves cl6 se voir dans corps pour UB, 3sg être+Prés

tsígəbí abwí biyɔŋ : biya, manda, emag mwád,

facile en général: l’ulcère phagédénique tropical, diphtérie cutanée, actinomycose,

myé zɔg, bikəl, məbada, məvəŋ, mintsaŋ, etut

noma, abcès mycobactérien, Pian , blessures, galles phycomycosesous-cutanée

ɔnkósɛrəkosəya nnyǎɛn ekue mimbaŋ emag mwád,

nodule onchocerquien, Scrofuloderme, nodule lymphatique, Abcès à staphylocoques,

etud bitud mintsaŋ, alɛna

streptococcie cutanée, kyste mycosique sous-cutané, morsures d’insectes ou d’araignées,

mefol ya minsis ngə ema mənkógo ngə ema biəmə mintugəlɛn, bididiga

ulcères vasculaires, ou rel cl6 de diabète ou rel cl6 malignes tumeurs, brûlures,

zam

lèpre.

Ǹsyɛn yə á dɔbəda Traitement de dans hôpital

Bitíé bí kán atɔm Classification cl8 type UB

Muelder bánə Nourou é mbə bə ngátádi atág atɔm akíá diná : étíé ósú:

Muelder lui avec Nourou dem cl2 cl2 P3+Inch classer UB comme ceci: classe premier:

etúd; édzí bɛ: bəkpələmvě; édzí lála: fól; édzí nyina: efəl.

nodule; celui deuxième : cellulite dem troisième ulcère dem quatrième cicatrice

79

Afíá abɔ nâ ǹtáɛn tě ó ngabə mbəmbə atádi, ó ngabə fwá etun amú

malgré que classification là cl3 P3+être bon début, cl3 P3+être Insist court car

ó ndzí kig anɔŋ mə kán mə akɔn məvúág.

cl3 Neg Neg prendre cl6 types cl6 maladies autres.

Á ǹnam Osətəralía évəvəg, bǐ ayi yén nâ, ábǒg yə á atɔm dá ayaan atádi

En Australie exemple, 2pl F1 voir que, au lieu que UB cl16 devoir Prés+commencer par

bitúd, dá viánə atádi mətólóg.

nodule,Cl16 plutôt commencer par papule.

Ńda fə ntáɛn tě o ndzí kig aláŋ okɔn bivɛs ai fɔŋ, ngə kig mə

Et Itérat. classification là cl3 Neg Neg considerer maladie os et moelle, ou bien pl

kán mévúág yə été.Asú tě ekwán yə á Yamusúkudu e ngátéle ntáɛn

types autres de cela. Pour ce faire réunion de à Yamoussoukou cl7 P3+statuer classification

ofə (abam nina). Dzaa anə bə ngənə bə yanga nâ bə və é ngul dza

autre (tableau 4). Même si 3sg Contin 3sg attendre que 3sg donner +Prés dem force rel cl3

asúgəlɛn ású yə nâ bə bəlɛn ai ntáɛn tě,və ó a atág atɔm abwí

ultime pour que 3sg utiliser avec classification là, Restr cl3 classer UB plusieurs

məkán. Mə nə dzǎm avwála ású yə nâ bə abig okɔn, á daŋ daŋ éyɔŋ

types. cl4 pouvoir +Prés Prob aider pour que 3sg dépister maladie, notamment lors

bifuág yə á bə laboratwár ai mimfas yə á biləmbə á bí ndzí kig á yén

fermes de dans pl laboratoire et analyses de dans microscope rel cl4 Neg Neg voir

ngə akúlɛn dzóm eziŋ.

ou détecter chose quelconque

Ngab ebulú : Ǹsáálɛn, mbílɛn ai nyírɛn ai atɔm

Chapitre neuvième : prévention, surveillance et lutte contre UB

Bədɔbədɔ George Amofah, Mark Evans, Jordan Tappero, ai Kingsley Asiedu é mbə

Docteurs George Amofah, Mark Evans, Jordan Tappero et Kingsley Asiedu rel cl2

bə ngáatili.

80

3pl P3 écrire.

Bə a ayəm nâ ǹsyɛn atɔm ó nə ayé. A abwí biyɔŋ,

3sg Prés savoir que fait de soigner UB cl3 être+Prés difficile. Souvent,

məbálá təgɛ a wóge. Mból atɔm á nə ǹgúmə kán, təgɛ vól

traitements Neg avoir effet. Puisque que UB cl16 être+Prés particulier, Neg vite

á wóge məbálá. Nála ó ngabɔ nâ ǹsyɛn ó nɔŋ mɔní ai məbálá

ressentir traitements. Dem cl7 P3+faire que action de traiter cl3 prendre argent et traitements

abwí ású minkókɔn ai é bod bə adzo nâ bə asyé. Mból é məbálá

beaucoup pour malades et dem hommes cl2 dire+Prés que cl2 soigner. Puisque det soins

mə awóge mə sə kig, dá akom ǎ fwá asíli nâ bə adzəŋ məfəg yə á asáála

cl4 se ressentir cl4 Neg, cl16 Intens foc falloir que 3sg chercher sagesses de dans prévenir

ai álúmɛn ai atɔm.

et combattre avec UB

Ánə engógól nâ ǹyəmɛn mam wáán ó nə abwád ású yə nâ

C’est malheureux que fait de connaitre choses notre cl3 être+Prés insuffisant pour que

bí kúlɛn abwí mam yə á okɔn tě, anə akíá ó a ǹkalɛn ai

2sg découvrir beaucoup chose de dans maladie là comme comment rel cl 11 se transmttre et

é dzóm dzá abɔ nâ okɔn ó à byáli.

dem chose rel cl5 faire que maladie cl11 Prés+naître

É Ngab nyí bí ayi dzəŋ ai ngul ésə nâ bǐ akúɛn məfəg məse yə á bǐ

Det part ci 2sg F1 chercher avec force tout que 2sg rassembler sagesses tous dont 2sg

bələ mból yə nâ bí ayóməló akíá ásə bod bə nə dzǎm asâla

avoir+Prés pour que 2sg préconiser comment totalement hommes cl2 pouvoir Prob éviter

ai alúmɛn ai atɔm.

et combattre avec UB

Kán ǹsâlɛn ai nyídɛn ai atɔm

Typologie deprévention et lutte avec UB

Á etyé tě, e nə ai ǹfí nâ bǐ adúgɛn ayén akíá afé okɔn ó

81

Dans situation là, C’est avec utilité que 2pl recommencer voir comment maladie cl11

a kalɛn, ó a dzug sɔ ó a wulu, anə é dzóm dzə a tyé

transmission+Cont, cl11 Hab arriver cl11 Prés+marcher, comme det chose rel cl5 Prés +déclencher

okɔn, zěn ngə məzən mə akalɛn, é mam mə tǐ ai nyúl ai é

maladie, mode ou modes cl6 transmission+Cont, det choses cl6 être lié avec corps et det

vóm óngəngəmə a avə a anyiŋ, ai bəlɛn ai mam mə tě ású endroit microbe cl11 donner+Prés cl11 vivre+Cont, et se servir de choses cl6 là pour

ndǔm yə a okɔn atɔm. lutte de dans maladie UB

Bí nə dzǎm asóŋ ngul dzǎn á nsáálɛn ai nsyɛn ású ǹfasɛn ósə yə

2pl pouvoir Prob Prés+cibler force notre dans prévention et lutte pour analyse totalité de

été mbúmbwág ai abǒg eziŋ ású abwí yə été eyɔŋ.

dedans l’un après l’autre et parfois pour beaucoup d’entre eux simultanément

É dzóm dzə a tíé okɔn Dem chose rel cl 5 Prés déclencher maladie

É dzóm dzə a tíé ngə kig é dzóm dzə abonde okɔn é

Dem chose rel cl5 Prés+déclencher ou bien dem chose cl5 fonder maladie cl7

nə dzǎm abɔ utsítsíd. Ású atɔm, dzóm tě é nə óngəngəmə bə a

être+Prés Prob être miniscule animal. Pour UB, chose là dem être+Prés microbe 3sg SM

alóé nâ olusəranəsə.

Prés+appeler que M. Ulserans

Ású yə nâ okɔn ó lǎ, óngəngəmə tě a yaan ayén akíá afé

Pour que maladie cl11 déclencher+Prés, microbe là cl16 devoir examiner comment

a nə dzǎm a abəgə okɔn vóm ó a bomán nyə; á akalɛn

3sg pouvoir Prob Prés porter maladie endroit cl3 Prés entourer rel cl16; et transmettre+Cont

é mod a nə nyúl atəg. A yaan fə abí ngul yə á nyiŋ á

dem homme cl1 être+Prés corps faible. Il devoir Réit avoir force de Prés vivre +Cont dans

ḿboməná, ngə á nyúl ǎ nyinə yə a ngə kig á məzěn mə tě məsə

82

environnement, ou dans corps 3sg+Prés+entrer Term ou bien dans voies cl4 là tout

məbɛ a tɔ fə dzǎm afwe.

pl+deux 3sg Etat Réit Prob se reproduire

Olusəranəsə a nə mfwe etáṃa. Óngəngəmə atɔm a nyiŋ ngə

M.ulcerans cl11 être reproducteur seul+Subst. Microbe UB cl16 vivre+Cont soit

á nyúl ǹkókɔn, ngə á ḿboməná, á daŋ daŋ, á bingas ai

dans corps malade, soit dans environnement, notamment Red, dans sol marécageux et

bilɔbí.

végétation le long des rivière

Bə a dǎŋ kig ayəm abím eyɔŋ afé e nə dzǎm atɔbɔ á

3sg Intens Neg savoir combien cl16 pouvoir+Prés Prob demeurer dans

byəm bí a bomɛn bia.

choses cl8 entourer 2pl.

Ǹkalɛn okɔn

Transmission maladie

A akwí dén, é mam bə a ayəm á ǹkalɛn atɔm mə a daŋ və

Jusqu’à aujourd’hui, dem choses 3sg Prés savoir de transmission UB cl6 surtout Rest

bivəga, və bəbəlá eziŋ a nə tə fə été : úlusəranəsə a

suppositions, Rest vérité quelconque cl1 être+Prés Rest Réit dedans: M. ulcerans cl11

nə dzǎm a kalɛn ai zěn yə á ntúbəlɛn mod ekob.Bə a yəm

être+Prés Prob Prés+se transmettre par voie de transperser+Accom homme peau. 3sg savoir

kig ngə émén a nə dzǎm daŋ ekob ngə kig ngə dá asíli

Neg si lui-même cl11 pouvoir +Prés Prob traverser peau ou bien si il falloir+Prés

nâ angəngɛ a dígi ású yə nâ á nyíín. Bə tɔ fə təgɛ daŋ ayəm ngə

que insectes cl16 mordre+Prés pour que cl16 entrer 3sg Etat Réit Neg Intens connaitre si

homme cl2 nə wɔ dzǎm akalɛn bɔbɔ.

bod bə pouvoir+Prés rel cl11 Prob transmettre mutuellement

83

Və é dzǎm bə ayəm á nə nâ, éyɔŋ óngəgəmə tě a nyíínə ya

Mais dem chose 3sg savoir cl5 etre+Prés que, lorsque microbe là cl11 entrer+Prés Term

á ekob sí, a abyé ńsul ó a zu bonde okɔn. Bə ayəm

dans peau en-dessous, cl11 produire+Prés poison cl3 Prés venir créer maladie.3sg Prés +savoir

fə nâ ǹsalɛn mintugəlɛn ósúsúa yə nâ mí vəŋɛn fól, ó a asyé

Réit que action d’operer lésions avant de que cl4 devenir ulcère, cl3 Prés soigner

abwí minkókɔn.

beaucoup malades.

Dza éyɔŋ atɔm dá akúlɛn, ǹsalɛn ó a vúála nâ tə ǹkókɔn ó a bɔ

Même lorsque UB cl16 recidiver, action d’opérer cl3 Prés aider que Neg malade cl3 Prés faire

eyəm.

infirmité.

É mam mə abomɛn bía

Det choses cl6 entourer+Cont 2pl

Á abwí biyɔŋ, é mam mə tǐ ai ḿboməná ngə ai é mod

Souvent, dem chose cl6 être lié+Prés avec environnement ou avec dem homme

a mbəgə yə a óngəngəmə, é mə mə á tsíg mətadəgi ai ǹyaɛn

cl1 porter Term microbe, dem cl4 cl4 Prés+déterminer commencement et complication

okɔn.

maladie

Bə ayén atɔm məsí mə nə ayɔŋ ai esusud, á daŋ daŋ

3sg voir+Prés UB terre cl6 être+Prés chauleur et humide, surtout Red

é vóm ó nə abwí bilɔg, biféfɛ ai məfan,

dem endroit cl17 être+Prés beaucoup herbes, végétation anarchique et forêts,

bingas, ai bilɔbí é vóm oswé ó a lɛn otətəg.

marais et marécage, et herbes endroit cours d’eau cl11 couler+Cont lentement.

Bə a ayəm nâ é vóm bə a yəg myəgə ǹtaŋán á aswé

3sg Prés savoir que dem endroit 3sg Prés construire barrage homme blanc dans cours d’eau

84

ai á aswé nén ó a vəŋɛn sí təgɛ bikɔnɔ ású ǹfwɛn óngəngəmə atɔm

et dans cours d’éau grand cl7 Prés devenir propice pour reproduction microbe UB

nála ó ngabuli minkókɔn mí atɔm.

cela cl7 P3+multiplier malade cl4 UB

Ókɔn wi ó nə ǹgúmə kán amú ó a akwí á biyɔŋ yə á mbú,

maladie dem cl11 cl11 être+Prés spécifique car cl11 sortir lors saisons de année,

á daŋ daŋ á abǒg susu á dá atóbɛn ai abǒg bə abe məfúb.

notamment Red pendant saison de pluie qui cl16 coincider avec saison 3sg planter champs.

Azúé á nə fə dzǎm dá abɔ nâ bod bə búlu akɔn atɔm,

Pauvreté cl5 être Réit facteur cl7 faire que hommes cl2 Intens être malade+Prés UB,

amú éyɔŋ mɔní a sə kig, mindzɔŋ mí dzəmɛn, minkókɔn mí atɔm

car losque argent cl7 être+Neg Neg, routes cl4 manquer+Prés, malades cl4 UB

mí sə kig dzǎm ákə syébɛn ngə ákwí bɛn é vóm məndá məbiaŋ

cl4 Neg Neg Prob aller se faire soigner ou arriver même dem endroit maison soins

mə nə.

cl6 être+Prés.

Abím ǹyəmɛn mam á nə fə ai ǹfí: é ndɔ ó da

Quantité connaissance choses cl5 être+Prés Réit avec utilité:dem rel cl5 cl5

alədə ǹkóŋ mətě mə mod ai é mə yə á é vóm ǎ tɔ.

Prés+montrer niveau higiène cl6 homme et dem cl6 de dans dem endroit 3sg habiter.

É ngǔ fə ó a tsíg akiá afé mod a yaan asyébɛn

Dem rel cl5 Réit cl5 Prés+trancher comment homme cl1 devoir+Prés se soigner

(ngə á bətí, ngə á ǹtáŋɛn) ngə á nɔŋ minyəgəlɛn yə á enyiŋ mətě.

(soit chez beti, soit chez homme blanc) ou Prés prendre enseignement de dans vie higiène.

É mam mə tǐ ai é mod ǎ mbəgə yə ǎ óngəngəmə

Dem choses cl6 être lié avec dem homme cl1 porter Accom microbe

A fíá abɔ nâ atɔm dá abi mye bod mísə, é bɔngɔ bə ngənə

Concess que UB cl16 attraper+Prés niveau homme tous, dem enfants cl2 Itérat.

85

təgɛ akwí mimbú awóm ai mítán é mbə bə adaŋ wɔ abili.

Neg atteindre années dix avec cl5+cinq rel cl2 cl2 Intens rel cl11 contracter+Accom

Éyɔŋ bǐ a abəbə ákiá atɔm dá abi bod, fám ai binəgá

Lorsque 2pl Prés observer comment UB cl16 attraper Hommes, hommes et femmes

bə nə tə abili akiá dədɛ, afiá abɔ nâ ó a daŋ abi bǎn bəfám

cl2 être+Prés Rest atteind manière un+Red Concess que cl11 Intens attraper petit hommes

a lodo bǎn binəgá. Nála ó á selɛn ńfáá yə á bə nyǎbodo : binəgá bə

plus que petit femme. Cela cl7 Prés+differer chez de dans pl adultes: femmes cl2

abili abwi alodo bəfám. Və bə atsog nâ nála o sə kig

contracter+Prés beaucoup plus que hommes. Mais 3sg penser+Prés que cela cl7 Neg Neg

amú nyúl e nə vól abili éyɔŋ é nə é nyí fám ngə é nyí

parce que corps cl être+Prés vite affecter lorsque cl être+Prés rel cl3 homme ou rel cl3

minəngá; və amú binəgá é mbə bə adaŋ atɔbɔ é vóm bə nə

femme; mais parce que femmes rel cl2 cl2 plus rester+Prés dem endroit 3sg Prés+pouvoir

dzǎm akábərɛn ángəngəmə bə atɔm tsígəbí.

Prob attraper microbes pl UB facilement

É bitun yə á nyúl bí búdi kig ánə binam ai məkǒl, é byə

Dem parties de dans corps cl8 couvrir+Prés Neg comme membres et pieds, rel cl8

bí nə dzǎm vól abili atɔm, a lodo é bí yə á bi búdú anə

cl8 pouvoir+Prés Prob vite attraper UB, plus que rel cl8 de dans cl8 couvrir+Prés comme

ǹkug ngə mvǎn.

torse ou aissaile

Bə a adzug kadə ayén minkúlɛn mí atɔm é vóm ó ngátam yə

3sg Prés Hab Fréq voir recidives cl4 UB dem endroit cl7 P3+Accom Term

ákɔn ngə kig vóm ǹfə, nálá a ngalədə nâ é nə ayé nə nyúl

être malade ou bien endroit autre cela cl7 Duratif+montrer que 3sg être difficile que corps

etám ébɛn é bi ngúl yə áyídɛn ai okɔn tě.

86

seul lui-même cl5 avoir force de combattre avec maladie là.

Zɛn yə á ǹsáálɛn ai ǹyídɛn ai atɔm

Routes de dans action d’éviter et action de lutter avec UB

Á nə ǹfí nâ bə fas é dzóm ésə é tǐ ai

3sg être+Prés utilité que 3sg Prés+réfléchir+Accom dem chose tout cl7 être lié+Prés à

ǹyamɛn atɔm á etun ǹnam eziŋ, anə óngəngəmə a avə,

propagation UB dans partie pays quelconque, comme microbe cl16 donner+Prés

é mod ǎ mbəgə yə a óngəngəmə tě, é zɛn yə á akalɛn,

dem homme cl1+Prés être porteur+Term microbe là, dem voie de dans transmettre+Accom

ngə ḿboməná, ású yə nâ bə ayídɛn ai okɔn tě. Á nə fə ǹfí nâ bə

ou environement pourque 3sg lutter+Prés avec maladie là. 3sg être+Prés Réit utilité que 3sg

a fas abwí mam mə tě eyɔŋ.

SM refléchir à beaucoup chose cl6 là simultanément.

Ngə bə mbə bə bələ mvǎŋ, bə mbə dzǎm á yóŋlo ngul nyúl é nə dzǎm

Si 3sg P3 cl2 avoir vaccin, 3sg P3 Prob Prés réactiver force corps cl5 pouvoir Prob

yídɛn ai atɔm.

se battre avec UB

Və á nə engɔgɔl nâ, akwí abǒg dí, dzóm eziŋ é ngénə

Mais 3sg être+Prés malheureux que, jusqu’à temps-ci, chose quelconque cl7 Itérat.

təgɛ abɔbɛn nála ású úlusəranəsə.

Neg se faire comme cela pourM .ulserans.

Bə a avəg nâ é mvǎŋ bə alóé nâ běsědzé é nə dzǎm

3sg Prés espérer que dem vaccin 3sg appeler+Prés que BCG cl7 être+Prés Prob

á nyii abím éziŋ. Və ngul dzié e nə etun ai dá asíli nâ bə a kada

sauver quantité quelconque. Mais force rel cl7 cl7 être court et 3sg falloir que 3sg Prés Hab

akpele é bod bə nə dzǎm akɔn atɔm mvǎŋ tě mbán mbán.

vacciner dem hommes cl2 être+Prés Prob être malade UB vaccin là régulièrement Red.

Bə ayəm nâ mbəmbə ndíɛn a və ngul éyɔŋ mod ǎ akɔn,

87

3sg Prés+savoir que bon manger cl7 donner+Prés force lorsque homme cl1 être malade+Prés,

və bə a ngənə təgɛ ayili nálá ású atɔm.

mais 3sg Prés Fréq Neg accorder cela pour UB.

Bə nə fəg dzǎm asáála atɔm ngə bə abɔ təgɛ akə é vóm yə á bə

3sg pouvoir Réit Prob esquiver UB si 3sg factitif Neg partir dem endroit dont 3sg

a kom yəm nâ bə ángəngəmə bə nə dzǎm atɔbɔ. Nálá ó a nə ayíé

Prés Intens savoir que pl microbes cl2 pouvoir+Prés Prob rester. Cela cl7 être+Prés difficile

yə á baala, á daŋ daŋ ású bə bee məfúb yə á miǹnam yə á okɔn tě ó a

à Inf garder, surtout Red pour cl2 planteurs de dans pays dont maladie là cl11 Prés

yamɛn. Amú bə sə kig dzǎm abɔ təgɛ akə á mboməná, vóm bɛn

se répandre. Car 3sg Neg+être Neg Prob factitif Neg partir dans environnement, là Intens

bə ángəgəmə bə nə, éyɔŋ bə a abɔ bisyé bíábá yə á amǒs ósə.

pl microbes cl16 être+Prés, lorsque 3pl Prés faire travaux leurs de jours tous

Mbwádɛ n é biyé bí a abúdi bitun bínyúl bi yóó,

Port de dem vêtement cl8 Prés couvrir partie corps cl8 être découvert+Prés

ó nə fəg dzǎm á vwála (7).Dá asíli fə nâ bə

cl9 pouvoir+Prés Réit Prob Inf aider (7). 3sg imp fal loir+Prés Réit que 3sg

atíndi ngul yə á ayəgələ məté, mfúbɛn yə á nyúl, é wí yə á mboməná

Prés+pousser force de Inf enseigner higiène, propreté de dans corps, rel cl9 de dans environnement

ai ǹsíɛn bəzóde ai məvəŋ.

et action de soigner égratignures et plaies.

Ǹsíɛn mintugəlɛn avól avól ai mínkwan mí asyé məvəŋ ó

Fait de soigner lésion vite Red avec pommade rel cl10 soigner+Prés plaies cl9

ne fə dzǎm á vwála. Afíá abɔ nâ ngul akəŋ tě e ngənə təgɛ á

pouvoir+Prés Réit Prob Inf aider Malgré que force technique là cl9 Itératif Neg Inf

fasəbɛn. Ngə é byaŋ dzə a awé ǹsul é tɔ, é mbə fə dzǎm

être analyser. Si det médicament rel cl9 tuer poison cl9 être+Prés, rel cl9 P3 Réit Prob

á vwála ngə bə asyé ńtugəlɛn ai dzə éyɔŋ ó a tádi.

88

aider si 3sg soigner+Prés lésion avec rel cl9 lorsque cl9 Inf commencer.

É məlú mə, sukúlu məté a yaan á tíndi ngúl ású yə nâ bə vól

Dem jours ci, école higiène cl9 devoir+Prés Inf pousser force pour que 3sg vite

akúlɛn ai ákad avól avól é mod atɔm ǎ bii ya, ákíá yə nǎ

dépister+Prés et dire+Prés vite Red dem homme UB cl1 attraper+Prés Term, de sorte que

bə man awám miǹtugəlɛn ósúsúa yə nâ bə azu avəŋɛn məfól. Səsá ǹgula

3sg Term racler lésions avant de que 3pl Prosp. se transformer ulcère. Synergie d’action

a asíli ézəzǎŋ bikúɛn bə sukúlu ai bilunga bí ayídɛn ai zǎm,

cl11 faloir+Prés entre associations pl école et organisation cl8 combattre avec lèpre,

ǹsɔŋ yə á Guine, ńnyííná, ɔnchósɛrəkósya ai məbada, ású yə nâ bə vol akúlɛn

ver de à Guinée, bilharziose, onchoserchose et pian, pour que 3sg vite dépister+Prés

akɔn tě.

maladies là.

Á sə kig tsígəbí nâ bə fúbu é mam məsə mə tǐ ai ḿboməná.

3sg être+Neg Neg facile que 3sg purifier dem choses tout cl6 être lié à environnement

Və bə ayaanə akili nə bə ábonde bingas éyɔŋ bə ayəg

Mais 3sg Prés+devoir interdir que 3sg fonder marais lorsque 3sg barrer

bə myəgə bə ǹtáŋɛn; á daŋ daŋ á miǹnam atɔm dá miaməlɛn ngə kig

pl barrages cl2 hommes blancs; surtout Red dans pays UB cl16 se répandre ou bien

é mí mí nə bebe ai myə. Mfáɛn bitam bebe ai məndá ó a abɔ nâ

rel cl3 cl3 être+Prés proche avec eux. Action de creuser puits proche avec maisons cl3 faire que

bod bə bɔ təgɛ badə awulu á ḿboməná a bələ óngəngəmə atɔm.

hommes cl2 factitif Neg Itératif marcher dans environnement cl9 avoir+Prés microbe UB

Okɔn ó asə kig və dzam dɔbədɔ. Ó nə fə ású məbugəbɛn mə ǹnam.

Maladie cl11 être Neg Rest affaire hôpital. 3sg être+Prés Réit pour propérité cl4 pays.

Asú tě bə ayaan ayəm ngul Mfáá yə á məyɛ mə ǹnam ai zɛn yə

Pour ce faire, 3sg Prés+devoir serrer force vers de dans croissance cl4 pays avec voie de

á ǹyəmɛn mam, mbondɛn akúm: ǹfáɛn mindzɔŋ, ǹlóŋɛn bəsukúlu

89

dans action de connaître chose, création richesse: action de creuser routes, construction écoles

ai bədɔbədɔ. Və mból abwí bod bə anyiŋ á miǹnam mí atɔm bə nə

et hôpital. Mais comme beaucoup hommes cl2 Prés+vivre dans pays cl4 UB 3sg être+Prés

mbə azwé, bə a ayi kig akád mbéndɛn mfí yə á asyé atɔm á zəzə, ngə kig

très pauvre, 3sg F1 Neg se lasser action d’alerter utilité de dans soigner+Accom UB dans

rien, ou bien

yə á akuɛn məbála yə á été mbəmbə táŋ.

Ou de vendre médicaments de dans dedans bon prix.

Amú nála ó nə zəzə nâ bə ayəgələ bod é dzóm é nə atɔm ai avə bə evɛ

car cela cl7 être nul que 3sg apprendre hommes det chose cl7 être UB et dooner rel cl2

désir

yə á avól akə á ndá biaŋ ású yə nâ bə akə wám ngə asal atɔm,

de Inf vite partir à hôpital pour que 3sg partir+Prés racler+Accom ou inciser UB

ngə bə sə kig dzǎm asyébɛn amú təgɛ ai mɔní.

si 3sg Neg Neg Prob se soigner à cause de Neg avec argent

Á ǹnam Ghana, minbɔɛn mí alədə nâ éyɔŋ bə a bonde etógɛn, á daŋ

Dans pays Ghana, faits cl4 montrer+Prés que lorsque 3sg Prés fonder assemblée, surtout

daŋ áməndá məbiaŋ, mə a mbomɛn mí ǹnam atɔm dá yamɛn, nála é ngɔ

Red dans hôpital, cl6Prés joncher cl4 pays UB cl16 se répandre+Prés, cela rel cl7

ó a bulu vwála nâ bə vól akúlɛn ai ayəm bəńtugələná yə á atɔm yə á bə

cl7 Prés Intens aider pour que 3sg vite dépister et connaître lésions de dans UB dont 3sg

ngənə təgɛ akúlɛn fól, ású yə nâ bə asáálá byəmə bíyəm bí tǐ

Itératif Neg dépister ulcère, pourque 3sg esquiver+Prés Péj handicapes cl8 être lier+Accom

ai atɔm.

avec UB.

90

Obáləbas yə á mam mə a avwála ású ǹsáálɛn ai ǹyídɛn ai

Résumé de dans choses cl6 Prés aider pour action d’esquiver avec lutte avec

atɔm á məngós mə bod yə á miǹnam bod bə akɔn atɔm.

UB dans congrégation cl6 hommes de dans pays Hommes cl2 être malades+Duratif UB.

1. Mkalɛn minmbándá mí ǹyəmɛn, ǹtɔŋlɛn məfwé, ǹyəgəlɛn

Transmission messages cl4 connaissance, diffusion information, enseignement

ai mbéndɛn bod é mam mətǐ ai : okɔn, ǹsyɛn

et interpellation hommes Det choses être liés avec maladie action de soigner

miǹtugəlɛná, məté mə bod á mboməná, mbwádɛn biyé bí abúdi

lésion hygiène cl6 hommes dans environnement port de vêtements cl2 couvrir

nyúl é vóm ó a nə dzǎm á búdibɛn, ǹsáálɛn bingas éyɔŋ bə nə,

corps dem endroit cl 9 pouvoir Prob Inf être couvert action d’éviter marais lorsque 3sg pouvoir+Prés,

avól nkúlɛn miǹtugəlɛná mísə yə á ekob, ai ǹfí yə á avól akə á ndá biaŋ é

vite dépister lésions tout+cl4 de dans peau, avec utilité de dans vite partir chez hôpital cl5

nə bebe, ású yə nâ bə kə kúlɛn akɔn;

être+Prés proche, pour que 3sg aller dépister maladies

2. Nbondɛn etógɛn dzə á akála atɔm á angós bod

Action de fonder assemblée rel cl7 Inf transmettre UB dans groupe homme

3. Ǹtéɛn élunga dzə a áwám miǹtugəlɛná mísəyə á ekob á mí création groupe rel cl7 Prés +racler lésions tout+cl4 dans peau qui cl4

nə dzǎm ábɔ atɔm, ósúsúa yə nâ mí tóg fól; élunga tě dzə a yaan

pouvoir Prob Factitif UB avant de que cl4 s’infecter ulcère; groupe là rel cl7 Prés devoir

abɔ bebe ai bod.

être proche avec homme

4. Mkpwəlɛn bǎn bwán é mvǎŋ é nə Běsědze mban,

Action de vacciner petits enfants dem vaccin cl5 être+Prés BCG régulièrement,

á taŋ mam ngɔməna ǎ bɔ ású yə nâ bod bəsə bə kpələbɛn

dans le cadre de chose Etat cl1 faire pour de que hommes tout cl2 se faire vacciner;

91

məmvǎŋ;

vaccins

5. Mfáɛn bitam á məngós mə bod.

Action de creuser puits dans communautés cl6 hommes

6. Məyɛ mə ǹnam, ású enyiŋ fǔfulu ai mbodɛn akúm.

developpement cl6 pays, pour vie ensemble et création richesse.

7. Ǹsyɛn atɔm á zəzə ngə kig á táŋ abwad.

Action de traiter UB pour rien ou bien pour prix petit.

8. Ǹyəgəlɛn ŋkpámɛn enyiŋ ású é bod bə bələ biyəm bi UB.

Action d’enseigner nouveau vie pour dem homme cl2 avoir+Prés sequelle cl8 atɔm

92

CHAPITRE 3 : ASPECTS PRATIQUES DE LA TRADUCTION

MEDICALE FRANÇAIS- BETI- FAŊ

Dans le cadre de ce mémoire, nous avons réalisé une traduction portant sur le

document Ulcère de Buruli, Infection à Mycobacterium Ulcerans, publié en 2000 par l’OMS

avec la contribution de l’Association Française Raoul FOLLEREAU de la Fondation

Nippone. Nous nous sommes appuyée sur certaines stratégies et techniques de traduction afin

de corriger des écarts typologiques entre la variante bənə du bəti-faŋ et le français, langue

source de notre corpus. En raison des éléments sociaux, linguistiques, culturels,

méthodologiques et notionnels qui interviennent dans la traduction médicale, notamment ceux

relatifs à l’épidémiologie et plus encore de l’ulcère de Buruli, comme certainement ceux

d’autres domaines de traduction, cette traduction présente des particularités. Dans le cadre de

ce mémoire, nous avons été confrontée non seulement aux difficultés d’ordre classique, mais

aussi aux difficultés liées à la terminologie médicale spécifique à chaque langue, ainsi qu’aux

différents registres de langue propres au jargon médical. Il est question dans ce chapitre

d’analyser les difficultés de traduction, et d’expliquer le processus qui a guidé notre réflexion.

Nous avons à cet effet divisé ce chapitre en deux sous parties: les concepts linguistiques(I) et

extralinguistiques (II) d’analyse de la traduction.

I. Concepts linguistiques d’analyse de la traduction

Les postulats sous-jacents aux théories linguistiques de la traduction sont notamment

que tout est présent dans le texte original, que le sens est dans les mots, qu’en cas de

polysémie, le contexte à lui seul permet de lever l’ambiguïté et que pour effectuer une

traduction, il convient de mobiliser des connaissances linguistiques. Ainsi, la thèse de

l’autonomie du sens (Hjelmslev:1971)et la thèse de la dépendance contextuelle (Rastier 1987,

1991 et 1994) mènent naturellement à l’adoption du principe instructionnel (Durieux : 2009).

La croyance en la validité de ce principe conduit à adopter une démarche ascendante de

construction du sens. Cette démarche analytique procède par repérage de marqueurs et de

connecteurs de nature à permettre un calcul du sens (Guimier :1997), considérant que les

connexions logico-sémantiques sont censées assurer la lisibilité linéaire d’une séquence.

Ainsi, le sens d’un énoncé, selon la conception linguistique, résulte du traitement des seules

instructions linguistiques présentes dans le contexte.

I.1. Les procédés de traduction

L’expression « procédés de traduction » est empruntée à la Stylistique comparée de

93

l’anglais et du français de J.P Vinay et J. Darbelnet (1958/1987).

Les auteurs de cet ouvrage établissent une classification des « procédés techniques »

auxquels se ramène la démarche du traducteur. Ils y examinent également l’application de ces

procédés à trois domaines de la linguistique. Il s’agit notamment de la lexicologie : lexique

étude des notions ; de la syntaxe : agencement « constitution des énoncés » et de la

sémantique à travers l’ « ensemble des significations de l’énoncé reposant essentiellement sur

une réalité extralinguistique, la situation, en tenant compte des réactions psychologiques du

sujet parlant et de celles de son interlocuteur »24.

Nous nous sommes, en effet, inspirée des sept procédés énoncés par VINAY et

DARBELNET. (1958/1977).Si la notion de procédés de traduction s’est avérée d’une grande

utilité en termes de résolution des problèmes de traduction, il importe toutefois d’en

circonscrirela portée. En effet, un grand nombre de procédés renvoient à une problématique

grammaticale ou lexicale beaucoup plus générale. Ce sont : l'emprunt, le calque, la traduction

littérale, la transposition, la modulation, l'équivalence et l'adaptation. Ces procédés peuvent

être soit strictement formels (transposition, chassé-croisé), soit sémantiques (modulation), soit

culturels/pragmatiques (équivalence, adaptation).

Par ailleurs, la classification même des procédés de traduction présente une certaine

hétérogénéité : l’emprunt et le calque constituent rarement des procédés à proprement parler,

mais sont généralement intégrés au lexique. L’équivalence est une modulation lexicalisée,

bien illustrée notamment dans la correspondance entre les proverbes d’une langue à autre.

L’adaptation est, quant à elle, difficile à isoler en tant que procédé de traduction dans la

mesure où elle implique des facteurs socioculturels et subjectifs autant que linguistiques.

En effet, nous nous sommes également appuyée sur le courant développé par

CHUQUET et PAILLARD (1987). Cette théorie se démarque de celle de VINAY et

DARBELNET à plusieurs égards. Pour ces auteurs, en effet, le terme « procédé de

traduction» renvoie uniquement aux deux procédés décrits par VINAY et DARBELNET qui

occupent une position centrale dans toute démarche de traduction : la transposition

(changement de catégorie syntaxique) et la modulation (changement de point de vue). Les

problèmes posés par ces deux procédés sont d’ordre différent. Car, si la transposition est

relativement facile à analyser (à l’exception de certains cas de transpositions dites localisées),

il n’est en revanche pas toujours mis en œuvre spontanément.

Quant aux modulations, si certaines d’entre elles sont relativement familières

24 J.P. Vinay et J. Darbelnet (1958), Stylistique comparée du français et de l’anglais, Paris, Didier, PP 46, 93 et 159

94

(modulations métaphoriques dans les proverbes), d’autres le sont beaucoup moins (inversion

du point de vue, déplacement métonymiques), car leur analyse fait appel à divers concepts de

sémantique grammaticale et lexicale.

En vue d’une meilleure lisibilité des aspects linguistiques, nous avons opté de

présenter les différents procédés suivant la classification de VINAY et DARBELNET.

I.1.1. La traduction directe

La traduction directe comprend trois procédés, à savoir l’emprunt, le calque et la

traduction littérale. VINAY & DARBELNET (1987) prône l’utilisation de la traduction

indirecte en dernier recours. Par exemple quand la traduction donne un sens différent, n’a pas

de sens, est impossible du fait de raisons structurales ou ne correspond pas à la culture de la

langue cible.

II.1.1 a. L’emprunt

Il s’agit du « degré zéro de la traduction », car on emploie un mot d’une autre langue « tel

quel ». Ce mot est souvent la seule solution, il est relativement bien intégré à la langue

d’accueil, et reste acceptable.

Exemples: n°1

Tableau: N°11 Quelques exemples d’emprunt

Nous avons eu recours à ce procédé pour traduire certains termes. Cependant, nous

avons procédé à un gallicisme pour rendre l’expression * OMS qui, contrairement aux autres

termes, semble abusif dans la mesure où il n’épouse pas la structure phonologique du bəti-

faŋ.

II.1.1 b. Le calque

En linguistique, et plus précisément en lexicologie, étymologie et linguistique

comparée, on appelle calque un type d'emprunt lexical particulier en ce sens que le terme

Français bəti-faŋ 1 (Rayon)actinique Akitiník 2 Australie Ausətəralía 3 Côte d’Ivoire kotədivwar 4 M. ulcerans:

mikóbakəteriúm ulusəranəsə ou uluséránəsə

5 OMS * OMS 6 Yamoussoukrou Yamusukuru

95

emprunté a été traduit littéralement d'une langue à une autre en s'inspirant davantage de sa

lettre que de son esprit25.

Exemples : n°2

nouveau cas : Mkpámág nkókǒn :

Diagnostic de laboratoire:Mvigí yə á laboratwár

Diagnostic différentiel:ǸZɛləná mvigí

II.1.1c. Traduction littérale

C’est un procédé qui consiste à traduire la langue source mot à mot, sans effectuer de

changement dans l’ordre des mots ou au niveau des structures grammaticales et tout en restant

correct et idiomatique.

Exemple n°3 : hommes comme femmes: bəfám anə biníngá

S’il nous est arrivé de traduire littéralement certains extraits du corpus, la plupart du

temps, un minimum de reformulation s’est avéré nécessaire d’où le recours à la traduction

indirecte.

II.1.2 La traduction indirecte

Selon VINAY et DARBELNET (1987), la traduction indirecte comprend quatre

procédés: la transposition, la modulation, l’équivalence et l’adaptation.

II.1 .1.a. la transposition

Ce procédé consiste en un changement de catégorie grammaticale d’un mot en passant

d’une langue à l’autre. En utilisant la transposition, on substitue une partie d’une phrase à une

autre partie sans modifier le sens de cette partie. Il peut arriver qu’on transforme le verbes en

substantifs et l’adverbe en verbe.

Exemples: n°4 voir tableau ci-après

25 Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Calque_%28linguistique%29

96

Selon Chuquet et Paillard (1987), la transposition peut s’effectuer à l’intérieur d’une

langue, par exemple, lorsqu’on veut rapporter un discours monolingue. Dans ce cas, cette

possibilité de transposer peut être liée à des différences de registre et de niveau de langue.

Exemples: n°5

(a) A nə dzam kə tɔbɔ kuam á nnam mi ntaŋɛn

Il pouvoir+Prés Prob partir rester longtemps en pays cl4 blancs

Il peut aller rester longtemps en Europe

(b) Evueziŋ a ayi tɔbɔ kuam á nnam mi ntaŋɛn

Peut-être 3sg Fut1 rester longtemps en pays cl4 blancs Peut-être qu’il restera longtemps en Europe

Français bəti-faŋ

Nom afin de préconiser des mesures

possibles de prévention et de lutte.

Environnement

Verbe akíá ásə bod bə nə

dzǎm asâla ai alúmɛn ai atɔm

É mam mə abomɛn bía

Nom Facteurs liés à l’hôte

proposition É mam mə tǐ ai é mod ǎ

mbəgə yǎ óngəngəmə

Adjectif Traitement efficace

proposition məbálá mə awóge

Adjectif Malodorant

Syntagme Verbal akúndi mbé enyum

Locution prépositionnelle Options en matière de prévention et de lutte contre l’UB

Article partitif A zɛn yə á ǹsáálɛn ai ǹyídɛn

ai atɔm

Locution prépositionnelle En l’absence de médicament efficace,

Syntagme adverbial Eyɔŋ é məbálá mə awóge mə

sə kig

Adverbe Malheureusement

Nom Ánə engógól nâ

Adjectif Lésions non ulcérées

Nom Ńtugəlɛn ó ngənə təg kúlɛn fól

Tableau: N°12: quelques exemples de transposition

97

L’auxiliaire modal dzame (a) a été transposé en (b) par l’adverbe modal Evueziŋ.

Cette transposition entraine un changement du registre de langue car (a) est assez familier et

(b) courant.

En plus de transposer les unités de sens, il nous est, par ailleurs, arrivé de

renforcer le sens de certains termes afin de nous rapprocher au maximum du sens du texte

départ. Ce procédé est appelé l’étoffement.

II.1 .1.b. L’étoffement/désimplicitation/explication

Lors de la traduction de certains sous-titres, nous avons étoffé le texte afin de

produire un sous-titre sémantiquement correcte, comme l’atteste l’exemple ci-après:

Exemples: n°6

Dɔbəda Waynz Meyer bân dɔbəda Jean Hayman é mbə bə ngáatili Docteur Waynz Meyer lui avec docteur Jean Hayman rel cl2 3pl P3 écrire

Version: Dr Wayne Meyers et Dr John Hayman

En effet, la traduction littérale de la version française ci-dessus aurait été:

Dɔbəda Waynz Meyer bân dɔbəda Jean Hayman

Toutefois, cette formulation n’est pas sémantiquement correcte en bəti-faŋ. D’où

l’ajout du segment “é mbə bə ngáatili”qui signifie littéralement “sont ceux qui ont écrit”

donnant ainsi la version: Dr Wayne Meyers et Dr John Hayman sont ceux qui l’ont écrit.

En outre, pour traduire le terme “rayons actiniques” dans le segment ci-après, nous

avons dû étoffer l’énoncé dans le but d’introduire un néologisme dans la langue d’arrivée

(c) Version: Celles-ci sont alors sensibles aux rayons actiniques

Traduction :Bifəl bí tě bí asyébɛn ai minkokwe miziŋ bə a Cicatrice cl8 là cl8 soigner+Accom+Prés avec rayons quelconque 3sg Prés

alóé nâ akitiník appeler que actiniques Traduction littérale : Les cicatrices là se soignent avec certains rayons appelés actiniques

Par ailleurs, l’étoffement est un procédé très proche de la désimplicitation et de

l’explicitation. Nous nous en sommes servi pour expliciter des notions abstraites, notamment

les termes purement scientifiques.

Exemples: n°7

(d)Lymphadénite: mimbǎŋ (ganglions)

(e) Ostéomyélite: okɔn bivɛs (Maladie des os)

98

Dans les deux cas, nous nous sommes appuyée sur la définition de chaque terme.

La désimplicitation appelle des facteurs extralinguistiques dans l’objectif de

fournir une compréhension sans équivoque. Parmi ces facteurs, citons le contexte et

l’utilisation de l’énonciation. Ainsi, La lymphadénite (d) selon le dictionnaire encyclopédique

Wikipédia, désigne l'inflammation, aiguë ou chronique, des ganglions lymphatiques. En plus

de cette définition, nous avons contextualisé le terme. En bəti-faŋ, on parle de ma/mimbǎŋ

en cas d’inflamation. En effet, les ganglions lymphatiques ne sont palpables qu’en cas

d’inflammation. Aussi avons-nous trouvé redondant d’ajouter le mot "mvusɛn" qui signifie

enflammé.

En outre, le forum médical Canoe santé définit l'ostéomyélite (e) comme

l’inflammation de la moelle osseuse et du tissu osseux adjacent, causée par une infection.

Compte tenu de l’origine bactérienne de l’infection, nous avons associé le mot okɔn

(maladie), au terme "bivɛs" (os).

Nous avons par ailleurs procédé à l’explication de certains termes lors de notre

processus de traduction (voir 1.2 de la section Difficulté terminologique de ce chapitre).

II.1 .1.c. La modulation

Elle consiste à changer de point de vue afin d’éviter l’emploi d’un mot qui passe

mal dans la langue d’arrivée. Elle permet également de tenir compte des différences

d’expression entre les deux langues: passage de l’abstrait au contret, de la partie au tout et de

l’affirmation à la négation.

Exemples: n°8

(a) Cette réaction finit par s’organiser en granulomes tuberculoïdes.

Məlúməná mə tě mə ngasúgəlán á kóɛn ai ábɔ miǹló mí tɔ

Cl6 bataille cl6 là cl6 Duratif+finir par s’entasser +Prés et Prés faire têtes cl4 Etat anə

məkwé. comme tubercules.

Le terme məlúməná traduit en réalité “réaction granulomateuse”. Or la version française a

modulé en désignant cette phase par “réaction”. Dans notre traduction, nous avons remis le

tout pour la partie.

(b) La guérison et la cicatrisation suivent la phase granulomateuse.

Mvɔ ai ǹlɛdɛn bí ngatoŋ.

Guérison et cicatrisation+Pl Duratif+suivre+Prés Traduction: a guérison et la cicatrisation s’en suivent

99

Pour cette modulation, nous avons considéré le principe du lecteur modèle prôné par

la théorie sémiotique établie par ECO (1985) dans sa principale œuvre linguistique Lector In

Fabula. Pour ce principe, le texte représente un « tissu de non-dit » : « non-dit », explique-t-il,

« signifie non manifesté en surface, au niveau de l’expression ». Nous avons ainsi supposé

que puisque la phrase précédant celle de notre exemple parle de la phase, le lecteur

comprendra que ce terme est sous-entendu.

II.1 .1.d. L’équivalence

C’est un procédé qui consiste à traduire un texte dans sa globalité. Il s’agit notamment

de l’emploi des expressions figées ou idiomatiques. Le traducteur doit comprendre la situation

exprimée dans la langue de départ et trouver l’expression équivalente dans la langue

d’arrivée.

Exemples : n°9

On a fréquemment recours à la médecine traditionnelle en Afrique.

Á sí Afiríka minkɔkɔn mí a daŋ asyébán á məbálá bətí.

En terre Afrique malades cl 4 Infin Intens se faire soigner chez médécine beti

Nous avons rendu l’expression « médecine traditionnelle » par məbálá bətí. Car

la médécine traditionnelle du peuple Bəti-faŋ n’est effectivement que la leur. Cette

expression est d’ailleurs idiomatique dans cette langue.

(a) notamment en Afrique de l’Ouest

á daŋ daŋ á etun Afiríka yə á nyímbi dzób

surtout Red dans partie Afrique de dans couché du soleil

L’expression nyímbi dzóbsignifie littéralement couché du soleil. Nous l’avons estimé

approprié au sens du texte source dans la mesure où les Bətis s’orientent par rapport aux

mouvements du soleil pour ce qui est des points cardinaux Est et l’Ouest.

II.1.1.e. L’adaptation

Selon Georges L. Bastin (1993), l'adaptation est « le processus, créateur et nécessaire,

d'expression d'un sens général visant à rétablir, dans un acte de parole interlinguistique donné,

l'équilibre communicationnel qui aurait été rompu s'il y avait simplement eu traduction. Dit de

manière plus simple, l'adaptation est le processus d'expression d'un sens visant à rétablir un

100

équilibre communicationnel rompu par la traduction ».26 Il est vrai que l'adaptation est avant

tout une façon de traduire l'intraduisible. Elle est traditonnellement opposée à la notion de

"traduction" lorsque l’on commente l’origine d’un texte: "Est-ce que c’est une traduction?"

"Non, c’est une adaptation". En parlure commune, cette réponse signifie ordinairement que le

texte n’a pas subi (uniquement) qu’une traduction interlinguale, il a aussi été manipulé

volontairement et explicitement, pour des raisons diverses : soit pour raccourcir le texte

source, soit pour ramener le message du texte source à une cible différente du public initial ;

soit pour des besoins d’ordre culturel.

Exemples : n°10

Œdème : tuméfaction diffuse, étendue, ferme, ne prenant pas le godet (a) , à bords mal

définis (b), parfois douloureuse, avec ou sans modification de la pigmentation de la peau

affectée (c). Elle peut s’étendre à une partie d’un membre ou à un membre dans son entièreté

et elle s’associe à des troubles généraux(d) (fièvre) (e) .

Mvím: alɛd ḿvúsɛn ó ayamɛn, ó tɔ təgɛ líg edúág(a); ḿboməná təgɛ tonə á

yéne(b), ó tɔ dzǎm atɛ ngə atɛ; a tɔ fəg nâ ékob yə á ḿboməná mvím é nə dzǎm abɔ

esúsóde ngə kig təgɛ tsənde nyúl (c). É nə dzǎm ayamɛn á etun edzo ngə kig á edzo

ésə. Nala á nə fə dzǎm asɔ ai abim endəgələ á nyúl ésə (d) (ánə mbédán ayóŋ) (e).

En (a), nous avons reformulé l’occurrence des mots par souci de respect du génie de la

langue d’arrivée. Ainsi, l’adjectif “ferme” est continu au nom, car pour avoir une unité

naturelle et par souci d’économie phonétique, nous avons admis qu’il faut commencer par

l’état au toucher. Car le toucher rend compte de ce qui est visible et de ce qui est palpable.

Qui plus est, nous avons condensé les deux adjectifs « diffuse » et« étendue » en un seul

sens : ayamɛn. En (b), nous avons considéré les « bords » de l’ulcère comme son pourtour

d’où la traduction ḿboməná .

Par ailleurs, nous avons pensé que l’expression « mal définis » voulait dire « difficile à

circonscrire à l’œil nu ». Raison pour laquelle nous l’avons traduite par təgɛ tonə á yéne.

Afin de rendre le sens de (c), nous avons réécrit cette unité de sens littéralement ainsi: « et

aussi que, la peau du pourtour de l’œdème peut être dépigmentée ou peut ne pas changer de

corps ».En (d), l’adaptation vient de l’interprétation formulée par cette traduction littérale.

Cela peut également entraîner certains supplices. Par ailleurs, en (e) nous avons adapté le mot

26Bastin, G. L., « La notion d'adaptation en traduction », in Meta, XXXVIII, 3, 1993, pp. 473- 478.

101

« fièvre » ou fibə par augmentation de la température qui se dit mbédán ayóŋ, littéralement:

augmentation de la chaleur.

II.1 .1.f. La terminologisation

Elle consiste à transformer un mot ou une expression de la langue générale en un

terme spécialisé. Le terme gagne en valeur sémantique en ce sens qu’il change de

signification tout en conservant sa graphie initiale.

Exemple: n°11

II.1 .1.g. La déterminologisation

C’est un procédé par lequel les termes de la langue spécialisée rentrent dans le langage

commun.

Exemple: n°12

Ostéomyélite: okɔn bivɛs (Maladie des os)

En français, le terme relève du jargon médical alors que son équivalent bəti-faŋ se

rapporte au parler général.

I.2. Difficultés terminologiques

1.2.1. Registre de langue

Le problème de régistre de langue se situe à deux niveaux en traduction médicale. Il

s’agit du choix habituel entre langage courant et langage soutenu et du choix entre langue de

spécialité et langue générale voire même de passer de l’une à l’autre suivant le destinataire du

texte. Or, nous avons constaté en réalisant notre traduction que le français possède plusieurs

termes pour désigner la même notion médicale.

Exemple :n°13 a)agent causal b) agent étiolique c) germe responsable d) agent

pathogène;

Le traducteur se retrouve donc face au problème du choix des mots.

En bəti-faŋ, nous avons eu le choix entre edzom dza vəlittéralement chose qui donne et

óngəngəmə ǎ kalan, microbe qui transmet. La première difficulté a été de trouver les différents

contextes d’utilisation de chacun des termes a, b, c, et d. Avec l’appui d’un spécialiste, en l’occurrence le

Dr Pacale Abena, médécin infectiologue, nous avons dégagé la quasi synonymie du sens de ces termes.

Le contexte nous a également amené à regrouper le sens du terme M.ulcérans avec ceux des termes

précédents, dans la mesure où M. ulcérans dénomme simplement l’agent resposable de l’ulcère de

Buruli. C’est la raison pour laquelle nous l’avons souvent utilisé dans notre traduction pour rendre l’un

ou l’autre des termes précédemment mentionnés.

102

Soulignons par ailleurs que notre choix des mots en plus de répondre à la spécificité

terminologique de la traduction médicale, a également été mû par le principal public cible de cette

traduction à savoir les populations riveraines du fleuve Nyong, notamment celles du Nyong et So’o et du

Nyong et Mfoumou.

1.2.2. Public cible

Connaître notre principal public cible a été capital dans le choix des termes à retenir

pour notre traduction. En effet, le texte d’arrivée est de nature différente à notre intention de

traduction. Car le texte source est un document édité par l’OMS dans le cadre de l’objectif de

lutte contre l’ulcère de Buruli. Il est écrit par plusieurs médécins pour un public relativement

savant, compte tenu des notions à caractère purement scientifique abordées dans ce volet.

Notre intention de mettre ces informations à la disposition des populations prioritairement

rurales dont le niveau de culture est relativement moins élevé que celui de la cible du texte

français, nous a conduit à expliquer la plupart des termes spécialisés, notamment ceux dont

les équivalences ne sont pas clairement établies en bəti-faŋ.

A titre d’exemple, voici quelque termes relatifs à l’épidémiologie, tirés de notre corpus.

Exemples: n°14

a. Histopathologie:Identification microscopique des dégats cellulaires observés dans une pathologie donnée :

mimfas mí aled é kán okɔn ó man ya ándáman nyúl analyse cl4 montrer dem comment maladie cl 11 Conclusif Term endommager corps

b. Pathogénie: Processus d’installation et d’évolution d’une maladie;

Ndɔŋ okɔn á nyúl

Historique maladie dans corps

c. Phase de latence: Période entre le moment ou on contracte une maladie et le moment ou les premiers symptomes apparaissent;

ǹtɔbɛn ya ékyɛ

fait de demeurer dans enveloppe de couvée d. Toxine: substance secrétée par une bactérie et induisant des dégâts tissulaires à

distance du point d'innoculation de la bactérie; ǹsul (poison)

e. Effets cytotoxique : effet produit par tout médicament ou moyen de défense immunitaire (anticorps) capable de tuer les cellules vivantes.

É dzom é nədzam wé angəgab nyúl dem chose rel cl7 pouvoir Prob tuer cellule

f. Nécrose: Mort cellulaire ou tissulaire par manque d'apports de substrats tels que le

sang, l'oxygène etc Éwemənga

103

Desquamation

g. Agent etiologique: Agent responsable: óngəngəmə ǎ kalan

microbe qui il donner+Prés

h. Granulomes: couronne formée par un amas de cellules granulomateuses type cellules de Langerhans pour encercler et isoler la bactérie afin de la neutraliser, sans la tuer;

mais ce phénomène empêche la bactérie de se multiplier dans l'organisme: nló (fol): tête

(ulcère) Par ailleurs, il nous est souvent arrivé d’inférer le sens des termes de spécialité

médicale afin de mieux comprendre leur contexte d’utilisation.Nous avons, à cet effet,

consulté des dictionnaires médicaux unilingues, notamment Nobel et Veillon (1969) et

Quevauvilliers (2009), pour mieux cerner le sens dans son contexte.

1.2.3 Terminologie médicale du français

Pour le francophone devant traduire vers le bəti-faŋ, une grande difficulté se situe au

niveau du texte source lui-même. Sa difficulté à appréhender le texte français le désanvantage

pour la traduction. En effet, le texte médical, du fait de sa technicité, est presque comparable à

un texte rédigé en langue étrangère. Voir les exemples n°13 et 14.

1.2.4 Respect de l’idiotisme

Tout comme en traduction générale, le traducteur du texte médical se trouve très

souvent confronté aux idiotismes qui posent le problème de reformulation. En effet, le

traducteur peut comprendre le texte français et maitriser la terminologie bəti-faŋ, mais peut

avoir de la peine à reformuler le texte de sorte à le rendre « véritablement»bəti-faŋ.

Soit cet extrait de notre corpus: « Les granulomes détruisent alors l’agent étiologique

et la maladie disparaît en laissant des cicatrices ». Rappelons l’importance pour le traducteur

de comprendre le sens et le contexte du terme “granulome”. Ce dernier se définit: Formation

tumorale d’origine inflammatoire aux causes variées (tuberculose, syphilis, etc.)27. De l’avis

du Dr Pascale ABENA (Op. Cit), ce terme renvoie à une « couronne formée par un amas de

cellules granulomateuses type cellules de Langerhans pour encercler et isoler la bactérie afin

de la neutraliser, sans la tuer; mais ce phénomène empêche la bactérie de se multiplier dans

l'organisme ». Dans la culture bəti-faŋ, ces définitions décrivent le terme ǹlo fól,littéralement

en français, “la tête” pour le singulier et Minló mí fól pour le pluriel.

En outre, les termes ci-dessous pourraient se traduire dans la terminologie générale

27 Hachette (2001)

104

bəti-faŋ par dzuad ouekəl selon la taille de la lésion. Pourtant, pour faire typiquement bəti-

faŋ, le puriste émettrarespectivement les traductions ci-après enobservant les planches en

annexe de ce document dont les numéros et les termes suivants:Streptococcie cutanée

(Planche 42). « Abcès froid » :ekəl;Phycomycose sous-cutanée sur la

poitrine :mbəbá (Planche 45); Morsures d’insectes ou d’araignées :alɛna ; (Planche 40).

Actinomycose : nsɔŋmətolog ; Stomatite gangréneuse ou noma : myé zɔg yə á məsɔŋ(Planche 41).

1.3 Difficultés syntaxiques

Les problèmes syntaxiques se posent régulièrement au cours du processus de

traduction. Cependant, la spécificité du langage médical se repercutera jusque dans le style

syntaxique. Il incombera donc au traducteur de se familiariser avec ce style particulier propre

au jargon médical. Toutefois, le traducteur, lors de son activité, doit veiller à l’accessibilité du

message dû au changement de cible comme cela a été le cas pendant la traduction de notre

corpus. Rappelons que le texte source visait un public médical tandis que le texte cible est

principalement destiné à un public général dont le cœur de cible se situe dans les

communautés rurales.

Les problèmes de syntaxe auxquels nous avons été confrontée dans notre activité

traduisante sont, pour la plupart, liés à l’écart linguistique des deux langues en question. En

effet, le français est une langue indo-européenne de la famille des langues romanes. Le bəti-

faŋ, en revanche, est une langue bantou équatoriale nord B du groupe basaa- bəti. 28Ces

problèmes sont relatifs à l’accord de classe nominale,auchoix du déterminant, à la traduction

des titres et au choix des structures idiomatiques.

1.3.1. Accord de classe nominale

La classification nominale est typique des langues bantu. Leprincipe de base n'est pas

très éloigné de celui du genre et du nombre en français.

Soit les exemples suivants : n°15

Traduction :

a) Le large et profond ulcère est purulent

É fol é nə ndam ai édɔg e nə avin

Dem ulcère rel cl5être+Prés largeur et profondeur cl7 être+Prés pus

Litt: Un (quelconque) ulcère qui est large et profond est purulent

28 Classification Atlas linguistique du Cameroun (2012)

105

b) La large et profonde lésion est purulente

E ńtugəlɛnónə ndam ai édɔg ó nə avin

Dem lésion rel cl3 être+Prés large et profond cl3 être+Prés pus

Litt: Une (quelconque) lésion qui est large et profonde est purulente

c) Les larges et profonds ulcères sont purulents

E mə fol mə nə ndam ai édɔg mə nə avin

Dem cl4 ulcère rel cl4 être+Prés large et profond cl4 être+Prés pus

Litt: Ces (quelconques) ulcères qui sont larges et profonds sont purulents

d) Les larges et profondes lésions sont purulente

E mitugəlɛnmi nə ndam ai édɔg mi nə avin

Dem lésion rel cl4 être+Prés large et profond cl4 être+Prés pus

Litt:Ces (quelconques) lésions qui sont larges et profondes sont purulents

On constate que suivant le genre (ulcère, lésion) et le nombre (ulcères, lésions) du nom

qui constitue le pivot de la phrase, différents éléments (article : le, la, les; adjectif : large(s) /

profond(s), pronfonde(s), changent de forme pour s'accorder avec le nom. Il est en français

tout à fait impossible de ne pas faire l'accord et de dire : *la profond lésion ou *le profonde

lésion, par exemple. C'est d'ailleurs une des difficultés de l’apprentissage de notre langue par

un étranger. Car, il n’est pas aisé d’identifier le type d'accord que doit prendre un nom donné.

[C'est relativement facile pour "ulcère" et "lésion", une fois qu'on a appris la différence entre

masculin et féminin]

Le système de classes nominales du bəti-faŋ fonctionne suivant le même principe,

mais au lieu d'une simple opposition masculin / féminin, avec une opposition secondaire entre

singulier et pluriel on a affaire à une quinzaine de classes. En effet, contrairement au français

où la marque du pluriel vient s'ajouter indifféremment à tous les singuliers et consiste en fait

en un "s" qui s'écrit mais ne se prononce pas (on notera quand même : bail / baux où

l'opposition singulier / pluriel est repérable à l'oral - on ne dit pas *chevals ! - mais ces cas

sont rares), en bəti-faŋ, chaque classe singulier a comme contrepartie une classe de pluriel –

on parle dans ce cas de "paires de classes", ou encore de "genres". (Voir Chapitre 1)

1.3.2 Choix du déterminant

Par ailleurs, les exemples ci-dessus nous permettent d’aborder une autre difficulté de

106

traduction au plan syntaxique: le choix du déterminant. En effet, les exemples a,b,c et d

montrent que la traduction des déterminants (article défini, indéfini, adjectif démonstratif,

indéfini,etc.) n’obéit à aucune autre règle qu’à celle du respect du génie de la langue. Car

dans nos exemples, le texte français emploie l’article défini alors que le bəti-faŋ utilise soit

- l’article démonstratif +le relateur de classe nominal pour mettre en focus sur le

topic de la phrase.

Exemple: n°16

• E ntugəlɛn ó

Dem lésion rel cl3

• E mitugəlɛn mi

Dem lésion rel cl4

- Soit une forme qui élide le déterminant sans toute fois rendre la phrase

agrammaticale

Exemple : n°17

• ńtugəlɛn ó

lésion relcl3

• mitugəlɛn mi

lésion rel cl4

1.3.3.Traduction des titres

La plupart des titres de textes et paragraphes de notre corpus sont des titres informatifs

compte tenu du fait que notre traduction s’adresse à un public non spécialisé.

Exemples : n°18

(a) Chapitre 7 : Pathologie; Traduction: Ngap zambgálá : mfasɛn ákɔn

Part septième analyse maladies (b) Pathogénie; Traduction: Ndɔŋ okɔn á nyúl

Histoire maladie dans corps (c) Histopathologie; Traduction:Mimfas mí okɔn á biləmbə Analyses cl6 maladie dans microscope

107

Ces traductions ont pour but de donner l'essentiel de l'information en un minimum de

mots.

En revanche, nous avons dû étoffer certains surtitres afin d’être précis et parvenir à une

formulation plus authentique dans la langue d’arrivée. A titre illustratif, pour traduire le surtitre

“Dr Wayne Meyers et Dr John Hayman” nous avons dû ajouter littéralement “ c’est eux qui ont

écrit” pour dire “ en sont les auteurs” ou “écrit par”. Cela nous a donné la traduction suivante:

(d) Dɔbəda Waynz Meyer bân dɔbəda Jean Hayman é mbə bə ngáatili

Docteur Waynz Meyer lui avec docteur Jean Hayman rel cl2 3pl P3 écrire 1.4.Choix des structures idiomatiques

La traduction en bəti-faŋ appelle souvent l’utilisation de structures idiomatiques,

notamment dans les cas de mise en relief.

Exemples: n°19 (a). En l’absence de surinfection, les ulcères restent indolores ou très peu douloureux

et ils ne sont pas particulièrement malodorants.

Traduction:

Ngə ǹtógɛn mɔmɔ,məfól təgɛ atɛ ngə kig éyɔŋmintɛmí nə, Si aggravation nul ulcèresNeg être douloureux ou bien lorsque douleur cl4 être+Prés

mí nə abɔd. Məfól mətě mə nə fə təgɛ akúndi mbéenyum cl4 être+Prés peu. Ulcères cl4+là cl4 être+Prés Réit Neg dégager+Pej mauvais odeur.

(b). On sait que la construction de barrages sur les rivières et les cours d’eau crée un

environnement favorable à la multiplication de l’organisme et donc des cas d’ulcère de

Buruli.

Traduction :

Bə a ayəm nâ é vóm bə a yəg myəgə ǹtaŋán á aswé

3sg Prés savoir que dem endroit 3sg Prés construire barrage homme blanc dans cours d’eau

ai á aswé nén ó a vəŋɛn sí təgɛ bikɔnɔ ásúǹfwɛn óngəngəmə atɔm

et dans cours d’éau grand cl7 Prés devenir terreau fertilpour reproduction microbe UB

Les expressions soulignées en (a) et (b) sont respectivement traduites par celles

marquées à la suite. Ainsi, “malodorants” est rendue par “akúndimbé enyum”,litéralement

“dégager une mauvaise odeur”.Pourtant, le raisonnement premier de la traduction de l’adjectif

“malodorant” s’exprimerait par “qui sent mauvais” ou anyum abé. Le mot “akúndi”

108

(dégager), constitue avec enyum (odeur ), une expression idiomatique propre au bəti-faŋ.

Il en est de même pour “a yəg myəgə” (construire un barrage): “construire” dans ce

contexte pourrait être littéralement être rendu par “aloŋ”. Or, cela poserait un problème de

collocation en ce sens que l’expression “a loŋ myəgə” n’est pas naturelle en bəti-faŋ.Le

même raisonnement tient pour l’idiotisme“sí təgɛ bikɔnɔ” (terreau fertile) traduisant

“environnement favorable”.

Outre les concepts linguistiques, étudier le processus de traduction consiste à

également à effleurer l’interdisciplinarité. Laquelle caractérise actuellement les sciences du

langage. Ainsi, nous avons aussi orienté notre analyse vers les domaines de la pragmatique de

la communication, des sciences cognitives, de la sémiologie et de la traductologie.

II. Concepts extra-linguistiques d’analyse de la traduction

Le processus de traduction n’est pas simplement la confrontation de deux langues face

à une réalité qui serait identique, mais aussi la confrontation de deux réalités : il s’agit

effectivement à travers la traduction, de passer d’une langue à l’autre et également d’un

univers extra-linguistique à l’autre, d’une expérience cognitive à une autre.

Reconsidérons la notion d’ « équivalence » abordée en II.1.1.d.Vinay et Darbelnet

affirment qu’elle est « La possibilité que des textes rendent comptent d’une situation en

mettant en œuvre des moyens stylistiques et structuraux entièrement différents » (op.cit : 52).

La traduction serait alors une transposition de la situation initiale de la langue de départ

(langue source) en situation cible son équivalent en langue d’arrivée (langue cible).

Il convient d’émettre certaines réserves quant à cette définition, car l’on ne traduit pas

des réalités (si « réalités » signifie « situations ») : la traduction n'est pas une transposition des

situations d'un lieu à un autre. Elle n'est pas non plus le passage du lieu d'où l'on reçoit le

message vers le lieu d'où il nous vient. Elle est un acte de communication qui se déroule de la

même manière que toute communication en une seule langue.

Vinay et Darbelnet étudient la traduction comme produit. Ce que ces auteurs appellent

« procédés techniques » de la traduction ne peut correspondre qu'à un certain nombre

d'étiquettes posées a posteriori aux résultats de la traduction. Or, notre mémoire s’interesse

aussi à la traduction comme processus.

Dans un chapitre intitulé « Qu'est-ce que la traduction? », Taber et Nida (1971 :11)

définissent la traduction non en termes de passage d'un texte en LD (Langue de départ) vers

109

un texte en LA (Langue d’arrivée), mais en termes de reproduction du message de LD (dite

aussi LS ou langue source) en LA (dite aussi LC ou langue cible):

« La traduction consiste à reproduire dans la langue réceptrice le message de la langue source au moyen de l’équivalent le plus proche et le plus naturel, d’abord en ce qui concerne le sens et ensuite en ce qui concerne le style ».

Cette définition insère, sans le dire, la traduction dans le vaste domaine de la

cognition. En parlant de «la reproduction», elle admet que le traducteur comprend d'abord le

message avant de le «réexprimer» en langue cible. En outre, cette définition pose

implicitement l'existence d'un « langage universel » constitué des concepts, auxquels le

traducteur a recourt pour trouver les équivalents en langue cible. A défaut d'un pareil

raisonnement, la traduction serait difficilement réalisable.

Lorsque l'on reconnaît qu'il existe une possibilité d'équivalence entre deux messages

appartenant à deux situations socio-culturelles et spatio-temporelles différentes, c'est que

l'universalité de la traduction est une évidence. Par conséquent, l'on ne traduit pas la forme

mais le sens, car le sens est ce qu'il y a d'universel.

Dans le cadre de la traduction d’un texte scientifique émis en français vers une culture

où les réalités décrites dans le texte source sont dites étangères, nous avons effectivement

admis que le sens relève de la pensée humaine. En effet, l’ulcère de Buruli renvoie pour les

riverains du Nyong, à un sortilège. Fort de cela, nous avons localisé le discours de l’OMS afin

de contribuer à l’acceptation de cette maladie dans la culture bəti-faŋ. C’est dans cette

optique que nous nous sommes inspirée de l’approche interprétative décrite en I.7 B de notre

introduction générale.

Toutefois, nous pensons que la définition de l’ « équivalence » proposée par Taber et

Nida,pose des problèmes lorsque ses auteurs ajoutent que l'équivalence concerne le sens et le

style. D’abord, elle devient redondante en parlant de l’équivalence du sens car l’on ne traduit

que le sens en vue de véhiculer le message. Ensuite, en parlant de l’équivalence du style, cette

définition trahit son attachement indéfectible à la conception linguistique de la traduction,

celle qui repose sur la comparaison des textes (le texte de départ et celui d’arrivée). De notre

point de vue, l’opération renvoie à une quête qui, non seulement sonde des choix lexico-

sémantiques ou stylistiques, mais surtout opère des choix des contextes pertinents. C’est la

raison pour laquelle dans notre traduction, nous avons tenu compte du style pragmatique,

c'est-à-dire celui lié à l’énonciation et non à la littérarité.

110

D’ailleurs, Dubois et al (1973 :490) donnent à l’opération de traduire le sens suivant : « Traduire c’est énoncer dans une autre langue (ou langue cible) ce qui a été énoncé dans une langue source, conservant les équivalents sémantiques et stylistiques ».

Pour sa part, Ladmiral (1979:223) définit la traduction comme « une opération de

métacommunication assurant l’identité de la parole à travers la différence des langues ».

Dans la précédente comme dans cette dernière définition, la traduction est considérée comme

une reénonciation d’un message tel qu’on l’a compris en langue source. Et de manière

explicite, toutes s’accordent pour situer la traduction au niveau de la parole (le message) et

non au niveau de la langue. La traduction, désormais, doit être considérée comme portant sur

le contenu d’un acte de parole.

Soit l’exemple : n° 20

il pleut des cordes

la traduction en bəti-faŋ sera: mbəmveŋ ánɔŋ

mauvais pluie cl3+Prés pleuvoir

La traduction littérale du français vers le bəti-faŋ ou vice versa rendrait

incompréhensible le message. La traduction littérale de la version française en béti-faŋ

sera : dzə anɔŋ miŋkɔl. Au lieu de « des cordes » (littéralement miŋkɔl), nous avons un

adjectif de dégré « mauvais ». La traduction littérale de la version béti-faŋ sera « une

mauvaise pluie pleut ». Pourtant, notre traduction confirme l’assertion « deux cultures, deux

langues, un seul message »

Soit cet exemple n°21 extrait de notre corpus : « Au début de la phase de guérison, on

observe qu’une réaction granulomateuse (a) d’hypersensibilité (b) encore mal organisée (c)

se développe dans le derme(d)et le pannicule(e). ». Nous avons proposé la traduction

suivante :

Á mətádí mé ǹlɛdán, bə abílí nâ fól dzə akúli Au commencement cl6 guérison, 3sg Prés+remarquer que ulcère rel cl10 Prés +sortir rel+cl

miǹló(a) mí tɔ kási(b) mí tɔ fəg á zamzamzam, (c) á ngab ekob bɛ(d)ai têtes rel cl3 Etat hypersensible rel cl3 EtatRéit désorganiser+red,dans derme et

á avɔŋ yə á ekob sí(e), amú mə lúməná(f). dans graisse de peau en-dessous,à cause cl6 réaction immunitaire.

111

Sur la base de ces exemples, nous constatons que même si l'énoncé est la mise en

fonctionnement des significations linguistiques, l'opération de la traduction constitue un acte

énonciatif. Ainsi,(f) découle de l’interprétation du terme réaction granulomateuse. Selon les

informations collectées dans divers documents relatifs à ce terme, l’inflammation à granulome

fait suite à la réaction immunitaire de l’organisme suite à une aggrétion. Mə lúməná :

littéralement signifie combat mutuel. Dans notre processus de traduction, nous avons

contextualisé cette expression dans le domaine de la physiologie et supposé que le combat

entre le système immunitaire de l’organisme infecté et la mycobactérie est à l’origine de la

réaction granulommateuse.

Dès lors, il convient de circonscrire notre conception de la communication. Nous

corroborons la définition de Sperber et Wilson (1986 : 11) selon laquelle :

« La communication est un processus qui met en jeu deux dispositifs de traitement de l’information. L’un modifie l’environnement physique de l’autre. Ceci a pour effet d’amener le second dispositif à construire des représentations semblables à certaines de représentations contenues dans le premier».

Cette citation nous éclaire sur l’acte de communication: La traduction est un acte de

communication qui consiste en une mise en jeux d’un dispositif de traitement d’informations

ayant pour objectif de susciter une réaction (c’est-à-dire amener le récepteur à concevoir des

représentations pareilles à celles des locuteurs de ce message en langue source).

Ce postulat met en jeu deux dispositifs dans un schéma double : schéma simultané

dans le cas d’une interprétation simultanée ; schéma différé, dans le cas d’une traduction d’

oeuvre écrite. Dans le premier comme dans le second schéma, le traducteur traite des

informations et les transmet au moyen du langage verbal, plaçant et replaçant chacun de ses

énoncés dans un contexte.

Toutefois, nous ne soutenons nullement que la traduction se déroule sous le modèle du

code. Pour nous, la traduction est un processus inférentiel. En effet, le traducteur a pour point

de départ des prémices à partir desquels il tire des conclusions. Il interprète des énoncés et des

phrases. D’où la pertinence de la notion de contexte de traduction. Lequel est construit au fur

et à mesure par le traducteur.

Ainsi donc, nous avons eu recours à l’inférence logique de certains concepts. Il s’agit

notamment d’obtenir le sens à partir des éléments du corpus. Nous avons, par exemple,

observé les images des planches en annexe au document à partir duquel nous avons extrait le

corpus à traduire, afin de mieux comprendre la partie du corpus intitulé diagnostique

différentiel. Il nous est également arrivé de nous appuyer sur l’inférence pragmatique, c’est-

112

à-dire sur notre expérience du monde et nos connaissances, pour traduire ce passage comme

certains autres.

Dans cette perspective, nous nous sommes efforcée de rester fidèle à l’intention

communicative du locuteur (ou auteur) du message premier, au cours de notre traduction.

Cela nous a permis de rendre possible la traduction d’un discours scientifique vers une cible

relativement moins savante. Ainsi, nous nous sommes appliquée à tenir compte du champ

relationnel. A cet effet,nous avons circonscrit notre cible principale à un public monolingue.

Et opté pour des concordants qui permettent au maximum d’exprimer de manière équivalente

et efficace la même intention que celle du texte source.

113

CHAPITRE 4: TERMINOLOGIE

Il est question dans ce chapitre de procéder à l’extraction terminologique de certains

termes. L’extraction terminologique suppose deux activités essentielles : l’acquisition

terminologique qui implique la découverte de nouveaux termes, et l’élaboration de

l’arborescence. Le but de l’acquisition terminologique est la constitution de ressources

terminologiques telles que les vocabulaires contrôlés, les index structurés et les ontologies.

Nous avons utilisé les outils d’extraction terminologique bilingues, fondés sur une

analyse des certaines parties du corpus et des technologies d’alignement visant à extraire des

termes candidats et leurs traductions. L’objectif visé est d’assister le processus de recherche

d’information lors de la phase d’expansion de la requête au cours de la recherche

d’information interlinguale ou lors d’interrogation de bases de données. Ces composants

monolingues ont permis l’élaboration des arborescences et l’extraction terminologique. Les

composants bilingues en revanche sont utilisés pour la traduction ainsi que pour la recherche

d’information dans des bases documentaires multilingues .

I. Arborescences

Il s’agit de la représentation graphique du domaine abordé. Deux arborescences

précisent le domaine médical abordé dans ce mémoire: une arborescence générale et une

spécifique.

I.a Arborescence générale

Elle permet de ressortir les trois sous-domaines relatifs à l’étude et à la lutte contre

l’ulcère de Buruli.

Chaque sous-domaine s’ouvre sur des branches spécifiques.

I.b. Arborescence spécifique

Elle consiste à préciser chacun des aspects épidémiologiques propres à l’ulcère de Buruli.

Ulcère de Buruli

Epidémiologie Pathologie et examens de laboratoire

Méthode de lutte

Facteurs d’apparition

Répartition géographique

Cycle de la maladie

Pathologie Examens de laboratoire

Prévention Traitement

114

Modification de l’environnement

Bisie basie á

m boməná

Activités quotidiennes bisyé yə á amǒs ósə

Abords du Nyong

m boməná nlɔŋ

M. ulcerans

uluséránəsə

Adipocytes +phase de latence

Avɔŋ ai abog ékyɛ

Création de marécage artificiel

m bondɛn

biloabi ai

biŋgas

Agriculture marécageuse

nsiɛn mefub a

biloabi ai a biŋgas

Pêche et élévage dans les marécages

Nyong et Mfoumou

Nlɔŋ ai mfumu

Nyong et So’o

Nlɔŋ ai Soo

Mengueme

Məŋgəmə

Nkolmetet

Ŋkolmətɛt

Forme évolutive

Kán dzá náŋ

Forme inactive

Káné tələ

Forme non ulcérative

Kán é nə zəzə avəŋ

Antécédent d’infection +

Cicatrice en forme d’étoile

Vóm ó ngátam yə a akɔn

ai efəl é tɔ anə ótétě

Ayos

Ayos Endom Endom Kobdombo

Kɔbdɔmbɔ Mengang

Məŋgáŋ

Akonolinga

Akonoliŋgá

Dzeng

Dzəŋ Forme ulcérative

fól Nodule

étúd

Papule

atólóg

Plaque

abád

Œdème + Fièvre

Mvím ai mbedɛnayóŋ

Epidémiologie é mam mə tii ai okɔn

Facteurs d’apparition

E mam mə sɔ ai atɔm Répartition géographique au Cameroun

miǹnam bod bə akɔn atɔm á sii Kamərun

Cycle de la maladie

enyiŋokɔn

Aborescence épidémiologique de l’UB

115

II. Glossaire

Le glossaire est une base de mots, sigles, acronymes et expressions professionnels,

classés par ordre alphabétique. Chaque terme est accompagné d’une définition courte,

parfois d’une explication plus longue selon les domaines abordés. L’encyclopédie virtuelle

Wikipédia (07/11/2013) précise que :

“Un glossaire est étymologiquement un recueil de gloses, c'est-à-dire de termes étrangers ou rares associés à leurs définitions et centré sur un domaine dont il détaille les termes techniques spécifiques, comme, le glossaire d'informatique, ou le glossaire de médecine.” .

Dans ce mémoire, nous avons constitué un glossaire de médécine de dix vedettes

axées sur l’ulcère de Buruli.

1. Abád : ǹtugəlɛn ó nə təgɛ tɛ, ó tɔ alɛd ai afib, ó

Plaque: lésion cl3 être+Prés Neg être douloureux, cl3 Etat dur avec épaissseur, cl3

nə fə mvúsɛn ó lodo tsəndé é bɛ á ndam. Ḿboməná wě a

être+Prés Réit enflement cl3 dépasser+Duratif centimètre deux de largeur diamètre poss cl3

nə bilamvomba, a selɛn ai ékob evwág amú a

cl3 être+Prés cl être+Prés maldéfini, cl3 être différent+Prés de peau autre parce que 3sg

nə afib ai alɛd. Á bə é bod bə avín, ékob dzám abomɛn dzə

être+Prés épaisseur et rudesse Chez cl 2 dem personnes cl2 noirceur, peau rel cl 7 entourer+Prés rel cl7

a kadə bɔ zóde .

Prés Fréq faire+Prés dépigmentation

Plaque : lésion indolore, bien démarquée, surélevée, ferme et indurée de plus de 2 cm de

diamètre et à bords irréguliers. La peau est souvent dépigmentée autour de la lésion chez les

personnes à peau sombre.

2. Abog ekyɛ: Á nfasɛn nkɔl enyiŋ angəngəmə, abog té éndə óngəngəmə ǎ

Phase de latence : dans analyse courbe vie microbe temps là alors microbe cl11

koməsɛn nə ayi bɔ nyúl mətom, á dzəŋa é byəm bi

se préparer+Accom peut Fut1 faire corps méchanceté cl11 chercher+Inch dem choses cl8

nə dzam vuala ǹnaŋɛn wě; abog té ǎ naŋ kig ngə kig a nə naŋ

Pouvoir Prob aider croissance Poss 3sg temps là 3sg grandir Neg ou bien 3sg pouvoir grandir

116

otətəg.

lentement

Phase de latence : dans la courbe de croissance bactérienne, définit l'intervalle de temps

durant lequel les micro-organismes préparent les conditions favorables à leur croissance ; la

croissance est nulle ou très lente.

3. Atólóg : ntugəlɛn yə á ékob ó tɔ tagə tɛ. Ó nə fəg

Papule: lésion de dans peau cl3 Etat Neg être douleux+Prés. Cl3 être+Prés Réit

mvúsɛn tagɛ kwí tsəndé dziá á ndam. enflure+Accom Neg atteindre+Prés centimètre un de large

Papule : lésion cutanée indolore surélevée de moins d’un centimètre de diamètre.

4. Atóm:okɔn ó a abwali ékob á Olusəranəsə ǎ kalan.

UB maladie rel cl 11 pourrir+Accom peau dont M. Ulserans 3sg transmettre+Prés Ulcère de Buruli : maladie infectieuse détruisant la peau et provoquée par

Mycobacterium ulcerans

5. Étúd : alɛd ǹtugəlɛn yə á ekob sí ó bǎ ai dzə, ó

Nodule: dur lésion de dans peau dessous cl3 coller+Accom avec rel cl7, cl3

tɔ təgɛ atɛ, bə tɔ dzə dzǎm abóbe, ó tɔ fe dzǎm. Etat Neg être douloureux, 3sg pouvoir+Prés rel cl7 Prob palper, cl3 pouvoir Réit Prob

ayaan démanger.

Nodule : lésion ferme, indolore, palpable, souvent accompagnée d’un prurit, d’un à 2 cm

de diamètre, localisée dans le tissu sous-cutané et en général adhérente à la peau.

6. Fól : ńtugəlɛn ékob təgɛ tɛ yá avəŋ á bələ biwéməga

Ulcère : lésion peau Neg être douloureux dont plaie cl5 avoir+Accom nécrose

á zǎŋ. Ḿboməná ó tɔ mfáɛn ai ekob é tɔ mvím. dans centre pourtour cl5 Etat creuser+Accom et peau cl7 Etat enflure

Ulcère : Lésion cutanée indolore, se caractérisant par un centre nécrosé, des bords

creusés et une peau œdémateuse

7. Mvím: alɛd ḿvúsɛn ó ayamɛn, ó tɔ təgɛ líg edúág;

Œdème rudesse enflement cl3 répandre+Récip, cl3 Etat Neg laisser+Accom profond;

ḿboməná təgɛ tonə á yéne, ó tɔ dzǎm atɛ ngə kig təgɛ diamètre Neg véritablement Prés+être visible, cl3 Etat Prob être douloureux ou bien Neg

117

atɛ; a tɔ fəg nâ ékob yə á ḿboməná mvím é nə dzǎm abɔ être douloureux; 3sg Etat Réit que peau de dans pourtour œdème cl7 être+Prés Prob être

esúsóde ngə kig təgɛ tsənde nyúl. É nə dzǎm ayamɛn á dépigmenter +Accom ou bien Neg changer+Accom corps. 3sg Pouvoir Prob se répandre vers

etun edzo ngə kig á edzo ésə. Á nə fə dzǎm asɔ ai abim partie membre ou bien vers membre entier 3sg Pouvoir Réit Prob arriver avec quantité endəgələ á nyúl ésə. tourment dans corps entier

Œdème : tuméfaction diffuse, étendue, ferme, ne prenant pas le godet, à bords mal

définis, parfois douloureuse, avec ou sans modification de la pigmentation de la peau affectée.

Elle peut s’étendre à une partie d’un membre ou à un membre dans son entièreté et elle

s’associe à des troubles généraux (fièvre).

8. Ngul azómbǒ : ngul nyúl dzə abiali ai dzə ngə kig enyi dzə

Force résistance force corps rel cl9 naitre+Accom avec rel cl9 ou bien dem rel cl9

abi ai nwonɛn asu yə na tə dzə akɔn eyɔŋ dzə atobɛn

acquérir avec durcissement pour de que Neg rel cl9 être malade lorsque rel cl9 rencontrer

ai edzom e nə tugulu nyul.

avec chose cl7 être capable de léser corps

Immunité : faculté naturelle ou acquise d'un organisme à ne pas devenir malade face à

un agent pathogène (poison, toxine, microbe)

9. Nsúl : é dzom é sə nə dzam vé ngə á zu ai edəgələ ngə okɔn

Poison dem chose cl5 tout pouvoir Prob donner soit amener avec trouble ou maladie

á nyúl bəvəvə (mod, tsíd, bilɔg ai bilé), dzə a éyɔŋ é nə mbarán, dans corps être vivant (homme, animal, herbes et arbres), même lorsque cl5 être infime

é nə fə sɔ ai akɔn ai mindzug (á biəm yə á abum, bə ndalga,

cl 5 être Réit venir avec maladie et tourments (dans chose de dans ventre pl membrane

angəngab nyúl, ai mədim yə a nyúl) yə a mod eziŋ a se kig dzam

cellule et eaux de dans corps) dont homme quelconque cl1 pouvoir+Neg Prob

a sié.

soigner Toxine : substance capable, à des doses très faibles, de provoquer la mort d'un

organisme vivant (homme, animal, végétal) ou d'induire des désordres pathologiques

irréversibles ou réversibles au niveau des organes, tissus, cellules ou liquides biologiques de

118

cet organisme.

ondondɔ ǎ fəb : asu dɔbəda, a nə evəgə bə abɔ ai atué

Injection 3sg tester+Accom pour hôpital 3sg être test cl2 faire avec goutte

á bələ angəngəmə á ntué ya bəbâla bə nyul, bəbâla yə a bə

cl5 avoir+Accom microbes cl16 être Term gardiens cl2 corps gardiens de dans cl2

avəg, bə abede atué te á ekob (abui biyɔŋ bə abede á nnəmə wɔ)

essayer 3sg poser goutte là dans peau ( beaucoup temps 3sg poser sur coeur bras)

abog tě bə alum ondondɔ a nə tagɛ ai okɔn á ngab bɛ yə á

Temps là 3sg piquer injection cl5 être Neg avec maladie dans partie deuxième de dans

ékob. Kan mvussɛn dzə akui é dzə dzə alədə ngə mod abələ ongəmə bə

peau type enflure rel cl7 sortir cl7 rel cl7 qui montrer si homme avoir microbe 3sg

ǎdzəŋ ngə mɔmɔ.

chercher ou rien

Intradermoréaction (IDR) est, en médecine, un test réalisé à l'aide d'une goutte de

liquide contenant les antigènes à tester, posée sur la peau (généralement de l'avant-bras), à

travers laquelle on va piquer l'épiderme à l'aide d'une aiguille stérile. La réaction

inflammatoire (hypersensibilité de type IV) obtenue détermine si le sujet possède ou non les

anticorps correspondants au produit testé (tuberculose, pollen, etc.).

III. Lexique

Le lexique d'une langue est un ensemble de mots aux dimensions variables. En effet, il

est impossible de recenser dans un seul document, tous les mots d’une langue ou d’un

domaine. Car, le fait que certains mots apparaissent ou disparaissent, rendent les limites

d’un lexique difficiles à cerner. Dans ce mémoire, nous avons choisi de mettre en exergue

cent lèmmes (ou entrée), en marge de tous ceux qui ont été explité dans le glossaire et sur

les fiches terminologiques.

119

Tableau n°:13: Lexique de l’ulcère de Buruli

N° d’ordre Lèmme français Traduction en bənə observations

1 Abcès mycobactérien ekəl « abcès »

En bənə, trois termes sont employés pour désigner ce terme français abcès. Selon le lieu d’apparition, on peut

avoir:“mbəmnɛ” abcès logé sur le sein; “alɛna”: abcès issue d’une morsure d’araignée ou de tout autre insecte et “ekəl” pour tout autre type d’abcès.

2 Actinomycose emag mwád « amas furoncles »

Néologisme issue d’un élargissement de sens.

3 Aggraver (á)tóg (avəŋ) « Aggraver (plaie) »

S’utilise en collocation avec le substantifavəŋ:plaie. Cependant, le mot (á)yag, est employé en collocation avec

okɔn:maladie

4 Amas ; tas Avís

« Tas »

Élargissement de sens

5 Amputation de membre ǹtsígɛn édzo « action de couper membre »

6 Analyse Mimfas

« analyses »

7 Articulation(s) Dz(m)ooga

«Articulation (s) »

revitalisation

8 Barrage myəgə

« digue»

Élargissement de sens

9 Bilharziose Ńnyííná « bilharziose »

revitalisation

10 Cancer kaŋsɛr « cancer »

11 Capacité immunitaire ngul mə lúməná « force de combat »

Néologisme

12 Cellule angəngáb nyúl « infime+particule corps »

néologisme

13 Centimètre tsende « centimètre »

revitalisation

14 Cercle ngiləná « tour »

revitalisation

120

15 Chapitre Ngap part

16 Cicatrice Éfəl cicatrice

17 Classification des patients

Məkán minkókɔn

Types malades

18 Cloison Ńtsígi séparation

Néologisme: élargissement sémantique

19 Coagulation ǹwónɛn coagulation

20 Coloration məyaŋ couleur

Néologisme: élargissement sémantique

21 Combattre (á) lúmɛn combattre

22 Complication ; aggravation (maladie)

ǹyáɛn aggravation

Voir lèmme n°3

23 Définition de cas Mətimi mə okɔn

explicationde maladie

Néologisme

24 Démanger (á) yaan

démanger

25 Dépigmentation Zóde dépigmentation

revitalisation

26 Derme ngab osuyə á ékob part 1er de dans peau

Néologisme

27 Desquamer (á)wome

nécroser

28 Détester ; avoir une affinité pour

(á) fəm détester

29 Diabète Ǹkógo

diabète

30 Diagnostic différentiel Akɔn á nə bebe Maladies qui etre+Présproche

néologisme

31 Diagnostiquer (á) big

diagnostiquer

revitalisation

32 Diphtérie cutanée Manda Diphtérie cutanée

revitalisation

33 Docteur dɔbədɔ personnel médical

121

34 Effriter (á) Dúŋ S’user en s’effritant

élargissement sémantique

35 Épiderme ngab bɛ yə á ékob part deuxième de dans peau

Néologisme

36 Être infecté (á) bili Etre contaminé

37 Être affecté (á)dzug Avoirlésion

38 Excision ǹwámɛn fait de racler

39 Exsudat edzúdzúg exsudat

revitalisation

40 Fibrine Fibírína fibrine

néologisme

41 Galle ntsaŋ Bouton de galle

42 Globule blanc bəzimbi yə á nyúl soldat de dans corps

néologisme

43 Graisse avɔŋ graisse

44 Grande saison des pluies

Susu Grande saison de pluies

revitalisation

45 Guérir (á) lɛd guérir

46 Guérison mvǎ guérison

47 Hermaphrodite ǹfwe etáṃa reproducteur solitaire

néologisme

48 Hygiène mətě higiène

revitalisation

49 Hôpital ndá byaŋ maison remède

50 Hypersensibilité Kási hypersensibilité

revitalisation

51 Imbiber (a) táb imbiber

52 Immunité à médiation cellulaire

ngul azombǒ nyul force resistance corps

néologisme

53 Immunosuppressif ntugulu nyúl léser corps

néologisme

54 Injection ; piqûre ondəndɔ

122

injection

55 Insecte angəngɛ

insecte

néologisme

56 Intradermoréaction óndəndɔ ǎ fəb ngul nyúl injection qui évaluer force corps

néologisme

57 Lèpre Zam lèpre

58 Lymphocyte T ləŋfositə tě Lymphocyte T

néologisme

59 M. Ulcerans uluséránəsə ulcerans

néologisme

60 Malodorant nkundi enyum empester odeur

61 Manifestation clinique d’une maladie

ndəm okɔn preuve maladie

Elargissement sémantique

62 Marais Engas marais

revitalisation

63 Marécage elɔbi marécage

64 Médecine traditionnelle məbálá bətí remèdes beti

65 Membrane ndaləgá enveloppe

66 Microbe óngəngəmə microbe

Elargissement sémantique

67 Microscope bíləmbe loupes

Elargissement sémantique

68 Moelle osseuse fɔŋ moelle osseuse

revitalisation

69 Morsure d’insecte ou d’araignée

alɛna

abcès

Revitalisation, voir lèmme n°1

70 Noma myé zɔg

noma

revitalisation

71 Organisation Elunga

(petite) association

revitalisation

72 Ostéomyélite Okɔn bivɛs

Maladie os

néologisme

73 Ouest nyimbi dzob

immersion solei

néologisme

123

74 Particule Bimvúm

particule

revitalisation

75 Partie ronger ndyɛn (é vóm ó nə) rongée endroit cl11 être+Prés)

76 Pathologie mfasɛn ákɔn analyse maladie

néologisme

77 Pian məbada

pian

revitalisation

78 Pourtour ; environnement mboməná pourtour

Élargissement de sens

79 Prolifération ntólɛn prolifération

Revitalisation

80 Rayons Minkokwe rayons

Élargissement de sens

81 Rayons actiniques Akitiník Rayons actiniques

néologisme

82 Rechute nkúlɛn (okǒn) rechute (maladie)

83 Recommandation nyóməlɛn sensibilisation

84 Sang məki sang

85 Se reproduire (á) fwe Se multiplier

86 Se soigner (á) syébɛn Se soigner

87 Séquelle eyəm handicape

Elargissement de sens

88 Sous cutanée ekob sí peau en dessous

89 Symptômes məlída signes

Néoligisme issue de la variante régional du dialecte bəti parlé dans la région d’Akonolinga, dans le Nyong et Mfoumou.

90 Synergie d’action səsá ǹgula

synergie

revitalisation

91 Technique ; savoir faire Akəŋ

miracle

Élargissement de sens

92 Tissu sous cutané mintalɛnyə á ekob sí tissusde dans peau en dessous

Élargissement de sens

124

93 Tissus mintalɛn

tissus

Élargissement de sens

94 Transmission ǹkalɛn

transmission

95 Tremper (á) du

tremper

96 Ulcère classique fól é nə zəzə ulcère qui être+Prés simple

97 Ulcère phagédénique tropical

Biya ulcère phagédénique

revitalisation

98 Ulcère typique fól é nəǹgumkan ulcèrequi être+Prés spécifique

revitalisation

99 Vacciner mkpwəlɛn mvǎŋ

vacciner

revitalisation

100 Virulence mətóm méchanceté

Élargissement de sens

IV. Fiches terminologiques

Elle comporte les informations consignées dans les dossiers terminologiques. Dans

le cadre de ce mémoire, nous avons élaboré dix fiches terminologiques bilingues

présentant le terme vedette dans chacune des langues en objet. Les fiches terminologiques

présentées dans ce mémoire constitueront une base de données non exhaustives des termes

relatifs à l’ulcère de Buruli, afin de surmonter certaines diffiultés detraduction et de

faciliter la communication entre les locuteurs bəti faŋet les locuteurs français.

IV.1 Comment lire une fiche terminologique

Une fiche est un assemblage de champs. Chaque champ accueille un type

particulier de données. Ainsi, un champ contiendra tantôt une vedette, tantôt une

marque grammaticale, tantôt un code d’auteur, etc. En terminologie comparée, une

fiche est composée d’au moins deux modules linguistiques et ces modules

comprennent des champs répétitifs. Il s’agit notamment de la dénomination, du

domaine, de la langue, de la définition, du contexte, des synonymes, des explications,

des termes abrégés, des collocations, de l’identité, de l’Etymologie, des références

bibliographiques, etc.

IV.1.a:La dénomination (Terme vedette)

125

Elle est introduite par VE: vedette, et est saisie sous sa forme canonique; les

substantifs sont écrits au nominatif singulier, les verbes à la forme infinitive, les adjectifs au

masculin, etc. Les termes complexes techniques occurent dans leur ordre naturel. Exemple:

Bacille acido-alcoolorésistant :Ángəngəmə dá ngandza á aləkól

Microbe qui resister+Prés même dans alcool

IV.1.b: La langue

Cette entrée informe sur le code langagier utilisé. L’abréviation porte très souvent

sur les deux premières lettres de la langue ou sur les trois premières afin d’éviter toute

confusion. Exemple:Fr:français; Bə:bəti;Bən:bənə

IV.1.c:Le domaine ou DOM

Il consiste à orienter la compréhension du lecteur par rapport à une signification

précise. Pour ce faire, il est nécessaire que le sous domaine ou SDOM circonscrit dans le

champ sémantique dans lequel la vedette soit compris.

IV.1.d: La définition ou DEF

Elle décrit une notion et permet de la différencier des autres notions à l’intérieur

d’un système notionnel. Il est important de préciser la portée d’une définition en cas de

besoin. En effet, certaines définitions ne sont propres qu’à un domaine précis.

IV.1.e: Contexte: CTX

SYN:Synonyme

Terme abrégé ou ABR: certaines dénominations s’écrivent sous une forme

abrégée (sigles, acronymes, etc.), qu’il convient de mentionner sur la fiche terminologique.

Explication ou EXP: En l’absence de définition, la fiche terminologique doit

comporter une explication, un contexte ou une illustration.

B.E:Bureau émetteur, c’est à dire l’organisme pour lequel la fiche a été rédigée.

Exemple: UYI-FALSH=Université de Yaoundé I-Faculté des Arts, Lettres et Sciences

humaines.

TY: Type, notamment la collection terminologique à laquelle appartient la fiche.

NI: Numéro d’identification qui est également le numéro de la fiche.

CM: Code matière ou de domaine. Dans ce mémoire, il s’agit de:

la terminologie-Sémantique, codifiée LAB

REF:Référence

FT:Fiche terminologique

Etymologie:Ety

126

Note ou NT: Cette entrée porte sur les observations qui ne sont pas coonsignées

dans les autres rubriques de la fiche. On peut par exemple y préciser que le terme est une

variation régionale.

IV.2 Liste des vedettes

N° d’ordre

Vedette en français N° FT Vedette en bənə

1 Agent étiologique 3 Óŋgəgəmə ǎ kalan

2 Bacille acido-alcoolorésistant 7 Ángəngəmə á nə ngul tɔ á aləkól

3 Biopsie 6 Ǹfas bisərəga

4 Dépistage 10 Mbigɛn

5 Effet cytotoxique 2 Bəwě bə angəngáb nyúl

6 Forme ulcérative 9 (Ékan é nə) fól

7 Ganglion 8 Mbaŋ

8 Granulome 5 Ǹló (fol) 9 Histopathologie 1 Ndɔŋ okɔn á nyúl

10 Médiation cellulaire 4 Ngúl azombo (nyul)

Domaine: symptomatologie, Diagnostic, cause de transmission;

Tableau N°14: Liste des vedettes

127

BE:UYI-FALSH

TY:MEM14

NI:03

CM:MED-PATH

AU:ENT

FR VE Agent étiolique, exp

DF organisme principal responsable de changements chez un animal hôte, conduisant

à la maladie.

PH Par exemple, la maladie du point blanc est due à cryptocarion (fréquemment). A ce

moment-là, cryptocarion est l'agent étiologique.

NT L’étiologie est l’étude scientifique du comportement des animaux dans leur milieu

naturel. Cependant, l’étiologie est également une discipline médicale qui étudie les

causes des maladies.

RF Nikonov (V.). L'Étymol.? Non l'étiologie. R. intern. Onom. 1960, pp. 161-166

http://www.alorthographe.com/ Corinne Duval/18 juillet 2012

http://www.aquaportail.com/definition-5887-agent-

etiologique.html#ixzz2kPR53SwP

SYN Agent causal

OBS Étiologique ou éthiologique ? La bonne orthographe est : étiologique. Pas de ‘ h ‘.

Éty Le mot vient du grec aitia = cause, et logos = science. Ne pas confondre avec ‘

éthologique ‘.Étiologique, adj.attesttesté en 1811 (Hanin Méd.); du radical

étiologie, suff. -ique*.

Bən Nló Ebug óngəngəmə ǎ kalan

microbe rel+Prés transmettre Ntimɛn Dzom é nətín ǹtsedɛn á nyul ya okɔn ó nyinəya. Dzom te é dzǒ dza a zu

Chose

ay okɔn. Mbelɛn Anə óngəngəməá dzug bɔ á tin okɔn wɔ kuli mə tuɔn mə afum á ekob anə

dzoé nə ǎ kəripotəkarieyɔŋ. Eyoŋ té bə adzo hə ná kəripotəkarieyɔŋ

enyə anə óngəngəmə ǎ kalan wo. RF Ǹtimɛn ǹtili kalada SYN Óngəngəmə ǎ və

128

BE:UYI-FALSH

TY:MEM07

NI:14

CM:MED-HISTOLOLOGIE

AU:ENT

FR VE Bacille acido-alcoolorésistant,expr

DF bactérie ne se décolorant ni sous l’action des acides forts, ni sous l’action de

l’alcool.

PH Les mycobactéries sont ainsi définies comme des « bacilles acido-alcoolo-

résistants » ou BAAR.

NT EXP: La propriété d'acido-alcoolo-résistance est liée à la structure même de

leur paroi cellulaire qui forme une véritable enveloppe cireuse et protectrice

du fait de sa richesse exceptionnelle en acides gras et lipides.

RF http://dico-sciences-animales.cirad.fr/ (article acido-résistant)

http://www.microbe-edu.org/glossaire/detail.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mycobacteriaceae

SYN acido-résistant

OBS BAAR

Bən Nló Ebug óngəngəmə ǎ ngan dzǎ aləkol

Ntimɛn É bakətəriya a nə tagə wudɛn ngə á bə asidə bə nə ngul, ngə á aləkol

Mbelɛn Be a atag bə mikobakətəriya a nda ángəngəmə da ngan dzǎ aləkol

(ANDA)

Nyəmetɛn Nganɛn â aləkol ó tii a nloŋɛn nyul angəgabə nyul daba,amu onə

eyəyab ay asen. Anə fəgabui avɔn ay mbɔan nguməkan te oŋgwɔ wɔ a

kamɛn ay angəgabə nyul á asidə á aləkol.

RF Ǹtimɛn ǹtili kalada

ABV ONDA /ANDA

129

BE:UYI-FALSH

TY:MEM14

NI:06

CM:MED-HISTOLOLOGIE

AU:ENT

FR VE Biopsie, n

DF Prélèvement d'une petite quantité de tissu en vue de l’examiner au microscope

et de poser le diagnostic.

CTX La biopsie permet d'étudier par la suite le tissu ou le morceau d'organe prélevé

: grâce au microscopique échantillon de peau (biopsie cutanée) ou d'organe

(biopsie de la prostate, biopsie de l'utérus et biopsie du col, biopsie des

poumons, biopsie du rein...), le médecin pourra poursuivre ses analyses et

avoir des résultats précis.

NT Le terme biopsie a été utilisé par Besnier en 1879 pour désigner la technique

employée pour prélever sur le vivant un échantillon, un fragment d'organe ou

de tumeur afin d'apporter un diagnostic de certitude, après examen

microscopique de la ponction constituée de tissu (ensemble de cellules)

provenant de l'organe ou de la tumeur en question.

RF Bulletin du Cancer. Volume 88, Numéro 8, 719-23, Août 2001, Editoriaux

www.docteurclic.com/examen/biopsies.aspx

http://dictionnaire.doctissimo.fr/definition-biopsie.htm

Éty 1879 médécine. (Ernest Besnier dans Garnier-Del.); 1922 (Lar. univ.). Créé

par le dermatologue français. E. H. Besnier [1831-1909] à partir du rad. du gr.

β ι ο ς (bio-*) et ο ψ ι ς (opsie*).

Bən Nló Ebug

Ǹfas biserega ; Osélé yə á nyúl dzə akə á mimfas bíləmbe

Ntimɛn Ǹsedɛn mbaran nyul asu mimfas biləmbə ndəmbɛn bə nə dzam abig

okɔn. Mbelɛn Ńfas biserega wɔ a vɔlɔ nə a bə fag á nyul bə atsig. Bisedega ya

ekob,ngə ebi bi pərosətad nge kombô ngə zɛn abié, des poumons, ngə

ebi mimban mitam ...), be dɔbəda bə nə dzam a toŋ mimfas mité asu

yə na a bə biibiyalɛn bitɔ tutué. RF Ǹtimɛn ǹtili kalada

130

BE:UYI-FALSH

TY:MEM14

NI:10

CM:MED-

AU:ENT

FR VE Dépistage, n

DF démarche visant à détecter, au plus tôt, en l'absence de symptômes, d'une ou

de plusieurs maladies ou d'anomalies dites "à risques" chez un individu.

PH test de dépistage

NT EXP: Le test de dépistage permet de détecter les anticorps spécifiques à une

pathologie présente dans l’organisme

RF Mosby's Dictionary of Medicine, Nursing & Health Professions,

Elsevier/Mosby, octobre 2012, 2048 p.

Jane Case-Smith et Jane Clifford O'Brien, Occupational therapy for children,

St-Louis, Mosby, 2005, « Purposes, processes, and Methods of Evaluation »,

p. 221-222

Éty 1922, P. Pruvost ds E. Sergent, Technique clinique médicale et sémiologie,

831 ds Quem. Fichier). Dérivation de dépister; suff. -age*.

Bən Nló Ebug Mbigɛn

Ntimɛn Zɛn yə a volɔ a kulɛn okɔn mbuag nge abui akɔn, kə bidəgələ biziŋ,

yə a bi nə dzam a bonde okɔn, eyɔŋməlida mə sə kig.

Mbelɛn Mbigɛn okɔn

Nyəmetɛn Mbigɛn okɔn o a volɔ nə a bə a kuilɛn ǹguməkan bəzinbi bə asyé

asu okɔn eziŋ bə toé ya á nyul.

RF Ǹtimɛn ǹtili kalada

131

BE:UYI-FALSH

TY:MEM14

NI:02

CM:MED-

AU:ENT

FR VE Effet cytotoxique

DF Se dit des substances nocives pour les cellules, ayant donc la propriété de les détruire.

PH Des effets indésirables à moyen terme des cytotoxiques sont une conséquence

directe de leur effet cytotoxique, qui n’est pas limité aux cellules cancéreuses mais

affecte aussi d’autres cellules qui se divisent rapidement.

NT EXP: Les chercheurs américains ont montré dans un article paru dans la revue Cell

comment des bactéries Gram positif exercent leur effet cytotoxique en induisant la

formation de pores dans la membrane de la cellule hôte.

RF www.futura-sciences.com/magazines/sante/.../biologie-cytotoxique-

Bən Nló Ebug Bəwě bə angəngáb nyúl

Ntimɛn Anə ebiəm bi a tugulu angəngáb nyul, bi tɔ fəg da a dzam a wé

Mbelɛn Biyəmə biyəŋ bi mam bia yéne á angəngabə nyul á mvus yənə eyɔŋ

eziŋ amu bəwě bə angəngáb nyúl té. Nala o tii kig və ay angəngab

nyul yə a bili yə kaŋsɛrə vəbi o a bii fəg angəngab nyul anə tagɛ ay

kaŋsɛrə

Nyəmetɛn Bə yəmə mam yə á amərəka bə nga tili, á kalara bə yəmə bə a loé nə

Cell, akia afé angəgəmə də a və akɔn ánə Bəwě bə angəngáb nyúl eyɔŋ

bə abonde nkuɛn banə məlɔŋ á ndalga yə á angəngáb nyúl é mbəgə yə a bə.

RF Ǹtimɛn ǹtili kalada

132

BE:UYI-FALSH

TY:MEM14

NI:09

CM:MED-

AU:ENT

FR VE Forme ulcérative, expr

PH A un stade plus avancé, de véritables ulcères sont présents autour de certaines

dents qu'ils déchaussent. Ces ulcères deviennent rapidement purulents: C’est

la forme ulcérative purulente de la stomatite.

NT EXP: Les tumeurs dont le developpement anatomopathologique se fait sous

forme ulcérative ou végétante, s’associent habituellement à des phénomènes

de nécrose tissulaire en surface, aboutissant à une halitose pathologique.

RF Mithridade Davarpanah, Stéphane de Corbière, Mihaela Caraman - 2006

Terme

voisin

Forme végétante

Bən Nló Ebug Ékan é nə fól; fól

Mbelɛn É yɔŋ avəŋ á nga bulu yə a ayag, minfaŋ mi fol mi a bomɛn məsoŋ məziŋ,

mə nga koali. Fól te dzə a vol fug: edzǎ be aloe nəékan mi zɔgé nə fól.

Nyəmetɛn Mintugulɛn mi a boali minson mia vəŋɛn fól mia kadə veme ekob

ósú. Nala onga bulu bɔ nə nyul é yaan eyə yaan.

RF Ǹtimɛn ǹtili kalada

133

BE:UYI-FALSH

TY:MEM14

NI:08

CM:MED-

AU:ENT

FR VE Ganglion (lymphatique),n DF nodule disposé le long d'un vaisseau lymphatique dans certaines régions du

corps. PH Les ganglions sont de petits organes arrondis, disséminés partout dans

l'organisme sur le trajet de la circulation lymphatique. NT EXP: Les ganglions filtrent la lymphe et jouent un rôle dans les défenses

immunitaires de l'organisme. OBS Chaque fois qu’on parle de ganglion sans autre spécification, l'on se réfère

en général, au ganglion lymphatique. Syn ganglions lymphoïdes Terme voisin Adénopathie RF JR Goss, M Mata, WF Goins, HH Wu, JC Glorioso… - Gene therapy, 2001 -

cat.inist.fr HA Quigley, RW Nickells, LA Kerrigan, ME Pease - ophthalmology & visual, 1995 – ARVO DM Berson, FA Dunn, M Takao - Science, 2002 - biosci.usc.edu

Bən Nló Ebug Mbaŋ

Ntimɛn Mbaŋ o a kui á nsis, ewi oa bəgə kig məkǐ, á bitun bi nyul biziŋ.

Mbelɛn Mimbaŋ mí nə banə bi bouma bi nə miamɛn á nyul, é vom

bidzudzug bi alod.

Nyəmetɛn Mimbaŋ mia lɛ bidzúdzúg mi kamɛn fəg ay nyul

RF Ǹtimɛn ǹtili kalada

134

BE:UYI-FALSH

TY:MEM14

NI:05

CM:MED-

AU:ENT

FR VE Granulome, n Df Le granulome est une tumeur de nature inflammatoire qui peut apparaitre au

niveau de certaines zones de l'organisme, peau, organes ou muqueuses. PH Il se présente au niveau cutané comme des petites surélévations qui peuvent

avoir tendance à gratter. Les granulomes peuvent être dispersés ou former des plaques. Ils sont dus à une inflammation chronique causée par un corps ou un organisme étranger : des cellules de nature différente vont proliférer et générer le granulome. En général, le granulome est bénin.

RF FOND L, MICHEL JL, GENTIL-PERRET A MASSON E (2000) Granulome annulaire de l'enfant, in Journal of Zoo and …, - BioOne Antemortem diagnosis and attempted treatment of (Halicephalobus) Micronema deletrix infection in a horse

Terme voisin

Nodule

Bən Nló Ebug Nló (fol)

Ntimɛn Ǹló fól ngə avəŋ ó nə okɔn o a tugulu mə vóm mə nyúl məziŋ, anə

ekob, bi syɛn ngə kig ǹnəme nyúl, ngə minson. Ó nə feg kui anə man

abom á ekob.

Mbelɛn Nfâ yə a ekob, ǹló té ó nə və anə ban mə bóm mə toa dzam ayaan.

Minló mi okɔn mí nə dzam bɔ ǹmiamɛn á nyúl ngə a bɔ mə bad.

Minló mia akui eyɔŋ okɔnn o tɔbɔ yə a kɔm á nyúl amú bəyəŋ bə nə

á nyúl. Ángəngab nyúl dá vəŋɛn á nga byé minló. Abui biyoŋ, nló ó

sə kig mətom.

Mbonde Ǹtimɛn ǹtili kalada

135

BE:UYI-FALSH

TY:MEM14

NI:01

CM:MED-

AU:ENT

FR VE Histopathologie, n

DF Identification microscopique des dégâts cellulaires observés dans une

pathologie donnée

PH L’Unité d’Histopathologie étudie les interactions Hôte-Agent pathogène en

pathologie humaine et/ou expérimentale. L’Unité effectue des expertises en

Histopathologie humaine mais la majorité des travaux concerne l’étude des

modèles expérimentaux et l’analyse des différentes étapes de la réaction

inflammatoire dans un organe cible.

NT L’histopathologie est la discipline médicale destinée à poser un diagnostic par

l'étude microscopique des tissus vivants ou mort;

RF www.larousse.fr/dictionnaires/francais/histopathologie/40078

Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 654).

Éty du grec ι σ τ ο ς, histos« tissu » ou ι σ τ ι ο ν, pathos,« souffrance » et

entrant dans la construction. de mots savant appartenant au domaine de la

biologie.

Bən Nló Ebug mimfas bíləmbə mí alədəbía é kán okɔn ó man ya ándáman nyúl

Mbelɛn É ngab ǹyəmen mam yə á dzə a fag okɔn mod á nyúl ay á biləmbə,

endzədza fas Ndɔŋ okɔn á nyúl édzə fəg dza ayəgɛ eyiŋ ǹkókɔn

banə óngəngəmə ǎ kalan okɔn té.Sukulu tě enyə ǎ kuli bəbela yə a Ndɔŋ

okɔn á nyúl á nyúl mod. Və abui bibisye yə a bi tii ay sukulu té bi

adaŋ bəbə bivəgəle ay mimfas yə a kan esə ngumə núl eziŋ dzə a

wodɛn ǹtugulɛn.

Nyəmetɛn Ásukulu dɔbəda, Ndɔŋ okɔn á nyúlé dzə dzə a lədə akia afé bə abig

okɔn, amu dzə afas é nyúl évə ay ényi énə ǹwuɛn á biləmbə.

Mbonde Ǹtimɛn ǹtili kalada

136

BE:UYI-FALSH

TY:MEM14

NI:04

CM:MED-

AU:ENT

FR VE Médiation cellulaire, expr

DF Il s’agit d’un plan d'attaque de l’organisme qui implique d'autres globules

blancs. En particulier les lymphocytes T qui déclenchent des attaques directes

contre l'ennemi.

PH Immunité à médiation cellulaire

NT La médiation cellulaire se dit d'une réaction immunitaire acquise dont les

effecteurs sont des cellules telles que les lymphocytes T cytotoxiques ou les

cellules tueuses.

RF http://www.corpscite.be/xml/sites-SITE--IDC-2122-IDD-3717-IDS-3860-

.html

Nous espérons que les fiches ainsi élaborées vont permettre aux personnels de la santé

et aux chercheurs linguistes d’avoir un outil facilement exploitable pour peu que les uns et les

autres veulent résoudre des difficultés de traduction dans le domaine épidémiologique de

l’ulcère de Buruli.

Bən Nló Ebug Ngúl azombó

Mbelɛn É nə ngumba akomdo nyúl dzə a bəlɛnə ai dzə asu yə nə dzə alumɛn ai kan edzom esə énə dzam tugulu dzə. Akomdo té a nə asu ngumkan bə zimbi bi ziŋ yə a ba loé nə a ləŋfositə tě. Ebə bə a dzimbi ebiəm bia tsaâ nyul.

Nyəmetɛn Ngúl azombo nyúl é nə enyi yə a nyúl dzə a bi amu nwónɛn dzə a wón ai mban bitɛ. Bə ləŋfositə tě enbə bə awé angəngab nyul esə dza zu tsaǎ bitɛ.

Mbonde Ǹtimɛn ǹtili kalada

137

CONCLUSION GENERALE

Les problèmes de la traduction médicale et de terminologisation issus du transfert de

message du français vers la langue bəti-faŋ en généralet vers la variante bənə en particulier

ont été l’objet de ce mémoire. La traduction de ce corpus médical portant sur la lutte contre

l’ulcère de Buruli nous a permis de déceler des difficultés de communication auxquelles sont

confrontés les professionnels de la santé, les linguistes et les populations cibles. Ces

difficultés résident surtout au niveau de la conceptualisation de la maladie qui diffère selon

l’approche occidentale (qui est celle du personnel médical) ou celle des populations à risques

(qui est l’approche traditionnelle). Cette différence de conceptualisation génère des codes

distincts qui freinent la communication entre le personnel sanitaire et les malades.

Or, le partage du code et du contexte sont des éléments essentiels de la transmission

d’un message. Rappelons que l’ulcère de Buruli, selon la conception occidentale, est une

maladie tropicale causée par une microbactérie. Au Cameroun, elle sévit sur les abords du

fleuve Nyong. Dans ces localités, la plupart des populations pensent que ce fléau est dû à un

sortilège malfaisant et que la médecine traditionnelle constitue le meilleur moyen d’y

remédier.

Cette conception découle du manque d’informations relatives à la contamination, au

dépistage, à la prise en charge et à la prévention de la maladie. Au plan linguistique, la

mauvaise catégorisation du domaine de spécialité de cette maladie pose des problèmes de

conceptualisation et de contextualisation à la terminologie développée par les acteurs de ce

domaine. Car, la mauvaise appréciation du domaine de spécialité est susceptible de générer

des termes désignant des réalités relevant d’un autre ressort.

De plus, lorsque l’ulcère de Buruli est présenté aux populations locales dans une

conceptualisation occidentale, avec une terminologie française, il est possible que le message

prête à équivoque chez nos cibles principales. Pourtant, le niveau de développement des

langues camerounaises en général et du bənə en particulier, nepermet pas toujours de

transmettre le message technique à un niveau notionnel spécialisé.

Des extraits du document Ulcère de Buruli, Infection à Mycobacterium Ulcerans,

publié en 2000 par l’OMS avec la contribution de l’Association Française Raoul

FOLLEREAU de la Fondation Nippone, ont constitué notre corpus. Pour traduire ce

document, des procédés de conceptualisation tels que la métaphore, la création d’équivalence

formelle, l’emprunt et la normalisation terminologique ont été mis à contribution au niveau de

l’élaboration des termes. Ainsi, nous avons proposé une centaine de néologismes (emprunts et

des créations).

138

Nos résultats comptent également une centaine d’élargissements sémantiques ainsi

qu’une centaine de termes revitalisés. Afin de faciliter l’utilisation des produits

terminologiques relatifs à ce mémoire, certains résultats ont été organisés en lexique, glossaire

et fiches terminologiques. Ce mémoire contient aussi une arborescence générale de l’ulcère de

Buruli au Cameroun et une arborescence spécifique à l’épidémiologie de ce fléau dans les

zones endémiques.

Par ailleurs, une traduction commentée est également disponible dans ce mémoire.

Cette traduction est adaptée à la formulation du message dont la terminologie, la syntaxe, les

idiotismes et les collocations qui sont socialement et culturellement familiers au public bəti-

faŋ en général et bənə en particulier. Le commentaire effectué à la suite de la traduction du

corpus, analyse les aspects pratiques de la traduction en objet, à la lumière des concepts

linguistiques et extralinguistiques.

Les concepts linguistiques d’analyse se sont fondés sur les “ procédés de traduction”

énoncés par VINAY et DARBELNET (1958/1977), sur les difficultés de terminologisation,

sur l’harmonisation de la traduction bənə au jargon médical, sur le respect des idiotismes.

Nous nous sommes en outre basée sur les spécificités syntaxiques du bənə. Cette technique

visait à traduire le plus naturellement possible, les titres, les aspects grammaticaux, les

déterminants et des idiotismes.

Au plan extralinguistique, nous avons abordé la traduction en considérant le processus

cognitif qui intervient dans toute situation d’énonciation. Nous avons donc réétudié les

procédés d’adaptation et d’équivalence selon les spécificités culturelles et sociologiques de la

cible. Il est vrai que la notion d’équivalence en tant qu’objectif du processus de traduction est

loin de faire l’unanimité. Les approches de CATFORD (1965), de NIDA (1964, 1969), de

LEDERER (1994), relèvent d’ailleurs que la conception du sens n'est pas toujours homogène,

mais plutôt problématique. Car l’établissement d’une équivalence dépend de l’interprétation

et de l’acception du traducteur. Ainsi, la traduction réalisée dans ce mémoire est axée sur le

sens contenu dans l'intention de l'émetteur du message. Nous avons cependant étoffé le texte

cible à travers l’explication des termes scientifiques afin de fournir plus d’informations au

destinataire principal de notre texte.

Rappelons que le document corpus a été écrit par des médecins pour le personnel de

santé. En changeant de cible, nous avons dû définir, non seulement une compétence

sémiotique, mais aussi une compétence culturelle pour former une communication efficiente

pour la cible (CATHELAT et EBGUY : 1988) de la langue bənə. En utilisant la rhétorique,

139

nous avons créé un texte qui privilégie la cible bətiphone au détriment des spécialistes de la

santé.

Dans son ouvrage La Communication multilingue, GUIDERE (2008) démontre que la

traduction est envisagée dans de nombreux cas comme un acte de communication qui tente de

relayer une intention de communication par-delà les barrières linguistiques et culturelles et

que le traducteur est un communicateur qui cherche à maintenir la cohérence du message dans

un but particulier et pour des récepteurs spécifiques. Ainsi, nous avons, en tant que traducteur,

fait valoir notre compétence de médiateur culturel pour faciliter l’appropriation du message

initial à la nouvelle cible. Cela nous a permis de faire face à la traduction des noms des lieux,

d’effectuer des suppressions de certains traits culturels de la langue source, jugés abstraits

dans la culture cible. Inversement, nous avons procédé aux ajouts de certains concordants de

la culture cible.

Nous proposons, par ailleurs, des mesures de vulgarisation des informations

contenues dans ce mémoire. Nous suggérons par exemple la valorisation de l’expérience

acquise par le personnel médical en activité dans les localités cibles. Il serait également

opportun de faciliter l’accessibilité de nos supports (traduction, glossaire, lexique, fiches

terminologiques) et de renforcer les stratégies de communication communautaire. Nous avons

pu observer des atouts dans la mise en œuvre des stratégies de sensibilisation des populations

cibles contre l’ulcère de Buruli lors des campagnes menées par le personnel de santé et les

organismes impliqués dans ce combat. Il s’agit notamment:

- d’une collaboration fluide entre les animateurs locaux et les organismes

gouvernementaux et internationaux ;

- de l`existence d'esprit de créativité et d'engagement de tous les personnels de santé,

en termes de techniques de sensibilisation.

Il existe cependant des points à améliorer en termes de sensibilisation des populations.

Voici donc quelques suggestions pratiques afin de pouvoir élargir l`approche à l`échelle.

Notre proposition, en vue d’un enrichissement de la langue bəti-faŋ, suggère que les

acteurs de la lutte contre l’ulcère de Buruli s’appuie sur les principes de base de la

communication. Cette dernière intervient toujours dans toute planification de stratégie de

changement de comportement. C`est pourquoi nous pouvons la considérer comme fondement

ou outil de base pour promouvoir le développement ou le changement social à travers les

outils linguistiques proposés dans ce mémoire.

Nous avons constaté lors de nos descentes sur le terrain que plusieurs relais

140

communautaires ne sont pas alphabétisés en langue locale. Il est donc nécessaire que ceux-ci

soient initiés à la lecture et à l’écriture du bəti-faŋ. S’il est vrai que le niveau d’énonciation

orale de ces relais est satisfaisant, leur capacité à lire et à écrire le bəti-faŋ pourrait les aider à

parfaire leurs connaissances notionnelles de l’ulcère de Buruli. Mais pour transmettre les

messages de sensibilisation, il faudrait que les relais communautaires et les personnels de

santé soient eux-mêmes convaincus de l’importance de ce qu’ils annoncent ou du moins

maîtrisent ce qu’ils transmettent.

Il faudrait, par ailleurs, que le personnel, impliqué dans la lutte contre l’ulcère de

Buruli, sache susciter la prise de conscience auprès des populations à risques. En effet, il est

question ici, d’amener la cible à intégrer les risques ou les problèmes qu’elle ne conceptualise

pas jusqu’ici. Afin de rendre cette prise de conscience digeste, des messages de sensibilisation

pourraient être introduits dans les activités d`animation culturelle. Des comédiens ou amateurs

de théâtre présenteraient des sketchs, intégrant la terminologie élaborée dans ce mémoire,

pendant les regroupements locaux.

Susciter l’intérêt de la cible locale en faveur de la lutte contre l’ulcère de Buruli

participerait aussi à lutter contre ce fléau et surtout à promouvoir les résultats auxquels nous

sommes parvenus. A force de rappeler aux populations vivant dans les zones endémiques que

les possibilités de contamination de l’ulcère de Buruli et les traitements sont scientifiquement

établis, elles seront conscientes des risques encourus et chercheront davantage à recevoir des

informations additionnelles sur ce sujet. Pour parler en termes techniques, on pourrait dire

qu’elles commencent à évaluer le problème de façon informelle. Les résultats auxquels nous

sommes parvenue, pourront constituer une base terminologique pour les centres de santé

spécialisés dans la lutte contre l’ulcère de Buruli. Nous comptons à cet effet remettre une

copie de notre travail à toutes ces formations médicales, ce d’autant plus qu’elles ont été des

partenaires privilégiés de notre recherche.

En plus des différentes bases de données physiques de nos résultats, il serait également

opportun de créer une base de données terminologiques virtuelle français>bəti-faŋ. Une

diversification des supports peut être bénéfique à la vulgarisation des résultats de notre

mémoire. En effet, la publication par internet des résultats auxquels nous avons abouti

permettra d’étendre le circuit de consommation. Une fois que ces résultats seront disponibles

en ligne, ils pourront être consultés par des publics divers en l’occurrence des chercheurs, des

étudiants, des médecins, ainsi que par des sympathisants du bəti-faŋ. Cette base de données

virtuelle pourrait jeter les bases d’une bibliothèque virtuelle des lexiques des langues

camerounaises.

141

Nous nous sommes attelée, dans notre mémoire, à traduire un corpus technique

relevant du domaine médical vers le dialecte bənə de l’unité langue bəti-faŋ. Nous avons été

confrontée aux problèmes de conceptualisation et de terminologisation du jargon médical.

Au plan de la conceptualisation, nous avons constaté un écart entre la description de

l’ulcère de Buruli selon la culture Bəti et la description occidentale. Nous avons opté pour

l’approche occidentale de la maladie. Toutefois, l’approche bəti reste à explorer. Car, les

notions et termes Bəti portant sur le dépistage de l’ulcère de Buruli, son traitement et sa

prévention sont très différents de la conception occidentale.

Au plan de la terminologisation, nous avons fait face aux problèmes de traduction

relatifs au respect du génie de la langue cible (structure, termes idiomatiques), et aux

habitudes culturelles des principaux destinataires. Nous avons abordé un début de solution

aux problèmes de traduction français > bəti-faŋ. Toutefois, des recherches complémentaires

pourraient concourir au développement du bəti-faŋ en général, et du bənə en particulier. Il

s’agirait notamment de réaliser des traductions commentées et d’en extraire une terminologie

portant sur la procréation chez les Bantou, en général, et les Bəti, en particulier. L’on pourrait

par ailleurs, mener des recherches relatives à la traduction vers le français de littérature orale

axée sur la place de la femme dans la société traditionnelle camerounaise.

142

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151

TABLE DES MATIÈRES Dédicace………………………………………………………………………………………….. I

Remerciements…………………………………………………………………………………… II

Résumé………………………………………………………………………………………........ III

Abstract…………………………………………………………………………………………… IV

Liste des symboles et abréviations……………………………………………………………….. V

Liste des figures et tableaux……………………………………………………………………… VII

Introduction générale ……………………………………………………….. …………………... P. 1

1. Présentation du sujet………………………………………………………...…................................................. P. 1

2. Articulation du problème………………………………………………………................................................ P. 3

3. Questions de la recherche………………………………………………………................................................. P. 4

3. 4. Motivations…………………………………………………........................................................................ P .4

4. a. Motivations personnelles………………………………………………………................................... P. 4

4. b. Motivations scientifiques……………………………………………………….................................. P. 5

5. Objectifs………………………………………………………............................................................................ P. 5

5. a. De l’enrichissement………………………………………………………....................................................... P. 5

5. b. De la revitalisation………………………………………………………........................................................ P. 6

5. c. De la modernisation………………………………………………………...................................................... P. 6

5. d. De la sensibilisation et du changement de comportements……………………………………………….. P. 6

6. Nécessité de l’étude………………………………………………………......................................................... P. 6

7. Délimitation du domaine……………………………………………………….................................................. P. 7

8. Cadre théorique………………………………………………………................................................................. P. 7

8. a. De la Traduction………………………………………………………..........................................………………. P. 7

8. a.1. Les théories linguistiques………………………………………………………........................................... P. 8

8. a.2. Les théories interprétatives………………………………………………………........................................ P. 12

8. a.3. Les théories inférentielles……………………………………………………….......................................... P. 16

8. a.4. Les théories décisionnelles ………………………………………………………........................................ P. 17

8. b. De la terminologie………………………………………………………........................................................ P. 21

9. Méthodologie……………………………………………………….................................................................. P. 21

10. Revue de la littérature………………………………………………………................................................ P. 24

11. Annonce du plan……………………………………………………….......................................................... P. 26

Chapitre premier : éléments fondamentaux de l’ewondo…………............................................. P. 28

152

I.1. Phonologie ……………………………………………………….................................................................... P. 29

I.1.a. Les consonnes………………………………………………………............................................................ P. 29

I.1. b. Les voyelles………………………………………………………............................................................... P. 30

I.1. c. Les tons………………………………………………………....................................................................... P. 30

I.2. Le verbe……………………………………………………….......................................................................... P. 31

I.2.a. Les aspects et le mode ………………………………………………………................................................ P. 32

I.2.b. Les aspects et les aspectuels………………………………………………………....................................... P. 32

I.2.c. Définition de la modalité temporelle……………………………………………………….......................... P. 36

I.3. Le temps ………………………………………………………..................................................................... P. 37

I.3.a. Le Passé………………………………………………………...................................................................... P. 38

I.3.a.1. Le Passé 3:/ŋgá/ ………………………………………………………..................................................... P. 38

I.3.a.2. Le Passé 2 : /á/ ………………………………………………………....................................................... P. 39

I.3.a.3 Passé 1/ /………………………………………………………............................................................ P. 41

I.3.b. Présent /à/………………………………………………………................................................................. P. 42

I.3.c. Le Futur……………………………………………………….................................................................... P. 43

I.3.c.1. Futur 1 /àyì/ ………………………………………………………......................................................... P. 45

I.3.c.2. Futur 2 /Ń-/……………………………………………………….......................................................... P. 46

I.3.c.3. Futur 3 /ŋgâ/ ………………………………………………………......................................................... P. 49

Chapitre 2: traduction français ›bene du corpus………………………….................................... P. 49

Corpus à traduire………………………………………………………................................................................... 49

Traduction………………………………………………………............................................................................. P. 61

Ngap zambgálá : m fasɛn ákɔn (chapitre sept : Pathologie)……………………………………… P. 61

Ndɔŋ okɔn á nyúl (Pathogénie)……………………………………………………… ......... P. 61

Mimfas mí okɔn á biləmbə (Histopathologie)…………………………………………. ......... P. 63

Mintséndɛn mimfas mból okɔn ó á man andáman nyúl (Modifications histopathologiques)………………………………………………………......................................

P. 63

Ńtugəlɛn ó ngənə təgə kúlɛn fól (Lésions non ulcérées)…………………………………………. P. 63

Ńtugəlɛn ó nə fól (Lésions ulcérées)……………………………………………………………... P. 65

Ńtugəlɛn ó ngalɛd ya (Lésions en voie de guérison)…………………………………………….. P. 66

Mimbǎŋ (Lymphadénite)…………………………………………………………………………. P. 67

Okɔn bivɛs (Ostéomyélite)……………………………………………………………………….. P. 67

Ngab mwomo : ndəm okɔn ai məbálá yə á été ………………………………………………... P. 68

153

(Chapitre 8 : Manifestations cliniques et traitement)…………………………………………… Minsəlɛn mimbɔɛn á məsí məsí (Variations géographiques)………………………………… P. 68

Mətimi mə okɔn (Définition de cas) ……………………………………………………….................................. P. 70

Kán minkókɔn (Classification des patients) ………………………………………………………...................... P. 71

Ǹtaɛn yə á ndá biaŋ (Formes cliniques) ………………………………………………………............................ P. 71

Mvigí dɔbəda (Diagnostic) ……………………………………………………….......................................... P. 74

Mə ndəm mə ábuala okɔn (clinique)………………………………………………………... P. 74

Mimfas yə á ńsina (De laboratoire)………………………………………………………. P. 76

Mimfas yə á radio (Radiologique)……………………………………………………… P. 77

Akɔn dá fulɛn ai atɔm (a tádəgi abám 37 a kwí é dí 50) (Diagnostic différentiel (Planches 37 à 50)) ………………………………………………………...........................................

P. 78

Ǹsyɛn yə á dɔbəda (prise en charge clinique) ………………………………………………………........... P. 78

Bitíé bí kán atɔm (Classification de la maladie).................................................................... P. 78

Ngab ebulú : Ǹsáálɛn, mbílɛn ai nyírɛn ai atɔm (chapitre neuf : Prévention, Surveillance et Lutte)…………………………………………………………………………………

P. 79

Məkán məǹsâlɛn ai nyídɛn ai atɔm (Modèle de prévention et de lutte)……………….. P. 80

É dzóm dzə a atíé okɔn (L’agent causal) ………………………………………………………..................... P. 81

Ǹkalɛn okɔn (Transmission de la maladie)………………………………………………............................ P. 82

É mam mə abomɛn bía (L’environnement naturel)………………………………………… P. 83

É mam mə tǐ ai é mod ǎ mbəgə yə ǎ óngəngəmə (Facteurs liés à l’hôte)…………………… P. 84

Zɛn yə á ǹsáálɛn ai ǹyídɛn ai atɔm (Options en matière de prévention et de lutte)……………………………………………………………………………………………

P. 86

Obáləbas yə á mam mə a avwála ású ǹsáálɛn ai ǹyídɛn ai atɔm á məngós mə bod yə á miǹnam bod bə akɔn atɔm (Résumé des mesures de prévention et de lutte dans toutes

les communautés d’endémie)………………………………………………………………

P. 90

Chapitre 3 : aspects pratiques de la traduction medicale français-beti- faŋ…………………………………………...

P. 92

Concepts linguistiques d’analyse de la traduction…………………………………………… P. 92

I.1. Les procédés de traduction ................................................................................................. P. 92

I.1.1. La traduction directe ……………………………………………………………………. P. 94

II.1.1 a. L’emprunt …………………………………………………………………………….. P. 94

II.1.1 b. Le calque……………………………………………………………………………….. P. 94

II.1.1c. Traduction littérale……………………………………………………………………… P. 95

II.1.2 La traduction indirecte…………………………………………………………………… P. 95

II.1.1.a. la transposition…………………………………………………………………………. P. 95

II.1.1.b. L’étoffement/désimplicitation/explication……………………………………………… P. 97

II.1.1.c. La modulation…………………………………………………………………………... P. 98

154

II.1.1.d. L’équivalence…………………………………………………………………………… P. 99

II.1.1.e. L’adaptation…………………………………………………………………………….. P. 99

II.1.1.f. La terminologisation……………………………………………………………………. P. 101

II.1.1.g. La déterminalisation……………………………………………………………………. P. 101

I.2. Difficultés terminologiques………………………………………………………………... P. 101

1.2.1. Registre de langue………………………………………………………………………… P. 101

1.2.2. Public cible………………………………………………………………………………... P. 102

1.2.3 Terminologie médicale du français…………………………………………….................. P. 103

1.2.4 Respect de l’idiotisme…………………………………………………………………….. P. 103

2.3 Difficultés syntaxiques…………………………………………………………………. P. 104

1.3.1. Accord de classe nominale………………………………………………………………... P. 104

1.3.2 Choix du déterminant……………………………………………………………………… P. 105

1.3.3. Traduction des titres………………………………………………………………………. P. 106

1.4. Choix des structures idiomatiques………………………………………………………... P. 107

II. Concepts extra-linguistiques d’analyse de la traduction………………………………... P. 108

CHAPITRE 4: TERMINOLOGIE ……………………………………………………………. P.113

I. Arborescences…………………………………………………………………………... P.113

I.a Arborescence générale………………………………………………………………………. P.113

I.b. Arborescence spécifique……………………………………………………………………. P.113

Aborescence épidémiologique de l’UB………………………………………………………….. P.114

II. Glossaire………………………………………………………………………………… P.115

III. Lexique…………………………………………………………………………………... P.118

IV. Fiches terminologiques………………………………………………………………..... P.124

IV.1 Comment lire une fiche terminologique……………………………………………............ P.124

IV.1.a:La dénomination………………………………………………………………………… P.125

IV.1.b: La langue……………………………………………………………………………….. P.125

IV.1.c:Le domaine………………………………………………………………………………. P.125

IV.1.d: La définition…………………………………………………………………………… P.125

IV.1.e: Contexte………………………………………………………………………………… P.125

IV.2 Liste des vedettes………………………………………………………………………….. P.126

CONCLUSION GENERALE ………………………………………………………………….. P.137

BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………………………… P.142

ANNEXES

155

DOSSIER DOCUMENTAIRE