Evaluation du fonctionnement de la mémoire sémantique bilingue
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Evaluation du fonctionnement
de la mémoire sémantique bilingue
Jean-Marc Lavaur, Dominique BairstowJean-Marc Lavaur, Dominique Bairstow
& Jannika Laxen
SFP 3-5 Septembre 2012
Les langues et la mémoire
hello
bonjour
Buenos
Hej
γειά σου
Buenos dias привет
Statut particulier des équivalents de traductionStatut particulier des équivalents de traduction
Organisation
du lexique mental bilingue
• Liens spécifiques entre les équivalents de traduction
• Modifications au cours de l’apprentissage de la langue L2.
• Mémoire sémantique commune ou quasi-commune (haut degré
de maîtrise des deux langues)
Une bonne compétence dans les deux langues Une bonne compétence dans les deux langues
ne signifie pas qu’on les relie facilementne signifie pas qu’on les relie facilement
Les modèles à suivre prévoient de manière Les modèles à suivre prévoient de manière
différente le passage d’une langue à l’autre différente le passage d’une langue à l’autre
(éventuels ralentissements du traitement)(éventuels ralentissements du traitement)
Modèle coordonné
2 systèmes indépendants (un par langue)
Niveau
conceptuel
4
arbre tree
Niveau lexical
Commutateur central
Bonne compétence dans les deux
langues. Peu d’interférences mais
difficulté à les relier entre elles.
Modèle subordonné
Faible compétence dans une des deux
langues. L’accès à la signification se
5
arbrearbretreetree
langues. L’accès à la signification se
fait via la L1. La L2 est soumise aux
règles de la L1
Modèle composé
• Système commun aux deux langues
6
arbrearbre treetree
Compétence égale dans les deux
langues. L’accès à la signification se
fait indépendamment de la langue de
départ. Risque d’interférences
Modèle hiérarchique révisé (Kroll & Stewart, 1994)
L1L1 L2L2Compétence inégale dans les deux
7
ConceptsConcepts
Compétence inégale dans les deux
langues. L’accès à la signification se
fait en fonction de la langue de départ
et suit des « chemins différents »
Continuum coordonné/ composé
• Variation en fonction de l’expérience de l’acquisition des
langues et du type de mots (abstraits vs concrets)
8
coordonnécoordonné composécomposé
Espoir = hope ? Bateau = boat ?
Niveau lexical
Mots abstraitsMots abstraits
Le modèle distribué (De Groot & van Hell, 1998) : différents degrés de recouvrement sémantique entre les langues explique la rapidité de l’appariement basé sur les équivalences de sens).
Livre Book
9
Niveau lexical
Niveau sémantique
Nœud intralangueNœud interlangue
1010
Le BIA+ (Dijktra & Van heuven, 2002) rend compte à la fois de l’activation des formes présentées (Système d’identification ) et de l’appariement sémantique lié aux demandes de la tâche (Système de décision ).
Difficulté des expérimentations bilingues
Objectifs
Général : Homogénéiser des résultats obtenus avec
des populations et des langues différentes (contextes
expérimentaux variés, Wei & Moyer, 2008; Lavaur & expérimentaux variés, Wei & Moyer, 2008; Lavaur &
Bairstow, 2011). Test :
1 Evaluer la facilité à passer du niveau
lexical (forme des mots) au niveau
sémantique (significations associées).
2 Capacité à établir des liens
sémantiques tout en changeant de langue
*lunemoon*shoelune
De nombreuses tâches sollicitent une seule langue (ex : décision lexicale)Test : Ici, deux langues présentées simultanément.
Tâche: décider si deux mots présentés à l’écran (ex: LUNE-MOON ou LUNE-RIVER) sont ou non des
traductions. On peut tester (1) Les langues deux à deux (2) Tous types de mots (voir exemples)
*lunemoon
oui
*shoelune
non
600
650
700
Une traduction
traduction dominante
traduction non dominante
28
450
500
550
L1L2 L2L1
Effets obtenus liés à la sémantique des mots dans les 2 sens de traduction
( nombre et dominance des traductions, écart sémantique entre les
traductions; Laxen & Lavaur, 2010) mais critique (Prior et al., 2012)
Chien/Dog
Cadeau/Gift
Cadeau/don
600
650
700
Une traduction deux traductions sembablesdeux traductions différentes
Bateau /Boat ou ship
Glace /Ice ou mirror
500
550
600
L1L2 L2L1
Chien/Dog
Mot polysémique dans sa propre langue qui renvoie à deux significations
différentes dans l’autre langue (Laxen & Lavaur, 2010).
Facteur (polysémie intra et interlangue) très peu étudié à ce jour.
700
733
600
650
700
750
800
tem
ps
de
ré
po
nse
en
mse
cEffet de la similarité lexicale
Taxi / taxi
Lait / milkPied / queen
554
300
350
400
450
500
550
600
tem
ps
de
ré
po
nse
en
mse
c
cognats non cognatsnon équivalents
Taxi / taxi
Effet facilitateur de la similitude formelle entre les traductions (Cognate
facilitation effect; Dijkstra, 2012)
849 862
1098
929
700
900
1100
1300Effet de l'homographie interlangue
Taxi / Taxi Lune / moon
Pain /pain
Livre / stone
300
500
700
cognats non cognats homographes non homographes
Taxi / Taxi
Effet interférent des relations forme / signification (homographes interlexicaux
Grainger et al., 1987) qui fait disparaître l’effet cognat (Laxen et al., 2011)
Processus impliqués
Version visuelle du test :
• Codes orthographiques et sémantiques des mots nécessairement impliqués
• Détecter les formes présentées (Système d’identification, BIA & BIA+)
•Accéder à leur sens et les apparier comme étant ou non des traductions
(Système de décision, BIA+)
•Il dépasse la simple mesure de la compétence dans une langue donnée
Avancement :
• Version actuelle : prise en compte de la familiarité des mots dans les deux langues
(fréquence des contacts avec les mots des deux langues).
• Sens de la traduction l’accès à la mémoire sémantique dépend de la langue de départ qui
oriente les traitements effectués.
• Sens prévisible (soit la L1 soit la L2) ou non (ordre aléatoire) afin d’estimer la capacité des
participants à changer de langue.
Matériel•Similarité lexicale et sémantique même forme, même signification
(cognats homographes TAXI-TAXI) même forme significations
distinctes (homographes interlexicaux COIN-COIN).
• Variables contrôlées (présence ou absence de lien orthographique
entre les mots des deux langues), nombre de lettres (3 à 7) et la
différence de lettres au sein d’un même couple (+ ou – 2).
•Sélection du matériel équivalents de traduction par niveaux de familiarité
(élevé, bas) à partir de bases anglaises (Balota, 1999 ; Davis, 2005) et de
bases françaises (Desrochers et Bergeron, 2000 ; Desrochers et
Thompson, 2009).
•Ordre des langues (L1L2, L2L1, ordre aléatoire). Contrebalancements pour
présenter un couple dans 3 ordres (L1L2, L2L1, aléatoire) et un mot (par
exemple LUNE) avec sa traduction (MOON) ou avec un autre mot anglais
(BOOK).
Résultats
Couples familiers Couples non
familiers
Scores 86.76 18.14
Erreurs 4.95 10.43
4
5
6
7
Score global (divisé Score global (divisé Score global (divisé Score global (divisé par 100)par 100)par 100)par 100)
Sur 30 participants de différents niveaux dans la L2. Effet positif de la
familiarité (traductions familières mieux reconnues que traductions non
familières).
Erreurs 4.95 10.43
Omissions 8.28 71.43
0
1
2
3
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25
par 100)par 100)par 100)par 100)
Moyenne autoMoyenne autoMoyenne autoMoyenne auto----évaluationévaluationévaluationévaluation
Résultats au test (réponses correctes, erreurs, omissions) corrélés
positivement avec les auto-évaluations.
Les participants ont tendance à sous-estimer leurs compétences
Résultats
• Nous n’obtenons par contre pas d’effet lié au
sens de traduction.
• Pour maximiser les effets de ce facteur, nous
projetons trois types de présentation projetons trois types de présentation
(simultanée, consécutive, par amorçage)
Discussion
• Résultats du test globalement conformes aux résultats
expérimentaux (Laxen & Lavaur, 2010 ; Laxen, Lavaur et
Aparicio, 2011)
• Plusieurs extensions du test dont une présentation • Plusieurs extensions du test dont une présentation
audiovisuelle des mots (1er mot parlé, 2ème mot écrit) pour
examiner les facteurs liés à la phonologie des deux langues.