L’échange comme mode d’acquisition, l’exemple des collections du Musée des Confluences

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89 L E S C A H I E R S D U M U S É E D E S C O N F L U E N C E S - L E S É C H A N G E S 2 L’ÉCHANGE COMME MODE D’ACQUISITION L’exemple des collections du Musée des Confluences Claire Brizon, Titulaire d’un DESS de Muséologie, Université Lyon 3. Marie-Paule Imberti, titulaire d’une maîtrise d’Ethnologie, Université Lyon 2. ÉCHANGES ET MUSÉES Résumé : Pratique muséale aujourd’hui révolue, l’échange d’objets de collection en tant que mode d’ac- quisition a cependant été un procédé lié à une époque spécifique dans l’histoire des muséums, de la fin du XIX e au début du XX e siècle. Au travers d’exemples réunis lors de nos recherches, nous montrerons les différents aspects qui caractérisent cette pratique, son implication historique et ce qui la distingue des autres modes actuels d’acquisition des collections des musées. Traiter de la question de l’échange nous permet, par la même, d’approfondir nos connaissances de l’histoire des collections du Musée des Confluences. Abstract : A museal practice now over, the exchange of collection objects as an acquisition means was howe- ver a process linked to a specific era in the history of Museums from the end of the 19th and early 20th cen- turies. Through examples collected during our researches, we reveal the different aspects that characterise that prac- tice, its historical implication and what set it apart from the other current means of acquisition of museum col- lections. Dealing with the topic of the Exchange consequently gives us the opportunity to have a further understanding of the History of the collections of the Musée des Confluences.

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89L E S C A H I E R S D U M U S É E D E S C O N F L U E N C E S - L E S É C H A N G E S

2L’ÉCHANGECOMME MODE D’ACQUISITIONL’exemple des collections du Musée des ConfluencesClaire Brizon, Titulaire d’un DESS de Muséologie, Université Lyon 3.Marie-Paule Imberti, titulaire d’une maîtrise d’Ethnologie, Université Lyon 2.

ÉCHANGESET MUSÉES

Résumé : Pratique muséale aujourd’hui révolue,l’échange d’objets de collection en tant que mode d’ac-quisition a cependant été un procédé lié à une époquespécifique dans l’histoire des muséums, de la fin duXIXe au début du XXe siècle.Au travers d’exemples réunis lors de nos recherches,nous montrerons les différents aspects qui caractérisentcette pratique, son implication historique et ce qui ladistingue des autres modes actuels d’acquisition descollections des musées.Traiter de la question de l’échange nous permet, par lamême, d’approfondir nos connaissances de l’histoiredes collections du Musée des Confluences.

Abstract : A museal practice now over, the exchange ofcollection objects as an acquisition means was howe-ver a process linked to a specific era in the history ofMuseums from the end of the 19th and early 20th cen-turies.Through examples collected during our researches, wereveal the different aspects that characterise that prac-tice, its historical implication and what set it apart fromthe other current means of acquisition of museum col-lections.Dealing with the topic of the Exchange consequentlygives us the opportunity to have a further understandingof the History of the collections of the Musée desConfluences.

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relations d’un musée avec l’extérieur, qu’il s’agisse d’unecoopération avec d’autres musées et institutions, des

collectionneurs ou des collec-teurs.

À la lecture des journaux d’en-trées44 du Muséum d’Histoirenaturelle de Lyon, si les pra-tiques d’échanges s’avèrentrécurrentes pour les collectionsde sciences naturelles45, d’an-thropologie et d’archéologie,elles sont beaucoup moinsrépandues en ethnologie.

En effet, si des séries sont éta-blies pour l’étude, lacomparaison et l’échange dansces trois premières disciplines, ilsemble difficile de parler deconstitution de séries en ethno-logie. Tout d’abord du fait de ladifficulté de se procurer despièces extra-européennes, et depar le statut même de l’objet, quidemeure rare, voire unique.

Malgré tout, les doubles, quandils existent en ethnologie, peu-vent apparaître comme unemonnaie d’échange. C’estd’ailleurs ce que suggère Clau-

dius Côte dans l’un de ses courriers au conservateur duMuséum, M. Gaillard, au sujet de tiki des îles Mar-

Cet article est l’occasion de poser les premiers jalonsnécessaires à l’introduction d’une des nombreuses« petites histoires » duMusée des Confluences quiconstituent aujourd’hui son

Histoire.

Ce travail témoigne de l’actualitédes recherches effectuées sur lathématique de l’échange, en tantque mode d’acquisition dans lescollections ethnographiques. Ils’inscrit dans une démarche pluslarge d’enrichissement desconnaissances de l’histoire descollections.

Si nous avons choisi d’axer notreréflexion plus particulièrement surles collections d’ethnologie, nousciterons également plusieursexemples concernant les autresdépartements des collections afind’aborder la problématique dansson ensemble.

Qu’entend-t-on tout d’abord, par« échange » ?

Au-delà de la définition premièrerelatant l’échange d’un biencontre un autre, il s’agit ici dutémoignage d’une pratique muséale caractéristique duXIXe et du début du XXe siècle. Elle est l’illustration des

Claire Brizon, DESS Muséologie,Université Lyon 3. Actuellement char-gée de mission pour le chantier des col-lections du Musée des Confluences. In-térêt particulier pour les collectionsethnographiques océaniennes et l’his-toire de celle-ci. Co-auteur de l’article :« Des musées pour les peuples, com-prendre les âmes et les cultures, art.Des OPM au Musée des Confluences »,Missi, Magazine d’Information Spirituelleet de Solidarité Internationale, n° 98, 2e-3e trim. 2007.

Marie-Paule Imberti, Maîtrise d’Ethono-logie, Université Lyon 2. Intégré le mu-sée en 2001. Occupe depuis différentspostes et missions au sein du départe-ment des Collections et de la Régie descollections. Travaux de recherches do-cumentaires sur les collections d’Afriquedu nord et du Proche-Orient. Co-auteurde l’article : “Images polaires sur plaquesde verre ; Campagnes du duc d’Orléans”. Revue “La Géographie”, n ° 5, hiver2009, pp. 72-75. Actuellement chargéede mission pour le chantier des collec-tions du Musée des Confluences.

”44 : Registre d’inventaire sur lequel sont couchées par écrit les acquisitions.45 : cf. : les relations du Muséum de Lyon avec les autres Musées, J.Clary, Conservateur des Sciences de la Vie, Musée des Confluences.

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46 : Extrait du courrier de Monsieur Claudius Côte à Monsieur le Conservateur Claude Gaillard, le 13 janvier 1937, archives CCEC.47 : Muséum de La Rochelle, C.Raquidel.48 : Centre de conservation et d’étude des collections, 13A rue Bancel 69007 Lyon.49 : Voir courrier en date du 30 août 1928 en annexe.

quises : « Je préférais vous les offrir en échange d’unseul de vos petits tiki, dont vous avez des paires endoubles… »46.

Dans un courrier du 18 août 1928 adressé par le direc-teur du Muséum de Lyon, M. Gaillard, au Dr Loppé,directeur du Muséum de La Rochelle, il est égalementfait mention de doubles comme monnaie d’échange :« Du côté des momies, je réunirai, à votre intention, toutce que je pourrai trouver d’intéressant parmi nosdoubles… »47.

Les sources exploitées

Pour mener notre réflexion à bien, plusieurs documentssont à notre disposition :

– les journaux d’entrées du Muséum d’Histoire naturellede la Ville de Lyon (1834-1879 ; 1870-1880 ; 1880-1909 ; 1910 ; 1957) ;

– le journal d’entrées du musée Guimet de la Ville deLyon (1912-1967). C’est bien souvent par ces journauxque débute une recherche sur un échange ;

– les courriers, conservés au CCEC48.

Les archives nous apprennent, entre autres, que lesdemandes d’échanges sont soumises par le directeur duMuséum à l’avis du maire de la ville de Lyon, qui seul luidonne son accord49. Confrontées aux informations desjournaux d’entrées, elles nous permettent d’approfondirnotre travail.

D’autres sources sont également exploitées, telles queles connaissances acquises en interne au cours desrecherches de chacun ou par le biais de contacts avecd’autres institutions ; musées, archives, etc. L’échangede courriers et d’autres informations permet ainsi d’avan-cer dans l’établissement d’un historique plus complet deséchanges de collection.

Dans de très rares cas enfin, l’information est disponibledirectement sur l’étiquette de l’objet, ou sur un cartel oùle terme « échange » y est clairement inscrit.

Sur un ensemble de documents d’archives relatant lesmodes d’acquisition, le pourcentage des échanges estbien moindre que celui des achats ou des dons. Concer-nant les collections d’ethnologie, une dizaine d’échangesseulement est répertoriée aux journaux d’entrées.

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Notons qu’il est fort probable que d’autres aient pu avoirlieu sans avoir été documentés, ni inscrits en tant quetels au journal d’entrées.

On apprend alors que différents partenaires ont pu yprendre part. Selon les quelques exemples suivants, onpeut noter des échanges effectués avec :

Des missions :Échange avec les Missions africaines le 14 décembre1892

Des particuliers :– M. le professeur Retzius de Stockholm, le 8 juillet 1875

– M. Hustache, le 2 décembre 1902 et le 2 janvier 1903

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– Dr Stephen Chauvet, le 6 novembre 1930

– M.Cote, le 15 janvier et le 23 février 1937

Cependant, rares sont les données complètes pouvantnous permettre d’appréhender les échanges effectuésdans leur globalité. Bien souvent, il s’agit au contraired’un vrai jeu de piste entre les différents documents ànotre disposition, révélant leurs « indices » au fur et àmesure de l’avancement du travail de recherche. L’enjeuétant de mettre à jour les liens entre les lieux, les biens,

les personnes ou institutions, ayant pris part à cetéchange.Les renseignements quant à la nature même de ou desobjets échangés restent d’ailleurs assez rares. Quelquescas à ce jour nous renseignent à la fois sur ce qui est ren-tré et sur ce qui est sorti du Muséum. Outre lesréférences relatées ci-dessus, en voici une autre :

– M. Claudius Côte, le 19 avril 1937 : « Deux gravurespréhistoriques de Limeuil données en échange de deuxidoles de la case de Samory au Soudan. »50

50 : Journal d’entrée Muséum d’Histoire Naturelle 1910.

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51 : 146 bis 1, copie du journal d’inventaire Musée Guimet Lyon 912-1967.

Cet exemple nous paraît d’autant plus intéressant qu’ilévoque la possibilité d’un échange consenti entre deuxdifférentes disciplines : la préhistoire et l’ethnologie.

Le plus souvent cependant, n’est porté à notre connais-sance que ce que le Muséum a donné, ou, dans d’autrescas, seulement ce qu’il a reçu.

Qu’en est-il de la valeurdes biens échangés ?

À la suite du dépouillement des documents d’archives, ilapparaît clairement que différents niveaux de valeursinterviennent au sein des échanges. En effet, dans un

premier temps, on constate que les biens échangés ontdes estimations difficilement comparables. Ainsi le sou-ligne M. Poncé, collectionneur genevois, dans uncourrier rédigé le 09 juin 1928 à l’attention du conser-vateur du Muséum, M. Gaillard : « Comme importancede l’échange, c’est un taureau que je donne contre unesouris… »51.

La valeur d’échange peut ensuite s’entendre de manièrepécuniaire. Le courrier de Claudius Côte àM. Vire, conserva-teur duMuséum, en date du 20 juin 1945 et où il est questiond’une série de pièces africaines, en donne un exemple.

Par ailleurs, il peut aussi comporter une valeur historique,en particulier lors d’échanges avec d’autres institutionsmuséales. On peut citer notamment les échanges avec

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le Muséum de Florence ou bien encore avec le Muséumde Paris. L’exemple de l’échange avec le Muséum deParis est particulièrement représentatif de l’état d’espritd’une époque où se mettait en place une démarche

scientifique animée d’une volonté de classification et dehiérarchisation52. Ainsi le Muséum de Lyon participait-ildéjà, à la fin du XIXe siècle, au rayonnement culturel etscientifique de son temps.

– échange avec le Muséum de Paris le 11 janvier 1879 :

« 12 moulages de crânes […], 23 échantillons de che-veux. »53

– échange avec l’École d’anthropologie de Paris le12 novembre 1882 :

« 7 moulages de crânes anthropologiques et archéolo-giques. »54

– échange avec le musée du Trocadéro, le 15 mars 1882 :

« Archéologie, Amérique du sud, 1882. »55

La valeur des objets échangés peut être égalementd’ordre esthétique. Les collectionneurs ou particuliersredoublent en effet d’efforts en matière d’écriture et destylistique afin de convaincre les conservateurs. M. Clau-dius Côte joue ainsi de l’argument de l’enrichissementdes collections d’un point de vue esthétique : « […] Deuxtiki des Marquises extraordinaires comme taille… Je

52 : Cf. « les « zoo humains » ou l’apogée des exhibitions d’ « exotiques » en Occident. » P.4.53 : Journal entrée Muséum Histoire Naturelle 1870-1880.54 : Journal entrée Muséum Histoire Naturelle 1880-1909.55 : Journal entrée Muséum Histoire Naturelle 1880-1909.56 : Extrait du courrier de Monsieur Côte à Monsieur Gaillard Directeur du Muséum, 13 janvier 1937.

crois que ce serait un bel enrichissement pour l’ethno-graphie du Muséum. »56

Enfin, dans certains cas, la valeur n’est pas comparable,puisqu’il ne s’agit pas véritablement d’un échange maisplus d’un remerciement. Ainsi l’exemple de M.Teste-noire, directeur de la Condition des Soies de Lyon, qui se

57 : Extrait du courrier de Mr. Gaillard dans ses correspondances de 1910-1924, archives CCEC – DP-G Vol 1.58 : cf. : Catalogue de l’exposition : « L’Aristocrate et ses cannibales, le voyage en Océanie du Comte Festétic de Tolna, 1893-1896. », Musée du Quai Branly-Acte Sud, 2007.59 : Muséum de La Rochelle, C.Raquidel.

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voit remettre par le directeur du Muséum, M. Gaillard,une série de papillons en double en remerciement de sondon de tableaux de papillons séricigènes : « En échangedes superbes tableaux de papillons séricigènes que vousavez eu l’amabilité d’offrir au Muséum, je serai tout heu-reux de remettre au service de la Condition des Soies deLyon quelques-uns uns des papillons que nous possé-dons en double dans notre collection. »57

Les différentes manièresde désigner l’échange

Tout en gardant sa définition première, l’échange n’ap-paraît pas forcément en tant que tel au registre. C’estainsi que les indications « Reçu » ou « Don », inscrites aulivre d’inventaire, peuvent sous-entendre l’échange. L’ac-quisition faite auprès du Dr Stephen Chauvet illustre cefait, avec l’indication suivante: « Reçu du Docteur Ste-phen Chauvet. »

Sans la découverte dans les archives du Muséum deséchanges épistolaires entre le directeur du Muséumd’alors et le Dr Chauvet, nous n’aurions jamais prisconscience de toute la signification du terme « reçu ». Ils’agit en fait de 27 objets de sa collection personnelled’Afrique et d’Océanie, échangés contre un braserod’Afrique des collections du Muséum. Roger Boulay,auteur de l’ouvrage L’Aristocrate et ses cannibales, levoyage en Océanie du comte Festétic de Tolna, 1893-1896 58 met en avant l’idée que M. Chauvet semblait plusrecourir à des échanges d’objets qu’à de simples dons.

Il en va de même pour le terme « don », qui pouvait éga-lement sous-entendre un échange. Tel est le cas de ceuxeffectués par le Dr Loppé, conservateur du Muséum dela Rochelle : en 1928, plusieurs de ses dons sont inscritsau livre d’entrée du Muséum de Lyon. Cette mêmeannée, le Muséum de la Rochelle reçoit en don desmomies du Muséum de Lyon.

Extrait du livre d’entrées du Muséum de Lyon :

Extrait du registre d’entrées n° 2, 1926-1943 du Muséumde la Rochelle : « 1928 : dons du muséum d’Histoire natu-relle de Lyon, Monsieur Gaillard : animaux momifiés del’Égypte. »59

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60 : cf. En annexe l’article de référence.

Conclusion

Au vu des faits exposés dans cet article, la pratique del’échange reste bien difficile à appréhender de manièreexhaustive. Elle reste liée à un moment donné de l’his-toire d’une institution muséale, aujourd’hui révolue.

La lecture de la loi « Musées de France », 2002-5 60 revêtles termes « dépôt » et « prêt » d’un nouveau sens etsemble en définir aujourd’hui les nouvelles pratiques. Si,à travers ces deux termes, l’idée d’échange s’entend

encore dans sa notion de collaboration ou de coopéra-tion et de rayonnement de l’institution, elle adéfinitivement perdu son aspect de « troc » d’objets.

Législation et modes opératoiresen matière d’échange entre musées

Deux résolutions du Conseil international des musées(ICOM) peuvent éclairer la législation muséale enmatière d’échange.

Résolution n° 4Prend la résolution d'encourager l'échange international d'objets conformément aux principes suivants :1. nous pensons qu'il est de la plus grande importance pour chaque nation que la connaissance des cultures des divers pays, qui font partie d'un mondeunique, puisse être plus largement répandue ;

2. par ce moyen, la compréhension mutuelle sera établie plus largement pour que, grâce à l'échange de la connaissance culturelle, il y ait une basecommune pour la paix ;

3. nous pensons que dans les grands musées des divers pays du monde, il doit y avoir une représentation adéquate et significative des cultures de l'hu-manité ;

4. nous pensons que chaque pays, grâce à ses musées, doit faciliter et mettre en oeuvre par tous les moyens possibles cet échange ;

5. nous pensons qu'il existe divers moyens d'atteindre ce but :a. prêts permanents,b. prêts temporaires,c. échanges de collections,d. acquisition, par des moyens légaux et si possible sous contrôle scientifique ;

6. nous nous déclarons fermement opposés aux fouilles illégales et à l'exportation sans autorisation de l'Etat d'objets considérés comme de premièreimportance et présentant un intérêt spécifique et unique sur le plan national;

7. nous pensons que les expéditions scientifiques doivent être autorisées, sous contrôle approprié, et que cette autorisation doit être donnée dansl'idée qu'il y aura une distribution aussi généreuse que possible du matériel découvert sous le contrôle légal de chaque nation ;

8. aux pays qui sont particulièrement désireux d'obtenir des reproductions ou des copies d'objets significatifs, y compris de documents scientifiquesou objets de valeur historique, nous pensons que toute facilité doit être donnée pour faire cet échange ou cette acquisition ;

9. nous pensons qu'étant donné les difficultés d'un échange financier, il doit être possible d'effectuer cet échange par des moyens internationaux ;

10. nous pensons que la plus haute priorité doit être donnée à l'aide et aux échanges pour les pays qui ont été dévastés par la guerre et pour les paysqui jusqu'à présent n'ont pas eu la possibilité de compléter leurs collections universelles.

Résolutions de l'ICOM adoptées lors de l'Assemblée générale, 1947

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Résolutions de l'ICOM adoptées lors de l'Assemblée générale, 1953

Résolutions du Conseil International des Musées (ICOM), 19534e Assemblée Générale de l'ICOMMilan, Italie, 11 juillet 1953Résolutions et Recommandations adoptées par la ConférenceRésolution n° 9 : Echanges d'objets entre les musées d'archéologie, d'ethnographie et d'histoire naturelle

L'ICOMConsidérant que l'avancement des sciences archéologiques, ethnographiques et naturelles est lié à une répartition aussi large que possible des objetsintéressant ces disciplines,Fait recommandation de constituer dans chaque pays des séries de pièces destinées à des échanges avec d'autres pays par voie de dons ou de dépôts.