Le patrimoine industriel comme différenciation territoriale pour un rayonnement international

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Charles-Edouard Houllier-Guibert PhD Géographie maître de conférences en Stratégie et Territoire Laboratoire NIMEC Université de Rouen [email protected] Le patrimoine industriel comme différenciation territoriale pour un rayonnement international Résumé : Les villes essaient de se distinguer des autres afin de consolider leur identité, se rendre attractive, et en même temps proposer des politiques publiques locales qui répondent à plusieurs enjeux à la fois, tant locaux qu’extra-locaux. La différenciation territoriale est une méthode volontariste qui peut être mise en place par diverses actions publiques. Le patrimoine est un levier judicieux pour différencier. Il vise à la fois la population locale mais aussi les touristes. Dès lors qu’il est industriel, la dimension identitaire du patrimoine est renforcée notamment pour montrer que la ville est dans une nouvelle phase économique, éloigné du tout-industrie. Les exemples de Montréal et de Nantes sont à des stades temporels et de visibilité distincts. La métropole canadienne déploie une activité récréotouristique depuis 20 ans mais sans visibilité forte pour affirmer sa différenciation territoriale. Nantes met en avant son patrimoine industriel depuis un lustre mais s’en sert comme vecteur différenciant fort. La question de la compétitivité intéresse les grandes villes du monde qui déploient une ingénierie et des partenariats locaux afin de jouer le jeu de la mondialisation et s’engager dans la course aux investissements. Les métropoles les plus importantes ont des moyens financiers qui permettent de recruter du personnel dédié aux questions de compétition territoriale et de créer des dispositifs, en partie privés, qui renforcent la ville néo-libérale (agence, lobbying d’entreprise, services dédiés…). Nantes et Montréal ont chacune leur agence en faveur de l’attractivité du territoire (Agence de développement économique et agence internationale à Nantes et Montréal International). Il existe des manières plus diffuses d’intégrer un système urbain concurrentiel et l’analyse de l’évolution économique et sociale de ces deux vi lles permet d’observer que leur politique de reconquête urbaine leur octroie de nouvelles centralités que sont les waterfront et leur activité récréotouristique. Nantes et Montréal sont d’anciennes villes portuaires et industrielles et malgré le profil assez différent des deux territoires (taille des bassins d’emploi, organisation monocentrique de Montréal et bipolaire de Nantes Saint-Nazaire), elles présentent le point commun d’utiliser leur histoire industrielle qu’elles patrimonialisent en tant que vecteur d’attractivité. Bien que le processus de patrimonialisation est fréquemment associé à des formes de mobilisation qui peuvent devenir conflictuelles (Gravari-Barbas & Veschambre, 2003), les deux villes considérées comme moyenne à l’échelle de leur continent n’accordent pas le même degré de visibilité au patrimoine industriel afin de donner une image qui les rendrait attractives. Dans ce cadre, la tendance au flagship incite à accompagner les transformations urbaines d’opérations promotionnelles qui expriment positivement la mutation de la ville et sa mue en métropole. Défini comme composante du marketing urbain, le flagship contribue à améliorer l’image de la ville et son rayonnement. En y associant la théorie de M. Porter sur l’avantage concurrentiel, dans le cadre d’une analyse de marketing urbain, la place du patrimoine industriel au sein du projet urbain de l’Ile de Nantes (PIDN) et du projet urbain du Havre (plus précisément l’espace central du Vieux-Port de Montréal VPM) donne à voir la visibilité d’une destination au travers de la création d’une symbolique urbaine (Tiano, 2005). A partir d’entretiens des acteurs institutionnels de Nantes tenus en 2008 mais aussi d’une revue de presse (2005 à 2009), le processus d’acceptabilité sociale d’un projet urbain utilise le patrimoine industriel comme vecteur de légitimation par son épaisseur identitaire et le

Transcript of Le patrimoine industriel comme différenciation territoriale pour un rayonnement international

Charles-Edouard Houllier-Guibert

PhD Géographie – maître de conférences en Stratégie et Territoire

Laboratoire NIMEC – Université de Rouen

[email protected]

Le patrimoine industriel comme différenciation territoriale

pour un rayonnement international

Résumé : Les villes essaient de se distinguer des autres afin de consolider leur identité, se rendre attractive, et en

même temps proposer des politiques publiques locales qui répondent à plusieurs enjeux à la fois, tant locaux

qu’extra-locaux. La différenciation territoriale est une méthode volontariste qui peut être mise en place par

diverses actions publiques. Le patrimoine est un levier judicieux pour différencier. Il vise à la fois la population

locale mais aussi les touristes. Dès lors qu’il est industriel, la dimension identitaire du patrimoine est renforcée

notamment pour montrer que la ville est dans une nouvelle phase économique, éloigné du tout-industrie. Les

exemples de Montréal et de Nantes sont à des stades temporels et de visibilité distincts. La métropole canadienne

déploie une activité récréotouristique depuis 20 ans mais sans visibilité forte pour affirmer sa différenciation

territoriale. Nantes met en avant son patrimoine industriel depuis un lustre mais s’en sert comme vecteur

différenciant fort.

La question de la compétitivité intéresse les grandes villes du monde qui déploient une

ingénierie et des partenariats locaux afin de jouer le jeu de la mondialisation et s’engager dans

la course aux investissements. Les métropoles les plus importantes ont des moyens financiers

qui permettent de recruter du personnel dédié aux questions de compétition territoriale et de

créer des dispositifs, en partie privés, qui renforcent la ville néo-libérale (agence, lobbying

d’entreprise, services dédiés…). Nantes et Montréal ont chacune leur agence en faveur de

l’attractivité du territoire (Agence de développement économique et agence internationale à

Nantes et Montréal International). Il existe des manières plus diffuses d’intégrer un système

urbain concurrentiel et l’analyse de l’évolution économique et sociale de ces deux villes

permet d’observer que leur politique de reconquête urbaine leur octroie de nouvelles

centralités que sont les waterfront et leur activité récréotouristique. Nantes et Montréal sont

d’anciennes villes portuaires et industrielles et malgré le profil assez différent des deux

territoires (taille des bassins d’emploi, organisation monocentrique de Montréal et bipolaire

de Nantes Saint-Nazaire), elles présentent le point commun d’utiliser leur histoire industrielle

qu’elles patrimonialisent en tant que vecteur d’attractivité. Bien que le processus de

patrimonialisation est fréquemment associé à des formes de mobilisation qui peuvent devenir

conflictuelles (Gravari-Barbas & Veschambre, 2003), les deux villes considérées comme

moyenne à l’échelle de leur continent n’accordent pas le même degré de visibilité au

patrimoine industriel afin de donner une image qui les rendrait attractives.

Dans ce cadre, la tendance au flagship incite à accompagner les transformations urbaines

d’opérations promotionnelles qui expriment positivement la mutation de la ville et sa mue en

métropole. Défini comme composante du marketing urbain, le flagship contribue à améliorer

l’image de la ville et son rayonnement. En y associant la théorie de M. Porter sur l’avantage

concurrentiel, dans le cadre d’une analyse de marketing urbain, la place du patrimoine

industriel au sein du projet urbain de l’Ile de Nantes (PIDN) et du projet urbain du Havre

(plus précisément l’espace central du Vieux-Port de Montréal – VPM) donne à voir la

visibilité d’une destination au travers de la création d’une symbolique urbaine (Tiano, 2005).

A partir d’entretiens des acteurs institutionnels de Nantes tenus en 2008 mais aussi d’une

revue de presse (2005 à 2009), le processus d’acceptabilité sociale d’un projet urbain utilise le

patrimoine industriel comme vecteur de légitimation par son épaisseur identitaire et le

positionne à partir d’un avantage concurrentiel (Porter, 1986). Du côté montréalais, la lecture

de travaux dont une thèse sur l’articulation entre le Vieux-Port et le Vieux Montréal, ainsi

qu’une série d’entretiens menés en 2009, permet d’observer un moindre affichage du

patrimoine industriel et une incrémentation de la valorisation industrielle portuaire.

I Le site portuaire de Montréal, au regard de celui de Nantes

1) La totémisation du PIDN

Parmi les friches industrielles d’Europe qui ont un passé social lourd, celle de Nantes est la

plus vaste opération d’aménagement sur près de 350 hectares. Face aux objectifs 1) de

requalification d’un espace industriel vers un morceau de ville, 2) d’élargissement du centre-

ville, 3) de renforcement de la dimension métropolitaine de Nantes, puis 4) l’orientation vers

un lieu qui participe à la ville créative, la patrimonialisation d’un site industriel a largement

contribué à légitimer le PIDN.

La médiatisation du projet à la fois auprès de la population locale pour le rendre acceptable et

le situer comme axe fort de la stratégie métropolitaine, mais aussi auprès de l’extérieur pour

favoriser l’image de la ville, a été confrontée aux anciens travailleurs de cette portion

d’espace, dont les pratiques et les discours témoignent d’un fort attachement à leur lieu de vie.

Ils ont vécus la requalification comme une violence symbolique, de surcroît en tant que

population éloignée des élites qui décident des mutations urbaines.

Les travaux de M. Guéry (2005) ont montré que de nouveaux usages de la mémoire et du

patrimoine ont émergé dans le cadre du PIDN. Leur raison d’être est une réaction à

l’injonction de la ville nouvellement urbanisée qui semblait effacer l’existant. Les discours

des décideurs nantais ont été perçus par les anciens ouvriers des chantiers, au travers

d’associations, comme une promotion du territoire qui ferait table rase du passé. Pour éviter

les prophéties autoréalisatrices qui racontent l’espace local et son histoire dans le cadre du

marketing urbain, les acteurs du bas ont réagi et obligé à changer la donne. Ainsi, un travail

de l’imagination sur la spécificité locale s’est mis en place. La thèse d’Amélie Nicolas (2009)

a montré comment le marketing urbain mais aussi la fabrication d’une culture consensuelle du

projet ont amené à instrumentaliser l’histoire ouvrière pour en faire un vecteur discursif de

l’image de Nantes. Le site des anciens chantiers navals, en tant qu’aménagement urbain,

impose à la puissance publique locale de tenir compte de la mémoire collective des ouvriers.

Elle observe que les porteurs du PIDN récupèrent cette patrimonialisation en révélant la ville

existante à travers des témoignages ou bien des espaces-témoins du passé (Nicolas, 2010).

Au final, les associations ont pris une place dans l’orientation du projet. La patrimonialisation

de la grue Titan qui en a découlé renforce aujourd’hui l’identité historique de Nantes. Une

autre association veut la reconstruction du pont Transbordeur qui a existé entre 1903 et 1958.

Par ailleurs, le Hangar à Bananes, lieu de sorties nocturnes, ou les ateliers des chantiers

navals, participent à l’évocation du passé industriel d’une ville qui est devenue tertiaire. En

patrimonialisant son industrie la plus glorieuse (dont la Tour LU en face de l’île), les pouvoirs

publics nantais montrent qu’ils ont tourné la page de l’économie industrielle. Ils s’inscrivent

dans une mouvance urbaine qui normalise la situation nantaise lorsqu’elle se compare dans

son discours promotionnel à Bilbao, Gênes ou Glasgow. Le patrimoine industriel contribue

ainsi à la compétition internationale en renforçant le rayonnement métropolitain. Ce processus

de séduction repose sur le storytelling (Salmon, 2007) et s’inscrit dans la lignée des manières

de faire l’urbanisme des années 2000 : la concertation, la participation ou simplement

l’information mises en place par les acteurs publics nantais afin d’impliquer la population

dans l’aménagement de la ville, prennent en compte la dimension socialement vécue du projet

urbain. Pour attirer les habitants dans les réunions de démocratie participative, les enjeux

économiques intéressent peu. Mais l’histoire locale est plus attrayante, en ce sens, la

patrimonialisation industrielle apparaît comme une prise en compte de la dimension

mémorielle du projet. La culture devient un vecteur fédérateur qui produit du territoire et

« par l’usage d’emblèmes, de symboles, […] permet de s’approprier un espace, de

transmettre une appartenance territoriale constitutive de l’identité collective et/ou

individuelle » (Bonerandi, 2005). Entre les volontés d’effacement dont témoignent les

opérations de démolition et les résistances mémorielles opérées par les habitants, il existe un

inégal recouvrement des champs.

L’éléphant et la grue jaune, symboles repris dans diverses campagnes de promotion de Nantes.

2) Le VPM, projet d’aménagement au temps long

Le territoire du Vieux-Port existe comme destination récréotouristique depuis deux décennies.

Sur le plan spatial, la concentration élevée d’attraits et d’événements dans l’axe de la place

Jacques-Cartier et du bassin Bonsecours accordent une centralité au VPM. Pour consolider la

vocation des équipements en place et pour attirer de nouveaux équipements collectifs

d’envergure extra-locale, la gare maritime, avec les quais King-Edward et Alexandra, devient

un lieu perpétuel d’activités touristiques et culturelles. Le froid de l’hiver est un obstacle

transformé en événements thématisés, avec la fête des Neiges et la fête de la Lumière. La

restructuration urbaine des années 1970 à Montréal est la conséquence de profondes

mutations économiques qui ont donné aux centres des villes nord-américaines un rôle

touristique. Autour de bureaux érigés en tours, de nouveaux espaces pour tous offrent une

centralité revivifiante dans cette reconversion portuaire autour d’un parc linéaire le long du

Saint-Laurent, parsemé de folies légères (Prelorenzo, 2010). Le tourisme urbain est l’occasion

de rendre attractif un centre-ville troué par des espaces vacants dus à l’aménagement

fonctionnaliste dont l’application s’inscrit dans deux tendances urbanistiques des villes nord-

américaines : les waterfonts qui ont un fort attrait touristique et la réhabilitation des historic

district. Le Vieux-Port et à son abord, le Vieux Montréal, sont l’illustration de ces deux

modes opératoires.

A partir de grandes discussions sur le devenir du Vieux-Port, le gouvernement fédéral décide

en 1977 d’orienter la mutation de cette zone vers une vocation urbaine. C’est seulement au fil

de 15 années de débats et de consultations publiques qu’un projet d’aménagement fait

consensus en 1990, privilégiant une vocation publique. La planification réaménagementale du

VPM n’est pas une démarche linéaire mais un processus que l’on peut découper en plusieurs

étapes successives : une première opération cosmétique devant l’impératif de l’exposition

universelle qui braque les médias sur Montréal en 1967 ; une phase de débats et de réflexion

entre 1974 et 1984 jauge les enjeux de pouvoir des différentes strates (fédérale, provinciale,

métropolitaine encore peu puissante) et permet la création d’une structure dédiée en 1981 ;

une phase d’action aboutit à l’inauguration du Vieux-Port en 1992, l’année des 350 ans de

Montréal. Démarre alors la pratique des lieux avec pas moins de 5,4 millions de visiteurs la

première année, conférant une fonction récréotouristique, à travers une expérience urbaine

reposante ; enfin, une dernière phase concerne une réflexion entamée en 2005 afin de

poursuivre les efforts d’attraction de cet destination.

Le VPM est aujourd’hui un vaste espace récréotouristique à tendance patrimoniale (Gariépy,

1993), sans logement ni complexe commercial ni bureaux majeurs, ce qui le différencie des

autres villes nord-américaines. Sur une surface de 54 ha qui s’étend sur plus de 2,5 km le long

du fleuve Saint-Laurent, les aménagements autour du port de Montréal sont sobres, aérés,

privilégiant le vide urbanisé. A l’échelle locale, le Vieux-Port (et le Vieux-Montréal)

constitue l’un des six pôles touristiques de la métropole. Cet espace public propose des

activités nautiques, de détentes ou événementielles, c’est-à-dire ludiques pour une cible qui

est plutôt locale (montréalaise et québécoise). Un labyrinthe pour enfant, un cinéma en 3D,

des bateaus saute-mouton, la location de vélo, de rosalie ou de Segway… inscrivent le VPM

comme une zone ludique traditionnelle. Le musée Pointe à Callière retrace la civilisation

amérindienne et c’est ainsi l’histoire locale au sens large qui est exprimée sur le VPM.

3) Quelle place est accordée au patrimoine industriel dans la destination du VPM ?

La morphologie de cet espace ouvert sur l’eau se divise en trois parties, traversées par une

voie ferrée en activité, d’abord pensée par les aménageurs comme une contrainte puis

finalement considérée comme une composante patrimoniale. Elle rappelle la vocation

portuaire passée du lieu tout en étant une animation ponctuelle lorsque quelques trains de

marchandises passent lentement dans la ville, marquant clairement la limite entre cet espace

sur les berges et le reste de la ville. Puis, une promenade verte annonce le statut récréatif du

Vieux-Port lorsqu’arrive le badaud. Malgré la multitude d’aménités qui propose une offre

touristique riche, aucun élément ne se distingue en particulier, tandis que le PIDN a entamé

d’emblée, de manière plus ou moins volontaire, une totemisation des lieux. Actuellement,

dans la stratégie montréalaise, le réaménagement des secteurs de l’Esplanade et de la

Promenade doit déployer une signature urbaine distinctive qui repose sur du mobilier urbain.

Le design sera adapté à la localisation du VPM, connectée à la partie de Montréal qui

regroupe le plus de symboles métropolitains à vocation internationale (Houllier-Guibert,

2010).

Zone 1 : Autour et dans la Tour de l’Horloge, construite entre 1919 et 1921 en l’honneur des

marins disparus pendant la première guerre mondiale, sont scénographiés des panneaux qui

témoignent du lien entre Montréal et son fleuve. Une vue panoramique donne à contempler

les alentours de la tour dont la position à l’extrémité de la jetée Victoria tient le rôle de limite

Est du Vieux-Port (derrière, c’est le nouveau port en activité). La patinoire et l’espace

d’accueil du Cirque du Soleil en font un espace bien identifié, bien que le moins fréquenté

notamment car il est recouvert d’un vaste parking. Un aquarium devait y être implanté,

répondant à une normalisation des espaces portuaires nombreux dans le monde à en disposer

(Le Cap, Barcelone, Sydney, Baltimore). L’absence de cet équipement phare atténue l’image

maritime mais différencie les lieux grâce à une vue dégagée. Pour autant, la plupart des 6

pôles touristiques de Montréal propose ce même créneau d’espace naturel.

Les alentours de l’horloge depuis le port de plaisance et la vue panoramique depuis l’horloge.

Zone 2 : La mise à niveau des quais en une seule et même zone de loisirs propose les mêmes

activités que les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame situées en face du VPM : vélo, patin à

roulettes, course à pied, baignade, déjeuner sur l’herbe, kayak, canot, pédalo, randonnées

pédestres, ornithologie. Le réaménagement du quai King-Edward a permis d’attirer les

familles et les jeunes, avec l’implantation en 2000 du centre des sciences de Montréal

(expositions scientifiques interactives, cinéma interactif sur écran géant et cinéma IMAX 3D).

Le bâtiment a un gabarit qui évoque les anciens entrepôts et l’aménagement du quai offre des

perspectives sur le fleuve, toujours dans le but de positionner les lieux comme un espace libre,

aéré et ouvert sur l’eau. Toutefois, il faut souligner la moindre présence du caractère maritime

dans le contenu de cet équipement : la présence commerciale est forte (restaurants, magasins

de souvenirs et de vêtements, bijouterie…) sans se référer à la proximité de l’eau ou au

secteur portuaire. La jetée Alexandra accueille des navires de croisière et des bateaux cargos,

donnant une impression de gigantisme au site. A Nantes, le PIDN tend à proposer la même

ouverture vers le vide urbanisé, ce que la biennale d’art contemporain ou le Hangar à Banane

viennent renforcer sur le plan symbolique (exotisme, balade sur l’eau).

Le centre des sciences de Montréal respecte le gabarit des anciens entrepôts de l’ancien port.

Zone 3 : A l’ouest, la connexion entre l’esplanade du Vieux-Port et le Parc du Canal de

Lachine, est dominé par le silo à grain n°5 dont l’activité a cessé en 1994. Le principal

aménagement est la reconstitution de l’embouchure du Canal de Lachine, tel qu’il se dessinait

au moment de l’apogée du port, ainsi que la réhabilitation d’écluses abandonnées. Le Parc des

écluses est l’espace où la réappropriation patrimoniale est considérée comme la plus réussie

grâce à la mise en valeur des équipements portuaires anciens (le silo, les quais du Canal et les

écluses). Le parc et les passerelles représentent un lieu de repos, de balade verte où l’on

trouve le Daniel McAllister, deuxième plus ancien remorqueur de mer existant dans le monde

(1907), conservé dans le port après avoir été reconnu d’intérêt exceptionnel par la

Commission canadienne d’examen des exportations de biens culturels.

La valorisation des lieux en 1992, lors du 350e anniversaire de la création de Montréal, est

marquée par des célébrations importantes, soutenues par des aménagements et des

événements qui font que le tourisme devient une véritable offre urbaine. Autour du Vieux

Port, le marché Bonsecours est réouvert comme lieu public et l’original musée de Pointe à

Callière est inauguré, prenant la forme de l’ancien édifice qu’il remplace : ainsi, l’architecture

de l’Éperon est inspirée de l’édifice de la Royal Insurance Company, utilisé à partir de 1870

par la douane. Le statut métropolitain et l’image internationale sont alors complétés avec

l’événementiel qui accompagne la dynamique urbaine (Géocarrefour, 2007). Le patrimoine

industriel est intégrée dans une image historique plus large, avec des symboles nationaux qui

ne sont pas proposés à Nantes.

II Le degré de visibilité de la différenciation territoriale

1) Cadrage conceptuel

La ville échappe à la clarté d’une définition à cause de la multitude des situations et de la

mouvance de ces frontières (commune, communauté urbaine, aire urbaine…), ce qui pose la

question du socle de sa communication territoriale (Houllier-Guibert, 2009a). Aussi, une

représentation uniforme de la réalité urbaine au travers d’images s’avère utopique.

Concrètement, à partir de l’idée que les villes cherchent à construire un positionnement

stratégique en se fabriquant une image de marque qui soit capable de séduire (Ascher, 2002),

deux défauts majeurs expliquent les difficultés de la promotion à aboutir positivement :

l’insuffisante définition des objectifs grâce à un cahier des charges détaillé et structuré, ce qui

montre que ces questionnements obligent les acteurs locaux à exposer leur conviction sur le

territoire et à trancher ; et l’insuffisante originalité des positionnements choisis. Positionner

une ville correspond à la « mettre en valeur, de manière optimale, par ses avantages (réels ou

perçus) les plus différenciateurs, par rapport aux collectivités définies comme concurrentes et

à l’attention des publics pour lesquels cette différence est motivante » (Sperling, 1991).

Appréhender le développement territorial par le marketing suppose une volonté de

différenciation (Meyronin, 2009), à caractère innovant et développer des positionnements

similaires à d’autres villes est une aberration stratégique (Babey & Giauque, 2009).

Les réticences des élus à oser des positionnements territoriaux audacieux dirigent vers des

slogans économiques classiques dans les années 1980, comme la ville carrefour ; l’affirmation

sur un champ de la recherche ou de techniques de pointe ; ou bien la quête d’un capitalat

sectoriel avec un qualificatif reconnu par tous. Donner une image à un territoire suscite

l’intérêt de l’ensemble de ses membres car elle ne doit pas être réductrice, risquée,

stigmatisante, mais plutôt fédératrice, consensuelle pour plaire à l’ensemble de la population

locale avant d’offrir un positionnement sur l’échiquier supra-national (Houllier-Guibert,

2009b). Dans les circonstances de la décision collective qui mène vers le consensus, les idées

audacieuses ont peu de chances d’aboutir.

Dès lors, avec la mise en avant des idéologies du patrimoine et parallèlement de la durabilité,

les discours sur le développement urbain font la part belle à la patrimonialisation industrielle.

M. Lussault observe, dans la conclusion de sa thèse, la mise en cohérence que permet l’image

de la ville afin de « réconcilier les citadins avec la cité. Rendre clair, cohérent,

compréhensible, acceptable, la société et ses territoires » (1993, p.345). Ainsi, le patrimoine

industriel nantais a permis un processus d’acceptation de la population locale qui a facilité la

mutation urbaine et qui a fait émerger des symboles, porteurs de différenciation territoriale.

Le patrimoine industriel montréalais a plutôt été la composante d’une image historique

concentrée dans les anciens espaces urbains de la capitale économique du Québec.

2) L’épaisseur symbolique nantaise vise l’échelle extra-nationale

Le passé industriel nantais est exprimé à travers quelques totems et de surcroît, portés par les

habitants de Nantes qui les ont souhaités. D’un côté, Nantes justifie son développement par la

quête d’un rayonnement international qui s’exprime avec la biennale d’art contemporain

Estuaire, l’éléphant et les machines de l’île issues de l’imagination de Jules Verne, l’usine des

biscuits LU reconvertie en Lieu Unique culturel, plus ponctuellement les Géants de la troupe

Royal de Luxe qui se baladent dans le monde entier… des vecteurs culturels qui rendent

Nantes citadine et métropolitaine sans solliciter la dimension économique urbaine. Son

nouveau projet Le manège des mondes marins s’inscrit dans la continuité des machines de

l’île et est l’attraction phare de l’été 2012 à travers la destination Le Voyage à Nantes qui est

une opération ambitieuse de marketing pour le tourisme urbain. Le patrimoine industriel est la

vitrine d’une réorganisation plus large des acteurs publics qui rassemble Culture et Tourisme,

notamment pour en faire un levier lié à l’économie résidentielle (Davezies, 2008).

En outre, porté par les acteurs nantais d’en bas, là où les opérations précédentes sont décidées

par les stratèges du territoire, le patrimoine industriel est mis en avant à travers les grues

Titan. Ce choix politique s’explique par la volonté des pouvoirs publics nantais de rendre

acceptable les mutations urbaines auprès de la population locale. Dans les années 1970, un

projet de tours envisageait de raser les chantiers navals en crise et cette verticalité a été

vivement critiquée, figurant un modèle urbain américain qui n’est pas celui de l’Europe. Le

projet a été annulé mais les mémoires s’en souviennent à tel point que, le PIDN sur ce même

site est récréotouristique et conserve et anime le patrimoine industriel, sans aucune hauteur.

C. Chaline observe sur ce type d’espace que les activités ludo-récréatives sont les plus

répandues : musée, aquarium, collections de navires anciens, mémoire maritime, préservation

d’équipement industriel « dont on transpose l’utilité devenue immatérielle de grues, de ponts

levants… Si toutes ces attractions stimulent un tourisme urbain, il semble qu’elles ne génèrent

localement que des emplois peu ou non qualifiés » (1993). C’est bien la dimension

symbolique qui prime sur l’effet économique mesurable. La dimension patrimoniale de ces

espaces, révélatrice de l’histoire locale, tient un rôle d’attrait qui appuie l’image de la ville.

C’est sur ce mode explicatif qu’est décidé la mise en avant de flagship, susceptibles parfois de

rentabiliser en plus de valoriser l’espace : le musée Guggenheim de Bilbao, le Wales

Millenium Centre de Cardiff, la Tate Gallery de Liverpool, le Belém de Lisbonne, les

entrepôts de vins Lainé de Bordeaux... Nantes déploie une série de symboles inspirée de Jules

Vern, qui fait le lien entre le caractère industriel de la ville et la dimension imaginaire de la

littérature. Le positionnement à la croisée est bien celui de la créativité urbaine qui est

signifiée par les machines de l’île. Pendant 5 ans l’éléphant de Nantes a servi de totem,

accompagné de la grue Jaune, puis l’arrivée en 2012 du manège des mondes marins renforce

la particularité de Nantes qui apparaît comme une destination unique. Une épaisseur

symbolique s’accentue avec plusieurs totems évocateurs d’une industrie créative. Nantes veut

accueillir quelques paquebots pour drainer un tourisme étranger. Si ces flux de touristes

pratiquent la ville, il leur faut des espaces normés comme dans les autres ports où ils

accostent. Ainsi, pour répondre aux normes touristiques mondiales, Nantes créé un espace

comme on en trouve ailleurs, mais avec la capacité de rendre visible des totems qui font que

le touriste dira lors de son retour de vacances en montrant ses photos « So, Nantes is the

french city with the big grue jaune… and an elephant ». Ce positionnement participe à la

notoriété de Nantes qui est décrite dans des média prestigieux tels que le NY Times (2011).

3) Montréal prend le chemin de Nantes

L’année 2007 est à la fois celle de la réouverture du Château des Ducs, du lancement de la

biennale d’art contemporain qui relie Nantes à Saint-Nazaire par le fleuve, et de

l’inauguration des Machines de l’île. Le PIDN devient un espace aménagé qui peut être

pratiqué quotidiennement en masse. Cette date correspond à l’année 1992 pour Montréal qui a

vu l’inauguration du VPM mais sans totem : la communication territoriale a mis en avant

l’horloge qui peine à être identifiée et n’est pas à la hauteur du site et ne forme pas un

emblème territorial (Lussault, 2007). La totémisation n’a pas eu lieu pour le VPM, notamment

car cet espace n’était pas appréhendé par ses travailleurs qui ont par ailleurs été relocalisés sur

le nouveau port. La question n’est pas de savoir s’il faut ou non un emblème particulier à un

site, mais d’observer le rôle que tient le patrimoine industriel pour donner de l’épaisseur

symbolique.

Envisagé comme un produit touristique, la destination du Vieux-Port a une image attrayante

mais pas clairement définie car elle est basée sur une multiple proposition d’activités. La

préservation de la dimension patrimoniale et la vocation récréative ne trouvent pas de points

communs forts qui mettraient en avant un totem spécifique, garant d’une différenciation

territoriale. Le quartier adjacent qu’est le Vieux-Montréal bénéficie d’une dimension

historique puissante sur le continent nord-américain qui a une histoire occidentale de 400 ans.

La richesse culturelle et patrimoniale du Vieux-Montréal est particulièrement forte puisque le

continent est dépourvu d’une histoire longue, ainsi, ce qui s’est appelé il y a plusieurs siècle

Ville-Marie est l’un des hauts-lieux de la civilisation québécoise. Pour autant, une étude de

1996 met en avant l’image de marque floue du Vieux-Montréal, un quartier qui souffre d’une

faible identité et de spécificité (DBSF, 1996), notamment à cause de la multiplication

d’activités ludiques ou culturelles dans et autour du quartier. Le Vieux-Montréal n’est donc

pas la zone phare de l’attraction touristique du centre-ville de Montréal. C’est finalement la

zone voisine du Vieux-Port, qui bénéficie d’un véritable attrait (Courcier, 2002).

En bilan, la dimension patrimoniale qui est souhaitée sur le VPM existe mais peine à se

développer en tant que moteur de la destination. Le patrimoine tient plutôt une place diffuse

dans le paysage, les perspectives, l’évocation du grand air et quelques aménités pratiques qui

évoquent l’activité maritime passée. Sans flagship ou autre symbole fort, la tour de l’horloge à

pris ce rôle par défaut. Pour autant, cet espace est nettement plus pratiqué que le récent espace

récréotouristique nantais. La mutation du Vieux-Port a accéléré la revitalisation

métropolitaine, élargit la centralité quotidiennement pratiqué et plus largement changé

l’image de Montréal en l’inscrivant dans la liste des villes d’attrait touristique. Il est

intéressant d’observer que ces derniers temps, une totémisation est envisagé sur le VPM à

travers deux pistes.

- En novembre 2010, la Société immobilière du Canada a annoncé l’acquisition du site de la

Pointe-du-Moulin du VPM. Ce secteur représente un emplacement important pour sa valeur

historique. Dominant l’horizon du Vieux-Port par sa hauteur et son volume, le Silo n°5 est un

rappel de l’activité industrielle intense qui caractérisait autrefois l’enceinte portuaire. Avec

ses silos, ses tours marines et ses convoyeurs, ses quais et ses déversoirs, la jetée constitue un

ensemble patrimonial industriel d’importance nationale. Un projet novateur qui met en valeur

la jetée et son Silo contribuera au rayonnement de Montréal, avec une capacité de

différenciation territoriale qui n’est pas encore déterminée.

- La promenade du bord de l’eau va être prolongée en y plantant 500 arbres et en rénovant le

quai des Convoyeurs, à côté du Centre des sciences de Montréal, dont la tour pourrait

bénéficier d’un nouveau design. Sa centralité favorise son potentiel symbolique. Cette tour

marine, construite en 1956-57 sur 11 étages est un des derniers éléments ajoutés au système

de transbordement du grain. Avec sa jumelle (disparue aujourd’hui), elle se déplaçait sur rail,

le long du Quai des convoyeurs, et les deux tours vidaient ensemble les navires. Appelée tour

des Convoyeurs, elle est conservée pour une interprétation historique éventuelle qui va être

accentuée aujourd’hui. Par exemple, une vidéo-projection architecturale sur les quais du VPM

est réalisée en septembre 2008 afin de mettre en valeur les bâtiments patrimoniaux, dont cette

tour. Les effets visuels et sonores lui donnent le nom de phare éphémère qui brille pendant

deux soirées (film de 15 mn) pendant les Journées de la Culture.

Le sillon à grain n°5

La première piste semble plus pertinente en ce qu’elle correspond davantage à la grandeur du

site et à ce que l’on peut attendre d’un rayonnement international. Le silo n°5 peut devenir le

monument phare de la dynamique patrimoniale qui serait plus intense autour des écluses. Le

maire de Montréal situe l’objet patrimonialisable comme une composante supplémentaire

dans la constellation de l’image internationale de la ville. Considéré dans sa phase de pré-

patrimonialisation comme un emblème de l’histoire industrielle et portuaire de Montréal, le

Silo n°5 est l’un des projets majeurs pour étoffer la centralité de la métropole internationale.

Le problème est son statut d’arlésienne tant les médias locaux ont tout dit sur ce bâtiment hors

norme qui, tout au long des aménagements du Vieux-Port, devait devenir un hôtel de luxe, un

site d’art contemporain… pour finalement rester en l’état. Pour l’instant, l’amorce passe par

un statut historique : en août 2011, dans le cadre du mois de l’archéologie, des visites

commentées des écluses et du Silo donnent à découvrir les clés d’un paysage archéologique

marqué par les infrastructures et l’importance du canal dans le transport du grain.

Conclusion

La tendance à la ville néolibérale, l’imposition de la compétitivité territoriale dans le

management urbain, la mondialisation et la globalisation économique, sont des éléments

contextuels qui orientent les villes à pratiquer le marketing urbain, de manière plus ou moins

rigoureuse. L’un des objectifs du marketing est le rayonnement métropolitain, devenu une

mission des politiques publiques territoriales qui repose sur des opérations culturelles, des

projets urbains phares, des campagnes publicitaires, des clusters…

Dans les deux cas étudiés, le projet urbain de reconversion portuaire est un vecteur qui

participe au marketing de la ville. Le PIDN et le VPM sont deux visions urbanistiques qui

favorisent l’attraction du territoire en tant que destinations récréotouristiques d’ordre

patrimonial grâce à une activité industrielle passée. L’ère du loisirs et du tourisme suscite la

ville de consommation (Gravari-Barbas, 1998, 2005 ; Park, 2005) et les waterfronts en sont

une illustration aménagementale. La difficulté repose sur la capacité à différencier la

destination, dès lors, la dimension patrimoniale sert de distinction. Si à Nantes elle facilite

probablement le passage d’une friche à un nouvel espace de cohésion sociale, à Montréal sa

mise en visibilité est peu évidente sur plusieurs décennies.

Ces positionnements marketing sont aussi l’occasion de répondre à la dimension

internationale que chacune des villes essaie d’affirmer. Le patrimoine industriel des deux

villes est la composante d’une stratégie territoriale plus globale qu’est la quête

d’internationalité des villes. Le PIDN est un catalyseur de métropolisation autour des

idéologies de la durabilité et de la culture, dont le patrimoine est l’une des composantes. Mais

c’est bien le levier culturel au sens large qui est utilisé dans la stratégie de promotion de

Nantes. Le VPM réfère à ce que plusieurs chercheurs ont déjà traité : les aménagements

urbains qui accompagnent les grands événements (Gravari-Barbas & Jacquot, 2007),

précisément dans plusieurs villes qui n’étaient plus spécialisées en tant que port (Londres,

Barcelone, Sydney…), recréant une réalité factice, prétexte à un réaménagement maritime qui

apporte une valeur ajoutée (Gras, 2005).

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