Le canada face aux defis environnementaux

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ÉCOLE DE POLITIQUE APPLIQUÉE Faculté des lettres et sciences humaines Université de Sherbrooke LE CAS DES RÉFUGIÉS ENVIRONNEMENTAUX CANADA par MARIE-CHRISTINE CÔTÉ RAÏS KIBONGE RALPH-ALFRED LEDAN MARIE-CLAUDE ROBERT travail présenté à EMMANUEL CHOQUETTE dans le cadre du cours GEP113 Analyse et sciences politiques

Transcript of Le canada face aux defis environnementaux

ÉCOLE DE POLITIQUE APPLIQUÉEFaculté des lettres et sciences humaines

Université de Sherbrooke

LE CAS DES RÉFUGIÉS ENVIRONNEMENTAUX CANADA

parMARIE-CHRISTINE CÔTÉ

RAÏS KIBONGERALPH-ALFRED LEDANMARIE-CLAUDE ROBERT

travail présenté à EMMANUEL CHOQUETTE

dans le cadre du coursGEP113

Analyse et sciences politiques

SherbrookeDÉCEMBRE 2014

ii

Table des matièresIntroduction..............................................31. Problématique..........................................41.1 Pertinence sociale..................................41.2 Pertinence scientifique.............................5

2. Considérations théoriques..............................62.1 Cadre générale......................................62.2. Conceptualisation..................................7

3. Question et hypothèse de recherche.....................84. Méthodologie...........................................84.1 Variables et indicateurs............................84.2 Stratégie de recherche..............................9

5.Analyse.................................................95.1 Droit international................................105.2 Pratique du Canada.................................12

Conclusion...............................................14Bibliographie............................................15

iii

Introduction

Le Canada fait partie des pays qui accueillent le plus de

réfugiés et la tendance devrait se maintenir1. Selon les

statistiques du gouvernement canadien, en 2013 il y aurait près

de 24 000 nouveaux réfugiés à avoir obtenu le statut de résident

permanent2.

D’autre part, les changements climatiques actuels pourraient

amener de plus en plus de personnes à quitter leur pays de force.

Cet état des faits amène un nouveau type de demandeurs d’asiles,

les réfugiés environnementaux. Ce concept pose plusieurs

problèmes entre autres, la définition des réfugiés dans la

Convention de Genève : « [...] [personne] craignant avec raison

d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa

nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de

ses opinions politiques [et qui] ne veut se réclamer de la

protection de [son] pays […] ».3 Cette définition n’inclut pas les

personnes obligées de quitter leur pays à cause de désastres

climatiques. Donc, un questionnement s’impose : quelles sont les

1 Becklumb, Penny, Parlement du Canada, Les changements climatiques pourraient entraîner la pire crise migratoire de l’histoire de l’humanité, 1er février 2013, http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/2010-04-f.htm#a1, (Pageconsultée le 31 octobre 2014).2 Gouvernement du Canada, Les tableaux préliminaires – Résidents permanents et temporaires, 2013, Canada – Résidents permanents par catégorie, 2009-2013, 17 juin 2014, http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/statistiques/faits2013-preliminaire/01.asp, (Page consultée le 31 octobre 2014).3 Convention internationale relative au statut des réfugiés, Genève, 28 juillet 1951, Article 1-a, alinéa 2.

4

politiques visant à encadrer les réfugiés environnementaux? C’est

ce que nous allons découvrir à travers un examen de la situation.

Ainsi, ce texte vise à comprendre plus en profondeur le phénomène

de réfugié environnemental. En premier lieu, nous démontrerons en

quoi ce phénomène est pertinent dans notre société moderne, mais

aussi dans la communauté scientifique. En second lieu, nous

définirons les concepts entourant cette question. En troisième

lieu, nous poserons notre question de recherche afin d’avoir une

ligne directrice claire pour mener notre analyse. Enfin, nous

émettrons une hypothèse qui sera éprouvée à l’aide d’une étude de

cas. Cette stratégie de vérification comportera deux méthodes de

collectes de données : l’observation documentaire et l’entrevue

semi-dirigée.

5

1. Problématique

Lors de notre recherche préliminaire, nous avons tenté de bien

cerner notre sujet, soit les réfugiés environnementaux.

Effectivement, les prochains paragraphes exposent l’opinion

publique et les réactions de différents membres de la société

quant à ce phénomène. Nous avons également exploré la littérature

scientifique et découvert quelques auteurs qui ont mené des

recherches pertinentes en lien avec ce type de réfugiés. Nous

vous présenterons donc les théories et conclusions que nous avons

retenues et qui dirigeront notre travail jusqu’à sa fin.

1.1 Pertinence sociale

Depuis la fin du XXe siècle, le nombre de migrations forcé dû à

des catastrophes environnementales explose. En effet, d’après un

article du journal Le Devoir, « Les catastrophes naturelles ont

provoqué le déplacement de 21,9 millions de personnes dans le

monde [en 2013] 4 ».

Même si les migrations environnementales surviennent depuis

toujours5, le réchauffement climatique a pour effet d’intensifier

ce phénomène à un point tel que la communauté internationale

appréhende de devoir faire face, sans y être préparée, à un

4 Agence France-Presse, Près de 22 millions de déplacés après des catastrophes naturelles en 2013, Le Devoir, 17 septembre 2014, http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/418677/pres-de-22-millions-de-deplaces-apres-des-catastrophes-naturelles-en-2013, (Page consultée le 21 octobre 2014).5 Vanderstappen, Cécile, « Migrants de l’environnement », Point sud : les études du CNCD-11.11.11, vol n°.11, février 2014, p. 3.

6

nombre toujours grandissant de migrants climatiques6. Selon le

site internet du parlement du Canada, il n’existerait pas, pour

le moment, de mesures prévues pour répondre à cette probable

migration de masse7.

En réaction à ces constats, plusieurs acteurs influents

entreprennent des actions pour sensibiliser le peuple, on pense

entre autres à certains musiciens populaires et à la montée des

groupes activistes tel que « Greenpeace ». Bref, avec les

changements climatiques de plus en plus marqués, le phénomène des

réfugiés environnementaux est plus d’actualité que jamais.

1.2 Pertinence scientifique

Christel Cournil affirme que « le concept de réfugié

environnemental est problématique, car il tend d’une relation

causale simpliste entre environnement et migration8 ». Cette

affirmation nous décrit bien la complexité qui entoure la prise

en compte des réfugiés environnementaux. Analysons le débat

scientifique autour de cette situation afin de mieux comprendre

le problème.

Nous avons compilé et analysé des données de champs d’études

aussi diversifiées que le droit international, les sciences

politiques, la sociologie et l’écologie. Les travaux de plusieurs

6 Becklumb, Penny, Parlement du Canada, Les changements climatiques pourraient […].7 Becklumb, Penny, Parlement du Canada, Les changements climatiques pourraient […].8 Cournil, Christel, Mayer, Benoît, Les migrations environnementales : Enjeux et gouvernance. Paris, Presses de Sciences PO, 2014. 165 pages.

7

scientifiques tels que Luc Cambrézy, Carol Farbotko, Helmut

Geist, Norman Myers et autres constituent l’assise de notre

recherche. Les données quantifiables et qualifiables contenues

dans le présent document proviennent de leurs travaux.

Ainsi, selon ces scientifiques, de plus en plus de rapports

sembleraient indiquer que certaines populations vivant dans les

îles du Pacifique pourraient tout simplement se retrouver sans

territoire à cause de la montée des eaux, entrainant ainsi un

déplacement massif de populations9. Outre la montée des eaux, la

désertification fait partie des pires conséquences des

changements climatiques10. À la suite des recherches de Norman

Myers, les constats faits en 2002 sur la croissance graduelle du

nombre de réfugiés environnementaux prévoyaient une augmentation

de 25 millions à 200 millions du nombre de réfugies pour la

période s’étalant de 1995 à 2050 à travers le monde11.

Cette possibilité de multiplication du nombre de réfugiés et

autres demandeurs d’asile a été renforcée par plusieurs

recherches menées dans certains territoires insulaires12 ou

côtiers du Pacifique13. En bref, ces différents phénomènes ont

pour conséquence d’engendrer un déplacement de population.9 Farbotko, Carol, « Wishful sinking: Disappearing islands, climate refugees and cosmopolitan experimentation», Asia Pacific Viewpoint, avril 2010, p. 47 à 60.10 Geist, Helmut, « The causes and progression of desertification », Aldershot, Ashgate, 2005, p. 192 à 220.11 Myers, Norman, « Environmental refugees: a growing phenomenon of the 21st century» Philosophical transaction of the royal society, Vol. 357 no. 1420, avril 2002, p. 609 à 613.12 McNamaraa, Karen E. and Gibson, Chris, « We do not want to leave our land’: Pacific ambassadors at the United Nations resist the category of climate refugees », Geoforum, Vol. 40, Issue 3, Mai 2009, p. 475 à 483.

8

2. Considérations théoriques

Les aspects vus ci-dessus nous ont aidés à mettre en évidence les

enjeux entourant notre sujet. Afin d’encrer un peu plus le cas

des réfugiés environnementaux dans la réalité, il importe de

définir les concepts entourant cette question et de mettre en

évidences les théories qui peuvent nous aider à interpréter ce

phénomène.

2.1 Cadre générale

En ce qui a trait à l’immigration, les États sont guidés par

différentes théories qui influencent leurs décisions. Dans

« les théories de la migration » de Victor Piché, nous en

considérons deux qui paraissent pertinentes pour notre sujet de

recherche : le libéralisme et le réalisme.

L’auteur nous présente le libéralisme comme étant plus ouvert, et

souligne les avantages économiques de l’ouverture des frontières

et de la collaboration entre les États14. Les partisans de ce

paradigme pensent que l’interdépendance entre les États est si

fragile que les problèmes de l’un nuisent à l’équilibre de la

paix mondiale15. Cependant, les critiques accusent cette théorie

de ne pas prendre en compte les couts liés à l’accueil et aux

services sociaux mis à la disposition des migrants.

13 Cometti, Geremia. « Réchauffement climatique et migrations forcées : le cas de Tuvalu », Nouvelle édition, Genève : Graduate Institute Publications, 2010.14 Piché, Victor, « La théorie des migrations », Édition ined, Paris, 2013, p. 498.15 Batistella, Dario, « Théorie des relations internationales », 3 éd. Mises àjour et argumentée, Presse de Sciences Po, 2009, p. 125.

9

Pour la théorie réaliste, l’auteur la présente comme plus

restrictive, car la migration peut être une menace pour

l’économie et la sécurité dans les pays d’accueil. De plus, Dario

Battistella stipule que « [l]’existence et l’effectivité du droit

international et des institutions de coopération sont fonction de

leur conformité aux intérêts des États les plus puissants. »16

Cette déclaration se rapporte à la théorie réaliste puisque ce

paradigme précise que les États sont guidés par leurs intérêts

sur la scène internationale. Dès lors, elle nous éclaire quant

aux réelles intentions des différents organismes qui militent

pour une prise en charge des réfugiés environnementaux. Aussi,

les points de vue de ces deux auteurs sont assez pertinents pour

notre travail, car ils nous permettent de mieux comprendre les

réponses du Canada relativement à la question de ces réfugiés.

2.2. Conceptualisation

Les deux concepts clés de notre travail sont les réfugiés

environnementaux, car c’est le sujet au cœur de notre recherche

et le concept de droit international, puisque c’est lui qui tente

d’encadrer les procédures à suivre pour les pays concernant les

réfugiés. Afin de bien les saisir, nous vous présenterons des

définitions proposées par différents auteurs et encyclopédies.

Tout d’abord, il existe plusieurs terminologies qui signifient

sensiblement la même chose, telle que réfugiés climatiques,

migrant climatique et réfugiés environnementaux. C’est ce dernier

16 Batistella, Dario, « Théorie des relations […].10

terme que nous utiliserons. L’Organisation des Nations Unies les

définit comme suit :

Des personnes forcées de quitter leurs habitations

traditionnelles d'une façon temporaire ou permanente, à

cause (naturelle ou humaine) d'une dégradation nette de

leur environnement qui bouleverse gravement leur cadre

de vie et/ou qui déséquilibre sérieusement leur qualité

de vie.17

Ensuite, le droit international est une forme de système

juridique qui concerne les États. Il tente de régir les actions

des pays dans le cadre des relations internationales. Le

professeur Jean Combacau définit le droit international public

comme :

Le droit international public est la branche du droit

qui rassemble les règles dont la production et

l'application échappent à l'État agissant

unilatéralement. Dans cette définition, qui caractérise

ce système de droit par l'origine de ses règles et

l'oppose ainsi au « droit interne », aucun élément

matériel, tiré du contenu des règles en cause, n'entre

en ligne de compte, alors que dans l'expression « droit

international privé », les deux adjectifs se réfèrent à

17 Seghier, Carine, Réfugiés environnementaux : bientôt une nouvelle catégorie d'exilés ?, Actu-Environnement, http://www.actu-environnement.com/ae/news/1300.php4, 17 octobre2005, (Page consultée le 24 novembre 2014).

11

l'objet même du droit, qui est de régir des relations

internationales ressortissant au droit privé.18

Tel est le concept qui nous concerne et la définition que nous

utiliserons tout au long de notre travail de recherche.

3. Question et hypothèse de recherche

Le but de ce dossier est de comprendre davantage les politiques

visant à encadrer les réfugiés environnementaux. Lors de notre

recherche sur le sujet, nous avons trouvé peu de documentation

traitant directement de la position du Canada quant à ce

phénomène. Par contre, nous avons trouvé plusieurs articles

traitants de ce sujet dans le cadre du droit international. Ces

constats nous ont amenés à nous demander, dans quelle mesure le

Canada est-il en accord avec le droit international en matière de

réfugiés environnementaux?

L’une des réponses possibles est que le Canada est en accord avec

le droit international puisqu’il n'y a pas de règles spécifiques

encadrant les réfugiés environnementaux dans la Convention de

Genève.

4. Méthodologie

Nous établirons certaines bases méthodologiques que nous suivrons

tout au long de notre travail, afin d’assurer la fiabilité de nos

résultats. Ces bases s’assoient sur des variables, dépendantes et

18 Combacau, Jean, « Droit public international », […].12

indépendantes, desquelles découleront des indicateurs et

finalement une stratégie globale de recherche.

4.1 Variables et indicateurs

Deux variables se trouvent au cœur de notre recherche, soit : le

droit international en matière de réfugiés environnementaux et le

traitement qui leur est réservé par le Canada. Ces variables

viennent préciser les concepts que nous avons vus plus tôt.

Ainsi, notre travail vise à comprendre si l’agissement du Canada

relativement aux réfugiés environnementaux est conforme ou non

avec les mesures recommandées par le droit international. Dans le

cas présent, le droit international en matière de réfugiés

environnementaux devient notre variable indépendante puisque le

Canada s’est engagé à suivre ses directives. Inversement, le

traitement des réfugiés environnementaux de la part du

gouvernement canadien est notre variable dépendante puisque la

pratique du Canada risque d’être influencé par le droit

international.

Maintenant, il faut encrer ces variables dans la réalité à l’aide

d’indicateurs nous servant à mesurer et évaluer la distance entre

la théorie et les faits concrets. C’est la raison pour laquelle

nous avons retenu trois indicateurs soit la Convention de Genève,

les politiques du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR)19 et

les lois et règlements du ministère de la Citoyenneté et de

19 Unhcr, statute of the office of the United Nations high commissioner for refugees, 14 décembre 1950, http://www.unhcr.org/3b66c39e1.pdf, (Page consultée le 7 novembre 2014).

13

l’Immigration du Canada20. Ces deux indicateurs nous serviront de

principaux instruments de mesure.

4.2 Stratégie de recherche

Afin de faciliter la compréhension de notre sujet de recherche et

d’obtenir la réponse à notre question, nous avons choisi

d’effectuer une étude de cas. Dans le cadre de cette étude, nous

allons utiliser deux méthodes de collectes de données, l’entrevue

semi-dirigée et l’observation documentaire.

Pour ce qui est de notre observation documentaire, nous nous

sommes concentrés sur une quinzaine de revues scientifiques qui

traitent de divers enjeux entourant les réfugiés

environnementaux. Nous allons analyser ces différent documents

afin de mieux saisir la complexité du phénomène. Aussi, nous

allons consulter des publications de divers juristes qui, à

partir d’instruments du droit international, essaient de trouver

une protection pour cette nouvelle catégorie de migrants. En ce

qui a trait aux politiques publiques canadiennes, nous allons

analyser des publications gouvernementales en lien avec notre

champ d’intérêt. Cette stratégie bien établie en fonction de nos

lignes directrices nous permettra de mieux comprendre les

activités de cet État. Par contre, puisque ce document comporte

seulement une quinzaine de pages, il nous sera impossible de

traiter de tous les aspects concernant ce sujet, pour cette

raison, nous avons ciblé un angle de vision précis, soit20 Gouvernement du Canada, ministère de l'Immigration et de la Citoyenneté, 1er octobre 2014, http://www.cic.gc.ca/francais/, (page consultée le 7 novembre 2014).

14

l’agissement du Canada en matière de réfugiés environnementaux

vis-à-vis le droit international.

De plus, pour pousser plus loin nos connaissances sur le sujet,

nous avons fait une entrevue avec le professeur Oliver Barsalou

ce qui nous permettra d’obtenir une vision concrète du phénomène.

15

5.Analyse

Maintenant que les bases théoriques de notre recherche sont

posées, passons à l’analyse de ce phénomène. D’abord, nous

verrons en détail ce qui encadre les réfugiés environnementaux

dans le cadre du droit international. Ensuite, nous allons mettre

en évidence les pratiques du Canada quant à ce type de migrants.

Enfin, nous allons conclure avec une discussion qui viendra

confirmer ou infirmer notre hypothèse de départ.

5.1 Droit international

Dans le domaine du droit international, plusieurs options sont

considérées afin d’arriver à une protection des réfugiés

environnementaux. Selon Christel Cournil, « Deux voies sont

envisageables : la première consiste à construire un véritable

droit pour les réfugiés environnementaux et la seconde consiste à

amender le droit international des réfugiés. 21 »  De son côté,

Olivier Barsalou, enseignant en relation internationale à

l’Université de Sherbrooke, nous dit « ça me surprendrait

énormément que ce soit un accord de type immigration [qui

encadrerait les réfugiés environnementaux], ce serait [plutôt] un

accord de type relocalisation en finançant des pays tiers pour

accueillir cette population-là […]22 ». Cependant, le concept de

réfugié environnemental entre en contradiction avec les

instruments juridiques déjà en place, car les catastrophes

21 Cournil, Christel, Mayer, Benoît, Les migrations environnementales […]22 Côté, Marie-Christine, Robert, Marie-Claude, Entrevue avec Olivier Barsalou,Université de Sherbrooke, 17 novembre 2014, entrevue (55 minutes).

16

naturelles constituent difficilement des persécutions proprement

dites, ce qui est actuellement le critère premier dans la

définition des réfugiés23.

D’ailleurs, la question des réfugiés environnementaux a longtemps

été divisée par deux écoles de pensée. D’un côté, les

environnementalistes qui pensent que le problème est

nécessairement lié à la dégradation de l’environnement et

imputent la responsabilité aux pays développés. De l’autre, les

sceptiques qui croient que le problème de l’environnement est

l’un des multiples facteurs qui provoquent ces déplacements24.

Comme le stipule Richard Black : « Bien que la dégradation de

l’environnement et les catastrophes puissent être des facteurs

importants dans la décision de migrer […] Leur conceptualisation

comme cause principale est aléatoire intellectuellement, et en

pratique inutile »25.

Bien que l’impact de la civilisation sur le réchauffement

climatique soit maintenant un consensus, la division concernant

les réfugiés environnementaux a longtemps ralenti la mise en

place d’instruments juridiques visant à les protéger26. Cet état

des faits a commencé à changer à la fin du XXe siècle, moment où

23 Convention internationale relative au statut des réfugiés…24 Cournil, Christel, Mayer, Benoît, Les migrations environnementales […]25 Black, Richard, Environmental Refugees : Myth or Reality?, New Issues in Refugee Research, Working paper 34, Unhcr, 2001, http://filebox.vt.edu/users/nkehler/refugeeissues/environment.pdf, (Page consultée le 24 novembre 2014).26 Bates, Diane C, « Environmental Refugees? Classifying Human Migrations Caused by Environmental Change», Population and Environment, Volume 23, Issue 5, mai 2002, p. 465 à 477.

17

cette question est passée de préoccupation infranationale à

internationale27. Que ce soit à la suite de l’avance de la

désertification28 ou de la montée du niveau de la mer dans le

Pacifique29, les nombreux déplacements de populations ont attiré

l’attention des instances internationales telle le Haut-

commissariat pour les réfugiés (HCR). Ces instances se sont

référées aux institutions encadrant les réfugiés pour demander

des directives spécifiques pour les réfugiés environnementaux, ce

qui, à la longue, conduit à la reconnaissance progressive30 de

cette catégorie de réfugiés et à l’adaptation des lois du droit

international les concernant31. Par contre, la plupart des

documents juridiques concernant le sujet sont flous, ce qui amène

différents États et organisme, peu soucieux de s’occuper de ce

problème, à exploiter ce vide juridique32.

Une déclaration de Luc Cambrézy nous pousse à réfléchir quant aux

véritables volontés des Occidentaux à une prise en charge du

problème : « Dans une situation de très forte tension, la27 William, Angela, « Turning the Tide: Recognizing Climate Change Refugees in International Law», Law & Policy, Vol. 30, No. 4, octobre 2008, p. 502 à 529. 28N. LeHouérou, Henry, « Climate change and desertification, drought and desertification », Journal of Arid Environments, Volume 34, Issue 2, octobre 1996, p.133 à 185. 29 Radio New Zealand, Pacific leaders […].30 Bates, Diane C, « Environmental Refugees? Classifying Human Migrations Caused by Environmental Change », Population and Environment, Volume 23, Issue 5, mai 2002, p. 465 à 477.31 Manfred, Nowak, Hafner, Gerhard, « Legal Status and Legal Treatment of Environmental Refugees », German federal environment agency, novembre 2010, p. 4 à 15.32 Charlebois, Pierre-Olivier, « Une protection juridique pour le réfugiés environnementaux : approche universelle pour la reconnaisse d'une responsabilité collective », Sécurité Mondiale : programme paix et sécurité internationales, No. 41, novembre 2009, p. 1 à 4.

18

question hautement sensible du contrôle des flux migratoires est

au cœur des débats politiques, il semble évident que

l’élargissement du statut [de réfugiés] n’a aucune chance de voir

le jour dans un avenir prévisible33 ». Affirmation qui reflète

bien la réalité actuelle puisque des mesures migratoires, de plus

en plus restrictives, sont appliquées.

Ainsi nos observations nous ont permis de constater qu’il existe

des balises concertant la reconnaissance des réfugiés

environnementaux et leurs gestions par les pays qui y sont

confrontés. Cependant, le fait qu’elles ne soient pas aussi

solidement implantées que les mesures encadrant les réfugiés de

zone de guerre laisse au gouvernement canadien une immense

latitude d’interprétation dans son traitement des réfugiés

environnementaux.

5.2 Pratique du Canada

Partant de la théorie selon laquelle la réponse à une question

vise à combler l’écart existant entre ce que l’on sait et ce que

l’on cherche à savoir, nous avons approfondi notre recherche afin

de mieux comprendre l’accueil des réfugiés environnementaux au

Canada.

En analysant le système juridique international concernant les

réfugiés classiques, on peut se rendre compte que les pays

s’adaptent au contexte politique des époques. Ainsi, durant la33 Cambrézy, Luc., « Enjeux environnementaux et nouvelles catégories de migrants : de la sémantique à la géopolitique », Pouvoirs, n° 144, 2013, p. 141.

19

période de la guerre froide, les réponses apportées aux réfugiés

classiques ont été considérables. Le Canada a même reçu le prix

Nansen pour sa contribution majeure et soutenue à la cause des

réfugiés34. Ce sont 50 000 réfugiés par années que le Canada a

accueillis durant cette période contre 12 100 en 201035. Qu’est-ce

qui explique cette diminution? Plusieurs facteurs entrent en

ligne de compte, dont l’augmentation des fausses demandes d’asile

politique et le début des débats entourant les réfugiés

environnementaux36. De plus, la règle du tiers pays sûr oblige les

demandeurs du statut du réfugié à faire la demande dans le

premier pays où ils mettront les pieds. Le Canada tire profit de

cette règle puisque, pour venir au Canada, la plupart des vols

d’avions font escale dans un autre pays qui accueille des

réfugiés, ce qui lui permet d’éviter un grand nombre de

demandeurs d’asile37.

Pendant une période où la question de la responsabilité des États

relativement aux problèmes environnementaux est d’actualité, les

déplacés dus aux problèmes climatiques ont en quelque sorte

chargé les États d’une double responsabilité, soit la question de

la migration et la dimension environnementale38. L’actuelle34 Gouvernement du Canada, Le Canada, terre d’asile, 18 juin 2012, http://www.cic.gc.ca/francais/jeux/coin-des-enseignants/refugie/asile.asp/, (Page consultée le 28 novembre 2014). 35 Becklumb, Penny, Changements climatiques et migration forcée : le rôle du Canada, le 9 février 2010, http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/2010-04-f.htm, (Page consultée le 28 novembre 2014).36William, Angela, « Turning the Tide: Recognizing Climate Change Refugees in International Law », Law & Policy, Vol. 30, No. 4, octobre 2008, p. 502 à 52937 Côté, Marie-Christine, Robert, Marie-Claude, entrevue avec Olivier Barsalou […].38 Cournil, Christel, Mayer, Benoît, «Les migrations environnementales […].

20

position du gouvernement canadien en comparaison aux autres

membres de l’OCDE a souvent été le choix d’une politique du

strict minimum. Le gouvernement du Canada s’est souvent placé en

situation de transgressions des accords environnementaux allant

même jusqu’à se retirer du protocole de Kyoto en 2012.

Aussi, si l’on se réfère à la théorie réaliste vue selon Victor

Piché, les 200 millions de déplacés prévus dans les années à

venir pourraient constituer une menace à la sécurité et à

l’économie des pays d’accueil39. De la même façon, Luc Cambrézy

nous explique les États sont libres de mener les politiques

migratoires qu’ils veulent40. En effet, la Convention de Genève

donne les grandes lignes sur ce que les États doivent faire

concernant les réfugiés, mais elle laisse l’entière liberté aux

États pour ce qui est de la mise en application, ce qui permet au

Canada d’être extrêmement sélectif dans sa procédure

d’immigration41.

Pour ce qui est de la législation canadienne, nous nous sommes

basés sur un document du Parlement du Canada, où il est stipulé

« [qu’] aucun des volets du programme canadien d’immigration ne

reconnait les réfugiés climatiques42. » Cette absence de

règlementation s’explique par l’encadrement juridique presque

inexistant pour cette catégorie de réfugiés et par l’absence, au

39 Myers, Norman, « Environmental refugees: a growing […].40 Cambrézy, Luc, « Enjeux environnementaux et nouvelles catégories de migrants[…].41 Côté, Marie-Christine, Robert, Marie-Claude, entrevue avec Olivier Barsalou […].42 Becklumb, Penny, Parlement du Canada, Les changements […].

21

Canada, d’une définition claire du terme « réfugié

environnemental »43. Tout comme le résume Chloé Vlassopoulos :

« Les politiques publiques procèdent toujours par [la]

simplification des problèmes qu’elles visent à réguler, mais pour

qu’il y ait politique publique il faut de prime abord que les

problèmes à traiter aient fait l’objet d’une définition claire

[…]. 44»

Malgré ce qui précède, il semblerait qu’un changement s’opère

dans les pratiques du Canada en matière d’immigration et

d’accueil aux réfugiés. On a pu constater que lors de la récente

réforme de 2012 au travers de la loi C-3145, la notion de réfugiés

environnementaux commence à s’intégrer de façon assez timide à la

classification des différentes sortes de réfugiés admissibles au

pays46.

Conclusion

Comme nous l’avions anticipé, nos résultats confirment que le

Canada est en accord avec le droit international en ce qui

concerne les réfugiés environnementaux puisque, dans les deux

43 Cournil, Christel, Mayer, Benoît, «Les migrations environnementales […].44 Vlassopoulos, Chloé Anne, « Des migrants environnementaux aux migrants climatiques : un enjeu définitionnel complexe.» Cultures et conflits, L’Harmattan, no 88, hiver 2012, p. 1245 Canadian House of commun Government Bill, An Act to amend the Immigration and Refugee Protection Act, the Balanced Refugee Reform Act, the Marine Transportation Security Act and the Department of Citizenship and Immigration Act, 28 juin 2012, http://www.parl.gc.ca/LegisInfo/BillDetails.aspx?Mode=1&billId=5383493&Language=E, (page consultée le 5 novembre 2014).46 Ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration, Refugees & asylum status, mise àjour le 30 septembre 2014, http://www.cic.gc.ca/English/refugees/index.asp, (page consultée le 5 novembre 2014).

22

cas, il n’existe aucun instrument officiel pour encadrer ce type

de réfugiés. Dans le cadre de ce document, nous avons exploré

plusieurs pistes de solution proposée par différents auteurs afin

de remédier à cette situation. Toutefois, étant dans un contexte

migratoire très restrictif ces dernières décennies, les États se

limitent au strict minimum en ce qui concerne l’accueil des

réfugiés classiques sur leur territoire. Alors, quel avenir pour

les réfugiés environnementaux?

Nos recherches nous ont permis de découvrir que, quoiqu’il y ait

une amélioration de la prise en charge de ce phénomène, plusieurs

facteurs constituent une limite à la législation de ce type de

déplacés. Se basant sur la politique du tiers pays sûr, certaines

critiques avancent que le fait que le Canada ne soit pas

directement touché par ce phénomène explique sa position. La

question environnementale qui est un débat très fragile pour le

gouvernement canadien et le contexte migratoire qui constitue un

risque pour la sécurité ainsi que l’économie pourrait également

expliquer l’action du Canada en matière de réfugiés. Enfin, la

question des réfugiés se heurte tant à des problèmes de

conceptualisation qu’aux politiques des États.

D’autre part, comme l’a proposé Olivier Barsalou, une des

solutions envisageables pourrait être un accord type relocalisation

en finançant des pays tiers pour accueillir ces déplacés47.

Actuellement, les pays occidentaux financent des dizaines de

47 Côté, Marie-Christine, Robert, Marie-Claude, entrevue avec Olivier Barsalou […].

23

camps de réfugiés localisés dans des zones où les déplacements

sont accrus. Cependant, divers organismes des droits de l’homme

critiquent les conditions de vie critique qui y règnent. Cette

pratique des États témoigne d’une déresponsabilisation quant à la

Convention et Genève. Est-ce que ces mesures restrictives et

réactionnaires48 apportent une solution ou ne font qu’aggraver les

problèmes migratoires?

Bref, le phénomène des réfugiés environnementaux restera

d’actualité dans les années à venir. Il sera intéressant

d’observer l’évolution de l’action des différents États en la

matière.

48 Piché, Victor « La théorie des migrations » […].24

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