Estime de soi, coping, soutien social perçu et dépendance au cannabis chez l’adolescent et le...

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Pour citer cet article : Dorard, G., et al. Estime de soi, soutien social perc ¸ u, stra- tégies de coping, et usage de produits psychoactifs à l’adolescence. Psychol. fr. (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2013.01.003 ARTICLE IN PRESS G Model PSFR-271; No. of Pages 15 Psychologie française xxx (2013) xxx–xxx Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com et également disponible sur www.em-consulte.com Article original Estime de soi, soutien social perc ¸ u, stratégies de coping, et usage de produits psychoactifs à l’adolescence Self-esteem, perceived social support, coping style and psychoactive substance use during adolescence G. Dorard a,1,, C. Bungener a,2 , S. Berthoz b,c,3 a EA 4057, laboratoire de psychopathologie et processus de santé, IUPDP, université Paris Descartes, institut Henri-Piéron, 71, avenue Édouard-Vaillant, 92100 Boulogne-Billancourt, France b Inserm U669 PSIGIAM, universités Paris Descartes et Paris-Sud, Cochin-maison des adolescents, 97, boulevard du Port-Royal, 75014 Paris, France c Département de psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte, Institut Mutualiste Montsouris, 42, boulevard Jourdan, 75674 Paris cedex 14, France i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Rec ¸ u le 30 mars 2012 Accepté le 13 janvier 2013 Disponible sur Internet le xxx Mots clés : Adolescence Coping Estime de soi Soutien social perc ¸ u Substances psychoactives r é s u m é L’estime de soi, le soutien social perc ¸ u et les stratégies de coping jouent un rôle adaptatif majeur dans le fonctionne- ment psychologique, en permettant l’ajustement de l’individu à l’environnement. L’adolescence est une phase du développement humain, initiée physiologiquement par la survenue de la puberté, qui s’accompagne de multiples remaniements tant sur les plans physique, psychologique que social. Ces bouleversements majeurs font de l’adolescence une période à haut risque pour l’émergence de comportements potentiellement dommageables, tels que les usages de produits psychoactifs. Au regard de ces risques, des dimensions telles que l’estime de soi, le soutien social perc ¸ u et les stratégies de coping, pourraient donc être considérées comme des facteurs de protection. Dans cet article de revue de la littérature, l’estime de soi, le soutien social perc ¸ u et les stratégies de coping font Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Dorard). 1 Docteur en psychologie, maître de conférences à l’université Paris Descartes. Ses axes de recherche portent sur l’adolescence, les émotions, les addictions (substances et troubles des conduites alimentaires) et les déterminants familiaux. 2 Docteur en psychologie, professeur de psychopathologie à l’université Paris Descartes. Ses recherches portent sur la psy- chopathologie de l’adulte, ainsi que sur les troubles émotionnels et adaptatifs dans les maladies chroniques. 3 Docteur en neurosciences, chargée de recherche (CR) dans l’unité Inserm PSIGIAM (U669). Ses recherches portent sur l’identification de marqueurs psychologiques, cognitifs et neurobiologiques de la régulation émotionnelle normale et patholo- gique. 0033-2984/$ see front matter © 2013 Publi ´ e par Elsevier Masson SAS pour la Société française de psychologie. http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2013.01.003

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Psychologie française xxx (2013) xxx–xxx

Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com

et également disponible sur www.em-consulte.com

Article original

Estime de soi, soutien social perc u, stratégies de coping,et usage de produits psychoactifs à l’adolescence

Self-esteem, perceived social support, coping style and psychoactivesubstance use during adolescence

G. Dorarda,1,∗, C. Bungenera,2, S. Berthozb,c,3

a EA 4057, laboratoire de psychopathologie et processus de santé, IUPDP, université Paris Descartes, institut Henri-Piéron, 71, avenueÉdouard-Vaillant, 92100 Boulogne-Billancourt, Franceb Inserm U669 PSIGIAM, universités Paris Descartes et Paris-Sud, Cochin-maison des adolescents, 97, boulevard du Port-Royal,75014 Paris, Francec Département de psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte, Institut Mutualiste Montsouris, 42, boulevard Jourdan, 75674 Pariscedex 14, France

i n f o a r t i c l e

Historique de l’article :Rec u le 30 mars 2012Accepté le 13 janvier 2013Disponible sur Internet le xxx

Mots clés :AdolescenceCopingEstime de soiSoutien social perc uSubstances psychoactives

r é s u m é

L’estime de soi, le soutien social perc u et les stratégies decoping jouent un rôle adaptatif majeur dans le fonctionne-ment psychologique, en permettant l’ajustement de l’individu àl’environnement. L’adolescence est une phase du développementhumain, initiée physiologiquement par la survenue de la puberté,qui s’accompagne de multiples remaniements tant sur les plansphysique, psychologique que social. Ces bouleversements majeursfont de l’adolescence une période à haut risque pour l’émergencede comportements potentiellement dommageables, tels que lesusages de produits psychoactifs. Au regard de ces risques, desdimensions telles que l’estime de soi, le soutien social perc u et lesstratégies de coping, pourraient donc être considérées comme desfacteurs de protection. Dans cet article de revue de la littérature,l’estime de soi, le soutien social perc u et les stratégies de coping font

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (G. Dorard).

1 Docteur en psychologie, maître de conférences à l’université Paris Descartes. Ses axes de recherche portent sur l’adolescence,les émotions, les addictions (substances et troubles des conduites alimentaires) et les déterminants familiaux.

2 Docteur en psychologie, professeur de psychopathologie à l’université Paris Descartes. Ses recherches portent sur la psy-chopathologie de l’adulte, ainsi que sur les troubles émotionnels et adaptatifs dans les maladies chroniques.

3 Docteur en neurosciences, chargée de recherche (CR) dans l’unité Inserm PSIGIAM (U669). Ses recherches portent surl’identification de marqueurs psychologiques, cognitifs et neurobiologiques de la régulation émotionnelle normale et patholo-gique.

0033-2984/$ – see front matter © 2013 Publie par Elsevier Masson SAS pour la Société française de psychologie.http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2013.01.003

Pour citer cet article : Dorard, G., et al. Estime de soi, soutien social perc u, stra-tégies de coping, et usage de produits psychoactifs à l’adolescence. Psychol. fr. (2013),http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2013.01.003

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successivement l’objet d’une présentation théorique et développe-mentale, axée sur l’adolescence. Les implications de ces dimensionsdans le fonctionnement psychologique sont également évoquées,et l’accent est porté sur les études empiriques ayant investiguésles liens entre ces aspects fondamentaux du fonctionnement etles usages de produits psychoactifs à l’adolescence. Ce travail derevue a permis de souligner à quel point les dimensions psy-chologiques telles que l’estime de soi, les stratégies de coping etsoutien social perc u sont centrales pour la définition du fonction-nement d’un individu. Leur altération est associée à de nombreuxdysfonctionnements, particulièrement en ce qui concerne la régu-lation émotionnelle, la gestion des relations interpersonnelles maiségalement l’usage de produits psychoactifs. Malgré des résultatshétérogènes et des conclusions parfois toujours en débat, ce constaten fait des facteurs clés, à la fois en termes de prévention, maiségalement de ciblage du choix des programmes d’interventionsthérapeutiques.

© 2013 Publie par Elsevier Masson SAS pour la Société françaisede psychologie.

Keywords:AdolescenceCoping stylePerceived social supportSelf-esteemPsychoactive substance use

a b s t r a c t

Self-esteem, coping strategies and perceived social support play arole in the adaptive functioning of human being: they allow theadjustment of the subject to his/her environment. These dimen-sions could be protective factors regarding multiple risks associatedwith adolescent development, and particularly substance use. Thusthe objective of this review was threefold: to expose a definitionof self-esteem, perceived social support and coping strategies; topresent the impact of each of these psychological dimensions onthe adolescent’s functioning; to synthesize the results of empi-rical studies on the correspondence between these psychologicaldimensions and substance use, with a specific emphasize on ado-lescence. The explicative models concerning these various resultsare exposed and discussed. A lack of individual and interpersonalresources may appear during adolescence and early adulthood andmay contribute to the development or maintenance of substanceuse during this period of development. However, causal explana-tions are still unclear for numerous associations. In line with thelimits that have been discussed in the new field of developmentalneurosciences, future studies investigating the implication of self-esteem, coping strategies and perceived social support in substanceabuse should take into account the level of pubertal developmentand gender effect.

© 2013 Published by Elsevier Masson SAS on behalf of Sociétéfrançaise de psychologie.

1. Introduction

Chaque publication des données épidémiologiques relatives à la consommation de produits psy-choactifs nous rappelle l’enjeu que représentent ces usages en termes de santé publique, notammentchez les jeunes (Beck, Guignard, Richard, Tovar, & Spilka, 2011). Effectivement, l’adolescence repré-sente une période critique au regard du développement des conduites addictives (Catry, Marcelli,& Gervais, 2006). Cette sensibilité accrue à l’adoption de conduites à risque peut être mise en lienavec les enjeux développementaux majeurs de l’adolescence, en termes notamment de réaménage-ment du fonctionnement psychologique (Jeammet & Braconnier, 2012). En effet, cette période du

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développement est particulièrement riche en remaniements et se voit marquée par une réactivitéémotionnelle accrue, que certaines données récentes des neurosciences nous permettent de considé-rer comme « automatique », du fait de l’immaturité des structures cérébrales permettant notammentl’adaptation et la gestion de la prise de risque (Pfeifer & Blakemore, 2012). Cette supériorité de« l’émotion » sur la « raison » qui caractérise ainsi le fonctionnement de l’adolescent le rend parti-culièrement sensible au déploiement des usages problématiques de produits psychoactifs. À cetteimmaturité cérébrale fonctionnelle s’ajoute la massivité des enjeux identitaires qui caractérisent cettepériode du développement, entretenue par la nécessité de s’ajuster à la redistribution des modalitésd’interaction sociale (Blakemore, 2008 ; Steinberg, 2008). Face à la survenue de ces changements,apparaissant parfois brutalement, l’adolescent va devoir s’adapter.

Sur le plan du fonctionnement psychologique, tout au long de l’existence, l’estime de soi, lesstratégies de coping et le soutien social perc u jouent un rôle adaptatif dans le fonctionnement psy-chologique, en permettant l’ajustement de l’individu à l’environnement (Robins & Trzesniewski,2005). Ces dimensions pourraient donc être considérées comme des facteurs de protection au regarddes risques multiples liés au développement adolescent, et notamment des usages de produitspsychoactifs.

Dans cette revue de la littérature, chaque dimension fera successivement l’objet d’une synthèsethéorique présentant une définition et une approche développementale axée sur l’adolescence. Lesimplications de ces dimensions dans le fonctionnement psychologique seront également évoquées, etl’accent sera porté sur les études empiriques ayant investigué les liens entre ces aspects fondamentauxdu fonctionnement et les usages de produits psychoactifs à l’adolescence.

2. L’estime de soi

2.1. Approche théorique

L’estime de soi correspond au sentiment plus ou moins favorable que chaque individu éprouveà l’égard de lui-même, la considération et le respect qu’il se porte et le sentiment qu’il se fait de sapropre valeur en tant que personne (Rosenberg, 1979). L’estime de soi est généralement considéréecomme la composante évaluative et affective du concept de soi. Cette dimension doit être comprisecomme reflétant la perception que le sujet a de lui-même plutôt que le reflet fidèle de la réalité.Elle est en effet constituée des croyances du sujet sur lui-même et comprend quatre dimensions :le sentiment de sécurité et de confiance, la connaissance de soi, le sentiment d’appartenance à ungroupe et le sentiment de compétence. Rosenberg (1965) a souligné l’importance des performancessociales, du mérite personnel, et de l’apparence physique comme composantes de l’estime de soi. Aussi,l’étude de l’estime de soi vise à évaluer dans quelle mesure les croyances des sujets sur eux-mêmesvont influencer leur réalité. Cette appréciation, positive ou négative, repose sur le système de valeurspersonnelles qu’a l’individu ou sur des normes extérieures introjectées au cours de l’enfance. Elle seraitproduit de la cohésion entre les aspirations et les succès de l’individu (Bouvard, Michel, & Payet, 1999 ;Harter, 1999). Selon Rosenberg, une estime de soi élevée est un indicateur d’acceptation, de tolérance,de satisfaction personnelle et de respect à l’égard de soi-même. Concernant le respect, Rosenbergdifférencie le respect inconditionnel et le respect conditionnel. Le respect inconditionnel induit quele sujet se respecte en tant qu’être humain, indépendamment de ses qualités ou accomplissements.En revanche, le respect conditionnel suppose une congruence entre les standards de compétences,les normes morales de l’individu et les sentiments d’accomplissement personnel en regard de cesnormes. Selon Rosenberg, l’absence d’un respect conditionnel différencie le sujet ayant une estime desoi élevée et celui ayant une faible estime de soi.

Deux conceptions de l’estime de soi, reprenant des perspectives théoriques distinctes coexistentdans la littérature. Selon certains, l’estime de soi peut être globale, s’inscrivant alors dans un modèleunidimensionnel (Coopersmith, 1967 ; Rosenberg, 1979). D’autres (Byrne, 1984 ; Harter, 1999 ; Marsh,1990), tout en retenant la notion d’estime de soi globale, ont développé des modèles multidimension-nels d’estime de soi, c’est-à-dire comprenant différentes facettes (e.g., estime de soi sociale, estimede soi physique) renvoyant à plusieurs domaines, organisés et structurés de manière hiérarchique,fonctionnant de manière relativement indépendante les unes des autres (e.g., compétence scolaire,

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acceptation sociale, compétence athlétique, attrait dans les relations amoureuses). L’influence des suc-cès ou échecs sur l’estime de soi sera différente selon l’importance accordée par le sujet au domaineconsidéré (André & Lelord, 1999 ; Harter, 1999 ; Marsh, 1990 ; Rosenberg, Schooler, Schoenbach, &Rosenberg, 1995).

2.2. Estime de soi et adolescence

La question de la nature « constitutionnelle » ou « environnementale » de l’estime de soi est tou-jours débattue (Raevuori et al., 2007). La méta-analyse réalisée par Trzesniewski, Donnellan, et Robins(2003) a permis de conclure à la relative stabilité de cette dimension. Cependant, récemment l’étudelongitudinale de Birkeland, Melkevik, Holsen, et Wold (2012) conduite auprès de 1083 adolescentssuédois a confirmé que le niveau moyen d’estime de soi était relativement stable mais augmentaitlentement et progressivement entre 14 et 23 ans. Toutefois, des fluctuations de l’estime de soi dans unsens négatif peuvent être observées chez certains au cours de l’adolescence, avec l’observation d’unetrajectoire en U chez 7 % de l’échantillon. McClure, Tanski, Kingsbury, Gerrard, et Sargent (2010) ontégalement rapporté des prévalences plus élevées d’adolescents avec une estime de soi basse parmi lesparticipants les plus âgés de leur étude.

Ces changements dans la manière dont l’adolescent se caractérise seraient en partie dus à la crois-sance des potentialités cognitives, permettant à l’adolescent de se percevoir d’une manière beaucoupplus sophistiquée et mieux organisée (Pfeifer & Blakemore, 2012). Ces modifications ont égalementété attribuées aux modifications de l’image corporelle, aux autres problèmes inhérents à la puberté,ainsi qu’à l’émergence de la capacité à envisager le futur, et à la transition scolaire engendrant denouveaux défis sociaux (Robins & Trzesniewski, 2005). Effectivement, l’autonomie et le sentiment deresponsabilité sont associés à une meilleure estime de soi et de ses compétences dans de nombreuxdomaines, notamment concernant la qualité des interactions sociales (Baumeister, Campbell, Krueger,& Vohs, 2003). Pour illustration, les individus ayant une estime de soi élevée se disent particulière-ment populaires, auraient tendance à davantage initier de nouveaux contacts sociaux et à évaluerleurs relations d’amitié comme étant de meilleure qualité que les individus ayant une faible estimed’eux-mêmes (Keefe & Berndt, 1996 ; Lakey, Tardiff, & Drew, 1994). Inversement, les sujets ayant unefaible estime d’eux-mêmes rapportent plus d’interactions sociales négatives et moins de soutien socialque les sujets ayant une estime d’eux-mêmes élevée (Lakey et al., 1994).

L’estime de soi se stabiliserait chez les adolescents plus âgés et au début de l’âge adulte, ce quisuggère que les sentiments de l’adolescent sur lui-même se consolident au fil du développementet deviennent moins sensibles à ses différentes expériences, notamment sur le plan des interac-tions sociales (Birkeland et al., 2012 ; Brown, Mounts, Lamborn, & Steinberg, 1993 ; Steinberg, 2005).Cependant, certains auteurs, tout en reconnaissant le caractère relativement stable de l’estime de soi,considèrent que cette dimension s’inscrit dans un processus dynamique, et serait donc susceptiblede se modifier au cours de la vie (Rosenberg, 1979). La récente étude de cohorte de Orth, Robins,et Widaman (2012) est venue confirmer empiriquement cette dynamique en démontrant, sur unelarge échelle de temps, la trajectoire curvilinéaire de l’estime de soi qui augmenterait de l’adolescenceau milieu de l’âge adulte, atteindrait un pic vers 50 ans, puis décroîtrait progressivement au fil duvieillissement.

Les fluctuations de l’estime de soi à l’adolescence seraient également liées au genre masculin etféminin. Bien que les garc ons et les filles rapportent des niveaux similaires d’estime de soi au coursde l’enfance (Guillon & Crocq, 2004), des divergences apparaissent lors du déclin de l’estime de soi àl’adolescence : les garc ons auraient en effet, une meilleure estime de soi globale que les filles (Bolognini,Plancherel, Bettschart, & Halfon, 1996 ; Chabrol, Duconge, Roura, & Casas, 2004 ; Kling, Hyde, Showers,& Buswell, 1999 ; Robins & Trzesniewski, 2005 ; Steinberg, 2005 ; McClure et al., 2010). En plus dugenre, les résultats de l’étude de McClure et al. (2010) conduite auprès de 6522 adolescents américainssuggèrent également que l’origine ethnique pourrait avoir une influence significative sur les niveauxd’estime de soi au cours du développement. Ce résultat souligne une fois encore la nécessité de clarifierla nature « trait » ou « état » de l’estime de soi. Concernant ce débat, l’étude de Orth et al. (2012) a misen évidence que l’estime de soi a un effet significatif sur divers facteurs de vie investigués (réussiteprofessionnelle, satisfaction au travail et dans les relations, santé, affectivité positive et négative), mais

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ne rapporte pas d’effet réciproque de ces facteurs sur l’estime de soi. Ce résultat tendrait à confirmerla nature constitutionnelle de l’estime de soi. Toutefois, cette conclusion demande à être répliquéedans de futures études compte tenu des limites méthodologiques de l’étude.

2.3. Estime de soi et consommation de substances psychoactives

L’estime de soi a une fonction adaptative et protectrice pour l’individu (Harter, 1999), et une faibleestime de soi affecterait profondément la capacité à s’adapter au changement (Modrain-Talbott, Pullen,Zandstra, Ehrenberger et Muenchen, 1998). Les déficits de l’estime de soi représenteraient l’une dessources majeures de souffrance psychologique, et constitueraient un facteur déterminant dans lesdemandes de prise en charge psychothérapeutiques. De plus, l’étiologie et le maintien de nombreusesdifficultés psychologiques seraient étroitement liés à des problèmes d’estime de soi (André & Lelord,1999).

Cette association entre l’estime de soi et la santé mentale a été démontrée par de nombreuses étudesempiriques (Vallière & Vallerand, 1990), sans que les associations causales soient incontestablementétablies.

Par exemple, il est admis qu’une faible estime de soi constitue l’un des symptômes de la dépressionet de l’anxiété chez l’adolescent (Vallière & Vallerand, 1990 ; Winters, Myers, & Proud, 2002). Cepen-dant, les associations causales entre ces dimensions ne sont pas claires. Harter (1999) a rapporté quepour la moitié des adolescents, une faible estime de soi conduirait au développement de la dépressiontandis que pour l’autre moitié, il semblerait que les symptômes dépressifs conduisent à la diminutionde l’estime de soi. Ces résultats hétérogènes ne nous semblent pas pour autant contradictoires. Il esten effet tout à fait probable qu’un déficit d’estime de soi fragilise l’adolescent en le rendant plus vul-nérable au développement d’une symptomatologie anxiodépressive, et que chez d’autres adolescents,l’affectivité négative précipite une diminution de l’estime de soi.

Des associations hétérogènes sont également rapportées entre l’estime de soi et les conduitesde consommation de substances psychoactives à l’adolescence. Les mécanismes précis par le biaisdesquels une faible estime de soi serait associée à une augmentation de l’usage de drogues ne sont pastotalement connus. Certains théoriciens ont suggéré différentes possibilités : l’augmentation de l’usaged’alcool et de drogues favoriserait l’insertion dans certains groupes sociaux (Oetting, Donnermeyer, &Deffenbacher, 1998), ou aiderait le sujet à contrer les émotions négatives suscitées par les expériencesde rejet ou la dépression (Leary, Schereindorfer, & Haupt, 1995). Bien que les liens causaux restenttoujours discutés, les résultats de trois études suggèrent toutefois que l’altération de l’estime de soiprécéderait l’initiation de la consommation de tabac (Abernathy, Massad, & Romano-Dwyer, 1995 ;Fergusson, Lynskey, & Horwood, 1995 ; Laure, Binsinger, Friser, Ambard, & Girault, 2005). Les résultatsde deux études indiquent également qu’une faible estime de soi serait un prédicteur plus importantde la consommation de tabac chez les filles (Abernathy et al., 1995 ; Lewis, Harrell, Bradley, & Deng,2001).

Cependant, plusieurs études ont démontré qu’une faible estime de soi globale n’était pas signifi-cativement associée à la consommation de tabac et d’alcool chez les adolescents (Hill, Shen, Lowers,& Locke, 2000 ; McGee & Williams, 2000 ; Poikolainen, Tuulio-Henrikksson, Aalto-Setälä, Marttunen,& Lönnqvist, 2001), et que les scores à cette dimension ne différaient pas significativement entre lesconsommateurs et les non-consommateurs de ces deux substances (Greenberg, Lewis, Dodd et al.,1999 ; Modrain-Talbott et al., 1998).

Inversement, d’autres études ont rapporté un lien entre une faible estime de soi et la consommationde substances psychoactives (Andrew & Duncan, 1997 ; Jackson, Henriksen, Dickinson, & Levine, 1997 ;Pederson, Koval, McGrady, & Tyas, 1998 ; Taylor & Del Pilar, 1992 ; Walitzer & Sher, 1996 ; Wasson &Anderson, 1995). L’étude de Kassel, Wardle, et Roberts (2007), conduite auprès de 212 jeunes étudiants,a notamment montré qu’une faible estime de soi était associée aux fréquences de consommation detabac et de cannabis, mais pas à celle de l’alcool. Dans l’étude d’Andrews et Duncan (1997), l’estimede soi prédisait faiblement l’usage de cannabis chez les adolescents.

Par ailleurs, certains chercheurs ont suggéré qu’une estime de soi élevée pourrait constituer unfacteur de vulnérabilité au regard de la consommation de drogues et d’alcool (Gerrard, Gibbons, Reis-Bergan, & Russell, 2000). Cette association s’expliquerait en partie par le fait que les individus ayant

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une haute estime d’eux-mêmes auraient tendance à interpréter et à comprendre les événements demanière biaisée dans le but de conforter l’image positive qu’ils ont d’eux-mêmes (Baumeister et al.,2003). Il a été également avancé que le fait d’avoir une estime de soi élevée conduirait à minimiserla perception de sa propre vulnérabilité au regard des consommations de substances (Gerrard et al.,2000). Selon Emler (2001), une haute estime de soi conduirait en effet à une tendance plus marquée àprendre des risques sur le plan physique, ce qui pourrait expliquer les résultats des études rapportantun lien entre l’estime de soi et les consommations de substances. Plusieurs études empiriques ontnotamment démontré que les adolescents présentant une estime de soi élevée étaient plus enclins àexpérimenter l’alcool (Scheier, Botvin, Griffin, & Diaz, 2000), et présentaient des fréquences de consom-mation plus importantes (Glendinning & Inglis, 1999) que les adolescents avec une faible estime desoi. Ces associations peuvent être en partie dues au fait que les adolescents ayant une bonne estimed’eux-mêmes sont plus populaires, et évoluent dans des réseaux sociaux dans lesquels la consomma-tion d’alcool est fréquente. Les seules études sur cette dimension chez des adolescents dépendants aucannabis s’intéressent à la prise en charge et soulignent qu’une faible estime de soi serait un facteurprédictif négatif de l’issue du traitement chez ces sujets (Flory, Lynam, Milich, Leukefeld, & Clayton,2004 ; Ramo, Anderson, Tate, & Brown, 2005).

De plus, malgré l’importance de la dimension sociale, à la fois dans la définition même de l’estime desoi, mais également dans les motivations avancées par les usagers pour justifier leurs usages, aucunepublication étudiant spécifiquement la composante sociale de l’estime de soi chez des consommateursde substances psychoactives n’a été recensée dans la littérature.

3. Le soutien social perc u

L’étude des stratégies d’ajustement ou « coping » permet d’aborder les réactions au stress non parl’analyse des événements auxquels l’individu est confronté (stresseurs), mais par la manière dont lesujet va gérer la situation (réponse). D’un point de vue théorique, nous avons choisi de distinguer lesstratégies de coping faisant référence aux ressources personnelles de l’individu, et le soutien socialperc u, parfois envisagé comme une stratégie de coping, mais faisant appel aux ressources externes dusujet, ce qui en fait une stratégie dépendante du contexte environnemental.

3.1. Approche théorique

Parmi les ressources dont dispose un individu pour faire face à un événement éprouvant, on dis-tingue classiquement ses ressources personnelles (contrôle, auto-efficacité, compétence, etc.) et sesressources sociales (Bruchon-Schweitzer, Rascle, Cousson-Gélie, Bidan-Fortier, Sifakis, & Constant,2003). Le soutien social correspond à ce second type de ressources mobilisables par un individu pours’ajuster aux difficultés qu’il rencontre. En effet, un soutien social perc u comme disponible (ou commesatisfaisant) devrait encourager l’individu à adopter des stratégies d’approche et d’affrontement faceaux événements stressants. Selon ces auteurs, un soutien social important est associé à l’utilisation dedavantage de stratégies actives (centrées sur le problème) et moins de stratégies passives (centréessur l’émotion). Thoits (1995) a également montré que la perception d’un soutien social satisfaisantétait associée à l’adoption de stratégies de coping plus « efficaces ».

Le concept de soutien social comprend trois notions différentes. La première, d’origine sociologique,est le réseau social qui correspond au nombre de relations sociales qu’un individu a établi avec autrui,à la fréquence des contacts sociaux effectifs avec ces personnes et à l’intensité de ces liens (Barrera,1986). Cette première notion décrit le degré relatif d’intégration sociale ou d’isolement d’un individuet fait référence à l’aspect structurel du soutien.

La seconde notion est celle de soutien social rec u qui correspond à l’aspect fonctionnel du sou-tien. Il s’agit de l’aide effective apportée à un individu par son entourage. Selon House (1981), lesoutien social rec u comprend quatre aspects distincts : le soutien émotionnel, le soutien d’estime,le soutien informatif et le soutien matériel. Enfin, la troisième notion est celle de soutien socialperc u, qui renvoie à un modèle psychologique. Le soutien social perc u est envisagé comme étantl’indicateur le plus pertinent de l’adéquation du soutien par rapport aux attentes et aux besoinsd’un individu. Il renvoie à la manière dont l’individu perc oit subjectivement l’aide d’autrui et à la

Pour citer cet article : Dorard, G., et al. Estime de soi, soutien social perc u, stra-tégies de coping, et usage de produits psychoactifs à l’adolescence. Psychol. fr. (2013),http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2013.01.003

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satisfaction ressentie du fait de ce soutien (Bruchon-Schweitzer et al., 2003). Dans cette perspec-tive, le soutien social ne désigne pas une caractéristique objective des relations sociales du sujet,mais la perception subjective par ce sujet des transactions avec son environnement. Cette conceptiondu soutien social est sous-tendue par deux dimensions : la disponibilité, qui renvoie à la percep-tion que certaines personnes de l’entourage seront susceptibles d’apporter une aide quelle qu’ellesoit (i.e., information, écoute, réconfort émotionnel, aide matérielle) si le besoin se manifestait, laseconde dimension étant la satisfaction qui renvoie à la perception qu’a le sujet de l’aspect quali-tatif du soutien potentiellement obtenu. Cependant, un soutien social perc u comme satisfaisant nerenvoie pas uniquement à la qualité des relations, mais également à l’adéquation perc ue entre sou-tien possiblement rec u, et les attentes et besoins de l’individu (Sarason, Levine, Basham, & Sarason,1983). Ainsi, la disponibilité et la satisfaction en regard du soutien social perc u sont conceptuelle-ment distinctes. Il est donc possible d’être satisfait malgré une absence ou un nombre réduit depersonnes perc ues comme étayantes, et à l’inverse d’être insatisfait malgré un réseau social perc ucomme disponible important mais non étayant. Gentry et Kobasa (1984) considèrent en particulierque le fait que la satisfaction en regard du soutien possiblement obtenu constitue une impor-tante ressource psychologique, puisqu’elle renvoie à la perception qu’à un individu de la qualitéde ses relations interpersonnelles. Ainsi, le réseau social ne serait pas en lui-même un facteur deprotection. En revanche, le fait que l’individu perc oive certaines de ses connexions sociales suffi-samment intimes pour apporter compréhension et empathie dans les moments critiques de sonexistence serait un facteur contribuant à l’équilibre émotionnel. Toutefois, sur le plan empirique,ces deux dimensions sont positivement corrélées (Bruchon-Schweitzer et al., 2003), ce qui signifiequ’un réseau minimal est nécessaire pour en être satisfait. Certains auteurs considèrent le sou-tien social comme une stratégie de coping (Vitaliano, Russo, Carr, Maiuro, & Becker, 1985), maisselon Lazarus et Folkman (1984), le soutien social précède les stratégies de coping et affecte leurélaboration.

3.2. Soutien social et adolescence

Le soutien social perc u exercerait un effet « tampon », modérant les réactions neurologiques etphysiologiques associées aux événements stressants, notamment sociaux (Eisenberger, Taylor, Gable,Hilmert, & Lieberman, 2007). Le soutien social favoriserait également le développement et l’adaptationsociale des adolescents (Dumont & Provost, 1999 ; Weigel, Devereux, Leigh, & Ballard-Reisch, 1998).Le fait de se sentir soutenu, protégé, encouragé ou aimé renforcerait certaines ressources perc ues (i.e.,contrôle, auto-efficacité, sentiment d’identité, estime de soi) (Thoits, 1995).

En réduisant les effets négatifs (physiologiques et psychologiques) des événements de vie stres-sants, le soutien social contribuerait significativement à réduire le risque de présenter un certainnombre de troubles psychiatriques, et aurait un effet protecteur sur les comportements suicidaires(Houle, Mishara, & Chagnon, 2005). À l’adolescence, il a été démontré que le soutien social seraitprotecteur par rapport à la dépression et à la détresse psychologique (Thoits, 1995 ; Wills & Cleary,1995, 1996 ; Yarcheski, Mahon, & Yarcheski, 2001), à l’estime de soi (Dumont & Provost, 1999),au sentiment d’efficacité personnelle (Pierce, Frone, Russel, Cooper, & Mudar, 2000), aux perfor-mances scolaires (Richman, Rosenfeld, & Bowen, 1998) et aux comportements délinquants (Malecki &Demaray, 2003).

3.3. Soutien social perc u et consommation de produits psychoactifs

Compte tenu de la contribution importante du soutien social perc u au fonctionnement adaptatif,on peut s’attendre à ce que les individus soient moins enclins à s’orienter vers des stratégies de copinginadaptées, comme l’abus de substances, s’ils ont un soutien social adéquat.

Cette hypothèse théorique a été validée sur le plan empirique. Il a été en effet démontré quedes déficits dans le soutien social perc u pourraient directement augmenter le risque d’initiation deconsommation de substances (Windle, 1992).

À l’adolescence, le soutien provenant des pairs augmente, mais le soutien provenant des parentsreste cependant important, sinon primordial durant cette période (Helsen, Vollebergh, & Meeus, 2000 ;

Pour citer cet article : Dorard, G., et al. Estime de soi, soutien social perc u, stra-tégies de coping, et usage de produits psychoactifs à l’adolescence. Psychol. fr. (2013),http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2013.01.003

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Measelle, Stice, & Springer, 2006). Il a été suggéré que ces deux sources de soutien (parents et pairs)pourraient être associées différemment aux troubles internalisés et externalisés (Helsen et al., 2000).Par exemple, Aseltine, Gore, et Colten (1998) ont rapporté que les relations positives avec les amisétaient associées à des niveaux plus bas de dépression, mais corrélées positivement à l’abus de sub-stances. Dans le modèle développé par Wills et Cleary (1996) et Wills, Sandy, Yaeger, Cleary, et Shinar(2001), le déficit de soutien social perc u de la part de la famille serait la variable la plus pertinentepour rendre compte de la dépendance chez les adolescents. D’autres auteurs ont également soulignéque le manque de soutien social perc u, le sentiment de rejet et de détachement des parents étaientdes facteurs augmentant le risque de dépendance chez l’adolescent (Barrera & Garrison-Jones, 1992 ;Beitchman, Adlaf, Atkinson, Douglas, Massak, & Kenaszchuk, 2005 ; Measelle et al., 2006). Cependant,les résultats de l’étude longitudinale de Beitchman et al. (2005), réalisée auprès de 264 adolescentsâgés de 19 ans lors de l’évaluation finale (évaluation initiale à l’âge de 5 ans), suggèrent que le rôle dusoutien familial dans l’abus de substances serait spécifique aux abus de substances associés à un autretrouble psychiatrique. En effet, les jeunes qui étaient seulement abuseurs de substances ne différaientpas significativement des jeunes non abuseurs sur le plan du fonctionnement familial et du soutiensocial. En revanche les abuseurs présentant une comorbidité psychiatrique associée différaient signi-ficativement sur ces deux dimensions. Siqueira, Diab, Bodian et Rolnitzky (2001) rapportent moins desoutien parental chez les adolescents simples expérimentateurs ou usagers réguliers de cannabis quechez les adolescents non usagers. Les résultats de Piko (2000) indiquent par ailleurs que seul un faiblesoutien perc u de la part du père augmenterait les risques d’abus de tous les types de substances, maisaucune relation n’est rapportée en ce qui concerne les liens entre un faible soutien perc u maternel etl’abus de substances chez les adolescents.

Plusieurs explications sont avancées pour rendre compte des associations rapportées entre unfaible soutien social perc u parental et l’abus de substances à l’adolescence. Des déficits dans le soutienparental pourraient générer des perturbations dans le processus identificatoire aux parents, ce quipourrait entraver l’intégration des normes parentales, incluant les interdictions d’usage des substancespsychoactives (Wills et al., 2001). De plus, le fait que les parents assurent peu de soutien social à leuradolescent, pouvant ainsi traduire des déficits dans les pratiques parentales, pourraient augmenterles risques pour l’adolescent de s’affilier avec des pairs consommateurs de substances qui, cela a étédémontré, constitue un facteur de risque pour l’initiation de l’abus de substances (Chassin, Presson,Sherman, & Kim, 2003 ; Ellickson, Martino, & Collins, 2004). Windle (1992) a proposé deux argumentspour rendre compte de l’effet du soutien parental déficient (mais non des pairs) dans la prédictiondes problèmes d’abus de substances. Tout d’abord, les parents apporteraient quantitativement plusde soutien, mais surtout des soutiens plus diversifiés que les pairs (e.g., émotionnel, logistique, etc.).De plus, les adolescents seraient plus affectés par les déficits de soutien parental qui est permanent,comparativement au soutien des pairs, qui fluctue beaucoup du fait de l’instabilité des réseaux d’amisà cet âge (Collins & Laursen, 2004).

4. Les stratégies de coping

4.1. La théorie du coping

Le concept de coping désigne l’ensemble des processus cognitifs et comportementaux qu’un sujetinterpose entre lui et un événement perc u comme menac ant, dans le but de maîtriser, réduire, ou tolé-rer l’impact de celui-ci sur son bien-être physique et psychologique (Folkman & Lazarus, 1988 ; Lazarus& Folkman, 1984). Le terme « coping » implique un affrontement actif et conscient des situations etreprésente un aspect important des processus plus généraux d’autorégulation, et plus particulière-ment de la régulation émotionnelle en réponse à des circonstances ou des événements stressants(Compas, Connor-Smith, Saltzman, Harding Thomsen, & Wadsworth, 2001).

Depuis le modèle princeps, dérivé du modèle transactionnel du stress de Lazarus et Folkman (1984),différents modèles de coping ont fait l’objet de développements théoriques et empiriques (Billing &Moos, 1981 ; Endler & Parker, 1994 ; Stanton, Kirk, Cameron, & Danoff-Burg, 2000a ; Vitaliano et al.,1985 ; Chabrol & Callahan, 2004). Au sein de cette diversité de modèles, deux grands types de stratégies

Pour citer cet article : Dorard, G., et al. Estime de soi, soutien social perc u, stra-tégies de coping, et usage de produits psychoactifs à l’adolescence. Psychol. fr. (2013),http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2013.01.003

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apparaissent comme des invariants : les stratégies centrées sur le problème et celles centrées surl’émotion.

Les stratégies centrées sur le problème correspondent aux tentatives cognitives et comporte-mentales pour contrôler ou modifier la situation, et agissent indirectement sur l’émotion du faitde l’atténuation ou de l’élimination du stresseur. Elles comprennent deux dimensions plus spéci-fiques : la résolution de problème (i.e., la recherche d’informations, l’élaboration d’un plan d’action) etl’affrontement de la situation (i.e., efforts et actions directes pour affronter le problème). Les stra-tégies centrées sur l’émotion correspondent aux tentatives du sujet pour contrôler, diminuer oumodifier la tension émotionnelle induite par l’exposition à l’événement sans agir sur ce dernier.Elles comprennent des mécanismes tels que la pensée magique, la réévaluation positive ou encorel’expression des émotions et la recherche de soutien émotionnel (Stanton, Danoff-Burg, Cameron, &Ellis, 1994).

En plus de ces deux types de stratégies d’ajustement, Endler et Parker (1994) considèrent quel’évitement constitue également un style de coping majeur. Le coping centré sur l’évitement compren-drait deux sous-stratégies : la distraction (le fait de s’engager dans des activités indépendantes de lasituation stressante) et la diversion sociale (le fait de rechercher la compagnie d’autres personnes).Selon certains (Chabrol & Callahan, 2004), il n’y aurait pas de stratégie de coping efficace en elle-même, indépendamment des caractéristiques des individus (cognitives, conatives) et de celles dessituations affrontées (gravité, contrôlabilité, durée). Toutefois, plusieurs études empiriques ont sug-géré que les stratégies de coping centrées sur le problème étaient plus bénéfiques pour l’individu queles autres types de stratégies (Endler & Parker, 1994). Globalement, plus il y aurait d’efforts investisdans les processus de coping, plus les stratégies seraient efficaces (Wills & Hirky, 1996). Ces stra-tégies sont en effet associées négativement à la dépression et l’anxiété (Bolger, 1990 ; Courbasson,Endler, & Kocovski, 2002 ; Felton & Revenson, 1984 ; Terry, 1994). Les stratégies centrées sur l’émotionet l’évitement exacerberaient la situation problématique, et seraient associées à des issues dys-fonctionnelles à la fois sur les plans émotionnel et somatique (Bolger, 1990 ; Felton & Revenson,1984 ; Terry, 1994). Il a été également mis en évidence que le coping évitant favoriserait la sur-venue de symptômes anxieux et dépressifs, alors que le coping centré sur le problème aurait uneffet protecteur en regard de l’affectivité négative (Stewart, Betson, Lam, Marshall, Lee, & Wong,1997).

Stanton et al. (1994, 2000a, b) contestent cette suprématie accordée aux stratégies d’ajustementcentrées sur le problème. En effet, en s’appuyant sur les théories fonctionnalistes, ces auteursexpliquent que la capacité de comprendre et d’accepter ses propres émotions et celles d’autrui s’avèreparticulièrement utile dans l’adaptation de l’individu. Selon eux, la confusion provient de l’ambiguïtédans la formulation de certains items dans les échelles de coping (i.e., confusion entre détresse etpsychopathologie, et émotion) (Stanton et al., 1994, 2000a, b).

4.2. Coping et adolescence

Dès 1988, Folkman et Lazarus suggéraient que les processus de coping seraient fortement influen-cés par le contexte situationnel, puisque le stress résulte d’une transaction entre l’individu etl’environnement. Cependant, le recours préférentiel aux différentes stratégies de coping serait unedimension relativement stable chez les sujets. Compas et al. (2001) ont toutefois souligné que les trans-formations développementales de l’adolescence pouvaient contribuer à modifier les styles de coping.En effet, au cours de l’adolescence, les processus de coping se moduleraient en fonction des expériencesdu sujet, et seraient notamment influencés par l’émergence des nouvelles capacités de régulationcognitives et comportementales (Compas et al., 2001 ; Garcia, 2010). Cette évolution concerneraitplus particulièrement les stratégies centrées sur l’émotion qui augmentent en fréquence au cours del’adolescence, alors que les stratégies centrées sur le problème restent stables (Compas et al., 2001).Certains auteurs ont suggéré que ces différences pourraient être liées à la modification de la naturedes stresseurs rencontrés (Chabrol & Callahan, 2004 ; Garcia, 2010). En effet, le stress psychosocialreprésenterait un facteur de risque psychopathologique majeur plus particulièrement à l’adolescence,et la manière dont l’adolescent va faire face à ce stress constituerait un modérateur important de cetimpact sur son adaptation actuelle et future (Compas et al., 2001). Dans leur ensemble, les études

Pour citer cet article : Dorard, G., et al. Estime de soi, soutien social perc u, stra-tégies de coping, et usage de produits psychoactifs à l’adolescence. Psychol. fr. (2013),http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2013.01.003

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chez l’adolescent démontrent que le style de coping centré sur l’émotion est associé à davantage desymptômes internalisés (e.g., dépression, anxiété, somatisation), et qu’un style de coping centré sur leproblème est associé à moins de troubles externalisés (e.g., troubles de conduites, addiction) (Compaset al., 2001).

4.3. Coping et consommation de substances psychoactives

Selon le modèle de Lazarus et Folkman (1984), les deux types principaux de coping (problème etémotion) seraient protecteurs au regard des usages de substances : le coping centré sur le problème enréduisant le niveau de problème généré par le stress, et le coping centré sur l’émotion en réduisant leniveau de détresse émotionnelle. Cette assomption a depuis été infirmée par les résultats de diversesétudes empiriques.

Les addictions sont conceptualisées selon diverses approches théoriques (i.e., modèle biologique,modèle psychologique) et l’approche cognitivo-comportementale suggère que les addictions peuventêtre comprises en termes d’apprentissage. Cette perspective théorique postule que les sujets dépen-dants aux substances psychoactives auraient développé des stratégies de coping inefficaces pour faireface au stress (Lyden Murphy & Khantzian, 1995). Selon cette approche, ces stratégies de coping inadap-tées contribueraient au développement d’une dépendance qui constituerait alors une réponse généraled’ajustement au stress. Par ailleurs, il a été montré que plus le sujet associerait des fonctions de copingà son usage de substances, plus il serait vulnérable à un usage intensif de ces produits (Wills & Cleary,1995 ; Hyman & Sinha, 2009). La compensation d’un manque de compétence dans la gestion du stressa également été considérée comme un facteur pouvant favoriser la consommation de cannabis (Gerra,Zaimovic, Rizzi, Timpano, Zambelli, & Ventimiglia, 1999 ; Reynaud, 2005).

De la littérature se dégagent trois fonctions de coping possible de l’usage de substances psychoac-tives (Wills & Cleary, 1995, 1996 ; Wills & Hirky, 1996).

Tout d’abord, la substance agit directement sur la régulation émotionnelle du fait de la modifi-cation de l’état affectif qu’elle induit. Cette fonction renvoie par exemple au modèle de la réductiondes tensions élaboré pour l’alcool. La substance serait utilisée afin de réduire les affects négatifs, etd’augmenter les affects positifs. Cette fonction de la substance serait dose-dépendante (Wills & Cleary,1995 ; Wills & Hirky, 1996). La tolérance au stress constituerait donc un facteur de risque majeur pour laconsommation de substances psychoactives. Les consommateurs de cannabis rapportent notammentaugmenter leur consommation dans les périodes de détresse (Kaplan, Martin, Johnson, & Robbins,1986). De plus, la relaxation et la recherche de l’apaisement des tensions est l’une des motivationsles plus fréquemment avancées par les consommateurs de cannabis (Hathaway, 2003 ; Reilly, Didcott,Swift, & Hall, 1998).

La deuxième fonction de coping de l’usage de substances est la distraction. En effet par le biais deprocessus physiologiques, l’attention est provisoirement détournée des problèmes rencontrés par lesujet (Wills & Cleary, 1995 ; Wills & Hirky, 1996).

Enfin, toujours du fait des mécanismes biochimiques, certaines substances peuvent être utiliséesdans le but de « doper » les performances de l’individu. Cette troisième fonction est bien documentéepour le tabac (Compas et al., 2001).

Il a été en effet démontré que le coping centré sur le problème serait un facteur protecteur notam-ment en termes d’initiation et de rechute, alors que le coping évitant serait associé à une augmentationdes quantités consommées ainsi qu’à un accroissement des conséquences négatives liées à la consom-mation d’alcool (Wills & Hirky, 1996). Une étude menée auprès de 2158 adolescents (Kaplan et al.,1986) a également montré qu’un style de coping évitant était significativement associé à une escaladede l’usage de cannabis.

Inversement, les individus dépendants alcooliques utilisant exclusivement des stratégies decoping centrées sur le problème, consommeraient plus d’alcool lors des jours de consommationque les dépendants alcooliques utilisant peu ce type de stratégie (Breslin, Hayward, & Baum,1995).

L’étude longitudinale récente d’une cohorte suisse a mis en évidence une variabilité de la significa-tivité des prédicteurs selon l’âge, puisque le coping évitant était retrouvé comme prédicteur significatifd’un usage problématique de substances au milieu de l’adolescence, mais ne l’était plus quatre ans

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plus tard (Steinhausen, Eschmann, & Metzke, 2007). Aucune association significative n’était rapportéeavec un style de coping actif.

5. Conclusion

Ce travail de revue a permis de souligner à quel point les dimensions psychologiques telles quel’estime de soi, soutien social perc u et les stratégies de coping sont centrales pour la définition dufonctionnement d’un individu. Leur altération est associée à de nombreux dysfonctionnements, parti-culièrement en ce qui concerne la régulation émotionnelle et la gestion des relations interpersonnelles.Nous avons vu par exemple que des modifications de l’estime de soi (augmentation ou diminution)s’accompagnent habituellement de réactions émotionnelles importantes. Ce constat en fait des fac-teurs clés, à la fois en termes de prévention, mais également de ciblage du choix des programmesd’interventions thérapeutiques.

Nous avons également pu constater une grande variabilité des résultats des études en ce quiconcerne les correspondances établies entre ces dimensions psychologiques et les usages de pro-duits psychoactifs à l’adolescence. Ces résultats hétérogènes, voire parfois contradictoires, peuventêtre expliqués par différents facteurs, notamment l’utilisation de mesures très variables, parfois nonspécifiques, renvoyant à des modèles théoriques ou empiriques distincts. Cette hétérogénéité doitégalement être mise en perspective avec les niveaux de consommation de substances. En effet, selonque l’on considère l’expérimentation, l’usage simple ou régulier, l’abus ou encore la dépendance, leseffets observés diffèrent. Cette remarque est également vraie selon les substances considérées. Ainsi,certaines dimensions constituent des facteurs de vulnérabilité à un usage intensif pour certaines sub-stances, mais pas pour d’autres. Ces deux constats nous conduisent à une conclusion plus généraleselon laquelle une approche dimensionnelle précise de l’évaluation des consommations est la plussusceptible de nous apporter des informations fiables quant aux usages de produits chez les adoles-cents, notamment pour leur mise en lien avec d’éventuels facteurs prédictifs ou facteurs de risquede nature psychologique. Aussi, l’évaluation des usages des produits psychoactifs devrait privilé-gier le recueil d’indicateurs spécifiques tels que le nombre de jours d’usage par mois et le nombred’unités de produit consommées par jour d’usage. En effet, ce type d’indicateurs permet d’obtenirune représentation claire de l’éventuelle hétérogénéité des profils d’usage au sein d’une même entitédiagnostique (e.g., abuseurs vs dépendants). Dans la lignée de ce constat, il nous apparaît que l’étudedes consommations problématiques de substances psychoactives à l’adolescence est indissociabled’une approche développementale, prenant en compte l’âge des patients. Toutefois les récents déve-loppements des neurosciences soulignent l’importance de prendre en considération non seulementl’âge « chronologique », mais également le stade de développement pubertaire qui permettrait derendre compte du réel niveau de maturation psycho-neuro-physiologique de l’adolescent (Pfeifer &Blakemore, 2012).

Par ailleurs, certaines études ont souligné d’importantes variabilités selon le genre des sujets. Parexemple, le fait de solliciter le soutien d’autrui serait plus conforme aux rôles sociaux féminins, et il aété démontré que le soutien social perc u serait plus élevé chez les femmes (Bruchon-Schweitzer et al.,2003). Il a également été rapporté que les femmes utiliseraient davantage de stratégies de coping émo-tionnelles dans les situations stressantes, et moins de réponses centrées sur le problème. Les femmesprésenteraient aussi une tendance plus importante que les hommes à éviter les informations pouvantgénérer un stress (Miller & Kirsch, 1987). Ces variabilités observées liées au genre sont rapportéeschez l’adulte. Aussi il nous semble important que cette variable soit également prise en compte dansles méthodologies de futures études, notamment pour préciser les interactions éventuelles avec leniveau de maturation de l’adolescent.

Ce travail de revue de littérature repose sur une sélection de trois dimensions psychologiques quinous sont apparues pertinentes pour tenter d’éclairer les éventuels mécanismes de développement etde maintien de l’usage de produits psychoactifs à l’adolescence. Cependant, d’autres notions telles quela confiance en soi, qui renvoie au sentiment de compétence de l’individu, aurait pu être abordée, du faitdes liens précédemment démontrés entre cette dimension et la dépendance affective qui entretientdes relations étroites avec les addictions aux substances (Corcos et al., 2008). Malgré les limitationsinhérentes à tout travail de revue, il apparaît en conclusion de cette synthèse que l’étude de l’estime de

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soi, du soutien social ou encore des stratégies de coping à l’adolescence semble incontournable, car toutcomme cet adulte en devenir, ces dimensions se situent à l’interface entre le monde interne – du faitde leur propriété de régulation – et du monde externe – tant leur composante sociale est importante.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

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