ECA 308 novembre 2006 - Enseignement catholique

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Portrait Amélie Essessé La terre est sa maison Formation Ça bouge pour les parents d’élèves bénévoles ! Initiatives Rallyes franco-anglais en Vendée Actualités Situation tendue sur les postes Culture Histoire Théâtre Livres Multimédia www.scolanet.org Enseignement catholique Faire vivre nos écoles www.scolanet.org Numéro 308, novembre 2006, 4,50 ACTUALITÉS

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PortraitAmélie EssesséLa terre est sa maison

FormationÇa bouge

pour les parents d’élèvesbénévoles !

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N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 3

sommaire

ÉDITORIALNous n’avons pas à choisir 5

ACTUALITÉSEnseignement catholique 6Éducation 13Religion 18Revues express/Agenda/BO 20

PORTRAITAmélie Essessé 34Amélie Essessé prône une architecture durable. Sa passionpour les maisons de terre du Burkina-Faso, elle veut lapartager avec les enfants de France.

INITIATIVES Rallyes franco-anglais 36Un professeur du collège Saint-Joseph, à La Châtaigne-raie (Vendée), organise des rallyes auxquels sont invités lesnombreux Britanniques expatriés des environs.

FORMATION Ça bouge pour les parents d’élèves bénévoles ! 38Depuis cinq ans, la formation des parents bénévoles del’Unapel est devenue une force pour le mouvement et unengagement de tous à chaque échelon.

GESTIONLa solidarité au secoursde l’immobilier 40Pour garantir des conditions d’accueil à la hauteur duprojet éducatif de l’enseignement catholique, rigueur degestion, mais aussi solidarité sont aujourd’hui indispen-sables.

PAROLES D’ÉLÈVES« Comme une deuxième famille » 42Non, l’internat n’est pas une punition ! Pas pour les élèvesde Sainte-Jeanne-d’Arc - Saint-Aspais, à Fontainebleau, entout cas.

L’ÉCOLE EN EUROPEL’école catholique en Lituanie 44En Lituanie, ex-pays du bloc de l’Est qui a proclamé son indé-pendance en 1990, l’école catholique, comme l’Église, a dûrepartir de zéro.

CULTUREHistoire 52Le Scriptorial livre les trésors du Mont. Le nouveau muséed’Avranches, dans la Manche, permet de découvrir lesmanuscrits de l’abbaye du Mont-Saint-Michel.

Théâtre 53Au bout de la nuit, l’espérance. La compagnie Hathaway pro-pose une adaptation sobre et pudique du magnifique tex-te de Geneviève de Gaulle Anthonioz, La traversée de la nuit.

Livres 54Une sélection de quinze titres.

Multimédia 57DVD, livre-CD, CD et télévision.

RÉFLEXIONSystèmes éducatifs : l’argentne fait pas le meilleur 46En matière d’éducation, la France a beaucoup à faire selonle récent rapport de l’OCDE sur le sujet.

Frères, semeurs d’écoles 47Nicolas Capelle a réuni quelque vingt Lasalliens « engagéssur des terres hautement citoyennes ». Leurs témoignages sontpubliés dans Je veux aller dans ton école !

Soif d’une autre faim 48Du 22 au 26 septembre 2006, à Bordeaux, la troisième édi-tion du Festival de la Bible a tenté de dire en spectacles,conférences, expositions... comment la nourriture peut êtreun chemin vers Dieu.

Entrez dans l’Avent ! 50L’Avent est une invitation à contempler un nouveau-né pourébranler nos représentations d’un Dieu tout-puissant ; untemps pour regarder la personne comme un être fragile…

Comment faire face aux charges financières devenues trop lourdes pour nombre d’écoles catholiques ? Telle était laquestion au centre de la rencontre qui s’est tenue le 14 octobre 2006 à Sainte-Marie d’Antony (Hauts-de-Seine).Avec deux pistes : la mutualisation des solidarités et la renégociation du forfait communal, dont ce dossier rendlargement compte en reprenant témoignages et propositions.

DOSSIER Faire vivre nos écoles 22

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Ce numéro comporte un encart jeté « Catalogue Dell » et un supplément de 8 pages (foliotées de I à VIII) « Le Journal des assises ».

Au centre de ce numéroUn cahier de 8 pages pour préparer

la « journée des communautés éducatives »du vendredi 1er décembre 2006.

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Nous vous accompagnons dans le sens que vous donnez à votre vie.

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N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 5

Publication officielle du Secrétariat général de l'enseignement catholique / AGICEC

n Directeur de la publication > Paul Malartre n Rédacteur en chef > Gilles du Retail n Rédacteur en chef adjoint > Sylvie Horguelin n Ont participéà la rédaction de ce numéro > Jean-Louis Berger-Bordes, Élisabeth du Closel, Emmanuelle Diaz, Christiane Durand, Yvon Garel, Véronique Glineur, Bruno Grelon, José Guillemain, Marie-Christine Jeanniot, Virginie Leray, Yves Mariani, Irène de Palaminy, Mathilde Raive, Françoise Récamier, Marie Schlosser, Étienne Verhack n Édition >Dominique Wasmer, Marie-Françoise Comte (rédacteurs-graphistes), René Troin (secrétaire de rédaction) n Diffusion et publicité > Dominique Wasmer, avec Géraldine Brouillet-Wane et Jean-Noël Ravolet (commandes) n Rédaction, administration et abonnements > 277 rue Saint Jacques, 75240 Paris Cedex 05. Tél. : 01 53 73 73 75.Fax. : 01 46 34 72 79 n E-mail > [email protected] n Abonnement > 45 €/an n Numéro de commission paritaire > 0707 G 79858 n Imprimeur >Vincent, 26 avenue Charles-Bedaux, BP 4229, 37042 Tours Cedex 1.

Éditorial

« Les acteurs de nos établissements

vivent au quotidien avec conviction et générosité

les inséparables missions d’Église

et de service public. »

Alors que nous approchons des 50 ans de la loi Debré, le contrat avec l’État detous nos établissements semble oublié ou nié dans des publications et inter-ventions récentes. Ces positions viennent de responsables d’Église et d’élus po-litiques. Ainsi tel texte diocésain sur l’enseignement catholique ne fait pas men-tion de ce lien contractuel et des droits et devoirs qui en découlent ; les effetsde la loi Debré y semblent même condamnés. Ainsi tel élu écrit que « l’argumentselon lequel les écoles privées rempliraient une mission de service public est aussi irrece-vable que celui qui conduirait à dire la même chose des milices privées » ; et il ajoute :« Il n’est pas vrai qu’une organisation privée, mue par la quête du profit ou le ressort duprosélytisme religieux puisse assumer aussi bien le service public d’instruction que l’écolepublique laïque1.»Ces positions, qu’elles viennent de membres de l’Église ou d’élus, se rejoignentdans une vision dichotomique de l’Église et de l’État, comme si nous devionschoisir entre la mission de service public ou la mission d’Église, comme si nousdevions être assimilés à l’enseignement public ou renvoyés à la sphère du pri-vé. Il faut donc redire encore que notre participation au service public d’édu-cation et à l’école de la République n’a de sens que si nous apportons notrecontribution originale, notre « caractère propre » affirmé dans la loi Debré etréaffirmé par la loi Censi. Il faut donc redire que notre mission d’Église n’a desens que par notre ouverture à tous et notre volonté de proposer à tous un che-min de réussite fondé sur la Foi en Jésus-Christ et sur l’Espérance chrétiennequi nous animent. Cela nous paraît clairement affirmé dans le préambule duStatut de l’enseignement catholique signé par les Évêques de France et dans ledocument de la Congrégation pour l’Éducation catholique, « L’école catholiqueau seuil du troisième millénaire ». Cela nous paraît clairement revalorisé parnotre démarche d’assises.Si nous sommes conscients à la fois des progrès à accomplir pour être pleine-ment ouverts à tous et de la nécessité d’être parfois plus clairs et plus engagésdans l’affirmation de notre identité chrétienne, nous savons aussi combien latrès grande majorité des responsables et des acteurs de nos établissements vivent au quotidien avec conviction et générosité les inséparables missions d’Église et de service public. Plutôt que d’être jugés, ils ont besoin d’être sou-tenus et encouragés.

1. Libération du 26 octobre 2006.

Paul MalartreSecrétaire général

de l’enseignement catholique

©J.Guillemain

Nous n’avons pas à choisir

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tobre. Pour alléger ces pesan-teurs, des leviers efficaces ont étérecensés : le projet d'établisse-ment porté par une équipe, uneouverture sur l'extérieur, debonnes relations avec l'Ogec4,implication des parents d'élèvesbénévoles …Quant aux témoignages, « riches,vivifiants, toniques » de l'avis géné-ral, Patrice Hauchard en a préciséle sens : « Donner à chacun des outilsde management, des exemples sansvouloir modeler une pensée unique. » Première illustration avec la « dé-marche qualité » rapportée parMyriam Vasseur, directrice du ly-cée Anna-Rodier, à Moulins (Al-lier) : « Cette initiative a donné dusouffle et une ambition collective à un établissement dont douze sections survingt-quatre étaient destinées à fermer. » En Basse-Normandie, c’est une« banque de projets innovants »(dont des parcours d'initiationaux métiers en 3e) qui a vu lejour, avec cet objectif précisé parÉric Moisset, directeur de l’ins-titut Lemonnier, à Caen, et vice-président de l’Unetp : mutuali-ser les richesses locales. Le lycée Louis-Querbes, à Rodez,a mis sur pied, dans le cadre d'untravail d'éducation civique, juri-dique et sociale, un partenariat in-ternational entre l'Aveyron et...l'Argentine. Enfin, au lycée Lachaux, auChambon-Feugerolles (Loire), ona choisi de travailler avec les dé-crocheurs : « Pour montrer quenous ne sommes pas le lycée quiprend n'importe qui, mais que, cheznous, personne n'est n'importe qui ! »a expliqué Geneviève Rey. Véronique Gass, présidente del'Unapel5, invitée elle aussi à s’ex-primer lors de cette assemblée gé-nérale, a rappelé que « c'est l'écolequi, par ses diplômes, valide le rôle édu-catif des familles ». Avant d’ajouterque son mouvement, de plus en

plus sollicité par des parents dontles enfants sont inscrits en BTS6, « ala volonté de participer au nécessairechangement de regard sur l'enseigne-ment technique et professionnel ». Le prochain congrès de l'Unapel,prévu à Lille en 2008, et qui por-tera sur l'orientation7, reviendrasur cette question.

Livre blancL'Unetp a, de son côté, entreprisla rédaction d'un livre blanc,pour mettre en relief ses atoutsau bénéfice de l'insertion desjeunes : « Il sera porté à la connais-sance de tous nos partenaires et àcelle des candidats à l'élection prési-dentielle », a annoncé PatriceHauchard.Paul Malartre, dans sa conclusion,est revenu sur le maître mot deséchanges : « Manager, a dit le se-crétaire général de l'enseigne-ment catholique, c'est proposer unedirection au quotidien. Vous la trou-verez en reliant le scolaire, le profes-sionnel, le social et le spirituel. Carle chef d'établissement est avant toutun artisan de cohérence. »MARIE-CHRISTINE JEANNIOT

1. Établissements à but non lucratif, centresde formation continue et centres de formationd’apprentis (tous sous statut loi 1901) sontmembres adhérents. L’Unetp compte égale-ment des membres associés. Cf. www.unetp.org(rubrique « Qui sommes-nous ? »).2. Consultant, il propose aux chefs d’entrepri-se et à leurs équipes des actions visant à l’amé-lioration de la performance collective et del’équilibre personnel. Internet : www.mpconseils.com3. Organisme de formation continue pour leschefs d’entreprise, accessible aux chefs d’éta-blissement au sein de ses clubs régionaux. Tél. : 01 53 00 13 50. Internet : www.apmnet.net4. Organisme de gestion de l’enseignementcatholique.5. Union nationale des associations de parentsd’élèves de l’enseignement libre.6. Brevet de technicien supérieur.7. Selon l’enquête de rentrée de l’Unetp, 22 %de ses adhérents jugent l’orientation très malfaite, 16 % moyennement faite, et 12 % seu-lement bien faite.

6 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

actus/enseignement catholique

Manager n’est pas imposer

gestionnaire de leur établisse-ment étaient venus : « J'ai toujourstrouvé à l'Unetp des collègues aveclesquels j'ai bien travaillé. Les ren-contres annuelles permettent desuivre ce qui se fait dans les autresrégions », explique, enthousiaste,Yves Colombo, directeur du lycée Pasteur - Mont-Roland, àDole (Jura).

Manque de temps, financementsinsuffisants, stress, accompagne-ment des tutelles jugé tropfaible, relations tendues avec l'Éducation nationale qui peine àentendre la différence, lourdeurdes charges administratives :voilà quelques-uns des « freins »mis en évidence par l’enquêteréalisée avant ces journées d’oc-

L’Union nationale de l'enseignement technique privé a vécu les 5 et 6 octobre dernier une assemblée générale particulièrement riche, au cours de laquelle

les participants ont réfléchi aux implications de leur rôle de « manager ».

Forte de 700 adhérents,pour 903 établissements1,l'Union nationale de l'en-seignement technique pri-

vé (Unetp) constitue « un petit réseauréactif » selon l’expression de sonprésident, Patrice Hauchard. Les5 et 6 octobre 2006, près de 300deses membres étaient réunis à Parispour une assemblée générale surle thème « Le chef d’établissement :un manageur avant tout ! ». Pre-miers temps forts de cette ren-contre : une réflexion sur la notionde management et conseils d'un« pro », Michel Perry2, suivis detémoignages autour d'expériencesréussies. « Le manager est celui qui gère, orga-nise, insuffle », peut-on lire dansle dictionnaire. Mais, a rappeléÉric Eisenberg, de l'AssociationProgrès du Management3, « iln'est nullement celui qui doit toutcontrôler, sinon son propre temps ! ». C'est précisément pour trouverune aide dans leur marathonquotidien que ceux et celles quiont la responsabilité à la fois pas-torale, pédagogique, éducative et

À la tribune. De g. à d. : Patriche Hauchard, président de l’Unetp ; Paul Malartre, secrétaire général del’enseignement catholique ; le père Alain Beylot, représentant de la tutelle salésienne ; Éric Moisset,directeur de l’institut Lemonnier, à Caen, et vice-président de l’Unetp.

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En Basse-Normandie,une « banque de

projets innovants »veut mutualiser

les richesses locales.

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Situation tendue sur les postesL’enseignement souscontrat perdrait 300 postesà la rentrée 2007.Une mesure qui fait réagirle secrétariat général del’enseignement catholique.

Le projet de budget pour2007 présenté par le gou-vernement a été examinépar la commission des

finances, de l'économie généraleet du plan de l'Assemblée natio-nale, le mardi 17 octobre 2006.Le rapporteur spécial, Jean-YvesChamard, a émis un avis favo-rable, et la commission a adoptéles crédits de la mission ensei-gnement scolaire.La commission constate l'effortbudgétaire de la France en faveurde l'éducation : 6,1 % de son pro-duit intérieur brut contre 5,8 %en moyenne dans l'OCDE1 – unedépense moyenne par élève dansle secondaire à hauteur de

10 000 euros, excédant de 25 %celle de la moyenne des pays dé-veloppés. La commission dia-gnostique ainsi un surcoût auxcauses multiples : 32 000 posteséquivalents temps plein sans clas-se ni activité pédagogique et unsystème de décharges de service(dont le nombre de celles considé-rées comme peu ou pas justifiéess'éléverait à 12 000 postes équiva-lents temps plein). Ce constat setraduit par des suppressions depostes à la rentrée 2007 ainsi qued'un contingent d'heures de dé-charge pour les enseignants dansl'enseignement public commedans l'enseignement privé souscontrat.Les crédits du programme ensei-gnement privé du premier et dusecond degré sont établis en réfé-rence à ceux de l'enseignementpublic avec l'application d'unemesure non écrite. 20 % des ef-forts demandés à l'enseignementpublic pour la réduction des

postes d'enseignement sont appli-qués à l'enseignement privé souscontrat ; cela sans tenir comptedes réalités et résultats propres ausecteur sous contrat, et pas davan-tage de la règle générale de paritépour les moyens établie par la loiet la réglementation.En effet, l'enseignement privésous contrat ne dispose que de11,5 % des crédits pour 20 %d'élèves scolarisés. Le coût moyende l'élève de l'enseignement privésous contrat pour l'État, dans lesecondaire, est inférieur de 38 %à celui de l'enseignement public.D’autre part, l'enseignement pri-vé sous contrat ne dispose d'au-cun poste équivalent temps pleinsans classe ni activité pédagogiquesur les 32 000 calculés par la Courdes comptes. L'enseignement privé souscontrat, depuis quelques an-nées, ne perd pas d'élèves et voitau contraire son effectif stabiliséou en légère croissance, alors

même que le manque demoyens fait croître le nombred'élèves refusés dans de nom-breuses régions.De même, les taux d'encadre-ment pédagogique sont supé-rieurs à ceux de l'enseignementpublic dans le premier degré etau moins équivalent dans le se-cond degré.Voilà pourquoi l'annonce de lasuppression à la rentrée 2007 de300 postes équivalent temps pleindevant élèves pour l'enseigne-ment privé sous contrat est unemesure injuste que nul ne sauraitjustifier auprès des établisse-ments et auprès des familles.L'enseignement catholique de-mande un traitement équitablepour ne pas aggraver une situa-tion déjà tendue.LE SÉCRÉTARIAT GÉNÉRAL DE

L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE

1. Organisation de coopération et de déve-loppement économique.

Marie-Jean Keletolona

Wallis-et-Futuna

Elle s’est formée en métropole,à l’école normale d’Orléans et

à l’Institut supérieur de promo-tion de l'enseignement catholique(Ispec) d’Angers, mais c’est chezelle, à Wallis, qu’elle a fait son par-cours professionnel : enseignante,puis directrice d’école, puis ani-matrice pédagogique avant d’êtreadjointe à la direction diocésainependant 10 ans. Un diocèse qui acertaines particularités : « L’ensei-gnement catholique gère seulementdix-huit écoles, alors que le secon-

daire est pris en main par le public.Nous travaillons donc en collabora-tion très étroite avec le vice-rectorat,chose pas toujours aisée. Noussommes, d’autre part, régis par uneconvention quinquennale signée parl’État et l’évêque du diocèse. »

Élisabeth Meyer Gap (Hautes-Alpes)

C’est une enfant de la mer. Ellequitte la côte méditerranéen-

ne pour des contrées plus monta-gneuses en arrivant à l’école Jean-ne-d’Arc de Gap, un établisse-

L’enseignement catholique, les facultés catholiques,

et les grandes écoles vous attendent

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Paris Expo/Porte de Versaillesdu 16 au19 novembre 2006

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ment toujours prêt à s’adapteraux nouvelles réformes. ÉlisabethMeyer y est enseignante, puis di-rectrice tout en étant présidentedu Codiec, « ce qui m’a appris àconnaître le mode de fonctionnementdes structures de l’enseignement catholique et à m’ouvrir aux réalitésdu département. » Gap est un « dio-cèse peu peuplé », selon le mot del’évêque. Il comprend quatreécoles, un collège-lycée et un lycée

professionnel. Tout en continuantd’assurer la direction de Jeanne-d’Arc, Élisabeth Meyer a tenu àavoir auprès d’elle un prêtre réfé-rent pour la pastorale. Et entendbien « ne pas renoncer à développerle diocèse, un gros chantier », touten accompagnant les chefs d’éta-blissement pour les sortir de leurisolement. Parmi les points forts :l’accueil des enfants en grandedifficulté. EDC

Deux nouvelles directrices diocésaines

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8 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

actus/enseignement catholique

François Bousquet raconte : « C’est l’his-toire d’un gars qui saute en parachute etatterrit dans un arbre. “Où suis-je ?”demande-t-il à un homme qui passe par

là. “Dans un arbre”, s’entend-il répondre. “Tues théologien ?” questionne-t-il. “Oui, com-ment le sais-tu ?” “Tu ressembles à mes amisthéologiens qui me disent toujours des chosesparfaitement justes qui ne me servent à riendu tout !” » Grand éclat de rire dans la salleattentive aux propos du conférencier. « Il enva de la catéchèse comme de la théologie… », apoursuivi ce prêtre venu à Antony aborderun sujet délicat : « Comment placer l’Évan-gile au cœur de l’établissement ? » « On doittoujours se demander en quoi le discours catéché-tique concerne les élèves. Car le mouvement de l’Évangile, c’est de rejoindre l’autre, pas de l’ame-ner à soi ! » Et de citer un gamin de 5e qui l’astupéfié en lui expliquant : « Il est venu cheznous pour qu’on aille chez Lui. » « Une vraie leçonthéologale ! » Aussi, quand des parents vien-nent le voir pour faire baptiser leur enfant,parce qu’ils veulent « faire plaisir à la belle-mère », François Bousquet s’emploie à « trans-former leur demande en évangélisation ». Le théologien constate qu’aujourd’hui onrencontre « une situation catéchuménale géné-ralisée, en raison de la crise de la transmission ».Avant « on savait en gros ce que signifiait être

chrétien, maintenant il faut réinitier à tout ! »D’où l’importance du témoignage : « Aucunde nous ne serait croyant aujourd’hui, a-t-il affir-mé, s’il n’avait rencontré des témoins ! » Mais at-tention aux dérapages : « “Je veux témoi-gner”, disent certains éducateurs. Je réponds :“Non !” Car on commence par : “Avez-vous vu

les merveilles de Dieu ?” ; et l’on finit par :“Avez-vous vu la merveille que je suis !” » Ilajoute : « Soyez, et vous témoignerez ! C’est dansla mesure où nous réduisons l’écart entre le dire etle faire que cela parle. En Jésus, il n’y a pasd’écart. » Puis : « Les chrétiens ne sont pasmeilleurs que les autres, mais ils prononcent uneparole qui les juge. Oser dire qu’on veut mettreune école sous la lumière évangélique, c’est coura-geux. Et il y a du boulot ! »

Trois momentsPour la première annonce dans un établisse-ment, il ne souhaite « ni un prosélytisme tapa-geur, ni une discrétion qui va jusqu’à ne pas nom-mer Celui qui nous fait vivre ». Comme dansl’église primitive, elle sera ponctuée par troismoments. Tout d’abord le kérygme2 –« Quand un catéchumène vient voir, c’est qu’il a en-tendu, même pudiquement, invoquer le nom deDieu. » Puis la didaché3, un enseignement appuyé sur le récit biblique, et l’histoire del’Église et des saints qui conduit à réinterpré-ter sa vie. « On devient chrétien, explique le pè-re Bousquet, quand on peut raconter sa proprehistoire comme celle du peuple de Dieu. Cela veutdire regarder ce qui a été vécu avant d’être catéchu-mène et voir comment Dieu était au travail. » En-fin, la mystagogie4 qui consiste à participer àdes temps de prière et à des célébrations. Mais l’essentiel tient sans doute dans ceconstat : « Penser qu’on sera digne de Dieu quandon sera pur n’a pas de sens. Ce sont les Pharisiensqui pensaient ainsi ! Jésus n’est pas venu estampillerles purs, mais sauver les paumés. » Et de conclure :« C’est un spirituel charnel qu’il faut proposer auxjeunes ; il conduit à une éthique de la charité – pasforcément à une éthique de l’excellence ! »

SYLVIE HORGUELIN

1. Institut de science et théologie des religions (ISTR). Inter-net : www.icp.fr/istr2. Terme grec qui signifie « proclamation ». Il désigne l’es-sentiel du message des chrétiens : la vie, la mort et la résur-rection de Jésus-Christ.3. Mot grec qui signifie « enseignement ». 4. Mot grec qui désigne la démarche qui conduit au mystè-re à travers l’expérience de la vie sacramentelle et commu-nautaire.

« Soyez, et vous témoignerez ! »

« L’Évangile au cœur de l’établissement » était le thème de la 6e journée nationale des animateurs en pastorale scolaire, le 11 octobre 2006, à Antony (Hauts-de-Seine). Avec, au cœur

de cette journée, le point de vue décapant d’un théologien plein d’humour : le père François Bousquet, directeur de l’ISTR1 à l’Institut catholique de Paris.

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Essentiel. Le père François Bousquet veut proposer un « spi-rituel charnel » aux jeunes.

Un chemin d’humanité pour tous« Comment vivre l’Évangile et comment l’annoncer dans un établissement scolaire ? » Unequestion cruciale que tout animateur en pastorale scolaire (APS) se pose chaque jour dans l’exer-cice de ses fonctions. Ils étaient 320 – certains exerçant aussi la fonction de chef d’établisse-ment et/ou d’éducateur – à être venus de la France entière pour en débattre, le 11 octobre2006 à Antony. L’occasion pour le secrétariat général de l’enseignement catholique*, à l’origi-ne de ce rassemblement national, d’annoncer qu’il prépare un texte sur les APS. « Le rôle del’APS dans l’établissement et son environnement sera abordé, ce qui conduira à traiter des ques-tions de recrutement et d’accompagnement en cours et en fin de mission », a précisé ClaudeBerruer, adjoint de Paul Malartre. Mais ce texte n’était pas l’objet de la journée : il s’agissait dese demander comment « ouvrir un chemin de croissance et d’humanité à tous les élèves »,a exposé André Blandin, secrétaire général adjoint, qui citait la loi Debré. Une loi sur laquelleon peut s’appuyer « lorsqu’on aperçoit les nuages du repli identitaire ». SH

* La journée était organisée par Pierre Robitaille, coordinateur national de l’animation pastorale. E-mail : [email protected].

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« Longue vie au Cerfal ! »

Le mois dernier, le Cer-fal, centre de forma-tion régional par alter-nance d’Ile-de-Fran-

ce, a soufflé ses vingt bougies.L’occasion, pour celui qui estdepuis 2000 la tête de réseaude l’enseignement catholiquepour l’apprentissage enrégion parisienne, de réunirses partenaires. Le président, DominiqueWallon, a retracé l’histoirede son « bébé », qui « entre dans la maturité, toujoursanimé par la volonté de guider les jeunes dans leur par-cours professionnel tout en leur transmettant les valeurschrétiennes ». Et quel chemin parcouru, en vingt ansde vie ! Les expositions, spectacles et ateliers pré-parés par les élèves et les formateurs ont témoignédes pratiques innovantes du centre : sensibilisationdes jeunes aux arts et à la culture, ouverture àl’étranger, ou encore exploitation optimale desnouvelles technologies…

Aujourd’hui, « grâce à l’ou-verture des lycées profession-nels à l’apprentissage, le Cerfalfédère dix-neuf sites – dontquatre nouveaux venus en cetterentrée –, soit 14 000 appren-tis », a rappelé la directrice,Mireille Noyoux. Cettecroissance prospère résulteaussi d’un partenariatétroit avec la Région. Unecollaboration amenée à serenforcer, puisque « l’ap-

prentissage est un maillon incontournable de la sécuri-sation des parcours professionnels, thème qui sert de filrouge au plan régional de formation », a souligné levice-président du conseil régional, Daniel Bru-nel. De quoi prédire la réalisation du souhait for-mulé par Mireille Noyoux : « Longue et belle vie auCerfal ! » VL

Contact : Cerfal, 2 rue Lacaze, 75014 Paris. Tél. : 01 40 52 28 70. Internet : www.cerfal.com

Un pas enavant a étéfait dans lareconnais-

sance des formateursde l’enseignementcatholique ! Le 26 jan-vier 2007, lors d’unecérémonie officielle àParis, Paul Malartreremettra aux premierscandidats leur « Titre»,obtenu par la validation des acquisde l’expérience (VAE). Luc Pas-quier, vice-recteur de l’Universitécatholique de l’Ouest, et l’un desconcepteurs de ce « Titre de for-mateur », fait le point pour Ensei-gnement catholique actualités.

En juin 2006, s’est tenu le premier jury du Titre de formateur, combien decandidatures avez-vous reçues ?Luc Pasquier : Dès le début del’année 2006, nous comptionsplus de 100 demandes. Nousavons été surpris par ce chiffre.C’est bien la preuve que le Titrecorrespond à une attente desprofessionnels de la formationdans l’institution. 23 candidats

se sont présentés au premier jury et17 ont été validésd’emblée. En décem-bre prochain, unequinzaine se présen-tera à nouveau, unchiffre que l’on de-vrait retrouver chaque année. Le jury sui-vant se tiendra enjuin 2007.

Que leur apporte le Titre ?L. P. : C’est un moyen d’accrédi-ter leurs compétences dans cechamp, car tous n’étaient pasformateurs à l’origine. C’estaussi l’occasion d’une recon-naissance institutionnelle parl’enseignement catholique. Maismonter un dossier de validationdes acquis de l’expérience(VAE) représente un travaild’environ six mois. C’est pour-quoi certains ont repoussél’échéance de quelques mois.Quand le Titre sera-t-il homologué ?L. P. : Il va être déposé en juin pro-chain (c’est-à-dire au terme destrois premières promotions) de-vant la commission nationale de

uSur le site www.formiris2.org(rubrique « Titre de formateur »),

on trouve le « dossier du candidat » ainsique le référentiel du « Titre de formateurd’enseignants et de cadres dans l’ensei-gnement catholique ». On peut, par ailleurs,s’adresser à : Formiris, Secrétariat de lacommission de certification. 35 rue Vau-gelas, 75739 Paris Cedex 15. E-mail : [email protected] À lire aussi l’article « Des formateurs àtitrer », dans ECA 301 (pp. 40-41).

Savoir +

certification professionnelle pourêtre inscrit au registre national.La décision d’homologationpourra prendre plusieurs mois…Quel est le profil des premiers candidats ?L. P. : Ce sont pour la plupart desformateurs confirmés, des res-ponsables de formation, des ex-perts chevronnés dans les orga-nismes de formation. Ils ont enmoyenne entre 10 et 30 ans d’ex-périence professionnelle, maispour postuler, trois ans d’activitédans le champ de la formationsuffisent.

PROPOS RECUEILLIS PARSYLVIE HORGUELIN

En brefJUBILÉ DES PETITS CHANTEURS DE SAINTE-CROIX DE NEUILLY. Les Petits Chanteurs de Sainte-Croix de Neuilly ont fêté leurs 50 ans, les 30 septembre et 1er octobre 2006. Ce chœurde 80 chanteurs, enfants et adultes, a étéfondé en 1956 dans un grand établissementaux portes de Paris : le collège Sainte-Croix.Dirigée actuellement par François Polgar,cette maîtrise de garçons interprèterégulièrement de grandes œuvres avecorchestre et se produit dans des festivalsprestigieux. Elle a obtenu le Diapason d’Orpour son enregistrement du Requiem deFauré. Internet : www.petitschanteurs.com

DES STAGES DE 3e AMÉLIORÉS.

Cette année, les élèves de 3e de 22 établissements de Loire-Atlantique (dont 11 collèges catholiques) auront à leurdisposition : un panel de 1000 entreprisespouvant les accueillir en stage, un guided’accueil, un tuteur en milieu professionnel etun coordonnateur en collège. C’est le résultatd’une convention signée dans ce départementpar l’enseignement catholique, l’inspectionacadémique et la chambre de commerce etd’industrie de Nantes et Saint-Nazaire. D’ici à2009, 136 collèges pourraient être concernéspar l’opération, soit 15000 élèves.

SURFEZ SUR FORMIRIS.ORG Pour se renseigner sur la formationinitiale et continue des professeurs del’enseignement catholique, rendez-voussur le site www.formiris.org - C’est aussiune porte d’entrée vers d’autres sites :« sitEColes », pour le 1er degré, « @toutDoc », pour l’actualité du systèmeéducatif, « Enseignement et Religions »,pour le fait religieux dans les disciplines,ou encore « Recherche », un espace devalorisation des recherches menées dans l’enseignement catholique.

LA CATHO DE LILLE CHERCHE 10 MILLIONS D’EUROS !L’université catholique de Lille a récolté plus de la moitié du montant espérédepuis le lancement, il y a un an, de sa campagne 2005-2010, « Ensembleinnovons ». À ce jour, 27 entreprises se sont engagées sur 5 ans pour unmontant de 5,8 millions d’euros. Les projets financés concernent la vie étudiante, la pédagogie ou l’effort de recherche. Une vingtaine d’actions sont en cours – dont la création d’un service« Job étudiant ». La Catho de Lille (6 facultés et 20 écoles) avait récolté 6 millions d’euros lors de sa précédentecampagne (1998-2003).

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Profession formateur

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Témoignage. Ces élèves racontent leur voyage humanitaire enInde, projet qu’elles ont mené durant leurs deux années de BEP.

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10 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

actus/enseignement catholique

La rentrée du fait religieux

46 écoles d’ingénieurs au service des jeunes

diocèse deLimoges. Dominique Moreau

s’est rendu, quant à lui, à Rennes, Dax,Reims… Autre nouveauté de cette rentrée :l’offre de formation pour les professeurs dupublic et du privé, qui ne cesse de s’élargir.Les programmes de l’Institut européen ensciences des religions (IESR) et de sesantennes régionales, ceux de l’Institut supé-rieur de pédagogie et religions (ISPR), etde l’Institut supérieur pédagogique des reli-gions d’Aquitaine (ISPRA) offrent un grand

L’enseignement catholique poursuit sapolitique volontariste pourintroduire le fait religieuxdans les disciplines scolaires.

C’est tout l’objet de la mission « Enseignement et Religions » quitravaille avec l’aide depersonnes ressourcesdans les régions. Ceréseau s’est enrichi,grâce à de nou-veaux coordina-teurs diocésains,congréganistes ou de l’Addec1.Ils étaient une quarantaine à Paris, les11 et 12 octobre 2006, pour échangersur leur travail avec Dominique Moreau,chargé de leur suivi en région, et RenéNouailhat, responsable national de la mis-sion2. Ce dernier s’est adressé à de nom-breux diocèses lors de la prérentrée. Il arencontré les directions diocésaines de Nan-terre, de Pontoise, de Dijon ; il est interve-nu en Haute-Normandie pour tous les chefsd’établissement du 1er et du 2d degré, dansplusieurs lycées (comme Sainte-Genevièveà Asnières ou l'Institution Notre-Dame àSannois), dans l’ensemble scolaire d’Am-boise à Albi, et pour tous les enseignants du

Sur les 140 000 jeunes qui décrochent unbac S, un tiers choisissent de s’inscriredans une école avec classe prépara-toire intégrée. C’est pour eux, déci-

der de mûrir en cinq ans un projetprofessionnel (ingénieur, ingénieuragronome, technologies de pointe,informaticien…) sans passer par lesfameuses « prépas » scientifiques. Etce, tout en visant l’excellence pro-posée par 46 écoles à recrutementnational1. Ces dernières ont simpli-fié leurs procédures d’inscription etles ont regroupées sur un site portailcommun2. Inutile de se livrer dès janvier (avantle bac) à un classement aléatoire desécoles convoitées, davantage fonc-tion du prestige des établissements plu-tôt que de ses véritables goûts et compé-tences. Les futurs étudiants peuvent et doi-vent évidemment s’informer, aller aux portesouvertes et s’enquérir d’éventuels entretiensde sélection en s’inscrivant, par internet, viale portail (entre le 17 janvier et le 17 avril à

minuit) à l’école ou aux écoles de leurchoix (chacune gardant ses propresprocédures de recrutement). Mais,

le choix d’une école peut ne sefaire que dans les quinze jourssuivants les résultats du bac.Plus la peine donc de bloquer

plusieurs places, au cas où… Onpeut faire un choix calme et ré-fléchi en fonction de ses vérita-bles moyens et aspirations. Lapreuve : chaque candidat n’a pasl’an dernier, où se testait l’expé-rience, postulé à plus de trois éta-blissements en moyenne ! Écono-mies sur toute la ligne donc,

puisque le budget parental estainsi allégé de droits d’inscrip-

tion non remboursés en cas dedésistement. Tout le monde y gagne : les

écoles partenaires, dont certaines trouvent làl’occasion d’apparaître aux yeux de candidatsqui les auraient ignorées autrement. Les étu-diants qui ne sont pas obligés de s’en tenir à

leur « premier vœu » (comme c’est le cas dansla procédure d’inscription en classe prépara-toire), même s’ils changent d’avis entre févrieret juillet. Ils peuvent, en toute confidentialité,et jusqu’au dernier moment, continuer des’informer (sur la vie dans l’école, les possibili-tés de logement et de transport, la vie collecti-ve et les engagements proposés). Et, finale-ment, décider.Des sites académiques, répertoriant les diffé-rentes filières post-bac se mettent actuelle-ment en place (à Nantes, Poitiers, Caen etStrasbourg). Le « rêve » des 46 écoles « jeunesmariées » (toutes très différentes en matièrede formations proposées et de statuts : consu-laires, privées sous contrat, publiques) seraitd’établir avec eux une communication suffi-sante pour aider les jeunes à faire de vraischoix, sans stress et sans embouteillage ! Unsouhait qui va dans le même sens que la pré-inscription des bacheliers en université pouréviter les erreurs d’aiguillage. MCJ

1. Toutes délivrent un diplôme reconnu par la commission destitres d’Ingénieur conférant le grade de master.2. À l’adresse : www.grandesecoles-postbac.fr

nombre de conférences, sessions et modulesde formation. Enfin, la préparation du diplô-me « Sciences et enseignement des religions »,créé en 2001 à l’Institut de formation pourl’étude et l’enseignement des religions(IFER), a été enrichie pour devenir un mas-ter dans le cadre des sciences de l’éduca-tion, option enseignement des religions.Délivré par le Centre universitaire catho-lique de Bourgogne (CUCDB), ce diplômeest reconnu par l’université Marc-Bloch deStrasbourg et l’université catholique de Lou-vain. Vingt-huit personnes y sont inscrites :enseignants du 1er degré, du 2d degré et del’enseignement supérieur, responsables deformation ou de la vie associative, ils vien-nent de toutes les régions de France, y com-pris l’outre-mer. Les cours et les jurys sontassurés par des professeurs des universitésde Strasbourg, Lyon, Dijon et Louvain. Par-mi les étudiants…, on compte des coordi-nateurs de la mission « Enseignement etReligions ».

BÉATRICE MAS

1. Alliance des directeurs et directrices de l’enseignement chré-tien.2. Et aussi : Béatrice Mas, responsable du site internet (Adres-se : www.enseignement-et-religions.org), et Claude Leuridan,assistante de la mission.

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Qu’est-ce que la DCC ?Anne-Laure Joly : La Directioncatholique pour la coopération(DCC), un organisme de l’Églisepour l’envoi de volontaires, estla première ONG1 française devolontariat. Agréée par le mi-nistère des Affaires étrangères,cette association répond aux di-verses demandes d’acteurs lo-caux (diocèses, congrégations,Caritas, associations) qui mè-nent des projets de développe-ment « pour tous les hommes etpour tout l’homme ».

Que font les volontaires ?A.-L. J. : Les volontaires met-tent leurs compétences, avecl’Église locale, au service d’ac-tions dans des domaines variés :enseignement, santé, informa-tique, gestion, éducation à lapaix, coordination de projetsdans des camps de réfugiés…

Combien sont-ils ?A.-L. J. : En 2005, la DCCcomptait 661 volontaires pré-sents dans 78 pays (en majoritéafricains), partis pour un oudeux ans en réponse aux de-mandes des partenaires locaux.

La DCC manque-t-elle de candidats au départ ?A.-L. J. : Oui, chaque année en-viron 100 postes ne sont paspourvus ! Nous manquons d’in-génieurs, de professeurs dephysique, de techniciens… quisouhaitent partir dans une dy-namique d’échanges entreÉglises. Dans le domaine édu-

Première rentréeNadège et MatthieuDemange se sont mariés l’étédernier. Tout juste avant departir au Burkina… pourdeux ans avec la Délégationcatholique pour lacoopération (DCC). Nadège,23 ans, est diplômée del’École des mines ; Matthieu,24 ans, est polytechnicien. Ils enseignent depuisoctobre, elle la physique, lui les maths, dans un collègede brousse lasallien. Tous les mois, ils nous ferontpartager leur nouvelle vie,en envoyant une lettre à Enseignement catholique actualités. Voici leurs premières impressions d’Afrique.

Cette fois, nous y sommes ! Un élève tape sur une casserole suspen-due à un baobab : l’heure de la rentrée a sonné ! Voilà maintenantplusieurs années que nous en rêvions… L’année dernière, diplôme

d’ingénieur en poche, nous prolongeons nos études encore un an. Mat-thieu reste à l’École polytechnique et se tourne vers un DEA1 (master re-cherche) en chimie. Quant à moi, à la sortie de l’École des mines, je pré-pare l’agrégation de physique en tant qu’« auditeur libre » à l’ENS2 deCachan. En parallèle de nos études, nos projets se concrétisent : aujour-d’hui, nous voilà partis pour deux ans au Burkina Faso, tous deux agrégésde physique, et engagés pour la vie dans le mariage !Tout petits déjà, nous entendions parler de ces coopérants qui partaient àl’autre bout du monde pour rendre service, découvrir et se découvrir…C’est au mois d’octobre de l’année passée, alors que nous voyions le boutde nos études, que nous avons déposé notre candidature auprès de la Délégation catholique pour la coopération. Au mois d’avril, nous recevonsune proposition : le collège de Toussiana, au sud-ouest du Burkina, poury enseigner les maths et la physique.Enthousiastes, nous suivons deux semaines de formation avant de nousenvoler de Roissy le 19 septembre. Un atterrissage à Ouagadougou, 600 ki-lomètres de bus jusqu’à Bobo, la deuxième ville du pays, et une heure dansle minibus des Frères qui tiennent le collège, nous ont conduits jusqu’ici.Toussiana est un village de brousse, assez étendu, dont personne ne sembleen mesure de nous dire combien de personnes y habitent ! Sans douteentre 3 000 et 5 000. Le collège en lui-même, ouvert en 1948 par les Frères des écoles chré-tiennes, peut accueillir un peu plus de 400 élèves dans ses huit classes (deuxpar niveau). La majorité des élèves est interne. Ils viennent de tout le pays.Depuis quatre ans, le collège accueille aussi des filles du village, elles sontune cinquantaine cette année. Trois jours de rentrée pédagogique nous ont permis de faire connaissan-ce avec les autres professeurs. Une réflexion autour de la différenciationpédagogique et la mise à jour jusque dans les moindres détails du règle-ment intérieur étaient au programme. Dimanche 1er octobre, les internesarrivent. Les plus jeunes sont intimidés, et le départ des parents ne se faitpas sans quelques larmes. En revanche, les plus grands se sentent chez euxici ! Ravis de retrouver leurs camarades, la fin des vacances ne semble pasbeaucoup les contrarier… »

NADÈGE DEMANGE

1. Diplôme d’études approfondies.2. École normale supérieure.

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Lettre duBurkina

uContact : Délégation catholique pourla coopération, 11 rue Guyton-de-

Morveau, 75013 Paris. Tél. : 01 45 65 96 65.Internet : www.ladcc.org

catif, nous avons également be-soin de conseillers pédago-giques, de psychologues sco-laires, de gestionnaires… quiont déjà une expérience. Ilnous faudrait aussi des direc-teurs diocésains, voire des se-crétaires généraux nationaux.

Comment un enseignant déjà enposte peut-il partir ?A.-L. J. : Les professeurs du pu-blic demandent leur détache-ment pendant leur séjour àl’étranger. Ceux qui travaillentdans l’enseignement catholiquedoivent négocier leur départavec leur directeur diocésain.Leur réintégration au retourest prévue dans les accords del’emploi et liée à la politiqueadoptée par la commissiondont ils dépendent.

Quelles conditions sont faites aux volontaires ?A.-L. J. : La DCC prend en char-ge leur protection sociale. Lesstructures locales d’accueil leslogent, les nourrissent et leurversent entre 100 et 150 eurospar mois. Le financement dubillet d’avion est souvent un défipour le lieu d’accueil et la DCC.

Comment se renseigner ?A.-L.J. : Du 17 au 19 novembre2006, aura lieu à Marly-le-Roi(Yvelines) notre prochaine ses-sion de recrutement. À traversces sessions, la DCC propose auxcandidats de prendre deux jourspour expliciter leur projet et dé-couvrir la proposition de volon-tariat, les contextes et les types demission que nous leur offrons.

PROPOS RECUEILLIS PARSYLVIE HORGUELIN

1. Organisation non gouvernementale.

Mieux connaître la DCC avec Anne-Laure Joly,

directrice de la communication

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actus /enseignement catholique

L’Adetp fête ses 30 ans

seignement catholique », exposeJean-Louis Barbon5 qui anime-ra ce stage. Mais l’Adetp parti-cipe aussi à la formation initiale,dans le cadre de l’Institut de for-mation des cadres de l’ensei-gnement catholique (Ifcec). Unmodule de 3 jours est proposéchaque année aux personnes quiveulent découvrir la fonction dedirecteur des études. « Nousmêlons exercices pratiques et pré-sentation de la fonction », détailleLaurent Pénard qui intervientdans cette formation. Les qua-lités requises pour exercer cet-te profession ? Être très dis-ponible, (« Il faut être prêt à resterle soir ou le week-end en cas de pro-blème »), responsable (« Le chefd’établissement a besoin d’un vraicollaborateur ») et polyvalent

(« Des compétences pédagogiques etrelationnelles sont nécessaires »). « On est sur une crête, entre l’hu-main et l’économique. C’est la gran-de difficulté de cette fonction ! »,conclut le président de l’Adetp.Et c’est sans doute ce qui fait l’in-térêt de ce métier…

SYLVIE HORGUELIN

1. Contact : Adetp, Lycée Saint-Nicolas, 68 rue Falguière, 75015 Paris. E-mail :[email protected] - Internet : www.adetp.org 2. Union nationale des établissements tech-niques privés. L’Adetp participe au « grou-pe conseil ETP – enseignement techniqueprofessionnel » dans le cadre de Formiris.Ce groupe identifie les besoins en forma-tion et réfléchit à l’avenir de la formationdans l’ETP.3. Secrétariat général de l’enseignement catholique.4. Sur financement OPCA ou établissement. 5. Formateur à l’Institut Formation et Déve-loppement (IFD) de Grenoble.

L’enseignement agricole (public et privé) a accueilli à la rentrée 175 932 élèves et étudiants, soit456 élèves de moins (- 0,26 %) qu’à la rentrée 20051. Le fléchissement ne concerne que l’en-seignement public qui, avec 1 300 élèves de moins (pour un total de 66 212), voit ses effectifsbaisser de 1,9 %. L’enseignement privé , en revanche, a accueilli dans ses trois structures2

844 élèves supplémentaires (pour un total de 109 720 élèves), soit une hausse de 0,7 %. Ce sont lesMaisons familiales et rurales, avec leurs formations en alternance, qui bénéficient le plus de cette aug-mentation. L’enseignement catholique, lui, stabilise ses effectifs avec 51 276 élèves recensés, lors del’enquête d’octobre 2006, soit + 0,18 %. SH

1. Enquête de septembre 2006 de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) du ministère de l’Agriculture. Cette en-quête n’intègre pas les classes préparatoires à l’apprentissage (CPA) et les classes d’initiation préprofessionnelle en alternance (Clipa).2. Le Conseil national de l’enseignement agricole privé (Cneap), l’Union nationale rurale d’éducation et de promotion (Unrep) et l’Union natio-nale des maisons familiales rurales d’éducation et d’orientation (Unmfreo).

Encore mal connue dansl’enseignement catho-lique, l’Adetp1 fêtera ses30 ans, du 16 au 18 no-

vembre 2006, à Paris. Née en1976, l’Association des directeursdes études de l’enseignementtechnique privé compte aujour-d’hui 100 adhérents, dans 80 éta-blissements sur tout le territoire. Ce sont des directeurs adjoints,des directeurs des études ou despersonnels ayant des responsa-bilités pédagogiques. « L’objectifde l’association est de favoriser leséchanges et l’information entre sesmembres », explique son prési-dent, Laurent Pénard, parailleurs directeur adjoint au lycéetechnique privé Sacré-Cœur àNantes. Il précise que son asso-ciation « n’a rien d’un syndicat » etque l’Unetp2 fait partie de sonconseil d’administration. Pour nourrir la réflexion de sesmembres, l’Adetp propose desformations. L’association estd’ailleurs reconnue par le Sgec3

comme faisant partie des insti-tuts de formation missionnésdans le cadre de la nouvelle char-te de la formation. Un exemple :du 16 au 18 novembre, 4 demi-journées sont programmées àParis sur le « management etl’animation d’équipe dans unétablissement catholique d’en-seignement4 ». « Ce sera l’occasion de réfléchir surla manière de vivre les relationssociales, en référence aux valeursissues du caractère propre de l’en-

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L’enseignement agricole stabilise ses effectifs

Réseau. Laurent Pénard, président de l’Adetp qui rassemble les directeurs des études.

Une idée, une actionSOUTIEN AUX ÉCOLES DU SUD-LIBAN

Trois mois après le cessez-le-feu du 14 août2006 au pays du Cèdre, le père Marwan

Tabet, secrétaire général de l’enseignementcatholique du Liban, lance un appel à nosécoles. Appel dont nous nous faisons l’échoen raison des liens qui unissent depuis de longues années nos deux enseignementscatholiques, liens renforcés par la signatured’une convention de formation pour les maîtres libanais, le 26 janvier 2004.Nombreuses sont les écoles à avoir subi des dommages, voire des destructions dansle sud du pays, particulièrement exposé.Douze écoles catholiques ont été gravementdétériorées, mais tout le monde a pu fairesa rentrée scolaire, le 9 octobre, non sansdifficulté certes, et avec trois semaines de retard seulement. Les Émirats arabes unisse sont engagés à financer la reconstructionde tous les établissements, y compris lesétablissements catholiques, grâcenotamment à l’efficacité du père Tabet,également coordinateur de l’Union desinstitutions éducatives privées du Liban(représentant 95 % des écoles privées du pays, toutes confessions confondues). « Faire union nous donne du poids, et nousa permis de parler d’une même voix pournégocier afin que personne ne soit laissé de côté, fait-il remarquer. Mais nous avonsbesoin d’aide pour les scolarités et pourmaintenir les populations dans le Sud. »Certaines familles ayant perdu la quasi-totalité de leurs biens sont, en effet,tentées d’émigrer vers Beyrouth. « Avecl’aide d’ONG comme Saint-Vincent-de-Paulou Caritas, nous avons payé la moitié des scolarités de 3 900 enfants chrétiens, les jeunes musulmans accueillis dans nosécoles ayant reçu des subsides de leurscommunautés. Cela permettra aux écoles de renflouer leurs caisses pour payer lessalaires des enseignants. »Mais la moitié n’est pas la totalité, etl’urgence se fait sentir au fil des semaines.

EDC

uLes dons sont à faire par chèque à l’ordre de« Œuvre des Apprentis » (mentionner « Opé-

ration Liban » au dos du chèque) à adresser au SGEC,277 rue Saint-Jacques, 75240 Paris Cedex 05. Vous pouvez aussi contacter le père Tabet : [email protected]

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actus /éducation

lui aussi, la primauté du sens : « La grammaire apprend la relationentre les mots, il ne faut pas nommermais donner du sens. » Les étudeslittéraires devraient contribuer àdévelopper une véritable conni-vence culturelle entre les élèves.Pour y parvenir, seule la ré-flexion autour des questions lesplus fondamentales permettraitde sortir du formalisme ambiantpour redonner une place pré-pondérante à la pensée.

Dans le domaine des sciences,Axel Kahn, directeur de re-cherche à l’Inserm1, appelle, luiaussi à un recentrage sur la ques-tion des valeurs, en tournant ledos à « la naïveté progressiste qui afait croire que le pouvoir qui découlede la connaissance est bon en soisans se poser la question des objectifsjustes ». Et de préciser : « Pour fon-der l’avenir de nos sociétés et per-mettre l’accès à la liberté par laconnaissance, il faut identifier les ob-jectifs, et ne jamais dissocier connais-sances scientifiques et responsabilité,en intégrant le pourquoi au com-ment. Pour refonder un optimisme duprogrès qui aurait cessé d’être naïf, ilfaut cesser de dire “On n’arrête pasle progrès”, et affirmer “C’estl’homme qui décide”. » Pour inventer l’école de demain,Jean-Paul Bronckart, psycholin-guiste, professeur à l’universitéde Genève, a recommandé avecforce de renoncer aux « démar-ches innovantes, toujours descen-dantes, qui ne se préoccupent pas desfacteurs contextuels, de la psycholo-

gie du professeur telqu’il est et des élèvestels qu’ils sont ».C’est ce qu’a en-trepris de faireAgnès Van Zanten,directrice de re-cherche au CNRS2,dans une étudefort intéressantesur le profil desjeunes enseignants.Ceux-ci semblentouverts à l’expéri-mentation péda-gogique, accep-tent le doute etl’incertitude, sontprêts à parler deleurs problèmesavec leurs col-lègues et avec lesparents. Mais, àl’image de leursélèves, ils ont, davantage queleurs aînés, renoncé collective-ment à une vision utopique éga-litaire de l’école. Ils ne rêventplus à la démocratisation parl’école et construisent ce qu’AgnèsVan Zanten a nommé « des straté-gies de survie », tant pour eux-mêmes dans les relations avecleurs collègues que pour leursélèves. Ils sont pénétrés du res-pect de la différence, sont sen-sibles au dialogue, à la rencontre,à la compassion dans une posture« humanitaire » individuelle, lecombat pour construire une « au-tonomie collective locale » n’estpas le moteur premier de leur ac-tion. Ils croient beaucoup moinsqu’avant à l’efficacité des struc-tures ; comme leurs congénères,ils s’engagent de façon ponctuelleen nourrissant les plus grandsdoutes sur une réforme possibledu système. Le problème, c’estque rien ne vient remplacer lesstructures au niveau local dans

La culture partagée est cequi réunit et ce qui per-met de vivre ensemble.Comment les enseigne-

ments littéraires et scientifiquesparticipent-ils à la transmissionde la culture commune ? Telle futla question centrale qui occupa lapremière partie des EntretiensNathan, le 14 octobre 2006, à Paris. Dans le champ littéraire, DanielleSallenave, écrivain et universi-taire, a réaffirmé que le texte devient une œuvre dans le dia-logue avec un lecteur. Jean Hébrard, inspecteur général del’Éducation nationale, a regretté,quant à lui, l’instrumentalisationdes savoirs. « Qu’est-ce qui permetde parler ensemble ? C’est que nouspartageons des implicites, Il y a suf-fisamment de choses en commundans nos mémoires pour que nousn’ayons pas besoin de les énoncer.C’est à l’école de construire ces impli-cites pour construire une parolecommune. Si l’école instrumentalisele lire et l’écrire, elle n’aura plus letemps de donner le savoir communqui permet d’approcher les textes. » Sophie Pailloux-Riggi, profes-seur de lettres au lycée Condor-cet de Limay (Yvelines), est alléedans le même sens en regrettant« l’indifférence polie » avec laquelleses élèves lisent les textes. Pourelle, la centration quasi exclusivesur l’acquisition de compétencesprend trop le pas sur la possibili-té de s’émouvoir, de s’émer-veiller grâce à la lecture. « Il fautconsidérer l’œuvre pour elle-même,le texte est trop souvent un prétextepour maîtriser des compétences,l’œuvre n’est pas un objet inerte surlequel vient se greffer une analyse.Les questions philosophiques,éthiques, morales doivent retrouverleur place dans l’étude des textes. » Alain Bentolila, quand il fait l’élo-ge de la grammaire, réaffirme,

l’invention collective d’autresformes d’engagement social etpolitique.

RecentrageOn le voit, l’école de demain récla-me à la fois de la mobilité, des dy-namiques collectives refondéessur des finalités partagées, uneculture commune élaborée à par-tir des questions fondamentalessur ce qui construit la personne,un recentrage sur les savoirs àtransmettre fondés sur le sensplus que sur les connaissancestechniques et instrumentales.

CHRISTIANE DURAND

1. Institut national de la santé et de la recherchemédicale.2. Centre national de la recherche scientifique.

L’école au futur interrogatifFace au discours ambiant plutôt désenchanté, chercheurs, universitaires et praticiens

ont souligné la nécessité d’un recentrage culturel pour l’école de demain. Lors des Entretiens Nathan qui se sont tenus, le 14 octobre dernier, à la Maison de l’Unesco,

à Paris, ils ont affiché un optimisme revigorant et un engagement communicatif.

Les jeunes enseignantsne rêvent plus

à la démocratisationpar l’école.

Les entretiens Nathansont sur internet :

www.nathan.fr/entretiens

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14 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

actus /éducation

Au mois d'octobre, c'est laSemaine de la science :un processus de vulgari-sation efficace. À Fonte-

nay-sous-Bois (Val-de-Marne), le forum « Lascience et nous »coorganisé parle conseil géné-ral, la ville et l'as-sociation ScienceTechnologie etSociété1 (ASTS),a ouvert ses por-tes du 11 au14 octobre com-me chaque an-née ses portes à3 500 collégiens,à quelques ly-céens, à leursenseignants et àtous les curieux de tous âges. «La santé, c'est notre affaire », thè-me fédérateur de cette année(conférences, présentation derecherches, débats), n'empêchepas les initiatives les plus diversesdestinées à « désacraliser » undomaine encore souvent consi-déré par les élèves comme « réser-vé aux bons », bac S oblige ! Ainsi,Suzanne Cohen (notre photo), ensei-gnante de technologie au collè-ge Jean-Moulin de Chevilly-Larue, a-t-elle décidé de travailleren partenariat avec sa collèguede sciences de la vie de la Terreet l’aide d’un animateur del’ASTS. Thème choisi : « Le dépla-cement animal. » Avec les jeunes,les deux enseignantes ont élabo-ré un parcours façon jeu des

7 familles, qui permet de testerses connaissances. Quelques kilomètres plus loin, à Paris, en bord de Seine, à l'Aca-démie des sciences, chargée

elle aussi d'édu-cation, on a fêtéle 18 octobre lesdix ans de l'ini-tiative citoyennede Georges Char-pak, « La main à la pâte », quitouche aujour-d'hui environ 40 % des écolesprimaires et tra-vaille à l'extensionde ses méthodesau collège. Touten se diffusantpartout : Yu Wei

et Karen Worth, les deux lauréatesdu prix PuRkwa – l'une Chinoi-se, l'autre Américaine – ont dyna-misé un « apprentissage par l'action» au profit des plus démunis2. Ellesont bien souligné que dans tousles cas l’une des clefs de la métho-de est de « partir des questions desenfants qui apprennent ainsi à dis-cuter entre eux et à vérifier leurs hypo-thèses en faisant des expériences ».Manière de sortir du prêt-à-pen-ser, quel qu’il soit ! MCJ

1. Sur internet : www.asts.asso.fr2. On peut aller sur internet pour comprendrele travail de Karen Worth au sein de l’Educa-tion Development Center de Boston(www.edc.org) et celui de Yu Wei avec les en-fants abandonnés dans les campagnes par desparents obligés de partir gagner leur vie enville (www.handsbrain.com).

Editeur de référence dansla communauté juridique,Dalloz a réuni dans un Codejunior1 les règles de droit

qui concernent les enfants et lesadolescents. Après avoir exposéles principes qui régissent l’orga-nisation de la justice, l’ouvrage,très accessible, explique les prin-cipales règles de droit qui s’appli-quent aux mineurs via trois grandsthèmes : la famille, l’école et lasociété. Il aborde tous les aspectsdu droit auxquels les jeunes peu-vent être confrontés dans leur viequotidienne. Dans sa dernière par-tie, il traite des textes français etinternationaux relatifs aux droitsfondamentaux de la personnehumaine. Droits qui constituent labase de l'apprentissage et de l'exer-cice, par chacun, de sa liberté. Des-tiné aux enfants et aux adolescents,le Code junior intéressera égale-ment leurs parents et les per-sonnels desétablisse-ments sco-laires.Moins ex-h a u s t i f ,Vous avez ditjustice ?2 viseaussi à fairecomprendreaux enfantsqu’ils ont desdroits et des devoirs. Du rac-ket à l’école à la délinquance rou-tière, de la maltraitance à la pro-tection de l’environnement, del’erreur judiciaire aux crimescontre l’humanité, les deux au-teurs, magistrats, explorent dix-huit thèmes qui fournissent àchacun – jeunes mais aussiadultes – les repères indispen-sables pour comprendre l’essen-tiel de la justice et de son exercice.Chaque chapitre, introduit parun exemple réel et ponctuéd’illustrations humoristiques,fournit définitions, explications,textes et procédures applicables.C’est à un public beaucoup plusjeune que s’adresse Bayard Jeu-nesse avec Le petit livre de la

justice3, publié dans la collection « Les petits guides pour com-prendre la vie ». « Pour bien vivreensemble, il faut des règles. [Elles]construisent la justice », expliquentles auteurs. Quelle mission celle-ci remplit-elle ? Comment fonc-tionne-t-elle ? Ces questions sontabordées dans un texte clair, illus-tré d’exemples et de dessins amu-sants. Principes qui régissent lefonctionnement de l’institutionjudiciaire, différents ordres de ju-ridictions et tribunaux, rôle desacteurs, déroulement d'un pro-cès, infractions et peines encou-rues… Autant d’informations quipermettront aux jeunes lecteursde comprendre le rôle de la justi-ce dans la société.

VÉRONIQUE GLINEUR

1. Dominique Chagnollaud, Code junior, Dalloz,2005, 642 p., 16 €.2. Marie Brossy-Patin, Xavier Lameyre, Vousavez dit justice ?, Seuil/La Documentationfrançaise, 2006, 172 p. (19 €)..3. Stéphanie Duval, Le petit livre de la justice,Bayard Jeunesse, 2006, 52 p., 6,90 €.

Science pour tous !La justice entre toutes les mains

L’AEF1, une agence de presse parisienne spécialisée dans l’éducation et la formation, propose depuisseptembre 2006, une toute nouvelle version de son site réservé aux établissements scolaires, Educ Info.D’une grande richesse, il rassemble toute l’information qui intéresse les équipes de direction. Sur la

page d’accueil, on trouve La lettre d’Educ Info, un magazine bimensuel comprenant des actualités et un dos-sier (actuellement « La décentralisation »). Différentes rubriques permanentes sont aussi proposées sur lesite : « Politiques d’éducation », « Établissements », « Partenaires », « Gestion », « Personnels », « Vie scolai-re »… Un plus : « Mon métier », avec ses fiches pratiques (« Dispositifs relais : comment ça marche ? » ouencore « Comment obtenir le label “lycée des métiers” ? »…). Alimenté quotidiennement par les journalistesde l’AEF, le site est accessible gratuitement jusqu’à la fin de décembre. Une visite s’impose ! SH

1. Agence Éducation et Formation. Internet: educinfo.siteinternet.com – Prix : 149 € par an pour un établissement (soit 5 utilisateurs disposantd’un code d’accès personnel). Contact : AEFC, 7 impasse Chartière, 75005 Paris. Florian Droxler : 01 53 10 39 36.

L’info en ligne pour les équipes de direction

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En brefVOUS AIMEZ ÉCRIRE, PARTAGEZ VOS CONNAISSANCES !Après le lancement de blogs de révisions pour le baccalauréat et le brevet qui ont attiré 220 000 visiteurs, LeWebPédagogique vient de proposer à 1 000 professeurs de fonder la plus grande collection de blogs éducatifsfrancophones. Et de plus, dans le cadre d'un contratd'auteur, 50 % des revenus nets de son blogreviennent à l'enseignant. Plusieurs dizaines de professeurs ont déjà répondu à cet appel, parmi lesquels on ne peut s'empêcher de citer Hugo Billard et son blog de géohistoire intitulé « Le jardin des retours », et Fabien Crégut dont « La soupe primitive » se consacre aux sciences de la vie et de la Terre (SVT) au collège.LeWebPédagogique propose aussi un moteur de recherche sur une sélection de plus de 10 000 sitesreprésentant près de 3 millions de pages.Adresse : www.lewebpedagogique.com

CONCOURS NATIONAL DE JOURNAUX. La fondation Varenne et le Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information(Clemi) ont lancé l'édition 2007 du concoursnational de journaux scolaires et lycéens. Il est ouvert à tous les journaux réalisés dansl'année 2006/2007 par des élèves d’écolesprimaires et maternelles, de collèges, de lycées généraux, technologiques etprofessionnels, d’établissements régionauxd'enseignement adapté (Erea), de centres deformation d’apprentis (CFA), etc. La dotationtotale du palmarès national est de 15 000 €.Les journaux réalisés devront être envoyés au plus tard le 19 mars 2007.Renseignements sur : www.clemi.org

UN ANNUAIRE EN LIGNE CLAIR ET EFFICACE. Avec 12 000 établissements référencés, du primaireà l’enseignement supérieur, 40 000 visiteurs uniquesmensuels, en croissance constante (+ 400 % en unan) et 450 000 pages consultées tous les mois, le site de l’Annuaire national officiel del’enseignement privé répond à une demanded’information de plus en plus forte. À noter, sonmoteur de recherche qui permet de sélectionnerl’ensemble des établissements d’une région pour un niveau scolaire donné ou bien encore d’atteindredirectement les écoles préparant une formationparticulière. D’autre part, afin d’améliorer les services rendus, le site permet de disposer d’un plan d’accès aux établissements et d’envoyerune demande d’information dans la perspectived’une inscription.Adresse : www.enseignement-prive.info

N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 15

Le portfolio numériqueOutil de suivi de la progression des élèves, le portfolio numérique,

dont la création est annoncée par Gilles de Robien, est aussi un outil de traitement de données personnelles. Sa mise en œuvre dans un établissement scolaire

peut-elle avoir d'autres finalités que strictement pédagogiques ?

Au début de cette année sco-laire, le ministre de l’Édu-cation nationale a annoncéson plan en faveur des tech-

nologies de l'information appliquéesà l'éducation. Gilles de Robien sou-haite, en premier lieu, développerles espaces numériques de travail(ENT) en s'appuyant sur la généra-lisation du livret scolaire électronique.Dans les collèges et les lycées, il entendcommencer « par un livret scolaire descompétences en langues vivantes, appelé“portfolio” ».« Un portfolio est un dossier personneldans lequel les acquis de formation et lesacquis expérientiels d'une personne sontdéfinis et démontrés en vue d'une recon-naissance par un établissement d'ensei-gnement ou un employeur », selon la définition de Wikipé-dia. Essentiellement connu en Europe dans les do-maines du graphisme, de la photographie et de laprogrammation sur internet, le portfolio est utilisé de-puis une dizaine d'année par les enseignants améri-cains et canadiens anglophones. S'il est « inspiré par une pédagogie expérimentale fortementancrée dans le monde social avec des visées profession-nelles1 », son intérêt pédagogique n'est guère contestéet ses apports en terme d'évaluation et de validation

sont unanimement reconnus. « L'avantage d'un tel outilest qu'il permet à l'élève et aux parents de mesurer progressive-ment les étapes franchies par l'élève (et non plus par palierstrimestriels, comme c'est le cas avec le bulletin classique)», anoté Gilles de Robien. Et le ministre veut aller vite :« Tous les collégiens devront en être dotés pour l’année 2007 ».En 2008, ce seront « tous les élèves, de l’école primaire aucollège ». Après quoi, « le livret scolaire numérique [sera]généralisé à toutes les disciplines ».Si l'on ne peut que se réjouir devant une telle vo-lonté de faire progresser l'utilisation des technolo-gies de l’information et de la communication (Tic),on notera toutefois que dans la mise en œuvre dece livret scolaire électronique il est fait référenceau « cadre européen de compétences » en langues. Onne peut dès lors que s'interroger. En effet, si les

premiers éléments de ce référen-tiel ont été développés et expéri-mentés dès 1998 par le Conseil del'Europe pour aboutir au Portfolioeuropéen des langues (Pel), de voteparlementaire2 en décision deschefs d'État et de gouvernement,il est devenu l'une des compo-santes du « Cadre communautai-re unique pour la transparencedes qualifications et des compé-tences (Europass) ». Les instanceseuropéennes ont, en effet, sou-haité « intégrer » l'ensemble desinstruments « d'aide à la transpa-rence et à la transférabilité des quali-fications » créés depuis la fin desannées 1990 et « renforcer la mobi-lité transnationale pour accompa-

gner et concrétiser la formation tout au long de la vie3 ».

Craindre ou espérer ?Le « portfolio » puis le « livret scolaire numérique étendu àtoutes les disciplines » doivent-il alors être considéréscomme les premières pierres de cet Europass qui inclutégalement le CV Europass et l’Europass-Mobilité ? Doit-on craindre ou espérer une solution de continuité del'élève à l'adulte ? Certes, l’utilisation de ce « portefeuillepersonnel et coordonné de documents » qu'est le portfolioest facultative, mais il est standardisé et normalisé.Certes, il « n'impose aucune obligation et ne confère aucundroit », mais l'European Consortium for the e-Portfolio4,dont l'un des objectifs est de rendre technologique-ment compatibles les différents e-portfolios existant enEurope, a reçu dès sa création un soutien financier de500 000 € de la Commission européenne5.Autant d'éléments qui, pour le moins, invitent à relirele « Guide juridique de l'internet scolaire6 » de Philip-pe Amblard auquel le ministre de l'Éducation natio-nale a, par ailleurs, confié la coordination du projet« Confiance-internet sans crainte7 », plan d’action desensibilisation aux enjeux et risques d’internet pourles enfants. JOSÉ GUILLEMAIN

1. Cf. le dossier « Portfolio numérique » sur http://www.educnet.education.fr/dossier/portfolio/default.htm2. Décision n° 2241/2004/CE du Parlement européen et du Conseil(Journal officiel de l'Union européenne 31 décembre 2004).3. Viviane Reding, commissaire européenne en charge de l'Éducationet de la Culture (conférence de presse à Bruxelles en janvier 2004).4. http://www.eife-l.org/5. Le Monde Économie, 3 février 2004.6. Cf. http://www.educnet.education.fr/chrgt/guidejuriscol.pdf7. Cf. http://delegation.internet.gouv.fr/confiance/index.html

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des enseignants européensutilisent un ordinateur ouinternet pour préparer leurs

cours. 74 % les utilisent aussi comme outils péda-gogiques, mais les différences sont importantesselon les pays : 96 % au Royaume-Uni, 95 % auDanemark, mais seulement 66 % en France. Cequi nous place en 21e position sur 27 pays, selonune étude de la Commission européenne.Internet : http://europa.eu

90 %LE CHIFFRE DU MOIS

Tous les collégiens devront être dotés d’un

portfolio numérique en 2007.

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actus /éducation

Des relais pour rester dans la course

MaxiCned : un serviced’accompagnement scolaire

ments] où existe déjà un nombre im-portant de dispositifs spécifiques ».Personnalisation des parcours deformation, suivi individualisé, en-cadrement renforcé via une équi-pe stable « constituée d’enseignants,d’éducateurs, de personnels associatifset de professionnels de l’animation » ;« coopération avec le ministère de laJustice […], les collectivités territo-riales […] et les associations », re-cherche de l’implication des fa-milles et de l’engagement du jeu-ne dans la démarche figurent aunombre des caractéristiques deces dispositifs.Le but étant de réinsérer lesélèves dans « les formations de droitcommun », l’accent doit être missur la collaboration entre l’équipeéducative du dispositif et cellesdes établissements dont relèventles élèves. Dans le même sens, « des activités conjointes avec lesélèves des classes de l’établissementd’origine » peuvent être envisa-gées, l’« emploi du temps de l’élève[devant] se rapprocher progressive-ment d’un emploi du temps habituel ».Enfin « un soutien et un tutorat »doivent être mis en place « lors dela réintégration du jeune dans le cur-sus commun ». VG

1. Circulaire 2006-129 relative à l’organisa-tion et au pilotage des dispositifs relais, BOEN32 du 7 septembre 2006.

Mis en place respective-ment en 1998 et 2002,les classes et les ateliersrelais « s’adressent à des

élèves du second degré (essentielle-ment de collège) entrés dans un pro-cessus de rejet de l’institution scolaireet des apprentissages, en risque demarginalisation sociale ou de désco-larisation […] », rappelle une cir-culaire du 21 août dernier1 quiabroge les textes précédents. Objectif de ces dispositifs : propo-ser « un accueil temporaire adaptéde ces jeunes afin de les réinsérerdans un parcours de formation gé-nérale, technologique ou profes-sionnelle tout en poursuivant l’ob-jectif de socialisation et d’éducationà la citoyenneté. » Ils doivent aussi« permettre une démarche de réin-vestissement dans les apprentis-sages, favoriser la maîtrise du soclecommun de connaissances et decompétences et l’acquisition d’unequalification reconnue ».Toujours « rattaché[s] administrati-vement à un établissement scolaire »,inscrits dans son projet et « placé[s] sous la responsabilité duchef d’établissement », ces disposi-tifs peuvent être implantés ounon dans les locaux de l’établisse-ment. Dans cette dernière hypo-thèse, il convient, précise la circu-laire, d’éviter « [les établisse-

Jean-Michel Lacroix, directeurgénéral du Centre nationald’enseignement à distance(Cned), et Patrice Magnard,

fondateur de Maxicours, ont présenté à la presse, le 18 octobredernier, un produit commun :MaxiCned. Le Cned a apporté sonexpérience de la formation à dis-tance, Maxicours sa maîtrise dumultimédia pour rendre les appren-tissages plus plaisants. Résultat : « Un partenariat modèle public/privépour répondre au défi de l’égalité deschances »,a précisé le recteur Lacroix.Mais de quoi s’agit-il ? MaxiCnedest un service en ligne d’accompa-gnement scolaire pour les élèvesde cycle 3 (CE2, CM1, CM2 et lapasserelle vers la 6e). Il a été conçuplus précisément pour les 20 %d’écoliers d’une classe d’âge en dif-ficulté, soit 500 000 élèves. Dansun premier temps, MaxiCned nesera accessible qu’à 9 000 élèvesdans 3 académies expérimentales(Toulouse, Amiens, Poitiers), avecune généralisation prévue à la ren-trée 2007. Ce site, labellisé par leministère de l’Éducation nationa-le, sera utilisé par des élèves accueillisdans des dispositifs hors temps sco-laire, des maisons de quartier… Etil offre un plus : la formation desintervenants adultes : tuteurs etaccompagnateurs sur le terrain.

Autant dire que les recommanda-tions nutritionnelles officielles pè-sent de peu de poids devant l’im-

prégnation télévisuelle. Un constat incroyable à l’heure où le gouverne-ment vient de lancer le deuxième volet du Programme national nutri-tion santé (PNNS), destiné à… lutter contre l’obésité ! « J’aimerais, a sou-haité, le président de l’UFC-Que Choisir, Alain Bazot2, que les pouvoirspublics empêchent l’industrie agroalimentaire de continuer son travail de sape. Jene peux pas admettre que [...] l’on culpabilise les parents en leur disant que c’est àeux de savoir résister ! Nous devons tous ramer dans le même sens ! » MCJ

1. Union fédérale des consommateurs-Que Choisir, 233 boulevard Voltaire, 75011 Paris. Que Choi-sir a rencontré en entretien face à face, et à leur domicile (pour pouvoir relever le contenu des pla-cards alimentaires et réfrigérateurs familiaux), 352 enfants de 7 à 14 ans et autant de parents. 2. On peut consulter son blog : www.alainbazot-ufc.com

Les cantines scolaires, souventcritiquées, vont finir parprendre des allures de « trois-étoiles » de la gastronomie enfantine, si on compare leurs menus

aux déplorables habitudes alimentaires que la télévision contribue àenraciner chez les enfants. En effet, une étude réalisée par l’UFC-QueChoisir1 vient de montrer que les messages publicitaires de l’industrieagroalimentaire dont se délectent les enfants, vantent pour 89 % d’entreeux des produits riches en sucre et en matières grasses (viennoiseries,confiserie, céréales …), et pour 11 % seulement des produits présen-tant un véritable intérêt nutritionnel. Comme les parents se laissentmajoritairement guider (80 % disent leur « céder ») par leurs chers petitstéléphages (60 % regardent le petit écran tous les jours après l’école,32 % ont un poste dans leur chambre) et que ces derniers ont une excel-lente mémoire (70 % ont retenu les pubs), on ne peut que s’inquiéterde ce qui est déjà un problème de santé publique, mais risque de deve-nir une catastrophe : la croissance rapide de l’obésité (+ 5,7 % chaqueannée) qui touche aujourd’hui en France 10 à 12,5 % des enfants de 5 à 12 ans, avec un pic de 19 % chez les 8 ans.

« Son but n’est pas de se substitueraux dispositifs existants, mais de débou-cher sur un traitement différent de ladifficulté, dans une logique de com-plémentarité », a expliqué le direc-teur du Cned. À noter : MaxiCnedpeut être utilisé au sein des éta-blissements scolaires, en particu-lier ceux du réseau « Ambitionréussite ». Son prix de lancementpour l’année scolaire 2006/2007est de 25 euros par élève, auquelil faut ajouter 10 euros par élèvepour un tutorat en ligne illimité.Plusieurs collectivités territorialesintéressées par le sujet pourraientdevenir prescriptrices. SH

D.R

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16 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

Jean-Michel Lacroix. Directeur général du Cned.

uPour découvrir le site internetwww.maxicned.fr, il faut un

pseudo et un mot de passe. Pour lesobtenir, contactez Pierre Malinaud,directeur commercial de Maxicours :[email protected]

Savoir +

Savoir +

u L’étude « Les publicités de l'industrie agroalimentaire - influence sur les pré-férences et les comportements alimentaires des enfants » est disponible sur

www.quechoisir.org (taper « obésité » dans la fenêtre « Rechercher »).

La pub télé nourrit l’obésité

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N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 17

Une journée pour se remémorer lesémeutes urbaines de novembre 2005,chercher à les comprendre, reculaidant, et s'interroger sur la place des

chrétiens dans ce chaudron social : le défi, pro-posé par le Ceras1, le 30 septembre dernier,n'était pas mince ! Premier choc : retour, via un montaged’images d’actualités diffusées sur France 2par Le Jour du Seigneur, sur un embrasement.Il avait surgi après la mort de deux adoles-cents, Zyed Benna et Bouna Traoré, qui cher-chaient à échapper à un contrôle de police.Les émeutes, nationales mais fragmentées(Clichy-sous-Bois, Montfermeil, Aulnay-sous-Bois, banlieue de Blois…) toucheront la plu-part des grandes villes. Essentiellement mas-culines et très jeunes (15-17 ans), elles se sol-deront par un bilan de 10 000 voitures brû-lées et « un délire d'interprétations à chaud », souli-gné par le sociologue Michel Kokoreff2. Dujamais vu depuis les rodéos des Minguettes, àVénissieux (Rhône), qui, en 1981, avaient suc-cédé aux émeutes raciales de Brixton, au sudde Londres.

« Les émeutes urbaines ont été réduites à la délin-quance, a expliqué le sociologue, mais la vio-lence est le seul moyen de s'exprimer pour une caté-gorie de jeunes. Ils se sentent comme des citoyens deseconde zone, méprisés, humiliés : délit de faciès etdiscrimination à l'embauche, taux de chômagedeux à trois fois supérieur à la moyenne nationale,crise du modèle républicain qui ne correspond pas àl'expérience de ces jeunes assimilés à l'immigration,politiques publiques à géométrie variable s'inscri-vant dans le calendrier électoral. »Émeutes, et après ? La tension reste forte, sil'on en croit les échos des ateliers qui réunis-saient les participants. « Je ne crois pas qu'on en soitsorti », constatait sœur Colette Rolland, fonc-tionnaire territoriale à Pantin. Elle sent que « lesaffaires se détériorent » : des équipements sontsciés et brûlés dans les aires de jeux dont elles'occupe. Esteban Reyes, du Secours catho-lique, éducateur d'origine chilienne, travailledans un quartier des Mureaux. Il parle de « Co-cotte Minute » pour qualifier ce lieu où la « violen-ce est à fleur de peau » et où il observe une « perte de

dignité de la personne, une perte de valeurs et d'iden-tité que nous ne rencontrons pas chez les plus pauvresen Amérique latine ». L'agressivité s'installe « com-me une pieuvre », note une permanente d'Églisedu département du Nord. Le pessimisme devant ce qui est ressenti com-me un « mystère », et qui « pourrait repartir », n'apas pour autant étouffé l'importance de ce quisemblait à tous comme le principal, sinon leseul levier : la parole et le respect accordés àdes personnes souffrant d'un sentimentd'écrasement et d'abandon. Au cours de lasynthèse des ateliers, on a souligné « l'impor-tance d'ouvrir des lieux de parole, de créer deséchanges entre certains quartiers et le centre-ville, laculture des enfants et celle des institutions, les “quar-tiers” et la “société” pour apprendre un “langagecommun”… ».

Projets, efforts, actions« Il est difficile de trouver une voie moyenne entreangélisme et catastrophisme », a souligné MichelKokoreff. C’est néanmoins cette voie quecherchent nombre de chrétiens en banlieue.En Seine-Saint-Denis, a raconté Agnès Legris,on a constitué un groupe de parole « pour queles 18-25 ans écrivent leur histoire et s’appuient surcette expérience pour construire l'avenir ». AuxMureaux, on mobilise adolescents et parentssur des projets artistiques et sportifs. À Sar-celles, grâce aux voyages à prix ultramo-diques organisés par l’association Univers Cités, on donne aux associations de locatairesune dimension conviviale et culturelle sus-ceptible de sortir les familles de leur isole-

Émeutes urbaines : la voie de la parolePourquoi les banlieues se sont-elles embrasées en novembre 2005 ? Un an après,

continue de planer une impression de malaise : tout pourrait recommencer. À moins que... Bilan d'une journée de réflexion organisée par le Centre de recherche et d'action sociales (Ceras).

Session Ceras 2007« Banlieues : des cités dans la cité ? Pratiquesde citoyenneté, pratiques d'Église. » C'est lethème de la prochaine session nationale de for-mation proposée, à Paris, du lundi 5 février aujeudi 8 février 2007, par le Centre de rechercheet d'action sociales (Ceras) en partenariat avecl'enseignement catholique, le Secours catho-lique, les Scouts et Guides de France et le se-crétariat général de la Conférence des évêquesde France. Parmi les intervenants : StéphaneBeaud, André Blandin, Bertrand Hériard-Dubreuil, Christiane Durand, Jean-Marie Petitclerc… Une partie de la journée du 7 fé-vrier sera consacrée à l'école : l'enseignementcatholique dans les ZEP ; les collèges de la réus-site ; faut-il abolir la carte scolaire ? ; etc.

Programme détaillé sur internet : www.ceras-projet.com Renseignements et inscriptions par courrier : Ceras, 4 rue dela Croix-Faron, 93217 La Plaine Saint Denis ; ou par e-mail : [email protected]

ment. À Pantin, on initie les jeunes àla démocratie en leur demandantleur avis avant de choisir les jeux pu-blics à leur intention – tout en leurexpliquant les impératifs du budgetcommunal. À Châtenay-Malabry, ongomme les limites géographiques del'aumônerie pour « y faire venir lesjeunes des quartiers »…Lors de l'échange final, Mgr Olivierde Berranger, évêque de Saint-Denis,a exposé les efforts réalisés par laJOC3, la Mission ouvrière, et diffé-rentes actions comme celles menéespar les Foyers Gavroche, à Neuilly-sur-Marne, ou les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, à La Courneuve.

« Vous aimez les jeunes, vous leur parlez, vous ! »a lancé un groupe d’adolescents à sœur Co-lette. Une phrase qui en dit long sur les…non-dits !

MARIE-CHRISTINE JEANNIOT

1. Le Centre de recherche et d'action sociales a organisé cettejournée en partenariat avec « Chrétiens en banlieue ». 2. Cf. son article « Les émeutiers de l'injustice » dans le dossier« Émeutes, et après ? » publié par la revue Mouvements, n° 44,(mars 2006), éd. La Découverte, 176 p., 13 €. Michel Kokoreffest aussi l’auteur de La force des quartiers - de la délinquanceà l'engagement politique, Payot, 2003, 344 p., 19,50 €.3. Jeunesse ouvrière chrétienne.

« Vous aimez les jeunes, vous leur parlez, vous ! »

Juste milieu. Dans les quartiers difficiles, les acteurs du mieux vivre ensemblecherchent une voie moyenne entre angélisme et catastrophisme.

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eras

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18 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

C’est un prix méritéque celui décerné le 17 octobre dernier parles librairies Siloë. Pour

sa 9e édition, elles ont choisi lebeau livre du journaliste amé-ricain John Kiser (notre photo),Passion pour l’Algérie – les moinesde Tibhirine1. Dans l’itinérairedes sept moines retracé avec unegrande justesse, Frère Gérard,de l’abbaye de Bellefontaine,« voit celui d’hommes, comme nousfragiles, qui montrent un chemin pos-

sible dans un contexte de vio-lence extrême ». En remettantle prix à son auteur, il a ajou-té combien « cette enquête émer-veille même ceux qui croyaienttout connaître de cette histoire ».L’écrivain américain a vu ain-si récompensées cinq annéesde recherche en France et enAlgérie. Il a confié, ému: « J’ai

voulu racon-ter l’histoiredes moinesen restantfidèle à leuresprit. Unesprit frater-nel et uni-v e r s e l ,guérisseurdu corps et

de l’âme. Leur médicament était lagénérosité, en voyant en chaque per-sonne l’image de Dieu. »Une belle récompense aussi pourNouvelle Cité, une maison d’édi-tion née des Focolari, « qui orien-te ses choix sur les grands débats nésaprès Vatican II, dont le dialo-gue chrétiens-musulmans », a expli-qué son directeur Henri-LouisRoche. SH

1. Nouvelle Cité, 2006, 512 p., 28 €. Lireaussi ECA 302, p. 51.

Kilomètres de Soleil1 sensi-bilise à la solidarité et enga-ge dans une action concrè-te de récolte de fonds

environ 250 000 enfants en Fran-ce chaque année. Intitulée pour lesquatre ans qui viennent « Demainça commence aujourd’hui ! En 2006-2007, tous une chance ! », cette cam-pagne s’inscrit dans la durée pourfamiliariser les 7-11 ans avec lesenjeux du développement durable.Kilomètres de Soleil entre dans l’ob-jectif affiché par l’Éducation natio-nale de former les élèves à cettethématique et trouve donc sa pla-ce dans les programmes scolaires2.Des outils sont proposés aux ensei-gnants et animateurs pour faireparcourir trois étapes aux enfants :identifier ce qui est nécessaire àleur épanouissement (se nourrir,se loger, se soigner, mais aussi aimeret être aimé) ; découvrir l’impor-tance de l’éducation pour une socié-té où chacun a sa chance ; s’investirdans la campagne… Les fonds collectés par les élèvessont remis aux délégations dépar-tementales du Secours catholi-que. 60 % des sommes récoltéesfinancent localement plus de2 500 « bourses Soleil ». Elles sontsynonymes de départ en vacan-ces, d’inscription à des loisirs spor-tifs, associatifs ou éducatifs. Ellesfinancent aussi des projets collec-tifs (camps, activités de groupe),animés souvent par les mouve-

ments partenaires de la campagne.Les enfants apportent égalementleur soutien à 12 projets collectifsde solidarité en France et à l’in-ternational. Trois exemples de«projets Soleil » : l’Association pourl’accueil des voyageurs (Asav) faci-lite la scolarisation de 200 enfantsroms de Roumanie en région pari-sienne ; Caritas Égypte aide à laréinsertion des enfants des ruesdu Caire ; l’association des Guidesdu Togo est engagée dans desactions de développement local.Pour se lancer avec les enfantsdans cette aventure solidaire, oncommandera3 : Le Guide de l’ani-mateur (gratuit) avec trois fichesd’animation liées à un projet pré-cis (Roms, Égypte, Togo), ungrand jeu, une fiche de pistespastorales, des exemples d’ac-tions… ; Mon agenda (gratuit), uncarnet pour les enfants où ils no-teront leurs activités ; Ma carte dereporter (gratuite) à utiliser dansle cadre du grand jeu, une cartequi invite à devenir reporter de « bonnes nouvelles » ; l’affichette(0,10 €), la carte postale (0,10 €)et l’autocollant (0,05 €) sur lethème de l’année ; la vidéo (VHSou DVD, 15 mn), un court-mé-trage pour introduire la théma-tique et lancer le débat (en 2160,une petite fille interroge songrand-père sur la responsabilitédes générations précédentes) ;un CD de 18 chants (2 €) quirythment la campagne. Rendez-vous est donné sur le site de Kilomètres de Soleil4 pour faireconnaître son projet et découvrirceux des autres. SH

1. Chaque campagne, la première date de1957, est animée par un collectif de 10 asso-ciations et organismes liés à l’enfance, dontl’enseignement catholique, le Service natio-nal de la catéchèse et du catéchuménat (SNCC),le Secours catholique, le Comité catholiquecontre la faim et pour le développement (CCFD),les Scouts et Guides de France, etc. 2. Circulaire n° 2004-110 du 8 juillet 2004.3. Adresse : Kilomètres de Soleil – Coordina-tion Secours catholique/Caritas France, 106 rue du Bac, 75341 Paris Cedex 07. Tél. : 01 45 49 74 63. E-mail : [email protected]. 4. Adresse : http://kilometres-de-soleil.cef.fr

Passion pour l’Algérieprimé par les librairies Siloë

Apprendre la solidarité aux 7-11 ans

Depuis 1977, des chercheurs chrétiens et musulmans se ren-contrent pour dialoguer au sein du Groupe de recherches isla-mo-chrétien (Gric). Thème des deux années à venir : « Entremulsulmans et chrétiens : quelles frontières ? » Mais le Gric,

c’est aussi un site, animé par le père Henri de La Hougue, professeurà l’Institut catholique de Paris, sur lequel on trouve de nombreux articlesliés à l’actualité. À lire, par exemple, « La conférence du Pape à Ratis-bonne », un dossier remarquablement documenté. On y trouve : lesfaits, un résumé du texte de Benoît XVI, et le texte dans son intégrali-té, les précisions apportées par le Pape, ainsi que des analyses et réac-tions de chrétiens et de musulmans. Cliquez sur www.gric.asso.fr SH

Un site islamo-chrétien

D.R

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actus /religion

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N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 19

Vivre Noël autrement !

Il y a mille manières de donner... Et pas for-cément en dépensant des fortunes qui, loind’apporter un plaisir proportionnel au mon-tant du chèque, contribuent à déséquilibrer

notre environnement, accentuent le gaspillage,la pollution, et cultivent l’insatisfaction, moteurde notre société de consommation. « Bonne nouvelle » pour les hommes, Noëldoit l’être aussi pour la Terre dont ils sont res-ponsables ! C’est ce que nous rappellent plu-sieurs mouvements chrétiens réunis pour ladeuxième année consécutive1. « Les chrétiensdoivent travailler à faire un monde vivable pour lesgénérations à venir. Il est des moments privilégiés pourrevisiter nos comportements et changer nos modes devie. Noël en est un », a expliqué Mgr Marc Stenger,évêque de Troyes et président de Pax ChristiFrance, lors de la conférence de presse qui lan-çait cette campagne 2006 pour l’Avent. Avons-nous assez présent le sens de cette fête ? Si nous n’y pre-nons pas garde, elle peut devenir synonyme d’injusticeet de violence [quand nous pourrions] devenir lesartisans d’un autre développement pour un autremonde. N’oublions pas que donner c’est aimer et qu’ily a mille manières de le faire. » Dans le domaine de la préservation de l’environnement, les Églises sesont longtemps fait remarquer « par leur silence assourdissant », a rappeléFrédéric Letourneux, président du comité français de l’Union mondia-le pour la nature2, en se félicitant de ce retournement à l’heure où dis-paraissent chaque année 0,5 % des espèces : « Pourquoi ne pas donner ceque nous avons de plus précieux aujourd’hui : du temps ? »

Libre à chacun de concrétiser à sa manièrecet engagement lourd de sens. Chacunedes organisations présentes a pu donnerdes exemples d’actions ciblées : créationd’un réseau « Paix, environnement et modesde vie » à Pax Christi ; élaboration d’une plate-forme d’informations pratiques arti-culées sur une réflexion de fond par de jeunes pasteurs de l’Église réformée deFrance ; incitation à acheter des produits locaux et à partager les fêtes avec les per-sonnes isolées en milieu rural (Chrétiens enmilieu rural)… On imagine mille manières pour des établis-sements catholiques de réfléchir sur ce thèmeet d’agir, en ce temps d’Avent, et après.À chaque école d’inventer son... Noël autre-ment ! MCJ

1. En 2005, ils étaient 7 (cf. ECA 298, p. 18). Cette année, ilssont 13 : Action catholique des enfants (ACE), Éclaireuses, Éclai-reurs unionistes de France (EEUF), Fédération protestante de Fran-ce (FPF), Comité catholique contre la faim et pour le développe-ment (CCFD), Justice et Paix France, Mouvement rural de jeunessechrétienne (MRJC), Mouvement chrétien des cadres et dirigeants(MCC), Action catholique générale féminine (ACGF), A Rocha,Chrétiens dans le monde rural (CMR), Communauté Vie chré-

tienne (CVX), Pax Christi France, Secours catholique.2. Site français : www.uicn.fr - Site mondial (en anglais) : www.iucn.org

uL’affiche de la campagne (imprimable au format A4) peut être téléchargéesur le site http://paxchristi.cef.fr

Savoir +

Petite théologie pour les terminales

Dans la collection« Les chemins dela foi », les édi-tions du Cerf

viennent de publier Rai-sons de croire, un manuelpour les élèves de termi-nale et des classes post-bac.Il complète intelligem-ment le parcours pro-posé depuis la 4e, enapportant une « petitethéologie par les textes ».On y trouve, expliqueXavier Dufour qui a diri-gé l’ouvrage, « un exposéde la foi chrétienne qui n’élu-de aucune des questions queporte toute conscience croyan-

te ou athée ». Destiné à un large public soucieux de connaître le chris-tianisme, ce manuel veut « interpeller l’intelligence du lecteur sansprésupposer son adhésion », précise ce professeur de l’enseignementcatholique. L’intention qui préside à cet outil conçu comme sup-

port d’un cours spécifique est bien d’« ouvrir à la connaissance néces-saire pour une libre détermination de chaque conscience ».La première partie pose le problème philosophique de l’intelligen-ce de la foi, en écho aux défis de la science et de l’athéisme. Ladeuxième partie explore quelques grands thèmes de la théologiechrétienne (le Christ, la Trinité, le Salut…). La troisième partie dé-veloppe la vision chrétienne de la personne en abordant des sujetsaussi variés que morale et bonheur, amour et amitié, souffrance etmort. Rappelons que trois volumes ont déjà été publiés dans la collection« Les chemins de la foi » : Témoins de Dieu,tomes 1 et 2, pour les 4es etles 3es, expose l’histoire de l’Église à travers les figures des premiersévangélisateurs (saint Martin, saint Benoît, saint François…) ; le volume 3, Les grandes religions, pour les 2des, propose une ap-proche des religions (judaïsme, islam, hindouisme, bouddhisme,nouvelles religiosités) confrontées à la foi chrétienne sur quelquesquestions. En 2007, paraîtra le volume 4, destiné aux 1res, qui abordera lesrapports entre le christianisme et la culture, à travers des écrivains,des peintres, des cinéastes, des savants… SH

1. Xavier Dufour (sous la dir. de), Raisons de croire - petite théologie par les textes, Cerf, coll.« Les chemins de la foi », vol. 5, 2006, 293 p., 25 €.2. Chaque volume : 20 €.

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20 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

actus /revues express / agenda

00000Les diplômes et l’emploiL ’école vers l’emploi », tel est le thè-

me auquel la revue Diversitéconsacre son numéro 146 (septembre2006). Marie Duru-Bellat1 s’inté-resse ainsi aux bénéfices attachésaux diplômes. « Qu’il s’agisse du tauxde chômage, du niveau de l’emploi obte-nu ou du salaire, des chances d’obtenirun contrat à durée indéterminée, les jeunesse classent, au moment de l’insertion dumoins, en fonction du diplôme obtenu »,explique la sociologue. Reste que« cette correspondance globale entre niveaud’études et insertion professionnelle n’au-gure pas d’une société juste et efficace,comme le voudrait le schéma théoriquede la méritocratie ». Et ce, pour plu-sieurs raisons. L’accès aux différentsdiplômes, dont on sait qu’ils parti-cipent pour une large part à l’as-cension sociale, reste empreintd’inégalités très fortes. Et MarieDuru-Bellat de rappeler que « 72 %des enfants d’enseignants (66 % desenfants d’autres cadres) sont diplômés dusupérieur, contre seulement 21 % desenfants d’ouvriers ».À cela vient s’ajou-ter le phénomène du « déclassement »qui fait qu’« on obtient aujourd’hui uneposition sociale moins élevée qu’hier avecle même diplôme ».Au niveau de la société dans sonensemble, ces stratégies d’allonge-ment des études ont des effets per-vers. Et Marie Duru-Bellat dedénoncer les comportements utili-taristes induits par l’idée que toutpasse par les titres scolaires. La noteou le diplôme l’emportent sur lamotivation et la curiosité intellec-tuelle, le désir d’apprendre. Tousles moyens sont bons pour réussir,y compris la triche. Pour la sociologue, il convient dedistinguer la fonction de formationet la fonction de préparation à l’in-sertion assurées conjointement parl’école. La première doit être «dépour-vue de tout enjeu utilitaire » ; la secon-de « comporte nécessairement un aspectsélectif ». Parce que les emplois sontinégaux, inégalement attractifs,explique Marie Duru-Bellat, unesélection s’opère. « L’école doit l’orga-niser, faute de quoi, elle laisse le champ

libre aux stratégies diversifiées des famillesinégalement dotées en informations etcapitaux de tous ordres. »

VÉRONIQUE GLINEUR

La revue Diversité (Ville-École-Intégration) estdisponible dans les centres départementaux et

régionaux de documentation pédagogiqueainsi qu’à la Librairie de l’éducation, 13 rue du

Four, 75006 Paris. Elle peut également êtrecommandée au Centre Ville-École-Intégration,

91 rue Gabriel-Péri, 92120 Montrouge. Prix du numéro : 10,80€.

1. « Études et emploi : des bénéfices “micro” auxincertitudes “macro” ».

Motiver les élèvesComment susciter ou soutenir l’inté-

rêt des élèves pour les matières sco-laires ? Comment aider les apprenantsà gérer leur engagement dans les ac-tivités d’apprentissage ? Commentconstruire en classe un climat favorableà l’apprentissage ? Comment prévenirl’absentéisme et le décrochage scolai-re ? » Autant de questions qui sont« au cœur des défis qui se posent aujour-d’hui aux acteurs de l’éducation », sou-ligne Benoît Galand en introductionau dossier que la Revue françaisede pédagogie consacre à la motiva-tion1. Et pourtant, poursuit l’uni-versitaire, « les recherches sur lamotivation en situation d’apprentissa-ge ont connu des développements impor-tants ces dernières années, notammenten psychologie de l’éducation ». Ce sontles résultats de ces recherches quisont exposés ici. La motivation des élèves pour letravail scolaire a tendance à dimi-nuer au fur et à mesure que l’élè-ve progresse dans sa scolarité. Cettetendance, quand « elle demeure dansdes limites acceptables, n’a alors en soirien d’inquiétant », notent des cher-cheurs de l’université de Fribourg2.Chez certains élèves, elle peut setransformer en démotivation, voi-re « atteindre un point de non-retour »et conduire au décrochage scolai-re. Contre la démotivation ou ledécrochage scolaire, on ne peut pasgrand-chose, rappellent les auteurs,si ce n’est « tenter d’en atténuer leseffets ». Aussi ont-ils recherché les« facteurs susceptibles de prédire l’évo-lution de la motivation à l’adolescence,dans l’espoir de prévenir le décrochageet les conséquences négatives qui y sontliées ». Un autre axe de leur travaila porté sur les mesures qui peuventêtre engagées pour soutenir la moti-

vation des élèves. « Elles peuvent êtreprises sans transformation radicale del’organisation scolaire ». Elles tiennent,par exemple, à la relation pédago-gique que les enseignants entre-tiennent avec leurs élèves : c’est ainsique « l’impression d’entretenir avec sonenseignant des relations chaleureuses,de pouvoir compter sur son soutien encas de difficulté empêche la motivationde fléchir ». Elles tiennent aussi à lanature des activités proposées auxélèves et aux situations pédago-giques mises en place. Et les auteursde recommander « des buts d’ap-prentissage bien établis », « des situa-tions pédagogiques appropriées, insistantsur la coopération plutôt que sur la com-pétition »…Pour Laurence Filisetti, KathrynWentzel et Éric Dépret3, les élèvesne sont pas préoccupés par la seu-le réussite scolaire. Ils poursuiventaussi des « buts sociaux » : être accep-tés par les autres, se faire des amis,respecter les règles de la classe…Favoriser cette attitude peut avoirun effet positif sur les apprentis-sages, rappellent-ils. En effet, lesbuts sociaux « sollicitent certaines capa-cités cognitives qui sont nécessaires aus-si à la résolution de problèmes acadé-miques ». D’autre part, « poursuivrede tels buts joue un rôle sur l’acceptationpar les autres (autres qui fournirontnotamment le “coup de pouce” néces-saire pour mieux réussir ou apprendre) ».Et les auteurs d’expliciter des solu-tions pédagogiques, dont la mise enplace de méthodes d’apprentissagecoopératif…À lire aussi dans ce numéro : la syn-thèse consacrée aux évolutions dutravail enseignant en France et enEurope4. VG

Revue française de pédagogie, Institut nationalde recherche pédagogique, Service des

publications, Vente à distance, 19 allée deFontenay, BP 17424, 69347 Lyon Cedex 07.

(Prix du numéro : 16 €).

1. N° 155 (avril-mai 2006), « La motivation sco-laire : approches récentes et perspectives pra-tiques ».2. Jean-Luc Gurtner, Alida Gulfi, Isabelle Mon-nard, Jérôme Schumacher, « Est-il possible de pré-dire l’évolution de la motivation pour le travailscolaire de l’enfance à l’adolescence ? ».3. « Les buts sociaux de l’élève : leurs causes etleurs conséquences à l’école ».4. Christian Maroy, « Les évolutions du travail en-seignant en France et en Europe : facteurs dechangement, incidences et résistances dans l’en-seignement secondaire ».

Les mardis de la mer et des FrançaisParis (75)Novembre-décembre 2006Institut catholique de Paris, 21 rue d’Assas, 75006 Ouvert le 7 novembre, ce cycle deconférences, coorganisé par l’Ins-titut catholique de Paris (ICP) etl’Institut français de la mer (IFM),propose trois autres rendez-vouspour ce premier trimestre de l’an-née universitaire :– le 21 novembre 2006 : « Com-ment la recherche peut aider à lagestion du littoral ? », par Jean-Yves Perrot, PDG de l’Institutfrançais de recherche et adminis-trateur de l’IFM ; « Le change-ment climatique : menace sur laMéditerranée ? », par Lucien Au-bier, directeur de l’Institut océa-nographique, membre de l’Aca-démie de marine ;– le 5 décembre 2006 : « Défi hu-main et sportif à la mer », par YvesParlier, navigateur.Horaire : 17 h 30-19 h 30. Entrée libre.

Se ressourcer avec FondacioLille (59) et Versailles (78)Décembre et janvier 2007Centre spirituel du Hautmont / L'ErmitageFondacio est un mouvement inter-national qui rassemble des chré-tiens. Mû par le désir de «vivre enamitié avec le monde » et d'y porterl'espérance, Fondacio est reconnupar l'Église catholique et en lienavec les Églises protestantes et or-thodoxes. Ses prochaines proposi-tions en direction des 18-25 ans :du 26 au 29 décembre 2006, une« retraite de Noël », et du 30 dé-cembre 2006 au 1er janvier 2007,un « réveillon », au Centre spiritueldu Hautmont à Mouvaux, près deLille ; les 27 et 28 janvier 2007, unweek-end « Vivre ensemble àdeux, est-ce possible ? » à l'Ermita-ge à Versailles. Renseignements et inscriptions sur le site :http://jeunes.fondacio.fr Clubs, conférences et camps pour favoriserle cheminement personnel des adolescentssont aussi organisés pour les 12/14 ans(contact : Brigitte Lacoste, 01 30 56 79 17)et les 14/18 ans (contact : Laurence Guérid,06 08 75 00 64).Internet : www.fondacio.org/france/jeunes/

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Pour vous guider dans le BOOctobre 2006

Voici les textes essentiels parus dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale.Pour en savoir plus, consultez le site : www.education.gouv.fr

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Les lundis du centre Jean-BoscoLyon (69)Décembre 2006-Février 200714 rue Roger-Radisson, 69005Les deux prochaines conférencesau programme de ces lundis : – le 11 décembre 2006, à 20 h 30 :« La pédagogie de Jean-Baptistede La Salle », par Nicolas Capelle,Frère des écoles chrétiennes, Pro-vincial du District de France ;– le 5 février 2007, à 20 h 30 : « Laviolence et les jeunes », par Jean-Marie Petitclerc, directeur de l’as-sociation Le Valdocco qui mènedes actions de prévention en ban-lieue parisienne et dans l’agglo-mération lyonnaise.Renseignements : 04 78 25 40 90.

Salon Studyrama des études supérieuresLimoges (87)9 décembre 2006Ester Limoges TechnopoleDurant cette rencontre d’unejournée, les futurs bacheliers, lesétudiants (et leurs parents, le9 décembre est un samedi) pour-ront se renseigner sur les forma-tions supérieures, trouver leurvoie et faire le bon choix pour leuravenir. Invitation gratuite sur internet, à l’adresse :www.studyrama.com/salons

Congrès de la Communionmissionnaire des éducateursParis (75)27-28 janvier 2007Lycée Saint-Jean-de-PassyLa Communion missionnaire deséducateurs, qui souhaite se don-ner un nouvel élan, a lancé, pourl’année 2006-2007, un appel àidées et à projets autour de troisquestions : « Qu’avez-vous reçu dela Communion ? », « Qu’attendez-vous de la Communion ? »,« Qu’êtes-vous prêt à donner ? ».Ce 7e congrès constitue l’une desgrandes étapes de cette dé-marche. Il s’articulera autour deréflexions et d’engagements surla vocation de l’éducateur catho-lique et sa mission. Adresse : Communion missionnaire des édu-cateurs, 18 rue de la Glacière, 75013 Paris. E-mail : [email protected] - Internet :http://communioneduc.free.fr

BO 35Activités éducativesDeux opérations qui peuvent s’ins-crire dans les projets des établisse-ments : « Histoires croisées : histoiresde vies franco-québécoises » et le23e « Grand prix des jeunes lecteurs »qui encourage à la lecture les élèvesdes classes de dernière année du cycledes approfondissements et de sixiè-me.

BO 36Au sujet des classes de première et de terminale– Des modifications apportées auxcirculaires relatives à l’organisationdes classes de première et de termi-nale des lycées :– les programmes de l’enseignementde l’histoire et de la géographie dela classe de terminale STG1 ;– l’organisation et l’horaire des classesde première et de terminale de la sé-rie « sciences et technologies de lasanté et du social » (ST2S). En com-plément à cet arrêté sur la série ST2S,le hors-série 2 du 26 octobre fournitles programmes pour les sciences ettechniques sanitaires et sociales (pre-mière), la biologie et la physiopa-thologie humaines (première), lessciences physiques et chimiques (pre-mière) et les mathématiques (termi-nale).

BO 37BoursesIl s’agit de la mise en place d’une al-location d’installation étudiante encomplément des bourses d’études su-périeures (conditions d’octroi et mi-se en œuvre du dispositif).

BP et CAP2

Création du BP « fleuriste » et desmodifications dans le règlementd’examen pour les CAP « doreur à lafeuille ornemaniste », « ferronnier »,« menuisier en sièges » et « mouleur-noyauteur ».

Relations franco-allemandesLa journée franco-allemande qui au-ra lieu le 22 janvier 2007 doit notam-ment contribuer à la promotion dela langue et du pays partenaire. Elledoit aussi être l’occasion d’informerles élèves et leurs familles sur les pro-grammes d’échanges et de rencontresainsi que sur les possibilités d’étudeset d’emploi dans le pays voisin.

BO 38CAP, BEP3 et BTS4

Abrogation du BEP « agent en as-sainissement radioactif » et du CAP« micromécanique ». Définition etconditions de délivrance du BTS « in-dustries plastiques Europlastic à ré-férentiel commun européen ».

Sections internationalesUn décret et des arrêtés sur l’orga-nisation des sections internationalesdans les écoles, les collèges et les ly-cées.

Concours général des lycéesCalendrier de l’édition 2007.

Commémoration René CharL’année 2007 marque le centenairede la naissance de René Char : unecirculaire précise les activités possiblesà partir de cet événement et les res-sources à la disposition des établis-sements.

BO 39Mise à jour du vocabulaireLa commission nationale de termi-nologie et de néologie s’est penchéesur quatre domaines : télécommuni-cations et culture, audiovisuel et com-munication, patrimoine et créationcontemporaine, affaires étrangères.Exemples de propositions : une web-cam devient une « cybercaméra », uncoach accompagnant la création ar-tistique se transforme en « répéti-teur », une long box est un « coffretlong format », et une master class une« classe de maître ».

Activités éducativesDeux textes pour repérer des outilsà notre disposition :– pour vivre la Semaine de la presseet des médias dans l’école (du 19 au24 mars 2007) ; – pour organiser des actions en fa-veur de la langue française, avec enparticulier la 12e Semaine de la languefrançaise (du 10 au 20 mars 2007).

Yvon GarelSecrétaire général de la DDEC

des Côtes-d’Armor

1. Sciences et technologies de la gestion.2. Respectivement : brevet professionnel et certi-ficat d’aptitude professionnelle.3. Brevet d’études professionnelles.4. Brevet de technicien supérieur.

Salon AdrepParis (75)26 et 27 janvier 2007Espace ChamperretObjectif de ces deux journéesconsacrées à l’enseignement su-périeur : aider à faire les bonschoix pour l’après-bac (BTS, IUT,licence…) et à découvrir les mé-tiers. 400 stands se partagerontentre une vingtaine de secteurs(« Universités », « Classes prépara-toires », « Tourisme, hôtellerie,restauration »…). Et au cours de41 débats (« Écoles de commercesans prépa », « L’audiovisuel et sesmétiers »…), des spécialistes fe-ront le point sur l’orientation etles filières de l’enseignement su-périeur, et des professionnels par-leront de leur métier et de leur iti-néraire.Un site internet our préparer sa visite :www.adrep-infos.com/pages/Salon_Adrep.htm

Festival chrétien du cinémaMontpellier (34)Du 27 janvier au 4 février 2007 (tout public)Du 15 au 27 janvier 2007 (enfants)Corum, Centre Rabelais, Couvent des Dominicains…Le Festival chrétien du cinéma, or-ganisé par l’association Chrétienset Cultures, suit la voie qui a faitson succès : œuvres classiques etfilms récents se côtoient sur lesécrans. Au programme de la10e édition, sur le thème « Qui suis-je ? », 14 films dont Le dernier deshommes de Friedrich-Wilhelm Mur-nau (1924), Le temps des porte-plumesde Daniel Duval (2006), Dodeskadend’Akira Kurosawa (1970) et Saint-Jacques… La Mecque de Coline Ser-reau (2005).D’autre part, et comme chaque an-née, un festival « enfants » aura lieudu 15 au 27 janvier 2006.Sept films au programme, dontDeux frères de Jean-Jacques Annaud, Charlie et la chocolaterie deTim Burton, Le royaume des chats deHiroyuki Morita et L’ami retrouvé deJerry Schatzberg. Les séances sontouvertes aux élèves du public et duprivé. Les enseignants intéresséscontacteront Bernadette Milliard(cf . ci-dessous).Programmes détaillés sur internet, à l’adressse :http://chretiensetcultures.free.fr Contact Bernadette Milliard : 04 67 07 38 36.

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2004, avec sa circulaire d’ap-plication de décembre 2005(sur les responsabilités des col-lectivités territoriales dans lecadre de la décentralisation).La cohésion des acteurs del’enseignement catholique nefut pas étrangère à la promul-gation de ces lois et à leur mise

22 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

Dossier

Comment faire face aux chargesfinancières devenues trop

lourdes pour nombre d’écoles ?Telle fut la question au centre

de la rencontre qui s’est tenue àSainte-Marie d’Antony (Hauts-

de-Seine). Le 14 octobre2006, directeurs diocésains et

membres des « cellulesdiocésaines d’information et de

médiation » ont essayé d’y répondre, lors de ce Comité national del’enseignement catholique élargi. Sans être demandée dans l’urgence,

cette journée avait pour objet d’étudier les dispositifs qui permettentde consolider la gestion des écoles. Des mutualisations et des

solidarités à mettre en œuvre (entre établissements, dans les diocèseset au plan national) sont à présent absolument nécessaires.

De même, il est apparu essentielpour l’enseignement catholique de préciser sa volonté de voir le forfait communal réévalué et appliqué aux élèves non-résidents1. Sans doute est-ce au travers d’une cohésionde l’ensemble des acteurs de l’enseignement catholique et des relations de confiance

à instaurer, tant entre communautés éducatives qu’avec les élus, que se trouve aujourd’hui la solution. Les propos de Paul Malartre,secrétaire général de l’enseignement catholique, la présentationconcrète d’initiatives et les réactions des présidents de l’Unapel, du Snceel, du Synadec et de la Fnogec2 ont souligné que si lesexigences sont bien réelles, elles doivent s'exprimer dans le dialogue.

gnement catholique avait écritaux candidats à l’élection prési-dentielle pour leur rappeler qu’ilest normal d’aider les écolescatholiques qui, sous contrat avecl’État, apportent leur contribu-tion au service éducatif national.En juillet 2002, la rencontre avecle ministre de l’Éducation natio-

nale, Luc Ferry, avait abouti à lacréation de deux groupes de tra-vail, l’un sur la situation juri-dique des maîtres et leur retraite,l’autre sur le forfait communal. Ces deux dossiers avaient dé-bouché sur des textes législa-tifs : la loi dite « loi Censi » dejanvier 2005 et celle du 13 août

Forte présence. Sainte-Marie-Blancarde, à Marseille, est l’une des 5 000 écoles catholiques qui accueillent 900 000 élèves à travers la France.

Faire vivre nos écoles

Dès le début de la jour-née nationale du14 octobre 2006, PaulMalartre a donné leton en affirmant qu’il

fallait être persévérant dans lesoutien apporté aux écoles catho-liques… Dès mars 2002, la Com-mission permanente de l’ensei-

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iani

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en application. Mais, a déclaré lesecrétaire général de l’enseigne-ment catholique, « nous devonsdonner de nouveaux signes de cohé-sion fondés sur la connaissance desdossiers, la détermination et la per-ception de l’ampleur des questionsposées aujourd’hui aux écoles ».« Un premier degré dont les chiffressoulignent l’importance, a préciséPaul Malartre, car nous avons 5 000 écoles, fortement présentesdans le tissu rural, pour près de900 000 élèves ». Et de rappelerqu’« une famille sur deux inscritun de ses enfants dans l’enseigne-ment catholique au cours de sa sco-larité ». Un premier degré par ailleurscapital au regard de la relationfamille-école et de l’éveil à la foi :« C’est un temps important de l’enga-gement des parents (engagement quel’on retrouve ensuite au collège et aulycée), de leur décision de faire pour-

suivre les études de leurs enfantsdans l’enseignement catholique. » De plus, « au primaire, se jouentdes engagements forts des équipesenseignantes, sur le plan pédago-gique, éducatif et pastoral. C’estpourquoi, nous avons voulu quesoit mieux reconnue la mission duchef d’établissement du premier de-gré, en promulguant, le 1er avril2006 un statut identique à celui deson homologue du second degré ».

Double démarchePour assurer sa mission d’ensei-gnement, d’éducation et d’évan-gélisation (au sens de vivre lesvaleurs de l’Évangile), l’école ca-tholique doit donc tout fairepour assurer ici son maintien ou

14 octobre. Ci-dessus : Les « présidents » interrogés par Gilles du Retail. De gauche

à droite : Louis Lacôme (Snceel), VéroniqueGass (Unapel), Jacques Giroux (Fnogec), YannDiraison (Synadec). Ci-contre : Paul Malartre.

N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 23

son développement, là son re-déploiement. Or, a constatéPaul Malartre, ni l’équité de financements publics pour la scolarité des élèves ni les solidarités entre établisse-ments ne sont totalement as-surées. « Alors sans jouer les as-sistés, en référence à nos fonda-teurs qui n’ont pas attendu d’avoirassez de moyens pour se lan-cer, nous devons nous souvenirqu’il n’y a pas de fatalité et entrerdans une démarche volontariste ».

Cette dernièreexige notamment« d’associer les pa-rents aux cellulesdiocésaines char-gées d’accompa-gner l’applicationde la loi d’août2004. Ce seraitune erreur straté-gique de ne pas le faire. Ces cellu-les diocésaines nesont pas provi-

soires. Elles devront continuer carrien n’est jamais acquis définitive-ment. Elles ont à assurer une doubledémarche, non seulement maintenirun dialogue permanent avec les col-lectivités territoriales, mais aussi dé-velopper une action interne de mu-tualisation. » « Nous ne demandonsdonc pas de cadeau, a ajouté PaulMalartre, nous ne sommes pas leprivé hors contrat. Au slogan “Àécoles privées, fonds privés”, jedis “oui”, mais “À écoles souscontrat… fonds publics” ! » Et deconclure : « Le dynamisme pédago-gique, l’engagement éducatif et pas-toral de nos communautés éducativessont confirmés. Nous savons quenous rendons service aux familles etaux enfants. Cela doit nous conforterdans notre volonté d’être respectésdans nos droits. »

GILLES DU RETAIL

1. Conformément à la loi du 13 août 2004confirmée par l’article 89 de la loi d’orienta-tion et de programme pour l’avenir de l’éco-le d’avril 2005 et la circulaire d’application du2 décembre 2005.2. Respectivement : Union nationale des as-sociations de parents d’élèves de l’enseigne-ment libre, Syndicat national des chefs d'éta-blissement d'enseignement libre, Syndicatnational des directeurs et directrices d'écolescatholiques-Chefs d'établissement du 1er de-gré, Fédération nationale des organismes degestion de l’enseignement libre.

Cellule diocésaine d’information et de médiation

sPour s’entendre sur la meilleure stratégie à adopter et envisager lessolutions à apporter en cas de conflits entre les responsables des

écoles et les maires, la Commission permanente a décidé de demander àchaque directeur diocésain de constituer une cellule. Celle-ci est compo-sée du directeur diocésain, du président de l’Udogec ou son représentant,du président de l’Udapel ou son représentant, ainsi que des représentantsdépartementaux des syndicats de chefs d’établissement du 1er degré.

Points clefs de la loi d’août

2004sLa loi n° 2004-809 du

13 août 2004, relative auxlibertés et responsabilités locales,comporte plusieurs dispositionsconcernant les conditions de financement des dépenses defonctionnement des établisse-ments d’enseignement privés dupremier degré par les communes. Ces nouvelles dispositions concer-nent en particulier : – les modalités de répartition dela contribution des communesau fonctionnement des écolesprivées recevant des élèves n’ha-bitant pas la commune siège,précisées par l’article 89 de la loidu 13 août 2004 ; – la compétence des établisse-ments publics de coopération in-tercommunale (EPCI) en matiè-re de financement des écolesprivées sur le fondement de l’ar-ticle L. 442-13-1 nouveau du Code l’éducation.Ces nouvelles dispositions s’ins-crivent dans le cadre général duprincipe de parité tel qu’il résul-te de l’article L. 442-5 du Codede l’éducation. L’article 89 de laloi du 13 août 2004 rend les troispremiers alinéas de l’article L. 212-8 du Code de l’éducation« applicables pour le calcul descontributions des communes auxdépenses obligatoires concernantles classes des écoles privées souscontrat d’association ». Il étendau financement des écoles pri-vées sous contrat les procé-dures qui régissent la réparti-tion entre les communes desdépenses de fonctionnementdes écoles publiques. Il préci-se qu’à défaut d’accord entreles communes sur les modali-tés de répartition des dépensesde fonctionnement des classessous contrat, le préfet fixe leurscontributions respectives, aprèsavis du conseil départementalde l’Éducation nationale, com-me il le fait déjà pour la répar-tition de la contribution descommunes au financement desécoles publiques.

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24 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

Dossier/Faire vivre nos écoles

Les écoles sous contrat déchiffréesDepuis près de 20 ans, les 1er et 2d degrés (public + privé) ont perdu un million d’élèves ! De nombreuses écoles primaires

ont dû fermer . Certes les effectifs sont légèrement en hausse mais la France est coupée en deux. La pérennité des écolescatholiques passera par une mutualisation des richesses humaines et financières. Quelques chiffres pour s’en convaincre...

5 600

5 550

5 500

5 450

5 400

5 350

5 300

5 250

5 200

5 150

5 100

5 050

5 000

4 950

860 000

855 000

850 000

845 000

840 000

835 000

830 000

825 000

820 000

écoles

élèves

Pourcentage des écoles enfonction du nombre de classes*

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Évolution des effectifs et du nombre des écoles*Le nombre d’écoles ne cesse de se réduire :

5 576 écoles en 1996 pour 5 002, 10 ans plus tard.

Les petites écoles d’une ou de deux classesdiminuent. Actuellement, 45 % des écoles ont 1 à 5 classes, 35 % de 6 à 10 classes et 20 %possèdent 11 classes et plus. En corrélation, laresponsabilité de plusieurs sites pour un même chefd’établissement a tendance à croître. Par ailleurs, on note que 500 écoles catholiquesd’enseignement sont seules dans leur commune.

L’école catholique a perdu 26 277 élèves, entre 1996 et 2002, en passant de 854 131 élèvesà 827 854 élèves. Mais la légère reprise démographique amorcée en 2000 a permis auxeffectifs de repartir à la hausse : + 11 746 élèves entre 2002 et 2006. On note cependantdes disparités régionales : les progressions les plus fortes se trouvent à l’ouest et au sud duterritoire, tandis qu’à l’est, on observe une évolution faible, voire négative.

L’enseignement catholique scolarise dans le 1er degré 14 % des élèves de France, mais d’une façon très diverse.En Vendée, par exemple, les écoles catholiques accueillent52,4 % des élèves, contre 1,1 % dans la Creuse !

Part de l’enseignement catholique

6 à 10 classes35 %

1 à 5 classes45 %

20 classes et +2 %

16 à 20 classes 5 %

11 à 15 classes13 %

Paris / Versailles /Créteil

Effectifs d’élèves par académies*

[35,0 ; 52,4]

[20,0 ; 35,0]

[10,0 ; 20,0]

[5,0 ; 10,0]

[0,0 ; 5,0]

40 290

18 529

19 594

25 812

1 064

11 858

89 370

3 335 53 022

26 653

13 295

132 766

18 582

125 779

31 730

12 083P

CV7 686

16 636

13 454

23 293 9 201

29 61526 794

38 769

27 280

23 636

* Enseignement catholique hors Dom-Tom. Source des cartes et graphiques : Solfege.

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N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 25

CS

CA

Évolutiondémographiquedes 0-4 ans*

Structure de fonctionnement

Contratssimples

et contratsd’association

Indicateurs 2004/2005 : Écoles(moyenne établie à partir de 1 185 établissements)

STRUCTURE CHARGES % charges Montant / élèveCoût de personnel 48 % 487 €dont non aidé 42 % 425 €Charges courantes* 51 % 521€

Sous-total charges ** ¤157 207 € ¤ 1 008 €¤Charges exceptionnelles 1 % 11 €Total charges** 158 899 € 1 019 €

STRUCTURE PRODUITS % produits Montant / élèveRessources familles 44 % 454€¤Participations publiques 34 % 345 €Autres ressources courantes*** 22 % 220 €Total produits** 158 899 € 1 019 €* Dont ratios « énergie », « pédagogie », « maintien locaux /équipements »…

** Hors équivalent loyer. *** Dont contrats aidés pour 6 % (en 2004-2005).

Au niveau de leur fonctionnement, les écoles connaissent aussi des mutations. Ainsi, plus de 77 % des écoles sont à présent sous contrat

d’association. Elles étaient 63 % en 1996. Le financement des charges de fonctionnement de l’école était réparti ainsi en 2004/2005 : 44 %

contribution des familles, 34 % participations publiques, 22 % d’autresressources courantes (parmi lesquelles figurent les contrats aidés, 6 %).

63 %

1996 2005

77 %

37 % 23 %

Sour

ce :

Fnog

ec

2,17 ; 3,41]

[1,71 ; 2,17]

[1,30 ; 1,71]

[0,69 ; 1,30]

[-0,48 ; 0,69]

Même si l’arrivée en CP etCE1 des enfants nés en2000 et dans les annéesqui suivent, stoppe la chutedu nombre d’élèves dupremier degré, on constateque seuls les départementssitués à l’ouest et au suddu territoire enregistrentune augmentation des 0-4 ans.

Lorque l’on superpose la carte de l’évolution des effectifs enmaternelle et celle de la densité du réseau des maternelles, on s’aperçoit que certaines régionsvont voir leurs classes se vider. Il devient urgent, à la vue de ces chiffres, d’anticiperles difficultés occasionnées par la baisse des effectifs.

1,58 ; 74,29]

[0,61 ; 1,58]

[0,36 ; 0,61]

[0,19 ; 0,36]

[0,02 ; 0,19]

1,17 ; 4,73]

[0,56 ; 1,17]

[-0,07 ; 0,56]

[-0,52 ;-0,07]

[-8,31;-0,52]

Densité du réseaudes maternelles*

Évolution des effectifsen maternelle*

1er degréenseignement catholique

Année 2005-2006

865 077élèves

(Métropole + Dom-Tom)

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26 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

Les charges financières sont lourdespour les 5 000 écoles de l’enseigne-ment catholique. « Le manque de fondspublics est compensé par les contributionsdes familles qui sont normalement prévues

pour assurer le caractère propre des établissements »,a précisé Patrice Mougeot, secrétaire généralde la Fnogec1, le 14 octobre 2006, à Antony. « Nos établissements du premier degré ont rarementles moyens d’établir des budgets dont les échéancesdépasseraient l’année… La situation immobilière estdramatique ! Il faut souvent renégocier des forfaitscommunaux pour en obtenir le juste montant. Par-tenariat et mutualisation constituent des solutions,à condition de développer en même temps, au niveaudu diocèse, une vision prospective de l’ensemble del’enseignement catholique. Et c’est dans le cadre desrégions qu’il faut engager la réflexion. »Alors, comment s’y prendre ? En guise de « travaux pratiques », DenisDalle, le secrétaire général de la directiondiocésaine de l’Ardèche, est venu exposeravec enthousiasme et dynamisme mille ma-nières de gérer la pénurie.Département de la région Rhône-Alpes,l’Ardèche compte 339 communes. Y sontimplantées 105 écoles catholiques (92 souscontrat d’association et 13 encore souscontrat simple), dont 75 comptent quatreclasses et moins.

Un constat...« Je vais donner des exemples, et non des modèles !a d’emblée précisé Denis Dalle pour exprimerle sens de sa démarche. J’ai bien conscience quenos situations départementales présentent des simili-tudes de fond – partout il y a des départements plusriches que d’autres – mais à des degrés très différents. » Le secrétaire général de la direction diocésai-ne de l’Ardèche a alors développé un constaten trois points.

Toute aide à l’investissement dans nos écoles est bloquée par la loi.« Même si la loi (qui date du XIXe siècle) ne faitqu’accorder une possibilité d’aide au financement par les collectivités locales au niveau du second degré2, elle entrouvre uneporte qui reste totalement fermée pour le pre-mier degré.« Le financement de l’immobilier est donc

bien le talon d'Achille des trésoriers de nosécoles ! Dans nos ensembles immobiliers sou-vent anciens, inadaptés à la pédagogie mo-derne, parents et bénévoles divers s’échinentà des “rapetassages” multiples. Le mobilier estdifficilement renouvelé. Des tonnes de géné-rosité sont investies par des gens qui croienten leur école et en sa mission, et se heurtent àune barrière : la pauvreté. Je pense aux écolesde Saint Barthélemy-le-Plain, d’Arlebosc, deVilleneuve-de-Berg… où les artisans ont of-fert la main-d’œuvre. Il n’est pas rare que des

parents prennent sur leurs congés,leurs week-ends pour restaurer lespeintures, les revêtements de sol,nettoyer les espaces extérieurs, fa-briquer des clôtures. La clarté, lasalubrité, l’espace, l’agrément deslocaux sont les premières et essen-tielles conditions à tout acte péda-gogique continu. L’école, surtoutcatholique, doit être un lieu de vie ! « De même que le contexte éclairele mot et lui donne son sens, lasalle de classe et ses annexes éclai-rent la lecture, l’écriture, tous lesapprentissages, et, bien sûr, la re-lation, qui, en retour, conditionnela qualité de ceux-ci . Apprentis-sages pédagogiques mais aussiéducatifs : ordre, propreté, sensdu beau, apprentissage du res-pect des êtres et des objets que leshommes façonnent, utilisent, etauxquels ils attachent du prix. Àl’école d’Ardoix (environ 1 200 ha-bitants), qui compte 85 élèves,nous avons ajouté au primaireune maternelle toute neuve, ins-tallée dans l’ancien théâtre pa-roissial dont nous n’avons gardéque les murs. Les espaces y sont

magnifiques : les parents sont heureux d’yconduire leurs enfants, et ces derniers sontravis de se trouver en un lieu aussi vivant etcoloré. »

L’indemnité de direction a fait un bond prodigieux.« Loin de moi l’intention de contester le bien-fondé de l’augmentation de l’indemnité dedirection. Elle est largement justifiée par unerecherche d’équité, encore loin d’ailleursd’être atteinte, entre les chefs d’établissementdes premier et second degrés. Mais nos nom-breuses petites structures rurales peuvent en-gloutir jusqu’à 60 % de leurs ressources dansle salaire du directeur et dans les charges affé-rentes, au grand désespoir des présidentsd’Ogec1. Un directeur d’école à classe uniquepeut coûter, par exemple, 5 215 euros an-nuels d’indemnités directoriales sur les 7 000 euros de ressources dont dispose sonétablissement. C’est un cas assez fréquent chez

Réinventer la solidarité Constats et solutions : on peut faire beaucoup, même en situation de pénurie, si on accepte de ne pas baisser les bras et d’avancer, ensemble, à petits pas…

Solidarité « à l’ardéchoise ». Dans le diocèse de Viviers, comme l’a souligné Denis Dalle, quand on va à la pêche aux idées, on ne revient jamais bredouille.

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« Des tonnes de générosité sont investies par des gens qui croient en leur école et

en sa mission, et se heurtent à une barrière : la pauvreté. »

Dossier/Faire vivre nos écoles

308 doss BAT 7/11/06 16:36 Page 26

nous. D’autre part, pour obtenir le paiementdu forfait communal, le directeur de l’école etle président de l’Ogec doivent souvent se dé-placer à la mairie et, de préférence, faire appelà un membre de l’Udogec1 pour ne pas setrouver trop directement impliqués dans lapolitique locale. En effet, le président d’Ogecpeut être un élu municipal, et il lui est difficilede privilégier une “casquette” par rapport àune autre dans l’exercice de ses fonctions. »

Les ressources de fonctionnement sontplus aléatoires dans le 1er degré quedans le 2d degré.« Les subventions communales, dans lesécoles sous contrat simple, les forfaits commu-naux, dans le cadre des contrats d’association,sont aussi divers que les milliers de collectivi-tés qui les versent ou ne les versent pas… Cequi n’est pas le cas du forfait national. « Les scolarités demandées aux familles sonten moyenne dans le premier degré de 15 eu-ros par élève et par mois, et du double, aumoins, dans le second degré. Or, les petits“coûtent” plus cher, dans la mesure où leur sé-curité et leur éducation exigent davantaged’encadrement et de surveillance. Au collège,un surveillant peut s’occuper de 80 élèves en-viron dans une cour de récréation, ce qui n’estle cas ni en maternelle ni en primaire. D’autrepart, a-t-on réalisé que des dizaines de milliersd’élèves – enfants de maternelle, enfants non-résidents dans la commune de leur école –sont accueillis dans le premier degré sansqu’aucune des collectivités ne verse un soupour leur éducation et leur instruction ? « Forts de cette prise de conscience d’une réali-té difficile, jouons la carte maîtresse : celle de lasolidarité. Dans nos départements, il n’y a pasde petits et de grands établissements. Les pre-miers ont besoin des derniers, et l’inverse esttout aussi vrai, car ce sont les multiples sourcesqui alimentent le fleuve. Déjà, dans les années90, le Comité national de l’enseignement ca-tholique incitait les établissements à s’engagerfortement dans cette voie, de sorte que “la légiti-me autonomie de tous ne tourne pas à l’isolement desplus pauvres”. Il faut régénérer et vivre la solida-rité, la développer dans les formes qui existentdéjà et en créer de nouvelles !

PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-CHRISTINE JEANNIOT

1. Les organismes de gestion de l’enseignement catholique(Ogec) sont regroupés en unions départementales (Udogec),unions régionales (Urogec) et fédération nationale (Fnogec).2. La loi Falloux prévoit que collèges et lycées d’enseignementgénéral puissent bénéficier respectivement, à hauteur de 10 %du budget de fonctionnement, d’une aide des conseils générauxet régionaux ; la loi Astier permet, sans poser de limites, le financement de l’immobilier pour les établissements profession-nels et techniques ; et la loi Rocard le fait, sans limites, pour l’en-seignement agricole. Pour le primaire la loi Goblet et la loi Falloux l’interdisent expressément.

N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 27

La solution ardéchoiseÀ Antony, Denis Dalle, secrétaire général de la direction diocésaine de Viviers, a présentéla solidarité « à l’ardéchoise » bâtie autour de quatre axes.

1. Une cotisation à l’Udogec plus élevée pour le 2d degré que pour le 1er degré.« Le second degré verse 54,85 euros par élève et par an, contre 13,90 euros pour le pre-mier degré. Des services diocésains qui profitent à tous, mais sont souvent plus utilisés parle premier degré que par le second (psychologue, animatrice-formatrice, gestionnaire, service retraite-prévoyance, etc.) sont néanmoins largement supportés par ce dernier. « D’autre part, nous avons mis au point à la direction diocésaine un service de rédaction desbulletins de salaire pour les écoles. Il est compliqué de faire le calcul des charges sociales.Nous en déchargeons les trésoriers Ogec en leur envoyant chaque mois les fiches prééta-blies pour tous les personnels Ogec, les aides maternelles, les agents d’entretien, les femmesde ménage. Ils n’ont plus qu’à signer le chèque, et ce moyennant une participation très mo-dique : environ 1,50 euro par bulletin. Ce n’est là qu’un exemple ».

2. Une caisse de solidarité immobilière.« Créée il y a longtemps, elle a pris son essor en 1981, quand l'État a remboursé aux éta-blissements 60 % de la part patronale de retraite complémentaire versée entre les années1973 et 1978. Ce qui a représenté un apport de 1 200 000 francs [soit près de 183 000 €].Le comité diocésain de l'enseignement catholique envisage, après concertation de tous, deproposer le même type d'opération au moment de la disparition définitive de l'indemnitéde départ en retraite en 2010 : il suggérera aux établissements de verser au “pot commun”une cotisation-solidarité correspondant à un certain pourcentage de la défunte “IDR”. « Le budget de cette caisse varie entre 100 000 et 150 000 euros. Elle est alimentée parune ponction sur les produits de l'Udogec, quelques contributions volontaires d'établisse-ments et les remboursements annuels des prêts consentis. La caisse peut soutenir les réali-sations immobilières de plusieurs façons : en apportant un capital,en accordant des prêts àtaux zéro, en prenant en charge les intérêts des emprunts consentis par les Ogec sous for-me de subvention, ou les frais d'étude des géomètres, des architectes, ou encore en com-binant plusieurs de ces formules d'aide.D’autre part, des organismes bancaires (Crédit mutuel, Caisse d'épargne) ont accepté deconsentir à des petites écoles des conditions de prêt semblables à celles accordées aux grosétablissements, sur simple caution morale de l'Udogec. Les moyens de la caisse étant limi-tés, il nous a semblé plus judicieux de favoriser les investissements que de les financer directement. Soixante dossiers sont en cours.« Être solidaire ne signifie pas “faire à la place de”. À Saint-Péray, nous allons construireune école maternelle et primaire qui coûte 900 000 euros ; l'Udogec apporte une subven-tion de 60 000 euros par an durant cinq ans... Dans d'autres cas, nous pouvons subven-tionner l'installation du chauffage central ou le renouvellement du mobilier. Globalement,on rénove plus qu'on ne construit. »

3. La mutualisation de certaines charges.« Mutualisation de l'IDR, de l'ancienne cotisation prévoyance collectée par l’Udogec pour les en-seignants et ramenée à un coût par élève ; mutualisation, aussi, de l'indemnité de direction, cequi, nous l'avons vu, est vital pour l'équilibre de nos petites écoles. Nous avons opté pour unemutualisation partielle afin de ne fragiliser personne : les écoles payent ou reçoivent en fonctionde leur situation par rapport à un coût plancher et un coût plafond (par élève). »

4. Le développement accéléré d'une association immobilière. L'Association d'éducation populaire pour la promotion de l'enseignement et de la cultureen Ardèche (AEPPECA) mène une politique de loyers basée non sur la valeur immobilière dubien mais sur le nombre de classes et d'élèves, et, petit à petit, des biens lui sont apportés. « Dans le domaine de la restauration, nous pratiquons le groupement d'achats et des né-gociations avec des sociétés de restauration, afin de pouvoir maintenir des prix de repas cor-rects dans les petites structures...« De fait, l'isolement et le repli sur soi sont nos plus grands ennemis. L'avenir ne résidepas seulement dans l'affirmation de notre identité, mais dans sa mise en œuvre, dans l'ac-cueil et dans la solidarité. L'audace est de croire à la liberté et de se donner les moyensde son exercice ! »

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28 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

Dossier/Faire vivre nos écoles

Pour déterminer le montant du forfait que les maires doivent verser aux écoles privées sous contrat, il faut évaluer le coût moyen d’un élève du public. Mais quelles dépenses des écoles publiques

faut-il prendre en compte pour cela ? De l’entretien des locaux au coût des transports, en passant par la rémunération des intervenants extérieurs, voici la liste des frais de fonctionnement à imputer.

Sour

ce :

Fnog

ec

Pour déterminer le coût des dépensesde fonctionnement des classes pri-maires sous contrat d’association queles communes ou EPCI1 concernésprennent en charge, ces derniers

doivent se référer au coût moyen d’un élè-ve des classes de même nature de l’ensei-gnement public, situées sur le territoire dela commune ou de l’EPCI.Le montant de la contribution s’évalue àpartir des dépenses de fonctionnement desécoles publiques correspondantes, inscritesdans les comptes de la commune ou del’EPCI. Elles comprennent notamment :m l’entretien des locaux liés aux activitésd’enseignement, ce qui inclut, outre la clas-se et ses accessoires, les aires de récréation,les locaux sportifs, culturels ou administra-tifs… ;m l’ensemble des dépenses de fonctionnementdes locaux désignées ci-dessus, telles que

chauffage, eau, électricité, nettoyage, pro-duits d’entretien ménager, fournitures depetit équipement, autres matières et four-nitures, fournitures pour l’entretien desbâtiments, contrats de maintenance, assu-rances…m l’entretien et, s’il y a lieu, le remplacementdu mobilier scolaire et du matériel collectifd’enseignement ;m la location et la maintenance de matérielsinformatiques pédagogiques ainsi que lesfrais de connexion et d’utilisation de ré-seaux afférents ;m les dépenses de contrôle technique régle-mentaire ;m les fournitures scolaires, les dépenses péda-gogiques et administratives nécessaires aufonctionnement des écoles publiques ;m la rémunération des agents territoriauxde service des écoles maternelles ;m la rémunération des intervenants exté-rieurs chargés d’assister les enseignants

pendant les heures d’enseignement pré-vues dans les programmes officiels de l’Éducation nationale ;m la quote-part des services généraux del’administration communale ou intercommu-nale nécessaire au fonctionnement des écolespubliques ;m le coût des transports pour emmener lesélèves sur les différents sites pour des activi-tés scolaires (piscine, gymnase…).Aux termes de la jurisprudence, la nomen-clature comptable utilisée par les communesn’est pas opposable aux établissements. Seulcompte le point de savoir si les dépenses encause doivent être impérativement regar-dées comme des investissements, ou aucontraire, comme des charges ordinaires2. k

1. Établissement public de coopération intercommunale.2. Extrait de la plaquette éditée par la Fnogec, à l’intention desmaires, « Votre commune, votre intercommunalité et les écolesprivées sous contrat – nouvelles dispositions », qui s’appuiesur la circulaire n° 05-206 du 2 décembre 2005.

Qui paie quoi ?

Le financement des écoles privées sous contrat

Ci-dessus les nouvelles règles applicables depuis septembre 2005 (d’après les articles 87 et 89 de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 et la circulaire n° 05-206 du 2 décembre 2005)

prend en charge les salaires

des enseignants

Participation financière :facultativeobligatoire

Elles participent à l’équilibre financier des classes maternelles et élémentaires

Leurs contributions couvrent les dépenses d’investissement et celles liées au caractère propreLes familles

L’État La commune ou l’EPCI*prend en charge les dépenses de fonctionnement

pour tous les élèves résidant sur son territoire

*Établissement public de coopération intercommunale.

Classes élémentairesClasses maternelles Classes élémentairesClasses maternelles

École sous contrat simpleÉcole sous contrat d’association

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Il n’y avait nul besoin de nouvelle loi ni denouvelle circulaire pour travailler sur laréévaluation du forfait communal », a com-menté Fernand Girard en ouvrant la tableronde sur cette question. Et le délégué

général de l’enseignement catholique de rap-peler la loi Debré du 31 décembre 1959, trèsprécise sur ce sujet : « Les dépenses de fonction-nement des classes sous contrat sont prises en char-ge dans les mêmes conditions que celles des classescorrespondantes de l’enseignement public. » Lescommunes sur le territoire desquelles exis-tent une ou des écoles sous contrat d’asso-ciation sont tenues de participer à leursdépenses de fonctionnement. Voilà donc près de 40 ans que le sujet est… d’ac-tualité. Il n’en demeure pas moins que la circu-laire du 2 décembre 2005, remplaçant celle du13 mars 1985, rénove la liste des dépenses àprendre en charge. Liste qui suscite cependantquelques contestations, certains ne voulant laconsidérer que comme « indicative ». Pourtant,poursuit Fernand Girard, « cette liste prend encompte les résultats des tribunaux administratifs inter-venus depuis 1985 et apporte des nouveautés : la loca-tion et la maintenance de matériels informatiques pédagogiques ou la rémunération d’intervenants extérieurs pour ne citer que deux exemples». Malgré ces deux lois instaurant une parité pu-blic/privé sous contrat, certains établissementsse trouvent face à une réalité tout autre, cer-taines communes ne leur versant, en effet,pratiquement aucune indemnité. « L’écart peutvarier de 0 à 1400 euros avec une moyenne de450 euros, somme bien inférieure au coût moyend’un enfant du public, qui avoisine les 750 eurosen élémentaire et plus de 1 000 euros en maternel-le. » La réévaluation du forfait communal, ins-crite dans la loi, doit donc rester un objectifconstant. Mais rien ne peut se faire sans négo-ciation et dialogue permanents.

Négocier en passant par le tribunal - Marcel Monier, directeur de l’école Notre-Dame - Saint-Joseph, à Vierzon (Cher).« Jusqu’en 2000, date à laquelle les deux écolesont fusionné, la mairie de Vierzon accordaitdes subventions à nos maternelles et primaires,mais jamais à parité avec le public (en 2001,183 € étaient accordés à nos élèves). Pour obte-nir gain de cause, faire appliquer la loi tout en

maintenant le forfait pour les maternelles,nous avons mené une première négociation,en 2000, qui a abouti à une promesse de paritéen trois ans, promesse qui n’a pas été tenue.Suite au non-respect de l’engagement de lamairie, un recours a été introduit, en 2003, de-vant le tribunal administratif d’Orléans. Un ex-pert a été nommé afin de déterminer les élé-ments à prendre compte pour obtenir le mon-tant du forfait communal. Les conclusions del’expert correspondent à quatre fois le mon-tant proposé par la mairie pour les maternelles(1 058 €) et une fois et demi pour les primaires(440 €). Le tribunal entérine avec rappel surles cinq dernières années. La note pour la mai-rie s’élève dès lors à 398 500 euros. Si les rela-tions entre les différents interlocuteurs restentbonnes, il en ressort que le maire, électorale-ment parlant, préfère une obligation de justiceà une négociation.« Finalement, la mairie effectue un premierrèglement. Cependant, le premier magistratfait immédiatement apparaître la nécessité derestreindre les coûts et met en cause la priseen charge des dépenses de fonctionnementpour les élèves de maternelle, rappelons-le,non obligatoires. « Le lobbying auprès des membres du conseilmunicipal et l’implication de ceux de la com-munauté éducative dans la vie associative lo-cale permettent de garder la possibilité de né-gocier pour ne pas perdre la prise en chargedes élèves de maternelle. « À ce jour, le maire a fait appel de la décisiondu tribunal d’Orléans. Sagement, nous avonsplacé l’argent. »

De l’obligation pour 17 écoles sur 21 du diocèse de l’Oise de passer sous contrat d’association - Marie Bugny,direction diocésaine de Beauvais (Oise).« De bonnes relations avec les maires des com-munes d’implantation des écoles nous avaientpoussés à maintenir majoritairement descontrats simples. Mais pour bénéficier du for-fait communal, et avant de négocier avec lesmaires, il a d’abord fallu convaincre nos troupesdu bien-fondé des contrats d’association.« Toute l’équipe de la direction diocésaine, ges-tionnaires et parents d’élèves se sont donc mo-bilisés sur ce grand chantier pendant deux an-

nées. Des rencontres ont été organisées dansles écoles, par secteurs – Beauvais, Compiègne,Senlis. Secteurs qui ont réagi selon les intérêtsdominants des uns et des autres. Ici, certainsparents s’y opposaient, confondant sans doutele passage sous contrat avec un passage horscontrat. Là, les gestionnaires craignaient despertes financières qui pouvaient être justifiées.Les petites écoles sans groupe scolaire associése sentaient, en effet, particulièrement vulné-rables. Cet argument financier nous a incités àétudier tous les budgets des écoles, et nousavons constaté qu’elles étaient toutes défici-taires, y compris celles sous contrat simple. « Nous avons ainsi reçu l’adhésion et laconfiance des communautés éducatives quiont compris que nous ne cherchions pas àvendre notre âme. Ainsi, avons-nous pucalculer le coût d’un élève du public pourobtenir des élus ce que la loi nous autorisaità demander. « En juin 2005, quatre écoles de Beauvais re-présentant 1 200 élèves passent sous contratd’association. Forts de cela, nous démarchonsla mairie qui nous propose un forfait inférieurà la somme préalablement versée. Une véri-table déception. Après avoir calculé le coûtmoyen d’un élève du public (en maternelle eten élémentaire), grâce au logiciel de la Fno-gec, nous avons repris les négociations etavons obtenu un forfait de 730 euros pourtoutes les maternelles et primaires de Beau-vais. Une « happy end », car nous aurions peut-être été contraints de fermer une des écolesfrappée d’une mise en demeure de réaliserdes travaux pour mise aux normes. »

PROPOS RECUEILLIS PARÉLISABETH DU CLOSEL

Préalable. Marie Bugny, directrice diocésaine adjointe de Beauvais, souligne qu’avant d’entamer toute négociation, il faut convaincre les écoles de choisir le contrat d’association.

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Réévaluer le forfait communalLa réévaluation du forfait communal est un objectif constant

qui nécessite des négociations permanentes.

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30 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

Le forfait communal est un droit incon-testable », a martelé Fernand Girard,délégué général de l’enseignementcatholique, pour introduire le sujetde la participation des communes

d’origine au forfait d’externat des élèves non-résidents, dans le public comme dans le privésous contrat. Et, pour étayer cette légitimité,contestée par de nombreuses collectivités locales,Fernand Girard a simplement rappelé le cadrelégislatif : la circulaire du 2 décembre 2005 sti-pulant les modalités de ce financement se réfè-re, en effet, à deux lois – celle du 13 août 2004relative aux libertés et responsabilités locales,dont l’article 89 – découlant d’un amendementproposé par le sénateur Michel Charasse – estconfirmé par la loi Fillon d'orientation et deprogramme pour l'avenir de l'école du 23 avril2005.

Malgré la polémique, le principe de paritéentre enseignement public et enseignementprivé sous contrat est donc solidement établi.Et ce même si, dans les faits, la participationdes communes aux forfaits des enfants habi-tant sur son territoire mais scolarisés ailleursconnaît des applications variées : « Parfois lescommunes mettent en place des systèmes de com-pensation. Il faut alors estimer la valeur de cettecompensation pour connaître le coût réel de l’élèvedans l’enseignement public. Dans les cas où lacommune d’implantation d’une école publique neréclame pas de contribution, elle abandonne sacréance. Mais cela n’annule pas pour autant ledroit au forfait communal pour les établissementscatholiques », a précisé Fernand Girard.Il a aussi évoqué le recours déposé en févrierdernier auprès du Conseil d’État par le Comi-té national d’action laïque1 (Cnal). Il a rappeléque cette démarche ne devait pas faire douterles directeurs d’école de leur bon droit : « Encours d’examen, ce recours ne suspend pas l’appli-cation de la circulaire. Par ailleurs, quelle quesoit la décision rendue, elle ne pourra pas remettreen cause la loi, mais seulement modifier ses moda-lités d’application. »Le litige vient de ce que la scolarisation d’en-fants dans une autre école publique que celle deleur commune est réglementée par la carte sco-laire ou par l’obtention d’une dérogation sou-mise à des critères précis. Certains maires vou-draient pouvoir réguler de la même manièreles forfaits à verser aux établissements privéssous contrat. Or, cela porterait atteinte au prin-cipe constitutionnel de libre choix des familles.

Médiation préfectoraleL’enseignement catholique peut donc seprévaloir de deux lois en faveur du forfaitcommunal, et d’un principe constitution-nel, par définition inattaquable. Loin d’êtreperdue, la bataille semble donc bien enga-gée. Et le délégué général a encouragé leschefs d’établissement « à surtout ne pas baisserles bras, et au contraire, à se remobiliser pour ou-vrir le dialogue ».Un dialogue dont le ministère de l’Intérieur aprécisé les modalités aux préfets, en mai der-nier. En attendant la décision du Conseil d’État, il a préconisé que les communes de ré-sidence n’ayant pas d’école publique commen-cent à verser une contribution en fonction de« leurs ressources, du nombre d’élèves concernés etdu coût moyen par élève ». En cas de blocage des

négociations, l’arbitrage revient au préfet,après avis du conseil départemental de l’Édu-cation nationale (CDEN).Et cette médiation préfectorale s’avère pré-cieuse, comme le démontre l’exemple d’Au-tun (Saône-et-Loire), présenté par son direc-teur diocésain, Paul Ducarouge : « Les préfetsdoivent désormais se positionner et cadrent ainsiles maires », a-t-il résumé. La preuve dans lediocèse où la situation, longtemps bloquée, aévolué récemment : « Fin août, le préfet aconvoqué une réunion avec l’association localedes maires de France, des représentants de l’ensei-gnement catholique et l’inspecteur d’académie,pour demander l’application de la circulaire. Uneinitiative qui a porté ses fruits, puisque, dans lafoulée, deux maires ont tout de suite engagé lesnégociations. »

Cette incitation hiérarchique favorable, quis’exerce aussi dans la Nièvre et en Côte-d’Or, doit permettre aux chefs d’établisse-ment de faire valoir leur droit sereinement.Mais en restant diplomates. Paul Ducarouge

Forfait des non-résidents : « Ouvrez le dialogue ! »Détermination dans les requêtes,

souplesse dans la négociation et collégialité de l’action…, voilà les recommandations

données sur la question du forfait communal

des élèves non-résidents dans la commune

d’implantation de leur école.

Dossier/Faire vivre nos écoles

L’enseignement catholique peut se prévaloir de deux lois

en faveur du forfait communalet d’un principeconstitutionnel,

par définition inattaquable.

Fernand GirardDélégué général de l’enseignement catholique

Paul Ducarouge Directeur interdiocésain d’Autun et Nevers

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nts : « Ouvrez le dialogue ! »a ainsi appelé à faire preuve de « souplesse etde douceur […]. Il faut toujours privilégier l’ex-plication. Et ne pas sommer un maire d’honorerses factures impayées, sans autre forme de préam-bule ! » Autre conseil : mieux vaut ne paschercher à étendre trop rapidement le for-fait à toutes les communes de résidence,mais plutôt privilégier celles qui regroupentla majorité des élèves.

Avancée prometteuseEn Mayenne aussi, le directeur diocésain,Hervé Bonamy, a agi avec fermeté mais pré-caution, en s’appuyant toujours sur le ca-drage préfectoral. Il a voulu jouer la cartede la conciliation, et aucune revendicationn’a été adressée directement aux com-munes pour cette année 2006. Cette prudence devrait aboutir sous peu à lasignature d’une « convention pour la mise enœuvre en Mayenne de la prise en charge du for-fait d’externat des élèves des écoles privées non-résidents ». Corédigé par tous les partenairesconcernés à l’occasion de deux réunions detravail convoquées par la préfecture, en juinpuis en septembre, ce document pose lesconditions des négociations. En outre, deuxparagraphes incitatifs plaident pour un traite-ment favorable des requêtes « concernant lesmaternelles, pour lesquelles la contribution n’estpas obligatoire » et prévoient la prise en comptede la question du forfait dans le glissementprogressif de la compétence scolaire à l’éche-lon intercommunal. Enfin, pour parachever

ce dispositif, « un comité de consultation réunis-sant les différents acteurs se chargera d’examinerles cas particulier, en s’en remettant à l’arbitragedu préfet en cas de désaccord ».Hervé Bonamy a conclu en soulignant qu’ilimputait cette avancée prometteuse au respectd’une « discipline collégiale » qui a permis queles Ogec2 n’agissent pas isolément et qu’unerègle commune s’impose pour tous les établis-sements.

VIRGINIE LERAY

1. Le Cnal regroupe les parents d'élèves de la Fédération desconseils de parents d'élèves (FCPE), l'Union nationale des syndi-

cats autonomes (Unsa) Éducation, la Ligue de l'enseignement etles délégués départementaux de l'Éducation nationale. Le Conseild’État devrait rendre son avis avant la fin de l’année 2006.2. Organisme de gestion de l’enseignement catholique.

N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 31

uRetrouvez sur internet les textes de loi cités danscet article :

– Circulaire n° 2005-206 du 2 décembre 2005 :www.education.gouv.fr/bo/2005/46/MENB0502677C.htm– Loi n° 2004-809 du 13 août 2004 :www.admi.net/jo/20040817/INTX0300078L.html – Loi du 23 avril 2005 :www.admi.net/jo/20050424/MENX0400282L.html

Savoir +

Une négociation bien menéesHervé Audor, du service juridique de l’Urogec*

Centre, revient sur une négociation menée avecune petite commune d’Indre-et-Loire.« Nous avons mené une négociation fructueuse au-près de la commune de Louestault (500 habitants),dépourvue d’école et où résident une vingtaine descent élèves de l’école voisine Sainte-Eugène**, à Neu-vy-le-Roi.« Il faut noter que la direction diocésaine de Toursavait préparé le terrain : d’une part, elle a réuni leschefs d’établissement pour les assurer de leur bon droit et les informer des modalités tech-niques à suivre lors des négociations. D’autre part, elle a rencontré le préfet et envoyé à tousles maires du secteur un courrier rappelant les règles en vigueur, tout en manifestant une volonté de dialogue.« Fort de ce soutien institutionnel, le président de l’Ogec a donc entamé les discussions avecle maire de Louestault qui l’a reçu en même temps que la directrice de l’école, un membre del’Apel*** résidant dans la commune, et moi-même comme représentant du diocèse. Nousavons commencé par un simple rappel de la loi. Puis nous avons avancé l’argument, plus po-litique, du geste fort que représenterait cette contribution pour ses administrés.« Ensuite, nous avons abordé le détail de la négociation. Le professionnalisme de l’Urogecnous a beaucoup aidés, en nous permettant de fournir des chiffres attestant du sérieux denotre démarche. Nous avons présenté le coût annuel par enfant et par niveau pour l’école,comptabilité analytique à l’appui, en toute transparence. Nous avons aussi donné, à titre decomparaison, les moyennes départementales des forfaits versés. De son côté, Madame le mai-re nous a fait valoir que cette nouvelle charge publique représenterait une hausse de 2,4 %des impôts locaux. Une somme certes considérable pour une petite commune, mais négli-geable au regard de ce que coûterait l’ouverture d’une école publique, lui a-t-on objecté.« Au final, nous avons obtenu 6 000 euros par an, correspondant à un forfait de 300 eurospar enfant, primaires et maternelles confondues. Cette somme – soit 25 % des recettes pu-bliques de l’établissement – va notablement améliorer la situation de cette école qui ne rece-vait auparavant que les forfaits des 30 élèves résidant à Neuvy-le-Roi. »

PROPOS RECUEILLIS PAR VL

* Union régionale des organismes de gestion de l’enseignement catholique. Adresse : 33 rue Blaise-Pascal, BP 4123 -37041 Tours Cedex 1. Tél. : 02 47 60 26 00.** Adresse : 4 rue de Rome, 37370 Neuvy-le-Roi. Tél. : 02 47 24 40 49.*** Association des parents d’élèves de l’enseignement libre.

Hervé BonamyDirecteur diocésain de Laval

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Dossier/Faire vivre nos écoles

MutualisationJacques Giroux (président de la Fnogec) : C’estune nécessité impérative que de revoir le pa-trimoine immobilier du 1er degré, compte te-nu de l’état de certains établissements. Nousavons été alertés par les Apel2. Des parentsconstatent qu’il est difficile de scolariser leurenfant dans l’enseignement catholique, cer-taines écoles étant à la limite de l’insécurité. Orles petites écoles n’ont pas les moyens de faireface aux dépenses, seules. Solidarité et parte-nariat peuvent être mis en œuvre, mais avanttoute chose il faut réaliser un audit et élaborerune prospective. Nous avons créé une com-mission nationale avec l’Unapel, chargée d’éla-borer des règles de gouvernance du finance-ment des différents postes touchant à la solida-rité, dont l’immobilier. Les instances de l’ensei-gnement catholique devront prendre des dé-cisions à tous les niveaux, dont celui de l’épis-copat. Nous ferons des propositions régio-nales, voire nationales. Louis Lacôme (président du Snceel) : Pas facilede parler de solidarité quand tous les établisse-ments d’un diocèse sont en difficulté ! La soli-darité diocésaine ne suffisant pas dans cer-taines régions en voie de désertification, ilnous faut réfléchir à d’autres périmètres. Maisle 1er et le 2d degré ne peuvent s’ignorer – mê-

me si la mutualisation, quand on toucheà l’argent, cela fait peur ! On peut com-mencer par prêter du matériel, au dé-but, pour comprendre ce qu’est la soli-darité, ou mettre à disposition des per-sonnes ressources salariées de l’Ogec3. Yann Diraison (président du Synadec) :L’indépendance conduit tout le mondedans le mur. Certains exemples de mu-tualisation présentés ce matin peuventêtre modélisés. Véronique Gass (présidente de l’Unapel) :Le mouvement des Apel a été souventprécurseur en matière de solidarité.L’Unapel a depuis longtemps une com-mission de solidarité nationale pour lesécoles. Or nous n’arrivons plus à faireface aux demandes !

Forfait Véronique Gass : Cela fait dix ans que le mou-vement des Apel travaille sur le problème desforfaits communaux. Aujourd’hui, noussommes impliqués dans la poursuite des négo-ciations avec détermination et sérénité. Il y ades signes forts à donner de la part des pa-rents. Et pourtant, 50 % des responsables desUdapel4 ne sont pas sollicités pour travailleravec les cellules diocésaines ! Les parents ontune place importante car ce sont leurs enfantsqui remplissent les écoles, et ils contribuent financièrement. Nous sommes des citoyens,des électeurs : le poids des familles peut êtreun apport pour l’enseignement catholique, etnon une charge. Les parents méritent, de parleur engagement, que leur liberté de choix soitmaintenue et leur place reconnue. Yann Diraison : Les exemples qui nous ont étéprésentés vont donner du courage à tous.Nous avons eu la preuve qu’on peut faireavancer les choses. La charge est lourde, maisil faut la reprendre. Cela n’a jamais été facile.Nous n’avons jamais rien obtenu sans de so-lides batailles. Et maintenant, au travail ! Jacques Giroux : Aujourd’hui, il faut reprendreles négociations car nous avons eu l’impression,au niveau national, que ces derniers tempscelles-ci ralentissaient, voire pour certainsqu’elles entraient en phase d’attente. Desexemples de négociations réussies ont été pré-sentés ce matin. Les outils de la Fnogec peuvent

y aider. Dans le Guide des responsables d’écoles catholiques sur le financement des écoles privées sous contrat [cf. p. 33], on trouve par exempledeux programmes d’évaluation du coût del’élève du public (pour une commune de moinsde 3 500 habitants et pour une commune deplus de 3 500 habitants). D’autre part, pourépauler Anne Barré [juriste], nous avons recrutéSophie Pouverreau qui apportera une aidesupplémentaire dans les négociations. La Fno-gec a aussi formé une centaine de personnesressources dans ce but. Ce sont des spécialistesqui ont déjà négocié dans différentes com-munes. On peut faire appel à eux, même si leurnombre est encore insuffisant. La Fnogec ac-compagne par ailleurs dans les contentieux. Louis Lacôme : Il y a urgence à trouver des financements pour les petites écoles. Quandnous avons des maires qui freinent, s’adresserau préfet est la démarche appropriée. Si onn’essaie pas, on n’a rien ! Au moment où lesévêques vont débattre de la place de l’ensei-gnement catholique, démontrons-leur que lesécoles se donnent les moyens de remplir leurmission. Remobilisons-nous !

Carte scolaireVéronique Gass : Quand certains voient com-me conséquence de l’application de cette loil’entrée de l’enseignement catholique dans lacarte scolaire, nous réagissons vigoureuse-ment. Nous ne souhaitons pas entrer dans cet-te carte, ni même que se mette en place unecarte scolaire interne à l’enseignement catho-lique. Le libre choix des familles doit êtrerespecté. La survie des petites écoles est né-cessaire, et la possibilité de choisir le projetd’une école doit exister aussi. Nous devonsmaintenir des écoles avec des dynamiquesdifférentes.

PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE HORGUELIN

1. Respectivement : Syndicat national des directeurs et direc-trices d’écoles catholiques ; Syndicat national des chefs d’éta-blissement d’enseignement libre ; Union nationale des asso-ciations de parents d’élèves de l’enseignement libre ; Fédérationnationale des organismes de gestion de l’enseignement catholique.2. Association des parents d’élèves de l’enseignement libre.3. Organisme de gestion de l’enseignement catholique.4. Union départementale des associations de parents d’élèvesde l’enseignement libre.

La parole est aux présidentsYann Diraison (Synadec), Louis Lacôme (Snceel), Véronique Gass (Unapel), et Jacques Giroux (Fnogec)1,

se sont exprimés sur la mutualisation, la réévaluation du forfait et la carte scolaire, le 14 octobre 2006 à Antony.

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Et les parents ? Véronique Gass le déplore : 50 % des responsables des Udapelne sont pas sollicités pour travailler avec les cellules diocésaines sur la réévalua-tion des forfaits communaux.

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Que faire à l’égard d’un secrétaire généralde préfecture qui déclare ne pas vouloirappliquer la loi ?Il paraît invraisemblable qu’un secrétairegénéral de préfecture refuse d’appliquer laloi. Une telle attitude paraît incohérente,puisque tant la circulaire du 2 décembre2005 que le relevé de conclusions du mi-nistère de l’Intérieur de mai dernier met-tent les préfets au centre du dispositif denégociation du forfait communal desélèves non-résidents. Si le préfet lui-mêmecouvre une telle attitude, faites-le savoir augroupe national de pilotage du forfaitcommunal qui se chargera de faire part dublocage préfectoral au ministère de l’Inté-rieur.

Quid des évaluations de coûts d’élèves du public qui doivent être réalisées par l’inspecteur d’académie ?Ce point est délicat, car en réalité les inspec-tions d’académie ne sont pas outillées pourréaliser de telles évaluations qui ne relèventpas de leurs compétences habituelles. Ilconvient de leur proposer votre aide. Vousdisposez de chiffres et d’outils (les pro-grammes d’évaluation du coût de l’élève dupublic de la Fnogec), et vous pouvez utile-ment élaborer une grille d’enquête à destina-tion des communes, reprenant les postes dedépenses listées dans l’annexe de la circulai-re du 2 décembre 2005. Si un représentantde la cellule peut travailler avec le service dela préfecture qui dépouille cette enquête, cela posera les bases d’un partenariat qui serafructueux pour vos écoles. C’est un investisse-ment de la part de la cellule diocésaine quipeut être très payant à terme.

Quelle démarche faire si une communautéurbaine a décidé d’un montant de forfaitpour les élèves non-résidents inférieur à celui de la commune-siège ? L’incohérence d’une telle différence peutparaître frustrante. Toutefois, il importe,dans un premier temps, d’obtenir ce finan-cement et de le faire évoluer vers la parité aufil des ans. En outre, la circulaire du 2 dé-cembre 2005 prévoit un plafond : le montantde la participation versée par la commune

Pour une solidarité positiveLes problématiques d’équité et de solidarité évoquées, ainsi que les initiatives présentées,

ont soulevé de nombreuses questions de la part des participants à la journée nationale du 14 octobre 2006. Anne Barré, juriste à la Fnogec, répond aux plus fréquentes d’entre elles.

pour un élève fréquentantune école publique d’uneautre commune. Si la ré-partition intercommunaledes charges de l’enseigne-ment public est fixée à untaux inférieur, vous obtien-drez difficilement un arbi-trage en votre faveur de lapart du préfet.

Comment peut-on être sûrqu’il n’y aura pas de remiseen cause du financement desclasses maternelles ? On ne peut pas donner d’as-surance, hélas, dans ce do-maine. Les communes peuvent revenir surle financement de ces classes, dès lorsqu’elles respectent les délais prescrits dans laconvention de financement. Même si lecontrat d’association avec l’État vise lesclasses maternelles et que la commune àl’époque et depuis a toujours financé cesclasses (Cf. « Guide des responsables d’écoles ca-tholiques », p 16). Il reste cependant la pres-sion politique des parents d’élèves de lacommune…

La solidarité est souvent diocésaine, ne faut-il pas l’élargir à la région et/ou à l’interdiocèse pour les départements pauvres en établissements ? C’est une remarque tout à fait fondée. En ef-

fet, pour qu’une solidarité soitdes plus efficaces, il est essentielde pouvoir la développer surune grande variété d’établisse-ments. Force est de constaterque dans des diocèses où l’en-seignement catholique est peuimplanté, cette diversité n’estpas suffisante et que, dans cesconditions, la solidarité doitêtre un enjeu interdiocésainou régional. Pour pouvoirmettre en œuvre une politique

solidaire, il faut obtenir la parti-cipation de chacun (écoles, col-lèges, lycées, en zone rurale ouurbaine).

Les premières questions qui doivent êtreposées sont : une solidarité pour quoi faire ?Avec quels moyens ? Ce sont ces préalablesqui vous amèneront à la définition du péri-mètre de la solidarité. Plus vous disposerezd’une variété d’établissements, plus vouspourrez avoir les moyens d’actions néces-saires à la solidarité. Une solidarité positi-ve, c’est une solidarité qui a des moyens etqui est acceptée par tous. Elle ne doitdonc pas reposer que sur les seuls établis-sements dits « riches », ou ne concernerque des établissements sans moyens finan-ciers. Elle doit pouvoir être supportableéconomiquement par chacun, la défini-tion du périmètre géographique est unélément essentiel de réussite. k

Anne Barréjuriste à la Fnogec

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Des outils pour agir avec rigueursLa Fnogec vient de publier le « Guide des responsables d’écoles catholiques sur le finance-

ment d’écoles privées sous contrat ». Ce document présente avec une très grande clarté :les types de contrats conclus entre l’État et les écoles privées, la convention municipale dans lecadre du contrat simple, le forfait communal dans le cadre du contrat d’association, les outils d’éva-luation et de négociation, les mesures sociales possibles en faveur des élèves, le champ des contri-butions des familles. En annexe, il expose une reprise de textes de lois, des modèles de conventionet des cas de jurisprudence.D’autre part, la Fnogec a mis au point des logiciels d’étude comptable et de simulation sur l’éva-luation du coût d’un élève du public pour les maternelles et les classes élémentaires en fonctionde l’importance de la commune (- de 3 500 ou + de 3 500 habitants).

Pour obtenir ces documents et produits, s’adresser à la Fnogec, 277 rue Saint-Jacques, 75240 Paris Cedex 05. Tél : 01 53 73 74 40. Fax : 01 53 73 74 44. E-mail : [email protected]

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34 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

AMÉLIE ESSESSÉLa terre est sa maison

Amélie Essessé prône une architecture durable, en lien avec l’environnement. Sa passion pour les maisons de terre lui est venue de son apprentissage auprès des femmes kassena

du Burkina-Faso. Elle veut aujourd’hui la partager avec les enfants de France.

portrait

ÉLISABETH DU CLOSEL

Elle a beaucoup bataillé pour devenirarchitecte, Amélie Essessé. Être femmeet noire de surcroît ne l’a pas aidée pourse glisser dans la profession. Peu impor-

te, elle a pris sa vie et ses difficultés à bras-le-corps et fini par trouver sa place sur un terrainoù les hommes la regardaient, incrédules. « Vousêtes architecte, mais vous savez faire des plans ? »lui demandait-on lorsque, fraîchement diplô-mée, elle voulait intégrer un cabinet. Architecte ? Préférons le mot de « bâtisseuse »,cela convient mieux à l’approche de cette jeu-ne femme, également expert auprès del’Unesco pour le classement au patrimoinemondial de l’habitat de terre africain. Car Amélie ne veut pas construire n’importequelle maison. Pas n’importe où. Pas n’impor-te comment. « Je ne veux pas concevoir des boîtesminuscules dans lesquelles les gens vont s’entasser.Je ne peux pas imaginer faire de l’architectureéconomique, vide de sens. Il m’est impossible decouper un habitat de son environnement. » Troisphrases qui en disent long sur son combatpour une certaine éthique de l’architecture.Mais ces limites qu’elle s’impose, par souci dubien-être de l’autre, l’ont obligée à prendredes chemins de traverse et à explorer des voiespeu courantes. Rien, a priori, ne la prédisposait à suivre cettefilière. Fille d’un ingénieur en aéronautique etd’une biologiste, Amélie est née en France,mais nous vient du Cameroun, de Douala. Pasfacile d’évoquer avec elle ce pays dans lequelelle a grandi jusqu’à l’âge de 15 ans. Elle lecontourne, l’évite. Puis, sans un mot, elle tirede ses rayonnages un livre des années 1950sur l’architecture du Cameroun. « Le Camerounest là, en images. Je voudrais écrire l’histoire architecturale de Douala. » Elle se tait un moment. Puis évoque, avec unepointe de regret, les « cases-obus1 » « dont s’oc-cupe “déjà” un grand frère architecte ». Et tout©

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d’un coup, elle lâche : « Peut-être êtes-vous devant une reine ! Je suis descendante de deuxchefferies. Nous sommes un peuple de l’eau. Tousnos rituels se font dans cet élément naturel. Doualaétait une chefferie à l’origine. Pour moi, c’est ungrand village. »

Elles sont là ses racines ! Bien vivantes ! Amélielivre alors quelques souvenirs. La « grandemaison avec jardin » de ses parents et celle deses grands-parents, « en planches, avec un sol enterre battue qui gardait toujours la fraîcheur ».Des images heureuses auxquelles on l’arracheen l’envoyant en région parisienne, faire sesétudes secondaires. « J’avais froid, je vivaisdans une minuscule chambre dans un internat. Jen’étais vraiment pas bien. » Mais elle s’accroche.Pas d’autre choix. « J’ai suivi une formation degénie civil et bâtiment. J’aimais bricoler, toucher àtout, et j’avais besoin de choses concrètes, ma-nuelles. Après mon bac, j’ai intégré une écoled’archi, à Charenton puis à la Villette. Mais, entant que technicienne, je ne maniais pas très bienle crayon. Je savais conceptuellement concevoirun bâtiment. Et m’assurer que les fondationsétaient solides. Seulement, comme tous les techni-ciens, j’étais mal perçue par les artistes qui fai-saient de belles architectures, mais ça ne tenait ja-mais debout. » Marginalisée parce que femme issue du mon-de technique et du continent noir – trois « handicaps » majeurs… –, Amélie cherche àtout prix à retourner la méfiance qu’elle inspi-re en vision positive. « Avec un petit grouped’étudiants africains, nous avons organisé uncolloque pour montrer les richesses architecturalesde nos pays. Des anthropologues, des ethnologues,des experts, des ingénieurs africains et européensy ont pris la parole. » Nous sommes en 1994. Amélie se lance égale-ment dans des projets de coopération et de dé-veloppement. Et le colloque « Femmes bâtis-seuses d’Afrique » qu’elle monte l’année sui-vante lui révèle ce qui va devenir sa passion :l’architecture peinte des femmes kassena duBurkina Faso. Hasard des rencontres, on lui demande à lamême période d’aller faire une étude pour unprojet d’école et de bibliothèque dans une villeburkinabée. À Ouagadougou, Amélie va dé-couvrir « en vrai » l’architecture kassena. « La forme, les peintures, les matériaux : tout estsymbole. C’est une architecture qui vous parle di-rectement. Qui vous enseigne. Vous donne des

frissons. Qui dégage une sensualité et une forcepar ses volumes, ses mouvements. J’en suis littéra-lement tombée amoureuse. C’était la révélation detout ce que je recherchais. »Commence alors pour Amélie une singulièreaventure humaine. Elle va s’immerger totale-ment dans ce pays qui devient en quelque sor-te un point d’ancrage. Elle dit : « Les femmeskassena m’ont baptisée “Katirou”, “la femme quiconstruit en terre”. » Elle va apprendre àconstruire selon leur tradition. Elle s’imbibede la culture, apporte, en l’adaptant, son sa-voir-faire appris en France. « Toute constructionest liée à des rituels. Rien n’est fait au hasard. Ontient compte des matériaux, de l’orientation, duclimat, de l’environnement… Pour moi, c’est del’architecture contemporaine, et non de l’architec-ture traditionnelle. La maison, c’est la créationd’une vie. Chez les Kassena, la case est ronde pourles femmes. À l’instar du fœtus dans le ventre desa mère, cette architecture représente le pouvoir decréer l’univers dont les femmes sont détentrices.On construit en terre. Les femmes m’ont enseignécomment faire les enduits, la peinture, les restau-rations. Je me suis imprégnée de tout cela pourconstruire mon école et élaborer un projet de bi-bliothèque. Projet auquel j’ai associé les popula-tions. »

Mémoire collective Car, pour Amélie, on ne sépare pas « architec-ture » et « développement ». « Il est urgent depromouvoir dans les villes l’architecture tradition-nelle menacée, en adaptant aux pratiques localesune technique de construction nouvelle. Nos villesafricaines sont aujourd’hui à l’image des villes eu-ropéennes, construites en matériaux qui ne respec-tent pas toujours l’environnement et qui, de plus,sont très coûteux. » Sa démarche d’expert au-près de l’Unesco va dans le même sens : « Pré-server et reconsidérer cette architecture qui s’estformée au cours des millénaires, qu’elle soit en terre, en pierre, en bois…, c’est conserver une mé-moire collective. » Profondément touchée par les femmes kasse-na, Amélie s’en est aussi allée vers d’autrescontrées et d’autres traditions. À la rencontredes femmes touaregs du Niger notammentqui, elles aussi, lui ont beaucoup apporté. Ellen’oubliera jamais la visite de cette Touareg enFrance : « Impossible de lui faire prendre le métro.Ce sont des peuples de la marche, mais marchersur du béton, pour elle, c’était de la folie. Elles’étonnait de voir des gens dormir dans la rue,sans toit. J’avais beau lui montrer notre ceintureverte, elle ne cessait de me répéter : “Vous avez debeaux édifices, mais vous n’avez plus aucuncontact avec la terre. Où pouvez-vous puiservos énergies” ? »

De l’énergie, Amélie n’en manque pas. C’esten France, aujourd’hui, qu’elle veut faire dé-couvrir ces constructions en terre (cf. encadré).Faire découvrir ce travail sensuel, cette « intelligence de l’architecture ». k

1. Case traditionnelle au Cameroun qui tire son nom de sa for-me conique, striée de cannelures qui servent à la fois d’écha-faudage, de contreforts et de système d’évacuation des eaux.

Pour Amélie, on ne sépare pas « architecture »

et « développement ».

Une case à l’écolesEn 2003, dans

le cadre de la Se-maine de la terre,Amélie Essessé inves-tit un bout de trottoir,avenue Daumesnil, àParis, pour construireune cabane en terre.Intrigués, les curieuxaffluent. Juin 2006,dans une école de Bre-tagne – Paul-Émile-Victor, à Ercé-près-

Liffré (Ille-et-Vilaine) – dont le projet d’année étaitune sensibilisation à l’Afrique, elle propose de re-nouveler l’opération. Enfants, profs, parents, toutle monde s’y met. À partir de terre mélangée à del’eau et de la paille, ils forment des boules qu’ils po-sent les unes sur les autres. En une semaine, les murssont montés. La toiture est couverte de chaume.Puis vient le temps des finitions. Chacun apprendla peinture, les décors. Une grande fête clôture l’an-née autour de la maison. Ce qu’Amélie aime fairepasser, outre une éthique architecturale (lire notrearticle), ce sont les valeurs du travail en commun, lerespect de l’autre, la valorisation mutuelle. Elle tra-vaille avec les jeunes depuis qu’elle est étudiante.Dans les écoles, mais aussi les collèges et les lycées.Sur des projets de maquettes ou de vraies maisons.Un des buts est aussi de montrer à la jeunesse afri-caine imbibée des images souvent négatives ren-voyées par le petit écran, que leurs pays d’origineont une grande richesse culturelle. EDC

Contact : Amélie Essessé, Association Bâtir et Développer. Tél./fax : 01 43 43 51 09 – Email : [email protected] : www.batiretdevelopper.c.la

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tous d’accord pour résumer leurrencontre par un « win-win ». Com-me chacune des deux manifesta-tions annuelles du Projet Dodi2, lancépar Vincent Malais, le professeurd’anglais du collège : « C’est en effetun échange donnant-donnant. Cessorties permettent aux Britanniquesde découvrir les environs, de mieuxs’intégrer, et aux collégiens de parlervrai. Ils réalisent ainsi que l’usaged’une langue étrangère peut leur êtreutile, pas seulement dans un avenirlointain, mais maintenant et sur lepas de leur porte. » Faire participer les Britanniquesaux cours d’anglais. Une évidence

pour des Britanniques fraîche-ment arrivés. Ils apprennent ainsique la région possède aussi ses co-rons. Pierre Gréau, le présidentde la société d’histoire locale leur afait revivre ce passé minier, devantun ancien chevalement3. « C’estun plus de transmettre notre histoireà des jeunes et à des étrangers ;d’ailleurs plusieurs Anglais adhè-rent déjà à notre club », fait-il re-marquer. Plus loin, les équipes re-montent le temps jusqu’en 1794,avec les guerres de Vendée, évo-quées à l’occasion de la visite duFief Mignoux. Cette ancienne demeure aristocratique d’un mé-decin4, philanthrope et gouver-neur de la région, a survécu auxpillages des « colonnes infernales »de la Révolution.Les Anglais, ravis, multiplient lesquestions, traduites aux guidesavec l’aide des collégiens. Ces der-niers consignent les réponses, ànouveau en anglais, dans le ques-tionnaire élaboré pour l’occasionpar l’autre classe de 4e du collège.Dernière étape de ce rallye 2006,

Un professeur du collège Saint-Joseph1, à La Châtaigneraie (Vendée), organise des rallyes auxquels sont invités les nombreux Britanniques expatriés des environs. Un projet concret et transversal pour les élèves, qui allie découverte du patrimoine et échanges linguistiques.

VIRGINIE LERAY

Comment traduisez-vouswin-win ? » demandeChris Skerry. « Gagnant-gagnant ! » répondenten chœur les deux col-

légiens de Saint-Joseph qui vien-nent de passer la journée avec Chriset son épouse, lors d’un rallye fran-co-anglais dans le village de Saint-Maurice-des-Noues (Vendée). Il aparfois fallu ruser et recourir audictionnaire ou au langage dessignes pour se faire comprendre,mais les 24 élèves de 4e et leurs24 coéquipiers britanniques sont

Initiatives /collège / langue vivante

en Vendée où, comme dans leSud-Ouest, ils sont nombreux às’expatrier. Sauf que Vincent Ma-lais est le premier à s’être lancé,voilà sept ans. Et que ses activi-tés franco-anglaises, si elles s’ins-crivent dans le cadre des iti-néraires de découverte, dépas-sent le simple apprentissage de la langue. Chaque année, leséquipes du rallye découvrent, eneffet, les spécificités de l’une desdix-neuf communes du pays deLa Châtaigneraie. Une véritableimmersion dans le patrimoinetant pour des adolescents, parfoispeu au fait de leurs racines, que

Rallyes franco-anglaisen Vendée

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Échanges et ouverture. Collégiens et Britanniques ont beaucoup appris les uns des autres au fil des visites oulors de la correction réciproque d’une dictée franco-anglaise.

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Maurice-des-Noues font donc,eux aussi, partie des équipagesfranco-anglais. Et ils s’amusentdes rudiments de vocabulaire gla-nés au fil des visites : « Quick, çaveut dire vite… alors quick, quick,quick ! » s’égosille un petit blondi-net alors que sa coéquipière an-glaise assemble les morceaux d’unpuzzle, une des épreuves lu-diques de la journée. « Cela donneun déclic pour les langues chez denombreux enfants. En plus, la vie del’école est dynamisée, ce qui est im-portant, dans une petite commune »,relève Michel Gandriau, le direc-teur de l’école.

Jeu de l’oie très britishMoment phare du rallye, le dé-jeuner champêtre (qui réunitune centaine de convives) don-ne la mesure de l’événement,d’ailleurs soutenu par les com-merçants et les élus du canton(cf. encadré) : « Le collège sort deses murs et crée du lien entre les ha-bitants, grâce à des professeurs im-pliqués dans la vie locale », se félici-te son directeur, Jean-PierreMaupetit.Outre Vincent Malais et Jean-Pierre Tricoire, l’organisation deDodi mobilise aussi une dizaine deprofesseur retraités. Bref, tout lemonde travaille à nouer des rela-tions franco-anglaises durables. Etles expatriés ne sont pas en restepuisque certains s’investissentdans la vie scolaire du pays de LaChâtaigneraie. Au collège, durant

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un cours, une chanteuse,mezzo soprano, a donné unrécital. D’autres sont venuscommenter l’exposition surl’Australie montée en coursd’arts plastiques. Enfin,dans de nombreuses écolesdu canton, des Britanniquesassurent des initiations àl’anglais : « Tous les prétextessont bons pour provoquer ledialogue direct entre nosélèves et nos Anglais », résu-me Vincent Malais. Échan-ge de bons procédés, enco-re une fois, puisque Saint-Joseph met aussi tout enœuvre pour intégrer au

mieux les petits élèves venusd’Outre-Manche. « C’est un peu compliqué car leurseffectifs fluctuent de trois à unequinzaine, en fonction des années,mais nous assurons des cours de sou-tien en français », explique Jean-Pierre Maupetit, fier de la réussitede Sam, arrivé en 6e sans parlerun mot de français, et qui passeaujourd’hui en 3e avec une desmeilleures moyennes. « Changerde collège et de pays m’a paru plusfacile que je ne le pensais. Mononcle et ma tante qui viennent d’ar-river se sont vite adaptés, eux aussi,et le rallye les a aidés à découvrir larégion », explique le jeune garçon.Et son oncle et sa tante ne man-queront pas de nouvelles occa-sions d’approfondir ce premiercontact. À commencer par la re-mise des prix récompensant lesmeilleures équipes de Dodi. Puis ily aura l’invitation à un jeu de l’oietrès british, pour le dernier coursd’anglais de l’année… et, pour-quoi pas, pendant les vacances,quelques « tea time » avec les cama-rades de Sam ? k

1. Adresse : 6 rue des Marronniers, 85120 LaChâtaigneraie.2. « Discovering our district intelligently »(« Découvrir notre canton intelligemment »)occupe successivement les deux classes de 4e du collège qui préparent les journées de rallye, en décembre et en juin.3. Grande charpente supportant un dispositifd’extraction au-dessus d’un puits de mine, surle site d’Épagne.4. Le Fief Mignoux. Propriétaire : Mme Schnepf.Tél. : 02 51 00 81 42.5. La ferme équestre de Bruno Ripaud à la Gar-relière. Tél. : 02 51 00 81 55.

une ferme équestre5, avecau programme : produc-tions bio, campagnes de re-boisement du bocage et visi-te des écuries où l’on ap-prend qu’un hongre… n’estpas un cheval qui vient deHongrie !Visites à faire, loisirs à prati-quer, clubs de passionnésde patrimoine local, coopé-ratives : les Anglais trou-vent là de multiples clefsd’intégration et de quoi fai-re mentir leur réputationd’insulaires farouches : « Avant de m’installer en Ven-dée pour la retraite, j’avaistravaillé deux ans à Nice. Mais là-bas, j’avais fait l’erreur de ne sortir

qu’entre Anglais. Ici, ces contactsavec les écoles nous permettent defaire partie de l’endroit où l’on vit »,se félicite Chris Skerry. Habituédes Dodi’s Projects, il a appréciétous les types de circuits proposésau fil des ans autour de l’artisanat,des célébrités ou de la gastrono-mie. Quant aux collégiens, ils ap-profondissent ces leçons d’histoi-re-géographie de terrain pourélaborer chaque année un cédé-rom sur la commune accueillantle rallye. C’est Jean-Pierre Tricoi-re, professeur de technologie ducollège, qui dirige ce travail trèspointu : « Les élèves se familiarisentavec le maniement de logiciels demontage, apprennent à faire des dia-poramas, des effets de transition,mais travaillent aussi leur ortho-graphe et approfondissent les re-cherches sur le patrimoine local : latransversalité fonctionne à fond danscette réalisation », explique-t-il.De plus, comme cette ouverture àl’extérieur et à l’étranger doitcommencer au plus tôt, depuistrois ans l’école primaire de lacommune est associée au rallye.Les quatorze élèves de cycle 3 del’école Saint-Jean-Bosco de Saint-

« Quick, ça veut direvite… alors quick,

quick, quick ! »

Élus et commerçants se mobilisentsÀ l’origine de Dodi, l’en-

vie de prendre en comp-te l’importante communautéanglaise installée dans le can-ton de La Châtaigneraie (Ven-dée) ; et, donc, de réduire la bar-rière de la langue. Vincent Malaisse souvient que « le gérant desBriconautes, un ami, avait desproblèmes pour comprendre ses30 % de clients britanniques.Quand je lui ai demandé de m’ai-der à rapprocher les Anglais desécoles, il a été partant ! » C’estainsi que le Dodi’s Project a trou-vé ses premiers deniers. Puis ila su convaincre Claude Ouvrard,le conseiller général, qui sollici-te chaque année le départementpour Dodi. Selon Jean-Pierre Sicot, professeur retraité et mai-re de Saint-Maurice-le-Girard,l’intégration des Britanniquesrépond à un enjeu politique im-portant : « S’ils sont parfois malvus parce qu’ils font augmen-ter les prix de l’immobilier, ilspeuvent dynamiser nos écono-mies locales. C’est pourquoi Dodi, qui sensibilise les jeunesà leur présence, est un exempleà suivre. »L’an dernier, le Dodi’s Project abénéficié, pour ses deux jour-nées rallye de janvier et de juin,d’un budget de 1 070 euros (com-prenant une aide de 500 eurosdu conseil général de Vendée,de 200 euros des Briconautes,de 300 euros de l’Envol, une as-sociation de développement local, et une participation desAnglais de 70 euros). Ce bud-get couvre les menues fournitu-res indispensables et, surtout,le coût du banquet qui réunitune centaine de personnes àchaque manifestation. Avec laremise accordée par le magasinSuper U, ce moment de convi-vialité revient à plus de 450 eu-ros. Le tout sans compter l’in-vestissement d’une dizaine debénévoles. VL

Remonté du passé. Ce chevalement, sur le site d’Épagne, rappelle que la Vendée fut un pays minier.

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l’on soit responsable du bureau de documen-tation et d’information (BDI), parent corres-pondant, responsable du service informationet conseil aux familles, président d’Apel oud’Union départementale ou régionale… Véronique Gass, l’actuelle présidente del’Unapel, l’a rappelé au dernier congrès dumouvement qui s’est déroulé à Nantes du19 au 21 mai 2006.Est-ce à dire que les élus n’étaient pas formésauparavant ? Ils l’étaient. Mais ces formationsavaient besoin d’être structurées et dynami-sées, avec ce souci permanent qu’a Régine Florin de faire chaque année de nouvellespropositions d’ateliers afin de provoquer unintérêt sans cesse renouvelé pour la forma-tion. « Nous sommes là pour impulser et inciter, nonpour obliger, insiste-t-elle. Nous assurons les for-mations des présidents “Uda” et “Ura” avec des for-mateurs et de multiples outils spécialement conçus ettrès concrets afin qu’ils puissent être immédiatementefficaces. À eux ensuite de se les approprier et de lesredéployer à un niveau local. » Cette responsable de la formation, un peuatypique, qui aime jouer avec les mots, par-le d’« andragogie » et non de « pédagogie ».« Nous nous adressons à des adultes, pas à desenfants. Le plus complexe est de trouver des for-mateurs qui aient une réelle fibre associative. Caron ne forme pas des bénévoles comme des per-sonnes dans l’entreprise. »

Personnes ressourcesPour cela, un travail de partenariat se faitavec les membres du « réseau animationformation » (RAF) ayant spécifiquement encharge l’organisation de la formation en ré-gions, et les personnes ressources nomméesau niveau national, qui n’hésitent pas à traver-ser la France à la demande des unions régio-nales pour soutenir les formations délocali-sées et apporter leurs connaissances. « Les per-sonnes ressources sont une petite équipe de neufpersonnes qui sont là pour donner un coup de pou-ce aux régions et aux départements, commente laresponsable de la formation. Ni plus ni moins,

Ça bouge pour les parentsd’élèves bénévoles !

Depuis cinq ans, la formation des parents bénévoles de l’Unapel1 est devenue une force pour le mouvement et un engagement de tous à chaque échelon.

ÉLISABETH DU CLOSEL

Ce n’est pas parce que l’on est bénévo-le que l’on ne doit pas agir avec pro-fessionnalisme. » Cette petite phraseen dit long sur la volonté de l’Una-pel de donner aux parents béné-

voles engagés dans le mouvement uneformation spécifique correspondant à leurniveau d’investissement. En 2001, un poste ad’ailleurs été spécifiquement créé à l’Unapelpour gérer les formations. À la tête de ce dis-positif, Régine Florin. Le président Éric deLabarre avait alors précisé que la personnerecrutée devrait passer 50 % de son temps surle terrain au plus près des personnes concer-nées, c’est-à-dire les administrateurs des Apel,Udapel et Urapel2.

Cinq ans après sa prise de fonction, RégineFlorin confirme : « Ce qui importe avant tout,c’est la relation de personne à personne. Nous avonsfait évoluer les formations. Aujourd’hui, les de-mandes affluent de partout. Pour le forum des for-mations qui a lieu chaque année fin janvier, je dois“bloquer” les inscriptions à 200 personnes ! » EtBéatrice Barraud, présidente de la Fédapel3

de Gironde et élue au niveau national, d’ajou-ter : « L’Unapel savait depuis longtemps qu’il fal-lait insister sur la formation des élus. C’est une fa-çon d’asseoir notre légitimité et d’avoir une parolecrédible. Il existe toute une arborescence de forma-tions, qui se décline du national au local. Les prési-dents, à tous les échelons, sont de plus en plus de-mandeurs parce qu’ils ont besoin de références,d’une parole du mouvement. Ils ont conscienced’être un maillon dans une structure et d’avoir àfaire passer un message. » Ce qui a été impulsé par le président d’alors estdevenu un engagement de mandat. Doréna-vant, la formation est un passage obligé, que

mais c’est énorme. On ne fait appel à elles qu’en casde besoin. Elles sont très appréciées parce qu’elles ontune bonne connaissance du mouvement, et que, ve-nant d’autres régions, elles apportent une ouver-ture. » « Les personnes ressources vont apporter lessavoirs indispensables à la connaissance du mouve-ment, et pour les savoir-être, on fera appel à des for-mateurs extérieurs », précise Béatrice Barraud.Mutualisation des moyens, production de do-cuments, innovation, échanges, autant depoints qui font de ces formations des rendez-vous que tout le monde apprécie. k

1. Union nationale des associations de parents d’élèves de l’en-seignement libre.2. Respectivement : association de parents d’élèves de l’en-seignement libre ; union départementale et union régionaledes associations de parents d’élèves de l’enseignement libre.3. Fédération départementale des associations de parentsd’élèves de l’enseignement libre.

formation

Est-ce à dire que les élusn’étaient pas formés

auparavant ?Des parents

qui accompagnentsLe bureau de documentation et d’informa-

tion (BDI) est un service spécifique et parti-culier que l’Unapel a choisi de proposer aux parentset aux élèves, en lien étroit avec le chef d’établisse-ment. Souvent, pour l’animer, des parents béné-voles. Comme le dit Danièle Grilli, du service « In-formation et conseil aux familles », « la présencedes parents dans l’animation témoigne de l’ouver-ture de l’établissement. Ces parents jouent un rôlespécifique dans l’accompagnement. » Pour ac-compagner les jeunes dans leur démarche d’orien-tation, des formations à la méthodologie, au clas-sement, à l’écoute, à l’accueil de l’élève sont dispenséesaux parents. Pour Véronique Bilbaut (cf. page ci-contre), « le BDI ne fait en aucun cas concurrenceau CIO*. Nous ne sommes pas des professionnels,mais des parents qui se mettent à la disposition desélèves et d’autres parents. Nous sommes partenairesdu CIO pour aider les enfants dans leur chemine-ment et les familles à comprendre l’orientation scolaire, pour ne pas donner prise à l’orientation subie. » EDC

* Centre d’information et d’orientation.

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Des formations à tous les niveauxQui est concerné ? Tout parent prenant une responsabilité au sein du mouvement des Apel.DémarcheLes Apel d’établissement sollicitent leur Union départementale pour organiser une action de formation, laquelle Udapel peut également s’appuyer sur L’Urapel.L’Unapel est au service de la construction des actions de formation aussi biennationales que régionales, en apportant aide, outils et intervenants si nécessaire.Qui décide ?Les présidents d’Udapel et d’Urapel.Quelles formations et quels contenus ?L’Unapel propose un bouquet de formations pour ses bénévoles, quel que soit leur degré d’implication dans le mouvement. Voici les principales :– Les formations nationales : très attendu, l’incontournable forum des formations(27 janvier 2007) qui propose chaque année 14 ateliers. Parmi ceux-ci, cinq sontnouveaux, car les responsables sont soucieux d’innover afin de susciter un intérêtconstant. Ces ateliers permettent d’enrichir des compétences associatives (« Fairevivre son équipe à travers les CA et les AG* », « Tâches et responsabilités du trésorier »...) et des compétences relationnelles (« La gestion des conflits », « Savoir déléguer pour motiver »…). Une session de perfectionnement de certains ateliers est organisée le dernier samedi de septembre.– Des formations spécifiques pour les présidents des unions départementales sous la forme d’un « cursus du président d’Udapel » dont les modules essentielsportent sur leur rôle et leurs fonctions au sein du mouvement des Apel. Des modules à la carte sont également proposés, par exemple « Prise de parole en public », « Travailler avec les médias », « Gestion des conflits »…– Des formations en régions à l’initiative des présidents des unionsdépartementales et/ou régionales qui, épaulés par leur délégué RAF**, mettent en place des actions locales de formation.Des chiffres30 présidents d’Urapel ; 95 présidents d’Udapel ; 8 000 présidents d’Apel. Des outilsL’Unapel est très soucieuse de fournir des outils pratiques et concrets auxparticipants, afin de faciliter leur tâche sur le terrain. Parmi ceux-ci : le cédéromse présentant comme un agenda interactif pour les présidents d’Apel, les guides du président et du trésorier, le journal Unapelinfos ; sans oublier les nombreuxdocuments et diaporamas à la disposition des unions sur le site www.apel.asso.fr Coût Tout parent bénévole prenant une responsabilité a accès aux formations aussi bienrégionales que nationales, et ce gratuitement. Seuls demeurent à la charge des unions les frais de déplacement et d’hébergement de leurs administrateurs. Là, une mutualisation de ces frais, gérée par l’Unapel, a été mise en place pourpermettre à toute union de répondre aux besoins en formation des parents d’élèves.Se renseignerService formation de l’Unapel – Régine Florin – E-mail : [email protected]

* Respectivement : conseil d’administration, assemblée générale.** Réseau animation-formation.

Véronique Bilbaut, du BDI à l’Urapel d’Orléans-Tours

Elle dit : « Impossible de poser mon fils à 8 h 30 à l’école et d’aller lechercher le soir à 16 h 30. » D’emblée, on comprend. VéroniqueBilbaut se refuse à n’être qu’une consommatrice de l’enseigne-ment catholique. Immédiatement, elle entre à l’Apel de l’école

Saint-Paul, à Brou (Eure-et-Loir). « J’ai voulu m’engager en voyant dès ledépart les actions concrètes entreprises. On peut rendre service en tant que parent.Être à l’Apel, c’est savoir se rendre disponible par rapport aux parents et auxjeunes. » Premier point d’ancrage : le bureau de documentation et d’in-formation (BDI). Après avoir suivi la formation proposée. Pour s’in-vestir totalement dans l’école de son fils, elle choisit de renoncer à sontravail. Plus disponible, elle peut s’engager davantage. Devient prési-dente d’Apel. Les cursus de formation ne sont, à l’époque (1993-94),que l’esquisse de ce qu’ils vont devenir. « Nous avons mis en place les parentscorrespondants de classe. On peut dire que l’impulsion est venue de moi. » Ellereste quatre années et rejoint dans le même temps l’Udapel d’Eure-et-Loir. Pour une mission totalement différente. « Par le vécu, nous nousautoformions au sein des conseils d’administration. » En 1996, elle en devientprésidente. Et il y a deux ans, elle est élue à la présidence de l’Urapel.« Mon engagement, je l’ai décliné au niveau local, départemental, puis régio-nal. » Voire national, en devenant personne ressource il y a deux ans.Dans sa région, elle ne manque pas d’idées. Organise des colloques : « Éducation et média » avec Serge Tisseron1, « Motivation, mode d’em-ploi » avec Brigitte Prot2. En mars 2007, ce sera « Aider les enfants àréussir leur vie » avec Laurent de Cherisey3. « À chaque fois, il vient entre300 et 400 parents. Cela contredit l’idée que ces derniers baissent les bras. Cha-cun s’engage en fonction de ses disponibilités. À tous les niveaux, il faut rendre lesgens efficaces. On ne peut plus bricoler. J’insiste sur la formation des parents, desprésidents d’Apel, d’Udapel. C’est la base même de notre engagement. Cela per-met d’être opérationnel et crédible. Au travers des formations, il y a une notiond’appartenance au mouvement qui s’ancre. Se mettre au service des autres neveut pas dire qu’on ne doit pas être professionnel. » EDC

1. Psychanalyste, auteur, entre autres ouvrages, de Manuel à l’usage des parents dont les en-fants regardent trop la télévision, Bayard, 2004, 15,90€, et de La télé en famille, oui !,Bayard, 2004, 6,90€.2. Auteur de J’suis pas motivé, je fais pas exprès !, Albin Michel, 2003, 14, 90€.3. Cofondateur de l’association Reporters d’espoir, coauteur (avec Marie-Hélène de Cherisey)de Passeurs d’espoir, Presses de la Renaissance, 2006, t. 1, 20€, t. 2, 21€.

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JEAN-LOUIS BERGER-BORDES

Si la météo immobilière n’est pas enco-re à l’orage, elle est du moins mena-çante dans nombre d’établissementsscolaires. Signe de ces temps d’alerte,ils étaient près de 700 – responsables

Ogec, chefs d’établissement, économes, experts-comptables… – à suivre la journée organisée parla Fnogec, le 29 septembre 2006 à Issy-les-Mou-lineaux (Hauts-de-Seine), sur la double théma-tique « Immobilier et nouvelles normes compta-bles ». Quel rapport pourra-t-on se demander ?En fait, si l’enseignement catholique souffre d’unimportant retard en matière d’entretien de sesbâtiments, ce n’est pas par mauvaise volonté,mais plutôt par une sorte d’aveuglement comp-table que peuvent contribuer à dissiper lesditesnouvelles normes comptables. Elles incitent, eneffet, à séparer expressément gestion scolaire etgestion immobilière, à établir de clairs contratsd’occupation des locaux (précisant les respon-sabilités propriétaire/locataire pour leur entre-tien), à provisionner aussi pour leur rénovationet développement ; et pour cela souvent, à…

adapter les contributions des familles, si délicatcela soit-il à faire comprendre, si difficile aussilorsque, face à l’urgence immobilière, la haussene peut dès lors qu’être forte ! Il faut savoir aussi que chaque établissementse doit de préserver, au minimum, 25 % deson budget pour l’entretien, l’adaptation et ledéveloppement de son patrimoine. Dans lesfaits, observe-t-on à la Fnogec, on en est plutôtà 15 %... et encore. Plus question donc de seconfier à la seule Providence pour la gestion

immobilière des établissements2. Pas questionbien sûr non plus de laisser des établissementsseuls et désemparés face à la dégradation ac-célérée de leur immobilier. Notammenttoutes ces petites écoles et collèges qui for-ment l’indispensable maillage, partout enFrance, d’accueil des jeunes élèves disperséspar nature et donc difficiles à regrouper dansde plus grandes structures mutualisant com-pétences de gestion et moyens financiers3. Reste que, relevait Paul Malartre lors de cettejournée de la Fnogec, en citant un directeurdiocésain, « les petites écoles qui tiennent sontcelles qui sont entrées dans le jeu de l’animationdiocésaine, en particulier en ces temps d’assises ».

Et là, c’est bien de la responsabilité de l’Ogecet du chef d’établissement de comprendreque pour autonome que soit leur gestion, ilsn’en font pas moins partie d’un réseau d’éta-blissements catholiques, diocésain ou congré-ganiste. Un réseau dont il ne faudrait pas sesouvenir seulement lorsque gronde l’orageimmobilier et lorsque des familles, inquiètesdes dégradations, désertent l’établissement.Il n’empêche, a promis le secrétaire généralde l’enseignement catholique, que « nous pen-

La solidarité au secours de l’immobilier

C’est une alerte que lance la Fnogec1 pour garantir des conditions d’accueil à la hauteur du projet éducatif de l’enseignement catholique. Rigueur de gestion, mais aussi solidarité sont aujourd’hui indispensables.

gestion

Même dans une terre d’électionde l’enseignement catholique

comme la Bretagne, les préoccupations

immobilières sont fortes.Indispensables petites écoles. De haut en bas : La Providence, à Coudures (Landes) ; Nazareth, au Mesnil-Esnard (Seine-Maritime) ; Saint-Nicolas, à Saint-Aubin-du-Plain (Deux-Sèvres).

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os :

D.R

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sons relever le défi de la mutualisation au plan na-tional. Non pour que tout soit régenté depuis Paris.Mais pour que, avec les tutelles diocésaines etcongréganistes, la Fnogec, l’Unapel4 et les chefsd’établissement, nous réduisions les écarts entre lesmoyens des établissements pour améliorer leur immo-bilier ». Pas question cependant de confondre« mutualisation et assistanat », et d’aider en som-me à guichet ouvert « les établissements qui n’ontpas eux-mêmes fait encore assez d’efforts », poursui-vait-il, rappelant par exemple que les cellulesdiocésaines d’information et de médiationn’étaient pas encore partout mises en place.On pourrait ajouter que ne sont pas non pluspartout opérationnels, quand ils existent, lesconseils économiques des affaires scolaires(Ceas). Demandés par les évêques dans unedirective de 1995, ils ont été conçus pour ap-porter un regard extérieur et apprécier l’op-portunité technique et la faisabilité financièredes projets d’investissements lourds.Reste bien sûr la question de la source de cesfinancements de mutualisation. À ce sujet,Paul Malartre « pense aussi à une mutualisationentre premier et second degrés », d’autant que« l’allégement des charges financières issu de la loiCensi est supérieur aux effets de la réévaluation del’indemnité de direction des chefs d’établissement dupremier degré ». Et puis, a-t-il conclu : « Commentfinancer autrement que par cette mutualisation l’ac-cueil des enfants les plus en difficulté et des élèveshandicapés moteurs5 ? »

Dans trois régionsCela dit, tout ne se fera pas en un jour, maisbeaucoup a aussi, fort heureusement, déjàété fait en matière de mutualisation et de soli-darité. Dans le Nord, par exemple, départe-ment bien souvent modèle en la matière, l’As-sociation foncière de l’archiprêtrise deBergues (Afab), créée dans les années 70, estpropriétaire de trois collèges et dix écoles, ac-cueillant 2 000 élèves. La formule est simpleet efficace, comme l’expose le trésorier del’Afab, Pierre Desmis. Le loyer est fixé à2 000 € par classe et par an… lorsque l’éta-blissement peut le verser. Par ailleurs, chaqueétablissement verse, d’une part, une « cotisa-tion de fonctionnement et comptabilité », de1,5 € par élève et par an, et, d’autre part, une« cotisation de solidarité » pour les travauxd’urgence et de sécurité des établissements,de 4,60 € par élève et par an en école, et de15 € par élève et par an en collège.En Ile-de-France aussi, chaque diocèse a sastructure de solidarité. À Paris par exemple(où 110 groupes scolaires accueillent 74 000 élèves), explicite Frédéric Gautier, di-recteur diocésain, cette solidarité s’exprimepar une cotisation versée par chaque établisse-ment : 7,25 € par élève et par an pour le pri-

maire, et 9,25 € par élève et par an pour le se-condaire. Des sommes mutualisées au sein del’Association de solidarité de l’enseignementinterdiocésain (Aseid), œuvrant pour les dio-cèses de la zone apostolique de Paris, couvrantParis, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis etVal-de-Marne. Par ailleurs, depuis cette ren-trée et pour cinq ans, chaque établissementdu primaire va verser en plus une cotisationde 10 € par élève et par an : une solidarité im-mobilière propre cette fois au seul primaire,qui a « des besoins forts sur Paris, notamment pourles petites écoles isolées ».Autre nouveauté, poursuit Frédéric Gau-tier, « le fait régional s’imposant de plus en plus,les directeurs diocésains d’Ile-de-France ont déci-dé de réfléchir à une solidarité régionale, sous laforme d’un fonds commun alimenté par 15 à 20 % des sommes perçues dans chaque diocèse autitre de la solidarité immobilière, et qui serait sur-tout utilisé au profit de projets de développementde l’enseignement catholique ».Dernier exemple : même dans une terred’élection de l’enseignement catholiquecomme la Bretagne, les préoccupations im-mobilières sont fortes. Dans le Finistère,explique Gilbert Hascoët, secrétaire géné-ral de l’Udogec, les effectifs (aujourd’hui,64 000 élèves dans quelque 300 établisse-

Sortir du commodatLe commodat a une apparence : celle de lagénérosité, puisque le propriétaire met gra-cieusement son patrimoine à disposition. Ila souvent aussi une réalité tout autre : cel-le d’une sorte de cadeau empoisonné. Puisquele propriétaire ne va pas, en plus, investirdans l’entretien des bâtiments. Et que le locataire, l’Ogec, laissé seul face à l’entre-tien de ce patrimoine, risque de se satisfai-re, des années durant, de ce factice allége-ment de charges (donc de contributions desfamilles) sans même provisionner pour lasauvegarde future des locaux.Alors que plus de la moitié des établisse-ments « bénéficie » aujourd’hui de ce ré-gime du commodat, la Fnogec recomman-de d’établir plutôt des baux à loyer (diffé-renciés selon les types d’établissements),définissant clairement la répartition descharges d’entretien entre propriétaire et lo-cataire, mais aussi de regrouper les struc-tures immobilières porteuses. Une quote-part des loyers demandés aux établissementsles plus importants permet dès lors de contri-buer à la réalisation, dans les plus petitesécoles, de gros travaux que n’autorisent pasleurs propres loyers. C’est ce que la Fnogecappelle la solidarité au travers de la poli-tique des loyers. JLBB

uLa Fnogec a conçu plusieurs guides pour accom-pagner les établissements dans la gestion de leur

immobilier*.l « Guide de la gestion immobilière », pour aider Ogecet propriétaires à assumer leurs responsabilités : ilaborde l’ensemble des aspects liés tant aux types decontrats qu’aux regroupements, aux moyens financiersqu’à la gestion des locaux, etc. (prix : 20 €).l « Guide de la rénovation et de la construction desbâtiments scolaires » : il rappelle normes et régle-mentations, et aborde les différentes étapes d’un pro-jet immobilier (prix : 8 €).l « Guide des gestions prévisionnelles », actualisé enjuin 2006, avec notamment des cas pratiques plus déve-loppés : il apporte toutes les informations utiles à la miseen place de budgets de fonctionnement et d’investisse-ment, tant en gestion scolaire qu’en gestion patrimonialeet non scolaire. Les enjeux fondamentaux de la sépara-tion gestion scolaire/gestion patrimoniale sont très clai-rement posés (prix : 16 €).l « Guide comptable et financier », synthèse du plancomptable : il intègre nomenclature, états de synthèse,comptabilisations spécifiques, ratios caractéristiques.Avec les orientations comptables et financières devantrégir la comptabilité d’un Ogec, ainsi qu’un ensembled’outils clairs et pédagogiques (prix : 40 €).l La « Nomenclature comptable de l’enseignement pri-vé sous contrat » est aussi disponible sous la formepratique d’un dépliant de poche (prix : 3 €).

* Commandes : Fnogec, 277 rue Saint-Jacques, 75240 Paris Cedex05.

LES GUIDES INDISPENSABLES

ments) ont diminué de 25 % en quinze ans,essentiellement du fait des mouvementsdémographiques des campagnes vers lesvilles. Ce qui implique des fermeturesd’établissements, des rapprochements etune gestion plus serrée mais aussi plus at-tentive à leurs bonnes santé et attractivitéimmobilières. Pour cela, un « schéma de gestion » a étémis en place, il y a une dizaine d’années,conduisant chaque établissement à affecter80 % des contributions des familles à « l’ef-fort à l’immobilier », sous forme de rem-boursement d’emprunts pour travaux. Luisont donc pour cela affectés entre 160 € et200 € par élève et par an en école (l’objectifétant d’atteindre 250 €), 250 € à 300 € encollège, et 350 € à 400 € en lycée. Tant il estimportant, insiste Gilbert Hascoët, que « ceteffort soit constant et… structurant ». k

1. Fédération nationale des organismes de gestion de l’ensei-gnement catholique.2. Cf. ECA 292 (« La sécurité en questions », pp. 42-43), 293 (« L’urgence immobilière », pp. 40-41), 298 (« Indispen-sables contributions des familles », pp. 42-43).3. Cf. ECA 305 (« Le temps des rapprochements », pp. 38-39).4. Union nationale des associations de parents d’élèves de l’en-seignement libre.5. Cf. ECA 304 (« Accueillir des élèves handicapés », pp. 40-41).

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Caroline (1re) : Un groupe d’internes, ça sesoude très vite et très fort. Les liens se nouentrapidement, à force de se voir toute la journéeet puis toute la soirée… Tout le temps, quoi !Rudy (3e) : Ici, on apprend la vie en commu-nauté avec des gens qu’on ne connaît pas à labase. On n’est pas comme en famille. Il fauts’intégrer.Chloé (2de) : Mais la phase d’intégration ne du-re pas longtemps. En fait, l’internat devientcomme une deuxième famille, avec les grands

Non, l’internat n’est pas une punition ! Pas pour les élèves deSainte-Jeanne-d’Arc - Saint-Aspais1,

à Fontainebleau, en tout cas. Entre heures de permanence,

règlement intérieur, parties de foot et fous rires, ces adolescents,

de la sixième au lycée, nous racontent comment

ils y apprennent l’autonomie,l’entraide. Et surtout,

le bonheur de vivre ensemble.

on se retrouve pour manger tous en-semble à 19 h 45.Caroline : Ah ! c’est sûr qu’au niveau des ho-raires, on est bien cadrés ! À partir du lundimatin où le car vient chercher ceux qui, com-me moi, habitent à Paris, jusqu’au vendredi,tout est minuté : les heures des repas, le réveil,le coucher, les heures d’étude.Anthony : Moi, je trouve parfois dur de mecoucher à 21 h 30… Surtout qu’après le dî-ner, nous les garçons, on vote pour savoir sion fait un foot ou si on rentre. Souvent onfait un foot, et c’est super. Mais le problème,c’est qu’après on a très peu de temps pourse préparer à dormir… C’est un peu lacourse !Cyril (4e) : Oui, surtout que si quelqu’unreste trop longtemps sous la douche, il sefait éjecter vite fait !Victoria : Pour les lycéens, l’extinction desfeux est à 22 h 30. Pour tenir le rythme,mieux vaut s’endormir vite, car, ici, on nepeut pas se coucher à 20 h 30. Il y a encoretrop d’animation. Et, de toute façon, nous lesgrands, on a une heure et demie d’étudeavant et après le repas. Ce qui nous mène déjàà 21 h 15.Cindy (5e) : Un inconvénient, c’est qu’au collè-ge, lorsque les cours finissent plus tôt, on vadirectement en permanence, au lieu de se dé-tendre.

qui s’occupent desplus jeunes. Lesvrais amis sont ici,maintenant.Victor (3e) : L’incon-vénient, c’est quec’est plus difficile devoir ses amis de l’ex-térieur. Ne serait-ceque des élèves ex-ternes.Dashara (3e) : Oui,pour les exposés oules travaux de grou-pe, c’est plus compli-qué pour nous.Victoria (1re) : Je suisvenue ici pour memettre au travail, carmes parents n’avaientpas assez de tempspour m’aider. Et ça s’estbien passé dès mon arri-vée : la journée d’inté-gration m’a permis derencontrer celle qui par-tagerait ma chambre. Je n’ai pas eu de problè-me pour m’adapter.Anthony (6e) : Ce qui est bien, c’est qu’on restetout le temps ensemble, même les nouveaux.On ne se retrouve jamais tout seul à déprimerou à penser à ses parents.

Caroline : C’est vrai que c’est unavantage de vivre entre ados : ondiscute beaucoup et on se com-prend. Et puis, comme on finitpar se connaître bien mieux quede simples camarades de classe,on est au courant des problèmesde chacun et ça permet de relati-viser sa situation personnelle.Chloé : En fait, la vie communecommence dès le réveil. Vers 7 heures, tout le monde est de-bout. Et, entre filles, on s’échangenos habits.Iris (2de) : Il n’y a qu’à voir : aujour-d’hui, je ne porte aucune affaire àmoi ! Et puis le matin, on rigole bien.On se moque de nos têtes pas ré-veillées. Ça met de bonne humeurpour le petit dej’, au self, à 7 h 45.Dashara : Moi, je préfère me leverplus tôt le matin. Comme ça, je suistranquille pour prendre ma douche.Nathalie (3e) : Et puis le soir, rebelote,

« Commeunedeuxièmefamille»

«« LLaa ddiisscciipplliinnee eesstt dduurree,,mmaaiiss ççaa aaiiddee àà ttrraavvaaiilllleerr.. »»

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paroles d’élèves

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«« NNooss ffaammiilllleess nnoouuss mmaannqquueenntt,,

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Sarah (3e) : D’un autre côté, ça aide à se mettreau travail. On est plus à ses devoirs qu’aux loi-sirs, contrairement à chez soi : pas de télé, nide frigo, ni internet avec MSN, seulement uneheure de portable... Et, finalement, c’estétrange, mais ça ne me manque pas. Quelquepart, c’est rassurant de voir qu’on peut se pas-ser de tout cela.Cyril : Moi, je suis nouveau, et la discipline mesemble vraiment dure. Par exemple, je suis àla plonge pendant deux semaines, à caused’une décoration, dans ma chambre, qui a étéjugée de mauvais goût.Rudy : C’est vrai, c’est un peu dur, mais je suisarrivé ici parce que je ne supportais pas lesordres. Et maintenant, j’ai compris que lesrègles sont nécessaires.Victoria : Au contraire, je m’attendais à pire !Parfois, j’ai l’impression d’avoir plus de libertéici que chez moi. Caroline : C’est sûr qu’au collège, on en baveun peu. C’est strict. Au lycée, on a plus de liberté. On garde nos portables plus long-temps sur nous. On a des pauses sans sur-veillance.Chloé : Les gens extérieurs imaginent tou-jours une discipline de fer, lorsqu’on parled’internat. Mais ce qui prime, c’est la vie degroupe, l’entraide.Caroline : Par exemple, hier, on a instauré offi-ciellement un tutorat des 20 collégiennes parles 15 lycéennes. Chacune a dit ses besoins, eton a constitué des binômes.Iris : On donnait déjà un coup de main auxplus jeunes qui nous le demandaient, mais làon a des rendez-vous fixes dans la semaine.Anthony : Moi, ce que je n’aime pas trop,c’est que pour les petits il y a un contrôledes devoirs…Iris : Peut-être, mais moi je suis venue ici pourmieux travailler. J’ai commencé par redou-bler ma 3e, mais, depuis, j’ai appris à gérermes devoirs. Ceux qui arrivent en 6e saurontensuite être sérieux dans leur travail, gérerleur emploi du temps, faire leur lit le matin.Autant de choses auxquelles on ne pense paschez soi, car les parents le font ou nous disentde le faire.Victoria : La vie en internat, ça rend plus ma-ture, plus autonome.Anthony : La grosse différence avec avant,c’est qu’on ne voit pas ses parents le soir.Alice (6e) : C’est d’être séparé de sa famillequi semble le plus dur quand on arrive. Mesfrères et sœurs me manquent énormément.Mais, d’un autre côté, c’est plus cool le

week-end, parce que je profite mieux d’euxet qu’on ne se dispute quasiment plus. Cindy : Pareil pour moi. Et puis, c’était telle-ment la bagarre chez moi que c’était impos-sible de travailler. D’ailleurs, j’avais redoublé.Iris : C’est avec ma mère que je ne m’enten-dais plus du tout. Maintenant, on dînetoutes les deux, les vendredis et les di-manches soir, et nos relations se sont beau-coup améliorées. Elle accepte lorsque j’ai euune mauvaise note. Et je suis contentelorsque j’en ai de bonnes à lui annoncer. Victoria : On travaille davantage la semaine,mais on a plus de liberté le week-end. Et le tra-vail scolaire est moins un sujet de discorde enfamille.Cyril : Moi, je ne travaille plus jamais à lamaison. Je m’arrange pour m’avancer aumaximum le jeudi soir. Cloé (5e) : Chez moi, c’est ma grande sœurqui s’est mise à se disputer tout le tempsavec ma mère. Du coup, j’ai voulu fairecomme elle et je suis partie en CM2 chez lessœurs. En 6e, je suis venue ici, et je me plaistoujours bien.Chloé :Je suis venue ici lorsque mes parentsse sont séparés. C’était très compliqué. Ici,j’ai retrouvé un équilibre.Victor :Moi aussi je me concentre mieux ici,car ça n’était pas toujours facile à la maison,avec mon grand frère.Nathalie : C’est moi qui ai choisi de deve-nir interne en 6e pour évi-ter de rester trop souventtoute seule chez moi. Monpère m’avait fait peur lors-qu’il m’avait raconté sesannées de pensionnat. J’aiété soulagée de découvrirquelque chose de très diffé-rent ici.Caroline : Je suis déléguéepour le lycée. J’assure lelien entre tout le monde etentre les élèves et les adul-tes. Notre surveillante, MmeBaisle, est géniale, on peuttout lui dire. Mais les nou-veaux ne se confient pas for-cément tout de suite à elle. Etpuis, les déléguées relaientles suggestions ou les de-mandes des élèves, commel’organisation d’un repas spé-cial en fin d’année.Victoria : Il y a parfois des ten-

sions passagères à gérer, liées à la fatigue, auxpetites jalousies…Nathalie : Moi, je suis la plus ancienne des in-ternes, et je suis déléguée pour le collège. Cet-te année, les filles ont proposé des activitéscomme la poterie ou la pâtisserie pour animerles soirées.Chloé : Il y a des moments forts comme la pré-paration de Noël. On fabrique une décora-tion spéciale tous ensemble et on fait le sapin.Nathalie : On organise aussi un système de ca-deaux à Noël et à Pâques.Caroline : Et une fois par mois, on fait un gâ-teau pour fêter les anniversaires.Iris : Eh oui ! il y a toute une vie à l’internat.D’ailleurs, on a fait des panneaux photos quila racontent : les lettres qu’on reçoit parfois ;l’atelier perles ; l’heure du portable, avec unehorloge à côté, pour rappeler que c’est limité ;le soir, la séance cosmétique des filles et la tisa-ne, avant d’aller dormir. Là, on peut voir ladéco des chambres, qui nous aide à nous sen-tir chez nous. Ici, c’est le lundi matin : on mon-te nos valises dans nos chambres. Jeudi soir,on les boucle. Et puis, la photo de la fin, la plusimportante : le panneau de l’amitié.

PROPOS RECUEILLIS PAR VIRGINIE LERAY

1. Adresses : 1 rue Saint-Merry, 77300 Fontainebleau (collège) ;18 boulevard Maginot, 77300 Fontainebleau (lycée). L’ensembleréunit 1 030 élèves dont 120 internes.

« Commeunedeuxièmefamille»

«« OOnn ss’’éécchhaannggee ttoouutteess nnooss aaffffaaiirreess..

OOnn ppaarrttaaggee ttoouutt.. »»

N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 43

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44 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

ÉTIENNE VERHACK1

La Lituanie compteenviron 3,5 millionsd’habitants. Dansce pays, la pre-

mière occupation russe aentraîné une déportationque l’on pourrait qualifier

de « sélective » : départ massif des leaders (ins-tituteurs, professeurs, universitaires, prêtres).Après une période de quelques années, la secon-de occupation russe a, quant à elle, entraînéune déportation massive des populations, sur-tout rurales : quelque 300 000 personnes ontété déplacées, soit 10 % de la population. Ici,le communisme a été très sévère : pas d’uni-versité catholique et dispersion de tous les ordresreligieux. Quant à la catéchèse, même sous saforme clandestine, elle était quasi inexistante(ce qui ne fut pas le cas en Pologne). Consé-quence : toute une génération a grandi sansjamais approcher l’Église. La peur n’y était paspour rien ! J’ai rencontré deux religieuses, éga-lement sœurs au sens familial du terme, dontmême les parents n’ont jamais su qu’elles vivaient,après leur travail, dans une communauté reli-gieuse clandestine.La Lituanie a proclamé son indépendance en1990. Il a fallu repartir de zéro. En rouvrantles séminaires pour commencer. Sous le régi-me communiste, il y avait un séminaire à nume-rus clausus. Actuellement, la formation des sé-minaristes est, pour une part, assurée par laCongrégation de Saint-Jean. Son recteur, quiest extrêmement jeune, est l’un des premiersprêtres issus de ce lieu de formation qui ac-cueille actuellement soixante séminaristes. Il a également fallu créer des institutions cari-tatives, des écoles catholiques, et relancer l’ac-tion sociale. L’intelligentsia catholique, en Li-tuanie, est à l’heure actuelle peu nombreuse.L’un de ses représentants, le cardinal AudryJuozas Backis, a des liens avec la France. Né enLituanie, il a été éduqué à Paris, avant de

suivre des études dethéologie à Rome,et de devenir nonceapostolique auxPays-Bas.Premier établisse-ment catholiqued’enseignement dupays, l’école ÉvêqueVincentas Borisevi-cius, à Telsai, est de-venue un gymnase(lycée) en 2002. Entre 1990 et 2006, le nom-bre d’établissements scolaires catholiques aconstamment augmenté. Les plus grandssont les deux collèges des Jésuites (à Vilnius etKaunas) et un collège sous tutelle des PèresMarians (une congrégation locale), à Mari-jampole. Pour l’instant, l’enseignement catho-lique lituanien réunit 30 écoles, 1 000 profes-seurs et éducateurs et 11 500 élèves, soit 2 %des enfants scolarisés.

L’ensemble des établissements s’est d’abordrassemblé dans l’« Union des écoles catho-liques ». En 1995, est née l’« Association litua-nienne des éducateurs des écoles catholiques ».Cette dernière s’est transformée, en 2004, en « Association nationale des écoles catholiques ».En 1996, l’Union est devenue membre du Co-mité européen pour l’enseignement catho-lique (CEEC).Nous l’avons vu plus haut, les jeunes généra-tions ont très peu de notions religieuses du faitde l’occupation soviétique. L’Église doit doncréaliser un énorme effort de catéchèse des en-

fants. Les parents n’ont, pour la plupart, pas lafoi. Comment faire la part des choses entrevieille tradition et foi ? On compte 10 % de pra-tiquants dans les villes et 80 % dans les villages. Ce qui frappe d’emblée dans ces écoles, c’est lajeunesse des cadres enseignants. Miroir d’unejeune Église minoritaire qui se construit avecbeaucoup d’élan, les écoles se sont assez viteengagées dans les contacts internationaux, etpas seulement au niveau européen. La préfé-rence va visiblement aux pays anglophones.Cela est sans doute dû à la formation des Jésuites, mais c’est aussi la conséquence dumanque d’intérêt et d’aide directe de la partdes pays européens (hormis l’Allemagne, l’Ir-lande et l’Écosse) pendant les premières an-nées d’indépendance. Quelques jeunesprêtres ayant fait des études à l’étranger (à Rome ou aux États-Unis, principalement) s’in-vestissent dans la formation. C’est ainsi que les écoles catholiques collabo-rent avec le Craighead Institute (Glasgow), un

L’école catholiqueen Lituanie

Quand la Lituanie, ex-pays du bloc de l’Est, a proclamé son indépendance en 1990, l’Église a dû repartirde zéro. L’école catholique, dans la même situation, a choisi de s’ouvrir sur l’extérieur et a pu ainsi

bénéficier de plusieurs programmes qui lui ont permis de sortir de son isolement.

Faire l’école en Europe

Établissements phares… En haut : le collège jésuite de Vilnius.En bas : le collège marian de Marijampole.

Miroir d’une jeune Égliseminoritaire qui se construit

avec beaucoup d’élan, les écoles se sont assez vite engagées dans

les contacts internationaux.Ph

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institut de formation enraciné dans la spiritua-lité ignatienne et dans la pastorale sociale, etaussi avec le Saint Andrew’s College (toujours enÉcosse) pour la formation des chefs d’établisse-ment et des éducateurs. Côté américain, deséchanges d’élèves s’effectuent dans le cadre duprogramme Global Outreach, et le Catholic Reli-gious Aid apporte un soutien financier à des ac-tivités éducatives.

Se former et témoignerSans entrer dans le détail, il nous a semblé in-téressant de présenter les programmes quenous venons d’évoquer.Pour les chefs d’établissement, les enseignants et les éducateurslL’Association nationale des écoles catho-liques propose chaque année des conférencespour ses membres. Les thèmes abordés sontaussi bien « les défis de l’école catholique » que« le management et le planning ». Ces confé-rences sont organisées sous la responsabilitéd’un professeur de l’université de Glasgow.Cette même association organise égalementdes retraites pour les chefs d’établissement etpour les professeurs. Elle sert aussi de relaisavec l’Institut « Vie et Foi » pour l’organisationde retraites pour les éducateurs.l « Affirme » est un programme sur le modèlede celui créé pour les écoles catholiques par le

Craighead Institute d’Écosse. Il consiste en sixexercices de réflexion et/ou six sessions de par-tage sur la foi. Ces sessions peuvent durer de80 à 120 minutes, jusqu’à deux journées, uneou deux fois par année scolaire. lLe « programme de développement pourles écoles catholiques : Foi et Apprentissage »,de la Commission de l’enseignement catho-lique d’Écosse, s’attache à développer l’identi-té de l’école catholique et à évaluer ses pro-grès. Il est composé de six modules d’autoéva-luation à suivre pendant trois ans. Ce pro-gramme inclut également des conseils de ges-tion des écoles.l « Apprendre à réfléchir de façon critique »est un programme développé, dans le cadred’ateliers, par le Centre lituanien de didac-tique moderne. Le but est de former les élèvesà une pensée critique. lLes « cours APPLE - American ProfessionalPartnership for Lithuanian Education- » élaborentdes cours à la demande des enseignants.Pour les élèves l « TEC - Teenagers Encounter Christ » (en fran-çais : « Les teenagers rencontrent le Christ. »).Ce programme autour de l’Évangile s’adresseaux adolescents et aux jeunes adultes. Il a étéélaboré aux États-Unis, dans le Michigan, parle père Matthew Fedewa et Dorothy Gereke,suite à ce constat : les Américains rencontraientdes difficultés dans l’organisation de retraites

« classiques » pour leurs élèves. Le mouvementTEC essaie d’y remédier, en portant une atten-tion particulière à la foi, en proposant une liturgie attractive, et surtout en s’attachant à bâ-tir une communauté en partant de la question« Comment vivre ensemble ?2 » l « Les journées du petit théâtre », festivalpour les élèves de lycée, est ouvert à tous lesétablissements de Lituanie. Il a pour but dedévelopper l’amitié et la collaboration autourd’un thème et du théâtre scolaire.l « Global Outreach », déjà cité, est un program-me d’échanges entre élèves des pays de l’Esteuropéen3 et des mouvements d’Église desÉtats-Unis. Objectif : former de jeunes leaderscatholiques. l « Kairos » propose des retraites durant les-quelles des étudiants témoignent à leur façondevant des élèves plus jeunes. k

1. Secrétaire général du Comité européen pour l’enseignement catholique (CEEC).2. Pour en savoir plus sur ce mouvement, voir son site (en anglais) :www.tecconference.org3. Ce programme concerne la République tchèque, la Hongrie, laLituanie, la Lettonie et la Slovaquie. Site internet : www.globaloutreachprogram.com

uPour contacter l’Association nationale des écolescatholiques : NACS, Father Gintaras Vitkus SJ,

Rotusés 9, LT–44280 Kaunas. E-mail : [email protected]

Savoir +

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réflexion

VÉRONIQUE GLINEUR

L’Organisation de coopérationet de développement écono-mique (OCDE) a livré en sep-tembre dernier son rapport

annuel1 sur les systèmes d’éducationde ses membres2. La France a mani-festement encore beaucoup à faire.Notre pays consacre 6,3 % de sonproduit intérieur brut aux dépensesd’éducation, soit un chiffre plus élevéque la moyenne des pays de l’OCDE(5,9 %), indique l’édition 2006 de Regards sur l’éducation. Avec 7 807 dol-lars par élève ou étudiant, du primai-re à l’enseignement supérieur (soit980 dollars de plus que la moyennede l’OCDE), le système éducatif fran-çais figure parmi les plus coûteux.Spécificité française, l’effort financierbénéficie à l’enseignement secondai-re. Avec un montant de 8 653 dollars, le coûtannuel d’un collégien ou d’un lycéen fran-çais est, en effet, supérieur de près de 25 % àla moyenne OCDE (6 962 dollars). L’importance des dépenses consacrées auxcollèges et lycées tient à différents facteurs,au nombre desquels un taux élevé de redou-blement : la France se distingue comme lepays où on le pratique le plus dans l’ensei-gnement secondaire. « Le redoublement estconsidéré par certains, en particulier les ensei-gnants et les chefs d’établissement, comme une stra-tégie permettant de faciliter l’apprentissage etd’améliorer les performances », rappelle l’OCDE.Ce qui reste à prouver : « De nombreuses étudesmontrent que les redoublants ne sont pas plus sus-ceptibles d’obtenir de meilleurs résultats que leurscondisciples, à niveau égal de compétence ».Quant à la Finlande, qui affiche des taux deredoublement parmi les plus faibles (moinsde 3 %), elle figure au nombre des pays lesmieux classés dans les comparaisons inter-nationales des résultats scolaires. Autre élé-ment qui explique le poids financier de l’en-seignement secondaire : une scolarité char-gée. Les élèves français ont beaucoup plus

d’heures de cours, en particulier au collègeet au lycée, que les autres élèves de l’OCDE.Regards sur l’éducation montre ainsi que lesjeunes Français suivent plus de 7 500 heuresde cours entre 7 et 14 ans, contre 5 500 enFinlande – pays qui affiche de très bons résul-tats scolaires – la moyenne de l’OCDE se si-tuant autour de 6 848 heures.L’effort financier consenti par la France a-t-ileu pour effet d’améliorer l’efficacité du systè-me éducatif ? Certains des indicateurs livréspar l’OCDE permettent d’en douter.

Ainsi, en mathématiques, les jeunes Fran-çais de moins de 15 ans enregistrent des résultats moyens (la France n’arrive qu’en13e position) mais très en deçà de ceux dela Finlande, de la Corée du Sud ou desPays-Bas. La France peine, par ailleurs, à réduire

l’inégalité sociale devant l’école.L’étude montre, en effet, que dansles pays de l’OCDE les élèves issusdes milieux les plus défavorisés onten moyenne 3,5 fois plus de risquesd’obtenir de faibles performances enmathématiques que les élèves issusdes milieux privilégiés. Un risquequi grimpe à 4,3 fois pour la Franceet qui place cette dernière en tête despays les plus inégalitaires.

Loin derrièreLe coût annuel d’un étudiant s’élève,en France, à 10 704 dollars, soit 5 %au-dessous de la moyenne des paysde l’OCDE (11 254 dollars) et loinderrière les pays qui donnent la prio-rité à l’enseignement supérieur.D’autre part, au sein de l’enseigne-ment supérieur, les dépenses par étu-

diant qui fréquente l’université sont très net-tement inférieures à celles qui sont consa-crées aux écoles de commerce ou d’ingé-nieurs. Côté résultats, entre 2000 et 2004, le tauxd’obtention d’un diplôme du supérieur aaugmenté en France. Reste que le pourcenta-ge de diplômés de l’enseignement supérieurest très en deçà de la moyenne de l’OCDE (del’ordre de 25 %, contre près de 35 %). Une si-tuation qui tient au fait qu’en France une partimportante des étudiants opte pour desétudes supérieures courtes (19 % contre 9 %pour la moyenne OCDE). Regards sur l’éduca-tion montre aussi que 20 % des étudiants quientament une formation de type universitai-re échouent et que 15 % se réorientent : deschiffres qui mettent en évidence les failles del’orientation à l’issue de l’enseignement se-condaire. k

1. Regards sur l’éducation - les indicateurs de l’OCDE 2006,OCDE, 500 p., 65 €. On trouvera une présentation et un ré-sumé de cette étude sur le site www.oecd.org (cliquer sur « Français » / « Par thème » / « Éducation » / « Statistiques »).2. L’OCDE regroupe 30 pays membres à travers le monde, tousattachés à la démocratie et à l’économie de marché.

Systèmes éducatifs :l’argent ne fait pas le meilleur

Cherchez l’erreur… Entre 7 et 14 ans, le jeune Français accumule 7 500 heures de cours,contre 5 500 seulement pour l’élève finlandais. Et pourtant, en mathématiques, lesrésultats des Finlandais sont nettement supérieurs.

En matière d’éducation, la France concentre ses efforts financiers sur l’enseignement secondaire. Pour l’enseignement supérieur, ses dépenses sont inférieures à la moyenne des pays de l’OCDE.

La France peine à réduire l’inégalité sociale

devant l’école.

D.R

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VÉRONIQUE GLINEUR

1706 : Saint Jean-Baptiste de La Sal-le fonde, à Reims,les Frères des écoles

chrétiennes. 1706, c’est aus-si l’année de parution de laConduite des écoles chrétiennes,texte fondateur de la péda-gogie mise en place par lesFrères des écoles chrétiennes,qui « traite “des exercices (profaneset religieux) qui se font dans lesécoles chrétiennes” et “des moyensd’établir et de maintenir l’ordre dansles écoles” […]3 ».

De Roubaix à TijuanaAujourd’hui, les Frères desécoles chrétiennes exercent leurmission dans 80 pays sur lescinq continents, au sein de plusde 1 000 institutions éducatives qui, del’école maternelle à l’université, accueil-lent environ 1 300 000 élèves et étudiants

Frères, semeurs d’écolesencadrés par quelque80 000 éducateurs etenseignants.Les Frères des écoleschrétiennes, c’est aussiune pédagogie dontFrançoise Cros etFrancine Vaniscottesoulignent, dans laprésentation de Jeveux aller dans tonécole !, le caractèreinnovant et ambi-tieux : « Nous sa-vons […] combienles écoles des Frèresrelevant des prin-cipes de Jean-Bap-tiste de La Salleont été novatricesau XVIIIe siècle,

combien elles ont permisà des enfants du peuple d’apprendre à lire

et à écrire, selon des méthodes qui ont largement ins-piré par la suite l’enseignement public de France etd’ailleurs. »Qu’en est-il aujourd’hui de cette pédagogie ?

C’est à cette question que répondent les au-teurs réunis par Frère Nicolas Capelle. Du bidonville de Nairobi (le plus grandd’Afrique) à Roubaix ; des aborigènes d’Aus-tralie aux gens du voyage ; de Tijuana, villemexicaine « dont se sont emparés les mafias dunarcotrafic et du trafic des sans-papiers », à unebanlieue défavorisée de la région parisienne ;de l’Asie multiculturelle et multireligieuseaux écoles San Miguel : Je veux aller dans tonécole ! raconte les expériences éducatives deLasalliens « engagés sur des terres hautement ci-toyennes », selon Frère Nicolas Capelle. Desexpériences qui, souligne-t-il, témoignent dece que « l’œuvre lasallienne d’éducation contienten son sein des lignes d’action porteuses du meilleurde ce que sera l’éducation de demain pour le déve-loppement intégral de la personne ainsi que pour latransformation des sociétés et l’exigence éthiquepour un monde de plus en plus interdépendant ». k

1. Frère Nicolas Capelle est Provincial du District de France, Suis-se, Grèce et Djibouti.2. Nicolas Capelle (dir.), Je veux aller dans ton école ! - la péda-gogie lasallienne au XXIe siècle, Salvator, 2006, 294 p., 19,90 €.3. Dictionnaire historique de l’éducation chrétienne d’expres-sion française, Éd. Don Bosco, 2001.

« On veut apprendre à lire et à écrire »Pendant 19 ans, Frère Dominique a été en poste « dans un établissement pour riches, dans une banlieue chic ». En 1978,

il a rejoint un de ses Frères dans une banlieue parisienne défavorisée. Extrait de son témoignage* intitulé « Semeurs d’écoles ».

En octobre 2005, Nicolas Capelle1 réunissait quelque vingt Lasalliens « engagés sur des terres hautement citoyennes ». Leurs témoignages sont publiés dans Je veux aller dans ton école !2

sUne poignée de jeunes dans une ban-lieue défavorisée de la région parisienne

s’adresse un jour à un Frère dans la rue et luidemande de leur faire une école. Il répond quel’école existe déjà et qu’ils n’ont qu’à y aller.Mais, lui rétorquent-ils : « On ne veut plus y al-ler dans cette école. On veut apprendre à lireet à écrire. » Et le Frère de leur répondre : « Votreécole est faite pour cela ! » À quoi les jeunesripostent par un : « Ce n’est pas notre école ;elle n’est pas faite pour nous. »Le Frère n’est pas un aviateur, on ne lui de-mande donc pas de dessiner un mouton. Puisquelui-même a été enseignant et… Frère, ces en-fants préfèrent lui demander quelque chosed’utile comme une école, pour apprendre vé-ritablement à lire et à écrire. Ces enfants sont les tristes « petits princes »

d’une sorte de désert : les rues de leur cité sontpourtant sur la même planète que nous. Leurquartier est un monde à part, une école dont laloi n’est pas écrite : se défendre, cogner, régnerou se soumettre. […]Ce printemps 1978, le Frère interpellé par lesjeunes pour créer une école, reste abasourdi parles paroles de plus en plus pressantes, véhé-mentes des enfants et des jeunes Français, Por-tugais, Espagnols. Ce qu’ils avouent, leur absentéisme, leur illet-trisme, est confirmé par les assistantes sociales,et les jeunes reviennent bientôt avec une listede 40 noms d’enfants de la cité qui ne saventni lire ni compter.En juin 1978, après débats, discussions et dé-marches, les Frères de Paris décident l’ouvertu-re d’une école de quartier pour les 30 garçons

et filles inscrits volontairement, d’eux-mêmes.[…]Personne n’osait présager de la durée de viede l’école lorsqu’elle est née en septembre.Pourtant elle va grandir, prendre sa place dansle quartier […].« Maintenant, j’ai de quoi rêver », dit un jeu-ne ; et un autre ajoute : « Je ne savais pas quecela existait des gens si gentils » ; un troisiè-me dit, en montrant son cœur : « Cela va res-ter là. » Des étincelles, des grains semés, jus-te ce qu’il faut parfois pour éveiller la curiosité,allumer un désir, prendre le goût de connaître,de découvrir, d’être attentif. Et se passer de lapeur. DOMINIQUE DUBUS

* À lire dans son intégralité pages 135 à 147 de Je veux aller dans ton école ! (cf. note 2 ci-dessus).

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réflexion

EMMANUELLE DIAZ

La nourriture a toujours occupé uneplace certaine – fût-ce sous forme desacrifice – dans les rapports que l’êtrehumain entretient avec le divin. Elle

est indissociable de toutes les grandes fêtesreligieuses, l’homme ayant codifié son rôle etson contenu, en même temps que les liens quil’unissent à Dieu.Fruit de la tradition, la nourriture est souventréglementée, voire soumise à une véritablelégislation dans les textes sacrés – des lois oùles interdits, nombreux, sont parfois considé-rés comme inviolables, ce qui n’a fait qu’ac-croître sa symbolique.Elle n’est plus, dès lors, appréhendée commeun simple aliment, mais comme un véritablechemin vers Dieu, régi par des règles com-plexes pour une faim qui ne l’est pas moins.« Ainsi, dans la religion hébraïque 2, précise Philippe Leruste3, Dieu établit une sélection ausein des différentes espèces d’animaux, afin de dé-terminer ceux qui seront comestibles pourl’homme. » Une énumération qui, bien que

semblant aussi arbi-traire qu’éclectique,ne doit rien au ha-sard. « Selon la Genèse, ex-plique-t-il, l’hommenaît de la terre quifournit la matière, etde Dieu qui, par sonsouffle, apporte la vie,ce que la terre seule nepeut faire. Pour ne pasporter atteinte à sa na-ture d’être vivant,l’homme doit se nourrird’animaux qui le sontaussi, mais seuls ceuxayant opéré une scis-sion symbolique avec la terre sont propres à saconsommation, précise le Lévitique. Il s’agit,concernant les animaux terrestres, des ruminantsayant le sabot fendu, et pour les animaux aqua-tiques, de ceux possédant écailles et nageoires. Laséparation avec la terre étant représentée par lafente du sabot (l’animal ne posant pas la totalité

du pied sur le sol) et les écailles for-mant une carapace isolante. Unerupture accentuée par l’idée de mou-vement (interne pour les ruminantset externe pour les animaux aqua-tiques, grâce aux nageoires). Pourles oiseaux, une simple liste est éta-blie, éliminant rapaces et corvidés.Car bien qu’en apparence vivants,ils s’animent la nuit, et/ou se nour-rissent de charognes. » Des critèrestant internes qu’externes sontdonc requis. Le simple contactavec un sujet impur est suffisantpour corrompre ce qui ne l’estpas. Ainsi, est-ce le cas d’une cha-rogne tombant sur des graines oudans un vase en argile. « Dans lepremier cas, l’impureté touchant des

êtres en devenir, elle atteint, comme chez l’enfant,le “ potentiel de vie”. Et dans le second, le vase enargile, tout comme l’homme adulte, n’est pervertique par son contenu. L’homme restant alors im-pur “ jusqu’au soir”, c’est-à-dire, jusqu’à ce qu’ilne soit plus aveuglé par ces valeurs », poursuitPhilippe Leruste.

Soif d’une autre faim

Deux moments du Festival de la Bible 2006. En haut : une évocation de Souccoth, fête de la récoltedes fruits dans la religion juive. En bas : Jean-Pierre Duplantier parle du Dernier Repas.

Thème de la troisième édition du Festival de la Bible : « Changer de faim1 ». Du 22 au 26 septembre 2006, à Bordeaux, spectacles, expositions, conversations autour de textes bibliques et conférences ont tenté de direcomment la nourriture peut être un chemin vers Dieu. Voici une synthèse de quelques-uns des propos tenus.

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E.D

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notre faim. Mais cela n’est cepen-dant possible qu’avec notreconsentement. Aussi est-elle situéedans un endroit7 que nul ne peutforcer. Celui qui, du fait mêmequ’il y est autorisé, pénètre danscet endroit (resté vide et disponibleà la visite de celui qui demande ày entrer) doit donc pouvoir nour-rir cet espace de nous qui ne de-mande qu’à l’être. Ainsi, lors de laCène, le Christ va-t-il à la ren-contre de ses disciples en deman-dant, avant toute chose, à être re-çu par eux. Le pain et le vin nedevenant son corps et son sangqu’à partir du moment où ils ontété offerts (et acceptés). De même,toute relation qui nous nourrit etnous fait grandir participe etnous fait participer du divin. »

Faire tomber nos barrièresUne limite cependant : pasplus qu’on ne fait des réservesde prières, on n’en fait de cettemanne. Marie Balmary rappel-le qu’« on ne récite pas le “NotrePère” en demandant notre painpour le mois ou pour l’année ». « Mais accepter de laisser l’autreentrer et nous nourrir, souligneJean-Pierre Duplantier, c’estaussi accepter de se laisser trans-former par lui. Or, celui qui entre,vient en simple invité et donc dé-pouillé de ses propriétés. Il n’y aplus, dès lors, que des relationsd’égal à égal. Dans ce lieu, noussommes au-delà du “Notre Père”.Là est la conversion en Christ,lorsque l’on prend conscience denotre désir d’être nourri par Lui etque nous acceptons de Le recevoir.Les interdits n’ayant d’autre rôleque de nous aider à acquérir assezd’humilité pour faire tomber nosbarrières, regarder l’autre commeson égal et le laisser entrer. »« Aussi, conclut Marie Balmary,cela prend du temps de changer de faim, car ilnous faut passer de la faim avide des choses quinous donneraient du pouvoir sur l’autre à cellequi nous fait demander son hospitalité. » k

1. Le Festival de la Bible a réuni environ 3 000 spectateurs.Il était organisé par Espace 3, une association bordelaisefondée en 1982 qui privilégie le théâtre, le chant et l’évé-nement, au carrefour des démarches artistiques, intellec-tuelles et spirituelles.

Hautement symboliques, les lois alimentairesvisent donc à purifier l’homme afin de favori-ser son élévation spirituelle. Dieu place l’êtrehumain dans un circuit où intériorité et exté-riorité sont à articuler. Ce que l’on montre àl’extérieur doit correspondre à ce que l’onporte en nous. Loin de représenter de réels in-terdits, les textes sacrés apparaissent ainsicomme une mise en garde de l’homme contredes décisions, des choix de vie qui risqueraientde le corrompre. « À ce titre, précise Marie Balmary4, l’interdiction faite à Adam de mangerdes fruits de l’arbre de la connaissance est significa-tive. Cette nourriture qui ferait de lui l’égal de Dieune lui est pas destinée et finit par causer sa perte. » Il y aurait donc pour l’être humain une bonneet une mauvaise nourriture, et par là même,une bonne et une mauvaise faim. Mais alors,quelle est-elle? Et pour quel corps ?

Origine spirituellePour Marie Balmary, « si l’homme se nourrit depain, il se nourrit aussi de parole ». La psycha-nalyste cite alors René Char 5 : « Avant de teconnaître, je mangeais et j’avais faim, je buvaiset j’avais soif, bien et mal m’indifféraient. Jen’étais pas moi mais mon prochain. » Puis elleajoute : « L’homme est donc toujours en attentede l’autre. La parole libératrice devenant même,chez Freud, un moyen de guérison. Cette parolene peut cependant être formulée ou entendue parle patient que dans le cadre d’une relation libre-ment consentie. C’est-à-dire lorsqu’il a acceptéd’être accueilli par l’autre, et surtout, de le laisserentrer. »

La difficulté majeure réside dans les bar-rières que nous mettons entre nous. Mais cedésir d’une relation privilégiée, cette faim decelui qui nous invite dans son for intérieur etque l’on peut recevoir dans le nôtre sembleêtre dans la nature profonde de l’homme.Une faim qui aurait une origine spirituelle.« Dans les évangiles, explique Jean-Pierre Du-plantier6, Jésus précise que tout homme est “ lalumière de la terre”. Tout comme le souffle de Dieupour Adam, cette lumière que chacun porte en soiest sa source de vie, sa part de divin. Liée à Dieu,elle est aussi ce qui relie les hommes entre eux,chaque lumière se nourrissant des autres. Là est lasource de notre désir de nouer des relations, de

Un spectacle itinérant sur Charles de Foucauld

sLe Hoggar, près de Tamanrasset, 1916. L’armée française s’apprêteà emporter le corps du père Charles de Foucauld. Après dix années

passées à étudier et retranscrire la langue des Touaregs, le tamacheq, « Frère Charles » vient de mourir, laissant derrière lui une œuvre incontour-nable sur la civilisation berbère. Mais cet homme, qui était-il vraiment pourles Touaregs ? Que leur a-t-il laissé de lui après être « passé obscur sur ter-re comme un voyageur dans la nuit » ? Ouksem et Dâssin sentent bien quel’essentiel n’est pas dans ces milliers de pages qui repartiront bientôt pourla France. Ils veulent connaître le « marabout chrétien », comprendre le sensde ce curieux cérémonial auquel il se livrait à l’abri des regards, dans son ermitage. Ils veulent connaître l’ami caché et son « Dieu caché* ». Maiscomment eux, les « oubliés de Dieu** », comprendront-ils le mystère del’Eucharistie ? « Explorer la succession de Charles de Foucauld chez les Toua-regs eux-mêmes conduit à assister à une rencontre où le vis-à-vis ne suffitpas », explique Jean-Marie Despeyroux. « Car chez le père de Foucauld, L’Eu-charistie prend tout son sens, compte tenu des rapports intimes et person-nels qu’au travers du rituel, il entretenait avec Dieu. Dans cette relation ba-sée sur l’affectif, poursuit-il, il importait avant tout, pour lui, de savoir sereconnaître pécheur. Car il faut être humble pour accepter de laisser entrerle Christ et pouvoir recevoir son corps, symbole de vie éternelle. » Ce beauspectacle, joué par trois acteurs, se déplace dans les diocèses et les établis-sements scolaires***. Avis aux amateurs… ED

* Titre du spectacle écrit et mis en scène par Jean-Marie Despeyroux, (directeur ar-tistique d’Espace 3 et cofondateur du Festival de la Bible), créé à la demande de laFraternité Charles-de-Foucauld, à l’occasion de la béatification de leur fondateur le13 novembre 2005. ** Nom donné aux Touaregs par les musulmans.*** Pour faire venir le spectacle dans votre diocèse ou votre établissement, contactezJean-Marie Despeyroux, 11 bd du Président-Franklin-Roosevelt, 33400 Talence. Tél. : 05 56 80 39 60 et 06 87 55 27 19. E-mail : [email protected]ût : 2 000€ (transport et hébergement non compris). Durée : 1 h 50.

Chercheurs de sens. Ouksem et Dâssin ne veulent pas que l’armée emportele corps de « Frère Charles ».

Hautement symboliques,les lois alimentaires

visent donc à purifier l’hommeafin de favoriser

son élévation spirituelle.

2. Lévitique 11.3. Magistrat et vice-président de l’Amitié judéo-chrétiennede Bordeaux.4. Psychanalyste et écrivain. En 2005, elle a publié Le moi-ne et la psychanalyste, Albin Michel, 200 p., 16 €. 5. En trente-trois morceaux, Gallimard, coll. « Poésie », 1997,4,10 €.6. Exégète, prêtre du diocèse de Bordeaux et cofondateurdu Festival de la Bible.7. « Le château fort dans l’âme », selon la formule de MaîtreEckhart, théologien allemand (né vers 1260, mort en 1327).

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50 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

réflexion

CLAUDE BERRUER1

L’Église primitive neconnaissait que lafête de la Résur-rection célébrée à

Pâques. C’est au IVe siècle,en Occident, que l’Église,désireuse de christianiserles fêtes populaires mar-quant le solstice d’hiver, etle retour de la lumière, vainstaurer, le 25 décembre,la fête de la Nativité. LeChrist, « soleil de justice », « lumière du monde », se sub-stitue au « sol invictus », le« soleil invaincu » des cultespaïens. C’est au XIe sièclequ’est ajouté au cycle deNoël le cycle de l’Aventdont le premier diman-che inaugure la nouvel-le année liturgique. L’année liturgique précé-dente, se clôt, elle, par lafête du Christ Roi del’Univers. Les fidèles ycontemplent Jésus, Sei-gneur, sur ce trône singu-lier qu’est la Croix et pro-clament leur attente « espérante » dans le re-tour du Christ, son second avènement. Puisnous entrons dans l’Avent qui célèbre l’arri-vée, la venue du Sauveur : l’Avent, c’est l’avè-nement. Comme l’explique le Catéchisme del’Église catholique : « L’Église actualise cette atten-te du Messie. En commençant la longue préparationde la première venue du Sauveur, les fidèles renou-vellent l’ardent désir de son second avènement. »Cette articulation du faire-mémoire, du pré-sent de la foi dans l’aujourd’hui et de l’attentedans l’espérance, est au cœur de la liturgie del’Eucharistie comme le chantent les chrétiens :« Christ est venu, Christ est né ; Christ a souffert,Christ est mort ; Christ est ressuscité, Christ estvivant ; Christ reviendra, Christ est là. »Le temps de l’Avent occupe le mois de dé-cembre, où l’obscurité qui l’emporte sur la lu-

mière peut réactiver les peurs primitives. Ilest proposé aux chrétiens de ne pas se décou-rager, de ne pas s’angoisser, de ne pas hiver-ner. Il faut rester éveillé, se faire veilleur avecla même espérance que le guetteur qui at-tend le jour. Il patiente, vigilant dans la nuit,sans douter que l’aube ne survienne : « Peuplequi marchez dans la longue nuit, le jour va bien-tôt se lever », chante-t-on aussi. L’expériencespirituelle de l’Avent, c’est l’Espérance.

Attente patienteCycle du temps liturgique, attente d’unprintemps nouveau qui substituera le vertdes frondaisons et des prairies aux arbressecs et aux étendues grises de l’hiver, désirde la lumière sont symbolisés par les cou-

r o n n e sd ’ Av e n t .R o n d e s ,hab i l l ée sde feuilla-

ge vert, et supportant les quatre bougies allumées au fil des quatre dimanches del’Avent. Symboliser le temps liturgique parune forme ronde ne signifie pas un infiniressassement de vains recommencements,mais l’éternelle nouveauté du mystère dusalut à redécouvrir et approfondir sans ces-se. Notre environnement disqualifie troprapidement ce qu’on a à peine expérimen-té, comme déjà révolu. L’Avent invite à re-trouver le prix de la méditation, de l’inté-riorisation, de la lente et patiente appro-priation. Et former à l’intériorité est un en-

Entrez dans l’Avent !

Attendre et préparer la venue du Christ. Grâce à ce calendrier de l’Avent, proposé sur le site internet dudiocèse de Chartres, on chemine vers Noël en compagnie de prophètes et de rois de Juda : Amos, le1er décembre ; Habaquq, le 8 ; Asa, le 17...

Quatre semaines avant Noël, le dimanche de l’Avent ouvre l’année liturgique. Le 26 novembre 2006 marquera aussi le début de l’attente joyeuse de la naissance de Jésus-Christ.

Une invitation à contempler un nouveau-né pour ébranler nos représentations d’un Dieu tout-puissant ; un temps pour regarder la personne comme un être fragile…

D.R

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N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 51

apparaît toujours comme un miracle… Le faitque l’homme soit capable d’action signifie que, desa part, on peut s’attendre à l’inattendu… Et celaà son tour n’est possible que parce que chaquehomme est unique, de sorte qu’à chaque naissan-ce, quelque chose d’uniquement neuf arrive aumonde6. » Tout élève porte en lui la nouveautépromise par sa naissance, « événement minuscu-le mais de portée universelle. »Pour la journée des communautés éduca-tives, il est proposé que chaque établissementenvoie un message à d’autres établissementscatholiques. Ces messages rediront les convic-tions que nous essayons de vivre, malgré noslimites, ou les expériences sur lesquelles noussommes prêts à témoigner, en dépit de leursimperfections. N’hésitons pas à partager cequi ne fait que commencer, dans l’incertitu-de, encore, car l’Avent nous redit la promesseinfinie de tous les commencements. k

1. Adjoint du secrétaire général de l’enseignement catholique.2. Adresse : http://perso.orange.fr/.diocese.chartres /avent /3. Petite Sœur Magdelaine, Petite Sœur de Jésus de Charlesde Foucauld.4. Saint Irénée, Contre les hérésies, III, 20,2.5. Ibid., V, 16,2.6. Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, 2e édi-tion, 1983.

communautés éducatives qui nous invite àchanger de regard sur la personne. Et l’Aventnous invite bien à un nouveau regard surl’humanité de tout être humain. Saint Irénée,présentant la foi catholique à une époque dé-chirée par les hérésies, nous redit ce cœur dela foi dans le Dieu de Jésus-Christ : « Le verbede Dieu a habité l’humanité et s’est fait fils d’hommepour accoutumer l’homme à recevoir Dieu, pour ac-coutumer Dieu à habiter l’homme4. » Et il écrit en-core : « Par sa ressemblance avec le Fils, l’hommedevient précieux aux yeux du Père5. »

Promesse infinieChanger de regard, c’est bien, en contem-plant la fragilité d’un nouveau-né, tellementdépendant des liens qui se tissent à son en-tour, être attentif à la personne, unique, et endevenir. Bruno Frappat, dans l’éditorial deLa Croix, pour Noël 2005, écrivait : « Il se pro-duit chaque jour, sur la planète, des millions denaissances. Chacune est un événement minuscu-le, mais de portée universelle. Elles traduisenttoutes le premier moment d’un futur, la réactiva-tion de l’espérance. » Des mots en résonanceavec ceux d’Hannah Arendt : « Le nouveau

jeu majeur de la démarche éducative pouraujourd’hui.À Noël, les chrétiens ne fêtent pas un événe-ment vieux de plus de 2 000 ans. Ils adorent àla crèche un nouveau-né. Le salut donné estune promesse qui ne prend pas une ride, tou-jours incarnée par la vie qui naît. Et l’Aventinvite à l’attente patiente de la naissance at-tendue. Avec Marie, qui en son sein, perçoitdéjà la vie du Fils de Dieu, l’Avent nous appel-le à ce fin silence qui permet de saisir Dieu àl’intime de nos vies. Avec Marie qui vit inté-rieurement tout ce que son « oui » au projetde Dieu bouleverse et déplace déjà, l’Aventnous appelle à redécouvrir et à refondernotre engagement de disciple. L’Avent,temps de préparation, d’attente, de patience,de maturation… Un temps qui « dure », àl’image de la longue attente du Messie par lepeuple de Dieu. Vivre cette attente dansl’émerveillement de chaque jour qui s’étire,puis s’écoule, est la pédagogie du calendrierde l’Avent. Chaque jour est l’occasion d’évo-quer un témoin de cette foi en désir. Unexemple : le diocèse de Chartres propose, surson site, une très belle méditation de la rosenord de la cathédrale2 : douze prophètes etdouze rois de Juda entourent le Christ dontils attendent et préparent la venue… Un clicpar jour nous fait cheminer avec un person-nage biblique. Et former à l’attente patienteest une urgence dans un environnement tropfasciné par le « tout, tout de suite ».

L’Avent, c’est aussi, au début de l’Évangile,la voix forte de Jean-Baptiste qui, vivantavec austérité, parle au désert pour annon-cer la venue de Jésus. Quel contraste quecet appel au dépouillement dans nos socié-tés qui ont fait de Noël une fête de laconsommation ! Mais il faut surtout nousdépouiller de nos représentations de Dieu,pour accueillir l’Emmanuel, Dieu avecnous, dans le nouveau-né de la crèche.Après avoir célébré, à la fête du Christ Roi,Jésus en croix, nous attendons la venue deJésus nouveau-né… Nos représentationsde la toute-puissance de Dieu sont ébran-lées par ces deux évocations de la fragilitéque sont le crucifié et l’enfant naissant.« Par un excès d’amour, le Christ, Fils de Dieu, avoulu passer par l’état d’impuissance du tout pe-tit enfant, le seul état qui mette un être dans lesmains des autres, dans un total abandon3. »C’est dans ce temps de l’Avent que se tiendra,dans chaque établissement, la journée des

Se préparer à NoëlsPrésenter les fêtes religieuses qui rythment l’année, avec

des rappels historiques, théologiques et liturgiques, telest l’objet d’un document élaboré par le père Jean-Marc Vaillant*,responsable de la pastorale pour le diocèse de La Rochelle. Conçuen août dernier pour les établissements de Poitou-Charentes, on y trou-ve des initiatives possibles soit dans le cadre des disciplines, soit dans celuide la catéchèse. Pour Noël, voici quelques-unes de ses suggestions : pDans un lieu de passage fréquenté par les jeunes, et si possible par les parents, ou dansquelques classes, les élèves peuvent participer à la confection de décorations (crèche, instal-lation d’affiches inspirées du temps liturgique…). Si ces décorations sont réalisées par classes,on organisera des concours qui inciteront les élèves à visiter les locaux des autres niveauxavec explications des réalisateurs des décorations. En décembre, Noël peut être choisi com-me thème transversal à toutes les disciplines. pEn arts plastiques, on confectionnera des couronnes d’Avent. Héritées d’une coutume alle-mande, ces dernières sont munies de quatre bougies allumées au fil des semaines. Si pour desraisons de sécurité, on renonce à la fascination des enfants pour les flammes, il est possiblede signaler la progression de la montée vers l’espérance en matérialisant par écrit les étapesqui se succèdent durant quatre semaines : vigilance, conversion, témoignage et accueil. pEn français, les pastorales, genre littéraire et musical surtout provençal, peuvent fournirmatière à représentations, mimes, etc. Deux exemples : La pastorale des santons de Proven-ce, d’Yvan Audouard, et Le Noël de François d’Assise, du franciscain Éloi Leclerc. pEn musique, on écoutera tout ce que le chant grégorien, la liturgie byzantine, les cantiquesde Noël (noëls provençaux de Nicolas Saboly) peuvent proposer, plus les divers Ave Maria,messes et vêpres de la Sainte Vierge… pEn histoire, on pourra se pencher sur l’origine du calendrier de l’ère chrétienne et la ré-partition des fêtes religieuses monothéistes. pEn anglais, on apprendra des Christmas carols ou on étudiera les Contes de Noël de CharlesDickens ; en espagnol, les poésies de saint Jean de la Croix… SH

* Ce document de 33 pages peut être demandé au père Vaillant. E-mail : [email protected] - Voir aussi sur www.formiris.org : les pistes proposées dans le site « Enseignement et Religions », et, dans « sitEcole », le dossier « Culturereligieuse en 1er degré » (et le chapitre : « Le parcours en fonction du calendrier scolaire »).

Tout élève porte en lui la nouveauté promise

par sa naissance.©

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culture /histoire

Ouvert depuis l’été 2006, le nouveau musée d’Avranches, dans la Manche, propose au long d’un passionnant parcours initiatique de découvrir les manuscrits

de l’abbaye du Mont-Saint-Michel confiés à cette ville depuis la Révolution.mands à l’époque romane, la reliure. L’histoire continue avec la révo-lution de l'imprimerie et va jusqu’au livre numérique… La salle duTrésor présente, entre autres documents provenant de l’ancien mo-nastère, quinze originaux. Exceptionnels par leur richesse et leur ra-reté, ces manuscrits témoignent de la vie spirituelle, intellectuelle etartistique de la communauté des moines bénédictins.

CartulaireOutre les textes sacrés, la bibliothèque recèle bon nombre d’œuvresprofanes : des livres historiques et des chroniques, des traités de mu-sique, d’astronomie et de médecine, des précis de droit, des sommesuniversitaires et des manuels d’étu-diants… Pièce remarquable, conçue et réalisée àl’abbaye au milieu du XIIe siècle, le car-tulaire du Mont-Saint-Michel peut êtreconsidéré comme l’un des joyaux duScriptorial. Il surpasse les cartulaires deson temps par la beauté de sa calligra-phie, la qualité du parchemin utilisé, la richesse de son illustration avec sesquatre dessins en pleine page et son

décor abon-dant d’initia-les ornées quifont surgir descréatures fan-tastiques.La visite se ter-mine, sur lethème « Du li-vre manuscritau livre d’au-

jourd'hui », avec le fonds de la ville d’Avranches qui possède plus de14 000 titres allant du XVIe au XIXe siècle. Et ceux qui se rendront auScriptorial avant le 31 décembre prochain, pourront aussi visiter l’ex-position temporaire « L’imprimerie à Avranches ».

BRUNO GRELON

Le Scriptorial livre les trésors du Mont

En 1791, la cité d’Avranches reçoit en dépôt del’État les collections de livres provenant descommunautés religieuses de l’Avranchin. Cel-le de l’abbaye du Mont-Saint-Michel en faitpartie. Elle compte près de 4 000 volumes,

dont quelque 200 manuscrits datant du IXe au XVe siècle.Longtemps confinée à l’hôtel de ville, la fabuleuse col-lection avait besoin d’un nouvel écrin pour être mise envaleur et découverte, ne serait-ce que par quelques-unsdes 3 millions de visiteurs de la « Merveille ».

Derrière les fortifications médié-vales, un vaste triangle de bétonaccueille le Scriptorial d’Avran-ches, « musée conçu comme une véri-table métaphore du Mont-Saint-Michel », précisent ses concep-teurs. « À partir de l’inclinaison natu-relle du terrain, les architectes ont déve-loppé l’idée d’une ascension, à l’image des visiteurs qui gravissent le Mont. »Tout un symbole, à l’image du parcours chronologique et thématiquequi replace les manuscrits du Mont-Saint-Michel dans leur contextehistorique et local.Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par un immense livre de deuxmètres de haut qui déploie ses pages animées et raconte com-ment, à travers les tribulations du temps, manuscrits et livres dela célèbre abbaye ont survécu jusqu’à leur arrivée à Avranches.La première partie est consacrée à Avranches, à la baie du Mont-Saint-Michel, au culte et aux reliques du Mont, à l'organisationde la vie monastique, aux pouvoirs et aux échanges entre reli-gieux et laïcs, etc. Des bornes multimédias offrent la possibilité

d’approfondir lesthèmes présentéset, pour les en-fants, de décou-vrir de manièreinteractive les col-lections à l’aide dejeux, reportageset documentaires…Place ensuite à la fabri-cation des manuscrits,ses mystères et ses re-cettes : le parchemin, lapréparation des encreset des pigments, la co-pie, la décoration etl’enluminure, le savoir-faire des artistes nor- uScriptorial d’Avranches, Place d’Estouteville, 50300 Avranches. Ouvert tous

les jours, sauf lundi. Tél. : 02 33 79 57 00. Internet : www.ville-avranches.fr.

Savoir +

UN BON PETIT DIABLEL’équipe pédagogique du Scripto-

rial d’Avranches a élaboré des visitesadaptées aux élèves de tous niveaux.

Selon les thèmes abordés enclasse, plusieurs types de pré-

sentations sont proposés. Ainsi,pour éveiller l’intérêt des plus jeunes, on a faitappel au personnage de Titivillus, le petit diable.Au Moyen Âge, Titivillus était le démon desmoines. Il surveillait sans cesse leur travail, ilenregistrait chacune de leurs fautes d’ortho-graphe, et comptait tous les mots qu’ils ou-bliaient lorsqu’ils copiaient un texte… Titivil-lus pose des questions, apporte des informationset donne un côté récréatif à la visite. BG

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N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 53

culture /théâtre

Au bout de la nuit, l’espérance

Je fus déportée à Ravensbrück dans un convoi de mille femmes, issuesde tous milieux, de toutes convictions politiques. Des jeunes filles, desvieilles dames, des communistes, des anarchistes, des royalistes…Nous avions une chose en commun : avoir à un moment de notre vierefusé l’inacceptable. »

La traversée de la nuit est avant tout une expérience. Celle de Geneviève de GaulleAnthonioz, matricule 27372, vingt-quatreans à l’époque des faits. Dans un petit livrequ’elle a écrit en 1998, quatre ans avant samort, l’auteur, nièce du général de Gaulle,témoigne de son séjour au bunker lors desa déportation au camp de Ravensbrück.Elle ne démontre rien, ne veut rien prou-ver, ne veut pas donner de leçon. Elle ra-conte. Un quotidien fait de petites choses etd’immenses souffrances, d’humiliations etde doutes insupportables, mais d’espoirsaussi. Ce court récit est un cri poussé à voix basse,pour ne pas oublier la barbarie nazie. Unrécit lumineux, pudique, sans haine, quin’accuse pas. Un hymne aux humains, àleur faculté de surmonter – parfois – le pire,dans l’Amour et le respect de l’autre. L’in-carner est une façon de rendre hommage à cette femme remar-quable, à son œuvre, à son engagement au sein d’ATD QuartMonde.

Inestimable cadeau« Quand j’ai rencontré ce livre, cela a été un déclic, raconte EsmeraldaKroy. J’ai immédiatement pensé à le porter sur scène. Je voulais à mon tourtémoigner contre l’oubli de la barbarie. Comment ? Les ayants droit ont ac-cepté, à condition que l’on respecte l’intégrali-té du récit. » Comédienne « habitée », Esmeralda, seule sur scène, happe sonpublic et le tient en haleine une heureet demie durant. Elle ne lit ni ne décla-me, elle sert le texte, donne chair auxémotions, ne cherchant ni le pathos nila sensiblerie. Et le metteur en scène,Cesare Capitani, joue des ombres et deslumières, de la voix off et du jeu de l’ac-trice, de la musique, douloureuse ouenjouée, qui suit les méandres des émo-tions et donne au témoignage l’am-pleur qu’il mérite. Pourquoi ce texte et pas l’adaptation

d’un Primo Levi, ou d’un Jorge Semprun ? « Il n’y a rien de rationnel,précise Esmeralda. Au-delà du texte, c’est une rencontre avec une person-ne, Geneviève. Et un sentiment d’être en accord parfait avec ce qu’elle dit,toutes proportions gardées. Je n’ai pas vécu une telle expérience, mais il y a

des échos en moi : être capable de voir la beautédans le plus sordide ; pouvoir se surpasser, mêmedans les épreuves les plus rudes. » Pas simple pour elle, cependant, de suivreles tours et détours du texte. On sauted’un temps à l’autre, d’une émotion à uneautre. « Il m’est très difficile de passer sans cessede l’espoir au désespoir. Il y a une lueur, puis celaretombe dans la nuit. C’est très douloureux. »Douloureux au point que parfois elle a lesentiment qu’elle n’y arrivera pas. L’inesti-mable cadeau qui lui permet de franchir lecap se présente alors. Grâce aux anciennesdéportées, amies de Geneviève. « Ellesm’appellent chaque jour. Quand elles perçoiventà mon intonation que c’est difficile, l’une d’ellesvient assister au spectacle. Comme cela, noussommes deux à porter le texte. C’est formidable.Cesare le fait savoir. Dans la salle, il y a une ondequi passe, un murmure, une écoute fantastique,un silence encore plus profond. »

« L’aube se lève à peine, peut-être est-ce celle de l’espérance ? » Cette phraseclôt le livre, mais l’ouvre sur la vie. Au bout de la nuit, l’espérance,semble dire Geneviève. Car, à l’issue de la traversée, il y a la libéra-tion et puis Dieu. Dieu qui est « resté à la porte du camp », mais qui re-surgit sans cesse dans le récit, dans un brin d’herbe rapporté aubunker en cachette, une lettre de son père, ou à Noël, à travers demenus cadeaux que ses amies lui font passer et qui lui rappellent« la chaîne de la fraternité qui nous unit les unes aux autres ».

ÉLISABETH DU CLOSEL

AVEC LES LYCÉENSCatherine Stroebel, documentaliste au groupe scolaireSaint-Vincent-de-Paul, à Paris (XIIIe), a emmené des classesde seconde, première technologique et terminale voir Latraversée de la nuit. Elle n’a pas oublié : « Un immense si-lence durant la pièce, une attention respectueuse. L’unedes lycéennes ne pouvait pas croire qu’il s’agissait de faitsréels, tellement elle était bouleversée. » Il est bon de pré-parer les élèves avant d’assister à un tel spectacle, mêmesi la Seconde Guerre mondiale est au programme. « Sa-voir que c’est une femme qui avait alors quasiment leurâge permet de se laisser prendre par le texte. »

En interprétant le magnifique texte de Geneviève de Gaulle Anthonioz, La traversée de la nuit, la compagnie Hathaway entend, par le biais d’une mise en scène très sobre et d’un jeu pudique,

transmettre une mémoire afin que nul n’oublie. À voir, à Paris, à l’espace Bernanos.

uLes représentations de La traver-sée de la nuit ont lieu jusqu’au

30 décembre 2006 à l’espace Bernanos,4 rue du Havre, 75009 Paris. Renseigne-ments et réservations : 01 48 78 28 15.Des matinées peuvent être organisées spé-cialement pour des lycéens (se renseignerauprès de Joëlle Masson au même numé-ro de téléphone).La traversée de la nuit, par Geneviève deGaulle Anthonioz, est édité au Seuil (coll.« Points Poche », 2001, 4 €).

Savoir +

Esmeralda Kroy. Une comédienne « habitée ».

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TRAVERSÉEMYTIQUEdDe la Palestine à la Syrie, de l’Asie

mineure à la Grèce, Paul fut le plus grand voyageur au service de l’Évangile. Arrêté à Jérusalem, il demandera en tant que citoyen romain à être jugé à Rome. Il embarquealors pour un long trajet sur laMéditerranée à bord de trois naviressuccessifs dont le second fera naufrage devant l’île de Malte. Paul fera le récit de ce périple dans le livre des Actes des Apôtres, en tenant une sorte de journal de bord. Un principe respecté dansl’élaboration de ce joli carnet à l’italienneregroupant itinéraires de traversées,cartes et photos assorties d’annotationsquotidiennes de voyage et de réflexionssur la foi. MR

Chantal Reynier (préface du cardinalPaul Poupard)Paul de Tarse - navigateur del’espéranceParole et Silence80p., 10€

dRassembler des textes brefs et accessibles, de person-nalités aussi différentes que saint Jean-Baptiste de La

Salle, Khalil Gibran ou Jean-Paul II, est le pari réussi de cerecueil. L’intention de son auteur, Xavier Dufour ? « Intro-duire de la manière la plus large possible à une approchespirituelle […] de l’éducation » et « encourager deschrétiens […] à inventer de nouveaux chemins éducatifs ».Marguerite Léna, dans sa préface, parle « d’une carrière àciel ouvert où chacun pourra venir choisir et tailler à songré les pierres qui lui conviendront pour bâtir sa propredemeure d’éducateur ». On reconnaît cependant au fildes lectures « une conception personnaliste de l’acteéducatif, dans le sillage de Bergson, Péguy, Simone Weil

ou Madeleine Daniélou », précise Xavier Dufour. Ladeuxième partie, consacrée aux « attitudes pédagogi-ques », intéressera les communautés éducatives engagéesdans la dynamique des assises. Elle s’ouvre sur cette bellephrase de Simone Weil : « Élever un être, c’est l’élever àses propres yeux. »

SYLVIE HORGUELIN

Xavier DufourEnseigner, une œuvre spirituelle – textes de référence

sur l’éducationParole et Silence

246p., 18€

ENSEIGNEMENTSD’UNE VIEdLe cardinal Jean Honoré tient

sa modestie innée de son terroirbreton, de ce solide duché de Fougère,hérissé de châteaux forts au milieu de doux vallons. Il est né jumeau dans une famille qui comptait déjàquatre garçons et deux filles. Ces quelques détails biographiquessont de ceux qui expliquent unhomme, ses premiers pas. Le cardinalJean Honoré s’y réfère pour exposerses choix, pour se retourner sur sa vie, sur ses engagements et sesresponsabilités en tant que recteur de l’Université catholique de l’Ouest, à Angers, et président de laCommission épiscopale du mondescolaire et universitaire. Deux fonctionsqui lui ont permis de mesurerl’importance de l’enseignementcatholique dans un État laïc. MR

Cardinal Jean HonoréLa grâce d’être né - mémoiresPresses de la Renaissance472p., 23,50€

RUMINATIONSLUMINEUSESdCes notes intimes écrites de 1927

à 1977 par Henri Irénée Marrou,souvent de manière elliptique et allusive,sont pourtant étonnamment claires etfont, au lecteur, l'effet d'un poème :chant d'une âme cultivée et exigeantequi cherche Dieu à tout instant, à traversses rencontres et ses lectures, et n'hésitepas à « réfléchir par écrit ». Tantd'humilité, de « ruminations » intérieuresémeuvent de la part d'un enseignant qui tenait en haleine ses auditoires de laSorbonne, venus chercher des lumièressur l'histoire du christianisme. Extraits :« Si on veut que la vie religieuse soitintégrée dans la vie tout court et l'animetout entière, il faut que le “talaïsme”(pratique) soit intégré à la viecommunautaire » ; « Le Christ s’est faitce que nous sommes pour nous faire cequ’il est ». MCJ

Henri Irénée MarrouCarnets posthumesCerf524p., 59€

CÉLÉBRATIONDE PÂQUESdPâques nous invite à « écouter

Jésus, mais tout en l’écoutant à apprendre à voir de l’intérieur »,écrit Joseph Ratzinger avant d’ajouterque « cette fête, la plus grande de l’année liturgique, nous encourageà découvrir l’entrebâillement du ciel,dans le regard que nous portons sur lui, celui qui a été immolé et qui est ressuscité ». Ces quelqueslignes, ferventes nous permettent de comprendre l’immense foi qui anime ce grand théologien qui est devenu, le 19 avril 2005, le 265e pape de l’Église catholiquesous le nom de Benoît XVI. Sa passionse révèle au fil de ces pages vibrantesconsacrées à l’intime communionentretenue par Jésus-Christ et la figure du Père. MR

Joseph Ratzinger (Benoît XVI)Ils regarderont Celui qu’ils onttranspercéSalvator156p., 19,90€

REGARDS CHRÉTIENS SUR L’ÉDUCATION

culture /livres

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VIE ET PENSÉED’UN ORTHODOXEdPour la première fois, le

métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, membre éminent de lahiérarchie orthodoxe russe, accepte delivrer quelques éléments de sa réflexionthéologique et spirituelle. Non sous laforme d’une discussion dogmatique,mais sous l’angle d’un échange autourde la foi, du pluralisme culturel etreligieux, des droits de l’homme... Ilrevient ainsi sur les persécutions dont futvictime la communauté orthodoxe sousle régime soviétique alors qu’aujourd’huiplus de 80 % de la population russe se considère orthodoxe. Dans unentretien qui précède sa réflexion, le Métropolite Cyrille aborde sonexpérience personnelle de croyant etd’évêque. MR

Métropolite Cyrille de Smolensk et deKaliningradL’Évangile et la liberté - les valeurs dela tradition dans la société laïqueCerf242p., 20€

COMPRENDREL’ISLAMdPour s’ouvrir à l’autre, il faut

d’abord se comprendre. Organiséautour de 50 entrées (« Qui estMahomet ? », « Le jihad, sixièmepilier ? »,« Être femme en islam »...),ce dictionnaire de l’islam permet de se familiariser avec les fondementshistoriques, les dogmes et le quotidiendes croyants. Le but du livre ? Faire cesserl’amalgame trop fréquent entre lamajorité des musulmans et les élémentsviolents apparentés à certains courantsfanatiques, incarnés notamment parOussama Ben Laden. L’ouvrage s’adresseaux non-croyants, mais également aux musulmans que le docteur DalilBoubakeur, recteur de l’Institut musulmande la Grande Mosquée de Paris, exhortedans sa postface à « sortir de leur torpeurdogmatique ankylosante pour vivre dansle monde tel qu’il est ». MR

Antoine SfeirL’islam en 50 clésBayard/Pèlerin156p., 13€

ÉDUCATEURAU LONG COURSd« Quelle place dans la société

pour les personnes en situation de handicap mental ? » Si la questionn’est pas nouvelle, l’homme qui la pose n’est pas banal. Avant de deveniréducateur spécialisé, Julien Perfumo était pâtissier à bord de paquebots. Deux rencontres vont décider de la suite de son parcours. François Gosset, prêtre de la Mission de France, va l’aider à changer de capprofessionnel. Et Jack Germonneau,directeur spécialisé d’un externatmédico-professionnel, lui donne unemission qu’il assurera durant trente ans :« Intégrer les jeunes en situation dehandicap mental dans le milieu ordinairedu travail. » Cette longue et richeexpérience jalonnée de rencontres et decombats, Julien Perfumo la restitue dansce livre chaleureux. MR

Julien PerfumoVoulez-vous de nous ?Nouvelle CitéColl. « Vie des hommes », 316p., 21€

OÙ SONTLES GÉOGRAPHES ?d« La quête de la scientificité

a tué le rêve, glacé l’imaginaire,mis le jeu hors jeu », constate tristementl’auteur de ce livre, géographe de son état et fondateur du Festivalinternational de géographie de Saint-Dié(Vosges). Cette manifestation s’attache à sortir la géographie de son isolementen suscitant rencontres et débats entrechercheurs, enseignants et journalistes.Chercher son chemin sur une carte ou comprendre la marche du monderelève de la géographie, unique disciplineà offrir une grille de lecture du visage de notre planète. Il est temps que l’on s’en souvienne et que l’on œuvre à lui rendre sa place au cœur même de la société. Cette réflexion de Georges Roques y contribue. MR

Georges Roques (préface de Noël Copin)Décrypter le monde aujourd’hui - lacrise de la géographieAutrement Coll. « Frontières », 208p., 19€

d« C’est quoi un livre ? » demandent souvent les enfantsà Hubert Nyssen. « Un coffre à trésor », se surprend à

leur répondre le fondateur des éditions Actes Sud, rajoutantainsi à la perplexité des jeunes lecteurs. Un éditeur seraitdonc une sorte « d’ébéniste fabriquant des boîtes pour yfourrer des rédactions » ou « un écrivain, les doigts tachésd’encre » ? Les deux, en fait explique l’amoureux des mots,en recommandant à tous d’aller en Suisse visiter la FondationMartin-Bodmer pour découvrir ce que furent les manuscritsde quelques-uns des plus grands noms de la littératuremondiale, avant de devenir des livres grâce au travail deséditeurs. Un métier dont Hubert Nyssen nous dévoilequelques bonheurs en revenant sur ses plus importantes

découvertes littéraires : l’auteur russe Nina Berberova (« uneoubliée des chasseurs de trésor »), en 1985, et l’AméricainPaul Auster (« qui ne trouvait pas dans son pays lareconnaissance que la lecture de Cité de verre [...] aurait dûlui valoir d’emblée »), deux ans plus tard. Deux rencontresmajeures qui feront le succès de sa maison d’édition, la fiertéde son métier.

MATHILDE RAIVE

Hubert NyssenLa sagesse de l’éditeur

L’Œil NeufColl. « Sagesse d’un métier », 112p., 12,50€

PARCOURS D’UN AMOUREUX DU LIVRE

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NAISSANCED’UNE PYRAMIDEdPour faire comprendre

l’architecture aux néophytes, le principe de David Macaulay ne varie jamais. Soutenu par sesdessins précis à l’encre noire, il part de l’idée qui préside à la conceptiond’un bâtiment et conduit le lecteur,étape par étape, jusqu’à sa réalisation.Comme un architecte, il se placed’abord au milieu du paysage avantd’élaborer ses plans, et de choisir ses hommes et ses outils. Puis il faitprogresser le bâti et le montre selon différents points de vue : del’intérieur, du ciel... Il permet ainsi de prendre conscience de l’espace,des multiples dimensions. Ici, enl’occurrence, c’est une pyramide qui émerge lentement sur la riveoccidentale du Nil. On s’y croirait. À partir de 10 ans. MR

David Macaulay Naissance d’une pyramideArchimède/L’École des loisirs88p., 15€

dCe n’est pas toujours facile pour une grande sœurd’avoir un petit frère. D’autant plus quand celui-ci est

du genre « tête en l’air ». C’est le souci d’Adèle. Chargéed’aller chercher Simon à la sortie de l’école et de revenir aveclui à la maison, elle n’en peut plus de passer son temps àchercher les affaires qu’il a perdues en chemin. Prétexte àune balade au cœur de Paris, ce jeu de piste imaginé par uneillustratrice américaine est organisé en fonction des objetségarés par Simon. La déambulation à travers la capitale offresurtout au jeune lecteur l’occasion de découvrir les lieux etle quotidien des enfants du début du XXe siècle. Le jardin duLuxembourg, le Louvre, la galerie de paléontologie du Mu-

séum national d’histoire naturelle, la pâtisserie Cador, le Pont-Neuf, la cour de Rohant, la cathédrale Notre-Dame et le Jar-din des Plantes retrouvent, le temps de ce récit, le charmesuranné d’un décor à l’ancienne et les couleurs sépia des al-bums d’autrefois. À partir de 6 ans.

MATHILDE RAIVE

Barbara McClintockAdèle & Simon

Circonflexe38p., 12€

AVENIRET SOUVENIRSdÀ quoi sert une bonne éducation

si c’est pour se fâcher tout rouge quand son enfant décide d’être artiste au lieu de devenirmédecin comme on l’avait imaginé ?Rêves des parents, souhaits des enfants, l’histoire se répète de génération en génération. Sous la plume et les pinceaux de Pascale Francotte, l’avenir des uns se dessine alors qu’émergentles souvenirs des autres, avec une douceur que l’on retrouve dans la grisaille cotonneuse de sesaquarelles crayonnées, dans la ciselure de ses phrases. L’auteurmaîtrise un art difficile : la simplicité.Sa façon délicate d’aborder le monde est de plus en plus rare. Elle est précieuse. À partir de 7 ans. MR

Pascale FrancotteMon rêve à moiAlice Jeunesse 28p., 11,40€

LA FAMILLE,QUELLE HISTOIRE !dEn novembre 2006, coup de

projecteur sur la famille dans tousles magazines de Bayard Jeunesse.Astrapi dévoile ce que les enfants de 7-11ans aiment ou détestent faire enfamille…, qu’elle soit, petite, nombreuseou recomposée ! Et en cadeau, un arbregénéalogique à remplir.Dans Okapi, quatre ados racontent, à partir de photos de famille, l’histoire de leurs arrière-arrière-grands-parentsqui vivaient il y a 100 ans en 1906. Dans Phosphore, des jeunes de 15-25 ans livrent la représentation qu’ils se font de leur famille idéale. Muze propose un dossier sur « les relations mère-fille ».Et en décembre, Enfant Magazineprésente 12 portraits de différentesfamilles en France. Bref, mille approches pour parler de famille à chaque âge. À retrouver en kiosque. FR

On trouvera tous les renseignements relatifs auxmagazines cités sur www.bayard-jeunesse.com

PRIERÀ LA MAISONdPrier en famille relève d’un

moment privilégié. Mais, souvent,les parents tâtonnent, hésitent. Quelleprière choisir ? Comment la dire ? À quelle occasion ? Grâce à ce recueild’une grande sobriété, où l’illustration se fait très discrète – pour mieux valoriserdes textes dont la beauté se suffit à elle-même –, les adultes trouveront un support adéquat pour se lancer dans l’organisation de ces temps derecueillement. Organisé selon plusieursthèmes (« Le temps de l’Avent et de Noël » ; « Le temps du Carême et de Pâques » ; « Notre famille et lemonde »...), l’ouvrage invite également à associer les prières aux objets –couronnes, crèches ou calendriers queles enfants ont l’habitude deconfectionner. MR

Christine PedottiLe livre de la prière en famille - pourcélébrer avec les enfantsMame/Edifa96p., 12€

PARIS, COULEUR SÉPIA

culture /livres jeunesse

56 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

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RONDESENFANTINESdIl y a les classiques (Une poule sur

un mur, 1 kilomètre à pied…), lesmoins connues (Pic nic douille, Le facteurn’est pas passé…), les pas faciles àprononcer (« Pimpanicaille/Le roi despapillons/Se faisant la barbe... »). Il suffitde quelques strophes pour faire unecomptine, une berceuse, un jeu de doigts,animer une série de sauts à la corde...Grâce à cet album qui en recense 65,ceux qui travaillent avec les tout-petitstrouveront matière à renouveler leurrépertoire. Accompagné d’un CDenregistré par de jeunes enfants, l’albumest une vraie réussite grâce à la beautédes illustrations et à la judicieuse sélectionde chansons, assorties de quelquesindications gestuelles pour faire danser les enfants et leur apprendre à découvrirchaque partie de leur corps. À partir de 2 ans. MR

Hervé Le Goff (illustrations)Mon grand livre de comptinesPère Castor/Flammarion1 livre-CD, 22€

IMAGINAIREJAPONAISdAu Japon, les hiboux tiennent

des magasins de coloration et lescorbeaux viennent s’y faire teindre lesplumes. Mais quand la couleur ne plaîtpas à l’oiseau de mauvais augure, gareaux conséquences ! On apprendrapourquoi les hiboux ne sortent plus qu’à la nuit tombée. Ce conte n’est pasl’unique curiosité révélée par ce recueilde chansons, de musiques et de petiteshistoires venues du pays du soleil levant.Le jeune auditeur découvrira aussi la fête des cerisiers, les femmes-oiseauxet autres thèmes chers à l’imaginairejaponais. L’interprétation gracieuse de la chanteuse Keiko Imamura estsoutenue à merveille par les délicatessonorités de la flûte ou du koto, uninstrument à 13 cordes dont le son est comparable à celui de la harpe. Pour les 3-7 ans. MR

CollectifLes petites histoires – le JaponNaïve1 CD, 17,85€

VIVRE SA FOIAUX MARQUISESdEn 1838, quatre ans avant

la prise de possession de l’archipel par la France, les premiersmissionnaires catholiques débarquentaux Marquises. Les populations sont converties en masse. Se pose très vite le problème des prêtres.En nombre insuffisant, ils ne peuvent se déplacer dans toutes les paroisses. Les communautés s’organisent alorsautour d’un « Tumu Pure ». Ce chef de prière peut être un homme ou unefemme, père ou mère de famille.Choisi par sa paroisse, il est mandaté par l’évêque pour quatre annéesrenouvelables, et représente le prêtredans toute la pastorale. Le cinéaste Jean-Claude Salou est allé à la rencontrede deux de ces chefs de prière : Odette et Ernest. Son documentaire, intituléTumu Pure, sera diffusé sur France 2, dans le cadre du dernier Jour du Seigneurde cette année 2006, le dimanche 31 décembre, à 10 h 30. MS

www.lejourduseigneur.com

AU CŒURD’UN PÉNITENCIERdAu pénitencier d’Angola, en

Louisiane, 80 % des détenus sontnoirs, et en majorité condamnés à vie.Jusque dans les années 80, cette prisonétait réputée comme la plus sanglantedes États-Unis. Le général Burl Cain, sondirecteur général depuis 1994, tente deredorer le blason de l’endroit. Mélangede Père Fouettard et de sudiste militant,cet homme se situe volontiers entreJésus-Christ et Attila le Hun. Parlant de ses détenus, il n’a qu’un objectif :« Élever les âmes de ces hommes. » Il l’affirme devant la caméra d’EmmanuelBesnier dont le saisissant À l’ombre de la foi sera diffusé sur KTO, le mercredi 6 décembre 2006, à 20 h 50.Ce documentaire dresse un constatterrifiant sur les pratiques des pénitenciersde haute sécurité américains.Il vient d’être distingué par le prix Farel qui récompense des programmes de télévision traitant de questionsreligieuses. IDP

www.ktotv.com

dQuand le père de Nordine meurt, il ne laisse qu’une volon-té : être enterré dans son village du Haut-Atlas, dans ce Ma-

roc qu’il n’a jamais revu, depuis que, jeune homme, il a suivi unrecruteur des charbonnages du nord de la France. Ce testament,le fils va l’exécuter à contrecœur. Il faut dire que son équipée ma-rocaine en compagnie d’un cercueil réfrigéré commence par quelquestracasseries administratives. Mais au bout d’une longue route (auxsens propre et figuré), Nordine aura trouvé « son » pays. Grâce àdes rencontres déterminantes : avec Mimoun, fou amoureux d’uneAustralienne et qui ne rêve que de changer de continent, avec Nora qui cherche à reprendre les rênes de sa vie. Avec son père aus-si qui, dans une conversation rêvée, lui dira les mots qu’il a toujours

voulu entendre. On peut, avec des lycéens, suivre beaucoup depistes pédagogiques à partir de ce long-métrage… court (75 mi-nutes) mais dense : l’immigration maghrébine en France ; les pay-sages marocains ; le jeu subtil des langues arabe, berbère et française...On peut aussi aborder le thème très actuel des racines de l’hom-me qui, selon comme il les cultive, l’enferment ou le libèrent.

RENÉ TROIN

Tenja, un film, de Hassan Legzouli (75’). Avec Roschdy Zem, Aure Atika..., La Médiathèque des Trois Mondes, 1 DVD, 20 € (prix public), 40 € (prix

institutionnel permettant une exploitation dans le cadre d’un établissement scolaire). Commande en ligne : www.cine3mondes.com

VOYAGE AVEC LE PÈRE

culture /multimédia

N° 308, NOVEMBRE 2006 Enseignement catholique actualités 57

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À votre serviceCette page est à la dispositiondes chefs d’établissement et

des responsables d’organisme del’enseignement catholique, pourfaire connaître des offres d’emploi,des recherches de partenariat pourune initiative pédagogique, éduca-tive, pastorale... sans caractèrecommercial. La rédaction se réservele droit de refuser une annonce.

pratique /petites annonces

58 Enseignement catholique actualités N° 308, NOVEMBRE 2006

vous offre votre petite annonce gratuiteEnseignement catholique actualités277, rue Saint-Jacques, 75005 ParisTél. : 01 53 73 73 75, fax : 01 46 34 72 79

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OFFRE D’EMPLOI

äÉcole maternelle et primairede 430 élèves à Chartres (Eure-et-Loir), 17 classes, sous tutel-le congréganiste des Sœurs deSaint-Paul de Chartres, recher-che son chef d’établissementpour la rentrée 2007.Vous avez déjà une expérien-ce en qualité de chef d’éta-blissement. Vous êtes dynami-que et organisé(e). Dans l’es-prit de la tutelle, vous saurezfédérer la communauté édu-cative autour des projets.Vous représenterez l’école ausein des structures départe-mentales et régionales. Vousserez le garant de la gestionfinancière de l’établissementen lien étroit avec l’Ogec et encohérence avec le projet édu-catif.Rémunération selon le statutdu Cnec du 1er avril 2006.Adresser lettre de motivation

manuscrite + CV et photo à :Sœur Jean-Noël Delezenne, 42 rue Violet, 75015 Paris

SOLIDARITÉ

äLe conte musical Sol enCirque – les aventuriers de laPierre Mollead’abord fait l’ob-jet d’un disque, puis d’un spec-tacle dans une salle parisienne,en décembre dernier. Il revient,sous chapiteau cette fois, dansun lieu prestigieux, le domai-ne national de Saint-Cloud, oùl’accueille le Centre des monu-ments nationaux. C’est l’his-toire de Big Mama, un éléphantatteint d’un mal mystérieux :il se dégonfle et perd sesdéfenses. Seul remède effica-ce : la Pierre Molle magique.Son propriétaire, Cœur Froid,un serpent milliardaire et ava-re, en demande une fortune.Pour la réunir, tous les animauxde l’île décident de créer un

spectacle de cirque chez leshumains… Rappelons que ces représen-tations sont données au pro-fit de l’association Sol en Si –Solidarité enfants sida.Domaine national de Saint-Cloud (92). Du 2 décembre2006 au 7 janvier 2007. Ho-raires, tarifs et réservationssur www.solencirque.com

äIl est pratique et malin (endécorant le pied du sapin, ilprotège sols et tapis desaiguilles). Il est respectueux del’environnement (100 % bio-dégradable et compostable).C’est le Sac à Sapin qui revient,comme chaque année, à l’ap-proche de Noël. Et puis sur-tout, il est généreux : un Sac àSapin vendu, c’est 1,30 € rever-sé à Handicap International.En vente dans les grandes sur-faces alimentaires et spécialisées,les grands magasins, et chez les

fleuristes et pépiniéristes. Prix devente conseillé : 5€.

DOCUMENTATION

äDeuxième édition, revue etaugmentée, pour Le systèmeéducatif en France. Cet ouvra-ge de référence clarifie nonseulement tous les sigles enusage dans le monde de l’édu-cation, mais remet en pers-pective et en problématiquedes notions comme l’autono-mie ou la décentralisation desétablissements. En le feuille-tant, vous saurez tout sur lesfondements du système édu-catif et les détails de son fonc-tionnement. Les différentsarticles sont rédigés par lesmeilleurs spécialistes réunispar Bernard Toulemonde.Citons André Legrand, l’an-cien président de Paris-X - Nan-terre, pour l’enseignementsupérieur, et Agnès Van Zan-ten pour « l’école de la péri-phérie ».Bernard Toulemonde ( dir.), Lesystème éducatif en France,La Documentation françai-se/Cned, 2006, 192 p., 19 €.

ä« Travailler dans l’audiovi-suel», ça peut faire rêver. Pourdécouvrir la réalité des métiersdu cinéma, de la télévision etde la radio, on lira avec pro-fit le guide que Studyramaleur a consacré.Sabine Fosseux, Marie-LorèneGiniès, Laetitia Person, Lesmétiers de l’audiovisuel, Stu-dyrama, 276 p., 11,95€.

Þ

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BON DE COMMANDE

Après la parole,le regard...

Les hors-série de la rentrée

3 affichespourrendrecompte de ladémarche desassises

« CHANGER DE REGARD » « TENIR PAROLE » 3,50 € L’exemplaire2 € l’exemplaire à partir de 10 ex., 1,80 € l’exemplaire à partir de 50 ex., 1,50 € l’exemplaire à partir de 100 ex.

« AFFICHES ASSISES » (par lots uniquement) 12 € les 2 affiches ; 15 € le lot des 3 affiches25 € les 5 affiches (au choix), 45 € les 10 affiches (au choix)

Nom / Établissement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Souhaite recevoir : . . . . . . . ex. de « CHANGER DE REGARD » . . . . . ex. de « TENIR PAROLE ». . . . . . . Affiches jaunes . . . . . . . Affiches rouges . . . . . . . Affiches bleues . . . . . . Lot(s) des 3 affiches

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