Comment déconfiner... pour de bon - PsyCrim

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5 413635 086311 23 1 MERCREDI 9 juin 2021 / Edition Bruxelles / Quotidien / N o 132 / 2,20 € / 02 225 55 55 Regardez vite en p. XX Chez Colruyt, on gagne à tous les coups. 3 20008086 10 Place de la Chapelle, 1000 Bxl T +32 2 511 43 98 «ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ» Catherine, 32 ans, cliente satisfaite www.aubonrepos.be 20007420 © HATIM KAGHAT Ce mercredi, la Belgique entame une nouvelle étape de son déconfinement. A cette occasion, « Le Soir » a interrogé 21 experts afin de tirer les leçons de la crise sanitaire et éviter tout nouveau confinement. P. 2 à 5 Comment déconfiner... pour de bon L ’aube de ce mardi a offert au gouver- nement ce qu’il n’espérait presque plus : un accord entre les interlocuteurs sociaux. Un compromis qui, comme toutes les mixtures de ce genre, suscite autant de grimaces que d’applaudisse- ments. Et pourtant le sucre l’emporte sur l’amertume. Pour plusieurs motifs. Il faut d’abord se réjouir que patrons et syndicats aient pu renouer le dialogue et le mener jusqu’à son terme. Ces abou- tissements couronnés de succès étaient devenus denrée rare, ces derniers temps. Or, dans un modèle où le dia- logue social génère des droits et du droit, il est salutaire de voir la concerta- tion aboutir. Sous peine que celle-ci soit un jour remise en cause au profit d’un schéma plus centralisateur où le gouver- nement décide de tout. A quel prix ? Les critiques fusent déjà, de Flandre notamment. En assumant le plus gros de l’ardoise, le gouvernement ferait payer aux générations futures le coût d’un accord social que les em- ceux qui, malgré une rémunération qui permet tout au plus de survivre, font le choix de se lever chaque matin pour enfiler leur « bleu » de travail. Les cen- trales syndicales qui songent, semble-t- il, à torpiller l’accord doivent avoir ces éléments à l’esprit. Par ailleurs, cette décision politique rappelle également un principe de base de l’économie : quand on augmente les salaires les plus bas, cette marge supplé- mentaire est en général consommée. Une partie des 200 millions qui permet- tront la hausse du salaire minimum devrait donc revenir dans les caisses de l’Etat, par le biais de la TVA. Enfin, il y a cet autre élément, non négli- geable. Augmenter la rémunération plancher, c’est accroître la différence entre le montant d’une allocation de chômage et le revenu obtenu d’un travail. Autrement dit, c’est lever un des principaux pièges à l’emploi. Un choix cohérent quand on se souvient qu’en 2024, la Vivaldi devra avoir porté le taux d’emploi du pays à 80 %. Compte tenu de ces divers éléments, 200 millions par an (à partir de 2026), ce n’est peut-être pas si cher payé. Et plus encore si l’on songe, un instant, à ces 100.000 travailleurs pauvres qui vont en profiter. Ces gens que le désespoir pour- rait pousser, si ce n’est déjà fait, dans les bras des partis extrémistes. Avec un tribut plus lourd encore pour la démo- cratie. ployeurs n’auraient jamais assumé à leurs seuls frais. On rétorquera d’abord que ce n’est pas neuf et que, déjà sous les gouvernements précédents, le poli- tique avait été invité à réduire ici et là les cotisations sociales pour faciliter d’im- probables accords. Mais le plus important n’est pas là. Le choix du gouvernement de contribuer à la hausse du salaire minimum est avant tout un geste pour le présent et un pari pour l’avenir. Le choix de récompenser ÉDITO PASCAL LORENT Salaire minimum : un accord où il y a plus à gagner qu’à perdre NÉCROLOGIE 24 MOTS CROISÉS 25 SUDOKU 25 MÉTÉO 25 LOTERIE 25 BON À DÉCOUPER 25 MARCHÉS 26 TÉLÉVISION 27 PETITE GAZETTE 28 BAPTÊME DE L’ART 28 SANTÉ Découverte d’une bactérie active contre le diabète P. 9 EURO 2020 Pourquoi le football plaît-il autant, malgré ses dérives ? P. 20 & 21 VIE PRIVÉE L’Europe attaque la Belgique en justice P. 11 NOTRE SUPPLÉMENT Tous en salle !

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MERCREDI 9 juin 2021 / Edition Bruxelles / Quotidien / No 132 / 2,20 € / 02 225 55 55

Regardez vite en p. XX

Chez Colruyt, on gagne à tous les coups.

3

20008086

10 Place de la Chapelle, 1000 Bxl

T +32 2 511 43 98

«ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ»Catherine, 32 ans, cliente satisfaite

www.aubonrepos.be

20007420

© HATIM KAGHAT

Ce mercredi, la Belgique entame une nouvelle étape de son déconfinement. A cette occasion, « Le Soir » a interrogé 21 experts afin de tirer les leçons de la crise sanitaire et éviter tout nouveau confinement. P. 2 à 5

Commentdéconfiner... pour de bon

L’aube de ce mardi a offert au gouver-nement ce qu’il n’espérait presque

plus : un accord entre les interlocuteurssociaux. Un compromis qui, commetoutes les mixtures de ce genre, susciteautant de grimaces que d’applaudisse-ments. Et pourtant le sucre l’emporte surl’amertume. Pour plusieurs motifs.Il faut d’abord se réjouir que patrons etsyndicats aient pu renouer le dialogueet le mener jusqu’à son terme. Ces abou-tissements couronnés de succès étaientdevenus denrée rare, ces dernierstemps. Or, dans un modèle où le dia-logue social génère des droits et dudroit, il est salutaire de voir la concerta-tion aboutir. Sous peine que celle-ci soitun jour remise en cause au profit d’unschéma plus centralisateur où le gouver-nement décide de tout.A quel prix ? Les critiques fusent déjà, deFlandre notamment. En assumant leplus gros de l’ardoise, le gouvernementferait payer aux générations futures lecoût d’un accord social que les em-

ceux qui, malgré une rémunération quipermet tout au plus de survivre, font lechoix de se lever chaque matin pourenfiler leur « bleu » de travail. Les cen-trales syndicales qui songent, semble-t-il, à torpiller l’accord doivent avoir ceséléments à l’esprit.Par ailleurs, cette décision politiquerappelle également un principe de basede l’économie : quand on augmente lessalaires les plus bas, cette marge supplé-mentaire est en général consommée.

Une partie des 200 millions qui permet-tront la hausse du salaire minimumdevrait donc revenir dans les caisses del’Etat, par le biais de la TVA.Enfin, il y a cet autre élément, non négli-geable. Augmenter la rémunérationplancher, c’est accroître la différenceentre le montant d’une allocation dechômage et le revenu obtenu d’untravail. Autrement dit, c’est lever un desprincipaux pièges à l’emploi. Un choixcohérent quand on se souvient qu’en

2024, la Vivaldi devra avoir porté le tauxd’emploi du pays à 80 %.Compte tenu de ces divers éléments,200 millions par an (à partir de 2026), cen’est peut-être pas si cher payé. Et plusencore si l’on songe, un instant, à ces100.000 travailleurs pauvres qui vont enprofiter. Ces gens que le désespoir pour-rait pousser, si ce n’est déjà fait, dans lesbras des partis extrémistes. Avec untribut plus lourd encore pour la démo-cratie.

ployeurs n’auraient jamais assumé àleurs seuls frais. On rétorquera d’abordque ce n’est pas neuf et que, déjà sousles gouvernements précédents, le poli-tique avait été invité à réduire ici et là lescotisations sociales pour faciliter d’im-probables accords.Mais le plus important n’est pas là. Lechoix du gouvernement de contribuer àla hausse du salaire minimum est avanttout un geste pour le présent et un paripour l’avenir. Le choix de récompenser

ÉDITO

PASCAL LORENT

Salaire minimum : un accord où il y a plus à gagner qu’à perdre

NÉCROLOGIE 24MOTS CROISÉS 25SUDOKU 25MÉTÉO 25LOTERIE 25BON À DÉCOUPER 25MARCHÉS 26TÉLÉVISION 27PETITE GAZETTE 28BAPTÊME DE L’ART 28

SANTÉDécouverte d’une bactérie active contre le diabète P. 9

EURO 2020Pourquoi le football plaît-ilautant, malgré ses dérives ? P. 20 & 21

VIE PRIVÉEL’Europe attaquela Belgique en justiceP. 11

NOTRE SUPPLÉMENT

Tous en salle !

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

2 à la une

KROLL

MAXIME BIERMÉXAVIER COUNASSEANNE-SOPHIE LEURQUIN

Il flotte comme un parfum de libéra-tion dans l’air. Ce mercredi 9 juin, laBelgique va entamer une nouvelle

(grosse) étape de son déconfinement. Onrouvre – moyennant protocoles – les in-frastructures sportives, culturelles, ré-créatives, ainsi que l’intérieur des bars etdes restos. Un vrai bol d’air, même si lenombre de personnes pouvant partici-per à ces activités reste limité.

Cette nouvelle série d’assouplisse-ments va de pair avec une nette accalmiesur le front sanitaire, où tous les indica-teurs sont en chute libre depuis la mi-avril. On est retombé à 1.379 cas par jour(-23 % sur une semaine), 69 admissionsquotidiennes (-18 %) et 335 lits covid oc-cupés aux soins intensifs.

Cette situation rappelle celle de l’andernier. Souvenez-vous, sous Wilmès, laphase 3 du déconfinement a démarré…le 8 juin 2020. Et sa mesure phare était…la réouverture de l’horeca. On noteratout de même qu’à l’époque, les chiffresétaient trois fois plus favorables, avec115 lits occupés aux soins intensifs et unemoyenne de 27 admissions par jour.Mais ce qui est comparable, c’est cettetendance fortement baissière.

Un peu de sérénitéC’est à ce moment-là que, il y a un an,certains ont commencé à croire que lecovid serait vite un lointain souvenir.Oubliant qu’un nouveau variant n’est ja-mais bien loin. « La première chose àfaire, cette fois-ci, c’est de ne pas at-tendre que la transmission reprennepour réunir en urgence un groupe d’ex-perts, à qui on demandera quel secteurdoit fermer », entame l’épidémiologisteMarius Gilbert. Il plaide pour que l’onréfléchisse dès maintenant à une autrestratégie, pour vivre malgré le virus. « Ilfaut revoir les bénéfices et le coût des dif-férentes mesures, pour qu’en cas de re-prise, on puisse avoir une approche plussouple, plus granulaire de la situation. Et

éviter de fermer des secteurs entiers ».Gros avantage : on devrait avoir un

peu plus de temps pour se préparer.« Une différence importante par rapportà l’année dernière est qu’une part de plusen plus importante de la population estprotégée. S’il devait y avoir une remon-tée, elle devrait se faire plus lentement.On pourra profiter de ce laps de tempspour réagir de façon efficace », espèreCatherine Linard, professeure en géo-graphie de la santé. « Nous sommes dansune situation infiniment plus confor-table qu’il y a un an, principalementgrâce aux vaccins », appuie l’immunolo-giste Sophie Lucas. « Mais n’imaginonssurtout pas que nous sommes tirés d’af-faire. Il nous faut encore investir dutemps, de l’énergie et des ressourcespour nous dépêtrer de cette fatalité. Ettoute stratégie que nous mettons enplace sera un point de gagné contre laprochaine pandémie ». Ce n’est pas Na-than Clumeck, professeur en maladiesinfectieuses, qui va dire le contraire. « Ily a un an, on n’a absolument pas anticipéce qui pouvait se passer, malgré quelquesavertissements. Cette fois, on connaîtbeaucoup mieux le virus et la manièredont il se transmet. Les gens les plus àrisques sont globalement protégés, sansoublier tous ceux qui ont déjà fait le co-vid. On peut donc avoir une approcheplus sereine des mois à venir, ce qui doitnous permettre de mettre en place cettenouvelle stratégie ».

Tout le monde réclame un change-ment de paradigme. Un nouveau plan.Plus personne ne souhaite un nouveauconfinement aveugle et généralisé. Le

Soir a donc tenté d’identifier des chan-tiers à mettre en œuvre rapidement,pour éviter que l’histoire se répète. Nousavons sondé 26 experts (13 hommes et13 femmes), en leur demandant de noustransmettre des propositions concrètessur lesquelles il faudrait plancher durantcette trêve estivale pour que la Belgiquesoit mieux armée face au virus ; 21 ontaccepté de se prêter à l’exercice. Le Soir asynthétisé les dix pistes qui reviennent leplus souvent sur la table.

Dix idées pour ne jamaisdevoir reconfiner

CO

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Les indicateurs sanitaires sont au vert, le grand déconfinementdémarre. Et si on en profitait pour avoir un coup d’avance ?Sollicités par « Le Soir », 21 experts ont identifié les chantiers à mettre en œuvre dès aujourd’hui pour éviter que, demain, l’histoire du confinement se répète.

Nathan ClumeckInfectiologue (CHU Saint-Pierre)

Yves CoppietersEpidémiologiste, professeur de santé publique (ULB)

Leila Belkhir Infectiologue (Saint-Luc)

Le Belge a constitué cesderniers mois son stockde masques – faits mai-son, jetables ou réutili-sables – pour se protégerdu coronavirus. Même siles obligations de leporter sont peu à peulevées, il n’est a priori pasencore question de s’endébarrasser.

1L a tendance chez les experts est plu-

tôt de faire du masque un objet duquotidien comme ce paquet de mou-choir qui traîne toujours au fond devotre sac. « On s’est moqué des Asia-tiques, mais on a eu moins de gastros etpersonne n’a été hospitalisé pour unegrippe cette année ! », relève Leila Bel-khir. « Passer un long moment dans lemétro, un lieu qu’on n’arrivera jamais àbien ventiler, à côté de quelqu’un qui estmalade, risque de nous rendre positif. Ilfaut tendre vers une gestion du port dumasque plus cohérente. »

La cohérence autour des gestes bar-rières apparaît comme l’une des clés quipourraient nous empêcher d’avoir unjour à nous reconfiner. « Cela passe pardes réflexes de base comme le fait des’isoler lorsqu’on est malade », détailleSophie Quoilin. « Il faut se responsabi-liser. Si j’ai un gros rhume, tant pis, je nevais pas au concert… J’ai la naïveté decroire que l’on peut tous s’approprierces gestes. »

On pense aussi au lavage des mainsqui, comme à peu près tout, devraits’appendre dès l’école. « On a moinsbien résisté que les pays asiatiquesparce qu’ils ont encore une culture

d’éducation à l’hygiène », tranche Phi-lippe Devos. « Comment enseigner auxenfants à se laver les mains s’il n’y a plusde savon dans les toilettes des écoles de-puis 20 ans ? C’est absurde. » Jean-LucGala fait même de ce besoin d’éducationsanitaire l’une des principales leçons dela crise : « Cette connaissance a disparuà la suite de l’amélioration constantedes conditions sanitaires de nos sociétésmodernes. Des modules sur le port dumasque ou l’hygiène des mains de-vraient être à nouveau enseignés dansles écoles et les universités mais aussidans les quartiers et villages. »

La prévention à la santé sauvera desvies, conclut Mouna Chouaten : « Enéduquant les enfants, on peut espérerqu’ils ramèneront les bonnes pratiquesà la maison. C’est vrai que la préventiondemande un investissement financier,mais si on apprend à un diabétique àbien gérer la situation, il ne sera plus unconsommateur de soins par la suite. »

Depuis son bunker, Marc Van Ranstest un peu plus dubitatif sur cet appel àla responsabilisation : « Faire le pari dela confiance, c’est bien, mais est-ce queles Belges vont adhérer ? Je crois mal-heureusement que la réponse est non. »

Dans certains cas, le masque tu garderas

Il existe déjà des planspour lutter contre lesmaladies qui se trans-mettent par l’eau ou parla nourriture, mais paspar l’air. Il est donc tempsde fixer des normes etd’investir massivementdans des systèmes deventilation et de purifica-tion d’air, pour des impé-ratifs de santé publique.

3U n terme revient chez plus de la

moitié des experts sondés : venti-

lation. Et c’est sans doute le professeurNathan Clumeck qui frappe le plus fort.« Par le passé, on a déjà défini une régu-lation sur les maladies transmises parl’eau et par la nourriture. Il faut aujour-d’hui définir un plan stratégique simi-laire pour lutter contre les maladiestransmissibles par l’air. C’est une priori-té de santé publique. » Concrètement,ce plan doit se traduire dans des inves-tissements massifs pour mieux ventileret purifier l’air dans les espaces clos, cequ’appellent de leurs vœux la plupart denos experts, comme Erika Vlieghe,Charlotte Martin ou Christine Dupont.« Il ne suffit pas de publier des normesde ventilation », poursuit Nathan Clu-meck. « Un plan, c’est aussi définir com-ment on va implémenter ces normes,trouver un financement, identifier lesbâtiments où ces investissementsdoivent se faire en priorité car le risquey est plus grand. Il faut mettre en placeune approche transversale avec des in-génieurs, des architectes, des épidémio-logistes et des acteurs de terrain… »

Et on ne parle pas d’une opération

Dans la ventilation de tmassivement tu investiras

Erika Vlieghe Infectiologue (UAnvers) et présidente du Gems

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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Philippe DevosChef du service des soinsintensifs (CHC Liège) et président de l’Absym

Antoine FlahaultEpidémiologiste, directeurde l’Institut de santéglobale et professeur à la faculté de médecinede Genève

Christine DupontVice-doyenne de la facultéde bio-ingénieurs de l’UCLouvain, membredu collectif Covidrationnel

Marius GilbertEpidémiologiste, vice-recteur à la rechercheet à la valorisation (ULB)

Fabienne GlowaczPsychologue (ULiège),membre du groupe Psy et corona

Jean-Luc Gala Infectiologue, chef de clinique (Saint-Luc)

Seul un schéma complet(deux doses) offre uneprotection optimale.Pour certains experts,avec l’apparition devariants plus contagieux,il y a urgence à accélérerl’administration d’unedeuxième dose aux per-sonnes plus à risque defaire une forme grave. Cequi devrait être le casd’ici un bon mois.

2I l est tout à fait clair que le vaccin est

notre meilleure arme sur le plan mé-dical », entame Yves Van Laethem. Audemeurant, l’infectiologue préconise degarder « encore un certain nombre deprécautions pendant un mois, un mois etdemi, le temps que les personnes à risqueaient reçu leur deuxième dose ». Car c’estlà le premier enjeu de la lutte contrel’épidémie : protéger les plus suscep-tibles de faire une forme grave de la ma-ladie et éviter la surcharge hospitalière.

S’ils sont unanimes sur la formidableopportunité offerte par la vaccinationpour diminuer à la fois les infections etles hospitalisations, les experts se di-visent en deux camps. Certains consi-dèrent qu’il y a urgence à continuer devacciner le plus de monde possible ensurmontant la question de l’adhésiondes hésitants. Selon l’immunologiste So-phie Lucas, « la vaccination va devenirprédominante dans les mois à venir etcoexister avec le risque d’émergence denouveaux variants ou de reprise de l’épi-démie avec les variants existants ».D’autres pressent pour qu’on mette touten œuvre pour que les plus fragiles aientau plus vite un schéma de vaccinationcomplet, les deux doses étant les seules àmême d’offrir une protection optimale– surtout contre le variant delta (ou « in-dien »), déjà dominant au Royaume-Uni.

L’infectiologue Charlotte Martin, lagéographe de la santé Catherine Linardet l’immunologiste Muriel Moser sont dela première école : pour elles, il faut vac-ciner à tour de bras pour infléchir l’épi-démie. Charlotte Martin souhaite que la

vaccination soit « banalisée dans la viequotidienne », surtout si des rappelss’avèrent nécessaires avec les variants, enla rendant accessible à tous les publicsvia les généralistes, les pharmaciens oules centres PMS dans les écoles. Elle de-vrait même, selon elle, être rendue obli-gatoire pour le personnel soignant maisaussi pour pouvoir voyager. Muriel Mo-ser rappelle par ailleurs que même légèreou modérée, la maladie n’est pas ano-dine, y compris chez un public plusjeune.

La contagiosité accrue du variant deltadevrait nous pousser à revoir notre stra-tégie, estime a contrario l’épidémiolo-giste Marius Gilbert : « Plutôt que depousser à tout prix la vaccination vers lesjeunes, il faut atteindre les 45 % de per-sonnes à risques avec les deux doses, parrapport à la propagation du variant deltaet la protection qu’offrent ces deux dosessur la diminution des hospitalisations. »La vaccination des jeunes n’apparaît dèslors plus comme une priorité. Un constatque partage l’infectiologue Nathan Clu-meck, insistant lui aussi sur la nécessitéde protéger les plus exposés aux formesgraves, notamment les personnes en sur-poids dont on a, dit-il, sous-estimé audébut l’importance dans la populationgénérale : « En vaccinant cette grandepartie de la population, on a un impactindirect sur la circulation du virus. Le vi-rus circule moins parmi les jeunes dontles infections sont très rarement graveset souvent asymptomatiques. Celles-ciseront désormais sans conséquencepuisque leurs proches auront été vacci-nés. »

A tour de bras tu vaccineras,surtout les plus exposés au risque

d’une seule fois pour lutter contre le co-vid. Un air plus pur permettrait aussi deréduire la quantité de particules finesinhalées chaque jour. « Un contrôle dela qualité de l’air qui, étonnamment,n’existait pas avant la pandémie sera in-dispensable pour prévenir les infectionspar aérosol. Un système de filtrationdans les endroits clos peuplés pourraitavoir un impact important sur d’autresmaladies comme la grippe. Donc, desbienfaits à long terme pour la popula-tion et une diminution des dépenses desanté », appuie l’immunologiste MurielMoser.

De plus, la qualité de ventilation d’unbâtiment (qu’on peut mesurer via undétecteur de CO2) pourra permettre dene plus imposer de fermeture aveugle àtout un secteur. « Le SPF Santé pu-blique pourrait, dès maintenant, affinerles protocoles sanitaires pour maintenircertains lieux ouverts en cas de reprisede l’épidémie, selon leur capacité à re-nouveler l’air. Toutes les salles qui par-viendront à rester sous un certain seuilde CO2 pourraient par exemple tournerà 50 % de leur capacité quoi qu’il ar-rive », conclut Marius Gilbert.

de tous les bâtiments,estiras

Mouna Chouaten Infirmière à Bruxelles,représentante du mouvement Santé en lutte

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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OR

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S Olivier KleinProfesseur de psychologiesociale (ULB)

Thomas OrbanEx-président de la Sociétéscientifique de médecinegénérale

Catherine LinardProfesseure en géogra-phie de la santé (UNamur)

Muriel MoserImmunologiste (ULB)Charlotte Martin

Infectiologue au CHUSaint-Pierre

Sophie LucasImmunologiste(UCLouvain)

Comme pour le testing,la Belgique a massive-ment investi dans letracing. Cela n’a toutefoispas suffi puisque, lorsdes trois vagues, leschiffres se sont tellementaffolés qu’il n’était pluspossible de retrouver leslieux de contaminationdans un délai raison-nable qui aurait permisde stopper la reprise del’épidémie.

4A lors que la situation se calme sur le

plan sanitaire, pas question debaisser la garde, avertissent les experts.Il va falloir prendre l’habitude d’enquê-ter sur ces fameuses sources et lieux decontamination. On appelle ça le backtracing. « Il faut que les enquêteurssoient des locaux sur le terrain, quipuissent aller dans un lieu présumé decontamination, voir qui y est allé pourremonter la chaîne », précise MariusGilbert. « Des pays ont ramené la circu-lation à un niveau tellement bas qu’ilspeuvent se le permettre. Ils n’hésitentpas à reconfiner localement, comme enAsie, en Nouvelle-Zélande, à l’échelle

d’une ville, pendant une semaine, pourquelques cas. »

Cette surveillance du virus via la col-lecte des données sur les circonstancesde transmission est indispensable pouréviter de nouveau clusters (plusieurs in-fections dans un sous-groupe de la po-pulation), insiste Catherine Linard, quiplaide également pour des réactions trèsciblées. Ce tracing n’aura une utilité quesi les cas repérés sont ensuite totalementisolés », conclut Antoine Flahault : « Si-non il restera des super-contaminateurset le phénomène ne s’arrêtera pas tantque l’on n’aura pas une immunitépresque intégrale de la population. »

Sur la source de chaquecontamination, tu enquêteras

Pour surveiller la propa-gation du virus et lesvariants, il faudra conti-nuer à tester la popula-tion en se focalisant surun échantillon représen-tatif. Au minimum,10.000 Belges devraientêtre invités à y participerdès cet été.

5D es dizaines de milliers de tests PCR

sont encore réalisés chaque jourpour surveiller et surtout tenter de limi-ter au maximum la reprise de l’épidémiede coronavirus en Belgique. Avec labaisse des chiffres, on pourrait bientôt secontenter d’analyser un échantillon re-présentatif de la population. Sophie Lu-cas plaide ainsi pour un testing systéma-tique pour détecter le virus et ses va-riants (donc une PCR ainsi que le sé-quençage) : « Il faudrait aussi réalisersimultanément chez les participants lamesure de la présence d’anticorps (doncvia test sérologique). Le tout de manièrerépétée et régulière pendant les six àdouze mois à venir au minimum. »

Pour être représentatif, l’échantillondevrait comprendre entre 10.000 et100.000 personnes, en tenant comptede l’âge et des lieux de domicile. « Cespersonnes seraient sélectionnées etapprochées cet été pour commencer letesting systématique dès septembre »,poursuit Sophie Lucas. « Chaque parti-cipant devrait être volontaire et sa parti-cipation à l’étude devrait être valorisée.Pas financièrement, mais via une cam-pagne de communication, en collabora-tion avec les médias, les enseignants etles acteurs des soins de santé. Les testsPCR devraient être réalisés une fois parsemaine pour chacun et les tests sérolo-giques une fois par mois jusqu’à ce quedes anticorps soient détectés. »

Christine Dupont est sur la même

ligne et parle de stratégie robuste de type« sentinelles » : « Le testing d’échan-tillons “poolés” pourrait être exploité (ilest basé sur la combinaison d’échan-tillons de plusieurs personnes, ce quipermet de faire moins de tests et est par-ticulièrement adapté en période de basseincidence). Les tests PCR ne sont pas lapanacée car ils détectent aussi beaucoupde personnes non contagieuses et sonttrès coûteux. Réserver leur utilisation àdes cas spécifiques (patients hospitali-sés) et les remplacer massivement par lestests antigéniques rapides aurait beau-coup d’avantages, notamment l’isole-ment plus rapide des cas contagieux. »

Un pool de « sentinelles »régulièrement tu testeras

Outre la formation et lessalaires (à revoir à lahausse), les experts pro-posent de mettre enplace une réserve de litsde soins intensifs et unemeilleure collaborationentre les hôpitaux. Dansce secteur, il faut inverserla tendance et investirplutôt qu’économiser.

7L es investissements dans le secteur

des soins de santé semblent l’unedes clés pour éviter de devoir un jourreconfiner. « On a montré qu’on avaitun système de soins très résilient »,rappelle Leila Belkhir. « On n’a pas vé-cu de drame comme en Italie etailleurs. Mais à quel prix ? Les équipessont un peu décimées. Il y a un vraiproblème d’attractivité de la profes-sion, en particulier pour les infirmièresspécialisées. Le métier est dur et lesquestions de pénibilité ne sont pas as-sez prises en compte. On doit faire ap-pel à des bureaux qui recrutent des in-firmiers brésiliens ou portugais. Je neremets pas du tout en cause leur com-pétence, mais si on doit aller engager àl’extérieur de la Belgique, ça démontrebien qu’il y a un problème d’attractivi-té chez nous. »

Personne n’a oublié que les mesuresde confinement avaient été justifiéesen grande partie par le manque de lits(et donc de personnel) dans les unitésde soins intensifs. Pour que cela ne sereproduise plus, Philippe Devos pro-pose de créer une deuxième réserveexterne en cas de besoin, comme àl’armée. « On n’a jamais manqué demédecins pendant la pandémie, maisbien de matériels, de médicaments etd’infirmiers. Une équipe de rappel,

c’est un système en cascade : régulière-ment, certains infirmiers seraient misà niveau aux soins intensifs et si unplan catastrophe est décidé, chacunpourra monter en fonction de son ni-veau de compétence et on aura desgens pour combler les trous. »

Une autre piste avancée par MimonaChouatem serait de renforcer la colla-boration entre tous les hôpitaux : « Cesderniers mois, les transferts de pa-tients n’ont eu lieu que dans les cas desaturation. On pourrait imaginer uneautre organisation où certains hôpi-taux n’accueilleraient pas de cas covidafin de continuer les autres soins.Alors oui, ce système sera moins ren-table pour les hôpitaux qui prendrontles cas de coronavirus, mais c’est unequestion de choix politique. Il faudracompenser financièrement. »

Charlotte Martin, Philippe Devos ouencore Jean-Luc Gala insistent aussipour revaloriser le rôle de la médecinede terrain : « La contribution des gé-néralistes et pharmaciens a trop sou-vent été réduite à sa portion congrue.La première ligne est pourtant le pre-mier verrou destiné à protéger les hô-pitaux en soignant autant que possibleles patients à domicile et en évitant ouen retardant l’impact du pic épidé-mique sur les hôpitaux. »

Tous les soignants, tu revaloriseras

Et si on arrêtait les me-sures indifférenciées auniveau fédéral pour agirde manière plus ciblée àl’échelon local, en don-nant les clés aux bourg-mestres ? Ils seraientchargés d’agir vite etfort... dès qu’un baro-mètre indique que lasituation dégénère surleur territoire.

6O n n’osait plus prononcer le mot,

tant il a été cuisiné à toutes lessauces depuis le début de la crise. Maisvoilà que nos experts réclament le re-tour… du baromètre. Il faut « ressusci-ter le baromètre » pour prendre « desmesures ciblées dans certaines régionset gérer certains points chauds », lanceCatherine Linard, spécialiste de l’épidé-miologie spatiale. « Je reste déçu del’absence d’un baromètre, avec des cri-tères chiffrés », embraie le docteur Phi-lippe Devos. « On a enterré le baro-mètre, mais je persiste à penser quec’est une bonne idée », poursuit MariusGilbert.

Mais avec une nuance de taille : cetoutil n’aurait plus pour but de suivre desindicateurs à l’échelle nationale. Il per-mettrait surtout de suivre la situationlocalement. Car s’il ne s’attend pas à unequatrième vague généralisée, l’épidé-miologiste Marius Gilbert n’exclut pasune reprise dans certains groupes so-ciaux où la vaccination est faible, oudans certaines communes. « D’où l’inté-rêt d’un baromètre qui suive la vaccina-tion et les contaminations à une échelleplus locale. Car il est temps de sortird’une gestion de crise par le fédéralpour déplacer le centre de gravité de ladécision à l’échelle des communes et desprovinces. » Si le baromètre indiquequ’une commune, ou qu’un groupementde communes, vire au rouge, on frappe-rait donc chirurgicalement, au plus prèsde l’épidémie. « Je reprends l’exemplede la fermeture anticipée des écolesavant les vacances de Pâques. Al’époque, il y avait un grand pourcen-

tage d’écoles qui n’avaient pas un seulcas depuis le carnaval et qui ont subi lafermeture comme toutes les autres. Çan’a pas beaucoup de sens. Il faut plutôtêtre très réactifs au niveau local pour ré-agir vite et fort quand il y a des cas »,conclut Gilbert.

Les communes ont aussi l’avantage dela proximité. « Les acteurs de terrainsont beaucoup mieux placés pour entreren contact de manière adéquate, effi-cace et empathique avec toutes lescouches de la population », enchaîneChristine Dupont, qui plaide égalementpour une décentralisation de la gestionde crise. « Construire les solutions avecles communautés locales et les acteursde terrain est une manière de rendrechaque citoyen responsable et de déve-lopper des approches compatibles avecles réalités sur le terrain. » Ce qui im-plique évidemment de donner lesmoyens financiers aux communes pourle faire.

Le porte-parole interfédéral Yves VanLaethem acquiesce. « Il faut impliquerau maximum les communes, comme çaa été tenté l’année dernière. Notam-ment pour les surveillances de quaran-taines. » Puis parmi les acteurs de ter-rain figurent les généralistes, commeThomas Orban, qui ne demandent qu’àse faire entendre. « La vitesse d’actionest cruciale. Or, on n’a pas toujoursécouté la première ligne quand elle de-mandait d’agir rapidement. Je pensequ’on doit pouvoir reconfiner beaucoupplus vite et de manière drastique si çarepart quelque part. » Grâce à un baro-mètre ?

Un baromètre pour agirlocalement, tu ressusciteras

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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AVISRÉUNION D’INFORMATION PRÉALABLE DU PUBLIC

CHASTRE, SECTION CPROJET DE CATÉGORIE C AVEC ÉTUDE D’INCIDENCES SUR L’ENVIRONNEMENT

DEMANDEUR ET ADRESSE POSTALEDurabrik s.a.

Landegemstraat 10 - 9031 Drongen (Gent)

PERSONNE DE CONTACTMonsieur Eric ROUBAUD – Tél. : 0475 63 44 97 - Courriel : [email protected]

OBJET :

Demande de permis d’urbanisation et de voieries en vue d’urbaniser une parcelle pour l’implantation future de 50 logements, d’une nouvelle voirie et d’espaces publics.

LIEU D’IMPLANTATION : Rue du Petit Champ à 1450 Chastre (Gentinnes)

Conformément aux dispositions des articles D.29-5 et suivants et R.41-1 et suivants du Code de l’Envi-ronnement, et de l’arrêté du Gouvernement wallon de pouvoirs spéciaux n°45 du 11/06/2020 (ainsi que l’AGW n°62 du 10/12/2020 prorogeant son application) organisant la participation du public en lieu et place de la réunion d’information préalable organisée pour certains projets visés dans le Livre Ier du Code de l’Environnement, Durabrik s.a. vous invite à participer à la réunion d’information préalable virtuelle relative à l’objet susmentionné, prenant la forme d’une présentation vidéo mise en ligne.

La présentation de la vidéo sera accessible les 28/06/2021 et 29/06/2021, via le lien internet suivant : www.petitchamp.be

La personne auprès de laquelle des informations peuvent être obtenues, pendant ces deux jours entre 8h et 17h, est Monsieur Eric ROUBAUD au 0475 63 44 97. Toute personne peut consulter à la commune la copie de la retranscription de l’exposé des documents présentés dans la présentation vidéo, pendant les deux jours de mise en ligne de la présentation vidée, sur rendez-vous (ci-après).

Cette présentation vidéo a pour objectif : 1. de permettre au demandeur de présenter son projet ;2. de permettre au public de s’informer et d’émettre ses observations et suggestions concernant le projet ;3. de mettre en évidence et de permettre au public de mettre en évidence des points particuliers qui pourraient être abordés dans l’étude d’incidences ; 4. de présenter et de permettre au public de présenter des alternatives techniques pouvant raisonna-blement être envisagées par le demandeur afin qu’il en soit tenu compte lors de la réalisation de l’étude d’incidences.

Toute personne peut, dans un délai de 15 jours suivant le dernier jour de la mise en ligne de la présen-tation vidéo, soit jusqu’au 13/07/2021, émettre ses observations, suggestions et demandes de mise en évidence de points particuliers concernant le projet ainsi que présenter des alternatives tech-niques pouvant raisonnablement être envisagées par le demandeur afin qu’il en soit tenu compte lors de la réalisation de l’étude d’incidences, soit en les adressant par écrit au Collège communal de Chastre - Service de l’Urbanisme – Avenue du Castillon 71 à 1450 Chastre, soit par courriel à [email protected] en y indiquant ses nom et adresse. Elle en adresse une copie au demandeur (Du-rabrik s.a.), lequel la communique sans délai à l’auteur de l’étude d’incidences.

20008346

Sophie QuoilinCheffe du service épidémiologie de Sciensano

Yves Van LaethemInfectiologue,porte-parole interfédéralde la lutte contre le coronavirus

Hans-Willem SnoeckImmunologue (université deColumbia)

Marc Van Ranst Virologue (KU Leuven)

Jamais à court d’idées et de sugges-tions, les experts que nous avons solli-cités ont livré d’autres pistes en vracpour améliorer à l’avenir la gestion del’épidémie tout en veillant au bien-êtredes citoyens. L’infectiologue CharlotteMartin appelle à ne plus jamais fermerl’accès au sport ni à la culture. Dans lemême esprit, l’épidémiologiste SophieQuoilin invite à tirer les leçons de lacrise pour repenser un modèle desociété : « Cette crise a mis en évidenceun certain nombre de caractéristiquesdu fonctionnement de notre société.Notamment par rapport à l’individua-lisme et la rentabilité. Je pense auxmaisons de repos. Quel genre de struc-ture on veut pour nos propres vieuxjours ? Est-ce vraiment ce genre d’éta-blissements où les personnes âgéessont cantonnées avec un minimum depersonnel pour la rentabilité ? »L’infectiologue Nathan Clumeck estimequ’une attention particulière devraitêtre donnée aux zones socio-écono-miques défavorisées : « Ce sont lesgroupes de la population les plus pré-caires qui ont le plus de mal à se proté-ger, qui vivent nombreux dans despetits appartements et qui n’ont pas lesmoyens de se faire dépister. »D’autres experts comme le docteurPhilippe Devos (Absym) plaident pourqu’un plan pandémie national soit missur pied, pour prévenir tout risque depénurie de matériel ou de médica-ments à l’avenir : « Il faut arrêter d’im-poser aux hôpitaux de n’avoir aucuneréserve parce qu’ils doivent fonctionnersur un système Lean qui les oblige àfaire des économies là-dessus. » Leprésident de l’Association belge dessyndicats médicaux espère aussi quel’Europe développe des lignes de pro-duction de médicaments pour évitertout risque de pénurie à l’avenir.Le dernier mot revient à la psycho-logue Fabienne Glowacs, qui comparela période actuelle à un après-guerrecomme celui de la Libération, celui dela reconstruction et des transitions.Mais rappelle aussi que l’hiver 45 a étéparticulièrement rude, marqué par lefroid et la faim… Elle invite donc impé-rativement à accompagner la sortie decrise. L’immunologiste Hans-WillemSnoeck considère que maintenir degrands événements rassemblant desmilliers de personnes comme le Pukkel-pop, Tomorrowland ou Francorchampss’apparente à de la folie.

Mais aussi…

La participation ci-toyenne a été la grandeoubliée de la crise sani-taire. Plusieurs expertsplaident pour qu’onfavorise désormais unedémarche ascendante,plus à même de recueillirl’adhésion des citoyensdès lors qu’ils sontconsultés, en particulierles jeunes, dont l’avenirse dessine.

9D epuis le déclenchement de l’épidé-

mie, de nombreuses voix se sontélevées contre la gestion de la crise dusommet vers la base, ne laissant aucuneplace ou quasi à la concertation. « Jeprofiterais aussi de cette accalmie pourinverser le paradigme dominant danslequel la plupart des pays se sont trouvésbloqués, c’est-à-dire favoriser une dé-marche ascendante plutôt que descen-dante, en proposant un débat sur lescauses et conséquences de la crise sani-taire de manière participative et en sol-licitant les parties prenantes à tous lesniveaux. Ce serait une manière de pro-mouvoir l’autoresponsabilité indivi-duelle et collective », suggère l’épidé-miologiste Yves Coppieters.

Une réappropriation que souhaiteégalement l’immunologiste Sophie Lu-cas : « Mon idée, peut-être utopique, re-pose sur la participation citoyenne : lesparticipants à l’étude de testing global etrégulier seraient les acteurs conscientset principaux de la sortie de crise. »

« Le principal défi que cette pandémiea mis en exergue, c’est la nécessité demettre en œuvre une action politique ef-ficace qui soit en même temps perçue

comme légitime et ne contribue pas àune polarisation plus importante denotre société », estime pour sa part lepsychologue Olivier Klein (Psy et coro-na). « Une telle légitimité est condition-née par la mise en œuvre de modes dereprésentation et de décision qui im-pliquent des groupes qui ne se sont pasnécessairement sentis pleinement écou-tés pendant cette pandémie (les jeunes,certains groupes issus de l’immigration,les plus démunis, certains secteurs forttouchés, certaines catégories du person-nel soignant…). » Pour le psychologue, ilfaut rendre le processus de décision po-litique plus transparent et inclusif.

Sa consœur Fabienne Glowacs (égale-ment membre du groupe Psy et corona)insiste plus spécifiquement sur la néces-sité d’accompagner les jeunes boulever-sés par la crise dans un processus ré-flexif sur le monde dans lequel ils vontvivre ou qu’ils vont vouloir transfor-mer…

Christine Dupont, vice-doyenne de lafaculté de bio-ingénieurs de l’UCLou-vain (Covid rationnel), enjoint égale-ment de s’engager pour la jeunesse etfaire confiance aux acteurs de terrain.

Les citoyens davantagetu impliqueras (surtout les jeunes)

Le virus adore lui aussivoyager. D’où l’impor-tance de contrôles bienorganisés et ciblés. Etd’un partage des res-sources au niveau euro-péen pour éviter touterésurgence sur le VieuxContinent.

8L e virologue Marc Van Ranst dit

comprendre le besoin légitime departir en vacances après une annéeéprouvante comme celle qui vient des’écouler. Mais rappelle que ces trans-humances estivales sont des hot spotspour le virus, qui lui aussi aime voyager.

L’infectiologue Jean-Luc Gala corro-bore : « Le transport aérien est connupour être un facteur d’amplification desphénomènes épidémiques et pandé-miques comme on l’a connu, pour lapremière fois, lors de la grippe de HongKong. Certains aéroports, dont l’aéro-port de Rome, et des compagnies aé-riennes ont d’ailleurs lancé dès dé-cembre dernier un programme d’essaide tests de dépistage pour des destina-tions internationales spécifiques tellesque le Japon et l’Amérique du Nord. »La clé pourrait être de mieux cibler etcontrôler les retours de zones à risquepour éviter les imports de variants, avecdes méthodes de dépistage peu coû-teuses, faciles à réaliser, donnant un ré-sultat rapide (quelques minutes) etfiables.

Pour Jean-Luc Gala, « ceci va bien au-delà du simple passage des frontièrespar les voyageurs, mais implique aussid’avoir des outils de comparaison desdonnées transnationales en utilisantdes indicateurs harmonisés pour per-mettre leur comparaison. Le partage deressources en équipement, infrastruc-tures et personnel fait également partiedes actions prises par la Commissioneuropéenne. L’objectif est une gestionplus globale des risques et unemeilleure maîtrise des phénomènes derésurgence dont le caractère incontrôlémène au confinement dur ».

Une autre piste d’atterrissage ur-gente : imposer une quarantaine stricteaux voyageurs revenant de zones rougesen les isolant dans des hôtels, comme lepratique l’Australie. Un cordon sani-taire temporaire que l’épidémiologisteAntoine Flahault juge d’un très bon œil,comme l’infectiologue Erika Vlieghe,présidente du Gems, qui a averti à plu-sieurs reprises du risque que repré-sentent les voyages internationaux :« Nous aimerions que ces mouvementssoient beaucoup plus sûrs, avec mise enquarantaine dans des hôtels et testsobligatoires. »

Les frontières et retoursde zones très risquées,mieux tu contrôleras

Clarté, proximité, cohé-rence : tels sont les troisaxes autour desquelsdevrait tourner toute lacommunication à desti-nation du grand public.Qu’il faudrait éviter d’in-fantiliser.

10D es mesures drastiques et parfois

contradictoires se sont succédétout au long de la crise sans que les te-nants et aboutissants ne soient suffisam-ment expliqués, déplorent plusieurs ex-perts, qui invitent aussi à multiplier lescanaux de communication via différentssupports. « La crise actuelle a égalementrévélé les méfaits d’une communicationdéfaillante ou contradictoire, ainsi queles ravages de la désinformation, quis’opère notamment via les réseaux so-ciaux et minimise les résultats de la com-munication gouvernementale », entamele professeur Jean-Luc Gala. « Eviter unphénomène de résurgence implique quecette communication soit inclusive etbien comprise. Les mesures proposéesdoivent percoler dans les différentescommunautés ethniques, les groupesvulnérables et chez les jeunes. Ellesdoivent s’accompagner d’un systèmed’évaluation de leur pertinence, de leurefficacité et de leur impact global sur lacrise en cours et sur la société qui en su-bit les conséquences. »

« D’un point de vue très personnel, ilm’a semblé que la communication duConseil national de sécurité, où on était

collés devant nos écrans, n’a pas permisde responsabiliser les gens sans les in-fantiliser ou leur faire peur », estime l’in-firmière Mouna Chouaten (Santé enlutte). « C’étaient toujours des discoursqui font peur. Certes, la charge de travailétait lourde sur le terrain, mais quand ona compris comment gérer le patient, çaallait beaucoup mieux. » Un point de vueque rejoint Christine Dupont (Covid ra-tionnel) : « La sérénité de la populationpasse par la sérénité affichée par les au-torités. Evitons le football panique ! » Lavice-doyenne de la faculté de bio-ingé-nieurs de l’UCLouvain invite aussi àrendre la communication davantage in-clusive : « La famille nucléaire classiquequi vit dans une villa quatre façades n’estreprésentative que d’une toute petiteportion de la population. Ceci doit aussiamener à descendre l’essentiel de lacommunication à un niveau de plusgrande proximité avec les citoyens. »

Pour Thomas Orban, ex-président dela Société scientifique de médecine gé-nérale, il faut systématiser certains mes-sages clés comme celui sur la ventilation,et veiller à harmoniser les mesures pourqu’elles apparaissent cohérentes.

La communication tu reverras

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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CATHERINE MAKEREEL

C e mercredi signe la réouverture dela culture puisque les théâtres, ci-

némas ou centres culturels peuvent denouveau accueillir du public en inté-rieur. Pourtant, le secteur culturel estloin d’être à la fête, comme en témoignela carte blanche du collectif Still Stan-ding For Culture, « Ceci n’est pas uneréouverture », à retrouver sur notre site.En effet, la reprise balbutie mais les dif-ficultés logistiques sont telles que cer-tains lieux risquent d’en être exclus. Encause ? Une nouvelle usine à gaz nom-mée Cirm pour « Covid InfrastructureRisk Model ».

Cet outil évalue le niveau de sécuritésanitaire des lieux et sert de base auxautorités communales pour donner ounon leur feu vert. Si le Cirm (et son for-mulaire de 60 pages) complexifie les dé-marches, il a le mérite de fournir unebase pour valider des dérogations auxnormes actuelles afin de réduire la dis-tance entre les spectateurs d’1,50 m à unmètre, et d’occuper toutes les rangéesd’une salle. Si la jauge maximale en in-térieur reste de 200 en juin, cette déro-gation permet d’atteindre 70 % de rem-plissage, ce qui change tout pour les ins-titutions.

Face à cette nouvelle procédure, lesthéâtres nagent dans un flou qu’ilseussent préféré moins artistique. Si leCirm est connu côté flamand depuis delongs mois, il n’est d’application pourtout le pays que depuis le Codeco du11 mai et n’a été traduit en français quele 3 juin, soit moins d’une semaineavant la réouverture culturelle. Pris parle temps, les dossiers ont été envoyéstardivement aux bourgmestres qui n’ontsouvent pas encore rendu leurs avis. Enattendant, les directeurs d’institution yvont de leur interprétation personnelle :certains n’ouvriront pas, d’autresouvrent avec les distances de sécuritémaximales, d’autres enfin ouvrent avecdes distances réduites.

« On a rempli les documents et on atout envoyé à la Ville de Bruxelles maissans avoir encore de réponse », expliqueAlexandre Caputo, le directeur des Tan-neurs. « Vu la qualité de notre ventila-tion, on sait qu’on répond aux exigencesles plus hautes et donc on ouvrira avecun mètre entre les bulles. » Du côté duthéâtre royal du Parc, c’est l’autre ap-proche qui a été privilégiée : « On a en-voyé notre dossier à la Ville mais on n’atoujours pas de réponse », regrette le di-recteur Thierry Debroux. « Comme laconfiguration de notre salle nous per-met de placer 200 personnes, mêmeavec 1,50 m entre les bulles, nous allonsrespecter cette distance. » Cette repriseprend donc des allures de far west : lesbourgmestres, eux-mêmes perdus, fe-ront-ils la police parmi les lieux cultu-rels ? Les salles qui ne sont pas équipéesdu must en systèmes de ventilation se-

ront-elles recalées ? Les opérateurs na-viguent à nouveau dans une incertitudeinsoutenable.

« Un lobby de plus ! »Aujourd’hui, ce Cirm apparaît d’autantplus pénible que des protocoles validéspar la ministre de la Culture, BénédicteLinard, permettant une réduction desdistances, étaient déjà appliqués entrejuillet et octobre 2020. « C’est kaf-kaïen », admet Françoise Havelange dela Fédération des employeurs des artsde la scène. « Mais cet outil permet unétat des lieux, avec des questions sani-taires que les lieux culturels ont déjà dûlogiquement se poser. »

Si chaque équipe s’organise donc à sasauce faute de cadre officiel clarifié àtemps, les opérateurs admettent l’im-portance de règles qui doivent s’impo-ser à tous. Problème, ces règles sont dif-férentes pour certains acteurs. En effet,les cinémas ne sont pas soumis au fa-meux Cirm et peuvent accueillir plus de200 spectateurs dans leurs salles maisavec 1,50 m de sécurité entre les bulles.« C’est une demande des grands com-plexes de cinéma », précise Gwen Brees,du cinéma Nova. « Pour que le publicpuisse manger du pop-corn et desglaces, et donc enlever son masque, ladistance doit être d’1,50 m. C’est unemesure qui favorise les grands com-plexes, qui peuvent monter au-delà de200 en juin alors que les petites sallessont contraintes à des jauges plusfaibles. Un lobby de plus ! »

Une reprise culturelle en plein far westC

ORO

NA

VIRU

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Si beaucoup seréjouissent de rouvrirles lieux culturels,l’humeur générale estgâchée par un cadrekafkaïen et des critèresparfois arbitraires. Unefrustration aggravée parle sentiment du secteurculturel francophoned’avoir été écrasé par le lobby événementiellors des négociations.

Ce mercredi, à l'Atelier Théâtre Jean Vilar, à Louvain-la-Neuve, c'est « La vraie vie » d'Adeline Dieudonné qui

essuie les plâtres de cette réouverture kafkaïenne des salles culturelles. © ADRIENNE GÉRARD.

C.MA.

O n a vu ci-contre le rôle fonda-mental que joue le Cirm dans la

réouverture des lieux culturels. Maiscomment cet outil s’est-il imposé ?Pourquoi ce mécanisme, mis en placepar des politiques flamands, apparaît-il aujourd’hui emblématique du poidsdu lobby de l’événementiel sur les né-gociations entre le fédéral et le secteurculturel ?

La réponse est à chercher du côtéd’Event Confederation, lobby visant à« défendre les intérêts du secteurlive ». Vu les coûts d’affiliation ( jusqu’à20.000 € pour avoir un siège au CA),ce lobby entend protéger les intérêtsdes très gros acteurs Il a été créé audébut du premier confinement. Asso-cié à l’Unizo (union des entrepreneursindépendants flamands), il démarreune collaboration avec la ministre fla-mande du Tourisme qui débouche, dèsjuillet 2020, sur la création du CovidEvent Risk Model (le Cerm, cousin duCirm, mais pour les événements). Peuaprès, sa présidente, Vinciane Morelde Westgaver, rejoint le Celeval, le pré-décesseur du Gems. C’est le début decontacts toujours plus étroits entreEvent Confederation et les politiques,mais aussi les experts scientifiques, àtel point que ce groupe d’influence de-viendra l’interlocuteur unique du fédé-ral pour parler de la culture.

Début avril 2021, le secteur culturelfrancophone exige d’être associé auxpréparatifs du déconfinement. Mais leCodeco et l’entourage du ministre dela Santé refusent et demandent à cesfédérations culturelles de s’adresser àEvent Confederation pour parler d’uneseule voix. « Nous n’avons pas eu lechoix puisque c’était Event Confedera-tion qui avait les contacts avec les ca-binets et les virologues », se souvient

Virginie Devaster, de l’Upac-T (Uniondes travailleurs des arts et de la créa-tion). « Nous étions d’accord à condi-tion que nos spécificités soient prisesen compte car nous n’avons pas lesmêmes réalités que Tomorrowland ouPukkelpop. » « Lors de notre premièreréunion avec le commissaire corona,nous avons découvert qu’il existait déjàun plan défendu par Event Confedera-tion », explique Liesbeth Vandersteenede l’Astrac (organisation des centresculturels de la FWB). Alors que desnégociations démarrent pour ajusterce plan, les acteurs culturels franco-phones ont l’impression qu’EventConfederation garde un accès privilé-gié aux décideurs. A force de travail, leplan est modifié et cosigné par quanti-té de représentants des secteurs cultu-rels et événementiels, mais le Codecodu 23 avril balaiera d’un revers demain ce plan concerté.

Certains lobbys ont plus d’écouteque d’autresDeux semaines plus tard, un nouveauplan est adopté par le Codeco du 11mai, qui suscite l’enthousiasmed’Event Confederation et provoque ladéception des fédérations culturellesfrancophones car le déconfinementprévoit d’un côté les limitations ac-tuelles liées au Cirm, et de l’autre per-met les mégafestivals en extérieur dumois d’août, comme Tomorrowland etPukkelpop, via le Covid-Safe Ticket,également porté à bout de bras parEvent Confederation. Le Premier mi-nistre lui-même se targue d’avoir parléavec Tomorrowland pendant la prépa-ration du plan de déconfinement. Visi-blement, certains lobbys ont plusd’écoute que d’autres. Chacun joue sacarte, après tout, c’est la règle du jeu.Mais ce qui suscite aujourd’hui la co-lère du secteur culturel francophone,

lobbying La voix de la culture francophonea-t-elle été confisquée ?

On n’était pasprésents auxréunions, ni en amont du Codeco ni aux réunions avecles virologues.Est-ce que nosrevendications ontété recalées par lespolitiques ou parles virologues ?Ont-elles étédéfendues parEvent ? On ne saitpas puisqu’onn’était pasprésentsPatricia Santoro

Association des centres culturels

subsidiés par la FWB

auprès de la ministre(CD&V) de l’Intérieur « unassouplissement » de cesdispositions lors du pro-chain Comité de concerta-tion, reporté au 18 juin.Et d’argumenter : « Si lesétablissements horecadevaient interrompre lesmatchs en cours de diffu-sion pour respecter l’ho-raire de fermeture, il estaisé d’imaginer les situa-tions de chaos que cela

Etterbeek demande des assouplissements pour l’Euro

Les assouplissements du 9juin ne sont pas tout à faitcompatibles avec lesmatchs de l’Euro, s’in-quiète plus d’un bourg-mestre. Pour rappel, dèsce mercredi, la fermeturedes terrasses passe à23h30, les rassemble-ments sont tolérés jusqu’àquatre personnes, surl’espace public, aprèsminuit… Deux disposi-tions difficiles à réconci-

lier, pour les autoritéslocales et les forces del’ordre, avec des ren-

contres qui, dès les hui-tièmes de finale (à partirdu 26 juin), peuvent dé-border, penaltys obligent,au-delà de 23h30, etgénérer une prolongationde la fête si les Diablestriomphent.C’est pour cette raisonque Vincent De Wolf s’estfendu d’un courrier, cetaprès-midi, à AnneliesVerlinden. Le bourgmestre(MR) d’Etterbeek plaide

pourrait engendrer pourles tenanciers ». Et d’évo-quer aussi les risques deréaction des supporters…Vincent De Wolf redouteencore que la règle inter-disant les rassemblementsaprès minuit « soit diffici-lement praticable » à la findes matchs, avec le risqueque les services de police« soient rapidement dé-bordés ». V.LA

Vincent De Wolf.

© PHOTO NEWS.

Culture : ceci n’estpas une réouvertureLa carte blanche deStillStanding for cultureest à lire sur notre site.

plus.lesoir.be

ABONNÉS

Face à cette nouvelleprocédure, les théâtres nagentdans un flou qu’ils eussentpréféré moins artistique

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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Mick, a pris sa suite

20008013

MOBILITÉ

La SNCB s’éveilleau véloLe Soir l’avait annoncé en primeur le 28avril dernier : la SNCB a décidé de mus-cler sa politique en faveur du vélo. Vul’engouement de plus en plus grandpour le vélo et sa combinaison avec letrain, la compagnie va adapter son offreen été et progressivement relever leniveau de son service. Les ventes detrajets vélo (4 euros par trajet) ontpresque doublé au cours des dix der-nières années, elles ont atteint 251.000trajets en 2019. Et on ne prévoit pas dedécrue. Cet été, sur les liaisons avec laCôte et avec l’Ardenne, l’offre de trans-port de bicyclettes sera renforcée, no-tamment par l’ajout de voitures clas-siques dont on aura déboulonné dessièges afin d’offrir 8 places pour desvélos. La voiture ne bénéficie pas d’unplancher bas au niveau des quais, mais ilsera « le plus bas possible ». Elle devraitse trouver au centre du convoi et serabien signalée. Résultat : chaque convoipourra ainsi transporter 10 vélos contre 2auparavant. La stratégie de la SNCBprévoit d’autres améliorations à pluslong terme : arrivée progressive desnouvelles voitures « M7 » disposant deplus de places de vélo facilement acces-sibles, et une offre étoffée du côté desplaces de parking sécurisées. MDM

AGRICULTURE

Un ex-lobbyiste des pesticideschez ClarinvalC’est une présence qui n’est pas passéeinaperçue et qui a fait s’étrangler l’ONG« Pesticide action Network Europe ».Celui-ci fédère 400 organisations de 28pays et lutte contre les « pesticides dan-gereux ». Parcourant la liste desmembres du cabinet du ministre fédéralde l’Agriculture David Clarinval (MR), on ya repéré le nom d’un expert, PierrickWalravens. Ce dernier a également tra-vaillé pour Phytofar, la puissante fédéra-tion belge des producteurs de produitsphyto-pharmaceutiques (pesticides,biocides…). Il figura d’ailleurs à ce titresur le registre des lobbyistes de laChambre, dont la dernière mise à jourdate du 7 juin 2021. (Ex?)-lobbyiste etexpert au cabinet de l’Agriculture? PANEurope a écrit au Premier ministreAlexander De Croo (Open VLD) pour s’enétonner et demander le départ de l’inté-ressé. Dans une interview au Sillon belge,« l’intéressé tente de minimiser l’impactdes pesticides sur la santé tout en agi-tant l’épouvantail de la faim pour ef-frayer les lecteurs sur les conséquencesd’une agriculture qui se baserait sur despratiques agroécologiques plutôt quechimiques », accuse la lettre. MDM

c’est l’asymétrie qui règne dans l’accèsaux décideurs.

Ce qui aggrave encore le sentimentd’ostracisme, c’est que des outils tailléssur mesure pour le secteur événemen-tiel flamand n’ont été traduits en fran-çais que très tardivement pour leur ap-plication nationale. « Pour trouver leCerm, il fallait aller sur le site du tou-risme flamand », s’étonne Virginie De-vaster. Tous les représentants des fédé-rations culturelles estiment que demeilleures conditions de réouvertureauraient pu être validées si ellesavaient été défendues correctementjusqu’au Codeco. Mais Event Confede-ration était le seul interlocuteur admisdans ces cénacles : « On n’était pasprésents aux réunions, ni en amont duCodeco ni aux réunions avec les viro-logues. Est-ce que nos revendicationsont été recalées par les politiques oupar les virologues ? Ont-elles été dé-fendues par Event ? On ne sait paspuisqu’on n’était pas présents », re-grette Patricia Santoro de l’ACC (asso-ciation des centres culturels subsidiéspar la FWB). Ce qui est sûr, c’est queMme Morel de Westgaver a reçu un« Lobby Awards » pour le lobby del’année 2020, et que Tomorrowland ouPukkelpop pourront accueillir 75.000personnes au mois d’août. La gestionde crise a bien sûr ses impératifs logis-tiques et les règles sanitaires doiventcontinuer à s’imposer à tous, mais lachronologie de ces négociationssemble illustrer l’adage de La Fon-taine : « Selon que vous serez puissantou misérable… »

De bonne foiContacté par nos soins, Event Confe-deration nous assure de sa bonne foi :« Nous avons plaidé pour tout lemonde, chaque spécialité de notre mé-tier est représentée dans chaque ré-gion », précise Bruno Schaubroeck.« Je comprends que certains aientl’impression qu’Event Confederationreprésente surtout la Flandre, mais çacorrespond à une réalité économique :selon une étude de Deloitte, 69 % del’activité événementielle est en Flandrecontre 19 % à Bruxelles et 12 % enWallonie. Ce n’est pas parce qu’un ac-teur n’atteint pas son but qu’il doit lereprocher à un autre acteur. Nouscontinuons d’ailleurs de négocier en-semble, notamment pour la rentrée,car nous ne savons toujours pas dansquelles conditions on pourra re-prendre, en intérieur, en septembre. »

francophone

RD CONGO

Le Roiet lePremiern’iront pasà KinshasaNi le roi Philippe, ni lePremier ministre Alexan-der De Croo ne se ren-dront le 30 juin à Kinshasapour le 61e anniversaire del’indépendance de laRépublique démocratiquedu Congo (RDC), unvoyage reporté « de com-mun accord » et « enraison des circonstancessanitaires tant en RDCqu’en Belgique », ontindiqué mardi les deuxparties. Le Roi recevratoutefois le 21 juin leprésident Tshisekedi àl’occasion du transfertofficiel des « reliques » dePatrice Emery Lumumba,l’éphémère premier Pre-mier ministre congolaisaprès l’indépendance de1960, assassiné le 17 jan-vier 1961 dans la provincesécessionniste du Katangadans des circonstancesrestées obscures. BELGA

POLITIQUE

Votesur lesOuïghoursreportéLa commission des Rela-tions extérieures a reportéà la semaine prochaine levote d’une proposition derésolution cosignée parles partis de la Vivaldi àpropos de la minoritéouïghoure en Chine. Parce texte, la Chambre« reconnaît un risquesérieux de génocide » etcondamne les « crimes depersécution et les viola-tions massives des droitshumains dans la régionautonome du Xinjiang quipeuvent être constitutivesde crimes contre l’huma-nité ». Elle demande éga-lement à la Chine qu’unterme soit à la « détentionarbitraire » de minoritésethniques dans des« camps de rééducation ».BELGA

Les chiffres du covid en BelgiqueDonnées au 08/06 - Evolution sur une semaine

Sortis de l’hôpital

7 1 5 4 5

+ 45

Total morts

2 5 0 4 1

+ 8+ 5

Soins intensifs

3 3 5

Répartition par province

Nombre d’ hospitalisations

XX XX Nombre de patients aux soins intensifs

Flandre-Occidentale74 - 27

Flandre-Orientale93 - 45

Anvers139 - 43

Limbourg47 - 17

Liège119 - 25

Luxembourg4 - 2

Namur49 - 24

Brabant wall.13 - 1

Brabant fl.52 - 16Bruxelles

151 - 60

Hainaut227 - 75

Avancement de la vaccination chez les + de 18 ans

Occupation des hôpitaux

Personnes ayant reçu une première dose de vaccin Non-vaccinées

Hospitalisations

+ 1

9 6 8

Evolutionsur 24 h

56,3 % (5.189.472 personnes)

Personnes totalement vaccinées

28,1% (2.587.467 personnes)

3,7 %

Proportionde tests positifs

Admissions covid chaque jour à l’hôpitalCourbe de tendance, calculée sur la moyenne des 7 derniers jours

899

Tendance actuelle : 69 admissions/jour

0

200

400

600

800

1000

01/09 03/11 07/06/21

Nombre moyende cas détectés

chaque jour

1.379

Nombre moyend’admissions à l’hôpital

chaque jour

69

- 17,9 %- 22,8 %

Nombre moyen de tests réalisés

par jour

44.384

+ 1 %

8

Le Soir Mercredi 9 juin 2021

8 à la une

Salaire minimum brut,à temps plein, par moisEN 2020, EN EUROS

Luxembourg 2.142

Irlande 1.707

Pays-Bas 1.654

Belgique 1.626

Allemagne 1.584

France 1.539

Espagne 1.108

Slovénie 941

Malte 777

Grèce 758

Portugal 741

Pologne 611

Lituanie 607

Estonie 584

Slovaquie 580Source : Eurofound

DOMINIQUE BERNS

PASCAL LORENT

Le dossier éclipse tous les autres.Des longues négociations me-nées du lundi midi au mardi à

l’aube, l’accord sur l’augmentation dusalaire minimum retient l’attention. Etquoi de plus normal puisque la der-nière hausse hors indexation remon-tait à 2008 et que ce dossier avaitpoussé la FGTB à rejeter l’Accord in-terprofessionnel (AIP) 2019-2020.

Cette revalorisation concernera dansun premier temps quelque 70.000 sa-lariés – 60.000 équivalents tempsplein (ETP) – qui perçoivent actuelle-ment 9,87 euros brut de l’heure(1.625,72 euros brut/mois). Dès avril2022, ils gagneront 76 euros brut deplus chaque mois, dépassant ainsi leseuil de 1.700 euros mensuels. Sui-vront deux autres augmentations de 35euros brut, en avril 2024 et 2026.Elles toucheront alors 90.000 ETP.Soit plus de 100.000 travailleurs qui,grâce à l’intervention du gouverne-ment via des mesures fiscales addi-tionnelles, peuvent espérer un gain netde 50 euros par mois.

Concrètement, le revenu minimummensuel moyen garanti (RMMMG) estdonc augmenté de 76,28 euros brut.Les interlocuteurs sociaux souhaitentque cette amélioration soit compenséepar la prime fiscale et sociale à l’em-ploi (werk bonus) et que le coût pourles employeurs soit atténué. Grossomodo, ces trois augmentations bisan-nuelles devraient coûter quelque 200millions aux finances publiques, à par-tir de 2026.

Dans le hautdu classement européenLes interlocuteurs sociaux n’excluentpas une quatrième majoration du sa-laire minimum, à partir d’avril 2028,pour peu qu’elle soit en ligne avec lespays voisins et moyennant une éven-tuelle compensation pour les em-ployeurs.

Ces hausses successives permettentaux syndicats de faire avancer leur re-vendication : celle d’une rémunérationplus juste d’un certain nombre de mé-tiers, dont certains fort exposés durantla crise sanitaire (dans le commerce dedétail ou le nettoyage), et de tendrevers les 14 euros de l’heure réclaméspar la FGTB. Ce salaire minimum estégalement d’application dans l’intérim,dans l’industrie hôtelière, le secteursocioculturel ou encore les commis-sions paritaires auxiliaires pour ou-vriers et employés.

Relativement aux 21 autres Etats-membres disposant d’un salaire mini-mum légal, la Belgique se classe plutôtdans le haut de la distribution, commeon le voit dans notre infographie.

Si le grand-duché de Luxembourgoccupe la pole position – avec unebonne longueur d’avance –, seuls lesPays-Bas et l’Irlande affichent un ni-veau supérieur. Le salaire minimumlégal est un peu plus élevé chez nousque chez nos voisins français et alle-mand. Il est, sans surprise, beaucoupplus faible dans les nouveaux Etats

membres, à l’Est. Il n’existe pas de sa-laire minimum légal en Autriche, àChypre, au Danemark, en Finlande, enItalie et en Suède.

Précisons que des hausses ont déjàété annoncées dans plusieurs pays, no-tamment en ce qui concerne nosproches voisins, au Luxembourg (de2,8 %, à 2.202 euros mensuels), auxPays-Bas (+ 1,9 %), en Allemagne(+ 1,6 %) ou en France (+ 1 %). Ce clas-sement établi par Eurofound, l’agenceeuropéenne pour l’amélioration desconditions de vie et de travail, doit ce-pendant être interprété avec prudence.

D’une part, parce que de nombreuxtravailleurs rémunérés au salaire mini-mum prestent à temps partiel et qu’ilexiste, dans bon nombre de pays, desseuils légèrement plus faibles pour lesjeunes, en apprentissage par exemple.Et d’autre part, dans une perspective

comparative, parce que les donnéesnominales sont trompeuses dans lamesure où elles ne tiennent pascompte des différences de pouvoird’achat. Ainsi la vie est plus chère auLuxembourg qu’en Belgique, et dansnotre pays bien plus qu’en Pologne.C’est pourquoi Eurofound évalue lessalaires minimums en « parité de pou-voir d’achat » (comprenez : en retenantle taux auquel la monnaie d’un paysdevrait être convertie en celle d’unautre pays pour acheter la mêmequantité de biens et de services). Lesécarts sont alors moins marqués,même s’ils restent importants, surtoutentre l’est et l’ouest de l’Union.

Plus surprenant, le classement estquelque peu modifié. Certes, le pou-voir d’achat d’un travailleur luxem-bourgeois occupé à temps plein au sa-laire minimum reste nettement plusélevé qu’en Belgique. En revanche, sil’on tient compte de la différence duniveau général des prix, le travailleurallemand est un petit peu mieux lotique son homologue belge ; l’Irlandais,lui, aura un caddie moins rempli, bienque le niveau nominal du salaire mini-mum légal soit plus élevé qu’en Bel-gique.

Le salaire minimum va faire un bond, en trois petits pas

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Le plancher salarial serarehaussé en 2022, 2024et 2026. Le coût de l’opération sera engrande partie assumépar le gouvernement.

Dans le commerce de détail, le salaire minimum augmentera en 2022. © RENÉ BRENY.

La Vivaldi s’est offert une paix sociale

A vue de nez, 200 millions. C’est ce quecoûtera l’augmentation du salaire mini-mum aux finances de l’Etat. En atten-dant de chiffrer le prix de la défiscalisa-tion des heures supplémentaires obte-nue par les employeurs, eux qui serontégalement mis à contribution lors de larevalorisation de la rémunération plan-cher.Mais tout a un prix et, au sein de laVivaldi, les sept partis doivent se direque ce n’est sans doute pas cher payé.Pour s’en convaincre, il faut se souvenirdes tensions politiques observéesquand les négociations de l’Accordinterprofessionnel (AIP) ont dérapé. Lessocialistes puis les verts avaient agité lamenace d’un blocage du versement desdividendes (sur la base de la loi de 1996qui permet aussi de fixer la normesalariale), tandis que le MR et l’OpenVLD répliquaient en promettant des’attaquer à l’indexation automatiquedes salaires.La crise sanitaire avait colmaté labrèche séparant les ailes gauche etdroite de ce gouvernement. Le socio-économique promettait de s’y engouf-frer comme l’eau en hiver, avant que legel des relations entre partenaires demajorité n’accentue encore cet écart, aurisque de transformer la fissure enfossé. Or le PS avait fait savoir que, sansavancée sur le salaire minimum, il nesignerait pas l’arrêté royal fixant lamarge salariale pour les deux annéesen cours à 0,4 %. Dans ce contexte,l’échec éventuel des négociations entreinterlocuteurs sociaux ramenait pourun temps le spectre de tensions gou-vernementales de part et d’autre del’axe gauche-droite. A moins que, le22 juin, CSC et FGTB rejettent l’accordde cette nuit (les métallos socialistesviennent de dire « non »), ce ne sera pasle cas. Et cette victoire de la Vivaldi est uneplume au chapeau de Pierre-Yves Der-magne. Le ministre socialiste du Travail,un temps décrié à gauche (pour ne pasassez soutenir les positions syndicales)puis à droite (pour défendre la revendi-cation du salaire minimum). A l’arrivée,il gagne sur toute la ligne : la margesera certes fixée par le gouvernementet non au sein du Groupe des Dix, maiscertains secteurs pourront négocierune prime, tandis que le salaire mini-mum connaîtra un bond en avant. Ilpermet aussi au PS de concrétiser unede ses promesses électorales. Et il pré-serve le calme dans une coalition quivient d’affronter sa première épreuvemajeure (hors covid), elle qui est pourl’heure agitée par le vent qui souffleautour de l’interdiction ou pas du voileet des autres signes convictionnels.Ce succès conforte le tandem équilibréque « PYD » forme avec Alexander DeCroo. Le socialiste wallon et le libéralflamand se concertent, se coordonnentet apportent à cette coalition inéditeune stabilité. Tout le contraire, semble-t-il, d’un MR qui, par les sorties répé-tées de son président (Georges-LouisBouchez) ou de son chef de groupe à laChambre (Denis Ducarme), secoueparfois une embarcation à l’équilibrefragile. Or pour éviter les mâchoiresélectorales du Belang, de la N-VA et duPTB, ces deux formations doivent abso-lument mener l’esquif gouvernementalà bon port, en 2024. P.LT

Analyse

1 Salaire minimum

L’accord prévoit uneaugmentation du salaireminimum de 76 eurosbrut par mois dès le moisd’avril 2022, puis de 35euros brut aux printemps2024 et 2026, grâcenotamment à des réduc-tions de cotisations so-ciales qui en réduiront lecoût pour les em-ployeurs.

2 Fins de carrière

La demande syndicaled’un abaissement duseuil d’accès à la « pré-pension » (au régime dechômage avec complé-ment d’entreprise ouRCC), de 60 à 58 ans, n’apas été retenue. Concer-nant l’aménagement desfins de carrière, il serapossible de passer à

mi-temps à 55 ans au lieude 57 ans. L’accès à unemploi de fin de carrièreà quatre cinquièmes estmaintenu à 55 ans.

3Heures

supplémentaires

Par ailleurs, le quotaadditionnel de120 heures supplémen-taires, accordé aux sec-teurs les plus touchés parla crise et assorti d’unrégime fiscal favorable,sera étendu à toutes lesentreprises jusqu’à la finde l’an prochain.

4 Pensions

complémentaires

L’harmonisation despensions complémen-taires entre ouvriers etemployés est reportée au1er janvier 2030 (au lieude 2025). D.B. ET P.LT

L’accord en quatre points

Si l’on tient compte de la différence du niveau généraldes prix, le travailleur allemandest un petit peu mieux loti que son homologue belge

Les interlocuteurs sociauxn’excluent pas une quatrièmemajoration du salaire minimum,à partir d’avril 2028, pour peuqu’elle soit en ligneavec les pays voisins

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

9à la une

SANDRA DURIEUX

Le microbiote intestinal : cettesource inépuisable de décou-vertes et d’avancées médicales

pour les années à venir. Patrice Cani,professeur en métabolisme moléculaireet nutrition à l’UCLouvain et chercheurFNRS-Welbio, ne dira pas le contraire,lui qui s’échine depuis 20 ans à décrypterles milliards de bactéries qui colonisentnos intestins pour en isoler les plus pro-metteuses pour lutter contre certainesmaladies. Après avoir découvert en 2013les effets bénéfiques d’Akkermansiamuciniphila, une bactérie capable de li-miter certains risques cardiovasculaires– et dont la commercialisation sousforme de compléments alimentaires de-vrait avoir lieu fin 2022 –, le chercheur etson équipe viennent de découvrir unnouveau genre de bactérie baptisée Dys-osmobacter welbionis. « Dysosmobactersignifie littéralement “la bactérie quisent mauvais” car quand on la cultive,elle dégage une odeur particulière, diffé-rente de l’odeur fécale », précise PatriceCani. « Welbionis fait référence au Wel-bio, l’organisme wallon qui finance la re-cherche. »

Cette bactérie fut découverte parhasard alors que les scientifiquesfouillaient les résidus intestinaux à la re-cherche, en vain, d’une deuxième souchede la bactérie Subdoligranulum dont onavait déjà remarqué qu’elle était absentechez les obèses et les diabétiques. « C’estça le fun dans la recherche : on fouillepour trouver des os de dinosaures et onfinit par trouver un trésor », s’enthou-siasme Patrice Cani. Car Dysosmosbac-ter est un genre complètement nouveauet inconnu alors que, paradoxalement,elle est présente chez près de 70 % desgens. « C’est ce que nous avons remarquéen analysant quelque 12.000 échan-tillons de microbiote venant du mondeentier », explique-t-il.

Le fait que cette bactérie n’ait pas étérepérée avant alors qu’elle est très pré-sente chez l’homme et parfois à des tauxtrès élevés est très surprenant. L’amélio-ration des techniques de cultures de cesbactéries mises au point dans notre la-boratoire par le docteur Tiphaine Le Royet la doctorante Emilie Moens de Hase,explique sans doute cette mise au jour. »

Vive le microbiote

Mais les scientifiques sont allés plus loindans leurs recherches : comme d’autresbactéries, Dysosmobacter produit dubutyrate, une molécule connue pour ceseffets sur l’immunité et protecteurscontre le cancer du côlon. « Commenous avions remarqué que Dysosmobac-ter était très peu présente chez les per-sonnes souffrant d’obésité ou de diabètede type 2, nous nous sommes demandéce que cela ferait d’administrer cettebactérie chez eux », explique Patrice Ca-ni. « Nous avons donc fait l’expérienceavec des souris qui suivaient un régimeriche en graisse et en sucre. Celles qui ontété traitées avec Dysosmosbacter n’ontpas développé de diabète, ont pris moinsde poids et brûlé plus de calories en aug-mentant l’activité et le nombre de mito-chondries, des sortes d’usines à gaz quiproduisent l’énergie de notre corps enbrûlant graisses et sucres. Une décou-verte incroyable qui donne beaucoupd’espoir pour l’homme chez qui cettebactérie pourrait être développée pouraider à lutter contre l’obésité ou le dia-

bète. Et ce n’est pas tout car ses proprié-tés anti-inflammatoires pourraientjouer sur d’autres maladies inflamma-toires ou certains cancers. »

Cette trouvaille conforte le professeurdans son travail acharné sur le micro-biote intestinal que certains scienti-fiques n’hésitent pas à qualifier de « se-cond cerveau » tant son influence surl’état de santé d’une personne sembleimportante. « Il y a 20 ans, ma thèse dedoctorat présentant un lien entre la floreintestinale et l’appétit avait été qualifiéed’“ésotérisme” par certains », confie-t-il.« Aujourd’hui, des indices de plus enplus précis établissent des liens entrel’état du microbiote et des maladies neu-rodégénératives, l’anxiété et même cer-taines addictions. Ces recherches sontréellement porteuses d’espoir. »

La découverte de l’équipe de l’UCLou-vain est publiée ce mercredi dans GUT,une revue scientifique des éditions Bri-tish Medical Journal (BMJ) spécialiséeen gastro-entérologie et mènera peut-être à la création d’une spin-off visant àdévelopper l’utilisation de cette bactériepar le grand public dans les années à ve-nir. L’UCLouvain a d’ailleurs fait breve-ter sa bactérie et tout usage qui pourraiten être fait dans le futur.

Une bactérie intestinale

est active contre le diabète

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EIsolée par l’équipe du professeur Cani à l’UCLouvain,Dysosmobacterwelbionis est présente chez 70 % dela population. Ses effetsanti-inflammatoiressont prometteurs.

Les propriétés de labactérie pourraientjouer un rôle dansd’autres maladies inflammatoires ou certains cancers. © BELGA.

FRANCE

Macron giflé,la classe politiquechoquéeD’une seule voix, la gauche et la droitesont unanimes : les faits sont inquali-fiables. En marge d’un déplacement decampagne dans la Drôme, à Tain-l’Hermi-tage, Emmanuel Macron a été giflé par unhomme poussant le cri de guerre roya-liste « Montjoie Saint-Denis à bas la Ma-cronie ! ». Une seconde plus tard, la garderapprochée du président a fondu sur lejeune agresseur, le plaquant au sol. Da-mien T. et Arthur C. – des Drômois âgésde 28 ans –, l’un étant l’auteur de la gifle,ont immédiatement été interpellés etentendus par les gendarmes. Le premier,révèle Libération, suivait sur les réseauxsociaux des influenceurs d’extrêmedroite, de Julien Rochedy au youtubeurPapacito qui vient de secouer l’opinion enpubliant une vidéo mettant en scène lemeurtre fictif d’un électeur de La Franceinsoumise. Suite à l’agression, l’Elysée aresserré les rangs et déclaré : « le déplace-ment continue ». The show must go on

pour le président en campagne qui adonc poursuivi sa visite en serrant lesmains des personnes présentes, et dé-noncé des « faits isolés » d’« individusultraviolents ».

Reste que le geste, violent, a glacé laclasse politique. Capturée par un smart-phone, la séquence a tourné en bouclesur les réseaux sociaux et les chaînes detélé françaises. De l’extrême droite àl’extrême gauche, les condamnations sesont égrainées. « Il est inadmissible des’attaquer physiquement au président dela République », a déclaré Marine Le Pen,présidente du RN, elle-même en cam-pagne en Meurthe-et-Moselle. A droite,Xavier Bertrand, candidat à l’électionprésidentielle, estime « qu’aucun désac-cord politique ne justifie jamais la vio-lence ». Le patron des Insoumis Jean-LucMélenchon, dans la tourmente depuis sespropos complotistes [Il a déclaré qu’avantchaque présidentielle, un « événementgravissime venait perturber le jeu » etqu’il fallait à nouveau s’y attendre, NDLR],s’est dit « solidaire » du président tout enquestionnant : « Cette fois-ci vous com-mencez à comprendre que les violentspassent à l’acte ? » MARINE BUISSON

© CAPTURE D’ÉCRAN.

Cette découverte

donne beaucoup

d’espoir pour lutter

contre l’obésité ou

le diabète Patrice Cani

Professeur en métabolisme

moléculaire et nutrition

à l’UCLouvain

L’histoire de la recherchede la bactérie en imageset à portée de tous àvisionner sur notre site.

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

10 à la une

PHILIPPE LALOUX

Près d’un an et demi de pandémien’a pas modifié l’équation qui ré-git les rapports entre les éditeurs

(les « producteurs de contenus ») et lesGafam. Ces plateformes, comme Googlepour ne pas la nommer, hiérarchisent cecontenu tiers de manière ciblée grâceaux données qu’elles récoltent auprès deleurs utilisateurs. Pour ensuite valorisercette offre grâce à des outils publici-taires ultrapuissants basés sur un sys-tème de ventes aux enchères en tempsréel. Ce modèle des infomédiaires a pro-voqué une rupture du modèle écono-mique des éditeurs perdant à la fois lecontrôle sur la diffusion de leurs conte-nus et sur leur processus de valorisationpublicitaire. Le tout dans un marché oùla rareté a fait place à l’abondance à basprix.

A pas de loup, les autorités publiquesmettent en place des législations visantà atténuer le monopole des Gafam. C’estle cas en Belgique où le projet de loi vi-sant à transposer la directive euro-péenne sur les droits d’auteur vientd’être adopté par le conseil des mi-nistres (voir par ailleurs).

Dans le viseurDe leur côté, les autorités de la concur-rence sont sur les dents. Aux Etats-Unis, les procédures explosent. En2019, une enquête antitrust contreGoogle a été lancée par 50 procureursgénéraux, à laquelle il faut ajouter uneprocédure menée par le ministère de laJustice et onze Etats. En décembre der-nier, dix autres Etats entraient dans ladanse. Dans leur viseur, un accord se-cret conclu entre Google et Facebookafin que le premier puisse maintenir saposition de leader dans le domaine de lapublicité en ligne. La gestion de la pu-blicité en ligne par Google est aussi sousla loupe de la Commission européennequi, en 2018, propulsée par MargretheVestager, a infligé une amende de 1,49milliard pour des allégations similaires.

Mais c’est en France que le gendarmede la concurrence vient de frapper ungrand coup. Non pas tant pour le mon-tant de l’amende envoyée à la firme deMountain View : 220 millions, unebrindille au regard des 19 milliardsd’euros de chiffre d’affaires déclarés en2020 par Google pour sa seule branched’intermédiaires techniques dans la pu-blicité (auxquels s’ajoutent 86 milliardspour le search et 16,5 pour YouTube).Qualifiée « d’historique » par Isabellede Silva, la présidente de l’Autorité de laconcurrence, la décision est en fait lapremière au monde à toucher Google enplein cœur : son mécanisme algorith-mique complexe de ventes aux enchèresde la publicité dite display (ces pavés etautres bannières qui habillent les pagesweb et mobiles aux couleurs d’un an-nonceur).

« Des pratiques graves »Peu banal aussi : le fait que Google aitreconnu les griefs et choisisse une pro-cédure de transaction avec l’Autorité dela concurrence. Celle-ci avait été saisie,il y a deux ans, par trois groupes depresse, News Corp (le groupe de RupertMurdoch, qui édite, entre autres, leWall Street Journal), Le Figaro (quis’est ensuite retiré de la procédure) et lebelge Rossel (présent en France, notam-ment via La Voix du Nord).

« Les pratiques en cause sont particu-lièrement graves », indiquent l’Autorité.« Google a utilisé son modèle d’intégra-tion verticale de plusieurs services pourpréserver sa domination sur le marchéde la publicité display, et même l’ac-

croître, au détriment de ses concur-rents. » En clair, par sa position de lea-der mondial, la firme contrôlait tous lesmaillons de la chaîne. Et favorisait sespropres outils : le principal serveur pu-blicitaire qui permet aux éditeurs desites et d’applications mobiles de gérerleurs annonces (DFP, DoubleClick ForPublishers) et le système leader de miseen vente des espaces via des enchères(baptisé AdX).

Google a mis en place un « double fa-voritisme », décrit l’autorité. Une méca-nique où il « était presque gagnant àtous les coups ». D’une part, il faussaitla concurrence en communiquant lemontant des enchères en cours à sespropres serveurs (ce qui lui permettaitde l’empocher en ne misant que le mini-mum ou n’enchérissant que de quelquescentimes). D’autre part, AdX offrait unemeilleure interopérabilité avec DFPqu’avec ses concurrents. On songe no-tamment aux serveurs des éditeurs depresse, obligés, du coup, de passer parGoogle. Qui se sucre au passage.

EngagementsAutre fait historique : le fait que Googles’est engagé à modifier son système,entre autres pour garantir un « accèséquitable à l’information sur le déroulédes enchères ». Certaines de ces adapta-tions devraient être portées à l’échellemondiale, a déjà annoncé la firme. Et sielle ne le fait pas, il y a de fortes chancesque Margrethe Vestager le lui impose enEurope, à tout le moins dans le cadre dufutur « Digital Market Act », le texte quipromet, dès 2022, de rééquilibrer lerapport de forces entre ces acteurs.

« Reste à voir si ces engagements se-ront tenus, s’ils suffisent à rendre lemarché plus transparent. Si, technique-ment, cela va générer plus de concur-rence », prévient déjà Thierry Hugot,directeur commercial et marketing dugroupe Rossel, qui n’exclut pas que cer-tains acteurs, s’estimant lésés, puissentporter plainte pour dommages et inté-rêts. Si, en revanche, l’église revient aumilieu du village, l’amende infligée parl’Autorité française de la concurrencemarquera un tournant majeur dansl’histoire de la nouvelle économie.

L’amende qui va bouleverser le cours(vicié) de la publicité en ligneG

AFA

M

Sanctionné par l’Autorité française de la concurrence, Google a reconnu les griefs pointés par les éditeurs. Ets’engage à adapter ses outils pour rendrele marché plus équitable. Historique.

Grâce à leurs outils, les Gafam, dont Google,phagocytent le marchépublicitaire aux dépensdes éditeurs d’informa-tion. © AFP.

PH.L.

D eux ans que les éditeurs l’at-tendent de pied ferme. Vendredi

dernier, le conseil des ministres a adop-té le projet de loi, porté par le vice-Pre-mier et ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne (PS), visant à transpo-ser la fameuse directive européenne surles droits d’auteurs. Ce texte, souve-nons-nous, avait été accouché dans ladouleur en avril 2019 au terme d’unedes plus grandes opérations de lobbyingde l’histoire européenne. En cause : lacréation d’un droit « voisin » au droitd’auteur conférant, entre autres, la pos-sibilité aux éditeurs de négocier des ac-cords de licence pour les « courts ex-traits » d’articles repris par les plate-formes. Des titres qui sont ensuite re-hiérachisés par les plateformes, notam-ment Googles News, sans contrepartie.La directive vise précisément àconduire à un meilleur partage des re-venus du numérique au bénéfice deséditeurs de journaux et des agences depresse.

L’affaire semblait entendue. C’étaitcompter sans l’entêtement de Google àne pas se plier à la directive. La France,premier pays à l’avoir transposée, enavait fait les frais. C’est finalement parla force (un arrêt de la cour d’appel deParis) que le groupe américain a dû semettre autour de la table de négocia-tion. Avant cela, les éditeurs avaient lechoix entre la peste (renoncer à leursdroits voisins) ou le choléra (disparaîtredu moteur de recherche).

Renforcer les plus faibles« La marque de notre transposition estqu’elle renforce systématiquement laposition de la partie la plus faible dansles négociations », nous confie Pierre-Yves Dermagne : « Les journalistes faceaux éditeurs de presse, les éditeurs depresse et les autres ayants droit face auxGafa, les auteurs et les interprètes face àceux qui exploitent leurs œuvres. » Le

texte entend aller plus loin que le fait decréer la possibilité d’une relationcontractuelle entre éditeurs et Gafa. Enmatière de streaming musical, parexemple, le projet de loi s’occupe égale-ment « de bloquer ou de rendre inac-cessibles les sites pirate ». Et permet-trait aux artistes de réclamer unemeilleure rémunération de leursœuvres diffusées sur des sites de par-tage payants comme Spotify et nonpayants comme YouTube.

Cette base légale permettra-t-elle auxéditeurs de faire le poids face à un ac-teur, comme Google, qui dépensechaque année près d’un milliard de dol-lars en frais d’avocats ? « La transposi-tion de la directive les soutient en met-tant en place un système basé sur la né-gociation de bonne foi et avec desétapes successives : négociation entreparties, intervention d’un médiateur,intervention d’une commission insti-tuée auprès du SPF Economie. Cettecommission peut émettre un avis oufaire une proposition de tarif noncontraignante. » « Mais il faut un ar-bitre, quelqu’un qui tranche », réagit unpatron de presse, qui craint l’enlisementdans des procédures interminables.

Pierre-Yves Dermagne ne ferme pasla porte. Tout dépendra des résultatsd’une étude commandée par le SPFEconomie sur le règlement des diffé-rends en matière de propriété intellec-tuelle. S’il y a une marge de manœuvre,on peut « revenir en conseil des mi-nistres avec une proposition d’avancéeconcrète pour améliorer la position denégociation des éditeurs face aux géantsde l’internet », indique le ministre.

droits voisins Le ministre Dermagneveut armer les éditeurs belges

La marque de notretransposition estqu’elle renforcesystématiquementla position de la partie la plus faible dans les négociationsPierre-Yves Dermagne,

Ministre de l’Economie et du Travail

C’est par la force (un arrêt de la cour d’appel de Paris) quele groupe américain a dû se mettre autour de la table de négociation

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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PHILIPPE DE BOECK

A u vu des preuves accablantes desmultiples crimes et exactions com-

mis par les hommes sous son comman-dement en Bosnie-Herzégovine, de mai1992 à novembre 1995, il y avait peu dechances que son procès en appel abou-tisse à une réduction de peine ou un hy-pothétique acquittement. Mardi, RatkoMladic (79 ans) est entré dans la salled’audience en souriant et le regard hau-tain. Il en est ressorti une heure plus tarden faisant grise mine, la tête basse et lesyeux fuyants. Sa condamnation à la per-pétuité de 2017 a, en effet, été confirméeen appel. Le « boucher des Balkans » ter-minera sa vie derrière les barreaux, no-tamment pour le génocide commis àSrebrenica. Le verdict est désormais dé-finitif et il devrait purger la fin de sapeine dans une autre prison que celle del’ONU où il est détenu depuis dix ans.

Les cinq juges du Mécanisme pour lestribunaux internationaux (qui a pris lerelais du TPI sur l’ex-Yougoslavie), ne luiont accordé aucune circonstance atté-

nuante. « Tous les moyens d’appels » in-voqués par l’ex-général serbe « ont étérejetés », sans exception. L’ONU, l’UE,Amnesty international, le présidentaméricain Joe Biden, entre autres, ontsalué ce verdict « historique ».

« C’est un jour historique, non seule-ment pour nous, mais aussi pour l’en-semble des Balkans, de l’Europe et dumonde », a déclaré à l’AFP Munira Sub-asic, présidente de l’une des associationsdes mères de Srebrenica qui s’était dé-placée à La Haye. « C’est un monstre quine s’est pas repenti de ce qu’il a fait,même après 26 ans », a-t-elle poursuivi.

Au Centre mémorial du génocide, prèsde Srebrenica, un écran géant diffusaitles témoignages de survivants et de fa-milles, tout près des stèles blanches ali-gnées où reposent les corps de plus de6.600 victimes identifiées. « Au lieu deme réjouir avec mes petits-enfants, jesuis venue pleurer ici », a déclaré Mune-vera Kabeljic (69 ans) près des tombesde son mari et de ses fils, tués à l’âge de 17et 20 ans. « Ce qui fait le plus mal, c’estqu’ils nient le génocide », a-t-elle ajouté.

Nettoyage ethniqueL’ex-chef des forces serbes de Bosnie aété arrêté en 2011 après 15 ans de cavaleen Serbie où il a finalement été intercep-té et livré à l’ONU. Il est aujourd’hui unvieil homme au visage boursouflé. RatkoMladic est toujours considéré comme unhéros par de nombreux Serbes. Mais sonnom restera associé de manière indélé-

bile aux crimes de la guerre de Bosnie, dusiège de Sarajevo au massacre de Srebre-nica. Des images de l’époque le montrenten train de distribuer à Srebrenica desbonbons à des enfants, mis ensuite dansdes bus avec les femmes, tandis que leshommes et adolescents de la ville étaientconduits dans une forêt et exécutés.

L’ex-général a aussi été reconnu cou-pable d’avoir orchestré une campagne de« nettoyage ethnique » et « d’entreprisecriminelle commune » pour chasser lesmusulmans et les Bosniaques des zonesclés afin de créer une Grande Serbie enex-Yougoslavie, déchirée après la chutedu communisme à la fin des années1980. Considéré comme le grand défen-seur du peuple serbe par de nombreuxSerbes de Bosnie, il a affirmé qu’il avaitété entraîné dans le conflit « malgré lui »dès le début de la guerre. Une guerre quia duré un peu plus de trois ans, et qui afait quelque 100.000 morts et 2,2 mil-lions de déplacés.

Au total, 90 criminels de guerre(serbes, croates et bosniaques) ont étéjugés par le Tribunal pénal internationalpour l’ex-Yougoslavie (TPIY) depuis samise en place en mai 1993 par le Conseilde sécurité de l’ONU. Outre Mladic, l’an-cien chef politique des Serbes de BosnieRadovan Karadzic a été condamné à laprison à vie en 2019. Quant à l’ex-pré-sident yougoslave Slobodan Milosevic, ilest décédé en 2016 d’une crise cardiaquedans sa cellule à La Haye avant la fin deson procès.

Ratko Mladic ne sortira jamais de prison

JUST

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Tous les moyens d’appel invoquéspar l’ex-chef militaire des Serbes deBosnie et sa défense ont été rejetés.Justice est rendue pour des milliersde victimes musulmanes et croates.

ÉLODIE LAMER

C ’est une crainte relayée par le Guar-

dian et le Financial Times aprèsl’accord au niveau ministériel entre paysdu G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, Japon)sur une vision de la réforme de la fiscali-té internationale : celle de manquer lacapture d’Amazon dans les nouveaux fi-lets. C’est une crainte qu’ont eue les Eu-ropéens il y a plusieurs semaines déjà(Le Soir du 28 mai).

Pour rappel, la réforme de la fiscalitédes entreprises négociée au niveaumondial repose sur deux piliers. D’unepart, le repartage d’une partie des béné-fices des entreprises dans les pays deconsommation. D’autre part, l’applica-tion d’un taux minimum d’imposition.

Sur le premier pilier, il s’agirait de serepartager une partie de la marge béné-ficiaire des entreprises au-delà de 10 %de bénéfices.

Le champ tel que proposé (20 mil-liards de chiffre d’affaires, 10 % de pro-fit) est calqué sur une proposition amé-ricaine, assurant que les championsaméricains ne seront pas discriminésavec une réforme conçue juste pour eux.

Le Guardian, comme les Européens,note que la marge bénéficiaire d’Ama-zon est de 6,3 %. Son activité d’e-com-merce au détail lui rapporte 3 % de bé-néfices, selon les chiffres du Financial

Times, qui ajoute qu’Uber, Tesla, Twit-ter et Snapchat sont également sous leseuil fixé par le G7 (qui reste à négocieravec 132 autres pays, ceci dit). Tout celatient à la stratégie de ces géants, quiencaissent des pertes colossales pourgrossir.

Il y a un hicAmazon est effectivement une entre-prise qui a différents segments d’activi-tés très rentables, comme le cloud, outrès peu, nous confirme-t-on. Mais lesEuropéens discutent d’un dispositifpouvant considérer l’entreprise commesegment et non comme un tout, ce quipermettrait de capturer ses activités lesplus profitables. C’est ce qui est sur latable.

Ce qui pose un hic : si le G20confirme cette vision du futur de la fis-calité des entreprises les 10 et 11 juilletprochains et que tous les géants du netsont bien capturés (la secrétaire améri-caine au trésor, Janet Yellen, l’a assuréaprès le G7), il sera difficile pour laCommission de venir avec sa proposi-tion de taxe numérique le… 14 juillet,anticipe-t-on du côté des Européens.Cet impôt devrait toucher les entre-prises dès 250 millions de chiffre d’af-faires, à un taux très faible (environ0,3 %). Au moment où l’on craignaitqu’Amazon échappe à la réforme inter-nationale, l’institution européenne étaiten train de ficeler une proposition pourassurer que les gagnants de la crise par-ticipent à la relance. Cet impôt devraitservir à rembourser l’emprunt contractéau niveau européen pour le plan de re-lance de 800 milliards. Mais le week-end dernier, les Etats-Unis ont obtenudes pays du G7 qu’ils s’engagent à reti-rer toute taxe du même type une foisqu’un accord international aura ététrouvé.

Enfin, une précision de taille : l’impôtminimum toucherait quant à lui touteentreprise dès 750 millions de chiffred’affaires. Bien sûr, il bénéficierait sur-tout aux pays des maisons mères de cessociétés (les Etats-Unis, pour Amazon).

Uneréformequi rateAmazon ?

FISC

ALI

Comme les Européens, le « Guardian » craint que la réformeinternationale de la fiscaliténe couvre pas le géantAmazon. Les discussionsdoivent pourtantprécisément l’assurer.

PHILIPPE LALOUX

L es instances européennes de-vaient l’annoncer ce mercredi mi-di. L’info circule néanmoins déjà

à la vitesse de la lumière suite à sa divul-gation par le site d’information Politico.Comme on pouvait s’y attendre, la Com-mission va bel et bien intenter une actionen justice à l’encontre de la Belgiquepour infraction grave au RGPD, le règle-ment qui protège nos données à carac-tère personnel. La Belgique est donc lepremier Etat à faire l’objet d’une telleprocédure depuis la mise en place de cetexte. Même la Hongrie n’y avait pas en-core eu droit.

Cette procédure fait suite au dépôt dedeux plaintes, anonymes, auprès de Di-dier Reynders, le commissaire en charge

de l’application du RGPD. L’uneconcerne l’Autorité de protection desdonnées (APD). Les plaignants enten-daient dénoncer la nomination, au seinde la gardienne de la vie privée, de quatremembres extérieurs. Compte tenu deleurs mandats publics, ils posaient unsouci grave d’incompatibilité légale et seretrouvaient en porte-à-faux par rapportaux exigences d’indépendance imposéestant par le RGPD que par la loi orga-nique créant l’APD. Un rapport des ser-vices juridiques de la Chambre, dévoilélundi par Le Soir, confirmait d’ailleurssans ambiguïté cette thèse, soulignantles risques de conflits d’intérêts induitspar leur présence. Ne pas lever leur man-dat constitue même « une faute civile,susceptible à ce titre d’engager la res-ponsabilité civile extracontractuelle del’État », tranchaient les juristes de laChambre.

Bart Preneel et Frank RobbenDeux de ces membres ont déjà démis-sionné. Il s’agit de Séverine Waterbley etNicolas Waeyaert, tous les deux chefsd’administration (SPF Economie et Bo-sa). Sous l’autorité directe d’un ministre,ils ne pouvaient légalement pas siéger,dès le départ, dans cette instance. Il en

reste deux, et non des moindres : BartPreneel, le cryptologue de la KULeuven,« Monsieur Coronalert », qui siège éga-lement au Comité de sécurité de l’infor-mation (CSI), instance qui autorise cer-tains partages de données sensiblesentre institutions publiques.

Le quatrième n’est autre que FrankRobben, administrateur général de laBanque Carrefour de la Sécurité sociale,de la plateforme eHealth, patron de laSmals, et principal rédacteur des déci-sions du CSI. En se retrouvant donc àtous les postes, il est à la fois concepteur,réalisateur, législateur et contrôleur desdispositifs mettant en jeu des volumesmassifs de données personnelles (santé,sécurité sociale…). Or, le RGPD est on nepeut plus clair : tout membre d’une au-torité de protection des données doitrester à l’abri de toute influence exté-rieure.

Décisions litigieusesLa deuxième plainte concerne précisé-ment le CSI. Cet ovni institutionnel, créécontre l’avis de la Commission, de l’APDet du Conseil d’Etat, a déjà été épingléplusieurs fois pour ses décisions, prisessans débat parlementaire et sans priseen compte de l’avis de l’autorité decontrôle. Le Soir révélait par ailleurs queseuls 5 des 16 membres étaient encoreconvoqués aux réunions, ce qui rendaitses décisions plus litigieuses encore.

Pour engager formellement la procé-dure, la Commission enverra à la Bel-gique une lettre de mise en demeure de-mandant des informations complémen-taires auxquelles le pays devra répondredans un délai déterminé, généralementde deux mois. L’affaire pourrait éven-tuellement aboutir devant la Cour dejustice de l’Union européenne, « bienque la majorité des affaires se règlentavant cette étape », indique Politico.Reste à savoir comment le gouverne-ment et surtout le Parlement (quinomme et récuse les membres de l’APD)vont, politiquement, se dépatouiller decette affaire. La mise à l’écart de FrankRobben, souvent qualifié d’un deshommes les plus puissants du pays, a,semble-t-il, un prix politique particuliè-rement élevé.

L’Europe lance uneprocédure d’infractioncontre la Belgique

VIE

PRIV

ÉEL’action en justice, une premièreeuropéenne, fait suite à deuxplaintes visant le manqued’indépendance de l’APD etl’illégalité du CSI. Frank Robbenest dans le viseur.

Frank Robben est dans le viseur de la procédure européenne. © D.R.

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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ENTRETIEN

FABIENNE BRADFER

Albert Dupontel n’a pas eu gainde cause l’automne dernierquand il essayait de convaincre

Gaumont de ne pas sortir son filmalors que les indicateurs covid flam-baient et qu’un deuxième confinementsemblait inévitable. Du coup, Adieu lescons est sorti, a réalisé le meilleur dé-marrage de l’année pour un film fran-çais, dépassant les 600.000 specta-teurs en quelques jours, avant de subirde plein fouet une fermeture des ciné-mas de sept mois. Depuis le 19 mai, lefilm d’Albert Dupontel, grand vain-queur de la cérémonie des César où ilrafla 7 César dont celui du meilleurfilm et de la meilleure réalisation, car-tonne. Déjà plus de 1,5 million de spec-tateurs. Cette fable haletante au pessi-misme joyeux sera à l’affiche en Bel-gique dès le 9 juin sur une quarantainede copies. Nous avons recontacté Al-bert Dupontel, rencontré l’automnedernier, pour savoir comment il vivaitce moment.

Quelle réflexion avez-vous devantl’engouement que votre film provoqueen France ?Grosse surprise rapport aux drastiquesjauges de restrictions (35 % max), aucouvre-feu de 21 h… Au-delà de monfilm, cela prouve la cinéphilie de laculture française dont je me délecteavec ravissement. Le film, écrit en2018, est ironiquement et dramatique-

ment prémonitoire et peut-être celapermet de parler de ce qu’il se passe ence moment via un support bénin etparfois élégant qu’est le cinéma.Je suis engagé dans le désengagement.Je ne cherche qu’à distraire mescontemporains comme quelques pres-tigieux aînés l’ont fait avant moi (Cha-plin, Allen et surtout Gilliam.). Com-mentant mon époque via des petitesfables, il arrive, hélas, que mes méta-phores tombent justes et peut-être celafait-il écho avec le public.

Avez-vous envisagé à un momentdonné que votre film pourrait sortirdirectement sur plateforme malgré letrès bon démarrage d’octobre ?Oui, et cela aurait été logique, maisGaumont a gardé le cap de sa fonctionde distributeur de film au cinéma.

Etait-ce une crainte ?Oui. Car les films sont faits pour legrand écran et on se donne beaucoupde mal pour essayer de faire voyager lesspectateurs via les grands écrans et lapolyphonie sonore de plus en plusaboutie dans les salles dignes de cenom.

Que représente pour vous la démarched’aller au cinéma ?Une soumission joyeuse d’aller voir unereprésentation de nous-mêmes mais enplus grand, plus large, plus fort.

Quelle position avez-vous actuelle-ment dans le paysage du cinéma fran-

çais, sachant que votre film a été ré-compensé de 7 César, dont les plusconvoités (meilleur film et meilleureréalisation), mais que, personnelle-ment, vous refusez la compétition ?Toléré en dépit de ma discrétion mé-diatique et je remercie ladite profes-sion… Rapport aux César, je suis gênéd’être désigné le meilleur alors qu’il nes’agit que d’une question de goût… Legoût d’un individu lui appartient de fa-çon intime comme sa religion ou sasexualité. Lui en imposer un me gêneinfiniment.

Vous avez choisi Virginie Efira pourêtre votre partenaire dans Adieu les

cons. Que racontez-vous d’elle à tra-vers votre manière de la filmer ?Virginie s’est prêtée avec beaucoupd’élégance et d’humilité aux principesdes essais. La caméra la pointait dudoigt avec évidence comme la Suze re-cherchée. Elle a par son incarnationdécuplé l’émotion de son personnage etinfluencé la tonalité globale du film,notamment avec la scène de fin.

Votre film rend hommage notammentà Brazil. En quoi ce film sorti en 1985reste-t-il cinématographiquement trèsinspirant face à la violence de notremonde ?Je l’ai vu trois fois lors de la sortie. Duhaut de mes 20 ans de l’époque, il in-carnait tous mes rêves et mes cauche-mars. Le monde d’aujourd’hui (cani-cule, épidémie) m’était déjà annoncépendant mes études de médecine, il y a35 ans, et je ressentais intuitivement lapesanteur des institutions aveugles,sourdes et parfois fascisantes. Brazilm’a raconté tout cela avec la maestriaphénoménale du génie Gilliam. C’estun film visionnaire ou plus que jamaisla difficulté de s’aimer depuis unmonde répressif et anxiogène y était ra-contée.

Vous déplorez que les politiquesn’écoutent pas assez les scientifiques.Qu’est-ce qui vous inquiète aujour-d’hui dans une France en phase degrand déconfinement ?

La politique telle que pratiquée depuisdes décennies attire des profils psy-chiques particuliers et inquiétants. Per-sonnalités égotistes, narcissiques, mé-galomanes se bousculent avec indé-cence dans nos urnes. Je ne les détestepas (ils ne le méritent pas) mais ils meterrorisent. Ils sont mis en place par lesvrais dominants (aujourd’hui les mar-chands) pour nous pédagogiser coûteque coûte du bien-fondé de l’économiede marché ultralibérale et plus généra-lement des bienfaits de la mondialisa-tion. C’est planétairement suicidaire.S’en rendent-ils compte ? Je ne croispas… ils ne le peuvent pas, ils ont étéprogrammés pour ces dogmes.

Vous dites souvent que le cinéma,c’est la compréhension de la vie.Quelle réalité pourrions-nous com-prendre avec votre prochain film,Second Tour ?Ce sera une vraie fable avec pour déco-rum une campagne électorale, mais onsera, hélas, bien loin de la réalité.

Le succès d’Adieu les cons vous incite-t-il à envisager la production de Se-

cond tour différemment ?Non, j’espère que l’on aura de quoi tra-vailler, c’est tout.

Quels sont vos trois films de chevetqui vous aident à mieux appréhenderle monde ? Et pourquoi ?Bien plus que trois, ma cinéphagie dejeunesse s’est muée depuis quelquesdécennies en cinéphilie, aidée entreautres par le grand Tavernier dont laphénoménale culture m’a inondé jus-qu’à ses derniers jours de films magni-fiques que j’ignorais. Au Panthéon, jemettrais malgré tout le classique Lu-mières de la ville, 81/2, Brazil, mais ilen manque quelques centainesd’autres…

Qu’est-ce qui vous met en colère en cemoment ?Le temps qui passe…

Et qu’est-ce qui vous rend heureux ?Mes gamins…

« Mon film est ironiquementet dramatiquementprémonitoire »

CIN

ÉMA

Arrêté dans son élan fin octobre à causedu deuxième confinement mais couronnéde sept César, « Adieu les cons » cartonneen France depuis le 19 mai. Près de 1,5 million de spectateurs. Il revient à l’affiche en Belgique dès le 9 juin.

« Virginie Efira a par son incarnation décuplé l’émotion de son personnage et influencé la tonalité globale du film, notamment avec la scène de fin. » © D.R.

La politique telleque pratiquéedepuis desdécennies attiredes profilspsychiquesparticuliers et inquiétants

TÉLÉVISION

Cap surles sériesfrançaisespour RTL

C’est de saison : avantd’aller enfiler leurs tenuesd’été et de se mettre àmitonner la rentrée deseptembre, les chaînes detélévision font les comptesde la saison écoulée. Lemoment n’est pas malchoisi avant le début del’Euro où les matchs desDiables devraient large-ment profiter à la RTBF, àpartir du 11 juin. Et pour cequi est du bilan arrêté au 8juin, il y aurait plutôt ma-tière à se réjouir pour RTL,qui affiche une part demarché moyenne enhausse de 5 % par rapportà l’année dernière, rap-porte la directrice de latélévision, Sandrine Gob-besso. Avec des fers delance bien connus, qu’ilss’appellent « L’amour estdans le pré », « Top chef »,« Mariés au premier re-gard », du côté des émis-sions, des journaux télévi-sés très suivis au cours del’année écoulée, ou en-core, du côté des produc-tions maison, « Face aujuge », premier magazinefrancophone avec plus de660.000 téléspectateurs aurendez-vous en moyenne.Devant ce paysage où toutsemble tourner comme surdes roulettes, RTL donnepourtant un coup devolant en vue de l’été pourmettre le cap sur la fictionfrançaise et tourner le dosaux traditionnelles sériesaméricaines. Le fruit d’uneréflexion menée depuisplusieurs mois au sein dela maison RTL qui aboutit àune nouvelle offre, plusproche du goût des spec-tateurs, francophones.Quatre séries s’installentcet été aux commandes :Face à face, une série poli-cière en douze épisodesavec Claire Borotra etConstance Gay, l’une juge,l’autre flic. On verra ensuiteHarcelés, avec Claire Keim,Un homme ordinaire, avecEmilie Dequenne, sérieinspirée de l’affaire XavierDupont de Ligonnès, ouencore Je l’aime à mentir

(avec Julie de Bona, inspirédu film L’amour à tout prix).Cap sur l’Hexagone tout engardant les pieds bienancrés sur ses bases avecles valeurs sûres, et notam-ment le retour de « RTLc’est culte », l’émissiond’archives de la chaîneprivée, mitonnée parJacques van den Biggelaar,pour « rouvrir la boîte àsouvenirs de RTL ». Valeursûre encore, avec « Placeroyale », qui le premierjuillet consacrera uneémission spéciale ausoixantième anniversairede la princesse Diana.Autre locomotive de l’été :tous les mardis, Julie De-nayer met l’accent sur un« Crime parfait ». C.PT

Julie Denayer, portéepar la vague du succèsde « Face au juge ». © THIERRY DU BOIS.

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

13opinions & idées

WILLIAM BOURTON

En contestant la décision du co-mité de gestion de la Stib de nepas interjeter appel du juge-

ment lui ordonnant d’autoriser le portdu voile par ses agentes, le commissaireOpen VLD du gouvernement a ipsofacto renvoyé la patate chaude à l’exé-cutif bruxellois. Et semé la zizanie danstoute la classe politique.

La question ne divise pas unique-ment les partis démocratiques, ou lagauche et la droite, les musulmans etles non musulmans, les laïques et leslaïcs, mais souvent, les partis démocra-tiques, la gauche, la droite, les musul-mans, les non musulmans, les laïqueset les laïcs entre eux.

Une fois ouverte, la boîte de Pandorelaisse en effet échapper cent questionsirrésolues autour de la laïcité et du res-pect des convictions, du moi et dunous, de la liberté individuelle et de lapression communautaire, de la majori-té et des minorités, du règlement et dela loi, de l’identité et de la citoyenneté :chacune polluée par des malentendus,des impensés, des non-dits ou desamalgames, parfois pernicieusemententretenus.

Pour tenter de dissiper les gaz délé-tères, on fera sans doute œuvre utile encommençant par recontextualiser notreconception de la laïcité. Et pour cela,en prenant la question un peu loin enamont de notre présent.

Le spectre des guerres de religionNos sociétés laïques, sécularisées et enparticulier libérales – au sens fonda-mental du terme – se sont édifiées surce que Jean-Marc Ferry appelle une« excommunication politique du reli-gieux ». Cela pour d’excellentes raisonsen regard du contexte historique, pré-cise le philosophe français, qui a ensei-gné les sciences politiques à l’ULB.

La première et la plus évidente de cesraisons, c’est la menace explosive quereprésentaient, au XVIe siècle, en Eu-rope, les guerres de religions. C’est faceà cette menace de dislocation sociale del’Europe que la formule laïque a été in-ventée. Désormais, on se méfie du fa-natisme des convictions. L’opinion, lacroyance morale et religieuse, tout celadevient une affaire privée, se voit remisau « for intérieur » – l’expression estapparue à cette époque. C’est ce qui apermis aux sociétés modernes d’organi-ser la coexistence sur un principe depluralisme.

A l’époque contemporaine, le philo-sophe américain John Rawls, auteurd’une Théorie de la Justice, a développéce concept libéral avec sa notion de« consensus par recoupement » : nosconvictions sont privées mais elles nousfournissent suffisamment de ressourcespour que nous puissions nous entendresur des normes publiques, alors mêmeque nos valeurs et nos visions dumonde peuvent différer.

Mais pour Jean-Marc Ferry, ce prin-cipe fort utile dans l’ordinaire ne règlepas le problème fondamental de nosconvictions morales ou anthropolo-giques « spontanées ».

« Ces convictions morales ou anthro-pologiques, pour “religieuses” qu’ellessoient quant à leur fond ou leur ori-gine, doivent avoir droit de cité, au-jourd’hui, au sein de nos espaces pu-blics sécularisés », soutient-il. « D’où leproblème par rapport à l’esprit laïc.Dans son principe, en effet, la laïcité

oppose la “conviction” privée à la “rai-son publique”. Ce dispositif, salutaireen son temps, doit être à présent re-considéré, me semble-t-il. Aujourd’hui,le droit le plus fondamental du citoyenest un droit à la discussion, un droit departicipation à l’espace public de débat.Or, dans la discussion publique, laconviction se lie naturellement à la res-ponsabilité. Aussi ne doit-elle pas êtresacrifiée à la “raison publique”, parexemple, au nom de la paix sociale. Au-jourd’hui et à l’intérieur des sociétésoccidentales, la bataille des convictionsn’est plus à craindre comme le fut légi-timement la guerre des religions. Nosespaces publics sont suffisammentstructurés pour s’ouvrir à des argu-ments à connotations quasi-reli-gieuses. »

Des choix et des droits individuelsEdouard Delruelle, professeur de phi-losophie politique à l’Université deLiège et ci-devant directeur du Centrepour l’égalité des chances et la luttecontre le racisme, souscrit à ce tableaud’ensemble.

Il précise cependantque les principes de neu-tralité et de laïcité, fruitsd’une histoire et d’unedialectique entre l’Etatet l’Eglise catholique,s’appliquent désormaissur une autre religion,qui n’est pas d’origineeuropéenne au départ, etsur une population quiest minoritaire et sou-vent « reléguée ».

« Pour moi, il faut tou-jours rappeler que lecombat contre uneEglise catholique domi-nante n’a pas du tout lemême sens que contreune minorité qui, enplus, est prolétarisée etvictime de diverses dis-criminations », explique-t-il. « Cette question desdiscriminations vients’installer dans le débat,alors que ce n’était pas lesujet lorsqu’il s’agissaitd’imposer la neutralité ou la laïcité àl’Eglise catholique. Si on oublie ça, l’is-lamophobie a un boulevard. »

La seconde complication tient à l’ab-sence d’« interlocuteur officiel », dehiérarchie religieuse dans l’islam sun-

nite, majoritaire en Belgique. Mais aus-si à l’individualisation de la pratiquereligieuse. En clair, c’est aussi au nomdu droit individuel que des musul-manes revendiquent le droit de porterle foulard sur leur lieu de travail.

« C’est vrai qu’il y a dans le port dufoulard une composante identitaire,peut-être même politique, de la partd’une communauté qui revendique saplace dans l’espace public et dans lesinstitutions, mais cela se fait sous laforme de pratiques individuelles »,confirme Edouard Delruelle. « Et celarend à nouveau la chose compliquéecar nous sommes dans une société dedroits individuels. Et notre laïcité apour objectif de permettre à chacun defaire ses choix… et éventuellementd’avoir des choix religieux. »

Circonscrirele problèmeLorsque le dossier du voile revient surla table, c’est bel et bien, presque àchaque fois, autour d’un cas individuel,à régler urgemment. Compliqué, dansces conditions d’avoir undébat serein. C’est pour-quoi de plus en plus devoix s’élèvent pour récla-mer que le politique s’enempare calmement, auniveau législatif, etédicte une norme, plutôtque de laisser les entitésde droit public – ou lesécoles – gérer la chose« dans leur coin ».

Dans ce contexte, sil’on veut rationaliser ledébat, pour Edouard De-ruelle, il est impératif derappeler deux choses.

D’abord que la ques-tion n’est pas le foulardmais une question deprincipe beaucoup pluslarge, qui est la place dessignes convictionnels engénéral dans la fonctionpublique, éventuelle-ment dans l’école pu-blique, et dans l’emploi. « Je sais bienque ça a l’air théorique, mais si on ditque le vrai problème c’est le foulard, onpart tout de suite sur les problèmesidentitaires d’un côté, sur le rejet del’islam de l’autre. Et le débat est instru-mentalisé dans les deux sens », précise-t-il.

Ensuite, que le principe général est la

liberté individuelle : liberté de manifes-ter ses convictions, sa religion ou sonirréligion. Et que le principe de neutra-lité ou de laïcité n’arrive qu’en second.

Cette liberté individuelle des « usa-gers », elle vaut dans la sphère privée etdans l’espace publique. A priori, aussile lieu de travail, sauf règlementd’ordre intérieur contraire – comme l’aencore validé en février de cette annéela Cour de justice de l’Union euro-péenne, suite à des questions de la jus-tice allemande.

« Il me semble que si l’on accepte cecadre et ces balises, on mettrait beau-coup de rationalité dans ce dossier »,estime le Pr Delruelle.

Afficher sa neutralitéQuand on lui demande quelle solutionil préconise dans le contexte qui nousoccupe, la fonction publique, l’anciendirecteur du Centre pour l’égalité deschances et la lutte contre le racisme sedit favorable à la neutralité exclusivepour les fonctionnaires. A minimapour les fonctions d’autorité et les fonc-

tions « de guichet ». Etd’illustrer sa position parun exemple vécu.

« Une présidente deCPAS qui pratiquait unepolitique inclusive m’a ex-pliqué qu’un jour, lors-qu’une agente voilée estarrivée, les bénéficiairesont compris qu’il y avaitdésormais un guichetpour les musulmans »,raconte-t-il. « Tous lesmusulmans allaient dèslors vers ce guichet-là etles autres attendaientleur tour à un autre. Ça,c’est évidemment inac-ceptable. Pour moi, c’estvraiment un argumentpour une neutralité ex-clusive. Pour dire : quandon rend un service pourle public, non seulementon doit être neutre et nepas faire de différences,

mais on doit montrer cette neutralité.On doit, en quelque sorte, “l’afficher”.Et personnellement, j’estime que cen’est pas une atteinte intolérable à la li-berté que de demander, lorsqu’on tra-vaille dans la fonction publique, d’enle-ver tout signe convictionnel, qu’il soitde nature religieuse, politique ou idéo-logique. »

Tout ce que le foulard voileSI

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Comment sortir du dialogue de sourdssur les signesconvictionnels ? En remettant le problème dans uncontexte socioculturelet historique… et en ne se focalisant pas sur le voile.

Si le port de signesconvictionnels dans lafonction publique estautorisé dans certainspays occidentaux, laquestion n’a toujourspas été tranchée par lepolitique en Belgique. © PHOTONEWS

Quand on rendun service pourle public, nonseulement on doit être neutre et ne pas faire dedifférences, maison doit montrercette neutralitéEdouard Delruelle

Professeur de philosophie politique

à l’ULiège, directeur du Centre pour

l’égalité des chances et la lutte

contre le racisme

Ces convictionsmorales ouanthropologiques,pour « religieuses »qu’elles soientquant à leur fondou leur origine,doivent avoir droitde cité,aujourd’hui, au sein de nosespaces publicssécularisés Jean-Marc Ferry

Philosophe

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

Les prédateurs de la pandémie…L’heure est grave pour l’emploi,les retraites et le contri-

buable » : le cri de ralliement s’étale engros caractères noirs à la une du DailyMail. Le tabloïd dénonce les agisse-ments de bandits de grands cheminsqui ont jeté leur dévolu sur de véné-rables enseignes d’outre-Manche de-puis le début de la crise du covid. Ils’agit de firmes de private equity (capi-tal-investissement) qui, à lire le quoti-dien populaire conservateur, sont res-ponsables entre autres de la crise desmaisons de retraite, du pillage de l’in-dustrie de la défense et même de laflambée des honoraires des vétéri-naires.

Qui sont-ils ces croisés du private-equity qui provoquent l’effroi dans leschaumières ? Il s’agit de financiers quirachètent à tire-larigot des compa-gnies, cotées ou privées, via l’endette-ment. Ces fonds d’investissement re-structurent ensuite à la hache leurproie pour la revendre en moyennequelques années plus tard en empo-chant au passage une juteuse plus-va-lue. Leur mission est de faire fructifierles fonds confiés par des gros investis-seurs, à l’instar des caisses de retraite,des fonds souverains ou des milliar-daires.

Une fringale d’acquisitionsOr, depuis le confinement d’avril 2020,plus d’une centaine de compagnies bri-tanniques de renom représentant dessecteurs aussi différents que la santé, lasécurité, l’événementiel, l’aérospatiale,les infrastructures, l’immobilier ou la

gestion de patrimoine, sont passéessous la coupe de firmes de capital-in-vestissement. La valeur de leurs achatss’est élevée à 36 milliards de livres (42milliards d’euros). La sous-évaluationdes compagnies britanniques due auBrexit, l’embellie économique post-co-vid et les taux d’intérêt faibles permet-tant d’emprunter à bas prix expliquentcette fringale d’acquisitions. Du jamaisvu depuis la crise financière de 2008…

Les frasques des célébrités et les dé-rapages sexuels des politiciens sont lemenu favori de la presse de « cani-veau » dont le Mail est le porte-dra-peau emblématique. Que ce titre popu-liste et ouvertement de droite se drapeainsi dans la défense des consomma-teurs face au private equity souligne laréputation sulfureuse de ces fonds au-près du grand public.

Incarnant l’émergence du capita-lisme financier lors des années 80, cesstructures ont été immortalisées dans

le best-seller Barbarians at the Gates(Les barbares sont aux portes) dontelles avaient été – bien malgré elles –les héroïnes.

Les détracteurs de la profession sou-lignent le manque de transparence etle potentiel de délit d’initié qui s’ac-crochent au mode opératoire de cesaventuriers à qui il est aussi difficile derésister à un deal qu’à un requin derester insensible à l’appel du sang.L’appât du gain est le leitmotiv d’unmétier fort de ce principe : « Tu aimestu achètes, tu n’aimes plus tu re-vends ».

Une franc-maçonnerie de l’argentA écouter les milieux d’affaires tradi-tionnels comme les syndicats, la ré-cente boulimie d’OPA sauvages, de ra-chats amicaux et de fusions spectacu-laires basées sur l’endettement de cesinstitutions met en péril la compétitivi-té des entreprises prises dans le filet.L’emploi est sacrifié sur l’autel du ren-dement. S’ajoutent les commissions ju-teuses touchées par les associés. En2020, vingt-deux patrons du privateequity ont figuré dans la liste des plusgrosses fortunes de Forbes, contre troisen 2005.

En outre, ces entités bénéficient auRoyaume-Uni d’avantages fiscauxconsidérables en raison du taux d’im-position ridiculement bas sur les plus-values réalisées par les dirigeants aprèsune revente d’actifs. Les rouages d’unesorte de franc-maçonnerie de l’argent,qui n’a pas de comptes à rendre, sonttotalement opaques.

Les « barbares » en question ont tou-

tefois les épaules assez solides pour ac-cepter avec philosophie ce rôle d’enne-mi public numéro un. Leur messageidéologique a l’avantage d’être clair : lalutte contre les dirigeants incompé-tents ou qui n’ont pas les moyens deleurs ambitions. En retirant le plussouvent la compagnie en question de laBourse, ils lui permettent de seconcentrer sur la stratégie à long termeet non plus sur ses résultats financierstrimestriels.

Par ailleurs, ces investisseurs reven-diquent une longue expérience d’entre-preneurs, habitués des dossiers indus-triels, en particulier des canards boi-teux. Le mantra de ces adeptes durisque est simple : sur le marché bri-tannique, le plus mature d’Europe, toutce qu’ils touchent ne se transforme pasautomatiquement en or. Bref, qu’ilsjouent gros. Les thuriféraires oublientde dire que si ça marche, ils peuventgagner encore plus gros.

« Il n’y a aucune raison de pani-quer », a répliqué le Financial Timesdevant cette nouvelle poussée de fièvreanti-finance. Le quotidien de référencede la City affirme que la colère du Dai-ly Mail est compréhensible sur le planmoral mais est totalement hypocrite.En effet, le conglomérat DMGT, lamaison mère du tabloïd, dispose de sapropre société de capital-investisse-ment. En multipliant les coups, laditeDMG Ventures se comporte davantagecomme un flibustier qui s’empare desnavires et les pille qu’un gentilhommedes mers. Le private equity ne de-mande rien de plus, après tout.

A bon entendeur…

Les « barbares »déferlent sur le royaume

Au mépris de toute forme d’éthique, des financiersbritanniques rachètent à tours de bras des compagniesqu’ils restructurent ensuite pour les revendre en empochant de juteuses plus-values.

MARC ROCHE

JOURNALISTE

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CE JEUDI, LA CHRONIQUE « #VISAPOURLAFLANDRE » DE BÉATRICE DELVAUX, ÉDITORIALISTE EN CHEF

Les détracteurs de la profession soulignentle manque de transparenceet le potentiel de délit d’initiéqui s’accrochent au modeopératoire de ces aventuriers

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Au second tour de l’électionprésidentielle de 2017, 4 millionsde citoyens ont voté blanc ou nul et 12,1 millions se sont abstenus dans le choix entre En marche ! et le FN, considérant que l’incendietotalitaire ne se combat pas avec le briquet du néolibéralisme qui a servià l’allumerArnaud Montebourg Ancien ministre français de l’Economie

Carte blanche : lettre à Rajae, ou la leçonde LeilaLes tourments du débat sur le port du voile ont inspiréà Michel Allé, professeur honoraire à l’ULB, une lettrequ’il adresse à la coprésidente d’Ecolo, dans laquelleil fait part de son expérience et de ses interrogationssur le libre choix du port du voile.

plus.lesoir.be

AUSSI SUR LE SITE

Je suis pris de vertige face à ce que devient le débatpublic, face au complotisme,à la violence folle des mots,aux appels au meurtre, au mépris revendiqué de laraison et du droit. Les cadrespolitiques partent en vrille.Les tabous sautent. Attention : nous savons où ça mène.Raphaël Glucksmann Député européen (S&D)

Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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FRANCE

Benzema blessé

L’attaquant de l’équipe de FranceKarim Benzema est sorti sur blessureen première période du match amicalcontre la Bulgarie mardi à Saint-Denis,à une semaine du premier match del’Euro contre l’Allemagne, le 15 juin àMunich. L’avant-centre du Real Ma-drid, rappelé pour l’Euro, est sorti à la39e minute en raison d’une blessureau-dessus du genou droit. Il a étéremplacé quasiment dans la fouléepar Olivier Giroud. Avant sa sortie, lejoueur de 33 ans a grimacé aprèss’être visiblement mal réceptionné surune tentative de la tête dans la sur-face bulgare. D’abord strappé, il aensuite réclamé le changement àl’encadrement des Bleus. Il n’a pasrejoint les vestiaires mais a pris placeen tribune auprès des remplaçants del’équipe de France, après avoir salué lepublic qui l’a applaudi au moment dequitter la pelouse. AFP

ENTRETIEN

FRÉDÉRIC LARSIMONT

Son « tout à fait Thierry » survoleencore parfois les deux hectaresdu cimetière de Passy, dans le

quartier de la Muette à Paris. ThierryRoland, son complice de toujours aucommentaire des matchs de l’équipe deFrance sur TF1, y repose depuis son dé-cès en juin 2012. Neuf ans après que lavie les a séparés après une amitié deprès d’un demi-siècle, Jean-Michel Lar-qué n’a toujours pas débranché le micro.Il s’y était pourtant résolu en juillet2018, après le deuxième titre mondialdes Bleus. Mais la passion du foot, l’at-trait des médias et surtout le verbe qu’ille tenaille viscéralement, l’ont fait sortirde sa retraite. Pour un dernier tour depiste, à 73 ans, sur BFM/RMC Sportsainsi que dans nos colonnes.

Jean-Michel Larqué, l’Euro s’ouvrira cevendredi dans un contexte extrême-ment particulier. A part peut-être lesincertitudes pionnières liées à la pre-mière Coupe du monde en Uruguay àl’été 1930, jamais un tournoi n’a eneffet prêté autant le flanc à l’incons-tance du moment. Comment appréhen-dez-vous ces 31 jours de compétition ?Je suis doublement inquiet. D’abordparce que, sur le plan sportif, nous sor-tons pratiquement d’une saison et de-mie où le spectacle a été dissocié du pu-blic dont le lien reste tout de même l’es-sence de toute discipline sportive pro-fessionnelle. Les joueurs n’ont pas prisle plaisir qu’ils prennent habituelle-

ment, ça se lit à livre ouvert sur les vi-sages. Ensuite, autant jouer cartes surtable, je ne suis pas fan de cet Euro quiva se jouer à gauche et à droite dans descontextes différents et des stades dont lajauge sera différente d’une législation àl’autre. A l’heure où je vous parle, je n’aipas l’impression d’être à moins de troisjours de l’ouverture de second tournoien importance sur la planète foot. Cequi devait être une fête populaire n’estplus qu’une échéance. La preuve par cesmatchs de préparation qui se déroulentdans le silence, presque incognito. Onallume le téléviseur à l’heure du coupd’envoi puis on va se coucher sans quecela n’alimente les sujets de conversa-tions plus loin que le petit-déjeuner dulendemain matin. L’Euro me sembletrès loin des préoccupations du Françaismoyen – avec un report d’échelle au ci-toyen européen lambda, oserais-jedire –, en ce compris les fans de foot etceux qui ont les pieds enracinés dedans.Aujourd’hui, chez moi au pays Basque,les clubs de toutes les tailles se de-mandent avec quel budget ils vont dé-buter la saison qui s’annonce ou com-ment ils vont convaincre tous leursjoueurs égarés durant les multiplesconfinements de ne pas céder à la tenta-tion du farniente auquel ils ont fini pars’habituer. Voilà le vrai quotidien desgens du ballon rond ! Ce n’est pas l’Eu-ro !

Un sentiment autant dû à la dilutionqu’au report ?Oui, tout à fait ! Il manque un épicentreà cet Euro et ça se sent avant qu’il ne

commence. Une compétition interna-tionale vaut par l’apport des supportersétrangers et par l’engouement du paysorganisateur. Ici, ce ne sera ni l’un nil’autre. Ou alors à dose homéopathique.Car les Etats et leur gouvernement nevont pas se casser le chou pour voir pas-ser un, la caravane d’un, deux ou troismatchs au sein de leurs frontières. Enplus, rares seront les fansqui trouveront tout demême un motif à voyagerdans ce qui est devenu unvéritable parcours ducombattant.

Moralité : un principegalvaudé par la pandé-mie ou une fausse bonneidée ?Oh, la réponse vous laconnaissez ! L’éparpille-ment ne sied pas à l’en-gouement, dirais-je pourne pas froisser davantageMichel Platini qui, mêmes’il se doit de continuer àdéfendre sa formule boi-teuse, se rend comptedans les faits que cet Eurose jouera juste pour sejouer. Sans plus. Concer-nant le reste, à commen-cer par l’engouement oul’émotion populaire, onest à côté de la plaque !

« L’erreur serait de partir à l’assaut de la France avec unesprit de revanche »Jean-Michel Larqué, l’un des regards les plus pointus du football français depuis 40 ans, sera le consultant du « Soir » pour le troisième grand tournoi d’affilée après l’Euro 2016 et le Mondial 2018. L’occasion d’un vaste tour d’horizon de ce qui est déjà assuré de ne pasêtre un Euro comme un autre.

La photo officielle des

Diables qui entameront

leur tournoi samedi

contre la Russie.

© VINCENT KALUT/PHOTO NEWS.

Je n’ai pasl’impression d’êtreà moins de deuxjours del’ouverture del’Euro. Ce quidevait être unefête populairen’est plus qu’uneéchéance

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FR.L.

Qui derrière la France ?Je ne vais pas passer la pommade parceque je suis consultant pour Le Soir,mais si je reste sur mon impression deséliminatoires de l’Euro et sur la Liguedes nations, comment ne pas pointer laBelgique, la nouvelle Espagne (quej’aime beaucoup pour son fonds decommerce qu’est le bagage technique)et l’Angleterre, qui dispute l’Euro chezelle ? L’Italie, je n’y crois pas pour lapremière ligne des contestataires austatut de la France car elle me semblepartir de trop loin. Mancini a incontes-tablement fait re-vivre cette Squadra,mais il lui manquetout de même deuxou trois leaders quiseraient des têtesconnues. Si je n’étaispas un spécialiste dela consultance foot,je serais, commeMonsieur Tout-le-monde, bien enpeine de citer lenom de trois inter-nationaux italiens.

Les Diables dispute-ront au moins lepremier tour surune jambe, en cher-chant surtout àremettre ses blesséssur pied ou à recou-vrer la forme. N’est-ce pas un peu troppour la situer dansun autre rôle quecelui d’outsider unpeu moins prochedu soleil ?J’ai tendance à pen-ser que l’état d’espritdu groupe belge vabien surtout dé-pendre du retouraux affaires de Ha-zard. Eden sait qu’il va immanquable-ment devoir courir derrière deux sai-sons faites de déceptions et de bles-sures. Le début de son mandat au RealMadrid n’est pas une réussite, mais onne devra éventuellement le considérercomme un échec que si la situation de-vait perdurer l’an prochain, sous CarloAncelotti. J’aime beaucoup le profil devotre capitaine mais, pour en faire untout grand, il lui manque cette hargne,

ostentatoire ou pas, qu’ont, parexemple, Messi ou Ronaldo, chacundans leur genre. J’ai l’impression queHazard se contente malheureusementun peu trop de son talent.

Une pointe de détachement qui faitaussi sa force…Il doit sans doute s’en accommodermieux que ceux qui voient toujours enlui un futur Ballon d’or. Mais par rap-port aux tout grands qui l’ont remportédepuis 50 ans, il est peut-être un peutrop philosophe. Je ne sais pas si l’épi-sode de l’éclat de rire à Stamford Bridgeaprès l’élimination du Real Madrid enLigue des champions serait arrivé à Pla-

tini, Van Basten, Zidane, Ro-naldo, Modric ou Messi. Pourbien connaître Michel, parexemple, je peux vous assurerqu’après une élimination face àdes anciens équipiers, ils pou-vaient largement attendre 48heures avant de recevoir uncoup de fil de sa part. J’ima-gine mal qu’il en soit autre-ment avec Ronaldo ou Messiqui ont la culture de la gagnedans leur ADN.

Beaucoup, en Belgique, rêventd’une finale contre la France.Comment aborder cet éven-tuel affrontement ?La pire erreur pour les Diablesserait d’entamer l’Euro avec unsentiment de revanche parrapport à la France. Des’acharner à se dire qu’ilsdoivent quelque chose à leurpublic par rapport à cet adver-saire.

Oui, mais la France ne symbo-lise pas rien aux yeux d’unpetit pays à moitié franco-phone qui y est accolé…Petit pays francophone ?Quand je jouais en équipe deFrance, j’en ai pris des branléesface aux Diables, moi ! Ne mefaites pas rire : avec une géné-

ration pareille, la Belgique n’a aucuncomplexe à nourrir. Je vous le répète, lapire erreur serait de se remettre cettedemi-finale mondiale en tête. S’ils de-vaient retrouver la France sur leur routeà l’Euro, les Diables doivent juste jouerleur jeu. Et là, ils ne sont jamais aussiredoutables que quand ils sont eux-mêmes !

Belgique

« Avec une générationpareille, les Diables n’ontaucun complexe à nourrir »

Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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ENTRETIEN

FRÉDÉRIC LARSIMONT

Testé positif, le gardien néerlandais Jas-per Cillessen a été exclu de la sélectionalors que le capitaine espagnol SergioBusquets est lui aussi atteint depuis48 heures. Les deux premiers d’unelongue liste ?Il va falloir se montrer extrêmementprécautionneux au sein des sélections.Presque jusqu’à la parano ! Et tout fer-mer au maximum !

Au risque d’atteindre la saturationd’oxygène au sein des bulles, avec desjoueurs touchés sur le plan psycholo-gique ?Ah, ne me faites surtout pas rire ! Laprévention des clusters relève de la res-ponsabilité des joueurs et de leur enca-drement. Les 26 braves garçons à quil’on a confié la mission de défendre aumieux les couleurs de leur pays peuvent

bien se sacrifier un petit peu et resterconfinés dans des palaces 5 étoiles pen-dant trois ou quatre semaines sans quecela ne gâche leur vie, non ? Dans toutesles grandes métropoles du monde, il y ades quartiers entiers où l’on a vécu leconfinement en famille, dans moins de50 mètres carrés ! On est loin des condi-tions de vie des footballeurs, là ! S’il y abien des gens qui ont continué à êtreprivilégiés depuis le début de la pandé-mie, ce sont eux, tout de même ! Ils ontpu continuer à s’entraîner, à jouer, à ga-gner des primes, à discuter de leurcontrat et à changer de club ou de pays.Sans que l’on touche, pour la plupartd’entre eux, à leur salaire. S’il y en a unqui a le toupet d’élever la voix pour s’in-surger contre sa condition et le fait qu’ilne peut pas aller faire un tour en villedurant l’Euro, il faudra leur rappelerque des gens n’ont pas un kopeck pouraller s’y promener et dépenser de l’ar-gent, en ville !

Il n’empêche, le climat risque d’êtresacrément anxiogène pour des compé-titeurs obligés de performer avec uneépée de Damoclès au-dessus de latête…Et la légère euphorie actuelle de sortiede crise ne va rien arranger ! Les spor-tifs amenés à préparer un grand événe-ment comme un Euro, un Tour deFrance ou des Jeux olympiques vonttous être pris entre le marteau et l’en-clume. Avec, d’un côté, cette jubilationde pouvoir regoûter à un peu plus de li-berté et de l’autre, l’appréhension de larechute.

On l’a vu lors du récent titre de Ligue 1conquis par Lille, les rassemblementsde foule à l’occasion de grandes finalesou d’événements du type Euro,risquent d’être incontrôlables. Com-ment y parer ?C’est le principe du château de sable denotre enfance. Quand l’eau vient de tous

« Les footballeurs peuvent bien se sacrifier et rester confinés dans leurs palaces 5 étoiles

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Le spectre du covid pèsera lourd dans la gestion d’un Euro qui se vivradans des bulles de luxe. Pour notreconsultant, les joueurs friseraientl’indécence en se plaignant de ce retrait temporaire de liberté.

A 73 ans, Jean-Michel

Larqué effectue un

dernier tour de piste sur

BFM/RMC Sports ainsi

que dans les colonnes

du « Soir ». © PHOTO NEWS.

FR.L.

Lors de cet Euro, 9 des 24 qualifiésauront l’avantage de disputer desmatchs à domicile. L’Angleterre battraitmême un record avec 6 de ses 7 ren-contres à Wembley si elle devait rem-porter le tournoi. Bonjour les inégali-tés ?Bonjour l’innommable, oui ! L’objectifde cet Euro 2020 est soi-disant de don-ner le même menu à tout le monde alorsque l’on s’aperçoit très vite que ce n’estpas du tout ce qui va se produire. Jequalifie la situation d’“innommable” caril s’agit là d’un des travers supplémen-taires de l’UEFA, qui n’a qu’une trèsvague idée de l’équité. Mais faut-il en-core s’en étonner ? On se trouve en pré-sence de gens tellement tendancieux– pour ne pas dire autre chose – que jene suis même plus surpris. Depuis le dé-but de ce siècle, la direction du footballeuropéen se met au diapason de saconsœur de la Fifa afin de satisfaire sesmanœuvres financières et électoralistes.Le sportif arrive seulement ensuite, autroisième rang des préoccupations.

Puisque vous l’évoquez, arrivons-y ausportif : la France est archifavorite et…

Et… Et, non, pas du tout : elle est favo-rite oui, mais pas avec trois largeursd’autoroute non plus ! Cette France-là aévidemment les arguments pour allertrès loin, mais les rouages grincentquand même encore un peu. D’autantque le retour de Karim Benzema vient àpeine de s’opérer. Et qu’il faudra com-poser aussi avec les ego.

On pense avant tout à la ligne d’at-taque.A la ligne d’attaque certainement, maispas que là ! Je vous donne un exempleconcret : comment Paul Pogba, dont laqualité première n’est pas précisémentl’humilité, va-t-il digérer l’épanouisse-ment de Ngolo Kanté ?

Le retour de Benzema est craint par lesuns et acclamé par les autres ? Unebombe à retardement ou une assu-rance-vie ?Moi, je suis ravi de revoir Karim en sé-lection ! Voici deux ans, j’ai été un despremiers, sur l’antenne de RMC, à enappeler au bon sens. Et à réclamer sonretour. Benzema, ce n’est pas seulementla connerie monumentale d’une sextapeavec un chantage à Mathieu Valbuena.Et encore moins de racisme anti-beur,comme le crient certains spécialistes de

France « Benzema, ce n’est ni du racismesextape : c’est un énorme dérapageJ’aime beaucoup

le profil d’EdenHazard mais, pour en faire un tout grand, il lui manque cette hargne,ostentatoire oupas, qu’ont parexemple Messi ouRonaldo, chacundans leur genre

Noël Le Graët, le président de la Fédération, est à côté dela plaque pourtout et sur tous les sujets, la xénophobie, la polémiqueconcernantl’hymne des Bleus,le foot féminin,etc. A croire qu’iln’a rien compris à son époque !

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les côtés, le dispositif de contrôle desdéfenses de la fortification est envahipar l’eau de tous les côtés, rien n’est plussous contrôle et tout s’effondre. Fran-chement, je ne vois pas comment s’y op-poser. Et peut-être parfois pour quelleraison s’y opposer quand je vois que desgrandes manifestations politiques lorsdu 1er mai sont autorisées, avec unmonde fou sans distanciation sociale. Al’Euro, si la France ou la Belgique s’im-pose, les rues des villes et des villagesvont se remplir en quelques dizaines deminutes. Presque à l’infini. On ne peutde toute façon pas placer un policier defaction devant chaque habitation. Seulle bon sens pourra juguler cet entremê-lement de liesse. Et donc de charges vi-rales. Mais le bon sens, je n’y crois pastrop. Ou plus trop.

ifier étoiles »

la récupération politique. C’est aussi etmême avant tout l’histoire d’un énormedérapage relationnel. De rapports hu-mains qui partent en vrille entre DidierDeschamps et lui. L’entourage dujoueur n’a pas été très classe avec le sé-lectionneur français, il faut bien le re-connaître, mais Noël Le Graët, le pré-sident de la Fédération en a rajouté unesacrée couche. Lui, il est à côté de laplaque pour tout et sur tous les sujets, àcommencer par la xénophobie, la polé-mique concernant l’hymne des Bleus, lefoot féminin, etc. A croire qu’il n’a riencompris à son époque ! L’image de laFFF reste problématique à cause de sonprésident. Puisse-t-elle être redorée parl’entraîneur et ses joueurs, comme en2018.

Il y a des chances que ce soit le cas…Des chances réelles mais, encore unefois, un tournoi reste un tournoi. Pourêtre gagné, il doit être joué. Et ce n’estpas une lapalissade ! Ce sera une com-pétition compliquée avec un premiertour traditionnellement plus délicat àgérer qu’une phase de groupes en Coupedu monde.

du racisme ni une dérapage relationnel »

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

17sports

Euro

Ce jeudi, grand poster des Diables Rouges

Repensons notre quotidien

Ce jeudi, dans « Le Soir », recevez le poster

grand format de la photo officielle des

Diables Rouges, avec le calendrier complet

de l’Euro. Et chaque jour, retrouvez les

analyses, entretiens et reportages de nos

journalistes et les avis de nos consultants.

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HUITIÈMES

Samedi 26 juin - 18h

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Samedi 3 juillet - 18h

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Lundi 28 juin - 18h

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ROME

Turquie - Italie

Samedi 12 juin - 15h

BAKOU

Pays de Galles - Suisse

Mercredi 16 juin - 18h

BAKOU

Turquie - Pays de Galles

Mercredi 16 juin - 21h

ROME

Italie - Suisse

Dimanche 20 juin - 18h

ROME

Italie - Pays de Galles

Dimanche 20 juin - 18h

BAKOU

Suisse - Turquie

GROUPE B

Samedi 12 juin - 18h

COPENHAGUE

Danemark - Finlande

Samedi 12 juin - 21h

STPÉTERSBOURG

Belgique - Russie

Mercredi 16 juin - 15h

STPÉTERSBOURG

Finlande - Russie

Jeudi 17 juin - 18h

COPENHAGUE

Danemark - Belgique

Lundi 21 juin - 21h

STPÉTERSBOURG

Finlande - Belgique

Lundi 21 juin - 21h

COPENHAGUE

Russie - Danemark

GROUPE C

Dimanche 13 juin - 18h

BUCAREST

Autriche - Macédoine du Nord

Dimanche 13 juin - 21h

AMSTERDAM

Pays-Bas - Ukraine

Jeudi 17 juin - 15h

BUCAREST

Ukraine - Macédoine d. N.

Jeudi 17 juin - 21h

AMSTERDAM

Pays-Bas - Autriche

Lundi 21 juin - 18h

BUCAREST

Ukraine - Autriche

Lundi 21 juin - 18h

AMSTERDAM

Macédoine du Nord - Pays-Bas

GROUPE D

Dimanche 13 juin - 15h

LONDRES

Angleterre - Croatie

Lundi 14 juin - 15h

GLASGOW

Ecosse - Tchéquie

Vendredi 18 juin - 18h

GLASGOW

Croatie - Tchéquie

Vendredi 18 juin - 21h

LONDRES

Angleterre - Ecosse

Mardi 22 juin - 21h

GLASGOW

Croatie - Ecosse

Mardi 22 juin - 21h

LONDRES

Tchéquie - Angleterre

GROUPE E

Lundi 14 juin - 18h

STPÉTERSBOURG

Pologne - Slovaquie

Lundi 14 juin - 21h

SÉVILLE

Espagne - Suède

Vendredi 18 juin - 15h

STPÉTERSBOURG

Suède - Slovaquie

Samedi 19 juin - 21h

SÉVILLE

Espagne - Pologne

Mercredi 23 juin - 18h

STPÉTERSBOURG

Suède - Pologne

Mercredi 23 juin - 18h

SÉVILLE

Slovaquie - Espagne

GROUPE F

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Mardi 15 juin - 18h

BUDAPEST

Hongrie - Portugal

Mardi 15 juin - 21h

MUNICH

France - Allemagne

Samedi 19 juin - 15h

BUDAPEST

Hongrie - France

Samedi 19 juin - 18h

MUNICH

Portugal - Allemagne

Mercredi 23 juin - 21h

BUDAPEST

Portugal - France

Mercredi 23 juin - 21h

MUNICH

Allemagne - Hongrie

Règles pour les 3e places

Quatre équipes classées troisièmes sont repêchées pour compléter

le tableau des huitièmes de finale. Pour désigner les 4 meilleurs

troisièmes, un classement est effectué en comparant les résultats

dans leur groupe respectif.

Règles de départage :

1. Plus grand nombre de points obtenus ;

2. Meilleure différence de buts ;

3. Plus grand nombre de buts marqués ;

4. Classement du fair-play (deux cartons jaunes dans le même

match ou un carton rouge direct équivalent à -3 points, et un

carton jaune à -1 point) ;

5. Position dans le classement général des éliminatoires.

PARTENAIRE OFFICIEL

DES DIABLES ROUGES

PARTENAIRE OFFICIEL

DES DIABLES ROUGES

GRATUIT

AVEC

LE SOIR

20008349

PHILIPPE GERDAY

S ans les pépins physiques de ces der-nières années, Thomas Vermaelen

serait déjà un Diable centenaire entermes de cap (pour la présence sur unefeuille de match, ce sera le cas lors dudeuxième match au Danemark) et au-rait peut-être été plus proche du re-cordman Jan Vertonghen (127 caps, soit47 de plus que Vermaelen). « Papy » dela sélection et un des derniers rescapés(avec Axel Witsel et Jan Vertonghen) del’Euro Espoirs en 2007, Thomas Ver-maelen ne se voit pas tirer sa révérenceaprès l’Euro 2021. « C’est difficile à dire,j’essaye ne pas trop y penser mainte-nant. En football, il ne faut regardertrop loin dans le futur, je ne me projettepas et encore moins à mon âge et je neveux pas prendre une décision trop ra-pidement. Je veux d’abord réaliser lemeilleur tournoi possible et on verraquelle suite donner après. »

Thomas Vermaelen n’est pas dupe.Seul sélectionné d’un championnat noneuropéen (la J-League) dans le groupede Roberto Martinez, il sait que sa fra-gilité l’a mis en ballottage défavorableaux yeux du grand public… alors qu’il aenchaîné les matchs avec Vissel Kobéen mai avant de débarquer à Tubize.« En raison de mon âge et des blessuresdu passé, je comprends qu’on s’inter-roge. Je demande juste qu’on me jugeobjectivement sur mes prestations. Onpeut critiquer mes matchs, mon jeu,mais il faut en tirer les bonnes conclu-sions. Suis-je moins rapide, moinssouple ? Les gens jugent sur des para-

mètres qu’ils ne connaissent pas. Moi,je les ai et je sais où j’en suis. Il y auratoujours des sceptiques mais je ne suispas plus motivé par l’envie de les fairetaire. J’essaie maintenant de me prépa-rer au mieux pour le championnatd’Europe, c’est tout ce qui compte. »

« Au coach de décider »

Vermaelen a cette conviction qu’il peutrépondre aux attentes de Roberto Mar-tinez. « Je m’entraîne toujours dur etj’ai testé mes limites déjà dans monclub parce que j’avais l’Euro dans uncoin de ma tête. Je peux jouer 7 matchsen 30 jours, mais ce sera à l’entraîneurde décider. En club, j’ai pu avoir cerythme des matchs et les 45 minutescontre la Croatie sont également im-portantes pour la confiance. J’ai connuaussi la Ligue des champions asiatiquequand les périodes de repos étaient pluscourtes. On aurait aimé avoir l’avantagede jouer à domicile comme certains denos adversaires, mais on doit faire avectous ces voyages. Tout le monde connaîtl’ambition de ce groupe, c’est-à-direremporter le tournoi. Plusieurs payspeuvent y prétendre. C’est très difficilede prédire nos résultats, personne n’aune boule de cristal. Nous devons ycroire. Oui, nous sommes plus fortsqu’il y a trois ans : nous avons plus d’ex-périence, nous avons connu la Russie,des joueurs ont encore grandi dans leurclub et en font bénéficier l’équipe àl’instar de Romelu Lukaku. VincentKompany n’est plus là ? L’avoir encoreavec nous aurait été un plus. Vincentest unique par son leadership, sa pré-

sence dans un groupe, son style de jeu…Nous avons joué sans lui et cela s’estbien passé. Finalement, quel que soit lesystème qu’on applique, il faut veiller àbien définir les choses avant : commentdéfendre, comment jouer en possessionde balle. Dans une même rencontre, tudois faire preuve de flexibilité et recon-naître les situations au cours d’unmatch. Et l’expérience peut y aider. »

Le premier adversaire, c’est la Russie.« Nous avons encore joué contre eux, ily a deux ans. On va les analyser calme-ment les prochains jours. On sait que legrand attaquant (NDLR : Dzyuba) estun de leurs atouts. Avec l’entraîneur, onva cibler leurs forces et comment lesneutraliser. »

Probablement sans Kevin De Bruyne.« Il a l’air frais, heureux et positif. Il nes’entraîne pas avec nous pour le mo-ment et je ne sais ce qui est prévu pourle tournoi. Je n’ai que de bons signauxde sa part et je suis content qu’il soit là.J’espère le voir grandir au fil desjours. »

Le cas de l’Espagne, avec la positivitéde Busquets, montre que le covid peuttoujours jouer les trouble-fête. « On saitque cela peut arriver. Tout le monde ena peu peur. Mais, au sein de l’équipe na-tionale, tout est bien préparé pour évi-ter toute contamination : les masques,la désinfection des mains, le maintiendes distances. Tout le monde a étécontrôlé et est négatif mais il ne fautpas non plus trop se prendre la tête avecça. »

« Jugez-moisur mes prestations »

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ThomasVermaelen (36)fait figure devétéran au seindu groupe de Martinez. A l’inverse de2018, il ne faitpas partie des pointsd’interrogation,même si ons’attend à le voir sur le banc samedi.

Vermaelen a gagné encore en confiance après ses 45 minutes contre la Croatie. © PHOTO NEWS.

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

18 sports

GUILLAUME RAEDTS

Ç a y est, le compte est bon ! Suite àl’arrivée ce mardi de Thierry Hen-ry, qui s’est engagé comme assis-

tant de Roberto Martinez auprès de laFédération belge pour la durée du tour-noi, le staff du sélectionneur catalan af-fiche complet à quatre jours de l’entréeen lice dans le tournoi à Saint-Péters-bourg. Au total, et en comptant le coachnational lui-même, cela fait 44 per-sonnes au service des joueurs belges de-puis le début de la préparation au centre

technique de Tubize jusqu’à la fin dutournoi.

Un nombre impressionnant pour nerien laisser au hasard. De la tactique à lanutrition en passant par l’analyse vidéoet la communication, tout ce petitmonde est à pied d’œuvre pour mener àbien la mission censée durer jusqu’au11 juillet, jour de la finale de l’Euro àWembley. Un staff en constante aug-mentation au fil des années et des tour-nois majeurs.

Il suffit de jeter un œil à l’encadre-ment mis sur pied par Robert Waseige

pour le Mondial 2002 au Japon et enCorée du Sud : en comptant le sélec-tionneur de l’époque, ils n’étaient queonze à encadrer les 23 Diables rougeséliminés par le Brésil en huitièmes de fi-nale. C’est quatre fois moins qu’aujour-d’hui ! Cet élargissement s’explique no-tamment par une spécialisation tou-jours plus pointue de tous les domainesliés à l’équipe nationale. On voit notam-ment que le département qui gère l’ana-lyse des performances tant des Diablesque de ses adversaires a été doublé parrapport à 2018. De trois personnes au

Mondial, on est passé à une équipe desix éléments pour ne rien rater de toutesles données qu’il est possible de récolteraujourd’hui.

L’une des raisons qui expliquent quele staff belge ne comptera pas moins deneuf personnes supplémentaires parrapport au tournoi russe il y a trois ans.Dont six éléments découvriront l’envi-ronnement d’un grand événement pourla première fois de leur carrière : ShaunMaloney, Yannick Euvrard, Stijn Cam-po, Arne Jaspers, Kristof Sas et JelleSchelstraete.

Le staff XXL de Roberto Martinezaffiche complet : 44 membres

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C’est une armada qui accompagnera les Diables lors des déplacements à l’Euro. Alors que les joueurs seront 26 tout au long du tournoi, le staff de l’équipe nationale ne compte pas moins de 44 membres (dont Thierry Henry arrivé ce mardi). Un nombre en constante augmentation.

Thierry Henry retrouve Martinez et les Diablesce mercredi.© BRUNO FAHY/BELGA.

Roberto Martinez Head coachShaun MaloneyT2Thierry HenryT3Richard EvansPhysical coachErwin LemmensGoalkeeper coachIñaki VergaraGoalkeeper coach

Entraîneurs

Luke BensteadPerformance analystJesus Seba HernándezHead scoutYannick EuvrardPerformance and data analystStijn CampoPerformance analystGeert DeclercqDoctorKristof SasDoctorLieven MaesschalckRehabilitation coachGeert NeyrinckPhysiotherapistBert DriesenPhysiotherapistJohan GeretsStrength and conditioningDirk NachtergaeleMasseurEddy PepelsMasseurMilan D’hoeMasseurFranky De BuystMasseurPhilippe RosierHealth & performance managerArne JaspersStatistics

Santé etperformance Nicolas Paraskevopulos

NutricionistLaurent BannockNutricionistBartel DewulfTeam cook (Chef)Frederic DecruyenaereTeam cookLouis CoysmanTeam cookEvert DetallenaereTeam cookMats DelandeTeam cook

AlimentationStefan Van LoockPress & media managerJonathan Vanooteghem :Content creatorKasper VaneeckhoutContent creatorKen KamanayoCameramanDaniel DelghaviTLO (Team Liaison Officer)

Communication

Jelle SchelstraeteAssistant technical directorPaul BaetensTravel officerPiet ErauwTeam managerRudi Van den BlockSecurity officer

Divers

Jurgen Van Der MijnsbruggeKit managerGuido Van OnsemKit manHugies TrappeniersKit manTom De SmetKit manMarc BergenKit manChristophe DelepeeKit man

Matériel

J-2

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

19sports

ENTRETIEN

VINCENT JOSÉPHY

S ouriant, affable, légèrement cham-breur par moments, mais plus dé-

terminé que jamais, Thorgan Hazard avisiblement hâte lui aussi que les chosessérieuses commencent enfin pour lesDiables à l’Euro, qui constituera déjà le4e tournoi majeur de sa carrière. Unefois n’est pas coutume, le médian deDortmund a aussi mangé son pain noirlors d’une saison qui s’est tout de mêmebien terminée de manière positive surun plan collectif.

Thorgan, on a souvent l’habitude devous poser des questions sur Eden, surses sentiments, mais parlons d’abord unpeu de vous. Vous avez connu unesaison compliquée, rythmée par lesblessures : comment allez-vous ?Cela n’a pas été une saison idéale en cequi me concerne, parce qu’après avoirconnu dix ans sans soucis majeurs, cequi est déjà pas mal, j’ai été absent pasmal de temps à cause de petits pro-blèmes musculaires. Sur le coup, le faitd’être en permanence dans l’ombred’Eden m’a plutôt servi parce qu’on a da-vantage parlé de sa saison ratée que de lamienne. En attendant, je ne savais pastrop comment revenir dans le coupparce que c’est la première fois que jerencontrais ce genre de déchirure, quej’ai dû apprendre à savoir quand j’étais à100 %, quand je pouvais revenir pouréviter tout risque de rechute. J’ai énor-mément appris sur mon corps, sur lamanière dont il réagissait.

Au bout du compte, la saison s’est pour-tant bien terminée…Oui. Alors qu’elle a été assez compliquéed’un point de vue personnel, c’est peut-être assez paradoxalement la meilleureque j’ai connue puisqu’elle m’a permis deremporter la Coupe d’Allemagne, le pre-mier trophée collectif de ma carrière.Quand j’ai signé à Dortmund, voici deuxans, c’était dans cette optique-là. On aaussi réussi à accrocher une nouvellequalification pour la Ligue des cham-pions alors que la situation semblait dé-licate à six journées de la fin.

On parle souvent de votre polyvalence,mais vous, quel rôle préférez-vousoccuper ?Ma meilleure place, c’est celle que l’en-traîneur me trouve sur le terrain ! Après,il sait que je peux jouer à plusieurs posi-tions : à gauche, à droite, en no10 oumême comme attaquant. A tous cespostes, la concurrence est énorme, tant àDortmund qu’ici en sélection. Pour ré-pondre à votre question, j’ai une petite

préférence pour jouer en tant que fauxno9. Mais je sais que cela va être trèscompliqué ici…

Cette polyvalence, c’est un avantage oupas, finalement ?Cela dépend du coach, en réalité. Celapeut-être un atout avec quelqu’un quicompte sur vous, mais si vous êtes ladeuxième ou troisième option à chaqueposte, cela peut jouer en votre défaveur.

On a vu que vous aviez développé unebelle complicité avec Carrasco sur lecôté gauche face à la Grèce. Si Edenrevient dans le coup, où le positionne-

riez-vous ?Franchement, cela va être difficile pourlui de revenir ! Plus sérieusement, Yan-nick et moi on s’apprécie bien, on estcomplémentaires et cela s’est ressentisur la pelouse. Mais Eden et lui ont déjàfait de très bons matchs ensemble,comme Eden et moi, d’ailleurs. Franche-ment, ce sont plus des problèmes pour lecoach. Je les lui laisse bien volontiers.

Roberto Martinez évoque souventl’esprit de famille qui règne dans cettesélection. Vous confirmez qu’il existebel et bien ?Je suis entièrement d’accord avec lui surce point-là. C’est même, à mes yeux, unegrande force de la Belgique parce que s’ilest évident que tout le monde veut êtredans le « onze » de base, chacun saitaussi qu’il a un rôle important à jouermême quand il est réserviste. C’estmême l’idée de cette équipe : si tu nejoues pas, tu as le droit d’être déçu maistu dois tout faire pour répondre présentquand on aura besoin de toi. On saittous que si on veut aller loin, on ne pour-

ra se permettre de compter uniquementsur onze joueurs.

Assez étonnamment, vous allez enta-mer ce tournoi dans la peau d’un titu-laire potentiel alors qu’Eden, lui, l’abor-dera dans la peau d’un joker de luxe.Vous en avez déjà parlé avec lui ?Non, pas vraiment. D’abord parce quecomme cela avait été le cas au Brésil, parexemple, je ne me dis pas que je suis untitulaire indiscutable, pas davantagequ’Eden ne se contentera d’un rôle deremplaçant. Certes, la préparation a étédifficile pour lui, il n’a pas eu beaucoupde temps de jeu pour se montrer, maisj’espère qu’il va monter en puissancetout au long du tournoi.

Chadli et vous avez été alignés àgauche en préparation.Qu’est-ce qui vous diffé-rencie ?D’abord, il y a aussi Car-rasco, Doku, Castagne quipeuvent jouer à cette po-sition, mais c’est vrai queNacer et moi avons étéprivilégiés sur ces matchs.Il a joué dans un rôle dif-férent du mien face à laGrèce, mais il a prouvédans le passé qu’il fallaitcompter sur lui parcequ’il peut jouer dans unmilieu à trois, sur les côtés ou comme at-taquant comme il le fait parfois en club.On a un peu le même profil même si jepense qu’il est un peu plus physique depar sa corpulence et moi un peu plus of-fensif. Mais on aime tous les deux courir.

Lukaku a dit que cette équipe était plus

forte que celle du Mondial 2018. Endehors de l’expérience qu’elle a accu-mulée, qu’est-ce qui peut confortercette déclaration ?Tout d’abord, je pense qu’on pourra direqu’elle est plus forte que celle de 2018 sielle va plus loin qu’à l’époque. Après, jene peux pas m’empêcher de citer l’expé-rience comme facteur explicatif de notreprogression. Même si on a perdu l’un oul’autre élément important, d’autresjoueurs prometteurs sont arrivés. Ils ontamené de la fraîcheur et de la fougue àl’image d’un Doku, par exemple, quipeut nous apporter beaucoup. Sans vou-loir trop lui mettre la pression, j’espèrequ’il montrera à tout le monde ce dont ilest capable au plus haut niveau parceque c’est un joueur incroyable, dont j’ap-précie le style de jeu. Le groupe est trèscostaud. Certes, certains élémentscadres ne sont pas au mieux de leurforme pour l’instant, mais s’ils arrivent ày parvenir à moitié du parcours, ce seraparfait.

Vous faites partie de la génération 93,qui a parfois dû vivre dans l’ombre desplus anciens. Est-ce le moment de vousaffirmer davantage, de marquer l’Eurode votre empreinte ?Oui, le fait d’être plein de joueurs decette génération, c’est quelque chosedont on est fiers, forcément. Avec Bat-shuayi, Lukaku, Carrasco et d’autres, ona joué ensemble dans les équipes dejeunes. Maintenant, on est là avec cettegénération dorée dans ce qui est, jepense, la meilleure équipe belge de tousles temps. On en est fiers et on espèregagner quelque chose tous ensemble. Ceserait la cerise sur le gâteau.

Ces derniers jours, Roberto Martinez etThibaut Courtois ont défendu votrefrère, disant qu’il connaîtrait le succèsau Real Madrid. Vous pensez la mêmechose ?Evidemment. On sait qu’en Espagne,vous n’êtes pas les plus faciles avec lapresse (NDLR : la question a été poséepar un journaliste espagnol). On l’a vudans le passé avec d’autres joueurs.Après, c’est normal d’être dur avec luiparce que, sur les deux dernières années,il n’a pas pu montrer ce qu’il sait faire.Mais je sais ce dont il est capable. J’ima-gine qu’en Espagne, tout le mondeconnaît ses qualités, le joueur exception-nel qu’il est. J’espère qu’il pourra rapide-ment mettre les choses au clair.

Être ici à Tubize plutôt qu’un stage àl’étranger, c’est plus plaisant ?Oui, on va plus aimer ce style de vie là.On a tout ce qu’il faut pour se sentirbien. On joue à pas mal de jeux, on peutfaire du tennis, jouer au beach-soccer,taper la carte. On mange très bien, lepersonnel de l’hôtel est merveilleux, lesinfrastructures aussi : on n’aura aucuneexcuse à faire valoir à ce niveau. C’estjuste dommage qu’on ne puisse pasjouer ici.

Qui sont les meilleurs dans ces jeux ?Je me débrouille même si, là aussi, il y apas mal de concurrence J’ai perdu autennis contre Thomas Meunier, mais onva dire que c’est parce que je n’avais plusjoué depuis longtemps. J’espère pro-gresser aussi à ce niveau pendant letournoi, histoire de prendre ma re-vanche…

« Le fait d’être dans l’ombre d’Edenm’a plutôt servi »A l’instar de son frèreaîné, Thorgan Hazardfait partie de cesjoueurs qui semblenttout le temps avoir la pêche, affichant un air faussementdétaché qui fait du bien au moral.

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Pour Thorgan Hazard,une des grandes forcesde la Belgique, c’est sonesprit de famille. © JIMMY

BOLCINA/PHOTO NEWS.

Ma meilleure place, c’est celle que l’entraîneur me trouve sur le terrain !

Maintenant, on est là aveccette génération dorée dans ce qui est, je pense, la meilleure équipe belge detous les temps. On en estfiers et on espère gagnerquelque chose tousensemble

S’il est évident que toutle monde veut être dans le « onze » de base, chacun sait aussi qu’il a un rôle important à jouermême quand il est réserviste

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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MATHIEU COLINET

J e plains les réticents, les snobs etles stoïques. Ils ne connaîtront ja-

mais les sensations que procure la sou-mission à ce jeu débile où des hommeset des femmes poursuivent un ballonet poussent des cris orgasmiques aprèsl’avoir propulsé dans des filets. Un jeusimplet dont les scénarios, innom-brables, ne sont jamais écrits d’avance,contrairement à un livre, à un film, àtous les spectacles vivants. Au football,on ne récite jamais ses gammes ni sespartitions. Le temps du match, l’ama-teur concentré devant son téléviseurperd contact avec la réalité. » L’écri-vain français Olivier Guez, Prix Renau-dot en 2017, est l’un des derniers intel-lectuels à avoir donné, dans un livreparu récemment (Une passion absurdeet dévorante), ses lettres de noblesse àla fièvre du football. Avant lui, beau-coup d’autres se sont aussi penchés sur

cette question aux mille ressorts :pourquoi le football passionne oucontinue de passionner, devrait-onmême plutôt dire alors que la frénésiea poursuivi sa progression sur le conti-nent asiatique ces dernières années ?

Parmi toutes les réponses qui ont puêtre données à cette interrogation, unepartie renvoie au jeu lui-même et à sesingrédients : un ballon, des buts etquelques règles. « C’est un jeu trèssimple qui nécessite un matériel rudi-mentaire et dont les règles sont extrê-mement intelligibles », affirme CaroleGomez, chercheuse à l’Institut de rela-tions internationales et stratégiques(Iris). « Ce n’est pas le cas de tous lessports. Par contraste, on peut penser

au rugby par exemple. Cette simplicitéest un des ressorts sans conteste dudéveloppement du football sur tous lescontinents. » Jérôme Latta, rédacteuren chef des Cahiers du football, ne ditpas autre chose : « La possibilité dejouer avec très peu de moyens – unballon et quelques objets pour maté-rialiser les buts – c’est cela qui faitl’universalité du football et, partant, saforce. Les règles sont simples maistout de même pas autant qu’on ne ledit parfois. Il suffit à cet égard de re-garder les débats que provoque parfoisl’arbitrage vidéo. Quoi qu’il en soit, lacaractéristique principale de ces règles,c’est qu’on peut se les approprier faci-lement. »

« Des façons différentesde l’aimer »Jeu collectif, le football met en avantl’esprit d’équipe. Spectacle, il porteaussi une esthétique. « La disciplinedispose d’une panoplie de beaux gestesque de nombreux livres ont pointéeces dernières années comme une es-thétique particulière », affirme CaroleGomez. « Mais on peut aussi aimer lefootball pour tout ce qui touche à l’es-prit d’équipe effectivement. » Selon Jé-rôme Latta, il y a en réalité toute unesérie de façons d’apprécier le football :« On peut le faire en tant que suppor-ter dans un rapport passionnel guidépar le soutien d’une équipe. Mais cen’est pas la seule approche possible.Les aficionados vont l’aimer pour l’es-thétique qu’il développe. L’écrivainEduardo Galeano définit ces dernierscomme des “mendiants du beau jeu”.Une troisième approche s’est dévelop-pée fortement ces dernières années :elle repose sur un intérêt pour tout cequi touche aux aspects techniques ettactiques du jeu. Autre façon encored’apprécier le football, celle propre àcelles et ceux qui suivent le football à

l’occasion des grandes compétitions in-ternationales uniquement. On est aveceux dans une approche plus superfi-cielle et périodique. »

« Le plein d’émotions »Le sociologue du sport ChristianBromberger, connu notamment pourles travaux qu’il a consacrés aux sup-porters de Marseille et de Naples, in-siste pour sa part sur les émotions quesuscite le football. « En une heure etdemie, il va permettre de faire le plein,de passer de la tristesse à la joie, àl’angoisse, au sentiment d’injustice etd’éprouver de la sorte, durant ce tempstrès concentré, tout ce qu’on éprouvedans le temps long d’une vie normale-ment. L’aléatoire est aussi, je crois,pour beaucoup dans l’intérêt que l’onporte au football. On n’est jamais sûrde rien et surtout pas du fait que lavictoire revienne au meilleur. En cesens, le football épouse une vision trèscontemporaine de l’existence : pourréussir dans la vie, il faut avoir du mé-rite, le soutien des autres mais aussi dela chance… »

Une culture partagéePar les moments qu’il offre, le footballdébouche également sur une culturepartagée dont l’attrait finit par servirl’amour du foot lui-même. « C’est unvecteur de sociabilisation très puissant,de la cour de récréation lorsqu’on estenfant à l’espace devant la machine àcafé de l’entreprise lorsqu’on estadulte. Il est l’occasion de tellement derencontres et de discussions », affirmeJérôme Latta.

Grand passionné de football depuisle plus jeune âge, l’ancien coprésidentd’Ecolo Jean-Michel Javaux peut té-moigner largement de l’existence decette culture partagée : « J’ai pu expé-rimenter cette vertu lorsque j’ai voyagéaux États-Unis, en Angleterre ou en-

ferveur Le football à la folie, passionnément

Des supporters des Diables rougeschantent l’hymne national belge lors d’un événement test à Manhay. La Belgique affrontait la Grèce en match amical. © VINCENT LESCAUT/BELGA.

MATHIEU COLINET

P ourquoi le football est-il cemonde à part où les insultes ra-cistes, sexistes ou homophobes

s’infiltrent encore, où les sommes d’ar-gent qui circulent font tout au plus sour-ciller, où les dénonciations des ONGquant aux coulisses pas très nettes desgrandes compétitions sont souvent ac-cueillies avec des soupirs d’habitude, oùles violences qui lézardent les parages decertaines rencontres sont traitéescomme de simples faits divers ? L’actua-lité de la discipline regorge de raisons des’en distancier. Pourtant le football ré-siste comme une vaste « zone franche »où rien ne semble jamais aussi gravequ’ailleurs.

Pour certains, cette étonnante tolé-rance n’est source d’aucune question.Pour d’autres, en revanche, elle est uneinterrogation régulière, reflet de leurspropres contradictions. Avec, entre lesdeux positions, une série d’autres gra-duées en fonction des idéaux de départ etde la volonté d’assumer plus ou moins lefait que le football oblige bien souvent àla contorsion.

Liverpool, un club aux « aspectspopulaires »L’ancien coprésident d’Ecolo Jean-Mi-chel Javaux, grand passionné de football,reconnaît l’existence d’un paradoxe :« D’un côté, on blâme les dérives finan-cières des multinationales ; de l’autre, onne s’indigne pas du salaire de Neymar.D’un côté, on dénonce les rémunérationsdes responsables de Nethys ; de l’autre,on ne dit rien du salaire de certainsjoueurs du championnat de Belgique.

Toutefois, j’ai quand même l’impressionqu’à certains égards les choses ont com-mencé à bouger. Regardez la réactiondes supporters des grands clubs anglaiscontre le projet de Super League ou lamobilisation en faveur des droits hu-mains dans le cadre de la Coupe dumonde au Qatar. Tout cela indiquequ’aujourd’hui, il y a de plus en plus demonde qui refuse de fermer les yeux surles aspects sombres du football. »

Sa passion, Jean-Michel Javaux l’a ac-commodée d’une certaine façon à sesidéaux. Parlez-lui du foot business et ilinsiste par exemple sur la dimension po-pulaire qui continue selon lui de caracté-riser Liverpool, l’un de ses deux clubs decœur. Evoquez le racisme qui gangrèneles travées de certains stades et il pointele combat qu’en ont fait en réaction dessupporters du Standard, le second de sesblasons fétiches. Pour autant, Jean-Mi-chel Javaux n’abolit pas la frontière quisitue le football comme un monde àl’écart. « C’est de mes coups de sang de-vant un match que je dois me méfier leplus. Quand on est passionné, c’est par-fois compliqué de respecter scrupuleu-sement les décisions d’arbitres ou de nepas se laisser aller à attaquer l’un oul’autre sur Twitter », affirme-t-il.

« Un espace de relâchement »Les sociologues ont souvent décrit lefootball comme un monde à part. Ce fai-sant, ils dépeignent le stade comme un« espace de relâchement ». « On veutdire par là que les stades de football sontdes espaces de décontrôlement », af-firme Christian Bromberger, sociologuedu sport. « Et ce pour le meilleur commepour le pire. Pour le meilleur parce qu’un

Le football, « zone franche » où règne une étrange tolérance

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Le football n’a pas banni le racisme, le sexisme ou l’homophobie. Contre les aspirations à davantage de régulation de l’économie, le foot business perdure. Comme si, dans ce sport, rien n’était jamais aussi grave qu’ailleurs…

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core au Mali. Dans ce dernier pays, unmaillot de Scifo avait suffi à provoquerdes conversations. Au niveau familialégalement, je peux témoigner des liensqu’il crée. C’est mon père qui m’a em-mené au Standard. Et désormais j’yvais avec mon fils. On n’est pas aumême endroit dans le stade. Mais onprend une bière ensemble au début etun hamburger à la fin. »

match de football va donner l’occasion àdes gens qui ne se connaissent pas detomber dans les bras les uns des autres.Pour le pire parce que des gens vont ex-primer dans un stade des choses qu’ilsn’expriment pas ailleurs. Ils vont siffler,lâcher des grossièretés ou même profé-rer des insultes racistes. »

Ce genre de description permet d’ex-pliquer les emportements des suppor-ters au sein du stade. Elle n’éclaire en re-vanche pas le fait, par exemple, qu’unhomme à la sensibilité politique versée àgauche, opposé aux logiques néolibé-rales ou à la financiarisation de l’écono-mie, aille tous les quinze jours assister aumatch d’un cador du football européencomme si de rien n’était. « Il y a diffé-rentes façons d’être supporter, en réali-té », affirme le sociologue Nicolas Hour-cade. « Certains vont vivre avec leurscontradictions : ils ont envie que leuréquipe soit performante et acceptent dèslors qu’elle participe au foot business.D’autres, en revanche, vont davantagechercher à mettre en adéquation leurpassion sportive et leurs idéaux poli-tiques. C’est le sens, par exemple, je crois,des banderoles qu’on peut parfois voirdans les stades contre le foot business ouen faveur d’un football populaire. »

« Un club de supporters plutôtqu’un autre »« Des supporters vont aussi choisir leurclub en fonction de leurs positions poli-tiques et se tourner pour faire leur choixvers des divisions inférieures », poursuitNicolas Hourcade. « Mais ce n’est pas lecas le plus fréquent. Souvent, en effet, lapassion pour un club se dessine très tôtdans une existence. Et les supportersvont plutôt chercher par la suite à la fairecoïncider avec les opinions qu’ils aurontdéveloppées. En adhérant par exemple àun club de supporters plutôt qu’à unautre. »

A cet égard, à rebours de l’image par-fois liée aux groupements de supporters,certains ont pu développer une identitéantiraciste. « D’autres sont très implan-tés dans la vie locale via l’organisationd’actions caritatives, par exemple,comme on a pu en voir se développer pasmal durant le confinement », affirmeNicolas Hourcade. Autant d’occasionspour le fan de football de faire coïnciderses idéaux et sa passion.

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Les incidents racistes ne sont pas rares dans le football. En témoignel’action de Basaksehirarborant un maillot contrele racisme en Ligue deschampions. © PHOTO NEWS.

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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DIVISION 1ASAISON 2021-2022Journée 1 : 23-24-25 juilletStandard – Genk ve. 20h45OHL – Zulte Waregem sa. 16h15Beerschot – Cercle sa. 18h30Courtrai – Seraing sa. 18h30Ostende – Charleroi sa. 20h45FC Malines – Antwerp di. 13h30FC Bruge – Eupen di. 16h00Anderlecht – Union di. 18h30Saint-Trond – Gand di. 21h00Journée 2 : 30-31 juilletet 1er août 2021Genk – Ostende ve. 20h45Charleroi – Saint-Trond sa. 16h15Cercle – OHL sa. 18h30Seraing – FC Malines sa. 18h30Eupen – Anderlecht sa. 20h45Union – FC Bruges di. 13h30Z.Waregem – Standard di. 16h00Gand – Beerschot di. 18h30Antwerp – Courtrai di. 21h00Journée 3 : 6-7-8 août 2021FC Bruges – Cercle ve. 20h45Beerschot – Union sa. 16h15Saint-Trond – Z.Waregem sa. 18h30FC Malines – Eupen sa. 18h30Courtrai – Genk sa. 20h45Standard – Antwerp di. 13h30OHL – Charleroi di. 16h00Anderlecht – Seraing di. 18h30Ostende – Gand di. 21h00

PHILIPPE DEWITTE

V oici déjà le calendrier de la pro-chaine saison de Division 1A

League qui démarrera le vendredi23 juillet avec Standard-Genk en guisede revanche de la Coupe de Belgique(1-2 pour le Racing), suivi le samedi deCourtrai-Seraing et d’Ostende-Charle-roi, et le dimanche du derby très atten-du entre Anderlecht et l’Union.

On pointera aussi, notamment,Union-FC Bruges dès la 2e journée (fa-meuse entame pour l’équipe de FeliceMazzù !), Standard-Antwerp à la 3e, An-derlecht-G à la 5e, Standard-Anderlechtà la 8e et Standard-Charleroi à la 17e.Quant à Antwerp-Genk (5e journée, leweek-end du 22 août), il sera reportépour ménager ces deux clubs avant lesbarrages européens.

Pour le reste, pas mal de nouveautéssont à relever. Tout comme une grosseincertitude, à signaler…

SupercoupeLa saison démarrera en fait le samedi17 juillet à 20h45 (6 jours après la finalede l’Euro !) avec FC Bruges-Genk enSupercoupe.

PlayoffsLes Playoffs 1 et les Playoffs 2 se joue-ront toujours avec quatre équipes cha-cun, avant d’en revenir à six, en prin-cipe, la saison suivante. Mais PierreFrançois, le CEO de la Pro League, pré-cise : « La formule actuelle plaît et si ce-la se confirme, elle pourrait être conser-vée… »

MaintienNormalement il est prévu que les troisderniers de la phase classique des-cendent pour en revenir à une D1A à16 équipes. Mais il est possible, voireprobable, que l’AG de la Pro League dé-cide ce vendredi de repousser l’échéanced’un an, pour rester à 18 clubs en 2022-23.

Auquel cas il y aurait, comme la sai-son dernière, un seul relégué direct etun barragiste…

HorairesLa saison dernière, chaque match avaitson horaire. Désormais, il y aura deuxmatchs en même temps, le samedi, à18h30. Et le dernier match du di-manche est repoussé de 20h45 à 21h.

PublicSur le plan émotionnel, la grande nou-velle est évidemment le retour du pu-blic, qui ne pourra plus fumer dans desstades qu’on espère voir pleins. Mais cesera certainement progressif…

Standard-Genken ouverture duchampionnatD

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Le championnat reprendra le vendredi 23 juilletavec la revanche de la dernière Coupe. Et le dimanche, un premier et très attendu derbyAnderlecht-Union. La Supercoupe se jouera.

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EURO DE HOCKEYTOURNOI MASCULINPoule ABelgique – Russie 9-2Espagne – Angleterre 2-3Classement final1. Angleterre (6) 3 3 2 0 10- 3 92. Belgique (1) 3 2 0 1 14- 6 63. Espagne (9) 3 1 0 2 9- 8 34. Russie (22) 3 0 0 3 3-19 0Demi-finalesAngleterre – Allemagne je. 17h00Pays-Bas – Belgique je. 20h00

TOURNOI FÉMININPoule BBelgique – Angleterre me. 17h00Classement1. Belgique (12) 2 1 1 0 5-1 42. Allemagne (4) 2 1 1 0 3-1 43. Angleterre (5) 2 1 0 1 4-2 34. Italie (17) 2 0 0 2 0-8 0Télévision RTBF (Tipik)

PHILIPPE VANDE WEYER

A deux mois de son marathon olym-pique, Bashir Abdi se rapproche

lentement mais sûrement de sameilleure forme. Le week-end dernier,lors de la Coupe d’Europe de 10.000 mà Birmingham, où il a fini deuxième, ils’est offert en passant un petit recordpersonnel de 27 min 24.41 sur piste,doublé du minimum pour les Jeux. Uneperformance qui l’a toutefois laissé unpeu sur sa faim.

« C’était effectivement une coursefrustrante », affirme-t-il. « Après 6 km,j’ai senti que quelque chose clochait.Les lièvres étaient trop loin, nous étionségalement en retard sur le système lu-mineux placé autour de la piste pourrythmer la course. Personne n’osait ré-agir. J’ai pris les devants et ai bouché letrou, ce qui n’était peut-être pas lameilleure décision à prendre. Quand onveut réussir un temps, mieux vaut cou-

rir de manière économique. Du coup, jeme dis que j’aurais pu aller plus vite. »

Un semi-marathon test à GentbruggeAvec deux minimums dans la besace, ilreste à voir maintenant si le coureurd’origine somalienne, qui a présenté cemardi un livre retraçant son incroyableparcours, de Mogadiscio à Gand (1), nesera pas tenté de doubler à Tokyo. L’ho-raire des JO semble le lui permettre : le10.000 m a lieu le 30 juillet, premier

jour des épreuves d’athlétisme, le mara-thon, le 8 août, dernier jour des Jeux, àSapporo.

« Il est possible que je fasse lesdeux », indique-t-il. « Avec dix joursentre les deux épreuves, c’est jouable.Courir le 10.000 m peut me servir d’in-citant pour le marathon. Mais il faudravoir si les conditions climatiques, avecla chaleur et l’humidité que l’on an-nonce, et l’acclimatation au décalagehoraire me le permettront. J’ai jusqu’au5 juillet pour me décider. De toute fa-

çon, c’est le marathon qui a la priorité. »Un marathon pour lequel il va effec-

tuer un ultime test, ce dimanche, dansles rues de Gentbrugge, à l’occasiond’un semi-marathon dont il est le co-or-ganisateur, et où sont attendus 400coureurs, qui s’élanceront par vagues de100 après les élites. Il sera accompagnédu Néerlandais Abdi Nageeye, le re-cordman des Pays-Bas du marathon,sur un parcours qu’il a lui-même validéet qu’il estime rapide.

« C’est la première édition de cetteépreuve qui, je l’espère, s’inscrira dansle temps. Je ne me souviens plus quandj’ai disputé une course sur route pour ladernière fois en Belgique. Le fait quecela se passe à Gand, la ville où je mesuis installé, me tient particulièrementà cœur. Ce serait bien d’y améliorermon record personnel ! (NDLR :1 h 01.16) »

Après cette ultime sortie, Abdi irapeaufiner la fin de sa préparation en al-titude, à Font-Romeu, dans les Pyré-nées françaises. « Retourner en Ethio-pie (où il a ses habitudes) à cetteépoque de l’année n’était pas possible,car la saison des pluies transformetoutes les routes sur lesquelles j’ai l’ha-bitude de m’entraîner. Et puis, ce seral’hiver, là-bas. »

Pour affronter la canicule probable deSapporo, théâtre du marathon olym-pique, mieux vaut s’habituer à des tem-pératures plus clémentes !

(1) Op de loop, par Bashir Abdi et Peter Vervaet,

192 pp., 20 euros. Disponible en ligne sur le site

www.opdeloop.be

Doubler ou ne pas doubler ? Pour Bashir Abdi, là est la question

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Revenu de la Couped’Europe du 10.000 m avecun minimum olympique, le marathonien gantoisn’écarte pas de doubler les deux épreuves à Tokyo.En attendant, il courra un dernier semi, ce dimanche, dans sa ville.

Après une longue prépa-ration en Ethiopie, Ba-shir Abdi est de retourchez lui, à Gand. Il iraensuite peaufiner sapréparation pour les JOdans les Pyrénées fran-çaises. © NICOLAS MAETERLINCK/BELGA.

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LAURENT TOUSSAINTENVOYÉ SPÉCIAL À AMSTELVEEN

Si la prestation face à l’Angleterre,dimanche soir, n’avait pas été à lahauteur des standards proposés

par les protégés de Shane McLeod, celleaffichée face à la Russie, lors de la der-nière rencontre de poule, a permis derassurer leurs supporters et de prendrela 2e place du groupe. La Belgique aremporté un très large succès dans leschiffres (9-2) mais elle a surtout retrou-vé ses sensations face à la 22e nationmondiale. L’essentiel était d’ailleurs dé-jà acquis pour les Lions après 13 mi-nutes puisque le score était déjà de 4-0.Cela a ensuite été parfois plus compli-qué de conserver la même emprise surla rencontre.

« Nous avons joué de manière trèssimple et collective pour inscrire ces 4premiers buts », soulignait d’embléeJohn-John Dohmen. « Ensuite, jetrouve dommage que, comme face àl’Angleterre, nous ayons voulu jouertrop vite vers l’avant et de manière unpeu trop individuelle. Nous n’avons plussuffisamment varié notre jeu et celanous a handicapés car nous avons

éprouvé certaines difficultés à inscrireles 5e et 6e buts. Mais, dans le dernierquart-temps, celui-ci était à nouveauassez fluide. »

Ce duel constituait donc le matchpiège par excellence puisque les joueursbelges devaient s’imposer par minimum4 buts d’écart pour assurer leur place endemi-finale. « Ce n’est jamais simple deremporter ce type de rencontre », em-brayait de son côté Florent van Aubel,auteur de 2 buts. « Il y a eu un petit re-lâchement tout à fait normal en fin derencontre, mais la mentalité et la matu-rité étaient, elles, bien présentes durantles 60 minutes. Nous devrons encoreaméliorer certains détails avant jeudimais cela fait partie du processus danslequel nous sommes engagés. A ce pro-pose, le match face à l’Angleterre n’étaitpas si mauvais que certains l’ont pensé.Il faut arrêter de croire que nous allonsgagner tous nos matchs sur le score de6-0. Nous avons beaucoup travaillé de-puis dimanche pour corriger le tir face àla Russie. Et cela a porté ses fruits. »

Jouer simplement et sans précipitationLa réaction attendue a donc eu lieu avecune équipe appliquée et concentrée quin’a jamais relâché la pression sur sonadversaire. Une rencontre qui a permiségalement d’engranger de nouvelles le-çons avant d’aborder la dernière lignedroit du tournoi. « Nous devons réelle-ment faire attention de ne pas toujoursnous projeter trop rapidement versl’avant », poursuivait le milieu de ter-rain brabançon. « Nous voulons parfoismarquer beaucoup trop vite. Mais cha-cun doit bien rester à sa place et respec-ter le plan. C’est réellement de cette ma-nière que nous sommes les meilleurs.C’est quand nous faisons les choses sim-plement. Nous avons trop souvent ten-dance à nous compliquer la vie. »

Face aux Pays-Bas, jeudi, c’est toute-fois une nouvelle compétition qui va dé-buter. Les 4 meilleures nations euro-péennes s’apprêtent à se livrer une luttesans merci pour conquérir l’or. « Nousavons atteint notre premier objectif dutournoi en émergeant de la phase de

poule », concluait encore John-JohnDohmen. « Et ce, même si nous n’avonspas emprunté le chemin espéré. Mais ilne faut plus trop réfléchir. Nous avonsmontré de belles choses face aux Russeset cela doit nous donner confiance pourla suite. C’est maintenant que la compé-tition démarre réellement. Noussommes bien conscients que ce seracompliqué de remporter l’or mais nousmettrons tout en œuvre pour y parvenir.

Il reste 2 combats à livrer pour recon-duire notre titre. »

Comme souvent, les Red Lions ontbesoin d’enchaîner les matchs pour re-trouver leur meilleur niveau. Et ils l’af-firment tous en chœur. Ils sont prêtspour le sprint final. Ils ont retrouvé lesbases de leur jeu et leurs automatismes.Mais ils sont surtout conscients des er-reurs à ne plus commettre pour perfor-mer. Ces 2 prochaines rencontres servi-ront également de test grandeur natureavant les Jeux. Et c’est clairementl’équipe qui en aura le plus envie quiémergera, samedi, lors de la finale.

Un carton et une place en demispour les Red Lions

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Les Belges devaientgagner par quatre butsd’écart face à la Russiepour assurer leur placedans le dernier carréeuropéen. Une missionaccomplie avecpanache, qui a surtoutpermis à l’équipe deretrouver un maximumde confiance avant lechoc face aux Pays-Bas.

Les Red Lions (ici Kina et De Kerpel)ont retrouvé toutes leurs sensationsface à la Russie. © WILLEM VERNES/EPA.

Les Belgian Panthers nesont plus qu’à 60 minutesd’une demi-finale del’Euro. Comme en 2017,dans ce même WagenerStadion, les Belges pour-raient se joindre au der-nier carré (elles avaientensuite disputé la finale)et confirmer son beauparcours (partage face àl’Allemagne et victoireface à l’Italie). Pour yparvenir, Les Belgespourront se contenterd’un partage face à l’An-gleterre même si ce n’estjamais un bon calcul enhockey comme leconfirme Ambre Ballen-ghien, la meilleure bu-teuse belge (3). « Nousdevons faire confiance ànotre structure et àl’équipe. Nous sommesprêtes. Nous connaissonsnos forces et nos quali-tés. Elles ne sont pas plusfortes que nous, même sielles ont plus d’expé-rience. » L.T.

Les demis àportée de stick

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

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ANALYSESTÉPHANE THIRION

Le dossard no1 du Tour de Belgique(Baloise Belgium Tour, pour enrespecter l’appellation sponsori-

sée) ne sera pas attribué par défaut,comme ce fut le cas dans de nombreusescourses depuis le début de la saison enl’absence du vainqueur sortant. Maisc’est un hasard – et il fait furieusementbien les choses – pour les contagieux à la« Remcomania », qui peuvent de sur-croît ressortir, choisir leurs terrasses etvaquer, masqués, à leur mission de sup-porters.

Un hasard dans le remodelage d’un ca-lendrier sous-estimé par une équipe De-ceuninck qui a eu l’intelligence de ne passe braquer sur un programme figé. Laprésence d’Evenepoel au départ de Be-veren (pays de Waes), ce mercredi, té-moigne ainsi d’un besoin de compétitionqui a manqué au jeune champion à cer-tains moments stratégiques du Giro.Duquel il ne faut retenir que le meilleurdans le chef du Brabançon, exposé d’en-trée à un chrono très réussi puis à desétapes de moyenne montagne où laconquête potentielle d’un maillot roselui tendait les bras.

Ce rêve collectif était un trompe-l’œil,un mauvais service rendu au coureurpersécuté par une pression démentielle,alimentée par l’appétit cannibalesqued’une presse gourmande et d’un publicen manque. L’expérience fut toutefoisconvaincante pour Evenepoel, tour àtour malmené sur les graviers, par lefroid excessif, la pluie, les descentes ver-tigineuses et, enfin, une chute malen-contreuse provoquée par des adversairesimprudents.

Une chute dont les séquelles sont ré-sorbées et permettent à l’organisateur

du Tour de Belgique de se frotter lesmains, en même temps que de faire re-luire le dossard un. Car si le Giro avait étéà son terme pour le Brabançon, le détourpar le Tour national n’aurait pas été né-cessaire dans un plan initial qui pré-voyait à tout casser le championnat duchrono à Ingelmunster (16 juin), etéventuellement celui sur la route à Wa-regem, avant la longue attente vers To-kyo.

Un détour par le Mur de HuyEvenepoel a faim de compétition. L’ab-sence de celle-ci avant le Giro lui a étésans aucun doute préjudiciable, mais iln’avait pas le choix. Deux mois d’entraî-nement, c’était le minimum syndicalpour le coureur, et il n’y avait pas de placepour la course dans ce programme-là,pas même un Tour de Romandie.

Les faits ont toutefois prouvé que lacourse était essentielle à la reconstruc-tion d’un athlète blessé sur une longuedurée. On ne parle pas ici de Roglic ou dePogacar, qui ont zappé le Dauphiné et leTour de Suisse pour préférer les stagesavant le Tour de France, mais d’un jeuneélément gravement touché, en particu-lier au niveau du bassin, l’assise fonda-mentale de tout coureur cycliste. Evene-poel a besoin de compétition, aussi,parce qu’il en a retrouvé le goût. L’appé-tit vient en mangeant et plus les joursavançaient en Italie, plus la joie se lisaitdans son regard, en dépit de moments desouffrance et de solitude bien compré-hensibles. Les trois quarts du Giro cou-rus lui seront de surcroît profitables aumoment de prendre le départ, ce mer-credi à Beveren. La forme est là, lesjambes aussi, elles ne demandent qu’àvibrer, tantôt sur les pavés de la première

étape jugée dans les Ardennes fla-mandes, à Markedaal, tantôt sur lespentes ardennaises wallonnes, du côtéde Hamoir, avec un détour mythique parle Mur de Huy. Et pour ne rien négligerdans un parcours éclectique, il y auraaussi un contre-la-montre à Knokke(jeudi), le chrono étant à la base la spé-cialité de l’intéressé. Ce dernier sera ravide revoir les banderoles à son effigie, quine manqueront pas d’affleurer lors de latroisième étape jugée dans « son » Bra-bant, vendredi, à Scherpenheuvel-Mon-taigu.

Le souvenir de ZottegemLe retour de l’enfant prodige au Tour deBelgique est aussi symbolique. C’est là,en 2019, le 13 juin, à Zottegem, que lejeune homme de 19 ans s’extirpa d’uneéchappée sur… les pavés pour y humilierVictor Campenaerts avant de conclureen solo une étape qui ressemblait furieu-sement à celle de ce mercredi. Si l’on ex-cepte les officieuses victoires conquisesavec Quick-Step aux « Hammer series »,il s’agissait de la première victoire chezles professionnels pour Evenepoel qui,malgré un revers dans le chrono deGrimbergen (battu par Wellens, VanHooydonck et Campenaerts), conservajusqu’au bout son maillot jaune en le dé-fendant magistralement dans l’étapewallonne sise à Seraing.

Le profil de ce Tour de Belgique cor-respond donc idéalement aux desseinsdu coureur de Deceuninck entouréd’équipiers expérimentés et accessoire-ment d’un sprinter comme Bennett.Sans pression, sinon celle de ses suppor-ters, le Brabançon pourrait simplementse faire plaisir et renouer, qui sait, avec lavictoire.

Evenepoel de retour en terrain conquis

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Vainqueur en 2019 d’une épreuve annulée en 2020, le Brabançon y avaitconquis ses premiers galons chez les pros. Face à une concurrence à saportée, le Belge pourrait profiter de sa condition aiguisée au Giro pourmettre tout le monde d’accord. Début du Tour de Belgique ce mercredi à Beveren.

Evenepoel revient au Tour de Belgique, qu’il a gagné en 2019, pour simple-ment se faire plaisir. © REMCO PETER DE VOECHT/PHOTO NEWS.

« J’éprouve un plaisir infini à revenir auTour de Belgique parce que cela se passetout simplement dans mon pays et quej’adore, comme vous l’imaginez, évoluerdevant mes supporters. C’est d’autantplus concret que la course coïncide avecun retour à la vie plus ou moins normale,même si les infos concernant des coinsdu monde qui repassent en zone rougepourraient rendre cette “libération” trèséphémère. Les gens ont été privés deliberté pendant plusieurs mois, je perçoisune grande envie pour eux de se ras-sembler lors des événements sportifs etautres.Car nous avons besoin du public commelui a besoin de nous voir le long desroutes pour nous encourager. Le Tour deBelgique présente de surcroît l’intérêt deplacer des circuits dans chaque étape.Cela nous épargne les reconnaissanceset cela favorise une course de mouve-ment, agréable à regarder pour les spec-tateurs présents, et j’imagine qu’ils se-ront nombreux. Du point de vue de lasécurité, c’est important aussi. J’ai partici-pé à plusieurs réunions en ce sens avecl’UCI et tout le monde est favorable àfavoriser, quand c’est possible, le circuit,intéressant aussi pour l’organisateur etses VIP.A mes débuts, mon équipe de la FDJ neparticipait pas au Tour de Belgique. Jel’ai découvert plus tard, avec Lotto, et ilm’a plu tout de suite. Il y en a pour tousles goûts. Lorsque je me suis imposé en2011, nous jouions sur deux tableauxavec Greipel. C’est toujours intéressantd’avoir plusieurs objectifs au sein de lamême équipe. Dix ans plus tard, je seraiaux côtés de Caleb Ewan. Je me retrouvedonc dans des circonstances un peusimilaires mais avec dix ans de plus !Lorsque j’ai gagné, je n’avais pas forcé-ment l’ambition de viser le général.Avec un chrono relativement court àKnokke, les écarts ne devraient pas êtreénormes, en sachant que la victoirefinale peut se jouer chaque jour, à com-mencer par le premier sur les pavés. Jeviens pour gagner quelque chose, celame ferait plaisir mentalement avant leschampionnats et le Tour. Lorsque j’ai vules parcours du Dauphiné et du Tour deSuisse, mon choix a été vite fait car j’aibesoin de retrouver du rythme et le faitde partager le leadership avec le coureurle plus rapide du monde (Ewan) va m’yaider. Je me souviens précisément de lavictoire de Remco en 2019. Il avait an-noncé dans l’équipe où il allait attaquerpour consolider sa victoire à La Roche-aux-Faucons et c’est exactement ce quis’est produit. Sa présence, entre autres,relève la qualité d’un plateau très inté-ressant. »

DANS LA ROUE DE PHIL

DE PHILIPPE GILBERT

NOTRE CONSULTANT

« Je vienspour gagnerquelque chose »

BASKET

« Cettefinale n’estpas finie »« Mal au poitrail ? Ah, c’estclair que Barnes m’enfonceet que cette finale est trèsintense ! » L’OstendaisPierre-Antoine Gillet lasavoure. Parce que le clubcôtier remportera son 10e

titre consécutif en cas devictoire ce mercredi àMons. « Mais surtout parceque je suis revenu enBelgique pour retrouver leplaisir évaporé à Fuenla-brada. Alors même si je nel’exprime pas et que jedonne l’impression d’êtrefâché, je suis très heureuxde mon rôle et j’essaie deprofiter de cette finale. Çane me déplairait pasqu’elle soit encore plusphysique : j’avais le souve-nir que les arbitres autori-saient plus de contacts.Mais c’est l’une des plusexigeantes en termes detension. » Celle-ci provientévidemment de l’opposi-tion des Montois. « Par-donnez-moi l’expression,mais ils jouent comme deschiens morts de faim !Alors qu’une certainehabitude s’est installéechez nous, leur détermina-tion se ressent dansl’agressivité : ils croientvraiment au titre et nousne considérons pas du toutque le plus dur est fait. Onconnaît l’importance de latroisième manche, maisMons ne va rien lâcher. Nosdeux équipes se res-semblent et ça fait la beau-té de cette série qui com-pense les émotions tropsouvent en berne durant lasaison. » La tension desOstendais provient ausside leur coach, Dario Gjerg-ja, qui n’est jamais apparuaussi nerveux que lors dela 3e manche, éructantautant envers l’arbitrageque ses propres joueurs.Gillet, deuxième évalua-tion de l’équipe derrièreSchwartz, est l’Ostendaisqui joue le plus : 26 mi-nutes de moyenne pour 11points, 5 rebonds et 1,5assists, des statistiques quin’expriment pourtant passon véritable impact tantson rôle principal s’exercedans l’ombre… « Surtoutdans cette finale, qui est unrégal tactique tant la rivali-té des coachs les incite àtenter des paris pourtrouver la faille. CommeCage ne me lâche pas,j’attire la défense montoisepour libérer des espaces.C’est un peu frustrantparce que je ne touche pasbeaucoup le ballon, mais,dans la 2e manche, j’étaisplus impliqué et on aperdu… » C’est donc pourretrouver la saveur destrophées, 4 titres et 5Coupes, que le Hutois,« Joueur de l’année » 2015et « Espoir » la saison pré-cédente, est revenu dans leclub qui lui a ouvert unecarrière européenne, àChalon-sur-Saône puis àTenerife et Fuenlabrada.STÉPHANE DRUART

PLAYOFFSFINALE (au meilleur des 5)Match 1Ostende – Mons 68-65 (1-0)Match 2Mons – Ostende 71-59 (1-1)Match 3Ostende – Mons 74-68 (2-1)Match 4Mons – Ostende me. 20h00Match 5 (si nécessaire)Ostende – Mons ve. 20h00Télévisions : VOOSport World 4 etProximus.

24

Le Soir Mercredi 9 juin 2021

BASKET

La Reinechez les CatsLa reine Mathilde a rendu visite, mardi, àCourtrai, aux Belgian Cats qui sont dansla dernière ligne droite de leur prépara-tion pour l’Euro à Strasbourg et Valence(17-27 juin) et iront aux Jeux olympiquespour la première fois. La reine a assisté àun entraînement et a tenté 2 tirs de prèsqu’elle a réussis, suscitant des applaudis-sements nourris de la part des Cats. BELGA

JEUX OLYMPIQUES

Une équipe de 29réfugiés à Tokyo Tout comme il y a cinq ans, à Rio, uneéquipe olympique de réfugiés prendrapart aux JO de Tokyo cet été. Elle seracomposée de 29 athlètes en provenancede 13 pays. L’équipe sera composée de19 hommes et 10 femmes. Les athlètesparticiperont à 12 disciplines différenteset concourront sous la bannière olym-pique. AFP

JUDO

Libeervite battueLa troisième journée des Mondiaux deBudapest n’a pas souri à l’unique Belgequi était au programme. Mina Libeer (IJF43) a été sortie dès son premier combaten moins de 57 kg par la GéorgienneLiparteliani (IJF 17) par ippon. Ce mercre-di devrait être de meilleure facture avecl’entrée en lice de Matthias Casse (IJF 1)et Sami Chouchi (IJF 15) en moins de 81kg. PH. V.W.

Ségolène DESWATTINES,son amie fidèle ;

vous fait part avec tristesse du décès de

MADAME

Edmée MOREAUnée à Etterbeek le 19 avril 1937

et décédée à Woluwe-Saint-Lambert le 4 juin 2021

La cérémonie d'au revoir, suivie de l'incinération, auralieu au crématorium de Court-Saint-Étienne

le vendredi 11 juin 2021 à 11 heures.

Réunion au crématorium.(Drève Goblet d'Alviella, 1 à 1490 Court-Saint-Etienne)

  

P.F. Devroye - Wavre - / 5 www.pfdevroye.com

24 sports nécrologie

ROLAND-GARROSSIMPLE MESSIEURSQuarts Zverev (All, 6) b. DavidovichFokina (Esp) 6-4, 6-1, 6-1 ; Tsitsipas(Grè, 5) – Medvedev (Rus, 2) ensoirée.

SIMPLE DAMESQuarts Pavlyuchenkova (Rus, 31) b.Rybakina (Kaz, 21) 6-7 (2), 6-2, 9-7 ;Zidansek (Slo)b. Badosa (Esp) 7-5,4-6, 8-6).

CE MERCREDICourt Philippe-Chatrier (11h00)Gauff (USA, 24) – Krejcikova (Tch) ;Sakkari (Grè, 17) – Swiatek (Pol, 8) ;Nadal (Esp, 3) – Schwartzman (Arg,10) ; (pas avant 20h00) Djokovic(Srb, 1) – Berrettini (Ita, 9).

YVES SIMON

C’est à partir de ce mercredi, avecl’assouplissement des mesuressanitaires en France (3e phase du

déconfinement), qu’on va comprendrevraiment pourquoi les organisateurs pa-risiens se sont battus pour faire reculerle lancement de ce Roland-Garros d’unesemaine. Le tournoi va grandir, d’uncoup, avec une jauge passant de 1.000 à5000 fans sur les grands courts et uncouvre-feu reculé à 23h (au lieu de 21h).Ce n’est pas encore un retour à la nor-male (le Chatrier peut accueillir 15.000fans), mais ça en aura le goût, après uneédition et demie où les frustrations liéesau contexte covid ont été nombreuses.

1Des gaffes de programmationOn ne le démentira pas, rien n’est simpledepuis l’arrivée de ce fichu virus. Et cha-peau aux organisateurs de tout bord quitentent malgré tout de vivre et fairevivre. En pleine période où la vigilanceest toujours de mise, mais la « libéra-tion » proche, la ligne est mince entre lerespect toujours admis et la frustrationplus légère. Ces 10 derniers jours, ce nefut ainsi vraiment pas simple pour lesgardiens du temple parisien de fairequitter les fans, en plein match, auxalentours de 20h-21h, pour respecter lecouvre-feu. On connaissait lescontraintes de la situation avant, maispendant, c’est beaucoup moins évident.Cependant, en connaissance de cause,on peut tout de même regretter cer-taines gaffes au niveau de la program-mation, surtout pour le public françaislargement majoritaire, ici. Ainsi, pourne citer qu’eux, Tsonga, Gasquet, Pouilleou Mladenovic, qui représentent tout demême quelque chose dans le tennisfrançais, ont tous quitté Roland-Garrosdans l’anonymat d’un stade vide parcequ’ils avaient été programmés en 4e

match, et donc très tardivement pour uncouvre-feu à 21h. OK, on ne pouvait pasprévoir que les 29 Français (18 garçns, 11filles) engagés à Autueil ne passeraientpas la porte du 2e tour… L’EspagnoleCarla-Suarez, qui faisait ses adieux àRoland-Garros, après avoir vaincu lecancer, n’a pas eu la standing-ovationqu’elle méritait, programmée en derniermatch sur le Simonne-Mathieu le 1er

juin ! Triste, oui, comme une « night-session » sans public.

2Les night- sessions sans publicn’ont aucun sensCar oui, voilà, l’autre ineptie : 9 night-sessions sans public dans le majestueuxCourt Philippe-Chatrier, c’est un grandnon ! Il fallait bien tester la formule, etsurtout en tirer un maximum d’argent(droits TV) en cette période de crise,mais est-ce que ça valait ce prix pour leplus grand tournoi sur terre battue ?Imaginez que Federer ou Gasquet ontpeut-être joué leur tout dernier match àRoland-Garros dans un vide (bide ?) to-tal. Sans les honneurs qu’ils méritent.On revoit encore Federer compter lenombre de journalistes présents sur leCentral, à 0h43, après sa victoire contreKöpfer, dimanche. Le Suisse s’est viteenfui après. Et que dire, alors, de ce quiaurait dû être un pétillant Tsitsipas-Medvedev que la foule n’emporta pas, cemardi soir ? On aurait aimé profiterplus de ces affiches, plutôt que de les sa-crifier dans la nuit froide du couvre-feu,lors de ce Roland-Garros à deux vi-tesses.

3Deux soirées « dames » sur dix :Roland- Garros a vendu son âmeL’autre poil à gratter dans la main deGuy Forget (le directeur du tournoi) etdes programmateurs, c’est cette pro-messe faite d’une tentative d’équilibrehommes-femmes pour ces night-ses-sions. On est très loin du compte !Seules Serena Williams (lors de la toutepremière soirée du lundi d’ouverture) etIga Swiatek (le lundi suivant) ont trouvéplace sur les 10 soirées ! Djokovic, Tsit-sipas et Medvedev ont eu cet « hon-neur » à deux reprises. Moins intéres-sants les duels féminins ? Les matchssont surtout par définition (en deux setsgagnants), plus courts, et permettentmoins d’exploitations publicitaires à« Amazon Prime Vidéo » qui en avaitacheté les droits, en exclusivité sur laFrance. Lundi, Iga Swiatek a battu Mar-ta Kostyuk en 1h32, Federer avait mis3h35 pour venir à bout de Köpfer deuxnuits avant. Roland-Garros a-t-il venduson âme ? Poser la question…

4La fête pour Djokovic-Berrettini,lancée dès 20h, mais…Mais on oubliera toutes ces grimaces, cemercredi soir, pour une vraie night-ses-sion dont le début a été avancé à 20hafin que le public, enfin de retour le soir,puisse profiter du feu d’artifice, et lesjoueurs aussi ! Reste qu’avec un couvre-feu encore présent à 23h, il faut tout demême prier pour que ce duel Djokovic-Berrettini, pour une place en demi-fi-nale, n’entre pas en plein suspense aumoment où il faudra à nouveau vider lestade vers 22h30 ! Ça laisse peu demarge, tout de même, pour cette toutedernière night-session de la quinzaine.

Enfin, une vraie« night-session »

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LAN

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A partir de 20h, le quartDjokovic-Berrettini sera le duel de la vraie« night-session ». Avec du public cette fois, la jauge passant à 5.000fans sur le Central.

Le court Philippe-Chatrier va enfin connaître une nocturne avec du public...à l’occasion de la dernière « night-session ». © JB AUTISSIER/PHOTO NEWS.

Madame Jacqueline ANGELET-SPAE,son épouse;

Monsieur et Madame Johan et Nathalie DE COSTER-ANGELET,Guillaume et Marisa,Mathieu et Griet,Camille,

Monsieur et Madame Nicolas et Béatrice ANGELET-LAGAE,Benoît,Pierre,Charline,

Monsieur et Madame Damien et Yuri ANGELET,Laetitia,

ses enfants et petits-enfants;Les familles ANGELET, SPAE, KREMER et PIEN

ont la profonde tristesse de vous annoncer le décès de

MONSIEUR

Christian ANGELETProfesseur émérite aux universités

de Leuven et de Gandné à Bruges le 31 juillet 1934décédé à Gand le 3 juin 2021

La cérémonie religieuse aura lieu en l’église Onze-Lieve-Vrouw Sint-Pieters,

Sint-Pietersplein à Gand, le vendredi 11 juin 2021 à 11 h.Merci de respecter les mesures de santé publique.

Adresse de condoléances : Famille Angelet-Spaep/a Pompes funèbres Cispa E&GBrugsesteenweg 583, 9030 Gent-Mariakerke

CISPA - Condoléances en ligne : www.cispa.be

Pour transmettre un avis dans cette rubrique, adressez- vous à la société de pompes funèbres de votre choix.

Rubrique nécrologique

Nous contacter en direct :

du lundi au vendredi de 9 à 18 h, le dimanche et jours fériés de 14 à 18 h

Mail: [email protected] - Fax: 070/22 44 54 - Tél. : 02/225 53 12

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MÉTÉO Les prévisions à 14 jours en Belgique et en Europe sur plus.lesoir.be/meteo LOTERIE

HORIZONTALEMENTA Le livre des records. B C’est un plat qui se mange froid. Cours d’Afri-cain. C Qui manque par trop d’inventivité. D Peut-être un peu bouchée quand même. Lettres symboliques. E Lewis ou Melville. C’est un coin perdu. F Arrivé jusqu’à nous. Font l’article. G Sujet à traiter. H C’est vraiment dommage ! Deux lettres en tout. I Fleurette dans la cour. J Fer plaie. Elles possèdent des loups et des moutons aussi.

VERTICALEMENT1 Il est garde du corps. 2 Pied à terre. Il court se jeter dans les eaux niçoises. 3 Corpuscule reproducteur. Passé maintenant. 4 Arrêt de jeu. Lézarde-t-il au soleil ? 5 A chaque fois elle fait rougir ! 6 Fournit des explications. Prend un sens interdit en Russie. 7 Belle du temps passé. On lui doit obéissance. 8 Grant ennemi. Cave. 9 Article de gaucho. Pour mettre le pied à l’étrier. 10 Remis à sa place. Petite contraction.

Grille n° 2305 de Guillaume Zweig Remplissez la grille de sorte que chaque ligne, chaque colonne et chaque carré contiennent les chiff res de 1 à 9.

Solution n° 6249 Solution n° 2304 Solution de la veille

Grille n° 6250 de Guy Hachette

FACILE

HORIZONTALEMENT1 À observer ou non. 2 Croyance en des phénomènes cachés. 3 Elle diminue d’autant le montant de la facture. Accompagna Mahomet en Égypte. 4 Dégonflés. 5 Absence ou occlusion d’un conduit. 6 L’irone est son principe odorant. Ni granuleux ni rugueux. 7 Qui a besoin de repos. Parasites des vieilles souches. 8 Chants germaniques. Échangé entre potes. 9 Pas à l’extérieur. Jolie méduse. 10 Être couché. Vous et moi.

VERTICALEMENT 1 Combattre sur le pré. 2 Enzyme. Pris en remorque. 3 Incluse. 4 Pas futiles. Principe chinois. 5 Fais du mal, du tort. Usage en droit. 6 Appareils de chargement. Terre d’Ars. 7 Bête et paresseux. Modifier ainsi l’aspect. 8 Il n’a plus cour. Sans compagnie. 9 Étendu. Amour vache de Jupiter. 10 À souder ? Ville de la Ruhr.

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Front chaudA = Anticyclone D = Dépression Isobares (valeur de la pression en hectopascals)

Front froid Occlusion mercredi 09 juin 2021

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MIN MAX13 25Aujourd'hui, en matinée, le temps devien-dra assez ensoleillé. Dans l'après-midi, davantage de nuages se développeront au sud du sillon Sambre et Meuse avec le risque d'une ondée locale. Maxima entre 20 et 25 degrés voire 26 degrés locale-ment dans le centre et en Campine. Jeudi, soleil et nuages alterneront. Le temps restera chaud avec des maxima de 19 degrés à la côte à 27 degrés en Cam-pine.

ÉPHÉMÉRIDESSoleil lever: 05h30, coucher: 21h54Lune lever: 04h53, coucher: 21h12Ostende marées hautes 01h30 et 13h57, marées basses 08h06 et 20h24Anvers marées hautes 04h07 et 16h31, marées basses 10h47 et 23h04T° eau de mer 17°

AJACCIOALGER

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EURO MILLIONS tirage du 8/06

KENO tirage du 8/06

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La Loterie nationale signale que les lots inférieurs à 1.000 euros sont payables dans les centres Lotto/Joker à partir du lundi. Ces résultats sont donnés sous réserve. Les résultats définitifs seront disponibles dans votre centre Lotto/Joker.

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6 + signe astrologique - min 800.000

6 0 20.000

5 3 2.000

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SA ROSSEL ET CieRue Royale, 1001000 Bruxelles

Président et éditeur responsablePatrick Hurbain

Administration généraleRue Royale, 1001000 BruxellesTél. : 02-225.55.55

Courrier des lecteursFax : 02-225.59.14/[email protected]

Directeur généralOlivier De Raeymaeker

Rédacteur en chefChristophe Berti

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Le Soir Mercredi 9 juin 2021

26 marchés

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Growners +4,17%

Campine +3,27%

Celyad Oncology +3,27%

Greenyard +2,96%

Co.br.ha +2,86%

Tiscali -22,54%

Zenobe Gramme Cer-8,79%

Softimat -6,92%

Beaulieu-av. Cert -4,48%

Crescent -4,14%

Mdxhealth -3,85%

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Ab Inbev 64,70 64,05 +1,01 +27,61Ackermans 134,80 134,00 +0,60 +6,06Aedifica 107,60 107,30 +0,28 +6,96Ageas 49,59 49,36 +0,47 +37,64Aperam 47,78 47,48 +0,63 +76,31

Argenx Se 215,00 216,00 -0,46 +8,20Cofinimmo 130,00 130,30 -0,23 +1,56Colruyt 51,46 51,08 +0,74 -1,98Elia Group 89,95 88,75 +1,35 -8,31Galapagos 61,50 61,78 -0,45 -65,21

Gbl 93,96 94,52 -0,59 +17,92Kbc 67,90 69,02 -1,62 +25,51Melexis 88,35 88,40 -0,06 +33,97Proximus 17,14 17,08 +0,38 -17,64Sofina 350,20 348,00 +0,63 +46,53

Solvay 113,30 114,65 -1,18 +45,29Telenet Group 33,08 33,38 -0,90 -18,12Ucb 76,96 75,96 +1,32 -11,78Umicore 50,58 50,90 -0,63 +15,59Wdp 32,12 32,06 +0,19 +31,72

2valorise 5,90 5,90 0,00 0,00Abo Group 6,35 6,35 0,00 +193,98Accentis 0,06 0,05 +0,92 +11,11Aedifica 107,60 107,30 +0,28 +6,96Agfa-gevaert 4,00 3,94 +1,52 +4,17

Ahold Del 24,57 24,36 +0,86 +4,49Arcelormittal 26,55 26,75 -0,73 +157,82Ascencio 48,20 48,50 -0,62 -7,31Atenor 60,40 59,80 +1,00 -14,45Banimmo A 3,02 3,06 -1,31 +8,63

Befimmo 36,20 35,75 +1,26 -11,38Bekaert 39,80 40,54 -1,83 +97,42Belreca 130,00 130,00 0,00 +23,81Beluga 2,72 2,70 +0,74 -7,48Bpost 10,79 10,86 -0,64 +67,16

Bque Nat. Belgique 1 800,00 1 800,00 0,00 -15,09Brederode 108,60 108,00 +0,56 +45,19Campine 31,60 30,60 +3,27 +21,54Candela Invest 3,74 3,74 0,00 -6,50Care Property Inv. 27,20 27,30 -0,37 -9,33

Celyad Oncology 4,90 4,75 +3,27 -53,86Cfe 91,80 92,10 -0,33 +36,20Cie Bois Sauvage 378,00 370,00 +2,16 +12,50Co.br.ha 3 600,00 3 500,00 +2,86 +18,42Connect Group 1,53 1,53 0,00 0,00

Crescent 0,03 0,03 -4,14 -17,76D'ieteren Group 98,90 98,25 +0,66 +84,51Deceuninck 3,30 3,24 +1,85 +137,41Dexia 0,49 0,49 0,00 0,00Eckert-ziegler Bg 16,30 16,30 0,00 0,00

Econocom Group 3,42 3,40 +0,59 +55,45Elia Group 89,95 88,75 +1,35 -8,31Emakina Group 11,30 11,30 0,00 +40,37Emd Music 1,62 1,62 0,00 0,00Engie 12,34 12,39 -0,40 +3,26

Euronav 7,90 7,92 -0,15 -13,90Europublidis 0,28 0,28 0,00 0,00Evadix 0,12 0,12 0,00 +200,00Evs Broadc.equipm. 18,00 18,04 -0,22 +8,43Exmar 4,05 4,04 +0,37 -3,57

Fagron 19,19 19,20 -0,05 -4,24Floridienne 600,00 600,00 0,00 +162,01Flowsparks 13,50 13,50 0,00 +237,50Fluxys Belgium D 32,80 33,20 -1,20 +15,90Fountain 0,98 0,92 +6,52 +29,80

Genkyotex 2,85 2,83 +0,71 +21,79Gimv 53,90 53,60 +0,56 +1,51Global Graphics 4,58 4,68 -2,14 +47,74Greenyard 9,40 9,13 +2,96 +64,91Growners 6,25 6,00 +4,17 +78,57

Hamon 2,70 2,70 0,00 +164,91Home Invest Be. 120,50 119,00 +1,26 +2,99Iba 17,40 17,10 +1,75 +112,45Iep Invest 9,20 9,00 +2,22 +10,18Immo Moury 49,20 49,20 0,00 +2,93Immobel 71,20 71,70 -0,70 +13,74

Intervest Off-ware 24,25 23,75 +2,11 0,00Jensen-group 27,90 28,00 -0,36 +12,50Kbc Ancora 39,10 39,68 -1,46 +17,42Keyware Tech. 0,99 0,99 0,00 +19,39Kinepolis Group 50,20 48,98 +2,49 +20,67

Leasinvest 74,20 75,10 -1,20 -21,73Lotus Bakeries 4 830,00 4 830,00 0,00 +75,00Lux-airport Cert 6,22 6,22 0,00 +0,00Mdxhealth 1,25 1,30 -3,85 +52,44Melexis 88,35 88,40 -0,06 +33,97

Miko 121,00 121,00 0,00 +24,74Montea C.v.a. 101,60 100,60 +0,99 +7,97Mopoli 290,00 290,00 0,00 0,00Moury Construct 270,00 268,00 +0,75 +70,89Newtree 1,85 1,85 0,00 +55,46

Nyrstar 0,42 0,42 -0,71 +317,00Oim 0,03 0,03 0,00 0,00Orange Belgium 19,92 20,00 -0,40 +25,44Oxurion 2,48 2,49 -0,40 -8,82Oz Group 0,50 0,50 0,00 0,00

Pcb 8,35 8,35 0,00 0,00Pharco 0,35 0,35 0,00 0,00Picanol 79,00 78,00 +1,28 +42,60Questfor Gr-pricaf 7,92 7,84 +1,02 +56,52Realco 22,80 22,80 0,00 -6,56

Recticel 14,78 14,62 +1,09 +84,29Reibel 0,50 0,50 0,00 0,00Resilux 173,00 171,00 +1,17 +28,62Retail Estates 71,40 69,90 +2,15 +11,04Rosier 80,50 82,50 -2,42 -23,33

Roularta 14,80 15,00 -1,33 +14,73Rtl Group 47,98 47,98 0,00 0,00Sabca 31,60 31,60 0,00 +5,33Shurgard 42,60 41,85 +1,79 +44,41Sioen 26,95 26,95 0,00 +50,14

Sipef 46,40 46,25 +0,32 -2,32Smartphoto Group 31,50 31,50 0,00 +65,79Softimat 2,42 2,60 -6,92 -42,92Solvac Nom(retail) 125,00 126,00 -0,79 +25,50Spadel 189,00 184,00 +2,72 -0,53

Sucraf A & B 1,92 1,92 0,00 +147,36Suez 20,10 20,09 +0,05 +78,91Ter Beke 114,50 113,00 +1,33 +2,69Tessenderlo 35,35 35,55 -0,56 +25,58Texaf 35,90 35,90 0,00 +3,76

Totalenergies 39,64 39,49 +0,37 +2,02Tubize-fin 77,70 77,30 +0,52 +10,37Ucare Services Bel 2,42 2,42 0,00 0,00Van De Velde 24,50 23,90 +2,51 +7,69Vastned Belgium 31,00 30,90 +0,32 -8,82

Vgp 165,60 164,60 +0,61 +45,26Vranken-pommery 18,10 18,00 +0,56 +29,75Warehouses 41,50 41,50 0,00 -18,63Wereldhave Belgium 48,20 47,95 +0,52 -16,61Zenitel 25,20 25,20 0,00 +80,00

Abb Ltd N Zurich 31,30 -0,54 +49,33Aegon Amsterdam 3,78 -1,13 +25,63Ahold Del Amsterdam 24,57 +0,86 +4,49Air Liquide Paris 140,86 -0,10 +10,52Allianz Se Francfort 218,18 -0,32 +39,54

Alstom Paris 45,57 -0,39 +6,62Anglo American Plc Londres 3 183,00 +0,95 +70,51Arcelormittal Amsterdam 26,55 -0,73+157,82Astrazeneca Plc Londres 7 929,00 -0,95 -3,30Axa Paris 22,90 -0,39 +13,93

Banco Santander Madrid 3,40 -1,73 +34,39Barclays Plc Londres 185,16 -0,97 +40,49Basf Se Francfort 68,01 -1,30 -22,38Bayer Ag Francfort 53,07 +0,81 -47,98Bbv Argentaria. Madrid 5,31 -0,38 +50,42

Bhp Billiton Plc Londres 24,56 0,00 0,00BNP Paribas Paris 56,68 -1,55 +43,68Bp Plc Londres 323,20 +1,25 -11,63British American Londres 2 817,35 +1,56 -9,83Carrefour Paris 17,42 +0,23 +19,36

Crédit agricole Paris 12,26 -1,84 +32,11Daimler Ag Francfort 79,11 -1,46 +17,70Danone Paris 59,33 +0,78 -7,53Deutsche Bank Ag Francfort 12,26 -0,46 -33,65Deutsche Boerse Ag Francfort 135,18 +0,32 +64,97

Deutsche Telekom Ag Francfort 17,42 -0,15 +10,09Diageo Plc Londres 3 420,24 +0,14 +18,59E.on Se Francfort 10,00 -0,58 +44,94Enel . Rome 8,01 +0,12 +5,67Engie Paris 12,34 -0,40 +3,26

Eni . Rome 10,50 +0,48 +10,41Equinor Asa New-York 23,14 -0,17 +36,04Ericsson A Stockholm 109,60 -0,90 +15,13Generali Ass Rome 17,23 -0,12 +19,74Glaxosmithkline Plc Londres 1 351,80 -0,04 -17,60

Hsbc Holdings Paris 4,20 0,00 -23,65Iberdrola.. Madrid 10,69 +0,47 +6,58Ing Groep N.v. Amsterdam 11,20 -1,22 +54,02Intesa Sanpaolo Rome 2,46 -1,20 +38,98L'Oreal Paris 380,80 +0,54 +43,86

LVMH Paris 659,70 +0,37 +66,55Munich Re Francfort 236,63 +0,25 +34,60Nestle N Zurich 113,40 +0,51 +9,52Nokia Paris 4,60 +1,91 +16,34Norsk Hydro A.s.a Londres 437,05 0,00 0,00

Novartis N Zurich 80,38 -0,51 -2,52Orange Paris 10,50 -0,17 -8,56Philips Kon Amsterdam 46,03 -0,04 +10,66Renault Paris 34,48 -0,10 +30,81Repsol Ypf. Madrid 11,29 -0,53 +18,47

Roche Bobois Paris 22,50 +2,27 +45,16Royal Bank Of Scotland Londres 120,90 0,00 -13,17Royal Dutch Shella Amsterdam 16,26 -0,57 -5,08Rwe Ag Francfort 31,17 +1,04+160,18Saint Gobain Paris 57,70 +0,40 +73,85

Sanofi Paris 85,33 -0,99 -4,85Sap Se Francfort 116,63 +0,76 +37,58Schneider Elec. Paris 131,96 +1,12 +38,70Siemens Ag Francfort 136,37 +0,32 +16,36Société générale Paris 26,31 -1,59 +47,94

Stmicroelectronics Paris 30,19 +0,27 +26,05Telecom Italia Rome 0,46 +2,22 +27,78Telefonica, S.a Madrid 3,94 +1,03 -19,10Tesco Plc Londres 226,25 +0,29 -1,07Totalenergies Paris 39,64 +0,37 +2,02

Unicredit Rome 10,74 -1,10 +20,40Unilever Amsterdam 49,66 +0,16 +4,76Vesuvius Plc Londres 575,00 -0,86 +35,92Vinci Paris 94,17 +0,28 +5,10Vivendi Paris 29,27 -0,54 +27,87

Vodafone Group Plc Londres 129,09 -0,04 -8,52Volkswagen Ag Francfort 235,78 -1,35 +66,16Volvo A Stockholm 233,00 -0,43 +53,49

3m Company Nyse 203,73 -0,00 +22,09Alcoa Corp Nyse 38,62 +2,33+197,53Alphabet Nasdaq 2 398,44 -0,16 +65,63American Express Company Nyse 166,73 +0,49 +46,68Amgen Nasdaq 236,82 -0,16 +4,91

Apple Nasdaq 126,74 +0,67 +52,02At&t Nyse 28,98 -0,34 -12,79Bank Of America Corp Nyse 42,88 -0,56 +50,25Boeing Company Nyse 252,76 +0,04 +9,66Caterpillar Nyse 240,16 +0,17 +74,38

Chevron Corp Nyse 108,81 +0,98 +5,39Cisco Systems Nasdaq 54,13 +0,39 +12,47Citigroup Nyse 79,21 -0,13 +29,34Coca-cola Company Nyse 55,65 -0,70 +11,63E.I. du Pont de Nemours Nyse 84,90 -0,08 +48,84

Ebay Nasdaq 65,80 +0,53 +35,06Exxon Mobil Corp Nyse 62,14 +1,79 +13,52Facebook Nasdaq 333,68 -0,86 +44,20General Electric Company Nyse 13,90 -0,07 +64,30General Motors Company Nyse 63,92 +1,09+108,34

Home Depot Nyse 311,36 +0,45 +21,26Hp Nyse 30,42 +0,21 +67,42Intel Corp Nasdaq 57,00 -0,16 -10,48International Business Nyse 149,07 +0,71 +9,81Johnson & Johnson Nyse 163,39 -0,88 +11,32

Jpmorgan Chase & Co Nyse 165,00 -0,40 +45,44Mcdonald's Corp Nyse 232,85 +0,50 +14,90Merck & Co Nyse 72,36 -0,60 -12,71Microsoft Corp Nasdaq 252,57 -0,49 +34,09Pfizer Nyse 38,84 -0,38 +6,15

Procter & Gamble Nyse 134,96 -1,07 +13,36United Technologies Nyse 71,52 +2,49 -17,57Tesla Nasdaq 603,59 -0,25+217,71Twitter Nyse 58,78 -1,43 +60,43Verizon Communications Nyse 57,15 -0,09 -1,62

Walmart Nyse 139,83 -0,76 +15,33Walt Disney Company (the) Nyse 176,41 -0,33 +38,60Yahoo! Inc Nasdaq 52,68 0,00 0,00

Barrick Gold Corp Toronto 28,14 -0,50 -9,28Bombardier Toronto 1,27 +1,60 +81,43Canon Inc. Tokyo 2 608,00 +0,42 +10,79China Mobile Ltd Hong-Kong 48,65 0,00 -9,82China Oceanwide Hong-Kong 0,17 0,00 -29,17

Gazprom Moscou 6,17 -0,32 -96,99Gold Fields Johannesb 15 030,00 -1,83 +21,41Harmony Gold Mining Johannesb 6 440,00 -2,38 +21,51Hitachi Tokyo 6 088,00 +0,13 +62,22Honda Motor Tokyo 3 592,00 +0,06 +18,16

Lukoil Moscou 89,99 0,00 -98,32Marubeni Corp. Tokyo 1 002,00 -1,09 +73,66Mitsubishi Corp Tokyo 3 070,00 -0,58 +20,68Mitsui & Co. Tokyo 2 536,00 -0,63 +42,31Nec Corporation Tokyo 5 110,00 +0,59 +2,00

Nomura Holdings Inc. Tokyo 602,00 -0,50 +16,67Ntt Tokyo 1 736,00 -0,63 +30,23Ntt Docomo Inc Tokyo 3 880,00 0,00 +33,79Petrochina Co Ltd Hong-Kong 3,35 -0,30 +18,37Sony Corporation Tokyo 10 995,00 +1,34 +48,66

Sumitomo Corp Tokyo 1 532,00 -1,61 +12,56Tokyo Elec. Power Tokyo 344,00 +0,29 -10,65Toyota Motor Corp. Tokyo 9 856,00 -0,62 +37,52

08/06 07/06

Dollar US 0,8209 0,8222Livre britannique 1,1614 1,1651Franc suisse 0,9163 0,9146Couronne suédoise 0,0993 0,0995Couronne norvégienne 0,0995 0,0995Courone danoise 0,1345 0,1345Dollar canadien 0,6800 0,6812Yen japonais 0,0075 0,0075Dollar australien 0,6362 0,6378Dollar néo-zélandais 0,5922 0,5941Rand sud-africain 0,0608 0,0610

05/2021 04/2021 05/2020

santé 2013 110,99 110,93 110,10normal 2013 111,05 110,88 109,45santé 2004 134,04 133,97 132,97normal 2004 135,93 135,72 133,97santé 1996 152,50 152,42 151,28normal 1996 156,21 155,97 153,96santé 1988 183,87 183,77 182,39normal 1988 191,73 191,43 188,97Base 1981 259,37 258,97 255,63

04.12.18 3,00+ 100,07 100,07 1300004.03.19 3,75+ 100,37 100,37 600004.06.19 3,75+ 101,17 101,17 1000004.09.19 3,50+ 101,62 101,62 1100004.12.19 4,20+ 102,93 102,93 400004.03.20 3,10+ 102,99 102,99 3000

28.09.19 0,60+ 98,00 98,00 7500008.04.30 4,25+ 0,00 0,00 0

Allemagne - 10 ans -0,2200 -21,43%Australie - 10 ans 1,5350 69,99%Belgique - 10 ans 0,1160 -35,56%Canada - 10 ans 1,4460 137,83%Espagne - 10 ans 0,4460 -11,86%Etats-Unis - 10 ans 1,5297 106,16%Etats-Unis - 30 ans 3,1159 0,00%Grande-Bretagne - 10 ans 0,7730 368,48%France - 10 ans 0,1490 14 800,00%Grèce - 10 ans 0,8850 -62,20%Irlande - 10 ans 0,1900 -34,26%Italie - 10 ans 0,8639 -56,04%Japon - 10 ans 0,0750 56,25%Pays-Bas - 10 ans -0,0680 -43,33%Portugal - 10 ans 0,4570 -62,20%

Napoléon 285,25 300,75Souv. Ancien 358,00 378,50Souv. Nouv. 358,00 382,2550 pesos mex. 1 843,50 1 917,50Maple leaf 1 560,00 1 623,00Florin 303,75 314,25Louis suisse 286,75 302,25Krugerrand 1/1 1 537,00 1 603,5050 ECU 768,00 800,00Belge 288,25 298,75Lingot (kg. ) 49 160,00 50 560,00

Argenta Pensioenspaarfonds-c 04/06 156,66 155,99 18,75%Argenta Pensioenspaarfds Def-c 04/06 79,46 79,27 8,94%

Belfius Pension Fd Bal Plus-c 03/06 116,65 116,78 11,04%Belfius Pension Fd High Eq-c 03/06 162,10 162,31 14,83%Belfius Pension Fd Low Eq-c 03/06 126,79 126,89 7,70%

BNPP B Pens Bal C-c 03/06 220,57 220,89 16,30%BNPP B Pens Bal F-c 03/06 220,57 220,89 21,98%BNPP B Pension Growth C-c 03/06 195,74 196,12 22,23%BNPP B Pension Stability C-c 03/06 167,74 167,92 10,53%BNPP B Pension Stability F-c 03/06 167,74 167,92 14,35%

Crelan Pens Balanced Classic-c 03/06 122,77 122,95 21,92%Crelan Pens Growth Classic-c 03/06 130,16 130,43 29,98%Crelan Pens Stability C-c 03/06 114,33 114,46 14,28%

Hermes Pensioenfonds-c 02/06 222,61 220,65 22,40%Int-Beurs-Hermes-Pensioen-c 02/06 232,91 230,09 21,08%Metro-Rent Growth Classic-c 03/06 303,17 303,77 22,54%Pricos-c 03/06 518,06 517,87 20,85%Pricos Defensive-c 03/06 101,68 101,68 10,92%Star Fund-c 02/06 220,65 220,33 15,95%VDK Pension Fund-c 02/06 325,18 322,48 20,39%

Capital Life Bonds Euro-c 31/05 183,12 183,23 5,84%Capital Life Invest-c 31/05 1,03 1,03 -99,85%Capital Life Invest Euro-c 31/05 205,87 206,22 32,51%Capital Life Security-c 31/05 234,44 234,58 2,33%

DVV Horizon 1-C 03/06 10,07 10,07 -4,37%DVV Horizon 3-C 03/06 13,12 13,10 -0,68%DVV Horizon 5-C 03/06 13,41 13,39 6,60%DVV Horizon 7-C 03/06 13,19 13,16 18,30%DVV Horizon 9-C 03/06 17,56 17,51 55,54%

AXA LI AXA IM Euro Eq 01/06 59,29 59,03 29,31%Piazza Carmignac Inv 01/06 260,94 259,89 35,97%Piazza Carmignac Patrimoine01/06 175,36 174,64 17,14%

BOOST Invest Dolce 27/05 117,13 116,19 -1,92%BOOST Invest Europ 27/05 228,07 222,95 28,12%BOOST Invest World 27/05 241,26 236,54 26,42%

Managed Fds-Balanced-c 07/06 3,01 3,01 24,39%Managed Fds-Dynamic-c 07/06 2,49 2,50 32,45%Managed Fds-Stability-c 07/06 2,20 2,20 13,40%Multicolour Mix Blue-c 14/01 340,77 339,34 4,51%Multicolour Mix Red-c 14/01 440,99 429,61 20,04%Multicolour Mix White-c 14/01 386,48 381,97 6,03%

NN Life Euro equity-c 14/06 89,03 88,17 8,03%NN Life EB strat high fd-c 01/06 114,87 114,95 32,17%NN Life EB strat low fd-c 01/06 113,26 113,31 14,50%NN Life EB strat med fd-c 01/06 112,25 111,97 17,75%NN Life Bel equity-c 14/06 707,70 708,33 4,13%NN Life World equity-c 14/06 94,84 93,20 0,00%

27

Le Soir Mercredi 9 juin 2021

27télévision

LA UNE

TF1

RTL-TVI

FRANCE 2

TIPIK

FRANCE 3

CLUB RTL

FRANCE 4

LA TROIS

AB3

TV5MONDE

PLUG RTL

LN24

TV BREIZH

BE 1

ARTE BELGIQUE

FRANCE 5

C8

5.10 Météo 5.45 QR l’actu 6.00 Le 6-8 8.00 Le 8-9 9.00 C’est vous qui le dites 10.30 On n’est pas des pigeons 11.20 Demain nous appartient 12.00 Les feux de l’amour Feuilleton 12.40 Quel temps 13.00 JT 13h 13.40 Affaire conclue 15.15 Meurtres au paradis Un monde d’appa-rences 16.20 Joséphine, ange gardien 1998-2018, Retour vers le futur 17.20 Ici tout commence 17.50 Demain nous appartient 18.30 On n’est pas des pigeons 19.20 Météo 19.30 JT 19h30

20.20 Thomas Meunier, tôt ou tard

Documentaire de Thomas Bricmont (2020).

Son parcours est une anomalie des temps modernes, une exception culturelle dans un foot formaté aux centres de formation les plus réputés. C’est l’histoire d’un homme qui a atteint les cimes alors que la route lui a été longtemps bar-rée, voire inaccessible. L’enfant de Saint-Ode, petit village ardennais entre Saint-Hubert et Bastogne, a su se faire une place au sein d’un des cercles les plus prestigieux et média-tisés d’Europe, le Paris- Saint-Germain. De Bastogne à Paris. De Virton au PSG. Du renvoi du centre de formation du Standard à l’âge de 13 ans au podium de la Coupe du Monde 13 ans plus tard. Des bacs de bière du foot amateur aux ves-tiaires avec Eden Hazard. Des payes de l’usine peu après la majorité aux salaires de l’élite du foot international.

21.35 QR le débat Talk-show 22.40 Tout le Baz’Art Frédéric François. Présenté par Joëlle Sco-riels 23.10 Matière grise docs La fleur de l’âge 23.40 On n’est pas des pigeons Magazine 0.25 Quel temps 0.40 JT 19h30

6.30 TFou La tribu Monchhichi 8.30 Téléshopping 9.25 Pe-tits secrets en famille 9.55 Ici tout commence 10.25 De-main nous appartient 11.00 Les feux de l’amour 12.00 Les douze coups de midi 13.00 Journal 13.45 Météo 13.55

HH Amour à la carte Téléfilm sentimental de David MacKay (USA/CDN, 2016) 15.45 HH Pour l’amour de Rose Téléfilm senti-mental de David Winning (CDN/USA, 2016) 17.25 Familles nom-breuses : la vie en XXL 18.30 Ici tout commence 19.10 Demain nous appartient 20.00 Journal Présenté par Gilles Bouleau 20.55 C’est Canteloup

21.05 Esprits criminels

Série policière. Avec Joe Mantegna, Matthew Gray Gubler, AJ Cook. Un amour de Spencer (Saison 15, épisode 6/10).

Alors qu’ils sortent d’un cinéma, un père et sa fille sont kidnappés par une femme en pleine rue. L’équipe découvre rapidement que ce kidnapping est étroitement lié à Catherine Adams, une vieille connais-sance de Spencer, actuelle-ment en prison. La criminelle accepte de lui parler mais pose ses conditions. L’autre monde (Saison 15, épisode 7/10). Trois hommes ont été décapités dans les rues de Denver. Le BAU établit vite le profil du tueur, enfermé dans une psy-chose dans laquelle il se croit pris dans une réalité alternative dont il veut se libérer. Prentiss retrouve l’agent Mendoza, chargé de l’enquête, avec qui elle a mis de la distance. Lien de parenté (Saison 15, épisode 8/10)

23.35 Evil Vatican III Parler à mon père Au nom de la vérité 2.10 Pro-grammes de la nuit

5.00 Bel RTL 8.30 La boutique 10.45 Shopping Hours 11.35 Chasseurs d’appart’ 12.45 RTL info bienvenue 13.00 RTL info 13 heures 13.20 RTL info avec vous 13.35 H Dans les griffes de mon sauveur Téléfilm de suspense de Colin Theys (USA, 2016). Avec Cynthia Gibb, Saxon Sharbino, Alexis Lariviere 15.25 Chasseurs d’appart’ 16.25 Les reines du shopping Spéciale belles avec des formes : chic avec une pièce fluide 17.25 Un dîner presque parfait 18.30 Sep-tante et un 19.00 RTL info 19 heures 19.50 Coûte que coûte Le business du blues

20.25 HH Le gendarme de Saint-Tropez

Comédie de Jean Girault (F/I, 1964). Avec Louis de Funès, Gene-viève Grad, Michel Galabru, Jean Lefebvre, Christian Marin. 1h36.

Ludovic Cruchot, gendarme modèle, est nommé à la bri-gade de Saint-Tropez avec le grade de maréchal des logis. Ses manières brusques et ses méthodes autoritaires bousculent l’adjudant Gerber, habitué à une douce routine. Nicole Cruchot, la fille de Ludo-vic, s’adapte bien plus vite que son père : à peine arrivée, elle adopte les us et coutumes de la jeunesse locale. Elle s’invente un père millionnaire pour impressionner son soupirant. Cruchot, de son côté, ne faiblit pas. Il traque les nudistes avec une rare détermination. Sa vie professionnelle se complique lorsqu’il découvre que sa fille chérie est impliquée dans une affaire de tableaux volés.

22.10 Bull Série judiciaire. La veuve noire. Avec Michael Wea-therly, Freddy Rodríguez, Geneva Carr Plutôt mourir 0.05 RTL info 19 heures 0.45 Jeux de nuit 2.45 Boucle de nuit

11.20 Les Z’amours 11.55 Tout le monde veut prendre sa place 12.55 Météo 2 13.00 Journal 13h00 13.55 Tennis : Roland-Garros 18.40 N’oubliez pas les paroles 19.50 Météo 2 20.00 Journal 20h00 Présenté par Anne-Sophie Lapix 20.45 Un si grand soleil Série dramatique

21.10 Nina

Fiction Série. Avec Annelise Hesme, Nina Melo, Grégoire Bonnet. Crash (Saison 6, épisode 5/6).

Toute l’équipe se prépare pour la fermeture de l’hôpital et organise le transfert des patients, dans un climat de tension. Une mère et son fils sont grièvement blessés dans un accident de voiture. L’ado-lescent fait un arrêt cardiaque peu après son admission aux urgences. Les médecins le réa-niment. Un nouvel espoir (Saison 6, épisode 6/6). Alors qu’elle n’en est qu’à son septième mois de grossesse, Nina ressent de violentes contractions. Un orage provoque une coupure de courant et elle se retrouve bloquée dans l’ascenseur avec Costa, qui tente de la rassurer. Pendant ce temps, les équipes soignantes partagent un moment festif.

23.00 6 à la maison Présenté par Anne-Elisabeth Lemoine et Patrick Cohen. Quatre invités se réunissent autour d’Anne-Eli-sabeth Lemoine et Patrick Co-hen pour proposer aux télés-pectateurs une émission à la fois sérieuse et légère autour de la culture et de l’actuali-té. 0.30 HHH Baisers cachés Téléfilm de Didier Bivel (F, 2016). Avec Patrick Timsit, Barbara Schulz, Bruno Putzulu, Catherine Jacob 2.00 Emissions religieuses Rediffusion des émissions du di-manche précédent

5.10 Vews 5.20 Formule 1 : Le résumé 6.00 Le réveil de Tipik 8.00 Bouge à la maison 8.30 N’oubliez pas les paroles 9.30 Ici tout commence Série 10.05 Plus belle la vie 11.00 Tennis : Roland-Garros Quarts de finale. En direct 17.50 Tennis : Roland-Garros 8es de finale 20.30 Vews Dans une toute nouvelle ap-proche de l’info, Vews propose des vidéos d’actualité desti-nées en priorité au web. Elles apportent un regard différent sur l’info avec un ton direct et authentique. 20.45 Fais-le ! Format long Emission jeunesse. Récupérer un vieux vélo pour le customiser avec un look chic et rétro

21.00 Tennis : Roland-Garros

Novak Djokovic – Matteo Berrettini. En direct.

Suivez les matchs de Roland-Garros, un des plus prestigieux tournois de tennis. Le tournoi, qui est officiellement appelé les Internationaux de France, mais plus fréquemment Tournoi de Roland-Garros, a été créé en 1925. Avec l’Open d’Australie, Wimbledon et l’US Open, Roland-Garros est l’un des quatre tournois du Grand Chelem et le plus grand tour-noi de la saison de tennis sur terre battue.

23.00 Crush, l’amour chez les jeunes au temps du Covid Documentaire de Pierre Chassa-gnieux (2021) Huit jeunes gens racontent une histoire, leur his-toire, et aident à décrypter les rites et les codes de cette géné-ration parfois déconcertante. 0.40 OpinionS Librement CGSLB. 1.05 Vews 1.10 Stress en cui-sine Un tiramisu, ça se mérite ! Pré-senté par Bénédicte Deprez Deux candidats vont tenter de repro-duire à leur façon une recette imposée.

6.20 Emission pour la jeunesse 8.15 Courants d’Est Aventures en terres de légendes 8.45 Les té-moins d’Outre-mer 9.15 Dans votre région 10.15 Chroniques méditerranéennes Orange 10.40 Consomag 10.50 En-semble c’est mieux ! 11.35 L’in-fo outre-mer 11.50 12/13 12.00 12.20 13.00 Météo à la carte 13.55 Rex 16.15 Des chiffres et des lettres 16.50 La p’tite li-brairie Le Portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde 17.00 Slam 17.45 Questions pour un champion 18.30 Le 18.30 18.50 18.30, la suite 19.00 19/20 19.20 19.30 20.00 Vu 20.20 Plus belle la vie Feuilleton. Avec Laurent Kérusoré

21.10 Elections régionales françaises

Débat. Elections régionales 2021. Le grand débat des têtes de listes. Présenté par Elsa Bezin et Jérémy Chevreuil.

Les 20 et 27 juin 2021, la France vote pour renouveler ses conseillers régionaux et départements. C’est le premier renouvellement des régions depuis la réforme de 2016 et la création des nouvelles régions. Les antennes régionales propo-seront 12 débats consacrés aux élections régionales et territo-riales corses entre les têtes de listes désignées par les partis en lice. Les sortants seront-ils reconduits ? De nouvelles forces se manifesteront-elles ?

22.45 Barbara, elle et nous Documentaire Rarement une artiste aura construit un lien aussi fort, aussi exclusif, aussi passionnel avec son public que Barbara. 0.20 Des racines et des ailes Sur les sentiers du littoral, du Cap d’Antibes aux Calanques 2.25 La p’tite librairie 2.30 Baby Division, les adolescents soldats d’Hitler Documentaire

16.30 Emission pour la jeu-nesse 20.10 Culturebox l’émis-sion Magazine musical

21.10 Kassav’ à La Défense Arena Concert.

A l’occasion de ses 40 ans de carrière, le groupe Kassav’ in-vestit le Paris La Défense Arena pour un concert qui retrace les grandes étapes de sa carrière.

23.15 Kassav’ Pacific Tour Documentaire de Laurent Hasse (2019) 0.05 Jocelyne Béroard : L’intégrale Concert en Guade-loupe, 2018 2.20 Basique, le concert Christophe Willem

17.45 C dans l’air 19.00 C à vous 20.20 Passage des arts

20.50 La grande librairie Magazine littéraire. Présenté par François Busnel. Invité: Edgar Morin, pour «Leçons d’un siècle de vie» (Denoël).

Le 8 juillet prochain, le phi-losophe et sociologue Edgar Morin fêtera ses 100 ans, il transmet à ses lecteurs les enseignements tirés de son expérience centenaire.

22.25 C ce soir Talk-show 23.35 C dans l’air 0.40 C à vous 1.55 Passage des arts

19.20 TPMP : première par-tie Divertissement 20.35 Touche pas à mon poste !

21.20 HH Jean-Paul 2 Téléfilm biographique de John Kent Harrison (I/USA/PL, 2005). Avec Jon Voight, Cary Elwes, Christopher Lee. 1h40.

La vie de Karol Wojtyla, de son enfance en Pologne jusqu’à sa mort en 2005, en passant par son pontificat remarquable.

23.10 HH Jean-Paul 2 Téléfilm biographique (suite) (2005) 1.10 Vacances naturistes : vivre heureux sans se cacher Doc.

11.15 L’invité Magazine 11.25 Tout le monde veut prendre sa place 12.15 Questions pour un champion 13.00 Un si grand soleil Série dramatique 13.30 Journal (RTBF) 14.00 OPJ, Pa-cifique Sud Robinson et la vie sauvage Robinson et la vie sau-vage 15.45 Normandie : terre d’abondance 16.45 Le Point À quoi aura servi la crise d’Octobre? 17.45 Tendance XXI Express 18.00 64’, le monde en fran-çais, 1re partie 18.30 64’, le monde en français, 2e partie 18.50 L’invité Magazine 19.05 Les saisons de pique-assiette Gnocchi au panais, sauce ail noir 19.40 Tout le monde veut prendre sa place 20.30 Journal (France 2) 21.00 Le journal de Roland Garros

21.10 Echappées belles

Magazine. Le Québec sous la neige. Présenté par Sophie Jovillard.

Entre le charme historique de la ville de Québec, la folie des Québécois et l’aventure hivernale que représente une vie au grand air, c’est dans les forêts majestueuses de la Mauricie que se rend plus par-ticulièrement Sophie Jovillard. A mi-chemin entre Montréal et Québec, cette région s’étend du fleuve Saint-Laurent jusqu’à la forêt boréale. Pas moins de 5000 kilomètres de pistes, voies et sentiers sillonnent la forêt et les lacs gelés. La beauté de la Mauricie s’étale à perte de vue. Quand on la découvre pour la première fois, bien sou-vent c’est une révélation.

22.40 Journal (RTS) 23.10 Echappées belles Voyage de rêve en Thaïlande 0.35 TV5MONDE, le journal Afrique 1.10 HH Meurtres à Sarlat Téléfilm poli-cier (F, 2017). Avec Cécile Bois

5.20 HH Deux Drame de Filip-po Meneghetti (F/B/LUX, 2019). Avec Barbara Sukowa, Martine Chevallier, Léa Drucker 7.00 HH Skate Kitchen Drame de Crystal Moselle (USA/BRA/GB, 2018). Avec Rachelle Vinberg, Ardelia Love-lace, Nina Moran 8.40 HH Luce Drame de Julius Onah (USA, 2019). Avec Naomi Watts, Octavia Spen-cer, Kelvin Harrison Jr. 10.30 Tiger Documentaire sportif de Matthew Heineman, Matthew Hamachek (2021) 11.55 Tiger 13.30 A fleur de boules Court métrage (F, 2020) 13.40 La Flamme 15.10 Tinder surprise Court métrage (F, 2019) 15.25 HHH Le Mans 66 Drame de James Mangold (USA, 2019). Avec Matt Damon, Christian Bale, Caitriona Balfe 17.50 La boîte à cartoons 18.50 HH Ma belle-famille, Noël et moi Comédie romantique de Clea DuVall (USA/CDN, 2020). Avec Kristen Stewart, Mackenzie Davis, Mary Steenbur-gen

20.30 HH Color Out of Space

Film d’horreur de Richard Stanley (USA/P/MAL, 2019). Avec Nicolas Cage, Joely Richard-son, Q’orianka Kilcher. 1h51.

Les Gardner viennent d’emmé-nager dans une ferme à la campagne qu’un événement improbable survient. Une mé-téorite s’écrase dans leur jardin, dans une lumière surnaturelle. Bientôt, la propriété est le théâtre de phénomènes aussi mystérieux qu’inquiétants, qui intriguent un hydrologiste employé sur le chantier d’un barrage.

22.15 HH The Empty Man Film Thriller (USA, 2020) 0.30 City on a Hill 2.20 HH Enragé Thriller de Derrick Borte (USA/GB, 2020). Avec Russell Crowe, Caren Pistorius, Jim-mi Simpson 3.50 The Wave Film de science-fiction (USA, 2019)

5.00 RTL – De Journal 5.30 Té-lé-achat 6.30 Emission pour la jeunesse 8.15 La boutique 9.30 Shopping Hours 10.45 La boutique 13.45 Shopping Hours Tous vos produits préfé-rés pour la cuisine, la salle de bain, votre voiture, votre bien-être, bref de quoi améliorer votre vie au quotidien, tout cela présenté en détail. 15.55 Les experts : Manhattan Mise en scène L’immeuble maudit 17.30 Magnum Tous pour un Bateau à vendre 19.10 Les experts Là où tout a commencé

20.00 Chicago Fire

Série. Avec Jesse Spencer, Taylor Kinney, Monica Raymund. La mutation (Saison 6, épisode 6/23).

Les pompiers de la caserne 51 interviennent sur un incendie dans un restaurant. Pendant l’intervention, Kidd entend les appels au secours d’une femme. Secondée par Casey, elle se précipite dans l’établis-sement et parvient à sauver la malheureuse et son bébé. A son retour à la caserne, Kidd apprend par courrier qu’elle est transférée au bureau des rela-tions publiques. Cette nouvelle inattendue la contrarie beau-coup, ainsi que ses coéquipiers.

20.50 Chicago Fire Série. Avec Jesse Spencer, Taylor Kinney, Mo-nica Raymund. L’héritage d’une vie (Saison 6, épisode 7/23). Au cours d’un sauvetage, Brett a du mal à prendre la bonne décision. Pour impressionner Lily, Otis fait tout pour que l’ouverture du Molly’s soit une réussite. 21.45 Homeland Jeux d’alliance. Avec Claire Danes, F. Murray Abra-ham, Mandy Patinkin Convictions profondes 23.40 Kaboom A la rencontre d’Hermann, le sanglier des Ardennes. Présenté par Thibaut Fontenoy 0.10 Télé-achat

6.00 OUFTivi 20.00 JT 19h30 avec interprétation en langue des signes 20.40 CQFD (Ce Qui Fait Débat) Débat

21.10 HHH Quand Harry rencontre Sally. Comédie sentimentale de Rob Reiner (USA, 1989). Avec Billy Crystal, Meg Ryan, Carrie Fisher. 1h29.

A la fin des années 60, Harry et Sally viennent de terminer leurs études. Harry profite de la voiture de Sally pour retour-ner sur la côte Est. En chemin, il tente de la séduire, elle le repousse. Cinq ans plus tard, ils se croisent par hasard dans un avion.

22.40 Demain est un autre jour Court métrage (2018) 23.00 HH Flash Court métrage (2018). Avec Adel Bencherif, Guil-laume Delorme, Dali Benssa-lah 23.20 Corée du Nord. Les hommes du dictateur Docu-mentaire de Marjolaine Grappe (2018) 0.20 En quête de sens Il était une foi 0.50 JT 19h30 avec interprétation en langue des signes

8.15 Shopping Hours 9.45 La boutique 11.45 Shopping Hours 13.45 La boutique 15.00 Les mamans Vive les papas 16.35 La villa des coeurs brisés 18.25 Objectif reste du monde 19.15 Chasseurs d’appart’

20.10 Cauchemar en cuisine : que sont-ils devenus ? Docu-mentaire. Marseille / Hyères. Présenté par Philippe Etchebest.

Le chef Philippe Etchebest revient à Marseille retrouver Sandrine, Aline et Sabrina. Il fait un bilan de son interven-tion. Lors de sa venue, il avait dû faire face au caractère bien trempé d’Aline, la serveuse, et s’était retrouvé face au désarroi le plus total de Sandrine, la patronne. Philippe Etchebest se rend ensuite à Hyères, auprès de Vanessa et Stéphane. Entre eux, il n’y avait plus de communication.

21.20 Discover 22.30 Valor Le secret de Perseus. Avec Christina Ochoa L’effet domino 0.10 Objec-tif reste du monde 1.15 Luna Park 3.15 Télé-achat

7.10 Petits secrets entre voi-sins 8.45 Grey’s Anatomy 10.10 Télé-achat 11.15 Petits secrets entre voisins 12.30 H Ma fa-mille sous surveillance Téléfilm de suspense (USA, 2018) 13.55 Familles nombreuses : la vie en XXL 15.40 Grey’s Anatomy 17.55 Desperate Housewives

20.15 H (S)ex List Comédie de Mark Mylod (USA, 2011). Avec Anna Faris, Chris Evans, Ari Graynor. 1h46.

Ally perd son petit ami et son emploi dans la même journée. Il ne lui reste même pas ses illu-sions, car elle apprend dans un magazine que le total de ses amants compromet fortement ses chances de se marier. Elle décide de retrouver ses anciens compagnons.

22.00 HH American Pie 2 Co-médie (USA, 2001) 23.40 Pas-cal, le grand frère 0.45 Appels d’urgence

21.00 Le journal de 21 heures

21.10 Les visiteurs du soir Ma-gazine. Présenté par Jim Nejman.

Au programme, confrontation des points de vues, de l’actua-lité décalée et un grand invité.

23.00 Le journal de la nuit 23.15 Game On

5.00 Orain : Beethoven et le secret des chants écossais 6.05 X :enius 6.30 Rituels du monde 7.05 GEO Reportage 7.50 Le Danemark sauvage 8.35 Invi-tation au voyage 9.25 Un jour en Espagne 10.55 Espagne, la femme qui sauvait les chevaux 11.40 Les routes qui tutoient la mer 12.50 Arte journal 13.00 Arte Regards 13.35 HHH Ka-gemusha, l’ombre du guerrier Drame d’Akira Kurosawa (J/USA, 1980). Avec Tatsuya Nakadai, Tsu-tomu Yamazaki, Kenichi Hagiwara 16.30 Rituels du monde Éthio-pie : sauter dans la vie d’adulte. 16.55 Invitation au voyage À Monaco, Francis Bacon sort le grand jeu 17.45 X :enius Com-ment bien entretenir nos dents 18.10 Planète sable 18.55 Pla-nète sable 19.45 Arte journal 20.05 28 minutes

20.55 HHH Le nom des gens

Comédie de Michel Leclerc (F, 2009). Avec Sara Forestier, Jacques Gamblin, Zinedine Soualem. 1h36.

Arthur, la quarantaine, spécia-liste des épizooties, est invité à une émission de radio pour débattre des risques de grippe aviaire. Une jeune standar-diste, Bahia, l’apostrophe sur le plateau. Arthur la rattrape. Il propose de lui expliquer ses raisons, elle lui suggère plutôt de coucher avec elle.

22.35 Aux arts citoyennes ! : De l’impressionnisme à l’abs-traction Documentaire de Su-sanne Radelhof 23.30 Aux arts citoyennes ! : De la Nouvelle Vision à l’avant-garde fémi-niste Documentaire de Susanne Radelhof 0.25 HH Bergers et bouchers Drame (2016). Avec Steve Coogan, Andrea Risebo-rough 2.05 Avortement : les croisés contre-attaquent Do-cumentaire d’Alexandra Jousset, Andrea Rawlins-Gaston (2017)

één12.00 Lentebeelden. En di-rect 14.45 Sporza : Baloise

Belgium Tour. En direct 17.20 Clips 17.30 Eagles – kings of the skies 18.00 Het Journaal Update. En di-rect 18.15 Dagelijkse kost 18.30 Blokken 19.00 Het journaal. En di-rect 19.40 Iedereen beroemd 20.10 Thuis 20.40 Buurman, wat doet u nu ? 21.20 De Campus Cup 22.10 Het EK van de Duivels 22.50 Het journaal laat. En direct 23.20 Spor-za : Hockey 23.40 Sporza : Road to UEFA Euro 2020

Ketnet6.10 Clangers 15.25 ROX 15.55 Mush-Mush & les

Champotes 16.50 Helden 17.05 Nachtraven 17.15 Oma en Oma 17.30 Hoodie 17.55 Karrewiet 18.10 Kosmoo 18.35 De Hoppers 18.50 Karrewiet 19.05 De regel van 3S 19.30 De Blacklist 19.45 La méthode Flore 20.00 Slotconcert Koningin Elisabethwedstrijd Piano 2021. En direct 22.00 Het journaal met VGT 22.45 Programma onder-breking

Canvas 9.00 Lentebeelden. En direct 15.30 Ketnet Ju-

nior 19.00 Rolkrant. En direct 19.15 Het EK van de Duivels 20.00 Ter-zake. En direct 20.35 De afspraak. En direct 21.20 America First, le bi-lan 22.20 Efterforskningen 23.55 Het weer

VTM13.35 Familie 14.15 Witte-kerke 15.20 Franklin &

Bash 16.45 Spoed 17.50 Border Security America’s Frontline 18.15 Echte verhalen : De buurtpolitie 19.00 VTM Nieuws 19.55 Het weer 20.05 Lisa 20.35 Familie 21.10 Met Vier in Bed 21.55 Axel Opgelicht ! 23.05 Code 37, affaires de mœurs

VTM 27.05 My Kitchen Rules 12.45 Top Chef Junior

13.35 Bride & Prejudice : The For-bidden Weddings 14.50 House Rules Australië 16.05 Hell’s Kitchen USA 16.55 Le tourbillon de l’amour 18.00 Summer Bay 18.25 Animaux déchaînés 19.00 Ambu-lance Australia 19.55 De Pfaff’s 20.35 The Big Body Hotel 21.35 Rich Holiday, Poor Holiday 22.30 De Scheetjes : bouwen op Bonaire 23.25 Ambulance Australia

Play48.15 Urban BBQ 8.40 Gin & Tonic : Around the World

in 80 Gins 8.55 Ellemieke’s KIDchen 9.10 Het Blok Nieuw-Zee-land 12.05 Komen eten 15.50 It’s Aperotime Somewhere in the World 16.00 Nuances 16.20 Tot op de Graat 16.40 Veggie 16.55 Huizenjagers 17.50 Expeditie Ro-binson 18.55 Komen eten 19.45 Huizenjagers 20.35 Blind Gekocht 21.40 Match Van De Waarheid 22.30 De Douane In Actie

19.55 Les experts Série. Garde des corps

20.50 Hercule Poirot Série. Avec David Suchet, Hugh Fraser, Pauline Moran. Guépier (Saison 3, épisode 5/11).

Poirot et Hastings se joignent à Japp pour passer l’après-midi dans une fête foraine.

2.00 Programmes de la nuit

28

Le Soir Mercredi 9 juin 2021

28 baptême de l’artA

RCH

ÉOLO

GIE

Trois raisons de se lancer dans uneactivité culturelle avec les enfants. A Coxyde,l’abbaye des Dunespropose une toutenouvelle« smart-balade ».

Chez les moines

Le musée est vraiment chouette à visiter(le prix d’entrée comprend le dehors etle dedans) : une belle collection archéo-logique et des trouvailles en tout genre,faites sur les lieux mêmes, occupent lessalles où de petites animations interac-tives livrent des infos sur la vie quoti-dienne à l’abbaye. Parmi elles, un rienflippante, la salle à manger des moines(alignés derrière leur longue table, effetde surprise assuré) ou celle où chacund’entre eux prend la parole tour à tour(en français), quand on clique sur l’écrantactile, pour expliquer son rôle dansl’abbaye, ses journées, ses espoirs, savie. On termine par l’apothéose : audernier étage, une gigantesque ma-quette de l’abbaye en Lego se dressesous les combles. Prévoyez un bonquart d’heure : chaque bouton pressoirillumine une zone particulière – la cui-sine, la bibliothèque, les chambres, etc.

2Dans le coin

Dans les alentours, on notera que laferme Ten Bogaerde, avec sa vastegrange, à Coxyde, était une anciennedépendance de l’abbaye. Qu’une cha-pelle moderne, à St-Idesbald, est dédiéeà la mémoire du troisième abbé desDunes, mort en l’abbaye. Que depuis le5 avril, enfin, on peut visiter ce jolimonument de Coxyde qu’est le moulinsud de l’Abbaye, où Patrick Geryl, lemeunier, se fait une joie d’accueillir ànouveau les visiteurs, dans le respectdes mesures en vigueur. Et puis un petitpréambule : dès les vacances d’été, lethème « signes et symboles » sera mis àl’honneur dans le musée. Que signi-fient-ils ? A qui étaient-ils destinés ? Grâce à des pièces de collection jamaismontrées au public et provenant de laréserve du musée, on tentera de ré-soudre quelques-uns des mystèresnimbant la grande dame des Dunes…

3Sur le GSM

L’expérience Au temps où les animauxparlaient mêle donc la balade dans lesruines avec une série de petites vidéosà visionner sur smartphone à diversendroits du parc. Huit au total, d’unedurée de 5 à 17 minutes, certaines pourenfants à partir de 5 ans, d’autres pourles plus grands, mais dont deux seule-ment sont en français : Où est Idesbald ?et L’histoire de Margaretha Ghoysprennent vie grâce à la conteusebruxelloise Julie Boitte, autrice despectacles solo comme Celle qui avaitune plume ou Antre(s). Bon et la réalitévirtuelle alors ? En six endroits précis,un QR code à scanner vous délivre unereprésentation de l’abbaye à la fin duXVe siècle. C’est sympa à regarder,plutôt sur le smartphone ou la tabletteque dans le casque VR, l’applicationétant sujette à quelques bugs.

1

A la mer, au Moyen Age

Regarder des vidéos sur

smartphone OK, mais

courir dans les ruines,

c’est bien aussi.

© TEN DUINEN.

JULIE HUON

Le festival du conte Au temps oùles animaux parlaient est unetradition annuelle au musée de

l’abbaye des Dunes. Pour cette édition2021, aux conditions de visite toujoursun peu particulières même si la pres-sion se relâche doucement, l’équipe dumusée a imaginé une smart-balade aucours de laquelle les visiteurs aurontbesoin d’un smartphone et d’uneconnexion 4G. Eventuellement d’écou-teurs et, pour les plus aventureux, d’uncasque Google Cardboard – on en vendà l’accueil si besoin mais on vous vavous expliquer dans une minute pour-quoi ce n’est absolument pas nécessaire.

Le parcours commence donc à l’exté-rieur, sur le site de l’une des plus majes-tueuses abbayes du Comté de Flandre(ermitage en 1107, abbaye en 1127,ordre bénédictin en 1127, cistercien en1138). Dans les ruines, entre les murs debriques, les colonnettes, les bases de pi-liers, on découvre le rôle que jouait cha-cun des anciens bâtiments et le modede vie des moines.

Outre l’animation sur smartphone ouen réalité virtuelle, on apprend que cesderniers prenaient quand même pasmal de bon temps entre la messe et lesprières : ici, ils jouaient aux quilles, aucroquet et à la boule plate, où l’on utiliseune boule semi-ronde qui ne suit pasune ligne droite mais une courbe. L’an-cêtre du « pierbol », un jeu qui n’a ja-mais vraiment passé la frontière lin-guistique, qu’on découvrira en rentrantà la maison, devant une St-Idesbaldbien fraîche (en vente à l’abbaye).

Musée de l’abbaye des Dunes, A.Verbouwelaan

15, 8670 Coxyde. Entrée : de 2 à 7 euros (smart-

balade incluse). Chaque premier samedi du mois,

entrée gratuite sur réservation. Infos, tickets et

réservations : www.tenduinen.be/

petite gazetteSpectacle théâtral…L’abbaye d’Orval fêtait l’an dernierles 950 ans de sa fondation. Cetété, un oratorio théâtral sera jouédans le cloître médiéval de l’ab-baye trappiste. Autre manifesta-tion artistique, Partition cister-

cienne, de l’artiste peintre Chris-tian Jaccard, pourra être admiréedans le musée situé sous l’égliseactuelle. L’oratorio, intitulé L’or du

val et mis en scène par AntoineJuliens, réunira plus de 80 profes-sionnels et amateurs : comédiens,artistes lyriques, instrumentisteset chœur. Il retracera l’histoire del’abbaye depuis 1070. Six repré-sentations sont prévues, du 24 au30 juillet.

… à l’abbaye d’OrvalPartition cistercienne a été spécia-lement créée par l’artiste françaisChristian Jaccard pour les 950 ansde l’abbaye. Ce dernier a utilisé latechnique de combustion muralesur l’entièreté de la voûte du18e siècle située sous la croisée dutransept de l’église. « L’œuvre s’ins-pire des arceaux repérés dans l’an-cienne architecture romane etceux en demi-cintre des vitrauxde l’église », explique M. Jaccard.Le visiteur pourra contemplercette représentation de l’art sacrécontemporain en empruntantl’aile du 16e siècle, exhumée l’andernier. Il accédera ensuite au mu-sée situé sous l’église. BELGA

Dixit« Qu’est-ce que la richesse ? Il enest pour qui une vieille chemiseest déjà une fortune. Un autre setrouve pauvre avec dix millions.Au fond, il ne s’agit que d’une si-tuation. »FRANZ KAFKA

La plus chère pièceUne pièce de monnaie américainede collection en or a été venduemardi 18,87 millions de dollarslors d’une vente organisée par lamaison d’enchères Sotheby’s àNew York, un record. Cet exem-plaire qui fait partie de la dernièresérie de pièces en or, dites« Double Eagle », frappée par laMonnaie des Etats-Unis en 1933,devient ainsi la pièce la plus chèredu monde, devant le dollar en ar-gent « Flowing Hair » (1794) ven-du 10 millions de dollars en 2013.La pièce représente l’image d’unefemme incarnant la liberté d’uncôté et un aigle en vol de l’autre,dessinés par le sculpteur améri-cain Augustus Saint-Gaudens. Ellen’a jamais été mise en circulation,le président américain del’époque, Franklin Roosevelt,ayant entamé la fin de la converti-bilité de la monnaie américaineen or. Les Etats-Unis n’ont plus ja-mais frappé de pièces en or par lasuite, hormis pour des séries limi-tées de collection. AFP

TV et langage ne font…Les jeunes enfants exposés à la té-lévision pendant les repas de fa-mille ont en moyenne un niveaude langage plus faible, montreune étude française publiée mar-di, qui invite à réfléchir aux usagesdes écrans plus qu’au temps d’ex-position. « On voit que l’implica-tion des parents et la façon donton se sert des écrans sont très im-portantes, il ne faut pas se focali-ser uniquement sur la quantité »,souligne Jonathan Bernard, cher-cheur à l’Inserm et co-auteur prin-cipal de l’étude.

Un « baby-boom » chez les antilopes saïgasUn drôle de museau dépasse des herbes des vastes steppes arides duKazakhstan : ce nouveau-né saïga témoigne du récent baby-boom ausein de cette espèce d’antilopes qui avait tutoyé l’extinction. Il y a sixans, les saïgas semblaient presque condamnés, décimés par une bacté-rie qui avait tué quelque 200.000 bêtes. (PHOTO : AFP)

… pas bon ménageLes auteurs ont suivi pendant desannées 1.500 jeunes enfants endemandant aux parents si la TVétait allumée pendant les repas,avec quelle fréquence, ainsi que letemps total passé par les enfantsdevant la télévision, l’ordinateurou les jeux vidéos. Ils ont parallè-lement évalué le développementde leur langage. « L’exposition à laTV pendant les repas est toujoursassociée à des scores de langageplus faibles », à tous les âges étu-diés, conclut l’article, paru dans larevue Scientific Reports. AFP

Un hiver morose…Le nombre de nuitées hôtelièresen Suisse a chuté de 26,4 % du-rant la saison d’hiver a annoncémardi l’office fédéral de la statis-tique (OFS), en raison de l’effon-drement de la demande des tou-ristes étrangers. Selon ses estima-tions, le nombre de nuitées hôte-lières durant la saison d’hiver, quis’étale entre novembre et avril,s’est limité à 9,4 millions, soit unebaisse de plus d’un quart. La de-mande étrangère a dégringolé de70,1 % par rapport à la saison d’hi-ver précédente, pourtant écour-tée avec le premier confinementet le gel des voyages.

… pour les hôtels suissesLa demande de la clientèle suissea en revanche grimpé de 16,5 %,bondissant en particulier dans leTessin, le canton italophone ausud du pays qui compte parmi lesdestinations favorites des Suissespour les excursions et vacances aupays. Le nombre de nuitées dansce canton s’est ainsi accru de88,4 % durant la saison d’hiver.Les nuitées hôtelières ont cepen-dant reculé dans toutes les autresrégions touristiques du paysdurant cette saison où les hôtelsfont habituellement le plein grâceà l’afflux de touristes étrangers.Les grandes villes ont enregistréles plus fortes baisses, notammentà Genève, Zürich et Bâle. AFP

Une nouvelle espèce…Un énorme dinosaure dont desfossiles avaient été découverts en2006 en Australie, a formellementété identifié comme le spécimend’une nouvelle espèce nomméeAustralotitan cooperensis, et l’undes plus grands animaux connus àavoir foulé la surface du globe. Cedinosaure appartient au groupedes titanosaures qui a vécu il y après de 100 millions d’années. Ona découvert des spécimens de cegroupe de dinosaures herbivoresau long cou sur tous les conti-nents. On estime qu’il mesurait de5 à 6,5 mètres de haut et de 25 à30 mètres de long.

… de dinosaure identifiée« Si on se fie aux comparaisons detaille des membres, ce nouveau ti-tanosaure fait partie des cinq plusgrands au monde », a déclaré Ro-byn Mackenzie, de l’EromangaNatural History Museum, dans lesud-ouest de l’Etat du Queens-land. Les os fossilisés avaient étédécouverts en 2006 dans uneferme, à un millier de km à l’ouestde Brisbane. Cette découverteavait d’abord été tenue secrètealors que les chercheurs réali-saient le chantier de fouilles. Lesquelette fut exposé au public en2007. Le plus grand dinosaureconnu à ce jour est le « Titan dePatagonie », découvert en Argen-tine et décrit en 2017. AFP

© J.R.

TOUS EN SALLE !Une trentainede films à l’affichedès ce mercredicinéma p. 4-13

marché de l’art ARTS ASIATIQUES ET CÉRAMIQUE CHEZ LEGIA. P. 39

www.lesoir.be/madMercredi 9 juin 2021

Page 2 Mercredi 9 juin 2021 Mad

LES TOPS DE LA

Bon, cette fois, ça commence àse dégager. Le ciel est bleu, lesmasques s’effacent, les salles decinéma et de spectacles rouvrentleurs portes… On va donc profi-ter de ce qui nous est désormaispermis mais on n’en est pasencore à tout oublier et à vivrecomme si le virus n’avait jamaisexisté.Du coup, juste pour s’amuser oupour éviter un petit retour dedéprime, chaque mercredi, nousvous proposons quelques mi-nutes de pur plaisir à savourersur YouTube, Dailymotion etautres plateformes. Pour retrou-ver la pêche quand le moral esten berne.Cette semaine, faisons preuved’un peu de sérieux et de com-passion envers les milliers d’étu-diants plongés dans leurs révi-sions. Pour ceux qui se préparentà passer leur examen d’anglais,voici donc une petite session de

rattrapage qui pourrait se révélerbien utile. À ma gauche, Rudy,étudiant sympa, un peu je-m’en-foutiste et surtout vraiment, maisvraiment très très nul en anglais.À ma droite, Camille, sa prof quiva tenter de lui faire comprendrele minimum minimorum des basesde la langue de Shakespeare etde Mister Bean.Rudy, c’est Rudy Milstein, auteuret acteur principal du spectacleLes malheurs de Rudy, dont laséquence est extraite. La prof,c’est Camille Cottin, la génialecomédienne de Dix pour cent quitente désespérément d’expliquerà son élève que « I will wouldliking to be », ça ne veut stricte-ment rien dire. Peine perdue,notre Rudy ne pige que dalle etCamille va finir par exploser.Mais surtout, ne manquez pasl’ultime tentative de Rudy pourregagner l’estime de sa prof. Unrégal. Et bonnes révisions !

Revoir ses bases d’anglais avec Camille Cottin

LE PETIT MOMENT QUI FAIT DU BIEN

★★★

Ce 12/6 au Rideau de Bruxelles. Le 7/7 au

festival Vacances Théâtre à Stavelot.

Vincent Marganne assume unrécit courageux en cette ère derevendications décoloniales. Misen scène par Serge Demoulin etaccompagné par Edson Anibal, ilcompose avec pudeur les contra-dictions du « Muzungu » (hommeblanc) d’Afrique. Né au Burundi,l’auteur et comédien n’appuie rienmais esquisse des pans de vie,revient sur le massacre des Hutusen 1972, dessine une époquedéformée par ses souvenirs...

CATHERINE MAKEREEL

Souvenirsd’un « Muzungu »

SCÈNES

★★★

Garbage :

« No Gods,

No Masters »

(Infectious).

Après lapause de2005 à2012,

Garbage a repris goût aux tour-nées et aux enregistrements.Cinq ans après Strange LittleBirds, voici le septième album dugroupe du Wisconsin toujoursmené par l’Écossaise ShirleyManson. No Gods, No Masters estfidèle au style 90’s très électro-rock de Garbage qui aime bienfurieusement bastonner. Surl’édition de luxe, huit titresviennent s’ajouter dont les re-prises de « Starman » de Bowie et« Because the Night » de PattiSmith/Springsteen. Ça secoue etc’est fait pour la scène !

THIERRY COLJON

Garbage, ni dieuxni maîtres

ROCK ET VARIÉTÉS

Du 11 juin

au 2 juillet.

Après desmois despectaclesen strea-ming, LaMonnaieretrouve

son public ce vendredi ! Au pro-gramme : Tosca de Puccini vue àtravers le regard du metteur enscène espagnol Rafael R. Villalo-bos, invité pour la première foispar l’institution bruxelloise. Untalent à suivre, qui propose uneversion imprégnée de l’univers dePasolini. À la direction musicale :Alain Altinoglu.

G.My

Infos : www.lamonnaie.be

Tosca et le retourdu public à La Monnaie

CLASSIQUE

★★★

De Jacques Nahum.

Intégrale (26 épisodes

de 55 mn). Version

restaurée HD Kobo

Films, INA, Warner.

Alors qu’Omar Sydébarque à nou-veau en gentle-

man cambrioleur sur Netflix pourune deuxième saison dès le11 juin, voici une madeleine deProust, en version restaurée HD,pour ceux qui ont craqué pourl’élégance de Georges Descrières,interprète iconique d’ArsèneLupin dans la série des années70. « C’est le plus grand, le pluscharmant, le plus élégant, avecses gants ou bien sans ses gants,ah, l’Arsène… », chantait JacquesDutronc. Cinquante ans avant laproduction américaine, le hérosde Maurice Leblanc faisait déjàles belles heures du petit écran.

FABIENNE BRADFER

Arsène Lupinil y a 50 ans

DVD

Mad Mercredi 9 juin 2021 Page 3

SEMAINEcinéma

Nouveaux films et reprises P. 4 à 13

musiquesPrudence sort « Beginnings » P. 21

scènesFestival « Hopla » partout en ville P. 28

artsEx Africa au Musée du quai Branly P. 30-31

marché de l'artTrois ventes à la Galerie Athena P. 31

lesommaire

★ un peu ★★ beaucoup ★★★ passionnément★★★★ à la folie ❍ pas du tout

Cette fois, ça y est. C’est ce mercredi que ça se passeenfin. Après des mois où l’on a regardé son écrand’ordinateur, son smartphone ou ses voisins par lafenêtre, on peut enfin se retrouver dans une sallepour partager l’expérience d’un film, d’un spectacle,d’un concert. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Loin delà. Il faudra encore attendre pour les grandesembrassades et les rires à gorge déployée qui nes’étouffent pas dans le masque. Mais il y aura déjà leplaisir de l’attente, des regards que l’on croise enentrant dans la salle, de ces moments en équilibreoù les uns chuchotent tandis que d’autres inter-pellent une connaissance à l’autre bout de la rangéecomme s’ils étaient à la maison. Et puis ce silencequi s’installe d’un coup, le noir qui se fait, les pro-jecteurs qui s’allument et la vie qui surgit, là, devantnous. Sur l’écran ou sur la scène. Mais devant unpublic qui, soudain, se retrouve uni, même séparépar des fauteuils vides. Et qui regarde dans la mêmedirection, oublie le réel pour se laisser embarquerdans un autre monde. Le temps d’un film, d’unspectacle, d’un concert. Un temps enfin retrouvé.

LE BONHEUR DE PARTAGERUN TEMPS RETROUVÉ

Jean-MarieWynantsRESPONSABLE

DU MADl’édito

Jusqu’au 11 juillet au Musée du Quai Branly

à Paris, www.quaibranly.fr

Alors que l’Occident a longtempsvu l’art africain classique commeun art « primitif » avec tout ce quecela suppose de clichés, decondescendance et de sentimentde supériorité, ce parcours conçupar Philippe Dagen entend mon-trer comment cet art revit aujour-d’hui à travers la création contem-poraine occidentale et africaine.Une exposition pleine de surprisesmais aussi et surtout de question-nements, de réflexions etd’œuvres remarquables.

JEAN-MARIE WYNANTS

« Ex Africa »au Quai Branly

ARTS P.30-31

« Jukhee Kwon : saisir l’instant »,

Lee-Bauwens Gallery, jusqu’au 26 juin.

0475 411 963, http://artloft.eu

La Lee-Bauwens Gallery a pourobjectif de nous faire découvrirdes artistes coréens. L’expositionde ce début d’été présente le trèsfin travail de Jukhee Kwon (née àSéoul en 1981) : majestueusesinstallations et sculptures-livresqui prennent des formes pleineset vigoureuses. « On n’a jamais euun tel succès, un peu comme unfilm d’auteur qui aurait trouvé unlarge public », commente GilBauwens : « Le travail sur papiern’est pas rare, mais elle dépassel’anecdote. On a l’impression queles mots s’évadent. »

ALIÉNOR DEBROCQ

Livres en liberté

MARCHÉ DE L’ART P.32

SimonSpruytraconteNapoléon

+ Eva Björk Ægisdottir, IainLevison, Stefania Auci, TimoteiSergoi, Laurent Chalumeau...

DANS LES LIVRES DU SOIR DU SAMEDI 12 JUIN

HORAIRES DÉCALÉS, SÉANCES DÉMUL-TIPLIÉES, CHANGEMENTS DE DERNIÈRE

MINUTE.... RETROUVEZ TOUTE LAPROGRAMMATION DE CETTE RENTRÉECINÉMA SUR WWW.CINENEWS.BE

Page 4 Mercredi 9 juin 2021 Mad

Les films sortis l’automne dernier rCoupés dans leur élan à cause du deuxièmeconfinement, des films oscarisé, césarisé,familiaux, d’action, mélancomique s’affichent à nouveau dès le 9 juin. Ne les ratez pas. C’est que du bonheur.

★★★

De Thomas Vinterberg, avec Mads

Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars

Ranthen, Magnus Millang, 115 mn.

« Qu’est-ce que la jeunesse ? Unrêve. Qu’est-ce que l’amour ? Lecontenu du rêve » (Søren Kierke-gaard).Un jour, sans crier gare, on al’impression que le train de lavie est parti sans nous. Que nos« belles années » d’insouciancesont derrière nous et que lereste de notre existence nepourra être que subie. Profes-seurs dans une école secondaire,Martin (Mads Mikkelsen), Tom-my (Thomas Bo Larsen), Nikolaj(Magnus Millang) et Peter (LarsRanthe) en sont exactement àce stade. « Est-ce que je suisdevenu chiant ? », lance ainsiMartin à un dîner. « Je ne saispas comment j’ai fini commeça. »Alors, pour pimenter leur quoti-dien, retrouver le goût de la vie,ils décident d’appliquer la théo-rie du psychologue norvégienFinn Skårderud selon laquellel’homme est né avec un tauxd’alcool dans le sang qui présen-terait un déficit de 0,5 g/ml. Leplan pour pallier ce « manque » ?Boire un peu, tous les jours, dès

le matin, pour rendre l’existenceplus douce. Une expérienceévidemment risquée…Dans un subtil équilibre entredrame et comédie, ThomasVinterberg livre un film réalistesur la vie, ses tracas, ses joies,ses peines et les ressources quenous pouvons tous trouver poursurmonter les choses qui sepassent mal. Une fois encore leréalisateur danois se positionnecomme un fin analyste de lasociété. Il parle de grandesthématiques avec humanisme etréalisme sans jamais tomberdans la démonstration.« J’ai démarré ce projet mû parune sorte de fascination juvénilepour l’alcool et ce qu’il a permisd’accomplir dans l’Histoire, nousexplique ainsi le réalisateur.C’était au départ une célébrationde l’alcool. Mais même si, sousson influence, de grands hommesont réalisé de grandes choses, ilne fallait pas oublier que l’alcoolest aussi responsable de nombreuxdécès, qu’il détruit des familles,provoque des drames sociaux… Endéveloppant le projet, il est devenuclair que le film devait surtout êtreune ode à la vie. Pas au fait d’êtrevivant, mais bien de vivre pleine-ment. Mes héros ont perdu toute

Drunk Une ode à la vie selon Thomas Vint

★★★

De Ruben Alves, avec Alexandre Wetter,

Pascale Arbillot, Isabelle Nanty, 107 mn.

Après le succès de La cage dorée,le Franco-Portugais Ruben Alvesréussit joliment le passage dudeuxième film en racontantl’histoire d’Alex qui, à 9 ans,rêvait de devenir Miss France etqui, 15 ans plus tard, grâce à unerencontre inattendue, va concou-rir à cette fameuse élection encachant son identité de garçon.Un conte de fées, en somme, oùAlves, très inspiré par l’universd’Almodovar, interroge le féminin,le droit à la différence, l’impor-tance de trouver sa place. Il éviteles clichés, le militantisme debase pour nous emmener entrerire et larmes, via un brassage decultures et de genres, dans unjoyeux chaos amical de brascassés où tendresse et désespoirtissent des liens de vie boulever-sants.Au centre du film, l’androgyneAlexandre Wetter, magistral debout en bout, émouvant dans saféminité assumée. De son per-sonnage, le jeune acteur rencon-tré au Festival du film franco-phone à Namur en octobre 2020nous avait dit : « Quand ce petitgarçon dit vouloir devenir MissFrance, il le dit de manière spon-tanée, sans s’attendre à êtrejugé. Du coup, la vie ne l’a pasépargné, et il est allé vers où lasociété lui a demandé d’aller. Et il

n’est pas forcément plus heu-reux. Quand il décide de revenirà son rêve d’enfant, c’est un lourdtravail. En même temps, ce per-sonnage est fort car il retrouvecette espèce de pureté. » Il avaitajouté : « Je le connais comme unpetit frère. Comme si j’avaisexpérimenté avant lui quelquechose – j’étais un enfant fragile,en questionnement –, mais je n’aipas du tout la même vie. Onn’est pas pareils car c’est unpersonnage qui traverse unepériode dense, moi non. J’ai euplus de chance que lui. » Manne-quin révélé par Jean-Paul Gaul-tier en talons aiguilles et guê-pière lors du défilé Printemps-Eté2016, Alexandre Wetter a uncharisme fou en reine de beauté,ce qui lui vaudra une nominationpour le César du meilleur espoir.Il nous avait avoué que ce film luiavait « permis de clore un cha-pitre de ma vie. Là, j’ai 30 ans,j’ai coupé mes cheveux, le filmm’a permis de laisser place àautre chose, en ayant plus d’es-pace pour l’accueillir. » Autour delui, de jolis portraits hauts encouleur comme Lola, l’ami traves-ti d’Alex, incarné avec brio parThibault de Montalembert (ve-dette de la série Dix pour cent).Miss, sorti en mars en DVD,mérite l’expérience de salle pourprofiter pleinement de ce belhommage aux femmes.

FABIENNE BRADFER

Miss interroge jolimentle féminin

LES

RE

PR

ISE

Scinémas

Mad Mercredi 9 juin 2021 Page 5

omne dernier reviennent

curiosité, tout appétit, ils sontenfermés dans leurs habitudes etils vont combattre cela avec l’al-cool. C’était l’ambition majeure duscript et cela a pris tout son sensquand ma fille cadette, Ida, estdécédée (dans un accident devoiture en Belgique, NDLR) alorsque nous étions en plein tour-nage. »Une ambition que Vinterbergremplit pleinement. Grâce à uncasting hyper juste, on se prend

complètement dans l’histoire deces quatre profs en pleine crise.On croit au départ que cette expé-rience sera drôle, mais très vite oncomprend les enjeux réels. Maisloin d’être plombant, Drunk parlede l’ivresse de vivre, et donneespoir.Skål !*

GAËLLE MOURY

▶ *« Santé ! » en danois (et aussi en

norvégien et en suédois).

Une ode à la vie selon Thomas Vinterberg

★★

De et avec Nicolas Maury, Nathalie Baye,

Arnaud Valois, Laure Calamy, 110 mn.

Nicolas Maury, l’inimitable Hervéde la série à succès Dix pour cent,n’est pas un novice dans le mé-tier (Ceux qui m’aiment prendrontle train, Belle épine, Let My PeopleGo !). En réalisant son premierlong-métrage autour d’un acteurtrentenaire en déprime profes-sionnelle et sentimentale que samère (Nathalie Baye) appelletendrement « mon chiffon », ildébarque avec sa fantaisie dé-pressive burlesque, impose unton mélancomique et assumel’autoportrait en creux d’un écor-ché vif excessif au bord de lacaricature, qui rejoint les JalouxAnonymes, et pleure beaucoupsur lui-même avant de com-prendre que « quand la roue netourne plus, il faut l’aider »,comme dit son agent.

On pense autant à Jacques Tatiqu’à Woody Allen ou Elie Sulei-man, voire Jacques Demy. Toutn’est pas parfait dans Garçonchiffon, mais ce drame comique,sorte de saut à l’élastique dansune intimité narcissique, qui areçu le label « Cannes 2020 », ale mérite d’affirmer une singulari-té désarmante. Le voyage estintime, poétique, ludique, psycha-nalytique, plein de rires et destrop-pleins de larmes. Toujourssur le fil, l’acteur-réalisateur enuse et abuse jusqu’à l’agacement.Il s’y complaît, n’évite pas leslongueurs ni les maladresses. Sonfilm aurait gagné à être resserré.Mais ce garçon qui croque laviolence du milieu du cinémas’auto-analyse avec humour, faitvivre de beaux seconds rôles etfait surtout naître un personnage.

F.B.

MélancomiqueGarçon chiffon

★★★

De Rémi Chayé, avec (les voix de) Salomé Boulven,

Alexandra Lamy, 82 min.

Etats-Unis, 1863… Un convoi de chariotsprogresse vers l’Ouest. Parmi ceux-ci : celuides Cannary, que la jeune Martha Jane vaelle-même conduire quand son père seblesse. Abraham, à la tête des pionniers, finitpar la prendre en grippe : une fille qui met unpantalon comme un homme et fait un travaild’homme ne sait manifestement pas tenir saplace. Quand elle est accusée de vol, MarthaJane n’a alors plus qu’une issue : fuir, et re-trouver le coupable. Le périple qui commencepour elle devient vite un parcours d’initiation.Nommé l’an passé aux European Film Awards,

revenu d’Annecy avec le Cristal du long-mé-trage, coproduit au Danemark, Calamity estune merveille de « dessin animé ». Cinq ansaprès Tout en haut du monde qui avait le GrandNord pour cadre, c’est une autre jeune fille decaractère dont Rémi Chayé nous brosse leportrait. Un portrait doublement haut en cou-

leur puisque l’histoire de notre Martha Janepas encore Calamity, venant bousculer lesconventions dans un monde très mâle, nousest contée sur fond de western dans un style àla fois plus réaliste quant aux personnages, etproche de l’impressionnisme (ou des nabis deBonnard, Vuillard, Vallotton) par l’utilisationde couleurs saturées et vibrantes.Sorti en octobre l’an dernier, Calamity aurabrièvement vécu sur grand écran. Cette repriseest donc une bénédiction, rythmée par la belleb.o. entre bluegrass et compos symphoniques,signée par l’Uruguayenne Florencia Di Conci-lio. Hautement recommandé !

DIDIER STIERS

Calamity une enfance de Martha Jane CannaryLE

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cinémas

Page 6 Mercredi 9 juin 2021 Mad

★★★

D’Albert Dupontel, avec Virginie Efira, Albert

Dupontel, Nicolas Marié, 87 mn.

Pas besoin de faire long pour taperjuste. Le nouveau Dupontel est unpur bonheur. Du 100 % Dupontelfinement dialogué, brillammentmis en scène, dopé de poésie etd’humanité, exprimant les tragé-dies de la société contemporaine(les écrans entre autres) de ma-nière volontairement burlesquecomme si Ken Loach avait croiséles Monty Python (le film rendhommage à Brazil, film fondateurdu réalisateur) mais avec, cettefois, des personnages ordinaires.Un régal bien rythmé qui souffle lechaud et le froid, provoque le rireet les larmes, avec trois acteurs enexcellence pour incarner des brascassés très attachants : VirginieEfira dans le rôle de Suze Trapet,43 ans, atteinte d’une maladiegrave, ce qui la décide à retrouverl’enfant qu’on lui a arraché à lanaissance alors qu’elle avait15 ans. Nicolas Marié, en archi-viste aveugle plein d’enthou-siasme pour aider cette jeunefemme. Albert Dupontel dans lapeau d’un quinqua en plein burn-out et que Suze kidnappe parcequ’il travaille dans l’administra-tion. « Dès que je suis en contactavec Virginie ou Nicolas Marié, jesuis en écoute. L’écoute, c’estl’oubli et l’oubli, c’est la naissancedu personnage. J’étais sensible àla note de Virginie et à la fantaisiede Nicolas Marié », nous confiaitAlbert Dupontel en octobre.Ses trois personnages partentdans une quête aussi spectacu-laire qu’improbable. Dès la pre-mière scène – un moment d’an-thologie médico-existentiel avecBouli Lanners –, on bascule dansune dimension absurde où le réel

avec toutes ses déviances noussaute au visage de façon incisiveet romanesque. « Si vous saviez lenombre de fois que je réécris lanuit ce que je pense avoir raté lejour. Comme pour la scène d’ou-verture. On l’a refaite deux foisavec un acteur mais cela n’allaitpas. Je voulais que la bipolarité duprojet soit directement annoncée,

Adieu les cons, une tragi-comédie jo

★★

De Yeon Sang-Ho, avec Dong-won Gang,

Do-Yoon Kim, Jung-hyun Lee, 114 mn.

Estampillé « Cannes 2020 », lenouveau film de Yeon Sang-Homet en scène un virus qui tue, unpays qui se retrouve isolé dumonde, des zombies partout dèsque le jour pointe ou qu’un bruitse fait entendre. Ce film d’actionet d’épouvante, sorti en VOD etDVD, n’est pas à la hauteur desattentes qu’on avait envers leréalisateur du très inventif Der-nier train pour Busan. On est déçupar le manque d’ambition narra-tive. Par contre, côté action, ledernier volet de sa trilogie consa-crée aux zombies qui donne unevision post-apocalyptique de laCorée, ne manque pas de puis-sance. Courses-poursuites spec-taculaires à la Fast & Furious dansune ville portuaire en ruines etaffrontement façon Mad Max

avec effets spéciaux pas d’unefluidité exemplaire. On a parfoisl’impression d’être dans un vieuxjeu vidéo plutôt que dans unebonne série Z. On colle auxbasques d’un ancien soldat rongépar le remords et d’une poignéede survivants non contaminéssans toutefois être sous tension.Le scénario, lui, est réduit austrict minimum – un chef de gangdoit récupérer un camion quicontient plusieurs millions enpleine terre zombies – et lespersonnages restent schéma-tiques. Les zombies s’amon-cellent sans même faire peur.Yeon Sang-Ho assure néanmoinsle divertissement car il filmeefficace mais il force aussi l’émo-tion de façon naïve et agaçante.Du coup, Peninsula reste unepetite série B.

F.B.

Peninsula Coréepost-apocalyptique

De Nicolas Vanier, avec François Cluzet, Julie

Gayet, Elisa de Lambert, 102 mn.

Un poney maltraité et une filletterejetée. Ces deux-là sont faitspour se rencontrer. L’histoiretrouve son origine chez CécileAubry. Nicolas Vanier avait déjàadapté son cultissime Belle etSébastien. Cette fois, il revisite sonpremier feuilleton culte des an-nées 60. Une aventure pleine decandeur et de naïveté où l’aventu-rier-réalisateur ne franchit aucune

ligne même si, plantant son réciten 1964, il évoque l’émancipationde la femme et incite au végéta-risme. Défenseur de l’environne-ment, soucieux de notre rapportau vivant à travers ses films (Ledernier trappeur, L’enfant desneiges, L’odyssée sauvage, Donne-moi des ailes), Nicolas Vanier faitde la maltraitance animale le sujetprincipal de son film avec la vo-lonté de toucher un public fami-lial.

F.B.

Poly écolo et familial

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Scinémas

Mad Mercredi 9 juin 2021 Page 7

j’ai pensé à Bouli, j’ai réécrit fébriledans la nuit et deux jours après,Bouli sortait le texte de façonétincelante. Il y a aussi deschamps/contre-champs que jerefais autrement, à un autre mo-ment. Un film, c’est une pâte àmodeler. Je n’arrête pas de retou-cher », nous avouait le cinéaste. Etcomme le déclare Virginie Efira

dans le dossier de presse : « Du-pontel réussit tout de même àaborder en une heure trente surun rythme intense, la violence dumonde du travail, l’accouchementsous X, la maladie d’Alzheimer, lehandicap, le suicide, les imbro-glios administratifs, l’aseptisationdes villes nouvelles, l’addiction auportable et à l’informatique qui

régit la vie de tous dans un mondeconnecté complètement décon-necté de sentiments purs ! »Adieu les cons est un film quitombe à pic. Œuvre poignanted’un pessimiste joyeux qui a lapolitesse du désespoir, Adieu lescons est incontournable si on veutse faire du bien.

FABIENNE BRADFER

omédie joyeusement barrée qui fait du bien

De Tarek Boudali, avec Tarek Boudali,

Philippe Lacheau, Julien Arruti, 87 mn.

Que ferais-je s’il me restait trentejours à vivre ? Tarek Boudali, poteà Fifi (Philippe Lacheau), en tireune comédie avec, comme déto-nateur comique, le fait que lepersonnage condamné se rendcompte qu’il n’est plus condam-né, mais impossible pour lui destopper l’engrenage. A vous dejuger.

F.B.

30 jours max

★★★

D’Arnaud Demuynck, Célia Tocco, Célia

Tisserant, Frits Standaert, Pascale Hecquet,

52 mn.

Un délice pour les tout-petits.Pour éveiller leurs papilles, leurcuriosité, leur envie de cinéma.Ce programme joyeusementmitonné par La chouette ducinéma se compose de plusieurscourts-métrages colorés et pleinsd’humour, le tout rassembléautour de la gourmandise etd’une source qui guérit le mald’amour. Manger ou être mangéest la loi de la nature. Les his-toires mettent en scène de façonludique des animaux concernéspar la chaîne alimentaire.

F.B.

Chouette en toque

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Scinémas

De Mark Williams, avec Liam Neeson, Kate Walsh, Robert Patrick,

Anthony Ramos, Jai Courtney, 99 min.

Tom Carter, l’« In and Out Bandit », se range desvoitures après des années à pénétrer les chambresfortes les plus sécurisées. L’homme agit paramour, et il veut restituer son butin ! Il prend donccontact avec le FBI où… il tombe sur deux ripoux !Ça vous dit, un thriller avec de la violence, despoursuites, du love et de l’humour canin ? On sentl’envie de personnages travaillés, mais on adhèrepeu à ce voleur tellement malin… qui se fait quandmême berner au départ. Un film de fin de soirée.

DIDIER STIERS

The good criminal pas fort en coffre

HORAIRES DÉCALÉS,SÉANCES DÉMULTI-PLIÉES, CHANGE-MENTS DE DERNIÈREMINUTE....

RETROUVEZ TOUTELA PROGRAMMATIONDE CETTE RENTRÉECINÉMA SURWWW.CINENEWS.BE

Page 8 Mercredi 9 juin 2021 Mad

Tous en salle, le cinéma de 2021 a de la gueuleAprès sept mois de privation, ne boudez pasle plaisir du grand écran. Le casting estgénial et le choix est exceptionnel. De plus, 30 cinémas en Wallonie et à Bruxelles offrent des places à 1 euro pour les films Art & Essai. Tour d’horizon des nouvelles sorties.

★★★★

De Chloé Zhao, avec Frances McDormand,

David Strathairn, Gay DeForest, 108 mn.

Un Lion d’or à Venise en sep-tembre, trois Oscars (Meilleurfilm, Meilleure réalisation,Meilleure actrice), deux GoldenGlobes, cinq Bafta : Nomadlandest sans conteste le film qui amarqué le septième art ces der-niers mois. Un film sensible,humain, tourné vers le monde etvers les autres, que l’on doit àChloé Zhao, nouveau visage ducinéma indépendant.Nomadland nous plonge dansl’univers des « van dwellers », cesAméricains qui vivent dans leur

véhicule aménagé, enchaînant lespetits boulots et se retrouvant encommunauté, au hasard de leurroute. Au centre du film : Fern(Frances McDormand, seuleprofessionnelle du film avecDavid Strathairn) une femmed’une soixantaine d’années quidécide de prendre la route à lamanière d’une nomade moderneafin de retrouver la paix inté-rieure.Le tour de force du film : unesincérité incroyable, tant de lapart de l’incroyable FrancesMcDormand que des acteurs nonprofessionnels qui l’entourent,criants de vérité. Nomadland est

Nomadland Portrait mélancolique mais pas désenchant

★★★

De Paloma Sermon-Daï, 75 mn.

Une mère, un fils. Une histoire defamille. Une histoire de douleur,avec un fils perdu et une mère enpanique. Une histoire de ten-dresse aussi, de dialogue, de filtendu. Malgré tout. Paloma Ser-mon-Daï, qui découvrit « l’artparlé » à l’athénée d’Andenne,filme sa mère et son frère toxico-mane, laissant surgir à l’écranl’authenticité et la force de cetterelation unique mais aussi lemal-être de chacun. Tout simple-ment. Sans jamais en rajouter.C’en est bouleversant. Le choix dudocumentaire s’est imposé delui-même. « Au début, nous araconté Paloma Sermon-Daï(fortement marquée par le cinémade Bruno Dumont, de Paul Tho-mas Anderson, de Chantal Aker-man), je leur ai demandé de seraconter. J’ai constaté qu’ilsavaient une facilité à le faire etqu’ils abordaient l’intime de labonne façon. Ce sont eux quim’ont inspirée. »Le film a nécessité plus d’un an etdemi de préparation. « Pendantdes mois, j’ai fait des allers-re-tours entre des moments d’intimi-té filmés avec mon téléphone etdes moments d’écriture pour

mettre le doigt sur ce qui étaitintéressant dans leur relation. Surle plateau, il y avait une pressionen plus car j’avais envie qu’ils neregrettent pas d’avoir dit oui. Maisce fut aussi un ascenseur émo-tionnel. » Petit samedi est un filmdifférent sur la toxicomanie. Filmthérapie ? « Je ne sais pas, nous aconfié la réalisatrice, qui n’a pasfait d’école de réalisation, préfé-rant un bagage technique pour nepas être mise dans un moule. Lefilm a ouvert un dialogue entrenous, a permis de casser un tabouavec des gens proches, de relativi-ser les choses, de parler ouverte-ment de l’addiction. Au fond demoi, il y avait inconsciemmentl’envie de donner la parole à monfrère, de montrer ce soleil inté-rieur qu’il a en lui. On a 18 ans dedifférence. J’ai toujours étéconfiante que c’était un artiste etune belle personne. Mais l’addic-tion n’est pas un long fleuve tran-quille. On a appris à ne pas sevoiler la face, à ne pas se mentir.C’est pour ça qu’on le soutientdepuis tant d’années. » Le film,porteur d’un beau message, vientcomme une vague de soutien. NiDamien, ni sa maman Ysma nesont seuls dans le cas.

FABIENNE BRADFER

Petit samedile Bayard d’or 2020

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Mad Mercredi 9 juin 2021 Page 9

le cinéma de 2021 a de la gueule

De Christophe Barratier, avec Victor

Belmondo, Yoann Eloundou, Gérard Lanvin,

91 mn.

Le réalisateur des Choristes ra-conte la rencontre entre un ado,fils à papa enclin à enchaîner lesbêtises, et un jeune garçon at-teint d’une maladie grave. Fatale-ment, cela va chambouler leurvie… Sur le papier, cette fablepleine de bons sentiments surfesur la veine d’Intouchables. Aucasting, on découvre le petit-filsde Belmondo. Bon sang ne sauramentir… Né en 1993, le jeuneVictor trace sa voie dans le ciné-ma depuis 2015. Il sera prochai-nement à l’affiche de Albatros deXavier Beauvois.

F.B.

Envole-moi

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un portrait mélancolique maispas désenchanté de l’Amériqued’aujourd’hui, comme ceux dontChloé Zhao a le secret. Un filmdélicat, d’une maturité in-croyable, qui touche par les des-tins qu’il met en scène sanstomber dans le politiquementcorrect ou le larmoyant à souhait.En effet, si elle s’inspire de l’in-trigue du livre éponyme de lajournaliste Jessica Bruder, qui asuivi plusieurs seniors devenusprécaires suite à la crise finan-cière de 2008, Chloé Zhao re-trouve aussi un point de vue etune manière de travailler qu’elleconnaît bien. Elle s’immerge au

plus près de la vie des gens,souvent laissés pour compte,comme elle l’avait déjà fait en2015 dans Songs My BrothersTaught Me (sur la vie d’Amérin-diens dans une réserve) ou en2017 dans The Rider (sur une stardu rodéo grièvement blessée).Nomadland est aussi la confirma-tion que Chloé Zhao est aujour-d’hui un visage incontournable dupaysage cinématographique.Au-delà des frontières du genre.En effet, si elle représente sansconteste le renouveau du cinémaindépendant, comme elle leprouve avec Nomadland et avantça avec The Rider notamment, la

réalisatrice sino-américaine, fande Marvel et des Comics, a éga-lement conquis les studios holly-woodiens. Dans quelques mois,on retrouvera ainsi sa vision desfilms de superhéros dans Eternals,le prochain volet de la saga Mar-vel avec Angelina Jolie et KitHarington. Un film qui verraporté à l’écran le premier super-héro gay et un personnage sourd.Une ouverture qu’on doit certai-nement (au moins en partie) à laréalisatrice, mais qui refuse des’en attribuer le mérite. « Ça a étéune expérience incroyable de tra-vailler avec les équipes de Marvel,explique Zhao dans une interviewà Variety. J’ai envie d’être prudentelorsque je parle de “ma vision”.Évidemment, j’ai soutenu les chosesque je voulais soutenir mais j’aiaussi reçu un vrai soutien de la partdes équipes de Marvel. » Unepersonnalité passionnante,humble et un parcours à suivre,assurément.

GAËLLE MOURY

olique mais pas désenchanté de l’Amérique

HORAIRES DÉCALÉS,SÉANCES DÉMULTIPLIÉES,CHANGEMENTS DE DER-

NIÈRE MINUTE....

RETROUVEZ TOUTE LA PROGRAMMATION DECETTE RENTRÉE CINÉMASUR WWW.CINENEWS.BE

★★★

De Quentin Dupieux, avec David Marsais,

Grégoire Ludig, Adèle Exarchopoulos, Coralie

Russier, India Hair, Roméo Elvis, 77 mn.

Quentin Dupieux (alias Mr. Oizo,DJ emblématique de la FrenchTouch), c’est ce réalisateur quiarrive à vous convaincre en racon-tant l’histoire d’une veste à frange,100 % daim ; d’un pneu serialkiller… ou d’une mouche. Parceque oui, Mandibules parle d’unemouche. Au départ, un prétexte,une petite histoire. Cette fois,c’est celle de Jean-Gab et Manu(David Marsais et Grégoire Lu-dig), deux amis simples d’esprit,qui rivalisent d’ingéniosité poursurfer sur la vie. Et lorsqu’ilstrouvent une mouche géantecoincée dans le coffre d’une voi-ture, quoi de plus naturel de semettre en tête de la dresser his-toire de faire fortune ?Essayer de mettre des mots pourdécrire ou intellectualiser l’universde Quentin Dupieux est un exer-cice plutôt vain. Son cinéma sereçoit comme une parenthèsefantastique, un moment de dé-conne absolu et indescriptible.

Dupieux fait mouche avec Mandibules

Page 10 Mercredi 9 juin 2021 Mad

De et avec Michèle Laroque, Stéphane De

Groodt, Alice de Lencquesaing, 83 mn.

Chacun chez soi, qui s’accroche àla veine Tanguy, est plus prochede la série Une famille formidableque du chef-d’œuvre de Bergman,Scènes de la vie conjugale. C’estpourtant le couple qui est mis àmal par le retour au bercail de lafille de la maison et de son petitami. Michèle Laroque a l’humourqui fait mouche mais pas lescodes cinés pour s’en servir. Sacomédie à quatre personnagesaurait plus de sens sur une scènede boulevard car à l’écran, c’estplat et sans point de vue. AvecStéphane De Groodt qui jouefatigué.

F.B.

Chacun chez soiest un téléfilm ★★★

De Craig Gillespie, avec Emma Stone, Emma

Thompson, Paul Walter Hauser, Joel Fry, Mark

Strong, 134 min.

Cruella, « née géniale, méchante etun peu folle », ne l’a pas toujoursété ! Venue au monde avec unechevelure bicolore, elle est la têtede Turc de son école puis orphelineà la suite de ce qu’elle croit d’abordêtre un accident. Recueillie àLondres par Jasper et Horace, unduo de voyous sympas, c’est finale-ment grâce à eux qu’elle va re-joindre la maison de mode de laBaronne, qui a aimé sa manièretrès rock’n’roll d’agencer les vi-trines. Ce sera déterminant dansl’affirmation de son caractère. Etdans son attrait pour la peau dedalmatien…« Je veux être aimée pour moi-mêmeet non pas pour mes ornements »,chantait Brigitte Fontaine en 1968,« solidaire des meufs » dans « Éter-nelle », un titre repris sur la b.o. deCruella. Bien sûr, il y a une petitetouche féministe dans cette « ori-gin story », mais c’est aussi par lareconstitution des Sixties et desSeventies londoniennes que le films’impose. Une reconstitution au-tant visuelle que musicale : joli

Cruella un Disney qui a du chien

D’Adam Mason, avec K.J. Apa, Sofia Carson,

Craig Robinson, Peter Stormare, 90 min.

En 2024, le Sars-Cov-2 mutetoujours. Taux de mortalité : 56 %.Les infectés sont parqués dansdes camps, les gens sains confi-nés, soumis à un test quotidien.Ont seuls le droit d’être dehors lesimmunisés, comme Nico, uncoursier qui veut empêcher queles services sanitaires em-barquent sa copine… Produit parMichael Bay, voilà le premier filmtourné à L.A. pendant la pandé-mie ! Oubliez ! On aurait imaginéde la S-F bien anxiogène sur unetrame socio-politique, mais l’ons’ennuie ici dans une histoired’amour un peu con.

DIDIER STIERS

Songbird mais quefait Van Laethem ?

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Une plongée dans un monded’apparence parallèle mais en faitvachement réel. Quentin Dupieux,ce sont des propositions complè-tement barrées, un humour ab-surde qui se prend tout sauf ausérieux. Des situations dan-tesques, mais de fines observa-tions sur l’humain, la normalité,l’amitié.Des observations qu’il construitautour d’un groupe hétéroclite. Aucentre : Jean-Gab et Manu (DavidMarsais et Grégoire Ludig duPalmashow), potes depuis l’en-fance. Une enfance qui imprègneencore leur existence, rythméepar des checks « taureau » (leurmanière de se congratuler pourles événements qu’ils vivent, leursréussites…). Ils ont l’esprit simple(à l’image du thème musical deMetronomy) mais de la suite dansles idées. Leur plan ? Devenirriche grâce à Dominique, unemouche géante qui s’est invitéedans leur vie…Sauf qu’avant de les rendre riches,Dominique leur coûte un bras ennourriture. Alors, quand Manu estpris pour un autre et invité à

passer du temps dans la maisonde vacances d’une soi-disantancienne copine de classe, le duode bras cassés saute sur l’occa-sion. Dans cette maison, il y aAgnès (Adèle Exarchopoulos),une passionnée de bouffe quiparle très (très) fort depuis unchoc à la tête lors d’un accidentde ski ; Sandrine et Cécile (CoralieRussier et India Hair), deux co-pines qui passent leur temps àsiroter leur verre de vin au bordde la piscine, tranquillement, etSerge (Roméo Elvis, qui fait desdébuts convaincants au cinéma),le frère BCBG un peu beauf etpropre sur lui, qui s’amuse à fairedes bombes dans la piscine.Le prétexte est simple, l’histoireaussi. Mais la force de Mandibules,c’est le pouvoir comique de sescomédiens, dirigés de manièreprécise pour ne jamais franchir lalimite entre drôle et ridicule.« Pourquoi on s’emmerde à vouloirêtre riche ? Je me dis que la vraierichesse, c’est l’amitié ! » Taureauamitié !

GAËLLE MOURY

Mad Mercredi 9 juin 2021 Page 11

travail du dop, l’Anversois NicolasKarakatsanis, et le défilé à la sau-vage sur fond de « I wanna be yourdog » des Stooges est un régal !Mais… et surtout, Cruella séduitpar ce ton légèrement impertinentqui secoue juste comme il faut lepolitiquement correct à la Disney.Jusque dans la séquence post-générique. L’équilibre délicat estd’autant plus réussi que les mo-ments d’émotion fonctionnent sansl’habituelle couche de violons.Et comme il est question de sé-quence post-générique (qui ra-mène au classique dessin animé),oui, il y aura une suite, Disney l’aconfirmé une semaine à peineaprès la première du film. On yretrouvera Emma Stone, CraigGillespie remettra le couvert à laréalisation et le scénario sera tou-jours confié à Tony McNamara.Apparemment, on a trouvé là unbon plan en matière d’« originstories » en « live action » : pourvuqu’on tienne le cap dans ce ton siparticulier, car il semble y avoirdésormais du Pinocchio, du PeterPan et de La petite sirène en chan-tier.

DIDIER STIERS

Egalement sur Disney+

un Disney qui a du chien !

★★★

De Charlène Favier, avec Noée Abita,

Jérémie Renier, Marie Denarnaud, 92 mn.

C’est l’histoire d’un rêve sportif dehaut niveau, d’une emprise psy-chologique, d’une mère trop ab-sente, d’un corps outil de perfor-mance et objet de désir. C’estl’histoire de Liz, 15 ans, qui intègreune prestigieuse section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, ex-champion etdésormais entraîneur, décide detout miser sur elle. Galvanisée parson soutien et devant s’assumerseule car sa mère est à Marseille,Lyz s'investit à corps perdu, physi-quement et émotionnellement...Une grande part autobiogra-phique nourrit ce premier long-métrage où les verrous intimessautent et s’expriment ce manièrepoignante. Dans son adolescence,Charlène Favier a été victime deviolences sexuelles dans le milieudu sport. Elle transcende ce quiétait enfoui au plus profond d’elle-même avec pudeur, finesse et unebelle maturité cinématographiquedans un décor superbe de neige

immaculée, de sommets vertigi-neux, de tempête glacée et debrouillard de montagne. Son filmtraduit parfaitement la vulnérabi-lité de l’adolescente face à la tripledomination d’un seul homme :celle de l’entraîneur qui pousse audépassement de soi et à la réus-site, celle de l’adulte qui dicte lesrègles, celle de l’homme qui im-pose ses pulsions. La nécessité dedénonciation a fait son cheminavec intelligence. Charlène Favierrend palpable l’indicible (l’abussexuel), filme l’emprise qui vientdévoyer l’émergence des désirs,slalome entre les ambiguïtés decette relation toxique, ajoutant àla complexité de la situation in-time ce sentiment de frôler lachute, toujours au bord, quand lecorps et la vitesse ne font qu’un.Elle est impeccablement aidée parle jeu tout en nuance de la jeuneNoée Abita (une découverte) et larigueur approuvée de film en filmde Jérémie Rénier mais aussi parla justesse physique de chacund’eux dans ce monde sportif.

FABIENNE BRADFER

Slalom promotion« Cannes 2020 »

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De Vasiliy Rovenskiy, Natalya Nilova,

83 mn.

Une cigogne maladroite confondl’adresse de M. Panda avec cellede l’ours Mic-Mac. Catastrophe.Faut livrer Baby Panda à sesparents. Une sacrée expédition.Flanqué de son voisin agité lelièvre, l’ours Mic-Mac s’engagedans cette grande aventure etcroise Pélican le bavard, Loup lepeureux, Tigre le romantique,ainsi que de multiples dangers…Aventure animée dans tous les

sens du terme. Derrière tout ça, ily a le scénariste de Madagascar.Qui s’adresse d’évidence unenouvelle fois aux familles.

F.B.

Opération Panda

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★★

De Maïwenn, avec Maïwenn, Omar Marwan,

Fanny Ardant, 90 mn.

« J’ai voulu faire un film sur la quêteidentitaire et contre le racisme »,nous expliquait Maïwenn lors deson passage au Festival de Ganden octobre. Ce film, c’est ADN,sorte de réunion d’une famille aubord de la crise de nerfs après ledécès du patriarche, grand-pèrealgérien qui liait tout et tout lemonde. Ce film, quoi qu’elle endise, c’est un peu l’histoire deMaïwenn : celle d’une famillepartagée entre deux cultures,d’une mère et d’une fille à la rela-tion toxique, de la recherche desoi et de ses racines. Tout naturel-lement l’actrice/réalisatrice enendosse donc le rôle principal etincarne Neige, mère divorcée enpleine crise identitaire, qui veutcomprendre d’où elle vient après

la mort de son grand-père chéri. Un conseil : passez outre l’enviede rire lorsque vous verrez Maï-wenn grimée en Amy Winehouseau début du film. ADN déborde desentiments, est parfois maladroit,mais on espère qu’au fond, il estun de ses films les plus sincères.Malgré les coups d’éclat un peuvains de Maïwenn et sa volontéd’ériger des barrières entre lepublic et elle. « Il n’y a pas de dis­tinction entre la personne que je suiset l’artiste, nous lançait-elle sur unton désagréable alors que nouscherchions à percer un peu sacarapace. C’est des trucs de journa­liste. Ce n’est pas autobiographique.C’est pour ça que je m’appelle Neigeet pas Maïwenn. Sinon j’aurais faitun documentaire. » On le répète,passez outre la première impres-sion…

GAËLLE MOURY

ADN Les racines de Maïwenn par Maïwenn

★★

De Jérémie Guez, avec Matthias Schoenaerts, Joel Kinnaman, Maika Monroe, 90mn.

Une histoire de famille, deux cousins, deux mafias locales qui seconcurrencent, un passé trouble qui ressurgit, une ville qui change,deux chronologies. C’est sur cette base que le Français Jérémie Guezva jouer dans la cour du meilleur polar américain cher à Scorsese etconstruit un thriller noir tendu, porté principalement et magistrale-ment par Matthias Schoenaerts. Un film sur le temps qui passe et lafin des groupes mafieux. Un film sur les désillusions.A 32 ans, auteur de plusieurs romans policiers et d’un premier long-métrage, Bluebird, pas passé inaperçu, Jérémie Guez s’est laissé sé-duire par l’univers du roman Un amour fraternel, de Pete Dexter, racon-tant l’histoire de deux mecs coincés dans le passé. Sa mise en scèneminimaliste et stylisée à la Melville donne une profondeur aux ten-sions et sert à merveille les personnages blessés de son récit. Encoretrès fort sous influence, Jérémie Guez s’impose avant tout dans lechoix de ses comédiens. Au top de ses choix, Matthias Schoenaertssans qui le film n’aurait pas cette aura. Avec son corps massif, natu-rellement imposant,l’acteur belge assoitencore un peu plusson amplitude d’ac-teur international etse glisse avec aisancedans ce rôle de mâlede peu de mots, horssystème, en fuiteintérieure, au bord dela chute et essayanten vain de convaincreavant d’être rattrapépar ce qui fait mal.Du noir dans lamasse.

FABIENNE BRADFER

Sons of Philadelphiaun polar noir dans la masse

★★

De Mike P. Nelson, avec Charlotte Vega,

Milla D’Angelo, Adain Bradley, Matthew

Modine, 109 min.

Scott Shaw débarque au poste depolice d’un petit bled de Virginie.Inquiet : sa fille et un groupe decinq amis n’ont plus donné signede vie depuis un moment, alorsqu’ils étaient partis en randodans les Appalaches. Dans unbar, un pilier de comptoir le pré-vient : « Là dehors, la Nature

mange tout ce qu’elle attrape.Jusqu’à l’os. Elle s’en fout de savoirsi c’est une mignonne jeune fille ! »Flash-back… Six semaines plustôt. La petite bande de copainsarrive dans la région. A l’auberge,on leur conseille de bien restersur le sentier. « Le pays ici peutêtre impitoyable. » Ils vont vites’en rendre compte.Wrong turn, ou Détour mortel, estle reboot d’une série de filmsentamée en 2003, des films

d’horreur mettant en scène descannibales (inspirés par unelégende écossaise). On étaitalors quelque part entre Massacreà la tronçonneuse et Délivrance,tendance joyeusement bourrine.Le Wrong turn original est sortidans les salles, ses six « suites »(on y a même croisé Henri Rol-lins, dites !) en « direct to DVD ».Avec ce septième titre dans lafranchise, on remet les comp-teurs à zéro, on vire les anthropo-phages et on imagine des djeunzselon les canons bien-pensantsde l’époque : une blonde quichange une roue mieux que soncopain métis, un couple demecs… Bon plan ou opportu-nisme ? Un peu des deux. Entregore et survival, Mike Nelson etson scénariste, Alan McElroy(celui de l’original, d’ailleurs), ontcette fois clairement opté pourune sorte de réflexion sur notresociété et tout ce qui fait qu’ons’y isole de plus en plus. Loind’être parfait, mais louable.

DIDIER STIERS

Wrong Turn à gauuuche !

De Haruo Sotozaki, 117 mn.

C’est le film d’animation qui créele buzz partout où il est program-mé. Adaptation du manga DemonSlayer de Koyoharu Gotō�ge créépar Koyoharu Gotoge et suitedirecte de la première saison del’animé du même nom, le filmsorti au Japon le 16 octobre 2020est devenu le plus gros succès detous les temps au box-office dece pays, devançant Le Voyage deChihiro. Avis aux fans des aven-tures de Tanjiro Kamado.

F.B.

Demon Slayer :le train de l’infini

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cinémas

Mad Mercredi 9 juin 2021 Page 13

★★

D’Eliza Schroeder, avec Celia Imrie, Shelley

Conn, Shannon Tarbet, Rupert Penry-Jones,

Bill Paterson, 97 mn.

Après la mort accidentelle etsoudaine de sa mère, Clarissa(Shannon Tarbet) met de côté sesaspirations pour réaliser le rêve de

sa mère : ouvrir une pâtisserieartisanale avec sa meilleure amieIsabella (Shelley Conn) dans unepetite boutique de Notting Hill.Une mission périlleuse pour la-quelle elle se tourne vers Mimi(Celia Imrie), sa grand-mère dontelle s’est éloignée ces dernièresannées…Pas de surprise au menu de LoveSarah, mais une tragicomédie sobritish attachante avec tous lesingrédients du style : des relationscomplexes, des sentiments, desaspirations, un passé compliqué,un soupçon de romance… Bref,une histoire touchante où onretrouve avec plaisir Celia Imrie engrand-mère au départ un peufroide mais finalement chaleu-reuse, dans l’ambiance embléma-tique et inimitable de Notting Hill.

G.My

Love Sarah tragicomédieso british !

★★

De Michael Chaves, avec Vera Farmiga,

Patrick Wilson, Ruairi O’Connor, John

Noble, Eugenie Bondurant, 112 min.

Dans la franchise « horri-fique » construite par JamesWan autour des Conjuring, àdéfaut d’être réellement nova-teurs, les deux premiers volets(Les dossiers Warren en 2013,Le cas Enfield en 2016) en sontdes valeurs plus sûres que ses spin-off, les Annabelle, La nonne ou Lamalédiction de la Dame Blanche.C’est précisément le réalisateur de ce dernier film qui s’y est collé ici.Toujours à partir d’une « histoire vraie », celle d’Arne Johnson, accuséd’homicide et qui plaida (en 1981) la possession démoniaque. Unepremière aux Etats-Unis… Toujours est-il qu’Ed et Lorraine Warren, lecouple d’enquêteurs réputé pour avoir œuvré dans le domaine duparanormal et dont les Conjuring racontent les affaires, se fait fort deprouver cette emprise.Avec des thèmes comme la sorcellerie et l’exorcisme (un gros clind’œil au classique de William Friedkin et quelques impressionnantesdésarticulations), Chaves avait de quoi nous construire une atmo-sphère bien creepy. En préférant le traditionnel jump scare, un soupçonde romantisme et deux scènes gratuitement spectaculaires (arf, cesbords de falaises, quand même, on sait que c’est dangereux), il signeun film nettement moins saisissant que les deux précédents.

DIDIER STIERS

ConjuringSous l’emprise du Diable

De Neil Burger, avec Colin Farrell, Tye

Sheridan, Lily-Rose Depp, Fionn Whitehead,

108 mn.

À Neil Burger, on doit la sagaDivergente mais aussi L’Illusion-niste (avec Edward Norton) ouencore Limitless (avec BradleyCooper et Robert De Niro). L’idéede Voyagers, elle, est née en 2011,lorsque Burger eut une vision dejeunes gens confinés dans unespace restreint et se prit alors depassion pour l’étude de la naturehumaine dans de telles condi-tions… Le pitch : 30 ados (crééssur mesure) envoyés dans l’es-pace afin de peupler une nouvelleplanète car la terre est devenueinvivable. Lorsque deux d’entreeux se rendent compte qu’ils sontdrogués à leur insu, ils appellentleurs camarades à se rebeller,déclenchant le chaos. Rien de neufni d’original sous le soleil de lascience-fiction donc, sauf peut-être certaines similitudes avecl’époque que nous vivons…

G.My

VoyagersLe chaos ou la vie

★★

De Tim Story, avec Chloë Grace Moretz,

Michael Peña, Colin Jost, Rob Delaney,

101 min.

Dans l’hôtel où elle est engagée,Kayla est chargée d’une mission :en expulser Jerry la souris alorsque l’établissement va accueillirle mariage du siècle. La jeunefemme confie le boulot à Tom. Lechat, donc... Mauvais plan : toutle monde sait, depuis 1940 et lespremiers dessins animés néssous la houlette de Hanna etBarbera, que dans leurs affronte-ments, ce n’est jamais le félin quia le dernier mot. Et que souventmême, leurs courses-poursuitesont tendance à mettre le souk !Trente ans après un premierlong-métrage, voilà un mélanged’animation et de live action quisouffre, évidemment, de la com-paraison avec Qui veut la peau deRoger Rabbit ? Si l’intrigue n’a riend’exceptionnel, on reste dans unregistre 100 % slapstick et enfan-tin. Sympa mais pas mémorable.

DIDIER STIERS

Tom & Jerry le p’titduo des familles

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cinémas

A FILM BY

DIRECTOR OF JAGTEN

OSCAR WINNER BEST INTERNATIONAL FEATURE FILMNOMINATION BEST DIRECTOR

‘MADS MIKKELSEN’S BEST PERFORMANCE IN YEARS’

INDIEWIRE

NOMINATION GOLDEN GLOBE

BEST INTERNATIONAL FEATURE FILM

WINNER BAFTA

BEST INTERNATIONAL FEATURE FILM

MAINTENANT AU CINÉMAwww.septemberfi lm.be /septemberfi lmbe

20008289

Page 14 Mercredi 9 juin 2021 Mad

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#JeSuisLà★★★

De Eric Lartigau, avec Alain

Chabat, Doona Bae, Blanche

Gardin, 98 mn.

Entre ses deux filsadultes, son ex-femme etson métier de chef cuisi-nier renommé, Stéphaneflotte un peu. Pas antipa-thique, plutôt sympa, nidéprimé ni exalté par sonquotidien, ce quinqua à labelle tignasse grise trouvesur les réseaux sociaux lepiment qui manque à sonexistence. Elle s’appelleSoo et vit à Séoul. Un jour,elle lui écrit : « J’aimeraisvoir les cerisiers en fleuravec toi… » (F.B.)

A White White Day★★★

De Hlynur Palmason, avec Ingvar

Eggert Sigurðsson, Ída Mekkín

Hlynsdóttir, 104 mn.

Un ciel bas pour seperdre, des immensitésbalayées par le vent, laneige, la pluie, la beautébrute et brutale de pay-sages arrachés aubrouillard… Au milieu decette nature islandaisesauvage, un commissairede police en congé retapesa demeure pour accueillirenfants et petits-enfants.Mais il est rongé par uneobsession : il soupçonnesa femme récemmentdécédée dans un accidentde voiture d’avoir eu unerelation extraconjugale.(F.B.)

Benni (System Crasher)★★★

De Nora Fingscheidt, avec Helena

Zengel, Albrecht Schuch, Gabriela

Maria Schmeide,

118 mn.

Benni a neuf ans. Négligéepar sa mère, elle est en-fermée depuis sa petiteenfance dans une violence

qu’elle n’arrive plus àcontenir. Prise en chargepar les services sociaux,elle n’aspire pourtant qu’àêtre protégée et retrouverl’amour maternel qui luimanque tant. De foyer enfoyer, son assistantesociale et Micha, un édu-cateur, tenteront toutpour calmer ses blessureset l’aider à trouver uneplace dans le monde.(G.My)

Black is king★★★

De Beyoncé Knowles-Carter, Blitz

the Ambassador.

Black is king se présentecomme un album, undisque visuel contant leparcours initiatique entre-pris par un jeune souve-rain fraîchement couron-né. « On peut le voir quasi-ment comme une originstory », assure Jenn Nkiru.Chaque chanson, vousl’aurez compris, a faitl’objet d’un clip spéci-fique, chacun tourné parun réalisateur différent endivers endroits dans lemonde. Si la réconciliationentre le corps, l’âme etl’esprit peut y servir de filrouge, il en est évidem-ment de même de lacélébration de l’identité etde la culture noires. (D.S.)

Calamity★★★

De Rémi Chayé, avec (les voix de)

Salomé Boulven Alexandra Lamy,

82 min.

Etats-Unis, 1863… Unconvoi de pionniers pro-gresse vers l’Ouest. Parmiles chariots : celui desCannary, que la jeuneMartha Jane devra bientôtelle-même conduirequand son père se blesse.Abraham, qui dirige leconvoi, finit par la prendreen grippe : une fille quis’habille comme unhomme (qui met un pan-talon) et fait un travaild’homme ne sait manifes-tement pas tenir sa place.Quand elle est accusée devol, Martha Jane n’a plusqu’une issue : fuir, etretrouver le vrai coupable.Le périple qui commencepour elle devient vite unparcours d’initiation. (D.S.)

Cruella★★★

De Craig Gillespie, avec Emma

Stone, Emma Thompson, Paul

Walter Hauser, Joel Fry,

Mark Strong,

134 mn.

Cruella, « née géniale,méchante et un peufolle », ne l’a pas toujoursété ! Venue au mondeavec une chevelure bico-lore, tête de Turc de sonécole puis orpheline re-cueillie à Londres parJasper et Horace, duo devoyous sympas, c’estfinalement grâce à euxqu’elle rejoint la maisonde mode de la Baronne,déterminante dans l’affir-mation de son caractère.Et dans son attrait pour lapeau de dalmatien… (D.S.)

Dans les angles morts★★★

De Shari Springer Berman et

Robert Pulcini, avec Amanda

Seyfried, James Norton, Natalia

Dyer, Alex Neustaedter, 121 min.

Hiver 1980… Une voitureentre dans le garage d’unemaison isolée. Le conduc-teur en sort, quelquesgouttes de sang luitombent sur le visage. Ilse précipite à l’intérieur,dans le salon où unepetite fille est debout surle canapé. Scène sui-vante : l’homme, avec lapetite fille dans les bras,court dans la campagne.Flashback au « printempsd’avant »… Catherine etGeorge Clare avaientdécidé de quitter Manhat-tan. Elle s’était attachée àretaper une vieille ferme,pour elle, lui et leur petiteFranny tandis que Georgeallait enseigner l’histoirede l’art dans un établisse-ment de la vallée del’Hudson. Peu à peu pour-tant, un sentiment desolitude a saisi Catherinetandis qu’une présencesemblait émaner desmurs de la maison… (D.S.)

Dating Amber★★★

De David Freyne, avec Fionn

O’Shea, Lola Petticrew, Sharon

Horgan, Barry Ward

Irlande, 1995. Si l’homo-sexualité est légaliséedepuis deux ans, pasévident de s’affirmercomme tel quand on estado, fils de militaire et pastrès sûr de soi. Alors

Eddie veut désespéréments’intégrer, ne pas devenirla risée du groupe, aupoint de faire semblantd’aimer les filles et d’êtreprêt à s’engager dansl’armée comme le désireson père. Sauf qu’Eddiecroise la route d’Amber,une fille différente quirêve d’aller vivre au cœurde Londres la libérale etloue sa caravane auxcopains qui veulent fairel’amour… (F.B.)

Divino amor★★★

De Gabriel Mascaro, avec Dira

Paes, Júlio Machado, Teca Pereira,

101 mn.

Des fêtes Supreme Love àfaire pâlir David Guetta,un confessionnal commeun Drive MacDo, et lecorps comme instrumentde foi et preuve d’amourenvers Dieu. Noussommes au Brésil en2027. Plutôt que d’enre-gistrer les divorcescomme son métier l’exige,Joana (Dira Paes), fidèleservante de Dieu, fait toutpour convaincre lescouples qu’elle reçoit depréserver leur union sa-crée. (F.B.)

Ema★★★

De Pablo Larraín, avec Gael García

Bernal, Mariana Di Girolamo,

Santiago Cabrera,

102 mn.

Figure de proue de lanouvelle vague du cinémalatino-américain, le Chi-lien Pablo Larraín (Jackie,No, Neruda…) s’est imposésur la scène internationaleà travers des films poli-tiques, au ton aussi réa-liste qu’ironique, aussisombre que clairvoyant.Sous des apparenceschimériques, Ema, sondernier film présenté enseptembre à la Mostra,est un fin portrait de lagénération Instagram.(G.My)

His house★★★

De Remi Weekes, avec Wunmi

Mosaku, Sope Dirisu, Matt Smith,

93 min.

Bol et Rial ont fui le Sou-dan du Sud. Lors de leurpériple, le couple a perdusa fille, Nyagak, qui s’estnoyée lorsque leur bateaua chaviré. Les deux réfu-

giés ont abouti dans unemaison de la banlieuelondonienne. Des pré-sences hantent ce que Bolet Rial pensaient être leurnouvel « home sweethome ». (D.S.)

Josep★★★

De Aurel, 71 mn.

Le réel transcendé par letrait, c’est l’essence mêmede Josep, magnifique filmd’animation primé auFestival d’Annecy, Sélec-tion Cannes 2020, PrixLouis-Delluc et César dumeilleur film d’animation.Le dessinateur de presseAurel s’est inspiré de lavie et des dessins deJosep Bartoli, réfugiéespagnol, fuyant le régimefranquiste en 1939, enfer-mé dans les camps enFrance, puis exilé auMexique où il rencontreFrida Kahlo. (F.B.)

Judas and the BlackMessiah★★★

De Shaka King, avec Daniel

Kaluuya, Lakeith Stanfield, Jesse

Plemons, 126 mn.

Fred Hampton était leleader charismatique duBlack Panther Party dansl’Illinois. Une forte person-nalité tenue à l’œil dansles années 1960 par leFBI, notamment grâce àleur indicateur WilliamO’Neal. Devenu garde ducorps de Hampton, cepetit malfrat livra lesinformations qui mène-ront au sauvage assassi-nat du leader en 1969,alors qu’il n’avait que 21ans. Ce sont ces destinscroisés qui sont mis enscène par Shaka Kingdans son deuxième long-métrage tout juste auréoléde deux Oscars. (G.My)

Knives Out (A couteaux tirés)★★★

De Rian Johnson, avec Ana De

Armas, Daniel Craig, Christopher

Plummer, Chris Evans, Jamie Lee

Curtis… 130 mn.

Un crime a été commis !Harlan Thrombey, lecélèbre auteur de polars,est retrouvé mort dans sasomptueuse propriété lesoir de son anniversaire.Le coupable ne peut êtrequ’un membre de safamille. C’est au fameux

LESFILMSSURPLATEFORMEÀNEPASMANQUERÀ

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Mad Mercredi 9 juin 2021 Page 15

détective Benoît Blancqu’incombe la tâche dedécouvrir le criminel, maislui-même ne sait pas quil’a engagé. (D.Z.)

La Cordillère des songes★★★

De Patricio Guzmán, 85 mn.

Destination Santiago, aupied de la cordillère desAndes. Ville natale ducinéaste et que celui-ci nereconnaît plus. Pour com-prendre le Chili d’aujour-d’hui, la caméra de Patri-cio Guzmán, l’exilé qui afui la dictature de Pino-chet, se tourne vers lamontagne, témoin dupassé, qu’il a appris àobserver depuis sa terred’exil, la France. À 78 ans,le temps est venu pour luide s’en approcher. Defaçon intime, poétique,politique, personnelle.(F.B.)

La Llorona★★★

De Jayro Bustamante, avec María

Mercedes Coroy, Sabrina de La

Hoz, Julio Diaz, 97 mn.

Très répandue en Amé-rique centrale et en Amé-rique latine, la Llorona estune légende qui désigneun fantôme qui pleure à larecherche de ses enfants.Aujourd’hui, ce fantômepleure les personnestuées pendant le génocidedes Indiens mayas auGuatemala. Alors qu’En-rique, le général respon-sable du massacre, estacquitté, la Llorona se metà le hanter. Véritable filmd’horreur social, La Lloro-na emprunte les codes dugenre pour mieux servirun propos historique fortet crucial. Et c’est sansdoute ce qui fait sonintérêt premier. Au-delàdes plans esthétiqueslongs et énigmatiques,Jayro Bustamante livre unmessage fort sans ap-puyer son propos à ou-trance. (G.My)

La plateforme (El hoyo)★★★

De Galder Gaztelu-Urrutia, avec

Iván Massagué, Zorion Eguileor,

Antonia San Juan, 94 mn

Dans la Fosse, aussi appe-lée « centre vertical d’au-togestion », on est confinésur base volontaire en vued’obtenir un « certificathomologué ». Seule liber-

té : on peut y amenerl’objet que l’on veut. Go-reng, qui a opté pour unexemplaire de Don Qui-chotte, s’y est réveillé auniveau 48, au début dumois. Il apprend de soncompagnon de cellule quele bâtiment héberge troiscatégories de personnes :celles qui sont au-dessus,celles qui sont en des-sous, et celles quitombent. Qui tombent parl’immense cheminéereliant les étages et ser-vant une fois par jour depasse-plat. Les repas ?« Ce que ceux du niveau 47voudront bien nous lais-ser », lui est-il répondu…(D.S.)

Le tigre blanc ★★★

De Ramin Bahrani, avec Priyanka

Chopra Jonas, Rajkummar Rao,

127 mn.

Immersion fabuleuse dansune Inde à deux vitesses,celle des ventres pleins etcelle des ventres creux.« Le riche naît avec uncapital d’opportunités qu’ilpeut gaspiller mais lepauvre, lui… », déclare leprotagoniste de cettehistoire et aussi le narra-teur, un jeune homme decaste inférieure, chauffeurd’Ashok et de Pinky, richecouple qui vient de rentrerd’Amérique. Son rôle estde servir. Domestiquejusqu’au trognon. « Depuismon enfance, le désir d’êtreun bon serviteur était en-foncé au marteau dans moncrâne », confesse-t-il.Mais parce qu’un jour ilest trahi, il décide de serebeller contre ce systèmeinégalitaire. (F.B.)

Lucky Strike★★★

De Kim Yong-hoon, avec Jeon

Do-Yeon, Woo-Sung Jung,

Seong-woo Bae, 108 mn.

Une épatante surprise, unpremier long qui vaut bienplus. On y croise touteune série de person-nages : une femme battue,un employé de sauna, unfonctionnaire de l’immi-gration, un prêteur surgage, un flic trop collantet une hôtesse de bar quin’auraient jamais dû secroiser. Mais le sort en adécidé autrement enplaçant sur leur route unsac rempli de billets…

Page 16 Mercredi 9 juin 2021 Mad

Arnaques, trahisons etmeurtres : tous les coupssont permis pour qui rêvede nouveaux départs…(F.B.)

Mank★★★★

De David Fincher, avec Gary

Oldman, Amanda Seyfried, Lily

Collins, 132 mn.

« On ne résume pas une vieen 2 heures. Au mieux,peut-on en donner unaperçu », affirme HermanJ. Mankiewicz, dit Mank,scénariste de Citizen Kane.Conscient de cette vérité,David Fincher plonge avecvolupté dans le vécu decet homme de l’ombrependant qu’il écrit lepremier film d’OrsonWelles. Il met en lumièrela personnalité de cetauteur prolifique, génial etautodestructeur, raconteles 60 jours d’écritured’un chef-d’œuvre sous lapression des commandi-taires, donne une visionacérée de Hollywood àl’aube de son âge d’or,voué au profit et sansétats d’âme, et rend hom-mage au « plus grand filmde tous les temps » àtravers une esthétiquesublime. (F.B.)

Marvel 616★★★

De Gillian Jacobs, Alison Brie, Paul

Scheer…

Un peu comme proposédans The imagineeringstory, cette série docu-mentaire-ci, à voir surDisney +, plonge dansl’histoire et les coulissesde l’univers Marvel. Le« 616 » du titre estd’ailleurs un petit clind’œil à la mythique« Terre-616 », c’est-à-direla réalité dans laquellesont supposées se dérou-ler toutes les péripétiesvécues par les super-héros de la maison. Lasaison compte huit épi-sodes signés par diffé-rents réalisateurs, chacuns’attachant à un sujet enparticulier. L’angle esttantôt artistique, tantôtcommercial, tantôt finan-cier, social… (D.S.)

Myth : A Frozen Tale★★★

De Jeff Gipson

Il était une fois, dans uneforêt enchantée auxabords d’Arendelle… Ainsipourrait commencer cecourt récit inspiré parl’univers de La reine desneiges. La famille qui serassemble pour l’histoiredu soir emmène le spec-tateur à la rencontre desquatre esprits élémen-taires (vus dans le « 2 »),dont l’existence en har-monie et équilibre futsaccagée par l’arrivéed’un cinquième esprit,l’humain… Message re-çu ? (D.S.)

Parasite★★★★

De Bong Joon-ho, avec Song

Kang-Ho, Lee Sun-kyun, Cho

Yeo-jeong, 132 mn.

L’histoire se concentre surla famille de Ki-taek,vivant misérablementdans un sous-sol infestéde cafards. Tout le mondeest au chômage jusqu’aujour où un ami du jeuneKi-taek lui propose de leremplacer comme profes-seur d’anglais particulierauprès de la fille d’uneriche famille. C’est ledébut d’un engrenageincontrôlable, dont per-sonne ne sortira véritable-ment indemne… (F.B.)

Petit Vampire★★★

De Joann Sfar, avec (les voix de)

Camille Cottin, Alex Lutz,

Jean-Paul Rouve,

81 min.

Voilà 300 ans que PetitVampire a 10 ans et là, ilcommence à en avoirassez de ne pas pouvoirsortir de sa maison (han-tée) sous prétexte quedehors, c’est dangereux.Surtout que lui rêve d’allerà l’école ! Où il finit par seglisser et même se faireun copain, Michel. Jus-qu’au jour où le terrifiantGibbous retrouve sa traceet celle de sa famille dontil est un vieil ennemi… Onse délecte ! (D.S.)

SamSam★★★

De Tanguy de Kermel, avec (les

voix de) Isaac Lobé-Lebel, Lior

Chabbat, Jérémy Prevost, 78 mn.

Le plus petit des grandshéros n’a pas encore

découvert son super-pouvoir alors qu’à l’écolecomme à la maison, toutle monde en a un. Sesparents sont inquiets, sescamarades se moquent delui. Il va donc partir à larecherche de celui-ci, aidépar Méga, une mysté-rieuse nouvelle élève, etvivre une aventure pleinede monstres cosmiques.Ni bébête ni mani-chéenne, l’histoire estracontée à hauteur d’en-fant avec du fond (leharcèlement scolaire), unméchant qui ne l’est pastant que ça et des gagsvisuels bien tapés (laformation d’attaque deschasseurs de Marchelvaut son pesant d’or !)…(D.S.)

Shining (version restaurée)★★★★

De Stanley Kubrick, avec Jack

Nicholson, Shelley Duvall, Danny

Lloyd, 144 mn.

Quarante ans après sasortie, le chef-d’œuvrehorrifique de Kubrickréapparaît et il glacetoujours les sangs. Plussensorielle que visuelle, lapeur qu’il engendre est ducôté des démons inté-rieurs. L’enfermement dupersonnage principal, lepère, est progressif et nenous lâchera pas jusqu’àla fin. Shining est visibledans sa version courte(119 mn) sur les plate-formes Netflix, GooglePlay et Youtube. Le filmrestauré 4K existe enBlu-ray (Warner Bros).Evitez la version françaisecar Jack Nicholson a lavoix de Jean-Louis Trinti-gnant… (F.B.)

The dig★★★

De Simon Stone, avec Ralph

Fiennes, Carey Mulligan, Lily

James, Ben Chaplin, Archie

Barnes, 112 mn.

« Depuis la première em-preinte de main trouvéedans une caverne, nousfaisons tous partie d’uneformidable continuité.Donc, non, nous ne mou-rons pas complètement. »« La vie est affreusementcourte, il faut savoir enprofiter. » Ces deux ré-pliques, tirées du film etprononcées respective-ment par l’archéologueamateur et la riche pro-

priétaire des lieux, donnel’état d’esprit sur lequel seconstruit l’adaptation duroman de John Preston,d’après l’histoire vraie dela découverte de SuttonHoo, site archéologiqueanglo-saxon où ont étémis au jour en 1939 uncimetière et un bateaufunéraire datant du débutdu VIIe siècle. (F.B.)

The new Gospel★★★

De Milo Rau, avec Yvan Sagnet,

Maia Mogenstern, Enrique

Irazoqui, 107 mn

Des migrants qui reven-diquent le respect fonda-mental en participant aumouvement « La révoltepour la dignité » sedrapent de lin blanc pourjouer des scènes bi-bliques. On crucifie et lestouristes filment avec leurportable. Milo Rau n’estpas le premier à confron-ter l’image de Jésus aumonde moderne. Mais ilest le premier à mettre enscène un Christ noir :Yvan Sagnet, activistecamerounais, ayant tra-vaillé comme cueilleur detomates dans le sud del’Italie avant de deveniringénieur et de militercontre l’exploitation inhu-maine des hommes. (F.B.)

The yin-yang master :Dream of eternity★★★

De Guo Jing Ming, avec Mark

Chao, Deng Lun, Jessie Li, Ju Xiao

Wen, 132 min.

Chine, il y a longtemps,très longtemps… Unserpent maléfique senourrit des obsessions etde l’avidité de notremonde. On ne peut querepousser son ombre. Soncorps, lui, est immortel.Mais heureusement enfer-mé, et surveillé par quatregardiens que des maîtresviennent réveiller àchaque fois que cetteombre réapparaît quelquepart. Qing Ming en est un.Et le voilà convoqué dansla cité impériale car, juste-ment, le serpent menace !(D.S.)

Togo★★★

D’Ericson Core, avec Willem

Dafoe, Julianne Nicholson,

Christopher Heyerdahl, 113 min.

Nous sommes en 1925, àNome en Alaska, alorsque la diphtérie menace.La météo déplorable faitque seule une expéditionen traîneau permettraitd’y ramener un sérumsalvateur. Leonhard Sep-pala (Willem Dafoe) va secharger de cette mission,avec son équipage emme-né par l’énergique Togo.L’aller-retour s’annoncepérilleux, d’autant quel’animal n’est plus toutjeune… (D.S.)

Un vrai bonhomme★★★

De Benjamin Parent, avec Thomas

Guy, Benjamin Voisin, Isabelle

Carré, Laurent Lucas, 88 mn.

Comment parler du mal-être adolescent, descodes d’appartenance, dela virilité, de l’identité, del’accès au groupe et de ladifficulté de devenir unhomme sans tomber dansle déjà-vu ? BenjaminParent, qui signe sonpremier long-métrage,réussit à étonner et àséduire en associant deuilet émancipation, posantun regard juste sur l’ado-lescence en mettant enscène deux frères à l’op-posé l’un de l’autre. (F.B.)

White riot★★★

De Rubika Shah, 80 min.

L’histoire du collectiflondonien Rock AgainstRacism, retracée ici avecforce interviews et ar-chives, de sa naissance aufameux festival de Victo-ria Park rassemblant80.000 personnes. Elleest intimement liée aucontexte politico-social del’Angleterre où il a vu lejour. Nous sommes dansla deuxième moitié desannées 70, et le pro-gramme du National Fronta de plus en plus d’échoauprès du citoyen lambda,mais aussi d’artistes telsqu’Eric Clapton et RodStewart soutenant l’an-cien ministre Enoch Po-well, « le plus grand supré-maciste blanc du pays àl’époque. » (D.S.)

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Page 18 Mercredi 9 juin 2021 Mad

entretien

C’est dans les bureaux d’Uni-versal à Paris que nous re-trouvons, via Zoom, une

Clara Luciani toujours aussisolaire et souriante, biencontente de parler de cet albumdont elle peut être fière…

Le disque est volontairementplus enjoué, plus coloré, plusfunky, plus dansant, à l’imagedu clip de « Le reste » trèsJacques Demy…En trois ans, j’ai évolué etj’avais envie que ça s’entende,même si c’est toujours la mêmepersonne. Je voulais quelquechose de plus joyeux, de plusdansant, oui.

« Respire encore » parled’ailleurs d’une femme sûred’elle, s’éclatant sur la piste de danse…Oui. Moi, je suis plutôt la fillede « J’sais pas plaire ». Je peuxaussi me déchaîner mais il mefaut un petit verre de vin et untas d’amis autour de moi pouroser. Je ne suis pas tellementmoins timide qu’il y a dix ans.

Le succès vous a tout de mêmeapporté une plus grandeconfiance en vous, non ?Je pense que ça m’a permis deme sentir un peu mieux dansmes baskets mais j’ai encore pasmal de boulot à ce niveau-là. Lascène m’a beaucoup aidée et lefait de la retrouver m’aidera, çac’est sûr.

Le fait d’être aimée par de plusen plus de gens vous fait plaisirtout de même…Oui mais ça ne me réconciliepas absolument avec moi-même. J’ai encore un peu detravail.

Les textes de ce nouvel albumparlent une fois de plusbeaucoup d’amour, de façon toujours aussiautobiographique. La plagetitulaire, qui ouvre le disque, estla plus engagée peut-être.

Comme l’était « La grenade »qui est devenue une sorted’hymne féministe…« Cœur » est une chanson surles féminicides et les violencesconjugales. C’est pour ça que jel’ai mise en ouverture, commeune piqûre de rappel qui mesemblait nécessaire. Après, onpeut danser et s’amuser mais jevoulais, pour commencer, reve-nir sur ce combat que je mèneau sein de l’association NousToutes. C’est plus que jamaisnécessaire, surtout quand onvoit les chiffres augmenter dejour en jour. Depuis le début del’année, quarante et une femmesont été assassinées par leurconjoint en France. Il faut doncencore en parler. Et le fait d’êtremédiatisée me pousse à utilisercette parole qu’on me donne. Çame touche beaucoup…

Au point d’être devenue une amazone de la chanson, une des leaders de cettenouvelle scène féministe…J’assume totalement ce rôle, oui.Il y a une réelle mouvance, on sesent connectées les unes auxautres, même si on fait unemusique souvent très différente.On a ce combat en commun quinous lie.

Vous êtes très proche d’Angèleau point de partager avec elleses managers belges. Vousaimez vous taquiner sur lesréseaux sociaux. Elle ne vous en a pas voulu de lui avoir brûléla politesse aux Victoires de laMusique 2020 en devenant la chanteuse de l’année ?Je suis de toute façon beaucoupmoins connue qu’Angèle et cesera toujours le cas car nous fai-sons des musiques très diffé-rentes. Peut-être que cette Vic-toire de la Musique, on me l’aremise comme un encourage-ment à certains élèves méri-tants. Elle a déjà reçu tous lesprix imaginables et continuerad’en recevoir beaucoup, et je lelui souhaite. Ça ne va pas plusloin, je crois. On a des carrières,des popularités et des vies trèsdifférentes. Ce n’est pas la mêmeéchelle, je ne suis pas une star,quoi…

Il vous a fallu plus de tempsqu’elle pour connaître le succès.De vous retrouver du jour aulendemain sacrée chanteuse de

l’année, cela vous a-t-il mis la pression ou vous êtes-voussentie encouragée ?J’ai trouvé ça assez encoura-geant plus que pressurisantparce qu’il s’agissait plutôt derécolter les fruits d’années detravail. Je l’ai plutôt priscomme ça. Quand j’ai reçu ceprix, trois semaines plus tardon était confinés. Du coup, jen’ai pas eu le temps d’appréciervéritablement cela. Sans lecovid, je me serais davantagerendu compte de ce titre. Là, être

chanteuse d’une année confinéeet de terreur, j’aurais préféré quecela se passe dans d’autresconditions.

Ceci dit, comme une lionne en cage, vous avez réalisébeaucoup de choses durant cedouble confinement. Il y a eudes collaborations avecRaphael, Julien Clerc ou JulienDoré, la reprise de « SummerWine » avec Alex Kapranos deFranz Ferdinand…Il fallait que je fasse quelquechose car j’ai toujours été un pe-tit peu hyperactive. Le contact

« J’écris en réponse à des pulsions qui se r

© ALICE MOITIÉ.

Clara Luciani publiecette semaine son très attendudeuxième album,« Cœur ».

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humain me manquait telle-ment, je trouvais que c’était unebelle façon de conjurer le sort enmêlant ma voix avec d’autres, àdéfaut de pouvoir se prendredans les bras. En entrelaçantnos voix, on se sentait prochesles uns des autres, surtout quec’étaient souvent des collabora-tions faites à distance. C’étaitcomme maintenir un lien… Jen’aime pas les vacances, leslongues pauses m’angoissent.

Sans perdre votre humourcomme lorsque vous ditespréparer votre vengeance aprèsque Julien Doré, pour le clip de« L’île au lendemain », vous aforcée à jouer du piano dansl’eau glacée d’une rivière…Oui, d’ailleurs, je réfléchis pourle clip de « Sad & Slow », notreduo, à ce que je pourrais luifaire subir.

Humour encore quand vousdites dans « Le chanteur » quec’est une grossière erreur detomber amoureuse du chanteur.Une erreur que vous commettezsouvent ?C’est surtout que je suis moi-même chanteuse. C’est ça qui estdrôle. Pour ma part, je ne faispas de distinction. Il y a tou-jours un cliché, un mythe, del’être humain inaccessible quienchaîne des relations. Ça mefaisait rire d’écrire sur ça enétant moi-même finalementune chanteuse. J’aimais bienaussi l’idée d’un personnage,d’une femme qui est persuadéeque son chanteur préféré estamoureux d’elle, c’est assez tou-chant en fait. C’est aussi un pe-tit clin d’œil à une chanson quej’aime particulièrement qui est« La groupie du pianiste ».Cette chanson-là est aussi uneréférence à une chanson fran-çaise intemporelle dont je mesuis beaucoup nourrie.

Dans « Amour toujours », vousvous demandez qui des deux vadévorer l’autre. Comme si uncouple ne durait jamaislongtemps. C’est assezpessimiste, non ?L’amour peut durer longtemps.Ici je parle davantage del’amour passionnel, de la re-cherche absolue de fusion. Etc’est ça qui est nocif car on sefond l’un dans l’autre. En deve-nant un seul être, on laisse un

peu de soi quelque part. Danscette chanson, le ton est rieur. Jeregarde mes relations passéescar j’ai pu faire cette erreurquand j’étais plus jeune, d’ai-mer passionnément et de mebrûler les ailes. J’en ai fait unpremier album mais ça aquand même été très dur. Danscette chanson, je me regardecinq ans plus tard et je me disque c’était n’importe quoi.

Vous restez tout de même une grande romantique, pascomplètement désabusée…Non, non. Mais je crois parcontre qu’on aime la premièrefois dans sa vie d’une façon sou-vent risible. On n’a pas de réfé-rences et souvent on se perd enfaisant n’importe quoi. Mais jene suis pas désabusée, je croistoujours en l’amour sous toutesses formes. La chanson « Tout lemonde », de prime abord, pour-rait avoir l’air d’être une chan-son d’amour mais qui en fait estune chanson d’amitié. C’est unechanson que j’ai écrite sur ungarçon avec qui j’étais au lycéeet que j’ai revu dernièrement àAix-en-Provence. J’adore sa per-sonnalité, je suis hyperadmira-tive, j’adore sa liberté, ce quim’attire le plus avec l’humour etl’intelligence. J’aime aimer detoutes les façons, c’est pour çaque je suis très proche de ma fa-mille et qu’elle a une place si im-portante dans ma vie et dansma carrière. Je crois très fort enl’amitié homme-femme. J’ai desamis qui sont comme des frèrespour moi.

Parlant de famille, « La place »évoque ce retour à la maison…Cette chanson s’appelle « Laplace » en référence à un livred’Annie Ernaux qui raconte sonretour dans sa famille aprèsavoir rencontré un certain suc-cès et une certaine ascensionsociale. C’est une vérité. Moi jeviens d’un milieu très simple,d’ouvrier. Tout ce qui est show-business, paillettes, soiréesmondaines, c’est à des années-lumière de ce que j’ai vécu étantenfant. D’être médiatisée,d’avoir reçu une Victoire de lamusique, de ne plus être tout àfait anonyme, en revenant chezmoi ça a été un vrai choc, vrai-ment. J’avais une vraie appré-hension du regard des gens.

Votre célébrité a été plus dure à vivre chez vous dans le sudqu’à Paris où vous vous sentezexilée ?Oui car à Paris, les gens croisentCatherine Deneuve tous lesquatre matins, donc ils n’en ontrien à foutre. Sans parler dusnobisme. Dans le sud, on estplus chaleureux, je passe doncmoins inaperçue. Ça s’est trèsbien passé mais j’avais cette ap-préhension.

Dans « Bandit », vous parlezd’un amoureux vivant au loin,raison pour laquelle vousguettez à l’ancienne le courrierdéposé par le facteur…Une de mes premières chansons,que je n’ai jamais sortie, s’appe-lait « Amour épistolaire ».J’adore le rituel de l’écriture.J’écris souvent des cartes pos-tales quand je suis en tournée.Je trouve ça beau, comme unpoème de Marceline Desbordesqui dit « Une chère écriture estun portrait vivant ». Quand onreçoit un mot de quelqu’un etqu’on reconnaît son écriture,c’est toujours très émouvant. Jereconnais tout de suite l’écriturede mes parents ou de ma sœur.

« Au revoir », la dernièrechanson, est très étrange.Comme si vous alliez mourir…Souvent j’écris en réponse à despulsions qui se ressemblent,dans le sens où je suis en colère,comme pour « La grenade » ou« Cœur », choquée, obsédée parune idée qui me dérange, oubien je vais écrire parce que jesuis triste, ce qui est le cas debeaucoup de chansons. Et là,j’ai expérimenté quelque chosed’assez nouveau : j’ai écrit parceque j’avais peur, à cause de cettecrise sanitaire sans fin. Je mesuis dit que j’allais peut-êtreêtre privée de ma fonction detoujours, que je n’allais plusjamais monter sur scène. C’étaithorrible comme sensation.Comme si mon dernier Olym-pia était le dernier concert detous les temps. Je me suis telle-ment fait du mal en imaginantça, c’était tellement réel dansma tête que j’ai eu besoin d’enfaire une chanson. En plus, j’aiperdu mon grand-père, j’ai ététrès bouleversée. J’aime beau-coup les vieux, ils me touchent.Mes grands-parents sont lesgardiens de mon enfance. Ils

m’ont beaucoup soutenue. Mongrand-père maternel est venume voir quand j’ai chanté àMartigues, ma ville natale.Quand j’ai dit au public que pé-pé Jeannot était là, lui qui estd’un naturel assez humble, ils’est levé et a pris un bain d’ap-plaudissements qui a duré long-temps. Il m’en parlait tou-jours… J’espère que je serai unebonne grand-mère. Mais là jemets la charrette avant lesbœufs.

PROPOS RECUEILLIS PAR

THIERRY COLJON

▶ Clara Luciani sera au Cirque royal le

8/11/21 et à Forest National le 9/3/22.

à des pulsions qui se ressemblent »

Cœur★★★

Universal.

Clara a à nouveau travailléavec SAGE (AmbroiseWillaume) mais aussi Break-bot et Pierrick Devin qui luiapportent ici une sonoritéplus funky, aux inspirationsaussi bien soul 60’s (« Amourtoujours ») que 70’s et 80’s,avec son lot de violons et desynthés. Moins mélancoliqueque Sainte-Victoire, Cœur n’apas peur de se montrer discopour notre plus grand plaisir,nous amenant à danser surdes chansons d’amour nondénuées de tendresse nid’humour. On retrouve tout cequ’on aime chez Clara Lucia-ni : cette voix attachante, cessentiments vrais, ces histoiresdrôles et même un duo avecJulien Doré (« Sad & Slow »),triste et lent à mourir et nousfaire craquer…

T.C.

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★★★

Chrysalis.

C’est en 1993 que la rockeuse chicagolaise se fait remarquer avec sonpremier Exile On Guyville, un des 50 meilleurs albums féminins de tousles temps selon le Rolling Stone. Ce qui ne l’a pas empêchée de semontrer de plus en plus discrète, au point de rester onze ans sansalbum depuis son Funstyle de 2010. Revoici donc avec un septièmealbum celle que le Washington Post a baptisée la « bedroom popqueen ». Une reine qui a son caractère car c’est parce qu’elle se senttrès mal à l’aise dans l’industrie du disque qu’elle enregistre peu. Ellea d’ailleurs retrouvé le producteur de ses débuts, Brad Wood, pourlivrer en toute confiance des chansons renouant avec ce style pop-rock élégant et distingué. À 54 ans, la chanteuse se penche sur sesjeunes années bercées par la new-wave et le rock underground,renouant avec des thèmes intimistes, avec toujours cette guitare etcette voix douce qui nous rappellent à certains moments SuzanneVega. Tout ici n’est que force et délicatesse intemporelles !

T.C.

Liz Phair Soberish

★★★

EMI.

Là aussi, cela fait onze ans – et l’album Intriguer –que le groupe australien n’a plus livré d’album (cequi n’a pas empêché Neil Finn de réaliser entre-temps de nombreux disques en solo ou en familleavec son frère Tim ou ses enfants Elroy et Liam,quand il n’a pas tourné avec Fleetwood Mac) et làaussi, il retrouve le producteur Mitchell Froomredevenu le claviériste du groupe, aux côtés desdeux fistons Finn et de Nick Seymour mais plus deMark Hart remercié. C’est donc en famille que Neils’est retrouvé en studio, aussi bien à Los Angeles

qu’à Auckland pour un disque renouant avec laqualité principale de Crowded House : ses mélodiespop insubmersibles. Un titre comme « Sweettooth »pourrait être du Lennon-McCartney, Neil restant unfan des Beatles devant l’éternel. « Don’t Dream isOver » chantait-il en 1986. Les rêveurs attendenttoujours mais Neil refuse de baisser les bras etpréserve ce punch, ce sens de l’up-tempo qui, ici,continue de faire des merveilles. On prend énormé-ment de plaisir à réentendre cette pop intemporellequi, pour le moment, tourne en Nouvelle-Zélande.On les attend de pied ferme…

T.C.

Crowded House Dreamers Are Waiting

★★

Electrik Gold.

Cela fait un moment que le chanteur américain n’aplus enregistré – son premier vrai album, SongsFrom A Toxic Apartment, date déjà de 2011 – suite degraves lésions cérébrales et à une rééducation qui apris du temps. Mais, entièrement remis, voici quepour rattraper le temps, Ethan nous propose unetrilogie sur le thème de la ville au XXIe siècle, dontceci est le premier tome. Le deuxième est annoncépour janvier 2022 et le troisième à l’été ‘22. Ethan apratiquement tout réalisé et interprété seul, selaissant guider, en solitaire et confiné, par ses senti-

ments mélangés face à la ville qui l’engloutit.« Alexandria & Me » est un hymne inspiré par lapeur des fantômes dans un downtown L.A. en voiede gentrification alors que « In New York » a égale-ment le parfum de la nostalgie pour une promenadenocturne dans une ville enneigée qui ne dort jamais.Sur le mode folk, Ethan nous prend par la main,nous montrant en cours de route ces « Pretty Girls »à l’air bien printanier. La ville n’est pas qu’anxiété,pollution et solitude, elle inspire aussi à l’artiste dessentiments amoureux pouvant se montrer légers etromantiques…

T.C.

Ethan Gold Earth City 1 : The Longing

www.lesoir.be/musiquesNos critiques de CD, les clips

et les écoutes intégrales sur Deezer.

★★

Coline & Toitoine.

Voici les sept premiers titres de ce jeune duobruxellois aux sonorités électro-pop né en 2018. Il ya du Maria-Laetitia (ex-Sonnfjord) dans la voix deColine (qui s’exprime aussi en anglais même si lefrançais n’est pas oublié sur « Lâchez-moi » ou « Al’Love Story »), jouant guitare et ukulele sur les ins-trumentations et beats de Toitoine (Antoine). Cesdeux-là, amis d’enfance, sont très différents, auxgoûts musicaux très éclectiques, pour ne pas direcontraires. Pour ce premier essai en autoproductiontotale en forme d’EP, inspiré du Meilleur des mondes

d’Aldous Huxley, les chansons peuvent être apai-santes (« The Shore ») comme entraînantes (« Ali-cia »), passant de la mélancolie de « Do I Go toOslo » à l’humour décalé (« Under My Arms »). Lespectre musical de ce premier EP est suffisammentvarié pour qu’on puisse espérer beaucoup de ce duoqui se complète parfaitement. Les sonorités synthé-tiques servent ici un propos aussi bien pop que folk.La fraîcheur est partout au rendez-vous, les am-biances étant ici très importantes, aussi bien pla-nantes que bourrées d’énergie. Très prometteur,tout cela !

T.C.

Coline & Toitoine Soma

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Même si elle a déjà signéseule, et donc sans soncomplice Dan Levy avec

qui elle forme depuis 2004 leduo The Do, la bande originaledu film Sparring de Samuel Jouy(dans lequel elle faisait d’ailleursses débuts d’actrice), OliviaMerilahti considère ce premierdisque intitulé Beginningscomme ses véritables débuts :« Tout à fait, j’ai l’impressionavec ce disque d’avoir été unedébutante à plein de niveaux. Àprendre seule des décisions quej’avais l’habitude de partageravec Dan en un échange artis-tique permanent. J’avais besoinde changer mes mécanismes. J’aidû prendre mes propresmarques, trouver mon propreson, ma propre méthode detravail. Je voulais être précise etminutieuse sans me perdre danstrop de liberté. »

Après avoir travaillé plus dedix ans ensemble et avoir connule succès avec les trois albums deThe Do parus entre 2008 et2014 (au point que même uneBillie Eilish révéla publiquementen être fan !), Olivia et Dan ontdécidé de faire une pause sanstrop savoir quand ils se retrouve-raient. Dan Levy a déjà pris unepetite avance en produisant lesalbums de Jeanne Added, Tho-mas Azier et Laura Cahen.« C’est vrai que c’était plus exclu-sif de mon côté. On se retrouveraquand le contexte sera idéal etquand l’envie sera dévorante etmutuelle. »

UN NOM DE GROUPEEn attendant, voici le premier

album d’Olivia qui a choisi lenom d’artiste de Prudence :« Dans mon esprit, c’est plus unnom de groupe, un nom géné-rique, qu’un prénom. C’est plusun univers que j’aime constitueret imaginer. Avec aussi un clind’œil aux Beatles et à “Dear Pru-dence” évidemment. »

L’avantage aussi, c’est que lemot prudence est bilingue et secomprend partout. C’est d’au-tant plus important que tout ledisque (à une chanson près,« Offenses ») est chanté en an-

glais : « Ça a toujours été le caspour moi. C’est une façon devivre. J’ai été élevée par une fa-mille bilingue, mon père étantfrançais et ma mère finlandaise,avec toujours cette notion cosmo-polite. Je me sens plus euro-péenne que française. J’ai écritun titre en français car j’appréciela diversité, avec un texte qui meplaisait alors que je suis assezpudique. C’était un défi à relever.Comme je l’ai déjà fait en finnoissur le premier album de TheDo. »

Si Olivia Merilahti est bien néeà Paris il y a bientôt quarante anset qu’elle a étudié le violoncelle,le piano et la guitare au Conser-vatoire de Sèvres, avant de jouerdès l’âge de 14 ans dans ungroupe de rock et de passer sonbac, elle est ensuite partie suivredes cours de chant – jazz etcomédie musicale – à Helsinkiavant de revenir à Paris pour desétudes d’anglais dans une facqu’elle a détestée et de repartirun an en Erasmus à Nottingham

où elle a véritablement commen-cé à écrire ses premières chan-sons : « Mes parents ne viennentpas du milieu musical, mon pèreest photo reporter, mais ma mèreestimait que mon éducation etcelle de mon frère ne pouvaientêtre complètes sans musique etsans sport. Mais c’est vraimentavec Dan que tout a commencé.Ce fut explosif et immédiat aveclui et on ne s’est plus arrêté du-rant dix ans. On en a fait qu’ànotre tête, malgré les réticencesdu milieu musical français etnos doutes, mais on a réussinotre truc dans notre coin et au-jourd’hui encore, ça m’émeutquand quelqu’un me dit à quelpoint The Do a compté pour lui.Dan et moi, on est restés cama-rades mais je voulais garder mesdistances pour ce projet car notrerapport est trop intense. »

Ce disque, qu’Olivia défendrasur scène avec deux autres musi-ciennes, est très électro, produitpar Xavier de Rosnay (de Jus-tice) et Surkin (qui a également

produit M.I.A.) : « Au final, on abeau être une femme, on se re-trouve toujours en studio avecdes collaborateurs masculins.C’est difficile à trouver unefemme productrice. Je l’ai priseen pleine poire cette réalité-là. Ils’agit donc de trouver un équi-libre. J’essaie de féminiser cela,histoire de servir de modèle auxjeunes filles, comme moi j’auraisaimé en avoir quand j’étais pe-tite. C’est pour ça aussi que meschansons parlent de l’amoursous toutes ses formes : l’amourde soi, de l’autre, de l’inconnu,l’amour sensuel ou ludique etsexuel. Seule “City On Fire” ins-pirée par les attentats de 2015 estplus dramatique… »

THIERRY COLJON

▶ Prudence sera aux Nuits le 13/09

et au Reflektor le 14/11.

Dear Prudence et The Do run run

Prudence : une artiste en guise de manifeste électro féministe.© ENZO ORLANDO

Olivia Merilahti, duduo français The Do,publie son premieralbum solo,« Beginnings ».

Beginnings★★★

RCA-Sony Music.

Si l’on excepte le bilingue« Offenses », rien n’indique iciqu’on a affaire à une artistefrançaise. Tant la production(Surkin et Xavier de Rosnay)que la voix éthérée bien dansl’air du temps et les beatsélectro ici pratiqués en abon-dance forment un tout qui necache pas ses ambitionsinternationales. Comme celaétait déjà le cas avec The Do(pas étonnant d’ailleurs queBillie Eilish compte parmileurs fans). Prudence livre unpremier opus d’une grandemaîtrise sonore, avec destextes en anglais déclinantl’amour sous toutes sesformes. À l’instar de ce quefut chez nous Soldout, Pru-dence défend une certaineidée du féminisme moderne,le disque se terminant parl’instrumental « Manifesto ».On ne peut être plus clair !

T.C.

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★★★

Gondwana Records

Portico Quartet, c’est le groupe britannique composé de Jack Wyllieaux sax, de Duncan Bellamy à la batterie, de Milo Fitzpatrick à lacontrebasse et de Keir Vine au hang. Mais là, malgré le maintien dunom du groupe, seuls Bellamy et Wyllie ont composé et joué cetalbum en trois « terrains » : I, II et III. Bellamy joue des synthés, duhang, du piano, du vibraphone, de la batterie, Wyllie du sax, du piano,des synthés. Ils ont produit cette musique pendant le confinement, enmai 2020, dans leur studio de Londres. L’ambiance de tristesse, derupture, d’incertitude leur a inspiré une musique lente, atmosphé-rique, intériorisée, rappelant le minimalisme américain et l’ambient.C’est à la fois nostalgique, mélancolique et frémissant de l’espoir dedécouvrir un nouveau monde. C’est rassérénant. Et, surtout, c’estd’une beauté incroyable. Les paysages sonores que ces deux artistesnous font découvrir sont magnifiques.

J.-C. V.

Portico Quartet Terrains

★★★★

ECM

Des dix pistes de ce formidable album, seules deuxne sont pas de la plume de Vijay Iyer, ce sont desreprises fameusement retravaillées de « Night andDay » de Cole Porter et de « Drummer’s Song » deGeri Allen. Les huit morceaux composés par lepianiste américain l’ont été au cours des vingtdernières années. Mais ils restent d’une intenseactualité. « Children of Flint », qui inaugure l’album,enregistré en novembre 2019, parle de la crisehumanitaire déclenchée par un approvisionnementen eau contaminée à Flint, Michigan. Et « CombatBreathing », écrit il y a sept ans, préfigurait déjàBlack Lives Matter. Ces temps sont en effet« uneasy », inconfortables, flous, changeants. Et ce

n’est pas la pandémie qui l’infirmera. Dans ce trio,Vijay Iyer est bien le « primus inter pares » maisson nom n’est pas plus grand que celui des autressur la pochette : Linda May Han Oh, la contrebas-siste australienne, et Tyshawn Sorey, le batteuraméricain, sont à ses côtés, parce qu’ils participentgrandement à cette musique en perpétuelle muta-tion que nous offre Iyer. Il y a non seulement uneincroyable énergie dans ce trio, une façon d’aller aubout des improvisations, mais aussi une palette decouleurs totalement personnelle, un toucher parti-culier qui permet à l’auditeur non averti de saisir lamusique, de l’aimer et d’en être profondément ému,malgré sa complexité rythmique et harmonique. Ungrand disque.

JEAN-CLAUDE VANTROYEN

Iyer – Oh – Sorey Uneasy

★★★

Sdban Records

Qu’est-ce que c’est agréable de replonger dans cejazz belge des années 70 ! C’était frais, groovy, avecdes envies à la fois de fusion, d’avant-garde, desonorités électroniques, d’ambiances psychédé-liques, de soul et de blues, de traits ironiques. C’estl’époque des débuts de Philip Catherine, c’est MarcMoulin et Placebo, Babs Robert et le Brussels ArtQuintet, Michel Herr et Solis Lacus, Jacques etMicheline Pelzer, Lou McConnell, Open Sky Unit,Koen De Bruyne, Phil Raphaël, The Kenny Clarke-Francy Boland Big Band. Américains et Belges se

retrouvaient dans des studios d’enregistrement etgravaient ces musiques incroyables que le label deGand Sdban Records a la merveilleuse idée deressortir aujourd’hui. Un double CD magnifique,contenant 12 morceaux de ces artistes-là, où l’onretrouve aussi Richard Rousselet, Bruno Castellucci,Robert Jeanne, Steve Houben, Michel Graillier,Freddy Rottier, Art Farmer, Sahib Shihab, JimmyWoods, etc. La compile d’un jazz particulier qu’onne pouvait qualifier que de l’adjectif « belge », ditLander Lenaerts dans les notes fournies et passion-nantes du livret. Alors, écoutons du belge !

J.-C. V.

Utopic Cities

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et les écoutes intégrales sur Deezer.

★★★

Laborie Jazz

Le Français Simon Denizart est au piano, le Cana-dien Elli Miller Maboungou est aux percussions etprincipalement à la calebasse. A deux, ils nousfont voyager à travers le jazz, la world music, leclassique et de l’électro. L’inventivité du percus-sionniste est épatante pour soutenir le tissage desonorités pratiqué par le pianiste : sur des struc-tures électroniques répétitives, les mélodies

s’égrènent joliment au piano, se reprennent,s’étoffent, se transforment, légères ou enflam-mées. C’est de la musique nomade, elle bougetout le temps, et nous fait entrevoir des décorsdifférents, des ambiances diverses, des vies parti-culières. Mais elle s’enracine dans notre esprit etnous laisse un peu enivrés, joyeux et avides deretourner s’abreuver à cette source sonore bien-faisante.

J.-C. V.

Denizart & Miller Maboungou Nomad

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JAZZ

musiques

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entretien

Malgré son nom de tenantde la terre plate, FlatEarth Society n’est ja-

mais lisse, jamais enfermé, ja-mais normalisé. Au contraire, lebig band nous étonne à chaquealbum, à chaque concert, par savitalité, son renouvellement, sonénergie, son enthousiasme et laprofonde originalité de sa mu-sique, qui tète à des sources dis-parates, jazz, Duke Ellington,Frank Zappa, rock, blues, mu-sique de film, punk, pop, rock,psychedelia, comédie musicale,pour en donner une version ju-vénile, gouleyante, éclatante.

Depuis vingt ans, le clarinet-tiste Peter Vermeersch mène lesseize musiciens de la bande. Da-vid Bovée et lui chantent.Comme le percussionniste WimSegers, la tubiste Berlinde De-man et la trompettiste PaulineLeblond. David Bovée ? Oui, leguitariste est de retour : il est re-venu du Brésil où il vivait depuisplusieurs années. Il se fait appe-ler maintenant David 9 1/2 Bo-vée : il a perdu un demi-doigt,coincé dans une porte, dans lafavela brésilienne où il vivait.

Peter Vermeersch, Flat EarthSociety a plus de vingt ans etpourtant vos albums sonttoujours pleins de fraîcheur.Comment faites-vous ?Je ne sais pas. On vieillit, c’est-à-dire qu’on a le temps de changer,de découvrir de nouvelles choses.Moi je suis toujours curieux defaire des choses que je n’ai pasencore faites. Quand je vois cequ’on va encore faire dans lefutur proche : on va encorechanger.

Et nous surprendre ?C’est ça. J’ai toujours l’esprit en-fantin. Je me sens plus amateurque professionnel, dans le sens

que je ne connais pas encore lesrecettes. Je ne sais jamais ce queles ingrédients de la musiquevont donner. J’essaie et on verrabien. C’est du bricolage peut-êtremais en même temps on sentbien l’itinéraire que nous avonstracé.

Voilà donc « Boggamasta III ». Ily a bien eu un « Boggamasta I »,pas de « II ». C’est votre sens del’humour ?Ce sont des idées nulles, qui sur-gissent comme ça. Et puis aprèson s’invente des raisons. Daviddit que ça faisait trop longtempsentre le premier et celui-ci, doncqu’on a raté le deuxième. Onpeut aussi inventer qu’on ne faitque des disques impairs.

Votre musique est difficilementqualifiable.C’est vrai. Mais c’est plus unproblème pour les journalistesque pour moi. Pourquoi devrait-on se coincer dans un idiome ?Pourquoi une chanson doit-ellefaire trois minutes ? Moi j’aimebien les morceaux de 15 minutes,quand on est dedans, on ne voitplus le bord de la forêt. C’est unjeu. On fait de la musique avecde la musique, sans que ce soittrop intello, de façon très spon-tanée. On n’est pas gêné par des

frontières artificielles. Mais c’estun problème pour passer à la ra-dio, en concert, en festival. J’ail’impression que tout est de plusen plus formaté : on a un peupeur de ce que nous faisons maisil n’y a aucune raison. Les orga-nisateurs disent souvent : cen’est pas pour notre public.Comme si un public de jazz nepouvait pas se retrouver dansune musique classique, d’avant-garde, folk. En général, on sous-estime le public, même dans lesmédias, et je trouve cela trèsgrave.

David et vous avez toutcomposé, sauf « Trust in me »,des frères Sherman, que vousavez formidablement arrangé.C’est la chanson du serpent Kadans le Livre de la jungle, deWalt Disney. Je suis fou de cefilm. Ma mère m’avait amené àGand pour le voir. Je n’avaisjamais entendu une musiquecomme ça. Ce truc de jazz, ceswing, cette spontanéité. J’aiacheté le disque. Aujourd’hui en-core, chaque fois que je trouve ledisque, je l’achète et je l’offre. Etcomme je suis grand-père, le ca-deau du Jungle Book est obliga-toire pour mes petits-enfants.

Propos recueillis par

JEAN-CLAUDE VANTROYEN

« J’ai toujours l’esprit enfantin,plus amateur que professionnel »

Flat Earth Society sur scène. A l’avant-plan, David Bovée, Bruno Vansi-na et, à droite, Peter Vermeersch à la clarinette basse. © JAN GITANES.

Depuis vingt ans,Peter Vermeerschmène Flat Earth So-ciety dans la jungled’une musique foi-sonnante, ludique etenthousiaste. Voici« Boggamasta III ».

Flat Earth SocietyBoggamasta III★★★

Igloo Records

L’album est sorti en numé-rique et en double LP 45 t,avec toutes les paroles deschansons, ce qui est réjouis-sant. Comme la musique de cebig band. Peter Vermeersch etDavid Bovée nous offrent deshistoires passionnantes racon-tées dans des musiques pui-sées à des tas de sources quiont irrigué leur esprit depuisleur enfance. On sourit parceque c’est plein d’humour, ons’amuse parce que c’est lu-dique, on écoute parce quec’est riche, on repasse l’albumparce qu’on n’a pas envie dequitter son univers. Bref, onest heureux.

J.-C. V.

JAZ

Zmusiques

1. VENDREDI 2 JUILLET, 20HTHÉÂTRE DE VERDURE

MONTEVERDI-PIAZZOLLACAPPELLA MEDITERRANEAMARIANA FLORES sopranoDIEGO VALENTIN FLORES TénorWILLIAM SABATIER bandonéonLEONARDO GARCÍA ALARCÓN direction

SAMEDI 3 JUILLET THÉÂTRE DE VERDUREUne programmation Citadelle de Namur CAC asbl

13H LES PASTOUREAUX chœur d’enfants 40 choristesPhilippe Favette direction14H45 FEMMESUne composition de Julie ThériaultMarie Havaux piano Camille Fisette violon16H30 ENGLISH SONGSŒuvres de Purcell, Dowland, MorleyGwendoline Blondeel sopranoDimos de Beun clavecin et fl ûte, Ronan Kernoa viole, Sophie Vanden Eynde luth18H15 LES ANNÉES FOLLES AVEC KURT WEILLAnaïs Brullez & Marie Billy chantMichel Lambert accordéon

2. SAMEDI 3 JUILLET, 20H ÉGLISE SAINT-LOUP

JOSQUIN DESPREZLE SEPTIESME LIVRE DE CHANSONSENSEMBLE CLÉMENT JANEQUINDominique Visse direction

DIMANCHE 4 JUILLET THÉÂTRE DE VERDURE

15H A CAPELLA EN 4 SETSChœur de Chambre de Namur Philippe Favette direction16H45 GLI AFFETTI DUO DE MUSIQUE ANCIENNEMonteverdi, Buxtehude, Bach, SchützAurélie Moreels soprano Guillaume Houcke contre-ténor Philippe Riga clavecin Ronan Kernoa viole18H30 J’TROUVE PAS LE GRILL OPÉRETTEAmélie Renglet soprano Joëlle Charlier mezzoPierre Derhet ténor Lionel Bams piano20H UNE SOIRÉE À L’OPERASophie Karthaüser sopranoKamil Ben Hsain Lachiri barytonStéphanie Salmin piano

3. DIMANCHE 4 JUILLET, 21H45 VEILLÉE À L’ÉGLISE SAINT-LOUP

SOGNO DI UNA NOTTE VENEZIANACAPPELLA MEDITERRANEAMARIANA FLORES sopranoLEONARDO GARCÍA ALARCÓN direction

4. MARDI 6 JUILLET, 20H ÉGLISE SAINT-LOUP

LE VIOLON SELON BACHCHOUCHANE SIRANOSSIAN violonBALÁSZ MÁTÉ violoncelleLEONARDO GARCÍA ALARCÓN clavecin & direction

5. MERCREDI 7 JUILLET, 20H ÉGLISE SAINT-LOUP

UN DUEL À VENISE : ANTONIO VIVALDI ET GIOVANNI BATTISTA REALILE CONSORT - JUSTIN TAYLOR

6. JEUDI 8 JUILLET, 18H30 LE DELTA

LA MACHINE À RÊVES DE PURCELLHush, Henry’s dreammachineSpectacle pour enfants autour de Purcell

7. VENDREDI 9 JUILLET, 20H ÉGLISE SAINT-LOUP

LA CONTESA DE’ NUMI ANTONIO CALDARAOPÉRA EN VERSION CONCERTSOLISTES DU CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMURMorgane Heyse, Julie Vercauteren, Remy Brès, Caroline De Mahieu, Samuel Namotte,CONCERTO SOAVE, JEAN-MARC AYMES direction

8. VENDREDI 3 SEPTEMBRE, 20HNAMUR CONCERT HALL | GRAND MANÈGE

GLORIA !GEORG FRIEDRICH HANDELAirs, cantates, chœurs et ouverturesJULIE ROSET sopranoMILLENIUM ORCHESTRACHŒUR DE CHAMBRE DE NAMURLEONARDO GARCÍA ALARCÓN direction

BILLETTERIENANAMUR.BEFESTIVALDENAMUR.BELESFESTIVALSDEWALLONIE.BE

DU PLEIN AIR

À LA

CITADELLE

UN PREMIERCONCERT AU GRANDMANÈGE

LE CIEL ET SES ANGES PEUVENT ATTENDRE.

PROFITEZ DE LA VIE ET DE BELLE MUSIQUE AU FESTIVAL DE NAMUR !

DU 2 AU 9 JUILLET 2021AVEC UN ÉVÉNEMENT

LE 3 SEPTEMBREAU GRAND MANÈGE

NANAMUR.BEFESTIVALDENAMUR.BE

LESFESTIVALSDEWALLONIE.BE

Mad Mercredi 9 juin 2021 Page 25

Summer Palace

Concerts

12→20 Jun.’21‘Let us enjoy live music again

in a historical courtyard’

§ Concert series § Piano kiosk § Open air

By Bozar at Coudenberg Palace

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20008202

CLA

SSIQ

UE

musiques

★★★

Warner Classics, un coffret de 96 CD

Arrangeur et improvisateur de musique de jazz, defilm et de comédies musicales, 4 Oscars de Gigi àMy Fair Lady : André Previn étudie la direction d’or-chestre avec Monteux et devient directeur musicaldes orchestres de Londres ou Los Angeles. Il se metalors à composer de la musique classique, littérale-ment inclassable mais toujours envoûtante pourFleming, Ma ou Mutter.S’il réserve à l’essentiel de ses témoignages decompositeur à Universal, ce coffret Warner nouspermet de goûter l’incroyable versatilité de sestalents de chef d’orchestre : beaucoup de musiquede ballet (de Tchaïkovski à Prokofiev) d’une inéga-lable souplesse, de la musique anglaise tous azi-muts d’Elgar à Britten ou Vaughan Williams, de lamusique française limpide (ses Debussy et Ravel)mais aussi grandiose (sa Messe des morts de Ber-

lioz), des Strauss attentifs (à Vienne !). Et chaquefois cet homme diabolique surprend par son mé-lange de précision maniaque et d’intuition surpre-nante dans l’ivresse des rythmes et des couleurs.Par-dessus tout, Previn était un musicien à l’écoutedes autres : superbe accompagnateur de Perlmanou Tortelier dans les grands concertos, incompa-rable partenaire de Janet Baker mais aussi cham-briste absolu (des trios de Mendelssohn et Schu-mann avec Chung et Tortelier). Il n’était sans doutepas un musicien traditionnel mais avait souvent labonne façon de varier les choses. De sorte qu’ilétonnait, souvent, et épatait, parfois. Ses musiciensl’adoraient car il leur faisait faire des chosesinouïes. Dans l’histoire de la musique de la secondemoitié du XXe siècle, Previn était un homme à partqui appartient pleinement à son siècle, dans toutesa variété.

S.M.

André Previn The Warner Edition

Mozart et Donizetti à l’ORWSuite  du  programme  bien  fournide  spectacles  en  streaming  àl’Opéra Royal de Wallonie­Liège.Jusqu’au 15 juin, le public retrou­vera :  Così fan tutte dirigé  parChristophe  Rousset,  avec  MariaRey­Joly, Lucia Cirillo, Cyrille Du­bois,  Leon  Košavić�,  Sophie  Kar­thäuser et Lionel Lhote. Du 10 au20 juin, Christophe Rousset diri­gera  un  autre  concert :  Passion­nément Mozart, avec Cyrille Du­bois et Leon Košavić�.Et pour clôturer cette saison pascomme les autres : La Fille du ré-giment de  Gaetano  Donizetti,avec  Jodie  Devos  (Marie),  Law­rence Brownlee (Tonio) et PietroSpagnoli (Suplice) sous la direc­tion de Jordi Bernàcer. Un spec­tacle,  dans  une  version  mise  enespace, qui sera capté et retrans­mis en direct le samedi 19 juin à20 h  sur  le  site  de  l’Opéra.  UnInstant d’opéra, le programme dediffusion en streaming de l’ORW,se  prolongera  jusqu’à  la  fin  del’été.Infos  et  programme  complet :www.operaliege.be

Belcanto Streaming Festivalà La MonnaieSur  son  site,  La  Monnaie  pro­pose  gratuitement  les  meilleursmoments de La favorita de Doni­zetti  et  d’Elisabetta, regina d’In-ghilterra de  Rossini,  deux  spec­tacles diffusés en mars.Infos : www.lamonnaie.be

OPRL Live !Alors  que  les  concerts  en  sallesreprennent  peu  à  peu  leursdroits, il est aussi possible de re­découvrir le travail de fond fournien ligne par les différentes insti­tutions ces derniers mois. Du cô­té de l’Orchestre PhilharmoniqueRoyal de Liège, ne manquez pasdes  extraits  de  lives,  des  repor­tages, des interviews… sur OPRLLive  et  leur  chaîne  YouTube  dé­diée. L’occasion de réécouter desextraits  de  Tristan et Isolde,  deCasse-noisette,  ou  encore  d’ap­prendre  à  mieux  connaître  Ger­gely  Madaras,  directeur  musicalde la maison.Infos :  www.oprl.be et  sur  You­Tube : OPRLlive

Grands classiques et stars au MetUn des avantages du streaming,c’est  d’avoir  accès  à  des  spec­tacles  aux  quatre  coins  dumonde…  et  notamment  auxspectacles  du  MetropolitanOpera  de  New  York.  Au  pro­gramme,  des  productions  mé­morables,  et  un  incontestableparterre de stars de l’art lyrique.Ce mercredi 9 juin par exemple :La Sonnambula de  Bellini  avecNatalie  Dessay,  Juan  Diego  Fló­rez et Michele Pertusi dirigés parEvelino  Pidò  (production  demars  2009).  À  retrouver  égale­ment  Joyce  DiDonato  dansAgrippina de  Handel  (le  10  juin)ou encore Luciano Pavarotti dansRigoletto de Verdi (18 juin).Infos  et  programme  complet :www.metopera.orgG.My

SÉLECTION STREAMING

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OPÉRA

TOSCAGIACOMO PUCCINI

AL AIN ALTINOGLU, RAFAEL R. VILL ALOBOS

11 .6.2021 – 2.7.2021 L A MONNAIE / DE MUNT

STILL PLAYING

SINGING

DANCING

DREAMING

Still La Monnaie

Still De Munt

Still Opera

★★★

Linn

Un Diapason d’Or de l’année pour ses concertos deRachmaninov, un récital remarqué à la Salle philhar­monique de Liège et un nom réputé imprononçable :c’est tout ce qui nous restait de Simon Trpč�eski, cepianiste macédonien remarqué par la limpidité fulgu­rante de son jeu. Le revoici aujourd’hui dans un suc­culent programme Chostakovitch.Soutenu à merveille par Christian Marcelaru, lenouveau chef de l’Orchestre national de France, les

deux concertos affichent cette juvénilité libérée quela pureté diaphane de son toucher survolte aveccette clarté piquante qui faisait le charme percutantdu compositeur lui­même dans ce concerto avectrompette et qui restitue la fraîche candeur du2e concerto écrit pour son fils Maxime, à peine sortide l’adolescence. Entre les deux, une lecture intimedu Trio no 2 op. 67 où le pianiste crée une complicitéémouvante mais discrète avec le violoniste Aleksan­dar Krapovski et le violoncelliste Alexander Somov. 

S.M.

Trpceski, Macelaru Chostakovitch

CLA

SSIQ

UE

musiques

★★★

La Dolce Volta

La curiosité de Vanessa Wagner n’a d’égale que sonenvie d’ouvrir les frontières. Pianiste aventureuse etpassionnante, le répertoire de la Française s’étendde Rameau à Aphex Twin en passant par Rachmani­nov ou encore Pascal Dusapin, avec qui elle colla­bore régulièrement. « J’écoute beaucoup de musiquesdifférentes, nous confiait­elle l’an dernier en marged’un concert à Bruxelles. Ça fait partie de ma vie.J’aime proposer d’autres manières d’écouter de lamusique, à des publics différents. Avoir ouvert complè-tement mon panel de répertoire et de collaborationsm’a redonné du souffle et du bonheur. »

Une approche qui transparaît dans chacun de sesdisques. Dans This is America !, elle s’associe àWilhem Latchoumia pour proposer un voyage àdeux pianos dans la musique contemporaine améri­caine. Une manière aussi de montrer que la mu­sique minimaliste n’est ni « simpliste », ni « superfi­cielle ». On retrouve la flamboyance des SymphonicDances de West Side Story signées Bernstein, l’in­contournable Philip Glass dans ses Four Movementsfor Two Pianos mais aussi le Hallelujah Junction deJohn Adams. Et une belle manière de démontrerque le répertoire du piano ne s’arrête pas aux clas­siques grands concertos.

G.My

Wagner, Latchoumia This is America !

DEL Diffusion Villersprésente

ABBAYE DE VILLERS-LA-VILLEÀ partir du 13 juillet 2021 www.lepetitprince2021.be

Une production de DEL Diffusion Villers avec l’aide du Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie Bruxelles, du Commissariat général au Tourisme de la Région Wallonne, du Brabant wallon, avec l’appui de la Commune et du Syndicat d’Initiative de Villers-la-Ville, avec le soutien de DE CONINCK WINE & SPIRITS, RENT A CAR, en coproduction avec Shelter Prod, avec le soutien de Taxshelter.be, ING et du Tax Shelter du gouvernement fédéral de Belgique.

Un grand spectacle adapté de l’œuvre

d’Antoine de Saint-Exupéry

Quelque part dans un lieu désertique, un aviateur se retrouve en panne d’avion. Tombé du ciel, le petit prince arrive sur terre et l’inter-pelle de cette façon : « S’il vous plaît ... dessine-moi un mouton ! ». Et l’aviateur écoute l’enfant chassé de sa planète par un chagrin d’amour (quand il découvre que sa fl eur peut avoir des épines) et le récit de son voyage de planète en planète qui ne lui procure que des rencontres décevantes. Puis vient le renard qui lui enseigne que l’essentiel est invisible pour les yeux ...

Le spectacle déploie toute la théâtralité du conte et nourrit l’ima-ginaire du spectateur au fi l du dialogue avec l’aviateur et des rencontres du petit prince avec de multiples personnages croisés sur les planètes. La mise en scène développe un cheminement poétique où se croisent l’amitié et le secret des étoiles. C’est comme une boîte magique qui sera déposée sous la voûte céleste au cœur des pierres séculaires de l’Abbaye de Villers.

De la poésie,de la magie,

du rêve.

Mise en scène : ALEXIS GOSLAIN / Avec DAMIEN DE DOBBELEER – FRANÇOIS HEUSE – JORDAN MARTYImages vidéo : ALLAN BEURMS / Adaptation et scénographie : PATRICK de LONGRÉE / Costumes : STEPHEN SHANK et MAGHET Costumier

Marionnettes : ANAËLLE IMPE / Décor sonore : Laurent Beumier / Éclairages : CHRISTIAN STENUITProduit par PATRICK de LONGRÉE et RINUS VANELSLANDER

Page 28 Mercredi 9 juin 2021 Mad

Entre l’abeille acrobate de To Bee Queen,les sauterelles cascadeuses d’Encoreune fois !, les fourmis bâtisseuses de

Brut, les papillons athlètes de League & Le-gend ou les araignées funambules de Nadir :ce n’est plus un festival que déploie Hoplamais un jardin luxuriant, grouillant de co-léoptères de la piste. Que ce soit au parcMeudon à Neder-over-Heembeek, à la CitéModèle de Laeken, sur le Mont des Arts àBruxelles-Ville et dans d’autres quartiers dela capitale, les circassiens vont survoler vosprochains week-ends comme la libelluleplane sur de fastueux parterres.

Parmi ces espèces bondissantes, nousavons déjà croisé la plus mellifère d’entreelles. Programmée dans le cadre d’un spec-tacle-test lors de Namur en Mai, Lola Ruiznous embarquait, il y a quelques semaines,dans un numéro transformant le public enruche au bord de l’ébullition. « Vous êtes bieninstallés sur vos petits abdomens ? », lance-t-elle en introduction à To Bee Queen. Pas-sant dans les gradins, comme on inspecteson armée, la reine des abeilles interpelle lesspectateurs et spectatrices : « Ah Brigitte,une bonne butineuse ! » ou « Martine, ce crude gelée royale est incroyable ! » Avec sonport altier, et son costume digne du Roi-So-leil, la despote sonde son public : « Qui at-tend le bal nuptial pour s’envoyer en l’air ? »

Mais la reine a beau se soumettre à ce bainde foule, la révolte n’en gronde pas moinsparmi la plèbe (nous, donc). Nous appre-nons que ce rassemblement n’est autrequ’une réunion syndicale. Une spectatricevient d’ailleurs exprimer les revendicationsde ses pairs : diminution des heures de tra-vail, redistribution équitable de gelée royale.Comment cette reine, qui maltraite allègre-ment son laquais (le pince-sans-rire MarkDehoux), va-t-elle s’en sortir face à la révoltepopulaire ? Par une pirouette pardi ! Etmême de copieuses cabrioles, qu’elle accom-plit sur un portique dont les cordes en al-véoles évoquent forcément une ruche, avantque celles-ci ne disparaissent pour laisser laplace aux voltiges du trapèze. Si Lola Ruizrévèle un vrai talent de clown, pour nous dis-suader de faire grève, les parties plus circas-siennes manquent parfois de liant. Malgrétout, on se laisse porter par To Bee Queencomme du pollen sur le dos des abeilles.

D’ÉCHELLES EN ESCALIERSÀ l’origine resserré sur un week-end, et au-

tour de la place Sainte-Catherine, le festivalHopla crapahute désormais dans tout

Bruxelles, s’étalant sur quatre week-ends.On pourra notamment découvrir la nouvellecréation du duo André Leo : Bubbel. Aprèsnous avoir envoûtés avec 125 BPM, et sesmétaphores circassiennes sur le temps, lesartistes reprennent leur roue Cyr mais cettefois pour convoquer des bulles. Bulles d’airou bulles d’imaginaire ? Robin Leo et Jean-Baptiste André interrogent aussi nos bullesintimes, ces espaces protégés que l’on s’in-vente et où l’on peut décider, ou non, de lais-ser rentrer d’autres bulles. On pourra aussiopter pour Brut du Groupe nuits, et sa per-formance monumentale pour interroger lesliens immatériels qui nous unissent ou nousdivisent. Ou le Duo d’escaliers de la Cie Néed’un doute : deux corps circassiens habituésà la chute, à la suspension les pieds dans levide, à la rudesse des marches à dégringoler,vont appréhender le risque différemmentjusqu’à s’entremêler pour se soutenir, s’en-traider. Citons encore les échelles baladeusesde Be Flat, les corps défiant la gravité de Mû,les cascades à la perche et au ruban adhésifde la Cie 15Feet6 : accrochez vos ceintures,ça va vibrionner au festival Hopla.

CATHERINE MAKEREEL

▶ Du 12/6 au 4/7 dans différentes communes de

Bruxelles (Neder-over-Heembeek, Laeken, Bruxelles-

Ville).

Festival Hopla :du cirqueà butiner dans la ville

On se laisse porter par « To Bee Queen »comme du pollen sur le dos des abeilles.© JEAN-MARC SCHNEIDER.

Pour s’adapter au contextesanitaire, le festival Hoplase disperse non seulementdans Bruxelles mais aussidans le temps : les spectacles gratuits et de plein air se déploientsur quatre week-ends.

scènes

Mad Mercredi 9 juin 2021 Page 29

Glitch★★★

Les Brigittines

Au sol, un grand carréblanc évoquant une plageidyllique. Dans cet espaceparfaitement nu, deuxpersonnages aux tenuesblanches elles aussi. Bruitd’eau, façon bord de mer.Les corps vibrent, tententde se déplacer mais res-tent figés sur place, agitésde soubresauts commedans ces bandes-vidéo quipatinent sur quelquesfractions de seconde d’unemême image.C’est dans cette dé-faillance technique queFlorencia Demetri & Sa-muel Lefeuvre sont alléschercher l’inspiration deleur nouveau spectacle. Le« glitch », en langageinformatique, désigne,expliquent-ils, «une dé-faillance, une interruptionde courte durée dans leflux opérationnel d’unsystème.» Le duo s’em-pare de ce dérapage tech-nique pour en faire unspectacle où la maîtrisedes corps et la répétitiondu mouvement entraînentle spectateur dans unvoyage aux frontières duréel. Et dévoile dans sesdernières minutes commeune seconde peau sous lescostumes, et des vaguesd’argent sous la plage.Magique. (J.-M.W.)

Méduse.s★★★

Théâtre Les Tanneurs

La pièce du collectif LaGang questionne lesexisme de notre imagi-naire collectif. Théâtred’objet et manipulationdes corps revisitent lemythe de Méduse en lefaisant résonner avec unethématique contempo-raine : le traitement desfemmes victimes d’agres-sions sexuelles. Avecironie et un style décom-plexé, elles y détricotentles constructions patriar-cales, les injonctions liéesau genre mais aussi notrehéritage culturel. (C.Ma.)

Muzungu★★★

Rideau de Bruxelles

Vincent Marganne as-sume un récit courageuxen cette ère de revendica-tions décoloniales. Mis en

scène par Serge Demoulinet accompagné par EdsonAnibal, il compose avecpudeur les contradictionspropres au « Muzungu »(homme blanc) d’Afrique.Né au Burundi, l’auteur etcomédien n’appuie rienmais esquisse des pans devie, revient sur le mas-sacre des Hutus en 1972,dessine une époque forcé-ment déformée par sessouvenirs, interroge lamémoire et grattequelques plaies encore àvif. (C.Ma.)

Une maison de poupée★★★

Théâtre royal du Parc

Dépassé, ce portrait d’unefemme victime du ma-chisme de la société ? Loins’en faut ! A la mise enscène, Ladislas Chollat enlivre une version vivante, àla portée parfaitementcontemporaine. AvecAnouchka Vingtier dans lerôle de Nora, la pièced’Ibsen se déploie dans undécor qui se déboîte àmesure que le coupleconjugal se disloque, etoffre une critique efficacedu sexisme ambiant (hélasloin d’être obsolète), maisaussi du matérialisme etde la morale bien-pen-sante. (C.Ma.)

Un grand amour★★

Théâtre le Public

Seule en scène, Janine

Godinas incarne TheresaStangl, veuve de FranzStangl, ancien SS quicommandait les camps deSobibor et Treblinka. Faceà une journaliste venue la

questionner sur le passéde son mari désormaisdécédé, cette femme faitson propre examen deconscience. Savait-elle?Jusqu’où l’amour l’a-t-il

aveuglée? Mise en scènepar Jean-Claude Berutti, lapièce de Nicole Malinconioffre un écrin passionné-ment trouble à la comé-dienne. (C.Ma.)

« Glitch » de Florencia Demetri & Samuel Lefeuvre aux Brigittines. © LAETITIA BICA.

ÀNEPASMANQUER

À L

’AFF

ICH

Escènes

En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

Théâtre Royal des Galeries

Directeur : David Michels

SAISON 2021-2022

Larguez les

amarresde Marie-Paule Kumps

La Revue

des Galeries

Accords

parfaitsde Louis-Michel Colla

Oleannade David Mamet

L’étudiante

et Monsieur

Henride Ivan Calbérac

Un petit

jeu sans

conséquencede Jean Dell

et Gérald Sibleyras

20008187

Page 30 Mercredi 9 juin 2021 Mad

Dressées sur une séried’étranges colonnades, lesstatuettes d’Emo de Medei-

ros rappellent instantanémentces fétiches africains qui ont ins-piré bon nombre d’artistes duXXe siècle. Pourtant, bien plusque de simples références « pri-mitivistes », celles-ci nousparlent d’aujourd’hui, de notremonde où l’argent et la réalité vir-tuelle sont omniprésents. Tout enpartant de la tradition classiqueafricaine, l’artiste béninois a crééune œuvre qui secoue les clichés.À la fois classiques et futuristes,ses fétiches dorés sont dotés d’unsystème dernier cri qui permet auvisiteur de leur faire une offrande

à l’aide d’un smartphone doté dela technologie NFC…

Formidable illustration d’unesociété où tout ce qui est or sus-cite la vénération, l’œuvre d’Emode Medeiros est l’un des nom-breux exemples d’une créationcontemporaine qui s’inspire del’art classique africain tout enl’extrayant de l’image d’Épinaldans laquelle le primitivismel’avait enfermé. C’est d’ailleurs enfaisant référence à la grande ex-position Primitivism au MoMAde New York en 1984 que Phi-lippe Dagen a conçu ce parcoursétonnant. À l’époque, plus de200 pièces « traditionnelles »venues d’Afrique et d’Océanieétaient associées à des œuvres dePicasso, Matisse, Giacometti… Ils’agissait ainsi de montrer com-ment cet art « primitif » avait puinspirer les avant-gardes occiden-tales du XXe siècle.

UN ART D’AUJOURD’HUIAvec Ex Africa, Philippe Da-

gen, commissaire de l’expositionmais aussi historien d’art et émi-nent critique, remet en questioncette notion même de primiti-visme, directement liée au

contexte colonial et à notre visioneuropéenne d’un art occidentalqui serait forcément supérieur àtous les autres et ne trouveraitdans ceux-ci qu’un ensemble deformes plus ou moins séduisantesmais sans signification réelle.

Dans les vastes salles du rez-de-chaussée du Quai Branly, c’estjustement la question du sens quisurgit un peu partout avec desœuvres interrogeant notre re-gard, remettant celui-ci en ques-tion, réactivant des formes an-ciennes pour évoquer des sujetscontemporains.

Une première salle agit commeune mise en condition du visiteur

rassemblant des œuvres de grandformat de A.R. Penck, Jean-Mi-chel Basquiat, Antoni Clavé etJames Brown face à celles deChéri Samba. Une manière de re-mettre directement en cause lanotion de primitivisme.

Vient ensuite la section Pop oùl’on découvre que les formes del’art classique africain sont digé-rées et réinterprétées, sans rap-port avec leur fonction première,comme n’importe quel objet utili-sé par le pop art. On découvreainsi une salle entière consacrée àla Chapman Family Collectionmais aussi la manière dont Jean-Michel Alberola, Bertrand Lavier,Théo Mercier ou Hervé di Rosautilisent des éléments descultures africaines pour créer unesérie d’œuvres contemporaines.

MÉTAMORPHOSESET ACTIVATIONS

Dans la section suivante, Méta-morphoses, le masque et le corpssont omniprésents et « rendus àla vie ». Léonce Raphaël Agbod-jelou présente ses photographiesdes Demoiselles de Porto Novo,Steve Bandoma livre une série

Regard sur l’Afrique dans la cré

L’installation des frères Chapman,« The Chapman Family collec-tion », collection de statuettes àl’allure ancienne mais dont ons’aperçoit, en observant les diffé-rentes attributs (coiffure de clown,frites et soda à la main, etc.)qu’elles sont directement inspiréespar Ronald McDonald et autrespersonnages du genre. © PHOTOGRAPHE LÉO DELAFONTAINE

Avec « Ex Africa »,Philippe Dagen meten évidence unecréation contempo-raine mondiale s’ins-pirant de l’art afri-cain classique pourparler d’aujourd’hui.

Emo de Medeiros, « Electrofétiches » (10 pièces), 2020. © COURTESY EMO

DE MEDEIROS. MUSÉE DU QUAI BRANLY-JACQUES CHIRAC, PHOTO PAULINE GUYON

EX

PO

arts

Mad Mercredi 9 juin 2021 Page 31

EXPO

arts

percutante de peintures sur pa-pier et de nombreux artistes réin-ventent des masques contempo-rains à partir de bidons vides(Romuald Azoumé), en cristal(Pascal Marthine Tayou) ouconstitués de crayons, essuie-glace ou épingles à nourrice(Calixte Dakpogan).

Mais c’est la troisième et der-nière partie, Activations qui en-fonce le clou définitivement. Ici,

les artistes africains se taillent lapart du lion en évoquant de mul-tiples questions sociales, poli-tiques, éthiques à travers la réac-tivation d’éléments de l’art clas-sique africain. Dans une série dephotographies, Alun Be met faceà face des masques traditionnelsportés par des adultes et un en-fant coiffé d’un casque de réalitévirtuelle. Kader Attia proposeune installation vidéo passion-

nante sur la question de l’appro-priation des objets africains parl’Occident. Pascale MarthineTayou a créé une vaste installa-tion évoquant une ruée vers l’ordans une petite ville du Came-roun. Et l’installation No Return

de Romuald Hazoumé vousprend à la gorge avec ces5.000 tongs en plastique récupé-rées sur 150 km de plage au Bé-nin et disposées en écailles for-mant une gigantesque spirale.

JEAN-MARIE WYNANTS

▶ Jusqu’au 11 juillet au Musée du Quai

Branly à Paris, www.quaibranly.fr

création contemporaine

Steve Bandoma, « Dénaturée »© FLORIAN KLEINEFENN COURTESY GALERIE

MAGNIN-A, PARIS

Alun Be, de la série « Edification ». © PHOTOGRAPH BY ALUN BE / COURTESY OF LOUISI-

MONE GUIRANDOU GALLERY

Calixte Dakpogan, « Masque ». © CALIXTE DAKPOGAN / COURTESY GALERIE MAGNIN-A,

PARIS.

Annette Messager, « Mes collants totémiques », 2015. © ADAGP, PARIS, 2021.

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Cela fait déjà huit ans que cegrand loft forestois à deuxpas du parc Duden ac-

cueille régulièrement le meilleurde la création contemporainecoréenne. Fondée en décembre2012 par Min Young Lee et GilBauwens, la Lee-Bauwens Galle-ry a pour objectif de faire décou-vrir des artistes issus essentielle-ment de la scène artistique co-réenne et encore peu connus enBelgique. À l’inverse, la galerietend aussi à exposer des artisteseuropéens en Corée du Sud à tra-vers des foires ou des événementsartistiques, en étroite collabora-tion avec les institutions cultu-relles et muséales. Ainsi, en 2019,la galerie avait collaboré avec Bo-zar et Gluon pour une expositiontrès réussie, intitulée « Brusselsin Song Eun, Imagining CitiesBeyond Technology 2.0. » Au-jourd’hui, le couple belgo-coréenreprésente une quinzaine d’ar-tistes de plusieurs générations,travaillant différents médias :des Coréens tels que ChunKwang Young, Kim Joon, Moon-Pil Shim, Nam Tchun-Mo, KinHyun-Sik, Sunghong Min, Mee-kyoung Shin. Jiana Kim, JukheeKwon, et des artistes européenscomme Ode Bertrand, AurélieNemours, Javier León Pérez, Da-niel Pandini, Maurice Frydman,Paola Pezzi, Esther Stocker.

L’exposition de ce début d’étéprésente le très fin travail de Ju-khee Kwon (Séoul, 1981) : majes-tueuses installations et sculp-tures-livres qui prennent des

formes pleines et vigoureuses,faisant allusion à un sentimentde légèreté et de mouvement, ex-primant ainsi quelque chosed’intemporel. Après des étudesaux Beaux-Arts de l’Universitéde Séoul, la Coréenne a obtenuson Master en design du livre auCamberwell College of Arts deLondres en 2012. C’est en Italie,près de Rome, qu’elle s’est instal-lée pour vivre et travailler aucœur d’un ancien couvent. Unlieu d’inspiration et de contem-plation qui lui offre la concentra-tion nécessaire au patient travailde déconstruction qu’elle opèresur les livres qu’elle choisit, creu-sant, évidant le cœur de l’objet,puis libérant chaque page dansl’espace, l’affranchissant de saforme et de son but initiaux, dé-

fiant la perception des visiteurs,donnant à voir une autre imagede cet objet du quotidien.

REDONNER FORMEAUX MOTS

« On n’a jamais eu un tel suc-cès, un peu comme un film d’au-teur qui aurait trouvé un largepublic », commente Gil Bau-wens, ébahi face au bouche-à-oreille et aux acquisitions qui onteu lieu, même à distance : « Letravail sur papier n’est pas rare,mais elle va beaucoup plus loinque l’anecdote. On a l’impressionque les mots s’évadent. Elle n’estpas dans la répétition commenombre d’autres artistes co-réens. » Et en effet, il y a beau-coup de poésie et d’humour dansce travail : chaque œuvre a unehistoire, liée à la langue originaledu livre – italien, anglais, coréen,règlement du couvent en latin.Chaque fois, la forme est liée autitre original : Cocoon Book, Gro-wing Book Black Hole… JukheeKwon roule, déroule, met au jourles entrailles du livre, fait jaillir lepapier en cascade, comme danscette installation de treize mètresde long, spécialement conçuepour l’espace de la galerie. Cer-taines œuvres en deux dimen-sions déclinent quant à elles deminutieux origamis, poussés àl’extrême des possibilités dupliage. Un travail dont le succèsne se dément pas, de Milan àNew York en passant parLondres, où le Victoria & Albert

Museum a acquis une œuvrepour ses collections. Avec JukheeKwon, les vieux livres, abandon-nés, liés à une époque passée,sont récupérés et, une fois trans-formés, respirent à nouveau l’airde la liberté. Saisir l’instant estune tentative de l’artiste de briserla linéarité du temps.

ALIÉNOR DEBROCQ

▶ « Jukhee Kwon : saisir l’instant »,

Lee-Bauwens Gallery, jusqu’au 26 juin,

36 rue du Charme, 1190 Bruxelles, du

jeudi au samedi de 14 à 18 h ou sur

rendez-vous, 0475 411 963,

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▶ Prix de 1.800 à 6.000 euros

Livres en liberté

Jukhee Kwon, « GrowingBook ». Techniques mixtes surlivre, 27[h] × 17 × 20 cm, 2019.© SPELTDOORN STUDIO, COURTESY JUKHEE

KWON, LEE-BAUWENS GALLERY

La galerie Lee-Bauwens présentepour la première fois en Belgiqueles œuvres pleines de poésie de la Sud-Coréenne Jukhee Kwon

Jukhee Kwon, « Cocoon book ».Techniques mixtes sur livre,60[h] × 20 cm, 2021. © SPELTDOORN STUDIO, COURTESY JUKHEE

KWON, LEE-BAUWENS GALLERY

Jukhee Kwon, « Cycle book ». Techniques mixtes sur livre, 40 × 40 ×35 cm, 2019. © SPELTDOORN STUDIO, COURTESY JUKHEE KWON, LEE-BAUWENS GALLERY.

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ÀNEPASMANQUERAboriginalités★★★

Jusqu’au 1er août aux Musées

royaux des Beaux-Arts de

Belgique,

www.fine-arts-museum.be

Partant des œuvres de lacollection Philippson, lesMusées royaux desBeaux-Arts présententAboriginalités, subtil jeu demot partant du termeaborigénalité qui désigne«l’ensemble des combatspolitiques, sociaux et éco-nomiques» des indigènesdu continent austral pouraffirmer le fondement deleur identité culturelle.Associant les termes«aborigène» et «originali-té», l’exposition crée lenéologisme «aboriginali-tés». En effet, le véritablevoyage qui nous est pro-posé ici ne prétend pasretracer l’histoire de l’artaborigène même si, lepetit guide du visiteur quil’accompagne livre demultiples pistes et infor-mations à ce sujet. Maisc’est surtout la valeurartistique des œuvres quiest ici mise en évidence,montrant à quel point latransmission d’une cultureséculaire basée sur unterritoire précis peutdonner naissance à un artincroyablement moderneet capable de toucher leplus grand nombre. Dès lapremière grande salle, onest happé par ces universposés sur la toile et misen dialogue avec le grandcercle de pierres de Ri-chard Long. On plongeensuite dans un parcoursoù l’on découvrequelques-uns des plusgrands artistes aborigènesmais surtout une in-croyable diversité dans lesexpressions. Depuis lesœuvres les plus «clas-siques» jusqu’aux tenta-tives les plus originales,on découvre ici, avanttout, une succession devéritables œuvres d’art. Etl’on constate que mêmeceux qui semblent le pluss’éloigner des canonsoriginaux, s’y réfèrentconstamment tout en leurdonnant des formes nou-velles. (J.-M.W.)

Alechinsky : Carta Canta★★★

Jusqu’au 1er août

aux Musées royaux

des Beaux-Arts de Belgique,

www.fine-arts-museum.be

Pierre Alechinsky est unpeu chez lui aux Muséesroyaux des Beaux-Arts quifirent l’acquisition d’unede ses œuvres dès 1955,démarrant un compa-gnonnage constitué d’ac-quisitions mais aussi denombreuses donations del’artiste (dont la dernièreen 2020). Cette collectionpermet de survoler prèsde 70 années de création.Le parcours présenté ici,joliment intitulé CartaCanta (Le papier chante),entraîne le visiteur àdifférents étages desMusées, faisant le lienentre Ensor et Magrittetout en nous accompa-gnant sur le chemin me-nant à l’art aborigène etau Musée Fin de Siècle.On y retrouve une multi-tude de dessins explorantles différentes époques,les grands thèmes de sacréation, ses liens avec laBelgique, sa proximitéavec d’autres artistes, lamanière dont il chercheconstamment de nou-velles pistes à travers lesestampages, dessins,aquarelles, lithographies…Et puis cette façon decréer un univers englo-bant toutes les dimen-sions de la vie : effrayante

et drôle, fantastique etenchanteresse, banale etmagique, sombre à sou-hait et joyeuse en diable…En quelques traits, il ra-

conte mille histoires pas-sant de dessins incroya-blement épurés à devastes fresques se dé-ployant sur les moindres

recoins de la feuille ou dela toile. (J.-M.W.)

« Alechinsky: Carta Canta ». Jusqu’au 1er août aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. © D.R.

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DE FRANCE

EN BELGIQUE

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ÀNEPASMANQUERBruxelles Universel II :multipli-city★★

Jusqu’au 12 septembre à la

Centrale for Contemporary Art,

Place Sainte-Catherine 44,

www.centrale. brussels

Deuxième volet de latrilogie Bxl Universel,«multipli.city» met enévidence le côtémulticulturel de la villeavec un projet où lamédiation et le débatveulent recréer du lien. En2017, pour célébrer sesdix années d’existence, laCentrale montaitl’étonnante expositionBXL Universel. Celle-cientendait mêler le local etl’universel, le folklore etl’ouverture au monde. Unpari brillamment réussiavec un parcours mêlantart contemporain et artbrut, grands nomsinternationalementreconnus et artistesanonymes, arts plastiqueset musique... Quatre ansplus tard, la Centrale livrele deuxième épisode de cequi devrait être unetrilogie: BXL Universel II –mulipli-city. Avec unepetite précision quant àl’intitulé puisqu’il s’agitcette fois d’uneexpo/forum. Et c’est loind’être anodin. Ce nouveauparcours est en effet trèsdifférent du précédent. Ony trouve les œuvres de 11artistes qui, pour laplupart, ont des originesétrangères mais ont choiside s’installer et detravailler à Bruxelles. On ytrouve aussi lesparticipations, à desdegrés divers, de sixorganisations partenairescontribuant à tisser unpatchwork géant de lacréation à Bruxelles, duvivre-ensemble, deséchanges que peutprovoquer la pratiqueartistique. Un pari originalposant de multiplesquestions sur la place del’art dans la ville et dansla vie, le mélange descultures, la créationcollective, la place del’artiste et du spectateuren passe de devenirlui-même acteur de ce quiest en train de se jouer…(J.-M.W.)

Fake For Real,une histoire du faux et de la contrefaçon★★★

Jusqu’en octobre 2021, Maison

de l’Europe, rue Belliard 135,

www.historia-europa.ep.eu/fr

À l’heure des fake news etdes manipulations mul-tiples, cette expositiondémontre que tout celan’a rien de neuf. Dans unparcours volontairementlabyrinthique s’étendantsur deux étages, on re-monte le temps pour voircomment on réécrivaitl’histoire dès l’Empireromain. On découvre desrécits de miracles plutôtdouteux mais arrangeantbien les autorités ecclé-siastiques et politiques auMoyen Âge. Un peu plusloin, on voit commentl’imprimerie permit auplus grand nombre des’instruire mais favorisa

aussi la diffusion defausses informations… Sedécoupant en six grandsthèmes, le parcours ex-plore l’histoire, lessciences (combien dedécouvertes falsifiées oufarfelues), la géographie(avec les cartes anciennesoù l’on fantasmait unmonde qu’on n’avait ja-mais exploré), la biologieavec des animaux fantas-tiques n’existant que dansl’imagination des marinsnotamment. On croiseaussi des lettres ano-nymes, des preuves men-songères (comme lefameux bordereau del’affaire Dreyfus), destechniques de désinfor-mation en temps deguerre, de faux tableauxvendus pour des vrais etdes contrefaçons deluxe… Passionnant etéclairant. (J.-M.W.)

Freddy Tsimba : La terreplus belle que le paradis★★★

Jusqu’au 15 août au Musée royal

d’Afrique centrale, Tervuren,

www.africamuseum.be

À l’occasion de la réouver-ture du musée de Tervu-ren, l’occasion a été don-née à l’artiste congolaisFreddy Tsimba de dé-ployer généreusement sonœuvre dans une très bellemise en espace qui enorchestre la surprenantecréativité. L’expositions’est logée dans les sallesattenantes au long gouletblanc qui lie le nouveaubâtiment en verre aumusée lui-même. On yretrouve les sculptures del’artiste marquées parl’usage transcendant dematériaux trouvés aussipeu innocents que… desdouilles. Ramassées surdes lieux de guerre au

péril de sa vie, remplacéesplus tard et de manière unpeu systématique par desfourchettes, cuillères,ciseaux, machettes, cap-sules de bouteilles, clefs…ces douilles et autresobjets rouillés clamenthaut et fort la soif dejustice, de vérité et depaix d’un homme qui acôtoyé la guerre, la faim,les expédients en tousgenres. Son art porté parune dynamique puissanteest devenu son combat.D’où la récurrence de lathématique des femmesenceintes, silhouettes« effacées » mais por-teuses de vie. Et le titre del’expo qui a valeur demessage : « La terre, plusbelle que le paradis ».(D.G.)

Hugo Meert : Unbreakable★★★

Jusqu’au 7 novembre au Centre

de la céramique Keramis, 1 place

des Fours-Bouteilles, 7100

La Louvière, www.keramis.be

À La Louvière, Keramisprésente une réjouissanterétrospective de l’œuvrede Hugo Meert, entretechnique de haut vol etutilisation iconoclaste decelle-ci. Dans ce lieu oùtrônent encore les troisanciens fours-bouteillesclassés de l’anciennefaïencerie Boch et desmilliers de pièces encéramique, anciennes oucontemporaines, HugoMeert déboule avec unparcours intitulé Unbrea-kable. Incassable. Unpremier clin d’œil face àun matériau dont onconnaît évidemment lafragilité. Il joue d’ailleursde celle-ci dans plusieursde ses créations : lesTerrarists avec leurs petitspersonnages démolissantles pièces sur lesquellesils sont juchés ou lesThrowing Sculptures qu’ilfaut briser pour en utiliserles différents éléments.Ce qui frappe d’embléechez lui, c’est que cha-cune de ses pièces estporteuse de sens. Mêmelorsqu’il travaille sur despièces plus convention-nelles et utilitaires, HugoMeert surprend, détourne,réinvente magistralement.Et bien que n’utilisant quele noir, le blanc et l’or, ildonne des couleurs

Freddy Tsimba, « La terre plus belle que le paradis » jusqu’au 15 août au Musée royald’Afrique centrale. © MATHIEU LOMBARD.

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uniques à l’art de lacéramique. (J.-M.W.)

Icons★★★

Jusqu’au 24 octobre à la

Fondation Boghossian (Ixelles),

www.villaempain.com.

Dans les chambres in-times comme dans lesgrands espaces d’accueilde la Villa Empain, HenriLoyrette propose unvoyage dans le mondemystérieux des icônes. Audépart, quelques repré-sentations de la ViergeMarie vénérée par leschrétiens depuis dessiècles. A l’arrivée, un motqui, de la tradition reli-gieuse, est passé dans lelangage populaire. Onparle aujourd’hui d’icônesde la mode, du cinéma, dela chanson… C’est dire sile sujet est vaste et prêteà de multiples interpréta-tions. Pour aborder un telsujet, la Fondation Bo-ghossian a fait appel àHenri Loyrette qu’onpourrait lui-même quali-fier d’icône du monde del’art. Ancien directeur duMusée d’Orsay et pré-sident-directeur du Mu-sée du Louvre, cet hommeà la culture et à la curiosi-té insatiables propose unparcours alliant de su-perbes images religieusesdu passé à des créationsd’artistes contemporainsclairement inspirées parce long héritage: MounirFatmi, Wim Delvoye,Douglas Gordon, DuaneHanson, Sarkis, Yan PeiMing, Pierre et Gilles,Annette Messager, AndyWarhol et beaucoupd’autres. Dans le parcoursmagistral qu’il propose àtravers les salles de laVilla Empain, on retrouvele côté sacré et mysté-rieux de l’icône (à traversnotamment une collectionde superbes icônes an-ciennes présentées dansla pénombre) ainsi queses multiples déclinaisonsactuelles allant jusqu’àl’abstraction. (J.-M.W.)

Illusions★★★

Jusqu’au 4 juillet, Cité Miroir,

Place Xavier Neujean 22, Liège,

www.illusions-expo.be

Vous n’allez pas en croirevos yeux ! Ni vos oreilles !Et pour une fois, ce n’est

pas seulement un argu-ment publicitaire mais belet bien la réalité. AvecIllusions, la Cité Miroirpropose un étonnantparcours où tout ce quisemble évident n’estqu’illusion. Parrainé parAlbert Moukheiber, doc-teur en neurosciencescognitives et psychologueclinicien, cette expositionmet nos sens à l’épreuvepour mieux nous rappelerqu’il ne faut rien prendrepour argent comptantmais au contraire toujoursaiguiser notre sens cri-tique. Dans un monde oùle complotisme et les fakenews ne cessent de serépandre, ce rappel estsalutaire. Et pour le rendreclair, on nous invite ici àune série d’expériencesaussi ludiques que trou-

blantes. Essentiellementcentré sur l’ouïe et leregard (le toucher estréduit à sa plus simpleexpression pour cause decovid), le parcours permetde constater que ce quenous voyons n’est pastoujours la réalité, quenotre regard transformeles choses en fonction dece qu’il connaît ou saitdéjà, que les illusionsd’optique et les miragesauditifs sont partout etque même l’évaluation dela température est sujetteà caution. On découvreainsi à quel point notrecerveau, cherchantconstamment à donner dusens aux choses, les inter-prète souvent à sa façonpour créer sa propreréalité. Passionnant pourpetits et grands. (J.-M.W.)

L’Amérique latine éraflée★★★

Jusqu’au 27 juin à la Fondation A,

avenue Van Volxem 304,

1190 Forest,

www.fondationastichting.com

Des graffitis sur des murslépreux, des affichesdéchirées, lacérées, décol-lées par le temps et leséléments, des vitres écla-tées, des traces d’une vieoubliée sur des mursdénudés, des construc-tions en pierre de lavetémoignant d’un passéglorieux et lointain… À laFondation A, les murs ontla parole dans une exposi-tion joliment intitulée« L’Amérique latine éra-flée » et basée sur lacollection d’Astrid Ullensde Schooten Whettnall.Traces du passé toutautant qu’avertissement

pour le futur, le parcoursmet en évidence de nom-breux photographes peuconnus sous nos latitudeset quelques noms plusfamiliers comme GracielaIturbide ou Pablo OrtizMonasterio. Elle montresurtout comment cesmurs usés, éraflés, bles-sés, témoignent desdrames et des bonheurshumains dont ils ont ététémoins : affiches électo-rales lacérées, femmes enprison cernées par unearchitecture sans âme,enfants jouant à la guerredans les rues de Cuba…Mais aussi, remontant letemps, l’étonnant travailde Pablo Lopez Luz surces murs en pierre volca-nique que l’on trouve unpeu partout à Mexico etqui racontent l’histoired’un peuple, depuis lescivilisations précolom-biennes jusqu’à nos jours.(J.-M.W.)

Musée temporairedu confinement★★

Jusqu’au 19 juin, Espace Allende,

campus du Solbosch, no 22

avenue Paul-Héger à 1000

Bruxelles, www.ulb.be/fr/culture

ou agenda.brussels

De tout temps, l’art futune façon de s’évader, defuir un réel trop doulou-reux ou trop terne. C’estde ce postulat qu’est né leMusée temporaire duconfinement de l’ULB. Pasvraiment un musée, plutôtun récit des confinementset une volonté de garderune trace de notre expé-rience commune. Audébut, l’appel à projetsvisait surtout à réunir desobjets détournés, deschoses bricolées. Tout ceque le confinement avaitpu provoquer de créatif enchacun de nous. On re-trouve ainsi le tableau desrésultats d’un concours deping-pong entre coloca-taires pour désigner celuiqui cuisinera ou une vidéode danseuses s’entraînantdans leur cuisine ou sousla douche. On manque dese prendre les pieds dansun kayak, on se retrouveface à une voiture encarton. « Je n’ai pas voulumettre d’explications »,sourit Nathalie Levy,responsable du projet « jepréfère que les gens se L’Amérique latine éraflée. Jusqu’au 27 juin à la Fondation A à Forest. © D.R.

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parlent, qu’ils retrouventl’anecdote ensemble. Pourmoi, une exposition c’estaussi un lieu d’échanges, unmoment d’interactions.C’est ça qui nous manqueaujourd’hui. » Ces clinsd’œil à notre quotidien deconfinés sont associés àde véritables œuvres, quece soit d’artistesconfirmés ou d’amateurs.Au fond, un mur estconsacré aux soignantsavec une sélection dephotos prises par CharlesChojnacki pour sonouvrage In Vivo, tous lesvisages d’Érasme. Cetteexposition va continuer à

vivre au rythme de lapandémie. Aux œuvres etinstallations déjàprésentes s’ajouterontcelles qui continuent àarriver.

Regenerate★★

Jusqu’au 15 août au Wiels,

www.wiels.org

Une vingtaine d’artistesrassemblés sous le titreRegenerate proposent desœuvres réalisées ces deuxdernières années etinvitant à regarder leschoses autrement. Pas dethème, ni de catégoriesd’âges ou de provenance

précise des artistes. AvecRegenerate, c’est unbouillon d’art et de cultureplein de vie que proposele Wiels sur deux de sesniveaux, parallèlement àla rétrospective del’artiste néerlandaiseJacqueline de Jong. BramDemunter explore notrerapport à la nature àtravers la peinture. EitanEfrat et Sirah FoighelBrutmann proposentl’installation vidéoMeeting a Flower Halfway(Rencontrer une fleur àmi-chemin). Installationvidéo encore avec ChloëDelanghe projetant ses

Lettres d’amour sur troisgrands écrans en papier.Partant de simulationsnumériques permises parles technologies les pluspoussées, Eva L’Hoestcrée des imagesmouvantes à partir descans IRM, de jeux vidéoset d’expériencesneuroscientifiques. MarieZolamian réalise depetites peinturesd’apparence naïve,évoquant les images decontes anciens, où lemerveilleux et le sensuelcôtoient le fantastique etl’effroi. Un peu plus loin,Cecilia Bjartmar Hylta adisposé des airbagsgonflés et figés par de larésine. Sandrine Morganteenvahit tout un mur avecdes photocopies de taillesdiverses de publicitéspour somnifère. Ellecouvre celles-ci de mots,de phrases, de réflexionsnées pendant ses nuitsd’insomnie. Bien d’autresartistes encore sont àdécouvrir dans ceparcours avec, tout aubout de celui-ci,l’étonnante vidéo deHelen Anna Flanagan encollaboration avec JosefinArnell, intitulée BloodSisters. (J.-M.W.)

Roger Raveel :une rétrospective★★★

Jusqu’au 21 juillet à Bozar,

www.bozar.be

Refusant de quitter sonvillage, Roger Raveel acréé une œuvre univer-selle mais quasi inconnueen dehors de la Flandre etdes Pays-Bas. C’est à cetartiste singulier que Bozarconsacre une vaste rétros-pective à l’occasion ducentenaire de sa nais-sance. Toute sa carrière, ilcreusera le sillon de lapeinture, qu’il s’agissed’explorer l’autoportraiten le détachant totale-ment du temporel ou leportrait, presque toujourssans visage. À la place decelui-ci, Raveel proposeune série de carrés colo-rés rappelant Mondrian,un des seuls artistes dontil admet l’influence. Et s’ilpeint constamment lacampagne, c’est d’unemanière résolument mo-derne, faisant notammentsurgir un peu partout cespiquets de béton quiviennent modifier le pay-sage. Quant à l’homme àla casquette qui figuredans bon nombre de sestoiles, il arbore le plussouvent une tenue rayéehorizontale n’ayant riende réaliste mais devenantune sorte de marque defabrique de l’artiste…Hors du temps, hors desmodes, vissée à son terri-toire mais à l’écoute dumonde, l’œuvre de Raveelest à redécouvrir ici danstoute son amplitude.(J.-M.W.)

Roger Raveel : une rétrospective. Jusqu’au 21 juillet à Bozar. © D.R.

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L’abondance de détails, lesfruits, les canards, les drôlesd’insectes qui courent par-

tout, et la petite scène au centre,six personnages autour d’unetonnelle, dans un jardin. C’est lafinesse du décor et l’harmoniepaisible qui s’en dégage qui fontle charme de cette assiette enporcelaine chinoise, décorée enbleu sous couverte. Ça, et sonâge.

Vers 1738-1740, la CompagnieNéerlandaise des Indes com-mande au peintre hollandaisCornelis Pronk plusieurs mo-dèles et dessins « chinoisants »qui seront ensuite exécutés enChine pour le marché occiden-tal. C’est le cas de cette petitemerveille de 26 cm de diamètre,estimée 1.600-2.000 € pour lavente publique d’Art asiatique etcéramique européenne mardi15 juin chez Legia, à Hannut.

Beaucoup, beaucoup d’as-siettes en porcelaine, de bols Ka-rak, mais aussi des boîtes à thé,des vases, des théières, des po-tiches et des pots couverts à deuxanses, un paravent, du grès, de la

céramique.On y croisera des pièces très

accessibles comme des petitscache-pots, des figurines en terreou en pierre dure (quartz roses,jades, agates) représentant chi-mères, canard, etc. Des chosesterriblement kitsch comme cebrûle-parfum en jade clair, aucouvercle surmonté d’un chienFô et aux anses figurant des têtesde chimères, ou ces trois gre-nouilles de corail sur leur feuillede nénuphar en corail sculpté…De vrais trésors venus d’Orientenfin, qu’à défaut de s’offrir, onpourra admirer durant les deuxjours d’exposition.

Parmi eux, une belle garnitureen porcelaine composée de cinqvases dont trois potiches cou-vertes et deux vases, décorés enbleu sous couverte de fleurs (pé-riode Kangxi, 1662-1722), esti-mée 15.000-20.000 €. A voir ab-solument, cette rarissime boîte àthé rectangulaire à pans coupés,le fond en argent filigrané enri-chi de plaquettes en argent doréou émaillé en vert ou bleu, for-

mant des cartouches avec rin-ceaux encadrant des fleurs et desfeuillages sertis de cristaux decouleurs (dans le style des objetsfiligranés du Palais d’Eté, pé-riode Qianlong ou début de lapériode Jiaqing, entre 8.000 et10.000 €).

Enfin, un Bouddha en fonte defer avec traces de polychromie,assis, les mains jointes, les yeuxentrouverts (dynastie des Ming,XVIe/XVIIe, entre 1.000 et1.200 €) et une adorable boîte àgrillon (dans laquelle on mettratout sauf des grillons !) en porce-laine, hémisphérique, ajourée etdécorée en émaux de la familleRose (XVIIIe, entre 400 et600 €) pour rêver encore un peuplus à cette Chine lointaine et ré-volue.

JULIE HUON

▶ Art asiatique et céramique européenne,

mardi 15 juin à 18 h chez Legia Auction &

Properties. Exposition dimanche 13 et

lundi 14 juin de 10 à 18 h ou sur rendez-

vous, au 12 rue de Cras-Avernas, 4280

Hannut/Bertrée. Legia-auction.com/

Chine extérieure de richesses

Vase chinois couvert à deuxanses de forme balustre en porce-laine, décoré en bleu sous cou-verte de lambrequins fleuris.Période Kangxi (1662-1722).Estimation entre 1.200 et 1.500 €.© LEGIA-AUCTION

Les arts asiatiques(et la céramique eu-ropéenne) rassem-bleront les âmes raffinées mardi prochain chez Legia.

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arts

Informations – Tél. 02/225.53.07

CALENDRIER DES SALLES DE VENTESJuin

09 - 10 Vente d’Art & d’Antiquités - Veilingen DEBAVEYE - 8530 Harelbeke

10 Vente Cataloguée - Galerie ATHÉNA - 1000 Bruxelles

11 Vente de Mobilier, Lustres & Objets de Décoration - Galerie ATHÉNA - 1000 Bruxelles

12 Vente Bourgeoise - Galerie ATHÉNA - 1000 Bruxelles Vente de Collection De Witte - Galerie ATHÉNA - 1000 Bruxelles Vente Spéciale de Bijoux - MONT DE PIÉTÉ - 1000 Bruxelles Vente de Livres, Cartes Postales & Estampes - A & E MOREL de WESTGAVER - 1050 Ixelles

14 Vente Cataloguée - Salle de Vente AMBERÈS - 2000 Anvers

15 Vente de Tableaux & Objets d’Art - BRUSSELS ART AUCTIONS - 1000 Bruxelles Vente d’Arts Asiatiques et Céramiques Européennes - LEGIA Auction - 4280 Bertrée

15 - 16 Vente d’Art Belge & Contemporain – CORNETTE DE SAINT CYR - 1060 Saint-Gilles Vente d’Art & d’Antiquités - Hôtel de Ventes VANDERKINDERE - 1180 Uccle

17 Vente de Dessins, Gravures & Affiches - ARENBERG Auctions - 1000 Bruxelles

18 -19 Vente de Collection «De Feminis», Manuscrits, Atlas & Livres Anciens - ARENBERG Auctions - 1000 Bruxelles

20 Vente de Collections Belges et Luxembourgeoises - MILLON Belgique - 1040 Etterbeek

21 Vente de Tableaux, Mobilier & Objets d’Art - HAYNAULT Ventes Publiques - 1180 Uccle

21 - 22 Vente d’Art & d’Antiquités - Hôtel de Ventes HORTA - 1030 Schaerbeek Vente Cataloguée - Galerie MODERNE - 1050 Ixelles

22 Vente de Bijoux 1 Objets de Vertu - HAYNAULT Ventes Publiques - 1180 Uccle

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Trois jours fousIl fera chaud à la Galerie Athena dès ce jeudi : après une premièrevente le 10 (tableaux, porcelaine de Chine, bijoux…), on pourraenchérir vendredi 11 sur de la belle brocante, des lustres, des tapiset une grande quantité de meubles à très, très petits prix (dès5-10 euros), certains sans estimation, à vendre au plus offrant.Samedi 12, c’est la deuxième partie de la fameuse Bibliothèque DeWitte qui s’envolera aux enchères : des livres et des dictionnairesavec quelques mises à prix à… 1 euro !Galerie Athena, 78 rue de Laeken, 1000 Bruxelles. www.galerieathena.be/

Lot 143 - Pol BURYHuile : Composition.

Dim.: 51 x 66 cm.

Lot 118 - Bague en platineagrémentée d’un diamant taille

ancienne de ± 3,40cts.

Lot 55 - Dan Dailey Daum Nancy

Sculpture en pâte de verre : Le vent. Dim.: 30 x 65 cm.

Lot 136 - Gaston BOGAERTHuile : «Entre chien et loup».

Dim.: 46 x 55 cm.70/74 Av. de Roodebeek

1030 BruxellesTél. 02/741.60.60

www.horta.be - [email protected]

Catalogues intégralement

illustrés sur horta.be et

sur drouotonline.com

JOURNÉE D’ÉVALUATIONS GRATUITES EN NOS

BUREAUX

LUNDI 14 JUIN

� Tableaux, sculptures et mobilier

de 10h à 12h et de 14h à 17h

� Bijoux de 10h à 12h

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JOURNÉES D’EXPOSITION DU 15 AU 20 JUIN

Lot 30 - Travail 19e, dans le goût

de John Singer Sargent

Huile : Jeune fi lle cueillant des fl eurs.Dim.: 61 x 50 cm.

Lot 145 - Bague en or blancagrémentée d’un diamant

de ± 4,47cts.

Lot 81 - Antonio SAURAAcrylique sur toile: Visage.

Dim.: 32 x 45 cm

Lot 142 - Ernest KRINSHuile : Promeneurs dans l’allée.

Dim.: 78 x 80 cm.

Lot 275 - HermèsSac à main modèle «Birkin».

Dim.: H.: 27 L.: 34 cm.

PROCHAINE VENTE D’ART ET ANTIQUITÉ LES 21 ET 22 JUIN 2021