À la recherche de Itj-Taouy / el-Licht. À propos des descriptions et cartes du site au XIXe...

Talking along the NileIppolito Rosellini, travellers and scholars of the 19th century in Egypt

edited by Marilina Betròand Gianluca Miniaci

Proceedings of the International Conference held on the occasionof the presentation of Progetto Rosellini. Pisa, June 14-16, 2012

Indice

Greetings and introductions

Massimo Mario Augello 9

Cosimo Bracci Torsi 11

Marilina Betrò 13

IlProgettoRoselliniMarilina Betrò 15

Contributions

19thcenturyepigraphersaskeytotheidentificationofBaqetIII’sbirdsinBeniHassanRozenn Bailleul-LeSuer-John Wyatt 19

Egyptinthe1840saccordingtoGeorgAugustWallinPatricia Berg 35

TheLorenaArchiveinPragueandthecollectionfromtheTuscanExpeditiontoEgyptintheFlorenceMuseumMarilina Betrò 43

GirolamoSegatoel’esplorazionedellaPiramidediGioseraSaqqara(dicembre1820-marzo1821)Edda Bresciani 59

Quelquesnotesd’historiographiesurlaChambredesAncêtresElisabeth Delange 69

DayafterdaywithFlindersPetrie.PocketdiariesfromthearchiveofthePetrieMuseumofEgyptianArchaeology,UniversityCollegeLondonPaolo Del Vesco 83

Lettere e Documenti di Bernardino DrovettiAccademiadelleScienzediTorino“Untesorettodioltremilledocumentiprivati”Laura Donatelli 93

WhoDiscovered“Belzoni’sTomb”?AGlimpsebehindtheScenesofEarlyExplorationandtheAntiquitiesTradeBeatrix Gessler-Löhr 101

Jean-FrançoisChampollionetlaNotice descriptiveSylvie Guichard 125

LetterediIppolitoRoselliniaMicheleArcangeloMigliariniMaria Cristina Guidotti 131

ÀlarecherchedeItj-Taouy/el-Licht.ÀproposdesdescriptionsetcartesdusiteauXIXesiècleDavid Lorand 137

TracingalinetomodernEgyptology:IppolitoRosellini,VladimirPropp,andthecryptohistoryofthe“DizionarioGeroglifico”Gianluca Miniaci 151

FromLepsiustoBorchardt:archaeologicalinvestigationsattheFifthDynastySunTemplesinAbuGhurabMassimiliano Nuzzolo 163

LememoriediAmaliaNizzoli:versounanuovaedizioneSergio Pernigotti 177

L’ereditàintellettualediIppolitoRosellininegliArchividiEgittologiadell’UniversitàdegliStudidiMilanoPatrizia Piacentini 187

CollectingTypes:Rosellini,Petrie,Montelius.ThebeforeandtheafterStephen Quirke 197

CarloVidua,egittologoitalianoAlessandro Roccati 211

NovitàsuTakerhebGloria Rosati 215

Catalogare,condividere,ricercareStrumentiwebalserviziodegliarchiviedell’archeologiaMarco Rufino-Federica Facchetti 223

TheMarquis’excavations.AtaleoftwodiariesPaul Whelan 229

Plates 257

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À la recherche de Itj-Taouy/el-Licht. À proposdes descriptions et cartes du site au xIxe siècle

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Dans le cadre du programme quinquennal derecherches 2012-2016 mené pour l’Institutfrançais d’archéologie orientale du Caire, lesmultiples sources documentaires – pharao-niques,gréco-romaines,coptes,arabesoumo-dernes – évoquant directement ou indirecte-mentlaville-résidenced’Amenemhat-Itj-Taouy sontréexaminéesafindeproduireunenouvellesynthèsesurlesujet1.En effet, il y a près d’un demi-siècle déjà,W.K. Simpson proposait une synthèse fonda-mentale sur nos connaissances relatives à laville d’Amenemhat-Itj-Taouy2. Toutefois, uncertain nombre de précisions et de nuancesdoivent désormais être apportées à sa contri-bution, et ce notamment sur la date probablede la fondationex-nihilo de la nouvelleRési-denceroyaleparlepremierpharaondelaXIIedynastie3.Demême,lecorpusdesattestationstardivesdu terme Itj-Taouyestnettementplusdéveloppéqu’ilnesemblaitl’êtreaudébutdesannées 1960. En effet, si, comme le signalaitW.K. Simpson, la dernière occurrence du to-ponyme en relation effective avec une entitéurbaineparaît bienêtre la stèle triomphaledePiankhyconservéeauMuséeégyptienduCaire(JE48862etJE47086-47089)(rectol.3et l.83-85)4,letoponymeestmalgrétoutencoreat-

1 Programmederecherchesinternational2012-2016inti-tulé“el-Licht:CapitaleetRésidenceroyaledel’Égyptean-cienne”etchapeautéparl’IFAO.Informations:http://www.ifao.egnet.net/axes-2012/espaces-pouvoir/2012-lisht/.2 Simpson1963,p.53-9.3 Lorand2011,p.17-8(avecbibliographieantérieurere-lativeàcedébat).4 VoirGrimal1981.

testé dans les temples greco-romains d’Edfou(aumoinsquinzeoccurrences)etd’Esna (uneoccurrence)5.L’entrée laplus récente enregis-tréeparW.K.Simpson6,comptenontenudelastèledel’an11dePsammétiqueIerdontletexteestpartiellement lacunaire7,étaitalors lenaosretrouvéàel-ArichetdatantdupharaonNecta-néboIerdelaXXXedynastie8.Néanmoins, ces attestations récentes soulèventunproblèmequidépasselargementcettecontri-bution, à savoir le sens donné au toponyme àl’époqueptolémaïqueetlelien,maintenuounon,avecuneréalitégéographiquepuisqu’ilsemble,deprimeabord,queItj-Taouyaitfinitpardési-gnernonunevilleenparticuliermais,parmé-tonymie,la“Résidence”royaleengénéral9.Onpeutmêmesedemandersicettemétonymienetrahitpasunétatdefaitdanslepaysageégyptiendelafindelapériodedynastique:pluspersonnenesaitalorsexactementoùsetrouvel’ancienneRésidencedesroisdelaXIIedynastie.Peut-êtreest-ced’ailleurslaraisondelacréationducryp-togrammetoponymique:ilfaitréférenceaupas-sémythiquedel’Étatmaissansplusaucunlienavecuneréalitétangible(etdonctropcontextua-liséedansl’espaceetdansletemps).

5 JeremercieiciCl.Somaglinod’avoirtrèsaimablementattiré mon attention sur les textes des temples divinsd’époquesptolémaïqueetromaine.6 Simpson1963,p.59,n.28.7 Goedicke1962,p.26-49.8 Au sein de la bibliographie, dont plusieurs contribu-tions récentes tendent à démontrer le regain d’intérêtpourcemonument,voir la transcriptionet lecommen-tairedeGoyon1936,p.1-42;Schneider1998,p.207-42.9 VoirdéjàHelck1980,p.211.

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Car au delà de ces questions, la principalepierred’achoppementconcernantItj-Taouyestàl’évidencebiensalocalisationprécise.Toute-fois,diversargumentsinvitentàsituerlavilleantique dans un tronçon de la vallée du Nildélimité au sud parMeïdoum et au nord parMemphis,essentiellementàcausedesaplacedans l’énumération des villes rencontrées parPiankhy en progressant depuis le sud vers leDelta.Celacorrespondprécisémentàl’empla-cementdelanécropoleroyaleabritantlescom-plexesfunérairesd’AmenemhatIeretSésostrisIer,à l’ouestduvillagemoderned’el-Licht.Etdans lamesureoù l’onconsidère traditionnel-lementquelarelationquilielanécropoleàlaRésidence impose, sur lemodèle deSaqqara-Memphis,queItj-TaouysesituedanslaplaineadjacenteauxpyramidesdelaXIIedynastie,ilestgénéralementadmisqueletoponymearabe“el-Licht”dérivedirectementduterme“Itj(w)(-Taouy)”10.Maiscetteétymologiereconstruite,pluspopulairequeréellementdémontréescien-tifiquement,n’imposetoutefoispasdereplacerles vestiges de laRésidence à el-Licht stricto sensu.Lameilleurepreuveenestlesmultiplesdénominationsdespyramidesdans la topony-mie locale et occidentale lorsque l’on abordeles sources récentes et plus anciennes d’unepartet,d’autrepart,lesignalementdéjàancienderuineset“d’antiquités”danslesecteurdelavillemodernedeBamhasituéeàquelqueskilo-mètresseulementaunordduvillaged’el-Licht.Ilimportedèslorsdereprendreladocumenta-tionafférenteàcesite,notammentlesdescrip-tionsdevoyageurs/explorateursou les cartesqu’ilsontdresséesdeleurparcours.L’objectifestbienévidemmentderesserrerlepérimètreauseinduquelsesituelaRésidencefondéeparAmenemhat Ier, en remontant le temps pourdéterminerd’unepartlemomentd’émergencedu toponyme “el-Licht” (sous ses formes de“Kafr el-Licht” pour le village principal ou“Ezbetel-Licht”pourlequartieroccidental)etlelieuauquelilestliéet,d’autrepart,d’identi-

10 OutreSimpson1963,voirnotammentSimpson1980,p.1057-61;Aufrère/Goyon1997,p.165.

fierlesnombreusesmodificationsnaturellesetanthropiquesdelarégiondepuislaXIIedynas-tie et qui peuvent avoir sensiblement affecténotreperceptiondecetespacegéographiqueetdesvestigesarchéologiquesquiysont/étaientpréservés.J’évoquerai dès lors ici les sources et té-moignages du XIXe siècle, émanant tant desmembresdediversesexpéditionsscientifiquesayant sillonné l’Égypte à cette époque, quedessimplestouristesplusoumoinsprivilégiésayant relaté leur voyage et évoqué lesmonu-ments qu’ils ont alors rencontrés. Précisonsd’embléeque leXIXe siècle s’achèvevirtuel-lement à el-Licht en 1894 avec l’explorationarchéologiquedelanécropoleroyaleparJ.-E.GautieretG.Jéquierpourlecompte,déjà,del’IFAO11, tandis qu’il débute le 20 brumairedel’anVII(soitle10novembre1798)aveclepassagedestroupesdugénéralBelliarddanslevillagevoisind’el-Matanyah:

Le20 jemesuis renduàEl-Matanieh,passantparMedgouneh,Kafr-el-AtfetKafr-el-Aiat.El-Matanieh,àdeuxportéesdefusilduNil,estunvillageassezgrand,auquelonarrivemaintenantparunechaussée.Ilestentouréd’unpetitfossé.Ilya,àunedemi-portéedefusil,unautrevil-lagequel’onpourraitoccuper,enmarchantavecunedivision.Cesdeuxvillagesontbeaucoupdebœufsetdechevaux12.

Lapublication(àpartirde1809pourl’éditionimpériale et 1820 pour l’édition dite “Panc-koucke”) des observations faites par les di-verssavantsdelacommissionscientifiqueac-compagnant les troupes françaises en Égypteconstitue la première source moderne dispo-niblesurlarégiond’el-Lichtetsesvestigesar-chéologiques.Jusquelà, lesdescriptionsmen-tionnent aumieux les villages contemporainsdesvoyageursquiypassent,quantauxruinespharaoniques,ellessemblentinexistantesentreDahchour et Meïdoum. Les deux pyramides

11 Gautier/Jéquier1902.12 LettredugénéralBelliarddatéedu23brumairedel’anVII et adressée au général Bonaparte, reproduite dansJonquière1899,p.349.

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d’AmenemhatIeretSésostrisIer,érigéesaunorddu village de es-Saoudiyah/Maharraqa, sontpourtant certainement celles qui figurent danslemanuscritarabeduLivre des perles enfouiesetdatéduXVesiècle(papyrus1300duMuséeduCaire). Le propos, ayant trait auxmoyensdedécouvrirdenombreuxtrésorsenfouissouslesmonumentsetlessablesdudésert,estnéan-moinstoutàfaitfantaisisteau-delàdelasimpleprésence des monuments royaux du MoyenEmpire13:

§305.-Moharraqa.Dirigez-vous à l’ouest deMoharraqa, vers lesdeuxcollinesquiressemblentàdeuxpyramidesouàdeuxtentes.Attaquezlapetitefenteducôtéest,et,unefois là,cherchezattentivementversl’est;vousapercevrezdes fourmisquicourent,maisquin’abandonnentpascetendroit;creusezsous cette fenteducôté est, aumomentoù lesfourmismontent,à laprofondeurd’uneqamahetd’unebasta,pourprendrecequ’ilvousfaut.Voustrouverezensuiteunpeudesablequevousenlèverez, pour découvrir une trappe en grèsgrossierquiressembleàunemeule.Fumigez-laavecdesfleursde lin,dupoildechat,dusangdebrebis,dusangdemoineauetdumasticmâle(stagonias), puis ouvrez-la: vous trouverez laported’unegrotte.Pénétrez-y,etvoustrouverezseptjarres,troisdansuncôtétroisdansunautre,etlaseptièmeaumilieu.Vousverrezalors,surledevantdelachambre,unroicouchésurunlit,quiporteunecuirasseavec,au-dessous,unechemiseornéedepierreries,etunecouronnesurlatête.Enlevezlelitetfouillezau-dessous; vous trouverez une grande trappeque vous soulèverez également pourmettre aujour un puits de deux qamahs de profondeur.Descendez-y,etvoustrouverezunetrappe,pas-sez-y,ellevousconduiraversseptbassinspleinsd’argent.Lafumigationdoitsefaireavecdufardpourlescils,descheveuxd’unefilleroussedé-guenillée.Prenezcequ’ilvousfaut.Dieuestleplussavant14.

Lapremièrementionpossible,bienquesujetteà caution, des pyramides d’el-Licht dans des

13 Kamal1907,§304-305,p.408-13.14 Kamal1907,p.182.

sources occidentales, se trouve peut-être souslaplumedeN.Granger(desonvraipatronymeTourtechot) lorsque, en redescendant vers LeCaireen1730,ilsignalequ’il:

vi(t), en chemin faisant, auprès du village ap-pelléBenisouefunebellepyramidesemblableàcelledeGirzé.LesArabesdisentqueJosephfilsde Jacob lafit bâtir.Cinq lieuës plus bas, toû-joursducôtédel’Ouest,onenvoitdeuxautresfaitesenformedechapeau.Atroislieuësdelà,onarriveàSacarraoùilyatreizegrandespy-ramides,&ungrandnombredepetitesdont laplupartsontruinées15.

Ilesteneffettentantdeliredanscerécitlamen-tionde lapyramidedeMeïdoum(lapremièrevisibledans lavalléeduNil lorsque l’ondes-cend lefleuveenbateau), lesdeuxpyramidesdeLicht (en forme de chapeau ?) cinq lieuesplusaunord,etlespyramidesdeSaqqaracom-mençantàDahchour(àtroislieuesaunord[deLicht ?]).Avant Granger, les voyageurs évo-quentaumieuxSaqqara,DahchouretMeïdoumavantl’arrivéeàBeniSouef,maisjamaislaré-giond’el-Matanyah,quecesoitsouslaplumeduVénitienanonyme(1589)16,deH.Blunt(quiparaîtmêmeavoirvulelacMoerisetHaouaraen1634)17,deJ.Coppin(1639)18,deJ.M.Vans-leb (1672-1673)19, d’Ed. Brown (1674)20, deDapper(avant1686)21,deP.Lucas(àpartirde1700)22,oudeCl.Sicard(1714)23.La Description de l’Égypte enregistre doncpour lapremière fois,grâceauxobservationsdeE.Jomard24,l’existence,àmi-cheminentreMemphisetZâouy(Zaouyatel-Masloub,l’an-tiqueIseumselonE.Jomard),d’un“pointau-jourd’hui inculte, voisin des deux pyramidesdeMetânyeh, précisément à vingtmillesRo-

15 Granger1745,p.132-3.16 VénitienAnonyme1971,p.52-3.17 Blunt1974,p.57-8.18 Coppin1971,p.204.19 Vansleb1677,p.354-6.20 Brown1974,p.92.21 Dapper1686,p.76-7.22 Lucas1705,p.53,125.23 Sicard1982a,p.109-10;Sicard1982b,p.173.24 Jomard1818,p.73-4.

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mains de Zâouy, et à vingtmilles des ruinesdeMyt-Rahyneh,aujourd’huiMemphis”25.Levillagede“Bembé”(l’actuelleBamha)distantd’àpeinequatremillesverslenordparrapportàcepoint“inculte”est,d’aprèslesavantFran-çais,lelieu-ditdePemerenseignédansl’Itiné-raire et supposé être justement àmi-distancedeMemphisetIseum(Fig.1).Fortiad’Urban,un des éditeurs de l’Itinerarium proviciarum omnium Imper. Antonini Augusti, signalequantàlui,àl’entréeXXXIIG,quePemecorrespon-draitàla(alors)moderneMarakh26,soitpeut-êtrelevillagedeMaharraqasituéaujourd’huiimmédiatementausudde lapyramidedeSé-sostris Ier. Cela s’accorderait toutefois sensi-blementavecl’hypothèsed’E.Jomard,BamhaetMaharraqa étant à faible distance l’une del’autre (un peumoins de quatre kilomètres àvol d’oiseau). Cette identification entre l’an-

25 Ibid.26 Fortiad’Urban1845,p.43.

tiquePemeetMarakh(plutôtqueBamhadonc)est déjà mentionnée sur la Carte historique, Physique et Politique de l’Égypte, Dressée par le Chevalier Lapie, 1er Géographe du Roi,édi-téeàParisen1828etsurlaquellefigureaussi,distinctement,Bamha,écartanta prioriuneer-reurcartographique.Entantqueprobablelieuéminentdelarégion(deparsesmentionsanciennes),“Bembé”de-vraitpluslogiquementdonnersonnomauxpy-ramides d’el-Metânyeh suivant l’opinion d’E.Jomard.Cesdeuxpyramides,

deloin[…]ressemblentàdescollinesdesable.L’une d’elles est bâtie sous deux inclinaisons,lapremièrepresquedoubledelaseconde.Cettesingularité pourroit s’expliquer d’une manièreassezplausible, en admettantque, l’angle souslequelonavoitcommencélaconstruction,ayantparudanslasuitetropouvertpourlacontinuer,on jugea qu’elle exigeroit trop de dépense, etqu’on imagina de l’achever sous une moindreinclinaison pour arriver plus vîte au sommet.

Fig.1-ExtraitdelaCarte topographiqueau1/100.000del’ÉgypteconstruiteparM.Jacotin(feuille21).


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Lasecondedecesdeuxpyramidesestbeaucoupmoins conservée; les angles sont effacés, et lemonumentenaprisunefigurepresqueconique27.

Lepremiermonumentévoquéestsansdoutelapyramided’AmenemhatIer, lesecondcelledeSésostrisIersil’oncomparel’attentionréservéeàceux-cipar les savantsde laDescription de l’Égypteetlesmembresdel’expéditiondeC.R.Lepsius28.Outrecettecurieusedescriptiond’unepyramideque l’on devine rhomboïdale comme celle deSnéfrou àDahchour (voir d’ailleurs la planche72.4delaDescriptionquiconfirmecetteobser-vation, Fig. 2), E. Jomard localise erronément“aunord-ouestdeBembé”cesdeuxpyramides“quiportent lenomd’el-Metânyeh, quoique cevillagesoitassezloinverslenord-ouest”29.Nonseulement les complexes funéraires des souve-rains de la XIIe dynastie sont au sud-ouest del’actuelle Bamha, mais encore el-Matanyah se

27 Jomard1818,p.74.28 Voir ci-dessous, où l’on constatera que le complexefunérairedeSésostrisIerattirelàaussicurieusementnet-tementmoins l’intérêtde lamissionprussiennedirigéeparC.R.Lepsius.29 Jomard1818,p.74.

trouve-t-elleàl’estdespyramidesetnonaunord-ouest. La Carte topographique levée pendantl’expédition de l’armée française et construiteparM. Jacotinpour laDescription de l’Égyptecontreditelle-mêmelesorientationslivréesparE.Jomard(feuille21delacarteau1/100.000)(Fig.1).Toutefois,cettedernièren’estpasexemptededistorsionsspatialesquenepeuventexpliqueràeuxseulslesapparitions,développementsetdis-paritionsdesvillesetvillages.Eneffet, lespy-ramidesd’AmenemhatIeretdeSésostrisIersontmanifestementdécaléesdeprèsde5kilomètresverslesud,tantetsibienquelemonumentsep-tentrionaloccupepresquelaplacedelapyramideméridionale(comparer les triangulationssur lesFigs. 3a et 3b). Les monuments pharaoniquessont signalés “ruinés” sur la carte, tandis qued’autresruines,sansdoutesensiblementcontem-porainesdupassagedestopographesFrançaisetnonantiquessontlocaliséesàl’ouestdel’actuelleMîtel-Qayid(ruinesdeMaqaïtfiéhel-Ménît,dis-tinctedelamoderneMaqatfiyahunpeuplusaunord-est)surlariveoccidentale,etentreel-SafetAskorsurlariveorientale.Undernierpointmérited’être souligné.DanslaCarte topographique, leNil lèche lesquar-tiers orientaux des villages d’el-Matanieh (el-Matanyah)etdeMénîetel-Qâid(Mîtel-Qayid),

Fig.2-“Pyramidesd’El-Metànyeh”d’aprèsledessindeE.Jomard(Description de l’Égypte,Antiquités,PlanchesIV,72.4).

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Fig.3a-RelevésimplifiédelaCarte topographiqueau1/100.000del’ÉgypteconstruiteparM.Jacotin(feuillet21).DessinD.Lorand.

Fig.3b-Relevésimplifiédelarégiond’el-Lichtd’aprèsGoogle Earth 2012.DessinD.Lorand.


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tandisqu’iln’estqu’àguèreplusde500mètresàl’estdeMaqaïtfiéh(Maqatfiyah).Enprèsdedeuxsiècles,lecoursdufleuves’estdoncnette-mentdéplacéversl’estetcouledésormaisà1,5kilomètred’el-Matanyah,àplusd’unkilomètredeMaqatfiyahetàunpeumoinsd’unkilomètreducentredeMîtel-Qayid(Figs.3aet3b).Parlasuite,lesrécitsdesvoyageurssontsen-siblement plus limités dans les informationsqu’ils livrentàproposdusitepharaonique,seconcentrant essentiellement sur lamention dedeuxpyramidesruinéesauxabordsduvillaged’el-Lichtet signalantquelques fois lesmaté-riauxdeconstruction.Ainsi,dans saDescrip-tion of Egypt,E.W.Lanen’est-ilguèreloquaceetindique-t-iltoutjustesonpassagele19mars1826 à hauteur du village d’el-Matanyah àl’ouest duquel, en bordure du désert libyque,sedressentencoredeuxpyramidesruinéesres-semblantdésormaisplusàunamoncellementdepierres(heapofstones)ouàunepetitecolline(roundhill).Son textese fait l’échode ladé-nominationde“PyramidedeEl-Meta’niyeh”30.Demême,le23décembredecettemêmeannée1826,A.Prokeschmentionne-t-ilsonpassageàhauteurdesdeuxmonumentsantiquesàmoitiédétruits(halbverwüsteten)etréduitsàl’étatdetasdedéblais(Schutthügel/Schutthaufen).Lespyramides,souslaplumedeA.Prokesch,sontindistinctement celles d’el-Licht ou d’el-Ma-tanyah31. Quelques années plus tard (et avant1831),J.G.Wilkinsonestlepremieràfaireétatdu processus constructif des deux tombeauxd’Amenemhat Ier et Sésostris Ier à el-Licht enpointantunremplissageenpetitsblocsdecal-caire,letoutrecouvertd’unparementcalcairede plus grand module32. Enfin, il est remar-quablequ’aucunedespublications,posthumesounon, liées à l’expédition franco-toscanedeJ.-Fr.ChampollionetI.Roselliniconduiteentre1828et1829nefasseréférenceàcesite.Ilfautattendrelafindumoisd’octobre1839etladescriptiondusiteparJ.S.Perringpourréel-

30 Lane2000,p.227.31 Prokesch1829,p.95;Prokesch1874,p.278;Münch1834,p.140.32 Wilkinson 1835, p. 349;Wilkinson 1843,p.14.

lement progresser dans notre connaissance desmonumentsérigésdanslanécropoleroyaled’el-Licht.D’aprèsl’ingénieurAnglais,quiarrivesurplace à lami-journée du 28 octobre, les pyra-midesd’el-Licht sontainsidénomméespar lesÉgyptiens,bienqu’ilsusentégalementdestopo-nymesd’el-MatanyahetdeBamhapouryfaireréférence.Silevillaged’el-Matanyahestcertesplusprochedesruinespharaoniques(2,5milesàl’estdusite)quenel’estBamha,cettedernièrelocalitéoccupeunancienétablissementhumain,sansdoutePeme/Pemeau,cequilalie,d’aprèsJ.S.Perring,probablementd’avantageauxpyra-midesmalgrésonéloignement33,suivantencelal’hypothèsedéjàémiseparE.Jomard.Lespyramidessonttrèsruinéesetl’espacequiles sépare sur le plateau rocheux désertiquecomporte de nombreuses tombes et puits demomies suivant les observations de J.S. Per-ring,bienqu’aucunesculptureouhiéroglyphene puisse être découvert dans leur voisinage.Situéesuruneéminencerocheuseàproximitéducanal,lapyramided’AmenemhatIerasouf-fert d’importantes spoliations de matériau deconstruction, notamment pour jeter un pontdans levillagemodernedeTahmaàquelqueskilomètresaunorddusite34.Malheureusement,J.S. Perring ne précise pas les raisons qui luifontidentifierunepartiedespierresdecepontavec le blocage et le parement dumonumentd’AmenemhatIer.L’ingénieurindiquetoutefoisque ce pillage permet d’analyser le systèmed’assemblagedes pierres du cœurde la pyra-midemettant enœuvredesblocs calcairesdetaillesdiversesnoyésdansunlaitdeterre(plu-tôt que dumortier) pour former demultiplesgradins(“asintheGreatPyramidatSaccara”),letoutrecouvertd’unlitdebriqueetd’unpare-mentexterneenpierre35.

33 Vyse1842,p.77.Voirégalementsonpropos:“peme,ofpemeau,isstated,inthe‘Itinerary’,tohavebeentwentymilesfromMemphis.Aboutthisdistanceaplace,calledBemah,hasbeenconstructeduponanantientsicsite,andthePyramidsandacemeterynearthemappeartoestab-lishtheantiquityofthespot”(p.6).34 Ibid.,p.78.35 Ibid.

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La pyramide de Sésostris Ier paraît mieuxconstruite et plus soignée que la précédente.Principalementenpierre,elleanéanmoinselleaussi souffert d’une intense extraction de sesblocscalcaires,tantetsibienquelemonceaudedébrisqu’elleformeàcetteépoqueestsouventmoinspyramidalqueplusieurséminencesnatu-rellesdelarégionenvironnante36.Lavuepaysa-gèreofferteparJ.S.Perringduplateaurocheuxetdelaplaineàhauteurd’el-Licht(vueverslenord-est à partir du Bahr-Youssef, donc sansdoutepasendirectiondusitearchéologique)estlapremièredugenre,mêmesilerendudelato-pographieestnettement fantaisiste, lescollinesdu désert étant exagérément imposantes (Fig.4).Lapetitecarteadjacenteàcettevuepanora-mique amplifie quant à elle l’éloignement despyramidesparrapportauvillaged’el-Licht,bienqueleurpositionrelativesoitassezcorrecte,tantl’une vis-à-vis de l’autre que vis-à-vis des vil-lagesd’el-LichtetdeBamha37.

36 Vyse1842,p.78.37 Ibid.,plancheinséréeavantlap.77.

Leplandelanécropolefourniparlesmembresde l’expédition prussienne dirigée par C.R.Lepsius38 est quant à lui le premier plan pré-cisetcorrectdecesecteurarchéologique,etsesuperpose sans difficulté à celui proposé plusd’unsiècleplustardparlamissionduMetro-politanMuseumofArtdeNewYork39(Fig.5).Onyobserveainsi, toutcommedenos jours,très clairement les deux monuments royaux(dontl’enceinteextérieureducomplexedeSé-sostris Ier), le petit ouadi qui sépare les deuxcomplexes,lescontoursduplateaudésertique,le cimetière musulman au sud de l’emplace-ment de la chausséemontante deSésostris IeretlegrandmastabadeSésostris-ankh.L’encartde laCarte topographique du Delta,consacréauchampdespyramidesmemphites40,corrigel’erreur de localisation des pyramides dansl’Atlasde laDescription de l’Égypte (Fig.6).LevillagedeKafrLicht est cette fois-ci bien

38 LDI,43.39 Arnold1988,pl.73.40 LDI,3.

Fig.4-Planetvuepaysagèredelarégiond’el-Lichtd’aprèsledessindeJ.S.Perring(dansvyse1842:77).


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àhauteurducomplexed’AmenemhatIer.Autredifférencesensible,ladisparition(?)duvillaged’el-Maharraqplacéimmédiatementaunordduvillage d’Abou el-Abbâs (à l’est de la nécro-pole)etl’apparition(àmoinsqu’ilnes’agissedelatranslationdelacommunautévillageoise)d’un lieu-ditd’el-Moh’arraqaausud-estde lapyramide de Sésostris Ier (soit globalement àl’emplacementdel’actuellees-Saoudiyah/Ma-harraqa).Les rives dufleuve ne semblent parcontre pas avoir migré de façon perceptible(comparerlesFigs.1et6).Présente sur place à peine quelques jours enmarsetenmai184341,l’expéditionprussienne

41 Du1erau4mars1843etdans la journéedu20mai1843.LDTexteII,212.VoirégalementlatranscriptionpartielledeslettresdeLepsius19532,p.44,69.

parvient néanmoins à produire une étude dé-taillée de la construction de la pyramide enpierreetenbriqued’AmenemhatIer(pyramideLX)augmentéedeplusieursschémas42.Toute-fois, laprésence incongruedebriquesdans lecœurdelapyramide,quesignalaitdéjàJ.S.Per-ringentre lemassifencalcaireet leparementlisse, trouve ici, grâceà la stratigraphienord-suddelafaceouest,uneexplicationplausible.L’imposantmurenbrique(k)deprèsde1,40mètred’épaisseurdoitbienplusprobablementappartenirauxmaisonspharaoniquesayantco-loniséàpartirdelaXXedynastielemonumentfunérairedufondateurdelaXIIedynastie43.

42 LDTexteII,212-215.43 RapportsdefouillesdansMace1908,p.184-8;Mace1914,p.207-10;Mace1921,p.10-1.

Fig.5-Plandelanécropoled’el-Lichtd’aprèsl’expéditiondeC.R.Lepsius(LDI,43).

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Lapyramidesudd’el-Licht(pyramideLXI),queC.R.LepsiusestlepremieràidentifiercommeétantletombeauduroiSésostrisIer(malheureu-sementsanspréciserl’originedunomhiérogly-phique qu’il signale en note), ne reçoit qu’undescriptiftrèsconcis,synthétisantpourl’essen-tiellesobservationsdeJ.S.Perring44.L’année 1861 voit le passage du Comte deChambordenÉgypte, localement sous lagui-danced’A.Mariettelui-même.Lorsdesontra-jetqui lemèneenHaute-Égypte, levoyageurenregistresuccessivementl’existenceduMas-tabael-Faraoun,desquatrepyramidesdeDah-chouret“Verslesoir(du16novembreNDA)nous voyons les grandes pyramides deMata-nychetdeMeïdoun”45.CettemêmeannéeparaîtàParissouslaplumedeA. Joanne et É. Isambert un Itinéraire de l’Orientquidresselalistedesprincipauxpar-cours touristiquesdans l’Égypteet leLevant.Le guide aborde la visite des pyramides les

44 LDTexteII,216.L’archéologueprussienpréciseparailleurs,sanssource,quelanécropoleremonteàlaXIIedynastie.LDTexteII,212.45 ComtedeChambord1984,p.259.

plusméridionales de la région duCaire danssa “Route 162” et au point 8 de celle-ci, lefaitqu’“unedesdeuxpyramidesdeMatanyèhprésente exactement lamêmeparticularité deforme que nous avons signalée dans celle deDachour” (c’est-à-dire la pyramide rhomboï-dale de Snéfrou, soit un commentaire iden-tique à celui d’E. Jomard soixante ans plustôt)46.D’aprèslesdeuxauteurs,“LevillagedeMatanyèh, sous le nom duquel on a désignéces pyramides, sans doute parce que c’est delàqu’onlesdécouvreenremontantleNil,estsur la rivegauchedufleuve,à2h.despyra-midesauN.-E”47.Ilestd’ailleursremarquablequ’en 1868 le voyageur E. Gellion-Danglarnous informe dans sa sixième lettre qu’il ac-compagnesonvoyagedelalecturedel’Itiné-raire de l’Orient deA.JoanneetÉ.Isambert,qu’il estime “consciencieux et utile”48.AprèsunelonguedigressionsuscitéeparunpassagedeStrabonsurlescarrièresdeTouraqu’ilaper-çoit en remontant le Nil, E. Gellion-Danglar

46 Joanne/Isambert1861,p.1010.47 Ibid.,p.1017(mêmeexplicationp.1020).48 Gellion-Danglar1870,p.101.

Fig.6-ExtraitdelacarteDie Pyramidenfelderau1/250.000établieparl’expéditiondeC.R.Lepsius(LDI,3).


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“[…]continueàpasserenrevuetouteslespy-ramides:aprèscellesdeGyzah,cellesd’Abou-Sir,deSaqqara,deDachour,deMatanyeh,etenfin,àMeïdoun, lapyramidementeuse,Ha-ram-al-Kaddab”. Ce commentaire remonte àpeudetempsavantle19février1868,dateàlaquellelevoyageurcouchesurpapierlerécitdutrajetquil’amenéjusqu’àlavilledeMedi-netel-Fayoum49.Peu de temps avant 1884, probablement en1883,L.Lépicvisite l’Égypteoù il croiseG.Maspero tout affairé sur ses chantiers àDah-chouretàel-Licht.Ilnoteàl’occasiondesonpassage dans la région: “Après les pyramidesdeDachour,endescendantverslemidi,setrou-ventcellesdeLicht,queMaspéroesten trainde faire ouvrir. Puisse-t-il être aussi heureuxque pour celle d’Ounas, et puisse-t-il réaliserson rêve, de retrouver dans l’intérieur de cesgigantesquestombeslatracedescinqdernièresdynastiesignoréesduvieilEmpire”50.Or,c’estavecuneréelledésillusionqueG.Masperonoteque“(d)ansunedesPyramides(celledeSésos-trisIerNDA)l’eaujaillitsouslepicdesouvriers,quandnousn’étionsplusguèrequ’àcinqousixmètres de l’antichambre. Il fallut nous arrêter[…] Le couloir de la seconde (celle d’Ame-nemhatIerNDA)aétédégagé,maisilaboutitàunpuitsperpendiculaire,aufondduqueldébou-chent des chambres inondées aujourd’hui parlesinfiltrationsduNil”51.Cepassageenrevuedes sources documentaires occidentales rela-tivesausited’el-LichtauXIXesiècles’achèvesurceclind’œil.

En conclusion, les sources documentaires duXIXesiècleévoquentprincipalementlespyra-midesroyalesetn’enregistrentnullepartdanslaplaineavoisinantelestracesdecequipour-rait être l’éventuelle Résidence pharaoniquecontemporainedelanécropoledelaXIIedy-nastie. La ville d’Itj-Taouy pouvait pourtantêtreconnueparunepartiedesvoyageurssuiteàladécouverteen1822delaListe royale de

49 Gellion-Danglar1870,p.103.50 Lépic1884,p.76.51 Maspero1893,p.148.

Turin par B.Drovetti àThèbes. Ces sourcessont dès lors d’une aide limitée dans l’en-treprise qui nous incombe, à savoir préciserl’emplacementpossibledel’anciencentrepo-litiqueetadministratifduMoyenEmpire.OnretiendratoutefoisquelesenvironsdelavillemodernedeBamhaconstituentunsecteurpo-tentiel,deparl’anciennetédesafondation(aumoinssoussaformedelaPemeromaine),deparsaproximitéavec lanécropoleetavec lavoieterrestrequirelielavalléeauFayoumaudépartdeTahma (immédiatementaunorddeBamha). Cela s’accorde en outre avec la re-constructionétymologiquetraditionnelled’el-Licht(Itj-Taouy<el-Licht),bienquecelle-cidemande encore à être formellement démon-trée, ainsi qu’avec la découverte d’une tabled’offrandesengranitaunomdeSésostrisIeren1976danscequiestsansdoutelecanalIbra-himiyah qui traverse la ville d’el-Matanyah(attenduquelecanalestsupposésetrouverà3kilomètresdudésertàl’estd’el-Lichtetquel’actuel canaldeBamha–bienqueplus im-posant–longelafrangedésertique)52.L’étudedes cartes topographiques dressées au XIXesiècle permet aussi de restreindre les futuresprospections pédestres à une zone située àl’ouest de la rive occidentale duNil repéréeparlessavantsdelaDescription de l’Égypte.Eneffet,touteslesterresdelarivegauchesi-tuéesaujourd’huiàl’estdecettedémarcationsontplus“récentes”(Fig.7).Enfin, revenir sur les descriptions anciennesdesitesconnusetfouillésdepuisautorisebiensouvent à nuancer, compléter voire corrigercertainesdonnées.Danslecasprésentcelaper-metd’infirmerlesobservationsgéographiquesdelaCarte topographiquedel’expéditionfran-çaiseàproposdel’emplacementdesdeuxpy-ramidesd’AmenemhatIeretSésostrisIer;rejeterl’idée d’une pyramide construite pour partieen brique (contrairement à ce que pensaientJ.S. Perring etC.R.Lepsius, les structures enbriquen’appartiennentpasaumonumentfuné-rairemaisauxunitésdomestiquespostérieures

52 Khouly1978,p.44.

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à son abandon), tout comme tenir à l’écart lareconstitution d’une pyramide rhomboïdale àLicht-Nord(laDescription de l’Égypteetl’Iti-néraire de l’Orient deA.JoanneetÉ.Isambertextrapolant sans doute l’apparence du monu-mentoriginelàpartirdesesruinesirrégulières).Beaucoupresteàfairenéanmoins,notammentpoursuivre l’étude critique de la documenta-tion topographiqueduXXe siècle, l’étudedessourcesgéographiquesarabespouréventuelle-mentdaterl’apparitiondutoponymed’el-Lichtet,plustôtencoresurlalignedutemps,l’étudedes occurrences du terme Itj-Taouy dans lessourcesgréco-romaineset lasignificationpré-cise qu’elles y ont. Ces recherches devraient,àterme,débouchersurdesprospectionssurleterrainenvued’yconfronterlesrésultatsacquisenbibliothèque.

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Fig.7-Aireprobableauseindelaquelleaétéimplantéelavilled’Itj-Taouy (enblanc).Relevésimplifiédelarégiond’el-Lichtd’aprèsGoogle Earth 2012.DessinD.Lorand.


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AbstractThe location of the XIIth Dynasty royal residence of Itj-Tawy remains a major problem in modern Egyptology. As part of an international research program conducted for the IFAO (2012-2016), this paper discusses scienti-fic and travel reports published in the XIXth century by western travelers and expedition members. The aim is to gather descriptions of el-Lisht and its monuments, the topography of the area and the possible mentions

of other archaeological remains in order to locate the ancient city. But the Description de l’Egypte (1809), the texts of C.R. Lepsius (1843) or J.G. Wilkinson (prior to 1831) for example, appear to be of little interest for such a purpose. They suggest at least that the residen-ce of Amenemhet I should probably lie in the fields in the area of Bamha-Lisht-Maharraqa, but with no more detail. Further research will be conducted to enhance these results.

À la recherche de Itj-Taouy / el-Licht. À propos des descriptions et cartes du site au XIXe...

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