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EL Bouchihi Meryam groupe 2 « COMMENT EXPLIQUER L'ORIGINE ET LE MAINTIEN DE LA VIOLENCE AU SEIN D'UN COUPLE ? » Professeur: Mme Van Drooghenbroeck Haute école « Groupe ICHEC ISFSC » Catégorie sociale Rue de la Poste 111 1030 Bruxelles tél. : 02 227 59 00 1

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EL Bouchihi Meryam groupe 2

« COMMENT EXPLIQUER L'ORIGINE ET LE MAINTIEN DE LA VIOLENCE AU SEIN D'UN COUPLE ? »

Professeur: Mme Van Drooghenbroeck

Haute école « Groupe ICHEC ISFSC »Catégorie sociale

Rue de la Poste 111 1030 Bruxelles tél. : 02 227 59 00

1

Table des matières

1. Introduction :......................................................................................................................................3

2. Qu'est ce que la violence conjugale ?.................................................................................................5

2.1 Formes de violences :.......................................................................................................................5

2.2 Schéma du cycle de violence :..........................................................................................................6

3. Les victimes de violences conjugales:.................................................................................................7

3.1 Le maintien de la violence :..............................................................................................................7

3.2 Adaptation à la violence :.................................................................................................................8

4. Les auteurs de violence :.....................................................................................................................9

4.1 Les causes sociologiques :.................................................................................................................9

4.2 Les causes psychologiques :............................................................................................................10

5. La législation belge :.........................................................................................................................11

5.1 Historique de la violence conjugale au niveau pénal :....................................................................12

5.3 Les femmes immigrées victimes d'une double violence : ..............................................................14

6. Historique de la maltraitance subit par la femme :...........................................................................15

6.1 Depuis quand existe-t-elle ?:..........................................................................................................15

6.2 La position de la femme dans l'Antiquité :......................................................................................16

6.3 La femme au Moyen-Age :..............................................................................................................17

6.4 La femme dans la société moderne :..............................................................................................17

6.5 Les différences entre les hommes et les femmes :.........................................................................18

6.6 La violence dans les cultures :.........................................................................................................19

6.7 La femme et l'éducation :...............................................................................................................19

7. La prévention de la maltraitance:.....................................................................................................20

7.1 Qu'est-ce que la prévention ?:........................................................................................................20

7.2 Plan de lutte :..................................................................................................................................21

7.3 Coût budgétaire de la violence conjugale : ....................................................................................22

7.4 Faut-il développer la prévention ?..................................................................................................23

8. Conclusion : .....................................................................................................................................25

Bibliographie:.......................................................................................................................................27

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1. Introduction

Dans le cadre de mon travail d'intégration à la pratique professionnelle, il m'est demandé de

choisir une problématique sociale, qui est pour ma part « comment expliquer l'origine et le

maintien de la violence au sein d'un couple? », et d'explorer cette question sociale nous

permettant d'avancer dans notre questionnement et notre réflexion.

Pourquoi ai-je choisi cette problématique? La violence conjugale est un fléau dans notre

société, un fait quotidien pour un grand nombre de femmes victimes qui ne savent pas

toujours comment réagir face à une telle violence. Je pense qu’il est primordial d’en parler car

le seul fait de soulever ce problème montre qu’il existe et qu’il peut toucher n’importe qui,

peu importe le milieu socio-économique auquel il appartient.

Pour moi, il me semble important de comprendre comment une telle violence peut persister

dans une société assez avancée au niveau des droits de l'homme. Ce travail me permettra de

répondre à certaines de mes questions à savoir : Pourquoi existe-t-il des violences envers les

femmes ? Pourquoi ces femmes ne brisent-elles pas le silence et ne sortent pas de ce cercle

vicieux ? Que peut-on faire pour les aider ? Quelles sont les choses que l'on peut mettre en

place pour y remédier ?

Avant de commencer mon dossier d'AIP et de m’informer davantage sur ma thématique,

j’avais déjà une idée approximative de ce qu’était la violence conjugale et ce en quoi elle

consistait car j'avais réalisé un sujet à peu près similaire pour mon travail de fin d'année.

Même si cette année j'ai décidé de reprendre la même thématique, j'ai tenté de travailler selon

un autre point de vue et de me concentrer davantage sur la prévention, la place de la femme

dans la société et les méthodes employées essentiellement en Belgique et non pas en France

comme je l'avais fait précédemment.

Selon moi, l'une des causes de la persistance de ce type de violence peut être due au fait

qu'aujourd'hui nous vivons dans une société dans laquelle les droits de l'homme sont défendus

et respectés. Nous n'avons pas accès à l'intimité du couple. Lorsque cette violence touche la

sphère privée du couple, il devient difficile de la déceler et de la combattre. S’il s'agit de

violences physiques, il suffit d'un constat médical pour prouver qu'il y a eu violence

conjugale. Mais dès que cela se révèle être de la violence psychologique ou économique, cela

devient compliqué pour enquêter car il n'y a pas de preuves matérielles suffisantes.

En effet, le manque d'informations au niveau des droits peut favoriser l'existence et le

maintien de cette violence. Lorsque l'on ne connaît pas ses droits, il est difficile de faire face

et de réagir. Ensuite, s’il y a affectivement dépôt de plainte, parfois celle-ci est redirigée vers

3

la médiation qui a tendance à ne pas arranger les choses. Dans certains cas, la victime ne va

pas au bout de sa démarche pour diverses raisons qui peuvent être la peur de représailles, la

peur de la misère, etc. Ce qui complique les choses en plus des difficultés déjà présentent dans

l’enquête.

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2. Qu'est ce que la violence conjugale ?

Tout d'abord, il faut savoir différencier la maltraitance de la violence ou le premier se définit

par « des mauvais traitements infligés à une personne qu'on a sous son autorité ou sous sa

garde» tandis que le second signifie « caractère violent de quelqu'un ou de quelque chose ».1

La violence conjugale est, au sein d'un couple, une violence exercée par l’homme sur sa

compagne ou inversement. Une domination sur l’autre qui ne s’exprime pas seulement par des

agressions physiques mais aussi psychologiques, sexuelles et économiques. Ces violences

dans les relations de couple sont des comportements, des actes, des attitudes du partenaire

ayant pour but de dominer l'autre pour montrer sa supériorité ou soumettre l’autre à son

pouvoir en installant un climat de peur et d’insécurité. Il s'agit d'une forme de violence

intrafamiliale.

La violence conjugale a des conséquences importantes sur les victimes. Ces agressions, ces

menaces et ces contraintes verbales, physiques, sexuelles, économiques, répétées durant des

années, portent atteinte à l’intégrité de la personne. D’ailleurs, ces types de violences ne

touchent pas que la victime mais également son entourage, c’est-à-dire les autres membres de

sa famille, comme par exemple les enfants.

2.1 Formes de violences : 2

La violence conjugale n’étant pas seulement au niveau physique, il est important de savoir les

différents types et en quoi ils consistent.

a. La violence psychologique se définit par le fait de surveiller, humilier, harceler, insulter,

critiquer de manière répétée et excessive, tenir des propos sexistes ou racistes à l'égard de sa

compagne ou de son compagnon.

b. La violence sexuelle quant à elle, se caractérise par le fait d'obliger l’autre à avoir des

rapports sexuels non souhaités ou qui semblent humiliants pour l'autre. Ce type de violence

est considéré aujourd’hui comme un viol exercé par un conjoint sur l'autre. Mais certains états

ne considèrent pas encore le fait que le viol puisse exister entre époux étant donné que c’est

l’un des devoirs matrimoniaux.

1Petit Larousse illustré 2011 , éd. Larousse, Paris, 2010, 1032 p.

2 Amnesty International, dossier pédagogique, 2004, 72 p., in http://www.amnesty.be/doc/IMG/pdf/papierlight.pdf, s.d. (consulté le 04 février 2014)

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c. La violence économique se présente par un contrôle abusif des dépenses de son partenaire,

comme par exemple lui interdire la création d’un compte en banque, l’empêcher de travailler

etc.

Il est important aussi de savoir que la violence conjugale répond à un schéma clair et régulier

divisé en quatre phases qui expliquent les étapes par lesquelles passe un couple avant que

l’explosion de la violence n’arrive. Ce cycle permet de garder une certaine dominance sur la

victime et n’arrive pas qu’une fois mais fréquemment et augmente avec le temps. Il s'agit d'un

cercle vicieux car il est difficile de s’en sortir.

2.2 Schéma du cycle de violence :

La phase 1 : « le climat de tensions ». Le climat est alourdi par des lourds silences, des

menaces ; le conjoint se plaint sur tout ce qui entoure la cellule familiale, comme le budget,

les dépenses, l’éducation des enfants, la manière de penser, l'opinion, le stress, la frustration et

fait donc ressentir de la peur et de l’inquiétude chez la victime.

La phase 2 : « la crise ». C’est lorsque le conjoint use de la violence sur sa femme en

utilisant les différents types de violences c’est-à-dire physiques, psychologiques, verbales ou

sexuelles pour se défouler. Il crée ainsi un sentiment de honte, d’humiliation et d’injustice.

La phase 3: « la justification ». Il justifie son comportement, se donne des excuses, rejette la

faute. Dans cette phase, l’auteur des faits violents a tendance à rejeter la faute sur la victime

qui elle, devenue plus faible psychologiquement. Cette dernière se rend responsable de la 6

situation, commence à culpabiliser, et pense qu’elle doit juste faire des efforts et que cela ne

se reproduira plus.

La phase 4 : « lune de miel ». C’est lorsque le conjoint redevient doux. Il s’excuse et offre

des cadeaux ou fait des promesses pour se faire pardonner. La victime espère alors un

changement de comportement et pardonne. Mais plus la violence devient fréquente, moins de

temps dure la phase de lune de miel qui peut d'ailleurs devenir au bout d’un moment

inexistante.

Il est important de comprendre et de connaître ce mécanisme car certaines femmes ne sont pas

conscientes qu’elles sont victimes de violences conjugales. Ne connaissant pas ce cycle et ses

caractéristiques, elles ne peuvent pas identifier la situation. Mais il est important de préciser

que ce schéma est plutôt théorique, de ce fait, il est possible que certaines situations ne

suivent pas complètement ce schéma.

3. Les victimes de violences conjugales:

Comment expliquer que certaines femmes sont battues et d’autres non ou que les victimes

restent avec leurs conjoints ? Ils y a d’autres questions similaires qu’on se pose lorsqu’on

entend « violence conjugales ».

3.1 Le maintien de la violence : 3

On peut expliquer cela par le fait qu’il y ait une vulnérabilité sociale liée à son statut de

femme. Si elle se laisse faire, c’est qu'elle est déjà en position d'infériorité dans notre société

malgré une prise de conscience et une égalité reconnu. La violence conjugale persistent suite

aux diverses cultures, aux différents stéréotypes, même si les femmes et les hommes sont à

priori égaux. Il y a encore l'image de l’homme actif dominant et de la femme passif dominé.

Tout d’abord, tentons de comprendre « la non-réaction » des femmes à l’égard de leur

conjoint dans une situation de violence. Cette impassibilité apparente peut souvent être

assimilée à un sentiment d’impuissance considéré comme apprise. De nombreuses femmes

dans bien des cas, supportent cela. Elles sont conditionnées et sont sous emprise sur le plan

relationnel et social.

Cela peut engendrer un état de passivité car elles peuvent penser que ça ne sert à rien de

réagir, que rien ne va changer. Elles ne sentent pas capable de le faire et estiment qu’il est bien

plus facile de subir et attendre que cela se calme.3 HIRIGOYEN, M-F., Femmes sous emprise. Les ressorts de la violence dans le couple, éd. Oh !, Paris, 2005, 300 p.

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Une étude de Lenore Walker, professeur au Centre d'études psychologiques NSU, confirme

que l'impuissance apprise diminue la capacité à trouver la solution voir même l’envie de s'en

sortir. La plupart des femmes ne connaissent pas les raisons pour lesquelles elles se font

agresser et se sentent dépressifs face au traumatisme émotionnel.

Logiquement cet état devrait déclencher une envie psychologique de s’en aller au plus vite et

de tenter de s’en sortir. Mais c’est le contraire qui se passe. Plus ce cycle de violence est

fréquent et grave, plus la femme devient faible psychologiquement et en étant dans cette état

de faiblesse, il devient plus difficile pour elle de s’en aller. La soumission est un moyen de

survie car l’auteur des violences peut augmenter la violence si elle réagit.

En plus de cette faiblesse psychologique, la violence cause une perte de confiance au conjoint

violent. Mais comme ce sentiment peut être insupportable pour certaine, alors sa culpabilité

s’annule ce qui pousse la victime dans un état de résistance passive. Cette dernière va accepter

la situation et s'adopte au modèle mental du conjoint en étant d'accord avec ses justifications

et l’aider à lui trouver des excuses. La victime a perdu tous sens du mal et du bien.

3.2 Adaptation à la violence :

Ensuite, une adaptation à la violence s’opère dans l’esprit de la victime mais cette adaptation

diffère selon les circonstances en fonction de la forme de la violence qu'elle subit dans son

couple. La violence varie en fonction de deux éléments :

-1° niveau de menace perçu par la personne :

Lorsque la violence est faible, inattendue comme dans le cas des micros-violence,

nous avons des réactions de surprise et d'incrédulité. Par contre, quand la violence est

habituelle, nous faisons face à une sorte d’anesthésie car la victime est habituée à cette

violence. Mais lors des violences extrêmes comme des blessures pouvant causer la

mort, il y a un état de désorientation et une paralysie des réactions car il y a eu une

altération au niveau de la conscience.

-2° fréquence du comportement violent :

La peur est intériorisée, il n’y a plus de réactions visibles. La victime anticipe les

réactions violentes mais l’estime de soi diminue et il y a un climat de tensions

continuelles avec une tolérance sans limite de la victime. La femme doute de ses

propres perceptions et de la compréhension de la situation.

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Pour continuer, il y a une certaine alternance entre les phases d'agressions et celles

d'accalmies qui signifie la réconciliation, ce qui crée un système de « punitions

-récompenses ». En effet, la femme dans la phase d’agression subit de graves violences et le

conjoint se calme dans la phase suivante qui est l’accalmie ou il s’excuse, se justifie, offre des

cadeaux d’où la « punition–récompense ». La dépendance quant à elle est la conséquence de

l'emprise et des manipulations des auteurs de violence sur sa victime, qui ne sait plus où elle

en est.

La violence conjugale est synonyme d’inversion de la culpabilité car la victime porte la

culpabilité de l'auteur des violences. Pourquoi est-ce la victime culpabilise à la place de

l’homme violent ? Cela peut s’expliquer par le fait qu'elle n'arrive pas à expliquer la situation,

de mettre un nom sur ce qu'elle subit et de faire des reproches d'où son inversion.

Enfin, la femme se forgent un idéal du moi en fonction des normes, elles se basent sur le

modèles parentales avec la mère dévoué qui passe les besoins des autres avant le siens et

certaines en font trop et ne possèdent que le désir de son conjoint avant tout. Si son conjoint

est violent c'est sa faute puisqu'elle est responsable du bon fonctionnement du foyer et elle

ressent une honte et c'est cette honte qui va être un obstacle à son départ.

4. Les auteurs de violence :

Nous parlons toujours des victimes, mais il est important aussi de parler et de tenter de

comprendre les auteurs de violence non pas pour atténuer leurs fautes mais bien pour mieux

comprendre la problématique et ainsi avoir plus de chances de trouver des solutions. Il est

évident qu’il n’y a pas d’explications biologiques pour expliquer pourquoi certains hommes

sont violents et d’autres non. Par contre, il existe bien des explications sociologiques et

psychologiques.

4.1 Les causes sociologiques : 4

La société prépare l'homme à occuper un rôle dominant au sein de la collectivité et si elle

n’est pas naturellement acquise alors il est possible que l'homme ait recours à la force pour

l’acquérir ce qui revient parfois à la violence conjugale comme moyen utilisé par certains

hommes pour contrôler la femme. La socialisation fondée sur l'apprentissage des deux sexes

4 LIBERT, V. et JACOB, A. et KOWAL, C. (sous la dir. de), L'aide aux auteur(e)s de violences conjugales et intrafamiliales, éd. Harmattan- Academia, Louvain-la-Neuve, 2012, 183 p.

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dans la société attribue à la femme un rôle passif et moins important que celui de l'homme

dominateur, fort et qui ne doit jamais montrer ses faiblesses.

La société attend des hommes d'avoir un rôle dominant et s’ils sont incapables de remplir ce

rôle, alors ils vont compenser cela par un comportement violent envers leurs conjointes. Ainsi,

ils ne se sentiront pas coupable de leur échec en la reportant sur quelqu’un d’autres. Ils

n’avoueront pas leurs fautes car cela reviendrait à ressentir de la honte et de la culpabilité et

voir ainsi leur fragilité interne et leurs défauts

Autant l’impuissance et la puissance sont apprises. L’éducation des deux genres est faite de

manières différentes. Nous vivons dans une société qui pendant longtemps était de type

patriarcale qui à laisser des traces par exemple, notre société prépare les garçons à occuper un

rôle dominant. Dès qu’ils prennent conscience qu’ils sont impuissants dans le rôle qu'on leur a

confié dans le monde extérieur et qu'on les a habitués à ne pas montrer leurs vulnérabilités, ils

ont recours à la colère qui est l'une des émotions qu’ils n’ont pas appris à devoir contrôler et à

cacher.

La société prône l'efficacité et la réussite et pour cela tout est permis, même si il faut se

montrer agressif. Dans certaines situations (ce qui leur donne une illusion d'avoir réussi) ces

idées d'hommes forts sont difficiles à vivre parfois et pour pouvoir masquer leur faiblesse, il

faut écraser le plus faible et donc la femme.

Dans le schéma traditionnel, la femme a pour rôle de s’occuper du foyer tandis que les

hommes travaillent. Mais avec le passage à la modernité, ce schéma s’est considérablement

modifié. Cette modification engendre alors la possibilité que les hommes craignent pour leur

masculinité dans cette relation plus égalitaire.

4.2 Les causes psychologiques : 5

Comme je l’ai dit plus haut, la violence n’est pas biologique. Du point de vue psychologique,

ce comportement violent pourrait s’expliquer par une « Théorie d'apprentissages sociaux ».

Cette violence serait apprise par l'observation et maintenu si celle-ci est valorisé par la

société. Prenons pour exemple un enfant ayant été élevé par un père violent, son organisation

introspective va changer et la violence en fera partie mais cela ne l'est pas dans l’absolu. Si

cette attitude de violence n’est pas sanctionnée alors il y a des chances que cette habitude de

violence soit maintenue.

5 HIRIGOYEN, M-F., Femmes sous emprise. Les ressorts de la violence dans le couple, éd. Oh !, Paris, 2005, 300 p.

10

Le cerveau n’a pas fini d’être construit totalement à la naissance. Par conséquent, une

expérience traumatique précoce peut altérer l’équilibre cérébral. Le psycho-traumatisme subit

au cours de l'enfance peut engendrer un trouble de la personnalité, une prédisposition à la

violence qui peut être renforcé par le contexte social et culturel des personnes. Même en

dehors des traumatismes, la personnalité peut être influencée par l'éducation et

l’environnement social.

L’homme violent a tendance à minimiser ses gestes, ses actions, à se trouver des excuses

(c’est la faute à sa conjointe, l’alcool, le travail, le stress, etc). Il répugne à se remettre en

question. Comment expliquer que ces hommes violents savent se contrôle en société mais dès

qu'ils se retrouvent seuls avec leur conjointe ils se montrent agressifs ?

Les femmes doivent soulager leurs tensions et leurs angoisses. Si elles n’y arrivent pas alors

elles sont tenus responsables de tout ce qui ne va pas. L'acte violent chez eux est une sorte de

protection d'intégrité psychique et un apaisement pour échapper à l'angoisse qui est le passage

à l'acte agressif et leur unique possibilité d'expression de leur tension intérieur.

Il y a une peur infantile d'être abandonné par la partenaire, cette peur d’une séparation

éventuelle créé de la colère. Cette peur est réduite grâce au contrôle exercé sur sa compagne.

L'homme évite la dépendance affective au risque d'être rejeté. Il préfère rejeter l'autre avant

d'être rejeter. Durant la période d’accalmie, il fera tout pour se faire pardonner par peur que

l'autre ne le quitte à cause de son comportement violent. En général, la femme pardonne et

adopte ainsi « un comportement réparateur ». Les hommes supportent moins la solitude que

les femmes.

5. La législation belge :

La violence conjugale est un délit punis par la loi. Le 29 novembre 1985, l'assemblé général

de l’ONU vote une résolution sur la violence domestique, et propose des mesures sur le plan

juridique et social dans le domaine de l’aide. Cette violence est punissable au niveau du droit

pénal même si les partenaires ne sont pas mariés, d’après l’article 410 du code pénal de la loi

du 24 novembre 1997.

Le viol au sein d’un couple marié est reconnu par la constitution belge ainsi que dans d’autres

pays grâce à la loi du 4 juillet 1989.

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5.1 Historique de la violence conjugale au niveau pénal : 6

Au XIIIe, en France nous avons des coutumes qui confortent les hommes dans le droit de

punir leur femmes et ceux sans que la justice ne s’en mêlent car cela lui est permis à partir du

moment où il ne tente pas de tuer ni de blesser son épouse au point que cela ne laisse des

séquelles définitifs comme un handicap par exemple. Mais si cela n’est pas respecté et que

l’époux abuse de son droit de correction et ceux de manière non-modéré, il risque

l’excommunions qui sera émise par l’église.

Si aujourd'hui la justice et les services sociaux sont présents lorsque des cas de violence

conjugale se présentent, dans le passé c'était la morale chrétienne et la famille qui cadraient

les limites à ce type de violence. L'église fixait les normes familiales. Ce n'était pas l'état dans

l'ancien régime. Les autorités publiques n'étaient pas les premiers intervenant mais les

seconds car au 19 ème siècle lorsqu'il y avait un problème comme la violence conjugale par

exemple, c'est toute la communauté qui était touché et qui réagissait et tentait d’apaiser les

tensions, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.

La loi du 22 juillet 1791 considère comme pénalement responsable tout homme se rendant

coupable de coups et blessures sur les enfants, les femmes et les vieillards. Par extension,

lorsque l'agresseur s'en prend physiquement à sa propre épouse, ce geste constitue une

circonstance aggravante.

Avec la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, l’autorité maritale n’est pas remise en

question. Elle est même renforcée sous Napoléon avec l'article 213 du Code civil publié en

1804 qui impose le principe de « l'obéissance de la femme à son mari » et excuse l’époux qui

tue son épouse s’il la surprend d’adultère avec l'article 324 du code pénal de 1810.

Avec l'alphabétisation progressive, le développement de l'industrialisation va amener peu à

peu le changement du rôle de la femme qui sera moins considéré comme femme au foyer

mais davantage comme étant plus active et moins soumise. « Sous Charles X, les épouses

maltraitées vont en 1825 pouvoir bénéficier grâce à une décision de la Cour de cassation, à

les autorisées à demander l'application du code pénal (articles 309 et suivants traitant des

violences, coups et blessures, et voies de fait). Article considéré comme fondateur dans la

cause des « femmes battues » car auparavant, les violences domestiques ne relevaient pas du

droit pénal mais du civil. »7

6 THIRY, M., Violences conjugales. Évolution d’une lutte, éd. Labor, Bruxelles, 2004, 135 p. (coll. La Noria).

12

Le Code Napoléon dépose les biens de la femme sous l'administration de son conjoint et la

rend ainsi dépendante au niveau économique. En 1907, une femme ne peut toujours pas

disposer de son salaire sans l'accord de son époux même si c'est elle qui l'a gagnée.

De 1748 à 1793, la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est déclaré par

l'assemblée nationale. Avec cette déclaration, 17 articles vont voir le jour dans la législation

belge. Le premier article reconnaît la femme comme étant libre et égale à l'homme en droit et

ceux qui suivent énoncent ses droits en tant que femme et citoyenne. Un tribunal international

des crimes à l'encontre des femmes est installé à Bruxelles du 4 au 8 mars 1976. Les femmes

qui y sont présentes témoignent des violences qu'elles ont subits par leur conjoint. Ensuite,

c'est qu'ils se sont penchés sur les perspectives d'avenir et ont réfléchie à des protections pour

ces femmes battues.

À cette époque, les juges et les magistrats commencent à s’intéresser aux cas de violences

domestiques. Malgré cette avancée, la violence sexuelle demeure tabou. Le viol conjugal n’est

pas reconnu car le but premier du mariage étant la procréation. Le rapport sexuel est un devoir

auquel la femme doit se soumettre. C'est pour cette raison que la notion de « viol conjugal »

est inexistante au XIXe siècle. Il faut attendre la loi du 23 décembre 1980 pour que soit

reconnu le viol conjugal car bien que déjà considéré comme un crime depuis le code

Napoléon, il faudra attendre 1980 pour qu’il soit redéfini. La première affaire ne sera plaidée

que le 5 septembre 1990.

Le 27 avril 2012, la chambre des représentants ont émis un projet de loi relatif à l’interdiction

temporaire de résidence en cas de violence domestique avec l’article 3 du code pénal.

5.2 Les violences sexuelles : 8

Si aujourd’hui on peut parler librement du problème de la violence conjugale au niveau

physique et psychologique, ce n’est pas toujours le cas de la violence sexuelle qui est un sujet

délicat et reconnu depuis peu. D'après un sondage réalisé par Amnesty international publié en

février 2014, une femme sur quatre en Belgique serait victime de viol au sein de leur couple.9

7 THIRY, M., Violences conjugales. Évolution d’une lutte, éd. Labor, Bruxelles, 2004, 135 p. (coll. La Noria).

8 HEDON, C., Les violences sexuelles faites aux femmes, in http://prioritesante.blogs.rfi.fr/article/2010/05/20/les-violences-sexuelles-faites-aux-femmes, 2010 (consulté le 19 novembre 2013)

9Amnesty International, dossier pédagogique, 2004, 72 p., in http://www.amnesty.be/doc/IMG/pdf/papierlight.pdf, s.d. (consulté le 04 février2014)

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La loi contre le viol conjugal,peut être difficilement appliquée car un époux ne peut pas

violer sa femme puisqu’en se mariant, celle-ci a décidé de rester au côté de son mari dans

toutes les circonstances et de remplir son devoir conjugal qui comprend les relations

sexuelles. La notion de viol se trouve donc en conflit avec le devoir conjugal qui est ancré

dans de nombreuses de mentalités.

C’est seulement à partir de 1992 que la notion de viol conjugal commence à exister avec la loi

de 2006. De plus, la loi considère désormais qu’il est plus grave pour un homme de violer sa

femme qu’une inconnue. La peine maximale pour un viol est de 15 ans. Mais pour un mari

violeur cela peut aller jusqu’à 20 ans d'emprisonnement. Cela est caractérisé par les articles

222-22 du code pénal.

Dans les faits, bien qu’il existe des procédures pour les viols conjugaux, celui-ci n’est pas

encore totalement intégré par l’opinion publique. Car il est évident selon moi que pendant des

siècles, beaucoup d'hommes ne se sont nullement préoccupés des pensées et des envies

féminines. Il y a encore du chemin à parcourir.

Bien qu’il soit inconcevable pour certains de parler de viol au sein du couple, il suffit de peu

pour y arriver. Le seul fait de mettre la pression sur l’autre, de le harceler pour qu’il cède à

l’acte sexuel en disant des phrases comme « on est marié », « on est ensemble c’est normal »,

« le faire, c’est la preuve qu’on s’aime» est déjà de la violence. La personne peut céder, elle

peut finir par penser comme lui et se dire qu’il a peut-être raison. Elle peut également céder

pour qu’il arrête de l’ennuyer, de la menacer de divorcer ou de rompre. Elle peut préférer

avoir une relation sexuelle violente ou non désirée par peur que l’autre mette fin à la relation.

5.3 Les femmes immigrées victimes d'une double violence :

En Belgique, il existe des femmes qui subissent des violences et qui doivent bénéficier des

mêmes droits que les autres et qui, malheureusement, n'en bénéficient pas, ce sont les femmes

migrantes. En générale, ces femmes victimes de violences conjugales viennent par

regroupement familiale. La loi ne reconnaît pas les mêmes droits à ces femmes si elles

quittent leur conjoint violent. En effet, elles risquent de se voir devoir quitter le territoire

belge. Par conséquent, ces femmes ne peuvent pas exercer leur droits fondamentales et

décider de quitter leur conjoint à cause de ces violences car sinon elles risquent l’expulsion.

Or, rester avec un conjoint violent revient à sévir des violences ainsi que les conséquences et

l'impact que cela a sur leur vie. Ces femmes migrantes sont tenues par la loi de rester un

certain nombre d'années avec leur conjoint avant de pouvoir recevoir des documents qui leur

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permettent de séjourner librement sur le territoire belge. Cette dépendance que l'on retrouve

dans la violence classique est double pour ces femmes-là car le conjoint exerce déjà son

autorité. Il est d'une certaine manière soutenu par l'état belge qui interdit aux victimes de

quitter leur conjoint violent sous peine d'expulsions si elles n'ont pas de preuves concrètent.

Les femmes sans papiers sont un public vulnérable. Les maisons d’accueils ne peuvent pas

gérer financièrement l’arrivées massives de ces femmes et les prendre toutes en charges, car

ces maisons ne reçoivent que des financements partielles de la part de la région francophone,

qui paie les emplois et une partie du fonctionnement. Ils doivent trouver des financièrement

propres pour gérer les maisons d’accueils, qui se font par le payement de l'hébergement. Les

payements se font par les revenus des femmes qui sont soit subsidiaires, personnels ou des

revenus d'intégration social. Or les femmes en situation irrégulière n'ont pas droit à ces

revenus.

Au niveau législatif, si ces femmes veulent quitter leur conjoint tout en restant sur le territoire

belge, elles peuvent soumettre un dossier à l'office de l'étranger pour violence conjugale. Dans

la loi, il y a un article qui permet à ces femmes victimes de violence d'obtenir des papiers

mais avec des conditions difficiles et extrêmement restrictives. Pour les obtenir, il faut

prouver qu'on est victime et monter un dossier solide où des violences physiques ont été

avérées, contrôlées et vérifiées. Toutefois, la violence peut être de l'ordre sexuel ou

psychologique ce qui est difficilement démontrable. Par la suite, il faut qu'il y ait eu ouverture

d’un dossier au parquet, des dépôts de plaintes et que la femme ne soit pas à la charge de l'état

belge. Une fois ces conditions réunies, la procédure est très lente. Cela peut aller jusqu'à 4

ans.

6. Historique de la maltraitance subit par la femme :

Pour mieux comprendre la violence conjugale, il semble primordial d’aborder l'histoire de la

femme car celle-ci est historiquement dévalorisée. L'homme est considéré comme détenteur

du pouvoir dont la femme en est exclue. La violence à l'égard des femmes à toujours exister.

Elles ont toujours dû faire face à de la discrimination tant au niveau social, politique qu'

économique.

6.1 Depuis quand existe-t-elle ?

Il est difficile de répondre à cette question en énonçant la date exacte mais il est clair que

celle-ci a toujours existé. Maintenant, cette violence relevait de la sphère privée où

« l’autorité maritale » était un droit quasi inaliénable. Dans la religion chrétienne on

15

considère la femme comme possédant le « péché originel » lié au fait qu’Ève aurait proposer

la pomme de l’arbre interdit a Adam. Ce statut de pécheresse permet l’omnipotence du mari

sur son épouse qui est légitimé par la loi jusqu’à la révolution française.

6.2 La position de la femme dans l'Antiquité : 10

Commençons avec le système patriarcal qui régna durant l’Antiquité et qui a laissé des traces

dans notre société. Le patriarcat (qui vient du grec « patriarkhês » qui signifie père, chef de

famille) est un système familial et social dans lequel les hommes dominent et oppressent les

femmes. Ils dominent ainsi les femmes dans plusieurs domaines qui sont l’emploi, le travail

domestique, la culture et la sexualité. La femme est soumise à l’autorité de l’homme durant

toute sa vie. En effet, enfant elle est soumise à l’autorité du père et lorsqu’elle se marie à celle

de son époux. 11

C'est un véritable système où le pouvoir politique, économique et social sont organisés par

l’homme qui se considère comme le dominant au détriment de la femmes que l’on juge

comme étant dominée. Ce système voit l’homme comme étant fort, intelligent, un chef de

famille plein de sagesse à l'opposé des femmes qui doivent être douces mais aussi

compréhensives et dont le principal devoir est de tenir le foyer, faire les tâches ménagères,

s'occuper des enfants. Elles ne sont jamais indépendantes et sont toujours sous la tutelle d’un

homme. Elles ne possèdent aucun droit sur l’héritage qui est seulement transmissible par

l’affiliation mâle. Lorsque la fille est la seule descendance, la propriété revient à son époux. Si

ce dernier désire la répudier même sans motif « valable », il en a le droit.

La femme est considérée comme une esclave, un objet. Elle n’est qu’une possession. Si celle-

ci se révèle être infidèle, le « pater familias » a le droit de la mettre à mort. D’ailleurs, le fait

qu’une fille naisse et vive est la preuve de la générosité du père puisqu’il peut tuer, si bon lui

semble, tout enfant qui se révèle être à la naissance une fille.

10 DUBY, G. et a., (sous la dir. de), Histoire des femmes. L’antiquité, éd. Plon, Roma-Bari, 1991, 581 p.

11 WALBY, S., Le système patriarcale à la base des inégalités entre les sexes, in http://sisyphe.org/spip.php?article1080, 2004 (consulté le 24 novembre 2013)

16

6.3 La femme au Moyen-Age : 12

Plus tard, au Moyen-Age, la femme était régulièrement maltraitée car les hommes les

voyaient uniquement comme un bien qu’ils possédaient. L’église voyait la femme comme

une sorte d’esclave de l’homme, celle qui accomplit tous ses désirs. D’ailleurs, le mariage

n’était d’ailleurs que le contrat qui prouvait que la femme était la propriété de l’époux. Au

XVe siècle, l’église émettait une ordonnance qui précisait la manière dont on pouvait battre

sa femme si celle-ci ne l’écoutait pas ou se comportait mal. Les femmes avaient moins

d'importance et de valeur que les hommes car elle était considéré comme étant la pire

tentation du diable sur terre. L’église mettait la femme sous la tutelle de son mari jusqu'à nos

jours.

La société d’ancien régime (XVIe –XVIIIe) était profondément inégalitaire dans une société

d’ordre où la place de chaque individu était régie par un ensemble d’obligations. La place de

l’homme ou de la femme dépendait de leur statut social.

Des changements allaient progressivement voir le jour. Au XIIIe siècle, on observe

l’abolition de droit de tutelle. Les femmes peuvent enfin avoir droit à l’héritage. Durant la

Renaissance, dans les classes supérieures, les femmes ayant du temps libre se cultivent. Au

XVIIIe siècle, la liberté des femmes est en pleine expansion. La fin du XIXe siècle et le début

du XXe siècle engendrent une grande révolution pour les femmes.

6.4 La femme dans la société moderne :

Dans notre société, la situation de la femme a bien évoluée. Mais malgré notre combat pour

l’égalité des droits, quelques inégalités persistent comme la différence de salaire entre un

homme et une femme. Certains postes importants leur restent encore fermés inaccessibles,.. Si

ces discriminations à l’égard des femmes persistent malgré qu’elles soient combattues, cela

est dû à un système discriminatoire qui a longtemps dominé nos contrées.

Bien que ces inégalités n’engendrent pas forcément la violence, celles-ci la nourrissent étant

donné qu’elles sont cachées, banalisées, intégrées dans les normes et les pratiques du

fonctionnement social. La discrimination de la femme n’est pas due seulement à son

appartenance au sexe biologique mais à son « gender ». Ce terme provient de l’anglais-saxon

qui signifient « genre », qui s’oppose au sexe biologique (déterminé génétiquement) et qui

contrairement à celui-ci, est l’identité sexuelle non pas biologique mais culturelle construite à

12 LETT, D., Hommes et femmes au moyen âge. Histoire du genre XII e- XVe siècle, éd. Armand Colin, Paris, 2013, 213 p.

17

un moment précis dans une société donné et qui varie en fonction des sociétés et des

époques.13

La différence entre les femmes et les hommes est construite. Pour mieux comprendre cela, je

vais prendre un exemple: Avant la deuxième guerre mondiale, les femmes ne pouvaient pas

travailler sans l’accord de leur mari. Elles n’avaient pas droit au vote. Nous faisions face à un

grand nombre d’inégalités. Après la guerre, le mode de pensée de la société commença à

changer puisque le vote leur fut accordé. Elles pouvaient enfin travailler sans l’accord de leur

mari et commencer à être indépendantes. Cette idée était impensable lors du siècle qui

précédait la guerre. Les différences évoluent avec la société. Si elles étaient biologiques, la

femme serait restait la femme et il n'y aurait eu aucun changement.

6.5 Les différences entre les hommes et les femmes : 14

Aujourd’hui en occident, il existe des stéréotypes entre les sexes. Les femmes sont douces et

sont plus faites pour le contact humain contrairement aux hommes qui sont forts et sont faits

pour avoir le pouvoir. D'ailleurs, cela peut se refléter dans les métiers ou on voit que les

casernes des pompiers sont des milieux à majorité masculine et qu'il y a peu de femmes. On

peut retrouver ces distinctions dès l’enfance. car il y a une sorte de discrimination sexuelle qui

se fait de manière imperceptible et qui a toujours été présente dans l'éducation.

En effet, les différences entre les femmes et les hommes se voient dès l’enfance. On n’éduque

pas un garçon de la même manière qu’une fille. L’éducation dépend du sexe biologique. La

fille apprend la cuisine, la couture, aide sa mère dans les tâches ménagères tandis que le petit

garçon joue à l'extérieur, monte aux arbres, joue à la guerre avec des épées en bois.

Cette différence n’est donc pas uniquement biologique mais produite par une sorte de discours

performatif de la société, qui par son injonction « soit un garçon ou une fille » va produire

cette discrimination. Ce sont là les premières violences psychologiques et symboliques qu'une

société patriarcale fait subir aux enfants dès la naissance. En éduquant de manière différenciée

les enfants, il est normal que la fille et le garçon ne possèdent pas les mêmes compétences. La

femme et l’homme dans le système patriarcal ne possèdent donc pas le même capital culturel

qui est l’ensemble des savoirs et des compétences de nature théorique et pratique qui seront

plus tard investis dans un quelconque champ.

13 ACCARDO A., Introduction à une sociologie critique. Lire Pierre Bourdieu, éd. Agone, Paris , 2006, p. 14-15.

14 ACCARDO A., Op.cit., éd. Agone, Paris, 2006, p. 16-19.

18

6.6 La violence dans les cultures :

Dans toutes les cultures et les sociétés, la fonction et les rôles sociaux des femmes sont fixés.

Si les cultures sont différentes, elles sont parfois semblables dans une image d'infériorité de la

femme par rapport à l'homme. La violence sera utilisée pour respecter et maintenir cette

image. Ces pratiques sont parfois encouragés par certaines institutions sociales et politiques

dans certains pays. Cette soumission est expliquée par des pratiques culturelles et certaines

traditions.

Cette réalité de la violence familiale n'est pas un cas isolé mais une réalité banale dans le

monde entier bien qu'il existe ou qu'il ait existé des sociétés où cette violence n'apparaissait

pas. Aujourd'hui, elle est présente un peu partout. Par exemple, dans le passé en Inde, certains

rites religieux poussaient les veufs à se jeter sur le bûcher du défunt mari.15 Dans le monde, il

y a 70% des femmes qui subissent des violences d'après l'ONU.

Mais ce n'est pas pour cela que la violence doit être considérée comme naturelle ou inévitable.

Au contraire, en ayant conscience de cela, nous avons la possibilité d'y remédier même si cela

prend du temps et que les résultats ne sont pas toujours immédiats mais il s'agit d'une étape

inévitable. D'ailleurs, si cette violence existe c'est parce que la société le permet. En effet,

quasi chaque culture comprend une forme de violence à l’égard des femmes même si elle est

perçue comme normale par la majorité. Tant qu'elle ne sera pas poursuivie plus efficacement

par la société ainsi que les auteurs de violence, cette violence persistera. 16

6.7 La femme et l'éducation : 17

L'éducation qui est aujourd’hui accessible à tous et obligatoire est très importante car elle

permet d’éduquer les enfants notamment sur l’idée d’égalités et des droits que tout être

humain possèdent qu’importe son origine sociale, ses croyances, son ethnie et son genre. Mais

dans beaucoup de pays en voie de développement, on constate un taux plus élevé de garçon

allant à l’école que des filles. Comment expliquer cette différence ? En réalité depuis

longtemps on a toujours confié une grosse partie du maintien et de la responsabilité de la

15 TOURE, S., La maltraitance des femmes dans les ménages à Abidjan: le cas de la commune de Yopougon, in http://www.memoireonline.com/12/07/813/m_maltraitance-femmes-menages-abidjan-commune-de-yopougon3.html, 2006 (consulté le 3 février 2014).

16 Amnesty International, dossier pédagogique, 2004, 72 p., in http://www.amnesty.be/doc/IMG/pdf/papierlight.pdf, s.d. (consulté le 04 février 2014).

17 LETT, D., Hommes et femmes au moyen âge. Histoire du genre XII e- XVe siècle, éd. Armand Colin, Paris, 2013, 213 p.

19

maison aux jeunes filles. Ces dernières quittent en général leur foyer pour se marier. Pour les

familles qui n'ont pas toujours les moyens d’envoyer tous leurs enfants à l'école, ils préfèrent

envoyer leurs fils.

En effet, la femme a pendant longtemps été exclu du monde de l’éducation. L’éducation des

filles était une préoccupation majeurs des humanistes. Elles ne sont pas exclus du programme

d’éducation mais en général elles sont éduqués dans le but de devenir de bonnes épouses. Il

est inutile pour ces jeunes filles d’aller à l’école car lire et écrire n’est pas nécessaire pour

elles, étant donné qu’elles ne sont pas destinées à des métiers nécessitant ces compétences!

Cette alphabétisation augmente au cours du XVIe siècle, grâce à de petites écoles

paroissiennes qui sont très limités. En 1580, la moitié des paroisses proposent des écoles aux

garçons mais seulement 10% en proposent aux filles. Cette éducation se limite à

l’apprentissage de la bible et favorise la lecture à l’écriture alors que les deux sont importants.

En fin de compte, 59% des hommes peuvent signer de leurs noms et participer aux négoces et

aux métiers contre 9% pour les femmes.18

Pour conclure ce chapitre, j'émettrais l’hypothèse que le rôle de dominé qui a longtemps été

associé à la femme peut être l'une des causes de la violence conjugale. Le fait que durant des

siècles, celle-ci était soumise à l’homme. Elles ne représentaient qu’un objet, un moyen

d’agrandir son patrimoine et d’assouvir ses désirs. Certains hommes de la société

d’aujourd’hui pensent que la femme n’est pas l'égal de l’homme et qu’elle doit juste rester à la

maison, tenir le foyer et se taire. En effet, un homme pensant de cette manière ne supporterait

pas qu’une femme puisse lui tenir tête ou avoir un rôle autre que celui de dominée.

7. La prévention de la maltraitance:

7.1 Qu'est-ce que la prévention ?:

La prévention est par définition un « ensemble des dispositions prises pour prévenir un

danger, un risque, un mal, où une organisation sera chargée de mettre en place ces

dispositions ». 19

Une femme sur huit est victime de violence domestique en Belgique. Plusieurs dispositions

ont été mises en place pour lutter contre la violence conjugale dont celle organisée par la

18 THIRY, M., Violences conjugales. Évolution d’une lutte, éd. Labor, Bruxelles, 2004, 135 p. (coll. La Noria).

19 Petit Larousse illustré 2011 , éd. Larousse, Paris, 2010, 1032 p.

20

direction de « l'égalité des chances » de la communauté française. Cette dernière à réalisée

deux études sur ce sujet dont la première se focalise sur les violences concernant les jeunes et

une seconde qui lui est complémentaire en 2007. Il n’existe pas de statistiques ni de de

registres de plaintes. L'étude réalisée était une première en Europe.

De nombreux spots publicitaires ou de brochures ont été réalisés afin de sensibiliser la

population et notamment avec celle de « Marie et Fred » qui est la plus récente, qui sont des

initiatives de la fédération Wallonie- Bruxelles, de la Wallonie et de la COCOF. Dans ces

brochures, on informe les personnes des différents groupes de soutien qui existent, qu'est-ce

que la violence conjugale et une ligne d'écoute gratuite où le numéro (0800 30 030) semble

être partout le même dans les brochures présentées.20

7.2 Plan de lutte :

Lors d'une assemblée générale en 1999, l'ONU déclare le 25 novembre comme la journée de

la lutte de la violence contre les femmes. La violence envers les femmes a-t-elle réellement

diminuée ? Oui et non, car cela dépend des pays et des mesures prises. On pourrait être tenté

de répondre par oui. Au niveau de la Belgique, notre état s'engage dans tous les niveaux de

pouvoirs, à mettre en place des actions pour lutter contre ces violences et les sanctionner.

En Belgique, les régions et les communautés ont créé tout un programme dans les luttes de la

violence d'où le colloque du 25 novembre auquel j'ai assisté à Liège sur « Les femmes

migrantes et la double violence ». Ces actions sont des mises en place wallonnes. Mais la

violence à-t-elle pour autant diminuée ? Si l'on compare à d'autres pays, nous avons mis en

place beaucoup d'actions, des services d'aides et d'accompagnements. L'état belge doit

cependant prendre de réelles mesures et ne pas que lister les problèmes auxquelles elle fait

face. Il faut également analyser beaucoup plus la situation et faire de nouvelles études car il y

a un manque considérable à ce niveau-là.

20 (Fédération Wallonie-Bruxelles)Direction de l’égalité des chances, Campagne « la violence

psychologique, c’est de la violence tout court » , in http://www.egalite.cfwb.be/index.php?

id=8582, 2013 (consulté le 13 mars 2014).

21

7.3 Coût budgétaire de la violence conjugale : 21

Le coût des financements contre la violence conjugale est exorbitant et sa lutte repose en

grosse partie sur le secteur associatif ce qui est un problème surtout que leur moyen de

fonctionnement et leur durée de vie reste problématique. Malgré le fait que le gouvernement

de la région de Bruxelles capitale considère que la violence conjugale reste une priorité social

et de santé public. Cela ne change rien au fait que les fonds qu'ils ont réussi à fournir reste

insuffisant du fait que cette finance n'est pas une promesse dans l'absolu c'est à dire qu'on ne

sait si elle durera dans les temps prochain. Si il y a un bien un refinancement chez nous, rien

ne garantit qu'une partie de ses fond sera distribuée pour la lutte contre la violence conjugale

et n'ont pas dans un autre domaine !

D’après une étude soutenue par la commission européenne, la violence conjugale coûterait

dans les pays de l'union européenne 16 milliards d'euros (estimation). Un montant exorbitant

qui pourrait descendre a un chiffre aux alentours de 9 milliards en 6 ans si on atteint l'objectif

fixé qui est de diminuer cette violence de 20%. Pour ce faire, il faut mettre en œuvre un

programme de prévention également sur 6 ans qui pourrait atteindre jusqu’à 110 milliards

d'euros.

Cela peut sembler démesuré mais selon l'étude effectuée, un euro investit en prévention

engendre une économie de 87 euros ce qui devrait aider le gouvernement belge à réfléchir

plus sérieusement sur la question quand on sait que cela peut nous être bénéfique tant sur le

plan économique que social. Ces données concernent l'union européenne dans son ensemble

et non pas la Belgique précisément. Il faudrait donc mener une étude économique propre à la

Belgique surtout qu'elle date de 2004.

Une autre étude a été effectuée de 2006 à 2008 avec le programme Daphné II 2006, publié en

2009. Cette étude avait pour but de calculer le coût au niveau social et financier de la violence

conjugale en Europe. À partir de là, en 2012, le conseil de l'égalité des chances entre les

femmes et les hommes à préparer un projet afin de réévaluer le coût de la violence conjugale

mais cette fois-ci propre à la Belgique afin de mettre sur pied une prévention qui serait plus

appropriée et efficace au niveau budgétaire car la précédente est inutilisable pour la Belgique.

Le 15 mai 2014, on compte sur le gouvernement pour financier une nouvelle étude afin de

mettre en place des politiques préventifs à long terme.22

21 PECHEUX, C., Violence conjugale : Où en est la Belgique à l’heure actuelle, in

http://www.amnesty.be/doc/les-blogs/le-blog-de-claire-pecheux/article/violences-conjugales-ou-

en-est-la, 2012 (consulté le 10 mars 2014).

22

7.4 Faut-il développer la prévention ?

Pour pouvoir réaliser cette partie, j'ai dû beaucoup me renseigner pour récolter des

informations pour comprendre le fonctionnement de la prévention et la manière dont pourrait

l'amélioré. Ainsi, j'ai d'abord observé plusieurs brochures, dossiers et visionné de nombreux

spots publicitaires pour me faire une idée générale. Ensuite, j'ai contacté des assistantes

sociales où plusieurs m'ont envoyé au « centre de prévention des violences conjugales et

familiales ».

Il est important de signaler que le site de centre de prévention a très bien été réalisé. Il donne

un grand nombre d'informations importantes comme : qu'est-ce que la violence, comment

réagir en tant que victime, auteur ou proche, des contacts ainsi que des adresses utiles. Le site

propose également un dossier comprenant des chiffres au niveau des victimes se présentant

chez eux et des demandes de refuges et des activités réalisées en 2012. Ce qui m'a permis de

me faire une idée de l'organisation pour pouvoir avancer dans mon travail.

Il est évident qu'une prévention se réalise en Belgique et qu'on tente de sensibiliser le plus de

personnes. Mais de quelle manière ? Qui est le public-cible ? Qui fournit les fonds ? Cela

fonctionnait-t-il réellement? Que met-on en place chaque année pour améliorer la

prévention ? Etc. Toutes ces questions sans réponses me viennent à l'esprit lorsque je pense à

la prévention.

La prévention ne cible pas qu'un seul public particulier comme on pourrait le croire, mais

touche aussi le monde scolaire. Les écoles sont aussi touchées par ce phénomène lors de

missions extérieures organisées par le centre de prévention. Des projets sont mis en place avec

des jeunes dans des écoles secondaires mais aussi dans le supérieur.

En quoi consiste exactement la prévention auprès des adolescents ? Les responsables du projet

vont fréquemment dans des écoles secondaires et font une sensibilisation à la violence où ils

parlent de la violence avec les jeunes en classe. Ils discutent un peu avec les jeunes de leur

vision de la violence, leurs définitions. Ils veulent savoir ce qui est acceptable pour les jeunes

et ce qui ne l'est pas dans une relation. Ils travaillent cela avec eux en les faisant réfléchir sur

le sujet. Mais est-elle organisé dans toutes les écoles de Bruxelles ? Ne devrait-on pas intégrer

22 BEGON, R., Cout de la violence conjugale en Belgique : les recommandations du conseil de l’égalité des

chances entre les hommes et les femmes, 2013, 6 p., in

http:/ /www.cvfe.be/sites/default/files/doc/ep2013-9-rbegon-coutvcenbelgique-synth-verdana.pdf , s.d.

(consulté le 10 mars 2014).

23

ce sujet dans les programmes scolaires. comme celui des sciences sociales où réaliser des

formations pour les professeurs à ce sujet ?

En effet, nous faisons beaucoup de préventions à l'encontre des violences contre les femmes.

Mais les hommes (victimes) ne sont-t-ils pas un peu mis de côté ? Cela étant dit, il est vrai

que cela est beaucoup plus rare et que la majorité des violences est faites aux femmes mais ce

n’est pas une raison pour ne pas en parler.

Pour continuer, les hommes peuvent être aussi maltraités par les femmes bien que cela soit

difficile à discerner car cela est caché et peu répandu vu que cela renverse les « modèles de

comportement féminin et masculin » imposée par la société. Il est donc assez difficile pour les

hommes de dire ce qu’ils subissent, de parler des maltraitances qui leur sont faites car cela

remet en cause leur virilité. Il existe des associations qui dénoncent cette violence à l’égard

des hommes et cherchent à la combattre, mais sont-elles suffisantes ?

Je ne dis pas qu'il devrait y en avoir autant que celles existant pour les femmes étant donné

que le nombre de victimes est loin d’être proportionnel. Mais disposé de centre pour hommes

battues un peu partout dans chaque région, afin que tout le monde en ait plus facilement

accès. De plus, faire beaucoup plus de prévention à ce niveau serait important car si ces

centres existent mais que l'on en connaît pas l’existence, cela sert-il réellement à quelque

chose ? Enfin, cette sensibilisation permettrait aussi de faire comprendre aux hommes

victimes qu’il existe de nombreuses personnes comme eux. Je pense atténuer leur honte et

leur permettre ainsi de faire plus facilement des démarches pour s’en sortir s’ils savent qu'ils

ne sont pas seuls au lieu de rester dans le silence.

Malheureusement tout cela ne peut se réaliser sans subsides. Si il y avait plus de subsides, on

pourrait faire beaucoup plus de choses comme engager plus de personnel, comme ça ce n'est

pas les même personnes qui travaillent à temps plein qui doivent trouver du temps pour faire

de l'éducation permanent et de la sensibilisation dans les écoles par exemple. C'est ce qui se

passe. La prévention à l'extérieur est fondamentale mais cela n'est pas toujours possible car ils

sont pris par leur travail quotidien. Il y a plein d'autres choses qu'on pourrait améliorer mais

les subsides n'augmentent pas. Au contraire elle diminue. C'est très compliqué de tenter de

faire plus avec moins d'argent.

On ne peut pas tout faire mais on peut tenter de faire une sélection, comme par exemple plus

de maisons d'accueils si l'on juge que la sensibilisation est suffisante pour l'instant. Faire le

mieux possible avec ce que l'on juge être primordial pour l'instant, puis une fois cela fait,

passer à autre chose et ainsi de suite. Cela pourrait être une solution provisoire d'après moi. Il

24

est évident que je n'ai aucune expérience dans ce domaine, par conséquent, ce que je propose

ne sont que des pistes que j'ai mis sur pied sur base de mes connaissances, de mon ressenti et

surtout en tant que citoyenne belge qui se sent concernée par cette thématique.

8. Conclusion :

Pour conclure ce travail, je vais expliquer ce que ce travail m'a appris, mes hypothèses et

mon évolution au fil de l'année à partir de mes recherches, et ce que j'en ai en tirée.

Pour commencer, bien que ce genre de violence puisse être présent dans n'importe quel milieu

social, économique et culturel, ces milieux sont des facteurs importants à prendre en compte.

Au niveau culturel, nous avons gardé des traces du système patriarcal qui considérait

l’homme comme dominant au détriment des femmes que l’on juge comme étant dominées qui

ne possède donc aucun droit. En effet, certains cadres fermés, comme la famille, n'évoluent

pas toujours en même temps que la société du fait de leur fermeture. Cela peut expliquer que

ce type de système persiste encore et qu’on y trouve encore ce type de violence.

Ensuite, en Belgique, il y a des lois mais n'y a-t-il pas une certaine difficulté des mises en

applications d'un certain nombre de droits des femmes dans la violence conjugale? Les

auteurs de violences sont-ils sanctionnés comme il le devrait être ? Il est difficile de mon

point de vue de répondre à ces questions. Il est vrai que certaines femmes ont des difficultés à

revendiquer leur droit. Il est juste de dire aussi que les lois ne sont pas toujours appliquées

d'après ce que j'ai constaté. Mais cela ne signifie pas pour autant que c'est toujours le cas, d’où

la difficulté de répondre à cette question. Je ne peux que dire que oui. Il y a une difficulté qui

est parfois présente mais je ne peux en dire la raison pour l'instant.

Pour continuer, comme je l'ai dit, les choses évoluent au fil du temps avec tout ce qui est mis

en place pour lutter contre la violence, comme la prévention par exemple, comment faire

pour que les auteurs de violences soit sanctionnés correctement ? Comment expliquer qu'il

existe des victimes qui ne bénéficient pas de leur droit d’être jugé car leur dossier sont classé

sans suite par les parquets où les sanctions ne sont pas vraiment appliqués même dans une

société évoluée comme la nôtre. Nous devrions réfléchir la dessus car ce ne sont pas les lois

qui sont mal faites mais plutôt qu'elles sont mal appliquées et il faut tenter de trouver

comment y remédier ou du moins la limiter le plus possible.

Ce que ce travail m’a apporté ne se limite pas seulement en terme de connaissances mais

aussi par rapport à ma méthode de travail c'est-à-dire, en nous obligeant à aller voir des

professionnels. Cela m'a obligé à faire l'effort de pousser plus loin ma réflexion en écoutant

25

leur point de vue et le confronter à celui que je m'étais forgé et ainsi être plus critique. Il est

important de récolter des informations dans les livres mais l'avis des assistants sociaux

travaillant dans le domaine et des autres spécialistes sont également indispensables.

Ce dossier m'a également inspiré pour ma formation future. En effet, je trouve ce type de

violence inacceptable dans une société où des lois, des droits ont été mis en place et qu'elles

ne sont pas respecté. Personnellement, je trouve cela pire que dans une société où ces droits

ne sont pas présents. C'est pour cela que plus tard, j'envisagerai de travailler non pas

spécialement dans le domaine de la violence conjugale mais toujours dans un meilleur touché

par la violence comme celles des enfants maltraités où des personnes âgées dans les homes

qui sont également parfois victimes d'une certaine violence. Je pourrais envisager de faire un

stage l'année prochaine dans un home.

26

BIBLIOGRAPHIE

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