Vade Mecum sécurité à l'usage du facility manager

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Vade Mecum sécurité à l’usage du facility manager Travail de fin d’étude présenté par Iouri Tougarinoff dans le cadre du post-graduat en facility management Année académique 2008

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Vade Mecum sécurité

à l’usage du facility manager

Travail de fin d’étude présenté

par Iouri Tougarinoff

dans le cadre du post-graduat en facility management

Année académique 2008

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Le 11 juin 2008

IFMA : proposition de sujet du travail de fin d’étude

Titre proposé : Vade Mecum sécurité à l’usage du Facility manager Mon but par ce travail est de fournir aux Facility managers un outil de travail exhaustif sur la problématique de la sécurité et pointer ses responsabilités. Il s’agit bien de sécurité dans le sens « safety » soit la sécurité des personnes et non « security », la sécurité des installations. Cette nuance apparait plus clairement en anglais par deux mots bien distincts. J’ai envie de développer ce thème car il me touche tous les jours, je suis project manager pour des chantiers de rénovation de bureaux. Je trouve que ce thème mérite qu’on se penche un peu plus sur ses différentes facettes. En effet, je côtoie tous les jours des facility managers au sens propre, je ne le suis pas moi-même, et souhaite leur apporter un éclairage neuf, un angle de vue différent sur les points d’attentions en matière de sécurité et leurs conséquences possibles en cas de leur non respect. Celui-ci est directement et souvent à son insu, exposé à de lourdes responsabilités en matière de sécurité (notamment à des condamnations allant jusqu’à l’emprisonnement !). D’autre part, je trouve ce thème intéressant car il n’est pas abordé au cours de notre post graduat en facility management, seule la partie « security » est abordée lors du module systèmes de sécurité. Index des sujets abordés :

I. Certification des techniciens (BA4, BA5, VCA, BeSaCC….) II. Normes incendies, pictogrammes réglementation, chemins d’évacuations, paroi

Rf, positionnement des détecteurs incendie, permis de feu, éclairage de secours. III. Légalité des travailleurs externes ? Conséquences pour le commanditaire IV. Protection individuelles et collectives EPI/EPC V. RGIE, équivalent HVAC ?

VI. CPPT VII. RGPT

VIII. Protection RC juridique /indemnisations / définition des fonctions individuelles. IX. Les aides aux facility managers (coordinateur SSE (sécurité), conseillers en

prévention,…)

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Vade Mecum sécurité

à l’usage du facility manager Réalisé par Iouri Tougarinoff

Résumé

J’avais envie de développer dans ce travail que vous aurez j’espère le plaisir de lire, un outil de travail exhaustif sur la problématique de la sécurité ainsi que mettre en exergue les responsabilités du facilty manager en matière de sécurité au sens anglophone « safety » qui définit la sécurité des personnes.et non « security » qui défini la sécurité des biens. Dans un premier temps, nous parcourrons les législations de base en vigueur (RGPT et Code du bien-être au travail) qui définissent la sécurité et toutes ses implications tant sur les travailleurs que l’employeur. Ensuite, nous traiterons de la responsabilité du facility manager en qualité de maître d’ouvrage et tenter de délimiter sa sphère de compétence par rapport aux personnes qui peuvent lui venir en aide : les coordinateurs sécurité et les conseillers en prévention. Egalement d’examiner quelle est son implication par rapport à des travaux réalisés par des tiers et les conséquences du travail au noir. Nous parcourons par après les principaux points d’attention dans les bâtiments gérés par le facilty manager tant au point du vue technique qu’au point de vue humain. Enfin, nous terminerons par un certains nombre de recommandations ou rappels en ce qui concerne la signalisation des bâtiments – point souvent négligé – ainsi que les normes incendies. Sans vouloir occuper le rôle de l’architecte, le facility manager doit selon moi posséder les connaissances de base en matière de prévention de l’incendie de manière à pouvoir assurer un contrôle rapide et efficace à la fois sur le terrain mais également en phase de conception de l’aménagement. Sans oublier, les dernières recommandations aux facilty manager de manière à se prémunir de façon optimale contre les risques et accidents liés à ses responsabilités fortes étendues. Comme dit l’adage, mieux vaut prévenir que guérir…

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SSSooommmmmmaaaiiirrreee 1. Introduction ........................................................................................................... 6

2. La législation de base en matière de sécurité ....................................................... 7

Le R.G.P.T................................................................................................... 7

Le Code sur le bien-être au travail............................................................... 7

3. CPPT / S.I.P.P....................................................................................................... 9

4. Position du facility manager par rapport au coordinateur de sécurité.................. 11

Quel est le rôle du coordinateur de sécurité ? ........................................... 11

Quand faut-il un coordinateur de sécurité ?............................................... 11

Qui doit nommer le coordinateur de sécurité ? .......................................... 12

5. Position du facilty manager par rapport au conseiller en prévention ................... 14

Quel est le rôle d’un conseiller en prévention ?......................................... 14

Quand faut-il un conseiller en prévention ? ............................................... 15

Quelles sont les responsabilités du conseiller en prévention ? ................. 15

6. Dispositions légales relatives aux travaux avec des tiers.................................... 17

1. Ecarter les contractants n’offrant pas les garanties de sécurité............. 17

2. Conclure un contrat entre le donneur d’ordre et les contractants .......... 18

7. La Déclaration des travaux – implication envers l’ONSS .................................... 19

8. Les contrôles réglementaires dans les bâtiments ............................................... 20

Installations électriques ............................................................................. 20

Installation d’alerte/d’alarme...................................................................... 21

Installation d'éclairage de sûreté ............................................................... 21

Installation de détection incendie............................................................... 21

Matériel de lutte contre l’incendie .............................................................. 22

1. Extincteurs : .................................................................................... 22

2. Autres appareillages de première intervention : .............................. 22

Installation automatique d’extinction.......................................................... 22

9. La protection réglementaire des travailleurs - EPI.............................................. 23

Protection des pieds .................................................................................. 23

Protection de la tête................................................................................... 23

Protection des mains ................................................................................. 23

Protection des yeux ................................................................................... 23

10. Signalisation de sécurité .................................................................................... 25

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Les pictogrammes de secours................................................................... 27

Signalisation informative............................................................................ 28

Les plans de prévention ............................................................................ 29

11. Normes incendies ............................................................................................ 31

Resistance au feu – Compartimentage ..................................................... 31

Largeur des couloirs .................................................................................. 33

Position et nombre d’extincteurs................................................................ 33

Position et nombre de détecteurs incendies .............................................. 34

Avis des pompiers – contrôle des travaux terminés .................................. 34

12. Assurance protection juridique......................................................................... 36

Remerciements .......................................................................................................... 37

Annexes ..................................................................................................................... 38

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111... IIInnntttrrroooddduuuccctttiiiooonnn

Régulièrement, les bâtiments que gère un facilty manager sont amenés à se transformer au cours de sa durée de vie pour répondre aux besoins du moment : augmentation ou diminution des personnes au sein d’un département, rénovation, rafraichissement des espaces, réorganisation en espace ouvert (communément appelés open spaces) voire une évolution vers le dynamic office ; concept qui tend vers un meilleur partage des espaces de travail. Parfois même, le bâtiment ne répond plus du tout aux critères de l’entreprise que se soit au niveau de sa localisation, de l’espace disponible, de sa structure interne, de l’architecture. L’entreprise décide alors de déménager vers un nouvel espace. Que se soit lors d’un réaménagement ou d’un déménagement, le facility manager se retrouve alors de facto maître d’ouvrage c’est dire qu’il va devenir le donneur d’ordre au profit de qui l’ouvrage est réalisé. Cette position est lourde de responsabilité. Bien évidement le facilty manager n’est pas seul pour réaliser cette mission spécifique et fort heureusement d’ailleurs. Il se fait aider en interne ou en externe par des architectes, des conseillers en prévention, des coordinateurs de sécurité, des courtiers en immobiliers (real estate), des entrepeneurs, etc… je détaillerai plus loin dans ce travail quels sont parmi eux les différents acteurs de la sécurité et leur missions spécifiques. En exerçant ma fonction de project manager j’ai bien souvent constaté que le facilty manager n’a qu’une vague idée de ses responsabilités et une connaissance floue des règles de sécurité. Mon but par ce travail est de mettre en exergue les responsabilités du facilty manager en matière de sécurité au sens anglophone « safety » qui définit la sécurité des personnes.et non « security » qui défini la sécurité des biens. Egalement de délimiter sa sphère de responsabilité en matière de sécurité par rapport aux autres intervenants dans un projet de réaménagement ou de relocalisation. Et dernièrement de fournir au facility manager les connaissances de base en sécurité de manière à pouvoir lui-même intervenir ou signaler toute non-conformité par rapport à la loi car en définitive ,nous le verrons plus loin, il reste le seul « maître à bord » et responsable de la sécurité physique des personnes impliquée dans un projet de rénovation même s’il fait appel à des conseillers ou des experts.

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222... LLLaaa lllééégggiiissslllaaatttiiiooonnn dddeee bbbaaassseee eeennn mmmaaatttiiièèèrrreee dddeee sssééécccuuurrriiitttééé

Le R.G.P.T Jusqu’il y a peu, Le R.G.P.T. ou règlement général pour la protection du travail était la référence en matière de sécurité et la santé des travailleurs. Il fut constitué au lendemain de la seconde guerre mondiale (1946 et 1947) et rassemblait en un texte coordonné toutes les dispositions réglementaires et générales en matière de santé et de sécurité des travailleurs réparties sur un grand nombre d'arrêtés. Sous l'influence de différents facteurs, notamment suite à l'évolution technologique et l’arrive progressive de nouvelles directives européennes, le RGPT a subi, à plusieurs reprises, d'importantes modifications. Suite à toutes ces modifications qui rajoutaient tantôt des articles et supprimaient tantôt d'importantes parties, la structure est devenue confuse, de sorte qu'une révision complète de ce règlement s'imposait. Le RGPT sera remplacé progressivement par le code sur le bien-être au travail1. Il se vide lentement mais sûrement, de telle sorte que finalement il ne restera que quelques dispositions qui doivent être maintenues comme mesure transitoire ou auxquelles le gouvernement fédéral ne peut pas toucher à cause des lois sur la réforme de l'Etat. Actuellement la réglementation se compose par conséquent de deux volets :

• d'une part, un ensemble d'arrêtés royaux distincts qui constituent le Code sur le bien-être au travail

• d'autre part, le RGPT. Le Code sur le bien-être au travail La loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de l'exécution de leur travail constitue aujourd’hui la loi belge de base en matière notamment de sécurité et de santé au travail. La plupart des arrêtés d'exécution de cette loi constituent le Code sur le bien-être au travail. Certains de ces arrêtés sont la transposition en droit belge des directives européennes en matière de prévention et de protection de la santé et de la sécurité sur les lieux de travail. Le bien-être au travail, défini par la loi du 4 août 1996 est l'ensemble des facteurs concernant les conditions dans lesquelles le travail est effectué, à savoir :

1. la sécurité du travail 2. la protection de la santé du travailleur au travail; 3. la charge psycho-sociale occasionnée par le travail; 4. l'ergonomie;

1 Circulaire du 28 septembre 1993 (M.B. du 5 octobre 1993).

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5. l'hygiène du travail 6. l'embellissement des lieux de travail 7. les mesures prises par l'entreprise en matière d'environnement, pour ce

qui concerne leur influence sur les points 1 à 6; 8. la protection des travailleurs contre la violence et le harcèlement moral

ou sexuel au travail.

La loi constitue la base d'une réforme approfondie de la législation sur la sécurité et la santé au travail et à pour but d’attirer l’attention sur l’amélioration continue de la sécurité, la santé et le bien-être, de définir les responsabilités de l’employeur et du travailleur et de favoriser la collaboration entre les intervenants. Les points principaux sont :

• Chaque employeur doit mener une politique du bien-être basée sur les principes généraux (éviter les risques, les supprimer ou réduire à la source, préférer les mesures de protection collectives aux individuelles, veiller à la formation et l'information des travailleurs). Cette politique doit être intégrée dans le management complet de l'entreprise.

• Afin de détecter des risques pour les travailleurs, chaque employeur doit disposer d'un Service interne pour la prévention et la protection au travail. Pour certains aspects de cette mission, l'employeur devra cependant faire appel à un Service externe pour la prévention et la protection au travail. Ces services externes, dans lesquels diverses disciplines sont représentées, sont chargés de l'évaluation des risques. Au sein de ces services, des sections, agréées par les Communautés, sont chargées de la surveillance médicale des travailleurs;

• Des services externes pour les contrôles techniques sur le lieu de travail. • Réglementation relative au travail avec des tiers (travail sous contrat, sous-

traitants), plus précisément l'échange d'informations et la coordination entre le maître d'ouvrage et l'employeur-tiers ou l'indépendant.

• Activités des intérimaires chez les utilisateurs. • Réglementation relative aux chantiers temporaires ou mobiles : relations entre

les différents intervenants lors de la mise sur pied d'un chantier, désignation des coordinateurs sécurité et santé (projet + réalisation).

• Le Conseil supérieur pour la prévention et la protection au travail. • Le Comité pour la prévention et la protection au travail, avec comme

différences par rapport à la précédente réglementation : o Dans les entreprises de plus de 50 travailleurs où aucun comité n'est

institué, les missions du comité sont exécutées par la délégation syndicale;

o Lorsqu'il n'y a pas de comité ou de délégation syndicale, les travailleurs eux-mêmes sont directement consultés.

• Réglementation en cas de violence et de harcèlement moral ou sexuel. • Mesures pour prévenir la répétition des accidents du travail graves.

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333... CCCPPPPPPTTT /// SSS...III...PPP...PPP LE CPPT c’est quoi ?

Selon la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs, l'employeur a l'obligation de prévoir une politique de prévention visant à maîtriser les risques liés à la santé, la sécurité, l'hygiène, l'environnement, l'ergonomie, la charge psychosociale, l'embellissement des lieux de travail et la problématique de la violence, du harcèlement moral et/ou sexuel. Cette politique passe notamment par la création d’un Comité de Prévention et de Protection au Travail (CPPT). Le Comité de Prévention et de Protection au Travail est le nouveau nom de l'ancien Comité de Sécurité et d'Hygiène. Sa mise en place est obligatoire dans toute entreprise comptant au moins 50 travailleurs.

Quelles sont ses missions ?

Le Comité est l’organe de concertation des travailleurs à l’égard du fonctionnement des services interne (SIPP) et externe (SEPP) de prévention et de protection au travail dans l’entreprise ainsi que l’analyse des risques dans l’entreprise.

Le CPPT a pour mission principale de contribuer activement à la sécurité, l'hygiène et la santé au travail. Pour exercer cette mission, il est notamment tenu d’émettre des avis et de formuler des propositions sur la politique de prévention

CPPT

SIPP SEPP

Médecin du travail

Ergonome

Représentants des travailleurs

Représentants de la direction

Conseillers en prévention

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des accidents et des maladies professionnelles, sur le plan global de prévention et sur le plan d’action annuel du chef d’entreprise. On peut citer entre autre que :

• Il surveille le climat de travail: charge de travail, accidents du travail...

• Il veille à ce qu’il y ait suffisamment d’équipement de protection et de qualité: vêtements, lunettes de sécurité...

• Il examine les plaintes individuelles concernant la sécurité et le bien-être.

Qui siège au CPPT ?

1. La délégation des travailleurs

La délégation des travailleurs est composée des personnes élues par les travailleurs de l'entreprise sur les listes du CPPT. Il s'agit d'ouvriers ou d'employés. 2. La délégation patronale

Elle représente la direction. Elle ne peut pas compter plus de membres que celle des travailleurs : la composition du CPPT est paritaire2 c'est-à-dire qu’elle repose sur l'égale représentation de deux catégories de personnes ou d'intérêts. 3. Les experts

Ces personnes ne disposent que d'une voix consultative au CPPT. Il s'agit :

• du chef du Service interne de prévention et de protection au travail (le conseiller en prévention interne)

• du coordinateur environnemental: uniquement obligatoire dans les

entreprises qui ont un permis d'environnement de la catégorie I.

2 Source : http://www.universalis.fr/encyclopedie/T321551/COMMISSION_PARITAIRE.htm

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444... PPPooosssiiitttiiiooonnn ddduuu fffaaaccciii lll iiitttyyy mmmaaannnaaagggeeerrr pppaaarrr rrraaappppppooorrrttt aaauuu cccoooooorrrdddiiinnnaaattteeeuuurrr dddeee sssééécccuuurrriiitttééé Quel est le rôle du coordinateur de sécurité ?

1. En phase de conception: Le coordinateur de sécurité doit établir, avant le démarrage des travaux, un plan de sécurité et de santé (PSS)3 afin que les entrepreneurs puissent intégrer cette information dans leur cahier des charges. Il s’agit de l’ensemble des documents qui contient les mesures de prévention des risques, déterminé sur base de l’analyse des risques, auxquels les travailleurs peuvent être exposés

2. Pendant les travaux: Le coordinateur de sécurité contrôle régulièrement les travaux et tient à jour un journal de coordination 4 qui mentionne les éléments et remarques concernant la coordination et les événements sur le chantier.

3. Par la suite: Une fois les travaux terminés, il vous remet un dossier d'intervention ultérieure5 (DIU) reprenant toutes les mesures à prendre en cas de travaux d'entretien ou de rénovation ultérieurs.

Le coordinateur de sécurité n’a pas de droit ni de pouvoir d’injonction d’imposer les mesures nécessaires en cas de non respect des mesures préconisées. Seul le maître d’ouvrage (bien souvent le facility manager) dispose de ce droit, y compris d’arrêter le chantier.

Quand faut-il un coordinateur de sécurité ?

Pour rappel, la coordination de la sécurité est obligatoire6 pour tous les travaux de construction dont l’exécution requiert l’intervention simultanée ou successive d’au moins deux entrepreneurs, et ce tant pendant la phase de conception du projet que pendant les travaux eux-mêmes. Dès lors que les travaux de construction sont effectués par au moins deux entrepreneurs distincts, la coordination s’applique, quels que soient la nature, la superficie, l’importance, le degré de risque ou le coût des travaux. Prenons par exemple le cas ou il n’y aurait qu’un seul entrepreneur pour réaliser le chantier mais celui-ci travaille avec un sous-traitant, le coordinateur de sécurité devient obligatoire car le législateur considère

3 Voir annexe 1 4 Voir annexe 2 5 Voir annexe 3 6 Source : Moniteur belge 07/02/2001. Arrêté royal du 25 janvier 2001 concernant les chantiers temporaires ou mobiles.

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que deux lots de travaux distincts sont réalisés simultanément et ne peuvent plus être supervisé par une seule personne à savoir l’entrepreneur. Pourquoi le législateur impose-t-il une coordination même lorsque deux entrepreneurs travaillent successivement ? A priori, le risque de coactivité est nul. Prenons un exemple : une entreprise générale effectue un percement dans le plancher en béton pour le passage d’une cage d’escalier et sécurise les lieux en plaçant les garde-corps provisoires réglementaires. Lorsque ses travaux sont terminés, elle reprend logiquement ses garde-corps, laissant de fait un trou béant sur une cage d’escalier. Cette situation est évidement inadmissible pour les entreprises qui viendront travailler dans les lieux par après. Qui doit nommer le coordinateur de sécurité ?

Pour les travaux de moins de 500 m² Pour les travaux de plus de 500 m²

1. l'architecte 2. en l'absence d'architecte:

l'entrepreneur 3. le maître d'ouvrage s'il est

employeur

1. le maître d'ouvrage

Etant donné que le facility manager est confronté la plupart du temps à des surfaces de plus de 500 m² il est légalement responsable de la nomination du coordinateur de sécurité. En sus, la personne chargée de la désignation du coordinateur de sécurité est obligée de

• fournir toute information nécessaire : inviter le coordinateur sécurité aux réunions de conceptions et lui remettre les études réalisées par le maître d’œuvre (généralement l’architecte ou l’auteur de projet).

• veiller à la remise par le coordinateur de sécurité du plan de sécurité santé (PSS), du journal de coordination et du dossier d’intervention ultérieur.

• veiller à ce que tous les intervenants coopèrent et coordonnent leurs activités pour assurer compétence, moyens et information au coordinateur.

De plus chaque entreprise est tenue de fournir avant le début des travaux au coordinateur de sécurité un Plan Particulier d’Entreprise Sécurité et de santé (PPES ou PPSS)7 plus communément appelée une analyse de risque, de

7 Source : article 5 de la loi du bien-être du 4 août 1996.

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manière à pouvoir élaborer le PSS. Il doit être transmis par chaque intervenant sur le chantier au Coordinateur Sécurité & Santé une semaine avant le début de l’intervention. Le coût de la coordination de la sécurité est à la charge du facilty manager en qualité de maître de l'ouvrage. En cas de non respect de la loi, l’absence de désignation d’un coordinateur sécurité est passible d’une amende de € 10.000,00 et d’un an emprisonnement. Ces peines peuvent être augmentées de € 5.000,00 et d’un an d’emprisonnement en cas d’infractions aux lois sociales. Ces pénalités peuvent être doublées en cas de récidive. En cas d’accident de travail (constat par un inspecteur du contrôle du bien-être), l’absence de désignation de coordinateur sécurité peut entrainer des poursuites par le parquet du procureur du roi pour homicide involontaire ou coup et blessure involontaire par défaut de prévoyance et précaution, ce qui peut encore aggraver la peine. Ces peines s’appliquent donc à l’encontre du maître d’ouvrage (le facility manager) ou maître d’œuvre (généralement l’architecte ou le project manager) qui n’aurait pas assumé une surveillance du bon accomplissement de la mission par le coordinateur. Mais également à charge du maître d’ouvrage ou maître d’œuvre qui aurait assuré une surveillance qui se serait révélée finalement insuffisante.

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555... PPPooosssiiitttiiiooonnn ddduuu fffaaaccciii llltttyyy mmmaaannnaaagggeeerrr pppaaarrr rrraaappppppooorrrttt aaauuu cccooonnnssseeeiii lll llleeerrr eeennn ppprrrééévvveeennntttiiiooonnn Quel est le rôle d’un conseiller en prévention ?

Un conseiller en prévention assiste l'employeur dans l'application des mesures visées à la loi sur le bien-être. Il a également une fonction de conseil à l'égard de l'employeur et des travailleurs. Comme déjà mentionné plus haut, le service interne de prévention et de protection (SIPP) doit être composé d’au moins un conseiller en prévention. Il y a donc une activité centrale qui doit toujours être exercée au sein de l'entreprise et pour laquelle une personne doit être présente dans l'entreprise. Dans l'organigramme de l'entreprise, sa fonction est par conséquent une fonction de staff. Les conseillers en prévention remplissent leur mission en toute indépendance par rapport à l'employeur et aux travailleurs. Ils ne peuvent ressentir aucun inconvénient de leurs activités en tant que conseiller en prévention. Le conseiller en prévention qui fait partie du personnel de l'entreprise où il exerce sa fonction ne peut être ni un représentant des employeurs ni un représentant du personnel. Les tâches du conseiller en prévention sont fort diversifiées et requièrent un large éventail de connaissances. C'est la raison pour laquelle la fonction de conseiller en prévention a été subdivisée en plusieurs disciplines. On distingue les disciplines suivantes : sécurité du travail, aspects psychosociaux, hygiène du travail, ergonomie et médecine du travail. La tâche des conseillers en prévention sécurité du travail et hygiène du travail consistent à conseiller l'employeur et les travailleurs sur la sécurité et l'hygiène des lieux de travail et des postes de travail. Parmi ses tâches, on citera entre autres:

• exécuter des visites fréquentes et systématiques des lieux et des postes de travail

• effectuer au moins une fois l'an une enquête approfondie des lieux de travail et des postes de travail;

• procéder à une enquête à l'occasion des accidents du travail et des incidents qui sont survenus sur les lieux de travail

• effectuer les enquêtes, les études et les recherches utiles, nécessaires et pertinentes pour l'amélioration du bien-être des travailleurs;

• prendre connaissance des procédés de fabrication, des méthodes de travail et des procédés de travail, les examiner sur place et proposer des mesures pour réduire les risques qui en découlent;

• établir, les fiches d'accident du travail dont le contenu est précisé à l'annexe IV du Code du bien être au travail ou remplir le formulaire de déclaration d'accident du travail, conformément l'article 28 de l'arrêté royal du 27 mars 1998 relatif à la politique du bien-être des travailleurs lors de l'exécution de leur travail;

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Quand faut-il un conseiller en prévention ?

Tout employeur doit désigner un conseiller en prévention.

• Dans les entreprises de moins de 20 travailleurs, l’employeur peut exercer lui-même cette fonction.

• Dans les entreprises de plus de 20 travailleurs, c’est parmi ceux-ci que l’employeur est tenu de désigner le conseiller. Ce dernier doit disposer :

• d’une connaissance suffisante de la législation relative au bien-être des travailleurs dans l’exécution de leur travail.

• des connaissances techniques et scientifiques nécessaires à l’exercice de ses missions et tâches.

• du temps et des moyens suffisants pour lui permettre d’exécuter correctement sa mission (rôle essentiel de conseil), la responsabilité finale de l’exécution de la politique du bien-être incombant à l’employeur. Quelles sont les responsabilités du conseiller en prévention ? Très souvent, en cas d'accident du travail impliquant une infraction au R.G.P.T. ou au Code sur le bien-être, les poursuites pénales sont dirigées contre divers cadres de l'entreprise au sein de laquelle l'accident s'est produit, parmi lesquels figure le conseiller en prévention. Selon le cabinet De Wolf et partners8 de telles poursuites n'ont pas de fondement juridique, le législateur ayant recouru, en droit pénal social, au mécanisme de l'imputabilité légale. Le mécanisme d’imputation9 légale signifie l’imputation d’une infraction commise par une personne morale à une personne physique. La loi désigne donc l’auteur responsable de l’infraction par la formule consacrée : « l’employeur, ses préposés ou mandataires ». Suivant une croyance très répandue, le conseiller en prévention est le cadre responsable des conditions de sécurité dans l'entreprise. A ce titre, il bénéficierait de pouvoirs très étendus en matière de sécurité au travail et serait notamment responsable tant civilement que pénalement en cas de survenance d'un accident du travail.

8 Source : droit fiscalité belge http://www.businessandlaw.be/article127.html# 9 Source : « La responsabilité pénale des personnes morales. L’imputation des personnes physique » P.232 P. Pichault http://books.google.be/books?id=rGaiX5TB3i4C&pg=PA232&lpg=PA232&dq=imputabilit%C3%A9+l%C3%A9gale&source=web&ots=IbJpBc4yjL&sig=DscyGZfmX_qEiGFekxV5JYId-28&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=2&ct=result#PPA232,M1

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Or, la mise en cause de la responsabilité pénale du conseiller en prévention n'est légalement possible que dans la mesure où (compte tenu du mécanisme d'imputabilité légale retenu par le législateur) il est un "préposé", c'est-à-dire un travailleur de l'entreprise disposant d'une parcelle de l'autorité patronale. Or, contrairement à ce que son ancien titre pouvait laisser croire et comme nous l'avons signalé au début de la présente étude, le chef du service de sécurité / conseiller en prévention n'est le "chef" de personne, si ce n'est de ses collaborateurs éventuels. Ses compétences sont essentiellement de contrôle, l'enquête, de conseil, de recommandation, d'avis, mais non de décision. Ceci a une incidence fondamentale au niveau de sa responsabilité pénale. Son rôle est celui d'un dépisteur de risques. Une fois les risques dépistés, il appartient aux personnes habilitées de prendre les décisions adéquates afin d'obvier aux dits risques. Seules ces personnes sont responsables pénalement en cas d'accident. Il n'est, ainsi, pas un membre de la "ligne hiérarchique". Au contraire, en vertu de l'article 43 de la loi du 4 août 1996 : « Les conseillers en prévention remplissent leur mission en toute indépendance vis-à-vis de l'employeur et des travailleurs. Ils ne peuvent subir de préjudice en raison de leurs activités en tant que conseiller en prévention." Revenons un instant sur les deux fonctions précitées et comparons leurs attributions respectives :

Conseiller en prévention Coordinateur sécurité & santé

• Lié à une entreprise • Lié à un chantier

• Examine les risques d’une activité

• Examine les risques d’exercice simultané de plusieurs activités

• Surtout dans les entreprises • Surtout sur les chantiers

• Etablit un plan spécifique de sécurité et de santé reprenant les risques liés à l’activité et les mesures de prévention répondant à ses risques

• Etablit un plan général de sécurité et de santé reprenant les risques lié à la coexistence des activités, es mesures de prévention utiles et si nécessaires des propositions pour modifier l’ordre de ces activités

En résumé, l’un comme l’autre ont des rôles de conseils et d’assistance au maître d’ouvrage ou au commanditaire mais ils n’ont pas de pouvoir décisionnel en tant que tel. D’où l’importance pour le facility manager de s’entourer de personnes de confiance et d’écouter les recommandations afin de prendre les décisions les plus opportunes. Il doit en effet mesurer toute l’importance de ses propres décisions car il supporte l’entière et unique responsabilité en tant que commanditaire.

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666... DDDiiissspppooosssiiitttiiiooonnnsss lllééégggaaallleeesss rrreeelllaaatttiiivvveeesss aaauuuxxx tttrrraaavvvaaauuuxxx aaavvveeeccc dddeeesss tttiiieeerrrsss Le Code du bien-être introduit une coresponsabilité10 entre le donneur d’ordre (le facility manager) et les contractants (entreprises extérieures). Ceci est lourd de conséquence, il lui est impératif de respecter ces deux règles fondamentales : 1. Ecarter les contractants n’offrant pas les garanties de sécurité

Pour garantir la protection de la sécurité et la santé des travailleurs contre les risques pour leur santé, le donneur d’ordre doit écarter les entreprises dont il est en mesure de savoir que l’employeur-contractant ne respecte pas les obligations imposées par la loi sur le bien-être vis-à-vis de ses propres travailleurs. La loi ne précise toutefois pas comment effectuer cette vérification. Toutefois le maître d’ouvrage peut selon moi le faire de diverses manières, par exemple :

• Demander des informations au contractant ou à d’autres donneurs

d’ordres pour lesquels ce contractant à déjà travaillé. • Inscrire certaines exigences dans le cahier des charges. • Faire appel à des contractants qui ont déjà reçu un label de qualité de

sécurité, une attestation ou un certificat, confirmant leur conformité avec certains critères de sécurité. On citera à titre d’exemple les certifications VCA (Veiligheid, gezondheid en milieu checklist aannemers) et le BeSacc11 (Belgian safety criteria for contractors).

Le VCA est une certification délivrée sur base d’un audit externe et d’un examen pour les cadres opérationnels et les travailleurs. Elle atteste que l’entreprise satisfait aux critères d’évaluations. En outre, des audits externes intermédiaires sont réalisés tous les trois ans et s’applique pour les entreprises « à risque. Le BeSacc s’applique aux entreprises dont les risques sont limités et est délivré par activité et non à l’ensemble de l’entreprise. Il est attribué sur base d’un dossier soumis positivement à une cellule d’expert indépendants et sa validité est de 3 ans. L’évaluation est annuelle et effectuée par deux donneurs d’ordre selon une liste de contrôle, mise à la disposition des donneurs d’ordre par l’asbl BeSaCC-VCA.

10 Source : Loi sur le bien-être au travail du 4 août 1996. Chapitre IV. Art. 8 à 13 11 http://www.besacc-vca.be/

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• Demander une attestation d’assurance auprès de l’entrepreneur

reprenant les statistiques d’accident des 5 dernières années. Dans ce cas, seuls les accidents qui auront été dument déclarés seront mentionnés, il est donc vraisemblable que les accidents mineurs n’y figureront pas.

• Examiner le PPSS (plan particuliers de sécurité santé, voir chapitre 4)

de l’entrepreneur. Ce document doit de toute façon être obligatoirement remis au coordinateur sécurité et santé avant le début des travaux. Vous pouvez également en exiger une copie et en vérifier sa qualité et les mesures mises en œuvre par l’entrepreneur afin de prévenir les risques.

2. Conclure un contrat entre le donneur d’ordre et les contractants

Le donneur d’ordre et le contractant devraient conclure un contrat engageant l’entrepreneur à prendre à respecter ses obligations relatives au bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail propres à l’établissement dans lequel il vient effectuer des travaux et à les faire respecter par ses sous-traitants.

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777... LLLaaa DDDéééccclllaaarrraaatttiiiooonnn dddeeesss tttrrraaavvvaaauuuxxx ––– iiimmmppplll iiicccaaatttiiiooonnn eeennnvvveeerrrsss lll ’’’OOONNNSSSSSS

Légalement il ne revient pas au maître d’ouvrage (le facilty manager) la tâche de déclarer un chantier comme nous le verrons ci-dessous. Néanmoins, je recommande à chaque faclity manager de vérifier la bonne déclaration du chantier. Cette vérification simple le met lui-même ainsi que son entreprise à l’abri de mauvaises surprises et plus particulièrement en matière de travail au noir effectué par un intervenant. En effet, les entrepreneurs et les donneurs d'ordre sont rendus solidairement responsables pour le respect des conditions de rémunération et de travail des travailleurs mis à disposition.

De plus, le commettant (le donneur d’ordre) qui pour les travaux visés fait appel à un entrepreneur qui a des dettes sociales au moment de la conclusion de la convention, est solidairement responsable du paiement des dettes sociales de son cocontractant. Le facilty manager peut vérifier de manière très simple et efficace la légalité d’un travailleur en exigeant la présentation de sa carte SIS. En effet, l’assuré social doit toujours porter sa carte d’identité sociale sur lui, même au travail. Les entrepreneurs du secteur de la construction sont liés à plusieurs obligations légales en matière de déclaration des travaux. En fonction de la nature et de l'étendue des travaux exécutés, plusieurs déclarations doivent être adressées à différentes institutions qui par ailleurs contiennent partiellement les mêmes données. Grâce à l'application "déclarations de travaux", disponible sur le site portail de la sécurité sociale12, il est aujourd’hui très facile pour un entrepreneur du secteur de la construction d’effectuer - simultanément ou à part - plusieurs déclarations de travaux :

• La déclaration des travaux 30bis à l'Office National de la Sécurité Sociale ; • La déclaration des travaux au Comité National d'Action pour la Sécurité et l'Hygiène dans la Construction (CNAC) ; • La déclaration des chantiers temporaires ou mobiles au Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale - Administration de la Sécurité du Travail (AST); • La notification des travaux de retrait d'amiante au Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale / Inspection médicale - Administration de l'hygiène et de la médecine du travail (AMT) ; • La notification des travaux dans un environnement hyperbare au Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale / Inspection médicale - Administration de l'hygiène et de la médecine du travail (AMT); • La notification des travaux de sablage au Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale / Inspection médicale - Administration de l'hygiène et de la médecine du travail (AMT).

12 https://www.socialsecurity.be

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888... LLLeeesss cccooonnntttrrrôôôllleeesss rrrééégggllleeemmmeeennntttaaaiiirrreeesss dddaaannnsss llleeesss bbbâââtttiiimmmeeennntttsss

Bien qu’un certain nombre de recommandations doivent, en principe, être faites par les coordinateurs de sécurité dans le cadre d’un chantier, d’autres vérifications doivent être effectuées par le facilty manager tout au long de l’existence du bâtiment. Je pense qu’il est bon de rappeler dans ce chapitre quelques règles de base en matière de sécurité et les obligations légales du gestionnaire du bâtiment, donc encore une fois …le facility manager. En effet ces contrôles et certifications périodiques des installations techniques sont parfois négligés et les conséquences juridiques en cas d’accident impliquent quasi automatiquement le gestionnaire de l’immeuble.

Installations électriques

La législation de base en matière de sécurité sur les installations électriques s’appelle le RGIE. Le but de mon présent travail n’est pas de le présenter. Il est néanmoins important d’en rappeler certains points importants au Facilty Manager étant donné que les travaux aux installations électriques constituent à mon avis les travaux les plus risqués lors d’un chantier de rénovation. La réception des installations électriques par un service externe de contrôle technique est obligatoire après chaque modification. De plus, des inspections régulières sont obligatoires et garantissent la sécurité des utilisateurs et préviennent les pannes prolongées ainsi que les dommages.

• Installations basse tension (DC< 1000V ou AC < 1500V)

o Tous les 25 ans pour les installations domestiques o Tous les 5 ans pour les autres installations

• Installations à haute tension 13 o Chaque année

Un procès verbal de visite doit être établi et conservé par le propriétaire ou le gestionnaire des installations concernées.

Travaux aux installations électriques • La mise sous tension doit se faire en utilisant un des dispositifs de

sectionnement adéquat. • Installation d’un balisage • Vérification de la mise hors tension • Prise de mesure adéquate pour éviter la remise sous tension

intempestive 13 Source : article 262 et 272 du Règlement général sur les Installations électriques (RGIE)

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• Toute opération est soit ordonnée et surveillée soit exécutée par une personne avertie (certification BA4) ou qualifié (certification BA5) mandatée à cet effet.

Installation d’alerte/d’alarme

Contrôle à effectuer tous les mois, à jour et à heure fixes, suivant les usages locaux. Une fois sur deux, l'essai sera réalisé après coupure du courant d'alimentation de la centrale de manière à tester le fonctionnement de l'installation sur batteries. Entretien annuel des installations par une société spécialisée pour la maintenance de ce type d'installation. L'entretien comprendra notamment le contrôle de l'ensemble des systèmes de commande, la vérification du système chargeur-batteries, et des moyens d'avertissement.

Installation d'éclairage de sûreté

Contrôle mensuel par l'occupant: essai de fonctionnement par coupure de courant. Contrôle annuel: un essai d’une durée d’une heure doit être réalisé par l'occupant par coupure de courant. Ce contrôle entraînera la décharge des batteries et doit donc être exécuté en période de non-occupation des locaux de manière à ce que les batteries soient rechargées avant la prochaine occupation des locaux (temps de rechargement ± 24 h).

Installation de détection incendie

Contrôle annuel à faire exécuter par un organisme spécialisé accrédité dans ce domaine : contrôle suivant la NBN S21-100 avec essai de tous les détecteurs, boutons-poussoirs et des asservissements, contrôle de l’organigramme de fonctionnement. Entretien semestriel par une société spécialisée pour la maintenance certifiée par le BOSEC (ou certification équivalente en Europe) pour le matériel et autorisée pour effectuer le service après vente de la marque commerciale (la moitié des détecteurs chaque semestre et le central/les répétiteurs chaque semestre).

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Matériel de lutte contre l’incendie

1. Extincteurs : Contrôle annuel couvrant l'ensemble des extincteurs, à faire exécuter par la

firme les ayant fournis. 2. Autres appareillages de première intervention :

Contrôle mensuel des dévidoirs: contrôle visuel par les équipiers de 1ère

intervention. Vérifier :

• Qu’ils sont aisément accessibles ; • Que les vannes, volants de manœuvre, lances, tuyaux ... sont intacts

(n'ont pas été volés ou détruits) ; • Que les anneaux-guides des tuyaux sont toujours opérationnels ; • Qu’il n'y a pas de fuite ; • Que la signalisation est conforme • Que les consignes d’utilisation sont affichées (abaisser complètement

la manette). Contrôle tous les 3 ans par le Service Régional d'Incendie ou, à défaut, par un organisme spécialisé accrédité dans ce domaine de l'ensemble des dévidoirs à alimentation axiale, des hydrants ainsi que des bouches et bornes d'incendie se trouvant dans la propriété: essai débit/pression sur 3 dévidoirs avec mesure sur le plus défavorisé. Ce contrôle devient annuel si l’installation est alimentée par un groupe de surpression. Contrôle annuel des installations par une société spécialisée pour la maintenance de ce type d'installation ou par du personnel formé de l’établissement, comprenant notamment :

• Essai de fonctionnement de chaque dévidoir, hydrant, bouche et borne d’incendie.

• Contrôle et entretien de la robinetterie. • Les dévidoirs à alimentation axiale seront complètement déroulés de

leur tambour de manière à s'assurer que les tuyaux sont intacts et essayés durant 10 minutes au moins.

• Contrôle de l’étanchéité de l’ensemble.

Installation automatique d’extinction Contrôle annuel des installations et de leurs asservissements par une société spécialisée pour la maintenance de ce type d'installation autorisée pour le service après-vente de la marque commerciale titulaire de l’agrément ou de la certification de l’installation.

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999... LLLaaa ppprrrooottteeeccctttiiiooonnn rrrééégggllleeemmmeeennntttaaaiiirrreee dddeeesss tttrrraaavvvaaaiiilll llleeeuuurrrsss --- EEEPPPIII

Très souvent lors de visite de chantier, je constate des négligences de la part des ouvriers en matière de port des équipements de protection individuelles (EPI). Il est du devoir du coordinateur de sécurité d’acter ces manquements, de faire les remarques éventuelles et de vérifier leur respect et leur bonne compréhension. Cela dit, cela ne dispense pas le facilty manager tout comme le project manager de signaler les remarques aux ouvriers ainsi qu’au coordinateur sécurité car la sécurité est l’affaire de tous. Un EPI ne réduit pas le risque mais diminue ou annule le risque de dommage corporel. Pour cette raison, les EPI ne sont qu’un des éléments à prendre en compte dans le programme de prévention des risques (rôle du plan de sécurité santé du coordinateur de sécurité). Une brève description des principaux EPI sur les chantiers de rénovation tertiaires ne me semble pas superflue. Cette liste n’est bien évidement pas exhaustive

Protection des pieds Les chaussures de sécurité doivent selon moi être portées par tout ouvrier présent sur le chantier pendant toute la durée du chantier. On peut éventuellement tolérer certains écarts lors de travaux à genoux (tapis, carrelage, revêtements de sol) car elles deviennent réellement incommodantes. Pour rappel, elles comportent un embout métallique qui protège les orteils des chocs et des écrasements et une semelle anti-perforation en acier inoxydable. J’ai constaté lors de mes projets précédents que le port des chaussures de sécurité est fréquemment négligé. Protection de la tête Le casque doit être porté dans toutes les phases où il y a risque de chutes, de heurts ou de projections d’objets. A mon sens, le porte du casque dans un chantier de rénovation d’immeuble tertiaires ne se justifie que lors des travaux d’hvac ou électricité dans les faux-plafonds. Protection des mains La sécurité des mains dépend de l’efficacité de la protection apportée par le gant. Il existe un gant pour chaque métier et chaque situation de travail et son choix est très important. Avant de choisit un gant, il faut lister les risques encourus (agression mécanique, thermique,…) et en définir les qualités requises (dextérité, précision, confort,…). Protection des yeux Les accidents liés aux yeux sont très peu nombreux mais ont des conséquences très graves du fait de la perte totale ou partielle d’un œil ou des deux yeux.. Raison de plus pour traiter les yeux avec le plus grand soin. Pour rappel des lunettes de sécurité sont équipées de verres de sécurité ainsi qu’une protection latérale intégrée dans les branches.

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Rappelons enfin les risques liés à la soudure qui peuvent entrainer la cécité. En effet, il faut faire attention à toute sorte de lumières visibles et invisibles (infrarouges et ultraviolets) émis par l’arc l’électrique ou le faisceau laser. Pour se protéger les yeux contre les rayons nocifs, il est essentiel de porter un casque de soudeur. Avant de souder dans un espace qui n’est ni clos ni isolé, assurez-vous que tout le monde se trouvant à moins de 25 mètres de l’arc porte des lunettes anti-éblouissement. Enfin, tout EPI doit être du pourvu du marquage CE, qui indique la conformité du produit aux exigences essentielles des directives traitant notamment des questions de sécurité, de santé publique et de protection des consommateurs.

Chaque EPI a une durée de vie limitée et doit être détruit dès dépassement de sa date de péremption qui figure sur la plupart des équipements.

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111000... SSSiiigggnnnaaalll iiisssaaatttiiiooonnn dddeee sssééécccuuurrriiitttééé

Dans la majorité des cas, l’employeur délègue la gestion de la signalisation de sécurité au facility manager. En matière de signalisation de sécurité, le Code du bien-être au travail est pour le moins évasif et laisse une très (trop ?) grande liberté d’action à l’employeur : ”La signalisation de sécurité et de santé au travail doit être efficace. A cette fin l’employeur respecte les principes généraux, énumérés à l’annexe I, point 3, du Code du bien-être au travail.” 14

Annexe 1, point 3 :

L’efficacité d’une signalisation ne peut pas être mise en cause par : 1° la présence d’une autre signalisation ou d’une autre source d’émission du même type qui affecte la visibilité ou l’audibilité. Ce qui implique notamment : a. d’éviter d’apposer un nombre excessif de panneaux à proximité immédiate les uns b. de ne pas utiliser en même temps deux signaux lumineux qui peuvent être confondus; c. de ne pas utiliser un signal lumineux à proximité d’une autre émission lumineuse d. de ne pas utiliser en même temps deux signaux sonores; e. de ne pas utiliser un signal sonore si le bruit environnant est trop fort; 2° une mauvaise conception, un nombre insuffisant, un mauvais emplacement, un mauvais état ou un mauvais fonctionnement des moyens ou dispositifs de signalisation. a. que les moyens et dispositifs de signalisation doivent, selon le cas, être régulièrement nettoyés, entretenus, vérifiés et réparés, remplacés si nécessaire, de manière à conserver leurs qualités intrinsèques et/ou de fonctionnement; b. que le nombre et l’emplacement des moyens ou des dispositifs de signalisation à mettre en place sont fonction de l’importance des risques ou dangers ou de la zone c. que les signalisations, qui ont besoin d’une source d’énergie pour fonctionner, doivent être assurées d’une alimentation de secours en cas de rupture de cette énergie, sauf si le risque disparaît avec la coupure d’énergie; d. qu’un signal lumineux ou sonore indique, par son déclenchement, le début d’une action sollicitée et que sa durée doit être aussi longue que l’action l’exige; e. que les signaux lumineux ou acoustiques doivent être réenclenchés immédiatement f. que les signaux lumineux et acoustiques doivent faire l’objet d’une vérification de leur bon fonctionnement et de leur réelle efficacité, avant leur mise en service et, ultérieurement, de façon suffisamment répétitive; g. qu’au cas où les travailleurs concernés ont des capacités ou facultés auditives ou visuelles limitées, notamment par le port d’équipements de protection individuelle, des mesures supplémentaires adéquates ou de remplacement doivent être prises.

14 Source : Code du bien-être au travail éd. 2008 p.221 Article 7. Section I : « signalisation de sécurité et de santé au travail »

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Il convient de spécifier où il faut les placer en fonction des endroits où l'obligation ou l'interdiction est d'application.

En principe, ils doivent être placés là où commence l'interdiction, l'obligation, ou la situation dangereuse que l'on veut signaler. Il est donc recommandé d'apposer déjà un signal à l'entrée du local où l'interdiction ou l'obligation est de rigueur.

Il ne suffit pas de l'apposer uniquement à l'entrée du local. Il peut être rappelé dans le local lorsque, par exemple, le lieu de travail est très vaste ou lorsque le degré de nuisance ou de danger nécessite cette répétition.

La législation ne définit pas la fréquence de rappel du signal ni sa longueur efficace, c.-à-d. la distance maximale à laquelle le pictogramme peut-encore être vu et compris.

Il existe néanmoins une règle de bonne pratique pour le calcul de la longueur efficace du signal :

AL 2000<

A représente la surface du signal exprimée en mètre

L représente la longueur efficace à laquelle il faut encore pouvoir percevoir le signal.

Prenons un exemple, sachant qu’un pictogramme standard comme illustré ci-dessous indiquant le chemin de secours fait environ 30 cm sur 15 cm. Sa surface fait donc : 0,045 m². Sa longueur efficace est donc de 9,5 m. ce panneau standard est donc visible à 9,5 m de distance.

En aucun cas, la législation ne prévoit d’obligation de rappel d’un signal, elle recommande d’en mettre en nombre suffisant sans imposer de critère, le facility manager est donc livré lui-même et doit signaliser ses espace selon le bon sens.

Personnellement, je recommande une méthode relativement simple et efficace. Sans reprendre tous les pictogramme légaux existant, nous parcourrons ci-dessous les pictogrammes les plus utilisés par le facility manager :

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Les pictogrammes de secours

Les pictogrammes de secours15 soit la signalétique verte, sont placés systématiquement au dessus des portes et les rappels sont suspendus au plafond au milieu des couloirs pour améliorer la visibilité du chemin d’évacuation. Les rappels sont placés de façon à ce qu’en tout point du plateau, le pictogramme soit visible (environ 10m).

Emplacement et direction d'une sortie habituelle qui peut être utilisée comme sortie de secours également.

Il est préférable de ne pas le placer sur la porte afin que le signal soit visible même porte ouverte. S'il n'y a pas de place libre au-dessus de la porte pour recevoir le signal, on peut également l'apposer à côté de la porte, mais alors, de préférence, du côté opposé aux charnières sans quoi il ne serait plus visible quand on ouvre la porte.

Direction d'une sortie de secours. Indique le chemin à suivre pour atteindre une sortie de secours.

Emplacement d'une sortie de secours

Pictogrammes de lutte contre l'incendie

Les pictogrammes de lutte contre l’incendie sont placés soit à plat contre soit « en drapeau » pour une meilleure visibilité c.-à-d. perpendiculaire au mur de manière à ne pas gêner la visibilité des pictogrammes d’évacuation.

15 Source http://www.espace.cfwb.be/sippt/Thema_3.htm

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Ce pictogramme signale la présence d'une lance à incendie, d'un dévidoir à alimentation axiale ou d'une armoire pour hydrant à alimentation axiale.

Ce pictogramme signale la présence d'extincteur(s) portatif(s) quel que soit leur type.

Ce pictogramme signale la présence d’une échelle d’évacuation.

Ce pictogramme signale la présence d’un bouton poussoir de signalisation incendie.

Pictogrammes d´avertissement

Généralement dans le secteur tertiaire, seul ce pictogramme d’avertissement est utilisé. Ces pictogrammes sont disposés à plat contre l’armoire électrique ou la porte du local technique la contenant.

Ce signal renseigne des dangers potentiels dus à l'électricité : électrocution ou brûlures. Tous les tableaux électriques doivent être signalisés par ce pictogramme

Signalisation informative

Elle est apposée à plat ou en drapeau également de manières à ne pas gêner la visibilité des pictogrammes d’évacuation.

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Toilettes dames

Toilettes hommes

Zone de reprographie ou copy corner

Zone détente ou coffee corner

Ascenseurs Salle de réunion

Les plans de prévention

Le plan de prévention est un plan affiché sur le lieu de travail, généralement aux entrées de chaque étage, reprenant diverses informations comme les chemins d’évacuation, les zones de circulation verticales le nom et l’emplacement des équipiers de première intervention, les numéros d’appel d’urgence, la position de celui qui consulte le plan (« Vous êtes ici »), la position du matériel d’extinction d’incendie, etc…

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Il n’y a aucune obligation légale à afficher les plans de prévention, malgré tout ils constituent une source d’information unique et centralisée pour chaque travailleur. Ils permettent à celui qui le consulte de se repérer dans l’espace, de repérer préalablement à un incident la localisation des extincteurs et chemins de fuites. Dans certains cas, les plans vont jusqu’à délimiter géographiquement les occupants selon de leur chemin d’évacuation respectifs (par exemple : les personne dans la zone verte évacueront par la sortie nord et celles dans la zone bleue par la sortie sud).

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111111... NNNooorrrmmmeeesss iiinnnccceeennndddiiieeesss Mon but dans ce chapitre n’est pas de réécrire ou réinventer les normes incendie mais bien de mettre en évidence les points importants la législation et des normes de manière à conscientiser la responsabilité du facility manager dans la gestion de son bâtiment. En effet, je me retrouve confronté à de nombreuses questions de la part de facility manager concernant la prévention des incendies et je trouvais important de mettre au clair la législation sur base des textes de loi existant afin de séparer le vrai du faux.

Resistance au feu – Compartimentage Le facility manager ne sera jamais confronté à l’élaboration des plans d’un nouveau bâtiment. Il sera tout au plus impliqué à titre de conseillé. Ce n’est pas lui par exemple qui détermine les dimensions des escaliers de secours ou la position des parois résistantes au feu, cette tâche étant généralement celle de l’architecte. Il ne lui est donc pas utile de connaître les normes incendie. Rappelons simplement ci-dessous les grands principes qu’un facility manager se doit de connaitre. Il faut savoir que la norme16 définit 3 catégories de bâtiments en fonction de leur hauteur :

• Les bâtiments bas <10m • Les bâtiments moyens entre 10m et 25m • Les bâtiments hauts > 25m

Le bâtiment doit être divisé en compartiments17 dont la superficie est inférieure à 2500 m², sauf pour les parkings. La traversée par des conduites de fluides ou d'électricité et les joints de dilatation d'un élément de construction ne peuvent altérer le degré de résistance au feu exigé pour cet élément. Il est donc important de contrôler la fermeture des trémies et des conduits techniques à l’aide de mousse Rf ou de sac foisonnants afin de préserver les qualités anti-incendie du bâtiment.

16 Source NBN S 21-201 - Protection contre l'incendie dans les bâtiments – Terminologie

NBN S 21-202 - Protection contre l'incendie dans les bâtiments - Bâtiments élevés et bâtiments moyens - Conditions générales

17 Compartiment : partie d'un bâtiment éventuellement divisée en locaux et délimitée par des parois dont la fonction est d'empêcher, pendant une durée déterminée, la propagation d'un incendie au(x) compartiment(s) contigu(s).

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BB BM BH

Eléments structuraux

Rf ½ h pour les bâtiments d'un niveau

Rf 1 h ou Rf 2h suivant la hauteur

Rf 2h

Parois du compartiment

présente au moins la résistance au feu des éléments structuraux.

Rf 1h Rf 2h

Communication entre deux compartiments

porte Rf ½ h sollicitée à la fermeture ou d'une porte Rf ½ h à fermeture automatique en cas d'incendie.

au moyen d'un sas, qui présente les caractéristiques suivantes: 1. avoir des portes à

fermeture automatique Rf ½ h;

2. les parois présentent Rf 1 h;

3. avoir une superficie minimale de 2 m².

au moyen d'un sas, qui présente les caractéristiques suivantes : 1. avoir des portes

sollicitées à la fermeture Rf ½ h;

2. avoir des parois Rf 2 h;

3. avoir une superficie minimale de 2 m².

Locaux et espaces techniques.

Constitue un compartiment 1 porte Rf ½ h

Constitue un compartiment 1 porte Rf ½ h

Constitue un compartiment 1 porte Rf ½ h

Cuisines ou kitchenettes fonctionnant raccordée au gaz naturel

Dans les locaux où une atmosphère explosive est susceptible d’apparaître pendant le fonctionnement normal des installations les prescriptions18 suivantes doivent être respectées :

a. Les escaliers, murs, cloisons, planchers, plafonds et faux-plafonds de ces locaux ont un degré de résistance au feu d’au moins une demi-heure ou sont construits en maçonnerie, en béton ou en d’autres matériaux incombustibles. b. des portes qui ont un degré de résistance au feu d’au moins une demi-heure sont installées dans les ouvertures de portes des murs et des cloisons qui séparent les locaux du premier groupe du reste du bâtiment.

18 Source RGPT p 572 Art. 52.3

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Largeur des couloirs19

La largeur des escaliers, dégagements, sorties et voies qui y conduisent doit être égale ou supérieure à 0,80 m. La largeur des portes doit être égale ou supérieure à 0,70 m. De plus, les dégagements, sorties, portes et voies qui y conduisent doivent avoir une largeur totale au moins égale, en centimètres, au nombre de personnes appelées à les emprunter pour gagner les sorties du bâtiment. Les escaliers doivent avoir une largeur totale au moins égale, en centimètres, à ce nombre multiplié par 1,25 s’ils descendent vers les sorties et multiplié par 2 s’ils montent vers celles-ci.

Couloirs > [nb personne en cm] Escalier descendant > 1,25 * [nb personne en cm]

Escalier montants > 2 * [nb personne en cm]

Position et nombre d’extincteurs

Le RGPT exige de l’employeur « qu’il mette en place un équipement suffisant et adapté aux circonstances pour combattre l’incendie20. »

Pour la détermination de cet équipement, il consulte le service d’incendie compétent:

a) lorsqu’il emploie au moins 50 travailleurs dans un même bâtiment ou dans plusieurs bâtiments voisins constituant un ensemble; b) ou lorsque le bâtiment ou la partie du bâtiment qu’il occupe, comporte un local du premier groupe.

A défaut de plus de précisions, je recommande de vous baser sur le guide de bonne pratique édité par Assuralia21. Il recommande 1 unité d’extinction par 150 m² avec un minimum de 2 unités d’extinction par étage. De plus, la répartition doit être renforcée dans les zones dangereuses. Assuralia laisse la possibilité de faire le choix d’appareils portatifs ou d’appareils mobiles non-portatifs (communément appelé dévidoirs) à condition toutefois que la moitié au moins des unités d’extinctions nécessaire à la protection soit réalisée par des appareils portatifs.

19 Source RGPT Art. 52.5 20 Source RGPT Art 52.9.1 21 L’union professionnelle des entreprises d’assurances

Couloirs min. > 0,80m Portes min. > 0,70m

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Le nombre de dévidoirs doit être tel que chaque point du niveau puisse être atteint par au moins deux dispositifs avec un minimum de deux par étage.

1 Unité d’extinction / 150m²

2 Unités d’extinction minimum / étage

Position et nombre de détecteurs incendies Sans rentrer dans le détail de la norme NBN S21 -100, rappelons en rapidement les grandes lignes afin d’offrir au facility manager un moyen de contrôle rapide des ses locaux.

Hauteur maximale

• Détecteur de fumée : 12 m • Détecteur de flamme : 20 m • Détecteur thermique : Degré 1 : 6 m Degré 2 : 4.5 m Degré 3 : 3 m

Détecteurs à effet thermique :

• Si la surface du local est <= 40m² 1 détecteur suffit • Si la surface du local est > 40 m² 1 détecteur par 30 m² • Distance maximale entre 2 détecteurs : 10 m • Distance minimale d’un détecteur par rapport à un mur : 0.5 m

Détecteurs de fumée :

• Si la surface du local est <= 80 m² 1 détecteur suffit • Si la surface du local est > 80 m² 1 détecteur par 60 m² • Distance maximale entre 2 détecteurs : 12 m • Distance minimale d’un détecteur par rapport à un mur : 0.5 m • Distance maximale d’un détecteur par rapport à un mur : 6 m

Avis des pompiers – contrôle des travaux terminés Dans de très nombreux cas, lors de rénovations, le facilty manager n’est pas tenu de faire une demande de permis d’urbanisme, en effet elle doit être introduite à l’administration communale, entre autre :

• Pour toute construction, démolition, rénovation et transformation impliquant des travaux touchant à la structure du bâtiment, au volume ou à l’aspect architectural, ou modifiant la répartition des logements;

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• Pour tout changement de destination ou d’utilisation d’un immeuble ou partie d’immeuble;

La demande de permis d’urbanisme demande implique également l’obtention d’un avis positif du SIAMU22 qui sera suivie d’une visite de contrôle lorsque les travaux sont terminés et enfin, la délivrance de l'attestation de conformité du Service d'incendie et d'Aide médicale urgente.

Etant donné la nature des travaux de rénovation, aucun avis des pompiers n’a été demandé la plupart du temps. Je recommande néanmoins à tout facility manager de demander un avis consultatif au SIAMU23. Cet avis est non contraignant contrairement à la demande pour un permis d’urbanisme et ne coûte en région de Bruxelles-Capitale que 104,95 €. Il faut pour cela fournir avec la demande le plan détaillé du projet sans oublier les informations telle que : la position et nature des extincteurs, les détecteurs incendie, les pictogrammes de sécurité, les boutons d’alarmes, la largeur des chemins, les portes Rf, etc…

22 Service Incendie et d'Aide médicale urgente 23 http://portail.irisnet.be/fr/region/region_de_bruxelles-capitale/organismes_regionaux/siamu/combattre_le_feu/prevention_incendie.shtml

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Nous avons vu au cours des précédents chapitres, les responsabilités du facility manager sont lourdes et étendues. Mais nul n’est à l’abri d’une négligence ou d’un défaut de prévoyance qui peuvent avoir des conséquences pénales très lourdes. Pour cette raison, je recommande fermement à chaque facilty manager d’établir conjointement avec son employeur un descriptif exact et précis de sa propre fonction, des taches à réaliser, de manière à définir clairement et par écrit quelles sont ses attributions. Cela évite tout litige entre l’employeur et le facilty manager en cas de faute dans le chef l’entreprise et la recherche des responsabilités lors d’une procédure judicaire. Egalement de demander à son employeur de souscrire une assurance protection juridique jointe à l’assurance responsabilité civile professionnelle (RC professionnelle) obligatoire. Elle prévoit la mise à disposition des moyens juridiques ainsi que la prise en charge des honoraires et frais de justice afin de vous défendre en cas de sinistre couvert. Dans le cas contraire ou le facilty manager n’est pas couvert, son employeur risque fort de décliner toute responsabilité, le laissant seul face à ses responsabilités pénales. Etant donné la longueur des procédures judiciaires et frais exorbitants qui en découlent, je ne peux que trop conseiller à chaque facility manager de se prémunir contre les risques inhérents à sa profession.

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C’est avec un très grand intérêt que j’ai abordé ce sujet qui m’était jusqu’alors encore nébuleux et parfois contradictoire. Le précieux concours de personnes ayant donné leur avis critique m’a permis de mener à bien ce travail.

Je tiens à remercier particulièrement : Monsieur Paul van Vyve, intérim manager Indépendant Organisation, gestion opérationnelle & gestion générale, de m’avoir ouvert les yeux sur les responsabilités juridiques qu’implique un poste de facility manager. Monsieur Mark Duerinckx, Health, Safety & Security Officer chez GDF-Suez, pour le temps qu’il m’a bien voulu me consacrer et son aide précieuse. Nicolas Devue, architecte indépendant et coordinateur sécurité niveau A, pour son aide précieuse et les réponses à mes nombreuses questions. Lieutenant Philippe Evrard, officier au SIAMU de la région de Bruxelles-Capitale pour l’entrevue qu’il a bien voulu m’accorder, sa disponibilité, ses réponses à mes nombreuses questions et les références vers les normes incendie. Lieutenant Philippe de Wergifosse, officier au SIAMU de la région de Bruxelles-Capitale pour son aide et ses commentaires. Monsieur Alain Doise, Project Manager chez L.O.G pour la lecture attentive de ce travail et ses commentaires judicieux et sa riche expérience par rapport à la sécurité sur les chantiers. Mademoiselle Valérie Dewitte, Madame Michèle Canon et Monsieur Yves Tougarinoff pour la lecture de ce travail et leurs commentaires pertinents.

Ainsi que tous ceux qui on collaboré d’une manière ou d’une autre à l’élaboration de ce travail.

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