UNIVERSITE CHEKH ANTA DIOP FACULTE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE L'EDUCATION ET DE LA FORMATION

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54 UNIVERSITE CHEKH ANTA DIOP FACULTE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION Présenté par : Encadré par : Ahmadou BA F1A/ HG Mamadou FAYE Formateur /FASTEF. Thème: Etude toponymique de la communauté rurale de DIOSSONG

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UNIVERSITE CHEKH ANTA DIOPFACULTE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE

L’EDUCATION ET DE LA FORMATION

Présenté par   :

Encadré par   :

Ahmadou BA F1A/ HG Mamadou FAYE Formateur

/FASTEF.

Thème: Etude toponymique de la communauté rurale de DIOSSONG

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ANNEE ACADEMIQUE 2009/2010

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DEDICACES

Je dédie ce mémoire de fin de formation:

A mon Père

A ma Mère

A mes Frères Mamadou BA et Amadou BA et à leurs épouses

Diouldé et Esther

A mes petites sœurs Fatou BA, Aissatou BA et Ramata BA

A mes oncles Amadou Diallo, Amadou MALA et Bocar Sow

A la famille Gueye de Foundiougne

Je veux leurs dire qu’ils comptent beaucoup pour moi

A mes amis

Pape Waly Ndiaye (Baye Waly), Arona Bass, Papa Babacar BA

(Paco), Ibra Seye, Mor Awa Dieng, El Hadji N’Faly Bodian,

Malick Cissé (my Pa), Abdou khadre Diakaté, Niowi Sarr

Diouf, Ibrahima Thiaw (Mc Kenzy)

A mes cousins Alassane BA et Abdoulaye Diallo

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REMERCIEMENTS

Je remercie du fond du Coeur:

Mamadou FAYE formateur à la FASTEF/UCAD d’avoir bien

voulu encadrer ce travail de recherche.

Mes collègues de la cellule Histoire-Géographie du

Lycée Mame cheikh Mbaye: Bakary Traoré, Mamadou Souané,

Souleymane Fickou, Aladji Badji, Mouhamadou Dangoura,

Toumany Sankharé, Mamadou L. Diallo, Maodo Ndao, Mada

Diallo, le CPI Augustin Ndecky

MM. le Proviseur Samba Dieng et le Censeur Joseph

Napel du Lycée Mame cheikh Mbaye de TAMBACOUNDA

El hadji N’faly Bodian professeur d’HG au college

Moriba Diakité

Mon ami Arona BASS et son frère Diaga BASS

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Mon Frère Mamadou BA

M. Faye secrétaire de la communauté rurale de DIOSSONG

Sans l’aide et le soutien de ces personnes ce travail

n’aurait jamais abouti.

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SOMMAIRE

DEDICACES

REMERCIEMENTS

AVANT PROPOS

PROBLEMATIQUE

I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

II. ETUDE TOPONYMIQUE DE LA ZONE DE DIOSSONG

III.ETUDE TOPONYMIQUE DE LA ZONE DE DIAGANE

IV. CLASSIFICATION TOPONYMIQUE

CONCLUSION GENERALE

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Avant-propos

A part les objectifs scientifiques visés par cette

présente étude, le choix de la zone est motivé par des

considérations personnelles. En effet ce choix est

l’expression d’un profond attachement que j’éprouve vis-

à-vis de cette localité dans laquelle se situe mon

village natal. DAGA DIERY se trouve dans cette communauté

rurale dans la zone de NIASSENE. Le village a été fondé

par mon aïeul Samba BA qui avait été accueilli par une

famille de SERERE qui s’était déjà établi sur le terroir.

Par soucis de bons voisinages il a choisi de garder

l’appellation Sérère DAGA DIERY. Aujourd’hui pour

distinguer les deux villages on parle de DAGA DIERY PEUL

et de DAGA DIERY SERERE.

Cette étude toponymique à travers laquelle j’espère aider

à une meilleure connaissance de ma région a été une

occasion de revisiter les villages de ma communauté et

de nouer des amitiés qui je l’espère du fond du cœur

seront durables et fructueuses.

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L’enquête de terrain réalisée dans la zone nous a mis en

contact avec une population qui vit des conditions

économiques difficiles. En effet la crise économique de

ces dernières années a sérieusement dégradé les

conditions d’existence des populations de la localité.

Naturellement la capacité d’intervention de l’Etat en

milieu rural s’est réduite considérablement. Et les

secteurs sociaux sont délaissés par l’administration

centrale au profit des collectivités locales qui triment

avec des dépenses sociales exorbitantes. Dans le cadre de

la décentralisation des secteurs comme la santé,

l’éducation et l’environnement font désormais parti des

compétences transférées. Et les fonds de dotations

alloués aux instances locales ne suffisent même pas à

leur budget de fonctionnement. Dans ces conditions il est

extrêmement ardu de satisfaire les besoins d’une

population en forte croissance démographique.

A cela on pourra ajouter les difficultés rencontrées au

niveau de l’agriculture, la principale activité

économique de la région.

Mise à part la péjoration climatique qui a contribué à la

diminution de la production. Le foncier rural sénégalais

qui n’accorde aux paysans qu’un droit d’usufruit,

l’outillage rudimentaire et archaïque, le manque

d’intrants agricoles et de structures d’encadrements et

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de commercialisation efficaces pour accompagner les

agriculteurs, sont comptable de la baisse de la

production agricole et de la détérioration des conditions

de vie des populations.

Pourvu que cette étude puisse contribuer à attirer

davantage l’attention des différents acteurs politiques

et économiques présents dans la localité, de la place de

l’activité agricole dans la conscience collective des

populations. Cette place est bien mise en exergue par la

toponymie des villages.

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Carte de la communauté rurale de DIOSSONG

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Problématique

La toponymie est cette science qui se propose de

rechercher la signification et l’origine des noms des

lieux et aussi d’étudier leurs transformations (Jean

Poirier 1965). A travers cette définition classique du

mot trois objectifs sont visés dans une étude

toponymique. Elle recherche d’abord la signification des

noms des lieux en déterminant leur origine et étudie

leurs transformations. En réalité les altérations

sémantiques sont des évolutions qui sont dues à la

présence des pôles linguistiques différents et des

variations phonétiques et linguistiques.

Dans cette optique, la toponymie permet d’explorer le

passé linguistique et de comprendre le monde. Bref elle

peut servir indirectement à « reconstituer le passé

biogéographique, géomorphologique, hydrographique, aussi bien que

politique, linguistique, social, géographique en somme. » (J. Poirier

1965). Mieux dans un contexte de mise en pratique des

politiques de décentralisation et de développement

durable, la toponymie demeure un excellent outil pour

qu’une terre d’assistance devienne une terre d’initiative

(Aicha Bouroumi 2003). En fait la toponymie peut aider à

clarifier les concepts et les pratiques traditionnelles

des occupants ce qui est une condition sine qua none à la

réussite sociale. La connaissance et la compréhension du

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milieu et des hommes qui l’occupent et le mettent en

valeur permettront de vivre en harmonie leur identité

collective et leur richesse culturelle.

Contexte et justification :

De ce qui précède nous pouvons retenir que l’étude

toponymique est un outil au service du développement

durable, décentralisé et participatif. C’est dans ce sens

que conscient de la rareté des études dans ce domaine

dans la communauté rurale de DIOSSONG, nous avons éprouvé

le besoin de comprendre la signification des noms des

lieux dans cette localité. Cela nous permettra de saisir

l’articulation entre l’histoire et la géographie dans la

localité à travers l’étude des noms des villages. En

réalité les stratégies d’occupation et de mise en valeur

traditionnelle des populations locales résultent des

réalités historiques. Actuellement les stratégies de mise

en valeur et d’exploitation des ressources telles que

préconisées par les pouvoirs publics entrent en conflits

avec celles mise en place par les populations depuis bien

longtemps. Dans cette optique on comprend aisément

l’échec retentissant des politiques de développement

mises en place par l’Etat post-colonial, politiques qui

n’ont pas eu l’écoute des populations intéressées. En

fait la mauvaise compréhension d’une réalité est un

obstacle à l’action et à l’intervention. L’Etat

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sénégalais depuis son accession à l’indépendance en

1960, a parachuté dans le monde rural sénégalais des

agents chargés « faire le développement » des populations. Et

ceux-là ignoraient même jusqu’à la langue des

populations. Celle-ci demeure a n’en pas douté

un « précieux atout pour valoriser les pratiques des populations

actuelles en permettant de saisir les racines qui les fondent… » (A.

Bouroumi 2003). Ainsi la compréhension du milieu permet

d’allier le traditionnel et le moderne.

La communauté rurale de DIOSSONG est habitée par des

sociétés paysannes des ethnies Sérères et Wolofs

auxquelles se sont par la suite joints les peuls qui se

sont convertis à l’agriculture du fait de la sécheresse.

Ces ethnies se spécifient par leurs attachements à la

terre qu’elles sacralisent. C’est dans cet ordre d’idées

que Saliou Sambou parlant des ethnies de l’espace

sénégambien notamment les sérères disait qu’ils « ne

maîtrisent pas tout à fait les techniques de régénération et

d’enrichissement des sols, sont toujours obligés d’aller à la recherche

nouvelles terres de culture… » et il poursuivit en signalant que

rare sont les villages sérères vieux de 50 ans dont la

taille démographique atteint 100 habitants. Ce qui

explique d’ailleurs la dispersion de l’habitat dans la

communauté rurale qui compte 96 villages et quatre

hameaux.

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La recherche toponymique dans la communauté rurale de

DIOSSONG permettra de comprendre la signification des

noms des villages et de connaitre leur origine et leur

évolution en vue d’un développement de l’esprit de

participation et de la citoyenneté chez les populations.

Ces dernières à travers cette compréhension pourront

faire siennes les politiques de développement. En réalité

un développement durable passe l’implication des

populations concernées dans ce processus et cela n’est

possible que si elles connaissent leur histoire et la

géographie de leur localité. La toponymie peut bien aider

à l’atteinte de cet objectif.

Naturellement une telle étude soulève un certains

nombre de questions à savoir quelle signification ces

populations donne-t-il au nom de leur village ? Quelle

est l’origine de cette appellation ? Le nom originel a-t-

il subit une altération sémantique ? Une classification

des noms est-elle possible ?

Un tel questionnement nous amène à revisiter certains

concepts comme la langue, l’ethnie, la culture et les

stratégies de mise en valeur traditionnelle, mais aussi

sur les possibles interactions entre ces variables. En

effet c’est un fait avéré qu’aujourd’hui que les

pratiques culturelles, les modes de vie et les traditions

sont spécifiques à chaque groupe ethnique qui par

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ailleurs se particularise par sa langue. La compréhension

de celle-ci permet de saisir la signification des noms

des lieux et de déceler les altérations sémantiques pour

étudier leurs transformations.

A travers cette étude toponymique de la communauté rurale

de DIOSSONG, nous espérons identifier les premiers

occupants dans les différents villages puisqu’en Afrique

en général et au Sénégal en particulier, l’appellation

du village cherche toujours à établir une relation entre

le territoire, la terre et le groupe qui l’occupe.

HYPOTHESES

Ainsi à travers cette étude nous essayerons de vérifier

les hypothèses suivantes :

- La compréhension de l’histoire et de la géographie de

la localité est bien possible grâce à la toponymie.

Ce qui fait de celle-ci une source d’information

inestimable pour les travaux de recherches et les

agents de développement intervenant dans la

localité.

- La toponymie peut-être un outil au servir au

développement durable en sensibilisant les

populations à la sauvegarde de leur richesse

culturelle en vue d’une meilleure préservation de

leur environnement parce que c’est à travers

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uniquement la mémoire collective et la culture que

les hommes pourront s’épanouir.

OBJECTIFS

Les objectifs visés par cette étude sont :

1.Etudier la toponymie des villages

2.Déterminer la signification des noms

3.Identifier les auteurs de ces noms de villages

4. Classifier les noms des localités.

METHODOLOGIE

La vérification de nos hypothèses de recherche et

l’atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés, nous

a amené à revisiter les modèles et les théories de mise

en valeur traditionnelle chez les sérères et les wolofs

dans le bassin arachidier. Cette recherche est sous-

tendue par des préoccupations précises. En fait il

s’agissait pour nous d’essayer de comprendre comment les

stratégies de mise valeur traditionnelles peuvent-elles

dictées l’appellation des villages et quelle relation

peut-on établir entre la culture ethnique et la toponymie

des villages. Cela nous a permis de recenser les écrits

sur la question.

Ensuite la collecte d’informations nous a amené à

s’entretenir avec des personnes ressources qui

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bénéficient d’une certaine expérience sur la question.

Nous profitons de cette occasion pour remercier tous les

collègues de la cellule d’histoire et de géographie du

Lycée Mame Cheikh de Tambacounda pour leur aide. En effet

ils nous ont beaucoup aidés dans la méthodologie de

recherche et d’enquête de terrain, leurs critiques et

leurs suggestions nous ont été d’un grand apport. Il en

de même pour M. Faye secrétaire général de la communauté

rurale de Diossong et de tous ces collègues qui n’ont pas

hésité à mettre à notre disposition les données

statistiques et cartographiques de la communauté rurale.

Nous tenons aussi à leur signifier que leurs expériences

et leurs connaissances de la localité qu’ils ont bien

voulu partager avec nous, ont été d’un grand secours pour

la réalisation de ce travail.

En fin la dernière étape de cette collecte d’informations

est l’enquête de terrain. Elle s’est fait suivant une

fiche d’enquête qui cherchait à recueillir des

informations d’abord sur l’informateur et des questions

ayant trait à l’étude toponymique. Durant les enquêtes de

terrain ce sont les chefs de village qui ont été

interrogés. Nous tenons ici à leurs adresser nos sincères

remerciements.

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Ces informations une fois recueillies nous ont permis de

réaliser l’étude toponymique des villages de la couronne

centrale de la communauté rurale de DIOSSONG.

BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE

La recherche documentaire nous a amené à consulter

certains ouvrages et mémoires traitant de la question de

toponymie.

L’article de Aicha Bouroumi intitulé la toponymie   : outil

culturel pour le développement durable en méditerranée et dans les

zones fragilisées le domaine libyco-berbère publié en novembre

2003 traite de l’intérêt de l’étude toponymique dans

le développement durable. En effet selon l’auteur la

toponymie est une science auxiliaire de l’histoire

qui étudie des phénomènes géographiques. De ce fait

elle peut servir de hiatus entre les deux

disciplines. En sus de cela elle est aussi un outil

de développement et peut aider à reconstituer la

chaîne de l’histoire humaine.

La production de Marc Erié Gruenais titré Territoire

autochtone et mise en valeur des terres a permis de cerner les

rapports entre les hommes et l’organisation spatiale

à travers l’étude du foncier rural en Afrique.

Assurément la terre selon le droit coutumier est une

propriété collective. L’exploitant n’a qu’un droit

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d’usage et tout accès à celle-ci suppose la

reconnaissance de l’autorité locale détenu par le

doyen du groupe, le plus souvent le premier occupant.

Le livre Toponymie   : Méthodes d’enquête de Jean POIRIER de

l’université du Québec publié en 1965, 165p ; a

permis de dégager les objectifs de l’étude

toponymique. Celle-ci cherche surtout à connaitre la

signification et l’origine des noms ainsi que leurs

transformations. Cet ouvrage se termine par des

conseils pratiques sur les méthodes d’enquêtes en

étude toponymique. Selon POIRIER pour réussir son

enquête il fait bien choisir ses informateurs, ainsi

que les items à consigner sur la fiche d’enquête.

Le fascicule de Gaston DESLANDES intitulé Eléments de

toponymie générale traite de la science toponymie telle

que conçue par l’IGN (institut géographique national

de France). Dans ce document DESLANDES fait une

description détaillée des méthodes et techniques de

recherche en toponymie utilisées par l’IGN.

Le Plan de développement local élaboré en 2007 dans

la communauté rurale de DIOSSONG nous a fourni les

éléments cartographiques et les indicateurs

démographiques dont nous avions besoins pour cette

étude. Ce document fut en réalité une source

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d’informations précieuse quand il s’est agit pour

nous de faire l’état des lieux de la localité.

I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Située dans le département de FOUNDIOUGNE dans la

région de FATICK, la communauté rurale de DIOSSONG qui

couvre une superficie de 376 km² se trouve dans la partie

Sud de l’arrondissement de DJILOR dont elle relève et

occupe près de 40 % de sa superficie. Elle partage

l’arrondissement avec la seule Communauté Rurale de

DJILOR.

Le relief est caractérisé par une micro topographie

accidentée, correspondant à une série de bas-fonds,

localisée dans les zones de vallées situées dans les

parties Centre-Nord et Est de la Communauté rurale. Une

autre zone dépressionnaire, abritant d’importants bas-

fonds, est localisée vers la partie Sud-ouest de la

Communauté rurale.

Les vastes plaines qui caractérisent le terroir dans sa

majeure partie, d’Est en Ouest sont le domaine des

grandes cultures.

La communauté rurale de Diossong compte 37 456

habitants répartis sur 98 villages officiels et 10

hameaux. Elle a une densité moyenne de 100 habitants

environ au km².

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Les populations accèdent difficilement aux services

sociaux de base comme :

- la santé, l’hygiène et l’assainissement,

- l’éducation dans toutes ses formes,

- l’hydraulique villageoise ou l’accès à l’eau potable,

- l’électrification rurale,

- les routes, autres voies de désenclavement et moyens de

communication,

- la situation des groupes cibles vulnérables,

La population est composée essentiellement de Ouolofs

(49%), Sérères (42%), Peuls (5%) et autres minorités

(3%).

Elle est dans une grande majorité constituée de

musulmans (plus de 95%) et de chrétiens que l’on retrouve

surtout chez les sérères

La population s’active essentiellement dans l’agriculture

et dans l’élevage ; on y distingue aussi des pêcheurs

localisés dans la zone de Tallène.

Cette présente étude concernera les zones de

Diossong et de Diagane situées au centre ouest de la

communauté rurale qui forment la couronne centrale de la

communauté rurale soit une étude toponymique de 37

villages.

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ii. ETUDE TOPONYMIQUE DE LA ZONE DE DIOSSONG

1.Le village DIOSSONG

C’est le chef-lieu de la communauté rurale de DIOSSONG.

Ce village fut fondé par les sérères qui l’ont appelé

« NDIOSSOKH » c'est-à-dire déplaçons-nous. Cette

appellation sera altérée par l’actuelle ethnie qui habite

la localité les wolofs en DIOSSONG. Ces sérères en

immigrant se sont établis à NDIAFFE NDIAFFE et ont

abandonné le village aux mains des wolofs qui eux

viennent de Nioro du Rip.

2.le village de KEBE COUDE

L’appellation vient des colons français qui l’ont désigné

KEBE COUDE qui signifie « Kebe des cordonniers » pour le

distinguer du village voisin KEBE ANSOU. Les fondateurs

du village sont de l’ethnie wolof et viennent de NDIMB

TABA dans le Nioro.

3. Le village de DAROU SADER KHOUMA

C’est un talibé de Serigne Touba, Sader Khouma qui après

ces études auprès du saint a fondé ce village. Darou est

un nom d’origine Arabe qui signifie maison.

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4.Le village de KEUR KHALIFA

C’est KHALIFA SYLLA venant du village de PROKHANE qui a

créé ce village et lui a donné son nom. Donc

l’appellation keur Khalifa signifie la maison de Khalifa

ou chez Khalifa.

5.Le village de KEUR ELIMANE AICHA

Comme les fondateurs de Kébé Coudé, Elimane Aicha vient

de NDIMB TABA. Il a créé ce village et lui a donné son

nom. Le supplétif du nom Aicha vient de sa mère. C’est

une pratique courante chez les wolofs qui pour distinguer

les fils d’un père polygame complète par le nom de la

mère celui des enfants.

6.Le village de KEUR FAFA WELLY

Un migrant du nom de Fafa Welly venant du village de Keur

Baka a fondé ce village et lui donné son nom.

7.Le village de KEUR SETTE NIAKOUBA

Venant de Medina Sabakh, Sette Niakhouba s’installe

d’abord à Diossong avant de fonder un village auquel il

donne son nom.

8.le village de THIAKHO MALAYINE

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Le nom de ce village vient de son fondateur MALAYINE

SAKHO, un cultivateur venu de keur Alassane du RIP. C’est

le village de la famille des SAKHO.

9.Le village de MBOWENE SOULEYE

Omar Mbow en fondant ce village lui a donné le nom de son

cousin Souleye. Contrairement aux appellations qu’on a

étudié jusque là, le nom du village est composé d’un

radical Mbow qui désigne le nom de famille du fondateur

et d’un suffixe « ene » pour signifier « chez les Mbow »,

à ce mot on rajoute le nom du chef de famille.

10. le village de NGAYENE DAOUR

En 1901 Daour GAYE fonde ce village. Le nom de ce

village signifie donc le village des GAYE fondé par

Daour. Les premiers habitants sont issus de Ngayène

Sabakh dans le département de NIORO.

11. Le village THIAMENE BIRANE

C’est le village de la famille des Thiam fondé par Birane

Thiam. Le fondateur vient de Sokone

12. Le village de NDIAFFE NDIAFFE

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Ici c’est le prénom qui a été retenu pour nommer le

village. Le fondateur est Diaffé Sarr qui s’est déplacé

de Diossong avec sa famille pour créer ce village. Ce

type d’appellation qui signifie ceux de Diaffé est

courant dans la région sénégambienne surtout chez les

sérères. En effet ce nom consiste en une répétition d’un

nom ou d’un caractère du groupe ethnique pour désigner le

plus souvent les habitants d’une région. C’est le cas des

habitants du SINE appelés SINE-SINE.

13. Le village de NDIAYE NDIAYE WOLOF

Le village est habité par les wolofs d’où le complément,

mais il n’est pas fondé par ces derniers. L’existence

d’une population sérère nous fait penser que ceux-la sont

les fondateurs. C’est par la suite que les wolofs devenus

plus nombreux se sont l’appropriés. S’ils étaient les

fondateurs ils l’auraient sûrement désigné Ndiayène comme

on en trouve dans le Nioro.

14. le village de KEUR LAYINE FATIM

Avant d’être ainsi nommé, le village était appelé KEUR

LAYINE DOUBALI. « Doubali » est une plante qui sert d’arbre

à palabres dans la localité. Ce nom fut abandonné au

profit du nom du fondateur Layine fils de Fatim.

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15. Le village de PASSY ALY DIE

Dans la zone le mot « PASSY » est utilisé pour designer

habitation donc c’est le village de ALY DIE TOURE. Celui-

ci a fondé le village en 1948.

III. ETUDE TOPONYMIQUE DE LA ZONE DE DIAGANE

1.Le village de NDRAME KEUR TAMSIR KHODIA

Le nom du village est composé de deux appellations.

Ndramé signifie chez la famille Dramé à cela on a ajouté

la maison de Tamsir Khodia comme pour s’approprier

davantage du terroir. Ici on est en face de deux

pratiques culturelles différentes celui des wolofs qui

désignent le nom de leurs villages par le prénom du chef

de famille, et celui du nom de famille Dramé qui n’est

pas wolof mais plutôt Manding qui n’utilise que le nom de

famille.

2.Le village de NDRAME MACOUMBA

Anciennement appelé GUEDIANE du nom d’un arbre très

répandu dans la localité, le village a par la suite pris

le nom de son fondateur Macoumba Dramé.

3.Le village de THIANDA CISSE

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Le fondateur Modou Cissé du village est venu de Keur

Elimane. Interrogé le chef de village Keba Cissé dit

qu’il est wolof. Mais le nom du village qui n’entre pas

dans la moule toponymique des villages wolof nous fait

penser que le fondateur est de l’ethnie Manding avec le

patronyme Cissé. Cette thèse est renforcée par le fait

que le chef du village n’a pas pu nous donner une

explication satisfaisante de la signification du nom

Thianda.

4.Le village de PASSY MBITAYENE

Anciennement appelé Passy « TEGG » c'est-à-dire chez les

forgerons. Mais aujourd’hui ce nom est interdit par les

habitants du village qui préfèrent qu’on nomme leur

village Passy Mbitayene c'est-à-dire chez les Biteye (nom

de famille wolof).

5.Le village de LOUMENE

C’est un cultivateur venant de Keur Abdou Fana du nom de

Souleymane LOUM qui a fondé le village qui fut nommé chez

les Loum de la famille de Souleymane.

6.Les villages de NDIAKHA YOUSSOUF et de NDIANKHA ALY

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Ce sont les villages de la famille des Diankha, fondés

par Yousouf et Aly Diankha. Ce sont deux frères qui ont

quittés le village de Guissane dans le département de

Kaffrine et ont crée ici deux villages Ndiankha Aly et

Ndiankha Youssouf.

7.les villages de KEUR BABOU COUMBA et de KEUR BABOU

KANY

Deux frères Babou Coumba et Babou Kany ont quitté Ndimb

Taba en passant par Keur Elimane, ont crée deux villages

auxquels ils ont donné leurs prénoms.

8.Le village de KEUR MALAW

MALAW DIAO a fondé ce village et lui a donné son nom.

9.Le village de KEUR OMAR DIOULLI

Omar Diouli Diao a quitté la maison de son frère MALAW

DIAO et a fondé ce village auquel il a donné son nom.

10. Le village de KEBE ANSOU

Venant de Keur Moussa dans le département de Nioro, Ansou

Kébé fonda ce village et lui donna son nom.

11. Le village de NDIOURBEL

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C’est le village de la famille Ndour fondé par BARRO

NDOUR. Les habitants sont des wolofs bien que le

fondateur soit un SERERE. L’influence wolof pourrait

expliquer l’appellation NDIOURBEL puisque en pays SERERE

on aurait préféré NDOUR NDOUR par répétition du

patronyme.

12. Le village de THIOUROUM

Le nom de ce village vient de la déformation du nom de

son fondateur, un SERERE appelé THIOUKOULI CAMBE.

13. Le village de DIAGANE SADER

Le nom du village vient du mot wolof « DIAG » qui désigne

un tas de mil. Le fondateur MATAR KALA DRAME est

originaire de NDRAME DIMB dans le département de Nioro.

14. Le village de KEUR MOTH FANA

Anciennement appelé Santhie MOTH qui signifie le nouveau

village de Moth, le village a finalement prit le nom de

son fondateur MOTH FANA CISSE.

15. Le village de DAROU KEUR MOR KHOREDIA

C’est un talibé de Serigne Touba qui a fondé ce village

et lui a donné son nom. Le nom du village est formé du

mot arabe « Dar » qui signifie maison et de la toponymie

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habituelle des villages wolof de la zone « Keur » maison

suivit du prénom du fondateur.

16. Le village de KEUR MBANGOU

Le village est fondé par MBANGOU CISSE qui lui a donné

son nom. Il est originaire de GOUYE MADI (Nioro). La

présence des wolofs de la famille MBENGUE nous fait

penser que MBANGOU pourrait être une déformation de ce

nom de famille.

17. Les villages de NDIAGNENE OMAR et de NDIAGNENE

YOUSSOUPHA

Deux frères maures youssoupha et Omar Diagne originaire

de NDIAGNENE département de KAFFRINE ont fondé deux

villages dans la localité. Le nom signifie chez la

famille DIAGNE. Pour distinguer ces deux villages on a

utilisé les qualificatifs wolofs « Gu mag » pour désigner

le village de Youssoupha et NDIAGNENE GOU NDAW pour le

village d’Omar Diagne. Mais aujourd’hui on préfère le nom

des fondateurs.

18. Le village de KEUR BIRANE KHOREDIA

Frère d’ALY DIE TOURE, BIRANE KHOREDIA fonde ce village

et son nom fut retenu pour le désigner.

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19. Le village de KEUR ABDOU YACINE

Anciennement appelé DIOKOUL NDIAFFE du fait de sa

proximité avec NDIAFFE NDIAFFE village fondé par les

SERERE. En fait pour ces derniers le village est un

prolongement de NDIAFFE NDIAFFE, tandis que pour les

wolofs ces villages ne sont pas reliés tel est d’ailleurs

la signification de « Diokoul » en wolof. Ce nom sera

abandonné au profit du nom de son fondateur ABDOU FANA

TOURE.

20. Le village de KEUR BAKARY LY

Bakary ly le fondateur du village est originaire de Keur

Birane Khoredia. Il s’installa dans ce terroir et donna

son nom au village.

IV. CLASSIFICATION TOPONYMIQUE

L’étude toponymique portait sur les 37 villages de la

zone centre de la communauté rurale de DIOSSONG. Elle a

montré que l’essentiel de ces villages ont une

appellation à caractère humain qui renvoie au patronyme

du fondateur. Nonobstant cette remarque on peut

classifier les villages en fonction de leur toponymie :

- tous les villages dont leurs noms commencent par les

mots qui signifient maison ; « Keur » en wolof, ou

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« Darou » en Arabe et « Passy » en Manding formeront le

groupe 1.

- Le groupe 2 sera composé des villages dont le nom est

formé du nom de famille occupant la première le

terroir suivit du suffixe « ene » pour signifier

l’appartenance du terroir à cette famille. A ces

villages on va ajouter tous les villages qui sont

désignés par le nom d’une famille.

- Et dans le groupe 3 nous y mettront le reste des

villages qui ont une toponymie qui n’a pas suivi ces

configurations ci-dessus nommées.

Tableau de classification toponymique des villages de la

communauté rurale de Diossong

Groupe Villages TotalGroupe

1

Keur moth Fana, Keur Babou, Keur Omar,

Keur Khalifa, Keur Elimane, Keur Fafa,

Darou Sader khouma, Keur Sette Niakhouba,

Passy Mbitayene, Passy Aly Dié, Keur

Layine, Keur Abdou Yacine, Keur Birane,

18

villag

es

54

Keur Mbangou, Darou Keur Mor Khoredia,

Keur Bakary Ly, Keur Abdou Fana ; Keur

MalawGroupe

2

Ndiankha Aly/ Youssouf, Kebe Coudé/Ansou,

Thiakho Malayine, Ngayène Daour, Thiamène

Birane, Ndramé, Loumene, Thianda Cissé,

Ndiagnene youssoupha/ Omar, Mbowène

Souleye

13

villag

es

Groupe

3

Diagane Sader, Ndiourbel, Thiouroum,

Diossong, Ndiaye Ndiaye wolof, Ndiaffé

Ndiaffé

6

villag

es

Diagramme circulaire des différents groupes toponymiques

rencontrés dans la zone étudiée

Dans la toponymie des villages du groupe 1, le chef de

famille ou le marabout fondateur du village cherche à

s’approprier les terres du village. Il est celui qui

détient l’autorité et le plus souvent le choix du chef de

54

village se fait dans sa famille. Son autorité reste

incontestée. Cette toponymie est la plus courante 48%

des villages dans la zone d’enquête l’appliquent. En

revanche dans le groupe 2 où on retrouve 35% des villages

enquêtés, la première famille qui occupe les lieux

s’approprie les terres au profit du groupe. Mais la

hiérarchisation des sociétés wolof fait que là aussi

l’autorité du chef de famille est reconnue d’où ce souci

de toujours ajouter au nom du village le prénom du chef

de concession. C’est ainsi qu’on a NDIANKHA ALY, MBOWENE

SOULEYE….

Mais cette pratique a aussi le mérite de faciliter la

distinction des villages fondés par les membres de la

même famille surtout pour l’administration. Ainsi les

villages fondés par les membres d’une même famille vont

se distinguer par les chefs de concession qui les ont

créés.

Alors que dans le premier groupe ce problème ne se posera

puisque ici on a déjà opté pour le prénom du chef pour

designer le village. C’est l’exemple de Keur Mbangou,

Keur Moth FANA, Keur Mor Khoredia qui sont tous des

villages créés par la famille Cissé. Mieux les familles

Touré et Dramé sont aussi très répandues dans la

localité, mais à travers uniquement la toponymie des

54

villages on ne peut se rendre compte de leur dispersion,

ni décelé les liens de parenté qui les unissent.

Les villages du troisième groupe (16%) ont une toponymie

qui ne suit pas le schéma habituel. C’est le cas le plus

souvent des villages sérères ou fondés par les SERERES.

La toponymie qu’on y trouve c’est la répétition du nom de

famille comme c’est le cas de NDIAYE

NDIAYE WOLOF ou du prénom du père fondateur comme à

NDIAFFE NDIAFFE.

Dans certains cas c’est une déformation d’une expression

(DIOSSONG) ou une altération sémantique du nom du

fondateur (THIOUROUM et NDIOURBEL).

Ce choix toponymique s’explique par le fait que chez les

SERERES où les sociétés sont égalitaires et la terre

sacralisée, on ne peut pas se l’approprier. Elle est le

bien de la communauté. Par contre pour les wolof bien que

la terre soit un bien collectif, cette ethnique voit en

elle une richesse dont il faut se l’approprier et y

exercer son autorité. Et le plus souvent chez les wolof

quand la famille s’élargit et que la pression devient

trop forte sur la ressource un chef de ménage quitte le

groupe pour aller s’installer ailleurs en fondant un

nouveau village.

Les villages wolofs dans le groupe 3 sont presque

inexistants. Néanmoins on peut citer le cas de DIAGANE où

54

une spécificité du terroir est prise pour désigner le

village, Guediagne et Keur Layine DOUBALI où des plantes

sont utilisées pour nommer des villages. Mais le souci de

s’approprier le terroir au profit du groupe reste

omniprésent. C’est pourquoi à Diagane on a ajouté le nom

de son fondateur Sader, à Guediane le nom est abandonné

encore au profit du père fondateur pour devenir Ndramé

Macoumba et Keur Layine Doubali est devenu Keur Layine

Fatim.

CONCLUSION GENERALE

Cette étude a montré qu’à travers la toponymie les

populations de la couronne centrale de la communauté

rurale de DIOSSONG cherche à établir leur propriété sur

le terroir. En effet selon le droit coutumier la terre

est un bien collectif et que l’individu n’a qu’un droit

d’usufruit. A cet effet tant qu’il l’occupe et le met en

valeur son autorité n’est pas contestée d’où ce souci de

se l’approprier non seulement par l’exploitation des

ressources qui s’y trouvent, mais aussi à travers la

toponymie. Donner un nom c’est établir son autorité mais

aussi donner une identité. C’est pourquoi l’établissement

dans un terroir déjà occupé suppose toujours la

reconnaissance de l’autorité préétablie.

54

Le peuplement de cette zone est le résultat de mouvements

migratoires. En effet les habitants de la zone à part la

population sérère disent être originaire du département

de NIORO et de KAFFRINE. Ainsi la conception différente

que les wolofs et les sérères ont de la terre se comprend

aisément. Si pour les sérères la terre est un bien

collectif et sacré, la toponymie de leur village ne

cherche pas à établir une autorité ni une propriété sur

elle. En revanche pour le chef de famille wolof ou même

le marabout la terre est une ressource, une richesse

inestimable. Mieux l’introduction de la culture

arachidière par la colonisation a contribué à la

désacralisation de celle-ci pour en faire une simple

ressource à exploiter et à mettre en valeur. A cela on

peut ajouter que la monoculture de l’arachide a

essoufflé les terres dans les départements de Nioro où la

pression sur la terre devenait inquiétante. Ces facteurs

conjugués ont poussé beaucoup de familles wolofs a migré

vers cette partie septentrionale du NIOMBATO réputée

pluvieuse où ils se sont appropriés les terres vacantes

en y établissant leur autorité à travers la toponymie.

A la lumière de ces informations une autre pratique qu’on

retrouve souvent dans le paysage agraire de la zone

s’éclaire. Quand la pression sur la ressource devient

trop forte du fait de la croissance démographique chez

54

les wolofs c’est un marabout ou un chef de ménage qui

quitte le village et en fonde un autre. Par contre chez

les sérères face à une telle menace c’est toute la

communauté qui se déplace pour trouver des terres plus

fertiles. C’est exactement ce qui s’est passé à DIOSSONG

village qui fut créé par les serères dont une partie de

ces habitants ont fondé le village de Ndiaffé Ndiaffé.

Ainsi la connaissance de la toponymie dans cette zone

permettra de redynamiser l’activité agricole dans la

zone. Ce sont des agriculteurs originaires du département

de Nioro et de Kaffrine qui s’y sont fixés et exploitent

cette zone. Les appellations de cette zone ont toujours

cherché d’ailleurs à établir un lien de parenté avec

leurs villages d’origine. On retrouve souvent la même

toponymie dans toute cet espace. Cela peut être une bonne

base pour une coopération entre collectivités locales,

qui bien que séparées administrativement garde de

profonds liens de parenté. La stratégie qui consiste à

réorganiser les collectivités locales sur la base de ces

liens historiques serait une bonne option pour un

aménagement du territoire plus efficient.

54

Fiche d’Enquête

Thème : Etude toponymie de la communauté rurale de

DIOSSONG

I. Informateur :

Prénom……………………………………..Nom……………………………………………Age………

Ethnie……………………………..Qualité……………………………………

Profession…………………………Adresse………………………………………………

téléphone……………………………………………………………………….………….

II. Etude toponymique :

54

1.Quel est le nom du

village ?............................................

.................

2.Que signifie ce

nom ?................................................

......................

3.D’où vient cette

appellation ?........................................

...................

4.Le nom a—il subit une altération sémantique ? OUI

NON

5.Si OUI Nom originel ……………………….Nom

Actuel………..........

6.Y a-t-il dans le voisinage un nom de village

semblable ?

OUI NON

7.Si OUI. Quel (s) village (s)………………………………………………………....

8.D’où vient le fondateur du

village ?............................................

......

9.De quelle ethnie sont-ils ? Wolof- Sérère- Peul-

Bambara- Autres

10. Le fondateur du village a-t-il des liens de

parenté avec les fondateurs des villages voisinant ?

OUI NON

54

11. Quelle est la nature de ces liens ? Frère

fils gendre autres

54

Thème   : La culture sous pluie : de la monoculture à la

diversification

LECON 3 : LES CONDITIONS PHYSIQUES (topographiques, climatiques,

édaphiques, hydrographiques, biogéographiques)

54

I. Déterminations initiales

1.Place de la leçon

Cette leçon est la troisième du programme de la classe de

sixième essentiellement axé sur le milieu proche de

l’élève. Ici ce milieu est le bassin arachidier, un

espace géographique qui occupe toute la partie centrale

du Sénégal. Cet espace se particularise par la

monoculture de l’arachide même si des efforts sont

entrain d’être faits ces dernières années pour une

diversification des cultures.

2.Intérêt de la leçon

A travers l’objectif qu’on s’est fixé à savoir la

connaissance des conditions physiques du milieu naturel,

nous montrerons aux élèves la spécificité de leur région

géographique. En effet si l’on sait que les conditions

physiques peuvent créer des conditions d’occupation

particulières, les élèves pourront identifier leur milieu

proche des autres régions du pays. Une telle compétence

permettra de prendre conscience de la complémentarité des

différents écosystèmes du Sénégal et de faire preuve de

respect vis-à-vis de son environnement.

3.Crédit horaire

Bien que le crédit horaire ne soit précisé dans le

programme dont nous disposons (programme consolidé de

géographie, octobre 2006), il nous semble tout à fait possible

54

de dérouler cette leçon en deux heures de temps. En fait

il ne faut pas perdre de vue que les élèves connaissent

beaucoup d’aspects physiques de leur milieu proche. Et la

leçon sera l’occasion pour eux de revisiter toutes les

facettes de leur environnement physique. Ce qui à coup

sûr suscitera des débats passionnants.

54

Fiche Pédagogique :

Leçon 3 : les conditions physiques (topographiques, climatiques, édaphiques, hydrographiques,

biogéographiques)

Objectif Général : Au terme de la leçon l’élève doit connaitre les conditions physiques du

bassin arachidier.

Objectifs Spécifiques :

1.Au terme de la séance l’élève sera capable de citer les unités du relief du bassin

arachidier

2.Au terme de la séance l’élève sera capable d’identifier les types de climat du bassin

arachidier

3.Au terme de la séance l’élève sera capable de reconnaître les types de sols du bassin

arachidier

54

4.Au terme de la séance l’élève sera capable de décrire la végétation du bassin

arachidier

5.Au terme de la séance l’élève sera capable de nommer les cours d’eau du bassin

arachidier

BIBLIOGRAPHIE :

1.Dictionnaire de Géographie : Yves Lacoste : de la géopolitique aux paysages,

Collection Armand Collins, 2003

2.Georges Rippstein, Alexandre Diouf, Male Sao : Développement des cultures

fourragères dans le bassin de l’arachide au Sénégal, ISRA-Dakar février 2004

3.Bocar diagana, Adrien Mankor, Cheikh S. Fall, Adama Gueye: Agriculture durable et

réduction de la pauvreté dans le basin arachidier du Sénégal, vol 6 numéro 5, 2008

54

4.Manuel pédagogique interculturel et pluridisciplinaire : Sénégal –Suisse, Janvier

2007, pp 56-67.

SUPPORTS :

1.Texte sur les spécificités du Bassin arachidier (source : Agriculture durable et

réduction de la pauvreté dans le basin arachidier du Sénégal, vol 6 numéro 5, 2008)

2.Carte du milieu physique du Sénégal : sécheresse et translation des isohyètes (source: J.

Leborgne IRD)

3.Carte du Profil météorologique du Sénégal 1961-1990 (source : FAO-CLIM)

4.Tableau récapitulatif du milieu naturel du bassin arachidier. 

Chron

o

Objectifs Stratégies pédagogiques Supports Contenu

30mn Objectif Objectifs Part du Part de Doc 1 : Introduction :

54

Général Spécifiqu

es

prof. l’élève Texte

sur les

spécific

ités du

bassin

arachidi

er

Le bassin arachidier est la

région naturelle qui occupe

le centre du Sénégal sur

une superficie de 46 367

km². Elle s’étend de

Kebemer dans la région de

Louga au nord à la

frontière gambienne au Sud

et couvre la partie

orientale de la région de

Thiès, de l’intégralité des

régions de Fatick de

Kaolack, de Diourbel et de

Kaffrine. Le bassin

arachidier se caractérise

par la monoculture de

Connaitre

les

condition

s

physiques

du bassin

arachidie

r

1. Citer

les

unités du

relief

Expliq

uer la

notion de

milieu

naturel et

de milieu

proche

Distri

buer les

supports

Faire

lire le

texte à

deux

Déterminer

leur

milieu

proche :

le bassin

arachidier

Prendre

possession

du support

Lecture

attentive

du texte

Citer les

régions

54

élèves

Donner

les

régions

administra

tives

englobées

par le

bassin

arachidier

Résume

r les

spécifique

s

géographiq

ues du

administra

tives

englobées

par le

bassin

arachidier

Enumérer

d’autres

caractéris

tiques du

bassin

arachidier

à partir

du texte

Prise de

l’introduc

Doc 2 :

Carte du

milieu

physique

du

Sénégal

l’arachide et la richesse

de ces écosystèmes.

I. LE RELIEF

Les altitudes sont faibles

dans le bassin arachidier

et y dépassent rarement 50

m. en effet à l’exception

de la Thiès où elles font

128 m sur le plateau de

Thiès, le reste de cette

région est constituée de

plaines uniformes

traversées par les vallées

du Sine et du Saloum et des

54

bassin

arachidier

Ecrire

l’introduc

tion au

tableau

Faire

découvrir

le grand I

aux élèves

Distri

buer le

support de

la carte

du relief

du Sénégal

tion sur

leur

cahier

Découvrir

le grand I

Prendre

possession

du support

Délimiter

le bassin

arachidier

Décrire le

relief du

bassin

arachidier

Prendre

nombreux marigots.

54

Faire

délimiter

par les

élèves la

région

étudiée

Dégage

r les

unités

topographi

ques

rencontrée

s dans le

bassin

arachidier

Faire

le résumé du

grand I

54

découvrir

le grand

II aux

élèves

30mn

2.

Identifie

r les

types de

climat

Demander

aux

élèves

d’identi

fier les

saisons

climatiq

ues de

leur

région

Demander

aux

Découvrir

le grand

II

Identifier

les

saisons

climatique

s de leur

région

Caractéris

er ces

saisons

Doc 1   :

Carte du

milieu

physique

du

Sénégal

Doc 2   :

Carte du

profil

climatiq

II. LE CLIMAT

Cette région connait un

climat sahélien à deux

saisons contrastées :

- Une saison sèche

d’octobre à juin avec

une circulation des

vents dominée par les

alizés continentaux

appelés Harmattan qui

souffle à partir du

nord.

54

élèves

de

donner

les

différen

ces

entre

ces deux

saisons

Détermin

er la

températ

ure et

la

pluviomé

trie

Prendre

possession

du support

sur le

profil

climatique

du bassin

arachidier

Etudier la

répartitio

n des

températur

es et de

la

pluviométr

ie dans le

ue du

Sénégal

- Une saison des pluies

de juin à octobre.

Durant cette saison la

mousson souffle à

partir du sud et

apporte la pluie. La

moyenne annuelle des

précipitations est de

700 mm/an et les

températures varient

entre 28˚ C et 34˚ C.

54

durant

chaque

saison

Faire

découvri

r le

grand

III

bassin

arachidier

Découvrir

le grand

III

15mn 3.

Reconnaît

re les

types de

sols

Demander

aux

élèves

d’énumér

er les

sols

qu’on

Enumérer

les types

de sols

rencontrés

dans leur

localité

Différencie

III.SOLS ET VEGETATION

On rencontre quatre types

de sols dans le bassin

arachidier.

Les sols ferrugineux

lessivés appelés sols

54

trouve

dans

leur

Localité

Et

comment

peuvent-

ils les

distingu

er

r ces types

de sols

Localiser

les

emplacement

s de ces

types de

sols

« DIOR »

Les sols ferrugineux

non lessivés. Ce sont

les « DECK »

Les sols Halomorphes

avec une forte teneur

en sel : les TANNES

Les sols hydromorphes

qui sont localisés au

niveau des zones

inondées comme les

rivières et les

rizières.

Ces sols portent deux types

de végétations :

- Au nord on a le domaine

15mn 4.

Décrire

la

végétatio

Quelles

sont les

espèces

végétale

Enumérer

les types

d’arabes et

d’herbes

54

n s, les

élèves

rencontr

ent-ils

dans

leur

milieu ?

A quels

endroits

les

trouvent

-ils ?

Quelles

sont ces

espèces 

?

rencontrés

dans leur

milieu

Identifier

leur

emplacement

Nommer les

espèces

végétales

rencontrées

Découvrir

le grand IV

sahélo soudanien avec

des arbres comme le

Faidherbia Albida (KAD)

et des combrétacées.

- Au sud où la

pluviométrie est assez

satisfaisante est

localisée le domaine

soudanien avec une

végétation arborée de

Khaya Senegalensis avec

un tapis herbacé très

dense.

54

Faire

découvri

r le

grand IV

30mn 5. Nommer

les cours

d’eau

Quels

sont les

points

qu’on

trouve

dans la

localité

L’eau est

–elle

salé ou

douce ?

Donner les

cours d’eau

de leur

localité

Déterminer

la nature

de ces

cours

(sont-ils

saisonniers

ou

Doc 3   :

Tableau

récapitu

IV. L’HYDROGRAPHIE

Les plaines du bassin

arachidier sont drainées

par un réseau

hydrographique très dense

en saison des pluies. A

côté des estuaires du Sine

et du Saloum, la région

compte de nombreux marigots

alimentés par les eaux de

ruissellement. Ces points

54

L’écoulem

ent est-

il

pérenne

ou

intermitt

ent ?

Nommer

ces

cours

d’eau.

pérennes ?)

Localiser

ces cours

d’eau

Nommer-les

latif

des

données

environn

ementale

s

d’eau servent souvent

d’abreuvoir aux animaux

domestiques une bonne

partie de l’année.

CONCLUSION

Pendant très longtemps le

bassin arachidier grâce à

son milieu physique fut le

grenier du Sénégal. En

effet 70% des terres

cultivées s’y trouvent, ce

qui lui permet de produire

67% de la production

d’arachide et 66% pour le

54

mil.

Ces performances agricoles

la région le doit surtout

au dynamisme de sa

population composée

essentiellement de peuples

agriculteurs : wolof et

sérère.

54

Évaluation :

Sujet I :

Exercice 1   : Texte à trou : compléter ce texte par les

mots qui conviennent (8pts)

Le bassin arachidier est la région naturelle qui se

trouve au 1…………….du Sénégal. Il couvre une superficie

de 2………….. et s’étend sur 3……….régions administratives

du pays. L’altitude la plus élevée du bassin

arachidier se trouve dans la région de 4…………à 5………..m

d’altitude. Les principaux cours d’eau sont les

estuaires du 6………… et 7…………. Et on y trouve 8……..types

de sols.

Exercice 2   : Répondez par Vrai ou Faux (6pts)

1.Au nord du bassin arachidier est localisé le

Khaya Senegalensis.

2.Un tapis végétal de combrétacée est localisé au

nord du bassin arachidier

3.La pluie est plus importante au nord du bassin

arachidier qu’au sud où il pleut moins.

4.Les sols hydromorphes sont aussi appelés les

vertisols.

54

Exercice 3   : Questions de cours (6pts)

1.Citez les différents types de sols qu’on trouve

dans le bassin arachidier. (2pts)

2.Décrivez la végétation dans le bassin arachidier.

(2pts)

3.Quelle est la différence entre :

a. un sol hydromorphe et un sol Halomorphe (1pt)

b.Un sol « DIOR » et un sol « DECK » (1pt)

Sujet II   :

Dressez le tableau récapitulatif du milieu naturel du

bassin arachidier.

CORRIGE

Sujet I :

Exercice 1   : Texte à trou

1. Centre 2. 46 367 km² 3.Six 4. Thiès 5.

128m 6.Sine 7. Saloum

8. Quatre

Exercice 2   : Vrai ou faux

1.Faux

2.Vrai

54

3.Faux

4.Vrai

Exercice 3   : Questions de cours

1.Les différents types de sols qu’on trouve dans le

bassin arachidier sont :

Les sols ferrugineux lessivés appelés sols

« DIOR »

Les sols ferrugineux non lessivés. Ce sont les

« DECK »

Les sols Halomorphes avec une forte teneur en

sel : les TANNES

Les sols hydromorphes qui sont localisés au

niveau des zones inondées comme les rivières et

les rizières.

2.La végétation du bassin arachidier est ainsi

disposée :

- Au nord on a le domaine sahélo soudanien avec des

arbres comme le Faidherbia Albida (KAD) et des

combrétacées.

- Au sud où la pluviométrie est assez satisfaisante

est localisée le domaine soudanien avec une

végétation arborée de Khaya Senegalensis avec un

tapis herbacé très dense.

3.

54

a.Le sol halomorphe est salé tandis que celui

hydromorphes est inondé

b.Le sol DIOR est ferrugineux et lessivé par

contre le sol DECK est ferrugineux et non

lessivé.

Sujet II   :

1.Tracer correctement le tableau (Cf. au support du

cours) en respectant les variables indiquées dans

les lignes et les colonnes (8pts)

2.Remplir correctement le tableau (8pts)

3.Respectez l’orthographe des mots (2pts)

4.Présentation (2pts)

SUPPORTS :

Thème : Le bassin arachidier : La culture sous pluie :

de la monoculture à la diversification.

54

Document 1   :

Le Bassin arachidier (BA) constitue la principale

région agricole du pays. Dans son acceptation

traditionnelle, ce qui est appelé le «vieux Bassin

arachidier » couvre 5 régions administratives (Louga,

Diourbel, Thiès, Kaolack et Fatick) se trouvant entre

les isohyètes 200 et 800 mm. Mais, un glissement

suivant un gradient Nord-Sud s’est opéré durant ces

dernières décennies pour englober une partie des

régions de Tamba et de Kolda. En termes de production,

le BA représente en moyenne 70% des surfaces

cultivées, 67% de la production d’arachide et 66% de

la production de mil sur le plan national (DAPS,

2005).

Bocar diagana ; Agriculture durable et réduction de la

pauvreté dans le basin arachidier du Sénégal, vol 6

numéro 5, 2008

54

Document 2   : Carte du milieu physique du Sénégal (Voir

fichier joint)

54

Document 3   : Carte du Profil météorologique du Sénégal 1961-1990

54

Document 4   : Tableau récapitulatif des données du milieu naturel du bassin arachidier

Subdivisions

administrativ

es

Relief Pédologie Pluviométrie Végétation Hydrographie

Louga (dept de

Kebemer),

Thies,Fatick,

Kaolack,

Diourbel,

Kaffrine

Dunes

continental

es

Plateau de

calcaires

(Thiès)

Vasières

(mangrove

dans le

sine-

Saloum

Sols

ferrugineux

Sols

halomorphes

Sols

hydromorphe

s

(vertisols)

Cuirasses

(plateaux)

Entre 300

et 800

mm/an

105 à 120

jours de

pluies/an

Steppe et

savane

arborée

Mangrove

dans les

estuaires

Nappes

superficiel

les

(marigot)

Estuaire

s du Sine

et du

Saloum

54

1