Monuments à antenne en L ou apparentés - une originalité du Fezzân ? Architecture, orientation...

12
Monuments à antenne en ~Là ou apparenté - une originalità du Fezzân Architecture, orientation et distribution Yves et Christine Gauthier* des diverses ar- monuments en 'ils soient funé on, permet de trouver des aires de distribu- indirect qu'il soit c'est teur de l'exten- s constitutifs et orientation - et de lever quelque peu le on, nous avons eu et leur orientation. Pour les monuments en çtro antennes formant un ~Và à l'est et les <<goulets>> de 136 SAHARA 1312001-02 Fig. 1. Carte généra du Fezzâ et localisation des monuments en [, fou [ (nol à 29, 0) et autres (no31-35 0). fait du hasard. En effet, la varia- tion des azimuts relevé pour ces trois types montre au contraire une distribution relativement étroit centré sur l'ESE et appa- remment basé sur les positions du soleil levant. Cependant cette règl n'est pas universelle et d'autres facteurs ont pu préside à l'orientation d'autres construc- tions (Gauthier, 1999a, 2000). Bien que moins important que pour les deux types de construc- tions ci-dessus, le nombre d'exemplaires de ces monuments en [ ou fou [, 29 au total, est suf- fisant pour tenter une premièr analyse et voir si leur direction répon ou non à des critère par- ticuliers. C'est aussi une excellen- te occasion pour apporter quelques précision quant à leur architectu- re, certains points n'apparaissant pas ou pas clairement sur les spé cimens décrit précédemmen Rappelons brièvemenquels sont les élémen constitutifs de ces constructions. La partie principale - Elle est constitué d'une anten- ne allongée généraleme recti- ligne ou légèreme courbe for- mant un angle trè ouvert, plus rarement dessinant un croissant (Fig. 2). - Cette antenne est terminé le plus fréquemmen par un ou deux segments nettement plus courts et approximativement perpendi- culaires à l'antenne, général ment sans rupture dans la construction (Fig. 3). Ils sont par- fois en arc de cercle, avec un trè grand rayon de courbure. Ils sont aussi à l'occasion relié au corps par un arc de cercle trè fermé Ces segments ou arcs sont tou- jours placé à l'est du corps de l'antenne. - L'adjonction d'un ou deux seg- ments, conduit à trois formes principales, 1, [ et [ respective- ment n03, 4 et 6, Fig. 2) et les va- riantes sont obtenues par varia- tion des longueurs et courbures des différent élément

Transcript of Monuments à antenne en L ou apparentés - une originalité du Fezzân ? Architecture, orientation...

Monuments à antenne en ~ L à ou apparenté - une originalità du Fezzân

Architecture, orientation et distribution

Yves et Christine Gauthier*

des diverses ar- monuments en 'ils soient funé

on, permet de trouver des aires de distribu- indirect qu'il soit c'est

teur de l'exten-

s constitutifs et orientation - et de lever quelque peu le

on, nous avons eu

et leur orientation. Pour les monuments en çtro

antennes formant un ~ V Ã Ã l'est et les <<goulets>> de

136 SAHARA 1312001-02

Fig. 1. Carte généra du Fezzâ et localisation des monuments en [, fou [ (nol à 29, 0 ) et autres (no31-35 0). fait du hasard. En effet, la varia- tion des azimuts relevé pour ces trois types montre au contraire une distribution relativement étroit centré sur l'ESE et appa- remment basé sur les positions du soleil levant. Cependant cette règl n'est pas universelle et d'autres facteurs ont pu préside à l'orientation d'autres construc- tions (Gauthier, 1999a, 2000). Bien que moins important que pour les deux types de construc- tions ci-dessus, le nombre d'exemplaires de ces monuments en [ ou fou [, 29 au total, est suf- fisant pour tenter une premièr analyse et voir si leur direction répon ou non à des critère par- ticuliers. C'est aussi une excellen- te occasion pour apporter quelques précision quant à leur architectu- re, certains points n'apparaissant pas ou pas clairement sur les spé cimens décrit précédemmen Rappelons brièvemen quels sont les élémen constitutifs de ces constructions.

La partie principale

- Elle est constitué d'une anten- ne allongée généraleme recti- ligne ou légèreme courbe for- mant un angle trè ouvert, plus rarement dessinant un croissant (Fig. 2). - Cette antenne est terminé le plus fréquemmen par un ou deux segments nettement plus courts et approximativement perpendi- culaires à l'antenne, général ment sans rupture dans la construction (Fig. 3). Ils sont par- fois en arc de cercle, avec un trè grand rayon de courbure. Ils sont aussi à l'occasion relié au corps par un arc de cercle trè fermé Ces segments ou arcs sont tou- jours placé à l'est du corps de l'antenne. - L'adjonction d'un ou deux seg- ments, conduit à trois formes principales, 1, [ et [ respective- ment n03, 4 et 6, Fig. 2) et les va- riantes sont obtenues par varia- tion des longueurs et courbures des différent élément

Fig. 2 (a, b, c). Plans et dimensions des monuments discutés Pour chacun, l'échell correspond à 5 m. Le nord est

conventionnellement le sommet de la page. Pour les localisations

voir Table 1. Le n030, non mesuré n'est pas montré

- Les antennes sont allongée glo- balement vers le nord et, lors- qu'elles sont courbes, elles sont toujours ouvertes vers l'est. - Le rectangle dans lequel elles s'inscrivent est entre 2 et 10 fois plus long que large (Table 1). - Leur bordure, est généraleme faite de pierres plates ou dalles sur champ, fichée solidement dans le sol dont elles dépassen de 10 à 30 cm. L'intérieu est rempli de cailloux, de petits blocs, ou pierres plates plus ou moins join- tives et plus ou moins bien agen- cées Exceptionnellement, deux fois au wâd Aramat, n026 (Fig. 6) et n027, une fois sur la Hammâ dat el-Homra, nOl, l'antenne se li- mite à un alignement de blocs simplement posé au sol. - La largeur des antennes est peti- te comparé à la longueur: elle s'échelonn de 40 à 90 cm. Les ex- ceptions sont relatives aux deux monuments dont les antennes sont des alignements de blocs et à celui de l'affluent du Tilizaghen n013) dont la largeur inhabituel- le, 130 cm, pourrait êtr due à une destruction et une dispersion partielle par les flots de l'oued dans lequel il se trouve. - La variabilità de forme des an- tennes, 1 ou [, ne peut êtr attri- bué a priori à une destruction: en effet, sur un certain nombre de spécimens la présenc de dalle(s) sur champ, perpendiculaire(s) à l'antenne et *fermants l'extrémit oà devrait apparaîtr l'éléme <manquants, permet d'affirmer que les formes en [ ou f sont des types bien affirmé et ne sont pas des [ dont un des segments termi- naux aurait disparu (Fig. 9, 10). Pour autant, il existe bien des mo- numents dont un ou les deux seg- ments ont ét en partie détruit ou mal réalisà (n09 et 18 ?).

L'annexe - Le dessin originel des annexes principales n'est pas toujours li- sible. A l'instar de bien d'autres monuments, ceux-ci ont ét l'objet de fouilles sauvages ou de réutili sation pour d'autres constructions dont le résulta le plus notable est

un bouleversement parfois com- plet. Les valeurs de la Table 1 cor- respondent aux dimensions hors tout de ces élémen dans l'éta actuel. - La présenc de dalles dressée sur champ (40 à 80 cm hors sol), parfois de grande dimension (L--1.35 m, n08), et dessinant un polygone (rectangle général ment, le petit côt nord pouvant êtr remplacà par un triangle ou un trapèze) autorise à supposer qu'à l'origine, les constructeurs ont pu érige un coffrelsarcopha- ge (Fig. I l ) , parfois recouvert d'autres dalles ou plaques encore en place quelques rares fois (Fig. 12), rempli jusqu'à leur sommet de bloc ou cailloutis. - D'autres fois ces annexes dessi- nent des rectangles, des cercles ou

des ellipses de hauteur (20 à 30 cm) approximativement égal à celle de l'antenne (Fig. 13); elles sont faites de blocs ou cailloutis maintenus éventuellemen par une bordure de pierres plates. C'est le matéria de remplissage et une partie des dalles qui, dis- persé par des fouilles antérieures forment la plupart des amas de grande taille au centre desquels subsistent les dalles verticales. - Ce coffre, subrectangulaire et de dimension parfois supérieur au mètre est quelquefois doublà d'un deuxièm coffre plus petit, moins haut, rectangulaire ou trapézoïd (Fig. 8b). Il est attenant au pre- mier dont la dalle *nord>> sert de côt <sud* au deuxièm (nO1O, 11, 19, 27 ...); l'ensemble est globale- ment parallèl à l'antenne.

SAHARA 1312001-02 137

ml-

- Des stèles encore en place sur quelques exemplaires, complèten le dispositif, jouant au moins une fois le rôl de séparatio entre les deux coffres (n019; Gauthier, 1996: fig. 3-4). - Ces annexes à coffre, lorsqu'elles existent, ont une position assez systématiqu vis à vis de l'anten- ne, dans le secteur ESE (cf. ci-des- sous). Le coffrage n'est cependant pas systématiqu et les annexes se résument à plusieurs reprises, à des amas plus ou moins ordonnés

~ l à © m e n t additionnels D'autres amas de blocs ou cailloux ont parfois ét ajoutés mais ils

Trois blocs ou dalles plantée dans le sol, formant un triangle, et supportant une quatrièm dalle horizontale, la etable)).

138 SAHARA 1312001-02

sont rarement structuré comme les préckdente annexes (Fig. 4 et 10 par exemple). Ils peuvent occu- per toute position vis à vis de l'an- nexe principale et de l'antenne, tout en restant cantonné dans les deux quadrants est, à quelques ex- ceptions près

A six reprises, et ce ne peut êtr l'effet du hasard, le monument comporte des alignements de blocs (no 5, 6, 11, 18?, 25, 26). Quatre fois, ces alignements relient le som- met nord du monument à l'annexe principale en formant un segment parallèl à l'antenne (n05, 11, 18, 26; cf. Fig. 4, 6,lO). Quant au n015, les deux alignements perpendicu- laires aux extrémità de l'antenne sont peut-êtr tout simplement les branches sommitales mal reliée au corps de l'antenne.

chaque recoin.

Monuments apparenté

nO1O et 19) et une -si tenne rectiligne ou en

l'instant et faute d'élémen déci sifs, en une seule et mêm catégo rie. Nous voulons seulement mar- quer combien il est difficile de dé cider de la limite entre certains types de construction, si limite il y a. De mêm il est impossible à l'heure actuelle de savoir s'il s'agit de variantes, d'évolution dans le temps ou bien d'architectures dis- tinctes mais présentan des analo- gies inévitable pour des formes aussi élémentaire

Pour alimenter le déba et an- ticiper sur des travaux à venir, ajoutons que ce qui peut éventuel lement permettre de différencie les TF 1 anses de panier> des pré sentes constructions c'est, entre autres critères leurs proportions. Nous avons soulignà ci-dessus que pour ces dernières l'antenne est généraleme trè longue relati- vement aux segments terminaux. Le tout s'inscrit dans un rectangle de dimension Lxl. Pour les monu- ments en 1, \ et [, le rapport L/l s'échelonn entre 2.1 et 8 (cf. Table 1). Douze exemples de TF ti- ré de la littératur (Monod, 1932: 52 [2 ex.]; Reygasse, 1950: 52 [3 ex.]; Maître 1971: 170 [1 ex.]; Trost, 1981: 70-71 r3 ex.1; Mil- burn, 1989: 38 [ l ex.]; ~authier , 1996: 59 [ l ex.]), conduisent à des valeurs comprises entre 1.1 et 1.7, sinon mêm inférieure à 1 (Maître 1971: 170). Notons enco- re que les TF ont des antennes sy- métriques ce qui n'est pas vrai pour les monuments en [ et [. Nous ne prétendon pas, en fai- sant valoir cette différence avoir résol définitivemen le problème nous cherchons simplement quelles sont les pistes à explorer pour tenter une classification.

Nous avons donc retenu pour le présen travail ceux des monu- ments (nOl à 29) qui nous parais- sent constituer un groupe relati- vement homogèn et dont les ca- ractéristique ne s'écarten pas trop des élémen les mieux défi nis au sens ci-dessus: antenne bordée annexe situé dans tous les cas à l'est de l'antenne.

Nous avons élimin ceux qui n'ont pas d'annexe vraiment constitué (n032, 34) et ceux dont l'antenne diffèr par trop des formes 1, \ et [ (n031, 33, 35). Cer- tains des monuments sélectionnà sont discutables (n015 et 21). Ce choix ne repose en aucune maniè re sur l'orientation des monu- ments, dont l'étud présentà ci-

Fig. 3. Wâd Tekniwen (Messak Settafet), site nl6gl7. à Monument n04. Seules quelques dalles du coffre restent dress6es.

SAHARA 13/2001-02 139

dessous n'est pas a priori biaisé par l'apparente subjectività des critères

Pour anticiper sur des cri- tiques possibles et compréhen sibles quant au choix des spéci mens retenus, nous avons analysà séparéme le sous ensemble des monuments en [ et f d'une part et ceux de forme plus symétriqu [ d'autre part. Les deux groupes sont illustré par des couleurs dif- férente dans les histogrammes.

Orientation et positions relatives des élémen

Antenne Quel paramètr retenir si l'on veut analyser statistiquement l'orientation de ces monuments? Trois formes sont à prendre en compte - 1, f et [ - et les variantes avec antennes courbes et des seg- ments terminaux plus ou moins longs.

Le seul éléme permanent est la corde qui sous-tend la par- tie principale de l'antenne; cette corde se confond avec l'antenne lorsqu'elle est rectiligne. Outre le fait que ce choix est applicable à toutes ces constructions, il permet

Fig. 5. Entre l'erg Titeghsin et le wâd Aramat, site n04E52. Forme typique

de monument en 1, n029. Un trilithe détrui est dressà au SSE

de l'annexe. Pour les monuments en [ ou [', l'orientation peut êtr

défini par l'azimut co de la droite joignant l'extrémit de l'antenne Ã

celle du segment opposé

Fig. 4a. Wâd Tekniwen, site nl6gl7. Monument n05 en forme de f. Noter la présenc de pierres d'entrave aux extrémità de l'antenne et la ligne de blocs entre le segment Nord et l'annexe. L'orientation de la construction est défini par a, azimut de la corde qui sous-tend l'antenne.

Fig. 4b. Détai de la partie sud de l'antenne du n05. Une des trois pierres d'entrave, dont la gorge est visible, est situé en bas à gauche. Les grandes dalles du coffre ont ét dispersées

d'évite des erreurs dues aux des- tructions des segments terminaux (n Ol?, 9 et 18 ?).

L'orientation est alors défini comme la direction de cette corde, c'est à dire l'angle a qu'elle fait avec le nord géographique2 azi- mut aisémen mesurable sur le terrain (Fig. 4a).

D'autres conventions sont pos- sibles: - direction prise entre les extrémi té est des segments terminaux

lorsqu'ils y en a deux. Cette direc- tion ne coïncid pas nécessaire ment avec la précéden du fait de l'inégalit et de la dissymétri fré quentes de ces segments. - direction de la droite joignant le bout externe du segment, à l'ex- trémit opposé de l'antenne pour les [ et f (angle à dans la suite: cf. Fig. 5).

Ce choix n'est pas forcémen le plus pertinent du fait des destruc- tions fréquente des extrémità des segments. Pour cette raison, nous avons retenu la premièr so- lution. C'est là que, compte tenu de la longueur des antennes, les destructions possibles ont le moins d'impact sur la direction mesurée Mais, pour les [ et f, nous avons aussi considér l'angle à afin de détecte une particularità éven tuelle de cette classe réduite

Pour les 28 monuments oà la mesure a pu êtr réalisé a varie de -37' à 46O, soit une distribution

Les mesures d'azimuts, réalisé au com- pas magnétique tiennent compte de la dé clinaison magnétiqu tiré des cartes IGN NG32-XVI et NG32-X. Les déclinaison ac- tuelles sont de -1.2" (Ouest) et 0' respecti- vement, soit une moyenne de -0.6', infé rieure donc à la précisio des mesures de cap, 1'. Elle n'a donc pas ét prise en compte pour la régio limitrophe avec l'Al- gérie Si, à la déclinaiso mentionné sur les cartes 11250 000 de l'US Army de 1970, on applique la variation moyenne de 6'lan des deux cartes précédente on aboutit à une déclinaiso actuelle de 0.5' et 1" Est pour les feuilles Anai>, NG32-16 et ~ S a r - da las~ NG32-12. Nous avons en consé quence corrigà de l0 les valeurs mesurée pour le Messak.

140 SAHARA 1312001-02

'ig. 6a. Affluent du wâd Aramat, ite nlOE40. Monument n026 n forme de 1 dont l'antenne est éduit à un alignement de blocs. Jne autre ligne de bloc s'éten du lord de l'antenne à l'annexe dont orientation est défini par l'angle 6.

n cloche, approximativement sy- iétriqu autour de la direction ord-sud ( c x ~ ~ ~ ~ ~ - ~ ~ ) (Fig. 14a). Jne deuxièm ec elle est donné u sommet de la figure, corres- ondant à a+90° pour élargi la iscussion et donner une référe e plus adapté pour le soleil le- ant, au cas oà celui-ci serait astre de référenc Pour cette euxièm échelle la distribution es azimuts débord quelque peu es limites du soleil levant sur anné (66' et 116' respective- ient pour les solstices d'ét et ' h i ~ e r . ~

Il est indispensable d'ajouter :i que plusieurs de ces monu- lents sont localis6s dans le fond e wâdi ou à proximità de reliefs ui ont pu fausser ou influencer alignement des monuments, ans l'hypothès oà celui-ci a ét éalis en référen à un astre - "ver/coucher de la lune, du soleil u d'une étoil (Savary, 1966).4

Un bon exemple est le monu- ient n02 du wâd 1-n-Eiedh, situà u pied et au NN0 d'une butte 'un dizaine de mètre de haut et ligné approximativement NS. fers l'est, la hauteur angulaire de horizon est de 15 à 20° de telle orte que le soleil, quelque soit la aison, ne peut êtr vu qu'une heu-

Fig. 6b. Monument n026. Sur la gauche, les blocs qui forment l'antenne et à droite l'annexe, une des plus grandes, avec un coffre central.

re ou deux aprè le lever rée (au niveau de la mer). Il n'en est pas de mêm vers le nord et l'ouest, oà l'horizon est beaucoup plus bas. Si le soleil levant est la référen re- tenue pour l'orientation, l'azimut sur lequel est pointà l'antenne est susceptible d'êtr décal vers le sud (lever du soleil sur l'horizon apparent) - en aucun cas vers le nord comme l'a bien montrà Sava- ry. Ce monument est certainement celui pour lequel l'occultation du soleil levant est maximale: c'est aussi celui qui présent l'azimut le plus grand (a+90°=1350 et s'écart le plus de la moyenne, vers le sud, dépassan largement les limites des solstices. Ce dernier fait est peut-êtr un argument en faveur d'un alignement sur le soleil le- vant. Mais cette hypothès est contredite par l'existence de trois monuments dont l'orientation est décalà vers le nord.

Pris séparémen les deux sous- ensembles de monuments ([ / f et [ dorment des distributions d'orien- tation (a) assez semblables, mais débordan un peu plus largement les limites des solstices pour les [ , vers le nord comme vers le sud. Distincts ou non, leurs orienta- tions paraissent répondr aux même règle (Fig. 14a).

Il convient néanmoin d'êtr prudent sur les première conclu- sions, qui dépenden de la réfà rence retenue: si pour les monu- ments en [ / f nous prenons com- me orientation l'angle o)+90° la distribution est sensiblement mo- difiée sans exception, tous ces mo- numents ont une direction (64O Ã

115') strictement comprise entre les azimuts des solstices (Fig. 14b).

Des 28 monuments mesurés le seul dont l'orientation est réel lement décalà vers le nord est ce- lui du wâd 1-n-Amelel (n021), sans doute l'un des moins bien ca- ractérisé il pourrait êtr écart de la liste si on retient des cri- tère stricts pour la sélection

En définitive on peut conclure que, comme pour les monuments en ÇV du Messak et de l'Immidir, pour ceux en *trou de serrure*, et pour les goulets de l'Immidir5, il y a une forte corrélatio entre l'orientation des monuments en 1, f ou [ et les positions du soleil le- vant. Cette corrélatio est toutefois un peu plus marqué pour le sous ensemble des 1 et f que pour les autres dont la distribution débord tant vers le nord que vers le sud.

Pour les valeurs de l'azimut du soleil le- vant dans la région aujourd'hui et à l'époqu préhistorique voir Savary (1966) et Paris (1996). L'extension au Messak d'aujourd'hui est tout à fait légitim et ne modifie ces paramètre que de facon mar- ginale. Les erreurs de mesure sur le ter- rain, peuvent êtr bien supérieure et, de toutes façons ce choix ne remet pas en cause les conclusions ghnérale : un déca lage de 2 ou 3 degré est en effet sans inci- dence sauf pour un trè faible pourcentage des monuments et rentre dans la marge acceptable des erreurs diverses.

Nous avons collectà plans et photos sur une périod de huit ans, avant de prendre conscience de ce problèm et, malheureu- sement, les hauteurs des reliefs environ- nants n'ont pas ét relevées

SAHARA 1312001-02 141

Fig. 7a. Wâd Adro (Messak Settafet), site nllg21. Forme typique de monument en [, n07. Un trilithe, dont la table est tombée est dressà pr&s de l'annexe. L'angle A (=a+ de la table 1) mesure l'écar angulaire entre la direction de l'antenne et celle de l'annexe.

Fis. 7b. Monument n07: détai de l'annexe et du tri- lithe. La règl (1 m) indique le nord.

Position et orientation de l'annexe principale Dans 19 cas sur 28, une orienta- tion a du sens pour les annexes principales, qui sont général ment subrectangulaires ou ellip- tiques. Lorsque le coffre est dou- blà d'un plus petit, celui-ci est sys- tématiquemen placà sur le grand axe du premier.

L'orientation (f3) est prise com- me l'azimut de leur grand axe ou de l'alignement des élémen lors- qu'il y a lieu (Fig. 6a). Mais nous avons aussi considér l'écar an- gulaire entre la direction de l'an- nexe et celle de l'antenne. A=B-a (Fig. 7a), paramètr Probable- ment plus important pour les bâ tisseurs comme le confirme l'his- togramme de la fig. 16; les an- nexes, et plus spécialemen les coffres, sont approximativement parallèle aux antennes! En effet, 17 des 19 directions sont com- prises dans un côn de ±13 au- tour de la direction de l'antenne. Un des deux monuments *hors norme)> est celui à deux coffres sé paré (n027) et il y a un doute sur la mesure transcrite pour le deuxièm (n024; A=-20°)

Aucune différenc qualitative ne ressort uour les deux sous groupes quant à l'orientation des annexes dont la direction est trè croche de celle de l'antenne.

En résumà les écart à la di- rection de l'antenne sont assez faibles. Si on accepte quelques im- précision à la construction, des difficulté à mesurer les directions dans les cas de destruction nartiel- le, des déplacement naturels des dalles sur de longues périodes les dimensions réduite donnant lieux par ailleurs à des erreurs angu- laires plus importantes que pour les antennes, on peut penser que celles-ci ont servi de base pour l'alignement des annexes.

L'emulacement des annexes relativement à l'antenne n'est pas non plus choisi au hasard. Elles sont établie généraleme à courte distance de l'antenne, l'éloignemen maximum ne dépas sant pas la longueur de celle-ci. Pour analyser plus finement leur position, la mesure pertinente est l'angle y défin dans la fig. 8.

Vingt-six des annexes sont construites dans un côn compris entre 90' et 141° c'est à dire dans

le quadrant ESE relativement à l'antenne (Fig. 14d). Seules deux

son de sa position sur un ouest. En dépi de son pla conforme à celui du tà ici, nous ne sommes pa tains de son apparten semble: il peut n'êtr tie d'un complexe pl des élémen sont vis tour (pas tous indiques s plan), et qui a pu êtr détr des écoulements

Ceux du Sahara occidental, que (1978: 65) tient à comparer à des mo ments similaires d'Europe, semblent avo des orientations basée sur d'autres règl

Monument en \ I [ et trilithes Pour êtr vraiment complet, il est un autre point qui mérit d'êtr approfondi: deux fois en effet ces monuments en 1 / f sont associé à des trilithes, observation déj faite par M. Milburn à propos d'une Tente de Fatima de la Tefe- dest orientale (Milburn, 1989): simple hasard facilità par la trè grande aire de répartitio des tri-

Fig. 8a. Wâd Erahar Mellen (Messak Settafet), site nl3g33, monument nolO. L'annexe comporte deux coffres de tailles différentes La position angulaire de l'annexe est donné par l'angle y, entre la direction de l'antenne et la direction joignant le milieu ouest de l'antenne au centre de l'annexe.

Fig. 8b. Monument nOIO. Des caractère libyco-berbère trè érodà sont gravé sur la face ouest du coffre de l'annexe (règl 1 m).

lithes ou association significative? Deux remarques s'imposent alors: 1) Ces trilithes sont ubiquistes6. Ils sont généraleme isolés mais quelquefois ils sont inclus dans des constructions complexes au sens énigmatiqu (Gauthier, 1995a). Cependant, compte tenu de la vaste aire couverte par le Fezzân la probabilità qu'un tri- lithe et qu'un monument en 1 / [ (une trentaine tout au plus) soient localisé au mêm endroit est a

priori faible. A l'encontre de cette dernièr affirmation, n'oublions pas que les lieux de vie ont sou- vent ét les même durant des millénaire et cela contribue à une concentration des traces hu- maines au fil du temps, souvent autour des points d'eaux, comme c'est vrai ici. 2) Dans les deux cas qui nous in- téressen ici, la place ne manquait pas autour des monuments en 1 pour dresser ces trilithes à l'exté

Fig. 9. Wâd Issanghaten, site nl2g28. Monument na8: détai de l'extrémit de l'antenne fermé par une dalle verticale.

Fig. 10. Wâd Erahar Mellen, site nl2g37. Monument nol l avec une ligne additionnelle de blocs entre le sommet nord de l'antenne et l'annexe. Noter la clôtur de l'antenne par une dalle dressé perpendiculairement à la direction général

SAHARA 1312001-02 143

Fig. 11. Wâd Aramat, site nlOE42. Monument n027. Détai de 17annexe à double coffrage (règl 1 m). Les blocs en arrièr plan font partie de l'antenne.

rieur. Ils occupent curieusement le mêm emplacement dans la structure, entre antenne et an- nexe, au SSO de celle-ci (Fig. 5, 7). Quoique légèreme différent ce schém n'est pas sans évoque celui publià par Milburn (1989: fig. A) au sujet du trilithe associà à une TF: là le trilithe est peu plus çseptentrional et se trouve au centre de la structure, entre antenne et annexe. Cela ne ferait au total que trois occurrences mais il y a là un indice significatif d'association plus que de conver- gence fortuite.

La question doit d'ailleurs êtr élargi puisque, dans un tributai- re du wâd Ibaritran (Messak), nous avons découver un monu- ment à deux antennes en XVà au- quel sont associé des trilithes et à la guelta Takenenet (Immidir), un trilithe se dresse à 1 m à l'est d'un ensemble de cercles tan- gents. La multiplication de tels groupements aidera peut-êtr à élucide le sens de ces combinai- sons et de la contemporanéit des trilithes et des structures dans lesquelles ils viennent s'insérer

Ces assemblages, dont la fonction est in- déterminé ont ét signalé en de mul- tiples lieux du Sahara central. Nous en connaissons une quinzaine au Messak et plus d'une trentaine dans l'Immidir.

Sur la nature et la distribution de ces ob- jets - dénommà aussi pierres à gorge ou pierres de Ben Bar'r - voir Pachur (1991), Gauthier et De Cola (1992), Gauthier (1995b, 2000).

Pierres d'entraves Une fois de plus il nous faut men- tionner la présenc de pierres d'entraves dans l'aire de construction de ce type de monu- ment ou à toute proximité. Nous l'avions déj remarquà pour des monuments à deux antennes en ÇV (Gauthier et De Cola, 1992) et plus tard pour les çcroissant triples> du Messak, Libye (Gau- thier, 2000). Toujours au Messak, Poissonnier et Bernard (1995) avaient notà un grand nombre de ces pierres d'entrave autour d'un monument à antenne. Au wâd Tekniwen (n05, Fig. 4), trois de ces blocs gisent, deux contre l'an- tenne à chacune de ses extrémi té et un troisièm dans un amas proche de l'extrémit sud. De mê me, un de ces blocs à gorge pique- té gî vers l'extrémit SE du mo- nument n032. Aucune de ces pierres d'entrave n'est à propre- ment parler incluse dans la structure et elles sont posée au sol; toutes les hypothèse quant à leur fonction dans la construction et à leur position chronologique sont possibles.

Fonction Le fait que l'antenne soit parfois réduit à un simple alignement de blocs est un indice que cette an- tenne n'est pas la partie principale du monument, ou plutôt celle dont la fonction est essentielle. Il est fort probable que les coffres étaien des sépultures l'antenne n'ayant qu'une fonction accessoire, rituelle, voire décorative Les di- mensions des coffres sont en effet largement suffisantes pour y hé berger un squelette, d'autant plus que, dans une majorità de cas, les sépulture fouillée ont livrà des squelettes en position fléchie voire trè fléchi (Dutour, 1989; Paris,

Fig. 12. Affluent du wiidi Aramat, site nlOE40. Monument n025. Les dalles du coffre (dont une de couverture?) sont parfaitement visibles (règl 1 m). Au deuxièm plan un anneau interrompu, ouvert à l'est.

1984, 1996). Les coffres addition- nels, de plus petite dimension, parfois accolé à la partie nord des annexes pourraient quant à eux êtr des auges à sacrifices. La des- truction assez fréquent des sarco- phages ou autres annexes par des fouilles sauvages est assurémen un indice favorable à l'hypothès qu'elles sont les parties princi- pales: jamais les antennes n'ont ét fouillée de la sorte et les des- tructions qui les affectent sont plu- tô le fait de passages, pistes cha- melière ou non, de réemplo de matériaux ou de causes natu- relles. Tout ceci ne confèr pas à ces constructions une fonction fu- néraire en effet, des fouilles effec- tuée antérieuremen dans d'autres région sahariennes sur des monuments proches architec- turalement n'ont rien donnà de tangible selon Reygasse (1950: 52). Ceci l'a conduit, et différent au- teurs aprè lui, à leur attribuer une fonction rituelle (Hachid, 2000). Une telle fonction reste à démontre pour le Fezzâ oà les monuments asymétriques en [ et , ont peut-êtr une autre vocation.

Distribution et localisation C'est essentiellement au Fezzâ que nous avons pu relever ce type de monuments. Le Messak est la régio oà la densità de ces constructions paraî la plus éle vée avec plus de 20 spécimens inégalemen réparti entre les zones septentrionales et méridio nales (Fig. 1). La plupart sont construits sur les berges ou les basses terrasses qui les prolon-

144 SAHARA 13/2001-02

Fig. 13. Wâd 1-n-Eiedh (Messak Settafet), site n21g36. Monument n03. L'annexe comporte deux cercles tangents aligné approximativement NS. (règl 1 m).

gent, sinon dans le lit mêm des wâdis Cette localisation, dans les parties basses et jamais au som- met des falaises ou talus qui do- minent les cours d'eau, est remar- quable.

Le contraste est en effet sai- sissant avec d'autres types de mo- numents qui, sans êtr érigà ex- clusivement sur les rebords des falaises, sont plus rarement pla- cé dans les zones basses. Il existe notamment des monuments circu- laires (diamètr 2 à 4 m), bordé par une rangée de dalles ou pierres plates inclinée vers l'ex- térieu et dont le centre est mar- quà par une stèle Ces construc- tions, groupée par dizaines quel- quefois, occupent les rebords de terrasses ou falaises à l'aplomb de sites à gravures ou les pentes des reliefs qui y descendent. Nous n'avons pas le souvenir d'en avoir trouvà dans les wâdis et mêm si quelques uns qui nous auraient échapp y ont ét construits, la proportion est négligeable Les distributions des [ / [et des monu- ments circulaires à stèl centrale sont en quelque sorte le çnégati l'une de l'autre. Ce fait en appa- rence anodin est porteur d'une si- gnification sur laquelle quelques hypothèse triviales peuvent êtr avancées

Une de ces constructions circulaires à stèl centrale d'In Habeter contenait des restes de céramiqu et des os d'animaux domestiques brûlà (daté 5213±80BP) Une autre du wâd Tilizaghen (daté de 4915±7 BP) a livrà des restes de foyer (Cremaschi, 1994). Ceci reste encore insuf- fisant pour conclure définitivemen sur leur utilisation.

1) Ces monuments ont ét érigà par des groupes culturellement distincts, soit qu'ils étaien d'ori- gine totalement différente soit que l'un d'eux descendait en droi- te ligne du premier avec un écar temporel important au cours du-

quel rites, croyances et traditions avaient évoluà 2) Ils sont le fait du mêm groupe mais concernaient des classes so- ciales différentes 3) Elaboré par le mêm groupe ou non, ils avaient des vocations différentes vocations qui justi- fiaient des emplacements diffé rents.

Nous pencherions plutô pour la premièr hypothèse laquelle demande à êtr étayà par des da- tations, et qui n'exclut pas obliga- toirement la t r~isième.

Ce commentaire sur la locali- sation ne s'applique pas aux autres région qui diffèren du Messak par la géomorphologi et par les types de structures et leurs fréquences Hormis deux exem- plaires isolé au nord de l'Edeyen de Murzuq (no 23) et sur la Ham-

Fig. 14. a) Distribution des orientations des antennes des monuments en f ou 1 (foncé et en [ (clair): azimut a par rapport au nord géographique (échell du bas) et par rapport à l'est, a+90 (échell du haut). b) Distribution des orientations des antennes des monuments en f ou 1: azimut (D par rapport au nord géographiqu (échell du bas) et par rapport à l'est, cu+90 (échell du haut). c) Orientations des annexes relativement à celle des antennes: A=p-a. d) Positions angulaires (y) des annexes relativement au centre de l'antenne (cf. texte et fig. 10). Les monuments en f ou 1 (foncé ont une distribution plus décalà vers le SE que celle des monuments en [ (clair).

SAHARA 1312001-02 145

1 1 1 1 1 1 1 1 1 ~ffl.w.1-n- ramas 133 lm43F40 1 r 14.2xl.6 10.8 193' 1115O 1 1 plusieurs annexes associée ? 1 wI-n-Ar.1-n-Kufar 34 M16F41 1 3 1x0.6 0 6 -54' une des trois antennes d'un croissant triple

W. Tilizaghen 35 M43F40 <: 3 6x2.6 0 45 2' 0.7x0.5 84' 2 pierres dressée au centre de l'antenne

Table 1. Localisation, mensurations et orientations des monuments et annexes décrits Orientations et positions angulaires sont définie dans les fig. 4 à 6. Lxl=longueur x largeur du rectangle dans lequel s'inscrit l'antenne ou l'annexe. Plans, photos et détail des monuments marqué (*) sont présentà dans Gauthier, 1996. Les valeurs extrême sont indiqué en gras. Les no 31 à 35, non pris en compte dans les statistiques, sont donné uniquement à titre de comparaison avec les précédent PE=pierre d'entrave.

mâda el-Homra (nOl, le plus sep- tentrional), les six autres spéci mens sont regroupé dans la zone occidentale du Fezzân entre l'Erg Titeghsin et la frontièr algérien ne. Deux d'entre eux, distants l'un de l'autre d'une dizaine de mètres sont à l'embouchure du wâd Ara- mat, et deux autres, séparà de 200

à 300 m, ont 6tà découvert envi- ron deux kilomètre plus loin, dans un tributaire nord de l'Aramat.

Il est fort probable que la dis- tribution et la densità de ces constructions n'est pas le reflet exact de la réalità Si nos re- cherches ont ét intensives mais certainement pas exhaustives au

Messak, dans l'Akakû et jusqu'à la frontièr algérienn (Aramat, Ahloun, Erg Titeghsin ... ), il est vrai que nous n'avons explorà que trè partiellement la Hammâda el-Homra, ou l'Edeyen de Murzuq.

Pour l'instant, les monuments en 1 ou [ stricto sensu sont une ori- ginalit6 du Fezzân le Messak ap-

146 SAHARA 13/2001-02

paraissant un centre plus impor- tant que les région périphérique Pour autant, il ne serait pas éton nant que des constructions simi- laires soient un jour découverte au Tassili-n-Ajjer dont les reliefs se prolongent jusqu'au wâd Ara- mat et presque jusqu'aux dunes de l'Erg Titeghsin, régio oà nous en avons dénombr six en [ ou 1.

Quant à ceux en [, et mêm en ( trè aplati, qui se distinguent des précéden par la seule forme de l'antenne, ils ont beaucoup d'analogies avec d'autres formes de monuments (TF, anses de pa- niers, monuments à autel et formes dérivée dont la distribu- tion dépass trè largement le Fezzân A notre connaissance, au- cun monument apparentà n'a ét publià pour les région plus à l'est (Dohone, Tibesti ...) et beaucoup plus au sud (Djado, Kawar, Ténà ré) mais des architectures sem- blables sont légio au Tassili-n- Ajjer (Hachid, 2000), en Tefedest (Maître 1971), dans l'Ahnet (Mo- nod, 1932), au Hoggar (Trost, 1981). Nous en avons aussi obser- và en Immidir, Algérie

Signalons encore que, dans l'Oued I-n-Meten, au SSE de ce massif, à des centaines de kilo- mètre du Messak, un monument rappelle par son plan certains des monuments fezzanais: une antenne en [, orienté quasiment NS, et une annexe faite de blocs vaguement rassemblé dans le secteur SSE. Ici, les bloc utilisé pour l'antenne sont simplement posé au sol.

Conclusion Nous avons hésit à retenir des constructions équivalente à cette dernièr dans notre liste car trop grossière ou ne comportant pas de bordure en pierres levée ni de coffre dûmen constitué Ceci nous amèn à nous questionner sur les réelle limites entre types architecturaux et à regarder plus en détai leurs distributions, qui à l'évidenc dessinent les terri- toires, les aires culturelles d'au- trefois.

L'autre point d'intérà est bien sû l'orientation des différent types. Pour les monuments en [ ou f nous avons mis en évidenc une forte corrélatio avec les posi- tions du soleil levant ou couchant ainsi que nous le révè la distri- bution (a+90°) Nous avons privi- légi cette orientation de préfÃ

rence à l'autre (a), en partie par analogie avec les résultat obte- nus pour les monuments en ((trou de serrure>, les *Và du Messak et de YImmidir et enfin pour les çgoulets~ pour tous ceux-ci la di- rection est-ouest joue un rôl in- déniabl de par leur architecture. Dans le cas présent et c'est aussi vrai pour d'autres monuments du Fezzâ (Gauthier, 1999b), il existe une direction principale NS, mar- qué par l'antenne mais les an- nexes sont systématiquemen pla- cé à l'est, conféran à ce secteur angulaire une valeur particulière De plus, comme nous l'avons souli- gné pour les monuments en [ ou f, cette annexe paraî jouer un rôl majeur dans la structure, ce qui explique notre préféren pour cette orientation.

Néanmoins nous avons conscience que, comme nous l'a ai- mablement rappelà C. Esteban, la direction NS a pu, elle, êtr privi- légià par les bâtisseurs Cette al- ternative est étayà non seule- ment par la disposition des an- termes mais encore par l'orienta- tion, sensiblement NS elle aussi, des annexes. L'ambiguït pourrait êtr levé par l'étud des orienta- tions des squelettes, à supposer qu'il s'agisse bien de sépultures humaines ou animales.

Nous tenons à remercier particulière ment J.P. Savary pour son analyse critique et constructive de nos publica- tions dans ce domaine. Nos remercie- ments vont aussi à Juan Belmonte et Césa Esteban (Tenerife) pour leur re- marques sur nos résultat et pour leurs suggestions qui ont permis d'améliore ce manuscrit.

Dessins e t clichés Y. & C. Gauthier.

Référenc CREMASCHI M., 1994. Le paléoenvironne

ment du Tertiaire tardif à l'Holocène Les Dossiers d'Archéologie 197: 4-13.

DUTOUR O., 1989. Hommes fossiles du Sahara, peuplement holocène du Mali septentrional. Paris: Editions du CNRS, 342p.

GAUTHIER Y. ET C., 1995a. Quelques tri- lithes et gravures du Messak Mellet (Fezzân Libye). Préhistoir et Anthro- pologie Méditerranéenne 4: 131-141.

GAUTHIER Y . ET C., 1995b. Pierres de Ben Bârà et art rupestre saharien. Le Saharien, 134: 28-36.

GAUTHIER Y. ET C., 1996. Monuments originaux du Messak et du Fezzâ

occidental (Libye). Bal. Soc. fitudes et de Rech. des Eyzies, 45: 46-65.

GAUTHIER Y. ET C., 1999a. U n nouveau type de monuments en pierres sèche à la limite Nord de l'Edeyen de Mur- zuq (Fezzân Libye)? Almogaren, XXX: 131-143.

GAUTHIER Y. ET C., 1999b. Documents rupestres et monuments du Fezzâ occidental et leur relation avec ceux du Messak (Libye). Proceedings NEWS '95, symposium 13d: Rock Art and the Sahara (Torino), 30 Août- Septembre 1995: 95 et CD (file: /news95/13d/gauthier/gaut.ht, 12 p.).

GAUTHIER Y. ET C., 2000. Orientation et distribution de divers types de monu- ments lithiques du Messak et des ré gions voisines (Fezzân Libye). Saha- ra, 11: 87-108.

GAUTHIER Y . ET C., 2001. Orientation of dry stone monuments : ç shape~ monuments and ~ g o u l e t s ~ of the Im- midir massif (Algeria). Proceedings SEAC 2001, European Society for As- tronomy in Culture, Stockholm, Au- gust 27-30, 2001, soumis.

GAUTHIER Y. & C. ET L. DE COLA, 1992. Architecture de pierres sèche du Messak Settafet (Libye). Archéologia 283, Octobre 1992: 62-66.

HACHID M., 2000. Les premiers Berbères Entre Méditerrané Tassili et Nil. Aix en Provence: Ina-Yas-Edisud, 317 p.

MAITRE J.P., 1971. Contribution à lapré histoire de L'Ahaggar: Tefedest Cen- trale, 1970, CRAPE XVII.

MILBURN M., 1978. Monuments lithiques et funéraire anciens du Sahara (pre- miers élémen d'une enquête) Thès de Doctorat d'université Università de Paris 1.

Milburn M., 1989. Encore des trilithes sahariens. Le Saharien, 109: 38-40.

MONOD TH., 1932, L'Adrar Ahnet. Contribution à l'étud archéologiqu d'un district saharien. Trav. et Mém de l'Institut d'Ethnologie, 19, Paris.

PACHUR H.J., 1991. Tethering stones as palaeoenvironmental indicators. Sa- hara, 4: 13-32.

PARIS F., 1984. La régio d'In Gall-Te- gidda N Tesemt (Niger). Les sépul tures du Néolithiqu final à l'Islam. Etudes Nigériennes 50: 1-233.

PARIS F., 1996. Les sépulture du Saha- ra nigérien du Néolithiqu à l'islami- sation. Bondy: ORSTOM, 2 vol.

POISSONNIER B. ET R. BERNARD, 1995. Structure en croissant et pierres de Ben-Bârà dans le wâd Alamasse (Fezzân Libye). Sahara, 7: 105-107.

REYGASSE M., 1950. Monuments funé raires préislamique de l'Afrique du Nord. Paris: Arts et Métier Gra- phiques, 135 p.

SAVARY J.P., 1966. Monuments en pierres sèche du Fadnoun (Tassili n'Ajjer). Paris: Mém du CRAPE, A.M.G., VI.

TROST F., 1981. Die Felsbilder des zen- tralen Ahaggar (Algerische Sahara). Graz: Akademische Druck.

SAHARA 1312001-02 147