L'élision variable du schwa en fin de mot chez des hommes méridionaux

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Ranson et Passarello (CMLF 2012) L'élision variable du schwa 1/28 L'élision variable du schwa en fin de mot chez des hommes méridionaux : L'effet des consonnes environnantes et de la fréquence de la lexie Ranson, D. L. et Passarello, M. D. University of Georgia [email protected]; [email protected] 3e Congrès Mondial de Linguistique Française 4 juillet 2012

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L'élision variable du schwa 1/28

L'élision variable du schwa en fin de mot

chez des hommes méridionaux : L'effet des consonnes environnantes

et de la fréquence de la lexieRanson, D. L. et Passarello, M. D.

University of [email protected]; [email protected]

3e Congrès Mondial de Linguistique Française

4 juillet 2012

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La variabilité du schwa en fin de mot

Un exemple bien connu: comme ça: [kmsa] ~ [kmsa]

Un exemple du corpus: Locuteur D, 54 ans, de Martigues

« j’ai fait, j’ai appris euh, un peu de l’électronique, et après je je travaillais dans une entreprise comme euh, je faisais la diagraphie, […] je me, je me, je fabriquais des appareils euh, [pour te dire] euh, [...] du forage, pour étudier les couches du sol. Alors je fabriquais les appareils et je les, c’est moi qui m’occupais de faire des analyses de … »

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Objectifs de la présente étudeNous cherchons à répondre à deux questions:

1.Est-ce que la sonorité descendante entre la consonne qui précède le schwa et la consonne qui le suit favorise son élision? En d’autres termes, est-ce qu’une consonne précédente plus faible que la suivante favorise l’élision du schwa?

Cette idée est basée sur la notion plus générale:le schwa sert de « lubrifiant phonique » (Durand et

Laks 2000 :33) qui gère la transition articulatoire entre consonnes.*

2.Est-ce que la fréquence de la lexie qui contient le schwa favorise son élision?

Cette idée est basée sur la notion plus générale de Dell (1973 :230)

les mots peu courants ont tendance à garder le schwa

et aussi sur le principe plus général de Zipf (1949):

plus un mot est fréquent, plus il est court

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Pourquoi ces deux questions?Elles complémentent les recherches antérieures.

Les études antérieures sur le schwa en français méridional ont analysé des facteurs diastratiques tels que …•la classe sociale (Diller 1978, Taylor 1996)•l'âge (Durand et al. 1987, Taylor 1996)•le sexe (Armstrong et Unsworth 1999)

Les études antérieures sur le schwa dans d’autres positions dans d’autres dialectes ont analysé des facteurs linguistiques tels que …•les consonnes environnantes •la fréquence de la lexie qui contient le schwa•et d’autres facteurs linguistiques

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Comment y répondreTester l’effet de ces deux facteurs sur l’élision du schwa en fin de mot

les consonnes environnantesla fréquence de la lexie,

en suivant les méthodes du variationnisme labovien

Etapes à suivre:1.Etablir un corpus en choisissant les locuteurs à analyser2.Définir l’enveloppe de la variation, c’est-à-dire les contextes dans lesquels le schwa est variable, et exclure les contextes ou le schwa est toujours élidé ou prononcé.3.Coder les occurrences de schwa en fonction des facteurs identifiés4.Déterminer l’effet des facteurs sur l’élision du schwa par le biais d’une analyse multivariée effectuée par GoldVarb X

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Méthodes: Le choix des locuteurs (1)Critères pour les locuteurs:

•Des Français qui affichent une prononciation variable du schwa en fin de mot, donc des locuteurs méridionaux.•Parmi les locuteurs méridionaux que j’ai enregistrés à Montpellier en 2005 et à Rognes (à 30 km au nord-ouest d’Aix-en-Provence), seulement les locuteurs plus âgés prononçaient parfois le schwa final.•Pour ne pas introduire le sexe comme variable, nous avons choisi arbitrairement d’analyser la parole des hommes seulement.•6 hommes dans le Corpus Montpellier-Rognes correspondaient à nos critères et donc nous avons identifié 4 hommes dans le corpus du Projet PFC dont l’ âge et le lieu d’origine étaient similaires à ceux de nos locuteurs pour avoir un total de 10 locuteurs.•Nous n’avons pas pu isoler la variable de la classe sociale des locuteurs ni du lieu d’origine exact.

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Méthodes: Le choix des locuteurs (2)L’importance de l’homogénéité dans le choix des locuteurs.Les études antérieures ont démontré l’effet des facteurs diastratiques sur l’élision du schwa en français méridional:

l'âge (Durand et al. 1987, Taylor 1996, Pustka 2007)plus haut taux d’élision chez les jeunes donc nous analysons les locuteurs plus âgés de 45 à 73 ans

le sexe (Taylor 1996, Armstrong et Unsworth 1999)aucune différence entre les sexes (Taylor 1996)plus haut taux d’élision chez les femmes (Armstrong et Unsworth 1999) donc nous analysons seulement les hommes

la classe sociale (Diller 1978, Taylor 1996)plus haut taux d’élision chez les locuteurs les plus instruits nous n’avons pas pu trouver des locuteurs de la même classe

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Méthodes: Le choix des locuteurs (3)identifiant du locuteur

âge niveau d’études lieu d’origine

A 45 bac Pélissanne

B (13brp2) 45 bac ou bac +2 Marseille

C 54 sans bac Rognes

D 54 bac + 2 Martigues

E (13apd1) 54 bac + 4 Marseille

F 55 sans bac Rognes

G 56 bac + 5 Béziers

H (13bpa1) 58 bac Châteauneuf le Rouge (près d'Aix)

I 65 bac + 5 Conques

J (13aas1) 73 bac Marseille

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Méthodes: L’enveloppe de la variationNous avons exclu les schwas potentiels:précédés ou suivis d’une voyelle Le schwa est toujours élidé dans ce contexte dans notre corpus et dans celui de Durand et al. (1987 :986).

précédé ou suivi de deux consonnes ou plus Le schwa n’est pas toujours réalisé dans ce contexte, mais ce contexte défavorise son élision, comme le maintient la loi des trois consonnes, et donc doit etre analysé séparément du contexte ou le schwa est précédé et suivi d’une seule consonne.

dans les années [mil], mil ou mille, ne termine pas forcément par un

schwale schwa dans les décennies, comme cinquante et

soixante, est toujours maintenu par les locuteurs du corpus dans les dates (voir aussi Durand et al. 1987 :989).

Nous avons recueilli 523 occurrences de schwa en fin de mot précédé d'une seule consonne et suivi par une seule consonne ou une pause.

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Méthodes: Codage des schwas1. Nous avons noté les schwas potentiels en fin de

mot sur la transcription écrite des conversations. Durand et al. (1987 :986) constate que l’orthographe représente assez bien la présence d’un schwa dans cette position.

2. Nous avons écouté les enregistrements des conversations pour déterminer si les locuteurs avaient prononcé ou élidé le schwa en question. Mais le schwa ressemble à trois autres voyelles:

La voyelle brève de la détente, comme dans vide.donc une durée minimum de 50 ms pour un schwa

réaliséla voyelle d'hésitation euh (Durand et al.

1987 :990)pas de durée maximum de schwa, mais nous avons

écarté les cas où la voyelle se prolongeait pour indiquer une hésitation

le e prépausal non étymologique attesté dans le parler parisien (Hansen 1997, Fagyal 2000, Hansen et Hansen 2002), comme dans bonjour.

cette voyelle n’est pas attestée dans notre corpus.

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Méthodes: Codage des facteurs testésConsonnes environnantes:Mode d’articulation: occlusives (/p/, /t/, /k/, /b/,

/d/, /g/), fricatives (/f/, /v/, /s/, /z/, //, //), nasales (/m/, /n/, //), liquides /l/ et /R/, et la semi-voyelle /j/.

Point d’articulation: bilabiales (/p/, /b/, /m/) et labiodentales (/f/, /v/), dentales (/t/, /d/, /s/, /z/, /l/), palatales (//, //, //, /j/) et vélaires (/k/, /g/, /R/).

Voisement: non voisées /p/, /t/, /k/, /f/, /s/, // tandis que les voisées sont /b/, /d/, /g/, /v/, /z/, //, /R/, /m/, /n/, //, /l/, /j/.

Force d’articulation des plus fortes aux plus faibles (Hansen 1987 :44): occlusives sourdes, /p/, /t/, /k/, occlusives sonores, /b/, /d/, /g/, fricatives sourdes, /f/, /s/, //, fricatives sonores, /v/, /z/, //, nasales, /m/ et /n/, et liquides /l/ et /R/.

Fréquence des lexies terminant par schwa:nous avons regroupé les mots avec 1-2 occurrences, 3-5 et 6 ou plus selon leur nombre d'occurrences dans notre corpus

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Méthodes: GoldVarb XGoldVarb X a été conçu pour tester l’effet de multiples facteurs sur deux variantes.

Dans notre étude les deux variantes sont l’élision du schwa et sa réalisation.

En accord avec nos deux questions de recherche, il y a aussi deux groupes de facteurs:Les consonnes environnantes et leur caractéristiques articulatoires et l’interaction entre ellesLa fréquence de la lexie qui contient le schwa

GoldVarb X permet de déterminer le poids de chaque facteur, sa significativité statistique (avec un seuil de significativité de p < 0,05), et son importance relative.

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Question #2: Résultats et discussion

Est-ce que la fréquence de la lexie qui contient le schwa favorise son élision?

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Tableau 1 (3) : Analyse multivariée de la fréquence de la lexie et des consonnes environnantes individuelles sur l'élision du schwa final

Tableau 2 (5) : Analyse multivariée de la fréquence de la lexie avec l'interaction entre les consonnes environnantes (selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement) sur l'élision du schwa finalpoids du facteur % d’élision N

fréquence de la lexie probabilité log -195,305, significativité 0,0226 occurrences et plus

0,604 79 104

3 à 5 occurrences 0,541 74 62

1 à 2 occurrences 0,417 64 162

gamme 18,7

poids du facteur % d’élision N

fréquence de la lexie probabilité log -192,381, significativité 0,825gamme 30,2

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Question #2: Discussion (1)Dans notre corpus, quand la fréquence de la lexie est codée pour chaque nombre d’occurrences, elle n’est pas significative.

Mais on remarque que les lexies les plus fréquentes ont le plus haut taux d’élision.

Il y a 164 lexies différentes dans le corpus qui contiennent un schwa en fin de mot devant consonne.Parmi les 9 qui apparaissent 6 fois ou plus, six ont un taux d'élision supérieur à la moyenne de 70% devant consonne : dire (75%, 9/12), une (81%, 17/21), pense (83%, 5/6), et surtout faire (89%, 8/9), elle (92%, 12/13) et grand-mère (100%, 7/7). Les trois lexies fréquentes qui ont un taux d'élision inférieur à la moyenne sont comme à 64% (9/14), village à 67% (6/9) et même à 69% (9/13).

On remarque aussi que les lexies les plus fréquentes avec le plus haut taux d'élision sont aussi celles qui finissent par /R/, /l/, ou /n/.

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Question #2: Discussion (2)Quand les fréquences de la lexie sont regroupées en 1 à 2, 3 à 5 et 6+, la fréquence est significative.

Ces résultats soutiennent notre hypothèse:Une lexie plus fréquente favorise l’élision du schwa.

Mais dans toutes ces analyses le groupe de facteurs pour les consonnes environnantes sont toujours plus importants.

Alors il est possible que ce soit la consonne /R/, /l/, ou /n/ qui précède le schwa dans les mots fréquents plutôt que leur fréquence qui contribue à leur haut taux d’élision.

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Question #2: Etudes antérieures (1)Deux études ont testé l’effet de la fréquence de la lexie en syllabe initiale, comme dans semaine.

Hansen (1996) en français parisien dans des conversations spontanées.La fréquence des lexies est déterminée par leur nombre d'occurrences dans son corpus et par deux autres mesures

Racine et Grosjean (2002) en suisse romand dans une tâche de production guidée des récitsLa fréquence des lexies est déterminé par 14 locuteurs de la Suisse romande, qui n’ont pas participé à la tâche de production, qui ont estimé la fréquence des 66 mots cibles dans leur étude.

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Question #2: Etudes antérieures (2)Résultats de Hansen (1996) soutiennent l’hypothèsePour les mots en re- « la fréquence exerce une influence statistiquement valable sur le maintien du E caduc » (Hansen 1994 :43). Plus un mot en re- est fréquent, plus le schwa est élidé.

ne soutiennent pas l’hypothèseLa fréquence de la lexie ne joue aucun rôle significatif pour les mots avec une syllabe initiale qui n’est pas re- à cause de la grande hétérogénéité de ce groupe de mots.

Comme dans notre étude la fréquence n'était pas significative quand Hansen avait fait des distinctions de fréquence plus fines, mais elle l'était quand elle a regroupé les fréquences en une occurrence, 2 à 9, et 10+.

Résultats de Racine et Grosjean (2002) soutiennent l’hypothèsela fréquence de la lexie favorise l'élision du schwa

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Question #2: Le bilanIl y a une corrélation entre la fréquence de la lexie et l’élision du schwa dans notre étude et pour les mots en re- dans l’étude de Hansen (1996) et tous les mots dans l’étude de Racine et Grosjean (2002).

Une lexie plus fréquente favorise l’élision, donc plus un mot est fréquent plus il est court.

Mais cet effet est secondaire à l’effet primaire des consonnes environnantes.

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Question #1: Résultats et discussion

1.Est-ce que la sonorité descendante entre la consonne qui précède le schwa et la consonne qui le suit favorise son élision? En d’autres termes, est-ce qu’une consonne précédente plus faible que la suivante favorise l’élision du schwa?

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La hiérarchie de sonoritéClements (1990 :292) établit l’ordre de sonorité suivant de la plus haute sonorité à la plus basse : les voyelles, les semi-voyelles, les liquides, les nasales, les obstruantes.

Pour les consonnes autour du schwa de la moins sonore à la plus sonore on trouve:

On peut définir la transition de la consonne précédente à la suivante comme ayant une sonorité descendante, ascendante ou égale.

Pour cette analyse nous avons déterminé la force de la consonne et sa sonorité selon le mode d'articulation sans considérer le voisement des occlusives et fricatives. Cette décision se doit en partie au petit nombre d'occurrences de quelques occlusives, mais elle est justifiée en plus par le fait que Clements (1990 :292) définit la hiérarchie de sonorité en termes de quatre traits majeurs de classe (‘major class features’), à savoir les obstruantes, les nasales, les liquides, et les semi-voyelles sans tenir compte de leur voisement. Dans notre classification, nous avons choisi de distinguer entre occlusives et fricatives pour la catégorie obstruantes et de combiner les quelques occurrences de semi-voyelles avec les nasales. Si la consonne précédente est plus forte que la suivante, nous classons la sonorité comme ascendante, selon l'échelle de sonorité suivante qui va de la sonorité la plus basse à la plus haute : occlusives, fricatives, nasales et semi-voyelle /j/, et liquides.

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Tableau 3 (6) : Analyse multivariée de l'effet de la sonorité relative de la consonne précédente par rapport à la suivante sur l'élision du schwa final

poids du facteur % d’élision Nsonorité descendante

0,575 77 226

sonorité égale 0,353 57 54sonorité ascendante

0,344 56 55

gamme 23,1probabilité log -196,412, significativité 0,001

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Tableau 3 : Analyse multivariée des consonnes environnantes et de la fréquence de la lexie sur l'élision du schwa finalpoids du facteur % d’élision Nconsonne précédente probabilité log -172,160, significativité 0,006/R/ 0,759 89 56/l/ 0,700 86 43/k/ 0,570 79 9/n/ 0,567 78 49/j/ 0,532 75 8// 0,496 72 18/s/ 0,481 71 31/m/ 0,441 68 37/d/ 0,336 57 7// 0,275 50 4/v/ 0,202 40 10/t/ 0,174 36 28/z/ 0,170 35 20/p/ 0,112 25 4gamme 64,7 consonne suivante probabilité log -191,072, significativité 0,726gamme 45,0fréquence de la lexie probabilité log -192,381, significativité 0,825gamme 30,2

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Tableau 5b : Analyse multivariée de l'interaction entre les consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie / voisement et de la fréquence de la lexie

poids du facteur % d’élision N

fréquence de la lexie probabilité log -195,305, significativité 0,0226 occurrences et plus

0,604 79 104

3 à 5 occurrences 0,541 74 621 à 2 occurrences 0,417 64 162gamme 18,7

voisement des consonnes environnantes probabilité log -185,553, significativité 0,023voisée-voisée 0,587 78 125voisée-non voisée 0,498 71 131non voisée-voisée 0,406 63 40non voisée-non voisée

0,304 52 30

gamme 28,3

point d'articulation des consonnes environnantes probabilité log -187,391, significativité 0,351gamme 49,8

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Tableau 5b : Analyse multivariée de l'interaction entre les consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie / voisement et de la fréquence de la lexie

poids du facteur % d’élision N

fréquence de la lexie probabilité log -195,305, significativité 0,0226 occurrences et plus

0,604 79 104

3 à 5 occurrences 0,541 74 621 à 2 occurrences 0,417 64 162gamme 18,7

voisement des consonnes environnantes probabilité log -185,553, significativité 0,023voisée-voisée 0,587 78 125voisée-non voisée 0,498 71 131non voisée-voisée 0,406 63 40non voisée-non voisée

0,304 52 30

gamme 28,3

point d'articulation des consonnes environnantes probabilité log -187,391, significativité 0,351gamme 49,8

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Facteur linguistique: les consonnes environnantes:

HistoriqueCe facteur a toujours été considéré comme un point de départ essentiel pour l'analyse empirique de l'élision du schwa

•En 1894 Grammont propose dans la loi des trois consonnes que l’élision du schwa dépend du nombre de consonnes environnantes•La vaste bibliographie sur la loi des trois consonnes comprend, entre autres, Malécot (1955), Fouché (1959), Pulgram (1961), Dauses (1973), et Spence (1982).•Mais le but de ces études est différent du nôtre. Elles veulent formuler les règles pour décrire dans quels contextes phonologiques le schwa sera obligatoirement prononcé et dans lesquels sa prononciation sera variable.

Idée clé: Le schwa sert de « lubrifiant phonique » (Durand et Laks 2000 :33) qui gère la transition articulatoire entre consonnes

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Facteur linguistique: les consonnes environnantesDelattre (1949a): hypothèse sur leur force

relative pour le schwa des monosyllabes en début d’énoncé

L’hypothèse: l’élision du schwa est favorisée par une consonne précédente plus faible-ouverte que la consonne suivante

L’ordre des consonnes de la plus faible-ouverte jusqu’à la plus forte-fermée illustré par les monosyllabes: je, ce-se, le, ne, me, de, te, que.

Exemples: [] est plus faible-ouverte que [t]: je te est prononcé le plus souvent comme j te [t] [k] est plus forte-fermé que []: que je est prononcé le plus souvent comme que j [k]

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Facteur linguistique: les consonnes environnantes

Malécot (1976): résultatspour le schwa des monosyllabes en début d’énoncé en français parisien

soutient l’hypothèse de Delattre•plus bas taux d’élision après une occlusive, la consonne la plus forte (4%, 2/47) •plus haut taux d’élision après une fricative, consonne plus faible que l’occlusive (44%, 24/54) ne soutient pas l’hypothèse de Delattre•pas d’élision du tout après /l/ (0%, 0/24), consonne plus faible que les occlusives et fricatives, dans l’article défini le, le seul monosyllabe qui commence par /l/

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Facteur linguistique: les consonnes environnantes

Hansen (1994): résultatspour le schwa en syllabe initiale (p. ex. semaine) en français parisien Les mots en –re soutiennent l’hypothèse de Delattre•plus haut taux d’élision plus la consonne qui suit le schwa est forte, donc quand la séquence des consonnes environnantes va de consonne faible à consonne forte Les autres mots ne soutiennent pas l’hypothèse de Delattre•Plus haut taux d’élision quand le schwa est précédé d'une consonne forte et suivi d'une consonne faible•32%: taux d’élision du schwa quand la première consonne est plus faible que la seconde, comme dans depuis•74%: taux d’élision du schwa quand la première consonne est plus forte, comme dans demi

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Facteur linguistique: les consonnes environnantes

Racine et Grosjean (2002): résultatspour le schwa en syllabe initiale (p. ex. semaine) en suisse romanddans une tâche de production guidée des récits

ne soutient pas l’hypothèse de Delattrela force de la consonne précédente n’a pas d’effet significatif sur l’élision soutient partiellement l’hypothèse de Delattrel'environnement consonantique a un effet significatif sur l’élision« plus le groupe consonantique en contact est important et difficile à prononcer, moins ce mot va être produit avec effacement. » Mais ils ont combiné la taille du groupe consonantique avec le degré de sonorité donc nous ne savons pas si le degré de sonorité aurait été significatif à lui seul. INCORPORATE Alors on peut constater que Racine et Grosjean considèrent qu’un plus petit nombre de consonnes favorisera l’élision du schwa ainsi que la sonorité ascendante pour la syllabe initiale, ce qui va à l'encontre de l'idée de Delattre (1949b :44) et Malécot (1976 :99) pour les monosyllabes en début d’énoncé que le schwa sera élidé si la sonorité est descendante, c'est-à-dire si la première consonne est plus faible que la seconde.

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Facteur linguistique: les consonnes environnantes

Le bilanLes résultats suggèrent une tendance opposée dans les monosyllabes (Delattre 1949b, Malécot 1976) et dans la syllabe initiale (Hansen 1994, Racine et Grosjean 2002)

Dans les monosyllabes, une consonne précédente plus faible que la suivante favorise l'élision du schwa, selon l’hypothèse de Delattre. Dans la syllabe initiale, une consonne précédente plus forte que la suivante favorise l'élision du schwa, contre l’hypothèse de Delattre.

Quelle sera donc la tendance pour les schwas en fin de mot? Suivront-ils la tendance des monosyllabes ou des syllabes initiales? Ou n’y aura-t-il pas d’effet des consonnes environnantes du tout?

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Résultats et discussion:

1. Taux d’élision par locuteur

devant consonne ou pause

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Tableau 2 : Élision du schwa final devant une seule consonne ou pause selon le locuteur individuel l’identifiant du locuteur

Taux d’élision devant une seule consonne

Taux d’élision devant pause

Taux d’élision devant consonne et pause

A 84% (31/37) 67% (4/6)

81% (35/43)

B (13brp2) 61% (28/46) 42% (5/12) 57% (33/58)C 83% (19/23) 62% (8/13) 75% (27/36)D 81% (13/16) 37% (7/19) 57% (20/35)E (13apd1) 54% (14/26) 62% (16/26) 58% (30/52)F 52% (15/29) 52% (11/21) 52% (26/50)G 55% (16/29) 33%

(7/21)46% (23/50)

H (13bpa1) 84% (32/38) 82% (14/17) 84% (46/55)I 73% (38/52) 44% (24/30) 64% (48/75)J (13aas1) 77% (30/39) 80% (24/30) 78% (54/69)total 70% (236/335) 56% (106/188) 65% (342/523)Diller (1978 :15) 40% (182/456) 23% (49/213) 35% (231/669)Durand et al. (1987 :997)

19% (26/140) 2% (2/114)

11% (28/254)

Armstrong et Unsworth (1999 :140-141)

52% (149/288) 31% (142/465) 39% (291/753)

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 4/28

Tableau 2 : Élision du schwa final devant une seule consonne ou pause selon le locuteur individuel / devant consonne ou pausel’identifiant du locuteur

Taux d’élision devant une seule consonne

Taux d’élision devant pause

Taux d’élision devant consonne et pause

A 84% (31/37) 67% (4/6)

81% (35/43)

B (13brp2) 61% (28/46) 42% (5/12) 57% (33/58)C 83% (19/23) 62% (8/13) 75% (27/36)D 81% (13/16) 37% (7/19) 57% (20/35)E (13apd1) 54% (14/26) 62% (16/26) 58% (30/52)F 52% (15/29) 52% (11/21) 52% (26/50)G 55% (16/29) 33%

(7/21)46% (23/50)

H (13bpa1) 84% (32/38) 82% (14/17) 84% (46/55)I 73% (38/52) 44% (24/30) 64% (48/75)J (13aas1) 77% (30/39) 80% (24/30) 78% (54/69)total 70% (236/335) 56% (106/188) 65% (342/523)Diller (1978 :15) 40% (182/456) 23% (49/213) 35% (231/669)Durand et al. (1987 :997)

19% (26/140) 2% (2/114)

11% (28/254)

Armstrong et Unsworth (1999 :140-141)

52% (149/288) 31% (142/465) 39% (291/753)

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 4/28

Tableau 2 : Élision du schwa final devant une seule consonne ou pause selon le locuteur individuel / selon l’âgel’identifiant du locuteur

Taux d’élision devant une seule consonne

Taux d’élision devant pause

Taux d’élision devant consonne et pause

A 84% (31/37) 67% (4/6)

81% (35/43)

B (13brp2) 61% (28/46) 42% (5/12) 57% (33/58)C 83% (19/23) 62% (8/13) 75% (27/36)D 81% (13/16) 37% (7/19) 57% (20/35)E (13apd1) 54% (14/26) 62% (16/26) 58% (30/52)F 52% (15/29) 52% (11/21) 52% (26/50)G 55% (16/29) 33%

(7/21)46% (23/50)

H (13bpa1) 84% (32/38) 82% (14/17) 84% (46/55)I 73% (38/52) 44% (24/30) 64% (48/75)J (13aas1) 77% (30/39) 80% (24/30) 78% (54/69)total 70% (236/335) 56% (106/188) 65% (342/523)Diller (1978 :15) 40% (182/456) 23% (49/213) 35% (231/669)Durand et al. (1987 :997)

19% (26/140) 2% (2/114)

11% (28/254)

Armstrong et Unsworth (1999 :140-141)

52% (149/288) 31% (142/465) 39% (291/753)

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 4/28

Tableau 2 : Élision du schwa final devant une seule consonne ou pause selon le locuteur individuel / selon l’étudel’identifiant du locuteur

Taux d’élision devant une seule consonne

Taux d’élision devant pause

Taux d’élision devant consonne et pause

A 84% (31/37) 67% (4/6)

81% (35/43)

B (13brp2) 61% (28/46) 42% (5/12) 57% (33/58)C 83% (19/23) 62% (8/13) 75% (27/36)D 81% (13/16) 37% (7/19) 57% (20/35)E (13apd1) 54% (14/26) 62% (16/26) 58% (30/52)F 52% (15/29) 52% (11/21) 52% (26/50)G 55% (16/29) 33%

(7/21)46% (23/50)

H (13bpa1) 84% (32/38) 82% (14/17) 84% (46/55)I 73% (38/52) 44% (24/30) 64% (48/75)J (13aas1) 77% (30/39) 80% (24/30) 78% (54/69)total 70% (236/335) 56% (106/188) 65% (342/523)Diller (1978 :15) 40% (182/456) 23% (49/213) 35% (231/669)Durand et al. (1987 :997)

19% (26/140) 2% (2/114)

11% (28/254)

Armstrong et Unsworth (1999 :140-141)

52% (149/288) 31% (142/465) 39% (291/753)

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 11/28

Résultats et discussion:

2. Taux d’élision par consonne individuelle et fréquence de la lexie

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 13/28

Tableau 3 : Analyse multivariée des consonnes environnantes et de la fréquence de la lexie sur l'élision du schwa finalpoids du facteur % d’élision Nconsonne précédente probabilité log -172,160, significativité 0,006/R/ 0,759 89 56/l/ 0,700 86 43/k/ 0,570 79 9/n/ 0,567 78 49/j/ 0,532 75 8// 0,496 72 18/s/ 0,481 71 31/m/ 0,441 68 37/d/ 0,336 57 7// 0,275 50 4/v/ 0,202 40 10/t/ 0,174 36 28/z/ 0,170 35 20/p/ 0,112 25 4gamme 64,7 consonne suivante probabilité log -191,072, significativité 0,726gamme 45,0fréquence de la lexie probabilité log -192,381, significativité 0,825gamme 30,2

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 13/28

Tableau 3 : Analyse multivariée des consonnes environnantes et de la fréquence de la lexie sur l'élision du schwa finalpoids du facteur % d’élision Nconsonne précédente probabilité log -172,160, significativité 0,006/R/ 0,759 89 56/l/ 3 0,700 86 43/k/ 0,570 79 9/n/ 4 0,567 78 49/j/ 0,532 75 8// 1 0,496 72 18/s/ 2 0,481 71 31/m/ 5 0,441 68 37/d/ 6 0,336 57 7// 0,275 50 4/v/ 0,202 40 10/t/ 7 0,174 36 28/z/ 0,170 35 20/p/ 0,112 25 4gamme 64,7 consonne suivante probabilité log -191,072, significativité 0,726gamme 45,0fréquence de la lexie probabilité log -192,381, significativité 0,825gamme 30,2

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 11/28

Résultats et discussion:

3. Taux d’élision par mode et point d’articulation des consonnes environnantes et fréquence de la lexie

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 14/28

Tableau 4a : Analyse multivariée des consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie sur l'élision du schwa final / la consonne précédentepoids du facteur % d'élision Nmode d'articulation de la consonne précédente probabilité log -185,553, significativité 0,000liquide 0,740 89 105semi-voyelle 0,525 75 8nasale 0,489 72 90fricative 0,351 60 84occlusive 0,246 47 49gamme 49,4point d'articulation de la consonne précédente probabilité log -194,078, significativité 0,000vélaire 0,755 89 72palatal 0,517 74 34dental-alvéolaire 0,429 66 177bilabial-labiodental

0,352 59 53

gamme 40,3voisement de la consonne précédente probabilité log -199,032, significativité 0,004voisée 0,547 75 261non voisée 0,343 56 75gamme 20,4

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 14/28

Tableau 4a : Analyse multivariée des consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie sur l'élision du schwa final / la consonne précédentepoids du facteur % d'élision Nmode d'articulation de la consonne précédente probabilité log -185,553, significativité 0,000liquide 0,740 89 105semi-voyelle 0,525 75 8nasale 0,489 72 90fricative 0,351 60 84occlusive 0,246 47 49gamme 49,4point d'articulation de la consonne précédente probabilité log -194,078, significativité 0,000vélaire 0,755 89 72palatal 0,517 74 34dental-alvéolaire 0,429 66 177bilabial-labiodental

0,352 59 53

gamme 40,3voisement de la consonne précédente probabilité log -199,032, significativité 0,004voisée 0,547 75 261non voisée 0,343 56 75gamme 20,4

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 11/28

Résultats et discussion:

3. Taux d’élision par mode et point d’articulation des consonnes environnantes et fréquence de la lexie

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 14/28

Tableau 4b : Analyse multivariée des consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie sur l'élision du schwa final / fréquence de la lexie et consonne suivante

poids du facteur % d'élision Nfréquence de la lexie probabilité log -199,487, significativité 0,0166 occurrences et plus

0,608 79 106

3 à 5 occurrences 0,540 74 661 à 2 occurrences 0,414 63 164gamme 19,4voisement de la consonne suivante probabilité log -202,960, significativité 0,228gamme 7,3point d'articulation de la consonne suivante probabilité log -202,049, significativité 0,355gamme 29,7

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 14/28

Tableau 4b : Analyse multivariée des consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie sur l'élision du schwa final / frequence de la lexie et consonne suivante

poids du facteur % d'élision Nfréquence de la lexie probabilité log -199,487, significativité 0,0166 occurrences et plus

0,608 79 106

3 à 5 occurrences 0,540 74 661 à 2 occurrences 0,414 63 164gamme 19,4voisement de la consonne suivante probabilité log -202,960, significativité 0,228gamme 7,3point d'articulation de la consonne suivante probabilité log -202,049, significativité 0,355gamme 29,7

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 11/28

Résultats et discussion:

4. Taux d’élision selon l'interaction entre les consonnes environnantes et fréquence de la lexie

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 13/28

Tableau 5a : Analyse multivariée de l'interaction entre les consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie / mode d’articulationpoids du facteur % d’élision Nmode d'articulation des consonnes environnantes probabilité log -179,859, significativité 0,045liquide-fricative

0,807 92 25

liquide-occlusive

0,745 89 54

liquide-nasale 0,718 88 8liquide-liquide 0,593 80 15nasale-occlusive 0,542 77 51nasale-liquide 0,542 77 17fricative-nasale 0,422 67 3nasale-nasale 0,422 67 3fricative-occlusive

0,385 63 57

nasale-fricative 0,354 60 25occlusive-fricative

0,305 55 11

occlusive-occlusive

0,267 50 22

fricative-fricative

0,267 50 14

fricative-liquide

0,226 44 9

occlusive-liquide

0,215 43 14

gamme 59,2

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 13/28

Tableau 5a : Analyse multivariée de l'interaction entre les consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie / mode d’articulationpoids du facteur % d’élision Nmode d'articulation des consonnes environnantes probabilité log -179,859, significativité 0,045liquide-fricative

0,807 92 25

liquide-occlusive

0,745 89 54

liquide-nasale 0,718 88 8liquide-liquide 0,593 80 15nasale-occlusive 0,542 77 51nasale-liquide 0,542 77 17fricative-nasale 0,422 67 3nasale-nasale 0,422 67 3fricative-occlusive

0,385 63 57

nasale-fricative 0,354 60 25occlusive-fricative

0,305 55 11

occlusive-occlusive

0,267 50 22

fricative-fricative

0,267 50 14

fricative-liquide

0,226 44 9

occlusive-liquide

0,215 43 14

gamme 59,2

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 13/28

Tableau 5b : Analyse multivariée de l'interaction entre les consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie / voisement et de la fréquence de la lexie

poids du facteur % d’élision N

fréquence de la lexie probabilité log -195,305, significativité 0,0226 occurrences et plus

0,604 79 104

3 à 5 occurrences 0,541 74 621 à 2 occurrences 0,417 64 162gamme 18,7

voisement des consonnes environnantes probabilité log -185,553, significativité 0,023voisée-voisée 0,587 78 125voisée-non voisée 0,498 71 131non voisée-voisée 0,406 63 40non voisée-non voisée

0,304 52 30

gamme 28,3

point d'articulation des consonnes environnantes probabilité log -187,391, significativité 0,351gamme 49,8

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 13/28

Tableau 5b : Analyse multivariée de l'interaction entre les consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie / voisement et de la fréquence de la lexie

poids du facteur % d’élision N

fréquence de la lexie probabilité log -195,305, significativité 0,0226 occurrences et plus

0,604 79 104

3 à 5 occurrences 0,541 74 621 à 2 occurrences 0,417 64 162gamme 18,7

voisement des consonnes environnantes probabilité log -185,553, significativité 0,023voisée-voisée 0,587 78 125voisée-non voisée 0,498 71 131non voisée-voisée 0,406 63 40non voisée-non voisée

0,304 52 30

gamme 28,3

point d'articulation des consonnes environnantes probabilité log -187,391, significativité 0,351gamme 49,8

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 13/28

Tableau 5b : Analyse multivariée de l'interaction entre les consonnes environnantes selon leur mode d'articulation, point d'articulation et voisement et de la fréquence de la lexie / voisement et de la fréquence de la lexie

poids du facteur % d’élision N

fréquence de la lexie probabilité log -195,305, significativité 0,0226 occurrences et plus

0,604 79 104

3 à 5 occurrences 0,541 74 621 à 2 occurrences 0,417 64 162gamme 18,7

voisement des consonnes environnantes probabilité log -185,553, significativité 0,023voisée-voisée 0,587 78 125voisée-non voisée 0,498 71 131non voisée-voisée 0,406 63 40non voisée-non voisée

0,304 52 30

gamme 28,3

point d'articulation des consonnes environnantes probabilité log -187,391, significativité 0,351gamme 49,8

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 11/28

Résultats et discussion:

6. Taux d’élision selon la sonorité relative de la consonne précédente par rapport à la suivante

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 26/28

Conclusions1. Les facteurs phonologiques ne semblent avoir aucun

effet sur l’élision de RL.

2. Les facteurs les plus importants pour l’élision de RL sont la lexie individuelle et ses collocations et le locuteur individuel. Le locuteur individuel est probablement un peu plus important que la lexie:la probabilité log est plus basse pour le locuteur (-243,642 contre -295,838)sa significativité est plus basse (0,000 contre 0,001)sa gamme est plus grande (73 contre 53).

3. Chaque locuteur a un certain profil individuel vis à vis de l’élision de RL mais qu’ils ont tous des tendances à élider RL dans certains mots et collocations plus que dans d’autres.

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 27/28

A faire dans l’avenir1. Etudier davantage l’interrelation entre l’élision ou

le maintien de RL et de schwa.

2. Regarder de plus près les cas de variation chez un seul locuteur; refaire l’analyse avec ces mots seulement?

3. Identifier et tester d’autres facteurs, comme le débit de la parole et de possibles fonctions pragmatiques.

4. Comparer le comportement de ces locuteurs méridionaux avec celui des locuteurs du nord de la France. (Des données pour 8 femmes du nord ont déjà été préparées.)

Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 27/28

Références bibliographiquesArmstrong, N. et Unsworth, S. (1999). Sociolinguistic variation in southern French schwa. Linguistics, 37, 127-156.Clements, G. N. (1990). The role of the sonority cycle in core syllabification. In Kingston, J. et Beckman, M.

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Dauses, A. (1973). Études sur l'e instable dans le français familier. Tübingen: Niemeyer.Delattre, P. (1949a). Le Jeu de l'e instable de monosyllabe initial en français. French Review, 22, 455-459.Delattre, P. (1949b). Le Jeu de l'e instable de monosyllabe initial en français. French Review, 23, 43-47.Dell, F. (1973). Les Règles et les sons. Introduction à la phonologie générative. Paris: Hermann.Diller, A-M. (1978). The Mute E as a Sociolinguistic Variable. Montreal Working Papers in Linguistics, 10, 11-21. Durand, J. (2009). Essai de panorama critique des accents du midi. In Baronian, L. et Martineau, F. (éds.), Le

français, d'un continent à l'autre: Mélanges offerts à Yves Charles Morin. Collection Les Voies du français. Québec: Presses de l’Université Laval, 123-170.

Durand J. et Laks B. (2000). Relire les phonologues du français: Maurice Grammont et la loi des trois consonnes. Langue française, 126, 29-38.

Durand, J., Slater, C. et Wise, H. (1987). Observations on schwa in southern French. Linguistics, 25, 983-1004. Eychenne, J. (2006). Aspects de la phonologie du schwa dans le français contemporain: optimalité, visibilité prosodique, gradience. Thèse de

doctorat, Université de Toulouse-Le Mirail.Grammont, M. (1894). Le patois de la Franche-Montagne et en particulier de Damprichard (Franche-Comté). IV: La

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Ranson et Passarello (CMLF 2012)

L'élision variable du schwa 28/28

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