Le mobilier métallique et les perles de la nécropole mérovingienne du château royal, cour du...

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84 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII II.1.7 Le mobilier métallique et les perles (par Jean Soulat) Près de 411 nombres de reste ont été inventoriés au sein de la nécropole mérovingienne du Grand Commun à Versailles. Au total, sur les 109 tombes recensées et pour la plupart fouillée, 35 ont livré du mobilier (soit 400 NR) tandis que sept Us ont apporté les objets restant (soit 11 RN). On dénombre près de 284 perles et 127 nombres de reste métallique. Au sein de ces 127 éléments, on compte 91 objets au total. Parmi ces mobiliers, on recense trois fibules, deux bagues, une paire de boucles d’oreille, cinq épingles, deux agrafes à double crochets, deux scramasaxes, 23 boucles de ceinture, 12 rivets scutiformes, un ardillon isolé, trois anneaux, une applique en pelta, deux bouterolles de couteau, deux fermoirs d’aumônière, six couteaux, une paire de forces, une fiche à bélière et une dizaine de clous. II.1.7.1 Méthodologie À la suite du pré-inventaire effectué, l’étude du petit mobilier a pu se mettre en place. Un inventaire exhaustif des caisses et des sachets a été fait. Après cet inventaire, une documentation détaillée du mobilier funéraire a été entreprise. Une grande partie des objets a été photographiée et dessinée. Certains d’entre eux ont ensuite été pesés puis mesurés. 57 objets ont été radiographiés par la société Conservare basée à Compiègne. Parmi ces derniers, plusieurs boucles de ceinture ont pu être identifiées dont certaines ont livré des éléments de décor comme des damasquinures. Enfin, 35 objets ont été restaurés par la société Utica basée à Saint-Denis comme la paire de fibules discoïdes en argent. II.1.7.2 Eléments de parure Fibules Trois fibules ont été découvertes au sein de la nécropole mérovingienne dans les tombes 502 et 514. VGC-502.1 (Fig. 36) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique. Il s’agit d’une réduction de deux adultes et d’un immature. Fragment de fibule aviforme en argent mesurant 22 mm de long (Fig. 37). Le corps est marqué de lignes verticales moulées ce qui rappelle un type bien connu dans le nord de la Gaule notamment connu à Civry-la-Forêt (Yvelines) 19 , Arnouville-lès-Mantes (Yvelines) 20 , Vicq (Yvelines) 21 , dans la tombe 107 de Louviers (Eure) 22 ou encore dans la tombe 117 de Noisy- le-Grand (Seine-Saint-Denis) 23 . Ce type de fibule peut être daté du MA1, c’est-à-dire entre les années 470 et 530 24 . VGC-514.7 (Fig. 36) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique mais la morphologie est plutôt celle d’une femme adulte. Paire de fibules discoïdes en alliage cuivreux à décor cruciforme serti de verroteries vertes et de grenats et entouré de quatre boutons en argent (Fig. 36). Mesurant 20 mm de diamètre, ce type de fibules est totalement inédit pour la Gaule mérovingienne mais semble bien appartenir à la culture matérielle mérovingienne puisque ces deux fibules se rapprochent des fibules 19. Barat 2007, p. 145 20. Barat 2007, p. 96 21. Wimmers 1993, p. 145-146. 22. Carré, Jimenez 2008, p. 128 23. Le Forestier, Perrier, Proust 2010, p. 175. 24. Legoux, Périn, Vallet 2006, p. 38, 55.

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II.1.7 Le mobilier métallique et les perles (par Jean Soulat)

Près de 411 nombres de reste ont été inventoriés au sein de la nécropole mérovingienne du Grand Commun à Versailles. Au total, sur les 109 tombes recensées et pour la plupart fouillée, 35 ont livré du mobilier (soit 400 NR) tandis que sept Us ont apporté les objets restant (soit 11 RN). On dénombre près de 284 perles et 127 nombres de reste métallique. Au sein de ces 127 éléments, on compte 91 objets au total. Parmi ces mobiliers, on recense trois fibules, deux bagues, une paire de boucles d’oreille, cinq épingles, deux agrafes à double crochets, deux scramasaxes, 23 boucles de ceinture, 12 rivets scutiformes, un ardillon isolé, trois anneaux, une applique en pelta, deux bouterolles de couteau, deux fermoirs d’aumônière, six couteaux, une paire de forces, une fiche à bélière et une dizaine de clous.

II.1.7.1 Méthodologie

À la suite du pré-inventaire effectué, l’étude du petit mobilier a pu se mettre en place. Un inventaire exhaustif des caisses et des sachets a été fait. Après cet inventaire, une documentation détaillée du mobilier funéraire a été entreprise. Une grande partie des objets a été photographiée et dessinée. Certains d’entre eux ont ensuite été pesés puis mesurés. 57 objets ont été radiographiés par la société Conservare basée à Compiègne. Parmi ces derniers, plusieurs boucles de ceinture ont pu être identifiées dont certaines ont livré des éléments de décor comme des damasquinures. Enfin, 35 objets ont été restaurés par la société Utica basée à Saint-Denis comme la paire de fibules discoïdes en argent.

II.1.7.2 Eléments de parure

FibulesTrois fibules ont été découvertes au sein de la nécropole mérovingienne dans les tombes 502 et 514.

VGC-502.1 (Fig. 36) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique.Il s’agit d’une réduction de deux adultes et d’un immature. Fragment de fibule aviforme en argent mesurant 22 mm de long (Fig. 37). Le corps est marqué de lignes verticales moulées ce qui rappelle un type bien connu dans le nord de la Gaule notamment connu à Civry-la-Forêt (Yvelines)19, Arnouville-lès-Mantes (Yvelines)20, Vicq (Yvelines)21, dansla tombe 107 de Louviers (Eure)22 ou encore dans la tombe 117 de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis)23. Ce type de fibule peut être daté du MA1, c’est-à-dire entre les années 470 et 53024.

VGC-514.7 (Fig. 36) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique mais la morphologie est plutôt celle d’une femme adulte.Paire de fibules discoïdes en alliage cuivreux à décor cruciforme serti de verroteries vertes et de grenats et entouré de quatre boutons en argent (Fig. 36). Mesurant 20 mm de diamètre, ce type de fibules est totalement inédit pour la Gaule mérovingienne mais semble bien appartenir à la culture matérielle mérovingienne puisque ces deux fibules se rapprochent des fibules

19. Barat 2007, p. 145

20. Barat 2007, p. 96

21. Wimmers 1993, p. 145-146.

22. Carré, Jimenez 2008, p. 128

23. Le Forestier, Perrier, Proust 2010, p. 175.

24. Legoux, Périn, Vallet 2006, p. 38, 55.

85II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

VGC-229.1

VGC-291.1VGC-330.1

VGC-371.4VGC-371.3

VGC-374.5

VGC-502.1

VGC-514.7

VGC-494.2

Gris : verroterie verteNoire : grenat

VGC-64

VGC-384.6

0 5 cm

Fig. 36 : éléments de parure. (Dessin-DAO Jean Soulat).

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discoïdes à décor cruciforme à verroterie du type 220 de la chronologie normalisée du mobilier mérovingien25. Une paire a cependant été retrouvée lors des fouilles de Liévin (Pas-de-Calais) au début du XXe siècle26. Une autre paire de fibules discoïdes que l’on peut éventuellement rapprocher de nos exemplaires a été découverte à Valentine (Haute-Garonne)27. Il semble que l’on peut suggérer pour ces deux fibules une datation autour du MA2, c’est-à-dire de la deuxième moitié du VIe siècle. Elles ont été retrouvées entre le cou et la poitrine du défunt.

Boucles d’oreille

Une seule paire de boucles d’oreille a été découverte dans la tombe 494.

VGC-494.2 (Fig. 36) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique.Paire de boucles d’oreille à pendant polyédrique en argent (Fig. 39). Mesurant 15 mm de côté, les deux polyèdres sont sertis de grenats de forme losangique mais seul l’un des deux comporte également une verroterie verte suite à la perte probable d’un des grenats. Seul un des anneaux en argent associé a été conservé. Ces boucles d’oreilles sont très courantes pour l’époque mérovingienne, elles appartiennent au type 30328. Elles peuvent être datées du MA1 et plutôt du premier tiers du VIe siècle d’après la boucle de ceinture damasquinée29 associée dans la tombe. Cette paire de boucles d’oreille a été retrouvée près de la tête du défunt.

Bagues

Deux bagues ont été retrouvées inhumées dans les tombes 330 et 374.

VGC-330.1 (Fig. 36) : Sexe féminin possible d’après l’étude anthropologique.Bague octogonale en alliage cuivreux portant une croix incisée sur l’une des faces. Faisant 20 mm de diamètre, elle fait partie du type 2c de la classification de R. Hadjadj30. Ce type de bague est plutôt courant à l’époque mérovingienne. Il est significatif des périodes MA1-MA2, entre les années 470 et 570. Elle a été retrouvée au niveau du fémur gauche (Fig. 40).

VGC-374.3/5 (Fig. 36) : Sexe probablement féminin d’après l’étude anthropologique.Bague dont l’anneau en argent est marqué de deux rainures et une petite boucle décorée de hachures damasquinées (Fig. 41). Un chaton discoïde en argent est associé à l’anneau. Il comporte un décor cloisonné de grenats à huit champs entourant un motif central quadrilobé serti d’une verroterie verte. Ce chaton correspond à une fibule discoïde cloisonnée que l’on rencontre régulièrement dans les contextes mérovingiens comme à Cléry (Savoie)31. Une bague relativement similaire a été découverte à Anguilcourt-le-Sart (Aisne)32. Cet exemplaire appartient au type 7a de la classification de R. Hadjadj33 est peut être daté de la première moitié du VIe siècle d’après le décor cloisonné rencontré sur le chaton. Cette bague a été retrouvée près d’une phalange, à proximité du fémur gauche.

25. Legoux, Périn, Vallet 2006, p. 37.

26. Bellanger, Seillier 1982, p. 61, pl. XVIII.

27. Fouet 1986, p. 395, 406.

28. Legoux, Périn, Vallet 2006, p. 40.

29. Legoux, Périn, Vallet 2006, p. 55-56.

30. Hadjadj 2008, p. 54.

31. Werner 1961, pl. 37.

32. Hadjadj 2008, p. 99.

33. Hadjadj 2007, p. 70.

87II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

Fig. 37 : fragment de fibule aviforme en argent. (© Jean Soulat)

Fig. 38 : paire de fibules discoïdes.(© Jean Soulat)

Fig. 39 : Paire de boucles d’oreille à pendant polyédrique en argent. (© Jean Soulat)

Fig. 40 : bague octogonale en alliage cuivreux portant une croix incisée sur l’une des faces.(© Cécile Buquet-Marcon, Inrap)

Fig. 41 : bague dont l’anneau en argent est marqué de deux rainures et une petite boucle décorée de hachures damasquinées.(© Jean Soulat)

Agrafes à double crochets

Deux agrafes à double crochets ont été découvertes sur le site mais en dehors de fosses à inhumation, au sein des U.S. 64 et 229 (Fig. 36 et 42). Etant généralement datées de la fin de la période mérovingienne34 et encore bien attestées aux VIIIe-IXe siècles comme c’est le cas à Charavines (Isère)35, leur présence sur le site est peut être résiduelle ou en lien avec des sépultures plus tardives détruites.

VGC-64 (Fig. 36) : agrafe à double crochets en alliage cuivreux décorée de petites lignes incisées. Cet exemplaire se rapproche d’une agrafe retrouvée à Aigusy (Aisne)36.

VGC-229.1 (Fig. 36) : fragment d’agrafe à double crochets en alliage cuivreux décorée de cercles concentriques.

34. Legoux, Périn, Vallet 2006, p. 40, 56.

35. Perrugot 2008, p. 159.

36. Hübener 1971, p. 258, Abb2.15.

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Epingles

Quatre épingles ont été découvertes parmi les tombes 371 et 384 mais également au sein de l’Us 291. Eléments de la parure féminine, elles sont habituellement retrouvées dans des tombes féminines. Néanmoins à Versailles, l’épingle dont la tête représente une hache miniature se trouve probablement dans une tombe masculine à en croire la présence d’un scramasaxe.

VGC-291.1 (Fig. 36) : petite épingle en alliage cuivreux à spatule avec polyèdre central (Fig. 43). Mesurant 113 mm de long, elle est incomplète mais fait probablement partie des types inférieures à 180 mm de long. Elle appartient au type 312 de la chronologie normalisée du mobilier mérovingien37, relativement courant en Gaule. Des épingles similaires ont été découvertes dans la région notamment dans la tombe 67 de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis)38. VGC-371.3 (Fig. 36) : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique.Deux fragments d’épingle en alliage cuivreux mesurant 113 mm de long. De section ronde, il s’agit d’un type indéterminé d’après l’état de conservation. Il est donc difficile de donner une fonction précise à cet objet.

VGC-371.4 (Fig. 36) : épingle en alliage cuivreux à tête en forme de francisque miniature (Fig. 44). Mesurant 107 mm de long, quelques parallèles sont mentionnés à Abbeville (Somme)39, dans la sépulture de Bulles40 (Somme) ou encore dans la sépulture 20 de Samson (Namurois)41. Ce type d’élément peut être daté du VIe siècle. Elle a été retrouvée le longdu radius gauche.

VGC-384.6 (Fig. 36) : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique.Fragment d’épingle en alliage cuivreux mesurant 19 mm de long.

37. Legoux, Périn, Vallet 2006, p. 41, 56.

38. Le Forestier, Perrier, Proust 2010, p. 176

39. Pilloy 1886, pl. V.

40. Legoux 2011, p. 108, 272.

41. Dasnoy 1968.

Fig. 42 : agrafes à double crochets en alliage cuivreux. (© Jean Soulat)

Fig. 43 : petite épingle en alliage cuivreux à spatule avec polyèdre central. (© Jean Soulat)

Fig. 44 : épingle en alliage cuivreux à tête en forme de francisque miniature. (© Jean Soulat)

89II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

Perles

Au total, ce sont 284 perles qui ont été répertoriées parmi les tombes 374, 383, 486, 513 et 514. Une seule perle a été découverte dans la tombe 374 tandis que 114 perles l’ont été dans la tombe 383, et 159 perles dans la tombe 514. Plusieurs types de perles sont représentés, les petites sphériques de couleur vert bouteille (type 1), les petites perles incolores en forme de bulbe multilobé (type 3) et les grains d’ambre (type 12) sont parmi les plus fréquentes. On compte également trois grosses perles servant de terminaison de cordelière, très courantes dans la parure mérovingienne42. Tous les types mentionnés appartiennent à la typologie des perles mérovingiennes de R. Legoux43. Les perles recensées appartiennent à des ensembles duVIe siècle.

La tombe 374VGC-374.6 (Fig. 45) : Sexe probablement féminin d’après l’étude anthropologique.Une seule perle.Type 3 : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié, pouvant être multilobée, généralement translucide, incolore (x 1).

La tombe 383Au total, près de 114 perles ont été découvertes dans la tombe 383 dont le sexe du défunt est féminin d’après l’étude anthropologique. De nombreux types de perles sont représentés. On remarque notamment deux grosses perles de terminaison de cordelière et une sorte de pendeloque en alliage cuivreux. Les différentes perles assemblées au sein de cette tombe appartiennent à la première moitié du VIe siècle ce qui correspond à la datation du mobilier associé. Elles ont toutes été retrouvées entre le crâne et le bassin.

VGC-383.1 (Fig. 45) : grosse perle de terminaison de cordelière translucide de couleur bleue. Mesurant 44,5 mm de long, elle est de forme annulaire mais fragmentée. D’après l’une des faces qui montre une forme biconique, il semble que cette perle ne soit pas terminée. La fonction de ces perles est diverse. Selon certains, il s’agît de fusaïoles funéraires tandis que pour d’autre ce sont des amulettes44. Cette perle a été retrouvée contre la partie supérieure du crâne du défunt (Fig. 46). Il faut également ajouter à proximité, la présence d’une perle ovale composée de stries ondulées, opaque, de couleur bleue, d’un type apparemment peu courant.

VGC-383.5 (Fig. 45) : grosse perle en calcaire mesurant 40 mm de diamètre associée à une sorte de pendeloque ovale en alliage cuivreux mesurant 37 mm de long (Fig. 47). Ce type de grosse perle comporte, comme nous l’avons mentionné plus haut, probablement deux fonctions, fusaïole ou amulette. Néanmoins, la présence d’un élément perforé métallique retrouvé sur cette perle en calcaire permet de rediscuter l’hypothèse d’une fusaïole.

VGC-383. Sans isolation, iso 2 et 3 (Fig. 45) : 112 perles recensées.Type 1 : petite perle sphérique translucide de couleur vert bouteille (x 46).Type 1 : petite perle sphérique translucide de couleur bleue (x 1).Type 3a : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié, pouvant être multilobée, translucide, incolore (x 39). Type 5a : petite perle tubulaire opaque en pâte de verre bleue (x 13).Type 5b : petite perle tubulaire translucide en pâte de verre incolore (x 2).Type 8 : perle cylindrique ou parallélépipédique, opaque, de couleur bleue (x 1).

42. Rajade 2009.

43. Legoux 1993, p. 105-108.

44. Rajade 2009, p. 81-82.

90 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII

0 3 cm

VGC-383.5Calcaire avec reste d’alliage cuivreux

0 5 cm

Pâte de verre bleue VGC-383.1

VGC-486.6

VGC-383.3

x 4

x 3

VGC-383

x 25

x 10

x 14

VGC-383.1

x 4

VGC-383.2

x 12

x 9

VGC-374.6

x 9

VGC-513

Pendentif en alliage cuivreux

x 4

x 12

Fig. 45 : perles et pendeloques. (© Jean Soulat)

91II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

Type 10 : perle annulaire, translucide, de couleur vert bouteille (x 2).Type 11 : perle annulaire, opaque, de couleur marron (x 4).Type 12 : perle d’ambre en grain de différentes formes (x 2).

La tombe 486 (Fig. 45)VGC-486.6 : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique. Il s’agit d’une réduction.Deux perles.Type 3b : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié étant multilobé, opaque, de couleur bleue (x 1).Type 5b : petite perle tubulaire translucide en pâte de verre incolore (x 1).

La tombe 513 (Fig. 45)VGC-513 : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique.Neuf perles. Type 1 : petite perle sphérique translucide de couleur vert bouteille.

La tombe 514 (Fig. 48 et 49)Au total ce sont 159 perles qui ont été retrouvées au sein de la tombe 514 dont le sexe du défunt est indéterminé d’après l’étude anthropologique. On retrouve des types équivalents à ceux rencontrés dans la tombe 383. Une grosse perle à terminaison de cordelière a été recensée ainsi que plusieurs perles côtelées et décorées. Une perle sphérique en cristal de roche fait également partie de l’inventaire, tout comme un fragment d’os perforé. Les différentes perles assemblées au sein de cette tombe appartiennent au milieu du VIe siècle ce qui correspond à la datation du mobilier associé. Elles ont toutes été retrouvées au niveau de la poitrine.

VGC-514.3 : une seule perle.Type 3a : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié multilobé, translucide, incolore.

VGC-514.4 : une seule perle.Type 12 : perle d’ambre en grain fusiforme.

VGC-514.5 : quatre perles.Type 3a : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié multilobé, translucide, incolore (x 2).Type 12 : perle d’ambre en grain fusiforme (x 2).

Fig. 46 : grosse perle de terminaison de cordelière. (© Cécile Buquet-Marcon, Inrap)

Fig. 47 : grosse perle en calcaire associée à une sorte de pendeloque. (© Jean Soulat)

92 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII

0 3 cm

VGC-514.3 VGC-514.4

VGC-514.5

514-6

VGC-514.7

VGC-514.8 VGC-514.10

VGC-514.13

VGC-514.15 VGC-514.16

VGC-514.17

VGC-514.12VGC-514.19

VSG-514.11

Fig. 48 : perles et pendeloques. (© Jean Soulat)

93II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

VGC-514Tamisage 0 3 cm

Fig. 49 : perles et pendeloques. (© Jean Soulat)

94 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII

VGC-514.6 : une seule perle.Type 12 : perle d’ambre en grain de forme annulaire.

VGC-514.7 : trois perles.Fragment d’os perforé en forme de petite corne.Type 3a : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié, translucide, incolore (x 1).Type 11 : perle annulaire, opaque, de couleur marron (x 1).VGC-514.8 : quatre perles.Type 3a : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié multilobé, translucide, incolore (x 2).Type 5a : petite perle tubulaire opaque en pâte de verre bleue (x 2).

VGC-514.10 : deux perles.Type 5a : petite perle tubulaire opaque en pâte de verre bleue.Type 5b : petite perle tubulaire translucide en pâte de verre incolore.

VGC-514.11 : deux perles.Type 14 : perle côtelée, translucide, de couleur jaune pâle.Type 12 : perle d’ambre en grain patatoïde.

VGC-514.12 : trois perles.Type 5a : petite perle tubulaire opaque en pâte de verre bleue.Type 19 : perle annulaire, translucide, de couleur bleue à décor de pois opaque de couleur blanche. Type 29 : perle cylindrique, translucide dominant, de couleur bleue à décor de zigzag opaque de couleur blanche.

VGC-514.13 : cinq perles.Type 1 : petite perle sphérique opaque de couleur noireType 3a : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié, translucide, incolore.Type 5a : petite perle tubulaire opaque en pâte de verre bleue.Type 12 : perle d’ambre en grain patatoïde.Type 17 : perle en cristal de roche de forme annulaire.

VGC-514.15 : une seule perle.Type 12 : perle d’ambre en grain patatoïde.

VGC-514.16 : une seule perle.Type 3a : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié multilobé, translucide, incolore.

VGC-514.17 : neuf perles.Type 3a : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié multilobé, translucide, incolore (x 4).Type 5a : petite perle tubulaire opaque en pâte de verre bleue (x 3).Type 12 : perle d’ambre en grain fusiforme (x 2).

VGC-514.19 : trois perles.Type 10 : perle annulaire, translucide, de couleur vert bouteille.Type 14 : perle côtelée, translucide, de couleur jaune pâle.Type 50 : grosse perle de ceinture à terminaison de cordelière de forme sphérique opaque de couleur bleue à décor opaque blanc.

VGC-514, tamisage : Type 1 : petite perle sphérique translucide de couleur verte (x 33). Type 1 : petite perle sphérique translucide de couleur bleue (x 10). Type 3a : petite perle en forme de bulbe présentant un aspect strié multilobé, translucide, incolore (x 19).

95II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

Type 5a : petite perle tubulaire opaque en pâte de verre bleue (x 2).Type 5b : petite perle tubulaire translucide en pâte de verre incolore (x 2).Type 10 : perle annulaire, translucide, de couleur bleue et grise (x 2).Type 12 : perle d’ambre en grain fusiforme (x 24).Type 19 : perle annulaire, translucide, de couleur bleue à décor de pois opaque de couleur blanche (x 1).

II.1.7.3 Éléments de ceinture ou de lanière

Au total, ce sont 23 exemplaires de boucles de ceinture et de lanière, un ardillon isolé et 12 rivets qui ont été recensés. Plusieurs types de boucle de ceinture ou de lanière vont être abordés comme des exemplaires en fer et en alliage cuivreux, à profil massif, à ardillon scutiforme ou droit, comportant différents décors, cloisonné, lignes incisées, etc. Tous les types mentionnés appartiennent à la chronologie normalisée de R. Legoux, P. Périn et F. Vallet45 et peuvent être datés du VIe siècle. Ces éléments de parure sont mixtes et se rencontrent autant dans les tombes masculines que féminines.

Boucle de ceinture à décor cloisonné (Fig. 51)

Une seule boucle de ceinture cloisonnée a été découverte sur le site, au sein de l’Us 258. VGC-258 (Fig. 51) : boucle de ceinture en alliage cuivreux doré à décor cloisonné de grenats sur paillon d’or (Fig. 50). Mesurant 38 mm de long,elle a été retrouvée isolée et n’était pas associée directement à une sépulture. Appartenant au type 142, ces boucles cloisonnées sont généralement nommées dans la littérature comme étant de type méditerranéen46. Etant un type de boucle de ceinture relativement courant, les principaux parallèles se rencontrent dans le nord de la Gaule, de la Normandie à La Lorraine. Ces boucles sont datées du MA1, c’est-à-dire entre les années 470 et 530, mais la boucle de Versailles se rapproche plus du premier tiers du VIe siècle. Les exemples les plus proches de notre objet se trouvent dans la tombe 1320 de Vicq (Yvelines)47, 1123 de Brény (Aisne)48, dans la tombe 189 de Frénouville (Calvados)49 et dans la tombe 289 de Giberville (Calvados)50.

Boucles ovales isolées de ceinture ou de lanière

Les boucles ovales isolées de ceinture ou de lanière sont datées du VIe siècle. Elles proviennent toutes de tombes sauf l’ardillon isolé qui aété retrouvé au sein de l’Us 167. Parmi les 21 exemplaires recensés, 13 sont en alliage cuivreux et 8 en fer. Certaines boucles sont plus précoces comme celle provenant de la tombe 383 (type 105) ou celle de la tombe 388 (type 112). D’autres sont plus tardives comme les boucles de ceinture massives appartenant au type 118 et datant de la deuxième moitié du VIe siècle. Deux boucles de ceinture en fer se distinguent par leur décor composé de lignes damasquinées, celles issues des tombes 383 (type 105) et 494 (type 182). Pour ces éléments, nous ne mentionnerons pas des parallèles car ces boucles isolées sont très courantes dans les nécropoles mérovingiennes. VGC-25.1 (Fig. 50) : Sexe probablement féminin d’après l’étude anthropologique.

45. Legoux, Périn, Vallet 2006.

46. Kazanski 1994.

47. Wimmers 1993, p. 161.

48. Kazanski 2002, p. 208.49. Pilet 1980, pl. 44.

50. Pilet 1990, pl. 25.

Fig. 50 : boucle de ceinture en alliage cuivreux doré à décor cloisonné de grenats sur paillon d’or. (© Jean Soulat)

96 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII

0 5 cm

VGC-64

VGC-193VGC-258

VGC-275.1 VGC-275.2

VGC-167

VGC-275.3

VGC-25.1(d’après radio)

VGC-51.1(d’après radio)

VGC-330.2(d’après radio)

VGC-371.4(d’après radio)

VGC-371.4

VGC-377.2

(d’après radio)

Fig. 51 : éléments de ceinture. (© Jean Soulat)

97II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

Fragment de boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux dont l’ardillon est absent. Mesurant 29 mm de long, elle appartient au type 112. Elle peut être datée largement du VIe siècle.

VGC-51.1 (Fig. 50) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique.Boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux à ardillon tronconique. Elle mesure 31 mm de long et appartient au type 109. Elle peut être datée de la première moitié du VIe siècle, autour du MA1.

VGC-167 (Fig. 50) : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique.Ardillon scutiforme en alliage cuivreux décoré de lignes incisées séparant la base et la terminaison. Mesurant 37 mm de long, cet ardillon appartenait à une boucle de ceinture ovale massive du type 118. Elle peut être datée de la deuxième moitié du VIe siècle, autour du MA2.

VGC-275.1 (Fig. 50) : boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux à ardillon scutiforme. De profil massif, elle mesure 42 mm de long et appartient au type 118. Elle peut être datée de la deuxième moitié du VIe siècle, autour du MA2. Elle a été retrouvée au niveau du bassin du défunt.

VGC-275.3 (Fig. 50) : boucle de ceinture ovale en fer à ardillon droit. Elle mesure 34 mm de long et appartient au type 126. Elle peut être datée largement du VIe siècle. Elle a été retrouvée au niveau du bassin du défunt.

VGC-330.2 (Fig. 50) : Sexe probablement masculin d’après l’étude anthropologique. Boucle de ceinture ovale en fer à ardillon droit. Mesurant 61 mm de long, elle n’appartient pas à un type particulier et peut être donc datée largement du VIe siècle.

VGC-371.3 (Fig. 50) : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique. Fragment de boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux à ardillon scutiforme. Mesurant 44 mm de long, elle appartient au type 118. Elle peut être datée de la deuxième moitié du VIe siècle, autour du MA2. Elle a été découverte au niveau du bassin du défunt.

VGC-374.1 (Fig. 52) : Sexe probablement masculin d’après l’étude anthropologique.Boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux dont l’ardillon est absent. Elle mesure 37 mm de long et pourrait appartenir au type 112. Elle peut être datée du VIe siècle.

VGC-377.2 (Fig. 50) : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique.Boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux à ardillon scutiforme (Fig. 53). Ce dernier comporte une ligne incisée avant la terminaison. De profil massif, la boucle mesure 38 mm de long et appartient au type 118. Elle peut être datée de la deuxième moitié du VIe siècle, autour du MA2.

VGC-383.6 (Fig. 52) : Sexe féminin d’après l’étude anthropologique.Boucle de ceinture réniforme en fer comportant une série de petites lignes damasquinées. Mesurant 46 mm de long, ce type d’ornement présent sur des boucles similaires appartenant au type 105 est généralement daté du premier tiers du VIe siècle, c’est-à-dire du MA1. Elle a été découverte sur le bassin du défunt.

VGC-384.1 (Fig. 52) : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique.Boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux dont l’ardillon est absent. Une ligne légèrement incisée est repérée sur tout le contour de la boucle. De profil massif, elle mesure 36 mm de long et appartient au type 118. Elle peut être datée de la deuxième moitié du VIe siècle, autour du MA2. Elle a

98 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII

0 5 cm

VGC-374.1(d’après Radio)

VGC-384.1

VGC-385.1

VGC-383.6(d’après Radio)

VGC-385.6

VGC-385.5

VGC-385.2

VGC-387.1(d’après Radio)

VGC-388.1

VGC-424.1

VGC-406.1(d’après Radio)

VGC-421.1(d’après Radio)

VGC-494.3(d’après Radio)

VGC-505.1(d’après Radio)

VGC-493.1

VGC-402.2

Fig. 52 : éléments de ceinture. (© Jean Soulat)

99II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

été retrouvée à droite du crâne du défunt.

VGC-385.1 (Fig. 52) : Sexe masculin possible d’après l’étude anthropologique.Boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux à ardillon scutiforme. De profil massif, elle mesure 46 mm de long et appartient au type 118. Elle peut être datée de la deuxième moitié du VIe siècle, autour du MA2. Elle a été découverte sur le bassin du défunt.

VGC-387.1 (Fig. 52) : Sexe probablement masculin d’après l’étude anthropologique.Boucle de ceinture ou de lanière ovale en fer à ardillon droit. Mesurant 31 mm de long, elle appartient au type 126. Elle peut être datée du VIe siècle.

VGC-388.1 (Fig. 52) : Sexe probablement masculin d’après l’étude anthropologique.Boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux dont l’ardillon est en fer. Elle comporte encore un fragment de tôle en alliage cuivreux, probablement le début de la plaque de ceinture. Mesurant 42 mm de long, elle pourrait appartenir au type 112 mais plus précoce d’après le fragment de tôle. La boucle peut donc être datée du tout début du VIe siècle, c’est-à-dire du MA1. Elle a été découverte sur le bassin du défunt.

VGC-402.2 (Fig. 52) : Sexe indéterminé car immature (4-7 ans) d’après l’étude anthropologique. Boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux dont l’ardillon est absent. De profil massive et mesurant 39 mm de long, elle appartient au type 118. Cette boucle peut être datée de la deuxième moitié du VIe siècle, autour du MA2. Elle a été découverte au niveau du bassin.

VGC-406.1 (Fig. 52) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique. Boucle de ceinture ovale en fer à ardillon droit. Mesurant 52 mm de long, elle n’appartient pas à un type particulier et peut être donc datée largement du VIe siècle. Elle été retrouvée au niveau du bassin du défunt.

VGC-421.1 (Fig. 52) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique. Petite boucle de lanière circulaire en fer à ardillon proto-scutiforme. Elle mesure 29 mm de diamètre et appartient au type 113. Cette petite boucle peut être datée de la première moitié du VIe siècle, c’est-à-dire du MA1. Elle a été retrouvée dans l’abdomen du défunt.

VGC-424.1 (Fig. 52) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique. Petite boucle de lanière ovale en alliage cuivreux dont l’ardillon est absent. Elle comporte une série de petites incisions obliques de chaque côté. Mesurant 26 mm de long, elle rentre dans la catégorie des boucles ovales décorées du type 116 et peut donc être datée du milieu du VIe siècle, autour

Fig. 53 : Boucle de ceinture ovale en alliage cuivreux à ardillon scutiforme. (© Jean Soulat)

100 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII

du MA2. Elle a été retrouvée à l’emplacement du bassin.

VGC-493.1 (Fig. 52) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique. Boucle de ceinture ou de lanière ovale en alliage cuivreux à ardillon scutiforme. Elle mesure 29 mm et appartient au type 115. Cette petite boucle peut être datée de la première moitié du VIe siècle, entre le MA1 et le MA2.

VGC-494.3 (Fig. 52) : Sexe féminin possible d’après l’étude anthropologique.Boucle de ceinture ovale en fer à ardillon droit comportant une série de petites lignes parallèles damasquinées. Mesurant 52 mm de long, elle peut appartenir au type 182 d’après son décor et sa forme. Cette boucle peut être datée du début du VIe siècle, c’est-à-dire du MA1. Elle a été retrouvée au niveau du bassin.

VGC-505.1 (Fig. 52) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique. Boucle de ceinture ovale en fer à ardillon droit. Elle mesure 41 mm de long, elle n’appartient pas à un type particulier. Cette boucle peut donc être datée du VIe siècle.

Boucle de lanière carrée ou rectangulaire

Deux boucles carrées ou rectangulaires ont été découvertes au sein des tombes 385 et 390.

VGC-385.6 (Fig. 52) : Sexe masculin possible d’après l’étude anthropologique. Petite boucle de lanière carrée en alliage cuivreux à ardillon droit. Mesurant 19 mm de long, elle appartient au type 122 et peut être datée de la première moitié du VIe siècle, c’est-à-dire du MA1. Elle a été retrouvée au niveau du bassin.

VGC-390.1 (Fig. 54) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique. Paire de petites plaques en alliage cuivreux mesurant respectivement 24 et 26,5 mm de long qui sont en fait une seule boucle plate fragmentée, probablement de lanière. Elle a été découverte le long du tibia.

Rivets scutiformes

Les rivets scutiformes sont généralement associés à une boucle de ceinture isolée ou à une plaque-boucle. Dans notre cas, les 12 exemplaires sont presque tous en relation avec une boucle de ceinture isolée découvertes dans une tombe. Cependant, deux d’entre eux ont été retrouvés seuls au sein des Us 64 et 193. Ils appartiennent au type 193 et sont donc datés globalement du milieu du VIe siècle, c’est-à-dire du MA2. VGC-64 (Fig. 50) : fragment de rivet scutiforme en alliage cuivreux mesurant 20 mm de long.

VGC-193 (Fig. 50) : rivet scutiforme en alliage cuivreux mesurant 25 mm de long.

VGC-275.2 (Fig. 50) : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique. Deux rivets scutiformes en alliage cuivreux mesurant au maximum 22 mm de long. Ils ont été retrouvés au niveau du bassin du défunt.

VGC-371.4 (Fig. 50) : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique. Deux rivets scutiformes en alliage cuivreux mesurant au maximum 21 mm

101II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

de long. Ils ont été découverts au niveau du bassin du défunt.

VGC-377.2 (Fig. 50) : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique.Deux rivets scutiformes en alliage cuivreux mesurant au maximum 15 mm de long. Ils ont été retrouvés au niveau du bassin du défunt.

VGC-383.8 (non dessiné) : Sexe féminin d’après l’étude anthropologique. Rivet scutiforme en alliage cuivreux mesurant 25 mm de long. Il a été découvert au niveau du bassin du défunt.

VGC-385.2 (Fig. 52) : Sexe probablement masculin d’après l’étude anthropologique. Rivet scutiforme en alliage cuivreux mesurant 18 mm de long. Il a été retrouvé au niveau du bassin du défunt.

VGC-385.5 (Fig. 52) : deux rivets scutiformes en alliage cuivreux mesurant au maximum 20 mm de long. Ils ont été découverts au niveau du bassin du défunt.

II.1.7.4 Eléments divers

Bouterolles de couteau isolées

La découverte de petites bouterolles de couteau isolées dans les tombes 385 et 520 révèle la présence de fourreaux de couteaux de petites dimensions. Ces derniers sont des ustensiles mixtes que l’on rencontre autant dans les tombes masculines que féminines.

VGC-385 (Fig. 54) : Sexe probablement masculin d’après l’étude anthropologique. Fragment de bouterolle de fourreau de couteau en alliage cuivreux mesurant 18,5 mm de long. Elle est de forme semi-ovale dont l’intérieur est en creux. On distingue la présence d’un petit rivet et de petites lignes moulées séparant l’extrémité du corps. Ce type de bouterolle se rencontre couramment dans les contextes mérovingiens et appartient au type 7451. Cet élément peut être daté du milieu VIe siècle, entre le MA1 et le MA2. Elle a été retrouvée au niveau du bassin.

VGC-520.1 (Fig. 54) : Pas de restes osseux.Bouterolle de fourreau de couteau en alliage cuivreux mesurant 19 mm de long. De forme semi-ovale, cet élément est identique au précédent et comporte deux petits rivets séparés du corps par des petites lignes moulées. Cette bouterolle peut être datée du milieu du VIe siècle, entre le MA1 et le MA2. Elle a été découverte au centre de la fosse.

Anneaux

Trois anneaux circulaires en alliage cuivreux de sections diverses ont été découverts au sein des tombes 374, 383 et 406. Leur fonction devait être liée à la suspension d’élément en lien avec la ceinture. Ces éléments mixtes se rencontrent autant dans les tombes masculines que féminines. Ces objets sont difficiles à dater précisément.

51. Legoux, Périn, Vallet 2006, p. 30.

102 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII

VGC-374.2 (Fig. 54) : Sexe féminin d’après l’étude anthropologique. Anneau en alliage cuivreux de section ronde dont l’un des bords est fragmenté. De profil relativement massif, il mesure 41 mm de diamètre. D’après le mobilier associé retrouvé dans la tombe, cet anneau peut être daté de la première moitié du VIe siècle, c’est-à-dire entre le MA1 et le MA2. Il a été retrouvé au niveau du bassin du défunt.

VGC-383.4 (Fig. 54) : Sexe féminin d’après l’étude anthropologique. Anneau en alliage cuivreux de section rectangulaire. De profil plat, il mesure 20 mm de diamètre. D’après le mobilier associé de la tombe, cet anneau peut être daté du début du VIe siècle, c’est-à-dire du MA1. Il a été découvert sous les côtes.

VGC-406.2 (Fig. 54) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique. Anneau en alliage cuivreux de section ronde dont l’épaisseur est variable selon l’endroit. De profil relativement massif, il mesure 38 mm de diamètre. Le mobilier associé découvert dans la tombe ne permet pas de suggérer une datation pour cet anneau. Ce dernier a été découvert au niveau des vertèbres lombaires.

VGC-Sans numéro(d’après Radio)

VGC-374.4(d’après objet et radio)

VGC-374.2 VGC-383.4

VGC-406.2VGC-402.1VGC-390.1

VGC-385 VGC-520.1 VGC-402.3

0 5 cm

Fig. 54 : éléments divers. (© Jean Soulat)

103II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

Applique en pelta

Une seule applique en pelta a été retrouvée au sein de la tombe 402. Ce type d’applique apparaît dès le IIIe siècle et perdure jusqu’au début du Ve siècle. Ces appliques doivent leur nom à l’origine de cette forme qui était celle des boucliers des guerriers grecs parthes. Incorporées dans le cuir d’une ceinture ou d’une lanière, la fonction de ces appliques est essentiellement ornementale. Dans de nombreux cas, elles sont retrouvées dans des contextes tardifs mérovingiens comme c’est le cas dans la tombe 299 de Nouvion-en-Ponthieu (Somme)52.

VGC-402.1 (Fig. 54) : Sexe indéterminé car immature (4-7 ans) d’après l’étude anthropologique.Fragment d’applique en pelta en alliage cuivreux mesurant 22 mm de long. D’après la boucle de ceinture retrouvée également dans la tombe, cette applique semble être donc en relation avec un contexte datant du milieu du VIe siècle, autour du MA2. Elle a été retrouvée au cou du défunt (Fig. 55).

Fermoirs d’aumônière

Ces éléments ornementaux avaient pour fonction de fermer la trousse ou la bourse en cuir ou en tissu appelée aumônière, et qui conservait plusieurs ustensiles servant à la vie quotidienne comme le couteau, la pince à épiler, la fiche à bélière ou encore le briquet. Ces éléments mixtes se rencontrent autant dans les tombes masculines que féminines. Deux exemplaires de fermoirs d’aumônières ont été découverts, le premier dans la tombe 374 et le second dans la tombe 384.

VGC-374.4 (Fig. 54) : Sexe féminin d’après l’étude anthropologique. Fragment de fermoir d’aumônière en fer dont la boucle est en alliage cuivreux. D’après la radiographie de l’objet (Fig. 56), il semble que ce fermoir appartienne à la catégorie des « Long-Becs » simple53, référence au type 332 d’après Legoux, Périn, Vallet 2006. Ce type de fermoir est relativement courant dans le nord de la Gaule mérovingienne. Des exemplaires similaires ont été découverts dans la tombe 588 de Maule (Yvelines), à Septeuil (Yvelines)54 ou encore à de nombreuses reprises à Mailly-le-Camp (Champagne)55. Il peut être daté du milieu du VIe siècle, c’est-à-dire entre le MA1 et le MA2. Ce fermoir a été retrouvé au niveau du bassin du défunt.

52. Piton 1985, p. 134-135.

53. Roinné 2010, p. 154-155.

54. Barat, Langlois, Bricon 2001, p. 152.

55. Roinné 2010, p. 154.

Fig. 55 : fragment d’applique en pelta en alliage cuivreux. (© Cécile Buquet-Marcon, Inrap)

104 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII

VGC-384.9 (Fig. 54) : fragment de fermoir d’aumônière en fer dont la boucle est en alliage cuivreux. La radiographie de l’objet ne nous permet pas de distinguer le type.

Eléments indéterminés

Une paire de petits disques a été retrouvée dans la tombe 402.

VGC-402.3 (Fig. 54) : Sexe indéterminé d’après l’étude anthropologique. Paire de deux petits disques en alliage cuivreux recouvert d’une fine couche d’argent (Fig. 57). Mesurant 9 mm de diamètre, ils ne comportent aucunes traces de rivets ou de montures. Aucun décor ne se distingue. Ils ont été retrouvés l’un sur l’autre comme pour maintenir un élément en cuir. De plus, ces deux petits disques ont été découverts à proximité de la boucle de ceinture, au niveau du bassin.

II.1.7.5 Armes et outils

Scramasaxes

Le scramasaxe est un long couteau en fer, dérivé du glaive romain, très courant dans le monde mérovingien. Tout comme la hache, il fait partie de la panoplie de l’armement type de Gaule mérovingienne mais beaucoup plus fréquent à l’est, dans la région rhénane. Il a l’avantage d’avoir une double fonction, à la fois outil et arme. Il est présent majoritairement dans des tombes masculines. Le scramasaxe n’apparaît qu’à partir de la seconde moitié voir à la fin du VIe siècle selon les régions. Deux exemplaires ont été découverts dans les tombes 371 et 385.

VGC-371.1 (Fig. 58) : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique. Petit scramasaxe en fer à dos droit et à un seul tranchant (Fig. 59). Mesurant 195 mm de long pour une lame faisant 29 mm de large maximum, il comporte trois lignes incisées parallèles le long du dos droit. La soie est incomplète et la terminaison de la lame est légèrement rabattue par rapport au segment droit du dos. D’après la dimension de la lame, il appartient au type 5756, suggérant ainsi une datation autour de la deuxième moitié du VIe siècle, soit entre le MA2 et le MA3. Ce scramasaxe a été retrouvé au niveau du bassin du défunt, sous l’aumônière.

VGC-385.3 (Fig. 58) : Sexe probablement masculin d’après l’étude anthropologique. Scramasaxe en fer encore dans son fourreau d’après les restes de l’entrée du fourreau, le couteau encore intégré et la bouterolle en alliage cuivreux bien conservée (Fig. 60). Des restes de bois sont visibles sur la soie, le reste du manche, et le long du fourreau. Mesurant 297 mm de long pour une

56. Legoux, Périn, Vallet 2006, p. 29.

Fig. 57 : paire de deux petits disques en alliage cuivreux. (© Jean Soulat)

Fig. 56 : fragment de fermoir d’aumônière. (© Jean Soulat)

105II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

lame faisant 42 mm de large, cet exemplaire comporte probablement un dos droit, mais la présence du fourreau empêche toute lisibilité, même d’après les radiographies effectuées. Tout comme l’exemplaire précédent, ce scramasaxe appartient au type 57, d’après les dimensions de la lame, et peut être daté de la deuxième moitié du VIe siècle. Il a été retrouvé au niveau du bassin du défunt (Fig. 61).

Fig. 58 : scramasaxes. (© Jean Soulat)

Fig. 59 : petit scramasaxe en fer à dos droit et à un seul tranchant. (© Jean Soulat)

Fig. 60 : scramasaxe en fer encore dans son fourreau. (© Jean Soulat)

Fig. 61 : localisation du scramasaxe lors de sa découverte. (© Cécile Buquet-Marcon, Inrap)

0

10 cm

VGC-371.1

VGC-385.3

58

59 60

106 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII

Couteaux

Six couteaux en fer ont été découverts parmi les tombes 371, 377, 383 et 385. Mesurant pour la plupart moins de 150 mm de long, il s’agît de petits couteaux servant à la vie de tous les jours. D’ailleurs deux des trois couteaux retrouvés dans la tombe 385 faisaient partie de l’aumônière. Ces outils sont des ustensiles mixtes, que l’on rencontre autant dans les tombes masculines que féminines.

VGC-371.2 : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique. Couteau en fer à dos droit et à un seul tranchant. (Fig. 62) La soie est fragmentée tandis que le tranchant de la lame n’est pas linéaire, peut être en lien avec une forte utilisation. Il mesure 152 mm de long pour 12 mm de large et a été retrouvé sur le bassin.

VGC-377.1 : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique. Fragment de couteau en fer. Il mesure 66 mm de long pour 22 mm de large.

VGC-383.7 : Sexe féminin d’après l’étude anthropologique. Couteau en fer à dos droit et à un seul tranchant. D’après les petites dimensions de la soie, celle-ci est probablement incomplète. Ce couteau mesure 163 mm de long pour 11 mm de large et a été découvert au niveau du bassin.

VGC-385.3 : Sexe probablement masculin d’après l’étude anthropologique. Couteau en fer à dos droit et à un seul tranchant. Le tranchant de la lame semble courbe. Mesurant 112 mm de long pour 14 mm de large, cet exemplaire a été retrouvé sur le fourreau du scramasaxe de la même tombe, au niveau du bassin du défunt. Du bois est encore conservé sur le manche.

VGC-385.4 : couteau en fer mesurant 127 mm de long pour 16 mm de large. Malgré la radiographie de l’objet, il est difficile de distinguer le profil du couteau. Il a été retrouvé au sein de l’aumônière, au niveau du bassin.

VGC-385.5 : couteau en fer à double tranchant. Mesurant145 mm de long pour 22 mm de large, il semble que la soie est incomplète. Il a été retrouvé au sein de l’aumônière comme le couteau précédent.

Paire de force

Une paire de force a été retrouvée dans la tombe 383.VGC-383.7 : Sexe masculin d’après l’étude anthropologique. Paire de force en fer mesurant 151 mm de long (Fig. 62 et 63). Cet ustensile, que l’on rencontre autant dans les tombes masculines que féminines, servait à couper les cheveux ou la laine.

Fiche à bélière

Ces objets avaient plusieurs fonctions, on pouvait s’en servir comme perçoir ou drille. Les fiches à bélière se retrouvent très couramment dans les sépultures mérovingiennes et font parties du « kit » des objets usuels, au même titre que le couteau ou le briquet (Fig. 62). Une seule a été retrouvée dans la tombe 385. VGC-385.5 : Sexe probablement masculin d’après l’étude anthropologique. Fiche à bélière en fer mesurant 98 mm de long. Elle a été découverte avec deux couteaux en fer et une tige en fer dans l’aumônière de la tombe, au niveau du bassin.

107II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

VGC-371.2

VGC-385.5

VGC-383.7

5 cm

VGC-385.5 Non conservé(d’après Radio)

0 5 cm

Fig. 62 : outils divers. (© Jean Soulat)

Fig. 63 : paire de force en fer. (© Jean Soulat)

108 Inrap · Rapport de fouille – Volume 1 Yvelines, Versailles, château royal, cour du Grand Commun – Nécropole mérovingienne et jeu de paume du roi Louis XIII

II.1.7.6 Synthèse du mobilier métallique étudié

Au total, sur les 109 tombes recensées et pour la plupart fouillées, 35 ont livré du mobilier (soit 400 NR) tandis que sept U.S. ont apporté les objets restant (soit 11 RN). Sur l’ensemble du mobilier étudié au sein de la nécropole mérovingienne de Versailles Grand Commun, on recense des objets reflétant pleinement la culture matérielle du VIe siècle. Deux armes font partie de cet inventaire, à savoir deux scramasaxes. Plusieurs éléments de la parure féminine ont été découverts comme trois fibules, deux bagues, une paire de boucles d’oreille, quelques épingles et 284 perles. Des accessoires de vêtement mixtes s’ajoutent à cette liste, notamment les nombreuses boucles de ceinture ou de lanière parfois associées à des rivets scutiformes ou encore deux agrafes à double crochet et une applique en pelta. Enfin, des ustensiles de la vie quotidienne ont également été mis en évidence comme six couteaux, une paire de forces et une fiche à bélière, parfois regroupés dans des aumônières dont deux fermoirs ont été retrouvés.

Les objets les plus fréquents dans les tombes étudiées sont les boucles de ceinture avec près de 24 exemplaires dont 16 en alliage cuivreux au sein de 21 tombes différentes. Ce constat s’inscrit complètement dans ce que l’on connaît puisque les boucles de ceinture sont très souvent les éléments les plus fréquents comme c’est le cas à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis)57 ou à Vicq (Yvelines)58. Seulement trois fibules ont été découvertes sur la nécropole ce qui paraît peu pour la région. La destruction partielle des tombes par l’implantation des structures postérieures et le possible pillage de certaines sépultures sont sûrement la conséquence de ce faible nombre. La quasi-absence d’armes telles que des épées, des haches, des lances ou encore des boucliers est une constante pour la région, sauf à Vicq qui fait figure d’exception. C’est le cas à Noisy-le-Grand où seulement trois scramasaxes ont été recensés parmi les 650 tombes dont 80 contenaient du mobilier funéraire59. A contrario, la présence d’une seule céramique mérovingienne ne s’inscrit pas dans le faciès local puisque les nécropoles de Septeuil (Yvelines)60, de Vilette (Yvelines)61 et de Vicq62 ont révélé plusieurs dépôts funéraires avec céramiques, notamment au VIe siècle. Cependant, la vision très lacunaire de la nécropole de Versailles nous invite à la prudence concernant les comparaisons régionales.

En tout cas, l’ensemble du mobilier funéraire est homogène au niveau de la chronologie puisque l’on rencontre des objets datés entre le début et la deuxième moitié du VIe siècle. L’objet le plus précoce semble être la fibule aviforme de la tombe 502, typique de la première moitié du VIe siècle, ainsi que deux boucles de ceinture en fer à décor damasquiné issues des tombes 383 et 494. Concernant la deuxième moitié du VIe siècle, il faut évoquer les boucles de ceinture massive à ardillon scutiforme, la bague à chaton cloisonné et la paire de fibules discoïdes à décor de grenats et de verroteries vertes. Néanmoins, on peut citer les deux agrafes à double crochets retrouvés en dehors des fosses à inhumation qui peuvent être plutôt datées des VIIe-VIIIe siècles. Ces éléments témoignent probablement de la fréquentation continue du site du VIe au VIIIe siècle. Les indices de cette phase tardive ont peut être été détruits par les occupations postérieures.

57. Le Forestier, Perrier, Proust 2009, p. 177-179.

58. Wimmers 1993.

59. Le Forestier, Perrier, Proust 2009, p. 172.

60. Barat, Langlois, Bricon 2001, p. 146.

61. Barat, Langlois, Bricon 2001, p. 161.

62. Barat 2007, p. 364.

109II. Résultats II. L’occupation du Moyen Âge

Enfin, parmi les 35 tombes ayant livré du mobilier funéraire, cinq se distinguent par leur dépôt plus important qui reflète probablement un marqueur social. La tombe 371 comportait un scramasaxe, un couteau, une épingle à terminaison en hache miniature, une boucle de ceinture à ardillon scutiforme en alliage cuivreux et deux rivets. La tombe 374 contenait une bague en argent à chaton discoïde au décor cloisonné, un anneau de suspension en alliage cuivreux, une boucle de ceinture isolée en alliage cuivreux et un fermoir d’aumônière. La tombe 383 a livré une série de 114 perles dont deux grosses perles à terminaison de cordelière et une pendeloque en alliage cuivreux, une boucle de ceinture en fer à décor damasquinée, une paire de force et un couteau. La tombe 385 comportait un scramasaxe et un couteau, une boucle de ceinture massive en alliage cuivreux à ardillon scutiforme, des rivets, une petite boucle de lanière en alliage cuivreux et une aumônière contenant deux couteaux et une fiche à bélière. Enfin, la tombe 514 contenait une paire de fibules discoïdes en argent à décor de grenats et de verroteries vertes et une série de 159 perles dont une grosse perle à terminaison de cordelière. Malheureusement, la berme s’arrêtant au bas du torse, le reste du mobilier de cette sépulture n’a pas pu être exhumé.

Malgré qu’une partie de la nécropole ait pu être pillée puis ait été détruite par les phases d’occupation postérieures, elle renferme 35 tombes avec un mobilier funéraire très intéressant qui s’intègre relativement bien au faciès culturel mérovingien local. De plus, certaines tombes ont livré des éléments d’exception comme un scramasaxe complet, une bague à chaton discoïde cloisonné de grenats ou encore une paire de fibules en argent au décor cruciforme serti de grenats et de verroteries vertes d’un type inédit, sans oublier la boucle de ceinture en alliage cuivreux doré au décor cloisonné de type méditerranéen. À l’époque mérovingienne, Versailles était déjà Versailles !

II.1.8 Synthèse sur les études du mobilier

Le mobilier trouvé dans les tombes nous indique une utilisation de cette partie de la nécropole très centrée sur le VIe siècle, même si elle peut perdurer jusqu’au VIIIe siècle (cf. étude de J. Soulat avec deux agrafes). Quelques pièces sont exceptionnelles et révèlent une population (ou une partie de la population) relativement aisée. Malheureusement une partie de ce mobilier exceptionnel a été retrouvé hors contexte, dans des couches de remblai liées aux occupations ultérieures. Cela nous renvoi à la quantité d’informations perdues par la destruction d’une très large partie de la nécropole. Pour simplifier la lecture, nous avons compilé dans un tableau les isolations enregistrées par sépulture ainsi que les attributions chronologiques qui correspondent (Fig. 64).