Le cas de "Le livre de ma mère " d'Albert Cohen

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Année universitaire : 2020/2021 REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de L’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Larbi Ben M’hidi, Oum El Bouaghi Faculté des Lettres et des Langues Département de Français Mémoire élaboré en vue de l'obtention du diplôme de Master Spécialité: littérature générale et comparée THÈME Présenté par : Dirigé par : Mlle Chahinez Marouf Mr. Bouzidi Attef Mlle Chafika Gherriche Du temps pour le temps: Le cas de "Le livre de ma mère " d’Albert Cohen

Transcript of Le cas de "Le livre de ma mère " d'Albert Cohen

Année universitaire : 2020/2021

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de L’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Larbi Ben M’hidi, Oum El Bouaghi

Faculté des Lettres et des Langues Département de Français

Mémoire élaboré en vue de l'obtention du diplôme de Master

Spécialité: littérature générale et comparée

THÈME

Présenté par : Dirigé par :

Mlle Chahinez Marouf Mr. Bouzidi Attef

Mlle Chafika Gherriche

Du temps pour le temps: Le cas de

"Le livre de ma mère " d’Albert Cohen

Année universitaire : 2020/2021

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de L’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Larbi Ben M’hidi, Oum El Bouaghi

Faculté des Lettres et des Langues Département de Français

Mémoire élaboré en vue de l'obtention du diplôme de Master

Spécialité: littérature générale et comparée

THÈME

Présenté par : Dirigé par :

Mlle Chahinez Marouf Mr. Bouzidi Attef

Mlle Chafika Gherriche

Du temps pour le temps: Le cas de

"Le livre de ma mère " d’Albert Cohen

« Ne perds jamais espoir…

Lorsque le soleil se couche…

Les étoiles se lèvent… »

Dédicace

Je dédie ce travail particulièrement à ma

mère qui a fait de moi ce que je suis

aujourd’hui en témoignage de l’effort qu’elle a

déployée pour m’aider et qui a été toujours

pré de moi à me renforcer et me donner de

l’espoir.

À celui dont la présence me procure : la

volonté, le courage mon père Khelad.

À mes chers frères: Amin et Sohaib.

À mon amie et chère sœur: Amal.

À tous les esprits cherchant à savoir que je t'ai

connu

Durant mes études.

Chahinez

Dédicace

Je dédie ce travail

À mes chers parents qui m’ont vraiment

aidé tout de long de ce travail.

À mes chers frères et sœurs.

À mes meilleurs amis.

À toute ma famille sans oublier

personne.

Chafika

Tout d’abord nous remercions ALLAH le tout puissant pour nous avoir

donné la volonté et la patience pour réussir ce modeste travail. Nous tenons à remercier très sincèrement notre encadreur Mr. Bouzidi

Attef pour avoir accepté de diriger ce travail ainsi que pour ses conseils

et sa patience.

Nous tenons également à remercier tous les enseignants qui ont contribué à

notre formation et qu’ont toujours guidé et encouragé durant mon cursus.

Un grand merci également à toute personne qui a de près ou de loin

contribué à la réalisation de ce travail.

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Table des matières

Introduction générale…………………...………………………………….12

Premier chapitre: L’instance narrative

1-La temporalité narrative……………………….………………..……..18

1-1-La temporalité dans la narration………...…………………….18

2-La voix narrative………………..………………………………………22

Deuxième chapitre: Le mode narratif

1- La distance…………………………………………………...…………28

1-1 Le discours narrativisé…………………………………………28

1-2 Le discours rapporté…………..………………………………..29

2-La perspective narrative………………………………………………..30

2-1 La focalisation zéro……………………………………………30

2-2 La focalisation interne………………………...……………….32

2-3 La focalisation externe…………………………..…………….33

3-L’auteur/narrateur……………...………………………………………34

4-Les fonctions du narrateur…………..………………………………….35

4-1 La fonction de communication……………………………….35

4-2 La fonction testimoniale………..…………………………….36

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Troisième chapitre: Le temps du récit et le temps de

l’histoire

1- L’ordre temporel……………………………………..………………40

2- La vitesse narrative…………………..………………………………41

2-1 La pause…………………………………………………..…….42

2-2 La scène……………………...…………………………………43

2-3 Le sommaire……………………………………………………43

2-4 L’ellipse…………….…………………………………………..44

3- La fréquence événementielle…………….…………………………..44

3-1 Le mode singulatif………………………………………………44

3-2 Le mode répétitif……………..………………………………….44

3-3 Le mode itératif…………….……………………………………44

4- Les valeurs temporelles……………………..………………………..45

Quatrième chapitre: L’analyse des personnages

1-Le personnage…………………………….……………………………49

2-La classification des personnages…………………………………….53

2-1 Le héros………………….……………………………………53

2-2 Les personnages principaux…………….…………………….55

2-3 Les personnages d’arrière-plan……………………………….57

3- La classification sémiologique selon Philippe Hamon……………..57

Conclusion générale…….………………………………………………….70

Bibliographie………………….…………………………………………….72

Résumés…………...………………………………………………………...75

12

Introduction générale

Nous faisons face dans nos vies à de nombreux obstacles difficiles qui nous

repoussent, perdent espoir et nous remplissent de déception et de misère, et nous

devenons faibles et incapables de faire face à l'amertume de la vie. Ensuite, nous

avons perdu notre confiance en nous que nous ne pouvons pas changer. Parmi ceux-

ci obstacles est la mort ou la perte d'êtres chers. La vie humaine peut se noyer dans

une mer de tristesse et de désespoir. Et cela a causé une douleur insupportable. Dans

ce cas, nous agissons chacun différemment pour surmonter l'épreuve : certaines

personnes s'effondrent et pleurent et deviennent plus disposées à s'isoler de tout,

d'autres se tournent vers Dieu, convaincues qu'après la douleur vient toujours le

bonheur, et certaines ont la force et la patience pour traverser cette crise et toujours

croire Que quelque chose de beau s'en vient, et il y a ceux qui croient qu'écrire est

une solution pour oublier sa douleur.

Le but de notre écrivain derrière l'écriture est de retrouver un autre temps pour

vivre à nouveau avec sa mère, de cette façon il peut se débarrasser de sa souffrance

et guérir de sa tristesse, en écrivant ses journaux intimes avec sa mère.

Nous avons choisi de travailler sur « le livre de Ma mère » d'Albert Cohen, peut-

être parce que c'était l'un des meilleurs exemples autobiographiques, ou peut-être

parce que c'était la meilleure œuvre que nous voulions révéler à première vue.

Albert Cohen est né le 26 aout 1895 à Corfou, en Grèce, et est décédé à Genève le

17 octobre 1981. Il est un écrivain, dramaturge et poète suisse. Il publie son premier

roman en 1930, mais se n’est qu’en 1961 qu’il contribue au roman « Belle

seigneur » et en 1968 il remporte le Grand Prix du même roman de l’Académie des

sciences.

Les parents d’Albert sont issus d’une famille de savonniers .Alors qu’Albert n’a

que 5 ans, il décide d’immigre à Marseille après le massacre, où il crée une

entreprise d’œufs et d’huile d’olive. Il évoquera également la période de sa vie et de

nombreuses autres périodes dans « le livre de ma mère ».

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Albert Cohen devient directeur des « paris Jewich Review » en 1925 et fut

rédacteur en chef sous des noms tels qu’Albert, Einstein et Sigmund Freud

(Sigmund Freud). À partir de 1926, il devient fonctionnaire du Bureau international

du travail à Genève, à cette période, il s’inspire et crée son plus célèbre roman

« Belle du Seigneur », et publie son premier roman en 1930.Il l’appelle « Solal ».Il

a été traduit dans de nombreuses langues, enfin, en 1938, il a publié

« mangeclous ».

Après 16 ans d’activités littéraires inactives, en 1954, il publie « le livre de ma

mère », qui raconte une énorme histoire sur son adolescence. L’amour pour sa mère

et toute la douleur causée par sa perte.

À 75 Ans, il souffre d’une grave dépression, et finalement il se fixe un nouvel

objectif : promouvoir son travail, pour sortir de la situation difficile. En 1979, il

publie « Le carnets 1978 » et donne plusieurs interviews. Quelques mois plus tard,

il mourut à Genève le 17 octobre 1981.

Dans « Le carnet de 1978 », il parlera des difficultés rencontrées dans l’écriture

de « le livre de ma mère »et dit que dans les années précédant la publication de la

version finale, il avait écrit plusieurs versions.

Le roman raconte les précieux souvenirs du narrateur et de sa mère, le saint

sabbat chez les Juifs, marchant ensemble, et les repas qu'elle lui préparait lorsqu'il

venait l'accompagner en vacances. L'histoire raconte l'histoire des détails, la façon

dont la mère s'habille, le type de bijoux qu'elle porte et l'histoire qui la rend aussi

belle qu'une jeune fille. Le narrateur n'a pas oublié les conseils de sa mère, et elle ne

ménage aucun effort pour lui donner une bonne éducation sur la base du respect et

de l'humilité.

Le narrateur nous montre aussi le regret insupportable après la mort de sa mère :

il n'a pas pu assister aux funérailles, et ce souvenir a continué à le tuer et l'a même

rendu incapable de survivre. Il nous a expliqué combien il en ferait et ne la verrait

qu'une fois.

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L'auteur insiste sur le fait que l'amour de sa mère n'a d'égal aucun autre amour

sur cette planète.

Les dernières pages du roman sont l'appel de l'auteur pour que les gens prennent

soin de leur mère, insistant sur le fait que les mères sont irremplaçables et qu'elle

peut nous accepter en toutes circonstances.

Du temps pour le temps : le cas de « Le livre de ma mère » d’Albert Cohen est

l'intitulé que nous choisissons de donner à notre travail de recherche, porte sur

l'analyse narrative chronologique du roman. Nous limitons le temps d'histoire et le

temps d'écriture d'histoire, et fournissons autant de détails que possible. Le style de

l'analyse chronologique narrative dans notre roman a une grande influence, car nous

avons choisi des moments qui touchent l'âme du narrateur.

Le roman s'adresse également aux lecteurs, leur permettant de revivre tout ce que

l'auteur a vécu. Cela a également un effet sur le narrateur, l'aidant à se débarrasser

de sa tristesse et à soulager sa douleur.

Il est incontestable qu'un roman est un véritable portrait de la société et des

romanciers. Souvent, on n'est pas obligé de lire la biographie de l'auteur pour

comprendre sa vie. Lire un de ses romans suffit pour savoir dans quelle section il se

trouve. à travers L'outil idéal pour que les œuvres littéraires fassent écho, c'est le

meilleur moyen de s'exprimer.

Tout d'abord, nous avons choisis l'écrivain Albert Cohen, car il est l'un des plus

grands écrivains, a laissé un héritage littéraire extraordinaire, et a écrit de nombreux

romans qui le reflètent. Pour nous, nous considérons son style très charmant et

unique, un style basé sur les sentiments et le toucher des lecteurs, et ses romans ont

choqué le monde littéraire par leur excellente qualité.

La lecture de notre corpus nous a donné la possibilité de se mettre a la place de

notre auteur, une position qui nous a guidés à poser une série de questions parmi

lesquelles :

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En premier lieu, comment le temps est-il mis en évidence dans le roman ? En

d'autres termes, si oui, existe-t-il une approche spécifique qui peut être utilisée pour

le prouver et le confirmer ?

En second lieu, a travers quels procéder littéraires la narration essaye-t-elle de

reconstruire le temps et ses manifestations dans le roman ?

Afin de répondre à ces questions et dans le cadre d'un enrichissement de notre

travail, nous avons décidé de diviser notre recherche en quatre chapitres:

Pour étudier le mécanisme de base du roman, nous aborderons d'abord la notion

de la temporalité narrative, nous définirons la notion de temps à la lumière de

Michel Butor et de sa performance dans les textes littéraires, nous analyserons donc

le temps de narration dans le roman et la voix narrative dans le 1er chapitre, puis

dans le 2ème chapitre nous tenterons de découvrir le mode narratif, nous pouvons

l'appliquer au roman, connaître les méthodes que le narrateur utilise pour exprimer

ce qu'il veut, le rendre plus compliqué et intéressant, et découvrir la vie de l'auteur

Albert Cohen, et il a été marqué comme résultat la perte de la mère se reflète dans

les mots. Ensuite, au 3ème chapitre, nous traitons le temps du récit et le temps de

narration dans notre corpus.

Enfin, nous passons au 4ème chapitre, basé sur l'analyse des personnages selon

Philipe Hamon en la combinant avec une psychocritique.

Notre objectif est de savoir si les techniques narratives peuvent être appliquées, et

si elles sont efficaces ou non pour notre récit et pour le personnage du narrateur.

L’instance narrative

Premier chapitre : L’instance narrative 1-La temporalité narrative

1-1-La temporalité dans la narration

2-La voix narrative

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Dans ce chapitre nous aborderons la notion de la temporalité dans le roman

d’Albert Cohen Le livre de ma mère.

En premier lieu nous allons définir la notion de temporalité selon Michel Butor et

sa représentation dans un texte littéraire, ainsi nous analyserons le temps de la

narration dans le roman.

En dernier lieu nous traiterons les techniques narratives (l’auteur et le narrateur,

le schéma narratif, le mode narratif, l’instance narrative, les perspectives narratives,

la vitesse narrative, l’ordre temporel et la fréquence événementielle).

1- La temporalité narrative

1-1- La temporalité dans la narration

Nous commencerons notre recherche, selon la théorie de la temporalité

théoriquement parlant, le concept de la temporalité.

En tant que romancier, Michel Butor estime qu'il y a une difficulté à présenter les

événements d'un roman dans un ordre linéaire : Dans les histoires qui sont plus

classées chronologiquement, on ne pense pas le temps comme un continuum. Sauf

dans certaines circonstances.

L'alternance dans l'histoire, et ce qui rend cette interruption encore plus

significative, est l'essence de la vie contemporaine, ce qui pousse les écrivains à

présenter leurs histoires comme des blocs placés côte à côte, comme si on ressentait

ces interruptions dans l'existence humaine elle-même.

Michel Butor montre la possibilité de diviser le temps du romancier en au moins

trois moments, le temps de l’écriture, le temps de l’aventure, le temps de l’écrivain.

Le moment de l’écriture se reflète souvent le temps de l’aventure par l’heure de

l’écrivain. Ainsi l’écrivain fournit un résumé d’une histoire que nous lisons en deux

minutes ou une heure et ses événements il a eu lieu dans deux jours ou plus pour le

faire, ou un résumé d’accidents s’étalant sur des années, ou exactement le contraire

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de ça. A travers cette division tripartite présentée par Michel Butor, nous constatons

qu’il y a un décalage entre ces temps.

Le romancier peut présenter un résumé des événements survenus en deux ans

(temps de l’aventure) et peut prendre est par écrit (le temps de l’écriture), tandis que

le moment de la lecture est deux minutes, en d’autres termes la techniques de

synthèse utilisée par l’écrivain pour presser la période de temps de l’histoire en une

courte section de texte.

Ces références empêchent le roman d’être rangé dans l’ordre chronologique,

donc la narration nous permet d’utiliser un laps de temps, ce qui conduit à une

régression dans le temps du récit.

« Le temps de la fiction, représente la durée du déroulement de l’action et

l’histoire dans toute sa linéarité. Le temps de la narration, représente l’ordre

temporel de la disposition des évènements dans le récit».1

Est selon Michel Butor, le temps de la fiction conçu comme le temps que

prend l’action dans sa réalisation. Une réalisation qui suit un cheminement et

une construction linéaire. Le temps de la narration quant à lui renvoie à

l’organisation temporelle de mise des faits dans le récit.

L’écrivain se distingue par un va et vient entre le présent et le passé. On peut

voir le chaos du temps du point de vue narratif, car l’auteur a raconté son enfance,

puis il a bondi et a raconté la douleur et la solitude après la mort de sa mère, puis il

a promis de raconter le souvenir de ses jours d’école. A l’Université de Genève,

toutes ces raisons conduisent à l’obsolescence.

Selon Genette, « Dans le cas du récit de fiction, l’histoire et la narration (donc

le narrateur et le narrataire) sont fictionnels, un acte de narration fictionnel

redouble l’acte réel de l’auteur».2

1 Michel Butor, Essai sur le roman, Ed. Gallimard collection idée, 1969, p. 11. 2 Cette présentation s’inspire de la théorie de jakobson et scharffer : Site web, le 05/06/2021 à 15 : 30.

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Une histoire ne peut pas vraiment imiter la réalité, elle doit être Toujours un acte

de langage fictif.

Les récits dépassés peuvent avoir plusieurs fonctions ? car la psychologie d'un

personnage se développe à partir d'événements passés, la non-addiction peut

stimuler la curiosité des lecteurs en révélant partiellement les faits qui émergent.

Notre récit est un désordre temporel ou le narrateur retrace les évènements qui se

sont produits avant le moment actuel de l’histoire principale. En même temps, sa

psychologie et la psychologie de sa défunte mère ont été bien développées.

Le temps d’écriture est le moment où l’événement est écrit et est également

considéré comme le temps d’écriture, et le temps de lecture est un temps spécifique,

tant le temps de la narration que celui des romans sont marqués par des évènements

spécifiques.

Prenons l’extrait suivant :

« Un jour, à Genève, lui ayant donné rendez-vous à

cinq heures dans le square de l'Université, je n'arrivai, retenu

par une blondeur, qu'à huit heures du soir. Elle ne me vit pas

venir. Je la considérai, la honte au cœur, qui m'attendait

patiemment, assise sur un banc, toute seule, dans le jour

tombé et l'air refroidi, avec son pauvre manteau trop étroit et

son chapeau affaissé sur le côté. Elle attendait là, depuis des

heures, docilement, paisiblement, un peu somnolente, plus

vieille d’être seule, résignée, habituée à mes retards, sans

révolte en son humble attente, servante, pauvre sainte poire.»1

Un autre exemple :

« Elle m'a attendu trois heures dans ce square. Ces trois

heures, j'aurais pu les passer avec elle. Tandis qu'elle

m'attendait, auréolée de patience, je préférais, imbécile et 1 Albert COHEN, Le livre de ma mère, Paris, Gallimard, Coll. Folio, 1954, p. 29.

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charmé, m'occuper d'une de ces poétiques de m’oiselles

ambrées, abandonnant ainsi le grain pour l'ivraie. J'ai perdu

trois heures de la vie de ma mère. Et pour qui, mon Dieu

?Pour une Atalante, pour un agréable arrangement de chairs.

J'ai osé préférer une Atalante à la bonté la plus sacrée, à

l'amour de ma mère. Amour de ma mère, à nul autre pareil. »1

Dans cet extrait le narrateur regrette qu'il n'ait pas pu l'approcher lorsque sa mère

avait besoin de lui; se souvient ce jour-là, elle l'avait attendu pendant 4 heures, mais

il n'a pas pu venir à cause de ses propres obstacles. Il était préoccupé par sa relation

avec sa mère et son relation avec sa mère L'écart entre eux n'est pas assez

satisfaisant.

« Amour de ma mère nul à autre pareil » Cette phrase a été répétée plusieurs fois

dans notre corpus, et l'auteur insiste par l'usage sur le fait que l'amour de sa mère n'a

d'égal aucun autre amour sur cette planète.

Dans cet extrait, il s’agit d’une narration ultérieure. Le narrateur raconte ce qui se

passe en pansant à sa mère. Il nous transmet directement ses sentiments au même

moment où il pense à elle.

Le compte passé simple / l’imparfait installe dans cet extrait une narration à deux

plans. Un premier plan conduit à l’imparfait que la narration prend soin de

prolonger. Et un second plan, conduit au passé simple que la narration préféré

écourter. L’attente de la mère est mise en opposition avec les retards répètes du fils.

Une attente affectueuse, pleine d’amour, de tendresse, d’excuses et de

compréhension. Et des retards, répétés, que le narrateur se remémore dans un regret

profond. Les verbes qui rapportent les actions du fils sont au passé simple. Ceux de

la mère sont à l’imparfait. Un passé simple, court brutal, furtif qui décrit des

instants de tristesse et de douleur. Et un imparfait qui dure et qui se prolonge pour

répondre à ce besoin insoumis de la présence de la mère.

1Albert Cohen, op.cit, p. 88.

22

Ces deux temps permettent au lecture une plus forte appréciation de l’extrait.

L’expression plus vieille d’être seule vient ainsi renforcer un sentiment de

culpabilité insurmontable.

2-La voix narrative

« Rien n’interdit au narrateur de dire « je » pour présenter ou commenter

l’histoire. Tant qu’il n’y joue aucun rôle en tant que personnage. »1

Le narrateur hétéro diégétique ne fait pas partie de l'histoire racontée, il suit

simplement les actions des personnages et ils racontent aux lecteurs, au contraire, le

narrateur homo-diégétique fait partie de l'histoire racontée, et il est l'un des

personnages qui construit l'histoire.

Le narrateur auto diégétique qui se raconte est le héros de l’histoire, il est le roi

de la diégèse, il est au cœur de l'histoire et il est partout.

« Ce que je viens de me raconter, c'est un souvenir du temps où ma mère était déjà

vieille et où j'étais un adulte, déguisé en fonctionnaire international. Je venais, de

Genève, passer une partie de mes vacances à Marseille, chez mes parents. Ma mère

était heureuse de ce que son fils, qui avait, pensait-elle avec beaucoup

d'exagération, une si noble situation chez les Gentils, acceptât de bon cœur d'aller

chaque sabbat à la synagogue de Marseille. Je l'entends qui me parle ».2

Un autre exemple :

« Je ne la veux pas dans les rêves, je la veux dans la vie,

ici, avec moi, bien vêtue par son fils et fière d'être protégée

par son fils. Elle m'a porté pendant neuf mois et elle n'est plus

là. Je suis un fruit sans arbre, un poussin sans poule, un

lionceau tout seul dans le désert, et j'ai froid. Si elle était là,

elle me dirait : « Pleure, mon enfant, tu seras mieux après. »

1 Gérard Genette, « Figures III », édition seuil Paris, 1972, P.203. 2 Albert Cohen, op.cit, p. 23.

23

Elle n'est pas là et je ne veux pas pleurer. Je ne veux pleurer

qu'auprès d'elle ».1

Nos lecteurs de notre livre et après l’avoir lu notre livre, nous pouvons dire avec

certitude que le narrateur est auto diégétique,, car le narrateur de ce livre raconte la

véritable situation de sa vie, il participe donc à la narration en tant que partie

principale, car ce qu'il nous dit est dans son privé la vie, personne ne les connaît

sauf lui, donc dans notre groupe, le narrateur est aussi le protagoniste.

En même temps, il raconte le deuil de sa mère après sa mort et exprime le besoin

de le revoir et d'être à ses côtés. Tous ces passages soulignent la situation auto

diégétique du narrateur.

Par conséquent, la voix narrative de notre personnage narrateur est auto

diégétique car il apparaît dans son histoire et il est un héros.

Quant au temps de narration, cela signifie que le narrateur peut raconter ce qui

s'est passé dans la réalité, ce qui est une narration ultérieure, ou le narrateur peut

raconter le futur, qui est une narration continue du passée - la fin du narratif

simultanée, ce qui signifie que l'histoire se déroule au moment de la narration.

« En ce dimanche, ma mère et moi nous étions ridiculement bien habillés et je

considère avec pitié ces deux naïfs d'antan, si inutilement bien habillés, car

personne n'était avec eux, personne ne se préoccupait d'eux. Ils s'habillaient très

bien pour personne »2

Le narrateur revient pour décrire sa vie avec sa mère et tous ses souvenirs avec

elle. Tout d'abord, la narration ultérieure est que lorsqu'il raconte des événements

dans un passé lointain, dans cet extrait le narrateur exprime un fait qui lui est arrivé

ainsi qu'à sa mère un dimanche où il était à la fois élégant, et qu'une personne

n'avait pas besoin de son élégance puisqu'il n'y avait personne pour se soucier de lui

à ses yeux.

1 Albert Cohen, op.cit, p. 117. 2 Ibid. p. 45.

24

L'imparfait, dont le narrateur se sert pour raconter un fait qui s'est passé dans le

passé pour s'étendre, envoie son sens directement en même temps que sa mère

pense.

Les récits précédents sont répétés par l'écrivain avec son désir d'elle, alors qu'il se

souvient de tous les détails pour rechercher une autre vie dans laquelle sa mère peut

revivre dans la narration, le narrateur a toujours le besoin urgent de faire revivre sa

mère.

« Maintenant, c'est la nuit Pour ne plus penser à ma mère, je suis sorti dans le jardin.

Ma douleur et ma rouge simarre que le vent écartait en deux ailes sur la vivante nudité

apparue me faisaient un pauvre roi fou dans la nuit insupportable où elle me guettait t.

Un chien errant m'a regardé avec les yeux de ma mère, et je suis rentré ».1

L'écrivain veut arrêter de penser à sa mère et sortir du traumatisme psychologique

qui l'a fait s'ennuyer de sa vie tragique et lui a peint la tristesse et la douleur

Dans cet extrait, il s’agit d’une narration simultanée. Les événements sont

racontés en même temps qu'ils se produisent et s'écrivent, qu'il s'agisse de pensées

ou d'actions, et notre écrivain raconte ici à l'heure actuelle la nuit difficile qu'il passa

et sortit au jardin pour oublier un peu, l'écrivain veut arrêter de penser à sa mère et

sortir du traumatisme psychologique qui l'a fait s'ennuyer de sa vie tragique et lui a

peint la tristesse et la douleur sur le visage. Ce fut une nuit difficile pour lui qui lui a

fait sentir que sa mère le regarde et voit ses yeux partout.

Le narrateur nous raconte ce qui s'est passé lorsque nous avons pensé à sa mère, il

nous a directement fait part de ses sentiments en pensant à elle.

Enfin, selon la narration antérieure, quand il pense à l'avenir et se demande s'il

pourra revoir sa mère.

1 Albert Cohen, op.cit, p. 131.

25

Après cette étude, la temporalité narrative dans Le livre ma mère d’Albert Cohen

nous obtenons un ensemble de résultats, dont les plus importants sont :

- La temporalité narrative d’importante déclaration de trésorerie, qui a suscité

l’intérêt des chercheurs et érudits pour l’étude contemporaine du discours narratifs,

et en particulier le modèle temporel proposé par Gérard Genette.

- la temporalité narrative comprend à deux niveaux : le temps de l’histoire et le

temps de la narration, le premier étant multidimensionnel, car de nombreux

évènements peuvent se déroule simultanément.

-Le paradoxe temporel est soit un retour dans le passé, soit une anticipation

d’événements ultérieurs.

- Considéré la récupération des mouvements du temps les plus importants dans

le contrôle du romancier de discours car ils sont au même niveau couper la

fréquence du récit croissant d’un retour vers le passé et faites-en une structure de

nouveaux identifie dans le récit et devenir un important de ses partie de la

préemption est un mouvement qui donne au lecteur un état d’attente et d’attente

Apocalyptique ce qui se passera dans le futur.

-Le temps dans le roman est le temps virtuel, et le temps historique est le temps

dans le passé de la révolution; cette fois est la base de l'occurrence d'autres

événements dans le roman.

Le mode narratif

Deuxième chapitre: Le mode narratif 1- La distance

2-4 Le discours narrativisé

2-5 Le discours rapporté

2- La perspective narrative

2-1 La focalisation zéro

2-2 La focalisation interne

2-3 La focalisation externe

3- L’auteur/narrateur

4- Les fonctions du narrateur

4-1 La fonction de communication

4-2 La fonction testimoniale

28

« La notion de (mode) renvoie aux procédures de régulation de l’information

narrative ». 1 La rédaction d’un texte implique des différentes techniques qui

produiront des résultats précis. La distance entre le narrateur/ l’histoire et la

perspective narrative gèrent l’organisation des événements du récit. La narration

suppose qu'il y a une instance à l'origine du texte. Le statut du narrateur dépend de

son rapport à l'histoire et de son niveau narratif. Par conséquent, il faut identifier le

statut du narrateur et les fonctions qu'il assume.

1- La distance

« Analyser la (distance), c’est évaluer le degré des informations fournies par le

récit. C’est une nouvelle façon d’aborder la vielle question de l’illusion mimétique.

Le terme distance est comme l’explique Genette à comprendre comme une

métaphore spatiale : de la même façon qu’un tableau ne nous apparait pas avec la

même précision. »2

L’analyse du mode narratif consiste à observer la distance entre le narrateur et

l'histoire. La distance peut connaître la validité de l'histoire et l'exactitude de

l'information véhiculée. Il y a de nombreux types de discours qui apparaissent

progressivement la distance entre le narrateur et le texte.

1-1- Le discours narrativisé

« Le discours narrativisé résume les paroles du personnages en les évoquant

comme n’importe quel événement. Le récit demeure donc très éloigné des mots

effectivement prononcés ; il se contente d’une référence très vague à leur

contenu. »3

Les faits ou les paroles des personnages sont inclus dans la narration et traités

comme les autres événements. L'histoire reste éloignée des mots réellement

prononcés. Elle fait que des références ambiguës pour son contenu.

1 Vincent Jouve, Poétique du roman, Armand Colin, Paris, 2007 (2e édition), p.32. 2 Ibid. 3 Ibid. p.35.

29

Prenons cet extrait :

«Ce que les morts ont de terrible, c'est qu'ils

sont si vivants, si beaux et si lointains. Si

belle elle est, ma mère morte, que je pourrais

écrire pendant des nuits et des nuits

pour avoir cette présence auprès de moi,

forme auguste de mort, forme allant lentement

auprès de moi, royalement allant, protectrice

encore qu'indifférente et effrayamment

calme, ombre triste, ombre aimante et

lointaine, calme plus que triste, étrangère

plus que calme. »1

Dans ce passage le narrateur nous raconte l'horreur qui réside dans les morts

vivant, sa mère qui est si belle et si loin. La distance narrative que le narrateur

utilise est le discours narrativisé (une sorte de résumé). Il nous raconte ce souvenir

pour ressentir sa présence près de lui pour ressentir calme et sérénité.

1-2- Le discours rapporté

« Le discours rapporté, citation littérale des paroles du personnage au style direct,

abolit toute distance. »2

Quand le discours est rapporté le narrateur cite littéralement les paroles du

personnage.

Prenons cet extrait :

« Si elle était là, elle me

dirait :« Pleure, mon enfant, tu seras mieux

après.» Elle n'est pas là et je ne veux pas 1 Albert Cohen, op.cit, p. 116. 2 Vincent Jouve, Poétique du roman, p.36.

30

pleurer. Je ne veux pleurer qu'auprès d'elle. »1

Dans cet extrait le narrateur ne peut pas pleurer devant sa mère, même s'il est

triste parce qu'il n'aime pas la voir souffrir. La distance narrative que le narrateur

utilise est le discours rapporté. Il a vu sa grande proximité avec le récit, c’est sa

propre vie.

1- La perspective narrative

« la focalisation concerne le problème des point de vue. Si étudier la voix

consiste à répondre à la question (Qui raconte ?), analyser la focalisation, c’est

répondre à la question (Qui perçoit ?). Les deux questions ne se recoupent pas : le

narrateur d’un récit à la troisième personne peut choisir de présenter l’histoire

selon son point de vue, à travers celui d’un personnage ou, encore, de façon neutre.

Il n’y a pas de lien direct entre la personne qui raconte et le point de vue à partir

duquel l’histoire est présentée ».2

L'accent est mis sur le problème du point de vue. La focalisation permet de

découvrir en quelle position se trouve le narrateur. Si l'étude du son consiste à

répondre à la question (qui dit?), alors l'analyse focalisée est la réponse à la question

(qui perçoit?). Les deux questions ne se chevauchent pas : le narrateur à la troisième

personne peut raconter l'histoire de son point de vue, selon un point de vue

personnel ou de manière neutre. Il n'y a pas de relation directe entre la personne qui

raconte l'histoire et le point de vue dans lequel les détails de l'histoire sont

présentés. On distingue trois types de focalisations : la focalisation zéro, la

focalisation interne et la focalisation externe.

2-1- La focalisation zéro

« On parlera de focalisation zéro lorsque le récit n’est focalisé sur aucun

personnage. Il s’agit donc d’une absence de focalisation : le narrateur, n’ayant pas

à adapter ce qu’il dit au point de vue de telle ou telle figure, ne pratique aucune

1 Albert Cohen, op.cit, p. 119. 2 Vincent Jouve, Poétique du roman, p. 39, 40.

31

restriction de champ et n’a donc pas à sélectionner l’information qu’il délivre au

lecteur. Le seul point de vue qui, en focalisation zéro, organise le récit, est celui du

narrateur omniscient. »1

La focalisation zéro renvoie à un point de vue omniscient du narrateur. Il sait plus

que les personnages. Le narrateur connait les pensées, les faits et les gestes de tous

les personnages. Le narrateur est à la base de son récit, il est omniscient, il se trouve

partout, il connait même les moindres détails de son histoire, car il est en train de

raconter sa propre vie qu’il a vécue. L’histoire n’est focalisée sur aucun personnage.

Le narrateur n’exerce aucune limitation ou ajustement de champ.

Prenons ce passage :

« J'entends ma mère qui me dit avec son sourire

sage : « Cette vie ne te conviendrait pas,

tu ne pourrais pas, tu resterais le même. »

Et elle ajoute ce qu'elle m'a dit tant de fois

en sa vie : « Mon seigneur un peu fou, mon

prince des temps anciens. » Elle dit encore, en

se rapprochant : « Et puis, je n'aimerais pas

que tu changes, ne sais-tu pas que les mères

aiment que le fils soit supérieur, et même un

peu ingrat, c'est signe de bonne santé. »2

Dans ce passage le narrateur sait les paroles et les sentiments du protagoniste (sa

mère). Ici, le narrateur se souvient les mots de sa mère et manque ces moments avec

elle. Son omniscience lui permet d’avoir une profonde connaissance dans le fond du

protagoniste. Il n’y a pas d’ajustement de champ. Alors nous somme en focalisation

zéro.

1 Vincent Jouve, Poétique du roman, p. 40. 2 Albert Cohen, op.cit, p. 124.

32

2-2- La focalisation interne

« On parlera de la focalisation interne lorsque le narrateur adapte son récit au

point de vue d’un personnage. C’est donc ici qu’il y a restriction de champ et

sélection de l’information. Le narrateur ne transmet au lecteur que le savoir

autorisé par la situation du personnage. En focalisation interne, le savoir du lecteur

sur l’histoire ne peut donc excéder celui d’une figure particulière. »1

Le narrateur en sait autant qu'il connaît le personnage focalisateur. Il ne peut pas

connecter les pensées des autres personnages. C'est donc là que la portée et le choix

des informations sont limités. Le narrateur transmet seulement au lecteur la

connaissance que la situation du personnage permet. Par conséquent, La

connaissance de l'histoire du lecteur ne peut excéder une certaine connaissance

personnelle.

Prenons ce passage :

« Nous ne connaissions personne à Marseille.

Fiers quoique pauvres, nous ne fréquentions

personne. Ou plutôt, personne ne nous

fréquentait. Mais nous ne nous l'avouions

pas ou, peut-être, ne nous en rendions-nous

pas compte. Nous étions si nigauds, si perdus

en cet Occident, et si peu dégourdis que

lorsque mes parents faisaient du feu dans la

cheminée, ils mettaient non des bûches mais

de minces planchettes aussitôt consumées. »2

Dans ce passage le narrateur décrit la souffrance de sa famille qui s’est rendues à

Marseille lorsqu’ils ne connaissent personne. Il parle de la difficulté d'une vie

misérable, a tel point que ses parents utilisaient de petits panneaux chauffants qui ne

suffisaient pas pour durer longtemps.

1 Vincent Jouve, Poétique du roman, p. 41. 2 Albert Cohen, op.cit, p. 43.

33

2-3- La focalisation externe

« On parlera de la focalisation externe lorsque l’histoire est racontée d’une façon

neutre comme si le récit se confondait avec l’œil d’une caméra. Alors qu’en

focalisation zéro le narrateur en sait plus que le personnage et qu’en focalisation

interne il en sait autant que lui, en focalisation externe il en sait moins que lui. »1

Le narrateur connaît moins les personnages. Il est très similaire à l'œil de la

caméra, car il suit les actions des personnages de l'extérieur, mais il ne peut pas

deviner leurs pensées. L'histoire donc être racontée de manière neutre. Cette

focalisation se traduit par cette forme (Narrateur < Personnage).

Prenons ce passage :

« Allongée dans le grand dortoir, indifférente,

piteusement seule, celle qui s'était réjouie

de cette bonne place dans le train et de

cette chance, tant réjouie de toute sa large

face. Allongée et insensible, celle qui s'était

enfantinement réjouie de la belle robe que je

lui avais offerte. Où est-elle, cette maudite

robe qui vit encore, elle, quelque part et avec

l'odeur de ma mère? »

Le narrateur souffre et ne veut pas accepter l'idée que sa mère est morte. Il évoque

un souvenir devant le train et se demande où est-elle et sa robe ici ?

1 Vincent Jouve, Poétique du roman, p. 41.

34

3- L’auteur/narrateur

« L’écrivain est celui qui existe ou à existé, en chair et on os, dans notre monde.

Le narrateur est celui qui semble raconter l’histoire à l’intérieur du livre mais

n’existe qu’en mots dans le texte. Il constitue, en quelque sorte, un énonciateur

interne. Cette distinction fonde en grande partie la liberté de l’écrivain ».1

L’auteur est une personne réelle qui a écrit l’histoire de son histoire, on trouve

toujours son nom inscrit dans la page de couverture de son livre. Contrairement à

l’auteur, le narrateur est une instance imaginaire joue le rôle de raconter l’histoire

écrit par l’auteur, donc le narrateur créé par l’auteur afin de raconter les événements

passes dans le roman.

Prenons cet extrait :

« A dix-huit ans, je quittai Marseille et j'allai

à Genève où je m'inscrivis à l'Université et

où des nymphes me furent bienveillantes.

Alors, la solitude de ma mère devint totale.

Elle était déracinée à Marseille. »2

Dans cet extrait le narrateur raconte ses débuts où il a fait ses études secondaires

à Marseille. Après il a poursuivi ses études universitaires à Genève. La narration est

à la première personne (JE). Cette technique permet au narrateur d’être un

personnage principal dans l’histoire qu’il raconte.

Le roman qui est entre nos mains est un roman autobiographique, Albert Cohen

l’auteur a écrit son roman, et Albert Cohen le narrateur raconte sa propre vie, il

assume deux fonctions, la narration et l’écriture, ce critère on le trouve dans les

romans autobiographiques qui contiennent des faits réels qui sont déjà passés dans

la vie de l’auteur. Automatiquement il ne peut pas se cacher derrière une autre

personne car c’est son propre histoire qui la déjà vécu.

1 Yves REUTER, Introduction à l’analyse du roman, Ed Armand Colin, Paris, 2006, p. 36. 2 Albert Cohen, op.cit, p. 57.

35

4- Les fonctions du narrateur

« Selon la perspective et le mode choisi, le narrateur apparaitra plus au moins

dans la narration. Dans le mode du raconter, il pourra intervenir directement, en

assumant des fonctions complémentaires et plus variées que celles que tient tout

narrateur. »1

Le narrateur apparaît plus ou moins dans l’histoire qu’il raconte. Il peut intervenir

directement, pour assumer des fonctions intégrées et plus diversifiées, Cela dépend

de la perspective et de la situation choisie. Dans notre corpus nous avons constaté

que le narrateur assume en grande partie deux fonctions : fonction de

communication et fonction testimoniale.

4-1- La fonction de communication

« La fonction communicative consiste à s’adresse au narrataire pour agir sur lui

ou maintenir le contact. »2

La fonction communicative permet au narrateur de créer et instaure un contact un

contact direct avec le narrataire.

Prenons cet extrait :

« A neuf heures du soir, ma mère plia bagage

et nous allâmes attendre le tram, près de la

vespasienne aux relents mélancoliques, tout

en regardant, hébétés et comme hypnotisés,

les riches qui arrivaient joyeusement en bande

et en voiture jouer à la roulette du Casino.

Nous, on attendait silencieusement le tram,

humbles complices. Pour chasser la neurasthénie

de cette solitude à deux, ma mère chercha

un sujet de conversation. « En rentrant,

1 Yves REUTER, Introduction à l’analyse du roman, p. 64. 2 Ibid.

36

je te recouvrirai tes livres de classe avec du

joli papier rose. » Sans comprendre pourquoi,

j'eus envie de pleurer et je serrai fort la

main de ma mère. La grande vie, comme vous

voyez, ma mère et moi. Mais on s'aimait. »1

Dans cet extrait Le narrateur raconte une journée où il a voyagé avec sa mère. Ils

attendaient tranquillement le tram. Ils regardaient des gens riches et heureux en

groupes dans des voitures de luxe. La mère coupe ce calme et promit à son fils

qu'elle envelopperait ses cahiers de rose, mais sans préciser la raison. À ce moment-

là, il embrassa les mains de sa mère et eut envie de pleurer. Mais malgré toutes ces

souffrances, leurs vies étaient heureuses avec tout l'amour. On retrouve donc le

narrateur essayant d'ouvrir un canal de communication avec sa mère.

4-2- La fonction testimoniale

« Le Narrateur atteste la vérité de son histoire, le degré de précision de sa

narration, sa certitude vis-à-vis les événements, ses sources d’informations, etc.

Cette fonction apparaît également lorsque le Narrateur exprime ses émotions par

rapport à l’histoire, la relation affective qu’il entretient avec elle (implication). »2

Cette fonction apparaît lorsque le narrateur exprime ses sentiments par rapport à

l'histoire et le lien émotionnel qu'il entretient avec elle. Il témoigne et reconnaît la

véracité de son histoire, le degré d'exactitude des événements et les sources de ses

informations.

Prenons ce passage:

« Je me retourne et je vois des objets qu'elle

a vus et touchés. Ils sont là, près de moi, ce

stylo, cette valise. Mais elle, elle n'est pas là.

Je l'appelle par son nom de majesté et elle 1 Albert Cohen, op.cit, p. 50. 2 Lucie Guillemette et Cynthia Lévesque, La narratologie, Signo, Théories sémiotiques appliquées, Québec 2006. En suivant les travaux de G. Genette, Figures III, édition Seuil, Paris, 1972, p. 129.

37

ne répond pas. Ceci est horrible car toujours

elle répondait et si vite elle accourait. Que je

l'ai appelée en sa vie, pour tout, pour rien. »1

Dans ce passage, le narrateur nous parle des choses (ce stylo, cette valise) qu'elle

lui rappelle lorsqu'il la voit. Il décrit le sentiment horrible qu'il ressent lorsqu'il

l'appelle et qu'elle ne lui répond pas, après qu'elle avait l'habitude de venir le voir

rapidement s'il l'appelait. Donc on découvre à quel point le narrateur a besoin de sa

mère et lui manque à tout moment de sa vie.

1 Albert Cohen, op.cit, p.128.

Le temps du récit et le temps de l’histoire

Troisième chapitre: Le temps du récit et le temps de l’histoire

1- L’ordre temporel

2-La vitesse narrative

2-1 La pause

2-2 La scène

2-3 Le sommaire

2-4 L’ellipse

3-La fréquence événementielle

3-1 Le mode singulatif

3-2 Le mode répétitif

3-3 Le mode itératif

4-Les valeurs temporelles

40

Dans ce chapitre nous aborderons d'autres techniques narratives. En premier lieu

nous allons expliquer l’ordre temporel et ses deux grands types d’anachronies

narratives. Ainsi nous analyserons la vitesse narrative.

En dernier lieu nous traiterons la fréquence événementielle et les valeurs

temporelles.

1- L’ordre temporel

Selon Yves REUTER: «Il existe deux grands types d’anachronies narratives.

L’anachronie par anticipation (appelée prolepse ou cataphore), qui consiste à

raconter ou à évoquer à l’avance un événement ultérieur. L’anachronie par

rétrospection (appelée analepse ou anaphore, ou encore « flash-back » dans le

cinéma), qui consiste à raconter ou à évoquer après coup un événement

antérieur ».29

L'histoire qui est racontée passe par des événements et des faits bien définis et

dans une séquence définie. La succession de ces événements peut s'arranger selon le

cours véritable de l'histoire ou bien dans le chaos. Le narrateur utilise un style ou un

technique pour faire passer le message. La présentation des actions et des faits dans

le récit est insuffisante et ne correspond pas à leur véritable ordre. Cet ordre

chronologique est utilisé comme méthode ou processus dans un but précis.

« Genette désigne ce désordre chronologique par anachronie. Il existe deux

types d’anachronie :

1. L’analepse : Le Narrateur raconte après-coup un événement survenu avant le

moment présent de l’histoire principale.

2. La prolepse : Le Narrateur anticipe des événements qui se produiront après la

fin de l’histoire principale.»30

29 Yves REUTER, Introduction à l’analyse du Roman, p. 80.

30 Lucie Guillemette et Cynthia Lévesque, La narratologie, Signo, Théories sémiotiques appliquées, Université du Québec, 2006.

41

Le narrateur parle de son enfance puis il saute et raconte la souffrance et sa

solitude après la mort de sa mère, après il s’engage a raconter ses souvenirs, toutes

ces raisons là ont causé ce qu’on appelle une anachronie. Les anachronies peuvent

avoir plusieurs valeurs dans un récit. Si les analepses acquièrent une fonction

explicative, alors que la psychologie d’un personnage est développée à partir des

événements de son passé, les prolepses peuvent quant à elles exciter la curiosité du

lecteur en dévoilant partiellement les faits qui surviendront ultérieurement.

Notre récit est un concentré d’analepses, le narrateur raconte après-coup un

événement survenu avant le moment présent de l’histoire principale.

2- La vitesse narrative

Selon Yves REUTER : «la vitesse concerne le rapport entre la durée fictive des

événements (en années, mois, jours, heures …) et la durée de la narration (ou plus

exactement de la mise en texte, exprimée en nombre de pages ou de lignes) »31

Cela signifie que le temps du récit commensurable, en termes de volume

(mesurable en nombre de lignes ou de pages), un temps de narration quantifiable en

siècle, années, jours, minutes ...

« Le narratologue répertorie quatre mouvements narratifs (1972 : 129) (TR :

temps du récit, TH : temps de l’histoire) :

1. La pause : TR = n, TH = 0 : L’histoire événementielle s’interrompt pour laisser la

place au seul discours narratorial. Les descriptions statiques font partie de cette

catégorie.

2. La scène : TR = TH : Le temps du récit correspond au temps de l’histoire. Le

dialogue en est un bon exemple.

31 Yves REUTER, Introduction à l’analyse du Roman, p. 80.

42

3. Le sommaire : TR < TH : Une partie de l’histoire événementielle est résumée

dans le récit, ce qui procure un effet d’accélération. Les sommaires peuvent être de

longueur variable.

4. L’ellipse : TR = 0 ; TH = n : Une partie de l’histoire événementielle est

complètement gardée sous silence dans le récit. »32

2-1 La pause

La pause relative à un ralentissement du temps de l'histoire, dans lequel il ne se

passe rien ou peu de choses. Il s'agit de fragments non narratifs, tels que des

descriptions et des commentaires.

Prenons cet extrait :

« L'après-midi du vendredi, qui est chez les

Juifs le commencement du saint jour de sabbat,

elle se faisait belle et ornée, ma mère.

Elle mettait sa solennelle robe de soie noire

et ceux de ses bijoux qui lui restaient encore.

Car j'étais prodigue en ma rieuse adolescence

et je donnais des billets de banque aux mendiants

lorsqu'ils étaient vieux et avaient une

longue barbe. Et si un ami aimait mon étui

à cigarettes, l'étui d'or était à lui. »33

Dans cet extrait le narrateur décrit trop, il prend son temps quand il écrit, il fait

très souvent des redondances et se répète beaucoup, il fait aussi beaucoup de

flashback sur son enfance. Il répète des événements et des souvenirs afin de les faire

revivre.

32 Lucie Guillemette et Cynthia Lévesque, La narratologie, Signo, Théories sémiotiques appliquées, Université du Québec, 2006. 33 Albert Cohen, op.cit, p. 14.

43

2-2 La scène

La scène est quand le temps du récit correspond au temps de l’histoire. Elle

recourt généralement au dialogue, créant l'illusion que le temps passé à lire reflète le

temps passé par le narrateur ou le personnage dans la conversation. Les nombreux

dialogues dans notre corpus sont des bons exemples :

« Elle me dit soudain qu'elle aurait

préféré que je sois médecin, avec un beau

salon et une lionne de bronze, et que j'aurais

été plus heureux ainsi. « Maintenant que je

suis morte, je peux bien te le dire. » Puis elle

me demande si je me rappelle notre promenade,

le jour des souliers de daim. « On était

heureux », me dit-elle. Pourquoi ai-je sorti

de ma poche un énorme faux nez de carton?

Pourquoi m'en suis-je affublé royalement et

pourquoi maintenant »34

Nous remarquons que Le temps de notre lecture de ce dialogue est égal au temps

qu’il met à se dérouler. C'est-à-dire qu’il y a une égalité entre le temps du récit et le

temps de l’histoire (TR = TH). Le narrateur essaie de faire vivre le lecteur avec lui

dans l'instant de narration.

2-3 Le sommaire

Le sommaire est un résumé en quelques mots ou quelques lignes d’une longue

durée de l’histoire ce qui provoque un effet d’accélération.

34Albert Cohen, op.cit, p. 115.

44

2-4 L’ellipse

L'ellipse consiste à omettre certains éléments logiquement nécessaires à la

compréhension du texte, il s'agit en fait d'ignorer certains événements afin

d'accélérer le récit.

3-La fréquence événementielle

3-1- Le mode singulatif : 1R / 1H : On raconte une fois ce qui s’est passé une

fois. nR / nH : On raconte n fois ce qui s’est passé n fois.

3-2- Le mode répétitif : nR / 1H : On raconte plus d’une fois ce qui s’est passé

une fois.

3-3- Le mode itératif : 1R / nH : On raconte une fois ce qui s’est passé plusieurs

fois.35

Prenons cet extrait :

« Mais rien ne me rendra ma mère, ne me

rendra celle qui répondait au nom de Maman,

qui répondait toujours et accourait si vite au

doux nom de Maman. Ma mère est morte,

morte, morte, ma mère morte est morte,

morte. »36

La fréquence événementielle narrative est la relation entre le nombre d'un

événement dans l'histoire et le nombre de fois où il est mentionné dans l'histoire.

Dans notre corpus, le mode de répétitif existe toujours, c'est-à-dire lorsqu'un

événement est raconté plusieurs fois dans l'histoire, et que notre auteur narrateur se

répète beaucoup (la mort de sa mère). 35 Lucie Guillemette et Cynthia Lévesque, La narratologie, Signo, Théories sémiotiques appliquées, Université du Québec, 2006. 36 Albert Cohen, op.cit, p. 174.

45

4-Les valeurs temporelles

«De façon similaire, les indications temporelles peuvent « ancrer » le texte

dans le réel lorsqu’elles sont précises et correspondent à nos divisions, à

notre calendrier ou à des événements historiques attesté.»37

Le temps est une structure de base dans un travail fictif, car nous ne pouvons

pas imaginer une histoire ou un récit qui soit libre de cette structure pivot dans le

processus narratif. Les indications temporelles implicites données par une forme

verbale ce sont les valeurs des temps donc chaque mode a des significations et des

valeurs différentes, de même que chaque temps, selon le contexte dans lequel est

employé. La valeur temporelle est la valeur de base des formes de langage, elle

localise des faits ou des actions selon la chronologie : avant, en même temps ou

après le moment de référence.

Dans notre corpus on peut constater un désordre temporel au niveau de la

narration, car l’auteur parle de son enfance puis il saute et raconte la souffrance et

sa solitude après la mort de sa mère, après il s’engage a raconter ses souvenirs

quand il était étudiant à l’université de Genève, donc il nous semble approprié de

remettre en question la valeur et la signification des temps verbaux utilisés.

4-1-Le présent de la narration

« Dans le sens strict, le présent indique que le fait a lieu au moment même de la

parole » 38 . Dans un récit autobiographique, l'utilisation du présent peut avoir

plusieurs interprétations, l’une de ces utilisations est le présent d’énonciation

exprime les faits situés au moment ou l’on parle. « Chaque homme est seul et tous

se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte ».39

Un autre emploi à prendre en compte est Le présent de narration rapporte des

faits passés ; il s’emploie pour rapporter des actions passées en rendant plus

vivantes, et donne une impression de direct. « Va, je t'aime, ma seule consolation, 3Yves Reuter, Introduction à l’analyse du roman, p. 57. 38 Le petit Grevisse, Grammaire française, Bruxelles, de Boeck, 2005, p185. 39 Albert Cohen, op.cit, p. 09.

46

va sur les pages où tristement je me complais et dont le strabisme morosement me

délecte ».40

4-2-L’imparfait

L’imparfait évoque l’arrière plan du récit (description du décor et

personnages), il s’emploie dans les descriptions (installer le décor et même les

personnages dans leur situation spatio-temporelle. « L'après-midi du vendredi, qui

est chez les Juifs le commencement du saint jour de sabbat, elle se faisait belle et

ornée, ma mère. Elle mettait sa solennelle robe de soie noire et ceux de ses bijoux

qui lui restaient encore ».41

C'est un temps itératif, il s’emploie pour des actions qui se répètent. « Ayant fini

d'orner pour le sabbat son humble appartement qui était son juif royaume et sa

pauvre patrie, elle était assise, ma mère, toute seule, devant la table cérémonieuse

du sabbat et, cérémonieuse, elle attendait son fils et son mari ».42

4-3-Le passé composé

Le passé composé exprimer une action qui a été complètement accomplie sans

précision de date ni de durée. « Elle m'a porté pendant neuf mois et elle n'est plus

là ».43

Il signifie le fait qu’il est complètement terminé à un moment donné, ou le

passé est indéfini. Il évoque une vérité générale ou une action passée par rapport

au moment où l’on parle ou écrit, « qu'elle est venue me voir en secret ».44

40 Albert Cohen, op.cit, p. 10. 41 Ibid. p. 14. 42 Ibid. p. 16. 43 Ibid. p. 119. 44 Ibid. p. 117.

L’analyse des personnages

Quatrième chapitre : L’analyse des personnages

1-Le personnage

2-La classification des personnages

2-1 Le héros

2-2 Les personnages principaux

2-3 Les personnages d’arrière-plan

3- La classification sémiologique selon Philippe Hamon

49

À propos de ce Barthes Roland a dit : « il n y a pas de récit sans personnages »1.

Un roman est une série d’événements qui raconte une histoire décrivant des

personnages et des événements fictifs.

C’est aussi le plus grand genre fictif en termes de taille, de multiplicité de

personnages et de diversité d’événements.

Là où chaque roman a une histoire, l’histoire a donc des événements qui se

déroulent dans le roman. Et donc ces évènements sont mis en œuvre par les

personnages parce qu’ils sont à la base de chaque roman. Les personnages animent

l’histoire et lui confèrent une dimension de réelle.

Chaque personnage peut avoir des caractéristiques qui le distinguent d’un autre

personnage. Il peut jouer différents rôles, le roman se compose de conflit, de

dialogue et de description entre eux.

1- Le personnage

Roland Barthes, il prétendait que le personnage venait d'un roman, mais il

montrait au lecteur la réalité que l'auteur voulait déclarer à travers son

personnage: « c’est devenu un individu, bref un être pleinement constitué… le

personnage a cessé d’être subordonné à l’action, il a incarné d’emblée une essence

psychologie »2.

Dans les œuvres dramatiques et narratives, basées sur l'histoire, les personnages

ne sont plus liés à une action unique, mais incarnent une sorte d'essence

psychologique.

Les personnages sont les éléments qui portent les effets des événements. Ils sont

souvent créés par les auteurs pour assumer certaines fonctions qui aident les auteurs

à transmettre des informations et à assurer le succès du roman. Par conséquent, les

personnages sont les plus importants. Les éléments de base de toute œuvre littéraire.

1 BARTHES Roland, Introduction à l’analyse structurale du récit, 1996. p. 75. 2 Joelle Gardes – Tamine, Marie –Claude Hubert, Dictionnaire de critique littéraire, Ed Armand Colin, Paris,

1999, p 155.

50

D'une part, ces essences peuvent être comptées par type, et d'autre part, elles sont

la connaissance et la compréhension des personnages.

Le rôle de la transformation littéraire en tant que « personne » se manifeste dans

le « réalisme psychologique », faisant en sorte que ce rôle réponde à certaines

normes.

Le personnage occupe une place importante dans la structure de la forme

narrative, car il est du côté objectif un outil et le moyen pour le narrateur d’exprimer

sa vision, et du point de vue technique, il est l’énergie motrice autour de laquelle

tous les des éléments de la narration sont lancé, comme le plus souvent il provient

du côté de l’auteur Où chaque personnage a une fonction qui aide l’auteur à

communiquer son message et donc son succès, nous concluons que le personnage

est une composante essentielle et importante du roman.

En écrivant, l’auteur transmet ses pensées et ses sentiments à l’aide des

personnages du roman.

Prenons l’extrait suivant :

« Nous ne connaissions personne à Marseille où, de notre île grecque de Corfou

nous avions débarqué comme en rêve, mon père, ma mère et moi, comme en un rêve

absurde, un peu bouffon. Pourquoi Marseille? Le chef de l'expédition lui-même n'en

savait rien. Il avait entendu dire que Marseille était une grande ville. »1

Le narrateur est né à Corfou, puis ils ont atterri dans la célèbre métropole

française Marseille. En tant que nouvelle destination. Le narrateur raconte ici ses

débuts avec de sa famille et le changement qui les a touchés, lorsqu'ils ont voyagé

pour la première fois à Marseille, le célèbre pays, et où ils ne connaissaient

personne.

Pourquoi Marseille ? Peut-être parce que c'est une ville grande, célèbre et où le

père allait trouver du travail.

1 Albert Cohen, op.cit, p. 34.

51

A travers cet extrait, l'écrivain parle de l'espace, comme s'ils transportaient " à

Marseille de leur île grecque de Corfou " et le ressentaient comme un rêve ridicule.

Il utilise l’imparfait pour raconter les souvenirs, et parler de leur début, et c'est

parce qu'il ne veut pas quitter son passé et y rester et prolonger la narration en

parlant de tous les détails de sa mère en raison de son désir pour elle.

Selon Milan Kundera :

« Dans son livre L'Art du roman, Milan Kundera retrace l'évolution que l'on peut

observer dans le roman, selon lui, de Don Quichotte de Crevantes. Inviolable :

donner le plus d'informations possible sur son apparence physique et sa manière de

parler et de se comporter ; la révélation de son passé, dans laquelle se trouvent

tous les motifs de son comportement actuel ; Le personnage doit avoir une

indépendance totale : l'auteur et ses considérations doivent disparaître pour ne pas

déranger le lecteur qui veut succomber à l'illusion et considérer la fiction comme

une réalité ».1

Le narrateur fournit autant d'informations que possible sur le personnage. À

l'intérieur du roman, chaque personnage est complètement différent d'un autre

personnage en termes de statut social, d'apparence, de comportement et même de

sa vie passée, qui se considère comme une motivation pour le faire réagir.

Le personnage doit être libre et indépendant, et l'auteur doit lui donner

suffisamment de canaux pour permettre aux lecteurs de vivre le roman de manière

réelle.

Prenons l’extrait suivant :

« Elle restait là, assise et toute amour familial, à leur énumérer déjà en pensée tout

ce qu'elle avait cuisiné et lavé et rangé. De temps à autre, elle allait à la cuisine

faire, de ses petites mains où brillait une auguste alliance, d’inutiles et gracieux

tapotements artistes avec la cuiller de bois sur les boulettes de viande qui

mijotaient dans le coulis grenat des tomates. Ses petites mains potelées et de peau si

1 KUNDERA, L’Art du roman, Éditeur Gallimard, (2 février 1995).

52

fine, dont je la complimentais avec un peu d’hypocrisie et beaucoup d’amour, car

son naïf contentement me ravissait.».1

Dans cet extrait, l'auteur évoque l'aspect psychologique, il Passe une bonne

enfance avec sa mère, de bons souvenirs qui lui ressemblent, les moments joyeux et

heureux de cette période, une famille idéale et le grand amour qui existe entre le fils

et la mère.

Ce qui l'a amené à rechercher les souvenirs de sa mère d'elle assise, cuisinant et

lavant, pour revivre avec elle en écrivant des mémoires. Pour oublier aussi sa

tristesse et sa douleur, en écrivant à son sujet, sa nostalgie et son désir d'elle

diminuent.

Il a offert à sa mère l’éternité. L’imparfait, ce passe inachevé, renforcé par " là", ce

déictique « La déictique sont des termes « pronoms personnels ou démonstratifs,

adverbe de lieu ou de temps, déterminants ou pronoms possessifs » qui ne prennent

leur sens que dans le cadre de la situation d’énonciation. Les déictiques désignent

les partenaires de la communication : locuteur et allocutaire « ici », « là », « hier »,

etc. sont des mots déictiques car ils ne sont compris quel lorsque la situation

d’énonciation est connue. »2

Une précision spatiale, d’excite un sentiment rageux de manque et de nostalgie.

Cette mère, "amour", que la vie a faite de tendresse et de compréhension, était pour

a famille une source de confort et de bienveillance.

« toute amour » le narrateur ajoute une personnification de type de figure de style,

il incarne l'amour de sa famille, nous avons trouvé la gradation et l’énumération de

tout ce que fait sa mère.

La mécanique narrative ainsi construite permet une extension du temps. Un

prolongement dans l’indéfini de la vie d’une mère que la narration ne veut pas voir

finir.

1 Albert Cohen, op.cit, p. 18. 2 https://www.etudes-littéraires.com/figures-de-style/deicrique.php. Consulté le 10/06/2021.

53

2- La classification du personnage

L’histoire montre l’importance des personnages en fonction de leur rôle et de leur

position, car ils sont au centre d’idées ont la première place dans le roman. Selon les

théoriciens, on peut classer entre 3 classes de personnages :le héros, les personnages

principaux, et les comparses.

2-1- Le héros

Philipe Hamon propose de le considérer comme un personnage qui subit un phénomène d’emphase, d’intensification, il se différencie des autres personnages

par sa qualification, sa distribution, son autonomie et sa fonctionnalité. Il est aussi(…) l’objet d’un pré désignation et d’un commentaire explicite.1

Selon Philippe Hamon, le héros a des caractéristiques qui le rendent spécial dans

l'histoire. Le héros a des qualités et des rôles qui créent des caractéristiques qui le

distinguent des autres personnes de l'histoire. Le centre de l'histoire est la personne

qui prend les principales décisions et qui en supporte les conséquences. Le héros

influence les circonstances des autres personnages, car c'est lui qui crée le reste des

personnages. Tous les personnages de l'histoire sont causés par la relation qu'ils

entretiennent avec le protagoniste.

Prenons ces extraits suivant : « Soudain je me rappelle notre arrivé à

Marseille .J’avais cinq ans. En descendant du bateau, accroché à la jupe de maman

coiffée d'un canotier orné de cerises, je fus effrayé par les trams, ces voitures qui

marchaient toutes seule ».2

« J'étais paradoxalement le préféré des douces sœurs catholiques. Elles me

donnaient des leçons de maintien, me recommandaient d'avoir une contenance

modeste et de ne jamais balancer mes bras dans la rue, comme un mondain ».3

1 ACHOUR Cristiane, BEKKET, Amina, Clefs pour la lecture des récits (convergences critiques 2), Editions du Tell, 2002, p. 50.

2 Albert Cohen, op.cit, p. 12.

3Ibid. p. 13.

54

« Je me souviens aussi de nos promenades du dimanche, en été, elle et moi, tout

jeune garçon. On n'était pas riches et le tour de la Corniche ne coûtait que trois

sous ».1

« O mon passé, ma petite enfance, ô chambrette, coussins brodés de petits chats

rassurants, vertueuses chromos, conforts et confitures, tisanes, pâtes pectorales,

arnica, papillon du gaz dans la cuisine, sirop d'orgeat, antiques dentelles, odeurs,

naphtalines, veilleuses de porcelaine, petits baisers du soir, baisers de Maman qui

me disait, après avoir bordé mon lit, que maintenant j'allais faire mon petit voyage

dans la lune avec mon ami un écureuil ». 2

On considère le narrateur comme le héros de son histoire parce qu'il nous raconte

l'histoire.

Dans ces extraits, le narrateur parle de nostalgie et veut remonter dans le passé et

revivre une série de comportements laissés en mémoire. L'auteur nous raconte avec

un enthousiasme extraordinaire ses souvenirs avec sa mère, combien ils sont

intéressants quand ils sont ensemble, ils réagissent naturellement, ne faisant jamais

semblant de sourire. Il raconta l'histoire de sa mère allant à Genève pour le revoir, et

comment elle lui avait préparé quelques jours, le saint sabbat juif, et les plats que sa

mère lui préparait, tous nostalgiques.

Prenons l’extrait suivant :

« Ton enfant est mort en même temps que toi. Par ta mort, me voici soudain de

l'enfance à la vieillesse passé. Avec toi, je n'avais pas besoin de faire l'adulte ».3

« C'est le seul faux bonheur qui me reste, d'écrire sur elle, pas rasé, avec la

musique inécoutée de la radio, avec ma chatte à qui, en secret, je parle dans le

dialecte vénitien des Juifs de Corfou, que je parlais parfois avec ma mère. »4

1Albert Cohen, op.cit, p. 15. 2 Ibid. p. 19. 3 Ibid., p. 18. 4.Ibid. p. 27.

55

Dans ces deux extraits, la mort de la mère apporta une douleur inévitable à son

fils, qui se retrouva seul dans un monde vaste et violent. Même s'il avait peur, il ne

pouvait pas oublier sa mère, surtout dans la nuit noire, quand il était seul dans la

chambre à fumer une cigarette et allongé sur le lit, il ne pouvait toujours pas oublier

sa mère.

2-2- Les personnages principaux

Dans chaque œuvre de fiction, il y a des personnages qui interprètent un acte

principal ainsi que des personnages qui jouent des rôles secondaires.

Le personnage principal est un élément important et essentiel dans les événements

de l'histoire.

Dans une œuvre de fiction, on peut retrouver plusieurs personnages principaux

dans un même roman, et ils sont décrits par les rôles qui leur sont attribués.

Ces rôles sont souvent détaillés là où ils ont un certain prestige, c'est-à-dire que

l'écrivain se trouve d'abord au haut de la liste des personnages de l'œuvre de fiction.

Prenons l’extrait suivant :

« Mais ses yeux étaient magnifiques et ses mains étaient mignonnes et j'aimais

baiser ses mains. »1

Dans son roman, le narrateur tente de décrire sa mère et comment elle passe le

plus clair de son temps et ce qu'elle fait quand il est absent d'elle. Le narrateur

utilise l’imparfait pour décrire sa mère, pour la beauté de ses yeux et de ses mains.

Il souhaite lui baiser les mains jusqu'à son désir et sa nostalgie de ses traits, alors

qu'il revit ses traits dans son imagination, signe de sa grande souffrance à la suite de

sa séparation.

A travers cette description, on voit que le narrateur laisse un impact sur le lecteur,

qui est de la pitié pour lui et une tentative de comprendre ses sentiments. 1 Albert Cohen, op.cit. p. 10.

56

Prenons l’extrait suivant :

« A table, elle mettait tous les jours la place du fils absent. Et même, le jour

anniversaire de ma naissance, elle servait l'absent. Elle mettait les morceaux les

plus fins sur l'assiette de l'absent, devant laquelle il y avait ma photographie et des

fleurs. Au dessert, le jour de mon anniversaire, elle posait sur l'assiette de l'absent

la première tranche du gâteau aux amandes, toujours le même parce que c'était

celui que j'avais aimé en mon enfance. »1

Dans cet extrait, le narrateur démontre son grand amour pour sa mère, un amour

infini qui ne cesse de grandir de jour en jour, et un très fort sentiment d'affection et

de complicité à travers l'histoire. Le narrateur et sa mère sont sa seule inspiration.

Elle est tout dans sa vie, et il a partagé tous les détails de leur histoire d'amour

inexplicable qui l'a fait se sentir comme un couple, pas seulement une relation mère-

fils.

Dans cet extrait, le narrateur utilise le passé composé pour raconter des actions

passées et des faits qui se sont déroulés en quelques instants. Il parle de sa mère en

l'absence, comment elle s'est comportée comme si elle était présente.

Il a utilisé un outil désignant l'indicateur de temps " le jour ", car c'est aujourd'hui

l'anniversaire du narrateur, et sa mère était à table comme avec elle. L’imparfait,

pour expliquer que sa relation avec sa mère, était plus que la relation d'un fils et

d'une mère en raison de l'intensité de leur amour, et il la considérait comme l'amour

de son enfance.

Dans notre histoire, il y a deux personnages principaux pour lesquels nous ne

pouvons pas déterminer le rôle du héros,

Le personnage principal du roman est l'auteur décrivant sa mère et exprimant son

amour pour elle et son intérêt pour elle, Par contre, une mère qui aime son fils et ne

vit que pour lui. Le narrateur est le protagoniste de l'histoire, il est le roi de

l'histoire, il est au cœur de l'histoire, il est partout.

1 Albert Cohen, op.cit. p. 20.

57

2-3- Les personnages d’arrière-plan (les comparses)

Les comparses sont des éléments qui apparaissent occasionnellement dans

l’histoire, presque toujours absents, et du fait de leur bas statut et à l’opposé

extrême du statut de héros et autres personnages, ils interviennent de manière rare et

amicale (primaire, secondaire).

Prenons l’extrait suivant :

« Chaque sabbat, à Marseille, où je venais, de Genève, passer mes vacances, ma

mère nous attendait, mon père et moi, qui allions revenir de la synagogue avec les

brins de myrte à la main. »1

Le narrateur complète la bonne famille en présentant le père, car à Marseille, son

père se rendait régulièrement tous sabbat à la synagogue avec des brins de myrte.

Le narrateur n'avait pas besoin d'un troisième personnage pour continuer

l'histoire. Cependant, il y a un troisième personnage, qui est la figure du père, qui ne

l'a mentionné que parfois. Le narrateur utilise l’imparfait, c'est qu'il raconte ce qui

s'est passé dans un passé lointain, qu'il revient en arrière pour décrire sa vie avec sa

mère et tous ses souvenirs avec elle.

3-La classification sémiologique selon Philippe Hamon

Philipe Hamon a classé les personnages fictifs en trois types : les personnages

référentiels, les personnages embrayeurs et les personnages anaphores.

3-1- Les personnages Référentiels

« personnage historique (Napoléon trois dans les Rougons-Macquart , Richelieu

chez A. Dumas…), mythologique (Vénus, Zeus…) allégoriques (L’amour. Lahaine)

ou sociaux l’ouvrier, le chevalier, le picaro … tous renvoient à un sens plein et fixe,

1 Albert Cohen, op.cit, p. 16.

58

immobilisés par une culture, et leur mobilisation dépend directement du degré de

participation du lecteur à cette culture »1

Ce type de personnage est généralement utilisé dans les romans pour exprimer des

faits ou pour exprimer des faits ou pour faire penser à des souvenirs ou à des faits.

Comprend des personnalités historiques, sociales, religieuses et mythologiques.

La plupart de ces caractères font référence à une signification spécifique et fixe qui

est définie par une culture et leurs lectures sont liées à la compréhension du lecteur

de cette culture. Autrement dit, ses références sont différentes, déterminées par une

culture tribale acquise.

3-2- Les personnages embrayeurs

«Personnages porte parole, chœurs de tragédie antique, interlocuteurs

socratiques, personnage d’impromptus, coteurs et auteurs intervenant…personnage

de peintre, écrivains, des narrateurs, de bavard, d’artistes, etc. »2

Ce sont des personnages importants de l’histoire et peuvent être attribués à leurs

rôles utiles, c'est-à-dire qu’ils peuvent devenir des porte-parole, des potins et même

des personnages de chorale. Ils se considèrent comme un outil pour représenter des

auteurs ou des orateurs, et les personnages attrayants sont une sorte d’outil

permettant à l’auteur de faire la distinction entre ceux qui sont présents et ceux qui

sont présents.

3-3- Les personnages anaphores

« Ces personnages tissent dans l’énoncé du réseau d’appels et des rappels à

désossements d’énoncés disjoints et de longueurs variables, ils sont en quelques

sortes les signes mnémotechniques du lecteur ; personnages de prédicateurs,

1 HAMON Philippe., « pour un statut sémiologique du personnage », Poétique du roman, Ĕd. Du seuil, coll «

oints », 1977. p. 122. 2 Ibid.

59

personnages douées de mémoires, personnages qui sèment ou interprètent des

indices, etc ».1

Ces rôles sont responsables des fonctions de l’organisation pour éviter les

malentendus parmi les lecteurs et la confusion des idées dans l’histoire, ainsi que la

cohésion des évènements de l’histoire.

Sur la base de notre histoire, nous ne pouvons pas classer les personnages ni

comme des personnages référentiels, ni comme des personnages anaphores, ni

comme des personnages embrayeurs car l'histoire ne contient pas d'actions.

La théorie proposée par Philip Hamon peut être appliquée à n'importe quel rôle,

et la théorie est basée sur les trois axes de base.

Notre histoire s'articule autour de deux axes en raison du manque de personnages et

de rôles :

A- L’être

Le portrait

Il s'agit d'un ensemble de caractéristiques propres à un rôle spécifique en termes

de vêtements, de corps et de psychologie par rapport à d'autres rôles.

Le corps

La personnalité de l’auteur est l’apparence qui le rend unique, notamment la

couleur des yeux, la taille, le visage, les cheveux, etc.

Il est représenté par le sexe masculin ou féminin, avec des caractéristiques

corporelles différentes telles que la taille, la brièveté, la graisse, la minceur, les

défauts et les anomalies, qui peuvent être dues à l'hérédité ou à des événements. Le

conteur dans cette dimension dessine sa personnalité en fonction de ces

caractéristiques en plus d'autres traits distinctifs du personnage.

L’habit 1 HAMON Philippe., « pour un statut sémiologique du personnage », Poétique du roman. p. 122.

60

C’est le style des vêtements que porte le personnage, qui permet au lecteur de se

faire une idée des personnages de l’histoire tels que l’âge, le niveau intellectuel. Où

le style vestimentaire est un critère important et fondamental pour connaître la

signification des personnages.

La psychologie

L'auteur est la personne qui définit le personnage de l'histoire. Il a précisé le rôle

qu'il jouera. Il peut être généreux, amical, nerveux, paresseux, actif ... etc. Lorsque

les choix psychologiques de l’auteur sont pleinement étudiés, la personnalité du

personnage est très importante et le succès de son rôle garanti.

La biographie

C'est un type d'écriture littéraire, et une définition spécifique de ce type est

racontée à partir d'autres types et moins claire, c'est dans une narration de parties de

la vie d'une personne, et une autobiographie est la narration d'une personne de son

histoire de vie.

Prenons l’extrait suivant:

« Ce que je viens de me raconter, c'est un souvenir du temps où ma mère était déjà

vieille et où j'étais un adulte, déguisé en fonctionnaire international. Je venais, de

Genève, passer une partie de mes vacances à Marseille, chez mes parents. Ma mère

était heureuse de ce que son fils, qui avait, pensait-elle avec beaucoup

d'exagération, une si noble situation chez les Gentils, acceptât de bon cœur d'aller

chaque sabbat à la synagogue de Marseille. Je l'entends qui me parle. »1

Là où l’auteur parle précisément avec sa propre personnalité dans son

autobiographie, il mentionne des passages qui font ressortir sa vie et sa carrière, afin

que le lecteur en soit conscient et lui permette de représenter clairement le

personnage.

1 Albert Cohen, op.cit, p. 23.

61

Après lecture de notre corpus, nous pouvons confirmer que le narrateur est

autobiographique, car le narrateur raconte les faits réels de sa vie, il participe

donc à la narration en tant qu'élément principal, car l'élément qu'il a dit est le

sien, et à côté de lui, Non on les connaît, c'est pourquoi dans notre corpus, le

narrateur est en même temps le protagoniste.

Le narrateur, dans cet extrait utilise beaucoup de narration incomplète d'une seule

prise, pour décrire sa mère quand elle était vieille, heureuse et fière du métier de son

fils.

Traits psychologiques et physique

On voit que l'écrivain ne s'est pas beaucoup décrit et n'a pas assez décrit sa mère, il

y a une économie dans la description des personnages. On sait peu de choses sur le

caractère de l'écrivain et de sa mère, dans la description physique.

Quant aux traits psychologiques que nous observons chez notre écrivain, et parlant

fréquemment de sa mère, nous pouvons les déduire de ce qu'il dit ou fait.

62

L’être : Le tableau suivant illustrera mon analyse des personnages du roman

Les

personnages

Caractéristiques

physique

Caractéristiques

psychologique

La tenu

vestimentaire

Le

personnage

narrateur

Ma tête- un beau cœur –

mes jeunes et prestes

mains-dents acérées.

Peur-bonheur-

triste-pitié-

Joie-content-

douleur-calme-

folle-mal-

désespoir.

Sa mère

Ses petites mains ou

brillait une auguste

alliance- Elle était alors

si jolie, ma vielle

Maman.

Ses doigts de glace.

Fière-naïve-

heureuse-

Bouleversante de

bonheur.

Sa solennelle robe de soie

noire-

Ses bijoux.

63

Tentative de psychanalyse

Nous avons eu du mal à analyser ce personnage pour se décrire très peu lui-même

et sa mère, nous allons donc recourir à la psychanalyse sur lui pour pouvoir

découvrir son blocage.

D’après la définition approchée par Freud, on peut dire que la psychanalyse est

une bonne démarche, elle envisage l'étude de troubles physiques tels que

l'instabilité, la solitude et la tristesse, qui sont similaires à la situation de notre sujet

dans le corpus.

La psychanalyse est un bon processus qui consiste à étudier les troubles vécus par

le personnage principal.

Prenons l’extrait suivant :

« Dans ma solitude je me chante la douce berceuse, si douce, que ma mère m'a

chantée, ma mère sur qui la mort a posé ses doigts glacés et je me dis, Avec une

crise de gorge sèche qui ne veut pas sortir Je me dis que ses petites mains ne sont

plus chaudes et que je ne les rendrai plus jamais douces sur mon front. »1

La solitude caractérise la vie de notre héros, et il préfère aussi rester seul et loin

des humains, notre héros est très désolé de ne pas avoir passé assez de temps avec

sa mère, malheureusement il est sorti avec sa mère puis n'est pas venu. Quand il

était seul, il y pensait et disait que ce n'était pas un bon choix pour sa mère.

Le narrateur, après la mort de sa mère, préfère s'isoler des gens et rester seul dans

une pièce sombre, faisant ainsi de l'écriture une solution pour oublier sa mère et

conserver à travers elle les beaux souvenirs du départ.

La mort de sa mère a fait de lui une personne complètement différente du passé.

Son absence lui a laissé un vide inévitable, sur ce que nous pensons être la raison

principale de ses actions et de ses ennuis, car il l'a pleurée pendant de nombreuses

1 Albert Cohen, op.cit, p. 73.

64

années et n'a pas accepté son absence, la psychanalyse est donc un système que

nous suivons pour atteindre les choses cachées.

Le présent prédominant dans cet extrait, alors que le narrateur parle de sa

solitude, comment il la passait parfois, avec la chanson de sa mère.

Le narrateur, énumère son présent pour exprimer une habitude qu'il prend dans sa

solitude, et un fait qu'il voulait dire. Le narrateur a déploré sa mère qu'il ne pourrait

plus jamais mettre ses mains chaudes sur son front.

D’après Willie Apollon :

« La psychanalyse interpelle le sujet dans son rapport à la jouissance et à la

mort, à travers la maladie, le sexe, le désespoir, l’impasse totale, l’angoisse

paralysante et le sentiment du fin du monde…aussi la psychanalyse est-elle le

développement d’une expérience d’une expérience singulière faisant appel au sujet

et mobilisant toutes les ressources intimes pour résoudre ses problèmes. »1

Sur la base du concept de Willie Apollon, la psychanalyse est donc une discipline

qui nous guide, elle nous guide pour visiter des choses cachées que nos yeux ne

peuvent pas voir .Nous concluons que sa définition s'applique à notre personnalité,

qui souffre d'une instabilité remarquable, car il ressent après la mort de sa mère que

c'est la fin du monde. Ces problèmes qu'il a surmontés de chagrin et de désespoir

exigent une forte personnalité à surmonter.

Prenons l’extrait suivant:

« Je ne veux pas qu'elle soit morte. Je veux un espoir, je demande un espoir. Qui

me donnera la croyance en une merveilleuse vie où je retrouverai ma mère? Frères,

ô mes frères humains, forcez-moi à croire en une vie éternelle, mais apportez-moi

1 WILLY Apollon, une école pour la psychanalyse, pour le conseil d’Ethique de l’Ecole freudienne du

Québec, Septembre 1998.

65

de bonnes raisons et non de ces petites blagues qui me donnent la nausée tandis

que, honteux de vos yeux convaincus, je réponds oui, oui, d'un air aimable. »1

A chaque fois, notre héros confirme qu’il ne peut plus résister à une vie sans

mère, il l’aime tellement qu’il pense que sa vie ne vaut rien.

Notre personnage principal vit dans un groupe de souvenirs douloureux qui ne lui

permettent pas de vivre et de continuer sa vie comme le reste de l'humanité comme

s'il était le seul à avoir perdu sa mère.

Le narrateur croit au changement de sa vie vers le bonheur, et souhaite restaurer

sa mère, qui lui a causé une grande tristesse. Du début à la fin du roman, le cœur de

ce que le narrateur a dit était sa mère. Il a donné l'impression que sa mère était sa

vie. Bien que la description de son "corps" n'était pas assez adéquate, il ne nous a

pas donné Son nom ou son prénom, il cache juste ces informations personnelles,

mais il nous donne l'occasion de revivre avec sa mère de manière très touchante à

travers le choix des mots et le style d'écriture triste et sentimental. Mais vouloir la

retrouver à tout prix, vouloir simplement revivre la joie de l'enfance, lui a donné une

barrière psychologique dont même la littérature a du mal à se débarrasser.

Le narrateur a répété à plusieurs reprises le verbe «vouloir » pour révéler la réalité

de ce qu'il veut et refléter son importance dans le contenu de ces phrases répétées

comme un désir précieux pour lui sur lequel il ne peut pas faire de compromis, qui

réalise un équilibre entre émotion et parole.

Avec cette répétition, il a expliqué que sa vie n'est rien sans sa mère, et combien

elle lui manque, comme s'il avait besoin d'une dose d'espoir dans la vie dans

laquelle se trouve sa mère.

1 Albert Cohen, op.cit, p. 152.

66

B- Sublimation de la figure de la mère divine

Prenons l’extrait suivant :

« Ton enfant est mort en même temps que toi. Par ta mort, me voici soudain de

l'enfance à la vieillesse passé. Avec toi, je n'avais pas besoin de faire l'adulte. »p.53

L'histoire concerne la mère du narrateur, car le narrateur a écrit cette histoire en le

but de lui rendre hommage. Revenue de la cuisine, elle allait s'asseoir, très sage en

sa domestique prêtrise, satisfaite de son pauvre petit convenable destin de solitude,

uniquement ornée de son mari et de son fils dont elle était la servante et la

gardienne. »1

Un autre exemple : « L'après-midi du vendredi, qui est chez les Juifs le

commencement du saint jour de sabbat, elle se faisait belle et ornée, ma mère. Elle

mettait sa solennelle robe de soie noire et ceux de ses bijoux qui lui restaient

encore. »2

Tous ses mots et textes tournent autour de sa mère, ce qui indique qu'elle est dans

la vie du narrateur. Le personnage de la mère tutrice, généreuse, gentille, nounou,

comme il la décrit comme consacrant toute sa vie à son fils, le narrateur, qui n'a pas

fourni suffisamment d'informations personnelles sur lui et sa mère, même son nom

ne l'a pas mentionné dans le roman, et décrit sa beauté avec les bijoux qu'elle portait

et sur sa douceur et sa naïveté.

Le narrateur clarifie sa présence lorsqu'il se souvient de leur dialogue, tout en

clarifiant au lecteur certaines scènes par l'écriture. Le narrateur a beaucoup utilisé

l’imparfait, et a souvent utilisé ces extraits, indiquant qu'il parlait du passé. C'est le

moment idéal pour décrire le passé, les traits et les habitudes de sa mère.

Dans le premier extrait, « Ton enfant est mort en même temps que toi. Par ta

mort » on remarque qu'il y a une expression figurative qui est une métaphore de la

perte de l'amour de la vie et de la mort des sentiments de l'écrivain par la mort de sa

mère. 1 Albert Cohen, op.cit, p. 19. 2 Ibid. p. 14.

67

Dans le troisième extrait, le narrateur commence par l'indicateur de temps «après-

midi » qu'il emploie pour nous montrer l'heure et l'événement sur la ligne du temps.

Nous pouvons dire que la narration dans le passé incomplet, nous parle du

vendredi après-midi, qui est considéré comme le début du Saint Sabbat pour les

Juifs, et comment sa mère s'est préparée pour ce jour.

Prenons l’extrait suivant:

« Mon fils, explique-moi ce plaisir que tu as à aller à la montagne. Quel plaisir,

toutes ces vaches avec leurs cornes aiguisées, avec leurs gros yeux qui vous

regardent? Quel plaisir, toutes ces pierres? Tu risques de tomber, alors quel

plaisir? Es-tu un mulet pour aller sur ces pierres du vertige? N'est-ce pas mieux

d'aller à Nice, où il y a des jardins, de la musique, des taxis, des magasins? Les

hommes sont faits pour vivre en hommes et non dans les pierres, comme les

serpents. »1

Ce récit est réel au personnage maternel, bien qu'il n'y ait pas de personnages

secondaires dans l'histoire. L'histoire entre la mère et le fils portait sur une relation

tragique entre eux. La narration n'avait pas besoin d'un troisième personnage pour

continuer l'histoire. Parfois, il mentionnait son père.

Le présent, principalement dans cet extrait, alors que le narrateur a ouvert un

canal de communication avec sa mère, répétant des moments et des dialogues pour

gagner du temps et revivre avec elle, et c'est une indication du degré de son désir

pour elle.

Le narrateur lui explique l'adresse de sa mère et ses questions pour s'enquérir

d'elle, quand son fils part à la montagne, surpris par son comportement que la

campagne n'y est rien et qu'il ne peut y vivre à cause de sa difficulté, et lui conseille

aller dans un meilleur endroit en raison de la facilité de ses affaires et de son

développement.

1 Albert Cohen, op.cit, p. 28.

68

C- Occultation de la figure du père

La figure paternelle est classée comme une personnalité d'arrière-plan pour être

complètement absente, comme le narrateur y fait parfois référence. Pourquoi le

narrateur n'a-t-il pas pleuré son père comme celui de sa mère?

Nous voyons l'écrivain qu'il est en deuil blanc pour son père, bien qu'il ne l'ait pas

décrit comme violent ou cruel. Le père de l'écrivain était souvent absent et absent,

travaillant toute la journée, rarement à la maison et à table avec sa famille.

On en conclut donc que le narrateur a vu le monde aux yeux de sa mère, un

monde dans lequel il n'y a que sa mère et une mère qui voit le monde dans son fils.

Analyse des personnages dans le roman d'Albert Cohen Ma mère Nous avons

effectué une analyse sémiotique des personnages selon Philippe Hamon.

Nous avons remarqué que le personnage principal ne se distinguait pas par un

grand nombre de traits car il y a une absence totale d'informations personnelles,

cette étape ne nous a pas permis de les connaître beaucoup physiquement.

Nous avons analysé et catégorisé les personnalités selon la théorie de Philippe

Hamon sur la connaissance du rôle que jouent nos personnalités.

Nous concluons que notre expérience d'analyse des personnages est un gain pour

nous car elle nous donne un avant-goût des moments de souffrance et du partage de

sa vie douloureuse.

70

Conclusion

A la fin de notre travail qui s’intitule « Du temps pour le temps: Le cas de "Le livre de ma mère " d’Albert Cohen, nous avons posé la question de la manière dont le temps narratif est analysé dans notre groupe, de son applicabilité. Le temps narratif et ses réflexions sur notre auteur, notre roman et nos personnages.

Pour mieux illustrer notre travail, nous l'avons divisé en deux parties comportant

chacune deux chapitres.

Nous avons d'abord expliqué la temporalité narrative, puis nous avons inséré des

passages de notre roman pour prouver notre point de vue. Mais revient toujours à la

case départ, de sorte que le temps que regrette l'auteur-narrateur qui n'a pas passé

avec sa mère est chronique ou prolongé.

Dans les trois premiers chapitres, on peut très bien conclure ici que notre histoire

est passée par presque toutes les techniques de narration, Cela souligne et nous

permet d'identifier facilement le deuil vécu par l'auteur/personnage. Notre histoire

est donc une histoire autobiographique pour nos narrateurs, une écriture

autobiographique aux prises avec la douleur et le chagrin.

Dans le 4ème chapitre, nous avons terminé sur une analyse sémiotique des

personnages selon Philip Hamon. Nous l'avons combiné avec la psychanalyse de

Freud, Ces deux concepts théoriques sont appliqués d'abord pour tomber

apparemment dans le cercle vicieux du personnage du narrateur avec ses souvenirs

à sa défunte mère, Toute l'histoire tourne autour d'une figure sainte semi-sainte, et

enfin la figure du père volontairement couvert de deuil blanc.

En conclusion, notre corpus le livre de ma mère de livres était une expérience

d'écriture, pour un narrateur racontant ses souvenirs avec sa mère à la recherche

d'un autre temps et d'une vie dans laquelle se trouvait sa mère. Notre recherche se

concentre sur l'analyse du temps, et que

Il existe de nombreux processus littéraires par lesquels l'histoire tente de

reconstruire le temps et ses manifestations dans le roman.

72

Corpus Albert COHEN, Le livre de ma mère, Paris, Gallimard, Coll. Folio, 1954.

Ouvrages théoriques

1. ACHOUR Cristiane, BEKKET, Amina, Clefs pour la lecture des récits

(convergences critiques 2), Editions du Tell, 2002.

2. BARTHES Roland, Introduction à l’analyse structurale du récit, 1996.

3. GENETTE Gérard, Figure III, Edition Seuil, Paris, 1972.

4. HAMON. Philippe., « pour un statut sémiologique du personnage», Poétique

du roman, Ĕd. Du seuil, coll « oints », 1977.

5. JOUVE. Vincent, Poétique du roman, 2émé Edition Armand COLIN, Paris,

2007.

6. KUNDERA Milan, L’Art du roman, Éditeur Gallimard, (2 février 1995).

7. Le petit Grevisse, Grammaire française, Bruxelles, de Boeck, 2005.

8. Michel Butor, Essai sur le roman, Ed. Gallimard collection idée, 1969.

9. Vincent Jouve, Poétique du roman, Armand Colin, Paris, 2007 (2e édition).

10. WILLY Apollon, une école pour la psychanalyse, pour le conseil d’Ethique

de l’Ecole freudienne du Québec, Septembre 1998.

11. Yves REUTER, Introduction à l’analyse du roman, Ed Armand Colin, Paris,

2006.

Dictionnaires 1. Joelle Gardes – Tamine, Marie –Claude Hubert, Dictionnaire de critique

littéraire, Ed Armand Colin, Paris, 1999.

Sitographies

1. Cette présentation s’inspire de la théorie de jakobson et scharffer : Site web,

le 05/06/2021 à 15 : 30.

73

2. GUILLEMETTENT et Lucie et LEVESQUE, Lucie Guillemette et Cynthia

Lévesque, La narratologie, Signo, Théories sémiotiques appliquées, Québec

2006.

3. https://www.etudes-littéraires.com/figures-de-style/deicrique.php. Consulté

10/06/2021.

75

Résumé

Parmi les nombreux romans d'Albert Cohen, nous avons choisi le livre de ma

mère pour l’étudier. Dans notre travail de recherche, nous avons établi une analyse

du temps narratif, qui est l'un des thèmes dominants de la création littéraire

mondiale. Il exprime les moments difficiles vécus par le narrateur en raison de la

perte de sa mère. Cela nous montre. Comment fonctionne le temps dans les œuvres

littéraires, c'est parce que la narration est un foyer multiaxes. Le temps narratif nous

raconte son mécanisme de fonctionnement et sa fonction dans la structure générale

du roman. Il a raconté la douleur après la mort de sa mère là-bas. Au cours de notre

travail, nous essayons d'analyser le caractère du narrateur en recourant à quelques

concepts théoriques de la psychanalyse, sans oublier de parler du temps et des

techniques narratives, qui sont les éléments de base de ce thème.

Mots clés : Le temps, la narratologie, les techniques narratives.

76

ملخص

ي، أنشأنا تحليًلا ، اخترنا كتاب والدتي لدراسته. في عملنا البحثبين روايات ألبرت كوهين العديدة من

، وهو أحد الموضوعات المهيمنة على اإلبداع األدبي العالمي. وهي تعبر عن األوقات الصعبة للوقت السردي

كيف يعمل الوقت في األعمال األدبية هو أن السرد هو هذا يظهر لنابسبب فقدان والدته. التي يمر بها الراوي

تركيز متعدد المحاور. يخبرنا زمن السرد عن آلية عملها ووظيفتها في البنية العامة للرواية. وروى األلم بعد

ظرية المفاهيم النوفاة والدته هناك. نحاول في سياق عملنا تحليل شخصية الراوي من خًلل اللجوء إلى بعض

، وهي العناصر األساسية لهذا الموضوع.ى الحديث عن تقنيات الوقت والسرد، دون أن ننسللتحليل النفسي

الزمن, السرد, تقنيات السرد. الكلمات المفتاحية:

77

Summary

Among Albert Cohen's many novels, we have chosen my mother's book to study.

In our research work, we established an analysis of narrative time, which is one of

the dominant themes of global literary creation. It expresses the difficult times

experienced by the narrator due to the loss of his mother. That shows us. How time

works in literary works is because storytelling is a multi-axis focus. Narrative time

tells us about its operating mechanism and its function in the general structure of the

novel. He recounted the pain after his mother died there. In the course of our work

we try to analyze the character of the narrator by resorting to some theoretical

concepts of psychoanalysis, without forgetting to talk about time and narrative

techniques, which are the basic elements of this theme.

Key words: Time, Narratology, narrative techniques.