La Langue française au Québec : L’Évolution du problème et les particularités du langage

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La Langue française au Québec : L’Évolution du problème et les particularités du langage par Oxana Datchevskaia Moscou 2001 O.Y. Danchevskaya 1

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La Langue française au Québec :L’Évolution du problème et les particularités du langage

par

Oxana Datchevskaia

Moscou2001

O.Y. Danchevskaya

1

Contenu

Les Situations historique et politique au Québec! 3

Le français et le Québec! 3

La Belle Province! 3

La fondation du Canada et des problèmes! 4

L’Acadie : les autres français! 5

Les racines du conflit! 6

Les lois linguistiques! 8

Le Québec : avec le Canada et sans! 9

Les organisations de la langue française au Québec! 10

Le nationalisme québécois et la langue française! 11

Le français québécois! 12

Les raisons pour les transformations! 12

La phonétique! 13

La grammaire et la syntaxe! 14

Le lexique! 14

La formation des mots! 14

Des néologismes! 16

La féminisation des titres et le sacre! 16

Emprunts! 17

L’influence du français québécois sur l’anglais! 20

Une revue culturelle! 22

L’avenir du français québécois ! 23

L’importance du français québécois dans le monde francophone ! 24

Bibliographie ! 25

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Les Situations historique et politique au QuébecLe Québec est un mot qui grandit.

Pierre Perrault

Le français et le Québec

La situation de la langue française au Québec a été un problème aigu depuis

longtemps; beaucoup de personnes et de spécialistes de sphères différentes se sont

consacrés à sa résolution. On continue à discuter la position du français dans cette

province maintenant aussi et c’est évident que la discussion prendra beaucoup de temps

encore. Il y a eu des progrès, mais il y a eu des difficultés. Nous comprenons qu’il est peu

possible de résoudre un si grand problème dans un travail comme le nôtre, mais nous

essayerons de présenter un aspect général des événements et des tendances principaux.

Parmi la grande quantité de choses qu’on peut discuter dans ce domaine nous avons

choisi celles qui nous paraissent les plus importantes pour comprendre la situation du

français au Québec et la langue elle-même dans cette province. Ainsi, nous examinerons

premièrement les situations historique et politique, puis la problématique linguistique avec

l’attention spécifique sur les particularités du parler québécois-français et la comparaison

des parlers en France et au Québec. Enfin, nous regarderons les perspectives du

développement du français au Québec.

La Belle Province

Nous commencerons avec quelques faits sur le Québec. La « Belle Province » est

la plus grande province du Canada; sa surface est trois fois plus grande que celle de la

France. La capitale, Québec, et Montréal, la « Ville des Saints », sont ses villes principales

et des villes célèbres du Canada. La population du Canada a atteint 30 millions (1996);

celle du Québec est 7.345.000 (1999); pour 82% des Québécois, la langue natale est le

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français, et seulement pour 9% c’est l’anglais. (15) Ces faits et figures montrent

l’importance d’attention particulière pour les intérêts des francophones et leur culture.

La fondation du Canada et des problèmes

La ville de Québec elle-même a été fondée le 3 juillet de 1608 par Samuel de

Champlain, mais le premier voyage à la terre de la Nouvelle France par Jacques Cartier a

eu lieu en 1534, quand il a planté une croix à Gaspé et a pris possession du territoire au

nom du roi de France. Là, la France a cherché des richesses comme des métaux précieux

ou un commerce profitable, mais sans succès. Par contre, le pays a rencontré de

nouveaux problèmes avec sa nouvelle colonie: l’Angleterre, son rival historique, était son

rival partout. Presque dès le début les Anglais ont affirmé leur droits sur ce territoire. Il y a

eu des attaques à main armée et des batailles, et, en 1763, l’Angleterre s’est emparée de

la colonie. Par le Traité de Paris, la France a cédé le Canada à l’Angleterre et la nouvelle

province de Québec a été « amputée de ses attaches dans la région des grands

Lacs. » (9; 508) Il y a eu des rébellions, comme celles des Patriotes en 1838-39, et des

idées nationalistes sont nées bien avant le XXe siècle. Le pays est devenu officiellement le

Canada en 1867 quand une Confédération entre quatre provinces a été proclamée; trois

provinces étaient à majorité anglophone et une seule à majorité francophone, le Québec.

Each of these colonies agreed to come into Confederation only if their differences

were respected. The one with the greatest number of differences, of course, was

the French-speaking colony whose laws, religion and practice were protected by

British imperial acts going back to 1774. The Québécois would enter Confederation

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only if these distinct rights were incorporated into the constitution alongside

guarantees to civic equality. This recognition was given… ∗(1; 58)

Quand il n’y avait que quatre provinces, la majorité parlait anglais; après, il y en avait dix,

et les gens qui parlaient français se sont sentis oppressés. Les Anglais ont toujours traité

cette province avec une sorte de ménagement et, à la différence d’autres, ils

… actually brought the Québécois their first experience of self-government. This

has been the case since the Quebec Act of 1774, when the British Crown

recognized the rights of those of the Catholic religion, the distinctiveness of French

law, and the right of les habitants to use French as an official language.∗ (1; 134)

Mais les conflits principaux entre les « deux côtés » ont eu lieu au XXe siècle qui a

beaucoup changé le Québec.

L’Acadie : les autres français

Dans notre travail nous parlons des Français du Québec, mais ce serait injuste de

ne pas mentionner les autres régions. Les Français ont aussi habité l’Acadie, maintenant

une partie du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, mais quand les Anglais ont

commencé leur lutte pour le Canada, beaucoup d’Acadiens ont essayé de quitter le pays

(l’Angleterre a obtenu l’Acadie avec les autres territoires par le Traité d’Utrecht en 1713).

Ils sont demeurés dans plusieurs endroits : les uns en Louisiane, les autres aux états des

États-Unis, quelques-uns sont rentrés en France, quelques autres sont allés au Québec,

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∗ « Chacune de ces colonies a consenti à entrer dans la Confédération seulement si leurs différences étaient respectées. Celle avec la plupart des différences, naturellement, était la colonie parlant français dont les lois, la religion et sa pratique étaient protégées par les Actes impériaux britanniques dès 1774. Les Québécois entreraient dans la Conféderation à condition que ces droits distinctifs soient inclus dans la constitution avec des garanties d’égalité civique. Cette approbation a été donnée… » (toutes les traductions sont faites par le chercheur)

∗ « …ont vraiment donné aux Québécois leur première expérience du soi-gouvernement. C’était le cas depuis l’Acte du Québec de 1774, quand la couronne britannique a reconnu les droits de ceux qui ont pratiqué la religion Catholique, la particularité de la loi française et les droits des habitants d’utiliser le français comme la langue officielle. »

et une partie est restée en Acadie. Mais comme les Acadiens du Canada sont beaucoup

moins nombreux que les Québécois et comme ils habitent des provinces différentes (la

majorité est au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et en Louisiane), on peut dire

que la population francophone du Canada est principalement celle du Québec. Aussi, le

français des Québécois et des Acadiens est un peu différent, c’est pourquoi il ne faut pas

les mélanger complètement.

Les racines du conflit

Non seulement l’histoire fait ses corrections, mais aussi les situations sociologique

et politique. Avant les années soixante, la population francophone du Québec était mal

instruite, surtout dans les locations éloignées de grandes villes. Comme ça, la plupart de

ces gens était dans la classe ouvrière, mais le temps est arrivé quand les francophones

ont commencé à vouloir d’être dans les affaires, d’entrer plus loin dans le commerce, mais

ce n’était possible qu’en parlant l’anglais; ils ont dû apprendre l’anglais pour avoir de bons

travaux. L’histoire montre qu’avant la plupart de l’industrie et du commerce du Québec

étaient la propriété des Anglais. Quand les francophones ont commencé à y entrer, ils ont

découvert que les règles du travail dans toutes les entreprises étaient faites d’habitude par

les anglophones, et par ces règles, toutes les affaires devaient être faites en anglais. Les

Canadiens-français ont vite compris qu’ils étaient en perte. Même s’ils avaient appris

l’anglais, ils gagnaient beaucoup moins que les anglophones.

A study for the Royal Commission on Bilingualism and Biculturalism in the

mid-1960s found that when the income of the 14 main ethnic groups in Quebec was

compared, francophones’ income ranked twelfth, just before Italians who were

relatively recent immigrants to Quebec, and Amerindians.∗ (15)

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∗ « Une étude pour la Commission royale sur le bilinguisme et le biculturalisme dans le milieu des années soixante a trouvé que quand le revenu des 14 groupes ethniques principaux au Québec avait été comparé, le revenu des francophones occupait la 12e place, juste avant les Italiens qui étaient des immigrants relativement récents au Québec, et les Amérindiens. »

Les Québécois ont senti que c’était injuste, parce que dès le commencement ce pays était

l’union des deux nations – les Français et les Anglais. De plus, les Français avait été les

premiers dans cette région. Pourquoi donc doivent-ils être traité comme des immigrants?

Ils ne voulaient pas l’endurer. Avant, quand il y avait peu d’employées francophones, ils

avaient pu consentir à travailler en anglais, mais tout a changé quand plus de gens ont

obtenu la possibilité d’un meilleur enseignement dans les années soixante. Mais, comme

les affaires étaient en général dans les mains des Canadiens-anglais ou des Américains,

c’était naturel qu’on ait voulu créer un secteur d’économie français,

either by public enterprise or by state support of French private enterprise; this in

turn led to a demand for the strengthening of the state and, of course, of a state that

could be identified as French – that is, the government at Quebec rather that at

Ottawa.∗ (3; 15)

La situation s’est aggravée jusqu’aux années soixante. Le nationalisme québécois trouvait

le pouvoir avec la croissance de la popularité des mouvements pour les droits civils dans

tout le monde. Ayant été le nationalisme canadien-français avant, it est devenu québécois.

Ça ne signifie pas que l’identité de ce groupe de gens a changé; au contraire, ça peut

signifier que « the really survivable elements of la nation canadienne-française are to be

found only in Quebec »∗∗ (3; 163). Il a voulu lutter pour ses droits. Cette lutte c’est

manifestée dans plusieurs actes différents comme la crise d’Octobre 1970 avec les

soulèvements, la violence et les mesures de guerre prises par Pierre-Elliot Trudeau en

réponse au Front de libération du Québec (FLQ). Pour calmer les tensions, le Canada a

accepté l’accord du Lac Meech en 1987 qui a garanti au Québec le statut spécial d’une

société distincte, y compris l’engagement de dualité linguistique du Canada, et a

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∗ « soit par l’entreprise publique, soit par le support d’état d’entreprise française privée; cela, à son tour, menait à la nécessité de l’affermissement de l’état et, certainement, de l’état qui pouvait être identifié comme français – ça signifie le gouvernement au Québec plutôt qu’à Ottawa. »

∗∗ « les seuls éléments viables de la nation canadienne-française peuvent être trouvé seulement au Québec. »

augmenté les pouvoirs provinciaux sur l’immigration parmi ses conventions, mais cet

accord constitutionnel a fini son existence en 1990.

Les lois linguistiques

Un processus plus long était la « Révolution Tranquille » des années soixante qui a

introduit beaucoup de corrections dans la position de la Belle Province. On a établi un

Service du Canada outre-frontières qui a été le seul défenseur des intérêts de tous les

Canadiens français. En 1967, durant l’exposition mondiale, le général Charles de Gaulle a

prononcé une phrase qui est devenue célèbre : « Vive le Québec libre! » – elle a servi une

autre impulsion dans le nationalisme. En 1968, le Parti Québécois, qui a sérieusement

influencé l’avenir du Québec et a apporté des changements positifs à son statut, a été

créé par Réné Levesque; il a fait adopter la Charte de la langue française (son père était

Camille Laurin). Avant la Charte il n’y avait que deux lois linguistiques : la Loi Lavergne

(1910) qui a proclamé que tous les billets pour les trains, les bus et les tramways au

Québec soient en français comme en anglais, et une autre loi promulguée sous Duplessis

en 1937 qui a demandé que le texte français des lois du Québec l’emporte sur les textes

anglais comme celui-là exprimait mieux les intentions de l’Assemblée Nationale. Après, les

événements se sont développés assez vite. En 1961, le Ministère des Affaires culturelles

et l’Office de la langue française ont été établis; en 1963, on a introduit l’usage obligatoire

du français dans l’étiquetage des produits agricoles; en 1970, une loi a passé qui imposait

une « connaissance d’usage de la langue française »; en 1974, on est arrivé avec la Loi

22, « Loi sur la langue officielle »; enfin, en 1977, la Loi 101 (La Charte de la langue

française) a permis des changements sérieux dans la position du français au Québec. Un

des changements principaux était dans la langue d’enseignement dans la province. Avant

la Charte, chacun sauf les francophones eux-mêmes a dû aller à l’école anglophone, mais

plus tard, quand le niveau de naissance est tombé à partir des années soixante, et la

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quantité des immigrants a grandi, les Québécois ont voulu « corriger » la situation

linguistique. En 1968, on a trouvé un compromis par la loi qui a favorisé l’instruction en

français mais pour les nationalistes ce n’était pas assez. L’adoption de la Loi 101 a

couronné le statut de la langue française comme « la langue officielle du Québec », « la

langue de la législation et de la justice », « de l’administration », « des organismes

parapublics », « du travail », « du commerce et des affaires » et « de

l’enseignement » (12). Elle a obligé les enfants à aller à l’école française sauf si toute leur

famille était allée à l’école anglaise. Naturellement, cela a créé un désaccord avec la

société anglophone, mais les francophones ont obtenu une grande partie de ce qu’ils

avaient voulu.

Le Québec : avec le Canada et sans

La Charte de la langue française n’était pas une solution finale pour le conflit. Au

contraire, de nombreux problèmes ont paru. D’un côté, Pierre Trudeau a introduit une

législation en 1969 par laquelle tous les Canadiens pouvaient être servis dans les deux

langues dans toutes les institutions d’état. D’un autre côté, les rôles des anglophones et

des francophones au Québec ont aussi changé. Avant, les Québécois « did experience

the humiliation of being a majority within their own province dominated socially and

economically by a linguistic minority. »∗ (1; 62) Après, le Canada lui-même a senti une

chose pareille. « This is the heart of the bitterness in English Canada over Quebec. It is

the feeling that the Canadian majority is being asked to concede recognition of Quebec’s

distinct status without earning any commensurate recognition of Canada in turn. »∗∗ (1;

122) Donc, le Québec est en minorité au Canada, mais au Québec, c’est le Canada qui

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∗ « ont fait l’expérience de l’humiliation d’être le majorité dans leur propre province dominée socialement et économiquement par la minorité linguistique. »

∗∗ « C’est le cœur de l’amertume au Canada anglais sur le Québec. C’est le sens que la majorité canadienne doit céder la reconnaissance du statut distinct au Québec sans gagner la reconnaissance correspondante du Canada en retour. »

est en minorité. Celui-là n’est pas content d’un statut pareil. En effet, ce dilemme ne voit

pas sa fin; il faut l’accepter ou le refuser. Dans le second cas, la seule décision qui semble

possible est la séparation de la province et du pays, mais le Canada n’y consentira pas. Y

a-t-il des raisons pour la séparation? Oui et non. Oui, parce que le Québec peut être

qualifié comme une nation « if by a nation we mean a human group who think of

themselves as such, speak a common language, and adhere to common myths of origin

and common political principles. »∗ (1; 133) Non, parce qu’il a toujours fait une partie du

pays. Ce pays ne veut pas le perdre et est prêt à l’aider. De plus, beaucoup de monde

pense que le français est le mieux préservé au Québec dans la fédération. Les

statistiques le prouvent: « Most Quebeckers (73.8 %) want Quebec to stay in Canada. »∗∗

(13)

Les organisations de la langue française au Québec

Maintenant au Québec et au Canada lui-même il y a beaucoup d’organisations qui

protègent et contribuent au développement du français. Parmi les plus connues, il faut

nommer l’Office de la langue française (OLF) qui travaille premièrement avec la

terminologie, la néologie et les industries de la langue; le Conseil de la langue française

(CLF) – parmi les thèmes qui retiennent son attention sont « le statut et la qualité de la

langue, l’enseignement du français, l’avenir de la langue et son pouvoir d’attraction, le

français dans les nouvelles techniques de l’information et de la communication. » (9; 334)

L’Ordre des francophones d’Amérique a également été créé en 1977 pour « reconnaître

les mérites de personnes qui ont joué un rôle décisif dans le développement et la diffusion

de la langue française en Amérique » et on a établi plusieurs prix : le Prix du 3-juillet-1608

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∗ « si par une nation nous entendons un groupe humain qui pense à lui-même comme ça, parle une langue commune et adhère à des mythes d’origine communs et à des principes politiques communs. »

∗∗ « La plupart des Québécois (73.8 %) veulent que le Québec reste dans le Canada. »

(pour « la contribution à la vie française en Amérique et reconnue comme

exceptionnelle ») et le prix Jules-Fournier (pour « la contribution exemplaire d’un

journaliste québécois à la qualité de la langue française »). (9; 328) Comme ça, on ne

peut pas reprocher au Canada l’oppression de la culture francophone.

Le nationalisme québécois et la langue française

Malgré tout ces efforts, le nationalisme québécois ne disparaît pas complètement; il

existe toujours, mais dans des formes différentes. Pendant la Révolution Tranquille, les

nouvelles idées ont paru.

The basis of the new nationalism… was not the defense of anything existing; it was

the creation of something new. Its aim was not to defend the traditional way of life

but to build a modern French society on this continent. In its pure form, practically

the only value it had in common with the old was the French language itself.∗ (3; 5)

Mais maintenant le Québec n’a pas de raison pour se plaindre : le français et la culture

francophone y prospèrent. Par exemple, quant aux média, « il existe au Québec toutes les

infrastructures nécessaires à la diffusion de l’information. Il y a 9 quotidiens de langue

française, 111 stations radiophoniques qui diffusent en français et 40 stations de télévision

de langue française. » (19) Il y a beaucoup de services francophones au Canada et au

Québec qui protègent la langue et sa culture. De plus, le gouvernement de Trudeau n’a

pas seulement obtenu la reconnaissance du bilinguisme mais il a fait beaucoup de

progrès dans la question de l’autonomie du Québec. Maintenant, « Quebec has its own

pension plan, levies its own income tax, has a special immigration regime, and so on. »∗∗

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∗ « La base pour le nationalisme nouveau… n’était pas la défense de quelque chose d’existant; c’était la création de quelque chose de nouveau. Son but n’était pas de défendre le style de vie tradionnel mais de construire une societé française moderne sur ce continent. Dans sa forme pure, pratiquement la seule valeur qu’il avait en commun avec le vieux but était la langue française elle-même. »

∗∗ « Le Québec a son propre plan de pension, perçoit son propre impôt sur le revenu, a une régime spécial d’immigration, etc. »

(3; 164) Dans une situation pareille, il ne reste que la langue à défendre, ce qu’on fait.

« Quebec nationalism is full of fears, in particular for the language. »∗ (3; 195) Mais

pourquoi?

The casual factors for the threatened position of the French language that have

generally been identified are: (a) the declining birth rate of Quebec francophones

resulting in a decline in the Quebec francophone proportion of the Canadian

population as a whole; (b) the decline of the francophone population outside

Quebec as a result of assimilation; (c) the greater rate of assimilation of immigrants

to Quebec by the anglophone community of Quebec; and (d) the continuing

dominance of English at the higher levels of the economic sector.∗∗ (15)

C’est évidant que le Québec met tous ses efforts pour sauver, préserver et développer sa

langue. En résultat, la position du français, qui mène aux transformations de la langue,

est différente de celle-ci en France. Étudions ces changements d’un peu plus près.

Le français québécoisLes raisons pour les transformations

Dès le XVIIIe siècle on ne peut pas parler d’un français canadien pur; à partir du

moment où les premiers français ont demeuré en Amérique du Nord, leur langue a

commencé à changer et à ressembler de moins et moins à celle de leur pays natal. Le

contingent des gens qui sont venus à la Nouvelle France a aussi influencé quelques traits

de la langue (comme le lexique, par exemple) : parmi les colons il y avait beaucoup

d’aventuriers, de gens pauvres, de sans-abris, même de criminels. Une autre raison pour

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∗ « Le nationalisme québécois est plein de peurs, surtout pour la langue. »

∗∗ « Les facteurs habituels pour la position menacée de la langue française au Québec qui sont généralement identifiés sont : (a) le niveau de naissance tombant des francophones québécois résultant en la baisse de la proportion francophone québécoise de la population canadienne en général; (b) la baisse de la population française hors du Québec comme un résultat d’assimilation; (c) le niveau d’assimilation plus grande d’immigrants au Québec par la communauté anglophone du Québec, et (d) la dominance continuelle de l’anglais sur les niveaux supérieurs du secteur économique. »

la transformation de la langue était des conditions de vie et des phénomènes différents de

ceux de la France qu’il fallait nommer. Il y a trois niveaux principaux qu’on peut indiquer

dans une langue et auxquels il y a des transformations : phonétique, grammatical et

lexical. Nous allons les examiner un peu chacun, des côtés qui nous intéressent. Le héros

de Huysmans a dit dans À Rebours (1884) sur le français au Canada :

… cette langue du dix-huitième siècle que les descendants des Français établis au

Canada parlent et écrivent couramment encore, sans qu’aucune sélection de

tournures ou de mots ait pu se produire dans leur idiome isolé de l’ancienne

métropole et enveloppé, de tous les côtés, par la langue anglaise. (11; 208)

Notre but est de trouver si cette opinion est toujours vraie ou non.

La phonétique

Au niveau de la phonétique, il y a deux facteurs fondamentaux qui déterminent la

prononciation: la préservation des traits anciens et dialectiques et le parler anglais qu’on

entend chaque jour. On peut ne pas reconnaître certains mots du tout parce qu’ils peuvent

sonner comme ils le faisaient chez les premiers colons. Quant à l’influence de l’anglais,

elle n’est pas très forte, mais il y a une tendance nouvelle de prononcer les mots anglais

d’une manière française.

В Канаде закрытые гласные всё чаще произносятся как открытые, и даже

открытый звук [ε] звучит как переднеязычный [α] перед звуком [r] : éternité

[etαrnite], звуки [t, d] смягчаются перед [i, y], например, tu as dit [t’y α di];

сохранилось архаическое произношение буквосочетания oi как [wε] : boîte

[bwεt], fois [fwε]. В целом канадский вариант французского языка отличается

меньшей напряжённостью артикуляционного аппарата,∗ (4; 4)

O.Y. Danchevskaya

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∗ « Au Canada les voyelles fermées plus et plus sont souvent prononcées comme les ouvertes, et même le son ouvert [ε] sonne comme le prélingual [α] avant le son [r] : éternité [etαrnite], les sons [t, d] s’atténuent avant [i, y], par exemple, tu as dit [t’y α di]; la prononciation archaïque de la composition des lettres oi comme [wε] est restée: boîte [bwεt], fois [fwε]. En tout, le variant canadien de la langue française est distingué par la tension moins grande de l’appareil articulatoire. »

c’est-à-dire, une « prononciation molle ».

La grammaire et la syntaxe

Au niveau grammatical et syntaxique, il y a plusieurs cas intéressants.∗ On n’utilise

presque pas « je vais », mais on dit « je vas »; on peut entendre « je venons »,

« j’allons ». On remplace « il paraît » par le substantif « apparence » (par exemple :

Apparence que c’est vrai.). Le régime des verbes peut ressembler à celui du français

ancien et médiéval. Dans la syntaxe du français québécois, il y a beaucoup de

conjonctions archaïques: « quant et » (=avec), « quand et quand » (=avec), « d’abord

que » (=puisque). Au Québec, il y a des constructions spéciales pour celles qui sont

souvent utilisées par les Français: « en toute » au lieu de « du tout », « être après faire

quelque chose » au lieu d’«être en train de faire quelque chose », « de même » (de la

sorte), «d’un travers à l’autre » (de part en part). Les substantifs « matin », « soir »,

« nuit », etc. sont accompagnés par la préposition « à ». Dans la négation, on omet

souvent « ne » laissant tout le sens en « pas », « point », « rien », etc., surtout quand on

parle. Dans les questions « quoi » est favorisé : « Quoi c’est qui ne va pas? », « Quoi c’est

qui se passe encore? », de même dans les questions indirectes : « Je sais pas de quoi

c’est que tu veux dire. » C’est typique de dire « son » au lieu de « mon »; « mon » n’est

pas utilisé. Comme on peut voir, la tendance principale est la conservation des structures

françaises archaïques, mais on rencontre aussi des nouveautés.

Le lexique 

La formation des mots

Le niveau du lexique est le plus complexe. On peut le diviser entre le français

québécois propre et les emprunts. La formation des mots en français du Québec est très

O.Y. Danchevskaya

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∗ Ici et dans le paragraphe suivant le chercheur utilise les exemples pris de Реферовская, Е. А. Французский язык в Канаде. Ленинград: Наука, 1972 et ceux trouvés dans les parlers des Québécois avec qui il communique.

riche et diverse. Il y a des suffixes spécifiques; des mots de la même racine aux suffixes

différents avec les mêmes significations; les suffixes peuvent aussi disparaître et ne

laisser que des racines. Cette position de formation des mots est pareille à celle du

français médiéval. Des fois, la forme québécoise est une des vieilles variations d’un mot

(par exemple, « doutance » au lieu de « doute », « demeurance » - « demeure »,

« coutance », « coutage » et « coutement » - « coût »). Le suffix « -ure » est très commun

au Québec : tissure (tissu), enfonçure (enfoncement), fonçure (fond), froidure (froid),

épaissure (épaisseur). On peut rencontrer des mots pareils aux ceux en français avec les

mêmes racines mais des suffixes différents, comme doutable (douteux), vanteur (vantard),

vant (vantardise), meublerie (ameublement), galantise (galanterie), francheté et

franchitude (franchise), encombrance (encombrement), empaillure (empaillage),

comprenette, comprenure et comprenoir (compréhension), accablation (accablement),

durceur (dureté). Le suffixe « -age » utilisé pour les mots à signification collective a formé

le mot « fruitage » (=les fruits). Il y a quelques formes qui sont restées depuis longtemps,

comme « ennuyant » au lieu d’«ennuyeux », « respir » au lieu de « respiration »;

« cache » au lieu de « cachette ». Dans certains cas, des substantifs sans suffixe peuvent

être produit des verbes correspondants : trompe (<tromper), montre (<montrer). Dans les

adjectifs, le suffixe « -able » est très répandu: regardable, allable, vivable, passable,

disable, asséchable, sacrable (=détestable), brisable, conduisable, contable, cousable,

mâchable, obtenable, contenable. Avec les adverbes, c’est le suffixe « -ment » :

mauvaisement, raidement, vitement, presquement, etc. Donc, dans la formation des mots

on utilise le mode suffixal le plus; dans plusieurs cas, les mots français-québécois sont

ceux de français médiéval. Dans les endroits ruraux, on peut entendre beaucoup

d’archaïsmes.

O.Y. Danchevskaya

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Des néologismes

Il faut parler séparément des néologismes parce qu’il y en a beaucoup. Quelques-

uns ne sont plus nouveaux et sont perçus comme une partie du vocabulaire québécois. Il

y a des raisons pour des mots « étranges » et nouveaux pour le Québec et tout le

Canada. Dès le début, les Canadiens ont rencontré beaucoup de plantes, animaux et

phénomènes qu’ils n’avaient pas vu avant en France; la vie elle-même était différente pour

eux. Il n’avait pas de mots pour tout en français et il fallait les inventer ou donner des

significations nouvelles (les néologismes sémantiques). Ci-dessous, nous mentionnons

des exemples de néologismes communs en français du Québec : habitant (=paysant);

portage (<porter); poudrerie, poudrer; rang (une partie d’une territoire rural composé par

des terrains l’un près l’autre le long d’une route); bord (=côté); jeunesse (=jeune fille);

roulière (=ornière); ripousse (un coup de vent); décapoter (enlever le manteau); carriole

(un chariot d’hiver) et beaucoup d’autres.

La féminisation des titres et le sacre

Il y a deux phénomènes linguistiques (plus précisément, lexicaux) que nous

voudrions mentionner séparément : celui de la féminisation des titres et du sacre car ils

sont typiquement québécois. « Les premiers jalons officiels de la féminisation des titres au

Québec coïncident avec la victoire du Parti Québécois en 1976. » (9; 384) La raison pour

poser cette question était dans le fait que les femmes ont accédé à des fonctions jadis

réservées aux hommes, des fonctions qui avaient des titres masculins. Ça a commencé

par « Madame la Présidente » et « Madame la Vice-présidente » et a continué par

« couturière », « infirmière », « avocate »; « une journaliste », « une architecte », « une

ministre »; « deputée », « chirurgienne », « praticienne »; « femme-magistrat », « femme-

chef d’entreprise », « femme-ingénieur », etc. C’est intéressant que la même tendance

commence à se manifester en Belgique, en Suisse et peut-être très bientôt en France

O.Y. Danchevskaya

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aussi. L’autre phénomène québécois est le sacre, c’est-à-dire, l’utilisation de mots

concernant des choses religieuses et sacrées pour jurer (« sacrer », « crisser »). Les

exemples suivants l’illustrent : « un autre ciboire de neige », « encore de l’eucharistie de

pelletage », « 25 cm de cette sacrement de criss de neige », «le vieux tabernacle »,

« cette calisse de basse température » et d’autres.∗ Comme on voit, même pas chaque

français peut tout comprendre dans un discours québécois.

Emprunts 

Emprunts des langues indiennes

Quand on parle du lexique, on ne peut pas évader les emprunts. En français

québécois, il y a deux types principaux d’emprunts: ceux des langues indiennes et ceux

de l’anglais. Il y a aussi des mots d’autres langues, comme dans chaque langue vivante,

mais ils ne font pas de blocs si grands. Les Indiens étaient sur le continent d’Amérique du

Nord bien avant les colons. Quand ceux-ci sont venus, certaines tribus sont devenues

hostiles, les autres bienveillantes. Parmi les tribus amicales, les Algonkins, les Iroquois et

les Gourons ont contribué à la langue française. Les colons ont utilisé les mots indiens

pour les choses qu’ils ont rencontrées pour la première fois en Nouvelle France, comme :

micouenne, saganité, mocassin, maïs, tabac, patates (les trois derniers mots peuvent être

empruntés de l’espagnol), tomahawk, pemmican, carcajou, iglou, caribou, môcôque,

mashukwi, tamarack, pécan, wapite, toulibi, ouananiche, cancanwi, chinook, ouaouaron,

mackinaw, savane, matinou… Même pour les pommes de terre les québécois utilisent le

mot indien, celui qu’ils ont appris le premier: patates. Les noms « Canada » et

« Québec » sont aussi d’origine indienne, et il y en a d’autres sur la carte du pays.

O.Y. Danchevskaya

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∗ Les exemples de cette partie sont pris des lettres des Canadiens francophones.

Emprunts de l’anglais

Les emprunts en français québécois

Les anglicismes… Leur quantité est si grande qu’il est impossible de les nommer

tous, de plus il y en a ceux qui arrivent dans le français presque chaque jour. On peut

entendre parler le français anglicisé partout au Québec. Dans le livre Le Français au

Québec : 400 ans d’histoire et de vie on peut lire une caricature dans le texte suivant :

« Je suis assez speedé ça fait un mois qu’on rush. Pis de l’overtime en masse! Et quasiment pas de break. Ah, au moins demain on est off! »« C’est quoi tes plans? »« Oh. Pas grand chose… Un peu de shopping. »« Écoute Didier, « shopping » c’est pas français. Il faut dire : magasinage. »« Ah! Ces Français. Toujours un peu à côté de la track. » (9; 331)

C’est vrai que la tendance d’utiliser les règles françaises (déjà influencées par celles de

l’anglais) est très évidente, mais il y a l’histoire. Non seulement les anglophones étaient

toujours les voisins des francophones sur le continent, mais aussi avant les années

soixante la plupart des commerces étaient anglais. On ne pouvait pas éviter le contact des

langues. L’anglais a influencé chaque aspect du français québécois. On peut voir la même

tendance (peut-être un peu plus légère) en France aussi. Il faut distinguer les mots

français qui ont des formes pareilles à l’anglais mais avec des significations différentes et

les emprunts directs de l’anglais. Les mots comme « switch », « switcheur », « ticket »,

« time-table », « steamer »; « voteur », « voter », « bill », « speakeur », « politicien »,

« platforme », « électorale », « policeman », « constable »; « job », « foreman », « stock »,

« money-order », « antifrise » sont si souvent rencontrés qu’on ne sent pas qu’ils sont des

anglicismes. Prenant leur origine dans la langue familière, les anglicismes continuent leur

vie dans des journaux et des livres. Au Québec, ils peuvent utiliser les mots anglais

comme des doublets pour les mots français : brake = frein, patente = brevet d’inventeur,

cannerie = fabrique des conserves, facterie = fabrique, beam = poutre, frashing = solin,

railroad = chemin de fer, boss = patron, drave = flottage, post carte = carte postale,

élévateur = ascenseur, coat = veston/ paletot, mistake/ mistèque = faute/ erreur, comiques

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= bandes dessinées, money-order = mandat de poste, cash = argent comptant, sharp =

précis, short = court d’argent, best = le meilleur, spot = lieu, business = affaire, clairance =

congé, dolle = ennuyeux/ triste, cheap = bon marché, average = le moyenne, fair = gentil,

brain = cerveau, talk = conversation, bit = morceau, hall = vestibule, gazette = journal,

tune = aire/ chanson, cake = gâteau, cottage = maison de campagne, gang = bande/

équipe; les mots americains : can = conserves, flashlight = lampe de poche, lot = terrain…

Les Canadiens-français ont aussi pris le système de distance (les miles). Au niveau de

formation des mots, on peut observer des phenomènes comme la formation de verbes

français avec le suffixe « -er », à parti de verbes anglais: darner (<darn), cliner (<clean),

better (<bet), bedder (<bed), guesser (<guess), magasiner (<magasin; ang. to shop <

shop). Avec l’aide des suffix on forme des mots français québécois des verbes anglais:

badloque (<bad luck), speecheur/ speech/ speecher (<speech), ronner/ ronneur (<run),

watcheur/ watcher (<watch), beatable (<beat), domper (<dump). Il y a beaucoup de

calques de l’anglais : neveur-magne (<never mind), garder la ligne (<hold the line), Qui

parle? (>Who’s speaking?), ouvrir/ fermer la ligne (<open/ close the line), jusqu’à date

(<up to date), passer des remarques (<pass remarks), marchandises sèches (<dry

goods), ça fait pas de difference (<it makes no difference), c’est pas ton affaire (<that’s not

your business), payer une visite (<pay a visit), demander une question (<ask a question),

magasiner (<to shop).

Des influences sémantiques

En plus des emprunts strictement lexicaux, il y a aussi des influences sémantiques

de l’anglais sur le français québécois. Ça arrive quand le français a des mots pareils aux

mots anglais, mais leur signification est différente. Dans ce cas, les mots français prennent

souvent la signification anglaise au Québec. Ici quelques exemples : positif (=sûr, certain),

introduire (=présenter), accomodation (=commodité), département (=rayon, comptoir),

O.Y. Danchevskaya

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engager (=se promettre en mariage), réaliser (=se rendre compte), trouble (=peine, ennui),

application (=demande d’emploi). Quelques-uns de ces mots acquièrent les suffixes de

l’anglais: actuellement (comme l’anglais « actually »).

Des constructions grammaticales

L’anglais influence également la grammaire franco-québécoise. Ainsi, on utilise

souvent des constructions passives quand les Français préfèrent utiliser des formes

actives (comme dans le calque « vous n’êtes pas permi de faire ça » < « you are not

permitted… »). La chose la plus intéressante est l’emploi des prépositions qui ne

correspondent pas avec celles du français. Il y a beaucoup d’exemples : sur le train (<on

the train), sur la rue (<on the street), il est ainsi avec moi (<it is so with me), en dedans de

10 minutes (<within 10 minutes), que faire avec cela? (<what to do with it?), répondre une

question (<to answer a question). En général, l’anglais a une influence importante sur le

parler québécois.

L’influence du français québécois sur l’anglais

En parlant de l’influence de l’anglais sur le français québécois on ne peut pas

ignorer l’influence inverse et les emprunts au français (gallicismes). En anglais, il y a deux

types de mots français : ceux qui sont utilisés chaque jour et ont été empruntés

directement du français (les mots comme « autoroute » ou « régie » n’étonnent plus les

anglophones) et ceux qui existent déjà en anglais mais qui sont utilisé avec leur

signification française, comme « animator » qui est « multiplicateur » par origine mais qui

est prononcé comme « animateur » et signifie une personne qui organise des

conférences. « Quebec-English is now classified a separate dialect, according to the

« Oxford Guide to Canadian English Usage » (Oxford University Press) … It is a regional

variety. You could quite quickly determine whether someone has spent time in English

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Quebec. »∗ (14) La population anglophone québécoise est un peu moins qu’un million

(parmi les sept millions des Québécois), mais ils ont développé leur variante de l’anglais

parce qu’ils entendent et parlent le français la plupart du temps. On peut dire

que cette variante est vraiment unique comme les Canadiens-anglais hors du Québec ne

peuvent pas comprendre beacoup de mots utilisés dans la province. « Many of the words

have come into use in the past 20 years, since Quebec’s separatists government banned

the use of English in public. »∗ (14) Parmi les mots d’anglais québécois on peut nommer

« coordinates », « fête », « ameliorate » (un synonyme pour « improve »),

« congress » (meeting), « conference » (lecture), « deputy » (député) ,

« population » (public), « verify » (les significations françaises sont plus riches) et d’autres.

Certains mots emprunté ont des significations politiques : on utilise « sovereignist » au lieu

de « separatist » dans les journaux anglophones. « And where 25 years ago the

population was divided into English or French, today they are Anglophones or

Francophones (the preferred French-language term). There is even a third category,

Allophones, which means an immigrant who is neither French nor English, a term that

baffles people from the rest of the English-speaking world. »∗∗ (14) On voit que la tendance

est réciproque, mais pour l’anglais elle ne présente peut-être aucun danger, quand pour le

français on la regarde autrement.

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∗ « L’anglais québécois est maintenant classifié un dialecte séparé d’après « Oxford Guide to Canadian English Usage » (Oxford University Press) … C’est une variation régionale. On peut déterminer assez vite si quelqu’un a passé du temps au Québec anglais. »

∗ « Beaucoup de mots sont entrés en usage dans la dernière vingtaine d’années, après que le gouvernement séparatiste québécois a banni l’usage d’anglais en public. »

∗∗ « Et où il y a 25 ans la population était divisée entre les Anglais et les Français, aujourd’hui ils sont les Anglophones et les Francophones (le terme français préféré). Il y a même une troisième catégorie, les Allophones, qui signifie un immigrant qui n’est ni Anglais ni Français, un terme qui sidère les gens de reste du monde parlant anglais. »

Une revue culturelle La littérature

Maintenant nous voudrions faire une petite revue culturelle du français québécois,

et nous commencerons par la littérature.∗∗∗ La littérature québécoise est née dans le

second quart du XIXe siècle, mais les canadianismes y ont pénétré peu à peu, et on ne

peut sentir la différence entre les langages de la France et du Québec qu’au XXe siècle. Au

début, on ne s’y est pas habitué, mais dès les années soixante « les

canadianismes, désormais appelés québécismes, peuvent être utilisés dans les textes

littéraires sans qu’on se sente obligé de les justifier. » (9; 222) Dans les mêmes années

soixante un nouveau phénomène dans le théâtre et dans la littérature a paru : celui de

joual (issu de « cheval »), un phénomène uniquement québécois. Le trait caractéristique

du joual est une prononciation molle. Le joual est « une décomposition » aux niveaux « de

la syntaxe, …de la prononciation… » (9; 262), c’est un parler populaire; comme toujours, il

avait ses adhérents et ses adversaires : quelques auteurs, comme M. Tremblay, l’ont

utilisé dans leurs œuvres (Les Belles-Sœurs), les autres, comme J.-P. Desbiens, l’ont juré

(Les Insolences du frère Untel).

La chanson et le cinéma

Mais la culture française québécoise ne se manifeste pas seulement dans la

littérature. On commence l’analyse d’habitude par celle-ci parce qu’on y peut facilement

distinguer les changements dans la langue écrite par périodes et suivre chaque petite

différence. Mais si on analyse la langue parlée, on examine les chansons. Toute une

génération de chansonniers chantait le pays du Canada, la vie québécoise, l’orgueil

national (Félix Leclerc, Gilles Vigneault et autres)… Ici, on trouve des motifs culturels avec

O.Y. Danchevskaya

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∗∗∗ Dans notre travail nous n’avons pas pour but l’analyse d’œuvres et d’auteurs, mais seulement celle de quelques phénomènes linguistiques.

les traits linguistiques. Quant au cinéma, le Québec ne demeure pas en arrière de la

France : les premières images du Québec ont été tournées par des caméramans d’Edison

le 27 juin 1896. Après, on a tourné des films documentaires sur la province pour les autres

nations et pour les Québécois eux-mêmes. Avec le succès des films en français du

Canada, on a même parlé d’un « Hollywood francophone ». Mais il y a une chose

intéressante: les producteurs de films remarquent que le français des films québécois doit

souvent être adapté pour l’exportation en France parce que les Français ont des difficultés

à comprendre la langue, alors que les Québécois peuvent regarder et écouter les films de

France sans problèmes…

L’avenir du français québécoisDonc, qu’est-ce qui attend le français québécois? Après tout, la question de son

avenir surgit : va-t-il progresser ou régresser? Il y a des « pours » et des « contres » le

français. Parmi les « contres » on peut mentionner l’augmentation de l’immigration qui

conduit à la pratique d’autres langues, surtout chez soi, et la réduction du niveau de

naissance des natifs Québécois. Parmi les « pours » on peut mettre toutes les

organisations qui aident à maintenir le français à un haut niveau et la culture francophone

florissante. Un fait entre les « pours » et les « contres » est la variété du français

québécois (c’est une situation naturelle pour presque toute langue): l’aire Ouest, l’aire du

centre, l’aire Est et l’aire acadienne. Mais toute tentative de prédire l’avenir serait pure

spéculation parce que l’histoire fera ses changements. Elle les déjà faits: « since Sept. 11,

people are squarely identifying themselves as Canadians » et on ne parle pas « about

« Quebec and Canada », as though they were two different countries. »∗ (12) Peut-être y

aura-t-il la réconciliation entre le Québec et le Canada et le nationalisme québécois

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∗ « depuis le 11 sept., les gens s’identifient carrément comme des Canadiens » … « à propos « du Québec et du Canada » comme s’ils étaient deux pays différents. »

faiblira-t-il pour donner le chemin à la coopération dans les affaires linguistiques pour

protéger le français?

L’importance du français québécois dans le monde francophone

Nous avons étudié les situations historique et politique pour le français québécois et

nous avons vu que, à côté de l’oppression et de problèmes, il y avait et il y a encore un

appui pour son développement. Nous avons comparé le français du Québec avec celui de

la France pour comprendre que ces deux variations de la même langue sont assez

différentes, malgré qu’elles représentent une seule langue. Enfin, nous nous sommes

arrêtés un peu sur quelques particularités du parler québécois qui le font différent de celui

de France. Nous avons aussi essayé de peindre l’image de l’avenir du français

québécois… On ne peut pas rester indifférent à tous les efforts des Québécois et c’est

peut-être déjà pourquoi cette variation de la langue a conquis une place si importante

dans le monde francophone. Quoiqu’il arrive, la lutte pour l’indépendance et la prospérité

du français au Québec mérite un grand respect et montre un bon exemple pour d’autres

pays qui peuvent avoir le même problème.

O.Y. Danchevskaya

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Bibliographie

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10.Une certaine révolution tranquille. Montréal : La Presse, 1975.

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Sept. 24, 2001, p. A13 (http://www.csmonitor.com/durable/1997/10/22/feat/feat.3.html)

O.Y. Danchevskaya

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14. In Quebec, English Speakers Sprinkle in a Little French// The Christian Science

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20.Would Separation Secure the Future and the Vivality of the French Language? (http://

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O.Y. Danchevskaya

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